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PRÉFACE

Si vous vous arrêtez à Avignon vous logereznécessairement à l’Hôtel d’Europe cet hôtel u n i

que, qu e l’

on connaî t de Rome à St—Pétersbourg ,

de Paris à Londres et qui , grâce à ses perfect ions

charman tes a bravé la plus formidable des ré

volutions après celle de 89 : la Révolution des

chemins de fer. Dans le vestibule vous voyez unbeau portrait photographi é et il est impossible

que cette figure ne vous force pas à la regarder ;c‘

est un homme jeune encore dont vous v ous

dites au ssitôt Je voudrais avoir un ami q u i

lui ressemblât physionomie heureuse et ou

verte , œil franc comme l’

or , en supposant quel’

or, qu i fait faire tan t demensonges, ait leméritede la franch ise ; joues pleines sur lesquelles ondev ine ces ton s sains v igoureux et bruns quedonne le soleil à ses amis ; lèvres fines aisémen trieuses san s un grain de cette malice sournoise

qui grimace trop souven t sur les lèvres parisiennes ; expression intelligente,avec ce fond de rêverie douce qu i associe l

imagination à l’

esprit ; un

air vif de bonne santé et de bonne humeur, où se

vn PRÉFACE .

révèlent une belle âme et une con science droite ;u n ensemble qu i plaît et réjou it le cœur ; rien qu isen te la pose du faux grand homme ou du faux

bonhomme ces deux variétés qu i se rencon tren t

par centaines de quatre à six heures , sur le bonlevard de la rue Chaussée—d

Antin au péristyle duGymnase.

Cette figure essentiellement sympathique c’

est

celle de Rouman ille , le poè te provençal , le promoteur , et , à vrai dire le chef de cette rena is

sance de la Muse méridionale , qui en plein dixneuvième siècle , à deux pas d

un ballot de garance au bru it de dix locomotives au milieu des

insolents triomphes de l’

industrie du chiffrede la centralisation et de la prose au moment

où la poésie française nous consternait de sa dé

cadence est venue relever l’

idéal popu la ireconsoler les affligés s

affirmer par des œu vres

éclatan tes ; persuader les indifféren ts , convaincre

les sceptiques ; charmer à la fois les salons les

a teliers et les mansardes rompre la prescriptionpoétique, et installer v ictorieusement parmi nous,sous le nez et à la barbe des railleurs et des in

crédules le plus aimable et le plus heureux des

anachronismes .

Un anachron isme ai-je dit ? Je me trompe : il

n’

y a pas d’

anachronisme viable dans l’

ordre in tel

lectuel et moral. Quand une idée réussit , quandun rêve se réalise , quand une inspiration se fait

homme , quand cet homme rallie autour de lui

partn er . v u

un grou pe un public et un auditoire soyez certain que ce succès a sa raison d’être que cette

idée , ce rêve cette inspiration cet homme et

ce groupe, sont de leur pays et de leurmoment .

Les deux reines de notre époque s’

appellent la

démocratie et la centralisation toutes deux reines

par droit de conquête : politiquemen t , il est possible qu ’

elles s’

entr’aiden t idéalement , elles s

ex

eluent . La centralisation , en s’

exagérant , en redu i

sant tout ce qu i n’

est pas elle à l’état d

instrumen t

inerte et demachine passive dev ient un attentat à

la liberté et à l’intelligence ; car l‘

intelligence et la

liberté on t également besoin du chez soi elles ne

se déplacen t n i ne se désistent pour confier à une

lointa inemétropole le soin de décider ce qu ’

elles

doiven t faire croire imaginer et dire. Il y a ,Dieu

merci ! dans le cœur humain ,un sen timen t vivace,profon d , invincible qui proteste contre ces hy

pertroph ies du monopole. Je sais bien qu’

on nous

oppose l’

éternel apologue de Ménén ius Agri ppala vieille parabole des membres et de l’estomac.

Mais essayez donc de charger l’

estomac outreme

sure ; obligez—le d’

avaler d’absorber et de digéreren un jour de quoi nourrir v ingt moissonneurspendan t un mois , et au bou t de quelques essa isde ce régime vous me direz si les membres ont

conservé leur force et leur souplesse. Les apolo

gues sont comme les proverbes : il faut en prendre et en laisser.

Il est donc arrivé ceci : à côté d’une démocratie

vm vrémen.

embarrassée de ses v ictoires , accaparée escamo

tée ou disciplinée par la centralisation oublieuse

de tou t idéal , incapable de rien féconder prête à

substituer dans la littérature et dans l’art ses

sensations grossières aux délica tesses du goût

véritablematière à man ipulations admin istrat ives,il existe surtout dans nos chères prov inces du

Midi une démocratie forte in telligen te origi

nale chauffée à notre température participant

de la généreuse saveur de nos v ins et de nos fru its,parfaitemen t indépendante des changemen ts poli

tiques , enracinée dans le sol , imprégnée de nos

mœurs , et très—décidée à v iv re en dépit des médeeins bureaucrates qu i lui conseillent de se laissermourir de bonne grâce pour leur donner le plaisir de la ressusciter dan s leurs cartons . Celle —là

résiste d’

autan t plus qu ’

on l’

en tame davan tage ;elle s

obstine d’

autan t plus à garder ce qu i lu i

reste qu ’

elle a perdu à peu près tou t ce qu’

on

pouvait lu i ôter . Elle dit à la cen tralisation sa

sœur ( d’

un second lit ! ) et a la Révolution sa

marétre : Ah ! c’

est comme cela ! ah ! vous me

prenez tou t ma v ie matérielle et politique , mes

institu tions communales mes garanties sécu la i

res contre votre appétit de Minotaure ,mes fêtesmes marchés mon argent mon costume mon

accent , ma Halte—là ! cette langue q ue

v ous dédaignez et qu i a été littéraire avan t cellede Pascal et de Racine cette langue que vou s

flétrissez du nom de p a tois, et que vous renvoyez

PRÉFACE . 1x

aux dialogues des charretiers et des cu isimeres

comme ces illustres captives que leurs barbaresvainqueurs rédu isaien t au rôle de servantes je

vai s la restaurer la régénérer la refaire poét i

qu e pour exprimer une poésie qu i vou s échappe

qu i périrai t entre vos mains et qu i ne doit paspérir : admirable revanche de l’idéal contre le

réel , de mes fleurs contre votre herbier , de ma

cou leur locale con tre votre badigeon ! Pendant

que Lamart ine et Victor Hugo Musset et Alfred

de Vigny n’

ont plus chez vous de successeurs ,

je vais moi donner des héritiers à ces trouvères

du moyen -âge mélodieux enchanteurs d’une

société disparue ! Pendant que votre poésie se

meurt , la mienne va rev ivre ! Vous m’

avez humi

liée ; je vous forcerai de m’

applaudir , et nous

seron s qu ittes !Protestation éloquen te à laquelle desmilliers de

beaux vers ont serv i de signature ! salutaire ré

volte don t Rouman ille a été le Masan iello pacifi

que , où la Muse fort heureusemen t , n’

a pas joué

le rôle de muette et qu i n’

a coûté n i une gou ttede sang n i une larme !

Il ne s’

agit pas ici , bien entendu , d’

assigner

des rangs n i d’

échelonner des noms propresclassification désobligean te qu i ne résou t rien et

ne sat isfait personne. Rouman ille s’

offen serait si

pour embellir sa couronne on s’

avisait de déro

ber un seul fleuron à celle de ses voisins . Grâce au

ciel ! ou peut rendre justice et hommage au poete

x PREFACE .

des Oubrelo sans méconnaître la puissance et

l’

ampleur de Mistral la poétique beauté de cette

triomphante Mirèio , qu i , malgré sa vertu , a fa it

parler d’

elle les deux mondes et qu ’

un grand

compositeur va prendre à la musique des imagespour la donner à la poésie des sons l

’énergie la

concision magistrale la passion épurée mais nonrefroidie au con tact des croyances chrétiennes de

Théodore Aubanel le mystique parfum de cette

M iÔugrano en treduberto entr’

ouverte en effet par

la douleur et l’

amour,qui lu i arrachent son secret .On peut admirer de tout cœur ce triumv irat ex

æquo où l’

émulatîon et le succès n’

on t pas fait un

en vieux sans être insensible à la grâce amoureusede Mathieu et de sa F arandou lo, oùretenüssen t les

joyeux tambourins de la galan terie v illageoise

sans être indifférent aux bonnes fortunes de cetteProvence délivrée qui compte elle au ssi ses

Hermin ies et ses Clorindes. Mais la question n’

est

pas là : les beaux ouvrages que nous avon s vus

paraître dans ces dern ières années on t profité de

l’

impulsion donnée par celu i qui avait eu l’

idée delier en gerbe tous ces riches épis : ils n

on t eu à

s’

occuper que de leur propre réussi te. Ce sont},

si vous levoulez , de verts rameaux que l’

on pour

rait détacher du tronc de splendides fleurs quel’

on pourrait cueillir sur la tige san s*

altérer la

racine ; ou si vous l’

aimez mieux , ce son t des

fils de famille qu i sortent de chez eux la pochebien garn ie et qu i ne tarden t pas à faire brillam

X I I PREFACE .

q u ietan ts de la démocratie révolutionnaire, l’

autre

dans les fondrières réalistes de la littératureparisienne.

Je lisais récemmen t dan s un livre sur la Grèce,cette immortelle aïeule de notre Provence que

les Grecs modernes av aien t travaillé et réu ssi à

purifier, à régénérer leur langue, couverte par letemps d

une rou ille épaisse sou illée par l’

an

nexion de tou s les patois de la Méditerranée ;qu ’

ils lu i avaient rendu sa clarté , sa grâce son

élégance qu’

ils en avaient refait presque la lan

gue de 80phocle et de Périclès , de Démosthène

et de Platon ; mais que , par malheur aucune

œuvre nouvelle et originale n’était venue expri

mer et illustrer cette renaissance philologique.

Et l’

au teur remarque avec raison qu ’

un écrivain

ou un poè te fait dix fois plu s que cent gramma i

riens pour la formation ou la réforme d'

une lan

gue : qu’

aurait été Vaugelas san s Pascal et san s

Corneille ?

La Provence a été cette fois plus heureuse que

la Grèce : la poésie nous est arrivée la première ,

et la grammaire s’

est humblemen t bornée à rele

ver le bas de sa blanche tun ique , de peur qu’

elle

ne se déchirât aux ronces du chemin . Je sais

bien que l’

on a contesté à notre pléiade poétiquela possibilité ou le mérite de parler tou t a fai t la

méme langue ; mais je sais aussi que , là comme

ailleurs Rouman ille a été le premier sur la bre

. che qu ’

il n’

a rien négligé pour reconquérir et

PRÉFACE . xm

prouver cetteunité précieuse lien (il dirait liame)de la gerbe opulente qui se formait sous sa main .

Qu‘

importe d’

ailleu rs ? qu ’

importe une syllabe ou

une désinence ? L ’

essentiel , c’

est le sentimen t

c’

est la v ie c’

est le couran t électrique entre le

poète et la foule c’

est cette rare rencontre qui fa it

qu’

à u n moment donné, les cœurs sont disposés àbattre et les main s applaudir comme si la voix

qui s’

élève était la vibration de tou tes les voix ;

c’

est su rtout une nuance plus délicate plus importan te que la complète un ité grammaticale. Je

vais essayer de l’indiquer .

Une langue populaire peut parfaitement êtreune langue littéraire et poétique mais à certa inesconditions . La Grèce dont je vou s parlais tout àl’heure l

I talie contemporaine de Dan te la Pro

vence des cours d’

amour et des trouvères ont eu

cette admirable fortune que la poésie y parlait

comme tou t le monde et que tout lemonde pouvai t la comprendre : âge d

or âge charmant où lasociété était le corps don t la poésie était l

âme ! On

ne connaissai t pas alors ces distinctions subtiles

que nous sommes forcés d’établir aujourd’hu i entre les aristocraties qu i meurent et les démocra

ties qui naissen t . A Athènes sous ce beau ciel

encore peuplé de ses dieux et de ses déesses en

face de ces montagnes sacrées échelles mystéîrieu ses qu i avaient la terre à leur base et l

Olympe

divin à leur sommet , quand la grande voix d’

Es

chyle ou de Sophocle convoquai t les multitudes

xw PRÉFACE.

le peuple se faisait lettré et les lettrés se faisaientpeuple pour admirer et applaudir dans un même

élan d’enthousiasme. Au moyen —âge les plushumbles foyers répétaien t l

hymne ou la chan sonle cantique ou la ballade que les pèleri ns du gai

savoir égrenaient sur leur chemin et don t les re

frains payaient l’

hOSpitalité du toit rustique ou dumanoir féodal. La ménagère les redisait en filan tsa quenou ille ; l

homme d’armes, en chevauchan tà travers les landes ; le pâtre, en condu isan t son

troupeau sous la garde des étoiles ; l’

ouvrier, en

f‘

orgeant le fer ou en travaillant le chêne le page,en promenan t sous les voûtes du château la reverie de ses qu inze ans ; la châtelaine, en contem

plant du haut de ses tourelles la rou te poudreu seoù son regard évoquait un cher absent . Nul , dan sce beau temps ne se demandait si la langue ava itou n

'

avait pas deux parts à faire : l’

une pour lesdétails familiers de la v ie commune l

autre pou rles images poétiques et les inspirations de laMuse ;l’

une pour le riche l’

autre pour le pauvre ; l’

une

pour les privilégiés de cemonde et les esprits raffinés l

autre pour les ignorants et les simples .

Hélas ! il en est de la poésie en sens inverse

comme de la Religion samère cette bonne mèrequ ’

elle devrait bien honorer , ne fût-cc que pourv ivre longuement . Lorsqu

on di t : Il faut une re

ligion pour le pauvre c’

est qu ’

on n’

a plus de reli

gion . Lorsqu ’

on dit : Il fau t une poésie pour le ri

che c’

est que l’

on n’

a plus de poésie .

PRÉFACE. XV

Nous avons comme Sganarelle changé tout

cela . La séparation s’

est faite : la langue usuelle a

baissé d’

un cran ; celle des écrivains et des poètes

a cru devoir monter de plusieurs étages jusquesaux froides hauteurs des académies et des salons ,en passan t par les allées rectilignes de Versailles

et des jardins de Le N0tre. En même temps la

vie moderne ses conquêtes et ses exigences , dépoétisaient à plaisir cet un ivers v isible et ce

monde idéal où l’

on ne pouvait jadis faire un

pas sans y rencontrer une des créations charman

tes de l’

imagination populaire. Les légendes re

fermaient leurs pétales et séchaient sur leur tige

comme des fleurs fanées par le soleil de midi . Une

triste science donnait le mot de toutes ces énigmes de la nature qu ’

une heureuse ignorance

avait traduites en symboles , en v isions en rêves ,en fables émouvantes ou rieuses , en fantaisies

aériennes et légères comme des ailes d’

abeilles

en tradi tions locales enroulées autour des véri tés

de la foi et de l’

histoire comme des enluminures

sur lesmarges d’

un livre ou d’

unmissel. Cemonde

enchanté qui disparaissait ainsi dans la brume

pareil à un fantôme chassé par les clartés du

matin c’était le trésor du peuple le patrimoine

du pauvre ; il lu i servait de trait d’

union avec la

poésie proprement dite celle qui se formule qu i

a des lois une prosodie et des dictionna ires qu i

seman ifeste dans des œuvres écrites et régulières

pour le plaisir d’

un public choisi et restreint . Une

xv i paérxcn.

fois dépouillé de cet héritage que remplaça ient

tant bien que mal les progrès du bien -etre et le

goût des jouissances matérielles , une fois séparé

de la poésie par ces espaces qu i séparen t l’

in spi

ration confuse et instinctive de la science didacti

que , que pouvait faire le peuple? Son idéal, qu’

il

avait aimé qui consolait ou charmait ses travaux

et ses misères , qu i relevait son intelligence , qui

répondait à la portion div ine de son être , il le

perdait ; il le voyait s’

enfu ir se faire dédaigneux

et hautain se changer en priv ilège au profit dessavan ts et des heureux s

enfermer .dans des de

meures orgueilleuses où il lu i était in terdit d’

en

trer. Naturellement le peuple tomban t de plu shaut , est tombé plus bas : cette séparation de corpset d

âme que lui sign ifiait une poésie mondaineacadémique et lettrée désormais brou illée avec

la Muse populaire , il l’

a exagérée à sa façon : sa

familiarité est devenue grossière , sa simplicité

tri viale ; il n’

a plus rien rêvé, pensé on dit au delà

de la glèbe ou de l’

atelier où se bornaient ses labeurs , au dehors de la gu inguette ou du cabaretoù se confinaient ses joies . Sa langue s

est maté

rialisée de plus en plus ; elle a perdu peu à peu

tout ce qu i lui servait à exprimer des idées supé

rieures aux vulgarités de la v ie réelle ; acceptan t

et enven iman t sa déchéance elle a imité ces per

sonnages déclassés qu i , le jour où ils cessent de

mériter l’

estime , cessen t de marchander leur

abaissement .

PRÉFACE . xvn

Cette rupture a été surtout fatale à notre provença l qui après avoir régné était obligé deserv ir et que l

on plaçait dans l’

alternative ou

de s’

effacer tou t à fait , ou de rester assujetti aux

plus v ils u sages . Il changeait même de nom, sans

dou te pour échapper au souven ir de sa gloire pas

sée au sen timent de sa dégradation présente.

Nouvel Ésaü il vendait au français son droit d’

ai

nesse pour un plat de lentilles , apprêté par des

mari tornes etmangé par des portefaix. Il souffrait

que son superbe vainqueur l’appelät pa tois .

Comte vous—meme répliquait brusquementRoyerCollard à l’abbé deMon tesqŒou , qu i lui offrait ce

titre n obiliaiïe en récompense de ses services .

Putois vous—meme l aurait pu répondre notre pro

ceaca l à une langue qu i avait été longtemps barbare pendan t qu ’

il était déjà civ ilisé , lettré poé

tique et poli . Et cependant, telle est la petitesse

des grandeurs déchues telle est la puissance

d’

une idée fausse qu ’

un préfet spirituel devenu

sénateur (ce que c’

est que de nous fit rire un jour

tou t son salon et tous ses bureaux en déclaran t

que l’

Académie de Vaucluse était une réun ion de

gens d’

esprit qu i parlaient un peu le français et

beaucoup le patois ! Oui , tel était l’état de la ques

tion à une époque peu éloignée encore dont nous

ne sommes séparés que par une trentaine d’

an

nées et une demi-douzaine de révolu tions !

Ce qu ’

il y avait de pire c’

est que le p rovença l

au lieu de porter gaîment sa misère et de s’

en

xvm raÉraca .

consoler à l’

aide de quelque joyeux refrain n’

é

tait pas sans avoir, de temps à autre, — effet d’une

v ieille habit ude — des velléités de poésie et de lit

térature. Or pendant ces ann ées fabuleuses la

littérature française avait fait des siennes . De

plus en plus isolée de l’élément populaire de

plus en plus guindée apprêtée musquée ra

t issée alignée glacée momifiée elle s’

amusait

à imiter des imitations de l’

antique à s‘inspirer

d’une mythologie de boudoir et d’

Athénée où le

nectar et l’

ambroisie s’étaient changés en piquette

et en pommade. Ces pauvres dieux de l’

Olympe

évoqués dan s de froids hémistiches par les Muses

galan tes de Gentil—Bernard et de Bertin par les

Muses sérieuses d’

Esménard et de Luce de Lan

cival grelottaien t sous des portiques d’

un faux

style grec et romain , en costume de baigneurs

attardés qui attenden t une douche pour se guérirde leurs rhumatismes . Cette douche l

’écoleroman tique allait la leur donner et d

une telle

force que malades et maladie furen t emportés en

même temps .

Mais enfin cette poésie v ieillotte ces fausses

élégancès , ce pagan isme d’

après coup , cette mythologi e bâtarde tout cela , en français s

expli

quait du moins par une sorte de tradition et de

rou tine : un grand siècle de grands écrivainsde grands po&tes, avaient accoutumé la langue et

la versification française à v ivre de ces an tiquesréminiscences. Le pli était pris : il pouvait y avoir

xx vrémen.

deux titres fraternels se complétaient chez lu i l’

un

par l’

autre et un issaient sur son docte fron t la

couronne de chêne a la guirlande de serpolet . ll

possédait deux paquets de plumes : l’un pour foudroyer en vers français ces monstres de roman ti

ques , l’

autre pour enchanter ses heures de loisir

par des exercices de versification proven çale re

levée de mythologie : et afin que rien n e pû t

manquer à sa gloire et à nos délices il trouva

l’homme heureux ! un artiste un dessinateur de

la vieille roche le brave M. Chaix lequel illu strason volume lou Ga lo ubet al

aide d’

une figure de

troubadour classique ressemblant , sauf les mol

lets à M. Ponchard père : souliers de satin blanc

à crevés ; bas de soie , culotte collan te tun iqu ecourte , couleur abricot—pêche serrée à la ta ille

par une ceinture de soie collerette empesée hé

ret de velours à plumet , écharpe de gaze, gui tare

de carton : troubadour incompris comme presquetous les troubadours , don t les pein tres se mo

quèrent mais qu i , avec deux flambeaux assort is

aurait fait la fortune d’

un marchand de pen

dules .

E nfin Ma lherbe vin t et si vous me dites q ue

je m’

egare loin demon sujet , je vou s déclare q ue

je crois en être très -près . M’

attachan t surtou t à

donn er une idée de l’œuvre plu tôt que des œu v res

de Rouman ille, étudiant son rôle dans cette ren a issance de la poésie provençale il fau t bien diredans quel état il l’a trouvée, afin de mieux se ren

vaÉrxcs . xxl

dre compte de ce qu’

il a fait pour elle. Guidé parcet instinct poétique qui n

est pas quoi qu’

on die

le con traire du bon sens, comprenant d’

avance les

vérités qu ’

aujourd’hu i je racon te bien à l’

aise; pro

fitant des réformes accomplies dans la littératurefrançaise ; empruntant ce q u

il a de bon à ce

réalisme si mal défini encore et qui n’

est , je lerépète que la démocratie dans l

art Rouman ille

commença par débarbou iller la Muse méridionalede son fard par la débarrasser de ses oripeaux

pseudo-classiques ; il chercha et découvrit , sousles débris de deux ou trois siècles son acte de

naissance ses lettres de noblesse ,ses états deservice et il lu i restitua ses vrais caractères . Il

rétablit l’harmonie et l

accord entre la physiono

mie et le costume entre l’

idée et les mots entre

l’

instrument et la mélodie entre la figure et l’

en

tourage ; il retrempa cette poésie dans ses sources v ives , qu

elle avait qu ittées pour des bassinsartificiels avec accompagnement de nai

ades . Son

parfum sa sève sa saveur originale sa vigueur

native, sa simplicité et sa grâce de lis des champs,elle reconqu it tout en redevenant elle—même. Ce

ne fut d’

abord chez Roumanille qu ’

une idée

d’

artiste une en treprise de poète jaloux de dérober les filles de sa pensée à une centralisation

dévorante. C’

est à ce début en 1847 qu ’

il publiason premier recueil li Margafideto dernier

moment de calme avan t l’

orage année pr0phétb

que oùLe feu couvait sous la cendre ! Peu de temps

xxn rnén cn.

après quand la République donna la parole àtoutes les folies et livra la société à t ous les pé

rils , l’

idée de Rouman ille s’

agrandit , s’

éleva et

s’

affermit . Mieux que la plupart de nos illustres

il dev ina et remplit le rôle du poète dans lestemps mau vais ; du poè te cessan t d

’être un objetde luxe pour devenir un homme utile renon çant

aux songes qu i charmen t pour faire face aux u topies qu i pérorent ou aux passions qu i menacentu sant de l

attrait qu ’

il exerce sur les imagina tions

au nom de poétiques chimères pour faire accepter par les intelligences de bonnes et salu taires

vérités . Ce fut là , si nous ne nous trompons une

des belles époques de cette carrière si bien rem

plie : Rouman îlle y fit, à sa manière , en de pet ites

dimensions , sa campagne de la rue de Poitiersmais avec quel avantage ! Les Parisiens spiri tuels

qui écrivaient alors des brochures réactionn aires

et monarchiques ressemblaient trop souven t aux

prédicateurs dont on dit : Faites ce qu ’

ils disent

et ne faites pas ce qu’

ils fon t . Le hasard les

avait poussés du bon côté tandis que leurs

confrères s’

égaraien t dans le parti contraire . Moi

qu i vous parle j’

en ai vu qu i en trois ou quatreans prirent , quittèrent repriren t trois ou qua

tre fois la haire conservatrice et la cu irasse déma

gogique. Ils me faisaien t l‘

effet de ces écoliers sa

ges et appliqués à qu i leurs professeurs donnen tdes bons poin ts pendant qu’

ils distribuen t auxparesseux et auxmu tins des pensums et des féru

raérxcs . xx1u

les. Pour être persuasifs il leur manquait d ’

être

convaincus il leur manquait surtou t de parler àdes ouvriers affamés exaltés aigris poussés à

bout par le con traste de leur omn ipotence et de

leur misère , une langue qu’

ils pa ssent compren

dre . Roumani lle lui se logeait au cœur même

de la place assiégée ou assiégean te. A peuplepeuple et demi ! Il s

éæhlissait carrément , les cou

des sur la table en face de l’

ouvrier ou du paysan

que commençait à gagner ou à perdre la facileconfusion du tien et du mien , et là , à coups detrique à coups de gaule à coups d

’épingle à

coups de fusil chargé à sel il bousculai t ces so

phismes de l’habit noir prêts à se glisser sous la

blouse. Quelle verve quel entrain quelle franchise de ton et d’allure quel excellent goût deterroir, et souvent quellemâle éloquence dans cesdialogues li Capelan li Partejaz

re la Fefigoulo

et toute cette batterie de campagne qu i pleuvaitdru comme grêle sur le socialisme ahuri desclubs de petite v ille et des cabarets de v illage ! Làles plus récalcitrants furent forcés de reconnai treà quoi pouvait servir cette régénération de la poésie et de la littérature provençales don t ils avaien t

souri comme d’

un archalsme inu tile d’une fanta isie rétrospective d’une lettre morte qu

on è s

sa ierait vainement de ran imer. Si Bouman ille n’

a

va it pas été a p riori un poè te provençal et populaire si l

on avait vu en lui un monsieur composant de la prose et de la versification françaises il

xxtv enfan ce.

aurait pu être ingénieux, correct élégant élo

quent ; il aurai t prêché dans le désert : il n'

y aura i t

pas eu , en tre sa clien tèle et lui, cette communau té

de sen timents et de langage ces famiüarités qu i

renden t la leçon plus nette et plus péremptoireces attractions magnétiques qui sont un com

mencement de persuas ion . Et pu is de combiende ressources il se serait privé ! ces détails si p i

quants et si vrais ces traits de mœurs pris sur lefait ces jolis empâtemens de couleur locale

toute cette vieméridionale traduite en récits en

dialogues en anecdotes comme tout cela

en français eût été gauche empesé hau t en

cravate rédui t à se contenter d’

équivalents et d’

à

peu près ! On eût dit un e traduction de Théocri te

par Delille, ou d’

Afistophane par Raouf—Lormian .

Grâce au provençal manié par un jeun e maî tre

on ne perdait pas un e nuance , pas une in tention ,

pas un chef , pas un grain de sel ; l’

idée s’

haü lla it

toute seule comme une grande personne qui n‘

a

pas besoin de camériste ; ou plutôt l’

idée et l’

ex

pression semblaient deux sœurs jumelles néces

saires l’

une à l’

autre et que l‘

on n’

aurait pu sépa

rer sans qu‘

elles languissent et mourussent d’

une

nostalgie fraternelle.

Au reste tout lemonde fut là—dessus du mêmeavis et la bonne renommée de Roumanille s

en

accrut auprès de ces gens dits sérieux de ces

hommes positifs esprits forts qui traitent de haut

en bas la poésie sous prétexte qu’

elle ne sert à

PRÉFACE. xxv

rien . Quand revinrent des temps plus calmes ,

Rouman ille rendu a sa première vocation pu t

redeven ir poète. Il se trouva que , pendan t ces

années de lutte sa situation s’

était dessinée son

public élargi , que son auditoire fut plus a ttentif,sa physionomie mieux en relief son au toritémieux reconnue. On lu i permit de rêver et de

chan ter , à lui qu i venait d’

agir et de combattre !C

est de cette époque de relâche sur l’

affichesinon sur le théâtre des folies humaines que

daten t deux de ses œuvres les plus exqu ises : liSounj arello et la Part de Diéu . Lu i aussi , vers le

même temps , il fit , à sa man ière , la Part dou bon

Dieu en publiant quatorze Nouvè délicieux , que

Sabo aurait signés , et qu’

une heureuse coïnci

dence faisait naître au moment où Sabo étaitremis en lumière ; tradition bén ie , précieux héri

tage honneur insigne pour notrep rovença l d’être

la langue qui se prête le mieux à cette adorablepoésie de la crèche , aux naïfs échos de ce Beth

lêem, qu’

une plume française , blasphème ! dc

vait ,dix ans plus tard mettre en dehors de

l’

Évangile ! Puis v inrent li Provença le œuvre col

lective où achevait de se révéler la nouvelle posi

t ion de Rouman ille. C’

est alors , en effet que

mieux connu , mieux apprécié , de plus en pluspopulaire sûr de lui—même , ayant convaincu et

ramen é la . plupart des railleurs et des sceptiquesmaître de son instrumen t et de sa musique ren

contran t déjà des échos dans une foule d’

imagina

xxv i partn er .

t ions éveillées au contact de la sienne il dev in t ,

non pas précisément chef d’école (tant d

ambition

n’était pas son fait mais chef de dép art et point

de ralliement du groupe poétique qui allai t jetertant d

’éclat et se produire dan s des œuvres grandioses ou charmantes . Voilà ce que l

on ne doitjamais oublier, tout en proclamant le mérite et labeauté de ces œuvres dont les auteurs ont réussià tout , excepté à faire connaître à Roumanille un

moment dejalousie. Ils possèdent assurément tou te

leuroriginalité, ou , comme nous disons dans n otreaffreux style toute leur personnalité ; mais peu tetre les a—t—il aidés à la trouver ; du moins i l a

déblayé le terrain préparé l’

arène où ces bril

lants athlètes son t venus recueillir applaudissements et couronnes . Le jour peu loin tain où la

noble Muse de Gounod présentera l’heureuse M i

réz‘

o à ce fameux tout Paris qu’

il ne fau t pas v oir

de près pour attacher beaucoup de prix à ses suffrages Rouman ille s

il était moins bon Av ign onais et s

il aimait à perdre de vue l’

escalier de

Saint—Agricol pourrait aller se blottir dans u ne

stalle et , la, s‘

appliquer à lui —même le beau vers

de Virgile

Latouæ tacitumpertcntant gaudia pectus

Il n’

a pas été la cloche , mais il a été le son

n eur. Et ceci m’

amène , par une tran sition natu

relle , à dire un mot d’

une de ses productions lesplus originales , la Campano mountado un peu

xxvnr rar—trace.

si difficile qu 11s ne tomben t pas du côté où ils

penchen t que la légèreté ne dev ienne pas licence,la friandise sensualité l

amour folie la séduc

tion péril la couleur éblouissement ! Comme

Hercu le, à qui ils ne ressemblent guère ils se

trouvent presque toujours placés en tre la Voluptéet la Vertu et je ne sais comment il se fait que

l’

une les attire par ses man ières caressan tes que

l’

autre les repousse par ses austères leçons . Ne

soyons pas trop sévères ; pas de pruderie execs

sive c’

est le moyen de tout gâter ; mais aussi , pas

de concession sur les chapitres essentiels , sur les

v raies conditions que laïpoésie doit observer pour

rester morale et chrétiehne. Ici , d’

ailleurs se

présen te une distinction importan te . La littérature

française s’

adresse généralemen t à des imagina

t ions polies cultivées , blasées quelqu efo is qui ,

pourme serv ir d’

une locution familière ont déjà

leur bien et leur mal et qu’

une pein ture tr0p libre,une image trop v ive , une expression trop leste.

peuven t eflleurer san s les en tamer. Ce public

composite ces gen s affairés , ces lecteu rs et ces

lectrices en quète d’émotions et de sensa tions ces

Parisiens de Paris et de Moscou de Vien n e et de

Berlin de Madrid et de Florence deman den t à la

poésie et au théâtre de les amuser , de les dis

tra ire de les émouvoir à tout prix , de cha touiller

leur palais émou ssé de ten ir en éveil leur curio

sité langu issante ; les théâtres et les livres leur

donnent ce qu ’

ils demanden t , et ils n’

en sortent

rnérxcr . xx|x

n i plu s mauvais n i meilleurs . Mais la poésie provençale est soumise à des lois tou tes différen tes :elle crée un idéal à des gens qu i sans elle n

en

aura ien t pas, et retomberaient lourdemen t sur detriv iales réalités . Que cet idéal soit pur ! Tou tesou illure ressemblerait à une abdica tion ; la poesie deviendrait complice et servante de ces vulgarités mêmes qu’

elle doit purifier et relever. Dansla vie populaire dans nos mœurs méridionaleselle représente ce côté qu i s

'

éclaire par en hau t

qu i donne aux âmes simples , frustes ,sans cesse

ramenées vers lesmisères terrestres une ouver

ture une échappée vers le ciel. Si elle bouchecette ouverture à l

aide d’un gros morceau de papier maculé d

images licencieuses ; si elle ouvre

de sa main le soupirail placé au ras du sol et par

où en trent les vapeurs pestilentielles non—seule

ment elle sera coupable mais elle perdra avec

sa dign ité et son innocence son original ité son

caractère , sa force , sa v ie ; elle ne sera plus qu’

un

je ne sais quoi sans nom déclassé tralné à laremorque du réalisme parisien et comme

tou s les imitateurs , n’

imitant que les v ices de son

modèle. La licence française peut encore garder

u ne sorte d’élégance relative la licence proven

çale ne pourrait être que grossière. Et pu is , no

tre poésie est populaire chez le peuple il y a

beaucoup de l’

enfant , et maxima debelur puero . …

Le latin qui brave l’honnêteté dans les mots la

respecte, vous le voyez, quand il s’

agit de l’

enfance .

xxx raÉrxcr .

N msistons pas ; ce serait faire injure à nos

poè tes , à leur public à la saine atmosphère où

s’

est développée leur inspiration , où s’

est décidéleur succès . Voilà ce que Rouman ille a admira

blement compris et pratiqué . Sa poésie a des sim

plicitès de paysanne et des blancheurs d’

hermine.

Savez-vous que c’

est beau cela , être lu et ap

plaudi mériter et obten ir les bénéfices d’

une

popularité charmante et n’

avoir pas une page àdéchirer , une ligne à effacer une syllabe su r la

conscience ! N’

avoir pas fait le plus léger sacrifice

à ces passions que l’

on trouverait en germe dans

les cœurs les plus fiers de leur vertu ! Aussi ,

quelle gaî té franche quelle douce et honnête

joie dans les cercles de famille, dan s les réun ions

d’

hiver , dans les concerts de bienfaisance quandRouman ille inscrit son nom sur le programme

quand il parai t , son manuscrit à la main ! Lesyeux brillen t , les lèvres sourian t , les âmes se

dilatent dans une même impression de sécurité

et de plaisir ; les v ieux rajeun issent , les jeunes

filles se tournent vers leur mère qu i n’

est pas

obligée de leur racon ter une histoire pou r les

distraire de leur amusement . Comme on sent

b ien , dans ces aimables instan ts , que lemot popu

la ire a deux faces et deux sens qu ’

il ressemble

à ces produits chimiques dont on fai t égalementdes remèdes et des poisons ! C

est là qu’

il faut

v oir , en tendre et juger Rouman ille ; c'

est là qu ’

on

peu t se faire une exacte idée des sympathies qu’

il

paÉracn. xxx1

éveille et de lmfluence qu i l exerce. Gén ie familier da foyer domestique cher à quiconque n ’

a

pas gaspillé ses tendresses et ses souven irs d’

en

fance à qu iconque garde dans le cœur ce sen ti

men t de la terre natale qui est à la fois une affect ion et une vertu Rouman ille n

a qu’

à semon trer

dan s cesmodestes fêtes de la poésie de la musiqueet dela charité,pour qu

aussitêt l’

on soit sûr qu ’

il va

évoquer de sereines images égayer nos tristesses ,fa ire v ibrer les meilleures cordes de notre âme

et promener dan s son auditoire ces heureu seslarmes qui ne fon t pas de mal , ou ce bon rire

qu i fait du bien . Je m’

arrête , je m’

attarde à ce

tableau , si souven t renouvelé , où la figure de

Rouman ille se détache avec tan t de relief et de

grâce , et qu i est sans dou te resté présent à lamémoire de tous mes lecteurs . Pu is-je en parler

sans rendre en fin issan t , un douloureux hommage à Celui que Rouman ille compta tan t de foisparmi ses auditeurs les plus at ten tifs , les plus

sympathiques , a notre vén éré et regretté archev êque , don t le noble v isage , tou t de douceur et

de bon té rayonnait d’

une gaîté communicative

pendan t que le poète récitait ses petits chefs

d’

œuvre de verve et de fan ta isie provençales‘

! Le

p ieux prélat savait qu’

il pouvait rire sans crain teparce que cette poésie était san s danger , parce

q ue cette plaisan terie était innocen te parce que

cette Muse offrait le miel de l’

abeille sans avoir le

dard de la guêpe. Le pasteur d’

âmes s’

y connais

xxxu raérxcs .

sa it et il saluait presque un auxiliaire dans cet

honnête et charmant Felibre, qu i n’

avai t rien de

commun avec le loup devenu berger. Avoir donné

quelques agréables momen ts à cette v ie tr0p tô t

brisée , tou te pleine de bons exemples et de bon

nes œuvres avoir fait passer sur cette belle âme

un rayon de notre soleil poétique ; avoir été ac

cueilli approuvé applaudi fêté encouragéaimé par ce doux apôtre dont la mort a été un

deu il pour nous tous, et qu i restera , lui aussi , unefigure populaire c

est , pour Rouman ille u n

souven ir sacré , un précieux témoignage . Il existe

des gloires plus bruyantes , je n’

en conna is pas

demeilleure . Ce témoignage et ce souven ir Rou

man illeme saura gré j’

en suis sûr de les ins

crire en tête de cette nouvelle édition de son

œuvre. Parrain indigne , je choisis un saint pourme suppléer , et je le lui donne pour patron .

ARMAND DE PONTMARTIN .

Les Angles 45 octobre 4863 .

AUX POÈTES PROVENÇAUX

ROUMANILLE , MISTRAL, AUBANEL, ETC.

La plume de plus d’

un censeur

S’

escrime a vous donner la chasse .

Toute poésie est ma sœur

Je v iens pour vous demander grâce .

La fleur sur un fron t v irginal

Brille aussi bien q ue la sardoine

Amis chantez en provençal

Car l’habit ne fait pas le moine.

Dans la forêt , aux voyageurs

Plu s d’

un arbre offre son ombrage

L’

aurore des mêmes couleurs

Ne teint pas toujours le nuage.

Le champ de l’

art roi libéral

N’

est qu ’

une immense macédoine

Amis chan tez en provençal

Car l’

habit ne fait pas lemoine.

XXXIV

Pu is le français trop compassé

Et gêné dans sa bellemise

Ressemble au v isage enchâssé

En tre deux grands cols de chemise.

C’

est un homme à se trouvermal

Devant l’

hôte de Saint An toine :

Amis chantez en provençal

Car l’habit ne fait pas lemoine.

A—t-il bien droit d’être insolent

Le troubadour fit le trouvère.

Ce n’

est qu ’

un nouvel opulent

Qui ne reconnai t plus son père.

L eclat de cet oiseau royal

Est sorti du nid d’

un pivoine

Amis chan tez en provençal

Car l’

habit ne fai t pas lemoine.

Pourquoi dédaigner le tributDe votre voix aventureuse ?

Alors qu ’

il a blanchi le but

D’

une écume v ictorieuse

S’

informe-t—on si le cheval

S’

est nourri de paille ou d’avoine ?

Amis chan tez en provençal

Car l’

habit ne fait pas lemoine.

1. L I MARGARIDETO

1 856— i 847

QUAND LIS AGBENAS FLOURISSIEN

MOUNTE VOLE MOURI

A MA MAIRE PIERRETO DE PIQUET

D ia s un mas que s’

escound au mitan di poumié

U n hèu mat in au tèms dis iero ,

S iéu na d’

un jardin ié’

mé d’

uno jardin iero

D ia s li jardin de San t -Roumié.

D e set pàuris enfant v enguère lou proumié. …

Aqu i ma maire à la test iero

D e ma brèsso souvènt v ihav o de n ine’

n tiero

Soun pichot malaut que dourmié.

A ro autour demoun mas tout ris tout reverdejo

L iuen de soun n is de flour , souspiro e voulastrejo

L’

auceloun que s’

es enana '

Vous n ’

en prègue, omoua Diéu que vostoman hen ido,Quand aurai prouu begu l

amarun de la v idoSarremis inemounte siéu na .

LIS OUBRETO.

DOUS AGNÈU

A MOUN AMI FREDERI MisTRAL

Un bèl enfant , joureu d‘

amour

Es dins lou prat , ounte embeimado

D’

abrreu la proumiero alenado

A touto erbo douno uno flour.

Em’

un agnèu que sautoulejo

Cambarelejo l’

en fan t blound ;Espinchas : sarro l

agneloun

D ia s si bras e lon poutounejo .

L’

en fan t es bèu l’

agnèu es dons ;

De l’

agnèu la lano es blanqueto

A utant coume lou la que teto . …

Oh ! que soun poulit tôuti dous !

Entendès pas l’

agnèu q ue bèlo ?

Ve—lou que cour aprèsCoume fan bèn tout ço que fan !

F. l’

inuoucènci , coume él hello !

Lou cèu es clar ,fai bon soulèu ;

L i passeroun volon ementon ;L

aigo èi lusèn to éli se

0 moua D iéu lou galaut tahlèu

Quand li vese segur ! me sèmblo

Verre un caire dôu Paradis !Es bèn verai ço que se dis ,

Que q uan se ressèmblo s’

assèmblo !

LI MARGARlDETO.

Prouficho enfant de toun bèu tèms

Sus lou velout de l’

erbo sauto

E reçaupe dessus t i gautoT6ut i li poutoun ddu prin tèms.

Veiras la fin d’

aquele‘

fèsto

L i n ivo dins toun céu vendran ;

A qneli flour seTrop lèu bramara la tempèsto

Anen ! jogo eme l’

agneloun ;

Vai ! sara pas toujour coume aroA trouvaras la v ido amaro .

V endras orne paure enfantoun !

L’

enfant emé l’agnèu jougavoM e regardavo e sourrisié

Coumprenié pas ço que disneMa jou ino muso que plouravo !

III . LA DESPICHOUSO

A J -J CATANY

Escou tas , que vous parle : uno chato Naneto

Glouriouso que-noun —sai forco cascareleto ,

Mai poulideto

V ouli’

agrada ;

S’

embest iavo d’

estre souleto ;

L afon tai ne , V I I , V.

O\

LIS OUBRETO.

A nen me coumprenès , voulié semarida ;Mai emé

n drole pas fadaEme

n riche garçoun de galan to figuro

Un juvenome fach au tour

Un soulèu , un amour

Un perlet de naturo !

F. , marcas bèn eicô : la couqu ino voulié

Qu’

aguèsse forco ardour e ges de jalous ie“

N’

èro pas pèr acô tan t soto

Ma i lou pu defeeile èro de l’

atrouva .

N osto .bello esperavo , vague de reva !

Revassejavo , la pichoto

Souvent dins si lançôu poudié pas plega l une ,

V irou iavo touto la n ine ;

E piei se debanavo embouiavo sa floto ;Quand courduravo se pougn ié ;

Per descèndre à la cavo escalavo au grame !

Pièi anavo à la fon t pèr empli sa dourgueto ,

E revenié sènso aigo à soun oustau .…

Paureto

Fasiémai- que-d’

un -cop la soupo sènso san

Revassejavo , la pichoto

Tambèu , de part it n’

en vengué!

Faguèron nèblo n’

en plôuguè !

Oh ! quèt i pan de nas ! car h osto arrouganoto

] ) ins li dès dins li v in t creirias que chausiguè?

Ah ! pas mai !… E disié Ma maire repepio ,

Vèu se desfaire de sa fiho .

Quand l’

ase v ôu pas béure aves bèu à sibla !Gu inchas aquéu d

aqu i gu inchas aquéu d’

eila’

!

San to Vierge ! quento misèri

u naaaamnnro. 5

A n as —v ous -en pu linen rascla de bouto arlèri

\”

a udrié mies pèr iéu que m’

anesse nega !

Y e ! .lejè lou cardairc ! E Ton i , soun cou lègo

Que sèn t la pego d’

uno lègfl)

E ma i que si lignôu aièr èro empegaJ an , eme de boutèu que sèmblon de clincleto

Éu tambèn se vou marida !N

en a i la tressusour ! … Se n’

i’

a pas pèr erida !E s a ièn que Janet ven counta si sourneto ?

M a i caligno donne plus sa hello Francouneto ?Regardas

-lou : vous fara pôu .

O h ! que deguemo ! queto mino !Coume es poulit , lou rouss ignôu !

Sèmhlo que coucho à la plouv ino .

O i ! té, lou badau que nous vou?

Creiriédonne lou daru t qu ’

es d’

éu que sueu eou ifad0

Vôu d’

œtournèu partès zNaneto es pas pressado .

0 disre tout acô , la jou ino delicado ;L o u disié forço mies e n

en disié bèu mai

N’

en foum iguè, demot ! vous n’

en faguè, de pua i !Nè lis amourous s

enanèron .

A h pauri pijounèu D’

autro lis agan tèron . …

E Naneto sounjavo au jouv èn t fach au tour

A soun perlet à sounamour v en ié pas

De pu v ièi s’

asardèron

L a preciouso diguè : Boudiéu quèt i pastras

Regardas- lèi vous fan v en i li transi .

Ma maire leissas-me barra la porto au nas

A -n -aquéu vôu de Œmagas

Coume un v ièi lard sènton lou rànci .

6 u s ounnnro.

Pua i ! Fan qu’

agou perdu lou sèn . Ah ! perma fe

Dins moun lie gràci à D iéu ! pode dourmi sou letoN

es pas pèr aquéu t ian que prendriéuma fourqueto . …

Tè que vagou garda l’

avé

E pau à pau li jour , Il mes lis au filèron

E li part it s’esclargiguèrouL ou fèn is de Naneto èro tonjon ’

n camin

Mai arribavo Pièi li rose toumbèron

Di gau to de la hello e venguè lou charpinE sa tèsto grisounejavo . …

Bèn pamens toujour sambejavoToujour pamens , revassejavo

le parlavon de figo e respoundié_rasin .

R ibejavo la quaran teno !

A se farda perdié soun tems emai sa peno .

Anen ! fardo que fardarasSambejo que samhejaras

Ah v iedase

Paum e pas bèu sibla per faire béure l’

ase !

0 M isè Naneto que nas

Eh bèu ! fasès pu puai la hello despichouso

Iéu sabe d’

ounte véu que sins tan t maugraciouso. …

Es linen ,qu’

es liuen lou tèms qu’

av ias tan t lou desgoust

Creirias pas qu a la fin s’

atrouvè forço nrouso . …

B’

agan ta’

n gibons

8 LIS 0UBRETO .

Roussignoulejè’

n pau ; pièi v ivo , se mesd èAu can tico d’amour que la naturo canto !

LA FADO DI FLOUR

A E . REQUIEN

L is agrenas deja flourissonL

abiho ie v iro à l’en tourL imargarideto espelisson

L i roussignôu soun de retour .

Tôut i li boutonn s’

espandissou ;L

aureto jogo cmé li fleur ;M ilo poulit murmur s

ausisson

Que tôut i nous parlou d’

amour.

Requien la Fado qu’

avans l’

aubeEscampo li nour de sa rauboM

a fa’n bouquet

, galan t presèn t

Es d’

inmourtalo e de

Ma ma so que se fai grandeto ,

Véu te lou semonndre en risèn t .

LA TESTO DE MORT

A r . SPENLÉ

Èro un mat in que lon soulèu

Di flour faste lusi l’eigagno ;U n segnour , qu

ero jouiue e bèu

S’

e5passavo dins la mountagno.

u mancamnsro. 9

E pièi veici que lon milordVeguè

n ermito que pregavoA geinoun e que coun templavo

U no blanco tèsto demort .

E d’

un rire plen d’

insoulènci

Lou segnour jenine e bèu rigne;

Pièi em’

un èr de sufi sènci

Au v ièi lou fouligaud dignéSies amourous d’

aquele tèsto ?

L a calignes bèu malapèsto

L’

ermite ie respoundeguè

Ah ! i’

a proun tèms que ma pensadoCerco e trovo pas menu en fantS

aquelo tèsto descamadoEs d

un segnour 0 d’

un paca n !

VII . LOU LOUP E L’

AGNÈU

A E . DAPROTY

De-long d’un riéu que s

encourrw

U n agnelonn bev ié

Tout seulet linen de la vanado .

Mai un loup cerco-reno e hatèire d’

estrado

Qu’

av ié la dènt bèu amou lado

Desempièi tres jour pat issiéA u riéu véu s

amourra la tufo escafagnado

Pichet que fas eila ? Ressai que fen iras

De gatou ia moun béure Oi ! tè d’

aquéu marrias !

Arregardas quen to insoulènci

L a fon ta i ne , x.

1 0 ms ounasro.

Fahe verre noste agnelonn !

S’

amoulounè tremoulan t coume un jeune ;N

èro pas pu gros que lon

Mai pièi ansé pamens prouva soun im ucimci

Perdoun, faguè, perdoun , Moussu vous tachés pa s .

Remarcas que sias d’

aut e que siéu eiçabas ;

Ce que dises aqu i ien lou pode pas faire :L

aigo menu bon Moussu descènd de vous à iéu .

E . … siéu qu ’

un agnelet pecbaiœ !

As tret a moua B tas-te samibœu

Repren lou galavard lis ine foro la

Que. … pèr li papafard que ta lengo enchaplè ,

L’

autre au emé ti chin agnere une batèsto .

L’

autre au ? i’

a pas dons mes quema maire agnelé.

0 menu brave Moussa tete encaro ma maire.

l‘

as-te que s’

es pas tu bardou ioun es toun tra ire .

de fraire n’

ai pas cap.

Ah ! per aro ie sien ! Que front e quento audace

Qu’

arrougantejes mai Es quauqu’

un de ta t eço .

Ti pastre emé ti chin , trou de Diéu ! tout escapM

en fa com e bourride . En cercant la v idasseDespièi la basse Crau jusqu

eilamouut à Gap ,

l’

a quatre jour qu ’

ai pas fa casse !

E saute sus l’

agnèu lou sagato e l’

estrasæ .

VIII. RÉU LUME SOUTO L’

EIMINO

A CAMIHE REYBAUD

Iéu siéu v engu dins lou valoun .

Tout boulego tout se rev iho ;

LI MARGARIDETO.

Sus chasco fleur ra soun abiho

Chasco fleur a seen parpaioun .

Moun te un vôu d’ahlbo vouuvoune

Mounte l’

auceloun vèn piéuta ,

Souto un sense siéu asseta

De-longd’

une aigo que jargonne .

Un roussignôu qu ’

es escoundu

D ins une beu issounado , can to

E menu cor , que la muse encan to

Menu ami Reyhaud sena jo à tu ;

Senajo à ta muse que souspiro

De cant tant bèu que soun div inE dise qu ’

es un serafin

Que dèu i’

avé pourgi sa lire .

Camihe ta muse a de biai .Quand nous parlavo belugueto

En tôut i nous fasié lingueto .

Nous agradavo que-noun - sai .

Si péu blound ie v ènon is anco ;

A d’

iue blu q ue soun plen d’

amour

De- longo a de poulldi fleurDins li ple de sa raubo blanco .

Em’

un enfant dôu Paradis ,Souvènt la veses que s

amuse ;

Un ange fraire de ta muse ,

l’

ensigno tou t çe que te dis !

N’

en sies rav i ; ie richouncjes ;La t in tourles sus t i geinoun ;

I 2 L IS OUBRETO.

le donnes mile galant noum ;

L a hrèsses e la poutounejes .

L’

ensian amé tant de plesi !Nous cantavo coume une ourgueno

Après lou plesi véu la penoAro , poudèn pas pu l

ausi

Sabèn q ue coume d’

abitudo

L a fas can ta mai d’

escoundoun :

D ins tenu refoulèri vos donne

Que vèngue triste e soumarudo ?

Pique à ta porte : duerbe-me. …

An ! veguen , perqué fas la mine?

As tort : èi pas soute l’

eimino ,

Reihaud , que lou lume se met !

LA BOUSCARLO PIETADDU80

A V . DURET

L ou bon D ieu gemissié sus la creus clavela ;

Sean amo en paradis anave s’

envoula ;

Ere au darrié degou t de soun amar calice ;

A l’

espoungo de léu av ié deja begu ;A bôudre negre veu , li diable èron vengu

S’

espoumpi davans soun suplice.

Pèr v en i senlaja lou D ieu endoulouri

U no bouscarlo alor qu itè soun n is fleuri ;Note 2.

LI MARGAR]DETO.

Sus l’

auhre de la creus s’

arrestè pietadouse ;

Sus lou fron t dôu pacièn t se pausé l’

aucelonn

E per lou counsoula ie piéu tè sa cansoun

Sa cansoun doulènto e piouso .

Soun ale s’

e3pôussè roujo dôu sang de Dieu

D’

aqnén fron t estressa leu sang raiavo’

a fiéu !

L’

aucèn emé l’arpionn e leu bè pôut iravo

L a Vouhe , segur la derraba

Len fasié per un bèn . … L’

innoncèn t ! vesre pa

Que de mai en mai l’

en fonnsavo !

E dôu bon Dren snbran la tèsto bouleguè ;

En risèut tristamen Jense à l’ancèu diguèAncèu pichot ancèu de—

que sies vengu fa ire ?

Vèncs maca tenu ale i clavèu de ma crous !

Per-de Sabes pas que i’

a de man airons

Que res pôu n’

èstre l’

assoulaire ?

II

La bouscarlo leissè lou fron t endoulouriE s

envoulè plan -plan ; e sus lou brout fleuriVengué s

amonlouna sannan to e pietadonso .

Jeuse clinè la tèsto espiré. … L’

auceloun

Gemissié que-noun -sai ; piéutavo sa cansoun

Sa cansoun doulèn to e pionso .

L a reco en cracinan t alor se durbiguè

De l’

oumbro de la n ine lou céu se curbiguè ;

La terre tremoulè li mort ressuscitèron ;

L’

ange amoun t s amaguédi ns lon dôu e li plour

E li diable , en ourlant d’

esfrai e de douleur ,D ins lis infèr s

encafournèren .

15

LIS OUBRETO.

L’

AMELIÊ n on…

A A . DE SIGOYER

A i ! que te plagne , amelie blanc !T

espandissiés e la tempésto

Te tresse , e passis li diaman tQu ’

as mes trop lèu snhre ta tèsto .

M enu ameliè , te plagne tan t !Tout -are pa ’

no fleur te rèstoE sempre rounflo l

auragan

Qu’

estrasso ta ranbo de fèsto'

l‘

rouhaire adoulent i déurriéu

Plonra noun sus tn , ma i sus ien

M is esperanco soun pesside

E pèr toujour ! Tu , l’

an que ven

Quand renaisseira lou printèm

Metras mai ta ranbo fleurido .

16 u s onnasro.

LA VOUES QU’

AME

A I ARIOUN

Quand lou cèu es clafi di flo d’

estello d’

or

Que D ién , à pleu de man amoun t a samenado ;Quand l’ancen dins sonn n is e s

amato e s’

endor ,E que li ventoulet pousson pa

no alenade ;

0 ma serre emé iéu vène alor au valeun

L’

amour nous porge aqui si des ale de flameLen sabes ! tôn t i dons nous envoulan amoun t

palais de diaman t ounte s’envan lis amo .

0 ma serre,ma reine ! ah ! vene , e me diras ,Souto lis inc de Dién ta coumplancho amoureuse ;

Vène Iéu vène lèu hello ! e me bressaras

D ins li trefoulimen de ta v erres amistouso !

A qnéu can t , tan t de fes , ma serre te l’

a i di !

Dins menu cor que souspiro endor toute soufranvo ;

Quand lou pleures , te hèle ; à t i pèd siéu candi !

Es per iéu un soulas em’

une benuraneo '

Oh ! ve sarié pecat de lou can ta lou jourPèr Ion jour

, aquel èr èi tr0p dons , èi tr0p tèndre ,

Él trop empli de fe, d’

esperance e d’

amour !

Souleto , o n ine de D ién sias digne de l’

entendre !

Léu la Mort de mi jour boufara lou calèn .

Quand iéu soumiharai soute terre , ah ! pecaire !

De vespre vendras pas dire sus menu toumbèuL a coumplancho d

amour que counsolo tenu traire?

18à5

Note 3.

r.r nancxnrnnro. 3 7

I l] . LI DOUS PIJOUN

A rr‘

-:r.r GAUTIER

Dons pijoun amourous v iv ien au pryoun ié ;

Ere un parèu d’

ami coume se n’

en vèi gaire ;

Pamens , que sonn durbè , de fes , li caligna ire !

U n d i dons s’embest iavo : agnè la fan tesié

Tamagas de palun ! la fantesié de faireUn long v iage linen d6u terraire

Dun te l’

av ieu tan t donço E l’

autre ie diane

Queme can tes aqui ? ie sonnjes pas ,menu fraire !

Que catàrri t’

a pres ? quan dian tre t’

a’

stonrdi

E perque vos mena la v ide d’

un bandit ?Margarido nous dis : M ignoto !

Regarde : que nous manco ? A igo fresco pesete ,

Galan t pan ié pèr nous concha . …

Réu nous manco . Auriés—t i quauœrèn àme dire

Qnaucarèn à me reproucba ?Mona bon ,menu rèi,menu sang perdoun ,se t

ai fachaN

i’

a que , linen dôu pan ié, soufrisson lou mart ire

Sara pas tu michant ! Passo enca’

se lou tèms

Ere bèu ! Anen vai ! espère lon prin tèms .

Fan estre un gargamèu pèr ana faire un v iage

Emé la cand que fai !Que te dirai ?As de courage !

Ades sus une pihe ai v ist un courpatas ;

Crea ! crea l’

entènde encaro !

Acô marco de mort , ah ! segur. … Pare ! gare !

L a fon ta ine , IX , n .

1 8 u s onnnnro.

Av iso—tc di serpatas

Que hadou soute li bartas t

E quand serai seulet que fera i iéu peca ire !

De làugui pleurerai ; dirai : Es n ivo plen ;

Menu fra ire e-t i tout ço que ven ?

È i belèu mort dedins lou carn iè d’

un cassaire !

Aquén resounameu l’

esmôuguè bèu un pan .

A to pièi digné lou best iauQue An ! vai laisse—me faire

M’

en veu n’

en parleu plus . Dins tres jourE que pleures em

acô countarai

Menu long v iage à menu freire,L

amusarai !

U n prouvèrhi lou dis : Vanegas pèr epreudre.

Oh quent plesi menu bon , auras pas dem’

entèudre,

Quand te dirai oun te ei loujaOuu te ai begu moun te ai manja !Voie vauegzi per epreudre.

Càspi ! quand m’

ausiras , seras coun tèn t de reu !

Es alor qu ’

en pleuran t se digneron adién .

E noste pijounèn , lis elo desplegadoPren sa voulado.

Anen ! vole que voularas !

Barrulo que barruleras !

Sies pancare , peuret au bout de ta jouruado !

Oh mai , veici que tou t —d’

nn -cop

Lou cèu s’

euuevoulis e l’

aigo toumbo à bre .

M aire de Dren ! quen to tempèstoEh bèu ! oun te fau s

assousta ?

L i trou petou pèr l’

èr li vènt sonn en bateste .

Vaqu i sus un néugu ié lou pijoun recata .

LI MARGARIDETO.

Lou revoulun di v ènt lou brèsso sus la branco ,

Jeuîssié pas lon pijounèn !

E scoundeguè sonn cec i soute sonn ale blanco ,

E coume un anedouu se coulan tè lou péu .

Reste ! la chavano esvartado

Espôn ssè Ièu sonn ale i rai dou hou soulèu

E léu

Prenguè mai la voulado. …

E zôu ! velo que voularas !

Barrulo que barruleras !

Fan vous dire pamens que si tripe renavou

Que sonn gavachoun ère fle

A v ie fam. … Dins un pret , de pijoan s’

espassevou ,

A benfe manjavon de bled ,Volo d’aiei vole d’eila. …

Fugisse lou sambé’me se traite grau iho . …

Vèntre afama n ’

a ges d’

auriho !

E flôu ! noste pijoun toumbo dins li fielat .Eh bèu ! per are , que fau faire !

Te tourseiran lou coui e veiras plus tenu fraire !Pôut iro—te d’

aqui ! L i fielat sonn gansi ;

L is arpioun de l’

aucèu elo bè tout travaio ;

La malo route roump la maio .

Sian sauve ! Lou pijoun fai grou -

gron de plesi .Leisse proun vous dirai de plume à la bate io ;Ace

s pas rèn . … Boudiéu ! coume ère eSpeloufi

La courdeto ie peujourlavo .

Coume un sôudard qu’

en escoufi

Emé la petarrufo eilelin

Oh ! vé ! ma fe de D ién ! semblavo

U n galerin que s’

escapavo.

Zôu mai ! velo que voularas !

'9

9 0 LIS 0L‘

BRETO.

Yanege que vauegaras

U n rat iè qu’

av ié’

uca lis arpie ensauuousida ,Que ie felié

ncaro un moussèn

Reluca vo d’

eu —l’

èr lou paure pijouuèu

Que fas ié’

n pau pause sis elo adoulent ido .

\lalan de Dién veici que lon rèi dis aucèn ,

L’

a igle sus leu ratié toumbo … . e uôsti deus laire,

Pegno-tu ! peguo

—iéu l s’

estrassavon la pèu !

Lou pryouuèu que n’

es pas bata ia ire ,

S’

esbignè léu tout tremouleut ,L a mort au cor , heliu-halaut !

Piei , pausé si petonu sus un tres de murale.

Aqu i disié : Sara lou tout ;D is escanfèstre sien au

Es alor qu’

un en fant lis en fan t sonn cenaio !

Em ’

un cop de ca iau cusuco lou pijoan .

E lon mesqu in , à-u -nu moulouu

Part , emei l’

alo digue noun .

Sedou de sonn plant ié né malaut goulejavo. …

Ah ! pèr aquéu cop u’

avre proun !

Que febre de chivan ! Lou cor ie tahassavo ;

Au pijouu ié que regretevo

Prouu ameluga s’

entouruavo .

Aneu ! vole que voularas !

Sonspiro que souspiraras !

Vous responde segur que sonn fais ie pesavo

Arribo Souu mai ensèn ubst i pijoan .

Ah jujas dôu bonur que tôuti deus aguèron ,

E de tout ço que se dignèrou !

Pensas un pan quant se fagnèrou

E de brassado e de poutoun !

LI MARGARIDETO . 2 I

E DE—QU’

AS QUE PLOURES ?

A MARIOUN

E pleures? e de—qu’

as , que pleures ? A tenu age

A qu inge au , que segren te nèblo lon v isage?

Mai à qu inge en , danses tout de-long dôu caminTout èi fèsto c tout èi risoulet dins le v ide ;

Que t’

en fa ,Marieau , pèr èsse triste ansin ?

Ma belle perque sies tant apeu sameut ido ?

Quand tou t se rejours les que te charpina?

Ve regarde : Nauouu , q u’

a fen i de glena ,

Can to coume un anceu en nousan t sa garheto

Z ine cerco de fleur e sèmhlo un parpaioun .

Tu mignoto perquerèstes aqu i souleto ?Eh ! q ue pleures aqu i ma paure Marioun ?

I l

paure Marioun ! lon fron t clin , souspiravo

E se sou leto ,ausin sonujarello plouravo

Es que pensavo à-n -éu pecaire ! E n iuech -e—jour ,

Vèi qu ’

en vei plus rèn qu’

éu ,e sou fre lon mart ire.

Pèr éu , que lon saup pas , a lou cor pleu d’

amour ;

L’

amo E se pleure, es que noun pôu ie dire !1836

2 2 LIS 0UBRETO.

LI BARDOUIO

A A . a xoxrr.r.s s

U n secrèt ! sabe rèn que pese mai qu’

acô .

Metes-veus_bèu dins lou cocot

Qu ’

un secrèt pèr li femo es un certau afaire

Defecile à pourtaProuu d’

ome pèr acô sonn femo . … oh ! li barjaire

Passeu aqu i Vole donne vous counta

Ce que me conn tavo menu reit e

SiegneemeDién Poudès lou crèire o lon pascrerre,

Pau m’

enchau !

Assanprés qu’

un ornemaridaEm

uno qu ’

êt e di lengndo

E que vous l’

av ié bèu pendudo

U no n ine , dins sonn lie se meteguè’

crida

A brema que n rav ié pèr n’

en pete cervelle :

Ai ! léu , Snsouu fai lèn atubo la ceudèlo ;

Que saro tout eicô ? n’

en pode A i ! a i

Ai mrsericôrdi de-qu ’

ei ?

Grèbe equest co’

s de bon ! Me sèmblo q uem’

estrihon

Em’

ene rouuco o q ue m’

espeiou .

O i! que venede U n iéu ! Un ibn ? Un ion!

E gros coume lon poung. É l tout caud . Se se peu t

Lou ereiras , tè ve-lou . M etras acô dins l’ouloPas pu tard que deman . E n

en diguèsses réu

Entendes ? qu inques pas , carm’

apelarieu poule

l aque sien pas d’

enfan t ; me counèisses pas bèu.

Que par]èsse d’

aeô ? J amai ! Sreu pas tan t groulo .

L afon ta ine , VI I I , v r.

a f; u s carrure.

La nouvelle partout fugué léu troumpetndo.

Dins tôuti li cau toun parlevou dôu jacènt :

Cecile diguè dès , Beloun v int . … Que couvado !

Avens senien fali n ren aguè mai d’

un cèut !

LI PATRICOULARELLÔ

A CASTIL—BLAZE

MARGARIDOj, BABELETO , NANOUN.

M ARGARI DO .

Babeleto , bonjour ! Ven iéu v èire ta maire

l’

es pas ?

us urnnro .

Fai que d’

in tra . Véu demoun te pèr faireL ou lie per escouha . Menu D ién ! se dèu langui

De vous Me maire Ah ! tenes velaqni.

l ARGAR IDO .

Bèn ! Nanouu coume sien ?

N AN OUN .

O i ! es tu Margarido?Vèncs que per miracle. Oh ! jamai de le v ide

Se vegnè femo Que ! de ven i tan t pau !

MARGAR IDO .

A i forco ohro , que vos Sorte plus deBoudiéu ! que d

estraugié se vesiés ! Sus la plaç0

Poudiéu plus faire avaus ; emé peuo se passe .

u nancamorm. 1 5

Ah bèu per aujourd’

uei lis este van gagne

Se v ou lès faire un pas fau turta feu cougne t

( )h ve n’

en pode plus . Que lou diantre t i fiere

N ANOUN .

V a n empure menu fie . Tè preue une cadiere . …

Babeleto !

nenarnre .

Quisès

n anonn .

D'

aut ! fai nous béure un cop

Va i q uerœ la clareto c refresco li got .

M ARGAB IDO .

Gramaci

N ANOUN .

Taste —la n’

en seras pas fachado !

ren omme

Noun ! vèue de gousta’mé Jan , ra ne passado .

N ANOUN .

D’

aqnén foutran de Jan ! oun te a housea’

u orrsteu ?

n eneeurno .

A perdu la cabosse z a leuge’

u merrit tran

U n jounjouu eilelin au bèu bout dôu v ilage !

Es un v iei Betelen . … ges de M’

euraje !

De-vèspre , are m’

èi plus poussible de v iha

léu q ue l’

amave tant pêr un pan habibaFan se jairo ma belle à l’euro di galino .

J an l’

a fa’

sprès pèr que fnguessien pas vesiuo .

Bento n’

ei dins lou Es toujon’

ste jalons2

3 6 LIS OUBRETO.

Desempièi que nous sien marida tôuti deus ,Me fai rèu que rene ; ie pode plus rien dire.

Oh lou merrit —péu qu’

ai !

NAN OUN .

E lou miéu ! èi bèu pire ,

Ma bone Mergarido Ah ! se te disièu tout

Ve n’

i’

e ges coume aquéu trovo à dire portent ,F. me fai rebonli coume une ame dauado !

Quouro la soupe èi donço e quouro tropL ou cousin ven ié

ici de tèms en Matiéu

Eh bèu ! l’

a mes deforo à grand cep de pè’

u qmeu !

Me charpe à tout prepaus ; jamai me vèn

S’

etrove lou peu dur Moussu l’

atrovo tendre !M

empaeho d’

ana’

qu i vôu plus q ue vague eila

Vèu plus que lon mat in preugnemenu cafè’

n la !

Pièi se cose fan plus que fagne de fougesseE se quinque Tes—te , panoucho pataresso

Lou ereiras pas belén e pamens es ans in

Ma belle : vôu plus qu’

ame e qu’

espère Euri cinq !Oh ve fen irién pas de toute la

È i testard coume une asc.

M ARGARI DO

Ace s d’eigo sucrado . …

xenoun .

.logo, bèu coume un tran , s’

empego Ah sepoudiéu

Emé quento honnr me desmeridarîéuTout acô sarié rèn : vai v èire se CamnsoGoutouu La fouitarar Sabes s

acô m’

amuse

u auemu m.

Mai au mens te bat pas !

LI MARGARIDETO.

N ANOUN .

lèr , metère au calèu

U no macho trop grosse e me maudè’u bacèu

Un d’

aquéli gautas que fan vèire li lume !

Tahasso sus ma pèu coume sus un enclnmc !

9 7

Se fai man à la man , dis que prendre lon fouit . …\lai ve la isse—m

aua v èire se l’

oulo bon i.

n eueanrno .

Pleure tôu ti Ii jour coume une Madaleno .

Es un gran d fein ienta s , de-longo se permeuo .

Se lou soupe’

s pas lèst , quand véu gare devanN

érou pas coume acô quand nous caliguav ian

menons .

Sabes q ue , l’

au tre jour Guihanme voulié vèndre

Souu bèu L’

a fa cride lou degnères entendre.

Menu orne l’

a dev iuo . …

\IABGAR I DO .

Cent esen t

NANOUN .

Milo franc.

n aneamno .

M ilo franc ! E tenu orne a pouscu

Lou page t in—t in—tiu ?

N ANOUN .

Ah pas mai ! n’

av ié’

n vejo .

Fai jamai réu de bèu , toujour gramudinejo ;Fan que tôuti li jour , en cronmpe quencarèn .

Fai que broncen teja ; piei que me gagne ? Réu2 .

2 8 LIS 0UBRETO .

M ARGAR I DO .

( !onqu ino , mise- te : tenu drole nous esconto

Grebielenn ei pas mnt ; u’

avèn di de la

Se l’

anavo redire

NANOU N .

Oh ! m’

adouharié pa

Grabié , té de bon -hou . Èi brave tenu papa

NOSTI MUSO

A H . MAQUAN

Ami veici coume él la muse qu ’

eme tant

Si qu inge au sonn en fleur ; canto e ris helugueto ;

Sa bouco es une rose e sonn fron t èi pu blanc

Que la ranbo de nèu d’

une margarideto .

Coume n’

en a lou biais a li goust d’

un en fan tA u champ de bon matin , se plais d

ana souleto ;

Amo li parpaionu fleur que volon au champE lis ile bagne dôu pleure de l

aubeto .

A ro veici la treuno : er belle à faire genA d

ete coume n’

en li v ierge eilamoundaut ;

U no estelle lusis sus sa tèste de fade .

Amen ,apassionna , li cansoun que nous dis ;

F. quand souvèut i- fes deseènd dôu Paradis ,Nous j ito li diamant e li perle à pougnado.

t r rrxncxnrosro . eq

MADALENO

A JASMIN

Escou to : av iés alor sege en , 0 Madaleno !

Coume un e ame d’

en fant tenu amo ère sereno ;

Ti vertu flourissien , n’

en amav ian l ondour.

Av iés de long péu blound semblaves ta patronneSus tenu fron t innoucèn t avres une couronne

L a couronne de la pudeur.

Toun parla toujour tèudre e toujour counsouleire

Madaleno ère un baume au Iàngu i de te ma ire .

Dins tn se miraiavo ôublidevo sis au

l’euro v ièio ! e disié qu’

ères sa prouv idènci !

E tu sero e mat in hèl ange d’

innoucènci

Pontonnejeves si péu blanc.

A la gleise souvènt t’

enanaves cren touso :

Aqu i coume l’

ancèn au n is ères urouso .

T’

ensouv ènes ? Alor ères i ped de D ién

Dién te parlavo , alor ; tout lon mouude t’

emevo .

Quand noumavon , de fes , li übe li pu bravoL ou pronmié noum ère lon t ién .

I l

l‘

a ranbo v ierginenco are l’

as estressado ;Dins li gourrinerié sou iro te sies v iéu tado

Coume l’

eigo ,à plen got heves tenu desounour !

'

l‘

oun amo , sèns vergougno ,en pcoat s ’

abandouno .

Paure tu dins le fango as toumha ta couronne

La couronne de la pudeur

0 0 LIS 0UBRE‘

I‘

O.

Es bèu tu ? Fes pieta ! sies tou te arrascesside ;

poutoun di roufieu ta gauto s’

èi pesside !A ir ! regarde coumé te connche lon peca t !

La prat ico s’envei plus v ite qn’

èi vengudo ;

Fes escor i gourrin ! cènt cop te sies vendude

Vendudo estrasso de marcat !

Tambèu ! d’aua ôublida li conn sèn preservaireBèu testamen d’

amour que te leisse te maire

D’

ana ôuhlida li pleur de sonn den ier adiéu ,

Quand te beisè lou fron t de si bouco mourènto

Que te faguè pronmetre emé sa verres doulènto ,

De cemiue dre davans D ién

I ll

U n Crestian qu ’

es toumba lou repent i l’aubeure ;Sorte pèr counsoula tenu bon ange que pleure ,De la sucio mounte as ehanpiua tenu enuour !

En tèndes sus la crous Jause que te reclamoA n ! lèu , responde- ie ! Sauve , sauve tenu amo ,

E revène i pèd dôu Segnonr.

Sounjo à-n -equéu mesprés que lon mounde te donne ;Lave—te dins ti plour , fai coume ta patronneTonmho i pèd dôn Sauvaire e te pardonnera .

Baie à te maire , e léu , un bounr que iemanco

Tourne à Dién , que t’

espèro em’

nno ranbo blanco…

Ta maire en céu tresanera

LIS GUERETO.

JEJÈ .

A Il . F . SEGUIN

Lou paire es ana rebrounda

E pèr vèndre lou jardinageLa maire es anado au v ilage ,

E Jejè rèsto pèr garda.

Bons coume l’

or , ses sis e5palo

Si péu pendon lou . Qu’

èi poulit

O li ! pèr èstre un ange aconmpli

lemancerié plus que lis elo .

E la V ierge qu’

es au cantonu

Vous sèmblo pas que s’

èi dreissado

Pèr ven i faire une brassado

U no brassado à l’

eufen tonn ?

Espiucbas-lou brèsso sonn fraire

Que pleure . Seup pence parla

E pamens pèr lou counsoula

le vàu parla coume se maire.

Brèsso e l’

amnso emé de fleur

E pièi ie ris , c ie bretonneN e-no som, e lon poutoune ,

E si poutoun secon si pleur.

Parèu que lon bou D ién regardeRéu Iéu le maire te voire ,

E conn tènto Ii trouvera

Un que dor l’

autre que lon gerdo .

rr nxncamonro. 35

E lon hrès vai halin —balauE de tems en tèms , lou bressaire ,Pèr vèire soumihe sonn fraireAnhouro lou vanoun bèu plan .

D ins li draiolo de le v ide

Pàuris agnèu venès d’

in tra

Pu tard lon pèd vous saunara

Es que la route er tan t marrido

Eh bèu ! voulès , mi bèus en fan t

Que D ién l’

aplaue e vous ben igneQue sèmpre l

amour vous un igue

Ten tes-vous sèmpre pèr la man .

U n sara les ? que lÎautre ajude ;Partejas—vous toute douleur ,E veste fais sara mens lourd

E lon camin sara mens rude .

L ou troubaire que Il veguè

En le disen t acô plouravoU n dourmié l

antre lou gardavo

Quand la maire pièi , revenguè.

LA POULOUGNO

A MOUN PAIRE lAN-DANIS SOUDARD DE BONAPAR'

I li

U ne couronne à tu , Poulongno o rèino sante !

Trop long-tèms t’

avèn v isto estacado au ponstr‘

m!

2*

54 u s onaasre.

Pas un esfors encaro , e vos , toute sannanto ,

Vos de tenu pitre nus derraba lon coutèn !

Ti bourrée nous disien qu’

ères augouu isau to

E pèr t’

enseveli càvavou un toumbèu .

Eros morte ; e schmu l’

espaime lis agen te

Te vesèut ramhaia li tros de tenu drepèu !

D’

un enter 6udious o v itimo escapade

De tenu generous sang tourna—mai sies trempado ;

Mai n’

en monriras pas cer deves pas mouri

Souleto centro tres , dison : N ’èi pas de

Armado de la crous d’ant ! vote à la bataiePoulongno ! Sies tant fort quand sahès tent soufri !

1806

L I MARGARIDETO

Ill . QUAND LI FUEIO TOUMBAVON

PER VENDEMIO

A E . REYNE

E mounte vas ausin Janeto ,

Eme tenu canestèu Avau

A nosto v igne de clareto

Mi gènt vendémion e ie veu .

Mai tant matin toute souleto

Anras pas peu ? digné Jenvan .

Noun : me vas faire courbe-seto

E mountarai sus termchivan .

Volo bèu . Lou drole davaloSus la besti la chato escale

Jouvau remoun to ; e li poutoun

Tant i œiigneire egradèrouQu

après vendémio Janetoun

Emé Jouvan se maridèron .

LIS 0UBRETO.

LA FOLO

A L. ROBERT

Pèr lon champ vareio souleto ,

Despièi l’

aube oujusqu’

à l’

abonr.

Èi fofo , èi le fofo d’

amour ,

Faure chato paure L ileto !

A i ! Dién menu D ién perqué tent

Aquele rose s’

èi pessideQuand la vesiau just espandidoI bèu rai de veste soulèu

Vous fai piete la malumuso

Tan t sonn v isage cs avale !

Élmoigrinello e palinonæ

E sis ine blu se sonn noble.

Souvèuti—fes si qu’

èi countèuto

Quand ie parleu de sis amour !E piei pleure , e se despontènto ;

Pièi ris en chapoutant de fleur ;

E crido : Flour que sias poulido

Coume agradarés à menu bèuÈ i pèr éu que vous ai culido . …

Ah v èno vène lèu !

Aquéu que vèi dins sa pensadoE que le fai rire e pleureSiegne meudi car l

a leissado

E L ilete n’

on mourira !

LI MARGARIDETO.

Ill. PAULOUN

A J e ' Ao PEYROTΠS

Li vènt aquelo n ine boufavon

Tôut i li campano plouravou ,

E iéu pregavo pèr li mort .Sounjave à tu que nous leissèros

Pauloun menu freire o trespassèrœ

Sèuso rogrèt sènso remord .

E plonroian quand t’

assoulevos

Quand de nostomas t’

envonlaves

Dins lou san t Paradis de D ién

Quand t’

escapaves d’

une v ide

D’

o5pino o d’

auvàri clafido

Qu’

ev ié de triste tenu adieu

L ou lume a tenu cou issin brulevoMa paure maire coun templavoTerm fron t tout coulan t de si plour.

l’

a long-tems mo sèmblo qu ’

es are

D in s te brèsso te vese encaro

Emé ta couronne de fleur.

Tout -just sabres dire 0 menu freireLou noun de Jenso e de ta maire.

Ancèn pancaro vouladis

T’

en pres sus la branco poiraloU rens , n

as espandi t is ale

Que dins l’aire d6n Paradis !

Toun amo do-longo er rav ido ;

Neutre mourèn , tu sies en v ide ;

LIS OUBRETO

E dins ta v ide gens de pleur !N

es pas jen ine ame deliéuredo

Marca’mé de sang ti peiedo

Sus lou camiu de la douleur

Tre que la Mort voudra me direDe parti vène me sourriro ;Descènde quand to sonnarei ;

Descènde ! Aubourares menu amo ;E pièi sus t is ale de flame ,

Ounto sies tu , m’

onanarai !

L i vènt , aquelo n ine boufavon ;

Tônti li campeuo plouravou ;D isién malau t e pietadous

Bague de plour lou peu que manjeMenu freire ! ah perqué leu morue ange

Nous enmeuè pas tônt i dons ?…

L’

AUTOUNO

A J .-B. GAUT

Sieu à Toussant , le fueio toumbo ;L i mort s

entèndon souspira ;

An cementèri sus li toumboL i Crest ian vènou per pleure

E li vèn t que reunflou despempouL i gràndi pihe d6u valounE li v ièi au soulèu s

acamponE habihou à-n -nu moulouu .

S’

nno fleur darrierenco o pale

40 u s enansre.

An fenns d6n valouu qu’

es en dôn

Dôn tèms que Gant do-z-Ais cantavo

Coume au printèms lon reussigubu .

E li incio o Il fleur toumhavouL i mort s’entendiou souspira

E li Crestian fidèu anavon

Au cemeu tèri pèr pleure.

AU COUVENT

A MADAMO SEGUIN

A la glerso , de-vèspre , él tourna-mai vougndo ;

El vougndo à la glèiso o s’

èi mai osconndudo

Dins la capollo prègo Dién .

Regardas-le : t‘

ai gau la chatonne eclinado ;

D’

un rai paradisen sèmblo èstre aluminado

Ei countèn to vai dire ediéu

beleie dôu monnde ; e léu dindara l’

euro

Oun to intrare au couvènt . E se maire , que pleureFomo , perqué vous desonla ?

E lou jour véu pleures ? s’envai pleures encaro ?

Pèr—de-que? Veste en fant trovo le v ide amaro

E vôu l’

adouci , laisses-le.

E part . Oh que bounr pèr elo o quento fèsto !Vesènt demai en mai uegroja la tempèsto

Dindonleto , cerco un abri

Note lt.

r.r uxncxnrm e.

Avan s que l’

enragan revoulune emé rage

Que l’

anceloun se sauve , e qu’

escapo à l’

aurage

Ounto se n’

on vèi tan t peri !

L eissas-ie desplega sis elo que fugigue !

D intre n ôst i fangas voulès q ue s’

embrut igno

L a bravo chato , e que li pleurAmosson si bèus ine ? Noun ! laisses aquelo amoSe donna toute en D ién que le vôu e que l

ame

Qu’

aquel encèus brule au Segnour

Maire,l’

Esprit de D ién l’

ajudo e l’

accumpaguo

Leissas-la cemiue vers la san te moun taguo

Se man orné la man de Dién

Nostro —Damo en risènt la regarde e la sono

le duerb si bras , ie dis : Quo ? vène léu ma bonne !

Vène to serre contre iéu !

Qu’

un v èn t dôu céu caresse aquelo fleur amado .

Tant léu se pessirié paure fleur embeimadoD ins noste èr man -sen e maudi

Que s’

oscoundo, e s’

assouste, e crèisse, e s’

œpandigue

Pièi qu ’

un ange en passant la sènte e la enligne

E que l’

eduguo en Paradi !

L i porto dôn couvèn t bèu lèu se durbignèron

De cen t de l’

autremonnde en l’

èr

E la maire despièi la n ine

Ounto en soungo vogué sa mounjo env ironnado

Di v ierge que l’

av ion amoundaut courounado

N’

a plus lagromo dins lis ine !

LIS OUBRETO.

MA CROUS D’OR

A I ARIOUN

A i une crous e q u’

èi poulido !

Pichete crous d’

or qu’

amo bèu

Iéu sus mi bouco l’

ai souvènt !

A i une crous qn’

èi heneside.

A la test iere de menu lie ,

Emé ’

n ribau verd l’ai poujadeSouto menu brout de saut lansiè ,E contre menu aigo signado .

D igo-mo que sreu un enfan t

Crose-lou vegues pas lou crèiro

Cènt c0p mounte esprès pèr la vèire

L’

ame tant , ma crous , l’

ame tant

Quand ma paure emo se desoleAh m’

erriho souvèut i

Arribo que trop ! pèr ma fe

Ei ma crous d’

or que la counsolo .

Que te dirai m’

ett evo urens

Quand la somplego mi perpolloAu céu alor vese ma crous

Trolnsèn to coume une estelle .

Vese lon fron t o Il péu bloundD

un bèl ange que m’

esbrihaudo ;

Mo porge de fleur dins sa landeEs la faudo de Mariouu !

Sus menu estelle un n ivo passe

Tro que lon matin èi vou‘

gu .

L I MARCARIDE'

I‘

O.

Que rèsto Me crous à le plaçoDôu cherubin desperoigu !

Quand ma creusme fuguédenuedoOh ! quet adiéu me sieguè di

Do peranlo dôu Paredi

Pèr rev isconle mi pensado

M a crous t’

ongarde de langu i

E t’

eugardo demaluranco !

Adiéu menu rei ! Tè velequ i

Vaqui e l’

osperenço

A M AR I OUN .

De linen coume de près vases iéu pènse

To mande equést i vers legisse-lèi souleto .

Es un encèns que brule i pèd de ta vertu

S’

un fouligaud veu ié te counta de soumeto

Marioun mis amour ma serre menu tresor

Sounjo que m’

as baie ta pichete crous d’

or

NOSTRO-DAMO—DE-LA—GARDI

A MARIOUN

Rèino au bord de le mar sus la reco dreissado

Vierge , orné fe te preguerian ;Ausignèros gemi nôst is emo alessado .

Davans tenu enter plonroian .

Rose que de si rai lou cèu a courounado

Emé bounr respireian

34 u s ouvert e.

Touu endent q n’

es un baume is amo abandonnado.

Bon remedi qu’

ompourtorian .

Maire qu’

amères tan t e que tan t mufrignères

Tu qu’

au ped de le crous orné tenu F iéu beguères

Lou calice de la douleur

A nsiras la prercro o boue o sau te Maire

Que fagnèrou ensèn e la serre e lou freireDons co r plen d

angon isso e d’

amour

LOU CHAINE E LOU CANÈL’

A II . LEYDET

L ou chaine un jour véu au canèn

De tenu sort malurons as pas tort de to plagnc'

La potonso te pose e temet de cen tèu

E i’

a réu que noun te magagne.

Lou moudre ven toulet que véu fronnci lou riérr

To forço de cline la tèsto .

0 menu paure canèn ,me l‘

as piota Ma i ien

Bonfo boule mistrau que m’

onchau la tempe te?

Tou t os euro pèr tu iéu tout m’

èi ven toulet .

Siéu rei e d’

emoundent vese à mi pèd li momo.

Pèr u’

atrouva’

n pu fort que ron faudrié courre

Au liege de naisso seulet

Ounto dôu vent -terran se desgounflo la rage

S’

av iés agu lou biais de sourt i cen tro iéu

A la cale de mi braucoge

Quand s’

ausirien rounfla lis ale de l’

aurage

L a fon ta ine , u n .

r.r nxacxarnrro . 45

Panre mesquin t’

assoustarreu

De tenu sort malurous as pas tort de te plagne !

Sies trop bon , gremaci repliqué lou ceuèn

Vous esmôugués pas tan t : li revoulun helèu

M e fan pas tant qu’

à vous,Moussu : se plôn mo bagne,E me giblo quand fai de vènt ;

t itine , e me reumpo pas ! Pèr vous avès jusqu’

aro

Tengu Esperas quaucerèn se prepare :

Bessai que A i ! veloici q ue véu

E d’

aporeilalin part à bride abatudo

U n aurige d i v erinous .

Gare gare davans n’

en vai faire de rudeE bramo e chaple , ospônsso , emporte ,

furions !

L’

anbrc cote tèn bon o coume une emarino

Se giblo lou canèu

L i diablo sonn pèr l’

èr , oh ! que i’

enchau à-u -éu

Lou ronre sangagne craciuo .

A sonn fron t dins li n ivo o dins l’infèr si pèdE que io fai ? Contre én l

aurige s’

enærino . …

E brèn l’

eubras qu‘

avre tan t de croio e de bè

Lou rev oulun lon ,derrahè !

IX . LOUVISETO

A A .-B . CROUSILLAT

Q uen to piota pamens regardes Louv isetoQuan dirieq u

es elo ? Ah pas iéu

ao r.ts ennusro.

A sonn front mourt iuèu clina dins saE Mei de-

qu’

e menu Dién ?

Es un long mourimen ; a l’ame adoulentido

Dospièi que ra di Tournerai .L iuen de sonn tèndro ameiro es eponsamout ido

L ouv isouu gomis quo-noun -sai .

Plagnès-la , car d’

amour la chato es malantoune .

A i paure ! coume dèu soufriPèr dire dins sonn dôu le mesqu ine chatonne

Pèr dire : Amerreu mai mouri

De logremo souvèn t sis ine maca s’

emplissen

Es que , jour o n ine pènso à-n -éu .

S i gente , oun to à qu inge en tant de rose espelissonTontaro sonn d

un blanc de nèu !

De sonn pichet travai a perdu l’

abitndo

Fai pu réu e se rèiro-grandS

ostenne de le vèire ansin tan t souruarndo

E ie dis Mai qu’

es menu en fan t ?

T’

aurian fa qnaucarèn . Digo-me-lou , mignoto

E la doulènto respond : Noun !E la v ieio ie dis : Fagues pa

nsiu le seto

Se vos que te baie un poutoun .

De sonrt i de sonn mas anas que s’

enchau gaire

Es embarrado tout lon jour ;E dins sonn jardinet que siauclo plus poceiro

L i caussido tuou li fleur

Lou fron t sus si geinoun lagromojo paureto

S’

abiho plus vai plus en -lio ;

S’

acantouno s’

esconnd o v ôu resta sonloto

Sc counsumis à pichet fie

48 t rs comme.

Au cree de Veranet que Louv isoun amavo

Tant e tant que n’

en mouriguè !

Ame creuse qu ’

une amo eilamoun t osperavo

E qu’

un hèl ange i’

adnguè !

X . AURABO DE LA MALAUTO

A I l SORRE TOUNE‘

I‘

O E TERESINO

E lis ange disien Rose blanco e poulideF louroto dôn valonu mandi

Laisse laisse l’

endré moun te sies espelido ,

Eicamount v ène t ’espaudi.

O v ierge noste Rèiuo es amount que t’

ospère ;

E neutre, avèn pieta de tuVenen per avera dôu fangas de la terre

De perle dôu cèu : ti vertu

Ansissès pas , me houe maire ?

Dis lemalauto . Escontes donne.

N‘

ausisse rèn . Dom e , pechaire

Dis le v ièio qu’

es à geinoun .

Oh qu ’

es amistouso , ma maire

Qu’

es meliconso le cansoun

Dis augeloun !

E lis ange disien Avèn fe te couronne

0 nosto serre qu’

aman ten t

l’

avèn mes dougo estelle o ta sante patronne

Ven d’

acabe tenu volet blancD ins lou palais de Dién ta place es alestido

Duerhe t is elo , serafin

Note 5.

LI MARGARIBETO

V‘

ne e temenaron bènre à la fon t de v ide

Un amour que n’

a gens de fin?

Chut ! lis ange can ton , memaire ,D is le malente . Escon tas donne.

L’

euro benfe . Dom e, pechaire !

D is le v ièio qu’

es à geinoun .

Chut lis ange can ton ,ma maire

Qu ’

es meliconso la cansoun

D is angelonn

E lis ange disieu Noste serre es coun tèuto

E benuronse vai part i

Vês sa fàci deja qu’

èi toute trelu5ènto

De le glôri dôu Paradi .Sa maire , aquesto n ine , se plagneira sen leto

Souleto se desoulara

Oh ! mai , vendren la querre e sus n ôstis aleto

Au céu demen s’

ouvoulara .

Adessias ! adossies me maire !

D is le malente Enca’

n poutoun

Qu ’

as ,mignoto ? mai qu’

es pechairo

D is le v ièio qu’

es à geinoun .

Adessias ! adossies ma maire

Doman ausir6s la cansoun

D is augeloun !

LIS OUBRETO.

L’

ITALlO

A SILVIO PELLICO

Remo t’

en ranba ta couronneAn esclapa tenu set i d

or

E sies toute dosœunseulado

E gingonles dins ta douleur .

Term mèstro quand io sounjo pleureT

a pres t i pu nèblis en fan tL is a fa soufri lou martire

Car voulion te descadona .

Roumo la sante qu ’

ei ta ma ire

T’

auhourara hello ItalieSaras om

elo i pèd de D ién .

Espèro espère Sus li popleA tèms o tard fau que darda ieLou senlèu de la liberte

L I MARGARIDETO

IV AU CANTOUN DOU F IO

MISERI

A F . AUBERT

N èv o . Vène de vèire eila dins un can tonu

Quomisèri menu D ién une maire doulèn to

U n enfant au memèu egrouvado à goinoun

D emande un tres de pan mourt inonso e mourèn to .

L’

a i v isto moigrinello e tonte à-u —nu moulouu

B olsa de sonn en fant le bouqueto risèn to.

Q u‘eud m

a di m’

a fangu dire noun

Coume se pèr li paure av ièu l’

ame enchaiènto

So i’

ai respoundn noun es que n’

evren pa’

n son .

A i passa vergougnons en regardant lou son

E mo siéu osbigne tout gounflo de tristesse .

De n eissc riche e drnt , ah ! s’

ev iéu agu l’

ur

L i paure enrien agu sa part de ma richesse

A urién d i malurous eléuja lou malur

"1 2 u s enverra .

UN MAU D’

IUE

A c. acxsorr.

Rèi dl coumique , Bonodlt

As siempre agu tan t d‘

lndulgènei

Per qe qu’

ai fa per ce qu’

ai di

Qu’

eæ outaras orné paciènci

Do l’

aconmença nço à la finL

istôri de menu medecin .

La dirai coumeme l’an dichoEs grolluo mal sarié richeEs fade , mai aurié de san

Vèn e n ôdi mal ferié gauSe coume Achard l

av iéu oscrlcho.

U no demo jen ine poulide

E di coussudo ère en chagrin

Av ié de mal en mai la v isto ounovenlldo

Dôu mons se lou crosié. l’

a proun de gent ausin .

Souu fleuri de san te mai à force de croire

Quo sonn malaut li sonn ; o van en medecin.

Adonuc la jen ine demo anè se faire vèire.

Pèr lou capita bon lou chausignè sus v int

Tambèn q ue bèu travel N’

en av ié sonn abounde

N’

empielavo de lonv lder

Quen to houed icioun per un enterre-mort

Es que n’

en fasié tant parti pèr l’

autre monnde !

Arn ad lén Acha rd .

t r ar.rncxarnsro . 55

Mai nous emnsên pa’

n camin .

Quand fugué vers sonn medecinMadame le digne lon man que l

onquletavo

E péréu ço que se sontié

Ce que bov ié , ce quemanjavoF agn è v èire sa longe Aquele malen tre

D ignè lon medecin es grève

L ou meu oise se pren e maloisa se

F alié v ou i pu lèu . Se n’

en peu pas mouri

Noun ! Mai poudrlas vou i tuclo ;

Tnclo sarié rèn mai av uglo

A vuglo ! Mai pamen s léu pode vous garl ;

Sou lamon sera long. Fan que prengués paelènei .

Eme lon mi sinon Il cerrnsèu de la

onguen t . … el cætera

Veste v isto s’

esclargira .

E sabre-tout , ges d’

imprndencl

Resto tan t feguè lou dôn tonr

e e la paure malen te aguè la trossusour

E pèrme garl que fau faire ?Fan que vengue v ous vèireaumen s dons rep pérjour

s’

amas de legi fan que loglguès galre

prono fau vous destralre

E fau héure . … siels mes (bessei mons bolèu mar

D’

une algo que vous belarai

Set à v ue got o sarés léu garldo .

Donne nosto malen te fegrrè

Ce q ue lon medecin dlguèBegnè sonn algo emei I

atrouvèsso marrido

55 u s enverra.

Mai tan t , poceiro n’

en bogué

Qu’

av re proun peu souven t de couva la peplde.

Sa v isto dogue bèu n’

estre un peu esclargido

L‘

algo d‘

aquéu atout et nos

fire coume un tassen su’

no cembo de hosPièi lou capoun veme pulèu tres fes que des

Bon ! coume sien ? — De pireen pire !Vous coson Tant qu ’

es unmartire

N’

en aurés trop begu belén . …

Acô prove pamens q u’

even conmé se dèu

Agerri veste man momo dins sa racine . …

Aro de lin on farine . …

demoustardo . … de la fine

Farés deus œ teplame un pèr chasque boutèuL ou fie qu ’

es do-

pèr-d’

aut descendre ’

n has e lèl!

E pièi faudra … vous bacina li gauto’

Mé d’

aigo tousco.

La malente

So baclno li gauto env isco si boutèu . …

A h se noun se garis sera pas de sa faute

L ou remèdl noun duperè

E lou man , per contre empire;E li v esite s

acampavon

E li louv idor descampevon .

Tè dis un jour la Ah pèr are le

.\lonssn lou braguet ian s’

èl proun trufa de iéuBon ! siéu garido ; e pèrme fisto t

Tôutl si pent item’

en esclargi la v isto

Ven le fa ire menu coumplimenE le semeundre pagamen .

56 u s comme.

PÈR L’

ALBUM DE MADAMO F’

ons un nnn xoavo une Mergarideto

Madame , avès en front une riche couronne

Oh quan t o quèt i bèlli fleur !N en a de tou te mono o de tonte couleur ;E pamens me dises n

i’

eu mauco une pichouno

Me n’

en demandes une . Es per léu grand onnorrr !Vous somonnde ce qu ’

el à la bone

Ri al paure eh que farés d’

une marga rideto

PER LI PAURE

A A. DALLEN

Slan au pu marrlt de l rvèr.

Oh quant demalurous patissonE Il riche se devort lsson

Dounon de bal e de couneert .

So pleuv ine se li vènt glaçon

So nèvo o riches que vous fai

Sies assouste dins de palaiOun to Il plesi vous espessou .

A l les menu D ién quant n 1 on e pa

Dôu tems q ue v este or se degaio

Qu’

en fem o sus un peu de paie

So couchon sènso avé soupe

Lou galoi vounvoun qu a toute euro

A veste en tour li plesi fan

L ! nancxarorro . 57

Estonfo lou crid de la fem.

La fem à veste lindan pleure

U rens dôu monnde agnès plete

L ou bèu que lon bon D ién vous mande

Es pèr lou paure que demandePèr que fagnes de carita .

B onnes-lo dounc de veste abounde

Es coume v ous de cer o d’

os

E’

mpourtarés que quatre postQuand part ires d ’

aquosto monnde

MANICLO

A J . DESANAT

Tou t lou franc jour de D ién un courdonn ié cen taro :

A lou v èire aurlas pros plesiE quand sa voues cecalojavo

E que de sonn mertèu lon brut l’

ecenmpagnavo

l’

av lé goust de l’

ausl

Oh que boucan ! Se voues moun te…Pièi descendié. … So i

ônpllevo

So uu vesin vous dirai can tav o pas souv èn t

Q ue vonlès tou t lou monnde amo pas la mu s ico .

Quan d enslé lou pogot n’

en av ié de eoulieo

E poud ié plus deurmi . D iänssl Mal d’

onnre v èn

Quo passavo tan t de n ine blanco

Ere un orne de bourse , ère un emo de heure

Tou t env isca d’

or et d’

argen t

L a fon ta in e , VI I I , fl.

58 u s ouvert e.

Vesès donne qu r riches toujour quaucerèn manco

Qu’

i riches Dién toujour refuse quancerènAh ! ce que D ién fai lou fai bèu … .

Pondié pas plega 1rue. Se d’

eserd senmihavo

A la penuche dôu jour lou cen t dôu courdormié

Cacaraco en feten t toujour lou rev ihavo . …

Sahès Il gau sonn mat inié

('

an to que centeras Lou banqnlé

Coume lon béuro e lon manjeS

en mens vendlen la som sènso mercandeja

B isie dosneu sarién me

E mo veirleu souvèn t en course

Pèr n’

ana faire prouvosioun .

Quan me vendre la som dognn Meladleiouu

Mar se creumpevemenu can teiro

Ah n’

èi pas drut lou paure enfantVel souvènt à la fon t pèr se love la femPèr rendre lou gau mn t me n

on coustarlé ga ire

Metou que eoste cinq cent

Maude quorre Man iclo ; e Man iclo , en in tran t

Moussu ,Dién v ous lou donne Eh bèu quebon a fa rre?

Escon to ,menu ami de-

q ue gagnes pèr en?

De—

quo gagne pèr en Que vous dirai ? Man ie loN

a pa’

stndia l’

arimet iclo .

H ôu pièi v ês comte pas ,E siéu coume menu paure

(Dién dins sonn Paradis l’

agne rojun peceiuPorte li hralo route au qu iéu sien pas coussu

Lou vosès . Se fallé q u’

empielèsse d’

osent

Vès , menu brave MoussrrSaubrlén belén pas faire.

60 u s onvvvro.

S’

èi -ti uega ? Le n ine seminet fourfoulavo ,

M inet pron ie Il louv idore e v ide de dana Basto à la fin finale

le pousquè plus ten i z pale coume un cans oun

Espolonfi coume un bou issoun

A vala maigre e se coume un can to—cigale

L èu léu qu’

anè heusca l’

omo dl milioun

Quo donrmlé coume un souqn ihoun

Ame mies bèu Moussu danse la martegalo .

Bénre d’

algo esquleha l’

ancholo orné Snsouu

Esposeula ml marmousonn

E me greta quand ai la gale

E t ira menu liguen ame mies la fringale

Quo vest i louv idor. … Prenès veste poulsoun . …

L ou diable la raqnè Cresès qu ’

ai la cigale

Vin t velèi . Vous demande perdonaL i rèndo roudès—me le som e ml cansoun .

VI . LI QUATRE RIRE DOU VIËI

A A . menée

U n rerre qu’

av lé nounan to en

Ere , pecha ire à l’

angoun‘

ro

L e campano fasié din —den

D in —den A sonn en tour plouravo sa femiho .

V aqu i q ue lon doulèn t rlchonnejè tres leL

eina t de sis en fan t le demandé perq ué

Note 6.

L! rrxvcanrovro. 6 r

A i v ist digné lou v ièi ai v ist dins ma pensado

Ç o que sonn li plesi d’

equest monnde fnmado

L i plesi mis en fan t passou coume Il fleurE quand n ’

en samouas de—quo sort ? de douleurL i jo ie d

aquost monnde ? oh lelsses—me lou direM

en fa plate m’

a fangu rire

E pièi pànris en fant quand me sreu repete

L is angon isso d’

aqnesto v ide

E la crous oun to l’

omo él sèmpro clevola

Oun to de-longo a set e crldo . …

En sounjen t que menu amo à D ién vel s’

ouvoula

M is en fant leissas -me vous dire

Que de plesi m’

a fangu rire

E pièi brev is enfan t quand ai sonnja la Mort

Que destaco l’

ame dôn cor

E met fin à noste mart ireL a Mort ange que sauve e que l

ome maudisE q ue nous mono ou Paradis !

M is en fan t , mis leissas-me vous lou

léu de honur. … m’

a farrgu rire

Pèr la derriere fes alor lou v ièi rlgnè

E din s la pas de Dren , urens s’

endonrmguè

6 2 u s orvnvro.

VII . NÉ -NE , SOM SOM

A carnet

Bast ien car venre bèu en famlhe :

O morav iho !N

av ié quatorge ! un jour sagatè tres peur—eu.

Coume n’

es pas un gargamèu

Fa i un brisoun de centro-bandeN

en declare que dons o Il pondeulo en cro .

Mal Il gahelou tra ite bandeAguèron lèn sent i l

ôudour de tou t eiçô

Aq uèli bèu Messiés portou per sonn usage .

U n ms de chin de casse en mitan dôu v isage.

Bast ien tapé pas bèu sonn fie .

Lou fum lou trebigne v a i—t -eu faire lanlèro !Davans la tnfo e la confère

D i gehelon manje-

proufiè ,

Faure con trohandié !

Sanhras ço que n’

en con i de geste lon most ic !

Èro n ine de Bastien le porte ère taneado

Quand tout -d ’

nu -cop : Pen ! pen !— ÊQnau es aqrrl

? — l)urbe'

Noste car-saladlé qu’

êt e pas n ia is , sabès

Conmprongnè quan vou lé le donne serenedo .

Faguè’

no bèbo de gibonsSo sent iguè lon qu iéu paiens !

Estoufavo si trou ! maudissiè sa jenmado !

A u profum dev iné la fleur dôn coumplimen .

Sacrejavo Pan pan— Tron d

un ge l un monmon

le sien ,le sien Sa tèsto ère desmemourlado .

Couqu inas de bon sert quota sale bngado !

63 u s onvnrro.

Béni gèn t que vous sias risès deme‘\Ie renmpèv Ion cocot ! Ive ne-ne som

Anes plume de rabo erlërl

V ène v ène tout-de

Slan pas vengu Bastien , per pinta tenu armàri ,E pèrmercandoja li pote de t i garri . …

Mantouon qu ’

es tres porc prove—nous lou countràri.

Oh ! vole bèu . Mai quan brossera Bast ianet ?

Jè véu d’

aua donne au bostlàri.

Quint de vous—an tri deus voudra cante N a—neVegnen fasen lou fur d’

abord qn’

èl

E Janet , lou pu laid se semouud pèr bresse…

Au mens le fai Bast ien , fau pas lou caresse ,

Menu bèu Se menu n istoun vesié te sacre mine ,

N’

en plourarié v ue jour o n’

aurié la vormlno

N’

egnes pos E Jen can to . IVe-ne som som,

V ène vène leul—de—leny

Em’

un plan —bagasso bressevo

E sonn long nes fanfeugnejavo ;Mal tambèn Bastlanet dourmié. coume un esclop :

Em’

un can t coume aquéu quan ferié pas noué ?

Basto ! l’

an tre e Bast ien touruèrou e v lrèrou ;

Trouvèrou que deus porc coume pondès pensa .

E nè ll dons gabien en sourtènt s’

escnsèron .

Janet marido-te sehos tan t bèu bresseFagnè Mess iés queDién vous ecoumpagne!

Dién vous mentèugue la sante !

Adess ias .… E se plen que la plueio vous bagne!Eu engengnan t Janet semetegnè

canta

N’

en sorte orné Il braio

IVe—ne sem—sem

r. i uxvcxvmvre. 65

Vène véne tout-de-long

Se le cronmpave ùni luneto

La com a vengu

M ean poucèn a be‘

n dourmi !

LOU MARTEGAU

A S. HONNOR.ÂT

U n pau—de-sèn de Mertogau

Quo n’

av lé jamai v ist lou soulèu que d’

un trarr

En se gratan t lou sn dis un jour à sa maire— Ma lre escoutas un pan sabès en qu ’

al sonnja

A l so nnja gus de sort ! que franc d’

èstre pat ieire

Fallè’

n pau vïaje .

Lou sabès mies que léu siéu bon que pèr manjeLou dimenche , se van au cabaret m’

empogue

Sahe n l A n l B ; mo dison : BadalasM lano mo vôu plus me dis : Gargamelas

H ôu l’

a pas de mlteu fau sonrti déc Martogue

E pièi ounto anares d‘

aqu i grand testonlas ?Oun to anaral Bordieu fera imenu tour deFrance

Vesès quan a de bras , de sèn e de travel

Do-longo pôu gagna lou pan e la pitance .

Vous esmôugués pas tan t , me n’

on pôu t ireral

Siéu un pan manescau epouncharai de riho

Pas pu tard que demen siblerei dins Marslho ;E veiral tournera i

Faral menu tour de Franço , e me desgronsslra i.

Partiguè . … Velaq ui suhre la Cenehlero

— Oh ! que lonmonndeélgrand! quén tlmoulouu degen t !Menu paure Sant Jôusè , quèti lôngui carriere !

66 u s enverro.

Boudiéu quant deheutige U rens quan a d’

argènt,

De bèus osent t in—t in per acheta sa flore

O i tôuti lis oustau porton sonn escritèu

0 tron -de-uoum-d’

nn -

gofl ma maire , qu’

eô’

s bèu !

Vaqu i qe qu’

èl pamens d’

èstro de gargamèu !

U rous quan saup legi , quan pôu sènso vorgongno ,

In tra dire Bonjour quant me v endres eieô ?

Vendès-m’

aqul pourgès-m’

aeô

Se ma ma ire veslé tan t de hèlli besongno ,

Oh ! coume cross en Dién

Eme tout sonn hou—sèu bed3rlé coume ron !

Ansin lou Martegau coume un lesort badavo ;Davans tôu ti lis eserltèu

L i man darrié lou qu ién coume un ple se plantaw .

E’m

acô rolucavo on disen t : Qu ’

eco’

s bèu

Menu paure Sant

Mei si dènt s’

aloungavon .

Car desemprer qn’

èro arriva

N’

avlé rèn mes dins lou gave.

Coume un tambour si tripe rempolavou.

Réu ! es cielquesien Hôu tron -de—uoum—de-zswr

D iguè lou Martegau se manjas pas sias mort

A’

nen au cabaret ! se le fai boue v ide .

S’

egaute la lignoto … . ah bèu ! tant de fichu !

D’

ourdluàri , se vaup qu’

en taule prouvosido

So vous embriagas acoto es pèr dessu .

A utan t léu fa que di s’

envai dre vers l’

anherjo :

Bonjour, fasèsmanje? Tamhèn responudeguè

U no chamhrioro grand flamberjoQue fasié besuæ la

no liasse de gros-bé.

Ve lo faire un repas de trente son pèr teste ;

68 t rs ouvnnro.

Se vonlès jalre cmen l’

aura’

ucaro une plaç a ;Menu bèu Moussu u

avès qu’

à lon voulé.

Eh quem’

euehau v ojan l que sieguo blanc 0 meure,Mai que léu derme mi sèt euro

L i meure dæ tonchumn pa .

L i gusas de varlet que lovavon la taule

Entendent aqrrolo peran loSe dignèrou : Feu l

atrape .

Pèr ace, digné Jan voici de:-q uo fau faireProton un patouias au quren de la sertan ;

Pièi . mo cargue d6u rèsto intraral plan bèu

Oun to rounflare lou manjairoE lou sahounarai l

Voirés coume l'

adoubarai .

Digueu qu'

on brandou len t lou badau escalavo

Em’

un v arlet que lon menavo en Ile

Onnte lou negro ronpihavo .

Quand se honte à brama de-loug dis escalleHeu ! que ? Peste ! demen me v ole love

Slén léu lou Martegeu que coucho orn é lou mour0 ;

Faudra me rev iha qu ises ? fau pasE quouro ? E iça sus Il tres euro

Tre que lon gen fare cecaraea .

Es dins la chambre . Aqu i tre qu’

a leva sa blodO .

Len finocho s’

envai aven s de s’

etapa

Vèiro se l’

Afrlcan destenchurerlé pa

E redo coume un bute-rodePasso sonn pichot det d

also sub t o lon nes

Dôu mouracho , que dor que dor coume un sour—es !

An destouchurou pas legué lou œmharade

L! nxvcxnrnrro. 69

(“

c ochon - se léu . So signe c quand s’

es empaia

S’

endor. … Trente tambour l’aurion pas rev iha .

Voici qu ’

au bout d’

une passadoEme sonn patou ias Jan lou sahonuè tant

Que to lou metoguè coume un qu ién de sartan

L’

eudeman de mat in outre que M isé l’

Aube

Aguè mes si debes sa cou ifo orné sa ranbolan vers lou mascara mounte Que bon ! le dis

Rev ihas-v ons léu cadedis

El tros euro sonnedo .

Voral d is lou det u t couche de tout sonn longQue n

av ié fa rèn qu’

une courdurado

Malau de noum de sort ev léu encaro som

Gramaci s iéu countènt qu’

agués pas manca l’

euro .

Pièi hadalo e s’

est iro e se greto o s’

auhouro

E saute au son dôn lie

S’

emhra io escampe d’

aigo o cargo si sonlre

Pièi agen te lou fume e s’

enval à le glaçoPèr vèire. … se sonn nas a pas chenja de plaço

Ah quand nosto droulas se vèi dins lou mlrauNegro coume un darbenu !

Dlson di Martegau

Segur aqneli gèn t sehen pence sis euro

Prenon ll fige per d’

amouro

L’

av reu bèu toujour dl qu’

acô m’

arrlberre !

Pèr mo rev iha léu en rev iha lou meure

E s’

acatè mal dins sonn lle.

A I . I lLLAUD

O Pople ansés la venes de l’

Irlande que pleureVous que passes sus lou cemln

Regardas que douleur él pariero à le miénnoE res véu pèr mo counsoula

Slén vénso e mis en fant àmenu entour patisson ,

E susmenu son moren de fem

Menu front suse de sang e trime pèr un mestre

Que s’

eugralsso demi susour

Quand le cride De pan ! menu mestreme hacello

Me desole au miteu de menu grandMenu Dién n

ai pence proun soufert ?

A l laisses—veus touce pèr lou Sant quevous mande.

Do mis ueml Segneur emhren lgas la

Eh ! que fasês de vesti trou

LOU FAURE

A J LACROIX

Fasre fre lou mistrau bramavoLa derriere fuoio toumbaw .

Toutmouriodinslou champ plusdefleurdins llpretQue tompèsto Un v ièi camlnavo

O‘connell mort lou 15 de mal t Sà7.

LIS OUBRE‘

I‘

0 .

Quo disié : Quancarèn agnès plote de léuUn tros de peu au noum de D ién !

Tambèn quand lou v ièi s’

ouanavo

L’

enfan t acan touna fongnav o . …

L ou poulit v ièi preu ié se blesse o sonn bastoun

Sa coucourde plono e pregavoEme sa man que tremoulavo

Dounevo la

Pièi su’

n autre lindan lou brave orne plouravoBèllls amo fasié prenès piote de iéu !

U n tros de pan au noumde Dién

E Dren , qu’

amo Il paure ,amavo

Lou mas oun to lou v ièi manjavoLou peu que heuesis la san te carlta

Lou mas que souvent l’

assonstevo

E d’emoun t lou bon D ién mandavoDins l

an , forço prousperlteEn quan fasié de bèu au rèlre que plouravo

E disié Quancarèu ! agnès pleæ de léu

U n tros de peu , au noum de Dién

Faslo fre lon mistrau bramavoLa derriere fuoio toumhavo .

D ins lou champ toutmonrre ges de fleurdins IlSus lou gèu un v ièi trentrelavo .

Pèr aquelo euro moun te anavo

Leu paure v ièi espelendreA u lindan d ’

un castèu lou malurous plouravo

E disié Bèllls amo agnès piota de léuU n tros de pan au noum de Dren !

L I MARGARIDETO.

Èro un cestèu qu’

osbarlugavo

Un riche se le gongaiavo

S u s s i conlsslu de sedo urens s’

ospeumplss ié ;Vou ié de manje soumihave ;Lou orid dôn paure l’ou fotevoLou riche ou soumlhan t disié

le bandisso mi ch in E lon paure‘

pleurave

D is ié poceiro A i fem agnès plota de iéuU n tros de pan en noumde Dién

Pessère e lou castèu brulevo .

Lou fie de D ién lou devouravo .

A usiguère de orid… . lou riche ère dedin !E l

euro sempre s’

eneaguevo

Sus lou palais que cracinavo . …

Malur ! av ion bandi li chin !Bou tes—vous à geinoun lou paureque plouravoQue dis ié sus la perte : Agnès plota de léu

A geinoun ! ère lou hou Dién !

MUSO ADIÉU

A T . BOSQ

Muse vène sus mi geinoun ;Au vène lèu tendre amiguetoléu te ferai once

n poutoun

Ence’

n poutoun sus te bouqueto .

l’

a plus de Ah n’

as bèu proun

Dins tenu faudau dins t lmaneto

LIS 0CBREÏO.

Vène o sus l’

or de ti péu blound

Te metrei t i margarideto .

Fan pièi que nous digam adiéu

E q ue t’

onanes linen de léu

Per te fa ire vèire 0 ma mio

Escon to hèn quand te dlrenE de quan sies poulide enfant ?

Rospondo- lo Do Roumaniho .

Av ignenu en tehre , 1837.

LIS OUBRETO.

L I PASTE E.

\'

oulès galeja pastourello

I’in tri vous parles de través

E de I’ouvesArès segur v ire cervelle

L I PASTOURO .

Sabès q ue sias vous-ann i dons

U n bèu couble de dourmlhous

L I PAS‘

I‘

BE .

Quand rounflav lan le n ine passadoDe-qn

avès v ist à BotelènDe tant plasènt

Que sias tôntl rev isconlade

L I PASTOURO

Ah se sables coume eco s bèu

Landarias pèr i’

èstro pulèu

L I u srnv .

Dlgas ce q u’

èl hràv l pastouro

So voulès qu’

anen d’

aqnost pas

Dins aquéu jas

Dlgas ço qu’

èi blànqnl tourtonro .

L t msrouuo .

L ou Segmur Dién s’

os encarna

Anlue dins aquéu jus èl ne.

m r asras ,

O i D ins un jas El pas de

l’

a d’arot , de fedo d’

aguèn . …

Mal lou bon Dién

Es amonndant : res lon pôn vèire.

r.r serv i

L I PASTOURO .

Quand dins la grùplo lou voires

En grand reSpèt l’

adourerés .

L I PASTBE .

So nous dlsès de talo unado

Se tout ace n’

er pas v orar

Coume vous faren la bramado

u m srouv o .

Anes lèu pestro anas ensèn

A la jesse de Botolèn .

I l

E li dons pestro le landeronD

à—geinonu beisèron li men

Dôu Dién enfant ;E pièi on s

en tournan t can tèron

Glori pèr Dién eilamonndaut !

A nous —autre pas eiçavau

L’

ENFANTOUN

A A . DAU

M’

os este di qu’

un enfeu toun

Qu’

av ié la tèsto bleundo

Qu’

av lé lis ine d’

un engolonn

Emesi gauto ronndo

È r q ue A . Dan a fa .

LIS OUBREÏO.

A sa maire dlsre

Maire mono-me- lo.

le velo ana ,ma maire !

Maire léu vole ana

Vèlre l’

en fan t qn’

èl ne

Dins la grùpio poceiro

Tôut i Il pestrlhoun le v an

Cargon si hèlli braio

S’

ellscou pèr vèire l’

enfant

Qu’

èi couche sus la pa ie

Poulit coume un soulèu

Parten meu -lo lèn .

le velo ane ma maire

Maire léu velo ana

Vèlre l’

en fan t qu’

èl ne

D ins la grùpio ,poceiro !

E Ils ange sonn descenduLa colo n

èro plonoNoste pestro lis a ’

n teudn

Ceuta coume d ’

onrgneno

Pièi en heise Il man

D’

equéu poulit enfant .

le velo ana ma maire

Maire léu vole ana

Vèlre l’

en fan t qn’

èl ne

D ins la grùpio poceiro

Maire pourton - lo menu v anoun

U ne de mi renboteTromolo dlsou coume un jeuneE si man sonn v iônloto

80 u s ouvnmo.

Mountarai à chivanSus l

ai o sus leu hrau .

le velo ana ma maire

Maire , léu vole ane

Vèlre l’

en fan t qn’

èl ne

D ins la grùpio pecaire !

A l’

enfant que pregavo ausin

Respeundognè sa maire

O part iren demen mat inSus l

ase de menu freire.

Pèr adoure’

mé iéu

Jouse leu F léu de Dren

L’

ondomau adonrèron

L’

Enfant D ién que dourmre. …

E sus lou rastellé

L i dens pijoan voulèreu .

LA VACO’

A réoa un ca rca n

A i un oh que tresor !

A i une ah queto veeo

Suhre se pèu blanco a de tacoQuo sonn rousse coume un fiéu d

or.

0 Santo de D ién ! quote vaco ! (bis .)

Èr q ue Rouman i lle a fa.

LI KOUVE .

D i vaco de tout Betelèn

Es la miénno qu’

èi la plus belle !Se nourris pas de regardello

M i la fine fleur dôu fon .

E s ma vaco qu’

èl la plus belle

Si pousse s’

egeten jamai .F an vèire aquéu la , quand oscnmo !

Noste la restaure o profumo ,

E ma fe ! quand n’

l’

a plus , 11 ra ma i !Feu vèire aquéu le quand oscnmo !

A l jamai réu v ist de pu bèu

Que lou vedèn que véu de fa ireA toute la pèu de sa maire.

J our de Dién lou poulit vedèu

Lou vodèn queme v èn de

Doman matin mo levaral

Pèr que Dién mo Il benesiguo.

Que toujour lou péu le InsigneA Botelèu li menaral

Pèr que Dién me Il honeslgue.

L is adurral dins l’ostehlounS

av ès pas l’

espouncho , ma mio !

D irai à la Vierge MariePerou tete veste n istoun

S’

avès pas l’

ospouncho ma mio !

I l

Pèr semoundre à Jouso sonn la

Vaco e vodèu en jas

Emé lon bien c l’

ai caufèron

8 r

LIS OUBRETO.

L’

enfan t au memèn poudoula . …

Pièi vaco e vcdèu s’

envongnèrou .

LI DIABLE

A A. DE PONTMARTIN

U no v ierge s’

es acouchado

Dins une jesse à Botelèu ;Pièi à l’enfant à la jacèntU n vôu d

ange a touce l’

anbado .

Ah ! ah ! ah

Lou F léu de D ién os ne !

Ah ! ah ! ah !

Gloria !

l èr de ràhi se carclne.

Que horrcan en fenns dis lnfèrL i diable rouen e l èr

L i sangagne e lis enverino .

Ah ! ah ! ah !

L en F léu de D ién es ne

A h ! ah ah

Gloria

E li dlahlonn ou faraudoulo

Pu rn ascare q ue la sartan

V lron à l’

en tour de Satan

Fan coume Il pose dins l’

oulo .

84 u s enverra .

Ah ! ah ah !

Leu Fléu de D ién os ne

Ah ! ah ! ah !

Gloria !

Car l’

en fan t que toto sa maire

Un jour dèu escracha Satan ;

Dèu en crous escempa sonn

Pèr druhi lou céu à si freire.

Ah ! ah ah !

Lou Flén de D ién os ne !

Ah ah ! ah !

Gloria

L’

AI E LOU BIOU

A LEONCI COUTURE

Quand dins la sesoun d i counglas ,

Jeuse nelsseguè dins un jasTorre e cèu n

on trefouliguèron

E lou bien c l’

a i l’

escan fèron .

E vague vague de bou leSahe d

al o de hiôu que n’

eurien pas tan t fa

B ison que Il dons en iman

Tant lon n istoun le faguè gau !

Emo respèt s’

agoluou ièron

A si petonu o li lipèron .

r.r neuve.

Do menu nouvè tout flame-nèu

L ou bèu es que l’

ai c lou bienToute la n ine de Dién bonfèron

E n l manyeron n i boguèron !

E vague vague de boule

n ra d’

ai e de bien que n’

aurien pas tan t

LOU RAUBO—GALINO

A l REDOUL

UN 0 PASTOURO .

Aves v ist eembarado

Aquéu negro pastras

Que redo autour dôu jas

Oun to él la BenuradoCrese qu

es un Bôumlan

Qu’

e’

n merrit tour à faireDe-segur à la maire

Véu reuha sonn en fant !

UN PASTRE.

Arer lon resconn trère

E m’

espavourdlgnè

De caire m’

aluquè. …

Léu que m’

oueourrognère

Ron favo corrmo un cet

léu m’

es av is connfrelre

Èr q ue A. Dan a fa.

85

86 LIS OUBRETO.

Qu’

es un v ièi berruleiro

Que vèu nous onmasca .

U NO PAS‘

I’

OURO

Sèut lou siéuprc qu’

ompèsto

A coume Il galous ;E dlson qu

èi pelonsD i pèd jusqu

à la tèsto .

E l’

a de bèu segur

Que tout foruls quand passeCar porto dins se blesseQuan seup quant demulur !

UN PASTRE .

Ièr d’

un trau espinchavo

A u jas de Botolèn

Nonn sai outre si dènt

Ce que romléutejavo . …

E si det d’

escourplonn

Estrassevou se blode. …

D’

aqnéu capean d’

Erodo

Es helèn un osploun l

UN AUTRE .

M l fedo s’

atrouvèreu

Antan mounte aquéu gu

Un jour av ié beguN

i’

agnè sièis que begnèron

Sènso coumta menu ch in …

Fomlssès eembarado

Lou jure man lovado :

Me n’

en mont ignecinq !

vn. r.ou enormrÉ son DE rvrsv *

A ERNEST ROUSSEL

lutren dins la cabane

Ounto dor un en fan t

Quo vèn rougna Il bene

E lis erpo ’

a Satan .

Faguon pas Il bramalre

Toison -nous , mis ami

Que Jeuse os endourml

Dins li bras de sa maire.

L aisse ista ti clinclote

Audreloun tu Jonan

Estrèmo ta sibloto

Sihlaras mai demen .

Fagnon pas Il brumaireToison —nous mis ami

Que Jouso os endourml

D ins Il bras de sa maire.

Term tambour nous enfeteEmé si réu-

plèu-

plèu

Rampollo mal gros Jèto

E le crèbe la pèu

Fagnon pas Il bramalreToison -nous mis ami

Que Jeuse es endourml

D ins li bras de sa maire.

Èr q ue Madamisello a .-r. B ican i a fa .

r.r sauvé.

Nero tas-te lengndo

So vèi que lou matin

Le laisses pa’

scoundudo

Ta longe , a tenu conlsslu !

Fagueu pas Il bramalre

Toison -nous mis ami

Que Jeuse os endourml

Dins Il bras de sa maire.

Lou roussignôu sénvego

Eloi can to à sonvèt ;Eloi fai sonn remego

Mel fuguen pèr Nouvè

Faguou pas Il bramalre

Toison —nous ,mis ami

Quo Jeuso os endourml

Dins li bras ds sa maire.

Lou hlôu es pas canteiro ,

Dire rèn : mal ei pôu

Que l’

aso vogue faireCoume lou roussignou

Fagnon pas Il bramalreToison -nous , mis ami

Quo Jouso es endourml

Dins li bras de sa maire.

Que la maire os poulide ,

Souu en fant au mamèu !

Oh jamel de le v ideS

es réu v ist de tant bèu

Faguon pas Il bramalre

Toison -nous , mis ami

9 0 u s enverra.

Que Jeuse es endourml

D ins Il bras de sa maire .

Vesès pas que soumlho ?

Meuesslas pas de brutDor. … mel sonn ame v lho

Pènso à noste salut

Fagnon pas Il bramalreToison -nous mis ami

Quo Jouse es endourml

Dins Il bras de sa maire.

LOU F ELI BRE A LA SANTO V IERGE .

Fai 0 belle mairoto

Quo tenu fiéu adeure

Ben ignomis Oubreto

Quand se rev ihara .

Feguen pas Il bramalre

Toison -nous , mis ami

Que Jenso os endourmlD ins Il bras de sa maire.

LOU REVIHET

A C.-R. DE rxucarrmÈnv

r.r p asronnr‘

rn .

Pan peu ! peu dnrhès-nous,durhès-nous,bonemarre!

N’

av ès n l fie n l busco e jelo on l’

èr , poceiro !Adusèn de helau que pèr vous evèn fa

Perou la regalldo o vous poudrés caufa .

Èr q ue A. Dan a ta. V . Note 8.

9 3 u s oruavro.

n sronnr‘

rn rm onnrrro .

An noum de Dién , durbès ! durbès léu , san te Maire!

Se sien de pànrl gent , sien ennèsto , pecaire !

S lau d’

ami de l’

oustan : pormetès—nous d’

intre.

Fasès-mns vèire Dién lon voulèn edeure !

M ARIO .

le tras que Jense , 0 mis ami !

Quand nous pregou peu pas dourmi.

LI DOUS SERAFIN

A rr. su se ouen on nounxzxn

Quand Il pestro adouravonA Betelen lou D ién enfan tVoici ço que can taron

Deus blanc serafin en pleuran t

UN

S’

aquel en fant pleure poceiro !Suhro Il geinoun de sa maire ,Sahe ço que lon fai pleureDo Jeuse l

ame div ineDev ino

Que sonn front un jour saunaraSouto une couronne d

ospino .

Quand li pestro adouravonA Botolèn lou Dién en fant ,Voici ço que centavou

Dons blanc serafin en pleuran t

Èr q u e n. A lbert e A. Dan en fa . v . Note 9.

r.r rvouvr‘

r. go

L’

AUTRE

Voulès pas que menu cor fomigne

Que l’

on fan toun pleure e gomigneE q ue plonren neus-antri dons ?

De Jouso l’

ame div ineDev ino

Qu’

alest issou deja la creus

Que le mecara lis osquino !

Quand Il pestro adouravonA Betelen leu Dién en fan tVoici ce que can tavon

Dons blanc sorafin en pleurant .

TOUT I DOUS

Volou clavola coume un laire !

L’

Omo-D ién‘

se plan à sonn PaireE pleure dins si men afrous

Do Jonse l’

ame div ine

Dev ino

Quo d’

ome riren de sa crous

E de sa couronne d’

esplno !

Quand li pestro adouravonA Botolèn lou D ién enfan tVaqu i ce que can tavon

Dons blanc serafin en pleurant .

LIS OUBRETO.

LI MEINAGIÊ

A . J .-l .

-L. n’

asrvos

L I S ANGE .

Gloria in eæcclsis

LOU PA I RE

D’

ant ! qu’

anau èstre de partènçe !

Tounlu , val ahéura lou mieu ;Esporito , dins la despènseVal queu e une dongeuo d

iÔn .

E coume él linencho la bourgade

Belaras à Falot TounluPèr q u

acourchigue lon cumin

U n bon piceutlu de clvado .

L I S ANGE .

E t in terra pau: homtnîbus

bonæ

mumu r’nrnar .

Tn fai la blesse Cæarlno ;

E hatej essos pas lou v in !

Prene un toupin de pichoulluo ,E qnàuqnl liame de rasln .

Farlés réu meu serre , d’

aponndt‘e

Un barrelet de v in muscat ;Quàuqui roundello de nougat

Sarlou poréu bone à someuudre.

Et que A. Ben a fa.

LlS OUBRBTO.

Adont a D ieu en Betelèn

Mai , pauro iéu ! siéu trop dins l’

age

Ploures Vène , Jôuselet

Dire emé iéu un capelet

Pèr fin que fagon un bon v iage.

L I S ANGE .

E t in terra paæ kominibus

bonæ

Arribèrou lèu à l’estahleB se i

ageinou ièmn lèu

Bavans I euse en fant adourable

Qu‘

aviémai de rai qu ’

un soulèu !

Mario la hello M irèio

Ba iè’

n remembranço d’

eicô

U n image pèr lou pichotU n i capelet pèr la v ièio .

UN DI DOUCE

A JUL! CANONGE

I

L i pastre soun en aio

A Betelèn s’

enven

Pèr adoura’

n enfantUn Dién na sus la paie !

Aduson de presènt

A la hello jacèn t .

Iéu que siéu véuso emaire

Vers tou F our tou Sa nt-Law . (SA8 0 LY.)

u NOISVÈ .

E paure coume Jo ,

E que pèr mi pichotDemande de tout caire !léu de-

que pourtarai

Au F iéu de l’

Adounai

Toun brès e ta paiasso

0 menu bèl agnelonn ,

Te fan enca besoun

Au Diéu que dins la jassoLa n ine passado es na

Poudèn pas Ii douna

miracle à sa maire

L’

en fant de la riguë

E ie respoundeguè

Vers Jeuse lou Sauvaire ,

Anas lèu ! pourtas—ic

M i poutouno e moun lie.

La maire trefoulido

Au cèu lève li

Fai teta sonn en fan tPreu lou bres È i partido .

Arribo à BetelènE dis à la jacènt

Mario Vierge-MairePerla de ParadisMoun enfan tet me dis

Vers Jeuse lou Sau vaire

L IS 0CBREÏO .

Anas leu ! pourtas—ia

babcto e moun lie.

Yaqu i lou brès , Mario .

Sias plus pauro que iéu :

Couchas— ie veste [iéu

Noste d iv in Mesäo .

Leissas -me d’

à—geinoun

Beisa vaste n istoun .

La Vierge benuradoD ins lou brès q uatecan t

Aca to soun en fan t ,le fai uno brassado

Pièi lou grand San t Jôusè[o u brèsso emé lou pèd .

Gramaci bravo feno !D iguèron tôut i dons

Eme n èr amistous .

Acô v au pas la

Santo Ma ire de D ién

Agnès pieta de iéu

V

Dospièi urouso maire ,

D iéu la beuesiguè ;

E sonn en fan tU n di douge pescaire

Acô m’

es esta di

A i vougu l’

esbrudi .

0 0 U S OUBRBTO.

.e u sabe enjusqu’

au cros dins la negro seumure

Caminarai

0 belle caro d’

or div ine creature

Nonn te veirai

Ma i de-

qu’

a beseun d’

iue bene ma ire pèr creure ,

Pèr adoura

«‘la man enfan t de Dién se te pode pas vèireTe toucara

L’

av ugle pleuré tant e tan t preguè peca ire

A si geinoun

Tan t ie trauquè leu cer que pousquè plus sa maireDire de noun .

F. piei quand dins leu jas arribe la panfeteTrefouliguè

De Jeuse sus seun cormeteguè la manete . …

E ie veguè

PARTÈNÇO PER L’

ECITO

par anima 1 . men u

su r must .

U n ange an iue m’

a dl

Que nous falié part iU n ange an iuem

a di

Que nous falié part iE part i pèr l

Egite

En‘

l’ounoar de S an t oem.

u NOUVÈ.

Car dis en fant de laLa v ide perecliteL i van escoutela

L A SANTO V I ERGE .

Coume ! t’

eæ eutela

M enu paure agnèu de laCoume ! t

esceutela

Meun paure agnèu de la '

Ausarien pas leu faireL eu centèu meuu en fantRèn qu ’

en vesèn t la maire

le toumbarié di man

SANT : ousE.

L i beurrèu sonn esta

Toustèms sènso pieta !L i beurrèu sonn esta

Toustèms sènso pietaTuarien leu Messie

Lèu -leu escounden - leu ;

Sauven l’

agnèu M arie

De la geule d6u loup

LA SANTO V I ERGE .

Eh bèu ! d’

abord qu ’

es tau

L’

ordre d’

eilameundaut ;Eh bèu ! d‘abord qu ’

es tan

L’

ordre d ’

eilamoundaut ,De D ién fau que que costs

Faire la veuleun ta .

I O I

3 0 3 LIS OUBRE‘

I’

O.

An ! d‘aut ! remercien VesteQue nous a recata .

su r rousù A n’

esrn .

U n ange an iue m’

a di

Que nous falié part i ;Un ange an iuem

a di

Que nous falié part i . ,La rènte de l

estable

Segur la pagarian

S’

erian pas miserableCoume vesès que sian

130e A LA sm ro V IERGE .

S’

av ien quand piqueriasConneigu quau erias ;

S’

av iéu quand piqueriasConneigu quau erias

Es pa’

au jas , saute feme ,

Qu’

aurias fa veste en fan tMai susma brèsso meme

Dins de linçèu bèu blanc.

su r JOUSÈ.

Pèr ana moun te anan

Nous faudra bèn un an

Pèr ana mounte anan

Nous faudra bèn un an !…

Ma femete èi lèu lasse . …

E meun plus gros chagrinÈ i que mere sus placeAu mitan dôu camin

1 ( i f; LIS 0UBRETÛ.

LA CROUS DE L’

ENFANT IEESE

A u miEu mener

A i ! ai ! moun Dieu l leu pichet pleure ;Leu pichet pleure , es deseula

Fa i t intèino i’

a ma i d’

une eure .

L a maire pôu plus l’

assoula .

Mai qu’

as que te fas tant pleuraire !

Meun bèl agnèu de paradis

Que vos Ames deuuc plus ta maire

Qu’

esceutes pas ce que te dis

E san t I ôusè dins la heutigeFustejave ère seen mest ié.

Sa rèsse n’

a pas l‘

en terigo

Es tout en aigo leu fustié.

Vesèn t leu baile que Marie

En van t in tourlave sonn fiéu

Pèr l’

asseula laisse ma mio

Leu farai travaia ’mé iéu

E l’

enfant ris ; e vers sonn paireVen e fustejon tôut i deusJeuse , de qu

as tan t gau de faire?

Es une crous ! es une creus

A i ! ai ! meun D ién la Vierge pleure ;Souu cer de maire es desonla

Vèi deja la crous que s’

aubeure ,

E sonn fiéu que i’

èi clavela !

Èr q ue A. Dau a fa . V. Note 10.

111 . L I SOUNJARELLO

LI SOUNJARELLO

A SAINT-RENÉ TAILLANDIER

Es d imenche e peréu la fèsto d6u v ilage

A mena joie au reumavage

L i jouine e li v ièi sean en trin .

L’

a ureto de la mar que bluiejo eilalin

Renlege plan -plan leu fuiageE cha touno e jouvènt danson sou te l

eumbrage ,

Au brut galoi dôu tambourin .

N 1 a des que danson Seun pamens bèu pou lide

Bloundo coume un fiéu d’

or Lelcte e Mergarido

Teu ti des dins la fleur de si dès—e—vuech

Eh ! que i’

enchau la danse ? amen mies estre au champ,

Margarido e LelcteD in s un draiôu perdu s

espasseja souleto

E parla . … de sis amourous .

Lelcte èi toute rejeu‘

ide

Oh ! mai la paure MargarideClino seun front de nèu e sis ine sonn plourous

Pecaire ! èi toute endeuleuride .

| 0 6 u s comme.

de Lelcte es un brave marin

Que , i’

a tout—are un an s’

enaneperalin

E dins sis adessias ie jurè , man levade ,

De revan i dins mens d ’

un an

L’

adurre blanco nev io i pèd d6u capelan ;E de sa longe travessado

Toumara dins tres jour e la poutounara

Em’

ele pèr Sant Jan éu se maridaraVaqui perqué Lelcte èi tant rev isceulade .

Leu bèu de Margaride es un brave masseunLeu cepeun de sa maire , un perlet de garceun

Qu ’

au dessus de si force es esta travaiaire.

Are es au founs d’

un lie pèr leu man aclapa ;

La Mort , qu’

ei lèsto à Pam paSe ten à l’espère c sa maire

Crexqu ’

emé de poutoun un en fant se gariLeu malaut repepie e sono Margaridol’

an adu leu ben D ién a qu’

à bada-mouriV aqu i perqué la chato èi toute endoulouride.

L BLE'

I‘

O .

Margaride emé tu fen irneu pèr pleuraAncn va i sece t i lagreme ;Vai segur , se n

en t irara

Coume iéu de Pauloun de Glaude saras femo.

MARGARI DO .

Oh ! coume voudrneu Pavé pas ceuneigu

Tè ! desole -te MargarideSa mort sara ma mort , car sa v ide èi ma v ido.

LIS 0UBRETO.

Subt an d’

aquélis en fanteun

A fugi coume un lamp toute la ribambelle . …

A i plus res v ist que tu que m’

as di Ve Pauloun

Que , tresammt d’

amour de te vèire tant belleDe liuen , emé la man , te mande de poutoun !

l ARGAR IDO .

L a beunasso seuvèn t anôuncie la tempèste . …

Çe que te fa i gau , me fai peu

Quand la n ine , noste ame es en fès to ,

Seuvèn t leu jour èi dins lou dôu

A i paure ien peréu de blanc ère abihade .

A v iéu mes sus menu front de breut de jaussemiu ;Coume une nev io nt onso ère escarrabihade

B de la san te glèiso av ian pres leu camin ;Pèr nous veit e passa li chato s’acampavenLegissien dins mis iue leu benur de menu cer

E coume pèr Neuvè li campane sounaven . …

A v iéu Glaude à meun pale coume la Mort !Anav ian à la messe e la neçe ère belle

De dons en deus caminav ian . …

meun sounge a fen i que tout -bèu -just eria uSus leu lindau de la capelle

I I I

Pechaire ansin disue Margaride enSouu pantai acaba , la doulènto amoureuseMet si man sus soun D

en terin pietadoum,

Une campane qu ’

es à brandPèr Glaude ageun isant

Sono . balau '

Es dimenche e peréu la fèsto dôu v ilage

LI SOUNJARELLO.

A mena joie au reumavage

L i jen ine e li v ièi sean en trin .

L’

aureto de la mar , que bluiejo eilalin

Beulege plan -plan leu fuiageE chatonne e jouven t danson soute l

eumbrage

Au brut galoi dôu tambourin .

TRES JOUR APRÈS

L a prime aube blanquejo , e l’

alen dôu mat in

Bu terin que l’

aucèu en piéutant se rev ihe

B aube i fleur si prefum, fai vounvouna li pin

Coume un jenine eissame d’abihe . …

L elete s’

èi levade une euro davans jour ;Vela vela q ue duerb l

èstre de sa chambrete

ESpinchas emé sa deurguete

D e s i v as en can tan t arrose li fleurete

Toute enebriade d’

amour

Quand la rose et fleuride

Fau q ue siegue culide . …

Ah ah !

Gou ife—me bèn Didete

Lanla

E siegues pas patete .

D’

aut d’

aut tambourinBeutas-veus en trin

Despachen -neus Gatoune

N ote-me ma couronne .

Ah ! ah

1 09

I I O LIS 0UBRETO .

Vai léu verre Melia

Lanla

Se leu curat s’

abihe .

D’

aut ! d’aut ! tambourinBoutas-veus en trin

Coume atrevæ NomadeLa crous que m

a deunado ?

Ah ah

Ah ! que vai èstre belle ,

L anla !

Su’

n fichu de dentelle

D’

aut ! d’

aut ! tambourin ,

Bou tas-veus en trin

Leu capèu sus l’

aurihe

Leu nev i vers sa mie

Ah ! ah !

Vèu e se fan bouqueto

Lan la

E pièi une babete .

D’

aut d’ant i ŒmbeurinBeutas-vous en trin !

Contre la chaminèio

La grand urea se v ièio

Ah ah !

Tout en disèn t sis eure

Lan la !

De joie ris e pleure.

D’

aut ! d’au t tambou rinBeutas-veus en trin

l l à L IS 0t BREI‘

O.

Sabre si mast bessai avec fa la pausete .

lis que vous a rèn di de sa mie Lelcte

Acô se m’

ère pas fidèu

Pamens plouravo tant quand me leissè souletoQueme deunè la creus de sa maire e I

anèu . …

Mai que dise ? siéu fele Anas lèu dindeulete

Anas-ie piéu ta meun bonjour ;Pourtas—ie sus vest is aloto

Meun langui mi pou toun e mi seuspir

Digas- ie que l

espère e brav i dindeuletePauloun que m

ame e qu'

ame tan t ,D

aq uesto eure eh n’

en siéu segure ,

B pinchant d’

aquest ca ire , aplanta sus l’

avan

Es d’

av is coume iéu que caminen trop

Lelcte de si fleur s’

envai à sa ceurdure

E de sa ceurdure à siE s

asseto e Ah paure ! es toute en aio ;

Çe que courdure , leu degaio ;

A plus sa tèsto à-n -elo : èi toute à seun amour

D’

amour èi toute trefoulido

Mai chut ! quaucun mounte… Quan èi

A i ma!ur Glaude es mert '

LBLBTO .

Qu ’

es acè , Margaride?

M A RGAR I DO .

Aujourd’

uei cs leu jour leu plus bèu dema v ide

LI SOUNIARELLO .I .)

E sneu mai urouso qu ’

un

A i ceurregu pèr te leu

LBL BTO .

Glaude vai mies

M ARGAR I DO .

Glaude èi sauvameun benur perdu leu veneA v ès mes fin à moun mart ireGramaci ! gramaci moun D ién

Pèr éu per iéu e pèr sa maire

LRLBTO .

D i eu Margaride es un bon paireL

autre v èspre te leu dnsœu . …

M ARGARI DO .

Que ma mige , aquéu paure agnèuF asié rèu que parla de iéuQuand repep

iave peca ire !

LELET0 .

T eun benurme fai gau Mai que dises deu miéu

M ARGARI DO .

A desbarca parai

L BLETO .

Nonn pancare . …

M ARGAB IDO

E queure

LEL ETO .

M a belle dins des 0 tres eure .

r r!, u s ecnnsre.

A i leu cor trev ira ! quént i tresmamen

Tè veses aquéu bastimen

M ARGARIDO .

aquéu

L BLB‘

I‘

O .

De Fanloun

mam a nne .

Quéti bôn i brassado !

Ah fau pas s’

e3 t0una se coume un perdigau

Tant bon mat in te sies levadeSe te sies tan t bèu aliscado

Aneu ! vèngue leu bèu la belle èi pimparade !vendren léu cerca la nôv ie à sonn enstee ?

LRLR'

I‘

O .

Travaiave, quand sies intradeA menu abihage neuv iau .

Margaride , sies env itade

l’

aura de noce . Leugaren

U n parèu de tambourinaireEs que Pauloun es un dansaire

E soute l’

ôume dan saren

M ARGARIDO .

E Glaude sara meun mcnairs

LEL BTO .

E te -man E pièi quand prendras toun calignaire,Sara mai fèsto, e n

en

IV . LA PART DE DIEU

LA PART DE DIEU

A uns u n t i ussrrsmu DE LA soucu«:n ne sm

EnsscEs—ssmä D’

AV1GN0UN

Quand se fuguèren agradaToun in e Geu touu se prenguèren

En meinage se meteguèmn ;F. rav ié bèu quatre au que s

èren marida .

Pèr dote av ien agu si v in t eungle . Peca ire

Es pan de cause Oh mai quand sias de travaiaire,Quand aves la san ta que sias de bràv i gent ,

Fasès toujour vest is afaire

Vertu santa travai valen mai que l’

argènt .

La barce de Tounin e de Geutouu anavo

E se de-fes—q ue-i

a toucave

Nonn segur ère per leng—têm

noste parèu aler se n’

en deuuave

Pèr se beuta sus seun ceurrèn t

A v ien tres pichounet l’

einat que caminave ,

Bressave lou cadet quand la jenine tetave .

Èmn bèu abareus , Margeu teun e Toun in !

LA PART DE DIÉU. 1 1 7

pas leu iard i chin .

D’

eure leu mèstre se ceuchav0 ,

B se levave bon mat in .

Ace se saa p la mat inade

Avançe força la journada .

Av ans l’

aube , au travai leu parèu ère en trin,

Quand au champ l’ame rusticav eA l

eustau la femo lavaveEscurave e pieiFalié vèire acô ! dins l’eustauTout Iusissié coume un mirau

Margeutaun ère pas vesès , d’

aquéli groule

Que bouton ceu ire si faiôu

Avans d’ave lava sonn oula

E piei dins sa pateto av ien bèn quàuqui seu

R es vesié la graneuio , éli sabicu moun te ère,

A v ian à rente tisse une pichete terreE i

av ien reculi de garançe aquel au ,

Vauguèren bèu setenta francSe l

ame av ié leu biais de faire de garanceL a feme ele fasié sonn annee de magnan

Tant bèu que sa pausita ère une bcnmançe

Av ié toujour sonn gros qu intanSi redo v iraven pas man

Av ieu d ali pèr sean ôulieraNôu galine en

'

ceumtan t leu gau

Cinq canard au valat , co nan—conan que fasren gau !

De lapin dins sa lapin iereE d

éuse dins sa beuscat ierePèr passa l rvèr emaimai

De pan sus la paniera e de v in dins la hautedeus cènt franc d’

espargne Oh i’

a rèn au trava i ,

I S u s ounnsre.

îllé l’

ajuda de Dién pèr leva de desseute.

Tambèn lou meinage ère gai

Que—neun —5ai

Bast issien de castèu qu’

èren de merav ihe

Quand nôst i pichet saran grand ,Estebliœn Mat iéu maridaron Melle ;le faren per leu mens à chascun mile frane !…

Faren de l aque un capelanA uron un capelan dintre noste famihe

Quete bencdicieun de D iénPat in , que sabe nou ?

I l

F.s daumage qu’

acô fuguè pas de

Ah ! leu benur de-qu’

èi Es un pichet aucèu

Que va i e v èn saute leu cèu

F. sus terre jamai atrovo un lio proun bèuPèr pousquè faire sa n isado .

O riche a paure fau que toujour nous plaguen ;Neus-àutri meme en dôu chanjan tauti li fèsto ;

A vèn acô ? v eulèn leu reste .

Fau que mauden que reu v ihen

Fau que nous meteguen de cascavèu en tèste.

Toun in deunc se n’

en metegnè

Sa joie coume un fum subran s’

esvaliguè ;

F. tant si cascav èu à la fin cascaièren

E brusiguèron

Que Geutouu lis en tendeguè ,E qu ’

un v èspre an sin ie dignéMai que Toun in ,meun ban, de—qu

as que te tra\ane?

Sies plus leu meme : es que t’

auriéu fa quaucarèn ?

n e LIS 0L‘

BBETO.

Pèr nèsti tres pàuris agnèu

Travaien . Lève-te tout ace de la tàs te .

I‘

asen ça que pauden e D ién fare lou ràs te

Es ben Paire , ame sis enfant !

As Mai s’

av ien cinq 0 sièismile franc! …

N’

en vaudrîés avé dès e piei v int e pièi trente ,

E pièi v int mile franc de rèntePièi trente e piei quaran te e sariés pas countènt

Sabes deunc pas ç a qu’

èi que la famde l’

argent?

Au mai devore au mai aumente

Oh pièi ve_

menu ami t ime-leu pèr segur

Noste curat souvènt nous leu dis en ca diereN

es pas l’

argen t e la drudiero

Que paden faire leu bannr. .

Dién noun laisse pat i quau leu prège e quauLau benur ! lou benur ! mai l’av ion malurous

L’

av ian eici Toun in l’

av iau neus-àutri dans

Avans que l’

ambiaieun reusiguèsse teun ame !

I ll

Tounin deunc leu vesès avre besaun d’

argènt ;

Ère triste coume un susari

E pale à faire gau à—n —un about icàri ;

S’

enquieta ve à n’

en perdre e la sam e leu sèn !

Mastegav o pèr lis image

Éu que fasié sauta li bren ige au saumue

Quand , à gousta se desfasié

De seun plat de pebreun d’

un chanflas de freumage ,

E d’un pan fringeuia

mé de vene d’aietBèn are , a lou desgaust e feugne i bescutelle ;'

I‘

rave la terre A i ! ai quento vanelle !

LA PART DE DIEU. mr

Éu qu cro un beurrèu de travai

Que n’

en toumbave coume quatrevesènt leu bechas , te ie pren de badai !

Ah paure Toun in , vas la batreGes de travai plus ges deOh mai Diéu qu ‘

es un tant ben

Aura bèu pieta de la maire ,

E piemperéu dis en fant !

q ue fuguè. Sauprés que Tounin lechetaveU n mat in en renan t fasié

Un trau pèr plan ta’

n amouria .

l’

anava plan pamens cavav e .

V eici que seun lechet s’

embreunce tout -d’

un -cep

F. tuerto O i ! tè mai qu ’

es acô ?

De tout ca ire lève de terre

E une caisse ! Acô fai Toun in 3 ere

U ne ca isse de mort

Pamens se dis sies pas din tre leu cemen tèri .

E n de caisse de mort ie bouton ges de fèrriE ferri Saupren qu

es eiçb , gus de sort !

L a caisse enpestelade : esclapa la sarraie

E duerb de-que vèi ? un tresor

Un gros n is de bèu lauv ider'

O ercha vouliés de picaie

Eh bèn tè ve-n—aqui.

Nonn es iéu q ue Toun in dèu aquel atreuva t ben esima i à-n -una crème d’ome que le d lsen A . de Soeu r e qu ’

es

criéu pèr ll sbudard de nosto bella Fran ço de libre q u el‘

a n ga u de legi . J . a .

6

LIS OUBRR1‘O.

Tounin crèi que pan taie ;

Se chaspa e dis Famous , siéu iéu !

Mai acô’

s miéu ? ace ’

s bèu miéu

Gramaci gramaei san te Maire deD ién !

Quand Gontauu saupra’

içô , que vai èstre candido

Que la classe que t’

a couva

0 bèu u is , fugue benesidaTreuce eissado bechas adessias pèr la v ida !

Are t irami plus leu diable pèr la cenaE peu n

en ven i de mam aie

Oh ! i’

a benur que pèr canaie

Masenta emé benur , e bèlo sa treuvaio

F. pièi emé si det fai saun comte en bavan t ,E , se i

a ges d’

erreur nounanto cèn t francO cepeun de Toun in vas refaire ti graisseAs la seume , e leu t itre es au founs de la caisse :

Sabes un pan legi Toun in !Tè deschifre aquéu pergamin

Q ue devendren Bounta divine

L i loup saga ton lis agnèu

ç o q u‘

escapo i cap de fus iéuToumbo soute la guihoulino !

Quéli tdm: bon D iéu quèti tdm!

A n fa mouri moua p aure p a ireUn v ièi quefa s ié tan t de béa !

L’

an fa mouri pér sean argènt

Eu q ue n’

a tant douna peca ire

E peréu moua tour vendra proun !

.4 i ges de pôu eme

I

LIS OL'

BIIETO.

De—qu’

as fa ie arideGeutouuA i fa

n trau d’

ameurié ; piei,quand siéu esta au fane,A i atreuva

n tresor qu’

èi d’

or d‘

or veritableE pèr t itre ban e valable

Èi mieu bèn mieu leu E pas crane, segur ,

Que d’

estre miserableNonn fai estre veulur.

Ella famihe , Gontauu , èi paure mai aunèsta

Poudèn passa portant en aubouran t la tèste

Popie parle . E q ue dis? Dis qu ’

aquel ar saraPèr aquéu que l

atrouvara .

Eh bèu faguèGontauu ,esDién quenous loumande .

Dins menu car æmongu l’

en tènde nous demande

Que leu remercien dou present que nous fai .A geinoun Toun in Ei vet ai

As mai de sèn que ien .

Subran s’

ageinomeren ;Tôut i dans emefe digneronU n Pa ter un A ve M ar ia ,

maun tèren amount ga i coume a lleluia

Pièi en se risènt s’

aubeurèren .

Avèn deunc nannan te cent franc

Mal ace 8 pas lan tout : fau saupre que n’

en faire ,

D iguè Toun in en s’

aubeuran t

Quand n’

avès força èi pas coume quand n’

aves gaire!

Sies badau ie fasié Gontauu !

Mann eme escounden -lei dins noste garde —ranbo,

E pescaron aqu i quand n’

auren de besann .

E pièi se’

n veulur nous li ranbo

LA mnr'

DE DIEU.

Aissa ! vai L i voulur per desteusca d’

argen t

Fumen pas vers Ii pàuri gènt .

l) igues rèn fai leu paure … E sabes ? lenge modo ,

Jamai es estadoE travaien toujour coume se n

av ian rèn .

Travaien ! travaien Ah bèn ! iéu me n’

en ficheDe tenu travai veses Gon tauu

E s qu per s’

estripa que Dién nous a fa riche ?

Iéu te tourne à dire que noun .

Va i ! vai ! è i pas pèr rèn que l’

argen t es redeun

Es per que barrule ma belle .

Iéu menu ami dise pa’

nsin .

Se di dans bout Toun in

Fas brula la candèle

N’

en veiras lèu la fin .

Sc n’

en achatav ian un poulit tres de terre

Te dirai pas de noun mai faudrié leu

Placen -leu rèn qu ’

au cinq Sarian lèu arron iaa

N’

en manca pas Gontauu que se sonn enana

Q u’

on escoundu la clan saute la catoun ier0

E que se sonn plus en tenrnaMai que diran li gènt se te veseu rèn faire

E , la cane à la man ,

D imenche e jeur-ôubran tVanega de tout ca ire

Barrula coume un parc malaut

Ça que diran ? bê ! m’

as egau .

A li ! sarié d iferèn t s’

av ien fa bance -reute

0 s’

av ie'

n arresta quancun sus la grand rou te .

Ça qu’

ai es miéu dèu rèn en res

0 , la cane à la man ,vale v ieure bourges ;

E dôumaci qu’

avèn pèr engrcissa li rode

I 26 u s em ma .

a le qu’

un bon ta iur me vestigne’

a la mode.

léu vale plus n‘

avé rèn qu ’

un seulet capèn ;

Vale panrta lou drap , e leu vale dôu bèu !

E de beta qu’

au pas beseun d’

estre eirade

E piei aqui davons de camise est irado .

Va le que jama i plus me geunfles de laion ,

Mai vole de gardiana e de gleute de bien

Sauprai enfin leu gous t di cale e di becasseE leu goust qu

a peréu un fricot de rabasse !léu vole de beulit , iéu vole de reus t it

Enjusqu’

are Gontauu ,m

as bèn proun fa pati !Vale vale tambèn quema feme fignoleElla feme mis enfant , lèi de Diéu

'

Vale vole !

Te teisaras Toun in quand auras proun vengu .

Perles plus pau—de-sèn car sèmbla qu ’

as begu !Chaupiasse tas-te tu Quan es eici leumestre‘

Lau siéu esta toustèms toustèms pretènde l’

estre !

Se couches tant tenu ase auren lèu

Tas—te que te regarde pa !Toun in l

or t’

encigale , e n’

en as de leuräge'

A teun age à tren te au avé tant de best ige l

Toisas—veus !… E Toun in en feta dôu sermenn

l’

alenge sus leu nas un manrtan cap de penngî

Gontauu jegnes de piee ? eh bèn i Teun in iecoupe.

Acampe tenu t ignonn e trempe—me la soupe

Las ! ben Dién q ue s’

èi fa brutan

L a drudiere parèis , gasta l’

ame quand èreA tren te sôn per jour paure darboun de terre ,

I æ8 u s comme.

l .

endemon de mat in , noste riche durbè

Avans l‘

aube fuguè sus ped .

Cargo sa camié de percaleSi braio c sa vèsto nauv iale

E met ça que fan au pauchoun .

Part sènso rien dire à Gon tauu .

Coume un iôu sa tèste ère plonoD i bon ceunsèu que la ninemena .

Que disieu aqneli c ounsèu ?Es un leu saupreu

Apensament î caminave ;E pièi tent

—d‘

un — tèms s’… vo

E leu det sus lon fron t , chifrava recenmtava

Tres e quatre fan nèu : lev as rèsto

E caminave mai e piei mai s‘apian tave ;E piei tout seulet remiéutave . …

Bonaparte dev ié, per ma fe ! faire ansin

La v neia d’

une grand bataia ‘

Ace prove que la pica io

Adus em’

ele leu chagrin

E lis embeni de tèste , e lou diable , e sonn trin !

XI

O i es tu ? Moun te vas menu ame tan t matin ?

D is à Toun in Coulau un de si cambarade

Que gai coume Pierrot , s’

enanave en jenmade ;

Te sies bèu fa bèu Macastin !

Au v ilage , au jour d’

uei mariden la Cecile :

T’

an fa seuta -nèv ie , Toun in ?Nonn . Siéu presse. Van à la v ile

LA PART DE DIEU . 1 2 9

Que t’

arriba ? Moussu fases veste camin .

O h ! mai sias bèu curiens Es q u’

acô vous regarde

Tè l d’

aquel an iman l Quan t’

a descanssana

Bèl ai oun te as leissa ta bardeMai noun pecaire ! es dessena

A la tèsta

Sies pas l’

encausa cambarade

Que li graneuie an gens de cena !

A i ! paure ! d ’

enca’

n pau , l av ie’

ne penchinade î

Baste l’

un vai à rueu e l’

antre t ire à d ia

E Toun in arribe à la v ille .

XII

Se vai faire toumba leu péuE piei cerco un taiur : mai leu vôu trou de mile !

Qu’

agne un poulit cap de cisèn

le pren tout ça qu’

a de plus bèuE piei va i creumpa tres capèuU n negre per li bèlli fèsto

Pèr li simple dimenche un blancEm’

un gris per li jeurFan bèn avé d’

argent de reste !

Tout ça q ue pren , leu pren cenmtan t

Renhis sus l’

anngle . A vèn apreuvesi la tès te .

Vai bèu . Sennjen i ped . Vai vers leu ceurdenme,

E ie ceumande ùn i seulié

L i vole prim e de cenmande ,

E sènso tache : d’

escarpin .

Pièi dans parèu de beta E quaucarèn de fin

Que vèngen jusqu’

aqu i ; n i pichete n i grande .

E que tout s iegue lèst pèr dissate matin

LIS CURBE‘

I‘

O.

Moussu prenès-me bèu

Emplegas de ban fiéu per fa ire lile metrés un vern is bèu souple : ai d’

agacin

X I I I

Faudn e n’

en pleura pulen que de n’

en rire.

Se disiéu tout sarié bèu pire !Mai oiçon

anme ges de fin .

Quand ceun tas quaucarèn , paudès piei pas tout direPas d

alimgni. Monssu TouninAchate

ne mostre Lep ino ;

U n anèu per Geutouu c tres bage pèr én ;Pèr sa jou ine qu ’

es au mamèu

Un double rest de perle finePièi un siblet d’

argènt eméde casœvèn ;

Sièis gravate de sedo e tres de mousseline

Pèr Matien un pichet capèu

De belle paie d’

I talie

Cinq tour de cadeneta e de round pèr Melia ;U n i luneta verde une cone à paumènUn pontet de poumade eme de gant de pèu

Une espingole en or un canten à sièis lame

Un pare-plueio pèrMadame,D

aqnéli picheutet pèr quand fai tant soulèuU n cachimbau de Turc , emé son long tnièu

Se se pôu estre tan t fan tasce !

Quento grano de gargamèuL a garn iture v an are mai q ue lon fiasco

L’

estac0 mai que Ii eisen .

Se tuav ian leu verme Anen manja ’

n menssèu

Se diguè pièi Toun in car lan ventre me rene .

no n LIS 0UBRETO.

Mai se siéu pas une embecila

Quatarge e dans fan sege. A segurman coumta

S’

es engana darut quàsi de la mita

A di nèu mile franc e n’

i’

av ié segemileE noun comte ça qu

a’

mpeurta .

L aumerne de la Preuv idènçe

Leu presènt benesi que lis ange nous fanPèr abari nôst is en fan t ;

Aquéu bèl er de D ién , dins de fôli despènmNoste Moussu l’acabaraDe tout ace nous restara

Pa’

n son pa’

n den ié pa’

nemaie !

E pousquènt v ieure urous maurit ian sus la paie

XV

Oh ! mai anen lèn retrouva

Noste Monssu que s’

èi gava .

Ah ! n’

a fach une de ripa ie

N’

a raia de v in dins sonn got !Tres bent ihe au resta sus leu champ de bataieE de v in que segur sonn pas per la canaie

Velaqu i redeun coume un

Car s’

es batu li brege amé tan t de fricotDe bisté, de lebrau , de perdigau,de

L i vèntre di richas noun s’

emplissen de pa ieAn ! basta ! n

en a proun : s’

aubeure en tranta iant

Pichet quan t te dève ? Nôu franc.

Tè ve n -aqu i des : pèr ta penaAs v int sôn. Béuras lis

S‘

atubav ian leu cachimbouDanuaras leu bonjour au mestre de l’eustau .

LA mar DE DIEU. I 55

En brandmt coume une sanna ie

serma sonn v in part . U n vèu d’

esceulan

Quand leu reseantra que tranta ia

E que fai d’

èsse en caminant

L’

agarrisseu

A Ien muraie

A s fa beun -boun Ohè ! leu marchand de capèu

Sèmbla qu’

avès un pleumb à l’

ale

L‘

as chucha leu jus dôu gaven

l’

as passa sente leu ramèu

Heu ! leu pndèn t , qu’

a la cigale

Se ie vas toujour d ’

aquéu pas

Sara tard quand arribarasla d

ôli i pese ! Que ganarre !

Que! tete—fiela dige-me

Mounte èi qu ’

as carga tenu plumet

N I en cridèron bèu mai encaro !

L i gu sas ! se sabicu autan t bèu si leicoun

En terin que la cheurma ansin leu secutave

L’

embriage enfeta ie cridave

Me la pagarés pouliçeun

XVII

L as de ie faire la bramadeN

en aguèron la veues gamade

L is enfan t leissèren Toun inEnclônta si capèu subre leu grand camin

Demeun tems la jeuinesse ère mies educadoPèr-ço

-

qu’

èremies cast igado

u s ensu re.

AD quauque diable dins sa pèuQuand vesiau un Moussu levav ian lon capèn

Ara n’

en veseu un e ie fan la bramade

XVIII

Vaqui ça que dis1e Toun in en ganson iau t .

Ten ié tout leu camin : e balin e balanE li travaiadeu, que ven ion d

en jenrnade ,

Fasien coume lis ascanlan

A i la carrete es encaladeLeu beuteun toce leu reudau

Quant van leu v in à la guinguèteQnè mausqu iheun quan t as debeuteun à ta guète

Geurrin que noun bev ies pas tant !

Fame segur oscar e d’

en tendre e de vèireE Toun in tems-en—tèms garça ve de sacas

E s’

estendié coume un penrœs .

Pèr bounr ère pas de vèire

Pièi de brique a de braque acampava saSe fagnè proun quàuqui beudeugna

Oh mai s’

ena uè pas i’

a’

n D ién per lis ibrongne !

Baste ère part i d’

euro arribè qu ere tard

Sus leu lindau sa feme enqu iete I’

esperave

Despièi mai de des eure ère aqui que plouravo .

— Gontaun ,D Ien te leu donne Es ien que siéuTonnm.

Falié plus ven i ! Mai te fasmai de chagrin !

Vau mies arriba tard que d’

arriba mat in .

Quand l’entamene acabe la jeurnadeQuand l’ai veja beve leu

I 36 LIS et ensr‘

e.

E Toun in pren leu'

petarra

L’

empege con tre la muraie

Aganta per li pèd la taule e pa taflôu

Toun in ! Toun in T‘

as—te bricaie

Acô’

s plus un orne es un mieu !

E zen ! esclapa la terraia .

Taie-lesce , sartan gleute dourgo peirèu

Cnrbecello toupin oula tout es au son

Quand a tout esclapa que plus rèn es en plaçaArrapo per li péu sa feme , e la

A i misericordi menu DiénT

av iéu bèn d i qu ’

ere un pan

XXI

Après acô sen tes que fau t ira l’

escalo .

A’

n marrit v in noste bourgés

A i ai à pichet fie Margentoun mouririés

S’

enca leng—tems tenu eme ère riche coume es ,

Subre-tont se seuvèn t cargave la cigale .

XXII

Are ami leiteur penses bèu

Qu’

auarai pas perdre menu têmPèr coumta son à son l’or que Toun in degaio

Ace d’

aqu i fen irié plusE pièi apeuncharié pa

n fus

L’

as v ist à l’ebre adaunc sabes coume travaie .

Mai fau saupre pamen s qu’

apreuvè bèu Gontauu ,

Quand Gon tauu ie diguè q ue l’

or ère rejonn

E sente une bene sarraie.

Soulamen ,ie faguè pretènde avé la clan

LA mar DE DIEU. 157

l—li pa s la fema eici que dèu panrta li braio .

A i e v ole garda leu gourer de l’

enstan .

Fan d ire cici tamben que noste ben ch il‘

raire

D esempièi qu’

es richas devengu mesfisèn t

.\le un tè faguè sonn comte, e n’

en sieguè coun tèn t

Se me treumpe, diguè me treumpe quedegaire

\Ia i ç a que n’

ai pas di falié’

ntèndre li gènt

Parla de Toun in au v ilage

Te ie losien un abihage

XXIII

JAN , PÈIRE TON] .

J AN .

Onn te ci qu’

a pres aquel argènt ?

Quan i’

a laissa sonn eiretage

PEIEE .

Belèu à la grand leutar1eA capita lon ben bibot .

TON I .

Sa trence , sonn hechas si lechet sonn à vèndre.

Leu magistre vèn d’

esceundenn

Pèr i’

aprendre à parla ie donna de leiçenn .

J AN .

Ah ! es que , per n’

en sanpro a beseun de n’

aprendrc

TON I .

Que sonn marrit li gent ! m’

on pas di que Toun in

Av ie, sus quauque grand camin

A rresta quauce diligènçe

I 38 u s avenu e.

J AN .

Fan que n’

agne car n’

en despensa

PEI EE .

Ounto anara pica se ie vai d’

aquéu trin?

TON I .

se l’

av ieu pas v ist, voudriéu pas lou crèire

L‘

autre vèspre l’

ai saludaA fa semblant de me pas v erre

J AN .

Oh ! d’

equen peseu revœuda

XXIV

MIANO , NANOUN BABÈU .

H I ANO .

Gontaun que I a cinq au , gardare enca li fedoD ién sanp dins quet atrencamen !

Va i pourta li capèn e li ranbo de sede !…

N ANOUN .

E . . se fai un prenvesimen !

BABÈU .

Per gamimen de chaminèie

de tasse un sucrié, tôut i plen de danreIe

M IANO .

E de vas que ie bouton de fleur.

N ANOUN .

Manjon plus , I a lang—tems dins de siete de terre.

LIS eDonsrd .

Quand à la hon te I a l’

espire

Fuguèsse—ti grande tan t

-e-pièi ma i

Se n’

i’

en metès jamaiE se «Ie- lange se n

i’

en t ire

A i ai ! ai !

En ren de tèms leu v in s’

eurai

que rèsto au founs rèste lis csceurrihe !J

XXVII

l‘

augnè deunc pèr donna de pan à la famihe

Ana revendre d’

esceundaun

E li tres bèlli bage e l’

anèu de Gouteun

L i tour de cadeneta e li round dePièi li an ied’

argent ; pièi la cane à poumèuLen double rèst de perle fine

E l’

espingala en or e la mostro-Lep ino

Pièi leu poulit siblet qu’

av ié de

Lau cach imbau de Turc , emé sonn langtuwu

Vives de tout dins la famine

XXVI II

Que l’

or vous embriague a que fugue leu v in ,

Fan seca sa guète . Toun inLa sequè , mai trop tard quand veguè la miseri

Que l’

anavo agerri la misèri la fam

Pèr en, e per sa fame e pèr si tres en fan t !

Ah n’

a plus ges de refeulèrîS

ei fa man se , lou man it -pén ,

Tan t que leu prendrias eme veste capèn

Coume un ch in que couva la ràhi

Barrulo espeloufi O li ! leu gargamèu

LA PART DE DIEU.

Vèu de leisse part i l’aucèuE v ai barra la

Que noun la barraves pulèu

Quand Geutouu ie prêche , l’

escou to

Sènse rebeca tèsto sente .

Que voulès que rebèq ue ? A tort .

XXIX

Eh bèn !Monssu Tounin ,aun ts er vaste tresor ?L iege de m

estrassa la care

E de me mena’

m’

uue barre

N’

en déum es pleura de remordS e m

av iés cresegu durbe l’

aurian encaro

A h ! ce que dison èi v oraiSe i

a’

ne bene ribe es pèr un marrit ai

M alureus liege d’

estre un demôni sus terre

S"

av iés mes à praufié ce que t’

ai toujour d iOnnte sarian ? en ParadiE moun te sion ? dins la galère !

Mai t’

av ien enmasca ,Toun in !

Crèire que de teun ar veiriés jamai la fin !Are sarian dins la drudiere

Sarian urous , sarian coun tèn t ;

Ant ian de pan sus la

E fariés pas rire li gent

Se i’

aurié pas de-

que leu batre !L

acabaire loumart —de-fam

As tres enfan t , tout -are quatre ;E fa

_u li nourri lis en fan t ;

Pèr li nourri nous fan de pan

Leu pan se gagne en labourant

I 51 u s onnasre.

E segur voudras plus rèn fa ireAro menu gros Moussu , trenvarés qu

èi trep basD

'

agan ta leu lechet , l’

eissade e leu hechas

D’

èstre tourna—mai rust icaire !

Vouguèsses-t i , jamai saras eme de ban

Quand sias esta bourgés avès li caste en long!

Bèn ? i’

a panca proun tèms , Toun in que te chapitre?

As deunc pas mai de sangq u’

un ple ?

Que rœpandes en tout acô

Mai as deunc rèn rèn dins leu pitre ?

Gontaun Eh bèu ? Rnst icarai.

Travaiaras ? Tan t que paudraiBèn segur ? Geutouu , te leu jure

mai saras lèu alassa

Es pas leu tout d’

aceumença ,

Toun in fau faire fie que dure.

Ceumençarai acabarai

Gontauu . Qu ’

un tren de Dœu me cure

Se ça que dise èi pas voraiM i pat anlo are , sonn d

enracle

Vai bèu . Ma i que jures , ansin !Sariés pas bèn campa , Toun in ,

Se Dién t’

av ié monstramiracle

Len pu bèu di tresor ,menu ame , es lou travai

E l’

avèn ! Sion sanva ! m’

as di Rnsticarai

Aqnéu met benesi dige , ah ! dige—lou mai ,Bento-me de sang dins li vene .

M’

as bèn proun fa pleura coume une Madaleno !

Fai—me plesi m’

as tant fa pena

D ige-leu mai Toun in e te perdaunarai

Gontauu Eh bèu Travaiarai !

LIS ensu re.

Faren de l aque un

Quent ounour pèr noste famiheUn capelan Gontaun . … Ah de—segur l

aurian ,

Sc lan ben Dién qu ’

es un bon paire ,

En iemetèn t sa san te mon

Ajudava un pan‘

à leu

Ah ! fame se’

n cavant quauque trau

Dién nous en preservèsse en c la bene Maire !

Sahe trep que nous n’

en cou irié l

Que me cantes aqu i Mai crese que sies lala !

Tas-te que sorte d’une escale

Ounto n ’

ai aprés mai q ue mai !Ai me3presa de Dién la san te prauv idènci

Mai me siéu coun fessa veses la pen itènci

Desempièi lou bèu jour qu’

ai di Travaiarai !

T’

es deunc av is Tounin , que , s’

av iés de

Gontauu , la samenarœn

D ins la terre dôu ban Dién

An t ian un capelan ounour de la famihe !

Eh bèn se DIen lou vôu n’

en auren un , Tounin !

An noste l aque , fa i—te sage

Fa i-te grand ; c quand auras l’

age

menu toupintoupin ? Ve—lau Qu ’

es aquéu œpepIage?

l’

a de senepa aqu i dedin !Que galejes aqu i , bardon iaVas ausi canta la graneuie

Entènde-la , môun eme !

E brôu ! li lenv ider

Souu esparpaia sus la taule .

Toun in lis iue dubert tant que n’

a sèns paranlo

LA mur DE DIEU. I 45

B ras penden t , espanta , reluce lan tresor

A h ! bada ! aquéu d’

aqu i peréu es v eritable !Jense ! Maria ! que vese leu ?

l ) is piei Toun in . Mann eme as fa la part d6u diable,léu ai fa la part ddu ban D ién

E v elaqui Moussu D6u tems qu’

à la carriere

J itav ias l’

or à plen de manléu ère pas tan t degaiere

Tente mauceurada en pleuran tléu seunjave à nôstis en fant !

L en praumié cap Toun in , q u’

anères à la v ile

Ve nguet a li coumta , per bèu saupre de quan tA v ies en tamena t i bèu nèu mile franc

Comte e n’

atreve sege mile !

Que fau ? n’

en raube set . Zéu dins‘Un grand toupin !E lèu la graneu ie es dins terra .

A ra vengue la set , nous rèsta enca’

na pereD iguère H ai l

a pas de ha i Toun in !Aca

s ans in .

Per q ue jnjèsses pas la caisse en tamenadaQuasi de la mita fau èstre un pan lu rada

D in s noste garde-ranbo estreme leu tresor

E fau pièi sus le post des langu i rengueirado

De clet de douge lenv ider.

Es la verita toute pureTe la dise Toun in , dôumacî siéu segura

Qu’

anra i pas la douleur de te vèire acabaL a part de D ién

Geutouu men ’

aspas proun ranba

,Ii L IS avenu e.

XXXI]

D ins la jo ie c la pas toujour nostemeinageAnè ,

me leu trava i plan -

plan de miéu en mieu ;

Leu trava i aumen te chasque an la part de Dién .

Coume cran d’

un bon paren tage ,

I .i chato de Toun in e sonn einat Mat ien

Faguèran de poulit mariage.

l aque devenènt grandEre devengu sage

Aro es un capelanQu ’

ei curat de v ilage ;

Emen a si parènt que sonn toumba d ins l’

age ;

E d is , de tèms en tems , de messe pèr leu mort

Que i’

a laissa sonn eiretage.

Dins si proue sanvèut lou Sant —Jan —beuce-d’

er

L a nenma pas ma i parle de sa

A lan cer esmengu quand dis Cres t ian ,mi l‘

rairc,

Ali ! qu ’

une brava fame es un riche tresor !

Av ignonu , Ion 9 de mai 1853

LIS annnsra.

sèu t Din dan boun ! Ace se coumprcn :

Clcmèn veme d‘

espoli e per la praumiere les de

sa v ida , au sié leu din—dan di campane .

L’

aspina peugn ié quand neissié. I njas un

pan quento fuguè leu benur de noste Clemèn

quand se voguedins lamaneta leu janguet que le

cronmpe sa maire per asseula l’

en fan t quand

plouravo un janguet plen de cascavèu , un jeu

guet que dindinave ! Clemèn dindave en tetant,

en deurmènt E dinde que dindaras ,

pichet voulur !

Quand sus la Grand—Place d’

Avigneun la

marmelo jeugave i soudard , emé de sabre de

bas de fusiéu e de chivan de cane,Clemenet avié

n i sabre n i fusiéu : ère dins lamusica . Fasiépas

tarare-paun-peun ! coume li troumpeta ; fasié

pas ron ! plan ! plan coume li tambour : fasié

dindina de campaneta . E gin ! gin ! derin ! din

din ! Ere capèn—chinés .

Un jour, paudrian , en cavant founs, saupre

quete jour ère mai es pas necite : fau sanpro

saulamen que noste Derin —din—din av ie sèt au c

demie ère après soulèu fali sonn paire e sa

maire que l’

av ion pas v ist de tout leu jour , leu

corcovou , esmeugu , un d'

eici l’

au tre d’eila ,

dins tôuti li ca ire e contenu d’

Avignaun. Ges de

Clemenet !Aurias réu v ist noste Clemenet?Quete Clemenet ?

LA CAI IEAN0 MOUNTADÔ I

Un pichetmargoulin un pan calu bleme

d in èu

Ah ! un tabau issoun que si cambarade ie

d isen Derin —din—din aquel escbrpi que nous enseu t

‘dis en brandant si seuna ia fèbre-ceuntun ia ,

c q ue trigneulejemies adoje que lon campan il

de San t—Pèire ?

Acô’

s bèu eu !

L’

avèn pas v ist .

e sara nega disié la maire

Es ana gasta de n is respeundié leu paire .

Derin -din -din s’

ère pas nega , av ié ges gasta

de n is . L’

audeman demat in s’

acampè mies que

d’

ùli .

Mai d’

eunte vèncs malurou s ?

De San t—Pèire respeundeguè leu mar

ga u lin .

Ouu te as passa la n ine , pouliçaun‘!

A San t—Peire .

Efetivamen . En barrant la perte dôu clôuchié,leu campan ié l

av ieembarra dedios . E Clemenet

s’

èra pas langu i me dires Se langu i ! Asso

anas ! Leu dreulaun manjè tou te la n ine de peu r

qnet emé de sanvi . Es bèu talamen ansin qu’

a i

toujour au si dire qu ’

une fes , li campane de San t

l’èirc trigu eulejèran tou te la france n ine de Dién

Quan seunave la Dén trine quand Clemenet

anavo au Catech ime ? Clemenet .

Quan , pèr la Fèsta-de-Diéu daraus la crou s

I 50 L IS annnsra.

de la preucessieun après Il fame que canton :

Pastissoun au sucre quau brandava leu derindin-din ? Clemenet .

Quan servié tôuti limesse perdindina au Sanc

lus e partout oun te se ie dindina ? Cleme

net.

Quan se fasié toujour deuna d’

espôussade

pèr avé atrapa li servicialo en se pendeulant i

campaneta dis oustau ? Clemenet .

Quan s’

èi toujour desonla , leu dijon—sant

quand auGloria li campanemaran ? Clemen.

Quan , leu dissate—san t , s’

ei lan mai regala .

quand li campane ressuscitan ? Clemèn .

Quan met la crespe au capèn , coume se i ere

mort quancun toute fes e quen to qu’

en Avi

gnaun une campane ven à s’

ascla‘

! Clemèn.

Quan s’

enquicte en seunjan t que poudre pas

ausi sauna si clar quand leu paurtarau en terre?

Clemèn .

Quan finalamen sarié capable de beuta leu

tie i quatre caire d’

Av ignaun per avé lou benur

d’

entendre sauna Jaceumar ? Clemèn .

Vaqui ça qu’

ei . Ça que l’

enfant praumetw.

l’

ame l’

a tengu , e aunaurablamen L’

anan

prouva de noste mies pas tant bèu de tout se

gur que l‘

aurian vangu . Que veulès ie faire!

Clemèn es tant au t, tan t quandmusiqœjO.

que nous èi pas toujour esta poussible d’

aubeura

lin q u’

à—n—eu noste pichet talènt.

LA CAMPANO

MOUNTADO

Tan i a mal i: oral !

CANT PROUMIÉ

SABOLY

A Il . GASTON DE FLOT'

I‘

E

Can to Clemèn leu campan ie

Qu’

après tan t de pena e d’

engana ,

Dins leu clôuch ié de S a t-B aidieA la fin maun tè sa campane.

Muse di zambaugne e di lut

Di basse e di v iôulaun , salut !

De toute corde d’

armeun ia

Toon noble ear es pretenceDève en coumençan t t

inveuca

Fai lume à Jôusè Ronman ihoAtube au t iéu sonn engenie

E que rèn pasque l’

embraunca .

En prège tu mignoto acorda .

Note 11.

LA mam a neusr.xne. I 55

L i campane finalamen

Souu -t i pas de bèus estrumen

E peréu d’

estrumen à corde

E tu grand Felibre MartinCusce—me per me beu ta

n trin

Dins l’

obra san ta qu’

eu tre-

prene ;

Embriage-me de tenu v in

Pièi anhaura—me se m’

arrene.

Se fau te d’

ôli menu calèu

Fai paure lume e s’

est ransina

N’

as à vendre veje-n’

i’

en lèu

Per que lèu fagne clara mine .

l’

a’

n gras clôuch ié dins A v ign aunTout côuriha de fenestreuu

Coume un fraumage de Grn iere

N’

i’

a gens dins la Preuvenca en tiere

Tan t renenma per si trignaun .

Quan n’

en dira l’arch iteitureÉ s-ti gautique as—t i renman

L au pintarién d’

après natureS

av iéu t i pincen e ta man

S’

av ien Laurens ta man de

Sa flèche un pan escagassade

Recàti de rata -penadaA

D0 pouncho de fleurdalis

De fin canlet es pimparade

L i bén —l’

ôli ie fan sonn Dis .

D’

Av igneun cujusqu’

à Paris .

N o te 12. J . B . L au rens , de Carpen tras : tou t le…mo n n de leu caunèls.

LIS 0UBRETO.

De per leu monnde paudès conn e

Eu - Iio jama i troubarés taurreFesteunejada coume acô.

M’

es av is que quand l’aubeurèrenS

em’

aquéu goust la fustejèren

Nasti bon rèire , es q ue seunj eran

Qu’

aæenstarlé Clemen Fanat

Passa —tems dins l’encian regime

Quand la man destrùci d6u crime

l’

av iepas rauba si tresorEstro fenestreun fencstrete

Av ion campane e campanetaTôut i valen t sonn pesan t d’

or.

Aler q ue charmant dindinage !

Ere une gàbi de piéutaun

Pas un q ue manquèsse leu tenu

D ins li piéu-

piéu de son ramage.

L is aucèu se sonn envanla

Per benur nous reste un cassaire

E que n’

es pas eme à cale

N’

agan tarié dins s i fielatSe

n bèu jour leu leissavan faire

La vesinança e leu quartœ

Destrian plus se l’aura baufaQuand Clemèn baucane au clôuchié.

Meme arriba q ue sus sa ceufa ,

Rèste aplan ta leu carbaume

S’

entènd plus emé la prat icoMeme pèr la praumiere fes

No te 13.

LIS DURRE'

I'

G

E zôu coume un mieu sèns caussam !

Quand de la negro paret sertU n trevan à tèsto de mortU n glàri que ie fai li banaE que ie vèn

En verita

Te lan dise ,m’

as enfeta

Eh que temotos tan t en aio

Tire d ’

eici t ira d’eilaPèr ganseu ia t i tres sannaia

De cascavèu que sonn ascla

Se vouliés feu i ta musical’

auriede-queprene une trica

0’me t i corde t

estrangla

L i geinoun deClemèn clinèran

S’

agrouvè mort e sus leu su

Si quàuqui péu s’

esfeulissèren

E si bouco bretaunejèran :

perdeun ,perdeun ,Monssu

De perdaun D I aura gens pèr tn

A mens que jures mon levadeSus ma tèsta blanco e pelado 0

De faire ce qu’

eurdeunarai .

Vèst i paranlo sonn d’

euracle

Se ceumandas 6ube‘

irai

Pas—pulen Clemen a miracle

Desmemeuria pausè la man

Subre la tèste dôu trevan

Que i’

aguè’

n terrible espetaele

O san te crous quen t espavant

LA CA)IPANO MOUNTADO.

A u dorriejour quand la tranmpetequatre v èn t resclan tira

Per acampa li mort -peloteDavan s Dién que li jujara

De tout cres , de tou t cementèri

L is esqueleto que seurtrauDe la terre a de l

aige auran

Tôut i si prefaund misteri

San te lis ine dôu compan ié

Tan t atupi d’

un ton praudige

Que n’

agnè subran de leurdige ,

A rribequ ican demmeUdu trevou la tèsto peladoSe curbiguè de péu bloundin

Deus trou que i’

av ié rèn dedinAguèreu cadun sonn u iade ,

Que cadune aguè sa flamade ;Sus de bouco à plesi tournadeL eu risoulet espelignè ;Leu cremesin s

espandiguè

Sus des goute reunde e flenrade .

E dôn susari dôu trevan

Sart un capelan !E que d

une voues linda e pleneBatèn t mesure emé la mon

Canto subt an mies qu ’

une ourgueno

D in, dan din dann

E leissen deunc

L ei cause voue ;

E que nôstei car

U‘

I 58 LIS aunnsro.

Sanaa plus fort

Que tantei lei campane !

Tafet t anen fau mai sauna !

Gres compan ie prenès courage !

Que Dién ben igue vaste dubragc

Pèr reculi fau sameno .

D in dan ! aurés la boue estrene

La cache -maie sera pleneDin dann , din dan !

D igue digue , digue dan

Din dann din , dan

Lei bèus osent blanc

Que to umben dins vôstei mon

Din dan aurés la boue estrene .

Clemèn aler n’

a plus de pôuLèst coume un cat s

aubaura e saute

En sautan t se pendanle au cou

D6n capelan que lon crèi fôn

E ie pauteuneja li gauto

E ie con te Din den din , dan !

Vous caunmsse sias pas leu diableSias Sabôly sias pas Satan

Satan sarié pas tout amableSias un brave ame e digue e danSias Sabôly ! sias pas Satan

Vaulès —t i queme percepiteDôu clôuch ié pèr vous agradaFasès-me signe e v ite v ite

Me n’

en v eirés percepita

No te 15.

I 60 LIS 0UDIIEI‘

0 .

campan ie coupes la ch ica .

L is Av igneunen badaranQuand espanta , t

eseautaran

Jeuga d’

er en belle musica !

Alar t’

aprendra i de nouvè ,

E nous jeugaros à seuvèt :V ends Iéu veira la

L’

i’

a proun de Sus [au canton

L’

A nge qu’

a p oarta la

Me s iéu p loya … H àu de

Res jengneira plus lis espala ,

En en tendèn t neuma tenu noum ;E lis aurete orné sis ale

Permenaran sus Av igneuu

L’

am annie de t i trignaun .

E quand tostara la maliceDe nôst i cclest in can tico

Tant Av ignauu merav ihaCreira qu ’

es d’

ange e d’

angelice

Que din s li n iv o esparpaiaEstùdien sis allelu ia

E Clemen , neca leu badave ;

Tan t qu’

av ié d’

auriha escoutave

E de la ceumeucançe au bout ,N

en perdeguè pas un degeut ;

E de gau sonn cer ressautovo .

Venguè respendre , e noun pousquè :

Tres cap sa lenge s’

embraunq uè.

Dôu rire i logremo passava ;

Neu ve de Sabbly .

LA CAMPANO HOUS Î ADO.

Souu car tout ferme tabassavo

Que tres cap l’

alen ie manque !

0 jour de D ién ! quen to hatudo !

Quand l’ame ie fugue rendudeBramè coume un brau Ouu te s iéu ?

Sorlen un autre a siéu bèu ien ?

Grand San t Dcidié, la belle v ida !

Venes d’

entèndre leu ban D ién

0 menu ame , fugues rov ide !La odamas , a doramus le !

N’

av iéu que tres n’

en aura i set !

Monssu leu juremon levade !

Yaqu i ça que Clemèn diguè.E subran coume une fumadeLeu capelan s

esvaliguè.

Quand un rèi , segannd rei de Ranma

Era un eme coume se deu

E cadun soup coume se neumeTournav e de prene cauusèu

Pèr leu gauv èr de la patrieEucô de la belle EgeriaN

aguè jama i ceunten tamenCoumparoble

a l’

encan tameu

De noste Clemèn .

A cha quatreDescendeguè lis escalié ;

Leu sang din s si vene home

Sarrav a li poung femissœ

Cenmé un Fraucés que se voi batre.

16 2 LIS aunnsre.

Anave se jaire e disœ

Ah se la grande Bepublice

Qu’

à Doris vèn de s’

asseta

Sabié chausi s i deputaDins li margolede fabrice

O li compan ie de l’

Esta t

Se poudiéu me faire escantaDi bràv i gent di gènt de l

ordreDe tout ca ire en toute ciénta

Pertaut oun te i’

a de-que mordre

Demon au Clube—BarettaL is ami se van dispnta

Es bèu lou mens qu’

un pople libreAgue sonn clube , sarnibiéu

le parlarei coume un FelibreQuan es oquen quon èi Es iéu

O, demon se sanpro quan siéu

S’

ajassè . Quand la sam-senneta

Plan -plan vengueplego sis iue

Ah n’

aus iguè toute la n ine

De compane e de campaneta

LIS OUBRE‘

I‘

O.

A la France pasque agradaSa Republica as une pèste

Es un pan ta i de ceupe -tèste

D’

une sôuca d’

escumenja

Que sonn ben rèn que pèr man_,a

Vesta Republiae es passido

Messiés av ès bèu la farda ,

L’

espeseu ia l’

empaumada

Sara de-lenga enrascasside

Quand aguè di descendeguè

E tou t lou club le faguè fèsto .

N’

en moun te’

n au tre que diguè

Après avé qu ita la veste

Ere B iscarèu -leu -Breca

L’

ame de la Grand—Bramarello

De ma ire en fihe pat iarella

U n qn 1eu-blanc fort bèu embauca

O França France a paure maireDe genrbèu vôu de ca - ira

Souu mai lèst’

a te devaura

De—que voulès descaladaire ?

\Ianja ben toustèms , e rèn fa ire.

E cresen qu’

eiçô duraraVeguen quan t volon li garance ?

Pu rèn se vènd tout es au son

E pamens lipen nôst i sôuPagan li v iôu leun per la

Es veral , bramè l’

assistauça !

E pèr prove qu’

av ié bèu di

Vogue e vague de l’

aplaudi

Pagan li moulouu pèr la danse

C\MPANO MOUNTADO.

Vês , me farien seca leu lèu

Ah se noste gai vèu pas lèn

De-qu’atraubaras paure França

A u bout d’

aqueste cabedèn

A -n—eli leu v in de Banrdèu

A nous la trempe deDansasse

E , per picto li manfatan

Nous farien lipo la sartan

Quand ovalarien la fricassaFan sauva e la peu

Que que caste ! Es deunc necessari

Pèr pas dansa davons l’

ormàri

De faire un journou peupulàriE que sara noste dropèu

U n janman de la boue grana . …

L’

estamparen chasco semane

E jeugaren à t ire-

péu

U na bramade ceuleussala

Faguè restenn t i la grand sale .

Tant is aurleriorf Un journou

Sanpiao de pebre e de sonE que nous parle en preuv encan !

Un journou es dins la bataie ,

U n caneuu que tire’

a mitraie

S‘

agis que de leu bèu paun toE quand fau lou faire potoS

agis de pas canncha si bra io

l’

aguè’

ici tan tresanamen

Note 17. Note 18.

I 65

LIS GUERETO .

Demon I aguè tan pienmenQue creœguerian un menmeu

Que noste sale s’

csfeundrèæ e

0 q ue la pauliçe venguèsse

Metre fin au tremoulamen

O paure pople , paple libreAra pèr condurre la non

De tenu entrepide journ ou

Te manca que de Felibre

Leu parla ire , tout susarèu t

Subran davalè de l’

estradeBon e sonn get d

'

aige sucroda

Quand tan t -d’

un -cap

Mancara rèn

N’

en responde sus ma paranloClemèn diguè lis iue lusèn t

En escalant sus une tau le .

O i tè ve Clemèn Que nous veu?

l)e-

qu’

a diànssi q ue lon charpine

Parèis que ven de faire l’ iôuD

abord que can to , la

Que bramas coume de vedèn

Cresès bossai qu ’

ai la cigale

Teisas-veus Se Clemèn s’

encale

0 se dis pas coume se dèu

A nrés dre de vous tru fa d ’

én

Leu siblarés Tan me rebalaQue , s

èra eici farié tres

Vale dire de mon de resL eissas-me parla .

LI S OUBRETO .

Quan a d’

adresse mai q ue ien

Ah ! se quancun dis leu counträri ,

Estrassas lèu vaste susari

Saurtès d6u ares mis Annnàri !

Prenès mi part au noum de Dieu !

U n qu ican d’

estraenrdinàri

Espèci de trefoulimen

Gagnè leu ear subi tamen

De l’

assemblade paupulàrî .

A h n’

en veulès d’

aplaudimeu

D i pèd , di man , a d’

enrlamen !

Quan vendra dire leu cenn tràri

E bèu ! sa me cresès proun fin

Pèr adurre l’

a iga au moulin

E vous acampa d’

en tre-signe

Paudès me neuma iéu . Senonn

Cercas-n’

en un dins Av ignennQue mai que iéu n

en fugue

Mai quan vous a pas di qu’

slar

U n amenas dins si trasportCargo Clemèn sus sonn espalaE per prove de sonn amour

la foi cinq cap faire leu teurCinq cap leu tour de la grand sale !

Vive Clemèn de Saut -Deidié !Lou monnde oferauna bramavo .

Quand un ère las lou leissavo ;

A lar un autre leu preu ié.

E Clemèn rèi di compan ie

No te 19.

LA CAMPANO MOI!NTADO. 169

M ajestensamen se pargave

Pièi emé lamon saludava

E dins eu-meme se disié

En recenqu ihont si moustache

Ma campane sara lèu fache !E pièi santa cape risié.

M ai coupon Lou carrejèron

Coume un cars-sant’

a sonn oustau ;

l’

a de vesin qu’

aluminèren

M eme u’

i’

aguè que tapissèren

Pèr n’

en fin i leu descargnèreu

Quand fuguèren sus sonn lindau .

E ici faguè mai une orange

Preugne d’

acôurchi dônmaci

Leu benur ligava sa lenge .

A la fin de si gromaci

Embrassè si quatre paurtaireEre juste l

av ion gagna !

Coume une soupe èran bagnaRouge coume de garança ire

Clemèn de gau tout coumbeuriN

en aguè l’

ame trev irade .

Soriémort aq uelo vesprade

Se leu benur fasiémauri !

Ah ! quand sanpro rcô CatarinaN

i’

en vai dire de mat tendrannMann perdigau ma parla fine

Mann reusset d’

iôu manu possereun

Sa fame ère d’aut : l’esperave.

LIS 0UBRE’

I‘

O.

A\ié’

ntondu tout leu boucanAdèS ère à l’èstra aspinchava .

Clemèn coume Artaban in trava

E Catarine quatecan t

Do moun te vènes , sacropan t ?

Courreiras deunc toujour bourride ?E saras ben , toute ta v ide ,

A rèn mai qu’

à pourri de pan

U no peutauna Catarino !

Enjusqu’

au lindau m’

on paurta . …

Roues quand foudriecan to ?Vène ah vèue ma serafine !

Sus manu triaunfle amarita

Vène lèu me

Mai que i’

a que tant t’

enverina

U t, mi , sol, ut, sol, ut, s i, la !

Ut, mi, sol, ut Can to,

Ah ! per faire béure nosto ose

È i pas necite de sibla

Rascas rèn mo tèn de to batre !

N’

ov ian que tres n’

en auren quatre.

N’

en auran Set , v ue n’

en auren

0 ma rèine tout que vaudronSet , v ue nèu dèS ! … Pièi Catarine ,

Saras—t i pas bèu fi ère ,un jour

Quand veiros une crous d’

onneur

Me trelusi sus la peitrina

Vengue de campane , m’

amaur

Que Leucifer orné si banaL is esclapèsse t i campane

l ' 2 LIS 0UBRETO.

Anen ! v iva la Ropublica

Geurrin que tu sies laid cocotBèn ! tcmancava plus qu

acô !

Emai tu sariés de la alice

Ta Republica cs jouino enca

So por sis arpo a si rapiua

Vèu pas !èu nous estenmaca

Tre q ue lon cateun sara cat ,

Que m’

apellen plus Catariue

Clemèn sarié dins de tou jourJ our d

auvari jour de lagromoDe sang de rau ine e de terreur

Que me fou fern i. … paure fame !E que me geunflen coume un bien !

Quand tout paraquito o debane

Quand li gleise van èstre au son

Que vaudriés fenudre de campanePèr que n

on fagan mai de son ?

Nonn , Clemèn ! acô pôu pas èstre.

So vos que siagne me batrai

E , se fau crabe creborai

Pèr qu’

eici fnguos plus lan mestra l

Clemèn badè desalena .

En que vou ié de teni tèsta

bramadisse à la tempèsteDe tout un club descanssanaAnsepas demanda sonn rèste .

Catariue av ié tout bèu di

Qu ’

en fuguè tout espaveurdi

Ah que sa fame revoulune

LA CAMPA‘

NO MOUNTADO.

Clemèn pacaire a pas belèn

L a força d’

amenssa’n calèu

Tau ancian tèms leu v iei Netnne

D i gràndis aigo rer a diéu

Quand la mar e5cumant, feranna

O urlave terrible leieuna”

N’

en fosie d’un mot un agnèu .

Clèmèn t’

a prouva Catariue

Que tenta rosa a sonn eSpine

Qu’

après leu rire v èn li plaur

Que dins li draie de la v ida

Se i’

a poroqu i quàuqui fleur ,

A h ! i’

a peréu trop de conssida

L an companie desmemouria

Anè quatecant s’

empoia

Tèste sente o la‘

gaugna pale

0 Sam tu que sies leu seulas

D i pàuris uman quand sonn lasBèl ange assaustaira davaleL èu lèu ! e saute ti grands aleBèn — fasèn t recati de pas

O nn te panacan ’

a la cale

Vène acoto leu compan ié.

0 Sam davale e dige—ia

Pèr l’

at itaula dins sonn lie

Tout ça que dises’

a l’

auriha

De l’

en fan t au bres quand saumihe .

E vous, grand Sant , bèu San t Deidié

Quo din s vesti bras s’endaurmigue !Qu ’

un dans pantai l’enfosteuligne

O

LIS 0URREI‘

O.

Permetèe enfin que gamigue

Gaume un romp u veste clôuchre

Una musica melicausa ,

Tre que Clemèn fugué’

ndeurmi

Se faguè’

ntèndre : sal , fa mi

Une veuos linda amistadause

le vann vannè : D in den , din , dan !…

Digue , digue digue don

Lai bèns osent blanc

Que toumben dins vôstei mon !

Din , dann , din , dan !

Quo d’

oscut blanc !

N’

aurés de rèsta .

E forés fèsta . …

Clemèn l‘

endeman dematin

Se levegai coume un sonsin .

Entanterin que s’

embraiava

Tant trefoulissènt remiéumiave

Alar m’

aprendra de nouvè ;

Jangorai a ler à sauvètVonês léa vèire la p iéuceüo . .

Li a p roun de Sus lou couter

Me s iéu Hôu ! de

L’

ange qu'

a pourta la

E que goust i’

aura de m’

ausi

Sèt n’

aurai set grasse a picheteMann ben Dién fugues benesi !N aurai set que saran pas sata

Que sanpron dire li set note

U t, re, mi ,fa ,fa , sol, la , s i

LIS 0IÏBREI O.

Pèr fin d’

acampa si oaunfraira ?

Acô se fasié pas ans in ;

N’

av ié pas besaun I’

acampairc

D’

un tambour 0 d’

un tambouriu

0 d’une treumpete

Una tonn e

Trolnsènto d’

or o d’

argout

Aubeura aparameunt sonn mourra ,

Dins l’

atome Jerusalèn .

De campane de toute mouaQu ’

on de roues dôuci voues d’

anrguena ,

l’

a rèn d’

amar au Paradisle fan sonn galoi din dinage

Coume ou mes de mai dins sonn nisL is aucolenn fan sonn ramage.

Eh bèu ! èi noste espiritaun

Qu ’

is aucèu baiavo lou tenu !

Lau compan ié campanejaveL i Sont , que n

èren espan ta

Se disieu : Chut ! pèr osoouta

L i bèus èr que trigneulejavo.

Mai fau vous dira aioi qu ’

un jour

l’

aguè dins lou cèu grand cenmbaur,D

u iau de un escanfèstre

Dién qu’

èi de—langa esta lou mèstre ,

Qu’

etornamou mèstre sara

E coume tou ceumandara ,

Vasan t qu’

envejeus de l’

amperiD

ange fas ien pas un misteri

De voulé ranbo lou poudé,Dién li pun iguè d

un ton crime

LA CAMPANO MOUNTADO.

l e faguè signe emé leu dat

E cabussèren dins l’abima !

Noste Cherubin campamo

A toumbo fugue lou dorrieMai cabussè. D

angalaun qu ere

Venguè domôni sus la terre .

Desempièi leu jour qu’

es to“

umbaQuant n ’

a fa de mal—adoubat

A i ! quant de cammne esclapada

E de grosse-caisse crebada

Quan t d’

anrgueua desalenade

Desempièi que lon marrit -pèu

Barrulo o rene linen dôu cèu

Angelica desceurounada

Muse davalen de tout ont

Trap viéu li rai dôu cèu lampejou ,

E mi pàuris iue parpelejen

Veguen ounte n’

èi lan journou

Trachis coume un gros coulet -flôri

D ins Av ignaun a la Ceumtat ,Tant ame d ’

ordre sa fai glèriDo lou d efèndre a lou canto .

D ins la patate i’

a poto

l’

a de jus dins noste escritôril’

a dins li pitre car ardèn tSe fau pièi mordre i

a de don tE bon i ça que fau dins nosteVojcici [ou Rouge a lou Bla nc ;Vaiei li Club la F origonlo

E Par tej a iro , e CapeIan . …

Note 20. Note 21.

LIS OUBRETO.

Oh de vou e tal enavon

E d’

ausi peréu tou boucan

La Republice perd la boule

E Clemèn coume œ obamus

Vès ! dan sarîé , tout as urous

D’

ausi dindina la piœ ie

Quo toumbo dins sonn cache—maio.

Es que i’

a bèu tan t d’

abouna !

E t6uti volon estrom

Lau paurtaire de la gou te ,

E se baton par io donna .

Regardas-leu sèmbla que tete

Es gras à lard a tout ie ris .

Quand tout lou monnde s’empanrisSeulet lou creba fai si freto .

L i sôu vases , fan li pecate

L i paceta li lenv ider,

E li lenv ider fou la guerre .

N’

io’

ntra toujour jamai n ’

en sort .

Clemèn as l’

nr e que bèu sert !

Ah ! pas ceurre vers Monssu Perro !

le courrognè mai que countènt

Dién vous mande lou ben toustèm,

0 feuudèire ! Hai ! eh que bon vènt

T’

adus oiei Clemèn Iéu velo

Que n’

on aceumencés lou

Malo , faunde tout à mi fros.

La voce a bon ped. a uon lèst

Au pu lèu Moussu . Male? fannde°…

Na la 22.

1 80 LIS OUBBETO.

Sus campame œr oI sennade

L’

euro que tan t as des ira

Réu léu lou pairôu boulira

E demon leu gau can ta ra !

Clemèn se donne un cap de piancheBento sonn v ièsti di Dimanche,

Part . Coume lande a d’

oie i ped

Quand vers lou feundèire arribeL i mastioran èren ou aia .…

Lau faurnèu brule tout travaia ;

Ei lou grand jour tout es en l’

èr ,

E se io fai un fia d’

infèr

UN rennn i uus .

A l’

obre counfraire e courage !

Leu v in es bon lou fie’

s ardènt .

Es aujourduei que la feuudèn

Bèu D ién ban isses noste 6ubrage.

TOUTI .

Fasen de fia que reunfle dur !

Susan trimen , a beven pur !

UN FOUNDEIRB .

Avèu proun pasteja l’

argelo .…

Quan a bèu fa bèu trouvera …

Fou que digeu , quand cautara

Que n’

i’

a ges que canton coume ele !

TOUTI .

Paseo de fle que reunflo dur !

Susan trimen , c beven pur !

LA CAMPANO MOUNTADO.

CLEMEN .

Pèr que quance bouco infernaleSus noste bouieuu boule pasL èu sus nosto oula ange de pas

Venès e5pandi vôst is ala .

TOUT ]

Fasen de fle que reunflo dur '

Susan , trimen a beven pa r

UN FOUNDÈI BB .

Vès deja de beufiga blancoEmpnras leu fia : n

i’

en fau tant !

Beni noste ceu ire zôu l’

eston

E d’

ardenr ! È i pas ça quemanca .

TOUT I

Fasen de fia que rounfle dur !

Susan trimen e beven pur.

LOU n’

ns rns .

Anèssas pas perdre la tèsteAre que tout es proun feundu !

An Tôn i duerbo lou ceundu

E la campane sara lèsta !

TOUTI .

Fosen de fle que rounfia dur !

Susan trimen a beven pur !

UN M ESTIRRAU .

Coume l’

aucèu que s’

e3gaieje

I S I

l 82 LIS ensosr‘

ô .

Dintre li fuoio, ou mes de mai ,

0 mest ierau fau èstre ga i

Quand la campane se refreja .

TOUT I .

Avèn fa ça qu’

oren dogu,E Dién a fa ça qu

a vangu .

Lau nEsrnn.

Quand lan cèu trelusis d’estellaUrous s

ender leu mast iorou ;Mai leu mestre a gens de rapau

La sem plage pas sa parpallo .

TOUTI .

Avèn fa ça qu’

avèu dagu

E Dién a la ça qu’

a vangu .

LOU nùsrnn.

Ara noste ebre es acabade .

Ah sa leu male av ié’

scompa !

Se faliémoi tout esclapa

Se la campane ère mancada

TOUT !

Avèn fa ça qu’

avèn doguE Dién a fa ça qu

a vangu …

Ansin cantavon li fauudèire

Fasien gau d’

ausi gau de

Quand tout -d’

un—tèms ai ! ai ai

A i ! malon de Dién quet asfrai !Un brut terrible santa terra

LIS OCBBETO .

Car en dis se l’

ombrounq ue pas

Are que fai sonn preumié pas

E que just se beuta en campagne

Quan soup leu mon que ma faraE li campane que faundro !Mai i

ombau iaren sonn escogna !

Va i San t Daidié vai auras’

bèu

Seusta Clemèn tenu gargamèu !

Auras bèu ie taui coumpagna

Leu fara pas sonn cabedèn

Ansin leu damôn i sa lagna .

Pas proun d’

avé tout fa’

sclata

D’

austau en oustau fai paurta

U no pat icieun maufatana

Pèr fin que s’

empligue de noum

E que lon Maire d’

Av igneun

Declare la guerre i campane0 li plagne dins de con tenuPèr li faire boissa de tenu

Vês Clemèn dis la paticieun ,

Emé sonn boucan nous trepono

Vènen en ôdi si trigneun

E n’

avèn une endigæ t iaun

Moussu Pomard aquéu tapageNous a tôutis encervela ;D i neurriço brousseleu laE si nistoun fou que qu ila ;Tôuti li chin dôu vesinago

Se donnon lou mat per ourla ;

No te 23. Nota 2h.

LA CAMPANO MOUNTADO. I 85

L i cat peréu fou que miau ia .

Cresès qu’

ograde aquéu ramage

N’

en sion vases dast imbeurla

Avèn de malaut per cen teno

E D ién soup quant la mort n ’

en mena

Benureus sonn de plus saufri !N

i’

a d’

aqueste euro une cen teno

Que n’

on plus qu’

à bada-mouri !

Se voulès pas prendre la penaDe ie metre fin do-segur

Arribara quouque malurE fai picto ! li leugatàri

Garcon rene i prenpriotàri

E per fugi leu compan ie,Fan la crous

a nosto quarnaQuand veseu que li cat ie maren

Coume veulès que ie demaran ?

E sarié rèn s’

av ien pagaE quan t d‘escritèu empegaSus li parte : ausn u A LOUGA

Ban Moussu Pomard d’

aquéu bôqu i

L iberas lèu noste parôqui .

Qu’

ompongnan aquel an imauQu ’

es l’

oncause de tout leu mon

Que l’

ambarran à l’OuficiauA l

0 uficiau faran leu rèsto .

Quand aura gisela sus sa tèsto

Froun aigo fresco gorira

Se veu pas garl crebara

Pichet malur et cætera .

N anmde l’Esp i tau ann ie, en Av ignaun ,ambarron li reu

LIS OUBRETO .

E piei vanié li signatureN’

i’

awe de verde e de madurel’

av ié de Jusiôu d’

Uganaud

De eaunsoié munæ ipau .

N’

i‘

en av ie de la Republice

Facilomon acô s’

asplice !

Lau croiras bèu ! as ansin :

N’

i’

an av iémeme d’

Enri—cinq

Se leu Maire lis oscautave

Clemèn , se dagun te seustave

Te plumarien poura inneucènt ?

Mai Moussu Pomard a de sèn

E t’

ama te leissara fa ire ;Leissara reua li renairo

Pamens ange desceureuna

Sus li rau ine qu ’

as fa trieunfias ,

E t’

esvedolles a te gennfles ,

De mai en mai enverino.

Triaunfle deunc ange destrùssi

Mai noun i’

a soulèu sènso asclùssi.…

Auras pas toujour tant de bèEncagna an tarine beurbauie

E gounna—te bèu La graneuie

Se geuuflè tou t que n’

on arebè

I SS LIS ousasra .

E Clemèn d’

emé Pampanet

Sèmpremamèu l’

astovo drechaJamai de5pièi que n

a lou sion

An v ist la lampe sènso moche ,

E lis autar sènso profum.

Es coume un rèi quand a di Vale !

Fan que siagne pas de mitau !

Fou tambèn que mangrat Satan

La campane sorte dôu mole.

Ma i diguen avons qu ’

un matin

Lau ban Curat après sa masseAnavo omega leu comin

Que mena à la Picholo -Ouatasse

Quand s‘arrescentra orné I acin

U n J usiôu que ie vèn ansin

Mousssu leu Ca rat qu’

aquéu trin

Une fes pèr tôuti fon igue

O qu’

Av ignenn s’

apreu feundigua

Monssu Gou frèdi morgaié

De la Parôqu i Sant—Deidié

Sarié pas dins la Sacrast iéQue io voulès So signature

A l’

ambas d’aqnolo oscritura

Metro sa page l’

a preumés .

Auron sa fame ,avèn sa fiha . …

Mai aquelo oscritura qu ’

es ?

Es leu salut de la patrie

Mai encore La pat icieun

P ampanet (J .Gu iguo) as lou campon ié de Sant-Agricù

en Av ignoun . Note 25.

LA CAMPANO MQUNTADO.

Que dèu vous metro’

a discrecieun .

Sus la mar de l’

ôupausicioun

Noste voie a lou v èn t preupico

M oussu leu Cnrat

Esglaria

Coume se s’

ère rev iha

Sus la pènda d’

un parcopice

L au Cnrat tremoulan t de pèu

Subran plan ta aqui lou Jusiôu ;E s i pèd tanaou t pas leu son

Part vole au clôuch ié

Gatorina

Onnte èi Clemèn Qu ’

es tout oiço

Que i’

a Monssu ? I a mai leu fie

Moi que lon fie Diablo a diabline

Souu pèr arte, a fan s’

aparaQu

arriba Moussu leu Cnrat

U n aspetaclaus escanfèstre

L i mieu se sonn descabosü a

E belèn n’

en sarai pas mèstre !

Alar io sion au grand tabaLeu drapèu rouge es arriba .

L’

av ié bèu prodi CatariueDrèissan deja la gu iheut iuo

Ah quant de tèste vai toumboCifèr embane quan l

a messe

Sa Rapublic0 Pànri blancQuand ou tés plus de capelanQuan vendra vous dire la messe

EhaI coume sias pau -de—sèn

Que fau faire Fou que Clemèn

1 89

I 90 LIS ennnsre .

Lèu -lèu ceuuveqne l’

assemblade

Di morgaié, pèr la vesprada .

Fou que vuoi tiren tout au alor

Demon segur sarié trep tard !Es pas quand lou cars èi cadabraRode jala coume de mabroQue fau sauna lou medecin

Soro pa ra tur en lat in

Escounjuren aquelo pèsto

Sauven Clemèn !

J anse—Maria !

A lar me lou volon tuia

Pèr jouga i hache orné sa teste !

Ouute sias , li Rouge beurrèu

Que vous escaragne la pèu

Emémis oungla 0 mi cisèu

Chapeutos’

a pichet mbussèu

Coume d’orbe pèr li galineLa cor di Rouge

Catariue

Eh de que vous oscaufas tout ?

Sion pas su’

cô. Moun te n’

en sion ?

N’

en sion que Cifèr entomane

Noste ceunsèu a que lon mena

E que sa me boulogne paClemèn sara lèu aclapa .

Vases donne pas que lon host bagneE que maugrat tout fau russi ,

E que devèn ribeun -ribagnaAu cl6uch ié maunta noste s i

H a i sorias, pèr la campane,

99: LIS ensu re.

Venès a serpen t varinausSaut menu ta lonn v iteurieus

léu vous œpôntirai la tèsto

Catariue pas tou t de bê

Car dirien que sias un durbe.

Tout vai bèu touàs -veus tranquile .

Anna—me beusca per la v ile

Clemèn vaste ame e digas-ia

Quem’

acampe li morgaié

Pèr fin qu’

à vuecb euro sennade

N’

en manque ges à'

l’

assemblado .

O nnte ère Clemèn d’

enterin

En bon Crest ian qu ’

ei ère en trin

L is iue pleurons d’

atuba’

n cierge

pad d‘

une grand Souto V iergeDe Nestre-Dame-de-Pieta

Qn’

Estèva Gaumond a sculta

La pregavo de l’

asceuto

E ie d isié

Ma bone Maire

Agnès picto de iéu pechairaSe Leucifer m’

a secuta

E m’

a fa soufri lan mart ireÈi pas necite de vous dire

Porqué lon sabès mies que tou

Nostra -Dame a Maire de Dién

Se sauvas pas Rèino dis ange

Ma poura borea a mis orangeTout èi perdu sens ramassieun

E faudra que quita Av ignenn !

Note 26.

LA CAMPANO MOUNTADO.

Same comen t Vierge MarieSa me fake ficha leu campDe menu clôuchié douce patrieO nn te triguele a fan boucanDespièi mai de v int—e—cinq on !

Vonès oissuga mi parpalle

E deunas-me lèu a ma belleVesta sante benedicienn

Escaubarai veste capelleE vous jangorai un trigneun .

Es pas pèr réu Rèino de giari

Que vous neuman tourt e d’

ivôri

Caunvert îrés l’

ôuponsicieun

I’

estrassarés sa pat icieun

Forés lumo à ma paure fameBravo San te Vierge ! e veus-meme

D ins ma barce prendrés la rame

E me coundurrés en bon port

O seneun dins vue jour siéu mort

Vesès siéu panpu coume un sabreE gras coume un sa de clavèu

Sèmbla quàsi lou grand San t LabreCeumtarien mis as sus ma pèu

Coume li piva d’

un rostèu .

En vous soule menu amo espèreV isquen iéu orné Moussu Perro

Pèr pousquè fa ire un pan de nos

A -n -oquen negro Satanas

Benesîssès e faunda e male

E se piei tout vai coume vale

Vondrai descans ou grand respèt

R èine vous peuteuna li pèd

Pondeularai ma bèu —fasènte

LIS 0UBRE‘

I‘

O.

Emé de soda en ceurdeunet

l ine cx—v eto remuneissènto

Quo à Brunet .

CANT CINQUEN

VITOBI

A JUL! CANOUNGE

Muse orn é iéu à l’assembladoVène a veiren li morgaié

Trio lova sonn onsolado

Vauta de noste compan ieQu

a l’

ame tant enneveulida

L a mort bessai belèu la v ida

N’

en manca pas un au ceunsèu

Èi sasihe estraourdinäri .

L au Presiden t es au burènE la plume dôu Secretàri

Grafigue adeja leu papié ;E leu Cnrat de San t -Deidié

Fai dindina sa campanetaE d

une veues platense a note

Preunôuncia aqueste aleucucieun :

Vasèn dins la Sante EscritnmQuo Leucifer coume un laioun

Bart ula a cerca . … en Av ignonn

E fai ceurre une pat icieun

Pèr agrafa de signatureSabèn peréu que dintre vans

“,

Note 27.

LIS 0UBRETO.

Coume l’

èi pas qu’

un ose sibleA

n trop gros bê Fès-ma plesi

Vangués ça que vôu veste paire

Que pèr Calènde nosto s i

Fugue à brand e se fagne ausi

San te maloudia dins l’aire !

Aquéu noble a tanaout discaur

ls oupausairo coupè court .

Tôut i coume d’

en fan t pleuravanL i logremo à long fiéu roloven .

Falié voire lis arrongout :

Eran souple coume de gout .

Oh coume soup bèu la paranlo

O uute di car es la cadaula !

Vaqu i deunc nôst i morgaié

Que , per sonsta sonn campamo ,Deunarion son sang sa

Ah n’

en veutorien de campane

Assemblado ilustre a crostiana

A lar diguè Moussu Maurrat

Fou pas perdre la tremounæneAvans de nous dessepara

Jureu à Moussu lou CnratQue faren tout ça que vendra .

Lau juran , faguè l’

assemblade

E se pièi la chenrme endioblada

Qu’

espèra un règne de terreur ,

E vôn dins sa negro fureur

Di cars -saut faire un pan de cèndre

LA CAMPANO MOUN'

I ADO.

Piha li tèmple d6u Segneur

Agarrissié noste Pasteur

Preumeten — ia de Ian defèndra.

Lau praumotèn

B se n’

av ié

L’

incaumparable compan ié

Pas proun de pica io pèr fenndre

Souu s i d ’

amour juren d’

apenndro

Ça q ue mancara .

Lou jnron

E faudra de brin a de brau

Quo pèr Calènda v ire à brand

E veguèren un diable eaurreD ins la sale descadena

Sèns sanpro oun te s’

encofeurna

Ourlan t coume ourlon li dana . …

B se grafignovo leu mourra

Courage l auren lèu acaba .

A u noum de Dién anèsses pa

O Muse me faire la mineV e , ma chato n

on monrin ou

S’

anaves me v ira leu qu iéu

F. me laissa sus lis espineMuse vèno sus mi geinoun

An ! vèno lèu , ma pou lideto

léu te ferai enca’

n poutoun

Enca’

n pouto un sus to bouqueto .

Se jusqu ’

à la fin sies bravota .,

B sa meman tènes au tenu

0 Muse di Magar ideto

8 0 10 29.

'9

rt ;8 LIS OUBRETO.

A Bien —caire to cranmparai

U n i clinclote a t’

odurra i

U n bèu Home de gimboleta . …

l‘

an sanpro oiei que l’

audemanDe la vesperado inmeurtalo

Que leu Cnrat s’

escanfè tan t ,

E rouguè de l’

afreus Satan

Lou bè lis arpieun a lis ale

En beu t orné proun resoun

L au mauvron à l’OupeusiciennL

audeman d’

aqnole v esprada

La Fabrice de Son t -B aidieA la prime aube rampeladaEn àbi de carameun ié

Anè’

n cars v ers sonn campanie

Monssu lou Cnrat ère on tèsta ,

Car de ce qu’

on deliberaU n double dèu èstre liénraA Clemèn .

Pèr canto la fèsto

E li brassado ah vèno deunc

Vène Felibre di poutounTôut i li car se gaugaiejen

Clemèn danse lou rigaudeun

E de gau sis iue lagremejen .

Ah can tas ensèn Te Deum

S II S li zombongno celest ina

Cantas Cherubin Sarafin

Tn noble fame a Catariue

L a isse tenu oula a ti toupin

Ausèmne Ma lhléu au leur de la F arandeuio.

2 0 0 LIS OUBRETO.

Qu’

aVIo Ia’

n tremoulun de terre

Peca ire sabié plus ounte ère… .

O faundèiro ,fou esteufa

E de noste tèste ascafa

Lou mon que l’

Infèr nous a fa.

Motès to uma-mai tout à l’abraBaile mastierau a manabre .

Aquost co’

s de ben Dién leu vôn

E malurous èi quau l’6ufènse !

Cregneguossias pas la despènse

Fasès vous mancara pas’

n son .

Que pèrCalèn da , la grand fè sto ,

Noste campane fugue lèsteD ins l

astable de Betelèn

Quand la Vierge sara jacèn tQuand faren de fougasse l

ôii

Que la dinde se lardara ;Que lou cache-fie flombornE qu

Av igneun an tennara

L i neuvè de Coulau Sabèly

Fou q ue noste campane à broadA mieje-n iue just Moussu Parra ,

Apeunde sonn galoi balauAu cant dis ange , que diranGlàr£ au cèu p a s à la terre

Ansin sèns resto sus si dèn t

Parlé leu noble Presiden tAn noum de toute la Fabrice.

Ah Mossio'

s s’

ère esta prudènt ,

Lau faundèiro aler ie replicaDe

'

tout segur auriéu pouscu

LA CAMPANO MOUNTADO.

D’

abord que 11 are prevenguEsqn ifa lan cop despleurablo

U n ceurpatas l’

ancèu dôu diableL en mat in meme d ’

aquéu jourMe tranquè lou car de terreur

Ema sonn crea -crea lamentable

E tambèn n oI - ti pas verai

Qu ’

a i v ist dins un erre pan ta iClemèn se raumpro lis osqu ino

En cabnssan t de sonn clôuch ié

E piei , de tout caire vou ié

U n grand vôu de ranbo-

galine

De Banmian aucèu de rapiua

Pudèn t rascas Dis de vermina

Que se disputaven sa car

E cadun n’

en promo sa part ,E se n

en bat ien li bobine !

Moi se cresès que tout-escap

Venèn d’

èstre desenmasca

Se cresès que D ién lou grand MestreVèu qu

acô siagne acô dèu èstre

M augrat Bôumian a courpata ,

Sora facha sa vouleunta . …

O l’

ebre moi D ins la mesoda ,

L a campane sara meulade .

l’

a tèms pèr tout : fau pacien ta . …

La voirés e sa vous agradaA n clôuchie

' poudrés cambarade

A vans Calènda la maunto .

A vans Colèndo une vosprada

l’

aguè’

no brave trigneulade

2 0 |

LIS ousasra .

A San t —Daidié Quen to boucan !E digue , a digue , o digne , a dan !Coume s

èra un dissate son t !

L i gèn t se mation sus si porta

E disieu Hoi que senon tant

Do-

qu’

a Clemèn que lon trasperte?

l’

aurié leu fia vers li vesin ?

Sarié la B anjo ,

a nosti porta

So Clemèn mena tan bausin

Es que nestej'

pauœ Enri

Ah 1n’

as pas trop lèu macastin

A ier desbarq uè dins MarsiheE vèn por souv o la patrieNàni disié

n autre èi BarbésQu

on prauclama rei di Francés

Que vèn faire un grand cemen tèriB e la Françe Neon as

Es la ceumonçançe . Es lon

Es Napoleon leu Debout !

Es Clemèn q ue sono v itôri

Clemèn que galejo Satan

E digue a digue , e digue e dan

Clemèn embriaga de glôriE que fai canto si trigneun

Pèr dire à la v ile à la terreQue leu faundèiro Monssu Parra

A rossi sonn 6uperaciaun

2 04 LIS ennnsre.

Do partout t 0 sis uiau

La v ista n’

èi esbarlngado !

Que l’

on peréu bèu fastaunade

So i’

es mania tout —à-l’

enteur

De froebe de fuoio a de fleur.

De douge estelle courounado

Si bèu pèd pansa sus li niéuLau cer trafiga d

une espasaSo ie vèi la Maire de Dién

E sonn ped v iorgiuon acrase

U na serp que bade a parisPor—dessus i ’a ’

n ange que ris.

E coume i’

au mania la maire

De l’

autre las se i’

os mania

Lou fiéu maurèn t a pandeolaSus une crous entre dons laire ,

Pèr nous pôut ira de l’

infèr

E de soon pitre tout dubartGisclo lou song à grande aundado.…

Mai coume as redo la meuutade

Vous atroubarés que subran

L a carrete rèsto aplan tada

Lau beuteun taca leu randomLeu v iage peu plus faire avan .

La preucessieun èi destrenade .

l ! ja ! i conquin de canèu!

L i bèsti soon desalenade

Tuben a fan t ibia la pènFan leo fie di pèd e di narre.

Nolo 31.

LA CAMPANO MOUNTADO. 2 0 5

Petard de concourdo Eh bèu ! are

Coume faudra faire ? l a i

Nous pôut iraron pas d’

eici

Ah pas moi

Léo ! d’

aige-signada

L a carrete es endomeun iade

Brama Clemèn fou l’

aspergi

An traman tôu t i vôstis i !

Saran paranlo degaiado .

Vosès pas que n’

èi panca mort

Que nous enmasce a nous encolo

E que fai encore un asfar ,Emai hate plus que d

une ola

Mai quau ,Clemèn Quan l’

esperit

Qu’

a jura de faire pariL au trigneulaire q ue l

oncagno

So l’

aigo- signado noun bagne

Best i carrete et cætera

Sion fou tu Monssu leu Cnrat

E pas-

pulèu d’

aige-signodo

L a carrete fuguè bagnada

Que sieguèren desencala

E qu’

anèron à la mountadaCoume s

èro à la davalade .

L i miôu se sarian envoola

S’

av ien pas mes la mecan ica

Ja i Tant anè mai soon trin

L’

èr resclan tissié di cant ico

Qu’

lmbert n’

av ié’

scri la musica .

Note 32.

2 0 6 LIS OUBRETO.

Quand fagnèrou davons SeguinLeu grand paurtau de l

estomœireSe durbiguè. L i mastiorau

Quo trava iavon au journou

Fagnèren toiso li cantaire.

E zôn de couronne de fleur

Sus la campane a soon au teur!

Faguèren leu brande à l’

auteur

E piei en grand Cor ie can tèrenU n mau tet qu

èra un meussèu fin

È i Ronman iha di jardin

Quo n’

av ié mania l’

escritura ;

Dao de la Compane av ié fa

U ne belle musica en fa

E Cassan bat ié la mesure

V isque Clemèn lou camp ame,

Lan comp a n ie

De la F orogui San t-Deidié

Sa nt—Baidie'

E n F ra nce n’

a p as sonn p arce ,

Soon parié.

Oh q ueto gra no queto grano

Q uete gra no

Se lou samena von sourtrze

Sourtrié

De camp ane ema i de campane ,

Ema i de camp ane

Aco di noste preucessieun

Après proun tour a v irenioun

“OLO 330

LIS 0L’

BBEI O.

Sa veuas clareto e heueside

E quand la foule l’aguè onsideN

en fuguè rov ido o badè

En lang arid sa joie esclatè.

La campane toujour mauutove ;D

ameundout Clemèn la badavaE ie disié Sies de l

onstau !

Fognas deunc , campane ma mieBèn -vonguda dins la famihe !Mo n

as proun fa dire de mon !

Ah ! vèno ah vèno, mo pauloia ,

Vène faire d’

ièu dins tenu n is

Vène dins nosto paradisCacaleja

’mé ti seum te .

E quand tis ièu espeliron

Coume li pichet piéutaran

La campane sèmpro maun taveE sèmpro Clemèn la badava !

Quand pièi la poulete a ClemènTe Deum amen

Ensèn foguèran , de brassado

De pleur e d’

uiado abrasade

D’

ostrambard e de mat toucant

N’

i’

aguè ! Mafisto n’

i’

aguè tant ,

Qu’

oilabas tôut is eme fame

Pleuraut canine de pocadau

Seurt iguèron si moncadeu ,

E n’

aissuguèran si lagromo !

Es aler qu’

un jou ino guerrié

U n escamandre canaun ié

LA CAMPANO IIOUN'

I‘

ADO.

Tout poussons lon sa sus l’

esqu ine

Emé l’

ostuoi de ferri-blancSobre soon once poudoulant

Arribe on caunjiot . Catariue

Es éu Mamaire Mann enfan tSies tu Preuv idènci div ine ,

Gramaci Vène Oh que seules

A leissandre , menu bèu dreulas

De t’

esquicha sus ma poitrine

l’

a joie amount e joie en bas

Clemèn pauteune sa galine ,

Catariue embrasse soon gau .

En bas eilamount tout fai gau ;

L’

un trefoulis l’

autre es

Ah v aqui ta mon paudereuse

0 Paire que sies amanudaut

se nous pansav ion un pan .

CANT SETEN

LA MAN QUE DARDAIO

A MOUN AM! I . MONIER , DE SARRIANS

Enca’

na est irada a ma Muse

E pièi de-bon te pausaras

E per te destrairo , anaras

Fau ita de tavan se t‘

amusa .

Anen vers Monssu leu Cnrat

nog

1 0 LIS 0UBRETO.

l’

a’

n fest in’

a la vospranado .

Can taren nosto serenadoPor béura nous faran in tra .

.leur de Dién ! la balle tan iadoFai gau de vèire. Uno jeurnode

Onn te tout lou monnde oi countènt ,

Neon pôu mies èstre courounado

Que per un poulit cap de dèut

An ! zôu matés sus la bugadoCoume d

o van èstre radeon ,

Quand sanrt iron de la soupade.

S’

av ien de seunaia au men teun

Farien une belle musica

A pas lou desgeust la FabriceE pamens sion en Republice

Quete profum ou ii fricotMa i li v igne fugen malauto ,

Lou bon v in atubo li gauto .

Pèr bagna l’

encho cap sus cap

Clemèn met lou nas dins soon gotS’

amboga e de réu sa fai faute.

E leu faundèiro l’

es galoi

Vivo Clemèn conquin de gai !

Entendès -lou coume galejo

Clemèn qu’

a fa l’

iôu , cacaleje ;Catariue dis iue lon bèu

E sis ine disen Que sies bèu !

Monssu leu Cnrat coume un paire

Qu ’

os à taule orné sis en fan tEs urous de v èire qu ’

au famE trissan coume de rassoira.

2 1 2 LIS OUBRETO .

Campona campaneCifèr vous embanaro

Mai i’

embrecara

Si bone

Bravo bravo , lou Sacreston

E tôut i piquèron di mon .

Toro ! loro ! Inra ! pèr faurtuno ,

N’

en avèn une de mai.

N’

en auren lèu encore une :

Clemèn s’

alasse jamai .N

acampara

Tant que vaudra ;E badaranQuand l’ousiren .

Campane campane !Cifèr vous embanaro

Ma i i’

embrecaro

Si bone

Bravo brave leu Socrastan !

E tôut i picavou di mon .

Toro ! Inra ! loro ! Pauletico

Pas faire charivarin .

Que m’

enchau la Republieo ,

Mai q ue tourne pas lon vin ?

Ropubliœn

Manos boucan ;E din ! dan ! bean !

Fasen beun —beun .

Campono campane !Cil

èr vous embanaro ,

LA CAMPANO MOUNTADO .

Mai 1 embrecara

Si bone

Bravo brave lan Sacreston

E tôut i picav ian di

Moi quatecant quent eSpatacleU n espavantable miracle

Vèu subran nous estabousi

La sale dôu fest in tran ta ia ;

U n bru t saurne sa fai ausi ,

E li v itro n’

on au bros!

U ne grande mon que dardaio

Escriéu plan -

plan sus la muraie

UT , RE , M l , FA , FA , SOL ,LA ,

Quan te mande afrous treble -fèste

Cifèr v èn moi nous secuta

Blav e a maurènt li caunv ida

An tôut i péu dre sus la tèste !

Seunjen si pecat maurtou ;B oorban d’iue coume de poortonEn fasènt la car de galine

Coume au fest in de Bantasar

U n grand ro que s’

oubouro en mar

Cran rèn quand la mar s’en verine ;E dôn mai l’arsa l’agarris

Dôu mai os imbrandabla a ris

Tau as Clemèn . S’

asaura a dis

Chut , que parle ! Tu , Cata riue

Sies fame pas te desonia .

Ma i vautre , avé la patach ino

Vous que sias d’

ome tramenla

2 i J

3 I !; LIS OUDRETO.

Man bella mon mon trelosènta

Da Sabôly mon bèu—fasèn ta

Vai ! te ceumprone. Gramaci

L'

i , re ,mi , [a ,fa , sol , la , si

Eh bèu ! are , fou que lon digneManu secrèt pèr que s

esbrudigua l

Fou que lon digne manu sacrèt

N’

en ai quatre , n’

en aurai sèt

N’

en aura i Sèt grosso a pichete ;E i

aura goust de lis ausi

Quand nous cou tarau li sèt noteUt , re , mi fa , j a , la ,

A los t isse tis armeun ie

Au ! dau Felibre ospolonfi !Emo iéu can to a Rouman ihe

Ut re ,mi , fa , fa , sol , la ,si ! …

E Clemèn se desgounfaunave

E semblavo un moulin de vènt

Tan t daspouten ta brassojave

Sa paranlo praufot isavo

Tan t car , on l’

ausèn t , s’

abrasave ,

Tan t éu fasié lou fia di dèn t

Quan l’

aurié crpigu tan t ardènt?

/U n jour dis noste grande armada .

Aperalin dins l’

enceun trade

Onnte se lève lou soulèu

Anara plan ta sonn drapèu

Ah ! plauras , plauras , pàuri maire

A Sebaslople.

2 l 6 LIS

Emo l’

asori

Leu car en tôut i revenguè ,

E la tan iado aplaudiguè.

Pièi nous bentarian mai à béure.

E Grioo, q u’

aubeurè leu tenu ,

Ansin acabé sa cansoun

Toro loro ! lure Catariue

Pren la fiele a v eje ras ;

Voje leu sang de la t ino

E abîme que ch imaras !

A got tout plen

Ami , chourion !

Au grand ClemènDevon ensèn

Campane ! campane !Cifèr vous emban aro

Mai i’

embrocara

Si bana

Av ignonn , 13 de mars 1857.

V I . FLOUR DE SAUV I

S a lv ia sa lvot.

LIBRE I

A JAN REBOUL DE N IMES

R eboul ai proun can to rosa a margarideto

S i fron t poutouneja pèr li molis aureteL au van de parpaiouu que ie v ire à l

auteur

Prouu ma muse ou jeugant longde la ribe en fleurL ou matin dins l

oigagne a bagna sa roubeta .

A re qu ’

ai mi tres crous orné lon gras pessu

Que quàuqn i ile de nèu blanquejen sus moon su

Dev rién dire adessias à la muse ajangu ide

Q u’

es vonguda fleuri lon prin tèms dema v ida

F. plus cneie de mot qu’

apaunchariou po’

n fus ,

Car es un je d’

en fant . Moi se la mon me pros

Quand avès fa de vers n ’

en voulès toujour faireD

escriéura tèms-en -tems la longe de ma maire

Devrien ,mi vers beun ias coume un parla de v ièiD

Aqnéu qu’

es eilamount fasènt amo la lèi

Rev iendo la vertu dins leu car de mi fraire .

2 8 LIS OUBRETO.

II . LOU PARTAGE

A IAN REDOUL

Veici ça qu’

autre—tèms me conntavoma grand :

.\ièsta Pèira un bon v ièi qu’

av ié si nounanto an

Qu’

av ié trima tente sa v idaDôumaci qu

à si tros enfantVoulié pousquè laissa la biasse opmuvoside

Qnàuqu i bon tros de terre a quàuqui mile francVosènt qu

à soon calèu la moche ère gausido ,

Que li dorrie dagout de son ôli plan-planS

abenaven un jour acampè sis enfant ,Em

ocô ie diguè

M is enfant siéu dins l’

age

Noste fon es de sèga esperan lou segoge ;

Quand l’eglan os madur , fou que toumbo , l’

ogion

Es tèms a jamai noun que sounjen au portage.

Avans que d’

èstre au dospampage

Partejou a coume se dèu

Per pas vous enfanga dins quauque plaidejage

Es li tribunau n’

on arrenino de bèu !

De moon bèu ai la tres meossèo

E tôut i tres egau , d6u mies qu’

ai pouscu faire.

Tu , Trefomo prendras ace.

Sias trop bon ! gromaci moon paire !Glande , crese qu

eiçô fare bèu tenu afaire.

Na te II2.

2‘u t LIS 0CBRETO.

Pèr aquelo , segur es pas de qu iéu de get

Leu juge mis en fant es preste à vous entèndra

Veguen à tu , Trefomo.

Era l‘

autre divèndre

Entre des a tres de matin ;Anavo

a Maussane pèr rèudre

Cinq-cèut franc à Monssu Martin ,

U n brave eme ,rosos z pren que lon v int—e-cinq !

Part iguère trop léu dirés : vouliéu menu paire,

Arresta de gras frès : mo n’

on anavon faire.

Slén pancaro à miton comin

Quo tres gusas que fau pamens èstre canaie

De dorrie ’

no muraie

Serten e piè i me fou ans in

Ti son a ta v ide

N’

aguère l’

ame espaveurdide

Pousas un pan Siéu qu'

un pacan £A i une fame e sièis en fan t !

Ti son , a ta v ideE tres fusién car

ga m

èran braca davan !Tres con tre un q ue veulès ? baie mi cinq -cèut franc,

E s’

esbignen . Alar ien m’

entaurue en pleurant .

Tè Troiume , voi—t’

en estrassa la levade !Aganta tenu bechas , reproue tenu eissado.

D ins une aura as perdu l’espargne de dans au

Ma tèsto ère dest imbenrlade .

A ma plaça n’

i’

aurié q ue se sarien

Bèn l diguèro au bon D ién F ia t volan tas tua

Ça que lon diable a pres lou ban D ién pôn lanrèudre

L ! FLOUB DE SAUVI . 2 2 !

ES alor q ue , quan leu creime

Tro v e un carnet : leu Ère plan de papié.

Po ire coume oi toujour sachu metre à preufié(La q u en fant à l’escela ai agu biais d

aprendre

L i a qu ’

a i dins li mon ?

B èu dès bihot de bouco en tout dès mile franc !

Dès mile franc tin -t in ,

a prendreVers leo preumié bonqu ié vengu

0 grande san te Crous leu bèu mou louu d’

escut !

E que n’

en fas , dis lou v ièi esmeugu ?

Cerqua atrovo leu mèstree ceurre ie leu rèudre .

Troiume , dis lou paire as fa ça qu’

es deguGarda ce qn

èi pas nestre es une ebro de go .

A I ll Glande.

— L’

on tro au la campane sauna…

U no n ina . Dan ! dan Qu ’

es acô

Escaute lou monnde bramavoVanès lèu ! au secours ! au fie

Es po’

n sounge ! v ito m’

aubonre

M’

abiha ’

a mito parte ceurre

E dins un_

saut siéu sus leu lie .

To u t un oustau Oh ! quén t is espetacle

Pèr l’

ameussa falié ’

n miracle !

le carrejav ian d’

aigo à bre .

Oh ! mai ve.ci que tou t -d’

un —cep

L e o D ur qu’

èro qu iha sus une escale aride

Lèu lèu ! de secours ! MargarideMargaride la grand es enca dins l’eustaulén in tra , mounte , smo dins limembre d

en on t

2 2 2 LIS OUBBETO.

A trave dins leu fum la v ieio estovan ido . …

La œrgue sus l’

espale a ie sauve la v ida

Lou membre s’

aclapè quand l’

oguère sourt ido .

Osca ! diguè lou v ièi . As agi moon enfant ,

En brave cie'

utodin a coume un bon Crest ian…

E tu Francais qu ’

as à me dire

IV

léu , ai un enemi mourtou

D is enemi segur caunvendrias qu’

es lou pire ,

Se sabias qu ’

es oquen Coulau

Que l’

on passa . … Vau mies rèn

E coupon court . U n jour , crese qu’

èra un dilun

Anavo’

a Barban tana achata de plautun

Pèr faire quèuqu is ourtoulaio .

léu ,Caulau e soon fraire, — aqu imai queD I a-v -un

Neus treuverian ensèn dintre la barce-à—traie.

léu noun sa i coume sa fagoè

Len tout èi que Coulau— belèu aguè

n leurdige,

D ins l’

aiga s’

aprefeundiguè.

L a Durènço, amanudau t av iefo quauque aurige,

Eœumava faroune ; a coume un vout- terrau

Reunfiava . … Leu paure CoulauSabié pas nada se negavo

Coume une rusce d’

aubro en Aria s’

enanavo. …

Soon fraire mnt leu regardava

Palo coume un desen tarra .

De-

quo fau iéu mo pracepite

E vers leu nogadis , zôu ! node , nada v ito

Es eici que fon s’

est ira

Node , node E quand l’ai voici ce que m’

art iha z

LIS OUBBETO .

Dién fa i li gèu t

E pièi ensèn

Sa san ta mon

L i jeun

Neuv iete nouv iete

U rousa orné tenu nôv ie au brasFos gau a nous fas

L iugoeto .

Lagadigadèu dèu tout beuteune

Tout beutouna a tou t fleuris

Tout fleuris a sa pautanno

Tout se pauteuno e se ris

A lan de Mai

A lena moi

Brèsso la fleur

De sis

Neuv iete nouv iete

U rousô orné tenu nôv ie au brasFos gau a nous fas

L iugoeto.

Lagadigadèu ! se pèr couronne

A tou t de fleur lou prin tèm

Es per que vènguo l’

antenne

l’

agua de bèu fru pendènt

A tenu mamèu

Lèu un agnèu

F ru benuraPandoulora

Neuv iete nouv iete

U rousa orné tenu uèv ie au bras

L I FLOUB DE SAUVI .

Fos gau a nous fas

L iugoeto .

Lagadigadèn dèu tèndro amairo

Quand la maire eI sus sis ibn ,

Per aspasseja la maire

De-quo fai lou reussignôo?

Per l’

encanta

Fai que canto

Tèndro Aubanèo

Faras coume éu . …

Neuv iete ! nouv iete !

U rousa orné tenu nèv ia au brasFos gau a nous fas

L iugoeto .

Lagadigadèn dèu la candèla

Fan deunc toujour la ten iE manja de regardelloE de-lengo èstre avan i

Quand vàutri dans

Manjas urous

Coume de rèi

Mousseo d’

aleI

Neuv iete nouv iete

Urousa emé tenu nôv ie au brasFos gau a nous fos

Liugoeto.

Lagadigadèn! dèu la can elle

Quand n ’

as pas vouncha , se planVeugnès-me la can torello

Eme de rouge a de blanc

2 2 5

a 26 LIS comme.

Zôu ! dins li got !Raven un cap

A la santa

D i marida

Nauv ieto nouv iete !

U rousa amé tenu nôv ia au bras ,Fos gau a nous fas

L inguato .

L agadigadèn dèu la manrale

Fan toujour n ’

en metre un brautEs que ma paure cigale

A , pecairo un mirant rant

Eh bèu ! pamenU ransamon

AcabaraE te dira

Neuv iete nouv iete !

U rousa orné tenu nôv io au brasFos gau a nous fas

L iugoeto.

17 d’Abriéu 185!

DIDETO

A-N-ANSÈUME MATIÉU

D idato fouiras de trapeja lou bladSies tente en aio As proun co li long di valai .

Courbe -done a margarideto .

N’

en as t i plén i mon ma chato ! n’

en as

3 28 LIS ousnnra .

LOU MOUNlÉ , SOUN FlÊU E L’

ASE'

A-N—AFONSE MILLAUD

U n môun ié’mé soon fiéo un v ièi a l

autre enfant

Enfant es pas lou mat mai dreulas de quinge on

Disien Tistaun’

a l’

un à l‘autre Mèste BlaseA navan au marca t per ie vèndre soon ose.

E por neon gausi l’

an imau

L i quatre hate i ’ostoquèrenA -n —ona barre lou panjèrenEsquine en bas a vèn tro en ont ,

E coume un lustre lou pourtèran .

Oi ve d igno quancun . … sôuco de Martagon

Mai se soon empega Quete une Oh li v iadase

Lou pus ose di tres bèu segur èi pas l’

ase

Noste v ièi enteudèut aqneli caca lasM

es av is qu’

a resoun faguè. … Sion badalas !E qu

a di fai Tistaun Qu’

ovèn un pleumbàl’

alo.

Au ! pichet v egnen desatole !Es verai sion esta de pê.

Tistaun desatalè. L’

ase remœutejaveAmava bèu mies èstre en voiture qu a pod.

Que disié? iéu neon sai : sabe que rego iguam.

Pèr que rego igne plus oncombo-loo , Tistaun.

Tistaun ie fuguè lèu oscambarla . Soon paireU n v ièi qu

èro escranca pecaire l

Trantoio a li segu is la mon sus soon bastoun .

L afon ta ine , I ll.

LI FLOUR DE SAUVI . 2 2 0

Veici que tres breucantejairePassaven . Leu pu v ièi di tres brama au dreulas

Descènde que laide meun ine

L eu jouine es à chivan leu paure v ièi camina

Se i’

aurié pas de que ia reumpre lis osqu ino !

Fai maun ta tenu paire qu’

èi las . …

A tenu age ! os lou fron t Davalo

Desp ièi quaure tenu paire es toun varlet gaurrin

Bèn faren autramen se neon vous plais an sin .

E leo môome sus l’

aso escale .

J a i se soon desencala

S’

ancaloran lèu mai v oici vou i tres fiha .

Babèu sa porge a dis Tè qu ’

es acO d’

eilo

Tè v e reluca un pan aquéu v ièi Brescambihe

D irias pas que l’

an estola

En terin que se poumpounaja

Soon galant drole panardeje !V ièi t iban èo v ous sias pas proun esvedela

Sias plus vedèo à manu age voqneta !

Repliquè leu môun ié. De que van se mescla !

Fasès veste camin vôu de cascarelete

Se prep tèron enca’

n pau

An pas bèu tort bessai aqneli groule

Quan sanp digo è leu v iei . … Au d’

an t i

Escale , pichet s’

as d’

ampaula .

L i v aqu i tôut i dans sus leu paure an imauAquaste fes bessai res aura rèn à direA issa onas BOu i gènt avès segur un cap

Sos leu cocot

Aquel ose d’

oqu i dèu saufri leu martire

2 30 LIS onnnsre.

L’

orrenos Poure beurriscat

Pièi vejau ! veulès pas que lon monnde erotique

Ah touès fugués daumastiquo ,Vesès ça que vous fan , quand sias v iei . … Hôu belèu

Au marcat van vèndre sa pèo

Vaqui ça que digno vosèn t noste equipageUn darut sourd coume un toupinE qu

anava brama au v ilage

Pèu de lèbro l pèu de lapin !

Ve-n’

en cici ma i un qu ’

alco i’

agrade gaira ,

Digné noste môun ié. … M’

enfèten Quo fou faire ?

Sa me l’

av ion aprés , io perdriéu moon latinCeun tènto pas quau vOu tout leumonnde a sonn paireFamous assojarai. …

Dovalan quatecant .

L is aurihe requenqu ihade

Lest a lou nos en l’

èr e fièr coume Artaban

Noste ose camina davon .

Boud1eu un autre dis ve quelo rengueiradoD

aso l Un dans tres Quento fenlié !

La bèsti vai à l’aise a soon mèstre s’alasse

Pèr eSpargna soon ai gousissan si seulié

Ah beurriscat quento v idasseléu ie ceunsoiariéu de lan faire encadre

O doora

SIeu oi mea culp a se diguè Mèste Blase

Emede bouco as vrai mo déurrien arribaFarai plus qu

àma tèste e digan bi va baSarai pu testard quemoon ose

L IS CEDRETO.

Dins lou nogôci di cardaun

V in e , cane à la mon , dintre soon v ilajeun .

N’

avœ plus qu’

un en fan t , jou ineto damiselleFrosca coume la rose a belle

Belle car. ie fasion v int —e-ciuq mile francEra tout just à-n -aquel age

Que quand ie parleu demariageChato v èn roujo a ris av 1o dès —e—sèt on .

Madeleun risio pas : peca ire !

Besaun d’

ama devèu tourmen

A i ! poura av ié de pensamen

E n ioech-e—jeur rev assejavo

E n inaah-e—jour peréu soon bon poire sounjavoA -n -un poulit establimon .

Coume dov ié la chato èstre rèn mon dentade

A la v ile au ceuvènt leng-tèms l

av ion gardado

Bèu cinq on pulèu mai que mon .

Si que l’

av ion bèu educadoParlava coume un libre a pièi en esc ont

Sa mon sus leo popieconrrié coume lou vènt

Falié la vèire quand dansaveE quau sanp tout ça que iagissié

Pièi a_e qu

av ié legi de car leo redisié.

Quét i paun fin quand courduravoL i poulit bouquet quand brandava

Fake vou e si det quand ère ou clavecin

l’

av ié goust de l’

oo si quand reussignoulejavaE soon paire coume badava !

Vês i’

av iau tout eiceta leu latin .

U n perlet coume acô dèu faire un bon mariage

"

5LI FLOUB DE SAUVI . 2 0

D is ié noste amo. An lèu vènguo un jouvènt causso

A grande dame bèu mousso

É l pas de tout segur dins un trou de v ilageQ

atreobarai ça q ueme fou .

Es qu ’

oi bèu oduca tout riche damiselle

Pèr q uauque pèd—terraus a quauque mast iorau

Per Dan is, un pacan ? pèr Jan , un manosean

Fou à noste toupin une autre corbecella ;

N’

i’

a prouvesieon en v ile anen - ia Madaleno

E choosiren sus lan moulouu .

Fagu èron Sant—M iquèu . A la v ile arrantèron

De grands e bèus aparæmen

E li meublèron richamen . …

Ah ! se dev ine proun lou trin que ie menèren

Ere toujour fèsto à l’

austen .

L is intorès se despensèren

Embrequèren leu capitau

Tambèn pèr leu toupin n’

i’

ogoè de corbecella

U n vOu de parpaiouu lusènt à fa ire gauAmeureus fouligaud

Sèmpre voulastrejave à l’

auteur de la bella .

Quan d ère ’

a sa fenestra ah n’

i’

av ié de jouvèn t

Que fasien de voi e de v èn !

Sus toute aquela ribambelloDe bèus e tèndris amourous

N’

i’

aguè qu’

un seul pamens , que foguè proun urous

Pèr got iha leu car de noste picheunelle .

Qu in t fuguè Cosimor

Iéu leu voie a l’

aurai !

Sa me leu refusas paire lan t anboroi !

2 35 LIS anansro.

Mai t’

on enmasca poura drole !\"

a réu que si v int eungle . Eh ! paire quemefai

L’

ame ! deunas—me—lou seneun me tuarai

L’

ame l‘

ame que n’

en siéu foie

léu leu voie a l’

aura i N’

ame qu es feni ï

Leu pa ire , bone gèn t , pousquè plus ie tenile donné Casimar. … qu

èra un saute—ragele !

Sante—regele , acO n’

es rèn

Genrrinejo de-longa e jogo a fai ribete ;Bogan ta Madaleno e ia manje sa date

Aquéu brutau gale—bou -têm !

Ah qu’

aurié bèu mies vangu faire

D’

aqnale poura chato une fame d’

austau

Pèr emo aguèsso—ti se dis trop tard soon paire ,U n bravo pèd

—terreus quauque ben mastierau

0 Dan is , leu pacan 0 Jan , leu manosean

Auboorés pas la fiba ou-dessus de la maire.

A JUSTINO ARLATENCO

Caumandos em’

un biais tan t fin

Quo fau dubai . Vas que fagneDc vers pèr tu Vos qu

estravagoo

A quarante Se n’

av iéu v int

Em’

aquéu biais que tan t agradaQuand pareiguères l

au tre jourVaguère se clina li fleur

Davans la Rèine de la prada .

0 roma sies a ta bèuto

2 56 LIS ecensre.

S’

as barrado jamai i crid di malurous ;Qu

ovès un car tou t pietadous

( De mon seeeurabla’

a tôuti lis auvàri

Que di lôngu i douleur sabès leu long reusàriEm

atencieun m’

anas ausi

Perla de la pauriho es vous fa ire plesi

Es necite segur que n’

on parleu mi frairo

war a si counglas si plouv ino a sa nèu

De la pauriho os leu beurrèu

S ion au gros de l’

ivèr. … Plagnon agnoli maire

Quo quand si pooris enfanteun

le demandon de pan pedon baio pacaire

Que de lagromo o de pontoon

E vous v ièi escranco que sias en un moulouu ,

Que tromeo las coume la sagno

Quand i bord de l’estang lou vèn t —torrao s’

encagno ,

Sobre vOst i mon n ia isa avès bèu’

a beufa

D ins l’

austau i’

a pa’

ne buscaie

S’

encara av ias , pèr vous caufa

Leu cagnard au soulèu de—long d'

une morale ,

Que vous ie t irassarias lèu

Toumbe de pauverin I a pa’

n roi de soulèu

E vous malaut doulèn t aclapa sus la paie

Que n’

avès qu’

à bada—maoriDins vOsti frejoulun coume devès seu fri

S’

encare la mort ère lèsta

A lèu ven i v ous amaga

Mai sias pas proun un bèu sega

Q uand vous vèi dis : Demon ! a pièi v ire la tèste!

LI FLOUR DE SAUV I .

A i o i Segnaur moon Dwu tout acô fai plotaP èr ben ur avès mes cen tro oquélis espineU n e fle ur que mor pas une rose div ine

Quo ie disen la Carita

E ici coume es rev iscoulada

Aquele fleur dôu ParadisC roci i bencdicieun d

une mon veneroda

Eici s’

aubauro e s’

espandis

L a v ile d’

Av ignann n’

en as toute embaumada

So uu baume cscarrabiho è garis li malautE q uand a rev iendo tout d’

omo magagnode

M oun te coume l’

encèns aperoilamaundout

O san ta Carita , qu’

as de tou t gràndis ola

O nnte tan t de pamen t se vènon assouste

R èste eici pèr leu poura ajuda - ia paurta

L a crous quemaca sis espalo .

Destausca li riches prono- imo-de-rèng

E prège ah prègo- lèi de donna quaucoren

Per li malurous que pat issen

D ige- ia qu

ailameon t s’

acampen .un tresor

Bèl ange dige- ia pèr atendri soon cer ,

Coume li paure rebonlisson !

Piei sante Carita serafin amistons

Qu ’

os un tan t pou lit rire a de cap d’

iuo tan t dan s

En trève - te ma belle e vanoga à toute eure

Mau nsegna DoheIay Archevesq ue d’Av ignon…

2 38 LIS onnnsre.

Va i- t’

en seca li pleur partout oun te sa pleure.

Aquel enfan t es nus e vai meuri de fam

Parte -io de raobete adosa-ie de pan ;Hilo so

n serpihas i’

a’

no chato malauto

L a fèbre I a passi li rose de si goute ;Sa maire d

ascennd0un foi que se desoniaAnen ! essa ie l

une a l’

autre garis-la .

U n v ièi afrejonli tromola dins on caire

Souto tenu ala coude esœ ofo- leu peca ire

Va i partout oun te i’a de mourimen de cerBa ie à l’ame soon pan baie soon pan au cars…

sante Corita , doorba t i gràndis alaEspandisse

-lèi bèu sos noste Sanciate

Car tôut i fin que d’

un vaulen nous I asseusta

Veo lèu trouva de paure e i’

ajnda panrta

L i crous quemacon sis espala

LI REINARD E LOU FELIBRIGE

Mort de fam un reinard saute une grando teuno ,

Sautava prenèn t voue pèr pousquè daveraDe rasin . Aurias di que lis av ion daura .

Oh ! la belle frucha d’

antenne !

S’

espetavon de tout qu’

èran plan a madur .

An ! zôu ! saute , saute , vaolur

S’

an mens awe lou bou pèr le faire esquinete !

Agoè bèu prono voue aguè bèu èstre fin

A verè pas li gras rasin

L i long rasin tout reus que ie fasien lingueto.

a i o LIS ennnsre.

Mostagoè , bèu vuech on de grè’mé de latin ;

So gavè de geaugrofio

D’

ongèbra o de fileoseufio. …

Q uand une fes sachè que tres e dans fan cinq

Quo Rosa veu d ire la

Env isca de vers e de proseS

enteurnè fièr dins soon amèu

O uute l’

esperaveu sonn paireF. sa maire

Qu’

av ien que lis as a la pèu

S’

èrou tou t asqu icha pecairo

Sanvoire labeuravo , c noste muscadèu

Se frisavo au menteun ùn i sot’

a vue péo

Sos l’

aurihe toujour pourtovo leu capèn

E de tôo t i li chato ère leu calignaire !

Oh mai Giloun ère pancaUn avouea t !

Part ignè pèr Paris q u iche—te Sanvoire !

An ! bràv i gèn t , fau rust ico !

Vaste drole as un travaiaire

Estùdia li cinq en dansant la pelkaE pièi tôuti li quingenade

l ine letra v ou ié Je su is un bra ve

F a i tes -moi lep la is ir d‘

en voyer de

Veguen encore une esq u ichade !

Fan vous dire pamens qu a cha cèut dans cènt franc,

U no pichOta v igne es bèu lèu avalada ;E piei fouguevèndre leu prat

E piei dis amoorié la poulide plan tadoBaste ia restè rèn . … que lis iue pèr pleura

LI n eon DE SAUVl .

Eh bèu ! fosieNanouu te lou din an Sanvoire

De que pleures bast iasse ? auren un aveuca t .

F ame aura mast iod ’

or : i’

a tan t de pleideia ire

E Gileun que fosio? dansave la palka

L’

asperèran leng-tèms mai en van l

asperèren

E neon voguèren que l’

ussié

Quemascarè força popieE paure coume JO li dans v ièi s

auan èren

L is iue tôo ti plourous lou car endoulouri .

Pomire à l’espitau Nanouu anè mouri… .

L’

av eucat se tuè. Leu malurous Sanvoire

L a biassa sus l’esqu ino un bastenn à la monD isié de perte en perte en demandan t sonn pon

Aubanrés pas lou fiéu au-dessus de soon paire.

A —N -ENR I F AUCH RR

M’

as toujour counsoia de beuta pèr ascriU n conte d

Enduran qu ’

es on famous ceun ta iroVo-n

oqu i un moon brave Emi !Sarié lou mai coussu s

av 1e l’

or de te plaire.

A COURDOUAN DE TOULOUN

MA CARTO DE DONC ANNADO

Emai tu sies Felibre a noble CoordenouVène deunc to touca la mon .

Tu fas parla ti tele a fan parla mi libreU t p ictura p oes is .

F ra ire s’

as one man que cadun hanasis

2 12 LIS ononsra.

Sa tout ça que foi trelusis

lis que Dién la beisè quand te crois Felibre .

1 de Janrié,1861

XIII . BIIIET

PER LOU BRAYE MOUSSU AYNE I’ELIBRE DE LA COULOUIIBO

Brave sem , v a !- t’

en dire au Felibfe de

la Coulaumbo q u’arribarai dissate . a

r e ach au ra de v èspre , em’on van de

poulidls que pinte sus

paplé , bèu acau leurldo Vend us h

q uat re pè r Il chabiB. LAUREUS.

O Felibre de la CoulaumboEs

a iéu que la favo toumboBonaventur Laurèns m’

a scri .

Me dis que trona une couronne

De bèllis e bràv i chatouno

Quo v ènen tout —just de fleuri.Vèu que n

en pare ma boutisoE d’

aqui fagan la ceut ige

Au car de tout poura vanont .

Sara deunc dissate que vèn

Apereiça vers li vuech aura ,

Que s’

a0amparan li tourtauraA tenu pijeonié bèu—fasènt.

Reçoupros nôsti damiselleEme tenu biais tout sourrisènt.

E lao barruloire Laurèn

LIS annasra .

Emi» .lê choche—m0u3t faguè lou gargamèu

S‘

orrestè soute lou ramèo

Begue,rèn qu

à sa part poch ié—mio. Malapèsto !

N’

i’

av ié bèu proun n’

i’

agoè de rès te

Pèr i’

onnevouli leu corvèu

E io faire v ira la tèste !

Es tèva à soon oustau arriba on trantaiant .

Ai a i ai dev inas ça que faguè’

n intrant

Agarriguè Babèu . Quete mangigoulade l

Babèu elo passè soon vorin sus l’

enfant ;L

enfant prenguè lon fau lt , e zôu une œpôussade

Au paure chin ! Leu chin , amoluga ,

Anè cerco

Garrouio au cat

Te ie donné ’

ue triganssade

Lao cat furiéu grafignè l’

esquirôu ;

L’

esqu irôu de l’

aucèo anè torse lou cèu

Acô prove sènso replica

Prouu a subro—tout que i’

a proun que

Pèr metre en grand coumbeur toute la 1‘epublicc

OH ! LA BELLO JOURNADO !

QUAND neon AII I son a . SE MARIDÈ’

UI'

: JULIANO I .

DE CAVAIOUN

D’

aut toute la taniadoDevon à la santa

De nostomaridaE de sa maridada

nouvè l'Enfa ntoa n. (A. Don.)

LI FLOUR DE SAU“.

U n v iei a son t libre nous dis

Que nos to proomié paireD ins lao benur dôo paradisSabié plus «Io

que faire .

Badaiavo av ié sam

le mancara qu icen . …

D’

aut ! tente la tan iade

Devon’

a la san ta

De noste marida

Noste rèire s’

endeurmignè

Enterin Dién v ihavo ;

Len bèu presènt que ie faguè

Dôu tèms que seomihave

Quand fuguè rev iendoS

otrouv è marida .

Oh la balle jenmado !

Bov en à la san ta

Do noste maridaE de sa maridada !

Dempièi la v ide de garçoun

Es piano de magagne

Ah Fèli qu ’

as agu resoun

Do proue une coumpagna

Pèr que sieguen urous

D ién vôu que fuguen dan s .

D’

aut ! toute la taniade

Baven à la san taDo nostemorida

E de sa maridado

2 —l5

LIS OUBRETO.

Dins vaste barce tôofi dans

Baste la passés bellaQu ’

un ventihoun amistadeus

Baufe dins vaste velo

Dién vous garde toustèmSan urous o countèn t !

Oh la belle jenrnade

Devon’

a la san ta

Da nosto maridaE de sa maridado

Quo l’

Amour vous veje ’

a gogo

De sa daoça clareto

V iuet que ris dins veste getE que nous foi linguete

D ién lou vôu chourlas dor!

Revês o bovès pur

Zôo beven ’

a rasadaRaven à la santaDa nosto maridaE de sa maridado

B èn que de sonnja panra 1en

An v in d’aquele sauce

L’

aigo , mi bèus ami de Dién

Me n’

en vèn’

a la bouco

Tout me hautes en goust

De faire coume vous !

Oh la bella jenmado !

Dev on à la santa

De noste morido

E de sa maridode !

LIS

H OURALO

A ves v ist leu ceumençamen

Vojeici la

Pèr acaba lao coumplimen

Bouton —ia la mouraia

Quan vOn un bon meleon

Quo vènguo’

a Cavaieun !

Oh la belle jeurnoda

D‘

aut ! toute la tan iade !

I do ! beven ’

a rasadaRaven

a la santa

De noste maridaE de sa maridado

Caraiaun

L I FLOUR DE SAUV I

LIBRE II

ESPERIT REQUIEN

A° N-ARI AND DE PONTMABTIN

Quand l’eigagna de Mai perloja sus li fleur

Quo sus si pacaulot li fleur requenquihadepou toun de l

aureta escampan sonn OudaorL

abiha pèr faire soon teurA la prime aube os rev ihada

E velaqo i que part , toute escam bihado

Per acampa demèo coume es afeciounado

E coume es galoi lou vounvoun

De la boue travaiarollo

E v ague de voula de la cela au voleou !

E li fleur que chausis soon toujour li plus belle .

Gleuorella de Moi

Que pena e que travai

Paroi

Quant de vèu e de voi

Pèr empli ta garbelle

No te &5.

2 50 LIS ensu re .

Es pas tout d’

aeampa fau carraja lou fai

Fan l’

adnrre à la cobanete.…

.egardas nosto abiho : as lasse que-noun-sai !

Sus l’

ile sus la rose 0 lamargarideto

Quand a de maurimen de carl‘

an que de tèms en tèms pause sis ala d‘

or

FS tou t linencho la cabanata

Baste a tant acampa tout vanega paureto !

Qu’

oclapado de sonn tresor

Dins li . fuoio d’

une fleureta

S’

ascaund s’

omauleuna s’

endor ,

E mer !

III

Es ansin bon Requ ieu , que ma Muse plouravo

Quo souleto revassejavo

Enca triste de tenu adiéu

Quand dau mitan di fleur ta belle amemauntavo

Vers Dién

LA FADO DE CANCABÈU

A MADAMISELLO M. DE n’ "

1

Voici ce qu’

èi Madamisello

Anavo a ven iéu l’

autre jour

Acampant de vers c de fleurA l

au teur de veste Capelle .

Ansiu se neuma lou castèu de I I . de B bas“!

b uen de Gadagrm su s une cela q ue ia disen Cancabèw

2 52 LIS onsnnre.

Tambèn vous la radin e touteVesta gènta oaunvorsaciauuRacassave tout d

osœ ondeun

N’

en pardeguè pas une goute.

A l'

auteur dôu Mas di Paume ,

Long d’

une aigo cascareleto

blanco pas de margarideto

Dins li jardin de Sant—Roumo

Vous n’

en someunde une nouvelle ;

Sus cèu t l’

ai chausida pèr vous

So l’

atreuvas de veste goust

A mis iue sara la plus belle.

Adessias perdaun gromaci

Av ès un parla qu er tan t tèndre

Que voudriéu bèu vous eutèndro

Quand legirés oiçô-d’

eici

Saut-Beumié 185!

MISE MOUSTELO

U n jour , M isè Meustela intrè dins la heutigeDe soon v esin on sarraié.

M’

auas dira Que ie fame ?

Vases coume parèis u’

av ié paS l’

enterigc

La best iole mourdie mourdieU ne lima . Ah ! pechaira E si maisso estrassado

Saunaven qu ore une picto !

N’

ai devauri disié tout —ara la mito

Encore un cap de dèn t e vai èstre acabade.

L I FLOUR DE SAUVl .

Tout reusiguè , la pau-de-sèn !

Que gausiguè tônti si dènt .

F elibre , mis ami , n’

i’

a tant que fan coume ola

N’

en sabe dans a tres que soon proun dessanoPèr s

amania li dèu t sobre noste Armana .

An ! zôu !,sus noste lime oncagnas—vaos manstala '

MESTE COULAU E SI TRES DROLE

A P . YVAREN

L ou ban Mèste Coulau qu ora adoja dins l’

age

M ai que , pamens , monavo encore un gros meinage

E lao monavo bèu car ère dins lan siéu

U n D imanche après vèSpra , en venèut dôo v ilage

Rescoun trè soon jou ine Matiéu

D isc jouine qu’

av ié si dès on demariage

— Coumo sion , paire — Bèu . E tu — Neon sepôumién .

E la nero ? Pasmon . E Glaude a Beurteumién ?

H ôo ! trissan coume de

Que veulès que vous digue paire ?Fasès—veus ven e avès on marrit tossiheuu

A cO’

s poto—

pas rèn . … un pauquet d’

art iseun .

Vous l’ai di i’a proun toms,sias d’

age’

a plus rèn faire.

Ah , ! paire , s era vous lèn que me dosfariéu

Do moon bèu , a lou baiariéu

A mi drole pèr part again .

Aima na prouvençau.

2 53 LIS ensnsre.

lili trovoiarien a li regardoriôo .

E iéu digné lou v ièi quand aorion la fringalo ,

Davans l‘

armàri dansariéu

E dins une masado out ien v ira de polo

Ah ! siéu pas tou t darut Ma i vous recatarian

E basta, bèu D ien i que durèsse !

Nous pranès deunc pèr de BôumianD i moussèu li pu fin , paire , vous nourririan .

Anas ! pèr que lon péo toujour vous lusiguèsse.

Pèr que jama i rèn vous manquèsseL a n inememe , quand leu faugnèsseSarian tres que labouroion !

Moon drole acô’

s bèu di responndoguèleupaire!

Dién t’

a mes dins lou pitre ou car

D’

or !

Em’

un ear coume acô jamai v iras de caireEs clar que , tOut! tres sias de ban

Aquaste n ine io sounjarai

La n ine perte ceunsèu . Voirai .

M’

es av is qu ’

acopôn se faireE que vous coume léu vous n

atreubarîas ben.

Taco aqu i ! Dimanche que ven ,

Vans espère vonès au mas to’me ti fraira.

Fognèren lèo sus ped leu Dimanchematin !

Pèr i’

arriba pulèu bouton si seulié primE parten tôut i tres la vosta sus l

ospala.

Brulaven leu camin

Aurias di qu’

av ien d’

oie

Bou ! pamens s’

cncalèron lèu

2 56 LIS onsnsro .

Vos coume voulastreja a l’

au teur de la tribe :

Vai aqui v ale eila v ire tourne chaurihe

A toujour l’iue dubertSus toute la famihe

Ace s bèu leu sobèn ma i ace 3 pas neuvèu

l°’

egué l’

einat Bast ien . Que sièr de dire paire?

Bessai que farien mies de regle noste afaire

Car piei sion pas vengu . … pèr ceun tampla d’

aucèu

Ah roulés de neuvèu ? Eh bèu laisses-mefaire.

IV

Em’

un fielat lao v iei agente aler la maire ,

E lou paire peréu ;De la presoon d

aran tan t —d’

uu - tèms duerb laperte,

E frrou ! li passeraun s’

envolen en piéutant°

Sèmbla qu ’

un diablo lis emporte !Leu v ièi mot li parèn t oun te èreu lis enfant ,E de la gàbi cra la porte es mai barrado.

V

Eh bèu ! qu’

arribara ? faguè leu cadet Jan.

Veiros li jouine i v iei adorran la becado ,D ignè Mèste Coulau o lis embeucaran .

Per acO faire sonn prounSe n

en pas de biais are , oh queure n’

en auran?

San t eme que sias ! voulès rire?

M’

os av is qu ’

eco’

s pas de dire.

A issa ! ones li v ièi pot iron .

Esperares leng—tèms s'

esperas que vondran !

E nosti galego galejavon soon paire

Poire e maire alermouriran

LI n ous DE SAUVl . 2 57

De le male mort : de la fan iE te -mai Bèn l n

i’

a proun : acO règle l’

ofa ire .

Adessias ! Vandrés un autre ou

U n paire mis ami , nourrin e cèut enfan tCènt en fant neurririen pa

n paire !

RESPONSO A-N-AMADIÉU mener

Coume veo lès pas que me grata

Oun to me pros en vous vesèut

Mo fa ire tuba mai d ’

aucèn

Quo lou prèire à Magn ifica t

A v aste Gloria diriéu Sica t ora l.

Mai chut ! que se nous entandian

L i merridi longe dirianA s inus as inumfricot .

MARIT E MOUIÉ

Marit a meme Jai: a Jana ,

Au jamai ago de resoun .

Es poussible car Jan demare à GrovesounE Jane demare ’

a Maussane .

Note (IO.

LIS OUBBETO .

LA TOURTOUROD’

ADOFE DOUMAS

0 ien peréu te cou tarai

Te contorai poura t ourteura

Quan ta conneiguda te pleureO ien paréo te pleurerai ,

Faure tourteura Emé tenu mèstre ,

Dempièi v int en , sion ceuneissènt ,

E despièi v int au sien ensèn

Ami que se pôu pas moi l’

estre !

Es éu qu’

emè lou bèu praumié

L i bèu preumié v ers que piéutavo ,

M arga rideto qu’

acompave

De-leng dôu R iou à San t —Reumié.

En de Paris ien de Prouvènce ,

Nous sion desempièi oscauta

De tout ça que l’

un a canto

L’

autre n’

a garda souvenènco.

Poulide bèsti dôo bon D1eu

O iéu peréu t’

ai conneiguda

U n jour m’

as fa la bèu—vougndo :

Quan pôu te pleura ma i que iéu ?

Quand l’

on passe se reveguèrom

A près s’èstre bèu tout langu i !F aure tourteura ères aqu iQuand li dans ami s’embrassèren

LIS OL'

BRETO.

En present’

a l’

umus FelibreAu panèto apeusamen ti

E que de—countùu ie i’

as di

Ça que dis tout bèu dins si libre

Bèn l Adafa parqu ’

es ansin ,

Parqoé dins noste poura monnde

Fou de pleur avé noste ehounda ;Pcrqué fou que tout preugne fin ;

Parqué fau qu’

une marrido eure

Vèngua ann ogri lou pu bèu jour,

Que se passigau lis amour

Quo momo e fleur e taurtoum

Tène-to deunc counsouladisE quon sanp se s

èi pa’

nveolada

Pèr t’

odorre dins ti niuechadeLau rampau vord de Paradis ?

LA ROSO

A II . PREDEB! GERMANES DE ssrr-sonmn

A i v ist la rose ademat in

Toute belle a fresco espandido.

De-vèspre l’

a i v isto pesside !En aqueste monnde es ansin

Tout pren fin .

encam bon la rose quand eI morte.

LI st one DE SAUVI . 2 6 .

O Crestian quand la Mort t ’empertoTu peréu laisses après tuLeu dans profum de t i vertu .

A MADAMISELLO E. T ’ "

QUE raca TANT BEN non CLAVECIN

Quand sos lou clavecin rèsti dat sautaurlejon

Que soute vèsti det tout d’

èr roquis t perlejon ;E quand de vous ausi tôut i sènso mo to

S ion aqu i davans vous que badau espan ta ,

léu lou sabe perqué Folibresse amistouse

A ubeuras omeundao t veste care amoureuse

Saba perqué’

spolis vaste rire tout dans

Es qu ’

un bèu cherubi descend dôu cèu vers vous

Vous regarde orné d’

ioe que d’

amour beinguejon

Es sos vous espandis sis ala que fanguejen .

Em’

aqucl esperit vous parles car cer

E sa bouco vous ris on vous disèn t : Ma ser !

E de-lengo vous bèla a galanto chatouno

E pici de si poutoun vous foi une couronne

E vous apreu lis èr que con te au Paradis,

En terin qu ’

on ausèn t ça que l’

ange vous dis

R ichoonejas candide a gèn ta damiselle

Quan pendu e jamai pluto coume sias balleO sias tou t celest ina , aler ; Dién talamen

Dc gràci de bèuta vous a large l’

abennde

Qu’

à geinoun davans vous toumbarion E pamenS ias réu moi qu ’

un en fant d ’

aquaste paure moundc1856

26 2 LIS 0I IRRE‘

I‘

O.

X . LI CESE

CONTE DE 1AN REBOUL

A NOUSSU I: . DE LABAUMO ens srnEnr A LA cernr

EMPEBIALO DE NIMES.

Moon grand mo disié qu’

un v iei capelanA nn e bèu vengo v èire un merle blancAvans de mouri. Ere d

un bèl age :

Sus l’

esquine av ié nôu crous nounanto en

Pèr tôuti segur , ah ! n’

i’

aura pas tout .

U n grand jour de vote a de reumavage

Cercave toujour soon bèu merle blancCoume ère Corot d’un pichet v ilageEn cediammounte a dis

M is enfant

Deo gra tia s Dién as un bon paireBenesissen -leu car tout ce qu

avèn

Toumbe de si mon à-n—eo lou devèu.

M i case m’

on fa paudien pas mies faire,

A n mens d’un quaran to . … O benedicienn !O d6o bèu de Dién sante preuvesiaun

Fai grano li case a v iastis lis ile

Coume nous leu dis dins sis Evangile.

Dién monde de bèu pèr que lon donnee

Deuuaroi mi cosa , a n i moi n i mon

Car li capelan , sion pas dro t , poceira !

Na te II7.

1 5! LIS ansnsre.

E cadun ansin fame sa maucieun

léu dise que si Te dise que neonMai parlaren pas de tout d

6npin ioun

Cor sarié trop long de vous li redire.

Neste capelan asperè long—tèm

Pèr voire vou i quauque pretendèut

Fognèsse— t i meme une protendèuto . …

A la fin powans s’asardè L aiounFidèle mouié dôu brave Pau lounUn peu pice-

pebre Oh mai avenènte !

U n nas arrangent , om’

un tota-daosE pamens rend ié sonn Pauloun urous.

Es tu perdigau ? ie digno leu proue.

Dcv inave bèu que v andriés me vèire

Car , Penlann a tu v ivès vous amant

D’

acard coume soon dans dot de la mon

Vous ai toujour v ist tou qu’

ora vous vese.

Ah de tout parèu n’

en diriéu pas tant

Pes olest i l’

ao le a vaqu i li case.

Es verai qu ’

aco nous ejudara

le respond Leloun on clinan t le teste.

Sion piei pas tou t drot , Monssu leu CnratPamens sion galei . … Quo s ièr de pleureMe parles d

amour n’

on avèn de rèsto

Se quaucun vou ié nous n’

en emprunte

N’

i’

on remetrian la gmssa mito .

N I aurié pmun encore emei pou u 1 agnèsso

Pèr fleuri la v ida o basta durèsse

Sién fame cu os eme e v ivèn d’

ecard !

L I FLOUR DE SAUVI . 2 65

A vèn dans n istoun un pichet que tete

Emé piei Ransot que s’

envai

E’

u aman t la v ida esperan la mort .

Perles coume un libre as bouqueto d’

or

Parle bèu fai mies ma brave Lelcte .

A s gagna li Onnte vejaranL

aimina a lou rèste A i une serv ieto . …

Bessai sara’

streche . Eh bèu tournaren

E faren dans v iage. Es une saqnota

Q uo te foli’

adurre. Acô’

s pas proun grand .

Quand leu sarié proun sobre lou paustenVejaran li case a barrularan .

Avès bèu resoun Que veulès ie faireMe l

a di menu eme e l’

ai mondo jaire ;Mo l

a tourna dire a l’

ai encagna

M ai tant qu’

à la fin m’

anavo meugna

Es v iéu coume l’

ombre o ien siéu tostarde

S’

aguèsso on bacèu l’

av iéu bèu gagna

E n’

auriéu rèn di car quan l’a lan gardaEs ou mon de chin .

Leu Cnrat alor

Ma migo digoè sias pa’

sta d’

acord ?

E i’

as tou t fa ou nos mounte la moustardo

Quo d’

encare un pan lou brave PaulounEm’

un v iragaut moucave Leloun

Eh bèu en ceonsciènci èi juste q ue poseE tenu testardige a lou maostachaun

Qu’

anave toumbo sos ta goute . Adeonc

L eloun , moon enfan t laisse aqui li case

2 66 LIS ensssre.

IV

Se dev ine proun quan fuguè candiU n autre parèu aguè

—ti la froebeL

aimino de case e la cacalucho

Vous lao diriéu bèn moi me l’an

LA MOUSCO

D’

ounte vènes tout ont quihada

Demondè la cigale à la menace pensadoSus li bana dôu biôu, qu

anavon abéura .

D’

ann tc vèno Eh ! pardiéu venèn de labouro

LOU CALEU

A E . DAUIIIAS DE nennrpsu s

Seuvènt quand dôu calèu la moche es atubado

Que foi bèu lumo dins l’oustauUn porpaiounet fouligaud

V ire à l’auteur de la flomadoCoume lis alouveto à l’au teur dôn mirau.

Ah qu’

es ardido la bestioleEn voulejant sus leu calèu

Es plus un parpaiouu es une aigle que vole

Que sèns porpeleja reluca leu soulèu

E v ire v ire tèsta foie

LIS CURRETO.

Dc-qu’

as mai ? A la v ile un oustau bèu —ieseni ;

E merav iha d6u v ilage

As au ped de la cale on castelet plasènt

Es ceundu coume un n is saute leu vord folego.

De-qu ’

as moi Un vôu benesiU na goloisa ribamholle

D’

ami que se folié, pèr te faire plesiAnerien dins lou céu to ie anale d’esælle .

Av iés aqui Pauloun de-que la passe belleAv ie

'

s bene voie a bon vènt

E I I ares pas umus D’

eunte tren ace vèn ?

Vèu qu ’

en chasque toupin fau une corbecelle

Dién que sanp ça que fai vôu qu’

acô sieguoansin

Pèr lis ome. … a pèr li taopin !

Vaqu i perqué Pauloun tenu ame reuv ihovo ;

R isiés que d’

une gauto o tenu car barbelave :

A v ié la pepide d’

amour

Tambèn peca ire ninaah-e—jaurEm une picto seuspiram.

F an pièi tout dire av ié pas tort ,

Cor es brave malon de sort

Quand ovès per pousquè vous love de desseuto ,

Da pan sos la pau iera e de v in dins la boutoquàoq ui clat de lenv ider ,

Es brave d’

abéora soon cor

D’

avé pèr siblorella une jouino famotoQue soute l

iuo de Dién galanto a riseoleto .

Vans fai béura à la gargoleto

E que quand piei n ’

on avès pmunPause le concourdeta

LI FLOUR DE SABYI .

E passe sa maneta

Souto vestemen taun

Donna que tenu ame mo v ihave

Toon car de le set borbolevo

N’

en denrmiés plus a se danrmiés

D ins t i pan ta i fleuri vesiés

Une A v igneunence gracieuse

Dençe a gèn ta e paréo bone coume lao pan

Te rire ovanèn to omeumnse

E te vou i devanCran too se

En te paurgènt la mon .

A quele mon tou t fina a tan t revossejada

Em’

ofecieun l’

as agan tado

E pcr jamai plus la qu itaSus tenu pitre osmougn l

as tou t pièi mai sarrado

B ises are gusas risos di dans censta

Ç a q u’

ère tenu pan ta i vuei es la v erite.

O boustre de Pauloun quete belle jeurnode

Eh ben per qu’

es t ira bevès paréo urous

D'

equen v in dis amour qu’

a tout lou toto—deusQuand fuguèsso un pan capitons

Bov ès dur bevès’

a rasada .

An en d’

aut fugués pas crouteus

Enebrias-vaus

E pièi dins quàuqu is on paure celibotàri

So siéu pas mort à l’

espitau

Vous farai moi de vers ceurens e fouligaud .

N’

a i deja dans de lèst , 0 menu brave nan toriA nse- lèi que te faran gau

2 ça LIS ensu re.

Pauloun es gras à lard a ceuneigu soonmon

E voei quatre tonset borboten dins l’

austen.

Bèucairo 18511.

LA GALINO AVUGLO

A E . RUBEN

Pochoire une galine arw perdu la v istale plus voire es causa tou t triste

Pamens quau a begu béuraE quau a grata gretara

Coume se i’ov ié v ist gretava la mesquine !

Grota ve de ceun tùn ie … c io serv iede rèn

So dastauscave quaucarèn

Dirai pas une perle fine

Fan èstre gau pèr n’

at mova .…

Mai quauque gran de blad lèo une autre galino .

L’

astremavo dins soon gave.

Pèr faire subran plaça note

Av iepas basann de lunete

Cousissié pas si piauto o sèn so avé grata

La galavarda boquotava

( le que sa paure serre en gratant descä avo.

Rubèn moon bèl ami me fes pas faire ansin

Quand en vers prouvançau mo faSv ire Lessing

L’

AI E LOU CHIVAU

Perquém’

as beuta ’

n trin Bubèn

N’

en ropugorai encore une .

2 72 LIS ensnsre.

LA ROSO .

Bello a n’

en siéu rav ida

Ma i es-ti pas peca t dige—me margaridoQue so

’quela piboule un vôu de passemon

Masclan si la id piéo—

piéu en aquelo consoou ?

S’

en tènd Beudiéu m’

onfèton ii bramaire !

LA M ARGAR IDO .

Ho i perqué vaolès pas que digan sa lciçoun ?

S’

èi sa musica acO n’

en pas tort li piéotoire !

Aquèlis aucolenn fau ça que podan faire.

An sin leu VOD , Madame Aquéu qu’

es amanudaut.

L’

ome l’

astre l’

aguèu l’

abiho la reineta

L is u iau a li trou lou zounzenn dôu mouissau

Leu verme la cigale a la catarincta

L’

aragne leu tavan leu roussignôu gentreo

L’

ile a lou pan icaut , lou chaine a la canato

Lou grihot santa l’

herbe e l’aiga dins li n iéuLa grandmer a si pois e Paige de menu riéo ,

Eme leu passoraun disen Glôri à D iénA Dién qu

a fo le rose o la margarideto

XVIII . LA VACO DE LA VÉUSO

A E . TAVERNIER

L ipo ,lipo mi mon a ma belle B ousseta

Feu deunc q ue nous quiten a que rèste souleto

San iate paure véuso am’

on paure aurionèu

LI n ous DE SAUVI .

Qu ’

as nourri mai que iéu dôo la de t i mamèu

L eu jour jour de malur ! que pleguèren leo paireParqué plegoèmn pas l

eurfanèo a la maire

T’

cumondan èi verai ! mais nous vagues pas mon

Dempièi que Dién m’

a pros leu capeou de l’austen,

D in s l’

austen’melan dôo la fem ère vonguda

Lou sabos ! e vaqui parqué iéu t’

ai vanduda .

Prouu tenu la per nous-outre es esta môuseguSe d’autre van te môuso èi que D ién l

a vengo

A v ion plus ges de pan plus ges sus la pan ieraE pèr tenu v iéura rèn plus rèn dins la fen iero !Tambèn demai en mai , paure , domen issiés .

A v ies rèn dins ta grùpio e jamai to plagu1esV incèn vai te mena ma brave vers tenu mèstreQu ’

es une crème d’

ame e dro t poudres bèu i ’èstre.

Ah s’

en pas sinon de tu B ousseta lan soubrai

Panerai vers tenu mèstre , c ie repraocharaiL ipo lipo mi mon a ma belle RoussetaFou donne que nous quiten a que rèste sao leta

Vaqu i ça que la vénso à sa vaco diguè.

Pièi de sono estableun Rousseta seurt ignè

Ère aponsamen tida a triste , relucove

Aurias di que sabié tout ce que se passavo

Es alor que Vincèn e la voce a lou chin

Dôu Mas dis Agroofioun prenguèren leu ceminE la vensa espon tade au lindan de la perteL i regardé part i pole coume unemorte

LIS OUDRETO.

LOU GOURBELIN

AU NÔVIE LUDOVI LEGRE

Creses que dins leo gourbelinL eu gourbelin de to Poulide

Emai siegan frœea e poulide

E culida d’

a-de-mat iu

D ins li plus riche di jardinl’

agoo li fleur li mai poulide

Ah ! nàn i Tu lis as culide

L i mai fresco a li moi poulide ;N

acampos dôu sera au matin

Di po belle a just aspelido ,

Quand cueios de pontoon sèns fin

Dins tenu paradisen jardinSus li bouco de ta Poulide .

Bento eiçô dins soon gourbelin .

2 -6 LIS anss sro.

I

Quan dira bi quau dira ba ;Aquost atrouvara li rime maigriuella

S’

avès un brisauu d’

or dira qu ’

es de latenn .

U II outre escupissèn t sa lagne renarolle

Sobre rèst i pàuri cansoun ,

D ire qu’

avès manca leu tenu

Qu ’

on coutan t coume une can elle

Fasès li vers à cap de poung0 fouîtes l’aige em

on basteon !

E demeures coudi nè coume dins lou moodU n lnchoire qu

a leu dessoute

Tout acO sarié que mie monMai li vers soon de fleur qu

embelissen lamoto

Que tou t n’

en mena’

a l’

espitau

O vaqu i moon bon ami Gant( le que souvent me dise ; a Mai assauts

Poirot un bravemastierao . …

Brave noun ! av ié’

n gras defaut

Quo trop la fiela leu tenteraAubeurava leu ceu ide o de—fes s

encaocare.

ES alor que l’

ère brutau !

L a malomagne ère à l’

austen

E leu travai paroquitava .

Malur quand une fes l’

ame se haute en trin

D’

ama leu tata—dons d’

aquéu gusas de v in !

De linen en linen d’

abord carga sa mieje guète ;Pièi quand lou v in dis a , pôo pas dire de noun .

De mieje qu’

èi la foi coumplèto

Tant que tôut i li jour ie passe lou geinoun !

LI n ous DE SAUVI . 2 ;

L a fame de Poirot de-lenge s’

anqu ietovo

E dc—lange ia prejitave

Coume en cadiera un capelanSermaonave poceiro e se despeuteu tava

Picto pèr pèr t is en fan t !Vos donne que crebcn de la fem

D isié tou t bèu Snsouu , e n’

en disiobèu tou t

E bèu tou t se desgounfeunava

Pican t di pèd jeognèn t li mon

Que l’

embriago n’

en pleurera !

Pis de Cifèr fosie monstre de v in cepeun

T’

embet t o dins leu vèn tre a mauntes à la tèstaTo fugirei coume la pèste

Que lou praumié get pur qu’

avalarai Snsouu ,

Me tresse coume la pau iseuu !

Ace s bèu di mai fau leu

U n bèu jour Poirot leu fagnèValèut -à—dire que begoèD

aige force a de v in bèu gaire.

De v ue jour neon s’

embriaguè.

Bateja soon v in que supliceBéuro sarma que sacrefice

De gau trefoulissiéSusann

En vesènt orné d’

aige touche

Souu ibreugnasse bagne l’

encho .

Ah n’

en vos aler de pontoonAh Poirot n

en ras de brassado

F inalamen une vosprada

Vous atroovere's que PoirotPossè davans lon cabaret

A i es eici que sion L’

omisteos jus de sauce

2 78 LIS ensnsre.

le vèu tout gotiha la bouco

Que noste pouitènt sènt flegi si jarrct .

lntres ? introras Au lindau de la porteS

apiente . … rim bride a part coume un ascla

Sèmbla qu ’

un fanletoun l’

emporte !

Quand l'ase vbu pas h eure avès bèu à siblaSe dis en à-n -éo-mome. AS gagne la bataie .

Sias pa ’

ne fcmote Poirot

Fognas fièr de poorte li braioAnen ensèn moon eme anen au cabaretVène a te pagarai fu ieæ de claret

Fan bèu page quau bèu trovoie.

Lou clarat ère ban o Poirot n’

en beguè

Fuiene , pièi pechié tant qu’

à la fin carguè

L a cigale

E coume un liguOu s’

empognè

M OUEALO

A i ai pànri de nous ! quan a beguQuan a fa de vers n

en fare.

IS AMI NOUN COUNEIGU

A I . T. DE SAINT-GERMAIN

L iuen di merridi gènt quand une ame alassado

Dosospèra de tout meme de l’

ovan i

Vale vers sa jouvènçe ai les tout lèo possede !E se pense a s ’ender dins un dans sauvan i ;

T ire d i Rose: de Noel, de J .—T. de Sain t-Germa in .

2 80 LIS 0L‘

DRETO .

Estmssan li gorrigo e samenan lon gran

Fasèn lao pan dis outre e n’

av èn ges de pan

Ma i aparamoundaut leo mèstre a lou manobre

Reçaupran sonn degut cadun segeund soon ebm.

Merrit travaiadeu quan monde en travait

Quan perte mon sa crous es un merrit orest ion

Coume d’

enfoutounet serra con tre soon paireBravo San t à t i ped sion à geinoun progaire

N’

i’

a força , dins l’

ondro'

, que soon noumoi tenu noum.

Slagnas soon paire tu que n’

en sies leu patreun .

San t de noste pas , qu’

un vôu d’

ange env ironne ,

Sèmpre apeundèn t si rai i roi de ta couronne ,

D’

aquéli n ivo d’

or oun te sies asseto

Ah regarde eiçavau , regarda pèr picto !

BON AN

A JAN REBOUL EM’

A JUL! CANOUNGF.

Noste amigueto v in d’

elèi

A u mai es bon dôu mai es v ièi

A bèu douge au nosto bent ihe .

Noste bent ihe cs Fade a fai demaror iha

Quand n ’

en béurian cèut on dôu ma i n’

en chonrlaren,

0 mi nèblis ami jamai l’agen to ron

Rev isceule deunc t i bavèire

Ra ie raie , a bon v in que gat ihes lao cor

Quand n’

i’

en a plus n’

i’

a mai . L ange-moi a tresor !

L ongo—mai v in de D ién rigues dins nosto v èire

J our de l’an 1861

L I FLOUR DE SAUVI 2 8 1

LOU SOULlÉ’

MÉ LA GBOULO

A n . rn . DUCHAPT , COUNSEIÉ A LA cover EMPEB !ALO

DE sonnes

A v ous aqueste fable : es à vous que revèu .

L e legi farié gau sa vous l’

av iéu escricha

Emoveste plume autant bèu

Que ça que vous me l’

avès dicho .

Leu seuho d’

une damiselle

Drude o gleurioose autan t que belle

Es dire que noste escarpinEra causso lusèn t a fin

U n mat in s’

otrouvè nas à nos , dins un caire

Em’

one groule que pecaire !

Ère aqu i iéu noun sai n i coume n i perqué.

Dev inas bèu qu ’

aquela vesinança

F uguè leu crèbe-car de noste forlenquet

Vous atreuvarés deunc que ben fro d’

ar mugança

Subran noste Monssu l’

egorriguè Mai que

Ere dôu tèms , vesès , que li seo lié charravon :

Aqneli que il ceurduravenN

en dev ien sanpro mai que ? coume sa

Qu’

au ses te fringeu ia centre iéu sale groule

A s de segur perdu la bouleVa i—t

en q ue fes oscar a me pertes esfrai

E sèntes qu’

empeuisounes pua iVai chouchauu voi is esceubihe

Quand lan jou ino aguè di noste v ièio chanchenu

2 82 LIS evsnsro.

Repliquè si quatre resounE samblè tout li cavè feun

Qu ’

er io fa sa fileusaufia

Ah ! son ou vaste grand ! Ma i dôo tèms qu are übe

Ere causs fache en tour.

Tale queme vases esbrihaudèra un jourS‘

us un peteun tant prim qu’

èra une morav iho !

Bèu tout que lon vôu dis Amour

En galojant foulastrejava

Gai o riserèu à l’auteurDe la Fade que me corgave.

Falié nous v èire Mounsegueur

Leu benur èi bounr que quand es de durado !Pichet saulié de mamuqu in

E gras sanlié de eouhle eiçaveu prenan fin

Que reulès io faire ? es ansin .

Fuguèro !èu pesside a lèu acantounoda

Ceurreguèro à la dovaledaMe mognèrau lis ala o dôu ped tout migneun

Do Condrelete une vosprada

Toombère poura ien en aquéu d’

un senieun

L au benur oi benur que quand es de durade.

Tu jou ine bartavèu , que me fes la bramade ,

Dins teon pountefica t lusisses a fes gau :

Per vèire moon malur me serres demirau !

Mai sonnja , sonnja ,fouligaud ,

A ça que bon i din tre tenu oula !

Enco re un ma t : es leu dorrieCoume tu fuguère saulié

Coume ien un jour saras groule .

2 8 3 LIS ensnsro .

E mi vers tèndra cansounete

L is avès retengu de car!

E vous qu’

av ès une man—fade ,

Bèn talamen es angoubiado

Quand sus un piano v èn a rai !

Entre que iéu vous ausigoère ,

De vers en fleur v ous ceuraunèrc ,

E5ponta davans vaste biai .

Aq nest au d’

aiei dins leu libreEseri de la mon di Felibre ,

Por quau trouera i de mi fleur ?

O Claudine brave chatouno

Aquest on pèr tu la caumona

Pèr tu li vers dOu troubadour ;

Pèr to bone a tou t avonènte

E qu’

es l’

ame toute doulènto

Que te languisses eici-bas

E te transisses , dempièi l aure

Que la mort , oh ! tenu car n’

on pleure

A pres tenu paire dins t i bros

Pèr ajangua eilamoun t ta maireL

as v is t s’

enana tenu v iei paire ;

As ausi soon darrior adIon .

Quand de v ous se desseporovoL

angôn i à la glèiso plouravo ,

E s tu que t es parle de D ién

V . paie 261.

LI FLOUR DE SAUVI .

Ah d’

aqo i v èu se la couronne

Qu a sa nôv ia leu nôv i donna

Claudine , t’

a jamai fa gauVèu d

aqn i se sies enca fiho

As vengu resto poura mie

L’

ange gardien de tenu oustau .

Toujour pamens jouino ourfanello

Tre que t’

en v ista bene a belleL i jouv èn t t

on amo d’

amour.

Quand n ’

i’

av ié pas que te belaven

Quo de—lango parpaiounavan

En vounvounont à tenu auteur

Alar ocatoves tenu ame

Car la beloge i’

os lèu flameE se d

osard tenu cer tondreun

Em’

aquel aucèu s’

olomova

Toon paure paire l’ameussaveEm’

un seulet de si poutoun

Vouhos conmpli tenu sacrefice

Acaba leu fèo dôu calice ;

ce que Dién a vangu

Ajuda mauri tenu v iei paire

Pause sus si bouco poceiraLou darrié dageut qu

a begu .

Am qu ’

es l’

ame trafigode

Que la douleur l’

a maduradoD ins un oustau pedos in traE pod0n n

on fleuri la pertePèr èstre fame SIes pmun forte .

Benurens aquéu que t’

aura

2 36 U S OUBRBTO.

VIII . RETBA DOU PINTRE A. BlGAND

eue N’

A FA LOU an im

Bon comme lou bon pan ; franc coume l’

or d’elenBello flame d6u cor dins lis iue trelusèntoCor de jouvènt que brule e sagesse de vièi ;

Man benes ide e bèu-fasèn t»

A tout paure venènt seeeurablo e que pièi

Nous pinto abilo autan t qu’

ardènto

Tout çe q ue l’

iue sus terre vèi

Tout ço que l’

engenlo

Quan es aquéu Bigand , quau enlemetrai pas tenu noum car chascan te conne:

L’

AVARAS

A LACHANBBAUDÏE

Un avare acampe si pate mouriguè ;Coume bèn lou pensas lou regretêren gaire

Pèr noun paga la barce eilabas que fague?

Fau èstre un ch in pèr acô faireD

eseeundoun en nadant , travessè l’

Achemum

A la barbe déu v ièi Caroun !

Mai quancun lou veguè que nadavo à laQuand Pluteun sachè

ice faguè lou fie di pèd

E tout l’ in fèr sœguè pèr orto

Quan es lou margoulin qu’a pas mai de re5pèt

No te ao.

2 88 LIS OUBRETO.

Un bèu mat in dins un valoun

Ouute, coume un gai aucolenn ,

U ne pasteurelle cantavo .

Tant trouvé lou cant de sonn goust

Que n’

en fuguè lèu amourous,E ie digue: Ma jenine e gènto ,

Vène vèno dins menu palaiVène ma mio qu

ausirai ,

Quand voudrai ta voues plæènto. .

Emé tu memaridarai

Pasæurello se te plai ;Saras ma reine e faren fèsto ;

E piei te metrai à la tè5teUne couronne ; e de diamantCoume li pichôt i inseto

Que beluguejon dins l’

erbete ,

En tôut i li det de t i man

Estelle belugnejaran

I ll

Vivo lou rer Noste pasteuroDôu tourteurèu venguè tourteura ,

E fugué rèino l’

audeman

Noste Muse es la pastourelleQue seun can t èi tant amistous

Mai quau es leu bèu de la belle?

Moussu disen tôut i qu’

èi vous.

L i n oun DE sw vr. 2 89

PÈR L’

ALBUM DE MADAMO BRUNET

mu em—zsso ne L’

ARC-DE—SEDO

Nous sian leva de bon mat inléu Reuman îhe di JardinEm’

Auhanèu de la M iôugrano ;L

auro boulege an ! d’

aut ! partenPèr escala sus li cresten

Pèr landa dins la plane .

Segur autan t que d’

ameurous

D’

èstre ensèn nautre sian urens

Sian galoi sian cacalejaireCar Rouman iho em’

Aubanèu

Acese saup soun un parèu

D’

ami coume n’

i’

a gaire !

Tant bon matin , afeciouna

Ansin se nous sian enana

Dins la plane e sus la mountagno

Es pèr beusca de fleur ensènQuand au leu front tout trelusèn t

D i perle de l’

eigagne .

Teuti li ribe an espeliU rous Felibre avèn culi

Cadun noste part de floureteAubanèu fleur di miôugrameRoumaniho de San t—Roumie

Blànqu i margarideto

E t ’adusèn nôstis amour

L i plus belle d’

entre li fleur ,

l-T. margarideto e miôugrane

La fleur blanco coume la nèu

La fleur rouie coume lou cèu

Quand lou senlèu

E tôut i deus en tremoulant

De mascara lou papié blanc,Lou proumié fu iet d

aquest libre

Canten can ten ! t e l‘

ai plesiSies Felibm se dôumaci

Brunet es un Felibre !

D‘

autre vendran canta pèr tu

Demai lura de mai let t u .

De mai ami de ta famihe ,

Après nautre n ’

en vendra gesCar pèr leu cer , segur i

a res

Coume Aubanèu e Nibe

Eh bèu ! are , pèr acaba ,

Veici ce qu’

avèn atrouba

Amoureuse e tendre tourteuraS ies au n is. … Ah ! que lou bon DICU ,

En te donnant un galan t fléuTe deunc une bone eure !…

Tè ! i’

avèn mes tout noste biais !Sara tan t hello , se te pla is ,Bono dame nosto couronne !

Si fleur poudran plus se passi ,Se n

en cenches per gramaci

Ta tèste galanteune

J . noun smu a . T . maman

: 9 3 u s eunasro.

Chateune

N’

i’

a plus que sièi

I l

PÈB SOUN ALBUM

De graci e d’

engenio as talamen l’

abounde

Qu ’

en t’

eseeutan t , lou cer e t’

amo e t’

aplaudis,

B ijeut d‘

enfant SeDiéu te laisse en aquestmounde.

Es pèr q ue quand t ’ausèn seunjen au Paradis

LA NOÇO D’

AUBERT'

Vuei Aubert se maridoL a pren jou ine e poulide.

Ah ! ah

Ami quau se rassèmbleLan ia

\‘

esès coume s’assèmblo.

Fifre e tambourinJeugas lou refrin l

Chatonne que flourisson

F. belle s’

espandisson

Ah ! ah

Fan ven i de tout caire

Lanla

Parpaioun œlignaire.

Fifre e tambourinJeugas lou re£rin !

Aubert , parpaiouu sage

N’

as vengu rèudre dumage

Qua nd la roseetflour ido. (J . l\eumanillel

L! FLOUR DE SAUVI .

Ah ah

Qu a moudèsto viôuleto

Lanla

E n’

as fa ta nouv iete.

Fifre e tambourinJougas lou reit in

Tourteurèu tourteurello

Que l’

anas passa belle !Ah ! ah

Moun Dién lou poulit age

L aula

Pèr se metre en meinage

Fifre e tambourinJougas leu reit in

Nôv ie; avès une lune

Que pôu coumta pèr une !

Ah ! ah

Toujour de mèu coume are

Lan la !

Fugue jamai amaro

Fifre e tambourinJougas lou refrin !

Dién vogue q u’

urous paireVogue que tèndro maire

Ah ah

Donnés lèu la becadeL anla

A noumbreuse n isado

Fifre e tambourineugas lou refrin !

2 93

LIS OUBRETO.

Que veste fru tracbigue

E coume vous masigua !

Ah ! ah

Ab baste venguâ rèire

Lanla !

E nous , pousquen lou vèire!

Jougas lou reit in !

Dôu bon v in de la fèstoPau gens garda de rès te.

Ah ! ah !

Ah se voulias me croire,Lanla

Emplirian mai leu vèire,

Fifre e tambourinJeugas lou refrin !

U ieu -nous la n iéulete !

Au nèv ie , à sa LelcteAh ! ah

Beven une rasadeLarfla

E . . zôu sus la bngado !

Fifre e tambourin ,

Jougas leu refrin

H OUBALO

Ah s’

av iéu sacha faire,

Veirias pas lou troubaire

Ah ah !

Paure celibatäri

L I FLOUR DE SAUVI

LIBRE IV

A—N—ANTOUNIN DE SIGOYER

our: un ncraeucmvo ne pas rame un vans sv

m aŒs

Ah si Moussu me n ’

enseuvène

Dôu tèms ben i queme disès lEmé gau segur ie revène ,

Perqu ’

es vous queme i’

adusès.

Si Moussu Bouscarlo escoundudo

Souto l’

oumbrine longd’

un riéu

Vous cantère la béa —vengude

Aph udigucrîas meun piéu-

piéu

E quand venguè leu cassaire

Qu’

anave loumetre en presoun

Vouguerias pas lou laissa faire ,N

en preserverias l’

aucelouu .

De la gàbi la beuscarlete

Fuguè sauvade urous aucèu

Note 51.

LI FLOUR DE SAUVI .

L ibro diguè sa cansounetoE voulè libro dins leu cèu .

U n jour qu’en s’espassant sautavoDe branco en branco entendeguè

Un gai reussignôu que can tavo

Un moutot que la rav iguè.

Picheto bèst i van iteuse

Vouguè quatecant imita

La voues fouleto e melicouso

Que ven ie d‘

entèndre can ta .

Mai quand si serre dôu houseageEn tan terin se l

èron di

Aguèreu ausi soun ramage

Qu’

èro pechaira embastardi

Ah de rire ah de galejade

J ujas un pau se n’

i’

en aguè

I’

aguè bèn tant de rebufado

Que l’

eurgueiouæ se diguè :

Taise—te diable que Dién parle

Es bèu fa tout ce que fai Dién

E d’abord quem’

a fa bouscarlo

Fuguen bouscarlo e réu -

piéu—

piéu

Aqui parlères coume un libre !Dempièi n

as plus repepiaCantcs dempièi aucèu felibreCoume ta maire t’a ’

nsigna .

Tout ço que vene de vous dire

29

3 93 u s com me.

Dins un parla qu ’

es pas coussu

Creirés que vous l’

a i di pèr rire :

Oh que nàni brave Moussu

Iéu parle de ben quand vous parleAler , Moussu de Sigouyé,

Erias vous rouss ign6u en Arle

Ere bouscarlo à San t —Roumié.

A MADAMlSELLO ROSAURO LAURENS

(n snm e vmmmu

QUE PINTO TANT BÉN L I FLOUR

Brian alor au mes de mai

Fres e gai .D ins leu champ un mat in seulet me permanave ;

E sèns m’

enquieta moun te anave

Dins mi longv ai-e-vèn

L a tèSt0 soute caminave

Revasseiave à-n—un presènt

Que vouliéu faire à RequiemSubran la F ado qu

avans l’

aube ,

Escampe di ple de sa raubeTan t de fleur jouièu dou printèm,

Me véu à l’endavans la bouco risonleto

E trenant en couronne inmeurtalo e v iôuleto

Pièi me li porge , en me disènt

Tè troubaire vaqu i per noste Requien.

Dempièi aquéu matin ai plus v ist la fadeto.

V . Il Margar idei e , p. 8.

50 0 LIS ODBRETO.

pa n‘

en pourta Alor AunoumdeDieu

la che tu pèr me sauva iéu !

Lacbe a ide l aque siéu paire

Mafiéu , mi cinq enfant , peca ire— As reseau . Es bèn juste. Adiéu

Tis enfant pregaran pèr iéu…

B se laché di man

Leu paire leu sauvèron . .

0 noble mesüerau Matien

Mort fagnèræ esfrai i gènt que t’

acampèmn

Mai faguèœs gau au bon Dién !

IV. MA VESINO

AdQ-EMILE DESCHAMPS

Sies un tresor Geutouu ma mio

As une taie fache au tour

D’

iue que belugnejou d’

amour ;

Geuteun sies une meraviho !

Sies bravo as un biais angeliUn cer d

or une ame innoucènto

As une bouqueto risènto.

Lou galant rire enfanteuli

Finalamen sies ma vesiuo

Uno perle un bl_|0fl t de rèi

Mai moun en fant veici ço qu en:

l’

a ges de rose sènso espine

LI FLOUR DE SAU“.

l’

a l'

es que noun fugue endecaTeun espine 0 ma rose belleVeste deco madamisello

É i que jougas . … emé leu cat !

Emé lou cat Ièr t’

espinchave. …

Vengues pas me dire de noun

Leu bressaves sus t i geinoun .

Iéu que vesiéu tout , souspirav e

Bèn mai l ie fasiés lis iue deus

Coume un enfant l’at iteulavesLou sarraves lou calignaves

D’

un èr e d’

un biais amistous.

E pèr toun cor ère une fèsto

Trefoulissres , tout te

Que te dirai acô fasié

S’

aubeura mi péu sus ma tèsto !

Mai veici lou pu gros pecat

0 Geutouu lou poutounejères l

Ti bèlli bouco li pausères

Sus lou laidmourre de toun cat

E pamens sies 0 ma vesino

Un tresor , un bijeut de rèi

Mai moun en fan t vaqu i ce qu en

l’

a ges de rose sènso espine .

Se vouliés me crèire , Geutouu

Lou mandariés cassa de rate

L eu œlignariés plus ma chato

Degaiariés plus t i poutoun .

Se t

So s u s ounasre.

Ve pièi se vos avé ma mio

Quaucarèn à tin tourlejaUn amour à poutoun ejaEh poutouneje. … Reuman iho

Quand baises toun ca toun m’

amour !

Aceme treboulo e m’

ancagne

Me sèmblo de vèire une aragno

Qu’

arpatejo sus une fleur

Couche aquele bèsti vesino

Quand à teun en tourmiaulera

E tenu Felibre te diraSies une rose sènso capino .

L’

ACLAPO—MORT

A NOUN BRAYE FRAIRE JAQUET ROUMANlLLE

Eisep ère gibons . B ison que quand parlavo ,

l’

av ié de que bada , tant fasié gau d’

ausi

Beutavo li peun s us lis i .

Vuei me pren de counta ce que de—fes conntavo :

— A i ! a i ! au ! A i moun Diéu !

A i a i malurous que iéu siéu

Bramavo un vespre , Mès te Alari ,Pu blave qu ’

un mort en susàri

Ah d’

aquéli gusas m’

an rauba menu tresor

Moun bèu moulouu de lenv ider

Lou fru de ma susour e l’

amour de ma v ide !

Se l’

av ias bèu rejun ie diguè seun vesin ,

Vous charpinarias pas ansin .

Ouute ère la graneu ie avans d estre partido ?

Gaume oun te s’a trove Castèu—Nôu-de—Gadagne.

L IS OUBRETO.

Long d’

un riéu que galejoU n aubespin fleuris .

A de flour que seun blaneo ,

Blanco coume la nèu

De ceun tùn ie un aucèu

le piéute sus li branco.

Un vou de parpaiouu

A son en tour varaio ;

Chasco aurete ie baioEn passant seun poutoun.

Fleur tout —just espandidoDis abibo es l

amour ;Enmnndo soma 6udeur

A Diéu que l’

a vestido.

Tavan , tu sies menu bèu

U n aubespin grandissesE plan —plan t

œpandisses

pèd de ù mp—cabèu .

Escampe de tenu ame

Pèr Diéu e troubadour !Ti v ers tan t bèlli fleurQue quau li vèi lis ame .

LI n oun DE SAUVI . 50 9

A MADAMO

QU’

ES une caruouuo

Madame se venion vous direQue me sieu mes à me farda

Que m’

alisquc e me pimpe e que vole agradaE qu ’

en parpaiounan t cerque à memaridaVou s , queme ceuneissès , vous hontan as a m e

Sarie segur emé resoun}E pèr ma fiste ! dirias : Neun

Sus lou comte de Nihe es quaucun que s’

amuse

Car pièi quand sias coumeéu tant ceu ifa de la Muso,

En tout bèn tout ounour , poudès sènso facounV ieure em’

ele e resta garçeun .

Sarre parla d ’

or noble feno !

Se la M use a d’

enfant cesten gaire à nourri .A uriéu eméce qu

ai proun emben i e proun penoPèr n

en embeuca d’autre e pèr lis abari

De-fes-que-i’

a , pamens o maire ben umdo

Quand dins veste eustalet oun te la ret irado

M’

es deunado souven t d’

un biais tan t amistousO nnte lou cor atrobo un èr san e tant deus

Quand de vestis enfant vous vese env ironnado

U rouso en lis aman t en vous amant urous

Perle de maire , 0 bene dame !

A lor moun recaliéu beluguejo e s’

aflamo

M oun cer s’

achateurlis e me beutas en goust

D’

acampa’

ne Criheuno e de faire un de deus ,

E de v èire à cha pau naisse emé sa crespino

5 6 u s ensu re.

U no Clarisse un Jùli un Pauloun , une Fino !…Mai Ai quand siasmalurous

I‘

arai deunc paure iéu ! coume fan limeunino !

De Crihoune mai n ’

i’

a plus coume

PATER NOSTER

A AUBERT CAPELAN DOU FELIBflIGE

Sounjarelle un vèspre Leloun

Pauro eurfanelle ère assetadoCen tre une crous de bos plantadoDins li saus iere dôu valoun .

Ab que t is iue se deletavon

Ti grands ine , Leloun en vesènt

Ti deus fraire bèus inneucènt

Que sus la tepo se vueutaven !

E pièi la serre en teuti deusle faguè signe e s

aubeurèron ;

E ,man junche , s

ageinou ièron

Coume se deu davans la creus.

E breteunèren la preièr0

Que Jeuse aduguè d’

amoundaut ,

Remèdi que garis tout mau

Soulas de l’

ome sus la terre .

Se lis av ias v ist emé 1eu

Aurias di Vènen de descèndre

50 8 ms etmnme.

VERS ESCRI SOUTO LOU RETBA

our c. mm e n out DE n‘

en rim Lou meme

en raouvmcaw

Palié bèu que quancun s’

aplan tèsse au lindauPèr reça upre li gent que vendran dins l’eustauDunte dôu Gai-Sabê li muse rev iéudado

Fan en t'

èndre sonn parauliDàv i 1 as mes aquéu que lis a rampelade .

Fagues pas crèire au mens qu’

as pres lou pu poulit

LOU BON DIEU E SANT PÈIRE

A P. WAREN

Vous qu’

amas li con te_e li disès bèu

Escontas aquest dôu teur Y varèn .

Se vous l’

escriv ias fariégau d’

en tèndre

Veste fine plume a lou biais de rendreTout ce que n

en sort en tôuti plasènt .

Iéu que sai tout just eseriéure pecaire

Leu parla pacan que parle ma maireVous leu countarai coume à San t —Roumie,Vous lou countarien au Mas di Poumié.

Que voulès ? cadun fai coume pôu

E quau sanp ? belèu vous agradaraE coume ipeucras vous regalara .

Quand soun abeun i de quiéu de becasseD

alo de perdris emé de rabasse

LI FLOUR DE SAUVI .

S’

amon li greumand , dôuteur Y varèn

Emé de faren desgreissa li dènt .

U n jour leu bon Dién plan se permeuave

Emé grand Sant Pèire , e’

n s’

espassejant

De sa bouco d’

or”

à Pèire parlav oD

Èvo noste maire e dôu paire Adam.

Veici que , noun liuan de moun te passaven

Dos gèn t se bat ien : quént i cop d’

arpieun

Palié v èire acô coume s’

espôussaven

Leu bon Dién aler plen de eeumpassieun

Pèr li malurous que sematrassavon

U n n’

es pas proun fort l’

autre lou tiara

Perre conn e lèu vai li separaPèire courre Ièu

Lou brave Sant Pa reD in s un saut arribo . … Es candi de vèire

U ne belle femo emé Satanas

A grand cop de poung s’

estrassa leu nas

De—qu’

es tout eiçô semble pas de crerre

Que vous—àutri deus fugués pas d’

acord

E qu’

estènt ami tabassés tan t fort !

Tè ! que vôu lou viä ? E coume s’

asarde

Eh ! de—queœ fai , se nous plais ansin ?D iguè Satanas . File teun camin

O jegue di bano Acô te regardePrene d’

aquele èrbe e prene-n

en leu

Que diguè la feme Eh diguè coume éu

Pèire qu a sonn nas sen t ié la moustarde

L is iue trev ira t ire deu feurrèu

Seun grand sabre nus qu’

uiausse au soulèu

0 I O LIS OUBRETO.

E pèr n’

en feni ’m’

aquelo hateemEn sarrant li dènt tan t es furious

le lampe dessus , pico e’

n tôu t i deusD ins un v ira—d

iue ie trance la tèste

E li la isse aqui nega dins sonn sang

E vers leu ben D ién tourne quatecan t .

Seun dessepara Coume se dèu mestre !

L is as mes d’

acerd ? Poden pas mai l’

estre

Mai t’

aurien fa man ? De—qu ’

as à la man ?Es un pan de Parèis que caufavo

Mestre escoutas-me cau favo hèn tant

Bèn tant lou grand diable am ngan tejavo

La feme peren bèu tant l’

encaguave

Tubaven bèn que n’

ai agu pôu

E qu ’

en tôuti i’

ai coupa leu cèu

l’

as coupa leu cèu Es abouminable

Falié pacienta . … Vai lèu miserableVai tout adouba . … Crese que sies fôu

Eh ! qu’

adoubarai ? i’

a plus rèn à faire.

Tout ço que fariéu serv irié de gaire

L is ai estendu rede per lou sôu

Auras deunc toujour tan t de mesa esènco ?Quan cenmando cici v ejan ! tu ve iéu ?

Fan q ue siegue fa çe qu’

eurdoune D ién

Pas tan t de resoun Pèire 6ube‘

issènçe

Em’

acô pas mai

Peire ôubenguè

Gariguè lou man dôu mies que pousquè.

Soulamen veici l’

erreur que faguè

Se treumpè de tèsto Es imperdounable l

$ u LIS OUDRETO.

Si man eme biais apariavonL i fleur que v ouié de culi ;

B èn demai fres de tan t poulit

Que li ceumuno que trenavon .

E Mariona n’

en fagnè tres

Pèr elo une une pèr Adèle ,

Souu amigueto . … E la pu bellePèr quau fnguè Dev inarés

De bon matin 8 ere levadeLa brave chato à péu bleundin ;E pèr leu champ s

ère enanade

S’

ère enanade bon matin .

I I

R iéu dis au rién noste chatonne

En se ie miraiant dedinR iéu que t

envas aperalin

Bèn rieu l perte aqueste ceumuno.

Tu ceumuno q uand passarasB avans lou Mas dis Agriote

Couronne blanco ma mignoto

M èste —te davans sonn mas.

Ah dige bèn dige sa maire

Em’

aquelo véase un gourbèu

Maridarias veste pu bèu

Sounjas donne en ce qu’

anas faire

Lèu s’

ère vous lon denuarieu

A la chato qu’

a tant

Car li leubo à l’acoustumadoFan pas bande emé lis agnèu !

u s n ous DE sanv i . 5 i ii

De bon mat in s ere levadeL a belle chato à péu bloundinS’

èro levade—

bon matin ,

E pèr leu champ s’ère enanade .

M AN DAD I S

Ma bene dame BonafousA la place de la pichouno

Aurién fa de-segur encaro une couronne

Seme dises : Pèr quau vous respeundrai Per vous .

1855

LOU BRASSALET

nnuäno aoums ux , qu’

il m‘

en param ausrn.u .

Quand saras grande M ireioune

Agnes de vertu pèr couronne

0 ma belle agnes n’

en autan t

Qu’

aquest brassalet a de gran

E qu’

a de glori ta patronne !Bèu -cai re 1800

LI TRES VELET D’

ISABÈU

(nr-zummenos…

A nous AMIGUETO ADÈLO TAILLANDIER

Lou preumié velet d’

lsabèu

Sieguè blanc coume un fle de nèu .

Grand fèsto fugnè pèr sa maire

LIS 0UBRETO .

Leu jour q ue jengave emé l’

aire

Leu proumié velet d’

lsabèu

Lou jour lon pu bèu de sa v ide

Qu’

à sa taule Dién nous counv ide ,

lsabèu qu’

ère encaro en fan tMeteguè sonn long velet blancLeu jour leu pu bèu de sa v ide .

I l

Leu segound velet d’

lsabèu

Coume lis ale d’

un gourbèu

Fuguè negre Ère lèst , peca ire !

Leu jour qu’

en tarrèren samaire

Leu segound velet d’

lsabèu .

Davans l’

antar de la ca pelleLeumeteguè paure eurfanelle

Quand au ceuvènt Dién la sonné

F. qu’

à D ién toute se donnè

Davans I’

autar de la capelle .

III

Lou dame valet d’

lsabèu

Fuguè blu blu coume lou cèu.

D’

estello d or belugnejavo ;Tant lusissié qu

esbrihaudave

Lou darrié velet d’

Isabèu .

Fuguè pèr ele une couronne

Que faguè gau à sa patronneLou jour qu

lsabèu meuriguèD

amoun t sonn ange i’

aduguè

Fuguè per elo une couronne.

5 6 u s ensu re.

Trelusis jeureu apoundn . …

Sies toumba l‘

arme au poung, mai te sies pas rendu!5 de neuvèmbæ , 1860

XVII . PAURO BAILO

A T. AUBANEL

D ién apasturas quan a fam

Assonlas quau pleure peca ire

Emai iéu fugue pas ta ma ireTete-me tete , menu en fan t

l’

a’

n an tout —are m’

aceucbère

De quent benur ien tresanèreMariage quand Dién te ben isN

i’

a de réu-

piéu-

piéu dins lon a is !

O h lou bèu drole que feguere !

Dién apasturas quan a fam

A ssonlas quan pleure pecaire

Emai iéu fugue pas ta maireTete-me tete menu enfant !

0 mi teté , fon t beneside

De ben la toujour prouvesidoBaies de-lenge . … ah pas pèr éu

B aies plus per menu paure agnèu0 sourgènt d

amour e de v ide

D ién apasturas quan a fam

A ssenlas quau pleure

L a u rè ns , de Carpen tras leu F elibre Adwùuli .

musica Pa uro Ba i lo.

LI FLOUR DE SAC“.

Emai reu fugue pas ta maireTete —me tete meun en fan t

Me semble lou v erre que tete

Pièi leu bela quand sa bouq ueto

Tre que sa maire ie risié

Boutonn de rose flourissié

B lanco de lach e risouleto .

D ién apasturas quau a fam

A ssonlas quau pleure pecaire

Ema i iéu fugue pas ta maireTete-me tete menu en fan t

A fangu que t’

abandonnèsse

E que souleto m’

enanèsse

Menu la tresor que t’

es degu0 menu bèu drole a bèu fanguQu ’

un autre en fan t te lou raubèsse

D ién apasturas quau a fam

A ssonlas quau pleure pecaire

Emai ien fugue pas ta ma ireTete—me tete menu enfan t

Cor tranca maire adoulen t ido

De ma moun tagne siéu partido .

Bregide abalis menu en fant ,Car per nourri me donnon tan t

E donne que tant à Bregide

D ién apasturas quau a fam

Assonlas quau pleure pecaire

Emai iéu fugue pas ta maire ,

Tete-me tete menu en fan t

3 S u s ensu re.

Lina demenu n is paure tourteure

lc'

u me trans isse e moun cer pleure .

Ai bèn siuen d‘

aquœt ai moun Dién

r‘

emisse en seunjan t que lon miéu

Pôn pen clita d‘

aqueste eure

Dién apastu ras quau a fam

Assonlas quau pleure peca ire

Ema i ien fugue pas ta maireTete—me tete menu enfan t

.‘lalur malur quand la miseri\”

èn emé sa peugm de fèrri

Sus terre nous amasseula

leu m’

a fangu vèndre menu la

Ah moun te sies bèu cementèri

Dién apasturas quau a fam ,

Asson ias quau pleure pecaire

Emai ien fugue pas ta maire

Tete-me tete , menu en fant

XVIII . A MADAMO E . DE P“ ’

.IOUINO MAIRE QUE REGARDAVO DOURMI SOUN ENFANT

Quand t ’ai v ist coun templa dins sonn brès tenu tresor,U maire me sneu di Quinto èi la merav iho ?

Es—t i l’

en fan t ange que der

0 la maire ange que lon v iho ?

B ouss: n . 1859

LIS OCDREÏO .

De-

qne revassejavo ansin e d’

eseenndoun

Perquen‘

ère pas de la f‘

œte

Seulet dis ange perq ué donne(”

n ume s’

av ie peca heissere — t i la tèste ?

« lou q u pèd de D ién v èn de s‘

ageineuia

De—

que va i dire ? que va i fairePèr leu v èire e l

ausi s i fraire

Arresten sonn allelu ia

III

Quand Jeese vesteñéu plouravo

Qn’

ère de la fre tou t doulènt

Dins la jasso de BetelenEs w enn rire que l

assoulave

Es menu ale que l’

acatavo ;

L’

escan l‘

avc de meun alen .

Desempièi e meun D ién quand un enfantet pleure,

D ins monn cer pietadous sa venes v èn restenntu.

Yaqu i perqué menu cor se douleu ire à toute euro

Y aqu i perq ué Segnour siéu apeusameuti .

Sus la terre e meun Dién ai quaucarèn à faire :Leissas-me ie mai davala .

l’

a tant d’

en fan teunet pàuris agnèu de la !

Que tout enfrejouli fan que se desonla

L inen dôu mamèu e linen di poutoun de si maire !…

D ins demembre caudet li vole recataL i ceucha dins de bres e li bèn acata

L i vole at itoula n’

en èstre leu bressa ire. …

Vole qu ’

en liege d’

une agen tôut î v in t maire

Que lis endourmiran quand auran proun teta

LI FLOUR DE SAUVI . 0 2 1

E dôn cor e di man lis ange

L is estelle de D ién dins li cèu tresanèren

E lèu espandissèn t sis ale d’

eilamoun t

Proumte coume l’

u iau davale l’angeleun .

E icavau son t si pèd li camin flouriguèren

E li maire trefouliguèron

E li Crèche se durbignèron

Pertou t oun te passè l’

ange dis en fan teun

XXI . SANTO MADALENO

CANTICO DE LA SANTO- BAUMO

A u emsseu mumu mu seumne n u es ne reur.eua .

Magda len a pèr la deusser

Mel: n es en bene v la

E prega n oste Salv ador

Que pie!es nos sla

Qu an d vendra al s i éu iujamen .

(Ca nt inella de la S a nta Mar ia Magda lena .)

LOU CANTA I RE .

Madalene 0 belle doulèn toTa baume èi san te e redoulèn to

Desempièi que teun cor i’

escampè sa dou leurRoumiéu anen au reumavage

Meunten dins lou desert sôuvageQue vogueMadalene en pleur

2 2 LIS OUBRETO.

LOU POPLE .

Sante MadaleneAperamoundaut

È i la fe que mene

T i ben Preuvençau .

LOU CANTA I B E .

Se nous ère donna de crerre

E d’

ama coume nest i rèire

aqueste drawn terre de san t renoum

Que Madalene a trepejado

Que si lagremo an batejado

Caminarian que d’

à-geinoun

LOU POELE .

San te MadaleneAperamoundau t

É i la fe que meno

Ti ben Preuvençan .

LOU CAN TA I BE

Bes pions fonrèst sôuvertouse

Emé sis ale amistadouso

Quand l’aureto te brèsso e te fai tresana

Redisès ensen li can tico

A ubade q ue lis AngelicoVen ien peramount ie donna .

LOU PO PLE .

Sante MadaleneAperamoundaut

L IS GUERETO .

Vendra la mort la mort amaro

0 Sante mande—nous tenu bèu vôu d‘

angeloun

Nous adouci l’euro finaleE que nous pourtan t sus sis aleNous enansson au SANT-PI BLOUN !

LOU POPLE .

Santo MadaleneAperamoundaut

Ei la fe que meno

Ti ben Preuvençau .

PER L’

ALBUM

DE MADAMISELLO

En met d’

elèi eici me fan e gau de direLou bèn que de vous pènse e leu que vous desire ,

Segur ! Pamens me ta ise e demore candi .

E vejeici perque de la fueio proumiero ,

Se la plume à la man anave à la darriero

Arribarién au bout que n’

auriéu pas tout di .

XXIII . NOSTRO—DAMO—D’

AFRICÛ

A nouusscuoua L .-A .

-A . pavv , evssous e’

rrssa

Jense , lou Free de Dren au tèmple presicavo

Emé de parabole ensignave la lèi

L! rr.cua es SAUVI . 52 5

A tendrissre li jen ine estounavo li v ièi

E tout lou mounde l’escon tavo .

E s escri qu’

une véuso enterin que parlavoCren teuse vèn au trenne. Toute mesqu ine qu er,Fai sonn doun d’

une man que lon ben Dién belavoE regarde se res la vèi .…

Mario e de la mar merav iheuse estelle

T’

aubouran en A frico une san te capelleOnnte lnsiras n iuech e jour.

Coume à Jeuse agradè la véus0 o bene MaireT

agradèsson mi vers den ié de menu amour

Oumage dôu paure troubaire

XXIV. SALUDACIOUN

A D. VICTOR BALAGUER E A D. MANUEL Y FONTANALS,

FELIBRE CATALAN

Are menu D ién pode monriAro e benur ! qu ’

ai v ist fleuriL

aubre que plan tère en PronvènçeE que m

av ès deuna , menu D ién per recoumpènso,

De v èire, à sonn en tour Preuvençan ,Cata lan

Bèus enfant de la meme maire ,Se recounèisse fraire e la man dins la manCan ta

nsèn e s’

ama coume s’

amen de fraire

Grand anbre felibren are t’

ai v ist fleuriEh bèn ! are , 0 menu Dién ! are podemeuri

3 2 8 LIS OUBRETO

Lume , bèu lume q ue ta flameMe tèngue dins lon dre camin

Pièi quand vendra l’euro finaleDe mi jour , que sonn tan t catiéu !

Cargo-mema raube neuv ialo

Mme-me i noob de I’

Agnèn

0 grand Sant Crist ! Que ta presènco

Embeligue à mis iue la mortQu

enfesæuligue ma partènçe

E fagne tresana mean cer

Que te vegue amount trelusèn to

Belle Crous quand trespassaraiVène sus mi bouco monrènte

Reçaupre moun darrié badai '

De l’

amour de Dién merav ihe

0 Crous , avans deme ceucha

E tre que l’

aube me rev ihe

Ame de te poutouneja .

NOTES

Afin d’

aider le lecteur étranger à la langue provenç aleà lire lis O ubreto nous allons dire ici brièvemen t enquoi la prononciat ion provençale diffère de la pronouelat ion française.

En provençal on prononce toutes les lettres ; et , sau fles except ions su ivantes on les prononce comme en

frança is .

L e 9 devan t un e en un i , et le j se prononcen tA insi gemi gibous image j a lons doiven t se pronoucer dzemi dz ibeus imadze dza leus .

Ch se prononce ts comme dans le met espagnolmachache . A insi charra ma chete ch ima , se pronoucen t tsarra ma tsete ts ima .

Passons aux voyelles .

A désinencecaractéristiquedu fémin in dans l’anciennelangue romane est dans cet emploi remplacé aujourd

hu i par e .

L’

a final représen te donc en provença l l’

e muet des

França is l’

a final des I talien s et des Espagn ols .

E san s accen t ou surmon té d’

un accent aigu se pro

nonce comme l’

e fermé frança is ; ainsi les e de teté de

deve'

, sonnen t , peu de chose près , comme ceux de

été vérité.

È surmonté de l’

accen t grave comme dan s né , vengué , se prononce ouvert .

L’

a ou l’

! quoique su iv is de consonnes comme danssa cramen v in empera ire , con serven t toujours leurson alphabét ique.

Voici maintenant les règles de l’

accen t ton ique

ee LIS OUBRETO .

1° Dans les mots terminés simplemen t par e en par e,l’

accen t ton ique perte sur la pénu lt ième . A insi ferramen

te capelle j ähre se prononcen t exactement comme

les mets ita liens ferramen to capelle febbre.

2° Lorsqu’

il se trouve dans le corps des mets un e syllabe accentuée il porte généralemen t sur cette sy llabe ,ex. lôuti a rmàr i ca chafiô argèn t a vé.

3° I l porte sur la derni ère sy llabe dans tous les motsterminés par un a

, un i un a ou une con sonn e ex. :

verita p ari vengu p icket reseau .

Cette dern ière règle a une except ion dans les personnes des v erbes terminées par ce ou par en comme a na ve:

( tu alla is), que d igues (que tu dises) courron ( ils ceu

ren t), saban (ils saven t), l’

accen t ton ique porte sur la

p énultièmræ.

l l existe en provença l des diphthengues et des triph

thongues mais les voyelles y conservent toujours leurvaleur propre. Dans les diphthengues la v oix doit dominer sur la première voyelle comme en Italien . A insi

ma i ré! ga loi doivent se prononcer mâ t , re‘

ï galoi .

Dans les diphthengues comme bia is p i èi vue! n ine ,

la vo ix doit dominer sur la voyelle in termédiaire tout

en faisan t sen tir les autres .

La voyelle a se prononce comme en frança is excepté

lorsqu ’

elle su it immédiatemen t une autre voyelle ; dans

ce dern ier cas elle prend le son ou . A ins i dan s lesd iphthengues au du du et dans les triphthongucs

ia u iéu :‘

ôu prononcez a eu éou bou iaea iéeu

ioeu .

Cette règle a été constammen t su iv ie par les trouba

do urs classiques .

On v ien t de voir que les sons e‘

a eu iéu ion ,

son t accen tués c’

est pour les dist inguer des sons en

et ou , qu i existent aussi dans la langue d’

Oc (comme

dans enfa n t Jeuse , enfan t Jésus , tout , urous meun

53 1 ms ensu re .

— 8 . Le Berry a son Saboly : M . Charles —R ibault deLaugardière y a publié en 185 7 des N eêls neuv ia ur

s ur des v ieux a irs . Ces chants popu la ires son t vra imenttrès—remarquables . L

auteur des O ubrete a essayé en

écrivan t tou Revihet de rendre tou t ce qu ’

il y a de

grâce naïve dan s un des noëls de M . de L angard ière

celu i des Bons Chrétiens et Chrétienn es . En v oici le

dern ier coupletBonn es gen s , j

y peux bin q ue y a repon d M a rie

l i on F i ls J ésus deùrt pu s sa n u i tée l’es t ten ie.

Le v’là q u i se drav ille en vou s tendan t les ma in s

J’ev crra l bin ma porte a tous les bons chrétien s .

Cet essai n’

a pas été trop malheureux pu isqu’

il a valu

à l’

auteur les stances suivan tes

Qu’elle est belle au jou rd ’hu i la jeun e Berrichonne

L a M use de Noë l: nou v ia uæ

On ! parlai t le pa la is des gen s de nos h ameaux

E t jadis se ce iflalt d’une simple couron ne

Par elle aux prés cuei llle au bord de n os ru isseaux !

M on regard pa ternel n ’ose la recon n aî tre

Elle a qu i tté pa tois et costume n a tal

Pour a pprendre de vous 0 poétique maî treLe don : langage proven ça l.

Vou s lu i mettez au fron t les fleu rs de la P roven ceDe sa bouche en cou le lemiel.

R umble e t pâle au trefo is b rillan te elle s’ava n ce

Benetan t d ans ses yeux les feux de vo tre ciel.

E lle est belle au jourd ’h u i : n aguè re elle éta i t ga notre

Cernmc une v illageo ise en sa n aïve té.

J’a i dégross i le marbre et vous l’av ez scu lp té

Vou s q u i fi les u n ch an t d’une ru stique ébau che

A vous l’hon neur de sa bea u té !

cu anw s—nrnanur ne L ancanr>ri u .

Clamecy (Nièvre) 2 février 1858.— 9 . U n poète allemand, qu i occupe une place d élite

dans la littérature de son pays l’

au teur hardi et brillan t de La Coupe et l

épée (K elch und Schwert; M .

seras . 50 5

M aurice Hartmann parcourai t il y a quelques annéesle L anguedoc et la Provence. Dans les gracieuses étudesq u

il a consacrées à notre midi les a ccen ts de la muse

p rovençale ne pouvaient pas être oubliés : M . Hartmanna pris plaisir à rassembler quelques chants popula iresq u

il a traduits en poète , et il a bien voulu mêler à sa

gerbe une de nos modestes fleurs .

La pièce des Deux Séraph ins (D ie beiden Sera /in)n

est pas la seule que M . Hartmann a it tradu ite dansce recueil : il a donné sous ce t itre un peu vague

les Ty ra ns (D ie Tyra nnen) une copie magistrale de l’

ê

n ergique tableau que notre ami Théodore Aubanel an ommé plus hardiment le 9 Thermidor .

L’

ouvrage où se trouven t ces traductions est in t ituléJ ourna l d

un voy age da ns le Languedoc et la Provence.

(Darmstadt 1853 . 2 volumes.)

DIE BEIDEN SERAFIN

L i deus Serafin ven J . Rouman ille aus St -Remv .

Als die Hi rten angebetetCeltes K in dlein an der K rippe ,

Weinten zwei der weissen Engel

Weinen d sang da ihre L ippeDER ERS

l‘

E

Au f demK a te der Mu tter seheWeinen ich das K in dlein wehe !

K enn die Quelle sein er K lage :

0 J esus H e il iger Geis t

Du weisst

B ass d ie S lim a n jenem Tage

Dir die Dornenkron zerreisst .

Als d ie H irten angebe te tGe ttcs K indlein an der K ri ppeWe in ten zwei der we issen EncWeinen sang da ihre L ippe

u s ensu re .

Sell mein E en . n ich t sein vol Le idc ?

Sollen wir n icht mei n en bei de

Soil das l in dlcln au ch n i ch t wimmem0 J eans H ci liger Geist ,

Du we iss t

b ass s ie schon am ( rem zimm rn

B ass d ie Gl ieder di r œ rreissL

Als d ie B i d en angebete t

Go ttcs l indlein an der K rippeWei n ten zwei der weissen Engel

“’

ein en d sa ng da ihre Lippe

Ach er is t au’s K reuzgeæ hlagen

Aus dem Le ide ste igen K lagen

Au f zum Va ter ve n dem Sohne

O J ean s H e il iger Ge is t

Du we iss t

B ass der H ensch n ach de iner K rone

Each demK rcuzmi t Spo tte weis t.Al s d ie B id en angebete tBo ttes K ind le in an der K rippeWein ten zwei der weissen Engel

Weinend sang da ihre L ippe.

n ou n naaru au .

10 . La Crous de l’

Enfa nt l eurreLe sua ve p incea u d ’0 verbeeck a reprodui t a vec u ne grâce

ple ine de poés ie mystique , les premiers essa is du travail deJ ésus. L

’en fan t d iv in façon ne un e pe ti te cro ix , q u i fait déja

pressen tir l’ immola tien d u Ca lva ire. Sa in t J oseph a su spen du

son tra v a il e t con temple cette ébauche avec une plea se surprise. Le cœur de la mère tressa i lle a la v ue de ce t in strumen t

d e dou leu r den t elle compren d lemy s tère. (Azaî s Pèlermag

en Terre—Sa id a page— 1 1 . Fanet (Clémen t), né à Cairanne (Vaucluse), le 23

décembre 1809 .

Nous n’

avons pas inventé le héros de notre poeme :v o ir la F ra nce musicale du 5 juin 1853 (n

° 23) qui a

556 ms ensu re .

19 . Clément Panet n’

est pas seulemen t un immortelcarill0nneur il est encore auteur de quatre A nnua iresi nd ica teurs d

Av ignon et de V a ucluse aujourd’

hu i

épu isés : 1847 1848 1850 et 1854 . Quand il affirme qu ’

il

es t homme d‘

adresses Clément peut être cru sur parole

— 20 . Ce démon est sans doute le même à qu i Sabo lvfa it dire (Noë l 62 , page 79 , éd i t . Seguin 1856)

léu vole metre a u son lcis orgue

Vo ie crebs la seufla ri é

Q ue se jogo q ue pè rE iéu vole d

’u n cop de barre

L i reumpre tou te i se! campa ne ,

A fin que pèrdon leu caque tCoume leu paure œpliq ne t.

— 2 1 L i Clube un Rouge e un Bla nc , li Pa rtej a ire

la F erigoule li Cap ela n etc. sont des études demœurs provençales q ue Rouman ille a publiées dans le

journal La Commune en 1849 , 50 et 5 1 et qu ’

il v ien t

de rééditer dans son livre in titu lé L is Oubreto en

p rose de Rouman ille.

— 22 . M . Perre-Pierron depuis longues années, dirigeà Av ignon quart ier de la Peti te-H ôtesse une fonderieimportan te.

— 23 . Cette pét ition appart ien t désormais à l’h isto ire.

En voici quelques extraitsAv ignon le 8 j u i llet 1856 .

Monsieur le Ma ire

Les habi tan ts de la Pla ce S i -Dld ler de la v i lle d ’Av ignon o n t

l’honneur de s

’adresser a vo tre au tori té pou r met tre un terme

a u tapage e t au carillon de cloches q ue se permet le soun eur de

cette

qu ’i ls demanden t , c’est la ju ste répress ion d ’un abu s

i n tolérable, abu s au q uel_se livre con ti n uellemen t le son neu r.h omme man iaque q u i ne voi t dans tou t ce bru i t qu ’

un tris te

s u jet d’amou r-propre certes bien déplacé , alo rs surtou t qu ’i l

abu s. 557

n e fa i t q ue compromettre la ma jesté de l’Église et de culte pa rses a irs d iac0 rdan tse t de la vu lga ri té la plus profan e.

L es résu l ta ts en son t déplorables pou r la tran qu illi té de ce

qua rtier ; et les loca ta ires , désireux d’échapper à ce bru i t as

seurdissan t sehâten t de fuir de n osma isons.Nous eson s don c Mon s ieu r le M a ire vous suppl ier de vou

lo ir bien par votre b ienvei llan te in terven tion fa i re cesser ce

d éplorable éta t et de ren dre a ux h ab i tan ts de ce q ua rtier leca lme don t ils on t beso in pou rexercer u tfl emen t leu r profession .

Nous avons l’honneur e tc. (Su iven t 30 s igna tures.)

— 24 . A cette époque de troubles, l’

honorable M . Pa

mard n’

était pas maire d’

Av ignon . Ce n’

est pas à cet te

époque non plus qu’

a été rédigée et signée la pétit iondon t il s

agit . On pardonn era ces anachron ismes au

poète ils trouven t leur excuse dans les exigences d’

une

act ion qui demandait une certa ine un ité de temps . L e

lecteur voudra bien faire aussi la part de la fan ta isie , qu in e saurait être exclue d’

une œuvre de cette nature.

— 25 . On sait que la fonderie de M . Ferre est établie àA v ignon quart ier appelé la Peti te-H ô tesse.

— 26 . C’

est à l’habile ciseau d’

E . Cournand sta tuaire

à Av ignon , qu’

est due la M a ter doloresa de l’

église St

D idier.

— 27 . J . Brunet est peintre—v itrier habile peintre degenre , et Felibre. F elibre de l

a rc-de-sede .)

- 28 . L’

eid ium n’

est sans doute pas aussi modernequ ’

ont pu lepenser bon nombre d’

auteurs très—versés dans

la science agricole. Sans remonter jusqu ’

aux prophètesd

I sraël, nous avons cru remarquer que la muse provençale eut , du temps de Saboly (1674) à con stater la maladie de la v igne. En effet , un des diables que Sabolymet en scène dans un de ses plus beaux noels , se vante

d’

avoir fort maltraité les v ignoblesEs ien q ue d

’un seul c0p de p igno

A i penchin a ten te! li v ign e

LIS OUBRETO.

L i a i gaire lai ssa de ras in

Ei lambèn n ’ ’a ga ire de v in.

(Noel 62. édi t. Segu in .)

29 . Autre plagiat : ces quatre v ers appartiennen t ausennet—épil0gne des M a rgar idetw (Page

— 30 . En Provence et dans le Venaissin , le peuple sèmede fenoui l et de fleurs de genêt les rues où passe la precession de la Fête—D ieu .

3 1 . Mettre ici l’

inscript ion de la cloche de Clémen tc

est en compléter la descript ion

Srr noum Demm nsnnnrcrnn . Den s u r A L A

Pa s ersss Sr-Drms n p a s Cu irrs nr Fm or sen n s n s

sons L’

ancn rserscorxr n s M“ Jean -Mmrs -M xrn ra s

Du n n . M . J . Memonnnr , cum . uen . cunni.

V rcxrnns : MM . Bân Ézsr M anrv sr , Aunson Su nn

F . D . Sans a . Pa risrn s nr n s LA Fa mous Cs s rn rn

n s M rnu nnem Fa s s rcrs ns : MM . M . Commsn

L . Bow en , J . Beau ne, P. Den e s rs , A LP . Guru

r s a n ev P . Fxs s s J . Grus on , J . Mens s r .

— 32 . G . Imbert , ainé, professeur de musique à A v i

gnon et organ iste de la paroisse St -Pierre, est un compos iteur d‘élite. De nombreuses productions lui on t acqu isparmi nous une grande popularité.

— 38 . On lit dans La Commune (27 septembre 185 1)C

’est parce q ue La Commune a été fondée q ue le S i —F anot a

été fendu. Tous les ouvriers de ce journ al se son t empressés decouronner de lauriers le bronze sonore et de fleurs celu i q u iplus véritablemen t , en est le père que M . F erre (le fon deu r.)

— 34 .A . Dan est domicilié à Av ignen rue Campane, 21 .

I l a écrit les airs si provençaux des noëls l’E nfa n toun , lou

bon Rescontre , li D ia ble , lou Raubo-

ga line etc. , celu i

de la Marseillaise des Félibres (Arma na de etc.

35 .D .C.Cassan exerceet conduit un chœur avec autan t

530 u s ensu re .

allemande , en persane (car on ne sa it pas précisémentd

oùelle est partie) suivre la version prov ençale telle

qu ’

il l’

a retrouva un soir , au co in du feu , sur les lèvres

de sa grand’

mère.

a: . I I . de F allen : passa n t pa r Av ignon pour se ren dre en

I ta lie , applaud i t chaleu reu semen t le poè te q u i défrise s i b ienles landes et les mara is de son pa ys. (St-Ren é Ta illan d ier . lntrodM ion aux P rovença le:

— 44 . Cette prece fut lue dans une séance de la Sociétéde la F oi (8 décembre 1850) présidée par Mgr Debclayarchevêque d’

Av ignon . L a Société de la F o i v isita it et

secourait les pauvres .

— 45 . M . le Comte Am and de Pon tmart în a fa it d ’

E .

Requ ien le portrait suivantE. Req u len a été de cette race d

’hommes q u

’on peu t appc

ler encyclopéd iques ci don t Cuv ier et H umbold t on t offertde n os jours le type le plus admiré : org an isat ions merv e i llenses exceptionnelles où se concen tre e t se résume ce q u i

su ffi ra i t a la gloire de d ix sav an ts ord ina ires ; sa spéc ia li té fu tde les avoir tou tes. Comme botan iste comme n umisma tc

comme géologue i l égale s’ il ne les dépasse les plu s h au tes

célébrités de notre siècle nu l ne pou ssa plus lo in le gén ie desrromen cla tu rez ; n ul ne féconda mieux l’arid i té d u sa vo ir parcette chaleu r d

’âme cet te pénétra tion v iv e et fami lière cette

s implici té de démonstra tions et de procédés q u i (tien t a la

science tou te sa sécheresse pour ne lu i laisser que ses ch ar

mes. Le coup d‘œi l scien t ifique de Requ ien étai t salué comme

sa n s rival par ceux-là mêmes pour q u i la n a tu re n’

a n i secre ts

n i voiles. Pou r lu i , v oir c’éta it comprendre appren d re c

’é

ta i t con na i tre se placer en présen ce d ’un phénomène c’é ta i t

en dev iner mi lle.

Qu i de nous ne se souv ien t , avec un at ten drisseman t prefon d de cettemodeste demeu re qu ’

i l h ablta s i longtemps Au

dehors c’éta i t mo in s qu ’

une ma ison ; a u dedan s c’éta i t u n

temple consacré a tou t ce q u i en nob li t l’ in telligen ce et le

cœu r , a la science aux arts à l’ami t ié a tou tes ces vertus

a imables q ue relev a ien t encore . dans cet te âme d ’él i te les

plus sa ines i dées poli tiques les plus ferven tes conv ic tions ré

)tgieuscs. Cette ch ambre si simple cet escal ier de bois q u’on t

Nerss . 51 r

décri t avec compla isance des sav an ts et des voy ageurs célèbres,n ou s y av on s v u mon ter les Can dolle, les J ussieu les F auricl

les Beud an t les I l lrbci : i ls ven a ien t v isi ter Req u len comme on

v is i ta i t Goélh e Weimar, et i ls proclama ien t devan t nous tou tce qu ’ ils ava ien t du a ses trav aux a ses con sei ls à ses notesa s a correspondance a ses décou vertes.

L e priv i lège de cet espri t i n fa tigable fu t d’éten dre san s

cesse le cercle de ses conn a issan ces déjà si v aste ; i l y av a i t enlu i je ne sa is quelle curios i té commu n icat ive sympath iqueu n e prodigieuse apti tu de à recuerll ir en se jouan t tou t ce q u ipou va i t agrand ir ses études , comme i l recuei lla i t sur ses pa s

l’h erbe le minéral et le coqu illage q u i pou va ien t grossir ses ri

ch esses. B ibliograph ie pei n tu re h isto ire poés ie arch i tec

t u re archéo logie s ta tua i re ri en n e lu i fu t étranger : e t u nrega rd lu i su ffisa i t pour expliquer à la fois la pierre d ’une ru in e la plan te qu i ava i t percé cet te pierre l

’in secte qu i bou r

don n a i t sur cette plan te et la langue qu ’on av a i t parlée an

teur de ces débris.P a rlera i -je de sa bon té sans born es de ce tte hesp itali té

q u i ne se fa isai t pasmême sen tir car i l semblai t q u ’on éta i t

chez soi du momen t qu ’on éta i t chez lu i Tous ceux d

’en tre

n ous q u i on t touché une plume ou un cra yon un ci seau ou un

cla v ier on t en Requ len pour gu ide pour ami et pourma i tre.

i l éta i t le pa tron n a turel de tous les jeun es gen s qu i s’essay a ien tda n s les arts , dan s les sciences et da n s les lettres. Tous ceu x

q u i on t cherché plus tard un e public ité plus grande peu

plu s de bru i t et de fumée on t commen cé par invoquer sensu ffrage et on t recon nu bien sou ven t q ue , de tou tes les ré

compen ses accordées a leurs efforts c’éta i t ra la plus v ra ie , la

pl u s précieu se et la plus pure ; i l cro y a i t en eux plus qu ’eu x

mêmes ; et pa rmi tou tes ces renommées pour lesquelles i l sepa ssion n a i t avec tan t de dévouemen t et d ’ardeu r i l n

y en

av a i t qu ’une qu

’il oublia i t : c ’éta i t la s ienn e E t en même tempsqu ’ il encou ragea i t les peti ts i l a tt irai t les plus gran ds. Quan de n songe à tous ceux qu i le pleuren t , les n oms les plu s i llus tresv ien nen t à l’espri t comme les plus humbles : I ngres Pau l

D elaroche le duc de Luynes H orace Vern et Mérimée , on t

é té ses ami s. S i Eugène Deveria a été pen dan t quelques ann ées n a tu ralisé parmi nous , si Auguste B igand a doté notre

M u sée de ses belles toiles c’es t a

_Beqn ien que nous le devon s .

S en cœur fu t au n iveau de son in telligence c’est le seul

532 u s ensu re.

éloge qu’on pu isse en fai re e t i l n

’en existe pas de plus beau .

Cc cœur s’

éta i t don né sa ns réserve à sa v i lle n a ta le ; et ma lgré

d e p au agéres ingra tltudes Av ignon fu t tou jo u rs son affection

la plus chère. Les v illes compten t parmi leu rs bien fa i ten r5ceux q u i leu r lèguen t des trésors sc ien ti fiq ues ou artis t iquesc u rieusemen t amassés. Req u ien a mieux fa i t q u e cela liv res

ta bleaux manuscri ts , co llection s , i l n ou s a tou t don n é de

son v iv an t. Dans son arden t pa triotisme i l a trouvé q ue ce

n’

éta i t p as assez de n’en rich ir ce qu ’

il a ima i t q ue pa r sa mor t ,

e t i l a voulu surv ivre à ses bien fa its pou r jou i r du bon h eurd'a voir donné.

L a mort l’a surpri s au momen t où i l s’apprê ta i t à termin eru n grand ou vrage q u i eut a jou té a sa glo ire le seu l complémen t

q u i lu i man que : celu i d’une publica tion écri te . i l s

’es t étein t

s u r u n e terre presque étrangère , où i l av a i t en le temps de sefa i re de nou vea ux amis , ma is éloign é de ceux don t i l é ta i t

l’âme don t les vœux le rappela ien t sa n s cesse e t q u i n’on t

p lus q u ’à lu i préparer un tombea u

A. DE PONTM ART I N .

E . Requ ien mourut frappé d’

apeplexie à Bon ifaciole 29 ma i 185 1 âgé de 63 ans au momen t même où

i l clas sa it un herbier con s idéra ble , qu’

il des tin a i t a

sa v i lle na ta le.

L’

élégie que l’

auteur des Oubrete a consacrée à la

mémoire si regrettée d’

E . Requ ien , qu i encouragea avec

tan t de bienveillance ses débu ts dans la v ie littéraire a

été tradu ite avec une rare élégance par M . Émile Des

champs . Nous nous faisons un plaisir et un honn eur dereproduire ici cette traduct ion

E . REQU IEN

Quan d la rosée en l i a ! sur ch aque fleur per leie :Quan d les fleu rs , en toilette a u zeph ir q u i les ploie ,

De ba isers en ba isers li vren t tou t leur parfumL’abeilie a u petit jou r commen ce sa journ ée

E t voilà qu ’elle pa r! pou r fa ire sa tou rn ée

Sémillan te e t pimpan te a vec son corset brun .

Pou r amasser du miel eh comme elle es t active

E t comme i l est joyeux le long bourdonnemen t

344 u s cessera .

Eme tan t de douceu r mès tre , q ue pod e bè uTe leissa la farine u ro us d

’avé lou bren .

m amèu mener .

V llla-Bozon d’0u tobre 1858.

— 47 . Voir les Tra d i tionnelles de Jean Reboul,page 3 13 .

— 48 . Voir Prime! et N ota ,par A . Brizeux, page 180 .

A . Briseur lui—même pria l’auteur de tradu ire en pro

v ençal ce chan t breton , qu’

il a appelé la Pr ière des L aboureurs . i l accepta avec une extrême bien v eillancel’

hommage de cette traduction , et'

il nous adressa en

retour la lettre su ivan te

Mons ieur , l’excellen te âme q u i bri lle dan s v os v ers i ns

pire au ss i vos let tres et tou tes vos actions.

Pou r justifier u n peu les sympa th ies q ue v ous m’av ez con

c lliées chez vos frères en poés ie de Proven ce j’en vo ie au I la n

macuge di trouba ire ce chan t bard iq ue (i l. Lus pa r v ou s , ces

vers venus de l’Oue st peu t—étre ne seron t pas durs a ux ore il

les de M idi .

Gomme l’a i défen du ma langue et ma race vous défen du

la vô tre mon cœur est avec vous tou s.

A vous cher Monsieur mes sen t imen ts tou t particu liers .

A. 8 8 11 3 0 8 .

49 . Voir, dans les fables de Lachambeaudie, l‘

A va re

a ux enfers .

50. Rèi e pustow o est t’

humble expression de la grat itude que nous devons tous à M . Sain t -René Taillandier. Dès 1850, i

’éminent professeur nous v it à l’œuvre

et le premier il applaudit à nos efforts . Nous en fûmestous profondémen t touchés . Son Introduction des P ro

venca les fut le premier encouragement que recurent les

(l ) Voir , dans les œuvres complètes de B ri zeux la pièceAna: pat tes provença u . L

’au teur des Oabreto la lut aux poe tes

provençaux réun is à A ix le 21 aoùt 1853.

NOTES . 545

postes provençaux encouragemen t précieux qui nous envalut tant d’

autres parmi lesquels nous avons toujoursplacé en première ligne ceux de nos amis B ebon i et JulesCanonge de N îmes , qui son t aussi de v ieille date.

M . Sain t—René Taillandier a bien voulu nous con t inuer

l’

appui de ses bons conseils et de ses sympathies . Le 18

août 1853 , il écrivait pour répondre à l’inv itat ion qu ilu i fut faite d’

assister au Congrès d’

A ix

Pari s , 18 aoû t 1853

mon cn r s nonn smm.e

D’impérieu ses occupa t ions me priven t cet te fois encore

du pla isir d ’assister à la fra tern elle réun ion des chan teurs de

la Proven ce . Croyez du moin s q ue je sera i de cœu r avec vou s

to us. Nu l ne sera i t plu s heureux q ue mo i d’applaud ir à vos gén éreux efforts. Depu i s q ue j ’a i annon cé , dan s l’i n troduct iond es P rovença les , la ren a issan ce de la poés ie q u ’

i llustrèren t

jad is les Arn aud Dan iel et les Bern ard de Ven tadour , le monv emen t que j

’a i s ign alé s

’es t accru . Au milieu de mes en cou rs

gemen ts j’osa is vous don ner des con se ils et si je nem

’abuse,

v ous év i tez avec un soin stud ieu x les périls con tre lesqu els jev ous met ta is en garde. L a poésie provençale a péri parcequ ’

une in spira tion profonde lu i a manqué, et qu ’elle a été trep

longtemps le gazou i llemen t d ’une pen sée en fan tine. Vous et

v os amis vous vou s efl‘

orcez au jourd ’h u i de retremper votre

i dioms vous lu i con fiez l’expression de sen timen ts plusmâlese t de pensées plu s élevées vo us en fa i tes un instrumen t de civ i lisation morale : v ous songe; en fin (sans pédan tisme et san sfracas) au .bu t sérieux de tou te poés ie. L a publica tion des

Noë l: de la nouvelle école m’a causé le plus v i f pla isi r. La J eune

F i lle a veugle e t le Massa cre des I nnocen ts son t des tableau x q u iresteron t. E t quelle gràce ch rétien ne d an s tou tes les strophesd e vos confrères Quan d on li t ce recuei l de noë ls i l semb lequ ’

on h abi te je ne sa is quelle région idéale l’etable sa in te est

la avec la crèche et le d ivin en fan t et de tou s côtés par des

p ra iries emba umées e t des sen t iers jon cbés de fleurs les poetesd e la Provence von t porter leur oflran de a u Dieu n ou veau -né.

S i je ne sava is avec quelle modestie vous vou lez tou jou rs vou seflacer dan s le groupe q ui s’es t formé au tour de vous je v ou s

écrirais ce q ue je pense de votre gracieux poème des Sawy e15

546 u s ousasro.

rr!lo e t de cet harmon ieuxmélange de sérén i té e t de tristesse.

J e vous sa“sfera i davan tage en vous parlan t de v os amis. Di tesdo nc dema part a I l . Aubanel q ue ses noë ls on t obten u de préc ieux suffrages d i tes à l l . I istra i qn ’

on espè re beaucoup de saru st ique épopée proven çale : di tes a I . Cami lle li eyba nd , à I .

Crons illnt a I . Gla np que leur zèle trou ve des apprécia teurssympathiques parmi ceux q ui répè ten t avec Dan te

l a qu i la morta poesia risnœa0 san te M use

D i tes enfin a tous ma i tres et d isciples , vé téran s et nou

v ea ux venus qu e ces Congrès fra ternels ferti les ou non en

œu vres durables a uron t cepen da n t l’av an tage d ’

en treten ir le

sen timen t poétique et l’amou r des tra d i t ions n a ta les. Ceux quin’on t pas le droi t d

y pren dre une pa rt active ceux pour quiv o tre idiome ne peu t ê tre qu ’

un objet d ’étu de historique et

poétique trouvero n t du mo in s recueillir, da n s vos réun ions ,

ces n ai ves ardeu rs li ttéra ires eŒacées ma in ten an t presquepartou t et q ue vous ran imez avec grace. C’

es t là mon cher

Rouman ille ce que je su is fâché de ne pouvo ir v ous demander

a u jourd ’hu i et je vous prie d ’étre auprès de vos amis l’in ter

prè te de mes regrets de mes sen timen ts e t de tous mes vœux.

Votre tou t dévouésu n -n at r smu umu .

— 51 . E p ièi quand venguè lou — La Ga"ette du M id i qu i publia cette pièce en août 1856 , ao

compagne cette strophe de la note suivan teEn 1838 , Rouman ille fa illi t étre solda t. Le consei l de rév i

sion don t M . An ton in de S igoyer alors Sou s-Préfet d’Arles

fa isa tt partle , t rouv a n otre jeune poè te si malingre et si pâle ,

q u'i l n

’osa pas le rav ir a sa fami lle et a sa muse.

52 . Cette pièce (li Crèche) fut récitée par l’

auteur

dans la séance d’

inaugurat ion de la Crèche de la Sa in teE nfa nce tenue le 20 novembre 185 1 et pour laquelleelle fut écrite. Un Felibre Catalan , Damaso Calvet

nous a fait l’honneur de la traduire dans sa langue

sœur de la nôtre. Voici cet te traduct ion

CANT DE LELETO

A —B . LAURENS

Andan te. Ritard . A tempo .

Quand la ro se el flouri do , Fan

Ri ta rd. A tempo .

que sie—

gue cu li do , Ah ! ah ! Cou i-fo—me bèu ,

Di

V . L i Sounj arelle , paie 109. L a chan son de Leleta a

servi de thème à un e charman te étude a rrangée par M . Émi le

A lbert , et que ce composi teur a in ti tulée Elisa ’s sono.

(Op . ho. j

de to , Lan —la ! sie gues pas pa te

D’

aut d’

au t l tambourin ,Routes—vous en trin .

Av ignonn lou btu j our de Toussa n t 1863.

J .

ENSIGNADOU .

E de-qu‘

as que pleuresL i Bardouio . …

L i Patricoularello

Madaleno

Deus Boutoun de rose

Jejè

La Poulougno

LIBRE Ill

Pèr Vendemio

Ma Crous d’

or

Nostro-Damo-de-la—Gàrdi

Lou Chaine e lou Canèu

Louv iseto

Aubade de la malauto

LIBRE IV

Un man ilme.

Pèr l’

album de Madame

Pèr li paure

L i quatre rire dôu v ièi

Ne-ne som som

ENSIGNADOU .

Lou Martegau

L’

Irlando

L ou Faure

Muse adieu

I I LI NOUVË

Lou bon Rescon tre

L a VacoL i D iableL

A i e lou B leu

Lou Raubo —

galino

Lou proumié som de Jeuse

Lou Rev ihet

L i dons Serafin

L i

Un di Douge

La Chato avuglo

Partènço pèr l’

Egito

La Crous de l’

Enfant Jeuse

LI SOUNJARELLO

L i Sounjarelle

LA PART DE DIEU

La Part de D ieu

ENSIGNADOU .

LA CAMPANO MOUNTADO

La Campano mountadoGan t proumié Saboly

Gan t secound lou Jonmau

Cent tresen lou DiableGan t quatren lou Cnrat

Cen t cinquen V itôri

Gan t sieisen l'

A igo-signado

Gant seten , la Man que darda io

LI FLOUR DE SAUV I

LIBRE

A Jan B ebon i de Nimes

Cansoun de Noço

D idete .

Lou Môun ié sonn fiéu e l’

ase

L’

A iglo e lou Qu insoun

La fau

A Justino Arlatenco

Pauriho e Carita

L i Reinard e lou Felibrige

Se n’

en tasian un Avouent

A Ceurdenan de ToulounB ihet per lou brave MoussuU no fable d

Offmann

Oh la belle jeurnado

ENSiGNADŒJ.

Retra d6u pintre A . B igan d

Caca laus e Cacalauso

Rèi e Pastouro

Pèr l’

A lbum de Madame Brun et

L’

Ourfanello

A P.—Annunziata B igazzi

La Noço

Lou R iche e lon Faure

LIBRE IV

A -n -Anteunln de Sigeyen .

A Madamisello Rosaubo L auren s

L i deus Mestierau

L’

Aclapo-Mort

A Rose—Anais

A Tavan de Castèu —Nôu—de-Gadagne .

A Madame qu ’

es une Crihouno .

Vers escri soute menu retra

Lou ben Dién e Sant Pèire

A William Bonaparte WyseL i Couronne

Lo u Brassalet de M irèio Roumieux . …

L i tres v elet d’

lsabèn .

A J . D’ "

jou ine sôudard dôu Papo .

Faure

A Madame E . de

Sus lou L ibre de ma

ENSIGNADOU .

L i Crèche.

Santo MadalenePèr l

A lbum de Madamisello

Nostro -Damo-d’

Africo

Saludacioun

L a san te Crous

NOTES

Notes

La Vaco (musica de)Leu can t de Lelcte

DE L’

ENSIGNADOU

Av ignon Typ . de Fr . Segu i n a iné.