gigantisme - racine.be
TRANSCRIPT
GIGANTISME
De « too big to fail » vers un monde plus durable et plus humain
C’était un cordonnier, sans rien d’particulier,
dans un village dont le nom m’a échappé,
qui faisait des souliers si jolis, si légers,
que nos vies semblaient un peu moins lourdes à porter.
Il y mettait du temps, du talent et du cœur.
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures.
Et loin des beaux discours, des grandes théories,
à sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui :
il changeait la vie.
– Jean-Jacques Goldman
Any intelligent fool can make things bigger,
more complex, and more violent.
It takes a touch of genius – and a lot of courage
to move in the opposite direction.
Perhaps we cannot raise the winds. But each
of us can put up the sail,
so that when the wind comes, we can catch it.
– Ernst Friedrich Schumacher
Problems cannot be solved at the same level
of consciousness that created them.
– Albert Einstein
Si vous pensez que vous êtes trop petit pour faire la différence,
c’est que vous n’avez jamais passé une nuit avec un
moustique dans votre chambre.
– Proverbe africain
C’est l’Homme qui est capable d’élargir la Voie,
et non pas la Voie qui peut élargir l’Homme.
– Confucius
TABLE DES MATIÈRES
Introduction 10
Tricher au Monopoly provoque le gigantisme 17
Gigantisme ? 21
1 Size matters 23
2 Concentration malsaine dans de nombreux secteurs 40
3 Bénéfices élevés, bas salaires 44
Conclusion 50
Hormones de croissance du gigantisme 53
1 Quatre décennies de baisse des taux :
le plus grand levier au monde 55
2 Mondialisation 64
3 Les entreprises – surtout les plus grandes –
paient de moins en moins d’impôts 65
4 Les régulateurs, amis des grandes entreprises 71
5 Plateformes technologiques 71
6 Crony capitalism 72
7 Ce qui est grand crée une impression de sécurité 74
8 Mesures insuffisantes contre les cartels mondiaux 76
9 Too big to fail 80
10 Big data 81
11 Démographie galopante 82
12 Budgets publicitaires 84
Conclusion 85
L’effet « Champions League » 89
1 De quoi s’agit-il ? 90
2 Bières mondiales, choix réduit 100
3 Nos goûts s’uniformisent 103
4 La « Walmart isation » du commerce de détail 105
5 Big pharma : les maladies sont du big business 108
6 Big tech : à chacun son monopole 113
Conclusion 114
Le gigan tisme asservit l’humain 117
1 La « Walmart isation » provoque… l’obésité 118
2 La classe moyenne disparaît 121
3 Maladies de civilisation 124
4 La centra lisation des pouvoirs publics fait baisser l’empathie 127
5 Les mégapoles aliènent les individus 131
6 Les dérapages démographiques sacrifient l’individu
au bénéfice des masses 137
Les loups de Yellowstone 138
De l’obses sion de la crois sance à une crois sance durable 143
1 La croissance est un phénomène normal 145
2 Quels sont les problèmes liés à la croissance économique ? 149
3 Croissance durable 154
4 Géants et zombies 156
L’économie Ponzi à l’échelle mondiale 161
Vers une économie mondiale durable 165
1 Les déclencheurs de la décentralisation 170
La technologie, moteur des petites organisations 171
Préférence humaine 171
La faillite du « big » 172
Robustesse 175
Loyauté 177
2 Le gigantisme n’est pas une fatalité 179
3 Démondialisation 181
4 Les cités-États et les petits pays représentent
l’avenir de la mondialisation 2.0 186
Vers le post- gigantisme en dix étapes 195
Arbitre1 Réduire les interventions des banques centrales 197
2 No too big to fail 198
3 Subsidiarité : décentraliser au maximum 199
Règles du jeu4 Mettre fin à l’évasion fiscale, augmenter l’impôt des sociétés
au niveau international et harmoniser les conditions entre
les multinationales et les pme 199
5 Renforcer les lois antitrust 200
6 Interdire la croissance externe aux grandes entreprises 201
7 Instaurer une taxe CO2 sur le transport international 202
Joueurs8 Accepter les règles sociales 203
9 Exclure les tricheurs 204
10 Imposer une distance entre les joueurs,
les arbitres et ceux qui fixent les règles 205
Davos : le prix de l’exclusivité 207
Sauver le capitalisme des faux capitalistes 209
Conclusion 214
Postface 228
Figures & tableaux 232
Index 234
Notes 238
Bibliographie 242
INTRODUCTION
11
ix ans après le début de la crise financière – et
dix ans après la publication de mon livre Eco-
nochoc –, le moment est venu de proposer une
nouvelle analyse de l’économie mondiale. La
crise est-elle définitivement derrière nous ? Les
banques centrales ont-elles calmé le jeu en fai-
sant tourner la planche à billets et en stabilisant
le système financier ? Avons-nous réellement
tourné la page de ce chapitre noir de notre his-
toire économique ?
Si la crise est terminée, pourquoi l’écono-
mie n’a-t-elle pas retrouvé toutes ses couleurs ?
Pourquoi les banques centrales doivent-elles
encore injecter des sommes astronomiques
dans le système financier ? Pourquoi conti-
nuons-nous à accumuler des dettes alors que
nous savons que cet endettement est l’une des
causes de la crise ? Le concept « Too big to fail »
est un autre responsable du malaise et une des
raisons pour lesquelles les pouvoirs publics ont, en dépit du bons sens,
sauvé des institutions qu’ils auraient préféré voir disparaître à cause de
leur arrogance, de leur avidité et de leur dangerosité. Comment expliquer
que de nombreuses banques considérées comme trop grandes existent
encore et soient même dans certains cas devenues plus grandes ?
Le point de départ de cette analyse me semble déjà erroné, car cette
crise ne fut pas qu’une crise financière. Elle fut aussi une des nombreuses
conséquences d’un dérapage plus profond du système économique. Ce
fut le premier infarctus d’une structure ayant complètement perdu son
équilibre. L’obsession de la croissance a pris une dimension telle que
tout a été sacrifié pour grandir à tout prix, whatever it takes. Il est donc
plus que logique que cette situation ait provoqué une crise financière,
car tout système financier qui dépasse le système économique prend des
D INTRODUCTION
12 Gigantisme
proportions démesurées à cause de l’effet de levier. Et il n’est pas sain
qu’une superstructure financière représente plusieurs fois la taille de
l’économie réelle sous-jacente.
À cause de la complexité de la crise financière, nombreux sont ceux
qui n’ont pas encore bien compris ce qui s’est réellement passé. Résultat :
l’histoire a été plusieurs fois réécrite (par exemple : « Personne n’est cou-
pable ») ou très simplifiée (par exemple : « Ils n’auraient jamais dû laisser
tomber la banque d’investissement Lehman Brothers »). Les véritables
causes de la crise de 2008 n’ont pas disparu, elles n’ont même pas été at-
ténuées. La seule chose que les leaders mondiaux aient réussi à faire au
cours des dix dernières années, c’est gagner du temps. Le carburant de la
crise continue à couler à flots, et nous sommes mêmes passés à la vitesse
supérieure : toujours plus de dettes, de déséquilibres et une superstruc-
ture financière encore plus gigantesque.
Ce gigantisme est moins visible dans le circuit bancaire privé qu’au
niveau des banques centrales, qui sont devenues les véritables banques
systémiques. Elles ont repris ce rôle des grandes banques commerciales
complexes comme jp Morgan, Bank of America Merrill Lynch, Deutsche
Bank ou Goldman Sachs. Personne ne comprend réellement ce qu’elles
font et comment elles gèrent cette complexité. Et personne ne sait com-
ment contrôler l’influence qu’elles exercent sur le système financier et
sur l’économie mondiale. Leur indépendance – qu’elles défendent farou-
chement – les soustrait au contrôle et à la surveillance démocratiques. Et
quand il leur arrive de parler avec des élus au Parlement et de répondre
à des questions de journalistes, elles s’expriment alors dans une langue
sibylline, dans un jargon financier et économique crypté, qui rend leur
stratégie opaque pour les non-initiés. Et les questions plus pointues se
noient dans des réponses horoscopiques pouvant être interprétées diffé-
remment selon les interlocuteurs.
Pour comprendre les banques centrales, il n’est pas nécessaire d’ana-
lyser ce qu’elles font, mais plutôt ce qu’elles provoquent. Après tout, si le
symptôme de la crise est l’instabilité financière, son origine n’est pas uni-
quement financière.
13 INTRODUCTION
Les mesures prises par les autorités – qui furent présentées comme des
solutions – ont encore agrandi le système. Les déséquilibres continuent
et continueront à se creuser jusqu’au prochain infarctus économico-
financier. C’est pourquoi il est nécessaire de s’arrêter un instant sur le système. Quels sont les éléments responsables de son dérapage ? Si
nous le comprenons mieux, nous serons mieux à même d’identifier ses
excès et de comprendre pourquoi les traitements prescrits et appliqués à
large échelle n’ont fait qu’aggraver le mal.
Aujourd’hui, on s’intéresse autant aux dérèglements climatiques
qu’aux problèmes financiers pendant la crise de 2008. Selon moi, ces
deux problématiques ont en partie la même origine : le gigantisme. Je re-
connais que ce concept peut paraître simpliste, mais en réalité le système
est particulièrement complexe et comporte de nombreuses facettes. Le
gigantisme n’est pas un concept économique, il est surtout utilisé dans
le monde médical pour faire référence par exemple à la croissance dé-
mesurée d’un être humain. Intuitivement, vous aurez compris qu’il s’agit
de quelque chose de grand, de trop grand. Tout comme dans la nature, il
peut arriver que certains organismes prennent des proportions énormes.
Des organisations économiques par exemple, mais aussi des entités poli-
tiques. Cette tendance se propage aussi aux bâtiments, aux bateaux et aux
avions. Pour des raisons de prestige, par nécessité ou une combinaison
des deux. Pour l’instant, nous laisserons de côté le fait qu’il renforce les
ego et les potentats.
Il existe plusieurs causes au gigantisme. Nous devons les cartogra-
phier pour comprendre comment la situation a pu nous échapper, lente-
ment dans un premier temps, et ensuite de manière exponentielle. Tout
comme dans la nature, ce phénomène est le résultat d’une combinaison
d’éléments.
Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons réfléchir à de vraies solutions à
la crise et aux situations d’urgence auxquelles nous aurons encore à faire
face. Car si nous réussissons à résoudre ce problème, les systèmes écono-
mique et financier seront beaucoup plus durables et nous rendrons égale-
ment la santé à d’autres facettes de notre société.
CHAPITRE 1
GIGANTISME ?
22 Gigantisme
I l peut sembler bizarre d’utiliser le mot « gigantisme »
dans un contexte économique. Il s’agit en effet du symp-
tôme de certaines maladies comme la macrosomie et
l’acromégalie, qui touchent surtout les personnes. Je
trouve ces termes moins accrocheurs pour le titre d’un
livre. Pour les économistes, qui pratiquent la « science
lugubre », ces appellations sont encore plus sinistres.
Tous ces noms se réfèrent à la croissance anormale
d’un corps. C’est très intéressant : des organismes de-
viennent trop grands à cause de stimuli trop importants,
par exemple, à cause de trop fortes doses d’hormones de
croissance.
Nous pouvons transposer cette maladie aux orga-
nisations : certains instituts, entreprises, ong, organi-
sations internationales ou clubs de football deviennent
trop grands. Ils deviennent des géants. C’est malsain pour l’économie,
et c’est pourquoi on peut parler de « maladie économique ». C’est une
situation déséquilibrée, une perturbation susceptible de se transmettre
à d’autres secteurs et activités. Au niveau économique, le gigantisme est
une maladie contagieuse. Nous devons donc la traiter ou, mieux encore, essayer de la prévenir.
Chez les humains, le gigantisme est assez rare. Mais si j’ai décidé
d’écrire un livre sur ce sujet, c’est parce que je crains qu’il soit davantage
répandu dans l’économie. Est-ce le cas ? Il me semble utile de commen-
cer par un petit état des lieux. La taille des organisations, des entreprises
et des entités économiques représente-t-elle un problème ou est-ce une
simple vue de l’esprit ? Ce phénomène est-il nouveau ?
Il n’est pas évident de diagnostiquer le gigantisme économique. Si
l’on veut rester objectif, il existe trois façons d’y arriver. Tout d’abord,
pour déterminer si une entreprise est anormalement grande, on peut la
comparer avec les données historiques. Les grandes entreprises et orga-
nisations sont-elles plus grandes et plus nombreuses qu’auparavant ? Le
23GIGaNTIsme ?
gigantisme ne se mesure pas uniquement à la taille d’une entreprise, mais
aussi aux comportements excessifs d’entreprises devenues trop grandes
dans leur secteur ou domaine d’activité. Les économistes cherchent alors
à identifier des marges ou des bénéfices anormalement élevés, ainsi
qu’une concentration trop importante. Une taille et une concentration
excessives combinées à des marges exagérément élevées peuvent indi-
quer que nous sommes face à un géant. Si nous réussissons à identifier
cette pathologie, nous n’avons plus à hésiter. Nous pourrons affiner le
diagnostic, recenser les symptômes et réfléchir aux remèdes.
SIZE MATTERS Il n’est pas difficile de trouver des
chiffres démontrant que les
grandes entreprises s’adjugent
une place de plus en plus importante dans notre économie. Nous le
constatons partout et dans tous les secteurs. Aux États-Unis, la part de la
valeur ajoutée des 200 plus grandes entreprises pendant la période
d’après-guerre est passée de 30 % à près de 45 %. La plus forte augmenta-
tion a eu lieu avant 1975, mais la concentration a recommencé à augmen-
ter au cours des 20 dernières années.
Le quotidien américain The New York Times s’est aussi penché sur la
taille des entreprises américaines et est arrivé à la même conclusion.
TOP 200 Des PRODUCTeURs amÉRICaINs30 % De La VaLeUR aJOUTÉe eN 194745 % De La VaLeUR aJOUTÉe eN 2012
LES GRANDES ENTREPRISES DOMINENT L’ÉCONOMIE F IG. 1 Valeur ajoutée selon la taille des entreprises aux États-Unis
24 Gigantisme
« Grandir » est une tendance que l’on retrouve dans les entreprises (cf.
fig. 2). Le nombre de grandes entreprises ne cesse d’augmenter, que nous
prenions comme référence leur capitalisation boursière,A leur part dans
la valeur ajoutée ou le nombre d’employés. Nous démontrerons plus loin
que ces entreprises souhaitent grandir parce qu’elles y trouvent un avan-
tage non négligeable : cela augmente leur pouvoir, et finalement leurs bé-
néfices. Et si la concurrence s’accroît, elles souhaiteront grandir encore
davantage. C’est une histoire sans fin.
Non pas que tout cela se passe sans résistance : il arrive que certains
politiciens pointent du doigt les dangers d’une telle situation. Ro Khanna,
un membre démocrate du Congrès américain, originaire de la Silicon
Valley en Californie, a indiqué dans une de ses interventions en 2018 :
« Une des choses contre lesquelles les citoyens se rebellent dans ce pays,
c’est la taille grandissante des institutions.1 Ils ont l’impression de perdre
le contrôle de leur propre destin. » Ce n’est qu’une des conséquences du
gigantisme, conséquences que nous analyserons dans le chapitre suivant.
Mais continuons à essayer d’identifier la pathologie, en laissant de côté
les symptômes et les patients qui se plaignent de la maladie.
Le chiffre le plus frappant, c’est l’augmentation de la capitalisation boursière des grandes entreprises, c’est-à-dire la valeur totale de leurs
actions, calculée sur base de leur cours de bourse. Les sociétés tech-
nologiques américaines Apple, Google et Microsoft flirtent avec les
1000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Même si le cours
gagne ou perd 30 %, cela ne change pas grand-chose : elles demeurent
A La taille d’une entreprise ne se mesure pas uniquement sur base d’un seul paramètre. Certaines sociétés comptent des dizaines de milliers d’employés, mais jouent un rôle relativement modeste dans l’économie mondiale. D’autres affichent des chiffres d’affaires qui se comptent en milliards de dollars, mais qui sont le résultat de transactions commerciales (import/export) dont la valeur ajoutée peut être marginale. La valeur boursière tient compte de la valeur ajoutée et du développement futur d’une entreprise (contrairement au chiffre d’affaires ou au nombre d’employés), mais peut être exagérée (nous parlons alors de bulles spéculatives) et fluctue plus ou moins dans une fourchette de 25 %. S’il vaut mieux se baser sur d’autres paramètres pour mesurer la « taille », la capitalisation boursière n’en est pas moins la seule à également tenir compte de l’avenir de l’entreprise.
25GIGaNTIsme ?
des organisations énormes qui dominent l’économie au niveau mon-
dial. Les sociétés technologiques n’ont pas le monopole du gigantisme.
C’est aussi le cas des entreprises pharmaceutiques et des banques en
termes de capitalisation boursière, de nombre d’employés, de bilan ou
de chiffre d’affaires. La figure 3 démontre que, calculée en dollars ac-
tuels, la taille des entreprises américaines est aujourd’hui effectivement
LES GRANDES ENTREPRISES DEVIENNENT ENCORE PLUS GRANDES F IG. 2 Évolution de la taille des entreprises aux États-UnisSource : The New York Times sur base des données du Census Bureau.
1989 1993 1997 2001 2005 2009 2013 20171985-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
>10000 1000 à 9999 100 à 99920 à 99 < 20
Nombre d’employés:
Le NOmBRe D’emPLOIs aUGmeNTe DaNs Les GRaNDes eNTRePRIses amÉRICaINes, TaNDIs QU’IL BaIsse DaNs Les PeTITes eNTRePRIses
1917Actifs (milliards de $), Corrigé pour tenir compte de l’inflation – sept. 2007
1917Actifs (milliards de $), Corrigé pour tenir compte de l’inflation – sept. 2007
1967Valeur de marché (milliards de $), Corrigé pour tenir compte de l’inflation – sept. 2007
1967Valeur de marché (milliards de $), Corrigé pour tenir compte de l’inflation – sept. 2007
2017Valeur de marché (milliards de $),le 10 novembre 2017
2017Valeur de marché (milliards de $),le 10 novembre 2017
U.S. STEEL$ 46,4 milliardsAcier
AMERICAN TELEPHONE & TELEGRAPH $ 14,1 milliardsTélécoms
AMERICAN TELEPHONE & TELEGRAPH $ 14,1 milliardsTélécoms
INTERNATIONAL BUSINESS MACHINES $ 258,6 milliardsTechnologie
INTERNATIONAL BUSINESS MACHINES $ 258,6 milliardsTechnologie
APPLE$ 898 milliardsTechnologie
APPLE$ 898 milliardsTechnologie
ALPHABET$ 719 milliardsTechnologie
ALPHABET$ 719 milliardsTechnologie
MICROSOFT$ 644 milliardsTechnologie
MICROSOFT$ 644 milliardsTechnologie
AMAZON$ 534 milliardsTechnologie
AMAZON$ 534 milliardsTechnologie
FACEBOOK$ 518 milliardsTechnologie
FACEBOOK$ 518 milliardsTechnologie
BERKSHIRE HATHAWAY $ 452 milliardsConglomérat
BERKSHIRE HATHAWAY $ 452 milliardsConglomérat
JOHNSON & JOHNSON$ 374 milliardsPharmacie
JOHNSON & JOHNSON$ 374 milliardsPharmacie
EXXON MOBILE$ 350 milliardsPétrole et gaz
EXXON MOBILE$ 350 milliardsPétrole et gaz
JPMORGAN CHASE$ 340 milliardsServices financiers
JPMORGAN CHASE$ 340 milliardsServices financiers
WELLS FARGO$ 266 milliardsServices financiers
WELLS FARGO$ 266 milliardsServices financiers
AMERICAN TELEPHONE & TELEGRAPH $ 200,5 milliardsTélécoms
AMERICAN TELEPHONE & TELEGRAPH $ 200,5 milliardsTélécoms
EASTMAN KODAK$ 177 milliardsCinéma
EASTMAN KODAK$ 177 milliardsCinéma
GENERAL MOTORS$ 171,2 milliardsAutomobile
GENERAL MOTORS$ 171,2 milliardsAutomobile
STANDARD OIL OF N.J.$ 10,7 milliardsPétrole et gaz
STANDARD OIL OF N.J.$ 106,5 milliardsPétrole & gaz
TEXACO$ 82,3 milliardsPétrole & gaz
SEARS, ROEBUCK$ 64,6 milliardsGrande distribution
GENERAL ELECTRIC$ 63,9 milliardsConglomérat
POLAROID$ 58 milliardsCinéma
GULF OIL$ 58 milliardsPétrole et gaz
BETHLEHEM STEEL$ 7,1 milliardsAcier
ARMOUR & CO. $ 5,8 milliardsAlimentation
SWIFT & CO.$ 5,8 milliardsAlimentation
E.I. DU PONT DE NEMOURS $ 4,9 milliardsChimie
U.S. RUBBER$ 4,6 milliardsCaoutchouc
MIDVALE STEEL & ORDONANCE $ 4,8 milliardsAcier
INTERNATIONAL HARVESTER $ 4,9 milliardsMachines
TOP 10 DES ENTREPRISES AMÉRICAINES AU COURS DES 100 DERNIÈRES ANNÉESF IG. 3 Taille des entreprises américaines cotées en BourseSource : howmuch.net/articles/100-years-of-americas-top-10-companies & forbes.com & Visual Capitalist
27GIGaNTIsme ?
exceptionnelle.B Et ce n’est pas l’apanage des États-Unis. La taille des en-
treprises chinoises est également impressionnante.
En 2019, les Bourses mondiales sont dominées par les entreprises
technologiques. Les États-Unis et la Chine se partagent le top 20, les
plus grandes sociétés étant toutes américaines, et les autres un mélange
des deux nationalités. L’Empire du Milieu comprend presque autant
de géants technologiques que les États-Unis. Pour chaque Amazon, on
trouve un Alibaba, et pour chaque Apple il y a un Xiaomi.
Alibaba et Tencent sont les géants technologiques chinois dont la
capitalisation boursière se rapproche le plus de leurs homologues amé-
ricains. La valeur des six plus grandes entreprises technologiques amé-ricaines est égale à celle des 94 sociétés technologiques américaines suivantes cumulées. C’est impressionnant et cela implique un niveau de
concentration important (voir plus loin).
B Les grandes entreprises ont toujours existé, mais évalués en dollars actuels, les géants d’hier sont des nains comparés aux géants (cotés) actuels. Cela ne signifie pas que le gigantisme n’était pas un problème dans le passé, mais plutôt qu’il est devenu plus pressant aujourd’hui.
TA BL E AU 1 Les plus grandes sociétés technologiques au monde cotées en BourseSource : Bloomberg, février 2019.
Capitalisation boursière (milliards d’euros)
Capitalisation boursière (milliards d’euros)
BAIDU 90 MICROSOFT 790
ALIBABA 435 ORACLE 182
TENCENT 416 INTEL 222
BAT 941 BROADCOM 108
CISCO 212
FACEBOOK 470 NVIDIA 88
APPLE 785 IBM 122
AMAZON 795
NETFLIX 148 NASDAQ 100 8000
ALPHABET (GOOGLE) 775 NASDAQ COMPOSITE 11600
FAANG 2937 S&P 500 23900
www.racine.be
Enregistrez-vous sur notre site internet et nous vous
enverrons régulièrement une lettre d’information
sur nos nouvelles publications et des offres exclusives.
Couverture Studio Lannoo
Mise en page Thijs Kestens & Steven Theunis, Armée de Verre
Rédaction Jan Lodewyckx
Traduction du néerlandais Liliane Tackaert et Christian De Greef
Crédit photo de couverture ImageSelect
Crédits photos à l’intérieur iStock
© Uitgeverij Lannoo nv, Tielt, 2019 et Geert Noels
d/2019/45/360 – isbn 978 94 014 6087 3 – nur 781
Tous droits réservés. Aucun élément de cette publication ne peut
être reproduit, introduit dans une banque de données ni publié
sous quelque forme ce soit, soit électronique, soit mécanique ou
de toute autre manière, sans l’accord écrit préalable de l’éditeur.