la lente élaboration de la culture de la vitesse: l'exemple de l'automobilisme

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1 - Résumés

Le laboratoire ILLE de l’UHA propose un colloque interdisciplinaire et inter-national, dans le domaine des sciences humaines, sur les thèmes de la vitesse, de la mobilité et du mouvement. Ce colloque aura lieu à Mulhouse les 19 et 20 mars 2015.

Si la vitesse a toujours été d’une grande importance tout au long de l’histoire de l’humanité, le grand nombre de textes littéraires, d’essais et d’œuvres d’art qui lui sont consacrés montrent sa fascina-tion esthétique. Du mythe d’Icare, au paradoxe d’Achille (et de la tortue) de Fast and furious, Odyssée 2000 au plus récent Gravity, la mobilité a tou-jours attiré les artistes et les écrivains, de sorte qu’on peut postuler que les vertiges de la vitesse se diffractent sous de nombreuses modalités : envol, mouvement, mobilité, mais aussi accélération, rythme.

Que notre monde connaisse une accélé-ration généralisée (vitesse de la lumière et des ondes électromagnétiques, mais également vitesse de déplacement des peuples et des données que per-mettent les transmissions virtuelles) n’est ni vraiment fortuit ni totalement innocent... Parce que la virtualité est actuellement l’une des modalités pandé-miques de la vitesse, elle a tendance à survaloriser la vitesse de la pensée. Mais penser vite, est-ce pour autant penser bien, penser juste, penser à tout ?

N’est-ce pas au contraire penser à tort et à travers ? La dimension totalitaire des nouvelles technologies constitue en soi un exemple probant, en ce qu’elles accélèrent des moyens de transmis-sion, sans qu’il soit certain pour autant que l’homme puisse, cérébralement et génétiquement, aller aussi vite. Et quand l’accélération devient un problème struc-turel de nos sociétés, que faire de ces activités qui prennent du temps (la lec-ture, la démonstration, la démocratie) ?

Si la vitesse semble ne faire qu’un avec la mondialisation, il n’en demeure pas moins que ce que Paul Virilio appelle le « temps mondial » n’a rien à voir avec notre perception du temps qui reste, au-delà des transports et des médias, un « temps local ». On l’aura compris, une accélération n’est jamais sans risques : elle s’inscrit dans une logique hyperbolique du « toujours plus », elle effectue une confusion entre croissance et accélération – Hartmut Rosa a ainsi pu parler de l’aliénation relative au temps puisqu’il est précisément la seule chose qui ne peut être multipliée ni compressée.

Ce colloque, organisé par l’ILLE EA 4363, entend interroger les effets culturels de l’accélération du temps mondial, en faisant l’inventaire des bouleversements littéraires et esthétiques produits par le progrès et les transformations tech-niques et technologiques. La puissance visionnaire de la vitesse n’est sans doute pas pour rien dans sa fortune, aussi bien concrète (elle investit tous les domaines, professionnels et intimes) que virtuelle. La vitesse donne à voir et à concevoir, elle change notre

perception et par là notre vision du monde. Il suffit de penser au cinéma par exemple, art de la vitesse de prise de vue, pour prendre la mesure de son impact esthétique. Plus encore, elle semble modifier le concept même d’es-thétique, en donnant au mouvement et à la disparition une place centrale dans la création moderne et contemporaine. Il ne s’agit pas de négliger le message éthique que transporte cette esthétique dans sa dimension auto-destructrice.

C’est à ces quelques aspects de la vitesse que nous nous attacherons dans ce colloque ; il ne s’agit nullement de camper une position réifiante ou d’arrière-garde sur la vitesse, ce serait se tromper littéralement de direction et ne pas comprendre à quel point se dévoile, avec la vitesse, une culture de la technique et de la technologie, mais il semble judicieux d’approcher d’un peu plus près ces « vertiges de la vitesse », moins pour se laisser griser par ses pouvoirs (significative-ment la vitesse renverse, elle donne la tête qui tourne), que pour reprendre ses esprits (entendez pour que l’esprit reprenne le pas sur le pouvoir de la vitesse).

Ce colloque oscillera entre étour- dissement et raison gardée.

Illustration : Fillìa, Mistero aereo,1930-31, Collection Caproni, Musée d’aéronautique

Gianni Caproni, Trente.

5 - Résumés

Gabrielle BANDURAUniversité Paris 8 Université de Szeged (Hongrie)

L’écriture-hérisson à la Chevillard, l’accélération d’un délire langagier frénétique

Dans la création littéraire contemporaine, le tempo est un facteur d’existence qui concerne la tension entre l’événement, l’inattendu d’un côté, et le programmé, le prévisible de l’autre. Le premier se traduit souvent par un tempo rapide, alors que le deuxième se traduit par un tempo lent. Cette communication se propose d’interroger les effets de la vitesse qui travaille les fragments répétitifs en série du roman Du hérisson d’Éric Chevillard à travers les acquis des sciences cognitives. Pour ce faire, nous allons nous appuyer sur le concept d’autopoïèse rendant compte de l’auto-organisation du vivant, toujours en mouvement. Ce modèle est susceptible de servir comme cadre de pensée pour suivre le rythme verti-gineux de la dynamique de l’écriture-hérisson.

Abdelhak BOUAZZAUniversité de Sais-Fès (Maroc)

Abdelwahab Meddeb ou l’écriture du non-lieu. Le cas du Talismano et Phantasia

Notre communication vise essentiellement l’étude de l’effet de vitesse à travers l’écriture.Nous avançons sans grand risque que la marque de fabrique des deux romans Talismano et Phantasia est la déambulation sous le signe du mouvement. Comme s’il avait une caméra à la main, le narrateur passe par tous les lieux et capte des scènes ; mais ces mêmes lieux convoquent d’autres espaces pour que des souvenirs lointains resurgissent soudainement à

Résumés

6 - Résumés

la manière de la madeleine de Proust. C’est ainsi que l’espace/temps se multiplie, se diffracte, se fragmente et s’émiette en des micro-espaces. Il devient une table gigogne à donner le vertige. Mais ces espaces témoignent d’une charge histo-rique, sociale, culturelle ; et l’effet de vitesse atteint son point paroxystique alors dans cette ambition de tout convoquer à la manière d’un livre qui se veut total. Excessivement réceptif, le narrateur (dans l’un comme dans l’autre roman) s’adonne à l’évocation de tout : histoire, art, culture, langues, religions, politique, géographie, civilisations humaines, etc. À la manière des surréalistes, son imagination — en tant que source extraordinaire de la vitesse — est mise à rude épreuve autant que sa faculté de dire/écrire. L’effet de vitesse obscurcit la thématique qui ne saurait à aucun moment se préciser si ce n’est la fulgurance et l’ubiquité. Une telle manière d’écrire, à sauts et à gambades (Montaigne), débouche nécessairement sur l’esthétique du fragment, le mélange des genres, le noma-disme, la logorrhée, l’ellipse, et le zapping. D’où un style haché, paratactique et surponctué.

Serge BOURJEAUniversité Paul-Valéry, Montpellier

« vitesse-velter », en bref.

Pour Bernard Noël (Préface de Passage en force, 1994), la « vitesse » est le caractère propre de la poésie d’André Velter, « armée d’impatience », rêveuse « d’épopées et de galops », et dont « l’emportement » ne se négocie pas. On se demandera – très vite – dans quelle mesure cette vitalité est singulière ou si elle s’appareille aux exigences de la création contemporaine, tant poétique que plastique.

Aurélie CHONÉUniversité de Strasbourg

Le voyage en Inde à l’épreuve de la vitesse : entre obliga-tion de « tout voir » et vacance bienfaisante

Depuis la fin du XIXe siècle, l’Inde attire particulièrement les intellectuels et les artistes européens épris de spiritualité et

7 - Résumés

d’exotisme. Bien que les temps aient changé et les technolo-gies évolué, les voyageurs partagent depuis un siècle et demi la même aspiration a toujours plus de mobilité ; ils ont le senti-ment souvent oppressant d’être contraints par deux objectifs : celui de tout voir, et celui de leur appareil photo ou de leur caméra. Pourtant, dans un pays considéré par bien des Euro-péens comme une « patrie spirituelle », la culture de l’avoir est opposée à celle de l’être : être relié au noyau immortel de son Être le plus profond, c’est pénétrer dans une région de l’âme où le temps est suspendu. À travers quelques récits de voyageurs germanophones parus de 1875 à aujourd’hui, nous montre-rons comment les contradictions du voyageur, tiraillé entre le désir de tout voir et celui de se ressourcer au pays de l’âme, se reflètent dans la forme elle-même de l’écriture viatique, dans la narration, le style, la typographie et la matière du livre. Cette écriture témoigne-t-elle, par son existence même au sein du monde moderne et contemporain, de la permanence d’un espace qui permet de se jouer des vertiges de la vitesse ?

Marc COURTIEUILLE, UHA, Mulhouse

Vitesse et frontier dans la fiction étasunienne

Selon H. Rosa, dans nos sociétés modernes, « le temps a tué l’espace ». Dans la civilisation américaine, cela se traduit par la poursuite d’une ligne d’horizon qui, toujours en passe d’être atteinte, est toujours repoussée. On invente donc un espace en même temps qu’on le poursuit et qu’il se dérobe.C’est ce caractère qu’on mettra en évidence dans la fiction américaine moderne, en montrant les figures que cela peut prendre du point de vue de la conduite de la narration (quête éperdue de la frontier, multiplication des péripéties). Mes exemples seront pris chez les grands romanciers (de Faulkner à Kerouac, de Gaddis à Hawkes, etc.). On comparera notam-ment deux romans : America de Boyle, La frontière de verre de Fuentes. Même thème : traversée de la frontière Mexique-États-Unis par des « wet back ». Si le roman de l’écrivain mexicain tente de sauver le temps lent et l’histoire, celui de Boyle est éminemment accéléré. On verra comment tout ceci transparaît dans la forme narrative elle-même.

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Finalement, si le temps a tué l’espace, celui-ci, mythologisé, n’en devient que de plus en plus omniprésent dans la fiction américaine.

Pavel DEL ANGEL MONTIELUHA, Mulhouse

« Prenons du temps pour en parler sinon elles vont disparaître ». Réflexions autour de la mort des langues et les vertiges de la vitesse

L’intérêt pour la diversité linguistique fait de plus en plus partie des discussions dans les cercles scientifiques, notamment chez les linguistes, car toutes les deux semaines une langue disparaît. Ce phénomène s’accélérant, nous pouvons déjà prédire qu’à grande vitesse, nous allons perdre une bonne partie du patrimoine linguistique et culturel de l’humanité. Des auteurs comme Claude Hagège prévoient qu’à la fin du XXIe siècle presque plus de la moitié des parlers qui existent aujourd’hui seront morts, et que cela est une conséquence de l’accélération de la mondialisation économique et de l’homo-généisation culturelle. Mais le pire, signale-t-il, est qu’un évène-ment si transcendantal semble ne pas inquiéter la population. Pourquoi ? Nous pouvons dire que cela est aussi une consé-quence de la vitesse, car actuellement nous sommes bombar-dés, chaque seconde, avec de nouvelles informations et en conséquence nous n’arrivons plus à réfléchir sur l’essentiel. Dans cette communication, je cherche donc à prendre un peu de temps pour parler de la mort des langues et de leurs liens avec nos actuels vertiges de vitesse.

Maryam FARHANIILLE, UHA, Mulhouse

La représentation de la mer dans L’Histoire de Pi : accélération et ralentissement d’une transécriture

L’Odyssée de Pi ou L’Histoire de Pi (Life of Pi) est un film d’aven-ture américain produit et réalisé par Ang Lee en 2012 et adap-té du roman à succès Histoire de Pi de Yann Martel. Ce roman fantastique était probablement le livre le moins adaptable au cinéma ; parce que le déroulement du récit est fait en lieu

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clos, et qu’une grande partie se déroule autour d’une barque au milieu du Pacifique. Mais aujourd’hui, grâce aux nouvelles technologies, le cinéma rend possible la réalisation d’idées plus complexes en terme d’image. En effet, il peut compter sur la capacité des images industrielles à soutenir une réinvention. Et c’est pourquoi dans l’adaptation filmique de ce roman, il y a une longue séquence en mer qui est aussi la pièce centrale et principale du film. Loin de limiter une réflexion à la question de la fidélité à l’œuvre, la question principale est l’image de la mer dans deux versions différentes. On pourra observer la façon dont le cinéma rivalise avec la littérature pour représenter une image pleine de mouvement et mobilité.

Étienne FAUGIERUniversité de NeuchâtelAssociation Passé-Présent-Mobilité

La lente élaboration de la culture de la vitesse : l’exemple de l’automobilisme

Il est de commune mesure d’opposer vitesse et lenteur comme les deux faces d’une pièce qui s’ignorent ou s’opposent (Studeny). Pourtant, ces deux notions communiquent et se rejoignent dans le processus d’acculturation des individus à de nouveaux systèmes de transports, de mobilité ou de télécommunication. En effet, pour faire usage de la vitesse, il est impératif de mobiliser des savoirs et des savoir-faire qui s’acquièrent progressivement (Kaufmann) – et dont l’intégration dans les mentalités ne peut être accélérée. Avec une démarche historienne et en prenant l’exemple de l’auto-mobilisme (Flonneau), nous nous demandons dans quelle mesure les individus ont-ils été prêts mentalement à faire usage de la vitesse motorisée de manière démocratique ? Tout d’abord, nous verrons qu’entre 1890 et 1918, la culture de la vitesse automobile, encore balbutiante, se construit grâce aux associations automobiles et aux pouvoirs publics. Puis, nous analyserons la progressive solidification de la culture de la vitesse et sa démocratisation par la diversité des médias jusqu’en 1945. Enfin, nous montrerons que la culture de la vitesse, après s’être constituée, demeure tout de même lente à s’installer dans les mentalités des individus jusqu’à l’orée des

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années 1960. Cette communication s’appuie principalement sur les littératures automobiles, soit les revues des clubs, les guides touristiques, l’iconographie et les textes législatifs.

Marie-Laure FREYBURGERILLE, UHA, Mulhouse

Les mots pour dire la vitesse

Du vélocipède à la tachycardie, il n’y a qu’un tour de roue que l’on peut parcourir avec célérité et je voudrais très rapidement – et tout simplement – faire le tour des mots utilisés pour exprimer la vitesse en français, en remontant prestement jusqu’à leurs origines grecques et latines...

Pierre HALENÉcritures EA 3943, Université Paul Verlaine, Metz

Le motif de la hâte diabolique dans l’œuvre tardive de Henry Bauchau

Le motif de la « hâte diabolique » est récurrent dans les œuvres tardives de Henry Bauchau, notamment Le Boulevard périphérique (2007) et L’Enfant bleu (2004). L’association du diable et de la hâte semble procéder du paradigme otium vs negotium, où le neg-otium de la vie humaine s’oppose à l’otium sacré. L’opposition action vs contemplation se retrouve dans le Nouveau et l’Ancien Testament, ainsi que chez les Pères (Augustin et le lien entre festinatio et praecipitatio). Nous rappellerons que l’écrivain, dans sa jeunesse, a été un militant engagé du catholicisme social. Ses écrits des années 1930 témoignent de la recherche d’une « troisième voie », au moins aussi anti-capitaliste qu’anti-communiste : la « hâte diabo-lique » pourrait être un retour tardif (ou l’expression tardive d’une fidélité) au théologico-politique des années 1930, et à la critique du matérialisme. Le temps, et la valeur du temps, dans l’échange symbolique ou marchand seront au cœur de cette réflexion à propos du diable, figure à la fois littéraire et théo-logique de ce qui, en définitive, empêche l’humain d’accéder à la lenteur sacrée, laquelle semble néanmoins seconde par rapport à l’impératif de « libération ».

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Sophie HÉBERTBourgogne

Vitesse paradoxale de la création : le cas des carnets d’écrivain au XXe siècle

Le carnet est, par excellence, le support de la mobilité et du mouvement. Nomade, il permet une écriture en extérieur et favorise des conditions d’écriture propices à la création litté-raire. Y a-t-il une vitesse de la création et un rythme favorable à son éclosion ? À partir d’un corpus large d’auteurs français du XXe siècle, nous aborderons la vitesse paradoxale de la création telle qu’elle se donne à lire dans les carnets : vitesse liée à l’irruption de la pensée, qui détermine une poétique de l’urgence ; choix paradoxal du rythme lent de la marche pour faire émerger la pensée ; manifestations stylistiques de l’écri-ture rapide (brièveté, discontinuité, déstructuration syntaxique) et conséquences pragmatiques (le style bref dit-il la facilité ou la maîtrise ?) ; thématisation de la modernité et de la vitesse dans les notes. Ces quatre aspects seront des appuis essentiels pour interroger ensuite le principe de modernité à la lumière du carnet. Dans sa forme, le carnet est-il une forme moderne par défaut ? Dans son fond, que penser des élans visiblement anti-modernes qui naissent parfois dans certaines notes ?

Bernard HEIZMANNCREM, ESPÉ de Lorraine, Metz/Nancy

La vitesse, objet impossible et solution d’écriture

Il s’agira d’interroger la notion de vitesse à travers plusieurs œuvres littéraires dans lesquelles elle est présente, ou théma-tiquement et diégétiquement, ou narrativement ; elle est aussi chez certains des auteurs considérés l’objet d’une réflexion spécifique, en termes d’écriture notamment. La question est d’envisager la vitesse comme objet littéraire, comme effet et comme principe d’expérimentation et d’écriture. Présent chez Claude Simon, Jean-Philippe Toussaint ou Éric Laurrent, le thème conduit à des choix diégétiques et narratifs marqués, de l’écriture du désastre simonienne à la quasi-poétique de la vitesse de Toussaint, en passant par une influence cinémato-

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graphique marquée chez Laurrent. Ces tentatives de raconter/décrire/montrer la vitesse et/ou de l’utiliser comme procédé d’écriture amènent aussi à envisager la problématique de l’attention humaine ; elle est en effet présente chez Claude Simon, quand, avec Tolstoï, il rappelle l’impossibilité de rendre compte de la somme de sensations, souvenirs, pensées, qui assaillent l’esprit humain en une seule seconde. On rejoint ici les préoccupations toutes récentes sur l’économie/écologie de l’attention exprimées en particulier dans les ouvrages d’Yves Citton, qui insiste notamment sur le fait que cette attention est limitée physiquement et aussi sur le rôle de la littérature et de la lecture littéraire comme solutions permettant la mise en œuvre d’une attention réflexive et volontaire. Objet pour l’écri-ture, solution poétique, effet sur le lecteur, la vitesse traverse donc la littérature et ses théories, à la fois souci et solution, objet vertigineux et outil productif pour l’écrivain.

Matthieu JUNGUniversité de Strasbourg

« Comme un élan plus fort que le temps » : Joë Bousquet ou la vitesse

L’œuvre de Bousquet est un ensemble hirsute, placé sous le signe de l’ouvert, de l’in-fini et de la brisure. La correspondance de Bousquet, ses articles, ses poèmes et ses fables ont de quoi déstabiliser où prose et poésie se confondent, se relaient et se relancent, où toutes sortes de prose et toutes sortes de poésie s’amalgament – écrits inspirés prolongeant telle ou telle notule de lecture, esquilles arrachées à la nuit, transparence quelque peu trouble de « mots trop clairs pour être compris » (La Connaissance du soir). Nous proposons d’aborder l’œuvre de Bousquet comme un traité sur la vitesse. Vitesse impla-cable des images et des mots, qui confine à la transparence, mais aussi, peut-être, aux limites du lisible sinon du dicible.

Robert KOPPUniversité de Bâle (Suisse)

De la vitesse futuriste aux vertiges du fascisme

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Till R. KUHNLEUniversité de Limoges

À la recherche de l’empire de la volonté : Marinetti et Spengler

L’apologie spenglerienne d’une culture de la technique – opposée à la civilisation – montre des parallèles remarquables avec les revendications des futuristes Italiens qui unissent leur culte de la technique moderne à l’élan vital bergsonien pour proclamer l’idée de la « beauté » mécanique. Le nietzschéen Marinetti veut même opposer à « ce surhomme grec, né dans la poussière des bibliothèques, l’homme multiplié par lui-même ». Ce discours met au rang du pathétique le choc assumé « esthétiquement » dans l’instant même qu’il est subi. L’homme selon Marinetti doit se perfectionner avec le mouvement et la vitesse qui règnent dans le monde moderne : la volonté pousse cet homme de l’ère des machines à la précision dans tous ses gestes – à l’instar d’un automate. Toute dialectique est sacri-fiée au seul culte du mouvement. L’homme doit se dépasser lui-même afin de pouvoir se soumettre pleinement au mouve-ment total. C’est la vitesse qui se porte garante d’une ontologie préconisant l’être sans faille. Le futurisme ne cherche donc pas à repenser l’homme au travers de la position anthropologique du surhomme, ce qui est l’intention de Nietzsche, mais son annihilation héroïque hic et nunc – comme il proclame l’annihi-lation de toute forme au profit de la représentation du mouve-ment et de la vitesse. Contrairement aux futuristes, Spengler vante la primauté de la « forme », terme auquel il donne une signification particulière. En tant que « forme de la vie créa-trice » (« Form schöpferischen Lebens »), elle signifie toujours plus qu’une simple apparence extérieure. Par conséquent, toute technique ne trouve son accomplissement qu’en obéissant aux exigences de cette « forme » qui exprime la volonté d’une aristocratie de la puissance. Et l’idée du rythme implique celle d’une extension temporelle qui, à son tour, exige une tempo-ralité remplie d’action et de vitesse, et non pas le « vide » de la durée bergsonienne.

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Claire McKEOWNILLE, UHA, Mulhouse

« Rapidité et action » : techniques impressionnistes chez Henry James et Herman Bang

En 1889, alors qu’il écrivait La Muse tragique, Henry James exprima dans ses carnets sa difficulté à composer son histoire sans qu’elle devienne excessivement longue, et conclut que la solution était de l’écrire comme ses nouvelles, en mettant l’accent sur « la rapidité et l’action » plutôt que sur la réflexion et la description.L’année d’après, le danois Herman Bang définissait une littérature impressionniste en insistant sur la nécessité de représenter le mouvement et la vitalité, et d’éviter les « médita-tions psychologiques étendues ». La « surface mouvementée » de l’écriture devait laisser apparaître une réalité plus profonde sans qu’il soit nécessaire de s’y attarder dans la narration. En nous appuyant sur une étude des structures narratives et des effets de perception visuelle et sensorielle, nous verrons en quoi les choix des deux auteurs participent, selon des modalités parfois différentes, d’une esthétique impression-niste fondée sur la vitesse.

Tommaso MELDOLESIMilan & Paris 3 – Sorbonne nouvelle

Les vertiges de la vitesse au cours d’un voyage en train entre XIXe et XXe siècles

Les vertiges de la vitesse, au XIXe siècle, sont strictement liés au renouvellement de la société, causé par la Révolution indus-trielle. Par le chemin de fer, les hommes se déplacent plus rapi-dement, mais les paysages qu’ils traversent sont complètement déformés par le mouvement du rail. Une succession incessante de taches de couleurs entassées correspondant aux objets ainsi qu’aux silhouettes des hommes et des bêtes passe rapi-dement devant les yeux des passagers et disparaît aussitôt. Et là où la perception du paysage n’est pas claire, c’est à l’imagina-tion du voyageur de la compléter. Dès la seconde moitié du XIXe siècle et jusqu’à 1914, nous assistons à plusieurs exemples en littérature où les vertiges de la vitesse suscitent des sensations

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d’émerveillement, d’exaltation ou bien d’inquiétude profonde face aux images qui défilent. Le paysage, déformé par les vertiges de la vitesse, est alors remplacé par un paysage intérieur correspon-dant aux troubles de la conscience du voyageur. Il s’agit d’un phé-nomène transversal qui touche plusieurs cultures et des auteurs de plusieurs langues Des écrivains français comme Nerval, Hugo, B. Gastineau, Maupassant, Schwob, des auteurs italiens comme Svevo, Pirandello ou Bizzoni, aussi bien qu’espagnols, tel Azorin, seront concernés par notre analyse.

Reza MOHAMMADIILLE, UHA, Mulhouse

Réaction contre les vertiges de la vitesse dans la fiction américaine

La technologie à l’ère moderne a affecté tous les aspects de la vie. L’un des plus grands effets de la technologie est la vitesse. La vitesse écrasante de l’âge moderne a beaucoup affecté la littérature et plus spécialement la fiction. À une époque de rapidité et d’accélération, prendre du temps pour lire la fiction et la littérature est devenu extrêmement difficile. Cet état de fait a eu un effet très négatif sur la production d’œuvres littéraires et notamment sur le roman aux États-Unis. Par conséquent, on observe une réaction des artistes et des écrivains contre ce vertige de la vitesse, fruit de la technologie. Cette communication offrira une évaluation critique des fictions américaines dont le mouvement est dirigé contre la vitesse écrasante et l’accélération. Vitesse qui peut s’exprimer au travers de thèmes, concepts, mais aussi prendre la forme de structures narratives circulaires ou en spirales, ou encore avoir un effet sur le dynamisme du langage, dans ses rythmes et ses intonations. Ces genres de fictions aux États-Unis peuvent aborder un nombre d’archétypes littéraires avec une inclination téléologique, comme les odyssées – qui tendent toujours vers un retour chez soi après un nombre d’épreuves et de tribulations – ou encore les pastorales – figurant un départ de la ville pour un havre, refuge campagnard, afin de retourner aux origines rurales. Dans cette communication, je me deman-derai si ces retours à la quiétude et à la tranquillité dans la fiction américaine prennent des sens différents dans le contexte

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américain et comment les fictions américaines défient la puis-sance de ces modèles téléologiques. Cette tendance au retour à la simple tranquillité et à la quiétude ainsi que ce défi contre la vitesse peuvent aussi n’être jamais achevés et être laissés en suspension ou déviés. Ce retour peut réussir ou rester vain et ne jamais se réaliser. Même si la littérature et, en particulier, la fiction aux États-Unis n’ont pas pu venir à bout des effets destructeurs de la vitesse et de l’accélération dans la vie moderne, cela n’a jamais arrêté ni sa résistance ni sa défiance.

Claude NOSALCREM, UHA, Mulhouse

Ignorato motu, Ignoratur natura. Approches ethnofractales de la vitesse par la lenteur

La communication vise à apporter un œil ethnographique fractal sur la vitesse à partir de la lenteur et à travers l’expé-rience de la télévision norvégienne (se captiver pendant 134 heures devant le périple d’un paquebot à travers les fjords, palpiter d’émotion en observant la confection d’un tricot, ou visionner durant 3 heures un feu de cheminée diffusé en live, voilà le quotidien des téléspectateurs norvé-giens de la chaine NRK ! – et contre toute attente, ces émis-sions font des records d’audience) et des films du festival « Résistances » (le thème du festival, « Éloge de la lenteur », a proposé douze films et un débat pour réfléchir ensemble à des alternatives au diktat de la vitesse et de la rentabilité). Son fil conducteur est celui qui définit les fractales, l’idée que certains aspects du monde ont la même structure de près et de loin, à toutes les échelles, que seuls des détails sans portée changent lorsqu’on les agrandit pour voir les choses de près. Ainsi, selon Mandelbröt « chaque petit bout d’une fractale contient la clef de la construction entière ». La lenteur contient la vitesse qui contient la lenteur. La communication fera aussi référence au travail de Marcel Jousse, créateur d’une science nouvelle : l’anthropologie du geste. Comme il le dit lui-même : « au fond j’ai toujours été l’anthropologiste du geste global et du rythme vivant. Si j’ai une mémoire déconcertante, c’est que, dans ma jeunesse, j’ai toujours rythmé ce que j’apprenais ».

17 - Résumés

Et si le rythme était la réponse à la problématique du vertige de la vitesse et de l’extase de la lenteur ?

Hélène PARVEAUEHIC, Université de Limoges

L’acte créateur comme contrepoint à l’accélération de la société

Notre société d’aujourd’hui est caractérisée par un appauvris-sement de ses ressources temporelles. L’accélération conduit a une perception du monde qui se fait par l’intermédiaire de la technologie et ne laisse plus de place à la sensation. L’atténuation du ressenti entraîne ce que l’on peut appeler un manque d’existence. Dans une société où la tristesse et l’ennui tendent à croître, je pose la question de la création de l’œuvre d’art comme contrepoint à l’accélération. En effet, l’œuvre d’art convoque plusieurs notions quant à son procédé de création. Il s’agira d’interroger l’acte créateur, de le décortiquer, pour comprendre la qualité et le potentiel de re-liaison au monde, qu’il est susceptible de réserver. En tentant de comprendre les différentes dimensions relatives à l’intuition, à l’intention et à la sensation contenues dans le processus de création, il s’agira de concevoir la création comme vecteur d’une per-ception authentique du monde et donc comme contrepoint à l’accélération.

Anthony SAUDRAISUniversité Rennes 2

Les machines dans la tragédie en musique de Quinault et Lully. Une esthétique de la vitesse sur la scène de l’Académie royale de musique

Bien avant l’arrivée du cinéma, la France découvre, au temps de Mazarin, l’opéra italien et son univers de machines avec la venue de Giacomo Torelli. Genre spectaculaire à la pointe des progrès techniques, la France intègre progressivement ce monde de la vitesse à l’image d’un pouvoir absolutiste en voie de mécanisation. De Cadmus et Hermione (1673) à Armide

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(1686), l’opéra exhibe un monde merveilleux où les machines n’ont de sens, de vraisemblance esthétique, que dans la réali-sation de la vitesse.

Elzbieta SKIBINSKAUniversité de Wroclaw (Pologne)

La vitesse peut-elle être un outil traductologique ?

Nathalie SOLOMONVECT-Mare Nostrum EA2983,Université de Perpignan-Via Domitia

Vitesse et altérité ou l’angoisse du voyage impossible au XIXe siècle

Chez certains écrivains de la génération romantique, la tendance à assimiler modernité et inexistence pure et sim-ple de l’altérité s’étend à partir des années 1840 aux modes modernes de transport qui suppriment la possibilité même du voyage, par exemple parce que la vitesse des trains risque de supprimer toute différence entre les éléments du paysage. Les circonstances et les mésaventures du chemin sont revendiquées comme nécessaires au plaisir du voyageur et surtout comme garantie de la réalité du parcours. L’antimo-dernisme est parfois radical, parce que les modalités contem-poraines du déplacement effacent ce déplacement, concluant à l’anéantissement du genre lui-même : la vitesse tue non seulement les circonstances particulières de l’expédition, mais aussi toute possibilité d’expérience personnelle, d’où la visionnaire description du « voyage organisé » et de ses trou-peaux dociles par exemple chez Gautier (Caprices et zigzags). On pourra proposer une réflexion sur l’angoisse qui saisit les voyageurs romantiques à partir des années 1840 devant cet effacement de l’altérité du monde.

Alfred STRASSERCECILLE, Université de Lille 3

Jules Verne

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Pierre THILLOYCompositeur, directeur musical, Mulhouse

De la vitesse à l’entropie

Augustin VOEGELEILLE, UHA, Mulhouse

Vitesse psychique et lenteur romanesque chez Jules Romains

Jules Romains accorde à la vitesse le pouvoir de faire du sujet qui se déplace le centre ontologique du monde (Mort de quelqu’un). Il va même jusqu’à rêver d’un déplacement immé-diat, dont le moteur serait psychique, mais le mouvement phy-sique : c’est ainsi que l’homme pourrait non seulement entrer en contact avec les extraterrestres (Violation de frontières), mais aussi rejoindre sans délai un point éloigné de l’espace (Psyché). Cette vitesse-limite, qui plus encore que la ligne droite est le trajet le plus court entre deux points, fait coïncider parfaitement l’espace et le temps. Or, cette chimère, Romains la réalise en quelque sorte dans Les Hommes de bonne volonté, cet immense roman simulta-néiste. En juxtaposant les scènes de son roman en fonction d’affinités psychiques, en transgressant les lois de la conti-guïté spatiale et de la continuité temporelle, il pratique une narration à vitesse absolue. Pourtant, le roman-fleuve semble interminable au lecteur. Mais précisément cette impression de lenteur et de longueur extrêmes est le tribut que doit payer celui qui veut connaître l’ultra-vitesse. Le roman, de linéaire, devient tabulaire, mais sa réception reste soumise aux lois du temps : de telle sorte qu’on pourrait conclure que la lenteur n’est que la perception temporelle de la vitesse absolue.

Marc WEISSERLISEC, UHA, Mulhouse

Éloge de la vitesse lente de l’étude

Communiquer ou transmettre ? Telle est l’alternative devant laquelle nous place Debray. Les institutions d’enseignement,

20 - Résumés

de l’école maternelle à l’université, se reconnaissent à l’évi-dence dans le second terme. Or, le temps court, la synchro-nie, la vitesse pour tout dire, sont l’apanage du premier, qui valorise l’information « pour usage » au détriment des valeurs et savoirs « pour mémoire ». La prééminence actuelle des médias, des réseaux sur l’école, le goût prononcé de notre époque pour le scoop plutôt que pour l’héritage nous amènent à nous interroger sur les relations difficiles entre vitesse et étude, entre rapport au temps et rapport au savoir. Nous nous interrogerons successivement sur l’incompatibilité entre temps des médias et temps de l’enseignement, puis sur les distinctions à établir entre temps de l’enseignement et temps de l’apprentissage. Nous conclurons en précisant les caractéristiques de l’étude, entre repère(s), vitesse, accéléra-tion, force (de la motivation), etc.

Thomas ZENETTIILLE, UHA, Mulhouse

« Qui ne sait ce qu’est le temps ne pourra jamais com-prendre la moindre image. » Le roman La Découverte de la lenteur de Sten Nadolny

En apparence un roman biographique, La Découverte de la lenteur relate la vie de l’explorateur John Franklin (1786-1847), de son enfance à Spilsby dans le Lincolnshire jusqu’à sa mort dans la banquise arctique. Le lecteur découvre successive-ment toutes les facettes de la lenteur du protagoniste et les stratégies de ce dernier pour y parer. Ce manque de vitesse, d’abord perçu comme un handicap, se révèle peu à peu être une qualité qui rend Franklin capable de voir autrement et autre chose que ses contemporains : la découverte de la lenteur se mue en découvertes grâce à la lenteur. Sans dévier de la trame biographique de son protagoniste, l’auteur Sten Nadolny (né en 1942) se sert des blancs entre les faits historiques pour développer l’utopie d’un regard respectueux sur les hommes et les choses. Par ailleurs, ce n’est pas un hasard si le roman a été écrit au début des années 1980. Situé dans la première moitié du XIXe siècle, où Londres prépare les temps modernes par la mécanisation de la production, l’accé-lération des moyens de transport, les recherches pour créer

21 - Résumés

une machine à calcul binaire et les balbutiements du cinéma, La Découverte de la lenteur renvoie aux débuts de la troisième révolution industrielle 150 ans plus tard. Le livre peut donc être compris comme un regard critique sur notre ère dromo-cratique, ce qui expliquerait également son succès auprès du grand public.

23 - Programme

Jeudi 19 mars~ LES MATINÉES VERTIGES DE LA VITESSE ~ 9 h à 11 h SALLE DU CONSEIL

9 h Ouverture du Colloque par Peter SCHNYDER et Frédérique TOUDOIRE-SURLAPIERRE, ILLE, UHA

Présidence : Peter SCHNYDER, dir. ILLE, UHA

9 h 30 Marie-Laure FREYBURGER, ILLE, UHA, Mulhouse : La « vitesse » chez les Romains et les Grecs. Regards sur l’histoire d’un mot

10 h Robert KOPP, Université de Bâle (Suisse) : De la vitesse futuriste aux vertiges du fascisme

10 h 30 Till R. KUHNLE, Université de Limoges : À la recherche de l’empire de la volonté : Marinetti et Spengler

11 h Discussion & pause

~ LES MATINÉES VERTIGES DE LA VITESSE ~ 11 h 30 à 13 h SALLE DU CONSEIL

Présidence : Frédérique TOUDOIRE-SURLAPIERRE, dir. adj. ILLE, UHA

11 h 30 Bernard HEIZMANN, CREM, ESPÉ de Lorraine, Metz/Nancy : La vitesse, objet impossible et solution d’écriture

12 h Aurélie CHONÉ, Université de Strasbourg : Le voyage en Inde à l’épreuve de la vitesse : entre obligation de « tout voir » et vacance bienfaisante

13 h Déjeuner pour les conférenciers et les invités (Centre sportif régional, 5 rue des Frères Lumière)

programme

24 - Programme

~ LES APRÈS-MIDIS VERTIGES DE LA VITESSE ~ 14 h 15 à 15 h 45 SALLE DU CONSEIL

Présidence : Marie-Laure FREYBURGER, ILLE, UHA

14 h 15 Anthony SAUDRAIS, Université Rennes 2 : Les machines dans la tragédie en musique de Quinault et Lully : Une esthétique de la vitesse sur la scène de l’Académie royale de musique

14 h 45 Tommaso MELDOLESI, Milan et Paris 3 – Sorbonne nouvelle : Les vertiges de la vitesse au cours d’un voyage en train entre XIXe et XXe siècles

15 h 15 Nathalie SOLOMON, Université de Perpignan-Via Domitia : Vitesse et altérité ou l’angoisse du voyage impossible au XIXe siècle

15 h 45 Discussion & pause

~ LES APRÈS-MIDIS VERTIGES DE LA VITESSE ~ 14 h 15 à 15 h 45 SALLE B

Présidence : Robert KOPP, Université de Bâle (Suisse)

14 h 15 Claire McKEOWN, ILLE, UHA, Mulhouse : « Rapidité et action » : techniques impressionnistes chez Henry James et Herman Bang

14 h 45 Maryam FARHANI, ILLE, UHA, Mulhouse : La représentation de la mer dans L’Histoire de Pi : accélération et ralentissement d’une transécriture

15 h 15 Pavel DEL ANGEL MONTIEL, UHA, Mulhouse : « Prenons du temps pour en parler sinon elles vont disparaître. » Réflexions autour de la mort des langues et les vertiges de la vitesse

15 h 45 Discussion & pause

~ LES APRÈS-MIDIS VERTIGES DE LA VITESSE ~ 16 H 15 À 18 H 15 SALLE DU CONSEIL

Présidence : Elzbieta SKIBINSKA, Université de Wroclaw (Pologne)

16 h 15 Augustin VOEGELE, ILLE, UHA : Vitesse psychique et lenteur romanesque chez Jules Romains

25 - Programme

16 h 45 Sophie HÉBERT, Bourgogne : Vitesse paradoxale de la création : le cas des carnets d’écrivain au XXe siècle

17 h 15 Abdelhak BOUAZZA, FLSH, Université de Sais-Fès (Maroc) : Abdelwahab Meddeb ou l’écriture du non-lieu. Le cas du Talismano et Phantasia

17 h 45 Reza MOHAMMADI, ILLE, UHA, Mulhouse : Réaction contre les vertiges de la vitesse dans la fiction américaine

~ LES APRÈS-MIDIS VERTIGES DE LA VITESSE ~ 16 h 15 à 18 h 15 SALLE B

Présidence : Alfred STRASSER, CECILLE, Université Lille 3

16 h 15 Gabrielle BANDURA, Université Paris 8 et Université de Szeged (Hongrie) : L’écriture-hérisson à la Chevillard, l’accélération d’un délire langagier frénétique

16 h 45 Hélène PARVEAU, EHIC, Université de Limoges : L’acte créateur comme contrepoint à l’accélération de la société

17 h 15 Matthieu JUNG, Université de Strasbourg : Joë Bousquet ou la vitesse

17 h 45 Étienne FAUGIER, Université de Neuchâtel, Association Passé-Présent-Mobilité : La lente élaboration de la culture de la vitesse : l’exemple de l’automobilisme

18 h 30 Buffet dînatoire. Organisation : Aurélie CHALMEZ et Mahan SAATCHI, IGE, ILLE

Vendredi 20 mars~ LES MATINÉES VERTIGES DE LA VITESSE ~ 9 h à 10 h 30 SALLE DU CONSEIL

Présidence : Régine BATTISTON, membre du bureau de l’ILLE

9 h Alfred STRASSER, CECILLE, Université Lille 3 : Jules Verne

26 - Programme

9 h 30 Pierre HALEN, Université Paul Verlaine, Metz : Le motif de la hâte diabolique dans l’œuvre tardive d’Henry Bauchau

10 h Serge BOURJEA, Université Paul-Valéry, Montpellier : « vitesse-velter », en bref.

10 h 30 Discussion & pause

~ LES MATINÉES VERTIGES DE LA VITESSE ~ 11 h à 12 h 30 SALLE DU CONSEIL

Présidence : Greta KOMUR-THILLOY, doyenne FLSH, membre du bureau de l’ILLE

11 h Elżbieta SKIBIŃSKA, Université de Wroclaw (Pologne) : La vitesse peut-elle être un outil traductologique ?

11 h 30 Marc COURTIEU, ILLE, UHA, Mulhouse : Vitesse et frontier dans la fiction étasunienne

12 h Thomas ZENETTI, ILLE, UHA, Mulhouse : « Qui ne sait ce qu’est le temps ne pourra jamais comprendre la moindre image. » Le roman La Découverte de la lenteur de Sten Nadolny

13 h Déjeuner pour les conférenciers et les invités (Centre sportif régional, 5 rue des Frères Lumière)

~ LES APRÈS-MIDIS VERTIGES DE LA VITESSE ~ 14 h à 16 h SALLE DU CONSEIL

Présidence : Michel FAURE, membre du bureau de l’ILLE

14 h Claude NOSAL, CREM, UHA : Ignorato motu, Ignoratur natura. Approches ethnofractales de la vitesse par la lenteur

14 h 30 Marc WEISSER, LISEC, UHA, Mulhouse : Éloge de la vitesse lente de l’étude

15 h Pierre THILLOY, compositeur, directeur musical, Mulhouse : De la vitesse à l’entropie

15 h 30 Conclusions par l’équipe de l’ILLE

16 h Pause-café, fin du colloque

Gabrielle BANDURAL’écriture-hérisson à la Chevillard, l’accélération d’un délire langagier frénétique ........5

Abdelhak BOUAZZAAbdelwahab Meddeb ou l’écriture du non-lieu. Le cas du Talismano et Phantasia ........5

Serge BOURJEA« vitesse-velter », en bref. ............................................................................................6

Aurélie CHONÉLe voyage en Inde à l’épreuve de la vitesse : entre obligation de « tout voir » et vacance bienfaisante .................................................................................................6

Marc COURTIEUVitesse et frontier dans la fiction étasunienne ..............................................................7

Pavel DEL ANGEL MONTIEL« Prenons du temps pour en parler sinon elles vont disparaître ». Réflexions autour de la mort des langues et les vertiges de la vitesse ..........................8

Maryam FARHANILa représentation de la mer dans L’Histoire de Pi : accélération et ralentissement d’une transécriture ........................................................................................................8

Étienne FAUGIERLa lente élaboration de la culture de la vitesse : l’exemple de l’automobilisme .............9

Marie-Laure FREYBURGERLes mots pour dire la vitesse .........................................................................................10

Pierre HALENLe motif de la hâte diabolique dans l’œuvre tardive de Henry Bauchau........................10

Sophie HÉBERTVitesse paradoxale de la création : le cas des carnets d’écrivain au XXe siècle ..............11

Bernard HEIZMANNLa vitesse, objet impossible et solution d’écriture .........................................................11

Matthieu JUNG« Comme un élan plus fort que le temps » : Joë Bousquet ou la vitesse ........................12

Robert KOPPDe la vitesse futuriste aux vertiges du fascisme ...........................................................12

Till R. KUHNLEÀ la recherche de l’empire de la volonté : Marinetti et Spengler....................................13

des résumés

Claire McKEOWN« Rapidité et action » : techniques impressionnistes chez Henry James et Herman Bang ..........................................................................................................14

Tommaso MELDOLESILes vertiges de la vitesse au cours d’un voyage en train entre XIXe et XXe siècles .........14

Reza MOHAMMADIRéaction contre les vertiges de la vitesse dans la fiction américaine ............................15

Claude NOSALIgnorato motu, Ignoratur natura. Approches ethnofractales de la vitesse par la lenteur ................................................................................................................16

Hélène PARVEAUL’acte créateur comme contrepoint à l’accélération de la société ...................................17

Anthony SAUDRAISLes machines dans la tragédie en musique de Quinault et Lully. Une esthétique de la vitesse sur la scène de l’Académie royale de musique ..................17

Elzbieta SKIBINSKALa vitesse peut-elle être un outil traductologique ? ......................................................18

Nathalie SOLOMONVitesse et altérité ou l’angoisse du voyage impossible au XIXe siècle ...........................18

Alfred STRASSERJules Verne ....................................................................................................................18

Pierre THILLOYDe la vitesse à l’entropie ..............................................................................................19

Augustin VOEGELEVitesse psychique et lenteur romanesque chez Jules Romains .......................................19

Marc WEISSERÉloge de la vitesse lente de l’étude ................................................................................19

Thomas ZENETTI« Qui ne sait ce qu’est le temps ne pourra jamais comprendre la moindre image. » Le roman La Découverte de la lenteur de Sten Nadolny ..................................................20

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Ligne et Arrêt du TramVélocitéSens de circulationParking visiteurs

Parking personnels

Parking Tram