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Move For AfricaTRANSCRIPT
© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
MOVEWITHAFRICA(SAISON2)
DEFI BELGIQUE AFRIQUE
Supplément gratuit à La Libre Belgique du 18 janvier 2014
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Commentaire
Passer à l’actePar Gilles Milecan
Si les mots précisent les pensées, lesactes construisent. De discussions enconceptions, de rédactions en récoltesde fonds, les jeunes qui s’impliquentdans “Move with Africa” parviennentau pied dumur. L’idée de se rendre enAfrique a germé. Elle structure depuisplusieurs mois un pan de leur programme scolaire. Dans quelquessemaines, ils embarqueront pourdécouvrir leur avenir.Sur place, ils poseront des actes parfois intuitifs, peutêtre maladroits,souvent généreux, toujours attentifs.La réalité n’a, en effet, d’autre effetque d’ouvrir les yeux, de secouer lesvérités. Elle remue les certitudes. Elleremet en question. Elle libère d’éventuels préjugés. Elle modifie le regard.Car la réalité n’est que rarement ce àquoi l’on s’attend. Elle n’est d’ailleurspas unique, mais multiple. En approcher de nouvelles, différentes, permetd’élargir la place accordée à ce quiexiste à côté de son propre quotidien.Ces découvertes sont essentielles pourréfléchir l’esprit ouvert et informé.Ces rencontres enrichissent.Agir donne un sens aux pensées, qui,sinon, ne restent que des discours.Collaborer, c’est bâtir plus solidementencore.L’expérience de l’an dernier n’étaitpas achevée que “Move for Africa”évoluait vers “Move with Africa”. Cesont les actions communes des participants, africains et belges, qui ontrendu ce progrès évident. Ce n’est pasun détail. Et ce n’est rien en comparaison avec ce qui se nouera une foissur place.
3 QUESTIONS À
Marie-Martine SchynsMinistre de l’Enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles
Quelle est la place de l’éducation au développement et à la citoyen-neté dans le cadre scolaire ?Nous respectons l’autonomie pédagogique des écoles. Cela dit,nous encourageons les coopérations avec des partenaires nongouvernementaux. Il n’y a pas un cours dédié aux thématiques dudéveloppement. Nous prônons au contraire une approche transver-sale d’un projet mené par une équipe pédagogique. Il est donc paressence interdisciplinaire. Bien sûr, on se heurte à la question del’engagement personnel des professeurs. Mais les projets sont toutà fait conciliables avec les programmes de cours.
Pour de nombreux enseignants, le projet permet d’ancrer les appren-tissages dans la réalité et d’ouvrir les jeunes sur le monde. Partagez-vous cette analyse ?Dès lors que l’on donne du sens aux apprentissages, la motivationdes élèves grandit. La pédagogie du projet, quelle qu’en soit lathématique d’ailleurs, a la capacité de créer cette dynamique parti-culière. Le projet a un impact important sur le savoir être des jeu-nes : le respect et la prise de responsabilités en font partie.
Est-ce le rôle de l’école de faire en sorte que les jeunes deviennent des citoyens responsables ?Oui, mais l’école ne peut pas porter seule cette responsabilité. Il est primordial que profs, élèves et parents soienttous pleinement acteurs, au côté, dans ce cas-ci, des partenaires non gouvernementaux que sont les ONG.
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2MOVE WITH AFRICA
Move with Africa. Supplément gratuit à La Libre Belgique. Coordination rédactionnelle : Valentine Van Vyve. Réalisation : IPM Press Print.Administrateur délégué – éditeur responsable : François le Hodey. Rédacteur en chef : Francis Van de Woestyne.
A lire sur Lalibre.be
‣ Entretien avec le ministre de laCoopération au développement.Jean-Pascal Labille livre son regard surla coopération que la Belgique et l’Eu-rope entretiennent avec l’Afrique puis-que les “destins de nos continents sontliés”.‣ 2014 est l’année internationale del’agriculture familiale. L’enjeu ? Lerespect du droit à l’alimentation, ni plusni moins.‣ Quelle place l’éducation à la citoyen-neté occupe-t-elle sur les bancs del’école ?‣ La “pédagogie du projet” compte denombreux adeptes. Entretien avec unespécialiste en la matière.‣ Retrouvez toute l’actu de l’opérationdans la rubrique Move with Africa
3 QUESTIONS À
Jean-Pascal LabilleMinistre de la Coopération au Développement
Quelle est l’importance d’intégrer la coopération au développement dans le cadre scolaire ? Pourquoi s’adresser à lajeunesse ?Ce sont les citoyens de demain à qui le monde appartiendra. Ce sont eux qui, demain, auront la possibilité dechanger la manière dont tourne notre monde. Le phénomène des inégalités est sans doute ce qui doit focaliseraujourd’hui le plus leur attention. La Coopération au développement contribue à faire des jeunes d’aujourd’hui lesacteurs du changement de demain.
La communauté internationale peine à s’accorder sur des objectifs post 2015 pour le développement. Cela vous in-quiète-t-il ? Croyez-vous que des avancées substantielles sont possibles ?Si les Objectifs du Millénaire ont constitué un cadre unique pour mobiliser des ressources financières pour luttercontre l’extrême pauvreté, ils n’ont pas permis de mettre en lumière les inégalités. C’est bien l’une de leurs grandesfaiblesses. Le cadre de développement post 2015 doit dès lors mettre en place des politiques de « rattrapage ».Que cela prenne du temps, c’est tout à fait normal. Les acteurs autour de la table – 28 états – sont très nombreux.Pour autant, le monde politique a une obligation de moyens : nous devons au moins tout faire pour parvenir àengranger des avancées en la matière. Il faut faire preuve d’audace. Pendant longtemps, la communauté interna-tionale a mis l’accent sur l’importance de la seule croissance économique dans la lutte contre la pauvreté.Aujourd’hui personne ne conteste que la croissance en soi n’est pas en mesure d’éliminer la pauvreté et la vulnéra-bilité. La communauté internationale doit donner à la protection sociale une place plus importante dans les débatspolitiques.
Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Libéria, appelait récemment à un “changement de l’ordre mondial” dans lequel lecontinent africain fait entendre sa voix. En prend-on le chemin ?J’en suis convaincu: l’Afrique sera LE continent du 21e siècle. Il connaît la plus forte croissance démographique aumonde et la moitié de la population a moins de 25 ans. Il est urgent que l’Europe reconstruise sa relation avecl’Afrique. L’Europe a raté le rendez-vous du printemps arabe. Elle ne peut rater le décollage de l’Afrique sous peinede mettre en péril le bien-être de ses propres populations. L’Europe a besoin de l’Afrique autant que l’Afrique abesoin de l’Europe. Nos destins sont liés. La région des Grands Lacs, le coeur du continent, dispose d’un potentielde développement humain, économique, culturel qui ne demande qu’à se révéler. Et l’Europe dans son ensembledoit l’y aider.
Retrouvez l’intégralité de l’entretien sur Lalibre.be
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Ecole Provinciale d’Agronomie et des Sciences de Ciney l 5e technique – Agriculture
De ciney à Cibitoke, du Blancbleu belge sauce burundaiseh Après être allésau Bénin l’an dernier, lesjeunes de l’EPASC mettentle cap sur le Burundi.
Quatorze paires d’yeux sont rivéessur le hautparleur de la petitesalle de réunion de l’Ecole Pro
vinciale d’Agronomie et des Sciencesde Ciney (EPASC). La communicationentre Ciney et Bujumbura, capitaledu Burundi, n’est pas optimale. Seulun son sourd filtre d’un continent àl’autre, la connexion internet faisantquelque peu défaut du côté du Condroz. Alors, les onze “gars” de Michèle Willem, professeur de Français,tendent l’oreille pour entendre ceque leur dit Aloys, formateur au Centre d’enseignement des métiers deKarurama.
En avril prochain, ces futurs agriculteurs, éleveurs, horticulteurs, soudeurs et mécaniciens se rendrontdans la petite ville de Cibitoke, aunordouest du Burundi. Ils y rencontreront leurs homologues dans le butde partager leurs connaissances respectives en matière d’agroélevage,principale source de revenu des Burundais. La première rencontre virtuelle des jeunes avec leur correspondant est dès lors le moment de lancerles idées de ce programme d’échange.Pour le confectionner, les Belges nemanquent pas de créativité. “Il fautque nos propositions répondent à un besoin et qu’elles soient applicables làbas”, prévient d’emblée MichèleWillem. Inutile il est vrai, de construire un moteur à amener sur place,“cela nous coûterait trop cher en carburant”, explique Aloys. De fait, “tout sefait à la main” dans ces agroélevagesde type familial, ajoute Laurélie Di Filippantonio, membre de l’Agencebelge de développement (CTB). Alors,pour coller au mieux aux réalités locales, les jeunes belges se renseignent : quel est le type de sol ? Comment travaillezvous la terre ? Connaissezvous le melon ? De quelespace de terre bénéficieronsnous ?De quelles races sont vos vaches ?Quelle quantité de lait donnentelles ? Avezvous des postes à souder ?
Après 40 minutes de discussionanimée, Aloys et les Cinaciens s’accordent sur un programme ambitieux constitué de trois modules : unatelier de transformation de fromage(pour lequel Martin suivra d’ailleursdes cours supplémentaires les soirsde semaine ! “Pourquoi ne pas créer unfromage “Move” ?”, glissetil), un atelier d’insémination (la vache Ankolécroisée avec un Blanc Bleu Belge garderatelle sont caractère sacré ? Elledevrait en tout cas produire plus delait) et enfin, un module de soudure.Sans oublier la possibilité de travailler sur la culture en sac et les engrais verts. Julie Leduc, accompagnatrice de la CTB, ouvre les yeux grandset ronds, enchantée par l’enthousiasme débordant des élèves avec quielle partagera l’expérience.
En attendant le départ, ils continuent leur formation dans la plusgrande ferme pédagogique d’Europe,avant d’appuyer euxmêmes la formation professionnelle dans cetteécole d’Afrique centrale.
Sur le mur du réfectoire, nos yeuxs’arrêtent sur une photo en noir etblanc d’un coureur cycliste. En guisede légende, on peut lire cette phrase
pour le moins à propos : “Ton regardcherche un sentier inconnu, celui oùpersonne n’est venu. Pieds bien calés,mains sur le guidon, tu es prêt à bondir vers ce nouvel horizon.”Valentine Van Vyve
JEAN
-LUC
FLEM
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Anthony, Martin, Loïc, Judigaël, Sylvain, Guillaume, Dylan, Pierre, Charles, Alexandre, Bastien et leurs professeurs Michèle, Auré-lien et Gauthier peaufinent le programme des cours qu’ils aborderont avec leurs homologues burkinabés.
Sur le web
‣ Blog : http://lesagribassadeurs-delespoir.blogs.lalibre.be‣ video : Rencontrez les “Agribassa-deurs” en vidéo sur leur blog !
Le projet
‣ L’agence belge au développe-ment (CTB) mène pour le compte del’État une quinzaine d’interventionsau Burundi, cela avec des institutionspartenaires locales. Parmi ces pro-jets : la mise sur pied de formationsadaptées pour favoriser l’insertionprofessionnelle des jeunes et ap-puyer la croissance économique dupays. Les Cinaciens réaliseront desmodules techniques avec les élèvesdu Centre d’enseignement des mé-tiers de Karuram.‣ Où ? Burundi.‣ Quand ? du 4 au 20 avril.
CTB : “CRÉER DES PONTSENTRE LE NORD ET LE SUD”
“Engager les jeunes à devenir descitoyens responsables, acteursdans la solidarité internationale, etcritiques face aux enjeux globauxdu développement : telle est lavision de notre programme Annoncer la Couleur. Telle est laraison de notre participation àl’actionMove with Africa”, explique Julie Leduc, accompagnatricede la CTB. Elle nourrit l’aspirationque “ce projet solidaire se concrétise en véritable processus pédagogique de citoyennetémondiale”.Alors que la CTB “s’attelle chaquejour à construire unmonde équitable”, Move with Africa est, ditelle, “une occasion unique pour les“Agribassadeurs” de découvrir lesdéfis qu’elle relève, de comprendre la coopération d’aujourd’hui etd’appréhender les interdépendances NordSud”. Et d’espérer que“ce séjour sera le point de départd’une aventure humaine, faited’engagement, de passion et desolidarité.”
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Athénée Royal de Herstal l 6e enseignement général
Comprendre le commercedes armes à l’Athénée de Herstalh Dans le giron de la FN,feu sur le commerceinternational des armes.
“Nous sommes le gouvernementdu Bidou. Dans notre pays, en
situation de conflit armé depuis 8mois,55 convois humanitaires ont été attaqués. Il nous est par ailleurs arrivé de tirer sur des manifestants.” Pour ceschefs de gouvernements fictifs (“C’estune question de neutralité et d’équité”,rappelle Sophie Themelin, animatrice à la Croix Rouge), la situation estinsolite. Ce matinlà, ils avaient lalourde tâche de gérer leur pays demanière responsable : répondre auxdéfis qui leur sont imposés tout entrouvant un juste équilibre entre lesobjectifs commerciaux et le bienêtrede leur population. C’est ainsi que les15 élèves et les 3 professeurs del’Athénée de Herstal se sont prêtés aujeu de rôles mis sur pied par la CroixRouge.
Celuici avait pour objectif de sensibiliser les participants aux enjeux ducommerce des armes. L’occasionpour les animatrices de rappeler,parmi d’autres chiffres à donner letournis, qu’“aujourd’hui, 900 millionsd’armes légères circulent dans lemonde”.
De quizz en conférences internationales en passant par des salves de négociations, le jeu aura permis de mettre en lumière les responsabilités dechaque acteur ainsi que l’interdépendance qui régit les relations entre lespays. “Les Etats sont interdépendants etles conséquences de leurs actions peuvent se répercuter sur des populationsciviles”, insistait Céline Landuyt,coordinatrice de projet au département international de la Croix Rougede Belgique. La fin du jeu désignerales pays gagnant économiquement.Cela au détriment des populations,décimées parfois de moitié. “On s’esttous pris au jeu et on en a oublié l’essentiel”, commentait après coup ChantalDepfaive, professeur de géographie.John admettait alors avoir “pris conscience des importants liens qui existent”.
Tout est dans toutPourquoi traiter d’un tel sujet dans
le cadre d’un projet d’éducation citoyenne ? “Dans la préparation desjeunes au voyage, on aborde les questions d’interculturalité, de rapportnordsud, de flux migratoires, d’inégalités et d’interdépendances. Ce jeu de
rôle est une approche différente pouraborder ces problématiques. Il permetde prendre conscience des enjeux internationaux”, expliquait Céline Landuyt. “Le commerce des armes renforceen effet les violences, la précarité etdonc les inégalités”, appuyait alors Sophie Themelin. Audelà du commerce des armes, cette mise en situation a permis aux jeunes d’aborder laquestion du droit international humanitaire, de l’enrôlement d’enfantssoldats, de la coopération internationale en matière pénale ouencore de l’action des ONG en zonede conflit. “Ce genre d’activité nousamène déjà à changer de regard surnos actions ici et sur le continent africain. Cela abat certaines idées reçues”,faisait remarquer Sarah. “L’objectif dedonner du sens aux apprentissages enles ancrant dans les réalités est atteint”,se réjouissait Gilbert Deville, directeur de l’établissement.Valentine Van Vyve
Audrey B., Nadir, Maria, Florence, Amanda, Sultan, Justine, Cindy, Sarah, Caroline,John, Laura, Audrey L. et leurs professeurs Chantal et Valérie se sont pris au jeu de rôleproposé par la Croix Rouge de Belgique.
Sur le web
‣ Blog : http://arh-croix-rouge.blogs.lalibre.be
Le projet
‣ Croix Rouge de Belgique. Les jeunes seront accueillis pendant 10 jours par laCroix-Rouge du Burundi. Sur place, ils seront invités à rencontrer des volontaireset à découvrir les activités mises en place pour venir en aide aux communautés.‣ Où ? Burundi.‣ Quand ? Du 6 au 16 avril.
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BELGIQUE ET BURUNDI,EN CHEMIN VERS LA RENCONTRE DE L’AUTRE !
La Croix Rouge de Belgiquemène le projet en collaboration avec son partenaire, la CroixRouge du Burundi. L’objectif est de “renforcer les capacitésdes jeunes participants et de leurs professeurs à s’engager dans des actionsporteuses de changement pour unmonde plus solidaire et plus juste”,expliquent les représentants de l’ONG. Le projet est ainsi organisé en plusieurs étapes dont la première, essentielle, est déjà entamée depuis la fin dumois d’octobre : “La phase de préparation permet aux jeunes élèves d’amorcer leurs réflexions sur les relations nord/sud, l’interculturalité, la coopération au développement ou les migrations”, détaille Sanna Abdessalem,responsable communication. “Move with Africa nous donne aussi l’opportunité de concrétiser le processus de conscientisation auprès des jeunes. Leprojet nous permet d’inclure la dimension ‘rencontre de l’autre’”, préciseelle encore.
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Institut Notre Dame Arlon l 6e enseignement général
Un témoignage pour confronterles réalitésh Rencontre avec AntoineKarenzo, expatriéburundais depuis 1964
Il est des moments où le silence estd’or. À plusieurs reprises, les dixélèves de Mélody et Pascal ont ap
pliqué cet adage, comme pour mieuxassimiler les mots d’Antoine Karenzo. Réfugié en Belgique depuisune cinquantaine d’années, il revenait sur son histoire personnelle, irrémédiablement liée à celle de sonpays d’origine, le Burundi.
Dans une ambiance bonne enfant,il livrait un témoignage pourtant fortet interpellant aux yeux de la dizainede jeunes réunis pour l’occasion. Rassemblés autour d’une carte détailléede ce petit pays de la région desGrands Lacs, ils écoutaient, entreétonnement et amusement, AntoineKarenzo conter son parcours. Système scolaire, éducation, accès à lasanté, agriculture, guerre et paix, retour des réfugiés; autant de thématiques qu’abordait avec flegme et àcoup d’anecdotes l’invité du jour.“Cette rencontre est une manière denous familiariser avec le Burundi particulièrement et non pas avec l’Afriquecomme un tout”, se réjouissait Antoine.
Priorité à l’enseignementA l’instar des panneaux tapissant
les murs du local, Antoine Karenzoévoquait les petites et grandes problématiques auxquelles le Burundiest depuis tant d’années confrontéainsi que les défis qui se présententaujourd’hui à lui. Si la paix et la stabilité sont un terrain fertile au développement, l’enseignement et la formation sont les priorités, estime Antoine Karenzo. S’ils “sont la base dureste”, “les efforts ne sont pas suffisants et il manque cruellement d’écoles”, expliquaitil à des élèves subjugués par les réalités que vivent leurshomologues du sud. “Marcher 15kmde nuit pour arriver à l’école à l’heure,c’est invraisemblable !”, s’étonnaitManon. Et que dire des 120 élèvespar classe ? Cette information laissait les jeunes arlonais tout aussipantois.
Son vécu comme instrument demesure
Ces comparaisons et la confrontation de ce que les jeunes vivent ici etlàbas “leur permettent de toucher à duconcret”, soulignait le directeur del’établissement, JeanJacques Guiot,venu constater ce dont il se doutait :“Au fil du projet, les jeunes vont changer”. “Je neme doutais pas de l’ampleurde la pauvreté”, expliquait après coupManon, pour qui “le retour d’Afriquerisque d’être difficile” car, déjà, pointchez elle un sentiment de “culpabilité” quant à certains comportementsqu’elle regrette avoir. Alors qu’elles’en était plainte plus tôt, ce vendredi, à l’issue d’une rencontre déjàriche d’enseignement, elle s’estimaitheureuse de pouvoir… Prendre le buspour regagner son domicile.Valentine Van Vyve
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Avant de constater eux-mêmes les réalités burundaises, Fatima Zahra, Manon, Nadège, Charlotte, Emilie, Jonathan, Antoine, Clara,Hippolyte, Lisa et leurs professeurs Mélody et Pascal rencontraient Antoine Karenzo, expatrié burundais en Belgique.
Sur le web
‣ Blog : http://inda-caritas.blogs.lalibre.be
Le projet
‣ Caritas International. Dix élèvesde l’Institut Notre Dame d’Arlonpartiront à la découverte des projetsde développements de Caritas Inter-national dans différentes régionsdu Burundi. Ils visiteront des actionsayant trait à l’agriculture familiale,la culture et la commercialisationd’ananas et enfin au renforcementde capacités.‣ Où ? Burundi.‣ Quand ? du 6 au 13 avril.
6MOVE WITH AFRICA
CARITAS INTERNATIONALPRÉPARE LE TERRAIN
“Pour Caritas International, sensibiliser les jeunes à la justice socialeet à la citoyennetémondiale en lesfaisant participer aux projets deses partenaires est une priorité, carc’est dans leurs mains que lemonde se retrouvera, d’ici quelques années”, explique StéphanieTerlinden, responsable du projetau sein de l’ONG. “En les préparant en amont et en leur faisantdécouvrir de tels projets, nousespérons pouvoir renforcer leursouci de l’autre et leur respect del’environnement, leur intérêt pourun développement durable et desactions porteuses de sens, ainsique leur engagement personnel envue d’unmondemeilleur pourtous.”
“Je souhaiteque ces jeunes prennentconscience des réalitésdu pays et les relaient.”Antoine Karenzo
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Athénée Royal d’Ixelles l 5e et 6e technique – Vente et marketing
Ixelles en quête de sensh Le projet est une manièred’ancrer les apprentissagesdans les réalités de la vie.
Alors que retentit la sonnerie quiannonce la pause déjeuner, des
notes de musique africaine résonnent dans les couloirs de l’AthénéeRoyal d’Ixelles. Sur l’écran de télévision du hall, principal point de passage des élèves, défilent des paysagesafricains. Il suffit de baisser les yeuxpour apercevoir, devant des pancartes “Move With AfricARI”, Sergio,barquette de frites dans la main gauche, pot XXL de mayonnaise dans lamain droite, il sert dans un joyeuxbrouhaha la longue file d’élèvesayant obtenu leur “ticket frites” estampillé du logo de l’opération.
Avec ce paquet tout juste acheté, cetélève de 2e secondaire vient de financer l’équivalent de deux briques. Elles permettront de construire le murde l’enceinte de l’école de DaralPeulh, au Sénégal. Des murs qu’aideront à bâtir un consortium de 15 élèves de 4e, 5e et 6e de cette écolebruxelloise. Les amateurs de frites lesaventils, au moment de tendre leureuro et demi ? Si certains jeunes secontentent de satisfaire leur appétit,d’autres se montrent plus intéresséspar les raisons de cette initiative.“C’est bien, c’est pour une association”,dit l’un, sans apporter davantage dedétails. “Nous n’avons pas le temps deleur expliquer le projet précisément”,admet Thierry Lardinois, professeurde marketing et responsable du projet. Pour la sensibilisation du plusgrand nombre, il passera dans lesclasses. Le but de cette opérationciest de récolter de l’argent pour levoyage mais il s’intègre aussi dans lecursus pédagogique. Cette vente esten fait le fruit d’une étude de marchésérieusement réalisée par les élèvesinscrits en section Techniques deVente et Marketing. Les résultatsviennent confirmer une fois de plusles prédictions théoriques : en 15 minutes, les 15 kg de frites ont été écoulés, pour un bénéfice de 64 euros.L’opération sera réitérée pendant 10semaines.
Devant un tel succès, les élèves analysaient la possibilité d’élargir le“marché” aux collations. Avec l’ambition de “s’inscrire dans une situationd’entreprise”, ils se penchaient surl’analyse de la clientèle, la consommation, la nature des produits, leurprix et le budget. Un ensemble deconcepts de marketing étaient mis enapplication en un peu plus d’une
heure de temps. Avec quel résultat ?“La vente de snacks n’est pas assez rentable par rapport à l’investissement. Ondoit trouver autre chose”, concluaientdes élèves motivés dès lors que cettemise en situation les implique et lesconcerne au premier plan. “Il est essentiel d’aborder ce projet, et les coursde manière générale, en les inscrivantdans les réalités de la vie, précisaitThierry Lardinois, la responsabilisation est primordiale et ce projet le permet”.
Afin de dynamiser les ventes, quelques jeunes lançaient des pistes pourune meilleure communication : améliorer les panneaux explicatifs, modifier la diffusion des messages surl’écran TV,…. “La force d’un message,ce sera pour l’an prochain. Mais allezy !”, les encourageait leur professeur, soulagé et ravi par cet élan d’enthousiasme. “L’an dernier, le projet aouvert des perspectives pour certains eten a fait revenir d’autres sur les bancsde l’école”, ponctuaitil, soulignant dumême coup l’importance d’une telleaction dans la lutte contre l’absentéisme et l’échec scolaire.Valentine Van Vyve
Après avoir étudié le marché que constitue leur école, les élèves en technique de vente et marketing se sont lancés dans la vente defrites. Une activité qui, outre le fait qu’elle les aidera à financer leur voyage, s’inscrit pleinement dans leur cursus pédagogique.
Le projet
‣ Asmae. Un an après avoir cons-truit des latrines pour l’école pri-maire de Daral Peulh, un autregroupe de l’Athénée Royal d’Ixellespoursuivra le travail entamé par sesprédécesseurs. Cette année,ils dresseront la clôture de l’école.‣ Où ? Sénégal.‣ Quand ? Du 15 au 29 avril.
Sur le web
‣ Blog : http://athenee-royal-ixel-les.blogs.lalibre.be
“Il est essentield’aborder ce projet,et les cours de manièregénérale, en lesinscrivant dansles réalités de la vie.La responsabilisationy est primordiale”Thierry Lardinois
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ASMAE : L’ACTION À LABASE DE LA RENCONTRE
“L’objectif premier est de permettre une rencontre interculturelleentre jeunes volontaires belges etsénégalais autour de la réalisationd’une action de solidarité”, explique JeanThomas Parideans,coordinateur du projet. “En Belgique, les formations en éducationau développement permettent desensibiliser les jeunes aux enjeuxdes rapports Nord/Sud et de lacommunication interculturelle. Ilétait donc tout à fait logique pourAsmae de participer au projet.Nous en partageons les objectifs desensibilisation et d’échanges envue de pouvoir renforcer la capacité des jeunes à devenir des acteurs de changement.”
JOHA
NNADE
TESSIERE
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Collège de Bellevue de Dinant l 5e enseignement général
On dit qu’les Namuroissont lent. Et pourtant...h Les jeunes du Collègede Bellevue démontentla rengaine. Car quandils sont dedans…
Alors que la session d’examenn’a pas encore connu son épilogue, les 12 élèves de Marc
Drugmand et Anne Beaurind se réunissent dans un local qu’ils connaissent maintenant comme leur poche,à force de s’y rencontrer pour y fairele point sur l’avancement des préparatifs : où en sont les actions de récoltes de fonds ? Qu’en estil du dossierde sponsoring ? Quid du souper africain et des stands d’information ?Tout est passé en revue et chaque représentant de groupe fait le topo dela situation.
Roder la com’Chaque action de récolte de fonds
est accompagnée de son pendant“information et sensibilisation”. Emballer les achats dans un magasin,vendre des gâteaux, Organiser unsouper africain; chacun de ces événements leur permettra de véhiculerleur message auprès d’un public important et chaque fois différent.
Mais pour s’exprimer correctementsur leur projet, les jeunes dinantais sedoivent d’en connaître les élémentsclé. Quelle est d’ailleurs la philosophie de Vétérinaires Sans Frontières,ONG dont ils découvriront les projetsau Rwanda ? “Des animaux sains pourdes hommes en bonne santé”, répondent ces ambassadeurs en deveniraprès une brève hésitation. Jonathan,Joke et Margaux, représentants deVSF, tiennent à remettre l’église aumilieu du village : “Les hommes sontnotre préoccupation. Nous travaillonsà réduire la pauvreté grâce à l’élevage”,souligne Jonathan.
Un établissement engagéLa douzaine de jeunes et leurs deux
professeurs sont loin d’être les seulsconcernés par le projet au sein duCollège de Bellevue. Ainsi, certainscollègues passent, restent le tempsd’injecter leurs idées et repartent. Ilssont une dizaine à supporter activement le projet, à commencer parAlain Koeune, directeur du collège.“Ces projets permettent d’aborder la citoyenneté de manière active et d’ainsiresponsabiliser les jeunes”, soulignetil. L’établissement est coutumier del’engagement pour plus de solidarité
et il suffit de déambuler dans cescouloirs vieux de deux siècles pourse rendre compte du dynamisme desélèves et du corps professoral en lamatière.
D’ailleurs, à leur retour, alors quecertains groupes seront encore enplein préparatifs, les élèves auront laresponsabilité d’“assurer la continuité du projet et de l’engagement ausein de l’école”, poursuit AlainKoeune. “L’après voyage sera intéressant car, cette année, nous aurons davantage de temps pour en faire quelquechose de constructif”, prédit Margaux.Pour l’heure, il est temps de se mettre en mouvement. “Jusqu’àaujourd’hui, nous avons enchaîné lesréunions. J’ai hâte de me mettre en action !”, se réjouit Valentine. Après3 heures de réunion, les 12 ambassadeurs repartent chacun avec un sacestampillé VSF. Le balluchon remplidu b.a.ba de l’ONG leur servirad’aidemémoire au moment d’enpartager les actions au plus grandnombre.Valentine Van Vyve
CHRISTOP
HEBO
RTELS
Alexandra, Corentin, Nathan, Laura, Aline, Pauline, Lyam, Valentine, Maya, gauthier, Loïc, Marcellin et leurs professeurs Marc etAnne ne ménagent pas leurs efforts lorsqu’il s’agit de préparer leur voyage. Récolte de fonds et actions de sensibilisation sont inti-mement liés.
Sur le web
‣ Blog : http://goo.gl/YiRyfk
Le projet
‣ Vétérinaires Sans Frontières. Lesélèves accompagnés par l’équipe deVSF locale iront à la découverte duprojet EVE (Energie Verte et Ele-vage). Celui-ci soutient les capacitésdes agro-éleveurs dans trois districtsde la Province du Sud du Rwandaafin d’améliorer durablement leursécurité alimentaire et socio-écono-mique, renforcée par une meilleureintégration agriculture-élevage.‣ Où ? Rwanda.‣ Quand ? du 1 au 10 mars.
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VÉTÉRINAIRESSANS FRONTIÈRES :“PARTIR À LA RENCONTREDE L’AUTRE”
VSF inscrit ce voyage dans unedémarche d’éducation au développement, comme l’expliqueMargaux Devillers, chargée de communication : “Il est important pourles jeunes de partir à la rencontrede l’autre tant pour l’apprentissageindividuel que collectif. Ces voyages les marquent souvent dans lelong terme. Cela peut ensuiteinfluencer un changement decomportement, de valeurs, devision de l’autre, d’ouverture,d’engagements”. Par ailleurs, ceséjour suit une “démarche globalede solidarité internationale : lesjeunes vont à la rencontre d’uneautre culture et interagiront avecla population locale. C’est à leurretour qu’ils réaliseront bon nombre d’actions de partage, témoignages, sensibilisation,…”
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Institut Emile Gryzon de Anderlecht l 6e technique – Agent d’éducation
L’Institut Emile Gryzon àl’heure... portugaiseh Les 34 élèves de6e ont reçu 150 invités,aux couleurs du Portugal.
Avant de se rendre au Rwanda, lesjeunes de l’Institut Emile Gryzon
de Anderlecht partaient à la rencontre du Portugal. “Pourquoi ne pas faireun pas vers une culture plus proche denous en prémices du voyage ?”, interroge Siham, éducatrice au CERIA.Lors d’un souper de récolte de fondsqu’ils organisaient sur leur campus,les 34 élèves “Agent d’éducation” prenaient possession des cuisines. Charlottes fixées sur les têtes laquées descuistots d’un soir, maquillage parfaitdu côté des serveuses, large sourirechez leurs compères masculins, toutest fin prêt pour accueillir les 150 invités venus soutenir le projet de leurenfant, frère, sœur, ami ou amie.
Les élèves circulent, plateaux à lamain. Si la dextérité manque parfois,la courtoise ne fait en aucun cas défaut. “Tout a l’air de bien se passer, lesgens semblent contents”, confie furtivement Israa, qui s’en retourne encuisine remplir son plateau de beignets aux crevettes. L’apéritif, copieux, laisse alors place à un autretype de mise en bouche : un groupede danse traditionnel, tournoyant enrythme, finit d’aiguiser les appétits.
En cuisine, Silvia, cheffe portugaise,montre posément la marche à suivrepour le dressage des assiettes. Le chefJacobs, lui, dirige des troupes affairées. Le stress du coup de feu ne semble cependant pas entamer leur concentration. Les commandes fusent :poisson et poulet se disputent la vedette.
En salle, rien n’y parait. De nombreux parents d’élèves sont attabléset attendent patiemment que leurprogéniture leur apporte le met commandé. “Angoissés” au départ, ils ontfinalement embarqué dans le navireeuxaussi. “Nous avons été rassuréstant par le projet que quant à la situation du pays”, diton autour de cettetable. A contrario, c’est la maman deFerenze qui a persuadée sa fille defaire partie de l’aventure. L’ensembledes jeunes des deux classes concernées ne participeront néanmoins pasau voyage, ce qui ne les empêche pas
de s’y impliquer et de se sentir concernés par les thématiques abordées.C’est notamment le cas de Maïté.“C’est un projet qui me parle aussi”,glissetelle alors qu’on l’appelle enrenfort à la plonge. Il n’a pas fallubeaucoup d’effort pour convaincreThomas. “Les élèves de l’an derniernous ont raconté leur expérience. J’aitout de suite voulu vivre quelque chosede similaire”, explique le jeunehomme élégamment vêtu. Dans lafoule se distinguent d’ailleurs deuxvisages connus. Esteban et Wendysont venus soutenir leurs cadets. Partis en avril dernier au Burundi (dontles couleurs entourent toujours lespoignets), ils n’auraient manquécette occasion de se souvenir de leurexpérience et de la partager à quiveut l’entendre. Deux grands panneaux y concourent d’ailleurs et illustrent le discours de ces ambassadeurs.
Si Move with Africa se veut être unprojet d’établissement, si l’opérationtend à la pérennité au fil des années;cela semble réussi ! Les 6e TAE 20132014 marchent ainsi dans les pas deleurs ainés, pour la plus grande satisfaction des trois membres du corpsenseignant responsables de ce projetpour la deuxième année consécutive.Valentine Van Vyve
Kamila, Adamantia, Karolina,Aurore, Marine, Amélie, Rania,Thomas, Megan, Jennifer,Eduardo, Naomie, Estelle,Mohamed, Ayoub, Umut, Char-lie, Amine, Manon, Hanane,Firuza, Dina, Hind, Imane,Soukaïna, Thibault, Ibrahim,Yasmine, Israa, Maïté, Alison,Melissa et leurs professeursCécile, Andrea et Jonathanrecevaient en grande pompe150 invités..
Sur le web
‣ Blog : http://ieg-entraideetfrater-nite.blogs.lalibre.be
Le projet
‣ Entraide et Fraternité.Les 30 jeunes anderlechtoisdécouvriront les projetssoutenus par l’ONG via sonpartenaire AGROJUMAP.Ils partiront à la rencontrede leurs bénéficiaires ets’impliqueront à leur côtédans des actions de solidarité.Ils profiteront de leur séjourpour rencontrer et échangeravec des jeunes de leur âge.‣ Où ? Rwanda.‣ Quand ? du 25 févrierau 6 mars.
MOVE WITH AFRICA9
ENTRAIDE&FRATERNITÉ :“PARTAGER ET GRANDIR”
“Il nous semble vraiment important depermettre à des jeunes de rencontrerces personnes qui innovent, qui cherchent des solutions, qui se mettent enroute pour que la Terre tourne plusjuste !”, souligne Valérie Martin, directrice du département communication.“Ces rencontres sont sources de formation et d’échange, de partage d’expérience et permettent à chacun de grandir. Elles constituent un bagage conséquent pour les élèves et leursprofesseurs à qui il est permis de faireune telle expérience”, poursuitelle.Participer à Move with Africa, “c’estouvrir les horizons des jeunes, reconnaître l’expérience de nos partenairesafricains, commencer un chemin desolidarité”. L’ONG a la conviction que“mettre les jeunes en situation de réflexion leur permet de se construire desconvictions qui devront être d’autantplus fortes que le combat pour unesociété moins individualiste et moinsconsumériste est long et difficile”. Ellesouligne l’importance d’une telle démarche car “plus il y aura d’échanges,plus les clichés et les stéréotypes serontbrisés”.
JOHA
NNADE
TESSIERE
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Centre Comprendre et Parler – Bruxelles l 4e, 5e et 6e
Partager audelà des mots
h Neuf jeunes sourds oumalentendants se rendrontau Burkina Faso avec unobjectif : échanger !
I ls s’en frottent les mains. Les neufjeunes du Centre Comprendre etParler et leurs accompagnateurs
ont les yeux fixés sur Samira, leur interprète. Elle écoute attentivementce que raconte Thomas de Kerchove,Directeur et coordinateur du projetpour Sencorial Handicap Cooperation (SHC). Lentement et intelligiblement, celuici explique revenir duBurkina Faso avec des “nouvelles toutes fraîches”. Les larges sourires desparticipants témoignent d’une excitation retenue.
Objectif interactionLe but de la réunion est de mettre
en commun des idées d’animations àréaliser avec leurs dix correspondants burkinabés. Les idées, si ellesne sont pas encore abouties, fusentavec créativité, dynamisme et enviede bien faire. “Il faut déterminer cellesqui créeraient un réel échange”, signeMichel, éducateur et, lui aussi, déficient auditif. La danse et le théâtre arrivent en tête de liste. Ces domainessont cités comme autant de possibilités d’exprimer et de rendre compte
de sa culture, de sa manière de vivre,“de ce qui est différent chez les uns etchez les autres, et de ce que l’on a encommun aussi”, explique Morgane,bien décidée à privilégier ce qui rassemble plutôt que ce qui divise.Brandon, lui, voudrait reproduireune “chorégraphie des mains”, qu’il arécemment vue. C’est moins sportifque la danse africaine (qui réjouit,par ailleurs, ces demoiselles), maiscette activité a le mérite d’avoir uneportée “poétique, comme un conte”,commente Anne Dubocquet, éducatrice au Centre. L’idée gagne l’adhésion de tous.
Le programme s’affine de fil enaiguille avec l’assentiment de chacun. Et si Adeline, étudiante en coiffure, rêve de passer une aprèsmididans un salon local, qu’à cela ne
tienne, SHC tentera de satisfaire sonenvie d’apprendre les techniques appliquées au Burkina.
Puisque le partage est au centre deleur projet, la question de la communication suscite de nombreuses réactions. Certes, les correspondants burkinabés sont aussi déficients auditifs.Cependant, fait savoir Thomas deKerchove, ils utilisent la langue dessignes américaine et non son équivalente européenne. “On apprendra desbases avant de partir”, réagit Michel,avec entrain. “On va mimer et ça ira”,tempère, pour sa part, Annik, qui nemanque pas une occasion d’exprimer son avis. Tout juste diplômée enAgent d’éducation, elle voit dans ceséjour une opportunité de mettre enpratique ses connaissances. De plus,“la rencontre, la découverte et les voya
ges font partie de mes aspirations”,faitelle encore savoir, évoquant unrécent séjour au Burundi qui lui en aréellement donné le goût. Ce voyagelà, Lindsay n’avait pas eu la chancede le faire. Pourtant, il n’y a pas d’appréhension dans le chef de la jeunefille de dixneuf ans, juste de “l’impatience”.Valentine Van Vyve
JEAN
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Alors qu’ils abordent leur programme au Burkina, Ali, Joseph, Lindsay, Brandon, Morgane, Annick, Adeline, Julie, Adam et leurs accompagnateurs Michel, Anne et Samira, four-millent d’idées.
Le projet
‣ Sensorial Handicap Cooperation. Neuf jeunes sourds belges du Centre Com-prendre et Parler, scolarisés dans différents établissements, repeindront lesmurs de l’Institut des Jeunes Sourds de Bobo Dioulasso. Avec leurs correspon-dants, ils participeront à différentes activités d’animation organisées par lesBelges et par les Burkinabés. Elles seront “basées sur les cultures des deux payspour permettre de mieux se connaître et se comprendre”.‣ Où ? Burkina Faso.‣ Quand ? Du 4 au 14 avril.
Sur le web
‣ Blog : http://centrecomprendreetparlershc.blogs.lalibre.be
10MOVE WITH AFRICA
SHC : “L’ÉCHANGECOMME VECTEURDE LIENS DURABLES”
“L’objectif est de créer des liensdurables entres les jeunes”, explique Thomas de Kerchove, accompagnateur de SHC. Audelà desdifficultés de communicationrencontrées par les uns et lesautres, “être sourd en Belgique ousourd au Burkina sont deux réalités différentes. Cet échange vapermettre aux participants desdeux pays demieux s’en rendrecompte.” Pour l’ONG, cet échangerencontre pleinement son objectifpremier : “Faire reconnaître etvaloriser l’identité des personnessourdes et aveugles en vue d’unemeilleure intégration dans lasociété et spécialement dans lespays les plus pauvres.”
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Collège Saint Roch de Theux l 5e enseignement général
Echange épistolaire à Theuxh Pendant les heuresouvertes, 18 élèvespréparent leurs regards.
Je reviens de la planète terre où j’aivécu plein de trucs.” Les 18 élèvesde Marie Stassen, professeurd’Anglais et d’Allemand, se plon
gent dans une étrange correspondance. L’un est terrien et écrit à sonami resté sur la planète bleue.L’autre, venu d’ailleurs, écrit luiaussi à une connaissance. L’un etl’autre racontent la manière dont ilsont vécu leur voyage et dont ils ontperçu l’“autre”, interprété ses habitudes et sa culture. Chaque élève àtour de rôle lit consciencieusementun morceau de l’histoire. Et puis,vient le temps de la discussion. Ellepermet à tous les jeunes d’exprimerce qu’ils en ont compris et d’y déceler des éléments de similitude avecle voyage qu’ils entreprendront enavril prochain au Bénin.
La mise en situation de ce jourlàest une “mise en garde en vue de nepas s’inscrire dans le jugement maisdans la discussion”, répète MarieStassen. L’échange à bâtons rompussur le regard que l’on porte surl’“autre” induit le questionnementde sa propre culture. “Cet exercicepermet de sortir des généralisationsque l’on est trop souvent tenté de faire.Lors de ces séances, les jeunes font déjàpreuve d’ouverture, ils essaient decomprendre des réalités et des conceptsjusquelà méconnus. Quant à nous,nous leur donnons certains outils pourdécoder des situations qu’ils pourraient vivre”, expliquetelle encore.
L’heure de l’ouvertureCette septième heure de la jour
née, partie intégrante du programme des élèves de 5e de l’InstitutSaint Roch de Theux, est appelée“heure ouverte”. “On y met à vraidire ce que l’on veut”, explique l’enseignante. Pour elle et ses deux collègues engagées dans l’opération,c’est l’occasion de poursuivre unepréparation que ces trois jeunes enseignantes jugent primordiale. “Onn’a pas tous l’occasion d’aborder la citoyenneté dans nos cours. Pourtant,c’est une thématique essentielle quel’apprentissage des compétences seulesne peut combler. Ces momentsci nouspermettent de le faire, profitonsen !”
Les activités mises en place dans lecadre de Move with Africa ne bénéfi
cient d’ailleurs pas seulement augroupe d’élèves participant à l’opération, mais c’est l’ensemble desclasses de 5e qui y sont par momentsimpliquées. “Les activités sont bénéfiques pour tous”, souligne à cet égardla professeur de langues modernes.Cette heure ouverte est aussi uneoccasion de souder un groupe d’élèves provenant de classes différentes.“Ceux qui sont en option communication/société ont peutêtre plus de connaissances sur les thématiques quel’on y aborde, mais c’est aussi unebonne chose de pouvoir ouvrir le projet à tous ceux qui ontmontré leurmotivation”, souligne encore MarieStassen. “Le maître mot, c’est l’apprentissage”, déclare d’ailleurs Céline, apparemment stimulée par ceséchanges.Valentine Van Vyve
Louise, Clara, Lindsay, Maéva, Marie,Louis, Delphine, Emma, Anne, Déborah,Florine, Chloé, Aline, Cyril, Céline, Jus-tine, Floriane, Iris, Steevy et leurs pro-fesseurs Marie, Gaëlle et Céline profi-taient de “l’heure ouverte” pour poursui-vre leur préparation au voyage.
Sur le web
‣ Blog : http://isrt-dba.blogs.lalibre.be
Le projet
‣ Défi Belgique Afrique Atravers différents chantierset immersions (activité demaraîchage avec les popula-tions locales, animationdans un orphelinat, immer-sion au cœur des réalitéséconomiques, échanges avecles correspondants et desacteurs de la vie associa-tive), les jeunes aurontl’opportunité de “faire unpremier pas au cœur desinjustices de notre monde,d’avoir un regard neuf et derencontrer une Afrique quise bouge”.‣ Où ? Bénin‣ Quand ? Du 2 au 12 avril
“On n’a pas tous l’occasion d’aborderla citoyenneté dans nos cours. Pourtant, c’estune thématique essentielle que l’apprentissagedes compétences seules ne peut combler.”Marie Stassen
MOVE WITH AFRICA11
DBA : “FAIRE CONFIANCE À UNEJEUNESSE EN QUÊTE DE SENS”
“Cette année encore, de nombreux jeunesont été capables de relever le défi”, seréjouit Adèle Guillaume, chargée de programme en éducation au développement.Lequel ? “Celui d’aller à la rencontre despopulations locales, de s’immerger dansleur quotidien, leur culture et demieuxcomprendre les inégalités qui existententre le Nord et le Sud”.Pour DBA, cette expérience va audelà duseul séjour. “Ce projet permet aux jeunesde s’ouvrir aumonde, de comprendre sonfonctionnement. Elle leur permet dedépasser les stéréotypes et les idées reçues, de se forger un esprit critique, deréfléchir aux solutions qui existent pourunmondemeilleur.Puisque “les jeunes sont de plus en plusen quête de sens et de réponses”, DBA“leur fait confiance et croit en leur potentiel d’amener des changements pourdemain”.
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Athénée Royal de Vielsalm-Manhay l 4e et 5e enseignement général
S’approprier le projet pourmieux l’incarnerh Le “groupe Move”présentait son projet auxclasses de troisième.
“Il y a quelques mois, nousaurions certainement posé lesmêmes questions”. Lucides, les
dixhuit élèves de Marcel Viroux etRomain Duvivier, engagés dans Movewith Africa, reviennent sur la demiheure tout juste passée à présenteravec force détails leur projet. Quelques minutes plus tôt, une soixantaine d’élèves de troisième étaientrassemblés dans le local de cette petite école de campagne, trônant presqu’au sommet de notre Plat pays.C’est par ce biais que le projet seraélargi au plus grand nombre. “Le projet est celui de la rencontre et s’inscritdans une démarche de questionnementpersonnel”, entame Lara. Voilà quifixe les deux grands axes suivis parles jeunes Vielsalmiens. Ils s’attacheront à “améliorer, par la rencontre,leurs connaissances de la vie des Burkinabés, principalement dans les zonesrurales; à se sentir appartenir à unemême humanité dans laquelle tous leshommes sont égaux en dignité et endroit. C’est l’occasion aussi d’entamerun travail sur soi”, poursuit la porteparole du groupe. Cette présentationest une manière de s’approprier unprojet qui, il y a quelques mois encore, n’était qu’un vague et lointainsouhait. Une manière aussi de fairesienne – “tout en gardant son espritcritique” la philosophie de l’ONGavec laquelle ils se rendront en Afrique de l’Ouest. Et Manon de rappelerl’importance de travailler “avec” etnon “pour” leurs partenaires locaux,comme l’a tant précisé Eric Lampe,coordinateur du projet pour Îles dePaix.
GrandirLors des groupes de parole, “cer
tains ont adressé des questions très ‘cliché’alors que d’autres se sont intéressésaux raisons de notre choix, aux objectifsde notre action et à ce qu’est une ONG”,relate Lara. Ici et là, leurs cadets sesont effectivement inquiétés de savoir ce qu’il en sera de la nourriture,des sanitaires, de l’électricité et des“animaux sauvages”, sourient les jeunes. “Ce sont des préoccupations trèsterreàterre”, constate, sans étonne
ment, Marcel Viroux, professeurd’informatique qui circulait alorsdans les groupes afin de réorienterles conversations : “Comment peutons’investir comme être humain ? Que signifie, pour vous, la coopération ?”, demandaitil à des élèves soudain désarçonnés. Ces questions ne nécessitaient pas de réponses immédiates.Les idées lancées prendront probablement le temps de germer dans latête de ceux qui envisagent aussi des’engager dans ce type de projet, “sil’occasion se présente”.
Si les dixhuit élèves de “Move”, issus de quatre classes de quatrième etcinquième, avaient “probablementposé les mêmes questions”, c’était“avant”. “Avant le weekend de préparation à Namur qui a permis de fairetomber certains clichés, avant d’entamer ce bout de chemin… On a déjàgrandi”, commentait Manon, remportant l’adhésion de l’ensemble deses camarades.Valentine Van Vyve
JEAN
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FLEM
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Alice, William, Laure, Chloe, Mathieu, Hugo, Louise, Lorine, Alice, Manon, Siidji, Lara, Céline, Ophélie, Clara, Margaux, Victoria, et leurs professeurs, Romain, Valérie, Diane et Marcel, présentent leur projet aux élèves de 3e
Sur le web
‣ Blog : http://atheneeroyaldevielsalm-manhay.blogs.lalibre.be
Le projet
‣ Iles de Paix L’ONG place la rencontre interculturelle au coeur du projet. “Ilne s’agira pas d’aider” mais de “partir à la découverte des jeunes et de la vielocale des gens ordinaires”.‣ Où ? Burkina Faso‣ Quand ? Du 7 au 21 avril
12MOVE WITH AFRICA
ILES DE PAIX : “ÉVEILLER LA SOLIDARITÉ”
Iles de Paix accompagnera deux classes : l’une au Burkina Faso, l’autre auBénin. “Les élèves, sur place, éveilleront leurs cinq sens. Comment vitonlàbas ? Quelles aspirations y nourriton ? Quels obstacles s’opposentils àleur concrétisation ? Les gens sontils réellement comme on se l’imagineici ? Quelles idées préconçues se confirmentelles ? Quelles sont celles quisont démenties ?”, interroge Laurent Deutsch, responsable départementnord. Il insiste sur le caractère primordial de la rencontre interculturelle.“En côtoyant des jeunes de leur âge, témoins de leur réalité personnelle, ilsdécouvriront la vie locale des gens ordinaires, dans leurs champs, dansleurs classes, dans leurs marchés. Les atteintes aux droits fondamentauxdes Africains rencontrés seront alors concrètes, portées avec dignité, loinde tout misérabilisme”. Selon la ligne suivie par Iles de Paix, “il ne s’agirapas d’aider”, précise Laurent Deutsch pour qui cette action “viendra plustard et ce sera, alors, réellement utile”. Ce séjour est dès lors une étapedans un processus plus global : “Avant d’agir efficacement, on se renseigne,on s’informe, on semotive. Après être allés sur place, les jeunes ne connaîtront plus la pitié pour des malheureux, mais auront découvert la nécessitéd’agir solidairement en faveur d’autres êtres humains. Ainsi les jeunesbelges deviendrontils des humains un peu plus accomplis.”
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Centre éducatif Saint-Pierre Leuze-en-Hainaut l 5e et 6e enseignement général, technique et professionnel
Le projet dans toute sa diversitéh Le projet est une manièrede responsabiliser lesjeunes en valorisant leurscompétences
Elles sont trois à suivre l’option“Agent d’éducation”.Aujourd’hui, elles profitent du
temps qui leur est imparti pour tester les connaissances de leurs camarades sur l’Afrique. Voilà une occasion de faire entrer leur projet dansles cours, élément essentiel de ce quel’on appelle la pédagogie par projet.Celleci est largement préconisée parle corps enseignant du Centre éducatif SaintPierre. Pourtant, “il n’est pascourant d’avoir l’occasion de mettre enœuvre cette manière d’enseigner”, explique Bruno Colin, professeur deSciences économiques, dès lors, enchanté de pouvoir mettre sur pied unprojet “d’une telle envergure”. Géographie, histoire, mécanique, langues,sciences économiques et humaines;ces cours saisissent, désormais, lachance de faire la part belle au projet,chacun selon ses particularités.
“Vivre le projet”“Les projets proposés à nos élèves issus
de différentes options, les incitent às’investir dans leurs cours respectifs.Ces mêmes projets permettent, à nous,professeurs, de faire vivre le conceptMove With Africa dans nos cours”, explique, avec entrain, Bruno Colin.“Tel est le secret d’une réussite pluridisciplinaire”, poursuitil. Dans un telsystème, les élèves sont “au cœur duprojet et tout y est construit en vue defavoriser le changement de nos savoirs,savoirfaire et savoirêtre”, expliquentles principaux intéressés.
“Nourrir l’envie, développer l’esprit d’initiative”
L’essence même de la démarche nécessite que le jeune soit “acteur de sesapprentissages” car le projet, “il faut levivre !”, appuie Bruno Colin. Movewith Africa est envisagé comme unvecteur d’apprentissages : “Nous espérons les rendre autonomes, responsables et capables de mettre sur pied unprojet global, le tout en confrontant positivement leurs avis et caractères parfois divergents”, poursuit l’enseignant. Car le projet est aussi l’occasion de “renforcer la mixité” au seind’un groupe hétéroclite. Les jeunessont issus de l’enseignement général,technique et professionnel et, dèslors, d’orientations diverses (agentd’éducation, environnement, sciences, langues, latin, mathématiques).C’est pourtant dans cette diversité
que réside “la force du groupe et duprojet”, défendent les profs. “Il est fédérateur. Il s’y construit une dynamique, des synergies et une nouvelle homogénéité”, sans pour autant qu’il yait une homogénéisation. En effet,“chacun y apporte ses compétencespropres”. “Il me porte et est, à tout moment, dans nos esprits”, réagit ainsiNoémie, meneuse ultradynamiquede la joyeuse bande.
Audelà de la rencontre de l’autre,proche, l’opération “prend une dimension NordSud unique au traversd’un partage dans l’action et tend versun objectif commun : s’entraider, apprendre les uns aux autres, briser lescertitudes, casser les balises du quotidien et témoigner de cette expérience”,analyse, encore, B. Colin. L’approcheest résolument interculturelle etabordée comme telle dans les cours,explique Julie Dujardin, professeurde Français. Elle y ajoute une dimension introspective qu’elle juge essentielle : “La rencontre pousse chacun às’interroger au préalable sur ce qui définit sa propre culture et sa propreidentité”, d’où l’importance de déconstruire les clichés qui pourraients’imposer au moment de se définirsoimême et d’appréhender cet“autre”.Valentine Van Vyve
Pauline, Marie, Mylène, Elise, Laurentine, Emeline, Jeanne, Fiona, Aurélien, Noémie, Sacha, Emilie, Thomas, Manon P., Flavi, ManonV. et leurs professeurs, Grégoire, Julie, Valérie et Bruno, partiront à la rencontre du Bénin. Avant cela, ils testaient les connaissancesde leurs camarades.
Le projet
‣ Où ? Bénin.‣ Quand ? Du 5 au 19 avril.
Sur le web
‣ Blog : http://saintpierre-iles-depaix.blogs.lalibre.be
“Nous sommes au cœur du projetet de sa dynamique. Il nous porteet occupe sans cesse nos esprits”Noémie
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“L’objectif de la pédagogie par projet estde mettre les jeunes dans un mouvementet une dynamique d’apprentissageet de recherche, de leur en donner le goût,de susciter l’éveil, la curiosité et le désirde dépasser les obstacles”Vinciane Hanquet, conseillère pédagogique
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l Burkina Faso l Agrocarburants l
Moi, Larlé Naaba, sauveurdu Burkinah Près de Ouagadougou, unnotable mise sur un arbredont l’huile peut êtreutilisée commeagrocarburant.
T rentecinq degrés Celsius ! Lethermomètre qui pend au rétro
viseur de la vieille Toyota sans vitresa beau être brisé, la température affichée est exacte et confirme s’il le fallait encore que Ouagadougou est unevéritable fournaise. Eté comme hiver,la capitale burkinabée est suffocante,la chaleur accablante, mais bien plussupportable que le nuage de poussière qui flotte audessus de la ville.
“Cet arbre est unmiracle”Passé l’artère principale, la route se
dégrade, les voitures s’amenuisent, etle taxi finit par s’arrêter devant unepetite place ensablée où trône unguerrier à cheval sculpté dans lapierre. Sabre à la main, l’immensesoldat précède un autre géant, enacier cette fois, puis deux, trois, quatre nouvelles statues de guerriers armés qui forment une véritable arméeéternelle, vouée à la défense de ceslieux sacrés ! Bienvenue en royaumeMossi ! Ethnie majoritaire du Burkina Faso dont le Mogho Naaba règneencore sur la capitale. Le “Roi”, enlangue moré, chef traditionnel aupouvoir consultatif reconnu par lepouvoir officiel, qui dispose à ce titrede ses propres ministres. L’un d’entreeux, le Larlé Naaba, séjourne sur cesterres. Ministre de la Guerre et de laCulture, il est également député àl’Assemblée nationale sous le nomd’André Tiendrebeogo, mais ons’adressera à lui en le nommant “Excellence” pour ses fonctions ethniques. “Son Excellence ne va pas tarder”, lance justement un homme revêche affalé sur le sol que l’ondistingue d’un sansabri par l’armetraditionnelle qu’il porte sur l’épauleet le regard autoritaire qu’il lance auxvisiteurs impromptus. “Bonne arrivée ! Bienvenue ! Bienvenue au Burkina !”, lance notre hôte descendu entenue traditionnelle avant de se diriger prestement vers la petite plantation logée à l’arrière de sa résidence.
Son “Excellence” nous accueilleavant tout pour nous montrer sondernier investissement, “la clé du développement au Burkina”, comme il le
présente luimême, le visage illuminé : le Jatropha. Un arbuste detaille moyenne importé d’Amériquedu Sud dont le fruit produit unehuile bon marché et abondante quipeut être utilisée dans la savonnerie,l’industrie textile et, surtout… lesagrocarburants.“Cet arbre est un miracle !”, poursuit
le Larlé Naaba qui prend des airs deprêcheur et use volontiers de la parabole. “Il se plante partout et fourniténormément de ressources. Les grainesproduisent de l’huile, les feuilles de l’hu
mus, les résidus de la nourriturepour bétail, et les branches de l’engrais organique une fois qu’on les abrûlées.”
Tout bénéfice pour le BurkinaFaso dont le sol sec est pauvre enazote, lessivé par l’aridité du climat et un usage rudimentaire desmêmes parcelles depuis des générations. L’engrais permet, certes,de compenser ces carences etd’augmenter le rendement à courtterme, mais il est cher, difficile àtrouver et nocif pour la terre après
quelques années d’usage intensif.D’aucuns prônent le recours à l’agroécologie, l’usage d’arbustes, composts etautres techniques naturelles pour revitaliser la terre, et un arbre comme le Jatropha pourrait rendre ce type de services tout en produisant un biocarburantà bon prix à même de fournir une certaine indépendance énergétique auxBurkinabés.“Ça marche !”, poursuit le Larlé Naaba.
“L’huile de Jatropha était déjà utiliséecomme carburant pendant la SecondeGuerre mondiale dans les chars françaisstationnés en Côte d’Ivoire.” Pourquoi unproduit aussi “miraculeux” atil alorsdisparu par la suite ? “Mais parce quependant des décennies, le gasoil a coûté25 dollars le baril. Tant que le pétrole étaitbon marché, on ne se préoccupait pas dureste. Quand le baril est passé à 85 puis135 dollars, les alternatives sont devenuesintéressantes.”
En 2008, c’est l’engouement ! Le LarléNaaba “investit massivement” dans uneusine et des hectares de terres pourplanter du Jatropha en quantités industrielles, mais cette frénésie retombeaussi vite qu’elle est arrivée, et le gouvernement ne suit pas le mouvement.
Probablement, parce que le Jatrophane l’a jamais convaincu, sans doute aussiparce que les autorités perçoivent unejuteuse taxe sur la vente du gasoil quel’arrivée d’un biocarburant à bon prixaurait certainement fait diminuer.
Milliardaire du JatrophaConséquence : les réseaux de distribu
tion d’hydrocarbures ne sont pas adaptés, et le Jatropha coûte trop chercomme biocarburant pour constituerune alternative plausible. Il est tout demême utilisé dans la cosmétique, etcomme carburant brut pour les platesformes multifonctionnelles qui alimentent les villages en énergie.“Les villageois pourraient tout à fait
planter le Jatropha pour alimenter leurscentrales, tout en luttant contre la désertification”, explique le forestier AlfredSawadogo qui œuvre pour le LarléNaaba. “On peut mettre plus de 1 000 Jatropha sur 1ha dans des zones impropresaux cultures et l’eau de saison suffit pourl’irriguer. L’alternance avec des cultures vivrières permettrait également d’avoir plusdemaïs ou de Jatropha selon la quantité deprécipitations et de pouvoir s’autoalimenter et énergie.”
Objectif revendiqué par le LarléNaaba ? “Œuvrer au développement dupays !”, et notre homme de déclarer dansla seconde qui suit : “Et dans cinquanteans, nous serons des milliardaires du Jatropha !”
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Larlé Naaba sera-t-il le sauveur du Burkina, grâce à un arbre dont l’huile peutêtre utilisée comme agrocarburant ?
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Moi, Larlé Naaba, sauveurdu Burkina
L’un n’empêche pas l’autre, on peutaider son pays et s’en mettre plein lespoches. Mais ça complique quelque peule schéma ! Pour faire fortune avec le Jatropha, difficile de se contenter de leplanter en haie pour protéger leschamps. L’espace est trop réduit et laquantité d’huile produite sera bien insuffisante pour alimenter le pays. Selonla confédération paysanne et la thèse dugouvernement, le risque que le Jatrophaentre en compétition avec les culturesvivrières et aggrave la faim dans le paysest donc bien réel.
A l’image de ce qui se produit déjà auniveau international avec l’huile depalme dont la production est encouragée et les prix tirés vers le haut par la demande européenne en huiles végétales.
Unemoto contre des terresIl se dit aussi que le Larle Nabaa
n’aurait pas dûment acquis son fameuxchamp de 100 ha, mais accaparé les terres en s’arrangeant avec le chef d’un village famillier peu scrupuleux. Au Burkina Faso, et dans la plupart des paysd’Afrique subsaharienne, le problèmede la terre est complexe. Quand il existe,le cadastre foncier concerne surtout lesvilles. Pas les campagnes où les paysansexercent généralement un droit coutumier de propriété. Quand un notabledésire s’approprier une terre (un ancienfonctionnaire en quête de reconversion,un industriel désireux de se lancer dansl’agrobusiness, ou encore le Larlé Naabapavé de bonnes intentions), il s’adresseau chef du village qui décide ou non delui octroyer le sol demandé.“Il y a parfois des rites à accomplir”,
note le coordinateur de la Fédérationnationale des Organisations paysannes,“mais cela peut se limiter à donner une dizaine de bêtes ou une moto pour le fils duchef qui peut aller jusqu’à céder des terressans consulter leurs occupants qui finissent expropriés”.
Parfois, ces “paysans du dimanche” nefont rien des terres acquises et attendent que leur valeur augmente pour lesrevendre au plus offrant. Dans la plupart des pays africains, qui en sont lesvictimes, c’est sous cette forme que s’effectuent l’accaparement et la spéculation sur les sols. Dans un pays où 80 %de la population vit de la terre, c’est unecatastrophe pour les générations à venir. Nul doute que le Larlé Naaba veuilleœuvrer au développement, mais dansun domaine complexe où les faussesbonnes idées sont aussi nombreusesque les tentations de se faire de l’argentau détriment des plus vulnérables, laprudence reste de mise.Valentin Dauchot
Société l Philanthropie
De la responsabilitésociale des entreprisesh Rendre le monde meilleur, une priorité pour les entreprises ?
L es entreprises, sontelles déconnectées des réalités sociales ? N’ontelles pas un rôle à jouer, une
responsabilité à assumer dans le mieux vivre et lebienêtre de la société et des populations ? L’entrepreunariat “social” sort, peu à peu, de son niddouillet de la Silicon Valley pour atterrir en Belgique.Cette manière de gérer une entreprise intègre desconsidérations économiques, écologiques et socialesdans son activité et dans ses relations.
Si Janssen Pharmaceutica ne s’inscrit pas en tantque tel dans cette veinelà, l’entreprise préserve unesensibilité à “contribuer à la réalisation d’un mondemeilleur et plus sain”, explique son CEO, Tom Heyman. Cette responsabilité sociale, l’entreprise pharmaceutique qu’il dirige l’a inscrite “dans son ADN”,ditil, puisqu’elle “façonne la manière dont nous travaillons au quotidien : nous agissons d’une manière quia du sens pour les patients, la société, la planète, les employés et l’entreprise”.
Priorité à l’accès aux soins
Fournir constamment aux patients des soins desanté de haute qualité, accessibles et abordables, est“l’un des défis les plus difficiles et les plus importants denotre société, et est la pierre angulaire de la stratégie dedurabilité de Janssen”, défend son patron. “L’entreprisecontribue à la création d’un monde où les gens issus detous les horizons économiques et sociaux ont la possibilitéd’accéder aux traitements dont ils ont besoin”, expliquetil. Cette stratégie a permis à son entreprisesœur, Johnson&Johnson, de se placer parmi le top mondial decelles qui déploient le plus d’efforts en ce sens. C’estprincipalement le cas pour l’accès global aux médicaments contre le VIH/SIDA ainsi que pour les programmes de recherche actifs pour les maladies qui affectent les pays en développement, ou encore les actionsmises en œuvre lorsque ces derniers sont victimes decatastrophes naturelles. “Les entreprises d’aujourd’huine réussiront que si nous utilisons nos ressources et notreinfluence pour faire une différence réelle et soutenabledans la vie des gens partout dans lemonde”, conclut TimDe Kegel, porteparole de Janssen Pharmaceutica.Valentine Van Vyve
MOVE WITH AFRICA15
L’engagement de Brussels Airlines en AfriqueUne responsabilité sociale ? Chez Brussels Airlines,on explique avoir rapidement compris la “plusvalue”que cela représentait pour l’entreprise. En fait, toutest parti d’initiatives du personnel de la compagniebelge, avec un continent en ligne de mire : l’Afrique.“Économiquement, l’Afrique est très importante pournous, il est donc normal que nous apportions un retoursocial aux communautés locales”, explique Ilse Verhelst, responsable de la B.Foundation, la structurequi chapeaute tous les projets sociaux de BrusselsAirlines. “Il faut savoir que les équipages de BrusselsAirlines passent, entre deux vols, régulièrement 3, 4jours en Afrique. Et souvent, de leur propre initiative, ilsvont visiter des orphelinats, apporter du matériel à desONG,…, poursuit la responsable. Les défis restent immenses pour ce continent, surtout en matière de santé”.
En 2010, suite à l’ouverture de quatre nouvelles lignes en Afrique (Cotonou, Accra, Ouagadougou etLomé), la direction décida de créer “B. Foundation”,une structure destinée à regrouper toutes les activités sociales de la compagnie et éviter ainsi qu’elles sedispersent.
Malgré les fortes restructurations économiquesauquel doit faire face la compagnie belge, cette fondation tient toujours le coup. “On ne dispose pasd’énormément de moyens, développe Ilse Verhelst,Mais on offre des billets d’avion ou de la visibilité dansnotre magazine de bord à plusieurs petites ONG présentes en Afrique. Cela intéresse très souvent nos passagers”.
Il y a aussi un projet qui motive particulièrementles employés : il s’agit de “Bike for Africa”. L’idée de
ce projet humanitaire est partie d’une sorte de parientre des stewards, hôtesses et pilotes de Brussels Airlines, qui devaient régulièrement relier, entre deuxvols, les 310 km séparant Bujumbura (Burundi) à Kigali (Rwanda). Soit six à sept heures en voiture.
Un jour, un membre du personnel imagina de fairece trajet à vélo, tout en rapportant des fonds pour uneassociation caritative locale via des sponsors, ou desactions diverses (ventes de gaufres, de bougies, braderies,…).Finalement, ce sont près de 60 employés de lacompagnie belge qui, en 2011, ont participé à ce premier périple entre le Burundi et le Rwanda, récoltant93000 euros pour l’organisation SOS Villages d’Enfants, présente dans ces deux pays.
Dans quelques jours, le personnel de Brussels Airlines va, à nouveau, mouiller le maillot, avec la traversée d’un autre pays africain à vélo : l’Ouganda. La compagnie belge a, cette année, proposé à 10 patrons degrosses entreprises de participer à cette aventure. Ilsseront entraînés par l’intraitable Jacques Borlée. Prèsde 130 000 euros ont déjà été recomptés pour deuxONG : une locale et une belge. Chez Brussels Airlines,on explique ainsi ne “pas oublier” la Belgique, même sil’Afrique reste “la priorité”dans les projets sociaux. Unchoix “logique”, vu “les besoins plus importants” dansle Sud. “La moitié de notre personnel vit en Afrique”,constate la compagnie. Il est normal que nous nous impliquions pour ce continent”. Pour l’entreprise l’intérêtest double : audelà de “l’ image positive” véhiculée, cegenre de projet apporterait aussi davantage de “cohésion” au sein du personnel.R.Meu.
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