olympique lyonnais / fc porto. - le progrès

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ENTRAÎNEUR EFFECTIF SAISON 2021/2022 EFFECTIF SAISON 2021/2022 ENTRAÎNEUR GARDIENS GARDIENS DÉFENSEURS DÉFENSEURS MILIEUX MILIEUX ATTAQUANTS ATTAQUANTS PETER BOSZ SERGIO CONCEIÇAO 01 01 02 02 08 08 07 09 05 12 22 19 25 50 15 13 17 25 30 14 03 03 10 16 09 10 12 18 23 22 28 46 18 26 29 21 28 40 99 04 05 20 11 11 30 14 19 35 23 27 ANTHONY LOPES AUGUSTIN MARCHESIN SINALY DIOMANDE FABIO CARDOSO HOUSSEM AOUAR MATHEUS URIBE KARL TOKO EKAMBI MEHDI TAREMI JASON DENAYER ZAIDU WENDELL HABIB KEITA OTAVIO FABIO VIEIRA ROMAIN FAIVRE GALENO MALO GUSTO MAXENCE CAQUERET JULIAN POLLERSBECK CLAUDIO RAMOS EMERSON PALMIERI PEPE LUCAS PAQUETA MARKO GRUJIC MOUSSA DEMBÉLÉ FRANCISCO CONCEICAO HENRIQUE WILSON MANAFA JOAO MARIO JEFF REINE-ADÉLAÏDE BRUNO COSTA STEPHEN EUSTAQUIO RAYAN CHERKI BRADLEY BAROLA TONI MARTINEZ DAMIEN DA SILVA TANGUY NBOMBELE KAYNE BONNEVIE DIOGO COSTA CASTELLO LUKEBA MARCANO VITINHA TINO KADEWERE PEPE EVANILSON LÉO DUBOIS MBEMBA RUBEN SEMEDO THIAGO MENDES JÉRÔME BOATENG OLYMPIQUE LYONNAIS / FC PORTO. JEUDI 17 MARS 2022 21H00 OLYMPIQUE LYONNAIS FUTEBOL CLUB DO PORTO

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ENTRAÎNEUR EFFECTIF SAISON 2021/2022 EFFECTIF SAISON 2021/2022ENTRAÎNEUR

GARDIENS GARDIENS

DÉFENSEURS DÉFENSEURS

MILIEUX MILIEUX

ATTAQUANTS ATTAQUANTS

PETER BOSZ SERGIO CONCEIÇAO

01 01

02 02

08 08

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05 1222

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ANTHONYLOPES

AUGUSTINMARCHESIN

SINALYDIOMANDE

FABIOCARDOSO

HOUSSEMAOUAR

MATHEUSURIBE

KARLTOKO EKAMBI

MEHDITAREMI

JASONDENAYER

ZAIDU

WENDELL

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FABIOVIEIRA

ROMAINFAIVRE

GALENO

MALOGUSTO

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JULIANPOLLERSBECK

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MOUSSADEMBÉLÉ

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JOAOMARIO

JEFFREINE-ADÉLAÏDE

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TONIMARTINEZ

DAMIENDA SILVA

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KAYNEBONNEVIE

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CASTELLOLUKEBA

MARCANO

VITINHA

TINOKADEWERE

PEPE

EVANILSON

LÉODUBOIS

MBEMBA

RUBENSEMEDO

THIAGOMENDES

JÉRÔMEBOATENG

OLYMPIQUELYONNAIS /FC PORTO.

JEUDI 17MARS 2022 21H00

OLYMPIQUE

LYONNAISFUTEBOL CLUB DO

PORTO

*Prends le pouvoir

SAISON 2009/2010

BUTS

COUPES DES COUPES

LIGUE DES CHAMPIONS

EUROPA LEAGUE

BUTS

SAISON 2011/2012 SAISON 2012/2013 SAISON 2021/2022LIEU HUELVA

LISANDRO

SAISON 1964/1965

SAISON 2003/2004

SAISON 2021/2022

MARCELOBASTOS TOKO EKAMBI

SLIMANI

LIEU GENÈVE LIEU PORTO LIEU PORTO

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BUTSPOURBUTSCONTRE

VICTOIRE

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DÉFAITES

MATCHS

MATCHS

COMPÉTITIONS

AMICAUX.

EUROPÉENNES.

OL/PORTOHISTORIQUE

OFFICIELS.

Ils sont quatre à avoir évolué en match officiel sous les couleurs du FC Porto et de l’OL : Miguel Lopes, Lisandro, Aly Cissokho et Stéphane Paille.

C’est le destin tragique de ce der-nier dont nous nous rappelons aujourd’hui.

Stéphane Paille est né le 27 juin 1965, en Haute Savoie. Prodige dans la région Rhône-Alpes, il intègre à 14 ans le centre de formation le plus réputé de l’époque : le FC Sochaux.

Avec le club doubiste, il va grandir à pas de géants. Joueur d’exception aux qualités techniques et physiques hors du commun, il empile les performances de classe au point d’être International Français, dès l’âge de 21 ans, et d’être le plus grand espoir du football national avec son compère et ami Eric Cantona. Stéphane est inépuisable, sur et en dehors du terrain. Il aime la vie comme personne, il aime s’amuser comme tout le monde. C’est un très gentil jeune homme qui flambe.

C’est le meilleur de sa génération, c’est le plus beau joueur de Ligue 1 : toutes les caméras sont braquées sur lui. On lui prédit une carrière extraordinaire.

En 1989, le Président de Montpellier, Louis Nicollin, casse sa tirelire et recrute les deux génies du football français. Ils ont 24 et 23 ans. C’est un échec

retentissant. C’est le début de la fin pour Stéphane Paille. Après quelques mois à Montpellier, il quitte l’Hérault et va parcourir l’Europe. Il joue pour huit clubs différents en huit saisons, dont l’OL et le FC Porto. Pendant toute cette période, il n’arrive pas à retrouver les qualités exceptionnelles qui étaient les siennes.

Il raccroche les crampons à l’âge de 32 ans mais c’est huit ans auparavant, en 1989, que tout s’était réellement arrêté : sa flamboyance, son insouciance, sa carrière en Equipe de France.

Son après-carrière, comme entraîneur, l’emmène de Sochaux aux Minguettes en passant par Cannes ou la Division 2 algérienne. Zinedine Zidane l’accueille même au Real Madrid pour intégrer la cellule de recrutement. Mais c’est à Besançon qu’il va nouer des liens formidables avec celui qui l’aidera beaucoup et l’accompagnera jusqu’à la fin : Bruno Genesio.

Stéphane Paille fut une météorite du football, un prodige trop rapidement en haut de l’affiche, un très gentil garçon adoré par ses coéquipiers, un ultra-sensible dont la passion excessive ne s’arrêtait jamais.

Il s’est endormi, foudroyé, malade et usé, le 27 juin 2017, dans un hôpital de Lyon. Il avait 52 ans, c’était le jour de son anniversaire.

LES DEUX CLUBSILS ONT JOUÉ POUR

Romain Faivre a disputé son premier match en coupe d’Europe lors de la victoire à Porto (0-1).

Avec 6 buts, Karl Toko Ekambi partage la tête du classement des buteurs avec l’attaquant du FC Porto, Wenderson Galeno.

L’OL a enchaîné une 6ème victoire consécutive à l’extérieur lors de la rencontre aller. Un résultat positif à domicile qualifierait les gones en 1/4 de finale.

ROMAINFAIVRE

KARLTOKO EKAMBI

OLYMPIQUELYONNAIS

QUE...ON DIT

Une histoire de générationsunies par la passion.

À l’occasion de la sortie du MG5, nouveau break 100% électrique de la gamme, MG et l’Olympique Lyonnais rendent hommage à leurs valeurs communes : émotion, passion, et héritage.

Découvrez le film en scannant ce QR code.

Consommation électrique (min. max.) Gamme nouveau MG5 (wh/km) WLTP : 175‑179. Règlement 2018/1832. Valeurs au 09/09/2021 susceptibles d’évolution.Plus d’informations sur le site www.mgmotor.fr mgmotor.fr

Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo #SeDéplacerMoinsPolluer

CDEFG

A 0 gCO2/kmB

MG5

Mercredi 16 mars 2022 - 1,20 ۃdition Lyon - Villeurbanne - Caluire 69X

3HIMRSI*habcah+[A\N\L\G\A

Page 10

Trente-cinq ans après leur dernière rencontre d’amis, ils ont noué une relation amoureuse par mails. Elle s’est installée chez lui lors du confinement. Ils vivent depuis une idylle amoureuse qu’ils ont décidé de mener envers et contre tout depuis 2 ans. Photo Progrès/Richard MOUILLAUD

Page 15

RhônePourquoi le phénomène de ciel jaune va se prolonger

Nuage de sable du Sahara dans le ciel de Lyon. Photo Progrès/Maxime JEGAT

Page 11

RhôneHomicide à Villefranche : elle s’appelait Angélique et avait 27 ans

Supplément environnement

Ici on agitLes grands défis pour protéger nos fleuves et nos cours d’eau

Amis de 35 ans, réunis pendant le Confinement

Un amour plus fort que le Covid

Photo archives Progrès/David TAPISSIER

Vous êtes témoin d’un événement, vous avez une info ?

[email protected]

Page 16La Guillotière

Après l’accalmie, l’insécurité de retour, l’inquiétude aussi

296436200

2 ACTU LE FAIT DU JOUR

FRAN

CE M

ONDE

RHO02 - V1

sacs de sable dans son palais Mari-insky devenue forteresse, incarne cet esprit de résistance. Comme les dizaines de milliers de civils, hom-mes et femmes, de la Défense terri-toriale, formés aux armes ces der-nières semaines, et qui ne veulent pas laisser Vladimir Poutine briser leur élan démocratique et leur ville symbole de cet espoir.

Les monuments, à Kiev, tradui-sent cette évolution, et ces regards tournés vers l’Europe. « De nom-breux monuments ont une tonalité différente de celle du passé, com-me celui érigé en l’honneur des 4 millions de victimes de la grande famine en 1932-1933, causées par le régime communiste », explique Alexandra Goujon. « Kiev se transforme, et c’est aussi le symbo-le de deux révolutions, Orange d’abord (2003) et Maidan (2014), place de l’Indépendance qui était autrefois celle de la Révolution d’octobre durant l’ère soviétique. » En trois décennies, Kiev s’est « dé-

soviétisée », rappelle l’universitai-re. « Elle est devenue en même temps le symbole d’un pouvoir li-bre et d’une résistance à toutes les formes d’oppression y compris aux régimes autoritaires. »

Une « désoviétisation »Sur ces places emblématiques se

sont succédé de nombreuses com-mémorations ces dernières an-nées, et encore ces derniers jours, avec de vibrants hommages aux soldats ukrainiens tombés dans la défense de leur capitale. En réalité, même si Kiev a traversé à distance la guerre de 2014 au Donbass, elle en garde les stigmates, le souvenir. « Tout l’Ukraine est en guerre de-puis 2014, à travers un conflit de basse intensité, mais qui progressi-vement a imprégné l’ensemble du territoire », résume l’universitaire. Jusqu’à ce 24 février 2022, où Mos-cou a déclenché l’invasion totale. L’offensive a développé davantage le patriotisme, « déjà bien pré-

sent », estime Alexandra Goujon : « C’est une équation tragique, le patriotisme ukrainien n’avait pas besoin de cette guerre pour exis-ter… ». Bien au-delà de Kiev, sur les rives de la mer Noire, les protes-tations contre « l’occupant » té-moignent d’un « attachement ré-gional et national ». Pour la spécialiste, « l’Ukraine s’est cons-truit un imaginaire national depuis trente ans. C’est faible comme temps à l’échelle de l’histoire, mais suffisant pour que toute une géné-ration soit éduquée dans un imagi-naire totalement différent de celui des Russes ». La Russie n’est défi-nitivement plus le « modèle » à suivre. Même les russophones d’Ukraine, selon Mme Goujon, ne sont plus pro-Russes. Ils ont défini-tivement tourné le dos à La Mère-Patrie.

Xavier FRERE

* L’Ukraine, de l’indépendance à la guerre. Éd. Le Cavalier bleu.

■« Un moment dangereux » pour Kiev

Les frappes russes se multi-plient à Kiev, la capitale, qui vit « un moment dangereux et dif-ficile », a déclaré le maire de la ville, Vitali Klitschko, en décré-tant un couvre-feu de mardi soir à jeudi matin. Une frappe contre un immeuble d’habita-tion a causé la mort d’au moins quatre personnes, selon le der-nier bilan fourni par le maire. Au total, quatre explosions ont été entendues mardi à Kiev, en-cerclée par les forces russes.

■Reprise des pourparlersLa quatrième session de négo-

ciations pour tenter de trouver

une issue à la crise a repris mar-di, en visioconférence, après une pause la veille, a annoncé un haut responsable ukrainien, insistant sur la demande de ces-sez-le-feu formulée par Kiev. Le Kremlin a estimé prématuré tout « pronostic » sur les négo-ciations avec Kiev, après qu’un conseiller de la présidence ukrainienne a jugé possible un accord de paix d’ici mai. Le président Zelensky a néan-moins semblé faire une conces-sion importante, en reconnais-sant que son pays n’adhérerait pas à l’Otan. Vladimir Poutine a justifié en partie l’invasion de l’Ukraine par la crainte de voir une ex-république soviétique

rejoindre l’alliance militaire oc-cidentale, qu’il considère com-me une menace existentielle pour la Russie.

■Visite des dirigeants européens voisins à Kiev

Les Premiers ministres polo-nais, tchèque et slovène ont rencontré mardi le président Volodymyr Zelensky à Kiev, première visite de dirigeants étrangers dans la capitale ukrai-nienne assiégée depuis le début de l’invasion russe le 24 février. Peu après leur arrivée à Kiev en train, les trois dirigeants se sont entretenus de la situation avec le président Zelensky et le Pre-mier ministre Denis Chmyhal.

Le point au 20e jour de guerre

BULGARIE

Mer Noire

Merd’Azov

*4 réacteurs: 1 à l'origine de la catastrophe nucléaire de 1986. Les 3 autresont été arrêtés définitivement en octobre 1991 (réacteur 2), en novembre 1996 (réacteur 1)et en décembre 2000 (réacteur 3). **annexée par la Russie en 2014. Sources : médias, ISW, CSIS, gouvernement ukrainien.

FeodossiiaSébastopol

Rivné

Crimée**

ROUMANIE

POLOGNE

BIÉLORUSSIE

MOLDAVIE

Lviv

Ivano-Frankivsk

Loutsk

Jytomyr

Soumy

Melitopol

Odessa

Tuzly

Zaporijia

Poltava

Kirovohrad

VinnytsiaTernopil

Mykolaïv

Kherson

Yalta

Donesk

Novorossiisk

RUSSIE

Zonerevendiquée

par lesséparatistes

pro-russes.

Zonetenue

par lesséparatistes

pro-russesdepuis 2014.

UKRAINE LES VILLES BOMBARDÉES, L’AVANCÉE DES TROUPES RUSSES

UKRAINE

Konstantinovka Kryvyï Rih

Khmelnitski

100 km

KievKyiv

Enerhodar

Marioupol

Vassylivka

Tchernihiv

Paysmembresde l'OTAN

Villes bombardéesle 15 mars

Centralesnucléaires

Bases navalesrusses

Avancée des troupes russes

Territoire passésous contrôle russe

Point de situation - 20e jour15 mars 2022 à 19h30 (heure française)

Louhansk

Tchernobyl*

VelykaPysarivka

Rubizhne

Dnipro

Kharkiv

Un sapeur-pompier tente de réconforter une habitante de Kiev, dont l’appartement a été bombardé mardi. Photo AFP/Aris MESSINIS

Deux journalistes, un cameraman irlandais de Fox News et une journaliste ukrainienne qui l’accompa-gnait, ont été tués lundi près de Kiev dans une attaque qui a également fait un blessé parmi l’équipe de la chaîne de télévision américaine. Pierre Zakrzewski ac-compagnait le journaliste Benjamin Hall, blessé, lors-que leur véhicule a été la cible de tirs lundi à Horenka, près de Kiev, a indiqué la PDG de Fox News Media, Suzanne Scott. Basé à Londres, Pierre Zakrzewski était en Ukraine depuis février. Il avait reçu en décembre le prix Fox News du « Héros discret », notamment pour avoir « joué un rôle clé dans l’évacuation de nos pigistes afghans et de leurs familles après le retrait américain d’Afghanistan », a souligné la cheffe de la chaîne. Benjamin Hall, de nationalité britannique et correspon-dant de Fox News au département d’État, reste pour sa part hospitalisé en Ukraine. Depuis le début de l’inva-sion russe en Ukraine le 24 février, cinq journalistes ont été tués.

Deux journalistes tués près de Kiev

La Russie a décidé mardi de quitter le Conseil de l’Europe, accusant l’Otan et l’Union européenne d’en avoir fait un instrument au service de « leur expansion militaro-politique et économique à l’Est », au 20e jour de l’invasion de l’Ukraine par les forces russes. Vigie des droits humains en Europe, celui-ci, créé en 1949, réunissait jusqu’alors la quasi-totalité des États du continent, 47 au total, dont la Russie depuis 1996, et l’Ukraine depuis 1995. Seul le Belarus, allié de Moscou, n’en faisait pas partie. « Ceux qui nous forcent à prendre cette mesure porteront toute la responsabilité de la destruction de l’espace humanitaire et juridique commun sur le continent et des conséquences pour le Conseil de l’Europe lui-même, qui, sans la Russie, perdra son statut paneuropéen », a lancé le ministère russe des Affaires étrangères. Principale conséquen-ce concrète de ce retrait, les 145 millions de Russes ne vont plus pouvoir bénéficier de la protection de la Cour européen-ne des droits de l’homme (CEDH), le bras judiciaire du Conseil de l’Europe, ultime recours contre l’arbitraire des tribunaux de leur pays. Moscou est en effet le principal pourvoyeur de dossiers devant la CEDH : plus de 24 % des affaires actuellement pendantes devant le bras judiciaire du Conseil concernent en effet la Russie, avec certains dossiers emblématiques, comme celui de l’opposant Alexeï Navalny.

La Russie quitte le Conseil de l’Europe avec fracas

} Nous avons entendu pendant des années que les portes [de l’Otan] étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer. C’est la vérité et il faut le reconnaître. ~

Volodymyr Zelensky mardi

■La Russie était, du moins avant la guerre, la 12e économie mondialeDans notre article « La Russie au bord du défaut de paiement, pour-tant… » paru dans votre édition du 15 mars, nous avons écrit que la Russie était « la troisième puissance économique mondiale ». Si l’on s’en tient au seul Produit intérieur brut (PIB), avant la guerre, le pays se situait en fait à la douzième place, selon le classement du FMI d’octo-bre 2021. La Russie passe à la troisième place si l’on inclut le poids de la dette publique et des exportations, derrière la Chine et les États-Unis.

précision

Sur l’un des points culminants de Kiev, la statue emblématique de l’ère soviétique : La Mère-Patrie érigée en 1981. Un musée national ukrainien est venu se greffer à cet endroit. Photo EBRA/X. F.

guerre en ukraine

C’ est Kiev, selon l’ancienne ap-pellation russe, utilisée en

France, et Kyiv, pour les Ukrai-niens. Quel que soit son nom, la capitale de l’Ukraine est dominée par une statue emblématique de 102 mètres de haut : La Mère-Pa-trie. Elle est le symbole majestueux des tourments de l’histoire que tra-verse le pays. Construite en 1981 sous l’ère soviétique, et greffée dé-sormais à un musée militaire et national de l’histoire ukrainienne. « Son existence n’a pas été remise en cause, mais son image a été détournée », souligne Alexandra Goujon, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Bourgogne. « On lui a notamment mis une couronne de coquelicots portant davantage une interpréta-tion européenne que soviétique. »

Les invasions barbares…À l’heure où les chars de l’ex-Ar-

mée rouge avancent du Nord vers la capitale et où ses premiers im-meubles dans le centre sont tou-chés, Kiev ne rompt pas. Combien reste-t-il d’habitants sur les 3 mil-lions ? Sans doute la moitié, au moins, ont aujourd’hui quitté le pays ou sont partis se réfugier dans les campagnes. Kiev résiste, com-me elle l’a fait plusieurs fois au cours de son histoire, contre les Vikings, contre les Mongols, et évi-demment, ces dernières décen-nies, contre l’appétit et les velléités de démembrement de l’ours russe. « C’est une capitale importante à plus d’un titre, un lieu de pouvoir très ancien avant Moscou même, où le gouvernement et le comman-dement sont aujourd’hui mena-cés », décrit cette spécialiste de l’Ukraine, qui se trouvait en no-vembre dernier à Kiev, et qui dit avoir « du mal à l’imaginer dans le contexte actuel ».

Le président de cette jeune répu-blique parlementaire, Volodymyr Zelensky, retranché au milieu des

Symbole du front anti-rus-se, la capitale ukrainienne subit les premiers assauts dans son centre. Cette ville de près de 3 millions d’ha-bitants, envahie plusieurs fois dans son histoire tour-mentée et qui incarne enco-re l’espoir de tout un peu-ple, ne s’avoue pas vaincue.

Kiev, capitale de la résistance encore et toujoursBeyrouth, Sarajevo, Bagdad,

Grozny, Falloudja, Mossoul, Alep… La liste est longue de ces villes qui furent de terribles zones de combat ces dernières décennies. Kiev sera-t-elle la prochaine alors que le Kremlin a déclaré lundi vou-loir « prendre le contrôle total des grandes villes [de l’Ukraine] qui sont déjà encerclées » ? Pour un ancien général, spécialiste du génie, le schéma que l’armée russe appli-que, déjà éprouvé en Syrie et en Tchétchénie, est classique : « L’ar-mée encercle, bombarde. Elle ou-vre une voie humanitaire pour faire sortir les civils et puis elle pilonne avant que les défenses cèdent ».

Mais serait-elle prête à détruire la capitale ukrainienne comme elle a pu le faire à Alep, en grande partie réduite en cendres par l’armée de l’air et l’artillerie russes ? Dans le cas contraire se profileraient des opérations militaires particulière-ment compliquées en milieu ur-bain. « Dans ce type de combat, de feu et de manœuvres, l’assiégé con-naît parfaitement le terrain tandis que l’assaillant a tendance à perdre ses repères », note l’officier. « Le dé-fenseur peut utiliser l’embuscade, le

sniping, la pose d’IED (engins ex-plosifs artisanaux) pour freiner l’avancée de l’ennemi. C’est un combat d’usure, de harcèlement, qui est très démoralisateur. Par ailleurs, l’assaillant est canalisé par l’urbain, transformé par le défen-seur qui a pu creuser des tranchées, monter des barricades, créer des li-gnes défensives dans les bâti-ments… »

Un ratio de 8 contre 1Le combat en zone urbaine néces-

site un volume de force très impor-tant. Il faut de 8 à 10 assaillants pour un défenseur. « Un ratio à pondérer avec d’autres facteurs », remarque le général. « Et notamment le moral des troupes, la qualité des défenses ou encore la maîtrise des techni-ques de guérilla. » Concrètement, les Ukrainiens, qui défendront jus-qu’au bout leur capitale et qui dis-posent de plusieurs milliers d’armes notamment antichars livrées par les Occidentaux, bénéficient d’un as-cendant psychologique certain face à une armée russe dont de nom-breux observateurs indiquent qu’el-le aurait aujourd’hui de réelles diffi-cultés à mener ce type de combat.

« Si la ville est totalement encerclée et ne permet plus aux Ukrainiens de se ravitailler en munitions et en vi-vres, elle peut néanmoins tomber. C’est un peu le dernier carré de la Garde à Waterloo », ajoute le géné-ral. Hypothèse cependant peu réa-liste à l’heure actuelle, Kiev présen-tant près de 100 km de périmètre qu’il faudrait boucler. Dans l’ouvra-ge référence sur le combat en zone urbaine L’Ultime champ de ba-taille, les colonels Pierre Santoni et Frédéric Chamaud rappellent que les villes se sont imposées comme le terrain privilégié des affrontements depuis la dernière Guerre mondia-le. Et il se rapproche, selon eux, des combats des tranchées de la Gran-de Guerre. « À Douaumont par exemple, relevait Pierre Santoni lors de la sortie de son ouvrage, il fallait reprendre un ouvrage fortifié. Finalement, quand les colonnes d’assaut arrivent aux abords du fort, elles mènent un type de combat (in-filtration en colonne, affrontement au corps à corps, ouverture de porte avec des explosifs, passage à travers un réseau de barbelés…) que l’on peut retrouver aujourd’hui. »

Nicolas ROQUEJEOFFRE

La guerre urbaine, le cauchemar des assaillants

3 millionsÀ quasiment chaque seconde qui passe, un enfant en Ukraine devient un réfugié, a affirmé mardi l’ONU, alors que 3 millions de personnes ont fui le pays depuis le 24 février et le début l’invasion russe.

3Mercredi 16 mars 2022

RHO03 - V1

sacs de sable dans son palais Mari-insky devenue forteresse, incarne cet esprit de résistance. Comme les dizaines de milliers de civils, hom-mes et femmes, de la Défense terri-toriale, formés aux armes ces der-nières semaines, et qui ne veulent pas laisser Vladimir Poutine briser leur élan démocratique et leur ville symbole de cet espoir.

Les monuments, à Kiev, tradui-sent cette évolution, et ces regards tournés vers l’Europe. « De nom-breux monuments ont une tonalité différente de celle du passé, com-me celui érigé en l’honneur des 4 millions de victimes de la grande famine en 1932-1933, causées par le régime communiste », explique Alexandra Goujon. « Kiev se transforme, et c’est aussi le symbo-le de deux révolutions, Orange d’abord (2003) et Maidan (2014), place de l’Indépendance qui était autrefois celle de la Révolution d’octobre durant l’ère soviétique. » En trois décennies, Kiev s’est « dé-

soviétisée », rappelle l’universitai-re. « Elle est devenue en même temps le symbole d’un pouvoir li-bre et d’une résistance à toutes les formes d’oppression y compris aux régimes autoritaires. »

Une « désoviétisation »Sur ces places emblématiques se

sont succédé de nombreuses com-mémorations ces dernières an-nées, et encore ces derniers jours, avec de vibrants hommages aux soldats ukrainiens tombés dans la défense de leur capitale. En réalité, même si Kiev a traversé à distance la guerre de 2014 au Donbass, elle en garde les stigmates, le souvenir. « Tout l’Ukraine est en guerre de-puis 2014, à travers un conflit de basse intensité, mais qui progressi-vement a imprégné l’ensemble du territoire », résume l’universitaire. Jusqu’à ce 24 février 2022, où Mos-cou a déclenché l’invasion totale. L’offensive a développé davantage le patriotisme, « déjà bien pré-

sent », estime Alexandra Goujon : « C’est une équation tragique, le patriotisme ukrainien n’avait pas besoin de cette guerre pour exis-ter… ». Bien au-delà de Kiev, sur les rives de la mer Noire, les protes-tations contre « l’occupant » té-moignent d’un « attachement ré-gional et national ». Pour la spécialiste, « l’Ukraine s’est cons-truit un imaginaire national depuis trente ans. C’est faible comme temps à l’échelle de l’histoire, mais suffisant pour que toute une géné-ration soit éduquée dans un imagi-naire totalement différent de celui des Russes ». La Russie n’est défi-nitivement plus le « modèle » à suivre. Même les russophones d’Ukraine, selon Mme Goujon, ne sont plus pro-Russes. Ils ont défini-tivement tourné le dos à La Mère-Patrie.

Xavier FRERE

* L’Ukraine, de l’indépendance à la guerre. Éd. Le Cavalier bleu.

■« Un moment dangereux » pour Kiev

Les frappes russes se multi-plient à Kiev, la capitale, qui vit « un moment dangereux et dif-ficile », a déclaré le maire de la ville, Vitali Klitschko, en décré-tant un couvre-feu de mardi soir à jeudi matin. Une frappe contre un immeuble d’habita-tion a causé la mort d’au moins quatre personnes, selon le der-nier bilan fourni par le maire. Au total, quatre explosions ont été entendues mardi à Kiev, en-cerclée par les forces russes.

■Reprise des pourparlersLa quatrième session de négo-

ciations pour tenter de trouver

une issue à la crise a repris mar-di, en visioconférence, après une pause la veille, a annoncé un haut responsable ukrainien, insistant sur la demande de ces-sez-le-feu formulée par Kiev. Le Kremlin a estimé prématuré tout « pronostic » sur les négo-ciations avec Kiev, après qu’un conseiller de la présidence ukrainienne a jugé possible un accord de paix d’ici mai. Le président Zelensky a néan-moins semblé faire une conces-sion importante, en reconnais-sant que son pays n’adhérerait pas à l’Otan. Vladimir Poutine a justifié en partie l’invasion de l’Ukraine par la crainte de voir une ex-république soviétique

rejoindre l’alliance militaire oc-cidentale, qu’il considère com-me une menace existentielle pour la Russie.

■Visite des dirigeants européens voisins à Kiev

Les Premiers ministres polo-nais, tchèque et slovène ont rencontré mardi le président Volodymyr Zelensky à Kiev, première visite de dirigeants étrangers dans la capitale ukrai-nienne assiégée depuis le début de l’invasion russe le 24 février. Peu après leur arrivée à Kiev en train, les trois dirigeants se sont entretenus de la situation avec le président Zelensky et le Pre-mier ministre Denis Chmyhal.

Le point au 20e jour de guerre

BULGARIE

Mer Noire

Merd’Azov

*4 réacteurs: 1 à l'origine de la catastrophe nucléaire de 1986. Les 3 autresont été arrêtés définitivement en octobre 1991 (réacteur 2), en novembre 1996 (réacteur 1)et en décembre 2000 (réacteur 3). **annexée par la Russie en 2014. Sources : médias, ISW, CSIS, gouvernement ukrainien.

FeodossiiaSébastopol

Rivné

Crimée**

ROUMANIE

POLOGNE

BIÉLORUSSIE

MOLDAVIE

Lviv

Ivano-Frankivsk

Loutsk

Jytomyr

Soumy

Melitopol

Odessa

Tuzly

Zaporijia

Poltava

Kirovohrad

VinnytsiaTernopil

Mykolaïv

Kherson

Yalta

Donesk

Novorossiisk

RUSSIE

Zonerevendiquée

par lesséparatistes

pro-russes.

Zonetenue

par lesséparatistes

pro-russesdepuis 2014.

UKRAINE LES VILLES BOMBARDÉES, L’AVANCÉE DES TROUPES RUSSES

UKRAINE

Konstantinovka Kryvyï Rih

Khmelnitski

100 km

KievKyiv

Enerhodar

Marioupol

Vassylivka

Tchernihiv

Paysmembresde l'OTAN

Villes bombardéesle 15 mars

Centralesnucléaires

Bases navalesrusses

Avancée des troupes russes

Territoire passésous contrôle russe

Point de situation - 20e jour15 mars 2022 à 19h30 (heure française)

Louhansk

Tchernobyl*

VelykaPysarivka

Rubizhne

Dnipro

Kharkiv

Un sapeur-pompier tente de réconforter une habitante de Kiev, dont l’appartement a été bombardé mardi. Photo AFP/Aris MESSINIS

Deux journalistes, un cameraman irlandais de Fox News et une journaliste ukrainienne qui l’accompa-gnait, ont été tués lundi près de Kiev dans une attaque qui a également fait un blessé parmi l’équipe de la chaîne de télévision américaine. Pierre Zakrzewski ac-compagnait le journaliste Benjamin Hall, blessé, lors-que leur véhicule a été la cible de tirs lundi à Horenka, près de Kiev, a indiqué la PDG de Fox News Media, Suzanne Scott. Basé à Londres, Pierre Zakrzewski était en Ukraine depuis février. Il avait reçu en décembre le prix Fox News du « Héros discret », notamment pour avoir « joué un rôle clé dans l’évacuation de nos pigistes afghans et de leurs familles après le retrait américain d’Afghanistan », a souligné la cheffe de la chaîne. Benjamin Hall, de nationalité britannique et correspon-dant de Fox News au département d’État, reste pour sa part hospitalisé en Ukraine. Depuis le début de l’inva-sion russe en Ukraine le 24 février, cinq journalistes ont été tués.

Deux journalistes tués près de Kiev

La Russie a décidé mardi de quitter le Conseil de l’Europe, accusant l’Otan et l’Union européenne d’en avoir fait un instrument au service de « leur expansion militaro-politique et économique à l’Est », au 20e jour de l’invasion de l’Ukraine par les forces russes. Vigie des droits humains en Europe, celui-ci, créé en 1949, réunissait jusqu’alors la quasi-totalité des États du continent, 47 au total, dont la Russie depuis 1996, et l’Ukraine depuis 1995. Seul le Belarus, allié de Moscou, n’en faisait pas partie. « Ceux qui nous forcent à prendre cette mesure porteront toute la responsabilité de la destruction de l’espace humanitaire et juridique commun sur le continent et des conséquences pour le Conseil de l’Europe lui-même, qui, sans la Russie, perdra son statut paneuropéen », a lancé le ministère russe des Affaires étrangères. Principale conséquen-ce concrète de ce retrait, les 145 millions de Russes ne vont plus pouvoir bénéficier de la protection de la Cour européen-ne des droits de l’homme (CEDH), le bras judiciaire du Conseil de l’Europe, ultime recours contre l’arbitraire des tribunaux de leur pays. Moscou est en effet le principal pourvoyeur de dossiers devant la CEDH : plus de 24 % des affaires actuellement pendantes devant le bras judiciaire du Conseil concernent en effet la Russie, avec certains dossiers emblématiques, comme celui de l’opposant Alexeï Navalny.

La Russie quitte le Conseil de l’Europe avec fracas

} Nous avons entendu pendant des années que les portes [de l’Otan] étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer. C’est la vérité et il faut le reconnaître. ~

Volodymyr Zelensky mardi

■La Russie était, du moins avant la guerre, la 12e économie mondialeDans notre article « La Russie au bord du défaut de paiement, pour-tant… » paru dans votre édition du 15 mars, nous avons écrit que la Russie était « la troisième puissance économique mondiale ». Si l’on s’en tient au seul Produit intérieur brut (PIB), avant la guerre, le pays se situait en fait à la douzième place, selon le classement du FMI d’octo-bre 2021. La Russie passe à la troisième place si l’on inclut le poids de la dette publique et des exportations, derrière la Chine et les États-Unis.

précision

Sur l’un des points culminants de Kiev, la statue emblématique de l’ère soviétique : La Mère-Patrie érigée en 1981. Un musée national ukrainien est venu se greffer à cet endroit. Photo EBRA/X. F.

guerre en ukraine

C’ est Kiev, selon l’ancienne ap-pellation russe, utilisée en

France, et Kyiv, pour les Ukrai-niens. Quel que soit son nom, la capitale de l’Ukraine est dominée par une statue emblématique de 102 mètres de haut : La Mère-Pa-trie. Elle est le symbole majestueux des tourments de l’histoire que tra-verse le pays. Construite en 1981 sous l’ère soviétique, et greffée dé-sormais à un musée militaire et national de l’histoire ukrainienne. « Son existence n’a pas été remise en cause, mais son image a été détournée », souligne Alexandra Goujon, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Bourgogne. « On lui a notamment mis une couronne de coquelicots portant davantage une interpréta-tion européenne que soviétique. »

Les invasions barbares…À l’heure où les chars de l’ex-Ar-

mée rouge avancent du Nord vers la capitale et où ses premiers im-meubles dans le centre sont tou-chés, Kiev ne rompt pas. Combien reste-t-il d’habitants sur les 3 mil-lions ? Sans doute la moitié, au moins, ont aujourd’hui quitté le pays ou sont partis se réfugier dans les campagnes. Kiev résiste, com-me elle l’a fait plusieurs fois au cours de son histoire, contre les Vikings, contre les Mongols, et évi-demment, ces dernières décen-nies, contre l’appétit et les velléités de démembrement de l’ours russe. « C’est une capitale importante à plus d’un titre, un lieu de pouvoir très ancien avant Moscou même, où le gouvernement et le comman-dement sont aujourd’hui mena-cés », décrit cette spécialiste de l’Ukraine, qui se trouvait en no-vembre dernier à Kiev, et qui dit avoir « du mal à l’imaginer dans le contexte actuel ».

Le président de cette jeune répu-blique parlementaire, Volodymyr Zelensky, retranché au milieu des

Symbole du front anti-rus-se, la capitale ukrainienne subit les premiers assauts dans son centre. Cette ville de près de 3 millions d’ha-bitants, envahie plusieurs fois dans son histoire tour-mentée et qui incarne enco-re l’espoir de tout un peu-ple, ne s’avoue pas vaincue.

Kiev, capitale de la résistance encore et toujoursBeyrouth, Sarajevo, Bagdad,

Grozny, Falloudja, Mossoul, Alep… La liste est longue de ces villes qui furent de terribles zones de combat ces dernières décennies. Kiev sera-t-elle la prochaine alors que le Kremlin a déclaré lundi vou-loir « prendre le contrôle total des grandes villes [de l’Ukraine] qui sont déjà encerclées » ? Pour un ancien général, spécialiste du génie, le schéma que l’armée russe appli-que, déjà éprouvé en Syrie et en Tchétchénie, est classique : « L’ar-mée encercle, bombarde. Elle ou-vre une voie humanitaire pour faire sortir les civils et puis elle pilonne avant que les défenses cèdent ».

Mais serait-elle prête à détruire la capitale ukrainienne comme elle a pu le faire à Alep, en grande partie réduite en cendres par l’armée de l’air et l’artillerie russes ? Dans le cas contraire se profileraient des opérations militaires particulière-ment compliquées en milieu ur-bain. « Dans ce type de combat, de feu et de manœuvres, l’assiégé con-naît parfaitement le terrain tandis que l’assaillant a tendance à perdre ses repères », note l’officier. « Le dé-fenseur peut utiliser l’embuscade, le

sniping, la pose d’IED (engins ex-plosifs artisanaux) pour freiner l’avancée de l’ennemi. C’est un combat d’usure, de harcèlement, qui est très démoralisateur. Par ailleurs, l’assaillant est canalisé par l’urbain, transformé par le défen-seur qui a pu creuser des tranchées, monter des barricades, créer des li-gnes défensives dans les bâti-ments… »

Un ratio de 8 contre 1Le combat en zone urbaine néces-

site un volume de force très impor-tant. Il faut de 8 à 10 assaillants pour un défenseur. « Un ratio à pondérer avec d’autres facteurs », remarque le général. « Et notamment le moral des troupes, la qualité des défenses ou encore la maîtrise des techni-ques de guérilla. » Concrètement, les Ukrainiens, qui défendront jus-qu’au bout leur capitale et qui dis-posent de plusieurs milliers d’armes notamment antichars livrées par les Occidentaux, bénéficient d’un as-cendant psychologique certain face à une armée russe dont de nom-breux observateurs indiquent qu’el-le aurait aujourd’hui de réelles diffi-cultés à mener ce type de combat.

« Si la ville est totalement encerclée et ne permet plus aux Ukrainiens de se ravitailler en munitions et en vi-vres, elle peut néanmoins tomber. C’est un peu le dernier carré de la Garde à Waterloo », ajoute le géné-ral. Hypothèse cependant peu réa-liste à l’heure actuelle, Kiev présen-tant près de 100 km de périmètre qu’il faudrait boucler. Dans l’ouvra-ge référence sur le combat en zone urbaine L’Ultime champ de ba-taille, les colonels Pierre Santoni et Frédéric Chamaud rappellent que les villes se sont imposées comme le terrain privilégié des affrontements depuis la dernière Guerre mondia-le. Et il se rapproche, selon eux, des combats des tranchées de la Gran-de Guerre. « À Douaumont par exemple, relevait Pierre Santoni lors de la sortie de son ouvrage, il fallait reprendre un ouvrage fortifié. Finalement, quand les colonnes d’assaut arrivent aux abords du fort, elles mènent un type de combat (in-filtration en colonne, affrontement au corps à corps, ouverture de porte avec des explosifs, passage à travers un réseau de barbelés…) que l’on peut retrouver aujourd’hui. »

Nicolas ROQUEJEOFFRE

La guerre urbaine, le cauchemar des assaillants

3 millionsÀ quasiment chaque seconde qui passe, un enfant en Ukraine devient un réfugié, a affirmé mardi l’ONU, alors que 3 millions de personnes ont fui le pays depuis le 24 février et le début l’invasion russe.

ACTU LE FAIT DU JOUR Mercredi 16 mars 2022

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dans le mondeétats-unisUn tueur présumé de sans-abri arrêtéUn homme, activement re-cherché par les polices de New York et Washington pour une série d’attaques noctur-nes contre des sans-abri en-dormis, a été interpellé mar-di avant l’aube dans la capitale fédérale américaine. Gerald Brevard III, un hom-me de 30 ans souffrant de troubles psychiatriques, est soupçonné d’avoir tué deux SDF et blessé trois autres en leur tirant dessus dans leur sommeil.

BirmanieL’ONU parle de crimes contre l’humanitéUne véritable spirale de vio-lence s’abat sur la Birmanie depuis le coup d’État militai-re du 1er février 2021. Mardi, l’ONU a dénoncé des tueries de masse dans le pays, accu-sant l’armée de possibles cri-mes contre l’humanité et cri-mes de guerre.

EuropeLa Pologne condamnée par la CEDHLa formation suprême de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a con-damné mardi la Pologne après la révocation, sans re-cours possible, d’un membre du Conseil national de la ma-gistrature, dans le contexte des réformes judiciaires po-lonaises déjà maintes fois pointées du doigt.

Lancée le 8 mars par le gouver-nement, la plateforme « Je m’enga-ge pour l’Ukraine » a déjà enregis-tré près de 33 000 propositions d’hébergement par des particu-liers. Un engagement qui a été sa-lué mardi par Emmanuel Macron, mais qui comporte ses limites.

Pour Guilhem Mante, le coordi-nateur du programme Accueil de l’Étranger de la Fédération de l’en-traide protestante (FEP), il est « absolument essentiel » que les personnes déplacées puissent être épaulées par des associations mandatées par l’État. « Quand el-les arrivent en France, il faut d’abord les aider à faire tout un tas de démarches », explique l’ancien travailleur humanitaire. « Il faut donc qu’elles soient accueillies dans une offre d’accompagne-ment global. »

Guilhem Mante n’est « pas op-posé aux hébergements ci-toyens », mais estime qu’il faut pri-vilégier les logements autonomes à ceux en cohabitation. Selon lui, ils doivent surtout être mis à con-tribution seulement « si l’État n’est pas en mesure d’assurer l’ac-

cueil ». Une opinion partagée par Jean-Christophe Combe, le direc-teur de la Croix-Rouge française, qui souhaitait dimanche dans le JDD faire appel aux particuliers « en dernier recours ». Comme lui, Guilhem Mante souligne que les déplacés ukrainiens sont « des personnes en situation de fragilité, qui ont parfois vécu des traumatis-mes ». Leur accueil doit donc être « particulièrement encadré ». D’autant que la plupart des per-sonnes fuyant l’Ukraine sont des femmes et des enfants, un public exposé aux trafics d’êtres hu-mains.

Privilégier le lien socialSi d’aventure ce type d’accueil

venait à se généraliser, le coordi-nateur pour la FEP recommande aux hébergeurs de recevoir une formation et de signer une con-vention avec une association pour préciser les modalités d’accueil. Un moyen, selon lui, de « sécuri-ser les personnes qui accueillent et qui sont accueillies ».

En attendant, il conseille aux particuliers volontaires de s’inscri-

re sur la plateforme gouvernemen-tale et d’attendre qu’une associa-tion les recontacte. Il rappelle aus-si qu’offrir un logement n’est pas la seule manière d’aider les réfugiés : « Il est primordial qu’ils ne soient pas isolés. C’est là que les citoyens ont un rôle à jouer : en faisant preuve de fraternité ».

L. G.

Il est possible de proposer un hébergement aux déplacés ukrainiens sur la plateforme en ligne « Je m’engage pour l’Ukraine ». Photo AFP/A. F.

Les hébergements citoyens, la solution de « dernier recours »

Emmanuel Macron s’est rendu mardi au centre de la Pommeraye (Maine-et-Loire) où 63 réfugiés venus d’Ukraine sont accueillis depuis vendredi dernier. Seize familles, dont 19 enfants, sont logées dans des appartements. Le président de la République était accom-pagné du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et de Marlène Schiappa, la ministre déléguée à la Citoyenneté. L’enjeu pour ces familles est désormais d’obtenir la protection temporaire, un dispo-sitif exceptionnel autorisé par la décision du Conseil de l’Union européenne du 4 mars dernier. Cela leur permettrait notamment d’obtenir une allocation pour demandeur d’asile. Juridiquement, ces personnes sont des « déplacés » et non des réfugiés, car plusieurs mois sont nécessaires pour acquérir le statut de réfugiés. Les 15 000 personnes arrivées d’Ukraine en France depuis l’invasion de leur pays par la Russie sont essentiellement des femmes et des enfants.

Déjà 15 000 Ukrainiens accueillis en France

L’Europe coordonne sa ré-ponse sanitaire pour ac-cueillir les réfugiés nécessi-tant des soins urgents ou des traitements de maladies chroniques. Dans les États membres, 10 000 lits d’hôpi-taux vont recevoir des trans-ferts de patients urgents. Les premiers ont été acheminés depuis la Pologne vers l’Ita-lie, pour éviter de déborder les systèmes de santé fronta-liers de l’Ukraine, a annoncé mardi Stella Kyriakides, com-missaire européenne à la Santé.

Autre enjeu de taille : la vac-cination, alors que l’épidémie de Covid connaît un rebond en Europe. La population ukrainienne est à un niveau faible de vaccination contre

le Covid (autour de 30 %), en particulier dans la popula-tion jeune. Mais il n’y a pas que le coronavirus. « Il sem-ble également que le niveau de vaccination, tous vaccins confondus, soit à un niveau assez bas chez les enfants, avec une reprise récente de quelques cas de poliomyéli-te », selon le Conseil scientifi-que, dont le dernier avis a été publié mardi. « L’enjeu de la vaccination est plus global que le Covid. Les enfants ukrainiens sont moins vacci-nés pour la rougeole par exemple. Il faut leur proposer une protection complète à leur arrivée », plaide Olivier Véran, le ministre de la San-té.

E. B.

Réfugiés : transfert dans les hôpitaux, et vaccination

20 000Environ 20 000 personnes ont quitté Marioupol, gran-de ville portuaire du sud-est de l’Ukraine assiégée par les forces russes, en voiture en utilisant un couloir humanitaire.

S on apparition a fait le tour du monde en quel-

ques heures, soulevant l’ad-miration relayée dans les milliers de messages de soutien qu’elle a reçus sur Facebook. Employée de la chaîne russe Perviy Kanal, Marina Ovsiannikova a surgi lundi soir derrière la présentatrice du journal té-lévisé, l’un des plus regar-dés du pays, en brandissant une pancarte disant en an-glais et en russe : « Non à la guerre. Ne croyez pas la p ropag ande . On vous ment, ici ». En un instant de télévision, l’opposition russe à la guerre en Ukrai-ne, réprimée à coups de milliers d’interpellations par le pouvoir, s’est trouvé un visage.

Née à Odessa, cette mère de deux enfants avait pré-médité son acte. Elle l’a ex-pliqué dans une vidéo qu’el-le avait postée juste avant

de le réaliser, vidéo dans laquelle elle explique que son père est ukrainien, sa mère russe, et qu’elle ne supporte plus la diffusion de « mensonges » qu i « zombifient » les Russes.

« La Russie commet un crime »

Marina Ovsiannikova a été présentée dès mardi à un tribunal de Moscou de-vant lequel elle assume ses propos : « Je reste convain-

cue que la Russie commet un crime […], a-t-elle dit. Et qu’elle est l’agresseur de l’Ukraine. » Elle est ressor-tie libre de l’audience, con-damnée à une amende de 30 000 roubles (environ 250 €) pour l’infraction « administrative » de « ma-nifestation illégale ». Mais Marina Ovsiannikova n’est pas à l’abri d’une lourde peine de prison, puisqu’elle pourrait encore être pour-suivie au pénal, alors que tout le monde garde à l’es-

prit le nouveau crime de publication d’informations « mensongères » sur l’ar-mée russe, passible de quin-ze ans de détention.

Mais d’ici là, elle aura peut-être trouvé refuge en France. Emmanuel Macron a offert une « protection consulaire » à l’employée de Perviy Kanal, soit à l’am-bassade, soit en lui accor-dant l’asile. Avant, précise-t-il, d’évoquer le sujet avec Vladimir Poutine dans un prochain entretien.

Guerre en ukraine

La contestation a trouvé un visageLundi soir, le JT de Perviy Kanal, première chaîne russe, a été interrompu par une femme : Marina Ovsian-nikova, qui a scandé « Non à la guerre ! ». À la suite de son acte, un tribunal de Moscou lui a infligé mardi une amende, mais elle ris-que encore la prison.

Cette employée de la première chaîne russe a fait irruption sur le plateau du JT lundi soir. Photo AFP

97Un total de 97 enfants ont été tués depuis le début de la guerre, a déclaré mardi devant le parlement canadien le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

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ACTU FRANCE Mercredi 16 mars 2022

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qui se déclare et qui oppose des peuples. Il lui a beaucoup été reproché d’employer le terme guerre. « Si c’était à refaire, il ne prononcerait pas ses mots », convient l’un des responsables de la République en marche. « Il a su à l’époque vite adapter son discours et être plus empa-thique. Sur le moment, le regis-tre guerrier a eu le mérite de faire comprendre aux Français la gravité de la situation. »

Un président chef de guerreL’ironie est que le mot guerre

n’est pas employé par l’exécutif qui rappelle tous les jours que nous ne sommes pas en guerre. Bruno Le Maire, qui avait dans un premier temps avoué qu’une « guerre économique » était menée contre la Russie, a dû revenir sur ses propos.

Malgré tout, Emmanuel Ma-cron ressemble fort à un chef de guerre. C’est le cas quand il reçoit les chefs d’État et de gou-vernements européens à Ver-sailles ou quand il a quotidien-nement le président ukrainien

au téléphone et régulièrement le chef du Kremlin.

Effet drapeauDevant la presse, le Président

s’est justifié une nouvelle fois devant les réfugiés accueillis dans le Maine-et-Loire du choix de la neutralité aérienne en Ukraine. Même chose pour les ventes d’armes à la Russie jus-qu’en 2020, qui selon lui sont conformes au droit. Il a aussi promis de plaider pour le sort de Marina Ovsiannikova, qui a défié le pouvoir russe à la télévi-sion avec une pancarte et qui risque la prison.

Ses proches disent qu’il rêvait d’une campagne électorale in-tense. « Elle est un peu particu-lière », reconnait-il. Il bénéficie dans les sondages d’un « effet drapeau » , un sent iment d’union nationale, comme tous les présidents en temps de crise. Il en avait d’ailleurs déjà bénéfi-cié il y a deux ans, quand selon lui, la France était en guerre contre le Covid.

Nathalie MAURET

Emmanuel Macron en visite, mardi, à La Pommeraye (Maine-et-Loire), auprès de réfugiés qui fuient la guerre en Ukraine. Photo AFP/Yoan VALAT

Emmanuel Macron, prési-dent de la République, aux

côtés des réfugiés ukrainiens qui fuient la guerre en étant accueillis dans le Maine-et-Loi-re. Ce mardi, il est auprès de ses familles pour apporter le sou-tien de la France. À un enfant qui pleure, il dit : « Ton père se bat pour que ton pays soit libre et nous, on va tout faire pour l’aider ».

En sortant, il dit aux journalis-tes à quel point c’était émou-vant. Il a dû répondre à des femmes, des mères et des grands-mères dont les conjoints ou les fils se battent contre l’in-vasion russe en Ukraine, que la France ne rentre pas en guerre mais qu’elle aide l’Ukraine et qu’elle œuvre pour la paix par la voix diplomatique.

Hasard du calendrier, le dé-placement présidentiel auprès de populations fuyant la guerre a lieu deux ans après qu’Emma-nuel Macron a annoncé le con-finement lors d’une allocution grave à la télévision. Les écoles étaient déjà fermées, les bars et les restaurant aussi, les rassem-blements de plus de 100 personnes déjà interdits et lui, devant 35 millions de téléspec-tateurs, disait, martial : « Nous sommes en guerre ».

À deux ans d’intervalle, le pré-sident Macron est donc rattrapé par une guerre, une vraie, celle

politique

Emmanuel Macron, d’une guerre à l’autreLe 16 mars 2020, Emmanuel Macron annonçait le pre-mier confinement. « Nous sommes en guerre », marte-lait-il dans une allocution, sur un ton martial. Deux ans plus tard, jour pour jour, la guerre, la vraie, est en Eu-rope mais le Président se refuse à dire que la France entre dans le conflit.

de 3 millions. Il est impératif pour lui de gagner le maximum de cir-conscriptions lors des prochaines législatives. Mais avec une candi-date, Anne Hidalgo, à moins de 3 % dans les sondages, c’est a prio-ri un pari compliqué.

■LR : victoire obligatoireMême chose pour le parti Les

Républicains, très endetté. Le par-ti dispose d’un financement public important grâce à une centaine de députés, mais a perdu de nom-breux donateurs en 2019 et 2020. Gagner la présidentielle et les lé-gislatives permettrait d’alléger la dette de 20 millions d’euros, mais Valérie Pécresse est loin d’être la favorite.

La lecture de ces chiffres expli-que pourquoi le Parti communiste français, qui n’a plus eu de candi-dat à la présidentielle depuis 2007, aligne cette fois-ci Fabien Roussel. Le PCF, bien que recevant de nombreux dons et adhésions (11 millions), a une dette de 6 mil-lions.

Une candidature à la présiden-tielle servira de locomotive pour les législatives et tenter de consti-tuer un groupe plus important que lors des cinq années qui s’achè-vent et avec un financement plus élevé.

N. M.

Le parti LR est endetté et espère gagner la présidentielle et les législatives pour pouvoir se renflouer. Photo AFP/A. M.

PRÉSIDENTIELLE 2022

L a République en marche a de quoi avoir le moral. Non seule-

ment son candidat Emmanuel Macron est en tête des sondages sur les intentions de vote à moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, mais en plus le parti présidentiel n’a aucun souci finan-cier.

C’est ce que révèle la Commis-sion nationale des comptes de campagne et des financements po-litiques qui a publié les comptes de chaque parti politique pour l’an-née 2020. La rédaction de France Inter a épluché ces données publi-ques qui, sans surprise, montrent que le parti de Marine Le Pen est au contraire en mauvaise posture.

■Le RN endettéLe Rassemblement national, ar-

rivé au second tour de la présiden-tielle en 2017, n’a jamais caché les difficultés qu’il a pour se financer. Le RN a une dette de plus de 23 millions d’euros (fin 2020) alors que LREM est créditeur de plus de 7 millions d’euros.

En cause, le groupe pléthorique des marcheurs à l’Assemblée : c’est en effet en fonction du nom-bre de députés qu’est calculé le financement public. Et pour le parti des marcheurs, c’est environ 22 millions par an.

■Le PS aux aboisLe Parti socialiste a perdu de

nombreux députés en 2017 après avoir été au pouvoir durant cinq ans. Il est donc dans le rouge, même après avoir vendu son siège de la rue Solférino, avec une dette

Les partis à la recherche de l’équilibre financierLes partis politiques ne roulent pas sur l’or : à part la République en marche, les autres peinent à équilibrer leurs comptes en banque. Pour tous, les législatives, qui déterminent les dota-tions d’argent public pour les partis, seront cruciales.

I l n’a pas pu s’en empêcher. Toujours prêt à jouer la carte géopolitique, Salah

Abdeslam n’a pas manqué de faire entrer le conflit ukrainien au procès du 13-Novem-bre, mardi lors de son premier interrogatoi-re depuis l’invasion russe. « Des gens vont chercher des personnes à la frontière, faire de l’humanitaire ou faire la guerre, glisse l’accusé, qui continue à justifier son enga-gement dans les rangs de Daech. C’est exactement ce qui s’est passé en Syrie. »

Pourtant, cela fait plusieurs semaines que la cour a laissé derrière elle les considéra-tions internationales pour se concentrer sur les préparatifs des attentats. Et sur ce terrain, Salah Abdeslam est nettement moins ouvert à la discussion. « No com-ment », se contente-t-il de lâcher à la plu-part des questions. Dans un échange tendu avec le président Jean-Louis Périès, le seul membre encore en vie des commandos

terroristes du 13-Novembre n’a rien voulu concéder de plus que ce que les éléments objectifs du dossier montrent, en ajoutant morgue et insolence. « On est à la limite », a prévenu le magistrat.

« Ils avaient besoin d’aide »

Sur les cinq trajets réalisés pour récupé-rer les membres de la cellule terroriste venus de Syrie qui lui sont imputés, Salah Abdeslam en reconnaît deux, contraint et forcé. « Ce sont mes frères dans l’islam qui vivaient dans une zone de guerre. Ils avaient besoin d’aide. Je ne regrette pas d’avoir aidé ces personnes-là », se justifie-t-il tout en expliquant qu’il ne connaissait pas leurs intentions : « Si on m’avait dit que j’allais chercher des personnes qui al-laient faire un attentat, je ne l’aurais pas fait ».

Au risque de ne pas assumer ses actes, celui qui se présente comme un combat-tant de l’État islamique nie tout le reste, notamment la récupération des futurs ka-mikazes du Bataclan, le 17 septembre 2015 à Budapest. « J’ai loué le véhicule et c’est

tout, dit-il. Le voyage, je ne l’ai pas fait. » Salah Abdeslam refuse de dire qui l’a com-mandité, qui a financé ces trajets. « Ce n’est pas parce que les gens ne font plus partie de ce monde qu’il faut donner des noms, dit-il. Je ne balance pas. » Il ne s’expliquera pas plus sur les achats de produits destinés à la confection des ceintures explosives.

De plus en plus provoquant, Salah Abdes-lam s’agace que ses élucubrations puissent être source de soupçons. « Depuis six ans, les gens pensent que j’ai tué 130 personnes, que je savais tout. Ils sont endoctrinés par les médias. Mais ça ne s’est pas passé com-me ça. Ce n’est pas parce que je ne donne pas certaines informations que je suis res-ponsable de tout. »

Alors que le procès est dans son septième mois, la tension est montée au fil de l’au-dience, au point de craquer suite à un échange houleux entre le président et les avocats de la défense qui ont fini par quit-ter la salle, excédés par les commentaires venus du public. Écourtant ainsi l’audition de Salah Abdeslam, qui reprendra norma-lement ce mercredi.

Aurélien POIVRET

Terrorisme

Salah Abdeslam : « Je ne balance pas » Le principal accusé du procès du 13-Novembre a esquivé la plupart des questions qui lui ont été posées mardi sur les préparatifs des atten-tats qui ont fait plus de 130 morts.

« Nous sommes prêts à aller jusqu’à l’autonomie » pour la Corse, a assuré mardi soir le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin au quotidien Cor-se-Matin, à la veille d’une vi-site de deux jours dans l’île après deux semaines de ten-sion autour de l’agression d’Yvan Colonna. Le locataire de la place Beauvau annonce qu’il va engager une « discus-sion sans précédent autour de la question institutionnel-le ». Un processus qui, assu-re-t-il, sera « logiquement engagé pendant le second mandat du président de la République », si Emmanuel Macron est réélu. Mais le pré-alable à une discussion entre les élus corses et le gouver-nement autour de l’avenir de la Corse est le retour au cal-me, a insisté le ministre, se-lon un extrait d’un entretien avec le journal publié sur le site Internet de celui-ci : « Il ne peut pas y avoir de dialo-gue sincère en démocratie sous la pression des bombes agricoles et la présence, ou l’omniprésence, des forces de l’ordre ».

CorseDarmanin « prêt à aller jusqu’à l’autonomie »

7ACTU FRANCEMercredi 16 mars 2022

RHO07 - V1

« Le taux d’encadrement n’était pas du tout le même. Ici, on a au minimum entre sept et huit agents présents pour 50 ré-sidents hors unité Alzheimer en journée. Dans le privé, je tour-nais avec six à sept agents pour 75 résidents et s’il le fallait, je fonctionnais avec seulement cinq agents. »

« Je n’acceptais plus cette course au profit »

« Quand on est manager dans un groupe privé, on s’installe dans une forme de maltraitance institutionnelle. Je n’acceptais plus cette course au profit », ajoute Aurélie Labeyrie qui a accepté une baisse de revenus en faisant le choix du public.

La différence se voit aussi dans les tarifs. Les résidents payent en moyenne 2 000 € par mois de reste à charge à l’Ehpad Marie-Paticat. Dans l’établissement privé qu’elle dirigeait en Bour-gogne, Aurélie Labeyrie avait vu les prix moyens augmenter cha-que année et passer de 2 300 € à 3 000 € mensuels en cinq ans.

À Saint-Paul-lès-Dax, la direc-trice apprécie le lien direct avec les élus locaux. « Le maire est aussi le président du CCAS (centre communal d’action so-ciale, ndlr) qui gère l’Ehpad avec un budget dédié. On se voit tous les mois. On n’a pas cette proximité et cette transparence dans le privé, où il y a forcément des choses qui ne se voient pas », observe Aurélie Labeyrie.

La municipalité de gauche est

très fière de l’exception landai-se. « Henri Emmanuelli était un visionnaire. Nous sommes un peu le village gaulois », com-mente Christine Beyris, con-seillère municipale déléguée aux Affaires sociales. « Ce choix assumé du public permet de gar-der la maîtrise du budget et du fonctionnement tout en s’assu-rant que tout se passe au mieux. On s’en réjouit quand on voit les polémiques sur la gestion dans le privé. Ce que je crains, c’est si un jour le Département bascule à droite… »

De lourds investissements pour conserver l’Ehpad

La mairie de Saint-Paul-lès-Dax sera bientôt confrontée à la question des lourds investisse-ments nécessaires pour garder les maisons de retraite dans le giron du public. La municipalité a lancé un projet pour rénover ou reconstruire l’Oustaou, l’au-tre Ehpad de la commune, qui est désormais obsolète.

« Le confier au privé, ce serait la solution de facilité. Nous avons eu des propositions de groupes privés et des promo-teurs s’y sont intéressés. Ce se-rait une erreur et les prix flambe-raient si on cédait aux sirènes du privé », souligne Christine Beyris. L’élue assure que les im-pôts locaux n’augmenteront pas et que les travaux à l’Oustaou ne freineront pas les autres inves-tissements prévus dans la com-mune.

À Saint-Paul-lès-Dax, Luc CHAILLOT

Le personnel de l’Ehpad Marie-Paticat de Saint-Paul-lès-Dax (Landes) a plus de temps pour s’occuper du bien-être des résidents grâce à des agents plus nombreux que dans le privé. Photo EBRA/L. C.

épidémie de COVID-19

Les plus de 80 ans sont invités à faire une nouvelle dose de rappel pour renfor-cer leur système immunitaire face au Co-vid-19.

■Pour qui ?La quatrième dose est ouverte pour les

plus de 80 ans, ainsi que les résidents d’Ehpad et d’unités de soins de longue durée (USLD), quel que soit leur âge. Soit 2,5 millions de personnes (si on enlève les personnes ayant contracté le Covid, ou ayant reçu leur rappel, il y a moins de trois mois).

■Pourquoi ?« Les personnes âgées ont un système

immunitaire moins fort que les plus jeu-

nes. La mémoire immunitaire s’affai-blit », explique Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV). Un autre paramètre a guidé son choix d’un « deuxième rappel » pour ces publics fragiles : une hausse des hospitalisations, fin janvier, des plus de 80 ans ayant eu un rappel, et le rebond épimédique lié au sous-variant d’Omi-cron BA.2 depuis un peu plus d’une se-maine.

■Quand ?La campagne de rappel démarre dès

maintenant. Dans le contexte de reprise des contaminations, Alain Fischer invite les personnes fragiles à recevoir cette qua-trième dose rapidement. Et appelle le

million de Français dans cette catégorie, toujours pas vaccinés ou qui n’ont pas fait leur rappel, à se faire immuniser.

■Où ?Les résidents d’Ehpad et d’USLD rece-

vront la vaccination dans les établisse-ments. Pour les autres, il est toujours possible de prendre rendez-vous en cen-tre de vaccination (100 centres toujours actifs en France) ou en ville.

■Et les autres ?Il n’est pas prévu d’élargir la quatrième

dose pour l’instant au-delà de cette tran-che d’âge (seuls les immunodéprimés en bénéficient).

Élodie BÉCU

Quatrième dose, mode d’emploi

M arie prend la main de Fer-nande dans la sienne et

masse ses doigts dans un geste caressant et bienveillant. « C’est un moment privilégié qui per-met d’avoir une interaction avec les résidents, l’occasion pour eux de libérer la parole », expli-que l’aide-soignante qui prend le temps nécessaire – au moins trente minutes une ou deux fois par semaine – pour que la rési-dente de l’unité Alzheimer se sente bien.

Le personnel de l’Ehpad Ma-rie-Paticat de Saint-Paul-lès-Dax (Landes) n’est pas soumis aux cadences infernales du sec-teur privé au cœur du scandale soulevé par le livre Les Fos-soyeurs. Le département des Landes se distingue car il est le seul en France à avoir fait le choix du tout public pour ses établissements d’hébergement de personnes âgées. Cette déci-sion très politique remonte à l’époque où le Département était présidé par le socialiste Henri Emmanuelli, farouche défenseur du service public.

L’Ehpad Marie-Paticat em-ploie 48 salariés équivalents temps plein pour ses 63 rési-dents, dont 13 en unité Alzhei-mer. Le taux d’encadrement est au-dessus de la moyenne natio-nale et très largement supérieur à celui des établissements pri-vés.

« Nous sommes toutes poten-tiellement maltraitantes si le personnel est en sous-effectif », souligne Marie, devenue aide-soignante après une reconver-sion professionnelle à 48 ans.

Aurélie Labeyrie, la directrice de l’Ehpad de Saint-Paul-lès-Dax, a pu constater la différence quand elle est passée du privé au public, après avoir dirigé pendant cinq ans un établisse-ment de Bourgogne-Franche-Comté géré par un grand groupe privé.

seniors

Dans les Landes, des Ehpad 100 % publicsTous les Ehpad des Landes sont publics ou associatifs à but non lucratif. Le choix fait depuis longtemps par le Département est montré en exemple, alors que des grou-pes privés sont accusés de mieux soigner leurs action-naires que leurs résidents.

Questions à

« Un risque de marchandisation anticipé »

Paul Carrère Vice-président du Département des Landes, en charge de la Solidarité et de l’Autonomie

Pourquoi le département des Landes est-il l’un des seuls sans Ehpad privés ?C’est une priorité historique depuis le début des années 1980. Henri Emma-nuelli avait compris quarante ans avant tout le monde qu’il y avait un risque de marchandisation de la prise en charge des personnes âgées. Il a préféré s’ap-puyer sur des services publics de proxi-mité. Nous avons 90 % d’établisse-ments publics et 10 % d’associatifs.

Comment résistez-vous au privé ?On tient bon. On fait en sorte qu’il n’y ait pas d’installation d’établisse-ments privés en refusant de les agréer à l’aide sociale, ce qui est assez rédhibitoire. Le résultat, ce sont des ratios d’encadrement de 75 agents pour 100 résidents contre 55 en moyenne pour le privé. Cela fait 20 agents de plus pour un Ehpad de 100 résidents. Nos prix de journée sont de 60 € à 65 € (de 1 800 € à 2 000 € par mois). Il n’y a aucune discrimination grâce à l’aide sociale et une prise en charge identique que vous ayez 4 000 € ou 800 € de retraite. Le même choix a été fait pour l’accompagnement à domicile avec 70 % d’intervenants publics, l’inverse du schéma français.

Quel est le poids pour les finances du Département ?C’est un choix politique. Nous avons la chance d’avoir des finances saines et de bénéficier de droits de mutation très élevés car il y a beaucoup d’opérations et de ventes immobilières sur la façade Atlantique. Le Département finance 15 % des investissements. C’est important pour un Ehpad coûtant en moyenne entre 9 et 12 millions d’euros.

Y a-t-il moins de maltraitance dans les Landes ?Il y a des plaintes comme ailleurs. Dès qu’il y a une prise en charge, il y a un risque de maltraitance. L’intérêt d’un service public de proximité, c’est que les actions correctives arrivent naturellement et rapidement. Il n’y a pas d’opacité.

Propos recueillis par L. C.

Photo Département des Landes/Sébastien ZAMBON

À partir de ce mercredi, les hommes qui ont des relations homosexuelles ne seront plus soumis à une période d’absti-nence de quatre mois s’ils veulent donner leur sang. Ils auront donc accès au don du sang dans les mêmes condi-tions que les personnes hété-rosexuelles. En 1983, la Di-rection générale de la santé demandait aux personnes considérées à risques, no-tamment les homosexuels et les toxicomanes, de ne pas donner leur sang, en raison des risques de contamination par le Sida. En 1990, on esti-mait qu’un don sur 310 000 pouvait être reconnu positif au VIH et non détecté. Au-jourd’hui, cette probabilité est quarante fois moindre.

santéLe don du sang ouvert aux homosexuels

La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) vient de signer sa nouvelle convention d’objectifs et des moyens pour 2022-2026. Derrière ce terme aride, c’est une transformation de l’accom-pagnement du grand âge qui est en cours. La CNSA, qui avait été créée au moment de la canicule en 2003, change de dimension. Elle va à présent gérer les fonds de l’aide à l’autonomie (pour le grand âge ou le handicap) comme l’Assurance maladie gère ceux de la branche maladie ou la CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse) ceux de la retraite. Avec une mission pour cette « cinquième branche » de la Sécurité sociale : construire à l’horizon 2030 un service territorial de l’autonomie. Le secteur, qui emploie actuellement 1,360 million de salariés, a besoin de bras, sans attendre 2030. Le Gouvernement va lancer à partir du 21 mars une grande campagne de recrutement.

E. B.

L’info en +

ACTU ZAPPING Mercredi 16 mars 2022

RHO08 - V1

8

Il y a des chanceux qui gagnent de gros lots aux jeux d’argent et qui ne vont pas les récupérer… Selon l’Express, ces gains non réclamés ont représenté une somme de 70,5 millions d’euros pour l’année 2020. Adoptée en avril 2019 et entrée en vigueur au 1er janvier 2020, la loi Pacte a engagé la privatisa-tion de la Française des Jeux. Ce processus a permis à l’État – qui n’est désormais plus actionnaire qu’à hauteur de 21 % – de récupérer les gains des lots non réclamés. Il ne reste d’ailleurs qu’une semaine au gagnant de la pluie de million-naires Euromillions dans l’Aude pour se manifester. La règle est que le gagnant d’un tirage, en France, a 90 jours pour se faire connaître.

Jeux d’argentPlus de 70 M€ de gains non réclamés en 2020

Le rappeur MC Solaar et le pianiste Herbie Hancock feront partie des principales têtes d’affiche de la 41e édition du festival « Jazz à Vienne », organisé du 29 juin au 13 juillet, à 25 kilomètres au sud de Lyon. Le rappeur MC Solaar, déjà à l’affiche en 2017, animera la première soirée, le 29 juin, accompagné du jeune et prolifique musicien anglais de jazz-hip-hop Alfa Mist et de de l’Orchestre des Pays de Savoie.

MusiqueMC Solaar et Herbie Hancock au festival Jazz à Vienne 2022

Monument

La Tour Eiffel culmine désor-mais à 330 mètres après la pose mardi à son sommet d’une anten-ne radio hélitreuillée de six mètres de hauteur. Quelques badauds et touristes ont bravé la météo plu-vieuse ayant reporté l’opération d’environ trois heures pour voir le célèbre monument parisien, l’un des plus visités au monde, agré-menté d’une nouvelle antenne qui permettra à l’ensemble de l’Ile-de-

France d’être couverte par la ra-dio numérique terrestre (DAB +).

L’opération, qui a nécessité l’ac-cord de la mairie de Paris, du ministère de la Culture et de la préfecture de police, a duré une quinzaine de minutes, le temps pour l’hélicoptère de déposer l’an-tenne au sommet où un techni-cien l’attendait pour la fixer.

C’est la première fois qu’un nou-vel équipement est installé par hé-

licoptère sur la Tour Eiffel, selon la Sete (Société d’exploitation de la Tour Eiffel). Préparée « pen-dant plus d’un an », l’opération a coûté environ un million d’euros et l’antenne, conçue par les ingé-nieurs de TDF, pèse 350 kg.

La précédente antenne avait été posée sur son sommet en 2000, pour permettre la diffusion de la TNT (télévision numérique terres-tre).

Une antenne de six mètres de haut a été installée au sommet de la Tour Eiffel mardi. La « Dame de fer » culmine désormais à 330 mètres. Photo AFP/Christophe ARCHAMBAULT

La Tour Eiffela grandi de 6 mètres

Soudan : une poignée de passionnés au secours des lionsAvant, « Kandaka » (à droite sur notre photo) gisait, affamée, dans une petite cage à Khartoum. Aujourd’hui, elle regarde sa portée de lionceaux s’ébattre dans une réserve en pleine savane. Et tout ça, grâce à une poignée de passionnés dans l’un des pays les plus pauvres au monde. En janvier 2021, après huit mois de préparatifs, elle a été libérée avec deux mâles du zoo de Khartoum alors que le pays tout entier venait de faire sa « révolution » sortant du joug de décennies de dictature militaro-islamiste et d’embargo international. Les côtes saillantes et déshydratées, ces puissants félins ont pu être sauvés grâce à une campagne en ligne. Depuis, le petit projet est devenu grand et la réserve d’al-Baguir qui les accueille désormais, à une heure de route de Khartoum, compte aujourd’hui 17 lions âgés de six mois à six ans qui règnent sur plus de quatre hectares.

Photo AFP/Ashraf SHAZLY

L’image

Plusieurs sépultures ont été découvertes lors d’une opéra-tion de fouilles archéologi-ques préalable aux travaux de reconstruction de la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, a annoncé lundi le ministère de la Culture. Parmi elles, un sarcophage en plomb datant probablement du XIVe siècle et ayant sûre-ment appartenu à un haut dignitaire retient l’attention des archéologues. Ces vestiges, mis au jour lors de cette fouille « préventive » au niveau de la croisée du transept de la cathédrale, partiellement détruite par l’incendie d’avril 2019, sont « d’une qualité scientifique remarquable », selon le ministère.

Photo AFP/Julien DE ROSA

PatrimoineNotre-Dame : un sarcophage en plomb découvert en pleine reconstruction

9ACTU FORUMMercredi 16 mars 2022

RHO09 - V1

Larcher le moins bien placéJulienkolArticle commenté: Gé-rard Larcher interroge la « légitimité » d’un pré-sident élu sans campa-gneMr Larcher, en votre qua-lité de Président du Sé-nat, vous êtes le N° 2 de la République Française... Vous êtes à la tête de l’as-semblée la plus éloignée de notre population, cel-le dont les élu(e)s sont installé(e)s dans un fau-teuil sans le vote des Français mais par ceux qu’on nomme pompeuse-ment «les grands élec-teurs». Vous sentez-vous bien «légitime» en tant que «numéro 2 de l’État Français» ? Moi pas, et j’estime même depuis des années que le Sénat ne sert rigoureusement à rien, une maison de re-traite de luxe...

sur leprogres.fr

Retraite intelligentePatrick Lamy - Tavaux (Jura)Campagne présidentielle oblige, on relance le débat sur la retraite : allonger ou pas la durée la durée de cotisation et donc le nombre d’annuités. Mais la vraie question est : pour qui et comment ? Certains métiers de terrains sont beau-coup plus usants que d’autres, maçons, carreleurs, charpentiers, éboueurs… Une retraite à la carte serait la bonne solution selon un barème d’annuités adapté au type d’emploi.

Lyon : les limites de la zone 30G. Champtel - Champagne au Mont d’Or (Rhône)La zone 30 dans l’agglomération lyonnaise, bravo ! Encore faudra-t-il la faire appliquer. Or, on voit bien ce qu’il se passe Montée de Choulans, depuis que le radar « de chantier » a été enlevé. Mais aussi, le comportement des automobi-listes sous les tunnels de Fourvière ou sous Téo (limités à 70), ou sous celui de la Croix-Rousse (limité à 50) : tous les usagers, sachant très bien où se trouvent les radars de dissuasion, vous dépassent à la vitesse d’une F1, puis ralentissent, pied sur le frein, au moment de passer devant le flash, avant d’accélérer à nouveau !

Le dessin

■L’actualitévous interpelle ? Donnez-nous votre avis. Écrivez-nous par mail : [email protected] ou par courrier : Le Progrès, page Actu-Forum,4 rue Paul-Montrochet, 69284 Lyon cedex 02

La question web

Gestion des Ehpad : faut-il envisager un financement 100% public ?Votez sur leprogres.fr

oui ou non

La réponse web

Conflit en Ukraine : la Russie peut-elle perdre la guerre économique ?

Votants : 903862% oui 25% non

PrésidentIelle : débat de la semaineFaut-il de nouvelles centrales nucléaires ?Venez rejoindre nos panélistes sur notre site internet, en flashant le QR Code ci-con-tre avec votre smartphone, et postez votre commentaire sur le débat de la semaine.Faites comme Thérèse Faivre, Longvic (Côte d’Or) : « On com-prend plus encore dans le contexte d’aujourd’hui l’intérêt de ces centrales. C’est une énergie propre, moins chère. Dommage qu’on ait perdu cinq ans par idéologie et qu’on ait fermé Fessenheim ».Gilles Strecker, Lyon (Rhône) : « Tout en développant le solaire, l’éolien, en cherchant à réduire notre consommation, en poursui-vant la recherche sur la fusion, qui a, sérieusement aujourd’hui, une autre solution ? ».

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ACTU LYON ET RÉGION Mercredi 16 mars 2022

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I ls me reçoivent dans leur maison ancienne posée dans

une impasse où le temps semble s’être arrêté, enclavée entre bar-res d’immeubles et grands axes, quelque part entre le 8e arrondis-sement et Vénissieux. Posés l’un à côté de l’autre, ils se tiennent par la main. Leur histoire per-sonnelle incroyable est intime-ment mêlée à celle de la pandé-mie, puisque Sylvie(1) a rejoint Christophe(1) le premier jour du confinement en France avec le dernier billet du dernier vol en partance de l’Asie où elle tra-vaillait.

■La cassettePour comprendre leur histoire,

il faut remonter à la fin des an-nées 1980. Sylvie est en premiè-re, Christophe en terminale dans le même lycée de Haute-Savoie. Ils fréquentent les mê-mes amis et partagent le goût de la fête et de la musique.

« J’étais timide. Sylvie me pa-raissait inaccessible, pétillante, belle, inatteignable pour moi… Pour lui envoyer un message, je lui ai offert une cassette d’une chanson que j’avais compo-sée », relate Christophe qui se souvient : « Elle ne m’en a ja-mais parlé et je n’ai pas osé la questionner. On dansait beau-coup ensemble, on aimait les fêtes. J’ai passé mon bac un an avant elle et je suis parti. On s’est un peu écrit. » Et le temps est passé.

■L’engagementDe son côté, Sylvie s’est envo-

lée en 1987 à l’étranger. « J’avais des nouvelles de Christophe par une amie commune, car je suis la marraine d’un de ses enfants. On a dû se revoir une ou deux fois en trente ans. On a construit chacun notre vie », confie-t-elle d’une voix douce. Et durant plus de trente ans, la vie de Sylvie sera faite de voyage et d’engage-ment auprès des plus faibles d’un continent à l’autre : l’Afri-que où elle travaille pour plu-sieurs ONG comme sage-fem-me, puis l’Asie. Elle a construit une famille, elle est maman de trois enfants. Elle reprend aussi ses études avec l’Institut Pasteur et obtient un doctorat. « J’ai tra-vaillé dans 16 pays différents et plusieurs ONG de portée mon-diale », murmure l’épidémiolo-giste, presque gênée que je l’in-terroge. Sylvie est à elle toute seule une héroïne de roman, tant sa vie est riche.

■La chansonMais un jour, le destin s’en mê-

le. Leur amie commune Gabriel-le se marie. « Coucou, ça te di-rait de chanter avec moi pour le mariage de Gabrielle ? », inter-roge Sylvie dans un mail adressé à Christophe. Ils se revoient à l’été 2019 et choisissent Long-temps, la chanson d’amour d’Amir. « On s’est retrouvé à Lyon. Je suis venu avec ma guita-re. On a chanté, on a passé une super journée… », dit Christo-

phe, dans un sourire qui illumi-ne son visage. Le mariage était prévu trois semaines après. En-tre-temps, ils échangent des di-zaines de mails. Sous le doux soleil de septembre, ils font voi-ture commune pour se rendre en Ardèche. « C’était un beau ma-riage, plein d’amour. Sans se parler, on a compris tous les deux qu’on avait peut-être des choses à se dire », soufflent-ils. « On s’est retrouvé, reconnu, c’était comme un immense man-que. On a continué à s’écrire », décrit Sylvie, qui lui raconte ses missions en Afrique et ailleurs…

■Le départPuis, en décembre 2019, le Co-

vid-19 fait son apparition en Chine. Sylvie : « Je travaillais avec l’OMS depuis de nombreu-ses années sur des process en cas de pandémie. J’ai tout de suite compris ce qui allait se passer. Je suis rentrée à Noël, on s’est vu, on a admis que quelque chose pouvait se passer entre nous. » Christophe : « On ne savait pas où on allait. Elle était si loin… »

Sylvie : « Je suis repartie la mort dans l’âme. En janvier, voyant que l’épidémie prend de l’am-pleur en Chine, j’envoie des mails à ma famille pour les prévenir de porter des masques et de s’isoler. On se revoit avec Christophe une semaine en février, en Italie. C’est le premier jour du confine-ment là-bas. On rentre et je re-tourne en Asie. Mais j’ais pris ma décision : je rentre en France

pour aider mon pays à affronter cette crise sanitaire. Je réussis à prendre la dernière place du der-nier vol pour la France. Je traver-se des aéroports vides, avec des personnels habillés en cosmo-nautes. Je suis arrivé à Lyon le 1er jour du confinement. »

■Le premier jourIls sont toujours assis l’un à

côté de l’autre dans leur salon où la lumière du jour décline. Le visage de Christophe s’illumine à l’évocation de ce jour tant at-tendu : « Elle était là, avec sa valise, et elle allait vivre avec moi dans mon petit appart’ ! » Sylvie : « J’étais épuisée. J’étais perdue car je n’avais aucune projection. Christophe était mon radeau, mais j’avais peur de découvrir chez lui des défauts. J’ai vite retrouvé du travail, je suis directrice de deux centres dans le secteur sanitaire et so-cial. Nous avons passé le pre-mier confinement ensemble et nous avons résisté ! » Ils décri-vent une première cohabitation joyeuse, faite de travail, de sport, d’apéros au soleil couchant sur le toit de leur immeuble et de chansons. « Je n’ai jamais été inquiet, je savais qu’une fois en-semble, ça roulerait. On a cette chance de se connaître depuis longtemps », insiste-t-il, relayée par Sylvie, qui confirme : « On a énormément de chance. »

Christophe, qui est musicien dans un groupe de rock lyonnais à ses heures perdues, prépare d’ailleurs deux chansons qui évoquent leur amour. Histoire de graver cette aventure in-croyable qui les a réunis plus de trente ans plus tard.

Pascale MANCIET

(1) Prénoms d’emprunt.

Tout les séparait…Leur incroyable histoire

d’amour au temps du CovidL’histoire pourrait être celle d’un scénario de film : une femme et un homme, qui, plus trente ans après leur dernière rencontre d’amis, ont noué une relation amoureuse par mails (elle en Asie, lui à Lyon). Elle s’est installée chez lui la veille du confinement en France. Ils vivent depuis une idylle amoureuse qu’ils ont décidé de mener envers et contre tout.

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11ACTU LYON ET RÉGIONMercredi 16 mars 2022

RHO11 - V2

Neuf femmes avaient porté plainte dès 2014 contre un herbo-riste de la place Gailleton (Lyon 2e) dénonçant des gestes déplacés à nature sexuelle sous prétexte de drainages lymphatiques. Elles s’étaient adressées à lui pour ache-ter des tisanes et s’étaient retrou-vées dans son arrière-boutique.

Jugé le 7 décembre 2021, Musta-pha Sat, âgé de 71 ans, avait été condamné à trois ans de prison, dont un an de sursis simple pour « agression sexuelle par personne abusant de l’autorité que lui con-fère sa fonction » avec placement en détention. Niant en bloc toutes ces accusations, il avait fait appel.

Un second procès s’est donc te-nu lundi devant la neuvième chambre de la cour d’appel. Un procès plus discret qu’en premiè-re instance où un rassemblement avait été organisé devant le palais de justice de la rue Servient.

Seulement deux victimes ont fait le déplacement lundi. Elles

n’ont pas souhaité s’exprimer pen-dant l’audience. Les trois avoca-tes représentant les parties civiles ont plaidé la lassitude de ces jeu-nes femmes, jolies et fragiles.

« Ma cliente est épuiséepar la procédure »

« Ma cliente est épuisée par la procédure, nous confie Me Béné-dicte Del Vecchio, d’autant que ce monsieur a déposé plainte contre elle pour diffamation. Elle avait mis un avis négatif sur lui sur Google. » Plus sévère qu’en pre-mière instance, l’avocat général a requis cinq ans de prison estimant que Mustapha Sat était bien un agresseur sexuel, ce qui n’empê-chait pas qu’il soit un herboriste apprécié de ses clients.

Le prévenu a répété que ses ges-tes n’avaient aucune intention lu-brique ou malsaine. Son nouvel avocat, David Metaxas, a plaidé la relaxe ou une peine de prison avec sursis soulignant qu’« il n’y avait aucun élément matériel prouvant ces agressions sexuelles hormis la pluralité de victimes ».

Il s’est étonné par ailleurs du long silence des plaignantes : « On a le sentiment que leur paro-le s’est libérée lorsqu’une plainte a été déposée. » La cour rendra sa décision le 11 avril.

A. D.

Lyon

Agressions sexuelles : 5 ans requis contre l’herboristeEn première instance, l’herboriste de la place Gailleton avait été condam-né à deux ans de prison ferme pour des agressions sexuelles sur ses clientes. Son procès en appel s’est tenu lundi. La décision sera rendue le 11 avril.

bre dernier. Elle devait prendre son poste ce dimanche et ce lundi. Mais elle n’est jamais venue. « Elle préve-nait toujours en cas de soucis, ce n’était pas normal », note son em-ployeur, Jennifer Marionnaud. Sans nouvelle d’elle et très inquiète, la gérante de l’hôtel a alors alerté la mère de la victime. C’est cette der-nière qui a contacté les forces de l’ordre. Celle-ci aurait d’ailleurs échangé quelques messages avec sa fille, dimanche. « Angélique était très souriante, pétillante », lâche avec émotion son employeur. « Elle était calme et concentrée dans son travail… Elle restait très discrète sur sa vie personnelle. »

Une relation « toxique »C’est auprès de ses amis, notam-

ment, que la jeune femme se con-fiait. D’après nos informations, ce week-end-là, elle l’aurait passé avec son ex-petit ami. Leur relation au-rait duré un peu plus de cinq ans, avant que la victime n’y mette fin l’année dernière. « Elle voulait se poser, s’éloigner de lui », confie Margot, qui le connaissait égale-ment. Mais leur histoire ne se serait, en réalité, jamais vraiment termi-née. C’est ce dernier qui aurait été retrouvé dans l’habitation de la vic-time, au moment de l’intervention de la police. Se pourrait-il que le jeu-ne homme, né en 1995, ait commis un geste fou ? « Quand j’ai su qu’il avait passé le week-end avec elle,

R ien ne laisse penser qu’un « vé-ritable drame » s’est noué dans

une de ces habitations, rue du Ma-gnolet, dans le centre-ville de Ville-franche-sur-Saône. Ce mardi 15 mars, la petite ruelle a en effet retrouvé sa quiétude habituelle. Pourtant, une jeune femme de 27 ans a été retrouvée sans vie lundi 14 mars, dans l’appartement qu’elle louait. « C’est terrible, parce que je ne vois même pas qui elle était », souffle cette habitante. « Il y a beau-coup de déménagements dans cet immeuble. Elle ne devait pas être ici depuis longtemps. »

Angélique Frattagli, 27 ans, était en effet arrivée dans la région en dé-but d’année 2021. Originaire de Clermont-Ferrand, elle était partie « pour bouger un peu ». « Elle avait choisi Villefranche-sur-Saône car elle n’aimait pas trop les grandes vil-les », confie au Progrès une de ses proches amies, Margot.

Très discrète sur sa vieLundi, sans nouvelle d’elle depuis

deux jours, Margot s’est rendue à son domicile. Stupeur. Elle s’est re-trouvée nez à nez avec policiers et sapeurs-pompiers, qui étaient sur place dès la fin d’après-midi. « Ce n’était pas son genre de ne pas ré-pondre. On se parlait tous les jours », assure-t-elle, très émue. « Elle était pleine de vie, rigolait tout le temps. Elle aimait tout, avait une nouvelle passion tous les jours ! », raconte celle qui la con-naît depuis dix ans. La jeune femme travaillait comme réceptionniste à l’hôtel Ibis de Limas, depuis novem-

Une jeune femme de 27 ans a été retrouvée sans vie dans son appartement de Ville-franche-sur-Saône, dans le nord du département. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de ce drame. Au moment de l’inter-vention des forces de l’ordre, son ex-petit ami aurait été présent dans l’habitation.

Rhône

« Angélique était pleine de vie, elle souriait tout le temps », confie une de ses amies proches. Photo fournie par ses proches

Homicide : « Tout ce qu’Angélique voulait, c’étaitêtre heureuse »

j’étais encore plus soucieuse », tremble Margot, qui estime leur re-lation « toxique ». Et d’évoquer une consommation de drogue de la part de celui qui semble être le suspect numéro un. Dans l’appartement de la victime, il aurait essayé de mettre fin à ses jours. Son pronostic vital n’était pas engagé et il a été placé en garde à vue pour “homicide”. « Tout ce qu’Angélique voulait, c’était être heureuse dans la vie… », murmure son amie.

M. BOUËRY

Quand et comment Angélique Frattagli a-t-elle pu perdre la vie ? Son ex-petit ami peut-il être à l’origine de ce drame ? C’est à toutes ces questions que l’enquête, confiée à la Sûreté dé-partementale, devra répondre. Le parquet de Lyon a été saisi du dossier. La jeune femme retrou-vée sans vie dans son apparte-ment, lundi 14 mars, présente-rait « des traces sur le corps », qui pourraient avoir été commi-ses avec une arme blanche. « Rien n’est sûr cependant », confiait le parquet de Villefran-che, dans un 1er temps saisi. « Une autopsie devra être réali-sée pour avoir des exactitudes. »

L’enquête confiée à la Sûreté du Rhône

Une nouvelle fois, Jorge Arias, l’ancien thérapeute « en ac-

compagnement en bio énergétique cellulaire », a comparu devant la cour d’assises du Rhône pour viol. Mardi, au terme de deux journées de procès à huis clos, le Lyonnais, qui exerçait dans le neuvième ar-rondissement, a écopé de huit an-nées de prison qui font suite à la pei-

ne de douze années de réclusion prononcées le 27 avril 2018 pour des faits de viols et d’agressions sexuelles remontant à 2013-2015. Il aura par ailleurs un suivi sociojudi-ciaire de 5 ans. La cour a prononcé une confusion de peine partielle de six ans, c’est-à-dire que la peine tota-le est de quatorze ans. Néanmoins, ayant été incarcéré en 2015, l’accu-sé a dépassé sa mi-peine et pourrait être libérable d’ici à quelque temps. Son avocat, Samir Dris, s’est décla-ré satisfait de ce verdict : « La sanc-tion prononcée ne met pas en échec sa libération conditionnelle ». Au cours du procès, son client a recon-nu avoir été déviant avec certaines patientes vulnérables.

« Il endormait sa méfiance »La jeune femme qui avait porté

plainte pour viol s’était manifestée après avoir lu dans Le Progrès un article relatant le premier procès de son agresseur. C’est sa mère, patien-te de Jorge Arias, qui l’avait orientée en 2014 vers son cabinet. Elle avait alors 20 ans. Fragile, elle n’était pas en capacité de réagir quand les ges-tes se sont faits de plus en plus intru-sifs jusqu’à pénétrer son intimité. « Il parlait beaucoup et endormait sa méfiance », indique son avocate Mélissa Masseron. La victime a été soulagée que la justice reconnaisse le thérapeute coupable et le con-damne.

A. D.

LYON

Huit ans de prison pourle thérapeute accusé de violLe thérapeute qui avait été condamné en 2018 à dou-ze ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles sur des jeunes femmes a fait une autre victime. Son pro-cès pour viol s’est tenu à huis clos cette semaine à Lyon.

Cinq personnes, âgées de 17 à 19 ans, occupaient le véhicule accidenté ce mardi soir à Belleville-en-Beaujo-lais. Deux d’entre elles ont été héliportées vers l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon.Un grave accident de la circulation s’est produit ce mardi soir, vers 22 h 15, à Belleville-en-Beaujolais.Alors qu’il circulait sur la D 337, un automobiliste, accom-pagné de quatre autres personnes âgées de 17 à 19 ans, a perdu le contrôle de son véhicule. Sa voiture est sortie de la route et est allée s’encastrer violemment contre un arbre.

■ Pronostic vital engagé pour deux occupantsDeux des cinq passagers ont réussi à s’extirper de l’habita-cle du véhicule. Les sapeurs-pompiers ont dû intervenir pour désincarcérer les trois autres, incapables de sortir par leurs propres moyens. Trois blessés ont été transpor-tés vers l’hôpital nord de Gleizé. Deux autres, dont le pronostic vital est engagé, ont été héliportés vers l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon.La raison de cette sortie de route est, pour l’heure, inconnue.

Belleville-en-BeaujolaisUne voiture s’encastre contreun arbre : trois jeunes blessés graves, dont deux héliportés

Les sapeurs-pompiers sont arrivés sur les lieux de l’accident vers 22h30, ce mardi. Dorothée ROBINE

ACTU LYON ET RÉGION Mercredi 16 mars 2022

RHO12 - V1

12

C’est une vingtaine de cam-briolages commis dans tout le département et notam-ment dans l’Ouest lyonnais qui vient d’être résolue par les gendarmes. Trois indivi-dus ont été arrêtés en fla-grant délit le 10 mars à Lyon 9e au retour d’un péri-ple. Une enquête avait été ouverte au mois de janvier après des vols dans des mai-sons du secteur de Dardilly. Une Golf GTI qui s’est avérée volée et faussement plaquée avait été repérée lors de cam-briolages dans l’Ouest lyon-nais.

Un chauffeur, deux voleursLors de surveillances, les en-quêteurs de la brigade de Dardilly et de la BR de L’Ar-bresle ont constaté que l’équipe fonctionnait avec trois individus : un chauffeur et deux voleurs. Ces derniers étaient déposés dans une rue et visitaient plusieurs mai-sons s’emparant de bijoux et d’appareils multimédias. Ils étaient ensuite récupérés.L’équipe se mettait en chasse la nuit tombée et repérait les lumières dans les domiciles et s’attaquait à ceux qui pa-raissaient vides. Un mode opératoire classique pendant la période hivernale.Âgés d’une quarantaine et d’une soixantaine d’années, les trois hommes interpellés jeudi ont été placés en garde à vue, puis présentés au par-quet lundi. Mis en examen pour vols en bande organi-sée, ils ont été placés en dé-tention provisoire. Une information judiciaire a été ouverte afin de recher-cher d’éventuelles autres vic-times.

A. D.

Ouest lyonnaisCambriolages en série : trois individus arrêtés

L’ animal mort a été retrou-vé lundi par les services

autoroutes de l’A43 au niveau d’Auchan Saint-Priest. Il a vraisemblablement été percu-té durant la nuit par un véhi-cule. Les agents se sont vite rendu compte qu’il ne s’agis-sait pas d’un simple chien er-rant, mais bien d’un loup. La bête a été confiée, lundi, à l’Office français de la biodi-versité (OFB). Il a été congelé en attendant son autopsie programmée, ce jeudi, afin no-tamment de confirmer son es-pèce et son âge.

Selon les spécialistes, il n’y a peu de doute. « Il présente des caractéristiques remarquables qui ne trompent pas », précise

Didier Dailly, correspondant Loup et Lynx à la fédération départementale des chasseurs du Rhône. L’expert a été très vite informé par ses collègues de la nouvelle exceptionnelle sur notre territoire.

« C’est la première fois que

l’on disposera d’un ADN de loup recueilli dans le départe-ment du Rhône », ajoute-t-il.

Didier Dailly n’est pas éton-né par une telle présence si près de la population. Les chasseurs repèrent régulière-ment des grands mammifères

sauvages dans le secteur qui viennent de l’Isère.

« Il y a en ce moment un chamois qui se promène du côté de Saint-Laurent-de-Mu-re », confie-t-il. Le chasseur trouve cela logique. Ces ani-maux cherchent à coloniser de nouveaux territoires et il arrive qu’ils butent contre les villes. Ils cherchent tout sim-plement de nouveaux sites.

Une premièredans le département

Selon le dernier recense-ment du suivi hivernal, qui remonte à 2020-2021, la Fran-ce comptait 624 loups gris. Une population qui a augmen-té de 8 % par rapport à l’année précédente. Dans le Rhône, des loups ont été observés à plusieurs reprises en 2021.

Fin mai 2021 au Perréon, dans le Beaujolais, un joggeur était tombé sur un loup en train de manger un chevreuil. En raison de la présence d’une rivière, le loup ne l’avait pas entendu s’approcher à 6 mè-tres de la scène. Par la suite, des prélèvements sur la car-casse du chevreuil avaient permis de confirmer qu’il s’agissait bien d’un loup.

Damien LEPETITGALAND

Rhône

Un loup fauché sur l’A43près de Saint-PriestLe grand mammifère sauvage a été tué suite à une collision avec un véhicule dans la nuit de dimanche à lundi sur l’A43 près d’Auchan Saint-Priest. L’animal, qui a été récupéré par les services autoroute, a été confié lundi à l’Office français de la biodiversité (OFB). Il a été congelé en attendant son autopsie pro-grammée ce jeudi afin de confirmer son espèce et son âge.

Voici la photo qui a été prise de l’animal mort qui semble jeuneet plutôt d’une petite taille. Photo fournie par AREA-APRR

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13ACTU LYON ET RÉGIONMercredi 16 mars 2022

RHO13 - V1

À la pharmacie centrale des Hospices civils de Lyon, ce mardi 15 mars, des palettes de matériel médical ont été chargées pour un premier convoi à destinationde l’Ukraine. Photo Progrès/Richard MOUILLAUD

D epuis le début du conflit en Ukrai-ne, les Hospices civils de Lyon

(HCL) sont eux aussi mobilisés pour venir en aide à la population ukrai-nienne. Et cela s’est concrétisé ce mar-di 15 mars par l’envoi d’un premier convoi de fournitures médicales.

Vers 10 heures, un semi-remorque en provenance de Lviv, ville de l’ouest situé à 70 kilomètres de la frontière polonaise, est arrivé pour charger, à la pharmacie centrale des HCL, puis à l’entrepôt Hospimag, 10 tonnes de ma-tériel et de médicaments d’un montant de près de 87 000 €.

Acheminé par l’association Aide Mé-dicale Caritative France Ukraine, ce convoi est composé de 22 palettes de dispositifs médicaux (DM) stériles (compresses, gants, pansements…), 13 palettes de DM non-stériles (mas-ques, combinaisons…) et 8 palettes de médicaments - soit plus de 3,5 tonnes - (anesthésiques, antibiotiques…).

« Il s’agit de stocks des HCL sur les-quels nous ne sommes pas en tension. Une palette supplémentaire de médica-ments pédiatriques non-hospitaliers partira plus tard pour Lodz, en Polo-gne, dans le cadre d’un partenariat avec la ville de Lyon », explique Flo-rence Adnet Cavaillé, responsable des relations internationales aux HCL, qui coordonne les actions pour l’Ukraine.

Destination finale inconnueLa destination finale du convoi n’est

pour l’instant pas connue. Il existe

deux zones de stockage en Pologne à deux heures de la frontière ainsi qu’une zone sur la frontière. « Mais, s’ils peu-vent, ils iront jusqu’à un établissement ukrainien », précise Florence Adnet Cavaillé. D’autres convois sont en pré-paration dont l’un devrait être subven-tionné par la Région et comprendre des kits de sutures ainsi que des « kits brûlures » mis au point par le centre des brûlés de l’hôpital Édouard-Her-riot.

Les HCL sont également prêts à ac-cueillir, s’il le fallait, des patients d’hô-pitaux ukrainiens ou de pays limitro-phes. Des patientes réfugiées ont été déjà été accueillies aux urgences et à la PASS périnatale. S’il n’est pas envisagé pour le moment d’interventions de pro-fessionnels en Ukraine, certains pour-raient partir prochainement en Rou-manie ou en Pologne.

S. MONTARON

Métropole de Lyon

Un premier convoi d’aide médicale part des HCL pour l’UkraineDix tonnes de matériel et de médicaments ont été char-gées ce mardi dans un camion qui va rejoindre la frontière entre la Pologne et l’Ukraine.

vrir qu’une personne ne disposant pas de qualifications médicales pratiquait des soins de « micro-needling » - une technique consis-tant à réaliser, sur la peau, des micro perforations à l’aide d’un stylo électrique ou d’un roller constitué de micro-aiguilles - et des injections d’acide hyaluronique par stylo. Or, « les techniques de soins, à visée thérapeutique ou es-thétique, pour lesquelles des pro-

L’ARS appelle les personnesà « recourir à des médecinset chirurgiens dentistes ». Photo d’illustration Progrès/S. GUIOCHON

Après avoir reçu plusieurs si-gnalements de particuliers,

victimes d’effets indésirables à la suite d’injections d’acide hyaluro-nique ou d’actes de blanchiment dentaire, l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne Rhône-Al-pes a mené une inspection au sein d’un « institut de traitements d’es-thétique », explique l’ARS dans un communiqué. L’Agence ne veut communiquer ni le nom ni le lieu de l’institut.

Une personne ne disposant pas de qualifications médicales

L’inspection, « menée il y a plu-sieurs mois », a permis de décou-

duits pharmaceutiques ou cosmé-tiques sont injectés sous la peau, sont réservées aux médecins. Elles peuvent en effet entraîner un écou-lement de sang, et ce, même si elles sont réalisées avec des dispositifs dits « sans aiguille »», explique l’ARS.

Un signalement a donc été effec-tué auprès du procureur de la Ré-publique de Lyon pour « exercice illégal de la médecine » et « mise en danger de la vie d’autrui ».

Concernant les techniques de blanchiment dentaire, l’ARS rap-pelle également qu’elles sont « principalement réservées aux chirurgiens-dentistes et doivent être réalisées avec des produits au-torisés par la réglementation ».

L’ARS appelle les personnes sou-haitant bénéficier de tels soins à « recourir à des médecins quali-fiés, spécialisés ou compétents en médecine esthétique et à des chi-rurgiens-dentistes ».

En cas de problème, une déclara-tion peut être effectuée sur le por-tail de signalement des événe-ments sanitaires indésirables.

Lyon

Esthétique : un institut épinglé pour pratique illégale de la médecineÀ la suite de signale-ments de particuliers, l’Agence régionale de santé a mené une ins-pection dans cet insti-tut et réalisé un signa-lement au procureur pour exercice illégal de la médecine et mise en danger de la vie d’au-trui.

Leader européen du transport et de la logistique alimentaire, le groupe STEF organise, ce jeudi 17 mars, une journée de job dating au stade de Gerland, de 10 à 16 heures. Le groupe STEF proposera plus d’une cen-taine de postes pour ses sites en Rhône-Alpes, principalement des CDI, mais aussi des con-trats d’alternance et des stages.

De nombreux métiers présentés

Dans le Rhône, le groupe STEF dispose de sites à Bri-gnais, Saint-Genis-Laval, Cor-bas, Vénissieux, Toussieu et Gi-

vors. Cette journée de job dating sera l’occasion pour les visiteurs de découvrir l’ensem-ble des métiers que propose le groupe STEF (conduite, manu-tention, maintenance, manage-ment, gestion de projet, ingé-nierie informatique, etc.), grâce notamment à des interventions de professionnels, des lunettes 3D ou un simulateur de condui-te.

L’événement est organisé en partenariat avec notamment Pôle Emploi, le collectif “Je ne suis pas un CV” et plusieurs associations locales et nationa-les.

De nombreux métiers seront présentés, parmi lesquels ceuxde la manutention. Photo d’illustration Progrès/Philippe VACHER

Lyon

Le groupe STEF organise un job dating avec des CDI à la clé

Plusieurs Ukrainiens étaient présents ce mardi pour le chargement du convoi. « Les médicaments, les produits d’hygiè-ne, cela correspond vraiment aux be-soins actuels. Là, on est sur de l’aide pro-fessionnelle bien organisée. C’est top ! Mais les collectes citoyennes sont aussi très importantes sur le plan humain. Nous sommes très émus par la réponse simple des gens qui apportent des pro-duits ou proposent d’être bénévoles. Il y a une grande empathie », explique Marki-ian Peretiatko, président de Lyon-Ukrai-ne, sur le pont depuis trois semaines. En France depuis dix ans, cet ancien journa-liste d’Euronews constate aussi qu’avec

cette guerre est arrivée la prise de conscience de l’absence de liberté des médias sur laquelle il tentait d’alerter depuis des années.Très touché également par l’ampleur de la soli-darité, Bohdan, 25 ans, est chanteur lyrique au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon depuis trois ans. Toute sa famille est en Ukraine et tous sont militaires. Si sa mère est basée dans le Nord, Bohdan « stres-se » surtout pour son grand frère, âgé de 27 ans, en poste près d’une zone de combats, et son petit frère, âgé de 2 ans, recueilli par des pro-ches. « J’avais proposé de le prendre avec moi, mais ma mère n’a pas voulu. Comme elle, tous nos militaires ont besoin de savoir pour qui, ils se défendent », explique Bohdan.

Émus par la solidarité internationale

Bohdan, 25 ans, est chanteur lyrique à Lyon. Toute sa famille est restéeen Ukraine dont sa mère et songrand frère militaires.Photo Progrès/Richard MOUILLAUD

ACTU LYON ET RÉGION Mercredi 16 mars 2022

RHO14 - V2

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D ès septembre 2022, les vé-hicules particuliers Cri-

t’Air 5 et non classés ne pour-ront plus circuler dans le périmètre de la Zone à faibles émissions. La décision a été votée ce lundi lors du premier jour du conseil de la Métropo-le. L’objectif est d’exclure les diesel du cœur de l’aggloméra-tion d’ici 2026.

Les aides mises en place pour les particuliers ne résidant pas sur la Métropole mais y tra-vaillant ont fait une nouvelle fois débat ce mardi. La régle-mentation actuelle ne permet pas à la collectivité de les ac-compagner.

200 000 navetteurs« Quotidiennement, près de

200 000 navetteurs viennent travailler sur le territoire de la Métropole. Ils contribuent au dynamisme économique », a souligné l’élu d’opposition Christophe Geourjon (Inven-ter la Métropole de demain-groupe Collomb). Les entre-p r i s e s e m p l o y a n t c e s navetteurs participent au bud-

que fait, en Île-de-France, la Région qui accompagne pour l’achat de véhicules électri-ques ou hydrogènes des per-sonnes qui vivent en dehors du Grand Paris, mais qui tra-vaillent à l’intérieur », a insisté Benjamin Badouard. L’élu écologiste a appelé à « un sou-tien fort de l’État », qui est à l’origine de la ZFE, mais aussi de la Région présidée par Lau-rent Wauquiez (LR). « La Ré-gion qui a donné un avis néga-tif sur la ZFE, mais qui semble s’intéresser à son impact so-cial, pourrait aussi nous ai-der », a-t-il martelé, appelant par ailleurs la collectivité à agir en faveur du RER métro-politain.

S’il a été adopté, l’amende-ment déposé par les écologis-tes a été rejeté par l’opposi-tion. « Il est un peu inquiétant que vous proposiez un amen-dement sur la mise en place d’un travail avec les collectivi-tés limitrophes alors que vous auriez dû l’engager depuis longtemps », a taclé Marc Gri-vel (Synergies).

Même argument pour Jean-Luc Da Passano (Progressistes et Républicains). « Nous pen-sons que la Métropole n’aura pas les moyens financièrement d’assumer toutes les aides », a de son côté alerté Gaël Petit (rassemblement de la droite, du centre et de la société civi-le), dénonçant « l’imprépara-tion » de la majorité.

A.-L. WYNAR

get de l’Autorité organisatrice des mobilités des territoires lyonnais via le versement t r anspor t pour env i ron 100 millions d’euros par an.

Christophe Geourjon a pré-senté un vœu ce mardi afin de lancer « un travail conjoint

avec l’État pour ouvrir la pos-sibilité à la Métropole d’appor-ter une aide financière aux per-sonnes travaillant sur le territoire mais n’y résidant pas ».

Impliquer l’État et la Région

Ce vœu a été largement amendé par la majorité, qui veut qu’un travail conjoint soit réalisé avec l’État, la Région, les départements limitrophes et les collectivités directement impactées par la ZFE.

« À titre d’exemple, c’est ce

Dès septembre prochain, les véhicules particuliers Crit’Air 5 ne pourront plus circuler dans la ZFE lyonnaise. Photo d’illustration archives Progrès/Joël PHILIPPON

Métropole de Lyon

ZFE : faut-il aider les salariés extérieurs travaillant dans la Métropole ?Aujourd’hui, la régle-mentation ne permet pas à la Métropole d’ai-der les habitants rési-dant hors de son terri-toire. La majorité écologiste veut qu’un travail conjoint soit me-né avec l’État, la Région et les départements li-mitrophes.

Pour l’heure, le territoire de la Mé-tropole de Lyon ne dispose que d’une unité de méthanisation per-mettant de produire du biogaz. Il se situe sur le territoire de la Feyssine, à la limite de Villeurbanne et Vaulx-en-Velin. La station d’épuration y produit 6,2 GWh/an par la métha-nisation des boues d’épuration. La Métropole entend accélérer sur cet-te voie, qui permet « une valorisa-tion de matière et d’énergie totale-ment circulaire », selon Anne Grosperrin, vice-présidente écolo-giste à la Métropole, qui a introduit, lundi, lors du conseil de la Métropo-le, un dossier relatif à la création d’un nouveau méthaniseur.

Le nouvel équipement verrait le jour au niveau de la station d’épura-tion de Pierre-Bénite. Cette unité permettrait de monter en puissan-ce, et d’injecter au réseau de distri-bution de gaz, d’ici à 2028, 48 GWh/an, en méthanisant les 12 000 tonnes de boues issues de l’épuration des eaux usées. D’après les projections de la Métropole, cet-te production équivaudrait à l’ali-mentation de 190 bus ou au chauf-fage de 8 000 logements pendant un an. Selon la délibération, « l’ob-jectif est de produire de l’énergie re-nouvelable et d’améliorer le bilan du territoire en matière d’émissions de gaz à effet de serre, de diminuer

notre dépendance à des ressources fossiles provenant de puissances étrangères, mais aussi de réduire le volume des boues à traiter ».

La délibération votée a porté sur des études relatives à cette réalisa-tion. Le coût d’investissement total du projet est estimé à 48 M€ et pour-rait être subventionné dans le cadre du contrat de plan État-Région par le Fonds européen de développe-ment régional (Feder) et par l’Ade-me (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Un autre méthaniseur pourrait par la suite être envisagé à Saint-Fons.

Valérie BRUNO

Seule la station d’épurationde la Feyssine produit de l’énergie par méthanisation, dans la Métropole. Photo Progrès/M. JEGAT

Vers la création d’un méthaniseur à Pierre-Bénite

Un « flou artistique » : c’est ce qu’a dénoncé Louis Pelaez, du groupe d’opposition centriste « In-venter la Métropole de demain », à l’évocation d’un dossier sur l’attri-bution d’une subvention à Oxfam France, lors du conseil métropoli-tain lundi. Cette enveloppe de 61 000 € doit soutenir l’organisa-tion d’un trail solidaire, lancé en octobre 2022 par cette association ayant pour but la lutte contre la pauvreté et le combat contre les inégalités. Voilà pour la trame.

Les interrogationsde l’opposition

« L’intérêt pour notre collectivité de participer à cet événement n’est pas très explicite », a estimé d’en-trée de jeu Louis Pelaez, considé-rant la somme soumise au vote conséquente : « Notre Métropole apparaît comme étant la seule par-tenaire de ce nouvel évènement sur notre territoire […]. Ce trail d’Ox-fam est aussi organisé ailleurs en France. Et pour le même évène-ment, avec 860 participants et 640 supporters, soit une dimension identique à celle prévue dans notre Métropole, la ville de Dieppe a ver-sé, en 2022, une subvention de 45 000 € ».

Et Louis Pelaez d’aller plus loin, se posant la question d’un éventuel

« Un défi sportif »pour les Verts

Des remarques écartées par Ri-chard Marion (Les Écologistes), dénonçant « des esprits un peu chagrins ». Lui voit dans ce Trail-walker par équipes, devant permet-tre de récolter des dons afin de soutenir les causes d’Oxfam, « un défi sportif et solidaire », soit « deux valeurs clés pour la Métro-pole. Revenez dans la course », a-t-il lancé aux élus de l’opposition, qui ont réagi sur le thème, « j’ose même vous proposer que nous montions ensemble une équipe mixte… ». « Je regrette que vous mélangiez un petit peu tout », a précisé Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole, pour qui l’opposition ou la réserve de certains groupes sur ce dossier n’est « due qu’à une chose », la présence de Cécile Du-flot à la tête d’Oxfam France. La délibération a été adoptée.

« 61 000 € pour Oxfam contre 50 000 € à l’Ukraine »

« Nous ne remettons pas en ques-tion le travail d’Oxfam », avait indi-qué en amont du vote Brigitte Jan-not, du groupe progressiste, « mais 61 000 € pour Oxfam contre 50 000 € à l’Ukraine, cela nous in-terroge fortement ».

Valérie BRUNO

conflit d’intérêts dans ce partena-riat proposé, « car n’oublions pas qu’Oxfam n’est pas n’importe quel-le association. Elle est présidée par Cécile Duflot, ancienne secrétaire générale d’Europe Écologie Les Verts ». Clotilde Pouzergue, du Rassemblement de la droite, du centre et de la société civile, y a vu quant à elle « un exemple de délibé-ration politique cachée sous l’orga-nisation d’une manifestation spor-tive ».

Le Trailwalker d’Oxfam est prévu à Lyon les 8 et 9 octobre prochains. Cette course par équipe doit permettre de récolter des dons pour soutenir l’association. Photo illustration Progrès/Joël PHILIPPON

La subvention des écologistes pour le trail d’Oxfam fait tousser l’opposition

15ACTU LYON ET RÉGIONMercredi 16 mars 2022

RHO15 - V1

moins à Saint-Etienne, très peu à Grenoble. Certes le phénomène n’est pas aussi prononcé que le 6 fé-vrier 2021, ce fameux samedi où le ciel jaune orangé avait donné des airs de fin du monde.

■D’où vient le phénomène ?Il s’agit de sable en provenance du

Sahara qui remonte vers le nord en passant par l’Espagne et la France. Ces particules stagnent entre 2 000 et 3 000 mètres d’altitude, donnant au ciel une teinte légère-ment orangée. Un phénomène « pas anormal », selon Stéphane Nedeljkovitch, prévisionniste à MétéoNews, qui a été observé à trois reprises en 2021.

■Est-ce que c’est dangereux ?L’intensité d’un tel phénomène

est-elle dangereuse pour la santé ? Marie-Pierre Vagnot, en charge de la qualité de l’air à l’observatoire At-mo, se veut rassurante. « Ces pous-sières minérales de sable peuvent renfermer des poussières de mé-taux, mais elles sont moins nocives que les poussières de combustion, par exemple. » L’impact sur le corps humain est limité. « Elles n’attei-gnent pas les bronches. »

■Quel impact sur la pollution ?Ce nuage coloré n’a pas entraîné

une hausse de la pollution, assure-t-on du côté d’Atmo, observatoire de la qualité de l’air. L’impact réel, complexe à appréhender, n’est en fait pas quantifiable tant que les par-ticules restent en suspension dans l’atmosphère. « Nos stations de me-sure sont installées à 3 mètres au-

dessus du sol de manière qu’elles soient cohérentes avec ce à quoi est confronté le corps humain. Mais comme les poussières de sable ne sont pas redescendues, nos appa-reils ne les détectent pas », explique Marie-Pierre Vagnot.

Atmo va néanmoins continuer à surveiller la concentration de taux de particules PM10 jusqu’à la fin du phénomène. Ce mardi, l’observa-toire qualifiait de « dégradée » la qualité de l’air dans la région lyon-naise, soulignant que les personnes fragiles, notamment celles souf-frant d’asthme pouvaient être gê-nées par les poussières de sable. Mais le taux de PM10 relevé mardi en fin de matinée dans les stations lyonnaises n’excédait pas les 16 mi-crogrammes/m³ quand le taux d’alerte se situe à 50.

■Jusqu’à quand ça va durer ?Le phénomène devrait durer

« jusqu’à mercredi », précise Sté-phane Nedeljkovitch, de Météo-news. Les températures vont rester au-dessus des normales avec 20 °C attendus ce mercredi à Lyon. La si-tuation va évoluer jeudi. « Il va pleuvoir, prévient le prévisionniste. Il va aussi faire plus frais ». Et là, ce sera quitte ou double. Si le nuage de sable est toujours en suspension, la pluie devrait à nouveau faire tom-ber les particules de sable au sol. Si le nuage de sable s’est déplacé, la pluie devrait en revanche faire dis-paraître les impuretés jaunâtres ac-cumulées mardi matin. Autrement dit, attendez jeudi avant de laver vo-tre voiture ou votre salon de jar-din…

Nicolas FORQUET

Métropole de Lyon

Un spectacle pas vraiment ordi-naire, c’est la vision qu’ont eue

les habitants d’une grande moitié sud de la France, mardi matin. En regardant en l’air, un ciel lumineux, nacré, légèrement jauni. En bas, des voitures recouvertes d’une poussiè-re collante arborant une teinte orangée. Le phénomène était parti-culièrement intense à Lyon et dans le département du Rhône, un peu

À Lyon, Saint-Etienne, Bourg-en-Bresse, partout la même impression, mardi matin. Un ciel teinté de jaune, dont les poussières se sont abattues sur les carrosseries des véhi-cules et le mobilier urbain. On vous explique pourquoi ça risque de continuer dans les prochains jours.

Ciel jaune : pourquoiCiel jaune : pourquoile phénomène risque de durerle phénomène risque de durer

À Lyon, le ciel a conservé une teinte jaunâtre et orangéetoute la journée de mardi. Photo Progrès/Maxime JEGAT

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ACTU LYON Mercredi 16 mars 2022

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P as une semaine sans témoigna-ges désabusés, sans polémi-

ques, ni fait divers. Mardi 8 mars, un homme était blessé par arme à feu sur fond de règlement de comp-teS. Un mois plus tôt, des urinoirs « trop exposés » provoquaient la colère des habitants. Depuis quel-que temps, des voix s’élèvent con-tre un retour ponctuel du marché à la sauvette sur la place Gabriel-Pé-ri. Sans compter les nombreuses vidéos et la multitude de messages postés sur les réseaux sociaux.

Selon plusieurs témoins, des médicaments seraient vendus à la sauvette

Le quartier de la Guillotière, sous le feu des projecteurs médiatiques et politiques ces derniers mois, avait connu une accalmie grâce à la présence policière accrue au-tour de la place du Pont. Depuis quelques semaines, la situation semble de nouveau se dégrader, malgré la mise en place de la Briga-de spécialisée de terrain (BST), dont le périmètre d’action com-prend la Guillotière et la Part-Dieu. La présence des forces de l’ordre, visible ce lundi 14 mars, dissuade. Mais seulement pour un temps. « Ils sont là, ils font ce qu’ils peuvent. Mais dès qu’ils ont le dos tourné, tout recommence », déplo-re une commerçante.

Sur place, les vendeurs propo-sent des paquets de cigarettes de contrefaçon à tout venant. Les tra-fics s’organisent jusque dans les rues parallèles. Selon plusieurs té-moins, des médicaments s’y ven-draient. La place Mazagran est en-core squattée. Les bagarres et vols

rythment toujours le quotidien des habitants du quartier. « J’ai encore dû baisser le rideau l’autre jour car des gens se battaient devant ma pharmacie, confie Tang. Il faut cir-conscrire ce phénomène rapide-ment. On a vraiment fait un pas en arrière depuis quelque temps », prévient-il.

« Ils n’ont jamais cherché à régler le problème de fond »

« Franchement, ça a repris com-me avant », s’emporte Tidiane Tou-ré, influenceur de 28 ans, un « en-fant » de la Guillotière « dégoûté » de voir son quartier livré à la délin-quance. En décembre dernier, le jeune chef d’entreprise alertait, dans les colonnes du Progrès : « Ce qu’ils ont fait [la présence po-licière accrue] est efficace pour du court terme, mais qu’est-ce que ça donnera sur la durée ? ». Il consta-te, amer : « Finalement, ils vou-laient juste montrer qu’ils faisaient quelque chose, car les caméras étaient braquées sur la Guillotière.

Ils n’ont jamais cherché à régler le problème de fond. »

Même sentiment de désespoir du côté de Nathalie Balmat, présiden-te de l’association la Guillotière en Colère, qui se fait l’écho, sur les réseaux sociaux, du mal-être des riverains depuis plusieurs mois. « On reçoit entre deux et dix mes-sages d’habitants tous les jours », alerte-t-elle.

Des témoignages faisant état de vols, d’agressions ou simplement d’un sentiment d’abandon. « La parole s’est libérée. Ce qui prédo-mine, c’est que tout le monde en a plein le dos », ajoute-t-elle.

« Je me dis qu’il va falloir partir avant d’avoir un ulcère »

Toujours en première ligne pour alerter sur les problématiques du quartier, comme ce fut le cas pour dénoncer les urinoirs, dont le dis-positif est « toujours en cours d’ex-périmentation » selon la mairie, Nathalie Balmat mène aussi des combats contre les tapages noctur-

nes et la saleté : « Quand 60 mecs en costard sortent d’un salon de coiffure à 2 heures du matin et se battent dans la rue, on se dit qu’il y a un problème ».

Elle réfléchit désormais à quitter définitivement la Guillotière. « On s’était donné la mission de faire bouger les choses… mais je me dis de plus en plus qu’il va falloir partir avant d’avoir un ulcère », avoue-t-elle, dépitée.

L’association “Touche pas à ma Belle Ville”, qui avait pris part à la manifestation des commerçants en octobre dernier, a adressé une lettre au Ministre de l’Intérieur Gé-rald Darmanin, en indiquant que « le quartier est devenu à nouveau difficilement vivable et dangereux (sic) ».

Au sujet des aménagements, les travaux pour installer une traver-sée piétonne cours Gambetta ont débuté il y a environ un mois, pour une durée de six à sept semaines. D’autres changements sont encore à l’étude, comme la piétonnisation de la rue de Marseille.

Stéphane MONIER

Plusieurs acteurs alertent sur une « situation qui se dégrade » dans le quartier de la Guillotière ces dernières semaines. Photo Progrès/Stéphane MONIER

Lyon 7e/Lyon 3e

Insécurité à la Guillotière : un pas en avant, deux pas en arrièreRèglement de comptes à l’arme à feu, marché à la sauvette de retour, trafics en tout genre : la situation dans le quartier de la Guillotière, qui s’était améliorée grâce à la présence policière, sem-ble être revenue à une triste « normalité » ces dernières semaines. Reportage.

Lyon 2e

Enfants sans toit : l’école Germaine Tillion occupée

Depuis octobre 2020, un couple avec trois enfants de 2, 5 et 10 ans vit dans la rue. Deux enfants sont sco-larisés à l’école Germaine-Tillion. Un collectif composé d’une trentai-ne de membres (parents d’élèves, personnels de l’école et ensei-gnants) a été créé pour aider cette famille dans ses besoins fondamen-taux. Inimaginable pour les mem-bres du collectif de laisser cette fa-mille sans toit dans la rue alors que « la ville de Lyon et la Métropole ont fait de la lutte contre le sans-abrisme une priorité » en signant en octobre 2021 « la Déclaration des droits des personnes sans-abri » de la fondation abbé Pierre.

Des goûters solidaires ont été ef-fectués, une semaine à l’hôtel a été payée par des dons.

Une page Facebook, une cagnotte Leetchi pour les dons

Hier, (lundi 14 mars) le collectif est passé à l’action publique annon-cée par un communiqué et une pre-mière banderole explicite déployée devant l’entrée de l’école. D’autres banderoles suivront si les pouvoirs publics ne tiennent pas leur parole et leurs engagements : Zéro enfant à la rue.

« À partir du mercredi 16 mars, en l’absence de solution, cette famille sera logée dans l’école Germaine Tillion » assure une maman du Col-lectif. Tout a été prévu : une page Facebook, une cagnotte Leetchi pour les dons. La balle est désor-mais dans le camp des élus.

Ultime goûter solidaire avant l’épreuve de force. Photo Progrès/Jean GARAVEL

Un suspect de tentative de vol par effraction a été présenté au parquet de Lyon ce mardi, en vue d’un jugement en compa-rution immédiate.Il avait été interpellé, le 14 mars, vers 11 h 20, en flagrant délit, rue Saint-Michel, à Lyon 7e, alors qu’il venait de s’introdui-re chez un particulier. Ce dernier a déposé plainte, une enquête a été confiée à la Sûreté départementa-le.Le mis en cause, quinqua-génaire, déjà très défavo-rablement connu, aurait reconnu les faits lors de son audition.

LYON 7eInterpellé en flagrant délit après un cambriolage

Inaugurée le 7 février en présen-ce du préfet du Rhône, Pascal Mailhos, la Brigade spécialisée de terrain (BST), est forte d’une vingtaine d’agents et en comp-tera une dizaine de plus, au plus tard en septembre. Cette nou-velle unité de police intervient chaque jour, les après-midi et en soirée, jusqu’à 1 heure du ma-tin, sur un périmètre d’action qui comprend les quartiers de la Guillotière et de la Part-Dieu. Ses missions principales por-tent sur la sécurisation, la dis-suasion et la lutte contre la dé-linquance (vols, violences, recels, trafics de cigarettes…).Un mois et demi après son lan-cement, la préfecture dresse un premier bilan. Après un mois de présence effective sur le ter-rain, les résultats obtenus « sont très significatifs », selon les mots des services de l’État

qui communique sur le sujet.Près de 160 interpellations ont été effectuées par les policiers de la BST, notamment 22 pour

violences, y compris sur person-nes dépositaires de l’autorité publique ; 84 pour vol, recel ou vente à la sauvette ; 19 pour

usage/vente de stupéfiants ; 10 étrangers pour irrégularité de séjour.Il y a quinze jours, Pascal Mail-hos, préfet de Région, avait sommé le maire de Lyon, Gré-gory Doucet, de renforcer ses actions en matière de sécurité et tranquillité publique, souhai-tant notamment plus de camé-ras de vidéoprotection. Aujour-d’hui , i l « s a lue l ’ac t ion déterminée des policiers pour lutter contre les actes de délin-quance qui empoisonnent la vie quotidienne des habitants » et affirme par communiqué : « Fa-ce à ces délinquants, l’État a résolument engagé des moyens policiers très importants. Notre détermination est et restera to-tale. » Peut-être une manière de dire que les services de l’État, eux, ont pris le problème à bras-le-corps.

La brigade spécialisée de terrain (BST) de la police nationale intervient pour le quartier de la Guillotière et Part-dieu à Lyon. Photo Progrès/Maxime JEGAT

Brigade spécialisée de terrain : 160 interpellations en un mois

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A lors que la grande concertation sur le projet de réaménage-

ment de la Rive Droite du Rhône, entre les ponts de Lattre de Tassi-gny et Gallieni est terminée, la mai-rie du 2e a choisi d’inscrire le sujet au CICA, en préambule du conseil d’arrondissement. L’occasion pour les nombreux représentants d’asso-ciations d’en savoir plus sur les en-jeux de cet espace public où circu-lent 50 000 à 80 000 véhicules dans les deux sens, chaque jour.

Quid du trafic automobile : 80 000 véhicules par jour

Le CIL Centre Presqu’île s’inter-roge : « Le dossier de concertation ne comporte aucun renseignement sur les trafics automobiles actuels et à venir après l’aménagement. Comment garantir une circulation fluide qui ne crée ni bouchons, ni pollutions supplémentaires ? » a questionné le président Bernard Colombaud qui insiste afin qu’au-cun début de travaux sur la rive droite n’ait lieu avant que le transit en Presqu’île ne soit traité. « Sans cela, il y a un risque de blocage des voiries en Presqu’île » (référence aux utilisateurs de Waze). Enfin, le CIL se dit favorable à la couverture de la trémie face à l’Hôtel-Dieu et à

son aménagement pour créer un bel accès au Rhône.

« Je partage votre avis. Le flux de la rive droite n’a rien à faire en Presqu’île » répond Valentin Lun-genstrass (EELV). Et de citer le dé-veloppement des alternatives pour réduire la circulation comme le prolongement de la ligne B au Sud avec un parc relais en terminus, les différentes lignes de tramway, les lignes de bus express en fonction sur la M6 et M7, le covoiturage et à l’horizon 2040, la ligne E. Pas ques-tion pour l’écologiste de couvrir la trémie : « Nous ne souhaitons pas enterrer les voitures. On réalise un aménagement pour les cent pro-chaines années. À l’avenir, avec la fin des énergies fossiles, on pourra requalifier l’espace public ».

Olivier Fernoux (EELV) avance la solution du RER à la lyonnaise pour faciliter les déplacements dans l’aire métropolitaine lyonnai-se. Solution adoubée par Pierre Oli-ver (LR), maire du 2e et conseiller

régional qui se réjouit « Pour la pre-mière fois, la Métropole et la Ré-gion travaillent ensemble main dans la main. »

« On entrera dans le détail d’ici les prochains mois »

Délester les véhicules est un sujet qui préoccupe Jean-Pierre Fe-nouillet (Célestins Demain) : « Vous n’avez pas répondu sur le flot de véhicules et l’impact en Pres-qu’île. » « Nous sommes favorables à un réaménagement mais l’équa-tion ne tient pas. Où vont passer les 80 000 véhicules, sans métro, ni création de parc relais ? Peu de lo-gements sont construits. Beaucoup d’habitants s’installent dans la 2e voire la 3e couronne de Lyon, ce sont davantage de véhicules qui ar-riveront sur Lyon » renchérit Pierre Oliver, favorable à la cohabitation de toutes les mobilités.

Sur le stationnement des rive-rains, sujet qui préoccupe les asso-

ciations, Valentin Lungenstrass avance « On peut augmenter dans les parkings, le taux ouvert aux rési-dents. On verra comment on allie avec le stationnement en voirie et sur le quai, le maintien du station-nement le long des façades pour la desserte des immeubles. On entre-ra dans le détail d’ici les prochains mois. Je porte une zone à trafic limi-té comme en Italie. »

À l’heure où l’exécutif parle moins de piétonnisation mais plu-tôt d’apaisement au grand dam de Pierre Rauzada (Droits du Piéton), ce dernier se dit favorable pour sup-primer la trémie comme sur la rue Garibaldi : « Pour nous, le projet ce sont les quais et la création d’espa-ces verts et d’aires de jeux pour les enfants ». « Déçue du discours pas-séiste », Colette Olivero (Réagir, l’Enfant et la rue) milite pour « réta-blir les bus qui ont été supprimés au profit des voitures et se pencher sur l’accidentologie. »

Nadine MICHOLIN

Pas question pour les élus écologistes de couvrir la trémie face à l’Hôte-Dieu comme le réclame le CIL Centre Presqu’île. Photo Progrès/Stéphane GUIOCHON

Lyon 2e

Rive droite du Rhône : « Où vont passer les 80 000 voitures ? »

Ce lundi 14 mars, le Comi-té d’Initiative et de Con-sultation d’Arrondissement (CICA) du 2e portait sur le projet de l’aménagement de la rive droite du Rhône. Valentin Lungenstrass (EELV), adjoint à la mobili-té de Lyon, conseiller du 2e, a dévoilé les enjeux et répondu aux associations.

« Discrétion, prudence et sé-rieux », tel était le mot d’ordre du contrôleur général du SDMIS (Service départemen-tal-métropolitain incendie se-cours) Serge Delaigue venu ce mardi, très tôt (il était 6 heures), passer en revue à l’école dépar-tementale et métropolitaine des sapeurs-pompiers de Saint-Priest, le convoi humanitaire qui prenait la route pour Łódz, en Pologne, ville jumelée avec Lyon. Zémorda Khelifi (EELV), présidente du SDMIS et élue métropolitaine, ainsi que Sonia Zdorovtzoff (EELV), adjointe au maire de Lyon, étaient égale-ment présentes pour saluer les 14 sapeurs-pompiers qui se sont portés volontaires.

230 pompiers étaient volontaires !

Lors de ce périple de 4 jours, ils auront à parcourir plus de 3 200 kilomètres, avec une hal-te à Nuremberg, en Allemagne. « Tout s’est passé très vite. Il a fallu faire un choix parmi 230 sapeurs-pompiers. Cela ne me surprend pas. Mais en même temps, cela fait toujours plaisir. On intervient pour le compte de la Ville de Lyon et de la Métropole de Lyon qui ont les contacts sur place et qui ont de plus la légitimité institutionnel-le pour travailler à l’étranger, ce qui n’est pas le cas pour nous, établissement public. Et j’insis-te encore pour que la communi-cation soit a minima sur les ré-seaux sociaux », a martelé le contrôleur général du SDMIS.

Les dons seront ensuite envoyés à Lviv

Le convoi de 7 véhicules, « au-tonome tant au point de vue logistique, sanitaire et techni-que », est chargé d’acheminer vers Łódz, 3 véhicules de se-cours et d’assistance aux victi-mes (VSAV) et du matériel d’ur-gence médicale tel que des attelles ou des garrots, ainsi que des masques. « À Łódz, des res-ponsables locaux convoieront ensuite ces dons vers la frontiè-re avec l’Ukraine, qui seront ensuite dirigés vers le centre humanitaire de Lviv », a précisé Sonia Zdorovtzff, originaire de Bakhmout, une ville de l’Oblast de Donetsk, en Ukraine, très impactée par l’invasion russe.

De notre correspondantLarbi DJAZOULI

Le convoi de 7 véhicules est chargé d’acheminer vers Łódz, trois VSAV et du matériel d’urgence médicale. Photo Progrès/Larbi DJAZOULI

Saint-Priest/Lyon

7 véhicules de pompiers sont partis en Pologne

Un jeune mineur de 17 ans a été présenté au juge des enfants de Lyon ce 15 mars, en vue d’une mise en examen.Le 13 mars, vers 17 h 40, après une intervention rue Marcel-Cerdan, à Lyon 9e, un véhicule de la police avait été la cible d’un jet de projectiles, occasionnant des dégâts sur la carros-serie.L’exploitation des images de vidéoprotection avait permis d’interpeller le suspect, rue Arthur-Rimbaud, comme étant l’un des auteurs présumés. Déjà défavorablement connu, il a reconnu les faits en garde à vue.

Lyon 9eInterpellé à 17 ans pour des jets de projectiles sur un véhicule de police

Un jeune majeur, soupçonné de vol et recel de vol, a été présenté au parquet ce mardi, en vue d’un jugement en comparution immédiate. Les faits reprochés remontent au 13 mars, à 6 h 30. Le suspect, un SDF, a été interpellé rue Romarin, à Lyon 1er, suite au signalement d’un jeune homme venant de se faire voler son téléphone, place des Terreaux. La victime, qui a tenté de récupérer son portable, a reçu une gifle de la part de l’individu. Ce dernier s’est avéré porteur d’un second téléphone, dérobé plus tôt dans la soirée, au même endroit !

Lyon 1erEn voulant récupérer son téléphone, il reçoit une gifle

Le quai de la rive droite du Rhône est situé au cœur du secteur patrimonial de Lyon.Le projet estimé à 100 millions d’euros sera réalisé sur deux à trois mandats. Une première partie du tronçon (2 km de linéaire) sera aménagée d’ici 2026. Les Verts qui ont fait le choix d’inclure tous les ponts, veulent améliorer la qualité de l’air et le niveau de bruit. Ils ont fixé plusieurs enjeux : qualité de l’espace public, accueil de nouveaux usages, développement de la trame végétale, mise en valeur des pieds d’immeubles, mise à niveau de la trémie au droit de l’Hôtel-Dieu, retrouver des liens avec le

fleuve (transport fluvial).« Les éléments de la concertation préalable vont être consolidés. On va mener des études à partir de maintenant. Le maître d’œuvre sera recruté au prin-temps. En 2023-2024, une nouvelle concertation se déroulera concernant les programmations. Il appa-raît déjà que le végétal est plébiscité avec une forte demande d’espaces verts de détente, pour flâner, se poser, se baigner avec des bassins éphémères et des espaces de sport collectifs. Il pourrait y avoir plus de bus avec un site propre » a indiqué Valentin Lun-genstrass, adjoint à la mobilité de Lyon.

Les études vont commencer : le maître d’œuvre sera recruté au printemps

19ACTU LYONMercredi 16 mars 2022

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Rompu à ce genre d’exercice, Christophe Guidetti, brigadier

de la police nationale a rondement mené cette première réunion à l’initiative des élus du 6e dont Isa-belle Ramet, adjointe à la sécurité et Samuel Soulier délégué aux se-niors dans un contexte où les sta-tistiques montrent qu’il existe une recrudescence des vols à la roulot-te, à l’arraché, vols par ruse et usa-ges de fausse qualité dans le 6e.

Ne pas se laisser distraireEn s’appuyant sur de petites vidé-

os explicites, Christophe Guidetti a débattu avec une vingtaine de seniors du 6e (nombre limité pour favoriser les échanges), les incitant à adopter les bons réflexes. Si bien des comportements semblent évi-dents, se faire voler par ruse ou par violence sur l’espace public, peut arriver n’importe quand et à n’im-

porte qui. « En tant que personnes vulnéra-

bles, vous êtes des cibles. Première erreur, vous êtes une génération qui aime rendre service. Ne vous laissez pas distraire. Méfiez-vous même de ceux qui prétextent vou-loir vous aider » a annoncé en pré-ambule le policier.

Ne pas retirer du liquide seul au guichet

La panoplie des vols a été passée au crible : ne pas ouvrir spontané-ment sa porte à des inconnus com-me au pseudo-plombier (appeler la Régie). Si c’est la police, demander la carte du policier et/ou appeler le commissariat (17). Garder les yeux grands ouverts. Ne pas se lais-ser distraire par quiconque sur l’es-pace public. Ne pas se fier aux apparences, même celle d’une mè-re avec son enfant. Il peut y avoir une troisième personne cachée prête à commettre un méfait. Por-ter toujours son sac à main en bandoulière. Masquer ses bijoux sur la voie publique notamment les colliers et montres. Masquer son code avec la main au guichet pour retirer du liquide ou effectuer un achat en magasin.

« Grâce au Covid, la carte bleue permet d’effectuer désormais des opérations de 1 à 50 €, plusieurs

Lyon 6e

Augmentation des vols dans la rue : vigilance absolue pour les seniorsConstatant la multiplication des actes de délinquance sur son territoire, la mairie du 6e a organisé lundi 14 mars la première réu-nion de sensibilisation et de prévention à destination des seniors. Christophe Guidetti, brigadier de la police nationale a signifié les bons réflexes à adopter.

fois par jour. Aujourd’hui, retirer 100 € par semaine n’a plus de sens. Je vous encourage y compris sur le marché à régler vos achats en carte bleue » a argumenté Christophe Guidetti. Il proscrit tout retrait seul au risque de devenir une proie et prévient : Attention, avec un termi-nal, on peut valider des opérations à votre insu dans les transports en commun, aussi, je vous recom-mande d’utiliser une pochette pour insérer votre carte bleue. »

Il faut déposer plainte même en cas de tentative

Le brigadier encourage vivement au dépôt de plainte même s’il ne s’agit que d’une tentative de vol. Enfin, sur internet, ne pas cliquer sur un lien douteux et ne pas com-muniquer ses données personnel-les. « Il faut détruire tous les mails qui vous annoncent l’arrivée d’un colis » a conseillé Christophe Gui-detti qui incite à utiliser l’opération tranquillité vacances et à se méfier

des symboles sur les portes d’en-trées qu’il faut vite effacer.

À l’issue de cette réunion d’une heure et demie, Isabelle Ramet en-visage de renouveler ce type de conférence interactive avec d’au-tres publics, comme des lycéens et des femmes.

Nadine MICHOLIN

Identifier toutes les situations et les gestes élémentaires, tel était le sens de cette réunion interactive en présence de Christophe Guidetti, brigadier de la police nationale, Isabelle Ramet, adjointe à la sécurité du 6e, Cécile De La Salle du service prévention à la Ville de Lyon et Samuel Soulier, adjoint délégué aux seniors du 6e. Photo Progrès/Nadine MICHOLIN

} En tant que personnes vulnérables, vous êtes des cibles ~

Christophe Guidetti, brigadier

de la police nationale

©C.Mossière

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ACTU LYON Mercredi 16 mars 2022

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ques t ionna i re , ce j eud i 10 mars à 18 heures à la MJC de Saint-Just. Des chiffres qui auraient pu être plus impor-tants si le CIL et le Conseil de quartier avaient pu diffuser le questionnaire, déplorent-ils eux-mêmes.

■Les objectifs du questionnaire

« Il s’agissait de connaître les usages de cet espace et le point de vue des usagers pour avoir une vision globale des points forts, points faibles et des besoins d’aménage -ment. ».

En conclusion, l’axe de cir-culation Montée de Choulans reste dense, voire problémati-que face à la vitesse des véhi-cules. Le trafic automobile de la rue Saint-Alexandre est considéré comme dangereux pour le piéton, malgré des trot-toirs élargis.

Le manque de végétation ne favorise pas une grande convi-vialité.

Point positif toutefois, l’en-semble, desservi par les nom-breux bus est apprécié ainsi que l’esprit “vie de village” avec des commerces et des restaurateurs mis en valeur.

C’est sur cette placette sans nom et la partie attenante de la rue des Basses Verchères que les travaux vont être effectués. Photo Progrès/Eric BAULE

L a mairie du 5e arrondisse-ment a proposé aux per-

sonnes résidant ou utilisant l’espace public rue des Basses Verchères, rue Saint-Alexan-dre et montée de Choulans de répondre à un questionnaire anonyme afin de mieux appré-hender les usages et les be-soins d’aménagements de ce lieu.

« On a identifié ce lieu com-me “tristounet” et voulu sa-voir ce qu’en pensaient les usagers. », présente Marielle Perrin, conseillère du 5e.

Après six semaines de diffu-sion, 266 réponses au ques-tionnaire sont remontées ! Un nombre important, selon les promoteurs, qui a permis la restitution de cette consulta-tion ainsi qu’une présentation des propositions d’aménage-ment.

Mais ils étaient une quinzai-ne d’habitants à être présents, dont une seule avait coché le

Deux projets d’aménagement présentés

« L’espace est large et possè-de un réel potentiel d’aména-gement malgré les contraintes en sous-sol » explique le tech-nicien de la Métropole. Deux projets ont été présentés don-nant plus de place à l’espace piétonnier sur la partie de la rue des Basses Verchères (pa-rallèle le long des commerces côté arrêt de bus). Avec le réa-ménagement de la rue, une végétalisation accrue, des ter-rasses pour les restaurateurs, des bacs à fleur, un compos-teur peut-être, l’endroit de-

vrait trouver son bonheur et son utilisation apaisée.

Et la place Saint-Alexan-dre ? « Il aurait été judicieux d’intégrer cette place dans un projet global. Ces deux espa-ces se répondent car en face l’un de l’autre » disent cer-tains.

À compter la date de valida-tion de l’aménagement, il fau-dra compter six mois avant sa réalisation. Le budget alloué pour par la Métropole et la mair ie du 5 e osc i l le de 110 000 à 120 000€.

De notre correspondantEric BAULE

Lyon 5e

Rue des Basses Verchères : bientôt plus de place pour les piétonsDeux projets d’aménagement ont été pensés pour donner plus de place à l’espace pié-tonnier sur la partie de la rue des Basses Verchères. Un secteur du 5e arrondissement un peu « tristounet » fléché pour faire l’objet de travaux.

En bas de la rue Saint-Alexandre, sur la droite la rue des Basses Verchères qui va être réaménagée. Photo Progrès/Eric BAULE

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21ACTU LYON ARRONDISSEMENTS ET CALUIREMercredi 16 mars 2022

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C’ est sous forme de spectacles que vendredi soir, le théâtre

du Gai Savoir a conté son histoire par la voix de sa directrice, Sylvie Bussmann. Une aventure qui a dé-buté il y a trente ans : « Une pre-mière décennie où le théâtre s’est implanté sur le quartier Bellecom-be où tout a débuté » indiquait Sylvie Bussmann. Un théâtre qui a servi de tremplin à des artistes comme le magicien William Arri-bart, artiste reconnu en France et à l’étranger, présent à la cérémonie, et maintenant à la tête de la pre-mière école de magie en AURA. Dans un second temps, le Gai Sa-voir est devenu plus inclusif, inté-grant la mixité, le handicap, en développant son offre de forma-tion et en encourageant la création dans sa diversité : danse, musique, théâtre, magie, peinture… Une

structure qui en 30 ans est deve-nue une pépinière de talents.

Une aventure humaine où les co-médiens, metteurs en scène, dra-maturges et spectateurs commu-nient, se croisent et se rencontrent.

PédagogiqueEntre pédagogie et art, le Gai

Savoir a su créer des liens avec des institutions comme le Théâtre des Célestins, la mission académique du rectorat de Lyon, la cité de

l’enfance de Bron (IDEF). « Des projets sont en préparation com-me la carte jeunes spectateurs des écoles du 6e, la réédition du festival Handicap, l’action de médiation sur Bellecombe avec notre Pha-re » indique Sylvie Bussmann. Des activités tous azimuts qui ne se feront pas sans les bénévoles, le mécénat et le soutien des institu-tions.

De notre correspondantDominique CAIRON

Sylvie Bussmann et des artistes, salariés, emploi jeune… du Gai Savoir, ont fêté les 30 ans de l’institution ! Photo Progrès/Dominique CAIRON

Lyon 6e

Le Gai Savoir, une institution depuis trente ans à BellecombeDanse, musique, théâtre, magie, peinture, le Gai savoir est devenu une pépinière de talents.

ChoralEnsemble et 17 autres cho-rales venues de toute la France, y compris de Nouvelle-Calédonie, ainsi que de République tchèque, vivront un temps fort exceptionnel le premier week-end d’avril. Un moment très attendu et réparateur à l’issue de la crise sanitaire qui a lourdement impacté toutes les acti-vités de chant choral, longtemps in-terdites pour raison sanitaire.

L’ensemble caluirard a aujour-d’hui retrouvé une soixantaine de membres et tout son dynamisme.

720 choristes sur l’esplanade

Irène Jacquet, sa cheffe de chœur, précise : « Le festival “Et si un jour” est organisé en soutien à l’associa-tion Bobo Planète qui agit en faveur de l’écologie. Il bénéficie du parrai-nage prestigieux et de la direction artistique de Nicolas Porte, de l’Académie musicale Saint-Marc » (réputé entre autres pour sa presta-

tion dans le film Les Choristes).Le samedi 2 avril à 20h30 sur l’Es-

planade François-Mitterrand, à l’Hôtel de région à Confluence, un concert ouvert au public rassem-blera pas moins de 720 choristes. La participation sera libre. Au ré-pertoire : le chant du festival “Et si un jour” par l’ensemble des pré-sents, Signore delle cime, Après un rêve (Gabriel Fauré), Berceuse co-saque, Hymne à la nuit (François Couperin), Evening rise, Dona No-bis Pacem en canon. Le Canon de la paix conclura la soirée.

Avec la participation des chorales Allegretto Lyonnais, chœur d’étu-diants de l’Université Lyon 1 Aecor, Tutti Canto, Cassiopé, Jazzpirine Effervescent, Enchantez-vous, etc.

De notre correspondante Sylvie SILVESTRE

Samedi 2 avril à 20 h 30 à l’Hôtel de région. Site : youtu.be/ceLUho10i8

La soixantaine de choristes caluirards participera au Festival le 2 avril aux côtés de 17 autres formations, pour un impressionnant récital. Photo Progrès/ChoralEnsemble

Caluire-et-Cuire

ChoralEnsemble et 17 autres chœurs en concert le 2 avril

Le 13 mars, à 5 h 20, à la suite d’un appel au 17, les policiers ont interpellé un homme, alors qu’il était en train de commettre un vol à la roulotte : il vidait une camionnette de vêtements dans son propre véhicule, chemin des Petites brosses, à Caluire-et-Cuire. Deux victimes ont été recensées et ont déposé plainte. Âgé de 28 ans et habitant la commune, le suspect, qui a reconnu partiellement les faits, a été présenté au parquet de Lyon ce mardi, en vue d’un jugement en comparution immédiate.

Caluire-et-CuireLe voleur était en train de vider une camionnette de vêtements dans son véhicule

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ACTU VILLEURBANNE Mercredi 16 mars 2022

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B oris Brejcha, Étienne de Crecy, L’Entourloop, Pan-

da Dub, Biga Ranx, La P’tite Fumée… Voici les quelques tê-tes d’affiche attendues pour le week-end de Pâques au Dou-ble Mixte, pour le Reperku-sound.

Durant trois jours, les 78 ar-tistes qui occuperont quatre scènes (dont un chapiteau) de-v r a i en t a t t i r e r p l u s de 15 000 fêtards « On sent que c’est le bout du tunnel », se réjouit Eric Fillion, codirec-teur et cofondateur de Media-tone, l’association organisatri-ce.

Avec le Covid « on s’est demandé si on allait pouvoir survivre »

Pour rappel, en 2020, le festi-val villeurbannais a été l’un des premiers événements mu-sicaux de France annulés à cause du Covid. « On l’a su trois semaines avant le festi-val. On s’est demandé si on allait pouvoir survivre », rela-te Eric Fillion. L’année suivan-te, rebelote, un troisième con-finement entre en vigueur début mars. En conséquence, Mediatone décide de créer une version digitale du Reper-kusound concentrée en une seule soirée avec trois artistes. « Un défi technique », selon le responsable qui ajoute : « Ça s’est transformé en véritable production audiovisuelle ». « Une vraie réussite » avec pas moins de 10 000 con-nexions. D’après Eric Fillion, la pandémie a eu le mérite de créer un mouvement de soli-darité entre les indépendants spécialisés dans l’événemen-tiel. « Le Covid a resolidarisé toute la scène, assure-t-il. On n’a jamais autant dialogué avec les autres structures ». De quoi faire naître de nou-veaux projets mutualisés, comme la création d’un nou-veau tiers lieu (dont la locali-sation reste encore secrète).

Le Double Mixte au maximum de sa capacité pour cette 17e édition

C’est donc après deux an-nées mouvementées que la di-zaine de salariés et les centai-n e s d e b é n é v o l e s d e Mediatone lancent la 17e édi-tion du Rerperkusound. La programmation s’annonce pointue avec une première

Villeurbanne

Le Reperkusound est de retour : « Cette année, on met le paquet »Pour sa 17e édition, le festival de musique électronique Reperkusound revient au Double mixte les 15, 16 et 17 avril prochains. Selon les organisateurs, après deux ans de pandémie de Covid-19, l’événement à la pro-grammation pointue marque « le bout du tunnel ». Les 78 artistes invités attendent 15 000 fêtards.

■Qu’est-ce que Mediatone ?Créée en 1997, l’association lyonnaise Mediatone a pignon sur rue. Dans le 1er arrondissement de Lyon, son petit local de la rue des Capucins affiche complet. À quelques semaines du festival, les forces vives sont nombreuses. Parmi elles, une douzaine de salariés et près de 200 bénévoles (300 pour organiser le Reper-kusound).Aujourd’hui, l’association organise 80 concerts par an, principalement dans l’agglomération lyonnaise. Elle s’intéresse à tous les styles : électro, reggae, mé-tal, pop… Elle est à l’origine du festival Transfer prévu

en mars au Transbordeur, le Plane’R fest à Colombier-Saugnieu, Les Authentiks à Vienne (Isère) ou encore Le Grand Bastringue à Cluny (Saône-et-Loire).Depuis quelques années, l’association s’est aussi di-versifiée. Comme un véritable tourneur, elle aide cer-tains artistes à se développer et organise leurs tour-nées. « On mène aussi des actions culturelles comme des concerts à la prison de Corbas ou au centre péni-tentiaire pour mineurs de Meyzieu, ajoute le cofon-dateur Eric Fillion. On essaye de défendre certaines valeurs, c’est aussi pour cela qu’on reste une associa-tion. »

Zoom

agrandi l’espace extérieur pour y installer un food court. » Pour son retour sous sa forme originelle, le Reper-kusound mise également sur la scénographie. Le festival, qui s’inscrit toujours dans un univers de jeu vidéo, propose-ra cette année une édition sur

le thème de Pac Man, en colla-boration avec le graffeur Pec. En attendant de pouvoir s’y plonger, les festivaliers sont

invités à participer à Reper-scape, un jeu développé en interne par Mediatone. Le joueur qui obt iendra le meilleur score devrait gagner un pass à vie.

Au total, le budget investi par l’association pour organi-ser le Reperkusound s’élève à plus de 650 000 €. « Cette an-née, on met le paquet, on n’a pas envie de proposer un évé-nement au rabais, commente le cofondateur. C’est un festi-val emblématique, la vitrine de Mediatone. »

Les 74 concerts qui rythme-ront le week-end de Pâques promettent d’être inoublia-bles. « On reçoit 78 artistes cette année, c’est notre score le plus élevé », se réjouit Eric Fillion.

Solen WACKENHEIM

Festival Reperkusound au Double Mixte, les 15, 16 et 17 avril. Tarif normal : nuit seule à 32 €, pass 3 nuits à 80 €. Tarif plein : nuit seule à 38 €, pass 3 nuits à 97 €. Tarif guichet : nuit seule à 40 €. Tarif VIP : nuit seule à 50 €, pass 3 nuits à 144 €. Depuis le 14 mars, le pass vac-cinal et le masque ne sont plus obligatoires.

personnes sont attendues. « On est au maximum de la capacité du Double mixte, ex-plique Eric Fillion. On a

nuit axée sur de l’électro tech-no suivie de deux soirées élec-tro alternatif. Pour chacune d’entre elles, environ 6 500

À un mois de l’événement, plus de la moitié des places ont déjà été vendues. Photo d’archives DR/Joris COURONNET

Eric Fillion, est le codirecteur et le cofondateur de Mediatone, association qui organise entre autres le festival de musique électronique Reperkusound. Photo Progrès/Solen WACKENHEIM

} Le Covid a resolidarisé toute la scène. On n’a jamais autant dialogué avec les autres structures ~

Eric Fillion

78artistes sont attendus du 15 au 17 avril à l’oc-casion du festival Re-perkusound

23ACTU VILLEURBANNEMercredi 16 mars 2022

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La Métropole de Lyon propose aux Villeurbannais concer-nés par les futurs travaux de la nouvelle ligne de Tram T9, une nouvelle étape de la concertation. Cette fois, des balades urbaines sur le terrain sont privilégiées. Deux balades se dérouleront samedi 19 mars au matin, dans les quartiers de Cusset et de Saint-Jean. Il faut s’y inscrire préalablement sur le site (1). Cet événement fait suite aux concertations qui ont été organisées depuis juin 2021, avec les interventions des acteurs, et les résultats consul-tables, le tout garanti par la commission CNDP (2).

(1)* https://destinations2026-sytral.fr/processes/t9 (2) Commission Nationale du Débat Public (CNDP) : [email protected]

VilleurbanneConcertation citoyenne sur le nouveau Tram T9 : étape sur le terrain le 19 mars

B ien inspirés les collégiens qui apprennent la langue alleman-

de au collège : c’est le message que veut faire passer Mélanie Gjosteen, professeur d’allemand au collège Louis-Jouvet. Les chiffres par-lent. Le marché du travail leur est bien plus favorable, comme le montrent les graphiques de l’asso-ciation française des professeurs d’Allemand, l’ADEAF, qui recense toutes les statistiques. « Ces chif-fres, je les connais bien, Ils me per-mettent d’échanger avec les pa-rents aux portes ouvertes du collège en janvier », commente Mme Gjosteen, qui met en avant la richesse des liens culturels et éco-nomiques entre la France et l’Alle-magne.

Deux classes bilangues au collège Louis-Jouvet

Pour intéresser les enfants, juste sortis d’élémentaire, elle note : « Je fais plutôt le focus sur le goût de parler, la découverte, les jeux, la musique, et même les recettes de cuisine ». Vingt ans d’enseigne-ment portent leurs fruits, elle se ré-

jouit d’avoir deux classes bilangues Allemand au collège Louis-Jouvet. Sur les sept classes bilangues Alle-mand du Rhône, c’est notable !

Les collégiens profitent chaque année de séjours d’échanges en Al-lemagne. Jasmin, élève en 5e, ac-cueille sa correspondante cette an-née à Villeurbanne. Elles ont déjà des souvenirs en commun puisque Jasmin a découvert Rostock et la mer Baltique l’année dernière.

C’est un programme d’échange porté par l’OFAJ (Office franco-al-lemand pour la jeunesse).

De nombreux événementsDans la Métropole, Mme Gjosteen

peut s’appuyer sur de nombreux événements pour faciliter l’appren-tissage de la langue : le Goethe ins-titut, le festival cinéma allemand du Comoedia, sans oublier les pro-grammes de la chaîne Arte.

Et après le collège, les possibilités de poursuivre l’apprentissage de l’allemand sont nombreuses : sur les 140 lycées du Rhône (dont 38 à Lyon et 9 à Villeurbanne), 22 lycées ont une section Euro/allemand, et le lycée Jean-Perrin (Lyon 9e) pro-pose le double diplôme du bac fran-çais/allemand ABIBAC.

De notre correspondant Olivier LE ROUX

Mélanie Gjosteen, dans sa classe du collège Louis-Jouvet. Photo Progrès/Olivier LE ROUX

Villeurbanne

Mélanie Gjosteen : « Le marché du travail favorise les germanistes »Mélanie Gjosteen, profes-seur d’Allemand au collè-ge Louis-Jouvet, encoura-ge les collégiens à apprendre l’allemand. Les liens culturels et économi-ques sont importants, et c’est un atout indéniable sur le marché du travail.

} Je fais plutôt le focus sur le goût de parler, la découverte, les jeux, la musique… ~

Mélanie Gjosteen, professeure d’Allemand

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25SPORTS LYON ET RÉGIONMercredi 16 mars 2022

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L e coup de canon d’Alexandre Lacazette contre la Roma,

l’interception pleine de malice de Jérémy Morel face à Besiktas, le tir au but gagnant de Maxime Go-nalons dans l’ambiance indescrip-tible du match retour à Istanbul, la prolongation tout près d’être arrachée face à l’Ajax… Les vi-brants souvenirs se bousculent cinq ans après, alors que revient le temps des grands matches à élimi-nation directe ce jeudi au Grou-pama Stadium, en 8e de finale retour de Ligue Europa.

Cette fois, c’est Porto, autre belle équipe du continent qui est atten-due, donnant toute sa noblesse à l’événement. Pour l’OL, quatre jours après la désillusion d’un échec majuscule face à Rennes, en Ligue 1, c’est une chance que de pouvoir retrouver aussi vite de la lumière dans son stade, et un public prêt à l’accompagner sur le chemin des conquêtes.

Bosz s’était propulsé en finale… pas l’OL

Il y a cinq ans, l’OL avait fait de la Ligue Europa, un terrain de chasse. Après avoir écrasé Alk-maar en 16es de finale (4-1, 7-1), les hommes de Bruno Genesio s’étaient offert un parcours de choix : 4-2, 1-2 contre Rome en 8e de finale, 2-1, 1-2 et qualification aux tirs au but face à Besiktas en 1/4 de finale. Arrivés dans le der-nier carré, ils avaient hérité de l’Ajax de… Peter Bosz. Les sup-porters lyonnais rêvaient de s’of-frir le billet pour la finale à Stock-holm, mais leur équipe s’était

abîmée à Amsterdam (4-1). Le match retour avait tout aussi mal commencé, Dolberg donnant un but de plus d’avance à son équipe. Puis le show Lacazette, auteur d’un doublé juste avant la mi-temps, avait ranimé la flamme. Incandescent, ce match avait failli envoyer l’OL en prolongation. L’Ajax avait concédé un nouveau but, contre son camp, et Cornet avait manqué une ultime chance.

55 000 spectateurs pour la 50e en Ligue Europa

Près de 55 000 spectateurs avaient vibré à chaque match au Groupama Stadium, lors de cette série à émotions. On devrait aussi atteindre le cap des 55 000 ce jeu-di pour la venue de Porto.

Depuis 2017, le Groupama Sta-dium a connu trois autres 8es de finale européens : un en Ligue Eu-ropa contre le CSKA Moscou (2-3, en 2018) et deux en Ligue des Champions, contre Barcelo-ne (0-0, en 2019) et la Juventus (2-1, en 2020).

L’OL reste le club le plus présent sur la scène continentale (277 matches à ce jour), et disputera jeudi son 50e match en Ligue Eu-ropa. Aucune des seize équipes encore en lice ne présente un meilleur bilan (6 victoires, 1 nul) depuis le début de la phase de poules, et le but d’avance obtenu au stade du Dragon, place jusque-là l’OL en position de force. Mais le plus dur commence.

Jean-François GOMEZ

Après le but exceptionnel de Lacazette en 8e de finale contre la Roma, les Lyonnais avaient hurlé leur joie à l’image de Christophe Jallet, Maxwel Cornet et Corentin Tolisso. Photo Progrès/Stéphane GUIOCHON

Football

Comme en 2017, l’OL s’enflamme pour la Ligue EuropaIl y a cinq ans, l’OL et ses supporters avaient vécu avec passion une grande campagne de Ligue Euro-pa, à partir du 8e de finale contre la Roma. En cas de qualification face à Porto, tout redeviendra possi-ble.

Les Lyonnais ont repris le chemin de l’entraînement ce mardi, en se projetant sur le grand rendez-vous face à Porto en Ligue Europa. Peter Bosz, qui n’a apprécié ni l’entame de match catastrophique contre Rennes, ni les quatre buts concédés, alors qu’il se félicitait d’une solidité retrouvée, pourrait procéder à deux ou trois changements.La principale interrogation concerne le secteur dé-fensif. Après avoir aligné la même charnière Thiago Mendes - Lukeba, depuis le retour à une défense à 4 lors des six derniers matches (Nice, Lens, Lille, Lo-rient, Porto et Rennes), Bosz pourrait revoir sa copie.À la mi-temps du match contre Rennes, il a laissé Thiago Mendes, guère en réussite, et Léo Dubois, sifflé à chaque fois qu’il touchait le ballon, au vestiaire. C’était peut-être une indication pour jeudi.

Retour au jeu pour Da Silva ?La rentrée de Da Silva à la 79e minute, après le passa-ge à une défense à trois (Gusto, Lukeba, Emerson) pendant 35 minutes, a permis de revenir à une défen-se classique. L’ex-Rennais brigue une place de titulai-re en charnière, même si Thiago Mendes a montré des aptitudes.Jason Denayer, malade pour la venue de Rennes, a repris l’entraînement mardi, mais il n’a plus joué de-

puis très longtemps. Jérôme Boateng, qui souffre d’une inflammation pubienne, ne s’entraîne toujours pas quant à lui.Parmi les autres évolutions possibles, Bosz pourrait faire débuter Gusto, mais il a vu une bonne relation entre Dubois et Faivre dans le couloir droit. Enfin, au milieu, le retour d’Aouar aux affaires, n’est pas à écar-ter.

J.-F.G.

Peter Bosz, ici aux côtés de Léo Dubois, Damien Da Silva, Castello Lukeba et Malo Gusto, aura besoin d’une bonne assise défensive face à Porto. Photo Progrès/Richard MOUILLAUD

Défensivement, l’OL a besoin de remettre de l’ordre

■Umtiti et l’OL : un futur à recomposer ?Le quotidien sportif cata-lan, Mundo Deportivo, l’affirme, Samuel Umtiti songerait à quitter le Barça cet été, même s’il a prolon-gé son contrat jusqu’en 2026. Actuellement en soins, après avoir été opéré d’une fracture du 5e méta-tarse du pied droit, il n’a joué qu’un match cette sai-son comme titulaire, et traîne un passif de blessu-res au genou, qui l’ont trop souvent éloigné des ter-rains. La piste de l’OL, son club formateur, quitté en juillet 2016, est à nouveau évoquée, et des contacts auraient été pris avec le Barça.

■Un arbitre roumain au siffletLe match retour entre l’OL et le FC Porto sera arbitré par le Roumain Ovidiu Ha-tegan (41 ans). Il n’a enco-re jamais arbitré l’OL, mais avait dirigé la rencontre de Ligue des Champions en-tre l’Atlético et Porto (0-0), en début de saison, distri-buant 9 cartons jaunes et un rouge.

■Vogel et El Arouch en équipe de France U18Deux joueurs de l’OL, le défenseur Hugo Vogel et le milieu offensif Mohamed El Arouch, ont été retenus par le sélectionneur Lionel Rouxel pour les deux mat-ches amicaux face à l’Alle-magne et les Pays-Bas les 24 et 26 mars prochains.

OL Infos

SPORTS LYON ET RÉGION Mercredi 16 mars 2022

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partager ses émotions et ce plaisir, qui a toujours guidé sa vie.

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J.-F.G.

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Le livre de Jérémy Clément. Photo Ed. Amphora.

L’OL, qui a un but d’avance à défendre, n’évoluera pas

complètement à domicile, ce jeudi soir, en huitième de finale retour de la Ligue Europa. Dans son stade, le club lyonnais devra se montrer prêt à affronter une formation du FC Porto revan-charde et portée par une belle ferveur populaire. Le parcage visiteur affichera complet, avec 2 800 supporteurs ayant voyagé depuis le Nord du Portugal, mais les travées de l’enceinte décinoise seront également pri-ses d’assaut par les fans « lo-caux » des bleus et blancs.

« On préfère que ce soit un club portugais qui gagne »

Issus de la communauté la plus représentée en France, les sympathisants des autres clubs lusitaniens, en particulier du Benfica Lisbonne, seront eux aussi disséminés un peu partout dans les tribunes (sachant

« Porto n’abandonne jamais »

Une victoire de l’OL, club de la ville où il a grandi, ne serait pas non plus pour lui déplaire, au détriment du leader portugais, qui mène la danse en champion-nat devant ses favoris, avec six points d’avance sur le Sporting (qu’il a en plus battu en Coupe) et douze sur Benfica. « Après le match aller (perdu 1-0), ce sera un peu compliqué pour Porto, mais pas impossible vu l’état de forme de l’OL ce week-end (dé-faite 4-2 face à Rennes) », estime Jorge De Sa, qui appartient à un club où se côtoient des suppor-ters des différents camps portu-gais, mais pas que.

Aux dires de ce dernier, les Dragons, larges vainqueurs dans le même temps de Tondela (4-0), ont été confortés par cet important faux pas des Lyon-nais, même s’ils n’ont jamais perdu espoir de renverser la va-peur. « S’il faut reconnaître une qualité à Porto, c’est de ne ja-mais abandonner. Sergio Con-ceiçao, qui a été un grand joueur, a ça dans le sang en tant qu’entraîneur. Il se battra jus-qu’au bout pour gagner. » Après le rappel à l’ordre rennais, les Lyonnais sont plus que préve-nus.

Thibaut ALEX

qu’aucune place sèche n’était à vendre dans les kops des virages sud et nord).

Parmi ces spectateurs pro-por-tugais du Groupama Stadium, impossibles à quantifier, beau-coup vivront ce match avec un sentiment partagé, comme l’ex-plique Jorge De Sa. « Au Portu-gal, il y a les pros et les anti-por-to, tranche l’entraîneur de l’AS

Portugaise de Vaulx-en-Velin (2e division de district), qui est pour sa part un grand admira-teur des équipes lisboètes (Ben-fica et Sporting). Mais quand on est d’origine portugaise, on pré-fère que ce soit un club du Por-tugal qui gagne. C’est bien pour l’indice UEFA et la fierté du pays… »

Les supporteurs du FC Porto croient encore à la qualification. Photo Progrès/Remy Perrin

OL

La communauté portugaise derrière le FC PortoLors du match retour de Ligue Europa à Déci-nes, le FC Porto sera encouragé par un par-cage de près de 3 000 supporteurs, mais aussi par de nombreux Por-tugais de la région lyonnaise.

L’injustice ne passe pas à l’AS Saint-Priest, après ce match capital pour le maintien en N2 perdu face à Hyères (0-1), samedi, la faute notamment à un re-virement arbitral difficile à comprendre. Après l’égalisation sur corner du san-priot Souici à l’heure de jeu, l’arbitre a en effet mis de longues minutes avant de l’invalider (pour une charge du buteur vraiment peu évidente sur les images) avant de refu-ser au capitaine une ré-serve technique, de pro-noncer l’arrêt du match en sifflant trois fois… avant de le reprendre. L’ASSP s’est inclinée mais espère faire invalider le résultat en déposant une 2e réser-ve, puisque selon les lois du jeu (loi 7, art. 5), « un match arrêté définitive-ment avant son terme doit être rejoué ». Une vidéo des événements et le rap-port du délégué devraient appuyer cette requête.De son côté, le président du Hyères FC, Mourad Boudjellal, a attaqué le club de Saint-Priest dans des déclarations relayées par le site FootAmateur.fr. Fustigeant « un climat dé-létère », alors que le match se jouait à huis clos dans un très bon esprit, l’ancien président du RC Toulon, absent samedi à Jacques-Joly, a en outre appelé la commission d’éthique à sévir, alors que la communication de l’ASSP a écrit après la ren-contre qu’Hyères « s’était imposée à 14 contre 11 ».

A. C.

Football/N2St-Priest pose réserve, M. Boudjellal s’en mêle

Football

phie et développement personnel.Devenu coach de Bourgoin, l’ex-

milieu infatigable a validé un Di-plôme universitaire de gestionnai-re des organisations sportives (DUGOS) et intégré des forma-tions en gestion de patrimoine. Il a obtenu son BEF (Brevet d’entraî-neur de football) et son DES (Di-plôme d’État supérieur) et s’est as-socié avec un négociant pour la commercialisation d’une huile d’olive. Bref, il n’a pas perdu de

temps.Entraîneur, il dit s’épanouir. « Je

me suis inspiré de mes coaches comme Paul Le Guen ou Christo-phe Galtier, et j’essaie de devenir l’entraîneur « idéal » que j’aurais aimé avoir en tant que joueur », sourit-il.

Derrière l’image lisse, Jérémy dé-voile un sacré caractère. Capable de contredire un entraîneur en pleine séance, défendre un coéqui-pier, ou refuser de jouer un match,

parce qu’il ne le sentait pas, comme ce quart de finale de Ligue des Champions face à la Real Sociedad en 2004, où Le Guen lui proposait de tenir le poste, jamais occupé jusque-là, d’arrière gauche.

Tout au long d’un parcours, où famille et copains ont été essen-tiels, Jérémy a fait des rencontres, soulevé des trophées, gagné de l’ar-gent, « pris un peu le melon au PSG », connu la blessure grave à Geoffroy-Guichard. Il a voulu faire

Jérémy Clément, ici au duel avec Alexandre Lacazette, en novembre 2014, dans l’un de ses derbys disputés sous les maillots des deux clubs. Photo Progrès/Stéphane GUIOCHON

C’ est en avril 2020, au temps d’un confinement ayant mis

le sport et la vie en société sur pause, que Jérémy Clément a mis fin à sa carrière de footballeur, au crépuscule d’un dernier contrat si-gné quelques mois plus tôt avec Bourgoin (National 3). Dans son Isère natale, le gamin de Rives a rangé maillots et crampons discrè-tement à 36 ans, sans discours, sans jubilé, à son image.

« J’essaie d’être l’entraîneur idéal que j’aurais aimé avoir »

Puis il s’est questionné sur l’après. Arrivé jeune et perdu au centre de formation de l’OL, passé par les Glasgow Rangers, le PSG, l’ASSE et Nancy, il était au bout d’une longue route et a eu « un gros coup de flemme » de son propre aveu. En septembre 2020, de discussions en confidences avec des amis, l’idée d’écrire sur cette tranche de vie, s’est imposée. Ce 17 mars 2022, sort en librairies « Pour le plaisir », qu’il a coécrit avec une amie d’en-fance, à mi-chemin entre biogra-

Jeune retraité du football, devenu entraîneur en Na-tional 3, Jérémy Clément décrit dans un livre à pa-raître ce mercredi - « Pour le plaisir » - son histoire, de Rives à Bourgoin, en passant par l’OL, Glasgow, le PSG, l’ASSE et Nancy.

Jérémy Clément se raconte, « pour le plaisir »

27SPORTS LYON ET RÉGIONMercredi 16 mars 2022

RHO27 - V1

balles perdues et -3), ils vécurent un long chemin de croix face à une très belle et très agressive (25 inter-ceptions et 35 points après des ballons « volés » !) formation an-gevine, royalement emmenée par un Williams (25 points à 8/11 et 8 interceptions) qui évoluait en Na-tionale 2 il y a quelques mois.

« La soirée a été très compliquée parce que nous n’avons pas pu nous organiser mais, même si le score est violent, j’ai vu des signes encourageants. Personne n’est in-dispensable, l’état d’esprit a été là, nous avons des ressources et il faut les exploiter », commenta Moatas-sim Rhennam, dont l’équipe ne pouvait rien espérer en shootant à 33,3 % de réussite et, surtout, en perdant… trente-cinq ballons. Et devra toujours composer sans Pel-lin, vendredi à Lorient, qui vient de s’imposer sans trembler à Char-tres…

Luc PAGANON

A Pierre-Bénite (La Canopée) :

Angers bat Lyonso 85 à 53 (20-13, 26-16, 25-16, 14-8). Arbitres : MM. Benmerzouq et Esfih. 500 spectateurs.-Pour Lyonso : Ndjock 22, Kokila 12, Mockford 3, Diallo 2, Joss-Rau-ze puis Colas 6, Albert 5, Vial 3, Lontadila, Rey. -Pour Angers : Williams 25, Gou-rari 9, Gauthier 4, Morose 3, Nkounkou 2 puis Lavieille 11, Eboh 9, Choua 8, Smock 7, Malon-ga 5, Haddad 2, Hawmmond.

22 points, 5 rebonds et 6 balles perdues pour Elwin Ndjock. Photo Progrès/Maxime JEGAT

Lyonso - Angers53-85

En l’absence du si précieux Mi-chael Craion (13,5 points, 6,5

rebonds et 2,8 passes), la phase « haute » s’annonçait compliquée pour Lyonso, largement battue lors de la première journée à La Rochelle (80-58 et 105-41 pour le Stade Rochelais Rupella, victo-rieux ensuite à Caen). Et qui s’est vu proposer une mission quasi-ment impossible, quatre jours plus tard, face à Angers, désormais seul leader de ce groupe après la défai-te de Poitiers à Mulhouse.

35 balles perdues !

Alors, certes, les Lyonnais menè-rent 9-2 après une entame parfaite-ment maîtrisée. Mais un 4-18 plus loin (13-20), ils avaient déjà mis un genou à terre après avoir perdu douze ballons et shooté à 25 % de réussite lors du premier quart-temps (13-20). Sans Marc-Antoine Pellin (rechute de son entorse en Charente-Maritime) et ses deux meilleurs créateurs, et avec un Mockford manquant forcément de repères, ils ne se relevèrent ja-mais. En très grande souffrance, à l’image de Joss-Rauze (7 balles per-dues et -9 d’évaluation) ou Théo Rey (4 rebonds mais 0/3 aux tirs, 5

Basket/Nationale 1 masculine

Lyonso est passée sous un rouleau compresseurPrivée de Craion, bien sûr, mais aussi de Pellin, l’équipe de Moatassim Rhennam a explosé face au leader angevin, contre qui elle n’a jamais pu dévelop-per son jeu. Comme prévu, le début de la deuxième phase est très compliqué…

NATIONALE MASCULINE 1 - Phase 2Groupe A

Caen-La Rochelle....................................73-86LyonSO-Angers.......................................53-85Mulhouse-Union Poitiers Basket 86 - 1....84-78Chartres-Cep Lorient...............................73-86STB Le Havre-Rueil.................................71-55

Pts J G N P p. c.1 Angers .................. 18 10 8 0 2 846 7432 Union Poitiers Basket 86 - 1 17 10 7 0 3 780 7323 Chartres ................ 16 10 6 0 4 818 8254 STB Le Havre........ 15 10 5 0 5 801 7685 Cep Lorient ........... 15 10 5 0 5 758 7526 Mulhouse .............. 15 10 5 0 5 785 8167 Rueil...................... 14 10 4 0 6 725 7578 LyonSO................. 14 10 4 0 6 723 7649 La Rochelle ........... 13 10 3 0 7 705 75310 Caen ..................... 13 10 3 0 7 764 795

En battant Dijon (78-67) samedi dans son gymnase Roger-Duplat, Lyon CRO a pris la tête de la poule L à trois journées de la fin, à égalité avec Clermont, une longueur de-vant Dijon et Chenôve, avec le point-average particulier favorable avec ses trois adversaires directs. « Il reste trois finales. Il faut finir le travail », confie Romain Artigue.

État d’esprit, intensitéet défense

La CRO a les cartes en mains. En gagnant ses trois derniers matches, elle retrouvera la Nationale 2.« Attention, la particularité de cet-te poule est que tout le monde peut battre tout le monde. On est en tête avec six défaites (13-6), c’est inimaginable, prévient le président Adrien Nieddu. Samedi on va à Caluire qui est venu nous battre de 20 points chez nous à l’aller (65-86). Et ensuite on recevra Mont-morot (5e, 10-9) qui était l’équipe la mieux renforcée de la poule. »Une équipe jurassienne qui rece-vra Dijon samedi quand Clermont ira à Tarare.« La montée en N2 ? C’est loin encore, tempère Arnaud Bia. Après notre victoire de 35 points contre Clermont, on a perdu deux

matches de suite à Oullins-Ste-Foy et contre Chenôve. Notre gros pro-blème c’est la régularité. »Mais le coach lyonnais sait qu’il peut compter sur un groupe « avec un état d’esprit en or. »

« Notre force c’est le groupe, ap-puie Romain Lartigue (32 ans), ar-rivé en 2019 de Saint-Priest. J’avais besoin d’un nouveau challenge et le projet de la CRO m’a plu. Je ne me suis pas trompé. Avec Nicolas (Meyer, 33 ans), on encadre un groupe très jeune qui a besoin de travailler et d’apprendre. Mais comme on s’entraîne beaucoup, avec quatre séances par semaine,

on a progressé et ça paye. On ga-gne sur notre intensité et la défen-se. C’est l’ADN de l’équipe que le coach a voulu insuffler au club. Depuis le début de la saison, le coach a fait jouer une vingtaine d’éléments, cela doit être un record en N3. C’est la preuve qu’ici, il existe un vivier et que le coach fait un gros travail de formation au-près des jeunes et pour les repérer aussi. La montée n’était pas prévue mais maintenant, il faut finir le travail », répète l’arrière lyonnais.La CRO est à 120 minutes d’un immense bonheur

Norbert BONNET

Romain Artigue (32 ans), l’un des deux trentenaires, avec Olivier Meyer (33 ans), d’un groupe lyonnais très jeune, formé d’éléments issus du club. Photo Progrès/N.B.

BASKET/N3 MASCULINE

Romain Artigue (Lyon CRO) : « Il faut finir le travail »

encore plus durement. On sait à quoi s’attendre au niveau de l’am-biance. Il faudra rester soudé et on ne gagnera que collectivement. »Néanmoins, l’Asvel aura besoin que la Liégeoise, absente (malade) lors de l’élimination en quart de fi-nale de la coupe de France à Basket-Landes, reste à son niveau élevé de performance en 2022 (14,2 points à 55,8 %, 4,4 passes, 2,8 rebonds, 18,8 d’évaluation en 5 matches de cham-pionnat, 8,3 pts, 7,7 passes, 4,7 re-bonds et 16,7 d’évaluation en 3 mat-ches d’Eurocoupe).« J’essaye de retrouver ce que j’ap-porte depuis toujours. J’ai eu un creux après les J.O. et en fin d’année 2021 mais le plus important est de grandir en équipe. On monte en ré-gime et on a encore une chance...»

Norbert BONNET

Julie Allemand. Photo/J PHILIPPON

BASKET/Eurocoupe féminines

L’Asvel a effectué ce mardi le long voyage vers Mersin, ville

d’un million d’habitants située au bord de la mer Méditerranée. Frus-trée de cette défaite de 13 points concédée à l’aller jeudi dernier à Mado-Bonnet (64-77), la formation lyonnaise a payé cher son entame de match ratée et surtout dix minu-tes délicates (12-27, 15e). « On a fait jeu égal derrière tout le match avec elles », concède Julie Allemand.Pour la meneuse belge, « notre dé-fense a été plutôt correcte et on doit encore s’appuyer dessus. On sait ce qu’on doit corriger. On devra vrai-ment s’améliorer en attaque, no-tamment sur notre vision du jeu par rapport aux défenses qu’elles pro-posent. Il faudra contrôler notre tempo avec un peu plus d’adresse mais c’est un tout. Face à leurs dé-fenses, on n’a pas su se créer les shoots qu’on devait se créer. Ceux qu’on a pris n’étaient pas les meilleurs et avec de mauvais tirs, le pourcentage est moins bon.»L’internationale belge sait que son équipe n’est pas loin. Malgré le con-texte : « On dit que le championnat de France est relevé et physique, mais Mersin, c’est encore un cran au-dessus. Elles vont nous attendre

Julie Allemand : « On sait ce que l’on doit corriger »

(2000) a retrouvé de la vitesse sur 50 pap (24’’34), 50 brasse (29’’41) et 50 nage libre (22’’95). A noter, la belle performance de Maxence Bumsel (2002), en reconstruction après 2 ans à Marseille et de retour à Lyon cette année, qui réalise sur 50 brasse un temps de 29’’37 en préparation (sa meilleure perf est de 28’’71). Un niveau qu’il n’avait pas retrouvé de-puis les deux derniers champion-nats de France (29’’85 et 29’’39). Onze athlètes lyonnais sont déjà qualifiés pour les France, deux du côté du Racing club de Bron.

M.S.

Maeline Bessard, du club de natation de Villefranche. Photo DR

Natation

Huit nageurs du club de Villefran-che étaient présents au meeting na-tional de Massy (Essonne), ce week-end, pour tenter de se qualifier sur les compétitions nationales. Hor-mis Maeline Bessard (2008), qui s’est qualifiée en équipe de France « Comen » (jeunes/juniors) sur 100m nage libre (59’’32), aucune qualification supplémentaire n’a été enregistrée en vue des cham-pionnats de France de Limoges cô-té caladois (9 nageurs du groupe sont d’ores et déjà qualifiés en élite pour cette compétition, qui se tien-dra du 5 au 10 avril).

Parmi les sept nageurs de Lyon Natation métropole en lice à Mas-sy, trois ont réalisé de bonnes cho-ses. A trois semaines des champion-nats de France, Thomas Piron s’est montré solide sur 50m papillon (23’’77), réalisant un temps proche de celui des qualifications pour les championnats du monde et d’Euro-pe (23’’63). Après une difficile récu-pération post-Covid, Nikita Baez

Les Rhodaniens en forme à Massy à 3 semaines du championnat de France

En brefTENNISCameron Norrie revientà l’Open ParcFinaliste l’an dernier face à Tsitsipas, Cameron Norrie, actuel 12e mondial, sera en-core présent à l’Open Parc Auvergne-Rhône-Alpes du 15 au 21 mai. Le gaucher britan-nique a disputé 8 finales sur les 10 derniers mois et comp-te trois titres, dont le Masters 1000 d’Indian Wells.

HOCKEY SUR GAZONLa victoire de l’espoir pour le FCLLe FC Lyon HC a remporté sa deuxième victoire de la sai-son dimanche aux dépens du Stade français (1-0) pour la reprise du championnat de

France Élite sur un but inscrit par Martin Rios sur corner court. Ce succès permet au Club de revenir à égalité de l’équipe francilienne (7 pts), première non relégable et à deux longueurs d’Amiens (7e).

Cameron Norrie. Photo S.GUIOCHON

SPORTS LYON ET RÉGION Mercredi 16 mars 2022

RHO28 - V1

28

qu’en 3e ligne, il réalise une saison en tout point remarqua-ble. En tout cas, il n’a jamais déçu quand il a été fait appel à lui (12 titularisations, 5 entrées en jeu). Noté à quatorze repri-ses, il n’a jamais récolté de note en dessous de la moyenne (5).

La régularité de puissant Jo-sua Tuisova et du métronome Thibaut Regard est également à souligner. Enfin, il faut re-marquer que deux notes de 9/10 ont été attribuées cette saison à Baptiste Couilloud, après son triplé d’essais à Biar-ritz, et à Beka Saginadze, suite à sa prestation XXL face au Stade Toulousain.

Pour rappel, les joueurs doi-vent jouer au moins trente mi-

nutes dans un match pour ren-trer dans la notation laquelle va de 1 à 10.

Y.B.Classement à la moyenne

(au moins 10 matches notés).- 1. Lambey (6,35), 2. Taufua (6,18), 3. Arnold (5,93).

4. Tuisova (5,92), 5. Berdeu (5,75), 6. Regard (5,71), 7. Cre-tin (5,63), 8. Marchand (5,61), 9. R. Taofifenua (5,60), 10. Rey (5,50), etc.

Classement des étoiles après 20 journées.- 1. Taufua (99 étoiles), 2. Arnold (95), 3. Ber-deu (92).

4. Lambey (89), 5. Regard (80), 6. Tuisova et Rey (77), 8. Ivaldi et Marchand (73), 10. Cretin (62), etc.

Félix Lambey et Jordan Taufua mènent la danse au classement des étoiles du Progrès. Photo Progrès/Maxime JEGAT

P ierre Mignoni a utilisé la bagatelle de 44 joueurs de-

puis le début du championnat. Parmi eux, Léo Berdeu est le seul à avoir participé aux vingt premiers matches de Top 14 avec quatorze titularisations et six entrées en jeu. Et pourtant, l’ouvreur lyonnais n’est que sur la troisième marche du classe-ment des étoiles du Progrès (92).

Deux joueurs le précèdent. Il s’agit du capitaine exemplaire Jordan Taufua (99 étoiles) et de l’inamovible arrière Toby Ar-nold (95 étoiles). La qualité de leur prestation est confirmée par leur place sur le podium du classement des étoiles à la moyenne, qui reflète mieux les performances des joueurs lyonnais en Top 14. Mais ils ne sont pas sur la plus haute mar-che…

9/10 pour Couilloud et Saginadze

Et à ce beau jeu-là, c’est Félix Lambey qui mène la danse. So-lide dans le combat et précieux en défense, tant en 2e ligne

RUGBY/Top 14

Félix Lambey et Jordan Taufua brillent avec le LOUFélix Lambey à la moyenne et Jordan Tau-fua au nombre total des étoiles dominent les classements du Pro-grès après vingt jour-nées de Top 14.

■Un duel Meyzieu - VillefrancheMalgré ses huit essais face à Vichy, Meyzieu reste encore loin derrière Villefranche, et Coulon devance Essome aux marqueurs. En revan-che, J.-B. Merle a repris le leadership à Ferro aux réalisateurs.Essais : Villefranche 65, Meyzieu 51, St-Priest 41, Rillieux 40, Stade Métropolitain 34, Givors 32, Ampuis 27, Tarare 23, Rhône-Sportif 21.Marqueurs : Coulon (Villefranche) 9, Essome (Meyzieu), Manoa (Villefranche) 8, En Naihi (St-Priest) 7, Saura (Rillieux), Giordanengo (St-Priest), Serra, Pakihivatau, Ferro, Deydier (Villefranche) 6, Ber-lier, Barbisan (Ampuis), Tisseuil (Givors), Barredo (Meyzieu), Andri-eux (Rillieux), Peyrat, Ducloux (Villefranche) 5.Réalisateurs : J.-B. Merle (Meyzieu) 248, Ferro (Villefranche) 245, Andrieux (Rillieux) 186, Guerry (Givors) 148, Maiquez (Stade Métro-politain) 142, Boyer (Rhône-Sportif) 141, Plasse (Tarare) 111, Rous-set (St-Priest) 90, Frécon (Ampuis) 89.

Rugby/Les challenges

Pour sa première saison pleine en N1, Caluire s’attendait à lut-ter jusqu’au bout en bas du clas-sement d’une poule Sud rele-vée. Voilà cette équipe déjà assurée du maintien à sept jour-nées de la fin, grâce à une victoi-re éclatante, la 9e en 15 mat-ches, face à la réserve de Nîmes (27-26). « On avait toujours échoué jusque-là face aux autres centres de formation profes-sionnels et on avait vraiment à cœur de gagner ce match », ex-plique Boumédienne Benkahla.

Alors qu’il y avait encore 25-25 à la 58e, les Caluirards se sont appuyés sur une grosse dé-fense et ont su faire la différence grâce à deux derniers buts d’Hi-laire et Jemeleddine et une para-

de décisive d’Eisenbarth, de-vant plus de 400 spectateurs conquis. Sixième de la poule à seulement 4 points du 3e, Mont-pellier, Caluire ne se fixe pas de limites : « Il y a beaucoup de sourires et de belles perspecti-ves. On va jouer tous nos mat-ches pour les gagner et finir à la meilleure place possible », poursuit le coach.

Le prochain rendez-vous s’an-nonce explosif avec la récep-tion, le 26 mars à Lachaise, du leader Martigues, une équipe composée de plusieurs anciens joueurs professionnels. Mais avec son public et son petit groupe « d’ultras » bouillants, Caluire n’a plus peur de rien.

X.B.

La joie des Caluirards après la victoire face à Nîmes. Photo P.P/Lyon Caluire

HANDBALL/N1

Caluire se paye Nîmes et assure déjà son maintien

■N2M : Vénissieux continueReçus 15 sur 15. Vainqueurs à Annecy (30-25), les Vénissians continuent d’assommer leur championnat de N2. Seul Gre-noble, second à 5 points, peut encore rivaliser et sera justement le prochain visiteur de Vénissieux le 26 mars. En cas de victoire, la montée en N1 sera assurée.

■N3M : Villeurbanne en difficultésLa réserve villeurbannaise vit une seconde phase aussi compliquée que l’équipe première. Avec une troisième défai-te (40-30 à Cournon) en 4 matches, le VHA reste leader mais ne compte plus qu’un point d’avance sur Eyrieux.

■N2F : Bron solideBron continue son parcours presque parfait en N2 (14 victoires, une défaite) et s’est facilement imposé à Vaulx-en-Velin (28-15). Les joueuses de Thibault Raymond peuvent donc toujours rêver d’une finale face aux intouchables Sté-phanoises qu’elles accueilleront lors de l’avant-dernière jour-née.

■Le Beaujol-hand se prépare170 équipes et près de 2000 joueurs sont attendus le 5 juin à Belleville pour le traditionnel Beaujol-hand organisé par le club de Beaujolais Val de Saône. Renseignements et inscrip-tions sur le site beaujolhand.fr ou bien au 07 67 20 54 71

HAND INFOS

hiedine Mekhissi et Renelle La-motte. « On a fait le match pendant trois tours », relève Bastien Per-raux. Quant aux filles du cross court, elles conservent leur titre par équipes grâce à un tir groupé (qua-tre entre la 19e et la 38e places).

Bresc, deux médailles en moins de 24 heures

Valentin Bresc complète ce beau panorama avec la médaille d’or en espoir sur cross court, moins de 24 heures après avoir couru le relais mixte. Même s’il n’était « pas tout frais » au départ, il passe tout près

de l’exploit en terminant 5e Fran-çais au scratch senior, à 4 secondes du podium : « J’étais focalisé sur la victoire en espoir, reconnaît-il. Je ne me suis pas rendu compte que j’étais si près de la tête. »

La collection pourrait s’agrandir avec une dernière médaille. Arri-vée troisième espoir du cross court, Anaelle Guillonnet a été déclassée à la suite d’une réclamation d’une concurrente, la Décinoise ne por-tant pas la mention « ES » sur un de ses dossards. « C’est du jamais vu », selon Bastien Perraux. Le club a fait appel.

B.S.

L’équipe de relais mixte de Décines Meyzieu (Mathias Vergotte, Clarisse Laurens-Berger, Valentin Bresc et Coraline Maamouri) en bronze aux championnats de France. Photo Décines Meyzieu Athlétisme/Thomas BRACHET

L e travail de fond de Bastien Per-raux, le manager général de Dé-

cines Meyzieu Athlétisme, porte ses fruits. Le club de l’est Lyonnais, qui entretient depuis des années une tradition de spécialiste du cross, a totalisé trois podiums aux championnats de France ce week-end aux Mureaux : « On a pas mal de densité, se félicite-t-il. Cela nous permet d’être à nouveau dans le top 3 ou 4 des clubs français au tableau des médailles. » Une réus-site obtenue alors que Claire Per-raux (sextuple championne de France de cross court) a raccroché les pointes.

Cette dynamique collective se concrétise par deux médailles par équipes, à commencer par le relais mixte (Mathias Vergotte, Clarisse Laurens-Berger, Valentin Bresc et Coraline Maamouri) qui a fait fort samedi en terminant 3e derrière Clermont et le Racing MA de Ma-

Athlétisme/Championnats de France de cross

Décines Meyzieu se met en quatreEmmené par l’espoir Valentin Bresc, le club de l’est Lyonnais a remporté trois mé-dailles aux champion-nats de France de cross aux Mureaux et espère en récupérer une qua-trième.

29SPORTS FRANCE MONDEMercredi 16 mars 2022

RHO29 - V1

Lille - Chelsea21h - Canal + Sport, RMC Sport 1

À l’orée d’un des plus grands rendez-vous européens de son

histoire, le constat pour les Lillois n’est pas le plus reluisant. Une dé-faite de deux buts au match aller (2-0). Une inexpérience sur la scè-ne continentale face à un adversai-re habitué aux joutes européennes et tenant du titre. Ajouté à cela, Renato Sanches, le meilleur Lillois à Stamford Bridge, est blessé pour le retour au stade Pierre-Mauroy.

Sans tirer des conclusions hâtives de cette litanie péjorative, il faudra un exploit, ce mercredi, pour que les joueurs de Jocelyn Gourvennec éliminent Chelsea et rejoignent les quarts de finale de la C1.

« On répond souvent présent quand personne ne nous attend »

Cependant, tout n’est pas à jeter en ce moment pour les Dogues. Ils ont retrouvé une certaine assise défensive en n’encaissant aucun but en trois matches, depuis le dé-placement en Angleterre. Une bon-ne nouvelle avant de retrouver la scène européenne.

Mais où le bât blesse, c’est en attaque. Le manque d’audace et de combinaison est un mal récurrent depuis plusieurs semaines, à l’ima-ge du match aller où ils avaient su garder le ballon (49 % de posses-sion) sans l’exploiter à bon escient dans les trente derniers mètres.

« Nous savons que nous devons marquer mais on va faire un match structuré. Je n’ai pas trop de doute sur le fait que l’on mettra des buts, s’est montré rassurant Benjamin André en conférence de presse

d’avant-match. Toute ma carrière, on m’a rarement donné favori, donc c’est plutôt bon signe comme avec le titre l’an dernier, le trophée des Champions, notre parcours en groupe en Ligue des champions. On répond souvent présent quand personne ne nous attend ». Malgré son avantage de deux buts, Tho-mas Tuchel se méfie des Nordistes qui avaient été « impressionnants dans le pressing ».

L’impact de l’invasion russe en Ukraine

D’autant que depuis le match al-ler, la situation extra-sportive au-tour du club londonien n’est pas au mieux. L’invasion conduite par la Russie en Ukraine sème le trouble autour de Chelsea. En effet, des sanctions économiques ont été pri-ses contre les oligarques russes, dont le propriétaire des Blues Ro-man Abramovitch, qui cherche de-

puis le 2 mars à vendre.Cette situation impacte le bon

fonctionnement du club qui est pri-vé de certains revenus (billetterie, merchandising, droits TV) et qui a des limites sur ses dépenses, com-me celle par exemple de 24 000 eu-ros maximum pour organiser ses déplacements.

« Pour moi, les autres joueurs, l’entraîneur c’est dur d’en parler. On est à Cobham [le centre d’en-traînement], on joue au foot, on fait ce qu’on aime, mais il y a tellement de choses plus graves qui se pas-sent actuellement », a détaillé l’Al-lemand Kei Havertz. Ce climat pe-sant n’a pour l’instant pas influé sur les prestations des coéquipiers de N’Golo Kanté, qui n’ont pas connu la moindre anicroche lors du mois de mars (4 victoires en autant de matches). Lille est préve-nu : malgré les tourments, Chelsea reste vaillant.

Alexandre GUITTON

Lille n’a jamais gagné contre Chelsea en Ligue des champions (3 défaites). Photo AFP/Glyn KIRK

Football/ligue des champions

Transformer le bluesen joie

Battu 2-0 au match aller, Lille est condamné à l’exploit face à Chelsea, ce mercredi, s’il veut se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Le champion d’Europe en titre est lui tour-menté par des sanctions extra-sportives.

➤ Ligue des champions(1/8es de finale)Mardi 8 marsBayern - Salzbourg........ 7-1 (aller : 1-1)Liverpool - Inter Milan.............0-1 (2-0)

Mercredi 9 marsReal Madrid - PARIS SG ........3-1 (0-1)Manchester City - Sporting.....0-0 (5-0)

Mardi 15 marsMan. United - Atlético Madrid..0-1 (1-1)Ajax - Benfica .........................0-1 (2-2)

Mercredi 16 mars21h : LILLE - Chelsea ...................(0-2)Juventus Turin - Villarreal .............. (1-1)

NB : le tirage au sort des quarts de finale sera effectué le 18 mars. Les matches sont prévus les 5-6 avril (aller) et 12-13 avril (retour).

Résultats

■ Juve-Villarreal, tout reste à faireL’abandon récent de la règle du « but à l’extérieur » en cas d’égalité sur l’ensemble des deux matches va corser un peu plus la soirée européenne : auteurs d’un match nul (1-1) à l’aller, la Juventus comme Villarreal se doivent de gagner mercredi, quitte à passer par la prolongation ou les tirs au but, pour aller en quarts.

Repères

planète footJusticeTAS : rejet du recours de la fédération russeLe Tribunal arbitral du sport (TAS) a rejeté mardi la de-mande de la Fédération russe de football (FUR) de suspen-dre les sanctions prises par l’UEFA contre les clubs et sé-lections russes en raison de l’invasion de l’Ukraine. Les équipes russes demeurent donc exclues des compéti-tions européennes jusqu’à ce que le recours de la FUR soit tranché sur le fond, alors que la juridiction sportive promet une décision « d’ici la fin de la semaine » sur l’éventuelle suspension des sanctions prises par la Fifa.

Sextape : Benzema jugé en appel cet étéLe meilleur buteur français de l’histoire du football Ka-rim Benzema sera jugé en ap-pel à Versailles dans l’affaire de la « sextape » les 30 juin et 1er juillet, plusieurs mois avant la Coupe du monde 2022. En novembre 2021, l’avant-centre du Real Madrid

avait été condamné par le tribunal correctionnel de Ver-sailles (région parisienne) à un an de prison avec sursis et 75 000 euros d’amende pour complicité de tentative de chantage contre son ancien coéquipier en équipe de France, Mathieu Valbuena.

LES ÉQUIPES PROBABLES

➤ LILLE : Jardim - Celik, Fonte (cap.), Botman, Djalo - Gudmundsson, Xeka, André, Bamba - David, Yilmaz (ou Ben Arfa)Entraîneur : Jocelyn Gourvennec

➤ CHELSEA : Mendy - Christensen, Thiago Silva, Rüdiger - Azpilicueta (cap.), Kante, Kovacic, Alonso - Ziyech, Havertz, PulisicEntraîneur : Thomas Tuchel

Arbitre : Davide Massa (ITA)

La fiche

Ligue 2 - 29e journéeSc Bastia - Dunkerque...............................1 - 0Dijon - Le Havre.........................................2 - 0Nancy - Paris FC....................................... 3 - 0Nîmes - Auxerre.........................................1 - 2Niort - Sochaux..........................................1 - 1Pau - Grenoble ..........................................0 - 1Quevilly - AC Ajaccio .................................0 - 0Rodez - Guingamp.....................................1 - 1Toulouse - Amiens ....................................6 - 0Valenciennes - Caen..................................1 - 1

Pts J G N P p c1 Toulouse ............... 60 29 17 9 3 67 252 Paris FC ................ 55 29 16 7 6 42 263 Auxerre ................. 54 29 15 9 5 46 314 AC Ajaccio ............ 52 29 15 7 7 25 155 Sochaux................ 48 29 13 9 7 33 286 Le Havre ............... 41 29 10 11 8 27 277 Nîmes ................... 39 29 11 6 12 35 388 Pau........................ 38 29 11 5 13 29 329 Dijon...................... 37 29 11 4 14 33 3610 Caen ..................... 36 29 9 9 11 38 3211 Amiens ................. 36 29 8 12 9 36 3212 Sc Bastia............... 36 29 8 12 9 29 2713 Niort ...................... 36 29 10 6 13 29 3114 Guingamp ............. 36 29 8 12 9 30 3615 Valenciennes ........ 33 29 7 12 10 28 3716 Rodez ................... 32 29 7 11 11 24 3217 Grenoble .............. 32 29 9 5 15 22 3618 Quevilly ................. 31 29 7 10 12 24 3819 Dunkerque ............ 30 29 8 6 15 22 3520 Nancy.................... 23 29 5 8 16 24 49

Renan Lodi. Photo AFP/Paul ELLIS

■L’Atlético surprend Manchester United

L’Atlético de Madrid a sur-pris Manchester United (1-0) à Old Trafford pour se quali-fier pour les quarts de finale de la Ligue des champions, mardi, après le nul (1-1) de l’aller.

Un but du Brésilien Renan Lodi (41e), sur un centre d’An-toine Griezmann, et un grand match de leur gardien Jan Oblak, a permis aux hommes de Diego Simeone de se quali-fier pour le 11e quart de C1 de leur histoire.

De son côté, Manchester United est sous pression : dé-sormais éliminé sur la scène européenne et tout juste dou-blé par Arsenal en Premier League, il lui faudra réintégrer le top 4 pour espérer disputer la Ligue des champions l’an prochain.

Le minimum syndical pour les coéquipiers de Cristiano

Ronaldo.

■Benfica réalise le coup parfait

Encore raté pour l’Ajax Am-sterdam ! Absent des quarts de finale de C1 depuis l’édi-tion 2018-2019, le club néer-landais a encore échoué dans sa quête, mardi soir, face au Benfica Lisbonne.

Après le match nul de l’aller (2-2), tout restait à faire entre les deux équipes sur la pelouse de la Johan Cruijff Arena.

Si l’Ajax a largement dominé les débats, la défense portugai-se n’a jamais rompu. Et Benfi-ca a profité d’un coup de pied arrêté pour porter le coup fa-tal, grâce à la tête victorieuse de Darwin Nunez (1-0, 77e), qui profitait d’une sortie ha-sardeuse d’Onana.

Un petit but qui suffit à pro-pulser Benfica en quarts. Une première pour les Portugais depuis 2016.

Football/ligue des champions

L’Atlético de Madrid réaliste, Benfica opportuniste

❏ MAN. UNITED .....................0❏ ATLÉTICO DE MADRID .........1➤ But : Lodi (41e)➤ Avertissements : Matic (81e), Dalot (87e) pour Manchester United, de Paul (43e) pour l’Atlético Madrid

❏ AJAX AMSTERDAM .............. 0❏ BENFICA ............................. 1➤ But : Nunez (77e)➤ Avertissements : Timber (83e), Blind (90e+4), Gravenberch (90e+5) pour l’Ajax, Ramos (67e) pour Benfica

Les fiches

SPORTS FRANCE MONDE Mercredi 16 mars 2022

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joue sur notre expérience et on par-tage toujours avec les plus jeunes. »

Johan Clarey a déjà parlé du poids de l’âge, et la fatigue qui l’accompa-gne, il dit aussi qu’il devra serrer les dents ce mercredi pour sa dernière descente. Ensuite ? Il prendra le temps de réfléchir, pour savoir s’il a toujours envie, l’année de ses 42 ans de dévaler les pistes à plus de 130 km/h et continuer à inspirer les plus jeunes.

Dossier réalisé par Valentine PERAZIO

SKI ALPIN/COUPE DU MONDE

Johan Clareyles impressionne encore

« J’ai donné des conseils à un peu tout le monde », rigo-le Johan Clarey, au pied de

l’Eclipse, cette piste créée pour les Mondiaux-2023 que tous les des-cendeurs découvrent depuis lundi. Le Savoyard, lui, a eu l’avantage de la tester en avant-première la semai-ne dernière et profite de son expé-rience pour répondre aux questions de ses adversaires, encore jamais venus à Courchevel. « J’ai surtout expliqué quelques passages sur cet-te piste que personne ne connaît. »

Le skieur de Tignes, 41 ans, est une figure du circuit de la Coupe du monde, une première étape en no-vembre 2003, à Lake Louise, au Ca-nada, et cinq championnats du monde ou encore quatre Jeux Olympiques depuis. Et il est tou-jours le leader de l’équipe de France de vitesse, médaillé d’argent aux

Mondiaux-2019, médaillé d’argent, aussi, aux JO-2022 cet hiver à Pékin (Chine).

« Un exemple pour beaucoup »

« C’est un exemple pour beau-coup de personnes sur le circuit de la Coupe du monde, il ne lâche ja-mais et à la fin il atteint son but », salue l’actuel numéro deux mon-dial Aleksander Kilde, 29 ans, qui rigole quand on lui demande s’il se-ra toujours sur le circuit à 40 ans. « Moi, certainement pas ! Mais Jo-han est incroyable. Il continue de se battre et on voit qu’il continue à se faire plaisir, c’est cool de voir que c’est possible de faire ça à son âge. » Vainqueur du gros globe en 2020, le Norvégien sera à la bagarre avec Beat Feuz pour la quête du globe de descente ce mercredi. Le Suisse est lui aussi impressionné par le Fran-çais, son dauphin à Kitzbühel en 2021 ou encore à Pékin sur la des-cente olympique.

« C’est un phénomène, c’est in-croyable qu’à 41 ans il fasse encore de la descente », constate le déten-teur des quatre derniers globes de descente, 35 ans. « Il dit toujours qu’il est comme un bon vin français, il est meilleur avec l’âge et c’est

vrai ! », sourit l’Autrichien Matthias Mayer, de 10 ans son cadet, actuel 3e mondial de la descente. « C’est quelqu’un de très calme. Il fait du super boulot ces dernières années, il va de plus en plus vite. »

« Les vieux, plus tactiques »

Steven Nyman, 32e mondial de la descente, n’a pas réussi à se qualifier pour les finales, cette semaine, ré-servées aux 25 meilleurs de chaque discipline. Mais l’Américain, 40 ans depuis février, sait par quoi passe son quasi conscrit. « Ce qu’il fait, c’est une grande motivation pour moi ! », dit l’Américain qui est mon-té sur son premier podium de coupe d’Europe avec le Tignard, en 2004. « Il est hyper équilibré et constant chaque semaine. Sa course en Chi-ne m’a fait bondir de mon fau-teuil ! » Les quarantenaires se pren-nent-il un coup de vieux à chaque nouvelle génération qui débarque sur un podium ? « Non, c’est aussi une inspiration », juge Nyman, 11 podiums en Coupe du monde. « Kilde, Odermatt skient avec plus de risques et d’intensité. Nous, les vieux, on est plus tactiques. Johan, lui, est super solide, il fait peu d’er-reurs. On ne sera pas ceux qui pren-dront le plus de risques, mais on

Johan Clarey est « un phénomène » pour le Suisse Beat Feuz. Photo AFP/Nicolas TUCAT

Johan Clarey, 41 ans, est devenu vice-champion olympique de descente, en février et fait toujours l’admiration de ses adver-saires. Aleksander Kilde et Beat Feuz, qui jouent le globe de descente ce mer-credi ou encore Matthias Mayer et son quasi conscrit Steven Nyman racontent.

SKI ALPIN➤ Coupe du monde à CourchevelMercredi : descente hommes, 10h, et descente dames, 11h30.Jeudi : super-G dames, 10h, et super-G hommes, 11h30.➤ Coupe du monde à MéribelVendredi : par équipes, 12h.Samedi : géant hommes, 9h et 12h, et slalom dames, 10h30 et 13h30.Dimanche : géant dames, 9h et 12h, et slalom hommes, 10h30 et 13h30.

SKI FREESTYLE➤ Coupe du monde à MegèveVendredi : ski de bosses, 13h40 (qualif. dames), 15h30 (qualif hommes), 18h, finalesSamedi : bosses parallèles, phases finales, 15h40

BIATHLON➤ Coupe du monde à Oslo (NOR)Jeudi : sprint dames, 15h45Vendredi : sprint messieurs, 15h45Samedi : poursuite dames, 12h50Samedi : poursuite messieurs, 15 heuresDimanche : mass start dames, 12h50Dimanche : mass start messieurs, 15 heures

Agenda

planète sport

biathlonSimon Desthieux va arrêter sa carrièreLe biathlète français Simon Desthieux, champion olympi-que du relais mixte en 2018, a annoncé mardi qu’il mettra un terme à sa carrière à l’is-sue de la dernière étape de la Coupe du monde, de vendre-di à dimanche à Oslo. « Cette semaine sera ma dernière Coupe du monde, il est temps pour moi de quitter le biath-lon, a écrit Desthieux (30 ans) sur son compte Twitter. Après 10 ans sur ce circuit mondial, j’ai envie de faire autre chose. Alors merci à ceux qui m’ont aidé à grandir, qui ont cru en moi, qui m’ont permis de vivre cette belle passion. »

TENNISWawrinka et Tsonga invités à Monte-CarloLe Français Jo-Wilfried Tson-ga et le Suisse Stan Wawrinka ont reçu deux des quatre invi-tations pour intégrer le ta-bleau du Masters 1000 de Monte-Carlo (10-17 avril) qui ouvre la saison sur terre bat-tue, a annoncé mardi le direc-teur du tournoi Zeljko Franu-lovic. Par ailleurs, les dix meilleurs joueurs mondiaux, dont Novak Djokovic, Daniil Medvedev, Rafael Nadal et le tenant du titre Stefanos Tsit-sipas sont attendus, a-t-il in-sisté. Tsonga et Wawrinka sont respectivement 215e et 233e mondiaux suite à de nombreux pépins physiques.

RUGBYXV de France : Paul Willemse ménagé Le deuxième ligne du XV de France Paul Willemse a été ménagé lors de l’entraîne-ment de mardi, à cinq jours d’affronter l’Angleterre, lors de la 5e et dernière journée du Tournoi. Le joueur de Montpellier (29 ans, 22 sélec-tions), titulaire indiscutable chez les Bleus et qui a joué l’ensemble de la rencontre vendredi dernier contre le pays de Galles, était présent à la séance de musculation du matin et sa participation au Crunch n’est pas remise en cause.

GolfRyder Cup : Henrik Stenson capitaine Le Suédois Henrik Stenson a été désigné mardi capitaine de l’équipe européenne de la Ryder Cup 2023 qui se jouera à Rome (25 septembre - 1er octobre), a annoncé mardi l’équipe européenne. Le pre-mier Suédois à être nommé capitaine pour l’Europe a un long passé dans cette compé-tition qui oppose golfeurs américains et européens constitués en équipes de douze joueurs. Il a contribué à la victoire des Européens lors de trois de ses cinq appa-ritions (2006, 2014 et 2018) et fut vice-capitaine en 2020.

Simon Desthieux. Photo AFP/Jean-Marie HERVIO

■1. Des globes en jeuLes finales de la Coupe du monde permettent de décerner le titre de meilleur skieur de l’an-née, avec un trophée à gagner : le globe de cristal. Marco Odermatt a déjà gagné le gros globe, et succède à Alexis Pinturault, alors que chez les femmes, Petra Vlhova, tenante du titre, a toujours 56 points de retard sur Mikae-la Shiffrin, avant les quatre dernières courses. Les globes de spécialités sont aussi en jeu : en descente hommes et femmes mercredi, et le slalom hommes et le géant femmes, avec une chance pour Tessa Worley, 5 points derrière Sara Hector, dimanche.

■2. Les Mondiaux 2023 en perspectiveCourchevel et Méribel se tournent déjà vers les Mondiaux-2023 avec cette grande répétition générale. La configuration ne sera pas la mê-me : pour les finales, les épreuves de vitesse hommes et femmes se jouent sur l’Eclipse, à Courchevel, au bord du lac du Praz, sur une toute nouvelle piste créée pour les Mondiaux. Les épreuves techniques, géant et slalom hom-mes et femmes et par équipes à partir de vendredi sont organisées à Méribel. En 2023, toutes les épreuves femmes, et l’épreuve par équipes, se dérouleront à Méribel et toutes les épreuves hommes sur l’Éclipse de Courchevel.

■3. Douze Français au départIls seront douze Français au départ de ces finales-2022, réservées aux 25 meilleurs skieurs de la Coupe du monde par discipline. Les champions du monde juniors sont aussi invités et les skieurs à plus de 500 points peuvent disputer toutes les courses. L’occasion de voir les médaillés olympiques de Pékin : Johan Clarey en descente mercredi, Mathieu Faivre sur le géant samedi et Clément Noël sur le slalom dimanche. À noter que Tessa Worley sera la seule Tricolore à jouer un petit globe, comme en 2017, avec l’espoir d’effacer sa nou-velle déception olympique (aucune médaille).

Une répétition avant les Mondiaux-2023

31LOISIRS SORTIES CINÉMAMercredi 16 mars 2022

LOIS

IRS

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« Notre-Dame Brûle » de Jean-Jacques Annaud

piers de Paris ont sauvé Notre-Da-me quand paraît La nuit de Notre-Dame par ceux qui l’ont sauvée, à l’automne 2019, chez Grasset. C’est le livre d’un combat titanes-que et d’une victoire inouïe : un récit héroïque conduit par le géné-ral Jean-Claude Gallet, le comman-dant de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris.

L’autre homme sur le front des opérations de sauvetage de la ca-thédrale en feu, ce soir-là, le 15 avril 2019 à 19 h 30, c’est le général Jean Gontier, le commandant en se-cond de la Brigade.

Sur le papier de ce livre sont cou-chés le désastre et le miracle. Le feu est un monstre démesuré, « proba-blement équivalent à un incendie frappant cinquante immeubles si-multanément », raconte le général Gallet. Il faudra une trentaine de lances et le soutien hydraulique des bateaux-pompes qui œuvrent sur la Seine pour en venir à bout. « Quand j’observe mes lucioles qui escaladent Notre-Dame, écrit le gé-néral, je ne peux m’empêcher de

penser aux tours jumelles de New York. Les beffrois de Notre-Dame leur ressemblent étrangement. Si un beffroi s’effondre, il entraînera l’autre, comme le 11 septembre 2001 »

Tout était là, déjà, dans ce récit de témoignage et de terreur, qui avait les yeux vrais de ses héros mêmes. Tout était là, déjà, imprimé aussi dans nos mémoires par les images de l’incendie. Tout était là, mais il manquait à ce scénario de la nuit de Notre-Dame par ceux qui l’ont sauvée, son personnage principal : le feu.

C’est lui, le feu, que Jean-Jacques Annaud ranime, c’est lui que son cinéma du grand spectacle recons-titue avec des moyens puissants de superproduction. On dirait que l’on peut toucher du doigt les flam-mes et en éprouver avec effroi la chaleur extrême et la menace étouffante. Notre-Dame brûle, à la fois film de monstre et film catas-trophe, est le feu même. Ce cinéma conduit aux enfers d’un brasier dantesque, que l’on regarde la peur

au ventre, troublé, tremblant, ému : la cathédrale peut s’effondrer, les hommes mourir.

Notre-Dame brûle s’enfonce dans la nuit du désastre et dans la nuit des hommes du feu, combat-tant l’ogre de feu qui dévore le bois, la pierre, le fer, le plomb qui fond en une cascade. Annaud est un formi-dable conteur et par la grandeur du spectacle cinématographique, il donne de la grandeur à la nuit de Notre-Dame par ceux qui l’ont sau-vée, de la grandeur à l’héroïsme humble des pompiers de Paris.

Nathalie CHIFFLET

Durée : 1 h 50

Le 15 avril 2019, un incendie avait ravagé la cathédrale inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Photo Pathé/David KOSKAS

La guerre La guerre du feudu feu

I l y a déjà six mois que Notre-Da-me a brûlé. La flèche tombée

sous les flammes comme on tombe sous les balles manque au ciel de Paris. Le toit de plomb a fondu et une pluie de poussière métallique s’est répandue sur la capitale.

La cathédrale démembrée n’est pas une ruine calcinée : la vieille dame au manteau de pierre, au squelette de métal, a tenu bon. Elle a la force du temps, de l’histoire, de l’art. Elle a la force des siècles. De-puis sa construction, commencée en 1163 pour durer plus de deux siècles, Notre-Dame, joyau de France, patrimoine de l’humanité, est éternelle.

Il y a déjà six mois que les pom-

Tout le monde a vu Notre-Dame brûler, en 2019. Jean-Jacques Annaud reconstitue l’incendie le plus dévasta-teur qu’a connu la cathédra-le de Paris, en près de 800 ans d’existence. Dans les flammes de la guerre au feu, les pompiers, ces héros.

Heure par heure, l’invrai-semblable réalité des évè-nements du 15 avril 2019 lorsque la cathédrale No-tre-Dame subissait le plus important sinistre de son histoire.

L’histoire

échappe à la ringardise. Une forme de classicisme soigné ca-dre ce récit amoureux intem-porel, sur lequel l’époque n’a pas de prise. Un romantisme fou et fascinant attise cette pas-sion que la réalisatrice prend le temps de raconter, longue-

ment, lentement, mais sans en-nui.

Le couple Naber-Seydoux, indéniables beautés, n’est ja-mais décoratif. Ildikó Enyedi explore à leurs bras, au fil de leurs rendez-vous manqués, de leurs infidélités, de leurs trom-

Gijs Naber et Léa Seydoux. Photo Pyramide Films

Un géant hollandais, capitai-ne de vaisseau au long cours, demande la main de la premiè-re femme qui franchit la porte du restaurant où il déjeune. L’élégant Gijs Naber, carrure d’athlète marin, a de la chan-ce : c’est Léa Seydoux, charme énigmatique, chic français, sé-duction immédiate et récipro-que.

L’Histoire de ma femme est un vieux chef-d’œuvre de la lit-térature hongroise de Milan Füst, que l’auteur a mis sept ans à écrire, de 1935 à 1942. Du romanesque désuet, au charme délicieusement suran-né, que fait sien l’adaptation du livre par la réalisatrice Ildi-kó Enyedi, figure emblémati-que du cinéma hongrois con-temporain.

L’Histoire de ma femme, film en costume, est d’un autre âge, d’un autre temps, corseté dans une imagerie passionnelle qui n’a plus cours. Mais en dépit de ses apparences datées, il

peries et de leurs jalousies, la complexité, le mystère et l’ab-solu des sentiments, la folie hu-maine qu’est la folie amoureu-se.

Dans ce film, le travail des acteurs est formidable et la réa-lisatrice Ildikó Enyedi exploite ce qu’il y a de plus insaisissable et obscur chez Léa Seydoux, silencieuse, observatrice, éva-nescente, s’échappant dans son propre monde inaccessi-ble, qui n’est ouvert à person-ne, même pas au cinéma.

N. C.

Durée : 2 h 49.

L’Histoire de ma femme : Léa Seydoux sous le chapeau du romanesque

Jakob est capitaine au long cours. Un jour, il fait un pari avec un ami dans un café : il épousera la premiè-re femme qui en franchira le seuil. C’est alors qu’entre Lizzy…

L’histoire

LOISIRS SORTIES CINÉMA Mercredi 16 mars 2022

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un hasard si les deux films ont été sélectionnés et primés à la derniè-re Mostra de Venise (Lion d’or pour L’Événement, meilleur réali-sateur et meilleure actrice pour À plein temps, en sélection parallè-le).

Après Antoinette dans les Cé-vennes, Laure Calamy continue de tenir des films sur ses épaules avec brio. Son personnage de Ju-lie, constamment au bord du pré-cipice et tenant bon par une foi quasiment religieuse dans de meilleurs lendemains, reste long-temps en mémoire. Probablement parce que sa vie, ses choix, ses erreurs comme ses réussites, sont aussi les nôtres.

Thibault LIESSI

Durée : 1 h 25

tes. De Paris ou de Julie, qui explo-sera en premier ?

Tout est politiqueOn se rend vite compte que la

vie de Julie est évidemment politi-que, alors même qu’elle ne pren-dra jamais part aux manifesta-tions émaillant le long-métrage. C’est dans le dialogue avec ses

collègues de travail, ses voisines qu’on découvre que les péripéties de l’héroïne découlent de déci-sions sociétales : pourquoi elle ha-bite à la campagne plutôt qu’en banlieue, pourquoi son ex-mari ne paye pas sa pension alimentaire…

Pourtant, le film ne donne ja-mais de leçon, de grandes tirades. Il préfère l’action, l’empilement

de soucis pour Julie, le tout avec un rythme intense et haletant, soutenu par une musique électro-nique marquante (signée Irène Drésel), ce qui donne au film des airs de thriller. En mêlant les co-des de ce genre au drame social, il se rapproche ainsi de L’Événe-ment d’Audrey Diwan, sorti l’an dernier. Ce n’est certainement pas

Laure Calamy incarne une héroïne en plein cœur de tempêtes parfois insoupçonnées. Photo Haut et court

Q u’on le veuille ou non, la poli-tique influence nos vies, mê-me au quotidien : transports,

éducation… Mais que se passe-t-il quand cette mécanique se grip-pe ? Comment notre vie person-nelle se retrouve chamboulée ? Ces problématiques sont au cœur d’À plein temps.

On retrouve un Paris contempo-rain plongé dans une grève géné-rale. Pourquoi, comment ? On ne saura rien. Mais c’est une ville paralysée, se transformant en co-cotte-minute, qui sert de cadre au film. Pour Julie (Laure Calamy), c’est un fragile équilibre qui risque de voler en éclats : mère divorcée endettée, habitant dans un village en dehors de la région parisienne, elle doit jongler entre des trains absents et des galères de nounou pour aller à son boulot de femme de ménage dans un palace. Un job alimentaire qu’elle veut quitter pour retrouver un autre travail plus en adéquation avec ses atten-

« À plein temps » d’Éric Gravel

Crise personnelle, pays en criseUn drame personnel filmé comme un thriller politi-que : À plein temps racon-te la lutte d’une mère divorcée pour joindre les deux bouts, en plein cœur d’une grève générale à Paris. Un film porté par une Laure Calamy impres-sionnante.

Julie se démène seule pour éle-ver ses deux enfants à la campa-gne et garder son travail dans un palace parisien. Quand elle obtient enfin un entretien pour un poste correspondant à ses aspirations, une grève générale éclate, paralysant les trans-ports. C’est tout le fragile équili-bre de Julie qui vacille. Elle va alors se lancer dans une course effrénée, au risque de sombrer.

L’histoire

sans logement, sans compte bancaire.

Comme dans son premier film, Le Petit Locataire, Nadège Loiseau déploie avec Trois fois rien une énergie de tous les dia-bles, servie par son casting. Drô-le, grinçante, attachante, cette comédie sociale habilement dramatisée doit beaucoup aux numéros de ses acteurs. Trois drôles d’oiseaux, à qui le film permet d’être eux-mêmes : l’ex-travagance déglinguée de Phi-lippe Rebbot, la loufoquerie ab-

surde de Côme Levin, la raison douce d’Antoine Bertrand font passer haut le récit de la belle amitié et de la chance de la vie.

On passe avec leur trio des moments formidables, avec des montagnes russes d’émotion : on rit, on pleure, on s’émeut, on est touché, par ces trois-là au cœur gros comme ça, qu’on di-rait échappés du monde absur-de de Samuel Beckett.

Nathalie CHIFFLET

Durée : 1 h 34.

Antoine Bertrand, Côme Levin, Philippe Rebbot. Photo Caroline DUBOIS

E lles ne sont pas si nombreu-ses les comédies françaises

réalisées par des femmes. Et dans le petit monde très mascu-lin du rire, une nouvelle s’est fait une belle place : c’est Nadè-ge Loiseau, la réalisatrice qui monte, passée au premier plan avec le remarquable Le Petit locataire (2016), premier film épatant avec Karine Viard, feel good movie bien écrit et bien joué.

Avec Trois fois rien, l’un des films de la sélection du dernier Festival de la comédie de l’Alpe d’Huez, Nadège Loiseau confir-me son goût pour la comédie de bien-être, populaire et légère. Trois fois rien a des allures de conte de fées social : trois SDF qui ont pour nom des surnoms (Brindille, Casquette et La Flè-che), gagnent improbablement un gros lot au Loto. Une nouvel-le vie commence pour ces trois-là qui vivaient jusque-là dans le bois de Vincennes et dans un campement de fortune.

Les infortunes de la fortuneDis comme ça, vite, Trois fois

rien a l’air de raconter simple-ment comment la loterie peut changer la vie. Mais dans la co-médie burlesque et cinoque de Nadège Loiseau, la vie est plei-ne d’aléas et d’absurdités : les infortunes de la fortune font le sel d’incessantes péripéties. Pour encaisser le pactole, il y a une succession d’empêche-ments quand on est à la rue,

« Trois fois rien » de Nadège Loiseau

La chance de la vie

Brindille, Casquette et La Flèche vivent au jour le jour. Mais leur situation précaire pourrait changer du tout au tout lorsqu’ils gagnent au Loto. Encore faut-il pouvoir encaisser l’argent, car sans domicile, pas de carte d’identité à jour et sans compte bancaire, pas de paiement !

L’histoire

La Chine abrite la plus grande population lesbienne, gay, bi-sexuelle et transgenre (LGBT) au monde. Elle reste pourtant une population invisible dans la société chinoise, un tabou dans les campagnes. Et un grand nombre de profession-nels de la santé mentale en Chi-ne considèrent toujours l’ho-mosexualité comme un trouble devant être traité par des théra-pies de conversion. Se dérober à la responsabilité filiale d’éle-ver une progéniture et de per-pétuer sa lignée familiale reste une transgression dans la socié-té chinoise. Face à cette injonc-tion sociale du mariage et de la filiation, ont vu le jour des grou-pes de Tongqi (épouses d’ho-mosexuels) et de Tongfu (maris de lesbiennes). Avec Money-boys, scénario au cordeau et mise en scène superbe, C.B Yi, élève du maître autrichien Mi-chael Haneke, traite de la transgression sociale de l’ho-mosexualité en Chine, dans un film à la beauté foudroyante.

N. C.

Durée : 2 heures

Kai Ko et Bai Yufan. Photo Jean-Louis VIALARD

Les garçons cachés

Lorsqu’ils étaient enfants, Rika Orimoto a perdu la vie dans un accident sous les yeux d’un ami proche, Yuta Okkotsu. Depuis, Rika est devenue un Fléau, un esprit venant hanter Yuta. Ce der-nier est au bord du suicide quand le plus puissant des exorcistes, Satoru Gojo, l’ac-cueille dans l’école d’exor-cisme. Yuta fait la connais-sance des camarades Maki Zenin, Toge Inumaki et du Panda, et va peut-être trou-ver un nouveau sens à sa vie.Depuis 2018, Jujutsu Kai-sen (qu’on peut traduire par combat de sorcellerie) est l’un des derniers mangas en date à avoir connu le succès. Sans surprise, on le retrouve adapté en film d’animation, en reprenant la trame d’une préquelle sortie en 2017. Un choix judicieux qui permet d’avoir une histoire complè-te sans trop sabrer dans les éléments qui la composent.

T. L.

Durée : 1 h 45

Photo Gege Akutami/Shueisha

Jujutsu Kaisen Movie 0 : combat de sorcellerie

33LOISIRS LYON ET RÉGIONMercredi 16 mars 2022

RHO33 - V1

Dhafer Youssef sera le 2 juillet avec son Digital Africa avec Ballake Sissoko et Eivind Aarset. Photo archives Progrès/Frédéric BRUCKERT

La Béninoise Angélique Kidjo présente son projet afro beatMother nature, le 1er juillet. PhotoDR

pianiste Alfa Mist venu South London. Le 2 juillet une soirée dédiée aux musi-ques du monde unissant le franco libanais Bachar Mar-Khalifé et son père Marcel Khalifé, ainsi que le Digital Africa du oudiste Dhafer Youssef complète la palette thématique. Le 6 juillet, le franco-américain Marc Re-billet et le Californien Louis Cole, deux musiciens mê-lant les styles et fusionnant les technologies cybernéti-ques se partageront la scène le temps d’une soirée explo-ratoire.

Gregory Porter, Angélique Kidjo

Enfin, le grand théâtre vi-brera le 1er juillet aux ryth-mes du projet afro-beat Mo-ther Nature de la Béninoise Angélique Kidjo auquel sont associés la chanteuse nigé-riane d’afro pop Yemi Alade et le percussionniste cubain Joel Hierrezuelo.

Déf i le ront ensu i te le

D ès le mois de novem-bre 2021 Jazz à Vienne

a commencé à feuilletonner sa programmation en dévoi-lant les premiers noms de sa 41e édition, programmée du 29 juin au 13 juillet. Reporté à deux reprises, l’électron li-bre de la pop jazzy britanni-que Jamie Cullum est finale-ment attendu le 30 juin. Idem pour deux habitués : le 11 juillet le guitariste Geor-ge Benson avec, en première partie, son cadet Cory Wong, ainsi que le 12 Herbie Hancock qui aurait dû fêter son 80e anniversaire à Vien-ne en 2020. Le pianiste de légende partagera la scène avec le Supersonic de Tho-mas de Pourquery. Le saxo-phoniste sera également à

l’affiche le 8 juillet au côté de la dessinatrice Fanny Mi-chaelis pour un concert des-siné au Manège coproduit avec le festival de BD d’An-goulême. Une distribution complétée par de nouveaux invités : le groupe texan des Black Pumas et le soulman britannique Michael Kiwa-nuka le 5 juillet.

MC Solaar en ouvertureAux premières annonces,

début février s’ajoutent trois nouvelles soirées. Le 29 juin, la légende du rap français MC Solaar accom-pagné d’un big band de jazz et de l’orchestre de Savoie propose en ouverture une relecture de son répertoire avec en première partie le

Thomas de Pourquery sera le 8 juillet au Manège pour le concert dessiné et le 12 avec son Supersonic en première partie d’Herbie Hancock. Photo archives Progrès/Frédéric BRUCKERT

Retour du Off, des scènes de Cybèle, du Club de minuit, forte ouverture aux nouvelles générations, plus de 1 000 artistes de 11 nationalités attendus, 190 concerts dont les trois-quart en accès libre, des stars : MC Solaar, Herbie Hancock, George Benson, Gregory Porter, Jamie Cullum, Angélique Kidjo.Du 29 juin au 13 juillet, le festival joue la diversité du matin jusqu’au bout de la nuit.

4 juillet Gregory Porter, le digne héritier de Nat King Cole avec, en début de soi-rée, le Big in Jazz Collective originaire des Antilles, puis u n e s o i r é e B l u e s l e 7 juillet réunissant Manu Lanvin et ses Devil Blues, Christone Kingfish Ingram et Zac Harmon. Le 8 juillet Vienne fait la part belle aux nouvelles générations en in-vitant Robert Glasper, le cla-viériste le plus prisé de la galaxie rap, la saxophoniste britannique Nubya Garcia et le duo londonien Blue Lab Beats. Suivra le 9 juillet une rencontre insolite au-tour des musiques électroni-ques, minimalistes et hypno-tiques de Yann Tiersen et du Portico Quartet de Londres.

La Nouvelle-Orléans à l’honneur

Le 10 juillet, Trombone Shorty et son supafunrock, le Dirty Dozen Brass Band et le Just About Fun-K défen-dront la richesse et la diver-

sité de la musique actuelle de la Nouvelle Orléans. Et pour finir avec éclat, le 11 juillet, la “All night” verra se succéder le parrain de la soul Maceo Parker, la Brési-lienne Flavia Coelho, le pro-jet electro pop de General Elektric plus Julien Lou-reau, les Britanniques du Nubiyan Twist, la techno or-ganique de Cheap House et la formation lauréate du tremplin Rezzo Jazz à Vien-ne Ishkero.

Frédéric BRUCKERT

Lyon

Jazz à Vienne retrouve sa grandeur

Gregory Porter, le digne héritier de Nat King Cole est à l’affiche le 4 juillet. Photo Frédéric BRUCKERT

Jazz à Vienne Du 29 juin au 13 juillet 2022.Théâtre Antique de Vienne.

■TarifsPak 3 concerts : 105 €Pass 7 soirées : 180 et 190 €Pass intégral : 350 €Billets de 30 à 49 eurosInfos : www.jazzavienne.comTél. 04 74 78 87 87.

Pratique

LOISIRS LYON ET RÉGION Mercredi 16 mars 2022

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chansons, alors il faut adapter sa setlist, jouer les morceaux les plus populaires. »

Lyon, c’est une ville qui vous plaît ?

« Oui, j’ai fait plusieurs Halle Tony-Garnier, et ça a toujours été magnifique, avec une grosse am-biance, un truc de folie. Mais je n’ai pas encore vu le Groupama Stadium, je dois venir bientôt, il y a un projet de décorer la ligne de tram qui arrive au stade aux cou-leurs de mon album, ça va être vraiment bien. »

Recueilli par T.M.

Concert Soprano au Groupama Stadium le samedi 11 juin 2022. Tarifs à partir de 40€

tant qu’il y aura quatre autres scè-nes dans chaque coin du stade. Je vais aller au plus près du public. »

Quelle est la différence entre un stade et une plus petite salle ?

« Le budget ! Ça coûte très cher en termes de production (rires). Il faut du gros son, une belle lumiè-re, c’est beaucoup de travail. Et puis, il faut être conscient que plus il y a de monde, plus il y a de gens qui ne connaissent pas forcé-ment tous les albums et toutes les

beaucoup de chance. La date lyonnaise sera la deuxième date après le début à Lausanne. On aura une scène centrale, un peu comme à la boxe. Ce sera la piste d’atterrissage de mon vaisseau de chasseur d’étoile. »

Pourquoi une scène centrale ?« J’ai déjà joué en stade, à Lille

ou à Marseille, et dans ces en-droits géants, on manque un peu de proximité. S’installer au cen-tre, c’est s’adresser à tous. D’au-

c’est tenter sa chance, et même forcer sa chance. Se donner les moyens d’agir, malgré les difficul-tés. »

À quoi va ressembler la tournée ?

« J’ai eu la chance de pouvoir mener ma précédente tournée jusqu’au bout, et les différents confinements sont arrivés quand j’étais en studio. Et cette tournée des stades était prévue avant l’ar-rêt des spectacles. J’ai donc eu

Soprano : « je veux aller au plus près des gens » Photo Progrès/Alain LAFFAY

Un bar, des chaises, des instruments de musique, des objets incongrus, inattendus. Au milieu de ce bazar, les membres d’une troupe belge, plus foutraques et talen-tueux les uns que les autres, le Raoul Collectif.Que font-ils là ? Ils attendent que débute « La Cérémo-nie ». On se fiche bien de savoir quel rite les tient en haleine. Cette attente n’est qu’un prétexte à délier les imaginaires, à voguer vers un inconnu jubilatoire sur les rythmes d’une musique métissée entre jazz, fanfare et Bach. Dans cette atmosphère surréaliste, de quoi parlent ces agités du bocal ? De tout, de chômage, de révolte, de violence, de nostalgie, d’idéaux, mais surtout de théâtre. Jouissif de bout en bout, ce spectacle de deux heures vibre comme un appel à la joie de vivre… malgré tout. Une arme de mobilisation massive.

15 au 18 mars. Théâtre de la Croix-Rousse (Lyon 4e) Tarif : 5 à 27 € Tel : 104 72 07 49 49

Théâtre musical« La Cérémonie », un joyeux bazar orchestré par le Raoul Collectif

La Cérémonie Photo Progrès/Christophe Raynaud de Lage

Que de chemin parcouru pour la malienne Fatou Diawara depuis l’enregistrement de son premier album « Fatou » en 2012 dans lequel elle parle de sa vie de femme africaine, de l’excision, du mariage forcé et de l’éducation des enfants. Musicienne et comédienne engagée, la nouvelle Diva de la musique africaine, a enchaîné dès le début les succès. Elle a enregistré avec Dee Dee Bridgewater, incarné Karaba la redoutable sorcière de la comédie musicale Kirikou, côtoyé Herbie Hancock sur l’album Imagine, participé à Timbuktu, le film multicésarisé d’Abderrahmane Sissoko, partagé la tournée du pianiste cubain Roberto Fonseca, puis rayonné dans le projet Lamomali de Matthieu Chedid. En concert, fidèle à ses racines, avec sa guitare, la charismatique Fatoumata réinvente le Wassoulou, la tradition orale des Griots mandingues, en jouant de sa voix comme d’un instrument, sur des mélodies où pop, blues, jazz, funk sont métissés avec autant de subtilité que de sensualité.

F.B.Samedi 19 mars 20 h Auditorium de Lyon 149 rue Garibaldi Lyon 3e – Tarifs : 8 à 39 € - Tél. 04 78 95 95 95 –

LyonLa Diva malienne Fatoumata Diawara à l’Auditorium

Fatoumata Diawara une musicienne et comédienne engagée Photo Progrès/Frédéric BRUCKERT

Pourquoi organiser ce jeu à Lyon ?

« On l’avait fait à la sortie du disque, à Marseille et Paris, on avait planqué des étoiles et ça a tellement bien marché qu’on a voulu le renouveler à grande échelle sur la tournée. Les gens s’étaient vraiment pris au jeu, mê-me ma fille avait trouvé quelques étoiles, j’ai été obligé de lui expli-quer qu’il fallait les laisser pour les fans ! »

Qu’est-ce que les gens peuvent gagner ?

« Il y aura plein de lots, que je viendrai remettre en main propre. Il y aura des places de concerts, par exemple. Pour ça il faut deve-nir un chasseur d’étoiles, comme le dit mon album. »

C’est quoi un chasseur d’étoi-les ? Un utopiste ?

« Oui, il y a un peu de ça. Les étoiles, c’est le rêve, l’absolu. Mais en même temps, il y a une notion de réalité, parce que partir en chasse, c’est agir, c’est positif. Par-tir à la recherche de la lumière,

LYON

Chercher les étoiles dans Lyon et rencontrer SopranoImaginée comme une véritable chasse aux trésors grandeur natu-re, cette chasse aux étoiles permettra de gagner des places pour le concert de Soprano au Groupama Stadium, et de rencontrer l’artis-te.

Pour jouer : Chacun est in-vité du 16 au 24 mars à découvrir 125 étoiles, en forme de boîtier (avec QR-code à scanner), cachées dans Lyon en utilisant la Web-App sur : https ://chasseurdetoiles.games. Tous sont invités à se ren-dre dans les Caisses de Cré-dit Mutuel du Crédit Mu-tuel Méditerranéen afin de récupérer une carte aux étoiles sur laquelle ils pour-ront trouver 15 indices ex-clusifs pour les accompa-gner dans leurs recherches.

Comment participer

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Aérer chaque pièce10 minutes toutes

les heures

Se laver régulièrementles mains ou utiliser

une solution hydro-alcoolique

Porter unmasquelorsque c'est obligatoire

ou recommandé

Saluer sans serrer la mainet arrêter les embrassades

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lune croissante«En mars, vent ou pluie, que chacun veille sur lui.»

Sainte-Bénédicte

C’est une belle journée ensoleillée de printemps qui s’annonce aujourd’hui sur l’ensemble de la région. Quelques petits bancs de cirrus et cumulus ne

remettront pas en question l’impression de beau temps. Pic de

douceur remarquable sous l’impulsion du vent de sud à sud-est.

Plus nuageux voire humide demain avant la mise en place d’un �ux

continental sec apportant beaucoup de soleil.

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Protéger l’eau,c’est protéger la vie

➤ RhônePollution aux PCB : du mieux, mais ils n’ont pas encore totalement disparu .........p. 12

➤ InterviewQuels sont les grands défis des décennies à venir ?....p. 6

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Le 22 mars, journée mondiale de l’eau

2 | Environnement

Le Parc naturel régional des Vosges du Nord mène depuis quelques années des actions en faveur de l’écrevisse des torrents. Cette espèce, que l’on trouve surtout à proximité de Wissembourg (Bas-Rhin), est menacée. Un travail d’élevage et de réintroduction est entrepris.

Menacées notamment à cause d’espèces exogènes porteuses de maladies, les écrevisses des torrents, présentes sur deux cours d’eau près de Wissembourg, font partie depuis 2020 du programme “espèces animales en danger”. Celui-ci est approuvé par Interreg (programme de coopération territoriale européenne) et mené par le Parc naturel régional des Vosges du Nord (PNRVN), financé à hauteur d’environ 20 000 € par an par des fonds européens mais aussi par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement et l’Agence de l’eau Rhin-Meuse. Il prendra fin en 2023 mais il est probable que d’autres actions suivent. Car le travail entrepris pour sauver cette espèce est conséquent. « On s’est tourné vers l’aquarium de Besançon à des fins d’élevage, avec des résultats variables d’une année à l’autre », explique Sébastien Morelle, chargé de mission protection de la nature au PNRVN. « L’an passé, on a tout de même réussi à relâcher 260 écrevisses juvéniles, ce qui est intéressant. » Mais pour mettre en place cet élevage, il convient d’abord de prélever les animaux dans les cours d’eau. « Les deux sources font trois kilomètres, donc on ne peut pas trop puiser

dedans, au risque de les vider. »

Partenariat transfrontalierD’où l’intérêt d’établir des partenariats avec d’autres structures, comme l’université de Coblence-Landau, en Allemagne, qui a expérimenté un type d’élevage en bassin extérieur, reproduit ensuite par le PNRVN, en complémentarité de celui en aquarium. Les résultats devraient être connus d’ici le printemps. En sachant que cette collaboration transfrontalière pourrait aussi permettre au Parc de récupérer une vingtaine de femelles

reproductrices en plus, venues de Stuttgart.À terme, l’objectif est d’avoir quatre cours d’eau où les écrevisses des torrents seront bien installées, si possible deux de chaque côté de la frontière. Pas simple car l’écosystème doit être adapté à cette espèce considérée comme exigeante en matière d’environnement. Pour y parvenir, le Parc peut s’appuyer sur le Conservatoire d’espaces naturels d’Alsace ainsi que sur le Syndicat des eaux et de l’assainissement Alsace-Moselle.

Alexandre ROL

Le Parc naturel des Vosges du Nord à la rescousse des écrevisses locales

Les écrevissesde torrents sont réintroduites petit à petit dans leur espace naturel. Photo Parc naturel régional des Vosges du Nord

E lle est à l’origine de toute forme de vie sur Terre. Principal constituant des êtres vivants, l’eau, ap-parue il y a environ 4 milliards d’années sur notre planète, s’écoule, se transforme et se recycle à l’infini. Tout aussi indispensable à la nature qu’à

l’homme, elle sculpte les reliefs, façonne et habille les paysa-ges de nos campagnes, irrigue le tissu économique, social et culturel de nos civilisations. Le constat est simple : tous les êtres vivants et toutes les sociétés ont besoin d’eau pour exis-ter et pour se développer. Seulement voilà : si la “planète bleue” semble en regorger, force est de constater que l’eau de qualité, elle, se fait plus rare. Il en découle un autre constat, simple lui aussi, établi ces dernières décennies : 100 % de la pollution aquatique est d’origine humaine.

Des milieux qui souffrent

Quelques chiffres. En 2015, seulement 45 % des cours d’eau en France étaient “en bon état écologique” et seuls 62 % pré-sentaient “un bon état chimique” selon les chiffres du ministère de la Transition écologique. D’après l’association de protection de l’environnement WWF, les fleuves et les rivières d’Europe, ainsi que les zones humides qui leur sont associées, comptent parmi les milieux ayant le plus souffert des activités de l’hom-me. 25 % des cours d’eau d’Europe occidentale et méridionale sont pollués à un niveau extrême. 50 % des zones humides françaises ont disparu au cours des 30 dernières années.Dans la zone Rhône-Méditerranée-Corse, parmi les rivières en mauvais état, plus de la moitié ont subi de graves déforma-tions physiques (dues aux endiguements, bétonnage, enro-chement des berges, déboisements des rives…). Les barra-ges empêchent la circulation des espèces et des sédiments (sable, vase…). Résultats : les poissons migrateurs (sau-

mons, anguilles…) n’ont plus accès à leur zone de reproduc-tion provoquant des dégénérescences et des disparitions d’in-dividus ; quant aux sédiments, piégés, ils s’accumulent et con-centrent les polluants…En 2019, le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature et le Muséum national d’histoire naturelle tiraient la sonnette d’alarme : 15 des 80 espèces de poissons d’eau douce présentes en France métropolitaine, soit près d’une sur cinq, sont menacées de disparition (lire notre infographie en p. 8 et 9). « La destruction et la dégrada-tion des milieux naturels constituent les principales mena-ces », indiquent les auteurs.Mais si les problèmes sont connus, les solutions le sont aussi ! Malgré des chiffres souvent inquiétants, les mesures prises ces dernières années commencent à porter leurs fruits (lire p. 6). Même s’il reste des progrès à faire, la qualité des cours d’eau s’améliore et les prélèvements et analyses n’ont jamais été si nombreux. Des projets de contournements de barrages, des passes à poissons et la désartificialisation des rives per-mettent de réduire notre empreinte sur les écosystèmes. Lacs, rivières et zones humides sont le berceau de la diversité biolo-gique. Leur préservation est un enjeu majeur pour notre avenir.

15 des 80 espèces de poissons d’eau douce présentes en France métropolitaine, soit près d’une sur cinq, sont menacées de disparition. Adobe Stock

Indispensables pour l’eau potable, l’irrigation des cultures et la santé, les écosystèmes d’eau douce sont soumis à de nombreuses pressions et de rudes épreuves. Leur préservation est aujourd’hui une urgence et une priorité.

Le 22 mars, c’est la Journée mondiale de l’eauComme tous les 22 mars, la Journée mondiale de l’eau, instituée par l’Onu depuis 1992, a pour objectif de sensibiliser les citoyens à une gestion durable des ressources en eau. C’est aussi l’occasion de rappeler que 2,2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable à leur domicile. Cette année, cette journée aura pour thème les eaux souterraines. Ces dernières fournissent près de la moitié de l’eau potable dans le monde, environ 40 % de l’eau destinée à l’agriculture irriguée et environ un tiers de l’eau nécessaire à l’industrie. Elles soutiennent les écosystèmes, maintiennent le débit de base des rivières et empêchent l’affaissement des sols et l’intrusion de l’eau de mer.

Le Chéran, l’Isère, l’Armance, la Bruche, le Mouzon… Si vous avez la curiosité de connaître l’état écologique des rivières près de chez vous, l’application “Qualité rivière”, disponible gratuitement sur iPhone, iPad ou Androïd, est une mine d’informations et recense pas moins de 16,5 millions de données, accessibles au grand public.Lancée en 2003 par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et actualisée chaque année, cette application apporte ainsi une réponse assez complète aux attentes des touristes, des pêcheurs, des nageurs ou des kayakistes. Une carte interactive vous permet de savoir si le cours d’eau sélectionné est en “très bon état” (en bleu), “bon état” (en vert), “état moyen” (en jaune) ou en “mauvais état” (en rouge). En un clic, vous avez accès à de nombreuses données issues des fichiers du ministère de la Santé ou encore des agences de l’eau. Tous les paramètres témoins de la santé d’une rivière y sont disponibles : poissons, invertébrés, microalgues, polluants chimiques, acidité… L’appli s’est enrichie d’un onglet “Actualités”, “Le saviez-vous” ou encore d’un quiz…Derrière un pictogramme représentant un poisson, vous apprendrez ainsi que l’anguille d’Europe circule dans le Rhône, l’écrevisse américaine dans le Vieux-Jonc, à Saint-Paul-de-Varax (Ain), le chabot dans la Moder (Bas-Rhin) ou le barbeau fluviatile dans la Gresse (Isère). Enfin, vous y retrouverez des données précieuses sur les sites de baignade avec la qualité bactériologique des eaux.

La qualité des rivières en quelques clics

Lacs, rivières, zones humides : des trésors de biodiversité

À la merci des aléas climatiques, les pisciculteurs de la Dombes tentent par tous les moyens de conserver cet écosystème fragile de plus de 1 000 étangs, creusé par les moines à partir du XIe siècle. Un joyau unique par sa faune et sa flore.La Dombes et ses 1 200 étangs. Une nature changeante, chantante aussi avec ses oiseaux d’eau qui trouvent ici refuge. “Dombes” signifiait à l’origine, “marais”, “pays buissonneux”. Mais au fil du temps et surtout sous la main des moines,

ce “paillasson” laissé par le retrait des glaciers au quaternaire s’est modifié. Le patrimoine naturel a été aménagé. « La première trace d’aménagement des étangs date de 1230. Mais il y en avait certainement avant. Cet aménagement en étangs a permis aux membres des communautés religieuses d’avoir du poisson pour les jours où la viande était défendue et aux paysans de se nourrir un peu mieux. C’était très pauvre ici », rappelle Gilbert Couturier, chancelier président de l’Académie de la Dombes.

Ain : La filière piscicole se mouille pour les étangs de la Dombes

Terre de traditions ancestrales, la Dombes vit également avec son temps. Photo Archives Le Progrès/Catherine AULAZ

« Garder l’écosystème vivant »Depuis, l’étang reste le marqueur de l’identité dombiste. Une tradition et une image entretenues par une filière piscicole dynamique – leader même – tant sur ses produits que les techniques employées. Une production portée sur la carpe en particulier, soumise aux aléas météorologiques et, de façon inéluctable, au changement climatique. L’association de promotion du poisson des étangs de la Dombes (Apped) lutte de toutes ses forces contre la déprise piscicole. « C’est évidemment un danger pour la filière, parce qu’on n’assurera plus de volume pour les transformateurs, mais c’est aussi un enjeu environnemental fort », observe Pierre La Rocca, le président de l’Apped. La Dombes échappe pour l’heure à ce phénomène, « grâce au soutien du gouvernement ».« On y est très attentifs mais ce n’est pas le cas de toutes les régions. En Camargue ou en Sologne par exemple, il n’y a plus de pisciculture », glisse Pierre La Rocca. En maintenant toute l’activité économique de la filière piscicole, l’Apped garde vivant l’écosystème de la Dombes. « C’est quelque chose qu’on ne retrouve nulle part en Europe et même dans le monde », soutient le pisciculteur. « On tient à ce mode de production extensif, support d’une biodiversité, sur la végétation, la flore des étangs, la faune, etc. Il y a des choses remarquables en termes d’oiseaux d’eau, de batraciens. Si on arrête la pisciculture, on sait que toute cette faune associée risque de péricliter », prévient Jules Blanc, conseiller piscicole à l’Apped.

Julia BEAUMET

Chaque mois, le supplément Ici on agit !, produit par le groupe Ebra (Les Dernières Nouvelles d’Alsace, L’Alsace, Vosges Matin, Le Républicain Lorrain, L’Est Républicain, Le Bien Public, Le Journal de Saône-et-Loire, Le Progrès, Le Dauphiné Libéré), évoque les solutions pour une thématique liée à l’environnement. C’est notre engagement pour valoriser les initiatives positives pour la planète. Retrouvez tous ces contenus sur notre site en scannant le QR code ci-dessous.

Mercredi 16 mars 2022 | 3Environnement

Le Parc naturel régional des Vosges du Nord mène depuis quelques années des actions en faveur de l’écrevisse des torrents. Cette espèce, que l’on trouve surtout à proximité de Wissembourg (Bas-Rhin), est menacée. Un travail d’élevage et de réintroduction est entrepris.

Menacées notamment à cause d’espèces exogènes porteuses de maladies, les écrevisses des torrents, présentes sur deux cours d’eau près de Wissembourg, font partie depuis 2020 du programme “espèces animales en danger”. Celui-ci est approuvé par Interreg (programme de coopération territoriale européenne) et mené par le Parc naturel régional des Vosges du Nord (PNRVN), financé à hauteur d’environ 20 000 € par an par des fonds européens mais aussi par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement et l’Agence de l’eau Rhin-Meuse. Il prendra fin en 2023 mais il est probable que d’autres actions suivent. Car le travail entrepris pour sauver cette espèce est conséquent. « On s’est tourné vers l’aquarium de Besançon à des fins d’élevage, avec des résultats variables d’une année à l’autre », explique Sébastien Morelle, chargé de mission protection de la nature au PNRVN. « L’an passé, on a tout de même réussi à relâcher 260 écrevisses juvéniles, ce qui est intéressant. » Mais pour mettre en place cet élevage, il convient d’abord de prélever les animaux dans les cours d’eau. « Les deux sources font trois kilomètres, donc on ne peut pas trop puiser

dedans, au risque de les vider. »

Partenariat transfrontalierD’où l’intérêt d’établir des partenariats avec d’autres structures, comme l’université de Coblence-Landau, en Allemagne, qui a expérimenté un type d’élevage en bassin extérieur, reproduit ensuite par le PNRVN, en complémentarité de celui en aquarium. Les résultats devraient être connus d’ici le printemps. En sachant que cette collaboration transfrontalière pourrait aussi permettre au Parc de récupérer une vingtaine de femelles

reproductrices en plus, venues de Stuttgart.À terme, l’objectif est d’avoir quatre cours d’eau où les écrevisses des torrents seront bien installées, si possible deux de chaque côté de la frontière. Pas simple car l’écosystème doit être adapté à cette espèce considérée comme exigeante en matière d’environnement. Pour y parvenir, le Parc peut s’appuyer sur le Conservatoire d’espaces naturels d’Alsace ainsi que sur le Syndicat des eaux et de l’assainissement Alsace-Moselle.

Alexandre ROL

Le Parc naturel des Vosges du Nord à la rescousse des écrevisses locales

Les écrevissesde torrents sont réintroduites petit à petit dans leur espace naturel. Photo Parc naturel régional des Vosges du Nord

E lle est à l’origine de toute forme de vie sur Terre. Principal constituant des êtres vivants, l’eau, ap-parue il y a environ 4 milliards d’années sur notre planète, s’écoule, se transforme et se recycle à l’infini. Tout aussi indispensable à la nature qu’à

l’homme, elle sculpte les reliefs, façonne et habille les paysa-ges de nos campagnes, irrigue le tissu économique, social et culturel de nos civilisations. Le constat est simple : tous les êtres vivants et toutes les sociétés ont besoin d’eau pour exis-ter et pour se développer. Seulement voilà : si la “planète bleue” semble en regorger, force est de constater que l’eau de qualité, elle, se fait plus rare. Il en découle un autre constat, simple lui aussi, établi ces dernières décennies : 100 % de la pollution aquatique est d’origine humaine.

Des milieux qui souffrent

Quelques chiffres. En 2015, seulement 45 % des cours d’eau en France étaient “en bon état écologique” et seuls 62 % pré-sentaient “un bon état chimique” selon les chiffres du ministère de la Transition écologique. D’après l’association de protection de l’environnement WWF, les fleuves et les rivières d’Europe, ainsi que les zones humides qui leur sont associées, comptent parmi les milieux ayant le plus souffert des activités de l’hom-me. 25 % des cours d’eau d’Europe occidentale et méridionale sont pollués à un niveau extrême. 50 % des zones humides françaises ont disparu au cours des 30 dernières années.Dans la zone Rhône-Méditerranée-Corse, parmi les rivières en mauvais état, plus de la moitié ont subi de graves déforma-tions physiques (dues aux endiguements, bétonnage, enro-chement des berges, déboisements des rives…). Les barra-ges empêchent la circulation des espèces et des sédiments (sable, vase…). Résultats : les poissons migrateurs (sau-

mons, anguilles…) n’ont plus accès à leur zone de reproduc-tion provoquant des dégénérescences et des disparitions d’in-dividus ; quant aux sédiments, piégés, ils s’accumulent et con-centrent les polluants…En 2019, le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature et le Muséum national d’histoire naturelle tiraient la sonnette d’alarme : 15 des 80 espèces de poissons d’eau douce présentes en France métropolitaine, soit près d’une sur cinq, sont menacées de disparition (lire notre infographie en p. 8 et 9). « La destruction et la dégrada-tion des milieux naturels constituent les principales mena-ces », indiquent les auteurs.Mais si les problèmes sont connus, les solutions le sont aussi ! Malgré des chiffres souvent inquiétants, les mesures prises ces dernières années commencent à porter leurs fruits (lire p. 6). Même s’il reste des progrès à faire, la qualité des cours d’eau s’améliore et les prélèvements et analyses n’ont jamais été si nombreux. Des projets de contournements de barrages, des passes à poissons et la désartificialisation des rives per-mettent de réduire notre empreinte sur les écosystèmes. Lacs, rivières et zones humides sont le berceau de la diversité biolo-gique. Leur préservation est un enjeu majeur pour notre avenir.

15 des 80 espèces de poissons d’eau douce présentes en France métropolitaine, soit près d’une sur cinq, sont menacées de disparition. Adobe Stock

Indispensables pour l’eau potable, l’irrigation des cultures et la santé, les écosystèmes d’eau douce sont soumis à de nombreuses pressions et de rudes épreuves. Leur préservation est aujourd’hui une urgence et une priorité.

Le 22 mars, c’est la Journée mondiale de l’eauComme tous les 22 mars, la Journée mondiale de l’eau, instituée par l’Onu depuis 1992, a pour objectif de sensibiliser les citoyens à une gestion durable des ressources en eau. C’est aussi l’occasion de rappeler que 2,2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable à leur domicile. Cette année, cette journée aura pour thème les eaux souterraines. Ces dernières fournissent près de la moitié de l’eau potable dans le monde, environ 40 % de l’eau destinée à l’agriculture irriguée et environ un tiers de l’eau nécessaire à l’industrie. Elles soutiennent les écosystèmes, maintiennent le débit de base des rivières et empêchent l’affaissement des sols et l’intrusion de l’eau de mer.

Le Chéran, l’Isère, l’Armance, la Bruche, le Mouzon… Si vous avez la curiosité de connaître l’état écologique des rivières près de chez vous, l’application “Qualité rivière”, disponible gratuitement sur iPhone, iPad ou Androïd, est une mine d’informations et recense pas moins de 16,5 millions de données, accessibles au grand public.Lancée en 2003 par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et actualisée chaque année, cette application apporte ainsi une réponse assez complète aux attentes des touristes, des pêcheurs, des nageurs ou des kayakistes. Une carte interactive vous permet de savoir si le cours d’eau sélectionné est en “très bon état” (en bleu), “bon état” (en vert), “état moyen” (en jaune) ou en “mauvais état” (en rouge). En un clic, vous avez accès à de nombreuses données issues des fichiers du ministère de la Santé ou encore des agences de l’eau. Tous les paramètres témoins de la santé d’une rivière y sont disponibles : poissons, invertébrés, microalgues, polluants chimiques, acidité… L’appli s’est enrichie d’un onglet “Actualités”, “Le saviez-vous” ou encore d’un quiz…Derrière un pictogramme représentant un poisson, vous apprendrez ainsi que l’anguille d’Europe circule dans le Rhône, l’écrevisse américaine dans le Vieux-Jonc, à Saint-Paul-de-Varax (Ain), le chabot dans la Moder (Bas-Rhin) ou le barbeau fluviatile dans la Gresse (Isère). Enfin, vous y retrouverez des données précieuses sur les sites de baignade avec la qualité bactériologique des eaux.

La qualité des rivières en quelques clics

Lacs, rivières, zones humides : des trésors de biodiversité

À la merci des aléas climatiques, les pisciculteurs de la Dombes tentent par tous les moyens de conserver cet écosystème fragile de plus de 1 000 étangs, creusé par les moines à partir du XIe siècle. Un joyau unique par sa faune et sa flore.La Dombes et ses 1 200 étangs. Une nature changeante, chantante aussi avec ses oiseaux d’eau qui trouvent ici refuge. “Dombes” signifiait à l’origine, “marais”, “pays buissonneux”. Mais au fil du temps et surtout sous la main des moines,

ce “paillasson” laissé par le retrait des glaciers au quaternaire s’est modifié. Le patrimoine naturel a été aménagé. « La première trace d’aménagement des étangs date de 1230. Mais il y en avait certainement avant. Cet aménagement en étangs a permis aux membres des communautés religieuses d’avoir du poisson pour les jours où la viande était défendue et aux paysans de se nourrir un peu mieux. C’était très pauvre ici », rappelle Gilbert Couturier, chancelier président de l’Académie de la Dombes.

Ain : La filière piscicole se mouille pour les étangs de la Dombes

Terre de traditions ancestrales, la Dombes vit également avec son temps. Photo Archives Le Progrès/Catherine AULAZ

« Garder l’écosystème vivant »Depuis, l’étang reste le marqueur de l’identité dombiste. Une tradition et une image entretenues par une filière piscicole dynamique – leader même – tant sur ses produits que les techniques employées. Une production portée sur la carpe en particulier, soumise aux aléas météorologiques et, de façon inéluctable, au changement climatique. L’association de promotion du poisson des étangs de la Dombes (Apped) lutte de toutes ses forces contre la déprise piscicole. « C’est évidemment un danger pour la filière, parce qu’on n’assurera plus de volume pour les transformateurs, mais c’est aussi un enjeu environnemental fort », observe Pierre La Rocca, le président de l’Apped. La Dombes échappe pour l’heure à ce phénomène, « grâce au soutien du gouvernement ».« On y est très attentifs mais ce n’est pas le cas de toutes les régions. En Camargue ou en Sologne par exemple, il n’y a plus de pisciculture », glisse Pierre La Rocca. En maintenant toute l’activité économique de la filière piscicole, l’Apped garde vivant l’écosystème de la Dombes. « C’est quelque chose qu’on ne retrouve nulle part en Europe et même dans le monde », soutient le pisciculteur. « On tient à ce mode de production extensif, support d’une biodiversité, sur la végétation, la flore des étangs, la faune, etc. Il y a des choses remarquables en termes d’oiseaux d’eau, de batraciens. Si on arrête la pisciculture, on sait que toute cette faune associée risque de péricliter », prévient Jules Blanc, conseiller piscicole à l’Apped.

Julia BEAUMET

Mercredi 16 mars 2022 | 4Environnement

Bientôt la fin du problème de cyanobactéries à l’étang de Mittersheim ? C’est probable. Le site mosellan a été retenu pour expérimenter avec succès de nouvelles techniques pour lutter contre ce fléau qui rend les eaux vertes et empêche la poursuite des activités nautiques en été.Ce programme de 270 000 € offre des résultats prometteurs qui rendent très optimiste le maire, Jean-Luc Huber, qui peut désormais envisager la poursuite du développement touristique l’esprit plus libéré.Le procédé utilisé par les sociétés Sofchem et Nanowater se base sur la diffusion d’ultrasons qui favorise la propagation de fines bulles d’oxygène. Une première en France.En même temps, des enzymes naturelles sont employées pour attaquer les nutriments nombreux dans ce type de lac. Des analyses hebdomadaires sont réalisées et démontrent que les taux de cyanobactéries sont diminués de huit à dix fois par rapport au seuil observé ailleurs.

Une technique non intrusiveL’Agence régionale de santé suit de près l’évolution de cette expérimentation avec les collectivités pour valider les conclusions qui intéressent énormément de monde dans le Grand Est. « Ce phénomène est apparu à plusieurs reprises depuis 2014, relève le maire, Jean-Luc Huber. C’est apparu après le 15 août en 2020 pour la dernière fois. Cela représente une perte sèche pour les entrées, les locations, mais il y a aussi un impact pour les associations, la pêche et la voile qui sont interdites. Après deux années de pandémie, nous ne pouvons plus nous permettre de rater une nouvelle saison. »Mittersheim misant sur les attraits de son espace naturel, le choix d’une technique non intrusive et réversible a été déterminant. « Le dispositif est en place d’avril à fin octobre, poursuit le maire. Ensuite, la nature peut reprendre ses droits. Cet étang a 130 ans, ces bactéries existent depuis des millions d’années. Alors, on ne les supprime pas mais on les régule pour conserver une bonne qualité de vie, à la fois pour les habitants et pour l’environnement. Mais c’est clairement un effet du réchauffement climatique. »

Olivier SIMON

Moselle : Des ultrasons et des bulles pour réguler les cyanobactéries

L’étang de Mittersheim a subi plusieurs épisodes de cyanobactéries en été. À chaque fois, l’activité touristique s’arrête durant plusieurs semaines. Photo RL/Laurent MAMI

Les îlots artificiels, d’une superficie

d’environ 50 m², attirent de nombreux poissons, notamment

les jeunes brochets,à la recherche

de nourriture et d’habitats refuges.

Photos Ch.M. et Julien Dublon

Plus grand barrage artificiel en terre d’Europe, le lac de Serre-Ponçon est devenu un atout majeur des Hautes-Alpes. Depuis son implantation dans les années 50, il a profondément modifié le visage de ce territoire alpin : secteur de haute montagne rural, les Alpes du Sud ont connu, progressivement, une double saisonnalité touristique, avec stations de ski l’hiver et nautisme l’été. Long de 19 km, ce lac hors normes de 28 km² a une capacité de 1,27 milliard de m³.

Des habitats pour la faune localeSon écosystème présente un fort intérêt, à la fois pour ses ressources en eau, mais également pour son importante biodiversité terrestre et aquatique. Une biodiversité malheureusement fragilisée par les nombreux aménagements qui sont apparus au fil des ans. Le marnage (variations du niveau d’un plan d’eau) imposé aux milieux pour la gestion hydroélectrique ou agricole en est un des facteurs. C’est pourquoi cette retenue a été choisie pour lancer le projet Uros, porté notamment par l’Office français de la biodiversité et l’Institut national de recherche pour l’agriculture l’alimentation et l’environnement, afin de trouver des solutions pour compenser les effets délétères du marnage. Trois structures flottantes artificielles et végétalisées, d’une superficie d’environ 50 m² chacune, ont donc été installées et offrent des habitats pour la faune locale en recréant (naturellement et artificiellement) des nurseries et des frayères pour les poissons. « Depuis leur installation en septembre 2018 sur la retenue, précise Quentin Salmon, plongeur professionnel chargé de suivre le projet, les radeaux ont fait preuve d’une forte attractivité pour la biodiversité, en particulier grâce à la croissance importante de la végétation. » Les macro-invertébrés (insectes, vers, escargots) ont très largement colonisé les structures, attirant alors de nombreux poissons à la recherche de nourriture et d’habitats refuges. « Une information particulièrement intéressante, poursuit Quentin Salmon, est l’observation trois années consécutives de larves de brochet dans les structures. Finalement, toutes ces constatations correspondent parfaitement aux objectifs du projet Uros qui visent à soutenir la biodiversité. »

Christian MERENTIER

Lac de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes) : des nurseries et frayères pour les poissons

Mercredi 16 mars 2022 | 5Environnement

de ne pas l’arracher, cela ne ferait qu’accélérer son dé-ploiement.Plus récemment, la moule quagga a été aperçue pour la première fois au Bourget en 2020 par des plongeurs. Originaire d’Ukraine, ce crustacé d’eaux douces crée des véritables déserts de moules au fond des lacs. Elle enve-loppe tout sur son passage et n’est même pas mangée pas les poissons du lac. « Elle arrive à se reproduire en profondeur dans des eaux froides à 5°C. Elle peut causer d’importants dégâts sur les canalisations », détaille Sébas-

tien Cachera. Malheureusement, une fois que la moule quagga arrive dans un écosystème, il est quasiment im-possible de s’en débarrasser. Comme elle se déplace de lac en lac via les coques des bateaux, le Cisalb fait de la prévention auprès des plaisanciers. « On conseille aux propriétaires de bateaux de bien nettoyer leur coque avant de le mettre dans le lac. Dans l’idéal il faut le laisser sécher quatre jours en plein air », conclut le responsable au Cisalb.

Antoine SOUSTRE

C haque mois d’avril, les techniciens du Comité intercommunautaire pour l’assainissement du lac du Bourget (Cisalb) patrouillent pen-dant une semaine autour du lac du Bourget. « Une surveillance lacustre qu’on réalise de-

puis 2012 pour éviter que la renouée du Japon se propage davantage », informe Sébastien Cachera, responsable de la gestion des milieux aquatiques au Cisalb. Avec la moule quagga, la renouée du Japon est considérée comme l’espèce exotique envahissante la plus problématique pour ce milieu naturel. « Une fois que la renouée s’implante, plus rien d’autre ne pousse. C’est comme un iceberg, elle possède de grandes tiges souterraines, appelées rhizo-mes. Elles s’enfoncent profondément et peuvent être toxi-ques pour les autres végétaux », explique le technicien savoyard. On estime son arrivée en Europe vers la fin du XIXe siècle. Elle fut ramenée par un médecin bavarois passionné de botanique. Petit à petit, elle s’est répandue dans les jardins pour finir sur le littoral du lac. Il est conseillé

Ces espèces exotiquesqui touchent le lac du BourgetLe lac représente un espace riche en biodiversité. Toutefois, il est menacé par plusieurs espèces exotiques envahissantes amenées par l’Homme dont les plus virulentes sont la renouée du Japon et la moule quagga.

La moule quagga a été aperçue

pour la première fois au Bourget en 2020 par des plongeurs.

Archives Le DL

298648600

Mercredi 16 mars 2022 | 6Environnement

Fini le temps où usines et grandes villes rejetaient massivement leurs eaux usées dans les fleuves et rivières. Mais des décennies d’artificialisation et de pollution plus insidieuse ont éreinté nos cours d’eau, tandis que le réchauffement climatique met la ressource sous pression. Laurent Roy, directeur général de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, expose les grands défis des décennies à venir et plaide pour que les citoyens se saisissent d’un enjeu perçu comme technique et pourtant vital.

Avec le réchauffement climatique, la gestion de nos cours d’eau a-t-elle déjà changé ?« Avant, on parlait avant tout de tuyaux et de qualité de l’eau ; aujourd’hui, on parle quantité et biodiversité. Le changement climatique est devenu l’enjeu principal, il le sera plus encore à l’avenir. En 2015, 40 % des bassins-versants de notre zone étaient déjà déficitaires en eau. Et ça va s’aggraver. Les conflits d’usages risquent de s’accroître. Il ne pleut pas forcément moins sur l’année mais on alterne épisodes vio-lents et périodes de sécheresse plus longues et plus fréquen-tes, tandis qu’avec la montée des températures, l’eau s’éva-pore plus vite et les besoins s’accroissent. On paye aussi la baisse de l’enneigement : la neige a un rôle important puis-qu’elle fond lentement, et au printemps, soutient les cours d’eau à leur étiage. À la place, on a de la pluie qui ruisselle en plein hiver, au moment où on en a le moins besoin. L’eau, c’est le domaine où le réchauffement climatique aura le plus d’impact sur la vie des gens. »

Comment prévenir ces conflits ?« La seule solution, c’est de gérer l’eau de la manière la plus économe possible. Dans les territoires en tension, on réunit autour de la table collectivités locales, agriculteurs, industri-els, associations, et on cherche à faire coïncider les besoins et les ressources. Cela passe par une baisse de la consom-mation, par des infrastructures de transfert d’un cours d’eau à un autre, par du stockage d’eau en hiver ou par l’utilisation d’eaux usées traitées pour arroser les champs ou les terrains de golf…Ce qu’on s’attache à faire de plus en plus, c’est à s’appuyer sur la nature. On va désimperméabiliser les sols, installer des haies, reconstituer les zones humides. Au cours de l’histoire, nos rivières ont été transformées, rectifiées : on cherche à leur redonner un cours naturel, avec des méandres, avec des berges plantées plutôt que bétonnées. Les pelleteuses ont souvent arraché tout le fond, il faut remettre des abris, des

rochers, des graviers, toute une diversité utile pour les pois-sons. On supprime certains barrages pour que la faune et les sédiments puissent passer, on recule les digues pour que la rivière se reconnecte avec les zones humides. Une espèce comme la tortue d’Europe a besoin à la fois de rivières (où elle vit) et de prairies humides (où elle se reproduit), donc il faut reconstituer une “trame turquoise” entre tous ces milieux. »

Pourquoi se concentrer là-dessus ?« Avant tout parce que la baisse de la biodiversité est une catastrophe pour l’espèce humaine. Mais on a encore plus à y gagner. Le sable de nos plages, ce sont les sédiments de nos montages charriés par les cours d’eau : s’ils n’atteignent pas la côte, celle-ci est moins protégée face à l’érosion. Les zones humides, elles, jouent un rôle de stockage quand il y a trop d’eau et permettent de lutter contre les crues : ça ne dispense pas de construire des digues mais leur construction et leur entretien seront nettement moins chers. Autre exem-ple, les rivières “auto-épurent” l’eau, donc réduisent les coûts de traitement. La “renaturation” permet à la fois de protéger la faune et la flore, de s’adapter au changement climatique à moindre coût et de restaurer le cadre de vie. Mais, autant la prise de conscience est nette sur le réchauffement climati-que, autant elle reste lente sur les questions de biodiversité. »

La qualité de l’eau n’est plus une priorité ?« Au contraire, mais nos rivières sont beaucoup moins pol-luées qu’il y a quelques décennies. Le danger aujourd’hui, ce sont les substances toxiques diffuses, comme les pesticides, les médicaments, les cosmétiques, que les stations d’assai-nissement ne parviennent pas à traiter. On travaille avec les petits industriels et artisans pour réduire leurs rejets, on encourage les conversions au bio dans l’agriculture, on met en place des traitements complémentaires dans les grandes stations d’épuration. De gros efforts ont été faits, notamment en matière de consommation d’eau dans les exploitations

agricoles, mais il reste du boulot, souvent ingrat : il faut parfois 15 ans pour voir l’effet d’une baisse des pesticides…Et certaines choses jouent en sens inverse. Un de nos soucis, c’est que nos réseaux peinent lorsqu’il pleut : l’eau de pluie se mélange avec les eaux usées, le volume est trop important pour nos stations d’épuration et une partie va se déverser directement dans les cours d’eau et les nappes. Pour contrer cela, on désimperméabilise de plus en plus, ce qui a plein d’autres avantages. Mais on continue en parallèle d’urbaniser comme avant, en bétonnant, ce qui imperméabi-lise d’autres sols. Les progrès sont là mais il faut les approfon-dir, et le faire assez rapidement pour ne pas être pris de vitesse par le réchauffement climatique. »

Que peut-on faire au quotidien ?« Des pratiques individuelles à changer, il y en a : ne pas jeter de médicaments dans les toilettes, privilégier les produits d’entretien et les cosmétiques moins polluants, les aliments sans pesticides, utiliser les eaux de pluie pour arroser son jardin… Mais l’engagement doit aussi être collectif : ne pas laisser le sujet aux spécialistes et essayer de peser sur les choix publics. »

Propos recueillis par Alexis BOYER

Le grand témoin

Gestion de L’eau: « Les progrès sont là, il faut les approfondir»

Laurent Roy, directeur de l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse : « L’eau, c’est le domaine où le réchauffement climatique aura le plus d’impact sur la vie des gens. » Photo Le ProgrÈs / Daniel Gillet

Une agence de l’eau, qu’est-ce que c’est ?En France, six agences de l’eau, gérant chacune un grand bassin-versant (Rhône Méditerranée Corse couvre tous les cours d’eau se dirigeant vers la Méditerranée), accompagnent les projets qui « œuvrent à la reconquête du bon état des eaux ». Il s’agit d’établissements publics, au financement propre (diverses taxes sur l’eau) et à la gouvernance partenariale : leur conseil d’administration est composé de représentants de l’État et des collectivités locales (un tiers chacun), d’agriculteurs, de pêcheurs, d’associations environnementales… Concrètement, elles participent au financement d’actions devant assurer le partage des ressources en eau, la réduction de la pollution ou la restauration des milieux aquatiques, encadrées par un Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage). Le Sdage 2022-2027 de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse sera examiné ce vendredi 18 mars.

Mercredi 16 mars 2022 | 7Environnement Contributions

Fleuves : peut-on retrouverun bon état écologique ?Pour restaurer les milieux côtiers, il faut agir dans les terres.

R éutiliser les eaux usées pour économi-ser l’eau douce, c’est l’une des vertus de ce que l’on nomme la “reuse”. Cette démarche constitue un levier impor-tant dans un contexte où le réchauffe-

ment climatique augmente la pression sur la res-source hydrique.Levier pourtant bien peu actionné en France où seul 0,6 % des eaux usées sont retraitées. Négligeable par rapport à d’autres voisins européens, comme l’Italie qui retraite 8 % de ses eaux usées ou l’Espagne qui atteint 14 %. Pourquoi la France est-elle à la traîne ? Ce phénomène français s’expli-que par un manque de sensibilisation du public et une réglementation très stricte.Le retraitement et la réutilisation des eaux usées traitées sont encadrés en France par deux arrêtés ministériels de 2010. Cette réglementation définit quatre niveaux – A, B, C, ou D, du meilleur au moins bon – avec pour chacun des exigences de qualité d’eau et des usages autorisés et interdits.Par exemple, les cultures consommées crues ne peuvent être irriguées qu’avec une eau de niveau

de qualité A. S’ajoutent à cela des contraintes d’usage selon la technique d’irrigation comme la vitesse du vent, les distances minimales de sécurité par rapport à des habitations ou cours d’eau, l’infor-mation du public…

Objectif : réduire de 5 % le stress hydrique en europe

Si cette réglementation stricte s’avère nécessaire sur les plans sanitaire et environnemental, les con-traintes inhérentes à son application complexifient le montage des dossiers, voire mettent en péril les projets.Plusieurs d’entre eux ont ainsi avorté du fait de contraintes pour la mise en place (montage de dossier, contrainte de typologie de terrain, prescrip-tions spécifiques pour l’arrosage par aspersion…) et la mise en œuvre (exigence de traçabilité, suivi de la qualité d’eau, gestion du programme d’irriga-tion…).Comment éviter que ces projets ne prennent l’eau

L es dernières décennies ont été mar-quées par une recrudescence importan-te de l’“eutrophisation” ; on peut compa-rer ce phénomène à une fo r me d’indigestion des écosystèmes marins,

gavés de quantités excessives d’azote et de phos-phore. Dans le sillage de nombreuses activités humaines (industrielles, agricoles ou domesti-ques), ces nutriments, utilisés en particulier com-me engrais, sont en effet déversés dans les cours d’eau et les nappes phréatiques ; ils progressent ensuite vers le milieu marin.Cette arrivée en masse de nutriments se traduit par le développement de végétaux, comme les macro-algues de type algues vertes ou de microalgues de type phytoplancton, qui peuvent être nuisibles ou toxiques.Cette prolifération végétale tous azimuts peut pro-voquer en particulier une diminution de la concen-tration en oxygène dans l’eau et des changements de biodiversité conduisant ainsi à un état écologi-que dégradé, avec une modification de la structure et du fonctionnement des écosystèmes concernés.

Si le phénomène de l’eutrophisation peut être d’origine naturelle – il se produit alors à des échelles de temps longues, géologiques –, la révolution industrielle, la croissance démographi-que et la concentration urbaine, sans oublier le développement de modèles d’agriculture plus in-tensive ont conduit à une eutrophisation dite an-thropique, qui se produit sur des échelles de temps (trop) courtes.

La reconquête de l’eau, une priorité publique

Aujourd’hui, on considère que les flux sortants à la mer ont quasiment doublé au cours du XXe siècle, aussi bien pour l’azote que pour le phosphore.Au niveau mondial, le nombre et l’emprise des zones marines très pauvres en oxygène ont triplé depuis les années 1960. Un recensement de 2010 les porte à près de 500 avec une emprise géogra-phique de 245 000 km².Parallèlement, on observe une augmentation de la

diversité, de la fréquence, de l’importance et de l’extension géographique des proliférations de mi-croalgues toxiques ces dernières décennies.Lutter contre l’eutrophisation est donc une priorité pour la reconquête de la qualité des eaux côtières qui, avec les zones estuariennes, sont les environ-nements les plus productifs au monde. Environ 26 % de la biomasse végétale y prend place, alors que la surface de ces zones ne représente que 8 % de la surface de la Terre.Ainsi, les effets de l’eutrophisation sont particuliè-rement marqués dans ces lieux, ce qui n’exclut pas des effets directs et indirects sur les zones plus au large.Cette lutte contre l’eutrophisation constitue l’un des combats à l’échelle européenne de la directi-ve-cadre stratégie pour le milieu marin qui vise à maintenir ou à restaurer le fonctionnement des écosystèmes pour parvenir au bon état écologique des eaux marines.

Alain Lefebvre, chercheuren biologie marine (Ifremer)

Réutilisation des eaux usées :la France est à la traîneUne réglementation européenne pour encouragerla Réutilisation des eaux usées.

face aux obstacles réglementaires ? C’est l’objet du nouveau règlement européen du 5 juin 2020 sur la réutilisation des eaux usées qui a pour objectif de promouvoir la reuse en harmonisant les règles d’application à l’échelle européenne.Le Parlement européen rappelle ainsi que ces nou-velles règles « visent à garantir que les eaux usées traitées soient plus largement réutilisées afin de limiter l’utilisation des masses d’eau et des nappes phréatiques. La baisse du niveau des nappes phré-atiques, due en particulier à l’irrigation agricole, mais aussi à l’utilisation industrielle et au dévelop-pement urbain, est l’une des principales menaces qui pèsent sur l’environnement aquatique de l’Union européenne ».Objectif affiché : passer de 1,7 milliard de mètres cubes de reuse par an à 6,6 milliards, ce qui permettrait de réduire de 5 % le stress hydrique au niveau de l’UE à l’horizon 2025.Le règlement européen concerne uniquement l’irri-gation agricole – les autres usages demeurant sous la responsabilité de l’État membre – et les États membres disposent de trois ans pour mettre en conformité leurs installations.

Julie Mendret,maître de conférences, génie des

procédés de l’environnement (Université de Montpellier)

8 | Environnement

Quel est l’état des lieux ? Quels sont les bons gestes à adopter ?

En 2015, 55,4 % des masses d’eau de surface sont évaluées dans un étatmoyen, médiocre ou mauvais.

ÉTAT ÉCOLOGIQUE DES EAUX DE SURFACE

Très bon Bon Moyen Médiocre Mauvais Inconnu

8,2 %

36,0 %39,4 %

12,4 %3,6 % 0,4 %

QUALITÉ PISCICOLE DES COURS D’EAU

LES ESPÈCES MENACÉES

En 2020 en France, un ouvrage faisantobstacle à l’écoulement des cours d’eauest recensé tous les 5 km.

Plus de 30De 20 à 30

De 10 à 20Moins de 10

Densité d’obstacles pour 100 kmde cours d’eau en 2020

* Directive-cadre européenne sur l’eau (DCE).

OBSTACLES À L’ÉCOULEMENT DES COURS D’EAU

30001000100

Nombre d’obstaclespar sous unité DCE*

Entre 2000 et 2020, sur une sélection de 132 sites humidesemblématiques surveillés, 58 % se sont dégradés.

ÉVOLUTION DES SITES HUMIDES

21 %31 % 37 %7 %

4 %

Stabilisation

Amélioration

Forte amélioration

Forte dégradation

Dégradation

49 %30 %

12 %

5 %4 %

47 % des cours d’eau �ançais ontune qualité piscicole de « moyenne »à « mauvaise », en 2016-2017.

* La valeur de l’IPR est calculée sur 1760 stations.

MauvaisMédiocreMoyen

BonTrès bon

Répartition de la valeur des sites d’échantillonnage,selon la classe de qualité de l’indice de poissonde rivière (IPR*).

Sur l’ensemble des eaux super�cielles(cours d’eau, plans d’eau, lagunes,estuaires et mers côtières),soit 11 414 masses d’eau en 2015.

QU’EST-CE QUI POLLUE ?

Les principales sources de contamination des eaux sont anthropiques,c’est-à-dire qu’elles proviennent des activités humaines.

LES REJETS AGRICOLESIls sont sources de polluants chimiques (pesticides,nitrates...) et de bactéries, provenant des excrémentsd’animaux. Drainés par les pluies, ces contaminants�nissent dans les cours d’eau.

LES REJETS INDUSTRIELSLes entreprises produisent des rejets industriels,contenant des milliers de tonnes de polluantschimiques (hydrocarbures, plastiques, métaux lourds).

LES REJETS URBAINSLes eaux utilisées dans les habitations (douches,toilettes...) contiennent des molécules chimiques

et des micro-organismes.Ces eaux sont traitées en station d’épuration.

Malheureusement, certaines substances résistent.

À LA MAISON

EN PLEINE NATURE

LES CULTIVATEURS

LES ÉLEVEURS

En 2019, sur 80 espèces de poissons d’eau douce recensées en France,six ont disparu et 15 apparaissent menacées d’extinction.

ESTURGEON NOIRDisparu de France métropolitaine

BROCHET COMMUNVulnérable

ANGUILLE EUROPÉENNEEn danger critique

OMBLE CHEVALIEREn danger

La continuité écologique d’un cours d’eau est dé�nie comme la librecirculation des organismes vivants et leur accès aux zones indispensablesà leur reproduction, leur croissance,leur alimentation ou leur abri,le bon déroulement du transportnaturel des sédiments ainsi quele bon fonctionnementdes réservoirs biologiques.

LA CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE

CIRCULATIONDES ORGANISMES VIVANTS

RÉSERVOIRS BIOLOGIQUES

Les activités humaines ont de nombreux impacts sur la continuitéécologique. Elle peut être perturbée par des ouvrages transversaux(barrages, ponts…) ou longitudinaux (digues, berges aménagées…).Néanmoins des solutions techniques existent pour la rétablir :passe à poissons, passe à canoë, vanne de fond, clapetsde gestion sédimentaire, protocole de gestion coordonnée...

TRANSPORT NATURELDES SÉDIMENTS

LES DÉCHETSOn traite les déchets de façon responsable(tri sélectif, en sortie on ne jette rien dans la nature...).

LES EAUX USÉESOn gère correctement les eaux usées de son habitation

(ne pas jeter de lingettes ou de produits chimiquesdans les toilettes).

CONSOMMER AUTREMENTOn respecte les doses des produits ménagers et on boitl’eau du robinet pour limiter les déchets plastiques.

AU JARDIN

LES PRODUITS PHYTOSANITAIRESOn utilise les produits phytosanitaires de manière raisonnée(respect des doses, de la proximité d’un cours d’eau...).

LES MALADIESOn lutte contre les maladies en associant des plantes

et en favorisant la lutte biologique par les animauxauxiliaires tels que la coccinelle.

LES MAUVAISES HERBESOn élimine les herbes indésirables de manière mécaniqueou en ébouillantant avec les eaux de cuisson.

LES ACCÈS PUBLICSOn utilise les accès publics aménagés pour se rendre sur les lieux visités.

L’ENVIRONNEMENTOn respecte l’environnement(les bords des cours d’eau, le fond du lit...).

LE CYCLE NATURELOn ne perturbe pas le cyclenaturel de renouvellementdes populations piscicoles.

LA FAUNE ET LA FLOREOn respecte la faune et la �ore des lieux.

LES PRODUITS PHYTOSANITAIRESOn applique les produits phytosanitaires raisonnablementet on utilise autant que possible des méthodes alternatives.

LES COURS D’EAUOn respecte la zone de protection (ripisylve) entre la cultureet les cours d’eau.

L’ABREUVEMENTOn évite l’accès des animaux au cours d’eau pour l’abreuvement.

LES EFFLUENTSOn gère raisonnablement les eaux usées de l’élevage.

LES PARASITESOn lutte contre les parasites de manière raisonnée.

De plus en plus de produits chimiques se retrouvent dans le milieu naturel, exposant en continu les organismes aquatiques et les humains à des polluants parfois invisibles.Quelles sont les causes de ces contaminations, leurs conséquences sur les êtres vivants et quels sont les bons gestes à adopter au quotidien pour limiter leurs impacts ?

COURS D’EAU, RIVIÈRES, LACS, COMMENT LES PROTÉGER ?

Sources : Ministère de la Transition écologique, Objectif Sciences International, UICN France et SMMAR. Infographie : Pierre-Loïc Mattler

Mercredi 16 mars 2022 | 9Environnement

Quel est l’état des lieux ? Quels sont les bons gestes à adopter ?

En 2015, 55,4 % des masses d’eau de surface sont évaluées dans un étatmoyen, médiocre ou mauvais.

ÉTAT ÉCOLOGIQUE DES EAUX DE SURFACE

Très bon Bon Moyen Médiocre Mauvais Inconnu

8,2 %

36,0 %39,4 %

12,4 %3,6 % 0,4 %

QUALITÉ PISCICOLE DES COURS D’EAU

LES ESPÈCES MENACÉES

En 2020 en France, un ouvrage faisantobstacle à l’écoulement des cours d’eauest recensé tous les 5 km.

Plus de 30De 20 à 30

De 10 à 20Moins de 10

Densité d’obstacles pour 100 kmde cours d’eau en 2020

* Directive-cadre européenne sur l’eau (DCE).

OBSTACLES À L’ÉCOULEMENT DES COURS D’EAU

30001000100

Nombre d’obstaclespar sous unité DCE*

Entre 2000 et 2020, sur une sélection de 132 sites humidesemblématiques surveillés, 58 % se sont dégradés.

ÉVOLUTION DES SITES HUMIDES

21 %31 % 37 %7 %

4 %

Stabilisation

Amélioration

Forte amélioration

Forte dégradation

Dégradation

49 %30 %

12 %

5 %4 %

47 % des cours d’eau �ançais ontune qualité piscicole de « moyenne »à « mauvaise », en 2016-2017.

* La valeur de l’IPR est calculée sur 1760 stations.

MauvaisMédiocreMoyen

BonTrès bon

Répartition de la valeur des sites d’échantillonnage,selon la classe de qualité de l’indice de poissonde rivière (IPR*).

Sur l’ensemble des eaux super�cielles(cours d’eau, plans d’eau, lagunes,estuaires et mers côtières),soit 11 414 masses d’eau en 2015.

QU’EST-CE QUI POLLUE ?

Les principales sources de contamination des eaux sont anthropiques,c’est-à-dire qu’elles proviennent des activités humaines.

LES REJETS AGRICOLESIls sont sources de polluants chimiques (pesticides,nitrates...) et de bactéries, provenant des excrémentsd’animaux. Drainés par les pluies, ces contaminants�nissent dans les cours d’eau.

LES REJETS INDUSTRIELSLes entreprises produisent des rejets industriels,contenant des milliers de tonnes de polluantschimiques (hydrocarbures, plastiques, métaux lourds).

LES REJETS URBAINSLes eaux utilisées dans les habitations (douches,toilettes...) contiennent des molécules chimiques

et des micro-organismes.Ces eaux sont traitées en station d’épuration.

Malheureusement, certaines substances résistent.

À LA MAISON

EN PLEINE NATURE

LES CULTIVATEURS

LES ÉLEVEURS

En 2019, sur 80 espèces de poissons d’eau douce recensées en France,six ont disparu et 15 apparaissent menacées d’extinction.

ESTURGEON NOIRDisparu de France métropolitaine

BROCHET COMMUNVulnérable

ANGUILLE EUROPÉENNEEn danger critique

OMBLE CHEVALIEREn danger

La continuité écologique d’un cours d’eau est dé�nie comme la librecirculation des organismes vivants et leur accès aux zones indispensablesà leur reproduction, leur croissance,leur alimentation ou leur abri,le bon déroulement du transportnaturel des sédiments ainsi quele bon fonctionnementdes réservoirs biologiques.

LA CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE

CIRCULATIONDES ORGANISMES VIVANTS

RÉSERVOIRS BIOLOGIQUES

Les activités humaines ont de nombreux impacts sur la continuitéécologique. Elle peut être perturbée par des ouvrages transversaux(barrages, ponts…) ou longitudinaux (digues, berges aménagées…).Néanmoins des solutions techniques existent pour la rétablir :passe à poissons, passe à canoë, vanne de fond, clapetsde gestion sédimentaire, protocole de gestion coordonnée...

TRANSPORT NATURELDES SÉDIMENTS

LES DÉCHETSOn traite les déchets de façon responsable(tri sélectif, en sortie on ne jette rien dans la nature...).

LES EAUX USÉESOn gère correctement les eaux usées de son habitation

(ne pas jeter de lingettes ou de produits chimiquesdans les toilettes).

CONSOMMER AUTREMENTOn respecte les doses des produits ménagers et on boitl’eau du robinet pour limiter les déchets plastiques.

AU JARDIN

LES PRODUITS PHYTOSANITAIRESOn utilise les produits phytosanitaires de manière raisonnée(respect des doses, de la proximité d’un cours d’eau...).

LES MALADIESOn lutte contre les maladies en associant des plantes

et en favorisant la lutte biologique par les animauxauxiliaires tels que la coccinelle.

LES MAUVAISES HERBESOn élimine les herbes indésirables de manière mécaniqueou en ébouillantant avec les eaux de cuisson.

LES ACCÈS PUBLICSOn utilise les accès publics aménagés pour se rendre sur les lieux visités.

L’ENVIRONNEMENTOn respecte l’environnement(les bords des cours d’eau, le fond du lit...).

LE CYCLE NATURELOn ne perturbe pas le cyclenaturel de renouvellementdes populations piscicoles.

LA FAUNE ET LA FLOREOn respecte la faune et la �ore des lieux.

LES PRODUITS PHYTOSANITAIRESOn applique les produits phytosanitaires raisonnablementet on utilise autant que possible des méthodes alternatives.

LES COURS D’EAUOn respecte la zone de protection (ripisylve) entre la cultureet les cours d’eau.

L’ABREUVEMENTOn évite l’accès des animaux au cours d’eau pour l’abreuvement.

LES EFFLUENTSOn gère raisonnablement les eaux usées de l’élevage.

LES PARASITESOn lutte contre les parasites de manière raisonnée.

De plus en plus de produits chimiques se retrouvent dans le milieu naturel, exposant en continu les organismes aquatiques et les humains à des polluants parfois invisibles.Quelles sont les causes de ces contaminations, leurs conséquences sur les êtres vivants et quels sont les bons gestes à adopter au quotidien pour limiter leurs impacts ?

COURS D’EAU, RIVIÈRES, LACS, COMMENT LES PROTÉGER ?

Sources : Ministère de la Transition écologique, Objectif Sciences International, UICN France et SMMAR. Infographie : Pierre-Loïc Mattler

Mercredi 16 mars 2022 | 10Environnement

L a Saône, une rivière à la fois si importante en Saône-et-Loire, au point de constituer la moitié de son nom, et tellement présente, qu’on finit par ne plus y faire attention. Sauf lorsque des événe-ments météorologiques extrêmes – longues pé-

riodes de sécheresse ou inondations en pleine saison estivale, comme en 2021 – viennent rappeler son influence incontournable sur nos vies. Son rôle le plus évident : nous fournir, via les nappes phréatiques qui la bordent, l’indispen-sable eau potable. Sa quantité, mais aussi sa qualité, sont des enjeux cruciaux. Pas moins de 900 000 personnes dépendent des réserves de ses nappes souterraines, qui baissent dangereusement lorsque les pluies se font trop rares. Au contraire, lorsqu’elles se déchaînent, 115 000 riverains de sa large zone inondable sont susceptibles d’avoir les mollets plus ou moins mouillés.D’autres éléments peuvent apparaître contradictoires : la rivière et les zones humides qui l’entourent représentent d’inestimables richesses de biodiversité. Mais son cours et ses berges sont également un axe majeur où sont implan-tées des infrastructures de transport et d’importantes activi-tés économiques. Face à ses constats, les collectivités et acteurs concernés de près ou de loin par la Saône se

mobilisent à travers une démarche inédite, « ça Saône », qui signifie la volonté de sonner l’alerte face aux dangers qui menacent cette artère vitale.

Plus de 500 personnes connectées

Des travaux préparatoires ont été menés autour de quatre thèmes : la quantité des eaux, leur qualité, le développe-ment économique et l’aménagement du territoire ainsi que la gestion des ressources naturelles et patrimoniales. Et le 3 février dernier, un grand événement en ligne a rassemblé des intervenants sur un plateau télé et plus de 500 internau-tes, acteurs de la rivière ou intéressés par ces problémati-ques. S’il était diffusé depuis la région de Chalon-sur-Saô-

ne, les participants - collectivités locales, services de l’État, associations et particuliers - étaient basés sur tout le bassin de la rivière qui, sur près de 480 km, traverse trois régions (Grand Est, Bourgogne Franche-Comté et Auvergne Rhône Alpes). Soit six départements entre sa source dans les Vosges et sa confluence avec le Rhône, à Lyon. Ce premier grand rendez-vous est davantage un commen-cement qu’une conclusion. L’objectif de la démarche est en effet de fédérer les différents partenaires concernés, mais surtout d’élaborer un programme concret à mettre en œuvre sur les 15 ou 20 prochaines années. La prise de conscience semble désormais acquise. Reste à la transformer en véritables actions au service de la préservation de la Saône.

Damien VALETTE

L’union sacréeautour de la SaôneSAÔNE-ET-LOIRE. Irriguant trois régions et six départements, cette rivière est un atout irremplaçable pour l’accès à l’eau potableet pour sa richesse en ressources naturelles.

La Saône à Mâcon et le Pont Saint-

Laurent. Photo d’illustration JSL/

Ketty BEYONDAS

U ne bonne eau est bénéfique pour tous les habitants. Un mantra qui sied bien aux or-ganisations qui s’occupent de la surveillance de la quali-

té de l’eau en France. « C’est plutôt natio-nal », tient à préciser la fédération départe-mentale de pêche de l’Ain, même si chaque organisation à l’échelle locale a son rôle à jouer. « Nous dans l’Ain, on essaie de proté-ger les truites. Avec le réchauffement clima-tique, elles sont en train de disparaître. Et la qualité de l’eau dans l’Ain n’est pas forcé-ment très satisfaisante », détaille la fédéra-tion. Il y a de nombreuses actions possi-bles. La première, c’est celle des pêcheurs eux-mêmes. « Ils sont sur le terrain, ils sont comme des sentinelles. Il y a une partie des pêcheurs qui ne fait que pêcher mais il y a une autre partie qui est soucieuse de la qualité de l’eau », expose un porte-parole de la fédération de pêche. Quand un dys-

fonctionnement visuel est détecté, prove-nant d’une pollution manifeste ou par exemple d’une station d’épuration, une re-montée d’information est faite à l’AAPPMA (association agréée de pêche et de protec-tion des milieux aquatiques). Cette asso-ciation de niveau local, à l’échelle des com-munautés de communes, transmet l’information à la fédération.Après cette dernière étape, ce sont des décisions qui se sont prises au cas par cas car différents organismes peuvent être sol-licités. Les problèmes de pollution sont si-gnalés à l’Office français de la biodiversité, « la police de l’eau en France ». Ensuite, la fédération concernée va souvent rencon-trer le pollueur ou va aller sur le lieu du problème, pour essayer de comprendre. Selon le cas, la fédération aindinoise peut donc demander des réparations.

Guillaume RESIN

Comment surveiller la qualité de l’eau au quotidien ?

AIN. La protection de l’eau est assurée à différents échelons, de la fédération départementale de pêche de l’Ain jusqu’au pêcheur lui-même.

Selon le cas, des réparations peuvent être demandées. Photo Progrès/Laurent THÉVENOT

Mercredi 16 mars 2022 | 11Environnement

C hargés de contrôler la navigation, les gen-darmes de la brigade fluviale de Saint-Jean-de-Losne voguent au minimum quatre heu-res par jour, été comme hiver, peuvent parcourir quotidiennement près de 100 km

sur les canaux, rivières et fleuves et effectuent des vérifi-cations sur tous types de bateaux, y compris ceux de transport de marchandises. « Le nœud fluvial de Seurre - Saint-Jean-de-Losne est l’équivalent d’un carrefour auto-routier comme celui de Beaune par exemple. En plus des péniches de plaisance et des barques de pêche, nous voyons passer de gros bateaux de croisière ou des cargos

de fret qui peuvent atteindre 12 000 tonnes pour les plus gros gabarits », indique l’adjudant Hugues Grisot.

Recherche subaquatique

Mais leur rôle ne se limite pas au contrôle fluvial. Outre une mission “environnement et santé publique” (cf. encadré), la brigade fluviale de Saint-Jean-de-Losne, composée de six gendarmes, mène des recherches subaquatiques. Elle est habilitée et équipée pour plonger au cœur des lacs, étangs et cours d’eau de la région. « Nous pouvons

descendre nos sonars jusqu’à une bonne cinquantaine de mètres de profondeur. Ces sondes nous permettent de faire une véritable échographie des cours d’eau, de carto-graphier les fonds et nous aident à détecter, grâce aux différentes fréquences qu’elles peuvent émettre, des ob-jets, des véhicules, des corps… », détaille l’adjudant-chef Arnaud Decugis, qui commande cette brigade.Mais ces outils techniques ne suffisent pas. « Il faut descendre en dessous pour aller sonder ce qu’on peut trouver. Nous utilisons davantage le toucher que la vue, nous nageons à tâtons, l’eau des rivières et des lacs étant souvent trouble », indique l‘adjudant-chef Romain Cha-baud. L’expérience est un atout considérable quand il s’agit d’enquêter sous les eaux. « Il faut savoir faire une bonne lecture des rivières. Prendre en compte les remous, les crues. Interpréter les images complexes du sonar. Tout cela vient avec le temps et la pratique », poursuit-il.La brigade fluviale de Saint-Jean-de-Losne enregistre environ 150 interventions par an en Bourgogne-Franche-Comté, par tout temps ou presque. Plusieurs éléments peuvent compliquer ou tout bonnement annuler les re-cherches. « La sécurité des hommes prime avant tout le reste, ce sont ceux qui sont dans l’eau qui commandent. L’opacité de l’eau (souvent induite par la pluie), un trop fort courant ou une météo trop mauvaise sont rédhibitoires », affirme Arnaud Decugis. « Autrement, la seule limite que l’on a, c’est la capacité d’air que nous avons en bouteille. Généralement, nous pouvons tenir 1 h 30 à 2 heures. »Et de conclure : « Nous mutualisons nos moyens avec les autres brigades. Nous opérons en soutien dans le quart Est de la France où l’on dénombre un total de 23 gendar-mes plongeurs ».

Plongée dans le quotidien des gendarmes de l’eauCÔTE-D’OR. Six hommes forment la brigade fluvialede la gendarmerie de Saint-Jean-de-Losne. Chaque jour, l’équipe effectue des contrôles sur la Saône et participe à bien d’autres missions dans la région et dans le quart Est de la France.

La brigade fluviale est habilitée et équipée pour plonger au cœur des lacs, étangs et cours d’eau de la région afin de rechercher des objets, des véhicules, des personnes ou de mener des investigations subaquatiques. Photo LBP/EMMA BUONCRISTIANI

Deux gendarmes de Côte-d’Or sont spécialistes des atteintes à l’environnement et à la santé publique. Le premier, l’adjudant-chef Adrien Gras, est basé à la brigade territoriale de Genlis et le second est l’adjudant-chef Romain Chabaud, affecté à la brigade nautique de Saint-Jean-de-Losne. Formés à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), ils mènent conjointement leurs investigations avec des organismes d’État, tels que l’Office national des forêts ou l’Office français de la biodiversité. Ils ont pour cible les pollueurs, les trafiquants de déchets, d’animaux sauvages ou encore de médicaments et veillent à la protection de la biodiversité et de la

santé publique. Les entreprises sont aussi dans leur ligne de mire : « Certaines sociétés font des rejets dans l’eau ou dans l’air pour éviter de payer des taxes de traitements », souligne l’adjudant-chef Adrien Gras précisant que « le fait de rejeter de l’eau chaude est considéré comme une pollution, car la différence de température déséquilibre la biodiversité. »Leur force repose sur un réseau : « Actuellement, nous sommes 200 gendarmes en France à avoir cette spécificité, ajoute-t-il. L’OCLAESP dispose d’antennes en région (Metz, Marseille, Rennes, Lyon, La Réunion…) depuis peu, ce qui facilite la mobilité, le renseignement et les investigations de grande envergure ».

Ils traquent les atteintes à l’environnement

Mercredi 16 mars 2022 | 12Environnement

P ar deux fois, des naturalistes et des scientifi-ques ont soulevé le lièvre sans que les pouvoirs publics s’en emparent. D’abord en 1977 : des naturalistes de l’Ain s’inquiètent des conditions de stockage de déchets industriels dans une

usine de Saint-Vulbas, au bord du Rhône, à une quarantai-ne de kilomètres en amont de Lyon.La seconde alerte est donnée dix ans plus tard par Gilles Monod. Ce biologiste de l’INRA, à Lyon, s’intéresse de près à la question. Quand un pêcheur le sollicite, il procède à des analyses, découvre un taux élevé de PCB et signale le tout aux services de santé de l’État. Qui renvoient le problème au ministère de l’Industrie. Gilles Monod porte alors le dossier au ministère de l’Environnement. Sans succès.En France, la production, l’usage et la vente des PCB ont été interdits en 1987. « Mais il n’y avait aucun contrôle, on ne savait pas les doser correctement » souligne Brice Mourier,

chercheur en sciences de l’environnement au ministère de la transition écologique.Toutefois l’alerte du scientifique débouche sur un arrêté qui limite les rejets de l’usine Tredi, à Saint-Vulbas, alors l’une des rares installations en France capable de traiter les PCB. Elle peut alors régurgiter 1,5 kilo par jour… Rien à voir avec les 500 grammes par an des deux installations industrielles encore autorisées à rejeter ce polluant dans le Rhône.« Jusqu’aux années 80, la pollution augmente rapidement » rappelle Hugo Delile. Géo-archéologue au CNRS, il analyse l’activité des hommes à partir de leurs traces, souvent polluantes. Puis les autorités comptent sur l’élimination des stocks. C’est sous-estimer la durabilité du problème. Utilisée comme un isolant, cette substance visqueuse est résistan-te. Elle termine parfois sa carrière dans la nature au lieu de passer par la filière traitement. Elle stagne dans les tissus gras des poissons, a fortiori ceux qui nagent en eau profon-

de, et dans les sédiments du Rhône ou d’autres fleuves.

On commence à parler de la crise des PCB

C’est une troisième alerte, en 2005, qui révèle l’ampleur de la pollution, quand un pêcheur apporte deux brêmes aux services vétérinaires. Le taux de PCB est supérieur à la norme. Cette fois, c’est la direction régionale de l’environne-ment qui prend en charge la coordination du dossier. Les élus riverains ne relâchent pas la pression sur les autorités locales. La presse s’empare du sujet. On y accuse les pouvoirs publics de n’avoir rien fait depuis vingt ans. « Le diagnostic et la gravité de la pollution en PCB n’ont été établis que de manière très incomplète par les pouvoirs publics » rappelle Brice Mourier Des recherches sont lancées sur plusieurs espèces de poissons ainsi que sur les sédiments. Les interdictions de consommer tombent. Des financements sont débloqués pour évaluer le niveau de contamination, pour chercher des traitements aux matériaux contaminés. Le préfet affiche la confiance.

Et aujourd’hui ?

Après 2013, les crédits alloués aux mesures et aux études se sont taris, « sans réel consensus sur la gestion d’une telle contamination », souligne Brice Mourier. On sait que la concentration de PCB est de l’ordre de 10 microgrammes par kilo de sédiment, contre 120 grammes dans les années quatre-vingt. Mais elle persiste, imposant toujours l’interdic-tion de consommer certains poissons sur plusieurs sec-teurs et retardant certains projets phares de restauration écologique et de lutte contre les inondations. Remuer les sédiments contaminés, recouverts par d’autres sédiments pourrait remettre des PCB dans le système, explique Hugo Delile. La source est tarie. Mais des stocks résiduels de ce polluant résiduels sont toujours là, sous l’eau.

Muriel FLORIN

RHÔNE. À partir de 2005, les pouvoirs publics ont fini par réagir à la hauteur de l’enjeu. Aujourd’hui, les PCB n’ont pas disparu du Rhône, et d’autres fleuves. Bien qu’elle soit moindre, la concentration de ces substances interdit toujours la consommation de certains poissons et freine les travaux de restauration du fleuve.

Qu’est-ce que c’est ?Les PCB sont des composés aromatiques organochlorés synthétisés à la fin du XIXe siècle. Ils regroupent 209 congénères dont la structure et les propriétés chimiques varient. Ces substances sont très peu solubles dans l’eau. Elles s’accumulent dans les graisses et contaminent les chaînes alimentaires,

Pour quoi faire ?Les PCB ont été fabriqués à grande échelle à partir des années 1930. Aux États-Unis, Monsanto Chemicals Co fait partie des premiers industriels qui développent des formules commerciales d’huiles et de résines à base de PCB. Ces substances sont notamment utilisées comme isolants dans les condensateurs et transformateurs électriques.

Où ?Près d’un million et demi de tonnes ont été commercialisées dans le monde entre 1929 et 1988 (sans la production de la Chine et de l’URSS) dont environ 10 % ont été produits en France entre 1950 et 1985 (Pyralène et Phénoclor). Les sols des sites où ils ont été manipulés ou retraités sont généralement pollués. En France, 500 sites fortement impactés sont recensés.

Depuis quand sait-on qu’ils sont toxiques ?Dès les années trente, on constate leur nocivité chez les ouvriers qui les fabriquent et les manipulent, des tests sur les animaux le confirment. Mais les industriels le nient. Les études qui se succèdent dans les années soixante-dix confirmant l’étendue du problème, obligeant Monsanto à le reconnaître.

Repères

La présence de PCB dans le Rhône n’a malheureusement pas disparu, même si les concentrations ont diminué. Photo LE PROGRÈS - LYON/Joel PHILIPPON

PCB : une crise qui a mis longtemps à émerger

Mercredi 16 mars 2022 | 13Environnement

C haque année, le rapport établi par Haute-Loire ingénierie en partena-riat avec l’Agence de l’eau Loire Bretagne fait le point sur la qualité des cours d’eau en Haute-Loire. Les

derniers relevés portant sur l’année 2020 mon-trent une fois de plus la bonne qualité, voire l’excellence, de l’eau, de la rivière Allier en amont de Brioude. Concernant l’état écologique physi-co-chimique le rapport note « un bon à très bon état écologique pour la rivière Allier et les cours d’eau des zones amonts » et sur l’état écologique biologique « un très bon état pour la rivière Allier ».Plusieurs explications à cela, et d’abord la mor-phologie de cette vallée, difficile d’accès, même inaccessible par endroits entre Monistrol-d’Allier et Chapeauroux, d’où le terme de « rivière sauva-ge » employé pour la qualifier par Roberto Epple, président d’SOS Loire vivante.« L’Allier fait partie des grandes rivières les plus sauvages que nous avons en Europe. Et si on considère cette rivière dans sa fonctionnalité, avec sa biodiversité et avec sa vallée, là, elle sort du lot. Le récipient dans laquelle la rivière coule

est extraordinaire. Si on prend cet ensemble, ces gorges sont vraiment sauvages, un héritage à préserver à l’échelon européen. Ayant été peu aménagée, l’Allier peut s’autoguérir facilement, elle a une capacité de résilience. Et puis, elle est aussi sauvage car l’aval permet aux migrateurs d’arriver jusque dans la haute vallée. La présence du saumon à 800 km de l’océan, cela n’existe nulle part ailleurs en Europe. »Sans l’action, pour ne pas dire le combat des associations pour l’environnement la vallée et sa rivière n’auraient pas ce degré de qualité. « Avant, on parlait de protection des espèces, puis, on a parlé de protection des espaces. La construction de la salmoniculture incluse dans le plan Loire grandeur nature est issue directement de notre combat », poursuit Roberto Epple. Et dans cette vallée, les associatifs ont trouvé l’écoute des élus, sans quoi rien n’aurait pu se faire. Ces élus considérant que cette rivière est une source mais aussi une ressource pour certai-nes activités.

De notre correspondant Christophe TEYSSIER

une eau de rivière de grande qualité, unique en EuropeAUVERGNE. La morphologie de la vallée, l’action des associations et la prise de conscience des élus en matière de défense de l’environnement ont contribué et contribuent à préserver la rivière ALLIER.

La rivière Allier est quasiment unique en Europe de par la qualité de l’eau, sa biodiversité, et la beauté des paysages. Photo Progrès/Fédération de pêche Haute-Loire

Quelle est la caractéristique du saumon de l’Allier ?En Europe, c’est sur dans l’Allier que les frayères sont le plus éloignées de l’océan, à plus de 800 km. L’Allier présente une eau à très grande amplitude thermique, elle peut descendre jusqu’au 0,5° et monter jusqu’à 26°. Or, la performance physique du saumon est liée à l’oxygène présent dans l’eau mais aussi à la température de l’eau. Autre caractéristique du saumon de l’Allier, il a plusieurs années de mer, soit deux ans, trois ans d’océan, sachant que par année de mer un saumon grossit de 3 kilos.

Comment se passe la migration du saumon ?Ils frayent en novembre et décembre. Les œufs se glissent dans les interstices des graviers et sont ainsi protégés des prédateurs. Les alevins sortent en avril et mai, mesurent entre 25 et 32 millimètres. 80 % des jeunes saumons (smolts) descendent vers l’océan au mois de mars suivant. Ces poissons qui ressemblent un peu à une truite vont se mettre à ressembler à une sardine. En général, ils mettent entre un à deux mois pour rejoindre l’océan. On sait maintenant que la température de l’océan joue un grand rôle dans la migration. Une partie des smolts de l’Allier vont au nord de la Norvège, une autre à l’ouest du Groenland, dans le détroit de Davis.

Comment vivent ces poissons dans l’océan ?Ils mangent des lançons, capelans, des petits harengs, des petits maquereaux, mais aussi des crustacés. Ce sont des aliments très énergétiques. Le saumon peut plonger jusqu’à 600 m de profondeur pour aller chercher des proies.

Comment trouvent-ils leur chemin pour revenir ?Il y a plusieurs théories. Une chose est certaine, le saumon est sensible au champ magnétique, c’est comme s’il avait une boussole dans la tête.Puis, quand ils approchent des côtes françaises, ils perçoivent l’eau douce de la Loire qui se fait sentir jusqu’à Belle-Ile-en-mer. Pour retrouver leur rivière, ils perçoivent les phéromones des smolts. Les premiers saumons se présentent à l’estuaire en octobre, les derniers en mars suivant. En remontant le fleuve, ils ne mangent pas, ils vont perdre un tiers de leur poids. »

De notre correspondantChristophe TEYSSIER

« Un saumon peut plonger jusqu’à 600 mètres »

Louis Sauvadet. Photo Progrès/

Association protectrice du saumon

Mercredi 16 mars 2022 | 14Environnement

Autour du cours d’eau, des centaines d’arbres et arbustes ont été plantés.L’opération, financée par l’Eurométropole, la commune d’Augny, l’Agence de l’eau et la Région Grand Est, n’est pas seulement paysagère. Elle s’inscrit également dans la prévention des risques d’inondation. Autour du ruisseau, plusieurs mares ont été aménagées, afin d’absorber et de stocker les eaux de pluie en cas de fortes précipitations.

La renaturation de la Ramotte doit aussi favoriser la biodiversité sur le site. « Nous observons déjà des oi-seaux et des insectes qui n’étaient pas présents du temps de la base, se félicite François Henrion. Nous allons aménager un sentier pédagogique autour du ruisseau afin de sensibiliser les promeneurs à cette biodiversité. »

Anthony VILLENEUVE

Longtemps enterrée,

la Ramotte coule désormais à l’air

libre. Photo RL/Karim SIARI

S’ étendant sur 44 kilomètres, du barrage de Grangent à Charlieu, le canal du Forez est central dans la vie de la plaine ligérienne. Il a changé le territoire, permettant le développe-ment de l’agriculture. Aujourd’hui, il reste es-

sentiel à l’accès à l’eau et à la protection de la biodiversité.

Creusé sous Napoléon III

Avant qu’il ne soit creusé, le Forez était un territoire maréca-geux et insalubre, sensible aux sécheresses. C’est sous Na-poléon III que la construction du canal commence. L’empe-reur entreprend de grands travaux agricoles partout en France : la création d’un canal d’irrigation dans le Forez en fait partie. Les travaux commencent en 1865 et se terminent en 1911, ralentis par un manque de financements qui imposera une pause de 11 ans.Aujourd’hui, le canal du Forez comprend 600 kilomètres de canalisation et traverse 35 communes. Il est géré par le

syndicat mixte d’irrigation du Forez (Smif) depuis 1966.

Un canal essentiel à l’agriculture

Autour de Montbrison, 33 000 habitants consomment l’eau du canal. « Sans le canal, il n’y aurait pas d’agriculture ici », raconte Yvan Ogier, éleveur à Champdieu. « C’est un territoire qui a toujours été très sec. » Aujourd’hui, le canal permet d’irriguer les champs et d’hydrater les élevages de la plaine. De nombreuses stations d’irrigations lui sont reliées, comme celle de l’ASA, qui donne l’accès à l’eau à 80 propriétaires. Il

permet au département de lutter contre les effets du réchauf-fement climatique et les épisodes de sécheresses.

Un milieu protecteur pour la biodiversité

Au total, 500 hectares d’étangs dans le secteur de Mornand-en-Forez et de Saint-Paul-d’Uzore sont alimentés par le ca-nal, du moins pendant l’hiver. Ces étangs permettent un accès à la pêche, mais représentent aussi des milieux originaux qui accueillent de nombreuses espèces animales et végétales

Le canal prend sa source au barrage

de Grangent. Photo archives

Progrès/C.ESSERTEL

LOIRE. Le canal du Forez est une artère centrale de la plaine. Il a permis au territoire de développer son agriculture. Encore aujourd’hui, ce cours d’eau artificiel est vital pour le Forez

Le canal du Forez, indispensable pour la plaine

C e ruisseau, on ne savait même plus qu’il existait », sourit François Henrion, le maire d’Augny, à propos de la Ramotte. Il y a 60 ans, au moment de l’extension de la base aérienne de Frescaty, le ruisseau avait été

dévié dans une canalisation enterrée traversant tout le tarmac et la piste. À la fermeture de la base, au moment de travailler sur la requalification, l’idée de remettre à jour ce ruisseau est apparue.

Prévenir les inondations

« Nous étions en train de travailler à l’implantation d’Ama-zon, se souvient le maire. À côté de cet entrepôt géant, il nous paraissait important d’aménager des espaces natu-rels et paysagers très qualitatifs. Plutôt que de créer quelque chose d’artificiel, nous avons décidé de redonner à la Ramotte son lit naturel. »

Près de Metz, un ruisseau sort de l’oubliAugny. Pendant 60 ans, la Ramotte traversait la base aérienne de Frescaty dans un conduit souterrain. Avec la fermeture de la base, les élus ont décidé de lui reconstituer son lit naturel, pour y recréer de la biodiversité.

Mercredi 16 mars 2022 | 15Environnement

E n l’espace de dix ans, d’après l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, 800 ha de zones humides ont été protégés et un bon millier recréé ou restauré en Alsace. Cela représente un effort financier de plus de 17 millions d’euros, a

contrario des 70 % des zones humides qui ont disparu au XXe siècle. Peut-être est-ce là le signe d’une prise de conscience que traduisent les projets et réalisations récents en Alsace qui vont bien au-delà du cliché du « schnockaloch », l’humble trou à moustiques : à Leuten-heim, 83 ha de prairies humides protégées en tant qu’espace naturel sensible ; au large de Fessenheim, les anciens bassins de décantation des MDPA transformés en une mosaïque de milieux humides de 60 ha.

Sans entretien, les mares se comblent

La réserve naturelle de la Petite Camargue alsacienne qui a renaturé et en partie rendu aux eaux sauvages 100 ha de l’île du Rhin. La ville de Saint-Louis qui va reconvertir 25 ha de plaine en zone humide, etc.Pourquoi agir ? « L’homme veut assainir, faire propre. Ce

faisant, il dégrade l’apport des zones humides, éclaire Émilie Henniaux, de l’Agence de l’Eau. Ces dernières rendent gratuitement des services écosystémiques qui agissent par exemple sur la qualité de l’eau, la protection des sols, le soutien de la biodiversité ».La nature ne peut-elle y parvenir seule ? « L’homme a tout canalisé, il n’y a par conséquent plus de dynamique de mise en eau naturelle, donc plus de maintien de zones humides. Notre paysage est devenu le reflet de notre société », déplore Alain Fizesan, de l’association BUFO, vouée à l’étude des batraciens et reptiles d’Alsace. « Or, rappelle ce dernier, si le fait d’aménager des mares est important, il est vital de les entretenir pour éviter leur envasement et leur comblement naturel en seulement cinq ans, faute de cette dynamique. La mise en place d’un plan de gestion est d’autant plus nécessaire qu’il y a davantage de comblements, aujourd’hui, que de créa-tions de mares. Il faut que les locaux prennent le relais pour assurer un entretien a minima des zones humides, sinon cela ne sert à rien ».À titre d’exemple, Alain Fizeran cite le cas de Kappelen, dans les collines du Sundgau oriental. « Si une initiative locale très forte, avec des interventions dans le cadre par

exemple d’une journée citoyenne, est une clé de réussite pour l’implantation de ces zones humides, alors Kappe-len est un cas d’école ». En effet, l’entretien des 50 ares de cette zone humide que la municipalité a creusée avec le concours du Gerplan en 2017 y est effectué régulière-ment par les ouvriers communaux ainsi que quelques bénévoles. Vergers et haies ont même été plantés ensuite sur 3,5 ha, pour compléter cet écosystème utile.

Jean-François OTT

Les zones humides, un patrimoineà entretenirDe plus en plus, collectivités et associations entreprennent d’aménager des zones humides.Mais leur entretien s’avère aussi primordial queleur creusement. Exemple EN ALSACE, dansla région des Trois frontières, un petit projet,donc reproductible, et considéré comme un cas d’école.

À l’origine de la création de la zone humide de Kappelen, son ancien maire Gérard Burget, un visionnaire de l’écologie à ses heures, se dit aujourd’hui très satisfait du retour d’une belle nature autour de cette zone et surtout de la réhumidification des sols dans un secteur de plus en plus sec. « Cela s’est avéré plus efficace que d’implanter ici un bassin d’orage, 20 fois plus coûteux ».Depuis sa création en 2017, l’association BUFO assure un suivi écologique des mares, en ciblant les amphibiens et les libellules. « Un écosystème a pu y être recréé, complété par des talus, des tas de bois et plus récemment un verger et des haies », sourit Alain Fizesan, de l’association Bufo. « C’est une réussite : on est parti d’un habitat agricole, très pauvre, on a des mares qui retiennent bien l’eau en période sèche, et des espèces nouvelles qui sont arrivées : ainsi, on est passé de deux crapauds recensés en 2016 à 36 en 2019, d’une à 97 grenouilles rousses, de zéro à douze tritons palmés et de 3 à 15 espèces de libellules ».

À Kappelen, l’effet mare

La zone humide de Kappelen, aménagée en 2017, a rapidement repris vie. Photo DNA/Jean-Francois OTT

Deux crapauds pendant la période

de reproduction,dans les eaux

de Kappelen. Photo DR/Alain Fizesan

Mercredi 16 mars 2022 | 16Environnement

souligne Christian Brély. Les anguilles descendent se repro-duire dans la mer des Sargasses et remontent avec les civelles [leurs alevins, NDLR], elles sont donc fortement impactées par les barrages, même si certains sont équipés de passes à poissons : elles peuvent être hachées par les turbines, quand elles ne sont pas braconnées lors de leur passage en eau douce. »

La CNR engagée dans la restauration écologique

Autre péril pour les poissons du Rhône comme d’ailleurs : la raréfaction de l’eau, que ce soit du fait du réchauffement clima-tique ou des prélèvements humains. « Nous faisons partie de l’Agence de l’eau, qui prédit une perte de débit à l’aval du Rhône de 10 à 30 % d’ici 2060, alerte Christian Brély. Elle préconise 40 % d’économies, en se basant sur des données sous-évaluées. La réduction des prélèvements, ça concerne tout le monde. » La fédération a également positionné des

sondes thermiques dans le Rhône depuis 2014, mais il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions.De son côté, la Compagnie nationale du Rhône (CNR), con-cessionnaire du fleuve à vocations multiples (production d’hy-droélectricité, déploiement de la navigation et de zones por-tuaires, irrigation et autres usages agricoles), « s’engage à toujours mieux concilier les intérêts économiques et sociaux avec la préservation des espaces terrestres et fluviaux », selon sa présidente Élisabeth Ayrault. En lien avec ses partenaires, CNR a été à l’initiative, dès la fin des années 90, d’un ambitieux programme de restauration écologique, qui a porté sur près du quart de la longueur du fleuve (120 km), avec notamment la restauration de lônes (bras du fleuve) et le rétablissement de continuités piscicoles. Les épis Girardon (qui avaient été instal-lés pour corseter le fleuve au profit de la navigation) ont été démantelés afin de redynamiser les berges, dont l’entretien se veut par ailleurs exemplaire. Des actions que CNR s’engage à poursuivre pour réduire son impact sur la biodiversité.

Floriane LIONNET

Depuis toute petite, Camille Lainé est fascinée par les dauphins, les baleines et autres grands animaux marins. Il faut dire que la jeune femme de 26 ans, aujourd’hui installée à Valence, a grandi dans les îles de l’océan Indien. C’est donc tout naturellement qu’après le lycée, en Isère, elle s’est orientée vers une licence de biologie générale. Mais un accident de plongée lui fait revoir ses plans. « J’ai fait un stage en rivière où j’ai découvert une richesse tout aussi intéressante, mais qu’on connaît beaucoup moins », confie la jeune femme.

Des actions de restauration écologiquedes cours d’eauSon master de gestion des milieux aquatiques en poche, elle décide de commencer à un poste pour lequel elle est surqualifiée : celui de technicienne de rivière pour la fédération de pêche de la Drôme. « J’avais envie d’aller sur le terrain pour accumuler des connaissances, confie-t-elle. Pour moi, c’est essentiel quand on étudie le vivant. La théorie ne suffit pas. » Et les sorties sur le terrain ne manquent pas dans le poste qu’elle occupe depuis trois ans. « L’été je suis tout le temps les pieds dans l’eau ! L’hiver, je suis plus souvent au bureau pour saisir des données, faire des réunions, etc. »Et ses missions sont nombreuses, d’une part

autour du suivi des espèces et d’autre part autour des actions de restauration écologique des cours d’eau. Concrètement, elle procède, avec ses collègues, à des captures de poissons via une pêche électrique (non létale) sur des tronçons de rivière pour réaliser une biométrie des espèces présentes (poids, taille, etc.), afin d’identifier les problématiques éventuelles. Elle effectue également des prospections nocturnes pour le suivi des écrevisses. Ces données permettent ensuite de définir des actions à mener, auxquelles participe activement Camille. Il peut s’agir de restaurer la continuité écologique d’un cours d’eau, en supprimant des barrages ou en aménageant des passes à poissons pour les contourner. Elle est aussi amenée à restaurer l’habitat des espèces, en recréant les méandres et les variations de profondeur souvent supprimées par l’homme.« J’ai le sentiment d’agir concrètement mais on ne maîtrise pas tout à notre échelle et on n’est pas toujours suivis, que ce soit par les propriétaires des terrains ou les institutions, confie-t-elle. Paradoxalement, ce sont les fédérations de pêche qui ont le plus de considération pour les poissons. »

F. L.

Camille Lainé, Technicienne de rivière : « J’ai le sentiment d’agir concrètement »

Camille Lainé est technicienne de rivière à la fédération de pêche de la Drôme depuis trois ans. Photo Calvin LECLERE

« D ans les années 1980, le Rhône n’était plus pêché à cause des rejets chimiques, se souvient Christian Brély, président de la fédération de pêche de la Drôme. Depuis quaran-

te ans, il y a eu une amélioration notable de la qualité et certai-nes espèces de poissons commencent à recoloniser. » Pour autant, le combat pour la préservation de la biodiversité est loin d’être gagné sur le fleuve le plus artificialisé de France. « Au-jourd’hui, le plus gros impact, c’est le transit sédimentaire, explique le pêcheur. Les sédiments s’accumulent contre les barrages du haut-Rhône et de l’Isère et ils ne sont libérés que lors des grosses vidanges. Ils peuvent alors venir boucher les ouïes des petits poissons et s’accumuler sur les graviers où se reproduisent les sandres, c’est comme ça qu’on a perdu toute une génération en 2021. » La fédération milite donc auprès des exploitants et des institutions pour un étalement des vi-danges.Les barrages représentent aussi un gros danger pour les an-guilles. « Cela fait des années qu’on demande un moratoire,

Les barrages hydroélectriques représentent un obstacle pour la migration des poissons, notamment des anguilles. Photo Le DL/Fabrice HÉBRARD

Rhône : comment lui rendresa biodiversité Rejets polluants du « couloir de la chimie », aménagements pour le transport fluvial, construction de barrages hydroélectriques : le fleuve Rhône n’a pas été épargné par l’activité humaine. Mais Depuis une vingtaine d’années, la nature reprend un peu de ses droits…