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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. DANS L’ART, IL Y A BAA DES CACTUS PP.10-11 Supplément à La Libre Belgique - N°202 - Semaine du du 4 au 10 octobre 2013

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Arts Libre du 4 octobre 2013 : dans l'art il y a des cactus

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2 L'actu SEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les subtilsglissementsde la perceptionh En avant­première d’une publication monographique à paraître en novembre,Le plasticien bruxellois Djos Janssens propose un éclairant parcours rétrospectifchez Exit 11.

EN NOVEMBRE PROCHAIN SERA PUBLIÉE la pre­mière monographie reprenant l’ensemble du travailde Djos Janssens, avec quelques focalisations sur desaspects particuliers de l’œuvre. Une manière d’effec­tuer le point sur une démarche dont une partie im­portante des réalisations est constituée d’interven­tions éphémères dans des lieux ou en fonction de pro­jets bien spécifiques.

Dans ce contexte, et en complémentarité, l’artiste adécidé de présenter une première exposition rétros­pective de ses œuvres pérennes, voire de reformulerpar rapport au nouvel espace l’une ou l’autre de sesinstallations. On reverra ainsi la déclinaison formelleet chromatique de la mire télévisuelle appliquée surdes fenêtres de la galerie et une version adaptée de“Light my fire”. Au terme de cette double approche,l’expo et le livre, on sera en mesure d’apprécier le che­minement dans sa continuité et d’en déceler les prin­cipales lignes de force.

Le parcours – qui n’est pas présenté chronologique­ment, l’artiste aime par­dessus tout brouiller les pis­

tes – débute en 1985 pour se terminer par une sériede pièces de cette année. L’image est omniprésente,jamais totalement abstraite, et les techniques utiliséessont quasi aussi variées que le sont les œuvres. Onpasse de la peinture à l’acrylique à la sérigraphie, ducaisson lumineux à l’impression sur de multiples sup­ports, de la photo au miroir avec adhésif, de l’objetsculpture à l’huile sur papier.

On ne recherchera donc pas une unité de ce côté. Aucontraire, un recours tant aux pratiques traditionnel­les (peinture, sculpture…), qu’aux matériaux et tech­niques actuelles appliquées fréquemment en décora­tion, publicité et autres usages commerciaux ou do­mestiques, est plutôt la norme. Une manière à coupsûr d’inclure la démarche dans les rouages de l’art etdu quotidien, de semer gentiment le doute sur ce quel’on voit, de pervertir par l’utilisation toujours un peu,beaucoup, passionnément décalée, et de forcer à re­considérer jusqu’à la plus banale des images commeune mire télévisuelle !

Si l’on observe bien ces presque 30 ans de création,

Commentaire

La poule auxœufs d’or ?

Par Roger Pierre Turine

Les foires d’art seraient­elles devenuesla panacée universelle au point d’enremettre sans cesse ? Sur lamarchan­dise, sur les événements qui les accom­pagnent, sur les expos satellites recom­mandées et sur celles qui squattentl’opportunité d’être peu ou prou de lapartie. A ce rythme­là, ne va­t­on pasdroit dans lemur ? La question posée, laréponse fuse, qui vousmouche le nez :“Mais, pas du tout, voyez autour de vous,le public en veut, en redemande, court augalop de New York à Honolulu, s’en flatte”,et brasse lesmillions de dollars oud’euros, s’en flatte encore de plus belle,en redemande, et joue serré à qui perdgagne entre collectionneurs d’élite etd’argent. On les suit à la trace, ils ne secachent pas, de salon snobinard enantre armorié. Au point que c’en estdevenu leur seul quotidien. Il y a doncdes gens qui ont de la chance, peuventlaisser les tristes lendemains de pénurieà ceux qui n’ont rien quand, eux, onttout. Et plus encore ! Nous, ça nous foutle bourdon, nous file le vilain vertige,nous laisse bras en croix entre tantd’indigence claironnée. Car enfin,comment, dans ce déploiement decourses à la soi­disant découverte – bienemballée par plus finaud que vous – s’yretrouver avec son âme et sa consciencepour détecter, si elle existe, la vraieperle rare ? Trop de surenchère finit parétouffer l’oiseau dans l’œuf. Dans letemps de nos enfances, dirigées il estvrai par d’autres valeurs d’imposition,on nous parlait de poule auxœufs d’or,de veau d’or, de grenouille voulant sefaire aussi grosse que bœuf… Pour direqu’à trop vouloir embrasser, on finit parperdre ses billes ! A l’heure où la FIACde Paris annonce de nouvelles activitéset privilèges pour ses visiteurs, proposedes prolongements le long de la Seine etdans le Parc des Tuileries, comme si lesoverdoses ne guettaient point les ama­teurs d’art, la question se pose : quegagne­t­on à courir les œuvres commeon court un centmètres pour être lemeilleur ? Uneœuvre d’art, c’est autrechose qu’unemédaille de faux or. C’estle sang et l’âme d’un artiste (dans lemeilleur des cas) qui vous partage sesémotions. Un cadeau rare. Le galvauderpar les flonflons d’une fête aux relentsde supercherie devrait rendre tristestous les artistes dumonde. Le pire :beaucoup d’entre eux, pris dans l’en­grenage de la réussite à tout prix, n’ontplus conscience du traquenard.

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3L'actuSEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

on s’aperçoit aisément que l’entreprise de sape estpermanente. Aucune image ne résiste au traitementde Djos Janssens. Aucune ne sort indemne d’uneépreuve dont les fourches caudines sont un humoursagement décapant et dont les adjuvants complicessont les mots. L’énergie, elle, est de source chromati­que, et s’adjoint volontiers la puissance lumineuse na­turelle (vitres) ou artificielle. Pas étonnant que la plu­part des œuvres jouent sur la qualité de la perceptionet, parfois, sur le reflet que renvoie une autre imageque celle contenue à l’origine, de manière à faire par­ticiper et l’environnement immédiat, et le regardeur.

La difficulté de lecture est l’un des principes fonda­teurs car il force le regardeur à s’interroger d’abordsur ce qu’il voit quand l’image est volontairementfloue, tramée ou incertaine, et ensuite à prendre letemps de scruter le tout afin de décoder ce qui n’estjamais une évidence et restera probablement en fi­nale une interrogation. A tout le moins un sujet de ré­flexion, ce qui semble bien être le but poursuivi parl’artiste. De là à extrapoler et appliquer la méthodedans la vie courante, il n’y a qu’un pas à franchir pouraiguiser sa propre perspicacité !

Le détournement de sens; les glissements sémanti­ques tant des images, des composantes chromatiquesou formelles que des mots et phrases; le principe deconfrontation et d’opposition; le recours aux signes etsymboles; les corrélations à établir entre les éléments;et les associations évocatrices sont autant de moyensconduisant à des interprétations riches et surprenan­tes.Claude Lorent

Infos pratiques

Djos Janssens. “From-Beyond”. Exit 11 Con-temporary Art, châteaude Petit-Leez, rue duPetit-Leez, 5031 Grand-Leez. Jusqu’au 24 no-vembre. Le samedi et ledimanche de 10h à 18h,en semaine sur rdv.www.exit11.be. Mono-graphie à paraître à LaLettre volée.

Bio express

Bruxellois, né en 1972, Djos Janssens expose régulière-ment depuis 1997, principalement en Belgique, égale-ment en expos collectives en Italie, aux Pays-Bas, auLuxembourg et en Chine. Il est le lauréat de plusieursprix : UZ à Gand (2001), Fondation Marie-Louise Jacques(2004) et intégration d’une œuvre d’art, Musée commu-nal de Molenbeek (2013). Actuellement professeur deStructure formelle à l’Esapv (Mons), Il est représenté enItalie par la Nogallry, Milan, et en Belgique par Exit11. CO

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PRIXLes œuvres s’échelonnent de 300 € à 5 000/6 000€, voire10 000 à 12 000€ pour des sculptures et installations.

“A travers la culture nous pouvonsrepousser nos limites propres ettenter de nous confronter à cettepathologie de l’histoire quicaractérise notre époque.”Frédéric JamesonTexte du caisson lumineux “Untitled”, 2013, Djos Jans­sens.

Djos Janssens “What’swrong with Hollywood”,adhésif sur Forex100x800cm, 2007.“Light my fire”,installation, (detail),2013. “Untitled” 2004,impressions sur bâches40 x 40 cmmontées sur cadre,9 œuvres qui n’enforment qu’une parla continuité du texte.

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4 L'actu SEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les paysages london iensde Leon Kossoff

FRUIT D’UNE LOUABLE INITIATIVE menée conjointement,tous frais et bénéfices partagés, par quatre galeries internatio­nales – Annely Juda Fine Art, de Londres; Galerie Lelong, deParis; Mitchell­Innes&Nash, de New York; L.A. Louver, de LosAngeles –, cette surprenante exposition en étonnera plus d’un.

A Paris d’abord… En effet, à l’exception d’un ensemble surl’Ecole de Londres (Bacon, Freud, Auerbach, Kossoff) présentéau Musée Maillol en 1998, Leon Kossoff (Londres, 1926)n’avait jamais été montré en France, pas plus qu’en Belgique.Prisé par les Anglo­Saxons, il est pourtant, depuis longtemps,aux cimaises des meilleurs musées anglais, américains, cana­diens ou australiens, à Jérusalem, au Thyssen­Bornemisza deMadrid, à la Fondation Gulbenkian à Lisbonne. Mais il est ab­sent par chez nous. Comprenne qui pourra alors que de gran­des rétrospectives l’ont salué ailleurs.

Trop secret, trop discret, trop attaché à sa ville natale qu’iln’a quasi jamais quittée ? Sa peinture n’est pourtant pas sansatomes crochus avec celle de matiéristes venus du Nord,comme les Suédois Lindstöm et Lindfors à l’aube des années1960, comme le Hollandais Bram Bogart, des exemples parmid’autres.

Epaisse, balafrée de grandes ondulations de lignes, de lumiè­res interférant entre les couches de matières denses, la pein­ture de Kossoff traverse d’énergies l’huile gorgée de sève. Ellesculpte l’enchevêtrement des maisons, des arbres et des per­sonnages au labeur que Kossoff aura inlassablement répété savie entière. Une vie consacrée à sa ville de Londres, à ses quar­tiers, comme si ce travail, inlassablement recommencé, luipermettait, au bout du compte, de dégager l’identité d’uneville à travers ses signes distinctifs d’une toile à l’autre.

Car Kossoff, malgré son bel âge, est loin d’avoir remisé sespinceaux, poursuivant inlassablement ses séries d’œuvres, surtoile ou sur papier, autour d’un thème. Thème d’ailleurs rare­ment différent de l’un à l’autre : il y est toujours question derues, de ponts, d’églises, de marchés. Kossoff serait, à sa façon,un autre Morandi. Aux pots et bouteilles du premier, il a subs­titué les quartiers animés de sa ville natale et s’en repaît avecla délectation du découvreur d’imprévu.

L’exposition chez Lelong est idéale car elle s’apparente à une

h Kossoff est un artiste dont on entend peuparler, que l’on voit peu, surtout chez nous.Un grand et rare peintre isolé mais… présent !

Sm’ArtEliasson chez GennartIl ne s’agit pas à proprement parler d’une galerie,mais d’un lieu où se produiront de temps entemps des événements, prolongés par une expo­sition accessible uniquement sur rendez­vous.L’ouverture en libre accès de l’espace est fixée aux4, 5 et 6 octobre de 11h à 18h pour une rencontreavec une série d’œuvres d’Olafur Eliasson (1967),artiste danois installé à Berlin. Son travail portetrès fréquemment sur l’Islande, pays dont ses pa­rents sont originaires et où la nature préservée of­fre des paysages exceptionnels. Il présente un en­semble de photographies de maisons isolées dansun environnement rude et quasi désertique, “TheHut Series” (2012). (C.L.)UMarie­Christine Gennart Contemporary Art, 2 rueVilain XIIII, 1050 Bruxelles. Exposition jusqu’au16 novembre.

Anne Jones et ses ardoisesVoilà de belles années qu’Anne Jones consacre sesénergies à faire rendre à l’ardoise ses qualités lesplus diverses, insoupçonnées, parfois miraculeu­ses. Plaques d’ardoises, découpes, poudre d’ar­doise, ardoises liées entre elles, traces et dessins.“Noir cendré, noir bronzé, noir olivé, noir pourpré,noir d’ébène, noir argenté, noir cuivré, noir calciné,noir toujours noir mais rouge, vert, bleu ou jaune…”Anne Jones traque les pouvoirs chromatiques del’ardoise, les traces de la matière, les pouvoirs dumatériau. Et c’est toujours surprenant ! (R.P.T.)UDS Galerie, 67 rue de l’Hospice communal, 1170Bruxelles. Jusqu’au 27 octobre, du vendredi audimanche, de 11 à 19h. Infos : 02.675.83.80 etwww.louisedsgalerie.com.Uwww.monosgallery.com.

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5L'actuSEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les paysages london iensde Leon Kossoff

mini­rétrospective qui présente des œuvres de Kossoff étaléesentre 1957 (avec un splendide fusain et pastel intitulé “CityRooftops”) et 2012 (par une suite de dessins aux crayons decouleur, “Arnold Circus”).

Embrigadé dans l’Ecole de Londres, Kossoff semble fort éloi­gné pourtant d’un Bacon et d’un Freud. Sa faconde matiéristeserait, par contre, plus proche de celle d’un Frank Auerbach.Est­il un expressionniste, un matiériste, un paysagiste ? Peuimportent les classifications, généralement en retard d’uneguerre. Il est un peintre vrai, authentique, qui aura su libérer,toute sa vie durant, l’énergie créatrice qu’il portait en lui, aupoint de nous la rendre vivante, intrigante, substantielle et fé­conde.

Une huile sur carton de 1961, “City Building Suite”, mélangejubilation de la matière et jaunes, rouges ou blancs en fusion.Dans “York Way”, un fusain et pastel de 1967, c’est tout unpaysage qui tournoie à l’instar de la terre.

Il faut aller à Kossoff comme nous y sommes allés avec l’es­prit d’aventure et de découverte. Très bien conçue, l’exposi­tion mélange les époques, nous donne une vue globale de l’artd’un peintre qui ne se sera soucié que de sa propre mode. Quin’aura peint que ses quartiers d’élection… et les réussites sontnombreuses.Roger Pierre Turine

“Les dessins sont vraimentcomme les peintures… Ilspeuvent devenir peintures, lespeintures rester des dessins…”Leon Kossoff

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Leon Kossoff, “View of Hackney with Dalston Lane, dark Day”,1974, huile sur bois, 140 x 183 cm. “Inside Kilburn Under-ground, Summer”, 1983, huile sur bois, 137 x 167,2 cm. “ArnoldCircus”, 2008-2010, fusain et pastel sur papier, 65,3 x 50 cm.

Infos pratiques

Galerie Lelong, 13 rue de Téhéran, 750008 Paris. Jusqu’au26 octobre, du mardi au vendredi, de 10h30 à 18h; le samedi,de 14 à 18h30.Substantiel catalogue consacré aux “London Landscapes” deKossoff. Rens. : 01.45.63.13.19 et www.galerie-lelong.com.

UParis avec Thalys, en 1h22, 25 fois par jour : www.thalys.com.

Bio express

Né à Londres, dans une famille d’émigrés juifs en provenancede Russie, le 7 décembre 1926, dans le quartier d’Islington. Areprésenté la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise en1995. Rétrospectives à la Tate Britain (1996), au Louisiana(2004), à Lucerne (2006), à la National Gallery et à Londres(2007).

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Sm’ArtGravas à AnversPeintre et auteure de performances (avec le col­lectif The After Lucy Experiment), sélectionnéepour le Prix Jeunes artistes Arts Libre 2013 et quiparticipera en novembre prochain au Prix 2013Art’Contest à De Markten, Aurélie Gravas (Paris,1977 – vit et travaille à Bruxelles), expose sesœuvres récentes en galerie anversoise. Ses pein­tures, dans lesquelles on voyage librement entreabstraction et figuration, échappent aux logiquesde la représentation et de l’interprétation. Ellessont avant tout des figures picturales autonomeset indépendantes, toujours un peu énigmatiques,ce qui renforce encore leur densité picturale. Etl’humour s’y faufile. (C.L.)UC’est à voir chez Eva Steynen, Zurenborgstraat,28, 2018, Anvers. Jusqu’au 17 novembre. Duvendredi au dimanche de 14h à 18h. Infos :www.deviation.be

Robert Brandy au MAMAC et chezMonos à LiègeEn exergue cette phrase de Rauschenberg quicolle aussi bien à l’œuvre de Brandy qu’aux dixans de la Galerie Monos : “Je ne fais ni de l’art pourl’art, ni de l’art contre l’art. Je suis pour l’art, maispour l’art qui n’a rien à voir avec l’art, car l’art atout à voir avec la vie.” Luxembourgeois, aussi ta­lentueux au volant d’une voiture de rallye qu’unebrosse de peintre à la main, Robert Brandy – etnous y reviendrons – pose plus de 40 ans de tra­vaux en deux lieux liégeois à visiter de concert,son musée et sa galerie Monos, et c’est à voir !

(R.P.T.)UAuMAMAC et chez Monos jusqu’au 27 octobre, dujeudi au dimanche. Infos : www.monosgallery.com.

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6 Les galeries SEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

ABCBlack Forest. Oeuvres de Diane Bo-gaerts. ‣ Jusqu’au 27·10. DuMa. au S.de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à18h30 ou sur rdv.URue Lebeau 53 - 1000 Bruxelles -02 511 32 53 ou 0475 37 59 27

AliceHead Light. Peintures abstraites deMaya Hayuk. ‣ Jusqu’au 26·10. DuMe. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue du Pays de Liège 4 - 1000 Bruxelles -02 513 33 07 - www.alicebxl.com

B-GalleryKask Antwerp. Installation de PhilipJanssens. ‣ Jusqu’au 26·10. DuMe. auS. de 13 à 18h.UGalerie Bortier - Rue Saint-Jean 17 -1000 Bruxelles - 02 279 64 03www.brupass.be

c-l-e-a-r-i-n-gAaron Aujla. Oeuvres récentes. ‣ Jus-qu’au 19·10. Du Ma. au S. de 12 à 18h.UAvenue Louise 292 - 1000 Bruxelles -02 644 49 11 - www.c-l-e-a-r-i-n-g.com

Catherine BastideManuel Burgener. ‣ Jusqu’au 12·10.Du Ma. au S. de 11 à 18h ou sur rdv.URue Vandenbrandenstraat 1 - 1000 Bruxel-les - 02 646 29 71www.catherinebastide.com

ChampakaMaurice Tillieux “Gil Jourdan”. Plan-ches et encres pigmentaires. ‣ Jus-qu’au 20·10. Du Me. au S. de 11 à18h30, le D. de 10h30 à 13h30.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08www.galeriechampaka.com

Double One Photo Art GalleryRebirth. Photos d’Harry Fayt. ‣ Jus-qu’au 20·11. Du Ma. au D. de 11 à 19h.UGalerie du Roi 11 - 1000 Bruxelles -02 761 96 70

Espace BlancheTurbulences. Peintures et papiers deSerge Melkebeke. ‣ Jusqu’au 02·11.Du L. au V. de 10h30 à 18h30, les S. etD. de 14 à 18h en présence de.URue Marché au Charbon 3 - 1000 Bruxelles- 02 510 01 41 - www.espaceblanche.be

Galerie 2016 & MiraPetrus De Man. Peintures, dessins etgravures. ‣ Jusqu’au 26·10. Du J. au D.de 13 à 18h ou sur rdv.URue des Pierres 16 - 1000 Bruxelles -02 502 81 16 - www.galerie2016-mira.be

Gladstone GalleryWir baden auf der Freianlage. Oeuvresde Claudia Comte. ‣ Jusqu’au 18·10.Du Ma. au S. de 10 à 18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31 - www.gladstonegallery.com

Group 2 GallerySigne & Ecriture. Oeuvres de Mig Qui-net, Louis Van Lint... ‣ Jusqu’au 31·10.

Du Me. au S. de 14 à 18h.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles -02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gallery.php?id=286

Hopstreet“00ooOO” holes, dots, balls. Oeuvresde Davide Bertocchi et Shila Khatami.‣ Jusqu’au 19·10. Du J. au S. de 14 à18h.URue du Houblon 7 - 1000 Bruxelles -02 511 05 55 - www.hopstreet.be

Jan MotOne, two, many. Oeuvres de Manon deBoer. ‣ Jusqu’au 26·10. Du J. au S. de14 à 18h30 ou sur rdv.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryIntersections. Sculptures, photos et vi-déos récentes de Mounir Fatmi. ‣ Jus-qu’au 09·11. Du Ma. au S. de 12 à 18h.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

Meessen De ClercqA Cat’s eye perspective. Oeuvres del’artiste belge Leon Vranken. ‣ Jus-qu’au 26·10. Du Ma. au S. de 11 à 18h.URue de l’Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com

MOTinternationalMilk. Oeuvres récentes de Simon Ma-thers. ‣ Jusqu’au 26·10. Du Ma. au S.de 10 à 18h ou sur rdv.UPlace du Petit Sablon 10 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com

Pierre HalletOnce upon a time... Oeuvres de Ber-nard Gaube. ‣ Jusqu’au 07·11. Du Ma.au S. (fermé le Me.) de 14h30 à18h30, le D. de 11h30 à 13h30.URue E. Allard 33 - 1000 Bruxelles -02 512 25 23 - www.galeriepierrehallet.com

Roberto Polo GalleryNo Exit. Films et photos de Bert Danc-kaert. ‣ Jusqu’au 03·11. Du Ma. au V.de 14 à 18h, les S. et D. de 11 à 18h ousur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologallery.com

Schiller Art GalleryJean Rustin. Dessins. ‣ Jusqu’au01·12. Du J. au D. de 12 à 18h ou surrdv.URue Van Moer 12 - 1000 Bruxelles -0496 23 88 54

Sorry We’re ClosedAlignments. Oeuvres de Brent Wadden.‣ Jusqu’au 31·10. Uniquement sur rdv.URue de la Régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 35 42 13 - www.sorrywereclosed.com

SynthèseLueurs. Peintures de Tung-Wen Mar-gue. ‣ Jusqu’au 09·11. Du J. au S. de

Léon Vranken ou l’illusion du réelRemarqué au Prix Jeune Peinture Belge en 2009, LéonVranken (1975) signe sa première exposition personnellechez Meessen Declercq, dont il investit le premier étage. Sonsouci : troubler le regard. Et, s’il déstabilise le visiteur entablant sur une perte de contact avec la réalité, il sembleprendre soin de ce même visiteur en l’assurant, par le biaisd’une main courante en bois fixée tout le long des murs, deson accrochage. Ce qui n’est que leurre, l’espace réduitl’obligeant à adosser des cadres et des vitrines contre cettemain courante, qui ne sert donc plus son but présumé.A perspectives faussées, regard troublé ? Vranken joue sapartition insolite à tout moment car, à l’objet réel, il substitueun double factice. Ainsi lorsqu’il photographie sa toile peinteet met celle­ci derrière le cadre. Adepte du trompe­l’œil, il enamplifie les réalités, comme dans l’exemple précité.Deux grandes photos reproduisent deux de ses tableaux etces versions imprimées sont placées derrière du verre coupéou perforé. D’où une multiplication des prismes et, de lasorte, une métaphore de la complexité d’aborder la réalité.Vue de l’esprit ? Vranken donne valeur à l’objet par le biaisd’un détournement, par la fragmentation opérée. Ainsi a­t­ilcomposé une vitrine avec ses outils marqués de traces depeinture… Sa façon à lui d’interroger l’objet, les objets et,finalement, le monde qui nous entoure. Déséquilibre,fragmentation, mise à distance, distorsion : Vranken joue ànous surprendre, à nous intimer à plus de perspicacité sur lesens des choses. L’humour est partie prenante d’un tel travail.Et Vranken ajoute une corde à son arc de malices : il réalisetout lui­même, la menuiserie n’ayant plus de secret pour lui.Au sous­sol, en la Wunderkammer, une “Avalanche”d’Evariste Richer n’est pas sans troubler davantage : 45 000dés à jouer posés sur le sol… tombés là par hasard ?Au rez­de­chaussée, Jorge Mendez Blake nous renvoie à unepièce de Samuel Beckett, “Ohio Impromptu”. Isolement,incommunicabilité, contemplation du vide, allusion à lamort… Mendez Blake trouble à son tour. (R.P.T.)

UMeessen Declercq, 2a rue de l’Abbaye, 1000 Bruxelles. Jusqu’au26 octobre. Infos : 02.644.34.54 et www.meessendeclercq.com.

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7Les galeriesSEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

van der MiedenNo Notion of None. Oeuvres de SteveVan den Bosch. ‣ Jusqu’au 26·10. DuMe. au S. de 14 à 18h.URue Antoine Dansaert 196 - 1000 Bruxel-les - 02 513 62 12 - www.vandermieden.com

Young Gallery5th anniversary of the Magazine #59.Une sélection d’oeuvres de Mart Enge-len, Andre Villers, Jan Cremer... ‣ Jus-qu’au 11·10. Du Ma. au S. de 11 à18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeSuaires. Oeuvres de Bob Verschueren.‣ Jusqu’au 15·11. Du L. au V. de 14 à18h ou sur rdv.UBoulevard Saint-Michel 35 - 1040 Bruxelles- 02 735 52 12 - www.artiscope.be

QuadriArmand Simon. Encres de 1935 à 1967.‣ Jusqu’au 26·10. Les V. et S. de 14 à18h ou sur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianArte Povera. Exposition collective àl’occasion des 40 ans de la galerie.Oeuvres de Giovanni Anselmo, Ali-ghiero Boetti... ‣ Jusqu’au 09·11. DuMa. au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.baronianfrancey.com

ArtemptationGenerative Drawing. Oeuvres de Sa-muel Levy. ‣ Jusqu’au 12·10. Du Ma.au V. de 11 à 18h30 et le S. de 13 à 18h.UAvenue Louise 475 - 1050 Bruxelles -02 669 77 78 - www.artemptation.com

Box GalerieDoux-amer. Photographies de MichelVanden Eeckhoudt. ‣ Jusqu’au 19·10.Du Me. au S. de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

Delire GalleryGianni Motti. ‣ Jusqu’au 12·10. Du J.au S. de 13 à 18h ou sur rdv.URue de Praetere 47D - 1050 Bruxelles -0487 12 52 50 - http://deliregallery.com

Didier DevillezDaniel Lehman. Encres sur papier.‣ Jusqu’au 26·10. Du J. au S. de 14 à18h30 ou sur rdv.URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles -02 215 82 05 - www.galeriedidierdevillez.be

duboisfriedlandDirty troubles against the machine.Oeuvres de Laurent Jourquin. ‣ Jus-qu’au 19·10. Les V. et S. de 14 à 18h ousur rdv.URue Souveraine 97 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98 - www.duboisfriedland.com

Elaine Levy ProjectIsrael Lund. ‣ Jusqu’au 26·10. Du J.au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72 - www.elainelevyproject.com

Esther Verhaeghe Art ConceptsNew Unities. L’influence de la créati-vité allemande sur l’art et le design enEurope. ‣ Jusqu’au 19·10. Du J. au S.de 14 à 18h ou sur rdv.URue Mignot Delstanche 51 - 1050 Bruxelles- 0476 28 37 35 - www.estherverhaeghe.com

Feizi GalleryIte, missa est. Sculptures et installa-tions de Shi Jinsong. ‣ Jusqu’au 30·11.Du Me. au S. de 14 à 18h.URue de l’Abbaye 8b - 1050 Bruxelles -02 647 55 16 - www.feizi-gallery.com

Galerie LazarewCityscapes. Oeuvres d’Olivier Catté: illacère, gratte, déchire le carton de ré-

cupération, pour y faire apparaître, ennégatif, des villes ou des cités imagi-naires. ‣ Du 10·10 au 16·11. Du Ma.au V. de 14 à 19h.UAvenue Louis Lepoutre 112 - 1050 Bruxel-les - 02 345 30 83 - www.galerie-lazarew.fr

Galerie Martine EhmerSfumato. Exposition solo de L’Atlas. Atravers ses oeuvres, aux effets quasihypnotiques, on retrouve cette dichoto-mie en deux teintes oscillant entre leblanc et le noir. ‣ Jusqu’au 26·10. LesMe. et J. de 14 à 18h.URue de Stassart 100 - 1050 Bruxelles -0473 59 02 85 - www.martineehmer.com

Jozsa GalleryThe Revolution in the Mountains.Oeuvres de Yerbossyn Meldibekov.‣ Jusqu’au 26·10. Du J. au S. de 12 à18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Rodolphe JanssenAlphaBête. Peintures et sculptures ré-centes de Kendell Geer. ‣ Jusqu’au26·10. Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S.de 14 à 18h.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

Super DakotaVOID. Exposition collective regroupantdes oeuvres de Jean-Baptiste Bernadet,Jan Groover, Ian Pedigo... ‣ Jusqu’au26·10. Du Ma. au S. de 11 à 18h.URue Washington 45 - 1050 Bruxelleswww.superdakota.com

White HotelArt On Paper 2013 - Salon du dessincontemporain de Bruxelles. L’événe-ment place le dessin au centre de tou-tes les attentions. Dans le cadre de seschambres blanches et épurées, leWhiteHotel reçoit une quarantaine de gale-ries. ‣ Jusqu’au 06·10. Le V. de 10 à22h, le S. de 10 à 20h et le D. de 10 à18h, de 5 à 8 €.UAvenue Louise 212 - 1050 Bruxelleswww.artonpaper.be

XXL ART on Waterloo 503Eddie Bonesire - Elise Delbrassinne.Photos - Sculptures. ‣ Du 10·10 au09·11. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.UChaussée de Waterloo 503 - 1050 Bruxel-les - 0472 45 81 49www.xxlartonwaterloo503.com

Zedes Art GalleryVincent Strebelle. ‣ Jusqu’au 26·10.

Suaires et frottages

Pour quelques jours encore, Bob Verschueren (1945) exposeses installations et interventions éphémères à base de plantes,fleurs, feuilles et autres végétaux (ici, en l’occurrence, à partird’arbres), dans les jardins restaurés du Musée van Buuren.Dans l’expo en galerie, une œuvre en forme de clin d’œilétablit le lien avec cette pratique. On sait aussi que, peintre àl’origine, l’artiste n’a cessé d’élargir son registre en réalisantdes œuvres pérennes, soit sonores, soit des empreintes qu’ilnomme phytogravures. Voilà qu’il étend ses recherches àdeux autres types d’œuvres qui complètent sa panoplieexploratoire déjà bien étendue : des suaires et des frottages.Totalement inédits, les suaires en réfèrent autant àl’empreinte, au processus d’impression, à l’estampe, qu’à lapeinture elle­même. Et ce, d’autant plus que le support est untissu, parfois de lin, tendu sur châssis mais débordant ducadre librement, dans un rapport explicite à la légende ducélèbre voile de Véronique. La relation à la peinturereligieuse, à l’iconographie, au mystère, à l’image sacrée, y estévidente, tout en s’appliquant non à la figure humaine mais àla nature. En conjuguant les symboliques et lesquestionnements actuels sur l’environnement ainsi que lapréservation de la nature, on perçoit d’office le large spectredes interprétations de ces œuvres constituées de feuillesdiverses, collées et compressées sur le support.La seconde série d’œuvres regroupe des frottages sur papierexécutés selon une technique connue de tous, par laquelle onfait apparaître une image par son empreinte. Leur qualitétient en la finesse du rendu, essentiellement en noir et blanc,et dans les nuances infimes qui vont de l’effleurementsuggestif à la densité extrême de noirs. Soit aussi de lalumière aux ténèbres, de l’apparition à la disparition, del’existence au néant. (C.L.)

UBob Verschueren. Suaires. Artiscope, 35 boulevard Saint­Michel,1040 Bruxelles. Jusqu’au 15 novembre. Du lundi au vendredi de14h à 18h.

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8 Les galeries SEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

DuMe. au V. de 12 à 18h et le S. de 14 à18h.URue Paul Lauters 36 - 1050 Bruxelles -02 646 00 04 - www.zedes-art-gallery.be

Aeroplastics ContemporaryEverything is Everything. Oeuvres deTracey Snelling. ‣ Jusqu’au 19·10. DuMa. au V. de 11 à 18h, le S. de 14 à 18h.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02 - www.aeroplastics.net

D+T ProjectBelgique & Other Works. Oeuvres del’artiste danois Jens Haaning, qui tra-vaille différents média dont les instal-lations, les performances, les affi-ches... ‣ Jusqu’au 12·10. Du J. au S. de12 à 18h30.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -02 537 76 30 - www.dt-project.com

Galerie Paris-BeijingNew Photography in Korea. Expositioncollective réunissant une dizaine dephotographes coréens contemporains.

‣ Jusqu’au 09·11. Du Ma. au S. de 11 à19h.URue Hôtel des Monnaies 66 - 1060 Bruxel-les - 02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com

Le Salon d’ArtRésurgence. “Chimigrammes” dePierre Cordier et Gundi Falk. ‣ Jus-qu’au 19·10. Du Ma. au V. de 14 à18h30, le S. de 9h30 à 12h et de 14 à18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Pascal PolarQuel avenir pour notre art ?. Peinturesde Chéri Samba. ‣ Jusqu’au 09·11. DuMa. au S. de 14 à 19h ou sur rdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

Thomas RehbeinBenjamin Houlihan & Anna Virnich.‣ Jusqu’au 26·10. Les J. et V. de 14 à

18h, le S. de 11 à 18h ou sur rdv.UAvenue Jean Volders 24 - 1060 Bruxelles -02 537 91 93 - www.rehbein-galerie.com

Valérie BachJe hais les couples. L’exposition pré-sente le travail de 20 paires d’artistes:Gilbert & George, Niki de Saint Phalle &Tinguely, Lucy & Jorge Orta... ‣ Jus-qu’au 26·10. Du J. au S. de 11 à 13h etde 14 à 19h, le Me. sur rdv.URue Faider 6 - 1060 Bruxelles -02 502 78 24 - www.galerievaleriebach.com

LaGalerie.beSpectacle ou Présence de l’Absent.Oeuvres de Patrick Guaffi. ‣ Jusqu’au27·10. Du J. au S. de 16 à 19h ou surrdv, permanence de l’artiste les S. 05,12 et 19·10 de 16 à 18h.URue Vanderlinden 65 - 1030 Bruxelles -0485 79 95 01 - www.lagalerie.be

RossicontemporaryLeft. Installation de Patrick Carpentier.‣ Jusqu’au 09·11. Les J. et V. de 13 à17h et le S. de 14 à 18h ou sur rdv.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

DS GalerieAnne Jones. Sculptures en ardoise.‣ Jusqu’au 27·10. Du V. au D. de 11 à19h.URue de l’Hospice communal 67 -1170 Bruxelles - 02 675 83 80www.louisedsgalerie.com

Galerie VerhaerenMingalaba !. Photos de Philippe Gom-mers. ‣ Jusqu’au 03·11. Du Me. au S.de 14 à 18h et le D. de 10 à 13h.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles -02 662 16 99 - www.lavenerie.be

BRABANT WALLON

BRAINE-L’ALLEUDGalerie 360°Les Briques de Braine et autres paysa-ges. Oeuvres d’Edmond Jamar. ‣ Du09·10 au 09·11. Le Me. de 15 à 18h etle S. de 14 à 17h en présence de l’ar-tiste.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l’Alleud- 02 384 61 03http://galerie360.braine-lalleud.be

GLABAISEspace BIsabelle Happart. Peintures à la tem-pera et gravures récentes. ‣ Jusqu’au13·10. Les S. et D. de 14 à 18h ou surrdv.UHaute Rue 33 - 1473 Glabais -067 79 08 11 - www.espaceb.be

HAINAUT

COUILLETJacques CeramiLes Filles de Tourguéniev. Photogra-phies de Philippe Herbet. ‣ Jusqu’au26·10. Du Me. au V. de 14 à 19h, le S.de 11 à 18h.URoute de Philippeville 346 - 6010 Couillet- 071 36 00 65 ou 0477 78 44 34www.galeriecerami.be

LIÈGE

LIÈGESPACEQui barre démarre. Oeuvres d’EmilioLopez-Menchero. ‣ Jusqu’au 19·10. DuJ. au S. de 15 à 17h30 ou sur rdv.UEn Féronstrée 116 - 4000 Liège -0485 56 63 90 - www.space-collection.org

SPAGalerie AzurPierre Alechinsky. Estampes etoeuvres originales (encre et acrylique).‣ Jusqu’au 06·10. DuMe. au S. de 11 à

Un régal pour les fans du Gil JourdandeMaurice TillieuxUn régal pour les admirateurs de l’irremplacé MauriceTillieux (Huy, 7 août 1921 – Tours, 2 février 1978) : la galerieChampaka (sise à quelques pas du Grand Sablon, dans la ruebruxelloise natale d’Edgar Pierre Jacobs, le créateur de “Blakeet Mortimer”) expose 48 planches originales en noir et blanc,à l’encre de Chine, d’enquêtes et aventures de Gil Jourdan(“La voiture immergée”, “L’enfer de Xique­Xique”, “Lesmoines rouges”, etc.) et du “Lac de l’Homme mort”, récit créédans “Risque Tout” en novembre 1955, qui a pour héros lephotographe Marc Jaguar. Dira­t­on assez combien Tillieux(extraordinaire dessinateur, scénariste et dialoguiste, de 1949à début 1956, de la mythique série policière “Félix”, quipréfigura le dandy/détective Gil Jourdan qui apparaîtra dans“Spirou” en 1956) est l’un des auteurs majeurs de la bandedessinée belgo­française ? Son œuvre est d’un dynamismegraphique et d’un humour prodigieux. Dix planches sont envente, entre 5 000 et 11 000 € pièce. Pour la circonstance,Champaka édite magnifiquement huit sérigraphies (dontcelle, ci­dessus, tirée de “La voiture immergée”) : des casesremises en couleur et remastérisées afin que le trait supportel’agrandissement (leur longueur étant d’un mètre). Editées à4 exemplaires numérotés, au prix unitaire de 400 € : lescollectionneurs se les arracheront. (Fr.M.)

UGalerie Champaka, 27, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles.Jusqu’au 20 octobre 2013. Du mercredi au samedi de 11h à18h30; le dimanche de 10h30 à 13h. Lundi et mardi sur rendez­vous. Tél. 02.514.91.52. Infos : www.galeriechampaka.com.

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9Les galeriesSEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

Contact

Agenda CulturelTél.: 02.211.27.23Email : [email protected]

A l’étranger

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LondresYayoi Kusama – Peinture

Londres – Victoria Miro MayfairVictoria Miro inaugure sa nouvelle galerie avec les “Nets Infi­nity”, peintures blanches de l’artiste japonaise Yayoi Kusama(1929). De loin, ces peintures délicates se lisent comme mo­nochromes, mais de près leurs surfaces complexes devien­nent visibles. Apparaissent alors en arc les petits demi­cerclesde peinture obsessionnelle.U Jusqu’au 30 novembre. Victoria Miro Mayfair, 14 St GeorgeStreet, W1S 1FE Londres. www.victoria­miro.com.

Pays-BasVirginie Bailly – Peinture

Rotterdam – Phoebus GalerieConjointement à l’exposition des aquarelles d’Eva­MariaSchön, la galerie montre des peintures de l’artiste belge Virgi­nie Bailly (1976 – vit à Bruxelles), qui figurait parmi les lau­réates du Prix de la Jeune Peinture belge en 2007, auteure depeintures aux tonalités vives, à la fois architecturées et dés­tructurées.U Jusqu’au 3 novembre. Phoebus galerie, Eendrachtsweg 61, Go3012 LG Rotterdam. www.phoebus.nl.

AllemagneBaldessari&Cranston – Peinture

Berlin – Galerie Michael JanssenCes peintures, des monochromes avec un texte, sont le résul­tat d’une collaboration entre John Baldessari, auteur du texte,et Meg Cranston. Les textes sont des extraits d’une lettre deBaldessari à sa tante Cora, tandis que les couleurs ont été dé­terminées par Cranston en se basant sur la gamme de l’annéede la Pantone Corporation.U Jusqu’au 26 octobre. Galerie Michael Janssen, Potsdamer Str.63, 10785 Berlin. www.galeriemichaeljanssen.de.

18h et le D. de 11 à 13h et de 15 à 18h.UAvenue Reine Astrid 48 - 4900 Spa -087 77 11 88 - www.galerieazur.be

STAVELOTTriangle bleuLabyrinthian Path. Peintures de SenChung. ‣ Jusqu’au 06·10. Du J. au D.de 14 à 18h30.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMUR

GRAND-LEEZExit11 Contemporary ArtFrom-Beyond. Oeuvres de Djos Jans-sens. ‣ Jusqu’au 24·11. Les S. et D. de10 à 18h ou sur rdv.UChâteau de Petit-Leez - Rue de Petit-Leez129 - 5031 Grand-Leez - 081 64 08 66www.exit11.be

ANVERS

ANVERSClosed Art GalleryFabrice Lavollay. Mélangeant photo,dessin et technique digitale, l’artistepropose un univers décalé peuplé depersonnages étranges. ‣ Du 11·10 au29·11. Les Me. et J. de 14 à 18h.UKattenberg 48/2 - 2140 Anvers -0485 11 48 83 - www.closedartgallery.com

Fifty One Fine Art PhotographyEye Witness. Exposition du photojour-naliste de l’agence Magnum Steve Mc-Curry. ‣ Jusqu’au 26·11. Du Ma. au S.de 13 à 18h ou sur rdv.UZirkstraat 20 - 2000 Anvers -03 289 84 58 - www.gallery51.com

NK GallerySomething in the Water does not com-pute. Peintures d’Hans Vandekerc-khove. ‣ Jusqu’au 19·10. Du J. au S. de12 à 18h.

UMuseumstraat 35 - 2000 Anvers -03 237 98 22 - www.nkgallery.be

Tim Van Laere GalleryThe Story of Frederic, Conrad, Jim &Rinus. Peintures de Rinus Van deVelde. ‣ Jusqu’au 19·10. Du Ma. au S.de 13 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Anvers -03 257 14 17 - www.timvanlaeregallery.com

valerie_traanPlaying Fields. Oeuvres de Robin Ver-meersch. ‣ Jusqu’au 09·11. Du J. au S.de 14 à 19h ou sur rdv.UReyndersstraat 12 - 2000 Anvers -0475 75 94 59 - www.valerietraan.be

BORGERHOUTZeno X GalleryThe people from the future are not tobe trusted. Oeuvres de Michaël Borre-mans. ‣ Jusqu’au 12·10. Du Me. au S.de 13 à 17h.UGodtsstraat 15 - 2140 Borgerhout -03 216 16 26 - www.zeno-x.com

FLANDRE ORIENTALE

GENTFortlaan 17Life’s a beach and then you die. Une re-construction de l’enfance de ManorGrunewald basée sur des photos de fa-mille issues des archives de sa mère.‣ Jusqu’au 31·10. Du Me. au V. de 14 à18h, le S. de 12 à 18h ou sur rdv.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

La voix dans les plisLes amateurs d’éditions rareset de qualité serontcertainement à l’affût de cecoffret de “Pliés”. Entendez parlà qu’il s’agit de quatre feuillesindépendantes, réalisées parquatre plasticiens, en lacirconstance de la FédérationWallonie­Bruxelles, qui ont étésollicités par les éditeurs pourcélébrer de manière originalele 25e anniversaire du Chœurde Chambre de Namur.

Cette édition est une manière de provoquer une rencontreentre la musique et les arts plastiques. “Les Pliés”, expliquentles éditeurs Alexia de Visscher et Olivier Spinewine, “sontune collection de multiples d’artistes imprimés sur feuille de 50 x70 cm. Ils peuvent se lire ouverts en poster ou fermés sous formed’un livret à découper, ou non. Selon le nombre de plis, le formatet le nombre de pages varient”.Aux quatre artistes sélectionnés se joint une réalisation sousforme d’un petit livre à découper. Les gravures sont d’OlivierSpinewine et le texte, de Juliette Goudo, est le récit del’histoire du Chœur namurois suite à une rencontre avecceux “qui font vivre le chœur”, son directeur Jean­MarieMarchal et “les yeux verts” de Patricia Wilenski.Les quatre plasticiens sont Felicia Atkinson avec “Les mainsoisives du hasard”, une impression couleur informelle surparchemin végétal; Emmanuel De Meulemeester avec unesuite d’aplats de couleurs au pliage irrégulier; BaudouinOosterlynck avec “Éole apaisé”, un arrangement sur unecantate de Bach et une photographie; et, enfin, DominiqueRappez avec “Fantaisie à neuf”, une série d’impressions dedessins et photos. (C.L.)

U“La voix dans les plis”. Ed. CAV&MA et Lustre. 500 ex. dont100 ex. sous coffret numéroté et signé par les artistes. Infos :www.lustre.be et [email protected].

La parution de la semaine

ED.CAV

&MAET

LUSTRE

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordina-tion rédactionnelle :GillesMilecan et Camille deMarcilly.Réalisation :IPM Press Print. Administrateur délégué- éditeur responsable : Fran-

çois le Hodey. Rédacteur en chef : Francis Van de Woestyne. Rédacteurs en chef adjoints : Xavier Du-carme, Pierre-François Lovens et Gilles Milecan. Conception graphique : Bruno Bausier, Jean-PierreLambert. Publicité : Martine Levau (0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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10 Adjugé! SEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

Laitières

Ces deux jeunes femmes photographiées vers1880 par un preneur anonyme sont belges. El­les figuraient ce mardi 1er octobre dans unevente de photographies anciennes et moder­nes chez Millon, à Paris. Présentées à 80 €,mais annoncées à 40€ pour gagner du temps,personne ne leva le bras. Elles furent suiviesdans le même déboire par deux jeunes filleshollandaises en costume régional (vers 1880)et par deux pêcheuses de crevettes de Boulo­gne­sur­Mer (vers 1875). Mais où sont doncles collectionneurs passés ?

Invendu

MILLO

N&AS

SOCIÉS

Verre égyptienCe verre de l’épo­que copte remonteau Ve ou VIe sièclede notre ère. Hautde 16,5cm, il étaitprésenté à la ventechez Leclere àMarseille le20 septembre der­nier. Il a été venduhors frais à son es­timation basse,soit 4 000 €.Comme on le voitci­contre, l’objetétait conservédans son “étui”d’origine, en van­nerie gainée decuir.

4 000€

LECLER

E

TournaiLors de la même ventede photographies cemardi chez Millon, lelot 125 renfermait unevue très intéressantede la cathédrale deTournai et d’autresmonuments, prise parAlfred Fauvarque­Omez. Le lot, annoncéà 400­600€, et lancé à300 €, a été adjugé à600 € plus les frais. No­tons qu’au lot 245 setrouvait un cliché

d’une tour Eiffel en bois construite dans lesPhilippines, au cœur de la province de Pam­panga, vers 1870. Là c’est un scoop ! Le bureauEiffel ne serait pas l’inventeur de ce monu­ment célèbre que l’on croyait jusque­là conçuvers 1884 et construit entre 1887 et 1889.

600€

MILLO

N&AS

SOCIÉS

l Vente publique

Le goût Van Buuren aumarteau

h Cinquante lots, pas un de plus.De quoi remettre le musée privésur les rails de la fraîcheur.

h Il n’y a là que des nomsprestigieux et aimables,belges pour l’essentiel.

PHILIPP SERCK, ERIC LA PIPE ET ISABELLEMaenaut sont à pieds d’œuvres depuis un bonbout de temps. Ils attendent avec patience queleur salle du Sablon, rue Allard, soit placée sousles feux des projecteurs et des enchères, dont ilssont, pour ces premiers, coutumiers.

La soirée du mardi 8 octobre risque de mar­quer les esprits – à tout le moins bruxellois – caril s’agira d’un moment historique. Qui verra despièces issues d’un musée belge passer en ventepublique, pour le bien du musée lui­même évi­demment. Cela a fait grincer plus d’une dentdans le cénacle des conservateurs de musées,affiliés à tout jamais à l’imprescriptibilité desœuvres d’art des collections publiques. Ils ontévidemment raison. Mais de se fâcher, d’être ja­loux ou heurtés, point !

Madame Anspach, conservatrice du lieu, n’apas décidé seule de placer ces 50 lots conservésdans les greniers ou les caves en vente publique.Tout l’organigramme du musée, placé sous unefondation, a donné son aval à l’opération. Ils’agit, on l’a déjà écrit ici et notre collègue GuyDuplat en a remis une couche après nous, defaire vivre une institution qui ne profite guèrede subsides (sinon au patrimoine architecturalet paysager de la région de Bruxelles­Capitale),et qui doit, dès lors, trouver des financementspour vivre. Si le nombre d’entrées augmentesans cesse, si les locations des espaces pour desréunions et fêtes privées accroissent les bud­gets, tout ceci n’est pas suffisant pour maintenirles meubles et effets décoratifs en parfait état.La somme qui sortira de cette vente unique – lereste est essentiel à la bonne présentation dumusée – sera consacrée à des restaurations. No­tons par ailleurs que le très regrettable vol ré­cent d’un petit nombre de tableaux dans les sal­les visitables par le public a été couvert par lesassurances.

Parmi les lots retenus pour la vacation demardi prochain, sans les citer tous, notonsd’abord que certains tableaux et dessins sontestimés à des prix quasiment dérisoires, ce quirend le jeu très ouvert et les possibilités d’achatréelles. Nous verrons bien comment le marchéva gérer cette opportunité.

Les débats commenceront avec “Le Porte­Manteau” de Louis Thévenet (1874­1930). Lelot est annoncé entre 5 000 et 7 000€. La toilede 67 x 48 cm date de 1917 et traduit une belleatmosphère d’un intérieur dans un esprit pres­que nabis, avec des références “ensoriennes”.

Une aquarelle de Guillaume Vogels (1836­1896) suivra. Elle figure un chemin le long de laMoselle. La feuille de 25 x 35 cm est évaluée en­tre 600 et 800€. Puis viendra un dessin deConstant Permeke (1886­1952), figurant un“Berger”, tracé en 1916. C’est une aquarelle à

Henri Martin

Chez Tajan à Paris, le 17 septem­bre dernier, on vendait cet intéres­sant “Coucher de Soleil à Saint­Malo”, peint par Henri Martin(1860­1943). La toile de 38 x60cm, authentifiée par un descen­dant du peintre, Cyrille Martin,était attendue entre 10 000 et15 000€. Elle fut largement dis­putée et trouva finalement pre­neur à 71 189€, frais compris.

71 189€

TAJAN

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11Le marchéSEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

l Vente publique

Le goût Van Buuren aumarteau

dominantes brunes, dont on pense obtenir en­tre 1 500 et 2 000€. Permeke sera plusieurs foisprésent ici. Un des lots les plus importants estsorti des pinceaux de Rik Wouters (1882­1916). C’est une huile sur papier de 50 x 70 cm,intitulée “Pommes et bananes”. On comprendqu’il s’agit d’une nature morte de fruits agré­mentée d’une sorte de cactus en pot à l’avant­plan. La composition date de 1913 et est es­comptée entre 60 000 et 80 000€.

Une nature morte de fleurs dans un vase suc­cédera à ce morceau d’exception. Il s’agit cettefois d’une aquarelle de Jean Brusselmans datantde 1947 (six ans avant son décès) et montrantdes lilas. Face à l’estimation précédente, ce lotparaît offert car annoncé entre 3 000 et 5 000€.

Et d’autant plus qu’il est suivi par un “Clownmusicien” de Floris Jespers, peint à l’huile surtoile (142 x 70 cm). Pour ceci, il faudra débour­ser entre 35 000 et 50 000€.

Un cadeau viendra par après apaiser les frus­trations possibles. Il est question d’un combatnaval fleuri dans la baie de Villefranche­sur­Mer, peint par un artiste que nous n’avons ja­mais rencontré : Julien Genot, né en 1884 etdont on ne connaît pas la date de décès. Il ne fi­gure pas dans le Bénézit, dictionnaire d’artistesen dix volumes. Son huile sur carton (48 x60 cm) datée de 1926, où deux drapeaux belgesfigurent aux côtés de ceux de la France devantla tribune officielle, est évaluée entre 1 200 et2 000€. Nos drapeaux se justifiaient car Léo­pold II avait soutenu l’initiative dès son lance­ment en 1902. De sa villa “Leopolda”, il put ad­mirer ces joutes de février (toujours existantes),qui rivalisaient avec celles de Nice.Philippe Farcy

UExposition ce week­end, 7­9 rue Allard, 1000Bruxelles. Infos : www­ba­auctions.com.

BAA

Cette tête de paysan peinte en 1910 par Van deWoestyne, sera le clou financier de la vente de ce8 octobre. On en attend entre 80 000 et 125 000€.

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12 Le marché SEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

l Vente publique

Bolides et teuf­teuf

h Paris­Bruxelles, le Zoute…Tout est bon et beau pour vendrede belles carrosseries.

h Artcurial en remet une coucheà Paris, le 20 octobre.

NOSTALGIE QUAND TU NOUS TIENS ! La prochainevente d’automobiles assurée par Artcurial à Parisavant la grand­messe de début février 2014 au salon“Retromobile” aura pour cœur battant les années1960. Les belles italiennes du temps de Fellini en sesmeilleures années seront en tête d’affiche, avec uneprime à la Lamborghini Miura.

Nul doute que ce fut une des plus belles bagnolesde sa génération et que, d’irrésistible alors, elle estdevenue mythique. Sa rareté, déjà grande à l’époque(tout le monde se retournait sur elle à Saint­Tropezaux débuts des années 1970), ne fait que croître. Onpeut imaginer quelques sorties de route et déclasse­ments. Or, il n’y en eut que 475 de construites et li­vrées de par le monde. Celle­ci fut utilisée commeobjet de démonstration pour le concessionnaire pa­risien, “Paris Monceau”, dans le VIIIe arrondisse­ment. Cette machine de rêve datant de 1968 est an­noncée entre 400 000 et 450 000 €.

La 3500 GTI de Maserati, lancée en 1957 mais li­vrée ici en sa robe de 1962 tiendra la deuxième mar­che. Ce modèle a connu un succès particulièrementbrillant et eu une longue carrière, étant refaçonné àplusieurs reprises. En cette année 1962, on en pro­duisit 242 exemplaires. Cette voiture raffinée avaitété livrée en Allemagne. On en escompte entre300 000 et 400 000 €.

La troisième star de cette vacation qui va provo­quer quelques réflexes de Pavlov chez des amateursdésargentés est une Ferrari, elle aussi de 1962 et d’unmodèle dessiné par Pininfarina. Il s’agit de la 250GTE Coupé, qui se voulait à la fois sportive, forcé­ment, et familiale. Ses sièges en cuir, signale le ser­vice de presse, relatent un certain usage mais c’estaussi la marque du temps et du partage avec parentset amis. On ne sort pas de cinquante années sans unegriffe, et dans le cuir plus qu’ailleurs.

Suivra, dans l’ordre décroissant, une Ferrari Dino246 GT Berlinette de 1972, mise en conformité pourles USA mais vendue seulement en 1973 Outre­At­lantique. De 1995 à 2011, elle se trouvait en Califor­nie, en les mains d’Arthur H. Miller. Cette Dino estestimée entre 170 000 et 210 000 €.

Une Maserati prendra la cinquième position sur lagrille de départ des véhicules issus des années 1960.Il s’agit d’une Ghibli 4.7 Coupé de 1968, que l’onpourrait emporter entre 70 000 et 90 000 €. Livréeen France, elle est restée dans la même famille de1976 à 2012. La peinture est neuve mais la sellerieest d’origine.

On remontera entre 120 000 et 160 000 € pourune Citroën Traction 7B Cabriolet de 1934. Cettemachine présentée dans un état impeccable bénéfi­cie d’un certificat délivré par le Conservatoire Ci­troën.

Enfin, on terminera par un coup de Lamborghini,mais de seulement 33 ans, avec un modèle 4x4 de lé­gende. Une véritable avancée technologique pourson temps, qui permettait une conduite sur le sable.Il s’agit de la LM002 à injection, développant 420chevaux grâce à un V12 de 5,2 litres. Pour cette pe­tite chose qui n’eut que 301 sœurs, il faudra débour­ser entre 80 000 et 120 000 €.Ph. Fy.

UTout ceci se voit sur www.artcurial.com.

ARTCUR

IAL

La Miura de 1968 présentée chez Artcurial devrait monterà plus de 400 000€ à la fin de ce mois à Paris.

l Photographie

La foire àla photo

CE WEEK­END SE DÉROULE la seconde édition deFotofever Brussels. On y annonce un panel interna­tional de pas moins de 300 artistes, l’exposition clind’œil d’une collection (thème de cette année : lafesse !), des lectures de portfolios, des “fototalks” etla présentation du “Fotoprize 2013” (en l’occur­rence le travail de la jeune gantoise Saartje Van DeSteene, une photographe fraîchement sortie del’académie des Beaux­Arts de Gand). Gageons doncque les travées de Tour&Taxis seront très fréquen­tées pour cet événement créé par Cécile Schall (lapetite fille du photographe Roger Schall) et qui aurason double à Paris en novembre.

Dans la foulée de Fotofever, Pierre Cornette deSaint Cyr (un pionnier dans la vente de photogra­phies) organise en son bâtiment de la chaussée deCharleroi sa vente de saison. Du vendredi 4 au lundi7 octobre, collectionneurs et amateurs pourront dé­couvrir une sélection de photographies du début duXXe siècle et de pièces plus contemporaines. Notam­ment un bel ensemble historique d’épreuves origi­nales sur papier albuminé, des vintages de Weegee,Jeanloup Sieff, Irina Ionesco…; mais aussi des livresde photographie. Le livre est souvent pour le photo­graphe une manière de présenter un travail dans satotalité. Cela peut paraître étonnant, mais il est trèsprisé et suscite notamment la convoitise de collec­tionneurs qui n’ont pas pu ou voulu commencerune collection de tirages. Au catalogue, on retrouvedes grands classiques tel “Live is Good, and Good forYou in NewYork” de William Klein ou “Les Améri­cains” de Robert Frank, mais aussi des ouvrages toutrécents comme “A New American Picture” (2010)de Doug Rickard.

Les prix annoncés sont très divers selon qu’il s’agitde simples éditions, de tirages limités ou encore decoffrets accompagnés de tirages signés.Jean-Marc Bodson

UFotofever Brussels, Tour&Taxis, du 4 au 6 octobre.Rens. : www.fotofeverartfair.com.UMaison de vente Cornette de Saint Cyr, Bruxelles,chaussée de Charleroi, 89. Expositions publiques duvendredi 4 au dimanche 6 octobre de 11h à18h et lelundi 7 octobre de 11h à 16h. Vente le lundi 7 octobre à18h. Tous les catalogues en ligne sur www.cornette­saintcyr.be.

©MAR

TINE

FRAN

CK/M

AGNU

MPH

OTOS

“Beach Laid, 1976”, de Martine Franck. Un tirageargentique de la vente Cornette de Saint Cyr.

h Ce week­end, c’est la secondeédition de Fotofever. Dans la foulée,vente de saison de photographieschez Pierre Cornette de Saint Cyr.

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13Le marchéSEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

l Entretien

Geerinckxà Brugmann

BRIGITTE GEERINCK EST UNE FIGUREdu marché de l’art bruxellois depuis lesannées 1980. Installée au Sablon, rue desMinimes, c’était chez elle un bonheurd’aller chiner des tableaux et des des­sins, généralement du XIXe et du débutdu XXe siècle, créés souvent par des maî­tres méconnus, belges ou étrangers. En1993, cette galerie fut fermée pour unemontée en puissance du côté de la rueaux Laines, tout en restant en réserved’un époux lui aussi branché dans lemarché de l’art et spécialiste des artistesbelges des années 1880­1950 – PatrickDerom pour le nommer.

Depuis mai dernier, Brigitte Geerinck adécidé de changer de manière de tra­vailler et de s’assumer seule, comme ellele faisait il y a vingt ans et plus. Retouraux sources donc, mais avec une nou­velle façon de regarder le marché etdonc de s’adapter à lui, en étant à la foisversée dans les amours anciennes touten offrant à partager des créations con­

temporaines en faveur de supports inha­bituels pour notre hôte récente, à l’instarde bijoux – notamment danois – et desculptures.

Alors pourquoi le quartier Brugmann et pasle Sablon ?

Il me fallait tourner une page de mavie récente. Ne pas choisir le Sablonc’est évidemment se couper d’un cer­tain type de clientèle, et notammentdes marchands étrangers qui passentpar­là de manière régulière. Mais lequartier Lepoutre­Brugmann à Ixel­les, quoique très résidentiel, respire lavitalité intellectuelle et un peu mon­daine. Les galeries n’y sont pas rares,en ancien ou en contemporain, voireen décoration. Il s’y trouve donc, et jele constate depuis mai dernier, uneactivité commerciale intéressante.

Est-ce que ce ne serait pas un peu le Zoute deBruxelles ?

On peut le voir comme ça, mais avecdes nuances. C’est vrai que la venuedes Français, en masse depuis peud’années, a changé l’atmosphère, enla rendant non pas comme le Zoute,mais plutôt comme Saint­Germain­des­Prés pour ce côté intello. Enmême temps, on se croirait dans leMarais à Paris, pour les beaux maga­sins d’habillement qui s’y trouvent.Ici c’est le côté “tendance” qui l’em­porte. Le quartier est international,peuplé de gens intéressés aux chosesde l’art et relativement nantis. Toutcela rend la zone intéressante pour lecommerce d’art.

Peut-on par ici se permettre de vendre deschoses chères ?

Il vaut mieux travailler avec des ta­bleaux, dessins, objets ou des meu­bles accessibles et, pour bien faire,branchés. Je reste fidèle à mes amoursde jeunesse quelque part, mais, en

même temps, je me divertis avec desbijoux contemporains et des sculptu­res qui animent l’espace. Le jeu descontrastes est favorable. Il faut créerdes surprises visuelles, des complé­mentarités, interpeller, jouer sur lecoup de cœur et rester modeste enprix parce que nous sommes dans unquartier résidentiel et que les gensqui passent sont d’abord des voisinset pas des chineurs professionnels ouinvétérés.

Cela vous impose des zones de prix faibles ?Tout dépend de ce que l’on entendpar là. Il faut rester attractif et faireplaisir. Le prix est un élément, maispas seulement. Les pièces que j’ex­pose évoluent entre 200 et 5 000€.C’est une fourchette qui permet devendre pour un caprice et de rendreles intérieurs attrayants.

Ph. Fy.

SCHR

OBILTG

EN

h Ce quartier d’Ixelles, branché et intellectuel, profite de lavenue de nombreux Français amateurs d’art.

h Les galeries d’art et quelques antiquaires y sont installésdepuis longtemps.

l Vente publique

VDK : pas de quoi se plaindre

LE TOUT PREMIER LOT NOUS MONTRAIT une scènede courtisanerie militaire, à l’encre et lavis sur papier.La feuille anonyme et française de 20 x 28 cm, atten­due à 300€, n’a pas été vendue. Le troisième lot étaitoccupé par un dessin de Raymond Loewy (1893­1986), qui laissait ici un projet d’automobile pour lamarque “Avanti”. Le lot est parti à 450€.

Au numéro 10 figurait une intéressante compositionpeinte à l’huile sur toile dans la suite d’Alessio de Mar­chis (1684­1752). Cette pièce, très décorative, ne futvendue qu’à 1 200€. Juste avant, au lot 8, on trouvaitun beau “Bouquet de Fleurs” peint par Théo Van Rys­selberghe en 1907. C’était des pivoines dans leur vase.Stéphane Nicais pensait vendre ceci entre 6 000 et8 000€. Mais il se fit que la salle en décida autrement etque la bataille fut longue. Au final, ce sont 31 000€ quifurent récoltés, frais non compris (37 821€ avec les

frais). Voilà un déposant heureux. Au numéro 11, undessin religieux liégeois vers 1700, annoncé à 400€, nefit que ce score minimal.

L’un des meilleurs morceaux à prendre le premiersoir était une “Madone à l’Enfant”, attribuée à Paul Mo­reelse (1571­1638). Le lot, annoncé à 2 000€, a étévendu à 5 200€. De Jean­François Van Daël (1764­1840), un “Vase de fleurs sur un entablement” de 65 x54 cm ne fit que 3 800€. C’est un cadeau.

Une effigie d’Henri VIII, roi d’Angleterre, fit forte im­pression en étant prisée à 7 800€. Nous avions indiquéFrançois 1er à la fin août. L’estimation était bonne ce­pendant, fixée entre 700 et 900€.

Le lot 25 était occupé par deux compositions du pein­tre Coenraedt Roepel (1678­1748), dont la paire de na­tures mortes aux fleurs et aux fruits fit merveille et s’enalla vers d’autres cieux à 19 500€. Le lot avait étéacheté par les vendeurs en 1971 à la Galerie Moderne.

On donna encore 14 000€ pour une “Sainte Famille”peinte dans l’entourage de Bronzino, peintre manié­riste fameux. Puis on plaça 10 500€ sur un portraitd’homme à la calotte noire, peint par un artiste alle­mand anonyme.

Parmi les enchères à cinq chiffres, notons encore les10 000 € obtenus pour une toile de l’entourage de Da­vid Teniers, montrant un jeune paysan et ses bêtes nonloin d’une rivière. Puis une “Couturière” peinte parHenri de Braekeleer fit mieux encore, avec 12 000€.

Il y avait également plusieurs œuvres d’origine hon­groise; elles furent toutes bien vendues. Ce fut le cas,entres autres, pour une toile anonyme figurant un“Paysage animé au bord d’une rivière”. Le marteau esttombé à 20 000€. Les frais ne sont pas inclus.Ph. Fy.

VDK

“Bouquet de Fleurs” peint par Théo Van Rysselberghe en1907. Ces pivoines dans leur vase, annoncées à 8 000€,montèrent chez VDK à 37 821€ frais compris.

h La vente de reprise chez VDK fut debelle tenue. 400 lots sur 550 ont étévendus. Et les tableaux ont bien marché.

h Petits reflets alors que la prochainevacation se profile.

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14 Le marché SEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

l Bande Dessinée

75 ans de Spir ou

LES 75 ANS DU CÉLÈBRE GROOM de Marci­nelle se devaient d’être célébrés, et surtout àCharleroi. L’association locale entre “La Ban­que Dessinée” et Jean Michel, grand spécia­liste des produits dérivés de la BD à partir de1985, rend cette chose possible.

Jean Michel qui défend chez lui (sur rendez­vous) les textiles, les sculptures, les dessinscomme les plaques émaillées et, bien sûr, leslivres illustrés, sert d’expert à la salle de ven­tes bruxelloise. Il travaille en indépendantdepuis près de 20 ans. La vente qu’il a en par­tie montée pour l’occasion comporte plu­

sieurs centaines de lots. Ce vendredi, onpourra aller voir quelques heures encore cesobjets parfois très rares, proposés à la ventequi aura lieu ce dimanche, à 14h.

Honneur à Spirou, comme on l’imaginesans peine. Le plus beau lot sera sans aucundoute ce dessin autographe de “Spirou etFantasio”. C’est une illustration à l’encre deChine signée Franquin et publiée comme en­tête de la couverture du journal Spirou n° 893du 26 mai 1955. Réalisée à l’époque de l’al­bum “Le Repaire de la murène”, elle montreles deux héros habillés en scouts qui présen­tent la rubrique des jeux intitulée “Le Coindes dégourdis”. Ce dessin a été repris dansl’intégrale Rombaldi, Spirou de Franquin. Ils’agit d’une superbe composition de 170 x120 mm, estimée entre 6 000 et 7 000€.

Tous les albums de Spirou, à deux excep­tions près, seront disponibles à des estima­tions variant de 250 à 300€. Mais pour un“Spirou et les hommes­bulles”, en éditionoriginale et bon état, il faudra tabler sur le dé­cuple… soit entre 2 500 et 3 000€. Pareille­ment pour “Le Repaire de la murène” en édi­

h Jean Michel, mandataire dusculpteur Nat Neujean, possède àCharleroi une galerie de 300 m².

h C’est là que ce 6 octobreà 14 heures, on va rendrehommage à Spirou.

“LABA

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DESSINÉE”E

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MICHE

L

l Foire

Vienna Art fair

PLUS FOCALISÉE SUR SES MUSÉES D’ART ANCIEN et ses richessespatrimoniales enviables, Vienne n’est pas considérée comme uneplateforme importante dans le domaine de l’art contemporain. Surplace, on visitera cependant le Mumok­Fondation Ludwig, consacréà l’art du XXe siècle et en périphérie, et le Musée Essl, qui abrite unefabuleuse collection privée composée d’œuvres (plus de 7 000 !)d’après 1945 et qui organise des expos de jeunes artistes.

La foire de Vienne, qui rassemble 122 galeries et une vingtained’institutions, constitue un événement qui attire les amateurs etcollectionneurs des pays limitrophes. Elle est d’ailleurs une sorte delien entre l’Europe de l’Ouest et les pays de l’Est. La majorité des ga­leries sont autrichiennes (Vienne et Salzbourg), les galeries alle­mandes répondent bien à l’appel, mais l’intérêt repose aussi sur lesprésences polonaises, hongroises, roumaines, tchèques, slovaques,slovènes, bulgares, estoniennes, finlandaises et russes. Au total, 22pays sont représentés.

En visitant cette foire, on est assuré de vivre un certain dépayse­ment et de faire des découvertes car la majorité des artistes exposésnous sont inconnus. Certes, on verra des œuvres des Günter Brus,Sephan Balkenhol, Jimmie Durham, Hanne Darboven, Gavin Turk,Herman Nitsch, Tony Oursler, Valie Export, Anthony Cragg ou Ar­nulf Rainer…; mais ces artistes à label international sont minoritai­res.

Parmi les artistes, on pourra repérer quelques Belges dont CarlosAires, Pierre Bismuth (Français, vit à Bruxelles), Jan Fabre, Hans Opde Beeck ou l’ex­résidente Dora Garcia dont une œuvre fera pro­chainement partie de l’espace public bruxellois. Une seule galeriebelge sera de la manifestation : Valérie Bach. Celle­ci présente en cemoment une exposition originale proposée par les artistes JeanneSusplugas et Alain Declercq, “Je hais les couples”, rassemblant desœuvres de couples d’artistes d’Anne&Patrick Poirier à Niki de SaintPhalle&Tinguely… À Vienne, Valérie Bach réservera son stand à septartistes, à savoir le Bruxellois Pascal Bernier, Pierre Marie Lejeune,Simon Liddiment, Lucy&Jorge Orta, le photographe Gérard Ranci­nan, Jeanne Susplugas et un nouveau venu dans la galerie, le peintreYves Zurstrassen, dont on se réjouit déjà de visiter le solo qui luisera consacré à Bruxelles en cours de saison.(C.L.)

UViennafair. The New Contemporary. Du 10 au 13 octobre. MesseWien, Hall A, Entrance A 1020 Vienne, Autriche. www.viennafair.at.

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ESZU

RSTR

ASSEN

Yves Zurstrassen, “Sans titre”, huile sur toile, 2013, 230 x195 cm. Une œuvre présentée à Viennafair par la galerie bruxel-loise Valérie Bach.

h Trait d’union entre l’Europe de l’Estet de l’Ouest, la foire internationale d’artcontemporain de Vienne comptera avecla galerie Valérie Bach.

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15Le marchéSEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

75 ans de Spir ou

tion originale de 1957 et proche de l’étatneuf.

Une belle série de tirages de luxe et de têtesera également présentée. Dont fait partie “LeNid des marsupilamis”, rarissime et prochede l’état neuf, qui devrait se vendre entre1 500 et 2 000€.

Comme nous serons sur les terres du sieurJean Michel, de très nombreux objets ferontpartie des lots, dont un “Spip”. Il s’agit d’unesculpture en bronze de Jean­Marie Pigeonréalisée en hommage à Jijé. Elle est haute de25cm et devrait se vendre à 3 000€. Unesculpture en résine de Spirou signée PascalRodier et haute d’1m est attendue à 2 500€.Enfin, une autre de Ribereau­Gayon, grandede 46cm, devrait partir à 1 800€.

Par ailleurs, on pourra emporter l’illustra­tion à l’aquarelle et à l’encre de Chine sur pa­pier dessin réalisée en hommage à Rob­Vel, lepère de Spirou, et représentant le héros de cejour. Le lot est évalué entre 1 200 à 1 500€.

Spirou et Fantasio apparaîtront encore sousla forme d’une illustration au stylo à billebleu et à la mine de plomb réalisée dans l’édi­tion originale de l’album “Il y a un sorcier àChampignac”, publié aux Editions Dupuis en1951. Cette rare illustration de 200 x 110cmreprésentant le héros offre l’opportunitéd’acquérir une composition inédite et an­cienne de l’artiste et de son héros. On en at­tend 2 500€.

Serge Hutry tiendra le marteau, ce qui ajou­tera une touche de théâtralité à l’événement“carolo”.Ph. Fy.

U“Palais du Bas” – 27 Rue de Marcinelle àCharleroi. Tél. de l’expert : 0477.257.379.Exposition : ce vendredi 4 octobre de 10 à 20 h,samedi 5 octobre de 10 à 18 h et dimanche 6, de10 à 12 h. Infos complémentaires : CharlesFrédéric Focquet : 0499. 29. 29. 45. [email protected] JeanMichel. www.jean­michel.net.

C’est à Charleroi,ce dimanche à 14h

qu’aura lieu la vente de“Banque Dessinée”

rendant un hommageparticulier à Spirou.75 ans, cela se fête. “L

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16 L'actu SEMAINE DU DU 4 AU 10 OCTOBRE 2013 ARTS LIBRE

l Photographie

Les filles de Tourguéniev

D’ENTRÉE DE JEU À LA GALERIE Jac­ques Cerami, il y a cette grande imagereprésentant elle­même une image.Une de ces photographies qui serventde paravent à des décors peu attirants.Pas de doute, on est averti d’emblée quece que l’on va voir est à double fond. Enl’occurrence, d’abord par le sujet – bienactuel –, à savoir des jeunes filles russesd’aujourd’hui qui se réfèrent à un autretemps. Par le médium ensuite, qui sem­ble être la photographie, mais qui lor­

gne sans cesse du côté de la littérature…pour notre plus grand plaisir.

Philippe Herbet photographie en effetcomme il écrit, c’est­à­dire finement,avec un sens du ton qui vous campe uneambiance en moins de deux. Avec troisimages, il parvient à nous ramener dansla Russie du XIXe siècle, celle d’une élitecultivée, francophile et franchementdéconnectée de la réalité. On y retrouveprécisément ces filles de Tourguéniev,du titre de l’exposition, qu’il définitainsi : “Les Tourguenievskaya dievouch­kas sont les héroïnes des romans d’IvanTourguéniev […] des jeunes femmes de la‘Russie profonde’, vivant dans des proprié­tés de famille. Elles sont intelligentes, pasforcément belles au sens commundumot –mais toujours très attirantes –, pas très so­

ciables, rebelles.” De nos jours, l’expres­sion désigne “une personne romantique,idéaliste, tendre, démodée, sentimentale,touchante, poétique et fine, qui ne sait pas– ou ne veut pas – s’adapter complètementà la vie contemporaine”.

On connaissait le beau regard portépar Herbet sur la gent féminine et on leretrouve ici, mais comme précisé. Uneconvoitise apparaît, qui se porte bienmoins sur la sensualité que sur un mode

de vie et des rapports sociaux tout endélicatesse (précisément comme Tour­guéniev vis­à­vis de la sœur de la Mali­bran…). Et c’est dit tout de go : “J’ai vouluaussi intégrer des ‘scènes’ liées à la vie deprovince, des paysages empreints de len­teur, de mysticisme, et ce, afin de formerune série de petites nouvelles où le temps sejoue de nous. Ce projet me permet aussi deprendre de la distance avec notre époqueet le monde occidental, dans lequelj’éprouve de plus en plus de difficultés à vi­vre.”

Les images en couleur forment ici unensemble réjouissant, autant par la sim­ple beauté des choses et la qualité deslumières que par l’atmosphère dé­suète qui s’en dégage. Les tirages de lamain de l’auteur sont abordables,même si le plaisir qu’ils nous procurentde voyager dans le temps révolu del’élégance d’esprit n’a pas de prix.Jean-Marc Bodson

h De splendides images ettextes de Philippe Herbetà la Galerie Jacques Cerami.

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Yasnaya Polyana à l’entrée de la propriété de Tolstoï, 2013 etNageurs au lac d’Ostachkov, Fédération de Russie, 2013.

©PH

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Infos pratiques

“Les filles de Tourguéniev”, photo-graphies de Philippe Herbet. GalerieJacques Cerami, Charleroi-Couillet,route de Philippeville, 346. Jusqu’au26 octobre, du mercredi au vendredi de14h à 19h et le samedi de 11h à 18h.Rens. : www.galeriecerami.be.

“[…] Je m’étais baigné avecAnya dans un des étangs dudomaine de Tourguéniev.Il faisait chaud, c’étaitgrisant. Ensuite, noussommes allés chez sa mère,non loin. J’avais découvertun vaste appartement où lavie semblait se retirer peu àpeu. Sa mère était absente,nous avons pris le thé. Anyam’avait montré les albumsde photographie de familleoù les images se croquent,se fanent, se décolorent,disparaissent peu à peu.Mais tout est encore là.”Philippe Herbet