les antennes n°19

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Ne pas jeter sur la voie publique www.lesantennes.org Photo : Martin Colognoli N°19 - MARS/AVRIL/MAI 2011 édito SOS élus, nous sommes là pour vous aider ! Il y a peu de temps, je discutais avec une personne au chômage qui était contente car elle venait enfin de trouver un petit travail entre midi et deux. La seule chose qui l’ennuyait, c’est qu’elle ne savait jamais avant 11h du matin si elle allait travailler ou non. Tous les jours, la même attente, elle restait pendue au téléphone jusqu’à l’heure fatidique. En continuant notre conversation, j’appris qu’elle avait ce petit travail depuis bientôt deux mois, qu’elle n’avait toujours pas été payée et surtout qu’elle n’avait rien signé. Pas de contrat de travail ? Quoi, c’est illégal, je m’exclamais ! Et bien non ! Il faut savoir que les collectivités locales ont le droit de faire travailler une personne, sans contrat et uniquement quand elles en ont besoin… Certains appellent cela de la main-d’œuvre jetable… D’autres, de la précarité. Ce qu’une entreprise privée ne pourrait pas faire, les collectivités, au nom du service public qu’elles doivent assurer, le font. Mais comment nos élus peuvent-ils laisser faire cela ? Comment peuvent- ils cautionner un système qui génère de la précarité ? Seraient-ils devenus de simples administrateurs d’entreprise? Les mairies subiraient-elles, elles aussi, les effets de la mondialisation ? Comme le dit, à sa façon, un habitant en dernière page, il nous faut « remonter les bretelles de nos élus », il nous faut les surveiller pour éviter les déviances ou les négligences (lire page 11). Mais il nous faut aussi et surtout être présent pour les soutenir dans leurs combats, et les encourager. Cela ne doit pas être si simple d’être un bon élu tous les jours. Anne Benoit-Janin Mangeriez-vous ce poisson pêché dans l’Isère ? Photo : Martin Colognoli Sommaire Sommaire Enquête : l’eau à Grenoble P. 2 à 6 - A quand un Grenoble Plage P. 7 - L’espéranto, langue équitable P. 8 - L’observatoire Femmes-hommes P. 9 - Une énergie citoyenne P. 10- Cosmétologie Bio P. 12 & 13 - Artistes d’ici P. 14 - Jeu P. 15

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Page 1: Les Antennes n°19

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N°19 - MARS/AVRIL/MAI 2011

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éditoSOS élus, nous sommes là pour vous aider !

Il y a peu de temps, je discutais

avec une personne au chômage

qui était contente car elle venait

enfin de trouver un petit travail

entre midi et deux. La seule chose

qui l’ennuyait, c’est qu’elle ne

savait jamais avant 11h du matin

si elle allait travailler ou non.

Tous les jours, la même attente,

elle restait pendue au téléphone

jusqu’à l’heure fatidique. En

continuant notre conversation,

j’appris qu’elle avait ce petit travail

depuis bientôt deux mois, qu’elle

n’avait toujours pas été payée et

surtout qu’elle n’avait rien signé.

Pas de contrat de travail ? Quoi,

c’est illégal, je m’exclamais ! Et

bien non ! Il faut savoir que les

collectivités locales ont le droit

de faire travailler une personne,

sans contrat et uniquement

quand elles en ont besoin…

Certains appellent cela de la

main-d’œuvre jetable… D’autres,

de la précarité. Ce qu’une

entreprise privée ne pourrait pas

faire, les collectivités, au nom du

service public qu’elles doivent

assurer, le font. Mais comment

nos élus peuvent-ils laisser

faire cela ? Comment peuvent-

ils cautionner un système

qui génère de la précarité ?

Seraient-ils devenus de simples

administrateurs d’entreprise?

Les mairies subiraient-elles,

elles aussi, les effets de la

mondialisation ? Comme le dit, à

sa façon, un habitant en dernière

page, il nous faut « remonter les

bretelles de nos élus », il nous

faut les surveiller pour éviter les

déviances ou les négligences (lire

page 11). Mais il nous faut aussi

et surtout être présent pour les

soutenir dans leurs combats, et

les encourager. Cela ne doit pas

être si simple d’être un bon élu

tous les jours.

Anne Benoit-Janin

Mangeriez-vous ce poisson pêché dans l’Isère ?

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Sommaire Sommaire Enquête : l’eau à Grenoble P. 2 à 6 - A quand un Grenoble Plage P. 7 - L’espéranto, langue équitable P. 8 - L’observatoire Femmes-hommes P. 9 - Une énergie citoyenne P. 10- Cosmétologie Bio P. 12 & 13 - Artistes d’ici P. 14 - Jeu P. 15

Page 2: Les Antennes n°19

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2

D’où vient l’eau que nous buvons?

A Grenoble, on boit l’eau qui provient de la nappe souterraine du Drac. Peut être un jour êtes-vous passé sur la RN75, en direction de Varces et vous êtes vous demandé où va ce tunnel qui s’enfonce dans la montagne sur la gauche ? Sans un laissez-passer, il vous sera impossible de franchir la porte blindée : c’est l’entrée très protégée du site de Rochefort, là où se trouve la «source» qui alimente en eau toute la ville de Grenoble. Cette eau est celle du bassin du Drac, qui, sous terre, s’écoule très lentement pendant des dizaines d’années, à travers les couches d’alluvions pour arriver dans cette nappe phréatique du Champ des Sources. Elle est alors, après cette filtration naturelle, totalement pure et limpide. Au sortir du tunnel, on débouche sur un très bel espace, entièrement clos sur 150 hectares, donnant sur de grandes prairies, des forêts de peupliers et même un verger où poussent toutes sortes d’arbres fruitiers (pommiers, mirabelliers, cognassiers...) La ville de Grenoble possède 500 hectares et près de 2 500 hectares sont inscrits dans un périmètre de protection. Pas question de construire, de polluer : tout est surveillé 24 h sur 24.Régie des Eaux de Grenoble (REG)www.reg-grenoble.fr

L’OR bleu

DOSSIER

Cœur de glace au lac du Pourcelet dans l'Oisans

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6 1

7 4

6 2

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A quelques jours de la journée mondiale sur l’eau, le 22 mars, les Antennes cristallisent toutes son attention sur ce patrimoine na-turel de l’humanité. Essentielle pour la plupart des activités hu-maines, elle commande le développement des sociétés. Pourtant, la disponibilité de l’eau et le partage de ce bien commun aiguisent les enjeux géostratégiques. A Grenoble, l’eau coule en abondance. Les deux principaux organismes qui alimentent l’agglomération en eau (le SIERG et la REG) peuvent, l’un et l’autre, fournir le double de ce qu’ils approvisionnent aujourd’hui. Mais que savons-nous de ce bien précieux, si recherché dans certaines parties du monde? 328 habitants de l’agglomération ont répondu à un questionnaire de seize questions, administré au téléphone par les étudiantes de l’IUT de Grenoble entre janvier et février 2010.

Dans la région grenobloise, nous ne buvons pas tous la même eau

Dans la plupart des communes de l’agglo, les habitants reçoivent l’eau du SIERG qui provient de la nappe alluvialle de la basse Romanche, au niveau des communes de Vizille et Saint-Pierre-de-Mésage. Elle provient du bassin versant montagneux de la Romanche. Des périmètres de protection assurent la protection immédiate des captages.http://www.sierg.org/

Les communes de Biviers, Corenc, Mon-bonnot St-Martin, St-Ismier, St-Nazaire les Eymes, La Tronche, et une partie de Meylan, sont alimentées par les eaux de la Dhuy, captée dans la vallée du Do-ménon (hauts de Revel). C’est le SIED qui gère cette eau qui est désinfectée au chlore avant d’être envoyée dans le réseau. http://www.syndicat-intercommunal-eaux-dhuy.fr/eau-distribution

Sie

rg

Plus de la moitié des personnes interrogées ne savent pas d’où provient l’eau de leur robinetL’eau de votre robinet provient de :Ne sait pas : 56.1%La nappe souterraine du Drac (Varces) : 18.3%La source de la Dhuy dans le massif de Belledonne : 16.5%La nappe alluviale de la vallée de la Romanche (Vif) : 6.7%Autre : 2.4%

60% de l’eau distribuée en France est issue de ressources souterraines et 40 % des eaux de surface (rivières, lacs…)

Menace de pollution en amont des captages

Le projet de station d’épuration sur la com mune de Gavet, en amont des captages est une réelle menace de pollution. Claude Bertrand, président du SIERG, s’y oppose et il est soutenu par les 31 maires des communes adhérentes.

Page 3: Les Antennes n°19

L’agglo peut-elle manquer d’eau?

PAGE

3

67,7% des personnes interrogées pensent que l’eau de leur robinet est traitéeA votre avis, l’eau de votre robinet :Est traitée : 67.7%N’est pas traitée : 25.3%Ne sait pas : 7%

DOSSIER

Nos sources sont pleinesLe site de Rochefort (REG) a la

capacité de produire 137 600

m3 d’eau potable par jour !

Dans la réalité, les besoins ne

sont pas si élevés (en moyenne

40 978 m3 par jour). Le Champ

des Sources pourrait alimen-

ter toute l’agglo.

33.2% des personnes interrogées pensent que les réserves d’eau diminuent dans notre agglomération

Pensez-vous que les réserves d’eau dans l’agglomération diminuent ?Oui, vraiment : 11%Oui, un peu : 22.3%Non, pas vraiment : 22.6%Non, pas du tout : 10.4%Ne sait pas : 33.8%

L’eau de l’aggloest-elle bonne?

70.8% des personnes

intérrogées pensent que

les Français utilisent,

par jour et par personne,

entre 20 et 100 litres. Ils

en utilisent en moyenne

150.

En moyenne, quelle quantité

d’eau les Français utilisent-ils

par jour et par personne?

Environ 20 l : 12.2%

Environ 50 l : 34.5%

Environ 100 l : 24.1%

Environ 200 l : 12.8%

Environ 400 l : 3%

Ne sait pas : 13.4%

• La moyenne en France est de 150 l. A Grenoble, elle est de 137 l. (INSEE décret 95-635 du 6 Mai 1995). Aux Etats-Unis, elle est environ de 380 l. • Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), 30 litres par jour serait le minimum nécessaire à une personne pour vivre et 50 litres par jour seraient suffisants. Or, des millions de pauvres subsistent avec moins de 19 l. Dans certains pays du Sahel, on arrive difficilement à trouver 10 l. d’eau par jour et par personne.

Une consommation de l’eau très inégale

Dans le monde, le risque de pénurie d’eau douce est réel. L’eau douce représente 2,5 % de l’eau terrestre. Près de 70 % de cette eau douce est prisonnière de la glace. Le reste se trouve dans les nappes phréatiques que nous pompons plus vite qu’elles ne se rechargent de façon naturelle.

L’eau est inégalement répar-tie sur la planète : 46 % de la population ne dispose pas d’eau courante. Les femmes des pays en voie de développement parcourent en moyenne 6 km par jour pour s’approvisionner en eau. D’ici 2025, 1,8 milliard d’in-dividus vivront dans des régions soumises à une sévère pénurie d’eau.

«L’eau de Grenoble est une eau si pure, nous rappelle Eric Grasset, président de la Régie des Eaux de Grenoble, que nous n’avons pas besoin de la traiter. Nous avons même une dérogation préfectorale qui nous permet de ne pas utiliser de chlore (le système pour le faire existe évidemment et, en cas de besoin, il nous suffit d’ouvrir une vanne). Cette eau est incroyablement bonne ! C’est une eau que nous pourrions commercialiser et embouteiller, les petits enfants peuvent la boire directement au biberon. C’est un véritable joyau pour Grenoble, un très grand confort ! Il est invraisemblable que des Grenoblois achètent de l’eau en bouteille !»

L’eau de Grenoble

96% des personnes interrogées ont confiance dans l’eau qu’ils boivent au robinet (en France 84%)*

Quand vous buvez l’eau de votre robinet, vous avez :Totalement confiance : 85.1%Un peu confiance : 11%Pas très confiance : 1.8%Pas du tout confiance : 1.5%Ne sait pas : 0.6%

96.3% trouvent qu’elle a

bon goût (en France, ils

sont 71%)*Et trouvez-vous qu’elle ait bon

goût ?

Oui : 96.3%

Non : 3.4%

Ne sait pas : 0.3%

Ils ne sont que 7.6% des personnes interrogées à dire qu’ils boivent le plus souvent de l’eau en bouteille (en France, ils sont 56%)*.

Au quotidien, le plus souvent, vous buvez :L’eau du robinet : 91.2%De l’eau en bouteille : 7.6% De l’eau filtrée : 1.2%Autre : 0%* http://www.cieau.com/

La nappe dans laquelle est captée l’eau du Sierg qui alimente l’essentiel de l’agglomération, est moins profonde que celle de l’eau de la Reg. Toute deux répondent aux normes de qualité requises et ne subissent aucun traitement avant distribution. C’est pour cela qu’elle est qualifiée de «naturellement pure».

L’eau de l’agglo

A savoir :•Une chasse d’eau consomme 10 à 12 litres.•Un bain entre 100 litres et 150 litres.•Une douche entre 60 à 80 litres.•Un lave-vaisselle de 25 à 40 litres.•Une vaisselle à la main 50 litres (en rinçant à l’eau courante).•Un lave-linge de 70 à 100 litres, touche « éco » : 40 à 60 litres.•Un lavage d’une voiture : 200 litres.

L’eau est un bien précieux qu’il faut préserver pour 100 % des personnes interrogées La crise de l’eau qui se profile à l’horizon est l’une des plus graves qui menace le monde aujourd’hui selon l’Unesco. Si la population mondiale a triplé au cours du dernier siècle, la demande de cette précieuse ressource a, elle, plus que sextuplé dans le même temps. A cela s’ajoute la pollution qui menace nos cours d’eau.

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Page 4: Les Antennes n°19

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4

DOSSIER

Un torrent de couleurs fantaisistes...

Lorsque les eaux du ruisseau de Laval terminent leur course sur les pentes du massif de Belle-donne, elles atteignent la petite commune de Brignoud et tra-versent l’entreprise Ahlstrom, industrie papetière spécialisée dans le non-tissé, gourmande en eaux. Ces eaux sont reje-tées, après traitement, à même le réseau hydrographique qui, régulièrement, affiche des teintes inquiétantes durant plusieurs heures. Pourtant, en février 2004, dans le magazine de la Chambre de commerce de Grenoble, ses responsables affirmaient : «Grâce à la station d’épuration, nous rejetons une eau propre et sans risque pour l’environnement ».

Sylvie Perrier

Pour lire tout l’article : http://www.presences-grenoble.fr/fevrier 2004/lignepatrimoine.htm

Avec cet hiver, où la neige fait défaut, Vercors-tv a demandé l’avis d’une scienti-fique : http://vercorstv.wmaker.tv/Neige-de-Culture_v211.html

65.5% des personnes interrogées ne mangeraient pas un poisson pêché dans l’Isère ou le Drac dans l’agglomération et ils ont raison !Mangeriez-vous un poisson pêché dans les rivières de l’agglo ?Non : 65.5%Oui : 25.9%Ne sait pas : 8.5%

Pollution,où en sont nos rivières?

Les Antennes ont rencontré Nicolas, un jeune homme passionné de pêche qui est également technicien de l’environnement et spécialiste de la pêche et des poissons. «L’Isère est riche en poissons, mais elle le serait encore plus si elle n’était pas à ce point endiguée. C’est une rivière qui pourrait vivre beaucoup plus. Il n’empêche qu’elle possède des truites mais également des chevennes, des barbeaux de belle taille. Quand je pêche par exemple près du péage de Voreppe, une fois sur deux j’attrape une truite qui dépasse 50 cm (près de 3 kilos !). Il m’est arrivé de pêcher une truite de plus de 60 cm !L’Isère est une rivière qui remue pas mal et surtout qui est froide ! ce qui explique la présence des truites. On peut les pêcher

Peut-on manger ce poisson pêché à proximité de Grenoble ?

Une étude du Service de l’observation et des statistiques a constaté que 90% des cours d’eau français contiennent des traces d’herbicides ou d’insecticides dans des proportions parfois préoccupantes. A cela s’ajoute la pollution au PCB qui interdit la consommation de poissons pêchés dans certaines rivières. Qu’en est-il de nos rivières?

Photo : M

artin Colognoli

(avec des leurres artificiels) au mois de mars et puis en août et septembre.Je connais un pêcheur qui a attrapé l’an dernier 30 truites de plus de 50 cm. Et en pleine ville, à Grenoble, un pêcheur, le jour de l’ouverture, a attrapé une truite de 75 cm. Ce sont des truites fario ou arc en ciel... Mais il ne faut pas rêver : un arrêté préfectoral interdit de consommer et de commercialiser tous les poissons pêchés dans certaines portions de l’Isère, du Drac et de la Romanche. En effet ces poissons sont contaminés par du PCB*. Nous les pê-chons pour le sport, le temps d’une photo et nous les relâchons ! »

JMA

*Les PCB, ou polychlorobiphényles, sont des dérivés chimiques chlorés plus connus en France sous le nom de pyralènes. Très utilisées dans le domaine des transformateurs électriques et des appareils hydrauliques, mais aussi les encres, les adhésifs et plu-sieurs appareils électriques, ces substances ont été frappées d’interdiction de fabri-cation en 1985 lorsqu’il fut clairement établi qu’elles représentaient un danger pour la santé de l’homme. N’étant pas bio-dégradables, elles persistent longtemps dans l’envi-ronnement. Elles s’accumulent dans les organismes vivants, notamment les poissons, et la chaîne alimentaire. En cas d’exposition chronique, les PCB ont des conséquences graves pour le foie, la fertilité et sont cancérigènes.

L’eau ou le ski?La neige artificielle ou «de culture», soulève quelques interrogations.

Dans le bulletin de l’associa-tion «Montagne Verte», sous la plume de Corinne Grumberg, on trouve ces réflexions qui mé-ritent qu’on s’y attarde : «Au-jourd’hui, c’est un équipement dont les stations ne peuvent plus se passer. Les tour-opé-rateurs exigent le plan d’en-neigement avant de prendre des engagements. Mais savez-vous d’où vient l’eau ? Des ri-vières et torrents, des barrages d’altitude ou lacs artificiels, ou encore du réseau d’eau po-table. Cette eau est parfois pompée dans une autre vallée et son transfert est souvent très compliqué: l’eau est véhiculée jusqu’à une retenue collinaire et parcourt parfois plus de 20 km et 1000 m de dénivelé ! Je vous laisse imaginer le coût et les dépenses d’énergie pour

nourrir les canons à neige ! Pour acquérir ce procédé, certaines communes se sont endettées pour 15 ans ! Les impacts envi-ronnementaux sont nombreux : assèchement des torrents, dan-ger pour la biodiversité, réper-cussions sur le cycle de l’eau, la faune et la flore, érosion de la montagne, sécurité des bar-rages d’altitude, réduction des pâturages de bonne qualité, fonte décalée.»

JMA

La consommation et la commercialisa-tion des poissons pêchés dans certaines portions de l’Isère, du Drac et de la Ro-manche sont interdites. Idem sur un tronçon de la Fure depuis les résultats de la campagne 2009.http://isere-peche.hostzi.com/2010/

Bain dans le lac noir du plateau d’Emparis

Les normes environnementales ont-elles un sens ? Exemple d’une entreprise certifiée ISO 14001 depuis 1996, qui évacue des eaux usées pourtant traitées dans les cours d’eau naturels.

(1) La norme ISO 14001 repose sur le prin-cipe d’amélioration continue de la perfor-mance environnementale par la maîtrise des impacts liés à l’activité de l’entreprise(source : http://iso14001.fr/)

Rosalie H

urtado

Page 5: Les Antennes n°19

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5

DOSSIER

A méditer

Une bouteille d’eau minérale

coûte entre 100 et 200 fois plus

cher que l’eau du robinet

Chère, l’eau de l’agglo?Plus de 40% des per-sonnes interrogées trou-vent qu’ils paient trop cher l’eau qu’ils consom-ment. Et pourtant...Trouvez-vous que vous payez trop cher l’eau que vous consommez ?Oui, vraiment : 17.1%Oui, un peu : 23.8%Non, pas vraiment : 30.2%Non, pas du tout : 8.2%Ne sait pas : 20.7%

Depuis 2000 la Métro a pour mission l’assainissement. Il s’agit de réaliser la collecte des eaux usées et des eaux pluviales jusqu’à la station d’épuration d’Aquapole qui les traite avant de les rejeter dans l’Isère.Aquapole est une station intercommunale d’épuration située près du Fontanil (en aval du pont-barrage). Construite en 1988, elle reçoit les eaux usées de 54 communes (dont 27 hors agglo), les eaux de 1 500 établissements industriels ou assimilés et traite 250 000 m3 d’eau par jour (avec des pointes parfois à 450 000 m3).Le financement de ces opérations est assuré par la redevance assainissement dont l’assiette est basée sur le volume d’eau potable consommé.

Comment nettoie-t-on l’eau ?Les eaux usées vont transiter par 1 800 kilomètres de tuyaux (dont 30 km de tuyaux d’un diamètre de 2,20 m) et 132 stations de pompage. Elles vont d’abord passer à travers des grilles, puis subir un désablage et une opération de désenhuilage. Elles transitent ensuite dans des bassins de décantation (un traitement physico-chimique) et pour finir suivent un traitement biologique.

Que devient l’eau que nous utilisons?

Il en résulte des eaux dites « propres », qui partiront dans l’Isère, et des boues dont certaines seront utilisées pour le compostage. D’autres seront incinérées ou stockées. Les eaux propres sont des eaux dont, en théorie, la qualité suffit à ne pas dégrader les milieux naturels. Attention elles n’ont rien à voir avec des eaux potables mais d’ici à 2015, elles devraient être d’une qualité irréprochable (la Métro, selon la directive cadre sur l’eau de 2000 travaille en ce sens) ! Il faut savoir que le taux de dépollution n’est pas de 100% dans une station d’épuration mais plus proche de 70%, dans le meilleur des cas.

Ce qu’on ne sait pas traiterParmi les problèmes qui se posent, les scientifiques s’interrogent depuis 1970 sur les résidus médicamenteux et les métaux lourds dans les effluents des stations d’épuration. Quel impact ont les antibiotiques qui ne sont pas éliminés, tout comme les antidépresseurs, les anti-inflammatoires et les oestrogènes (la pillule) ? Sans compter tous les produits vétérinaires ? Il faut savoir qu’on a déjà observé des mutations auprès de certains poissons (changement de sexe, hermaphrodisme).

Ce n’est pas le tout de posséder l’eau courante, il faut aussi s’en débarrasser et si possible faire en sorte que ces eaux «usées» soient traitées pour ne pas polluer l’environnement ; c’est à dire les rivières et la mer dans lesquelles elles finiront de gré ou de force.

Le saviez-vous ? La voie sur berge est en fait bâtie sur la dalle d’un énorme collecteur d’eaux usées et pluviales (3,40 m de haut) , aussi gros qu’une bouche de métro.

Pourquoi traiter les eaux de pluie ?Dans l’agglo, il existe quatre buses qui se déversent sur la rive gauche de l’Isère. Ces gros tuyaux servent à déverser le trop plein des eaux pluviales : des déversoirs d’orage. Aquapole ne peut pas aujourd’hui traiter l’ensemble de ces eaux lors des orages et, du coup, elles vont directement dans l’Isère. Dans quelques années, il faudra à coup sûr traiter ces eaux qui transportent des tas de résidus (particules dûes aux freinages et aux frottements des pneus, déjections diverses , etc.). Mais, comme le rappellent certains spécialistes, il faudra alors creuser de véritables cathédrales sous terre pour stocker et traiter ces eaux.

En France, le prix moyen de l’eau a augmenté de 3,3% par an entre 2004 et 2008, soit plus rapidement que l’indice des prix à la consommation (1,9% par an). Le prix de l’eau (2.2 euros le mètre cube) à Grenoble est relativement faible si on le compare à d’autres villes (environ 3 euros). Mais une légère augmentation a été votée pour 2011. C’est « un choix stratégique pour l’avenir et un choix que nous assumons », assure le président de la Régie des Eaux de Grenoble, Eric Grasset. Une hausse qui se justifie par une baisse de la consommation. En effet, quelle que soit la consommation, le coût de l’acheminement reste le même. A la demande des 31 communes adhérentes, le Sierg a procédé à la même augmentation... JMA

Le saviez-vous ? Une étude montre que les poissons mâles de la Seine changent de sexe du fait des hormones rejetées : l’exposition des poissons à des concentrations minimes d’un œstrogène de la pillule contraceptive, suffit pour provoquer la féminisation.http://www.guerir.org/dossiers/alimentation-cancer

Les petits villages qui ne sont pas reliés à une station d’épuration possèdent des systèmes d’épuration autonomes de type fosse septique avec un champ d’épandage, dont la réalisation

l’entretien et les performances sont suivis par la Métro.Et souvenons-nous au final : tout ce que nous rejetons va dans l’Isère !Jean-Michel Asselin

Une idée qui court : L’eau de Grenoble pourrait être vendue à d’autres communes de l’agglo qui ne bénéficient pas des mêmes qualités d’eau. Autrement dit, cela revient à entrer dans un contexte plus commercial. L’eau perdrait alors son statut de bien commun de l’humanité (voir encadré ci-contre)

Moins on consomme, plus l’eau est chère

Devenez porteur d’eau

1. L’eau n’est pas une marchan-dise, l’eau est un bien commun non seulement pour l’Humanité mais aussi pour le Vivant.2. Afin de garantir la ressource pour les générations futures, nous avons le devoir de restituer l’eau à la nature dans sa pureté d’origine.3. L’accès à l’eau est un droit hu-main fondamental qui ne peut être garanti que par une gestion pub-lique, démocratique et transpar-ente, inscrite dans la loi.http://www.france-libertes.org

Rosalie Hurtado

Fred

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x

Cf. Fondation Danielle Mitterrand

Page 6: Les Antennes n°19

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6

Une grande crue est-elle encore possible?

Dans les chroniques, on pense qu’il y eut environ 150 inondations majeures qui ont touché Grenoble, dont pas moins de 80 entre 1600 et 1860.

Les crues furent pendant des

siècles le fléau le plus craint

dans notre ville et ses alentours.Ainsi du 14 au 15 septembre 1219 une crue a causé la mort de plus d’un millier de personne, nous raconte l’évêque Jean de Sasse-nage. Ce nombre très important de victimes tient peut être au fait que la crue se produisit alors que la ville était pleine de monde ve-nue pour une foire. Un an après la catastrophe, le 14 septembre 1220, l’évêque de Grenoble, Jean de Sas-senage, organise un pèlerinage d’action de grâce à Notre-Dame de Parménie. Cette manifestation se renouvelant chaque année est à l’origine de la célèbre foire de Beaucroissant.Cette crue eut lieu parce qu’un lac qui s’était formé à la hauteur de Li-vet se vidangea après qu’une de ses rives ait cédé... La vague fut terrible et l’Isère pendant quelques instants vit ses eaux remonter à contre-cou-rant. Il se forma alors un autre lac près de Meylan qui, en se vidan-geant, inonda toute la ville.En 1651, du 16 au 30 novembre, la

crue balaya un pont à Grenoble et inonda toute la ville, il fallait avoir une barque pour circuler place Grenette. On note encore des crues violentes en 1729, 1732, 1733, 1778, avant la grande crue de novembre 1859.

1859, la crue bicentenniale de

référenceElle fit de très gros dégats dans Grenoble et le Grésivaudan. Deux phénomènes combinés en sont la cause : de très fortes pluies et un vent chaud de sud-ouest qui occa-sionna une fonte des neiges sur les sommets alentours (en quelques heures la température était passée de 12 à 19 °). Si cette crue ne fit que 6 victimes,

toutes les récoltes, les canalisa-tions, et plusieurs maisons furent détruites. L’eau atteignit 1,25 m place Grenette et 1,60 m place Vau-canson, 1 m place Notre-Dame, 1,80 m au cimetière et 0,65 m rue Lesdiguières. En amont et en aval de Grenoble, la plaine n’était plus qu’un immense lac. On estime à 400 000 francs or de dégats...Nous avons une chance sur 200 qu’elle se produise chaque année ! Ces dix dernières années, à six re-prises, nous avons connu ce que l’on nomme une crue décennale, c’est à dire une crue qui a une chance sur dix de se reproduire chaque année. La dernière date du 31 mai 2010. Elle fut par chance très courte oc-casionnant une montée très forte de la nappe phréatique.

Cette crue est-elle possible

aujourd’hui ?Certes, les choses ont changé de-puis 1859, mais les caprices de la météo sont toujours possibles. Oui, une crue semblable à celle de 1859 peut avoir lieu. Elle serait d’autant plus violente que les endiguements de l’Isère restreignent considéra-

Avec trois cours d’eau qui arrosent le bassin grenoblois, il était difficile d’ignorer le phénomène des crues et des inondations.

blement l’épandage des eaux dans la vallée. Les digues peuvent aussi céder (même avec une «petite» crue décennale !) Espérons que le SYMBHI (syndicat mixte des bassins hydrauliques de l’Isère) saura mettre en place tous ces projets : moins d’urbanisation pour préserver des champs inon-dables en amont (il faut laisser plus de place à l’Isère !), des drains (les chantournes), des digues renfor-cées, l’évaluation des dégâts occa-sionnés par les blaireaux, les la-pins et les ragondins (ces animaux fouisseurs dégradent nos digues), un curage efficace de l’Isère. Les travaux se monteront à 90 millions d’euros : une paille quand on sait que les dégâts causés par une crue de type 1859 nous coûteraient au bas mot 500 millions d’euros !

Comment s’informer ?Le site «vigicrues» vous permet de vous tenir au courant des crues au jour le jour. Sachez enfin que lorsque la crue est remarquable du côté de Pontcharra, il faut près de 6 heures pour qu’elle se manifeste en aval à Grenoble. JMA

Le lion et le serpent, la bataille oubliée

DOSSIER

Près de 50% des personnes interrogées ne craignent pas une inondation catas-trophique dans notre agglo-mération

Pensez-vous que notre agglo pourrait dans les dix pro-chaines années être inondée de façon catastrophique ?Oui, certainement : 49.4%Non, certainement pas : 26.2%Ne sait pas : 24.4%

La « Fontaine au lion » est le fruit de la collaboration entre un sculpteur, Victor Sappey, façonnant le lion dans la pierre, et un fondeur, Charles Crozatier, concevant le

serpent de bronze. Cette œuvre puissante fut effectuée au milieu du XIXième siècle, au moment des grands travaux d’endiguement de l’Isère ; ainsi, le fauve dominateur incarne la ville, Grenoble, tandis que le reptile vaincu personnifie l’eau, l’Isère. La rivière fut en effet souvent représentée par le serpent dans l’iconographie, la sinuosité des méandres évoquant le mouvement reptatoire.

Le symbolisme ne s’arrête pas là, puisque l’emplacement de la fontaine se situe au pied d’une ancienne voie romaine, la Montée Chalemont, et au bout du pont Saint Laurent, un des premiers passages historiques du cours d’eau.

A regarder cette rivière pittoresque traverser la ville, nous avons oublié sans doute à quel point elle a constitué, des siècles durant, une menace récurrente, ne manquant pas de se déverser, en cas de crues, sur les habitations et cultures alentour…

Régine Morisson

Merci à Marie-Cécile Myard pour toutes les informations précieuses qu’elle nous a données.Pour avoir les sites références, consulter : www.lesantennes.org

Marie-Cécile Myard

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A l’écart des rues commerçantes, aux abords d’une place où personne ne s’arrête jamais, se dresse un fascinant monument. Un lion aux yeux exorbités, crocs et griffes sortis. Il immobilise sous sa patte un ser-pent gigantesque.

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imprimerie Notre Dame

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imprimerie Notre Dame

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57% des personnes interrogées trouvent que l’Isère et le Drac ne sont pas assez va-lorisésTrouvez-vous que l’Isère et le Drac soient dans notre agglo suffisamment valorisés ?Oui, très valorisés : 2.1%Oui, assez valorisés : 25.3%Non, pas assez valorisés : 43.9%Non pas du tout valorisés : 13.1%Ne sait pas : 15.5%

A quand

un Grenoble plage?Et 51% aimeraient un Grenoble plageAimeriez-vous avoir un Gre-noble plage (des espaces aménagés pour profiter des rivages) ?Oui : 51.8%Non : 46%Ne sait pas : 2.1%

Actuellement, la ville de Grenoble travaille pour aménager les quais de l’Isère. Une première phase concerne le côté St Laurent. L’ob-jectif est de rendre ce quartier plus attractif, de valoriser l’Isère, en la rendant plus visible. La rue St Laurent pourrait ainsi devenir piétonne ce qui donnerait plus de place aux terrasses. A voir sur le site de Grenoble : www.grenoble.fr

La houille blanche, c’est l’électricité produite par la force hydraulique dûe à l’écoulement de l’eau. En Eu-rope, près de 10 % de l’électricité est d’origine hydraulique (15% en France et environ 50% en Rhône-Alpes). Cette énergie est dite propre mais attention, les barrages condui-sent souvent au dépeuplement des rivières : disparition des espèces migratrices (anguilles, saumons...), malgré les dispositifs palliatifs comme les échelles à poissons. La

construction de barrages bloque aussi la circulation des sédiments, ce qui peut entraîner une perte de qualité des terres agricoles. Enfin, la retenue d’eau augmente considérablement l’évaporation de l’eau dans les zones chaudes.Les petites structures sont pré-férables car souvent elles sont-moins dommageables pour l’en-vironnement, moins coûteuses et plus rentables. http://www.goodplanet.info

La houille blanche est un nom qui se perd: seul 58.5% des per-sonnes interrogées savent ce que c’est.La houille blanche, selon vous, c’est :L’énergie produite par les barrages : 58.5%Ne sait pas : 21.3%Les papeteries du Grésivaudan : 9.5%Le charbon de La Mure : 9.1%L’or blanc : 1.5%

Du 21 mai au 25 octobre 1925, lors de l’exposition internationale de la houille blanche et du tou-risme, Grenoble était consacrée «capitale de la houille blanche».

La houille blanche

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Le 1er mai 2008

Un petit vent de vacances place Victor Hugo, après la manifestation du 1er mai

Les Antennes: association Composite: 1 rue Montorge, 38000 Grenoble. tél. 04 38 12 90 59. E-mail: [email protected]. Responsable de la publication et rédactrice en chef: Anne Benoit-Janin. Rédaction : Jean-Michel Asselin, Rosalie Hurtado, Régine Morisson. Ont participé à ce numéro : Pierre Chatelain, Emma-nuelle Fuentes, Jean Jonot, Anne-Laurence Mazenq, Sylvie Perrier. Publicité : Ro-salie Hurtado : 06 16 25 71 19. Imprimerie Notre-Dame. Correcteur : François Haÿs. 25 000 exemplaires. Ce journal est imprimé 100% papier recyclé, 100% désencré. www.lesantennes.org

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ESPACE ASSOC

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ESPACE ASSOC

L’ADA (Accueil Demandeurs d’Asile) est une association créée en 1986 à Grenoble, sous l’impulsion de membres d’Amnesty International. A son échelle, elle tente quotidiennement d’accueillir, écouter et soutenir ceux qui ont besoin de protection. Depuis des mois, elle alerte l’opinion sur les conditions très difficiles dans lesquelles, dans notre agglomération, en Isère, et aussi en Europe, les demandeurs d’asiles sont accueillis.

Demandeurs d’asile sous les tentes et ailleurs...

L’espéranto, la langue équitable !

L’attachement d’un pays à sa

langue est très associé au

pouvoir et à sa capacité de

rayonnement. L’idée d’adopter

une langue « neutre », une

langue qui n’appartienne à

aucun Etat en particulier et qui

mette tout le monde sur le même

plan d’égalité, se confronte à de

grandes résistances.

L’espéranto a de l’avenir En France, l’espéranto n’a

jamais pu être enseigné à

l’école parce qu’un ministre

considérait que le français était

une langue internationale. Dans

d’autres pays, en revanche,

l’espéranto fait partie intégrante

de l’enseignement. C’est le cas

en Chine, par exemple. Mais aujourd’hui, son développement dépend moins des volontés politiques. Avec internet, cette langue connaît un nouvel essor. Un réseau mondial met en lien les voyageurs du monde entier, les accueille et les conseille… De nombreuses radios permet-tent d’écouter, via le net, l’actualité de tous les pays. Et on peut lire Wikipédia en espéranto (Vikipedio).

Une langue pour tousL’espéranto existe depuis 1887. Sa grammaire est extrêmement simple et astucieuse. Tous les mots d’une même famille ont la même racine. Seule la dernière syllabe change selon

le temps, le genre, le nombre… La prononciation est aussi très accessible : chaque lettre est un son. Cette simplicité facilite de manière incroyable l’apprentissage de l’espéranto. Il faut environ 2 000 heures pour apprendre l’anglais et 200 heures pour l’espéranto.

ABJContacts : http://esperanto38.monsite-orange.fr/De nombreux sites permettent d’apprendre l’espéranto. A Grenoble, on peut l’apprendre à la MJC de St Martin d’Hères et de St Egrève, à l’Université Inter-Ages du Dauphiné.Pour connaître tous les sites, RDV sur : www.lesantennes.org

Le problème des langues est un véritable tabou ! L’attachement d’un pays à sa langue est très associé au pouvoir et à sa capacité de rayonnement. L’idée d’adopter une langue « neutre », une langue commune qui n’appartienne pas à un Etat en particulier et qui mette tout le monde sur un même pied d’égalité, se heurte à de grandes résistances. Mais avec internet, une nouvelle chance s’ouvre pour cette langue universelle qu’est l’Espéranto

Il faut 506 combinai-sons linguistiques

pour se comprendre entre européens

Au Parlement européen, 23 langues officielles sont re-connues. Lors d’une séance plénière, si l’on veut qu’un Tchèque, un Grec, un Danois, ou un Catalan, soit compris de tous et puisse comprendre tout le monde, il faut une tra-duction simultanée par pays et par langue... Cela repré-sente 506 combinaisons lin-guistiques possibles! A cela s’ajoute une grande perte de l’information : les traduc-tions sont parfois approxi-matives. Un parlementaire n’a pas forcément la maî-trise de la langue anglaise (notre président en est un bel exemple). Question coût, les traductions représentent un véritable gouffre. L’adoption de l’espéranto ferait gagner 25 milliards d’euros par an à l’UE…

Le congrès régional Espé-ranto Rhône-Alpes aura lieu les 13/14/15 mai à Fontaine,

Salle Edmond Vigne.

« Tout d’abord, explique Fabien Conte, bénévole de l’ADA, il faut rappeler que l’exil, vécu par des millions de personnes dans le monde, est une tragédie collective faite de drames individuels. On ne quitte pas sa terre, ses proches, sa culture et son pays par plaisir, mais par contrainte, par peur, par force, pour chercher une protection. C’est à ce moment-là que l’on devient demandeur d’asile.

L’injustice devant la loiDemandeur d’asile est un statut administratif : le rôle de l’ADA est de leur apporter un soutien administratif et social malgré leur dénuement. Il faut expliquer à une personne à la rue exténuée comment demander l’aide juridictionnelle pour être représentée par un avocat dans ses démarches. C’est ce que nous faisons tous les jours. Ce qui est terrible : l’injustice. Par

manque de place adaptée, à situation administrative égale, les personnes ne sont pas prises en charge de la même manière et certaines se retrouvent à la rue. L’Union Européenne présente les demandeurs d’asile comme une vague prête à nous submerger, en ne sait plus que brandir la peur de l’étranger. Pourtant, ce sont les pays en développement qui accueillent les quatre cinquièmes des réfugiés dans le monde. L’accès au droit d’asile est un droit fondamental. L’État français ne peut ouvertement limiter cet accès. Mais les obstacles administratifs et juridiques s’accumulent. Le projet de loi Besson, par exemple, prévoit de créer des zones de non droit qui ne permettraient pas de demander l’asile. Dans les faits, les demandeurs d’asile sont donc

confrontés à un parcours du combattant qui confine au calvaire. Ils constituent l’une des populations les plus précarisées en France. Privés du droit de travail, une majorité est obligée de subsister avec une allocation mensuelle de 320 euros par adulte. Notre association s’efforce également de sensibiliser la population à ces problématiques et intervient aussi en défense du droit d’asile, tant sur certains dossiers particuliers que pour dénoncer les atteintes à ce droit fondamental.» ABJ

Le 10 décembre 2008, à l’occasion des 60 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Stéphane HESSEL, l’un de ses rédacteurs et auteur du pamphlet Indignez-vous!, déclarait : «La France n’a pas respecté comme elle aurait dû un certain nombre de valeurs et de droits qui figurent dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme. [...]Je suis très fâché contre mon gouvernement actuel. La façon dont il traite le droit d’asile et les sans-papiers me révulse. Et je pense qu’il faut que nous soyons nombreux à protester contre ces formes de violations de droits élémentaires.» A l’ADA, nous tentons de les accueillir dignement, ce que ne peut plus faire les autorités.

ADA, aujourd’hui, compte 30 bénévoles et un chargé de mission. Elle recherche des bénévoles mais aussi des soutiens financiers pour continuer à mener son action.www.ada-grenoble.org

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DOSSIER

des collectivités territoriales va vraisemblablement déboucher sur une diminution de la part des femmes dans la nouvelle assemblée des conseillers territoriaux. Un risque de régression objectif de la parité à courte échéance !

Anne-Laurence Mazenqwww.parite-38.org

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Pari réussi et essai transformé dans un pays culturellement assez rétif à la question de l’égalité homme/femme, en 1999 une révision constitutionnelle est adoptée. Un an plus tard, la loi sur la parité est votée. Si celle-ci favorise l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux, son champ d’application est limité aux scrutins de liste. L’avancée est donc réelle, mais toujours insuffisante. La preuve 10 ans après: des verrous invisibles ferment les portes du monde politique et des sphères décisionnaires. Il suffit pour s’en convaincre de regarder la composition des assemblées électives locales où les femmes ne représentent qu’une très petite minorité. La situation est édifiante

au niveau de la Métro et du Conseil Général. L’honneur est à peu près sauf chez les députées qui depuis peu sont au nombre de deux sur neuf en Isère. Pas terrible !Des sociologues spécialistes du travail ont montré que les femmes font face à de nombreux blocages liés à leur vie quotidienne. Concilier vie personnelle, vie professionnelle et vie publique reste difficile pour une majorité d’entre elles qui, la plupart du temps, ne reçoivent pas de soutien ou d’implication de la part de leurs compagnons. Question de mentalités !Bref, le combat n’est pas encore gagné et l’existence de l’association a toutes les raisons d’être. Soufflant régulièrement à l’oreille des politiques à l’approche

des élections, elle s’attache également à animer le débat sur la parité, à le faire vivre et exister dans la société. Une mission pas facile, surtout depuis quelques années car il en va de la parité comme d’autres sujets. La mode passe. Pourtant cette question a de quoi inquiéter, surtout à l’aune de la réforme territoriale. Cette refonte de l’organisation

Cette vanille «Bourbon» cultivée et séchée de façon traditionnelle pro-vient directement des Comores. Le fruit des ventes est intégrale-ment reversé aux femmes pro-ductrices ce qui leur permettra d’assurer en partie la scolarité des enfants. L’association « les amis de Mohoro » aide au développe-ment économique et culturel de ce village de 2 500 habitants et de sa région située au sud-est de la grande Comore (pays classé parmi les plus déshérités).

Les actions déjà réalisées : trans-port des manuels scolaires col-lationnés auprès des écoles du plateau du Vercors, acquisition de deux transformateurs au village

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qui leur a permis de ne plus être plongés dans le noir quotidien. Médicaments recueillis auprès de l’institut Pasteur. La première maison des femmes a vu le jour ce printemps à Mohoro. Ce local qui leur est entièrement réservé leur permettra de se retrouver pour faire de la couture, de l’alphabéti-sation etc. Pour venir en aide aux femmes, l’association vend de la vanille dite «Bourbon», très par-fumée qui est cultivée et séchée de façon traditionnelle. Le fruit de la vente est intégralement reversé aux femmes et assure ainsi en partie, répétons-le, la scolarité des enfants.

ABJ

Achetez des gousses de vanille bio et soutenez l’association «les amis de Mohoro »

ESPACE ASSOC

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Au début des années 90, un livre au titre frappant « Liberté, Egalité, Parité » a « créé le buzz ». A la même époque, des femmes exclues des processus d’investiture politique ont transformé leur colère en mobilisation.

La parité Femmes-Hommes, observée en Isère

Autres associations : Association des femmes élues de l’Isère

Association pour la parité dans les métiers scientifiques et techniques

A noter :une initiative de la Région Rhône Alpes consiste à organiser des réunions dans tous les départements sur la question de

l’égalité Homme/Femme

Les 5 gousses, 5 euros

(possibilité d’envoi avec supplément). Vente directe sur

le plateau du Vercors.Contact:0686513166 a.louzon.

[email protected]

« Arrêt de traitement et

soins palliatifs »Le Docteur Didier Bar-noud, praticien hospitalier (Hospices Civils de Lyon) et Noëlle Carlin, cadre de santé à l’équipe de soins palliatifs du CHU de Grenoble, tous deux membres de l’Espace Ethique Rhône-Alpes, pren-dront la parole à partir de leur expérience.

Le jeudi 7 avril 2011 à 20h30 à la Maison du Tou-

risme de Grenoble,Six ans après la loi relative aux droits des malades et à la fin de vie (Loi Léonetti), l’acharnement thérapeu-tique est-il maintenant évité ? Comment ?Lorsqu’un arrêt des traite-ments est envisagé, quel processus permet une telle décision ? Avec quels re-pères ?Cette conférence, organisée par l’association JALMALV* Grenoble, s’adresse à un public large : soignants, fa-milles confrontées à la ma-ladie d’un proche ou toute personne qui s’interroge à propos de la fin de sa propre vie. *Jusqu’à La Mort Accom-pagner La Vie, 4 bis rue H.Berlioz à Grenoble. Tel 04 76 51 08 51

Femme lampadaire, femme carpette, femme tablette... une série de photos, réalisée par Charmefred et intitulée : «Corps en décors» : charmefred.over-blog.com/

«La femme dans tous ses états». Une exposition collective à découvrir jusqu’au 20 mars à Artisens : http://artisens.wordpress.com/

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Energie domestiqueà partir de sources renouvelables

L’énergie domestique, que nous utilisons quotidiennement pour le chauffage, l’eau, et nos multiples appareils électroménagers, subit un énorme gâchis : 70% de pertes pour les centrales nucléaires ou thermiques (1). Transformer les 30% d’énergie électrique, fournis par la centrale, en énergie ther-mique ou mécanique n’est pas un problème car ces transformations se font avec un haut rendement. Il faut donc développer ce que l’on appelle la cogénération, pour uti-liser directement les 70% restants qui sont de l’énergie thermique. Bien sûr, la transformation pho-tovoltaïque, conversion directe de l’énergie solaire en électricité, est très intéressante mais à plusieurs conditions : il est nécessaire de résoudre ses problèmes de coût, d’approvisionnement et de pollu-

tion (notamment pour la fabrica-tion des panneaux), mais aussi d’augmenter l’efficacité consta-tée sur certaines installations.

Si la cogénération permet une utilisation optimale de l’énergie, elle reste difficile à installer pour nos habitations. De la même fa-çon, la simple production d’éner-gie thermique à partir de sources renouvelables demeure problé-matique. En effet, à part l’éner-gie solaire thermique directe (chauffe-eau et four solaires), brûler du bois ou produire et uti-liser du méthane présente une certaine complexité : le bois n’ar-rive pas tout seul dans le foyer et les cheminées ou certains poêles brûlent mal leur combus-tible et/ou ont des rendements très faibles (moins de 50%, voire

Principes de fonctionnement : la coopérative achète le courant à des producteurs d’énergie renou-velable (photovoltaïque, éolienne, hydraulique et biogaz) d’origine locale. Dans l’avenir, Enercoop Rhône-Alpes disposera égale-ment de ses propres moyens de production, microcentrales hy-drauliques et éoliennes de proxi-mité, jusqu’à assurer son indé-pendance.La coopérative vend à ses abonnés du courant à un prix garanti dans la durée. Mais il faut savoir que ce prix est forcément plus élevé que celui d’EDF (environ 15%). Pour-quoi ? 80% de l’électricité fran-

çaise est d’origine nucléaire. Or le kw nucléaire ne paie que très partiellement la recherche scien-tifique en amont, la déconstruc-tion des centrales en fin de vie (coût officiellement estimé de 15 à 20% de la construction, alors qu’en fait, c’est de l’ordre de 80 à 150%) ; les investissements (pris en partie en charge par l’Etat), la gestion très coûteuse des déchets (pendant des milliers d’années, probablement).La concurrence est faussée entre le kw d’origine nucléaire et le kw d’origine énergie renouve-lable. Choisir donc de payer son kw environ 15% plus cher (avec

Faire le choix d’une électricité

100% citoyenne

Aujourd’hui, environ 85% de l’énergie fournie par EDF provient des centrales nucléaires et des énergies fossiles. Comment remplacer cette énergie par des sources renouvelables ? C’est l’enjeu de la cogénération.

moins de 15% pour certaines cheminées). Quant au méthane, il demande lors de sa production un appareillage complexe pour son stockage et le filtrage des com-posés sulfurés, afin d’éviter les risques importants de pollution.

Ainsi, à part le solaire thermique direct, il est difficile de multiplier les installations à haut niveau de rentabilité et de sécurité à l’échelle des particuliers. Four-nir à nos habitations l’énergies électrique, mécanique ou ther-mique, à partir de sources re-nouvelables, devrait donc être une action prise en charge par les collectivités. Cette énergie pourrait être acheminée par les réseaux existants, électricité, gaz, ou eau chaude comme cela se fait déjà dans l’agglo avec le chauf-fage urbain issu de l’incinération des déchets.Des solutions existent. Leur géné-ralisation dépend de la seule vo-lonté du pouvoir politique, quand

ce dernier n’allouera plus d’inves-tissements au développement de la filière nucléaire, mais à celui de la filière solaire, de la cogénéra-tion, et de l’isolation…

Pierre Chatelain(1) lire dans le précédent numéro des Antennes « Mais que d’énergie perdue ! » (2) Attention, cela a un inconvénient non négli-geable. Les usagers constituent dans ce cas une clientèle captive. Il est donc nécessaire de mettre en place une gestion démocratique (ce qui est souvent plus difficile à réussir qu’une production non polluante - cf. page de droite)http://www.univers-nature.com/inf/inf_actu-alite1.cgi?id=4597http://www.univers-nature.com/inf/inf_actu-alite1.cgi?id=4596

Enercoop), est donc un choix ci-toyen. On pourrait dire : voilà une puissante incitation à réduire sa consommation ! On pourrait dire aussi : choisir Enercoop plutôt qu’EDF, c’est au fond comme quand on soutient financière-ment une association humani-taire ou un groupe politique, une façon d’être en accord avec ce que l’on croit juste et bon, en acte.En Rhône-Alpes aujourd’hui, 1 000 clients ont déjà fait ce choix (7 000 en France).

On peut aussi souscrire des parts. Souscription minimum: 100 eu-ros (il n’y a pas de dividendes ver-sés). Pro nucléaire/anti nucléaire, c’est devenu une guerre de re-ligion. « Une contradiction ne se résoud pas, elle se dépasse. » avait dit Marx. Enercoop fournit une clé pour opérer ce dépasse-ment.

Jean Jonotwww.enercoop-rhone-alpes.frTél. 04.56.40.04.20.

Isère Intemporelle,On compare parfois l’Isère à une petite France à laquelle il manquerait la mer. Difficile de l’embrasser d’un coup d’oeil. Pierre Jayet et Alexandre Gelin, deux jeunes photographes grenoblois ont relevé le défi. Ces chasseurs d’images ont moissonné, au fil des saisons, un album de photos panoramiques impressionnant. Plus de renseignements : pierrejayet.comCoéditions Edxodus – Les 3 Châteaux

INFORMONS-NOUS

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Pierre Jayet

Depuis trois ans, l’ouverture du marché de l’énergie à la concur-rence a marqué la fin du monopole d’EDF. C’est l’occasion pour le citoyen de faire des choix. Dorénavant, il peut se fournir en électri-cité 100% renouvelable, produite localement par une structure à but non lucratif. Depuis 2010, c’est le cas de l’ONG de type coopé-ratif : d’Enercoop Rhône-Alpes.

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Des ordures en ORmême pour les plus pauvres !En 2005, la compétence « ramassage des ordures ménagères » est transférée à la Métro. Objectif : faire diminuer le coût global de ce service grâce aux économies d’échelle. Des économies qui, paradoxalement, pèsent de plus en plus lourd sur le porte-monnaie des contribuables. La TEOM (Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères) augmente en 2011 pour la troisième fois depuis le transfert de compétence. Cette année la hausse sera de près de 30 % pour les Grenoblois et concernera tous les habitants de l’agglomération sans distinction de revenus : cette taxe étant incluse dans la taxe foncière (et donc payée par les propriétaires) et répercutée sur les loyers des locataires à faibles revenus. Ces derniers sont pauvres mais nombreux. Cette taxe, ainsi pratiquée est une opération très habile financièrement mais humainement et socialement, profondément injuste.

Anne-Laurence Mazenq

Appel à agir « Résister c’est créer » (suite retraite)Pourquoi beaucoup se retrouvent, dès qu’ils ont voté, à gémir : « les élus ne font pas ceci, cela… » ? Pourquoi une fois qu’ils ont voté, ils retournent à leur occupation, transport, travail, télé, et ne prennent plus le temps de savoir ? Pourquoi deviennent-ils des citoyens passifs ? Pétitionner en ligne ne suffit pas. Etre citoyen actif, c’est vivre et ne pas survivre. C’est participer pleinement au fonctionnement de notre société pour qu’elle ne soit plus basée sur le gaspillage, le profit, le pillage des matières premières. Suite aux manifs sur les retraites, un collectif s’est créé et lance un appel pour se rencontrer. L’idée : organiser une soupe, un pique-nique… pour prendre le temps, échanger, diffuser de la connaissance... et agir.Pour préparer cette rencontre, le collectif propose une première réunion le 21 avril à 17H30 à ‘’La bonne heure’’, 65 Avenue Alsace Lorraine (près de la Gare).Contact : Léo Richaud 0476 22 05 87 ou [email protected]

Le tour de Passe passe des élusle 31 janvier 2011, le tribunal administratif, sur recours de Raymond Avriller, élu écologiste, a annulé pour illégalités le budget 2006 du président Didier Migaud (alors président de la communauté d’agglomération de Grenoble). Cinq ans après, quelle performance !

La justice a de curieuses lenteurs. Inutile de dire que cela n’aura guère de conséquences sinon de démontrer encore une fois que les écologistes sont des élus vigilants, attentifs qui ne se laissent pas embobiner... Bref qu’ils ont une éthique, une morale : toutes notions en voie de satellisation. L’histoire qui vaut ce jugement est un poil compliquée pour nous pauvres contribuables mais en gros, on comprend que pour équilibrer un budget durement plombé par les surcoûts de dépense du Grand Stade, nos élus ont effectué une petite tambouille qui a consisté à prélever 3 millions d’euros sur le budget annexe «assainissement» (payé par les redevances des usagers).Raymond Avrillier, vice-président chargé de l’assainissement avait dénoncé ce tour de passe-passe... Cinq ans seulement auront suffi pour lui donner gain de cause ! Et Didier Migaud a dû apprendre à compter entre temps puisqu’il est devenu Président de la Cour des comptes.

JMA

Que faire du stade des Alpes ?

A grand renfort de moyens et porté par de vastes espoirs, le club de foot grenoblois devait révéler son potentiel de champion et être une manne économique. De montée au firmament, la réalité ressemble plutôt à une descente aux enfers. Construction du Stade des Alpes : 91 millions d’euros ; subventions annuelles au club : 122 000 € entre 2008 et 2010 et 61 000 € pour l’année en cours ; auxquels s’ajoutent les frais de communication et autres prestations, sans compter les dégradations liées au sens du civisme des supporters... Rien de tout cela n’aura suffit à faire entrer le club dans la légende. Avec les espoirs déçus, reste l’immense stade à entretenir et à amortir, sans oublier le vaste et vide parking souterrain et un club moribond que seule une poignée d’afficionados purs et durs continueront de venir voir. L’avenir du Stade des Alpes se fera donc vraisemblablement sans le GF 38... Salle de concert, espace de conférences, stade de rugby... et pourquoi pas une piscine pour des match de Hockey subaquatique (en apnée). L’équipe de Sassenage est paraît-il très bonne ! Anne-Laurence Mazenq

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On avait connu, avec A. Carignon, l’impôt caché sur l’eau.

L’Histoire bégayerait-elle ? Rappel : Alors que la hausse du prix des combustibles entre 2007-2008 a été de 2,4 millions d’euros (idem entre 2008-2009), les factures des usagers de la Compagnie de chauffage Urbain à Grenoble (CCIAG) ont augmenté de 8,4 M d’euros entre ces mêmes périodes. Cette hausse des tarifs ne serait donc pas due à l’augmentation du prix des combustibles, comme l’argumentait la CCIAG qui a réalisé une marge en 2008-2009 de 6 M d’euros. Et qui dit marge dit impôts. La CCIAG a donc payé 2 M d’euros d’impôts sur les bénéfices des sociétés qui ont évidemment été facturés aux usagers pendant que les actionnaires, de leur côté, recevaient 900 000 euros (insistons sur le fait que ces chiffres sont ceux tirés du compte analytique « chauffage » de la CCIAG). Ces 2 M d’euros représentent une forme d’impôts cachés.

Mais qu’ont fait les élus ? Leur voix est pourtant prépondérante dans le conseil d’administration de la CCIAG (58%)! Jusqu’à présent, par la voie autorisée, celle du président de la Compagnie de Chauffage, la stratégie a été celle de l’évitement. Quand les interpellations se heurtent au mur des fins de non recevoir, jointoyé par une bonne dose de malhonnêteté intellectuelle et politique, quelle autre voie reste possible pour les citoyens ? Des copropriétés de l’agglomération envisagent d’engager une démarche juridique.

Jean JONOT

Vous pouvez lire l’appel entier sur le site www.lesantennes.org

Tarifs sociaux pour les plus démunis.EDF pratique des tarifs réduits pour les bénéficiaires du RSA.GEG a repris cette pratique. Les démarches sont à faire auprès du CCAS.Seule la CCIAG ne pratique pas de réduction de tarif pour les plus démunis.

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Un produit cosmétique bio, c’est quoi ?

Bien-être

La plupart des produits que nous utilisons quotidiennement pour notre hygiène, notre bien-être ou notre beauté, sont à base de pétrole. Et alors, pourquoi les produits chimiques seraient-ils plus mauvais pour nous que les produits naturels ? Que certains fards à joue aient un ingrédient commun avec l’antigel et que le gel de rasage contienne du Téflon, après tout, si cela fait la joue rose et douce, ce n’est pas forcément mauvais pour notre santé… Le problème, c’est que les scientifiques sont de plus en plus nombreux à penser que justement, ils ont un impact néfaste. Individuellement, si chaque produit chimique utilisé en petite quantité est inoffensif, leur accumulation dans le corps ne l’est plus.

Ainsi, du bain de bouche au dentifrice, des crèmes solaires aux savons moussants pour bébé, des shampoings doux aux masques de beauté, quelques 9 000 produits chimiques sont régulièrement utilisés dans cette industrie. Les plus redoutés sont deux solvants chimiques : le DEHP (Diethylhexylphthalate) et le DBP (Dibutylphthalate). Mais avec des noms pareils, pour se faire une idée de la composition d’un produit, même avec une loupe, il est bien difficile d’y comprendre quelque chose. Le terme « naturel «, en terme de cosmétique ne signifie rien, la mention « testé dermatologiquement» n’a aucune valeur…

ABJ

Cosmétologie BIOAprès cet article, vous n’achèterez plus n’importe quel produit de beauté…C’est édifiant, pour ne pas dire effrayant… Quand on se penche de plus près sur le contenu des produits cosmétiques que nous nous mettons sur la peau tous les jours, et qu’on lit les résultats d’études de plus en plus nombreuses sur leurs effets sur notre organisme, cela fait peur.

Rejoignez l’Alliance pour la SantéPour seulement cinq euros et afin de défendre les médecines douces, rejoignez l’Alliance pour la santé qui réunit plus de 4000 membres, au plan national. L’association annonce pour sa journée nationale du 7 avril la possibilité pour certains praticiens de recevoir gratuitement toute personne intéressée par leur [email protected] www.alliance-pour-la-sante.com 06 18 62 87 72

Rouge à lèvres, couleur de cheveux, fond de teint, tout est possible en BIO!

La peau c’est comme les carottes dans les jardins !

Les soirées de pleine lune, la peau étant à sa capacité maximale de stockage pendant cette phase, les crèmes corporelles et les huiles essentielles sont complètement absorbées, et procurent un bénéfice optimal. Aussi, pensez aux soins nocturnes, de 20h à minuit, les soirs de pleine lune, le 17 mars et 18 avril 2011. Une aubaine !

Fabriquer sa crème BIO

Karl Di Foggia organise ponctuellement des ateliers de 3h pour faire le tour des labels cosmétiques Bio et leur limites, connaître le fonctionnement de l’hydratation et régénération de la peau, les différents types de peau et les huiles adaptées, et fabriquer sa crème en la personnalisant (crème de nuit à la Rose de Damas, au Neroli, etc.)[email protected]

Les produits dits «naturels» existent depuis toujours mais ils ne s’appuyaient sur aucune argumentation. Le label bio en cosmétique est une création récente. « Cosmébio », en France, existe depuis 2003 mais il représente déjà 20 à 25% du marché et est en continuelle hausse. Il a été créé suite à la rédaction d’un rapport produit par l’OMS qui fait la liste de tous les produits qui, utilisés au quotidien, peuvent avoir une cause dans l’augmentation de pathologies : allergie, cancer, mais aussi maladies neurologiques (Parkinson et Alzheimer), diabète, dysfonctionnements de la reproduction… qui n’ont cessé de progresser. Ce qu’il faut savoir : si un produit de beauté

bio ne contient souvent pas plus de 20% de produits issus de l’agriculture biologique, en revanche, il garantit le fait d’être composé d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle et ils ne contiennent aucune matière première ou conservateur sujet à controverse sur notre santé ou l’environnement. Il est fabriqué avec des procédés de transformation et de fabrication non polluants. Un produit cosmétique qui porte le label bio est un produit qui répond aux exigences d’une charte. L’entreprise qui le produit doit, à ses frais, chaque année obtenir une certification donnée par un organisme extérieur. Lire la totalité de la charte : http://www.cosmebio.org

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Bien-être

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« La difficulté pour fabriquer un produit cosmétique bio, c’est l’accès aux matières premières végétales (95% des composants qu’elle utilise sont d’origine végétale). Les végétaux subissent les caprices de la météo. Ils sont souvent issus de plantes qu’on ne trouve que dans des pays lointains qui présentent assez fréquemment une instabilité politique et économique. Le coût et la qualité de ces produits ne sont donc pas constants. Cela complexifie fortement le travail et explique aussi le fait qu’ils soient souvent plus chers. Avec un produit élaboré à partir de molécules chimiques, on échappe pratiquement à tous ces problèmes, et on est sûr d’avoir un produit stable, sans risque qu’il se modifie lors de la fabrication mais aussi dans la durée (ils n’ont aucune date de limite d’utilisation contrairement aux produits bio). Les produits chimiques copient la nature et font, à partir du pétrole, des huiles de synthèse. Une formule chimique est très travaillée mais elle n’est pas naturelle et les produits ne sont pas assimilables par le corps. La peau est poreuse et le corps réagit parfois mal à ces produits à base de pétrole.

Les shampoings bio sont très compliqués à fabriquer. Le bio n’arrive pas à faire ce que fait le silicone, qui, certes, fait briller le cheveux, mais le recouvre d’un film qui l’empêche de respirer. C’est vrai donc qu’en utilisant un shampoing bio, il moussera nettement moins et ne fera pas un cheveu aussi brillant, mais celui-ci respirera, sera plus léger et n’aura pas besoin d’être lavé aussi souvent. L’usage de produits bio demande donc un apprentissage et l’acceptation de quelques petits changements. Il suffit juste de prendre le temps de découvrir le produit qui convient le mieux ! »Aujourd’hui, Catherine Bosco, après avoir bataillé pendant des années, a revendu sa marque (il est très dur de s’implanter dans ce marché face à de grosses multinationales). Ouf, sa gamme «Senséol et KOKO » subsiste à son départ ! ABJ

On trouve les produits Senseol à Grenoble dans les magasins Gouiran (1, place Achard).http://www.penntybio.com/cosm/gen.htmhttp://www.stopvivisection.info/article.php3?id_article=85

Pourquoi nous avons du mal à utiliser un produit de beauté « bio »Catherine Bosco habite St Apollinaire, près de Voiron. Tout a commencé quand elle a voulu développer la pratique de l’aromathérapie. Très vite, en discutant avec des collègues et des amies, elle s’est rendue compte que ce n’était pas l’envie qui empêchait d’acheter des produits cosmétiques bio mais les résultats. Elle s’est donc lancée dans une étude marketing pour définir des critères de qualité. Puis elle a créé une petite ligne de produits. Elle nous a fait part de son expérience.

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ARTISTES ET CRÉATEURS D’ICI

La jeune marque millleneufcentquatrevingquatre a reçu en un temps record un retentissement international. Le Japon a été le premier a succombé à la beauté de ces foulards de soie...

Alain Herrault, héros des cîmes ? Jamais, avant la révélation de ses photos au public, nos chaînes de montagnes n’avaient paru si fragiles et si solides à la fois : un oiseau ou un personnage posés exactement au bon endroit ; un arbre esseulé qui semble danser. Alain Herrault le nomme : “L’arbre qui voulait marcher avec les hommes”. Les trois Pucelles voilées, le Mont-Aiguille et son écharpe de nuages (sa plus belle Montagne du Monde !), la pleine lune au Grand Veymont… Il est le témoin privilégié de l’atmosphère des grands sommets au lever du soleil. A l’affût d’une bonne météo, mais pas du grand bleu, il finit ses nuits à la frontale. ”Le premier arrivé peut avoir la chance de croiser quelques chamois”… Sa préférence en solo va à Moucherotte : “une sorte de pélerinage... Je m’y rends le jour de mon anniversaire, comme certains font Solutré… Pour mon demi-siècle, mes amis m’avaient fait la surprise d’être là et nous avons passé une journée

mémorable”, raconte-t-il.

Révélées sur Internet, l’an passé,

sur un site basique, ses photos

ont fait le tour de la planète à

la vitesse de la lumière. Tous

ceux qui ont eu la chance de

découvrir son travail l’ont fait

partager au plus grand nombre,

façonnant leur perception d’une

région grandiose dont on ignore

souvent tout des cîmes.

Pour rompre ce travail en solo,

où il officie depuis Saint-Nizier,

il confronte désormais sa

passion pour ce monde onirique

avec sept autres photographes

“amateurs” dispersés dans

différentes villes de montagne.

Organisés en association, les

”Diverticîmes” s’amusent aux

poses longues de nuit (à la

recherche de l’aurore boréale),

au lightpainting et autres

techniques avant-gardistes.

“Ce sont souvent des crises

de rire et des nuits blanches

conclut-il… et pourquoi pas un

livre à la clef”.

Rosalie Hurtado

www.alainherrault.comwww.diverticimes.com

Alain HerraultAu gré des ventsSublimes. Chacune des photos des cîmes d’Alain Herrault envoûte. Les montagnes semblent légères, aériennes et massives à la fois. Les cîmes vibrent.

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(����0 1�Eugène Delmastro, poète : «PRIX DU

JURY AVEC MEDAILLE D’OR AU GRAND PRIX LITTERAIRE INTERNATIONAL 2010 DE LA COLOMBE POETIQUE ARTISANAL

à Tintégniac 35 190»

Eole, ou la langue de personnehors du commun

En 2006, Nicole Schmitt rejoint

un atelier au Danemark pour

apprendre les fondements de la

lithogravure… Sous les signes

conjugués de l’abstraction d’écri-

tures danoises et son amour

pour l’écriture mathématique,

elle nous propose une exposition

qu’elle intitule « Codicilles » ou

les modifications d’un testament .

« Le travail consiste en essais, il

s’apparente à une marche d’ap-

proche les yeux bandés sur une

crête située entre inconscience et

conscience », déclare-t-elle. De-

puis cinq ans, cherchant à inventer

un paysagisme contemporain, elle

mémorise avec un appareil pho-

tographique numérique les détails

de ses lithos, s’amusant à abstraire

de savantes compositions dans un

désordre naturel. Ses neuf cent cin-

quante-cinq photos en noir et blanc

nous offrent une plongée dans la

langue de personne. Sauf que :

livrées à des écrivains, elles ont

donné lieu à soixante-treize textes

poétiques. Reliées en fascicules de

vingt-cinq planches, elles évoquent

soit la géométrie des astres soit des

lignes directrices déduites de l’infi-

ni. Si elle oppose de vastes champs

des possibles, son chromatisme

suggère des cieux, le cosmos, l’uni-

vers... Ses oeuvres denses sont d’une

majesteuse splendeur. RH

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Exposition à Alter Art quai Saint LaurentLithographies, photographies et écritures Du 2 au 26 mars 2011

Le sacre du foulard de soie, la force d’un destin...

La création de la jeune marque milleneufcentquatrevingquatre a reçu en un temps record un retentissement international. Le Japon a été le premier a succombé à la beauté de ces foulards de soie, mais aussi le Luxembourg, les USA, Paris, Ge-nève… Les capitales du luxe ont immédiatement adhéré à cette révolution esthétique du carré de soie made in France. Amélie Charroin et la grenobloise, Marie Colin-Madan, ont 26 ans toutes les deux. Le nom de la griffe est un clin d’oeil au célèbre livre de George Orwell, il est aussi leur date de naissance. Elles ont renouvelé la tradition de la soie dans la région Rhône-Alpes. Comment ont-elles re-levé un tel défi ? Jeunes diplô-mées de Design textile à Lyon, elles sont sorties finalistes d’un concours organisé par le cé-lèbre salon parisien Who’s Next. «Nous nous sommes vu offert un corner dans ce salon qui est une véritable vitrine de la créa-tion internationale. Nous avons été sensibles à l’intérêt des Ja-ponais pour notre travail. Depuis nous avons augmenté nos points de vente sur la scène internatio-nale et décroché un revendeur au Japon » Mais surtout, leur

Ph

oto

: M

axim

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all

este

ros

point fort : un graphisme à quatre mains avec un mixte de techniques, dessins, peintures, photomontages…Leur édition limitée très quali-tative, en charmeuse et Twill de soie, a un toucher et une légè-reté incroyables. Et leur motifs, parfois inspirés des montagnes qui nous entourent, mais revi-sités à leur façon, ont quelque chose de vraiment original. Pour prolonger ce renouveau créatif, elles se lancent dans les vêtements. A découvrir ces silouhettes griffées milleneuf-centquatrevingquatre. RHwww.milleneufcentquatreving-

quatre.com

Nicole Schmitt en toute liberté, passe de la sculpture à la lithogra-vure. Le plaisir d’Eole (son pseudo) ? Griller la pierre !

Mar

ie-A

nge

Mill

ère

Nous remercions vivement notre excellent collectif de photographes qui ont contribué à l’esthé-tique de ce journal : Fred Abramson, Martin Colognoli,Mélanie dall’Agnol,Fred Doutreix, Alain Herrault, Pierre Jayet.

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Vous connaissez tous cette statue nommée «Le Torrent».Quel est parmi tous les signes du zodiaque le seul qui n’est pas ins-crit sur cette statue réalisée en 1878 par le sculpteur grenoblois Ur-bain Basset et qui symbolise une jeune rivière de montagne ?Donnez votre réponse au 04 38 12 90 59 (sans oublier de laisser vos coor-données si répondeur) le 22 mars, journée mondiale de l’eau.

JouezJouezGagnez !

Mar

ie-C

écile

Mya

rd

L’incroyable histoiredu torrent !

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DIVERS

Cette statue, réalisée par le sculpteur grenoblois Urbain Basset, date de 1878. En repré-sentant un jeune homme tenant une jarre sur son épaule d’où s’échappe de l’eau, elle symbo-lise le torrent de montagne. La fontaine a d’abord été ins-tallée place de Verdun. A ses débuts, elle était juchée au sommet d’un petit monticule de pierres de rocaille et l’eau qui tombait de la jarre, s’écou-

lait sur des pierres avant de rejoindre une petite mare. En 1942, elle a été réquisitionnée et envoyée en Allemagne pour soutenir l’effort de guerre al-lemand. Ce n’est qu’en 1952 qu’elle est revenue à Grenoble et installée en 1985 dans le Jar-din de Ville. Aujourd’hui, elle a de nouveau disparu. Cette sta-tue a décidément la fougue d’un torrent...http://www.isere-tourisme.com

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Handicapés à la Ruchère

Une histoire pas très drôlevécue avec la ville de Grenoble.

Avec ce coup de gueule, son but intime « n’est pas de contester les élus mais de leur dire : il faut savoir écouter les gens ! Et puis aussi, pour leur remonter les bretelles!»

Voici le récit de son histoire :« Il y a une dizaine d’années, la mai-rie de Grenoble a instauré le sta-tionnement des deux côtés dans la rue Servan. Nous, habitants de cette rue, contents certes d’avoir plus de places pour se garer, constatons que les camions pou-belles ne peuvent plus passer. On s’interroge alors : et en cas d’in-cendie, comment les camions de pompiers pourraient-ils accéder à la totalité de la rue et interve-nir place du Temple où se trouve l’accès au réfectoire d’une école ?Le 5 avril 2005, le Service Dépar-temental d’Incendie et de Secours de l’Isère (SDIS) adresse un cour-rier au maire de Grenoble pour lui signaler cette anomalie. La Mairie n’intervient pas pour autant. En 2009, nous voulons en savoir plus et je téléphone à la Mairie. On nous apporte cette réponse stupéfiante : « les immeubles de la rue Ser-van ne présentent pas de danger imminent d’incendie. ». Cette ré-ponse est inadmissible : ce sont de vieux immeubles de cinq étages, et certains ont des montées com-munes en bois !En 2009, une pétition est signée par 38 habitants de la rue Ser-van et une lettre recommandée est envoyée au Maire par les pa-

rents d’élèves. Une réponse est apportée : « le nécessaire a été fait ». Nous sommes consternés : aucune modification n’a encore été effectuée, juste une promesse de travaux.Je me suis alors adressé à la boutique citoyenne (1) qui nous a conseillés d’assigner la mairie au tribunal administratif. Ce que j’ai fait. C’est ce qui a obligé la mairie à agir.En octobre 2010, après que des modifications ont été réalisées sur uniquement une partie de la voi-rie, les camions des pompiers font des essais d’accessibilité. Ceux-ci s’avèrent négatifs. La SDIS inter-vient une nouvelle fois, les travaux sont enfin réalisés : le stationne-ment d’un côté de la rue Servan est supprimé en décembre 2010. Il a donc fallu se battre pendant 5 ans pour obtenir que cette rue soit sécurisée… Il est vraiment regrettable d’avoir été obligé de faire une telle polémique pour obtenir de la mairie de Grenoble le respect des normes de sécurité et de la légalité. Je ne comprends pas cette inertie et ce refus d’ad-mettre la réalité. Je ne suis pas d’une nature irascible mais s’il y a une chose que je ne supporte pas, c’est l’injustice ! Un grand merci à la Boutique ci-toyenne pour son aide et ses pré-cieux conseils. »

(1) la Boutique citoyenne : 12 rue Voltaire, Grenoble

Un habitant de Grenoble a eu envie de témoigner de cette histoire dans les Antennes «car si l’erreur est humaine, l’intelligence est de la reconnaître», explique-t-il.

Handicapés à la Ruchère

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Servir un jour, servir toujours !

Ils sont fiers et ont raison de l’être. «Ils» ce sont les bénévoles de la SDSM (Société Dauphinoise des Secours en Montagne). Elle vient de fêter ses 10 ans d’existence en 2010.

Bien avant que les secours en montagne ne deviennent une mis-sion de service public, chose faite en 1956 après le drame Vincendon et Henry au Mont Blanc*, les alpi-nistes eux même se chargeaient de secourir les leurs. La SDSM, créée en 1910, était constituée de guides et d’amateurs qui avaient en commun de manifester cette solidarité des montagnards à l’égard de tous ceux qui se trouve-raient un jour ou l’autre en danger.

La SDSM a ainsi effectué des sau-vetages jusqu’à sa «retraite» en 1975... Mais c’était sans compter sur la passion et la vocation qui unissaient tous ces «anges gar-diens » de la montagne. LA SDSM allait renaître pour servir cette fois les enfants les plus défavori-sés, ceux à qui la vie n’a pas tou-jours fait le cadeau d’être valide et bien portant. C’est ainsi que des anciens sauveteurs, des passion-nés de montagne se sont retrou-vés avec des enfants en fauteuil roulant en train de leur montrer les beautés de la montagne. Une expérience qui les a tous marqués: les jeunes comme les encadrants! Une expérience qu’ils ont tous décidé de poursuivre. Et depuis 2001, ces anciens de la CRS avec d’autres corps d’état, organisent

en partenariat avec le Pôle En-fance Centre Isère une douzaine de sorties par an pour des enfants polyhandicapés.Chaque sortie permet de faire vivre à une quinzaine de jeunes la magie de la montagne. La SDSM les emmène en refuge, mais elle organise aussi des sorties de ski en fauteuil, des sorties spéléo, et des sorties en via ferrata pour les plus valides. Il faut voir comment ces retraités souriants, qui ont été toute leur vie des sauveteurs, poursuivent à travers le sourire de ces enfants cette mission simple : servir. Pour le président Raymond Mollaret et tous ses membres, il n’existe que cette simple règle: «notre devoir d’assistance ne doit pas s’arrêter parce que nous sommes en retraite».JMA

* En 1956, deux jeunes alpinistes s’étaient égarés dans le massif du Mont Blanc et n’avaient pu être se-courus malgré tous les efforts des secouristes.

Et si vous, oui vous, aviez envie de

les aider ?

SDSM , Maison de la Montagne, 3, rue Raoul Blanchard à Grenoble, ou : [email protected]

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