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EN 2012, J’ARRÊTE DE FUMER, JE FAIS DU SPORT, JE MONTE MA BOITE LIVRE BLANC L’ESSENTIEL POUR VOUS LANCER

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Ce livre blanc répertorie près de 100 pages de conseils et de fiches pratiques pour les créateurs d'entreprise de demain. Tout ce qu'il faut savoir, retenir et mettre en pratique pour créer son entreprise, grâce à un ebook gratuit réalisé par le cabinet L-Expert-comptable.com (http://www.l-expert-comptable.com).

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Page 1: Livre blanc-creation-entreprise

EN 2012, J’ARRÊTE DE FUMER, JE FAIS DU SPORT, JE MONTE MA BOITE

LIVRE BLANC

L’ESSENTIEL POUR VOUS LANCER

Page 2: Livre blanc-creation-entreprise

INTRODUCTION

La création d’entreprise est souvent le projet d’une

vie. Projet qui peut faire peur, tant la masse de

connaissances nécessaires paraît importante.

Aides à la création, subventions, choix du statut

juridique, choix du régime fiscal et social, formali-

tés d’immatriculation, etc. Le créateur d’entreprise

ne doit pas seulement avoir une idée, il doit égale-

ment être capable de bâtir le cadre qui permettra

à cette idée de se développer.

Pour autant, l’entrepreneur n’est pas seul et isolé

dans ce projet. De nombreux partenaires peuvent

en effet l’accompagner, à l’image des cabinets

d’expertise comptable. Au travers de ce livre

blanc, nous avons voulu faire un tour d’horizon

des points clés à ne pas louper lors de la création

d’une entreprise.

Ce livre blanc est donc fait pour vous, entrepre-

neurs. Il a pour but de vulgariser des notions

parfois floues et de synthétiser une information

souvent dispersée, afin de vous permettre de faire

les bons choix lors de la création de votre entre-

prise. Utilisez donc ce guide, annotez-le, partagez-

le, et découvrez le monde de l’entrepreneuriat et

de la création d’entreprise en France.

Page 3: Livre blanc-creation-entreprise

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CE LIVRE BLANCPourquoi ?

L-Expert-comptable.com est un cabinet d’expertise comptable. Mais L-Expert-comptable.com c’est aussi un portail

sur internet. Depuis plusieurs années, nous avons rédigé sur www.l-expert-comptable.com un grand nombre

d’articles et de dossiers afin d’accompagner dirigeants et entrepreneurs en matière de comptabilité, de fiscalité,

de droit du travail et bien évidement de création d’entreprise. Pour que vous ayez un maximum d’informations à

votre disposition au même endroit, nous vous avons concocté ce livre blanc, qui est un condensé de nos meilleurs

dossiers et articles sur la création d’entreprise. Plus pratique à lire et plus simple à comprendre, ce livre blanc et

un petit guide à la modeste prétention d’aider les entrepreneurs d’aujourd’hui et de demain.

Comment le lire ?

Rendez-vous au sommaire pour accéder au sujet qui vous intéresse directement, il n’y a pas d’ordre prédéfini

puisque ce livre blanc est en quelque sorte un best-of de L-Expert-comptable.com.

Enfin à coté de chaque partie, vous trouverez un lien (signalé par ce symbole ) vous permettant de retrouver

le contenu original d’où sont issues les pages du livre blanc. Vous aurez donc tout loisir d’y laisser vos commen-

taires et réactions pour poursuivre la lecture en dehors de ce PDF !

Avertissement – Utilisation du Livre blanc - Exclusion de responsabilité

Ce livre blanc est un recueil d’informations à caractère général regroupées par dossiers thématiques, per-

mettant au lecteur de se forger une culture générale en matière de création d’entreprises.

Ces dossiers et les informations contenues ne peuvent tenir lieu de conseils ou de recommandations. En

particulier, il est recommandé de vous faire assister par un professionnel pour la mise en œuvre de votre

projet, afin de définir les solutions les plus adaptées à vos contraintes et besoins.

Par ailleurs, malgré le soin et la vigilance apportés dans l’élaboration de ces dossiers, certaines omissions

ou erreurs ont pu se glisser. Nous remédierons à tout défaut qui nous serait signalé, mais L’Expert-comp-

table.com ne pourra être tenu pour responsable du contenu de ces dossiers, de leur compréhension et de

leur application.

L’attention du lecteur est enfin attirée sur les données chiffrées, qui peuvent évoluer en fonction de l’actualité

et de la législation en vigueur.

Page 4: Livre blanc-creation-entreprise

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TABLE DES MATIÈRESIntroduction 2

Ce livre blanc 3

L-Expert-comptable.com 5

Partie 1Savoir si on est fait pour la création d’entreprise 7

Partie 2Réaliser son étude de marché 11

Partie 3

Réaliser son business plan 17

Partie 4

Choisir la forme juridique adéquate 28

Partie 5

Rédiger des statuts de SARL 34

Partie 6

Comprendre le statut du chef d’entreprise 44

Partie 7Choisir la bonne fiscalité pour votre entreprise 51

Partie 8Bénéficier des aides à la création d’entreprise 55

Partie 9Connaître les formalités administratives 68

Partie 10Gérer la croissance de son entreprise 72

Partie 11Démarrer une activité en auto-entrepreneur 74

Partie 12Reprendre une entreprise 82

Page 5: Livre blanc-creation-entreprise

- 5 -

L-EXPERT-COMPTABLE.COM

A propos de L-Expert-comptable.com

L-Expert-comptable.com est un cabinet d’expertise comptable inscrit à l’Ordre des Experts Comptables. Nous

proposons à nos clients des missions d’expertise comptable et de conseil pour la gestion quotidienne de leur

entreprise et sommes présents à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille, Nantes et Nancy.

Nous mettons également à disposition de nos clients, un expert-comptable qui maîtrise leur métier, qui sait

les conseiller sur le plan juridique, social, fiscal ou comptable. Un expert-comptable que l’on peut considérer

comme un véritable partenaire.

Nous proposons également des missions d’aide à la création d’entreprise ainsi qu’un accompagnement dans

l’établissement de toutes les formalités administratives. Créer une SARL, EURL, SAS, SASU, … le choix s’avère

parfois difficile. Le projet de création d’entreprise est parfois le défi d’une vie, c’est pourquoi nous accompagnons

nos clients dans toutes les étapes de la création de leur entreprise.

Page 6: Livre blanc-creation-entreprise

- 6 -

Vous recherchez un accompagnement dans votre

comptabilité

Un consultant est à votre disposition pour toute question

ou démarche sur la création.

Vous voulez une création de société

clés en mains ?

Chaque jour de nouvelles sociétés sont créées au sein

de notre cabinet et vous avez ainsi la garantie d’une

qualité maximale et de délais réduits.

Vous ne savez pas comment rédiger vos statuts ?

Détendez-vous et faites nous confiance. Rédiger vos

statuts font partie de notre quotidien. Nous avons juste

besoin de quelques informations de base. Nous effec-

tuons toutes vos démarches jusqu’à la délivrance du K-bis.

Nous nous déplaçons au greffe pour vous et nous vous

indiquons les documents à fournir.

Quels structure juridique, régime fiscal et régime

TVA choisir?

Nous déterminos avec vous le régime fiscal le plus adapté

à votre situation. Pour la structure juridique, ce n’est pas

plus compliqué: le consultant vous conseille la structure

juridique qui est la plus appropriée à votre projet

Besoin d’aide pour rechercher des fonds et

savoir à quelles aides vous pouvez prétendre ?

Exonérations de cotisations sociales, prêts à taux

zéro, aides régionales, crédit d’impôts, défiscalisation,

nous vous inform(er)ons des aides existantes. De plus,

nous nouons des partenariats avec les organismes en

charge de financer des projets.

L-Expert-comptable.com et la création d’entreprise

L-Expert-comptable.com est particulièrement bien armé pour vous aider dans la création de votre entreprise, et

plus encore. Voici quelques réponses à vos questions, pour en savoir plus, contactez-nous.

Page 7: Livre blanc-creation-entreprise

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SAVOIR SI ON EST FAIT POUR LA CRÉATION D’ENTREPRISE

PARTIE 1

«Eureka !» avez-vous crié ce matin en glissant sur le savon dans votre douche ! Vous

l’avez votre idée révolutionnaire, le produit que tout le monde attendait,

le service que personne n’osait demander, mais dont tous rêvent de profiter ! Vous êtes prêts à conquérir le

monde, mais un doute s’insinue : aurez-vous les épaules pour supporter ce succès ? Et si le succès escompté

n’était pas au rendez-vous ? Trop de doute ou trop de confiance ne sont pas productifs pour un projet de

création, venez tester vos capacités personnelles à devenir chef d’entreprise :

Que privilégiez-vous?

1. Votre salaire.

2. Un travail intéressant.

3. Les responsabilités qui vous sont confiées.

Monter une société dans le seul but de faire fortune est un leurre. Les premières années sont souvent difficiles,

et même si votre activité vous permettra certainement de gagner très correctement votre vie, elle ne deviendra

pas forcément une multinationale.

Créer une société, c’est avant tout la passion d’une activité, et la gestion de nombreuses responsabilités.

Page 8: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 1 - SAVOIR SI ON EST FAIT POUR LA CRéATION D'ENTREPRISE

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Face à un problème, êtes-vous du genre à ?

1. Essayer de le contourner.

2. Essayer de le résoudre.

3. Foncer sans y penser.

A chaque problème sa solution. Il faut apprendre à anticiper les problèmes, mais ne jamais les contourner ou les

occulter car ils referont surface à un moment.

Selon vous, quel est le facteur principal de réussite d’une entreprise ?

1. Les moyens dont elle dispose.

2. Ses salariés.

3. La personnalité de son dirigeant.

Si la réussite d’une société est liée à un ensemble de facteurs, le point commun à tous ces facteurs est la

personnalité du dirigeant.

Selon vous, la création d’une entreprise est permise à ?

1. Ceux qui ont les diplômes adéquats uniquement.

2. Ceux qui ont les moyens d’en créer une.

3. Tout le monde.

Si certaines activités nécessitent des qualifications, expériences ou diplômes spécifiques, la création

d’entreprise est ouverte à tous.

Selon vous, les sociétés qui fonctionnement le mieux sont celles ?

1. Qui proposent des produits ou services novateurs.

2. Qui ont le rapport qualité / prix le plus intéressant.

3. Aucune des 2.

De très nombreux facteurs peuvent expliquer la réussite d’une entreprise : que ce soit sa situation géographique,

sa différenciation de produits ou services, la qualité de ce qu’elle propose....

Selon vous, il est suffisant pour créer son entreprise de ?

1. Connaître le produit ou service proposé et la clientèle visée.

2. Savoir gérer sa trésorerie au mieux afin d’être toujours positif.

3. Avoir des notions de management, de marketing, de finances...

Page 9: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 1 - SAVOIR SI ON EST FAIT POUR LA CRéATION D'ENTREPRISE

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Créer une société ne se limite pas à la connaissance d’un seul aspect. Il faut bien entendu connaître ses produits

ou services, sa clientèle, son marché... mais il faut aussi savoir piloter sa société en interne en sachant manager

ses salariés, en connaissant le niveau de stock permanent à avoir, en cherchant à se faire connaître....

Un chef d’entreprise doit avoir la vision la plus large possible de sa société et de son activité.

Qui représente le mieux l’image d’un bon chef d’entreprise selon vous ?

1. Bernard Tapie.

2. Nicolas Sarkozy.

3. Bill Gates.

Un bon chef d’entreprise doit savoir réadapter sa stratégie et ses objectifs en permanence. Il est difficile de tout

anticiper, il faut donc savoir se recadrer.

Selon votre avis, pour être rentable, il faut?

1. Faire le plus de chiffre d’affaires possible.

2. Acheter à bas coût.

3. Optimiser ses besoins et ses ressources.

Il est important d’être rentable, mais il est encore plus important de l’être sur le long terme. Ainsi, tirer au maximum

sur ses coûts n’est pas toujours la bonne solution car il peut y avoir une perte de qualité dans le produit ou le

service proposé ce qui peut engendrer une perte de clientèle. Il faut savoir faire le bon arbitrage et optimiser

ses besoins et ressources.

Au sein de votre entreprise, vous aurez tendance à choisir vos partenaires en priorité ?

1. Au sein de votre groupe d’amis car vous avez confiance en eux.

2. Auprès de personnes qui vous complèteront sur des aspects que vous maîtrisez mal.

3. Nulle part, vous préférez tout gérer par vous-même.

En tant que chef d’entreprise, il ne faut pas se surestimer : peut-être n’avez pas le temps, pas les moyens, ou

pas la capacité de tout gérer seul. Il faut aussi faire attention avec ses amis : même s’ils peuvent être de parfaits

partenaires, une société n’a pas forcément une vocation sociale : il ne faut donc pas trop jouer sur l’affectif.

Aller chercher d’autres compétences peut être la bonne solution.

Page 10: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 1 - SAVOIR SI ON EST FAIT POUR LA CRéATION D'ENTREPRISE

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Selon vous, pour créer sa société, il faut ?

1. Être libre de tout engagement (ne pas être salarié ou avoir une autre activité professionnelle).

2. Avoir une activité salariée ou professionnelle à côté pour subvenir à ses besoin au cas ou.

3. Aucune des 2 réponses précédentes.

Si cela n’est pas interdit par votre contrat de travail et s’il n’y a pas d’incompatibilité avec votre profession, vous

pouvez exercer une activité salariée ou indépendante et créer une société.

Quel que soit votre statut, en activité ou non (sauf exception) vous pouvez parfaitement créer une société.

Vous l’aurez compris, dans ce quizz, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses; ce qui est important de

retenir c’est que créer son entreprise est un projet accessible à tous, ce qui ne veut pas dire que c’est une tâche

facile. Par ce petit quizz, nous voulions avant tout vous sensibiliser sur la détermination qui devra nécessairement

animer l’entrepreneur quelqu’en soit son projet.

Devenir chef d’entreprise est un travail à plein temps,

cela fait appel à vos compétences et à d’autres as-

pects que vous ne maîtrisez pas toujours (souvent

l’aspect administratif) ; Développer son entreprise

prend du temps : le temps de se faire connaître, le temps de maîtriser son activité, son nouveau rôle... ce n’est que

très rarement rémunérateur dès le début. Malgré tout, votre volonté sera la seule à maximiser vos chances de réussite.

Avant tout, vos chances de réussites reposent en premier lieu sur votre volonté

Page 11: Livre blanc-creation-entreprise

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RÉALISER SON ÉTUDE DE MARCHÉ

PARTIE 2

QUI POUR RÉALISER VOTRE ÉTUDE DE MARCHÉ ?

Votre étude de marché peut être réalisée par un prestataire extérieur, pour une qualité en principe meilleure,

mais avec un coût certain, ou bien en interne, avec vous aux commande. Nous allons ici vous donner les points

clés d’une bonne étude de marché.

L’organisation de votre étude de marché

Une étude de marché est généralement composée de 6 phases, à savoir :

1. la définition du projet de création d’entreprise, permettant de baliser le travail de recherche à réaliser ;

2. le plan d’études, composé des variables à étudier et le type de données auxquelles elles se rapportent

(données primaires ou secondaires, nous y reviendrons par la suite) ;

3. le recueil des informations en concordance avec les choix réalisés dans le plan d’études ;

4. l’analyse des résultats ;

5. l’élaboration d’une stratégie marketing ;

6. la rédaction du rapport.

Le choix des types de données de votre étude de marché

Lors de l’élaboration de votre étude de marché, le choix des données est primordial. Deux types de données

peuvent être utilisés au cours de votre étude de marché : les données secondaires et les données primaires.

Page 12: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 2 - RéALISER SON éTUDE DE MARChé

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Les données secondaires

Les données secondaires correspondent aux données déjà produites par d’autres entreprises, organismes

ou institutions. Elles constituent une base de travail non négligeable permettant de disposer d’informations à

moindre coût (ex : la presse, les instituts tels que l’INSEE...). Nous pouvons retrouver dans ces données des

analyses sectorielles, des résultats d’enquête par exemple... Ces données secondaires permettent d’avoir une

vision large et étendue du marché étudié.

Les données primaires

Les données primaires permettent, elles, d’avoir une approche plus ciblée, et sont constituées :

` d’études qualitatives qui passent par la réalisation d’entretiens. On cherche ici des informations principale-

ment non chiffrées : un ressenti, des goûts, des réactions.... Deux types d’entretien existent : les entretiens

en face à face ainsi que les entretiens de groupe. Ces deux types d’entretien ont des caractéristiques

différentes. L’entretien de face à face favorisera plutôt l’auto-évaluation tandis que l’entretien de groupe

sera alimenté lui par les différentes interactions entre les personnes. On peut par exemple réutiliser, lors

d’un entretien de groupe, un élément perçu en entretien individuel.

` d’études quantitatives qui, par le biais d’envois ou d’administration de questionnaires, permettent de

déceler des tendances, diagnostiquer des attitudes de comportement...

Les questionnaires peuvent contenir aussi bien des questions fermées qu’ouvertes, le plus souvent en allant

du plus général au plus précis. On cherche ici des informations chiffrées, qu’on puisse organiser sous forme

de tableaux de statistiques. Les données secondaires et primaires sont des données complémentaires, leurs

finalités et leurs coûts d’acquisition n’étant pas les mêmes.

Pour les 2 types d’études, il vous faudra sélectionner un échantillon représentatif la population. Afin d’être réali-

sable et de qualité, l’échantillon destiné à l’étude qualitative devra nécessairement être réduit.

LES INFORMATIONS ESSENTIELLES DE VOTRE ÉTUDE DE MARCHÉ

Chaque étude de marché comporte des informations et données variées. Pour autant, il existe certaines infor-

mations essentielles qui se doivent d’apparaitre dans votre étude.

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PARTIE 2 - RéALISER SON éTUDE DE MARChé

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Les tendances du marché

Afin d’avoir une vision globale du marché sur lequel on souhaite entrer, il est intéressant dans un premier temps

de déceler les tendances du marché.

Il s’agit ici de :

` définir précisément le marché en question (marché B to B, B to C...) ;

` d’analyser la santé du marché : s’il est naissant, en déclin, en stagnation, en forte augmentation ;

` déterminer le chiffre d’affaires et les ventes qu’il représente en volumes.

Le fait de préciser ces trois éléments vous permettra de délimiter au mieux votre marché.

L’environnement

Vous devez étudier ici les avantages mais également les contraintes que procure l’environnement de votre marché.

Plusieurs types de variables environnementales existent. Nous pouvons mentionner :

` l’environnement technologique (technologies changeantes...) ;

` l’environnement politico-juridique (normes juridiques contraignantes...) ;

` l’environnement légal ;

` l’environnement climatique (sur une activité saisonnière par exemple) ;

` l’environnement écologique (normes environnementales...).

L’environnement n’est pas un facteur à négliger, son impact sur le fonctionnement de votre marché peut être important.

Les concurrents

L’analyse d’un marché passe obligatoirement par une étude vos principaux concurrents.

Vous devez établir une liste exhaustive de vos principaux concurrents, en axant l’analyse sur :

` leur nombre ;

` leur situation géographique ;

` leur chiffre d’affaires ;

` leurs parts de marché ;

` leur taux de croissance sur les dernières années ;

` leurs positionnements sur le marché (en matière de niveau de gamme par exemple...) ;

` leurs produits (avec un détail précis de leurs caractéristiques : gamme, prix...) ;

` le type de communication qu’ils utilisent.

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PARTIE 2 - RéALISER SON éTUDE DE MARChé

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L’analyse de vos concurrents vous permettra de voir là où ils ne sont pas encore présents, ce qui constituera

pour vous des opportunités de positionnement intéressantes.

Les consommateurs

Afin de mettre le plus chance de votre côté, une étude des consommateurs doit être réalisée. Principalement

réalisée à l’aide d’entretiens, cette étude doit vous permettre de connaitre :

` leur fréquence d’achats ;

` leur comportement d’achats ;

` le(s) type(s) de clientèle existant sur votre marché ;

` le prix qu’ils seraient prêt à payer pour acquérir votre produit ;

` leurs besoins et ce qu’ils recherchent dans les produits présents sur votre marché.

La connaissance des besoins et des exigences client est primordiale pour augmenter les facteurs clés de

succès de votre projet.

Votre projet de création d’entreprise a-t-il un potentiel sur ce marché ?

L’analyse de ces résultats doit vous permettre de situer votre projet et votre stratégie par rapport au marché

existant. Les questions types à vous poser sont :

` ma future entreprise propose-t-elle un avantage concurrentiel par rapport aux concurrents actuels ?

` Le(s) produit(s) ou service(s) que je souhaite commercialiser couvrent-ils des besoins clients où la concur-

rence est encore faible ?

` Mon projet répond-il aux besoins et attentes des clients ?

L’ÉLABORATION D’UNE STRATÉGIE MARKETING

Si votre projet apparait comme viable à la suite de votre étude de marché, il s’agit pour vous maintenant de

produire des éléments concrets concernant votre future entreprise.

La fixation d’hypothèses de chiffre d’affaires

En statuant par rapport aux données du marché préalablement recueillies, vous devez être en mesure de formuler

des hypothèses de chiffre d’affaires. Trois niveaux d’hypothèse réalistes doivent être envisagés : basse, moyenne

et forte. De ces hypothèses, vont découler la stratégie que vous allez devoir mettre en place pour les atteindre.

Page 15: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 2 - RéALISER SON éTUDE DE MARChé

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La stratégie à mettre en place dans votre entreprise

La stratégie que vous devez instaurer a pour objectif l’atteinte des hypothèses préalablement fixées. Elle est

composée d’objectifs ou d’étapes permettant de développer au mieux le chiffre d’affaires de l’entreprise.

Attention cependant, ces objectifs qui nécessitent réflexion et cohérence, doivent être précisés en tenant compte

du marché et de son environnement.

La définition d’un mix-marketing cohérent

Un mix-marketing correspond à une composition précise de l’offre (produits ou services) que vous allez proposer

sur le marché. Cette composition est découpée selon 4 éléments : le produit (ou le service), le prix, la commu-

nication et la distribution.

Le Produit (ou le service)

La variable « Produit » doit vous permettre de résumer le plus précisément possible ses caractéristiques :

` son nom,

` son packaging,

` son positionnement,

` son contenu,

` sa couleur,

` sa composition...

Le prix

La variable « Prix » doit vous permettre de fixer un positionnement prix en cohérence totale avec le produit ainsi

qu’avec le marché sur lequel il va évoluer. Attention dans la fixation du prix, un produit avec un prix trop bas par

rapport à la concurrence peut être synonyme de mauvaise qualité pour le consommateur.

A l’inverse, un produit avec un prix trop élevé par rapport aux concurrents ne sera pas forcément synonyme de

meilleure qualité. Vous pouvez vous aider, pour fixer le prix de votre produit, des enquêtes réalisées durant votre

étude de marché, de manière à coller au plus près des attentes du marché.

Page 16: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 2 - RéALISER SON éTUDE DE MARChé

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La communication

Partie intégrante de votre entrée sur le marché, vous devez ici choisir vers quelle type de communication vous allez vous orienter.

Plusieurs types de communication existent :

` La presse,

` L’affichage,

` La publicité sur le lieu de vente (PLV),

` La distribution de tracts,

` Les salons,

` La radio...

En ce qui concerne le choix de votre communication, vous pouvez ici vous orienter sur le même modèle que vos

concurrents ou alors proposer quelque chose d’original dans le but de vous en différencier.

A l’issue de la sélection de vos médias de communication, vous devrez mettre en place un plan média. Le plan

média sert à découper dans le temps les différentes actions de communication qui seront entreprises.

La distribution

Dernier élément du mix-marketing à prendre en compte : le canal de distribution. Ici, vous devrez prendre

en considération:

` Les canaux de distribution des entreprises concurrentes,

` La taille des distributeurs et leur pouvoir de négociation,

` La cohérence du canal de distribution par rapport à votre offre...

La réussite de votre projet d’entreprise dépendra en grande partie de la qualité de votre étude de marché. Si la

réalisation d’une bonne étude de marché nécessite un investissement certain du créateur, sachez que si votre

étude de marché est complète, vous pourrez vous appuyer dessus lors de la rédaction de votre Business Plan.

Page 17: Livre blanc-creation-entreprise

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RÉALISER SON BUSINESS PLAN

PARTIE 3

Le business plan ou dossier prévisionnel est une étape primordiale lors d’une création ou d’une reprise de société.

En effet, création ou reprise d’entreprise rime souvent avec financement, et dans ce sens le business plan ou

dossier prévisionnel est un élément indispensable à présenter aux tiers censés vous financer. La construction

d’un business plan se fait en plusieurs étapes qu’il faut respecter afin de maximiser vos chances auprès des

banquiers notamment. Suivez le guide !

DÉFINIR DE MANIÈRE CLAIRE LE PROJET

Le premier rendez-vous auprès du banquier sera primordial, et avant de rentrer dans le détail des chiffres, il faudra

« vendre » le projet, démontrer ses aptitudes, son expérience professionnelle dans le secteur d’activité retenu,

disposer des diplômes requis pour les professions réglementées (coiffure, boulangerie, mécanique…) et savoir

pourquoi on a décidé de se lancer.

Il faut prendre soin de joindre au dossier son CV, relatant principalement ses compétences dans le secteur où on

a prévu de s’installer. Bien entendu, l’idée ne vient pas en se réveillant le matin par une journée ensoleillée, mais

dans le même sens il ne faut pas réfléchir non plus trop longtemps. Le futur entrepreneur doit également faire

preuve de dynamisme, être conscient des difficultés qui l’attendent, ne pas espérer faire 35 heures par semaine

pour 3 000€ par mois. Mais là encore, il ne faut pas tomber pas dans l’excès inverse avec des prétentions de

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PARTIE 3 - RéALISER SON BUSINESS PLAN

- 18 -

revenus de 500€ par mois pendant les premières années. L’entrepreneur doit expliquer clairement ce qu’il va

faire, ce qui le différencie de la concurrence, pourquoi on se tournera vers lui plutôt qu’un autre, quelles sont ses

compétences techniques ou commerciales…

Selon le secteur d’activité, l’emplacement géographique sera aussi un gage de réussite. Il ne faut pas négliger

cet aspect, et les facilités de stationnement, les commerces qui l’entourent sont à prendre en considération.

Pour d’autres activités, l’emplacement ne sera pas le premier facteur de réussite. Le futur chef d’entreprise peut

être déjà connu et reconnu par ses compétences en qualité de salarié, et il sait déjà que beaucoup sont prêts

à le suivre et à lui faire confiance.

Et enfin un dernier point trop souvent négligé: il faut se sentir suffisamment solide pour faire face aux difficultés

futures qui ne manqueront pas de survenir : baisse d’activité, coup dur, difficultés professionnelles qui pourraient

déborder sur la vie privée, le conjoint est-il prêt à soutenir le projet ? Le point a été fait sur tous ces facteurs

d’échecs ou de réussite futurs. Vous allez lu toute cette page et vous avez envie de continuer ! Nous pouvons

passer à la suite en rentrant dans la partie financière du projet.

CHIFFRER LES INVESTISSEMENTS À RÉALISER

Deux cas de figure peuvent se présenter selon que l’entrepreneur veut acheter une affaire pré-existante, un fonds

de commerce ou créer une entreprise nouvelle.

Rachat d’un fonds de commerce

La première étape consiste à se procurer les 3 derniers bilans et comptes de résultat du vendeur. Celui-ci ne

peut refuser de communiquer ces éléments. En cas de refus il n’est pas nécessaire d’aller plus loin. En effet, sur

quelles bases et critères le futur chef d’entreprise peut-il juger de la rentabilité de cette affaire sans éléments

chiffrés fiables, tel que les documents certifiés par un expert-comptable. Il est également nécessaire de demander

les comptes du dernier exercice sans se contenter de réponses vagues du vendeur : « mon bilan est en cours

de réalisation mais n’ayez crainte, c’est la même chose que l’année dernière »…

Le conseil de L-Expert-comptable.com

Si la date d’arrêté des comptes est au 31 décembre, il faut demander le chiffre d’affaires réa-

lisé depuis le 1er janvier de la nouvelle année et attesté là encore par son expert-comptable.

Page 19: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 3 - RéALISER SON BUSINESS PLAN

- 19 -

Une fois en possession de ces éléments chiffrés, l’analyse de la rentabilité de l’affaire peut commencer.

Ils permettent de déterminer sa juste valeur, avec notamment l’évolution du chiffre d’affaires et le calcul de

quelques ratios significatifs.

Un accord a été trouvé sur le prix mais à ce stade il ne faut pas s’imaginer que c’est terminé. Des investisse-

ments doivent-ils être réalisés dans du matériel neuf ou complémentaire ? Le matériel existant et repris est-il en

état ? Si l’entrepreneur souhaite reprendre une activité dans des métiers de bouche, il devra exiger le dernier

rapport de visite des services vétérinaires, dans le cas d’un salon de coiffure, s’assurer de l’état des bacs ;

pour une boulangerie l’état du four etc…

En pratique, le repreneur doit exiger de tout voir sur l’état du matériel, et s’il n’en a pas la compétence, il doit

s’entourer d’un professionnel qui saura l’aider et le conseiller. Encore une fois, même et surtout s’il connaît le

vendeur, le repreneur doit tout contrôler. Il est en train de rentrer dans le milieu des affaires et doit laisser les senti-

ments de côté : s’il rencontre des difficultés par la suite, le vendeur ne viendra pas renflouer son compte bancaire.

Il reste un dernier point à traiter dans le cas où le vendeur cède son stock de marchandises. Un inventaire dit

contradictoire doit avoir lieu, c’est-à-dire que toutes les marchandises cédées devront être relevées, comptées et

ce le soir et la veille de la signature de la cession du fonds chez le notaire, et le repreneur devra ensuite disposer

des clés. Au risque de surprendre ou choquer, faites changer les serrures, cela pourrait éviter de constater que

certains articles ont disparu par enchantement durant la nuit !

Rien ne contraint à reprendre la totalité du stock. Par exemple, lors de la reprise une boutique de prêt-à-porter,

que faire des articles datant des années 70, ou selon l’activité des articles très proches de la date de péremption.

Créer son entreprise

Le créateur d’entreprise doit établir la liste précise de tout le matériel nécessaire à l’exercice de son activité.

Cette liste comprendra :

` le matériel et outillage ;

` le ou les véhicules ;

` le matériel et le mobilier de bureau (ordinateur, bureau, meubles de rangement) ;

` les agencements et travaux prévus dans le local loué ou le prix d’un local acheté ;

` les matières, marchandises ou produits nécessaires au lancement de l’activité.

Page 20: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 3 - RéALISER SON BUSINESS PLAN

- 20 -

LE FINANCEMENT DU PROJET

Le besoin en fonds de roulement

À quoi correspond ce terme trop souvent oublié ou négligé dans les plans de financement ?

Le futur créateur d’entreprise a chiffré le coût global de son projet et il pense que cela suffit : 100 000€ d’inves-

tissement, il me suffit de mettre en face un financement d’égal montant et mon dossier est bouclé.

Gare à cette démarche ! Nous allons vous donner quelques exemples de dépenses qui n’ont pas été incluses à

juste titre dans les investissements mais que l’entrepreneur devra régler dès ses premiers jours d’activité, voire

avant le 1er jour, et avant également qu’il n’encaisse le moindre centime de la part de ses clients :

` le propriétaire des murs demandera probablement un mois de loyer en caution ;

` pour souscrire une assurance : il est souvent demandé de régler un premier semestre d’avance.

Le financement du rachat du stock n’est jamais assuré par le banquier. Les frais de notaire liés à l’acquisition ne

sont pas non plus financés par le banquier.

Lors de la création de l’entreprise, il est fort probable que les fournisseurs ne connaissent pas l’entrepreneur.

Ils lui demandent alors un paiement immédiat de ses premiers achats. Puis, l’entrepreneur produira un bien,

ce qui peut prendre une ou plusieurs semaines et même si un acompte a été demandé au client, le solde ne

lui arrivera qu’une fois le produit fini.

Le cumul de toutes ces sommes déterminera le BFR (besoin en fonds de roulement) qui sera joint au business

plan. Et nous pouvons vous l’assurer, cet élément est un gage supplémentaire du sérieux de son dossier.

L’emprunt éventuellement nécessaire

Que le futur chef d’entreprise reprenne une activité pré-existante ou qu’il crée son entreprise, il lui faut maintenant

financer cet investissement et il existe de nombreux pièges à éviter que nous allons traiter ci-dessous.

Le créateur d’entreprise va demander à son banquier de le suivre, de lui faire confiance, car il a toutes les com-

Le conseil de L-Expert-comptable.com

Le futur chef d’entreprise prendra soin d’annexer à son dossier les devis des investissements

qu’il a prévu de réaliser, démontrant ainsi que ses chiffres sont fiables.

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PARTIE 3 - RéALISER SON BUSINESS PLAN

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pétences requises pour mener à bien son projet, il semblerait même qu’il soit le meilleur ! Mais même si ce point

est très souvent abordé à la fin de l’entretien, une question tombera inexorablement : combien apportez-vous ?

Et nous arrivons à un point crucial de la réalisation du business plan : l’apport personnel. De celui-ci, dépendra

le montant de la somme empruntée, de la pertinence du projet, du CV de l’entrepreneur de l’expérience dont il

dispose. S’il n’existe pas de ratio clairement défini à ce propos, retenons qu’en dessous de 20% par rapport

à la somme empruntée, le dossier aura peu de chances d’aboutir. Pour les 80% restant à financer, même si

les banques travaillent avec des organismes de caution (OSEO) lesquels se porteront caution selon le dos-

sier de 30 à 50% sur la somme empruntée, pour le reste le banquier demandera généralement au créateur

d’entreprise une caution personnelle.

Sera-t-elle acceptée ? Si l’entrepreneur ne dispose d’aucun bien propre, qu’il loue son appartement et que sa

voiture est à crédit, il lui faudra trouver une personne qui se portera caution, caution qui se devra d’être solide

pour être acceptée par le banquier.

DERNIÈRE PRÉCISION : pour déterminer la somme à emprunter, le futur chef d’entreprise aura pris soin d’ajouter

le montant de l’investissement au BFR qu’il aura déterminé, déduction faite de son apport et il obtiendra la somme

à emprunter.

LE COMPTE D’EXPLOITATION PRÉVISIONNEL

S’il est plus facile d’établir un compte d’exploitation prévisionnel lors du rachat d’une activité pré-existante, la

démarche sera très proche d’une création d’entreprise. Dans tous les cas, le compte d’exploitation devra être

établi pour une période de 3 ans, ce qui permettra de juger de la viabilité du projet.

Comme son nom l’indique, il s’agit d’un compte prévisionnel : l’entrepreneur peut prévoir des lendemains qui

chantent avec des prévisions très optimistes. Mais gare aux déconvenues car la réalité sera douloureuse, alors

un conseil : être réaliste, voire un brin pessimiste. Les surprises sont toujours plus agréables dans ce sens.

Alors comment procéder pour « coller » le plus possible à la réalité ? Commencer par le plus facile : chiffrer la

totalité des charges qui devront être supporter, en s’aidant, en cas de reprise, des charges que supportait le

prédécesseur en prenant soin de les analyser une par une car toutes ne sont pas reconductibles à l’identique.

Ces charges ne doivent pas être minimisées. Les frais de publicité engagés la première année d’activité, les frais

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PARTIE 3 - RéALISER SON BUSINESS PLAN

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d’entretien et de remise en état surtout dans le cas du rachat d’une affaire, les achats de petits matériels etc.

Toutes ces charges ont un nom pour les professionnels de la comptabilité, il s’agit des charges externes dont

la plus grande partie sont des charges fixes. Ce qui signifie que, quelque soit le niveau d’activité, celles-ci ne

varieront pas. C’est le cas par exemple du loyer à régler tous les mois : il est indépendant du niveau d’activité,

d’où l’appellation de charge fixe.

Vient ensuite la rubrique des impôts et taxes, où nous conseillons de faire abstraction des exonérations auxquelles

l’entrepreneur peut prétendre, ce qui ne veut pas dire qu’il faut y renoncer. Mais là encore le projet doit être viable

sans ces aides, et ce pour une raison toute simple, le chef d’entreprise n’en bénéficie pas tous les ans, et cela

fait partie des surprises agréables.

La masse salariale, si l’entrepreneur a prévu d’embaucher, dépendra de l’effectif prévu. S’il est seul, les cotisations

sociales représenteront environ 45% du bénéfice ou de la rémunération selon le statut juridique retenu. Les frais

financiers : le montant du remboursement en capital lié à l’emprunt qui aura éventuellement été souscrit sera éga-

lement à prendre en compte. Et enfin, dans le cas d’une entreprise individuelle, l’entrepreneur ne doit pas oublier

d’intégrer le montant des prélèvements personnels, c’est-à-dire la somme retirée de l’entreprise tous les mois

pour vivre. Il reste un poste à déterminer et nous arrivons au point le plus délicat : le chiffre d’affaires que le futur

chef d’entreprise devra réaliser pour couvrir la totalité des charges. Sans être expert-comptable, l’entrepreneur

pourra déterminer son point mort ou seuil de rentabilité de la manière suivante : taux de marge sur coût variable.

N’ayez pas peur si vous découvrez ce terme, et après ces quelques exemples vous aurez tout compris :

Exemple 1

Lorsque vous allez au restaurant, sur un menu à 10€,

le coût des matières premières s’élève à environ à

3€ ? Par différence, vous venez d’obtenir la marge

sur coût variable soit 10 - 3 : 7€.

Pour obtenir le taux de marge sur coût variable,

vous faites le rapport suivant :

7/10 = 0.70 x 100 = 70%

marge sur coût variable / chiffre d’affaires

Exemple 2

Si vous allez chez le coiffeur, vous faites le

même calcul sauf que cette fois les matières

premières utilisées tel que le shampoing repré-

sentent 10% du prix qui vous sera demandé.

Pour calculer le taux de marge sur coût variable,

vous faites le même calcul :

9/10 = 0.90 x 100 = 90%

marge sur coût variable / chiffre d’affaires

Page 23: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 3 - RéALISER SON BUSINESS PLAN

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Chaque profession à ses ratios, et si le projet porte sur la fabrication d’un produit, il reste à calculer le coût des

matières qui sont consommés, le prix de vente des articles et vous êtes à même de calculer votre taux de marge

sur coût variable.

Pour revenir au prévisionnel, le chef d’entreprise doit totaliser toutes les charges qu’il aura à supporter, ils les

divisent par le taux de marge sur coût variable et il obtient son point mort, c’est-à-dire le chiffre d’affaires qu’il

lui faudra réaliser pour couvrir la totalité de ses charges, et cela sans dégager de bénéfice. Si la totalité de ses

charges s’élève à 95 850€, avec un taux de marge sur coût variable de 58%, il fait le calcul suivant :

Charges de l’exercice / 0.58

Ce qui nous donne : 165 258, soit le chiffre d’affaires à réaliser pour obtenir un bénéfice mais aussi une perte de 0.

CONCLUSION : MODÈLE DE BUSINESS PLAN

S’il est facile de trouver des renseignements sur les grandes lignes d’un business plan, il est bien moins aisé

de se procurer un modèle directement adapté à son activité. Bien entendu, chaque business plan est différent,

cependant, on peut retrouver une trame commune chez chacun. L-Expert-comptable.com vous fournit un modèle

de base pour faire un business plan adapté aux TPE et aux PME.

Nous scinderons ce modèle de business plan en 2 parties distinctes : la première présentant le projet, la deuxième

les moyens mis en œuvre de manière chiffrée.

1. Modèle de business plan : le projet

1.1. Le projet

Il s’agit ici de présenter son projet de manière claire et concise. Seront ici renseignés :

` l’activité envisagée ;

` la construction du projet : s’agit- il d’un rachat de société ou d’une création pure ?

` la localisation de la future activité.

Bien entendu d’autres éléments peuvent être ajoutés. Il s’agit ici pour une personne extérieure d’avoir une

visibilité synthétique du projet et donc de pouvoir se faire une première idée. Cette présentation constitue la

première approche de votre business plan.

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PARTIE 3 - RéALISER SON BUSINESS PLAN

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1.2. Le porteur du projet

Il est impossible de délivrer un business plan sans faire une présentation du porteur de projet. Le porteur de

projet, ou plus simplement l’entrepreneur, doit être mis en avant tout comme sa future activité. Cette présen-

tation est d’autant plus importante lorsqu’on pense que c’est souvent la personnalité de l’entrepreneur qui

conditionne la réussite de son projet.

Seront ainsi développés dans cette partie du business plan :

` le rôle de l’entrepreneur dans son projet : va- t-il y exercer une activité salariée ou non ? sera-t- il le gérant ?

que peut- il apporter à la société une fois créée ? quel sera son statut ?

` ses formations : il est important de mettre en avant dans le business plan toutes les formations de l’entre-

preneur en lien direct avec sa future activité. Les investisseurs sont toujours plus rassurés de savoir que

le futur entrepreneur connaît, voir maîtrise l’activité présentée ;

` les expériences de l’entrepreneur. Comme pour les formations, il faut ici mettre en avant toutes les expé-

riences en lien direct avec l’activité envisagée.

Présenter le porteur du projet dans le business plan revient à présenter son CV mais de manière moins for-

melle. De nombreux autres éléments peuvent être ajoutés à ceux présentés plus haut du moment qu’ils sont

bénéfiques à la future activité envisagée.

1.3. La structure juridique, fiscale et sociale

Cette partie du business plan est déjà plus technique que les précédentes. Elle doit être assez précise étant

donné les nombreuses possibilités offertes aux créateurs d’entreprise :

` d’un point de vue juridique, il faut renseigner le type de structure envisagé : souhaite-t-on créer une SA,

une SARL, une SAS ? combien d’associés y aura-t- il ? quel sera le nombre de parts et le rôle de chacun ?

` l’aspect fiscal du business plan suit l’aspect juridique. On sait par exemple qu’une SARL est imposée à

l’impôt sur les sociétés (sauf option ou SARL de famille) ;

` l’aspect social ne concerne ici que le gérant. Sera- t- il salarié ou non salarié ? quel sera son pourcentage

de cotisations ? bénéficiera-t-il d’exonérations telles que l’ACCRE ?

1.4. Situation et marché

Cette partie du business plan peut être assimilée à une analyse concurrentielle. Il s’agit ici de démontrer tous les

avantages de la future activité par rapport à ses concurrents. Ces avantages peuvent être :

` géographiques : être mieux placé que ses concurrents, être plus proche de la clientèle ciblée, être plus

visible... ;

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PARTIE 3 - RéALISER SON BUSINESS PLAN

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` innovants : proposer des produits ou services nouveaux, plus diversifiés, plus techniques qui répondent

à un marché existant ou à venir ;

` financiers : avoir plus de moyens que ses concurrents constitue un avantage certain ;

` relationnels : la différence peut se faire sur les partenariats engagés avec des clients ou fournisseurs ou

par une démarche marketing percutante par exemple.

2. Les moyens mis en œuvre

Cette deuxième grande partie du business plan détaille l’ensemble des moyens nécessaires à l’activité de

manière chiffrée. Il est donc nécessaire d’avoir bien avancé dans son projet afin de connaître ses besoins

avec précision ainsi que leurs coûts.

Un business plan détaille la future activité sur les 3 années à venir (parfois 5 ou 10 même) : les moyens mis en

œuvre doivent donc être détaillés pour chacune de ces 3 années. Ces données chiffrées doivent permettre

d’établir un plan de financement, un bilan, un compte de résultat et un plan de trésorerie prévisionnels.

2.1. Les investissements

Cette partie peut être présentée sous la forme d’un tableau. Ici seront renseignés tous les biens acquis par une

entreprise et qui seront utilisés de manière durable (c’est à-dire plus d’un an). Sont aussi pris en compte les

amortissements de ces biens (constatation comptable de la perte de valeur d’un bien). Chaque activité étant

très différente, il est impossible de citer de manière exhaustive l’ensemble des investissements.

Voici néanmoins quelques exemples :

` fonds de commerce ;

` agencements (meubles, décoration...) ;

` enseigne ;

` matériel et outillage ;

` frais d’agence ;

` véhicules ;

` frais de notaire ;

` …

2.2. Les financements

En plus des investissements présentés dans la partie précédente, il peut être nécessaire d’engager d’autres dépenses

avant la création de la société. Toutes ces dépenses (investissements + autres frais) doivent être financées.

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PARTIE 3 - RéALISER SON BUSINESS PLAN

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Il va ainsi falloir détailler dans le business plan les différents modes de financement, ainsi que les remboursements

éventuels sur les 3 ans à venir.

Sont ainsi à distinguer :

` les apports des associés : ces apports peuvent être en capital, en compte courant, en nature... ;

` les prêts bancaires : ceux-ci sont remboursables de manière périodique et un taux d’intérêt est appliqué ;

` les prêts de la part d’autres organismes : tels que les prêts à taux 0 proposés par le NACCRE.

La mise en rapport des besoins (investissements) et des ressources (financements) constitue le plan de financement.

2.3. Les moyens humains

Cette partie du business plan sur les moyens humains présentera la liste des salariés selon leur fonction. Pour

chacun, seront répertoriés leur salaire brut annuel ainsi que les cotisations patronales correspondantes. Les

salaires et cotisations des travailleurs non salariés sont aussi à détailler.

2.4. Les ventes et les charges

Les ventes et les charges sont probablement les éléments les plus délicats du business plan. Elles sont généra-

lement très difficiles à évaluer précisément. Il va falloir être pessimiste dans ces prévisions. Il ne faut pas hésiter

à sous-estimer le montant des ventes, et à surestimer le montant des charges.

Les ventes et les charges dont il est ici question sont étroitement liées. En effet, les charges augmentent ou

diminuent souvent dans le même sens que les ventes. Par exemple vendre plus de produits peut sous entendre

qu’il y ait plus d’achat de matières premières, que les machines fonctionneront plus souvent (donc plus de frais

d’électricité, de maintenance…)

Ces ventes et ces charges doivent évoluer sur les 3 années. L’activité envisagée est censée prendre de l’impor-

tance d’une année à l’autre. Ces données doivent permettre de construire un compte de résultat prévisionnel.

Voici la liste des charges les plus courantes :

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PARTIE 3 - RéALISER SON BUSINESS PLAN

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TOTAL AUTRES AChATS ET ChARGES EXTERNES

` Petit équipement ;

` sous traitance ;

` energie (eau, électricité, chauffage, ...) ;

` déplacements ;

` réparation, entretien matériel & immeuble ;

` loyer (local commercial) ;

` assurances (responsabilité civile, véhicules, ...) ;

` fournitures de bureau ;

` honoraires ;

` frais postaux & télécommunication ;

` services bancaires ;

` publicité ;

` divers.

+ TOTAL IMPOTS ET TAXES

` Taxe professionnelle ;

` taxes diverses ;

` salaires et charges sociales (salariés) ;

` salaires et charges sociales (gérance).

+ TOTAL ChARGES SOCIALES

+ TOTAL AMORTISSEMENTS

` Intérêts des emprunts.

= TOTAL CHARGES FINANCIERES

L’ensemble de ces données chiffrées permettent l’élaboration d’un bilan (représentant le patrimoine d’une entre-

prise à un instant T), un compte de résultat (qui retrace l’ensemble des recettes et des charges de la société) et

un plan de trésorerie (l’ensemble des encaissements et des décaissements d’argent).

Une fois tous ces éléments détaillés et rédigés, vous êtes prêts à présenter votre Business Plan à tous les par-

tenaires du projet : banques, associés, fournisseurs, clients... Mais surtout, vous avez, en tant qu’entrepreneur,

une base de travail précise qui vous aidera à orienter vos décisions et à piloter votre entreprise en fonction des

prévisions que vous aurez établies.

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CHOISIR LA FORME JURIDIQUE ADÉQUATE

PARTIE 4

L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE

L’entreprise individuelle est la forme la plus simple pour commencer une activité indépendante. Les forma-

lités de la création sont rapides et la gestion au quotidien est relativement facile. Seul bémol : l’entreprise

individuelle reste risquée puisque le patrimoine de l’entreprise et celui de l’entrepreneur ne font qu’un.

Celui-ci est solidaire des dettes de son entreprise et responsable indéfiniment. Au final, cette forme convient

principalement aux activités peu risquées.

L’aspect juridique des entreprises individuelles

Dans une entreprise individuelle, il n’est pas nécessaire de constituer un capital de départ. La raison est simple :

on ne fait pas de dissociation entre l’entreprise et l’entrepreneur. Celui-ci est donc responsable de l’ensemble

des dettes contractées par son entreprise. Concrètement, si son entreprise ne peut pas faire face à ses dettes,

il devra les payer sur ses biens propres. On dit que l’entreprise individuelle n’a pas de personnalité juridique

distincte de celle de l’entrepreneur. C’est sur ce point que l’entreprise individuelle diffère fortement de l’EURL

puisque dans l’EURL, la responsabilité de l’entrepreneur est limitée aux capitaux qu’il place dans la société.

Enfin, l’entrepreneur gère seul son entreprise et ne peut pas en être salarié.

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PARTIE 4 - ChOISIR LA FORME jURIDIQUE ADéQUATE

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L’aspect fiscal des entreprises individuelles

L’entrepreneur est redevable de l’impôt sur le revenu (IR), sur les bénéfices qu’il réalise. Ces bénéfices seront

intégrés dans des catégories différentes suivant l’activité de l’entreprise :

` bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ;

` bénéfices non commerciaux (BNC) ;

` ou bénéfices agricoles (BA).

Par exemple, un médecin ou un avocat déclareront leurs revenus en BNC mais un commerçant ou un artisan

ont des activités à inscrire dans les BIC.

L’aspect social des entreprises individuelles

L’entrepreneur individuel relève du régime des travailleurs indépendants. Il ne peut donc pas prétendre à

des droits à l’assurance chômage. Mais il a la possibilité de cotiser à des caisses complémentaires (vieil-

lesse, chômage…).

A noter que le conjoint de l’entrepreneur peut prendre part à l’activité de l’entreprise et obtenir le statut de conjoint

collaborateur, sous certaines conditions.

L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE À RESPONSABILITÉ LIMITÉE (EIRL)

Surfant sur le succès du régime de l’auto-entrepreneur, le nouveau statut de l’Entreprise Individuelle à Respon-

sabilités Limitées (EIRL), permettra à chaque entrepreneur individuel, par un cadre juridique adapté et sécurisé,

de protéger ses biens personnels en cas de faillite de son activité professionnelle, et ce dès son entrée en

vigueur au 1er janvier 2011.

Qui est concerné par ce statut d’EIRL ?

Tout entrepreneur individuel peut faire accéder son entreprise au statut d’EIRL. Que vous soyez commerçant,

artisan, exploitant, professionnel libéral ou auto entrepreneur, vous pouvez changer pour ce nouveau régime.

Il s’adresse aussi bien aux entreprises individuelles en cours de création qu’aux entreprises individuelles

déjà existantes.

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PARTIE 4 - ChOISIR LA FORME jURIDIQUE ADéQUATE

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Pourquoi constituer une EIRL ?

L’EIRL permet de répondre à la préoccupation fondamentale de 1.5 millions d’entrepreneurs en nom propre :

assurer la protection de leur patrimoine personnel en cas de faillite de leur entreprise. L’entrepreneur peut alors

affecter un patrimoine uniquement à son activité professionnelle et le distinguer de son patrimoine personnel.

L’entrepreneur protège ainsi ses biens personnels de ses créanciers professionnels dont la seule garantie est

constituée par le patrimoine professionnel.

Comment constituer une EIRL ?

Il vous suffit de déposer une déclaration d’affectation au registre de publicité légale :

` Au registre du commerce et des sociétés si vous êtes commerçant

` Au répertoire des métiers si vous êtes artisan

` Au greffe du tribunal de commerce si vous exercez une profession libérale, êtes agriculteur ou auto-en-

trepreneur.

Vous décrirez dans cette déclaration les biens nécessaires à votre activité professionnelle (local, matériel...) ainsi

que les biens personnels que vous souhaitez y affecter (votre voiture par exemple).

Vos obligations comptables de dirigeant d’EIRL

Si vous souhaitez passer au statut d’EIRL, vous devez ouvrir un compte bancaire spécifique pour votre entreprise

et déposer chaque année une comptabilité autonome au lieu d’enregistrement de votre déclaration d’affectation.

Quel régime fiscal et social choisir pour son EIRL ?

Le régime fiscal par défaut est celui de l’impôt sur le revenu. En ce cas, si vous êtes déjà un entrepreneur indi-

viduel, rien ne change : vos cotisations sociales sont calculées sur le bénéfice imposable de votre entreprise

et vous devez verser des cotisations minimales en matière d’assurance maladie, de retraite, d’invalidité..., quel

que soit votre résultat.

Le conseil de L-Expert-comptable.com

Il vous est également possible, de basculer sous le régime de l’impôt sur les sociétés. Cette opération vous

permettra de renforcer vos fonds propres car vous serez passible de l’impôt sur le revenu et assujetti aux charges

sociales uniquement à hauteur de votre salaire. Enfin, que vous optiez pour l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur

les sociétés, vous dépendrez, en tant que dirigeant d’une EIRL, du régime social des travailleurs non salariés.

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PARTIE 4 - ChOISIR LA FORME jURIDIQUE ADéQUATE

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L’ENTREPRISE UNIPERSONNELLE À RESPONSABILITÉ LIMITÉE (EURL)

L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) est aussi appelée SARL unipersonnelle. Elle est donc

constituée d’une seule personne et ses spécificités sont à peu de chose près identiques à celles de la SARL.

L’aspect juridique des EURL

Sur le plan juridique, l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) obéit aux mêmes règles que

la SARL à la différence qu’ici l’associé est unique. Le capital social est donc également librement déterminé

et l’associé reste responsable dans la limite de ses apports. Le capital de l’entreprise et le capital person-

nel de l’entrepreneur sont donc clairement dissociés. On dit que l’entreprise est dotée d’une personnalité

juridique autonome. Toutefois, en cas de faute de gestion, l’associé de l’EURL peut voir sa responsabilité

s’étendre à ses biens personnels.

ATTENTION : une personne a la possibilité de créer plusieurs EURL mais aucune EURL ne peut être associée

d’une autre EURL.

REMARQUE : une EURL peut très facilement se convertir en SARL si l’associé décide de faire entrer d’autres

partenaires au capital social de son entreprise.

Un gérant est nommé pour diriger l’entreprise. Ce peut être l’associé unique ou un tiers mais dans tous les cas

ce doit être une personne physique.

L’aspect fiscal des EURL

Les bénéfices sont normalement soumis à l’impôt sur le revenu (IR) mais l’associé unique peut faire le choix

d’une imposition au titre de l’impôt sur les sociétés (IS). Le choix doit être guidé par le chiffre d’affaires et les

autres revenus de l’entrepreneur. Si l’associé de l’EURL opte pour l’imposition à l’IS, aucun retour à l’IR ne lui

sera possible.

L’aspect social des EURL

L’associé relève du régime des travailleurs non salariés. Il n’y a notamment aucun contrat de travail rédigé entre

son entreprise et lui même.

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PARTIE 4 - ChOISIR LA FORME jURIDIQUE ADéQUATE

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LA SOCIÉTÉ A RESPONSABILITÉ LIMITÉE (SARL)

La SARL est la forme de société la plus prisée des créateurs d’entreprise parce qu’elle s’adapte plutôt bien à

tout type de projet.

Aspect juridique des SARL

Elle réunit au moins 2 associés, personnes morales ou physiques.

Comme son nom l’indique, la SARL est à responsabilité limitée : les associés ne sont responsables qu’à hauteur

de leurs apports c’est-à-dire de leur participation dans le capital.

Le capital social est librement déterminé par les associés, il n’y a pas de minimum. Pour autant, il doit être cohérent

avec le projet pour financer les premiers investissements et être crédible auprès des banques et des fournisseurs.

Le capital social est formé par la somme des apports que fournissent chacun des associés :

` apports numéraires ;

` apports en nature.

Les apports en industrie (mise à la disposition de la société par un associé de ses connaissances, de ses services,

de son travail…) ne sont pas pris en compte dans le capital social de l’entreprise et sont, en pratique, générale-

ment déconseillés. Les associés nomment un ou plusieurs gérants, associés ou non, qui sont chargés de diriger

la société. Il s’agit obligatoirement d’une personne physique. Le gérant peut voir sa responsabilité engagée pour

fautes de gestion La désignation d’un commissaire aux comptes n’est nécessaire qu’au-delà de certains seuils.

L’aspect fiscal des SARL

Le principe repose sur l’imposition des bénéfices au titre de l’impôt sur les sociétés (IS).

Exceptionnellement, les SARL de moins de 5 ans, ont la possibilité d’opter pour l’impôt sur le revenu (IR) pendant

5 exercices. Les SARL familiales, où les associés sont membres d’une même famille, peuvent également choisir

l’imposition au titre de l’IR.

L’aspect social des SARL

Le régime social du gérant est différent selon que le gérant est majoritaire ou minoritaire. Un gérant est majoritaire

quand il possède avec l’ensemble de son foyer fiscal plus de 50 % du capital.

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PARTIE 4 - ChOISIR LA FORME jURIDIQUE ADéQUATE

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La règle est la suivante : les gérants majoritaires relèvent du régime des travailleurs non salariés (TNS) alors que

les gérants minoritaires sont assujettis au régime des salariés. A ce titre, ils bénéficient de l’affiliation au régime

général de la sécurité sociale. Il faut savoir que le régime général a un coût plus important que celui des TNS. Il

apporte également une meilleure couverture sociale. Le fait d’être affilié au régime général ne signifie cependant

pas automatiquement que le chef d’entreprise aura droit à l’assurance chômage.

LA SOCIÉTÉ PAR ACTIONS SIMPLIFIÉE (SAS)

Créée en 1994, la société par actions simplifiée est l’une des formes d’entreprise les plus récentes et qui convient

bien aux PME. La SAS intéresse pour sa grande souplesse : la rédaction des statuts est relativement libre. Les

associés devront donc faire preuve de vigilance.

L’aspect juridique des SAS

La SAS rassemble un ou plusieurs associés qui sont des personnes physiques ou morales. Le capital social

est librement déterminé par les associés qui ne sont responsables qu’à hauteur de leurs apports c’est-à-dire

de leur participation dans le capital. Si l’associé est unique, il crée une société par actions simplifiée à associé

unique (SASU). Elle obéit aux mêmes règles que la SAS mis à part quelques aménagements dus à la présence

d’un seul associé.

Le capital social est librement déterminé par les associé. Pour autant, il doit être cohérent avec le projet pour

financer les premiers investissements et être crédible auprès des banques et des fournisseurs. Le capital social

est formé par la somme des apports que fournissent chacun des associés :

` apports numéraires ;

` apports en nature.

Les associés nomment un président qui peut très bien être un associé ou un tiers. Différence avec la SARL :

la SAS peut être gérée par une personne morale. Dans le cadre d’une SASU, l’entrepreneur est générale-

ment le président. Grande particularité de la SAS, elle offre la possibilité de dissocier le capital du pouvoir

c’est-à-dire entre les actionnaires et celui qui exerce la présidence.

La SAS ne permet pas de faire appel à l’épargne public que ce soit sous la forme d’une offre public ou d’une ins-

cription en bourse. La désignation d’un commissaire aux comptes n’est nécessaire qu’au-delà de certaines limites.

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PARTIE 4 - ChOISIR LA FORME jURIDIQUE ADéQUATE

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L’aspect fiscal des SAS

La SAS est en principe imposée au régime de l’impôt sur les sociétés (IS) sauf dans certains cas particuliers où

il est possible d’opter pour l’impôt sur le revenu (IR).

L’aspect social des SAS

Le dirigeant d’une SAS est considéré comme un salarié assimilé et est affilié au régime général de la sécurité

sociale. Par contre, il n’est pas garanti contre le risque de chômage.

LA SOCIÉTÉ CIVILE IMMOBILIÈRE (SCI)

La SCI a pour objet d’acheter et détenir des biens immobiliers. Elle doit avoir un but civil c’est-à-dire ne pas faire

l’objet d’une activité commerciale. La création d’une SCI peut être motivée par une dissociation entre l’immobilier

d’une entreprise et l’entreprise proprement dite. Cette séparation protège l’immobilier de l’entreprise contre les

créanciers et peut conférer certains avantages sur le plan fiscal.

L’aspect juridique des SCI

Les associés doivent être au moins 2 et peuvent être des personnes physiques ou morales. Ils déterminent

librement le montant du capital social.

Le capital social est formé par la somme des apports que fournissent chacun des associés :

` apports numéraires ;

` apports en nature.

Dans le cadre d’une SCI, les associés sont responsables indéfiniment des dettes. Concrètement, si la société

ne peut pas faire face à ses dettes, ils devront les payer sur leurs biens propres (proportionnellement à leur

participation).

La société est gérée par un ou plusieurs gérants, associés ou non.

L’aspect fiscal des SCI

Les bénéfices peuvent être imposés sous les deux régimes : impôt sur les sociétés (IS) et impôt sur le revenu

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PARTIE 4 - ChOISIR LA FORME jURIDIQUE ADéQUATE

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(IR). Il est important de calculer quel est le régime le plus avantageux. A noter que le choix de l’IS impose la

tenue d’une comptabilité plus rigoureuse.

L’aspect social des SCI

Si le gérant n’est pas un associé, il sera affilié au régime général de la sécurité sociale. A l’inverse, un gérant qui

est également associé est assujetti au régime des travailleurs non salariés.

Page 36: Livre blanc-creation-entreprise

- 36 -

RÉDIGER DES STATUTS DE SARL

PARTIE 5

Vous avez enfin pris votre décision, votre business plan est établi, votre société est sur le point de se créer, de

se constituer, et vous devez rédiger les statuts de votre S.A.R.L. Attention, car la rédaction des statuts n’est pas

chose anodine, c’est une phase essentielle qu’il ne faut pas négliger. Les statuts de la société désignent les

dispositions contractuelles qui règlent les rapports entre les associés d’une société commerciale et les rapports

des associés à l’égard des tiers par l’intermédiaire de la personne morale qu’ils ont créent (la société). Les statuts

de la société comportent des mentions obligatoires. La S.A.R.L. est régit par le Code de Commerce.

La réglementation qui définit cette forme de société, laisse pour autant une certaine liberté statutaire des fon-

dateurs pour certaines clauses. Les statuts mentionnent notamment l’objet social, la dénomination sociale, le

siège social, la date de clôture de l’exercice, le capital social, la procédure en cas de cession de parts sociales,

la gérance, la désignation du commissaire aux comptes, les modalités de vote en assemblée générale, et le sort

des actes avant l’immatriculation de la société.

LE SORT DES ACTES ACCOMPLIS AVANT L’IMMATRICULATION DE LA SOCIÉTÉ

Période 1 : actes passés avant la signature

Les actes autorisés sont les actes nécessaires à la constitution et les actes préparant le début de l’activité mais

Page 37: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 5 - RéDIGER DES STATUTS DE SARL

- 37 -

sont interdit les achats/ventes, le démarrage de l’activité. Ces actes doivent figurer dans un état annexé aux

statuts. Ils doivent être présentés aux futurs associés avant la signature des statuts, et indiquer l’engagement qui

en résultera pour la société. Lorsque la société sera immatriculée au RCS, ces actes seront repris par la société

et c’est elle qui se trouvera liée au lieu des fondateurs. Dans le cas contraire, l’immatriculation ne permettra

pas une reprise automatique de ces actes, les personnes les ayant conclus restent alors seules responsables.

Période 2 : les actes passés après la signature des statuts et avant l’immatriculation de

la société au registre du commerce et des sociétés

Il faut donner mandat dans les statuts (ou ans un acte séparé) à un ou plusieurs des associés de prendre les

engagements pour le compte et au nom de la société. L’immatriculation de la société emportera reprise des

engagements pris en vertu de ce mandat.

Dans l’hypothèse où des actes ne figurent pas dans l’état annexé ou ont été accomplis par une personne non

mandatée , la société peut toujours reprendre ses actes lors de la première assemblée générale d’approbation

des comptes.

DÉFINIR L’OBJET SOCIAL DE VOTRE SOCIÉTÉ

L’objet social ou objet statutaire détermine les activités que va exercer la société.

Vous connaissez évidement l’activité que votre société va exercer, pour autant vous devez également penser à

ce qu’elle pourrait être amenée à faire. Aussi, la rédaction de cette clause des statuts est primordiale.

Afin de rédiger votre objet social, vous pouvez vous aider du site internet de l’INSEE et ainsi accéder à la

nomenclature d’activité française (NAF).

Si vous exercez plusieurs activités, une seule sera dite principale et les autres seront secondaires. C’est en

fonction du choix de cette activité principale exercée par votre société que l’INSEE vous attribuera un code APE.

Si votre activité est réglementée, la constitution de votre société est possible mais seulement à certaines condi-

tions. Il peut alors s’agir de condition de qualification (obtention d’un diplôme, de justificatifs administratifs telle

qu’une carte professionnelle pour les agences immobilières), financière (obligation de garantie financière) et de

moralité (casier judiciaire vierge).

Page 38: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 5 - RéDIGER DES STATUTS DE SARL

- 38 -

De plus, en application de la loi du 5 juillet 1996 (loi n° 96-603), certaines activités artisanales ne peuvent être

exercées que sous le contrôle effectif et permanent d’une personne qualifiée personnellement

Exemple : la construction de bâtiments, les soins esthétiques, la coiffure ...

CHOISIR SA DÉNOMINATION SOCIALE

Toute société dotée de la personnalité juridique doit avoir une dénomination sociale. Le choix de la dénomination

sociale par les associés reste libre, sous réserve de ne pas porter atteinte aux droits des tiers.

ATTENTION : le nom de votre société doit être disponible, ne doit pas créer dans la tête du consommateur une

confusion avec une société déjà existante ou ne doit pas porter atteinte à des droits antérieurs.

Le choix de votre dénomination sociale

La dénomination sociale de votre société peut être un mot, un groupe de mots ou un sigle, elle peut être créative

ou faire tout simplement un rappel de votre activité. Vous pouvez également utiliser votre nom patronymique.

Le sigle, c’est-à-dire les initiales ou premières syllabes de termes de la dénomination doit figurer dans les statuts.

Précautions à prendre pour choisir votre dénomination sociale

Consultez le registre des marques de l’INPI, sur la base de donnés Marques et sur le site Infogreffe afin de savoir

si une société utilise déjà la dénomination sociale que vous avez choisie Si vous avez un doute, vous pouvez

commander à l’INPI, une recherche plus approfondie.

Protection de la dénomination sociale

La dénomination sociale de votre entreprise est protégée dès son immatriculation au registre du commerce et

des sociétés sur le plan national. En cas de conflit, l’antériorité prévaut, c’est-à-dire que la société qui a utilisé la

dénomination sociale en première peut faire interdire l’utilisation par l’autre société ; encore faut-il qu’il existe un

risque de confusion dans l’esprit du public.

Page 39: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 5 - RéDIGER DES STATUTS DE SARL

- 39 -

LE SIÈGE SOCIAL

Le siège social est à votre société ce que votre domicile est pour vous. Plusieurs solutions existent pour établir

votre siège social.

Au domicile du gérant

Domiciliation sans limitation de durée : toute personne morale est autorisée à installer son siège social au domicile

de son représentant légal

Domiciliation temporaire : des dispositions législatives ou stipulation contraire peuvent faire obstacle à une

domiciliation permanente. Dans cette hypothèse le gérant pourra y installer son siège que pour une période

maximale de 5 ans.

Société de domiciliation ou centre d’affaires

Ces sociétés ont pour objet de servir de siège social à d’autres entreprises. Il faut alors conclure un contrat de

domiciliation.

Cette possibilité permet à la société d’avoir une adresse plus prestigieuse, localisée géographiquement dans

un secteur plus attractif.

La location d’un local commercial

Il s’agit de conclure un bail commercial. Dans cette hypothèse, sachez que le bail commercial a une durée de 9

ans avec une possibilité de donner votre congé au bout de 3 et 6 ans.

Les conséquences du choix du siège social

Le lieu du siège de la société présente une certaine importance, il détermine :

` la compétence du tribunal devant laquelle la société peut être assignée en justice ;

` la nationalité de la société et la loi qui lui sera appliquée ;

` le lieu où doivent être effectués les diverses formalités de publicité.

Page 40: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 5 - RéDIGER DES STATUTS DE SARL

- 40 -

LA DURÉE DE L’EXERCICE SOCIAL

Durée de l’exercice social

La durée de l’exercice social est en principe de 12 mois. Pour autant, la durée du premier exercice peut être

inférieure ou supérieure à 12 mois et ce dans le but de faire correspondre la fin du premier exercice avec la date

choisie pour les exercices à venir. Il en est de même lorsqu’il s’agit du dernier exercice.

Choix de la date de clôture

Souvent le choix s’arrête au 31/12 afin de faire coïncider la date de clôture avec l’année civile, ce n’est pas une

obligation et un choix différent peut s’avérer plus approprié. Même si vous disposez d’une liberté pour choisir

votre date de clôture, il est obligatoire de clôturer dans l’année civile suivant l’année d’ouverture de votre société.

Exemple : ouverture le 01/01/2012, clôture maximale au 31/12/2013

ouverture le 01/12/2012, clôture maximal également au 31/12/2013.

La saisonnalité de votre activité

Vous devez donc vous interroger sur le rythme de l’activité de la société.

Votre date de clôture des comptes doit permettre de refléter une image réelle de la situation de votre société.

A ce titre, il est préférable de ne pas arrêter ses comptes en pleine période d’activité.

Exemple : arrêter ses comptes au 31/07 pour un exploitant d’un camping serait une mauvaise idée car c’est la

pleine période d’activité.

Un choix judicieux aura pour conséquence de présenter vos comptes sociaux sous leur meilleur jour.

L’inventaire

L’inventaire consiste à recenser l’ensemble des éléments figurant en comptabilité et de les évaluer à la valeur actuelle

et à la clôture de l’exercice social. Ce recensement sera plus facile en fonction du choix de la date de clôture.

En effet, un boulanger, qui clôture au 31/12 est en pleine activité et aura des stocks plus important que s’il

clôture au 31/07.

Page 41: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 5 - RéDIGER DES STATUTS DE SARL

- 41 -

Modification de la date de clôture

Même si choisir une date de clôture à un impact important sur la vie de votre société, sachez que cette date n’est

pas figée. Vous avez la possibilité de modifier cette date de clôture en cours de vie sociale.

Comme toutes formalités juridiques, une procédure sera à respecter. La décision sera de la compétence d’une

assemblée générale extraordinaire, la modification doit avoir lieu avant l’expiration de l’exercice social en cours

ou avant la nouvelle date choisie.

LE CAPITAL SOCIAL

Le capital social correspond au montant des apports des associés.

Les apports sont des biens que les associés décident de mettre à la disposition de la société en vue d’une exploi-

tation commune. En échange, les associés reçoivent des parts sociales. Il existe différents types d’apport possible.

Apport en numéraire : il s’agit d’un apport en argent

Ces apports peuvent lors de la constitution n’être libérés que d’1/5 de leur montant, la libération du surplus devant

intervenir en une ou plusieurs fois sur décision de la gérance dans un délai maximum de 5 ans.

Cas des conjoints mariés ou partenaires pacsés : il faut l’accord de l’autre conjoint ou partenaire pacsé dès lors

que l’on est en présence d’un régime de communautés de biens.

Page 42: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 5 - RéDIGER DES STATUTS DE SARL

- 42 -

Apport en nature : il s’agit d’un bien autre que de l’argent

Afin d’évaluer la valeur de ces biens, un commissaire aux apports nommé par les associés doit établir un rap-

port. Son rapport sera annexé aux statuts. Cette évaluation n’est pas nécessaire, et peut être écartée par une

décision des associés si :

` la valeur d’aucun apport en nature ne dépasse 7 500€ ;

` si la valeur totale de l’ensemble des apports en nature n’excède pas la moitié du capital social.

Dans cette hypothèse, il est alors essentiel de lister les biens apportés avec le plus de précision possible et ce

à leur juste valeur (justificatifs à l’appui), car les associés engagent leur responsabilité solidaire sur une durée

de 5 ans sur la valeur donnée aux biens. Cette liste doit être annexée aux statuts. En face de chaque bien, il faut

alors faire correspondre sa valeur.

Apport en industrie : un associé apporte son savoir, ses compétences ou connaissances.

Ces apports ne concourent pas à la formation du capital social mais ils donnent lieu à l’attribution de parts

sociales, c’est-à-dire :

` à la possibilité de voter lors des assemblées générales ;

` à une quote-part du bénéfice. La part des bénéfices qui revient à l’associé est égale à celle de l’associé

qui a fait l’apport le plus faible en espèces ou en nature, sauf clause contraire des statuts.

Les parts sociales

Il est conseillé de faire des parts à 1€ et également de les numéroter. Le but est de faciliter la transmission des

parts sociales, et l’historique de la transmission.

Exemple

un capital à 1 000 €, réparti entre deux associés :

` Monsieur A : 300 parts, numérotées de 1 à 300 ;

` Monsieur B : 700 parts, numérotées de 301 à 1 000.

Dans cette hypothèse Monsieur B peut céder une seule part à son épouse, Madame B. La nouvelle

répartition sera alors :

` Monsieur A : 300 parts, numérotées de 1 à 300 ;

` Monsieur B : 700 parts, numérotées de 301 à 999 ;

` Madame B : 1 part, numérotée 1 000.

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PARTIE 5 - RéDIGER DES STATUTS DE SARL

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Distinction avec apport en compte courant

Les apports en compte courant correspondent à des sommes d’argent consenties sous forme d’avance ou de

prêts par les associés à la société pour lui permettre de faire face à un besoin momentané de trésorerie. Ils ne

concourent pas à la formation du capital social. Ces apports en compte courant pourront être repris avec accord

de la gérance à tout moment contrairement aux apports en capital.

LES CESSIONS DE PARTS

La cession de parts reste un point primordial de la rédaction de vos statuts. Vous devez dès lors vous poser la

question de l’agrément. Trois options de rédaction sont possibles.

Parts sociales librement cessibles

Les parts sociales sont librement cessibles entre associés, entre conjoints ou partenaires pacsés, ascendants

ou descendants des associés, même si le conjoint, partenaires pacsés, ascendant ou descendant cessionnaire

n’est pas associé. Elles ne peuvent être cédées à des tiers non associés autres que le conjoint, les ascendants

ou descendants du cédant, qu’avec le consentement de la majorité des associés.

Parts sociales soumises à agrément pour tous

Les parts sociales ne peuvent être cédées, à titre onéreux ou à titre gratuit, quelle que soit la qualité du cession-

naire, qu’avec le consentement de la majorité des associés.

Parts sociales librement cessibles uniquement entre associés

Elles ne peuvent être cédées, à titre onéreux ou à titre gratuit, à un cessionnaire n’ayant déjà la qualité d’associé

et quel que soit son degré de parenté avec le cédant, qu’avec le consentement de la majorité des associés.

L’agrément permet de vous protéger et de protéger les autres associés. Si un des associés souhaite se retirer

de la société, il doit trouver une personne qui souhaite lui racheter ses parts et l’agrément permet l’autorisation

ou non de ce nouvel associé.

De même, en cas de transmission par décès ou par suite de dissolution de communauté des parts sociales, les

modalités de l’agrément éventuel sont celles applicables aux cessions.

Page 44: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 5 - RéDIGER DES STATUTS DE SARL

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LA GÉRANCE

La société est administrée par un ou plusieurs gérants, personnes physiques, associés ou non, avec ou sans

limitation de la durée de leur mandat.

Qui peut être gérant ? ` Une ou plusieurs personnes physiques ;

` une personne associée ou non, qui ne doit pas avoir été déchu du droit de gérer une société suite à une

faillite personnelle ou à une condamnation.

La nomination du gérant

Le gérant peut être nommé dans les statuts ou dans un acte postérieur par une décision des associés.

En pratique, les gérants d’E.U.R.L. sont souvent nommés dans les statuts et ceux de S.A.R.L. dans un acte séparé.

Ceci permet, lors d’un changement de gérant en S.A.R.L., d’éviter une modification des statuts.

Pouvoir de la gérance

Les statuts peuvent prévoir soit que le gérant dispose des pouvoirs les plus étendus, soit une limitation de ses

pouvoirs. On peut alors rédiger une clause statutaire de la façon suivante.

Exemple

Tout emprunt d’un montant supérieur à X€ autre que les découverts en banque, tout achat, vente ou

échange d’immeubles ou fonds de commerce, toute constitution d’hypothèque sur les immeubles sociaux,

toute mise en gérance ou nantissement du fonds de commerce, l’apport de tout ou partie des biens

sociaux à une société constituée ou à constituer, ne pourront être réalisés sans avoir été autorisés au

préalable par une décision collective ordinaire des associés ou, s’il s’agit d’actes emportant ou suscep-

tibles d’emporter directement ou indirectement modification de l’objet social ou des statuts, par une

décision collective extraordinaire.

Page 45: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 5 - RéDIGER DES STATUTS DE SARL

- 45 -

Gérant minoritaire ou majoritaire

Le gérant est dit majoritaire lorsqu’il possède plus de 50 % du capital social de la société seul ou avec :

` son conjoint ;

` son partenaire pacsé ;

` ses enfants mineurs ;

` les autres cogérants.

Ou s’il détient des parts d’une société contrôlée dont il est gérant majoritaire. Dans le cas contraire, le gérant

est dit minoritaire ou égalitaire.

LES DÉCISIONS COLLECTIVES

Les décisions collectives sont soit ordinaires soit extraordinaires et peuvent être prises, selon ce qui est prévu

par les statuts :

` en assemblée générale ;

` par correspondance ;

` par un acte sous seing privé ou notarié signé par tous les associés ;

` par visioconférence, si les statuts le permettent.

Les décisions collectives ordinaires

Il s’agit de l’approbation des comptes annuels de l’exercice écoulé et de toutes les questions qui n’entraînent

pas de modification des statuts. Les décisions ordinaires sont adoptées sur première consultation, à la majo-

rité absolue, soit plus de la moitié des parts sociales et sur seconde consultation, à la majorité relative soit à

la majorité des voix émises sauf clause contraire des statuts écartant la seconde consultation et, imposant la

majorité absolue ou une majorité renforcée (deux tiers ou les trois quarts) pour toutes les décisions ordinaires.

Les décisions collectives extraordinaires

Les décisions collectives extraordinaires ont pour objet de statuer sur la modification des statuts. Ces décisions

sont décidées à la majorité des deux tiers des parts détenues par les associés présents ou représentés. Des

dispositions du code de commerce imposent l’unanimité pour certaines décisions tel le changement de nationalité

de la société, la transformation en société par actions simplifiée, l’augmentation des engagements des associés...

Les statuts peuvent prévoir des majorités.

Page 46: Livre blanc-creation-entreprise

- 46 -

COMPRENDRE LE STATUT DU CHEF D’ENTREPRISE

PARTIE 6

LES COTISATIONS SOCIALES SALARIÉS/NON SALARIÉS

Les cotisations sociales dont bénéficient les salariés

Le gérant salarié ou le président d’une société cotisera à l’ensemble des caisses, au même titre que n’im-

porte quel autre salarié de la société, à une exception : l’assurance chômage. En cas de rupture ou de non

renouvellement de son mandat, il ne pourra bénéficier des droits aux chômages. Cependant, il est possible

de souscrire une assurance chômage privée.

Les cotisations sociales dont bénéficient les non salariés

Concernant les cotisations sociales des non salariés, elles sont regroupées en 3 catégories :

` l’assurance vieillesse qui comprend les cotisations de retraite (régime de base et complémentaire) et

d’invalidités décès ;

` l’assurance maladie qui comprend les cotisations maladie-maternité et indemnités journalières ;

` la sécurité sociale qui comprend les cotisations d’allocations familiales, de CSG-CRDS et de for-

mation professionnelle.

Le tableau suivant présente les différentes cotisations obligatoires pour un chef d’entreprise BIC, avec les bases

plancher et plafond, ainsi que le taux qui s’applique en 2012.

Page 47: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 6 - COMPRENDRE LE STATUT DU ChEF D’ENTREPRISE

- 47 -

COTISATION SOCIALES TAUX BASE PLANChER BASE PLAFOND

Alocations familiales 5,40% N / A N / A

CSG CRDS 8,00%* N / A N / A

Formation profesionnelle 0,24% N / A N / A

Maladie maternité 6,50%40% du plafond de la

sécurité sociale, soit 14 140€

0,6% limité 1 fois le plafond

de la sécurité sociale

6,4% limité 5 fois le plafond

de la sécurité sociale

Indemnités journalières 0,70 %40% du plafond de la

sécurité sociale, soit 14 140€N / A

Assurance vieillesse de base 16,65 %200 fois le SMIC horaire soit

1 800€

1 fois le plafond de la sécurité

sociale

Assurance vieillesse

complémentaire7,20 %

200 fois le SMIC horaire soit

1 800€

3 fois plafond de la

sécurité sociale pour les

commerçants, 4 fois pour les

artisans

Invalidité décès 1,80 %800 fois le SMIC horaire soit

7 200€

Une fois le plafond de la

sécurité sociale

TOTAL 46 % 1 578€

Ici on a développé le cas d’un artisan. Pour un commerçant on aurait un taux de 45 % et une base plancher de

1529€. Pour un professionnel libéral on aurait un taux de 30 % et une base plancher de 2182€.

On remarque que le total des cotisations sociales maximum n’a pas été mentionné. En effet, il n’a pas de sens

puisque toutes les cotisations des TNS ne sont pas plafonnées.

De plus, on constate que la plupart des cotisations sociales ont une base plancher et plafond. Cela a pour consé-

quence que plus les revenus déclarés seront importants, plus le taux global de cotisations sociales sera faible.

Enfin, il faut savoir que les professions de santé et les professions libérales cotisent à des caisses de retraite

spécifiques à leur profession, avec des taux particuliers. On peut citer entre autre, la CARMF pour les médecins,

la CIPAV pour les architectes ou encore la CNBF pour les avocats.

Page 48: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 6 - COMPRENDRE LE STATUT DU ChEF D’ENTREPRISE

- 48 -

LE STATUT DU CHEF D’ENTREPRISE

Les statuts possibles pour le chef d’entreprise

Un chef d’entreprise a le choix entre 2 statuts : assimilé salarié ou travailleur non salarié (TNS).

Le choix entre ces 2 statuts est très important car plusieurs éléments varient de l’un à l’autre :

` le montant des cotisations à devoir ;

` le niveau de protection sociale ;

` les prestations auxquelles se rapportent les cotisations versées.

A ce jour, seul le régime de retraite de base des commerçants, artisans et salariés, est aligné.

Les conséquences du choix du statut social

A titre d’information, en dessous de 35 000€ de revenus, un artisan gérant salarié et titulaire d’un contrat de travail

cotisera à hauteur d’environ 65 % de ses revenus contre 46 % s’il avait choisi un statut non salarié. Si on constate

qu’un travailleur non salarié paie moins de cotisations, il est en contrepartie, moins bien protégé qu’un salarié.

Par ailleurs, la base d’imposition au niveau social et fiscal sera différente suivant le statut :

` on imposera l’intégralité du résultat de l’entreprise individuelle pour le TNS, indépendamment de ses prélèvements ;

` on imposera uniquement la rémunération de gérant attribuée par l’assemblée générale des associés pour

les SARL.

Ainsi, plus la rémunération du gérant est proche du résultat dégagé par l’entreprise, plus le statut TNS est avantageux.

L’importance du statut juridique sur le choix du statut social

Le choix du statut social dépend directement de la forme juridique choisie pour l’exercice de son activité : micro

entreprise, entreprise individuelle, SARL, SAS, etc. Pour la SARL, il faudra également tenir compte du régime

fiscal de la société (IS ou IR), ou du pourcentage de détention du chef d’entreprise.

Pour les exploitants en société, on distingue les sociétés de capitaux (SA, SAS) des autres formes juridiques :

` les sociétés de capitaux nomment un président, qui aura obligatoirement un statut assimilé salarié ;

` les autres sociétés (SNC, SCP, SARL) seront représentées par un gérant. Ce dernier pourra être assi-

milé salarié, uniquement dans les cas suivants : détention minoritaire ou égalitaire des parts sociales de

la société. Il faut préciser que pour définir le pourcentage de détention du gérant, il faudra additionner

les parts sociales des membres de son foyer fiscal associé de la SARL (conjoint, enfants). Il est à noter

Page 49: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 6 - COMPRENDRE LE STATUT DU ChEF D’ENTREPRISE

- 49 -

que le gérant d’une SARL n’est pas obligatoirement associé. Dans ce cas, il relèverait du régime salarié ;

` les entreprises individuelles : les exploitants ont obligatoirement le statut de TNS.

Où s’inscrire ?

Pour le gérant salarié

L’inscription aux organismes sociaux s’effectuera directement auprès des caisses (Urssaf, Retraite mais pas

ASSEDIC) de sa région lors de l’établissement de la Déclaration Unique d’Embauche (DUE). Ce document peut

directement vous être transmis par l’URSSAF de votre région, ou par votre expert-comptable.

Pour le gérant non salarié

L’inscription aux organismes sociaux s’effectue lors de la constitution de l’entreprise ou de la société par le Centre

de Formalités des Entreprises (CFE).

CUMULER DIFFÉRENTS STATUTS (SALARIÉS, NON SALARIÉS, RETRAITÉS)

Cumuler un emploi salarié et non salarié : le principe de la liberté du travail

En théorie, on dispose du principe de la liberté du travail. En pratique, certaines limites ont été posées en raison :

` de la nature des emplois exercés (concernent essentiellement les fonctionnaires et les professions régle-

mentées qui ont l’interdiction d’exercer certaines activités, même à titre accessoire) ;

` de la durée légale du temps de travail (48h00 maximum par semaine ou 44h00 par semaine sur une

période de 12 semaines consécutives) ;

` d’une clause d’exclusivité pouvant exister dans son contrat de travail.

Le cumul d’un emploi salarié et d’une activité non salarié doit donc se faire dans le respect des règles évoquées

ci-dessus, à l’exception de la durée légale du temps de travail, qui ne peut s’appliquer à un emploi non salarié.

Travailler plus pour cotiser plus ?

Concernant les cotisations sociales, si vous exercez simultanément une activité relevant du régime des non

salariés et une activité relevant du régime général des salariés, vous êtes tenus de vous affilier à la fois au régime

des travailleurs indépendants et au régime général des salariés. Le chef d’entreprise doit alors s’acquitter des

cotisations et contributions afférentes à chacun de ces régimes.

Page 50: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 6 - COMPRENDRE LE STATUT DU ChEF D’ENTREPRISE

- 50 -

Il faut préciser que, le régime de retraite de base étant identique pour les salariés et non salariés, les droits

acquis auprès de chaque régime se cumulent et permet, le cas échéant, d’augmenter sa pension de retraite

de base. Cependant, pour les cotisations telles que l’assurance maladie ou les allocations familiales, les droits

n’augmentent pas en cotisant à chaque régime.

Le régime de faveur du salarié créateur ou repreneur d’entreprises

Il est à noter que le législateur a prévu un régime de faveur pour les salariés qui souhaitent créer leur entreprise.

Ce régime permet de bénéficier d’une exonération de cotisations sociales (sauf CSG-CRDS et retraite com-

plémentaire) pendant les 12 premiers mois d’activité pour un salarié qui crée ou reprend une entreprise. Les

conditions à respecter sont :

` effectuer au moins 910 heures d’activité salariée dans les 12 mois précédant la création ou la reprise de l’entreprise ;

` effectuer au moins 455 heures d’activité salariée dans les 12 mois suivant l’installation.

Cumuler un emploi et sa pension retraite : une possibilité qui s’ouvre de plus en plus

Depuis le 01/01/2009, les possibilités pour un retraité de cumuler un emploi, salarié ou non, ont été assouplies.

L’objectif est de favoriser l’emploi des seniors dans des emplois salariés, même si le régime peut également

bénéficier aux indépendants. Ainsi, un retraité peut continuer une activité de salarié ou d’indépendant, à condition :

` d’avoir 65 ans ou 60 ans ;

` d’avoir validé l’ensemble de ses trimestres ;

` d’avoir liquidé sa retraite.

La loi du 17/12/2008 a supprimé les conditions du délai de 6 mois entre la liquidation de la retraite et la reprise

d’une activité salariée, ainsi que les conditions de plafonds de cumul de ressources, qui, une fois dépassées

pouvaient entrainer la suspension du versement de la pension de retraite.

Est-il intéressant de cumuler sa retraite avec un emploi ?

Il faut avoir conscience qu’à quelques exceptions près, la rémunération de l’activité sera soumise à cotisation mais

ne sera pas génératrice de droits supplémentaires à la retraite. Lors de la liquidation de la retraite, le montant de

la pension de retraite de base sera définitif. Plus on liquide sa retraite, moins cette dernière sera conséquente,

indépendamment de la validation des trimestres. Une personne qui liquide sa retraite à 60 ans peut perdre jusqu’à

1/3 de la pension qu’il toucherait s’il attendait 65 ans pour la liquider. Le choix d’anticiper la liquidation de sa

retraite et de continuer cependant son activité doit se faire dans certains cas précis :

Page 51: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 6 - COMPRENDRE LE STATUT DU ChEF D’ENTREPRISE

- 51 -

` difficulté de l’entreprise pour rémunérer le gérant : dès lors la pension de retraite permet au gérant de

percevoir un complément de revenu et de diminuer la charge pour l’entreprise ;

` montant de la décote appliquée sur la pension de retraite non significative pour le gérant.

Après 65 ans, aucune limite ne se pose quand à l’opportunité de bénéficier de sa pension de retraite et la

continuation d’une activité professionnelle.

LE RSI : COTISATIONS ET RETRAITE

Valider ses trimestres

Le montant des trimestres validés ne dépend pas de la durée d’activité sur l’année mais du montant des revenus

déclarés. Pour valider un trimestre, un indépendant doit déclarer un revenu minimum équivalent à 200 fois le

SMIC horaire (valeur au 1er janvier). Ainsi, pour valider ses 4 trimestres en 2012, il faut déclarer un minimum

de 7 376€, soit 200 x 9,22€ x 4.

Préparer sa retraite

En France, le régime de retraite est dit par répartition et concerne les salariés et les non salariés. Il signifie que les

cotisations versées servent les pensions de retraites actuelles et ne garantissent pas les conditions de la future

retraite. Par ailleurs, le montant des cotisations sociales versées est plus faible pour un indépendant mais avec,

en contrepartie, une protection sociale moindre. C’est pourquoi, il est important d’étudier très tôt l’opportunité

de la mise en place de contrats d’assurances complémentaires avec l’aide d’un professionnel. La plupart de ces

contrats (contrats Madelin par exemple) ont l’avantage d’être déductibles fiscalement.

Optimiser ses revenus

Les revenus de gérance bénéficient, à contrario des revenus de l’entreprise, d’un abattement de 10% au titre

des frais professionnels et sont imposés à l’impôt sur les revenus dans la catégorie des traitements et salaires. Ils

correspondent à la rémunération du travail. Pour un gérant associé, il est aussi possible de rémunérer le capital

sous forme de dividendes qui bénéficient d’une imposition particulière et ne sont pas soumis à charges sociales.

Le chef d’entreprise ne doit pas hésiter à discuter annuellement avec son expert-comptable de la meilleure

solution pour optimiser sa rémunération.

Page 52: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 6 - COMPRENDRE LE STATUT DU ChEF D’ENTREPRISE

- 52 -

Quand payer quelles cotisations ?

Pour un travailleur non salarié, les revenus sont déclarés aux caisses au mois de mai de l’année suivante. En

conséquence, les cotisations versées en cours d’année sont des acomptes basés sur le revenu déclaré au titre

de l’année N-2. En début d’activité, le montant des cotisations sociales des 2 premières années est appelé sur

une base forfaitaire (base de 7 006€ en 2011 et 10 508€ en 2012)..

La régularisation des cotisations n’intervient en conséquence qu’à la fin de l’année suivant celle au titre de laquelle

elles sont dues. Ainsi, en 2012, les acomptes versés sont calculés sur la base du revenu de l’année 2010, et la

régularisation n’interviendra qu’à la fin de l’année 2013. Ce décalage entre les sommes appelées et les sommes

réellement dues peut générer des problèmes de trésorerie qu’il est important de connaitre.

Ajuster le montant de ses acomptes provisionnels

Il est possible de moduler les acomptes de cotisations sociales pour un travailleur non salarié qui anticipe une

variation significative de ses revenus (à la hausse ou à la baisse). Cependant, si le montant des revenus défi-

nitifs est supérieur de plus d’1/3 par rapport au montant estimé, une majoration de retard de 10 % pourra être

appliquée sur l’insuffisance de versements des acomptes.

Ne pas oublier le conjoint

En cas d’exercice d’une activité professionnelle en couple, il est obligatoire, depuis le 01/07/2007 de déclarer

son conjoint avec au choix 3 statuts :

` conjoint salarié ;

` conjoint collaborateur ;

` conjoint associé.

Il est donc important d’en tenir compte au moment du choix de son statut.

Penser à se faire accompagner pour le versement de ses cotisations

Savoir se repérer entre les différents régimes sociaux, ce qu’ils assurent, ce qu’ils protègent et ce qu’ils garan-

tissent, est très complexe. Pour ne pas prendre le risque d’une mauvaise surprise en cas de problème de santé

ou arrivé à la retraite, le chef d’entreprise ne doit surtout pas oublier de demander de l’aide à son expert-comp-

table. Il saura répondre à ses questions ou le diriger vers les professionnels les plus compétents pour l’épauler.

Page 53: Livre blanc-creation-entreprise

- 53 -

CHOISIR LA BONNE FISCALITÉ POUR VOTRE ENTREPRISE

PARTIE 7

LE CHOIX ENTRE L’IMPÔT SUR LE REVENU (IR) OU L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS (IS)

Lorsqu’on crée une société, le choix du régime fiscal applicable est une question parfois épineuse, d’autant plus

qu’il existe aujourd’hui de nombreuses passerelles entre l’impôt sur les sociétés (IS) et l’impôt sur le revenu (IR),

ce qui peut amener à faire des choix cornéliens. Voici donc quelques pistes qui vous permettront de choisir le

régime fiscal le plus adapté à votre situation.

Quelques notions sur les régimes applicables

Les sociétés soumises à l’IR sont également appelées sociétés de personnes. Ces dernières ne sont pas elles

mêmes redevables de l’impôt, qui doit être acquitté par les différents associés en fonction de la quote-part de

résultat leur revenant et selon des modalités qui différeront selon leur nature.

La société soumise à l’IS est dite opaque c’est-à-dire qu’elle est elle-même redevable de l’impôt. Il y a ainsi deux

étages d’imposition : au niveau de la société elle-même qui devra payer l’IS sur le bénéfice constaté et au niveau

des associés qui seront éventuellement imposés sur les dividendes distribués.

Certaines sociétés sont par nature soumises à l’IS (SARL, SA, SAS...) tandis que d’autres sont par nature soumises

à l’IR (SNC, EURL, SCI...). Toutefois, il existe des possibilités d’option, permettant de passer d’un régime à un autre.

Page 54: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 7 - ChOISIR LA BONNE FISCALITé POUR VOTRE ENTREPRISE

- 54 -

La rémunération de l’exploitant

Dans les sociétés à l’IR, l’exploitant sera soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux sur la quote

part de résultat lui revenant. Cette quote part ne pourra être déduite du résultat imposable, contrairement à la

rémunération d’un gérant. En outre, il ne pourra percevoir de dividendes. Cette structure empêche ainsi de réaliser

des schémas d’optimisation, où on effectue un arbitrage entre rémunération et dividendes.

Dans les sociétés soumises à l’IS, l’exploitant reçoit une rémunération qui servira de base à l’impôt sur le revenu

et aux prélèvements sociaux. Cette rémunération pourra bénéficier d’un abattement de 10% pour frais profes-

sionnels (car elle rentre dans la catégorie des traitements et salaires) et constituera une charge pour la société.

L’exploitant pourra également percevoir des dividendes si la société a réalisé des bénéfices. Ces dividendes ne

sont pas soumis aux cotisations sociales (hormis le cas particulier des SELARL) et bénéficient d’une fiscalité

avantageuse en matière d’impôt sur le revenu.

Les réductions d’impôt

Seules les sociétés soumises à l’IS ouvrent droit à la réduction d’IR et d’ISF pour la souscription dans le capital

des PME. Cet avantage permet de défiscaliser une partie de son investissement dans la société.

L’utilisation des déficits

Sur ce point, le recours à l’IR est souvent plus avantageux. En effet, si le déficit constaté dans une société soumise

à l’IS ne peut s’imputer que sur les bénéfices futurs (ou antérieurs en cas d’option pour le carry back) de la société,

le déficit généré dans une société soumise à l’IR peut généralement s’imputer sur le revenu global de l’exploitant.

Toutefois, il est tout à fait possible de prévoir le schéma suivant : être à l’IR au début de son activité, lorsque

celle-ci a de fortes chances d’être déficitaire puis opter pour l’IS quand elle devient bénéficiaire.

Conclusion

Le choix entre l’IS et l’IR dépend des circonstances. Pour être synthétique on peut néanmoins faire les conclu-

sions suivantes :

` en cas de déficit, le recours à la société soumise à l’IR est préférable. Ainsi, les déficits peuvent s’imputer

sur le revenu global ;

` si l’activité est bénéficiaire et si le taux moyen à l’IR est supérieur à l’IS, le recours à l’IS est presque

toujours plus intéressant.

Page 55: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 7 - ChOISIR LA BONNE FISCALITé POUR VOTRE ENTREPRISE

- 55 -

Dans les autres cas, il conviendra de réaliser une étude poussée prenant en compte de nombreux facteurs (taux

d’imposition, faculté de se verser des dividendes, plus values...).

QUEL RÉGIME DE TVA ?

Lors de la création de son entreprise, l’entrepreneur doit faire un choix entre 4 régimes fiscaux : le régime de la

micro-entreprise, le régime de déclaration contrôlée, le régime réel simplifié et le régime réel normal. Voici plus

de détails sur ces régimes et les entreprises à qui ils s’adressent.

Le régime de la micro-entreprise

Les entreprises visées par la micro-entreprise

Il s’agit d’un régime destiné aux entreprises individuelles ayant un chiffre d’affaires hT inférieur ou égal à (pour 2012):

` 83 200€ pour les entreprises dont l’activité est la vente de marchandises ;

` 33 300€ pour des activités autres.

Si l’activité d’une entreprise rentre dans les deux catégories citées, elle bénéficie du régime de la micro-entreprise

seulement si son chiffre d’affaires h.T. annuel ne dépasse pas 83 200€ et si le chiffre d’affaires concernant les

activités rentrant dans la seconde catégorie n’excède pas 33 300€.

Les entreprises et activités exclues de ce régime

Les entreprises exclues par le régime de la micro-entreprise sont :

` les activités sur marchés financiers ;

` les marchands de biens immobiliers, les agents immobiliers et lotisseurs ;

` les constructeurs (sous conditions) ;

` les sociétés ;

` les activités de location mobilière et biens de consommations durables, à moins qu’elles ne possèdent

un caractère secondaire ;

` les offices publics et ministériels ;

` les organismes sans but lucratif ;

` le régime de déclaration contrôlée.

Sont surtout concernées par le régime de déclaration contrôlée les professions libérales, imposées dans la

catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC). Ce sont des entreprises qui ne rentrent pas dans le cadre de

Page 56: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 7 - ChOISIR LA BONNE FISCALITé POUR VOTRE ENTREPRISE

- 56 -

la micro-entreprise, c’est à dire, dont le chiffre d’affaires annuel excède 33 300€.

L’imposition sur les résultats est calculée à partir du résultat réel. Il est possible de reporter et déduire le déficit

annuel sur l’exercice suivant. A l’inverse du régime de la micro-entreprise, le régime de déclaration contrôlée

regroupe des activités soumises à TVA. La TVA est déclarée annuellement et payée chaque trimestre par

acomptes provisionnels.

Le régime réel simplifié

Les entreprises concernées par le régime réel simplifié sont :

` les entreprises ayant un chiffre d’affaires hT compris entre 83 200 et 777 000€ et dont l’activité est la

vente de marchandises, fournitures, objets et denrées à consommer sur place ou à emporter, et l’allocation

de logements ;

` les entreprises ayant un chiffre d’affaires hT compris entre 33 300 et 234 000€ pour des activités autres.

Le régime réel normal

Il s’agit d’un régime destiné aux entreprises ayant un chiffre d’affaires hT supérieur à:

` 777 000€ pour les entreprises dont l’activité est la vente de marchandises, fournitures, objets et denrées

à consommer sur place ou à emporter, et l’allocation de logements ;

` 234 000€ pour les autres activités.

Remarque : le régime réel normal est considéré comme étant le plus contraignant. En effet, la déclaration et le

paiement de la TVA doivent se faire mensuellement dans la plupart des cas. Voici enfin un tableau récapitulatif

qui résume les différents régimes de TVA :

FRANChISE DE BASE RéGIME SIMPLIFIé RéGIME NORMAL

Type d’entreprise

` Auto-entrepreneur

` Micro-entreprise

` Sociétés commerciales sous le seuil

autorisé

toutes sociétés toutes sociétés

Seuil de CA hT

autorisé (x)` x < 88 300€ (vente de marchandises) ` x < 34 000€ (prestation de services)

` 88 300€ < x < 766 000€

(vente de marchandises) ` 34 100€ < x < 231 000€

(prestation de services)

` 766 000€ < x

(vente de marchandises) ` 231 000€ < x

(prestation de services)

Déclaration Aucune TVA à déclarer` 4 accomptes trimestriels

` +1 déclaration CA12 en fin

d’année

1 déclaration mensuelle CA3

Changement de

régime

Possibilité d’opter pour les

2 autres régimes

Possibilité d’opter pour le

régime normalImpossibilité de changer

Page 57: Livre blanc-creation-entreprise

- 57 -

BÉNÉFICIER DES AIDES À LA CRÉATION D’ENTREPRISE

PARTIE 8

LES DIFFÉRENTES AIDES À LA CRÉATION D’ENTREPRISE

A noter tout d’abord que certaines aides à la création sont spécifiques :

` à des secteurs d’activité (agriculture, BTP,…) ;

` à des secteurs géographiques (Zones franches urbaines,…) ;

` au statut de l’entrepreneur (salarié ou demandeur d’emploi) ;

` à la stratégie envisagée (investissements lourds en moyens matériels ou humains) ;

… et peuvent ne pas rentrer dans le cadre d’un projet de création ou de reprise.

Le créateur d’entreprise peut prétendre, selon son statut, son activité et le lieu d’implantation de sa structure, à

des aides multiples, qu’il lui sera possible de cumuler, sous certaines conditions.

Quelles sont les différentes aides à la création d’entreprise ?

Aide N°1 : Les subventions pour création d’entreprise

Les subventions sont, au sens premier du terme, une aide financière à partir de fonds publics.

Ces aides à la création d’entreprise sont octroyées par :

` les régions et les départements français, dans le cadre de programmes de soutien, de relance, ou d’aides

pour l’emploi et l’économie ;

Page 58: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 8 - BéNéFICIER DES AIDES À LA CRéATION D’ENTREPRISE

- 58 -

` l’agence publique OSEO, qui finance, aide et conseille les PME, à partir du projet de création ;

` sous forme de concours : concours talents (www.concours-talents.com), concours DM, mais qui restent,

en général, des aides réservées à des projets de pointe (Adaptation au climat, etc.).

Aide N°2 : Les congés pour création d’entreprise

Pour les salariés souhaitant se consacrer à la création ou à la reprise d’une entreprise, ce congé permet de

suspendre le contrat de travail avec l’assurance de retrouver, si besoin est, au terme du congé, l’emploi précé-

demment occupé (ou un emploi similaire).

Aide N°3 : Le passage à temps partiel pour création d’entreprise

Le passage à temps partiel est également une bonne alternative pour consacrer du temps à son projet et tenter

de se lancer dans la création d’entreprise, parallèlement à son activité salariée.

Aide N°4 : Droit Individuel à la Formation

Depuis 2004, le Droit Individuel à la Formation est une aide qui permet à tous les salariés de bénéficier de 20 heures

de formation par an, en vue d’une création d’entreprise ou non. Ce temps de formation est cumulable sur 6 années.

Aide N°5 : Levée des clauses d’exclusivité

La mention d’une clause d’exclusivité dans un contrat de travail interdit au salarié de cumuler son emploi avec

une autre activité professionnelle. Un dispositif particulier s’applique toutefois pour aider les salariés souhaitant

entreprendre une création de structure.

Aide N°6 : Les ZFU (Zones Franches Urbaines)

Afin de promouvoir l’implantation et la création de nouvelles structures, ainsi que l’emploi dans certaines zones

géographiques, l’Etat a créé ce qu’on appelle des Zones Franches Urbaines (ZFU). Les porteurs de projets

de création dans ces zones bénéficient, sous conditions, d’aides financières comme l’exonération de charges

sociales. L’objectif de cette mesure étant de redynamiser et d’aider ces régions.

Aide N°7 : L’ACCRE – Aide aux Chômeurs, Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise

Le dispositif ACCRE vise à la réinsertion professionnelle des demandeurs d’emploi. Le dispositif prévoit l’exo-

nération de charges sociales pendant un an (ou plus) pour des demandeurs d’emploi qui projettent la création

ou à la reprise d’une entreprise.

Page 59: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 8 - BéNéFICIER DES AIDES À LA CRéATION D’ENTREPRISE

- 59 -

Aide N°8 : NACRE - Nouvel Accompagnement pour la Création et la Reprise d’Entreprise

Il s’agit d’un dispositif ayant pour objectif d’aider et de donner aux demandeurs d’emploi et aux personnes

susceptibles de prétendre à l’ACCRE, les meilleures chances de réussite dans la création de leur structure.

NACRE est complémentaire de l’ACCRE et comprend deux types d’aides à la création :

` une aide au montage du projet de création ou de reprise d’entreprise et au développement de l’entreprise

(conseil et accompagnement pour une durée pouvant s’étendre jusqu’à 3 ans après la création) ;

` une aide financière (prêt à taux zéro et sans garantie) qui doit être couplée à un prêt bancaire.

Si vous souhaitez plus de détails sur ces aides, vous pouvez prendre contact avec la Chambre de Commerce

et de l’Industrie (CCI) du lieu de création et d’implantation de l’entreprise.

Aide N°9 : Le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI)

Ce statut, mis en place par la loi de finances pour 2004, a pour but d’apporter une aide financière à de jeunes

entreprises très actives en Recherche et Développement (R&D), et d’inciter, ainsi, la multiplication de leur création.

Aide N°10 : Contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE)

Dispositif mis en place en 2005, il s’agit du recours aux aides émanant d’acteurs privés. Le CAPE est un contrat

par lequel une entité existante conseille et aide le futur entrepreneur dans ses choix de création. Une entreprise,

une société ou une association peuvent s’engager, par contrat, auprès d’un créateur ou un repreneur d’entre-

prise afin de l’accompagner et de l’aider dans son projet. Le CAPE est un contrat écrit ayant une durée de un

an maximum, et renouvelable deux fois.

ATTENTION : les salariés à temps plein ne peuvent bénéficier de cette aide à la création.

Aide N°11 : Exonération de charges sociales

Cette aide concerne les salariés qui se lancent dans la création où la reprise d’une entreprise parallèlement à

leur activité salariée. Pour en bénéficier, il faut justifier d’une durée d’activité salariée :

` de 910 heures minimum au cours de l’année précédant la date de création ou de reprise ;

` de 455 heures minimum au cours de l’année suivant cette même date.

L’exonération porte sur les cotisations :

` au régime d’allocations familiales ;

` au régime d’assurance maladie, maternité, vieillesse, invalidité, décès;

Page 60: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 8 - BéNéFICIER DES AIDES À LA CRéATION D’ENTREPRISE

- 60 -

` dans la limite d’une rémunération égale à 120% du SMIC.

Restent dues durant les 12 premiers mois de la création :

` les cotisations d’accidents du travail ;

` les cotisations de retraite complémentaire ;

` la CSG-CRDS ;

` la Cotisation FNAL ;

` le versement transport.

Pour bénéficier de cette aide, il suffit de déposer une demande lors de l’immatriculation auprès du RSI, accom-

pagnée des bulletins de paye prouvant que le nombre d’heures minimum d’activité salariée a bien été effectué.

LES SUBVENTIONS POUR LA CRÉATION D’ENTREPRISE

Les subventions Régionales et Départementales

Les subventions à la création d’entreprise sont nombreuses en régions, et s’adressent particulièrement aux entre-

prises ou sociétés créatrices d’emplois. Les aides peuvent revêtir des formes aussi variées que les conditions

nécessaires pour les obtenir. Pour plus détail, il est conseillé de consulter le site internet de la région d’implan-

tation de l’entreprise. Une page y est sûrement dédiée aux différentes subventions accordées dans le cadre de

la création ou de la reprise d’entreprise.

OSEO et les Subventions

OSEO est un organisme public d’aide à l’innovation, et à la création. Ce soutien passe par du conseil, mais

également de l’aide au financement par le biais de subventions ou de prêts.

OSEO propose par exemple :

` le prêt à la création d’entreprise ;

` le contrat de développement Création (pour renforcer les capitaux propres des projets d’entreprises

porteuses d’emplois) ;

` la garantie Biotech (financement des PME de biotechnologies) ;

` le contrat « Avance + », pour les avances de trésorerie.

Pour plus de renseignements, vous pouvez prendre contact avec l’organisme : www.oseo.fr.

Page 61: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 8 - BéNéFICIER DES AIDES À LA CRéATION D’ENTREPRISE

- 61 -

CONGÉS POUR CRÉATION D’ENTREPRISE

Lorsqu’un salarié souhaite se mettre à son compte, ce dispositif, qui prévoit un « congé longue durée », est une

vraie alternative à la démission. Il s’agit d’une sécurité minimale, la notion d’ « emploi similaire » prenant tout son

sens lorsque le poste occupé précédemment a été pourvu. Mais une sécurité malgré tout, que l’on aurait tort de

négliger, étant donné l’état du marché du travail aujourd’hui. Il convient de distinguer, parmi les congés de longue

durée, le congé pour création d’entreprise, le congé sabbatique, et le congé sans solde.

Tout salarié peut demander un congé, ou un passage à temps partiel, pour créer ou reprendre une entreprise,

sous réserve d’une ancienneté minimale de 2 ans, consécutifs ou non. La durée du congé ou du temps partiel

est d’un an maximum, renouvelable une fois. Le salarié qui a déjà obtenu un congé pour création d’entreprise

doit attendre 3 ans avant d’en redemander un nouveau.

Quelle sécurité pour le temps partiel et le congé de création d’entreprise ?

Temps partiel :

A l’issue de la période de temps partiel, le salarié ne retrouve pas forcément son ancien emploi. Toutefois son

niveau de rémunération d’origine est garanti.

Congé de création d’entreprise :

« Le salarié doit retrouver son ancien emploi ou un emploi équivalent.». Autrement dit, le salarié retrouvera une

place dans l’entreprise. C’est la seule garantie.

Demander un congé pour création d’entreprise :

La demande de congés ou de temps partiel pour création d’entreprise doit être adressée au moins 2 mois avant la

date souhaitée, par lettre RAR. L’absence de réponse de la part de l’employeur dans les 30 jours vaut acceptation.

Acceptation ou non de l’employeur du congé pour création d’entreprise :

Dans les entreprises de moins de 200 salariés, l’employeur peut, après consultation des délégués du personnel

ou du CE, refuser le congé ou le temps partiel s’il l’estime préjudiciable au bon fonctionnement de l’entreprise.

Le salarié peut contester cette décision devant le conseil des prud’hommes, sous un délai de 15 jours.

Page 62: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 8 - BéNéFICIER DES AIDES À LA CRéATION D’ENTREPRISE

- 62 -

L’employeur peut également reporter le début du congé :

` dans la limite de 6 mois, sans justification ;

` ou pour limiter le nombre de salariés absents.

ATTENTION : Le salarié en congé pour création d’entreprise reste soumis à l’obligation de loyauté et ne peut

exercer une activité concurrente à celle de son employeur.

Le Congé sabbatique

Tout salarié justifiant d’au moins 3 ans d’ancienneté et de 6 années d’activité professionnelle peut demander

un congé sabbatique pour exercer l’activité de son choix (hors activité concurrente et sous réserve de n’avoir

pas bénéficié dans les 6 dernières années d’un congé sabbatique, d’un congé pour création d’entreprise, d’un

congé pour formation de plus de 6 mois) :

` la demande doit être adressée au moins 3 mois avant le début du congé ;

` la durée est de 6 à 11 mois ;

` les conditions de refus sont les mêmes que pour le congé de création d’entreprise ;

` le report du congé sabbatique ne peut excéder 9 mois.

Le Congé sans solde

Il n’est pas règlementé par la loi, mais apparait dans certaines conventions ou accords collectifs après accord

entre l’employeur et le salarié (qui reçoit une autorisation d’absence non rémunérée).

LEVÉE DES CLAUSES D’EXCLUSIVITÉ POUR UNE CRÉATION D’ENTREPRISE

La mention d’une clause d’exclusivité dans un contrat de travail interdit au salarié de cumuler son emploi avec une

autre activité professionnelle, salariée ou non, y compris si l’activité est non-concurrente de celle de l’employeur.

Un dispositif particulier s’applique toutefois pour les salariés souhaitant créer ou reprendre une entreprise.

Qui peut bénéficier d’une levée de clause d’exclusivité ?

Sont concernés les salariés :

` souhaitant créer ou reprendre une entreprise malgré l’existence d’une clause d’exclusivité les liant

à leur employeur ;

Page 63: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 8 - BéNéFICIER DES AIDES À LA CRéATION D’ENTREPRISE

- 63 -

` continuant de travailler à temps plein pour leur employeur et débutant l’activité durant leur temps libre

(contrat maintenu) ;

` ayant choisi le temps partiel pour création ou reprise d’entreprise (contrat modifié) ;

` bénéficiant d’un congé pour création ou reprise d’entreprise ou d’un congé sabbatique (contrat suspendu).

La levée de la clause d’exclusivité ne vaut que pour une activité non-concurrente de celle de l’employeur.

Durée de la levée de la clause d’exclusivité

La levée de la clause d’exclusivité est valable un an à compter :

` soit de la date d’inscription au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers ;

` soit de la déclaration de début d’activité.

Si le salarié bénéficie d’un congé pour création ou reprise d’entreprise et que ce congé fait l’objet d’une pro-

longation, la levée de la clause d’exclusivité s’applique jusqu’au terme du congé, soit 2 ans maximum. La clause

d’exclusivité redevient applicable par la suite.

Le salarié tenu par une clause d’exclusivité doit alors renoncer à son activité de créateur ou de repreneur d’entre-

prise. A défaut, il s’expose à un licenciement pour faute grave ou pour faute lourde.

Page 64: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 8 - BéNéFICIER DES AIDES À LA CRéATION D’ENTREPRISE

- 64 -

LES ZONES FRANCHES URBAINES (ZFU)

Afin de promouvoir l’emploi et l’implantation de nouvelles structures dans certaines zones géographiques, l’Etat

a créé ce qu’on appelle des Zones Franches Urbaines (ZFU), pour lesquelles sont prévues des exonérations de

charges sociales, sous condition. L’objectif étant de redynamiser ces régions.

Il s’agit en fait de quartiers de plus de 10 000 habitants, situés dans des zones dîtes sensibles ou défavorisées.

Elles ont été définies en fonction de critères économiques et sociaux, comme le taux de chômage ou la proportion

d’actifs sans qualification.

Les structures implantées dans ces ZFU peuvent bénéficier, pendant 5 ans, de mesures d’exonération de charges

fiscales et sociales.

Qui peut bénéficier des aides liées aux Zones Franches Urbaines (ZFU) ?

Les conditions pour bénéficier des aides et exonérations liées aux ZFU sont les suivantes :

` être entrepreneur (entreprise individuelle ou Société) ;

` avoir le statut de Travailleur Non Salarié (TNS) ;

` pour l’entrepreneur exerçant déjà son activité en ZFU, il convient d’être à jour des cotisations sociales ou

bien avoir souscrit un engagement d’apurement progressif des dettes ;

` débuter son activité en ZFU avant le 31 Décembre 2012.

Quels types d’aides sont liés à l’implantation en ZFU ?

L’implantation en Zones Franches Urbaines (ZFU) donne droit pendant 5 ans à une exonération totale de coti-

sations d’assurance maladie – maternité et vieillesse, et ce dès la première année.

L’exonération est limitée par un plafond de revenu mensuel égal à 140% du Smic

Fait également partie du dispositif ZFU une période d’exonération partielle de cotisations qui fait suite aux 5

années d’exonération totale.

Il convient alors de distinguer les mesures selon l’effectif de l’entreprise.

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PARTIE 8 - BéNéFICIER DES AIDES À LA CRéATION D’ENTREPRISE

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L’ACCRE

Le dispositif ACCRE vise à la réinsertion professionnelle des demandeurs d’emploi.

Qui peut profiter du dispositif ACCRE ? ` les demandeurs d’emploi indemnisés ou susceptibles de l’être ;

` les demandeurs d’emploi non indemnisés, ayant été inscrits 6 mois au cours des 18 derniers mois à Pôle

emploi ;

` les bénéficiaires de l’allocation d’insertion ou de l’allocation temporaire d’attente (l’ATA a remplacé l’allo-

cation d’insertion) ;

` les bénéficiaires de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ;

` les bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active), ou leur conjoint ou concubin ;

les personnes remplissant les conditions pour bénéficier de contrats «nouveaux services - emplois-jeunes»

c’est-à-dire :

` les jeunes âgés de 18 à moins de 26 ans ;

` les jeunes âgés de 26 à moins de 30 ans, qui n’ont pas travaillé pendant une période suffisamment longue

pour s’ouvrir des droits aux allocations chômage, ou qui sont reconnues handicapées ;

` les salariés repreneurs de leur entreprise en difficulté (dans le cadre d’une procédure de redressement

ou de liquidation judiciaire) ;

` les titulaires d’un contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape), s’ils remplissent l’une des conditions ci-dessus ;

` les bénéficiaires du complément de libre choix d’activité (allocation versée aux personnes qui interrompent

totalement ou partiellement leur activité professionnelle pour s’occuper de leur enfant de moins de 3 ans).

Il est également possible de bénéficier du dispositif ACCRE dans le cadre d’une création d’entreprise en Zone

Urbaine Sensible (ZUS).

Quelles aides pour les personnes éligibles au dispositif ACCRE ?

La principale mesure du dispositif ACCRE est l’exonération de charges sociales pendant un an à compter :

` soit de la date de l’affiliation de l’entrepreneur au régime des TNS ;

` soit du début de l’activité de l’entreprise, si l’entrepreneur relève du régime des travailleurs salariés.

Plafond : 120% du Smic au 1er janvier 2012, soit 20 136,52€ Brut Annuel, soit 1 678€ brut mensuel.

Sont exonérées les cotisations salariales et patronales relatives :

` à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès ;

Page 66: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 8 - BéNéFICIER DES AIDES À LA CRéATION D’ENTREPRISE

- 66 -

` aux prestations familiales ;

` à l’assurance minimale vieillesse et veuvage.

Ne sont pas exonérées les cotisations relatives :

` à la CSG-CRDS ;

` au risque d’accident du travail ;

` à la retraite complémentaire ;

` au FNAL – Fond National d’Aide au logement ;

` à la formation professionnelle ;

` au versement transport.

Pour les entreprises agricoles bénéficiant de l’ACCRE, souscription obligatoire d’un contrat d’assurance contre

les accidents du travail et les maladies professionnelles.

Quelles conditions nécessaires à l’application du dispositif ACCRE ?

Dans le cas d’un seul bénéficiaire du dispositif ACCRE

La personne éligible aux conditions présentées ci-dessus doit exercer un contrôle effectif sur l’entreprise. C’est-à-dire :

` détenir 50% des parts plus une (Majorité) seul ou en famille (avec un minimum de 35% à titre personnel)

Exemple : SARL au capital divisé en 500 Parts sociales. Le bénéficiaire de l’ACCRE doit disposer au

minimum de 251 parts (50% + 1) à lui tout seul, ou les cumuler avec son conjoint, ses ascendants, ses

descendants, (avec un minimum de 175 parts – 35%) ;

` ou être dirigeant et posséder au moins 1/3 du capital (seul ou en famille, avec un minimum de 25% à titre

personnel), sous réserve d’être l’associé majoritaire.

Dans le cas d’une pluralité de bénéficiaires du dispositif ACCRE pour un même projet

Plusieurs personnes peuvent obtenir séparément l’aide pour un seul et même projet à condition :

` qu’elles détiennent collectivement plus de 50 % du capital ;

` qu’un ou plusieurs d’entre eux aient la qualité de dirigeant ;

` et que chaque demandeur détienne au moins 1/10ème de la fraction du capital détenue par la per-

sonne qui possède la plus forte.

Exemple : Si l’associé majoritaire détient 40 % des parts sociales, chaque bénéficiaire doit détenir au

moins 4 % des parts sociales.

Ces conditions doivent être réunies au minimum pendant 2 ans.

Page 67: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 8 - BéNéFICIER DES AIDES À LA CRéATION D’ENTREPRISE

- 67 -

Comment bénéficier du dispositif ACCRE ?

Le demandeur doit :

` déposer un formulaire spécifique de demande d’ACCRE rempli auprès du Centre de Formalités des

Entreprises (CFE) compétent lors du dépôt de la déclaration de création, ou dans les 45 jours ;

` fournir une copie des statuts afin de vérifier le contrôle effectif de l’entreprise par le bénéficiaire de l’ACCRE ;

` fournir un justificatif de son éligibilité à l’ACCRE (Voir scémas ci-dessous).

Une fois le dossier complet, le CFE compétent :

` délivre au demandeur un récépissé mentionnant l’enregistrement de la demande ACCRE ;

` informe les organismes sociaux de l’enregistrement de la demande ;

` et transmet dans les 24 heures le dossier complet et la copie du récépissé de la demande d’aide à

l’Urssaf compétent.

Justificatifs d’éligibilité à l’ACCRE

Notification d’ouverture de droits OU justificatif du paiement des prestations

Indémnisé en ARE, ATA, ASS

Bénéficiaire d’une convention de reclassement personnalisée

Susceptible d’être indemnisé

en ARE

Demandeur d’emploi

Non indemnisé

Lettre de licenciement + 6 derniers BdP + Bulletin d’acceptation de la CRP

Lettre de licenciement + 6 derniers bulletins de paye (BdP)

historique d’inscription au Pôle Emploi

Un pièce d’identitéjeune de

18 à 25 ans

jeune de 26 à 30 ans sans droits aux allocations

chômage

Bénéficiaire d’un emploi jeune dont

le contrat est rompu

jeune de 26 à 30 ans handicapé

Jeune

Attestation de la commission départementale des droits à l’autonomie

Attestation sur l’honneur de non indemnisation

Contrat de travail et justificatif de rupture

Document présentant le projet de reprise

Salarié reprenant son entreprise

Bénéficiaire du complément libre de choix d’activité

Créateur d’entreprise en Zone Urbaine

Sensible

Bénéficiaire du RMI ou

de l’API

Autres

Notification de l’ouverture des droits OU dernier paiement de la prestation

Adresse de l’établissement Extrait K-Bis

Notification du bénéfice de la prestation ou justificatif de paiement de la prestation

Page 68: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 8 - BéNéFICIER DES AIDES À LA CRéATION D’ENTREPRISE

- 68 -

L’ACCRE et l’URSSAF

Une fois le dossier transmis, l’Urssaf dispose d’un délai d’un mois pour statuer sur la demande. Passé ce délai,

l’absence de réponse vaut acceptation implicite. En cas de réponse favorable, l’Urssaf délivre une attestation

d’admission au bénéfice de l’aide. Dans le cas contraire, elle donne son motif de rejet et en informe les orga-

nismes sociaux.

Il est éventuellement possible de contester la décision auprès de la commission de recours amiable (CRA) de

l’URSSAF. Le bénéficiaire de l’ACCRE ne pourra effectuer une nouvelle demande d’exonération avant l’expiration

d’un délai de 3 ans suivant la précédente décision d’attribution de l’aide.

Le régime des micro-entrepreneurs et l’ACCRE

Il est possible pour les micro-entrepreneurs de prolonger l’exonération des charges sociales de 24 mois, si :

` le bénéficiaire est soumis au régime fiscal de la micro-entreprise ;

` et s’il perçoit un revenu professionnel inférieur ou égal à 1 820 fois le smic horaire (16 780,4€ pour 2012).

Dans ce cas, la prolongation est applicable selon les modalités suivantes :

` l’exonération est totale jusqu’à 5 604€ de revenus professionnels annuels ;

` l’exonération est de 50 % de 5 604€ à 16 780,4€ de revenus professionnels annuels.

Comment s’y prendre ?

Une demande doit être adressée aux organismes sociaux chargés de recouvrer les cotisations, au plus tard à la

date d’échéance du premier avis d’appel des cotisations suivant le 12ème mois de l’exonération initiale. Il suffit,

au bout des 12 mois, de renouveler cette demande.

LE STATUT DE « JEUNE ENTREPRISE INNOVANTE » - JEI

Mis en place par la loi de finances pour 2004, le régime de jeune Entreprise Innovante (jEI) offre une possibilité

d’exonération d’impôt sur les bénéfices pendant 5 ans, de contribution économique territoriale et de taxe foncière

pendant 7 ans, et de charges sociales sur les salaires des équipes de recherche jusqu’à la 8ème année d’existence.

Page 69: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 8 - BéNéFICIER DES AIDES À LA CRéATION D’ENTREPRISE

- 69 -

Les 5 conditions pour être une Jeune Entreprise Innovante – JEI1. être une PME au sens de l’Union Européenne (Effectifs < 250 personnes ; CA < 50 M€ ; total Bilan < 40 M€) ;

2. avoir moins de 8 années d’existence ;

3. engager des dépenses de recherche à hauteur de 15% minimum des charges fiscalement déductibles

de l’exercice ;

4. disposer d’un capital social composé à 50 % par des personnes physiques ou par une PME détenue

elle-même à 50 % par des personnes physiques ;

5. être réellement nouvelle (elle n’a pas été créée dans le cadre d’une concentration, ou d’une restructuration).

Quel intérêt d’être reconnue Jeune Entreprise Innovante – JEI ?

Les intérêts financiers sont multiples :

` exonération de cotisations sociales patronales sur les salaires des chercheurs et assimilés, et des juristes

chargés de la protection industrielle ;

` exonération d’impôt sur les bénéfices de 100% pendant 3 ans, puis à hauteur de 50% pendant 2 ans ;

` exonération d’IFA tout au long de la période où elle conserve le statut de jEI ;

` exonération de contribution économique territoriale et de taxe foncière sur les propriétés bâties, pendant

7 ans.

Toutefois, le montant global des aides fiscales accordées aux jEI ne peut excéder 200 000€ par période de

36 mois. A noter qu’il est possible de cumuler le Crédit d’impôt Recherche avec les exonérations d’impôt

sur les bénéfices.

Page 70: Livre blanc-creation-entreprise

- 70 -

CONNAÎTRE LES FORMALITÉS ADMINISTRATIVES

PARTIE 9

LES 3 ÉTAPES PRIMORDIALES

La rédaction des statuts est l’étape centrale du projet de création d’entreprise lorsqu’elle est réalisée sous forme

de société. En effet, ils vont définir les contours de la société (en particulier son objet social) ainsi que son mode

de fonctionnement. Il convient donc de bien les adapter à votre propre situation.

Avant l’établissement des statuts

A l’origine, il convient de définir à quel CFE (Centre de Formalités des Entreprises) s’adresser. Il est lié à l’adresse

du siège de l’entreprise. Si l’activité de la société est commerciale, libérale ou industrielle, le CFE compétent

sera la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie). En cas d’activité artisanale ou agricole, les CFE compé-

tents seront respectivement la Chambre des Métiers et de l’Artisanat et la Chambre d’Agriculture. Le rôle du

CFE consiste à transmettre tous les éléments du dossier de création de votre entreprise aux différentes parties

prenantes (Impôts, caisses sociales, INSEE, Greffe...)

Avant de débuter la rédaction des statuts, il conviendra préalablement de justifier d’une adresse d’implantation

du siège social et de vérifier auprès de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle) si la dénomination

sociale de l’entreprise n’est pas déjà utilisée.

Page 71: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 9 - CONNAîTRE LES FORMALITéS ADMINISTRATIVES

- 71 -

A l’établissement des statuts

C’est l’étape centrale de la création, il convient donc de la prendre avec sérieux car les statuts auront des consé-

quences aussi bien sur la vie de l’entreprise que sur le statut du dirigeant. Ils mettront principalement en évidence,

le lieu du siège, le champ d’activité de l’entreprise et les modalités d’entrée ou de sortie de la société. La nomination

du gérant interviendra concomitamment ou à la suite de la rédaction des statuts. Enfin, la validation du projet

sera effective dès lors que le versement du capital de la société aura été effectué auprès d’une banque.

Des statuts à l’immatriculation

Une fois les statuts rédigés et signés, ils seront transmis au service des impôts des entreprises pour être enre-

gistrés et ce, dans la limite d’un mois après leur signature.

ATTENTION : En cas de profession règlementée (vétérinaires, bars, transporteurs, etc), il sera nécessaire

d’envoyer le projet de statuts à l’organisation professionnelle concernée avant d’envoyer le dossier au CFE et

de vérifier que vous disposez bien de toutes les autorisations nécessaires.

Différents formulaires administratifs devront être complétés tels que le MO et le TNS, une attestation des non

condamnation et de filiation du dirigeant devra être fournie ainsi qu’une attestation du siège social, une attestation

de parution dans un journal d’annonce légale, etc.

Enfin, dès que le dossier de création est complet, il sera transmis au CFE compétent. Le CFE transmettra le

dossier aux différents organismes qui interviennent dans la vie d’une entreprise. Il transmettra également le dossier

au greffe du tribunal de commerce afin qu’il établisse l’extrait K-Bis, véritable carte d’identité de votre société.

LA LISTE DES DÉMARCHES

Les documents liés à la création d’entreprise peuvent être plus et moins complexes et nombreux. Ils dépendent

notamment de la forme juridique de la société créée, du statut de l’entrepreneur, du nombre de salariés… Nous allons

vous présenter les démarches à suivre suivant vos choix de structures en essayant d’être le plus exhaustif possible.

Des démarches simplifiées pour les créations d’entreprises

Les démarches liées à la création d’une entreprise ont été simplifiées au maximum puisque l’entrepreneur traite

Page 72: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 9 - CONNAîTRE LES FORMALITéS ADMINISTRATIVES

- 72 -

quasi-exclusivement avec un seul organisme appelé Centre de Formalités des Entreprises (CFE) pour l’ensemble

de ses démarches. Votre CFE se chargera de transmettre votre dossier aux différents organismes auxquels vous

serez rattachés et redevables.

Tableau récapitulatif du CFE suivant votre secteur d’activité

ACTIVITé CFE

Commerciale ou industrielle Chambre de Commerce de d’Industrie

Artisanale Chambre des métiers de l’artisanat

Agricole Chambre d’agriculture

Artiste, auteur Service des impôts

REMARQUES :

` le Centre de Formalité des Entreprises correspondant à une activité est le même pour toutes les entre-

prises de la branche d’activité quelle que soit la structure juridique créée (EI, EURL, SARL, SAS, SA…) ;

` les sociétés civiles, sociétés d’exercice libéral, agents commerciaux et groupements d’intérêt économique

sont rattachés au greffe du Tribunal de commerce.

Les démarches de création d’entreprise à faire de manière autonome

Certaines démarches sont à faire indépendamment de votre Centre de Formalité des Entreprises. Elles

peuvent être communes à toutes les entreprises, spécifiques à votre secteur d’activité ou à la forme juri-

dique de votre société :

` ouverture d’un compte bancaire : obligation d’ouvrir un compte bancaire propre à l’entreprise et donc

différent du compte personnel de l’entrepreneur ;

` avis de constitution de la société dans un journal d’annonces légales : l’entrepreneur doit rendre officiel

la création de sa société via un journal d’annonces légales (non applicable aux entreprises individuelles) ;

` demande de licences : demande spécifique à un secteur d’activité ; par exemple demande de licence

pour la vente d’alcool- Inscription auprès d’un ordre : c’est le cas par exemple pour les pharmaciens,

experts-comptables… ;

` stage de gestion : tout artisan qui inscrit son entreprise auprès de la Chambre des Métiers doit

effectuer un stage de gestion avant de débuter son activité.

` Assurance : il est nécessaire pour toute entreprise de souscrire une assurance responsabilité civile

afin de protéger les risques engendrés par l’activité

` Adhésion au régime des retraites complémentaires des salariés : adhésion obligatoire au régime des

retraites complémentaires des salariés cadres et non-cadres.

Page 73: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 9 - CONNAîTRE LES FORMALITéS ADMINISTRATIVES

- 73 -

LA CRÉATION D’ENTREPRISE ET LES FORMALITÉS EN ABRÉVIATIONS

Vous avez commencé vos démarches de création, votre projet se concrétise enfin, et on vient vous assommer

de termes barbares comme le code APE, le SIRET, le SIREN, le Kbis.... Faisons le point sur ces termes

pas toujours évidents à comprendre.

Le code APE

Le code APE (activité principale de l’entreprise) est délivré par l’INSEE lors de la création de l’entreprise. Il s’agit

d’un code caractérisant l’activité principale de la société selon son secteur d’activité. Il permet de classer les

entreprises par secteur d’activité et est utilisé pour la statistique d’entreprise. Par exemple, le code APE pour

les sociétés ayant une activité de restauration traditionnelle est le 5610A.

Le SIRET et le SIREN

Le SIRET (Système d’Identification du Répertoire des Etablissements) est un code INSEE. Il s’agit d’un identifiant

géographique d’une société. Un numéro SIRET est composé de 14 chiffres :

` les 9 premiers chiffres correspondent au numéro SIREN (Système d’Identification du Répertoire des Entreprises).

Ce numéro unique est utilisé par tous les organismes publics et les administrations en relation avec l’entreprise ;

` les autres correspondent au numéro NIC (Numéro Interne de Classement). Les 4 premiers chiffres cor-

respondent au numéro d’identification de l’établissement. Le dernier est une clé permettant de vérifier la

validité de l’ensemble du numéro SIRET.

Le Kbis

Le Kbis est considéré comme la carte d’identité d’une société : ce document atteste de l’existence juridique d’une

société. Le Kbis donne toutes les caractéristiques de l’entreprise (SIREN, forme juridique, adresse....) ainsi que

les caractéristiques de sa gestion (fonctions de l’administration, nom, prénom, nationalité...).

Les statuts

Ils sont nécessaires à la création d’une société. Les statuts définissent les règles de fonctionnement d’une société :

montant du capital social, lieu du siège social, participation de chacun des associés, activité(s)...

L’annonce légale

L’annonce légale vise à porter à la connaissance du public la création de société (et dans d’autres cas). Cette

annonce est à porter dans un journal d’annonce légale.

Page 74: Livre blanc-creation-entreprise

- 74 -

GÉRER LA CROISSANCE DE SON ENTREPRISE

PARTIE 10

Vous venez tout juste de créer votre entreprise, et vous vous apercevez qu’elle fonctionne beaucoup moins bien

que prévu… inquiétant ? Pas forcément. Cela peut prendre du temps pour que votre entreprise arrive à une

croissance satisfaisante. Voici donc quelques pistes pour obtenir une croissance rapide de votre entreprise.

Le business plan

N’espérez pas qu’une simple bonne idée soit suffisante pour faire fonctionner une entreprise. Avant la création,

il faut déjà pouvoir se faire une idée la plus viable possible de la future activité et de sa croissance.

Ici réside l’intérêt du business plan : ce document ne doit pas profiter uniquement aux investisseurs, mais aussi

au futur chef d’entreprise qui pourra ainsi se faire une idée de la saisonnalité de son activité.

Savoir planifier

Laissez une entreprise naviguer seule, et vous serez certain qu’elle échouera sur les plages des procédures

collectives (cessation de paiement, liquidation judiciaire....).

Avant d’envisager la création d’une entreprise, êtes-vous sûr que le produit ou le service proposé trouvera une

clientèle ? N’est- il pas trop tôt ou trop tard pour entrer sur le marché sur lequel vous souhaitez vous insérer ? Y

a-t- il un moment idéal pour créer votre entreprise (Noël, les soldes, l’été...) ?

Page 75: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 10 - GéRER LA CROISSANCE DE SON ENTREPRISE

- 75 -

Pour que la croissance de votre société se fasse le plus rapidement possible après sa création, il faut donc

définir une stratégie, ou plutôt des stratégies selon les éléments connus et/ou prévisibles. Attention, ne restez

pas cantonné à votre stratégie initiale, surtout si elle ne fonctionne pas : gérer une entreprise, c’est savoir se

réadapter et redéfinir ses objectifs et sa stratégie.

Savoir s’entourer

Vous connaissez bien votre métier, vous avez un bon sens commercial, vous connaissez le marketing sans

jamais ne l’avoir pratiqué et vous avez entendu parler de la notion de management. Au travers de cet exemple,

vous comprendrez aisément qu’une entreprise ne se limite pas qu’à une seule fonction. Envisager la création

d’une entreprise, c’est aussi envisager les compétences qui peuvent vous manquer, et donc les contacts à avoir.

Cela ne sous entend pas d’embaucher une

personne dans chaque fonction que vous ne

maîtrisez pas (attention à vos coûts quand

même), mais d’envisager d’autres moyens

de développements (partenariats, formations,

sous-traitance...).

Une entreprise qui sait prévoir ses besoins et qui sait articuler chacune de ses fonctions de manière harmonieuse

aura une croissance assurément plus importante que les autres.

Le projet de création de votre entreprise est donc le bon moment pour faire le point sur votre future activité. Il ne

s’agit pas ici de ne chercher qu’à séduire les investisseurs pour créer au plus vite, mais d’envisager réellement

les éléments présents et manquants pour arriver à une croissance satisfaisante. Connaître son activité ne sous

entend pas de ne connaître que son métier.

La création d’une entreprise, c’est aussi envisager les compétences qui peuvent vous manquer, et donc les contacts à avoir.

Page 76: Livre blanc-creation-entreprise

- 76 -

DÉMARRER UNE ACTIVITÉ EN AUTO-ENTREPRENEUR

PARTIE 11

LE RÉGIME D’AUTO-ENTREPRENEUR

Dans le régime de l’auto-entrepreneur, vous exercez votre activité en nom propre et évitez ainsi de créer une

société. Vous n’avez alors pas l’obligation de vous inscrire au registre du commerce et des sociétés, ni au

répertoire des métiers.

Pour pouvoir bénéficier du régime fiscal et social de l’auto-entrepreneur, votre entreprise a des limites annuelles

de chiffre d’affaires. Les seuils sont les suivants (pour l’année 2012):

` 83 200€ si votre activité est commerciale ;

` 33 300€ pour les prestations de services ou les activités libérales (BNC).

En cas d’activités mixtes, deux conditions sont à respecter :

` les prestations de services ne devront pas dépasser la limite annuelle de 33 300€ ;

` le total du chiffre d’affaires de l’auto-entreprise, toutes activités confondues, ne devra pas dépasser 83 200€.

COMMENT CRÉER SON ENTREPRISE EN AUTO-ENTREPRENEUR ?

Le principe du statut d’auto-entrepreneur est de créer facilement et officiellement votre activité.

Page 77: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 11 - DéMARRER UNE ACTIVITé EN AUTO-ENTREPRENEUR

- 77 -

Pour cela, vous devrez déclarer votre auto-entreprise en complétant un formulaire. Cette formalité d’inscription

auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) peut être réalisée de trois manières :

La plus rapide et la plus simple : Sur Internet de manière totalement dématérialisée

Rendez vous sur le site du cfe de l’Urssaf et réalisez les opérations suivantes :

` remplir le formulaire en ligne ;

` joindre un justificatif d’identité scanné par mail, ce qui permet d’enregistrer votre dossier immédiatement.

La photocopie de votre justificatif d’identité doit impérativement porter la mention «j’atteste sur l’honneur que cette

pièce est conforme à l’original...». Vous devez ensuite la dater et la signer. Si vous l’oubliez, votre dossier sera rejeté.

Un peu moins rapide et simple : Sur Internet au format papier

Rendez vous sur le site du cfe de l’Urssaf et réalisez les opérations suivantes :

` remplir le formulaire en ligne ;

` envoyez par courrier au CFE compétent de votre département (l’adresse dépend de votre localité et sera indiquée

sur votre formulaire), votre déclaration imprimée et signée, ainsi que la photocopie de votre pièce d’identité.

Dans cette situation, votre inscription ne pourra être effective qu’à la réception de votre dossier.

La moins rapide et la moins simple : En vous déplaçant

Pour créer votre auto-entreprise de cette manière, vous devrez savoir où se trouve votre centre de formalités des

entreprises. Vous vous rendrez au centre de formalité et un conseiller vous aidera à compléter votre formulaire

d’inscription. Ce dernier va dépendre de votre activité et de votre localité :

ACTIVITé CFE COMPéTENT DéFINITION DE L’ACTIVITé

Achat-vente de marchandises Chambre de commerce et d’industrie

Activités de ventes et reventes de marchan-

dises, fournitures et denrées à emporter ou

à consommer sur place ou les prestations

d’hébergement

Activité artisanale Chambre des métiers et de l’artisanat

Elles correspondent aux prestations de services

artisanaux (peinture, plomberie, carrelage…) ou

ne relevant pas de la CIPAV

Activité libérale L’Urssaf

Ce sont toutes les activités relevant de la CIPAV

(toutes les activités de conseil)

Page 78: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 11 - DéMARRER UNE ACTIVITé EN AUTO-ENTREPRENEUR

- 78 -

COMMENT REMPLIR LE FORMULAIRE D’INSCRIPTION DANS LA PRATIQUE ?

Pour remplir votre formulaire d’inscription d’auto-entrepreneur, vous devrez définir votre activité d’auto-entrepre-

neur. Le choix de votre activité à renseigner dans le point 1 du formulaire est primordial car votre régime fiscal

et social dépendra de cette donnée.

Activités mixtes

On peut noter qu’en cas d’activités mixtes, vous devrez déterminer celle qui sera principale dans le point 1. La

seconde activité ne sera à mentionner qu’au 6ème point. Si vous avez déjà eu une activité indépendante aupa-

ravant, il faudra vous munir de votre précédent numéro SIREN, car ce numéro délivré par l’INSEE est unique

par professionnel indépendant.

Activités ambulantes ou de forain

L’auto-entrepreneur est dispensé d’immatriculation au RCS. Or, un justificatif d’immatriculation au RCS est

demandé par la préfecture. Vous aurez alors à présenter le récépissé de dépôt de déclaration d’activité en tant

qu’auto-entrepreneur, ainsi que l’avis de situation remis par l’Insee mentionnant votre numéro de SIREN.

Choisir le statut de votre conjoint

Si votre conjoint vous aide pour la réalisation de votre activité, vous avez l’obligation de lui attribuer un statut. Si

tel est le cas, il est préférable de le faire dès la création de votre auto-entreprise, cela vous évitera des formalités

plus complexes par la suite.

Vous avez le choix entre deux statuts :

` conjoint collaborateur (uniquement pour les mariés ou les pacsés) : Votre conjoint ne perçoit pas de

rémunérations, mais bénéficie d’une protection sociale ;

` conjoint salarié : L’inconvénient majeur est qu’il faut réaliser toutes les formalités obligatoires en matière

de droit du travail, qui entrainent la réalisation de fiches de paie, le paiement d’un salaire au moins égal

au SMIC et le paiement de cotisations sociales complémentaires.

Si votre conjoint n’est pas déclaré, il ne sera pas couvert en cas d’accident. En pratique si vous déclarez

votre conjoint, vous devrez également transmettre avec votre dossier la copie de sa pièce d’identité, selon

les mêmes conditions que la votre.

Page 79: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 11 - DéMARRER UNE ACTIVITé EN AUTO-ENTREPRENEUR

- 79 -

Solliciter l’ACCRE

Cette aide est destinée aux jeunes de moins de 26 ans ou aux chômeurs créateurs repreneurs d’entreprise. Si

vous pouvez en être bénéficiaire, il est impératif de le cocher lors du remplissage de votre formulaire.

Vous aurez ensuite 45 jours pour réaliser votre demande d’ACCRE.

Choisir une caisse d’assurance maladie

Avant de faire votre choix, il est important de vous rapprocher de votre mutuelle santé complémentaire.

En effet, il faut valider avec quel organisme votre mutuelle peut vous proposer la gestion du tiers payant. Cela

vous évitera par la suite de devoir avancer vos frais de santé.

Pensez également à mentionner si vous avez une autre activité par ailleurs, ceci permettra aux organismes

concernés de définir sous quel régime vous restez affilié (RSI ou CPAM).

Décider d’un régime fiscal

En tant qu’auto-entrepreneur, vous avez le choix entre deux régimes pour payer l’impôt sur le revenu, à condition

de respecter certaines limites de revenus.

Le prélèvement fiscal libératoire est soumis à conditions de revenus et vous permet de payer votre impôt sur le

revenu en pourcentage de votre chiffre d’affaires mensuel ou trimestriel.

Si vous n’optez pas pour le prélèvement libératoire ou ne pouvez pas en bénéficier, votre impôt sur le revenu

sera calculé comme pour une micro entreprise, c’est-à-dire que vous déclarerez votre chiffre d’affaires sur votre

déclaration de revenus annuelle, l’administration calculera alors le montant de votre impôt sur le revenu.

LE RÉGIME SOCIAL DE L’AUTO-ENTREPRENEUR

Le principe du micro social

En auto-entreprise, le principe des cotisations sociales est que l’on va payer des cotisations sociales en proportion

du chiffre d’affaires réalisé, on parle alors de micro-social.

Page 80: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 11 - DéMARRER UNE ACTIVITé EN AUTO-ENTREPRENEUR

- 80 -

Le taux de vos cotisations sociales en tant qu’auto-entrepreneur dépendra de votre activité et se résume ainsi :

ACTIVITé TAUX DE PRéLÈVEMENT SOCIAL

Activités commerciales 12%

Prestations de services et BNC 21,3%

BNC relevant de la CIPAV 18,3%

Avantages et inconvénients du micro social

L’intérêt du micro social est que vous n’avez aucune avance de trésorerie, vous ne payez que lorsque vous

gagnez de l’argent.

Vous avez la possibilité de faire cette déclaration en télé–déclaration au rythme mensuel ou trimestriel.

Attention, même si le taux paraît alléchant, il est important de noter que ce taux est appliqué à votre chiffre

d’affaires et non à votre bénéfice (bénéfice = chiffre d’affaires – dépenses).

Ainsi, si vous avez une activité qui entraîne beaucoup de dépenses professionnelles, il peut être judicieux d’opter

pour un régime réel d’activité à la place de l’auto-entreprise. En effet, vos dépenses diminueront votre bénéfice

et donc votre base d’imposition aux charges sociales.

LE RÉGIME FISCAL DE L’AUTO-ENTREPRENEUR

Le principe du prélèvement fiscal libératoire

En auto-entreprise, le principe de l’impôt sur le revenu est que l’on va payer son impôt en proportion du chiffre

d’affaires réalisé, on parle alors de prélèvement fiscal libératoire.

Pour bénéficier du prélèvement fiscal libératoire, l’auto-entrepreneur doit respecter trois conditions :

` avoir opté au régime social libératoire ;

` avoir un revenu fiscal de référence inférieur à 26 030€ par part ;

` adresser une option à votre service des impôts.

Vous pouvez trouver votre revenu fiscal de référence et votre nombre de part sur votre dernier avis d’imposition.

En cas de franchissement des seuils du revenu fiscal de référence au cours de l’activité de l’auto-entrepreneur,

le versement libératoire d’IRPP cesse au titre de la 2ème année civile suivant le dépassement.

Page 81: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 11 - DéMARRER UNE ACTIVITé EN AUTO-ENTREPRENEUR

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Les taux d’impôt sur le revenu de l’auto-entrepreneur

Le taux de votre impôt sur le revenu en tant qu’auto-entrepreneur dépendra de votre activité et se résume ainsi :

ACTIVITé TAUX DE PRéLÈVEMENT D’IR

Activités commerciales 1%

Prestations de services et BNC 1,7%

BNC relevant de la CIPAV 2,2%

L’application de la TVA dans l’auto-entreprise

Comme en micro entreprise, l’auto-entrepreneur bénéficie de la franchise de TVA, il devra mentionner la phrase

suivante en bas de sa facture : « TVA non applicable, Art 239 B du CGI ».

La franchise de TVA signifie qu’on ne facture pas à ses clients et que l’on n’en déduit pas de ses achats. Par

conséquent, pour les activités qui ont besoin de réaliser beaucoup d’investissements, il sera opportun d’étudier

s’il n’est pas judicieux de renoncer à la franchise de TVA. Dans ce cas, il est important de noter que l’option à la

TVA fera sauter le régime fiscal de l’auto-entrepreneur.

Toutefois, cette non-application de la TVA peut être un avantage concurrentiel pour l’auto-entrepreneur qui travaille

en grande partie avec des clients particuliers. En effet, cela lui permet de facturer moins cher à ses clients par

rapport à un concurrent qui facture de la TVA à ses clients.

Enfin, sachez que la non application de la TVA ne présente aucun intérêt si l’auto-entrepreneur travaille essen-

tiellement avec des clients en société puisque ces derniers ont la possibilité de récupérer la TVA sur leurs

factures d’achat.

Que se passe t-il si mon auto-entreprise dépasse les seuils de chiffre d’affaires ?

Afin qu’il y ait un peu de souplesse dans le système en cas de franchissement des seuils de chiffre d’affaires, il

a été mis en place des limites transitoires. Ces limites sont fixées à 91 500€ pour les activités de ventes et à 35

300€ pour les activités de prestations de service pour l’année 2012.

Si l’on reste en dessous de la limite transitoire

Le régime de l’auto entreprise perdure pendant deux ans lorsque l’on se situe entre ces deux limites et que l’on

reste en franchise de TVA.

Page 82: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 11 - DéMARRER UNE ACTIVITé EN AUTO-ENTREPRENEUR

- 82 -

La franchise de TVA reste donc si :

` N-1 < 80 k€ et N < 88 k€

` Ou N-2 < 80 k€, N-1 et N < 88 k€

Dépassement des limites transitoires

En cas de franchissement, le régime du versement libératoire de l’impôt sur le revenu cesse rétro activement au

1er janvier. Les sommes qui ont alors été payées tous les mois ou tous les trimestres viendront en déduction de

l’impôt sur le revenu annuel qui sera définitivement à payer pour l’année.

Pour les charges sociales, la cessation s’effectue au 31 décembre.

LA COMPTABILITÉ DE L’AUTO-ENTREPRENEUR

Il est important de noter que l’auto-entrepreneur n’a pas d’obligations de tenir une comptabilité ni d’établir de

comptes annuels. Cette absence de contrainte est également fiscale. Il n’y a également pas d’obligation de tenir

le suivi d’une caisse espèces.

Les auto-entreprises dont le CA est supérieur à 18 293€ doivent établir en fin d’exercice un relevé des recettes

encaissées et des dépenses payées, des dettes financières, des immobilisations et des stocks évalués de

manière simplifiée.

Les obligations comptables du régime de l’auto-entrepreneur

Le suivi des recettes de l’auto-entreprise

L’auto-entrepreneur devra tenir un livre des recettes journalières en prenant soin de distinguer les encaissements

par mode de règlement (Espèces et autres règlements).

` Date

` N° de la facture

` Client

` Nature

` [Prestation ou vente]

` Montant

` Mode d’encaissement

Page 83: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 11 - DéMARRER UNE ACTIVITé EN AUTO-ENTREPRENEUR

- 83 -

Pour les montants unitaires inférieurs à 76€, l’auto-entrepreneur a le droit d’inscrire le montant global en fin

de journée. En cas d’activité mixte, il faudra faire attention à bien distinguer les ventes de marchandises et les

prestations de services. Dans la pratique, ce livre de recettes est primordial pour pouvoir déclarer correctement

le chiffre d’affaires de votre auto-entreprise mensuel ou trimestriel aux impôts et aux organismes sociaux.

Le suivi des achats de l’auto-entreprise

Pour les auto-entrepreneurs réalisant une activité d’achat revente, ils ont l’obligation de tenir le détail de leurs

achats et de préciser le mode de règlement et la référence à la pièce dans un livre des achats :

` Date

` Référence de la pièce

` Fournisseur

` Nature

` Montant

` Mode de paiement

Que ce soit pour le livre des achats ou des recettes, toutes les pièces justificatives doivent être conservées

excepté les frais généraux accessoires.

Nos conseils de gestion pour l’auto-entrepreneur

Ces livres de recettes et d’achats vont vous permettre de suivre et analyser votre activité. Vous pourrez ainsi

surveiller l’évolution de votre chiffre d’affaires, de vos ratios d’achats, ou encore de votre rentabilité. Il ne faut pas

vivre ces obligations comptables comme une contrainte, mais plutôt les considérer comme un outil de gestion.

Le conseil de L-Expert-comptable.com

Afin de faciliter la gestion de votre auto-entreprise, nous vous conseillons d’ouvrir un compte

bancaire spécifique à votre activité professionnelle afin de pouvoir isoler les mouvements

bancaires personnels des mouvements professionnels.

Page 84: Livre blanc-creation-entreprise

- 84 -

REPRENDRE UNE ENTREPRISE

PARTIE 12

CHERCHER SA CIBLE : PREMIÈRE ÉTAPE VERS UNE BONNE REPRISE D’ENTREPRISE

Chercher l’entreprise à racheter est l’étape la plus longue mais la plus importante du processus de rachat d’une

entreprise. Quels sont les critères à prendre en compte ?

Pourquoi passer du temps sur la recherche d’une bonne cible ?

Avant toute reprise, il est important pour le repreneur de définir un projet personnel solide et précis pour plusieurs raisons :

` avoir plus de crédit auprès des établissements bancaires ;

` se rendre compte des difficultés d’une reprise avant de se lancer dans le processus.

Pour cela, l’acquéreur doit se poser quelques questions clés telles que le secteur dans lequel il souhaite reprendre

une entreprise, le niveau de chiffre d’affaires, ses compétences etc.

Quels sont les critères de sélection pour reprendre une entreprise?

Les critères les plus souvent retenus sont les suivants :

` l’activité ;

` la localisation (quitter sa région, revenir à sa région d’origine, partir à l’étranger) ;

` le potentiel de croissance (conquérir d’autres marchés, lancer un nouveau produit, une nouvelle techno-

Page 85: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 12 - REPRENDRE UNE ENTREPRISE

- 85 -

logie, développer l’activité dans une autre région) ;

` la taille ;

` la fourchette de prix ;

` les modalités de reprise (rachat d’action, de parts sociales, du fonds de commerce ou encore création

d’une holding pour racheter l’entreprise, etc.).

Choisir l’activité de l’entreprise à reprendre

L’entrepreneur peut bien évidemment faire son choix par élimination (n’importe quel secteur sauf le secteur

industriel par exemple). Mais l’entrepreneur peut également faire son choix en se basant sur ses expériences

passées. Pour cela, les questions à se poser sont les suivantes :

` quel secteur ? (service, négoce, industrie, agricole) ;

` quelle activité ? (commerce de proximité, e-commerce, vente à distance) ;

` reprise d’un fonds de commerce ou entreprise de type PME ?

` quel type de clientèle ? (« B to B » ou « B to C ») ;

` quel produit, quelle technologie ? (se référer à la courbe de maturité du produit) ;

` quel réseau de distribution ?

` quelle gestion des matières premières, des stocks ?

` quels fournisseurs ?

` quel facteur de production majeur ? (investissement / main d’œuvre) ;

` quel marché ? (local, régional, national, international).

L’entrepreneur doit donc chercher une cible pour laquelle il retrouve des similitudes avec ses expériences anté-

rieures pour la plupart des critères ci-dessus.

La taille et la fourchette de prix, éléments décisifs dans le choix de la cible

Est-ce que l’entrepreneur souhaite être indépendant ? Préfère t’il travailler seul ou avec des salariés ? La réponse

à ces deux questions guide l’entrepreneur dans son choix de taille et de fourchette de prix pour l’entreprise à

reprendre. Si l’entrepreneur fait le choix de :

` l’indépendance. La taille de l’entreprise dépend de l’apport que l’entrepreneur peut faire ;

` travailler seul : l’entrepreneur se dirige plus vers une très petite entreprise où il pourra exercer le

poste d’artisan, commerçant ;

` de diriger une équipe, d’apporter ses compétences : il se dirigera vers une société de taille plus importante

avec l’aide d’établissements financiers. Le pouvoir de décision et de contrôle du repreneur sera alors

déterminé par le niveau d’engagement des partenaires financiers.

Page 86: Livre blanc-creation-entreprise

PARTIE 12 - REPRENDRE UNE ENTREPRISE

- 86 -

EVALUER L’ENTREPRISE À REPRENDRE GRÂCE À L’ANALYSE ÉCONOMIQUE

L’analyse économique permet d’évaluer les atouts / défauts, le potentiel de croissance, les perspectives d’amé-

lioration et donne ainsi une évaluation chiffrée de l’entreprise.

Quels sont les éléments à prendre en compte lors de l’analyse économique ?

L’analyse économique de la cible doit à tout prix prendre en compte les éléments suivants :

` les moyens utilisés par l’entreprise pour développer son activité ;

` l’activité de l’entreprise (marché, perspective de croissance, compétitivité de la cible) ;

` la rentabilité financière de l’entreprise ;

` le personnel (poids du dirigeant dans l’entreprise, rôle des salariés) ;

` la question juridique (les contrats, litiges et procès en cours, contrats de location etc.).

Savoir analyser les moyens

Quels sont les moyens dont l’entreprise a besoin pour le bon déroulement de son activité ? Le repreneur se doit

de répondre à cette question afin d’établir un budget. Il faut pour cela analyser :

` l’immobilier et l’emplacement de l’entreprise ;

` le matériel utilisé ;

` le stock ;

` l’organisation de l’entreprise : responsable vente, responsable achat, etc. ;

` le fonds de commerce : brevets, marques

De cette analyse, l’acquéreur a une bonne idée non seulement des moyens déjà mis en œuvre mais aussi des

investissements (à court et moyen termes) nécessaires pour le développement de l’activité.

Savoir analyser l’activité de l’entreprise à acquérir

Analyser l’activité de l’entreprise revient à faire non seulement une étude marketing sur le marché mais aussi sur

l’entreprise et ses produits vendus. Ainsi il faut donc se consacrer à :

` identifier les concurrents, les fournisseurs, les clients ;

` évaluer le potentiel de croissance du marché ;

` analyser l’évolution du chiffre d’affaires, de la marge des dernières années et expliquer les différentes tendances ;

` comparer les résultats du marché avec ceux des concurrents ;

` comparer les prix de l’entreprise avec ceux du marché ;

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PARTIE 12 - REPRENDRE UNE ENTREPRISE

- 87 -

` identifier les réseaux de vente, la force de vente, les opérations de publicité.

Toutes ces analyses permettront à l’acquéreur d’établir un véritable diagnostic de l’activité.

Etablir une analyse financière

Avant toute reprise il faut bien évidemment établir la situation financière de l’entreprise, l’acquéreur ne pouvant

se contenter du résultat net. Pour cela, l’acquéreur va devoir réaliser :

` une analyse de la rentabilité : comprendre d’où vient la rentabilité, connaître et expliquer les évolutions de

rentabilité au cours des dernières années ;

` étudier le bilan, faire une analyse du besoin en fonds de roulement qui permet de connaitre les besoins

en trésorerie ;

` une analyse du « point mort » (chiffre d’affaires à réaliser pour que le montant des profits soit égal au

montant des charges) ;

` comparer tous ces éléments à ceux du marché.

Etablir une analyse du capital humain de l’entreprise

Au niveau du capital humain, l’acquéreur doit analyser 2 points :

` le cédant : dans beaucoup de petites entreprises, le cédant représente à lui seul le fonds de commerce.

Son nom, son charisme font la réputation de l’entreprise. Ainsi, le départ du cédant peut nuire au bon

fonctionnement de l’entreprise. De plus, l’acquéreur doit connaître les motivations du cédant pour déceler

d’éventuels soucis à venir ;

` les salariés : en reprenant l’entreprise, l’acquéreur reprend également l’ensemble des contrats de travail.

L’acquéreur doit donc connaître la situation de chaque salarié (place dans l’entreprise, ancienneté, savoir-

faire etc.).

Analyser la situation juridique de l’entreprise

La reprise d’une entreprise entraine également la reprise d’un certain nombre de contrats :

` les contrats de location ;

` les contrats d’assurance ;

` les contrats passés avec les clients, fournisseurs, sous-traitants ;

` les contrats de crédit.

Lors de la reprise, l’acquéreur récupère également :

` les litiges, les procès en cours ;

` les obligations sociales et fiscales. L’acquéreur doit s’assurer qu’il n’y a pas un risque de redressement

fiscal par exemple ;

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PARTIE 12 - REPRENDRE UNE ENTREPRISE

- 88 -

` les statuts de l’entreprise.

Une synthèse de toutes ces analyses (moyens, activité, finance, juridique, sociale) permet à l’acquéreur d’obtenir

une bonne évaluation de l’entreprise.

LA LETTRE D’INTENTION, PREMIER PAS VERS LA TRANSACTION

La lettre d’intention, qui marque le début des négociations, aboutit dans 70% / 80% des cas à la signature d’un

protocole d’accord.

Lettre d’intention, définition et objectifs

Avant de se lancer dans une évaluation et proposition d’offre, l’acquéreur a besoin de connaître de nombreuses

informations sur l’entreprise (données financières, juridiques, sociales...). Le cédant n’est jamais très enclin à

donner toutes ces informations car ces documents révèlent la stratégie, le positionnement de l’entreprise et

peuvent donc servir la concurrence. Ainsi, une lettre d’intention est signée entre le cédant et l’acquéreur. Par la

lettre d’intention les 2 parties :

` s’accordent sur les termes de la négociation ;

` s’engagent à mener à bien les discussions pour aboutir à la conclusion d’un protocole d’accord.

Toutefois cette lettre n’engage aucune des deux parties à faire la transaction.

Quand rédiger une lettre d’intention ?

Selon le dossier, 2 cas peuvent se présenter :

` l’acquéreur est pressé et souhaite aboutir le plus rapidement possible à la transaction. Dans ce cas, la lettre

d’intention sera signée au début des négociations et l’acquéreur soumettra rapidement une offre au cédant ;

` les deux parties souhaitent prendre leur temps. L’acquéreur va d’abord essayer d’en savoir un maximum

sur l’entreprise. La lettre d’intention n’interviendra que dans un second temps, pour traduire l’intérêt de

l’acquéreur pour l’entreprise.

La lettre d’intention est-elle obligatoire dans le processus de rachat ?

La lettre d’intention n’est pas obligatoire. Les deux parties peuvent trouver un accord et conclure la transaction

avant d’avoir signé une lettre d’intention.

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PARTIE 12 - REPRENDRE UNE ENTREPRISE

- 89 -

Quelles sont les éléments que doit contenir la lettre d’intention ?

La seule obligation indispensable pour la lettre d’intention est la date de validité. Il n’y aucune autre information

obligatoire. La rédaction de la lettre d’intention dépend entièrement des deux parties. Le niveau d’engagement

de la lettre d’intention est exclusivement déterminé par les deux parties. De manière générale elle contient les

éléments suivants :

` les points à débattre ;

` le déroulement des négociations ;

` un calendrier ;

` une clause de confidentialité ;

` une clause d’exclusivité

La lettre d’intention est donc un acte juridique fort. Le risque principal est de trop s’engager. Il est important de

se faire conseiller par un expert.

AUDIT D’ACQUISITION ET GARANTIE ACTIF / PASSIF : DES COUVERTURES POUR L’ACQUÉREUR

En reprenant une entreprise, l’acquéreur reprend les bénéfices mais également les pertes, même lorsqu’elles

sont antérieures au rachat de l’entreprise. L’acquéreur peut se couvrir contre ces risques via l’audit d’acquisition

et la garantie actif / passif.

L’audit d’acquisition, examen final avant la prise de décision

Avant que la transaction ne soit signée, l’acquéreur doit procéder à un audit d’acquisition sur les éléments clés

de la société :

` le résultat ;

` le bilan actif / passif ;

` le fonds de commerce : les propriétés de brevets, marques, la clientèle ;

` le bail commercial.

Pour réaliser l’audit d’acquisition, le repreneur doit être entouré d’experts :

` expert-comptable ;

` avocat ;

` assureur.

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PARTIE 12 - REPRENDRE UNE ENTREPRISE

- 90 -

La garantie actif / passif, couverture pour l’acquéreur

Lors de la signature, l’acquéreur doit se couvrir contre d’éventuels risques en exigeant du cédant une garantie

d’actif et de passif. A travers cette garantie, le cédant garantie la valeur des postes du bilan à l’actif et au passif. Si

la valeur de ces postes s’avère sous ou sur évaluée, l’acquéreur serait en droit de se faire indemniser par le cédant.

Cependant, cette indemnisation ne peut se faire que dans des conditions bien définies et dans une période limitée

qui est en général la durée de prescription fiscale (3 ans). La garantie actif / passif permet de se couvrir contre :

` des mauvais choix fiscaux ;

` des dettes volontairement cachées ;

` des créances clients douteuses intentionnellement non provisionnées dans le but de « gonfler » le poste client.

ATTENTION : si l’audit d’acquisition et la garantie actif / passif offrent à l’acquéreur une certaine couverture, ce

ne sont en aucun cas des assurances tous risques sur la valeur de la société.

MONTAGE JURIDIQUE ET ACTE DE VENTE : LES DERNIERS PAS VERS LA TRANSACTION

Une fois qu’il y a eu accord des deux parties sur le prix d’acquisition, il faut alors organiser le montage juridique

de la nouvelle structure puis signer l’acte de vente.

Qu’est-ce que le montage juridique ?

De nombreux montages juridiques sont possibles et vont dépendre des situations, de l’acquéreur et de l’entreprise

cible. En effet, l’acquéreur peut être:

` une personne physique et ne pas vouloir changer le statut de l’entreprise ;

` une personne physique et organiser l’acquisition à travers la création d’une société (création d’une holding) ;

` une personne morale

Ensuite la cible peut être :

` une entreprise individuelle ;

` une société.

Ces différentes situations multiplient les montages possibles. Il est très conseillé de consulter un juriste expert

dans le domaine pour définir le montage juridique à réaliser.

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PARTIE 12 - REPRENDRE UNE ENTREPRISE

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L’acte de vente, l’aboutissement de la transaction

L’acte de vente intervient juste après les étapes suivantes :

` la signature du protocole d’accord ;

` l’accord des établissements de crédit et l’organisation du déblocage des fonds.

L’acte de vente intervient donc après la signature du protocole d’accord. Ce dernier est l’acte juridique le plus

fort lors d’une reprise. Ainsi, bien que l’acte de vente respecte de nombreuses formalités, ce n’est pas l’étape

la plus compliquée de la transaction. La signature de l’acte de commerce nécessite l’intervention d’un notaire

(acte authentique), mais cette intervention n’est pas obligatoire (acte sous seing privé).

Que doit contenir l’acte de vente pour un fonds de commerce?

L’acte de vente doit obligatoirement contenir les éléments suivants :

` le nom à qui le cédant a racheté le fonds ;

` la date à laquelle la dernière acquisition du fonds a été faite ;

` le prix d’acquisition auquel le cédant a acheté le fonds ;

` si le fonds a été crée par le vendeur, cela doit être indiqué ;

` l’état des inscriptions grevant le fonds (privilèges, nantissements...), à demander au greffe du tribunal de

commerce ;

` le chiffre d’affaires et les bénéfices des 3 dernières années ;

` les informations relatives au bail : date, durée, nom et coordonnées du bailleur et du cédant si le bail a

été précédemment cédé.

L’état du stock est généralement indiqué sur un autre acte.

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