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H I S T O I R E

N A T (TH E L LE.

O I S E A U X.

T O ME T R E I Z I È ME.

6 HIST O I RE N A TU R ELLE“

nuitetqu‘

ils ne différoientessentiellementdes ‘

véritables hirondelles que par latrop grande sensibilitéde leurs yeux qui

en faitdes oiseaux nocturnes etpar l‘influeucè que

'

ce vice premier a puavoir

sur leurs habitudes etleur conformation.

En effet,les hirondelles ontbeaucoup

detraits de ressemblance av ec les engou

levente,comme je l

ai déja dit;toutesontle bec petitetle gosier large toutesontles pieds courts etde longues ailes latête applatie ,

etpresque pointde cou;

toutes viventd‘

insectes qu‘

elles happenten volant' mais elles n

ontpointdebarbes autour dubec nil

onglc dudoigtdu milieu dentelé ; leur queue a deux

pennes de plus etelle estfourchue dansla plupartdes espèces je dis la plupart,Vu que l

on connoîtdes hirondellesqueue quarrée ; par ex emple ,

celles de

la Martinique ; etj‘ai peine à concevoir

commentunornithologiste célèbre , ayantétabli la queue fourchue pour la difference caractérisée qui sépare le genre desh irondelles de celuides engoulevents a

Pumanquer à sa méthode aupointde

na s, 7

rapporter au genre des hirOndelles cetoiseauà queue quarrée de la Martinique,lequelétoit, selon cetteméthode un vê

ritable engoulevent. Quoi qu‘

il en soitm‘

attaehantici principalementaux différences les plus ,

apparentes qui setrouVententre ces deux familles d

oi—eaux,

je remarque d‘

abordqu‘

en generalles hi

rondelles sontbeaucoup moins grosses

que les engoulevents la plus grande de

celles - là n‘

estguè re plus grande que leplus petitde ces derniers , _

etelle estdeuxoutrois fois moins grande que le plus

grand.

Je remarque en secondlieu que quoi

que les couleurs des hirondelles soientàpeuprès les mêmes que celles des engou

levents etse réduisentà du noir , dubrun du gris du blanc etdu roux

cependantleur plumage esttoutdifférent, non seulementparce que ces cou

leurs sontdistribuées par plus grandesmasses moins brouillées etqu‘

ellestranchentplus nettementl‘une sur l

autremais encore parce qu

elles sontchan

gean‘tes etse multiplientpar le jeudes

8 HI STO IRE NA TURELLE

divers reflets que l‘on y voitbriller et:disparoîtretour- à -tour à chaquemouvementde l‘œiloude l‘objet.

Quoique ces deux genres d‘oiseaux

se nourrissentd‘

insectes ailés qu‘

ils attrapentauvol ils ontcependantchacunleur manière de les attraper etunema

nière assez différente. Les_

engouleventscomme jel

ai dit,vont}leur rencontre

en ouvrantleur large gosier etles phalènes qui donnentdedans s

ytrouventprises à une espèce de glu de salive vis

quease dontl‘intérieur du b ec estenduit; au lieu que nos hirondelles etnosmartinets n‘

ouvrentle bec que pour saisir les insectes etle fermentd‘un effortsi brusque qu

ilen résulte une espèce decraquement. Nous verrons encored‘

autresdifiérenees à cetégard entre les hirondelles etlesmartinets

,lorsquenous ferons

l‘histoire particulière de chacun de ces

0 1808111 ,

Les hirondelles ontles inœurs plussociables queles engoulevents elles seréu

h issentsouvententroupes nombreuses ,itparoissentmême encertaines circons

ro H I ST O IR E N ATUR ELLE

leure,/etque cela lui donne un grand

avantage pour employertoute la forcedeses ailes aussi le vol est- il son étatnaturel

, je .dirois presque son étatnécessaire ; elle mange en volantelle boitenvolantse baigne en volantetquelque—ï

fois donne à manger à ses petits en vo

lant. Sa marche estpeut- être moins ra

pide que celle du faucon mais elle est:plus facile etplus‘

libre3 1‘un se précipite

avec effort,l‘

antre coule dans l‘

air avec

aisance elle sentque l‘air estson do

maine ; elle en parcourttoutes les dimen

sions etdanstous les sens,comme pour

en jouir danstous les détails etle plaisi

r de cette jouissance se marque par de

petits cris de gaieté,Tantôtelledonne lachasse aux insectes voltigeans etsuitavecune agilité [

souple leurtrace obliqueettortueuse oubien quitte l‘un pour

courir à l‘

autre ethappe en passantuntroisieme tantôtelle rase légèrementlaSurface de laterre etdes eaux pour saisir

Cetex emple estune confirmation ajoutée àtantd’autres des vues de M . de Buffon sur ce su;et..Voycz letome I“ de cette Histoire des ctseaux .

D E S H I R O N D E L L E S .

c eux que la pluie oula fraîcheur y ras

s emble ;tantôtelle éch appe elle-même à

l‘impétuosité de l‘oiseaude proie par laflex ibilité preste de ses mouvemens toujours maîtresse de son vol dans sa plus

grande vitesse ,elle en change àtoutinstantla direction ; elle semble décrire au

milieudes airs undédale m0bile etfugitif dontles routes se croisents‘

entrelacentse fuientse rapprochent, se

h eurtentse roulentmontentdes

c endentse pe rdentetreparoissentpourse crois er

,se rebrouiller encore en mille

manieres etdontle plan ,trop compli

qué pour être représenté aux yeux par

l‘

artdudessin peutà peine être indiquéà l

imagination par le pinceaude larole.

Les hirondelles ne paroissentpointappartenir à l‘un des continens plus qu‘

à

l‘

autre etles espèces en sontrépanduesà peuprès en nombre égaldans l

ancien

etdans le nouveau. Les nôtres setrouventen Norvège etauJapon; sur les côtes del‘Égypte celles de Guinée etaucap de

Bonne Espérance. Hé !quelpaysseroit

12 HI ST O I R E NA TUR ELLE

inaccessible à des'

oiseaux qui volentsfbien etvoyagentavectantde facilitéMais ilestrare qu‘

elles réstentfoute l‘année dans le même climat. Les nôtres nedemeurentavec nous que pepdantla.belle saison ;elles

commencentà paroîtrev ers

'

l’equinox e duprintemps etdisparoisscntpeuaprès l

équinox e d‘

automne.

Aristote qui éorivoitenGrèce etPlinequi le copioiten Italie ,

disentque leshirondelles vontpasser l‘hiver dans desclimats d‘unetempérature plus doucelorsque ces climats ne sontpas forteloi.gués mais que lorsqu

‘elles setrouventà

une grande distance de ces régionstem»

pétées ,elles restentpendantl‘hiverdans

leur pays natal etprennentseulementla précaution de se cacher dans quelques

gorges de montagne bien ex posées . Aris.

tote ajoute qu‘

on en atrouvé beaucoupqui étoientainsi recélées , etaux quellesiln

‘étoitpas resté une seule plume sur le

corps . Cette opinion ,accréditée par de

grands noms fondée sur des faits , étaitdevenue une opinion populaire , aupointque lespoèty_

puissientdes sujets de

D E S HI R O N D EL L E S. 1 3

comparaison :quelques observations mpdernes sembloientmême la

_

confirmer';

etsi l‘on s‘en fûttenulà iln

eûtfalluque la restreindre pour la ramener ag.

v rai mais un évêque d‘

Upsal nommé

Olaù‘

s Magnus . etun Jésuite nommé KirCher, renchérissantsur cequ‘

Aristote avoitavancé déjatrop généralementontprétenduque ,

dans les ‘pays septentrionaux ,les pêcheurstirentsouventdans leursfilets avec le poisson des groupes d

hi

rondelles pelotonnées , setenantaccrochées les unes aux autres bec contre 'bec pieds contre pieds ailescontre ailes ;que ces oiseaux

,transportés dans des

poêles se ranimei1tassez vite,mais pour

mourir bientôtaprès “ etque celles là

AlbertAugustinNyphus , Gaspar Heldelin,etquelques autres , ontassuré qu’om avoittrouvéplusieurs fois pendantl’hiver , en A llemagne , deshirondelles engourdies dans des arbres creux

,et

même dans leurs nids ce quin‘

estpas absolumentimpossible.

Voyez lHistoire des nations septentri0naiæ ;ouvrage sans critique , où l’auteur s

’estpluà en

tasser plusdemerveilleux quedevérités. Aureste,a.

1 4 HI STO I R E NA TUR ELLE

seules conserventla vie après leur réveil

qui, éprouvantdans sontemps l‘influencede labelle saison se dégourdissentinsensiblement

, quittentpeuà peule fonddeslacs reviennentsur l‘eau etsontenfinrendues par la Nature même '

etavectoutes les gradations à leur véritable élément. Ce faitouplutôtcette assertiona été répétée ,

'

embellie chargée de c ir

constances plus oumoins extraordinairesetcomme s

ily eûtmanqué du\

merveil

leux on a ajouté que vers le cowmen

c ementde l‘automne ces oiseaux ve

noiedten foule se jeter dans les puits etles citernes. Je ne dissimule1‘aipas qu

un

grandnombre d’

écrivains etd‘

autres personnes recommandables par leur carac

tère oupar leur rang ontcru à ce ph‘

é

nomène M. {.innæ uslui—même a jugé à

M . l‘abbé Prévôtfaithonneur de cette belledécou

verte de l‘immersion des hirondelles à un autreévêque auteur de la/V ie ducardinal Commea

don. Mais cette Vie de (‘ ommendon ne peutavoirparu qu

apms la mortde ce cardinal arrivée en

1 584 , etl’Histoire des nations septentrionales ,par Claus , avoirparuà Route des l’an 1555.

D E S E I R O N D EL È E & 1 5

propos de luidonner une espèce de sanc

tion en l‘

appuyantdetoute l‘autoritéde son suffrage ; seulementill‘a restreintà l

hirondcllc de fenêtre età celle de che

minée aulieude le restreindre comme

il eûtété plus naturel à celle de r1vage.

D‘

autre part, le nombre des naturalistesquin

y croientpointesttoutaussi considérable ; ets‘ilne s‘agissoitque de compter oude peser les Opinions ils balancé

roientfacilementle partide l‘afiirmativemais

, par la force de leurs preuves , ilsdoiventàmon avis

,l‘

emporter de beaucoup. Je sais qu

ilestquelquefois imprudentde vouloir juger d‘un faitparticulierd

après ce que nous appelons les lois gé

nérales de la Nature que ces lois n‘

étantque des résultats de faits ne méritentv raimentleur nom que lorsqu

elles s‘

ac

cordentav ectous les faits mais il s‘

en

fautbien que je regarde comme un faitle séjour des hirondelles sous l‘eau. Voici

mes raisons .

Le plus grand nombre de ceux qui

attestentce prétendu faitnotamm entHevelius etSchœffer chargés de le v éri

1 6 HI,STO I R E NA TUR ELLE

fier par la société royale de Londres ; nd

citentque des ouï —dire v agues ne par

lentque d‘après unetradition suspecte

â 1aquelle le récitd‘

Olaus a pu donner

lieu ouqui peut- être avoitcours desletemps de cetécrivain ,

etfutl‘uniquefondementde son opinion. Ceux même

quidisentavoir vu comme EttmullerWallerius etquelques autres ne fontque répéter les paroles d‘

Olaus sans se

Voyez les €ransactz‘ons phi10s0phiques

n° 1 0 ,etjugez si dua été fondé à dire que la

société royale avoitvérifié le fait, comme l’

ontditles journalistes de Tr évoux , l’abbé Pluch( etquel

-

gues autres.Chambers cite le docteur Colas quiditavoir

vu seize hirondellestirées dulac Sameroth, unetrentainetirées dugrandétangroyalenRosiueilen

etdeux autres à Schledciten, aumomentoù elles

sortoientde l’eau. Il ajoute qu’

ellcs étoienthumides etfaibles , etqu’il a observé en efletqueces oiseaux sontordinairementtrès :—foibles lorsqu

ils commencentàa paroitre ,mais cela estcon

t1aire à l’observation journal1ere. auteurs le docteur Colas n’

indique ni les espèces dontil parleni la date de ses observations ni les circons

tances C lco

18 B I S TO I R E NA1T URELLE

etenv eloppées‘ de leurs ailes comme .d‘ufl

manteau mais on doute que les hirondelles viventsix mois sans respirer ,

ou

qu‘

elles respirentsous l‘eaupendantsmmois ; on en doute non seulementparceque la chosetientdumerveilleux ,

mais

parce‘

qu‘

il n‘

y a pas une seule obser

vation vraie ou fausse sur la sortiedes hirondelles hors de l

eau quoique

cette sortie sielle étaitréelle dûtavoirlieu ettrès—fréquemmentdans la saisô n

où l‘

on s‘

occupe le plus des étangs etde leur pêche

“; enfin l

‘on en doute

jusque sur les bords de la mer BaltiqueLe docteur B almann Moscovite ‘

,et

M. Brow ne Norvégien setrouvantàFlorence ontassuré aux auteurs del‘

Ornithologie italienne que dans leurs

Je sais bien queM . B eerkens , dans sonpoèmeintituléHirundo , adécriten vers latins cetteémersion mais il ne s agitpointicide descriptionspoét1qnes.

:Dans le Nivernois , .le Morvan, la Lorraine

etplusieurs autres provinces où les étangs abondent,le peuple n

a pas même l‘

idée de l‘

immersiondeshirondelles.

ne s nrnounnnnns. 79

pays respectifis les hirondelles parois

soientetdisparoissoierttà peuprès danslesmêmestemps qu‘

en Italie etque leurprétenduséjour sous l‘eaupendantl‘hiverestune fable quin‘

a cours que parmi le

peuple.

M. Tesd0rfde Lubeck,hommequijoint

beaucoup de philosophie à des connois

sauces très- étendues ettrès—variées a

mandé M. le comte de Ba llon, que ,

malgrétoute la peine qu‘

ils‘

étoitdonnéependantquarante ans il n

avoitpuencore parvenir à voir une seule hiron

delle tirée de l‘eau.

M. Klein qui a faittantd‘

efforts pourdonner crédità l‘immersion età l‘émer

sion des hirondelles avoue lui-mêmequ

iln‘

a jamais été assez heureux pour lesprendre sur le fait.M. Herman habile professeur d

his

toirenaturelle à Strasboutg etquisemblepencher pour l

0pinion de M. Klein ,mais

qui aime la vé1ité par—dessus tout, m e

faitdans ses lettres le même aveu il a .

vouluvoir etn‘

a rien vu.

Deux autres observateurs dignes de

aoJHISTO I

°

R E N A TURELLE

toute —

confiañce M. HébertetM. le

vicomte de Querhoentm‘

assurentqu‘

ils

ne connoissontla prétendue immersion

des hirondelles que par ouï—dire etquejamais ils n

ontrien apperçu par eux

mêmes quitendîtà làœonfirmer .

M. le docteur I.ottiriger qui a beau

coup étudié les procédés des oiseaux

etqui n‘

estpastoujours de mon avis

regarde cette immersion comme un para

dox e insoutenahle.

On saitqu‘

ila été offertpubliquementen Allemagne à quiconque apporteroitpendantl‘hiver de ces hirondellestrouv ées sous l

eau de les payer endonnantautantd‘

argentpoids pourpoids , etqu‘

il

ne s‘

en estpointtrouvé une seule à

payer.

Plusieurs personnes gens de lettres ;hommes en place , grands seigneurs

qu1 croyoientà cetétrange phénomène‘

etavoientà cœur d‘

y faire croire 6ntUn gr

and-maréchal de Pologne etun ambas

sadeur de Sardaigne en‘avaientpromis à M . de

"

R éanmur ; M . le gouverneurde R . etbeaucoup”dautres en avoientpromis à M. de Buffon.

n‘

e s HI R O N D E L L E S. à'

promis souventd‘

envoyer des groupesde

c es hinondelles pêchées pendantl‘hiveretn‘

ont1 ien envoyé.

M. Klein produitdes certificats mais

presquetous signé‘

s par une seule per

sonne quiparle’d.

im faitunique lequel

s‘

estpassé lang—temps auparavantou

lorsqu‘

elle étaitencore enfantou d‘un

faitqu‘elle ne saitq'ue par ouï—dire ; certificats par lesquels même il estavoué

que ces p'

è ohes d‘

hirondelles sontdes cas

fortrares tandis qu‘

au contraire ils

devraientêtre fortcommuns , certificatsdénuésde ces circonstances 1nstructivcsetcaractérisées qui accompagnentordinairem,entune relation originale ; ènfin

c ertificats quiparoissenttous calques surletexte d‘

Olaüs ici l‘

incertitude naîtdes preuves elles—mêmes etdevientlaréfutation de l‘erreur que je combats ;c‘

estle cas -de dire ->Le faitestincertamdonc il est.faux

Les feuillespériodiques ontaussi rapportédesobservations favorables à l’hypœhèse de M . Klein;

mais ilne fautque jeterun cou'pd’œilsur ces observatio‘

ns pour voir combien elles sontincomplètesetpeudécisives.

HI STO IRE N A TURELLE

Mais ce n‘

estpointassez d‘avoir réduità leur juste valeur les preuves donton a

vouluétayer ce paradox e ilfautencorefaire voir qu

ilestcontraire aux lois connues da mécanisme animal. En effetlorsqu

‘une fois unquadrup‘

ede ,un oiseau,

a contmeneé de respirer etque letrouovale quifaisaitdans le fœtus la commu

nication des deux ventricules du cœur

estfermé cetoiseau ce quadrupèdene peutcesser de respirer sa de

vivre ; etcertainementil ne peutpi

rer sous l‘

eau. Que l‘

ontente ,ouplutôt

que l‘

on renouvelle l‘

eXpérienee , car elle

a déja été faite“ que l‘

on essaye detenirune hirondelle sous l‘eaupendantquinze

Voyez l’

O rnitlwlogie italienne. Les auteurs assurentpositivementquetoutes les l1i10ndell< s quel‘

on 3 plongées sous leau dans letemps mêmedeleur disparition, y meurentau boutde quelquesminutes , etquoique ces hirondelles noyées récem

menteussentpn revenir à la vie par la méthode quefindiquerai ci-dessous néanmoins ilestplus queprobable que sielles restoientsous l'eauplusiems

j ours de suite (à plus forte raisonsielles yrestoientplusieurs semaines plusieurs mois ) , elles ne se

toientplus ressuscitablœ.

D E S B I $ O N D E L L E S . 23

jours , avec toutes les précautions indiquées comme de luimettre latête sous

l‘

aile ou quelques brins d‘

herbe dans

le bec ,etc. ; que l

on essaye seulementde latenir enfermée dans une glacière

comme a faitM. de Buffon 'elle ne

s‘

engourdira pas elle mourra etdans laglacière comme s

en estassuré M. de

Bufilon etbien plus sûrementencore

étantplongée sous l‘eau elle y mourra

d‘une mortréelle ,

à l‘

épreuve de tousles moyens employés avec succès contrela mortapparente des animaux noyés

récemment. Commentdonc oseroit—ouse

permettre de supposer que ces mêmes

oiseaux puissentv ivre sous l‘

eau pen

dantsix moistoutd‘une hale1ue Je sais

qu‘on ditcela possible à certains ani

maux mais voudroit— ou comparer

comme a faitM. Klein les hirondelles

au insectes aux grenouilles aux

Voyez l‘

Histoire des oiseaux tome I .

Page 2 17.

3 Les chenilles périssentdans l’eauauboutd‘uncertaintemps , comme s

en estassuré M .de Réan

1nur , etprobablementilenestdemêmedes autresinsectes qui ont(lestrachées.

& 4 HI STOIRE N A TUR ELL E

poissons dontl‘organisation intérieureestsi différente voudroit- ou même

s‘

autoriser de l‘ex emple des marmottesdes Idirs des hérissons des chauve—sou

ris dontnous parlionstout—à -l‘

heure etde ce que ces animaux viventpendantl‘

hiver engourdis conclure que les hi

rondelles pourroientaussi passer cettesa1son dans un étatdetorpeur à peupréssemblable ? Mais sans parler du fondde

nourriture que ces quadrupèdestrouventen eux —mêmes dans la graisse surabon

dante dontils sontpourvus sur la fin de

l‘

automne etqui manque à l‘

biron

delle ; sans parler de leur peude chaleurintérieure observée par M. de Buffon

en quoi ils difi'

èrentencore de l‘hirondelle a;s ans me prévaloir de ce que souventils. périssentdans leurstrous etVoyez l

‘Histoire naturelle des Quadrupèdes ,tome II page 308.

2 Le docteur Martine atrouvé la- d1aleur desoiseaux etnommémentœlle des hirondelles plus

fortede deux outrois degrés que celledes quadru

pèdes les plus chauds.

D E S H I R‘

O N D EL L E S. 27

ces deux mouvemens,larespiration et

la circulation,sontessentiels à la vie

sontla vie même . On saitque le docteurHook ayantétranglé un chien etluiayantcoupé les côtes ‘lediaphragme

le péricarde le hautde latrachée - a‘

r

tèrc fitressusciter etmourir cetanimal

autantde fois qu‘

il voulut,en soufflant

ou cessantde souffler de l‘

air dans ses

poumons. Iln‘

estdonc pas possible queles hirondelles ni les cigognes , car on lesa mises aussi du nombre des oiseaux

plongeurs viventsix mois sous l‘eausans aucune communication avec l

air

extérieur; etd‘

autantmoinspossible, que

cette communication estnécessairemême aux poissons etaux grenouille‘sdumoins c

estce qui résulte des ex péricuoce que je viens de faire sur plusieurs

de ces animaux .

D e dix grenouilles quiavoientététrouvées sous la glace le 9 février j

en ai

mistrois des plus vives danstrois vaisseaux de verre pleins d

eau de mamere

que sans être gênées d‘

ailleurs elles ne

pouvaients‘élever à la surface etqu‘une

28 HISTO I R E NA TUR ELLE

partie de cette même surface étoiten con

tactimmédiatavec l‘air extérieur ;troisautres grenouilles ontété ietées en même

temps chacune dans un vase à demi

plein d‘

eau,avec liberté entière de v enir

respirer à la surface ; enfin les quatrerestantes ontété misestoutes ensemble

dans le fondd‘un grandvaisseauouvert

etvide detoute liqueur.

Pavois aupamvantobservé leur respi

ration soitdans d‘air,

soitdans l‘eauetj‘avois reconnu qu‘

elles J‘

avoienttrèsirrégulière ; que lorsqu

‘on les laissoit

libres dans l‘

eau elles s‘

élévoientsouventau-deäsus en sorte que leurs na

rii1 es débordoientetsetrouvoientdansl‘

air . On voyoitalors dans leur gorge unmouvementoscillatoire qui correspon

doità peu près à un autre mouvementalternatifde dilatation etde contractiondes narines. Dès que les narines étoientsous l

eau elles se fermoientetles deuxmouvemens cessoientpresque subitement;mais ils

recommençoiéntaussitôtque les narines se retrouvoientdans l‘air.

Si on contraignoitbrusquementces gre

na s HI R O N D E L L E—S. 29

nouilles de plonger ,elles donnaientdes

S ignes visibles d‘

inbommodité etlàchoientune quantité de bulles d

air.

Lorsque l‘

on remplissaitle bocal jus

qu‘

aux bords etqu‘

on le recouvraitd

‘un poids de douz e onces elles enle

voient_ ce poids etle faisaienttomberpour avoir de l

air. A l‘

égard des troisgrenouilles que l

on atenues constammentsous l‘eau elles n

ontcessé de faimtous leurs effortspour s‘approcher le plusprès possible de la surface etenfin elles

sontmortes , les”

unes,au boutde vingt

quatre heures leiautres au'

bautde deuxjours Mais il en a été autrementdestrois qui avaientl‘air et‘ l‘eau etdesquatre quiavaientl‘air etpointd‘

eau1de

ces septgrenouilles les quatre dernièresetune des premières se sontéchappéeauboutd‘unmois etles deux qui sont

Ilestbonde remarquer que les grenouilles sonttrès- vivaces , qu

elles soutienneutpendantdes maisle jeûne le plus absolu etqu‘

elles conserventpendantplusieurs heures le mouvementetla vie après

que le cœur etles autres viscères leur ontététirés{lucorps.

30 HI STO IRE - N A TUR ELLE

restées l‘une mâle etl‘autre femelle

sontplus v ives que jamais dans ce mo

ment( 9 9 avril etdès le 6 la fémelle avoitponduenviron 1 500 oeuth.

Les mêmes ex periences faitès avec les

mêmes précautions sur neuf petits poissans de septespèces différentes ,

ont.donné des résultats semblables ces sept,espèces sontles goujons ,

les ablettes les

meuniers les vérons,les chabots les

rousses etune autre dontjene connais

quele nom vulgaire en usage dans le

pays que j ‘habite

,savoir la baumere. Huit

individus des six premières espècestenus sans l

eau sontmorts en moins de

vingt- quatre heures tandis que les in

L’

ablette estmorte entrois heures , les deuxpetits meuniers en six heures etdemie, l‘un desgoujons auboutde septheures , l‘autre auboutdedouze heures , le véron en septheures etdemie le

chaboten quinze heures la rousse en vingt—troishomes

,etla bouzière enprès de quatre jours. Ces

mêmes poissons tenus dans lair sontmorts ; se

voir , les ablettes auboutdetrente—cinq itquarantequatre minutes la bouzière auboutd’environ quarante-

quatre , la rousse auboutde cinquante ou

D E S HI R O N U E'

L L E S. 31

dividus qui étaientdans des bouteillessemblables niais avec la liberté de s‘élever à la surface de l‘eau ontvécu etconservétoute leur vivacité.

A la vérité ,la bouzière renfermée a vécuplus longtemps que les six autres espèces mais j

ai

remarqué que l‘individu libre de cette

même espèce ne montaitque rarementau- dessus de l‘eau etil està présumer

que ces poissons setiennentplus habituellem entque les autres aufond des

ruisseaux ce qui supposeraitune organisation un peu différente cependantje dois ajouter que l‘individu renfermé

s‘

élevaitsouventjusqu‘

aux tuyaux de

cinquante-deux lesmeuniemauboutde cinquanteàsoix ante l

undes vérqns endeux heures quarantelmitminutes , l’autre entrois heures l

un des gon

jons auboutd‘une heure quarante—neufminutes ,etl‘autreauboutde six heures vingt-deux minutesle plus granddetous ces poissons n‘avaitpas vingtlignes de lbng entre œiletqueue:

Ce poissoneto1tplus petitqu‘unepetite ablétte ,il avaitseptnageoires comme elle , les écailles dtidessusducorps jaunâtres ,bordéesde brun, etcellesdudessous nacrées.

3: HI ST O IRE NA TUR ELLE

paille quil‘

empê0h0ientd‘

arriver au- des‘

sus de l‘eau; que ,dès le secondjour il

étaitsouffrant,mal à son aise ; que sa

respiration commença dès—lors à devenirpénible etson écaille pâle etblanchâtreMais cequi paraîtra plus surprenant

c‘estque dedeux carpes égales celle que

j‘

aitenue constammentsous l‘eaua vécu

untiers de moins que celle que j‘

aitenuehors de l

eau quoique celle—ci .eu se

débattantÏûttombée dedessus latablette d‘une cheminée qui avaitenvironquatre pieds de hauteur etdans deuxautres ex périences comparées faites surdes meuniers b eaucoup plus gros que

ceux dontil a été question ci—dessus

ceux tfu‘

an atenus -dans l‘

air ontvécuCela a lieuen général pourtous les poissons

qu‘

on laisse mourir sous l‘eau; mais ily a loin

de là aux changemens de couleurs si singulier

qu’éprauve en mourantle poissoncannuautrefa1s

chez les Romains sans le nom de mullus , etdontle Spectacle faisaitpartie dulux e etdes plaisirsde latable chez ceux qu’onappelaitalorsproceres gulæ .

La premiere—a vécudix —huitheures sous l‘

eau,etla seconde près de vingt—a ptdans l‘air.

'34 HI STO I R E N A TU REL LE

que l‘

eau tandis qu‘

elle se glace ,laisse

échapper une grande quantité d‘

air qui

s‘

amassa nécessairemententre l‘eauetlaglace etque les grenouilles saventbientrouver .

Si donc il estconstaté par les ex pé

riences ci-dessus, que les gienouilles et

les poissons ne peuventse passer d‘

air

s‘

il estacquis par l‘observation généraledetous lœ pays etdetous ,lestemps‘

qu‘

ancun amphibie , petitougrand,ne

peutsubsister sans respirer l‘

air au

l’

eau. Dans le cours de ces observations , yai cru‘voir que l

agonie de chaque poisson semarquaitparla cessabion dumouvementrégulier des ames , etpar une convulsion périodique dans ce même ar

gane , laquelle revenaitdeux outrois fois en un

quartd‘heure le gros meunier en a entreize en

”soixante—dix - septminutes , etil m‘

a para que la

dernière a marqué l'instantde la mort:dans l‘un

des petits , cetinstants été marqué par une canvulsiondans les nageoires duventre ; mais dans leplus grandnombre, celuidetous les mauvemens

externes etréguliers qui s‘estsbutenule plus long..

temps c‘

estle mouvementde la mâchoire inférieure.

D E S H I R O‘

N D EL LE S. 35

moins par intervalles ,etchacun à sa

mamere commentse persuader quedes oiseaux puissenten supporter l‘enfière privation pendantuntemps consi

dérable ? commentsupposer que les hirondelles

,ces filles de l

air,qui paraissent

organisées pour êtretoujours suspenduesdans ce fluide élastique etléger ou du

moins pour le respirertoujours puissentvivre pendantsix mois sans air

Je serpis sans doute plus en droitquepersonne d

admettre ce paradox e ayanteu l

occasion de faire une ex périence

peut- être unique jusqu‘

à présentquitend à le confirmer . Le 5 septembre a

onz e heures dumatin j ‘avais renfermé

dansune cageuné‘

nicheé entière d‘

hiron

Oh saitque les castors , lestortues , les salamandres , les lézards les crocodiles , les hipp0p0tames les baleines viennentsouventau-dessus del’

eau ainsique les grenouilles , pour jouir de l’

air

les coquillages eux-mêmes , quidetous les animaux

sontles plus aquatiques , semblentavoir besoind

air , etviennentdetemps entemps le respirer àla surface de l

eau; par ex emple , la moule desétangs . Voyez le Mémoire de M . Méry sur ce

coquillage.

36 HI STO IR E NA TUREL LE

delles de fenêtre ,composée du père , de

la mère etdetrois jeunes '

en étatde vo

ler. Étantrevenuquatre ou cinq heuresaprès dans la chambre où étaitcette cage,j e m

apperçu3 que le père n‘

y étaitplusetce ne futqu‘

aprè s une demi—heure de

recherche que je letrouvai ilétaittombédans un grand pot—à—l‘eau '

où il s‘

étaitnoyé je luireconnustous les symptômesd‘une mortapparents les yeux fermés

les ailes pendantes toutle corps raide.

Il me v intà l‘espritde le ressuscitercomme j ‘avais autrefois ressuscité des

mouches noyées ; je l‘

enterrai donc à

quatre heures etdemie sous de la cendre

chaude ne laissantà découvertque l‘ouVetture du bec etdes narihes . Il étaitcouché sur son ventre bientôtilcommença. à avoir un mouvementsensiblede respiration quifaisaitfendre la couche

de cendres dontle dos étaitcouvertj ‘eussoin d

yen ajouter ce qu‘

ilfallait. A septheures la respiration étaitplus mar

quee ;l‘

oiseauouvraitles yeux detempsentemps mais il étaittoujours couché

sur son ventre :à neuf bé“ates je le

p a s H I Rb N D EL L E S. 37

trouvai sur ses pieds ,à côté de

am

petittas de cendres le lendemain mae

tin il étaitplein de vie :on luip1ésentætde la pâtés des insectes ;ilrefusa letoutquoiqu

il n‘

eûtrien mangé la v eille.

L‘

ayantposé sur une fenêtre ouverteil y resta quelques momens à regarder .

de côté etd‘

autre puis il pritson essor

en jetantun petitcride' joie etdirigea;son volducôtéde la rivière Cette espècede résurrection d‘une hirondelle noyée

depuis deux outrois heures, ne m‘

a paintdisposé à croire passible

*la résurrectionpériodique .

etgénérale detoutes les hirondelles après avoir passé plusieurs:mais sous l‘eau. La premiè re estun phénomène auquel les progrès de la médecine moderne nous ontaecoutumés etqui se réalisetous les jours sous nos yen!dans la personne des noyés. La seconde

n‘

est,à mon avis ni vraie ni vrmsem

blable ear indépendammentde ce quej‘

aiditn‘est— ilpas contretoute vraisem

Une personne digue de foi m'zi assuré avoir

ressuscité de la même manière unchatnoyé ré

cemment.Oi:raux . I I

38 HI ST O I RE N A TU R ELLE

blance que les mêmes causes produisentdes effets contraires ; que latempératurede l

automne dispose les oiseaux à l‘

en

gourdissement,etque celle du printemps les dispose à se ranimef, tandis

que le degré moyen de cette dernièretempérature à compter du 29 mars au 9 9

avril,estmoindre que le degré moyen

de celle de l‘

automne ,à compter du2 3

septembre au sa octobre Par la même

raison,n

est- ilpas contretoute vraisem

blance que l‘

occulte énergie de cettetempérature printânière ,

lors même qu‘

elle

estplus froide etplus long—temps froide ’

que de coutume comme elle le futen1 740 ,

ne laisse pas de réveiller les hiron

delles jusqu‘

au fond des eaux,sans ré

v eiller en mêmetemps les insectes dontelles se nourrissentetqui sontnéan

J‘

ai calculé latempérature moyenne de ces

deux périodes sur un journal d‘observations mé

téorologiques, faites pendantles dix dernières années , etj 'aitrouvé que la chaleur moyenne de la

période duprintemps étaità la chaleur moyenne

de la période de l‘automne dans la raisonde 22

à zg.

D E S HI'

R O N D E L L E S. 39

moins plus eûposes etplus sensibles à son

action 1 d‘

où ilarrive que les hirondelles

ne ressuscitent‘alors que pour mourir defaim

'

nu lieu de s‘

engourdir une se

conde fois etde se replonger dans l‘

eau

comme elles devraientfaire si les mêmes

causes doiventtoujours produire les

mêmes efiets . N‘

est- il pas contretoutevraisemblance que ces oiseaux supposés

engourdis sans mouv em entsans respi

ration percentles glaces qui souv entcouvrentetfermentles lacs autemps dela première:apparitiondes hirondelles et

On saitque lorsque l‘hiver estdoux , ‘les ia

sectes engourdis se raniment, même dans les moisde février etde janvier etque si après cela ilsur

vientdes froids , 1ls s‘engourdissentde nouveau.D ans cette année 1740 , les hirondelles étant

arrivées avantqu‘aucun insecte ailé eûtsubisadernière métamorphose , retardée par les froids, .ilen

péritun grandnombre faute de nourriture ;,elle:

tombaientmortes oumourantes dans les rues , aumilieude l

'

a campagne. Cela prouve que ces oiseaux

n’ontpas le presset1timentdestempératures aussi

sûr que des personnes fortinstruites d‘

ailleurs

veulentnous le faire croire.

40 HI STO IRE NA TURELLE

qu‘au, contraire lorsque latempérature

des mais de février etde mars estdouceetmême chaude

,comme elle futen 1774

elle n‘

avanc e pas d‘un seul jour l‘époque

de cette apparition N‘

est—il pas c ontrela vraisemblance que l

automne étantchaude ces oiseaux ne laissentpas des‘

engourdir autemps.marqué quoique

l‘

on veuille regarder le froidcomme la

cause de cetcngourdissementEnfin

n‘

est- il pas contre toute vraisemblance

que les hirondelles duNord qui sontabsolumentde la même espèce que cellesdu Midi aientdes habitudes si diffé

rentes etquisupposentunetoutautreorganisationEn recherchantd‘

après les faits connusce qui peutavoir donné lieu à cetteerreur populaire\

ousavante j‘

ai pensé

que parmile grandnombre d‘

hirondelles

quis e rassemblentla nuit,dans les pre

m iers etdernierstempsde leur séjour , surles )O DCS des étangs , etqui voltigentsi

Letemps futsi doux à r eette époque , que ,même dans les pays duNord les plantes avoiençcommencé d

‘entrer en végétation.

42*HISTO IRE NATU B ELLE

plus étaitun obstacle pour des oiseauxqui volentaussi légèrement

,etsontca

pables de parcourir jusqu‘à deux cents

lieues dans un jour,etqui d‘ailleurs ,

en s‘

avaneantv ers le Midi trouventune ,temperature toujours _plus douce

une nourrituretoujours plus abondante .

A ristote croyaiten effetà l‘occultatiortdes hirdndelles etde quelques autresoiseaux

, en quoi il ne se‘trompaitque

dans latrop grande généralité de son

assertion car il esttrès—vraique l‘on voitquelquefois l

hiverparaîtredes hirondellesde rivage ,

de cheminée etc . dans les

tempsdoux on en vitdeux de ladernièreespèce voltigertoutle jour dans les coursdu châteaude Mayac en Périgord,

le 27

décembre 1 775 par un ventde midi.

accompagné d‘une petite pluie. J

ai sousles yeux un procès

- verbal revêtu d‘un

grandnombre de signatures respectablesqui attestentce fait; etce fait, quiconfirme à quelques égards le sentimentd

Aristote sur l‘

occultation des hiron

delles ne s‘

accorde pointavec ce qu‘

a

joute ce philosophe , qu‘

elles sontalors

D E S H I R O N D E L L E S. 43

sans plumes. On peutcroire que les hirondelles vues le 97 déc embre en Périgord

étaientaudes adultes dontla ponte avaitété retardée

,oudes jeunes qui, n‘

ayantpas eul

aile assez fartc *

paur voyager avecles autres étaientrestées en arrière et

,

parune suitede hasards heureux avaientrencontré une retraite

,une ex position ,

une saison etdes nourritures conve

nables . Ce sontapparemmentquelquesex emples pareils moins rares dans la

Grèce que dans notre Europe septentrionale quiaurontdonné lieuà l‘hypothèsede l

oecultation générale des hirondelles,non seulementde celles de fenêtre etdecheminée mais encore de celles de ri

vage ; car M. Klein prétendaussi que ces

dernières restentl‘hiver engourdies dansleurstrous etilfautavouer que ce sont

On yajoute lesmartinets , les râles , les ros

signols , les fauvettes ; etil paraîtque M . Klein

vaudraiten ajouter bien d‘autres.“ Sison systémese réalisait, laterre n'

auraitpas assez de cavernes

les rochers n’

auraientpas assez de trans. D ‘

ail

leurs plus cette acculmtian sera supposée générale

plus elle doitêtre supposée notaire.

'

44 HI STO IRE NA TURELLE

celles quipourraienten être soupçonné“avec plus de vraisemblance , puisqu

à

Malte , etmême en France,elles parois

sentassez souventpendantl‘hiver . M. de

Buffon n‘

avaitpas eul‘occasiond‘

en voir

par lui- même dans cette saison mais il

les a vaitvues de l‘œil.de l‘

esprit; il avaitjugé d

aprèsleur nature que s‘

ilv avaitune espèced

hirondelle sujette à l‘engour.dissementce devaitêtre celle—ci En

effetles‘

hirondelles de rivage craignent:mains le froidque les autres , puisqu‘

elles

setiennentpresquetoujours sur les ruisseaux etles rivières. Selontoute appa

rence , elles ontaussile sangmoins chaudlestrous où elles pondent, où elles habi

tentressemblentbeaucoupaudomiciledes animaux que l

on saitqui s‘engourdissent. D ‘

ailleurs elles trouventdans la.terre des insectes entoute saison ; elles

peuventdonc v ivre aumoins une partiede l

hiver dans un pays où les autres,

hirondelles pétiroientfaute curriture encore faut- il bien se garder de

Voyez letomeI°lrdecetteHistoire des °i$©äült

D E S H I R O N D E L L E& 45

faire de cette occultationune loigénéralepourtoute”

l‘

espèce elle doitêtre res

treinte à quelques individus seulement:e

esh une conséquence qui résulte d‘une

observation faite en Angleterre aumois

d‘

octobre 1 757, etdirigée par M. Collin

son ilne setrouva pas»une seule de ceshirondelles dans une berge cribléede leurstrous etque l‘on fouillatrès—ex actement.La principale source des erreurs dans ce

cas etdans beaucoup d‘

autres,c

estlafacilité avec laquelle on se permetdetirerdes conséquences générales de quelques

faits particuliers etsouventmalvus .

Puis donc que les hirondelles (ie pour.

rois diretous les oiseaux de passage ) necherchentpointne peuventtrouver sousl‘

eauun asyle analogue à leur nature contre les inconvéniens de la mauvaise sai

son ilen fautrevenir à l‘0pinion la plusancienne la plus conforme à l

observa

tion età l‘ex périence ; ilfautdire que ces

oiseaux netrouvantplus dans un pays

les insectes quileur conviennentpassentdans des contrées moins froides quileur

ptfrenten abondance cette proie sans

46 HI STO IR E N A TU R ELL E

laquelle ils ne peuventsubsister ; etil estsi vrai que c

estlà la cause générale etdéterminante desmigrations des oiseaux ,

que ceux là partentles premiers qui viv entd‘

insectes voltigeans , et, pour ainsidire aériens parce que ces insectes man

quentles premiers ; ceux qui v iventdelarves de fourmis etautres insectesterrestres entrouventplus long—temps etpartentplus tard; ceux qui viventdebaies

,de petites graines etde fruits qui

mûrissenten automne etrestentsur lesarbrestoutl‘hiver n

arriventaussiqu‘

en

automne etrestentdans nos campagnesla

,plus grande partie de l‘hiver ; ceux quiv iventdes mêmes choses que l

homme etde son superflu restenttoute l‘année àportée des lieux habités . Enfin de nou

v elles cultures qui s‘introduisentdans unpays donnentlieuà la longue à de nouv elles migrations c

estainsi qu‘

après

avoir étai à la Caroline la culture del‘

orge ,duriz etdui'rornentles colons

y ontvu arriver régulièrementchaqueannée des volées d

oiseaux qu‘on n

y con

noissoitpoint, età qui l‘on a donné

D E S H I R Ô N D'

E L L E S. 47

d‘

après la circonstance ,les noms d

‘oz

seaux de riz , d‘

oiseaux blé etc . D‘

ail

leurs iln‘

estpas rare de Voir dans lesmers

d‘

Amérique des nuées d‘

oiseaux attiréspar des nuées de papillons si considé

rables, que l

air en est,obscurci. Dans

tous les cas il paroîtque ce n?estni leclimatni la saison mais l

article dessubsistances la nécessité de vivre

, qui

décide principalementde leur marche,

quiles faiterrer de contrée en contréepasser etrepasser les mers ouquiles fix c

pourtoujours dans unmême pays .

J‘

avoue qu‘

après cette première Causeil enestune autre qui influe aussi sur

les migrations des oiseaux dumoins sur

leur retour dans le pays qui les a vus

naître. Si un oiseau n‘

a pointde chmatdumoins il a une patrie ; commetoutautre animal ilreconnoîtilafiectionneles lieux où il a commencé de voir la

lumière,de jouir de ses facultés où ila

éprouvé les premières sensations goûtéles prémices de l

ex istence ; ilne le quittequ

avec regretetlorsqu‘

il y estforcé '

Par la disette un penchantirrésistible l‘y

48 HI STO IR E NA TU R ELLE

rappelle sans cesse etce penchant, jointà la connoissa

nced‘une route qu‘iladéja

faite,età la force de ses

'

ailes le metenétatde revenir dans le pays nataltoutesles fois qu

ilpeutespérer d‘

ytrouver lebien- être etla subsistance Mais sans

entrer icidans lathèse générale dupassage des oiseaux etde ses causes il estdefaitque nos hirondelles se retirentaumois d

octobre dans les pays méridioe

naux puisqu‘

on les voitquitter chaqueannée dans cette même saison les diËéd

rentes contrées de l‘Europe etarriver peude jours après en ditférens pays de l‘Afrique etquemême on les atrouvées plusd‘une fois en route aumilieu des mers.

Il estde ma connoissanoe disoitPierreMartyr que les hirondelles les milans

etc . quittentl‘Em0pe aux approches de

Dans la partie de la Libye où le Nil prendsa source , les

_

hirondelles etles mnlans sontsédentaires etrestenttoute l’année. On a (litla mêmechose de quelques cantons del’Ethiopie . A 11 reste

,

il peutyavoir dans le même pays des hirondellesde passage etd’autres sédentaires, comme au088de Bonne—Espérance.

50 …s a N A TURELLEentre la côte d‘

Afrique etles îlesducapVerd d

‘unenuéed‘

hirondèlles à croupion

blanc quiprobablementv enoientd‘

Eu

rope. Leguatsetrouvantdans les mêmes

mers le 1 9 novembre fitaussirencontrede quatre hirondelles qui suivirentsonbâtimentpendantseptfours jusqu‘

au

capVerd; etil està remarquer que c‘

estprécisémentla saison où les ruches d‘

a

heilles donnentleurs essaims au Séné

gal entrès-

grande abondance et' celleoù les cousins appelés maringouins sontfortincommodes par conséquentfortnombreux ; etcela doitêtre car c

estletemps où finissentles pluies or l

on saitqu

‘unetempérature humide etchaude estla plus favorable à la multiplication desinsectes sur-toutde ceux qui comme

les maringouins se plaisentdans leslieux aquatiques. Christophe Colomb en

vitune à son second voyage laquelle

s‘

approcha de ses vaisseaux le 94 octobre dix jours avantqu‘

il découvritlaDominique d

autres navigateurs en ont:rencontré entre les Canaries etle cap de

Bonne—Espérance. Auroyaume d‘

Issini

D E S H I RÔ N D E L L E& 51

selon le missionnaire Loyer «on voit,dans le mois d

'

octobre etdans les mois

suivans une multitude d‘

hirondelles qui

viennentdes autres pays. M. Edw ards

assure que les hirondelles quittentl‘Angleterre en automne etque celles de

chep inée se trouventau Bengale . On

voittoute l‘année des hirondelles au cap

de Bonne- Espérance ditKolhe mais en

fortgrand nombre pendantl‘hiver ce

qui suppose qu‘en cette contrée ily en

D ‘autres observateurs , qui y ontregardé de

plus près , assurentque les hirondelles quittentl’

Angleterre vers le 29 septembre ; que le lieudel'

assemblée générale paroîtindiqgfisur les côtesde la province de Suffolk, entre Ox fordetYarmouth ; qu’elles se posentsur lestoits des églisesdes vieillestours etc. qu

'

elles y restentplusieursjours lorsque le ventn'estpointfavorable pourpasser la mer ; que sile ventvientà changer pen

dantla nuit, elles partenttoutes à la fois , etquele lendemainmatin on n

’en retrouve pasune seule.

Toutcela indique assez clairement, non pas uneimmersion, nimême une migration dirigée vers

le Nord mais bienune migration dirigée ausud

ouausud—estde l‘Angleterre.

51 HI STO IR E N\TUREI‘

.LE

aquelques unes de sédentaires etbeaucoup de voyageusæ ; _

car on ne prétendrapas apparemmentqu‘

elles se cachentsousl‘

eauoudans destrous pendantl‘été. Leshirondelles duCanada

,ditle P. Charle

voix sontdes oiseaux de passage comme

celles d‘Europe ; celles de la Jamaïque ,

ditle docteur Stubbss quittentcetteîle dans les mois d

hiver quelque chaud

qu‘

ilfasse. Toutlemonde connoîtl‘ex péricuce heureuse etsingulièredeM.Frischquiayantattaché aux pieds de quelquesuns de ces oiseaux un filteinten détrempe revitl‘année suivante ces mêmes

oiseaux avec leur fil qui n‘

étoitpointdécoloré preuv e assez bonne que dumoins ces individus n

avoientpas passél‘hiver sous l‘eau,

ni même dans un

endroithumide etprésomptiontrèsforte qu‘

ilen estainsi detoute l‘espèce.

On peuts‘attendre que lorsque l‘Afriqueetcertaines parties de l‘Asie serontplusfréquentées etmieux ‘

connues on par

viendra à découvrir les diverses stations ,non seulementdes hirondell

_es mais en.

core de la plupartdes oiseaux que le:

D E S H I R O N D EL L E S. 53

habitansdes îlesde laMéditerranée voientpasser etrepasser chaque année à l

aide

des vents car ces passages sontune sortede navigation de long cours :les oiseauxcomme on a vu ne les

,entreprenncnt

guère que lorsqu‘

ils sontaidés par unv entfavorable mais lorsqu

ils sontsurpris numilieude leur course par les v entscontraires

,ilpeutarriver que, setrouvant

exténués de fatigue ils se posentsur lepremier vaisseauqui se présente ,

comme

l‘

ontéprouvé plusieurs navigateurs au

temps dupassage Il peutarriver qu‘

à.

défautde bâtimens ilstombentdans lamer etsoientengloufis par les flotsc

estalors que l‘on pourroit, en jetantleLe vaisseaude l

'

amiralWager setrouvantauprintemps dans le canalde la Manche

,une mul

titude innombrahle d'h1rondelles vintse poser dessus ;tous les cables en étaientcouverts elles pa

missoientfatiguées , afi‘

améem; on aionte mêmequ

elles étoientextrêmementmaigres. S’étantreposées la nuit, elles reprirentleur volée le lende

maindès le matin. M . Collinson nous apprendque

la même chose arriva sur le vaisseauducapitaineWright, revenantde Philadelphie.

54 HI STO IR E NA TU R ELLE

filetà propos pêcher véritablement,des

hirondelles noyées et,en s

y prenantbien les rappeler à la vie mais on sentque ces hasards ne peuventavoir lieuen

terre ferme ni sur desmers d‘

une petiteétendue .

Dans presquetous les pays connus

les hirondelles sontregardées comme

amies de l‘homme etàtrès—justetitrepuisqu

elles consommentune multituded

insectes qui vivroientaux dépens de

l‘

homme Il fautconvenirque les engoulev ents auroientles mêm es droits à sa

rœonnoiasance puisqu‘

ils lui rendentlesmêmes services mais pour les lui ren

dre ils se cachent__dans les ombres du

crépuscule ,etl‘onne doitpas être sur

pris qu‘

ils restentignorés eux etleursbienfaits.

On s‘

estapperçu en plusieurs circonstancesqu

‘elles délivroientun pays dufléaudes cousins.

Dans la petite ville que j’

habite , ellesontdélivréplusieurs greniers d

un autre fléau, je veux direde ces petits vers qui rongentle blé , sans douteen détruisantles insectes ailés dontces vers sontles larves. ‘

D E S HI R O N D E«L LE S. 55

Ma première idée avoitété de séparer

icilesmartinets des hirondelles etd‘

imi

ter en cela laNature, quisemble les avoir

elle—mémo séparés en leur inspirantunéloignementréciproque jamais onn

a vu

les oiseaux de ces deux familles voler de

compagnie ; au lieuque l‘

on voitdu

moins quelquefois nos trois e peces'

d‘

hirondelles se réunir en une seule

troupe. D‘

ailleurs la famille desmartinetsse distingue de l‘autre par des différencesassez considérablesdans laconformationles habitudes etle naturel: dans la

conformation car leurs pieds. sontpluscourts etabsolumentinutiles our mar

cher ou pour prendre leur vol)

ée quand

ils sontà plateterre de plus leurs

quatre doigts sonttournés en avant,et

chacun de ces doigts n‘

a que deux phalanges , compris celle de l

ongle dans

les habitudes ; ils arriventplustard etpartentplus tôtquoiqu

‘ila semblent

craindre davantage la chaleur ils fontleur ponte dans les crevasses des vieilles

murailles etle plus hautqu‘ils peuvent;

ils ne construisentpointde nid mais ils

56 HI STO IRE N ATURELLE

gamissentleurtrou d‘une litière peuchoisie etfortabondante en quoi ils ,

se rapprochentdes hirondelles de rivage ;lorsqu

ils vontà la provision ils remplis

sen‘tleur large gosier d‘

insectes ailés detoute espèce en sorte qu‘

ils ne portentà manger à leurs petits que deux outroisfois par jour dans le naturel; ils sontplus défians plus sauvages que leshiron

delles ; les inflex ions de leur voix sontaussi moins variées etleur instinctparoîtplus borné. Voilà de grandes difl

'

é

rences etde fortes raisons pour ne pointmêler ensemble des oiseaux qui dans

l‘étatde nature ne semêlentjamais les

uns avec les autres etje suivrois ce

plan sans hésiter si nous cpnnoissioœ

assez le 11atureletles habitudesdes espècesétrangères appartenantàtces deux races

pour être sûrs «de rapporter chacune à sa

véritable souche : mais nous savons si

peude chose de ces espèces étrangères ,

que nous courrions risque detomber àchaque pas dans quelque méprise ilestdonc plus prudent, ne pouvantdémêlersûrementles oiseaux de ces deux fa

1

58 HIS TO I R E N A T UR ELLE

L’HIRÔNDELLE DE CHEMINÉE,

O U

L’HIRO

}

NDELLE D OMEST IQUE

EL L E esten effetdomestique par instinctelle recherch e la sociétéde l‘homme

par choix elle la préfère malgré ses ia

convéniens àtoute autre société. Elle

niche dans nos cheminées etjusquedansl‘

intérieur de nos maisons sur-toutdecelles où il y a peudemouvementetdebruitla foule n‘

estpomtla société. Lors

que les maisons sonttrop bien elodes et:Voyez les planches enlamin€es n° 543 fig. r;

A radala de Cicéron vaga volucris d‘

Ovide ;cles bistinos de Sénéque; dauliù s ans:de Plu

tarque. Les deux derniers noms conviennentàPhilomele autantqu‘à Progné.En hollandais swalem en suisse ham

sbhwahu.

nas HI R O N D E L L E S. 59

que les cheminées sontfermées par '

le

h aut,comme elles le sontà Nantua et

dans les pays de montagnes , à cause de

l‘

abondance des neiges etdes pluies elle

change de logementsans changer d‘

in

clination elle se réfugie sous les avanttoits etyconstruitson nid mais jamais

elle ne l‘

établitvolontairementloin del‘

homme ; ettoutes les fois qu‘un voya

gea r égaré apperçditdans l‘air quelquesuns de ces oiseaux

,il peutles regarder

commedes oiseaux de bon augure etquilui annoncentinfailltementquelquehabitation prochaine . Nous verrons qu

il

n‘

en estpastout—à—faitde.meme de l‘

hi

rondelle de fenêtre.

Celle de cheminée estla première quiparoisse dans nos climats c

estordinairementpeu après l

éequinox e du printemps. Ellc arrive plustôtdans les con

trées plus méridionales etplustarddansles pays duNord.Mais quelque (1 uce que

soitlatempérature dumois de îévrier etdu commencementde mars quelque

froide que soitcelle de la fin de mars etducommencementd‘

avril elle ne parc“

D E S H I R O N D E L L E S . 6tqu

on ramassoitétoientde la plus grande1naigréur etl‘on voyoitcelles qui viv oientencore se fix er aux murs de laterrasse dontj‘aiparlé etpour dernièreressource

,saisir avidementles mouche

rons desséchés quipendoicntade vieillestoiles d‘

araignées.

Il semble que l‘

homme devroitaccueillir bientraiter un oiseauquiluiannonce

la belle saison etquid‘

ailleurs lui rend

des services réels ; ilsemble aumoins que

ses services devroientfaire sa sûreté personnelle

,etcela a lieu

a l‘

égardduplus

grandnombre des hommes, quile proté

gentquelquefois jusqu‘

à la superstitionmais il—s

entrouvetrop souventqui sefontun amusementinhumainde letuerà coups de fusil sans autre motif quecelui d‘

ex ercer oude perfectionner leuradresse sur un buttrès - inconstanttrès

On_

a ditque ces hirondelles étoientsous laprotection spéciale des dieux pénates ; que lors'

qu’

elles se sentaientmaltraitées , elles alloientpiquer les mamelles des vaches , et. leur faisoientperdre leur laitc

’étaientdes erreu1s , mais des

«erreurs utiles.

62 HI STO I R E N A T UR EL LE

mobile, par conséquenttrès difficile à

atteindre ; etce qu‘

ily a de singulier

c‘

estque ces oiseaux innocens parousentplutôtattirés queffrayés par les '

eoups de

fusil etqu‘

ils ne peuventse résoudre à

fuir l‘homme,lors même qu

il leur faitune guerre si cruelle etsi ridicule . Elle

estplus que ridicule , cette guerre;car elleestcontraire aux intérêts de celui quila

fait,

par cela seul que les hirondelles

nous délivrentda - fléaudes cousins,des

charansons etde plusieurs autres insectesdestructeurs de nos potagers , de nos mois

sons,de nos forêts

,etque ces insectes

se multiplientdansun pays etnospertesav ec eux en même proportion que lenombre des hirondelles etautres insectivo'

res ydiminue.

L‘

ex périence de Frisch etquelquesautres semblables prouventque les

Il estvrai qu‘elles consommentaussides insectes utiles; par ex emple , les abeilles mais on

peuttoujburs les empêcher de construire leurs nidsai portée des ruches.

Dans un châteauprès d‘EpinalenLorraine

64 HI STO IR E NATUR E£LEangles etne formaientque le quartd’uncylindre oumême d

’un cône renversé. Le

premier nid qui étoitle plus bas , avoitson fondmaçonné comme le reste mais

ceux des étages supérieurs n’

étoientséparés des inférieurs que par leur matelascomposé de

paille ,d

herbe sèche etdeplumes . Au reste , parmi les petits nidsdes angles je n

en aitrouvé que deuxqui fussentpar étages ; je crois que c

’é

toientles nids des jeunes ils n‘

étoientpassibien faits que les grands.

D ans cette espèce comme dans laplu

partdes autres c’

estlemâle quichantel’

amour mais la femelle n’

estpas absolumentmuette ; son gazouillementordinaire semble même prendre alors de la

volubilité. Elle estencore moins insensible ; car non seulementelle reçoitlescaressesdumâle avec complaisance mais

elle les lui rend avec ardeur etl‘ex citoquelquefois par ses agaceries . Ils fontdeuxpontes par an la première d‘

environ

Cinq oeufs la seconde detrois . Ces œufs

sontblancs selonWillaghhy ettachetés selon Klein etAldrovande, Ceux que

D E S HI R O N D EL L E S. 65

j’ai vus étoientblancs . Tandis que la fe

melle couve le mâle passe la nuitsur leborddunid. lldortpeu; car on l

entendbahill

er dès l’

aube du jour etil voltigepresque jusqu’

à la“

nuitclose. Lorsque

les petits sontéclos les père etmère leurportentsans cesse à manger etontgrandsoin d’

entretenir la propreté dans le nid'

,

jusqu’à ce que les petits , devenus plus

forts sachents’arranger de manière à

leur épargner cette peine. Mais ce qui“est

plus intéressantc’

estde. voir les vieux

donner aux j eunes les premières leçonsde voler

,en les animantde la voix ,

leur

présentantd’un peu loin là nour1‘itureets’éloignantencore à mesure qu

ils s’

a

v ancentpour la recevoir les poussantdoucementetnon'

sans quelque inquiétude hors dunid jouantdevanteux etavec eux dans l’air

,comme pour leur

ofi‘

rirun secourstoujours présentetaccompagnantleur action d’un gaaouille

mentsi ex pressif, qu’

on croiroiten en

tendre lo sens. Sil’

on jointà cela ce queditBoerhaave d’un de ces oiseaux qui

étantallé à la provision ,ettrouvantà

s

66 H I S T O I RE NA T U R EL I2E .

son retour la maison où étoitson nid

embrasée se j eta autravers des flammes

pour porter nourriture etsecours à ses

petits on jugera avec quelle passion les

hirondelles aimentleur g énitureOn a prétendu que lorsqueleurs petits

avoientles yeux crevés même arrachés ,

elles les guérissoientetleur rendoientlavue avec une certaine herbe qui a étéappelée c/zélidaine c

est- à -dire, herbe aux

hirondelles ;mais les ex périences denedi

etde M. de la Hire nous apprennentqu’

il

n’

estbesoin d’

aucune herbe pour cela

etque lorsque les yeux d’un j eune oiseausontje ne dis pas arrachéstoutà—fait

,

mais seulementcrevés oumême flétrisils se rétablissenttrès promptementetsans aucun remède. Aristote le envoitbien

,etl’a écrit; Celse l’a répété. L es

eXpérienees de Redi etdeM.de la Hire, etde quelques autres sontsans répliqueetneanmoins l

erreur dure encore.

Comme il s'

agitp cid’une mère etd‘une coureuse

, on ne peutgon e supposer qu’elle se soit

précipitée dans les flammes par délautd’eXptricuce.

ne s H I R O'

N D ELL ES. 67

Outre les différentes inflex ions de voix

dontj’ai parlé jusqu’

ici les hirondelles

de cheminée ontencore le cri d’

assem

blée le criduplaisir le crid’

e lfroi le

cri de colère celui par lequel la mère

avertitsa couvée des dangers qui me

nacent,etbeaucoupd’

autres exmessions

composées»detoutes celles—là ce quisup

pose une grande mobilité dans leur sensintérieur .

J’

aiditailleurs que ces‘

oiseaux vivaientd

insectes ailés qu’

ils happenten volantmais comme ces insectes ontle volplus

oumoins élevé ,selon qu

il faitplus oumoins chaud il arrive que lorsque le

froidoula pluie les rabatprès deterre‘

etles empêche même de faire usage de

leurs ailes,nos oiseaux rasentlaterre

etcherchentces insectes sur lestiges desplantes sur l’h erbe des prairies , etjusque sur le pavé de nos

rues‘

; ils rasentaussi les eaux ets’yplongentquelquefoisà demi en poursuivantles insectes aquatiques ; et

,dans les grandes disettes ils

v ontdisputer aux araignées leur proie

jusqu’aumilieude leurstoiles etfinissent

68 HISTO ÏR E ' N A TURELLE

par les dévorer elles-mêmes . Danstousles cas

,c c

stla marche dugibier quidétermine celleduchasseur. Ontrouvedansleur estomac desdébris de mouches , de

cigales de scarabées de papillons etmême de petites pierres 5 ; ce quiprouvequ

elles ne prennentpastoujours les iasectes euvolantetqu’

elles les saisissentquelquefois étantposées. En effet, quoique les hirondelles de cheminée passentla plus grande partiede leur viedans l’air ,elles s e posentassez souventsur lestoitsles cheminées les barres de fer , etmême

F risch tom. I , cl. 2 ,div. 3 , pl. 2 , n

o 18.

Elles ne digérentpastoujours égalementbien.

D ans le gésier d’un individuqui avoitpassé deux

jours sansmanger ilsetrouva beaucoupde débris.

d’

insectes coléoptères etdans un autre individu,quiavoitmangé la veille cinq ousix mouches il

ne setrouva presque rien.

3 Voyez Belbn Willughby. On a d‘il biendes

shsurdités sur ces pierres d'hirondelle etleurs vertus , ainsi que sur les pierres .d’aigle , les pierres

aleete rienttes et,

autres bézoards qui semblent«êtreles bijoux favoris etde la charlatanerie etde la.crédulité.

D E S nra ouù su.ns 69

àterre etsur les arbres . Dans notre climat

,elles passentsouv entles nuits , vers

la fin de l’

été, perchées sur des aunes

'

au

borddes rivières , etc’

estalors qu’

on les

prend en grand nombre etqu’

on les

mange en certains pays elles choisissentles branches les plus basses quisetrouventcru—dessous des berges etbien à l‘abri duv ent. On a remarqué que les branches

qu’

elles_adoptentpour y passer ainsi la

nuitmeurentetse dessèchent.C

estencore sur un arbre mais surun

très -

grand arbre qu’

elles ontcoutume

de s’

assemhler pour le départ. Ces assem

blées ne sontque detrois ouquatre cents; r

c ar l’

espèce n’

estpas si nombreuse à

beaucoup près que celle des hirondelles

de fenêtre . Elles s’en vontde ce pays

—ci

v ers le commencementd’octobre ; elles

partentordinairementla nuitcomme

pour dérober leur marche aux‘

oiseaux

de proie qui ne manquentguère de lesharceler dans leur route. M. Pri80h en a

vu quelquefois partir en plein jour ,et

A Valence en Espagne , à Lignitz en Silé

“8 fl -CO

70 HI ST O I R E N A TUR ELLE

M. Héberten a vu plus d’

une fois autemps dudépartdes pelotons de quatante ou cinquante qui faisoientrouteau hautdes airs ; etil a observé quedans cette circonstance leur volétoitnonseulementplus élevé qu

à l’

ordinaire

mais encore beaucoup plus uniforme etplus soutenu. Elles dirigentleur routeducôté dumidi

,en s

aidantd’un ventfavorable

,autantqu‘

il estpossible ; etlorsqu

elles n’

épronventpointde contreternps ,

elles arriv enten Afrique dans lapremière huitaine d’

octob re. Si'

,durant

latrav ersée ils’

élève un v entde sud- estqui les repousse ,

elles relâchentde

même que les autres oiseaux de passagedans les îles qui setrouventsur leur che

min. M. Adanson en a vuarriver dès le

6 octobre à six heures étdemie dusoir

sur les côtes du Sénégal etles a bien

reconnues pour être nos vraies hiron

delles . Il s’

estassuré depuis qu’

on ne les

Voyoitdans ces contrées que pendantl‘

automne etl’hiver. Il nous apprend

qu’

ellesycou0henttoutes les nuits, seulesoudeux à deux dans le sable sur le

72 HI S T O I RE N A TU R ELL E

sur—toutdans les paystempérés où elles

trouventdes insectes ;par ex emple dans

les îles d’Hières etsur la côte de ‘

C ênes

où elles passentles nuits sur les orangers

en pleineterre etoù elles causentbhaucoup de dommage à ces précieux arbris

seaux . D’un autre côté on ditqu’

elles pa

roissentrarementdans l’île de Malte.

On s’

estquelquefois servi etl’on pourroitencore se servir avec le même sue

cès de ces oiseaux pour faire savoir

très—promptementdes nouvelles intéressantes il ne s

agitque d’

avoir une cou

v é a se prise sur ses œufs dans l’endroitmême ou l

on Veutenvoyer l’avis , etde la lâcher avec un filà la patte ,

nouéd

’un certain nombre de nœuds teintd

une certaine couleur,d’

après ce qui

aura été convenu cette bonne mère

prendra aussitôtson essor vers le pays _où

estsa couvée etportera avec une cê

lérité incroyable les avis qui lui aurorîtété confiés .

L’

hirondellede cheminée 8. la gorge , le

frontetdeux espèces de sourcils d’une

couleur aurore toutle reste dudessous

D E S HI R ON D E L L ES. 73

ducorps blanchâtre avec uneteinte dece même aurore toutle re stefie la partie supérieurede latête etducorps d’un

noir bleuâtre éclatant‘

seule couleur qui

paroisse les plumes étantbien rangées

quoiqu’

elles soientcendréœ à la base etblanches dans leur partie moyenne ; les

pennes des ailes suivant“les différentesincidencesde la lumière,tantôtd’un noir

bleuâtre plus clair que le dessus ducorps ,f

tantôtd’un brun verdâtre les pennes

de la queue noirâtres avec des refletsverda; les cinq paires latérales marquéesd

’unetache blanche v ers le bout; le becnoir audehors jaune

audedans;—le palais

etles coins de la bouche jaunes aussi

etles pieds noirâtres. Dans les mâles la

couleur aurore de la gorge estplus viveetle blanc dudessous du corps a unelégèreteinte de rougeâtre.

Le poidsmoyendetoutes les hirondellesque j

ai pesées estd’environtrois -

gros

elles paroissentplus grosses à l‘

œ il etc ependantelles pèsentmoins que les hirondelles de fenêtre.

Longueurtotale six pouces etdemi‘

Oiscaux . X,

1 1 I . 7

74 HI STO IR E N A TURELLE

le bec représente untriangle isocèle curviligno ,

dontles côtés sontconcaves etontseptouhuitlignes ;tarse, cinq lignes,sans aucun duvet;.ongies minces peu

courbés fortpointus le postérieur leplus fortdetous vol un pied queue ,trois pouces un quarttrès fourchue

(beaucoupmoins dans les j eunes com

posée de douz e pennes dontla paire laplus extérieure dépasse la paire suivanted’un pouce la paire intermédiaire dequinz e à vingtlignes etles ailes de

quatre à six lignes ; elle estordinairementplus longue dans le mâle.

Onm’

a envoyé ,pour varnetés des individus quiavoientroutés les couleurs plusfoibles etla queue peufourchue c

’étoient

probablementde simples variétés d’

âge

car la queue n’

a sa v raie forme etle plumage ses vraies couleurs que dans lesadultes.

Jemetsaunombredes van etés accidentelles les hirondelles blanches . Iln’

ya guère de pays enEurope Où l

on'n

en aitvu depuis l

Archipel jusqu’en Prusse.

Aldrovande indique le moyen d‘

en avoir

D E S HI RO N D E L L E S. 75

tantque l’on v0udra ; ilne s’

agit, selonlui que d

étendre une couche d’

huile

d’

oliv e sur l’œuf. A ristote attribue cetteblancheur à une foiblesse detempérament, audéfautde nourritur e à l

ac

tion da fro id. Un individu que j’

ai oh

servé avoit_

au—dpssus des yeux etsousla gorge quelquesteirites de roux des

—traces de brun sur le cou etla poitrineetla queue moins longue . Il pourraitsefaire que cette blancheur ne fûtque passagere ,

etqu’elle ne reparûtpointaprès

lamue ;car quoiqu’

on voie assez souventdans les couvéesde l

année des individus

blancs il estrare qu’

on «en voie l’

année

suivante parmi celles qui retiennentduquartier d’

hiver.-Au reste

,il setrouve

quelquefois des individus qui ne sontblancs qu

en partie :tel étoit_ celui dontparle Aldrovande lequel avOib le crou

pionde cette couleur etpouvoitdisputer à l’hirondelle de fenêtre la dénOmi

nation de cul— élanc.

Je regarde ; en secondlieu comme va

riété accidentelle l’

hirondelle rousse

chez quila couleur aurore de la gorge et

76 HI STO IR E N A TUR ELLE

des sourcils s etend sur presquetoutleplumage mais en s

affoiblissantettirantà l

’isabelle

L’

hifondelle de cheminée estrépanduedanstoutl’ancien continent, depuis laNorvège jusqu

aucap de Bonne-Espéran

ce ; etdu côté de l’Asie ,jusqu’

aux Indesetau Japon. M. Sonnerat. a rapporté unindividude la côte de Malabar

,lequelne

diffère de notre hirondelle de cheminée

que par sataille un peu plus petite ; encore est—ilprobable que sa peaus

estretirée en se desséchant. Septautres hirondellés rapportées ducap de Bonne—Espé

rance‘

par le même M. Sonneratne diffèrentnon plus des nôtres que comme

les nôtres diffèrententre elles ; seulementontrouve ,

en y regardantde bien prèsqu

elles ontle dessous du:corps d’un

b lanc plus.

pur etque l’échancrure qui,dans les dix pennes latéralesde la queue,marque le passage de leur partie étroiteestplus considérable .

M . le comte de R icletm’a assuré avoir vu

deux individus de cette couleur dans une It‘pd

h1rondellcs de cheminée

78 HI ST O IR E NA TUR ELL E

V A R I É T É S

D E L‘HIR OND ELLE D OMEST IçUE

I. L ’fiimndelle d’

A ntigue à gorge cou

leur de rouille. Elle a lataille un peupluspetite que notre hirondelle ; le frontceintd’un

'

bandeaud’un jaune rouillé sur la

gorge une plaque de même couleur term inée au bas par un collier noir fortétroit; le devantdu cou etle reste dudessous du corps blancs ; latête ,

le des

sus da couetle dos,d

’un noir v elouté ;les petites couvertures supérieures des

ailes d’un noir violetchangeant; lesgrandes ainsi que les pennes de l

aile

et'de la queue , d’un noir de charbon

la queue estfourchue etne dépasse pointles ailes.

Il. L ’bimndelle ventre roux de Cayenne

Ellè a la gorge rousse etcette couleur

Voyez les planches enluminées, n° 724 ,fig

86 HISTO I R E NA TUR ELLE

à travers les Influences du nouveauclimat.III. L

àirondelle aucapuchon roux Ce

roux estfoncé etv arié de noir ; elle a

aussile croupion roux terminé de blanc ;le dos etles couvertures supérieures desailes d’un beaunoirtirantaubleu, avecdes reflets d’

acier poli ; les pennes desailes brunes bordées

d’un brun plus

clair celles de la queue noirâtres ;toutesles latéraleSmarquées sur le côté intérieur, d

’unetach e blanche laquelle ne

paroîtque lorsque la queue estépanouie ;la gorge variée de blanchâtre etde brunenfin le dessous ducorps semé de petitestaches longitudinales noirâtres sur unfond jaune pâle,M. le vicomte de Querhoentqui a

en’

occasion d’

observer cette hirondelleau cap de Bonne- Espérance nous ap

prend qu’

elle niche dans les maisons

comme les précédentes ; qu’

elle attache*Voyez les planches enluminécs n° 723 fig 2 9

où cetoiseauest:représenté sous le nom d’

hircu

delle àtête rouvre ducap de Bonne

D E S H I R O ND E L L E S . 81

son nid au plafond des appartemens

qu’

elle le construitdeterre à'l’extérieur ,de plumes à l

intérieur qu’

elle luidonne

une forme arrondie etqu’

elle y adapteune espèce de cylindre creux qui en estla seule entrée etla seule issue. On ajouteque la femelle y pond quatre ou cinqœufs pointillés.

O I SEAUX ETRA NGERS

QUI ONT RAPPORT A L‘HIRONDELLE

DOMESTIQUE.

LA GRANDE HIRONDELLE A VENTREROUX DU SÉNÉGAL

E L L E a la queue conformée de même

que nos hirondelles de cheminée ; elle a

aussi les mêmes couleurs dans son plu

mage mais ces couleurs sontdistribuéesdifféremmentd

ailleurs elle estbeaucoup plus grande etparoîtmodelée sur

d‘autres proportions ; en softe qu’

on peutla regarder comme une espèce à part.Elle a le dessus de la tête etdu cou

le dos etles couvertures supérieures des

Voyez les planches enluminées n° 310 , oùcetoiseauestreprésenté sous le nom d’hirandelloventre roux duS e

'

ne'

gnl.

HI S TO I R E N A TURELL E. 83

ailes d’un noir brillantavec des reflets

d‘

ac ier poli les pennes des ailes etde laqueue noires le

'

croupionroux ainsiquetoute la partie inférieure mais lateinte

de la gorge etdes couvertures inférieuresdes ailes estbeaucoup plus foible etpresque blanche .

Longueur totale huitpouces si:

lignes ;bec huitlignes ;tarse de même ;

doigtetongle postérieurs les plus longsaprès ceux dumilieu;vol, quinze poucestrois lignes ; queue , quatre pouces four

cime de vingt- six lignes dépasse les ailes

d‘un pouce.

L’HI R OND EL LE A CE INTU R E

B L A N CHE

CELLE—CI n‘

a pointde roux dans souï

plumage ;touty estnoir ex cepté uneceinture blanche qu‘

elle a sur le ventreVoyez les planches enluminks, n

°724, fig. 2 ,

où cetoiseauestreprésenté sous le nom d’

hima

Jo”:de Cayenne, à bandeblanc/wsufle ventre.

84 HÏSTO I R E N A TLJR ELLE

etquitranche vivementsur ce fondobscur ily a encore un peude blanc sur

les jambes etles pennes de la queue

qui sontnoires dessus comme toutlereste ne sontque brunes par-dessous.

C’

estun oiseaurare il se trouve àCayenne età la Guiane dans l

intérieur desterres sur le borddes “

rivières.

Ilse plaîtà voltiger sur l’eaucomme fontnos hirondelles ;mais

,ce qu

elles ne fontpastoutes il se pose volontiers sur les

arbres déracmés quon y voitflottans.

Longueurtotale six pouces ; bec noir

six lignes ;tarse six lignes ; queue deux

pouces un quart; fourchue de —

près de

dix - huitlignes dépasseles ailesde quatrelignes.

L’H1 R O N D EL L E A MB R É E.

S E B A ditque ces hirondelles de

même que les nôtres de rivage , gagnentla côte lorsque la mer estagitée , qu

’on

luien a apporté quelquef0 1s demortes et

DES OISEAUX ÉTRANGERS. sa

de vivantes, ,

etqu’

elles ex halentuneodeur si forted’

amhre gris qu’il n’

en

fautqu’une pour parfumertoute unechambre cela -luifaitconj‘ecturer qu’

elles

se nourrissentd’

insectes etautres animal

culcs qui sonteux - mêmes parfumés etpeut- être d’

ambre gris. Celle qu’

a décriteM. Brisson v enoitduSénégal, etavôitétéenvoyée par M. Adanson ;mais comme

on voitelle setrouve aussiquelquefois

en Europe.

Toutson plumage estd’une seule cou

leur \etcette couleur estun gris brunplus foncé sur latête etsur les pennes desailes que par-toutailleurs le bec estnoir,etles pieds bruns. L

oiseau esttoutauplus de la grosseur d

’un roitelet.J’

aihésité sije ne rapporterois pas cetteespèce aux hirondelles de rivage dontelle pnroîtavoir quelques façons de faire ;mais comme letŒal de ses habitudes ‘

naturelles n’

estpointassez connu etqu

elle a la queue conformée de même

que notre hirondelle domestique j’

ai

cru devoir la rapporter provisoirementà cette dernière espèce.

86 HI S T O I R E N A TU R EL LE.

Longueurtotale cinq pouces etdemibec six lignes ;tarse trois le doigtpostérieur le plus courtdetous ; Vol,onz e pouces etplus ; queue près detrois pouces , fourchuede dix - huitlignes ,composée de douze pennes ,

dépassée parles ailes de quatre . lignes.

88 HI S T O IR E N A TUR ELLE

hirondelle domestique . En effetnous

avons vuque celle- ci lorsqu’

elletrouveles cheminées fermées comme elles le

sontdans la ville de Nantua niche sous

les avanttoits des maisons plutôtquede s

éloigner de l’

homme ; au lieu que

l’

espèce à croupion blanc, qui abondc

dans les environs de cette ville etquiytrouve fenêtres portes entablemens

enunmottoutes les aisances pour y pla:cer son nid ile d’y place cependantiamais ; elle aime mieux l

aller attachertoutauhautdes rocs escarpés quibordentle lac Elle s

approche de l’

homme lors

qu’

elle netrouve pointailleurs ses couvenances ;mais

,toutes chose!étantégales ,

elle préfère pour l’

emplacementde son

manoir,une avance de rocher à la sail

lie d’une corniche une cavprne à un

M . Guysi

de Marseille m’

a aussi confirmé ce

faitmais il ne fautpas prendre à la lettreicequ

'

ontdules anciens d’une diguetrès- solide , d’

un

stade de longueur , formée entièrementde ces nids

dans le portd’Héraclée en Égypte ; etd’

une autre‘digue semblable construite par les mêmes oiseauxdans une île consacrée à 1518.

D E S E I R O N D E L L E S. 89

pél°istyle, enunmotla solitude aux lieux

habités .

Unde ces nids , que i’ai observédans le

mois de septembre etquiavoitété délaché d’une fenêtre etoitcomposé deterreà l

extérieur sur-toutde celle qui a étérendue par les v e1@ etque l’ontrouve lematin çà etlà sur les planches de jardinnouvellementlabourées ; il étoitfortifiédans le milieu de son epawseur par des

brins de paille et:dans la couche la plus

antérieure par une grande quantité deplumes La poussière qui garnissoitlefonddunid, fourmilloitde petits verstrès/grêles ,

hérissés de longs poils setortillautentoutsens s

agitantavec viva

cité,ets’aidantde leur bouche pour ram

per ; ils abondoientsur -toutaux endroitsoù les plumes et0 1ent1mplanteos dans lesparois intérieures . On ytrouva aussi des

puces plus grosses plus a]pngécs moins

brunes que les puces ordinaires mais

conformées de même,etseptouhuitpu

J‘

aitrouvé jusqu’à quatre oucinq gros de ces

plumesdansunnidquine pesaitentoutquetreizecaces.

90 HISTO I R E NA TUR ELLE

naises , quoiqu’iln

y en eûtpointetquil

n’

y en eûtjamais eudans la maison. Ces

deux dernières espèces d’insectes setrou

v oientindifféremment,etdans la pone

sière dunid,etdans

(les plumes des oi

seaux quil’hahitoientaunombrede cinq

savoir le père launch ettrois jeunesen étatde voler. J

ai certitude que cescinq oiseaux y passaientles nuitstousensemble. Ce nid représentoitpar sa forme le quartd’

undemi—sphéro‘

ide creux

alongé par ses poles d’

environ quatrepouces etdemi de rayon ,

adhérentparses deux faces latérales aujambage etauchassis de la croisée etpar son équateur ala plate—bande supérieure. Son en

trée étoitprèsde cette plate—bande situéeVerticalementdemi circulaire etfortétroite.Les mêmes nids serventplusieurs an

nées de suite,etprobablementaux mômes

couples ce quidoits’eniendre seulementdes nids que les hirondelles attachentànos fenêtres car on m’

w aro que ceux

qu’

elles appliquentcontre les rochers, neserventjamais qu’une seule saison et

D E S HI R O N D ELL E'

S. 91

qu’

elles en fontchaque année uni

non

v eau. Quelquefois ilne leur fautque cinqou six jours pour le construire ; d’

autresfois elles ne peuv entenv enir à boutqu’

en

dix oudouze jours . Elles portentlemor

tier avec leur petitbec etleurs petitespattes ; elles le gâchentetle posentavecle bec seul. Souventon voitun as

segg rand nombre de ces oiseaux quitrav aillentau même nid soitqu’

ils se

plaisentà s’

entr’

aider les uns les autressoitque dans cette espèce l

’accouple

mentne pouvantavoir lieuque dans lenid tous les mâles qui recherchentlamêmefemelle

,travaillentavec émulation

à l’

achèvementde cenid dans l’espérance

d’

en faire un doux etpromptusage. On

en a vuquelques uns quitravailloientàdétruire le nidavec encore

_

°

plus d’ardeur

que les autres n’

en mettoientà le,nous

truire étoit— cc unmâle absolumentrebuté qui n

espérantrien pour lui

J ’en ai compté jusqu‘à cinq posés dans un

même nidouaccrochés autour , sans compter lesalim:etvenaus ;plus leur nombre estgrand plus

l‘

ouvrage va vite.

HIS TO I RE NA TUR ELLE

-même cherchoitlatriste consolation detroubler ou retarder les jouissances desautres ? Quoiqu’

ilen soitces hirondelles

arriventplustôtouplustard suivantlédegré de latitude ; à Upsal le 9 mai

selon M. Linn;eus en France etenAngleterre dans les commencemens d’

avril"

,

Cette année 1779, l’hiver a été sans neige , et

le printempstrès—beau néanmoins ces hirondelles

ne sontarrivées en Bourgogne que le 9 avril,etsur le lac de Genève que le 14. On a ditqu’uncordonnier de Bâle ayantmis à une hirondelle uncollier sur lequel étoitécrit

Hirondelle ,

Qui es si belle ,

D is—moi l’hiver où vas-tu?reçut,le printemps suivant, etpar lemêmecourier,cette réponse à sa demande

A Athènes ,Chez Antoine.

Pourquoit’en informes-tu?

Ce qu’

ilya de plusprobable dans cette anecdote,c‘estque les vers ontété faits en Suisse . quantau

’fait, ilestplus que douteux , puisqu'on saitpar‘Belon etpar A ristote, que les hirondelles sontdcs

D E S H IR O N D E L L E S. 93

huitou dix jours après les hirondelles

domestiques qui selonM. Frisch ayantle volplus bas trouventplus facilementetplustôtà senourrir . Souventelles sontsurprises par les derniers froids eton '

en

a vu voltiger autrav ers d’une neige fortépaisse Les premiers jours de leur arrioiseaux semestriers dans la Grèce comme dans le

reste de l’Eur0pe , etqu’elles vontpasser l’hiveren A frique.

,a

Cela prouvç que ce queditle curéHocg$trdemde Nordlande , sur le pressentimentdestempératures , qu’ilattribue aux hirondelles n

estpas plusapplicable à celle

-ciqu’à celle de cheminée

,etdolt

être regardé ainsique je l’

ai*dit,comme fortdou

teur . On a vu dit—il, en Lapponie des hiron

delles partir d‘

os le commencementd’août, etabandonner leurs petits dans un temps fort

a chaud,etoù rien n

'

aunoncoitun changementdetempérature ; mais ce changementnetarda ”

pas , etl’on pouvoitaller entraîneaule 8 sep

tembre. Dans certaines années, aucontraire , onles

.

voitrester assez tard, quoique le temps nesoitpas doux , eton estassuré alors que le froidn'

estpas prochain.

Dans toutceci, M. le curé paraîtn’êï're que

94 HIST O I R E NA TURELLE

vée elles setiennentsur les eaux etdansles endroits marécageux . Je ne les aiguère

Vues revenir aux nids qui sontà mes fe

nêtres avantle 1 5 avril quelquefois elles

n’

y ontparuque dans les premiers joursde mai. Elles établissentleur nid àtouteex position mais par préférence aux fe

nêtres qui regardentla campagne , sur

toutlorsqu’

ilya dans cette campagne desrivières des ruisseaux ou des étangselles le construisehtpar fois dàns les mai

son°

s ; mais cela estrare etmême fortdifficile à obtenir. Leurs petits sontsouventéclos dès le 1 5 de juin. On a vulemâle

etla femelle se caresser sur le bordd’un

nidquin’

étoitpas encore achevé, se becquoter avec un petitgazouillementexpressif

" mais on ne les a pointvus s’accoupler ; ce quidonne lieude croirequ

ils

s‘

accouplentdans le nid,où on les en

l’

écbo d’un bruitpopulaire qu

’il n’aura pas pris

la peine de vérifier , etqui d’ailleurs estcontreditpar les observations les plus authentiques.

F risch prétend\ que lesmâles de cette espèce

chantentmieux que ceux de l‘

hirondelle domes

tique ; mais, à mon avis , c’esttoutle contraire.

96 HISTO IRE N A TUR ELLE

d’

heure d’

efforts, parvintà prendre sa

volée. Ayantfaitdétacher duhautd’uneautre fenêtre un nid contenantquatrepetitsnouvellementéclos , etl’ayantlaissésur latablette de la même fenêtre

,les

,

père etmère quipassoicntetrepassoientsans cesse

, voltigeantautour de l’endroitd’

ù l’

on avoitoté le nid,etquinéces

sairementle voyoientetentendoientle cr

'

gd’

appclde leurs petits ne parurentpointnon plus s

en occuper tandisqu

’une femelle moineau dans le même

lieuetles m êmes circonstances ne cessa

d’

apporter la becquée .ai1x ”

siens pendantquinz e jours. Ilsemble que l’attachementde ces hirondelles—pour leurs petits dépende du local; cependantelles continuentde leurdoimer lanourriture encorelong

-temps après qu’

ils ontcommencé à:

voler etmême elles la leur portentaumilieudes airs. Le fondde cette nourriture cônsisto en insectes ailés qu’

elles attrapontauvol etcette manière de les

C’estl’0p1nton la plus générale , la plus conforme à l’observation journalière . cependantM .

Guys m’assure que ces oiseaux cherchentles bois

DE S HI R O N D E L L E S. 97

attraper leur esttellementpropre que

lorsqu’

elles en, voientun posé sur une

muraille,elles luidonnentun coupd

aile

en passantpour le déterminer à voler, ,et

pouvoir ensuite,

le prendre plus à leurmsc.

On ditque les moineaux s’

emparent’souventdes‘

nids de ces hirondelles ,et

cela estv rai mais on ajoute que les hirondelles ainsi chassées de :chez elles

,

reviennentquelquefois avec un grandnombre d

autres fermenten un instantl’

entrée du nid avec le même mortierdontellesl’ontconstruityclaquemurentles moineaux etrendentainsi l’usurpatiou funeste aux usurpateurs . Je ne

sais sicela estjamais arrivé mais ce que

je puis dire, c’

estque des moineaux s’

é

tantemparés sous mes yeux eten différcnstemps , de plusieurs nids d

hirondellcs celles- ci

,à la vérité y sontre

venues en nombre età plusieurs fois dansle cours de l’été, sontentrées dans le nid,se sontquerellées avec les moineaux ontde pins , où ilstrouventdes chenilles dontils senourrissent.

98 HI STO I R E N A T U R ELL E

voltigé aux environs quelquefois pendantun jour oudeux mais qu

elles n’

ontjamais faitla plus légèretentative pourfermerl

entréedunid quoiqu’elles fussent

biendans le cas, qu’

elles setrouvassentenforce

,etqu’

elles eussenttous les moyens

pour y réussir. Aureste si lesmoineaux

s’

emparentdes nids des’ hirondelles ce

n’

estpointdutoutpar l’effetd’

aucune

antipathieentre cesdeux espèces comme

on l’

a voulucroire cela signifie seule

mentque les moineaux prehnentleursconvenances. Ils pondentdans ces nids

parce qu’ils lestrouventcommodes ; ils

poudroientpareillementdanstoutautrenid etmême danstoutautretrou.

Quoique ces hirondelles soientun peuplus sauvages que les hirondelles de che

minée quoique des philosophes aientcritque leurs petits étoientinapprz‘voisables , la vérité estnéanmoins qu’

ils

s’

apprivoisentassez facilement. Il fautleur donner la nourriture qu’

elles aimentlemieux etquiestle plus analogue ‘

a leur

M. Rousseaude Genève.

zoo‘

HI ST O IR E N A TU R ELLE

delles apprivoisées qui avoitpris unattachementsingulier pour la personnedontelle avoitreçul’éducation elle res

toitsur ses genoux des journées entières ;etlorsqu’

elle la voyoitreparoitre après

quelques heures d‘

absence elle l’

accueil

loita vce ”de petits cris de joie un battementd’

ailes ettoute l’upression dusen

timent. Elle commençoitdéja à prendre lanourriture dans lesmains de samaîtresse,etil y atoute apparence que son éducation eûtréussi'complétementsi elle ne

se fûtpas envolée . Elle n’

alla pas fortloin

,soitque la someté intimedel

homme

fûtdevenue nécessaire , soitqu’un

animal dépravé ,du moins amolli par

la vie domestique ,ne soitplus capable

de la liberté elle se donna _à un jeuneenfantetbientôtaprès elle péritsousla g riffe d

’un chat. M. le v icomte de Querhoentm’

assure qu’

il a aussi élevé , pen

dantplusieurs mois de —j eunes hirondelles prises aunid; mais il ajoute qu’

il

n’

a jamais pu v enir à boutde les fairemanger seules etqu’

elles onttoujou1 spéri dans letemps où elles ontété aban

HI STO I R E NA TURELLEvous général l

assemblée étoitfortnombreuse

,non seulementparce que l’espèce

l’

estbeaucoup par elle-même chaque

paire faisanttoujours deux etquelquefoistrois pontes ,

mais aussi parce que

souventles hirondelles de rivage"etquel

ques traîneuses de l’espèce domestiqueen augmentcientle nombre. Elles onturicriparticulier dans cette circonstance , etqui parcîtêtre leur crid’

assemblée On a

remarqué que peudetemps avantleurdépart, elles s

ex ercentà s ’

élever presquejusqu’

aux nues etsemblentainsise préparer à voyager dans ces hautes régions

c e qui s’

accorde avec d’

autres observa

tions dontj’ai rendu compte dans l’article précédent., etce qui ex plique en

mêmetemps pourquoi l’on voitsi rarementces oiseaux dans l’air faisantrouted

’une contrée à l‘autre. Ils sontfortrépandas dans l

ancien continent; cependantA1drcvande assurequ’

iln’en a jamais

vuen Italie etnotammentaux environs

de Bologne. On les prend l’

automne en

Alsace avec les étourneaux »

,ditM. Her

man en laissanttomber à l’

entrôe de

ro4‘

m sromn N A TU R ELLEtique dumoins en apparence parce que

son bec s’

élargitbrusquementà la h au

teur des narines , où ses bords fontdechaque côté un angle saillant. Enfinquoiqu

elle aitun peuplus de masse elle

paroîtun peumoins grosse parce qu’

elle

a les plumes etsur -toutles couverturesinférieures de la queue moins fournies .

Le poids moyen de toutes celles que

j’

aipesées , été constammentdetrois à.quatre gros .

Elles ontle croupion la gorge ettoutle dessous du corps ,

d’un beaublanc ; lacôte des couvertures de la queue brunele dessus de latête etducou le des ce

qui paroîtdes plumes etdes plus grandescouvertures supérieures de la queue d’unnoir lustré

,enrichide reflets blei1 5 ° les

plumes de latête etdu dos cendrees àleur

base blanches dans leur partiemoyenne ; les pennes des piles brunes

avec des reflets verdâtres sur les bords ;les trois dernières les plus voisines du

corps ,terminéesde blanc ; les pieds couv erts jusqu’

aux ongles d’un duvetblanc

le bec noir,etles pieds gris brun.Le noir

D E S HI RO N D ELL E S… 1 05

de la‘

femelle estmoins décidé son blanc

estmoins pur ; ilestmême varj é de brunsûr le croupion. Les jeunes ontla têteb rune uneteinte de cette même couleur

sous le con ;les refletsdudessus ducorps,d

un bien moins foncé, etmême v erdâtresà certains jours ; etce qui estremar

quable ils ontles pennes des ailes pla;foncées . Il semble que l

individudécritpar M. Brisson étoitun jeune. Ces jeunesontun mouvementfréquentdans laqueue de bas en hautetla naissance dela gorge dénuée de plumes.

Longueurtotale —cinq pouces etdemi;bec six lignes ; l

intérieur d’

un rouge

pâle au fond noirâtre auprès de la

pointe ; narines ‘

rondes etdécouvertes ;langue fourchue un peu noirâtre vers

le bout;tarse cinq lignes etdemiegarni de duvetplutôtsur les côtés quedevantetderrière ; doigtdumilieu,

six

lignes etdemie ; vol dix pouces etdemiqueue deux pouces fourchue de six

septetjusqu’

à —neuflignes , paroîtquarrée. rsqu

elle estfortépanouie ; dépasse lesailes de huità neuflignes dans quelques

1 06 H I S TO IRE N A T UR ELLE

individus de cinq seulement, dans d’

au

tres pointdutout.Tube intestinal six à septpouces très

petits cœcum5, pleins d

’une matière différente de celle qui remplissoitles vrais

intestins ; une v ésicule du fie] ; gésier

musculeux ; œsophage vingtlignes , sedilate avantson insertion en une petitepoche glat1duleuse ;testicules de forma

ovo‘

ide,inégaux ; le granddiamètre du

plus gros étoitde quatre lignes son petitdiamètre detrois on v oyaità leur surface une quantité de circcnvolutionscomme d

un“

petitvaisseautortillé etroulé entoutsens.

Ce qu’

ily a de singulier c’

estque lespetits pèsentplus que les père etmèrecinq petits qui n’

avoientencore que leduvetpesoientensembletrois onces ce

qui faisoitpour chacuntrois centquarante- cinq grains aulieuque les père etmère ne pesoientà eux deux qu

’une

once juste ce qui faiscitpour chacun

deux centquatre—vingt- huitgrains . Les

gésiers des petits étoientdistendus parnourriture au pointqu’

ils avoientla

108 HI STO I RE N A TU R ELLE

à poil ou plumage blanc ; elle n’

avoitpas les pieds couverts de duvetcomme

les,avcientles autres de la même cou

v ée.

On peutregarder comme une variété'

accidentelle dans cette espèce l’

hircn

delle noire à ventre fauve de Barrère ; etcomme variété de climatl

hirondelle

brune à poitrine blanchâtre de la la

maïque dontparle Brow nCetauteur lui donne le nomdeÏouse- swal

low ; mais elle a plus.

de rapportavec l’birondelleaucroupion blanc.

nns HJ R O N D EL L E S. fcg

L’HIRONDELLE DE R IVAGE

N o ns avons vules deux espèces pré

cèdentcs employer beaucoup d’

industrieetdetravailpour bâtir leur petite mai

son en maçonnerie ; nous allons voir

deux autres espèces faire leur ponte dansdestrous en terre dans destrous demuraille dans des arbres creux sans

Voyezlesplanches enluminées n° 453 fig. 2 .

Dans la basse A llemagne , speiren c’

estenSuisse le nomdes martinets) en anglois , a bank

martnet; en italien , rondoni,tartari (noms quise donnentaussi à l'hircndellc de Fenêtre) ; en Iranç ois , hirondelle d

eau a rgatüe ergaù le noms

sans doute formés dumota rgatilzs qu’on a pris

pour le nom d’

une hirondelle petitmartinetdemême que l

hircndelle de fenêtre à Nantes , mot2ereau; à

Saint—Ay près d’

O rléans, carreaux ,

peut- être parce qu’elles fontleurs nids dans descarrières sur les bords de la Loire ; batte—marre

de mê_

la,]avamlière ; à Genève , g rison

en Si k struchis.

ou…… 31 1 1t

uc HI STO I RE NA TUkELLE

se donner beaucoup de peine pour cons

truire un nid,etse contentantde piè

parcr à leur couvée une petite litièrecomposée des

imatériaux les plus communs

,entassés sans artougrossièrement

arrangés .

Les hirondelles de rivage arriventdansnos climats eten repartentà peuprèsdansles mêmestemps que nos hirondelles defenêtre . Dès la fin dumois d’

aoûtellesco

’mmencentà s’

approcher des endroitsoù elles ontcoutume de se réunirtoutesensemble ; etv ers la fin de septembreM. Héberta vu souventles deux espèces

rassemblées en grandnombre sur la mai

son qu’

il occupoiten Brie "et

, par pré

férence sur le côté du comble qui étoittourné aumidi. Lorsque l’assemblée étoitformée la maison En étoitentièrementcouv erte. Cependanttoutes ces hiron

delles ne changentpas de climatpendantl’

hiver . M. le commandeur desMaxys me

Cette maison étoitdans une petite ville , mais

à une extrémité; elle avoitson principalaspœtsurune rivière

, ettenoità la campagn'deŒusieùrs

1 12 HI ST O I R E N A‘

TUR ELLE

une gorge d’un quartde lieue de long surtrois ouquatre cents pas de large li

eu

délicieux ayants\a pr1ucipa1e ex position aumidi garantidunordetducou

chantpar des rochers à perte de vue,où

le gazon conserve presquetoute l’annéeson beauv erdetsa fraîcheur où la vio

lette fl euriten février etoù l’hiver res

semble à nos printemps. C’estdans ce lieu

privilégie que l’on voitfréquemmentces

h irondelles jouer etvoltiger dans lamau

Vaise saison etpoursuiv re les insectesquin

y manquentpas non plus . Lorsque

le froid devienttr0p v if,etqu’

elles ne

trouventplus de moudh erons au- dehors,

elles ontla ressource de se réfugier dans

leurstrous où la gelée ne pénètre point,où elles trouventassez d’

insectesterrestres etde chrysalides pour se soutenirpendantces courtes intempéries etoùpeut— être elles éprouventplus oumoins

cetétatdetorpeutetd’

engourdissementauquelM. Gmelin etplusieurs autres prétendentqu’

elles’sontsuj ettes pendantles

froids, mais auquel les ex périences de

M. Ccllinson prouventqu’

elles ne sont

D E S HI B O N D E L LE S. 1418

pastoujours sujettes. Les gens dupays

direntà M. Hébertq’

u’

ellœ paroissoientles hivers après que les neiges des eventsétoientfondues toutes les fois que letemps étoitdoux .

Ces oiseaux se trouventdans toutel‘

Eurcpe. Belon en a observé en B oinanic

quinichoientavec lesmartin—pêcheurs et

les guêpiers dans les berges du fleuve

Marissa , autrefois le fleuve Hebms . M.

Kœnigsfeld, voyageibætdans le Nord,

a’

apperçutque la rive gauche d’un ruis

seau qui passe au village de Kakui en

Sibérie,étoitcriblée sur une étendue

d’environ quinzetoises d’une quantitédetrous servantde retraite à de petitsoiseaux grisâtres nommés stresdzis les

quels ne peuventêtre que des hirondellesde rivage On en voyoitcinq ou six

cents voler pôle—mêle autour de cestrousy entrer

,en sortir , ettoujours en mon

v ementcomme des mouchercns . Les

hirondelles de cette espèce sontfortraresdans la Grèce selon Aristote ;mais elles

sontassez commûnes dans quelques coutrées d’

Italie d’

Espagne de France ,1e

HI STO IRE NA TURELL E

d‘

Angleterre de Hollande etd’Alle

magne Elles fontleurstrous ou'

lee

choisissentpar préfé rence dans les bergesetles falaises escarpées , parce qu

elles ysontplus en sûreté ; sur le borddes eaux

dormantes parce qu’

elles ytrouventles.

insectes en plus grande abondance ;dans

lesterra’

s sahlon‘

neu1r parce qu’

elles

ontplus d facilité à y faire leurs petitesex camtions età s

y arranger. M. Salerne

nous,

apprend que sur les bords de la

Loire,elles nichentdans les carrières

d’

autres disentdans des grottes . Toutesces opinions peuventêtre vraies pourvu

qu’elles ne soientpas ex clusives. Le nid

de ces hirondelles n’estqu’un amas de

paille etd’

herbe sèche ilestgarnià l’intérieur de plumes sur lesquelles les œufs

reposentimmédiatement9 . Quelquefois

Dans les rives duR hin,de la Loire , de la

Saone, etc.Schwerickfddditque ce nidestde forme sphé

rique ; mais cela me paraîtplus vraide la cavitédestrous où pondentces hirondelles , que dunidqu

'

elles y construisent. Nonfi ciuntIza aides,

1 16 HI STO IRE NA T UR ELLE

transpatêns etsanstaches ditM. Klein:

Leursp‘etitsprennentbeaucoupdegraisse ,etune g raissetrès - fine comparable à

celledesortolans.Comme cette espèce aunfonds de subsistance plus abondantqueles autres

,etqui consiste non seulement

dans la nombreusetribudes insectes ailes ,mais dæns celle des insectes vivantsousterre etdans la multitude des chrysa

lides quiy végètentelle doitnourrir sespetits encore mieux que les autres cs

peces , qui, comme nous avons vu, nour

l‘issenttrès- bien les leurs aussi fait- onune grande consommation des hiron

deaux de rivage en certains pays par

ex emple à Valenc e en Espagne"; ce qui

me fcroitcroireque,danscesmêmes pays,

ces oiseaux quoiqu‘

en dise M. Frisch ,

fontplus d‘

une poule par an.

Les adultes poursuiventleur proie surles eaux avec unetelle . activité , qu

on

se permadcroitqu’

ils se battent. En effet“ils se rencontrent, ils se choquenten

Ces jeunes hirondeaux sontnéanmoins sujetsaux poux de bois qui se glissentsous lel1r peau;mais ils n

ontjamais de punanscs.

ne s n1 aonnanns s. 1 17

courantaprès ‘

les mêmes mouch erons ;ils se les arrachentou se les disputenten j etantdès cris perçans maistoutcela n

estautre chose que de’l’

ému‘

tion telle qu’on la voitrégner entre

des animaux d’

espèce quelconque attiréspar la même proie etpouséés .

dumême

appétit.Quoique cette espèce semble être la

plus sauvage des espèces européennes

dumoins à en juger par les lieux qu’

elle

choisitpour son habitation,elle esttoute

fois moins sauvage, que le grandmartinetlequel faità la vérité sa demeuredans les villes ,

mais ne se mêle jamais

avec aucune autre espèce d‘hirondelle ;

aulien que l’

hirondelle de rivage va sou

ventde compagnie av ec celle de fenêtreetmême avec celle de cheminée. Cela ar

rive sur—toutdans lestemps dupassage ,temps où les oiseaux paraissentmieuxsentir qu’

entoute autre circonstance le

besoin etpeut— être l’intérêtqu’

ils ontde se

réunir. Au reste, elle diffère des

dep: espèces dontje viens de parler , parle plumage , par la voix et, comme on

1 18 HlSTO I R E NATURELLE

a pule voir par quelques unes de ses

habitudes naturelles ajoutez qu’

elle ne

se perche jamais qu’

elle revientauprintemps beaucoup plustôtque le grandmartinet. Je ne sais sur quel fondementGesner prétend qu‘

elle s’

accroche etsesuspendpar les pieds pour dormir .

Elle atoute la partie supérieure gris-de

souris une espèce de collier de la même

couleur aubas ducou;toutle reste de la_ partie inférieure blanc les pennes de la

queue etdes ailes brunes ; les couver

tures inférieures des ailes grises ; le bec

noirâtre etles pieds bruns , garnis parderrière

,jusqu’

aux doigts, d’unduvetdemême couleur.

Le mâle ditSchw enckfeld estd?ungris plus sombre , etil a à la naissance

de «la gorge uneteinte jaunâtre.

C’

estla plus petite des hirondelles d‘

Europe. Longueurtotale quatre pouces

neuflignes ; bec un peu plus de cinqlignes langue fourchue tarse cinqlignes ; doigtpostérieur le plus courtdetous ; vol

,onze pouces ; queue deux

Poucesun quart, fourchuede huitlignes.

lao HI ST O I RE NAT URELLE

L ’HI R O N D E L L E G R I S E '

nËs a o c nna s *

N 0 U s avons vuque les hirondelles defenêtre étoientaussi par fois des hirondelles de rocher :mais celles dontil s

a

gitici le sonttoujours ;toujours elles

nichentdans les rochers elles ne des

cendentdans la plaine que pour suivre

leur proie etcommunémentleur appatition annonce la pluie un jour oudeuxd’

avance . sans doute que l’humidité , ouplus généralementl’étatde l’air quiprécède la pluie détermine les insectes dontelles se nourrissentà quitter lamontagne.

Ces hirondelles vontde compagnie avec

celles de fenêtre ; mais elles ne sontpasen sigrandnombre. On voitassez souvent

Je ne connois cette espèce que par M . le

marquis de Piolmc quim'

en 11 envoyé deux

içdividus.

D E S H I R O N D E L L E S.

le matin des oiseaux de ces deux espèces

voltiger ensemble autour duchâteaudel‘Épi;ie en Savoie. Ceux dontils’agiticiparoissentles premiers etsontaussilespremiers à regagner la montagne sur leshuitheures etdemie dumatin

,il n

en

reste pas un seuldans laplaine.

L’

hirondelle de rocher arrive en Savoie

v ers le milieud’

avril ets’en v a dès le

premier d’

aoûtmais onvoitencore destraîneuses jusqu’

au 1 0 octobre. Il en estde même de

'

celles qui setrouventdansles montagnes d’

Auvergne etdu Dauphiné.

Cette espèce semble faire la nuance

entre l’hirondelle de‘fenêtre dontelle a.

à peuprès le crietles allures etcelle derivage dontelle a .les couleurs toutesles plumes du dessus de latête etducorps ,

les pennes etles couvertures dela queue les pennes etles couv erturessupérieures des ailes sontd’un gris brun

bordé de roux la paire intermédiaire dela queue estmoins foncée ; les quatrepaires latérales comprises entre cette iatermédiaüe etla plus extérieure sont

1 1

12: HI STO IRE'

NA T UR ELLE:

marquées , sur le côté intérieur,d’une

tache blanche quine paroîtque lorsquelaqueue estépanome ; le dessous du corps

estroux ; les flancs d’un roux teinté debrun ;les couvertures inférieures des ailesbrunes ; le pied revêtu d’un duvetgrisvarié de

'

brun ; le bec etles ongles noirs.

Longueurtotale,cinqpoucesdix lignes‘ ol

,douz e pouces deux tiers queue

vingt-une lignes un peufourchue com

posée de douze pennes dépassée par les

ailesde septlignes.

La seule chose quim’aparudigned

êtreremarquée dans l

intérieur c’

estqu’

à

l’

endroitdu cœcum ily avoitune seuleappendice d

’une ligne de diamètre etd’une ligne un quartde longueur. J"ai

déja vula même chose dans le bihoreau.

HI STO IR E NÀ T URELLE

sontplus courts leurtête etleur gosierplus

-larges ; leurs ailes plus longues ; ils;ontle volplus élevé plus rapide que ces

oiseaux qui volentdéja silégèrementIls volentpar nécessité ,

card’

eux —mêmes

ils ne se posentjamais àterre ; etlorsqu

ils ytombentpar quelque accidentils ne se relèventquetrés-difficilementdans unterrain plat;à peine peuvent—ilsen setraînantsur une petite motte en

grimpantsur unetaupinière ausur une

pierre prendre leurs avantages assez

pour mettre en jeuleurs langues ailesC

estune suitede leur conformation ils

ontletarse fortcourt; etlorsqu’

ils sontposés ce tarse porte àterre jusqu’

au

talon de sorte qu’

ils - sontà peu près

A ristme disaitqu'

on ne pouvaitdistinguer lesmâr |inetsdes hirondelles que par leurs pieds pattusilne connaissaitdoncpas la singulière conformation,

de leurs pieds etde leurs doigts ni leurs mœursetleurs habitudes encore plus singulières.

Un chasseur m’

a assuré qu’ils se posaientquel

quefhis sur destas de crottin,où ilstrouvaientdes

insectes etassez d’avantage pour pouvoir prendreleur volée.

1 26 II I ST DIR E NA TUR ELLE

guère quedeux manières d’

ètre lemon

v ementviolentoule repos absolu s’

agiter avec effortdans le vague de l’air ourester blottis dans leurtrou voilà leur

vie le seul étatintermédiaire qu’

ils con

naissentc’

estde s’

accrocher aux mu:

railles etauxtroncs d’

arbrestoutprès deleurtrou etde setraîner ensuite dansl’intérieur de cetrouenrampanten s

ai

dantde leur bec etdetous les pointsd’

ap

puiqu‘

ils peuventse faire.Ordinairementils y entrentde plein vol; etaprès avoirpassé etrepassé devantplus de centfoisils s

y élanêenttout- à - eoup etd’unetellevitesse qu

on les perdde vue ,sans se

voir où ils sontallés on seraitpresquetenté de croire qu’

ils deviennentinvicibles.

Ces oiseaux sontassez sociables entree ;uX mais ils ne le sontpointdutoutavec les autres espècesd’

hirondelles°

, avec

qui ils ne vontjamais de compagnie

aussi en difièrent- ils pour les mœurs etic.

naturel comme on le verra dans la suitede cetarticle . On ditqu’

ils ontpeud’

ins

tinct: ils en ontcependantassez pour

128 HIS TO I R E NA TURELLE

Le smartinets sont, detous les oiseauxde passage ceux qui, dans notre pays ,

arriventles derniers ets’en vontles premiers. D

ordinaire ils commencentà paroître sur la find’

av rilouaucommence

mentdemai,etils nous quittentavant

la fin de juillet. Leurmarche estmoins

régulière que celle des autres hirondellesetparoîtplus subordonnée aux variationsde latempérature. On en voitquelquefoisen Bourgogne dès le 90 avril; mais ces

premiers v enus sontdes passagers quiVontplusloin lesdomiciliésne reviennentguère prendre possessionde leur nidavantles premiers jours de mai. Leur retour8’

annonce par de grands cris. Ils entrentassez rarementdeux enmêmetempsdansle mêmetrou etce n’

estpas sans avoir

beaucoup voltigé auparavantplus rare

mentces deux sontsuivis d’untroisième ;

mais ce dernier ne s’

y fix e jamais .

J’

aifaitenlever endifi'

érenstemps etenOnm

assare qu’tls n’

arriventqu’en maisur le

lac de Genève etqu’ils en repartentvers lafin dejuilletouaucommencementd’août; etlors qu’ilfaitbien beauetbien chaud, dès là 15 juillet.

n e s M A R T I N E T S. 1 29'

di‘

fi'

érens endroits dix oudouze nids de

martinets j’

aitrouvé danstous à peuprès les mêmes matériaux etdes matériaux detoute espèce ; de la paille avec

l’

épi de l’

herbe sèche de lamousse , du

chanvre , des bouts de ficelle de fil etde soie

,un boutde queue d’

h ermine

de petits morceaux de gaz e de mous

s eline etautres étofl‘

es légères des plumes

d’

oiseaux domestiques de perdrix ,de

perroquets du charbon en un mottoutce qui peutsetrouver dans 165 halayures des villes. Mais commentdes ois eaux qui ne se posentjamais àterre.v iennentils à boutd’

amassertoutcelaUn observateur célèbre soupçonne qu’

ils

enlèventces matériaux divers en rasantla surface duterrain de même qu

ils

b oiventen meantla surface de l’

eau.

Frisch croitqu’

ils saisissentdans l’air ceuxqui sontportés jusqu’

à eux par quelque

coup de vent; mais on sentbien qu’

ils

ne peuventse procurer que fortpeudechose de cette dern1ere façon ,

etque si

la première étoitla véritable,elle ne

pourroitêtre ignorée dans les villes où

!30 HI S T O I R E N AT U R ELLE

ils sontdomiciliés or aprèsdes informations ex actes je n’

aitrouvé qu’une seule

personne digne de foi qui‘

ctûtavoir vules martinets (ce sontses exmessions )occupés à cette récolte ; d’

où —je conclus'

que cette récolte n’

a:pointlieu. Jetrouvebeaucoupplus vraisemblablecequem

ontditquelques gens simples ,témoins oculaires qu

ils avoientvufortsouventlesmartinets sortir des nids d’

hirondeHes etde moineaux emportantdes matériauxdans leurs petites serres etce qui augmente la probabilité de cette observationc

estque ,les nids des martinets sont

composés desmêmes choses que ceux des

moineaux s°. c

estque l’on saitd’

ail

leurs que les martinets entrentquelquefois dans les nids des petits oiseaux pourmanger les œufs , d

où l’

on peutjugerqu

ils ne se fontpas faute de piller le nidquandils ontbesoinde matériaux . A l

gard de la mousse qu’

ils emploientenassez grandequantité , ilestpossible qu’

ils

la prennentavec leurs petites serres quisonttrès fortes

, sur letronc des arbres

pû ils saventfaitbien s’

,accrocher d’

au

!32 HI STO I R E NA T UR ELLE

estmoinstraînantetplus deux , On ignore

si cette femelle s’

apparie avec un seul

mâle ousi elle en reçoitplusieurs ;toutce qu

on sait,c’

estque dans cette circonstance on voitassez souventtrois ouquatre martinets voltiger autour dutrou,etmêmeétendre leurs griffes comme pour

s’

accrocher à lamuraille mais ce pour

roientêtreles jeunesde l‘année précédentequireconnoissentlelieude leurnaissance.:

Ces petits problèmes sontd’

autantplusdifficiles à résoudre que les femelles ontà '

peu près le même plumage que les

mâles etqu’

on a rarementl’occasionde suivre etd’

observer de près leurs al

lures.

Ces oiseaux pendantleur courtsejour”dans notre pays , n’

ontque letemps defaire une seule ponte ; elle estcommunémentde cinq oeufs blancs pointus , deformetrès—alongée: J’en ‘

ai‘

vu le 98mai

qui n’

étpientpas encore éclos , Lorsque

les petits ontpercé la coque bien diffé

rens des petits des autres hirondelles , ilssontpresquemuets etnedemandentrienheureusementleurs père etmère en

n e s M A R ;1*I N E æ S. 1 33

tendentle cride laNature,etleurdonnenttoutce qu’

illeur faut. Ils ne leur portentà manger que deux outrois fois par jour ;mais à chaque fois ils reviennentaunidavec une ample provision ayantleurlarge { osier rempli de mouches , de

pa

pillons de scarabées qui s’

yprennentcomme dans une nasse mais une nasse

mobile qui s’

avance à leur rencontre etles engloutitIls viventaussi d’

arai

guées qu’ilstrouventdans leurstrous et

aux environs leur bec sipeude force

qu’ils ne peuvents’en servir pour briser

cette faible proie nimême pour la serrer‘ttl’assujettir.

Vers le milieude juin les petits com

menecntà voler etquittentbientôtlenid; après quoi les ère etmère ne paroi—wentplus s

occupe d’

eux . Les uns etles autres ontquantité den rermine qui

ne paroîtpas les incorfi noder beaucoup.

Le seul martinetqu’aitputue r M . Hébert,

avoitune quantité d’insectes ailés dans son gosier.C etoiseaules prend selon M . F risch, en fondantdessus avec hnpétuosité le bec ouvertdetoute sa

largeur.

134 HI ST O I R E N A T ç R ELL E

Ces oiseaux sontbons àmanger comme

tous les autres de la même famille lors

qu’

ils sontgras les j eunes sur—toutprisau nid passenten Savoie etdans leP1emontpour un morceau délicat. Lesv ieq sontdilficiles àtirer

,à cauêe de

leur vol égalementélevé etrapide mais

commeparun effetde cette rapiditémême

ils ne peuyentaisémentse détourner deleur route .cn entire partipour lestuernon seulementà coups de fusil mais à

coups de baguette toute la diificulté estde se mettre .à portée d’

eux etsur leurpassage en montantdans un cloch er

,

sur un bastion etc . après quoi ilne s‘

a

git°plus que de les attendre et,deleur porter le coup lorsqu’

on les voitvenir directementà soi*

,oubien lorsqu

ils sortentde leurtrou. Dans l

île de Zaute les

enfans les prennentà… la ligne ils se

mettentaux fenêtres d'

unetour élevée ,

etse serventpourtoute am0rce d’

une

plume que ces oiseaux veulentsaisir pourOn entue beaucoupde cette manière dans la

petiteville que j’habite , sur—toutde ceux quinichentsous le cintreduportaildontj'aiparlé.

1 36 H I STO IRE NA TÜR ELLE

tôttournantautour de quelque grandédifice encrianttous à la fois etdetoutesleurs forces souventils planentsansremuer les ailes puistout- à - coup ils les

agitentd’unmouvementfréquentetpré0ipité.

'

Ou connaitassez leurs allures

mais on ne connoîtpas sibien leurs intentions.

Dès les premiers jours de juilletouapperçoitparmices oiseaux un mouvementqui annonce le départleur nombre

grossitconsidérablement,etc’

estdu 10

au20 p ar des soirées brûlantes que se

tiennentles grandes assemblées ; à Dijon ,

c’

estconstammentautour des mêmes

clochers Ces assemblées sontfortnombreuses etmalgré cela on ne voitpasmoins de martinets . qu

à l’

ordinaire nu

tour des autres édifices ce sontdonc desétrangers quiviennentprobablementdespays méridionaux etqui ne fontquepasser . Après le coucher dusoleil, ils se

divisentpar petits pelotons s’

élèventauhautdes airs en poussantde grands cris ,

Ceux de Saint—PhilibertetdeSaint—Béuigœ,

n a s M A R T I N E T & 1 3

etprennentun voltoutautre que leurvol d

amusement. 0 11 les entend encore

long temps après qu’

om a cessé de les

voir etils semblent‘ se perdre ducôté dela campagne. Ils vontsans doute passerla nuitdans les b ois :car on saitqu’

ils

ynichentqu’

ils y chassentaux insectes ;que ceux qui setiennentdans la plainependantle jour etmême quelques uns

de ceux quihabitentla ville s‘

approchentdes arbres sur le soir ,

ety demeurentjusqu

à la nuit. Les martinets , h abitansdes villes

,s’

assemblentaussibientôtaprès,ettous se mettenten route pour passerdans des climatsmoins chauds . M.Hébertn

’en a guère vuaprès le 27 juillet; ilcroit

que ces oiseaux vdyagentla nuitqu’

ils

ne voyagentpas loin , et‘ qu’

ils netrav ersentpas les mers ils paroissenteneffettrop ennemis de la chaleur pour aller

au Sénégal Plusieurs naturalistes préCé que ditA ristotede son 4p0de qu

ilpareil:

en Grècetoute l’année semble‘

roitsupposer qu'ilne craintpastantla chaleur mais l

apoa'e d

A ris

toto ne serait- il pas notre hirondelle de rivage ?

Cette habitation constante dans unmême pays est1 3

1138 HI ST O IR E N A TUR ELL B

tendentqu’

ils s’

engourdissentdans leurtrou pendantl‘hiver ; mais cela ne peutavoir lieudans nos climats puisqu

ils

s’en

'

vontlong-temps avantl‘hiver,et

même avantla fin des plus grandes cha

leursde l’

été .lepuis assurerd’

ailleurs que

j e n’

en ai past'ouvé un seul dans les

:nids que j’

ai faitenlever v ers le milieud’

avril douze ouquinze jours avantleurpr mière apparition

ndépendammentdesmigrations périodiques etrégulières de c es oiseaux , on en

v oitquelquefois en automne des volées

nombreuses qui ontété détournées deleur route par quelques cas fortuits :telleétoitlatroupe queM. Héberta vue pa

roîtretout—à - coup en Brie,vers le com

mencementde novembre, Elle pritunpeuplier pour le centre de ses mouv e

mens elletourna long -temps autour decetarbre etfinitpar s

éparpiller ,s’

éle

Ver forthaut,etdisparaître avec le j our

plus analogue à la nature de‘

cette hirondelle qu‘àcelle de notre martinet; etcelui- riad’

ailleurs quicraintle chaudetl’évite tantquIlpeut, s accommoderoudifl

cdementdes étés de la Grèce.

D E S r4tpartagée entre les extrêmes opposés du

mouvementetdurepos on jugera que

privétantqu’

ilvole ( etilvole long-temps)des sensations dutact‘

,ce sens fonda

mental iine les retrouve que dans '

son

trou que là elles luiprocurent, dans lerecueillementdes jouissances préparées ,comme toutes les autres

, par l’

alternative des privations , etdontne peuventb ien jugerles êtres en qui ces mêmes sen

s ations sontnécessairementémousséespar

leur continuité enfin l’

on v erra que son

c aractère estun mélange assez naturelde défiance etd’

étourderie. Sa défiance

se marque partoutes les précautions qu’

il

prendpour cacher sa retraite dans la

quelle ii setrouve réduital’étatde reptile sans défense,ex posé à toutes les

insultes ilyentre furtivement; ily restelong

—temps il en sortà l’improviste il'

y élève ses petits dans le silence mais

lorsqu’

ayantpris son essor il a le sentimentactuelde sa force ou plutôtde savitesse

,la conscience de sa supériorité

sur les autres habitam de l’air c’

estalorsqu

il_

devientétourdi téméraire ; il ne

:r4z HI ST O IR E N A TUR ELLE

craintplus rien parce qu’

il se croitenétatd’

échappæ :àtous les dangers etsouventcomme on l

a vu il, succombe

à ceux qu’

il aur0itévités facilements’ileûtvoulus’en appercevoir ous

en défier.

Le martinetnoir estplus gros que nosautres hirondelles ,

etpèse dix à douzegros ; il a l

œil enfoncé la gorge d’un

blanc cendré ; le reste duplumage noi

râtre avec des reflets verds ; lateinte dude s etdes couvertures inférieures de laqueueplus foncée ; celles - civontjusqu’

au

boutdes deux pennes intermédiaires ; leb ec estnoir ; les '

eds de couleur de chair

rembrunie le dgvantetle côté intérieurdutarse Sontcouverts de petites plumes

noirâtres .

Longueur totale septpouces troisquarts bec huità neufliÿnes languetrois lignes etdemie fourchue narines

de la forme d’une oreille humaine alon

g ée la convex ité en dedans leur ax e

incliné à l’

arêtedubec supérieur ;les deuxpaupières nues mobiles

,se rencontrent

en se fermantvers le milieuduglobe dél‘

œ il;tarse près de cinq lignes les quatre

D E S M A R T‘

I N E T S. 145

LE G R A ND M A R T I NET

A VENT R E B L A N C

Je retrouvedans cetoiseau etles caractères généraux des hirondelles , etles attributs particuliers dumartinetnoir ; entreautres les pieds extrêmementcourtsles quatre doigtstournés en avantettous quatre composés seulementde dentpbalangœ . Il ne se pose jamais àterreetne se perche jamais sur les arbres non

plus que le martinet. Mais jetrouve aussi

qu’

il s‘

en éloigne par des disparités assezc onsidérables pour constituer une espèce ,

à partcar indépendammentdes différences duplumage il estune fois plusgros ila les ailes plus longues etseulementdix pennes à la queue‘Ces oiseaux se plaisentdans les monEn Savoie le peuple l

’appelle j acoôùg.

O ÎIM M . X I“! I . 18

1 46 HI ST O IR E NA TURELLE

tagnes etnichentdans destrous de rocher ; ilen vienttous les ans dans ceux

qui bordentle—Rhône en Savoie dans

ceux del‘

îledeMalte ,desAlpes suisses, etc.

Celui dontparle Edw ards avoitététuésur les rochers de Gibraltar mais

on

ignore s’

ily étoitde résidence ous’

ilne

faisoitqu’

ypasser'

:etquandilyauroitétédomicilié ce n

étaitpas une‘

raison Suf

fisante pour luidonner le nom d’

I n‘

ron

delle d’

Espagne parce qu’

ilsetrouveen beaucoup d’autres pays , etprobableme ntdanstous ceux où ily a des mon

tagnes etdes rochers parce que c’

estplutôtun'mart1netquune hirondelle. 011

entua en 1 775 dans nos cantons , sur

un étang qui estaupiedd’unemontagneassez élevée .

M. le marquis de Piolenc à qui je doisla connoissance de ces oiseaux

, etquim’

en a envoyé plusieurs individus ) , mo

mande qu’

ils arriv enten Savoie vers le

eommencemæntd’

avril qu’

ils volentd’

a

att- dessus des étangs etdes marais ;

Qu\‘

n boutde quinz e jours outrois se

n……k

ils gagncutlc5 hautesmontagnes

1 48 HI S T OI R E N A TUR ELLE

Ils ontle dessus de latête ettoute lapartie supérieure gris brun , plus foncé

sur la queue etles ailes avec des refletsrougeâtres etverdâtres la gorge la poitr1ne etle ventre blancs sur le con un

collier gris brun varié de noirâtre les

flancs variés de cette dernière couleur etde blanc ; le bas—ventre etles couver

tures inférieures ,de la queue dumême

brun que le dos ; le bec noir ; les pieds

couleur de chair garnis de ,duVetsur le

devantetle côté intérieur ; le fonddesplumes étoitbrun sous le corps , etgrisclair dessus presque toutes les plumes

blanches avoientla côte noire etlesbrunes étaientbordées finementde blanchâtre par le bout. Unmâle que j’aiohsorvê ,

avoitles plumes de latête plusrembrunies que deux autres individus

avec lesquels je le comparai; il pesoitdeux onces cinq gros.

Longueurtotale huitpouces, etdemi;bec , ,

un pouce , un peucrochu; langue

quatre lignes de forme triangulaire ;iris brun ; paupières nues ,

° tarse , cinqlignes etdemie ; ongles forts l

intérieur

n e s M A R T …I N E T S 1 491

le plus court; Vol, vingtpouces etplusles ailes composées de dix - huitpennes ;queue ,trois pouces etdèmi

,composée

de dix pennes inégales , fourchue de huità neuf lignes , dépassée par les ailes de

deux pouces aumoins .

Gésier peummeuleux très-

grds doubléd

unemembrane sans adhérence con

tenaitdes débris »d’

insentcs etdes insectestoutentiers entre autres un dontlesailes membraneuses avaientplus de dentpouces de long ;tube intestinal, neufàdix pouces ; l

‘œsophage formeità sa partie inférieure une poche glanduleuse ;

pointde oœc‘um je n‘aipas apperçude

vésicule dufiel;testiculestrès - alongésettrès-

petits ( 18 juin Il m‘a semblé

que le mésentère étoitplus fortla peauplus épaisse , les muscles plus élastiquesetque le cerveau avoitplus de consis

tance que dans les autres oiseaux ;toutannoug0itla force dans celui—ci, etl’extrême vitesse duvol en suppose en efi

etbeaucoup.

Il està remarquer que lindividudécritpar B}.

Edwards étoitmoins}gros que le

1150 HI STO IR E N A TUR ELL E.

nôtre. Cetobservateur avance qu’

il res

sèmbloittellementà l’hirondelle de ri

vage que la description de l’un auraitpu servir pourtous deux ; c

estque lepluufllge estàtrès —

peuprès le même etque d

ailleurstous les martinets etmême

toutes les hirondelles se ressemblentbeaucoup mais M. Edw ards auroitdû prendregarde que l

hirondefle de rivage n’

a pas

les doigts conformes nidisposés comme

l‘

oiseaudontils‘agitici.

1 5: H I S TOI RE NA TUR ELLEfautavouer qu’

elles n’

ontpastoutes lemême instinct

,ni les mêmes habitudes

naturelles. Dans notre Europe etsur lesfrontières de l’Afrique etde l’Asie les plusvoisines de l

’Europe elles sontpresquetoutes de passage. Aucapde Bonne—Espéq

rance etdans l’Afrique méridionale ,une

partie seulementestdepassage etl’autresédentaire. A la Guiane

,où latempérature eStassezuniforme elles restenttoute

l’

année dans les mêmes contrées sans

avoir pour cela lesmêmes allures :car los

unes ne se plaisentque dans les endroitshabités etcultivés ; les autres setiennentiuä fi

'

é1 emmentautourdeshabitations oudans la solitude la plus sauvage ; les unesdans les lieux élêvés les autres sur les

eaux d’

autres paroissentattachées à cer

tains cantons par préférence etaucunede ces espèces ne construitson nidavecde laterre comme les nôtres mais il

y en a quinichentdans des arbres creux ,

comme nos martinets,etd’autres dans

destrous enterre,comme nos hirondelles.

de rivage.

Une chose remarquable c’

estque les

DES OISEAUX ETRANGERS. 1 53

observateurs modernes s’

accordentprœquetous adire que dans cette partie del’

Amérique , etdans les îles contiguës,telles queCayenne, Saint- Domingue, etc .,

les espècesd’

hirondelles sontetplus nombreuses etplus variées que celles de notreEurope etqu’

elles y restenttoute l’année tandis qu

’au -contraire le P. du

Tertre qui parcourutles Antilles dansletemps où les établissemens européenscommençoientà peine à s ’

yformer nous

assure que les hirondelles sontfortraresdans ces îles, etqu’

elles y sontde passage comme en Europe . En supposantcesdeux observations bien constatées on

ne pourroits’empêcher de reconnoîtrel’

influence de l’

homme civilisé sur la

Nature puisque sa seule présence suffitpOur attirer des espèces entières etpourles multiplier etlesfix er. Une observationintéressante de M. Hagstraem ; dans sa

Lapponia suédoise vientà l’appuide cetteconjecture. Ilrapporte que beaucoupd’

oi

seaux etd’

autres animaux soit‘par unpenchantsecretpour la société dél’hom.

me soitpour profiter de sontravail,

1 54 HI S TO IR E NA T UR EL LE

s‘

assemblentetsetiennentauprès desnouveaux établissemens ilex cepte néanmoins les oies etles canards quise con

duisenttoutautrement,

.etdontlesmigrations sur la montagne ou dans la

plaine se fonten sens contraire de cellesdes Lappens.

Je .finis par remarquer d’

aprèsM. Ba

jon etplusieurs autres observateurs, que,dans les îles etle continentded’

Amé

rique}il y a souventune grande difl'

é

rence de plumage, entre le mâle etla femelle de la même espèce ,

etune plusgrande encore dans le même individuobservé à difi

'

érens âges ; ce quidoitjustifier la liberté que j’ai prise de réduiresouventle nombre des espèces etdedonner comrbe

de simples variétés cellesqui, se ressemblantpar leurs principauxattributs

,ne diñërentque par les cou‘

leurs duplumage.

156,HI STO IR E NATUR ELLE

Longueurtotale, cinqpoucesdix lignesbee six lignes tarse cinq lignes ; vol,

quinz e pouces etdemi queue deu:

pouces etdemi fourchue:de six lignesdépassée par les ailes de quatorz e lignesetdans quelques individus de dix —huit.Un de ces individus avoitsur le frontunpetitbandeaublanc fortétroit. J’en aivuun àutre ldans le beaucabinetdeM.Mau

duitv enantde la Louisiane de lamême

taille età très—peu près dumême plus

mage ; c’

étoitun gris noirâtre sans aucunreflet. Ses pieds n’

étoientpointgarnisd.plumes.

LE GR AND MA R T INET NO IR A

VENTR E B LANC

I regarde cetoiseau comme unmar

tinetd’après le récitduP. Feuillée qui

Voyez les planches enluminées , 11° 725 fig. 1 .

Voyez les planches en]uminépe n° 545,fig. I,

Où cetoiseauestreprésenté sous le nomd’himadelle d‘

A mlrique.

DES OISEAUX ETRANGERS. 157

l’a vuà Saint-Domingue, etquiluidonne,à la vérité le nom d’bimndeüe , mais qui

le compare à nos martinets etpour lataille etpour la figure ,etpour les cou

leurs. Ille vitaumois demai unmatin,

posé sur un rocher etl’avoitpris à son

chantpour une alouette,avantque le

jour lui permitde le distinguer. Ilassure

qu’

on voitquantité de ces oiseaux dansles îles de l

Amérique aux 'moisdemai

juin etjuillet.La couleur dominante duplumage est

un beau noir ,avec des reflets d’

acier

poli ; elle règne non seulementsur latête ettoutle des—us ducorps compris

les couvertures supérieures de la queuemais encore sur la gorge ,

le cou la

poitrine les côtés les jambes etles pétites couvertures des ailes les pennes

les grandes couvertures supérieures etinférieures des ailes etles pennes de laqueue sontnoirâtres ;1 les couverturesinférieuresdelaqueue etleventre,blancs;le bec etles pieds bruns.

Longueur totale septpouces ; bechuitlignes ;torse six ; vol, quatorze

1 4

1 58 HI STO IR E N AT UR ELLE

pouces‘

deux lignes queue deux poucestrois q'

uarts ,fourchue de neuf lignes

composée de douze pennes ne dépasse

pointles ailes.

M. Commerson a rapporté d’

Amériquetrois_

individus fortapprochans de celui

qu’a

,décritM. Brisson

,etqui semblent

appartenir à cette espèce.

L E MAR TINET NO IR ET B LANC

AtC EINTURE GR ISE.

Tuo rs couleurs principales fonttoutle plumage de cetoiseau:le noir règne

sur le dos jusques etcompris les couv ertures supérieures de la queue un

blanc de neige sur le dessous du corps

un cendré clair sur latête la gorge le

cou les couvertures supérieuresdes ailes,leurs pennes etcelles de la queue. Toutesces pennes sontbordées de gris jaunâtreetl’on Voitsur le ventre une ceinturec endré clair.

Cetoiseau setrouve auPérou où il

160 HISTO IR E N A TURELLE

bec partentdeux petites bandes blanchesdivergentes dontl’une s

étendau-dess'

us

de l’

œil comme une espèce de sourcil,

l’

autre passe sous l’œilà quelquedistance ;enfin il y a encore

,sur chaque côté du

has — ventre unetache blanche placéedemanière qu

elle paroîtpar — dessus etpardessous ; le reste de la partie supérieure

etinférieure compris les petites etlesmoyennes couvertures des ailes estd’un

noir velouté avec des reflets violets ce

qui paroîtdes grandes couvertures desailes les plus proches du corps ,

brun

bordé de blanc les grandes pennes _

etcelles de la queue noires les prémièrés

bordées intérieuretnentde brunroussâtrele bec

'

etles pieds noirs ;ceux cicouvertsde plumes jusqu’

aux ongles. M. Bajonditque ce martinetfaitson niddans les

maisons. J’

aivucenidchez M.Mauduitilétaittrès—

grand très—étofié , etconstruitavec l

ouatede l’apocyn ilavoitla forme

d’un cônetronqué dontl’une des bases

avoitcinq pouces dediamètre etl’autretrois pouces ; sa longueur étoitde neufpouces ; il paroissoitavoir été adhérent

DES OISEAUX ETRANGERS. 1 61

*par sa grande base ,

composée d’une es

pèce de carton faitde la même matièreola cavité de ce nid étoitpartagée obli

quement,depuis environ lamoitié de sa

longueur , par une cloison qui s’

étehdoitsur l

endroitdunidOù étoientles œufs ,c’

est— à - dire,assez près de la base

,

°

etl’

on v0yoiten ectendroitun petitamas

d‘

apocyn bien 'mOlletqui formoituneespèce de soupape etparoissnitdestinéà . garantir les petits de l

air extérieur.

Tantde précautions dans un pays aussichaud fontcroire que ces martinetscraignentbeaucoup le Iroid. Ils sontde lagrosseur de nos hirondelles de fenêtre.

Longueurtotale , prise sur plusieurs

individus cinq poucestrois à huitlignesb ec six à sept;tarse trois à cinq ; onglepostérieur foible ; queue deux pouces àdeux pouces deux lignes , fourchue

—de/

huitlignes dépassée par les ailes de septà douze lignes.

1 6: HISTO I RE NA TU RELLE

L A PET ITE HIR ONDELLE NO IREA VENTRE CEND R E.

C ET T E hirondelle duPérou selon le

P. Feuillée estbeaucoupplus petite quenos hirondelles d

Europe. Elle a la queue

fourchue le bec.très court°

pr«esque

droit;les yeux noirs, entourésd’un cercle

brun ; latête ettoutle il… ducorps

compris les couvertures supérieures » des

ailes etde la queue , d’un noir brillant;toutle dessous du. corps cendré ; enfin

les pennes des _

ailes etde la queue d’un

cendre'

obscur bordéesde,gt

'

æ jaunâtre‘

.

DES OISEAUX ETRANGERS. 165”

d‘arbre. Elle a le dessus de latête etdu‘corps d

’un noirâtre lustré de violet; lbsailes etla queue de même

,mais bordées

d’une couleur plus claire'toutle dessous

du.c‘

orps gris roussâtre v einé de brun

etqui s’éclaircitsur le bas - 'ventre etlescouvertures inférieures de la queue.

Longueur totale six pouces bec

neuf lignes etdemie , plus fortque celuide nos hirondelles tarse cinq à six

lignes doigtetongle postérieurs les pluscourts ; vol quatorz e .poucçs queue

deux pouces etdemi fourchue de six à

septlignes dépassée par les ailes d’

envi

rontrois lignes.

I l. J’

A I Vuquatre individus rapportésde l

Amérique méridionale par. M. Coin

merson lesquels étoientd’une taillemoyenne entre ceux de Cayenne etceux

de la Louisiane etqui en difl‘

érOientparles , couleurs dudessous ducorps. Trois

de ces individus avoientla gorge gris

b run ,etle dessous du corps blanc ; le

quatrième, qui venoitde Buenos—Ayres

avoitla gorge ettoutle dessous ducorps

166 HI STO IRE NA TUR ELLE

blancs,semésdetaphes brunes plus

fré

quentes sur les parties antérieures , etquidevenoientplus rares sur le bas—ventre.

I Il. L’oiseaude la Coralme que Catesby

a nommé martinetcouleur de pourpre . Il

appartientaumême climat. Sataille estcelle de l’oiseaude .Buenos - Ayres dontjeViens de parler. Un beau violetfoncérègne surtoutson ‘

plumage etles pennesde la queue etdes ailes sontencore plusfoncées que le reste ;ila le bec etles piedsun peuplus longs que les précédens etsa queue quoique plus courte dépasse

un peu.les ailes . Il niche dans destrousqu

on laisse ouqu’on faitex près pour lui

autour des maisons etdans des cale‘basses qu

on suspendà des perches pourl’

attirer. On le regarde comme un animal

utile parce qu’

il éloigne par ses cris les

oiseaux de proie etautres bêtes voracesouplutôtparce qu’

il avertitde leur ap

perition. Il se retire de la Virginie etdela Caroline aux approches de l

hiver,et

y revientauprintemps.

'

Longueur totale septpouces huit

168 HISTOIRE NA TU RELLE

tarse , septlignes ; queue près detroispouces fourchue de septà huitlignéedépasse les

'

ailes detrois lignes.

V I I.

LA T A P È R E.

Ms nce ns v s ditque cette hirondelleduBresila beaucoup de râpports avec lanôtre qu

elle est‘ de la ‘même taillequ

elle voltige de la même manière etque ses pieds sontaussicourts etconformês de même . Elle a le dessus de latêteetducorps compris les ailes etla queuegris brun mais les pennes des ailes et:l’

extrémité ‘de la queue plus brunes quele reste ; la gorge etla poitrine gris mêléde blanc le ventre blanc ainsique les ,

couvertures inférieures de la queue ; lebec etles yeux noirs les pieds bruns .

_

Longueurtotale cinq pouces troisquarts ; bec ,

huitlignes ; son ouverturese prolonge au delà des yeux tarsesix lignes ; vol douze pouces etdemi;queue deux poucesun quart, composée

UES OISEAUX ETRANGERS. 169

de douz e pennes fourchue detrois ou

quatre lignes estun peudépassée parles ailes.

Cetoiseau,s uivantM. Sloane appartientà l’espèce de notre martinetseule

mentilestd’un plumagamoins rembruni. Les savanes les plaines sontles lieu}:qu

’il fréquente le plus volontiers. Orr

ajoute que detemps entemps ilse perchesur la cime des arbustes ; ce que ne faitpas notre,

martinet,niaucune de nos hi

rondelles. Une difl‘

érence simarquéedans

les habitudes suppose d’

autresdifférencesdans la conformation et‘me feroitcr”

oire,

malgré l’

autorité de M. Sloane etcelled

Oviedo que latapere estune espèce

propre à l’Amérique ,oudumoins une

espèce distincte etséparée de nos espèceseuropéennes .

M. Edw ards la soupçonne detre de lamême espèce que son hirondelle de la

baie d’Hudson ; mais en comparantlesdescriptions je les aitrouvées difl'

érentespar le plumage lataille etles dimensions

relatives.

m HI ST O I R E N ATUR ELLE

Longueurtotale prise, sur difl'

érens

individus de quatre pouces un quartà cinq pouces ; bec six à huitlignestarse cinq à six ; ongle

°

postérieur le plusfort'

après celui dumilieu; queue un

pouce etdemi fourchue de deux àtroislignes dépassée detrois à six lignes par

les ailes .

_

Ou peutregarder comme une vanetédans cette espèce l

’hirondelle à v entre

tacheté de Cayenne", quin’

en diffère que

par le'

plumage ,encore le fonddes cou

leurs estil à peu près le même°

c’

esttoujours dubrun ,

oudugris brun etdublanc .

° mais ici le dessus ducorps etlespennes des ailes etde la queue sontd’unbrununiforme

,sans reflets , sansmélange

de blanc ; la partie inférieure ,aucon

traire qui dans l’

autre estd’un blancuniforme estdans celle—ci d

’un blanc

parsemé detaches brunes ovales plus

“nées sur le devantducou etla poitrine plus rares en approchantde laVoyez les plañches enlamiuées, n

° 546 , où cetoiseauestreprésenté sous le nomd'

hironddle {a-u

diste'e de Caye

°

nne.

DES OISEAUX ETRANGERS. 1 73

queue. Mais il ne fautpas croire que cesdifférences soienttoujours aussimarquées

que dans nos planches ilya parmi les

hirondelles à ventre blanc des individusqui ontmoins de blanc sur les couver

tures, supérieures des ailes etdOntlegris oule brundudessusducorpsamoinsde reflets

L A S A L A N G A N E

C’

E S T le nom que.

donnentlbs hab 1tans des Philippines à une petite hirondelle de.rivage fortcélèbre ,

etdontla cê

lébrité estdue aux nids singuliers qu’

elle

saitconstruire. Ces nids se mangentetQuelques unS

, comme Kæ 1npfer , l’ontnom

mée aIc_yon, à cause des rapports observés entre

son nid etcelui qu‘on nomme en Europe , nid

d’alcyon en sorte que dans la Méditerranée c‘estl’oiseauqui a donné le nom auprétendunid, etdans l

Océan indien c’eStle nid qui a donné le

nom à l’

oiseau.

A Panne,etalaChine, ces nids se nomment

li

174 HI STO IR E NA TURELLE

sontfortrecherchés soità la Chine so itdans plusieurs autres pays voisins situésà cette extrémité de l’Asie. C

estun morceau ou si l

on veut, un assaisonne

menttrès — estimé trés—cher etquiparconséquenta ététrès—altéré très—fa13ifié ,ce

qui, jointaux fables diverses etauxfausses applications donton a chargé

l’

histoire de ces nids n’

a pu qu’

y ré

pandre beaucoup «l‘

embarras etd’

obscu

rité.

On les a comparés à ceux Que les au.

ciens appeloientnids d’

alcyous , etplusieurs ontcrumal- à—prop œque c

étoitlamême chose. Les anciens regardaientcesderniers comme .de vrais nids d

oiseaux

composés de limon d’écume etd‘autres

impuretés de la mer . Ils endistinguoicntplusieurs espèces. Celui dpntparle A risëtote étoitde forme sphérique à boucheétroite de couleur roussâtre de subs

tance spongieuse celluleuse etcomposésamiboards , anna auJapon, j enwa , j anika

en langue vulgaire , j eu:; aux Indes patong ;nidus b vium Schmd«i tragacanflmm iufi£ ltm

176 H I S TO I R E NA T URELLË

rons l’unité que le docteur Donatis etoil

choisie. Ce qu’il y a de sûr

,c’

estque lediamètre de cette bouche n etoitque lasix ième partie de celuide son alcyanium

ouverture médiocrementgrande pourunnid remarquez qu

Aristote croyoitparlerd

’un nid.

Celuide salangane estun nidvéritableconstruitpar la petite hirondelle quiportele nom de salangane aux îles Philippines .

Les écrivains ne sontd’

accord iii sur la

matière de ce nid ni sur la forme,ni

sur les endroits où on letrouve les uns

disentque les'salanganes l’attachentauxrochers fortprès duniveaude la nier ;les autres dans les creux de ces mêmes

rochers ;d’

autres,qu

elles les cachentdansdestrous enterre . GemelliCarreriajouteque les matelots sonttoujours en quêtesur le rivage etque quandilstrouventlaterre remuée ils l

ouvrentavec unbâton etprennentles œufs etles pctits quisontégalementestimés pourles manger.Quantà la forme de ces nids les uns

assurentqu‘

elle esthémisphérique les

rms OISEAUX ÉTRANÇEM . 177

autres nous disentqu’

ils ontplusieurscellules ;que ce Sontcomme de grandes .

coquilles quiy sontattachées etqu’

il

ontainsi que les coquilles des striesourugosités.

A l’

égardde leur matière,les uns prétendentqu’

on n’

a pula conno‘

itre jusqu’

à

présentles autres que c’

estune écume

de mer, oudu fraide poisson ;qu’

elle estfortementaromatique ; les autres qu

elle

n’a aucun goût”; d’

autres, que c

estunsuc recueillipar les salanganes sur l

arbre

appelé calambouc d’

autres une humeur

visqueuse qu’

elles rendentpar le bec autemps de l‘amour ; d

autres qu’

elles les

composentde ces holothuriesoupoissonsplantes qui setrouventdans ces mers. Le

plus grand nombre s’

accorde à dire que

la substance de ces nids e sttransparenteetsemblable ü_

ä la colle de poisson ce

quiestvrai. Lespêcheurs chinois assurent,suivantKæ mpfer que ce qu

on v end

pour ces nids n’

estautre chose qu’une

préparation faite avec la chair des po

lypee . Enfin Kæ mpfer ajoute qu’

en efietcette chair de '

polypes marinée suivant

1 78 HIST O I R E N ATUR ELLE

une recette qu’

ildonne a la même cou

leur etJe même goûtque ces nids. Il

estbien prouvé partoutes ces cofitrariétés qu

en différentstemps eten différentspays on a regardé comme nids de salam.

gane .

différentes substances , soitnaturelles soit‘ artificielle3 . Pour fix ertoutesces incertitudes

, je ne puis mieux faire

que de rapporter ici les observations deM. Poivre ci-devantintendantdes îlesde France etde Bourbon le m

étoisadressé à ce v

'

oyagçur philosophe avec

toute la confiance due à ses lumières

pour savoir à quoi m’

entenir sur ces

nids , presque aussi défigurés dans leurh istoire par les autertrs europécns , qu’

al

térés oufalsifiés dans_

leur substance parles marchands chinois. Voici la réponse

que.M. Poivre a bien voulume faire ,

On saitque M . Poivre a parcourula partieorientalede notre continenten philosophe, recueil«

lautsur sa route ,non les Opinions des hommes

,

mais les fàits de la Nature. Combien ne seroit—iipas desirer que ce célèbre observateur se déteraminâtà publier le journald’un voyage aussi

téms%m!

!8O HI ST O I RE NA TUR ELLE

par une nuée de petits oiseaux quien s0rtoientcommedes essaims. J’

entraienabat;tantavec ma canne plusieurs de;ces pauv res petits oiseaux que je ne connoiœois

pas encore. Enpénétrantdans la caverne,je latrouvaitoutetapissée , dans le haut,de petits nids en forme de bénitiers . Le

mateloten avoitdéja arrachéplusieurs

etavoitremplisa chemise de nids etd’

oi

seaux . I’en détachai aussiquelquesuns ;

je lestrouvaitrès adhérens au rocher.

La huit‘vint. nous nous r embar

quâmes emportantchacun nos chasses

etnos collections.Arrivés dans le vaisseau, nos nids furent

reconnus par les personnes qu1 avoientfaitplusieurs voyages en Chine pour

être de ces nids sirecherchés des Chmois.Le mateloten conserva quelques livres ,

qu’il vendittrès- bien à Canton. De mon

Chacun de ces nids contenaitdeux outroisœufs oupetits , posés mollementsur des plumessemblables à celles que les père

'

etmère avoientsur la poitrine. Comme ces nids sontsujets à se

ramollir dans l’re ,au ils ne pourroientsubsister à lapluie niprès de la surface de la mer.

DES OISEAUX ETRANGERS. 181

côté je dessinai etpeignis en couleursnaturelles les oiseaux avec leurs nids etleurs petits dedans ; car ils étoiertttousgarnis de petits de l’année ouaumoinsd’

œufs. En dessinantces oiseaux je le:reconnus pourde vraies hirondelles. Leur

taille étoitpeuprès celle des colibris.

D epuis j’

aiobservé end’autres voyages ,

que ,dans les rubis demars etd’

avril, les

mers qui s’

étendentdepuis Java jusqu’

en

Cochinchine aunordetdepuis la pointe:de Sumatra à l’ouestjusqu’à la nouvelleGuinée à l’estsontcouvertes de rogue

oufraide poisson qui forme sur l’eaucomme une colle forte à demidélayée.J’aiappris des Malais des Cochinchinois,des Indiens bisengas des îles Philippines

etdes Moluquois , que la salangane"fait

son nid avec ce frai de poisson Tous

Elle la ramasse, soiten rasantla surface de lamer , soiten se posantsur les rochers où ce frai

vientsedéposer etse coaguler . On a vuquelquefoisdes fils de cette matière visqueuse pendans aubec

de ces oiseaux , eton a cru, mais sans aucunfaudementquils latiroientde leur estomac autempsde lamour.

OÙCCW D X 1 l 1 1

l184 111 STO—I EE NA TURELLE

beaucoup plus rarementon yapperee

voitdes débris de coquilles d’

œuf enfin

dans presquetous ily avoitdes vestigesplus oumoins considérables de fiented

’oiseauJ’

aitenudans ma bouche pendantune heure entière une petite lame qui

s’

étoitdétachée d’un de ces nids je lui aitrouvé d’abordune saveurun peusalée ;

après quoi ce n’

étoitplus qu’une pâteinsipide qui s

étoit‘mmollie sans se dis

sondre ets’ét0itrenflée eh se ramollis

sant. M. Poivre ne lui atrouvé non plusd

autre saveur que celle de la colle de

poisson etilassure que les Chinois es

t…entces nids uniquementparce quec

estune nourriture substm cielle etquifournitbeaucoup de sncs prolifiques

comme faitla chair detoutbon poisson.

M . Poivre ajoute qu’

il n‘a jamais rien

mangé de plus nourrissantde plus res.taurantqu’unpotage de ces nids faitLaplupartde cetobservations ontété faites en

premier lieuparM. Daubenton le jeune , quimeles a communiquées avec plusieurs nids de salam.

31 068Où j’aivulesmêmes choses,

nas OISEAUX ÉTRANGERS. 185

avec de la bonne viande Siles salau

ganes se nourrissentde la même matièredontelles construisentleurs nids etquecette matière ahonde comme disentlesChinois en suce prolifiques il ne fautpas s

étonner de ce que l’

espèce estsinombreuse. On prétend qu

il s’uportetous les ans de Bataviamille piel_

es de ce:

nids v enantdes îles de la Cochinchine etde cellesde l‘Est. Chaque picle pesantcentvingt- cinq livres etchaque nidunedemi- ouce cette ex portationseroitdonc ,dans l

hypothèse,de centvingt—cinqmillelivres pesantpar conséquentde quatremillions de nids eten pm ant‘ pourchaque nidcinq oiseaux ,

savoir le père'

la mère ettrois petits seulementils’ensuirroitencore qu’

ilyauroitsurles seulescôtes de ces îles vingtmillions de ces

oiseaux sans compter ceux dontles nidsauroientéchappé aux recherches etencore

_

ceux quiauroientniché sur les côtesducontinent.N’

est- ilpas singulier qu’une

Ce bouillon faitavec de la bonne viande n’

en

treroit—ilpas pour quelque chose dans les effetsattribués iciaux nidsde salauganes?

186 HI S T O IRE NATURELLE

espèce aussinombreuse soitrestee srlong;temps inconnueAureste je ne dois pas dissimuler que

le pbi10 50pbe Hedi s‘appuyantsur des

ex périences faites par d’

autres etpeutêtre incomplètes ,

doute beaucoupde lav ertu restaurante de ces nids attestéed

ailleurs par plusieurs écrivains quis’

ac

cordenten cela avec M. Poivre.

Je viens de dire que la salangane avoitété long—temps inconnue etrien ne le

prouvemieux que les dilîérens noms spé

cifiques qu’

onluia donnés etles différentes descriptions qu’

on en a faites. On

l’

a appelée bimndeüedemer, alcyon. Ensa

qualité d’

alcyon , on lui a supposé des

plumes d’un beaubleu; ouluia faitunetailletantôtégale tantôtau- dessus et

tantôtau- dessous de celle de nos hiron

delles en un motavantM. Poivre ,on

n’

en avoit'qu’

ane connoissancetrès — im

parfaite .

Kircher avoitditque ces hirondelles

ne paroissoientsur les côtes que dans letemps de la ponte ,etqu’

on ne savaitO ù elles passaientle restede l‘année :mais

188 HISTO IRE NA TURELLE

LA GR ANDEnmounaus BRUNE

A VENT B‘

E TA CHETÉ ouL ’Hl.

RONDELLE DES BLÉ S.

C ! dernier nom estcelui sous lequelon eonnoîtcette espèce à l

île de France.

Elle habite les lieux ensemencés de fiomentles clairièrœ des bois , etpar préfé

_rence les endroits élevés. Elle se posetrequemmentsur les arbres etles pierres ;elle

°

suitlestroupeaux ,ouplutôtles ñu

sectes qui lestourmentent; on la voitaussi detemps entemps voler en grand

mmbre pendantquelques jours derrièreles vaisseaux quisetrouventdans la rade

de l’

île , ettoujours à la poursuite desinsectes, Son cri a beaucoup de rapportavec celui de notre hirondelle de che.

minée .

M. le vicomte de Querhoenta observé

que les hirondelles des blés voltigeoientfréquemmentsur le soir aux environs

d’

une coupure qui avoitété faite dans

DES OISEAUX ETRANGERS. 189

une montagne d’

où il a jugé qu’

elles

passentla nuitdans destrous enterre oudes fentes de rocher

,comme nos hiron

delles de ; ivage etnos martinets. Elles

nichentsans doutedans ces mêmestrouscela estd‘

autantplusprobable que leursnids ne sontpointconnus à l’îledeFrance.

M. de Querhoentn’atrouvé de renseigne

mens sur la ponte de ces oiseaux qu’

au

près d’un ancien créole -de l

’île Bourbon,

qui lui a ditqu’elle avoitlieu dans

les mois de septembre etd‘octobre ;qu’

il

avoitpris plusieurs fois de ces nids dans

des cavernes destrous\ de rocher , etcqu

’ils sontcomposés de paille etde quelques plumes etqu‘iln

yavoitjamais vu

que deux œufs gris pointillés debt-nu.

Cette hirondelle estde lataille de notremartinet; elle a le dessus ducorps d

’un

brun noirâtre le dessous gris semé de

languestaches brunes ; la queue quarréc;le bec etles pieds noirs.

1190 HI S TO IRE NA TUR ELLEVariété.

La petite hirondelle brune à ventretachetéde l

île B ourbon doitêtre regardée Comme

une variété de grandeur dans l’

espèce

précédente. Ontrouvera aussi quelques

légères différences de couleurs en compa

rantles descriptions. Elle a le dessus de

latête,les ailes etla queue d

un brun

noirâtre ; lestrois dermères pennes desailesterminées de blanc sale etbordéesde brun verdâtre ; cette dernière couleur

règne surtoutle reste de la partie supé

rieure ; la gorge ettoutle dessous ducorps compris les couvertures inférieuresde la queue ontdestaches longitudinales brunes sur un fondgris.

Longueurtotale , quatre pouces neuf

lignes ; bec septà huitlignes ;tarse ,

six lignes ;tous les ongles courts etpeucrochus ; queue près de deux pouces ,

quarrée etdépassée par les ailes d’

envi

ron septlignes.

Voyez les planches enlumin€es , n° 544, fig. 2

,

où cetoiseauestreprésenté sous le nom (l’

/tirandelle de l

ile B om—Ion.

1911 HI ST O I R E N A TUR ELLE

Longueurtotale quatre pouces deuxlignes ; bec cinq lignes ;tarse quatrelignes ; vol neuf pouces queue , près

de deux pouces n’avoitdans l’individu

décritpar M. Commerson°

que dix pennes

à‘

peuprès égales ) ;dépassée de dix lignes

par les ailes qui sontcomposées de seize

oudix - septpennes .

Un individu rapporté des Indes parM. Sonneratm’

a semblé appartenir à

cette,espèce ouplutôtfaire la nuance

entre cette espèce etla petite hirondellebrune à v entretacheté de l’île Bourbon ;car il avoitle dessous du corpstachetécomme celle - ci

, etilse rapprochoitde lapremière par la couleur du dessus ducorps etpar sesdimensions ;seulementlesailes dépassoientla queue de dix — septligues , etles ongles étaientgrêles etcrechue.

DES OISEAUX ETRANGERS. 193

X I I I.

L’HIROND ELLE A CROUPION ROUX

ET QUEUE QUA R R ÉE.

EL L_

E atoute la partie supérieure ex

cepté le croupion d’un brun noirâtreavec des reflets qui jouententre le verdb run etle bleu foncé ; la couleur rousse

ducroupionunpeumêlée chaque plume

étantbordée de blanchâtre les pennesde

la queue brunes ; cellesdes ailes dumême

brun avec quelques reflets verdâtrœ ; lesgrandes bordées intérieurementde blanchâtre etles secondaires bordées de cettemême couleur quiremonteun peusur le

côté extérieur ;toutle dessous ducorps

blanc sale etles couvertures inférieuresde la queue

'

roussâtres.

Longueurtotale , six pouces etdemi;bec neufà dix lignes ;tarse cinq à si:

lignes ;doigts disposéstrois etun ongle

postérieur le plus fortdetous ; vol, environ dix pouces ; queue deux pouces

presque quarrée par le boutun paudépassée par les ailes.

1194 HI ST O IRE NA TUR ELLE

M. Commerson a vu cette h irondellesur les bords de la Plata aumois demai

1 765. 11 a rapporté du même pays un

autre individu que l’

on peutregarderc omme une variété dans cette espèce il

n’

en difl'

éroitqu’

en ce qu’

ilavoitla gorgeroussâtre plus de blanc que de roux sur

le croupion etles couvertures inférieuresde la queue toutes les penneb de la

queue etdes ailes plus foncées avec des

reflets plus distincts pointde blanc sur

les grandes pennes des ailes, quidépas

Soientla queue de six lignes ; la queue unpeufourchue etonz e pouces de vol.

X I V.

L’HIRONDELLE BRUNE ACUTIPENNE

DE LA LOUISIANE

I L se trouve en Amérique quelques

races d’

hirondelles qu’

on peutnommer

acutipenrzes ; parce que les pennes de leurVoyez lesplanches enluminées n° 726 fig. 2

où cetoiseauestreprésenté sous le nom d’/1iron

Jallaà queuepointuede la Louisiane.

396 HI STOI R E N A TURELLE

L’

hirondelle d’

Amérique de Catesby etde la Caroline de M. Brisson

,a les ailes

b eaucoup plus courtes que celle de la

Louisiane à cela près elle luiressemblefortpar lataille, par laplupartdes dimen

sions par les piquans par le plumage

d’

ailleurs,elle estl‘1 peuprès dumême

climat; etsil’onpouvoitse per£mader quecette grande difl'

érence dans la longueur

des ailes ne fûtpas constante on seroitporté à regarder cette hirondelle comme

une variété dans la même espèce. Les

temps de son arrivée à la Caroline età laVirginie, etde son départde ces contrées ,s’

accordent,ditCatesby,

av ec ceux de

l‘

arrivée etdudépartdes hirondelles en

Angleterre. Il soupçonne qu’

elle va pas

ser l’

hiver auBresil, etilnous apprendqu

’elle niche à la Caroline dans les che

minées.

Longueurtotale quatre poucestroislignes ; bec cinq lignes ;torse de même

doigtdumilieu,six ; queue ,

dix - huitlignes dépassée detrois lignes par lesailes.

L’

hirondelle acutipenne de°

Cayenne

DES OISEAUX ETRANGERS. 197

appelée caman‘

a ressemble plus par

ses dimensions à celle de la Louisiane ,

que l’

hirondelle de la Caroline ; car elle

a les ailes plus longues que celle—ci mais

cependantmoins longues que celle - là .

D’un autre côté elle s

en éloigne un peu

davantage par les couleurs duplumage

car elle a le dessus ducorps d’un brun

plus foncé ettirantaubleu le croupion

gris ; la gorge etle devantdu cou,d

’un

gr1s teinté de roussâtre ; le dessous ducorps grisâtre nua1ioé de brun. En gêné

ral, la couleur des parties supérieurestranche un peuplus sur celle des partiesinférieures , eta plus d’

éclatmais cepeutêtre une variété de sex e d’

autantplusque l

individu de Cayenne a été donnépour un mâle.

On ditqu’

à la Gumne elle n’

approche

pas des lieux habités,etcertainement

elle n’

yniche pas dans les Cheminées car

iln’

y a pointde cheminées à la Guiane.

Longueurtotale quatre pouces septVoyez les planches enluminées n° 726 , fig.

où cetoiseauestreprésenté sous le nom d'

hiron

della à queuepointus de (fumer .

198 HI STO IRE NA TURELLE

lignes ; bec , quatre lignes ;tarse , cinq ;

queue , vingtlignes comprisles piquaus

qui en ontdeux àtrois ; dépassée par lesailes d

environun pouce.

X V.

L‘HŒONDELLB NOIRE ACUTIPE

'

NNE

DE LA MARTINIQUE

S T la plus petite detoutes les acutipennes connues ; elle n

estpas plus grossequ

’un roiteletles pointes quiterminentles

'

pennes de sa queue sonttrès-fines .

Elle atoutle dessus de latête etducorps noir sans ex ception ; la gorge d’u

n.

brun gris etle restedudessous ducorps

d’

un brun obscur ;le bec noir, etles piedsbruns .

L’

individureprésentédansnos planchesavoitle dessous du corps d

’un brun rou

geâtre.

Longueurtotale trois pouces huitligues bec quatrelignes torsedemême

Voyez les planches enluminécs n° 544,fig.

HIS TOI R E NA TURELLE. nor

temps de se pourvoir etn’

ontguèreceluid

aimer. Telle estla condition detous les oiseaux chasseurs età l‘ex ceptionde quelques lâches qui s’acharnentsur ,une proiemorte ets’

attroupentplutôtembrigands qu’

ils ne se rassemblentenamis tous les autres setiennentisolésetviventsolitaires chacun esttoutentierà soi; nuln

ade biens nide sentimens

partager .

Etdetous les oiseaux que la Natureforce à vivre de la grande oude la petitechasse ,

il n’

en estaucun dontelle aitrendu la vie plus laborieuse , plus dure

que celle du pic : elle l’

a condamné autravail

,et

, pour ainsidire à la galère

perpétuelle tandis que les autres ontpour moyens la course le vol, l

embus

code l’

attaque ; ‘

ex ercices libres où le

courage etl’adresse prévalent. Le picassuj etti à unetâche pénible , ne peuttrouver sa nourriture qu’

en perçantlesécorces etla fibre dure des arbres quila

recèlcntoccupé sans relâche à cetravailde nécessité ilne connoîtnidélassementui repos souventmême il dortetpasse

202 HI ST O IR E N ATU R ELLE

la nuitdans l‘attitude contrainte de labesogne du jour il ne partage pas lesdoux ébats des autres habitans de l’airil n

’entre pointdans leurs concerts

,et

n’

a que des cris sauvages ,dontl’accent

plaintif entroublantle silence des boissemble ex primer ses efi

orts etla peine. Ses

mouvemens sontbrusques -il a l’

air in

quietlestraits etla physionomie rudesle naturel sauvage etfarouche il faittoute société, même celle de son sem

blable etquandle besoinphysique de l’amour le force à rechercherunecompagne ,c

estsans aucune des graces dontce *

sen

timentanime les mouvemens detous lesêtres qui l’éprouventavec un cœur sen

sible.

Telestl’instinctétroitetgrossier d’un

oiseau borné à.

une v ietriste etchétive.

Il a recude la Nature des organes etdesiustrumens appropries à cette destinée ,ouplutôtiltientcette destinée même des

organes avec lesquels il estné. Quatredoigts épais , nerveux ,

tournés deux en

avantdeux en arrière celuiquireptésente l’ergotétantleplus alongé etmême

s

'

e4 HI ST O I R E NA TUR ELLE

d’

appuidans l’attitude souventrenversée

qu’ilestforcé de prendre pour grimper et

frapper avec avantage. Ilniche dans les

cavités qu’

il a en partie creusées lui

même ; etc‘

estdusein des arbres que sortcette progéniture qui quoiqu

’ailée est

néanmoins -destinée à ramper alentour,yrentrer de nouveaupour se reproduire,età ne s’en séparer jamais.

Le genre du pic esttrès—nombreux en

espèces quivarientpour les couleurs etdiffèrentpar la grandeur. Les plus grands

pics sontde lataille de la corneille etlesplus petits de celle de lamésange mais

chaque espèce en particulier paroitpeunombreuse en individus ainsi qu

’ilen

doitêtre detous les êtres dontla viepen

aisée diminue la multiplication. Cepen

dantlaNature a placédes picsdanstoutesles contrées où elle a produitdes arbres ,eten plus grande quantité dans les eli

mats plus chauds . Sur douze espèces quenous connoisson5 en Europe etdans lenordde l

’un etde l’autre continentnousen

eompterons vingt—septdans les régionsChemin de l

Amérique , de l‘

Afrique et

306 HI STO IR E NATU R ELLE

L E P I C V E R D *.

1 1 13 pic verdestle plus connudes picsetle plus commun dans nos bois. Il

arrive auprintemps etfaitretentir lesforêts des cris aigus etdurs ,

tiacacanh ameau, que l

on entendde loin etqu’

il

j ette sur-touten volantpar élans etparbonds . llplonge se relève ettrace en

l’

air des arcs ondulés c e quin’

empêche

Voyez les planches en]um‘

iriées n° 371 etn°879, le vieux mâle.

En latin, pions martiur; enitalien, piso werde,pzlcos o ; en allemand, g run

- specht; en anglais ,

g reen—woodpee/cer, g reen-woodspise, high—boa ,

[ ww - hole, rainfl wl en suédois g roen- spick,

g roen—

gj oeling, w edknan‘

,enpolonois dz iecml

:ielony; en danois, g ran

—spas! gnul

- spæt, en

lappon ,z hidina; en francois pic

-mart, pic verd,

pic j aune, picumart, en Poitou picosseau; en

Périgord picalat; en Guienne bipa_y; en Picar

die becqueôo; en quelques endroits ,pleuäpleuouplui unde ses cris.

D E S P I C S. 207

pas qu’

il ne s’

y soutienne assez longtemps etquoiqu’

il ne s’

élève qu’à une

petite hauteur ,ilfranchitd’

assez gI ands

intervalles de terres découvertes pour

passer d’une forêtà l‘autre. Dans letemps

de la pariade ila de plus que son cri

ordinaire un appel d’

amour qui t‘essemble en quelque manière à un éclatde rire bruyantetcontinu tio tio tiotio n

a , répété jusqu’

àtrente etquarantefois de suiteLe pic v erd setientàterre plus sou

veutque les autres pics sur—toutprèsdes fourmilières où l

on estassez sûr

de le trouver etmême de le prendre

avec des lacets . Il attendles fourmis au

passage couchantsa longue languedansle petitsentier qu’

elles ontcoutume de

tracer etde suivre à la file etlorsqu’

il

sentsa langue couverte de ces insectesil la retire pour les avaler :mais si les

fourmis ne sontpas assez enmouvement,

.

A ldrovande ditqu'ilsetaiten été , æ state si

lere aiunt. .

_

Apparemmentqu'il reprendsa voix à

l‘automne ; car nous l’avons oui dans cette saison

remplir les bois de ses cris.

208 HIST O I R E N A T UR ELLE‘

etlorsque le froidlestientencore ren

fermées ilva sur la fourmilière l’

ouvreavec les pieds etle bec , et

,s’

établissantaumilieu de la brèche qu

il vientdefaire il les saisità son aise etavaleaussi leurs chrysalides.

Dans tous les autrestemps, , ilgrimpecontre les arbres

, qu’

il attaque etqu’

il

frappe à ,coups de bec redoublés travaillantavec la plus grande activité il

dépouille souventles arbres secs detouteleur écorce on entendde loin ses coups

de bec etl’on peutles compter. Comme

il estparesseux pourtoutautre mouv ementilse laisse aisémentapprocher ,etne saitse dérober auchasseur qu

en

tournantautour de la branche etsetenantsur la face opposée . On a ditqu

après quelques coups de bec il va

de l’

autre côté de l’arbre pour voir,

s’

il

l’

a percé mais c’

estplutôtpour recueillirsur l

écorce les insectes qu’il a réveillés

etmis en mouvement; etce quiparoîtencore plus certain c

estque le son

rendupar la pmtie du bois qu’

ilfrappe ,

semble lui faire connoître les endroits

zio HI STO IR E N A TURELL E

Quelques naturalistes ontpensé quele-

pic verdestl’oiseaupluvial pluuiæ avis )des anciens parce qu

on croitvulgairemcntqu’

il annonce la pluie par un cri

très—différentde sa voix ordinaire. Cc cri

estplaintifettraîné plieu ph‘

cu plicaets’entenddetrès- loin.C

estdans lemême

sens que lesAnglais le nommentraiuJowl(oiseaude pluie etque dans quelquesunes de nos provinces comme en Bour

g0gne ,le peuple l

appelle procureur du

meunier Ces observateurs prétendentmême avoir reconnu dans le pic verd

quelque pressentimentmarqué duchan

gementde‘

latempérature etdes autresaffections de l’air ; etc’

estapparemmentd

après cette prévision naturelle à cetOiseau qué la superstition lui a supposé

des connoissances encore plus merveil

lenses. Le pictenoitle premier rang dansles auspices ; son histoire ouplutôtsafable mêlée à lamythologie des ancienshéros duLatium présente un être mys

Comme annonç antlapluie etla crue d’eauquifaitmoudre le moulin.

Ficus fils de Saturne , etpèrede Faunus , fut

er: HI STO IR E N A TUR ELLE

due. Le pic verdde ‘la Louisiane estlemême que celui d’

Europe ; le pic\verd

des Antilles n’

en estqu’une variété.

1M. Gmelin parle d

’un pic verd cendre

qu’

ilvitchez les Tunguses , qui estuneespècetrès—voisine ouune variété de celui

d’Europe. Nous n

hésiterons pas de luirapporter aussi le pic à tête grise de

Norvège , donné par Edw ards,etdont

MM. Klein etBrisson ontfaitune espèce

particulière. Ilne diffère en effetde notrePic verd qu’en ce que ses couleurs sontplus pôles ,

etsatête sans rouge décidé ,

quoiqu’

ily en aitquelqueteinte sur le

front. Edw ards remarque avec raison que

cette diversité de couleurs provientuniquementde la difl'

éreuce des climatsqui influentsur le plumage des oiseauxcomme sur le pelage des quadrupèdes

que le froiddu pole blanchitou pâlîtégalement. M. Brisson faitencore une

espèce particulière dupic jaune de Perse ,lequel, suivanttoute apparence n

estaussi qu

‘un pic verd il en a lataille etpresque les couleurs . Aldrovandene parle

d‘

: ce pie jaune de Perse que sur une.

HI STO IR E N A TU R ELLE

compléter l’histoire naturelle de ces oi

seaux que pour ex pliquer deux passagesd

A ristote qu1 présententplus d’une dif

ficulté.

Théodore Gazatraduitégalementpargalgulus ( loriot) un motqui setrouvedeux fois du moins suivantsa leçon )au chapitre premier du livre IX d

Aris

tote mais il estévident. qu

il setrompeaumoins une etque le celeos qui com:

batavec le libyas dans le premier passage na peutpointêtre le même qui

dans le secondestami dulibyas . Ce der

nier celeas habite les rives des eaux etlestaillis genre de vie qui n

estpointat.tribué au_ premier etpour qu’

Aristote nese contredise pas dans la même page il

fautlire dans le premier passage colz‘os

aulieu de celeos . Le celeos sera donc un

oiseaud’

eauoude rivage ; etle calimsera

oule loriotcomme l’

a rendu Gaza , etcomme l

ontrépété les nomenclateurs, oule pic verd comme l

ontsoutenuGesnerflapä a o«rap èr uai A6æuar jux la amnes et

o

fatw a), enqu01Gaza s’estencore.trompede rendre

frute_

ïa etnement.

etAldrovande . Or, par la comparaison

dusecondpassage d’

Aristote où il parle

plus“

amplementducolios ,toutce qu’illuiattribue

,comme la grandeur appro

chantede latourterdle,la voix forté

,etc .

,

convientparfaitementau pic v erd; etily a même untraitquine convientqu’

à

lui savoir lhabitude de frapper les

arbres à coups de bec etd’

y chercher,

sa

nourriture . D e plus le motch!oron dontce philosophe se sert“ pour marquer la

couleur ducolios , signifie plutôtverdqu’

il

ne signifieiaùne , comme l’

a renduGaz a ;etsil’on considère après cela qu

Aristoteen cetendroit

, parle ducolios après deux

pics etavantle grimpereau on ne

pourra guère douter qu’

il n’

aitentendule

pic verd etnon pas le loriot.AlbertetScaliger ontassuré que le pic

v erd apprend à parler ,etqu’

il articulequelquefois parfaitementla parole ;Willughby le nie avec raison . la structuI e dela langue des pics,longue comme un ver

,

paroîtse refuser entièrementau mécanisme de l

articulation des sons ; outreque leur caram

ere sauvage etiridocile les

216 HI ST C IRE NA TUR ELLE

tend peu susceptibles d’

éducation eœl’

on ne peutguère nourrir endomesticitédes oiseaux quine vivent‘ quedes insectescachés sous les écorces.

Selon Frisch ,les mâles seuls ontdu.

rouge sur latète .Kleinditlamême chose.

Salerne prétend qu’ils setrompentet

que les petits onttous le dessus de latêterouge même dans le nid. Suivantl’observation de Linnæ us, ce rouge Varie, etparoîtmêlé tantôtdetaches noirestantôtde grises, etquelquefois sanstachesdans difl

érens individus . Quelques unsetce sontvraiæ mblablementles vieux

mâles prennentdu rouge dans les deux

moustaches noires quipartentdes angles.

du bec,etils ontentoutles couleurs

plus vives , comme on le voitdans celui

qui estreprésenté dans nos planches enl'

aminées n°. 879.

Frisch raconte qu’

en Allemagne , peu

dant' l’biver , le pic verdfaitravage danslee ruches d

’abeilles . Nous doutons de

ce fait, d’

autantqu’il reste bien peude

ces oiseaux en France pendantl’ter,si

même il en reste aucuu °

etcomme il

218 HISTO IR E NATUR ELLE

langue estl’os hyo‘

ide lui—même engagé

dans un fourreaumembraneux etprolongé en arrière en deux longs rameaux

d‘

abord osseux, pui8

cartilagineax les

quels , après avoiræ embrassé latrachée-ar

tère,fiéchissentse courbentsur latéte

se couchentdans une rainuretrac ée w r

le crâne etvonts’implanter dans le front:à la racine du

bec . Ce sontces deux ra

meaux ou filets élastiques garnis d’un

appareilde ligamens etde muscler extenscurs etrétracte‘urs quifournissentà l’alongementetau ieude cette espèce de

langue. Toutle‘ faisceaude cetappareilestenveloppé , comme dans une gaine ,

d’une inemhrane qui estle prolongementde celle dontla mandibule inférieure du

bec esttapissée de manière qu’

elle s’

é

tend etse défile comme un v er lorsque

l’

os hyoïde s’

élance etqu’

elle se rideetse replisse en anneaux quand cetos se

retire. La pointe osseuse quitientseulela place de la véritable langue estimplantée immédiatementsur l’extrémitéde cet“ os hyo

ide etrecouv erte d’un

cornetécailleul hérissé de petits crochets

D E S P I C S. 2 19

tournés enarrière;etafin qu’

ilnemanque

rien à cette espèce d’

aiguillon pour retenir comme pour percer la proie il estnaturellementenduitd‘une gluque distillentdans le fonddubec deux canauxex crét'oires venantd’une double glande.

Cette structure estlemodèle de celle de

la langue detous les.pics . Sans l’

avoir vé

rifié sur tous nous le conclurons du

moins par analogie etmême nous

c royons qu’

on paü J Étandre àatous lesoiseaux qui lancentleur langue en l

a

longeant.Le pic v erda latête fortgrosse .

etlafaculté de relever les petites plumes

rouges qui en'

couvrentle sommetetc

estde là qupPline luiprête une huppe.

On le prend‘

quelquefois à la pipée mais

c’

estpar une espèce de hasard; ily vientmoins répondantà l

appeau qu’

attirépar le bruitque faitle pipeur en frappantcontre l’arbre qui soutientsa loge ,

etquiressemble assez aubruitque faitun picavec son bec . Quelquefois ilse prendparle cou aux sauterelles en grimpantlelong du piquet. Mais c

estun mauvais

azo HI STO IR E N A TUR ELLE.

gibier ces oiseaux sonttoujours extrêmementmaigres etsecs quoiqu

Aldro

v andc dise qu’

on enmange en hiver à Bo

logue ,etqu’

ils sontalors assez gras ; ce

quinous apprenddumoins qu’

ilen resteen Italie dans cette saison

,tandis qu’

ils

disparoiæ æ talors dans nos provinces deFrance.

226 HI ST O I R E NA TUR ELLE

de blanc etde noir . Tous ces eŒets sonttrès - bien rendus dans notre planche enlùminée,; etce pic estun de ceux dontleplumage estle plus beau il a beaucoupde rapports avec le suivant; la ressem

blance jointe à la prommdé des cli

mats nous port_

eroitaisémentà croire

que ces deux ,espèces sonttrès—voisines

oumême n’

en fontqu‘une

e la même taille que léetlui ressemble assez .

ailes a plus d ’

étendue dale

,etcouvre aussi le d

anche,prise de l ‘œil de:

ou,comm e le z igzag noir

La huppe quoique plu.

cuve qu’

auderrière deommetetle devant sont3 plumes noires

,tachet

gouttes b lanches .Même

deux oiseaux sous le be

la poitrine etl’estotraversésetmail lés de II

mais moins dans c elu

2 8 HISTO I R E N A TU R ELLE

dans le précédent. Ces différences légèresne distingueroientpeut- être pas assez ces

deux espèces ,sans celle du bec

, qui

dans le pic de Goa estd’untiers pluslong quedans celuide Bengale .

Nous rapporterons à ce dernier‘

,non

seulementle pIO verd de,Bengale de

M. Brisson mais encore son pic du capde Bonne-Espérance qui ressemble beau

coup plus à notre pic de Bengale que lepremier de ces deux pics dohm és par M.

B risson la raison en estce me semble

que la description de celui du cap de

Bonne- Espérance estfaite d’après nature

etque celle de l’

autre a ététirée sur la li

gured’

Edw ards, quiestbien celle denotre

pic verdde Bengale etqui n’

en'

dii_

lè ro

qu’

en ce qu’

ilestun peuplus grand. Mais

Albin, qui a décritle m ême oiseau le

faitplus grand que celui Il’

EdW æ‘dS

,et

lui;donne la‘

grandeur dupic v erdd’

Eu

rope ; ce qui esten elIetlataille de ce

pic de B engale . Quoiqu’

il en soitces petites difi'

érences de‘taille etde couleurs

ne nous empêchentpas de reconnoitrele même oiseausous cestrois descripIons.

=30 HI S,TQ I R E N A

'I‘UR ELLE

P E T I T P I C R A.YE

D U S ËN É G A L

Six ième espèce.

C E pic n’

estpas plus gros qu’un moimean il a le dessus de latête.

rouge

un denli- masque brun lui passe sur le

frontets’étendderrière l’œil; le plumage

ondulé sur le devantducorps présentede—

petits festons, alternativementgris brunetblanc obscur ; le dos estd’un beau.

fauve jaune doré quiteintégalementles grandes pennes del

aile dontles couv ertures ainsi que le croupion sontVerdâtres. Quoique fortau-dessous des .

pics d’

Europe pour la grandeur ,ce pic

d’

Afrique n’

estpas à beaucoup près

comme nous le v errons le plus petitdec ette grande famille.

Voyez les planches enluminées n° 345,fig.

DES OISEAUX ÉTRANGERS. 231

LE P I C A T Ê‘I‘E G R I SE

DU CAP D E B ONNE—ESPÉR A NCE '“

Septième espèce.

Pa s sonstous les pics ontle plumage

bariolé ; celui- ci seul n’

a pointde cou

leurs opposées outranchées du brun

olivâtre obscur couvre le dos le cou

etla poitrine ; le reste duplumage estd’un gris foncé , etcette couleur grise estseulementplus claire sur latête ; on voituneteinte de rouge sur l‘origine de sa

queue. Ce pic n’

estpas aussigrandqu’unealo

‘uette.

Voyez les plandles enluminées , n° 786 fig.

232 HISTO IR E N A TUR ELLE

'

O I'

S‘ E A U X

DU NO UVEAU CONTINENT

QUI ONT RAPPORT AU PIC VERD.

LEmc BAYÊ DE SAINT—DOMINGUÈ

P remière espèce.

M . Brisson donne deux fois ce même

oiseau d’

abord sous le nom de pic rayé

de Saint—D omingue etensuite sous celui

de petitpic rayé de Saint—D omingue , en le

disabtmoins gros que le premier , quoi

que dans le détail les dimensions qu’

il

donne setrouventêtre les mêmes ; ettouten observantque le secondpourroitbien

Voyez les planches enluminées , n° sousle nom de pu: ray! tête noire de Saint- DoW flg“3 , etn° 2812

3 34 .nrsr omn NA'

I\UR ELLE

LE P E T I T P I C O L IVE

D E SA INT- D OMINGUE.

Seconde espèce.

C E petitpic a six pouces de longueuretil està peu près de la grosseur de

l’

alouette ila le sommetde latête rouge ,dontles côtés sontd’un , gris roussâtr‘

e ;toutle manteau estolive jaunâtre,;tputle dessous ducorps estrayétransversalementde blanchâtre etde brun;les pennesde l

aile,olivâtres comme le dos ducôté

extérieur,ontl’intérieur brun etdentelé

d’un borddetaches blanchâtres engre

nées assez profondément,caractère qui

l’

a‘

ssimile encore aupic v erd; les plumes

de la queue sontd’un gris mélangé ‘bbrun. Malgré sa petitetaille ,

ce pic ne

laisse pas d’

être des plus robustes ; ilparceles arbres les plus durs . C

està lui que se

rapporte cette notice extraite de l‘Histoire

D ES.OISEAUX ÉTRA

aventuriers fl ibustiersier estun oiseauquin

es

u’une aloueü e ; il a le

iron un pouce etsidun jour de temps

,ilpere

usqu’

aucœur. Il està r

e bois de cetarbre est3meil leurs instrumens de f

essus.

236 HI S TO IR E NA TURELLE

L E G R A N D P I C R A Y É

D E C A Y EN N E ’

N on8nefaisons aucundoute que ce picne soitle même que le pu: varié huppé

d’

Amérique , décritincomplètementparM. Brisson sur un passage de Gesner.

La huppe d’un fauve doré ouplutôtd’un

rouge aurore latache pourpre l‘

angle

du_bec les plumes fa

uv es etnoires dont/\toutle corps estalternativementvariésontdes caractères sufiisans pour le faire

reconnoîtm etla grandeur donnée , quiestcelle dupic verd convientà ce grandpic rayéde Cayenne.Sonplumage esttrèsrichementémaillé par le fauve jaunâtreetle beau noir qui s

y. entremêlentenondes entaches eten festons ;un espace!

Yoyez les planches enluminées n° 719

238 HI STO IRE N A TURELLE

L E P E T I T P I C R A Y Ë

D E C A YËN N E ‘

Quatrième espèce.

E N T R E les pics rayés que M. Brisson

rangetous à la suite de l’épeiobe oupic

varié,ilen estplusieurs quiappartiennent

certainementau pic v erd. Cela estsensible pour les pics rayés de SaintDomingue etde Cayenne que nous venonsde décrire ,

etpour celui- ci. En effet,trois pics portenttous un restede lateinte

de verd;aunâtre plus oumoins obscure,

qui caractérise le pic verd; etles raies

ondulées qui s’

étendentsur le plumage

semblentprolongées surlemodèledecelles

dontl’ailedupic verdestmarquée.

Le petitpic rayé de Cayenne a septpouces cinq lignes delongueur ; ila beau

Yoÿez les planches enluminées n° 513

DES OISEAUX ÉTRANGERS. 239

coup de rapportdans lgs couleurs avec '

l'

e

pic rayé de Saint- Domingue mais il estmoins grand desbandes noires orîduléea

s’étendentsur

_

le fond gris brun olivâtrede son plumage ; le gris dentelé de noircouvre encore lesdeux plumes extérieuresde la queue de chaque côté les six autressontnoires l

oeciputestrouge le frontetla gorge sontnoirs ; ‘

seulemerfl ce noir

estcoupé par unetache blanchetracéesous l

œiletprolongée en arrière.

240 HI STO IR E NA TUR ELLE

LE PIC “ JAUNE DE CAYENNE

Cinquzeme espèce.

LEs espèces d’oiseaux qui cherchentla

solitude etne peuventvivre qu’au dé

dért,

sontmultipliées dans les Vastesforêts dunouveaumonde d’

autantplusque l

homme s’

estencore moins emparé

de ces antiques domaines de la Nature .

Nous avons jusqu’

à dix espèces de pics

v enus des bois de la Guiane etles picsjaunes paraissentpropres etparticuliers àcette région. La plupartde ces espèces

sontencore peuconnuesdes naturalistes;etBarrere n

a faitqu‘

en indiquer quel

ques unes. Le premier de ces pics ,Oque

M. Brisson a décritsous le nom de pie

blanc , a le plumage ducorpsd’un yaune

tendre ‘

,la queuenoire ;lesgrandes pennes

Voyez les planches enluminées n° 509.

HI STO I RE N A TUR ELLE

la sollic itude de la '

fem’elle eten son

absence setientconstammentàl’embonchure de sa galerie horizontale . Son cri

estun sifflet en six temps dontlespremiers soccus sontmonotones , etlesdeux outrois derniers plus graves. La

femelle n’

a pas aux côtés de latètç cettebande de rbuge vif que porte le mâle.

Ontrouve dans cette espèce une va

riété dontles individus onttoutes les pctites couv erturesdes ailesd’unbeauj anneetles grandes bordées de cette couleur

dans quelques autres individus ,tels ap

paremmentque celui que M. Brisson a.

décrittoutle plumage décoloré etd’une

teinte afi'

oiblie n’offre plus qu

’un blanc

sale etjaunâtre.

0

DES OISEAUX ETRANGERS. 243

L E P I C M O R D O R ȃ

Six ième espèce.

U N beau rouge v if,brillantetdoré ,

forme un superbe habillementà ce pic

presque aussigrandque le pic v erd mais

detaillemoins forte une longue huppe

jaune en efi‘

11és pendens lui couvre la”

tête etse j ette en arrière ; des angles

du b ec partentdeux moustaches d’

un

beau rouge clair etbientracé entre l’œiletla gorge ; quelques gouttes blanches etcitrines enrichissentetvarientle fond

roux duniilieudumanteau le croupionestjaune,etla queuenoire. La femelle

dans cetteespèce comme dans celle du

pic jaune des mêmes contrées n’

a pas

de rtmge sur les joues. Un individu en

voyé de Cayenne etplacé au,Cabinetduroi

,sous le nom de pic roux tacheté de

Cayenne . paroîtêtre cette femelle.

I

Voyez les planche.! enluminées, n° 524 sbb&le nom de pic j aunetacheté de Cayenne.

HISTO IR E NA TUR/ELLE

LE RIO A CRAVATE NOIRE

Septième espèce.

C ’

nS T encore iciun de ces charpentiersjaunes des créoles de Cayenne. Il porteun beauplastron noir qui lui engagé lecoupar-derrière en couvretoutle de.v antcomme une cravate , ettombe surla poitrine le reste dudessous ducorpsestd’un fauve mussâtre a insi que la

gorge ettOute latête quiesthuppée jusque

'

snr le con ; le dos estd’un roux vif

l’

aile estde la,mêrne couleur

,maistra

v ersée dans les pennes de quelquestraitsnoirs assez distans ; quelques uns de ces

traits s’

étendentsur la queue , dontlapointe estnoire ,

etque la planche enlu

minée représente un peutrop courte. La

grandeur de ce pic de Cayenne estlamême que celledupic jaune , etlamêmeVoyez les planches enluminées n° 863.

246 HI STO IR E NA TUR ELL E

L E P I C R O U X *

Huitième e spèce.

IL y a dans le plumage de ce petitpieune singularité ; c’

est; que lateinte du,

dessous ducorps estplus forte que celledudessus

,aucontraire detous les autres

oiseaux un roux plus oumoins sombreouclair en faittoutle fond; ce roux estfoncé sur les ailes plus lavé sur le croi»

pion etle dos plus chargesur la poitrineetle ventre , etmêlé surtoutle corps

d’

ondes noirestrès—pressées etquifontl’

effetduplus belémail; latête estd’un

roux éclaù ci ettraverséde petites ondesnoires. (le pic qu

ontrouve à Cayennen

estguère plus grandque letorcol mais

il estunpeuplus épais son plumage

quoique composédedeuxteintes sombres,estcependantun des plus beaux etdes:plus agréablementvariésVoyez les planches enluminées n° 69@

mzs OISEAUX ÉTRANGERS. 347

LEPETITPIC A GORGE JAUNE

Nez:vièmo espèce.

CE pic n’estpas plus gros que letorcol.

Le fondde sonplumage estd’un brunteintd’

olivâtre,avec depetitestaches blanches

en écailles sur le devantducorps jusquesous la gorge , qu

’un beau jaune enVe

loppe en se

,

portantsous l'œil etsur lehautdu cou; une calotte rouge couv re

le sommetde latête , etune moustachede cette couleur afl

'

oiblie setrace aux

angles dubec., Ce pic cdmme les précé

dens setrouve à la Guiane.

Voyez les planches enluminées , n°784

248 HI STO IRE NA TURELL E

L E T R È S — P E T I T m c

D E C A Y ENN E ‘

D ix Ëème espèce.

CET oiseau aussipetitque notre roitelet

,estle nain de la grande famille des

pics. Ce n’

estpointun grimpereau mais

un véritable pic aubec droitetquarré.

Soncouetsa poitrine ondésdistinctementde zones noires etblanches son dos

b run tacheté de gouttes blanches om.

b rées de noir ces mêmestaches beaucoup plus serrées etplus fines sur le beaunoir qui couvre le hautdu cou

,enfin

une petitetête dorée comme celle duroi

telet,en fontun oiseau aussi joli qu’

il

estdélicat. Toutle blanc de son plumage

n’estpas pur mars couvertd‘une ombre

jaunâtre quisemarqueplusvers la queue

Voyez lesplanches enluminées n°786, fig 1

I

25: HI ST O I R E NA TUR ELLE.

morte le dessus de latête etle hautducou. sontd’un gris plombé

_

età l'occiput'

estune belletache écarlate ; des angles

dubec partentdeux grandes moustachesnoires qui descendentsur les côtés ducon ; la femelle ne porte pas ces moueta0hes le dos fondbrun estmouchetéde noirâtre les grandes pennes de l

aile

sontde cette même\couleurämais ce qui.

les relève etquisuffitseulpour distinguerc etoiseau c

estque la côte detoutes cespennes estd’une Vive couleur d’

or .

—Cetoiseau setrouve en Canada eten Virgin1e aussi- bien qu

à la Caroline.

L E P I C N O I R *.

LA seconde espèce de pic quisetrouve..en Europe estcelle dupic noir ; elle paroitconfinée dans quelques contrées patticulières etsur—touten Allemagne. Les

Grecs néanmoins confroissefltcommenous trois espèces de pics Aristote lesindiquetoutestrois. L

’une dit- il moine

dre que le merle c’

estle pic var1e oul’€peiche

° l’autre, plus grande que le

merle,etqu’

il appelle ailleurs coliœ ,et

c’

estnotre pic verd; la troisième er‘

1fm

qu’

ilditpresque égale à la poule engrandéur

, ce qu’

il fautentendre de la longueur etnon de l’épaisseur ducorps etc’estnotre pic noir le plus granddetousles pics de l

’anciencontinent. Ila seize

pouces de longueurduboutdubec à l’exVoyez les planches enluminées , 11° 296.En italien pics/do sgiaia en anglois , g reatHack wood en allemand halte krae

Â'M e- spechtg rosser special :chwart:er—3pecbt,Îzoltz hum.

0uuut. 1 1 1 .

254 HI S TO IRE N A TUR ELLE

trémité de la queue ; le bec long dedeux

pouces etdemi, estde couleur de corneune calotte '

d’un rouge v ifcouvre le som

metde latête ; le plumage detoutlecorps estd’un noir profond. Les noms de

lfaa—spectetde IzoItz -Æme pic- corneille

corneille de bois que lui donnentlesAllemands désignenten inêmetemps sacouleur etsataille.

On letrouve dans les hautes futaiessurlesmontagnes enAllemagne en Suisse

etdans les Vosges. Iln’

estpas connudansla plupartde nos provinces de France etil ne vientguère dans les pays de plaine.

Willugbby assure qu’

ilne setrouve pointen Angleterre. En effet, cetoiseau deforêta dû quitter une contréetrOpdécouverte ettrop dénuée de bois c

estlaseule cause qui l

aitpubannir de l’Angleterre com me de la Hollande

,où l

on

assure qu’

il ne setrouve pas car on le

voitdans des climats plus septentrionaux

,etjusqu’

en Suède :mais on ne peutguère deviner p ourquoi ilne setrouveroitpas en Italie où Aldrovande ditnel’

avoir jamais vu.

256 HI ST O I R E N A T UR ELLE

cetoiseaufer0itdonc grandtortaux forétasil’espèce en étoitplus nombreuse. lls

attache de préférence aux arbres dépé—Ï

riasans, Les gens soigneux de leurs boischerchentà le détruire ; car il ne laissepas d

attaquer aussi beaucoup d’

arbres

sains. M. D eslandes dansson Essaisur la

marine des anciens se plaintde ce qu’

ily

avoitpeud’

arbres propres à fournir des

rames de quarante pieds de long ,sans

être percés detrous faitspar les picsLe pic noir pond aufondde sontrou‘

deux outrois œufs blancs ,etcette cou

leur estcelle des œufs detous les picssuivantWillughby. Celui- ci se voitrare

\mentàterre ; les anciens ontmême ditqu

aucun pic n’

y deseendoiteten effetils n

y descendentpas souvent. Quandilsgrimpentcontre les arbres le long doigtpostérieur setrouvetantôtde côté , ettantôten avantce doigtestmobile danssonarticulation avec le pied etpeutse

Mais M . Deslandes setrompe beaucoup au

même endroit, lorsqu’ilditque le pic se sert(lesa langue comme d

une tarière’ pour percer les

plus gros arbres.

D U P I C N O I R . 3 5,

prêter àtoutes les '

positions nécessairesaupointd’

appui etfavorables à l‘équilibre. Cette faculté estcommune àtousles ,pics. .

Lorsque le pic noir a petcé .œntrouets’estouvertl’entrée d’un creux d’

arbre,

ilypousseungrandcriousifflementaiguetprolongé qui retentitau loin ;\il faitentendre aussipar intervalles m etuquementouplutôt; un frôlementqu’

il faitavec son bec enle seôommtetle frottantrapidementcontre les parois de sontrou.

La femelle diffère dumâle par sa cou

leur ; elle estd’un noir moins profond,etn’

a de rouge qu’

à l’

occiput, etquelquefois elle n

en a pointdutout. Onobserve que le rouge descendplus bas

sur la nuque ducoudans quelques individus etce sontles vieux mâles.

Le pic noir disparoîtpendantl’hiver,Agricola croitqu’

ildemeure caché dans

des trous d’

arbre ; mais Frisch assure

qu’

ilpartetfuitla rigueur de la saison,

pendantlaquelletoute subsistance lui

Manque parce que ,dit- il

,les

\

vera du

bois s’

enfonsentalorsdavantage etque23

3 58 HI STO IR E NATU R E LLE.

les fourmilières restentenseveliee sous laglace oula neige.

Nous ne connoissons aucun oiseaudans l

ancien continent,ni en Asie ni en.

Afrique dontl‘espèce aitdu rapportavec ch lle dupic noir d’Europe etilsemble qu

ilnous soitarrivé dunouveaucontinent

,O ù l

ontrouveplusieurs espècesqu

on doitrapporter presque immédiatementà celle de notre pic noir.Voicil’êimmératiônde conespèces.

DES OISEAUX ETRANGERS. 261

reconnoissons dans le pions imônfœtus deNieremberg etle quatotomomide Fernandès quoique la grandeurtotale soitmaldésignée par ces auteurs etqu’

il y aitquelques différences qui semblentindiquer une variété dans l’espèce ; mais le

bec blanc long detrois pouces la carac

térise assez . Ce pic habite ditFernandès ,les plages qui avoisinentla mer duSud.

Les Américains des contrées septentrionales fontavec les becs de ces pics des

couronnespour leurs guerriers etcomme

ils n’

ontpointde ces oiseaux dans leur

pays , ils les achètentdes habitans duSud etdonnentjusqu’

àtrois peaux dechevreuilpour unbec de pic.

26: HIST O I RE N A TURELLE

LE PIC NOIR A HUPPE ROUGE

Seconde espèce.

CE pie quiestassez commun à la Loni

siane setrouve égalementà la Carolineetà. la Virginie . ilressemble fortauprécèdent; mais il n‘a pas le bec blanc ,

etil estunpeumoins grand, quoiqu

’ille

soitun peuplus que le pic noird‘

Eur0pe.

Le sommetde latéte jusque surlesyeux ,

estorné d’une grande huppe écarlatetroussée en une seuletoufi‘

e etjetée en

arrière en forme de flamme ; eu—dessous

règneune bande noire dans laquelle l’

œil

estplacé ; une moustache rouge partdela racine dubec ,

ettranche sur les côtésnoirs de latête ;la gorge estblanche une

bandelette de cette même couleur passe

entre l‘œil etla moustache ets ’

étendVoyez les planches enluminées, n° 7 1&

:6, HI STO IRE N ATURELLE

dans les forêts desterres Magellaniqü€sla grandeur estla même etles autrescaractères sontassez semblables ; seulementce dernier ”

n’

a de rouge que sur lesjoues etle devantde latête etl‘occiputesthuppé de plumes noires. Ainsi une

espèce oula même du semblable se

trouveroitdans les latitudes correspon

doutes aux deux extrémités du grandcontinentde l’Amérique. M:Commerson

remarque que cetOiseau avoitla voix

forte etla vietrès-dure ; ce qui convientàtous les pics fortifiés et'endurcis parleur vie laborieuse.

DES OISEAUX ETRANGERS. 2555

L’

OUANTOU , O U P IC NO IR

HUPPE D E CAYENNE

Troisième espèce.

B A R R ER E a mal prononcé oentou le

nom de ce pic , que les Américains ap

pellentcunnt0u eten le rapportantàl’

lzipecoude Marcgrave nous rectifieronsdeux méprises de nos nomenclateurs.

L’ouat1touestde la longueurdupic verd,

avec

'

moins d’

épaisseur de corps ilestentièrementnoir en-dessus à l

ex ceptiond

’une ligne blanche quipartde la mandi

bule supérieure dubec descenden coin

ture Sur le cou etjette quelques plumes

blanches dans les couvertures de l‘aile ;l’

estomac etle ventre sontondésdebandesnoires etgrises etla gorge estgriveléeVoyez les planches enluminées, n

°717.

23

HI STO I RE NA T U R ELLE

de même ; de la mandibule inférieuredubec partune moustache rouge ; une

belle huppe de cette même couleurcouvre latête etretombe en arrière ; en

fin sous les longs filets de cette bnppeon appergoitde petites plumes dumême

rouge quigarnissentle hautducou.

Barrère a autantraison de rapporter àc e pic l

hipecou de Marcgrave , que M.

B risson paroîtavoir detorten le rapportantaugrandpic de la Caroline deCatesby. Celui—ci estplus grand qu’une cor

neille. etl’hipecoupas plus grandqu’

un

pigeon. D’

ailleurs le reste de la description de Mamgràvo convientautantàl’

ouantOu qu’

il convientpeu au grand

pic de la Caroline qui n’

a pas ledessousducorps variédenoir etde blanc comme

l’

ouantouetl’hipecou quia le bec longdetrois pOuces etnon pas de six lignes .

Or ces'

caractères ne conviennentpas ,da

vantage aupic noir de la Louisiane ,et

M. Brisson paroîtencore se‘tromper en

rapportantà cette espèce l’

oudntou '

qui

n’

estcomme nous v enons de le voir ,

que l’

hipecou etqu’il eûtmieux placé

268 CHI STO IRE &NATUR ELLE

LEme A COU R O UGE

Quatrième espèce.

N ous avons prfiéré pour désigner ce

pic la dénbmination de courouge à celledetête rouge . parce que la plupartdes pics

/ 0ntlatête plus oumoins rouge. Celui- ci

a de plus le cou entier,, jusqu

ù la poitrine de cette belle couleur ce quisuflitpour le distinguer. Il estun peuplus longque le pic verd son couetsa queue étantplus alongés ce quifaitparoitre soncorpsmoins épais. Toute latête etle cousontgarnis de plumes rouges jusque sur la

poitrine où desteintes de cette couleurvontencore se confondre avec le beau

fauve quila couvre ainsi que le ventreetles fl ancs ; le reste du corps estd’un

Voyez les planches enluminées , n°

_

612 , sous

la depomination de grandpic frappé àtelemage{la flamme.

270 HI S T O IRE NATUR ELLE

L E P E T I T P I C N O I R *

Cinquième espè0è.

CE L U 1 - c 1 estle plus petitdespicsnoirsiln

estque de la grandeur dutorcol. Unnoir profond avec des reflets bleuâtresenveloppe la gorge la poitrine le dos etlatête , à l’ex ception d‘unetache rougequi setrouve sur latête dumâle ; il aaussi une légèretrace de blanc sur l’oeil

etquelques petites plumes jaunes v ers

l‘

occiput; au dessous ducorps , le longdusternum s

étendunebanded’unbeau

rouge ponceau elle finitauventre qui,comme les côtés esttrès - bien émaillé

de noir etde gris blanc ; la queue estnoire.

Il y a une variété de ce pic qui au

lieudetache rouge ausommetde latète,Voyez les planches enluminées n° 694 ,fig. 2.

HI STO IR E N A TURELLE

L E P I C N O I R

O M I N O ËO U G E "

Six ième espèce.

CE pic donné par Catesby trouveenVirginie. Ilestà peuprèsde la grosseurde l’épeicbe

oupre varié .d’Eur0pe. Il a

toute latête envel<1ppéc d’un bain do

mino rouge soyeux etlustré quitombesur le cou toutle .dœsmn ducorps etlecroupion sontblancs de même que les

petites pennes de l‘aile , dontle blanc sejointà celuiducroupion pour former sur

le bas dudosune grande plaqueblanche ;le

reste estnoir ainsi que les grandes

plumes de l‘

aile ettoutes celles de la

queue .

On ne voiten Virginie quetrès -

peu

de ces oiseaux pendantl’hiver:; ily ena

Voyez les planches enluminées n° 1 17.

DES OISEAUX ETRANGERS. 273

davantage dans cette saison à la Caro

line,mais non pas en si grandnombre

qu’

en été . ll paroîtqu’

ils passentausudpour éviter le froid; ceux quirestents’approchentdes villages etvontmême frapper contrc les fenêtres des habitations.

Catesby ajoute que ce pic mange quantité d fruits etde grains :mais c’

estapparem entquandtoute autre nour ri

ture lui manque ; autrementil difi‘

ére

roitpar cetappétitdetous les autres pics,pour quiles fruits etles grainsnepeuventêtre qu’une r essource de disettc etnonun alimentde choix .

L’ É P E I Ç H E ,

O U

L E P I C V A R I

P remiere espèce.

L Atroisième espèce de nos pics d‘

Eu

rope estle pic varié oul’épeiche ,etc e

dernier nom paroitvenir de l’allemand

elsæ r spccñt’, quiréponddans cette langueà celui de pic varié dans la nôtre ; ildésigne l

agréable effetque fontdans son

plumage le blanc etle noir relevés du

rouge de latête etduventre . Le sommetde latête estnoir avec une bande rouge

sur l’occiputet.la coiffe setermine sur

Voyez les planches enluminées , n° 596 le

mâle etn° 595 , la femelle.

Euitalicn euh—asso; enallemand elster specht,

ôuntSpecial vein en anglais g reatwood—packa witwal,french—pie.

Pic—

pie.

276 HI STO IR E NA TUR ELLE

moins vives moinstranchées etdonttoutle dessus de latête etle ventre sontrouges mais d

’un rouge pâle etterne.

C’

estde cette variété représentéedansnos planches enluminées n

°61 1 que

M. Brisson a faitson second pic varié ,

après l’

avoir déja donné une fois sous

le noni de g randpie varié . quoiquetousdeux soientà peuprès de la même gran

deur etqu’

on aitdetouttemps reconnucette variété dans l’espèce. Belau qui à

lavérité vivoitdans le siècle où les for

mulesdenomynclature etles erreurs Scien

tifiques n’

avoientpointencore multipliéles espèces parle de ces différences entreces pics variés et, , ne les jugeantrienmoins que spécifiques les rapportetoutesà son épeiche mais c

estavec raison

qu'

Alà ovande reprend ce naturaliste etTurner sur l

application qu’

ils ontfaitedu nom de pim s mafiius aupic varié ;

car ce nomn'appartientex actementqu’

au

pic verd. Aristote a connul’

épeiche c’

estceluide sestrois pics qu’

ildésigne commeun peumoins grand que le merle etcomme ayantdans le plumageunpeuderouge.

L’

épeiche pe contrmmps plus v ifs etplusverd ilgrimpe ou desccoup d’aisance , en hautetpar - dessous les brunerudes de sa queue lui 3

d’

appuiquand setenui l redoub le de coups de

car lorsqu’il appcil se tient“ mob ile ap

derrière la branche. Iln

autre pics dans untrEn hiver dans nos pr

près des habi tations , etsur les écorces des arbres

v]8 _HI ST O IR E N A TUR ELLE

pause qu’

ilfaitilsemble chercher rca

connoitrc s’

il n‘

y a rien à craindre pour

lui dans les environs ; il a l’

air inquietil écoute iltourne latête detous côtésetil la baisse aussi pour voir àterre àtravers le feuillage des arbres ; etlemoindre bruitqu’

ilentend suflitpour le fairerétrograder.Lorsqu

‘ilestarrivé sur l‘arbre

le plus voisinde lamared’

eau ildescend

de branche! en branche jusqu’

à la plusbasse etde cette dernière branche sur lebord de l

eau. A chaque fois qu’il ytrempe son bec il écoute encore etre

garde autour de lui etdès qu’ila bu il

s’éloignepromptementsans faire de pause

comme lorsqu‘il estvenu. Quandon le

tire sur un arbre .

,ilestrare qu’

iltombejusqu

‘àterre s

illui reste encoreun peude vie car il s‘accroche aux branchesavec ses ongles ; etpour le fairetomberon estsouventobligé de letirer uneseconde fois.

Cetoiseau a le s‘ternumtrès grand,

le conduitintestinallong de seize poucesetsans cœcum l

estomac membraneux ;la pointe de la langue estosseuse sur

280 HI S T O IR E N A TUR ELLE

L E P E T I T EP E I C HE =

Seconde espèce.

CE pic seraitentoutun diminutif deI’

épeiche s’

il n’

en différoitpas par ledevantducorps qui estd’un blanc sale

oumême gris etpar lemanquede rouge

sous la queue etde blañc sur les épaulés.Dureste tous les autres caractères sontsemblables . Dans ce petitépeiche commedans le grand le rouge ne se voitque surlatête dumâle ”

Voyez les planches enluminées n°°

598,fig. 1

le mâle ; etfig. la femelle.

Enitalien,pipra pipe en allemand spechile,

g ran- speak! klein ôund£er :pecht; en anglais

la ser spottedwood—quite or wood—pecker, pinnnetethjckwal.Willugbbyremarque fortà propos qu‘A1dmtaule assure dupetitpit:varié en général, ce qui

D E L’ É P E I C H E. 285

Ce petitpic varié està peine de la grandeur dumoineau etne pèse qu’une

once. On le voitvenirpendantl’hiver prèsdes maisons etdans les vergers. Il ne

grimpe pas forthautsur les grands arbres,etsemble attaché alentour dutronc . Il

nichedansuntroud’

arbre ,

'

qu’

ildisputesouventà la mésange charbonnière qui

n’

estpas la plus forte etqui estobligéede luicéder son domicile. Onletrouve enAngleterre où il a un nompropre. On

le voiten Suède etilparaîtmême que

l‘

espèce comme celle‘

dugrandépeiches’

estétendue jtmque,dans l

Amériqueseptentrionale ; car l’on voità laLouü iancun petitpic varié.quilui ressemble pres

que entout, età l’ex ception que le des

sus de latète ,p omme dans le pic var ie

du Canada estcouvertd’une «calottenoire bordée de blanc .

M. Salome ditque cetoiseaun’

estpasconnuenFrance ; cependanton letrouvedans Impluputde nos provinces . La mél

n‘

estvrai que de la femelle ; savoir , qu’

il n'

y,a

pointde rouge sur latête. Jonston estlis—dessusdans la même erreur qu

Aldrœande

882 HI S TO I R E N A T U RELL E}

prise v ientde ce qu’

ila confondule petitpic verre avec le grimpereaudemuraille ,qu

ilavoire lui-même ne pas connaitre . Il

setrompe égalementquand il ditqueFrisch ne parle point:de ce petitpic etqu

’il en conclutqu’

il n‘ex iste pointen

Allemagne. Frisch ditseulementqu’ily

estrare etilendonnedeux belles figures .

M. Sonnerata vu à Antigua un petitpic varié que nous rapporterons à celui

ci les caractèremqu’îl lui donne ne l

en

distinguentpes '

asses pour en faire deux

espèces, Il estde la même grandeur ; le

noir myé-de blanc couvretoutle dess'us du corps ; le . dessous est

tacheté de noirâtre sur un fond jaune

pâle ouplutôtblanc jaunâtre ; la ligneblanche sa marque sur les côtés dtico‘u.

M. Sonneratn’

a pointvude rouge à latête de ectoiseau; mais ilremarque lui

même que c‘étaitpeut— être la Gamelle}

234 HI S TO IR E N A T U R EL LE

rière de latête ; le sommetetle devantsonten plumes fines

,noires

,chacune

tiquetée à la pointe d’unepetite goutteblanche laqueue estdiviséetransversalementpardes ondes brum etmuss”âtres.

Cetoiseau estfortjoli,etl‘espèce est

nouvelle.

DES OISEAUX ETRANGERS. 285

LE G R AN D P I C VA R‘

1E

D E. L ’ILE D E LUÇO N.

Seconde espèce.

N o T nn épeiche n’

estpas le plus grand“

des pics variés puisque celuide LuçondontM. Sonneratnous a donné la des

cription ,estde lataille dupic verd. Ila

les plumes dudos etdes couvertures del’

aile n'

oîres mais letuyauen'

estjaune ;il y a aussi destaches jaunâtres sur lesdernières les petites couvertures de l’ailesontr'

ayéestransveraflementde blanc ;la poitrine etle ventre sontvariés detaches longitudinales noires sur un fondblanc ; on voit'

une bande blanche au

côté du cou jus'

qu‘

e sous l’

œil; le som

metetle derrière de la tête sontd’un

rouge vif; et, par ce caractère , M. Son'

neratvoudraitnommer ce pic cardinal

886 HIST O I RE NA TURELL E

mais ily suroîttropde pics cardinaux si

l’ondonnaitce nom àtous ceux qui ontla calotte rouge ; etce rouge sur la têten

estpointdutoutun caractère S péci

fiquc mais plutôtgénérique pour les

pics comme nous l’

avons remarqué .

288 HISTO I RE NA TUR ELLE

O I S E A U X

D U NOUVEA U CO NT INENT

QUI ONT RAPPORT A L’ÉPEICHE.

L’ÉPE'

ICHÈ D U CANADA

a ièra espèce.

O Ntrouve au Canada un épeiche quinous paraîtdevoiretre rapproché de celuid

Europe ; ilestde lamême grosseur etn

en diffère que par la distribution descouleurs. Ce pic de Canada n

a de rouge

nulle part; son '

œil estenvironné d’unespace noir aulieu que l

œil de notreépeiche estdans du blanc. Il y a plus

de blanc sur le côté ducou etdublancVoyez les planchesenluminées , n° 345 fig 1 .

DES OISEAUX ETRANGERS. 389

Dujaune faible à l’occiput;mais cesdiffé

r ences ne sontque de légères variétés etc es deux espèces ,

très. voisines ne fontpeut- être que le même oiseau

, qui, en

passantdans un climatdifiérentetplu‘8froid aura subices petits changemens.

Le quauktotop0tü alter de Fernandes ,qui estun pic varIe de noir etde blanc ,paroitêtre le même que ce pic duCanada,d

autantplus que cetauteur ne ditpasdans sa description, qu’

il aitdu rouge

nulle partetqu’

il semble,indiquer que

cetoiseau arrive duNordà la nouvelle

Espagne. Ce pays cependantdoitavoiraussi ses pics v aries puisque les voya

genre en onttrouvé jusque dans l’isthm:de l

Amérique.

02m wx . X 1 I I .

290 HI STO IR EN A T U R ELLE

L’É PEI CHE DU M EXIQUE.

Seconde espèce.

JE seraistrès-

porté à croire que le grandpic varié du. Mex ique de M. Brisson

page 57 etson petitpic varie duMex i

que , page ne sontque le même oi

seau. Il donne le premier d’après Seba ;

car ce n’estque sur sa foi que Klein et

Moehring l’ontfaitentrer dans leurs no

menclatures or on saitcombien sontinfideles la plupartdes noticesde ce com

pilateur. Klein donne deux fais lemême

oiseau,etc’

estunde ceux que nous avonsex clus dug enre des pics . D

’un autre côté,

M. Brisson par une raison qu’

on ne peutd‘eviner applique à son secondpic du

Mex ique l’

épithète de petit, quoique Fernandes

,auteur original , d

après lequelseul on peutparler ,

le dise g rand, etledise deux fois dans quatre lignes . Suivantc etauteur , c ’

estun pic de grande espèce,

292 HI ST O I RE NA T UR ELLE

L ’ É '

P E I C H E ,

O U

PIC vamEDE LA JAMA IQUE

Tmiszeme espèce.

C E pic estd’une grandeur moyenn‘

e

entre celle dupic verdetdel’épeiched’

Eu

rope . Catesby le faittrop petiten le com

parantà l’épeiche, etEdw ards le faittrOpgranden luidannantlataille dupic v erd.

Ce même auteur ne lui compte que huitpennes à la queue mais c

estvraisemblablcmmtpar accidentqu’

il en man

quoitdeux dans l’individuqu’

ila décrit,tous les pic s ayantdix plumes à cette par

tie. Célui—ci porte une calotte rouge quitombe en coiffe sur le hautdu cou; laI

Voyez les plinches enluminées n° 597 la

DES OISEAUX ETRANGERS. 293

gorge etl’estomac sontd’un gris rous

sâtre qui entre par degrés dans'un rougeterne sur le ventre le dos estnoir , rayétransversalementd’

ondes grises en fes

tons plus claires sur les ailes , plus larges'

ettoutes blanches sur le croupion.

«La figure de cetoiseau dans Hans

Sloane estfortdéfectueuse c’

estle seul

pic que ce naturaliste etM. Brow no aient:trouvé dans l’île de la Jamaïque quoi

qu‘

il y en aitg rand nombre d‘

autresdans le continentde l‘Amérique. Celui

ci setrouve à la Caroline etmalgré

quelques différences on le reconnaîtdans le pic à ventre rouge de Catesby.

Aureste la femelle dans cette espèce

a le frontd’un blanc roussâtre etlemâlel’

a rouge.

294 HI STO I R E N A TU RELLE

D É P E I D H E ,

O U

PIC R AYE D E LA LOU IS IANE

Quatrième espèce.

T O U T le manteau de ce pic un peu

plus grand que l’

épeiche ,estagréable

mentrayé etrubané de blanc etdenoir

par bandelettestransversales ; despennes de la queue ,

les deux extérieures'

etles intermédiaires sontmêlées de blancetde noir

,les autres sontnoires ;tout

le dessous etle devantdu corps est‘ grisblanc uniforme ; un peu de rouge lavéteintle bas- ventre. D e deux individus

que nous avons au Cabinet, l’un a le

dessus de latête entièrementrouge av ec

quelques pinceaux de cette couleur à la

Voyez ICS planches enluminées n° 692 .

HI ST O I R E N A TUR ELLE

L’ Ê P E I G H E

PIC VAR IÊ DE LA ENOENADA

Cinquième espëce.

CE T oiseaun‘estpas plus grand que

notre petitpic varié etil estun desplus jolis de ce genre avec des cou

leurs simples son plumage estémaillé

d’une manière brillante ; dublanc etdugris brun composanttoutes ses couleurs ;elles sontsiagréablementcoupées interrompues etmêlées qu

il en résulte uneffetcharmantà l’œil. Le mâle estbienhuppé etdans sa huppe percentquelquesplumes rouges la femelle ne l

estpasetsatête esttoute brune.

Voyez les planches enluminées n° 743 58 lalemâle.

DES OISEAUX ETRANGERS. 3 97

LΠP E 1 C H E ,

O U

PIC CHEVELU DE VIR G INIESix ième espèce.

N ous empmntetons des Aùglois de laVirginie le nom de pic chevelu qu

ils

donnentà cetoiseau pour ex primer un

caractère distinctif, qui consiste en une

bande blanche , composée de plumes effi

lées qui règne toutle long dudos ets’

étendjusqu‘

aucroupion ;le reste dudosestnoir les ailes sontnoires aussi mais

marquetées avec assez de régularité detaches d‘un blanc obscur arrondies eten larmes ;unetach e noire couvre le sommete

\tune rouge le derrière de latête

de là jusqu‘à l

œil s‘

étend une ligne

Voyez les planches enluminées, n°

,754.

298 HI STO IRE N A TUR ELLE

blanche etune autre esttracée aucôté '

ducou la queue estnoire toutle dessous da corps estblanc . Ce pic estunpeumoins grandque l

épeiche.

BOO H IS TO IR E N A T URE LLE

L’ É P E I C H E ,

PIC VAR IEDE LA CAR OLINE

Huitième espèce.

QU O I Q U E ce petitpic porteuneteintejaune sur le v entre nous ne l’ex clurons

pas de la famille des pics variés de blanc

etde noir parce qu’

ily estévidemmentcompris par les couleurs dumanteauqui sontcelles qui décidentle plumage .

Il està peine aussi grand que notre petitépeiche. Toutle dessus de la tête estrouge quatre raies alternativementnoires etblanches couvrentl’espace Zdelatempe à la joue etla dernière de c esraies encadre la gorge qui estdumême

rouge que latète le noir etle blanc s e

Voyez les planches enluminées, n° 785.

DES OISEAUX ETRANGERS . 301

mêlentetse'coupentagréablementsur ledos les ailes etla queue le devantducorps estjaune clair

, parsemé de quel

ques pinceaux noirs . La femelle n’

a pointde rouge . Ce pic setrouve en Virginie , 3.la Caroline età Cayenne selon M. Bris

son.

302 HISTO IRE NA TURELLE

L E P E - I H

P I O V A R I E OND E *

Neuw eme espèce.

CE pic ,donné dans les planches enlu

minées,sous la dénomination dep zc m

càete' , doitplutôts’appeler varié , car son

plumage ,avec moins de blanc

,ressemble

fort‘a celuide l’épeiche . ilestnoir sur ledos chargé de blanc en ondes ouplutôten écailles

,sur les grandes pennes de

l’

aile ;ces deux couleurs forment, quand

elle estpliée ,une bande en damier ; le

dessous du corps estblanc,varie sur les

flancsd’

écailles noires ;deuxtraits blancsv onten arrière l

’un de l’oeil, l’

autre dubec etle sommetde latête estrouge.

Voyez les planches enlmñinées n° 553.

39 4 HI STO IR E N A TUR ELLE

Cayenne dans la planche enluminée. Ces

petites méprises dans quelques unes denos planches v iennentde ce que nous

avons été obligés de les faire graver à

mesure que nous pouvions nous procurer

les oiseaux etpar conséquentavantd’

en

avoir composé l’

histoire .

Après cette longue énumération detousles oiseaux des deux continens qui ontrapportaux pics etqui même semblent.en c onstituer le genre nous «devons oh

s erver qu’

ilnous a parunécessaire de re

jeter quelques espèces indiquéespar nos

nomenclateurs ; ces espèces sontlatroisième

,la huitième etla vingtième don

nées par M. Brisson pour des pics par

JSeba pour des hérons ,

etpar Moehringpour des corneilles. Klein appelle ces

mêmes oiseaux harponneurs parce que

selon Seba ils frappentetpercentdeleur bec les poissons entombantduhaut

a de l’air . Cette habitude est

,comme l

on

voit, bien différente de celles des pics etd’

ailleurs les caractères de ‘

crs oiseauxdans les figures de Seba ,

où les doigtssontdisposéstrois etun démontrent

DES OISEAUX ETRANGERS. 395

qu’

ils sontd’un genretrès- différentdec elui des pics etl’on doitavouer qu’

il

fautavoir une grande passion de multiplier les espèces pour en établir ainsisurdes figures fautives à côté de noticescontradictoires.

308 HI ST O I R E N A TUR EL L E.

gaie carils s’attachenttoujours,engrim-J

pant, aux arbres sur lesquels il y a plu

sieurs autres petits oiseaux perchés . Ils

sonttrès- vifs etvoltigentd’un arbre à

l’

autre pour se coller etgrimper ; mais

jamais ils ne se perchentni ne fontdelongs vols. On lestrouve assez communé

mentdans l’intérieur des terres de la.

Guiane où les naturels dupays les confondentavec les pics ; etc’

estpar cetteraison qu

ils ne .1enr ontpointdonné denomparticulier . Ilestassez probable queces oiseaux setrouventaussi dans lesautres climats chauds de l

Amérique ;néanmoins aucun voyagentn’

en a faitmention.

3 10 H I STO IR E N A T UR EL LE

produitpar une convulsion de surprise

etd’

é liroi,ou par une crise d

étonneM entà l

’aspectdetoutob jetnouveau;

c’

estaussi un cfiortque l’oiseausemble

faire pour se dégager lorsqu’

ilestretenu.

Cependantcetétrange mouv ementluiestnaturel etdépend en grande partied

une conformation particulière puis

que les petits dans le nidse donnentlesmêmestours de cou; en sorte que plusd’un dénicheur effrayé les a pris pour de

petits serpens .

Letorcol a encore une autre habitudeassez singulière un de ces oiseaux

, qui

étoit.en cage depuis vingt- quatreheureslorsqu

on s’

approchoitde lui se tournoitvis- â- vis le spectateur ; puis le regardantfix ements

élevoitsur ses ergotsse portoiten avantavec lenteur en rele

:vantles plumes du sommetde satête,

la quèue épanouie ; puis setetimitbra squementen frappantdubec le fondde sacage etrabattantsa huppe. Il recommen

çoitce manège que Schw enckfeld_

a

ob servé comme nous,jusqu’

à centfoisde suite ettantqu’

on restoiten présence.

D U T O R C O L . 3 1 !

Ce sontapparemmentces bizarres attitudes etces tortures naturelles qui ontanciennementfrappé les yeux de la su

perstition quand elle adopta cetoiseaudans les enchantemens

,etqu’

elle en

prescrivitl’usage comme du plus puissantdes philtresL

espèce dutorcol n’estnombreuse

nulle partetchaque individu vitsolitairement’ etvoyage de même ; On les

voitarriver seuls aumois de mai ; nulle

Tellementque le nom de jynx en avoitprisla force de signifiertoutes sortes d’

endnantemens,de passions violentes ettoutce qu’on appelle

charme de la beauté , etce pouvoir aveugle par

lequel nous nous sentons entraînés. C’estdans ce

sens qu’Héliodore ,L ycophron Pindare Esche

Sophocle, s’

en sontservis. L’

enchantcresse de Théor rite (plzqrmaceutria) faitce charmepour rappeler

son amant. C ’

étoitVénus elle-même qui, dumontOlympe , avoitapporté le ]_yn.c 5. Jason, etlui enavoitenseigné la vertu, pour forcer Médée à lamour. L

oiseaufutjadismie nymphefillede l’Échcpar ses enchantemcns , Jupiter ét0 1tpaSsionné '

pour

l’Aumre Junon en courroux opéra sa métamorphase.

3 1: HISTO I R E N A TU R ELL E

société que celle de leur femelle encore

cette union estelle detrès- courteduréecar ils se séparentbientôtetrepartentseuls en septembre. Un arbre isolé au.

milieud’une large baie estcelui que letorcol préfère ; il semble le choisir pour

se percher plus solitairement. Sur la fin

de l’été, on letrouve égalementseuldansles blés sur-toutdans les avoines etdansles petits sentiers quitraversentles piècesde blé noir. Ilprendsa nourriture àterreetne grimpe pas contre les arbres comme

les pics qùoiqu‘il aitle bec etles pieds

conformés comme eux etqu’ilsoittrès

voisin dugenre de ces oiseaux ; mais il

paroîtformer une petite famille à partetisolée quin

’a pointcontracté d’

alliance

avec la grande tribu des pics etdesépeiches .

Letorcol estde la grandeur de l’

a

loucttje ayantseptpouces de longueuretdix de vol Toutson plumage estun

Mesure moyenne . Les proportifns que donneM . B risson sontprises surunpetitindividu puis

qu’ilne donne que six pouces etdemide .longueur,

etnous en avons mesuré qui en avaientseptetdemi.

3 14 HI STO IR E N A TURELL E

plus roux dans le mâle estplus cendre,

dans la femelle ; c’

estce quiles distingue .

Les pieds sontd’

un gris roussâtre les

ongles aigus etles deux extérieurs sontbeaucoup plus longs que les deux intémeurs .

Cetoiseau setientfortdroitsur labranphe où il se pose

_

son corps estmême renversé en arrière il s

accroche

aussi autronc d’un arbre pour dormir ;mais il n

a pas l’

hahtude de grimper

comme le pic nide chercher sa nourri

ture sous les écorces . Son bec long de

neuf lignes ettaillé comme celui des

pics ne lui sertpas à saisir etprendresa . nourriture ; ce n’

est, pour ainsidire

,

que l’

étui.d’une grande langue qu’

iltirede la longueur detrois ouquatre doigtsetqu’

il darde dans les fourmilières il

‘la retire chargée de fourmis retenuespar une liqueur visqueuse dontelle estenduite. La pomte de cette langue estaigue etcornée ; etpour fournir à sontalongementdeux grandsmùscÈ s partentde sa racine

,embrassentle larynx ,

et,

c ouronnantlatête r ontcomme aux

D‘

U T O R ç3 0 L. 31 5

pics s’

in‘

1planter dans le front. Ila encore

de commun avec ces oiseaux de manquer

de cœcum . Willughhy ditqu’

ila seule

mentune espèce ,de renflementdans les

intestins à la place ducœcum.

Le cri dutorcol estun son de siffle

mentassez aigre ettraîné ce que les

anciens appeloientproprementstridorc

estde ce cri“ que le nom grec i'

u«yEpa

roitavoir ététiré. Letorcol se faitentendre huitoudix jours avantle coucou.

Ilponddans destrous d’

arbre sans faire

de nid etsur la poussière dubois pourriqu

ilfaittomber aufonddutrouen frap

pantles pafois avec son bec on ytrouvecommunémenthuitoudix œufs d’

un

blanc d’ivoire Le mâle apportedes fourmis à sa fem elle qui couv e ; etles petits ‘

nouveau-nés,dans le mois de juin

,tor

dentdéja le cou etsoufflentavec forceOn nous a apporté, le 1 2 juin, dix œufs de

torcol pris dans untroude vieux pommier creux

à'

cinq pied e hauteur qui reposoientsur duboisvermoulu; épaistrois années onnous avoitapporté, dans la même saison, des œufs detorcolpris

dans ldmêmetrou.

3 16 HI ST O IR E NA TU R ELLE

lorsqu’

onles approche. Ils quittentbientôtleur nid où ils ne prennentaucune af

fection les‘

uns pour les autres car ils se

séparentetse dispersentdès qu’

ils peuventse servir de leurs ailes.

On ne peutguère les élev er en cage

ilesttrès—difficilede leur fournir une nour

ritu_

re convenable ceux qu’

on a conser

v ês pendantquelquetemps ,touchoientavec la pointe de la langue la pâtée qu’

on

leur présentoir avantde la manger etaprès en avoir goûté ils la refusoientetse laissoientmourir de faim Untorcol

J e fis prendre , le 1 0 juin , un niddetorcoldans le creux d

un pommier sauvage , à cinq pieds

deterre. Le mâle étoitresté sur les hautes branchesde l

arbre etcrioittrès—fort,tandis qu’on prenoitsa femelle etses petits. Je les fis nourrir avec de lapâtée faite de pain etde fromage ; ils vécurentprès de trois semaines. Ils s

'

étoientfamiliarisésavec la personne qui eh avoitsoin, etvenoientmanger dans sa main.

‘ Lorsqu’ils furentdevenus

grands , ils refusèrentla pâtée ou etcommeonn

avoitpas d’msectes à leur four ils mou

ruœntde Faim. (Note communiquée par .M. Gugneaude MontôeillarJ

3 18' HI STO IRE NA TUR ELLE.

letrouv e au B engale en sorte que l’espèce quoique peunombreuse dans cha

que contrée , paroît\s’

être étendue danstoutes les régions de l’ancien continent.A ldrovande seulparle d

’une variété danscette espèce ; mais ilne la donne qued’après un dessin et‘les différences sont

silégères que nous avons crune devoir;

pas l’en séparer .

, L E T A M A T I A *

P remzere espèce.

ous avons deja averti que c’estpar

erreur que M. Brisson a placé cetoiseauavec la grivette oupetite grive de Catesby ; car il en esttout- à - faitdilférenttantpar la disposition des doigts que parla barbe etla forme du bec etla grosseur de latête qui, dans tous les oi

seaux de ce genre estplus considérablerelativ ementau volume du corps que

dans aucun autre. Il estvrai que Marcgrave a faitaussi une faute à ce suj et

,

en disantque cetoiseaun’

avoitpas dequeue :il auroitdû dire qu’

ilne l’

avoitpas longue ; etily atoute apparence qu’

il

a décritun oiseaudontOn avoitarraché.

la queue :.mais commetous les autrescaractères sontentiers etbien exprimés

Voyez les planches enluminées , 58 1 9

sous la dénomination de barbu a: e

de Cayenne.

HI STO I R E N A T U R ELL E. 3ztilnous paroîtqu’

on peutcompter sursonindication

,d’autantque octoiseau se

trouvantà Cayenne comme au Bresil

etnous ayant“été envoyé il nous a étéfacile d

en faire la comparaison etla.description.

Il a six pouces etdemi de longueurtotale ; la queue a deux pouces ; le bec ,

quinz e lignes . L’

extrémité supérieure du

b ec estcrochue etcomme divisée en

deux pointes ; la barbe qui le couvre

s’

étend à plus de moitié de sa longueur .

Le dessus de latête etle frontsontroussâtres ily a sur le con un de i- collier

variéde noir etde roux toutle este duplumage en dessus estbrun nuancé de

roux on voitde chaque côté de latêtederrière les yeux unetache noire assezgrande la gorge estorangée etle restedudessous du corps esttacheté de noirsur un fondblanc roussâtre le bec etlespieds sontnoirs.

Les habitudes naturelles de ce premiertamatia sontaussi celles detous les oiseaux de ce genre dans le nouveaucon

tinentils ne setiennentque dans les

32» HI ST O IR E N A TU R EL L E

endroits les plus solitaires des forêts, et

restenttoujours éloignés des habitationsmeme dans les lieux découverts ; on ne

les voitni entroupes nipar paires. Ils

ontle vol pesant” etcourt, ne sc.posentque sur des branches basses

,etcherchent

de préférence celles quisoritles plus garnies de petits rameaux etde feuilles . Ils

ontpeu de vivacité ; etquand ils sontune fois posés c

estpour long-tempsils ontmême une minetriste etsomb reon diroitqu’

ils affectentde se donner

un ir g rave en retirantleur grossetêteentre leurs épaules elle paroîtalors couv rirtoutle devantducorps . Leur naturelrépondparfaitementà leurfiguremas

sive età leur maintien sérieux . Leur

corps estaussi large que long ,etils ont

beaucoupde peine à se mettre enmouve.ment. On peutles approcher d’

aussiprès

que l’

on veut, ettirer plusieurs coups defusil sans les faire fuir . Leur chair n

estpasmauvaise àmanger quoiqu

ils viventde scarabées

i

etd’

autres gros insectes.Enfin ils sonttrès- silencieux très— solitaires assez laids etfortmalfaits ,

324 HI S TO I RE NA TU R ELLE

poitrine le premier a aussi une petite'tach e blanche au- dessus desyeux ,etdes

tacheSblanches sur les ailes,que le second

n’

a pas mais comme ils se ressemblententoutle reste etqu’

ils sontprécisémentde lamême grandeur nous ne croyons

pas que cesdifférencesde couleur suffisentpour en faire deux espèces

distinctescomme l

ontfaitnos nomenclateurs . Ces

oiseaux setrouventnon seulementà laGuiane mais à Saint—Domingue etprobablementdans les autres climats chaudsde l

Amérique .

D E S T A M A'

I‘I A S. 325

L E TA MA T IA A COL L IER

Troisième espèce.

C E T oiseau a le plumage assez agréa

blementvarié. Le dessus du corps estd

’un orangé foncé rayétransversalementde lignes noires. Il porte autour du cou

un collier noir, qui estfortétroitau—des

sus etsilarge au-dessous qu’

ilcouvre

toutle hautde la poitrine de plus ce

collier noir estaccompagné sur le dessus

ducou d’un autre demi- collier de couleur fauve. La gorge estblanchâtre ; lebasde la poitrine estd’unblanc roussâtrequidevienttoujours plus roux à mesure

qu’

ildescendsous le ventre. La queue estlonguede deux poucestrois lignes etlagrandeurtotale de l’oiseau estde sept

Voyez les planches enluminées n°i395 son:

la dénomination de barbu colli. r de Cayenne

Oiseaux . X I I I

326 HI ST O IR E NA TUR ELLE

pouces un quart; son bec estlong d’un

pouce cinq lignes ; etles pieds qui sontgris ontseptlignes etdemie de hauteur .

O n letrouve à la Guiane où néanmoins

ilestrare .

328 HI S TO IRE NA TURELLE

L E S T A M A T I A S

N O I R S E T B L A N C S.

Cinqmems etsix ième espèces.

O N ne peutguère séparer ces deux oi

seaux parcc qu’

ils ne difi‘

erentque parla grandeur etquetous deux indépen

dammentde leur ressemblance par les

couleurs ontun caractère commun quin

appartientqu’

à ces deux espèces c’

estd

avoir le bec plus fortplus gros etpluslong quetous les autrestamatias à pro

portion de leur corps ; etdanstoutesdeux encore la mandibule supérieure

dubec estfortcrochue , etse divise en

deux pointes , comme dans letamatiapremière espèce.

Le plus grandde cestamatias noirs etblancs esttrès—gros pour sa longueur ,

Voyez les planches enluminées n° 689 , sontla dénominationde barbuà gros bec de Cayenne.

33: HI STO IR E NATURELLE

LE êARBU A GORGE JAUNE

P remière espèce.

S A longueur estde septpouces ;la queuen

a que dix —huitlignes ; le bec douz e à

treiz e lignes de long ; etles pieds , huitlignesde hauteur. Ila latête rouge ainsi

que la poitrine ;les yeux sontenvironuésd

‘une grandetache jaune ; la gorge estd

’un jaune pur etle reste dudessous ducorps estd’une couleur jaunâtre

, variée

detaches longitudinales d’un verdobs

cur ; le dessus du corps ,les ailes etla

queue sontde cette même couleur de

verdobscur. La femelle diffère dumâle

en ce qu’

elle estun peumoins grosse ,

etqu’

elle n’

a pointde rouge sur latêtenisur la poitrine. ils setrouventaux îlesPhilippines.

Voyez les planches enluminées , n° 331 .

334 m sr orarç N A TUR EL LEI

etentre celle- ci etla gorge est‘une raie

longitudinale blanche , quise continue etse confondà sa base avec lapoitrine , quiainsique le ventre ,

les côtés les cuisses

etle dessous de la queue.

, estblanche. Le

milieududos estnoir mais les plumes

de côté entre le cou etle dos sontnoiresmouchetées chacuned’

unetache oupointjaune les quatre premières , en comptantdumoignon sontà leur extrémité en

blanc etla cinquième en jaune,ce qui

forme une raietransversale auhautdel’

aile ; au—dessous de cette raie sontdesplumes noires mouch etées chacune parun pointjaune. Les dernières plumes

enfin qui recouvrentles grandes plumes

de l’

aile sontnoires terminées par unliséré jaune. Les plus grandes plumes de

l’aile sontaussitout—à—faitnoires ; mais

les autres ont, danstoute leur longueurducôté où les barbes sontmoins longues ,‘un liséré jaune. La queue estnoire dansson milieuteinte en jaune sur les côtés ;le bec etles pieds sontnoirâtres,

D E S B A R B U S.

LE B ARBU A PLASTRON NOIR

Troisième espèce.

C E T T E espèce estnouvelle etnous a

été envoyée ducapde Bonne- Espérance

mais sans aucune notice sur les habitudesnaturelles de l’oiseau. Ila six pouces etdemi de longueur la queue dix - huitlignes ; les pieds ,

huità neuf lignes deh auteur . Ce barbuestcomme l

on voit,de lataille médiocre ; il estmoins grand

que le gros bec d’

Eur0pe . Son plumage

estagréablementmêlé ettranchéde blancetde noir ; il a le frontrouge une ligne

jaune sur l’œil; etil y a destâches en

gouttes iaune clair etbrillantj etées sur

les ailes etle dos ;lamêmeteinte de jauneestétendue en pinceaux sur le croupion

etles pennes de la queue etles moyennes

de l’

aile sontlégèrementfrangées decetteVoyez les planches enluminées , n

° 688, fig.

336 HIST O I RE Nê TUR EL I Æ

même couleur . Un plastron noir couvrela poitrine jusqu’

à la gorge ; le derrière

de latête e staussieoifl‘

é de noir etunebande noire entre deux bandes blanchesdescendsur le côtéducou.

3 8 HI ST O I R E N A TUR EB L E

dubec passe'

sous les yeux une petitebande blanche.

Au reste , ' cette description n’

en ditpas plus qu’

en peutdire à l’œil la figure

enluminée qui a été prise aucabinetdeM.Mauduitsur un individuquidepuis apéri.

D E S B A R B U S. 339

L E G R A N D B A R B U *.

Cinqmcme espèce.

C E '? oiseaua près de onze poucesde lon

gueur. La couleur dominante dans le plumage estun beau verd qui se trouvemêlé avec d

autres couleurs sur difi'

érenteaparties du corps etprincipalementsurlatête etle cou latête en entier etlapartie antérieure du cou sontd’un v erd

mêlé de bleu de façon que ces partiesparoissentplus oumoins vertes ouplus

oumoins bleues selon les différens refletsdela lumiè re ; la naissanc e du couetlecommencementdudos sontd’un brun

marron qui change aussi à difl‘

érens as

pects parce qu’

il estmêlé de verd toutle dessusducorps estd’

untrès—beauverd

à l’ex ceptiondes grandes plumes des ailes,

quisonten partie noires ;toutle dessousVoyez les planches enluminées n° 871.

340 HI S TO IR E N A T U R ELLE

dh corps estd’un v erd beaucoup plus

clair ; ily a quelques plumes dudessous

de la queue d’untrès—beaurouge. Le bec

a un pouce dix lignes de longueur surun

pouce de largeur à sa base,où l

on voitdes poils noirs etdurs comme des crins

il estd’une couleur blanchâtre mais

noir à sa pointe. Les ailes sontcourtesetatteignentà peine à lamoitié de la longueur de la queue: Ilnous a été envoyé

de la Chine.

L E S T O U C A N S:

C E qu’

on peutappeler physionomie danstous les êtres vivans,dépend de l

as

pectque leurtête présente lorsqu’

on les

regarde de face :ce qu’

on désigne par les

noms de forme , defigure , detaille , etc .

se rapporte à l’

aspectdu corps etdesmembres . Dans les oiseaux si l

on re

c herche cette physionomie ,en s

apper

cevra aisémentquetous ceux qui rela

tivementà la grosseur de leur corps ontunetête légère avec un bec courtetfinontenmêmetemps la physionomie fine ,

agréable etpresque spirituelle tandisque ceux au contraire qui, comme les

barbus ontune trop grossetête ,ou

qui comme lestouoans, ontunbec aussigros que latéte se présententave c unair stupide rarementdémenti par leurshabitudes naturelles .Mais ilya plus ces

grossestêtes etces becs énormes dontla longueur e x cède quelquefoid

_

celle du

HI STO IR E NA TUR ELLE

qui pour se nourrir , estobligé de gob eretd’

avaler sa nourriture en bloc sans la.

broyer ni'

même la concasser. De plusce bec loinde faireun instrumentutileune arme ou même un contre—poidsn

estaucontraire qu’unemasse en levier,

quigêne le volde l’

oiseau etlui donnantnuair à demiculbutantsemble le

ramener vers laterre lors même qu’

il

Veutse diriger en haut.Les vrais caractères des erreurs de la

Nature sontla disproportion jointe à l’inntilité. Toutes les parties qui , dans lesanimaux , sontex cessives, surabondantes,placées à contre - sens etqui sontenmêmetemps plus nuisibles qu

’utiles , nedoiventpas êtremises dans le grandplandes vues directes de laNature mais dans

la petite carte de ses caprices ou sil’

on

veut, de sesmépiises quinéanmoins ontun butaussi directque les premièrespuisque ces mêmes productions extraordinaires nous indiquentquetoutce quipeutêtre est, etque , quoique les pro

portions la régularité la symétrie rtgnentordinairementdanstous les ou

IlIS T O lR E N A TUR E LL E

les jours de fêtes . Touca‘

ntalwumcé sigui

fie plumes pour danser. Ces oiseaux sidif

for1nes par leur bec'etpas leur' langue

b rillentnéanmoins par leur plumage . Ils

onten effetdes plumes propres aux plus

beaux o rnemens etce sontcelles de lagorge la couleur en estorangée v iv e

éclatante ; etquoique c es belles plum es

n’

appartiennentqu’

à quelques unes des

espèc es detoucans ,elles ontdonné le

nom àtoutle genre. On recherche même

en Europe ces gorges detouc ans pourfaire des manchons . Son bec prodigieux

lui a valud’

autres honneurs etl’a faitplacer paimi les constellations australesoù l

on n’

a guère admis queles ob jets lesplus frappans etles plus remarquables. Ce

bec esten général beaucoup plus gros etplus long ,

à proportion du corps , que

dans aucun autre oiseau; etce qui lerendencore plus ex cessif, c

estque, danstoute sa longueur il estplus large quelatête de l’oiseau c

estcOmmc le ditLéry, le bec des becs :aussiplusieurs voya

gea rs ont- ils appelé letoucan l’oiseautoutbec ; etnos créoles de Cayenne ne le

348 HI ST O I R E NA TUR ELL E

avantnous que c es oiseaux ayantle b eccrochu etcourbé en bas ilne paroissoitpas possible qu

’ils entamassentles arb r es .

En forme de ce gros etgrand bec estfortdifl‘

érente dans chaque mandibule

la supérieure estrecourbée en bas en

forme de faux arrondie en- dessus etcrochue à son extrémité ; l’inférieure estplus courte plus étroite etmoins cour

bée en bas que la supérieure :toutes deuxsontdentelées sur leurs bords mais les

dentelures de la supérieure sontbien plussensibles que celles de l

inféricure ; etcequiparoîtencore singulier c

estque ces

dentelures quoiqu’

en égal nombre de

chaque côté des mandibules, non seule

mentne se correspondentpas duhautenbas nide bas en hautmais même ne se

rapportentpas dans leur position relative,cellesducôté droitne setrouvantpas visà—vis de celles ducôté gauche car elles

commencentplus près ou plus loin en

arrière etseterminentaussi plus oumoins près en avant.La languedestoucans estcomme nous

venons de le dire encore plus extraor

ssa m sr oms N A'

I’IÎR E LL E

comme remède dans plusieurs maladies .

Quelques auteurs ontcruque lestoucansn

avoientpointde narines cependantilne faut, pour les voir

, quecarter lesplumes de la base dubec quiles

'couvrent

dans la plupartdes espèces ; etdansd’autres elles sontsur le bec nud

,etpar

conséquentfortapparentes.Lestoucans n’

ontriende commun avec

les pics‘

que la d'

sposition des doigtsdeux en avantetdeux en arrière ; etmême dans ce caractère qui leur estcommun , oupeutobserver que les doigtsdestoucans sontbien plus longs ettoutautrementproportionnéa que ceux des

pics. Le doigtextérieur du devantestpresque aussilong que le piedtoutentier ,quiestà la vérité fortcourtetles autresdoigts sontaussi fortlongs les deux

doigts intérieurs sontles moins longs de

tous . Les pieds destoucans n’

ontque lamoitié de la longueur des jambes en

vusur les bords duMaragnon, dontle bec mons

trueux estrouge etjaune ; sa langue , dit— il, quiressemble une plume déliée , passe pour avoir de

grandes vertus.

35: HI S T O I RE N A TUR ELLE

habitentces lieux de p référe‘

hce,etse

trouventmême quelquefois dans les palétuviers , qui ne croissentque dans lavase liquide ; c

estp eut- être ce qui a faitcroire qu

ils mangeoientdu poisson

mais ils ne peuventtoutauplus qu’

en

avaler detrès—petits ; car leur bec n’

étantpropre ni pour entamer ni pour cou

per , ils ne peuventqu‘

avaler en bloc les

fluits .même les plustendres ,sans les

comprimer ; etleur large gosier leur facilite cette habitude donton peuts’assurer en leur jetantun assez gros mor

ceaude pain car ils l’

avalentsans cher

cher à le diviser.

Ces oiseaux vontordinairementparpetitestroupes de air edix ; leur vol estlourd ets’ex écute péniblementvuleurscourtes ailes etleur énorme bec qui faitpencher le corps en avantcependantil:ne laissentpas de s

élever au- deœus des

grands arbres à la cime desquels on lesvoitpresquetoujours perchés etdans uneagitation continuelle

, qui, malgré la vi

vacité de leurs mouvemens n’

ôte rien à

leur air greve parce que ce gros bec leur

D E S T O U C A N S. 353

donneune physionomietriste etsérieuseque leurs grands yeux fades etsans feuaugmententencore ; en sorte que quoi

quetrès—vifs ettrès—remuans ils n’

en pa

raissentque plus gauches etmoins gais.

Comme ils fontleur niddans destrousd‘arbre que les pics ontabandonnés on

a cru qu’

ils creusoienteux -mêmes ces

trous. Ils ne pondentque deux œufs etcependanttoutes les espèces sontasseznombreuses en individus . On les appri

voisetrès aisémenten lesprenantjeunes ;on prétendmême qu

on peutles faireuicher etproduire en domesticite Ils ne

sontpas difi ciles à nourrir car ils avaienttoutce qu’

on leur jette pain chair ou.

poisson ils saisissentaussi avec la pointedubec les morceaux qu

on leur ofi‘

re de

près ; ils les lancenten haut,etles re

çoiventdans leur large gosier. Mais lors

qu’

ils sontobligés de se pourvoir d’en:

mêmes etde ramasser les alimens àterreils semblentles chercher en tâtonnant

,

etne prennentle morceau que de côtépour le faire sauter ensuite etle recevoir.Au reste ils paroissentsi sensibles au

356 HI ST O I R E N A TUR ELLE

L E T O C O *.

L x corps de cetoiseau a neuf à dix

pouces de longueur, y compris latête etla queue ; son bec en a septetdemi.Latête le dessus du cou le dos le

croupion les ailes la queue en entierla poitrine etle v entre sontd’un noir

foncé ; les couvertures dudessus de laqueue sontblanches etcelles dudessoussontd’un beaurouge le dessous ducou

etla gorge sontd’

un blanc mêlé d’un

peude jaune ; entre ce jaune sous la

gorge etle noir de la poitrine on voitun petitcercle rouge la base des deux

mandibules dubec estnoire le.reate de

la mandibule inférieure estd’un jaunerougeâtre ; la mandibule supérieure est

la plancha enluminées n' 83 .

n s s r o v c a n s. 357

de cette même couleur jaune rougeâtrejusqu’

aux deux tiers environ de sa lon

gueur ; le reste de cette mandibule

qu’

à sa pointe estnoir les ailes sontcourtes etne s’étendentguère qu’

autiersde la queue ; les pieds etles ongles sontnoirs . Cette espèce estnouvelle etnousluiavons donné le nom detoco pour ladistinguer des autres.

358 HI ST O I R E N A T UR ELLE

LE T0UCANA corses JAUNE

S econde espèce.

L ’

ON a représenté dans les planches

enluminées,deux variétésde cette espèce ,

la première sous la dénomination detoucan gorge j aune.de Cayenne la seconde

sous celle de faucon gorge jaune duB re

sil mais elles setrouventégalementdans ces deux contrées etne nous paroissentformer qu

une seule etmême

espèce. Les différences dans la couleur

du bec etdans l’étendue de la plaquejaune de la gorge aussi—bien que la

v ivacité des couleurs peuv entprovenirde l

âge de l’

oiseau cela esttrès- certainpour la couleur des couvertures supé

rieures de la queue quisontjaunes dansVoyez les planches enluminées , n

° 269 sous

la dénomination detoucan gorge j aune de

Cayenne .

Voyez les planches enluminées , n° 307.

360 HI ST O I R E N ATU RELLE

C’

estde cette espèce detouean quel’

ontire les plumes brillantes dontonfaitdes parures ; ondécoupe dans la peautoute la partie jaune de la gorge etl’onVend ces plumes assez cher . - Cc ne sontque les mâles qui portentces belles

plumes jaunes sur la gorge les femelles

ontcette même partie blanche etc ’

estcette difl‘

érence qui a induitles nomen

clateurs en erreur ; ils ontpris la femelle

pour une autre espèce ; etmême ils”

se

sonttrompés doublementparce que lescouleurs variantdans la femelle comme

dans lemâle ils ontfaitdans les femelles

deux espèces ainsi que dans les mâles. Or

nous réduisons ici ces quatre prétenduesespèces à

une seule à laq‘

uelle même

nouspouvons en rapporterune cinquième

indiquée par Laetqui ne diflëre de

c eux — ei que par la couleur blanche de

la poitrine.

En général les femelles sontàtrèspeuprès de la grandeur des mâles ; e

lles

ontles couleurs moins vives , etla banderougedudessous de la gorgetrès—étroitem a is durestë ‘

elles leur ressemblentpar

D E S T O U C A N S. 361

faitement. Nous avons faitrepresenterl’unede ces femellesdans la planche enlu

minée , n° des sous la dénomination dp

faucon gorge blanche de Cayenne , parce

que nous ignorions alors que ce fûtu‘

h c '

femelle: Aureste cette seconde espèce

estla plus commune etpeut—être la plusnombreuse dugenre de ces oiseaux ilyen a quantité dans la Guiane sur—toutdans les forêts humides etdans les palétuviers. Quoiqu’

ils n’aient

,commetous

les autrestoucans qu’une plume pour

langue ils jettentun criarticulé qui

semble prononcer pinien- cor‘

n oupignan

coin d’une manière'

si distincte que lesc réoles de Cayenne leur ontdonné .ce

nom, que nous n’

avons'

pas cru devoiradopter parce que letoco outoucande l

espèce précédente prononce cettemême parole etqu’

alors on les eûtconfondus.

Oi:eauæ . X I I I'

.

362 HI S TO IRE NA TURELLE

'

LE TOUCAN A VENTRE ROUGE.

C}:toucan a la gorge jaune comme le

précédent; mais .

ila le ventre d’un beau

rouge au lieu que l’

autre l’

a noir .

Thevetqui le premier a parlé de cetoiseau dit_ que son bec estaussi longque le corps. Aldrovande donne à ce

b ec deux palmes de longueur etune delargeur , etM. Brisson estime c ettemesure

six pouces pour les deux palmes. Comme

nous n’avonspas vucetoiseau, nous n’

en

pouvons parler qued

après les indicationsde cesdeux premiers auteurs .Nousmm…

quercus néanmoins qu’

Aldrovande s’

esttrompé en lui donnanttrois doigts en

avantetun en arrière quoique Thev etdise ex pressémentqu’

il a deux doigts en

devantetdeux en art1ère ; ce quiestconforme à la nature.

364 ntsr ôms NA TUR ELLE

L -E C O C HI C A T .

Quatrièrfie esp/èce.

s 'r par contraction. le nom que cetoiseau porte dans son pays natal au

Mex ique. Fernandes estle seulauteur quien aitparlé comme l

ayantvu etvoicila description '

qu’

ilen donne.

à Il est»à peuprès de la grandeur desautres toucans il a dit—il le bec de

septpouces de long -dontla mandibule

,supérieure estblanche etdenteie' e etl’

inférieurc noire ses yeux sontnoirs etl’

iris estd’un jaune rougeâtre ; ila latêteetle counoirs jusqu’

à une lignetransv ersale rouge qui l

'

entoure en forme decollier après quon, le dessus du couestencore noir

,etle dessous estblan

châtre_,semé de quelquestaches rouges

etde petites lignes noires ;la queue etles

D E S T O U C A N S. 365

.ailes sontnoires aussi; le ventre estv erd;les jambes sontrouges les pieds sontd‘un cendré verdâtre ,

etles ongles noirs.

Ilhabite les bords de la mer etse nourritde poisson.

366 HI S TO I RE . NA TURELLE.

L E H O C H LC A T.

C’

ns r de même le nom, par contrae

tion que cetoiseau porte auMex ique .

Fernandes estencore le seulqui l’aitindiqué.

Il est, dit- il, de la grandeur etdela forme d‘un

perroquet; son plumage

estpresque entièeementverd,seulement

semé de quelques taches rouges ; les

jambes etles pieds sontnoirs etcourtslc

\bec a quatre pouces de longueur ; il

estvarié de jaune etde noir.

Cetoiseau habite comme le précé

dentles bords de,

la,mer dans la contrée

la plus chaude du‘Mex ique.

368 HI ST O IR E N A TURELL E "

L E GR I G R 1

P rerfzæ re ,espèce.

C E oiseausetrouve auBresil ettrèscommunémentä la Guiane où on l

ap

pelle gri—

gn‘

, parce que ce motex primeà peu près son cri

; qü i“estaiguetbref.

Il a les mêmes habitudes naturelles quelestoucans on let‘ouve °

dans les mêmes

endroits hhmides etplantésde pplmiers .

On cdnnoîtdans cette première espèceune variété dontnos nomenclateursontfaitune espèce particulière : cependantcc n’

estq'u’ane différence silégère

qu’

onpeutl’attribuer à l’âge plutôtqu’

au

climat; elle ne consiste que dans unebandetransversale d’un beaurouge sur

Voyez les plänchcs enluminées , n°

166 , sous

la dénomination de faucon s eulduB resil.

Voyez les planches enluminées , n°727, sous

ladénominationde {aucun perdde Cayenne.

D E S A R A C A R I & 3®

la, poitrine . Il y a aussi quelque difl

'

éæ

rence dans la couleur dubec mais ce

caractère esttout- à—faitéquivoque parce

que dans la‘

même espèce lescouleurs

dubec varientsuivantl’âge etsans ,an

cun ordre constant‘,dans chaque indi

vida ; en sorte —que Linnæ us a eutort

d‘établir sur les couleurs dubec les came

tèresdifférentiels de ces oiseaux .

Ceux -ciontlatête la’

g0 1‘

ge etle counoirs ; le

'dcs les ailes etla queue d’un

v erdobscur le croupion rouge ; la poitrine etle ventre jaunes les couverturesinférieures de la queue etles plumes des

jambes d’un jaune olivâtre ,

varié de

rouge etde fauve ; les yeux grands , et'l

iris jaune. Le bec estlong de quatrepouces un quartépais de seiz e lignes en

h auteur etd’une°texture plus solide et

plus dure que celle dubec destoucans.

La langue estsemblable c’

est—à -dire, gar

nie de barbes comme le sontles plumes

caractère particulier etcommuû auxtouc ans etaux aracaris. Les pieds

de celui—ci

sontd’un v erd noirâtre .ils sonttrèscourts etles doigts sonttrès—lcngs.Toute

370 u15r ôms N A TUR ELLE

la grandeur de l‘

oiseau y compris celle

dubec etde la queue estde seiz e pouceshuitlignes.

La femelle ne diffère dumâle que

par la couleur de lagorge etdudessousducou qui estbrune tandis qu‘

elle estnoire dans le mâle

,dequel a ordinaire

mentaussi le bec noir etblanc au lieu

que la femelle a lamandibule inférieuredu bec noire

,etla supérieure jaune

avec une bande longitudinale ,noire qui

représenteassez ex actementlafigured’une

longue plume étroite.

Voyez les planches enluminées , n° 728,s ousla dénomination defirme”: duloucan verd Je

37: HI ST O I R E NA TU R ELLE

née de rouge les pieds sontnoirâtres le

bec estrouge ài

sa base etnoir sur le

reste de son étendue ; ‘ lesyeux sontenv ironnés d

’une membrane nue etbleuâtre .

La femelle ne difl'

ère dumâle que

par la couleur du hautducou,où son

plumage estbrun tandis qu’

il estnoirdans le mâle ; le dessous ducorps depuisla gorge jusqu’

aubas duv entre estgrisdans la femelle etle demi— collier estd

’un jaune très—

pâle au lieu qu’

il estd

un beauj aune dans le mâle etque ledessous du corps estvarié de différentescouleurs.

Voyez les planches enluminées n° 719 , sous la

dénominationdeterreauàwenireg ris de Ca_yenne.

L’A RŒCA R I A B E C NO IR .

Tmùüme espèce.

N 0 U 9 ne ccn'

ncissons de cetoiseauquece qu

en a ditNieremberg . Il estde lagrosseur d

’un pigeon son bec estépaisnoir etcrochu les yeux sontnoirs aussimais l

iris en estjaune '

il a les ailes etla

'

queue vanees de noir etde blanc ; unebande noire prenddepuis le bec ets’étendde chaque côté jusque sous la poitrinele hautdes ailes estjaune

,etle restedu

corps estd‘un blanc jaunâtre ; les jambesetles pieds spntbruns , etles ongles blanchâtres.

374 HI STO I R E NA TUR ELL E.

L’A R A C A R I B L

'

E U .

Quatrième espèce.

V0 ] 0 1 ce que Fernandès rapporte . ausujetde cetoiseau

, qu’

aucun autre naturaliste n’

a vu.

Ilestde la grandeurd’un pigeon com

mun ; son bec estfortgrand, dentdé ,jaune en-dessus , etd’un noir nougrzâtx een - dessous ; ses yeux sontnoirs ; l’irisestd’un jaune rougeâtre ;toutson plumage estvarié de cendré etde bleu.

Ilparcît, par letémoignagede cemêmeauteur que quelques espèces d

’aracaris

ne sontque des oiseaux_

de passage dans

c ertaines contrées de l’Amériqueméridionale.

3 HISTO I R E NA TUR ELLE .

les longs poils qui sortentde la base dubec

,ets’étendentbien au—delà des na

rinee. La forme dubec estparticulièrela mandibule supérieure étantpointue ,

crochue à son extrémité ,avec deux den

telures mousses de chaque côté la man

dibale inférieure estrayéetransversalementpar de petites eauneluree ; le

bed

entier estrougeâtre etcourbé enen—haa.

Le plumage du barbican estnoir . sur

toute la partie supérieure .du corps le

hautde la poitrine etle Ventre ,etil

estrouge sur le reste dudessous ducorps ,à peuprès comme celuide certainstoucans .

il a neuf pouces de long ; la queue

atrois pouces etdemi; le bec dix —huitlignes .de longueur sur dix d’

épaisseur ;etles pieds n’

ontguère qu’un pouce de

hauteur en sorte que cetoiseaua grande

peine à marcher.

378 HISTO IRE NA TURELLE.

mitle regarder comme une espèce vai

ainé dugenre destoucans .

Nous ne ferons pas la description descouleurs de cetoiseau; la planche enlu

minée , n°638, en donne .ù ne idée com

plète. Il a le corps mince mais alongé

etsa lcngueur .tctale estd’

environtreiz epouces ; le bec a deux pouces etdemi;la queue cinq pouces ; etles pieds quatorse lignes. Nous ne sommes pointiaformésde ses habitudes naturelles ; S I l’onvouloitjuger par la forme dubec etparc elle des pieds on pourrcitcroire qu’

il

vitde proie. Néanmoins lestoucans etles perroquets qui ontle bec crochu

ne viventque de fruits ; etles ongles ,

ainsique le p

bec ducassican sontbeaucoup mcins crochus

'

que ceux duperro

queten sorte que nous regardons le

c assican commeun oiseaufrugivoœ ,en

attendantque nous soyons mieux ia

formés.

E ndutometreizième.

380 T A B L E.

Oiseaux étrangers quiontrapportaux hirondellesetaux martinets , 151 .

Le petitmartinétnoir 155.

Le grandmartinetnoir à ventre blanc 156.

Le martinetnc1r etblanc à ceinture grise , 158.Lemartinetà collier blanc , 159.

La petite hirondelle noire à ventre cendré , 162 .

L’

hircndelle bleuede la Louisiane , 163

Variétés, 164.

Latapère , 168.

L’

hirondelle brahe et‘blanohe à ceinture brune ,170.

L’

birondelle ventre blancde Cayenne 171 .

La salaugane , 173.

La grande hirondelle brune ,à ventretacheté, ou

l’

birœdelle des blés , 188.

Variété , 190.

Lapetite hirondelle noire à croupion gris 191 .

L'

hir0ndelle à croupion roux etqueue quarrée ,1 93.

L’

hirondefle brune acutipennc de la Louisiane1 94.

L’

l1ircnddle noire acutipenne de la Martinique»1 98.

Les pics , 200 ,

Le pic verd 206,