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HTA-GWAD-INFO: 25 : Avril, Mai, Juin 2011 Comité d’organisation: Comité Scientifique Lydia ANZALA-DJAOUTI Roland ASMAR André ATALLAH André ATALLAH (secrétaire scientifique) Rachel BILLY-BRISSAC Rachel BILLY-BRISSAC Catherine BOURGEOIS Christine MACHURON Bazile DOUGLAS Claire MOUNIER-VEHIER Narcisse MOUSSINGA Jean-Jacques MOURAD Joël SAMUEL Jocelyn INAMO Président des journées: Pr J-J.MOURAD, Président du Comité Français de Lutte contre l’HyperTension Artérielle Président d’honneur de journées: Dr Henri BANGOU, Membre d’Honneur du Col- lège de Cardiologie de la Guadeloupe Secrétariat scientifique : Dr André ATALLAH, Organisation : Le Réseau HTA-GWAD et le Col- lège de Cardiologie de la Guadeloupe Remerciements à nos Partenaires: Astra-Zeneca – Boehringer – BMS – Daiichi- Sankyo – Ipsen Pharma – IREPS – MSD – Novartis – Pfizer – Sanofi-Aventis – Servier Outre Mer L’équipe du Réseau HTA-GWAD, Mme Sonia CAMPESTRE Coordinatrice Administrative, Mr Freddy RANCÉ Secrétaire Comptable et Mme Line ELIE Secrétaire. htagwad.com HTA N° 25 1ère semaine de l’HTA en Guadeloupe htagwad.com SPECIAL Pr. J-J.MOURAD Président des journées interviewé par N.S Revue d'information du réseau HTA-GWAD Rencontre du public

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HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 2011

Comité d’organisation: Comité Scientifique

Lydia ANZALA-DJAOUTIRoland ASMARAndré ATALLAH

André ATALLAH (secrétaire scientifique)Rachel BILLY-BRISSACRachel BILLY-BRISSAC Catherine BOURGEOIS

Christine MACHURON Bazile DOUGLAS

Claire MOUNIER-VEHIERNarcisse MOUSSINGA

Jean-Jacques MOURADJoël SAMUEL

Jocelyn INAMO

Président des journées: Pr J-J.MOURAD, Président du Comité Français

de Lutte contre l’HyperTension Artérielle

Président d’honneur de journées:Dr Henri BANGOU, Membre d’Honneur du Col-

lège de Cardiologie de la Guadeloupe

Secrétariat scientifique :Dr André ATALLAH,

Organisation : Le Réseau HTA-GWAD et le Col-lège de Cardiologie de la Guadeloupe

Remerciements à nos Partenaires:Astra-Zeneca – Boehringer – BMS – Daiichi-

Sankyo – Ipsen Pharma – IREPS – MSD – Novartis – Pfizer – Sanofi-Aventis – Servier

Outre Mer

L’équipe du Réseau HTA-GWAD,Mme Sonia CAMPESTRE Coordinatrice Administrative, Mr Freddy RANCÉSecrétaire Comptable et Mme Line ELIE Secrétaire.

htagwad.com

HTA

N° 25

1ère semaine de l’HTA en Guadeloupe

htagwad.com

SPECIAL

Pr. J-J.MOURADPrésident des journées interviewé par N.S

Revue d'information du réseau HTA-GWAD

Rencontre du public

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 201115

Le personnel du CHU et Mr C. ANTONIUS, Infirmier Libéral membre du Réseau HTA-GWAD, prêts à recevoir le public

En guise de conclusion, un extrait del’Interview du Professeur Jean-Jacques MOURAD, président duCFLHTA, Comité français de Luttecontre l’Hypertension Artérielle, et pré-sident de ces journées, paru dans lejournal local « Nouvelles semaine »

NS : Où en est on en Europe etdans le monde concernant cettemaladie qu'est l'hypertension arté-rielle?

Pour un pourcentage relativement si-milaire de patients adultes touchés parcette maladie (environ 25%), les prisesen charge varient énormément selonles pays et dépendent étroitement despolitiques de Santé Publique et despriorités sanitaires des Etats. EnFrance, 1 hypertendu dépisté sur 2 estcontrôlé par le traitement. En Europe,des pays comme l'Espagne et leRoyaume Uni ont rattrapé leur retardsur la France ces dix dernières années.Les Etats -Unis affichent un pourcen-tage de patients contrôlés encore plusimportant, environ 65%.

NS : Avez vous des relais en Gua-deloupe, existe t il des liens entre

le Comité et par exemple le RéseauHTA-GWAD ?

Le Réseau HTA-GWAD est un Réseauexemplaire par son dynamisme et sonpragmatisme. Il a su répondre aux par-ticularismes locaux de la prise encharge de l'HTA. Il a permis de recueil-lir des données épidémiologiques es-sentielles sur l'HTA et son contrôle auxAntilles. Sa pérennité à 10 ans démon-tre son utilité locale. Le Dr André ATAL-LAH est l'ambassadeur local duCFLHTA et se charge de relayer lescampagnes nationales annuelles enGuadeloupe.

NS : Vous avez, je suppose un em-ploi du temps bien chargé, vousavez cependant accepté de prési-der ces journées de l'HTA en Guadeloupe ?

En effet, j'ai été sincèrement très ho-noré par cette proposition et je l'ai ac-ceptée très naturellement en cettesemaine particulière, dont le pointd'orgue était la Journée Mondiale delutte contre l'hypertension.

NS : Vous avez aussi présidez cesjournées, quel bilan faites vous de

cette manifestation, comment la si-tuer par rapport à d'autres manifes-tations de ce type organisées dansl'hexagone?

J'ai rarement eu à assister à un pro-gramme aussi remarquablementpensé, avec des sujets d'actualité surla prise en charge pratique de l'HTA.Les orateurs invités ont présenté dessynthèses de grande qualité.

NS : Quels sont les points forts quevous retenez des ces journées?

Le dynamisme indéfectible des acteursdu Réseau sans aucun doute. D'un point de vue scientifique, les ses-sions dédiées à l'apnée du sommeil ouà la sexualité de l'hypertendu étaientparticulièrement instructives

NS : Des progrès importants ontété réalisés en Guadeloupe dans laprise en charge de l'HTA, commentl’expliquez-vous?

La densification des compétences lo-cales, la meilleure information du grandpublic et l'efficience du Réseau HTA-GWAD sont à mon avis les explicationsles plus rationnelles de cette amélioration.

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 2011

Le Réseau HTA-GWAD vient de fêter ses

10ans.

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 201114

Journée Mondiale du 17 mai 2011 au CH de Basse-Terre, (Mme H.VOLTAIRE, Mme C.VIRGININ)

Journée Mondiale du 17 mai au CHU de Pointe à Pitre, Dr Rachel BILLY-BRISSAC à la rencontre du public

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 20113

HTA - GWAD - INFO, lettre du réseauHTA - GWAD , est adressée gratuitement

aux membres du réseau. Les non-membres peuvent recevoir

la lettre sur demande.

N° ISSN : 1769-7859

Coordinateur du réseau HTA-GWAD

André.ATALLAHEmail :[email protected]@ch-labasseterre.frTél/Fax : 0590.805458

Bureau du Groupe HTA-Gpe

Président

J.SAMUEL

Vice-Présidente

R.BILLY-BRISSAC

Secrétaire

A. ATALLAH

Secrétaire adjoint

M.BERGERON

Trésorière

C.BOURGEOIS

Trésorière adjoint

C.SAINT LUCE

Rédacteur en chef :Dr André ATALLAH

le site: htagwad.com Tél/Fax : 0590.80.86.87

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 201113

Conférence à Saint-Claude : Dr A. ATALLAH, Mme L.MIRRE-WECK, 1ère adjointe du maire, Dr F.BOTEKO

Session Infirmières : Mme N. BROUSSE, Mme J. PLANTIER, Dr L. ANZALA-DJAOUTI, Pr C. MOUNIER-VEHIER, Mr L-M. GORE

Conférence à Baie-Mahault avec les Drs A.HADDAD, A.ATALLAH et R.BILLY-BRISSAC

Retour en images: 1ère semaine de l’HTA en Guadeloupe

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 20114

Dans ce numéro « 25 » de notre revued’information, nous ferons une présen-tation des actions menées à l’occasionde notre anniversaire.

En effet, le Réseau HTA-GWAD vientde fêter ses 10 ans.

Un bel âge. Afin de marquer l’évènement, le Réseaua organisé en partenariat avec le Col-lège de Cardiologie de la Guadeloupe :« La 1ère semaine de l’HTA en Guade-loupe ».

Cet évènement a associé, des Confé-rences Grand Public dans différentescommunes, une Journée porte ouvertele 17 mai (dans les halls d’accueil duCHU, du CH de la Basse-Terre, et duCH Maurice Selbonne) qui coïncidait

avec la Journée Mondiale de l’HTA. Enfin, , les 20 et 21 mai se sont tenuesau Gosier, des journées scientifiques àl’intention des professionnels de santé.Nous présentons dans ce numéro, unrésumé de certaines interventions. Le succès de cette manifestation nousencourage à envisager dans l’avenir laréalisation des 2ème journées de l’HTA.Afin de rehausser l’éclat de la manifes-tation, deux invités de marque ont ac-cepté notre invitation.

Le Professeur Claire MOUNIER-VE-HIER, chef du service de médecine in-terne et vasculaire pôle CœurVaisseaux Poumons, CHRU de Lille etCoordinatrice Médicale du RéseauHTA-Vasc.Le Professeur Jean-Jacques MOURAD,Président du CFLHTA, Comité Français

EDITORIAL

de Lutte contre l’Hypertension Artérielleet Président de ces Journées.Nous avons aussi eu l’honneur d’avoircomme Président d’Honneur de cesjournées, le Docteur Henri BANGOU,Premier Membre d’Honneur du Collègede Cardiologie de la Guadeloupe, dontle discours lors de la séance inauguralea été très apprécié. Il nous a retracél’histoire de la Cardiologie Guadelou-péenne, nous permettant ainsi de me-surer le chemin parcouru depuis 40 ans.La grande participation et la forte impli-cation de nos différents partenaires pré-sents ont permis le succès de lamanifestation.

Dr ATALLAH André Coordinateur médi-cal du Réseau HTA-GWADDr SAMUEL Joël, Président du GroupeHTA-Guadeloupe

Comité de rédaction

R.ASMAR ; A. ATALLAH; R.BILLY-BRISSAC;S.CAMPESTRE; L.FOUCAN; J-M. GABRIEL;L-M. GORE; J.INAMO; T.LAN;, C.MOUNIER-VEHIER, C. MACHURON; J-J.MOURAD; N.POSTEL-VINAY.

HTA - GWAD - INFO, lettre du réseauHTA - GWAD , est adressée gratuitement

aux membres du réseau. Les non-membres peuvent recevoir la lettre sur demande.

N° ISSN : 1769-7859

Nous remercions l’ensemble des partenaires qui, ont permis le succès decette manifestation : en premier lieu, le Collège de Cardiologie de la Gua-deloupe, coorganisateur de la manifestation et son Président le Dr BasileDOUGLAS. Nos remerciements iront aussi à l’IREPS, à l’ARS, et à nosdeux experts invités, les professeurs C. Mounier-Vehier, et J-J Mourad.

Remerciement, bien sûr aux Mairies qui nous ont accueilli, (Le moule,Baie-Mahault et Saint-Claude), aux Clubs du 3ème âge de Bouillante etPointe- Noire , aux Directions du CHU, CHBT et du CH Maurice Selbonne. Merci aussi aux laboratoires pharmaceutiques pour leur soutien logistique.Et bien sûr aux permanents du Réseau, Line, Sonia et Freddy.

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 201112

D’après l’intervention du Dr F.BOTEKO

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 2011

1ère semaine de l’HTA en Guadeloupe, du 20 au 21 Mai 2011

SESSION PARAMÉDICALEModérateurs : J.PLANTIER (Unité de rééducation cardiovasculaire du CH de Basse-Terre) ;

N.BROUSSE (IRESP) ; Dr L.ANZALA-DJAOUTI (Cardiologue)

Mme Catherine VIRGININ : IDE à l’Ecole du Cœur du CH de laBasse-Terre :

Mme Catherine Virginin IDE référentede l’école du cœur, installée au CHBTnous a fait part des programmes misen place dans cette Unité qui existe de-puis 2088. Elle a présenté les diversprogrammes d’éducation assurés parcette Unité en direction des patients. :

- Education aux AVK, en groupe de 4personnes. Les points importantsconcernant ces médications sont en-seignés avec remise d’un carnet AVKen fin de séance (indication, INR cible,signes de sous ou sur dosage), avecune évaluation des acquis.

- UETIC : Unité d’Education Thérapeu-tique de l’Insuffisant Cardiaque. Desateliers éducatifs sont organisés sur 2jours avec une équipe pluridisciplinaire(Cardiologue, IDE, Psychologue, Kiné-sithérapeute, diététicien). Un premierbilan réalisé à 6 mois confirme les ac-quis des patients.

INDICATEURS Avant ETP Après ETP A 6 mois

Auto surveillance 37% 62.8% 63%

Pratique d el’activitéphysique

40.3% 85.7% 76.7%

Getion du traitement

59.1% 79.6% 67%

Gestion du sel 64.2% 73% 71%

Premier bilan à 6 mois

- Autres thèmes assurés par cetteécole, adossée à l’URCV, l’Unité deRééducation CardioVasculaire, le PEAet le PET

MR P.BUCHET et MME C.DERAITA

diététiciens ; ont insisté sur lesmessages clés concernant lesel et le surpoids.

Ils ont rappelé que 75%des apports proviennent desaliments « industriels », et25% du sel de table rajouté.

Des séances d’éducation expliquent simplement aux patients la composition en seldes aliments ainsi que les règles rations caloriques.

Table ronde

« Expérience du Réseau HTA-GWAD, à travers le PEAet le PET » (MmeF.POULLE, Mme D.MISSOUDAN, Mme M-H.JOSPITRE) :

-Le PEA, Programme d’Education àl’Automesure :

il s’agit d’un programme actuellementbien lancé avec plus de 1200 séancespatients qui concerne donc 600 pa-tients qui ont déjà bénéficié des cesséances. Un logiciel permettant d’éva-luer les acquis des patients confirmel’amélioration de leurs connaissances.

Des formations sont prévues afind’avoir davantage de professionnelsformés pour assurer ces séances.

- Le PET, Programme d’EducationThérapeutique :

Programme plus « lourd », avec desséances réparties sur 6 mois, et possi-bilité de solliciter suite au bilan d’orien-tation initial (diagnostic éducatif), unepsychologue, un diététicien, un éduca-teur sportif. Il faut également signalerle partenariat avec l’ADI, Agence dé-partementale d’Insertion, permettant debénéficier de tickets hebdomadaires defruits et légumes.

Tout le personnel a été formé en édu-cation thérapeutique (niveau 2, soit 50heures, formation qualifiante), une for-mation coordonnée par le réseau et pardes formateurs extérieurs agréés. Uneamélioration a été proposée avec lapossibilité que l’outil éducatif utilisé,(actuellement un petit film de 12 mn) lesoit aussi sous la forme d’un diapo-rama papier dans un classeur cheva-let, à l’image du PEA.

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HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 201111

activité sympathique (secondaire auxdésaturations en O2, l’hypercapnie, lesmicro- éveils et les efforts respiratoiresanormaux) et l’altération secondaire dela sensibilité du baroréflexe. Ces ano-malies entrainent la constitution de lé-sions athéroscléreuses.

•Il est établi que le SAHOS favorise lasurvenue d’évènements cardiaques(coronaropathies, troubles du rythme/FA et de la conduction, mort subite noc-turne, insuffisance cardiaque G) et cé-

rébraux (AVC). Ainsi en présence d’unepathologie cardio vasculaire (CV) unSAHOS doit être recherché et pris encharge comme les autres facteurs derisque CV.

•Le SAHOS est un facteur indépendantpour le développement d’une HTA. Ilexiste une relation dose-réponse entrela sévérité du SAHOS et le risque desurvenue d’une HTA. Ainsi une HTAdoit être dépistée chez tout apnéique. •Les caractéristiques du profil tension-

nel de l’hypertendu apnéique sont iden-tifiées par la MAPA des 24 heures.Ainsi Le SAHOS doit être évoqué deprincipe chez tout hypertendu, à fortiorisi l’HTA est résistante au traitement, àprédominance diastolique, nocturneou associée à un profil non «dipper».

•Les effets de la ventilation en pressionpositive continue (PPC) sur la pressionartérielle sont certains si l’HTA est sé-vère ou résistante, et si le SAHOS estsévère.

D’après l’intervention du Pr C.MOUNIER-VEHIER

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 20116

Le Pr C.MOUNIER-VEHIERet L-M.GORE, ont transmis à l’auditoireleur expérience du réseau HTA-Vascqui est déployé sur Lille sud et Arras. Le programme d’éducation thérapeu-tique du réseau HTA-Vasc se rap-proche sur plusieurs points du PETdéployé par le Réseau HTA-GWAD.

Les points forts, et qui ont retenu l’at-tention de l’auditoire, sont la mise enplace du dossier patient, dont le béné-fice a été évalué et les apports des ate-liers éducatifs, également évaluésgrâce à des thèses. Notons une amélioration pour les patients inclus dans le réseau en terme

de normalisation du nombre de patients « normalisés » et diminutiondes facteurs de risque. Point important,la nécessité d’avoir l’agrément à dis-penser l’Education Thérapeutique. Levrai partenariat instauré entre les 2 ré-seaux abouti à un échange d’expé-rience enrichissante pour tous.

Séance inaugurale(De gauche à droite) : Dr A.ATALLAH, Coordinateur Scientifique du Congrès, Dr J.SAMUEL, Président du Réseau HTA-GWAD, Pr J-J.MOURAD, Président des Journées, Dr H.BANGOU, Président d’Honneur, Dr B.DOUGLAS, Président du Collège de Cardiologie de la Guadeloupe.

PR MOURAD, vous avez clôturé la manifestation par une grande conférence qui a eu une grandeécoute:

"Faut il encore se préoccuper de la prise en charge de l'HTA". Pourquoi ce thème quelque peu provocateur? Quel message

avez vous voulu transmettre?J'ai voulu partager avec mes amis mesinquiétudes sur la prise en charge fu-ture de cette maladie. Les autorités detutelle ont l'intention de baisser la cou-verture sanitaire de l'HTA par diffé-rentes initiatives dont la finalité estpurement financière et aucunement sanitaire. Je prends comme exemplele retrait de l'ALD pour l'HTA, alorsqu'elle concerne près de 5 millionsd'hypertendus à ce jour.

Un autre exemple est de renforcer laprescription de génériques dans cettemaladie, en niant de ce fait, le progrèsthérapeutique apporté par les molé-cules développées ces 15 dernièresannées. Enfin, l'industrie pharmaceu-tique se détourne de cette pathologiepour des questions de rentabilité àcourt terme. L'HTA n'est clairementplus une priorité de Santé Publiquepour nombre de décideurs, lui préférant

des pathologies plus médiatiques, voireles complications propres de l'HTA. Eneffet, on peut trouver ubuesque de mettre enavant des plans AVC, Alzheimer et retirer l'ALD au principal facteur derisque modifiable de ces pathologiesdramatiques.

Prévenir l'AVC ou les démences, c'estavant tout améliorer le contrôle ten-sionnel des 12 millions d'hypertendus.Cela doit rester une priorité louable deSanté Publique dont la prise en chargea permis de diminuer de manière im-pressionnante la mortalité cardiovas-culaire en France et dans le Monde.

Je fais partie de ceux qui veilleront à ceque le bénéfice de 40 ans de préven-tion cardiovasculaire ne soit pas balayépar des décisions budgétaires infon-dées.

Propos recueillis par HTA-GWAD

Pr J-J.MOURAD, Président des Journées

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 201110

- Mr P.CARRERE a fait ressortir un desapports de la belle étude CONSANT(véritable référence, encore pour long-temps concernant les chiffres de l’HTAen Guadeloupe), à savoir le lien préca-rité-obésité et HTA. Il propose un orga-nigramme (cf ci-joint) mettant en valeurles liens entre précarité, obésité etHTA.

La prévalence de l’HTA atteint 35 %chez les hommes et 38 % chez lesfemmes, celle de l’obésité généralerespectivement 14 % et 31 %.

Session:

« Aspects pratiques, questions-réponses ». Modérateurs, Dr GLAUDON (Marti-nique), Dr E.DECEBAL.

- Le Pr C.MOUNIER-VEHIER a abordéla problématique « Vie sexuelle de l’hy-pertendu ». Chez l’homme, l’IIFE,Index International de la Fonction Erec-tile, comprenant 5 questions permetd’évaluer le degré de sévérité de ladysfonction érectile. Pour la femme,certains préconisent l’FSFI (FemaleSexual Function Index), avec ses 19items. Il y a souvent une réticence, à lafois de la part du médecin et du patientà en parler. Et pourtant, importance duproblème, car source majeure de dé-pression et de perte d’estime de soi etretentissement conjugal important,

avec un impact sur l’observance théra-peutique. La Dysfonction Erectile (DE)et les troubles sexuels sont à recher-cher car fréquents (sévère chez 15%des hypertendus et40% des « car-diaques traités »). Le consensus dePrinceton est proposé afin d’évaluer lerisque de l’acte sexuel chez l’hyper-tendu, (cf. organigramme).

- Le Dr F.Boteko a précisé la CAT pra-tique face aux urgences hypertensiveset face à la poussée hypertensive,deux situations très différentes.

La poussée hypertensive, correspondà la découverte de chiffres tensionnelsélevés (> 180/110), mais sans souf-france viscérale. L’urgence hyperten-

sive y associe une souffrance viscérale. La CAT est différente. Dans le cas del’urgence hypertensive, une hospitali-sation en soins intensifs s’impose, avecune prise en charge urgente ;(cf l’organigramme proposé).

Les hypotenseurs injectables le plussouvent utilisés sont :

* les nitrés dans le cadre des OAP etde l’angor* les diurétiques de l’anse, ainsi que lesnitrés dans l’OAP* la nicardipine (Loxen*), en pousseseringue, (2 à 4 mg/H)*les béta Bloqueurs : Labétolol (tran-date*), l’esmolol (Bréviloc*), l’aténolol(Tenormine*).

Le Dr R.BILLY-BRISSACa clarifié le lien entre SAOS, (Syndrome d’Apnée Obstructive duSommeil) et HTA.

•Le SAHOS (Syndrome d’Apnées Hy-popnées Obstructives du sommeil) cor-respond à un collapsus des voiesaériennes supérieures survenant aucours du sommeil avec conservationdes mouvements respiratoires condui-

sant à une désaturation en O2 et unefragmentation du sommeil. •Plusieurs facteurs prédisposent auSAHOS dont l’obésité, facteur derisque majeur du SAHOS.•Le SAHOS est évoqué en présenced’une hyper somnolence diurne. Lediagnostic est confirmé par la polygra-phie ventilatoire et ou la polysomno-

graphie, examen de référence pour lediagnostic des arrêts respiratoires noc-turnes.•Les recommandations de l’ESH 2007pour la prise en charge de l’HTA clas-sent le SAHOS parmi les causes se-condaires d’HTA. •Les principaux mécanismes à l’originede l’HTA chez l’apnéique sont l’hyper-

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 20117

Le Pr J-J.MOURAD, lors du symposium(Symposium Boehringer) sur les classesthérapeutiques et les associations fixes arappelé les recommandations de l’HAS, àsavoir, débuter par une monothérapie, etqu’en deuxième intention, une bithérapiesera instaurée dans un délai d’au moins 4semaines en cas de réponse tensionnelleinsuffisante.

La bithérapie peut être débutée dans undélai plus court, si TA > 180/110, et chez lepatient avec une TA de 140-179/90-109 et àrisque cardiovasculaire élevé.

Il a insisté sur l’intérêt des associations fixescar source d’amélioration de l’observancepar rapport aux associations libres.Il a conclu son intervention en proposant un

Changement de paradigme, à savoir : Le traitement usuel de l’HTA est une bi ouune trithérapie….. Avec en pratique pour lepatient une simplification de l’ordonnance, 1à 2 cps en monoprise matinale pour 3 pa-tients sur 4. Il a été aussi rappelé la meil-leure tolérance d’une association bloqueurdu SRA/Amlodipine comparée à l’Amlodi-pine en monothérapie sur les OMI.

Un public venu nombreux, des collègues de St Martin, Marie-Galante et Martinique étaient aussi invités

Session :

« Diabète-Obésité-HTA », modérateurs: Drs M. ISIDORE-LOGBY et A.BLANCHET-DEVERLY

- Le Dr P.Kangambega a présenté lesdonnées de la très belle étude PO-DIUM portant sur l’obésité dans lesDOM. Chez l’adulte la fréquence dusurpoids est de 55%, avec une préva-lence de l’obésité de 23%. Les femmessont plus touchées par cette obésité(18% pour les hommes, 27% pour lesfemmes). Chez l’enfant de 5 à 14 ans,23% sont en surpoids (soit un enfant

sur cinq) et 9% sont obèses. La présence d’une obésité multiplie par3 la prévalence de l’HTA. -Le Dr N.Moussinga a traité de la pro-blématique du traitement antihyperten-seur chez le diabétique. L’étudeUKPPDS a prouvé qu’une diminutionde la pression artérielle de 154/82 mmHg à 144/82 mm Hg, a permis une ré-duction de 32 % de la mortalité liée audiabète. Une combinaison de 2 antihyperten-seurs ou plus est fréquemment néces-saire (un bloqueur du SRAA doit fairepartie de cette association). La cible

thérapeutique : 130/80 mmHg. - Le Dr A.Blanchet-Deverly a fait partde son expérience concernant la dé-tection de l’ischémie silencieuse chezle diabétique. (cf. organigramme ci-joint).

- Le Dr S.Hedreville a rappelé lerisque de survenue d’une cardiopa-thie hypertensive si la TA est malcontrôlée, et le risque de survenued’une insuffisance cardiaque systo-lique ou à fonction systolique conser-vée, voire ischémique. La FA est la complication rythmiquela plus fréquente, bien que tardive.

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 20119

Session:

« L’HTA, l’affaire de tous ». Modérateurs : Dr N.RUGARD ; DR G.SOURIANT

- Le DR C.BOURGEOIS a rappelé lerôle fondamental du médecin traitant(et non pas « sous traitant »), commel’avais déjà précisé le Pr MOURAD lorsde son discours inaugural. Elle regrettel’aspect de plus en plus administratif dela profession. Elle a mis en valeur laplus value d’un Réseau de soinscomme le Réseau HTA-GWAD, notam-ment concernant l’éducation thérapeu-tique qui est chronophage et ditapprécier que le médecin traitant soittoujours associé et informé des pro-grammes (PEA et PET) dont bénéficieses patients.

- Mme L.PIERRE-JUSTIN et Mle C.DINARQUE ont évoqué le thème du dialogue patient-pharmacien.

Le pharmacien est souvent le 1er ré-férent de santé consulté (Proximité- Présence - Permanence – Disponibilité).

Il est le premier recours gratuit auxsoins, sans rendez-vous et est vu parle patient comme un confident neutre. Ily a de plus entre eux, une bonneconnaissance mutuelle. Le patient seconfie plus facilement, se sent à l’aisepour poser des questions. Le pharma-cien connaît la famille, le contexte fa-milial, socioprofessionnel et l’historiquethérapeutique.

Possibilité pour certains pharmaciens des’impliquer dans l’Education Thérapeu-tique. Un partenariat existe entre le Ré-seau HTA-GWAD et des pharmaciens.Ils ont libéré un espace dédié à l’ET. Ils’agit d’un partenariat à développer.

- Pr C.MOUNIER-VEHIER a abordé la

problématique de l’HTA Résistante. Encore appelée HTA Réfractaire (PA >140/90 mm Hg (au minimum à 2 me-sures différentes au cabinet médical);

- Trois traitements anti-hypertenseurs, dont un diurétique à pleine dose (25mg d’hydrochlorothiazide, indapamide1,5 mg…) et durée suffisante de trai-tement (4 à 6 semaines). Il faut d’abord, éliminer la « pseudo ré-sistance », mesure ambulatoire pouréliminer l’effet blouse blanche, éliminerla non observance, puis s’assurer de la« logique du traitement », éliminer lesassociations délétères (AINS, Alcool,corticoïdes, etc…), une consommationexcessive de sel, l’obésité.

En milieu spécialisé, le bilan pourraaboutir à confirmer une cause secon-daire (HTA rénovasculaire, hyperaldos-téronisme, SAOS).

Session Epidémiologie:

«Environnement Socio-Economique »,Modérateurs :Dr A.HADDAD, DR J.SAMUEL.

- Mme D.THURIAF (Agence Départe-mentale d’Insertion), a précisé les chif-fres et la réalité de la précarité enGuadeloupe. Aujourd’hui, le seuil depauvreté est fixé à 517 euros par mois.En 2007, 11,7% des ménages del’hexagone vivaient en dessous duseuil de pauvreté, contre 18,6% enGuadeloupe.

Certaines catégories de précairesconstituent les cibles prioritaires despolitiques sociales locales : les actifsen difficultés d’insertion, les jeunesayant rompu avec leur milieu familial,les personnes âgées et celles connais-sant des difficultés de santé physiqueou psychologique. Notre départementcompte 36 000 bénéficiaires du RSA-socle. Le profil type est celui d’unefemme de 35 ans sans emploi, assu-rant seule la charge de 2 enfants.

En Guadeloupe les déterminants so-ciaux de la pauvreté persistante, du faitdu non accès à l’emploi sont principa-lement dus au poids cumulé de l’illet-trisme, du faible capital scolaire et dufaible niveau de qualification profes-sionnelle des personnes.

Ces déterminants impactent le rapportà la santé des publics précaires, dansleur capacité à comprendre les mes-sages de santé, à adopter des pra-tiques de santé cohérentes maiségalement à recourir aux soins dansdes délais cohérents. Dans l’intermède,les personnes mettent en place descomportements de soins souvent éloi-gnés de la norme médicale et parfoissoutenus par des courants philoso-phiques ou religieux : naturopathie, vé-gétarisme, végétalisme.

Aujourd’hui encore, le recours auxsoins entre en concurrence avec d’au-tres enjeux : la recherche d’emploi, lesdifficultés budgétaires quotidiennes. Le cas du profil type d’un bénéficiaire

du RSA socle en Guadeloupe l’illustreaisément : cette jeune femme perçoitau total, toutes prestations confondues,840 euros par mois pour élever ses en-fants et subvenir à l’ensemble de sescharges. Célibataire, sans enfants, elleaurait perçu 467 euros.

D’autres obstacles financiers limitentl’accès à l’offre globale de soins : l’effetde seuil de la CMU qui limite l’accès

aux soins à de nombreuses catégories de précaires, les différents trains de dé-remboursement de médicaments et lanon application du 1/3 payant chez lesspécialistes.

Lors de la discussion qui a suivi, il enest ressorti l’importance du partenariatfort existant entre l’ADI et le réseauHTA-GWAD. En effet les « précaires »doivent constituer une cible forte pourles divers programmes mis en place par le Réseau HTA-GWAD.

HTA-GWAD-INFO: N° 25 : Avril, Mai, Juin 20118

Session:

«Recommandations des sociétésfrançaises et Européennes » modérée par le Pr MOUNIER-VEHIER et le Dr G.PETIT.

- Le Dr A.ATALLAH a fait le point surl’HTA du sujet âgé et du lien HTA, AVCet troubles cognitifs. Le principal fac-teur de risque d’HTA est bien l’âge.Dans l’étude CONSANT, on retrouvechez les adultes âgés de plus de 60ans, 50% de prévalence. Il s’agit le plussouvent d’une HTA systolique. Face àune HTA diastolique, il faut évoquerune possible HTA secondaire, (HTA ré-novasculaire ou hyperaldostéronisme).L’HTA reste le principal facteur de

risque d’AVC. Plusieurs études sontprésentées prouvant les effets béné-fiques des traitements antihyperten-seurs sur la diminution de survenue dudéclin cognitif. Le traitement antihyper-tenseur et la lutte contre les facteurs derisque cardiovasculaires restent vrai-semblablement, actuellement lemoyen le plus efficace pour diminuer etreculer la survenue des troubles cogni-tifs et comportementaux.

Le Pr C.Mounier-Vehier a évoqué unsujet d’actualité ; l’HTA chez la femme.La contraception par des OP estcontrindiquée chez la femme > 35 ansqui fume, ainsi que chez la femme auxantécédents d’AVC, de coronaropathie

ou de thrombose artérielle ou vei-neuse. Concernant l’HTA de la gros-sesse, elle a précisé la nouvelleclassification de l’ESH 2007, et la règled’or « jamais vite, jamais fort ».

Le placenta n’étant pas autorégulé, letraitement antihypertenseur est à butd’une protection maternelle et néces-site un compromis entre mère et fœtus.La valeur cible : entre 120/80 et 140/90mmHg. Le recours à l’automesure et àla MAPA doit être systématique.

Traitements autorisés : Catapressan,Trandate, Aldomet, Loxen LP.

D’après l’intervention du Dr A.BLANCHET-DEVERLY