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Olivier CLERC • Jacques de COULONMaria-Elisa HURTADO-GRACIET & Jean GRACIET

Ilios KOTSOU & Caroline LESIRE • Rosette POLETTI Colette PORTELANCE • Pierre PRADERVAND • Jacques SALOMÉ

Anne van STAPPEN • Yves-Alexandre THALMANN

son jardin intérieur

10 vertuspour cultiver

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10 vertus pour cultiver son jardin intérieurDes mêmes auteurs aux éditions Jouvence : Olivier Clerc :Mandalas bien-être Accords toltèques, 2015Sagesse et magie des quatre accords toltèques (traducteur), 2014

Jacques de Coulon :Philosophies, 2008La philosophie pour vivre heureux !, 2007

Maria-Elisa Hurtado-Graciet :Ho’oponopono, 2015L’EFT, 2015

Ilios Kotsou :Petit cahier d’exercices de pleine conscience, 2012Psychologie positive : le bonheur dans tous ses états, 2011

Rosette Poletti :Mandalas bien-être Estime de soi, 2015L’essentiel du lâcher-prise, 2014

Colette Portelance :Les 7 étapes du lâcher-prise, 2009La guérison intérieure par l’acceptation et le lâcher-prise, 2009

Pierre Pardervand :Se faire le cadeau du pardon, 2014Vivre sa spiritualite au quotidien, 2007

Jacques Salomé :Apprivoiser la tendresse, 2015Petit cahier d’exercices pour apprendre à s’aimer, à aimer et pourquoi pas à être aimé(e), 2012

Anne van Stappen :Petit cahier d’exercices pour évoluer grâce aux personnes difficiles, 2013Ne marche pas si tu peux danser, 2009

Yves-Alexandre Thalmann :Petit cahier d’exercices d’efficacité personnelle, 2014Au diable la culpabilité !, 2014

Éditions JouvenceFrance : BP 90107 – 74160 Saint-Julien-en-Genevois CedexSuisse : CP 89 – 1226 Thônex (Genève) Mail : [email protected] • Site internet : www.editions-jouvence.com © Éditions Jouvence, 2015ISBN 978-2-88911-586-0 Couverture et mise en pages : Virginie CauchyTous droits de reproduction, traduction et adaptation réservés pour tous pays.

SommaireIntroduction 4

1. L’humour : une drôle de vertu 6 Olivier Clerc

2. La joie de l’être 34 Jacques de Coulon3. La pureté de cœur 68 Maria-Elisa Hurtado-Graciet & Jean Graciet

4. Vivre le moment présent 94 Ilios Kotsou & Caroline Lesire

5. La vraie signification du lâcher-prise 124 Rosette Poletti

6. L’intégrité 146 Colette Portelance

7. S’accorder le cadeau du pardon 174 Pierre Pradervand

8. La générosité aux multiples visages ! 206 Jacques Salomé

9. La bien-veillance 224 Anne van Stappen

10. L’humilité 252 Yves-Alexandre Thalmann

Notes 282

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10 vertus pour cultiver son jardin intérieur

Introduction

Bref regard en arrière pour aller de l’avant…

Il y a 25 ans, lorsque je me suis lancé dans l’aventure pas-sionnante de l’édition, je suis parti avec l’enthousiasme et peut-être l’inconscience des défis à relever que l’on ne connaît pas encore !

Ce qui m’a beaucoup touché – et aidé – c’est le soutien et la confiance d’auteurs déjà connus qui ont cru en mon projet, avec mes seuls discours, enthousiasme et inconscience jus-tement comme arguments. Je pense naturellement à Jacques Salomé, mais aussi aux jeunes médecins de l’Association médicale Kousmine, à Christopher Vasey, pour ne citer que quelques noms.

Une politique éditoriale menée par une seule personne permet de faire apparaître plus facilement une cohérence et une unité.

Si je devais la résumer en peu de mots, ce qui me vient spon-tanément à l’esprit serait cela :

- Ne pas faire contre mais faire avec, et trouver dans la diver-sité des opinions, des théories et des idées ce qui les réunit pour les faire plus humaines, génératrices de forces internes d’épanouissement et de solidarité.

- Il n’y a pas de recette toute faite mais un chemin que chacun doit chercher, trouver et accomplir dans l’ouverture, la joie, l’émerveillement et la générosité.

- Que son propre bonheur n’a de sens que s’il inclut l’autre.

C’est pourquoi j’ai demandé à dix auteurs, parmi tant de par-tenaires, de développer une vertu qui leur est chère et avec laquelle ils se sentent en affinité profonde car donnant du sens à leur démarche.

Et à chaque auteur de choisir une association à laquelle il fait un don conséquent (au nom de Jouvence) pour développer et renforcer ses activités.

Ainsi la boucle est bouclée : la richesse, qu’elle soit humaine, spirituelle ou matérielle circule pour plus de bien-être partagé !

C’est l’esprit Jouvence : aller de l’avant avec ouverture et partage !

Jacques Maire, éditeur Fondateur des éditions Jouvence

OLIVIER CLERC Suisse d’origine établi en France, Olivier Clerc allie depuis plus de 30 ans un cheminement personnel où s’entrelacent spiritualité et développement personnel, et un parcours professionnel en tant qu’auteur, conférencier et formateur.

À ce jour, il est l’auteur d’une quinzaine de livres, avec des traductions dans une douzaine de langues, dont La grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite, devenu un best-seller international.

Olivier Clerc anime des ateliers Don du Pardon dans divers pays francophones et anglophones. Depuis 2012, il forme des personnes à animer à leur tour des Cercles de Pardon autonomes : il en existe désormais plus d’une cinquantaine entre la France, la Suisse et la Belgique, mais aussi les Antilles et la Polynésie. Avec son épouse, il est également le créateur des Journées du Pardon, un événement rassem-blant tous les deux ans des intervenants internationaux durant quatre jours, pour offrir au public un large éventail d’approches différentes et complémentaires du pardon.

www.olivierclerc.com • www.cerclesdepardon.frwww.journeesdupardon.fr

Présentation du thème :

L’humour : une drôle de vertuOn me demande depuis vingt ans d’écrire un livre de blagues, car j’en connais des centaines. J’ai toujours refusé, parce qu’une blague est faite pour être dite, à mes yeux, à tel moment, dans tel contexte. Mais l’humour pour moi est une vertu essentielle, méconnue, dont les bienfaits dépassent très largement la seule hilarité qu’il procure. Ce livre – ou plutôt le chapitre que j’y ai contribué – était l’occasion pour moi d’en révéler les richesses insoupçonnées.

L’humour : une drôle de vertu

Présentation de l’association choisieJ’ai choisi l’association Artisans de Paix – Val de Consola-tion, parce qu’elle œuvre dans un sens auquel j’adhère et que résument à merveille les statuts de cette association, à savoir la Prière de St François (« Seigneur, fais de mon un instru-ment de ta paix… »). Notre monde a grand besoin d’artisans de paix, dans la famille, dans l’entreprise, en politique et partout. Créer la paix en soi, puis autour de soi, c’est tout un apprentissage. Les événements auxquels on peut assister à Consolation s’inscrivent dans cet effort-là.


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OLIVIER CLERC

- L’humour, une vertu ? Laissez-moi rire !

La facilité avec laquelle la question vient brièvement aux lèvres souligne à quel point l’humour est trop peu pris DXȓ� V©ULHX[� �� 3RXUWDQW�� LO� ʏJXUH� ELHQ� GDQV� OH�Petit Traité des grandes vertus GȊ$QGU©� &RPWH�6SRQYLOOH�� TXL� MXVWLʏH�notamment cette inclusion en arguant qu’il est coupable de se prendre au sérieux et que « l’humour nous en préserve1 ». Oui, c’est certain, l’humour nous empêche de nous prendre trop au sérieux, mais, comme je vous propose de le décou-vrir, il fait aussi bien plus que cela. Il facilite et développe la liberté de pensée. Il transmute nos émotions. Il stimule l’ouverture d’esprit. C’est un allié précieux de la créativité, un antidote au fanatisme, au dogmatisme et à l’esprit sec-taire. En outre, l’humour a souvent des qualités spirituelles et peut même aller jusqu’à jouer les alchimistes pour nous aider à transformer les situations les plus sombres. Il y a dans cette brève énumération plus qu’il n’en faut pour en faire une vertu – drôle de vertu, peut-être – et pas des moindres !

Les gens se demandent souvent : que serait un monde sans amour ? Mais posez-vous la question : que serait-il sans humour ? Sans les rires des enfants ? Sans les franches rigolades de tous les âges, sans ces éclats de rire qui soudain jaillissent d’une conversation ?… Il serait bien triste, évidemment. Mais pas seu-lement. L’humour – mot qui marie avec bonheur « humain » et « amour » – est à la fois plus riche, plus profond, plus nécessaire à notre existence et plus intrinsèquement lié à notre humanité qu’on ne l’imagine habituellement. C’est tout sauf un ingrédient VHFRQGDLUH� HW� VXSHUʏFLHO� GH� OȊH[LVWHQFH�� OD� SHWLWH� WRXFKH� ©SLF©H�qu’on ajouterait à un plat avant de le servir. En réalité, sa nature profonde, ses vertus et son utilité restent profondément mécon-nues. Efforçons-nous donc d’y remédier un peu !

Un remède à la pensée unique

L’humour est tout d’abord un formidable antidote à la pensée unique. Ce n’est pas un hasard s’il est absent de ces terres de Cyclopes que sont tous les régimes totalitaires et les doctrines sectaires. En effet, l’humour nous apprend à voir les choses sous au moins deux angles totalement différents, là où les « endoctrinologues » de tous bords voudraient nous enfermer dans un seul. Il a l’art de nous mettre les méninges à l’envers et de nous forcer à troquer le point de vue qui nous paraissait évident contre un autre que nous ne suspections même pas. Là où une situation ne semble avoir qu’une seule interpréta-tion possible, il nous en fait découvrir une seconde inattendue : • la première, c’est celle qui paraît évidente à l’écoute du début

d’une blague ; c’est, symboliquement parlant, l’autoroute que OH�QDUUDWHXU�WUDFH� �GHVVHLQ�GHYDQW�QRXV��DʏQ�TXH�QRXV�QRXV�\�


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engouffrions tête baissée, à toute allure, sans prendre le temps de regarder ailleurs ;

• la seconde, c’est le sens inattendu que révèle la chute de l’his-toire ; autrement dit, c’est le petit chemin de traverse qu’on a manqué en route, tandis qu’on dévalait trop vite la voie rapide.

C’est le décalage entre ces deux destinations (souvent opposées), qui provoque notre hilarité en nous libérant de l’ornière où nous nous étions laissé enfermer par la narration.

Exemple basique : pour son anniversaire, Rothschild a reçu deux clubs de golf. … Malheureusement, un seul des deux comporte une piscine !

En évoquant deux clubs de golf, cette blague lance notre pensée sur la belle autoroute de l’accessoire de base du gol-feur, le club avec lequel il joue. En même temps, le nom de 5RWKVFKLOG� HVW� XQ� LQGLFHȓ�(W�ʏQDOHPHQW� OD� FKXWH�GH� OȊKLV-toire rappelle qu’un club de golf est aussi le club où l’on joue : c’est ce deuxième sens, le petit chemin de traverse, à côté duquel on est passé – qui reçoit des cadeaux aussi OX[XHX[�"�ȅ�HW�GRQW�OȊ©YLGHQFH�ʏQDOH�QRXV�IDLW�VRXULUH��

Autres exemples : un médecin voit entrer dans son cabi-net un patient chauve qui a une grenouille littéralement implantée dans le cuir chevelu, comme greffée à même la peau. - Mon pauvre vieux, mais qu’est-ce qui vous arrive !? s’écrie le docteur à cette vue.- Oh, un bête furoncle au pied ! rétorque la grenouille.

*URXFKR�SUHQG�OH�SRXOV�GȊXQ�SDWLHQW��GDQV�XQ�ʏOP�GHV�0DU[�%URWKHUV�� WRXW�HQ�UHJDUGDQW�VD�PRQWUH� �JRXVVHW�� ,O�ʏQLW�SDU�déclarer :- De deux choses l’une : soit vous êtes mort, soit ma montre est arrêtée !

Dans ces deux blagues, là où la logique et la raison ne voient qu’une seule interprétation possible de la situation, l’humour nous en fait entrevoir une seconde inattendue. Certes, relèveront certains, mais elle est illogique, impossible, absurde : quel est l’intérêt d’une liberté de pensée qui ne produit que de l’absurde ?

La réponse se trouve dans le petit test ci-dessous que vous avez sans doute déjà vu. Il faut relier ces 9 points par 4 lignes droites, sans lever la main du papier :

Au premier abord, ça paraît impossible : il en faut au mini-mum 5, comme ceci :


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Note : plus la distance est grande entre la première interpré-tation d’une histoire que suggère la raison (l’autoroute) et le VHQV�ʏQDO�DSSRUW©�SDU�OD�FKXWH��OH�FKHPLQ�GH�WUDYHUVH��SOXV�large est le grand écart mental qu’il nous faut faire, plus vaste est l’espace de liberté ainsi découvert… et plus tonitruant le rire qui s’ensuit (parfois à retardement, le temps que nos P©QLQJHV�ʏQLVVHQW�SDU�FRPSUHQGUH��

Le pouvoir de l’inversionL’inversion – ou le retournement de situation – joue sou-vent un rôle essentiel dans l’humour. La chute renverse la perspective et révèle un sens a priori totalement loufoque. Mais cette inversion favorise bien souvent des prises de conscience aussi radicales que salutaires, si l’on prend le temps de décoder le sens sous-jacent de ces histoires.

Voici trois exemples :1. Un fou penché à la fenêtre de son asile demande aux

passants en contrebas sur la place : « Z’êtes nombreux là-dedans ?… »

2. Un poivrot est rentré à contresens sur l’autoroute. Il entend cet avertissement prioritaire à la radio : « Attention, attention ! Un fou a pris l’autoroute en sens inverse ! » Et l’alcoolique, tout en enchaînant les grands coups de volant à droite et à gauche, de s’écrier : « Pas un : TOOOUUUS !!! »

3. Un monsieur en croise un autre dans la rue. - Tiens, salut Henri ! Mais qu’est-ce que tu as changé !? La

dernière fois que je t’ai vu, tu étais grand, mince, blond aux yeux bleus, et là je te retrouve petit, enveloppé, brun aux yeux noirs !

Pourtant, il y a bien une solution à 4 lignes, à condition de penser en dehors de la boîte (thinking outside the box, comme disent les Américains), c’est-à-dire de sortir du cadre dans lequel on se croit obligé de rester pour trouver la solution. Il faut prendre la liberté de déborder en faisant comme ceci :

Départ

C’est cette gymnastique mentale à laquelle l’humour nous habitue, quitte à recourir à l’absurde, à l’invraisemblable ! L’humour nous sort de la boîte de la raison et de la logique pure. Il nous fait déborder du cadre étroit dans lequel nous sommes tentés de fonctionner. Il nous ouvre des espaces inattendus, fussent-ils imaginaires.

Contrairement à ce que croient beaucoup de gens trop sérieux, le détour par l’absurde est souvent le raccourci le plus rapide vers des idées que nous n’aurions pas eues: il nous catapulte tellement loin du réel et du rationnel que, pour retrouver ensuite la route balisée de la logique, notre cerveau trace de nouvelles voies qu’autrement il n’aurait jamais ima-ginées. Nous verrons d’ailleurs plus loin que cette tactique SHXW�ªWUH�XWLOLV©H�G©OLE©U©PHQW� �GHV�ʏQV�FU©DWLYHV��SXLVTXH�c’est « hors de la boîte » que se font de nombreuses inven-tions, mais aussi bien des prises de conscience spirituelles.


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Exemple : une voiture me double à vive allure et me fait une queue de poisson. Ma première supposition est que OH� FRQGXFWHXU�QȊHVW�TXȊXQ�FKDXIIDUG��XQ� W\SH�TXL� VH�ʏFKH�des autres, un égoïste qui croit que la route lui appartient. $XVVLW´W�� MȊLQYHUVH� PD� VXSSRVLWLRQ� DX� SURʏW� GȊXQH� DXWUH�positive, cette fois. Peut-être fonce-t-il à la maternité, sinon sa femme va accoucher sur la banquette arrière. Dès que j’ai trouvé au moins une autre interprétation à son geste, je me libère de la première (qui n’est qu’une supposition), et j’arrive à la conclusion qui s’impose : je ne sais pas pour-quoi il a agi comme ça ! Et du coup, mon émotion (peur, colère) retombe aussitôt.

L’humour me pousse même à imaginer que ce conducteur a marché dans de la colle sur un chantier et qu’il a peut-être le pied collé au plancher et ne peut plus freiner !…

En français, on dit qu’on « prête des intentions » aux autres, expression qui n’existe pas en anglais, par exemple. Les inten-tions qu’on leur prête, ce sont les nôtres. Et en général, on ne leur prête pas les plus jolies… Le comble, c’est qu’ensuite on réagit aux intentions que nous leur avons prêtées ! Bref, on fonctionne en circuit fermé, l’autre ne servant que d’écran à nos projections.

Par contre, si l’humour a développé en moi l’habitude de tout inverser, de tout retourner, de regarder les choses de divers points de vue opposés, dès que je me surprends à prêter des intentions négatives à autrui – à supposer quelles motiva-tions l’animent – je lui en prête aussi d’autres positives. Je sors ainsi de la supposition unique, de la pensée unique, de l’intention unique prêtée aux autres, et je retrouve une vraie liberté de penser.

- Je m’appelle Georges !- Ah bon ? Tu as aussi changé de prénom ?…

J’adore ces trois histoires, car elles illustrent avec humour une tendance psychologique que l’on rencontre assez fréquemment, à savoir celle qui consiste à s’accrocher avec obstination à ses convictions, à son point de vue, même quand tout notre entou-rage et notre environnement nous hurlent le contraire ! C’est, par exemple, la personne totalement sectaire, intolérante, repliée VXU�VHV�FUR\DQFHV�HW�IHUP©H� �WRXWH�DXWUH��TXL�TXDOLʏH�GH�secte, toute conviction, tout mouvement, autres que les siens.

Racontée au bon moment, à la bonne personne, une blague peut avoir un formidable impact pédagogique et contribuer à des prises de conscience qu’une simple explication rationnelle n’aurait jamais permises.

De manière plus générale, la capacité à inverser son point de vue joue un rôle très important dans le développement person-nel et la spiritualité. Par exemple, j’ai suggéré ailleurs2 que, pour les intellects bien développés, la meilleure manière de mettre en pratique le troisième accord toltèque3 – Ne faites pas de suppositions – consiste plutôt à en faire au moins deux ! Pourquoi ? Parce que la majorité d’entre nous ne fait habi-tuellement qu’une seule supposition : ensuite on croit qu’elle est vraie et on la confond avec la réalité ! Par contre, sitôt que je les multiplie, que je fais au minimum la supposition inverse, voire que j’en invente deux ou trois autres (y compris d’absurdes), je me rends aussitôt compte que c’est bien mon mental qui suppose et je cesse de confondre mes suppositions avec la réalité.


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sur chaque situation, comme savaient le faire les sophistes de la Grèce antique. Vous serez moins enfermés dans des ornières de pensée ou dans des croyances qui vous font du mal. /D�YLH�VHUD�SOXV�ʐXLGH��SOXV�O©J¨UHȓ�SOXV�GU´OH��{

Un espace de liberté et de rébellion

Bien entendu, c’est aussi cette liberté de penser, de jouer avec ses pensées et de les retourner dans tous les sens, qui a si souvent fait bannir ou interdire l’humour. Dans Le Nom de la rose4, Umberto Eco décrit un monastère austère, au temps de l’Inquisition, où des moines meurent les uns après les autres, tués par un livre mystérieux qu’aurait écrit Aris-tote : un livre qui fait rire justement, ô sacrilège, et dont pour cela les pages ont été empoisonnées ! Dans un lieu et à une époque où il s’agissait de croire et non de penser, l’humour était dangereux.

De manière analogue, les journaux des régimes totalitaires ne présentent pas de caricatures ni de dessins humoris-tiques. Là où une quelconque doctrine est reine, l’humour n’a aucune place, il peut même conduire celui qui l’exerce derrière les barreaux ou sur l’échafaud. Normal : ceux qui ont un bon sens de l’humour sont moins faciles à manipuler, à endoctriner, que les autres. Leur intellect est plus souple, leur capacité à remettre en question leurs croyances et à envi-sager la vérité sous plusieurs angles est mieux développée. L’« éclat » de rire – le mot est bien choisi ! – est souvent un acte qui permet de pulvériser ses chaînes mentales et de retrouver toute sa mobilité intellectuelle et conceptuelle.

Penser en stéréoDans sa méthode The Work, Byron Katie suggère la même chose : partant d’une croyance qui nous pourrit la vie, elle nous invite à l’inverser, à la retourner dans tous les sens.

Exemple : ma croyance de départ, c’est Mon père ne m’a jamais aimé. Cette croyance m’empoisonne l’existence, j’en suis prisonnier, elle déteint sur tout ce que je fais. Alors, je la retourne dans tous les sens : • Je n’ai jamais aimé mon père. • Je ne me suis jamais aimé. • Mon père m’a toujours aimé.

Ensuite, je regarde ce que chacune de ces inversions G©FOHQFKH� HQ�PRL�� FRPPHQW� FKDFXQH�PRGLʏH� OH� UHJDUG� GH�Cyclope que je portais jusque-là sur ma situation. Et, ô miracle, je découvre bien souvent que les choses étaient beaucoup plus complexes que ce que ma première suppo-sition m’avait laissé croire. Je ne suis pas tout blanc ; mon père n’est pas tout noir. Nos rôles et responsabilités sont ʏQDOHPHQW�WU¨V�QXDQF©Vȓ�

L’humour nous aide donc à penser en stéréo. Il faut deux yeux pour voir en relief. Il faut deux oreilles pour entendre en stéréo. L’humour nous rappelle qu’il faut aussi deux points de vue différents sur un même sujet, au minimum, pour com-mencer à en appréhender tous les aspects et à en découvrir les dimensions insoupçonnées.

« Ne soyez ni des borgnes ni des Cyclopes », nous dit l’hu-mour, « Apprenez à développer au minimum deux regards


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- Jacob ! Simon n’arrivera pas à te rembourser l’argent qu’il te doit.

Puis, elle se retourne vers Simon dans le lit et lui dit :- Allez, dors. Maintenant, c’est Jacob qui ne dormira pas !

On ne peut pas changer les conditions extérieures ? Eh bien, changeons au moins notre état intérieur !

'DQV� FH� SHWLW� ELMRX� GH� ʏOP� TXȊHVW� La vie est belle, Roberto Benigni en faisait aussi une démonstration admirable et bou-OHYHUVDQWH��'©SRUW©�DYHF�VRQ� WRXW� MHXQH�ʏOV�GDQV�XQ�FDPS�GH�concentration (le quoi qui leur est imposé), le personnage prin-cipal transforme par son attitude (le comment) cette situation effroyable en une véritable aventure tragi-comique, par amour SRXU�VRQ�ʏOV��pourquoi). Le grand écart auquel se livre ici Beni-gni est tel, entre l’horreur de la situation et le burlesque qu’il SDUYLHQW� �\�LQVXIʐHU��TXH�OH�VSHFWDWHXU�QH�VDLW�VRXYHQW�SOXV�VȊLO�pleure de rire ou s’il rit de tristesse.

/D� U©DOLW©� HVW� GȊDLOOHXUV� VRXYHQW� SURFKH� GH� OD� ʏFWLRQ�� TXDQG�elle ne la dépasse pas : Germaine Tillion, trahie et déportée à Ravensbrück, s’est lancée en octobre 1944 dans la rédac-tion d’une opérette-revue, Le Verfügbar5 aux enfers. Comme l’explique Étienne Moulron, créateur du prix de l’Humour de Résistance : « C’est l’un des textes les plus surprenants et certai-nement le plus drôle parmi tous ceux qui proviennent des camps de la mort. Humour noir teinté d’autodérision, quand Germaine Tillion évoque par exemple “un camp modèle avec tout confort, eau, gaz, électricité”, auquel le chœur répond : “Gaz surtout !” Elle seule pouvait écrire cette phrase à la résonance tragi-comique, portée à son paroxysme ! »

Il y a même souvent quelque chose de rebelle dans l’humour, comme un refus de se soumettre et d’obéir, que ce soit à une façon de penser ou à la fatalité. Je songe à ce noble qui, mon-tant à l’échafaud un lundi, s’est exclamé, « Voilà une semaine qui commence bien ! », illustrant ainsi avec force que même lorsque le corps est prisonnier, l’esprit reste insoumis.

Notre liberté peut s’exprimer dans trois plans différents que résument les trois questions quoi, comment et pourquoi : qu’est-ce que je fais ? comment je le fais ? et pourquoi je le fais ? Le premier plan est celui où l’on rencontre le plus de contraintes : on ne fait pas toujours ce qu’on veut. La maladie, le handicap, la prison, le contexte politique ou pro-fessionnel, le milieu familial, etc., peuvent nous imposer des conditions qui ne sont pas celles que nous aurions choisies. Notre plus grande liberté réside donc dans les deux autres plans : pourquoi, dans quel but est-ce que je fais les choses ? Et par conséquent, comment est-ce que je les fais ? Quel sens je donne à ma vie, contraintes incluses ? Et comment ce sens me conduit-il à utiliser au mieux ces contraintes ?

L’humour juif, en particulier, illustre souvent la manière dont tout un peuple a appris à triompher de l’adversité, au moins intérieurement. Comme cette histoire que je tiens d’un ami israélien :

Simon se tourne et se retourne dans son lit : il n’arrive pas à dormir. Sarah, sa femme, lui demande pourquoi.- Je dois 10 000 euros à Jacob, et je ne vais pas arriver à

les lui rembourser ! lui avoue-t-il, dépité. Sarah se lève alors et ouvre la fenêtre, puis, s’adressant à Jacob qui habite dans l’immeuble d’en face, elle lui crie :


2120

crois. Et si je n’avais pas si raison que ça ? Et si ma vision était trop unilatérale ? Et si je remettais humblement en ques-tion les grandes certitudes de mon petit ciboulot ?…

L’humour m’empêche ici de me prendre trop au sérieux, de me draper dans mon bon droit et de peindre le monde qui m’entoure en noir et blanc. « Entre deux solutions », recom-mande un subtil adage juif, « il faut choisir la troisième ! » 4XHO�PDJQLʏTXH�UHIXV�(7�GH�OD�SHQV©H�XQLTXH��(7�GX�PRGH�binaire !

Libéré des limites étroites de mon interprétation de la situa-tion, je peux accéder à une vision plus large, changer de perspective. Qui d’entre nous n’a jamais vécu un événement douloureux qui, sur le moment, s’apparentait à une catas-WURSKH�� OD� ʏQ� GX�PRQGHȓ� HW� TXH� OH� UHFXO� QRXV� D� ʏQDOH-ment fait considérer comme une véritable bénédiction ? « Je QȊDXUDLV�MDPDLV�UHQFRQWU©�PD�IHPPH��TXL�HVW�LQʏUPL¨UH��VL�MH�ne m’étais pas cassé la jambe au ski », par exemple. Alors, pourquoi attendre ? Pourquoi s’enorgueillir d’avoir raison et accorder plus de valeur aux certitudes de notre mental qu’elles n’en ont vraiment ? Et pourquoi ne pas développer l’habitude d’imaginer tout de suite, à chaud, que telle situa-WLRQ�GLIʏFLOH�SXLVVH�XQ�MRXU�VH�U©Y©OHU�WU¨V�E©Q©ʏTXH�"ȓ�

C’est cela, l’humilité qu’apporte l’humour : remettre en question ses certitudes, refuser de croire la première explication que l’intellect trouve à nos malheurs, et – pourquoi pas ? – franchir ce saut quantique de la foi qui nous donne FRQʏDQFH (littéralement : avec foi) en la vie, au-delà même de ce que nous en comprenons sur le moment. L’humour nous libère de notre asservissement au besoin de

« Cette distanciation de la souffrance par l’humour », écrit encore Étienne Moulron, « avait pour fonction de redonner vie à la seule chose qui pouvait leur éviter de sombrer : l’espoir. Ainsi donc, dans un camp où la mort semblait être l’unique issue, elles ont résisté et survécu par le rire, la musique et le verbe ! »

On ne saurait mieux souligner le côté potentiellement alchi-miste de l’humour, capable de transformer le désespoir en dérision, la tristesse en joie, voire la haine en amour. Soyons réalistes, toutefois : à l’image de l’adepte de musculation qui commence par soulever des petits poids (et des carottes…) avant de s’attaquer à des haltères plus lourds, il faut avoir tout d’abord longuement cultivé l’humour dans les situations anodines de la vie quotidienne, si l’on veut espérer un jour DYRLU�FH�U©ʐH[H�HW�FH�UHFXO�VXSHUEH�GDQV�OHV�PRPHQWV�OHV�SOXV�effroyables. Tout est affaire d’entraînement !

Humour et humilitéAutre facette précieuse de l’humour : il développe l’humi-lité, et à ce titre est un antidote au poison de l’orgueil. Quel orgueil ? Celui de ce mental qui est le nôtre, si souvent convaincu d’avoir tout compris et d’avoir raison. Et prêt à pié-tiner les autres pour cela. « Là où quelqu’un a eu raison », a dit un jeune poète israélien cité par Christiane Singer, « l’aman-GLHU�QH�ʐHXULUD�SDV�DX�SULQWHPSV�SURFKDLQ��{�$X�PRPHQW�R¹�l’intellect s’apprête à m’enfermer dans son point de vue (qui me donne raison et tort à l’autre), le recours à l’inversion, à l’humour, à un changement de perspective peut littéralement me sauver, m’aider à prendre conscience que ma vision n’est peut-être pas si juste, pas si vraie, pas si complète que je le


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/ȊKXPRXU� HW� OHV� U©ʐH[LRQV� ORXIRTXHV� QRXV� SDUDFKXWHQW� HQ�territoire inconnu, non balisé : à partir de ce point de chute, nous pouvons ensuite nous frayer un chemin jusqu’aux voies goudronnées de la logique et de la raison. Mais l’inverse n’est pas vrai : partant des terres balisées, aucun chemin logique au sol ne nous permettrait d’atteindre une première fois ces destinations inattendues. De Bono démontre dans ses ouvrages comment la logique s’exerce de manière rétrospective et non prospective. Ce qu’illustrait aussi à sa manière Steve Jobs, le fondateur d’Apple, dans le discours mythique qu’il a tenu devant les nouveaux diplômés de Stanford, visionné des millions de fois sur YouTube. « C’est a posteriori », dit-il, « que l’on peut relier logiquement entre eux les événements de notre vie et comprendre leur raison d’être. » Par conséquent, vouloir que chaque étape de notre vie suive logiquement la précédente, c’est se priver de ce saut dans le vide, ce saut quantique qui peut nous faire accéder à l’inattendu et nous ouvrir des horizons insoupçonnés.

De Bono tire de ces conclusions un outil archisimple pour WURXYHU� GH� QRXYHOOHV� VROXWLRQV� � GHV� SUREO¨PHV� GLIʏFLOHV� ��choisissez un mot au hasard dans le dictionnaire, puis, avec vos collègues, efforcez-vous de le relier à la problématique qui vous occupe. Les résultats sont souvent particulièrement cocasses ou alambiqués : normal, ça force nos méninges à trouver des associations entre des choses que rien ne relie au départ… et c’est justement ainsi que surgissent des pistes de U©ʐH[LRQ�WRWDOHPHQW�LQ©GLWHV��

Plus le mot trouvé sera éloigné du sujet, plus vous allez devoir imaginer des chemins improbables pour relier les deux… et plus vous avez de chances de découvrir de nou-velles perspectives en cours de route ! Faites l’essai !

tout comprendre tout de suite, dicté par nos peurs et notre PDQTXH�GH�FRQʏDQFH�HQ� OD�YLH�� ,O�ouvre un espace où peut s’engouffrer cette foi en un sens qui nous dépasse, mais qui ʏQLUD�SDU�VH�U©Y©OHU� �QRXV�HQ�VRQ�WHPSV��

La clé de la créativitéEdward de Bono, le génie à qui l’on doit les meilleurs outils de créativité de ces trente dernières années – le brainstor-ming, la pensée latérale, les six chapeaux pour penser, etc. – explique que l’humour est aussi à la base de la créativité6. Pourquoi ? Précisément parce qu’il nous apprend à sortir de la boîte, à quitter les sentiers battus, à oser l’absurde, le saut dans le vide… d’où proviennent un grand nombre d’innova-tions et d’inventions majeures.

Dans les séances de brainstorming telles qu’il les préconise, il est crucial de laisser s’exprimer sans les juger les propo-sitions les plus loufoques : ce sont elles, le plus souvent, qui permettent de faire de nouvelles trouvailles auxquelles aucune approche logique ou rationnelle n’aurait pu nous conduire. Par exemple, explique de Bono, c’est la suggestion saugrenue Et si les voitures avaient des roues carrées ? qui a donné l’impulsion ayant permis le développement d’une nouvelle génération d’amortisseurs. De même, la propo-sition aberrante Et si les avions atterrissaient plutôt sur le dos ? a entraîné d’importantes améliorations des conditions GȊDWWHUULVVDJH�DX[TXHOOHV�XQH�U©ʐH[LRQ�SXUHPHQW� ORJLTXH�HW�« sensée » ne serait jamais parvenue.


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Saint Pierre note sa réponse et passe au deuxième. « Pour ma part », dit celui-ci, « j’étais allé au cinéma voir un ʏOP�ERXOHYHUVDQW��-ȊHQ�VXLV�UHVVRUWL� WU¨V�©PX��-H�YDLV�SRXU�UHSUHQGUH�PD� YRLWXUH�� HQFRUH� WRXW� � PRQ� ʏOP�� MȊHVVDLH� GH�l’ouvrir, et là je vois que ce n’est pas la mienne et BOUM ! je me prends une armoire sur la tête ! » 6DLQW�3LHUUH�SUHQG�QRWH� �QRXYHDX��SXLV�VH�WRXUQH�HQʏQ�YHUV�le troisième homme. « Alors moi, j’ai rien compris », dit celui-ci. « Figurez-vous que j’étais dans une armoire… »

Derrière le comique de situation de cette histoire, on peut discerner une dimension symbolique assez parlante. Le premier homme est tout dans sa tête et ses pensées, pas très connecté à son cœur : du coup, c’est justement le cœur qui lâche chez lui, la partie la plus faible. À l’inverse, le deu-xième est totalement plongé dans ses sentiments, submergé par ses émotions : il est tellement déconnecté de sa tête, qu’il VH�SUHQG�XQH�DUPRLUH�GHVVXV��(QʏQ��OH�WURLVL¨PH��VRXPLV�DX[�instincts du corps, se retrouve comme par hasard prisonnier d’une armoire qui sera responsable de sa « chute » !

9RLFL�GHX[�DXWUHV�KLVWRLUHV�SOXV� VS©FLʏTXHPHQW� UHOLJLHXVHV��pour illustrer ce point :

Un curé et un chauffeur de bus alcoolique se retrouvent tous deux devant saint Pierre. Après consultation de ses registres, ce dernier dit : « Vous, le curé, vous allez au purgatoire et vous, le chauffeur, au paradis ! »- Comment ? dit le curé. Cet ivrogne, ce danger de la route,

irait au paradis et moi au purgatoire, moi qui ai consacré ma vie à Dieu, qui n’ai eu de cesse de prêcher la parole divine ?… »

- Oui, dit saint Pierre, mais durant vos sermons, les gens dormaient… tandis que dans son bus, les gens priaient !

Spirituel, vous avez dit spirituel ?

En français, le mot « spirituel » s’applique aussi bien à celui qui a de l’esprit qu’à celui qui en fait, à un être spirituelle-ment évolué qu’à un humoriste. Ce n’est pas un hasard. Ce lien entre spiritualité et humour est en effet pertinent à plus d’un titre. D’abord, parce que de nombreuses histoires drôles ne nous font pas seulement rire, comme je l’ai évoqué pré-cédemment : pour peu qu’on prenne le temps de s’y arrêter un instant, elles nous transmettent aussi de véritables leçons de sagesse7. C’est vrai non seulement des fameuses histoires du Mulla Nasrudin8, conçues pour illustrer les enseignements GX�VRXʏVPH��GHV�EODJXHV�MXLYHV�RX�HQFRUH�GHV�SODLVDQWHULHV�ostensiblement religieuses, mais également d’histoires drôles a priori tout à fait ordinaires (voire douteuses) qui peuvent nous ouvrir de nouveaux horizons, pour peu qu’on ne s’ar-UªWH�SDV� �OD�VHXOH�KLODULW©�VXSHUʏFLHOOH�TXȊHOOHV�VXVFLWHQW��

Exemple : trois hommes arrivent pratiquement ensemble aux portes du paradis, devant saint Pierre. Ils sont morts à quelques secondes d’intervalle. À chacun, saint Pierre demande le motif de son décès. Le premier répond : « Je revenais d’une grosse journée de travail. J’en avais plein la tête. Je rentre chez moi, ma femme n’a pas préparé le repas, elle est au lit, on se demande pour-quoi. Et là, en regardant par la fenêtre, je vois un type qui veut me voler ma voiture. Fou de rage, j’empoigne l’armoire à côté de la fenêtre et je la lui jette dessus. Sous la violence de l’effort, mon cœur a lâché. »


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LO�VDQFWLʏH�HQ�TXHOTXH�VRUWH�OȊDFWH�GH�IXPHU��/ȊDXWUH�LQIXVH�GX�profane dans le sacré : il souille l’acte de prier.

Comme d’autres types de métaphores ou allégories, à fort pouvoir pédagogique, une bonne blague permet de condenser toute une leçon de vie qui – le rire aidant – va s’imprimer durablement dans l’esprit de celui qui l’entend. Les meil-leurs professeurs que j’ai eus durant ma scolarité, comme les meilleurs guides et instructeurs qui ont croisé ma route par la suite, avaient tous un véritable talent pour utiliser de bonnes histoires au bon moment. Bon nombre de maîtres spirituels de toutes traditions et de toutes époques étaient d’ailleurs connus pour leur humour décapant, leurs blagues désopilantes, leur sens du comique ou encore des comportements imprévisibles et cocasses. Nous en avons un bel exemple public aujourd’hui avec Sa Sainteté le Dalaï Lama. C’est souvent pour eux une manière de casser les moules et images d’Épinal dans lesquels leurs dévots seraient tentés de les enfermer, quitte à adopter des attitudes à rebours de tout ce que l’on attend d’eux.

D’où, aussi, le second lien que je discerne entre spiritualité et humour : je dois en effet bon nombre de mes fous rires à des personnages de ce genre, « spirituels » dans les deux accep-tions du terme, à la fois par l’esprit qui les habitait et par celui qu’ils savaient déployer en toute occasion9. Si le but de la plupart des disciplines spirituelles est de permettre à l’homme GH�VH�G©WDFKHU�GH�VRQ�HJR��GH�VH�OLE©UHU�GHV�ʏOHWV�HW�LOOXVLRQV�du mental, d’accéder à une perception du réel qui ne soit plus G©IRUP©H� HW� ʏOWU©H� SDU� OȊLQWHOOHFW�� LO� QȊHVW� SDV� ©WRQQDQW� TXH�l’humour puisse jouer un rôle substantiel dans cette libération. C’est une manière de ne pas se prendre au sérieux (un sacré piège, dans le spirituel !) et de ne pas s’enfermer non plus

8QH� MROLH� PDQL¨UH� GH� QRXV� IDLUH� U©ʐ©FKLU� VXU� OD� ʏQ� HW� OHV�moyens, ou encore sur les apparences et le fond. Un acte spirituel dans la forme – prêcher – l’est-il nécessairement dans le fond ? Et un acte profane dans la forme – conduire sous l’emprise de l’alcool – est-il pour autant dénué de conséquences spirituelles ? Cette blague n’appelle aucune conclusion simpliste, évidemment : mais, toutes proportions gardées, elle peut servir de déclencheur à d’intéressantes prises de conscience pour échapper à cet oxymore qu’est le « confort spirituel ».

(W�HQʏQ��FHOOH�FL��Deux moines sont dans une salle d’attente au Vatican. Ils ont rendez-vous pour une entrevue avec le Pape auquel ils ont chacun une requête à soumettre. Le premier passe et ressort dix minutes après. Le second passe à son tour. Puis les deux moines se retrouvent dans la même salle d’attente. - Alors, demande le second, Sa Sainteté a-t-elle accédé à

votre requête ? - Oui, merci. Et vous ? - Non, hélas ! Au fait, quelle était la vôtre ?- Je lui ai demandé si je pouvais prier en fumant : il m’a dit

oui, bien sûr. Et vous ?- Je lui ai demandé si je pouvais fumer en priant : il m’a dit

non, hors de question !…

Génial, non ? Quelle manière savoureuse de mettre en évi-dence la différence qu’il y a entre sacraliser le profane et profaner le sacré !… Dans l’apparence, dans la forme, les deux moines donnent l’impression de faire la même chose : fumer et prier. Mais dans le fond, l’articulation de leurs deux activités est inversée. L’un infuse du sacré dans le profane,


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HQ�/XL�� OD�ʏQ�GHV�WHPSV��PDLV�MH�GRLV�GLUH�TXH�OD�YLVLRQ�GX�Big Bang comme un vaste éclat de rire cosmique y ajoute une touche tout à fait savoureuse !

Après le Dieu vengeur de l’Ancien Testament, après le Dieu d’amour du Nouveau Testament, voilà que surgit une nou-velle bonne parole inattendue : Dieu est humour !

L’ironie, face obscure de l’humour

Ouvrons une petite parenthèse nécessaire pour parler de ce qui trop souvent essaie de se faire passer pour de l’humour, mais qui n’en est que la part d’ombre, sinon l’antithèse : l’ironie. Comme le relève Comte-Sponville, « l’ironie n’est pas une vertu, c’est une arme – tournée presque toujours contre autrui. C’est le rire mauvais, sarcastique, destructeur, le rire de la moquerie, celui qui blesse, celui qui peut tuer10 (…). »

Alors que l’humour se moque de ce qu’il aime, l’ironie s’attaque, elle, à ce qu’elle déteste. C’est un rire méchant. Un rire contre. Un rire qui n’a pas de cœur. L’ironie est à l’humour ce que sont les potins et les ragots à une parole impeccable : au mieux une approximation, au pire une contrefaçon. Et je constate avec regret qu’une majorité de soi-disant « comiques » aujourd’hui, en France, sont en réa-lité des ironistes et non des humoristes. Ils ont le rire mau-vais. Personnellement, je les évite, ils ne me font pas rire. Je préfère encore la calomnie ouverte et les potins méchants à cette perversion qui consiste à faire rire la multitude en

dans des croyances rigides qui n’ont rien à voir avec la foi véritable, toujours vivante et nouvelle. Dans la voie spirituelle, ELHQKHXUHX[�FHOXL�TXL�VDLW�ULUH�GH�OXL�PªPHȓ�FDU�LO�QȊD�SDV�ʏQL�de rigoler !

La Création : une bonne blague de Dieu ?

Pour conclure cette section sur humour et spiritualité, je voudrais partager avec vous cette révélation surprenante TXH� PȊD� IDLWH� XQ� MRXU� XQ� VDJH� H[FHQWULTXH�� ,O� PȊD� FRQʏ©�que l’univers, selon lui, devait littéralement son existence à l’humour. L’humour divin, bien entendu. Eh oui ! À ses dires, Dieu a commencé par imaginer le monde qu’il envisageait de créer. Il a tout d’abord imaginé le cosmos, les galaxies et les étoiles. Puis il a imaginé le système solaire et ses planètes. Ensuite, il a imaginé la Terre, avec ses océans, ses continents émergés, ses innombrables espèces végétales et animales. (QʏQ��LO�D�LPDJLQ©�OȊªWUH�KXPDLQ��GRW©�GX�OLEUH�DUELWUH��

En entrevoyant en imagination dans quel pétrin et quelles situations invraisemblables les humains allaient réussir à se fourrer, avant qu’ils ne parviennent à ouvrir leurs yeux spi-rituels et à accéder à la compréhension véritable de ce qu’ils sont, Dieu en a tout bonnement explosé de rire… et l’univers tout entier a alors jailli hors de Lui dans un grand éclat de rire divin ! Trop tard ! Le monde était créé, plus moyen de revenir en arrière !

On savait déjà que les Orientaux considèrent la Création comme une gigantesque expiration de Dieu (qui sera inspirée


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Au fond, l’hilarité est cousine de l’ivresse et les blagues sont comme les bouteilles de vin : après avoir épuisé les meil-leures et en avoir retiré tout l’effet, celles qui restent n’ont aucun mal à prolonger le traitement à bon marché ! Avec, toutefois, l’avantage pour l’humour qu’aucune modération n’est à prescrire.

Tandis qu’à vouloir trop développer son corps éthylique, on risque juste de devenir quelqu’un de très spiritueux ! Hips !…

Je ne peux terminer ce parallèle entre alcool et humour sans évoquer cette histoire aussi brève que jolie :

Un évêque et un rabbin déjeunent ensemble. Après que le serveur a rempli leurs verres de vin, le rabbin ajoute un peu d’eau dans le sien.- Vous le baptisez ? plaisante l’évêque.- Non, dit le rabbin, je le coupe !

Notre sixième sens ?L’humour, on le voit, favorise la liberté de pensée, la créativité, l’humilité, la santé et jusqu’à notre vie spirituelle. Pourtant, malgré toutes ces qualités, malgré tout le bien qu’il nous fait au plan mental, émotionnel, physique et même spirituel, l’humour n’est pas vraiment cultivé ni enseigné. Il est même souvent décou-ragé, voire puni. Qui ne s’est jamais fait virer d’un cours pour avoir ri, fait un mot d’humour ou une bonne blague ?… Avoir ou faire de l’humour reste aux yeux de certains esprits chagrins un signe de légèreté, de manque de sérieux ; quelque chose sinon à proscrire, du moins à éviter.

salissant certains et en les dénigrant. L’ironie, au fond, UHYLHQW� �HQUREHU�GX�ʏHO�GH�VXFUH�JODFH��/D�ERXFKH�VH�U©JDOH��mais l’organisme… déguste !

Alors, cultivons l’humour, mais fuyons l’ironie. Et ne man-quons pas une occasion de faire connaître la distinction entre les deux à ceux qui l’ignorent, pour les inviter à rechercher de préférence un rire qui a du cœur, où l’on rit avec, un rire qui unit au lieu de braquer contre.

La rigolothérapie Aux vertus de l’humour déjà évoquées jusqu’ici, il faut aussi ajouter – chose non négligeable – que le rire qu’il provoque est thérapeutique. « La Bible proclame qu’un cœur joyeux fait autant de bien qu’un médicament », expliquent Robert Ornstein et David Obel11, qui poursuivent : « Un rire joyeux représente un exercice remarquable pour le corps, un genre de “jogging intérieur”. (…) Un rire vigoureux peut brûler autant de calories à l’heure qu’une marche rapide ou une promenade à vélo. » Les gens qui rient vivent plus longtemps et en meilleure santé.

'HSXLV�WUHQWH�DQV��RQ�D�YX�ʐHXULU�XQ�SHX�SDUWRXW�GLYHUV�FRXUV�de yoga du rire, où d’ailleurs on fait même l’impasse sur l’humour pour accéder directement au rire brut.

Pourquoi pas ? Pour ma part, je préfère ces soirées passées à échanger des blagues à plusieurs où, l’hilarité générale allant croissant, arrive un point où même les histoires les plus QXOOHV�ʏQLVVHQW�SDU�IDLUH�KXUOHU�GH�ULUH�WRXW�OH�PRQGH��


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On pourrait tout à fait envisager d’enseigner l’humour, en mêlant théorie et pratique, compréhension de ses mécanismes et acqui-VLWLRQ� GH� VHV� U©ʐH[HV�� PDLV� DXVVL� DSSUHQWLVVDJH� GHV� RXWLOV� GH�créativité chers à Edward de Bono qui dérivent des mêmes fonc-tionnements cérébraux que le sens de l’humour.

$ORUV�� TXDQG�GHV� H[DPHQV�ʏQDX[�GRQW� OH� JDJQDQW� VHUD� FHOXL�ou celle qui aura provoqué le plus grand fou rire des examina-teurs ?…

Pour ma part, je suis d’ores et déjà prêt à postuler pour décrocher le premier doctorat humoris causa !

Pour ma part, je pense au contraire que, sans être une panacée bien sûr, l’humour peut contribuer de maintes façons à amé-liorer notre vie à tous les niveaux. Il peut nous aider à trouver GHV� VROXWLRQV� DX[� QRPEUHX[� PDX[� TXL� DIʐLJHQW� OH� PRQGH�d’aujourd’hui, en nous rendant plus créatifs, plus optimistes, moins conformistes. Plus joyeux aussi, bien sûr. Moins mani-pulables. Moins prisonniers d’un seul point de vue, d’un seul mode de pensée, d’une seule doctrine quelle qu’elle soit.

On parle dans plusieurs langues de « sens de l’humour ». C’est intéressant. Serait-ce lui, l’humour, ce sixième sens que nous sommes invités à développer aujourd’hui ? Un sens – comme OD� YXH�� OH� JR»W� RX� OȊRGRUDW� ȅ� VȊDIʏQH�� VH� IRUPH�� VH� G©YHORSSH��L’humour aussi. On peut délibérément l’enseigner, l’encourager, le propager.

Pour ma part, j’ai la chance d’avoir un père doté d’un bon sens de l’humour. Résultat : mon frère, ma sœur et moi avons hérité tous les trois de cette disposition que nous avons développée chacun à notre façon, ma sœur allant jusqu’à devenir clown ! À leur tour, PHV�WURLV�ʏOV��GH��HW��DQV��RQW�DXVVL�©W©�FRQWDPLQ©V�SDU�FHWWH�tournure d’esprit et, dès l’âge de 4 ans, mon petit dernier racon-tait d’interminables histoires absurdes, car il avait compris cette dimension-là de l’humour… sans pour autant avoir encore saisi la notion de « chute » que comporte toute blague qui se respecte !

Pourquoi l’humour devrait-il s’acquérir dans certaines familles seulement ? L’école est justement là pour que chacun développe les mêmes compétences de base, indépendamment des qualités VS©FLʏTXHV�GX�PLOLHX� IDPLOLDO��/ȊKXPRXU�SRXUUDLW� VȊ\� IDLUH�XQH�jolie place, un jour. On apprend tellement mieux dans la joie que dans la tristesse !

283282

10 vertus pour cultiver son jardin intérieur15 Edmund Husserl, Méditations cartésiennes, Paris, Vrin, 1969, trad. Emmanuel Levi-

nas, p. 18-19.16 Pierre Hadot, Plotin ou la simplicité du regard, Paris, Gallimard, Folio Essais, 1997,

p. 50.17 Dom Jean-Baptiste Porion, Lettres et écrits spirituels, Paris, Beauchesne, 2012,

p. 134.18 Ibidem, p. 46.19 Cité dans : Pierre-Marie Emonet, La Métaphysique, source d’émerveillement, Édi-

tions Tarma, 2013, p. 181. 20 Ibidem, p. 40.21 Dom Jean-Baptiste Porion, Lettres et écrits spirituels, opus cité, p. 105.22 Cité dans : Pierre-Marie Emonet, La Métaphysique, source d’émerveillement, Édi-

tions Tarma, 2013, p. 203.23 Aristote, Éthique à Nicomaque, trad. J. Voilquin, Paris, GF-Flammarion, 1965,

p. 275.24 Aristote, Métaphysique, Livre Gamma, trad. J. Tricot, Paris, Vrin, 1974.25 Dom Jean-Baptiste Porion, Lettres et écrits spirituels, opus cité, p. 135.

Vivre le moment présent 1 Worth, M. A., & Gilbert, D. T. (2010). A Wandering Mind Is an Unhappy Mind.

Science, 330(6006), 932. doi: 10.1126/science.1192439.2 Vous pouvez trouver des informations sur ces programmes de pleine conscience

sur le site de l’Association pour le développement de la mindfulness ou sur le site d’Émergences (www.emergences.org).

3 Goyal M., Singh S., Sibinga E. S. et al., “Meditation Programs for Psychological Stress and Well-being: A Systematic Review and Meta-analysis”, JAMA Intern Med. 2014.

4 http://fr.wikipedia.org/wiki/Curiosit%C3%A9_%28facult%C3%A9%29

L’intégrité 1 COMTE-SPONVILLE, André, Petit Traité des grandes vertus, Paris : PUF, 1995,

392 pages.2 Le 9 novembre 2011, le gouvernement du Québec créait la commission d’enquête sur

l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction, commis-sion présidée par l’honorable France Charbonneau.

3 Pour approfondir le sujet des blessures psychiques, procurez-vous mes deux ouvrages : 3HWLW� &DKLHU� GȊH[HUFLFHV� SRXU� LGHQWLʏHU� OHV� EOHVVXUHV� GX� FēXU et Petit &DKLHU�GȊH[HUFLFHV�SRXU�VRXODJHU�OHV�EOHVVXUHV�GX�FēXU publiés chez Jouvence.

4 THALMANN, Yves-Alexandre, Au diable la culpabilité, éditions Jouvence, 2005, p. 51 à 54.

NotesL’humour : une drôle de vertu1 André Compte-Sponville, Petit Traité des grandes vertus, PUF, 1995, p. 312.2 Les deux renversements d’accord toltèques, appendice du livre Le Don du Pardon,

Olivier Clerc, Éditions Trédaniel, 2010. 3 Les Quatre Accords toltèques, Don Miguel Ruiz, Éditions Jouvence, 1999. 4 Umberto Eco, Le Nom de la rose, Grasset, 1981. Jean-Jacques Annaud en a tiré un

ʏOP�WRXW�DXVVL�UHPDUTXDEOH��5 Littéralement disponible��TXDOLʏFDWLI�DWWULEX©�SDU�OHV�66�DX[�IHPPHV�UHIXVDQW�GH�

travailler pour eux. Leur échouaient alors les corvées les plus basses et les brimades les plus féroces. Ce titre fait un clin d’œil à une opérette d’Offenbach (Orphée aux enfers).

6 Cf. La Boîte à outils de la créativité, d’Edward de Bono, Éditions d’Organisation.7 Cf. La Sagesse des blagues, d’Alejandro Jodorowsky, Éditions Vivez Soleil.8 Cf. Les Plaisanteries de l’incroyable Mulla Nasrudin, de Idries Shah, Éditions Le

Courrier du Livre.9 Je pense notamment au lama Thubten Yeshé, chez les Tibétains ; au jeune Indien

Maharaji, à l’époque de la Divine Light Mission ; ou encore à O. M. Aïvanhov, qui raffolait d’histoires de Nazrudin (qu’on appelle Nastradine Hodja, en Bulgarie, d’où il venait).

10 André Compte-Sponville, Petit Traité des grandes vertus, PUF, 1995.11 Robert Ornstein, David Obel, Les Vertus du plaisir, Éditions Signa.

La joie de l’être1 Pierre Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique, Paris, Gallimard, Folio essais,

1995, p. 198.2 Ibidem, p. 198.3 Essais I, Paris, Garnier Flammarion 1969, p. 142.4 Emmanuel Levinas, Le Temps et l’Autre, Montpellier, Fata Morgana, 1979, p. 21.5 Cité dans : Pierre-Marie Emonet, La Métaphysique, source d’émerveillement, Édi-

tions Tarma 2013.6 In La Liberté du 12 octobre 2013, Fribourg.7 Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire, cinquième et septième promenade.8 Montaigne, Essais II, Paris Gallimard, 1962, p. 359.9 Blaise Pascal, Pensées, Le Livre de Poche 1972, Pensée 143, p. 74.10 Cité dans : Idries Shah, Sages d’Orient, Paris, Presses Pocket, 1993, p. 35.11 Etty Hillesum, Une vie bouleversée, Paris, Seuil, Points, 1995, p. 79.12 Cité dans : Chang Chung-Yuan, Le Monde du tao, Paris, Stock, 1971, p. 64.13 L’Enseignement de Ramana Maharshi, Paris, Albin Michel, 1972, p. 90.14 Ibidem, p. 340.

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