préface - forgotten books
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PRÉFACE
Si vous vous arrêtez à Avignon vous logereznécessairement à l’Hôtel d’Europe cet hôtel u n i
que, qu e l’
on connaî t de Rome à St—Pétersbourg ,
de Paris à Londres et qui , grâce à ses perfect ions
charman tes a bravé la plus formidable des ré
volutions après celle de 89 : la Révolution des
chemins de fer. Dans le vestibule vous voyez unbeau portrait photographi é et il est impossible
que cette figure ne vous force pas à la regarder ;c‘
est un homme jeune encore dont vous v ous
dites au ssitôt Je voudrais avoir un ami q u i
lui ressemblât physionomie heureuse et ou
verte , œil franc comme l’
or , en supposant quel’
or, qu i fait faire tan t demensonges, ait leméritede la franch ise ; joues pleines sur lesquelles ondev ine ces ton s sains v igoureux et bruns quedonne le soleil à ses amis ; lèvres fines aisémen trieuses san s un grain de cette malice sournoise
qui grimace trop souven t sur les lèvres parisiennes ; expression intelligente,avec ce fond de rêverie douce qu i associe l
’
imagination à l’
esprit ; un
air vif de bonne santé et de bonne humeur, où se
vn PRÉFACE .
révèlent une belle âme et une con science droite ;u n ensemble qu i plaît et réjou it le cœur ; rien qu isen te la pose du faux grand homme ou du faux
bonhomme ces deux variétés qu i se rencon tren t
par centaines de quatre à six heures , sur le bonlevard de la rue Chaussée—d
’
Antin au péristyle duGymnase.
Cette figure essentiellement sympathique c’
est
celle de Rouman ille , le poè te provençal , le promoteur , et , à vrai dire le chef de cette rena is
sance de la Muse méridionale , qui en plein dixneuvième siècle , à deux pas d
’
un ballot de garance au bru it de dix locomotives au milieu des
insolents triomphes de l’
industrie du chiffrede la centralisation et de la prose au moment
où la poésie française nous consternait de sa dé
cadence est venue relever l’
idéal popu la ireconsoler les affligés s
’
affirmer par des œu vres
éclatan tes ; persuader les indifféren ts , convaincre
les sceptiques ; charmer à la fois les salons les
a teliers et les mansardes rompre la prescriptionpoétique, et installer v ictorieusement parmi nous,sous le nez et à la barbe des railleurs et des in
crédules le plus aimable et le plus heureux des
anachronismes .
Un anachron isme ai-je dit ? Je me trompe : il
n’
y a pas d’
anachronisme viable dans l’
ordre in tel
lectuel et moral. Quand une idée réussit , quandun rêve se réalise , quand une inspiration se fait
homme , quand cet homme rallie autour de lui
partn er . v u
un grou pe un public et un auditoire soyez certain que ce succès a sa raison d’être que cette
idée , ce rêve cette inspiration cet homme et
ce groupe, sont de leur pays et de leurmoment .
Les deux reines de notre époque s’
appellent la
démocratie et la centralisation toutes deux reines
par droit de conquête : politiquemen t , il est possible qu ’
elles s’
entr’aiden t idéalement , elles s
’
ex
eluent . La centralisation , en s’
exagérant , en redu i
sant tout ce qu i n’
est pas elle à l’état d
’
instrumen t
inerte et demachine passive dev ient un attentat à
la liberté et à l’intelligence ; car l‘
intelligence et la
liberté on t également besoin du chez soi elles ne
se déplacen t n i ne se désistent pour confier à une
lointa inemétropole le soin de décider ce qu ’
elles
doiven t faire croire imaginer et dire. Il y a ,Dieu
merci ! dans le cœur humain ,un sen timen t vivace,profon d , invincible qui proteste contre ces hy
pertroph ies du monopole. Je sais bien qu’
on nous
oppose l’
éternel apologue de Ménén ius Agri ppala vieille parabole des membres et de l’estomac.
Mais essayez donc de charger l’
estomac outreme
sure ; obligez—le d’
avaler d’absorber et de digéreren un jour de quoi nourrir v ingt moissonneurspendan t un mois , et au bou t de quelques essa isde ce régime vous me direz si les membres ont
conservé leur force et leur souplesse. Les apolo
gues sont comme les proverbes : il faut en prendre et en laisser.
Il est donc arrivé ceci : à côté d’une démocratie
vm vrémen.
embarrassée de ses v ictoires , accaparée escamo
tée ou disciplinée par la centralisation oublieuse
de tou t idéal , incapable de rien féconder prête à
substituer dans la littérature et dans l’art ses
sensations grossières aux délica tesses du goût
véritablematière à man ipulations admin istrat ives,il existe surtout dans nos chères prov inces du
Midi une démocratie forte in telligen te origi
nale chauffée à notre température participant
de la généreuse saveur de nos v ins et de nos fru its,parfaitemen t indépendante des changemen ts poli
tiques , enracinée dans le sol , imprégnée de nos
mœurs , et très—décidée à v iv re en dépit des médeeins bureaucrates qu i lui conseillent de se laissermourir de bonne grâce pour leur donner le plaisir de la ressusciter dan s leurs cartons . Celle —là
résiste d’
autan t plus qu ’
on l’
en tame davan tage ;elle s
’
obstine d’
autan t plus à garder ce qu i lu i
reste qu ’
elle a perdu à peu près tou t ce qu’
on
pouvait lu i ôter . Elle dit à la cen tralisation sa
sœur ( d’
un second lit ! ) et a la Révolution sa
marétre : Ah ! c’
est comme cela ! ah ! vous me
prenez tou t ma v ie matérielle et politique , mes
institu tions communales mes garanties sécu la i
res contre votre appétit de Minotaure ,mes fêtesmes marchés mon argent mon costume mon
accent , ma Halte—là ! cette langue q ue
v ous dédaignez et qu i a été littéraire avan t cellede Pascal et de Racine cette langue que vou s
flétrissez du nom de p a tois, et que vous renvoyez
PRÉFACE . 1x
aux dialogues des charretiers et des cu isimeres
comme ces illustres captives que leurs barbaresvainqueurs rédu isaien t au rôle de servantes je
vai s la restaurer la régénérer la refaire poét i
qu e pour exprimer une poésie qu i vou s échappe
qu i périrai t entre vos mains et qu i ne doit paspérir : admirable revanche de l’idéal contre le
réel , de mes fleurs contre votre herbier , de ma
cou leur locale con tre votre badigeon ! Pendant
que Lamart ine et Victor Hugo Musset et Alfred
de Vigny n’
ont plus chez vous de successeurs ,
je vais moi donner des héritiers à ces trouvères
du moyen -âge mélodieux enchanteurs d’une
société disparue ! Pendant que votre poésie se
meurt , la mienne va rev ivre ! Vous m’
avez humi
liée ; je vous forcerai de m’
applaudir , et nous
seron s qu ittes !Protestation éloquen te à laquelle desmilliers de
beaux vers ont serv i de signature ! salutaire ré
volte don t Rouman ille a été le Masan iello pacifi
que , où la Muse fort heureusemen t , n’
a pas joué
le rôle de muette et qu i n’
a coûté n i une gou ttede sang n i une larme !
Il ne s’
agit pas ici , bien entendu , d’
assigner
des rangs n i d’
échelonner des noms propresclassification désobligean te qu i ne résou t rien et
ne sat isfait personne. Rouman ille s’
offen serait si
pour embellir sa couronne on s’
avisait de déro
ber un seul fleuron à celle de ses voisins . Grâce au
ciel ! ou peut rendre justice et hommage au poete
x PREFACE .
des Oubrelo sans méconnaître la puissance et
l’
ampleur de Mistral la poétique beauté de cette
triomphante Mirèio , qu i , malgré sa vertu , a fa it
parler d’
elle les deux mondes et qu ’
un grand
compositeur va prendre à la musique des imagespour la donner à la poésie des sons l
’énergie la
concision magistrale la passion épurée mais nonrefroidie au con tact des croyances chrétiennes de
Théodore Aubanel le mystique parfum de cette
M iÔugrano en treduberto entr’
ouverte en effet par
la douleur et l’
amour,qui lu i arrachent son secret .On peut admirer de tout cœur ce triumv irat ex
æquo où l’
émulatîon et le succès n’
on t pas fait un
en vieux sans être insensible à la grâce amoureusede Mathieu et de sa F arandou lo, oùretenüssen t les
joyeux tambourins de la galan terie v illageoise
sans être indifférent aux bonnes fortunes de cetteProvence délivrée qui compte elle au ssi ses
Hermin ies et ses Clorindes. Mais la question n’
est
pas là : les beaux ouvrages que nous avon s vus
paraître dans ces dern ières années on t profité de
l’
impulsion donnée par celu i qui avait eu l’
idée delier en gerbe tous ces riches épis : ils n
’
on t eu à
s’
occuper que de leur propre réussi te. Ce sont},
si vous levoulez , de verts rameaux que l’
on pour
rait détacher du tronc de splendides fleurs quel’
on pourrait cueillir sur la tige san s*
altérer la
racine ; ou si vous l’
aimez mieux , ce son t des
fils de famille qu i sortent de chez eux la pochebien garn ie et qu i ne tarden t pas à faire brillam
X I I PREFACE .
q u ietan ts de la démocratie révolutionnaire, l’
autre
dans les fondrières réalistes de la littératureparisienne.
Je lisais récemmen t dan s un livre sur la Grèce,cette immortelle aïeule de notre Provence que
les Grecs modernes av aien t travaillé et réu ssi à
purifier, à régénérer leur langue, couverte par letemps d
’
une rou ille épaisse sou illée par l’
an
nexion de tou s les patois de la Méditerranée ;qu ’
ils lu i avaient rendu sa clarté , sa grâce son
élégance qu’
ils en avaient refait presque la lan
gue de 80phocle et de Périclès , de Démosthène
et de Platon ; mais que , par malheur aucune
œuvre nouvelle et originale n’était venue expri
mer et illustrer cette renaissance philologique.
Et l’
au teur remarque avec raison qu ’
un écrivain
ou un poè te fait dix fois plu s que cent gramma i
riens pour la formation ou la réforme d'
une lan
gue : qu’
aurait été Vaugelas san s Pascal et san s
Corneille ?
La Provence a été cette fois plus heureuse que
la Grèce : la poésie nous est arrivée la première ,
et la grammaire s’
est humblemen t bornée à rele
ver le bas de sa blanche tun ique , de peur qu’
elle
ne se déchirât aux ronces du chemin . Je sais
bien que l’
on a contesté à notre pléiade poétiquela possibilité ou le mérite de parler tou t a fai t la
méme langue ; mais je sais aussi que , là comme
ailleurs Rouman ille a été le premier sur la bre
. che qu ’
il n’
a rien négligé pour reconquérir et
PRÉFACE . xm
prouver cetteunité précieuse lien (il dirait liame)de la gerbe opulente qui se formait sous sa main .
Qu‘
importe d’
ailleu rs ? qu ’
importe une syllabe ou
une désinence ? L ’
essentiel , c’
est le sentimen t
c’
est la v ie c’
est le couran t électrique entre le
poète et la foule c’
est cette rare rencontre qui fa it
qu’
à u n moment donné, les cœurs sont disposés àbattre et les main s applaudir comme si la voix
qui s’
élève était la vibration de tou tes les voix ;
c’
est su rtout une nuance plus délicate plus importan te que la complète un ité grammaticale. Je
vais essayer de l’indiquer .
Une langue populaire peut parfaitement êtreune langue littéraire et poétique mais à certa inesconditions . La Grèce dont je vou s parlais tout àl’heure l
’
I talie contemporaine de Dan te la Pro
vence des cours d’
amour et des trouvères ont eu
cette admirable fortune que la poésie y parlait
comme tou t le monde et que tout lemonde pouvai t la comprendre : âge d
’
or âge charmant où lasociété était le corps don t la poésie était l
’
âme ! On
ne connaissai t pas alors ces distinctions subtiles
que nous sommes forcés d’établir aujourd’hu i entre les aristocraties qu i meurent et les démocra
ties qui naissen t . A Athènes sous ce beau ciel
encore peuplé de ses dieux et de ses déesses en
face de ces montagnes sacrées échelles mystéîrieu ses qu i avaient la terre à leur base et l
’
Olympe
divin à leur sommet , quand la grande voix d’
Es
chyle ou de Sophocle convoquai t les multitudes
xw PRÉFACE.
le peuple se faisait lettré et les lettrés se faisaientpeuple pour admirer et applaudir dans un même
élan d’enthousiasme. Au moyen —âge les plushumbles foyers répétaien t l
’
hymne ou la chan sonle cantique ou la ballade que les pèleri ns du gai
savoir égrenaient sur leur chemin et don t les re
frains payaient l’
hOSpitalité du toit rustique ou dumanoir féodal. La ménagère les redisait en filan tsa quenou ille ; l
’
homme d’armes, en chevauchan tà travers les landes ; le pâtre, en condu isan t son
troupeau sous la garde des étoiles ; l’
ouvrier, en
f‘
orgeant le fer ou en travaillant le chêne le page,en promenan t sous les voûtes du château la reverie de ses qu inze ans ; la châtelaine, en contem
plant du haut de ses tourelles la rou te poudreu seoù son regard évoquait un cher absent . Nul , dan sce beau temps ne se demandait si la langue ava itou n
'
avait pas deux parts à faire : l’
une pour lesdétails familiers de la v ie commune l
’
autre pou rles images poétiques et les inspirations de laMuse ;l’
une pour le riche l’
autre pour le pauvre ; l’
une
pour les privilégiés de cemonde et les esprits raffinés l
’
autre pour les ignorants et les simples .
Hélas ! il en est de la poésie en sens inverse
comme de la Religion samère cette bonne mèrequ ’
elle devrait bien honorer , ne fût-cc que pourv ivre longuement . Lorsqu
’
on di t : Il faut une re
ligion pour le pauvre c’
est qu ’
on n’
a plus de reli
gion . Lorsqu ’
on dit : Il fau t une poésie pour le ri
che c’
est que l’
on n’
a plus de poésie .
PRÉFACE. XV
Nous avons comme Sganarelle changé tout
cela . La séparation s’
est faite : la langue usuelle a
baissé d’
un cran ; celle des écrivains et des poètes
a cru devoir monter de plusieurs étages jusquesaux froides hauteurs des académies et des salons ,en passan t par les allées rectilignes de Versailles
et des jardins de Le N0tre. En même temps la
vie moderne ses conquêtes et ses exigences , dépoétisaient à plaisir cet un ivers v isible et ce
monde idéal où l’
on ne pouvait jadis faire un
pas sans y rencontrer une des créations charman
tes de l’
imagination populaire. Les légendes re
fermaient leurs pétales et séchaient sur leur tige
comme des fleurs fanées par le soleil de midi . Une
triste science donnait le mot de toutes ces énigmes de la nature qu ’
une heureuse ignorance
avait traduites en symboles , en v isions en rêves ,en fables émouvantes ou rieuses , en fantaisies
aériennes et légères comme des ailes d’
abeilles
en tradi tions locales enroulées autour des véri tés
de la foi et de l’
histoire comme des enluminures
sur lesmarges d’
un livre ou d’
unmissel. Cemonde
enchanté qui disparaissait ainsi dans la brume
pareil à un fantôme chassé par les clartés du
matin c’était le trésor du peuple le patrimoine
du pauvre ; il lu i servait de trait d’
union avec la
poésie proprement dite celle qui se formule qu i
a des lois une prosodie et des dictionna ires qu i
seman ifeste dans des œuvres écrites et régulières
pour le plaisir d’
un public choisi et restreint . Une
xv i paérxcn.
fois dépouillé de cet héritage que remplaça ient
tant bien que mal les progrès du bien -etre et le
goût des jouissances matérielles , une fois séparé
de la poésie par ces espaces qu i séparen t l’
in spi
ration confuse et instinctive de la science didacti
que , que pouvait faire le peuple? Son idéal, qu’
il
avait aimé qui consolait ou charmait ses travaux
et ses misères , qu i relevait son intelligence , qui
répondait à la portion div ine de son être , il le
perdait ; il le voyait s’
enfu ir se faire dédaigneux
et hautain se changer en priv ilège au profit dessavan ts et des heureux s
’
enfermer .dans des de
meures orgueilleuses où il lu i était in terdit d’
en
trer. Naturellement le peuple tomban t de plu shaut , est tombé plus bas : cette séparation de corpset d
’
âme que lui sign ifiait une poésie mondaineacadémique et lettrée désormais brou illée avec
la Muse populaire , il l’
a exagérée à sa façon : sa
familiarité est devenue grossière , sa simplicité
tri viale ; il n’
a plus rien rêvé, pensé on dit au delà
de la glèbe ou de l’
atelier où se bornaient ses labeurs , au dehors de la gu inguette ou du cabaretoù se confinaient ses joies . Sa langue s
’
est maté
rialisée de plus en plus ; elle a perdu peu à peu
tout ce qu i lui servait à exprimer des idées supé
rieures aux vulgarités de la v ie réelle ; acceptan t
et enven iman t sa déchéance elle a imité ces per
sonnages déclassés qu i , le jour où ils cessent de
mériter l’
estime , cessen t de marchander leur
abaissement .
PRÉFACE . xvn
Cette rupture a été surtout fatale à notre provença l qui après avoir régné était obligé deserv ir et que l
’
on plaçait dans l’
alternative ou
de s’
effacer tou t à fait , ou de rester assujetti aux
plus v ils u sages . Il changeait même de nom, sans
dou te pour échapper au souven ir de sa gloire pas
sée au sen timent de sa dégradation présente.
Nouvel Ésaü il vendait au français son droit d’
ai
nesse pour un plat de lentilles , apprêté par des
mari tornes etmangé par des portefaix. Il souffrait
que son superbe vainqueur l’appelät pa tois .
Comte vous—meme répliquait brusquementRoyerCollard à l’abbé deMon tesqŒou , qu i lui offrait ce
titre n obiliaiïe en récompense de ses services .
Putois vous—meme l aurait pu répondre notre pro
ceaca l à une langue qu i avait été longtemps barbare pendan t qu ’
il était déjà civ ilisé , lettré poé
tique et poli . Et cependant, telle est la petitesse
des grandeurs déchues telle est la puissance
d’
une idée fausse qu ’
un préfet spirituel devenu
sénateur (ce que c’
est que de nous fit rire un jour
tou t son salon et tous ses bureaux en déclaran t
que l’
Académie de Vaucluse était une réun ion de
gens d’
esprit qu i parlaient un peu le français et
beaucoup le patois ! Oui , tel était l’état de la ques
tion à une époque peu éloignée encore dont nous
ne sommes séparés que par une trentaine d’
an
nées et une demi-douzaine de révolu tions !
Ce qu ’
il y avait de pire c’
est que le p rovença l
au lieu de porter gaîment sa misère et de s’
en
xvm raÉraca .
consoler à l’
aide de quelque joyeux refrain n’
é
tait pas sans avoir, de temps à autre, — effet d’une
v ieille habit ude — des velléités de poésie et de lit
térature. Or pendant ces ann ées fabuleuses la
littérature française avait fait des siennes . De
plus en plus isolée de l’élément populaire de
plus en plus guindée apprêtée musquée ra
t issée alignée glacée momifiée elle s’
amusait
à imiter des imitations de l’
antique à s‘inspirer
d’une mythologie de boudoir et d’
Athénée où le
nectar et l’
ambroisie s’étaient changés en piquette
et en pommade. Ces pauvres dieux de l’
Olympe
évoqués dan s de froids hémistiches par les Muses
galan tes de Gentil—Bernard et de Bertin par les
Muses sérieuses d’
Esménard et de Luce de Lan
cival grelottaien t sous des portiques d’
un faux
style grec et romain , en costume de baigneurs
attardés qui attenden t une douche pour se guérirde leurs rhumatismes . Cette douche l
’écoleroman tique allait la leur donner et d
’
une telle
force que malades et maladie furen t emportés en
même temps .
Mais enfin cette poésie v ieillotte ces fausses
élégancès , ce pagan isme d’
après coup , cette mythologi e bâtarde tout cela , en français s
’
expli
quait du moins par une sorte de tradition et de
rou tine : un grand siècle de grands écrivainsde grands po&tes, avaient accoutumé la langue et
la versification française à v ivre de ces an tiquesréminiscences. Le pli était pris : il pouvait y avoir
xx vrémen.
deux titres fraternels se complétaient chez lu i l’
un
par l’
autre et un issaient sur son docte fron t la
couronne de chêne a la guirlande de serpolet . ll
possédait deux paquets de plumes : l’un pour foudroyer en vers français ces monstres de roman ti
ques , l’
autre pour enchanter ses heures de loisir
par des exercices de versification proven çale re
levée de mythologie : et afin que rien n e pû t
manquer à sa gloire et à nos délices il trouva
l’homme heureux ! un artiste un dessinateur de
la vieille roche le brave M. Chaix lequel illu strason volume lou Ga lo ubet al
’
aide d’
une figure de
troubadour classique ressemblant , sauf les mol
lets à M. Ponchard père : souliers de satin blanc
à crevés ; bas de soie , culotte collan te tun iqu ecourte , couleur abricot—pêche serrée à la ta ille
par une ceinture de soie collerette empesée hé
ret de velours à plumet , écharpe de gaze, gui tare
de carton : troubadour incompris comme presquetous les troubadours , don t les pein tres se mo
quèrent mais qu i , avec deux flambeaux assort is
aurait fait la fortune d’
un marchand de pen
dules .
E nfin Ma lherbe vin t et si vous me dites q ue
je m’
egare loin demon sujet , je vou s déclare q ue
je crois en être très -près . M’
attachan t surtou t à
donn er une idée de l’œuvre plu tôt que des œu v res
de Rouman ille, étudiant son rôle dans cette ren a issance de la poésie provençale il fau t bien diredans quel état il l’a trouvée, afin de mieux se ren
vaÉrxcs . xxl
dre compte de ce qu’
il a fait pour elle. Guidé parcet instinct poétique qui n
’
est pas quoi qu’
on die
le con traire du bon sens, comprenant d’
avance les
vérités qu ’
aujourd’hu i je racon te bien à l’
aise; pro
fitant des réformes accomplies dans la littératurefrançaise ; empruntant ce q u
‘
il a de bon à ce
réalisme si mal défini encore et qui n’
est , je lerépète que la démocratie dans l
’
art Rouman ille
commença par débarbou iller la Muse méridionalede son fard par la débarrasser de ses oripeaux
pseudo-classiques ; il chercha et découvrit , sousles débris de deux ou trois siècles son acte de
naissance ses lettres de noblesse ,ses états deservice et il lu i restitua ses vrais caractères . Il
rétablit l’harmonie et l
’
accord entre la physiono
mie et le costume entre l’
idée et les mots entre
l’
instrument et la mélodie entre la figure et l’
en
tourage ; il retrempa cette poésie dans ses sources v ives , qu
’
elle avait qu ittées pour des bassinsartificiels avec accompagnement de nai
‘
ades . Son
parfum sa sève sa saveur originale sa vigueur
native, sa simplicité et sa grâce de lis des champs,elle reconqu it tout en redevenant elle—même. Ce
ne fut d’
abord chez Roumanille qu ’
une idée
d’
artiste une en treprise de poète jaloux de dérober les filles de sa pensée à une centralisation
dévorante. C’
est à ce début en 1847 qu ’
il publiason premier recueil li Margafideto dernier
moment de calme avan t l’
orage année pr0phétb
que oùLe feu couvait sous la cendre ! Peu de temps
xxn rnén cn.
après quand la République donna la parole àtoutes les folies et livra la société à t ous les pé
rils , l’
idée de Rouman ille s’
agrandit , s’
éleva et
s’
affermit . Mieux que la plupart de nos illustres
il dev ina et remplit le rôle du poète dans lestemps mau vais ; du poè te cessan t d
’être un objetde luxe pour devenir un homme utile renon çant
aux songes qu i charmen t pour faire face aux u topies qu i pérorent ou aux passions qu i menacentu sant de l
’
attrait qu ’
il exerce sur les imagina tions
au nom de poétiques chimères pour faire accepter par les intelligences de bonnes et salu taires
vérités . Ce fut là , si nous ne nous trompons une
des belles époques de cette carrière si bien rem
plie : Rouman îlle y fit, à sa manière , en de pet ites
dimensions , sa campagne de la rue de Poitiersmais avec quel avantage ! Les Parisiens spiri tuels
qui écrivaient alors des brochures réactionn aires
et monarchiques ressemblaient trop souven t aux
prédicateurs dont on dit : Faites ce qu ’
ils disent
et ne faites pas ce qu’
ils fon t . Le hasard les
avait poussés du bon côté tandis que leurs
confrères s’
égaraien t dans le parti contraire . Moi
qu i vous parle j’
en ai vu qu i en trois ou quatreans prirent , quittèrent repriren t trois ou qua
tre fois la haire conservatrice et la cu irasse déma
gogique. Ils me faisaien t l‘
effet de ces écoliers sa
ges et appliqués à qu i leurs professeurs donnen tdes bons poin ts pendant qu’
ils distribuen t auxparesseux et auxmu tins des pensums et des féru
raérxcs . xx1u
les. Pour être persuasifs il leur manquait d ’
être
convaincus il leur manquait surtou t de parler àdes ouvriers affamés exaltés aigris poussés à
bout par le con traste de leur omn ipotence et de
leur misère , une langue qu’
ils pa ssent compren
dre . Roumani lle lui se logeait au cœur même
de la place assiégée ou assiégean te. A peuplepeuple et demi ! Il s
’
éæhlissait carrément , les cou
des sur la table en face de l’
ouvrier ou du paysan
que commençait à gagner ou à perdre la facileconfusion du tien et du mien , et là , à coups detrique à coups de gaule à coups d
’épingle à
coups de fusil chargé à sel il bousculai t ces so
phismes de l’habit noir prêts à se glisser sous la
blouse. Quelle verve quel entrain quelle franchise de ton et d’allure quel excellent goût deterroir, et souvent quellemâle éloquence dans cesdialogues li Capelan li Partejaz
‘
re la Fefigoulo
et toute cette batterie de campagne qu i pleuvaitdru comme grêle sur le socialisme ahuri desclubs de petite v ille et des cabarets de v illage ! Làles plus récalcitrants furent forcés de reconnai treà quoi pouvait servir cette régénération de la poésie et de la littérature provençales don t ils avaien t
souri comme d’
un archalsme inu tile d’une fanta isie rétrospective d’une lettre morte qu
’
on è s
sa ierait vainement de ran imer. Si Bouman ille n’
a
va it pas été a p riori un poè te provençal et populaire si l
’
on avait vu en lui un monsieur composant de la prose et de la versification françaises il
xxtv enfan ce.
aurait pu être ingénieux, correct élégant élo
quent ; il aurai t prêché dans le désert : il n'
y aura i t
pas eu , en tre sa clien tèle et lui, cette communau té
de sen timents et de langage ces famiüarités qu i
renden t la leçon plus nette et plus péremptoireces attractions magnétiques qui sont un com
mencement de persuas ion . Et pu is de combiende ressources il se serait privé ! ces détails si p i
quants et si vrais ces traits de mœurs pris sur lefait ces jolis empâtemens de couleur locale
toute cette vieméridionale traduite en récits en
dialogues en anecdotes comme tout cela
en français eût été gauche empesé hau t en
cravate rédui t à se contenter d’
équivalents et d’
à
peu près ! On eût dit un e traduction de Théocri te
par Delille, ou d’
Afistophane par Raouf—Lormian .
Grâce au provençal manié par un jeun e maî tre
on ne perdait pas un e nuance , pas une in tention ,
pas un chef , pas un grain de sel ; l’
idée s’
haü lla it
toute seule comme une grande personne qui n‘
a
pas besoin de camériste ; ou plutôt l’
idée et l’
ex
pression semblaient deux sœurs jumelles néces
saires l’
une à l’
autre et que l‘
on n’
aurait pu sépa
rer sans qu‘
elles languissent et mourussent d’
une
nostalgie fraternelle.
Au reste tout lemonde fut là—dessus du mêmeavis et la bonne renommée de Roumanille s
’
en
accrut auprès de ces gens dits sérieux de ces
hommes positifs esprits forts qui traitent de haut
en bas la poésie sous prétexte qu’
elle ne sert à
PRÉFACE. xxv
rien . Quand revinrent des temps plus calmes ,
Rouman ille rendu a sa première vocation pu t
redeven ir poète. Il se trouva que , pendan t ces
années de lutte sa situation s’
était dessinée son
public élargi , que son auditoire fut plus a ttentif,sa physionomie mieux en relief son au toritémieux reconnue. On lu i permit de rêver et de
chan ter , à lui qu i venait d’
agir et de combattre !C
’
est de cette époque de relâche sur l’
affichesinon sur le théâtre des folies humaines que
daten t deux de ses œuvres les plus exqu ises : liSounj arello et la Part de Diéu . Lu i aussi , vers le
même temps , il fit , à sa man ière , la Part dou bon
Dieu en publiant quatorze Nouvè délicieux , que
Sabo aurait signés , et qu’
une heureuse coïnci
dence faisait naître au moment où Sabo étaitremis en lumière ; tradition bén ie , précieux héri
tage honneur insigne pour notrep rovença l d’être
la langue qui se prête le mieux à cette adorablepoésie de la crèche , aux naïfs échos de ce Beth
lêem, qu’
une plume française , blasphème ! dc
vait ,dix ans plus tard mettre en dehors de
l’
Évangile ! Puis v inrent li Provença le œuvre col
lective où achevait de se révéler la nouvelle posi
t ion de Rouman ille. C’
est alors , en effet que
mieux connu , mieux apprécié , de plus en pluspopulaire sûr de lui—même , ayant convaincu et
ramen é la . plupart des railleurs et des sceptiquesmaître de son instrumen t et de sa musique ren
contran t déjà des échos dans une foule d’
imagina
xxv i partn er .
t ions éveillées au contact de la sienne il dev in t ,
non pas précisément chef d’école (tant d
’
ambition
n’était pas son fait mais chef de dép art et point
de ralliement du groupe poétique qui allai t jetertant d
’éclat et se produire dan s des œuvres grandioses ou charmantes . Voilà ce que l
’
on ne doitjamais oublier, tout en proclamant le mérite et labeauté de ces œuvres dont les auteurs ont réussià tout , excepté à faire connaître à Roumanille un
moment dejalousie. Ils possèdent assurément tou te
leuroriginalité, ou , comme nous disons dans n otreaffreux style toute leur personnalité ; mais peu tetre les a—t—il aidés à la trouver ; du moins i l a
déblayé le terrain préparé l’
arène où ces bril
lants athlètes son t venus recueillir applaudissements et couronnes . Le jour peu loin tain où la
noble Muse de Gounod présentera l’heureuse M i
réz‘
o à ce fameux tout Paris qu’
il ne fau t pas v oir
de près pour attacher beaucoup de prix à ses suffrages Rouman ille s
’
il était moins bon Av ign onais et s
’
il aimait à perdre de vue l’
escalier de
Saint—Agricol pourrait aller se blottir dans u ne
stalle et , la, s‘
appliquer à lui —même le beau vers
de Virgile
Latouæ tacitumpertcntant gaudia pectus
Il n’
a pas été la cloche , mais il a été le son
n eur. Et ceci m’
amène , par une tran sition natu
relle , à dire un mot d’
une de ses productions lesplus originales , la Campano mountado un peu
xxvnr rar—trace.
si difficile qu 11s ne tomben t pas du côté où ils
penchen t que la légèreté ne dev ienne pas licence,la friandise sensualité l
’
amour folie la séduc
tion péril la couleur éblouissement ! Comme
Hercu le, à qui ils ne ressemblent guère ils se
trouvent presque toujours placés en tre la Voluptéet la Vertu et je ne sais comment il se fait que
l’
une les attire par ses man ières caressan tes que
l’
autre les repousse par ses austères leçons . Ne
soyons pas trop sévères ; pas de pruderie execs
sive c’
est le moyen de tout gâter ; mais aussi , pas
de concession sur les chapitres essentiels , sur les
v raies conditions que laïpoésie doit observer pour
rester morale et chrétiehne. Ici , d’
ailleurs se
présen te une distinction importan te . La littérature
française s’
adresse généralemen t à des imagina
t ions polies cultivées , blasées quelqu efo is qui ,
pourme serv ir d’
une locution familière ont déjà
leur bien et leur mal et qu’
une pein ture tr0p libre,une image trop v ive , une expression trop leste.
peuven t eflleurer san s les en tamer. Ce public
composite ces gen s affairés , ces lecteu rs et ces
lectrices en quète d’émotions et de sensa tions ces
Parisiens de Paris et de Moscou de Vien n e et de
Berlin de Madrid et de Florence deman den t à la
poésie et au théâtre de les amuser , de les dis
tra ire de les émouvoir à tout prix , de cha touiller
leur palais émou ssé de ten ir en éveil leur curio
sité langu issante ; les théâtres et les livres leur
donnent ce qu ’
ils demanden t , et ils n’
en sortent
rnérxcr . xx|x
n i plu s mauvais n i meilleurs . Mais la poésie provençale est soumise à des lois tou tes différen tes :elle crée un idéal à des gens qu i sans elle n
’
en
aura ien t pas, et retomberaient lourdemen t sur detriv iales réalités . Que cet idéal soit pur ! Tou tesou illure ressemblerait à une abdica tion ; la poesie deviendrait complice et servante de ces vulgarités mêmes qu’
elle doit purifier et relever. Dansla vie populaire dans nos mœurs méridionaleselle représente ce côté qu i s
'
éclaire par en hau t
qu i donne aux âmes simples , frustes ,sans cesse
ramenées vers lesmisères terrestres une ouver
ture une échappée vers le ciel. Si elle bouchecette ouverture à l
’
aide d’un gros morceau de papier maculé d
’
images licencieuses ; si elle ouvre
de sa main le soupirail placé au ras du sol et par
où en trent les vapeurs pestilentielles non—seule
ment elle sera coupable mais elle perdra avec
sa dign ité et son innocence son original ité son
caractère , sa force , sa v ie ; elle ne sera plus qu’
un
je ne sais quoi sans nom déclassé tralné à laremorque du réalisme parisien et comme
tou s les imitateurs , n’
imitant que les v ices de son
modèle. La licence française peut encore garder
u ne sorte d’élégance relative la licence proven
çale ne pourrait être que grossière. Et pu is , no
tre poésie est populaire chez le peuple il y a
beaucoup de l’
enfant , et maxima debelur puero . …
Le latin qui brave l’honnêteté dans les mots la
respecte, vous le voyez, quand il s’
agit de l’
enfance .
xxx raÉrxcr .
N msistons pas ; ce serait faire injure à nos
poè tes , à leur public à la saine atmosphère où
s’
est développée leur inspiration , où s’
est décidéleur succès . Voilà ce que Rouman ille a admira
blement compris et pratiqué . Sa poésie a des sim
plicitès de paysanne et des blancheurs d’
hermine.
Savez-vous que c’
est beau cela , être lu et ap
plaudi mériter et obten ir les bénéfices d’
une
popularité charmante et n’
avoir pas une page àdéchirer , une ligne à effacer une syllabe su r la
conscience ! N’
avoir pas fait le plus léger sacrifice
à ces passions que l’
on trouverait en germe dans
les cœurs les plus fiers de leur vertu ! Aussi ,
quelle gaî té franche quelle douce et honnête
joie dans les cercles de famille, dan s les réun ions
d’
hiver , dans les concerts de bienfaisance quandRouman ille inscrit son nom sur le programme
quand il parai t , son manuscrit à la main ! Lesyeux brillen t , les lèvres sourian t , les âmes se
dilatent dans une même impression de sécurité
et de plaisir ; les v ieux rajeun issent , les jeunes
filles se tournent vers leur mère qu i n’
est pas
obligée de leur racon ter une histoire pou r les
distraire de leur amusement . Comme on sent
b ien , dans ces aimables instan ts , que lemot popu
la ire a deux faces et deux sens qu ’
il ressemble
à ces produits chimiques dont on fai t égalementdes remèdes et des poisons ! C
’
est là qu’
il faut
v oir , en tendre et juger Rouman ille ; c'
est là qu ’
on
peu t se faire une exacte idée des sympathies qu’
il
paÉracn. xxx1
éveille et de lmfluence qu i l exerce. Gén ie familier da foyer domestique cher à quiconque n ’
a
pas gaspillé ses tendresses et ses souven irs d’
en
fance à qu iconque garde dans le cœur ce sen ti
men t de la terre natale qui est à la fois une affect ion et une vertu Rouman ille n
’
a qu’
à semon trer
dan s cesmodestes fêtes de la poésie de la musiqueet dela charité,pour qu
’
aussitêt l’
on soit sûr qu ’
il va
évoquer de sereines images égayer nos tristesses ,fa ire v ibrer les meilleures cordes de notre âme
et promener dan s son auditoire ces heureu seslarmes qui ne fon t pas de mal , ou ce bon rire
qu i fait du bien . Je m’
arrête , je m’
attarde à ce
tableau , si souven t renouvelé , où la figure de
Rouman ille se détache avec tan t de relief et de
grâce , et qu i est sans dou te resté présent à lamémoire de tous mes lecteurs . Pu is-je en parler
sans rendre en fin issan t , un douloureux hommage à Celui que Rouman ille compta tan t de foisparmi ses auditeurs les plus at ten tifs , les plus
sympathiques , a notre vén éré et regretté archev êque , don t le noble v isage , tou t de douceur et
de bon té rayonnait d’
une gaîté communicative
pendan t que le poète récitait ses petits chefs
d’
œuvre de verve et de fan ta isie provençales‘
! Le
p ieux prélat savait qu’
il pouvait rire sans crain teparce que cette poésie était san s danger , parce
q ue cette plaisan terie était innocen te parce que
cette Muse offrait le miel de l’
abeille sans avoir le
dard de la guêpe. Le pasteur d’
âmes s’
y connais
xxxu raérxcs .
sa it et il saluait presque un auxiliaire dans cet
honnête et charmant Felibre, qu i n’
avai t rien de
commun avec le loup devenu berger. Avoir donné
quelques agréables momen ts à cette v ie tr0p tô t
brisée , tou te pleine de bons exemples et de bon
nes œuvres avoir fait passer sur cette belle âme
un rayon de notre soleil poétique ; avoir été ac
cueilli approuvé applaudi fêté encouragéaimé par ce doux apôtre dont la mort a été un
deu il pour nous tous, et qu i restera , lui aussi , unefigure populaire c
’
est , pour Rouman ille u n
souven ir sacré , un précieux témoignage . Il existe
des gloires plus bruyantes , je n’
en conna is pas
demeilleure . Ce témoignage et ce souven ir Rou
man illeme saura gré j’
en suis sûr de les ins
crire en tête de cette nouvelle édition de son
œuvre. Parrain indigne , je choisis un saint pourme suppléer , et je le lui donne pour patron .
ARMAND DE PONTMARTIN .
Les Angles 45 octobre 4863 .
AUX POÈTES PROVENÇAUX
ROUMANILLE , MISTRAL, AUBANEL, ETC.
La plume de plus d’
un censeur
S’
escrime a vous donner la chasse .
Toute poésie est ma sœur
Je v iens pour vous demander grâce .
La fleur sur un fron t v irginal
Brille aussi bien q ue la sardoine
Amis chantez en provençal
Car l’habit ne fait pas le moine.
Dans la forêt , aux voyageurs
Plu s d’
un arbre offre son ombrage
L’
aurore des mêmes couleurs
Ne teint pas toujours le nuage.
Le champ de l’
art roi libéral
N’
est qu ’
une immense macédoine
Amis chan tez en provençal
Car l’
habit ne fait pas lemoine.
XXXIV
Pu is le français trop compassé
Et gêné dans sa bellemise
Ressemble au v isage enchâssé
En tre deux grands cols de chemise.
C’
est un homme à se trouvermal
Devant l’
hôte de Saint An toine :
Amis chantez en provençal
Car l’habit ne fait pas lemoine.
A—t-il bien droit d’être insolent
Le troubadour fit le trouvère.
Ce n’
est qu ’
un nouvel opulent
Qui ne reconnai t plus son père.
L eclat de cet oiseau royal
Est sorti du nid d’
un pivoine
Amis chan tez en provençal
Car l’
habit ne fai t pas lemoine.
Pourquoi dédaigner le tributDe votre voix aventureuse ?
Alors qu ’
il a blanchi le but
D’
une écume v ictorieuse
S’
informe-t—on si le cheval
S’
est nourri de paille ou d’avoine ?
Amis chan tez en provençal
Car l’
habit ne fait pas lemoine.
1. L I MARGARIDETO
1 856— i 847
QUAND LIS AGBENAS FLOURISSIEN
MOUNTE VOLE MOURI
A MA MAIRE PIERRETO DE PIQUET
D ia s un mas que s’
escound au mitan di poumié
U n hèu mat in au tèms dis iero ,
S iéu na d’
un jardin ié’
mé d’
uno jardin iero
D ia s li jardin de San t -Roumié.
D e set pàuris enfant v enguère lou proumié. …
Aqu i ma maire à la test iero
D e ma brèsso souvènt v ihav o de n ine’
n tiero
Soun pichot malaut que dourmié.
A ro autour demoun mas tout ris tout reverdejo
L iuen de soun n is de flour , souspiro e voulastrejo
L’
auceloun que s’
es enana '
Vous n ’
en prègue, omoua Diéu que vostoman hen ido,Quand aurai prouu begu l
’
amarun de la v idoSarremis inemounte siéu na .
LIS OUBRETO.
DOUS AGNÈU
A MOUN AMI FREDERI MisTRAL
Un bèl enfant , joureu d‘
amour
Es dins lou prat , ounte embeimado
D’
abrreu la proumiero alenado
A touto erbo douno uno flour.
Em’
un agnèu que sautoulejo
Cambarelejo l’
en fan t blound ;Espinchas : sarro l
’
agneloun
D ia s si bras e lon poutounejo .
L’
en fan t es bèu l’
agnèu es dons ;
De l’
agnèu la lano es blanqueto
A utant coume lou la que teto . …
Oh ! que soun poulit tôuti dous !
Entendès pas l’
agnèu q ue bèlo ?
Ve—lou que cour aprèsCoume fan bèn tout ço que fan !
F. l’
inuoucènci , coume él hello !
Lou cèu es clar ,fai bon soulèu ;
L i passeroun volon ementon ;L
’
aigo èi lusèn to éli se
0 moua D iéu lou galaut tahlèu
Quand li vese segur ! me sèmblo
Verre un caire dôu Paradis !Es bèn verai ço que se dis ,
Que q uan se ressèmblo s’
assèmblo !
LI MARGARlDETO.
Prouficho enfant de toun bèu tèms
Sus lou velout de l’
erbo sauto
E reçaupe dessus t i gautoT6ut i li poutoun ddu prin tèms.
Veiras la fin d’
aquele‘
fèsto
L i n ivo dins toun céu vendran ;
A qneli flour seTrop lèu bramara la tempèsto
Anen ! jogo eme l’
agneloun ;
Vai ! sara pas toujour coume aroA trouvaras la v ido amaro .
V endras orne paure enfantoun !
L’
enfant emé l’agnèu jougavoM e regardavo e sourrisié
Coumprenié pas ço que disneMa jou ino muso que plouravo !
III . LA DESPICHOUSO
A J -J CATANY
Escou tas , que vous parle : uno chato Naneto
Glouriouso que-noun —sai forco cascareleto ,
Mai poulideto
V ouli’
agrada ;
S’
embest iavo d’
estre souleto ;
L afon tai ne , V I I , V.
O\
LIS OUBRETO.
A nen me coumprenès , voulié semarida ;Mai emé
’
n drole pas fadaEme
’
n riche garçoun de galan to figuro
Un juvenome fach au tour
Un soulèu , un amour
Un perlet de naturo !
F. , marcas bèn eicô : la couqu ino voulié
Qu’
aguèsse forco ardour e ges de jalous ie“
N’
èro pas pèr acô tan t soto
Ma i lou pu defeeile èro de l’
atrouva .
N osto .bello esperavo , vague de reva !
Revassejavo , la pichoto
Souvent dins si lançôu poudié pas plega l une ,
V irou iavo touto la n ine ;
E piei se debanavo embouiavo sa floto ;Quand courduravo se pougn ié ;
Per descèndre à la cavo escalavo au grame !
Pièi anavo à la fon t pèr empli sa dourgueto ,
E revenié sènso aigo à soun oustau .…
Paureto
Fasiémai- que-d’
un -cop la soupo sènso san
Revassejavo , la pichoto
Tambèu , de part it n’
en vengué!
Faguèron nèblo n’
en plôuguè !
Oh ! quèt i pan de nas ! car h osto arrouganoto
] ) ins li dès dins li v in t creirias que chausiguè?
Ah ! pas mai !… E disié Ma maire repepio ,
Vèu se desfaire de sa fiho .
Quand l’
ase v ôu pas béure aves bèu à sibla !Gu inchas aquéu d
’
aqu i gu inchas aquéu d’
eila’
!
San to Vierge ! quento misèri
u naaaamnnro. 5
A n as —v ous -en pu linen rascla de bouto arlèri
\”
a udrié mies pèr iéu que m’
anesse nega !
Y e ! .lejè lou cardairc ! E Ton i , soun cou lègo
Que sèn t la pego d’
uno lègfl)
E ma i que si lignôu aièr èro empegaJ an , eme de boutèu que sèmblon de clincleto
Éu tambèn se vou marida !N
’
en a i la tressusour ! … Se n’
i’
a pas pèr erida !E s a ièn que Janet ven counta si sourneto ?
M a i caligno donne plus sa hello Francouneto ?Regardas
-lou : vous fara pôu .
O h ! que deguemo ! queto mino !Coume es poulit , lou rouss ignôu !
Sèmhlo que coucho à la plouv ino .
O i ! té, lou badau que nous vou?
Creiriédonne lou daru t qu ’
es d’
éu que sueu eou ifad0
Vôu d’
œtournèu partès zNaneto es pas pressado .
0 disre tout acô , la jou ino delicado ;L o u disié forço mies e n
’
en disié bèu mai
N’
en foum iguè, demot ! vous n’
en faguè, de pua i !Nè lis amourous s
’
enanèron .
A h pauri pijounèu D’
autro lis agan tèron . …
E Naneto sounjavo au jouv èn t fach au tour
A soun perlet à sounamour v en ié pas
De pu v ièi s’
asardèron
L a preciouso diguè : Boudiéu quèt i pastras
Regardas- lèi vous fan v en i li transi .
Ma maire leissas-me barra la porto au nas
A -n -aquéu vôu de Œmagas
Coume un v ièi lard sènton lou rànci .
6 u s ounnnro.
Pua i ! Fan qu’
agou perdu lou sèn . Ah ! perma fe
Dins moun lie gràci à D iéu ! pode dourmi sou letoN
’
es pas pèr aquéu t ian que prendriéuma fourqueto . …
Tè que vagou garda l’
avé
E pau à pau li jour , Il mes lis au filèron
E li part it s’esclargiguèrouL ou fèn is de Naneto èro tonjon ’
n camin
Mai arribavo Pièi li rose toumbèron
Di gau to de la hello e venguè lou charpinE sa tèsto grisounejavo . …
Bèn pamens toujour sambejavoToujour pamens , revassejavo
le parlavon de figo e respoundié_rasin .
R ibejavo la quaran teno !
A se farda perdié soun tems emai sa peno .
Anen ! fardo que fardarasSambejo que samhejaras
Ah v iedase
Paum e pas bèu sibla per faire béure l’
ase !
0 M isè Naneto que nas
Eh bèu ! fasès pu puai la hello despichouso
Iéu sabe d’
ounte véu que sins tan t maugraciouso. …
Es linen ,qu’
es liuen lou tèms qu’
av ias tan t lou desgoust
Creirias pas qu a la fin s’
atrouvè forço nrouso . …
B’
agan ta’
n gibons
8 LIS 0UBRETO .
Roussignoulejè’
n pau ; pièi v ivo , se mesd èAu can tico d’amour que la naturo canto !
LA FADO DI FLOUR
A E . REQUIEN
L is agrenas deja flourissonL
’
abiho ie v iro à l’en tourL imargarideto espelisson
L i roussignôu soun de retour .
Tôut i li boutonn s’
espandissou ;L
’
aureto jogo cmé li fleur ;M ilo poulit murmur s
‘
ausisson
Que tôut i nous parlou d’
amour.
Requien la Fado qu’
avans l’
aubeEscampo li nour de sa rauboM
’
a fa’n bouquet
, galan t presèn t
Es d’
inmourtalo e de
Ma ma so que se fai grandeto ,
Véu te lou semonndre en risèn t .
LA TESTO DE MORT
A r . SPENLÉ
Èro un mat in que lon soulèu
Di flour faste lusi l’eigagno ;U n segnour , qu
’
ero jouiue e bèu
S’
e5passavo dins la mountagno.
u mancamnsro. 9
E pièi veici que lon milordVeguè
’
n ermito que pregavoA geinoun e que coun templavo
U no blanco tèsto demort .
E d’
un rire plen d’
insoulènci
Lou segnour jenine e bèu rigne;
Pièi em’
un èr de sufi sènci
Au v ièi lou fouligaud dignéSies amourous d’
aquele tèsto ?
L a calignes bèu malapèsto
L’
ermite ie respoundeguè
Ah ! i’
a proun tèms que ma pensadoCerco e trovo pas menu en fantS
’
aquelo tèsto descamadoEs d
’
un segnour 0 d’
un paca n !
VII . LOU LOUP E L’
AGNÈU
A E . DAPROTY
De-long d’un riéu que s
’
encourrw
U n agnelonn bev ié
Tout seulet linen de la vanado .
Mai un loup cerco-reno e hatèire d’
estrado
Qu’
av ié la dènt bèu amou lado
Desempièi tres jour pat issiéA u riéu véu s
’
amourra la tufo escafagnado
Pichet que fas eila ? Ressai que fen iras
De gatou ia moun béure Oi ! tè d’
aquéu marrias !
Arregardas quen to insoulènci
L a fon ta i ne , x.
1 0 ms ounasro.
Fahe verre noste agnelonn !
S’
amoulounè tremoulan t coume un jeune ;N
’
èro pas pu gros que lon
Mai pièi ansé pamens prouva soun im ucimci
Perdoun, faguè, perdoun , Moussu vous tachés pa s .
Remarcas que sias d’
aut e que siéu eiçabas ;
Ce que dises aqu i ien lou pode pas faire :L
’
aigo menu bon Moussu descènd de vous à iéu .
E . … siéu qu ’
un agnelet pecbaiœ !
As tret a moua B tas-te samibœu
Repren lou galavard lis ine foro la
Que. … pèr li papafard que ta lengo enchaplè ,
L’
autre au emé ti chin agnere une batèsto .
L’
autre au ? i’
a pas dons mes quema maire agnelé.
0 menu brave Moussa tete encaro ma maire.
l‘
as-te que s’
es pas tu bardou ioun es toun tra ire .
de fraire n’
ai pas cap.
Ah ! per aro ie sien ! Que front e quento audace
Qu’
arrougantejes mai Es quauqu’
un de ta t eço .
Ti pastre emé ti chin , trou de Diéu ! tout escapM
’
en fa com e bourride . En cercant la v idasseDespièi la basse Crau jusqu
’
eilamouut à Gap ,
l’
a quatre jour qu ’
ai pas fa casse !
E saute sus l’
agnèu lou sagato e l’
estrasæ .
VIII. RÉU LUME SOUTO L’
EIMINO
A CAMIHE REYBAUD
Iéu siéu v engu dins lou valoun .
Tout boulego tout se rev iho ;
LI MARGARIDETO.
Sus chasco fleur ra soun abiho
Chasco fleur a seen parpaioun .
Moun te un vôu d’ahlbo vouuvoune
Mounte l’
auceloun vèn piéuta ,
Souto un sense siéu asseta
De-longd’
une aigo que jargonne .
Un roussignôu qu ’
es escoundu
D ins une beu issounado , can to
E menu cor , que la muse encan to
Menu ami Reyhaud sena jo à tu ;
Senajo à ta muse que souspiro
De cant tant bèu que soun div inE dise qu ’
es un serafin
Que dèu i’
avé pourgi sa lire .
Camihe ta muse a de biai .Quand nous parlavo belugueto
En tôut i nous fasié lingueto .
Nous agradavo que-noun - sai .
Si péu blound ie v ènon is anco ;
A d’
iue blu q ue soun plen d’
amour
De- longo a de poulldi fleurDins li ple de sa raubo blanco .
Em’
un enfant dôu Paradis ,Souvènt la veses que s
’
amuse ;
Un ange fraire de ta muse ,
l’
ensigno tou t çe que te dis !
N’
en sies rav i ; ie richouncjes ;La t in tourles sus t i geinoun ;
I 2 L IS OUBRETO.
le donnes mile galant noum ;
L a hrèsses e la poutounejes .
L’
ensian amé tant de plesi !Nous cantavo coume une ourgueno
Après lou plesi véu la penoAro , poudèn pas pu l
’
ausi
Sabèn q ue coume d’
abitudo
L a fas can ta mai d’
escoundoun :
D ins tenu refoulèri vos donne
Que vèngue triste e soumarudo ?
Pique à ta porte : duerbe-me. …
An ! veguen , perqué fas la mine?
As tort : èi pas soute l’
eimino ,
Reihaud , que lou lume se met !
LA BOUSCARLO PIETADDU80
A V . DURET
L ou bon D ieu gemissié sus la creus clavela ;
Sean amo en paradis anave s’
envoula ;
Ere au darrié degou t de soun amar calice ;
A l’
espoungo de léu av ié deja begu ;A bôudre negre veu , li diable èron vengu
S’
espoumpi davans soun suplice.
Pèr v en i senlaja lou D ieu endoulouri
U no bouscarlo alor qu itè soun n is fleuri ;Note 2.
LI MARGAR]DETO.
Sus l’
auhre de la creus s’
arrestè pietadouse ;
Sus lou fron t dôu pacièn t se pausé l’
aucelonn
E per lou counsoula ie piéu tè sa cansoun
Sa cansoun doulènto e piouso .
Soun ale s’
e3pôussè roujo dôu sang de Dieu
D’
aqnén fron t estressa leu sang raiavo’
a fiéu !
L’
aucèn emé l’arpionn e leu bè pôut iravo
L a Vouhe , segur la derraba
Len fasié per un bèn . … L’
innoncèn t ! vesre pa
Que de mai en mai l’
en fonnsavo !
E dôu bon Dren snbran la tèsto bouleguè ;
En risèut tristamen Jense à l’ancèu diguèAncèu pichot ancèu de—
que sies vengu fa ire ?
Vèncs maca tenu ale i clavèu de ma crous !
Per-de Sabes pas que i’
a de man airons
Que res pôu n’
èstre l’
assoulaire ?
II
La bouscarlo leissè lou fron t endoulouriE s
’
envoulè plan -plan ; e sus lou brout fleuriVengué s
’
amonlouna sannan to e pietadonso .
Jeuse clinè la tèsto espiré. … L’
auceloun
Gemissié que-noun -sai ; piéutavo sa cansoun
Sa cansoun doulèn to e pionso .
L a reco en cracinan t alor se durbiguè
De l’
oumbro de la n ine lou céu se curbiguè ;
La terre tremoulè li mort ressuscitèron ;
L’
ange amoun t s amaguédi ns lon dôu e li plour
E li diable , en ourlant d’
esfrai e de douleur ,D ins lis infèr s
’
encafournèren .
15
LIS OUBRETO.
L’
AMELIÊ n on…
A A . DE SIGOYER
A i ! que te plagne , amelie blanc !T
’
espandissiés e la tempésto
Te tresse , e passis li diaman tQu ’
as mes trop lèu snhre ta tèsto .
M enu ameliè , te plagne tan t !Tout -are pa ’
no fleur te rèstoE sempre rounflo l
’
auragan
Qu’
estrasso ta ranbo de fèsto'
l‘
rouhaire adoulent i déurriéu
Plonra noun sus tn , ma i sus ien
M is esperanco soun pesside
E pèr toujour ! Tu , l’
an que ven
Quand renaisseira lou printèm
Metras mai ta ranbo fleurido .
16 u s onnasro.
LA VOUES QU’
AME
A I ARIOUN
Quand lou cèu es clafi di flo d’
estello d’
or
Que D ién , à pleu de man amoun t a samenado ;Quand l’ancen dins sonn n is e s
’
amato e s’
endor ,E que li ventoulet pousson pa
’
no alenade ;
0 ma serre emé iéu vène alor au valeun
L’
amour nous porge aqui si des ale de flameLen sabes ! tôn t i dons nous envoulan amoun t
palais de diaman t ounte s’envan lis amo .
0 ma serre,ma reine ! ah ! vene , e me diras ,Souto lis inc de Dién ta coumplancho amoureuse ;
Vène Iéu vène lèu hello ! e me bressaras
D ins li trefoulimen de ta v erres amistouso !
A qnéu can t , tan t de fes , ma serre te l’
a i di !
Dins menu cor que souspiro endor toute soufranvo ;
Quand lou pleures , te hèle ; à t i pèd siéu candi !
Es per iéu un soulas em’
une benuraneo '
Oh ! ve sarié pecat de lou can ta lou jourPèr Ion jour
, aquel èr èi tr0p dons , èi tr0p tèndre ,
Él trop empli de fe, d’
esperance e d’
amour !
Souleto , o n ine de D ién sias digne de l’
entendre !
Léu la Mort de mi jour boufara lou calèn .
Quand iéu soumiharai soute terre , ah ! pecaire !
De vespre vendras pas dire sus menu toumbèuL a coumplancho d
’
amour que counsolo tenu traire?
18à5
Note 3.
r.r nancxnrnnro. 3 7
I l] . LI DOUS PIJOUN
A rr‘
-:r.r GAUTIER
Dons pijoun amourous v iv ien au pryoun ié ;
Ere un parèu d’
ami coume se n’
en vèi gaire ;
Pamens , que sonn durbè , de fes , li caligna ire !
U n d i dons s’embest iavo : agnè la fan tesié
Tamagas de palun ! la fantesié de faireUn long v iage linen d6u terraire
Dun te l’
av ieu tan t donço E l’
autre ie diane
Queme can tes aqui ? ie sonnjes pas ,menu fraire !
Que catàrri t’
a pres ? quan dian tre t’
a’
stonrdi
E perque vos mena la v ide d’
un bandit ?Margarido nous dis : M ignoto !
Regarde : que nous manco ? A igo fresco pesete ,
Galan t pan ié pèr nous concha . …
Réu nous manco . Auriés—t i quauœrèn àme dire
Qnaucarèn à me reproucba ?Mona bon ,menu rèi,menu sang perdoun ,se t
’
ai fachaN
’
i’
a que , linen dôu pan ié, soufrisson lou mart ire
Sara pas tu michant ! Passo enca’
se lou tèms
Ere bèu ! Anen vai ! espère lon prin tèms .
Fan estre un gargamèu pèr ana faire un v iage
Emé la cand que fai !Que te dirai ?As de courage !
Ades sus une pihe ai v ist un courpatas ;
Crea ! crea l’
entènde encaro !
Acô marco de mort , ah ! segur. … Pare ! gare !
L a fon ta ine , IX , n .
1 8 u s onnnnro.
Av iso—tc di serpatas
Que hadou soute li bartas t
E quand serai seulet que fera i iéu peca ire !
De làugui pleurerai ; dirai : Es n ivo plen ;
Menu fra ire e-t i tout ço que ven ?
È i belèu mort dedins lou carn iè d’
un cassaire !
Aquén resounameu l’
esmôuguè bèu un pan .
A to pièi digné lou best iauQue An ! vai laisse—me faire
M’
en veu n’
en parleu plus . Dins tres jourE que pleures em
’
acô countarai
Menu long v iage à menu freire,L
’
amusarai !
U n prouvèrhi lou dis : Vanegas pèr epreudre.
Oh quent plesi menu bon , auras pas dem’
entèudre,
Quand te dirai oun te ei loujaOuu te ai begu moun te ai manja !Voie vauegzi per epreudre.
Càspi ! quand m’
ausiras , seras coun tèn t de reu !
Es alor qu ’
en pleuran t se digneron adién .
E noste pijounèn , lis elo desplegadoPren sa voulado.
Anen ! vole que voularas !
Barrulo que barruleras !
Sies pancare , peuret au bout de ta jouruado !
Oh mai , veici que tou t —d’
nn -cop
Lou cèu s’
euuevoulis e l’
aigo toumbo à bre .
M aire de Dren ! quen to tempèstoEh bèu ! oun te fau s
’
assousta ?
L i trou petou pèr l’
èr li vènt sonn en bateste .
Vaqu i sus un néugu ié lou pijoun recata .
LI MARGARIDETO.
Lou revoulun di v ènt lou brèsso sus la branco ,
Jeuîssié pas lon pijounèn !
E scoundeguè sonn cec i soute sonn ale blanco ,
E coume un anedouu se coulan tè lou péu .
Reste ! la chavano esvartado
Espôn ssè Ièu sonn ale i rai dou hou soulèu
E léu
Prenguè mai la voulado. …
E zôu ! velo que voularas !
Barrulo que barruleras !
Fan vous dire pamens que si tripe renavou
Que sonn gavachoun ère fle
A v ie fam. … Dins un pret , de pijoan s’
espassevou ,
A benfe manjavon de bled ,Volo d’aiei vole d’eila. …
Fugisse lou sambé’me se traite grau iho . …
Vèntre afama n ’
a ges d’
auriho !
E flôu ! noste pijoun toumbo dins li fielat .Eh bèu ! per are , que fau faire !
Te tourseiran lou coui e veiras plus tenu fraire !Pôut iro—te d’
aqui ! L i fielat sonn gansi ;
L is arpioun de l’
aucèu elo bè tout travaio ;
La malo route roump la maio .
Sian sauve ! Lou pijoun fai grou -
gron de plesi .Leisse proun vous dirai de plume à la bate io ;Ace
’
s pas rèn . … Boudiéu ! coume ère eSpeloufi
La courdeto ie peujourlavo .
Coume un sôudard qu’
en escoufi
Emé la petarrufo eilelin
Oh ! vé ! ma fe de D ién ! semblavo
U n galerin que s’
escapavo.
Zôu mai ! velo que voularas !
'9
9 0 LIS 0L‘
BRETO.
Yanege que vauegaras
U n rat iè qu’
av ié’
uca lis arpie ensauuousida ,Que ie felié
’
ncaro un moussèn
Reluca vo d’
eu —l’
èr lou paure pijouuèu
Que fas ié’
n pau pause sis elo adoulent ido .
\lalan de Dién veici que lon rèi dis aucèn ,
L’
a igle sus leu ratié toumbo … . e uôsti deus laire,
Pegno-tu ! peguo
—iéu l s’
estrassavon la pèu !
Lou pryouuèu que n’
es pas bata ia ire ,
S’
esbignè léu tout tremouleut ,L a mort au cor , heliu-halaut !
Piei , pausé si petonu sus un tres de murale.
Aqu i disié : Sara lou tout ;D is escanfèstre sien au
Es alor qu’
un en fant lis en fan t sonn cenaio !
Em ’
un cop de ca iau cusuco lou pijoan .
E lon mesqu in , à-u -nu moulouu
Part , emei l’
alo digue noun .
Sedou de sonn plant ié né malaut goulejavo. …
Ah ! pèr aquéu cop u’
avre proun !
Que febre de chivan ! Lou cor ie tahassavo ;
Au pijouu ié que regretevo
Prouu ameluga s’
entouruavo .
Aneu ! vole que voularas !
Sonspiro que souspiraras !
Vous responde segur que sonn fais ie pesavo
Arribo Souu mai ensèn ubst i pijoan .
Ah jujas dôu bonur que tôuti deus aguèron ,
E de tout ço que se dignèrou !
Pensas un pan quant se fagnèrou
E de brassado e de poutoun !
LI MARGARIDETO . 2 I
E DE—QU’
AS QUE PLOURES ?
A MARIOUN
E pleures? e de—qu’
as , que pleures ? A tenu age
A qu inge au , que segren te nèblo lon v isage?
Mai à qu inge en , danses tout de-long dôu caminTout èi fèsto c tout èi risoulet dins le v ide ;
Que t’
en fa ,Marieau , pèr èsse triste ansin ?
Ma belle perque sies tant apeu sameut ido ?
Quand tou t se rejours les que te charpina?
Ve regarde : Nauouu , q u’
a fen i de glena ,
Can to coume un anceu en nousan t sa garheto
Z ine cerco de fleur e sèmhlo un parpaioun .
Tu mignoto perquerèstes aqu i souleto ?Eh ! q ue pleures aqu i ma paure Marioun ?
I l
paure Marioun ! lon fron t clin , souspiravo
E se sou leto ,ausin sonujarello plouravo
Es que pensavo à-n -éu pecaire ! E n iuech -e—jour ,
Vèi qu ’
en vei plus rèn qu’
éu ,e sou fre lon mart ire.
Pèr éu , que lon saup pas , a lou cor pleu d’
amour ;
L’
amo E se pleure, es que noun pôu ie dire !1836
2 2 LIS 0UBRETO.
LI BARDOUIO
A A . a xoxrr.r.s s
U n secrèt ! sabe rèn que pese mai qu’
acô .
Metes-veus_bèu dins lou cocot
Qu ’
un secrèt pèr li femo es un certau afaire
Defecile à pourtaProuu d’
ome pèr acô sonn femo . … oh ! li barjaire
Passeu aqu i Vole donne vous counta
Ce que me conn tavo menu reit e
SiegneemeDién Poudès lou crèire o lon pascrerre,
Pau m’
enchau !
Assanprés qu’
un ornemaridaEm
’
uno qu ’
êt e di lengndo
E que vous l’
av ié bèu pendudo
U no n ine , dins sonn lie se meteguè’
crida
A brema que n rav ié pèr n’
en pete cervelle :
Ai ! léu , Snsouu fai lèn atubo la ceudèlo ;
Que saro tout eicô ? n’
en pode A i ! a i
Ai mrsericôrdi de-qu ’
ei ?
Grèbe equest co’
s de bon ! Me sèmblo q uem’
estrihon
Em’
ene rouuco o q ue m’
espeiou .
O i! que venede U n iéu ! Un ibn ? Un ion!
E gros coume lon poung. É l tout caud . Se se peu t
Lou ereiras , tè ve-lou . M etras acô dins l’ouloPas pu tard que deman . E n
’
en diguèsses réu
Entendes ? qu inques pas , carm’
apelarieu poule
l aque sien pas d’
enfan t ; me counèisses pas bèu.
Que par]èsse d’
aeô ? J amai ! Sreu pas tan t groulo .
L afon ta ine , VI I I , v r.
a f; u s carrure.
La nouvelle partout fugué léu troumpetndo.
Dins tôuti li cau toun parlevou dôu jacènt :
Cecile diguè dès , Beloun v int . … Que couvado !
Avens senien fali n ren aguè mai d’
un cèut !
LI PATRICOULARELLÔ
A CASTIL—BLAZE
MARGARIDOj, BABELETO , NANOUN.
M ARGARI DO .
Babeleto , bonjour ! Ven iéu v èire ta maire
l’
es pas ?
us urnnro .
Fai que d’
in tra . Véu demoun te pèr faireL ou lie per escouha . Menu D ién ! se dèu langui
De vous Me maire Ah ! tenes velaqni.
l ARGAR IDO .
Bèn ! Nanouu coume sien ?
N AN OUN .
O i ! es tu Margarido?Vèncs que per miracle. Oh ! jamai de le v ide
Se vegnè femo Que ! de ven i tan t pau !
MARGAR IDO .
A i forco ohro , que vos Sorte plus deBoudiéu ! que d
’
estraugié se vesiés ! Sus la plaç0
Poudiéu plus faire avaus ; emé peuo se passe .
u nancamorm. 1 5
Ah bèu per aujourd’
uei lis este van gagne
Se v ou lès faire un pas fau turta feu cougne t
( )h ve n’
en pode plus . Que lou diantre t i fiere
N ANOUN .
V a n empure menu fie . Tè preue une cadiere . …
Babeleto !
nenarnre .
Quisès
n anonn .
D'
aut ! fai nous béure un cop
Va i q uerœ la clareto c refresco li got .
M ARGAB IDO .
Gramaci
N ANOUN .
Taste —la n’
en seras pas fachado !
ren omme
Noun ! vèue de gousta’mé Jan , ra ne passado .
N ANOUN .
D’
aqnén foutran de Jan ! oun te a housea’
u orrsteu ?
n eneeurno .
A perdu la cabosse z a leuge’
u merrit tran
U n jounjouu eilelin au bèu bout dôu v ilage !
Es un v iei Betelen . … ges de M’
euraje !
De-vèspre , are m’
èi plus poussible de v iha
léu q ue l’
amave tant pêr un pan habibaFan se jairo ma belle à l’euro di galino .
J an l’
a fa’
sprès pèr que fnguessien pas vesiuo .
Bento n’
ei dins lou Es toujon’
ste jalons2
3 6 LIS OUBRETO.
Desempièi que nous sien marida tôuti deus ,Me fai rèu que rene ; ie pode plus rien dire.
Oh lou merrit —péu qu’
ai !
NAN OUN .
E lou miéu ! èi bèu pire ,
Ma bone Mergarido Ah ! se te disièu tout
Ve n’
i’
e ges coume aquéu trovo à dire portent ,F. me fai rebonli coume une ame dauado !
Quouro la soupe èi donço e quouro tropL ou cousin ven ié
’
ici de tèms en Matiéu
Eh bèu ! l’
a mes deforo à grand cep de pè’
u qmeu !
Me charpe à tout prepaus ; jamai me vèn
S’
etrove lou peu dur Moussu l’
atrovo tendre !M
’
empaeho d’
ana’
qu i vôu plus q ue vague eila
Vèu plus que lon mat in preugnemenu cafè’
n la !
Pièi se cose fan plus que fagne de fougesseE se quinque Tes—te , panoucho pataresso
Lou ereiras pas belén e pamens es ans in
Ma belle : vôu plus qu’
ame e qu’
espère Euri cinq !Oh ve fen irién pas de toute la
È i testard coume une asc.
M ARGARI DO
Ace s d’eigo sucrado . …
xenoun .
.logo, bèu coume un tran , s’
empego Ah sepoudiéu
Emé quento honnr me desmeridarîéuTout acô sarié rèn : vai v èire se CamnsoGoutouu La fouitarar Sabes s
’
acô m’
amuse
u auemu m.
Mai au mens te bat pas !
LI MARGARIDETO.
N ANOUN .
lèr , metère au calèu
U no macho trop grosse e me maudè’u bacèu
Un d’
aquéli gautas que fan vèire li lume !
Tahasso sus ma pèu coume sus un enclnmc !
9 7
Se fai man à la man , dis que prendre lon fouit . …\lai ve la isse—m
’
aua v èire se l’
oulo bon i.
n eueanrno .
Pleure tôu ti Ii jour coume une Madaleno .
Es un gran d fein ienta s , de-longo se permeuo .
Se lou soupe’
s pas lèst , quand véu gare devanN
’
érou pas coume acô quand nous caliguav ian
menons .
Sabes q ue , l’
au tre jour Guihanme voulié vèndre
Souu bèu L’
a fa cride lou degnères entendre.
Menu orne l’
a dev iuo . …
\IABGAR I DO .
Cent esen t
NANOUN .
Milo franc.
n aneamno .
M ilo franc ! E tenu orne a pouscu
Lou page t in—t in—tiu ?
N ANOUN .
Ah pas mai ! n’
av ié’
n vejo .
Fai jamai réu de bèu , toujour gramudinejo ;Fan que tôuti li jour , en cronmpe quencarèn .
Fai que broncen teja ; piei que me gagne ? Réu2 .
2 8 LIS 0UBRETO .
M ARGAR I DO .
( !onqu ino , mise- te : tenu drole nous esconto
Grebielenn ei pas mnt ; u’
avèn di de la
Se l’
anavo redire
NANOU N .
Oh ! m’
adouharié pa
Grabié , té de bon -hou . Èi brave tenu papa
NOSTI MUSO
A H . MAQUAN
Ami veici coume él la muse qu ’
eme tant
Si qu inge au sonn en fleur ; canto e ris helugueto ;
Sa bouco es une rose e sonn fron t èi pu blanc
Que la ranbo de nèu d’
une margarideto .
Coume n’
en a lou biais a li goust d’
un en fan tA u champ de bon matin , se plais d
’
ana souleto ;
Amo li parpaionu fleur que volon au champE lis ile bagne dôu pleure de l
’
aubeto .
A ro veici la treuno : er belle à faire genA d
’
ete coume n’
en li v ierge eilamoundaut ;
U no estelle lusis sus sa tèste de fade .
Amen ,apassionna , li cansoun que nous dis ;
F. quand souvèut i- fes deseènd dôu Paradis ,Nous j ito li diamant e li perle à pougnado.
t r rrxncxnrosro . eq
MADALENO
A JASMIN
Escou to : av iés alor sege en , 0 Madaleno !
Coume un e ame d’
en fant tenu amo ère sereno ;
Ti vertu flourissien , n’
en amav ian l ondour.
Av iés de long péu blound semblaves ta patronneSus tenu fron t innoucèn t avres une couronne
L a couronne de la pudeur.
Toun parla toujour tèudre e toujour counsouleire
Madaleno ère un baume au Iàngu i de te ma ire .
Dins tn se miraiavo ôublidevo sis au
l’euro v ièio ! e disié qu’
ères sa prouv idènci !
E tu sero e mat in hèl ange d’
innoucènci
Pontonnejeves si péu blanc.
A la gleise souvènt t’
enanaves cren touso :
Aqu i coume l’
ancèn au n is ères urouso .
T’
ensouv ènes ? Alor ères i ped de D ién
Dién te parlavo , alor ; tout lon mouude t’
emevo .
Quand noumavon , de fes , li übe li pu bravoL ou pronmié noum ère lon t ién .
I l
l‘
a ranbo v ierginenco are l’
as estressado ;Dins li gourrinerié sou iro te sies v iéu tado
Coume l’
eigo ,à plen got heves tenu desounour !
'
l‘
oun amo , sèns vergougno ,en pcoat s ’
abandouno .
Paure tu dins le fango as toumha ta couronne
La couronne de la pudeur
0 0 LIS 0UBRE‘
I‘
O.
Es bèu tu ? Fes pieta ! sies tou te arrascesside ;
poutoun di roufieu ta gauto s’
èi pesside !A ir ! regarde coumé te connche lon peca t !
La prat ico s’envei plus v ite qn’
èi vengudo ;
Fes escor i gourrin ! cènt cop te sies vendude
Vendudo estrasso de marcat !
Tambèu ! d’aua ôublida li conn sèn preservaireBèu testamen d’
amour que te leisse te maire
D’
ana ôuhlida li pleur de sonn den ier adiéu ,
Quand te beisè lou fron t de si bouco mourènto
Que te faguè pronmetre emé sa verres doulènto ,
De cemiue dre davans D ién
I ll
U n Crestian qu ’
es toumba lou repent i l’aubeure ;Sorte pèr counsoula tenu bon ange que pleure ,De la sucio mounte as ehanpiua tenu enuour !
En tèndes sus la crous Jause que te reclamoA n ! lèu , responde- ie ! Sauve , sauve tenu amo ,
E revène i pèd dôu Segnonr.
Sounjo à-n -equéu mesprés que lon mounde te donne ;Lave—te dins ti plour , fai coume ta patronneTonmho i pèd dôn Sauvaire e te pardonnera .
Baie à te maire , e léu , un bounr que iemanco
Tourne à Dién , que t’
espèro em’
nno ranbo blanco…
Ta maire en céu tresanera
LIS GUERETO.
JEJÈ .
A Il . F . SEGUIN
Lou paire es ana rebrounda
E pèr vèndre lou jardinageLa maire es anado au v ilage ,
E Jejè rèsto pèr garda.
Bons coume l’
or , ses sis e5palo
Si péu pendon lou . Qu’
èi poulit
O li ! pèr èstre un ange aconmpli
lemancerié plus que lis elo .
E la V ierge qu’
es au cantonu
Vous sèmblo pas que s’
èi dreissado
Pèr ven i faire une brassado
U no brassado à l’
eufen tonn ?
Espiucbas-lou brèsso sonn fraire
Que pleure . Seup pence parla
E pamens pèr lou counsoula
le vàu parla coume se maire.
Brèsso e l’
amnso emé de fleur
E pièi ie ris , c ie bretonneN e-no som, e lon poutoune ,
E si poutoun secon si pleur.
Parèu que lon bou D ién regardeRéu Iéu le maire te voire ,
E conn tènto Ii trouvera
Un que dor l’
autre que lon gerdo .
rr nxncamonro. 35
E lon hrès vai halin —balauE de tems en tèms , lou bressaire ,Pèr vèire soumihe sonn fraireAnhouro lou vanoun bèu plan .
D ins li draiolo de le v ide
Pàuris agnèu venès d’
in tra
Pu tard lon pèd vous saunara
Es que la route er tan t marrido
Eh bèu ! voulès , mi bèus en fan t
Que D ién l’
aplaue e vous ben igneQue sèmpre l
’
amour vous un igue
Ten tes-vous sèmpre pèr la man .
U n sara les ? que lÎautre ajude ;Partejas—vous toute douleur ,E veste fais sara mens lourd
E lon camin sara mens rude .
L ou troubaire que Il veguè
En le disen t acô plouravoU n dourmié l
’
antre lou gardavo
Quand la maire pièi , revenguè.
LA POULOUGNO
A MOUN PAIRE lAN-DANIS SOUDARD DE BONAPAR'
I li
U ne couronne à tu , Poulongno o rèino sante !
Trop long-tèms t’
avèn v isto estacado au ponstr‘
m!
2*
54 u s onaasre.
Pas un esfors encaro , e vos , toute sannanto ,
Vos de tenu pitre nus derraba lon coutèn !
Ti bourrée nous disien qu’
ères augouu isau to
E pèr t’
enseveli càvavou un toumbèu .
Eros morte ; e schmu l’
espaime lis agen te
Te vesèut ramhaia li tros de tenu drepèu !
D’
un enter 6udious o v itimo escapade
De tenu generous sang tourna—mai sies trempado ;
Mai n’
en monriras pas cer deves pas mouri
Souleto centro tres , dison : N ’èi pas de
Armado de la crous d’ant ! vote à la bataiePoulongno ! Sies tant fort quand sahès tent soufri !
1806
L I MARGARIDETO
Ill . QUAND LI FUEIO TOUMBAVON
PER VENDEMIO
A E . REYNE
E mounte vas ausin Janeto ,
Eme tenu canestèu Avau
A nosto v igne de clareto
Mi gènt vendémion e ie veu .
Mai tant matin toute souleto
Anras pas peu ? digné Jenvan .
Noun : me vas faire courbe-seto
E mountarai sus termchivan .
Volo bèu . Lou drole davaloSus la besti la chato escale
Jouvau remoun to ; e li poutoun
Tant i œiigneire egradèrouQu
’
après vendémio Janetoun
Emé Jouvan se maridèron .
LIS 0UBRETO.
LA FOLO
A L. ROBERT
Pèr lon champ vareio souleto ,
Despièi l’
aube oujusqu’
à l’
abonr.
Èi fofo , èi le fofo d’
amour ,
Faure chato paure L ileto !
A i ! Dién menu D ién perqué tent
Aquele rose s’
èi pessideQuand la vesiau just espandidoI bèu rai de veste soulèu
Vous fai piete la malumuso
Tan t sonn v isage cs avale !
Élmoigrinello e palinonæ
E sis ine blu se sonn noble.
Souvèuti—fes si qu’
èi countèuto
Quand ie parleu de sis amour !E piei pleure , e se despontènto ;
Pièi ris en chapoutant de fleur ;
E crido : Flour que sias poulido
Coume agradarés à menu bèuÈ i pèr éu que vous ai culido . …
Ah v èno vène lèu !
Aquéu que vèi dins sa pensadoE que le fai rire e pleureSiegne meudi car l
’
a leissado
E L ilete n’
on mourira !
LI MARGARIDETO.
Ill. PAULOUN
A J e ' Ao PEYROTŒ S
Li vènt aquelo n ine boufavon
Tôut i li campano plouravou ,
E iéu pregavo pèr li mort .Sounjave à tu que nous leissèros
Pauloun menu freire o trespassèrœ
Sèuso rogrèt sènso remord .
E plonroian quand t’
assoulevos
Quand de nostomas t’
envonlaves
Dins lou san t Paradis de D ién
Quand t’
escapaves d’
une v ide
D’
o5pino o d’
auvàri clafido
Qu’
ev ié de triste tenu adieu
L ou lume a tenu cou issin brulevoMa paure maire coun templavoTerm fron t tout coulan t de si plour.
l’
a long-tems mo sèmblo qu ’
es are
D in s te brèsso te vese encaro
Emé ta couronne de fleur.
Tout -just sabres dire 0 menu freireLou noun de Jenso e de ta maire.
Ancèn pancaro vouladis
T’
en pres sus la branco poiraloU rens , n
’
as espandi t is ale
Que dins l’aire d6n Paradis !
Toun amo do-longo er rav ido ;
Neutre mourèn , tu sies en v ide ;
LIS OUBRETO
E dins ta v ide gens de pleur !N
’
es pas jen ine ame deliéuredo
Marca’mé de sang ti peiedo
Sus lou camiu de la douleur
Tre que la Mort voudra me direDe parti vène me sourriro ;Descènde quand to sonnarei ;
Descènde ! Aubourares menu amo ;E pièi sus t is ale de flame ,
Ounto sies tu , m’
onanarai !
L i vènt , aquelo n ine boufavon ;
Tônti li campeuo plouravou ;D isién malau t e pietadous
Bague de plour lou peu que manjeMenu freire ! ah perqué leu morue ange
Nous enmeuè pas tônt i dons ?…
L’
AUTOUNO
A J .-B. GAUT
Sieu à Toussant , le fueio toumbo ;L i mort s
’
entèndon souspira ;
An cementèri sus li toumboL i Crest ian vènou per pleure
E li vèn t que reunflou despempouL i gràndi pihe d6u valounE li v ièi au soulèu s
’
acamponE habihou à-n -nu moulouu .
S’
nno fleur darrierenco o pale
40 u s enansre.
An fenns d6n valouu qu’
es en dôn
Dôn tèms que Gant do-z-Ais cantavo
Coume au printèms lon reussigubu .
E li incio o Il fleur toumhavouL i mort s’entendiou souspira
E li Crestian fidèu anavon
Au cemeu tèri pèr pleure.
AU COUVENT
A MADAMO SEGUIN
A la glerso , de-vèspre , él tourna-mai vougndo ;
El vougndo à la glèiso o s’
èi mai osconndudo
Dins la capollo prègo Dién .
Regardas-le : t‘
ai gau la chatonne eclinado ;
D’
un rai paradisen sèmblo èstre aluminado
Ei countèn to vai dire ediéu
beleie dôu monnde ; e léu dindara l’
euro
Oun to intrare au couvènt . E se maire , que pleureFomo , perqué vous desonla ?
E lou jour véu pleures ? s’envai pleures encaro ?
Pèr—de-que? Veste en fant trovo le v ide amaro
E vôu l’
adouci , laisses-le.
E part . Oh que bounr pèr elo o quento fèsto !Vesènt demai en mai uegroja la tempèsto
Dindonleto , cerco un abri
Note lt.
r.r uxncxnrm e.
Avan s que l’
enragan revoulune emé rage
Que l’
anceloun se sauve , e qu’
escapo à l’
aurage
Ounto se n’
on vèi tan t peri !
L eissas-ie desplega sis elo que fugigue !
D intre n ôst i fangas voulès q ue s’
embrut igno
L a bravo chato , e que li pleurAmosson si bèus ine ? Noun ! laisses aquelo amoSe donna toute en D ién que le vôu e que l
’
ame
Qu’
aquel encèus brule au Segnour
Maire,l’
Esprit de D ién l’
ajudo e l’
accumpaguo
Leissas-la cemiue vers la san te moun taguo
Se man orné la man de Dién
Nostro —Damo en risènt la regarde e la sono
le duerb si bras , ie dis : Quo ? vène léu ma bonne !
Vène to serre contre iéu !
Qu’
un v èn t dôu céu caresse aquelo fleur amado .
Tant léu se pessirié paure fleur embeimadoD ins noste èr man -sen e maudi
Que s’
oscoundo, e s’
assouste, e crèisse, e s’
œpandigue
Pièi qu ’
un ange en passant la sènte e la enligne
E que l’
eduguo en Paradi !
L i porto dôn couvèn t bèu lèu se durbignèron
De cen t de l’
autremonnde en l’
èr
E la maire despièi la n ine
Ounto en soungo vogué sa mounjo env ironnado
Di v ierge que l’
av ion amoundaut courounado
N’
a plus lagromo dins lis ine !
LIS OUBRETO.
MA CROUS D’OR
A I ARIOUN
A i une crous e q u’
èi poulido !
Pichete crous d’
or qu’
amo bèu
Iéu sus mi bouco l’
ai souvènt !
A i une crous qn’
èi heneside.
A la test iere de menu lie ,
Emé ’
n ribau verd l’ai poujadeSouto menu brout de saut lansiè ,E contre menu aigo signado .
D igo-mo que sreu un enfan t
Crose-lou vegues pas lou crèiro
Cènt c0p mounte esprès pèr la vèire
L’
ame tant , ma crous , l’
ame tant
Quand ma paure emo se desoleAh m’
erriho souvèut i
Arribo que trop ! pèr ma fe
Ei ma crous d’
or que la counsolo .
Que te dirai m’
ett evo urens
Quand la somplego mi perpolloAu céu alor vese ma crous
Trolnsèn to coume une estelle .
Vese lon fron t o Il péu bloundD
’
un bèl ange que m’
esbrihaudo ;
Mo porge de fleur dins sa landeEs la faudo de Mariouu !
Sus menu estelle un n ivo passe
Tro que lon matin èi vou‘
gu .
L I MARCARIDE'
I‘
O.
Que rèsto Me crous à le plaçoDôu cherubin desperoigu !
Quand ma creusme fuguédenuedoOh ! quet adiéu me sieguè di
Do peranlo dôu Paredi
Pèr rev isconle mi pensado
M a crous t’
ongarde de langu i
E t’
eugardo demaluranco !
Adiéu menu rei ! Tè velequ i
Vaqui e l’
osperenço
A M AR I OUN .
De linen coume de près vases iéu pènse
To mande equést i vers legisse-lèi souleto .
Es un encèns que brule i pèd de ta vertu
S’
un fouligaud veu ié te counta de soumeto
Marioun mis amour ma serre menu tresor
Sounjo que m’
as baie ta pichete crous d’
or
NOSTRO-DAMO—DE-LA—GARDI
A MARIOUN
Rèino au bord de le mar sus la reco dreissado
Vierge , orné fe te preguerian ;Ausignèros gemi nôst is emo alessado .
Davans tenu enter plonroian .
Rose que de si rai lou cèu a courounado
Emé bounr respireian
34 u s ouvert e.
Touu endent q n’
es un baume is amo abandonnado.
Bon remedi qu’
ompourtorian .
Maire qu’
amères tan t e que tan t mufrignères
Tu qu’
au ped de le crous orné tenu F iéu beguères
Lou calice de la douleur
A nsiras la prercro o boue o sau te Maire
Que fagnèrou ensèn e la serre e lou freireDons co r plen d
’
angon isso e d’
amour
LOU CHAINE E LOU CANÈL’
A II . LEYDET
L ou chaine un jour véu au canèn
De tenu sort malurons as pas tort de to plagnc'
La potonso te pose e temet de cen tèu
E i’
a réu que noun te magagne.
Lou moudre ven toulet que véu fronnci lou riérr
To forço de cline la tèsto .
0 menu paure canèn ,me l‘
as piota Ma i ien
Bonfo boule mistrau que m’
onchau la tempe te?
Tou t os euro pèr tu iéu tout m’
èi ven toulet .
Siéu rei e d’
emoundent vese à mi pèd li momo.
Pèr u’
atrouva’
n pu fort que ron faudrié courre
Au liege de naisso seulet
Ounto dôu vent -terran se desgounflo la rage
S’
av iés agu lou biais de sourt i cen tro iéu
A la cale de mi braucoge
Quand s’
ausirien rounfla lis ale de l’
aurage
L a fon ta ine , u n .
r.r nxacxarnrro . 45
Panre mesquin t’
assoustarreu
De tenu sort malurous as pas tort de te plagne !
Sies trop bon , gremaci repliqué lou ceuèn
Vous esmôugués pas tan t : li revoulun helèu
M e fan pas tant qu’
à vous,Moussu : se plôn mo bagne,E me giblo quand fai de vènt ;
t itine , e me reumpo pas ! Pèr vous avès jusqu’
aro
Tengu Esperas quaucerèn se prepare :
Bessai que A i ! veloici q ue véu
E d’
aporeilalin part à bride abatudo
U n aurige d i v erinous .
Gare gare davans n’
en vai faire de rudeE bramo e chaple , ospônsso , emporte ,
furions !
L’
anbrc cote tèn bon o coume une emarino
Se giblo lou canèu
L i diablo sonn pèr l’
èr , oh ! que i’
enchau à-u -éu
Lou ronre sangagne craciuo .
A sonn fron t dins li n ivo o dins l’infèr si pèdE que io fai ? Contre én l
’
aurige s’
enærino . …
E brèn l’
eubras qu‘
avre tan t de croio e de bè
Lou rev oulun lon ,derrahè !
IX . LOUVISETO
A A .-B . CROUSILLAT
Q uen to piota pamens regardes Louv isetoQuan dirieq u
’
es elo ? Ah pas iéu
ao r.ts ennusro.
A sonn front mourt iuèu clina dins saE Mei de-
qu’
e menu Dién ?
Es un long mourimen ; a l’ame adoulentido
Dospièi que ra di Tournerai .L iuen de sonn tèndro ameiro es eponsamout ido
L ouv isouu gomis quo-noun -sai .
Plagnès-la , car d’
amour la chato es malantoune .
A i paure ! coume dèu soufriPèr dire dins sonn dôu le mesqu ine chatonne
Pèr dire : Amerreu mai mouri
De logremo souvèn t sis ine maca s’
emplissen
Es que , jour o n ine pènso à-n -éu .
S i gente , oun to à qu inge en tant de rose espelissonTontaro sonn d
’
un blanc de nèu !
De sonn pichet travai a perdu l’
abitndo
Fai pu réu e se rèiro-grandS
’
ostenne de le vèire ansin tan t souruarndo
E ie dis Mai qu’
es menu en fan t ?
T’
aurian fa qnaucarèn . Digo-me-lou , mignoto
E la doulènto respond : Noun !E la v ieio ie dis : Fagues pa
’
nsiu le seto
Se vos que te baie un poutoun .
De sonrt i de sonn mas anas que s’
enchau gaire
Es embarrado tout lon jour ;E dins sonn jardinet que siauclo plus poceiro
L i caussido tuou li fleur
Lou fron t sus si geinoun lagromojo paureto
S’
abiho plus vai plus en -lio ;
S’
acantouno s’
esconnd o v ôu resta sonloto
Sc counsumis à pichet fie
48 t rs comme.
Au cree de Veranet que Louv isoun amavo
Tant e tant que n’
en mouriguè !
Ame creuse qu ’
une amo eilamoun t osperavo
E qu’
un hèl ange i’
adnguè !
X . AURABO DE LA MALAUTO
A I l SORRE TOUNE‘
I‘
O E TERESINO
E lis ange disien Rose blanco e poulideF louroto dôn valonu mandi
Laisse laisse l’
endré moun te sies espelido ,
Eicamount v ène t ’espaudi.
O v ierge noste Rèiuo es amount que t’
ospère ;
E neutre, avèn pieta de tuVenen per avera dôu fangas de la terre
De perle dôu cèu : ti vertu
Ansissès pas , me houe maire ?
Dis lemalauto . Escontes donne.
N‘
ausisse rèn . Dom e , pechaire
Dis le v ièio qu’
es à geinoun .
Oh qu ’
es amistouso , ma maire
Qu’
es meliconso le cansoun
Dis augeloun !
E lis ange disien Avèn fe te couronne
0 nosto serre qu’
aman ten t
l’
avèn mes dougo estelle o ta sante patronne
Ven d’
acabe tenu volet blancD ins lou palais de Dién ta place es alestido
Duerhe t is elo , serafin
Note 5.
LI MARGARIBETO
V‘
ne e temenaron bènre à la fon t de v ide
Un amour que n’
a gens de fin?
Chut ! lis ange can ton , memaire ,D is le malente . Escon tas donne.
L’
euro benfe . Dom e, pechaire !
D is le v ièio qu’
es à geinoun .
Chut lis ange can ton ,ma maire
Qu ’
es meliconso la cansoun
D is angelonn
E lis ange disieu Noste serre es coun tèuto
E benuronse vai part i
Vês sa fàci deja qu’
èi toute trelu5ènto
De le glôri dôu Paradi .Sa maire , aquesto n ine , se plagneira sen leto
Souleto se desoulara
Oh ! mai , vendren la querre e sus n ôstis aleto
Au céu demen s’
ouvoulara .
Adessias ! adossies me maire !
D is le malente Enca’
n poutoun
Qu ’
as ,mignoto ? mai qu’
es pechairo
D is le v ièio qu’
es à geinoun .
Adessias ! adossies ma maire
Doman ausir6s la cansoun
D is augeloun !
LIS OUBRETO.
L’
ITALlO
A SILVIO PELLICO
Remo t’
en ranba ta couronneAn esclapa tenu set i d
’
or
E sies toute dosœunseulado
E gingonles dins ta douleur .
Term mèstro quand io sounjo pleureT
’
a pres t i pu nèblis en fan tL is a fa soufri lou martire
Car voulion te descadona .
Roumo la sante qu ’
ei ta ma ire
T’
auhourara hello ItalieSaras om
’
elo i pèd de D ién .
Espèro espère Sus li popleA tèms o tard fau que darda ieLou senlèu de la liberte
L I MARGARIDETO
IV AU CANTOUN DOU F IO
MISERI
A F . AUBERT
N èv o . Vène de vèire eila dins un can tonu
Quomisèri menu D ién une maire doulèn to
U n enfant au memèu egrouvado à goinoun
D emande un tres de pan mourt inonso e mourèn to .
L’
a i v isto moigrinello e tonte à-u —nu moulouu
B olsa de sonn en fant le bouqueto risèn to.
Q u‘eud m
’
a di m’
a fangu dire noun
Coume se pèr li paure av ièu l’
ame enchaiènto
So i’
ai respoundn noun es que n’
evren pa’
n son .
A i passa vergougnons en regardant lou son
E mo siéu osbigne tout gounflo de tristesse .
De n eissc riche e drnt , ah ! s’
ev iéu agu l’
ur
L i paure enrien agu sa part de ma richesse
A urién d i malurous eléuja lou malur
"1 2 u s enverra .
UN MAU D’
IUE
A c. acxsorr.
Rèi dl coumique , Bonodlt
As siempre agu tan t d‘
lndulgènei
Per qe qu’
ai fa per ce qu’
ai di
Qu’
eæ outaras orné paciènci
Do l’
aconmença nço à la finL
’
istôri de menu medecin .
La dirai coumeme l’an dichoEs grolluo mal sarié richeEs fade , mai aurié de san
Vèn e n ôdi mal ferié gauSe coume Achard l
’
av iéu oscrlcho.
U no demo jen ine poulide
E di coussudo ère en chagrin
Av ié de mal en mai la v isto ounovenlldo
Dôu mons se lou crosié. l’
a proun de gent ausin .
Souu fleuri de san te mai à force de croire
Quo sonn malaut li sonn ; o van en medecin.
Adonuc la jen ine demo anè se faire vèire.
Pèr lou capita bon lou chausignè sus v int
Tambèn q ue bèu travel N’
en av ié sonn abounde
N’
empielavo de lonv lder
Quen to houed icioun per un enterre-mort
Es que n’
en fasié tant parti pèr l’
autre monnde !
Arn ad lén Acha rd .
t r ar.rncxarnsro . 55
Mai nous emnsên pa’
n camin .
Quand fugué vers sonn medecinMadame le digne lon man que l
’
onquletavo
E péréu ço que se sontié
Ce que bov ié , ce quemanjavoF agn è v èire sa longe Aquele malen tre
D ignè lon medecin es grève
L ou meu oise se pren e maloisa se
F alié v ou i pu lèu . Se n’
en peu pas mouri
Noun ! Mai poudrlas vou i tuclo ;
Tnclo sarié rèn mai av uglo
A vuglo ! Mai pamen s léu pode vous garl ;
Sou lamon sera long. Fan que prengués paelènei .
Eme lon mi sinon Il cerrnsèu de la
onguen t . … el cætera
Veste v isto s’
esclargira .
E sabre-tout , ges d’
imprndencl
Resto tan t feguè lou dôn tonr
e e la paure malen te aguè la trossusour
E pèrme garl que fau faire ?Fan que vengue v ous vèireaumen s dons rep pérjour
s’
amas de legi fan que loglguès galre
prono fau vous destralre
E fau héure . … siels mes (bessei mons bolèu mar
D’
une algo que vous belarai
Set à v ue got o sarés léu garldo .
Donne nosto malen te fegrrè
Ce q ue lon medecin dlguèBegnè sonn algo emei I
’
atrouvèsso marrido
55 u s enverra.
Mai tan t , poceiro n’
en bogué
Qu’
av re proun peu souven t de couva la peplde.
Sa v isto dogue bèu n’
estre un peu esclargido
L‘
algo d‘
aquéu atout et nos
fire coume un tassen su’
no cembo de hosPièi lou capoun veme pulèu tres fes que des
Bon ! coume sien ? — De pireen pire !Vous coson Tant qu ’
es unmartire
N’
en aurés trop begu belén . …
Acô prove pamens q u’
even conmé se dèu
Agerri veste man momo dins sa racine . …
Aro de lin on farine . …
demoustardo . … de la fine
Farés deus œ teplame un pèr chasque boutèuL ou fie qu ’
es do-
pèr-d’
aut descendre ’
n has e lèl!
E pièi faudra … vous bacina li gauto’
Mé d’
aigo tousco.
La malente
So baclno li gauto env isco si boutèu . …
A h se noun se garis sera pas de sa faute
L ou remèdl noun duperè
E lou man , per contre empire;E li v esite s
’
acampavon
E li louv idor descampevon .
Tè dis un jour la Ah pèr are le
.\lonssn lou braguet ian s’
èl proun trufa de iéuBon ! siéu garido ; e pèrme fisto t
Tôutl si pent item’
en esclargi la v isto
Ven le fa ire menu coumplimenE le semeundre pagamen .
56 u s comme.
PÈR L’
ALBUM DE MADAMO F’
ons un nnn xoavo une Mergarideto
Madame , avès en front une riche couronne
Oh quan t o quèt i bèlli fleur !N en a de tou te mono o de tonte couleur ;E pamens me dises n
’
i’
eu mauco une pichouno
Me n’
en demandes une . Es per léu grand onnorrr !Vous somonnde ce qu ’
el à la bone
Ri al paure eh que farés d’
une marga rideto
PER LI PAURE
A A. DALLEN
Slan au pu marrlt de l rvèr.
Oh quant demalurous patissonE Il riche se devort lsson
Dounon de bal e de couneert .
So pleuv ine se li vènt glaçon
So nèvo o riches que vous fai
Sies assouste dins de palaiOun to Il plesi vous espessou .
A l les menu D ién quant n 1 on e pa
Dôu tems q ue v este or se degaio
Qu’
en fem o sus un peu de paie
So couchon sènso avé soupe
Lou galoi vounvoun qu a toute euro
A veste en tour li plesi fan
L ! nancxarorro . 57
Estonfo lou crid de la fem.
La fem à veste lindan pleure
U rens dôu monnde agnès plete
L ou bèu que lon bon D ién vous mande
Es pèr lou paure que demandePèr que fagnes de carita .
B onnes-lo dounc de veste abounde
Es coume v ous de cer o d’
os
E’
mpourtarés que quatre postQuand part ires d ’
aquosto monnde
MANICLO
A J . DESANAT
Tou t lou franc jour de D ién un courdonn ié cen taro :
A lou v èire aurlas pros plesiE quand sa voues cecalojavo
E que de sonn mertèu lon brut l’
ecenmpagnavo
l’
av lé goust de l’
ausl
Oh que boucan ! Se voues moun te…Pièi descendié. … So i
’
ônpllevo
So uu vesin vous dirai can tav o pas souv èn t
Q ue vonlès tou t lou monnde amo pas la mu s ico .
Quan d enslé lou pogot n’
en av ié de eoulieo
E poud ié plus deurmi . D iänssl Mal d’
onnre v èn
Quo passavo tan t de n ine blanco
Ere un orne de bourse , ère un emo de heure
Tou t env isca d’
or et d’
argen t
L a fon ta in e , VI I I , fl.
58 u s ouvert e.
Vesès donne qu r riches toujour quaucerèn manco
Qu’
i riches Dién toujour refuse quancerènAh ! ce que D ién fai lou fai bèu … .
Pondié pas plega 1rue. Se d’
eserd senmihavo
A la penuche dôu jour lou cen t dôu courdormié
Cacaraco en feten t toujour lou rev ihavo . …
Sahès Il gau sonn mat inié
('
an to que centeras Lou banqnlé
Coume lon béuro e lon manjeS
‘
en mens vendlen la som sènso mercandeja
B isie dosneu sarién me
E mo veirleu souvèn t en course
Pèr n’
ana faire prouvosioun .
Quan me vendre la som dognn Meladleiouu
Mar se creumpevemenu can teiro
Ah n’
èi pas drut lou paure enfantVel souvènt à la fon t pèr se love la femPèr rendre lou gau mn t me n
’
on coustarlé ga ire
Metou que eoste cinq cent
Maude quorre Man iclo ; e Man iclo , en in tran t
Moussu ,Dién v ous lou donne Eh bèu quebon a fa rre?
Escon to ,menu ami de-
q ue gagnes pèr en?
De—
quo gagne pèr en Que vous dirai ? Man ie loN
’
a pa’
stndia l’
arimet iclo .
H ôu pièi v ês comte pas ,E siéu coume menu paure
(Dién dins sonn Paradis l’
agne rojun peceiuPorte li hralo route au qu iéu sien pas coussu
Lou vosès . Se fallé q u’
empielèsse d’
osent
Vès , menu brave MoussrrSaubrlén belén pas faire.
60 u s onvvvro.
S’
èi -ti uega ? Le n ine seminet fourfoulavo ,
M inet pron ie Il louv idore e v ide de dana Basto à la fin finale
le pousquè plus ten i z pale coume un cans oun
Espolonfi coume un bou issoun
A vala maigre e se coume un can to—cigale
L èu léu qu’
anè heusca l’
omo dl milioun
Quo donrmlé coume un souqn ihoun
Ame mies bèu Moussu danse la martegalo .
Bénre d’
algo esquleha l’
ancholo orné Snsouu
Esposeula ml marmousonn
E me greta quand ai la gale
E t ira menu liguen ame mies la fringale
Quo vest i louv idor. … Prenès veste poulsoun . …
L ou diable la raqnè Cresès qu ’
ai la cigale
Vin t velèi . Vous demande perdonaL i rèndo roudès—me le som e ml cansoun .
VI . LI QUATRE RIRE DOU VIËI
A A . menée
U n rerre qu’
av lé nounan to en
Ere , pecha ire à l’
angoun‘
ro
L e campano fasié din —den
D in —den A sonn en tour plouravo sa femiho .
V aqu i q ue lon doulèn t rlchonnejè tres leL
’
eina t de sis en fan t le demandé perq ué
Note 6.
L! rrxvcanrovro. 6 r
A i v ist digné lou v ièi ai v ist dins ma pensado
Ç o que sonn li plesi d’
equest monnde fnmado
L i plesi mis en fan t passou coume Il fleurE quand n ’
en samouas de—quo sort ? de douleurL i jo ie d
’
aquost monnde ? oh lelsses—me lou direM
’
en fa plate m’
a fangu rire
E pièi pànris en fant quand me sreu repete
L is angon isso d’
aqnesto v ide
E la crous oun to l’
omo él sèmpro clevola
Oun to de-longo a set e crldo . …
En sounjen t que menu amo à D ién vel s’
ouvoula
M is en fant leissas -me vous dire
Que de plesi m’
a fangu rire
E pièi brev is enfan t quand ai sonnja la Mort
Que destaco l’
ame dôn cor
E met fin à noste mart ireL a Mort ange que sauve e que l
’
ome maudisE q ue nous mono ou Paradis !
M is en fan t , mis leissas-me vous lou
léu de honur. … m’
a farrgu rire
Pèr la derriere fes alor lou v ièi rlgnè
E din s la pas de Dren , urens s’
endonrmguè
6 2 u s orvnvro.
VII . NÉ -NE , SOM SOM
A carnet
Bast ien car venre bèu en famlhe :
O morav iho !N
’
av ié quatorge ! un jour sagatè tres peur—eu.
Coume n’
es pas un gargamèu
Fa i un brisoun de centro-bandeN
’
en declare que dons o Il pondeulo en cro .
Mal Il gahelou tra ite bandeAguèron lèn sent i l
’
ôudour de tou t eiçô
Aq uèli bèu Messiés portou per sonn usage .
U n ms de chin de casse en mitan dôu v isage.
Bast ien tapé pas bèu sonn fie .
Lou fum lou trebigne v a i—t -eu faire lanlèro !Davans la tnfo e la confère
D i gehelon manje-
proufiè ,
Faure con trohandié !
Sanhras ço que n’
en con i de geste lon most ic !
Èro n ine de Bastien le porte ère taneado
Quand tout -d ’
nu -cop : Pen ! pen !— ÊQnau es aqrrl
? — l)urbe'
Noste car-saladlé qu’
êt e pas n ia is , sabès
Conmprongnè quan vou lé le donne serenedo .
Faguè’
no bèbo de gibonsSo sent iguè lon qu iéu paiens !
Estoufavo si trou ! maudissiè sa jenmado !
A u profum dev iné la fleur dôn coumplimen .
Sacrejavo Pan pan— Tron d
’
un ge l un monmon
le sien ,le sien Sa tèsto ère desmemourlado .
Couqu inas de bon sert quota sale bngado !
63 u s onvnrro.
Béni gèn t que vous sias risès deme‘\Ie renmpèv Ion cocot ! Ive ne-ne som
Anes plume de rabo erlërl
V ène v ène tout-de
Slan pas vengu Bastien , per pinta tenu armàri ,E pèrmercandoja li pote de t i garri . …
Mantouon qu ’
es tres porc prove—nous lou countràri.
Oh ! vole bèu . Mai quan brossera Bast ianet ?
Jè véu d’
aua donne au bostlàri.
Quint de vous—an tri deus voudra cante N a—neVegnen fasen lou fur d’
abord qn’
èl
E Janet , lou pu laid se semouud pèr bresse…
Au mens le fai Bast ien , fau pas lou caresse ,
Menu bèu Se menu n istoun vesié te sacre mine ,
N’
en plourarié v ue jour o n’
aurié la vormlno
N’
egnes pos E Jen can to . IVe-ne som som,
V ène vène leul—de—leny
Em’
un plan —bagasso bressevo
E sonn long nes fanfeugnejavo ;Mal tambèn Bastlanet dourmié. coume un esclop :
Em’
un can t coume aquéu quan ferié pas noué ?
Basto ! l’
an tre e Bast ien touruèrou e v lrèrou ;
Trouvèrou que deus porc coume pondès pensa .
E nè ll dons gabien en sourtènt s’
escnsèron .
Janet marido-te sehos tan t bèu bresseFagnè Mess iés queDién vous ecoumpagne!
Dién vous mentèugue la sante !
Adess ias .… E se plen que la plueio vous bagne!Eu engengnan t Janet semetegnè
’
canta
N’
en sorte orné Il braio
IVe—ne sem—sem
r. i uxvcxvmvre. 65
Vène véne tout-de-long
Se le cronmpave ùni luneto
La com a vengu
M ean poucèn a be‘
n dourmi !
LOU MARTEGAU
A S. HONNOR.ÂT
U n pau—de-sèn de Mertogau
Quo n’
av lé jamai v ist lou soulèu que d’
un trarr
En se gratan t lou sn dis un jour à sa maire— Ma lre escoutas un pan sabès en qu ’
al sonnja
A l so nnja gus de sort ! que franc d’
èstre pat ieire
Fallè’
n pau vïaje .
Lou sabès mies que léu siéu bon que pèr manjeLou dimenche , se van au cabaret m’
empogue
Sahe n l A n l B ; mo dison : BadalasM lano mo vôu plus me dis : Gargamelas
H ôu l’
a pas de mlteu fau sonrti déc Martogue
E pièi ounto anares d‘
aqu i grand testonlas ?Oun to anaral Bordieu fera imenu tour deFrance
Vesès quan a de bras , de sèn e de travel
Do-longo pôu gagna lou pan e la pitance .
Vous esmôugués pas tan t , me n’
on pôu t ireral
Siéu un pan manescau epouncharai de riho
Pas pu tard que demen siblerei dins Marslho ;E veiral tournera i
Faral menu tour de Franço , e me desgronsslra i.
Partiguè . … Velaq ui suhre la Cenehlero
— Oh ! que lonmonndeélgrand! quén tlmoulouu degen t !Menu paure Sant Jôusè , quèti lôngui carriere !
66 u s enverro.
Boudiéu quant deheutige U rens quan a d’
argènt,
De bèus osent t in—t in per acheta sa flore
O i tôuti lis oustau porton sonn escritèu
0 tron -de-uoum-d’
nn -
gofl ma maire , qu’
eô’
s bèu !
Vaqu i qe qu’
èl pamens d’
èstro de gargamèu !
U rous quan saup legi , quan pôu sènso vorgongno ,
In tra dire Bonjour quant me v endres eieô ?
Vendès-m’
aqul pourgès-m’
aeô
Se ma ma ire veslé tan t de hèlli besongno ,
Oh ! coume cross en Dién
Eme tout sonn hou—sèu bed3rlé coume ron !
Ansin lou Martegau coume un lesort badavo ;Davans tôu ti lis eserltèu
L i man darrié lou qu ién coume un ple se plantaw .
E’m
’
acô rolucavo on disen t : Qu ’
eco’
s bèu
Menu paure Sant
Mei si dènt s’
aloungavon .
Car desemprer qn’
èro arriva
N’
avlé rèn mes dins lou gave.
Coume un tambour si tripe rempolavou.
Réu ! es cielquesien Hôu tron -de—uoum—de-zswr
D iguè lou Martegau se manjas pas sias mort
A’
nen au cabaret ! se le fai boue v ide .
S’
egaute la lignoto … . ah bèu ! tant de fichu !
D’
ourdluàri , se vaup qu’
en taule prouvosido
So vous embriagas acoto es pèr dessu .
A utan t léu fa que di s’
envai dre vers l’
anherjo :
Bonjour, fasèsmanje? Tamhèn responudeguè
U no chamhrioro grand flamberjoQue fasié besuæ la
’
no liasse de gros-bé.
Ve lo faire un repas de trente son pèr teste ;
68 t rs ouvnnro.
Se vonlès jalre cmen l’
aura’
ucaro une plaç a ;Menu bèu Moussu u
’
avès qu’
à lon voulé.
Eh quem’
euehau v ojan l que sieguo blanc 0 meure,Mai que léu derme mi sèt euro
L i meure dæ tonchumn pa .
L i gusas de varlet que lovavon la taule
Entendent aqrrolo peran loSe dignèrou : Feu l
’
atrape .
Pèr ace, digné Jan voici de:-q uo fau faireProton un patouias au quren de la sertan ;
Pièi . mo cargue d6u rèsto intraral plan bèu
Oun to rounflare lou manjairoE lou sahounarai l
Voirés coume l'
adoubarai .
Digueu qu'
on brandou len t lou badau escalavo
Em’
un v arlet que lon menavo en Ile
Onnte lou negro ronpihavo .
Quand se honte à brama de-loug dis escalleHeu ! que ? Peste ! demen me v ole love
Slén léu lou Martegeu que coucho orn é lou mour0 ;
Faudra me rev iha qu ises ? fau pasE quouro ? E iça sus Il tres euro
Tre que lon gen fare cecaraea .
Es dins la chambre . Aqu i tre qu’
a leva sa blodO .
Len finocho s’
envai aven s de s’
etapa
Vèiro se l’
Afrlcan destenchurerlé pa
E redo coume un bute-rodePasso sonn pichot det d
’
also sub t o lon nes
Dôu mouracho , que dor que dor coume un sour—es !
An destouchurou pas legué lou œmharade
L! nxvcxnrnrro. 69
(“
c ochon - se léu . So signe c quand s’
es empaia
S’
endor. … Trente tambour l’aurion pas rev iha .
Voici qu ’
au bout d’
une passadoEme sonn patou ias Jan lou sahonuè tant
Que to lou metoguè coume un qu ién de sartan
L’
eudeman de mat in outre que M isé l’
Aube
Aguè mes si debes sa cou ifo orné sa ranbolan vers lou mascara mounte Que bon ! le dis
Rev ihas-v ons léu cadedis
El tros euro sonnedo .
Voral d is lou det u t couche de tout sonn longQue n
’
av ié fa rèn qu’
une courdurado
Malau de noum de sort ev léu encaro som
Gramaci s iéu countènt qu’
agués pas manca l’
euro .
Pièi hadalo e s’
est iro e se greto o s’
auhouro
E saute au son dôn lie
S’
emhra io escampe d’
aigo o cargo si sonlre
Pièi agen te lou fume e s’
enval à le glaçoPèr vèire. … se sonn nas a pas chenja de plaço
Ah quand nosto droulas se vèi dins lou mlrauNegro coume un darbenu !
Dlson di Martegau
Segur aqneli gèn t sehen pence sis euro
Prenon ll fige per d’
amouro
L’
av reu bèu toujour dl qu’
acô m’
arrlberre !
Pèr mo rev iha léu en rev iha lou meure
E s’
acatè mal dins sonn lle.
A I . I lLLAUD
O Pople ansés la venes de l’
Irlande que pleureVous que passes sus lou cemln
Regardas que douleur él pariero à le miénnoE res véu pèr mo counsoula
Slén vénso e mis en fant àmenu entour patisson ,
E susmenu son moren de fem
Menu front suse de sang e trime pèr un mestre
Que s’
eugralsso demi susour
Quand le cride De pan ! menu mestreme hacello
Me desole au miteu de menu grandMenu Dién n
’
ai pence proun soufert ?
A l laisses—veus touce pèr lou Sant quevous mande.
Do mis ueml Segneur emhren lgas la
Eh ! que fasês de vesti trou
LOU FAURE
A J LACROIX
Fasre fre lou mistrau bramavoLa derriere fuoio toumbaw .
Toutmouriodinslou champ plusdefleurdins llpretQue tompèsto Un v ièi camlnavo
O‘connell mort lou 15 de mal t Sà7.
LIS OUBRE‘
I‘
0 .
Quo disié : Quancarèn agnès plote de léuUn tros de peu au noum de D ién !
Tambèn quand lou v ièi s’
ouanavo
L’
enfan t acan touna fongnav o . …
L ou poulit v ièi preu ié se blesse o sonn bastoun
Sa coucourde plono e pregavoEme sa man que tremoulavo
Dounevo la
Pièi su’
n autre lindan lou brave orne plouravoBèllls amo fasié prenès piote de iéu !
U n tros de pan au noumde Dién
E Dren , qu’
amo Il paure ,amavo
Lou mas oun to lou v ièi manjavoLou peu que heuesis la san te carlta
Lou mas que souvent l’
assonstevo
E d’emoun t lou bon D ién mandavoDins l
’
an , forço prousperlteEn quan fasié de bèu au rèlre que plouravo
E disié Quancarèu ! agnès pleæ de léu
U n tros de peu , au noum de Dién
Faslo fre lon mistrau bramavoLa derriere fuoio toumhavo .
D ins lou champ toutmonrre ges de fleurdins IlSus lou gèu un v ièi trentrelavo .
Pèr aquelo euro moun te anavo
Leu paure v ièi espelendreA u lindan d ’
un castèu lou malurous plouravo
E disié Bèllls amo agnès piota de léuU n tros de pan au noum de Dren !
L I MARGARIDETO.
Èro un cestèu qu’
osbarlugavo
Un riche se le gongaiavo
S u s s i conlsslu de sedo urens s’
ospeumplss ié ;Vou ié de manje soumihave ;Lou orid dôn paure l’ou fotevoLou riche ou soumlhan t disié
le bandisso mi ch in E lon paure‘
pleurave
D is ié poceiro A i fem agnès plota de iéuU n tros de pan en noumde Dién
Pessère e lou castèu brulevo .
Lou fie de D ién lou devouravo .
A usiguère de orid… . lou riche ère dedin !E l
’
euro sempre s’
eneaguevo
Sus lou palais que cracinavo . …
Malur ! av ion bandi li chin !Bou tes—vous à geinoun lou paureque plouravoQue dis ié sus la perte : Agnès plota de léu
A geinoun ! ère lou hou Dién !
MUSO ADIÉU
A T . BOSQ
Muse vène sus mi geinoun ;Au vène lèu tendre amiguetoléu te ferai once
’
n poutoun
Ence’
n poutoun sus te bouqueto .
l’
a plus de Ah n’
as bèu proun
Dins tenu faudau dins t lmaneto
LIS 0CBREÏO.
Vène o sus l’
or de ti péu blound
Te metrei t i margarideto .
Fan pièi que nous digam adiéu
E q ue t’
onanes linen de léu
Per te fa ire vèire 0 ma mio
Escon to hèn quand te dlrenE de quan sies poulide enfant ?
Rospondo- lo Do Roumaniho .
Av ignenu en tehre , 1837.
LIS OUBRETO.
L I PASTE E.
\'
oulès galeja pastourello
I’in tri vous parles de través
E de I’ouvesArès segur v ire cervelle
L I PASTOURO .
Sabès q ue sias vous-ann i dons
U n bèu couble de dourmlhous
L I PAS‘
I‘
BE .
Quand rounflav lan le n ine passadoDe-qn
’
avès v ist à BotelènDe tant plasènt
Que sias tôntl rev isconlade
L I PASTOURO
Ah se sables coume eco s bèu
Landarias pèr i’
èstro pulèu
L I u srnv .
Dlgas ce q u’
èl hràv l pastouro
So voulès qu’
anen d’
aqnost pas
Dins aquéu jas
Dlgas ço qu’
èi blànqnl tourtonro .
L t msrouuo .
L ou Segmur Dién s’
os encarna
Anlue dins aquéu jus èl ne.
m r asras ,
O i D ins un jas El pas de
l’
a d’arot , de fedo d’
aguèn . …
Mal lou bon Dién
Es amonndant : res lon pôn vèire.
r.r serv i
L I PASTOURO .
Quand dins la grùplo lou voires
En grand reSpèt l’
adourerés .
L I PASTBE .
So nous dlsès de talo unado
Se tout ace n’
er pas v orar
Coume vous faren la bramado
u m srouv o .
Anes lèu pestro anas ensèn
A la jesse de Botolèn .
I l
E li dons pestro le landeronD
’
à—geinonu beisèron li men
Dôu Dién enfant ;E pièi on s
’
en tournan t can tèron
Glori pèr Dién eilamonndaut !
A nous —autre pas eiçavau
L’
ENFANTOUN
A A . DAU
M’
os este di qu’
un enfeu toun
Qu’
av ié la tèsto bleundo
Qu’
av lé lis ine d’
un engolonn
Emesi gauto ronndo
È r q ue A . Dan a fa .
LIS OUBREÏO.
A sa maire dlsre
Maire mono-me- lo.
le velo ana ,ma maire !
Maire léu vole ana
Vèlre l’
en fan t qn’
èl ne
Dins la grùpio poceiro
Tôut i Il pestrlhoun le v an
Cargon si hèlli braio
S’
ellscou pèr vèire l’
enfant
Qu’
èi couche sus la pa ie
Poulit coume un soulèu
Parten meu -lo lèn .
le velo ane ma maire
Maire léu velo ana
Vèlre l’
en fan t qu’
èl ne
D ins la grùpio ,poceiro !
E Ils ange sonn descenduLa colo n
’
èro plonoNoste pestro lis a ’
n teudn
Ceuta coume d ’
onrgneno
Pièi en heise Il man
D’
equéu poulit enfant .
le velo ana ma maire
Maire léu vole ana
Vèlre l’
en fan t qn’
èl ne
D ins la grùpio poceiro
Maire pourton - lo menu v anoun
U ne de mi renboteTromolo dlsou coume un jeuneE si man sonn v iônloto
80 u s ouvnmo.
Mountarai à chivanSus l
’
ai o sus leu hrau .
le velo ana ma maire
Maire , léu vole ane
Vèlre l’
en fan t qn’
èl ne
D ins la grùpio pecaire !
A l’
enfant que pregavo ausin
Respeundognè sa maire
O part iren demen mat inSus l
’
ase de menu freire.
Pèr adoure’
mé iéu
Jouse leu F léu de Dren
L’
ondomau adonrèron
L’
Enfant D ién que dourmre. …
E sus lou rastellé
L i dens pijoan voulèreu .
LA VACO’
A réoa un ca rca n
A i un oh que tresor !
A i une ah queto veeo
Suhre se pèu blanco a de tacoQuo sonn rousse coume un fiéu d
‘
or.
0 Santo de D ién ! quote vaco ! (bis .)
Èr q ue Rouman i lle a fa.
LI KOUVE .
D i vaco de tout Betelèn
Es la miénno qu’
èi la plus belle !Se nourris pas de regardello
M i la fine fleur dôu fon .
E s ma vaco qu’
èl la plus belle
Si pousse s’
egeten jamai .F an vèire aquéu la , quand oscnmo !
Noste la restaure o profumo ,
E ma fe ! quand n’
l’
a plus , 11 ra ma i !Feu vèire aquéu le quand oscnmo !
A l jamai réu v ist de pu bèu
Que lou vedèn que véu de fa ireA toute la pèu de sa maire.
J our de Dién lou poulit vedèu
Lou vodèn queme v èn de
Doman matin mo levaral
Pèr que Dién mo Il benesiguo.
Que toujour lou péu le InsigneA Botelèu li menaral
Pèr que Dién me Il honeslgue.
L is adurral dins l’ostehlounS
’
av ès pas l’
espouncho , ma mio !
D irai à la Vierge MariePerou tete veste n istoun
S’
avès pas l’
ospouncho ma mio !
I l
Pèr semoundre à Jouso sonn la
Vaco e vodèu en jas
Emé lon bien c l’
ai caufèron
8 r
LIS OUBRETO.
L’
enfan t au memèn poudoula . …
Pièi vaco e vcdèu s’
envongnèrou .
LI DIABLE
A A. DE PONTMARTIN
U no v ierge s’
es acouchado
Dins une jesse à Botelèu ;Pièi à l’enfant à la jacèntU n vôu d
’
ange a touce l’
anbado .
Ah ! ah ! ah
Lou F léu de D ién os ne !
Ah ! ah ! ah !
Gloria !
l èr de ràhi se carclne.
Que horrcan en fenns dis lnfèrL i diable rouen e l èr
L i sangagne e lis enverino .
Ah ! ah ! ah !
L en F léu de D ién es ne
A h ! ah ah
Gloria
E li dlahlonn ou faraudoulo
Pu rn ascare q ue la sartan
V lron à l’
en tour de Satan
Fan coume Il pose dins l’
oulo .
84 u s enverra .
Ah ! ah ah !
Leu Fléu de D ién os ne
Ah ! ah ! ah !
Gloria !
Car l’
en fan t que toto sa maire
Un jour dèu escracha Satan ;
Dèu en crous escempa sonn
Pèr druhi lou céu à si freire.
Ah ! ah ah !
Lou Flén de D ién os ne !
Ah ah ! ah !
Gloria
L’
AI E LOU BIOU
A LEONCI COUTURE
Quand dins la sesoun d i counglas ,
Jeuse nelsseguè dins un jasTorre e cèu n
’
on trefouliguèron
E lou bien c l’
a i l’
escan fèron .
E vague vague de bou leSahe d
’
al o de hiôu que n’
eurien pas tan t fa
B ison que Il dons en iman
Tant lon n istoun le faguè gau !
Emo respèt s’
agoluou ièron
A si petonu o li lipèron .
r.r neuve.
Do menu nouvè tout flame-nèu
L ou bèu es que l’
ai c lou bienToute la n ine de Dién bonfèron
E n l manyeron n i boguèron !
E vague vague de boule
n ra d’
ai e de bien que n’
aurien pas tan t
LOU RAUBO—GALINO
A l REDOUL
UN 0 PASTOURO .
Aves v ist eembarado
Aquéu negro pastras
Que redo autour dôu jas
Oun to él la BenuradoCrese qu
’
es un Bôumlan
Qu’
e’
n merrit tour à faireDe-segur à la maire
Véu reuha sonn en fant !
UN PASTRE.
Arer lon resconn trère
E m’
espavourdlgnè
De caire m’
aluquè. …
Léu que m’
oueourrognère
Ron favo corrmo un cet
léu m’
es av is connfrelre
Èr q ue A. Dan a fa.
85
86 LIS OUBRETO.
Qu’
es un v ièi berruleiro
Que vèu nous onmasca .
U NO PAS‘
I’
OURO
Sèut lou siéuprc qu’
ompèsto
A coume Il galous ;E dlson qu
’
èi pelonsD i pèd jusqu
’
à la tèsto .
E l’
a de bèu segur
Que tout foruls quand passeCar porto dins se blesseQuan seup quant demulur !
UN PASTRE .
Ièr d’
un trau espinchavo
A u jas de Botolèn
Nonn sai outre si dènt
Ce que romléutejavo . …
E si det d’
escourplonn
Estrassevou se blode. …
D’
aqnéu capean d’
Erodo
Es helèn un osploun l
UN AUTRE .
M l fedo s’
atrouvèreu
Antan mounte aquéu gu
Un jour av ié beguN
’
i’
agnè sièis que begnèron
Sènso coumta menu ch in …
Fomlssès eembarado
Lou jure man lovado :
Me n’
en mont ignecinq !
vn. r.ou enormrÉ son DE rvrsv *
A ERNEST ROUSSEL
lutren dins la cabane
Ounto dor un en fan t
Quo vèn rougna Il bene
E lis erpo ’
a Satan .
Faguon pas Il bramalre
Toison -nous , mis ami
Que Jeuse os endourml
Dins li bras de sa maire.
L aisse ista ti clinclote
Audreloun tu Jonan
Estrèmo ta sibloto
Sihlaras mai demen .
Fagnon pas Il brumaireToison —nous mis ami
Que Jouso os endourml
D ins Il bras de sa maire.
Term tambour nous enfeteEmé si réu-
plèu-
plèu
Rampollo mal gros Jèto
E le crèbe la pèu
Fagnon pas Il bramalreToison -nous mis ami
Que Jeuse es endourml
D ins li bras de sa maire.
Èr q ue Madamisello a .-r. B ican i a fa .
r.r sauvé.
Nero tas-te lengndo
So vèi que lou matin
Le laisses pa’
scoundudo
Ta longe , a tenu conlsslu !
Fagueu pas Il bramalre
Toison -nous mis ami
Que Jeuse os endourml
Dins Il bras de sa maire.
Lou roussignôu sénvego
Eloi can to à sonvèt ;Eloi fai sonn remego
Mel fuguen pèr Nouvè
Faguou pas Il bramalre
Toison —nous ,mis ami
Quo Jeuso os endourml
Dins li bras ds sa maire.
Lou hlôu es pas canteiro ,
Dire rèn : mal ei pôu
Que l’
aso vogue faireCoume lou roussignou
Fagnon pas Il bramalreToison -nous , mis ami
Quo Jouso es endourml
Dins li bras de sa maire.
Que la maire os poulide ,
Souu en fant au mamèu !
Oh jamel de le v ideS
’
es réu v ist de tant bèu
Faguon pas Il bramalre
Toison -nous , mis ami
9 0 u s enverra.
Que Jeuse es endourml
D ins Il bras de sa maire .
Vesès pas que soumlho ?
Meuesslas pas de brutDor. … mel sonn ame v lho
Pènso à noste salut
Fagnon pas Il bramalreToison -nous mis ami
Quo Jouse es endourml
Dins Il bras de sa maire.
LOU F ELI BRE A LA SANTO V IERGE .
Fai 0 belle mairoto
Quo tenu fiéu adeure
Ben ignomis Oubreto
Quand se rev ihara .
Feguen pas Il bramalre
Toison -nous , mis ami
Que Jenso os endourmlD ins Il bras de sa maire.
LOU REVIHET
A C.-R. DE rxucarrmÈnv
r.r p asronnr‘
rn .
Pan peu ! peu dnrhès-nous,durhès-nous,bonemarre!
N’
av ès n l fie n l busco e jelo on l’
èr , poceiro !Adusèn de helau que pèr vous evèn fa
Perou la regalldo o vous poudrés caufa .
Èr q ue A. Dan a ta. V . Note 8.
9 3 u s oruavro.
n sronnr‘
rn rm onnrrro .
An noum de Dién , durbès ! durbès léu , san te Maire!
Se sien de pànrl gent , sien ennèsto , pecaire !
S lau d’
ami de l’
oustan : pormetès—nous d’
intre.
Fasès-mns vèire Dién lon voulèn edeure !
M ARIO .
le tras que Jense , 0 mis ami !
Quand nous pregou peu pas dourmi.
LI DOUS SERAFIN
A rr. su se ouen on nounxzxn
Quand Il pestro adouravonA Betelen lou D ién enfan tVoici ço que can taron
Deus blanc serafin en pleuran t
UN
S’
aquel en fant pleure poceiro !Suhro Il geinoun de sa maire ,Sahe ço que lon fai pleureDo Jeuse l
’
ame div ineDev ino
Que sonn front un jour saunaraSouto une couronne d
’
ospino .
Quand li pestro adouravonA Botolèn lou Dién en fant ,Voici ço que centavou
Dons blanc serafin en pleuran t
Èr q u e n. A lbert e A. Dan en fa . v . Note 9.
r.r rvouvr‘
r. go
L’
AUTRE
Voulès pas que menu cor fomigne
Que l’
on fan toun pleure e gomigneE q ue plonren neus-antri dons ?
De Jouso l’
ame div ineDev ino
Qu’
alest issou deja la creus
Que le mecara lis osquino !
Quand Il pestro adouravonA Betelen leu Dién en fan tVoici ce que can tavon
Dons blanc sorafin en pleurant .
TOUT I DOUS
Volou clavola coume un laire !
L’
Omo-D ién‘
se plan à sonn PaireE pleure dins si men afrous
Do Jonse l’
ame div ine
Dev ino
Quo d’
ome riren de sa crous
E de sa couronne d’
esplno !
Quand li pestro adouravonA Botolèn lou D ién enfan tVaqu i ce que can tavon
Dons blanc serafin en pleurant .
LIS OUBRETO.
LI MEINAGIÊ
A . J .-l .
-L. n’
asrvos
L I S ANGE .
Gloria in eæcclsis
LOU PA I RE
D’
ant ! qu’
anau èstre de partènçe !
Tounlu , val ahéura lou mieu ;Esporito , dins la despènseVal queu e une dongeuo d
’
iÔn .
E coume él linencho la bourgade
Belaras à Falot TounluPèr q u
’
acourchigue lon cumin
U n bon piceutlu de clvado .
L I S ANGE .
E t in terra pau: homtnîbus
bonæ
mumu r’nrnar .
Tn fai la blesse Cæarlno ;
E hatej essos pas lou v in !
Prene un toupin de pichoulluo ,E qnàuqnl liame de rasln .
Farlés réu meu serre , d’
aponndt‘e
Un barrelet de v in muscat ;Quàuqui roundello de nougat
Sarlou poréu bone à someuudre.
Et que A. Ben a fa.
LlS OUBRBTO.
Adont a D ieu en Betelèn
Mai , pauro iéu ! siéu trop dins l’
age
Ploures Vène , Jôuselet
Dire emé iéu un capelet
Pèr fin que fagon un bon v iage.
L I S ANGE .
E t in terra paæ kominibus
bonæ
Arribèrou lèu à l’estahleB se i
’
ageinou ièmn lèu
Bavans I euse en fant adourable
Qu‘
aviémai de rai qu ’
un soulèu !
Mario la hello M irèio
Ba iè’
n remembranço d’
eicô
U n image pèr lou pichotU n i capelet pèr la v ièio .
UN DI DOUCE
A JUL! CANONGE
I
L i pastre soun en aio
A Betelèn s’
enven
Pèr adoura’
n enfantUn Dién na sus la paie !
Aduson de presènt
A la hello jacèn t .
Iéu que siéu véuso emaire
Vers tou F our tou Sa nt-Law . (SA8 0 LY.)
u NOISVÈ .
E paure coume Jo ,
E que pèr mi pichotDemande de tout caire !léu de-
que pourtarai
Au F iéu de l’
Adounai
Toun brès e ta paiasso
0 menu bèl agnelonn ,
Te fan enca besoun
Au Diéu que dins la jassoLa n ine passado es na
Poudèn pas Ii douna
miracle à sa maire
L’
en fant de la riguë
E ie respoundeguè
Vers Jeuse lou Sauvaire ,
Anas lèu ! pourtas—ic
M i poutouno e moun lie.
La maire trefoulido
Au cèu lève li
Fai teta sonn en fan tPreu lou bres È i partido .
Arribo à BetelènE dis à la jacènt
Mario Vierge-MairePerla de ParadisMoun enfan tet me dis
Vers Jeuse lou Sau vaire
L IS 0CBREÏO .
Anas leu ! pourtas—ia
babcto e moun lie.
Yaqu i lou brès , Mario .
Sias plus pauro que iéu :
Couchas— ie veste [iéu
Noste d iv in Mesäo .
Leissas -me d’
à—geinoun
Beisa vaste n istoun .
La Vierge benuradoD ins lou brès q uatecan t
Aca to soun en fan t ,le fai uno brassado
Pièi lou grand San t Jôusè[o u brèsso emé lou pèd .
Gramaci bravo feno !D iguèron tôut i dons
Eme n èr amistous .
Acô v au pas la
Santo Ma ire de D ién
Agnès pieta de iéu
V
Dospièi urouso maire ,
D iéu la beuesiguè ;
E sonn en fan tU n di douge pescaire
Acô m’
es esta di
A i vougu l’
esbrudi .
0 0 U S OUBRBTO.
.e u sabe enjusqu’
au cros dins la negro seumure
Caminarai
0 belle caro d’
or div ine creature
Nonn te veirai
Ma i de-
qu’
a beseun d’
iue bene ma ire pèr creure ,
Pèr adoura
«‘la man enfan t de Dién se te pode pas vèireTe toucara
L’
av ugle pleuré tant e tan t preguè peca ire
A si geinoun
Tan t ie trauquè leu cer que pousquè plus sa maireDire de noun .
F. piei quand dins leu jas arribe la panfeteTrefouliguè
De Jeuse sus seun cormeteguè la manete . …
E ie veguè
PARTÈNÇO PER L’
ECITO
par anima 1 . men u
su r must .
U n ange an iue m’
a dl
Que nous falié part iU n ange an iuem
’
a di
Que nous falié part iE part i pèr l
’
Egite
En‘
l’ounoar de S an t oem.
u NOUVÈ.
Car dis en fant de laLa v ide perecliteL i van escoutela
L A SANTO V I ERGE .
Coume ! t’
eæ eutela
M enu paure agnèu de laCoume ! t
’
esceutela
Meun paure agnèu de la '
Ausarien pas leu faireL eu centèu meuu en fantRèn qu ’
en vesèn t la maire
le toumbarié di man
SANT : ousE.
L i beurrèu sonn esta
Toustèms sènso pieta !L i beurrèu sonn esta
Toustèms sènso pietaTuarien leu Messie
Lèu -leu escounden - leu ;
Sauven l’
agnèu M arie
De la geule d6u loup
LA SANTO V I ERGE .
Eh bèu ! d’
abord qu ’
es tau
L’
ordre d’
eilameundaut ;Eh bèu ! d‘abord qu ’
es tan
L’
ordre d ’
eilamoundaut ,De D ién fau que que costs
Faire la veuleun ta .
I O I
3 0 3 LIS OUBRE‘
I’
O.
An ! d‘aut ! remercien VesteQue nous a recata .
su r rousù A n’
esrn .
U n ange an iue m’
a di
Que nous falié part i ;Un ange an iuem
’
a di
Que nous falié part i . ,La rènte de l
’
estable
Segur la pagarian
S’
erian pas miserableCoume vesès que sian
130e A LA sm ro V IERGE .
S’
av ien quand piqueriasConneigu quau erias ;
S’
av iéu quand piqueriasConneigu quau erias
Es pa’
au jas , saute feme ,
Qu’
aurias fa veste en fan tMai susma brèsso meme
Dins de linçèu bèu blanc.
su r JOUSÈ.
Pèr ana moun te anan
Nous faudra bèn un an
Pèr ana mounte anan
Nous faudra bèn un an !…
Ma femete èi lèu lasse . …
E meun plus gros chagrinÈ i que mere sus placeAu mitan dôu camin
1 ( i f; LIS 0UBRETÛ.
LA CROUS DE L’
ENFANT IEESE
A u miEu mener
A i ! ai ! moun Dieu l leu pichet pleure ;Leu pichet pleure , es deseula
Fa i t intèino i’
a ma i d’
une eure .
L a maire pôu plus l’
assoula .
Mai qu’
as que te fas tant pleuraire !
Meun bèl agnèu de paradis
Que vos Ames deuuc plus ta maire
Qu’
esceutes pas ce que te dis
E san t I ôusè dins la heutigeFustejave ère seen mest ié.
Sa rèsse n’
a pas l‘
en terigo
Es tout en aigo leu fustié.
Vesèn t leu baile que Marie
En van t in tourlave sonn fiéu
Pèr l’
asseula laisse ma mio
Leu farai travaia ’mé iéu
E l’
enfant ris ; e vers sonn paireVen e fustejon tôut i deusJeuse , de qu
’
as tan t gau de faire?
Es une crous ! es une creus
A i ! ai ! meun D ién la Vierge pleure ;Souu cer de maire es desonla
Vèi deja la crous que s’
aubeure ,
E sonn fiéu que i’
èi clavela !
Èr q ue A. Dau a fa . V. Note 10.
111 . L I SOUNJARELLO
LI SOUNJARELLO
A SAINT-RENÉ TAILLANDIER
Es d imenche e peréu la fèsto d6u v ilage
A mena joie au reumavage
L i jouine e li v ièi sean en trin .
L’
a ureto de la mar que bluiejo eilalin
Renlege plan -plan leu fuiageE cha touno e jouvènt danson sou te l
’
eumbrage ,
Au brut galoi dôu tambourin .
N 1 a des que danson Seun pamens bèu pou lide
Bloundo coume un fiéu d’
or Lelcte e Mergarido
Teu ti des dins la fleur de si dès—e—vuech
Eh ! que i’
enchau la danse ? amen mies estre au champ,
Margarido e LelcteD in s un draiôu perdu s
’
espasseja souleto
E parla . … de sis amourous .
Lelcte èi toute rejeu‘
ide
Oh ! mai la paure MargarideClino seun front de nèu e sis ine sonn plourous
Pecaire ! èi toute endeuleuride .
| 0 6 u s comme.
de Lelcte es un brave marin
Que , i’
a tout—are un an s’
enaneperalin
E dins sis adessias ie jurè , man levade ,
De revan i dins mens d ’
un an
L’
adurre blanco nev io i pèd d6u capelan ;E de sa longe travessado
Toumara dins tres jour e la poutounara
Em’
ele pèr Sant Jan éu se maridaraVaqui perqué Lelcte èi tant rev isceulade .
Leu bèu de Margaride es un brave masseunLeu cepeun de sa maire , un perlet de garceun
Qu ’
au dessus de si force es esta travaiaire.
Are es au founs d’
un lie pèr leu man aclapa ;
La Mort , qu’
ei lèsto à Pam paSe ten à l’espère c sa maire
Crexqu ’
emé de poutoun un en fant se gariLeu malaut repepie e sono Margaridol’
an adu leu ben D ién a qu’
à bada-mouriV aqu i perqué la chato èi toute endoulouride.
L BLE'
I‘
O .
Margaride emé tu fen irneu pèr pleuraAncn va i sece t i lagreme ;Vai segur , se n
’
en t irara
Coume iéu de Pauloun de Glaude saras femo.
MARGARI DO .
Oh ! coume voudrneu Pavé pas ceuneigu
Tè ! desole -te MargarideSa mort sara ma mort , car sa v ide èi ma v ido.
LIS 0UBRETO.
Subt an d’
aquélis en fanteun
A fugi coume un lamp toute la ribambelle . …
A i plus res v ist que tu que m’
as di Ve Pauloun
Que , tresammt d’
amour de te vèire tant belleDe liuen , emé la man , te mande de poutoun !
l ARGAR IDO .
L a beunasso seuvèn t anôuncie la tempèste . …
Çe que te fa i gau , me fai peu
Quand la n ine , noste ame es en fès to ,
Seuvèn t leu jour èi dins lou dôu
A i paure ien peréu de blanc ère abihade .
A v iéu mes sus menu front de breut de jaussemiu ;Coume une nev io nt onso ère escarrabihade
B de la san te glèiso av ian pres leu camin ;Pèr nous veit e passa li chato s’acampavenLegissien dins mis iue leu benur de menu cer
E coume pèr Neuvè li campane sounaven . …
A v iéu Glaude à meun pale coume la Mort !Anav ian à la messe e la neçe ère belle
De dons en deus caminav ian . …
meun sounge a fen i que tout -bèu -just eria uSus leu lindau de la capelle
I I I
Pechaire ansin disue Margaride enSouu pantai acaba , la doulènto amoureuseMet si man sus soun D
’
en terin pietadoum,
Une campane qu ’
es à brandPèr Glaude ageun isant
Sono . balau '
Es dimenche e peréu la fèsto dôu v ilage
LI SOUNJARELLO.
A mena joie au reumavage
L i jen ine e li v ièi sean en trin .
L’
aureto de la mar , que bluiejo eilalin
Beulege plan -plan leu fuiageE chatonne e jouven t danson soute l
’
eumbrage
Au brut galoi dôu tambourin .
TRES JOUR APRÈS
L a prime aube blanquejo , e l’
alen dôu mat in
Bu terin que l’
aucèu en piéutant se rev ihe
B aube i fleur si prefum, fai vounvouna li pin
Coume un jenine eissame d’abihe . …
L elete s’
èi levade une euro davans jour ;Vela vela q ue duerb l
’
èstre de sa chambrete
ESpinchas emé sa deurguete
D e s i v as en can tan t arrose li fleurete
Toute enebriade d’
amour
Quand la rose et fleuride
Fau q ue siegue culide . …
Ah ah !
Gou ife—me bèn Didete
Lanla
E siegues pas patete .
D’
aut d’
aut tambourinBeutas-veus en trin
Despachen -neus Gatoune
N ote-me ma couronne .
Ah ! ah
1 09
I I O LIS 0UBRETO .
Vai léu verre Melia
Lanla
Se leu curat s’
abihe .
D’
aut ! d’aut ! tambourinBoutas-veus en trin
Coume atrevæ NomadeLa crous que m
’
a deunado ?
Ah ah
Ah ! que vai èstre belle ,
L anla !
Su’
n fichu de dentelle
D’
aut ! d’
aut ! tambourin ,
Bou tas-veus en trin
Leu capèu sus l’
aurihe
Leu nev i vers sa mie
Ah ! ah !
Vèu e se fan bouqueto
Lan la
E pièi une babete .
D’
aut d’ant i ŒmbeurinBeutas-vous en trin !
Contre la chaminèio
La grand urea se v ièio
Ah ah !
Tout en disèn t sis eure
Lan la !
De joie ris e pleure.
D’
aut ! d’au t tambou rinBeutas-veus en trin
l l à L IS 0t BREI‘
O.
Sabre si mast bessai avec fa la pausete .
lis que vous a rèn di de sa mie Lelcte
Acô se m’
ère pas fidèu
Pamens plouravo tant quand me leissè souletoQueme deunè la creus de sa maire e I
’
anèu . …
Mai que dise ? siéu fele Anas lèu dindeulete
Anas-ie piéu ta meun bonjour ;Pourtas—ie sus vest is aloto
Meun langui mi pou toun e mi seuspir
Digas- ie que l
’
espère e brav i dindeuletePauloun que m
’
ame e qu'
ame tan t ,D
’
aq uesto eure eh n’
en siéu segure ,
B pinchant d’
aquest ca ire , aplanta sus l’
avan
Es d’
av is coume iéu que caminen trop
Lelcte de si fleur s’
envai à sa ceurdure
E de sa ceurdure à siE s
’
asseto e Ah paure ! es toute en aio ;
Çe que courdure , leu degaio ;
A plus sa tèsto à-n -elo : èi toute à seun amour
D’
amour èi toute trefoulido
Mai chut ! quaucun mounte… Quan èi
A i ma!ur Glaude es mert '
LBLBTO .
Qu ’
es acè , Margaride?
M A RGAR I DO .
Aujourd’
uei cs leu jour leu plus bèu dema v ide
LI SOUNIARELLO .I .)
E sneu mai urouso qu ’
un
A i ceurregu pèr te leu
LBL BTO .
Glaude vai mies
M ARGAR I DO .
Glaude èi sauvameun benur perdu leu veneA v ès mes fin à moun mart ireGramaci ! gramaci moun D ién
Pèr éu per iéu e pèr sa maire
LRLBTO .
D i eu Margaride es un bon paireL
‘
autre v èspre te leu dnsœu . …
M ARGARI DO .
Que ma mige , aquéu paure agnèuF asié rèu que parla de iéuQuand repep
‘
iave peca ire !
LELET0 .
T eun benurme fai gau Mai que dises deu miéu
M ARGARI DO .
A desbarca parai
L BLETO .
Nonn pancare . …
M ARGAB IDO
E queure
LEL ETO .
M a belle dins des 0 tres eure .
r r!, u s ecnnsre.
A i leu cor trev ira ! quént i tresmamen
Tè veses aquéu bastimen
M ARGARIDO .
aquéu
L BLB‘
I‘
O .
De Fanloun
mam a nne .
Quéti bôn i brassado !
Ah fau pas s’
e3 t0una se coume un perdigau
Tant bon mat in te sies levadeSe te sies tan t bèu aliscado
Aneu ! vèngue leu bèu la belle èi pimparade !vendren léu cerca la nôv ie à sonn enstee ?
LRLR'
I‘
O .
Travaiave, quand sies intradeA menu abihage neuv iau .
Margaride , sies env itade
l’
aura de noce . Leugaren
U n parèu de tambourinaireEs que Pauloun es un dansaire
E soute l’
ôume dan saren
M ARGARIDO .
E Glaude sara meun mcnairs
LEL BTO .
E te -man E pièi quand prendras toun calignaire,Sara mai fèsto, e n
’
en
IV . LA PART DE DIEU
LA PART DE DIEU
A uns u n t i ussrrsmu DE LA soucu«:n ne sm
EnsscEs—ssmä D’
AV1GN0UN
Quand se fuguèren agradaToun in e Geu touu se prenguèren
En meinage se meteguèmn ;F. rav ié bèu quatre au que s
’
èren marida .
Pèr dote av ien agu si v in t eungle . Peca ire
Es pan de cause Oh mai quand sias de travaiaire,Quand aves la san ta que sias de bràv i gent ,
Fasès toujour vest is afaire
Vertu santa travai valen mai que l’
argènt .
La barce de Tounin e de Geutouu anavo
E se de-fes—q ue-i
’
a toucave
Nonn segur ère per leng—têm
noste parèu aler se n’
en deuuave
Pèr se beuta sus seun ceurrèn t
A v ien tres pichounet l’
einat que caminave ,
Bressave lou cadet quand la jenine tetave .
Èmn bèu abareus , Margeu teun e Toun in !
LA PART DE DIÉU. 1 1 7
pas leu iard i chin .
D’
eure leu mèstre se ceuchav0 ,
B se levave bon mat in .
Ace se saa p la mat inade
Avançe força la journada .
Av ans l’
aube , au travai leu parèu ère en trin,
Quand au champ l’ame rusticav eA l
’
eustau la femo lavaveEscurave e pieiFalié vèire acô ! dins l’eustauTout Iusissié coume un mirau
Margeutaun ère pas vesès , d’
aquéli groule
Que bouton ceu ire si faiôu
Avans d’ave lava sonn oula
E piei dins sa pateto av ien bèn quàuqui seu
R es vesié la graneuio , éli sabicu moun te ère,
A v ian à rente tisse une pichete terreE i
’
av ien reculi de garançe aquel au ,
Vauguèren bèu setenta francSe l
’
ame av ié leu biais de faire de garanceL a feme ele fasié sonn annee de magnan
Tant bèu que sa pausita ère une bcnmançe
Av ié toujour sonn gros qu intanSi redo v iraven pas man
Av ieu d ali pèr sean ôulieraNôu galine en
'
ceumtan t leu gau
Cinq canard au valat , co nan—conan que fasren gau !
De lapin dins sa lapin iereE d
’
éuse dins sa beuscat ierePèr passa l rvèr emaimai
De pan sus la paniera e de v in dins la hautedeus cènt franc d’
espargne Oh i’
a rèn au trava i ,
I S u s ounnsre.
‘
îllé l’
ajuda de Dién pèr leva de desseute.
Tambèn lou meinage ère gai
Que—neun —5ai
Bast issien de castèu qu’
èren de merav ihe
Quand nôst i pichet saran grand ,Estebliœn Mat iéu maridaron Melle ;le faren per leu mens à chascun mile frane !…
Faren de l aque un capelanA uron un capelan dintre noste famihe
Quete bencdicieun de D iénPat in , que sabe nou ?
I l
F.s daumage qu’
acô fuguè pas de
Ah ! leu benur de-qu’
èi Es un pichet aucèu
Que va i e v èn saute leu cèu
F. sus terre jamai atrovo un lio proun bèuPèr pousquè faire sa n isado .
O riche a paure fau que toujour nous plaguen ;Neus-àutri meme en dôu chanjan tauti li fèsto ;
A vèn acô ? v eulèn leu reste .
Fau que mauden que reu v ihen
Fau que nous meteguen de cascavèu en tèste.
Toun in deunc se n’
en metegnè
Sa joie coume un fum subran s’
esvaliguè ;
F. tant si cascav èu à la fin cascaièren
E brusiguèron
Que Geutouu lis en tendeguè ,E qu ’
un v èspre an sin ie dignéMai que Toun in ,meun ban, de—qu
’
as que te tra\ane?
Sies plus leu meme : es que t’
auriéu fa quaucarèn ?
n e LIS 0L‘
BBETO.
Pèr nèsti tres pàuris agnèu
Travaien . Lève-te tout ace de la tàs te .
I‘
asen ça que pauden e D ién fare lou ràs te
Es ben Paire , ame sis enfant !
As Mai s’
av ien cinq 0 sièismile franc! …
N’
en vaudrîés avé dès e piei v int e pièi trente ,
E pièi v int mile franc de rèntePièi trente e piei quaran te e sariés pas countènt
Sabes deunc pas ç a qu’
èi que la famde l’
argent?
Au mai devore au mai aumente
Oh pièi ve_
menu ami t ime-leu pèr segur
Noste curat souvènt nous leu dis en ca diereN
’
es pas l’
argen t e la drudiero
Que paden faire leu bannr. .
Dién noun laisse pat i quau leu prège e quauLau benur ! lou benur ! mai l’av ion malurous
L’
av ian eici Toun in l’
av iau neus-àutri dans
Avans que l’
ambiaieun reusiguèsse teun ame !
I ll
Tounin deunc leu vesès avre besaun d’
argènt ;
Ère triste coume un susari
E pale à faire gau à—n —un about icàri ;
S’
enquieta ve à n’
en perdre e la sam e leu sèn !
Mastegav o pèr lis image
Éu que fasié sauta li bren ige au saumue
Quand , à gousta se desfasié
De seun plat de pebreun d’
un chanflas de freumage ,
E d’un pan fringeuia
’
mé de vene d’aietBèn are , a lou desgaust e feugne i bescutelle ;'
I‘
rave la terre A i ! ai quento vanelle !
LA PART DE DIEU. mr
Éu qu cro un beurrèu de travai
Que n’
en toumbave coume quatrevesènt leu bechas , te ie pren de badai !
Ah paure Toun in , vas la batreGes de travai plus ges deOh mai Diéu qu ‘
es un tant ben
Aura bèu pieta de la maire ,
E piemperéu dis en fant !
q ue fuguè. Sauprés que Tounin lechetaveU n mat in en renan t fasié
Un trau pèr plan ta’
n amouria .
l’
anava plan pamens cavav e .
V eici que seun lechet s’
embreunce tout -d’
un -cep
F. tuerto O i ! tè mai qu ’
es acô ?
De tout ca ire lève de terre
E une caisse ! Acô fai Toun in 3 ere
U ne ca isse de mort
Pamens se dis sies pas din tre leu cemen tèri .
E n de caisse de mort ie bouton ges de fèrriE ferri Saupren qu
’
es eiçb , gus de sort !
L a caisse enpestelade : esclapa la sarraie
E duerb de-que vèi ? un tresor
Un gros n is de bèu lauv ider'
O ercha vouliés de picaie
Eh bèn tè ve-n—aqui.
Nonn es iéu q ue Toun in dèu aquel atreuva t ben esima i à-n -una crème d’ome que le d lsen A . de Soeu r e qu ’
es
criéu pèr ll sbudard de nosto bella Fran ço de libre q u el‘
a n ga u de legi . J . a .
6
LIS OUBRR1‘O.
Tounin crèi que pan taie ;
Se chaspa e dis Famous , siéu iéu !
Mai acô’
s miéu ? ace ’
s bèu miéu
Gramaci gramaei san te Maire deD ién !
Quand Gontauu saupra’
içô , que vai èstre candido
Que la classe que t’
a couva
0 bèu u is , fugue benesidaTreuce eissado bechas adessias pèr la v ida !
Are t irami plus leu diable pèr la cenaE peu n
’
en ven i de mam aie
Oh ! i’
a benur que pèr canaie
Masenta emé benur , e bèlo sa treuvaio
F. pièi emé si det fai saun comte en bavan t ,E , se i
’
a ges d’
erreur nounanto cèn t francO cepeun de Toun in vas refaire ti graisseAs la seume , e leu t itre es au founs de la caisse :
Sabes un pan legi Toun in !Tè deschifre aquéu pergamin
Q ue devendren Bounta divine
L i loup saga ton lis agnèu
ç o q u‘
escapo i cap de fus iéuToumbo soute la guihoulino !
Quéli tdm: bon D iéu quèti tdm!
A n fa mouri moua p aure p a ireUn v ièi quefa s ié tan t de béa !
L’
an fa mouri pér sean argènt
Eu q ue n’
a tant douna peca ire
E peréu moua tour vendra proun !
.4 i ges de pôu eme
I
LIS OL'
BIIETO.
De—qu’
as fa ie arideGeutouuA i fa
’
n trau d’
ameurié ; piei,quand siéu esta au fane,A i atreuva
’
n tresor qu’
èi d’
or d‘
or veritableE pèr t itre ban e valable
Èi mieu bèn mieu leu E pas crane, segur ,
Que d’
estre miserableNonn fai estre veulur.
Ella famihe , Gontauu , èi paure mai aunèsta
Poudèn passa portant en aubouran t la tèste
Popie parle . E q ue dis? Dis qu ’
aquel ar saraPèr aquéu que l
’
atrouvara .
Eh bèu faguèGontauu ,esDién quenous loumande .
Dins menu car æmongu l’
en tènde nous demande
Que leu remercien dou present que nous fai .A geinoun Toun in Ei vet ai
As mai de sèn que ien .
Subran s’
ageinomeren ;Tôut i dans emefe digneronU n Pa ter un A ve M ar ia ,
maun tèren amount ga i coume a lleluia
Pièi en se risènt s’
aubeurèren .
Avèn deunc nannan te cent franc
Mal ace 8 pas lan tout : fau saupre que n’
en faire ,
D iguè Toun in en s’
aubeuran t
Quand n’
avès força èi pas coume quand n’
aves gaire!
Sies badau ie fasié Gontauu !
Mann eme escounden -lei dins noste garde —ranbo,
E pescaron aqu i quand n’
auren de besann .
E pièi se’
n veulur nous li ranbo
LA mnr'
DE DIEU.
Aissa ! vai L i voulur per desteusca d’
argen t
Fumen pas vers Ii pàuri gènt .
l) igues rèn fai leu paure … E sabes ? lenge modo ,
Jamai es estadoE travaien toujour coume se n
’
av ian rèn .
Travaien ! travaien Ah bèn ! iéu me n’
en ficheDe tenu travai veses Gon tauu
E s qu per s’
estripa que Dién nous a fa riche ?
Iéu te tourne à dire que noun .
Va i ! vai ! è i pas pèr rèn que l’
argen t es redeun
Es per que barrule ma belle .
Iéu menu ami dise pa’
nsin .
Se di dans bout Toun in
Fas brula la candèle
N’
en veiras lèu la fin .
Sc n’
en achatav ian un poulit tres de terre
Te dirai pas de noun mai faudrié leu
Placen -leu rèn qu ’
au cinq Sarian lèu arron iaa
N’
en manca pas Gontauu que se sonn enana
Q u’
on escoundu la clan saute la catoun ier0
E que se sonn plus en tenrnaMai que diran li gènt se te veseu rèn faire
E , la cane à la man ,
D imenche e jeur-ôubran tVanega de tout ca ire
Barrula coume un parc malaut
Ça que diran ? bê ! m’
as egau .
A li ! sarié d iferèn t s’
av ien fa bance -reute
0 s’
av ie'
n arresta quancun sus la grand rou te .
Ça qu’
ai es miéu dèu rèn en res
0 , la cane à la man ,vale v ieure bourges ;
E dôumaci qu’
avèn pèr engrcissa li rode
I 26 u s em ma .
a le qu’
un bon ta iur me vestigne’
a la mode.
léu vale plus n‘
avé rèn qu ’
un seulet capèn ;
Vale panrta lou drap , e leu vale dôu bèu !
E de beta qu’
au pas beseun d’
estre eirade
E piei aqui davons de camise est irado .
Va le que jama i plus me geunfles de laion ,
Mai vole de gardiana e de gleute de bien
Sauprai enfin leu gous t di cale e di becasseE leu goust qu
’
a peréu un fricot de rabasse !léu vole de beulit , iéu vole de reus t it
Enjusqu’
are Gontauu ,m
’
as bèn proun fa pati !Vale vale tambèn quema feme fignoleElla feme mis enfant , lèi de Diéu
'
Vale vole !
Te teisaras Toun in quand auras proun vengu .
Perles plus pau—de-sèn car sèmbla qu ’
as begu !Chaupiasse tas-te tu Quan es eici leumestre‘
Lau siéu esta toustèms toustèms pretènde l’
estre !
Se couches tant tenu ase auren lèu
Tas—te que te regarde pa !Toun in l
’
or t’
encigale , e n’
en as de leuräge'
A teun age à tren te au avé tant de best ige l
Toisas—veus !… E Toun in en feta dôu sermenn
l’
alenge sus leu nas un manrtan cap de penngî
Gontauu jegnes de piee ? eh bèn i Teun in iecoupe.
Acampe tenu t ignonn e trempe—me la soupe
Las ! ben Dién q ue s’
èi fa brutan
L a drudiere parèis , gasta l’
ame quand èreA tren te sôn per jour paure darboun de terre ,
I æ8 u s comme.
l .
‘
endemon de mat in , noste riche durbè
Avans l‘
aube fuguè sus ped .
Cargo sa camié de percaleSi braio c sa vèsto nauv iale
E met ça que fan au pauchoun .
Part sènso rien dire à Gon tauu .
Coume un iôu sa tèste ère plonoD i bon ceunsèu que la ninemena .
Que disieu aqneli c ounsèu ?Es un leu saupreu
Apensament î caminave ;E pièi tent
—d‘
un — tèms s’… vo
E leu det sus lon fron t , chifrava recenmtava
Tres e quatre fan nèu : lev as rèsto
E caminave mai e piei mai s‘apian tave ;E piei tout seulet remiéutave . …
Bonaparte dev ié, per ma fe ! faire ansin
La v neia d’
une grand bataia ‘
Ace prove que la pica io
Adus em’
ele leu chagrin
E lis embeni de tèste , e lou diable , e sonn trin !
XI
O i es tu ? Moun te vas menu ame tan t matin ?
D is à Toun in Coulau un de si cambarade
Que gai coume Pierrot , s’
enanave en jenmade ;
Te sies bèu fa bèu Macastin !
Au v ilage , au jour d’
uei mariden la Cecile :
T’
an fa seuta -nèv ie , Toun in ?Nonn . Siéu presse. Van à la v ile
LA PART DE DIEU . 1 2 9
Que t’
arriba ? Moussu fases veste camin .
O h ! mai sias bèu curiens Es q u’
acô vous regarde
Tè l d’
aquel an iman l Quan t’
a descanssana
Bèl ai oun te as leissa ta bardeMai noun pecaire ! es dessena
A la tèsta
Sies pas l’
encausa cambarade
Que li graneuie an gens de cena !
A i ! paure ! d ’
enca’
n pau , l av ie’
ne penchinade î
Baste l’
un vai à rueu e l’
antre t ire à d ia
E Toun in arribe à la v ille .
XII
Se vai faire toumba leu péuE piei cerco un taiur : mai leu vôu trou de mile !
Qu’
agne un poulit cap de cisèn
le pren tout ça qu’
a de plus bèuE piei va i creumpa tres capèuU n negre per li bèlli fèsto
Pèr li simple dimenche un blancEm’
un gris per li jeurFan bèn avé d’
argent de reste !
Tout ça q ue pren , leu pren cenmtan t
Renhis sus l’
anngle . A vèn apreuvesi la tès te .
Vai bèu . Sennjen i ped . Vai vers leu ceurdenme,
E ie ceumande ùn i seulié
L i vole prim e de cenmande ,
E sènso tache : d’
escarpin .
Pièi dans parèu de beta E quaucarèn de fin
Que vèngen jusqu’
aqu i ; n i pichete n i grande .
E que tout s iegue lèst pèr dissate matin
LIS CURBE‘
I‘
O.
Moussu prenès-me bèu
Emplegas de ban fiéu per fa ire lile metrés un vern is bèu souple : ai d’
agacin
X I I I
Faudn e n’
en pleura pulen que de n’
en rire.
Se disiéu tout sarié bèu pire !Mai oiçon
’
anme ges de fin .
Quand ceun tas quaucarèn , paudès piei pas tout direPas d
’
alimgni. Monssu TouninAchate
’
ne mostre Lep ino ;
U n anèu per Geutouu c tres bage pèr én ;Pèr sa jou ine qu ’
es au mamèu
Un double rest de perle finePièi un siblet d’
argènt eméde casœvèn ;
Sièis gravate de sedo e tres de mousseline
Pèr Matien un pichet capèu
De belle paie d’
I talie
Cinq tour de cadeneta e de round pèr Melia ;U n i luneta verde une cone à paumènUn pontet de poumade eme de gant de pèu
Une espingole en or un canten à sièis lame
Un pare-plueio pèrMadame,D
’
aqnéli picheutet pèr quand fai tant soulèuU n cachimbau de Turc , emé son long tnièu
Se se pôu estre tan t fan tasce !
Quento grano de gargamèuL a garn iture v an are mai q ue lon fiasco
L’
estac0 mai que Ii eisen .
Se tuav ian leu verme Anen manja ’
n menssèu
Se diguè pièi Toun in car lan ventre me rene .
no n LIS 0UBRETO.
Mai se siéu pas une embecila
Quatarge e dans fan sege. A segurman coumta
S’
es engana darut quàsi de la mita
A di nèu mile franc e n’
i’
av ié segemileE noun comte ça qu
’
a’
mpeurta .
L aumerne de la Preuv idènçe
Leu presènt benesi que lis ange nous fanPèr abari nôst is en fan t ;
Aquéu bèl er de D ién , dins de fôli despènmNoste Moussu l’acabaraDe tout ace nous restara
Pa’
n son pa’
n den ié pa’
nemaie !
E pousquènt v ieure urous maurit ian sus la paie
XV
Oh ! mai anen lèn retrouva
Noste Monssu que s’
èi gava .
Ah ! n’
a fach une de ripa ie
N’
a raia de v in dins sonn got !Tres bent ihe au resta sus leu champ de bataieE de v in que segur sonn pas per la canaie
Velaqu i redeun coume un
Car s’
es batu li brege amé tan t de fricotDe bisté, de lebrau , de perdigau,de
L i vèntre di richas noun s’
emplissen de pa ieAn ! basta ! n
’
en a proun : s’
aubeure en tranta iant
Pichet quan t te dève ? Nôu franc.
Tè ve n -aqu i des : pèr ta penaAs v int sôn. Béuras lis
S‘
atubav ian leu cachimbouDanuaras leu bonjour au mestre de l’eustau .
LA mar DE DIEU. I 55
En brandmt coume une sanna ie
serma sonn v in part . U n vèu d’
esceulan
Quand leu reseantra que tranta ia
E que fai d’
èsse en caminant
L’
agarrisseu
A Ien muraie
A s fa beun -boun Ohè ! leu marchand de capèu
Sèmbla qu’
avès un pleumb à l’
ale
L‘
as chucha leu jus dôu gaven
l’
as passa sente leu ramèu
Heu ! leu pndèn t , qu’
a la cigale
Se ie vas toujour d ’
aquéu pas
Sara tard quand arribarasla d
’
ôli i pese ! Que ganarre !
Que! tete—fiela dige-me
Mounte èi qu ’
as carga tenu plumet
N I en cridèron bèu mai encaro !
L i gu sas ! se sabicu autan t bèu si leicoun
En terin que la cheurma ansin leu secutave
L’
embriage enfeta ie cridave
Me la pagarés pouliçeun
XVII
L as de ie faire la bramadeN
’
en aguèron la veues gamade
L is enfan t leissèren Toun inEnclônta si capèu subre leu grand camin
Demeun tems la jeuinesse ère mies educadoPèr-ço
-
qu’
èremies cast igado
u s ensu re.
AD quauque diable dins sa pèuQuand vesiau un Moussu levav ian lon capèn
Ara n’
en veseu un e ie fan la bramade
XVIII
Vaqui ça que dis1e Toun in en ganson iau t .
Ten ié tout leu camin : e balin e balanE li travaiadeu, que ven ion d
’
en jenrnade ,
Fasien coume lis ascanlan
A i la carrete es encaladeLeu beuteun toce leu reudau
Quant van leu v in à la guinguèteQnè mausqu iheun quan t as debeuteun à ta guète
Geurrin que noun bev ies pas tant !
Fame segur oscar e d’
en tendre e de vèireE Toun in tems-en—tèms garça ve de sacas
E s’
estendié coume un penrœs .
Pèr bounr ère pas de vèire
Pièi de brique a de braque acampava saSe fagnè proun quàuqui beudeugna
Oh mai s’
ena uè pas i’
a’
n D ién per lis ibrongne !
Baste ère part i d’
euro arribè qu ere tard
Sus leu lindau sa feme enqu iete I’
esperave
Despièi mai de des eure ère aqui que plouravo .
— Gontaun ,D Ien te leu donne Es ien que siéuTonnm.
Falié plus ven i ! Mai te fasmai de chagrin !
Vau mies arriba tard que d’
arriba mat in .
Quand l’entamene acabe la jeurnadeQuand l’ai veja beve leu
I 36 LIS et ensr‘
e.
E Toun in pren leu'
petarra
L’
empege con tre la muraie
Aganta per li pèd la taule e pa taflôu
Toun in ! Toun in T‘
as—te bricaie
Acô’
s plus un orne es un mieu !
E zen ! esclapa la terraia .
Taie-lesce , sartan gleute dourgo peirèu
Cnrbecello toupin oula tout es au son
Quand a tout esclapa que plus rèn es en plaçaArrapo per li péu sa feme , e la
A i misericordi menu DiénT
’
av iéu bèn d i qu ’
ere un pan
XXI
Après acô sen tes que fau t ira l’
escalo .
A’
n marrit v in noste bourgés
A i ai à pichet fie Margentoun mouririés
S’
enca leng—tems tenu eme ère riche coume es ,
Subre-tont se seuvèn t cargave la cigale .
XXII
Are ami leiteur penses bèu
Qu’
auarai pas perdre menu têmPèr coumta son à son l’or que Toun in degaio
Ace d’
aqu i fen irié plusE pièi apeuncharié pa
’
n fus
L’
as v ist à l’ebre adaunc sabes coume travaie .
Mai fau saupre pamen s qu’
apreuvè bèu Gontauu ,
Quand Gon tauu ie diguè q ue l’
or ère rejonn
E sente une bene sarraie.
Soulamen ,ie faguè pretènde avé la clan
LA mar DE DIEU. 157
l—li pa s la fema eici que dèu panrta li braio .
A i e v ole garda leu gourer de l’
enstan .
Fan d ire cici tamben que noste ben ch il‘
raire
D esempièi qu’
es richas devengu mesfisèn t
.\le un tè faguè sonn comte, e n’
en sieguè coun tèn t
Se me treumpe, diguè me treumpe quedegaire
\Ia i ç a que n’
ai pas di falié’
ntèndre li gènt
Parla de Toun in au v ilage
Te ie losien un abihage
XXIII
JAN , PÈIRE TON] .
J AN .
Onn te ci qu’
a pres aquel argènt ?
Quan i’
a laissa sonn eiretage
PEIEE .
Belèu à la grand leutar1eA capita lon ben bibot .
TON I .
Sa trence , sonn hechas si lechet sonn à vèndre.
Leu magistre vèn d’
esceundenn
Pèr i’
aprendre à parla ie donna de leiçenn .
J AN .
Ah ! es que , per n’
en sanpro a beseun de n’
aprendrc
TON I .
Que sonn marrit li gent ! m’
on pas di que Toun in
Av ie, sus quauque grand camin
A rresta quauce diligènçe
I 38 u s avenu e.
J AN .
Fan que n’
agne car n’
en despensa
PEI EE .
Ounto anara pica se ie vai d’
aquéu trin?
TON I .
se l’
av ieu pas v ist, voudriéu pas lou crèire
L‘
autre vèspre l’
ai saludaA fa semblant de me pas v erre
J AN .
Oh ! d’
equen peseu revœuda
XXIV
MIANO , NANOUN BABÈU .
H I ANO .
Gontaun que I a cinq au , gardare enca li fedoD ién sanp dins quet atrencamen !
Va i pourta li capèn e li ranbo de sede !…
N ANOUN .
E . . se fai un prenvesimen !
BABÈU .
Per gamimen de chaminèie
de tasse un sucrié, tôut i plen de danreIe
M IANO .
E de vas que ie bouton de fleur.
N ANOUN .
Manjon plus , I a lang—tems dins de siete de terre.
LIS eDonsrd .
Quand à la hon te I a l’
espire
Fuguèsse—ti grande tan t
-e-pièi ma i
Se n’
i’
en metès jamaiE se «Ie- lange se n
’
i’
en t ire
A i ai ! ai !
En ren de tèms leu v in s’
eurai
que rèsto au founs rèste lis csceurrihe !J
XXVII
l‘
augnè deunc pèr donna de pan à la famihe
Ana revendre d’
esceundaun
E li tres bèlli bage e l’
anèu de Gouteun
L i tour de cadeneta e li round dePièi li an ied’
argent ; pièi la cane à poumèuLen double rèst de perle fine
E l’
espingala en or e la mostro-Lep ino
Pièi leu poulit siblet qu’
av ié de
Lau cach imbau de Turc , emé sonn langtuwu
Vives de tout dins la famine
XXVI II
Que l’
or vous embriague a que fugue leu v in ,
Fan seca sa guète . Toun inLa sequè , mai trop tard quand veguè la miseri
Que l’
anavo agerri la misèri la fam
Pèr en, e per sa fame e pèr si tres en fan t !
Ah n’
a plus ges de refeulèrîS
’
ei fa man se , lou man it -pén ,
Tan t que leu prendrias eme veste capèn
Coume un ch in que couva la ràhi
Barrulo espeloufi O li ! leu gargamèu
LA PART DE DIEU.
Vèu de leisse part i l’aucèuE v ai barra la
Que noun la barraves pulèu
Quand Geutouu ie prêche , l’
escou to
Sènse rebeca tèsto sente .
Que voulès que rebèq ue ? A tort .
XXIX
Eh bèn !Monssu Tounin ,aun ts er vaste tresor ?L iege de m
’
estrassa la care
E de me mena’
m’
uue barre
N’
en déum es pleura de remordS e m
’
av iés cresegu durbe l’
aurian encaro
A h ! ce que dison èi v oraiSe i
’
a’
ne bene ribe es pèr un marrit ai
M alureus liege d’
estre un demôni sus terre
S"
av iés mes à praufié ce que t’
ai toujour d iOnnte sarian ? en ParadiE moun te sion ? dins la galère !
Mai t’
av ien enmasca ,Toun in !
Crèire que de teun ar veiriés jamai la fin !Are sarian dins la drudiere
Sarian urous , sarian coun tèn t ;
Ant ian de pan sus la
E fariés pas rire li gent
Se i’
aurié pas de-
que leu batre !L
’
acabaire loumart —de-fam
As tres enfan t , tout -are quatre ;E fa
_u li nourri lis en fan t ;
Pèr li nourri nous fan de pan
Leu pan se gagne en labourant
I 51 u s onnasre.
E segur voudras plus rèn fa ireAro menu gros Moussu , trenvarés qu
’
èi trep basD
'
agan ta leu lechet , l’
eissade e leu hechas
D’
èstre tourna—mai rust icaire !
Vouguèsses-t i , jamai saras eme de ban
Quand sias esta bourgés avès li caste en long!
Bèn ? i’
a panca proun tèms , Toun in que te chapitre?
As deunc pas mai de sangq u’
un ple ?
Que rœpandes en tout acô
Mai as deunc rèn rèn dins leu pitre ?
Gontaun Eh bèu ? Rnst icarai.
Travaiaras ? Tan t que paudraiBèn segur ? Geutouu , te leu jure
mai saras lèu alassa
Es pas leu tout d’
aceumença ,
Toun in fau faire fie que dure.
Ceumençarai acabarai
Gontauu . Qu ’
un tren de Dœu me cure
Se ça que dise èi pas voraiM i pat anlo are , sonn d
‘
enracle
Vai bèu . Ma i que jures , ansin !Sariés pas bèn campa , Toun in ,
Se Dién t’
av ié monstramiracle
Len pu bèu di tresor ,menu ame , es lou travai
E l’
avèn ! Sion sanva ! m’
as di Rnsticarai
Aqnéu met benesi dige , ah ! dige—lou mai ,Bento-me de sang dins li vene .
M’
as bèn proun fa pleura coume une Madaleno !
Fai—me plesi m’
as tant fa pena
D ige-leu mai Toun in e te perdaunarai
Gontauu Eh bèu Travaiarai !
LIS ensu re.
Faren de l aque un
Quent ounour pèr noste famiheUn capelan Gontaun . … Ah de—segur l
’
aurian ,
Sc lan ben Dién qu ’
es un bon paire ,
En iemetèn t sa san te mon
Ajudava un pan‘
à leu
Ah ! fame se’
n cavant quauque trau
Dién nous en preservèsse en c la bene Maire !
Sahe trep que nous n’
en cou irié l
Que me cantes aqu i Mai crese que sies lala !
Tas-te que sorte d’une escale
Ounto n ’
ai aprés mai q ue mai !Ai me3presa de Dién la san te prauv idènci
Mai me siéu coun fessa veses la pen itènci
Desempièi lou bèu jour qu’
ai di Travaiarai !
T’
es deunc av is Tounin , que , s’
av iés de
Gontauu , la samenarœn
D ins la terre dôu ban Dién
An t ian un capelan ounour de la famihe !
Eh bèn se DIen lou vôu n’
en auren un , Tounin !
An noste l aque , fa i—te sage
Fa i-te grand ; c quand auras l’
age
menu toupintoupin ? Ve—lau Qu ’
es aquéu œpepIage?
l’
a de senepa aqu i dedin !Que galejes aqu i , bardon iaVas ausi canta la graneuie
Entènde-la , môun eme !
E brôu ! li lenv ider
Souu esparpaia sus la taule .
Toun in lis iue dubert tant que n’
a sèns paranlo
LA mur DE DIEU. I 45
B ras penden t , espanta , reluce lan tresor
A h ! bada ! aquéu d’
aqu i peréu es v eritable !Jense ! Maria ! que vese leu ?
l ) is piei Toun in . Mann eme as fa la part d6u diable,léu ai fa la part ddu ban D ién
E v elaqui Moussu D6u tems qu’
à la carriere
J itav ias l’
or à plen de manléu ère pas tan t degaiere
Tente mauceurada en pleuran tléu seunjave à nôstis en fant !
L en praumié cap Toun in , q u’
anères à la v ile
Ve nguet a li coumta , per bèu saupre de quan tA v ies en tamena t i bèu nèu mile franc
Comte e n’
atreve sege mile !
Que fau ? n’
en raube set . Zéu dins‘Un grand toupin !E lèu la graneu ie es dins terra .
A ra vengue la set , nous rèsta enca’
na pereD iguère H ai l
’
a pas de ha i Toun in !Aca
’
s ans in .
Per q ue jnjèsses pas la caisse en tamenadaQuasi de la mita fau èstre un pan lu rada
D in s noste garde-ranbo estreme leu tresor
E fau pièi sus le post des langu i rengueirado
De clet de douge lenv ider.
Es la verita toute pureTe la dise Toun in , dôumacî siéu segura
Qu’
anra i pas la douleur de te vèire acabaL a part de D ién
Geutouu men ’
aspas proun ranba
,Ii L IS avenu e.
XXXI]
D ins la jo ie c la pas toujour nostemeinageAnè ,
’
me leu trava i plan -
plan de miéu en mieu ;
Leu trava i aumen te chasque an la part de Dién .
Coume cran d’
un bon paren tage ,
I .i chato de Toun in e sonn einat Mat ien
Faguèran de poulit mariage.
l aque devenènt grandEre devengu sage
Aro es un capelanQu ’
ei curat de v ilage ;
Emen a si parènt que sonn toumba d ins l’
age ;
E d is , de tèms en tems , de messe pèr leu mort
Que i’
a laissa sonn eiretage.
Dins si proue sanvèut lou Sant —Jan —beuce-d’
er
L a nenma pas ma i parle de sa
A lan cer esmengu quand dis Cres t ian ,mi l‘
rairc,
Ali ! qu ’
une brava fame es un riche tresor !
Av ignonu , Ion 9 de mai 1853
LIS annnsra.
sèu t Din dan boun ! Ace se coumprcn :
Clcmèn veme d‘
espoli e per la praumiere les de
sa v ida , au sié leu din—dan di campane .
L’
aspina peugn ié quand neissié. I njas un
pan quento fuguè leu benur de noste Clemèn
quand se voguedins lamaneta leu janguet que le
cronmpe sa maire per asseula l’
en fan t quand
plouravo un janguet plen de cascavèu , un jeu
guet que dindinave ! Clemèn dindave en tetant,
en deurmènt E dinde que dindaras ,
pichet voulur !
Quand sus la Grand—Place d’
Avigneun la
marmelo jeugave i soudard , emé de sabre de
bas de fusiéu e de chivan de cane,Clemenet avié
n i sabre n i fusiéu : ère dins lamusica . Fasiépas
tarare-paun-peun ! coume li troumpeta ; fasié
pas ron ! plan ! plan coume li tambour : fasié
dindina de campaneta . E gin ! gin ! derin ! din
din ! Ere capèn—chinés .
Un jour, paudrian , en cavant founs, saupre
quete jour ère mai es pas necite : fau sanpro
saulamen que noste Derin —din—din av ie sèt au c
demie ère après soulèu fali sonn paire e sa
maire que l’
av ion pas v ist de tout leu jour , leu
corcovou , esmeugu , un d'
eici l’
au tre d’eila ,
dins tôuti li ca ire e contenu d’
Avignaun. Ges de
Clemenet !Aurias réu v ist noste Clemenet?Quete Clemenet ?
LA CAI IEAN0 MOUNTADÔ I
Un pichetmargoulin un pan calu bleme
d in èu
Ah ! un tabau issoun que si cambarade ie
d isen Derin —din—din aquel escbrpi que nous enseu t
‘dis en brandant si seuna ia fèbre-ceuntun ia ,
c q ue trigneulejemies adoje que lon campan il
de San t—Pèire ?
Acô’
s bèu eu !
L’
avèn pas v ist .
S°
e sara nega disié la maire
Es ana gasta de n is respeundié leu paire .
Derin -din -din s’
ère pas nega , av ié ges gasta
de n is . L’
audeman demat in s’
acampè mies que
d’
ùli .
Mai d’
eunte vèncs malurou s ?
De San t—Pèire respeundeguè leu mar
ga u lin .
Ouu te as passa la n ine , pouliçaun‘!
A San t—Peire .
Efetivamen . En barrant la perte dôu clôuchié,leu campan ié l
’
av ieembarra dedios . E Clemenet
s’
èra pas langu i me dires Se langu i ! Asso
anas ! Leu dreulaun manjè tou te la n ine de peu r
qnet emé de sanvi . Es bèu talamen ansin qu’
a i
toujour au si dire qu ’
une fes , li campane de San t
l’èirc trigu eulejèran tou te la france n ine de Dién
Quan seunave la Dén trine quand Clemenet
anavo au Catech ime ? Clemenet .
Quan , pèr la Fèsta-de-Diéu daraus la crou s
I 50 L IS annnsra.
de la preucessieun après Il fame que canton :
Pastissoun au sucre quau brandava leu derindin-din ? Clemenet .
Quan servié tôuti limesse perdindina au Sanc
lus e partout oun te se ie dindina ? Cleme
net.
Quan se fasié toujour deuna d’
espôussade
pèr avé atrapa li servicialo en se pendeulant i
campaneta dis oustau ? Clemenet .
Quan s’
èi toujour desonla , leu dijon—sant
quand auGloria li campanemaran ? Clemen.
Quan , leu dissate—san t , s’
ei lan mai regala .
quand li campane ressuscitan ? Clemèn .
Quan met la crespe au capèn , coume se i ere
mort quancun toute fes e quen to qu’
en Avi
gnaun une campane ven à s’
ascla‘
! Clemèn.
Quan s’
enquicte en seunjan t que poudre pas
ausi sauna si clar quand leu paurtarau en terre?
Clemèn .
Quan finalamen sarié capable de beuta leu
tie i quatre caire d’
Av ignaun per avé lou benur
d’
entendre sauna Jaceumar ? Clemèn .
Vaqui ça qu’
ei . Ça que l’
enfant praumetw.
l’
ame l’
a tengu , e aunaurablamen L’
anan
prouva de noste mies pas tant bèu de tout se
gur que l‘
aurian vangu . Que veulès ie faire!
Clemèn es tant au t, tan t quandmusiqœjO.
que nous èi pas toujour esta poussible d’
aubeura
lin q u’
à—n—eu noste pichet talènt.
LA CAMPANO
MOUNTADO
Tan i a mal i: oral !
CANT PROUMIÉ
SABOLY
A Il . GASTON DE FLOT'
I‘
E
Can to Clemèn leu campan ie
Qu’
après tan t de pena e d’
engana ,
Dins leu clôuch ié de S a t-B aidieA la fin maun tè sa campane.
Muse di zambaugne e di lut
Di basse e di v iôulaun , salut !
De toute corde d’
armeun ia
Toon noble ear es pretenceDève en coumençan t t
’
inveuca
Fai lume à Jôusè Ronman ihoAtube au t iéu sonn engenie
E que rèn pasque l’
embraunca .
En prège tu mignoto acorda .
Note 11.
LA mam a neusr.xne. I 55
L i campane finalamen
Souu -t i pas de bèus estrumen
E peréu d’
estrumen à corde
E tu grand Felibre MartinCusce—me per me beu ta
’
n trin
Dins l’
obra san ta qu’
eu tre-
prene ;
Embriage-me de tenu v in
Pièi anhaura—me se m’
arrene.
Se fau te d’
ôli menu calèu
Fai paure lume e s’
est ransina
N’
as à vendre veje-n’
i’
en lèu
Per que lèu fagne clara mine .
l’
a’
n gras clôuch ié dins A v ign aunTout côuriha de fenestreuu
Coume un fraumage de Grn iere
N’
i’
a gens dins la Preuvenca en tiere
Tan t renenma per si trignaun .
Quan n’
en dira l’arch iteitureÉ s-ti gautique as—t i renman
L au pintarién d’
après natureS
’
av iéu t i pincen e ta man
S’
av ien Laurens ta man de
Sa flèche un pan escagassade
Recàti de rata -penadaA
’
D0 pouncho de fleurdalis
De fin canlet es pimparade
L i bén —l’
ôli ie fan sonn Dis .
D’
Av igneun cujusqu’
à Paris .
N o te 12. J . B . L au rens , de Carpen tras : tou t le…mo n n de leu caunèls.
LIS 0UBRETO.
De per leu monnde paudès conn e
Eu - Iio jama i troubarés taurreFesteunejada coume acô.
M’
es av is que quand l’aubeurèrenS
’
em’
aquéu goust la fustejèren
Nasti bon rèire , es q ue seunj eran
Qu’
aæenstarlé Clemen Fanat
Passa —tems dins l’encian regime
Quand la man destrùci d6u crime
l’
av iepas rauba si tresorEstro fenestreun fencstrete
Av ion campane e campanetaTôut i valen t sonn pesan t d’
or.
Aler q ue charmant dindinage !
Ere une gàbi de piéutaun
Pas un q ue manquèsse leu tenu
D ins li piéu-
piéu de son ramage.
L is aucèu se sonn envanla
Per benur nous reste un cassaire
E que n’
es pas eme à cale
N’
agan tarié dins s i fielatSe
’
n bèu jour leu leissavan faire
La vesinança e leu quartœ
Destrian plus se l’aura baufaQuand Clemèn baucane au clôuchié.
Meme arriba q ue sus sa ceufa ,
Rèste aplan ta leu carbaume
S’
entènd plus emé la prat icoMeme pèr la praumiere fes
No te 13.
LIS DURRE'
I'
G
E zôu coume un mieu sèns caussam !
Quand de la negro paret sertU n trevan à tèsto de mortU n glàri que ie fai li banaE que ie vèn
En verita
Te lan dise ,m’
as enfeta
Eh que temotos tan t en aio
Tire d ’
eici t ira d’eilaPèr ganseu ia t i tres sannaia
De cascavèu que sonn ascla
Se vouliés feu i ta musical’
auriede-queprene une trica
0’me t i corde t
’
estrangla
L i geinoun deClemèn clinèran
S’
agrouvè mort e sus leu su
Si quàuqui péu s’
esfeulissèren
E si bouco bretaunejèran :
perdeun ,perdeun ,Monssu
De perdaun D I aura gens pèr tn
A mens que jures mon levadeSus ma tèsta blanco e pelado 0
De faire ce qu’
eurdeunarai .
Vèst i paranlo sonn d’
euracle
Se ceumandas 6ube‘
irai
Pas—pulen Clemen a miracle
Desmemeuria pausè la man
Subre la tèste dôu trevan
Que i’
aguè’
n terrible espetaele
O san te crous quen t espavant
LA CA)IPANO MOUNTADO.
A u dorriejour quand la tranmpetequatre v èn t resclan tira
Per acampa li mort -peloteDavan s Dién que li jujara
De tout cres , de tou t cementèri
L is esqueleto que seurtrauDe la terre a de l
’
aige auran
Tôut i si prefaund misteri
San te lis ine dôu compan ié
Tan t atupi d’
un ton praudige
Que n’
agnè subran de leurdige ,
A rribequ ican demmeUdu trevou la tèsto peladoSe curbiguè de péu bloundin
Deus trou que i’
av ié rèn dedinAguèreu cadun sonn u iade ,
Que cadune aguè sa flamade ;Sus de bouco à plesi tournadeL eu risoulet espelignè ;Leu cremesin s
’
espandiguè
Sus des goute reunde e flenrade .
E dôn susari dôu trevan
Sart un capelan !E que d
’
une voues linda e pleneBatèn t mesure emé la mon
Canto subt an mies qu ’
une ourgueno
D in, dan din dann
E leissen deunc
L ei cause voue ;
E que nôstei car
U‘
I 58 LIS aunnsro.
Sanaa plus fort
Que tantei lei campane !
Tafet t anen fau mai sauna !
Gres compan ie prenès courage !
Que Dién ben igue vaste dubragc
Pèr reculi fau sameno .
D in dan ! aurés la boue estrene
La cache -maie sera pleneDin dann , din dan !
D igue digue , digue dan
Din dann din , dan
Lei bèus osent blanc
Que to umben dins vôstei mon
Din dan aurés la boue estrene .
Clemèn aler n’
a plus de pôuLèst coume un cat s
’
aubaura e saute
En sautan t se pendanle au cou
D6n capelan que lon crèi fôn
E ie pauteuneja li gauto
E ie con te Din den din , dan !
Vous caunmsse sias pas leu diableSias Sabôly sias pas Satan
Satan sarié pas tout amableSias un brave ame e digue e danSias Sabôly ! sias pas Satan
Vaulès —t i queme percepiteDôu clôuch ié pèr vous agradaFasès-me signe e v ite v ite
Me n’
en v eirés percepita
No te 15.
I 60 LIS 0UDIIEI‘
0 .
campan ie coupes la ch ica .
L is Av igneunen badaranQuand espanta , t
’
eseautaran
Jeuga d’
er en belle musica !
Alar t’
aprendra i de nouvè ,
E nous jeugaros à seuvèt :V ends Iéu veira la
L’
i’
a proun de Sus [au canton
L’
A nge qu’
a p oarta la
Me s iéu p loya … H àu de
Res jengneira plus lis espala ,
En en tendèn t neuma tenu noum ;E lis aurete orné sis ale
Permenaran sus Av igneuu
L’
am annie de t i trignaun .
E quand tostara la maliceDe nôst i cclest in can tico
Tant Av ignauu merav ihaCreira qu ’
es d’
ange e d’
angelice
Que din s li n iv o esparpaiaEstùdien sis allelu ia
E Clemen , neca leu badave ;
Tan t qu’
av ié d’
auriha escoutave
E de la ceumeucançe au bout ,N
’
en perdeguè pas un degeut ;
E de gau sonn cer ressautovo .
Venguè respendre , e noun pousquè :
Tres cap sa lenge s’
embraunq uè.
Dôu rire i logremo passava ;
Neu ve de Sabbly .
LA CAMPANO HOUS Î ADO.
Souu car tout ferme tabassavo
Que tres cap l’
alen ie manque !
0 jour de D ién ! quen to hatudo !
Quand l’ame ie fugue rendudeBramè coume un brau Ouu te s iéu ?
Sorlen un autre a siéu bèu ien ?
Grand San t Dcidié, la belle v ida !
Venes d’
entèndre leu ban D ién
0 menu ame , fugues rov ide !La odamas , a doramus le !
N’
av iéu que tres n’
en aura i set !
Monssu leu juremon levade !
Yaqu i ça que Clemèn diguè.E subran coume une fumadeLeu capelan s
’
esvaliguè.
Quand un rèi , segannd rei de Ranma
Era un eme coume se deu
E cadun soup coume se neumeTournav e de prene cauusèu
Pèr leu gauv èr de la patrieEucô de la belle EgeriaN
’
aguè jama i ceunten tamenCoumparoble
’
a l’
encan tameu
De noste Clemèn .
A cha quatreDescendeguè lis escalié ;
Leu sang din s si vene home
Sarrav a li poung femissœ
Cenmé un Fraucés que se voi batre.
16 2 LIS aunnsre.
Anave se jaire e disœ
Ah se la grande Bepublice
Qu’
à Doris vèn de s’
asseta
Sabié chausi s i deputaDins li margolede fabrice
O li compan ie de l’
Esta t
Se poudiéu me faire escantaDi bràv i gent di gènt de l
’
ordreDe tout ca ire en toute ciénta
Pertaut oun te i’
a de-que mordre
Demon au Clube—BarettaL is ami se van dispnta
Es bèu lou mens qu’
un pople libreAgue sonn clube , sarnibiéu
le parlarei coume un FelibreQuan es oquen quon èi Es iéu
O, demon se sanpro quan siéu
S’
ajassè . Quand la sam-senneta
Plan -plan vengueplego sis iue
Ah n’
aus iguè toute la n ine
De compane e de campaneta
LIS OUBRE‘
I‘
O.
A la France pasque agradaSa Republica as une pèste
Es un pan ta i de ceupe -tèste
D’
une sôuca d’
escumenja
Que sonn ben rèn que pèr man_,a
Vesta Republiae es passido
Messiés av ès bèu la farda ,
L’
espeseu ia l’
empaumada
Sara de-lenga enrascasside
Quand aguè di descendeguè
E tou t lou club le faguè fèsto .
N’
en moun te’
n au tre que diguè
Après avé qu ita la veste
Ere B iscarèu -leu -Breca
L’
ame de la Grand—Bramarello
De ma ire en fihe pat iarella
U n qn 1eu-blanc fort bèu embauca
O França France a paure maireDe genrbèu vôu de ca - ira
Souu mai lèst’
a te devaura
De—que voulès descaladaire ?
\Ianja ben toustèms , e rèn fa ire.
E cresen qu’
eiçô duraraVeguen quan t volon li garance ?
Pu rèn se vènd tout es au son
E pamens lipen nôst i sôuPagan li v iôu leun per la
Es veral , bramè l’
assistauça !
E pèr prove qu’
av ié bèu di
Vogue e vague de l’
aplaudi
Pagan li moulouu pèr la danse
C\MPANO MOUNTADO.
Vês , me farien seca leu lèu
Ah se noste gai vèu pas lèn
De-qu’atraubaras paure França
A u bout d’
aqueste cabedèn
A -n—eli leu v in de Banrdèu
A nous la trempe deDansasse
E , per picto li manfatan
Nous farien lipo la sartan
Quand ovalarien la fricassaFan sauva e la peu
Que que caste ! Es deunc necessari
Pèr pas dansa davons l’
ormàri
De faire un journou peupulàriE que sara noste dropèu
U n janman de la boue grana . …
L’
estamparen chasco semane
E jeugaren à t ire-
péu
U na bramade ceuleussala
Faguè restenn t i la grand sale .
Tant is aurleriorf Un journou
Sanpiao de pebre e de sonE que nous parle en preuv encan !
Un journou es dins la bataie ,
U n caneuu que tire’
a mitraie
S‘
agis que de leu bèu paun toE quand fau lou faire potoS
’
agis de pas canncha si bra io
l’
aguè’
ici tan tresanamen
Note 17. Note 18.
I 65
LIS GUERETO .
Demon I aguè tan pienmenQue creœguerian un menmeu
Que noste sale s’
csfeundrèæ e
0 q ue la pauliçe venguèsse
Metre fin au tremoulamen
O paure pople , paple libreAra pèr condurre la non
De tenu entrepide journ ou
Te manca que de Felibre
Leu parla ire , tout susarèu t
Subran davalè de l’
estradeBon e sonn get d
'
aige sucroda
Quand tan t -d’
un -cap
Mancara rèn
N’
en responde sus ma paranloClemèn diguè lis iue lusèn t
En escalant sus une tau le .
O i tè ve Clemèn Que nous veu?
l)e-
qu’
a diànssi q ue lon charpine
Parèis que ven de faire l’ iôuD
’
abord que can to , la
Que bramas coume de vedèn
Cresès bossai qu ’
ai la cigale
Teisas-veus Se Clemèn s’
encale
0 se dis pas coume se dèu
A nrés dre de vous tru fa d ’
én
Leu siblarés Tan me rebalaQue , s
’
èra eici farié tres
Vale dire de mon de resL eissas-me parla .
LI S OUBRETO .
Quan a d’
adresse mai q ue ien
Ah ! se quancun dis leu counträri ,
Estrassas lèu vaste susari
Saurtès d6u ares mis Annnàri !
Prenès mi part au noum de Dieu !
U n qu ican d’
estraenrdinàri
Espèci de trefoulimen
Gagnè leu ear subi tamen
De l’
assemblade paupulàrî .
A h n’
en veulès d’
aplaudimeu
D i pèd , di man , a d’
enrlamen !
Quan vendra dire leu cenn tràri
E bèu ! sa me cresès proun fin
Pèr adurre l’
a iga au moulin
E vous acampa d’
en tre-signe
Paudès me neuma iéu . Senonn
Cercas-n’
en un dins Av ignennQue mai que iéu n
’
en fugue
Mai quan vous a pas di qu’
slar
U n amenas dins si trasportCargo Clemèn sus sonn espalaE per prove de sonn amour
la foi cinq cap faire leu teurCinq cap leu tour de la grand sale !
Vive Clemèn de Saut -Deidié !Lou monnde oferauna bramavo .
Quand un ère las lou leissavo ;
A lar un autre leu preu ié.
E Clemèn rèi di compan ie
No te 19.
LA CAMPANO MOI!NTADO. 169
M ajestensamen se pargave
Pièi emé lamon saludava
E dins eu-meme se disié
En recenqu ihont si moustache
Ma campane sara lèu fache !E pièi santa cape risié.
M ai coupon Lou carrejèron
Coume un cars-sant’
a sonn oustau ;
l’
a de vesin qu’
aluminèren
M eme u’
i’
aguè que tapissèren
Pèr n’
en fin i leu descargnèreu
Quand fuguèren sus sonn lindau .
E ici faguè mai une orange
Preugne d’
acôurchi dônmaci
Leu benur ligava sa lenge .
A la fin de si gromaci
Embrassè si quatre paurtaireEre juste l
’
av ion gagna !
Coume une soupe èran bagnaRouge coume de garança ire
Clemèn de gau tout coumbeuriN
’
en aguè l’
ame trev irade .
Soriémort aq uelo vesprade
Se leu benur fasiémauri !
Ah ! quand sanpro rcô CatarinaN
’
i’
en vai dire de mat tendrannMann perdigau ma parla fine
Mann reusset d’
iôu manu possereun
Sa fame ère d’aut : l’esperave.
LIS 0UBRE’
I‘
O.
A\ié’
ntondu tout leu boucanAdèS ère à l’èstra aspinchava .
Clemèn coume Artaban in trava
E Catarine quatecan t
Do moun te vènes , sacropan t ?
Courreiras deunc toujour bourride ?E saras ben , toute ta v ide ,
A rèn mai qu’
à pourri de pan
U no peutauna Catarino !
Enjusqu’
au lindau m’
on paurta . …
Roues quand foudriecan to ?Vène ah vèue ma serafine !
Sus manu triaunfle amarita
Vène lèu me
Mai que i’
a que tant t’
enverina
U t, mi , sol, ut, sol, ut, s i, la !
Ut, mi, sol, ut Can to,
Ah ! per faire béure nosto ose
È i pas necite de sibla
Rascas rèn mo tèn de to batre !
N’
ov ian que tres n’
en auren quatre.
N’
en auran Set , v ue n’
en auren
0 ma rèine tout que vaudronSet , v ue nèu dèS ! … Pièi Catarine ,
Saras—t i pas bèu fi ère ,un jour
Quand veiros une crous d’
onneur
Me trelusi sus la peitrina
Vengue de campane , m’
amaur
Que Leucifer orné si banaL is esclapèsse t i campane
l ' 2 LIS 0UBRETO.
Anen ! v iva la Ropublica
Geurrin que tu sies laid cocotBèn ! tcmancava plus qu
’
acô !
Emai tu sariés de la alice
Ta Republica cs jouino enca
So por sis arpo a si rapiua
Vèu pas !èu nous estenmaca
Tre q ue lon cateun sara cat ,
Que m’
apellen plus Catariue
Clemèn sarié dins de tou jourJ our d
‘
auvari jour de lagromoDe sang de rau ine e de terreur
Que me fou fern i. … paure fame !E que me geunflen coume un bien !
Quand tout paraquito o debane
Quand li gleise van èstre au son
Que vaudriés fenudre de campanePèr que n
’
on fagan mai de son ?
Nonn , Clemèn ! acô pôu pas èstre.
So vos que siagne me batrai
E , se fau crabe creborai
Pèr qu’
eici fnguos plus lan mestra l
Clemèn badè desalena .
En que vou ié de teni tèsta
bramadisse à la tempèsteDe tout un club descanssanaAnsepas demanda sonn rèste .
Catariue av ié tout bèu di
Qu ’
en fuguè tout espaveurdi
Ah que sa fame revoulune
LA CAMPA‘
NO MOUNTADO.
Clemèn pacaire a pas belèn
L a força d’
amenssa’n calèu
Tau ancian tèms leu v iei Netnne
D i gràndis aigo rer a diéu
Quand la mar e5cumant, feranna
O urlave terrible leieuna”
N’
en fosie d’un mot un agnèu .
Clèmèn t’
a prouva Catariue
Que tenta rosa a sonn eSpine
Qu’
après leu rire v èn li plaur
Que dins li draie de la v ida
Se i’
a poroqu i quàuqui fleur ,
A h ! i’
a peréu trop de conssida
L an companie desmemouria
Anè quatecant s’
empoia
Tèste sente o la‘
gaugna pale
0 Sam tu que sies leu seulas
D i pàuris uman quand sonn lasBèl ange assaustaira davaleL èu lèu ! e saute ti grands aleBèn — fasèn t recati de pas
O nn te panacan ’
a la cale
Vène acoto leu compan ié.
0 Sam davale e dige—ia
Pèr l’
at itaula dins sonn lie
Tout ça que dises’
a l’
auriha
De l’
en fan t au bres quand saumihe .
E vous, grand Sant , bèu San t Deidié
Quo din s vesti bras s’endaurmigue !Qu ’
un dans pantai l’enfosteuligne
O
LIS 0URREI‘
O.
Permetèe enfin que gamigue
Gaume un romp u veste clôuchre
Una musica melicausa ,
Tre que Clemèn fugué’
ndeurmi
Se faguè’
ntèndre : sal , fa mi
Une veuos linda amistadause
le vann vannè : D in den , din , dan !…
Digue , digue digue don
Lai bèns osent blanc
Que toumben dins vôstei mon !
Din , dann , din , dan !
Quo d’
oscut blanc !
N’
aurés de rèsta .
E forés fèsta . …
Clemèn l‘
endeman dematin
Se levegai coume un sonsin .
Entanterin que s’
embraiava
Tant trefoulissènt remiéumiave
Alar m’
aprendra de nouvè ;
Jangorai a ler à sauvètVonês léa vèire la p iéuceüo . .
Li a p roun de Sus lou couter
Me s iéu Hôu ! de
L’
ange qu'
a pourta la
E que goust i’
aura de m’
ausi
Sèt n’
aurai set grasse a picheteMann ben Dién fugues benesi !N aurai set que saran pas sata
Que sanpron dire li set note
U t, re, mi ,fa ,fa , sol, la , s i
LIS 0IÏBREI O.
Pèr fin d’
acampa si oaunfraira ?
Acô se fasié pas ans in ;
N’
av ié pas besaun I’
acampairc
D’
un tambour 0 d’
un tambouriu
0 d’une treumpete
Una tonn e
Trolnsènto d’
or o d’
argout
Aubeura aparameunt sonn mourra ,
Dins l’
atome Jerusalèn .
De campane de toute mouaQu ’
on de roues dôuci voues d’
anrguena ,
l’
a rèn d’
amar au Paradisle fan sonn galoi din dinage
Coume ou mes de mai dins sonn nisL is aucolenn fan sonn ramage.
Eh bèu ! èi noste espiritaun
Qu ’
is aucèu baiavo lou tenu !
Lau compan ié campanejaveL i Sont , que n
’
èren espan ta
Se disieu : Chut ! pèr osoouta
L i bèus èr que trigneulejavo.
Mai fau vous dira aioi qu ’
un jour
l’
aguè dins lou cèu grand cenmbaur,D
’
u iau de un escanfèstre
Dién qu’
èi de—langa esta lou mèstre ,
Qu’
etornamou mèstre sara
E coume tou ceumandara ,
Vasan t qu’
envejeus de l’
amperiD
’
ange fas ien pas un misteri
De voulé ranbo lou poudé,Dién li pun iguè d
’
un ton crime
LA CAMPANO MOUNTADO.
l e faguè signe emé leu dat
E cabussèren dins l’abima !
Noste Cherubin campamo
A toumbo fugue lou dorrieMai cabussè. D
’
angalaun qu ere
Venguè domôni sus la terre .
Desempièi leu jour qu’
es to“
umbaQuant n ’
a fa de mal—adoubat
A i ! quant de cammne esclapada
E de grosse-caisse crebada
Quan t d’
anrgueua desalenade
Desempièi que lon marrit -pèu
Barrulo o rene linen dôu cèu
Angelica desceurounada
Muse davalen de tout ont
Trap viéu li rai dôu cèu lampejou ,
E mi pàuris iue parpelejen
Veguen ounte n’
èi lan journou
Trachis coume un gros coulet -flôri
D ins Av ignaun a la Ceumtat ,Tant ame d ’
ordre sa fai glèriDo lou d efèndre a lou canto .
D ins la patate i’
a poto
l’
a de jus dins noste escritôril’
a dins li pitre car ardèn tSe fau pièi mordre i
’
a de don tE bon i ça que fau dins nosteVojcici [ou Rouge a lou Bla nc ;Vaiei li Club la F origonlo
E Par tej a iro , e CapeIan . …
Note 20. Note 21.
LIS OUBRETO.
Oh de vou e tal enavon
E d’
ausi peréu tou boucan
La Republice perd la boule
E Clemèn coume œ obamus
Vès ! dan sarîé , tout as urous
D’
ausi dindina la piœ ie
Quo toumbo dins sonn cache—maio.
Es que i’
a bèu tan t d’
abouna !
E t6uti volon estrom
Lau paurtaire de la gou te ,
E se baton par io donna .
Regardas-leu sèmbla que tete
Es gras à lard a tout ie ris .
Quand tout lou monnde s’empanrisSeulet lou creba fai si freto .
L i sôu vases , fan li pecate
L i paceta li lenv ider,
E li lenv ider fou la guerre .
N’
io’
ntra toujour jamai n ’
en sort .
Clemèn as l’
nr e que bèu sert !
Ah ! pas ceurre vers Monssu Perro !
le courrognè mai que countènt
Dién vous mande lou ben toustèm,
0 feuudèire ! Hai ! eh que bon vènt
T’
adus oiei Clemèn Iéu velo
Que n’
on aceumencés lou
Malo , faunde tout à mi fros.
La voce a bon ped. a uon lèst
Au pu lèu Moussu . Male? fannde°…
Na la 22.
1 80 LIS OUBBETO.
Sus campame œr oI sennade
L’
euro que tan t as des ira
Réu léu lou pairôu boulira
E demon leu gau can ta ra !
Clemèn se donne un cap de piancheBento sonn v ièsti di Dimanche,
Part . Coume lande a d’
oie i ped
Quand vers lou feundèire arribeL i mastioran èren ou aia .…
Lau faurnèu brule tout travaia ;
Ei lou grand jour tout es en l’
èr ,
E se io fai un fia d’
infèr
UN rennn i uus .
A l’
obre counfraire e courage !
Leu v in es bon lou fie’
s ardènt .
Es aujourduei que la feuudèn
Bèu D ién ban isses noste 6ubrage.
TOUTI .
Fasen de fia que reunfle dur !
Susan trimen , a beven pur !
UN FOUNDEIRB .
Avèu proun pasteja l’
argelo .…
Quan a bèu fa bèu trouvera …
Fou que digeu , quand cautara
Que n’
i’
a ges que canton coume ele !
TOUTI .
Paseo de fle que reunflo dur !
Susan trimen , c beven pur !
LA CAMPANO MOUNTADO.
CLEMEN .
Pèr que quance bouco infernaleSus noste bouieuu boule pasL èu sus nosto oula ange de pas
Venès e5pandi vôst is ala .
TOUT ]
Fasen de fle que reunflo dur '
Susan , trimen a beven pa r
UN FOUNDÈI BB .
Vès deja de beufiga blancoEmpnras leu fia : n
’
i’
en fau tant !
Beni noste ceu ire zôu l’
eston
E d’
ardenr ! È i pas ça quemanca .
TOUT I
Fasen de fia que rounfle dur !
Susan trimen e beven pur.
LOU n’
ns rns .
Anèssas pas perdre la tèsteAre que tout es proun feundu !
An Tôn i duerbo lou ceundu
E la campane sara lèsta !
TOUTI .
Fosen de fle que rounfia dur !
Susan trimen a beven pur !
UN M ESTIRRAU .
Coume l’
aucèu que s’
e3gaieje
I S I
l 82 LIS ensosr‘
ô .
Dintre li fuoio, ou mes de mai ,
0 mest ierau fau èstre ga i
Quand la campane se refreja .
TOUT I .
Avèn fa ça qu’
oren dogu,E Dién a fa ça qu
’
a vangu .
Lau nEsrnn.
Quand lan cèu trelusis d’estellaUrous s
’
ender leu mast iorou ;Mai leu mestre a gens de rapau
La sem plage pas sa parpallo .
TOUTI .
Avèn fa ça qu’
avèu dagu
E Dién a la ça qu’
a vangu .
LOU nùsrnn.
Ara noste ebre es acabade .
Ah sa leu male av ié’
scompa !
Se faliémoi tout esclapa
Se la campane ère mancada
TOUT !
Avèn fa ça qu’
avèn doguE Dién a fa ça qu
’
a vangu …
Ansin cantavon li fauudèire
Fasien gau d’
ausi gau de
Quand tout -d’
un—tèms ai ! ai ai
A i ! malon de Dién quet asfrai !Un brut terrible santa terra
LIS OCBBETO .
Car en dis se l’
ombrounq ue pas
Are que fai sonn preumié pas
E que just se beuta en campagne
Quan soup leu mon que ma faraE li campane que faundro !Mai i
’
ombau iaren sonn escogna !
Va i San t Daidié vai auras’
bèu
Seusta Clemèn tenu gargamèu !
Auras bèu ie taui coumpagna
Leu fara pas sonn cabedèn
Ansin leu damôn i sa lagna .
Pas proun d’
avé tout fa’
sclata
D’
austau en oustau fai paurta
U no pat icieun maufatana
Pèr fin que s’
empligue de noum
E que lon Maire d’
Av igneun
Declare la guerre i campane0 li plagne dins de con tenuPèr li faire boissa de tenu
Vês Clemèn dis la paticieun ,
Emé sonn boucan nous trepono
Vènen en ôdi si trigneun
E n’
avèn une endigæ t iaun
Moussu Pomard aquéu tapageNous a tôutis encervela ;D i neurriço brousseleu laE si nistoun fou que qu ila ;Tôuti li chin dôu vesinago
Se donnon lou mat per ourla ;
No te 23. Nota 2h.
LA CAMPANO MOUNTADO. I 85
L i cat peréu fou que miau ia .
Cresès qu’
ograde aquéu ramage
N’
en sion vases dast imbeurla
Avèn de malaut per cen teno
E D ién soup quant la mort n ’
en mena
Benureus sonn de plus saufri !N
’
i’
a d’
aqueste euro une cen teno
Que n’
on plus qu’
à bada-mouri !
Se voulès pas prendre la penaDe ie metre fin do-segur
Arribara quouque malurE fai picto ! li leugatàri
Garcon rene i prenpriotàri
E per fugi leu compan ie,Fan la crous
’
a nosto quarnaQuand veseu que li cat ie maren
Coume veulès que ie demaran ?
E sarié rèn s’
av ien pagaE quan t d‘escritèu empegaSus li parte : ausn u A LOUGA
Ban Moussu Pomard d’
aquéu bôqu i
L iberas lèu noste parôqui .
Qu’
ompongnan aquel an imauQu ’
es l’
oncause de tout leu mon
Que l’
ambarran à l’OuficiauA l
’
0 uficiau faran leu rèsto .
Quand aura gisela sus sa tèsto
Froun aigo fresco gorira
Se veu pas garl crebara
Pichet malur et cætera .
N anmde l’Esp i tau ann ie, en Av ignaun ,ambarron li reu
LIS OUBRETO .
E piei vanié li signatureN’
i’
awe de verde e de madurel’
av ié de Jusiôu d’
Uganaud
De eaunsoié munæ ipau .
N’
i‘
en av ie de la Republice
Facilomon acô s’
asplice !
Lau croiras bèu ! as ansin :
N’
i’
an av iémeme d’
Enri—cinq
Se leu Maire lis oscautave
Clemèn , se dagun te seustave
Te plumarien poura inneucènt ?
Mai Moussu Pomard a de sèn
E t’
ama te leissara fa ire ;Leissara reua li renairo
Pamens ange desceureuna
Sus li rau ine qu ’
as fa trieunfias ,
E t’
esvedolles a te gennfles ,
De mai en mai enverino.
Triaunfle deunc ange destrùssi
Mai noun i’
a soulèu sènso asclùssi.…
Auras pas toujour tant de bèEncagna an tarine beurbauie
E gounna—te bèu La graneuie
Se geuuflè tou t que n’
on arebè
I SS LIS ousasra .
E Clemèn d’
emé Pampanet
Sèmpremamèu l’
astovo drechaJamai de5pièi que n
’
a lou sion
An v ist la lampe sènso moche ,
E lis autar sènso profum.
Es coume un rèi quand a di Vale !
Fan que siagne pas de mitau !
Fou tambèn que mangrat Satan
La campane sorte dôu mole.
Ma i diguen avons qu ’
un matin
Lau ban Curat après sa masseAnavo omega leu comin
Que mena à la Picholo -Ouatasse
Quand s‘arrescentra orné I acin
U n J usiôu que ie vèn ansin
Mousssu leu Ca rat qu’
aquéu trin
Une fes pèr tôuti fon igue
O qu’
Av ignenn s’
apreu feundigua
Monssu Gou frèdi morgaié
De la Parôqu i Sant—Deidié
Sarié pas dins la Sacrast iéQue io voulès So signature
A l’
ambas d’aqnolo oscritura
Metro sa page l’
a preumés .
Auron sa fame ,avèn sa fiha . …
Mai aquelo oscritura qu ’
es ?
Es leu salut de la patrie
Mai encore La pat icieun
P ampanet (J .Gu iguo) as lou campon ié de Sant-Agricù
en Av ignoun . Note 25.
LA CAMPANO MQUNTADO.
Que dèu vous metro’
a discrecieun .
Sus la mar de l’
ôupausicioun
Noste voie a lou v èn t preupico
M oussu leu Cnrat
Esglaria
Coume se s’
ère rev iha
Sus la pènda d’
un parcopice
L au Cnrat tremoulan t de pèu
Subran plan ta aqui lou Jusiôu ;E s i pèd tanaou t pas leu son
Part vole au clôuch ié
Gatorina
Onnte èi Clemèn Qu ’
es tout oiço
Que i’
a Monssu ? I a mai leu fie
Moi que lon fie Diablo a diabline
Souu pèr arte, a fan s’
aparaQu
’
arriba Moussu leu Cnrat
U n aspetaclaus escanfèstre
L i mieu se sonn descabosü a
E belèn n’
en sarai pas mèstre !
Alar io sion au grand tabaLeu drapèu rouge es arriba .
L’
av ié bèu prodi CatariueDrèissan deja la gu iheut iuo
Ah quant de tèste vai toumboCifèr embane quan l
’
a messe
Sa Rapublic0 Pànri blancQuand ou tés plus de capelanQuan vendra vous dire la messe
EhaI coume sias pau -de—sèn
Que fau faire Fou que Clemèn
1 89
I 90 LIS ennnsre .
Lèu -lèu ceuuveqne l’
assemblade
Di morgaié, pèr la vesprada .
Fou que vuoi tiren tout au alor
Demon segur sarié trep tard !Es pas quand lou cars èi cadabraRode jala coume de mabroQue fau sauna lou medecin
Soro pa ra tur en lat in
Escounjuren aquelo pèsto
Sauven Clemèn !
J anse—Maria !
A lar me lou volon tuia
Pèr jouga i hache orné sa teste !
Ouute sias , li Rouge beurrèu
Que vous escaragne la pèu
Emémis oungla 0 mi cisèu
Chapeutos’
a pichet mbussèu
Coume d’orbe pèr li galineLa cor di Rouge
Catariue
Eh de que vous oscaufas tout ?
Sion pas su’
cô. Moun te n’
en sion ?
N’
en sion que Cifèr entomane
Noste ceunsèu a que lon mena
E que sa me boulogne paClemèn sara lèu aclapa .
Vases donne pas que lon host bagneE que maugrat tout fau russi ,
E que devèn ribeun -ribagnaAu cl6uch ié maunta noste s i
H a i sorias, pèr la campane,
99: LIS ensu re.
Venès a serpen t varinausSaut menu ta lonn v iteurieus
léu vous œpôntirai la tèsto
Catariue pas tou t de bê
Car dirien que sias un durbe.
Tout vai bèu touàs -veus tranquile .
Anna—me beusca per la v ile
Clemèn vaste ame e digas-ia
Quem’
acampe li morgaié
Pèr fin qu’
à vuecb euro sennade
N’
en manque ges à'
l’
assemblado .
O nnte ère Clemèn d’
enterin
En bon Crest ian qu ’
ei ère en trin
L is iue pleurons d’
atuba’
n cierge
pad d‘
une grand Souto V iergeDe Nestre-Dame-de-Pieta
Qn’
Estèva Gaumond a sculta
La pregavo de l’
asceuto
E ie d isié
Ma bone Maire
Agnès picto de iéu pechairaSe Leucifer m’
a secuta
E m’
a fa soufri lan mart ireÈi pas necite de vous dire
Porqué lon sabès mies que tou
Nostra -Dame a Maire de Dién
Se sauvas pas Rèino dis ange
Ma poura borea a mis orangeTout èi perdu sens ramassieun
E faudra que quita Av ignenn !
Note 26.
LA CAMPANO MOUNTADO.
Same comen t Vierge MarieSa me fake ficha leu campDe menu clôuchié douce patrieO nn te triguele a fan boucanDespièi mai de v int—e—cinq on !
Vonès oissuga mi parpalle
E deunas-me lèu a ma belleVesta sante benedicienn
Escaubarai veste capelleE vous jangorai un trigneun .
Es pas pèr réu Rèino de giari
Que vous neuman tourt e d’
ivôri
Caunvert îrés l’
ôuponsicieun
I’
estrassarés sa pat icieun
Forés lumo à ma paure fameBravo San te Vierge ! e veus-meme
D ins ma barce prendrés la rame
E me coundurrés en bon port
O seneun dins vue jour siéu mort
Vesès siéu panpu coume un sabreE gras coume un sa de clavèu
Sèmbla quàsi lou grand San t LabreCeumtarien mis as sus ma pèu
Coume li piva d’
un rostèu .
En vous soule menu amo espèreV isquen iéu orné Moussu Perro
Pèr pousquè fa ire un pan de nos
A -n -oquen negro Satanas
Benesîssès e faunda e male
E se piei tout vai coume vale
Vondrai descans ou grand respèt
R èine vous peuteuna li pèd
Pondeularai ma bèu —fasènte
LIS 0UBRE‘
I‘
O.
Emé de soda en ceurdeunet
l ine cx—v eto remuneissènto
Quo à Brunet .
CANT CINQUEN
VITOBI
A JUL! CANOUNGE
Muse orn é iéu à l’assembladoVène a veiren li morgaié
Trio lova sonn onsolado
Vauta de noste compan ieQu
’
a l’
ame tant enneveulida
L a mort bessai belèu la v ida
N’
en manca pas un au ceunsèu
Èi sasihe estraourdinäri .
L au Presiden t es au burènE la plume dôu Secretàri
Grafigue adeja leu papié ;E leu Cnrat de San t -Deidié
Fai dindina sa campanetaE d
’
une veues platense a note
Preunôuncia aqueste aleucucieun :
Vasèn dins la Sante EscritnmQuo Leucifer coume un laioun
Bart ula a cerca . … en Av ignonn
E fai ceurre une pat icieun
Pèr agrafa de signatureSabèn peréu que dintre vans
“,
Note 27.
LIS 0UBRETO.
Coume l’
èi pas qu’
un ose sibleA
’
n trop gros bê Fès-ma plesi
Vangués ça que vôu veste paire
Que pèr Calènde nosto s i
Fugue à brand e se fagne ausi
San te maloudia dins l’aire !
Aquéu noble a tanaout discaur
ls oupausairo coupè court .
Tôut i coume d’
en fan t pleuravanL i logremo à long fiéu roloven .
Falié voire lis arrongout :
Eran souple coume de gout .
Oh coume soup bèu la paranlo
O uute di car es la cadaula !
Vaqu i deunc nôst i morgaié
Que , per sonsta sonn campamo ,Deunarion son sang sa
Ah n’
en veutorien de campane
Assemblado ilustre a crostiana
A lar diguè Moussu Maurrat
Fou pas perdre la tremounæneAvans de nous dessepara
Jureu à Moussu lou CnratQue faren tout ça que vendra .
Lau juran , faguè l’
assemblade
E se pièi la chenrme endioblada
Qu’
espèra un règne de terreur ,
E vôn dins sa negro fureur
Di cars -saut faire un pan de cèndre
LA CAMPANO MOUN'
I ADO.
Piha li tèmple d6u Segneur
Agarrissié noste Pasteur
Preumeten — ia de Ian defèndra.
Lau praumotèn
B se n’
av ié
L’
incaumparable compan ié
Pas proun de pica io pèr fenndre
Souu s i d ’
amour juren d’
apenndro
Ça q ue mancara .
Lou jnron
E faudra de brin a de brau
Quo pèr Calènda v ire à brand
E veguèren un diable eaurreD ins la sale descadena
Sèns sanpro oun te s’
encofeurna
Ourlan t coume ourlon li dana . …
B se grafignovo leu mourra
Courage l auren lèu acaba .
A u noum de Dién anèsses pa
O Muse me faire la mineV e , ma chato n
’
on monrin ou
S’
anaves me v ira leu qu iéu
F. me laissa sus lis espineMuse vèno sus mi geinoun
An ! vèno lèu , ma pou lideto
léu te ferai enca’
n poutoun
Enca’
n pouto un sus to bouqueto .
Se jusqu ’
à la fin sies bravota .,
B sa meman tènes au tenu
0 Muse di Magar ideto
8 0 10 29.
'9
rt ;8 LIS OUBRETO.
A Bien —caire to cranmparai
U n i clinclote a t’
odurra i
U n bèu Home de gimboleta . …
l‘
an sanpro oiei que l’
audemanDe la vesperado inmeurtalo
Que leu Cnrat s’
escanfè tan t ,
E rouguè de l’
afreus Satan
Lou bè lis arpieun a lis ale
En beu t orné proun resoun
L au mauvron à l’OupeusiciennL
’
audeman d’
aqnole v esprada
La Fabrice de Son t -B aidieA la prime aube rampeladaEn àbi de carameun ié
Anè’
n cars v ers sonn campanie
Monssu lou Cnrat ère on tèsta ,
Car de ce qu’
on deliberaU n double dèu èstre liénraA Clemèn .
Pèr canto la fèsto
E li brassado ah vèno deunc
Vène Felibre di poutounTôut i li car se gaugaiejen
Clemèn danse lou rigaudeun
E de gau sis iue lagremejen .
Ah can tas ensèn Te Deum
S II S li zombongno celest ina
Cantas Cherubin Sarafin
Tn noble fame a Catariue
L a isse tenu oula a ti toupin
Ausèmne Ma lhléu au leur de la F arandeuio.
2 0 0 LIS OUBRETO.
Qu’
aVIo Ia’
n tremoulun de terre
Peca ire sabié plus ounte ère… .
O faundèiro ,fou esteufa
E de noste tèste ascafa
Lou mon que l’
Infèr nous a fa.
Motès to uma-mai tout à l’abraBaile mastierau a manabre .
Aquost co’
s de ben Dién leu vôn
E malurous èi quau l’6ufènse !
Cregneguossias pas la despènse
Fasès vous mancara pas’
n son .
Que pèrCalèn da , la grand fè sto ,
Noste campane fugue lèsteD ins l
’
astable de Betelèn
Quand la Vierge sara jacèn tQuand faren de fougasse l
’
ôii
Que la dinde se lardara ;Que lou cache-fie flombornE qu
’
Av igneun an tennara
L i neuvè de Coulau Sabèly
Fou q ue noste campane à broadA mieje-n iue just Moussu Parra ,
Apeunde sonn galoi balauAu cant dis ange , que diranGlàr£ au cèu p a s à la terre
Ansin sèns resto sus si dèn t
Parlé leu noble Presiden tAn noum de toute la Fabrice.
Ah Mossio'
s s’
ère esta prudènt ,
Lau faundèiro aler ie replicaDe
'
tout segur auriéu pouscu
LA CAMPANO MOUNTADO.
D’
abord que 11 are prevenguEsqn ifa lan cop despleurablo
U n ceurpatas l’
ancèu dôu diableL en mat in meme d ’
aquéu jourMe tranquè lou car de terreur
Ema sonn crea -crea lamentable
E tambèn n oI - ti pas verai
Qu ’
a i v ist dins un erre pan ta iClemèn se raumpro lis osqu ino
En cabnssan t de sonn clôuch ié
E piei , de tout caire vou ié
U n grand vôu de ranbo-
galine
De Banmian aucèu de rapiua
Pudèn t rascas Dis de vermina
Que se disputaven sa car
E cadun n’
en promo sa part ,E se n
’
en bat ien li bobine !
Moi se cresès que tout-escap
Venèn d’
èstre desenmasca
Se cresès que D ién lou grand MestreVèu qu
’
acô siagne acô dèu èstre
M augrat Bôumian a courpata ,
Sora facha sa vouleunta . …
O l’
ebre moi D ins la mesoda ,
L a campane sara meulade .
l’
a tèms pèr tout : fau pacien ta . …
La voirés e sa vous agradaA n clôuchie
' poudrés cambarade
A vans Calènda la maunto .
A vans Colèndo une vosprada
l’
aguè’
no brave trigneulade
2 0 |
LIS ousasra .
A San t —Daidié Quen to boucan !E digue , a digue , o digne , a dan !Coume s
’
èra un dissate son t !
L i gèn t se mation sus si porta
E disieu Hoi que senon tant
Do-
qu’
a Clemèn que lon trasperte?
l’
aurié leu fia vers li vesin ?
Sarié la B anjo ,
’
a nosti porta
So Clemèn mena tan bausin
Es que nestej'
pauœ Enri
Ah 1n’
as pas trop lèu macastin
A ier desbarq uè dins MarsiheE vèn por souv o la patrieNàni disié
’
n autre èi BarbésQu
’
on prauclama rei di Francés
Que vèn faire un grand cemen tèriB e la Françe Neon as
Es la ceumonçançe . Es lon
Es Napoleon leu Debout !
Es Clemèn q ue sono v itôri
Clemèn que galejo Satan
E digue a digue , e digue e dan
Clemèn embriaga de glôriE que fai canto si trigneun
Pèr dire à la v ile à la terreQue leu faundèiro Monssu Parra
A rossi sonn 6uperaciaun
2 04 LIS ennnsre.
Do partout t 0 sis uiau
La v ista n’
èi esbarlngado !
Que l’
on peréu bèu fastaunade
So i’
es mania tout —à-l’
enteur
De froebe de fuoio a de fleur.
De douge estelle courounado
Si bèu pèd pansa sus li niéuLau cer trafiga d
’
une espasaSo ie vèi la Maire de Dién
E sonn ped v iorgiuon acrase
U na serp que bade a parisPor—dessus i ’a ’
n ange que ris.
E coume i’
au mania la maire
De l’
autre las se i’
os mania
Lou fiéu maurèn t a pandeolaSus une crous entre dons laire ,
Pèr nous pôut ira de l’
infèr
E de soon pitre tout dubartGisclo lou song à grande aundado.…
Mai coume as redo la meuutade
Vous atroubarés que subran
L a carrete rèsto aplan tada
Lau beuteun taca leu randomLeu v iage peu plus faire avan .
La preucessieun èi destrenade .
l ! ja ! i conquin de canèu!
L i bèsti soon desalenade
Tuben a fan t ibia la pènFan leo fie di pèd e di narre.
Nolo 31.
LA CAMPANO MOUNTADO. 2 0 5
Petard de concourdo Eh bèu ! are
Coume faudra faire ? l a i
Nous pôut iraron pas d’
eici
Ah pas moi
Léo ! d’
aige-signada
L a carrete es endomeun iade
Brama Clemèn fou l’
aspergi
An traman tôu t i vôstis i !
Saran paranlo degaiado .
Vosès pas que n’
èi panca mort
Que nous enmasce a nous encolo
E que fai encore un asfar ,Emai hate plus que d
’
une ola
Mai quau ,Clemèn Quan l’
esperit
Qu’
a jura de faire pariL au trigneulaire q ue l
’
oncagno
So l’
aigo- signado noun bagne
Best i carrete et cætera
Sion fou tu Monssu leu Cnrat
E pas-
pulèu d’
aige-signodo
L a carrete fuguè bagnada
Que sieguèren desencala
E qu’
anèron à la mountadaCoume s
’
èro à la davalade .
L i miôu se sarian envoola
S’
av ien pas mes la mecan ica
Ja i Tant anè mai soon trin
L’
èr resclan tissié di cant ico
Qu’
lmbert n’
av ié’
scri la musica .
Note 32.
2 0 6 LIS OUBRETO.
Quand fagnèrou davons SeguinLeu grand paurtau de l
’
estomœireSe durbiguè. L i mastiorau
Quo trava iavon au journou
Fagnèren toiso li cantaire.
E zôn de couronne de fleur
Sus la campane a soon au teur!
Faguèren leu brande à l’
auteur
E piei en grand Cor ie can tèrenU n mau tet qu
’
èra un meussèu fin
È i Ronman iha di jardin
Quo n’
av ié mania l’
escritura ;
Dao de la Compane av ié fa
U ne belle musica en fa
E Cassan bat ié la mesure
V isque Clemèn lou camp ame,
Lan comp a n ie
De la F orogui San t-Deidié
Sa nt—Baidie'
E n F ra nce n’
a p as sonn p arce ,
Soon parié.
Oh q ueto gra no queto grano
Q uete gra no
Se lou samena von sourtrze
Sourtrié
De camp ane ema i de campane ,
Ema i de camp ane
Aco di noste preucessieun
Après proun tour a v irenioun
“OLO 330
LIS 0L’
BBEI O.
Sa veuas clareto e heueside
E quand la foule l’aguè onsideN
’
en fuguè rov ido o badè
En lang arid sa joie esclatè.
La campane toujour mauutove ;D
’
ameundout Clemèn la badavaE ie disié Sies de l
’
onstau !
Fognas deunc , campane ma mieBèn -vonguda dins la famihe !Mo n
’
as proun fa dire de mon !
Ah ! vèno ah vèno, mo pauloia ,
Vène faire d’
ièu dins tenu n is
Vène dins nosto paradisCacaleja
’mé ti seum te .
E quand tis ièu espeliron
Coume li pichet piéutaran
La campane sèmpro maun taveE sèmpro Clemèn la badava !
Quand pièi la poulete a ClemènTe Deum amen
Ensèn foguèran , de brassado
De pleur e d’
uiado abrasade
D’
ostrambard e de mat toucant
N’
i’
aguè ! Mafisto n’
i’
aguè tant ,
Qu’
oilabas tôut is eme fame
Pleuraut canine de pocadau
Seurt iguèron si moncadeu ,
E n’
aissuguèran si lagromo !
Es aler qu’
un jou ino guerrié
U n escamandre canaun ié
LA CAMPANO IIOUN'
I‘
ADO.
Tout poussons lon sa sus l’
esqu ine
Emé l’
ostuoi de ferri-blancSobre soon once poudoulant
Arribe on caunjiot . Catariue
Es éu Mamaire Mann enfan tSies tu Preuv idènci div ine ,
Gramaci Vène Oh que seules
A leissandre , menu bèu dreulas
De t’
esquicha sus ma poitrine
l’
a joie amount e joie en bas
Clemèn pauteune sa galine ,
Catariue embrasse soon gau .
En bas eilamount tout fai gau ;
L’
un trefoulis l’
autre es
Ah v aqui ta mon paudereuse
0 Paire que sies amanudaut
se nous pansav ion un pan .
CANT SETEN
LA MAN QUE DARDAIO
A MOUN AM! I . MONIER , DE SARRIANS
Enca’
na est irada a ma Muse
E pièi de-bon te pausaras
E per te destrairo , anaras
Fau ita de tavan se t‘
amusa .
Anen vers Monssu leu Cnrat
nog
1 0 LIS 0UBRETO.
l’
a’
n fest in’
a la vospranado .
Can taren nosto serenadoPor béura nous faran in tra .
.leur de Dién ! la balle tan iadoFai gau de vèire. Uno jeurnode
Onn te tout lou monnde oi countènt ,
Neon pôu mies èstre courounado
Que per un poulit cap de dèut
An ! zôu matés sus la bugadoCoume d
’
o van èstre radeon ,
Quand sanrt iron de la soupade.
S’
av ien de seunaia au men teun
Farien une belle musica
A pas lou desgeust la FabriceE pamens sion en Republice
Quete profum ou ii fricotMa i li v igne fugen malauto ,
Lou bon v in atubo li gauto .
Pèr bagna l’
encho cap sus cap
Clemèn met lou nas dins soon gotS’
amboga e de réu sa fai faute.
E leu faundèiro l’
es galoi
Vivo Clemèn conquin de gai !
Entendès -lou coume galejo
Clemèn qu’
a fa l’
iôu , cacaleje ;Catariue dis iue lon bèu
E sis ine disen Que sies bèu !
Monssu leu Cnrat coume un paire
Qu ’
os à taule orné sis en fan tEs urous de v èire qu ’
au famE trissan coume de rassoira.
2 1 2 LIS OUBRETO .
Campona campaneCifèr vous embanaro
Mai i’
embrecara
Si bone
Bravo bravo , lou Sacreston
E tôut i piquèron di mon .
Toro ! loro ! Inra ! pèr faurtuno ,
N’
en avèn une de mai.
N’
en auren lèu encore une :
Clemèn s’
alasse jamai .N
’
acampara
Tant que vaudra ;E badaranQuand l’ousiren .
Campane campane !Cifèr vous embanaro
Ma i i’
embrecaro
Si bone
Bravo brave leu Socrastan !
E tôut i picavou di mon .
Toro ! Inra ! loro ! Pauletico
Pas faire charivarin .
Que m’
enchau la Republieo ,
Mai q ue tourne pas lon vin ?
Ropubliœn
Manos boucan ;E din ! dan ! bean !
Fasen beun —beun .
Campono campane !Cil
‘
èr vous embanaro ,
LA CAMPANO MOUNTADO .
Mai 1 embrecara
Si bone
Bravo brave lan Sacreston
E tôut i picav ian di
Moi quatecant quent eSpatacleU n espavantable miracle
Vèu subran nous estabousi
La sale dôu fest in tran ta ia ;
U n bru t saurne sa fai ausi ,
E li v itro n’
on au bros!
U ne grande mon que dardaio
Escriéu plan -
plan sus la muraie
UT , RE , M l , FA , FA , SOL ,LA ,
Quan te mande afrous treble -fèste
Cifèr v èn moi nous secuta
Blav e a maurènt li caunv ida
An tôut i péu dre sus la tèste !
Seunjen si pecat maurtou ;B oorban d’iue coume de poortonEn fasènt la car de galine
Coume au fest in de Bantasar
U n grand ro que s’
oubouro en mar
Cran rèn quand la mar s’en verine ;E dôn mai l’arsa l’agarris
Dôu mai os imbrandabla a ris
Tau as Clemèn . S’
asaura a dis
Chut , que parle ! Tu , Cata riue
Sies fame pas te desonia .
Ma i vautre , avé la patach ino
Vous que sias d’
ome tramenla
2 i J
3 I !; LIS OUDRETO.
Man bella mon mon trelosènta
Da Sabôly mon bèu—fasèn ta
Vai ! te ceumprone. Gramaci
L'
i , re ,mi , [a ,fa , sol , la , si
Eh bèu ! are , fou que lon digneManu secrèt pèr que s
’
esbrudigua l
Fou que lon digne manu sacrèt
N’
en ai quatre , n’
en aurai sèt
N’
en aura i Sèt grosso a pichete ;E i
’
aura goust de lis ausi
Quand nous cou tarau li sèt noteUt , re , mi fa , j a , la ,
A los t isse tis armeun ie
Au ! dau Felibre ospolonfi !Emo iéu can to a Rouman ihe
Ut re ,mi , fa , fa , sol , la ,si ! …
E Clemèn se desgounfaunave
E semblavo un moulin de vènt
Tan t daspouten ta brassojave
Sa paranlo praufot isavo
Tan t car , on l’
ausèn t , s’
abrasave ,
Tan t éu fasié lou fia di dèn t
Quan l’
aurié crpigu tan t ardènt?
/U n jour dis noste grande armada .
Aperalin dins l’
enceun trade
Onnte se lève lou soulèu
Anara plan ta sonn drapèu
Ah ! plauras , plauras , pàuri maire
A Sebaslople.
2 l 6 LIS
Emo l’
asori
Leu car en tôut i revenguè ,
E la tan iado aplaudiguè.
Pièi nous bentarian mai à béure.
E Grioo, q u’
aubeurè leu tenu ,
Ansin acabé sa cansoun
Toro loro ! lure Catariue
Pren la fiele a v eje ras ;
Voje leu sang de la t ino
E abîme que ch imaras !
A got tout plen
Ami , chourion !
Au grand ClemènDevon ensèn
Campane ! campane !Cifèr vous emban aro
Mai i’
embrocara
Si bana
Av ignonn , 13 de mars 1857.
V I . FLOUR DE SAUV I
S a lv ia sa lvot.
LIBRE I
A JAN REBOUL DE N IMES
R eboul ai proun can to rosa a margarideto
S i fron t poutouneja pèr li molis aureteL au van de parpaiouu que ie v ire à l
’
auteur
Prouu ma muse ou jeugant longde la ribe en fleurL ou matin dins l
’
oigagne a bagna sa roubeta .
A re qu ’
ai mi tres crous orné lon gras pessu
Que quàuqn i ile de nèu blanquejen sus moon su
Dev rién dire adessias à la muse ajangu ide
Q u’
es vonguda fleuri lon prin tèms dema v ida
F. plus cneie de mot qu’
apaunchariou po’
n fus ,
Car es un je d’
en fant . Moi se la mon me pros
Quand avès fa de vers n ’
en voulès toujour faireD
’
escriéura tèms-en -tems la longe de ma maire
Devrien ,mi vers beun ias coume un parla de v ièiD
’
Aqnéu qu’
es eilamount fasènt amo la lèi
Rev iendo la vertu dins leu car de mi fraire .
2 8 LIS OUBRETO.
II . LOU PARTAGE
A IAN REDOUL
Veici ça qu’
autre—tèms me conntavoma grand :
.\ièsta Pèira un bon v ièi qu’
av ié si nounanto an
Qu’
av ié trima tente sa v idaDôumaci qu
’
à si tros enfantVoulié pousquè laissa la biasse opmuvoside
Qnàuqu i bon tros de terre a quàuqui mile francVosènt qu
’
à soon calèu la moche ère gausido ,
Que li dorrie dagout de son ôli plan-planS
’
abenaven un jour acampè sis enfant ,Em
’
ocô ie diguè
M is enfant siéu dins l’
age
Noste fon es de sèga esperan lou segoge ;
Quand l’eglan os madur , fou que toumbo , l’
ogion
Es tèms a jamai noun que sounjen au portage.
Avans que d’
èstre au dospampage
Partejou a coume se dèu
Per pas vous enfanga dins quauque plaidejage
Es li tribunau n’
on arrenino de bèu !
De moon bèu ai la tres meossèo
E tôut i tres egau , d6u mies qu’
ai pouscu faire.
Tu , Trefomo prendras ace.
Sias trop bon ! gromaci moon paire !Glande , crese qu
’
eiçô fare bèu tenu afaire.
Na te II2.
2‘u t LIS 0CBRETO.
Pèr aquelo , segur es pas de qu iéu de get
Leu juge mis en fant es preste à vous entèndra
Veguen à tu , Trefomo.
Era l‘
autre divèndre
Entre des a tres de matin ;Anavo
’
a Maussane pèr rèudre
Cinq-cèut franc à Monssu Martin ,
U n brave eme ,rosos z pren que lon v int—e-cinq !
Part iguère trop léu dirés : vouliéu menu paire,
Arresta de gras frès : mo n’
on anavon faire.
Slén pancaro à miton comin
Quo tres gusas que fau pamens èstre canaie
De dorrie ’
no muraie
Serten e piè i me fou ans in
Ti son a ta v ide
N’
aguère l’
ame espaveurdide
Pousas un pan Siéu qu'
un pacan £A i une fame e sièis en fan t !
Ti son , a ta v ideE tres fusién car
ga m
’
èran braca davan !Tres con tre un q ue veulès ? baie mi cinq -cèut franc,
E s’
esbignen . Alar ien m’
entaurue en pleurant .
Tè Troiume , voi—t’
en estrassa la levade !Aganta tenu bechas , reproue tenu eissado.
D ins une aura as perdu l’espargne de dans au
Ma tèsto ère dest imbenrlade .
A ma plaça n’
i’
aurié q ue se sarien
Bèn l diguèro au bon D ién F ia t volan tas tua
Ça que lon diable a pres lou ban D ién pôn lanrèudre
L ! FLOUB DE SAUVI . 2 2 !
ES alor q ue , quan leu creime
Tro v e un carnet : leu Ère plan de papié.
Po ire coume oi toujour sachu metre à preufié(La q u en fant à l’escela ai agu biais d
’
aprendre
L i a qu ’
a i dins li mon ?
B èu dès bihot de bouco en tout dès mile franc !
Dès mile franc tin -t in ,
’
a prendreVers leo preumié bonqu ié vengu
0 grande san te Crous leu bèu mou louu d’
escut !
E que n’
en fas , dis lou v ièi esmeugu ?
Cerqua atrovo leu mèstree ceurre ie leu rèudre .
Troiume , dis lou paire as fa ça qu’
es deguGarda ce qn
’
èi pas nestre es une ebro de go .
A I ll Glande.
— L’
on tro au la campane sauna…
U no n ina . Dan ! dan Qu ’
es acô
Escaute lou monnde bramavoVanès lèu ! au secours ! au fie
Es po’
n sounge ! v ito m’
aubonre
M’
abiha ’
a mito parte ceurre
E dins un_
saut siéu sus leu lie .
To u t un oustau Oh ! quén t is espetacle
Pèr l’
ameussa falié ’
n miracle !
le carrejav ian d’
aigo à bre .
Oh ! mai ve.ci que tou t -d’
un —cep
L e o D ur qu’
èro qu iha sus une escale aride
Lèu lèu ! de secours ! MargarideMargaride la grand es enca dins l’eustaulén in tra , mounte , smo dins limembre d
’
en on t
2 2 2 LIS OUBBETO.
A trave dins leu fum la v ieio estovan ido . …
La œrgue sus l’
espale a ie sauve la v ida
Lou membre s’
aclapè quand l’
oguère sourt ido .
Osca ! diguè lou v ièi . As agi moon enfant ,
En brave cie'
utodin a coume un bon Crest ian…
E tu Francais qu ’
as à me dire
IV
léu , ai un enemi mourtou
D is enemi segur caunvendrias qu’
es lou pire ,
Se sabias qu ’
es oquen Coulau
Que l’
on passa . … Vau mies rèn
E coupon court . U n jour , crese qu’
èra un dilun
Anavo’
a Barban tana achata de plautun
Pèr faire quèuqu is ourtoulaio .
léu ,Caulau e soon fraire, — aqu imai queD I a-v -un
Neus treuverian ensèn dintre la barce-à—traie.
léu noun sa i coume sa fagoè
Len tout èi que Coulau— belèu aguè
’
n leurdige,
D ins l’
aiga s’
aprefeundiguè.
L a Durènço, amanudau t av iefo quauque aurige,
Eœumava faroune ; a coume un vout- terrau
Reunfiava . … Leu paure CoulauSabié pas nada se negavo
Coume une rusce d’
aubro en Aria s’
enanavo. …
Soon fraire mnt leu regardava
Palo coume un desen tarra .
De-
quo fau iéu mo pracepite
E vers leu nogadis , zôu ! node , nada v ito
Es eici que fon s’
est ira
Node , node E quand l’ai voici ce que m’
art iha z
LIS OUBBETO .
Dién fa i li gèu t
E pièi ensèn
Sa san ta mon
L i jeun
Neuv iete nouv iete
U rousa orné tenu nôv ie au brasFos gau a nous fas
L iugoeto .
Lagadigadèu dèu tout beuteune
Tout beutouna a tou t fleuris
Tout fleuris a sa pautanno
Tout se pauteuno e se ris
A lan de Mai
A lena moi
Brèsso la fleur
De sis
Neuv iete nouv iete
U rousô orné tenu nôv ie au brasFos gau a nous fas
L iugoeto.
Lagadigadèu ! se pèr couronne
A tou t de fleur lou prin tèm
Es per que vènguo l’
antenne
l’
agua de bèu fru pendènt
A tenu mamèu
Lèu un agnèu
F ru benuraPandoulora
Neuv iete nouv iete
U rousa orné tenu uèv ie au bras
L I FLOUB DE SAUVI .
Fos gau a nous fas
L iugoeto .
Lagadigadèn dèu tèndro amairo
Quand la maire eI sus sis ibn ,
Per aspasseja la maire
De-quo fai lou reussignôo?
Per l’
encanta
Fai que canto
Tèndro Aubanèo
Faras coume éu . …
Neuv iete ! nouv iete !
U rousa orné tenu nèv ia au brasFos gau a nous fas
L iugoeto .
Lagadigadèn dèu la candèla
Fan deunc toujour la ten iE manja de regardelloE de-lengo èstre avan i
Quand vàutri dans
Manjas urous
Coume de rèi
Mousseo d’
aleI
Neuv iete nouv iete
Urousa emé tenu nôv ie au brasFos gau a nous fos
Liugoeto.
Lagadigadèn! dèu la can elle
Quand n ’
as pas vouncha , se planVeugnès-me la can torello
Eme de rouge a de blanc
2 2 5
a 26 LIS comme.
Zôu ! dins li got !Raven un cap
A la santa
D i marida
Nauv ieto nouv iete !
U rousa amé tenu nôv ia au bras ,Fos gau a nous fas
L inguato .
L agadigadèn dèu la manrale
Fan toujour n ’
en metre un brautEs que ma paure cigale
A , pecairo un mirant rant
Eh bèu ! pamenU ransamon
AcabaraE te dira
Neuv iete nouv iete !
U rousa orné tenu nôv io au brasFos gau a nous fas
L iugoeto.
17 d’Abriéu 185!
DIDETO
A-N-ANSÈUME MATIÉU
D idato fouiras de trapeja lou bladSies tente en aio As proun co li long di valai .
Courbe -done a margarideto .
N’
en as t i plén i mon ma chato ! n’
en as
3 28 LIS ousnnra .
LOU MOUNlÉ , SOUN FlÊU E L’
ASE'
A-N—AFONSE MILLAUD
U n môun ié’mé soon fiéo un v ièi a l
’
autre enfant
Enfant es pas lou mat mai dreulas de quinge on
Disien Tistaun’
a l’
un à l‘autre Mèste BlaseA navan au marca t per ie vèndre soon ose.
E por neon gausi l’
an imau
L i quatre hate i ’ostoquèrenA -n —ona barre lou panjèrenEsquine en bas a vèn tro en ont ,
E coume un lustre lou pourtèran .
Oi ve d igno quancun . … sôuco de Martagon
Mai se soon empega Quete une Oh li v iadase
Lou pus ose di tres bèu segur èi pas l’
ase
Noste v ièi enteudèut aqneli caca lasM
’
es av is qu’
a resoun faguè. … Sion badalas !E qu
’
a di fai Tistaun Qu’
ovèn un pleumbàl’
alo.
Au ! pichet v egnen desatole !Es verai sion esta de pê.
Tistaun desatalè. L’
ase remœutejaveAmava bèu mies èstre en voiture qu a pod.
Que disié? iéu neon sai : sabe que rego iguam.
Pèr que rego igne plus oncombo-loo , Tistaun.
Tistaun ie fuguè lèu oscambarla . Soon paireU n v ièi qu
’
èro escranca pecaire l
Trantoio a li segu is la mon sus soon bastoun .
L afon ta ine , I ll.
LI FLOUR DE SAUVI . 2 2 0
Veici que tres breucantejairePassaven . Leu pu v ièi di tres brama au dreulas
Descènde que laide meun ine
L eu jouine es à chivan leu paure v ièi camina
Se i’
aurié pas de que ia reumpre lis osqu ino !
Fai maun ta tenu paire qu’
èi las . …
A tenu age ! os lou fron t Davalo
Desp ièi quaure tenu paire es toun varlet gaurrin
Bèn faren autramen se neon vous plais an sin .
E leo môome sus l’
aso escale .
J a i se soon desencala
S’
ancaloran lèu mai v oici vou i tres fiha .
Babèu sa porge a dis Tè qu ’
es acO d’
eilo
Tè v e reluca un pan aquéu v ièi Brescambihe
D irias pas que l’
an estola
En terin que se poumpounaja
Soon galant drole panardeje !V ièi t iban èo v ous sias pas proun esvedela
Sias plus vedèo à manu age voqneta !
Repliquè leu môun ié. De que van se mescla !
Fasès veste camin vôu de cascarelete
Se prep tèron enca’
n pau
An pas bèu tort bessai aqneli groule
Quan sanp digo è leu v iei . … Au d’
an t i
Escale , pichet s’
as d’
ampaula .
L i v aqu i tôut i dans sus leu paure an imauAquaste fes bessai res aura rèn à direA issa onas BOu i gènt avès segur un cap
Sos leu cocot
Aquel ose d’
oqu i dèu saufri leu martire
2 30 LIS onnnsre.
L’
orrenos Poure beurriscat
Pièi vejau ! veulès pas que lon monnde erotique
Ah touès fugués daumastiquo ,Vesès ça que vous fan , quand sias v iei . … Hôu belèu
Au marcat van vèndre sa pèo
Vaqui ça que digno vosèn t noste equipageUn darut sourd coume un toupinE qu
’
anava brama au v ilage
Pèu de lèbro l pèu de lapin !
Ve-n’
en cici ma i un qu ’
alco i’
agrade gaira ,
Digné noste môun ié. … M’
enfèten Quo fou faire ?
Sa me l’
av ion aprés , io perdriéu moon latinCeun tènto pas quau vOu tout leumonnde a sonn paireFamous assojarai. …
Dovalan quatecant .
L is aurihe requenqu ihade
Lest a lou nos en l’
èr e fièr coume Artaban
Noste ose camina davon .
Boud1eu un autre dis ve quelo rengueiradoD
’
aso l Un dans tres Quento fenlié !
La bèsti vai à l’aise a soon mèstre s’alasse
Pèr eSpargna soon ai gousissan si seulié
Ah beurriscat quento v idasseléu ie ceunsoiariéu de lan faire encadre
O doora
SIeu oi mea culp a se diguè Mèste Blase
Emede bouco as vrai mo déurrien arribaFarai plus qu
’
àma tèste e digan bi va baSarai pu testard quemoon ose
L IS CEDRETO.
Dins lou nogôci di cardaun
V in e , cane à la mon , dintre soon v ilajeun .
N’
avœ plus qu’
un en fan t , jou ineto damiselleFrosca coume la rose a belle
Belle car. ie fasion v int —e-ciuq mile francEra tout just à-n -aquel age
Que quand ie parleu demariageChato v èn roujo a ris av 1o dès —e—sèt on .
Madeleun risio pas : peca ire !
Besaun d’
ama devèu tourmen
A i ! poura av ié de pensamen
E n ioech-e—jeur rev assejavo
E n inaah-e—jour peréu soon bon poire sounjavoA -n -un poulit establimon .
Coume dov ié la chato èstre rèn mon dentade
A la v ile au ceuvènt leng-tèms l
’
av ion gardado
Bèu cinq on pulèu mai que mon .
Si que l’
av ion bèu educadoParlava coume un libre a pièi en esc ont
Sa mon sus leo popieconrrié coume lou vènt
Falié la vèire quand dansaveE quau sanp tout ça que iagissié
Pièi a_e qu
’
av ié legi de car leo redisié.
Quét i paun fin quand courduravoL i poulit bouquet quand brandava
Fake vou e si det quand ère ou clavecin
l’
av ié goust de l’
oo si quand reussignoulejavaE soon paire coume badava !
Vês i’
av iau tout eiceta leu latin .
U n perlet coume acô dèu faire un bon mariage
"
5LI FLOUB DE SAUVI . 2 0
D is ié noste amo. An lèu vènguo un jouvènt causso
A grande dame bèu mousso
É l pas de tout segur dins un trou de v ilageQ
’
atreobarai ça q ueme fou .
Es qu ’
oi bèu oduca tout riche damiselle
Pèr q uauque pèd—terraus a quauque mast iorau
Per Dan is, un pacan ? pèr Jan , un manosean
Fou à noste toupin une autre corbecella ;
N’
i’
a prouvesieon en v ile anen - ia Madaleno
E choosiren sus lan moulouu .
Fagu èron Sant—M iquèu . A la v ile arrantèron
De grands e bèus aparæmen
E li meublèron richamen . …
Ah ! se dev ine proun lou trin que ie menèren
Ere toujour fèsto à l’
austen .
L is intorès se despensèren
Embrequèren leu capitau
Tambèn pèr leu toupin n’
i’
ogoè de corbecella
U n vOu de parpaiouu lusènt à fa ire gauAmeureus fouligaud
Sèmpre voulastrejave à l’
auteur de la bella .
Quan d ère ’
a sa fenestra ah n’
i’
av ié de jouvèn t
Que fasien de voi e de v èn !
Sus toute aquela ribambelloDe bèus e tèndris amourous
N’
i’
aguè qu’
un seul pamens , que foguè proun urous
Pèr got iha leu car de noste picheunelle .
Qu in t fuguè Cosimor
Iéu leu voie a l’
aurai !
Sa me leu refusas paire lan t anboroi !
2 35 LIS anansro.
Mai t’
on enmasca poura drole !\"
a réu que si v int eungle . Eh ! paire quemefai
L’
ame ! deunas—me—lou seneun me tuarai
L’
ame l‘
ame que n’
en siéu foie
léu leu voie a l’
aura i N’
ame qu es feni ï
Leu pa ire , bone gèn t , pousquè plus ie tenile donné Casimar. … qu
’
èra un saute—ragele !
Sante—regele , acO n’
es rèn
Genrrinejo de-longa e jogo a fai ribete ;Bogan ta Madaleno e ia manje sa date
Aquéu brutau gale—bou -têm !
Ah qu’
aurié bèu mies vangu faire
D’
aqnale poura chato une fame d’
austau
Pèr emo aguèsso—ti se dis trop tard soon paire ,U n bravo pèd
—terreus quauque ben mastierau
0 Dan is , leu pacan 0 Jan , leu manosean
Auboorés pas la fiba ou-dessus de la maire.
A JUSTINO ARLATENCO
Caumandos em’
un biais tan t fin
Quo fau dubai . Vas que fagneDc vers pèr tu Vos qu
’
estravagoo
A quarante Se n’
av iéu v int
Em’
aquéu biais que tan t agradaQuand pareiguères l
’
au tre jourVaguère se clina li fleur
Davans la Rèine de la prada .
0 roma sies a ta bèuto
2 56 LIS ecensre.
S’
as barrado jamai i crid di malurous ;Qu
’
ovès un car tou t pietadous
( De mon seeeurabla’
a tôuti lis auvàri
Que di lôngu i douleur sabès leu long reusàriEm
’
atencieun m’
anas ausi
Perla de la pauriho es vous fa ire plesi
Es necite segur que n’
on parleu mi frairo
war a si counglas si plouv ino a sa nèu
De la pauriho os leu beurrèu
S ion au gros de l’
ivèr. … Plagnon agnoli maire
Quo quand si pooris enfanteun
le demandon de pan pedon baio pacaire
Que de lagromo o de pontoon
E vous v ièi escranco que sias en un moulouu ,
Que tromeo las coume la sagno
Quand i bord de l’estang lou vèn t —torrao s’
encagno ,
Sobre vOst i mon n ia isa avès bèu’
a beufa
D ins l’
austau i’
a pa’
ne buscaie
S’
encara av ias , pèr vous caufa
Leu cagnard au soulèu de—long d'
une morale ,
Que vous ie t irassarias lèu
Toumbe de pauverin I a pa’
n roi de soulèu
E vous malaut doulèn t aclapa sus la paie
Que n’
avès qu’
à bada—maoriDins vOsti frejoulun coume devès seu fri
S’
encare la mort ère lèsta
A lèu ven i v ous amaga
Mai sias pas proun un bèu sega
Q uand vous vèi dis : Demon ! a pièi v ire la tèste!
LI FLOUR DE SAUV I .
A i o i Segnaur moon Dwu tout acô fai plotaP èr ben ur avès mes cen tro oquélis espineU n e fle ur que mor pas une rose div ine
Quo ie disen la Carita
E ici coume es rev iscoulada
Aquele fleur dôu ParadisC roci i bencdicieun d
’
une mon veneroda
Eici s’
aubauro e s’
espandis
L a v ile d’
Av ignann n’
en as toute embaumada
So uu baume cscarrabiho è garis li malautE q uand a rev iendo tout d’
omo magagnode
M oun te coume l’
encèns aperoilamaundout
O san ta Carita , qu’
as de tou t gràndis ola
O nnte tan t de pamen t se vènon assouste
R èste eici pèr leu poura ajuda - ia paurta
L a crous quemaca sis espalo .
Destausca li riches prono- imo-de-rèng
E prège ah prègo- lèi de donna quaucoren
Per li malurous que pat issen
D ige- ia qu
’
ailameon t s’
acampen .un tresor
Bèl ange dige- ia pèr atendri soon cer ,
Coume li paure rebonlisson !
Piei sante Carita serafin amistons
Qu ’
os un tan t pou lit rire a de cap d’
iuo tan t dan s
En trève - te ma belle e vanoga à toute eure
Mau nsegna DoheIay Archevesq ue d’Av ignon…
2 38 LIS onnnsre.
Va i- t’
en seca li pleur partout oun te sa pleure.
Aquel enfan t es nus e vai meuri de fam
Parte -io de raobete adosa-ie de pan ;Hilo so
’
n serpihas i’
a’
no chato malauto
L a fèbre I a passi li rose de si goute ;Sa maire d
’
ascennd0un foi que se desoniaAnen ! essa ie l
’
une a l’
autre garis-la .
U n v ièi afrejonli tromola dins on caire
Souto tenu ala coude esœ ofo- leu peca ire
Va i partout oun te i’a de mourimen de cerBa ie à l’ame soon pan baie soon pan au cars…
sante Corita , doorba t i gràndis alaEspandisse
-lèi bèu sos noste Sanciate
Car tôut i fin que d’
un vaulen nous I asseusta
Veo lèu trouva de paure e i’
ajnda panrta
L i crous quemacon sis espala
LI REINARD E LOU FELIBRIGE
Mort de fam un reinard saute une grando teuno ,
Sautava prenèn t voue pèr pousquè daveraDe rasin . Aurias di que lis av ion daura .
Oh ! la belle frucha d’
antenne !
S’
espetavon de tout qu’
èran plan a madur .
An ! zôu ! saute , saute , vaolur
S’
an mens awe lou bou pèr le faire esquinete !
Agoè bèu prono voue aguè bèu èstre fin
A verè pas li gras rasin
L i long rasin tout reus que ie fasien lingueto.
a i o LIS ennnsre.
Mostagoè , bèu vuech on de grè’mé de latin ;
So gavè de geaugrofio
D’
ongèbra o de fileoseufio. …
Q uand une fes sachè que tres e dans fan cinq
Quo Rosa veu d ire la
Env isca de vers e de proseS
’
enteurnè fièr dins soon amèu
O uute l’
esperaveu sonn paireF. sa maire
Qu’
av ien que lis as a la pèu
S’
èrou tou t asqu icha pecairo
Sanvoire labeuravo , c noste muscadèu
Se frisavo au menteun ùn i sot’
a vue péo
Sos l’
aurihe toujour pourtovo leu capèn
E de tôo t i li chato ère leu calignaire !
Oh mai Giloun ère pancaUn avouea t !
Part ignè pèr Paris q u iche—te Sanvoire !
An ! bràv i gèn t , fau rust ico !
Vaste drole as un travaiaire
Estùdia li cinq en dansant la pelkaE pièi tôuti li quingenade
l ine letra v ou ié Je su is un bra ve
F a i tes -moi lep la is ir d‘
en voyer de
Veguen encore une esq u ichade !
Fan vous dire pamens qu a cha cèut dans cènt franc,
U no pichOta v igne es bèu lèu avalada ;E piei fouguevèndre leu prat
E piei dis amoorié la poulide plan tadoBaste ia restè rèn . … que lis iue pèr pleura
LI n eon DE SAUVl .
Eh bèu ! fosieNanouu te lou din an Sanvoire
De que pleures bast iasse ? auren un aveuca t .
F ame aura mast iod ’
or : i’
a tan t de pleideia ire
E Gileun que fosio? dansave la palka
L’
asperèran leng-tèms mai en van l
’
asperèren
E neon voguèren que l’
ussié
Quemascarè força popieE paure coume JO li dans v ièi s
’
auan èren
L is iue tôo ti plourous lou car endoulouri .
Pomire à l’espitau Nanouu anè mouri… .
L’
av eucat se tuè. Leu malurous Sanvoire
L a biassa sus l’esqu ino un bastenn à la monD isié de perte en perte en demandan t sonn pon
Aubanrés pas lou fiéu au-dessus de soon paire.
A —N -ENR I F AUCH RR
M’
as toujour counsoia de beuta pèr ascriU n conte d
’
Enduran qu ’
es on famous ceun ta iroVo-n
’
oqu i un moon brave Emi !Sarié lou mai coussu s
’
av 1e l’
or de te plaire.
A COURDOUAN DE TOULOUN
MA CARTO DE DONC ANNADO
Emai tu sies Felibre a noble CoordenouVène deunc to touca la mon .
Tu fas parla ti tele a fan parla mi libreU t p ictura p oes is .
F ra ire s’
as one man que cadun hanasis
2 12 LIS ononsra.
Sa tout ça que foi trelusis
lis que Dién la beisè quand te crois Felibre .
1 de Janrié,1861
XIII . BIIIET
PER LOU BRAYE MOUSSU AYNE I’ELIBRE DE LA COULOUIIBO
Brave sem , v a !- t’
en dire au Felibfe de
la Coulaumbo q u’arribarai dissate . a
r e ach au ra de v èspre , em’on van de
poulidls que pinte sus
paplé , bèu acau leurldo Vend us h
q uat re pè r Il chabiB. LAUREUS.
O Felibre de la CoulaumboEs
’
a iéu que la favo toumboBonaventur Laurèns m’
a scri .
Me dis que trona une couronne
De bèllis e bràv i chatouno
Quo v ènen tout —just de fleuri.Vèu que n
’
en pare ma boutisoE d’
aqui fagan la ceut ige
Au car de tout poura vanont .
Sara deunc dissate que vèn
Apereiça vers li vuech aura ,
Que s’
a0amparan li tourtauraA tenu pijeonié bèu—fasènt.
Reçoupros nôsti damiselleEme tenu biais tout sourrisènt.
E lao barruloire Laurèn
LIS annasra .
Emi» .lê choche—m0u3t faguè lou gargamèu
S‘
orrestè soute lou ramèo
Begue,rèn qu
’
à sa part poch ié—mio. Malapèsto !
N’
i’
av ié bèu proun n’
i’
agoè de rès te
Pèr i’
onnevouli leu corvèu
E io faire v ira la tèste !
Es tèva à soon oustau arriba on trantaiant .
Ai a i ai dev inas ça que faguè’
n intrant
Agarriguè Babèu . Quete mangigoulade l
Babèu elo passè soon vorin sus l’
enfant ;L
’
enfant prenguè lon fau lt , e zôu une œpôussade
Au paure chin ! Leu chin , amoluga ,
Anè cerco
Garrouio au cat
Te ie donné ’
ue triganssade
Lao cat furiéu grafignè l’
esquirôu ;
L’
esqu irôu de l’
aucèo anè torse lou cèu
Acô prove sènso replica
Prouu a subro—tout que i’
a proun que
Pèr metre en grand coumbeur toute la 1‘epublicc
OH ! LA BELLO JOURNADO !
QUAND neon AII I son a . SE MARIDÈ’
UI'
: JULIANO I .
DE CAVAIOUN
D’
aut toute la taniadoDevon à la santa
De nostomaridaE de sa maridada
nouvè l'Enfa ntoa n. (A. Don.)
LI FLOUR DE SAU“.
U n v iei a son t libre nous dis
Que nos to proomié paireD ins lao benur dôo paradisSabié plus «Io
—
que faire .
Badaiavo av ié sam
le mancara qu icen . …
D’
aut ! tente la tan iade
Devon’
a la san ta
De noste marida
Noste rèire s’
endeurmignè
Enterin Dién v ihavo ;
Len bèu presènt que ie faguè
Dôu tèms que seomihave
Quand fuguè rev iendoS
’
otrouv è marida .
Oh la balle jenmado !
Bov en à la san ta
Do noste maridaE de sa maridada !
Dempièi la v ide de garçoun
Es piano de magagne
Ah Fèli qu ’
as agu resoun
Do proue une coumpagna
Pèr que sieguen urous
D ién vôu que fuguen dan s .
D’
aut ! toute la taniade
Baven à la san taDo nostemorida
E de sa maridado
2 —l5
LIS OUBRETO.
Dins vaste barce tôofi dans
Baste la passés bellaQu ’
un ventihoun amistadeus
Baufe dins vaste velo
Dién vous garde toustèmSan urous o countèn t !
Oh la belle jenrnade
Devon’
a la san ta
Da nosto maridaE de sa maridado
Quo l’
Amour vous veje ’
a gogo
De sa daoça clareto
V iuet que ris dins veste getE que nous foi linguete
D ién lou vôu chourlas dor!
Revês o bovès pur
Zôo beven ’
a rasadaRaven à la santaDa nosto maridaE de sa maridado
B èn que de sonnja panra 1en
An v in d’aquele sauce
L’
aigo , mi bèus ami de Dién
Me n’
en vèn’
a la bouco
Tout me hautes en goust
De faire coume vous !
Oh la bella jenmado !
Dev on à la santa
De noste morido
E de sa maridode !
LIS
H OURALO
A ves v ist leu ceumençamen
Vojeici la
Pèr acaba lao coumplimen
Bouton —ia la mouraia
Quan vOn un bon meleon
Quo vènguo’
a Cavaieun !
Oh la belle jeurnoda
D‘
aut ! toute la tan iade !
I do ! beven ’
a rasadaRaven
’
a la santa
De noste maridaE de sa maridado
Caraiaun
L I FLOUR DE SAUV I
LIBRE II
ESPERIT REQUIEN
A° N-ARI AND DE PONTMABTIN
Quand l’eigagna de Mai perloja sus li fleur
Quo sus si pacaulot li fleur requenquihadepou toun de l
’
aureta escampan sonn OudaorL
’
abiha pèr faire soon teurA la prime aube os rev ihada
E velaqo i que part , toute escam bihado
Per acampa demèo coume es afeciounado
E coume es galoi lou vounvoun
De la boue travaiarollo
E v ague de voula de la cela au voleou !
E li fleur que chausis soon toujour li plus belle .
Gleuorella de Moi
Que pena e que travai
Paroi
Quant de vèu e de voi
Pèr empli ta garbelle
No te &5.
2 50 LIS ensu re .
Es pas tout d’
aeampa fau carraja lou fai
Fan l’
adnrre à la cobanete.…
‘
.egardas nosto abiho : as lasse que-noun-sai !
Sus l’
ile sus la rose 0 lamargarideto
Quand a de maurimen de carl‘
an que de tèms en tèms pause sis ala d‘
or
FS tou t linencho la cabanata
Baste a tant acampa tout vanega paureto !
Qu’
oclapado de sonn tresor
Dins li . fuoio d’
une fleureta
S’
ascaund s’
omauleuna s’
endor ,
E mer !
III
Es ansin bon Requ ieu , que ma Muse plouravo
Quo souleto revassejavo
Enca triste de tenu adiéu
Quand dau mitan di fleur ta belle amemauntavo
Vers Dién
LA FADO DE CANCABÈU
A MADAMISELLO M. DE n’ "
1
Voici ce qu’
èi Madamisello
Anavo a ven iéu l’
autre jour
Acampant de vers c de fleurA l
’
au teur de veste Capelle .
Ansiu se neuma lou castèu de I I . de B bas“!
b uen de Gadagrm su s une cela q ue ia disen Cancabèw
2 52 LIS onsnnre.
Tambèn vous la radin e touteVesta gènta oaunvorsaciauuRacassave tout d
’
osœ ondeun
N’
en pardeguè pas une goute.
A l'
auteur dôu Mas di Paume ,
Long d’
une aigo cascareleto
blanco pas de margarideto
Dins li jardin de Sant—Roumo
Vous n’
en someunde une nouvelle ;
Sus cèu t l’
ai chausida pèr vous
So l’
atreuvas de veste goust
A mis iue sara la plus belle.
Adessias perdaun gromaci
Av ès un parla qu er tan t tèndre
Que voudriéu bèu vous eutèndro
Quand legirés oiçô-d’
eici
Saut-Beumié 185!
MISE MOUSTELO
U n jour , M isè Meustela intrè dins la heutigeDe soon v esin on sarraié.
M’
auas dira Que ie fame ?
Vases coume parèis u’
av ié paS l’
enterigc
La best iole mourdie mourdieU ne lima . Ah ! pechaira E si maisso estrassado
Saunaven qu ore une picto !
N’
ai devauri disié tout —ara la mito
Encore un cap de dèn t e vai èstre acabade.
L I FLOUR DE SAUVl .
Tout reusiguè , la pau-de-sèn !
Que gausiguè tônti si dènt .
F elibre , mis ami , n’
i’
a tant que fan coume ola
N’
en sabe dans a tres que soon proun dessanoPèr s
’
amania li dèu t sobre noste Armana .
An ! zôu !,sus noste lime oncagnas—vaos manstala '
MESTE COULAU E SI TRES DROLE
A P . YVAREN
L ou ban Mèste Coulau qu ora adoja dins l’
age
M ai que , pamens , monavo encore un gros meinage
E lao monavo bèu car ère dins lan siéu
U n D imanche après vèSpra , en venèut dôo v ilage
Rescoun trè soon jou ine Matiéu
D isc jouine qu’
av ié si dès on demariage
— Coumo sion , paire — Bèu . E tu — Neon sepôumién .
E la nero ? Pasmon . E Glaude a Beurteumién ?
H ôo ! trissan coume de
Que veulès que vous digue paire ?Fasès—veus ven e avès on marrit tossiheuu
A cO’
s poto—
pas rèn . … un pauquet d’
art iseun .
Vous l’ai di i’a proun toms,sias d’
age’
a plus rèn faire.
Ah , ! paire , s era vous lèn que me dosfariéu
Do moon bèu , a lou baiariéu
A mi drole pèr part again .
Aima na prouvençau.
2 53 LIS ensnsre.
lili trovoiarien a li regardoriôo .
E iéu digné lou v ièi quand aorion la fringalo ,
Davans l‘
armàri dansariéu
E dins une masado out ien v ira de polo
Ah ! siéu pas tou t darut Ma i vous recatarian
E basta, bèu D ien i que durèsse !
Nous pranès deunc pèr de BôumianD i moussèu li pu fin , paire , vous nourririan .
Anas ! pèr que lon péo toujour vous lusiguèsse.
Pèr que jama i rèn vous manquèsseL a n inememe , quand leu faugnèsseSarian tres que labouroion !
Moon drole acô’
s bèu di responndoguèleupaire!
Dién t’
a mes dins lou pitre ou car
D’
or !
Em’
un ear coume acô jamai v iras de caireEs clar que , tOut! tres sias de ban
Aquaste n ine io sounjarai
La n ine perte ceunsèu . Voirai .
M’
es av is qu ’
acopôn se faireE que vous coume léu vous n
’
atreubarîas ben.
Taco aqu i ! Dimanche que ven ,
Vans espère vonès au mas to’me ti fraira.
Fognèren lèo sus ped leu Dimanchematin !
Pèr i’
arriba pulèu bouton si seulié primE parten tôut i tres la vosta sus l
’
ospala.
Brulaven leu camin
Aurias di qu’
av ien d’
oie
Bou ! pamens s’
cncalèron lèu
2 56 LIS onsnsro .
Vos coume voulastreja a l’
au teur de la tribe :
Vai aqui v ale eila v ire tourne chaurihe
A toujour l’iue dubertSus toute la famihe
Ace s bèu leu sobèn ma i ace 3 pas neuvèu
l°’
egué l’
einat Bast ien . Que sièr de dire paire?
Bessai que farien mies de regle noste afaire
Car piei sion pas vengu . … pèr ceun tampla d’
aucèu
Ah roulés de neuvèu ? Eh bèu laisses-mefaire.
IV
Em’
un fielat lao v iei agente aler la maire ,
E lou paire peréu ;De la presoon d
’
aran tan t —d’
uu - tèms duerb laperte,
E frrou ! li passeraun s’
envolen en piéutant°
Sèmbla qu ’
un diablo lis emporte !Leu v ièi mot li parèn t oun te èreu lis enfant ,E de la gàbi cra la porte es mai barrado.
V
Eh bèu ! qu’
arribara ? faguè leu cadet Jan.
Veiros li jouine i v iei adorran la becado ,D ignè Mèste Coulau o lis embeucaran .
Per acO faire sonn prounSe n
’
en pas de biais are , oh queure n’
en auran?
San t eme que sias ! voulès rire?
M’
os av is qu ’
eco’
s pas de dire.
A issa ! ones li v ièi pot iron .
Esperares leng—tèms s'
esperas que vondran !
E nosti galego galejavon soon paire
Poire e maire alermouriran
LI n ous DE SAUVl . 2 57
De le male mort : de la fan iE te -mai Bèn l n
’
i’
a proun : acO règle l’
ofa ire .
Adessias ! Vandrés un autre ou
U n paire mis ami , nourrin e cèut enfan tCènt en fant neurririen pa
’
n paire !
RESPONSO A-N-AMADIÉU mener
Coume veo lès pas que me grata
Oun to me pros en vous vesèut
Mo fa ire tuba mai d ’
aucèn
Quo lou prèire à Magn ifica t
A v aste Gloria diriéu Sica t ora l.
Mai chut ! que se nous entandian
L i merridi longe dirianA s inus as inumfricot .
MARIT E MOUIÉ
Marit a meme Jai: a Jana ,
Au jamai ago de resoun .
Es poussible car Jan demare à GrovesounE Jane demare ’
a Maussane .
Note (IO.
LIS OUBBETO .
LA TOURTOUROD’
ADOFE DOUMAS
0 ien peréu te cou tarai
Te contorai poura t ourteura
Quan ta conneiguda te pleureO ien paréo te pleurerai ,
Faure tourteura Emé tenu mèstre ,
Dempièi v int en , sion ceuneissènt ,
E despièi v int au sien ensèn
Ami que se pôu pas moi l’
estre !
Es éu qu’
emè lou bèu praumié
L i bèu preumié v ers que piéutavo ,
M arga rideto qu’
acompave
De-leng dôu R iou à San t —Reumié.
En de Paris ien de Prouvènce ,
Nous sion desempièi oscauta
De tout ça que l’
un a canto
L’
autre n’
a garda souvenènco.
Poulide bèsti dôo bon D1eu
O iéu peréu t’
ai conneiguda
U n jour m’
as fa la bèu—vougndo :
Quan pôu te pleura ma i que iéu ?
Quand l’
on passe se reveguèrom
A près s’èstre bèu tout langu i !F aure tourteura ères aqu iQuand li dans ami s’embrassèren
LIS OL'
BRETO.
En present’
a l’
umus FelibreAu panèto apeusamen ti
E que de—countùu ie i’
as di
Ça que dis tout bèu dins si libre
Bèn l Adafa parqu ’
es ansin ,
Parqoé dins noste poura monnde
Fou de pleur avé noste ehounda ;Pcrqué fou que tout preugne fin ;
Parqué fau qu’
une marrido eure
Vèngua ann ogri lou pu bèu jour,
Que se passigau lis amour
Quo momo e fleur e taurtoum
Tène-to deunc counsouladisE quon sanp se s
’
èi pa’
nveolada
Pèr t’
odorre dins ti niuechadeLau rampau vord de Paradis ?
LA ROSO
A II . PREDEB! GERMANES DE ssrr-sonmn
A i v ist la rose ademat in
Toute belle a fresco espandido.
De-vèspre l’
a i v isto pesside !En aqueste monnde es ansin
Tout pren fin .
encam bon la rose quand eI morte.
LI st one DE SAUVI . 2 6 .
O Crestian quand la Mort t ’empertoTu peréu laisses après tuLeu dans profum de t i vertu .
A MADAMISELLO E. T ’ "
QUE raca TANT BEN non CLAVECIN
Quand sos lou clavecin rèsti dat sautaurlejon
Que soute vèsti det tout d’
èr roquis t perlejon ;E quand de vous ausi tôut i sènso mo to
S ion aqu i davans vous que badau espan ta ,
léu lou sabe perqué Folibresse amistouse
A ubeuras omeundao t veste care amoureuse
Saba perqué’
spolis vaste rire tout dans
Es qu ’
un bèu cherubi descend dôu cèu vers vous
Vous regarde orné d’
ioe que d’
amour beinguejon
Es sos vous espandis sis ala que fanguejen .
Em’
aqucl esperit vous parles car cer
E sa bouco vous ris on vous disèn t : Ma ser !
E de-lengo vous bèla a galanto chatouno
E pici de si poutoun vous foi une couronne
E vous apreu lis èr que con te au Paradis,
En terin qu ’
on ausèn t ça que l’
ange vous dis
R ichoonejas candide a gèn ta damiselle
Quan pendu e jamai pluto coume sias balleO sias tou t celest ina , aler ; Dién talamen
Dc gràci de bèuta vous a large l’
abennde
Qu’
à geinoun davans vous toumbarion E pamenS ias réu moi qu ’
un en fant d ’
aquaste paure moundc1856
26 2 LIS 0I IRRE‘
I‘
O.
X . LI CESE
CONTE DE 1AN REBOUL
A NOUSSU I: . DE LABAUMO ens srnEnr A LA cernr
EMPEBIALO DE NIMES.
Moon grand mo disié qu’
un v iei capelanA nn e bèu vengo v èire un merle blancAvans de mouri. Ere d
’
un bèl age :
Sus l’
esquine av ié nôu crous nounanto en
Pèr tôuti segur , ah ! n’
i’
aura pas tout .
U n grand jour de vote a de reumavage
Cercave toujour soon bèu merle blancCoume ère Corot d’un pichet v ilageEn cediammounte a dis
M is enfant
Deo gra tia s Dién as un bon paireBenesissen -leu car tout ce qu
’
avèn
Toumbe de si mon à-n—eo lou devèu.
M i case m’
on fa paudien pas mies faire,
A n mens d’un quaran to . … O benedicienn !O d6o bèu de Dién sante preuvesiaun
Fai grano li case a v iastis lis ile
Coume nous leu dis dins sis Evangile.
Dién monde de bèu pèr que lon donnee
Deuuaroi mi cosa , a n i moi n i mon
Car li capelan , sion pas dro t , poceira !
Na te II7.
1 5! LIS ansnsre.
E cadun ansin fame sa maucieun
léu dise que si Te dise que neonMai parlaren pas de tout d
’
6npin ioun
Cor sarié trop long de vous li redire.
Neste capelan asperè long—tèm
Pèr voire vou i quauque pretendèut
Fognèsse— t i meme une protendèuto . …
A la fin powans s’asardè L aiounFidèle mouié dôu brave Pau lounUn peu pice-
pebre Oh mai avenènte !
U n nas arrangent , om’
un tota-daosE pamens rend ié sonn Pauloun urous.
Es tu perdigau ? ie digno leu proue.
Dcv inave bèu que v andriés me vèire
Car , Penlann a tu v ivès vous amant
D’
acard coume soon dans dot de la mon
Vous ai toujour v ist tou qu’
ora vous vese.
Ah de tout parèu n’
en diriéu pas tant
Pes olest i l’
ao le a vaqu i li case.
Es verai qu ’
aco nous ejudara
le respond Leloun on clinan t le teste.
Sion piei pas tou t drot , Monssu leu CnratPamens sion galei . … Quo s ièr de pleureMe parles d
’
amour n’
on avèn de rèsto
Se quaucun vou ié nous n’
en emprunte
N’
i’
on remetrian la gmssa mito .
N I aurié pmun encore emei pou u 1 agnèsso
Pèr fleuri la v ida o basta durèsse
Sién fame cu os eme e v ivèn d’
ecard !
L I FLOUR DE SAUVI . 2 65
A vèn dans n istoun un pichet que tete
Emé piei Ransot que s’
envai
E’
u aman t la v ida esperan la mort .
Perles coume un libre as bouqueto d’
or
Parle bèu fai mies ma brave Lelcte .
A s gagna li Onnte vejaranL
’
aimina a lou rèste A i une serv ieto . …
Bessai sara’
streche . Eh bèu tournaren
E faren dans v iage. Es une saqnota
Q uo te foli’
adurre. Acô’
s pas proun grand .
Quand leu sarié proun sobre lou paustenVejaran li case a barrularan .
Avès bèu resoun Que veulès ie faireMe l
’
a di menu eme e l’
ai mondo jaire ;Mo l
’
a tourna dire a l’
ai encagna
M ai tant qu’
à la fin m’
anavo meugna
Es v iéu coume l’
ombre o ien siéu tostarde
S’
aguèsso on bacèu l’
av iéu bèu gagna
E n’
auriéu rèn di car quan l’a lan gardaEs ou mon de chin .
Leu Cnrat alor
Ma migo digoè sias pa’
sta d’
acord ?
E i’
as tou t fa ou nos mounte la moustardo
Quo d’
encare un pan lou brave PaulounEm’
un v iragaut moucave Leloun
Eh bèu en ceonsciènci èi juste q ue poseE tenu testardige a lou maostachaun
Qu’
anave toumbo sos ta goute . Adeonc
L eloun , moon enfan t laisse aqui li case
2 66 LIS ensssre.
IV
Se dev ine proun quan fuguè candiU n autre parèu aguè
—ti la froebeL
’
aimino de case e la cacalucho
Vous lao diriéu bèn moi me l’an
LA MOUSCO
D’
ounte vènes tout ont quihada
Demondè la cigale à la menace pensadoSus li bana dôu biôu, qu
’
anavon abéura .
D’
ann tc vèno Eh ! pardiéu venèn de labouro
LOU CALEU
A E . DAUIIIAS DE nennrpsu s
Seuvènt quand dôu calèu la moche es atubado
Que foi bèu lumo dins l’oustauUn porpaiounet fouligaud
V ire à l’auteur de la flomadoCoume lis alouveto à l’au teur dôn mirau.
Ah qu’
es ardido la bestioleEn voulejant sus leu calèu
Es plus un parpaiouu es une aigle que vole
Que sèns porpeleja reluca leu soulèu
E v ire v ire tèsta foie
LIS CURRETO.
Dc-qu’
as mai ? A la v ile un oustau bèu —ieseni ;
E merav iha d6u v ilage
As au ped de la cale on castelet plasènt
Es ceundu coume un n is saute leu vord folego.
De-qu ’
as moi Un vôu benesiU na goloisa ribamholle
D’
ami que se folié, pèr te faire plesiAnerien dins lou céu to ie anale d’esælle .
Av iés aqui Pauloun de-que la passe belleAv ie
'
s bene voie a bon vènt
E I I ares pas umus D’
eunte tren ace vèn ?
Vèu qu ’
en chasque toupin fau une corbecelle
Dién que sanp ça que fai vôu qu’
acô sieguoansin
Pèr lis ome. … a pèr li taopin !
Vaqu i perqué Pauloun tenu ame reuv ihovo ;
R isiés que d’
une gauto o tenu car barbelave :
A v ié la pepide d’
amour
Tambèn peca ire ninaah-e—jaurEm une picto seuspiram.
F an pièi tout dire av ié pas tort ,
Cor es brave malon de sort
Quand ovès per pousquè vous love de desseuto ,
Da pan sos la pau iera e de v in dins la boutoquàoq ui clat de lenv ider ,
Es brave d’
abéora soon cor
D’
avé pèr siblorella une jouino famotoQue soute l
’
iuo de Dién galanto a riseoleto .
Vans fai béura à la gargoleto
E que quand piei n ’
on avès pmunPause le concourdeta
LI FLOUR DE SABYI .
E passe sa maneta
Souto vestemen taun
Donna que tenu ame mo v ihave
Toon car de le set borbolevo
N’
en denrmiés plus a se danrmiés
D ins t i pan ta i fleuri vesiés
Une A v igneunence gracieuse
Dençe a gèn ta e paréo bone coume lao pan
Te rire ovanèn to omeumnse
E te vou i devanCran too se
En te paurgènt la mon .
A quele mon tou t fina a tan t revossejada
Em’
ofecieun l’
as agan tado
E pcr jamai plus la qu itaSus tenu pitre osmougn l
’
as tou t pièi mai sarrado
B ises are gusas risos di dans censta
Ç a q u’
ère tenu pan ta i vuei es la v erite.
O boustre de Pauloun quete belle jeurnode
Eh ben per qu’
es t ira bevès paréo urous
D'
equen v in dis amour qu’
a tout lou toto—deusQuand fuguèsso un pan capitons
Bov ès dur bevès’
a rasada .
An en d’
aut fugués pas crouteus
Enebrias-vaus
E pièi dins quàuqu is on paure celibotàri
So siéu pas mort à l’
espitau
Vous farai moi de vers ceurens e fouligaud .
N’
a i deja dans de lèst , 0 menu brave nan toriA nse- lèi que te faran gau
2 ça LIS ensu re.
Pauloun es gras à lard a ceuneigu soonmon
E voei quatre tonset borboten dins l’
austen.
Bèucairo 18511.
LA GALINO AVUGLO
A E . RUBEN
Pochoire une galine arw perdu la v istale plus voire es causa tou t triste
Pamens quau a begu béuraE quau a grata gretara
Coume se i’ov ié v ist gretava la mesquine !
Grota ve de ceun tùn ie … c io serv iede rèn
So dastauscave quaucarèn
Dirai pas une perle fine
Fan èstre gau pèr n’
at mova .…
Mai quauque gran de blad lèo une autre galino .
L’
astremavo dins soon gave.
Pèr faire subran plaça note
Av iepas basann de lunete
Cousissié pas si piauto o sèn so avé grata
La galavarda boquotava
( le que sa paure serre en gratant descä avo.
Rubèn moon bèl ami me fes pas faire ansin
Quand en vers prouvançau mo faSv ire Lessing
L’
AI E LOU CHIVAU
Perquém’
as beuta ’
n trin Bubèn
N’
en ropugorai encore une .
2 72 LIS ensnsre.
LA ROSO .
Bello a n’
en siéu rav ida
Ma i es-ti pas peca t dige—me margaridoQue so
’quela piboule un vôu de passemon
Masclan si la id piéo—
piéu en aquelo consoou ?
S’
en tènd Beudiéu m’
onfèton ii bramaire !
LA M ARGAR IDO .
Ho i perqué vaolès pas que digan sa lciçoun ?
S’
èi sa musica acO n’
en pas tort li piéotoire !
Aquèlis aucolenn fau ça que podan faire.
An sin leu VOD , Madame Aquéu qu’
es amanudaut.
L’
ome l’
astre l’
aguèu l’
abiho la reineta
L is u iau a li trou lou zounzenn dôu mouissau
Leu verme la cigale a la catarincta
L’
aragne leu tavan leu roussignôu gentreo
L’
ile a lou pan icaut , lou chaine a la canato
Lou grihot santa l’
herbe e l’aiga dins li n iéuLa grandmer a si pois e Paige de menu riéo ,
Eme leu passoraun disen Glôri à D iénA Dién qu
’
a fo le rose o la margarideto
XVIII . LA VACO DE LA VÉUSO
A E . TAVERNIER
L ipo ,lipo mi mon a ma belle B ousseta
Feu deunc q ue nous quiten a que rèste souleto
San iate paure véuso am’
on paure aurionèu
LI n ous DE SAUVI .
Qu ’
as nourri mai que iéu dôo la de t i mamèu
L eu jour jour de malur ! que pleguèren leo paireParqué plegoèmn pas l
’
eurfanèo a la maire
T’
cumondan èi verai ! mais nous vagues pas mon
Dempièi que Dién m’
a pros leu capeou de l’austen,
D in s l’
austen’melan dôo la fem ère vonguda
Lou sabos ! e vaqui parqué iéu t’
ai vanduda .
Prouu tenu la per nous-outre es esta môuseguSe d’autre van te môuso èi que D ién l
’
a vengo
A v ion plus ges de pan plus ges sus la pan ieraE pèr tenu v iéura rèn plus rèn dins la fen iero !Tambèn demai en mai , paure , domen issiés .
A v ies rèn dins ta grùpio e jamai to plagu1esV incèn vai te mena ma brave vers tenu mèstreQu ’
es une crème d’
ame e dro t poudres bèu i ’èstre.
Ah s’
en pas sinon de tu B ousseta lan soubrai
Panerai vers tenu mèstre , c ie repraocharaiL ipo lipo mi mon a ma belle RoussetaFou donne que nous quiten a que rèste sao leta
Vaqu i ça que la vénso à sa vaco diguè.
Pièi de sono estableun Rousseta seurt ignè
Ère aponsamen tida a triste , relucove
Aurias di que sabié tout ce que se passavo
Es alor que Vincèn e la voce a lou chin
Dôu Mas dis Agroofioun prenguèren leu ceminE la vensa espon tade au lindan de la perteL i regardé part i pole coume unemorte
LIS OUDRETO.
LOU GOURBELIN
AU NÔVIE LUDOVI LEGRE
Creses que dins leo gourbelinL eu gourbelin de to Poulide
Emai siegan frœea e poulide
E culida d’
a-de-mat iu
D ins li plus riche di jardinl’
agoo li fleur li mai poulide
Ah ! nàn i Tu lis as culide
L i mai fresco a li moi poulide ;N
’
acampos dôu sera au matin
Di po belle a just aspelido ,
Quand cueios de pontoon sèns fin
Dins tenu paradisen jardinSus li bouco de ta Poulide .
Bento eiçô dins soon gourbelin .
2 -6 LIS anss sro.
I
Quan dira bi quau dira ba ;Aquost atrouvara li rime maigriuella
S’
avès un brisauu d’
or dira qu ’
es de latenn .
U II outre escupissèn t sa lagne renarolle
Sobre rèst i pàuri cansoun ,
D ire qu’
avès manca leu tenu
Qu ’
on coutan t coume une can elle
Fasès li vers à cap de poung0 fouîtes l’aige em
’
on basteon !
E demeures coudi nè coume dins lou moodU n lnchoire qu
’
a leu dessoute
Tout acO sarié que mie monMai li vers soon de fleur qu
’
embelissen lamoto
Que tou t n’
en mena’
a l’
espitau
O vaqu i moon bon ami Gant( le que souvent me dise ; a Mai assauts
Poirot un bravemastierao . …
Brave noun ! av ié’
n gras defaut
Quo trop la fiela leu tenteraAubeurava leu ceu ide o de—fes s
’
encaocare.
ES alor que l’
ère brutau !
L a malomagne ère à l’
austen
E leu travai paroquitava .
Malur quand une fes l’
ame se haute en trin
D’
ama leu tata—dons d’
aquéu gusas de v in !
De linen en linen d’
abord carga sa mieje guète ;Pièi quand lou v in dis a , pôo pas dire de noun .
De mieje qu’
èi la foi coumplèto
Tant que tôut i li jour ie passe lou geinoun !
LI n ous DE SAUVI . 2 ;
L a fame de Poirot de-lenge s’
anqu ietovo
E dc—lange ia prejitave
Coume en cadiera un capelanSermaonave poceiro e se despeuteu tava
Picto pèr pèr t is en fan t !Vos donne que crebcn de la fem
D isié tou t bèu Snsouu , e n’
en disiobèu tou t
E bèu tou t se desgounfeunava
Pican t di pèd jeognèn t li mon
Que l’
embriago n’
en pleurera !
Pis de Cifèr fosie monstre de v in cepeun
T’
embet t o dins leu vèn tre a mauntes à la tèstaTo fugirei coume la pèste
Que lou praumié get pur qu’
avalarai Snsouu ,
Me tresse coume la pau iseuu !
Ace s bèu di mai fau leu
U n bèu jour Poirot leu fagnèValèut -à—dire que begoèD
’
aige force a de v in bèu gaire.
De v ue jour neon s’
embriaguè.
Bateja soon v in que supliceBéuro sarma que sacrefice
De gau trefoulissiéSusann
En vesènt orné d’
aige touche
Souu ibreugnasse bagne l’
encho .
Ah n’
en vos aler de pontoonAh Poirot n
’
en ras de brassado
F inalamen une vosprada
Vous atroovere's que PoirotPossè davans lon cabaret
A i es eici que sion L’
omisteos jus de sauce
2 78 LIS ensnsre.
le vèu tout gotiha la bouco
Que noste pouitènt sènt flegi si jarrct .
lntres ? introras Au lindau de la porteS
’
apiente . … rim bride a part coume un ascla
Sèmbla qu ’
un fanletoun l’
emporte !
Quand l'ase vbu pas h eure avès bèu à siblaSe dis en à-n -éo-mome. AS gagne la bataie .
Sias pa ’
ne fcmote Poirot
Fognas fièr de poorte li braioAnen ensèn moon eme anen au cabaretVène a te pagarai fu ieæ de claret
Fan bèu page quau bèu trovoie.
Lou clarat ère ban o Poirot n’
en beguè
Fuiene , pièi pechié tant qu’
à la fin carguè
L a cigale
E coume un liguOu s’
empognè
M OUEALO
A i ai pànri de nous ! quan a beguQuan a fa de vers n
’
en fare.
IS AMI NOUN COUNEIGU
A I . T. DE SAINT-GERMAIN
L iuen di merridi gènt quand une ame alassado
Dosospèra de tout meme de l’
ovan i
Vale vers sa jouvènçe ai les tout lèo possede !E se pense a s ’ender dins un dans sauvan i ;
T ire d i Rose: de Noel, de J .—T. de Sain t-Germa in .
2 80 LIS 0L‘
DRETO .
Estmssan li gorrigo e samenan lon gran
Fasèn lao pan dis outre e n’
av èn ges de pan
Ma i aparamoundaut leo mèstre a lou manobre
Reçaupran sonn degut cadun segeund soon ebm.
Merrit travaiadeu quan monde en travait
Quan perte mon sa crous es un merrit orest ion
Coume d’
enfoutounet serra con tre soon paireBravo San t à t i ped sion à geinoun progaire
N’
i’
a força , dins l’
ondro'
, que soon noumoi tenu noum.
Slagnas soon paire tu que n’
en sies leu patreun .
San t de noste pas , qu’
un vôu d’
ange env ironne ,
Sèmpre apeundèn t si rai i roi de ta couronne ,
D’
aquéli n ivo d’
or oun te sies asseto
Ah regarde eiçavau , regarda pèr picto !
BON AN
A JAN REBOUL EM’
A JUL! CANOUNGF.
Noste amigueto v in d’
elèi
A u mai es bon dôu mai es v ièi
A bèu douge au nosto bent ihe .
Noste bent ihe cs Fade a fai demaror iha
Quand n ’
en béurian cèut on dôu ma i n’
en chonrlaren,
0 mi nèblis ami jamai l’agen to ron
Rev isceule deunc t i bavèire
Ra ie raie , a bon v in que gat ihes lao cor
Quand n’
i’
en a plus n’
i’
a mai . L ange-moi a tresor !
L ongo—mai v in de D ién rigues dins nosto v èire
J our de l’an 1861
L I FLOUR DE SAUVI 2 8 1
LOU SOULlÉ’
MÉ LA GBOULO
A n . rn . DUCHAPT , COUNSEIÉ A LA cover EMPEB !ALO
DE sonnes
A v ous aqueste fable : es à vous que revèu .
L e legi farié gau sa vous l’
av iéu escricha
Emoveste plume autant bèu
Que ça que vous me l’
avès dicho .
Leu seuho d’
une damiselle
Drude o gleurioose autan t que belle
Es dire que noste escarpinEra causso lusèn t a fin
U n mat in s’
otrouvè nas à nos , dins un caire
Em’
one groule que pecaire !
Ère aqu i iéu noun sai n i coume n i perqué.
Dev inas bèu qu ’
aquela vesinança
F uguè leu crèbe-car de noste forlenquet
Vous atreuvarés deunc que ben fro d’
ar mugança
Subran noste Monssu l’
egorriguè Mai que
Ere dôu tèms , vesès , que li seo lié charravon :
Aqneli que il ceurduravenN
’
en dev ien sanpro mai que ? coume sa
Qu’
au ses te fringeu ia centre iéu sale groule
A s de segur perdu la bouleVa i—t
’
en q ue fes oscar a me pertes esfrai
E sèntes qu’
empeuisounes pua iVai chouchauu voi is esceubihe
Quand lan jou ino aguè di noste v ièio chanchenu
2 82 LIS evsnsro.
Repliquè si quatre resounE samblè tout li cavè feun
Qu ’
er io fa sa fileusaufia
Ah ! son ou vaste grand ! Ma i dôo tèms qu are übe
Ere causs fache en tour.
Tale queme vases esbrihaudèra un jourS‘
us un peteun tant prim qu’
èra une morav iho !
Bèu tout que lon vôu dis Amour
En galojant foulastrejava
Gai o riserèu à l’auteurDe la Fade que me corgave.
Falié nous v èire Mounsegueur
Leu benur èi bounr que quand es de durado !Pichet saulié de mamuqu in
E gras sanlié de eouhle eiçaveu prenan fin
Que reulès io faire ? es ansin .
Fuguèro !èu pesside a lèu acantounoda
Ceurreguèro à la dovaledaMe mognèrau lis ala o dôu ped tout migneun
Do Condrelete une vosprada
Toombère poura ien en aquéu d’
un senieun
L au benur oi benur que quand es de durade.
Tu jou ine bartavèu , que me fes la bramade ,
Dins teon pountefica t lusisses a fes gau :
Per vèire moon malur me serres demirau !
Mai sonnja , sonnja ,fouligaud ,
A ça que bon i din tre tenu oula !
Enco re un ma t : es leu dorrieCoume tu fuguère saulié
Coume ien un jour saras groule .
2 8 3 LIS ensnsro .
E mi vers tèndra cansounete
L is avès retengu de car!
E vous qu’
av ès une man—fade ,
Bèn talamen es angoubiado
Quand sus un piano v èn a rai !
Entre que iéu vous ausigoère ,
De vers en fleur v ous ceuraunèrc ,
E5ponta davans vaste biai .
Aq nest au d’
aiei dins leu libreEseri de la mon di Felibre ,
Por quau trouera i de mi fleur ?
O Claudine brave chatouno
Aquest on pèr tu la caumona
Pèr tu li vers dOu troubadour ;
Pèr to bone a tou t avonènte
E qu’
es l’
ame toute doulènto
Que te languisses eici-bas
E te transisses , dempièi l aure
Que la mort , oh ! tenu car n’
on pleure
A pres tenu paire dins t i bros
Pèr ajangua eilamoun t ta maireL
’
as v is t s’
enana tenu v iei paire ;
As ausi soon darrior adIon .
Quand de v ous se desseporovoL
’
angôn i à la glèiso plouravo ,
E s tu que t es parle de D ién
V . paie 261.
LI FLOUR DE SAUVI .
Ah d’
aqo i v èu se la couronne
Qu a sa nôv ia leu nôv i donna
Claudine , t’
a jamai fa gauVèu d
’
aqn i se sies enca fiho
As vengu resto poura mie
L’
ange gardien de tenu oustau .
Toujour pamens jouino ourfanello
Tre que t’
en v ista bene a belleL i jouv èn t t
’
on amo d’
amour.
Quand n ’
i’
av ié pas que te belaven
Quo de—lango parpaiounavan
En vounvounont à tenu auteur
Alar ocatoves tenu ame
Car la beloge i’
os lèu flameE se d
’
osard tenu cer tondreun
Em’
aquel aucèu s’
olomova
Toon paure paire l’ameussaveEm’
un seulet de si poutoun
Vouhos conmpli tenu sacrefice
Acaba leu fèo dôu calice ;
ce que Dién a vangu
Ajuda mauri tenu v iei paire
Pause sus si bouco poceiraLou darrié dageut qu
’
a begu .
Am qu ’
es l’
ame trafigode
Que la douleur l’
a maduradoD ins un oustau pedos in traE pod0n n
’
on fleuri la pertePèr èstre fame SIes pmun forte .
Benurens aquéu que t’
aura
2 36 U S OUBRBTO.
VIII . RETBA DOU PINTRE A. BlGAND
eue N’
A FA LOU an im
Bon comme lou bon pan ; franc coume l’
or d’elenBello flame d6u cor dins lis iue trelusèntoCor de jouvènt que brule e sagesse de vièi ;
Man benes ide e bèu-fasèn t»
A tout paure venènt seeeurablo e que pièi
Nous pinto abilo autan t qu’
ardènto
Tout çe q ue l’
iue sus terre vèi
Tout ço que l’
engenlo
Quan es aquéu Bigand , quau enlemetrai pas tenu noum car chascan te conne:
L’
AVARAS
A LACHANBBAUDÏE
Un avare acampe si pate mouriguè ;Coume bèn lou pensas lou regretêren gaire
Pèr noun paga la barce eilabas que fague?
Fau èstre un ch in pèr acô faireD
’
eseeundoun en nadant , travessè l’
Achemum
A la barbe déu v ièi Caroun !
Mai quancun lou veguè que nadavo à laQuand Pluteun sachè
’
ice faguè lou fie di pèd
E tout l’ in fèr sœguè pèr orto
Quan es lou margoulin qu’a pas mai de re5pèt
No te ao.
2 88 LIS OUBRETO.
Un bèu mat in dins un valoun
Ouute, coume un gai aucolenn ,
U ne pasteurelle cantavo .
Tant trouvé lou cant de sonn goust
Que n’
en fuguè lèu amourous,E ie digue: Ma jenine e gènto ,
Vène vèno dins menu palaiVène ma mio qu
’
ausirai ,
Quand voudrai ta voues plæènto. .
Emé tu memaridarai
Pasæurello se te plai ;Saras ma reine e faren fèsto ;
E piei te metrai à la tè5teUne couronne ; e de diamantCoume li pichôt i inseto
Que beluguejon dins l’
erbete ,
En tôut i li det de t i man
Estelle belugnejaran
I ll
Vivo lou rer Noste pasteuroDôu tourteurèu venguè tourteura ,
E fugué rèino l’
audeman
Noste Muse es la pastourelleQue seun can t èi tant amistous
Mai quau es leu bèu de la belle?
Moussu disen tôut i qu’
èi vous.
L i n oun DE sw vr. 2 89
PÈR L’
ALBUM DE MADAMO BRUNET
mu em—zsso ne L’
ARC-DE—SEDO
Nous sian leva de bon mat inléu Reuman îhe di JardinEm’
Auhanèu de la M iôugrano ;L
’
auro boulege an ! d’
aut ! partenPèr escala sus li cresten
Pèr landa dins la plane .
Segur autan t que d’
ameurous
D’
èstre ensèn nautre sian urens
Sian galoi sian cacalejaireCar Rouman iho em’
Aubanèu
Acese saup soun un parèu
D’
ami coume n’
i’
a gaire !
Tant bon matin , afeciouna
Ansin se nous sian enana
Dins la plane e sus la mountagno
Es pèr beusca de fleur ensènQuand au leu front tout trelusèn t
D i perle de l’
eigagne .
Teuti li ribe an espeliU rous Felibre avèn culi
Cadun noste part de floureteAubanèu fleur di miôugrameRoumaniho de San t—Roumie
Blànqu i margarideto
E t ’adusèn nôstis amour
L i plus belle d’
entre li fleur ,
l-T. margarideto e miôugrane
La fleur blanco coume la nèu
La fleur rouie coume lou cèu
Quand lou senlèu
E tôut i deus en tremoulant
De mascara lou papié blanc,Lou proumié fu iet d
’
aquest libre
Canten can ten ! t e l‘
ai plesiSies Felibm se dôumaci
Brunet es un Felibre !
D‘
autre vendran canta pèr tu
Demai lura de mai let t u .
De mai ami de ta famihe ,
Après nautre n ’
en vendra gesCar pèr leu cer , segur i
’
a res
Coume Aubanèu e Nibe
Eh bèu ! are , pèr acaba ,
Veici ce qu’
avèn atrouba
Amoureuse e tendre tourteuraS ies au n is. … Ah ! que lou bon DICU ,
En te donnant un galan t fléuTe deunc une bone eure !…
Tè ! i’
avèn mes tout noste biais !Sara tan t hello , se te pla is ,Bono dame nosto couronne !
Si fleur poudran plus se passi ,Se n
’
en cenches per gramaci
Ta tèste galanteune
J . noun smu a . T . maman
: 9 3 u s eunasro.
Chateune
N’
i’
a plus que sièi
I l
PÈB SOUN ALBUM
De graci e d’
engenio as talamen l’
abounde
Qu ’
en t’
eseeutan t , lou cer e t’
amo e t’
aplaudis,
B ijeut d‘
enfant SeDiéu te laisse en aquestmounde.
Es pèr q ue quand t ’ausèn seunjen au Paradis
LA NOÇO D’
AUBERT'
Vuei Aubert se maridoL a pren jou ine e poulide.
Ah ! ah
Ami quau se rassèmbleLan ia
\‘
esès coume s’assèmblo.
Fifre e tambourinJeugas lou refrin l
Chatonne que flourisson
F. belle s’
espandisson
Ah ! ah
Fan ven i de tout caire
Lanla
Parpaioun œlignaire.
Fifre e tambourinJeugas lou re£rin !
Aubert , parpaiouu sage
N’
as vengu rèudre dumage
Qua nd la roseetflour ido. (J . l\eumanillel
L! FLOUR DE SAUVI .
Ah ah
Qu a moudèsto viôuleto
Lanla
E n’
as fa ta nouv iete.
Fifre e tambourinJougas lou reit in
Tourteurèu tourteurello
Que l’
anas passa belle !Ah ! ah
Moun Dién lou poulit age
L aula
Pèr se metre en meinage
Fifre e tambourinJougas leu reit in
Nôv ie; avès une lune
Que pôu coumta pèr une !
Ah ! ah
Toujour de mèu coume are
Lan la !
Fugue jamai amaro
Fifre e tambourinJougas lou refrin !
Dién vogue q u’
urous paireVogue que tèndro maire
Ah ah
Donnés lèu la becadeL anla
A noumbreuse n isado
Fifre e tambourineugas lou refrin !
2 93
LIS OUBRETO.
Que veste fru tracbigue
E coume vous masigua !
Ah ! ah
Ab baste venguâ rèire
Lanla !
E nous , pousquen lou vèire!
Jougas lou reit in !
Dôu bon v in de la fèstoPau gens garda de rès te.
Ah ! ah !
Ah se voulias me croire,Lanla
Emplirian mai leu vèire,
Fifre e tambourinJeugas lou refrin !
U ieu -nous la n iéulete !
Au nèv ie , à sa LelcteAh ! ah
Beven une rasadeLarfla
E . . zôu sus la bngado !
Fifre e tambourin ,
Jougas leu refrin
H OUBALO
Ah s’
av iéu sacha faire,
Veirias pas lou troubaire
Ah ah !
Paure celibatäri
L I FLOUR DE SAUVI
LIBRE IV
A—N—ANTOUNIN DE SIGOYER
our: un ncraeucmvo ne pas rame un vans sv
m aŒs
Ah si Moussu me n ’
enseuvène
Dôu tèms ben i queme disès lEmé gau segur ie revène ,
Perqu ’
es vous queme i’
adusès.
Si Moussu Bouscarlo escoundudo
Souto l’
oumbrine longd’
un riéu
Vous cantère la béa —vengude
Aph udigucrîas meun piéu-
piéu
E quand venguè leu cassaire
Qu’
anave loumetre en presoun
Vouguerias pas lou laissa faire ,N
’
en preserverias l’
aucelouu .
De la gàbi la beuscarlete
Fuguè sauvade urous aucèu
Note 51.
LI FLOUR DE SAUVI .
L ibro diguè sa cansounetoE voulè libro dins leu cèu .
U n jour qu’en s’espassant sautavoDe branco en branco entendeguè
Un gai reussignôu que can tavo
Un moutot que la rav iguè.
Picheto bèst i van iteuse
Vouguè quatecant imita
La voues fouleto e melicouso
Que ven ie d‘
entèndre can ta .
Mai quand si serre dôu houseageEn tan terin se l
’
èron di
Aguèreu ausi soun ramage
Qu’
èro pechaira embastardi
Ah de rire ah de galejade
J ujas un pau se n’
i’
en aguè
I’
aguè bèn tant de rebufado
Que l’
eurgueiouæ se diguè :
Taise—te diable que Dién parle
Es bèu fa tout ce que fai Dién
E d’abord quem’
a fa bouscarlo
Fuguen bouscarlo e réu -
piéu—
piéu
Aqui parlères coume un libre !Dempièi n
’
as plus repepiaCantcs dempièi aucèu felibreCoume ta maire t’a ’
nsigna .
Tout ço que vene de vous dire
29
3 93 u s com me.
Dins un parla qu ’
es pas coussu
Creirés que vous l’
a i di pèr rire :
Oh que nàni brave Moussu
Iéu parle de ben quand vous parleAler , Moussu de Sigouyé,
Erias vous rouss ign6u en Arle
Ere bouscarlo à San t —Roumié.
A MADAMlSELLO ROSAURO LAURENS
(n snm e vmmmu
QUE PINTO TANT BÉN L I FLOUR
Brian alor au mes de mai
Fres e gai .D ins leu champ un mat in seulet me permanave ;
E sèns m’
enquieta moun te anave
Dins mi longv ai-e-vèn
L a tèSt0 soute caminave
Revasseiave à-n—un presènt
Que vouliéu faire à RequiemSubran la F ado qu
’
avans l’
aube ,
Escampe di ple de sa raubeTan t de fleur jouièu dou printèm,
Me véu à l’endavans la bouco risonleto
E trenant en couronne inmeurtalo e v iôuleto
Pièi me li porge , en me disènt
Tè troubaire vaqu i per noste Requien.
Dempièi aquéu matin ai plus v ist la fadeto.
V . Il Margar idei e , p. 8.
50 0 LIS ODBRETO.
pa n‘
en pourta Alor AunoumdeDieu
la che tu pèr me sauva iéu !
Lacbe a ide l aque siéu paire
Mafiéu , mi cinq enfant , peca ire— As reseau . Es bèn juste. Adiéu
Tis enfant pregaran pèr iéu…
B se laché di man
Leu paire leu sauvèron . .
0 noble mesüerau Matien
Mort fagnèræ esfrai i gènt que t’
acampèmn
Mai faguèœs gau au bon Dién !
IV. MA VESINO
AdQ-EMILE DESCHAMPS
Sies un tresor Geutouu ma mio
As une taie fache au tour
D’
iue que belugnejou d’
amour ;
Geuteun sies une meraviho !
Sies bravo as un biais angeliUn cer d
’
or une ame innoucènto
As une bouqueto risènto.
Lou galant rire enfanteuli
Finalamen sies ma vesiuo
Uno perle un bl_|0fl t de rèi
Mai moun en fant veici ço qu en:
l’
a ges de rose sènso espine
LI FLOUR DE SAU“.
l’
a l'
es que noun fugue endecaTeun espine 0 ma rose belleVeste deco madamisello
É i que jougas . … emé leu cat !
Emé lou cat Ièr t’
espinchave. …
Vengues pas me dire de noun
Leu bressaves sus t i geinoun .
Iéu que vesiéu tout , souspirav e
Bèn mai l ie fasiés lis iue deus
Coume un enfant l’at iteulavesLou sarraves lou calignaves
D’
un èr e d’
un biais amistous.
E pèr toun cor ère une fèsto
Trefoulissres , tout te
Que te dirai acô fasié
S’
aubeura mi péu sus ma tèsto !
Mai veici lou pu gros pecat
0 Geutouu lou poutounejères l
Ti bèlli bouco li pausères
Sus lou laidmourre de toun cat
E pamens sies 0 ma vesino
Un tresor , un bijeut de rèi
Mai moun en fan t vaqu i ce qu en
l’
a ges de rose sènso espine .
Se vouliés me crèire , Geutouu
Lou mandariés cassa de rate
L eu œlignariés plus ma chato
Degaiariés plus t i poutoun .
Se t
So s u s ounasre.
Ve pièi se vos avé ma mio
Quaucarèn à tin tourlejaUn amour à poutoun ejaEh poutouneje. … Reuman iho
Quand baises toun ca toun m’
amour !
Aceme treboulo e m’
ancagne
Me sèmblo de vèire une aragno
Qu’
arpatejo sus une fleur
Couche aquele bèsti vesino
Quand à teun en tourmiaulera
E tenu Felibre te diraSies une rose sènso capino .
L’
ACLAPO—MORT
A NOUN BRAYE FRAIRE JAQUET ROUMANlLLE
Eisep ère gibons . B ison que quand parlavo ,
l’
av ié de que bada , tant fasié gau d’
ausi
Beutavo li peun s us lis i .
Vuei me pren de counta ce que de—fes conntavo :
— A i ! a i ! au ! A i moun Diéu !
A i a i malurous que iéu siéu
Bramavo un vespre , Mès te Alari ,Pu blave qu ’
un mort en susàri
Ah d’
aquéli gusas m’
an rauba menu tresor
Moun bèu moulouu de lenv ider
Lou fru de ma susour e l’
amour de ma v ide !
Se l’
av ias bèu rejun ie diguè seun vesin ,
Vous charpinarias pas ansin .
Ouute ère la graneu ie avans d estre partido ?
Gaume oun te s’a trove Castèu—Nôu-de—Gadagne.
L IS OUBRETO.
Long d’
un riéu que galejoU n aubespin fleuris .
A de flour que seun blaneo ,
Blanco coume la nèu
De ceun tùn ie un aucèu
le piéute sus li branco.
Un vou de parpaiouu
A son en tour varaio ;
Chasco aurete ie baioEn passant seun poutoun.
Fleur tout —just espandidoDis abibo es l
’
amour ;Enmnndo soma 6udeur
A Diéu que l’
a vestido.
Tavan , tu sies menu bèu
U n aubespin grandissesE plan —plan t
’
œpandisses
pèd de ù mp—cabèu .
Escampe de tenu ame
Pèr Diéu e troubadour !Ti v ers tan t bèlli fleurQue quau li vèi lis ame .
LI n oun DE SAUVI . 50 9
A MADAMO
QU’
ES une caruouuo
Madame se venion vous direQue me sieu mes à me farda
Que m’
alisquc e me pimpe e que vole agradaE qu ’
en parpaiounan t cerque à memaridaVou s , queme ceuneissès , vous hontan as a m e
Sarie segur emé resoun}E pèr ma fiste ! dirias : Neun
Sus lou comte de Nihe es quaucun que s’
amuse
Car pièi quand sias coumeéu tant ceu ifa de la Muso,
En tout bèn tout ounour , poudès sènso facounV ieure em’
ele e resta garçeun .
Sarre parla d ’
or noble feno !
Se la M use a d’
enfant cesten gaire à nourri .A uriéu eméce qu
’
ai proun emben i e proun penoPèr n
’
en embeuca d’autre e pèr lis abari
De-fes-que-i’
a , pamens o maire ben umdo
Quand dins veste eustalet oun te la ret irado
M’
es deunado souven t d’
un biais tan t amistousO nnte lou cor atrobo un èr san e tant deus
Quand de vestis enfant vous vese env ironnado
U rouso en lis aman t en vous amant urous
Perle de maire , 0 bene dame !
A lor moun recaliéu beluguejo e s’
aflamo
M oun cer s’
achateurlis e me beutas en goust
D’
acampa’
ne Criheuno e de faire un de deus ,
E de v èire à cha pau naisse emé sa crespino
5 6 u s ensu re.
U no Clarisse un Jùli un Pauloun , une Fino !…Mai Ai quand siasmalurous
I‘
arai deunc paure iéu ! coume fan limeunino !
De Crihoune mai n ’
i’
a plus coume
PATER NOSTER
A AUBERT CAPELAN DOU FELIBflIGE
Sounjarelle un vèspre Leloun
Pauro eurfanelle ère assetadoCen tre une crous de bos plantadoDins li saus iere dôu valoun .
Ab que t is iue se deletavon
Ti grands ine , Leloun en vesènt
Ti deus fraire bèus inneucènt
Que sus la tepo se vueutaven !
E pièi la serre en teuti deusle faguè signe e s
’
aubeurèron ;
E ,man junche , s
’
ageinou ièron
Coume se deu davans la creus.
E breteunèren la preièr0
Que Jeuse aduguè d’
amoundaut ,
Remèdi que garis tout mau
Soulas de l’
ome sus la terre .
Se lis av ias v ist emé 1eu
Aurias di Vènen de descèndre
50 8 ms etmnme.
VERS ESCRI SOUTO LOU RETBA
our c. mm e n out DE n‘
en rim Lou meme
en raouvmcaw
Palié bèu que quancun s’
aplan tèsse au lindauPèr reça upre li gent que vendran dins l’eustauDunte dôu Gai-Sabê li muse rev iéudado
Fan en t'
èndre sonn parauliDàv i 1 as mes aquéu que lis a rampelade .
Fagues pas crèire au mens qu’
as pres lou pu poulit
LOU BON DIEU E SANT PÈIRE
A P. WAREN
Vous qu’
amas li con te_e li disès bèu
Escontas aquest dôu teur Y varèn .
Se vous l’
escriv ias fariégau d’
en tèndre
Veste fine plume a lou biais de rendreTout ce que n
’
en sort en tôuti plasènt .
Iéu que sai tout just eseriéure pecaire
Leu parla pacan que parle ma maireVous leu countarai coume à San t —Roumie,Vous lou countarien au Mas di Poumié.
Que voulès ? cadun fai coume pôu
E quau sanp ? belèu vous agradaraE coume ipeucras vous regalara .
Quand soun abeun i de quiéu de becasseD
’
alo de perdris emé de rabasse
LI FLOUR DE SAUVI .
S’
amon li greumand , dôuteur Y varèn
Emé de faren desgreissa li dènt .
U n jour leu bon Dién plan se permeuave
Emé grand Sant Pèire , e’
n s’
espassejant
De sa bouco d’
or”
à Pèire parlav oD
’
Èvo noste maire e dôu paire Adam.
Veici que , noun liuan de moun te passaven
Dos gèn t se bat ien : quént i cop d’
arpieun
Palié v èire acô coume s’
espôussaven
Leu bon Dién aler plen de eeumpassieun
Pèr li malurous que sematrassavon
U n n’
es pas proun fort l’
autre lou tiara
Perre conn e lèu vai li separaPèire courre Ièu
Lou brave Sant Pa reD in s un saut arribo . … Es candi de vèire
U ne belle femo emé Satanas
A grand cop de poung s’
estrassa leu nas
De—qu’
es tout eiçô semble pas de crerre
Que vous—àutri deus fugués pas d’
acord
E qu’
estènt ami tabassés tan t fort !
Tè ! que vôu lou viä ? E coume s’
asarde
Eh ! de—queœ fai , se nous plais ansin ?D iguè Satanas . File teun camin
O jegue di bano Acô te regardePrene d’
aquele èrbe e prene-n
’
en leu
Que diguè la feme Eh diguè coume éu
Pèire qu a sonn nas sen t ié la moustarde
L is iue trev ira t ire deu feurrèu
Seun grand sabre nus qu’
uiausse au soulèu
0 I O LIS OUBRETO.
E pèr n’
en feni ’m’
aquelo hateemEn sarrant li dènt tan t es furious
le lampe dessus , pico e’
n tôu t i deusD ins un v ira—d
’
iue ie trance la tèste
E li la isse aqui nega dins sonn sang
E vers leu ben D ién tourne quatecan t .
Seun dessepara Coume se dèu mestre !
L is as mes d’
acerd ? Poden pas mai l’
estre
Mai t’
aurien fa man ? De—qu ’
as à la man ?Es un pan de Parèis que caufavo
Mestre escoutas-me cau favo hèn tant
Bèn tant lou grand diable am ngan tejavo
La feme peren bèu tant l’
encaguave
Tubaven bèn que n’
ai agu pôu
E qu ’
en tôuti i’
ai coupa leu cèu
l’
as coupa leu cèu Es abouminable
Falié pacienta . … Vai lèu miserableVai tout adouba . … Crese que sies fôu
Eh ! qu’
adoubarai ? i’
a plus rèn à faire.
Tout ço que fariéu serv irié de gaire
L is ai estendu rede per lou sôu
Auras deunc toujour tan t de mesa esènco ?Quan cenmando cici v ejan ! tu ve iéu ?
Fan q ue siegue fa çe qu’
eurdoune D ién
Pas tan t de resoun Pèire 6ube‘
issènçe
Em’
acô pas mai
Peire ôubenguè
Gariguè lou man dôu mies que pousquè.
Soulamen veici l’
erreur que faguè
Se treumpè de tèsto Es imperdounable l
$ u LIS OUDRETO.
Si man eme biais apariavonL i fleur que v ouié de culi ;
B èn demai fres de tan t poulit
Que li ceumuno que trenavon .
E Mariona n’
en fagnè tres
Pèr elo une une pèr Adèle ,
Souu amigueto . … E la pu bellePèr quau fnguè Dev inarés
De bon matin 8 ere levadeLa brave chato à péu bleundin ;E pèr leu champ s
’
ère enanade
S’
ère enanade bon matin .
I I
R iéu dis au rién noste chatonne
En se ie miraiant dedinR iéu que t
’
envas aperalin
Bèn rieu l perte aqueste ceumuno.
Tu ceumuno q uand passarasB avans lou Mas dis Agriote
Couronne blanco ma mignoto
M èste —te davans sonn mas.
Ah dige bèn dige sa maire
Em’
aquelo véase un gourbèu
Maridarias veste pu bèu
Sounjas donne en ce qu’
anas faire
Lèu s’
ère vous lon denuarieu
A la chato qu’
a tant
Car li leubo à l’acoustumadoFan pas bande emé lis agnèu !
u s n ous DE sanv i . 5 i ii
De bon mat in s ere levadeL a belle chato à péu bloundinS’
èro levade—
bon matin ,
E pèr leu champ s’ère enanade .
M AN DAD I S
Ma bene dame BonafousA la place de la pichouno
Aurién fa de-segur encaro une couronne
Seme dises : Pèr quau vous respeundrai Per vous .
1855
LOU BRASSALET
nnuäno aoums ux , qu’
il m‘
en param ausrn.u .
Quand saras grande M ireioune
Agnes de vertu pèr couronne
0 ma belle agnes n’
en autan t
Qu’
aquest brassalet a de gran
E qu’
a de glori ta patronne !Bèu -cai re 1800
LI TRES VELET D’
ISABÈU
(nr-zummenos…
A nous AMIGUETO ADÈLO TAILLANDIER
Lou preumié velet d’
lsabèu
Sieguè blanc coume un fle de nèu .
Grand fèsto fugnè pèr sa maire
LIS 0UBRETO .
Leu jour q ue jengave emé l’
aire
Leu proumié velet d’
lsabèu
Lou jour lon pu bèu de sa v ide
Qu’
à sa taule Dién nous counv ide ,
lsabèu qu’
ère encaro en fan tMeteguè sonn long velet blancLeu jour leu pu bèu de sa v ide .
I l
Leu segound velet d’
lsabèu
Coume lis ale d’
un gourbèu
Fuguè negre Ère lèst , peca ire !
Leu jour qu’
en tarrèren samaire
Leu segound velet d’
lsabèu .
Davans l’
antar de la ca pelleLeumeteguè paure eurfanelle
Quand au ceuvènt Dién la sonné
F. qu’
à D ién toute se donnè
Davans I’
autar de la capelle .
III
Lou dame valet d’
lsabèu
Fuguè blu blu coume lou cèu.
D’
estello d or belugnejavo ;Tant lusissié qu
’
esbrihaudave
Lou darrié velet d’
Isabèu .
Fuguè pèr ele une couronne
Que faguè gau à sa patronneLou jour qu
’
lsabèu meuriguèD
’
amoun t sonn ange i’
aduguè
Fuguè per elo une couronne.
5 6 u s ensu re.
Trelusis jeureu apoundn . …
Sies toumba l‘
arme au poung, mai te sies pas rendu!5 de neuvèmbæ , 1860
XVII . PAURO BAILO
A T. AUBANEL
D ién apasturas quan a fam
Assonlas quau pleure peca ire
Emai iéu fugue pas ta ma ireTete-me tete , menu en fan t
l’
a’
n an tout —are m’
aceucbère
De quent benur ien tresanèreMariage quand Dién te ben isN
’
i’
a de réu-
piéu-
piéu dins lon a is !
O h lou bèu drole que feguere !
Dién apasturas quan a fam
A ssonlas quan pleure pecaire
Emai iéu fugue pas ta maireTete-me tete menu enfant !
0 mi teté , fon t beneside
De ben la toujour prouvesidoBaies de-lenge . … ah pas pèr éu
B aies plus per menu paure agnèu0 sourgènt d
’
amour e de v ide
D ién apasturas quan a fam
A ssenlas quau pleure
L a u rè ns , de Carpen tras leu F elibre Adwùuli .
musica Pa uro Ba i lo.
LI FLOUR DE SAC“.
Emai reu fugue pas ta maireTete —me tete meun en fan t
Me semble lou v erre que tete
Pièi leu bela quand sa bouq ueto
Tre que sa maire ie risié
Boutonn de rose flourissié
B lanco de lach e risouleto .
D ién apasturas quau a fam
A ssonlas quau pleure pecaire
Ema i iéu fugue pas ta maireTete-me tete menu en fan t
A fangu que t’
abandonnèsse
E que souleto m’
enanèsse
Menu la tresor que t’
es degu0 menu bèu drole a bèu fanguQu ’
un autre en fan t te lou raubèsse
D ién apasturas quau a fam
A ssonlas quau pleure pecaire
Emai ien fugue pas ta ma ireTete—me tete menu enfan t
Cor tranca maire adoulen t ido
De ma moun tagne siéu partido .
Bregide abalis menu en fant ,Car per nourri me donnon tan t
E donne que tant à Bregide
D ién apasturas quau a fam
Assonlas quau pleure pecaire
Emai iéu fugue pas ta maire ,
Tete-me tete menu en fan t
3 S u s ensu re.
Lina demenu n is paure tourteure
lc'
u me trans isse e moun cer pleure .
Ai bèn siuen d‘
aquœt ai moun Dién
r‘
emisse en seunjan t que lon miéu
Pôn pen clita d‘
aqueste eure
Dién apastu ras quau a fam
Assonlas quau pleure peca ire
Ema i ien fugue pas ta maireTete—me tete menu enfan t
.‘lalur malur quand la miseri\”
èn emé sa peugm de fèrri
Sus terre nous amasseula
leu m’
a fangu vèndre menu la
Ah moun te sies bèu cementèri
Dién apasturas quau a fam ,
Asson ias quau pleure pecaire
Emai ien fugue pas ta maire
Tete-me tete , menu en fant
XVIII . A MADAMO E . DE P“ ’
.IOUINO MAIRE QUE REGARDAVO DOURMI SOUN ENFANT
Quand t ’ai v ist coun templa dins sonn brès tenu tresor,U maire me sneu di Quinto èi la merav iho ?
Es—t i l’
en fan t ange que der
0 la maire ange que lon v iho ?
B ouss: n . 1859
LIS OCDREÏO .
De-
qne revassejavo ansin e d’
eseenndoun
Perquen‘
ère pas de la f‘
œte
Seulet dis ange perq ué donne(”
n ume s’
av ie peca heissere — t i la tèste ?
« lou q u pèd de D ién v èn de s‘
ageineuia
De—
que va i dire ? que va i fairePèr leu v èire e l
‘
ausi s i fraire
Arresten sonn allelu ia
III
Quand Jeese vesteñéu plouravo
Qn’
ère de la fre tou t doulènt
Dins la jasso de BetelenEs w enn rire que l
’
assoulave
Es menu ale que l’
acatavo ;
L’
escan l‘
avc de meun alen .
Desempièi e meun D ién quand un enfantet pleure,
D ins monn cer pietadous sa venes v èn restenntu.
Yaqu i perqué menu cor se douleu ire à toute euro
Y aqu i perq ué Segnour siéu apeusameuti .
Sus la terre e meun Dién ai quaucarèn à faire :Leissas-me ie mai davala .
l’
a tant d’
en fan teunet pàuris agnèu de la !
Que tout enfrejouli fan que se desonla
L inen dôu mamèu e linen di poutoun de si maire !…
D ins demembre caudet li vole recataL i ceucha dins de bres e li bèn acata
L i vole at itoula n’
en èstre leu bressa ire. …
Vole qu ’
en liege d’
une agen tôut î v in t maire
Que lis endourmiran quand auran proun teta
LI FLOUR DE SAUVI . 0 2 1
E dôn cor e di man lis ange
L is estelle de D ién dins li cèu tresanèren
E lèu espandissèn t sis ale d’
eilamoun t
Proumte coume l’
u iau davale l’angeleun .
E icavau son t si pèd li camin flouriguèren
E li maire trefouliguèron
E li Crèche se durbignèron
Pertou t oun te passè l’
ange dis en fan teun
XXI . SANTO MADALENO
CANTICO DE LA SANTO- BAUMO
A u emsseu mumu mu seumne n u es ne reur.eua .
Magda len a pèr la deusser
Mel: n es en bene v la
E prega n oste Salv ador
Que pie!es nos sla
Qu an d vendra al s i éu iujamen .
(Ca nt inella de la S a nta Mar ia Magda lena .)
LOU CANTA I RE .
Madalene 0 belle doulèn toTa baume èi san te e redoulèn to
Desempièi que teun cor i’
escampè sa dou leurRoumiéu anen au reumavage
Meunten dins lou desert sôuvageQue vogueMadalene en pleur
2 2 LIS OUBRETO.
LOU POPLE .
Sante MadaleneAperamoundaut
È i la fe que mene
T i ben Preuvençau .
LOU CANTA I B E .
Se nous ère donna de crerre
E d’
ama coume nest i rèire
aqueste drawn terre de san t renoum
Que Madalene a trepejado
Que si lagremo an batejado
Caminarian que d’
à-geinoun
LOU POELE .
San te MadaleneAperamoundau t
É i la fe que meno
Ti ben Preuvençan .
LOU CAN TA I BE
Bes pions fonrèst sôuvertouse
Emé sis ale amistadouso
Quand l’aureto te brèsso e te fai tresana
Redisès ensen li can tico
A ubade q ue lis AngelicoVen ien peramount ie donna .
LOU PO PLE .
Sante MadaleneAperamoundaut
L IS GUERETO .
Vendra la mort la mort amaro
0 Sante mande—nous tenu bèu vôu d‘
angeloun
Nous adouci l’euro finaleE que nous pourtan t sus sis aleNous enansson au SANT-PI BLOUN !
LOU POPLE .
Santo MadaleneAperamoundaut
Ei la fe que meno
Ti ben Preuvençau .
PER L’
ALBUM
DE MADAMISELLO
En met d’
elèi eici me fan e gau de direLou bèn que de vous pènse e leu que vous desire ,
Segur ! Pamens me ta ise e demore candi .
E vejeici perque de la fueio proumiero ,
Se la plume à la man anave à la darriero
Arribarién au bout que n’
auriéu pas tout di .
XXIII . NOSTRO—DAMO—D’
AFRICÛ
A nouusscuoua L .-A .
-A . pavv , evssous e’
rrssa
Jense , lou Free de Dren au tèmple presicavo
Emé de parabole ensignave la lèi
L! rr.cua es SAUVI . 52 5
A tendrissre li jen ine estounavo li v ièi
E tout lou mounde l’escon tavo .
E s escri qu’
une véuso enterin que parlavoCren teuse vèn au trenne. Toute mesqu ine qu er,Fai sonn doun d’
une man que lon ben Dién belavoE regarde se res la vèi .…
Mario e de la mar merav iheuse estelle
T’
aubouran en A frico une san te capelleOnnte lnsiras n iuech e jour.
Coume à Jeuse agradè la véus0 o bene MaireT
’
agradèsson mi vers den ié de menu amour
Oumage dôu paure troubaire
XXIV. SALUDACIOUN
A D. VICTOR BALAGUER E A D. MANUEL Y FONTANALS,
FELIBRE CATALAN
Are menu D ién pode monriAro e benur ! qu ’
ai v ist fleuriL
’
aubre que plan tère en PronvènçeE que m
’
av ès deuna , menu D ién per recoumpènso,
De v èire, à sonn en tour Preuvençan ,Cata lan
Bèus enfant de la meme maire ,Se recounèisse fraire e la man dins la manCan ta
’
nsèn e s’
ama coume s’
amen de fraire
Grand anbre felibren are t’
ai v ist fleuriEh bèn ! are , 0 menu Dién ! are podemeuri
3 2 8 LIS OUBRETO
Lume , bèu lume q ue ta flameMe tèngue dins lon dre camin
Pièi quand vendra l’euro finaleDe mi jour , que sonn tan t catiéu !
Cargo-mema raube neuv ialo
Mme-me i noob de I’
Agnèn
0 grand Sant Crist ! Que ta presènco
Embeligue à mis iue la mortQu
’
enfesæuligue ma partènçe
E fagne tresana mean cer
Que te vegue amount trelusèn to
Belle Crous quand trespassaraiVène sus mi bouco monrènte
Reçaupre moun darrié badai '
De l’
amour de Dién merav ihe
0 Crous , avans deme ceucha
E tre que l’
aube me rev ihe
Ame de te poutouneja .
NOTES
Afin d’
aider le lecteur étranger à la langue provenç aleà lire lis O ubreto nous allons dire ici brièvemen t enquoi la prononciat ion provençale diffère de la pronouelat ion française.
En provençal on prononce toutes les lettres ; et , sau fles except ions su ivantes on les prononce comme en
frança is .
L e 9 devan t un e en un i , et le j se prononcen tA insi gemi gibous image j a lons doiven t se pronoucer dzemi dz ibeus imadze dza leus .
Ch se prononce ts comme dans le met espagnolmachache . A insi charra ma chete ch ima , se pronoucen t tsarra ma tsete ts ima .
Passons aux voyelles .
A désinencecaractéristiquedu fémin in dans l’anciennelangue romane est dans cet emploi remplacé aujourd
’
hu i par e .
L’
a final représen te donc en provença l l’
e muet des
França is l’
a final des I talien s et des Espagn ols .
E san s accen t ou surmon té d’
un accent aigu se pro
nonce comme l’
e fermé frança is ; ainsi les e de teté de
deve'
, sonnen t , peu de chose près , comme ceux de
été vérité.
È surmonté de l’
accen t grave comme dan s né , vengué , se prononce ouvert .
L’
a ou l’
! quoique su iv is de consonnes comme danssa cramen v in empera ire , con serven t toujours leurson alphabét ique.
Voici maintenant les règles de l’
accen t ton ique
ee LIS OUBRETO .
1° Dans les mots terminés simplemen t par e en par e,l’
accen t ton ique perte sur la pénu lt ième . A insi ferramen
te capelle j ähre se prononcen t exactement comme
les mets ita liens ferramen to capelle febbre.
2° Lorsqu’
il se trouve dans le corps des mets un e syllabe accentuée il porte généralemen t sur cette sy llabe ,ex. lôuti a rmàr i ca chafiô argèn t a vé.
3° I l porte sur la derni ère sy llabe dans tous les motsterminés par un a
, un i un a ou une con sonn e ex. :
verita p ari vengu p icket reseau .
Cette dern ière règle a une except ion dans les personnes des v erbes terminées par ce ou par en comme a na ve:
( tu alla is), que d igues (que tu dises) courron ( ils ceu
ren t), saban (ils saven t), l’
accen t ton ique porte sur la
p énultièmræ.
l l existe en provença l des diphthengues et des triph
thongues mais les voyelles y conservent toujours leurvaleur propre. Dans les diphthengues la v oix doit dominer sur la première voyelle comme en Italien . A insi
ma i ré! ga loi doivent se prononcer mâ t , re‘
ï galoi .
Dans les diphthengues comme bia is p i èi vue! n ine ,
la vo ix doit dominer sur la voyelle in termédiaire tout
en faisan t sen tir les autres .
La voyelle a se prononce comme en frança is excepté
lorsqu ’
elle su it immédiatemen t une autre voyelle ; dans
ce dern ier cas elle prend le son ou . A ins i dan s lesd iphthengues au du du et dans les triphthongucs
ia u iéu :‘
ôu prononcez a eu éou bou iaea iéeu
ioeu .
Cette règle a été constammen t su iv ie par les trouba
do urs classiques .
On v ien t de voir que les sons e‘
a eu iéu ion ,
son t accen tués c’
est pour les dist inguer des sons en
et ou , qu i existent aussi dans la langue d’
Oc (comme
dans enfa n t Jeuse , enfan t Jésus , tout , urous meun
53 1 ms ensu re .
— 8 . Le Berry a son Saboly : M . Charles —R ibault deLaugardière y a publié en 185 7 des N eêls neuv ia ur
s ur des v ieux a irs . Ces chants popu la ires son t vra imenttrès—remarquables . L
’
auteur des O ubrete a essayé en
écrivan t tou Revihet de rendre tou t ce qu ’
il y a de
grâce naïve dan s un des noëls de M . de L angard ière
celu i des Bons Chrétiens et Chrétienn es . En v oici le
dern ier coupletBonn es gen s , j
’
y peux bin q ue y a repon d M a rie
l i on F i ls J ésus deùrt pu s sa n u i tée l’es t ten ie.
Le v’là q u i se drav ille en vou s tendan t les ma in s
J’ev crra l bin ma porte a tous les bons chrétien s .
Cet essai n’
a pas été trop malheureux pu isqu’
il a valu
à l’
auteur les stances suivan tes
Qu’elle est belle au jou rd ’hu i la jeun e Berrichonne
L a M use de Noë l: nou v ia uæ
On ! parlai t le pa la is des gen s de nos h ameaux
E t jadis se ce iflalt d’une simple couron ne
Par elle aux prés cuei llle au bord de n os ru isseaux !
M on regard pa ternel n ’ose la recon n aî tre
Elle a qu i tté pa tois et costume n a tal
Pour a pprendre de vous 0 poétique maî treLe don : langage proven ça l.
Vou s lu i mettez au fron t les fleu rs de la P roven ceDe sa bouche en cou le lemiel.
R umble e t pâle au trefo is b rillan te elle s’ava n ce
Benetan t d ans ses yeux les feux de vo tre ciel.
E lle est belle au jourd ’h u i : n aguè re elle éta i t ga notre
Cernmc une v illageo ise en sa n aïve té.
J’a i dégross i le marbre et vous l’av ez scu lp té
Vou s q u i fi les u n ch an t d’une ru stique ébau che
A vous l’hon neur de sa bea u té !
cu anw s—nrnanur ne L ancanr>ri u .
Clamecy (Nièvre) 2 février 1858.— 9 . U n poète allemand, qu i occupe une place d élite
dans la littérature de son pays l’
au teur hardi et brillan t de La Coupe et l
’
épée (K elch und Schwert; M .
seras . 50 5
M aurice Hartmann parcourai t il y a quelques annéesle L anguedoc et la Provence. Dans les gracieuses étudesq u
’
il a consacrées à notre midi les a ccen ts de la muse
p rovençale ne pouvaient pas être oubliés : M . Hartmanna pris plaisir à rassembler quelques chants popula iresq u
’
il a traduits en poète , et il a bien voulu mêler à sa
gerbe une de nos modestes fleurs .
La pièce des Deux Séraph ins (D ie beiden Sera /in)n
’
est pas la seule que M . Hartmann a it tradu ite dansce recueil : il a donné sous ce t itre un peu vague
les Ty ra ns (D ie Tyra nnen) une copie magistrale de l’
ê
n ergique tableau que notre ami Théodore Aubanel an ommé plus hardiment le 9 Thermidor .
L’
ouvrage où se trouven t ces traductions est in t ituléJ ourna l d
’
un voy age da ns le Languedoc et la Provence.
(Darmstadt 1853 . 2 volumes.)
DIE BEIDEN SERAFIN
L i deus Serafin ven J . Rouman ille aus St -Remv .
Als die Hi rten angebetetCeltes K in dlein an der K rippe ,
Weinten zwei der weissen Engel
Weinen d sang da ihre L ippeDER ERS
‘
l‘
E
Au f demK a te der Mu tter seheWeinen ich das K in dlein wehe !
K enn die Quelle sein er K lage :
0 J esus H e il iger Geis t
Du weisst
B ass d ie S lim a n jenem Tage
Dir die Dornenkron zerreisst .
Als d ie H irten angebe te tGe ttcs K indlein an der K ri ppeWe in ten zwei der we issen EncWeinen sang da ihre L ippe
u s ensu re .
Sell mein E en . n ich t sein vol Le idc ?
Sollen wir n icht mei n en bei de
Soil das l in dlcln au ch n i ch t wimmem0 J eans H ci liger Geist ,
Du we iss t
b ass s ie schon am ( rem zimm rn
B ass d ie Gl ieder di r œ rreissL
Als d ie B i d en angebete t
Go ttcs l indlein an der K rippeWei n ten zwei der weissen Engel
“’
ein en d sa ng da ihre Lippe
Ach er is t au’s K reuzgeæ hlagen
Aus dem Le ide ste igen K lagen
Au f zum Va ter ve n dem Sohne
O J ean s H e il iger Ge is t
Du we iss t
B ass der H ensch n ach de iner K rone
Each demK rcuzmi t Spo tte weis t.Al s d ie B id en angebete tBo ttes K ind le in an der K rippeWein ten zwei der weissen Engel
Weinend sang da ihre L ippe.
n ou n naaru au .
10 . La Crous de l’
Enfa nt l eurreLe sua ve p incea u d ’0 verbeeck a reprodui t a vec u ne grâce
ple ine de poés ie mystique , les premiers essa is du travail deJ ésus. L
’en fan t d iv in façon ne un e pe ti te cro ix , q u i fait déja
pressen tir l’ immola tien d u Ca lva ire. Sa in t J oseph a su spen du
son tra v a il e t con temple cette ébauche avec une plea se surprise. Le cœur de la mère tressa i lle a la v ue de ce t in strumen t
d e dou leu r den t elle compren d lemy s tère. (Azaî s Pèlermag
en Terre—Sa id a page— 1 1 . Fanet (Clémen t), né à Cairanne (Vaucluse), le 23
décembre 1809 .
Nous n’
avons pas inventé le héros de notre poeme :v o ir la F ra nce musicale du 5 juin 1853 (n
° 23) qui a
556 ms ensu re .
19 . Clément Panet n’
est pas seulemen t un immortelcarill0nneur il est encore auteur de quatre A nnua iresi nd ica teurs d
‘
Av ignon et de V a ucluse aujourd’
hu i
épu isés : 1847 1848 1850 et 1854 . Quand il affirme qu ’
il
es t homme d‘
adresses Clément peut être cru sur parole
— 20 . Ce démon est sans doute le même à qu i Sabo lvfa it dire (Noë l 62 , page 79 , éd i t . Seguin 1856)
léu vole metre a u son lcis orgue
Vo ie crebs la seufla ri é
Q ue se jogo q ue pè rE iéu vole d
’u n cop de barre
L i reumpre tou te i se! campa ne ,
A fin que pèrdon leu caque tCoume leu paure œpliq ne t.
— 2 1 L i Clube un Rouge e un Bla nc , li Pa rtej a ire
la F erigoule li Cap ela n etc. sont des études demœurs provençales q ue Rouman ille a publiées dans le
journal La Commune en 1849 , 50 et 5 1 et qu ’
il v ien t
de rééditer dans son livre in titu lé L is Oubreto en
p rose de Rouman ille.
— 22 . M . Perre-Pierron depuis longues années, dirigeà Av ignon quart ier de la Peti te-H ôtesse une fonderieimportan te.
— 23 . Cette pét ition appart ien t désormais à l’h isto ire.
En voici quelques extraitsAv ignon le 8 j u i llet 1856 .
Monsieur le Ma ire
Les habi tan ts de la Pla ce S i -Dld ler de la v i lle d ’Av ignon o n t
l’honneur de s
’adresser a vo tre au tori té pou r met tre un terme
a u tapage e t au carillon de cloches q ue se permet le soun eur de
cette
qu ’i ls demanden t , c’est la ju ste répress ion d ’un abu s
i n tolérable, abu s au q uel_se livre con ti n uellemen t le son neu r.h omme man iaque q u i ne voi t dans tou t ce bru i t qu ’
un tris te
s u jet d’amou r-propre certes bien déplacé , alo rs surtou t qu ’i l
abu s. 557
n e fa i t q ue compromettre la ma jesté de l’Église et de culte pa rses a irs d iac0 rdan tse t de la vu lga ri té la plus profan e.
L es résu l ta ts en son t déplorables pou r la tran qu illi té de ce
qua rtier ; et les loca ta ires , désireux d’échapper à ce bru i t as
seurdissan t sehâten t de fuir de n osma isons.Nous eson s don c Mon s ieu r le M a ire vous suppl ier de vou
lo ir bien par votre b ienvei llan te in terven tion fa i re cesser ce
d éplorable éta t et de ren dre a ux h ab i tan ts de ce q ua rtier leca lme don t ils on t beso in pou rexercer u tfl emen t leu r profession .
Nous avons l’honneur e tc. (Su iven t 30 s igna tures.)
— 24 . A cette époque de troubles, l’
honorable M . Pa
mard n’
était pas maire d’
Av ignon . Ce n’
est pas à cet te
époque non plus qu’
a été rédigée et signée la pétit iondon t il s
’
agit . On pardonn era ces anachron ismes au
poète ils trouven t leur excuse dans les exigences d’
une
act ion qui demandait une certa ine un ité de temps . L e
lecteur voudra bien faire aussi la part de la fan ta isie , qu in e saurait être exclue d’
une œuvre de cette nature.
— 25 . On sait que la fonderie de M . Ferre est établie àA v ignon quart ier appelé la Peti te-H ô tesse.
— 26 . C’
est à l’habile ciseau d’
E . Cournand sta tuaire
à Av ignon , qu’
est due la M a ter doloresa de l’
église St
D idier.
— 27 . J . Brunet est peintre—v itrier habile peintre degenre , et Felibre. F elibre de l
’
a rc-de-sede .)
- 28 . L’
eid ium n’
est sans doute pas aussi modernequ ’
ont pu lepenser bon nombre d’
auteurs très—versés dans
la science agricole. Sans remonter jusqu ’
aux prophètesd
’
I sraël, nous avons cru remarquer que la muse provençale eut , du temps de Saboly (1674) à con stater la maladie de la v igne. En effet , un des diables que Sabolymet en scène dans un de ses plus beaux noels , se vante
d’
avoir fort maltraité les v ignoblesEs ien q ue d
’un seul c0p de p igno
A i penchin a ten te! li v ign e
LIS OUBRETO.
L i a i gaire lai ssa de ras in
Ei lambèn n ’ ’a ga ire de v in.
(Noel 62. édi t. Segu in .)
29 . Autre plagiat : ces quatre v ers appartiennen t ausennet—épil0gne des M a rgar idetw (Page
— 30 . En Provence et dans le Venaissin , le peuple sèmede fenoui l et de fleurs de genêt les rues où passe la precession de la Fête—D ieu .
3 1 . Mettre ici l’
inscript ion de la cloche de Clémen tc
‘
est en compléter la descript ion
Srr noum Demm nsnnnrcrnn . Den s u r A L A
Pa s ersss Sr-Drms n p a s Cu irrs nr Fm or sen n s n s
sons L’
ancn rserscorxr n s M“ Jean -Mmrs -M xrn ra s
Du n n . M . J . Memonnnr , cum . uen . cunni.
V rcxrnns : MM . Bân Ézsr M anrv sr , Aunson Su nn
F . D . Sans a . Pa risrn s nr n s LA Fa mous Cs s rn rn
n s M rnu nnem Fa s s rcrs ns : MM . M . Commsn
L . Bow en , J . Beau ne, P. Den e s rs , A LP . Guru
r s a n ev P . Fxs s s J . Grus on , J . Mens s r .
— 32 . G . Imbert , ainé, professeur de musique à A v i
gnon et organ iste de la paroisse St -Pierre, est un compos iteur d‘élite. De nombreuses productions lui on t acqu isparmi nous une grande popularité.
— 38 . On lit dans La Commune (27 septembre 185 1)C
’est parce q ue La Commune a été fondée q ue le S i —F anot a
été fendu. Tous les ouvriers de ce journ al se son t empressés decouronner de lauriers le bronze sonore et de fleurs celu i q u iplus véritablemen t , en est le père que M . F erre (le fon deu r.)
— 34 .A . Dan est domicilié à Av ignen rue Campane, 21 .
I l a écrit les airs si provençaux des noëls l’E nfa n toun , lou
bon Rescontre , li D ia ble , lou Raubo-
ga line etc. , celu i
de la Marseillaise des Félibres (Arma na de etc.
35 .D .C.Cassan exerceet conduit un chœur avec autan t
530 u s ensu re .
allemande , en persane (car on ne sa it pas précisémentd
’
oùelle est partie) suivre la version prov ençale telle
qu ’
il l’
a retrouva un soir , au co in du feu , sur les lèvres
de sa grand’
mère.
a: . I I . de F allen : passa n t pa r Av ignon pour se ren dre en
I ta lie , applaud i t chaleu reu semen t le poè te q u i défrise s i b ienles landes et les mara is de son pa ys. (St-Ren é Ta illan d ier . lntrodM ion aux P rovença le:
— 44 . Cette prece fut lue dans une séance de la Sociétéde la F oi (8 décembre 1850) présidée par Mgr Debclayarchevêque d’
Av ignon . L a Société de la F o i v isita it et
secourait les pauvres .
— 45 . M . le Comte Am and de Pon tmart în a fa it d ’
E .
Requ ien le portrait suivantE. Req u len a été de cette race d
’hommes q u
’on peu t appc
ler encyclopéd iques ci don t Cuv ier et H umbold t on t offertde n os jours le type le plus admiré : org an isat ions merv e i llenses exceptionnelles où se concen tre e t se résume ce q u i
su ffi ra i t a la gloire de d ix sav an ts ord ina ires ; sa spéc ia li té fu tde les avoir tou tes. Comme botan iste comme n umisma tc
comme géologue i l égale s’ il ne les dépasse les plu s h au tes
célébrités de notre siècle nu l ne pou ssa plus lo in le gén ie desrromen cla tu rez ; n ul ne féconda mieux l’arid i té d u sa vo ir parcette chaleu r d
’âme cet te pénétra tion v iv e et fami lière cette
s implici té de démonstra tions et de procédés q u i (tien t a la
science tou te sa sécheresse pour ne lu i laisser que ses ch ar
mes. Le coup d‘œi l scien t ifique de Requ ien étai t salué comme
sa n s rival par ceux-là mêmes pour q u i la n a tu re n’
a n i secre ts
n i voiles. Pou r lu i , v oir c’éta it comprendre appren d re c
’é
ta i t con na i tre se placer en présen ce d ’un phénomène c’é ta i t
en dev iner mi lle.
Qu i de nous ne se souv ien t , avec un at ten drisseman t prefon d de cettemodeste demeu re qu ’
i l h ablta s i longtemps Au
dehors c’éta i t mo in s qu ’
une ma ison ; a u dedan s c’éta i t u n
temple consacré a tou t ce q u i en nob li t l’ in telligen ce et le
cœu r , a la science aux arts à l’ami t ié a tou tes ces vertus
a imables q ue relev a ien t encore . dans cet te âme d ’él i te les
plus sa ines i dées poli tiques les plus ferven tes conv ic tions ré
)tgieuscs. Cette ch ambre si simple cet escal ier de bois q u’on t
Nerss . 51 r
décri t avec compla isance des sav an ts et des voy ageurs célèbres,n ou s y av on s v u mon ter les Can dolle, les J ussieu les F auricl
les Beud an t les I l lrbci : i ls ven a ien t v isi ter Req u len comme on
v is i ta i t Goélh e Weimar, et i ls proclama ien t devan t nous tou tce qu ’ ils ava ien t du a ses trav aux a ses con sei ls à ses notesa s a correspondance a ses décou vertes.
L e priv i lège de cet espri t i n fa tigable fu t d’éten dre san s
cesse le cercle de ses conn a issan ces déjà si v aste ; i l y av a i t enlu i je ne sa is quelle curios i té commu n icat ive sympath iqueu n e prodigieuse apti tu de à recuerll ir en se jouan t tou t ce q u ipou va i t agrand ir ses études , comme i l recuei lla i t sur ses pa s
l’h erbe le minéral et le coqu illage q u i pou va ien t grossir ses ri
ch esses. B ibliograph ie pei n tu re h isto ire poés ie arch i tec
t u re archéo logie s ta tua i re ri en n e lu i fu t étranger : e t u nrega rd lu i su ffisa i t pour expliquer à la fois la pierre d ’une ru in e la plan te qu i ava i t percé cet te pierre l
’in secte qu i bou r
don n a i t sur cette plan te et la langue qu ’on av a i t parlée an
teur de ces débris.P a rlera i -je de sa bon té sans born es de ce tte hesp itali té
q u i ne se fa isai t pasmême sen tir car i l semblai t q u ’on éta i t
chez soi du momen t qu ’on éta i t chez lu i Tous ceux d
’en tre
n ous q u i on t touché une plume ou un cra yon un ci seau ou un
cla v ier on t en Requ len pour gu ide pour ami et pourma i tre.
i l éta i t le pa tron n a turel de tous les jeun es gen s qu i s’essay a ien tda n s les arts , dan s les sciences et da n s les lettres. Tous ceu x
q u i on t cherché plus tard un e public ité plus grande peu
plu s de bru i t et de fumée on t commen cé par invoquer sensu ffrage et on t recon nu bien sou ven t q ue , de tou tes les ré
compen ses accordées a leurs efforts c’éta i t ra la plus v ra ie , la
pl u s précieu se et la plus pure ; i l cro y a i t en eux plus qu ’eu x
mêmes ; et pa rmi tou tes ces renommées pour lesquelles i l sepa ssion n a i t avec tan t de dévouemen t et d ’ardeu r i l n
’
y en
av a i t qu ’une qu
’il oublia i t : c ’éta i t la s ienn e E t en même tempsqu ’ il encou ragea i t les peti ts i l a tt irai t les plus gran ds. Quan de n songe à tous ceux qu i le pleuren t , les n oms les plu s i llus tresv ien nen t à l’espri t comme les plus humbles : I ngres Pau l
D elaroche le duc de Luynes H orace Vern et Mérimée , on t
é té ses ami s. S i Eugène Deveria a été pen dan t quelques ann ées n a tu ralisé parmi nous , si Auguste B igand a doté notre
M u sée de ses belles toiles c’es t a
_Beqn ien que nous le devon s .
S en cœur fu t au n iveau de son in telligence c’est le seul
532 u s ensu re.
éloge qu’on pu isse en fai re e t i l n
’en existe pas de plus beau .
Cc cœur s’
éta i t don né sa ns réserve à sa v i lle n a ta le ; et ma lgré
d e p au agéres ingra tltudes Av ignon fu t tou jo u rs son affection
la plus chère. Les v illes compten t parmi leu rs bien fa i ten r5ceux q u i leu r lèguen t des trésors sc ien ti fiq ues ou artis t iquesc u rieusemen t amassés. Req u ien a mieux fa i t q u e cela liv res
ta bleaux manuscri ts , co llection s , i l n ou s a tou t don n é de
son v iv an t. Dans son arden t pa triotisme i l a trouvé q ue ce
n’
éta i t p as assez de n’en rich ir ce qu ’
il a ima i t q ue pa r sa mor t ,
e t i l a voulu surv ivre à ses bien fa its pou r jou i r du bon h eurd'a voir donné.
L a mort l’a surpri s au momen t où i l s’apprê ta i t à termin eru n grand ou vrage q u i eut a jou té a sa glo ire le seu l complémen t
q u i lu i man que : celu i d’une publica tion écri te . i l s
’es t étein t
s u r u n e terre presque étrangère , où i l av a i t en le temps de sefa i re de nou vea ux amis , ma is éloign é de ceux don t i l é ta i t
l’âme don t les vœux le rappela ien t sa n s cesse e t q u i n’on t
p lus q u ’à lu i préparer un tombea u
A. DE PONTM ART I N .
E . Requ ien mourut frappé d’
apeplexie à Bon ifaciole 29 ma i 185 1 âgé de 63 ans au momen t même où
i l clas sa it un herbier con s idéra ble , qu’
il des tin a i t a
sa v i lle na ta le.
L’
élégie que l’
auteur des Oubrete a consacrée à la
mémoire si regrettée d’
E . Requ ien , qu i encouragea avec
tan t de bienveillance ses débu ts dans la v ie littéraire a
été tradu ite avec une rare élégance par M . Émile Des
champs . Nous nous faisons un plaisir et un honn eur dereproduire ici cette traduct ion
E . REQU IEN
Quan d la rosée en l i a ! sur ch aque fleur per leie :Quan d les fleu rs , en toilette a u zeph ir q u i les ploie ,
De ba isers en ba isers li vren t tou t leur parfumL’abeilie a u petit jou r commen ce sa journ ée
E t voilà qu ’elle pa r! pou r fa ire sa tou rn ée
Sémillan te e t pimpan te a vec son corset brun .
Pou r amasser du miel eh comme elle es t active
E t comme i l est joyeux le long bourdonnemen t
344 u s cessera .
Eme tan t de douceu r mès tre , q ue pod e bè uTe leissa la farine u ro us d
’avé lou bren .
m amèu mener .
V llla-Bozon d’0u tobre 1858.
— 47 . Voir les Tra d i tionnelles de Jean Reboul,page 3 13 .
— 48 . Voir Prime! et N ota ,par A . Brizeux, page 180 .
A . Briseur lui—même pria l’auteur de tradu ire en pro
v ençal ce chan t breton , qu’
il a appelé la Pr ière des L aboureurs . i l accepta avec une extrême bien v eillancel’
hommage de cette traduction , et'
il nous adressa en
retour la lettre su ivan te
Mons ieur , l’excellen te âme q u i bri lle dan s v os v ers i ns
pire au ss i vos let tres et tou tes vos actions.
Pou r justifier u n peu les sympa th ies q ue v ous m’av ez con
c lliées chez vos frères en poés ie de Proven ce j’en vo ie au I la n
macuge di trouba ire ce chan t bard iq ue (i l. Lus pa r v ou s , ces
vers venus de l’Oue st peu t—étre ne seron t pas durs a ux ore il
les de M idi .
Gomme l’a i défen du ma langue et ma race vous défen du
la vô tre mon cœur est avec vous tou s.
A vous cher Monsieur mes sen t imen ts tou t particu liers .
A. 8 8 11 3 0 8 .
49 . Voir, dans les fables de Lachambeaudie, l‘
A va re
a ux enfers .
50. Rèi e pustow o est t’
humble expression de la grat itude que nous devons tous à M . Sain t -René Taillandier. Dès 1850, i
’éminent professeur nous v it à l’œuvre
et le premier il applaudit à nos efforts . Nous en fûmestous profondémen t touchés . Son Introduction des P ro
venca les fut le premier encouragement que recurent les
(l ) Voir , dans les œuvres complètes de B ri zeux la pièceAna: pat tes provença u . L
’au teur des Oabreto la lut aux poe tes
provençaux réun is à A ix le 21 aoùt 1853.
NOTES . 545
postes provençaux encouragemen t précieux qui nous envalut tant d’
autres parmi lesquels nous avons toujoursplacé en première ligne ceux de nos amis B ebon i et JulesCanonge de N îmes , qui son t aussi de v ieille date.
M . Sain t—René Taillandier a bien voulu nous con t inuer
l’
appui de ses bons conseils et de ses sympathies . Le 18
août 1853 , il écrivait pour répondre à l’inv itat ion qu ilu i fut faite d’
assister au Congrès d’
A ix
Pari s , 18 aoû t 1853
mon cn r s nonn smm.e
D’impérieu ses occupa t ions me priven t cet te fois encore
du pla isir d ’assister à la fra tern elle réun ion des chan teurs de
la Proven ce . Croyez du moin s q ue je sera i de cœu r avec vou s
to us. Nu l ne sera i t plu s heureux q ue mo i d’applaud ir à vos gén éreux efforts. Depu i s q ue j ’a i annon cé , dan s l’i n troduct iond es P rovença les , la ren a issan ce de la poés ie q u ’
i llustrèren t
jad is les Arn aud Dan iel et les Bern ard de Ven tadour , le monv emen t que j
’a i s ign alé s
’es t accru . Au milieu de mes en cou rs
gemen ts j’osa is vous don ner des con se ils et si je nem
’abuse,
v ous év i tez avec un soin stud ieu x les périls con tre lesqu els jev ous met ta is en garde. L a poésie provençale a péri parcequ ’
une in spira tion profonde lu i a manqué, et qu ’elle a été trep
longtemps le gazou i llemen t d ’une pen sée en fan tine. Vous et
v os amis vous vou s efl‘
orcez au jourd ’h u i de retremper votre
i dioms vous lu i con fiez l’expression de sen timen ts plusmâlese t de pensées plu s élevées vo us en fa i tes un instrumen t de civ i lisation morale : v ous songe; en fin (sans pédan tisme et san sfracas) au .bu t sérieux de tou te poés ie. L a publica tion des
Noë l: de la nouvelle école m’a causé le plus v i f pla isi r. La J eune
F i lle a veugle e t le Massa cre des I nnocen ts son t des tableau x q u iresteron t. E t quelle gràce ch rétien ne d an s tou tes les strophesd e vos confrères Quan d on li t ce recuei l de noë ls i l semb lequ ’
on h abi te je ne sa is quelle région idéale l’etable sa in te est
la avec la crèche et le d ivin en fan t et de tou s côtés par des
p ra iries emba umées e t des sen t iers jon cbés de fleurs les poetesd e la Provence von t porter leur oflran de a u Dieu n ou veau -né.
S i je ne sava is avec quelle modestie vous vou lez tou jou rs vou seflacer dan s le groupe q ui s’es t formé au tour de vous je v ou s
écrirais ce q ue je pense de votre gracieux poème des Sawy e15
‘
546 u s ousasro.
rr!lo e t de cet harmon ieuxmélange de sérén i té e t de tristesse.
J e vous sa“sfera i davan tage en vous parlan t de v os amis. Di tesdo nc dema part a I l . Aubanel q ue ses noë ls on t obten u de préc ieux suffrages d i tes à l l . I istra i qn ’
on espè re beaucoup de saru st ique épopée proven çale : di tes a I . Cami lle li eyba nd , à I .
Crons illnt a I . Gla np que leur zèle trou ve des apprécia teurssympathiques parmi ceux q ui répè ten t avec Dan te
l a qu i la morta poesia risnœa0 san te M use
D i tes enfin a tous ma i tres et d isciples , vé téran s et nou
v ea ux venus qu e ces Congrès fra ternels ferti les ou non en
œu vres durables a uron t cepen da n t l’av an tage d ’
en treten ir le
sen timen t poétique et l’amou r des tra d i t ions n a ta les. Ceux quin’on t pas le droi t d
’
y pren dre une pa rt active ceux pour quiv o tre idiome ne peu t ê tre qu ’
un objet d ’étu de historique et
poétique trouvero n t du mo in s recueillir, da n s vos réun ions ,
ces n ai ves ardeu rs li ttéra ires eŒacées ma in ten an t presquepartou t et q ue vous ran imez avec grace. C’
es t là mon cher
Rouman ille ce que je su is fâché de ne pouvo ir v ous demander
a u jourd ’hu i et je vous prie d ’étre auprès de vos amis l’in ter
prè te de mes regrets de mes sen timen ts e t de tous mes vœux.
Votre tou t dévouésu n -n at r smu umu .
— 51 . E p ièi quand venguè lou — La Ga"ette du M id i qu i publia cette pièce en août 1856 , ao
compagne cette strophe de la note suivan teEn 1838 , Rouman ille fa illi t étre solda t. Le consei l de rév i
sion don t M . An ton in de S igoyer alors Sou s-Préfet d’Arles
fa isa tt partle , t rouv a n otre jeune poè te si malingre et si pâle ,
q u'i l n
’osa pas le rav ir a sa fami lle et a sa muse.
52 . Cette pièce (li Crèche) fut récitée par l’
auteur
dans la séance d’
inaugurat ion de la Crèche de la Sa in teE nfa nce tenue le 20 novembre 185 1 et pour laquelleelle fut écrite. Un Felibre Catalan , Damaso Calvet
nous a fait l’honneur de la traduire dans sa langue
sœur de la nôtre. Voici cet te traduct ion
CANT DE LELETO
A —B . LAURENS
Andan te. Ritard . A tempo .
Quand la ro se el flouri do , Fan
Ri ta rd. A tempo .
que sie—
gue cu li do , Ah ! ah ! Cou i-fo—me bèu ,
Di
V . L i Sounj arelle , paie 109. L a chan son de Leleta a
servi de thème à un e charman te étude a rrangée par M . Émi le
A lbert , et que ce composi teur a in ti tulée Elisa ’s sono.
(Op . ho. j
de to , Lan —la ! sie gues pas pa te
D’
aut d’
au t l tambourin ,Routes—vous en trin .
Av ignonn lou btu j our de Toussa n t 1863.
J .
ENSIGNADOU .
E de-qu‘
as que pleuresL i Bardouio . …
L i Patricoularello
Madaleno
Deus Boutoun de rose
Jejè
La Poulougno
LIBRE Ill
Pèr Vendemio
Ma Crous d’
or
Nostro-Damo-de-la—Gàrdi
Lou Chaine e lou Canèu
Louv iseto
Aubade de la malauto
LIBRE IV
Un man ilme.
Pèr l’
album de Madame
Pèr li paure
L i quatre rire dôu v ièi
Ne-ne som som
ENSIGNADOU .
Lou Martegau
L’
Irlando
L ou Faure
Muse adieu
I I LI NOUVË
Lou bon Rescon tre
L a VacoL i D iableL
’
A i e lou B leu
Lou Raubo —
galino
Lou proumié som de Jeuse
Lou Rev ihet
L i dons Serafin
L i
Un di Douge
La Chato avuglo
Partènço pèr l’
Egito
La Crous de l’
Enfant Jeuse
LI SOUNJARELLO
L i Sounjarelle
LA PART DE DIEU
La Part de D ieu
ENSIGNADOU .
LA CAMPANO MOUNTADO
La Campano mountadoGan t proumié Saboly
Gan t secound lou Jonmau
Cent tresen lou DiableGan t quatren lou Cnrat
Cen t cinquen V itôri
Gan t sieisen l'
A igo-signado
Gant seten , la Man que darda io
LI FLOUR DE SAUV I
LIBRE
A Jan B ebon i de Nimes
Cansoun de Noço
D idete .
Lou Môun ié sonn fiéu e l’
ase
L’
A iglo e lou Qu insoun
La fau
A Justino Arlatenco
Pauriho e Carita
L i Reinard e lou Felibrige
Se n’
en tasian un Avouent
A Ceurdenan de ToulounB ihet per lou brave MoussuU no fable d
’
Offmann
Oh la belle jeurnado
ENSiGNADŒJ.
Retra d6u pintre A . B igan d
Caca laus e Cacalauso
Rèi e Pastouro
Pèr l’
A lbum de Madame Brun et
L’
Ourfanello
A P.—Annunziata B igazzi
La Noço
Lou R iche e lon Faure
LIBRE IV
A -n -Anteunln de Sigeyen .
A Madamisello Rosaubo L auren s
L i deus Mestierau
L’
Aclapo-Mort
A Rose—Anais
A Tavan de Castèu —Nôu—de-Gadagne .
A Madame qu ’
es une Crihouno .
Vers escri soute menu retra
Lou ben Dién e Sant Pèire
A William Bonaparte WyseL i Couronne
Lo u Brassalet de M irèio Roumieux . …
L i tres v elet d’
lsabèn .
A J . D’ "
jou ine sôudard dôu Papo .
Faure
A Madame E . de
Sus lou L ibre de ma
ENSIGNADOU .
L i Crèche.
Santo MadalenePèr l
’
A lbum de Madamisello
Nostro -Damo-d’
Africo
Saludacioun
L a san te Crous
NOTES
Notes
La Vaco (musica de)Leu can t de Lelcte
DE L’
ENSIGNADOU
Av ignon Typ . de Fr . Segu i n a iné.