histoire naturelle - forgotten books
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6 HIST O I RE N A TU R ELLE“
nuitetqu‘
ils ne différoientessentiellementdes ‘
véritables hirondelles que par latrop grande sensibilitéde leurs yeux qui
en faitdes oiseaux nocturnes etpar l‘influeucè que
'
ce vice premier a puavoir
sur leurs habitudes etleur conformation.
En effet,les hirondelles ontbeaucoup
detraits de ressemblance av ec les engou
levente,comme je l
‘
ai déja dit;toutesontle bec petitetle gosier large toutesontles pieds courts etde longues ailes latête applatie ,
etpresque pointde cou;
toutes viventd‘
insectes qu‘
elles happenten volant' mais elles n
‘
ontpointdebarbes autour dubec nil
‘
onglc dudoigtdu milieu dentelé ; leur queue a deux
pennes de plus etelle estfourchue dansla plupartdes espèces je dis la plupart,Vu que l
‘
on connoîtdes hirondellesqueue quarrée ; par ex emple ,
celles de
la Martinique ; etj‘ai peine à concevoir
commentunornithologiste célèbre , ayantétabli la queue fourchue pour la difference caractérisée qui sépare le genre desh irondelles de celuides engoulevents a
Pumanquer à sa méthode aupointde
na s, 7
rapporter au genre des hirOndelles cetoiseauà queue quarrée de la Martinique,lequelétoit, selon cetteméthode un vê
ritable engoulevent. Quoi qu‘
il en soitm‘
attaehantici principalementaux différences les plus ,
apparentes qui setrouVententre ces deux familles d
‘
oi—eaux,
je remarque d‘
abordqu‘
en generalles hi
rondelles sontbeaucoup moins grosses
que les engoulevents la plus grande de
celles - là n‘
estguè re plus grande que leplus petitde ces derniers , _
etelle estdeuxoutrois fois moins grande que le plus
grand.
Je remarque en secondlieu que quoi
que les couleurs des hirondelles soientàpeuprès les mêmes que celles des engou
levents etse réduisentà du noir , dubrun du gris du blanc etdu roux
cependantleur plumage esttoutdifférent, non seulementparce que ces cou
leurs sontdistribuées par plus grandesmasses moins brouillées etqu‘
ellestranchentplus nettementl‘une sur l
‘
autremais encore parce qu
‘
elles sontchan
gean‘tes etse multiplientpar le jeudes
8 HI STO IRE NA TURELLE
divers reflets que l‘on y voitbriller et:disparoîtretour- à -tour à chaquemouvementde l‘œiloude l‘objet.
Quoique ces deux genres d‘oiseaux
se nourrissentd‘
insectes ailés qu‘
ils attrapentauvol ils ontcependantchacunleur manière de les attraper etunema
nière assez différente. Les_
engouleventscomme jel
‘
ai dit,vont}leur rencontre
en ouvrantleur large gosier etles phalènes qui donnentdedans s
‘
ytrouventprises à une espèce de glu de salive vis
quease dontl‘intérieur du b ec estenduit; au lieu que nos hirondelles etnosmartinets n‘
ouvrentle bec que pour saisir les insectes etle fermentd‘un effortsi brusque qu
‘
ilen résulte une espèce decraquement. Nous verrons encored‘
autresdifiérenees à cetégard entre les hirondelles etlesmartinets
,lorsquenous ferons
l‘histoire particulière de chacun de ces
0 1808111 ,
Les hirondelles ontles inœurs plussociables queles engoulevents elles seréu
h issentsouvententroupes nombreuses ,itparoissentmême encertaines circons
ro H I ST O IR E N ATUR ELLE
leure,/etque cela lui donne un grand
avantage pour employertoute la forcedeses ailes aussi le vol est- il son étatnaturel
, je .dirois presque son étatnécessaire ; elle mange en volantelle boitenvolantse baigne en volantetquelque—ï
fois donne à manger à ses petits en vo
lant. Sa marche estpeut- être moins ra
pide que celle du faucon mais elle est:plus facile etplus‘
libre3 1‘un se précipite
avec effort,l‘
antre coule dans l‘
air avec
aisance elle sentque l‘air estson do
maine ; elle en parcourttoutes les dimen
sions etdanstous les sens,comme pour
en jouir danstous les détails etle plaisi
‘
r de cette jouissance se marque par de
petits cris de gaieté,Tantôtelledonne lachasse aux insectes voltigeans etsuitavecune agilité [
souple leurtrace obliqueettortueuse oubien quitte l‘un pour
courir à l‘
autre ethappe en passantuntroisieme tantôtelle rase légèrementlaSurface de laterre etdes eaux pour saisir
Cetex emple estune confirmation ajoutée àtantd’autres des vues de M . de Buffon sur ce su;et..Voycz letome I“ de cette Histoire des ctseaux .
D E S H I R O N D E L L E S .
c eux que la pluie oula fraîcheur y ras
s emble ;tantôtelle éch appe elle-même à
l‘impétuosité de l‘oiseaude proie par laflex ibilité preste de ses mouvemens toujours maîtresse de son vol dans sa plus
grande vitesse ,elle en change àtoutinstantla direction ; elle semble décrire au
milieudes airs undédale m0bile etfugitif dontles routes se croisents‘
entrelacentse fuientse rapprochent, se
h eurtentse roulentmontentdes
c endentse pe rdentetreparoissentpourse crois er
,se rebrouiller encore en mille
manieres etdontle plan ,trop compli
qué pour être représenté aux yeux par
l‘
artdudessin peutà peine être indiquéà l
‘
imagination par le pinceaude larole.
Les hirondelles ne paroissentpointappartenir à l‘un des continens plus qu‘
à
l‘
autre etles espèces en sontrépanduesà peuprès en nombre égaldans l
‘
ancien
etdans le nouveau. Les nôtres setrouventen Norvège etauJapon; sur les côtes del‘Égypte celles de Guinée etaucap de
Bonne Espérance. Hé !quelpaysseroit
12 HI ST O I R E NA TUR ELLE
inaccessible à des'
oiseaux qui volentsfbien etvoyagentavectantde facilitéMais ilestrare qu‘
elles réstentfoute l‘année dans le même climat. Les nôtres nedemeurentavec nous que pepdantla.belle saison ;elles
‘
commencentà paroîtrev ers
'
l’equinox e duprintemps etdisparoisscntpeuaprès l
‘
équinox e d‘
automne.
Aristote qui éorivoitenGrèce etPlinequi le copioiten Italie ,
disentque leshirondelles vontpasser l‘hiver dans desclimats d‘unetempérature plus doucelorsque ces climats ne sontpas forteloi.gués mais que lorsqu
‘elles setrouventà
une grande distance de ces régionstem»
pétées ,elles restentpendantl‘hiverdans
leur pays natal etprennentseulementla précaution de se cacher dans quelques
gorges de montagne bien ex posées . Aris.
tote ajoute qu‘
on en atrouvé beaucoupqui étoientainsi recélées , etaux quellesiln
‘étoitpas resté une seule plume sur le
corps . Cette opinion ,accréditée par de
grands noms fondée sur des faits , étaitdevenue une opinion populaire , aupointque lespoèty_
puissientdes sujets de
D E S HI R O N D EL L E S. 1 3
comparaison :quelques observations mpdernes sembloientmême la
_
confirmer';
etsi l‘on s‘en fûttenulà iln
‘
eûtfalluque la restreindre pour la ramener ag.
v rai mais un évêque d‘
Upsal nommé
Olaù‘
s Magnus . etun Jésuite nommé KirCher, renchérissantsur cequ‘
Aristote avoitavancé déjatrop généralementontprétenduque ,
dans les ‘pays septentrionaux ,les pêcheurstirentsouventdans leursfilets avec le poisson des groupes d
‘
hi
rondelles pelotonnées , setenantaccrochées les unes aux autres bec contre 'bec pieds contre pieds ailescontre ailes ;que ces oiseaux
,transportés dans des
poêles se ranimei1tassez vite,mais pour
mourir bientôtaprès “ etque celles là
AlbertAugustinNyphus , Gaspar Heldelin,etquelques autres , ontassuré qu’om avoittrouvéplusieurs fois pendantl’hiver , en A llemagne , deshirondelles engourdies dans des arbres creux
,et
même dans leurs nids ce quin‘
estpas absolumentimpossible.
Voyez lHistoire des nations septentri0naiæ ;ouvrage sans critique , où l’auteur s
’estpluà en
tasser plusdemerveilleux quedevérités. Aureste,a.
1 4 HI STO I R E NA TUR ELLE
seules conserventla vie après leur réveil
qui, éprouvantdans sontemps l‘influencede labelle saison se dégourdissentinsensiblement
, quittentpeuà peule fonddeslacs reviennentsur l‘eau etsontenfinrendues par la Nature même '
etavectoutes les gradations à leur véritable élément. Ce faitouplutôtcette assertiona été répétée ,
'
embellie chargée de c ir
constances plus oumoins extraordinairesetcomme s
‘
ily eûtmanqué du\
merveil
leux on a ajouté que vers le cowmen
c ementde l‘automne ces oiseaux ve
noiedten foule se jeter dans les puits etles citernes. Je ne dissimule1‘aipas qu
‘
un
grandnombre d’
écrivains etd‘
autres personnes recommandables par leur carac
tère oupar leur rang ontcru à ce ph‘
é
nomène M. {.innæ uslui—même a jugé à
M . l‘abbé Prévôtfaithonneur de cette belledécou
verte de l‘immersion des hirondelles à un autreévêque auteur de la/V ie ducardinal Commea
don. Mais cette Vie de (‘ ommendon ne peutavoirparu qu
’
apms la mortde ce cardinal arrivée en
1 584 , etl’Histoire des nations septentrionales ,par Claus , avoirparuà Route des l’an 1555.
D E S E I R O N D EL È E & 1 5
propos de luidonner une espèce de sanc
tion en l‘
appuyantdetoute l‘autoritéde son suffrage ; seulementill‘a restreintà l
‘
hirondcllc de fenêtre età celle de che
minée aulieude le restreindre comme
il eûtété plus naturel à celle de r1vage.
D‘
autre part, le nombre des naturalistesquin
‘
y croientpointesttoutaussi considérable ; ets‘ilne s‘agissoitque de compter oude peser les Opinions ils balancé
roientfacilementle partide l‘afiirmativemais
, par la force de leurs preuves , ilsdoiventàmon avis
,l‘
emporter de beaucoup. Je sais qu
‘
ilestquelquefois imprudentde vouloir juger d‘un faitparticulierd
‘
après ce que nous appelons les lois gé
nérales de la Nature que ces lois n‘
étantque des résultats de faits ne méritentv raimentleur nom que lorsqu
‘
elles s‘
ac
cordentav ectous les faits mais il s‘
en
fautbien que je regarde comme un faitle séjour des hirondelles sous l‘eau. Voici
mes raisons .
Le plus grand nombre de ceux qui
attestentce prétendu faitnotamm entHevelius etSchœffer chargés de le v éri
1 6 HI,STO I R E NA TUR ELLE
fier par la société royale de Londres ; nd
citentque des ouï —dire v agues ne par
lentque d‘après unetradition suspecte
â 1aquelle le récitd‘
Olaus a pu donner
lieu ouqui peut- être avoitcours desletemps de cetécrivain ,
etfutl‘uniquefondementde son opinion. Ceux même
quidisentavoir vu comme EttmullerWallerius etquelques autres ne fontque répéter les paroles d‘
Olaus sans se
Voyez les €ransactz‘ons phi10s0phiques
n° 1 0 ,etjugez si dua été fondé à dire que la
société royale avoitvérifié le fait, comme l’
ontditles journalistes de Tr évoux , l’abbé Pluch( etquel
-
gues autres.Chambers cite le docteur Colas quiditavoir
vu seize hirondellestirées dulac Sameroth, unetrentainetirées dugrandétangroyalenRosiueilen
etdeux autres à Schledciten, aumomentoù elles
sortoientde l’eau. Il ajoute qu’
ellcs étoienthumides etfaibles , etqu’il a observé en efletqueces oiseaux sontordinairementtrès :—foibles lorsqu
’
ils commencentàa paroitre ,mais cela estcon
t1aire à l’observation journal1ere. auteurs le docteur Colas n’
indique ni les espèces dontil parleni la date de ses observations ni les circons
tances C lco
18 B I S TO I R E NA1T URELLE
etenv eloppées‘ de leurs ailes comme .d‘ufl
manteau mais on doute que les hirondelles viventsix mois sans respirer ,
ou
qu‘
elles respirentsous l‘eaupendantsmmois ; on en doute non seulementparceque la chosetientdumerveilleux ,
mais
parce‘
qu‘
il n‘
y a pas une seule obser
vation vraie ou fausse sur la sortiedes hirondelles hors de l
‘
eau quoique
cette sortie sielle étaitréelle dûtavoirlieu ettrès—fréquemmentdans la saisô n
où l‘
on s‘
occupe le plus des étangs etde leur pêche
“; enfin l
‘on en doute
jusque sur les bords de la mer BaltiqueLe docteur B almann Moscovite ‘
,et
M. Brow ne Norvégien setrouvantàFlorence ontassuré aux auteurs del‘
Ornithologie italienne que dans leurs
Je sais bien queM . B eerkens , dans sonpoèmeintituléHirundo , adécriten vers latins cetteémersion mais il ne s agitpointicide descriptionspoét1qnes.
:Dans le Nivernois , .le Morvan, la Lorraine
etplusieurs autres provinces où les étangs abondent,le peuple n
’
a pas même l‘
idée de l‘
immersiondeshirondelles.
ne s nrnounnnnns. 79
pays respectifis les hirondelles parois
soientetdisparoissoierttà peuprès danslesmêmestemps qu‘
en Italie etque leurprétenduséjour sous l‘eaupendantl‘hiverestune fable quin‘
a cours que parmi le
peuple.
M. Tesd0rfde Lubeck,hommequijoint
beaucoup de philosophie à des connois
sauces très- étendues ettrès—variées a
mandé M. le comte de Ba llon, que ,
malgrétoute la peine qu‘
ils‘
étoitdonnéependantquarante ans il n
‘
avoitpuencore parvenir à voir une seule hiron
delle tirée de l‘eau.
M. Klein qui a faittantd‘
efforts pourdonner crédità l‘immersion età l‘émer
sion des hirondelles avoue lui-mêmequ
‘
iln‘
a jamais été assez heureux pour lesprendre sur le fait.M. Herman habile professeur d
‘
his
toirenaturelle à Strasboutg etquisemblepencher pour l
‘
0pinion de M. Klein ,mais
qui aime la vé1ité par—dessus tout, m e
faitdans ses lettres le même aveu il a .
”
vouluvoir etn‘
a rien vu.
Deux autres observateurs dignes de
aoJHISTO I
°
R E N A TURELLE
toute —
confiañce M. HébertetM. le
vicomte de Querhoentm‘
assurentqu‘
ils
ne connoissontla prétendue immersion
des hirondelles que par ouï—dire etquejamais ils n
‘
ontrien apperçu par eux
mêmes quitendîtà làœonfirmer .
M. le docteur I.ottiriger qui a beau
coup étudié les procédés des oiseaux
etqui n‘
estpastoujours de mon avis
regarde cette immersion comme un para
dox e insoutenahle.
On saitqu‘
ila été offertpubliquementen Allemagne à quiconque apporteroitpendantl‘hiver de ces hirondellestrouv ées sous l
‘
eau de les payer endonnantautantd‘
argentpoids pourpoids , etqu‘
il
ne s‘
en estpointtrouvé une seule à
payer.
Plusieurs personnes gens de lettres ;hommes en place , grands seigneurs
qu1 croyoientà cetétrange phénomène‘
etavoientà cœur d‘
y faire croire 6ntUn gr
‘
and-maréchal de Pologne etun ambas
sadeur de Sardaigne en‘avaientpromis à M . de
"
R éanmur ; M . le gouverneurde R . etbeaucoup”dautres en avoientpromis à M. de Buffon.
n‘
e s HI R O N D E L L E S. à'
promis souventd‘
envoyer des groupesde
c es hinondelles pêchées pendantl‘hiveretn‘
ont1 ien envoyé.
M. Klein produitdes certificats mais
presquetous signé‘
s par une seule per
sonne quiparle’d.
‘
im faitunique lequel
s‘
estpassé lang—temps auparavantou
lorsqu‘
elle étaitencore enfantou d‘un
faitqu‘elle ne saitq'ue par ouï—dire ; certificats par lesquels même il estavoué
que ces p'
è ohes d‘
hirondelles sontdes cas
fortrares tandis qu‘
au contraire ils
devraientêtre fortcommuns , certificatsdénuésde ces circonstances 1nstructivcsetcaractérisées qui accompagnentordinairem,entune relation originale ; ènfin
c ertificats quiparoissenttous calques surletexte d‘
Olaüs ici l‘
incertitude naîtdes preuves elles—mêmes etdevientlaréfutation de l‘erreur que je combats ;c‘
estle cas -de dire ->Le faitestincertamdonc il est.faux
Les feuillespériodiques ontaussi rapportédesobservations favorables à l’hypœhèse de M . Klein;
mais ilne fautque jeterun cou'pd’œilsur ces observatio‘
ns pour voir combien elles sontincomplètesetpeudécisives.
HI STO IRE N A TURELLE
Mais ce n‘
estpointassez d‘avoir réduità leur juste valeur les preuves donton a
vouluétayer ce paradox e ilfautencorefaire voir qu
‘
ilestcontraire aux lois connues da mécanisme animal. En effetlorsqu
‘une fois unquadrup‘
ede ,un oiseau,
a contmeneé de respirer etque letrouovale quifaisaitdans le fœtus la commu
nication des deux ventricules du cœur
estfermé cetoiseau ce quadrupèdene peutcesser de respirer sa de
vivre ; etcertainementil ne peutpi
rer sous l‘
eau. Que l‘
ontente ,ouplutôt
que l‘
on renouvelle l‘
eXpérienee , car elle
a déja été faite“ que l‘
on essaye detenirune hirondelle sous l‘eaupendantquinze
Voyez l’
O rnitlwlogie italienne. Les auteurs assurentpositivementquetoutes les l1i10ndell< s quel‘
on 3 plongées sous leau dans letemps mêmedeleur disparition, y meurentau boutde quelquesminutes , etquoique ces hirondelles noyées récem
menteussentpn revenir à la vie par la méthode quefindiquerai ci-dessous néanmoins ilestplus queprobable que sielles restoientsous l'eauplusiems
j ours de suite (à plus forte raisonsielles yrestoientplusieurs semaines plusieurs mois ) , elles ne se
toientplus ressuscitablœ.
D E S B I $ O N D E L L E S . 23
jours , avec toutes les précautions indiquées comme de luimettre latête sous
l‘
aile ou quelques brins d‘
herbe dans
le bec ,etc. ; que l
‘
on essaye seulementde latenir enfermée dans une glacière
comme a faitM. de Buffon 'elle ne
s‘
engourdira pas elle mourra etdans laglacière comme s
‘
en estassuré M. de
Bufilon etbien plus sûrementencore
étantplongée sous l‘eau elle y mourra
d‘une mortréelle ,
à l‘
épreuve de tousles moyens employés avec succès contrela mortapparente des animaux noyés
récemment. Commentdonc oseroit—ouse
permettre de supposer que ces mêmes
oiseaux puissentv ivre sous l‘
eau pen
dantsix moistoutd‘une hale1ue Je sais
qu‘on ditcela possible à certains ani
maux mais voudroit— ou comparer
comme a faitM. Klein les hirondelles
au insectes aux grenouilles aux
Voyez l‘
Histoire des oiseaux tome I .
Page 2 17.
3 Les chenilles périssentdans l’eauauboutd‘uncertaintemps , comme s
’
en estassuré M .de Réan
1nur , etprobablementilenestdemêmedes autresinsectes qui ont(lestrachées.
& 4 HI STOIRE N A TUR ELL E
poissons dontl‘organisation intérieureestsi différente voudroit- ou même
s‘
autoriser de l‘ex emple des marmottesdes Idirs des hérissons des chauve—sou
ris dontnous parlionstout—à -l‘
heure etde ce que ces animaux viventpendantl‘
hiver engourdis conclure que les hi
rondelles pourroientaussi passer cettesa1son dans un étatdetorpeur à peupréssemblable ? Mais sans parler du fondde
nourriture que ces quadrupèdestrouventen eux —mêmes dans la graisse surabon
dante dontils sontpourvus sur la fin de
l‘
automne etqui manque à l‘
biron
delle ; sans parler de leur peude chaleurintérieure observée par M. de Buffon
en quoi ils difi'
èrentencore de l‘hirondelle a;s ans me prévaloir de ce que souventils. périssentdans leurstrous etVoyez l
‘Histoire naturelle des Quadrupèdes ,tome II page 308.
2 Le docteur Martine atrouvé la- d1aleur desoiseaux etnommémentœlle des hirondelles plus
fortede deux outrois degrés que celledes quadru
pèdes les plus chauds.
D E S H I R‘
O N D EL L E S. 27
ces deux mouvemens,larespiration et
la circulation,sontessentiels à la vie
sontla vie même . On saitque le docteurHook ayantétranglé un chien etluiayantcoupé les côtes ‘lediaphragme
le péricarde le hautde latrachée - a‘
r
tèrc fitressusciter etmourir cetanimal
autantde fois qu‘
il voulut,en soufflant
ou cessantde souffler de l‘
air dans ses
poumons. Iln‘
estdonc pas possible queles hirondelles ni les cigognes , car on lesa mises aussi du nombre des oiseaux
plongeurs viventsix mois sous l‘eausans aucune communication avec l
‘
air
extérieur; etd‘
autantmoinspossible, que
cette communication estnécessairemême aux poissons etaux grenouille‘sdumoins c
‘
estce qui résulte des ex péricuoce que je viens de faire sur plusieurs
de ces animaux .
D e dix grenouilles quiavoientététrouvées sous la glace le 9 février j
‘
en ai
mistrois des plus vives danstrois vaisseaux de verre pleins d
‘
eau de mamere
que sans être gênées d‘
ailleurs elles ne
pouvaients‘élever à la surface etqu‘une
28 HISTO I R E NA TUR ELLE
partie de cette même surface étoiten con
tactimmédiatavec l‘air extérieur ;troisautres grenouilles ontété ietées en même
temps chacune dans un vase à demi
plein d‘
eau,avec liberté entière de v enir
respirer à la surface ; enfin les quatrerestantes ontété misestoutes ensemble
dans le fondd‘un grandvaisseauouvert
etvide detoute liqueur.
Pavois aupamvantobservé leur respi
ration soitdans d‘air,
—
soitdans l‘eauetj‘avois reconnu qu‘
elles J‘
avoienttrèsirrégulière ; que lorsqu
‘on les laissoit
libres dans l‘
eau elles s‘
élévoientsouventau-deäsus en sorte que leurs na
rii1 es débordoientetsetrouvoientdansl‘
air . On voyoitalors dans leur gorge unmouvementoscillatoire qui correspon
doità peu près à un autre mouvementalternatifde dilatation etde contractiondes narines. Dès que les narines étoientsous l
‘
eau elles se fermoientetles deuxmouvemens cessoientpresque subitement;mais ils
‘
recommençoiéntaussitôtque les narines se retrouvoientdans l‘air.
Si on contraignoitbrusquementces gre
na s HI R O N D E L L E—S. 29
nouilles de plonger ,elles donnaientdes
S ignes visibles d‘
inbommodité etlàchoientune quantité de bulles d
‘
air.
Lorsque l‘
on remplissaitle bocal jus
qu‘
aux bords etqu‘
on le recouvraitd
‘un poids de douz e onces elles enle
voient_ ce poids etle faisaienttomberpour avoir de l
‘
air. A l‘
égard des troisgrenouilles que l
‘
on atenues constammentsous l‘eau elles n
‘
ontcessé de faimtous leurs effortspour s‘approcher le plusprès possible de la surface etenfin elles
sontmortes , les”
unes,au boutde vingt
quatre heures leiautres au'
bautde deuxjours Mais il en a été autrementdestrois qui avaientl‘air et‘ l‘eau etdesquatre quiavaientl‘air etpointd‘
eau1de
ces septgrenouilles les quatre dernièresetune des premières se sontéchappéeauboutd‘unmois etles deux qui sont
Ilestbonde remarquer que les grenouilles sonttrès- vivaces , qu
‘
elles soutienneutpendantdes maisle jeûne le plus absolu etqu‘
elles conserventpendantplusieurs heures le mouvementetla vie après
que le cœur etles autres viscères leur ontététirés{lucorps.
30 HI STO IRE - N A TUR ELLE
restées l‘une mâle etl‘autre femelle
sontplus v ives que jamais dans ce mo
ment( 9 9 avril etdès le 6 la fémelle avoitponduenviron 1 500 oeuth.
Les mêmes ex periences faitès avec les
mêmes précautions sur neuf petits poissans de septespèces différentes ,
ont.donné des résultats semblables ces sept,espèces sontles goujons ,
les ablettes les
meuniers les vérons,les chabots les
rousses etune autre dontjene connais
quele nom vulgaire en usage dans le
pays que j ‘habite
,savoir la baumere. Huit
individus des six premières espècestenus sans l
‘
eau sontmorts en moins de
vingt- quatre heures tandis que les in
L’
ablette estmorte entrois heures , les deuxpetits meuniers en six heures etdemie, l‘un desgoujons auboutde septheures , l‘autre auboutdedouze heures , le véron en septheures etdemie le
chaboten quinze heures la rousse en vingt—troishomes
,etla bouzière enprès de quatre jours. Ces
mêmes poissons tenus dans lair sontmorts ; se
voir , les ablettes auboutdetrente—cinq itquarantequatre minutes la bouzière auboutd’environ quarante-
quatre , la rousse auboutde cinquante ou
D E S HI R O N U E'
L L E S. 31
dividus qui étaientdans des bouteillessemblables niais avec la liberté de s‘élever à la surface de l‘eau ontvécu etconservétoute leur vivacité.
‘
A la vérité ,la bouzière renfermée a vécuplus longtemps que les six autres espèces mais j
‘
ai
remarqué que l‘individu libre de cette
même espèce ne montaitque rarementau- dessus de l‘eau etil està présumer
que ces poissons setiennentplus habituellem entque les autres aufond des
ruisseaux ce qui supposeraitune organisation un peu différente cependantje dois ajouter que l‘individu renfermé
s‘
élevaitsouventjusqu‘
aux tuyaux de
cinquante-deux lesmeuniemauboutde cinquanteàsoix ante l
‘
undes vérqns endeux heures quarantelmitminutes , l’autre entrois heures l
‘
un des gon
jons auboutd‘une heure quarante—neufminutes ,etl‘autreauboutde six heures vingt-deux minutesle plus granddetous ces poissons n‘avaitpas vingtlignes de lbng entre œiletqueue:
Ce poissoneto1tplus petitqu‘unepetite ablétte ,il avaitseptnageoires comme elle , les écailles dtidessusducorps jaunâtres ,bordéesde brun, etcellesdudessous nacrées.
3: HI ST O IRE NA TUR ELLE
paille quil‘
empê0h0ientd‘
arriver au- des‘
sus de l‘eau; que ,dès le secondjour il
étaitsouffrant,mal à son aise ; que sa
respiration commença dès—lors à devenirpénible etson écaille pâle etblanchâtreMais cequi paraîtra plus surprenant
c‘estque dedeux carpes égales celle que
j‘
aitenue constammentsous l‘eaua vécu
untiers de moins que celle que j‘
aitenuehors de l
‘
eau quoique celle—ci .eu se
débattantÏûttombée dedessus latablette d‘une cheminée qui avaitenvironquatre pieds de hauteur etdans deuxautres ex périences comparées faites surdes meuniers b eaucoup plus gros que
ceux dontil a été question ci—dessus
ceux tfu‘
an atenus -dans l‘
air ontvécuCela a lieuen général pourtous les poissons
qu‘
on laisse mourir sous l‘eau; mais ily a loin
de là aux changemens de couleurs si singulier
qu’éprauve en mourantle poissoncannuautrefa1s
chez les Romains sans le nom de mullus , etdontle Spectacle faisaitpartie dulux e etdes plaisirsde latable chez ceux qu’onappelaitalorsproceres gulæ .
La premiere—a vécudix —huitheures sous l‘
eau,etla seconde près de vingt—a ptdans l‘air.
'34 HI STO I R E N A TU REL LE
que l‘
eau tandis qu‘
elle se glace ,laisse
échapper une grande quantité d‘
air qui
s‘
amassa nécessairemententre l‘eauetlaglace etque les grenouilles saventbientrouver .
Si donc il estconstaté par les ex pé
riences ci-dessus, que les gienouilles et
les poissons ne peuventse passer d‘
air
s‘
il estacquis par l‘observation généraledetous lœ pays etdetous ,lestemps‘
qu‘
ancun amphibie , petitougrand,ne
peutsubsister sans respirer l‘
air au
l’
eau. Dans le cours de ces observations , yai cru‘voir que l
’
agonie de chaque poisson semarquaitparla cessabion dumouvementrégulier des ames , etpar une convulsion périodique dans ce même ar
gane , laquelle revenaitdeux outrois fois en un
quartd‘heure le gros meunier en a entreize en
”soixante—dix - septminutes , etil m‘
a para que la
dernière a marqué l'instantde la mort:dans l‘un
des petits , cetinstants été marqué par une canvulsiondans les nageoires duventre ; mais dans leplus grandnombre, celuidetous les mauvemens
externes etréguliers qui s‘estsbutenule plus long..
temps c‘
estle mouvementde la mâchoire inférieure.
D E S H I R O‘
N D EL LE S. 35
moins par intervalles ,etchacun à sa
mamere commentse persuader quedes oiseaux puissenten supporter l‘enfière privation pendantuntemps consi
dérable ? commentsupposer que les hirondelles
,ces filles de l
‘
air,qui paraissent
organisées pour êtretoujours suspenduesdans ce fluide élastique etléger ou du
moins pour le respirertoujours puissentvivre pendantsix mois sans air
Je serpis sans doute plus en droitquepersonne d
‘
admettre ce paradox e ayanteu l
‘
occasion de faire une ex périence
peut- être unique jusqu‘
à présentquitend à le confirmer . Le 5 septembre a
onz e heures dumatin j ‘avais renfermé
dansune cageuné‘
nicheé entière d‘
hiron
Oh saitque les castors , lestortues , les salamandres , les lézards les crocodiles , les hipp0p0tames les baleines viennentsouventau-dessus del’
eau ainsique les grenouilles , pour jouir de l’
air
les coquillages eux-mêmes , quidetous les animaux
sontles plus aquatiques , semblentavoir besoind
’
air , etviennentdetemps entemps le respirer àla surface de l
’
eau; par ex emple , la moule desétangs . Voyez le Mémoire de M . Méry sur ce
coquillage.
36 HI STO IR E NA TUREL LE
delles de fenêtre ,composée du père , de
la mère etdetrois jeunes '
en étatde vo
ler. Étantrevenuquatre ou cinq heuresaprès dans la chambre où étaitcette cage,j e m
‘
apperçu3 que le père n‘
y étaitplusetce ne futqu‘
aprè s une demi—heure de
recherche que je letrouvai ilétaittombédans un grand pot—à—l‘eau '
où il s‘
étaitnoyé je luireconnustous les symptômesd‘une mortapparents les yeux fermés
les ailes pendantes toutle corps raide.
Il me v intà l‘espritde le ressuscitercomme j ‘avais autrefois ressuscité des
mouches noyées ; je l‘
enterrai donc à
quatre heures etdemie sous de la cendre
chaude ne laissantà découvertque l‘ouVetture du bec etdes narihes . Il étaitcouché sur son ventre bientôtilcommença. à avoir un mouvementsensiblede respiration quifaisaitfendre la couche
de cendres dontle dos étaitcouvertj ‘eussoin d
‘
yen ajouter ce qu‘
ilfallait. A septheures la respiration étaitplus mar
quee ;l‘
oiseauouvraitles yeux detempsentemps mais il étaittoujours couché
sur son ventre :à neuf bé“ates je le
p a s H I Rb N D EL L E S. 37
trouvai sur ses pieds ,à côté de
‘
am
petittas de cendres le lendemain mae
tin il étaitplein de vie :on luip1ésentætde la pâtés des insectes ;ilrefusa letoutquoiqu
‘
il n‘
eûtrien mangé la v eille.
L‘
ayantposé sur une fenêtre ouverteil y resta quelques momens à regarder .
de côté etd‘
autre puis il pritson essor
en jetantun petitcride' joie etdirigea;son volducôtéde la rivière Cette espècede résurrection d‘une hirondelle noyée
depuis deux outrois heures, ne m‘
a paintdisposé à croire passible
*la résurrectionpériodique .
etgénérale detoutes les hirondelles après avoir passé plusieurs:mais sous l‘eau. La premiè re estun phénomène auquel les progrès de la médecine moderne nous ontaecoutumés etqui se réalisetous les jours sous nos yen!dans la personne des noyés. La seconde
n‘
est,à mon avis ni vraie ni vrmsem
blable ear indépendammentde ce quej‘
aiditn‘est— ilpas contretoute vraisem
Une personne digue de foi m'zi assuré avoir
ressuscité de la même manière unchatnoyé ré
cemment.Oi:raux . I I
38 HI ST O I RE N A TU R ELLE
blance que les mêmes causes produisentdes effets contraires ; que latempératurede l
’
automne dispose les oiseaux à l‘
en
gourdissement,etque celle du printemps les dispose à se ranimef, tandis
que le degré moyen de cette dernièretempérature à compter du 29 mars au 9 9
avril,estmoindre que le degré moyen
de celle de l‘
automne ,à compter du2 3
septembre au sa octobre Par la même
raison,n
‘
est- ilpas contretoute vraisem
blance que l‘
occulte énergie de cettetempérature printânière ,
lors même qu‘
elle
estplus froide etplus long—temps froide ’
que de coutume comme elle le futen1 740 ,
ne laisse pas de réveiller les hiron
delles jusqu‘
au fond des eaux,sans ré
v eiller en mêmetemps les insectes dontelles se nourrissentetqui sontnéan
J‘
ai calculé latempérature moyenne de ces
deux périodes sur un journal d‘observations mé
téorologiques, faites pendantles dix dernières années , etj 'aitrouvé que la chaleur moyenne de la
période duprintemps étaità la chaleur moyenne
de la période de l‘automne dans la raisonde 22
à zg.
D E S HI'
R O N D E L L E S. 39
moins plus eûposes etplus sensibles à son
action 1 d‘
où ilarrive que les hirondelles
ne ressuscitent‘alors que pour mourir defaim
'
nu lieu de s‘
engourdir une se
conde fois etde se replonger dans l‘
eau
comme elles devraientfaire si les mêmes
causes doiventtoujours produire les
mêmes efiets . N‘
est- il pas contretoutevraisemblance que ces oiseaux supposés
engourdis sans mouv em entsans respi
ration percentles glaces qui souv entcouvrentetfermentles lacs autemps dela première:apparitiondes hirondelles et
On saitque lorsque l‘hiver estdoux , ‘les ia
sectes engourdis se raniment, même dans les moisde février etde janvier etque si après cela ilsur
vientdes froids , 1ls s‘engourdissentde nouveau.D ans cette année 1740 , les hirondelles étant
arrivées avantqu‘aucun insecte ailé eûtsubisadernière métamorphose , retardée par les froids, .ilen
péritun grandnombre faute de nourriture ;,elle:
tombaientmortes oumourantes dans les rues , aumilieude l
'
a campagne. Cela prouve que ces oiseaux
n’ontpas le presset1timentdestempératures aussi
sûr que des personnes fortinstruites d‘
ailleurs
veulentnous le faire croire.
40 HI STO IRE NA TURELLE
qu‘au, contraire lorsque latempérature
des mais de février etde mars estdouceetmême chaude
,comme elle futen 1774
elle n‘
avanc e pas d‘un seul jour l‘époque
de cette apparition N‘
est—il pas c ontrela vraisemblance que l
‘
automne étantchaude ces oiseaux ne laissentpas des‘
engourdir autemps.marqué quoique
l‘
on veuille regarder le froidcomme la
cause de cetcngourdissementEnfin
n‘
est- il pas contre toute vraisemblance
que les hirondelles duNord qui sontabsolumentde la même espèce que cellesdu Midi aientdes habitudes si diffé
rentes etquisupposentunetoutautreorganisationEn recherchantd‘
après les faits connusce qui peutavoir donné lieu à cetteerreur populaire\
ousavante j‘
ai pensé
que parmile grandnombre d‘
hirondelles
quis e rassemblentla nuit,dans les pre
m iers etdernierstempsde leur séjour , surles )O DCS des étangs , etqui voltigentsi
Letemps futsi doux à r eette époque , que ,même dans les pays duNord les plantes avoiençcommencé d
‘entrer en végétation.
42*HISTO IRE NATU B ELLE
plus étaitun obstacle pour des oiseauxqui volentaussi légèrement
,etsontca
pables de parcourir jusqu‘à deux cents
lieues dans un jour,etqui d‘ailleurs ,
en s‘
avaneantv ers le Midi trouventune ,temperature toujours _plus douce
une nourrituretoujours plus abondante .
A ristote croyaiten effetà l‘occultatiortdes hirdndelles etde quelques autresoiseaux
, en quoi il ne se‘trompaitque
dans latrop grande généralité de son
assertion car il esttrès—vraique l‘on voitquelquefois l
‘
hiverparaîtredes hirondellesde rivage ,
de cheminée etc . dans les
tempsdoux on en vitdeux de ladernièreespèce voltigertoutle jour dans les coursdu châteaude Mayac en Périgord,
le 27
décembre 1 775 par un ventde midi.
accompagné d‘une petite pluie. J
‘
ai sousles yeux un procès
- verbal revêtu d‘un
grandnombre de signatures respectablesqui attestentce fait; etce fait, quiconfirme à quelques égards le sentimentd
‘
Aristote sur l‘
occultation des hiron
delles ne s‘
accorde pointavec ce qu‘
a
joute ce philosophe , qu‘
elles sontalors
D E S H I R O N D E L L E S. 43
sans plumes. On peutcroire que les hirondelles vues le 97 déc embre en Périgord
étaientaudes adultes dontla ponte avaitété retardée
,oudes jeunes qui, n‘
ayantpas eul
‘
aile assez fartc *
paur voyager avecles autres étaientrestées en arrière et
,
parune suitede hasards heureux avaientrencontré une retraite
,une ex position ,
une saison etdes nourritures conve
nables . Ce sontapparemmentquelquesex emples pareils moins rares dans la
Grèce que dans notre Europe septentrionale quiaurontdonné lieuà l‘hypothèsede l
‘
oecultation générale des hirondelles,non seulementde celles de fenêtre etdecheminée mais encore de celles de ri
vage ; car M. Klein prétendaussi que ces
dernières restentl‘hiver engourdies dansleurstrous etilfautavouer que ce sont
On yajoute lesmartinets , les râles , les ros
signols , les fauvettes ; etil paraîtque M . Klein
vaudraiten ajouter bien d‘autres.“ Sison systémese réalisait, laterre n'
auraitpas assez de cavernes
les rochers n’
auraientpas assez de trans. D ‘
ail
leurs plus cette acculmtian sera supposée générale
plus elle doitêtre supposée notaire.
'
44 HI STO IRE NA TURELLE
celles quipourraienten être soupçonné“avec plus de vraisemblance , puisqu
‘
à
Malte , etmême en France,elles parois
sentassez souventpendantl‘hiver . M. de
Buffon n‘
avaitpas eul‘occasiond‘
en voir
par lui- même dans cette saison mais il
les a vaitvues de l‘œil.de l‘
esprit; il avaitjugé d
‘
aprèsleur nature que s‘
ilv avaitune espèced
‘
hirondelle sujette à l‘engour.dissementce devaitêtre celle—ci En
effetles‘
hirondelles de rivage craignent:mains le froidque les autres , puisqu‘
elles
setiennentpresquetoujours sur les ruisseaux etles rivières. Selontoute appa
rence , elles ontaussile sangmoins chaudlestrous où elles pondent, où elles habi
tentressemblentbeaucoupaudomiciledes animaux que l
‘
on saitqui s‘engourdissent. D ‘
ailleurs elles trouventdans la.terre des insectes entoute saison ; elles
peuventdonc v ivre aumoins une partiede l
‘
hiver dans un pays où les autres,
hirondelles pétiroientfaute curriture encore faut- il bien se garder de
Voyez letomeI°lrdecetteHistoire des °i$©äült
D E S H I R O N D E L L E& 45
faire de cette occultationune loigénéralepourtoute”
l‘
espèce elle doitêtre res
treinte à quelques individus seulement:e
‘
esh une conséquence qui résulte d‘une
observation faite en Angleterre aumois
d‘
octobre 1 757, etdirigée par M. Collin
son ilne setrouva pas»une seule de ceshirondelles dans une berge cribléede leurstrous etque l‘on fouillatrès—ex actement.La principale source des erreurs dans ce
cas etdans beaucoup d‘
autres,c
‘
estlafacilité avec laquelle on se permetdetirerdes conséquences générales de quelques
faits particuliers etsouventmalvus .
Puis donc que les hirondelles (ie pour.
rois diretous les oiseaux de passage ) necherchentpointne peuventtrouver sousl‘
eauun asyle analogue à leur nature contre les inconvéniens de la mauvaise sai
son ilen fautrevenir à l‘0pinion la plusancienne la plus conforme à l
‘
observa
tion età l‘ex périence ; ilfautdire que ces
oiseaux netrouvantplus dans un pays
les insectes quileur conviennentpassentdans des contrées moins froides quileur
ptfrenten abondance cette proie sans
46 HI STO IR E N A TU R ELL E
laquelle ils ne peuventsubsister ; etil estsi vrai que c
‘
estlà la cause générale etdéterminante desmigrations des oiseaux ,
que ceux là partentles premiers qui viv entd‘
insectes voltigeans , et, pour ainsidire aériens parce que ces insectes man
quentles premiers ; ceux qui v iventdelarves de fourmis etautres insectesterrestres entrouventplus long—temps etpartentplus tard; ceux qui viventdebaies
,de petites graines etde fruits qui
mûrissenten automne etrestentsur lesarbrestoutl‘hiver n
‘
arriventaussiqu‘
en
automne etrestentdans nos campagnesla
,plus grande partie de l‘hiver ; ceux quiv iventdes mêmes choses que l
‘
homme etde son superflu restenttoute l‘année àportée des lieux habités . Enfin de nou
v elles cultures qui s‘introduisentdans unpays donnentlieuà la longue à de nouv elles migrations c
‘
estainsi qu‘
après
avoir étai à la Caroline la culture del‘
orge ,duriz etdui'rornentles colons
y ontvu arriver régulièrementchaqueannée des volées d
‘
oiseaux qu‘on n
‘
y con
noissoitpoint, età qui l‘on a donné
D E S H I R Ô N D'
E L L E S. 47
d‘
après la circonstance ,les noms d
‘oz
seaux de riz , d‘
oiseaux blé etc . D‘
ail
leurs iln‘
estpas rare de Voir dans lesmers
d‘
Amérique des nuées d‘
oiseaux attiréspar des nuées de papillons si considé
rables, que l
‘
air en est,obscurci. Dans
tous les cas il paroîtque ce n?estni leclimatni la saison mais l
‘
article dessubsistances la nécessité de vivre
, qui
décide principalementde leur marche,
quiles faiterrer de contrée en contréepasser etrepasser les mers ouquiles fix c
pourtoujours dans unmême pays .
J‘
avoue qu‘
après cette première Causeil enestune autre qui influe aussi sur
les migrations des oiseaux dumoins sur
leur retour dans le pays qui les a vus
naître. Si un oiseau n‘
a pointde chmatdumoins il a une patrie ; commetoutautre animal ilreconnoîtilafiectionneles lieux où il a commencé de voir la
lumière,de jouir de ses facultés où ila
éprouvé les premières sensations goûtéles prémices de l
‘
ex istence ; ilne le quittequ
‘
avec regretetlorsqu‘
il y estforcé '
Par la disette un penchantirrésistible l‘y
48 HI STO IR E NA TU R ELLE
rappelle sans cesse etce penchant, jointà la connoissa
‘
nced‘une route qu‘iladéja
faite,età la force de ses
'
ailes le metenétatde revenir dans le pays nataltoutesles fois qu
‘
ilpeutespérer d‘
ytrouver lebien- être etla subsistance Mais sans
entrer icidans lathèse générale dupassage des oiseaux etde ses causes il estdefaitque nos hirondelles se retirentaumois d
‘
octobre dans les pays méridioe
naux puisqu‘
on les voitquitter chaqueannée dans cette même saison les diËéd
rentes contrées de l‘Europe etarriver peude jours après en ditférens pays de l‘Afrique etquemême on les atrouvées plusd‘une fois en route aumilieu des mers.
Il estde ma connoissanoe disoitPierreMartyr que les hirondelles les milans
etc . quittentl‘Em0pe aux approches de
Dans la partie de la Libye où le Nil prendsa source , les
_
hirondelles etles mnlans sontsédentaires etrestenttoute l’année. On a (litla mêmechose de quelques cantons del’Ethiopie . A 11 reste
,
il peutyavoir dans le même pays des hirondellesde passage etd’autres sédentaires, comme au088de Bonne—Espérance.
50 …s a N A TURELLEentre la côte d‘
Afrique etles îlesducapVerd d
‘unenuéed‘
hirondèlles à croupion
blanc quiprobablementv enoientd‘
Eu
rope. Leguatsetrouvantdans les mêmes
mers le 1 9 novembre fitaussirencontrede quatre hirondelles qui suivirentsonbâtimentpendantseptfours jusqu‘
au
capVerd; etil està remarquer que c‘
estprécisémentla saison où les ruches d‘
a
heilles donnentleurs essaims au Séné
gal entrès-
grande abondance et' celleoù les cousins appelés maringouins sontfortincommodes par conséquentfortnombreux ; etcela doitêtre car c
‘
estletemps où finissentles pluies or l
‘
on saitqu
‘unetempérature humide etchaude estla plus favorable à la multiplication desinsectes sur-toutde ceux qui comme
les maringouins se plaisentdans leslieux aquatiques. Christophe Colomb en
vitune à son second voyage laquelle
s‘
approcha de ses vaisseaux le 94 octobre dix jours avantqu‘
il découvritlaDominique d
‘
autres navigateurs en ont:rencontré entre les Canaries etle cap de
Bonne—Espérance. Auroyaume d‘
Issini
D E S H I RÔ N D E L L E& 51
selon le missionnaire Loyer «on voit,dans le mois d
'
octobre etdans les mois
suivans une multitude d‘
hirondelles qui
viennentdes autres pays. M. Edw ards
assure que les hirondelles quittentl‘Angleterre en automne etque celles de
chep inée se trouventau Bengale . On
voittoute l‘année des hirondelles au cap
de Bonne- Espérance ditKolhe mais en
fortgrand nombre pendantl‘hiver ce
qui suppose qu‘en cette contrée ily en
D ‘autres observateurs , qui y ontregardé de
plus près , assurentque les hirondelles quittentl’
Angleterre vers le 29 septembre ; que le lieudel'
assemblée générale paroîtindiqgfisur les côtesde la province de Suffolk, entre Ox fordetYarmouth ; qu’elles se posentsur lestoits des églisesdes vieillestours etc. qu
'
elles y restentplusieursjours lorsque le ventn'estpointfavorable pourpasser la mer ; que sile ventvientà changer pen
dantla nuit, elles partenttoutes à la fois , etquele lendemainmatin on n
’en retrouve pasune seule.
Toutcela indique assez clairement, non pas uneimmersion, nimême une migration dirigée vers
le Nord mais bienune migration dirigée ausud
ouausud—estde l‘Angleterre.
51 HI STO IR E N\TUREI‘
.LE
aquelques unes de sédentaires etbeaucoup de voyageusæ ; _
car on ne prétendrapas apparemmentqu‘
elles se cachentsousl‘
eauoudans destrous pendantl‘été. Leshirondelles duCanada
,ditle P. Charle
voix sontdes oiseaux de passage comme
celles d‘Europe ; celles de la Jamaïque ,
ditle docteur Stubbss quittentcetteîle dans les mois d
‘
hiver quelque chaud
qu‘
ilfasse. Toutlemonde connoîtl‘ex péricuce heureuse etsingulièredeM.Frischquiayantattaché aux pieds de quelquesuns de ces oiseaux un filteinten détrempe revitl‘année suivante ces mêmes
oiseaux avec leur fil qui n‘
étoitpointdécoloré preuv e assez bonne que dumoins ces individus n
‘
avoientpas passél‘hiver sous l‘eau,
ni même dans un
endroithumide etprésomptiontrèsforte qu‘
ilen estainsi detoute l‘espèce.
On peuts‘attendre que lorsque l‘Afriqueetcertaines parties de l‘Asie serontplusfréquentées etmieux ‘
connues on par
viendra à découvrir les diverses stations ,non seulementdes hirondell
_es mais en.
core de la plupartdes oiseaux que le:
D E S H I R O N D EL L E S. 53
habitansdes îlesde laMéditerranée voientpasser etrepasser chaque année à l
‘
aide
des vents car ces passages sontune sortede navigation de long cours :les oiseauxcomme on a vu ne les
,entreprenncnt
guère que lorsqu‘
ils sontaidés par unv entfavorable mais lorsqu
‘
ils sontsurpris numilieude leur course par les v entscontraires
,ilpeutarriver que, setrouvant
exténués de fatigue ils se posentsur lepremier vaisseauqui se présente ,
comme
l‘
ontéprouvé plusieurs navigateurs au
temps dupassage Il peutarriver qu‘
à.
défautde bâtimens ilstombentdans lamer etsoientengloufis par les flotsc
‘
estalors que l‘on pourroit, en jetantleLe vaisseaude l
'
amiralWager setrouvantauprintemps dans le canalde la Manche
,une mul
titude innombrahle d'h1rondelles vintse poser dessus ;tous les cables en étaientcouverts elles pa
missoientfatiguées , afi‘
améem; on aionte mêmequ
’
elles étoientextrêmementmaigres. S’étantreposées la nuit, elles reprirentleur volée le lende
maindès le matin. M . Collinson nous apprendque
la même chose arriva sur le vaisseauducapitaineWright, revenantde Philadelphie.
54 HI STO IR E NA TU R ELLE
filetà propos pêcher véritablement,des
hirondelles noyées et,en s
‘
y prenantbien les rappeler à la vie mais on sentque ces hasards ne peuventavoir lieuen
terre ferme ni sur desmers d‘
une petiteétendue .
Dans presquetous les pays connus
les hirondelles sontregardées comme
amies de l‘homme etàtrès—justetitrepuisqu
‘
elles consommentune multituded
‘
insectes qui vivroientaux dépens de
l‘
homme Il fautconvenirque les engoulev ents auroientles mêm es droits à sa
rœonnoiasance puisqu‘
ils lui rendentlesmêmes services mais pour les lui ren
dre ils se cachent__dans les ombres du
crépuscule ,etl‘onne doitpas être sur
pris qu‘
ils restentignorés eux etleursbienfaits.
On s‘
estapperçu en plusieurs circonstancesqu
‘elles délivroientun pays dufléaudes cousins.
Dans la petite ville que j’
habite , ellesontdélivréplusieurs greniers d
‘
un autre fléau, je veux direde ces petits vers qui rongentle blé , sans douteen détruisantles insectes ailés dontces vers sontles larves. ‘
D E S HI R O N D E«L LE S. 55
Ma première idée avoitété de séparer
icilesmartinets des hirondelles etd‘
imi
ter en cela laNature, quisemble les avoir
elle—mémo séparés en leur inspirantunéloignementréciproque jamais onn
‘
a vu
les oiseaux de ces deux familles voler de
compagnie ; au lieuque l‘
on voitdu
moins quelquefois nos trois e peces'
d‘
hirondelles se réunir en une seule
troupe. D‘
ailleurs la famille desmartinetsse distingue de l‘autre par des différencesassez considérablesdans laconformationles habitudes etle naturel: dans la
conformation car leurs pieds. sontpluscourts etabsolumentinutiles our mar
cher ou pour prendre leur vol)
ée quand
ils sontà plateterre de plus leurs
quatre doigts sonttournés en avant,et
chacun de ces doigts n‘
a que deux phalanges , compris celle de l
‘
ongle dans
les habitudes ; ils arriventplustard etpartentplus tôtquoiqu
‘ila semblent
craindre davantage la chaleur ils fontleur ponte dans les crevasses des vieilles
murailles etle plus hautqu‘ils peuvent;
ils ne construisentpointde nid mais ils
56 HI STO IRE N ATURELLE
gamissentleurtrou d‘une litière peuchoisie etfortabondante en quoi ils ,
se rapprochentdes hirondelles de rivage ;lorsqu
‘
ils vontà la provision ils remplis
sen‘tleur large gosier d‘
insectes ailés detoute espèce en sorte qu‘
ils ne portentà manger à leurs petits que deux outroisfois par jour dans le naturel; ils sontplus défians plus sauvages que leshiron
delles ; les inflex ions de leur voix sontaussi moins variées etleur instinctparoîtplus borné. Voilà de grandes difl
'
é
rences etde fortes raisons pour ne pointmêler ensemble des oiseaux qui dans
l‘étatde nature ne semêlentjamais les
uns avec les autres etje suivrois ce
plan sans hésiter si nous cpnnoissioœ
assez le 11atureletles habitudesdes espècesétrangères appartenantàtces deux races
pour être sûrs «de rapporter chacune à sa
véritable souche : mais nous savons si
peude chose de ces espèces étrangères ,
que nous courrions risque detomber àchaque pas dans quelque méprise ilestdonc plus prudent, ne pouvantdémêlersûrementles oiseaux de ces deux fa
1
58 HIS TO I R E N A T UR ELLE
L’HIRÔNDELLE DE CHEMINÉE,
O U
L’HIRO
}
NDELLE D OMEST IQUE
EL L E esten effetdomestique par instinctelle recherch e la sociétéde l‘homme
par choix elle la préfère malgré ses ia
convéniens àtoute autre société. Elle
niche dans nos cheminées etjusquedansl‘
intérieur de nos maisons sur-toutdecelles où il y a peudemouvementetdebruitla foule n‘
estpomtla société. Lors
que les maisons sonttrop bien elodes et:Voyez les planches enlamin€es n° 543 fig. r;
A radala de Cicéron vaga volucris d‘
Ovide ;cles bistinos de Sénéque; dauliù s ans:de Plu
tarque. Les deux derniers noms conviennentàPhilomele autantqu‘à Progné.En hollandais swalem en suisse ham
sbhwahu.
nas HI R O N D E L L E S. 59
que les cheminées sontfermées par '
le
h aut,comme elles le sontà Nantua et
dans les pays de montagnes , à cause de
l‘
abondance des neiges etdes pluies elle
change de logementsans changer d‘
in
clination elle se réfugie sous les avanttoits etyconstruitson nid mais jamais
elle ne l‘
établitvolontairementloin del‘
homme ; ettoutes les fois qu‘un voya
gea r égaré apperçditdans l‘air quelquesuns de ces oiseaux
,il peutles regarder
commedes oiseaux de bon augure etquilui annoncentinfailltementquelquehabitation prochaine . Nous verrons qu
‘
il
n‘
en estpastout—à—faitde.meme de l‘
hi
rondelle de fenêtre.
Celle de cheminée estla première quiparoisse dans nos climats c
‘
estordinairementpeu après l
‘
éequinox e du printemps. Ellc arrive plustôtdans les con
trées plus méridionales etplustarddansles pays duNord.Mais quelque (1 uce que
soitlatempérature dumois de îévrier etdu commencementde mars quelque
froide que soitcelle de la fin de mars etducommencementd‘
avril elle ne parc“
D E S H I R O N D E L L E S . 6tqu
‘
on ramassoitétoientde la plus grande1naigréur etl‘on voyoitcelles qui viv oientencore se fix er aux murs de laterrasse dontj‘aiparlé etpour dernièreressource
,saisir avidementles mouche
rons desséchés quipendoicntade vieillestoiles d‘
araignées.
Il semble que l‘
homme devroitaccueillir bientraiter un oiseauquiluiannonce
la belle saison etquid‘
ailleurs lui rend
des services réels ; ilsemble aumoins que
ses services devroientfaire sa sûreté personnelle
,etcela a lieu
‘
a l‘
égardduplus
grandnombre des hommes, quile proté
gentquelquefois jusqu‘
à la superstitionmais il—s
‘
entrouvetrop souventqui sefontun amusementinhumainde letuerà coups de fusil sans autre motif quecelui d‘
ex ercer oude perfectionner leuradresse sur un buttrès - inconstanttrès
On_
a ditque ces hirondelles étoientsous laprotection spéciale des dieux pénates ; que lors'
qu’
elles se sentaientmaltraitées , elles alloientpiquer les mamelles des vaches , et. leur faisoientperdre leur laitc
’étaientdes erreu1s , mais des
«erreurs utiles.
62 HI STO I R E N A T UR EL LE
mobile, par conséquenttrès difficile à
atteindre ; etce qu‘
ily a de singulier
c‘
estque ces oiseaux innocens parousentplutôtattirés queffrayés par les '
eoups de
fusil etqu‘
ils ne peuventse résoudre à
fuir l‘homme,lors même qu
‘
il leur faitune guerre si cruelle etsi ridicule . Elle
estplus que ridicule , cette guerre;car elleestcontraire aux intérêts de celui quila
fait,
‘
par cela seul que les hirondelles
nous délivrentda - fléaudes cousins,des
charansons etde plusieurs autres insectesdestructeurs de nos potagers , de nos mois
sons,de nos forêts
,etque ces insectes
se multiplientdansun pays etnospertesav ec eux en même proportion que lenombre des hirondelles etautres insectivo'
res ydiminue.
L‘
ex périence de Frisch etquelquesautres semblables prouventque les
Il estvrai qu‘elles consommentaussides insectes utiles; par ex emple , les abeilles mais on
peuttoujburs les empêcher de construire leurs nidsai portée des ruches.
Dans un châteauprès d‘EpinalenLorraine
64 HI STO IR E NATUR E£LEangles etne formaientque le quartd’uncylindre oumême d
’un cône renversé. Le
premier nid qui étoitle plus bas , avoitson fondmaçonné comme le reste mais
ceux des étages supérieurs n’
étoientséparés des inférieurs que par leur matelascomposé de
‘
paille ,d
’
herbe sèche etdeplumes . Au reste , parmi les petits nidsdes angles je n
‘
en aitrouvé que deuxqui fussentpar étages ; je crois que c
’é
toientles nids des jeunes ils n‘
étoientpassibien faits que les grands.
D ans cette espèce comme dans laplu
partdes autres c’
estlemâle quichantel’
amour mais la femelle n’
estpas absolumentmuette ; son gazouillementordinaire semble même prendre alors de la
volubilité. Elle estencore moins insensible ; car non seulementelle reçoitlescaressesdumâle avec complaisance mais
elle les lui rend avec ardeur etl‘ex citoquelquefois par ses agaceries . Ils fontdeuxpontes par an la première d‘
environ
Cinq oeufs la seconde detrois . Ces œufs
sontblancs selonWillaghhy ettachetés selon Klein etAldrovande, Ceux que
D E S HI R O N D EL L E S. 65
j’ai vus étoientblancs . Tandis que la fe
melle couve le mâle passe la nuitsur leborddunid. lldortpeu; car on l
’
entendbahill
‘
er dès l’
aube du jour etil voltigepresque jusqu’
à la“
nuitclose. Lorsque
les petits sontéclos les père etmère leurportentsans cesse à manger etontgrandsoin d’
entretenir la propreté dans le nid'
,
jusqu’à ce que les petits , devenus plus
forts sachents’arranger de manière à
leur épargner cette peine. Mais ce qui“est
plus intéressantc’
estde. voir les vieux
donner aux j eunes les premières leçonsde voler
,en les animantde la voix ,
leur
présentantd’un peu loin là nour1‘itureets’éloignantencore à mesure qu
’
ils s’
a
v ancentpour la recevoir les poussantdoucementetnon'
sans quelque inquiétude hors dunid jouantdevanteux etavec eux dans l’air
,comme pour leur
ofi‘
rirun secourstoujours présentetaccompagnantleur action d’un gaaouille
mentsi ex pressif, qu’
on croiroiten en
tendre lo sens. Sil’
on jointà cela ce queditBoerhaave d’un de ces oiseaux qui
étantallé à la provision ,ettrouvantà
s
66 H I S T O I RE NA T U R EL I2E .
son retour la maison où étoitson nid
embrasée se j eta autravers des flammes
pour porter nourriture etsecours à ses
petits on jugera avec quelle passion les
hirondelles aimentleur g énitureOn a prétendu que lorsqueleurs petits
avoientles yeux crevés même arrachés ,
elles les guérissoientetleur rendoientlavue avec une certaine herbe qui a étéappelée c/zélidaine c
’
est- à -dire, herbe aux
hirondelles ;mais les ex périences denedi
etde M. de la Hire nous apprennentqu’
il
n’
estbesoin d’
aucune herbe pour cela
etque lorsque les yeux d’un j eune oiseausontje ne dis pas arrachéstoutà—fait
,
mais seulementcrevés oumême flétrisils se rétablissenttrès promptementetsans aucun remède. Aristote le envoitbien
,etl’a écrit; Celse l’a répété. L es
eXpérienees de Redi etdeM.de la Hire, etde quelques autres sontsans répliqueetneanmoins l
’
erreur dure encore.
Comme il s'
agitp cid’une mère etd‘une coureuse
, on ne peutgon e supposer qu’elle se soit
précipitée dans les flammes par délautd’eXptricuce.
ne s H I R O'
N D ELL ES. 67
Outre les différentes inflex ions de voix
dontj’ai parlé jusqu’
ici les hirondelles
de cheminée ontencore le cri d’
assem
blée le criduplaisir le crid’
e lfroi le
cri de colère celui par lequel la mère
avertitsa couvée des dangers qui me
nacent,etbeaucoupd’
autres exmessions
composées»detoutes celles—là ce quisup
pose une grande mobilité dans leur sensintérieur .
J’
aiditailleurs que ces‘
oiseaux vivaientd
’
insectes ailés qu’
ils happenten volantmais comme ces insectes ontle volplus
‘
oumoins élevé ,selon qu
’
il faitplus oumoins chaud il arrive que lorsque le
froidoula pluie les rabatprès deterre‘
etles empêche même de faire usage de
leurs ailes,nos oiseaux rasentlaterre
etcherchentces insectes sur lestiges desplantes sur l’h erbe des prairies , etjusque sur le pavé de nos
‘
rues‘
; ils rasentaussi les eaux ets’yplongentquelquefoisà demi en poursuivantles insectes aquatiques ; et
,dans les grandes disettes ils
v ontdisputer aux araignées leur proie
jusqu’aumilieude leurstoiles etfinissent
68 HISTO ÏR E ' N A TURELLE
par les dévorer elles-mêmes . Danstousles cas
,c c
’
stla marche dugibier quidétermine celleduchasseur. Ontrouvedansleur estomac desdébris de mouches , de
cigales de scarabées de papillons etmême de petites pierres 5 ; ce quiprouvequ
’
elles ne prennentpastoujours les iasectes euvolantetqu’
elles les saisissentquelquefois étantposées. En effet, quoique les hirondelles de cheminée passentla plus grande partiede leur viedans l’air ,elles s e posentassez souventsur lestoitsles cheminées les barres de fer , etmême
F risch tom. I , cl. 2 ,div. 3 , pl. 2 , n
o 18.
Elles ne digérentpastoujours égalementbien.
D ans le gésier d’un individuqui avoitpassé deux
jours sansmanger ilsetrouva beaucoupde débris.
d’
insectes coléoptères etdans un autre individu,quiavoitmangé la veille cinq ousix mouches il
ne setrouva presque rien.
3 Voyez Belbn Willughby. On a d‘il biendes
shsurdités sur ces pierres d'hirondelle etleurs vertus , ainsi que sur les pierres .d’aigle , les pierres
aleete rienttes et,
autres bézoards qui semblent«êtreles bijoux favoris etde la charlatanerie etde la.crédulité.
D E S nra ouù su.ns 69
àterre etsur les arbres . Dans notre climat
,elles passentsouv entles nuits , vers
la fin de l’
été, perchées sur des aunes
'
au
borddes rivières , etc’
estalors qu’
on les
prend en grand nombre etqu’
on les
mange en certains pays elles choisissentles branches les plus basses quisetrouventcru—dessous des berges etbien à l‘abri duv ent. On a remarqué que les branches
qu’
elles_adoptentpour y passer ainsi la
nuitmeurentetse dessèchent.C
’
estencore sur un arbre mais surun
très -
grand arbre qu’
elles ontcoutume
de s’
assemhler pour le départ. Ces assem
blées ne sontque detrois ouquatre cents; r
c ar l’
espèce n’
estpas si nombreuse à
beaucoup près que celle des hirondelles
de fenêtre . Elles s’en vontde ce pays
—ci
v ers le commencementd’octobre ; elles
partentordinairementla nuitcomme
pour dérober leur marche aux‘
oiseaux
de proie qui ne manquentguère de lesharceler dans leur route. M. Pri80h en a
vu quelquefois partir en plein jour ,et
A Valence en Espagne , à Lignitz en Silé
“8 fl -CO
70 HI ST O I R E N A TUR ELLE
M. Héberten a vu plus d’
une fois autemps dudépartdes pelotons de quatante ou cinquante qui faisoientrouteau hautdes airs ; etil a observé quedans cette circonstance leur volétoitnonseulementplus élevé qu
’
à l’
ordinaire
mais encore beaucoup plus uniforme etplus soutenu. Elles dirigentleur routeducôté dumidi
,en s
’
aidantd’un ventfavorable
,autantqu‘
il estpossible ; etlorsqu
’
elles n’
épronventpointde contreternps ,
elles arriv enten Afrique dans lapremière huitaine d’
octob re. Si'
,durant
latrav ersée ils’
élève un v entde sud- estqui les repousse ,
elles relâchentde
même que les autres oiseaux de passagedans les îles qui setrouventsur leur che
min. M. Adanson en a vuarriver dès le
6 octobre à six heures étdemie dusoir
sur les côtes du Sénégal etles a bien
reconnues pour être nos vraies hiron
delles . Il s’
estassuré depuis qu’
on ne les
Voyoitdans ces contrées que pendantl‘
automne etl’hiver. Il nous apprend
qu’
ellesycou0henttoutes les nuits, seulesoudeux à deux dans le sable sur le
72 HI S T O I RE N A TU R ELL E
sur—toutdans les paystempérés où elles
trouventdes insectes ;par ex emple dans
les îles d’Hières etsur la côte de ‘
C ênes
où elles passentles nuits sur les orangers
en pleineterre etoù elles causentbhaucoup de dommage à ces précieux arbris
seaux . D’un autre côté on ditqu’
elles pa
roissentrarementdans l’île de Malte.
On s’
estquelquefois servi etl’on pourroitencore se servir avec le même sue
cès de ces oiseaux pour faire savoir
très—promptementdes nouvelles intéressantes il ne s
’
agitque d’
avoir une cou
v é a se prise sur ses œufs dans l’endroitmême ou l
’
on Veutenvoyer l’avis , etde la lâcher avec un filà la patte ,
nouéd
’un certain nombre de nœuds teintd
’
une certaine couleur,d’
après ce qui
aura été convenu cette bonne mère
prendra aussitôtson essor vers le pays _où
estsa couvée etportera avec une cê
lérité incroyable les avis qui lui aurorîtété confiés .
L’
hirondellede cheminée 8. la gorge , le
frontetdeux espèces de sourcils d’une
couleur aurore toutle reste dudessous
D E S HI R ON D E L L ES. 73
ducorps blanchâtre avec uneteinte dece même aurore toutle re stefie la partie supérieurede latête etducorps d’un
noir bleuâtre éclatant‘
seule couleur qui
paroisse les plumes étantbien rangées
quoiqu’
elles soientcendréœ à la base etblanches dans leur partie moyenne ; les
pennes des ailes suivant“les différentesincidencesde la lumière,tantôtd’un noir
bleuâtre plus clair que le dessus ducorps ,f
tantôtd’un brun verdâtre les pennes
de la queue noirâtres avec des refletsverda; les cinq paires latérales marquéesd
’unetache blanche v ers le bout; le becnoir audehors jaune
‘
audedans;—le palais
etles coins de la bouche jaunes aussi
etles pieds noirâtres. Dans les mâles la
couleur aurore de la gorge estplus viveetle blanc dudessous du corps a unelégèreteinte de rougeâtre.
Le poidsmoyendetoutes les hirondellesque j
’
ai pesées estd’environtrois -
gros
elles paroissentplus grosses à l‘
œ il etc ependantelles pèsentmoins que les hirondelles de fenêtre.
Longueurtotale six pouces etdemi‘
Oiscaux . X,
1 1 I . 7
74 HI STO IR E N A TURELLE
le bec représente untriangle isocèle curviligno ,
dontles côtés sontconcaves etontseptouhuitlignes ;tarse, cinq lignes,sans aucun duvet;.ongies minces peu
courbés fortpointus le postérieur leplus fortdetous vol un pied queue ,trois pouces un quarttrès fourchue
(beaucoupmoins dans les j eunes com
posée de douz e pennes dontla paire laplus extérieure dépasse la paire suivanted’un pouce la paire intermédiaire dequinz e à vingtlignes etles ailes de
quatre à six lignes ; elle estordinairementplus longue dans le mâle.
Onm’
a envoyé ,pour varnetés des individus quiavoientroutés les couleurs plusfoibles etla queue peufourchue c
’étoient
probablementde simples variétés d’
âge
car la queue n’
a sa v raie forme etle plumage ses vraies couleurs que dans lesadultes.
Jemetsaunombredes van etés accidentelles les hirondelles blanches . Iln’
ya guère de pays enEurope Où l
’
on'n
’
en aitvu depuis l
’
Archipel jusqu’en Prusse.
Aldrovande indique le moyen d‘
en avoir
D E S HI RO N D E L L E S. 75
tantque l’on v0udra ; ilne s’
agit, selonlui que d
’
étendre une couche d’
huile
d’
oliv e sur l’œuf. A ristote attribue cetteblancheur à une foiblesse detempérament, audéfautde nourritur e à l
’
ac
tion da fro id. Un individu que j’
ai oh
servé avoit_
au—dpssus des yeux etsousla gorge quelquesteirites de roux des
—traces de brun sur le cou etla poitrineetla queue moins longue . Il pourraitsefaire que cette blancheur ne fûtque passagere ,
etqu’elle ne reparûtpointaprès
lamue ;car quoiqu’
on voie assez souventdans les couvéesde l
’
année des individus
blancs il estrare qu’
on «en voie l’
année
suivante parmi celles qui retiennentduquartier d’
hiver.-Au reste
,il setrouve
quelquefois des individus qui ne sontblancs qu
’
en partie :tel étoit_ celui dontparle Aldrovande lequel avOib le crou
pionde cette couleur etpouvoitdisputer à l’hirondelle de fenêtre la dénOmi
nation de cul— élanc.
Je regarde ; en secondlieu comme va
riété accidentelle l’
hirondelle rousse
chez quila couleur aurore de la gorge et
76 HI STO IR E N A TUR ELLE
des sourcils s etend sur presquetoutleplumage mais en s
’
affoiblissantettirantà l
’isabelle
L’
hifondelle de cheminée estrépanduedanstoutl’ancien continent, depuis laNorvège jusqu
’
aucap de Bonne-Espéran
ce ; etdu côté de l’Asie ,jusqu’
aux Indesetau Japon. M. Sonnerat. a rapporté unindividude la côte de Malabar
,lequelne
diffère de notre hirondelle de cheminée
que par sataille un peu plus petite ; encore est—ilprobable que sa peaus
’
estretirée en se desséchant. Septautres hirondellés rapportées ducap de Bonne—Espé
rance‘
par le même M. Sonneratne diffèrentnon plus des nôtres que comme
les nôtres diffèrententre elles ; seulementontrouve ,
en y regardantde bien prèsqu
’
elles ontle dessous du:corps d’un
b lanc plus.
pur etque l’échancrure qui,dans les dix pennes latéralesde la queue,marque le passage de leur partie étroiteestplus considérable .
M . le comte de R icletm’a assuré avoir vu
deux individus de cette couleur dans une It‘pd
’
h1rondellcs de cheminée
78 HI ST O IR E NA TUR ELL E
V A R I É T É S
D E L‘HIR OND ELLE D OMEST IçUE
I. L ’fiimndelle d’
A ntigue à gorge cou
leur de rouille. Elle a lataille un peupluspetite que notre hirondelle ; le frontceintd’un
'
bandeaud’un jaune rouillé sur la
gorge une plaque de même couleur term inée au bas par un collier noir fortétroit; le devantdu cou etle reste dudessous du corps blancs ; latête ,
le des
sus da couetle dos,d
’un noir v elouté ;les petites couvertures supérieures des
ailes d’un noir violetchangeant; lesgrandes ainsi que les pennes de l
’
aile
et'de la queue , d’un noir de charbon
la queue estfourchue etne dépasse pointles ailes.
Il. L ’bimndelle ventre roux de Cayenne
Ellè a la gorge rousse etcette couleur
Voyez les planches enluminées, n° 724 ,fig
86 HISTO I R E NA TUR ELLE
à travers les Influences du nouveauclimat.III. L
’
àirondelle aucapuchon roux Ce
roux estfoncé etv arié de noir ; elle a
aussile croupion roux terminé de blanc ;le dos etles couvertures supérieures desailes d’un beaunoirtirantaubleu, avecdes reflets d’
acier poli ; les pennes desailes brunes bordées
‘
d’un brun plus
clair celles de la queue noirâtres ;toutesles latéraleSmarquées sur le côté intérieur, d
’unetach e blanche laquelle ne
paroîtque lorsque la queue estépanouie ;la gorge variée de blanchâtre etde brunenfin le dessous ducorps semé de petitestaches longitudinales noirâtres sur unfond jaune pâle,M. le vicomte de Querhoentqui a
en’
occasion d’
observer cette hirondelleau cap de Bonne- Espérance nous ap
prend qu’
elle niche dans les maisons
comme les précédentes ; qu’
elle attache*Voyez les planches enluminécs n° 723 fig 2 9
où cetoiseauest:représenté sous le nom d’
hircu
delle àtête rouvre ducap de Bonne
D E S H I R O ND E L L E S . 81
son nid au plafond des appartemens
qu’
elle le construitdeterre à'l’extérieur ,de plumes à l
’
intérieur qu’
elle luidonne
une forme arrondie etqu’
elle y adapteune espèce de cylindre creux qui en estla seule entrée etla seule issue. On ajouteque la femelle y pond quatre ou cinqœufs pointillés.
O I SEAUX ETRA NGERS
QUI ONT RAPPORT A L‘HIRONDELLE
DOMESTIQUE.
LA GRANDE HIRONDELLE A VENTREROUX DU SÉNÉGAL
E L L E a la queue conformée de même
que nos hirondelles de cheminée ; elle a
aussi les mêmes couleurs dans son plu
mage mais ces couleurs sontdistribuéesdifféremmentd
’
ailleurs elle estbeaucoup plus grande etparoîtmodelée sur
d‘autres proportions ; en softe qu’
on peutla regarder comme une espèce à part.Elle a le dessus de la tête etdu cou
le dos etles couvertures supérieures des
Voyez les planches enluminées n° 310 , oùcetoiseauestreprésenté sous le nom d’hirandelloventre roux duS e
'
ne'
gnl.
HI S TO I R E N A TURELL E. 83
ailes d’un noir brillantavec des reflets
d‘
ac ier poli les pennes des ailes etde laqueue noires le
'
croupionroux ainsiquetoute la partie inférieure mais lateinte
de la gorge etdes couvertures inférieuresdes ailes estbeaucoup plus foible etpresque blanche .
Longueur totale huitpouces si:
lignes ;bec huitlignes ;tarse de même ;
doigtetongle postérieurs les plus longsaprès ceux dumilieu;vol, quinze poucestrois lignes ; queue , quatre pouces four
cime de vingt- six lignes dépasse les ailes
d‘un pouce.
L’HI R OND EL LE A CE INTU R E
B L A N CHE
CELLE—CI n‘
a pointde roux dans souï
plumage ;touty estnoir ex cepté uneceinture blanche qu‘
elle a sur le ventreVoyez les planches enluminks, n
°724, fig. 2 ,
où cetoiseauestreprésenté sous le nom d’
hima
Jo”:de Cayenne, à bandeblanc/wsufle ventre.
84 HÏSTO I R E N A TLJR ELLE
etquitranche vivementsur ce fondobscur ily a encore un peude blanc sur
les jambes etles pennes de la queue
qui sontnoires dessus comme toutlereste ne sontque brunes par-dessous.
C’
estun oiseaurare il se trouve àCayenne età la Guiane dans l
’
intérieur desterres sur le borddes “
rivières.
Ilse plaîtà voltiger sur l’eaucomme fontnos hirondelles ;mais
,ce qu
‘
elles ne fontpastoutes il se pose volontiers sur les
arbres déracmés quon y voitflottans.
Longueurtotale six pouces ; bec noir
six lignes ;tarse six lignes ; queue deux
pouces un quart; fourchue de —
près de
dix - huitlignes dépasseles ailesde quatrelignes.
L’H1 R O N D EL L E A MB R É E.
S E B A ditque ces hirondelles de
même que les nôtres de rivage , gagnentla côte lorsque la mer estagitée , qu
’on
luien a apporté quelquef0 1s demortes et
DES OISEAUX ÉTRANGERS. sa
de vivantes, ,
etqu’
elles ex halentuneodeur si forted’
amhre gris qu’il n’
en
fautqu’une pour parfumertoute unechambre cela -luifaitconj‘ecturer qu’
elles
se nourrissentd’
insectes etautres animal
culcs qui sonteux - mêmes parfumés etpeut- être d’
ambre gris. Celle qu’
a décriteM. Brisson v enoitduSénégal, etavôitétéenvoyée par M. Adanson ;mais comme
on voitelle setrouve aussiquelquefois
en Europe.
Toutson plumage estd’une seule cou
leur \etcette couleur estun gris brunplus foncé sur latête etsur les pennes desailes que par-toutailleurs le bec estnoir,etles pieds bruns. L
’
oiseau esttoutauplus de la grosseur d
’un roitelet.J’
aihésité sije ne rapporterois pas cetteespèce aux hirondelles de rivage dontelle pnroîtavoir quelques façons de faire ;mais comme letŒal de ses habitudes ‘
naturelles n’
estpointassez connu etqu
’
elle a la queue conformée de même
que notre hirondelle domestique j’
ai
cru devoir la rapporter provisoirementà cette dernière espèce.
86 HI S T O I R E N A TU R EL LE.
Longueurtotale cinq pouces etdemibec six lignes ;tarse trois le doigtpostérieur le plus courtdetous ; Vol,onz e pouces etplus ; queue près detrois pouces , fourchuede dix - huitlignes ,composée de douze pennes ,
dépassée parles ailes de quatre . lignes.
88 HI S T O IR E N A TUR ELLE
hirondelle domestique . En effetnous
avons vuque celle- ci lorsqu’
elletrouveles cheminées fermées comme elles le
sontdans la ville de Nantua niche sous
les avanttoits des maisons plutôtquede s
’
éloigner de l’
homme ; au lieu que
l’
espèce à croupion blanc, qui abondc
dans les environs de cette ville etquiytrouve fenêtres portes entablemens
enunmottoutes les aisances pour y pla:cer son nid ile d’y place cependantiamais ; elle aime mieux l
’
aller attachertoutauhautdes rocs escarpés quibordentle lac Elle s
’
approche de l’
homme lors
qu’
elle netrouve pointailleurs ses couvenances ;mais
,toutes chose!étantégales ,
elle préfère pour l’
emplacementde son
manoir,une avance de rocher à la sail
lie d’une corniche une cavprne à un
M . Guysi
de Marseille m’
a aussi confirmé ce
faitmais il ne fautpas prendre à la lettreicequ
'
ontdules anciens d’une diguetrès- solide , d’
un
stade de longueur , formée entièrementde ces nids
dans le portd’Héraclée en Égypte ; etd’
une autre‘digue semblable construite par les mêmes oiseauxdans une île consacrée à 1518.
D E S E I R O N D E L L E S. 89
pél°istyle, enunmotla solitude aux lieux
habités .
Unde ces nids , que i’ai observédans le
mois de septembre etquiavoitété délaché d’une fenêtre etoitcomposé deterreà l
’
extérieur sur-toutde celle qui a étérendue par les v e1@ etque l’ontrouve lematin çà etlà sur les planches de jardinnouvellementlabourées ; il étoitfortifiédans le milieu de son epawseur par des
brins de paille et:dans la couche la plus
antérieure par une grande quantité deplumes La poussière qui garnissoitlefonddunid, fourmilloitde petits verstrès/grêles ,
hérissés de longs poils setortillautentoutsens s
’
agitantavec viva
cité,ets’aidantde leur bouche pour ram
per ; ils abondoientsur -toutaux endroitsoù les plumes et0 1ent1mplanteos dans lesparois intérieures . On ytrouva aussi des
puces plus grosses plus a]pngécs moins
brunes que les puces ordinaires mais
conformées de même,etseptouhuitpu
J‘
aitrouvé jusqu’à quatre oucinq gros de ces
plumesdansunnidquine pesaitentoutquetreizecaces.
90 HISTO I R E NA TUR ELLE
naises , quoiqu’iln
’
y en eûtpointetquil
n’
y en eûtjamais eudans la maison. Ces
deux dernières espèces d’insectes setrou
v oientindifféremment,etdans la pone
sière dunid,etdans
(les plumes des oi
seaux quil’hahitoientaunombrede cinq
savoir le père launch ettrois jeunesen étatde voler. J
‘
ai certitude que cescinq oiseaux y passaientles nuitstousensemble. Ce nid représentoitpar sa forme le quartd’
undemi—sphéro‘
ide creux
alongé par ses poles d’
environ quatrepouces etdemi de rayon ,
adhérentparses deux faces latérales aujambage etauchassis de la croisée etpar son équateur ala plate—bande supérieure. Son en
trée étoitprèsde cette plate—bande situéeVerticalementdemi circulaire etfortétroite.Les mêmes nids serventplusieurs an
nées de suite,etprobablementaux mômes
couples ce quidoits’eniendre seulementdes nids que les hirondelles attachentànos fenêtres car on m’
w aro que ceux
qu’
elles appliquentcontre les rochers, neserventjamais qu’une seule saison et
D E S HI R O N D ELL E'
S. 91
qu’
elles en fontchaque année uni
non
v eau. Quelquefois ilne leur fautque cinqou six jours pour le construire ; d’
autresfois elles ne peuv entenv enir à boutqu’
en
dix oudouze jours . Elles portentlemor
tier avec leur petitbec etleurs petitespattes ; elles le gâchentetle posentavecle bec seul. Souventon voitun as
‘
segg rand nombre de ces oiseaux quitrav aillentau même nid soitqu’
ils se
plaisentà s’
entr’
aider les uns les autressoitque dans cette espèce l
’accouple
mentne pouvantavoir lieuque dans lenid tous les mâles qui recherchentlamêmefemelle
,travaillentavec émulation
à l’
achèvementde cenid dans l’espérance
d’
en faire un doux etpromptusage. On
en a vuquelques uns quitravailloientàdétruire le nidavec encore
_
°
plus d’ardeur
que les autres n’
en mettoientà le,nous
truire étoit— cc unmâle absolumentrebuté qui n
’
espérantrien pour lui
J ’en ai compté jusqu‘à cinq posés dans un
même nidouaccrochés autour , sans compter lesalim:etvenaus ;plus leur nombre estgrand plus
l‘
ouvrage va vite.
HIS TO I RE NA TUR ELLE
-même cherchoitlatriste consolation detroubler ou retarder les jouissances desautres ? Quoiqu’
ilen soitces hirondelles
arriventplustôtouplustard suivantlédegré de latitude ; à Upsal le 9 mai
selon M. Linn;eus en France etenAngleterre dans les commencemens d’
avril"
,
Cette année 1779, l’hiver a été sans neige , et
le printempstrès—beau néanmoins ces hirondelles
ne sontarrivées en Bourgogne que le 9 avril,etsur le lac de Genève que le 14. On a ditqu’uncordonnier de Bâle ayantmis à une hirondelle uncollier sur lequel étoitécrit
Hirondelle ,
Qui es si belle ,
D is—moi l’hiver où vas-tu?reçut,le printemps suivant, etpar lemêmecourier,cette réponse à sa demande
A Athènes ,Chez Antoine.
Pourquoit’en informes-tu?
Ce qu’
ilya de plusprobable dans cette anecdote,c‘estque les vers ontété faits en Suisse . quantau
’fait, ilestplus que douteux , puisqu'on saitpar‘Belon etpar A ristote, que les hirondelles sontdcs
D E S H IR O N D E L L E S. 93
huitou dix jours après les hirondelles
domestiques qui selonM. Frisch ayantle volplus bas trouventplus facilementetplustôtà senourrir . Souventelles sontsurprises par les derniers froids eton '
en
a vu voltiger autrav ers d’une neige fortépaisse Les premiers jours de leur arrioiseaux semestriers dans la Grèce comme dans le
reste de l’Eur0pe , etqu’elles vontpasser l’hiveren A frique.
,a
Cela prouvç que ce queditle curéHocg$trdemde Nordlande , sur le pressentimentdestempératures , qu’ilattribue aux hirondelles n
’
estpas plusapplicable à celle
-ciqu’à celle de cheminée
,etdolt
être regardé ainsique je l’
ai*dit,comme fortdou
teur . On a vu dit—il, en Lapponie des hiron
delles partir d‘
os le commencementd’août, etabandonner leurs petits dans un temps fort
a chaud,etoù rien n
'
aunoncoitun changementdetempérature ; mais ce changementnetarda ”
pas , etl’on pouvoitaller entraîneaule 8 sep
tembre. Dans certaines années, aucontraire , onles
.
voitrester assez tard, quoique le temps nesoitpas doux , eton estassuré alors que le froidn'
estpas prochain.
Dans toutceci, M. le curé paraîtn’êï're que
94 HIST O I R E NA TURELLE
vée elles setiennentsur les eaux etdansles endroits marécageux . Je ne les aiguère
Vues revenir aux nids qui sontà mes fe
nêtres avantle 1 5 avril quelquefois elles
n’
y ontparuque dans les premiers joursde mai. Elles établissentleur nid àtouteex position mais par préférence aux fe
nêtres qui regardentla campagne , sur
toutlorsqu’
ilya dans cette campagne desrivières des ruisseaux ou des étangselles le construisehtpar fois dàns les mai
son°
s ; mais cela estrare etmême fortdifficile à obtenir. Leurs petits sontsouventéclos dès le 1 5 de juin. On a vulemâle
etla femelle se caresser sur le bordd’un
nidquin’
étoitpas encore achevé, se becquoter avec un petitgazouillementexpressif
" mais on ne les a pointvus s’accoupler ; ce quidonne lieude croirequ
’
ils
s‘
accouplentdans le nid,où on les en
l’
écbo d’un bruitpopulaire qu
’il n’aura pas pris
la peine de vérifier , etqui d’ailleurs estcontreditpar les observations les plus authentiques.
F risch prétend\ que lesmâles de cette espèce
chantentmieux que ceux de l‘
hirondelle domes
tique ; mais, à mon avis , c’esttoutle contraire.
96 HISTO IRE N A TUR ELLE
d’
heure d’
efforts, parvintà prendre sa
volée. Ayantfaitdétacher duhautd’uneautre fenêtre un nid contenantquatrepetitsnouvellementéclos , etl’ayantlaissésur latablette de la même fenêtre
,les
,
père etmère quipassoicntetrepassoientsans cesse
, voltigeantautour de l’endroitd’
ù l’
on avoitoté le nid,etquinéces
sairementle voyoientetentendoientle cr
'
gd’
appclde leurs petits ne parurentpointnon plus s
’
en occuper tandisqu
’une femelle moineau dans le même
lieuetles m êmes circonstances ne cessa
d’
apporter la becquée .ai1x ”
siens pendantquinz e jours. Ilsemble que l’attachementde ces hirondelles—pour leurs petits dépende du local; cependantelles continuentde leurdoimer lanourriture encorelong
-temps après qu’
ils ontcommencé à:
voler etmême elles la leur portentaumilieudes airs. Le fondde cette nourriture cônsisto en insectes ailés qu’
elles attrapontauvol etcette manière de les
C’estl’0p1nton la plus générale , la plus conforme à l’observation journalière . cependantM .
Guys m’assure que ces oiseaux cherchentles bois
DE S HI R O N D E L L E S. 97
attraper leur esttellementpropre que
lorsqu’
elles en, voientun posé sur une
muraille,elles luidonnentun coupd
’
aile
en passantpour le déterminer à voler, ,et
pouvoir ensuite,
le prendre plus à leurmsc.
On ditque les moineaux s’
emparent’souventdes‘
nids de ces hirondelles ,et
cela estv rai mais on ajoute que les hirondelles ainsi chassées de :chez elles
,
reviennentquelquefois avec un grandnombre d
’
autres fermenten un instantl’
entrée du nid avec le même mortierdontellesl’ontconstruityclaquemurentles moineaux etrendentainsi l’usurpatiou funeste aux usurpateurs . Je ne
sais sicela estjamais arrivé mais ce que
je puis dire, c’
estque des moineaux s’
é
tantemparés sous mes yeux eten différcnstemps , de plusieurs nids d
’
hirondellcs celles- ci
,à la vérité y sontre
venues en nombre età plusieurs fois dansle cours de l’été, sontentrées dans le nid,se sontquerellées avec les moineaux ontde pins , où ilstrouventdes chenilles dontils senourrissent.
98 HI STO I R E N A T U R ELL E
voltigé aux environs quelquefois pendantun jour oudeux mais qu
’
elles n’
ontjamais faitla plus légèretentative pourfermerl
’
entréedunid quoiqu’elles fussent
biendans le cas, qu’
elles setrouvassentenforce
,etqu’
elles eussenttous les moyens
pour y réussir. Aureste si lesmoineaux
s’
emparentdes nids des’ hirondelles ce
n’
estpointdutoutpar l’effetd’
aucune
antipathieentre cesdeux espèces comme
on l’
a voulucroire cela signifie seule
mentque les moineaux prehnentleursconvenances. Ils pondentdans ces nids
parce qu’ils lestrouventcommodes ; ils
poudroientpareillementdanstoutautrenid etmême danstoutautretrou.
Quoique ces hirondelles soientun peuplus sauvages que les hirondelles de che
minée quoique des philosophes aientcritque leurs petits étoientinapprz‘voisables , la vérité estnéanmoins qu’
ils
s’
apprivoisentassez facilement. Il fautleur donner la nourriture qu’
elles aimentlemieux etquiestle plus analogue ‘
a leur
M. Rousseaude Genève.
zoo‘
HI ST O IR E N A TU R ELLE
delles apprivoisées qui avoitpris unattachementsingulier pour la personnedontelle avoitreçul’éducation elle res
toitsur ses genoux des journées entières ;etlorsqu’
elle la voyoitreparoitre après
quelques heures d‘
absence elle l’
accueil
loita vce ”de petits cris de joie un battementd’
ailes ettoute l’upression dusen
timent. Elle commençoitdéja à prendre lanourriture dans lesmains de samaîtresse,etil y atoute apparence que son éducation eûtréussi'complétementsi elle ne
se fûtpas envolée . Elle n’
alla pas fortloin
,soitque la someté intimedel
’
homme
fûtdevenue nécessaire , soitqu’un
animal dépravé ,du moins amolli par
la vie domestique ,ne soitplus capable
de la liberté elle se donna _à un jeuneenfantetbientôtaprès elle péritsousla g riffe d
’un chat. M. le v icomte de Querhoentm’
assure qu’
il a aussi élevé , pen
dantplusieurs mois de —j eunes hirondelles prises aunid; mais il ajoute qu’
il
n’
a jamais pu v enir à boutde les fairemanger seules etqu’
elles onttoujou1 spéri dans letemps où elles ontété aban
HI STO I R E NA TURELLEvous général l
’
assemblée étoitfortnombreuse
,non seulementparce que l’espèce
l’
estbeaucoup par elle-même chaque
paire faisanttoujours deux etquelquefoistrois pontes ,
mais aussi parce que
souventles hirondelles de rivage"etquel
ques traîneuses de l’espèce domestiqueen augmentcientle nombre. Elles onturicriparticulier dans cette circonstance , etqui parcîtêtre leur crid’
assemblée On a
remarqué que peudetemps avantleurdépart, elles s
’
ex ercentà s ’
élever presquejusqu’
aux nues etsemblentainsise préparer à voyager dans ces hautes régions
c e qui s’
accorde avec d’
autres observa
tions dontj’ai rendu compte dans l’article précédent., etce qui ex plique en
mêmetemps pourquoi l’on voitsi rarementces oiseaux dans l’air faisantrouted
’une contrée à l‘autre. Ils sontfortrépandas dans l
’
ancien continent; cependantA1drcvande assurequ’
iln’en a jamais
vuen Italie etnotammentaux environs
de Bologne. On les prend l’
automne en
Alsace avec les étourneaux »
,ditM. Her
man en laissanttomber à l’
entrôe de
ro4‘
m sromn N A TU R ELLEtique dumoins en apparence parce que
son bec s’
élargitbrusquementà la h au
teur des narines , où ses bords fontdechaque côté un angle saillant. Enfinquoiqu
’
elle aitun peuplus de masse elle
paroîtun peumoins grosse parce qu’
elle
a les plumes etsur -toutles couverturesinférieures de la queue moins fournies .
Le poids moyen de toutes celles que
j’
aipesées , été constammentdetrois à.quatre gros .
Elles ontle croupion la gorge ettoutle dessous du corps ,
d’un beaublanc ; lacôte des couvertures de la queue brunele dessus de latête etducou le des ce
qui paroîtdes plumes etdes plus grandescouvertures supérieures de la queue d’unnoir lustré
,enrichide reflets blei1 5 ° les
plumes de latête etdu dos cendrees àleur
‘
base blanches dans leur partiemoyenne ; les pennes des piles brunes
avec des reflets verdâtres sur les bords ;les trois dernières les plus voisines du
corps ,terminéesde blanc ; les pieds couv erts jusqu’
aux ongles d’un duvetblanc
le bec noir,etles pieds gris brun.Le noir
D E S HI RO N D ELL E S… 1 05
de la‘
femelle estmoins décidé son blanc
estmoins pur ; ilestmême varj é de brunsûr le croupion. Les jeunes ontla têteb rune uneteinte de cette même couleur
sous le con ;les refletsdudessus ducorps,d
’
un bien moins foncé, etmême v erdâtresà certains jours ; etce qui estremar
quable ils ontles pennes des ailes pla;foncées . Il semble que l
’
individudécritpar M. Brisson étoitun jeune. Ces jeunesontun mouvementfréquentdans laqueue de bas en hautetla naissance dela gorge dénuée de plumes.
Longueurtotale —cinq pouces etdemi;bec six lignes ; l
’
intérieur d’
un rouge
pâle au fond noirâtre auprès de la
pointe ; narines ‘
rondes etdécouvertes ;langue fourchue un peu noirâtre vers
le bout;tarse cinq lignes etdemiegarni de duvetplutôtsur les côtés quedevantetderrière ; doigtdumilieu,
six
lignes etdemie ; vol dix pouces etdemiqueue deux pouces fourchue de six
septetjusqu’
à —neuflignes , paroîtquarrée. rsqu
’
elle estfortépanouie ; dépasse lesailes de huità neuflignes dans quelques
1 06 H I S TO IRE N A T UR ELLE
individus de cinq seulement, dans d’
au
tres pointdutout.Tube intestinal six à septpouces très
petits cœcum5, pleins d
’une matière différente de celle qui remplissoitles vrais
intestins ; une v ésicule du fie] ; gésier
musculeux ; œsophage vingtlignes , sedilate avantson insertion en une petitepoche glat1duleuse ;testicules de forma
ovo‘
ide,inégaux ; le granddiamètre du
plus gros étoitde quatre lignes son petitdiamètre detrois on v oyaità leur surface une quantité de circcnvolutionscomme d
’
un“
petitvaisseautortillé etroulé entoutsens.
Ce qu’
ily a de singulier c’
estque lespetits pèsentplus que les père etmèrecinq petits qui n’
avoientencore que leduvetpesoientensembletrois onces ce
qui faisoitpour chacuntrois centquarante- cinq grains aulieuque les père etmère ne pesoientà eux deux qu
’une
once juste ce qui faiscitpour chacun
deux centquatre—vingt- huitgrains . Les
gésiers des petits étoientdistendus parnourriture au pointqu’
ils avoientla
108 HI STO I RE N A TU R ELLE
à poil ou plumage blanc ; elle n’
avoitpas les pieds couverts de duvetcomme
les,avcientles autres de la même cou
v ée.
On peutregarder comme une variété'
accidentelle dans cette espèce l’
hircn
delle noire à ventre fauve de Barrère ; etcomme variété de climatl
’
hirondelle
brune à poitrine blanchâtre de la la
maïque dontparle Brow nCetauteur lui donne le nomdeÏouse- swal
low ; mais elle a plus.
de rapportavec l’birondelleaucroupion blanc.
nns HJ R O N D EL L E S. fcg
L’HIRONDELLE DE R IVAGE
N o ns avons vules deux espèces pré
cèdentcs employer beaucoup d’
industrieetdetravailpour bâtir leur petite mai
son en maçonnerie ; nous allons voir
deux autres espèces faire leur ponte dansdestrous en terre dans destrous demuraille dans des arbres creux sans
Voyezlesplanches enluminées n° 453 fig. 2 .
Dans la basse A llemagne , speiren c’
estenSuisse le nomdes martinets) en anglois , a bank
martnet; en italien , rondoni,tartari (noms quise donnentaussi à l'hircndellc de Fenêtre) ; en Iranç ois , hirondelle d
’
eau a rgatüe ergaù le noms
sans doute formés dumota rgatilzs qu’on a pris
pour le nom d’
une hirondelle petitmartinetdemême que l
‘
hircndelle de fenêtre à Nantes , mot2ereau; à
‘
Saint—Ay près d’
O rléans, carreaux ,
peut- être parce qu’elles fontleurs nids dans descarrières sur les bords de la Loire ; batte—marre
de mê_
la,]avamlière ; à Genève , g rison
en Si k struchis.
ou…… 31 1 1t
uc HI STO I RE NA TUkELLE
se donner beaucoup de peine pour cons
truire un nid,etse contentantde piè
parcr à leur couvée une petite litièrecomposée des
imatériaux les plus communs
,entassés sans artougrossièrement
arrangés .
Les hirondelles de rivage arriventdansnos climats eten repartentà peuprèsdansles mêmestemps que nos hirondelles defenêtre . Dès la fin dumois d’
aoûtellesco
’mmencentà s’
approcher des endroitsoù elles ontcoutume de se réunirtoutesensemble ; etv ers la fin de septembreM. Héberta vu souventles deux espèces
rassemblées en grandnombre sur la mai
son qu’
il occupoiten Brie "et
, par pré
férence sur le côté du comble qui étoittourné aumidi. Lorsque l’assemblée étoitformée la maison En étoitentièrementcouv erte. Cependanttoutes ces hiron
delles ne changentpas de climatpendantl’
hiver . M. le commandeur desMaxys me
Cette maison étoitdans une petite ville , mais
à une extrémité; elle avoitson principalaspœtsurune rivière
, ettenoità la campagn'deŒusieùrs
1 12 HI ST O I R E N A‘
TUR ELLE
une gorge d’un quartde lieue de long surtrois ouquatre cents pas de large li
‘
eu
délicieux ayants\a pr1ucipa1e ex position aumidi garantidunordetducou
chantpar des rochers à perte de vue,où
le gazon conserve presquetoute l’annéeson beauv erdetsa fraîcheur où la vio
lette fl euriten février etoù l’hiver res
semble à nos printemps. C’estdans ce lieu
privilégie que l’on voitfréquemmentces
h irondelles jouer etvoltiger dans lamau
Vaise saison etpoursuiv re les insectesquin
’
y manquentpas non plus . Lorsque
le froid devienttr0p v if,etqu’
elles ne
trouventplus de moudh erons au- dehors,
elles ontla ressource de se réfugier dans
leurstrous où la gelée ne pénètre point,où elles trouventassez d’
insectesterrestres etde chrysalides pour se soutenirpendantces courtes intempéries etoùpeut— être elles éprouventplus oumoins
cetétatdetorpeutetd’
engourdissementauquelM. Gmelin etplusieurs autres prétendentqu’
elles’sontsuj ettes pendantles
froids, mais auquel les ex périences de
M. Ccllinson prouventqu’
elles ne sont
D E S HI B O N D E L LE S. 1418
pastoujours sujettes. Les gens dupays
direntà M. Hébertq’
u’
ellœ paroissoientles hivers après que les neiges des eventsétoientfondues toutes les fois que letemps étoitdoux .
Ces oiseaux se trouventdans toutel‘
Eurcpe. Belon en a observé en B oinanic
quinichoientavec lesmartin—pêcheurs et
les guêpiers dans les berges du fleuve
Marissa , autrefois le fleuve Hebms . M.
Kœnigsfeld, voyageibætdans le Nord,
a’
apperçutque la rive gauche d’un ruis
seau qui passe au village de Kakui en
Sibérie,étoitcriblée sur une étendue
d’environ quinzetoises d’une quantitédetrous servantde retraite à de petitsoiseaux grisâtres nommés stresdzis les
quels ne peuventêtre que des hirondellesde rivage On en voyoitcinq ou six
cents voler pôle—mêle autour de cestrousy entrer
,en sortir , ettoujours en mon
v ementcomme des mouchercns . Les
hirondelles de cette espèce sontfortraresdans la Grèce selon Aristote ;mais elles
sontassez commûnes dans quelques coutrées d’
Italie d’
Espagne de France ,1e
HI STO IRE NA TURELL E
d‘
Angleterre de Hollande etd’Alle
magne Elles fontleurstrous ou'
lee
choisissentpar préfé rence dans les bergesetles falaises escarpées , parce qu
’
elles ysontplus en sûreté ; sur le borddes eaux
dormantes parce qu’
elles ytrouventles.
insectes en plus grande abondance ;dans
lesterra’
s sahlon‘
neu1r parce qu’
elles
ontplus d facilité à y faire leurs petitesex camtions età s
’
y arranger. M. Salerne
nous,
apprend que sur les bords de la
Loire,elles nichentdans les carrières
d’
autres disentdans des grottes . Toutesces opinions peuventêtre vraies pourvu
qu’elles ne soientpas ex clusives. Le nid
de ces hirondelles n’estqu’un amas de
paille etd’
herbe sèche ilestgarnià l’intérieur de plumes sur lesquelles les œufs
reposentimmédiatement9 . Quelquefois
Dans les rives duR hin,de la Loire , de la
Saone, etc.Schwerickfddditque ce nidestde forme sphé
rique ; mais cela me paraîtplus vraide la cavitédestrous où pondentces hirondelles , que dunidqu
'
elles y construisent. Nonfi ciuntIza aides,
1 16 HI STO IRE NA T UR ELLE
transpatêns etsanstaches ditM. Klein:
Leursp‘etitsprennentbeaucoupdegraisse ,etune g raissetrès - fine comparable à
celledesortolans.Comme cette espèce aunfonds de subsistance plus abondantqueles autres
,etqui consiste non seulement
dans la nombreusetribudes insectes ailes ,mais dæns celle des insectes vivantsousterre etdans la multitude des chrysa
lides quiy végètentelle doitnourrir sespetits encore mieux que les autres cs
peces , qui, comme nous avons vu, nour
l‘issenttrès- bien les leurs aussi fait- onune grande consommation des hiron
deaux de rivage en certains pays par
ex emple à Valenc e en Espagne"; ce qui
me fcroitcroireque,danscesmêmes pays,
ces oiseaux quoiqu‘
en dise M. Frisch ,
fontplus d‘
une poule par an.
Les adultes poursuiventleur proie surles eaux avec unetelle . activité , qu
’
on
se permadcroitqu’
ils se battent. En effet“ils se rencontrent, ils se choquenten
Ces jeunes hirondeaux sontnéanmoins sujetsaux poux de bois qui se glissentsous lel1r peau;mais ils n
‘
ontjamais de punanscs.
ne s n1 aonnanns s. 1 17
courantaprès ‘
les mêmes mouch erons ;ils se les arrachentou se les disputenten j etantdès cris perçans maistoutcela n
’
estautre chose que de’l’
ému‘
là
tion telle qu’on la voitrégner entre
des animaux d’
espèce quelconque attiréspar la même proie etpouséés .
dumême
appétit.Quoique cette espèce semble être la
plus sauvage des espèces européennes
dumoins à en juger par les lieux qu’
elle
choisitpour son habitation,elle esttoute
fois moins sauvage, que le grandmartinetlequel faità la vérité sa demeuredans les villes ,
mais ne se mêle jamais
avec aucune autre espèce d‘hirondelle ;
aulien que l’
hirondelle de rivage va sou
ventde compagnie av ec celle de fenêtreetmême avec celle de cheminée. Cela ar
rive sur—toutdans lestemps dupassage ,temps où les oiseaux paraissentmieuxsentir qu’
entoute autre circonstance le
besoin etpeut— être l’intérêtqu’
ils ontde se
‘
réunir. Au reste, elle diffère des
dep: espèces dontje viens de parler , parle plumage , par la voix et, comme on
1 18 HlSTO I R E NATURELLE
a pule voir par quelques unes de ses
habitudes naturelles ajoutez qu’
elle ne
se perche jamais qu’
elle revientauprintemps beaucoup plustôtque le grandmartinet. Je ne sais sur quel fondementGesner prétend qu‘
elle s’
accroche etsesuspendpar les pieds pour dormir .
Elle atoute la partie supérieure gris-de
souris une espèce de collier de la même
couleur aubas ducou;toutle reste de la_ partie inférieure blanc les pennes de la
queue etdes ailes brunes ; les couver
tures inférieures des ailes grises ; le bec
noirâtre etles pieds bruns , garnis parderrière
,jusqu’
aux doigts, d’unduvetdemême couleur.
Le mâle ditSchw enckfeld estd?ungris plus sombre , etil a à la naissance
de «la gorge uneteinte jaunâtre.
C’
estla plus petite des hirondelles d‘
Europe. Longueurtotale quatre pouces
neuflignes ; bec un peu plus de cinqlignes langue fourchue tarse cinqlignes ; doigtpostérieur le plus courtdetous ; vol
,onze pouces ; queue deux
Poucesun quart, fourchuede huitlignes.
lao HI ST O I RE NAT URELLE
L ’HI R O N D E L L E G R I S E '
nËs a o c nna s *
N 0 U s avons vuque les hirondelles defenêtre étoientaussi par fois des hirondelles de rocher :mais celles dontil s
’
a
gitici le sonttoujours ;toujours elles
nichentdans les rochers elles ne des
cendentdans la plaine que pour suivre
leur proie etcommunémentleur appatition annonce la pluie un jour oudeuxd’
avance . sans doute que l’humidité , ouplus généralementl’étatde l’air quiprécède la pluie détermine les insectes dontelles se nourrissentà quitter lamontagne.
Ces hirondelles vontde compagnie avec
celles de fenêtre ; mais elles ne sontpasen sigrandnombre. On voitassez souvent
Je ne connois cette espèce que par M . le
marquis de Piolmc quim'
en 11 envoyé deux
içdividus.
D E S H I R O N D E L L E S.
le matin des oiseaux de ces deux espèces
voltiger ensemble autour duchâteaudel‘Épi;ie en Savoie. Ceux dontils’agiticiparoissentles premiers etsontaussilespremiers à regagner la montagne sur leshuitheures etdemie dumatin
,il n
‘
en
reste pas un seuldans laplaine.
L’
hirondelle de rocher arrive en Savoie
v ers le milieud’
avril ets’en v a dès le
premier d’
aoûtmais onvoitencore destraîneuses jusqu’
au 1 0 octobre. Il en estde même de
'
celles qui setrouventdansles montagnes d’
Auvergne etdu Dauphiné.
Cette espèce semble faire la nuance
entre l’hirondelle de‘fenêtre dontelle a.
à peuprès le crietles allures etcelle derivage dontelle a .les couleurs toutesles plumes du dessus de latête etducorps ,
les pennes etles couvertures dela queue les pennes etles couv erturessupérieures des ailes sontd’un gris brun
bordé de roux la paire intermédiaire dela queue estmoins foncée ; les quatrepaires latérales comprises entre cette iatermédiaüe etla plus extérieure sont
1 1
12: HI STO IRE'
NA T UR ELLE:
marquées , sur le côté intérieur,d’une
tache blanche quine paroîtque lorsquelaqueue estépanome ; le dessous du corps
estroux ; les flancs d’un roux teinté debrun ;les couvertures inférieures des ailesbrunes ; le pied revêtu d’un duvetgrisvarié de
'
brun ; le bec etles ongles noirs.
Longueurtotale,cinqpoucesdix lignes‘ ol
,douz e pouces deux tiers queue
vingt-une lignes un peufourchue com
posée de douze pennes dépassée par les
ailesde septlignes.
La seule chose quim’aparudigned
‘
êtreremarquée dans l
’
intérieur c’
estqu’
à
l’
endroitdu cœcum ily avoitune seuleappendice d
’une ligne de diamètre etd’une ligne un quartde longueur. J"ai
déja vula même chose dans le bihoreau.
HI STO IR E NÀ T URELLE
sontplus courts leurtête etleur gosierplus
-larges ; leurs ailes plus longues ; ils;ontle volplus élevé plus rapide que ces
oiseaux qui volentdéja silégèrementIls volentpar nécessité ,
card’
eux —mêmes
ils ne se posentjamais àterre ; etlorsqu
’
ils ytombentpar quelque accidentils ne se relèventquetrés-difficilementdans unterrain plat;à peine peuvent—ilsen setraînantsur une petite motte en
grimpantsur unetaupinière ausur une
pierre prendre leurs avantages assez
pour mettre en jeuleurs langues ailesC
’
estune suitede leur conformation ils
ontletarse fortcourt; etlorsqu’
ils sontposés ce tarse porte àterre jusqu’
au
talon de sorte qu’
ils - sontà peu près
A ristme disaitqu'
on ne pouvaitdistinguer lesmâr |inetsdes hirondelles que par leurs pieds pattusilne connaissaitdoncpas la singulière conformation,
de leurs pieds etde leurs doigts ni leurs mœursetleurs habitudes encore plus singulières.
Un chasseur m’
a assuré qu’ils se posaientquel
quefhis sur destas de crottin,où ilstrouvaientdes
insectes etassez d’avantage pour pouvoir prendreleur volée.
1 26 II I ST DIR E NA TUR ELLE
guère quedeux manières d’
ètre lemon
v ementviolentoule repos absolu s’
agiter avec effortdans le vague de l’air ourester blottis dans leurtrou voilà leur
vie le seul étatintermédiaire qu’
ils con
naissentc’
estde s’
accrocher aux mu:
railles etauxtroncs d’
arbrestoutprès deleurtrou etde setraîner ensuite dansl’intérieur de cetrouenrampanten s
’
ai
dantde leur bec etdetous les pointsd’
ap
puiqu‘
ils peuventse faire.Ordinairementils y entrentde plein vol; etaprès avoirpassé etrepassé devantplus de centfoisils s
’
y élanêenttout- à - eoup etd’unetellevitesse qu
’
on les perdde vue ,sans se
voir où ils sontallés on seraitpresquetenté de croire qu’
ils deviennentinvicibles.
Ces oiseaux sontassez sociables entree ;uX mais ils ne le sontpointdutoutavec les autres espècesd’
hirondelles°
, avec
qui ils ne vontjamais de compagnie
aussi en difièrent- ils pour les mœurs etic.
naturel comme on le verra dans la suitede cetarticle . On ditqu’
ils ontpeud’
ins
tinct: ils en ontcependantassez pour
128 HIS TO I R E NA TURELLE
Le smartinets sont, detous les oiseauxde passage ceux qui, dans notre pays ,
arriventles derniers ets’en vontles premiers. D
’
ordinaire ils commencentà paroître sur la find’
av rilouaucommence
mentdemai,etils nous quittentavant
la fin de juillet. Leurmarche estmoins
régulière que celle des autres hirondellesetparoîtplus subordonnée aux variationsde latempérature. On en voitquelquefoisen Bourgogne dès le 90 avril; mais ces
premiers v enus sontdes passagers quiVontplusloin lesdomiciliésne reviennentguère prendre possessionde leur nidavantles premiers jours de mai. Leur retour8’
annonce par de grands cris. Ils entrentassez rarementdeux enmêmetempsdansle mêmetrou etce n’
estpas sans avoir
beaucoup voltigé auparavantplus rare
mentces deux sontsuivis d’untroisième ;
mais ce dernier ne s’
y fix e jamais .
J’
aifaitenlever endifi'
érenstemps etenOnm
‘
assare qu’tls n’
arriventqu’en maisur le
lac de Genève etqu’ils en repartentvers lafin dejuilletouaucommencementd’août; etlors qu’ilfaitbien beauetbien chaud, dès là 15 juillet.
n e s M A R T I N E T S. 1 29'
di‘
fi'
érens endroits dix oudouze nids de
martinets j’
aitrouvé danstous à peuprès les mêmes matériaux etdes matériaux detoute espèce ; de la paille avec
l’
épi de l’
herbe sèche de lamousse , du
chanvre , des bouts de ficelle de fil etde soie
“
,un boutde queue d’
h ermine
de petits morceaux de gaz e de mous
s eline etautres étofl‘
es légères des plumes
d’
oiseaux domestiques de perdrix ,de
perroquets du charbon en un mottoutce qui peutsetrouver dans 165 halayures des villes. Mais commentdes ois eaux qui ne se posentjamais àterre.v iennentils à boutd’
amassertoutcelaUn observateur célèbre soupçonne qu’
ils
enlèventces matériaux divers en rasantla surface duterrain de même qu
‘
ils
b oiventen meantla surface de l’
eau.
Frisch croitqu’
ils saisissentdans l’air ceuxqui sontportés jusqu’
à eux par quelque
coup de vent; mais on sentbien qu’
ils
ne peuventse procurer que fortpeudechose de cette dern1ere façon ,
etque si
la première étoitla véritable,elle ne
pourroitêtre ignorée dans les villes où
!30 HI S T O I R E N AT U R ELLE
ils sontdomiciliés or aprèsdes informations ex actes je n’
aitrouvé qu’une seule
personne digne de foi qui‘
ctûtavoir vules martinets (ce sontses exmessions )occupés à cette récolte ; d’
où —je conclus'
que cette récolte n’
a:pointlieu. Jetrouvebeaucoupplus vraisemblablecequem
’
ontditquelques gens simples ,témoins oculaires qu
’
ils avoientvufortsouventlesmartinets sortir des nids d’
hirondeHes etde moineaux emportantdes matériauxdans leurs petites serres etce qui augmente la probabilité de cette observationc
’
estque ,les nids des martinets sont
composés desmêmes choses que ceux des
moineaux s°. c
’
estque l’on saitd’
ail
leurs que les martinets entrentquelquefois dans les nids des petits oiseaux pourmanger les œufs , d
’
où l’
on peutjugerqu
’
ils ne se fontpas faute de piller le nidquandils ontbesoinde matériaux . A l
’
gard de la mousse qu’
ils emploientenassez grandequantité , ilestpossible qu’
ils
la prennentavec leurs petites serres quisonttrès fortes
, sur letronc des arbres
pû ils saventfaitbien s’
,accrocher d’
au
!32 HI STO I R E NA T UR ELLE
estmoinstraînantetplus deux , On ignore
si cette femelle s’
apparie avec un seul
mâle ousi elle en reçoitplusieurs ;toutce qu
’
on sait,c’
estque dans cette circonstance on voitassez souventtrois ouquatre martinets voltiger autour dutrou,etmêmeétendre leurs griffes comme pour
s’
accrocher à lamuraille mais ce pour
roientêtreles jeunesde l‘année précédentequireconnoissentlelieude leurnaissance.:
Ces petits problèmes sontd’
autantplusdifficiles à résoudre que les femelles ontà '
peu près le même plumage que les
mâles etqu’
on a rarementl’occasionde suivre etd’
observer de près leurs al
lures.
Ces oiseaux pendantleur courtsejour”dans notre pays , n’
ontque letemps defaire une seule ponte ; elle estcommunémentde cinq oeufs blancs pointus , deformetrès—alongée: J’en ‘
ai‘
vu le 98mai
qui n’
étpientpas encore éclos , Lorsque
les petits ontpercé la coque bien diffé
rens des petits des autres hirondelles , ilssontpresquemuets etnedemandentrienheureusementleurs père etmère en
n e s M A R ;1*I N E æ S. 1 33
tendentle cride laNature,etleurdonnenttoutce qu’
illeur faut. Ils ne leur portentà manger que deux outrois fois par jour ;mais à chaque fois ils reviennentaunidavec une ample provision ayantleurlarge { osier rempli de mouches , de
—
pa
pillons de scarabées qui s’
yprennentcomme dans une nasse mais une nasse
mobile qui s’
avance à leur rencontre etles engloutitIls viventaussi d’
arai
guées qu’ilstrouventdans leurstrous et
aux environs leur bec sipeude force
qu’ils ne peuvents’en servir pour briser
cette faible proie nimême pour la serrer‘ttl’assujettir.
Vers le milieude juin les petits com
menecntà voler etquittentbientôtlenid; après quoi les ère etmère ne paroi—wentplus s
’
occupe d’
eux . Les uns etles autres ontquantité den rermine qui
ne paroîtpas les incorfi noder beaucoup.
Le seul martinetqu’aitputue r M . Hébert,
avoitune quantité d’insectes ailés dans son gosier.C etoiseaules prend selon M . F risch, en fondantdessus avec hnpétuosité le bec ouvertdetoute sa
largeur.
134 HI ST O I R E N A T ç R ELL E
Ces oiseaux sontbons àmanger comme
tous les autres de la même famille lors
qu’
ils sontgras les j eunes sur—toutprisau nid passenten Savoie etdans leP1emontpour un morceau délicat. Lesv ieq sontdilficiles àtirer
,à cauêe de
leur vol égalementélevé etrapide mais
commeparun effetde cette rapiditémême
ils ne peuyentaisémentse détourner deleur route .cn entire partipour lestuernon seulementà coups de fusil mais à
coups de baguette toute la diificulté estde se mettre .à portée d’
eux etsur leurpassage en montantdans un cloch er
,
sur un bastion etc . après quoi ilne s‘
a
git°plus que de les attendre et,deleur porter le coup lorsqu’
on les voitvenir directementà soi*
,oubien lorsqu
’
ils sortentde leurtrou. Dans l
’
île de Zaute les
enfans les prennentà… la ligne ils se
mettentaux fenêtres d'
unetour élevée ,
etse serventpourtoute am0rce d’
une
plume que ces oiseaux veulentsaisir pourOn entue beaucoupde cette manière dans la
petiteville que j’habite , sur—toutde ceux quinichentsous le cintreduportaildontj'aiparlé.
1 36 H I STO IRE NA TÜR ELLE
tôttournantautour de quelque grandédifice encrianttous à la fois etdetoutesleurs forces souventils planentsansremuer les ailes puistout- à - coup ils les
agitentd’unmouvementfréquentetpré0ipité.
'
Ou connaitassez leurs allures
mais on ne connoîtpas sibien leurs intentions.
Dès les premiers jours de juilletouapperçoitparmices oiseaux un mouvementqui annonce le départleur nombre
grossitconsidérablement,etc’
estdu 10
au20 p ar des soirées brûlantes que se
tiennentles grandes assemblées ; à Dijon ,
c’
estconstammentautour des mêmes
clochers Ces assemblées sontfortnombreuses etmalgré cela on ne voitpasmoins de martinets . qu
’
à l’
ordinaire nu
tour des autres édifices ce sontdonc desétrangers quiviennentprobablementdespays méridionaux etqui ne fontquepasser . Après le coucher dusoleil, ils se
divisentpar petits pelotons s’
élèventauhautdes airs en poussantde grands cris ,
Ceux de Saint—PhilibertetdeSaint—Béuigœ,
n a s M A R T I N E T & 1 3
etprennentun voltoutautre que leurvol d
’
amusement. 0 11 les entend encore
long temps après qu’
om a cessé de les
voir etils semblent‘ se perdre ducôté dela campagne. Ils vontsans doute passerla nuitdans les b ois :car on saitqu’
ils
ynichentqu’
ils y chassentaux insectes ;que ceux qui setiennentdans la plainependantle jour etmême quelques uns
de ceux quihabitentla ville s‘
approchentdes arbres sur le soir ,
ety demeurentjusqu
’
à la nuit. Les martinets , h abitansdes villes
,s’
assemblentaussibientôtaprès,ettous se mettenten route pour passerdans des climatsmoins chauds . M.Hébertn
’en a guère vuaprès le 27 juillet; ilcroit
que ces oiseaux vdyagentla nuitqu’
ils
ne voyagentpas loin , et‘ qu’
ils netrav ersentpas les mers ils paroissenteneffettrop ennemis de la chaleur pour aller
au Sénégal Plusieurs naturalistes préCé que ditA ristotede son 4p0de qu
’
ilpareil:
en Grècetoute l’année semble‘
roitsupposer qu'ilne craintpastantla chaleur mais l
’
apoa'e d
’
A ris
toto ne serait- il pas notre hirondelle de rivage ?
Cette habitation constante dans unmême pays est1 3
1138 HI ST O IR E N A TUR ELL B
tendentqu’
ils s’
engourdissentdans leurtrou pendantl‘hiver ; mais cela ne peutavoir lieudans nos climats puisqu
’
ils
s’en
'
vontlong-temps avantl‘hiver,et
même avantla fin des plus grandes cha
leursde l’
été .lepuis assurerd’
ailleurs que
j e n’
en ai past'ouvé un seul dans les
:nids que j’
ai faitenlever v ers le milieud’
avril douze ouquinze jours avantleurpr mière apparition
ndépendammentdesmigrations périodiques etrégulières de c es oiseaux , on en
v oitquelquefois en automne des volées
nombreuses qui ontété détournées deleur route par quelques cas fortuits :telleétoitlatroupe queM. Héberta vue pa
roîtretout—à - coup en Brie,vers le com
mencementde novembre, Elle pritunpeuplier pour le centre de ses mouv e
mens elletourna long -temps autour decetarbre etfinitpar s
’
éparpiller ,s’
éle
Ver forthaut,etdisparaître avec le j our
plus analogue à la nature de‘
cette hirondelle qu‘àcelle de notre martinet; etcelui- riad’
ailleurs quicraintle chaudetl’évite tantquIlpeut, s accommoderoudifl
‘
cdementdes étés de la Grèce.
D E S r4tpartagée entre les extrêmes opposés du
mouvementetdurepos on jugera que
privétantqu’
ilvole ( etilvole long-temps)des sensations dutact‘
,ce sens fonda
mental iine les retrouve que dans '
son
trou que là elles luiprocurent, dans lerecueillementdes jouissances préparées ,comme toutes les autres
, par l’
alternative des privations , etdontne peuventb ien jugerles êtres en qui ces mêmes sen
s ations sontnécessairementémousséespar
leur continuité enfin l’
on v erra que son
c aractère estun mélange assez naturelde défiance etd’
étourderie. Sa défiance
se marque partoutes les précautions qu’
il
prendpour cacher sa retraite dans la
quelle ii setrouve réduital’étatde reptile sans défense,ex posé à toutes les
insultes ilyentre furtivement; ily restelong
—temps il en sortà l’improviste il'
y élève ses petits dans le silence mais
lorsqu’
ayantpris son essor il a le sentimentactuelde sa force ou plutôtde savitesse
,la conscience de sa supériorité
sur les autres habitam de l’air c’
estalorsqu
‘
il_
devientétourdi téméraire ; il ne
:r4z HI ST O IR E N A TUR ELLE
craintplus rien parce qu’
il se croitenétatd’
échappæ :àtous les dangers etsouventcomme on l
’
a vu il, succombe
à ceux qu’
il aur0itévités facilements’ileûtvoulus’en appercevoir ous
’
en défier.
Le martinetnoir estplus gros que nosautres hirondelles ,
etpèse dix à douzegros ; il a l
’
œil enfoncé la gorge d’un
blanc cendré ; le reste duplumage noi
râtre avec des reflets verds ; lateinte dude s etdes couvertures inférieures de laqueueplus foncée ; celles - civontjusqu’
au
boutdes deux pennes intermédiaires ; leb ec estnoir ; les '
eds de couleur de chair
rembrunie le dgvantetle côté intérieurdutarse Sontcouverts de petites plumes
noirâtres .
Longueur totale septpouces troisquarts bec huità neufliÿnes languetrois lignes etdemie fourchue narines
de la forme d’une oreille humaine alon
g ée la convex ité en dedans leur ax e
incliné à l’
arêtedubec supérieur ;les deuxpaupières nues mobiles
,se rencontrent
en se fermantvers le milieuduglobe dél‘
œ il;tarse près de cinq lignes les quatre
D E S M A R T‘
I N E T S. 145
LE G R A ND M A R T I NET
A VENT R E B L A N C
Je retrouvedans cetoiseau etles caractères généraux des hirondelles , etles attributs particuliers dumartinetnoir ; entreautres les pieds extrêmementcourtsles quatre doigtstournés en avantettous quatre composés seulementde dentpbalangœ . Il ne se pose jamais àterreetne se perche jamais sur les arbres non
plus que le martinet. Mais jetrouve aussi
qu’
il s‘
en éloigne par des disparités assezc onsidérables pour constituer une espèce ,
à partcar indépendammentdes différences duplumage il estune fois plusgros ila les ailes plus longues etseulementdix pennes à la queue‘Ces oiseaux se plaisentdans les monEn Savoie le peuple l
’appelle j acoôùg.
O ÎIM M . X I“! I . 18
1 46 HI ST O IR E NA TURELLE
tagnes etnichentdans destrous de rocher ; ilen vienttous les ans dans ceux
qui bordentle—Rhône en Savoie dans
ceux del‘
îledeMalte ,desAlpes suisses, etc.
Celui dontparle Edw ards avoitététuésur les rochers de Gibraltar mais
’
on
ignore s’
ily étoitde résidence ous’
ilne
faisoitqu’
ypasser'
:etquandilyauroitétédomicilié ce n
‘
étaitpas une‘
raison Suf
fisante pour luidonner le nom d’
I n‘
ron
delle d’
Espagne parce qu’
ilsetrouveen beaucoup d’autres pays , etprobableme ntdanstous ceux où ily a des mon
tagnes etdes rochers parce que c’
estplutôtun'mart1netquune hirondelle. 011
entua en 1 775 dans nos cantons , sur
un étang qui estaupiedd’unemontagneassez élevée .
M. le marquis de Piolenc à qui je doisla connoissance de ces oiseaux
, etquim’
en a envoyé plusieurs individus ) , mo
mande qu’
ils arriv enten Savoie vers le
eommencemæntd’
avril qu’
ils volentd’
a
att- dessus des étangs etdes marais ;
Qu\‘
n boutde quinz e jours outrois se
n……k
ils gagncutlc5 hautesmontagnes
1 48 HI S T OI R E N A TUR ELLE
Ils ontle dessus de latête ettoute lapartie supérieure gris brun , plus foncé
sur la queue etles ailes avec des refletsrougeâtres etverdâtres la gorge la poitr1ne etle ventre blancs sur le con un
collier gris brun varié de noirâtre les
flancs variés de cette dernière couleur etde blanc ; le bas—ventre etles couver
tures inférieures ,de la queue dumême
brun que le dos ; le bec noir ; les pieds
couleur de chair garnis de ,duVetsur le
devantetle côté intérieur ; le fonddesplumes étoitbrun sous le corps , etgrisclair dessus presque toutes les plumes
blanches avoientla côte noire etlesbrunes étaientbordées finementde blanchâtre par le bout. Unmâle que j’aiohsorvê ,
avoitles plumes de latête plusrembrunies que deux autres individus
avec lesquels je le comparai; il pesoitdeux onces cinq gros.
Longueurtotale huitpouces, etdemi;bec , ,
un pouce , un peucrochu; langue
quatre lignes de forme triangulaire ;iris brun ; paupières nues ,
° tarse , cinqlignes etdemie ; ongles forts l
’
intérieur
n e s M A R T …I N E T S 1 491
le plus court; Vol, vingtpouces etplusles ailes composées de dix - huitpennes ;queue ,trois pouces etdèmi
,composée
de dix pennes inégales , fourchue de huità neuf lignes , dépassée par les ailes de
deux pouces aumoins .
Gésier peummeuleux très-
grds doubléd
’
unemembrane sans adhérence con
tenaitdes débris »d’
insentcs etdes insectestoutentiers entre autres un dontlesailes membraneuses avaientplus de dentpouces de long ;tube intestinal, neufàdix pouces ; l
‘œsophage formeità sa partie inférieure une poche glanduleuse ;
pointde oœc‘um je n‘aipas apperçude
vésicule dufiel;testiculestrès - alongésettrès-
petits ( 18 juin Il m‘a semblé
que le mésentère étoitplus fortla peauplus épaisse , les muscles plus élastiquesetque le cerveau avoitplus de consis
tance que dans les autres oiseaux ;toutannoug0itla force dans celui—ci, etl’extrême vitesse duvol en suppose en efi
‘
etbeaucoup.
Il està remarquer que lindividudécritpar B}.
Edwards étoitmoins}gros que le
1150 HI STO IR E N A TUR ELL E.
nôtre. Cetobservateur avance qu’
il res
sèmbloittellementà l’hirondelle de ri
vage que la description de l’un auraitpu servir pourtous deux ; c
’
estque lepluufllge estàtrès —
peuprès le même etque d
’
ailleurstous les martinets etmême
toutes les hirondelles se ressemblentbeaucoup mais M. Edw ards auroitdû prendregarde que l
’
hirondefle de rivage n’
a pas
les doigts conformes nidisposés comme
l‘
oiseaudontils‘agitici.
1 5: H I S TOI RE NA TUR ELLEfautavouer qu’
elles n’
ontpastoutes lemême instinct
,ni les mêmes habitudes
naturelles. Dans notre Europe etsur lesfrontières de l’Afrique etde l’Asie les plusvoisines de l
’Europe elles sontpresquetoutes de passage. Aucapde Bonne—Espéq
rance etdans l’Afrique méridionale ,une
partie seulementestdepassage etl’autresédentaire. A la Guiane
,où latempérature eStassezuniforme elles restenttoute
l’
année dans les mêmes contrées sans
avoir pour cela lesmêmes allures :car los
unes ne se plaisentque dans les endroitshabités etcultivés ; les autres setiennentiuä fi
'
é1 emmentautourdeshabitations oudans la solitude la plus sauvage ; les unesdans les lieux élêvés les autres sur les
eaux d’
autres paroissentattachées à cer
tains cantons par préférence etaucunede ces espèces ne construitson nidavecde laterre comme les nôtres mais il
y en a quinichentdans des arbres creux ,
comme nos martinets,etd’autres dans
destrous enterre,comme nos hirondelles.
de rivage.
Une chose remarquable c’
estque les
DES OISEAUX ETRANGERS. 1 53
observateurs modernes s’
accordentprœquetous adire que dans cette partie del’
Amérique , etdans les îles contiguës,telles queCayenne, Saint- Domingue, etc .,
les espècesd’
hirondelles sontetplus nombreuses etplus variées que celles de notreEurope etqu’
elles y restenttoute l’année tandis qu
’au -contraire le P. du
Tertre qui parcourutles Antilles dansletemps où les établissemens européenscommençoientà peine à s ’
yformer nous
assure que les hirondelles sontfortraresdans ces îles, etqu’
elles y sontde passage comme en Europe . En supposantcesdeux observations bien constatées on
ne pourroits’empêcher de reconnoîtrel’
influence de l’
homme civilisé sur la
Nature puisque sa seule présence suffitpOur attirer des espèces entières etpourles multiplier etlesfix er. Une observationintéressante de M. Hagstraem ; dans sa
Lapponia suédoise vientà l’appuide cetteconjecture. Ilrapporte que beaucoupd’
oi
seaux etd’
autres animaux soit‘par unpenchantsecretpour la société dél’hom.
me soitpour profiter de sontravail,
1 54 HI S TO IR E NA T UR EL LE
s‘
assemblentetsetiennentauprès desnouveaux établissemens ilex cepte néanmoins les oies etles canards quise con
duisenttoutautrement,
.etdontlesmigrations sur la montagne ou dans la
plaine se fonten sens contraire de cellesdes Lappens.
Je .finis par remarquer d’
aprèsM. Ba
jon etplusieurs autres observateurs, que,dans les îles etle continentded’
Amé
rique}il y a souventune grande difl'
é
rence de plumage, entre le mâle etla femelle de la même espèce ,
etune plusgrande encore dans le même individuobservé à difi
'
érens âges ; ce quidoitjustifier la liberté que j’ai prise de réduiresouventle nombre des espèces etdedonner comrbe
‘
de simples variétés cellesqui, se ressemblantpar leurs principauxattributs
,ne diñërentque par les cou‘
leurs duplumage.
156,HI STO IR E NATUR ELLE
Longueurtotale, cinqpoucesdix lignesbee six lignes tarse cinq lignes ; vol,
quinz e pouces etdemi queue deu:
pouces etdemi fourchue:de six lignesdépassée par les ailes de quatorz e lignesetdans quelques individus de dix —huit.Un de ces individus avoitsur le frontunpetitbandeaublanc fortétroit. J’en aivuun àutre ldans le beaucabinetdeM.Mau
duitv enantde la Louisiane de lamême
taille età très—peu près dumême plus
mage ; c’
étoitun gris noirâtre sans aucunreflet. Ses pieds n’
étoientpointgarnisd.plumes.
LE GR AND MA R T INET NO IR A
VENTR E B LANC
I regarde cetoiseau comme unmar
tinetd’après le récitduP. Feuillée qui
Voyez les planches enluminées , 11° 725 fig. 1 .
Voyez les planches en]uminépe n° 545,fig. I,
Où cetoiseauestreprésenté sous le nomd’himadelle d‘
A mlrique.
DES OISEAUX ETRANGERS. 157
l’a vuà Saint-Domingue, etquiluidonne,à la vérité le nom d’bimndeüe , mais qui
le compare à nos martinets etpour lataille etpour la figure ,etpour les cou
leurs. Ille vitaumois demai unmatin,
posé sur un rocher etl’avoitpris à son
chantpour une alouette,avantque le
jour lui permitde le distinguer. Ilassure
qu’
on voitquantité de ces oiseaux dansles îles de l
’
Amérique aux 'moisdemai
juin etjuillet.La couleur dominante duplumage est
un beau noir ,avec des reflets d’
acier
poli ; elle règne non seulementsur latête ettoutle des—us ducorps compris
les couvertures supérieures de la queuemais encore sur la gorge ,
le cou la
poitrine les côtés les jambes etles pétites couvertures des ailes les pennes
les grandes couvertures supérieures etinférieures des ailes etles pennes de laqueue sontnoirâtres ;1 les couverturesinférieuresdelaqueue etleventre,blancs;le bec etles pieds bruns.
Longueur totale septpouces ; bechuitlignes ;torse six ; vol, quatorze
1 4
1 58 HI STO IR E N AT UR ELLE
pouces‘
deux lignes queue deux poucestrois q'
uarts ,fourchue de neuf lignes
composée de douze pennes ne dépasse
pointles ailes.
M. Commerson a rapporté d’
Amériquetrois_
individus fortapprochans de celui
qu’a
,décritM. Brisson
,etqui semblent
appartenir à cette espèce.
L E MAR TINET NO IR ET B LANC
AtC EINTURE GR ISE.
Tuo rs couleurs principales fonttoutle plumage de cetoiseau:le noir règne
sur le dos jusques etcompris les couv ertures supérieures de la queue un
blanc de neige sur le dessous du corps
un cendré clair sur latête la gorge le
cou les couvertures supérieuresdes ailes,leurs pennes etcelles de la queue. Toutesces pennes sontbordées de gris jaunâtreetl’on Voitsur le ventre une ceinturec endré clair.
Cetoiseau setrouve auPérou où il
160 HISTO IR E N A TURELLE
bec partentdeux petites bandes blanchesdivergentes dontl’une s
’
étendau-dess'
us
de l’
œil comme une espèce de sourcil,
l’
autre passe sous l’œilà quelquedistance ;enfin il y a encore
,sur chaque côté du
has — ventre unetache blanche placéedemanière qu
’
elle paroîtpar — dessus etpardessous ; le reste de la partie supérieure
etinférieure compris les petites etlesmoyennes couvertures des ailes estd’un
noir velouté avec des reflets violets ce
qui paroîtdes grandes couvertures desailes les plus proches du corps ,
brun
bordé de blanc les grandes pennes _
etcelles de la queue noires les prémièrés
bordées intérieuretnentde brunroussâtrele bec
'
etles pieds noirs ;ceux cicouvertsde plumes jusqu’
aux ongles. M. Bajonditque ce martinetfaitson niddans les
maisons. J’
aivucenidchez M.Mauduitilétaittrès—
grand très—étofié , etconstruitavec l
’
ouatede l’apocyn ilavoitla forme
d’un cônetronqué dontl’une des bases
avoitcinq pouces dediamètre etl’autretrois pouces ; sa longueur étoitde neufpouces ; il paroissoitavoir été adhérent
DES OISEAUX ETRANGERS. 1 61
*par sa grande base ,
composée d’une es
pèce de carton faitde la même matièreola cavité de ce nid étoitpartagée obli
quement,depuis environ lamoitié de sa
longueur , par une cloison qui s’
étehdoitsur l
’
endroitdunidOù étoientles œufs ,c’
est— à - dire,assez près de la base
,
°
etl’
on v0yoiten ectendroitun petitamas
d‘
apocyn bien 'mOlletqui formoituneespèce de soupape etparoissnitdestinéà . garantir les petits de l
’
air extérieur.
Tantde précautions dans un pays aussichaud fontcroire que ces martinetscraignentbeaucoup le Iroid. Ils sontde lagrosseur de nos hirondelles de fenêtre.
Longueurtotale , prise sur plusieurs
individus cinq poucestrois à huitlignesb ec six à sept;tarse trois à cinq ; onglepostérieur foible ; queue deux pouces àdeux pouces deux lignes , fourchue
—de/
huitlignes dépassée par les ailes de septà douze lignes.
1 6: HISTO I RE NA TU RELLE
L A PET ITE HIR ONDELLE NO IREA VENTRE CEND R E.
C ET T E hirondelle duPérou selon le
P. Feuillée estbeaucoupplus petite quenos hirondelles d
‘
Europe. Elle a la queue
fourchue le bec.très court°
pr«esque
droit;les yeux noirs, entourésd’un cercle
brun ; latête ettoutle il… ducorps
compris les couvertures supérieures » des
ailes etde la queue , d’un noir brillant;toutle dessous du. corps cendré ; enfin
les pennes des _
ailes etde la queue d’un
cendre'
obscur bordéesde,gt
'
æ jaunâtre‘
.
DES OISEAUX ETRANGERS. 165”
d‘arbre. Elle a le dessus de latête etdu‘corps d
’un noirâtre lustré de violet; lbsailes etla queue de même
,mais bordées
d’une couleur plus claire'toutle dessous
du.c‘
orps gris roussâtre v einé de brun
etqui s’éclaircitsur le bas - 'ventre etlescouvertures inférieures de la queue.
Longueur totale six pouces bec
neuf lignes etdemie , plus fortque celuide nos hirondelles tarse cinq à six
lignes doigtetongle postérieurs les pluscourts ; vol quatorz e .poucçs queue
deux pouces etdemi fourchue de six à
septlignes dépassée par les ailes d’
envi
rontrois lignes.
I l. J’
A I Vuquatre individus rapportésde l
’
Amérique méridionale par. M. Coin
merson lesquels étoientd’une taillemoyenne entre ceux de Cayenne etceux
de la Louisiane etqui en difl‘
érOientparles , couleurs dudessous ducorps. Trois
de ces individus avoientla gorge gris
b run ,etle dessous du corps blanc ; le
quatrième, qui venoitde Buenos—Ayres
avoitla gorge ettoutle dessous ducorps
166 HI STO IRE NA TUR ELLE
blancs,semésdetaphes brunes plus
‘
fré
quentes sur les parties antérieures , etquidevenoientplus rares sur le bas—ventre.
I Il. L’oiseaude la Coralme que Catesby
a nommé martinetcouleur de pourpre . Il
appartientaumême climat. Sataille estcelle de l’oiseaude .Buenos - Ayres dontjeViens de parler. Un beau violetfoncérègne surtoutson ‘
plumage etles pennesde la queue etdes ailes sontencore plusfoncées que le reste ;ila le bec etles piedsun peuplus longs que les précédens etsa queue quoique plus courte dépasse
un peu.les ailes . Il niche dans destrousqu
’
on laisse ouqu’on faitex près pour lui
autour des maisons etdans des cale‘basses qu
’
on suspendà des perches pourl’
attirer. On le regarde comme un animal
utile parce qu’
il éloigne par ses cris les
oiseaux de proie etautres bêtes voracesouplutôtparce qu’
il avertitde leur ap
perition. Il se retire de la Virginie etdela Caroline aux approches de l
’
hiver,et
y revientauprintemps.
'
Longueur totale septpouces huit
168 HISTOIRE NA TU RELLE
tarse , septlignes ; queue près detroispouces fourchue de septà huitlignéedépasse les
'
ailes detrois lignes.
V I I.
LA T A P È R E.
Ms nce ns v s ditque cette hirondelleduBresila beaucoup de râpports avec lanôtre qu
’
elle est‘ de la ‘même taillequ
’
elle voltige de la même manière etque ses pieds sontaussicourts etconformês de même . Elle a le dessus de latêteetducorps compris les ailes etla queuegris brun mais les pennes des ailes et:l’
extrémité ‘de la queue plus brunes quele reste ; la gorge etla poitrine gris mêléde blanc le ventre blanc ainsique les ,
couvertures inférieures de la queue ; lebec etles yeux noirs les pieds bruns .
_
Longueurtotale cinq pouces troisquarts ; bec ,
huitlignes ; son ouverturese prolonge au delà des yeux tarsesix lignes ; vol douze pouces etdemi;queue deux poucesun quart, composée
UES OISEAUX ETRANGERS. 169
de douz e pennes fourchue detrois ou
quatre lignes estun peudépassée parles ailes.
Cetoiseau,s uivantM. Sloane appartientà l’espèce de notre martinetseule
mentilestd’un plumagamoins rembruni. Les savanes les plaines sontles lieu}:qu
’il fréquente le plus volontiers. Orr
ajoute que detemps entemps ilse perchesur la cime des arbustes ; ce que ne faitpas notre,
martinet,niaucune de nos hi
rondelles. Une difl‘
érence simarquéedans
les habitudes suppose d’
autresdifférencesdans la conformation et‘me feroitcr”
oire,
malgré l’
autorité de M. Sloane etcelled
’
Oviedo que latapere estune espèce
propre à l’Amérique ,oudumoins une
espèce distincte etséparée de nos espèceseuropéennes .
M. Edw ards la soupçonne detre de lamême espèce que son hirondelle de la
baie d’Hudson ; mais en comparantlesdescriptions je les aitrouvées difl'
érentespar le plumage lataille etles dimensions
relatives.
m HI ST O I R E N ATUR ELLE
Longueurtotale prise, sur difl'
érens
individus de quatre pouces un quartà cinq pouces ; bec six à huitlignestarse cinq à six ; ongle
°
postérieur le plusfort'
après celui dumilieu; queue un
pouce etdemi fourchue de deux àtroislignes dépassée detrois à six lignes par
les ailes .
_
Ou peutregarder comme une vanetédans cette espèce l
’hirondelle à v entre
tacheté de Cayenne", quin’
en diffère que
par le'
plumage ,encore le fonddes cou
leurs estil à peu près le même°
c’
esttoujours dubrun ,
oudugris brun etdublanc .
° mais ici le dessus ducorps etlespennes des ailes etde la queue sontd’unbrununiforme
,sans reflets , sansmélange
de blanc ; la partie inférieure ,aucon
traire qui dans l’
autre estd’un blancuniforme estdans celle—ci d
’un blanc
parsemé detaches brunes ovales plus
“nées sur le devantducou etla poitrine plus rares en approchantde laVoyez les plañches enlamiuées, n
° 546 , où cetoiseauestreprésenté sous le nomd'
hironddle {a-u
diste'e de Caye
°
nne.
DES OISEAUX ETRANGERS. 1 73
queue. Mais il ne fautpas croire que cesdifférences soienttoujours aussimarquées
que dans nos planches ilya parmi les
hirondelles à ventre blanc des individusqui ontmoins de blanc sur les couver
tures, supérieures des ailes etdOntlegris oule brundudessusducorpsamoinsde reflets
L A S A L A N G A N E
C’
E S T le nom que.
donnentlbs hab 1tans des Philippines à une petite hirondelle de.rivage fortcélèbre ,
etdontla cê
lébrité estdue aux nids singuliers qu’
elle
saitconstruire. Ces nids se mangentetQuelques unS
’
, comme Kæ 1npfer , l’ontnom
mée aIc_yon, à cause des rapports observés entre
son nid etcelui qu‘on nomme en Europe , nid
d’alcyon en sorte que dans la Méditerranée c‘estl’oiseauqui a donné le nom auprétendunid, etdans l
’
Océan indien c’eStle nid qui a donné le
nom à l’
oiseau.
A Panne,etalaChine, ces nids se nomment
li
174 HI STO IR E NA TURELLE
sontfortrecherchés soità la Chine so itdans plusieurs autres pays voisins situésà cette extrémité de l’Asie. C
’
estun morceau ou si l
’
on veut, un assaisonne
menttrès — estimé trés—cher etquiparconséquenta ététrès—altéré très—fa13ifié ,ce
‘
qui, jointaux fables diverses etauxfausses applications donton a chargé
l’
histoire de ces nids n’
a pu qu’
y ré
pandre beaucoup «l‘
embarras etd’
obscu
rité.
On les a comparés à ceux Que les au.
ciens appeloientnids d’
alcyous , etplusieurs ontcrumal- à—prop œque c
’
étoitlamême chose. Les anciens regardaientcesderniers comme .de vrais nids d
’
oiseaux
composés de limon d’écume etd‘autres
impuretés de la mer . Ils endistinguoicntplusieurs espèces. Celui dpntparle A risëtote étoitde forme sphérique à boucheétroite de couleur roussâtre de subs
tance spongieuse celluleuse etcomposésamiboards , anna auJapon, j enwa , j anika
en langue vulgaire , j eu:; aux Indes patong ;nidus b vium Schmd«i tragacanflmm iufi£ ltm
176 H I S TO I R E NA T URELLË
rons l’unité que le docteur Donatis etoil
choisie. Ce qu’il y a de sûr
,c’
estque lediamètre de cette bouche n etoitque lasix ième partie de celuide son alcyanium
ouverture médiocrementgrande pourunnid remarquez qu
‘
Aristote croyoitparlerd
’un nid.
Celuide salangane estun nidvéritableconstruitpar la petite hirondelle quiportele nom de salangane aux îles Philippines .
Les écrivains ne sontd’
accord iii sur la
matière de ce nid ni sur la forme,ni
sur les endroits où on letrouve les uns
disentque les'salanganes l’attachentauxrochers fortprès duniveaude la nier ;les autres dans les creux de ces mêmes
rochers ;d’
autres,qu
’
elles les cachentdansdestrous enterre . GemelliCarreriajouteque les matelots sonttoujours en quêtesur le rivage etque quandilstrouventlaterre remuée ils l
’
ouvrentavec unbâton etprennentles œufs etles pctits quisontégalementestimés pourles manger.Quantà la forme de ces nids les uns
assurentqu‘
elle esthémisphérique les
rms OISEAUX ÉTRANÇEM . 177
autres nous disentqu’
ils ontplusieurscellules ;que ce Sontcomme de grandes .
coquilles quiy sontattachées etqu’
il
ontainsi que les coquilles des striesourugosités.
A l’
égardde leur matière,les uns prétendentqu’
on n’
a pula conno‘
itre jusqu’
à
présentles autres que c’
estune écume
de mer, oudu fraide poisson ;qu’
elle estfortementaromatique ; les autres qu
’
elle
n’a aucun goût”; d’
autres, que c
’
estunsuc recueillipar les salanganes sur l
’
arbre
appelé calambouc d’
autres une humeur
visqueuse qu’
elles rendentpar le bec autemps de l‘amour ; d
’
autres qu’
elles les
composentde ces holothuriesoupoissonsplantes qui setrouventdans ces mers. Le
plus grand nombre s’
accorde à dire que
la substance de ces nids e sttransparenteetsemblable ü_
ä la colle de poisson ce
quiestvrai. Lespêcheurs chinois assurent,suivantKæ mpfer que ce qu
’
on v end
pour ces nids n’
estautre chose qu’une
préparation faite avec la chair des po
lypee . Enfin Kæ mpfer ajoute qu’
en efietcette chair de '
polypes marinée suivant
1 78 HIST O I R E N ATUR ELLE
une recette qu’
ildonne a la même cou
leur etJe même goûtque ces nids. Il
estbien prouvé partoutes ces cofitrariétés qu
’
en différentstemps eten différentspays on a regardé comme nids de salam.
gane .
différentes substances , soitnaturelles soit‘ artificielle3 . Pour fix ertoutesces incertitudes
, je ne puis mieux faire
que de rapporter ici les observations deM. Poivre ci-devantintendantdes îlesde France etde Bourbon le m
’
étoisadressé à ce v
'
oyagçur philosophe avec
toute la confiance due à ses lumières
pour savoir à quoi m’
entenir sur ces
nids , presque aussi défigurés dans leurh istoire par les autertrs europécns , qu’
al
térés oufalsifiés dans_
leur substance parles marchands chinois. Voici la réponse
que.M. Poivre a bien voulume faire ,
On saitque M . Poivre a parcourula partieorientalede notre continenten philosophe, recueil«
lautsur sa route ,non les Opinions des hommes
,
mais les fàits de la Nature. Combien ne seroit—iipas desirer que ce célèbre observateur se déteraminâtà publier le journald’un voyage aussi
téms%m!
!8O HI ST O I RE NA TUR ELLE
par une nuée de petits oiseaux quien s0rtoientcommedes essaims. J’
entraienabat;tantavec ma canne plusieurs de;ces pauv res petits oiseaux que je ne connoiœois
pas encore. Enpénétrantdans la caverne,je latrouvaitoutetapissée , dans le haut,de petits nids en forme de bénitiers . Le
mateloten avoitdéja arrachéplusieurs
etavoitremplisa chemise de nids etd’
oi
seaux . I’en détachai aussiquelquesuns ;
je lestrouvaitrès adhérens au rocher.
La huit‘vint. nous nous r embar
quâmes emportantchacun nos chasses
etnos collections.Arrivés dans le vaisseau, nos nids furent
reconnus par les personnes qu1 avoientfaitplusieurs voyages en Chine pour
être de ces nids sirecherchés des Chmois.Le mateloten conserva quelques livres ,
qu’il vendittrès- bien à Canton. De mon
Chacun de ces nids contenaitdeux outroisœufs oupetits , posés mollementsur des plumessemblables à celles que les père
'
etmère avoientsur la poitrine. Comme ces nids sontsujets à se
ramollir dans l’re ,au ils ne pourroientsubsister à lapluie niprès de la surface de la mer.
DES OISEAUX ETRANGERS. 181
côté je dessinai etpeignis en couleursnaturelles les oiseaux avec leurs nids etleurs petits dedans ; car ils étoiertttousgarnis de petits de l’année ouaumoinsd’
œufs. En dessinantces oiseaux je le:reconnus pourde vraies hirondelles. Leur
taille étoitpeuprès celle des colibris.
D epuis j’
aiobservé end’autres voyages ,
que ,dans les rubis demars etd’
avril, les
mers qui s’
étendentdepuis Java jusqu’
en
Cochinchine aunordetdepuis la pointe:de Sumatra à l’ouestjusqu’à la nouvelleGuinée à l’estsontcouvertes de rogue
oufraide poisson qui forme sur l’eaucomme une colle forte à demidélayée.J’aiappris des Malais des Cochinchinois,des Indiens bisengas des îles Philippines
etdes Moluquois , que la salangane"fait
son nid avec ce frai de poisson Tous
Elle la ramasse, soiten rasantla surface de lamer , soiten se posantsur les rochers où ce frai
vientsedéposer etse coaguler . On a vuquelquefoisdes fils de cette matière visqueuse pendans aubec
de ces oiseaux , eton a cru, mais sans aucunfaudementquils latiroientde leur estomac autempsde lamour.
OÙCCW D X 1 l 1 1
l184 111 STO—I EE NA TURELLE
beaucoup plus rarementon yapperee
voitdes débris de coquilles d’
œuf enfin
dans presquetous ily avoitdes vestigesplus oumoins considérables de fiented
’oiseauJ’
aitenudans ma bouche pendantune heure entière une petite lame qui
s’
étoitdétachée d’un de ces nids je lui aitrouvé d’abordune saveurun peusalée ;
après quoi ce n’
étoitplus qu’une pâteinsipide qui s
’
étoit‘mmollie sans se dis
sondre ets’ét0itrenflée eh se ramollis
sant. M. Poivre ne lui atrouvé non plusd
’
autre saveur que celle de la colle de
poisson etilassure que les Chinois es
t…entces nids uniquementparce quec
’
estune nourriture substm cielle etquifournitbeaucoup de sncs prolifiques
comme faitla chair detoutbon poisson.
M . Poivre ajoute qu’
il n‘a jamais rien
mangé de plus nourrissantde plus res.taurantqu’unpotage de ces nids faitLaplupartde cetobservations ontété faites en
premier lieuparM. Daubenton le jeune , quimeles a communiquées avec plusieurs nids de salam.
31 068Où j’aivulesmêmes choses,
nas OISEAUX ÉTRANGERS. 185
avec de la bonne viande Siles salau
ganes se nourrissentde la même matièredontelles construisentleurs nids etquecette matière ahonde comme disentlesChinois en suce prolifiques il ne fautpas s
’
étonner de ce que l’
espèce estsinombreuse. On prétend qu
’
il s’uportetous les ans de Bataviamille piel_
es de ce:
nids v enantdes îles de la Cochinchine etde cellesde l‘Est. Chaque picle pesantcentvingt- cinq livres etchaque nidunedemi- ouce cette ex portationseroitdonc ,dans l
’
hypothèse,de centvingt—cinqmillelivres pesantpar conséquentde quatremillions de nids eten pm ant‘ pourchaque nidcinq oiseaux ,
savoir le père'
la mère ettrois petits seulementils’ensuirroitencore qu’
ilyauroitsurles seulescôtes de ces îles vingtmillions de ces
oiseaux sans compter ceux dontles nidsauroientéchappé aux recherches etencore
_
ceux quiauroientniché sur les côtesducontinent.N’
est- ilpas singulier qu’une
Ce bouillon faitavec de la bonne viande n’
en
treroit—ilpas pour quelque chose dans les effetsattribués iciaux nidsde salauganes?
186 HI S T O IRE NATURELLE
espèce aussinombreuse soitrestee srlong;temps inconnueAureste je ne dois pas dissimuler que
le pbi10 50pbe Hedi s‘appuyantsur des
ex périences faites par d’
autres etpeutêtre incomplètes ,
doute beaucoupde lav ertu restaurante de ces nids attestéed
’
ailleurs par plusieurs écrivains quis’
ac
cordenten cela avec M. Poivre.
Je viens de dire que la salangane avoitété long—temps inconnue etrien ne le
prouvemieux que les dilîérens noms spé
cifiques qu’
onluia donnés etles différentes descriptions qu’
on en a faites. On
l’
a appelée bimndeüedemer, alcyon. Ensa
qualité d’
alcyon , on lui a supposé des
plumes d’un beaubleu; ouluia faitunetailletantôtégale tantôtau- dessus et
tantôtau- dessous de celle de nos hiron
delles en un motavantM. Poivre ,on
n’
en avoit'qu’
ane connoissancetrès — im
parfaite .
Kircher avoitditque ces hirondelles
ne paroissoientsur les côtes que dans letemps de la ponte ,etqu’
on ne savaitO ù elles passaientle restede l‘année :mais
188 HISTO IRE NA TURELLE
LA GR ANDEnmounaus BRUNE
A VENT B‘
E TA CHETÉ ouL ’Hl.
RONDELLE DES BLÉ S.
C ! dernier nom estcelui sous lequelon eonnoîtcette espèce à l
‘
île de France.
”
Elle habite les lieux ensemencés de fiomentles clairièrœ des bois , etpar préfé
_rence les endroits élevés. Elle se posetrequemmentsur les arbres etles pierres ;elle
°
suitlestroupeaux ,ouplutôtles ñu
sectes qui lestourmentent; on la voitaussi detemps entemps voler en grand
mmbre pendantquelques jours derrièreles vaisseaux quisetrouventdans la rade
de l’
île , ettoujours à la poursuite desinsectes, Son cri a beaucoup de rapportavec celui de notre hirondelle de che.
minée .
M. le vicomte de Querhoenta observé
que les hirondelles des blés voltigeoientfréquemmentsur le soir aux environs
d’
une coupure qui avoitété faite dans
DES OISEAUX ETRANGERS. 189
une montagne d’
où il a jugé qu’
elles
passentla nuitdans destrous enterre oudes fentes de rocher
,comme nos hiron
delles de ; ivage etnos martinets. Elles
nichentsans doutedans ces mêmestrouscela estd‘
autantplusprobable que leursnids ne sontpointconnus à l’îledeFrance.
M. de Querhoentn’atrouvé de renseigne
mens sur la ponte de ces oiseaux qu’
au
près d’un ancien créole -de l
’île Bourbon,
qui lui a ditqu’elle avoitlieu dans
les mois de septembre etd‘octobre ;qu’
il
avoitpris plusieurs fois de ces nids dans
des cavernes destrous\ de rocher , etcqu
’ils sontcomposés de paille etde quelques plumes etqu‘iln
’
yavoitjamais vu
que deux œufs gris pointillés debt-nu.
Cette hirondelle estde lataille de notremartinet; elle a le dessus ducorps d
’un
brun noirâtre le dessous gris semé de
languestaches brunes ; la queue quarréc;le bec etles pieds noirs.
1190 HI S TO IRE NA TUR ELLEVariété.
La petite hirondelle brune à ventretachetéde l
’
île B ourbon doitêtre regardée Comme
une variété de grandeur dans l’
espèce
précédente. Ontrouvera aussi quelques
légères différences de couleurs en compa
rantles descriptions. Elle a le dessus de
latête,les ailes etla queue d
’
un brun
noirâtre ; lestrois dermères pennes desailesterminées de blanc sale etbordéesde brun verdâtre ; cette dernière couleur
règne surtoutle reste de la partie supé
rieure ; la gorge ettoutle dessous ducorps compris les couvertures inférieuresde la queue ontdestaches longitudinales brunes sur un fondgris.
Longueurtotale , quatre pouces neuf
lignes ; bec septà huitlignes ;tarse ,
six lignes ;tous les ongles courts etpeucrochus ; queue près de deux pouces ,
quarrée etdépassée par les ailes d’
envi
ron septlignes.
Voyez les planches enlumin€es , n° 544, fig. 2
,
où cetoiseauestreprésenté sous le nom (l’
/tirandelle de l
’
ile B om—Ion.
1911 HI ST O I R E N A TUR ELLE
Longueurtotale quatre pouces deuxlignes ; bec cinq lignes ;tarse quatrelignes ; vol neuf pouces queue , près
de deux pouces n’avoitdans l’individu
décritpar M. Commerson°
que dix pennes
à‘
peuprès égales ) ;dépassée de dix lignes
par les ailes qui sontcomposées de seize
oudix - septpennes .
Un individu rapporté des Indes parM. Sonneratm’
a semblé appartenir à
cette,espèce ouplutôtfaire la nuance
entre cette espèce etla petite hirondellebrune à v entretacheté de l’île Bourbon ;car il avoitle dessous du corpstachetécomme celle - ci
, etilse rapprochoitde lapremière par la couleur du dessus ducorps etpar sesdimensions ;seulementlesailes dépassoientla queue de dix — septligues , etles ongles étaientgrêles etcrechue.
DES OISEAUX ETRANGERS. 193
X I I I.
L’HIROND ELLE A CROUPION ROUX
ET QUEUE QUA R R ÉE.
EL L_
E atoute la partie supérieure ex
cepté le croupion d’un brun noirâtreavec des reflets qui jouententre le verdb run etle bleu foncé ; la couleur rousse
ducroupionunpeumêlée chaque plume
étantbordée de blanchâtre les pennesde
la queue brunes ; cellesdes ailes dumême
brun avec quelques reflets verdâtrœ ; lesgrandes bordées intérieurementde blanchâtre etles secondaires bordées de cettemême couleur quiremonteun peusur le
côté extérieur ;toutle dessous ducorps
blanc sale etles couvertures inférieuresde la queue
'
roussâtres.
Longueurtotale , six pouces etdemi;bec neufà dix lignes ;tarse cinq à si:
lignes ;doigts disposéstrois etun ongle
postérieur le plus fortdetous ; vol, environ dix pouces ; queue deux pouces
presque quarrée par le boutun paudépassée par les ailes.
1194 HI ST O IRE NA TUR ELLE
M. Commerson a vu cette h irondellesur les bords de la Plata aumois demai
1 765. 11 a rapporté du même pays un
autre individu que l’
on peutregarderc omme une variété dans cette espèce il
n’
en difl'
éroitqu’
en ce qu’
ilavoitla gorgeroussâtre plus de blanc que de roux sur
le croupion etles couvertures inférieuresde la queue toutes les penneb de la
queue etdes ailes plus foncées avec des
reflets plus distincts pointde blanc sur
les grandes pennes des ailes, quidépas
Soientla queue de six lignes ; la queue unpeufourchue etonz e pouces de vol.
X I V.
L’HIRONDELLE BRUNE ACUTIPENNE
DE LA LOUISIANE
I L se trouve en Amérique quelques
races d’
hirondelles qu’
on peutnommer
acutipenrzes ; parce que les pennes de leurVoyez lesplanches enluminées n° 726 fig. 2
où cetoiseauestreprésenté sous le nom d’/1iron
Jallaà queuepointuede la Louisiane.
396 HI STOI R E N A TURELLE
L’
hirondelle d’
Amérique de Catesby etde la Caroline de M. Brisson
,a les ailes
b eaucoup plus courtes que celle de la
Louisiane à cela près elle luiressemblefortpar lataille, par laplupartdes dimen
sions par les piquans par le plumage
d’
ailleurs,elle estl‘1 peuprès dumême
climat; etsil’onpouvoitse per£mader quecette grande difl'
érence dans la longueur
des ailes ne fûtpas constante on seroitporté à regarder cette hirondelle comme
une variété dans la même espèce. Les
temps de son arrivée à la Caroline età laVirginie, etde son départde ces contrées ,s’
accordent,ditCatesby,
av ec ceux de
l‘
arrivée etdudépartdes hirondelles en
Angleterre. Il soupçonne qu’
elle va pas
ser l’
hiver auBresil, etilnous apprendqu
’elle niche à la Caroline dans les che
minées.
Longueurtotale quatre poucestroislignes ; bec cinq lignes ;torse de même
doigtdumilieu,six ; queue ,
dix - huitlignes dépassée detrois lignes par lesailes.
L’
hirondelle acutipenne de°
Cayenne
DES OISEAUX ETRANGERS. 197
appelée caman‘
a ressemble plus par
ses dimensions à celle de la Louisiane ,
que l’
hirondelle de la Caroline ; car elle
a les ailes plus longues que celle—ci mais
cependantmoins longues que celle - là .
D’un autre côté elle s
’
en éloigne un peu
davantage par les couleurs duplumage
car elle a le dessus ducorps d’un brun
plus foncé ettirantaubleu le croupion
gris ; la gorge etle devantdu cou,d
’un
gr1s teinté de roussâtre ; le dessous ducorps grisâtre nua1ioé de brun. En gêné
ral, la couleur des parties supérieurestranche un peuplus sur celle des partiesinférieures , eta plus d’
éclatmais cepeutêtre une variété de sex e d’
autantplusque l
’
individu de Cayenne a été donnépour un mâle.
On ditqu’
à la Gumne elle n’
approche
pas des lieux habités,etcertainement
elle n’
yniche pas dans les Cheminées car
iln’
y a pointde cheminées à la Guiane.
Longueurtotale quatre pouces septVoyez les planches enluminées n° 726 , fig.
où cetoiseauestreprésenté sous le nom d'
hiron
della à queuepointus de (fumer .
198 HI STO IRE NA TURELLE
lignes ; bec , quatre lignes ;tarse , cinq ;
queue , vingtlignes comprisles piquaus
qui en ontdeux àtrois ; dépassée par lesailes d
’
environun pouce.
X V.
L‘HŒONDELLB NOIRE ACUTIPE
'
NNE
DE LA MARTINIQUE
S T la plus petite detoutes les acutipennes connues ; elle n
’
estpas plus grossequ
’un roiteletles pointes quiterminentles
'
pennes de sa queue sonttrès-fines .
Elle atoutle dessus de latête etducorps noir sans ex ception ; la gorge d’u
‘
n.
brun gris etle restedudessous ducorps
d’
un brun obscur ;le bec noir, etles piedsbruns .
L’
individureprésentédansnos planchesavoitle dessous du corps d
’un brun rou
geâtre.
Longueurtotale trois pouces huitligues bec quatrelignes torsedemême
Voyez les planches enluminécs n° 544,fig.
HIS TOI R E NA TURELLE. nor
temps de se pourvoir etn’
ontguèreceluid
‘
aimer. Telle estla condition detous les oiseaux chasseurs età l‘ex ceptionde quelques lâches qui s’acharnentsur ,une proiemorte ets’
attroupentplutôtembrigands qu’
ils ne se rassemblentenamis tous les autres setiennentisolésetviventsolitaires chacun esttoutentierà soi; nuln
’
ade biens nide sentimens
partager .
Etdetous les oiseaux que la Natureforce à vivre de la grande oude la petitechasse ,
il n’
en estaucun dontelle aitrendu la vie plus laborieuse , plus dure
que celle du pic : elle l’
a condamné autravail
,et
, pour ainsidire à la galère
perpétuelle tandis que les autres ontpour moyens la course le vol, l
’
embus
code l’
attaque ; ‘
ex ercices libres où le
courage etl’adresse prévalent. Le picassuj etti à unetâche pénible , ne peuttrouver sa nourriture qu’
en perçantlesécorces etla fibre dure des arbres quila
recèlcntoccupé sans relâche à cetravailde nécessité ilne connoîtnidélassementui repos souventmême il dortetpasse
202 HI ST O IR E N ATU R ELLE
la nuitdans l‘attitude contrainte de labesogne du jour il ne partage pas lesdoux ébats des autres habitans de l’airil n
’entre pointdans leurs concerts
,et
n’
a que des cris sauvages ,dontl’accent
plaintif entroublantle silence des boissemble ex primer ses efi
‘
orts etla peine. Ses
mouvemens sontbrusques -il a l’
air in
quietlestraits etla physionomie rudesle naturel sauvage etfarouche il faittoute société, même celle de son sem
blable etquandle besoinphysique de l’amour le force à rechercherunecompagne ,c
’
estsans aucune des graces dontce *
sen
timentanime les mouvemens detous lesêtres qui l’éprouventavec un cœur sen
sible.
Telestl’instinctétroitetgrossier d’un
oiseau borné à.
une v ietriste etchétive.
Il a recude la Nature des organes etdesiustrumens appropries à cette destinée ,ouplutôtiltientcette destinée même des
organes avec lesquels il estné. Quatredoigts épais , nerveux ,
tournés deux en
avantdeux en arrière celuiquireptésente l’ergotétantleplus alongé etmême
s
'
e4 HI ST O I R E NA TUR ELLE
d’
appuidans l’attitude souventrenversée
qu’ilestforcé de prendre pour grimper et
frapper avec avantage. Ilniche dans les
cavités qu’
il a en partie creusées lui
même ; etc‘
estdusein des arbres que sortcette progéniture qui quoiqu
’ailée est
néanmoins -destinée à ramper alentour,yrentrer de nouveaupour se reproduire,età ne s’en séparer jamais.
Le genre du pic esttrès—nombreux en
espèces quivarientpour les couleurs etdiffèrentpar la grandeur. Les plus grands
pics sontde lataille de la corneille etlesplus petits de celle de lamésange mais
chaque espèce en particulier paroitpeunombreuse en individus ainsi qu
’ilen
doitêtre detous les êtres dontla viepen
aisée diminue la multiplication. Cepen
dantlaNature a placédes picsdanstoutesles contrées où elle a produitdes arbres ,eten plus grande quantité dans les eli
mats plus chauds . Sur douze espèces quenous connoisson5 en Europe etdans lenordde l
’un etde l’autre continentnousen
‘
eompterons vingt—septdans les régionsChemin de l
’
Amérique , de l‘
Afrique et
306 HI STO IR E NATU R ELLE
L E P I C V E R D *.
1 1 13 pic verdestle plus connudes picsetle plus commun dans nos bois. Il
arrive auprintemps etfaitretentir lesforêts des cris aigus etdurs ,
tiacacanh ameau, que l
’
on entendde loin etqu’
il
j ette sur-touten volantpar élans etparbonds . llplonge se relève ettrace en
l’
air des arcs ondulés c e quin’
empêche
Voyez les planches en]um‘
iriées n° 371 etn°879, le vieux mâle.
En latin, pions martiur; enitalien, piso werde,pzlcos o ; en allemand, g run
- specht; en anglais ,
g reen—woodpee/cer, g reen-woodspise, high—boa ,
[ ww - hole, rainfl wl en suédois g roen- spick,
g roen—
gj oeling, w edknan‘
,enpolonois dz iecml
:ielony; en danois, g ran
—spas! gnul
- spæt, en
lappon ,z hidina; en francois pic
-mart, pic verd,
pic j aune, picumart, en Poitou picosseau; en
Périgord picalat; en Guienne bipa_y; en Picar
die becqueôo; en quelques endroits ,pleuäpleuouplui unde ses cris.
D E S P I C S. 207
pas qu’
il ne s’
y soutienne assez longtemps etquoiqu’
il ne s’
élève qu’à une
petite hauteur ,ilfranchitd’
assez gI ands
intervalles de terres découvertes pour
passer d’une forêtà l‘autre. Dans letemps
de la pariade ila de plus que son cri
ordinaire un appel d’
amour qui t‘essemble en quelque manière à un éclatde rire bruyantetcontinu tio tio tiotio n
‘
a , répété jusqu’
àtrente etquarantefois de suiteLe pic v erd setientàterre plus sou
veutque les autres pics sur—toutprèsdes fourmilières où l
’
on estassez sûr
de le trouver etmême de le prendre
avec des lacets . Il attendles fourmis au
passage couchantsa longue languedansle petitsentier qu’
elles ontcoutume de
tracer etde suivre à la file etlorsqu’
il
sentsa langue couverte de ces insectesil la retire pour les avaler :mais si les
fourmis ne sontpas assez enmouvement,
.
A ldrovande ditqu'ilsetaiten été , æ state si
lere aiunt. .
_
Apparemmentqu'il reprendsa voix à
l‘automne ; car nous l’avons oui dans cette saison
remplir les bois de ses cris.
208 HIST O I R E N A T UR ELLE‘
etlorsque le froidlestientencore ren
fermées ilva sur la fourmilière l’
ouvreavec les pieds etle bec , et
,s’
établissantaumilieu de la brèche qu
’
il vientdefaire il les saisità son aise etavaleaussi leurs chrysalides.
Dans tous les autrestemps, , ilgrimpecontre les arbres
, qu’
il attaque etqu’
il
frappe à ,coups de bec redoublés travaillantavec la plus grande activité il
dépouille souventles arbres secs detouteleur écorce on entendde loin ses coups
de bec etl’on peutles compter. Comme
il estparesseux pourtoutautre mouv ementilse laisse aisémentapprocher ,etne saitse dérober auchasseur qu
’
en
tournantautour de la branche etsetenantsur la face opposée . On a ditqu
’
après quelques coups de bec il va
de l’
autre côté de l’arbre pour voir,
s’
il
l’
a percé mais c’
estplutôtpour recueillirsur l
’
écorce les insectes qu’il a réveillés
etmis en mouvement; etce quiparoîtencore plus certain c
’
estque le son
rendupar la pmtie du bois qu’
ilfrappe ,
semble lui faire connoître les endroits
zio HI STO IR E N A TURELL E
Quelques naturalistes ontpensé quele-
pic verdestl’oiseaupluvial pluuiæ avis )des anciens parce qu
’
on croitvulgairemcntqu’
il annonce la pluie par un cri
très—différentde sa voix ordinaire. Cc cri
estplaintifettraîné plieu ph‘
cu plicaets’entenddetrès- loin.C
’
estdans lemême
sens que lesAnglais le nommentraiuJowl(oiseaude pluie etque dans quelquesunes de nos provinces comme en Bour
g0gne ,le peuple l
’
appelle procureur du
meunier Ces observateurs prétendentmême avoir reconnu dans le pic verd
quelque pressentimentmarqué duchan
gementde‘
latempérature etdes autresaffections de l’air ; etc’
estapparemmentd
’
après cette prévision naturelle à cetOiseau qué la superstition lui a supposé
des connoissances encore plus merveil
lenses. Le pictenoitle premier rang dansles auspices ; son histoire ouplutôtsafable mêlée à lamythologie des ancienshéros duLatium présente un être mys
Comme annonç antlapluie etla crue d’eauquifaitmoudre le moulin.
Ficus fils de Saturne , etpèrede Faunus , fut
er: HI STO IR E N A TUR ELLE
due. Le pic verdde ‘la Louisiane estlemême que celui d’
Europe ; le pic\verd
des Antilles n’
en estqu’une variété.
1M. Gmelin parle d
’un pic verd cendre
qu’
ilvitchez les Tunguses , qui estuneespècetrès—voisine ouune variété de celui
d’Europe. Nous n
’
hésiterons pas de luirapporter aussi le pic à tête grise de
Norvège , donné par Edw ards,etdont
MM. Klein etBrisson ontfaitune espèce
particulière. Ilne diffère en effetde notrePic verd qu’en ce que ses couleurs sontplus pôles ,
etsatête sans rouge décidé ,
quoiqu’
ily en aitquelqueteinte sur le
front. Edw ards remarque avec raison que
cette diversité de couleurs provientuniquementde la difl'
éreuce des climatsqui influentsur le plumage des oiseauxcomme sur le pelage des quadrupèdes
que le froiddu pole blanchitou pâlîtégalement. M. Brisson faitencore une
espèce particulière dupic jaune de Perse ,lequel, suivanttoute apparence n
’
estaussi qu
‘un pic verd il en a lataille etpresque les couleurs . Aldrovandene parle
d‘
: ce pie jaune de Perse que sur une.
HI STO IR E N A TU R ELLE
compléter l’histoire naturelle de ces oi
seaux que pour ex pliquer deux passagesd
’
A ristote qu1 présententplus d’une dif
ficulté.
Théodore Gazatraduitégalementpargalgulus ( loriot) un motqui setrouvedeux fois du moins suivantsa leçon )au chapitre premier du livre IX d
’
Aris
tote mais il estévident. qu
’
il setrompeaumoins une etque le celeos qui com:
batavec le libyas dans le premier passage na peutpointêtre le même qui
dans le secondestami dulibyas . Ce der
nier celeas habite les rives des eaux etlestaillis genre de vie qui n
’
estpointat.tribué au_ premier etpour qu’
Aristote nese contredise pas dans la même page il
fautlire dans le premier passage colz‘os
aulieu de celeos . Le celeos sera donc un
oiseaud’
eauoude rivage ; etle calimsera
oule loriotcomme l’
a rendu Gaza , etcomme l
’
ontrépété les nomenclateurs, oule pic verd comme l
’
ontsoutenuGesnerflapä a o«rap èr uai A6æuar jux la amnes et
o
fatw a), enqu01Gaza s’estencore.trompede rendre
frute_
ïa etnement.
etAldrovande . Or, par la comparaison
dusecondpassage d’
Aristote où il parle
plus“
amplementducolios ,toutce qu’illuiattribue
,comme la grandeur appro
chantede latourterdle,la voix forté
,etc .
,
convientparfaitementau pic v erd; etily a même untraitquine convientqu’
à
lui savoir lhabitude de frapper les
arbres à coups de bec etd’
y chercher,
sa
nourriture . D e plus le motch!oron dontce philosophe se sert“ pour marquer la
couleur ducolios , signifie plutôtverdqu’
il
ne signifieiaùne , comme l’
a renduGaz a ;etsil’on considère après cela qu
’
Aristoteen cetendroit
, parle ducolios après deux
pics etavantle grimpereau on ne
pourra guère douter qu’
il n’
aitentendule
’
pic verd etnon pas le loriot.AlbertetScaliger ontassuré que le pic
v erd apprend à parler ,etqu’
il articulequelquefois parfaitementla parole ;Willughby le nie avec raison . la structuI e dela langue des pics,longue comme un ver
,
paroîtse refuser entièrementau mécanisme de l
’
articulation des sons ; outreque leur caram
‘
ere sauvage etiridocile les
216 HI ST C IRE NA TUR ELLE
tend peu susceptibles d’
éducation eœl’
on ne peutguère nourrir endomesticitédes oiseaux quine vivent‘ quedes insectescachés sous les écorces.
Selon Frisch ,les mâles seuls ontdu.
rouge sur latète .Kleinditlamême chose.
Salerne prétend qu’ils setrompentet
que les petits onttous le dessus de latêterouge même dans le nid. Suivantl’observation de Linnæ us, ce rouge Varie, etparoîtmêlé tantôtdetaches noirestantôtde grises, etquelquefois sanstachesdans difl
‘
érens individus . Quelques unsetce sontvraiæ mblablementles vieux
mâles prennentdu rouge dans les deux
moustaches noires quipartentdes angles.
du bec,etils ontentoutles couleurs
plus vives , comme on le voitdans celui
qui estreprésenté dans nos planches enl'
aminées n°. 879.
Frisch raconte qu’
en Allemagne , peu
dant' l’biver , le pic verdfaitravage danslee ruches d
’abeilles . Nous doutons de
ce fait, d’
autantqu’il reste bien peude
ces oiseaux en France pendantl’ter,si
même il en reste aucuu °
etcomme il
218 HISTO IR E NATUR ELLE
langue estl’os hyo‘
ide lui—même engagé
dans un fourreaumembraneux etprolongé en arrière en deux longs rameaux
d‘
abord osseux, pui8
‘
cartilagineax les
quels , après avoiræ embrassé latrachée-ar
tère,fiéchissentse courbentsur latéte
se couchentdans une rainuretrac ée w r
le crâne etvonts’implanter dans le front:à la racine du
‘
bec . Ce sontces deux ra
meaux ou filets élastiques garnis d’un
appareilde ligamens etde muscler extenscurs etrétracte‘urs quifournissentà l’alongementetau ieude cette espèce de
langue. Toutle‘ faisceaude cetappareilestenveloppé , comme dans une gaine ,
d’une inemhrane qui estle prolongementde celle dontla mandibule inférieure du
bec esttapissée de manière qu’
elle s’
é
tend etse défile comme un v er lorsque
l’
os hyoïde s’
élance etqu’
elle se rideetse replisse en anneaux quand cetos se
retire. La pointe osseuse quitientseulela place de la véritable langue estimplantée immédiatementsur l’extrémitéde cet“ os hyo
‘
ide etrecouv erte d’un
cornetécailleul hérissé de petits crochets
D E S P I C S. 2 19
tournés enarrière;etafin qu’
ilnemanque
rien à cette espèce d’
aiguillon pour retenir comme pour percer la proie il estnaturellementenduitd‘une gluque distillentdans le fonddubec deux canauxex crét'oires venantd’une double glande.
Cette structure estlemodèle de celle de
la langue detous les.pics . Sans l’
avoir vé
rifié sur tous nous le conclurons du
moins par analogie etmême nous
c royons qu’
on paü J Étandre àatous lesoiseaux qui lancentleur langue en l
’
a
longeant.Le pic v erda latête fortgrosse .
etlafaculté de relever les petites plumes
rouges qui en'
couvrentle sommetetc
’
estde là qupPline luiprête une huppe.
On le prend‘
quelquefois à la pipée mais
c’
estpar une espèce de hasard; ily vientmoins répondantà l
’
appeau qu’
attirépar le bruitque faitle pipeur en frappantcontre l’arbre qui soutientsa loge ,
etquiressemble assez aubruitque faitun picavec son bec . Quelquefois ilse prendparle cou aux sauterelles en grimpantlelong du piquet. Mais c
’
estun mauvais
azo HI STO IR E N A TUR ELLE.
gibier ces oiseaux sonttoujours extrêmementmaigres etsecs quoiqu
‘
Aldro
v andc dise qu’
on enmange en hiver à Bo
logue ,etqu’
ils sontalors assez gras ; ce
quinous apprenddumoins qu’
ilen resteen Italie dans cette saison
,tandis qu’
ils
disparoiæ æ talors dans nos provinces deFrance.
226 HI ST O I R E NA TUR ELLE
de blanc etde noir . Tous ces eŒets sonttrès - bien rendus dans notre planche enlùminée,; etce pic estun de ceux dontleplumage estle plus beau il a beaucoupde rapports avec le suivant; la ressem
blance jointe à la prommdé des cli
mats nous port_
eroitaisémentà croire
que ces deux ,espèces sonttrès—voisines
oumême n’
en fontqu‘une
e la même taille que léetlui ressemble assez .
ailes a plus d ’
étendue dale
,etcouvre aussi le d
anche,prise de l ‘œil de:
ou,comm e le z igzag noir
La huppe quoique plu.
cuve qu’
auderrière deommetetle devant sont3 plumes noires
,tachet
gouttes b lanches .Même
deux oiseaux sous le be
la poitrine etl’estotraversésetmail lés de II
mais moins dans c elu
2 8 HISTO I R E N A TU R ELLE
dans le précédent. Ces différences légèresne distingueroientpeut- être pas assez ces
deux espèces ,sans celle du bec
, qui
dans le pic de Goa estd’untiers pluslong quedans celuide Bengale .
Nous rapporterons à ce dernier‘
,non
seulementle pIO verd de,Bengale de
M. Brisson mais encore son pic du capde Bonne-Espérance qui ressemble beau
coup plus à notre pic de Bengale que lepremier de ces deux pics dohm és par M.
B risson la raison en estce me semble
que la description de celui du cap de
Bonne- Espérance estfaite d’après nature
etque celle de l’
autre a ététirée sur la li
gured’
Edw ards, quiestbien celle denotre
pic verdde Bengale etqui n’
en'
dii_
lè ro
qu’
en ce qu’
ilestun peuplus grand. Mais
Albin, qui a décritle m ême oiseau le
faitplus grand que celui Il’
EdW æ‘dS
,et
lui;donne la‘
grandeur dupic v erdd’
Eu
rope ; ce qui esten elIetlataille de ce
pic de B engale . Quoiqu’
il en soitces petites difi'
érences de‘taille etde couleurs
ne nous empêchentpas de reconnoitrele même oiseausous cestrois descripIons.
=30 HI S,TQ I R E N A
'I‘UR ELLE
P E T I T P I C R A.YE
D U S ËN É G A L
Six ième espèce.
C E pic n’
estpas plus gros qu’un moimean il a le dessus de latête.
rouge
un denli- masque brun lui passe sur le
frontets’étendderrière l’œil; le plumage
ondulé sur le devantducorps présentede—
petits festons, alternativementgris brunetblanc obscur ; le dos estd’un beau.
fauve jaune doré quiteintégalementles grandes pennes del
’
aile dontles couv ertures ainsi que le croupion sontVerdâtres. Quoique fortau-dessous des .
pics d’
Europe pour la grandeur ,ce pic
d’
Afrique n’
estpas à beaucoup près
comme nous le v errons le plus petitdec ette grande famille.
Voyez les planches enluminées n° 345,fig.
DES OISEAUX ÉTRANGERS. 231
LE P I C A T Ê‘I‘E G R I SE
DU CAP D E B ONNE—ESPÉR A NCE '“
Septième espèce.
Pa s sonstous les pics ontle plumage
bariolé ; celui- ci seul n’
a pointde cou
leurs opposées outranchées du brun
olivâtre obscur couvre le dos le cou
etla poitrine ; le reste duplumage estd’un gris foncé , etcette couleur grise estseulementplus claire sur latête ; on voituneteinte de rouge sur l‘origine de sa
queue. Ce pic n’
estpas aussigrandqu’unealo
‘uette.
Voyez les plandles enluminées , n° 786 fig.
232 HISTO IR E N A TUR ELLE
'
O I'
S‘ E A U X
DU NO UVEAU CONTINENT
QUI ONT RAPPORT AU PIC VERD.
LEmc BAYÊ DE SAINT—DOMINGUÈ
P remière espèce.
M . Brisson donne deux fois ce même
oiseau d’
abord sous le nom de pic rayé
de Saint—D omingue etensuite sous celui
de petitpic rayé de Saint—D omingue , en le
disabtmoins gros que le premier , quoi
que dans le détail les dimensions qu’
il
donne setrouventêtre les mêmes ; ettouten observantque le secondpourroitbien
Voyez les planches enluminées , n° sousle nom de pu: ray! tête noire de Saint- DoW flg“3 , etn° 2812
3 34 .nrsr omn NA'
I\UR ELLE
LE P E T I T P I C O L IVE
D E SA INT- D OMINGUE.
Seconde espèce.
C E petitpic a six pouces de longueuretil està peu près de la grosseur de
l’
alouette ila le sommetde latête rouge ,dontles côtés sontd’un , gris roussâtr‘
e ;toutle manteau estolive jaunâtre,;tputle dessous ducorps estrayétransversalementde blanchâtre etde brun;les pennesde l
’
aile,olivâtres comme le dos ducôté
extérieur,ontl’intérieur brun etdentelé
d’un borddetaches blanchâtres engre
nées assez profondément,caractère qui
l’
a‘
ssimile encore aupic v erd; les plumes
de la queue sontd’un gris mélangé ‘bbrun. Malgré sa petitetaille ,
ce pic ne
laisse pas d’
être des plus robustes ; ilparceles arbres les plus durs . C
’
està lui que se
rapporte cette notice extraite de l‘Histoire
D ES.OISEAUX ÉTRA
aventuriers fl ibustiersier estun oiseauquin
’
es
u’une aloueü e ; il a le
iron un pouce etsidun jour de temps
,ilpere
usqu’
aucœur. Il està r
e bois de cetarbre est3meil leurs instrumens de f
essus.
236 HI S TO IR E NA TURELLE
L E G R A N D P I C R A Y É
D E C A Y EN N E ’
N on8nefaisons aucundoute que ce picne soitle même que le pu: varié huppé
d’
Amérique , décritincomplètementparM. Brisson sur un passage de Gesner.
La huppe d’un fauve doré ouplutôtd’un
rouge aurore latache pourpre l‘
angle
du_bec les plumes fa
‘
uv es etnoires dont/\toutle corps estalternativementvariésontdes caractères sufiisans pour le faire
reconnoîtm etla grandeur donnée , quiestcelle dupic verd convientà ce grandpic rayéde Cayenne.Sonplumage esttrèsrichementémaillé par le fauve jaunâtreetle beau noir qui s
’
y. entremêlentenondes entaches eten festons ;un espace!
Yoyez les planches enluminées n° 719
238 HI STO IRE N A TURELLE
L E P E T I T P I C R A Y Ë
D E C A YËN N E ‘
Quatrième espèce.
E N T R E les pics rayés que M. Brisson
rangetous à la suite de l’épeiobe oupic
varié,ilen estplusieurs quiappartiennent
certainementau pic v erd. Cela estsensible pour les pics rayés de SaintDomingue etde Cayenne que nous venonsde décrire ,
etpour celui- ci. En effet,trois pics portenttous un restede lateinte
de verd;aunâtre plus oumoins obscure,
qui caractérise le pic verd; etles raies
ondulées qui s’
étendentsur le plumage
semblentprolongées surlemodèledecelles
dontl’ailedupic verdestmarquée.
Le petitpic rayé de Cayenne a septpouces cinq lignes delongueur ; ila beau
Yoÿez les planches enluminées n° 513
DES OISEAUX ÉTRANGERS. 239
coup de rapportdans lgs couleurs avec '
l'
e
pic rayé de Saint- Domingue mais il estmoins grand desbandes noires orîduléea
s’étendentsur
_
le fond gris brun olivâtrede son plumage ; le gris dentelé de noircouvre encore lesdeux plumes extérieuresde la queue de chaque côté les six autressontnoires l
’
oeciputestrouge le frontetla gorge sontnoirs ; ‘
seulemerfl ce noir
estcoupé par unetache blanchetracéesous l
’
œiletprolongée en arrière.
240 HI STO IR E NA TUR ELLE
LE PIC “ JAUNE DE CAYENNE
Cinquzeme espèce.
LEs espèces d’oiseaux qui cherchentla
solitude etne peuventvivre qu’au dé
dért,
sontmultipliées dans les Vastesforêts dunouveaumonde d’
autantplusque l
’
homme s’
estencore moins emparé
de ces antiques domaines de la Nature .
Nous avons jusqu’
à dix espèces de pics
v enus des bois de la Guiane etles picsjaunes paraissentpropres etparticuliers àcette région. La plupartde ces espèces
sontencore peuconnuesdes naturalistes;etBarrere n
’
a faitqu‘
en indiquer quel
ques unes. Le premier de ces pics ,Oque
M. Brisson a décritsous le nom de pie
blanc , a le plumage ducorpsd’un yaune
tendre ‘
,la queuenoire ;lesgrandes pennes
Voyez les planches enluminées n° 509.
HI STO I RE N A TUR ELLE
la sollic itude de la '
fem’elle eten son
absence setientconstammentàl’embonchure de sa galerie horizontale . Son cri
estun sifflet en six temps dontlespremiers soccus sontmonotones , etlesdeux outrois derniers plus graves. La
femelle n’
a pas aux côtés de latètç cettebande de rbuge vif que porte le mâle.
Ontrouve dans cette espèce une va
riété dontles individus onttoutes les pctites couv erturesdes ailesd’unbeauj anneetles grandes bordées de cette couleur
dans quelques autres individus ,tels ap
paremmentque celui que M. Brisson a.
décrittoutle plumage décoloré etd’une
teinte afi'
oiblie n’offre plus qu
’un blanc
sale etjaunâtre.
0
DES OISEAUX ETRANGERS. 243
L E P I C M O R D O R ȃ
Six ième espèce.
U N beau rouge v if,brillantetdoré ,
forme un superbe habillementà ce pic
presque aussigrandque le pic v erd mais
detaillemoins forte une longue huppe
jaune en efi‘
11és pendens lui couvre la”
tête etse j ette en arrière ; des angles
du b ec partentdeux moustaches d’
un
beau rouge clair etbientracé entre l’œiletla gorge ; quelques gouttes blanches etcitrines enrichissentetvarientle fond
roux duniilieudumanteau le croupionestjaune,etla queuenoire. La femelle
dans cetteespèce comme dans celle du
pic jaune des mêmes contrées n’
a pas
de rtmge sur les joues. Un individu en
voyé de Cayenne etplacé au,Cabinetduroi
,sous le nom de pic roux tacheté de
Cayenne . paroîtêtre cette femelle.
I
Voyez les planche.! enluminées, n° 524 sbb&le nom de pic j aunetacheté de Cayenne.
HISTO IR E NA TUR/ELLE
LE RIO A CRAVATE NOIRE
Septième espèce.
C ’
nS T encore iciun de ces charpentiersjaunes des créoles de Cayenne. Il porteun beauplastron noir qui lui engagé lecoupar-derrière en couvretoutle de.v antcomme une cravate , ettombe surla poitrine le reste dudessous ducorpsestd’un fauve mussâtre a insi que la
gorge ettOute latête quiesthuppée jusque
'
snr le con ; le dos estd’un roux vif
l’
aile estde la,mêrne couleur
,maistra
v ersée dans les pennes de quelquestraitsnoirs assez distans ; quelques uns de ces
traits s’
étendentsur la queue , dontlapointe estnoire ,
etque la planche enlu
minée représente un peutrop courte. La
grandeur de ce pic de Cayenne estlamême que celledupic jaune , etlamêmeVoyez les planches enluminées n° 863.
246 HI STO IR E NA TUR ELL E
L E P I C R O U X *
Huitième e spèce.
IL y a dans le plumage de ce petitpieune singularité ; c’
est; que lateinte du,
dessous ducorps estplus forte que celledudessus
,aucontraire detous les autres
oiseaux un roux plus oumoins sombreouclair en faittoutle fond; ce roux estfoncé sur les ailes plus lavé sur le croi»
pion etle dos plus chargesur la poitrineetle ventre , etmêlé surtoutle corps
d’
ondes noirestrès—pressées etquifontl’
effetduplus belémail; latête estd’un
roux éclaù ci ettraverséde petites ondesnoires. (le pic qu
’
ontrouve à Cayennen
’
estguère plus grandque letorcol mais
il estunpeuplus épais son plumage
quoique composédedeuxteintes sombres,estcependantun des plus beaux etdes:plus agréablementvariésVoyez les planches enluminées n° 69@
mzs OISEAUX ÉTRANGERS. 347
LEPETITPIC A GORGE JAUNE
Nez:vièmo espèce.
CE pic n’estpas plus gros que letorcol.
Le fondde sonplumage estd’un brunteintd’
olivâtre,avec depetitestaches blanches
en écailles sur le devantducorps jusquesous la gorge , qu
’un beau jaune enVe
loppe en se
,
portantsous l'œil etsur lehautdu cou; une calotte rouge couv re
le sommetde latête , etune moustachede cette couleur afl
'
oiblie setrace aux
angles dubec., Ce pic cdmme les précé
dens setrouve à la Guiane.
Voyez les planches enluminées , n°784
248 HI STO IRE NA TURELL E
L E T R È S — P E T I T m c
D E C A Y ENN E ‘
D ix Ëème espèce.
CET oiseau aussipetitque notre roitelet
,estle nain de la grande famille des
pics. Ce n’
estpointun grimpereau mais
un véritable pic aubec droitetquarré.
Soncouetsa poitrine ondésdistinctementde zones noires etblanches son dos
b run tacheté de gouttes blanches om.
b rées de noir ces mêmestaches beaucoup plus serrées etplus fines sur le beaunoir qui couvre le hautdu cou
,enfin
une petitetête dorée comme celle duroi
telet,en fontun oiseau aussi joli qu’
il
estdélicat. Toutle blanc de son plumage
n’estpas pur mars couvertd‘une ombre
jaunâtre quisemarqueplusvers la queue
Voyez lesplanches enluminées n°786, fig 1
I
25: HI ST O I R E NA TUR ELLE.
morte le dessus de latête etle hautducou. sontd’un gris plombé
_
età l'occiput'
estune belletache écarlate ; des angles
dubec partentdeux grandes moustachesnoires qui descendentsur les côtés ducon ; la femelle ne porte pas ces moueta0hes le dos fondbrun estmouchetéde noirâtre les grandes pennes de l
’
aile
sontde cette même\couleurämais ce qui.
les relève etquisuffitseulpour distinguerc etoiseau c
’
estque la côte detoutes cespennes estd’une Vive couleur d’
or .
—Cetoiseau setrouve en Canada eten Virgin1e aussi- bien qu
’
à la Caroline.
L E P I C N O I R *.
LA seconde espèce de pic quisetrouve..en Europe estcelle dupic noir ; elle paroitconfinée dans quelques contrées patticulières etsur—touten Allemagne. Les
Grecs néanmoins confroissefltcommenous trois espèces de pics Aristote lesindiquetoutestrois. L
’une dit- il moine
dre que le merle c’
estle pic var1e oul’€peiche
° l’autre, plus grande que le
merle,etqu’
il appelle ailleurs coliœ ,et
c’
estnotre pic verd; la troisième er‘
1fm
qu’
ilditpresque égale à la poule engrandéur
, ce qu’
il fautentendre de la longueur etnon de l’épaisseur ducorps etc’estnotre pic noir le plus granddetousles pics de l
’anciencontinent. Ila seize
pouces de longueurduboutdubec à l’exVoyez les planches enluminées , 11° 296.En italien pics/do sgiaia en anglois , g reatHack wood en allemand halte krae
Â'M e- spechtg rosser special :chwart:er—3pecbt,Îzoltz hum.
0uuut. 1 1 1 .
254 HI S TO IRE N A TUR ELLE
trémité de la queue ; le bec long dedeux
pouces etdemi, estde couleur de corneune calotte '
d’un rouge v ifcouvre le som
metde latête ; le plumage detoutlecorps estd’un noir profond. Les noms de
lfaa—spectetde IzoItz -Æme pic- corneille
corneille de bois que lui donnentlesAllemands désignenten inêmetemps sacouleur etsataille.
On letrouve dans les hautes futaiessurlesmontagnes enAllemagne en Suisse
etdans les Vosges. Iln’
estpas connudansla plupartde nos provinces de France etil ne vientguère dans les pays de plaine.
Willugbby assure qu’
ilne setrouve pointen Angleterre. En effet, cetoiseau deforêta dû quitter une contréetrOpdécouverte ettrop dénuée de bois c
’
estlaseule cause qui l
’
aitpubannir de l’Angleterre com me de la Hollande
,où l
’
on
assure qu’
il ne setrouve pas car on le
voitdans des climats plus septentrionaux
,etjusqu’
en Suède :mais on ne peutguère deviner p ourquoi ilne setrouveroitpas en Italie où Aldrovande ditnel’
avoir jamais vu.
256 HI ST O I R E N A T UR ELLE
cetoiseaufer0itdonc grandtortaux forétasil’espèce en étoitplus nombreuse. lls
’
attache de préférence aux arbres dépé—Ï
riasans, Les gens soigneux de leurs boischerchentà le détruire ; car il ne laissepas d
’
attaquer aussi beaucoup d’
arbres
sains. M. D eslandes dansson Essaisur la
marine des anciens se plaintde ce qu’
ily
avoitpeud’
arbres propres à fournir des
rames de quarante pieds de long ,sans
être percés detrous faitspar les picsLe pic noir pond aufondde sontrou‘
deux outrois œufs blancs ,etcette cou
leur estcelle des œufs detous les picssuivantWillughby. Celui- ci se voitrare
\mentàterre ; les anciens ontmême ditqu
’
aucun pic n’
y deseendoiteten effetils n
’
y descendentpas souvent. Quandilsgrimpentcontre les arbres le long doigtpostérieur setrouvetantôtde côté , ettantôten avantce doigtestmobile danssonarticulation avec le pied etpeutse
Mais M . Deslandes setrompe beaucoup au
même endroit, lorsqu’ilditque le pic se sert(lesa langue comme d
‘
une tarière’ pour percer les
plus gros arbres.
D U P I C N O I R . 3 5,
prêter àtoutes les '
positions nécessairesaupointd’
appui etfavorables à l‘équilibre. Cette faculté estcommune àtousles ,pics. .
Lorsque le pic noir a petcé .œntrouets’estouvertl’entrée d’un creux d’
arbre,
ilypousseungrandcriousifflementaiguetprolongé qui retentitau loin ;\il faitentendre aussipar intervalles m etuquementouplutôt; un frôlementqu’
il faitavec son bec enle seôommtetle frottantrapidementcontre les parois de sontrou.
La femelle diffère dumâle par sa cou
leur ; elle estd’un noir moins profond,etn’
a de rouge qu’
à l’
occiput, etquelquefois elle n
’
en a pointdutout. Onobserve que le rouge descendplus bas
sur la nuque ducoudans quelques individus etce sontles vieux mâles.
Le pic noir disparoîtpendantl’hiver,Agricola croitqu’
ildemeure caché dans
des trous d’
arbre ; mais Frisch assure
qu’
ilpartetfuitla rigueur de la saison,
pendantlaquelletoute subsistance lui
Manque parce que ,dit- il
,les
\
vera du
bois s’
enfonsentalorsdavantage etque23
3 58 HI STO IR E NATU R E LLE.
les fourmilières restentenseveliee sous laglace oula neige.
Nous ne connoissons aucun oiseaudans l
’
ancien continent,ni en Asie ni en.
Afrique dontl‘espèce aitdu rapportavec ch lle dupic noir d’Europe etilsemble qu
’
ilnous soitarrivé dunouveaucontinent
,O ù l
’
ontrouveplusieurs espècesqu
’
on doitrapporter presque immédiatementà celle de notre pic noir.Voicil’êimmératiônde conespèces.
DES OISEAUX ETRANGERS. 261
reconnoissons dans le pions imônfœtus deNieremberg etle quatotomomide Fernandès quoique la grandeurtotale soitmaldésignée par ces auteurs etqu’
il y aitquelques différences qui semblentindiquer une variété dans l’espèce ; mais le
bec blanc long detrois pouces la carac
térise assez . Ce pic habite ditFernandès ,les plages qui avoisinentla mer duSud.
Les Américains des contrées septentrionales fontavec les becs de ces pics des
couronnespour leurs guerriers etcomme
ils n’
ontpointde ces oiseaux dans leur
pays , ils les achètentdes habitans duSud etdonnentjusqu’
àtrois peaux dechevreuilpour unbec de pic.
26: HIST O I RE N A TURELLE
LE PIC NOIR A HUPPE ROUGE
Seconde espèce.
CE pie quiestassez commun à la Loni
siane setrouve égalementà la Carolineetà. la Virginie . ilressemble fortauprécèdent; mais il n‘a pas le bec blanc ,
etil estunpeumoins grand, quoiqu
’ille
soitun peuplus que le pic noird‘
Eur0pe.
Le sommetde latéte jusque surlesyeux ,
estorné d’une grande huppe écarlatetroussée en une seuletoufi‘
e etjetée en
arrière en forme de flamme ; eu—dessous
règneune bande noire dans laquelle l’
œil
estplacé ; une moustache rouge partdela racine dubec ,
ettranche sur les côtésnoirs de latête ;la gorge estblanche une
bandelette de cette même couleur passe
entre l‘œil etla moustache ets ’
étendVoyez les planches enluminées, n° 7 1&
:6, HI STO IRE N ATURELLE
dans les forêts desterres Magellaniqü€sla grandeur estla même etles autrescaractères sontassez semblables ; seulementce dernier ”
n’
a de rouge que sur lesjoues etle devantde latête etl‘occiputesthuppé de plumes noires. Ainsi une
espèce oula même du semblable se
trouveroitdans les latitudes correspon
doutes aux deux extrémités du grandcontinentde l’Amérique. M:Commerson
remarque que cetOiseau avoitla voix
forte etla vietrès-dure ; ce qui convientàtous les pics fortifiés et'endurcis parleur vie laborieuse.
DES OISEAUX ETRANGERS. 2555
L’
OUANTOU , O U P IC NO IR
HUPPE D E CAYENNE
Troisième espèce.
B A R R ER E a mal prononcé oentou le
nom de ce pic , que les Américains ap
pellentcunnt0u eten le rapportantàl’
lzipecoude Marcgrave nous rectifieronsdeux méprises de nos nomenclateurs.
L’ouat1touestde la longueurdupic verd,
avec
'
moins d’
épaisseur de corps ilestentièrementnoir en-dessus à l
’
ex ceptiond
’une ligne blanche quipartde la mandi
bule supérieure dubec descenden coin
ture Sur le cou etjette quelques plumes
blanches dans les couvertures de l‘aile ;l’
estomac etle ventre sontondésdebandesnoires etgrises etla gorge estgriveléeVoyez les planches enluminées, n
°717.
23
HI STO I RE NA T U R ELLE
de même ; de la mandibule inférieuredubec partune moustache rouge ; une
belle huppe de cette même couleurcouvre latête etretombe en arrière ; en
fin sous les longs filets de cette bnppeon appergoitde petites plumes dumême
rouge quigarnissentle hautducou.
Barrère a autantraison de rapporter àc e pic l
’
hipecou de Marcgrave , que M.
B risson paroîtavoir detorten le rapportantaugrandpic de la Caroline deCatesby. Celui—ci estplus grand qu’une cor
neille. etl’hipecoupas plus grandqu’
un
pigeon. D’
ailleurs le reste de la description de Mamgràvo convientautantàl’
ouantOu qu’
il convientpeu au grand
pic de la Caroline qui n’
a pas ledessousducorps variédenoir etde blanc comme
l’
ouantouetl’hipecou quia le bec longdetrois pOuces etnon pas de six lignes .
Or ces'
caractères ne conviennentpas ,da
vantage aupic noir de la Louisiane ,et
M. Brisson paroîtencore se‘tromper en
rapportantà cette espèce l’
oudntou '
qui
n’
estcomme nous v enons de le voir ,
que l’
hipecou etqu’il eûtmieux placé
268 CHI STO IRE &NATUR ELLE
LEme A COU R O UGE
Quatrième espèce.
N ous avons prfiéré pour désigner ce
pic la dénbmination de courouge à celledetête rouge . parce que la plupartdes pics
/ 0ntlatête plus oumoins rouge. Celui- ci
a de plus le cou entier,, jusqu
’
ù la poitrine de cette belle couleur ce quisuflitpour le distinguer. Il estun peuplus longque le pic verd son couetsa queue étantplus alongés ce quifaitparoitre soncorpsmoins épais. Toute latête etle cousontgarnis de plumes rouges jusque sur la
poitrine où desteintes de cette couleurvontencore se confondre avec le beau
fauve quila couvre ainsi que le ventreetles fl ancs ; le reste du corps estd’un
Voyez les planches enluminées , n°
_
612 , sous
la depomination de grandpic frappé àtelemage{la flamme.
270 HI S T O IRE NATUR ELLE
L E P E T I T P I C N O I R *
Cinquième espè0è.
CE L U 1 - c 1 estle plus petitdespicsnoirsiln
‘
estque de la grandeur dutorcol. Unnoir profond avec des reflets bleuâtresenveloppe la gorge la poitrine le dos etlatête , à l’ex ception d‘unetache rougequi setrouve sur latête dumâle ; il aaussi une légèretrace de blanc sur l’oeil
etquelques petites plumes jaunes v ers
l‘
occiput; au dessous ducorps , le longdusternum s
’
étendunebanded’unbeau
rouge ponceau elle finitauventre qui,comme les côtés esttrès - bien émaillé
de noir etde gris blanc ; la queue estnoire.
Il y a une variété de ce pic qui au
lieudetache rouge ausommetde latète,Voyez les planches enluminées n° 694 ,fig. 2.
HI STO IR E N A TURELLE
L E P I C N O I R
O M I N O ËO U G E "
Six ième espèce.
CE pic donné par Catesby trouveenVirginie. Ilestà peuprèsde la grosseurde l’épeicbe
‘
oupre varié .d’Eur0pe. Il a
toute latête envel<1ppéc d’un bain do
mino rouge soyeux etlustré quitombesur le cou toutle .dœsmn ducorps etlecroupion sontblancs de même que les
petites pennes de l‘aile , dontle blanc sejointà celuiducroupion pour former sur
le bas dudosune grande plaqueblanche ;le
”
reste estnoir ainsi que les grandes
plumes de l‘
aile ettoutes celles de la
queue .
On ne voiten Virginie quetrès -
peu
de ces oiseaux pendantl’hiver:; ily ena
Voyez les planches enluminées n° 1 17.
DES OISEAUX ETRANGERS. 273
davantage dans cette saison à la Caro
line,mais non pas en si grandnombre
qu’
en été . ll paroîtqu’
ils passentausudpour éviter le froid; ceux quirestents’approchentdes villages etvontmême frapper contrc les fenêtres des habitations.
Catesby ajoute que ce pic mange quantité d fruits etde grains :mais c’
estapparem entquandtoute autre nour ri
ture lui manque ; autrementil difi‘
ére
roitpar cetappétitdetous les autres pics,pour quiles fruits etles grainsnepeuventêtre qu’une r essource de disettc etnonun alimentde choix .
L’ É P E I Ç H E ,
O U
L E P I C V A R I
P remiere espèce.
L Atroisième espèce de nos pics d‘
Eu
rope estle pic varié oul’épeiche ,etc e
dernier nom paroitvenir de l’allemand
elsæ r spccñt’, quiréponddans cette langueà celui de pic varié dans la nôtre ; ildésigne l
’
agréable effetque fontdans son
plumage le blanc etle noir relevés du
rouge de latête etduventre . Le sommetde latête estnoir avec une bande rouge
sur l’occiputet.la coiffe setermine sur
Voyez les planches enluminées , n° 596 le
mâle etn° 595 , la femelle.
Euitalicn euh—asso; enallemand elster specht,
ôuntSpecial vein en anglais g reatwood—packa witwal,french—pie.
Pic—
pie.
276 HI STO IR E NA TUR ELLE
moins vives moinstranchées etdonttoutle dessus de latête etle ventre sontrouges mais d
’un rouge pâle etterne.
C’
estde cette variété représentéedansnos planches enluminées n
°61 1 que
M. Brisson a faitson second pic varié ,
après l’
avoir déja donné une fois sous
le noni de g randpie varié . quoiquetousdeux soientà peuprès de la même gran
deur etqu’
on aitdetouttemps reconnucette variété dans l’espèce. Belau qui à
lavérité vivoitdans le siècle où les for
mulesdenomynclature etles erreurs Scien
tifiques n’
avoientpointencore multipliéles espèces parle de ces différences entreces pics variés et, , ne les jugeantrienmoins que spécifiques les rapportetoutesà son épeiche mais c
’
estavec raison
qu'
Alà ovande reprend ce naturaliste etTurner sur l
’
application qu’
ils ontfaitedu nom de pim s mafiius aupic varié ;
car ce nomn'appartientex actementqu’
au
pic verd. Aristote a connul’
épeiche c’
estceluide sestrois pics qu’
ildésigne commeun peumoins grand que le merle etcomme ayantdans le plumageunpeuderouge.
L’
épeiche pe contrmmps plus v ifs etplusverd ilgrimpe ou desccoup d’aisance , en hautetpar - dessous les brunerudes de sa queue lui 3
d’
appuiquand setenui l redoub le de coups de
car lorsqu’il appcil se tient“ mob ile ap
derrière la branche. Iln
autre pics dans untrEn hiver dans nos pr
près des habi tations , etsur les écorces des arbres
v]8 _HI ST O IR E N A TUR ELLE
pause qu’
ilfaitilsemble chercher rca
connoitrc s’
il n‘
y a rien à craindre pour
lui dans les environs ; il a l’
air inquietil écoute iltourne latête detous côtésetil la baisse aussi pour voir àterre àtravers le feuillage des arbres ; etlemoindre bruitqu’
ilentend suflitpour le fairerétrograder.Lorsqu
‘ilestarrivé sur l‘arbre
le plus voisinde lamared’
eau ildescend
de branche! en branche jusqu’
à la plusbasse etde cette dernière branche sur lebord de l
’
eau. A chaque fois qu’il ytrempe son bec il écoute encore etre
garde autour de lui etdès qu’ila bu il
s’éloignepromptementsans faire de pause
comme lorsqu‘il estvenu. Quandon le
tire sur un arbre .
,ilestrare qu’
iltombejusqu
‘àterre s
’
illui reste encoreun peude vie car il s‘accroche aux branchesavec ses ongles ; etpour le fairetomberon estsouventobligé de letirer uneseconde fois.
Cetoiseau a le s‘ternumtrès grand,
le conduitintestinallong de seize poucesetsans cœcum l
’
estomac membraneux ;la pointe de la langue estosseuse sur
280 HI S T O IR E N A TUR ELLE
L E P E T I T EP E I C HE =
Seconde espèce.
CE pic seraitentoutun diminutif deI’
épeiche s’
il n’
en différoitpas par ledevantducorps qui estd’un blanc sale
oumême gris etpar lemanquede rouge
sous la queue etde blañc sur les épaulés.Dureste tous les autres caractères sontsemblables . Dans ce petitépeiche commedans le grand le rouge ne se voitque surlatête dumâle ”
Voyez les planches enluminées n°°
598,fig. 1
le mâle ; etfig. la femelle.
Enitalien,pipra pipe en allemand spechile,
g ran- speak! klein ôund£er :pecht; en anglais
la ser spottedwood—quite or wood—pecker, pinnnetethjckwal.Willugbbyremarque fortà propos qu‘A1dmtaule assure dupetitpit:varié en général, ce qui
D E L’ É P E I C H E. 285
Ce petitpic varié està peine de la grandeur dumoineau etne pèse qu’une
once. On le voitvenirpendantl’hiver prèsdes maisons etdans les vergers. Il ne
grimpe pas forthautsur les grands arbres,etsemble attaché alentour dutronc . Il
nichedansuntroud’
arbre ,
'
qu’
ildisputesouventà la mésange charbonnière qui
n’
estpas la plus forte etqui estobligéede luicéder son domicile. Onletrouve enAngleterre où il a un nompropre. On
le voiten Suède etilparaîtmême que
l‘
espèce comme celle‘
dugrandépeiches’
estétendue jtmque,dans l
’
Amériqueseptentrionale ; car l’on voità laLouü iancun petitpic varié.quilui ressemble pres
que entout, età l’ex ception que le des
sus de latète ,p omme dans le pic var ie
du Canada estcouvertd’une «calottenoire bordée de blanc .
M. Salome ditque cetoiseaun’
estpasconnuenFrance ; cependanton letrouvedans Impluputde nos provinces . La mél
n‘
estvrai que de la femelle ; savoir , qu’
il n'
y,a
pointde rouge sur latête. Jonston estlis—dessusdans la même erreur qu
’
Aldrœande
882 HI S TO I R E N A T U RELL E}
prise v ientde ce qu’
ila confondule petitpic verre avec le grimpereaudemuraille ,qu
’
ilavoire lui-même ne pas connaitre . Il
setrompe égalementquand il ditqueFrisch ne parle point:de ce petitpic etqu
’il en conclutqu’
il n‘ex iste pointen
Allemagne. Frisch ditseulementqu’ily
estrare etilendonnedeux belles figures .
M. Sonnerata vu à Antigua un petitpic varié que nous rapporterons à celui
ci les caractèremqu’îl lui donne ne l
’
en
distinguentpes '
asses pour en faire deux
espèces, Il estde la même grandeur ; le
noir myé-de blanc couvretoutle dess'us du corps ; le . dessous est
tacheté de noirâtre sur un fond jaune
pâle ouplutôtblanc jaunâtre ; la ligneblanche sa marque sur les côtés dtico‘u.
M. Sonneratn’
a pointvude rouge à latête de ectoiseau; mais ilremarque lui
même que c‘étaitpeut— être la Gamelle}
234 HI S TO IR E N A T U R EL LE
rière de latête ; le sommetetle devantsonten plumes fines
,noires
,chacune
tiquetée à la pointe d’unepetite goutteblanche laqueue estdiviséetransversalementpardes ondes brum etmuss”âtres.
Cetoiseau estfortjoli,etl‘espèce est
nouvelle.
DES OISEAUX ETRANGERS. 285
LE G R AN D P I C VA R‘
1E
‘
D E. L ’ILE D E LUÇO N.
Seconde espèce.
N o T nn épeiche n’
estpas le plus grand“
des pics variés puisque celuide LuçondontM. Sonneratnous a donné la des
cription ,estde lataille dupic verd. Ila
les plumes dudos etdes couvertures del’
aile n'
oîres mais letuyauen'
estjaune ;il y a aussi destaches jaunâtres sur lesdernières les petites couvertures de l’ailesontr'
ayéestransveraflementde blanc ;la poitrine etle ventre sontvariés detaches longitudinales noires sur un fondblanc ; on voit'
une bande blanche au
côté du cou jus'
qu‘
e sous l’
œil; le som
metetle derrière de la tête sontd’un
rouge vif; et, par ce caractère , M. Son'
neratvoudraitnommer ce pic cardinal
886 HIST O I RE NA TURELL E
mais ily suroîttropde pics cardinaux si
l’ondonnaitce nom àtous ceux qui ontla calotte rouge ; etce rouge sur la têten
’
estpointdutoutun caractère S péci
fiquc mais plutôtgénérique pour les
pics comme nous l’
avons remarqué .
‘
288 HISTO I RE NA TUR ELLE
O I S E A U X
D U NOUVEA U CO NT INENT
QUI ONT RAPPORT A L’ÉPEICHE.
L’ÉPE'
ICHÈ D U CANADA
a ièra espèce.
O Ntrouve au Canada un épeiche quinous paraîtdevoiretre rapproché de celuid
’
Europe ; ilestde lamême grosseur etn
’
en diffère que par la distribution descouleurs. Ce pic de Canada n
’
a de rouge
nulle part; son '
œil estenvironné d’unespace noir aulieu que l
’
œil de notreépeiche estdans du blanc. Il y a plus
de blanc sur le côté ducou etdublancVoyez les planchesenluminées , n° 345 fig 1 .
DES OISEAUX ETRANGERS. 389
Dujaune faible à l’occiput;mais cesdiffé
r ences ne sontque de légères variétés etc es deux espèces ,
très. voisines ne fontpeut- être que le même oiseau
, qui, en
passantdans un climatdifiérentetplu‘8froid aura subices petits changemens.
Le quauktotop0tü alter de Fernandes ,qui estun pic varIe de noir etde blanc ,paroitêtre le même que ce pic duCanada,d
’
autantplus que cetauteur ne ditpasdans sa description, qu’
il aitdu rouge
nulle partetqu’
il semble,indiquer que
cetoiseau arrive duNordà la nouvelle
Espagne. Ce pays cependantdoitavoiraussi ses pics v aries puisque les voya
genre en onttrouvé jusque dans l’isthm:de l
’
Amérique.
02m wx . X 1 I I .
290 HI STO IR EN A T U R ELLE
L’É PEI CHE DU M EXIQUE.
Seconde espèce.
JE seraistrès-
porté à croire que le grandpic varié du. Mex ique de M. Brisson
page 57 etson petitpic varie duMex i
que , page ne sontque le même oi
seau. Il donne le premier d’après Seba ;
car ce n’estque sur sa foi que Klein et
Moehring l’ontfaitentrer dans leurs no
menclatures or on saitcombien sontinfideles la plupartdes noticesde ce com
pilateur. Klein donne deux fais lemême
oiseau,etc’
estunde ceux que nous avonsex clus dug enre des pics . D
’un autre côté,
M. Brisson par une raison qu’
on ne peutd‘eviner applique à son secondpic du
Mex ique l’
épithète de petit, quoique Fernandes
,auteur original , d
’
après lequelseul on peutparler ,
le dise g rand, etledise deux fois dans quatre lignes . Suivantc etauteur , c ’
estun pic de grande espèce,
292 HI ST O I RE NA T UR ELLE
L ’ É '
P E I C H E ,
O U
PIC vamEDE LA JAMA IQUE
Tmiszeme espèce.
C E pic estd’une grandeur moyenn‘
e
entre celle dupic verdetdel’épeiched’
Eu
rope . Catesby le faittrop petiten le com
parantà l’épeiche, etEdw ards le faittrOpgranden luidannantlataille dupic v erd.
Ce même auteur ne lui compte que huitpennes à la queue mais c
’
estvraisemblablcmmtpar accidentqu’
il en man
quoitdeux dans l’individuqu’
ila décrit,tous les pic s ayantdix plumes à cette par
tie. Célui—ci porte une calotte rouge quitombe en coiffe sur le hautdu cou; laI
Voyez les plinches enluminées n° 597 la
DES OISEAUX ETRANGERS. 293
gorge etl’estomac sontd’un gris rous
sâtre qui entre par degrés dans'un rougeterne sur le ventre le dos estnoir , rayétransversalementd’
ondes grises en fes
tons plus claires sur les ailes , plus larges'
ettoutes blanches sur le croupion.
«La figure de cetoiseau dans Hans
Sloane estfortdéfectueuse c’
estle seul
pic que ce naturaliste etM. Brow no aient:trouvé dans l’île de la Jamaïque quoi
qu‘
il y en aitg rand nombre d‘
autresdans le continentde l‘Amérique. Celui
ci setrouve à la Caroline etmalgré
quelques différences on le reconnaîtdans le pic à ventre rouge de Catesby.
Aureste la femelle dans cette espèce
a le frontd’un blanc roussâtre etlemâlel’
a rouge.
294 HI STO I R E N A TU RELLE
D É P E I D H E ,
O U
PIC R AYE D E LA LOU IS IANE
Quatrième espèce.
T O U T le manteau de ce pic un peu
plus grand que l’
épeiche ,estagréable
mentrayé etrubané de blanc etdenoir
’
par bandelettestransversales ; despennes de la queue ,
’
les deux extérieures'
etles intermédiaires sontmêlées de blancetde noir
,les autres sontnoires ;tout
le dessous etle devantdu corps est‘ grisblanc uniforme ; un peu de rouge lavéteintle bas- ventre. D e deux individus
que nous avons au Cabinet, l’un a le
dessus de latête entièrementrouge av ec
quelques pinceaux de cette couleur à la
Voyez ICS planches enluminées n° 692 .
HI ST O I R E N A TUR ELLE
L’ Ê P E I G H E
PIC VAR IÊ DE LA ENOENADA
Cinquième espëce.
CE T oiseaun‘estpas plus grand que
notre petitpic varié etil estun desplus jolis de ce genre avec des cou
leurs simples son plumage estémaillé
d’une manière brillante ; dublanc etdugris brun composanttoutes ses couleurs ;elles sontsiagréablementcoupées interrompues etmêlées qu
’
il en résulte uneffetcharmantà l’œil. Le mâle estbienhuppé etdans sa huppe percentquelquesplumes rouges la femelle ne l
’
estpasetsatête esttoute brune.
Voyez les planches enluminées n° 743 58 lalemâle.
DES OISEAUX ETRANGERS. 3 97
LŒ P E 1 C H E ,
O U
PIC CHEVELU DE VIR G INIESix ième espèce.
N ous empmntetons des Aùglois de laVirginie le nom de pic chevelu qu
’
ils
donnentà cetoiseau pour ex primer un
caractère distinctif, qui consiste en une
bande blanche , composée de plumes effi
lées qui règne toutle long dudos ets’
étendjusqu‘
aucroupion ;le reste dudosestnoir les ailes sontnoires aussi mais
marquetées avec assez de régularité detaches d‘un blanc obscur arrondies eten larmes ;unetach e noire couvre le sommete
\tune rouge le derrière de latête
de là jusqu‘à l
‘
œil s‘
étend une ligne
Voyez les planches enluminées, n°
,754.
298 HI STO IRE N A TUR ELLE
blanche etune autre esttracée aucôté '
ducou la queue estnoire toutle dessous da corps estblanc . Ce pic estunpeumoins grandque l
‘
épeiche.
BOO H IS TO IR E N A T URE LLE
L’ É P E I C H E ,
PIC VAR IEDE LA CAR OLINE
Huitième espèce.
QU O I Q U E ce petitpic porteuneteintejaune sur le v entre nous ne l’ex clurons
pas de la famille des pics variés de blanc
etde noir parce qu’
ily estévidemmentcompris par les couleurs dumanteauqui sontcelles qui décidentle plumage .
Il està peine aussi grand que notre petitépeiche. Toutle dessus de la tête estrouge quatre raies alternativementnoires etblanches couvrentl’espace Zdelatempe à la joue etla dernière de c esraies encadre la gorge qui estdumême
rouge que latète le noir etle blanc s e
Voyez les planches enluminées, n° 785.
DES OISEAUX ETRANGERS . 301
mêlentetse'coupentagréablementsur ledos les ailes etla queue le devantducorps estjaune clair
, parsemé de quel
ques pinceaux noirs . La femelle n’
a pointde rouge . Ce pic setrouve en Virginie , 3.la Caroline età Cayenne selon M. Bris
son.
302 HISTO IRE NA TURELLE
L E P E - I H
P I O V A R I E OND E *
Neuw eme espèce.
CE pic ,donné dans les planches enlu
minées,sous la dénomination dep zc m
càete' , doitplutôts’appeler varié , car son
plumage ,avec moins de blanc
,ressemble
fort‘a celuide l’épeiche . ilestnoir sur ledos chargé de blanc en ondes ouplutôten écailles
,sur les grandes pennes de
l’
aile ;ces deux couleurs forment, quand
elle estpliée ,une bande en damier ; le
dessous du corps estblanc,varie sur les
flancsd’
écailles noires ;deuxtraits blancsv onten arrière l
’un de l’oeil, l’
autre dubec etle sommetde latête estrouge.
Voyez les planches enlmñinées n° 553.
39 4 HI STO IR E N A TUR ELLE
Cayenne dans la planche enluminée. Ces
petites méprises dans quelques unes denos planches v iennentde ce que nous
avons été obligés de les faire graver à
mesure que nous pouvions nous procurer
les oiseaux etpar conséquentavantd’
en
avoir composé l’
histoire .
Après cette longue énumération detousles oiseaux des deux continens qui ontrapportaux pics etqui même semblent.en c onstituer le genre nous «devons oh
s erver qu’
ilnous a parunécessaire de re
jeter quelques espèces indiquéespar nos
nomenclateurs ; ces espèces sontlatroisième
,la huitième etla vingtième don
nées par M. Brisson pour des pics par
JSeba pour des hérons ,
etpar Moehringpour des corneilles. Klein appelle ces
mêmes oiseaux harponneurs parce que
selon Seba ils frappentetpercentdeleur bec les poissons entombantduhaut
a de l’air . Cette habitude est
,comme l
’
on
voit, bien différente de celles des pics etd’
ailleurs les caractères de ‘
crs oiseauxdans les figures de Seba ,
où les doigtssontdisposéstrois etun démontrent
DES OISEAUX ETRANGERS. 395
qu’
ils sontd’un genretrès- différentdec elui des pics etl’on doitavouer qu’
il
fautavoir une grande passion de multiplier les espèces pour en établir ainsisurdes figures fautives à côté de noticescontradictoires.
308 HI ST O I R E N A TUR EL L E.
gaie carils s’attachenttoujours,engrim-J
pant, aux arbres sur lesquels il y a plu
sieurs autres petits oiseaux perchés . Ils
sonttrès- vifs etvoltigentd’un arbre à
l’
autre pour se coller etgrimper ; mais
jamais ils ne se perchentni ne fontdelongs vols. On lestrouve assez communé
mentdans l’intérieur des terres de la.
Guiane où les naturels dupays les confondentavec les pics ; etc’
estpar cetteraison qu
’
ils ne .1enr ontpointdonné denomparticulier . Ilestassez probable queces oiseaux setrouventaussi dans lesautres climats chauds de l
’
Amérique ;néanmoins aucun voyagentn’
en a faitmention.
3 10 H I STO IR E N A T UR EL LE
produitpar une convulsion de surprise
etd’
é liroi,ou par une crise d
’
étonneM entà l
’aspectdetoutob jetnouveau;
c’
estaussi un cfiortque l’oiseausemble
faire pour se dégager lorsqu’
ilestretenu.
Cependantcetétrange mouv ementluiestnaturel etdépend en grande partied
’
une conformation particulière puis
que les petits dans le nidse donnentlesmêmestours de cou; en sorte que plusd’un dénicheur effrayé les a pris pour de
petits serpens .
Letorcol a encore une autre habitudeassez singulière un de ces oiseaux
, qui
étoit.en cage depuis vingt- quatreheureslorsqu
’
on s’
approchoitde lui se tournoitvis- â- vis le spectateur ; puis le regardantfix ements
’
élevoitsur ses ergotsse portoiten avantavec lenteur en rele
:vantles plumes du sommetde satête,
la quèue épanouie ; puis setetimitbra squementen frappantdubec le fondde sacage etrabattantsa huppe. Il recommen
çoitce manège que Schw enckfeld_
a
ob servé comme nous,jusqu’
à centfoisde suite ettantqu’
on restoiten présence.
D U T O R C O L . 3 1 !
Ce sontapparemmentces bizarres attitudes etces tortures naturelles qui ontanciennementfrappé les yeux de la su
perstition quand elle adopta cetoiseaudans les enchantemens
,etqu’
elle en
prescrivitl’usage comme du plus puissantdes philtresL
’
espèce dutorcol n’estnombreuse
nulle partetchaque individu vitsolitairement’ etvoyage de même ; On les
voitarriver seuls aumois de mai ; nulle
Tellementque le nom de jynx en avoitprisla force de signifiertoutes sortes d’
endnantemens,de passions violentes ettoutce qu’on appelle
charme de la beauté , etce pouvoir aveugle par
lequel nous nous sentons entraînés. C’estdans ce
sens qu’Héliodore ,L ycophron Pindare Esche
Sophocle, s’
en sontservis. L’
enchantcresse de Théor rite (plzqrmaceutria) faitce charmepour rappeler
son amant. C ’
étoitVénus elle-même qui, dumontOlympe , avoitapporté le ]_yn.c 5. Jason, etlui enavoitenseigné la vertu, pour forcer Médée à lamour. L
’
oiseaufutjadismie nymphefillede l’Échcpar ses enchantemcns , Jupiter ét0 1tpaSsionné '
pour
l’Aumre Junon en courroux opéra sa métamorphase.
3 1: HISTO I R E N A TU R ELL E
société que celle de leur femelle encore
cette union estelle detrès- courteduréecar ils se séparentbientôtetrepartentseuls en septembre. Un arbre isolé au.
milieud’une large baie estcelui que letorcol préfère ; il semble le choisir pour
se percher plus solitairement. Sur la fin
de l’été, on letrouve égalementseuldansles blés sur-toutdans les avoines etdansles petits sentiers quitraversentles piècesde blé noir. Ilprendsa nourriture àterreetne grimpe pas contre les arbres comme
les pics qùoiqu‘il aitle bec etles pieds
conformés comme eux etqu’ilsoittrès
voisin dugenre de ces oiseaux ; mais il
paroîtformer une petite famille à partetisolée quin
’a pointcontracté d’
alliance
avec la grande tribu des pics etdesépeiches .
Letorcol estde la grandeur de l’
a
loucttje ayantseptpouces de longueuretdix de vol Toutson plumage estun
Mesure moyenne . Les proportifns que donneM . B risson sontprises surunpetitindividu puis
qu’ilne donne que six pouces etdemide .longueur,
etnous en avons mesuré qui en avaientseptetdemi.
3 14 HI STO IR E N A TURELL E
plus roux dans le mâle estplus cendre,
dans la femelle ; c’
estce quiles distingue .
Les pieds sontd’
un gris roussâtre les
ongles aigus etles deux extérieurs sontbeaucoup plus longs que les deux intémeurs .
Cetoiseau setientfortdroitsur labranphe où il se pose
_
son corps estmême renversé en arrière il s
’
accroche
aussi autronc d’un arbre pour dormir ;mais il n
’
a pas l’
hahtude de grimper
comme le pic nide chercher sa nourri
ture sous les écorces . Son bec long de
neuf lignes ettaillé comme celui des
pics ne lui sertpas à saisir etprendresa . nourriture ; ce n’
est, pour ainsidire
,
que l’
étui.d’une grande langue qu’
iltirede la longueur detrois ouquatre doigtsetqu’
il darde dans les fourmilières il
‘la retire chargée de fourmis retenuespar une liqueur visqueuse dontelle estenduite. La pomte de cette langue estaigue etcornée ; etpour fournir à sontalongementdeux grandsmùscÈ s partentde sa racine
,embrassentle larynx ,
et,
c ouronnantlatête r ontcomme aux
D‘
U T O R ç3 0 L. 31 5
pics s’
in‘
1planter dans le front. Ila encore
de commun avec ces oiseaux de manquer
de cœcum . Willughhy ditqu’
ila seule
mentune espèce ,de renflementdans les
intestins à la place ducœcum.
Le cri dutorcol estun son de siffle
mentassez aigre ettraîné ce que les
anciens appeloientproprementstridorc
’
estde ce cri“ que le nom grec i'
u«yEpa
roitavoir ététiré. Letorcol se faitentendre huitoudix jours avantle coucou.
Ilponddans destrous d’
arbre sans faire
de nid etsur la poussière dubois pourriqu
’
ilfaittomber aufonddutrouen frap
pantles pafois avec son bec on ytrouvecommunémenthuitoudix œufs d’
un
blanc d’ivoire Le mâle apportedes fourmis à sa fem elle qui couv e ; etles petits ‘
nouveau-nés,dans le mois de juin
,tor
dentdéja le cou etsoufflentavec forceOn nous a apporté, le 1 2 juin, dix œufs de
torcol pris dans untroude vieux pommier creux
à'
cinq pied e hauteur qui reposoientsur duboisvermoulu; épaistrois années onnous avoitapporté, dans la même saison, des œufs detorcolpris
dans ldmêmetrou.
3 16 HI ST O IR E NA TU R ELLE
lorsqu’
onles approche. Ils quittentbientôtleur nid où ils ne prennentaucune af
fection les‘
uns pour les autres car ils se
séparentetse dispersentdès qu’
ils peuventse servir de leurs ailes.
On ne peutguère les élev er en cage
ilesttrès—difficilede leur fournir une nour
ritu_
re convenable ceux qu’
on a conser
v ês pendantquelquetemps ,touchoientavec la pointe de la langue la pâtée qu’
on
leur présentoir avantde la manger etaprès en avoir goûté ils la refusoientetse laissoientmourir de faim Untorcol
J e fis prendre , le 1 0 juin , un niddetorcoldans le creux d
’
un pommier sauvage , à cinq pieds
deterre. Le mâle étoitresté sur les hautes branchesde l
’
arbre etcrioittrès—fort,tandis qu’on prenoitsa femelle etses petits. Je les fis nourrir avec de lapâtée faite de pain etde fromage ; ils vécurentprès de trois semaines. Ils s
'
étoientfamiliarisésavec la personne qui eh avoitsoin, etvenoientmanger dans sa main.
‘ Lorsqu’ils furentdevenus
grands , ils refusèrentla pâtée ou etcommeonn
’
avoitpas d’msectes à leur four ils mou
ruœntde Faim. (Note communiquée par .M. Gugneaude MontôeillarJ
3 18' HI STO IRE NA TUR ELLE.
letrouv e au B engale en sorte que l’espèce quoique peunombreuse dans cha
que contrée , paroît\s’
être étendue danstoutes les régions de l’ancien continent.A ldrovande seulparle d
’une variété danscette espèce ; mais ilne la donne qued’après un dessin et‘les différences sont
silégères que nous avons crune devoir;
pas l’en séparer .
, L E T A M A T I A *
P remzere espèce.
ous avons deja averti que c’estpar
erreur que M. Brisson a placé cetoiseauavec la grivette oupetite grive de Catesby ; car il en esttout- à - faitdilférenttantpar la disposition des doigts que parla barbe etla forme du bec etla grosseur de latête qui, dans tous les oi
seaux de ce genre estplus considérablerelativ ementau volume du corps que
dans aucun autre. Il estvrai que Marcgrave a faitaussi une faute à ce suj et
,
en disantque cetoiseaun’
avoitpas dequeue :il auroitdû dire qu’
ilne l’
avoitpas longue ; etily atoute apparence qu’
il
a décritun oiseaudontOn avoitarraché.
la queue :.mais commetous les autrescaractères sontentiers etbien exprimés
Voyez les planches enluminées , 58 1 9
sous la dénomination de barbu a: e
de Cayenne.
HI STO I R E N A T U R ELL E. 3ztilnous paroîtqu’
on peutcompter sursonindication
,d’autantque octoiseau se
trouvantà Cayenne comme au Bresil
etnous ayant“été envoyé il nous a étéfacile d
’
en faire la comparaison etla.description.
Il a six pouces etdemi de longueurtotale ; la queue a deux pouces ; le bec ,
quinz e lignes . L’
extrémité supérieure du
b ec estcrochue etcomme divisée en
deux pointes ; la barbe qui le couvre
s’
étend à plus de moitié de sa longueur .
Le dessus de latête etle frontsontroussâtres ily a sur le con un de i- collier
variéde noir etde roux toutle este duplumage en dessus estbrun nuancé de
roux on voitde chaque côté de latêtederrière les yeux unetache noire assezgrande la gorge estorangée etle restedudessous du corps esttacheté de noirsur un fondblanc roussâtre le bec etlespieds sontnoirs.
Les habitudes naturelles de ce premiertamatia sontaussi celles detous les oiseaux de ce genre dans le nouveaucon
tinentils ne setiennentque dans les
32» HI ST O IR E N A TU R EL L E
endroits les plus solitaires des forêts, et
restenttoujours éloignés des habitationsmeme dans les lieux découverts ; on ne
les voitni entroupes nipar paires. Ils
ontle vol pesant” etcourt, ne sc.posentque sur des branches basses
,etcherchent
de préférence celles quisoritles plus garnies de petits rameaux etde feuilles . Ils
ontpeu de vivacité ; etquand ils sontune fois posés c
’
estpour long-tempsils ontmême une minetriste etsomb reon diroitqu’
ils affectentde se donner
un ir g rave en retirantleur grossetêteentre leurs épaules elle paroîtalors couv rirtoutle devantducorps . Leur naturelrépondparfaitementà leurfiguremas
sive età leur maintien sérieux . Leur
corps estaussi large que long ,etils ont
beaucoupde peine à se mettre enmouve.ment. On peutles approcher d’
aussiprès
que l’
on veut, ettirer plusieurs coups defusil sans les faire fuir . Leur chair n
’
estpasmauvaise àmanger quoiqu
’
ils viventde scarabées
i
etd’
autres gros insectes.Enfin ils sonttrès- silencieux très— solitaires assez laids etfortmalfaits ,
324 HI S TO I RE NA TU R ELLE
poitrine le premier a aussi une petite'tach e blanche au- dessus desyeux ,etdes
tacheSblanches sur les ailes,que le second
n’
a pas mais comme ils se ressemblententoutle reste etqu’
ils sontprécisémentde lamême grandeur nous ne croyons
pas que cesdifférencesde couleur suffisentpour en faire deux espèces
distinctescomme l
’
ontfaitnos nomenclateurs . Ces
oiseaux setrouventnon seulementà laGuiane mais à Saint—Domingue etprobablementdans les autres climats chaudsde l
’
Amérique .
D E S T A M A'
I‘I A S. 325
L E TA MA T IA A COL L IER
Troisième espèce.
C E T oiseau a le plumage assez agréa
blementvarié. Le dessus du corps estd
’un orangé foncé rayétransversalementde lignes noires. Il porte autour du cou
un collier noir, qui estfortétroitau—des
sus etsilarge au-dessous qu’
ilcouvre
toutle hautde la poitrine de plus ce
collier noir estaccompagné sur le dessus
ducou d’un autre demi- collier de couleur fauve. La gorge estblanchâtre ; lebasde la poitrine estd’unblanc roussâtrequidevienttoujours plus roux à mesure
qu’
ildescendsous le ventre. La queue estlonguede deux poucestrois lignes etlagrandeurtotale de l’oiseau estde sept
Voyez les planches enluminées n°i395 son:
la dénomination de barbu colli. r de Cayenne
Oiseaux . X I I I
326 HI ST O IR E NA TUR ELLE
pouces un quart; son bec estlong d’un
pouce cinq lignes ; etles pieds qui sontgris ontseptlignes etdemie de hauteur .
O n letrouve à la Guiane où néanmoins
ilestrare .
328 HI S TO IRE NA TURELLE
L E S T A M A T I A S
N O I R S E T B L A N C S.
Cinqmems etsix ième espèces.
O N ne peutguère séparer ces deux oi
seaux parcc qu’
ils ne difi‘
erentque parla grandeur etquetous deux indépen
dammentde leur ressemblance par les
couleurs ontun caractère commun quin
’
appartientqu’
à ces deux espèces c’
estd
’
avoir le bec plus fortplus gros etpluslong quetous les autrestamatias à pro
portion de leur corps ; etdanstoutesdeux encore la mandibule supérieure
dubec estfortcrochue , etse divise en
deux pointes , comme dans letamatiapremière espèce.
Le plus grandde cestamatias noirs etblancs esttrès—gros pour sa longueur ,
Voyez les planches enluminées n° 689 , sontla dénominationde barbuà gros bec de Cayenne.
33: HI STO IR E NATURELLE
LE êARBU A GORGE JAUNE
P remière espèce.
S A longueur estde septpouces ;la queuen
’
a que dix —huitlignes ; le bec douz e à
treiz e lignes de long ; etles pieds , huitlignesde hauteur. Ila latête rouge ainsi
que la poitrine ;les yeux sontenvironuésd
‘une grandetache jaune ; la gorge estd
’un jaune pur etle reste dudessous ducorps estd’une couleur jaunâtre
, variée
detaches longitudinales d’un verdobs
cur ; le dessus du corps ,les ailes etla
queue sontde cette même couleur de
verdobscur. La femelle diffère dumâle
en ce qu’
elle estun peumoins grosse ,
etqu’
elle n’
a pointde rouge sur latêtenisur la poitrine. ils setrouventaux îlesPhilippines.
Voyez les planches enluminées , n° 331 .
334 m sr orarç N A TUR EL LEI
etentre celle- ci etla gorge est‘une raie
longitudinale blanche , quise continue etse confondà sa base avec lapoitrine , quiainsique le ventre ,
les côtés les cuisses
etle dessous de la queue.
, estblanche. Le
milieududos estnoir mais les plumes
de côté entre le cou etle dos sontnoiresmouchetées chacuned’
unetache oupointjaune les quatre premières , en comptantdumoignon sontà leur extrémité en
blanc etla cinquième en jaune,ce qui
forme une raietransversale auhautdel’
aile ; au—dessous de cette raie sontdesplumes noires mouch etées chacune parun pointjaune. Les dernières plumes
enfin qui recouvrentles grandes plumes
de l’
aile sontnoires terminées par unliséré jaune. Les plus grandes plumes de
l’aile sontaussitout—à—faitnoires ; mais
les autres ont, danstoute leur longueurducôté où les barbes sontmoins longues ,‘un liséré jaune. La queue estnoire dansson milieuteinte en jaune sur les côtés ;le bec etles pieds sontnoirâtres,
D E S B A R B U S.
LE B ARBU A PLASTRON NOIR
Troisième espèce.
C E T T E espèce estnouvelle etnous a
été envoyée ducapde Bonne- Espérance
mais sans aucune notice sur les habitudesnaturelles de l’oiseau. Ila six pouces etdemi de longueur la queue dix - huitlignes ; les pieds ,
huità neuf lignes deh auteur . Ce barbuestcomme l
’
on voit,de lataille médiocre ; il estmoins grand
que le gros bec d’
Eur0pe . Son plumage
estagréablementmêlé ettranchéde blancetde noir ; il a le frontrouge une ligne
jaune sur l’œil; etil y a destâches en
gouttes iaune clair etbrillantj etées sur
les ailes etle dos ;lamêmeteinte de jauneestétendue en pinceaux sur le croupion
etles pennes de la queue etles moyennes
de l’
aile sontlégèrementfrangées decetteVoyez les planches enluminées , n
° 688, fig.
336 HIST O I RE Nê TUR EL I Æ
même couleur . Un plastron noir couvrela poitrine jusqu’
à la gorge ; le derrière
de latête e staussieoifl‘
é de noir etunebande noire entre deux bandes blanchesdescendsur le côtéducou.
3 8 HI ST O I R E N A TUR EB L E
dubec passe'
sous les yeux une petitebande blanche.
Au reste , ' cette description n’
en ditpas plus qu’
en peutdire à l’œil la figure
enluminée qui a été prise aucabinetdeM.Mauduitsur un individuquidepuis apéri.
D E S B A R B U S. 339
L E G R A N D B A R B U *.
Cinqmcme espèce.
C E '? oiseaua près de onze poucesde lon
gueur. La couleur dominante dans le plumage estun beau verd qui se trouvemêlé avec d
’
autres couleurs sur difi'
érenteaparties du corps etprincipalementsurlatête etle cou latête en entier etlapartie antérieure du cou sontd’un v erd
mêlé de bleu de façon que ces partiesparoissentplus oumoins vertes ouplus
oumoins bleues selon les différens refletsdela lumiè re ; la naissanc e du couetlecommencementdudos sontd’un brun
marron qui change aussi à difl‘
érens as
pects parce qu’
il estmêlé de verd toutle dessusducorps estd’
untrès—beauverd
à l’ex ceptiondes grandes plumes des ailes,
quisonten partie noires ;toutle dessousVoyez les planches enluminées n° 871.
340 HI S TO IR E N A T U R ELLE
dh corps estd’un v erd beaucoup plus
clair ; ily a quelques plumes dudessous
de la queue d’untrès—beaurouge. Le bec
a un pouce dix lignes de longueur surun
pouce de largeur à sa base,où l
’
on voitdes poils noirs etdurs comme des crins
il estd’une couleur blanchâtre mais
noir à sa pointe. Les ailes sontcourtesetatteignentà peine à lamoitié de la longueur de la queue: Ilnous a été envoyé
de la Chine.
L E S T O U C A N S:
C E qu’
on peutappeler physionomie danstous les êtres vivans,dépend de l
’
as
pectque leurtête présente lorsqu’
on les
regarde de face :ce qu’
on désigne par les
noms de forme , defigure , detaille , etc .
se rapporte à l’
aspectdu corps etdesmembres . Dans les oiseaux si l
’
on re
c herche cette physionomie ,en s
‘
apper
cevra aisémentquetous ceux qui rela
tivementà la grosseur de leur corps ontunetête légère avec un bec courtetfinontenmêmetemps la physionomie fine ,
agréable etpresque spirituelle tandisque ceux au contraire qui, comme les
barbus ontune trop grossetête ,ou
qui comme lestouoans, ontunbec aussigros que latéte se présententave c unair stupide rarementdémenti par leurshabitudes naturelles .Mais ilya plus ces
grossestêtes etces becs énormes dontla longueur e x cède quelquefoid
_
celle du
HI STO IR E NA TUR ELLE
qui pour se nourrir , estobligé de gob eretd’
avaler sa nourriture en bloc sans la.
broyer ni'
même la concasser. De plusce bec loinde faireun instrumentutileune arme ou même un contre—poidsn
’
estaucontraire qu’unemasse en levier,
quigêne le volde l’
oiseau etlui donnantnuair à demiculbutantsemble le
ramener vers laterre lors même qu’
il
Veutse diriger en haut.Les vrais caractères des erreurs de la
Nature sontla disproportion jointe à l’inntilité. Toutes les parties qui , dans lesanimaux , sontex cessives, surabondantes,placées à contre - sens etqui sontenmêmetemps plus nuisibles qu
’utiles , nedoiventpas êtremises dans le grandplandes vues directes de laNature mais dans
la petite carte de ses caprices ou sil’
on
veut, de sesmépiises quinéanmoins ontun butaussi directque les premièrespuisque ces mêmes productions extraordinaires nous indiquentquetoutce quipeutêtre est, etque , quoique les pro
portions la régularité la symétrie rtgnentordinairementdanstous les ou
IlIS T O lR E N A TUR E LL E
les jours de fêtes . Touca‘
ntalwumcé sigui
fie plumes pour danser. Ces oiseaux sidif
for1nes par leur bec'etpas leur' langue
b rillentnéanmoins par leur plumage . Ils
onten effetdes plumes propres aux plus
beaux o rnemens etce sontcelles de lagorge la couleur en estorangée v iv e
éclatante ; etquoique c es belles plum es
n’
appartiennentqu’
à quelques unes des
espèc es detoucans ,elles ontdonné le
nom àtoutle genre. On recherche même
en Europe ces gorges detouc ans pourfaire des manchons . Son bec prodigieux
lui a valud’
autres honneurs etl’a faitplacer paimi les constellations australesoù l
’
on n’
a guère admis queles ob jets lesplus frappans etles plus remarquables. Ce
bec esten général beaucoup plus gros etplus long ,
à proportion du corps , que
dans aucun autre oiseau; etce qui lerendencore plus ex cessif, c
’
estque, danstoute sa longueur il estplus large quelatête de l’oiseau c
’
estcOmmc le ditLéry, le bec des becs :aussiplusieurs voya
gea rs ont- ils appelé letoucan l’oiseautoutbec ; etnos créoles de Cayenne ne le
348 HI ST O I R E NA TUR ELL E
avantnous que c es oiseaux ayantle b eccrochu etcourbé en bas ilne paroissoitpas possible qu
’ils entamassentles arb r es .
En forme de ce gros etgrand bec estfortdifl‘
érente dans chaque mandibule
la supérieure estrecourbée en bas en
forme de faux arrondie en- dessus etcrochue à son extrémité ; l’inférieure estplus courte plus étroite etmoins cour
bée en bas que la supérieure :toutes deuxsontdentelées sur leurs bords mais les
dentelures de la supérieure sontbien plussensibles que celles de l
’
inféricure ; etcequiparoîtencore singulier c
’
estque ces
dentelures quoiqu’
en égal nombre de
chaque côté des mandibules, non seule
mentne se correspondentpas duhautenbas nide bas en hautmais même ne se
rapportentpas dans leur position relative,cellesducôté droitne setrouvantpas visà—vis de celles ducôté gauche car elles
commencentplus près ou plus loin en
arrière etseterminentaussi plus oumoins près en avant.La languedestoucans estcomme nous
venons de le dire encore plus extraor
ssa m sr oms N A'
I’IÎR E LL E
comme remède dans plusieurs maladies .
Quelques auteurs ontcruque lestoucansn
’
avoientpointde narines cependantilne faut, pour les voir
, quecarter lesplumes de la base dubec quiles
'couvrent
dans la plupartdes espèces ; etdansd’autres elles sontsur le bec nud
,etpar
conséquentfortapparentes.Lestoucans n’
ontriende commun avec
les pics‘
que la d'
sposition des doigtsdeux en avantetdeux en arrière ; etmême dans ce caractère qui leur estcommun , oupeutobserver que les doigtsdestoucans sontbien plus longs ettoutautrementproportionnéa que ceux des
pics. Le doigtextérieur du devantestpresque aussilong que le piedtoutentier ,quiestà la vérité fortcourtetles autresdoigts sontaussi fortlongs les deux
doigts intérieurs sontles moins longs de
tous . Les pieds destoucans n’
ontque lamoitié de la longueur des jambes en
vusur les bords duMaragnon, dontle bec mons
trueux estrouge etjaune ; sa langue , dit— il, quiressemble une plume déliée , passe pour avoir de
grandes vertus.
35: HI S T O I RE N A TUR ELLE
habitentces lieux de p référe‘
hce,etse
trouventmême quelquefois dans les palétuviers , qui ne croissentque dans lavase liquide ; c
’
estp eut- être ce qui a faitcroire qu
’
ils mangeoientdu poisson
mais ils ne peuventtoutauplus qu’
en
avaler detrès—petits ; car leur bec n’
étantpropre ni pour entamer ni pour cou
per , ils ne peuventqu‘
avaler en bloc les
fluits .même les plustendres ,sans les
comprimer ; etleur large gosier leur facilite cette habitude donton peuts’assurer en leur jetantun assez gros mor
ceaude pain car ils l’
avalentsans cher
cher à le diviser.
Ces oiseaux vontordinairementparpetitestroupes de air edix ; leur vol estlourd ets’ex écute péniblementvuleurscourtes ailes etleur énorme bec qui faitpencher le corps en avantcependantil:ne laissentpas de s
’
élever au- deœus des
grands arbres à la cime desquels on lesvoitpresquetoujours perchés etdans uneagitation continuelle
, qui, malgré la vi
vacité de leurs mouvemens n’
ôte rien à
leur air greve parce que ce gros bec leur
D E S T O U C A N S. 353
donneune physionomietriste etsérieuseque leurs grands yeux fades etsans feuaugmententencore ; en sorte que quoi
quetrès—vifs ettrès—remuans ils n’
en pa
raissentque plus gauches etmoins gais.
Comme ils fontleur niddans destrousd‘arbre que les pics ontabandonnés on
a cru qu’
ils creusoienteux -mêmes ces
trous. Ils ne pondentque deux œufs etcependanttoutes les espèces sontasseznombreuses en individus . On les appri
voisetrès aisémenten lesprenantjeunes ;on prétendmême qu
’
on peutles faireuicher etproduire en domesticite Ils ne
sontpas difi ciles à nourrir car ils avaienttoutce qu’
on leur jette pain chair ou.
poisson ils saisissentaussi avec la pointedubec les morceaux qu
’
on leur ofi‘
re de
près ; ils les lancenten haut,etles re
çoiventdans leur large gosier. Mais lors
qu’
ils sontobligés de se pourvoir d’en:
mêmes etde ramasser les alimens àterreils semblentles chercher en tâtonnant
,
etne prennentle morceau que de côtépour le faire sauter ensuite etle recevoir.Au reste ils paroissentsi sensibles au
356 HI ST O I R E N A TUR ELLE
L E T O C O *.
L x corps de cetoiseau a neuf à dix
pouces de longueur, y compris latête etla queue ; son bec en a septetdemi.Latête le dessus du cou le dos le
croupion les ailes la queue en entierla poitrine etle v entre sontd’un noir
foncé ; les couvertures dudessus de laqueue sontblanches etcelles dudessoussontd’un beaurouge le dessous ducou
etla gorge sontd’
un blanc mêlé d’un
peude jaune ; entre ce jaune sous la
gorge etle noir de la poitrine on voitun petitcercle rouge la base des deux
mandibules dubec estnoire le.reate de
la mandibule inférieure estd’un jaunerougeâtre ; la mandibule supérieure est
la plancha enluminées n' 83 .
n s s r o v c a n s. 357
de cette même couleur jaune rougeâtrejusqu’
aux deux tiers environ de sa lon
gueur ; le reste de cette mandibule
qu’
à sa pointe estnoir les ailes sontcourtes etne s’étendentguère qu’
autiersde la queue ; les pieds etles ongles sontnoirs . Cette espèce estnouvelle etnousluiavons donné le nom detoco pour ladistinguer des autres.
358 HI ST O I R E N A T UR ELLE
LE T0UCANA corses JAUNE
S econde espèce.
L ’
ON a représenté dans les planches
enluminées,deux variétésde cette espèce ,
la première sous la dénomination detoucan gorge j aune.de Cayenne la seconde
sous celle de faucon gorge jaune duB re
sil mais elles setrouventégalementdans ces deux contrées etne nous paroissentformer qu
’
une seule etmême
espèce. Les différences dans la couleur
du bec etdans l’étendue de la plaquejaune de la gorge aussi—bien que la
v ivacité des couleurs peuv entprovenirde l
’
âge de l’
oiseau cela esttrès- certainpour la couleur des couvertures supé
rieures de la queue quisontjaunes dansVoyez les planches enluminées , n
° 269 sous
la dénomination detoucan gorge j aune de
Cayenne .
Voyez les planches enluminées , n° 307.
360 HI ST O I R E N ATU RELLE
C’
estde cette espèce detouean quel’
ontire les plumes brillantes dontonfaitdes parures ; ondécoupe dans la peautoute la partie jaune de la gorge etl’onVend ces plumes assez cher . - Cc ne sontque les mâles qui portentces belles
plumes jaunes sur la gorge les femelles
ontcette même partie blanche etc ’
estcette difl‘
érence qui a induitles nomen
clateurs en erreur ; ils ontpris la femelle
pour une autre espèce ; etmême ils”
se
sonttrompés doublementparce que lescouleurs variantdans la femelle comme
dans lemâle ils ontfaitdans les femelles
deux espèces ainsi que dans les mâles. Or
nous réduisons ici ces quatre prétenduesespèces à
“
une seule à laq‘
uelle même
nouspouvons en rapporterune cinquième
indiquée par Laetqui ne diflëre de
c eux — ei que par la couleur blanche de
la poitrine.
En général les femelles sontàtrèspeuprès de la grandeur des mâles ; e
lles
ontles couleurs moins vives , etla banderougedudessous de la gorgetrès—étroitem a is durestë ‘
elles leur ressemblentpar
D E S T O U C A N S. 361
faitement. Nous avons faitrepresenterl’unede ces femellesdans la planche enlu
minée , n° des sous la dénomination dp
faucon gorge blanche de Cayenne , parce
que nous ignorions alors que ce fûtu‘
h c '
femelle: Aureste cette seconde espèce
estla plus commune etpeut—être la plusnombreuse dugenre de ces oiseaux ilyen a quantité dans la Guiane sur—toutdans les forêts humides etdans les palétuviers. Quoiqu’
ils n’aient
,commetous
les autrestoucans qu’une plume pour
langue ils jettentun criarticulé qui
semble prononcer pinien- cor‘
n oupignan
coin d’une manière'
si distincte que lesc réoles de Cayenne leur ontdonné .ce
nom, que nous n’
avons'
pas cru devoiradopter parce que letoco outoucande l
’
espèce précédente prononce cettemême parole etqu’
alors on les eûtconfondus.
‘
Oi:eauæ . X I I I'
.
362 HI S TO IRE NA TURELLE
'
LE TOUCAN A VENTRE ROUGE.
C}:toucan a la gorge jaune comme le
précédent; mais .
ila le ventre d’un beau
rouge au lieu que l’
autre l’
a noir .
Thevetqui le premier a parlé de cetoiseau dit_ que son bec estaussi longque le corps. Aldrovande donne à ce
b ec deux palmes de longueur etune delargeur , etM. Brisson estime c ettemesure
six pouces pour les deux palmes. Comme
nous n’avonspas vucetoiseau, nous n’
en
pouvons parler qued
’
après les indicationsde cesdeux premiers auteurs .Nousmm…
quercus néanmoins qu’
Aldrovande s’
esttrompé en lui donnanttrois doigts en
avantetun en arrière quoique Thev etdise ex pressémentqu’
il a deux doigts en
devantetdeux en art1ère ; ce quiestconforme à la nature.
364 ntsr ôms NA TUR ELLE
L -E C O C HI C A T .
Quatrièrfie esp/èce.
s 'r par contraction. le nom que cetoiseau porte dans son pays natal au
Mex ique. Fernandes estle seulauteur quien aitparlé comme l
’
ayantvu etvoicila description '
qu’
ilen donne.
à Il est»à peuprès de la grandeur desautres toucans il a dit—il le bec de
septpouces de long -dontla mandibule
,supérieure estblanche etdenteie' e etl’
inférieurc noire ses yeux sontnoirs etl’
iris estd’un jaune rougeâtre ; ila latêteetle counoirs jusqu’
à une lignetransv ersale rouge qui l
'
entoure en forme decollier après quon, le dessus du couestencore noir
,etle dessous estblan
châtre_,semé de quelquestaches rouges
etde petites lignes noires ;la queue etles
D E S T O U C A N S. 365
.ailes sontnoires aussi; le ventre estv erd;les jambes sontrouges les pieds sontd‘un cendré verdâtre ,
etles ongles noirs.
Ilhabite les bords de la mer etse nourritde poisson.
366 HI S TO I RE . NA TURELLE.
L E H O C H LC A T.
C’
ns r de même le nom, par contrae
tion que cetoiseau porte auMex ique .
Fernandes estencore le seulqui l’aitindiqué.
Il est, dit- il, de la grandeur etdela forme d‘un
’
perroquet; son plumage
estpresque entièeementverd,seulement
semé de quelques taches rouges ; les
jambes etles pieds sontnoirs etcourtslc
\bec a quatre pouces de longueur ; il
estvarié de jaune etde noir.
Cetoiseau habite comme le précé
dentles bords de,
la,mer dans la contrée
la plus chaude du‘Mex ique.
368 HI ST O IR E N A TURELL E "
L E GR I G R 1
P rerfzæ re ,espèce.
C E oiseausetrouve auBresil ettrèscommunémentä la Guiane où on l
’
ap
pelle gri—
gn‘
, parce que ce motex primeà peu près son cri
“
; qü i“estaiguetbref.
Il a les mêmes habitudes naturelles quelestoucans on let‘ouve °
dans les mêmes
endroits hhmides etplantésde pplmiers .
On cdnnoîtdans cette première espèceune variété dontnos nomenclateursontfaitune espèce particulière : cependantcc n’
estq'u’ane différence silégère
qu’
onpeutl’attribuer à l’âge plutôtqu’
au
climat; elle ne consiste que dans unebandetransversale d’un beaurouge sur
Voyez les plänchcs enluminées , n°
166 , sous
la dénomination de faucon s eulduB resil.
Voyez les planches enluminées , n°727, sous
ladénominationde {aucun perdde Cayenne.
D E S A R A C A R I & 3®
la, poitrine . Il y a aussi quelque difl
'
éæ
rence dans la couleur dubec mais ce
caractère esttout- à—faitéquivoque parce
que dans la‘
même espèce lescouleurs
dubec varientsuivantl’âge etsans ,an
cun ordre constant‘,dans chaque indi
vida ; en sorte —que Linnæ us a eutort
d‘établir sur les couleurs dubec les came
tèresdifférentiels de ces oiseaux .
Ceux -ciontlatête la’
g0 1‘
ge etle counoirs ; le
'dcs les ailes etla queue d’un
v erdobscur le croupion rouge ; la poitrine etle ventre jaunes les couverturesinférieures de la queue etles plumes des
jambes d’un jaune olivâtre ,
varié de
rouge etde fauve ; les yeux grands , et'l
’
iris jaune. Le bec estlong de quatrepouces un quartépais de seiz e lignes en
h auteur etd’une°texture plus solide et
plus dure que celle dubec destoucans.
La langue estsemblable c’
est—à -dire, gar
nie de barbes comme le sontles plumes
caractère particulier etcommuû auxtouc ans etaux aracaris. Les pieds
”
de celui—ci
sontd’un v erd noirâtre .ils sonttrèscourts etles doigts sonttrès—lcngs.Toute
370 u15r ôms N A TUR ELLE
la grandeur de l‘
oiseau y compris celle
dubec etde la queue estde seiz e pouceshuitlignes.
La femelle ne diffère dumâle que
par la couleur de lagorge etdudessousducou qui estbrune tandis qu‘
elle estnoire dans le mâle
,dequel a ordinaire
mentaussi le bec noir etblanc au lieu
que la femelle a lamandibule inférieuredu bec noire
,etla supérieure jaune
avec une bande longitudinale ,noire qui
représenteassez ex actementlafigured’une
longue plume étroite.
Voyez les planches enluminées , n° 728,s ousla dénomination defirme”: duloucan verd Je
37: HI ST O I R E NA TU R ELLE
née de rouge les pieds sontnoirâtres le
bec estrouge ài
sa base etnoir sur le
reste de son étendue ; ‘ lesyeux sontenv ironnés d
’une membrane nue etbleuâtre .
La femelle ne difl'
ère dumâle que
par la couleur du hautducou,où son
plumage estbrun tandis qu’
il estnoirdans le mâle ; le dessous ducorps depuisla gorge jusqu’
aubas duv entre estgrisdans la femelle etle demi— collier estd
’un jaune très—
pâle au lieu qu’
il estd
’
un beauj aune dans le mâle etque ledessous du corps estvarié de différentescouleurs.
Voyez les planches enluminées n° 719 , sous la
dénominationdeterreauàwenireg ris de Ca_yenne.
L’A RŒCA R I A B E C NO IR .
Tmùüme espèce.
N 0 U 9 ne ccn'
ncissons de cetoiseauquece qu
’
en a ditNieremberg . Il estde lagrosseur d
’un pigeon son bec estépaisnoir etcrochu les yeux sontnoirs aussimais l
’
iris en estjaune '
il a les ailes etla
'
queue vanees de noir etde blanc ; unebande noire prenddepuis le bec ets’étendde chaque côté jusque sous la poitrinele hautdes ailes estjaune
,etle restedu
corps estd‘un blanc jaunâtre ; les jambesetles pieds spntbruns , etles ongles blanchâtres.
374 HI STO I R E NA TUR ELL E.
L’A R A C A R I B L
'
E U .
Quatrième espèce.
V0 ] 0 1 ce que Fernandès rapporte . ausujetde cetoiseau
, qu’
aucun autre naturaliste n’
a vu.
Ilestde la grandeurd’un pigeon com
mun ; son bec estfortgrand, dentdé ,jaune en-dessus , etd’un noir nougrzâtx een - dessous ; ses yeux sontnoirs ; l’irisestd’un jaune rougeâtre ;toutson plumage estvarié de cendré etde bleu.
Ilparcît, par letémoignagede cemêmeauteur que quelques espèces d
’aracaris
ne sontque des oiseaux_
de passage dans
c ertaines contrées de l’Amériqueméridionale.
3 HISTO I R E NA TUR ELLE .
les longs poils qui sortentde la base dubec
,ets’étendentbien au—delà des na
rinee. La forme dubec estparticulièrela mandibule supérieure étantpointue ,
crochue à son extrémité ,avec deux den
telures mousses de chaque côté la man
dibale inférieure estrayéetransversalementpar de petites eauneluree ; le
‘
bed
entier estrougeâtre etcourbé enen—haa.
Le plumage du barbican estnoir . sur
toute la partie supérieure .du corps le
hautde la poitrine etle Ventre ,etil
estrouge sur le reste dudessous ducorps ,à peuprès comme celuide certainstoucans .
il a neuf pouces de long ; la queue
atrois pouces etdemi; le bec dix —huitlignes .de longueur sur dix d’
épaisseur ;etles pieds n’
ontguère qu’un pouce de
hauteur en sorte que cetoiseaua grande
peine à marcher.
378 HISTO IRE NA TURELLE.
mitle regarder comme une espèce vai
ainé dugenre destoucans .
Nous ne ferons pas la description descouleurs de cetoiseau; la planche enlu
minée , n°638, en donne .ù ne idée com
plète. Il a le corps mince mais alongé
etsa lcngueur .tctale estd’
environtreiz epouces ; le bec a deux pouces etdemi;la queue cinq pouces ; etles pieds quatorse lignes. Nous ne sommes pointiaformésde ses habitudes naturelles ; S I l’onvouloitjuger par la forme dubec etparc elle des pieds on pourrcitcroire qu’
il
vitde proie. Néanmoins lestoucans etles perroquets qui ontle bec crochu
ne viventque de fruits ; etles ongles ,
ainsique le p
bec ducassican sontbeaucoup mcins crochus
'
que ceux duperro
queten sorte que nous regardons le
c assican commeun oiseaufrugivoœ ,en
attendantque nous soyons mieux ia
formés.
E ndutometreizième.
380 T A B L E.
Oiseaux étrangers quiontrapportaux hirondellesetaux martinets , 151 .
Le petitmartinétnoir 155.
Le grandmartinetnoir à ventre blanc 156.
Le martinetnc1r etblanc à ceinture grise , 158.Lemartinetà collier blanc , 159.
La petite hirondelle noire à ventre cendré , 162 .
L’
hircndelle bleuede la Louisiane , 163
Variétés, 164.
Latapère , 168.
L’
hirondelle brahe et‘blanohe à ceinture brune ,170.
L’
birondelle ventre blancde Cayenne 171 .
La salaugane , 173.
La grande hirondelle brune ,à ventretacheté, ou
l’
birœdelle des blés , 188.
Variété , 190.
Lapetite hirondelle noire à croupion gris 191 .
L'
hir0ndelle à croupion roux etqueue quarrée ,1 93.
L’
hirondefle brune acutipennc de la Louisiane1 94.
L’
l1ircnddle noire acutipenne de la Martinique»1 98.
Les pics , 200 ,
Le pic verd 206,