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THESE PROFESSIONNELLE 2005-2006
MASTERE SPECIALISE AUDITING,MANAGEMENT ACCOUNTING &INFORMATION SYSTEM
LE DISPOSITIF DE MAITRISE DES RISQUES
&LE CONTROLE INTERNE
AU SEIN DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT
Auteur :Hicham ZMARROU
Tuteur de stage :Franois-Xavier FERRARIO Matre de thse :Olivier de la ILLARMOIS
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Nom de ltudiant
Hicham ZMARROU
Thme
Thse professionnelle anne de Mastre Spcialis
Titre du Sujet
Le dispositif de matrise des risques & le contrle interne au sein des tablissements de
crdit
Entreprise
Groupe Crdit Foncier
4quai de Bercy
94224 Charenton cedex
Tuteur de Stage
Franois-Xavier FERRARIO
Matre de Thse
Olivier de la VILLARMOIS
Date de Stage :
01/08/2005 au 31/03/2006
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Nom de ltudiant : Hicham ZMARROU
Programme :
Rapport de stage 1re anne
Mmoire 2me anne
Thse professionnelle 3me anne
Rapport de mission Mastre Spcialis
Formation continue
Nom de lentreprise : Crdit Foncier de France C.F.F.
Groupe : Groupe Caisses dEpargne G.C.E.
Adresse : 4 quai de Bercy94224 Charenton
Nom du Responsable mission: Franois-Xavier FERRARIO
Fonction : Inspecteur Gnral
N de tlphone bureau ou portable : + (33) 01 57 44 80 90
e-mail :[email protected]
Thmatique mission :
Audit / Contrle Cration dentreprise & Stratgie
Gestion des Systmes Finance, Marketing & Communication
dInformation
Management de Projets Logistique & Programmes
Problmatique : Par quel moyen les tablissements de crdit peuvent-ils matriser leursrisques tout en rpondant aux exigences de la rglementation bancaire ?
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Je tiens remercier tout particulirement lquipe de lInspection Gnrale du Groupe Crdit
Foncier de France (et tout particulirement mon responsable Monsieur Franoix-XavierFERRARIO) qui mont normment apport tout au long de cette priode de stage et qui ont
su menseigner avec une grande pdagogie leur savoir en inspection bancaire. Ce mtier tant
trs spcialis ncessitait de leur par un grand investissement professionnel et personnel quils
mont accord avec une extrme gentillesse. Je leur tmoigne tout mon respect et ma gratitude
pour cette phase qui restera une grande et belle exprience.
Un grand merci galement Monsieur Denis CHARTIER, responsable du contrle permanent
de la Direction des Services Immobiliers du Groupe CFF pour ces remarques et suggestionspertinentes, Mademoiselle Fabienne VIGUIE et Mademoiselle Patricia BERTIN pour leurs
corrections quant la syntaxe et lorthographe, Paul GRANCHO et Pascal LE VAUFRE
mes collgues de bureau pour leur bonne humeur. Sans oublier Josiane NERO, Batrice
LAMBERT et Sylviane NEUVEU pour leur efficacit dans le domaine de la bureautique .
Merci aussi Remi CEZARD pour ses prcieuses informations et ses conseils qui mont
normment servi lors de la rdaction de ce mmoire.
Merci galement tous ceux que je nai pas cit par inadvertance (je leur prie de mexcuser).
Je remercie enfin Monsieur Olivier de la VILLARMOI, mon matre de mmoire, pour sa
disponibilit, la rapidit et la clart de ses rponses, mais aussi mes amis et mes proches, qui
mont suivi tout au long de mon stage avec normment de soutien.
Hicham ZMARROU
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Dans le contexte conomique actuel, les banques doivent plus que jamais disposer dun
systme de gestion de risque efficace et labor afin de prserver leur solidit financire, de
continuer de crotre et dapporter la confiance au march.
En effet, laccroissement de la taille des oprations, la diversit et la sophistication des
instruments traits, avec notamment le dveloppement rapide des produits drivs, sont autant
de facteurs qui expliquent la ncessit dun renforcement des procdures de contrle des
risques au sein des tablissements de crdit.
La faillite de la prestigieuse banque Barings, les pertes de plus de 500 millions de dollars par
Bankers Trust et Natwest en 1994 suite des oprations malheureuses de swaps, sont des
exemples parmi dautres, qui illustrent lurgence de rponses formalises, dune prvention et
dune rglementation adaptes ces risques.
Mots cls : Risque, Banque, Crdit, Rglementation, Contrle, Dispositif matrise des
risques, Outils de gestion, Pilotage et organisation.
In the current economic situation, banks must more than ever be fitted with an efficient and
elaborated risk management system so as to maintain their financial resources, to continue
their growth and bring confidence to the market.
In fact, the increasing size of operations to deal with, the diversity and the sophistication of
tools, the fast development of derivate services, are as many factors which explain the need of
tight management within mortgage services.
The bankrupt of the famous Barings bank, the losses of more that half billion of dollars by
Bankers Trust and Natwest in 1994 thereafter swaps operations, are some typical examples
which highlight the emergency of well organised and efficient regulations at these risks.
Key words :Risk, Bank, Credit, Reform, Control, Risk management tools, Management tools,
Controlling and planning.
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Mise en place du sujet et de la problmatique
Prsentation de lentreprise
Mthodologie applique . Page 18
CHAPITRE 1 : DEFINITION GENERALE DU RISQUE...... Page 20
1.1 Autres dfinitions ........ Page 21
1.1.1 Dfinition scientifique. Page 21
1.1.2 Dfinition gnralise .. Page 21
1.1.3 Dfinition financire Page 21
1.2 La dimension du risque ... .. Page 22
CHAPITRE 2 : LE RISQUE BANCAIRE ... Page 23
2.1 Lvolution du risque bancaire. Page 232.2 Le risque lment indissociable de lactivit bancaire .. Page 23
2.3 Les risques majeurs de lactivit bancaire Page 24
2.3.1 Le risque de crdit Page 26
2.3.2 Le risque de march.. Page 28
2.3.3 Le risque oprationnel.. Page 29
2.3.4 Les autres risques .... Page 33
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CHAPITRE 3 : LA MAITRISE DES RISQUES Page 35
3.1 Limportance de la matrise des risques ... Page 35
3.2 Les modalits de matrise des risques Page 35
3.3 Les moyens de matrise des risques... Page 37
3.3.1 Risque de crdit Page 373.3.2 Risque de march Page 38
3.3.3 Risque oprationnel. Page 39
3.4 Le ratio Cooke. Page 40
3.5 Le ratio McDounough Ble II Page 41
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CHAPITRE 4 : LE CONTRLE INTERNE Page 444.1 Les composantes du COSO.. Page 45
4.2 Le contrle interne au sein de la banque . Page 47
4.2.1 Larchitecture et lorganisation du contrle interne Page 48
Les principes... Page 48
Les types de contrle Page 49
Les acteurs.. Page 50
4.3 Les enjeux du contrle interne.. Page 58
CHAPITRE 5 : LE NOUVEAU REGLEMENT ... Page 605.1 Renforcer le contrle interne. Page 60
5.2 Renforcement du systme bancaire franais
au niveau des meilleurs standards .. Page 61
Le rglement 97-021 . Page 62
5.3 Limpact du rglement 97-02 sur lorganisation
et les missions classiques du contrle interne .. Page 64
1 Lintgralit du rglement 97-02 modifi au 31 mars 2005 est en annexe
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CHAPITRE 6 : LE CONCEPT ..... Page 66
6.1 Lorganisation du contrle permanent .. Page 68
6.2 Les principes . Page 68
6.3 Les acteurs. Page 69
CHAPITRE 7 : LE NOUVEAU REGLEMENT Page 71
7.1 Les objectifs Page 71
7.2 Les moyens. Page 72
7.3 Les rsultats attendus. Page 73
CHAPITRE 8 : LE NOUVEAU REGLEMENT . Page 74
8.1 Les phases .. Page 74
8.1.1 Le lancement Page 74
8.1.2 La ralisation . Page 74
8.1.3 La validation .. Page 75
La cotation des risques . Page 76
8.1.4 La conclusion . Page 80
8.2 Modle de matrice des risques du DMR Page 80
8.2.1 Les outils ... Page 81
8.2.3 Les contraintes Page 81
... Page 82
. Page 84
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Un tablissement de crdit2, comme toute entreprise, est expos une multitude de risques
qui peuvent entraner sa dfaillance et sa faillite. Ce qui serait particulirement dsastreux
pour un tablissement de crdit car il ne pourrait alors rembourser ses dposants, notamment
les particuliers. Il mettrait aussi en danger, par leffet de domino, lensemble du systme
bancaire 3.
Lenvironnement dans lequel voluent les banques, les contraint matriser un nombre
croissant de techniques et de rglementations et mettre en uvre une politique de matrise
des risques toujours plus rigoureuse.
En effet, on observe au cours des dernires annes :
Un dveloppement des oprations complexes. Les oprations de financements
structurs comme celles de titrisation pour compte de tiers faisant appel des
vhicules ad hoc se sont ainsi multiplies ; lusage de nouveaux instruments
sophistiqus sest fortement dvelopp au cours des dernires annes ;
Une multiplication des agents conomiques avec lesquels les tablissements sont
amens traiter, du fait par exemple de lmergence au cours des dernires annes
de lexternalisation dactivits ;
Une expansion gographique des implantations et des risques pris par les
tablissements ;
Une diversification des mtiers au sein des grands groupes du fait de
rapprochements, de partenariats, dacquisitions ;
Une intensification de la concurrence entre les tablissements qui se traduit par un
renforcement des contraintes de rentabilit.
Un enrichissement de loffre de produits proposs aux diffrentes catgories de
clients.
2 Un tablissement de crdit est une personne morale qui effectue titre de profession habituelle des oprations debanque .3 La surveillance prudentielle des tablissements de crdit - Antoine SARDI 1996.
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Au total, les tablissements ont vu les risques quils encourent saccrotre et se diversifier
dans des cadres lgaux en volution. Cette tendance implique une trs grande vigilance sur la
conformit de leurs oprations.
Depuis quelques annes, la plus grande frquence des affaires imputables pour partie un
non-respect ou une matrise insuffisante de la lgislation ou de la rglementation ainsi que
les cots externes financiers et de rputation de ces vnements imposent aux banques et aux
rgulateurs, de rflchir aux modalits de matrise de ces risques.
Selon une publication de la socit Marsh4 La solution traditionnelle consistait transfrer ces
risques au march de lassurance, un peu limage des pratiques du Moyen-ge o on achetait
des indulgences pour rserver sa place au paradis. Ce transfert des risques laveugle
cote de plus en plus cher et devient de moins en moins possible. En plus il est peu
performant sil ne sinscrit pas dans une vritable politique de gestion des risques.
Pourquoi matriser ces risques ? Comment faire ?Et comment les tablissements de crdit
ragissent face cette problmatique?
Pour rpondre toutes ces interrogations, le prsent travail reviendra tout dabord sur la
notion du risque, et en particulier celui du domaine bancaire ; il analysera et prsentera ses
diffrentes natures, ainsi que quelques moyens de matrise en exposant les travaux conduits
par le Comit de Ble dans ce domaine. Ensuite, il mettra laccent sur le rle que joue le
contrle interne dans la matrise des risques et limplication de la rglementation bancaire afin
de renforcer ce premier. Il essaiera enfin au vu de ces lments, de dfinir le dispositif de
matrise des risques quant aux modalits selon lesquelles le contrle de ce type pourrait
sorganiser (notamment au sein du Crdit Foncier de France).
4 Marsh & Mclennan Compagnies Socit de courtage en Assurance
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Avec prs de 4 000 collaborateurs et un rseau commercial couvrant l'ensemble du territoire,
il accompagne ses clients dans la ralisation de leurs projets immobiliers, leur proposant ses
activits de service et de conseil, sa technicit dans des domaines tels que la transaction, la
gestion, la valorisation d'actifs immobiliers.
En 2004, le nouvel ensemble, Crdit Foncier / Entenial, a produit plus de 10 milliards deuros
de crdits immobiliers. Le Crdit Foncier occupe ainsi 7,2 % de lensemble du march des
crdits immobiliers aux particuliers avec 7,6 milliards deuros de prts. Avec le financement
de prs du quart des PAS, des Prts 0 % et de linvestissement locatif priv, le Crdit
Foncier rpond aux besoins dune large clientle et conforte sa place dacteur majeur sur ces
marchs.
Son fort dveloppement se btit sur des fondamentaux solides. En 2004 son rsultat net
stablit 232 millions deuros pour un rendement sur fonds propres de 14,6 %.
Filiale du Groupe Caisse d'Epargne, lun des tout premiers groupes bancaires franais, le
nouvel ensemble, constitu du Crdit Foncier et dEntenial, a pour ambition de construire le
numro un du financement du projet immobilier en France.
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Louis Wolowski, un des "pres fondateurs du Crdit Foncier"
Directeur de 1852 1854, administrateur de 1854 1873
PLE
DVELOPPEMENT
PRESIDENT DU DIRECTOIRE
PLE FINANCES
ET RISQUES
PLE
RESSOURCES HUMAINES
CONFORMITE
DEONTOLOGIE
VIE DES SOCIETES
COMMUNICATIONEXTERNE
PLE STRATGIE,
ORGANISATION ETSERVICES IMMOBILIERS
RELATIONS INSTITUTIONNELLES
DIRECTION DE LINSPECTIONGENERALE
CHEF DE CABINET
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++.++--
La Direction de lInspection Gnrale du Groupe Crdit Foncier de France se compose dune
trentaine de personnes et joue un rle cl dans lorganisation et lexercice du contrle interne
e ltablissement cf. rapport dexprience .
Inspecteur Gnral du Groupe
CFF
Inspecteur Gnral Adjoint
Assistance/Secrtariat
Directeur Adjoint Suivis et Reportings Superviseur
Auditeur AssistantChef de Mission
Auditeur Junior/Senior
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/+
La mthodologie du mmoire sest appuye dune part sur une recherche de fond concernant
des sources documentaires. Le sujet de la matrise des risques et le contrle interne bancairetant trs spcifique au sein dun mtier dj complexe de par sa technicit, jai orient, en
premier lieu, mes lectures vers des magasines de presse5, des livres spcialiss et des articles6
rdigs par des experts du domaine bancaire.
Cette information dite secondaire car ne relevant pas denqutes terrain7, ma permis de
dlimiter le thme gnral et de comprendre les notions cls thoriques. Jai donc pu mieux
envisager dans lentreprise la ralit dun systme de matrise des risques et son importance.
Ainsi, durant les premiers mois, jai pu mabreuver dinformations thoriques pour ensuite
apprhender avec plus de discernement le sujet.
Les informations tires des documents formels8, la cartographie des risques et autres archives
mont offert loccasion de mener une enqute de fond.
5 La Revue Banque6Les quotidiens tel que Les Echos, La Tribune. 7 Mme si dans ce cas les livres et documents sont trs prcis et se rapportent une exprience vcue, que nousnous pouvons presque considrer comme de linformation primaire8 Rapports annuels du Groupe CFF
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CHAPITRE 1 :DEFINITION GENERALE DU RISQUE
La notion de risque, couramment utilise dans la vie quotidienne, se rvle complexe et a
volu au fil du temps. Elle est envisage diffremment selon les domaines et les spcialits.
Ainsi, le mot risque revt une signification diffrente pour le spcialiste de lenvironnement,l'assureur, le banquier, l'ingnieur, le soignant ou le cadre de direction. Le gestionnaire de
risques lassocie au terme de vulnrabilit.
Le Petit Robert dfinit le risque comme un Danger ventuel prvisible , Eventualit dun
vnement ne dpendant pas exclusivement de la volont des parties et pouvant causer la
perte dun objet ou tout autre dommage .
Le risque est invitable et il est prsent dans presque toutes les situations de la vie. Il marque
nos activits quotidiennes et celles des organisations des secteurs public et priv. On reconnat
diffrentes dfinitions du risque, en fonction du contexte donn.
L'incertitude quant aux rsultats est un lment commun toutes les dfinitions. Par contre,
ces dfinitions se dmarquent par la manire dont elles caractrisent les rsultats. Certaines
prcisent que le risque a des consquences toujours dfavorables, tandis que d'autres sont plus
neutres.
Bien que le prsent cadre reconnaisse la prsence d'une connotation ngative dans la
description du risque (c--d. le risque un caractre dfavorable), il est vident que les
dfinitions voluent. En effet, les dbats et les discussions foisonnent concernant une
dfinition gnrique acceptable du risque, qui reconnatrait le fait que, lorsqu'il est bien valu
et gr, le risque peut tre source d'innovation et d'opportunit. C'est ce qui semble davantage
se produire en matire de risques oprationnels et de risques technologiques.
A ce jour, aucune dfinition n'a fait l'unanimit mais, de nombreuses recherches et
discussions, ont donn la description suivante du risque :
Le risque se rapporte l'incertitude qui entoure des vnements et des rsultats futurs. Il est
l'expression de la probabilit et de l'incidence d'un vnement susceptible d'influencer
l'atteinte des objectifs de l'organisation .
Les termes l'expression de la probabilit et de l'incidence d'un vnement laissent
entendre qu'il faut faire, tout le moins, une analyse quantitative ou qualitative avant de
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prendre des dcisions concernant d'importants risques ou menaces l'atteinte des objectifs de
l'organisation. Pour chaque risque considr, il faut valuer deux choses : sa probabilit et
l'ampleur de son incidence ou de ses consquences.
1.1Autres dfinitions
1.1.1 Dfinition scientifique9
Le risque est lexposition (plus ou moins) volontaire une situation qui a une probabilit
faible mais non nulle de se produire rellement et dont loccurrence provoquerait un
dommage.
La dfinition scientifique est :
RISQUE = PROBABILITES x CONSEQUENCES
Cette dfinition sattache mesurer les consquences de la survenu du risque.
1.1.2 Dfinition gnralise
Il y a une grande diffrence entre ce que la science dfinit comme risque et la perception que
les gens communs peroivent comme un risque:
La perception du risque est:
DANGER (CRAINT)
RISQUE = ----------------------------------------------------------------------------------------
BENEFICE ATTENDU x CONNAISSANCE DU DANGER
1.1.3 Dfinition financire
La finance dfinit le risque comme tant un lment d'incertitude qui peut affecter l'activit
d'un agent ou le droulement d'une opration conomique 10
.
Cest cette dernire dfinition qui va nous intresser puisque le sujet trait sintresse
exclusivement aux tablissements de crdit. Le chapitre qui suit dtaillera cette question,
traitera les diffrentes natures du risque li au domaine bancaire et limportance de leur
matrise.
9 www.fr.wikipedia.org : site de lencyclopdie libre10 Office qubcois de la langue franaise, 2005
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Cependant, un bref rappel de la dimension du risque permettra de complter cette dfinition.
1.2 La dimension du risque
Le risque est multidimensionnel et peut tre dfini de diverses faons (cf. supra). La
dimension est sans doute la plus difficile apprivoiser.
Les risques sont multiples et leur probabilit doccurrence est parfois difficile cerner. De
plus, ils sont souvent interdpendants entre eux. Le dclenchement des uns entrane
lapparition des autres (ex : la hausse des taux dintrt dprcie les portefeuilles financiers et
accrot la probabilit de dfaut des emprunteurs), ou, au contraire, empche ou attnue le
dclenchement des autres (ex : baisse des taux et risque de crdit).
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CHAPITRE 2 :LE RISQUE BANCAIRE
Les domaines dactivits des banques se sont fortement tendus et les produits offerts
largement toffs. Les attentes des clients sont devenues plus leves, les bourses ont connu
des volatilits de plus grande ampleur, la pression sur le secret bancaire devient plus forte et laconcurrence nationale et internationale plus vive. Pour survivre et crotre, les banques doivent
sans cesse augmenter la valeur ajoute, satisfaire aux exigences rapides et croissantes des
rgulateurs et des marchs, tout en minimisant en mme temps les cots et les risques.
Le risque bancaire peut se dfinir synthtiquement comme lincertitude temporelle dun
vnement ayant une certaine probabilit de survenir et de mettre en difficult la banque 11
.
2.1 Lvolution du risque bancaire
Pendant longtemps, cette prise de risque, fondement du mtier, na pas t formalise. Elle
relevait dune valuation personnelle tire de lexprience acquise au fur et mesure de la
pratique de lactivit. La prise de risque donnait lieu au prlvement dune marge sur les
clients et les oprations concernes. Tant que le risque ne se concrtisait pas, la marge tait
gagne. Lorsquil se produisait, la perte tait rembourse sur les fonds propres. Aprs
puisement, ctait la faillite : les clients ne pouvaient tre rembourss de leurs dpts et leur
pargne.
De cette approche simple, deux lments sont retenir : le risque et sa concrtisation, les
pertes de marges et de fonds propres. Enfin, les risques tant multiples, il est toujours
craindre des enchanements de pertes en cascade : la concrtisation dun risque entrane celle
dun autre, puis dun troisime, etc.
2.2 Le risque lment indissociable de lactivit bancaire
Les risques sont inhrents lactivit bancaire ( titre dexemple, en acceptant les dpts des
clients, sans les conserver dans son coffre pour lui rendre sa demande ou une date
dtermine, le banquier prend un risque).
11Pratique de lactivit bancaire Franois DESMICHT - DOUND 2004, page 239.
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Labsence ou linsuffisance de leur matrise provoque invitablement des pertes qui affectent
la rentabilit et les fonds propres. La persistance et limportance de ces pertes peuvent
conduire la dfaillance, c'est--dire lincapacit de faire face ses engagements.
Mais le risque est aussi une source de profits et la banque qui ne prendrait aucun risque
prendrait le plus grand dentre eux : faire faillite Le risque nest donc pas de prendre des
risques mais den prendre trop ou de mal les contrler.
Lidentification des risques est une tape importante, elle permet de les mesurer, de mettre en
place des parades destines les limiter et de prvoir les fonds propres ncessaires pour faire
face aux pertes potentielles. Llaboration dune cartographie des risques est donc un
pralable indispensable.
Mais, il faut galement comprendre la nature profonde de ces risques, savoir comment ilsexposent les porteurs de risque et quels sont les moyens permettant ces derniers de les
matriser.
2.3 Les risques majeurs de lactivit bancaire
En gnral, les risques bancaires se classent dans quatre catgories12 :
1. Risques de crdit ;
2. Risques de march ;
3. Risques oprationnels ;
4. Et autres risques.
Lorganigramme ci-aprs permet de visualiser ces quatre catgories de risques et leurs
diffrentes composantes.
12 Analyse et gestion du risque bancaire Hennie VAN GREUNING, Sonja BRAJOVIC BRATANOVIC,Banque Mondiale - Editions ESKA 2004.
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Risquesde crdit
RisquesDe march
Risquesoprationnels
Autresrisques
Structuredu bilan
Structure/rentabilitdu comptede rsultat
Adquation desfonds propres
Crdit
Illiquidit
March
Devis
Politiquemacroconomique
Infrastructurefinancire
Infrastructurelgale
Responsabilitcivile
Respectde la
rglementation
Rputationet risque fiduciaire
Risquepays
Fraudeexterne
Pratique en matiredemploi et
scuritdu lieu de travail
Clients, produits
et services daffaires
Dgradation desactifs physiques
Interruption dactivitet dfaillance dusystme (risquetechnologique)
Excution,Livraison et
gestion du processus
Liquidit
Transformation
Tauxdintrt
Rputation
Fraudeinterne
Les diffrentes natures du risque bancaire
Stratgique
Systmique
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2.3.1 Le risque de crdit
Le risque de crdit est la perte potentielle conscutive lincapacit par un dbiteur dhonorer
ses engagements. Cet engagement peut tre de rembourser des fonds emprunts, cas le plus
classique et le plus courant ; risque enregistr dans le bilan. Cet engagement peut tre aussi delivrer des fonds ou des titres loccasion dune opration terme ou dune caution ou
garantie donne ; risque enregistr dans le hors-bilan.
Les sommes prtes non rembourses, suite la dfaillance dun emprunteur doivent tre
dduites du bnfice, donc des fonds propres qui peuvent alors devenir insuffisants pour
assurer la continuit de lactivit.
Par ailleurs, les crdits font courir un risque dilliquidit. Cest en effet une mission
essentielle des banques de transformer les dpts de la clientle, par nature court terme, endes crdits long terme pour satisfaire les besoins des agents conomiques. Une banque
pourrait se trouver dans lincapacit de faire face des retraits massifs des dposants dans la
mesure o ces fonds sont investis dans des actifs non liquides.
Enfin, tout crdit peut faire courir un risque de taux dintrt. Le refinancement du prt peut
savrer suprieur au rendement du crdit en cas de variations des taux dintrt.
Le risque de crdit demeure la premire cause des difficults et des faillites des banques. La
profonde crise immobilire et conomique des annes 1990 a provoqu des pertes srieuses et
des faillites.
Les risques consentis aux pays du Tiers Monde ou aux pays mergents continuent dtre
particulirement proccupants, et leur provisionnement pse durablement sur la rentabilit des
banques.
Ce risque fait lobjet depuis 1988, par lintroduction du ratio de solvabilit dit aussi ratio
Cooke 13- dun dispositif quantitatif destin maintenir un niveau minimum de fonds
propres compatible avec le niveau des engagements.
Mais ce dispositif quantitatif sest avr insuffisant ; toutes les banques qui ont fait faillite
respectaient parfaitement le ratio de solvabilit. Aussi, un dispositif qualitatif est-il de plus en
plus prescrit aux banques pour les inciter matriser leurs risques par un bon systme de
13 Ratio introduit par le Comit de Ble
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contrle interne. Les recommandations du Comit de Ble dans ce domaine ont t
transposes dans la majorit des pays (rglement CRBF 97-02 en France). Le nouvel Accord
de Ble sur les fonds propres applicable en 2006 tend renforcer ce dispositif.
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2.3.2 Le risque de march
Les risques de march sont les pertes potentielles rsultant de la variation du prix des
instruments financiers dtenus dans le portefeuille de ngociation ou dans le cadre dune
activit de march dite aussi de trading ou de ngoce.
Lactivit de march concentre et amplifie tous les risques bancaires traditionnels : risque de
change, de taux dintrt, de crdit (ou de contrepartie), sur les actions, de liquidit,
oprationnel. Le dveloppement exponentiel des volumes traits sur les marchs traditionnels,
et surtout sur les nouveaux marchs de produits drivs, a considrablement amplifi les
risques. Ils ont t largement illustrs par des affaires qui mettent en exergue une tonnante
faiblesse dans le contrle que certaines banques, et grandes entreprises, exercent sur ces
activits. Lillustration la plus spectaculaire a t la faillite de la Barings en 1995.
Les pertes peuvent se produire sur les compartiments des marchs financiers : change, titre de
crance, titre de proprits, matires premires, que ce soit par la dtention directe de ces
instruments ou par des produits drivs. Ils sont la consquence des variations des cours de
change, des taux dintrt, des actions ou des matires premires. Sajoutent les risques lis
la qualit de la contrepartie avec laquelle lopration est traite qui peut savrer dfaillante.
Ces risques font lobjet dune exigence de fonds propres : amendement laccord de Ble en
1996 transpos en Europe par la surveillance prudentielle des risques de march.
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2.3.3 Le risque oprationnel
Le risque oprationnel est un domaine relativement nouveau qui, dans de nombreuses
banques, est encore trait au sein de diffrents dpartements.
La dfinition des risques oprationnels ne fait pas lobjet dun consensus. Elle diffre dun
organisme un autre. Ces dfinitions sont nanmoins proches.
Le rglement CRBF n97-0214 dfinit le risque oprationnel comme le risque rsultant
dinsuffisances de conception, dorganisation et de mise ne uvre des procdures
denregistrement dans le systme comptable et plus gnralement dans les systmes
dinformation de lensemble des vnements relatifs aux oprations de ltablissement .
Ainsi le Comit de Ble le dfinit comme un risque direct ou indirect de perte rsultant de
processus interne, de personnes et de systme dfaillants inadquats, ou dvnements
externes .
Cette dfinition inclut dautres lments comme le risque juridique, le risque informatique, le
risque comptable, le risque dontologique, de fraude, de pertes, vols. Par ailleurs, le risque de
rputation et le risque stratgique ne font pas partie des lments cits.
La particularit du risque oprationnel cest quil nest pas concentr dans un secteur
dactivit particulier ; il est partout prsent. Une perte de crdit peut avoir pour cause ladfaillance dun emprunteur mais aussi une cause oprationnelle : erreur, ngligence, fraude,
etc.
Le risque oprationnel fait lobjet dune exigence de fonds propres dans le nouveau ratio de
solvabilit du comit de Ble.
Le risque oprationnel se compose du :
Risque juridique
Le rglement CRBF 97-02 dfinit ce risque comme le risque de tout litige avec une
contrepartie rsultant de toute imprcision, lacune ou insuffisance de nature quelconque
14 Le rglement 97-02 concerne le systme bancaire franais (voir seconde partie)
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susceptible dtre imputable ltablissement au titre de ses oprations. Ce risque peut se
manifester dans de nombreux domaines et manires diverses :
Mauvaise rdaction ou insuffisance de documentation de contrat qui rend leur
excution impossible ou difficile ;
Les procs intents pour maintien abusif des concours ou au contraire pour rupture
abusive de ces derniers ;
Le cas clbre des swaps conclus avec des collectivits locales britanniques annuls
par la justice car ces dernires navaient pas le pouvoir de contracter de tels contrats ;
Des garanties qui ne peuvent tre mises en uvre du fait de lincertitude juridique ;
Des procs intents par des clients ayant subi des pertes sur les marchs financiers du
fait de labsence ou du manque de prcision des contrats.
Risque dontologique
Lactivit sur les marchs financiers peut crer des confusions entre les intrts des clients,
ceux de ltablissement et parfois mme ceux du grant. Des rgles dontologiques destines
moraliser ces activits ont t promulgues. Tout manquement prsente un risque srieux de
porter atteinte lhonorabilit et la rputation de ltablissement.
Risque rglementaire
La rglementation bancaire est extrmement complexe et impose des contraintes svres aux
tablissements de crdit. Leur non-respect peut se traduire par des amendes ou sanctions
imposes par les autorits juridiques ou de contrle. Des infractions commises parfois en
toute bonne foi peuvent savrer coteuses.
Risque de blanchiment
Le systme bancaire peut servir consciemment ou inconsciemment blanchir les normes
profits tirs des activits criminelles, notamment ceux de la drogue. La confiance du public
dans les banques peut tre branle par une publicit dfavorable rsultant dune association
involontaire des banques avec des criminels. De plus, les banques peuvent sexposer elles-
mmes des pertes directes dues la fraude, en acceptant des clients indsirables et par la
compromission de certains employs avec des criminels.
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Risque de fraude
La banque peut tre compare un immense coffre-fort contenant non seulement des espces
sonnantes et trbuchantes , mais galement des valeurs sous forme papier (effets, chques,
titres) ou magntique (systme de paiement tels que Swift ou carte de paiement). Cette
situation a, de tout temps, attis les convoitises. Ainsi, aux risques traditionnels lis auxagressions externes (hold-up) est venu sajouter le risque de fraudes sur les moyens de
paiement, dont le cot est encore plus considrable.
Risque comptable
Les particularits de la fonction comptable dans un tablissement de crdit sont trs fortes :
flux comptables et nombre de comptes considrables, dcentralisation des enregistrements
dans les nombreuses applications informatiques, complexit pour traduire dans les comptes
annuels une image fidle. Deux risques sont inhrents : perte de la piste daudit qui se
manifeste par labsence ou linsuffisance de la justification des comptes et la traduction dune
image infidle dans les comptes annuels du fait de mauvaises normes comptables ou la
fourniture dinformations non pertinentes.
Risque sur les systmes dinformation
Les systmes dinformation bancaire deviennent de plus en plus complexes pour rpondre
des besoins, internes et externes, de plus en plus contraignants :
Information sur les risques, information sur la rentabilit, comptes annuels, tats priodiques,
statistiques, dclarations fiscales. Ces informations doivent tre fiables et rapidement
disponibles. Lopacit des rsultats et des risques, due aux faiblesses des systmes
dinformation, peut avoir de graves consquences.
Risque informatique
Linformatique est un vritable outil de production dans une banque. Son efficacit est un
facteur dans la bataille de la rentabilit et de ladaptation un environnement de plus en plus
difficile et concurrentiel. Les erreurs de conception ou de ralisation, les retards dans la mise
en uvre des technologies nouvelles, linsuffisance de matrise de systmes de plus en plus
complexes, constituent des risques importants avec des consquences directes sur la
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rentabilit et la qualit des services. Labsence ou la faiblesse des procdures de sauvegarde
ou de back-up peut entraner des pertes significatives.
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2.3.4 Les autres risques
Le risque de liquidit
Le risque de liquidit, ou plus prcisment dabsence de liquidit donc dilliquidit, est le fait
pour une banque de ne pouvoir faire face ses engagements par limpossibilit de se procurer
les fonds dont elle a besoin.
La dfaillance due lilliquidit, plus quune cause, est un effet. Elle est souvent la
consquence de lapprciation que portent le march et les dposants sur la capacit de
ltablissement rembourser les dpts qui lui ont t confis. Cette apprciation peut tre
objective mais aussi parfois subjective.
Un autre aspect du risque de liquidit est celui de ne pas pouvoir trouver, un instant donn,
des instruments financiers destins couvrir une position, ou de devoir les acheter ou les
vendre un prix anormal, du fait de linsuffisance ou de labsence de liquidit sur le march.
Le risque de transformation
La transformation, qui est un risque traditionnel, consiste transformer des ressources
structurellement court terme en des emplois long terme. Ce qui implique un double
risque : un risque de taux dintrt et un risque dilliquidit.
Le risque global de taux dintrt
Les activits bancaires de dpt et de crdit impliquent un risque significatif en cas de
variation importante des taux dintrt. Ses effets peuvent se rvler tre une bombe
retardement.
Le risque de rputation
Cest latteinte la confiance quune banque doit inspirer sa clientle et au march la suite
dune publicit portant sur des faits vrais ou supposs. Cette perte de confiance peut alors
avoir des effets dsastreux : retraits massifs des dposants, perte de clientle, mfiance des
marchs. Une crise de liquidit peut suivre.
Les causes peuvent tre varies : pertes importantes dues une dficience du contrle interne,
blanchiment dargent dorigine criminelle, fraudes massives commises par la clientle ou par
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le personnel, mauvaise qualit des services ou incapacit de satisfaire la demande
notamment lors du lancement dun nouveau produit ou dune nouvelle activit, etc.
Le risque stratgique
La stratgie adopte par un tablissement de crdit dans diffrents domaines engage desressources toujours significatives. A titre dexemples ces stratgies peuvent tre : la
pntration dun march, le lancement de nouveaux produits ou de nouvelles activits, la
refonte du systme dinformation, une croissance externe par fusion ou acquisition. Un chec
peut savrer lourd de consquences car les ressources engages deviennent sans valeur et la
perte de substance significative.
Le risque systmique
Les tablissements de crdit sont interdpendants les uns par rapport aux autres. Les pertesconscutives la dfaillance dun tablissement sont supportes, par un effet de contagion,
essentiellement par le systme bancaire, sous trois formes :
1. Les oprations interbancaires, conclues avec ltablissement dfaillant, se traduiront
par une perte pour ltablissement prteur ;
2. La solidarit de la place oblige frquemment tous les tablissements dfaillants
participer lapurement du passif de ltablissement sinistr ;
3. Les actionnaires dun tablissement de crdit sont frquemment dautres
tablissements qui devront, conformment leur rle, participer au sauvetage de
ltablissement dfaillant.
La dfaillance dun tablissement de crdit, comme un jeu de dominos, peut donc dclancher
des dfaillances dans dautres tablissements et risque de mettre en pril tout le systme
bancaire.
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CHAPITRE 3 :LA MAITRISE DES RISQUES
Cette tape consiste apprcier la culture du risque de la banque et le degr dlaboration du
systme de matrise et de contrle interne cf. chapitre 5 .
La politique des risques reflte leur comprhension, leur mesure ainsi que leur contrle par
ltablissement bancaire. Face chacun deux, les tablissements adoptent certains
comportements : viter un risque (par exemple, ne pas rentrer sur un nouveau march ou
offrir tel type de service) ; rduire ou transfrer un risque (par exemple, utilisation des drivs
de crdit), et enfin accepter un risque.
3.1 Limportance de la matrise des risques
Le besoin dune matrise des risques chez les banques a fortement augment au cours desdernires annes. Lune des raisons principales est la complexit croissante des instruments
financiers, comme les produits drivs (par exemple, les contrats terme et les options).
La matrise des risques traduit la volont damliorer le processus dcisionnel dans un
contexte dincertitude : maximiser les avantages et minimiser les cots . Elle appuie aussi
les activits qui favorisent l'innovation, de sorte que de meilleurs rendements peuvent tre
obtenus moyennant des rsultats, des cots et des risques acceptables. Elle vise trouver un
quilibre optimal l'chelle de l'organisation.
La banque doit identifier, dfinir et mesurer les risques et attribuer un risk owner 15pour
chacun dentre eux. Ensuite, il est ncessaire de fixer des limites, dtablir un suivi et un
reporting de leur volution de manire individuelle et globale.
3.2 Les modalits de matrise des risques
La dmarche participant une matrise des risques se dcompose en quatre tapes dcrites
dans le diagramme ci-aprs.
15 Risk owner : propritaire de risque
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Les tapes Les moyens
1L'identification
des risques
Les risques spcifiques et les sources de ces risques auxquels une entreprise estsoumise doivent tre identifis et dfinis ;
la dtermination du niveau de risque et de rendement qu'une entreprise est prte prendre doit tre fonde sur ses objectifs et dcrite en termes mesurables ;
le catalogue d'ensemble des risques d'une entreprise peut tre tendu et diminu enfonction des changements de stratgie, d'un ajustement au march, d'volutiontechnologique ou d'autres vnements lis.
2La mesure des
risques
Les mesures doivent tre suffisamment globales pour couvrir toutes les sourcesimportantes de risque ;
les processus de mesures doivent rpondre et voluer en fonction des besoins desutilisateurs de ce type d'information ;
les positions ouvertes peuvent tre dcomposes en sous-limites en fonction descontreparties, activits, produits ou toutes autres mesures utiles la direction del'entreprise ;
les normes utilises pour mesurer chaque type de risque doivent reposer sur desprincipes similaires pour tous les produits et les activits mesurs.
3La gestion du
risque
La dtermination et l'initiation de rponses adquates au risque doivent tre fondessur l'valuation permanente du risque et du rendement ;
la direction doit s'assurer que l'activit oprationnelle n'expose pas l'entreprise despertes qui pourraient menacer sa viabilit ;
des procdures doivent tre mises en place pour identifier et valuer les alternativesouvertes la gestion d'une situation de risque afin de slectionner et entreprendredes actions appropries en appliquant la politique de l'entreprise.
4Le contrle du
risque
Les groupes responsables du contrle du risque et de la dtermination de limites aurisque appropries doivent tre indpendants des groupes gnrant le risque ;
les limites de risque et la politique d'une entreprise doivent tre cohrentes ; les rapports doivent procurer de faon adquate aux membres de la direction et du
groupe une information facile exploiter, complte et temps sur l'exposition aurisque.
3Gestion
1Identificatio
n
2Evaluation/ Mesure
4Contrle
Matrise desRisques
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3.3 Les moyens de matrise des risques
3.3.1 Risque de crdit
Les tablissements de crdit ont tout intrt accrotre leurs efforts dans la mise en place de
procdures et d'outils de prvention des risques de crdit l'aide de grilles de dlgations, de
formules score16 adaptes chaque catgorie de clientle et d'un recours accru aux garanties.
L'objectif de la banque est de dtecter rapidement le client potentiellement risqu afin de
privilgier des solutions amiables et prcoces.
Les rgles de contagion et la surveillance de certains indicateurs clients oeuvrent dans ce sens.
La classification des clients en fonction des risques, du secteur d'activit et de la zone
gographique permet de connatre les concentrations excessives d'engagements.
Par ailleurs, cette mthode offre une approche du risque potentiel maximal permettant
d'anticiper les consquences de crises graves (sectorielles, gographiques) susceptibles
d'affaiblir les fonds propres de la banque. Celle-ci pourra ds lors provisionner le risque
probable travers le FRBG17 ou le matriser par la rallocation de ressources, la titrisation ou
la cession et l'change de crances en vitant toutefois des diversifications hasardeuses et
coteuses.
La mesure du risque potentiel se traduit par une consommation de fonds propres. Il faut donc
les prendre en compte, travers le RSE18, dans le calcul des limites globales et
oprationnelles et surtout dans le calcul du taux du crdit.
La banque pourra alors fixer la marge conomique souhaite en fonction de la rentabilit des
fonds propres exige ou au contraire, dterminer la rentabilit obtenue d'aprs le taux du
crdit impos par le march et les pressions concurrentielles.
Nanmoins, la marge conomique dgage devra, si possible, dpasser celle de la mthode du
RAROC19 afin de couvrir le cot des ressources, le cot du risque et le cot administratif
dtermin par la comptabilit analytique.
16 Outil statistique de mesure des risques17 Fond de Rserve Bancaire Gnraux18 Ratio de Solvabilit Economique19Mthode de mesure de la rentabilit attendue d'une opration relativement des fonds propres de rfrence,souvent qualifis de "fonds propres conomiques", qui sont calculs de faon couvrir d'ventuelles pertesjusqu' un certain point.
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3.3.2 Risque de march
La banque, pour dtecter les risques de march, utilise des mthodes proches de celles de la
surveillance des risques de crdit et instaurera par consquent des clauses contractuelles et des
limites globales et oprationnelles respectes par les oprateurs.
Les limites de march portent sur le portefeuille de ngociation et ses composantes et sont
fonction des exigences de fonds propres dfinies par le rglement 95-02. Les limites vont
permettre de minorer les consquences d'une crise majeure susceptible de menacer la
continuit de l'exploitation.
L'anticipation du pire travers des scnarii catastrophes doit permettre la banque de
s'assurer qu'elle peut chiffrer rapidement l'impact d'une crise et que la perte maximale
tolrable n'est pas dpasse. Elle sait aussi, si elle peut faire face une crise des marchsobligataires et/ou boursiers de grande ampleur notamment si elle a prvu des seuils d'alerte
afin de ragir efficacement la concrtisation de tels scnarii.
L'audit interne de la banque doit vrifier que le risque administratif est bien apprhend par le
systme de contrle interne, qu'il existe une dfinition claire des produits et des volumes
autoriss et que les positions sont correctement values avec un reporting des positions fiable
et communiqu en temps utile.
La banque doit tre capable de mesurer l'impact d'une variation des taux d'intrts. Hormis les
titres de crances qui ont une mthode spcifique de mesure du risque d'exposition, le suivi du
risque de taux d'intrt est tabli d'aprs un bilan risqu. Celui-ci permet de calculer pour
chaque chance une impasse prteuse ou emprunteuse indiquant l'incidence future sur le
PNB d'une variation dfavorable des taux.
Une simulation dmontrera si une variation brutale et dfavorable des taux peut tre tolre
ou si la banque doit modifier ou couvrir de manire urgente cette exposition excessive.
Les instruments de macro-couverture permettent de diminuer le GAP20 et de limiter l'impact
financier d'une volution dfavorable des taux. Cependant pour viter des pertes
d'opportunits dues une variation favorable des taux, la banque dterminera une limite de
couverture pour chacun de ses GAP futurs.
20 Ecart de taux dintrt
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3.3.3 Risque oprationnel
De rcents dveloppements tels que le recours une technologie trs automatise, la
croissance du commerce lectronique, notamment au dtail, lexternalisation accrue de
lutilisation plus rpandue de techniques sophistiques de rduction de risque de crdit et de
risque de march ont entran davantage le risque oprationnel. La prise de conscience de cefait a incit les banques se proccuper de plus en plus davoir une gestion du risque
oprationnel dans leur processus dvaluation interne et dallocation des fonds21. Laccord
Ble II la soulign dans son premier pilier
En effet, la gestion des risques oprationnels passe par une intgration des aspects juridiques
et pnaux, nombreux en matire de nouvelles technologies, et ncessaire quelque soit
lapproche de gestion retenue par la banque ( Indicateur de base , standard , Mesures
Avances ).
En outre, lAccord Ble II impose une obligation de reporting sur les risques oprationnels
concernant tous les domaines de lactivit. Ce reporting doit ncessairement intgrer une
dimension juridique notamment, sil sagit de lexploitation de systmes dinformation ferms
mais aussi, ceux de plus en plus ouverts au public et la clientle.
Les moyens de matrise, cits ci-dessus, sont encadrs par des rgles et des lois propres
chaque pays et un niveau international. Dautres outils et procdures de dtection, de suivi et
de matrise des risques existant doivent tre adapts aux spcificits de chaque banque. Le
comit de Ble par exemple, bien quil ne dispose daucun pouvoir officiel en matire de
surveillance ou de juridictions face aux pays membres, tablit des normes et des lignes
directrices gnrales, formule des recommandations l'gard des pratiques exemplaires en
matire de matrise des risques bancaires. Ses travaux ont aboutit la mise au point, en juillet
1988, du ratio international de solvabilit, dit ratio Cooke. Par la suite, dautres questions ont
t examines comme linclusion des risques de march dans ce ratio ou la compensation des
instruments de hors bilan.
Depuis lors, ce ratio international de solvabilit est appliqu par les banques. Il dfinit les
exigences en fonds propres quelles doivent respecter en fonction des risques pris. Ce ratio
fait un rapport entre les fonds propres, composs dun noyau dur (capital et rserves) et
21 Analyse et gestion du risque bancaire Hennie VAN GREUNING, Sonja BRAJOVIC BRATANOVIC,Banque Mondiale - Editions ESKA 2004, page 117, 118.
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dlments complmentaires tels que les provisions et les titres subordonns, et lactif du
bilan et les engagements hors bilan pondrs aux risques.
Ce rapport ne doit pas, en principe, excder 8%. Ainsi, sur un total actif de 100, la banque doit
avoir au moins 8 de fonds propres.
3.4 Le ratio Cooke
La grande limite du ratio Cooke est lie la dfinition des engagements de crdit. La
principale variable prise en compte tait le montant du crdit distribu. A la lumire de la
thorie financire moderne, il apparat qu'est nglige la dimension essentielle de la qualit de
l'emprunteur, et donc du risque de crdit qu'il reprsente rellement.
Le Comit de Ble a donc propos en 2004 un nouvel ensemble de recommandations, au
terme duquel il a dfini une mesure plus pertinente du risque de crdit, avec en particulier la
prise en compte de la qualit de l'emprunteur, y compris par l'intermdiaire d'un systme de
notation interne propre chaque tablissement (dnomm IRB, Internal Rating Based). Lenouveau ratio de solvabilit est le ratio McDonough22.
22 W. McDounough est prsident du Comit de Ble do le nom du nouveau ratio de solvabilit
Fonds propres rglementaires
Risque de crdit Risque de march
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3.5 Le ratio McDounough Ble II
Les recommandations de Ble II s'appuient sur trois piliers complmentaires qui devront tous
tre mis en uvre pour que la rforme soit considre comme applique :
Pilier 1 : l'exigence de fonds propres
Il affine l'accord de 1988 et cherche rendre les fonds propres cohrents avec les risques
rellement encourus par les tablissements financiers. Parmi les nouveauts, signalons la prise
en compte des risques oprationnels (fraude et pannes de systme etc.) et des risques de
march, en complment du risque de crdit ou de contrepartie.
Pour le risque de crdit, les banques peuvent employer diffrents mcanismes d'valuation.
La mthode dite standard consiste utiliser des systmes de notation fournis par des
organismes externes.
Les mthodes plus sophistiques (mthodes IRB pour Internal Ratings Based) avec la
mthode dite IRB-Fondation et celle dite IRB-Avance impliquent des mthodologies
Fonds propres rglementaires
Risque de crdit Risque de march
Risque oprationnel
PILIER 1
Renouvellement des exigences minimales de fonds propres afin demieux tenir compte de l'ensemble des risques bancaires et de leur
ralit conomique
PILIER 2
Renforcement de la surveillance prudentielle par les superviseursnationaux
Utilisation de la communication d'informations financires afin
d'amliorer la discipline de march
PILIER 3
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internes et propres l'tablissement financier d'valuation de cotes ou de notes, afin de peser
le risque relatif du crdit. Les diffrentes mesures ont une incidence directe sur la
capitalisation requise.
Pilier 2 : la procdure de surveillance de la gestion des fonds propres
Les stratgies des banques peuvent varier quant la composition de l'actif et la prise de
risques. Les banques centrales auront alors plus de libert dans l'tablissement des normes
face aux banques, pouvant exiger des hausses de capital l o elles le jugeront ncessaire.
Pilier 3 : la discipline de march
Des rgles de transparence sont tablies quant l'information mise la disposition du public
sur l'actif, les risques et leur gestion.
Ble II nest pas simplement un nouveau ratio de solvabilit destin donner un coup de
jeune au bon vieux ratio Cooke. Il porte un vritable projet stratgique qui est dinciter les
banques mieux matriser leurs risques par lusage des meilleures pratiques et mthodes
existantes : notation interne, qualification interne. Lensemble se traduisant par un systme
interne dallocation des fonds propres qui est le meilleur indicateur des risques et des
performances.23
Les risques bancaires ont caus des crises importantes au fil du temps. La deuxime moiti du
XIXme sicle a connu des crises conomiques qui comprenaient frquemment une
dimension financire et bancaire. La rglementation bancaire a trouv alors son fondement
principal.
Ladoption de la loi bancaire, lharmonisation europenne et internationale ont constitu les
sources de la rnovation de cette rglementation. Lune des priorits devient alors le contrle
interne qui fera objet de la seconde partie.
23Ble II Antoine SARDI - Editions AFGEE 2004.
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CHAPITRE 4:LECONTRLEINTERNE
Dans les annes 90, le contrle interne s'est trouv au coeur mme de la discussion sur le
gouvernement d'entreprise. En 1991, la socit de conseil en affaires Coopers & Lybrand aux
Etats-Unis a labor, sous les auspices de la Tradeway Commission, un cadre conceptuel de
rflexion sur le contrle interne (COSO ou Committee of Sponsoring Organisations) 24 qui a
eu de l'influence par la suite. Le COSO et d'autres documents similaires ont largi le concept
de contrle, facilitant l'alignement de la gestion des risques sur le gouvernement d'entreprise.
Que signifie le contrle interne? Il y a des dfinitions diverses et varies. Celle du COSO
simpose comme une dfinition internationale :
Le contrle interne est un processus conu pour donner une assurance raisonnable aumanagement et au conseil dadministration, de la ralisation de leurs objectifs dans trois
domaines :
1. Lefficacit des activits oprationnelles ;2. La fiabilit des comptes et du reporting financier ;3. La conformit aux lois et rglements.
24 Commission cre aux Etats-Unis dans les annes quatre-vingts pour dbattre des problmes lis la fraude.
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4.1 Les composantes du COSO
Pour quil y ait un bon systme de contrle interne dans lentreprise, il faut au moins cinq
composantes. Le COSO est reprsent sous forme de pyramide que lon trouvera ci-dessous.
La premire composante, la base, est lenvironnement de contrle. Cest ce qui donne le ton
de lentreprise en matire de contrle interne. Cest la sensibilit que peuvent avoir lesdirigeants face au contrle interne, la faon dont ils insufflent cette sensibilit tous les
niveaux de lentreprise. Si les dirigeants ne sont pas intresss par le contrle interne et ne
font rien pour le promouvoir, vous pouvez avoir les meilleurs systmes possibles dans
lentreprise : cela ne fonctionnera pas.
Ds lors quil existe un environnement de contrle favorable, la mise en place de la gestion
des risques est possible. En effet, on ne peut conduire un business que lorsquon a bien sr un
business plan qui dfinit des objectifs mais aussi lorsquon a valu les risques qui peuvent
atteindre ces objectifs. Il existe des risques stratgiques, des risques oprationnels : ils doivent
tre valus.
Une fois que les risques ont t valus, il faut quil y ait des contrles permettant de ramener
le risque valu un niveau acceptable. On parle de risque rsiduel. Toute la question est
alors de savoir si on accepte le risque.
Environnement de contrle
Evaluation des risques
Activitde contrle
.
Surveillance
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Les activits de contrle et de gestion des risques se font travers des systmes dinformation
et de communication (parallles la pyramide). Pour la partie systmes dinformation, il
sagit de tous les systmes informatiques de lentreprise qui vont traiter linformation. Pour
les systmes de communication, on se pose la question suivante : linformation pertinente va-
t-elle aux personnes qui ont du pouvoir pour grer les problmes et les risques?
La cinquime composante de la pyramide est le monitoring ou pilotage (appele Surveillance
au niveau suprieur de la pyramide). Lentreprise est-elle sous contrle en termes de gestion
des risques et de contrle interne? A cet effet, on peut voquer lauto-valuation du contrle
interne qui est un des outils de pilotage possible. Cet lment de pilotage est fondamental,
notamment dans le cas dentreprises multisites : pour pouvoir certifier que le contrle est bon,
il faut une information en temps rel et une valuation de la qualit du contrle interne.
Le COSO sapplique tous les secteurs dactivit de lentreprise, et permet davoir une visionconsolide de la qualit du contrle interne.
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4.2 Le contrle interne au sein de la banque
Dans le cadre dune banque, lefficacit oprationnelle recouvre un champ trs vaste. Elle ne
concerne pas seulement loptimisation de la gestion interne, mais aussi la matrise des risques,
si prpondrante pour elle. Le Comit de la rglementation bancaire CRBF 97-02 modifi le31 mars 2005, ne donne, quant lui, pas de dfinition du contrle interne, mais prcise que,
sagissant de banques, il comprend notamment :
Un systme de contrle des oprations et des procdures internes ;
Une organisation comptable et du traitement de linformation ;
Des systmes de mesure des risques et des rsultats ;
Un systme de documentation et dinformation ;
Un dispositif de surveillance de flux et de titres. 25
Le contrle interne est un systme qui fonctionne en continu tous les niveaux de
ltablissement de crdit. A ce titre, il constitue une composante essentielle de la gestion dun
tablissement et un lment de la culture de celui-ci en faisant partager lensemble du
personnel limportance du contrle. Ainsi, il doit permettre ltablissement de conserver sa
capacit didentification, de raction et dadaptation lors de la survenance de risques.
Le contrle interne a travers trois phases que lon peut retracer ainsi : il y a dix ans, il tait
largement bipolaire : une inspection gnrale centralise auprs de la Direction gnrale, un
systme de contrle oprationnel de terrain, fortement dcentralis, et encadr par un
catalogue de circulaires dtaillant les procdures suivre, principalement dans les rseaux
dagences et les services de back-office ou de support administratif.
Depuis lors, avec la progression des activits de march, et en raction la globalisation et
la monte des affaires , les banques ont fortement dvelopp des quipes spcialises. Sesont renforcs ainsi : des audits spcialiss dans les mtiers, distincts de lInspection gnrale,
des Directions des risques puissantes et efficaces prenant en charge aussi bien les risques de
crdit que les risques de march, puis les risques oprationnels, et enfin des quipes de
25 Contrle interne Vers une thique de la responsabilit Revue Banque N671 juillet-aout 2005
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dontologie, charges dintensifier la lutte antiblanchiment et anticorruption (puis, aprs les
attentats du 11 septembre 2001, la lutte anti-terroriste et la gestion des embargos).
Le Comit de Ble souligne quun systme de contrle interne fort contribue la ralisation
des objectifs de lorganisation en terme de rentabilit long terme et du maintien dun
systme fiable de reporting.26
4.2.1 Larchitecture et lorganisation du contrle interne
Les principes27
Les oprationnels sont et doivent rester, en dernire analyse, pleinement
responsables des risques. Dans une grande entreprise, le risque est grand en effet
de la multiplication des quipes ddies au contrle et/ou la prvention. Les
responsables de mtier considrent que le contrle interne est une affaire despcialistes, et se sentent moins directement impliqus. La mise en place des
contrles et audits externes lentit ne doit pas crer un mcanisme de moral
hazard 28, ni une sparation entre le business et la matrise des risques.
Les contrles doivent couvrir toutes les activits de la banque : rien nest plus
dangereux, en effet, que les trous que personne ne surveille, ou au contraire les
points de gouvernement, o chacun compte sur lautre pour faire les contrles et
o, in fine, le risque est grand que personne ne les fasse.
La sparation des taches est le troisime principe. De mme que, en matire de
crdits, le principe des quatre yeux spare lintrt commercial de la prise de
risque, la sparation du front-office (qui passe lordre) et du back-office (qui
lexcute), ou celle entre le paiement et la comptabilisation dune facture, sont
autant dexemples o lon vite des risques derreur, des anomalies ou des fraudes
par une simple organisation adapte. Ceci renvoie dailleurs ce qui constitue
lossature du contrle.
26 Framework for the evaluation of internal control system , Basel Committee on Banking Supervising,janvier 1998 (texte disponible sur le site internet: bis.org).27 Contrle interne Vers une thique de la responsabilit Revue Banque N 671 Juillet Aout 200528 Moral hazard : risque subjectif
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Les types de contrle
Les principales innovations du rglement 97-02 sont peut-tre la distinction qui est introduite
entre le contrle permanent et le contrle priodique. Dans les banques, cette distinction
recouvre diffrents niveaux de contrle.
Les contrles du niveau 1 :
Les personnes qui initient une opration (un guichetier dans une agence, un trader dans une
salle de march, ) doivent assurer un premier contrle, ainsi que leur hirarchie immdiate.
Les contrles du niveau 2 :
Les collaborateurs extrieurs lopration ou laction commerciale interviennent. Ils sont
dans les back-offices o ils constituent des quipes spcialises dans le contrle de terrain.
Leur rle est de vrifier que les procdures sont bien suivies, de dceler des erreurs et des
anomalies. Entrent aussi dans cette catgorie les contrles prventifs, tels que ceux effectus
par les fonctions spcialises sur les risques de crdit et de march, ou les produits et
procdures nouvelles.
Lensemble des contrles oprationnels de niveau 1 et 2 constitue les contrles permanents.
Ils incluent les contrles comptables, les vrifications de caisse, la matrise des risques, et en
pratique, impliquent des quipes nombreuses, imbriques dans la vie oprationnelle de labanque.
Les contrles du niveau 3 :
Les quipes daudit dun mtier, dun territoire, dune filiale, sont rattaches le plus souvent
au patron de lentit o elles travaillent. Elles passent en revue les diffrents processus de
lentreprise dans le cadre de missions spciales, qui peuvent durer de quelques jours
plusieurs semaines, et mobilisent un six auditeurs. Un rapport est produit lissue de la
mission. Il contient des recommandations prcises qui, aprs un change contradictoire,
doivent tre mises en place.
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Les contrles du niveau 4 :
LInspection Gnrale est rattache directement la Direction Gnrale qui lui donne mandat
pour effectuer toutes les investigations ncessaires ses missions. De ce fait, les inspecteurs
peuvent intervenir dans tous les domaines de lentreprise y compris les contrles permanents.Elle doit sassurer que, sur une priode de trois quatre annes, lensemble des activits de la
banque aura fait lobjet dune revue, ( un titre ou un autre).
Les acteurs
Plusieurs acteurs interviennent dans le contrle interne.
Lorgane dlibrant
On entend par organe dlibrant le conseil dadministration
Il tait ncessaire que des complments soient apports au dispositif rglementaire relatif au
contrle interne, afin que les tablissements de crdit se dotent de systmes de contrle
performants et adquats par rapport aux risques encourus. En premier lieu, la responsabilit et
la ncessaire implication du conseil dadministration ont t raffirmes.
Il doit veiller linstauration dun systme de contrle interne appropri, fixer
les grandes stratgies et principales politiques ainsi que la structure
organisationnelle globale.
Il a dsormais un rle actif dans le processus de surveillance et de matrise des
risques. En effet, il est inform, au moins deux fois par an, par lorgane
excutif et le responsable du contrle interne de lactivit et des rsultats du
contrle interne. Tous les rapports tablis la suite de contrles lui sont
communiqus. De mme, il dispose du rapport annuel sur le contrle interne. Il
simplique galement dans la comprhension des principaux risques encourus
par les tablissements de crdit. Il doit les connatre et approuver la faon dont
ils sont valus et matriss. A ce titre, il fixe des niveaux acceptables pour
chaque risque, dits limites globales, et veille ce que des procdures soient
tablies pour rduire lexposition de ltablissement de crdit vis vis des
risques encourus. Lorgane excutif, lui, fait une prsentation annuelle sur la
mesure des risques et sur la fixation et le respect des limites. Il assure donc le
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contrle de lorientation de lactivit : il accompagne laction des dirigeants
par le contrle quil exerce.
enfin il est charg de nommer le responsable du contrle interne et sil le
souhaite, il peut crer un comit daudit pour lassister dans sa mission de
surveillance. Mme sil ne sagit pas dune obligation, ce comit est vivementrecommand. Le conseil dadministration dfinit alors sa composition, sa
dnomination, ses missions et ses modalits de fonctionnement.
Lorgane excutif
Il regroupe lensemble des personnes qui assurent la dtermination effective de lorientation
de lactivit de ltablissement (art.4 du CRBF 97-02).
Il est directement impliqu dans lorganisation et le fonctionnement du systme de contrleinterne, puisque les dirigeants mettent en uvre la stratgie dfinie par le conseil
dadministration, en grant les aspects pratiques relatifs au bon fonctionnement et
lefficacit du contrle interne.
Il organise le contrle interne : Dans ce but, il est charg de mettre en place
une structure de contrle approprie, pour garantir des contrles internes
efficaces, en dfinissant les activits de contrle chaque niveau oprationnel.
Il doit sassurer rgulirement que les domaines de la banque sont conformesaux procdures tablies et que les politiques existantes restent adquates. Il doit
vrifier en permanence lefficacit du contrle interne travers des oprations
quotidiennes, ce qui permet de dcouvrir et de corriger rapidement des
volutions anormales. De plus, il dtermine les objectifs annuels de contrle en
fixant clairement des orientations et en dfinissant les procdures de dcision.
Une fois par an, il est charg de fixer et dactualiser les limites globales des
risques, en tenant compte des fonds propres de ltablissement de crdit.
Il analyse les principales composantes du contrle interne : ce titre, il est
charg deffectuer une analyse semestrielle de la rentabilit posteriori des
crdits. De mme, il doit assurer une apprciation rgulire des mesures de
risque.
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Surveillance des risques
- fixation et rexamen annueldes limites globales par nature derisque
- et suivi trimestriel du respect de ceslimites
Suivi de la rentabilit des oprationsde crdit- selon lorganisation
Doit obtenir communicationdes rsultats
- des programmes de scnarios de crise(stress test)- des missions de contrle
Supervision de la rdaction- du rapport annuel sur le contrle
interne- rapport annuel sur la mesure et la
surveillance
Dsignation dune personneen charge
du contrle interne
Examen de lactivit etdes rsultats du contrle interne
- partir dtats de synthseadapts (reporting adquat)
Doit tre inform des rsultats desprogrammes de scnarios de crise
Doit obtenir communication
- du rapport annuel sur le contrle interne- du rapport annuel sur la mesure de lasurveillance des risques
Cration dun comit daudit
Responsabilitconjointe
Fixation desobjectifs
annuels decontrleinterne
Responsabilit de la DirectionGnrale
Responsabilit du ConseildAdministration
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Laudit interne et/ou inspection gnrale
Linspection, charge de veiller la cohrence et lefficacit du contrle interne, est au cur
du processus de mise en place du rglement 97-02.
Elle joue trois rles essentiels :
1. prsenter le nouveau rglement lorgane excutif et lorgane dlibrant.
Lobjectif est de sensibiliser ces organes sur les exigences requises par ce
rglement et faire en sorte que chacun ait eu la mme lecture ;
2. veiller ce que chacun ait la mme comprhension des exigences dictes par
le nouveau rglement ;
3. veiller au bon dmarrage du projet. De mme, elle doit constituer une force de
proposition de nature mthodologique.
Le directeur de laudit interne est linspecteur gnral. Il rend compte de lexercice de sa
mission lorgane excutif et au comit daudit. Il lui revient galement dlaborer un rapport
annuel sur les conditions dans lesquelles le contrle interne est assur ; ce rapport comprend
notamment :
un inventaire des enqutes ralises, faisant ressortir les principaux
enseignements et en particulier, les principales insuffisances releves, ainsi
quun suivi des mesures correctrices prises ;
une description des modifications ralises dans le domaine du contrle
interne ;
une description des conditions dapplication des procdures mises en place
pour les nouvelles activits ;
un dveloppement relatif au contrle interne des succursales ltranger ;
une prsentation des principales actions projetes dans le domaine du contrle
interne.
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Le comit daudit
On entend par comit daudit, un comit qui peut tre cre par lorgane dlibrant pour
lassister dans lexercice de ses missions. Cette cration nest pas obligatoire, mme si elle est
formellement encourage par les autorits de tutelle. Il appartient au seul organe dlibrant deltablissement de crdit de dcider ou non de sa cration, sa composition, ses missions, et
modalits de fonctionnement.
Sa cration est de nature faciliter le contrle effectif par les conseils dadministration dont
ils sont une manation. Sa mission ne doit pas se limiter lanalyse des comptes, mais doit
stendre lapprciation de la qualit des dispositifs de contrle et des outils de pilotage.
Il a deux missions principales :
1. vrifier la clart des informations fournies et apprcier avec pertinence les
mthodes comptables adoptes pour ltablissement des comptes individuels et
le cas chant, consolids ;
2. apprcier la qualit du contrle interne, notamment la cohrence des systmes
de mesure, la surveillance et la matrise des risques et proposer, autant que de
besoin, des actions complmentaires ce titre.
Ce comit assure galement dautres taches telles que :
maintenir la communication entre le conseil dadministration, les dirigeants et
les auditeurs internes et externes, afin dchanger des informations et des
points de vue ;
surveiller et apprcier le rapport efficacit/cots et le champ de la fonction
daudit interne ;
effectuer un examen indpendant des tats financiers annuels et dautresinformations externes pertinentes ;
donner des avis sur la nomination dun auditeur externe ;
assurer que ltablissement de crdit opre dans le respect des lois et des
rglementations ;
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vrifier ladquation et lefficacit du systme de contrle interne gnral de
ltablissement de crdit.
Il est souhaitable que ce comit soit indpendant de lorgane excutif afin de travailler en
toute libert, sans pression.
Le comit daudit sera efficace sil :
est indpendant de lorgane excutif.
entretient avec les commissaires aux comptes et les auditeurs internes des
relations suivies.
privilgie autant lapprciation de la qualit du contrle interne que la revue
des comptes semestriels et annuels.
a les moyens dexercer ses responsabilits et ses missions.
Le contrle de gestion
Le contrle de gestion a pour mission essentielle de communiquer la Direction Gnrale
les informations ncessaires et suffisantes pour assurer la prise de dcision et la matrise de la
gestion. Cest lune des composantes essentielles du systme de contrle interne. Il a connu
un essor significatif avec le rglement 90-08, renforc par le 97-02. En effet, le contrle
interne doit galement permettre dassurer le respect des normes de gestion dictes par le
sige.
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La Commission Bancaire
Le contrle interne ne pourrait se faire sans la Commission Bancaire.
Elle exige que tous les tablissements de crdit disposent dun systme efficace de contrle
interne, correspondant la nature, la complexit et aux degrs de risque de leurs activits et
quils ragissent aux modifications de leur environnement et de leurs conditions dactivits.
La Commission Bancaire contrle le respect, par les tablissements de crdit, des dispositions
lgislatives et rglementaires applicables. Elle doit aussi examiner leurs conditions
dexploitation et veiller la qualit de leur situation financire. Il lui revient de constater les
ventuels dsquilibres rsultants des choix oprs et de sassurer que les dirigeants et le
conseil dadministration ont effectivement mis en place des procdures de contrle interne. La
position de la Commission Bancaire est claire, le rglement 97-02 lui donne dsormais lepouvoir de sanctionner les manquements constats dans ce domaine. Il ne sagit plus de
contrler le respect de ratios quantitatifs mais de porter un jugement sur la qualit dune
organisation, sur ladquation des outils de contrle interne par rapport aux risques engendrs
par les activits des tablissements de crdit. Elle doit donc juger si les tablissements de
crdit ont les moyens dassurer leurs risques. Ceci relve donc du contrle du contrle.
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4.3 Les enjeux du contrle interne
Selon une publication29 du cabinet international daudit PriceWaterhouseCooper, le contrle
interne permet de :
1. Renforcer la scurit des activits bancaires : pour les autorits de tutelle, la
matrise des risques passe par la mise en place dun systme efficace et performant de
contrle interne : ce systme constitue un instrument de gestion indispensable au bon
fonctionnement et la scurit tant des tablissements de crdit que des entreprises
dinvestissement.30
Sur le plan de la rglementation bancaire franaise, le contrle interne devient ainsi un
complment indispensable du contrle prudentiel quantitatif, fond notamment sur les
limites de surveillance imposes par les ratios prudentiels.
On notera que cette volution nest pas particulire en France mais quelle reflte une
tendance gnrale des systmes de surveillance dans les pays du G10.
2. Prendre exemple sur les meilleures pratiques internationales : les dispositions
prvues par ce rglement sinspirent la fois :
des meilleures pratiques releves dans un certain nombre dtablissements de
crdit franais ou tranger,
et des rflexions menes au sein des instances bancaires internationales (pour
exemple, le comit de Ble).
3. Amliorer la comptitivit des banques franaises : selon les autorits de tutelle,
lexprience montre que la qualit du contrle interne est un facteur discriminant pour
expliquer les performances individuelles des tablissements de crdit, leur degr de
rsistance aux difficults et leur rapidit de cration et de mise en uvre des mesures
correctrices lorsquune dfaillance se produit (erreur stratgique, concentration
excessive et mal matrise des engagements ou des risques, etc.).
29 Publication ralise par le dpartement Conseil en Gestion Prudentielle Bancaire du cabinet PwC30 Bull. CB n25, novembre 2001, page16
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4. Fixer un corps de rgles de rfrence pour les autorits de contrle : les
dispositions retenues dans le rglement ne constituent, dans lesprit des autorits de
tutelle, quun corps de rgles de bases permettant de sassurer, lors dventuels
contrles, que les tablissements ont bien mis en place dans ce domaine une
infrastructure minimum. Les tablissements de crdit restent libres de dvelopper des
procdures ou systmes prenant plus particulirement en compte leurs spcificits afin
de rpondre au mieux leurs besoins de gestion.
Depuis pl