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numero 13 septembre/octobre 2009 édito « La politique, c’est Plus belle la vie ! » C’est ainsi que j’entendis de jeu- nes étudiants parler des élections européennes au printemps dernier. Et d’ajouter : « Maintenant, on voit les hommes et les femmes politi- ques dans les magazines people ! Ca donne pas confiance. » Surprise, quand même, par ces réflexions qui me semblaient un peu réductrices, je les invitais à poursuivre. Ils sont alors partis dans une explication té- moignant d’une véritable demande. J’avais en face de moi des jeunes réellement démunis face aux choix politiques qu’ils avaient à faire : « On ne sait pas vraiment pour qui voter. La droite et la gauche, on ne sait pas bien ce que c’est. Ca reste très vague. Pour nous, la gauche, c’est plus tout ce qui est social, et la droite, c’est l’économie… Supprimer les im- pôts, par exemple, ajouta l’un d’entre eux, c’est plutôt une mesure de gau- che... ». A les entendre, personne ne leur avait fourni les bases : « Les politiques, ils parlent bien. C’est un peu une secte. Ils sortent tous de la même école. C’est finalement entre eux que ça se passe… Et puis quand on les écoute, on ne comprend pas toujours les messages qu’ils veulent faire passer. On s’informe en regar- dant la TV. Mais on a du mal à se faire une idée des conséquences d’une politique par rapport à une autre, des répercussions directes. » « On voudrait se faire notre propre avis et ne pas suivre celui de nos parents. Ce serait bien que ce soit expliqué de manière objective, qu’on comprenne les différentes orienta- tions… Les partis ne sont pas assez différenciés. Les gens expliquent ra- rement pourquoi ils votent à gauche ou à droite... » A bon entendeur, salut ! Et au boulot, si demain on veut justement que ce ne soit pas les « people » qui accè- dent au pouvoir, à moins que ce ne soit déjà fait... Anne Benoit-Jani n Plus Verte l’agglo? Un numéro 100% Développement Durable, 100 % agglo. Les habitants de l’agglo sont-ils plus écolos que la moyenne des Français ? Nos lycéens sont-ils plus sensibilisés à l’écologie que nous, adultes? Notre agglomération est-elle plus soucieuse du devenir de notre planète? Au total, 455 personnes (165 lycéens et 290 habitants de l’agglo) ont répondu à 15 questions auxquelles d’autres Français et parfois des citoyens du monde ont répondu . Tous les résultats > P 2 à 7 > Ne pas jeter sur la voie publique Photo : Delphine Maratier, photographe et stage photo sur le terrain - Site : www.stagesphotos.fr En Belledonne www.lesantennes.org Sommaire Enquête : Développement Durable P. 2 à 4 - 4 élus écolos s’expriment P. 6 & 7 - Les lycéens éco-responsables P. 8 à 10 Je participe... tu participes ! P. 12 & 13 - L’écologie politique en livres P. 14 - Jeux ! P. 15

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Page 1: Les Antennes n°11

numero 13septembre/octobre 2009

édito« La politique, c’est Plus belle la vie ! » C’est ainsi que j’entendis de jeu-nes étudiants parler des élections européennes au printemps dernier. Et d’ajouter : « Maintenant, on voit les hommes et les femmes politi-ques dans les magazines people ! Ca donne pas confi ance. » Surprise, quand même, par ces réfl exions qui me semblaient un peu réductrices, je les invitais à poursuivre. Ils sont alors partis dans une explication té-moignant d’une véritable demande. J’avais en face de moi des jeunes réellement démunis face aux choix politiques qu’ils avaient à faire : « On ne sait pas vraiment pour qui voter. La droite et la gauche, on ne sait pas bien ce que c’est. Ca reste très vague. Pour nous, la gauche, c’est plus tout ce qui est social, et la droite, c’est l’économie… Supprimer les im-pôts, par exemple, ajouta l’un d’entre eux, c’est plutôt une mesure de gau-che... ». A les entendre, personne ne leur avait fourni les bases : « Les politiques, ils parlent bien. C’est un peu une secte. Ils sortent tous de la même école. C’est fi nalement entre eux que ça se passe… Et puis quand on les écoute, on ne comprend pas toujours les messages qu’ils veulent faire passer. On s’informe en regar-dant la TV. Mais on a du mal à se faire une idée des conséquences d’une politique par rapport à une autre, des répercussions directes. »« On voudrait se faire notre propre avis et ne pas suivre celui de nos parents. Ce serait bien que ce soit expliqué de manière objective, qu’on comprenne les différentes orienta-tions… Les partis ne sont pas assez différenciés. Les gens expliquent ra-rement pourquoi ils votent à gauche ou à droite... » A bon entendeur, salut ! Et au boulot, si demain on veut justement que ce ne soit pas les « people » qui accè-dent au pouvoir, à moins que ce ne soit déjà fait...

Anne Benoit-Janin

Plus Verte l’agglo?Un numéro 100% Développement Durable, 100 % agglo.Les habitants de l’agglo sont-ils plus écolos que la moyenne des Français ? Nos lycéens sont-ils plus sensibilisés à l’écologie que nous, adultes? Notre agglomération est-elle plus soucieuse du devenir de notre planète? Au total, 455 personnes (165 lycéens et 290 habitants de l’agglo) ont répondu à 15 questions auxquelles d’autres Français et parfois des citoyens du monde ont répondu . Tous les résultats > P 2 à 7

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Photo : Delphine Maratier, photographe et stage photo sur le terrain - Site : www.stagesphotos.fr En Belledonne

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Sommaire Enquête : Développement Durable P. 2 à 4 - 4 élus écolos s’expriment P. 6 & 7 - Les lycéens éco-responsables P. 8 à 10 Je participe... tu participes ! P. 12 & 13 - L’écologie politique en livres P. 14 - Jeux ! P. 15

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Dossier

Plus verte l’agglo?Presque 100% (97,2 %) des personnes interrogées dans l’agglo pensent que c’est «Important» et «Très important» de protéger la planète... Les dernières élections européennes ont donné des scores locaux aux écologistes plus élevés que la moyenne nationale. Oui mais, sommes-nous véritablement plus sensibles aux problématiques écologiques qu’ailleurs ? Pour aborder cette question : deux enquêtes ont été effectuées en juin auprès de plus de 450 personnes (une auprès des habitants de l’agglo et une auprès des jeunes de la cité scolaire internationale et du lycée Argouges). Nous pouvons ainsi comparer nos réponses avec celles d’autres enquêtes effectuées en France et dans le monde. > P 2 à 7 Tous les résultats sur: www.lesantennes.org

À de la culpabilité : les adultes 5,5 % les lycéens 10,9 %À une utopie : 5,2 %À de la peur : les adultes 3,8 % les lycéens 3,0 %Pas d’avis : les adultes 1,7 % les lycéens 4,2 %Autre : les adultes 1,0 % les lycéens 7,9 %NB : Les lycéens associent davan-tage l’écoresponsabilité à un idéal (37 %) et à une utopie (14,5 %).

Avoir un comportement écoresponsable dépend d’abord de nous !Pour vous, les premiers freins pour être davantage écorespon-sable sont : 2 réponses possiblesLa volonté : 54,1 %La prise de conscience : 46,6 %L’argent : 22,1 %L’information : 21,0 %Autre : 3,1 % Pas d’avis : 1,7 %

Les habitants de l’agglo plus soucieux de la qualité de l’air. Alors qu’ils placent « Le réchauffement climatique » et « La pollution de l’air » en première position, les Français, dans un sondage sur l’écologie réalisé entre octobre 2008 et février 2009, placent « la pollution des sols » et « le réchauf-fement climatique » en tête. Viennent ensuite «L’épuisement des ressour-ces naturelles », « la mise en danger de la biodiversité ». « La pollution de l’air » n’arrive qu’en cinquième position. Sondage non commercial et dédié à la re-cherche universitaire : www.demandi.fr.

Quels sont les problèmes écologiques qui vous préoccupent le plus ?

3 réponses possiblesLe réchauffement climatique : 48,6 %La pollution de l’air : 45,2 %La qualité de l’eau : 41 %L’épuisement des ressources naturelles : 34,5 %La mise en danger de la biodiversité (disparition des espèces) : 32,4 %La pollution des sols : 17,2 %Les OGM : 15,9 % Autre(s) : 1 % Pas d’avis : 1 %

Des habitants qui se sentent très écores-ponsables (84,8 %)Diriez-vous que vous êtes dans votre quotidien un éco-responsable ?Oui, beaucoup : les adultes 63,0 % les lycéens 7,9 % Oui, un peu : les adultes 21,0 % les lycéens 61,2 %Non, pas vraiment : les adultes 13,1 %les lycéens 23,6 % Non, pas du tout : les adultes 1,4 % les lycéens 5,5 % Pas d’avis : les adultes 0,7 % les lycéens 1,8 %

A quoi associez-vous le mot « éco-responsable » ?

Plusieurs réponses possibles :À de la responsabilisation : les adultes 72,8 % les lycéens 76,4 %À un idéal : 20,7 %À une obligation : les adultes 17,2 % les lycéens 21,2 %

Régine Morisson, une des photos de sa série «Nature outragée» http://reginemo-risson.free.fr/ Sommes-nous très

DD ?

Covoiturage en Asie.

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Dossier

Les définitions du Développement Durable - Le Sommet de la Terre de Rio en 1992 le définit comme « la réunion de trois cercles : l’économie, l’environnement et le social ». - Certains, dont la région Rhône Alpes, lui ajoutent un quatrième pilier : la démocratie participative, (la gouvernance). - Selon le rapport Bruntland, c’est un système qui « répond aux besoins présents sans com-promettre les capacités des autres peuples et des générations futures à satisfaire les leurs.»

Les Français moins écoresponsables que les Chinois ?«Les populations provenant de pays en voie de développement ont des habitudes plus durables que les habitants des pays occi-dentaux. Le Brésil et l’Inde poin-tent en tête du classement, suivis de la Chine, du Mexique, de la Hongrie et de la Russie. Les Etats Unis pointent à la dernière place du classement, précédés du Ca-nada et de la France, troisième de la fin du classement. »

Pourquoi les Français ont-ils des habitudes moins « DD»?«Si les habitants des pays en voie de développement ont une attitude plus DD, c’est souvent malgré eux. Car ils occupent de plus petits logements et sont détenteurs de peu d’appareils électrodomestiques. Ils sont très nombreux à marcher, faire du vélo ou à utiliser les trans-ports en communs quotidien-nement et ils vivent à proximité

de leur première destination.» « Si les Français arrivent en der-nier du classement, c’est que beaucoup déclarent utiliser quo-tidiennement (ou presque) leur voiture en étant seuls à bord et qu’ils consomment beaucoup de viande, de produits de la mer et d’eau en bouteille. Greendex pré-cise encore qu’un quart des mai-sons françaises sont chauffées au fioul et moins de la moitié sont isolées thermiquement. En ma-tière de biens de consommation, les français sont proches des derniers du classement avec une propension à acquérir de nom-breux objets motorisés (tondeu-ses à gazon, souffleurs de feuille, etc...).»

Extrait d’un article paru dans Consommation, comprendre (mai 2008), écrit à partir de l’enquête menée sur les habitudes des consommateurs dans 14 pays et réalisée par Le magazine Na-tional Geographic et l’institut de sondage d’opinion Globescan.

L’environnement est la première idée que l’on associe au Dévelop-pement Durable (66.9 %). Les sondés ne savent souvent pas que le dé-veloppement durable est aussi associé à l’éco-nomie, au social, et parfois à la gouvernance.

Pour vous, le développement durable passe par : Plusieurs réponses possiblesUn comportement plus respectueux de l’environnement : les adultes 66.9 % les lycéens 78.2 % Un comportement plus humain, plus solidaire : les adultes 45.5 % les lycéens 44.8 % Une économie plus solidaire : les adultes 27.9 % les lycéens 26.1 %Des modes de décision qui prennent davantage en compte l’avis des personnes : les adultes 20.3 % les lycéens 18.8 %Autre : les adultes 1.7 % les lycéens 9.7 % Pas d’avis : les adultes 1.0 % les lycéens 3.6 %

C’est quoi le Développement Durable ?

Les lycéens, encore plus que les adultes, ont tendance à voir uniquement la notion d’envi-ronnement dans l’expression « Développement Durable »D’après les résultats d’un questionnaire réalisé par le Conseil National de la Jeu-nesse en 2005, à la question : « Pour vous, quels domaines sont concernés par le développement durable ? », la no-tion d’environnement a été citée dans 77 % des réponses (78,2 % pour les lycéens de Grenoble), suivie de la notion d’économie (58 %) et de social (51 %). La notion culturel-le n’est citée que dans 35 % des réponses.

une bouilloire solaire au Tibet

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DossierLa solution alternative préférée des habitants de l’agglo pour se déplacer : les transports en communs (60 %)Avec l’augmentation du prix du pétrole, vous êtes nombreux à songer à des solu-tions alternatives pour vous déplacer. Et vous, quelles sont les vôtres ?Choisissez les trois réponses qui vous correspondent le mieux.Je prends les transports en commun : 60 %Je marche davantage : 43,8 %Je prends mon vélo : 27,2 %J’ai acheté une voiture qui consomme moins : 12,8 %Je fais du covoiturage : 11,4 %Je n’ai pas changé mes habitudes, mais j’y songe : 7,6 %Je n’ai pas changé mes habitudes et je n’en ai pas l’intention : 4,1 % J’ai acheté une voiture utilisant un carburant alternatif (GPL, électrique, hybride) : 3,8 %Autre(s) et Pas d’avis : 1,7 %

Testez vos connaissancesConnaissez-vous « l’empreinte écolo-gique » ? Non : 73,8 % Oui : 26,2 %Empreinte écologique : estimation de la superfi cie nécessaire pour répondre à l’ensemble de nos besoins en ressour-ces naturelles.Avez-vous déjà entendu parler du « jour de dépassement » ?Non : 94,5 % Oui : 5,5 %Jour de dépassement : C’est le jour où la planète a épuisé toutes les ressources qu’elle peut produire en un an. Cette an-née, ce jour a été fi xé le 23 septembre. En 2008, l’humanité a vécu pendant plus de 3 mois au-dessus de ses moyens.

Les Français sondés privilégient «la marche», ensuite «les transports en commun», puis «le vélo». Ils sont 20 % à déclarer «faire du covoiturage».www.demandi.fr

Les deux tiers des Français (66 %) pen-sent que l’initiative la plus effi cace pour diminuer la pollution passe par le dé-veloppement des biocarburants, par celui de la voiture électrique ou hybride. Enquête réalisée par l’Ifop du 4 au 7 sep-tembre 2006.

« La limitation des emballages » est une des solutions écolo les plus citées par les habitants de l’agglo : 56,2 % Si vous deviez militer pour trois «solutions écolo», lesquelles choisiriez-vous ?

3 réponses possiblesLa limitation des emballages : 56,2 %L’énergie solaire : 44,8 %L’agriculture bio locale : 38,3 %Le développement des transports doux (vélo, covoiturage…) : 33,8 %L’énergie éolienne : 24,5 %Les biocarburants : 19 %L’énergie hydraulique : 12,4 %Le développement des écolabels (Ecocert, Ecolabel européen, NF environnement) : 7,6 %Le nucléaire : 6,6 %Autre(s) et Pas d’avis : 2,4 %

Les solutions

Les Français qui se sont exprimés, met-tent en priorité : « Le développement de l’agriculture bio locale » et « Le recours à l’énergie solaire ». Viennent ensuite: la « Limitation des emballages », puis « Le développement des transports doux (vélo, covoiturage…) »www.demandi.fr

L’Isère, un département très «solaire»Au total, il y a en Isère 24 m² de capteurs solaires thermiques, pour 1 000 habitants, alors que ce ratio est de 14 m² pour la France et... 350 m² pour l’Autriche.

L’alimentation mais aussi les cosmétiques sont les achats bio privilégiés des habitants de l’aggloSi vous achetez des produits bio ou équitables, dans quels domaines principaux les achetez-vous ?

3 réponses possiblesAlimentation : 70,0 %Non réponse : 25,9 %Cosmétique : 14,1 %Habillement : 6,2 %Énergie : 4,5 %Tourisme : 3,1 %Matériaux de construction / mobilier : 2,4 %Autre(s) : 2,1 %

Et le bio dans tout ça?L’achat de produits bio n’est pas systématiquechez les habitants de l’aggloIls ne sont que 31,1 % à en acheter « Souvent » et « Très souvent ».

Achetez-vous des produits bio ?De temps en temps : 42,4 %Jamais : 26,6 %Souvent : 21,4 %Très souvent : 9,7 %

64% des Français sondés déclarent acheter des produits bio « Très souvent » et « Souvent ». www.demandi.fr

C’est d’abord pour protéger sa santé que les habitants de l’agglo achètent des produits bio : 61,4 %Pourquoi acheter bio ?Pour la santé : 61,4 %Pour protéger la nature : 37,2 %Pas d’avis : 7,2 % Autre(s) : 6,2 %

le pédibus pour aller à plusieurs à l’école à pied

Acheter Bio, c’est bien sûr pour protéger la nature mais aussi sa santé et celle de ceux qui cultivent.

«Le Guiers, au fi l de l’eau», exposition du 5 au 30 septembre en Mairie d’Entre Deux Guiers. www.marie-isabelle-ginevra.com

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L’impulsion date de 1997, avec le protocole de Kyoto : un plan de lutte pour la réduction des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

Il faut ensuite passer de la théorie à la pratique : chaque pays, cha-que ville, chaque collectivité ou entreprise, fait le choix d’actions à son niveau pour atteindre les objectifs de diminution des émis-sions de CO2 et/ou d’économie d’énergie. D’ici la fin de l’année, la Métro présentera la nouvelle charte d’engagement du Plan Climat Local de l’agglomération greno-bloise. 68 partenaires publics et privés souscriront à ce plan. Au-delà des gestes que nous posons quotidiennement en tant que ci-toyens, on estime en effet que ces partenaires locaux peuvent agir indirectement sur plus de 50% des émissions de gaz à effet de serre. Bilan du premier Plan climat : les émissions de CO2 sont en baisse dans l’agglo.Nous avons rencontré Gene-viève Goubel, chargée de mis-sion Plan Climat, à l’Agence

Locale de l’Energie (ALE). Elle nous a présenté quelques ac-tions menées et leurs résultats. « La première version de la char-te, calée sur les objectifs de Kyoto, couvrait la période 2005-2009. L’adhésion au Plan Climat consti-tue déjà, pour les acteurs locaux, une opportunité d’échanger et de se concerter sur les actions mises en place. Aujourd’hui, les effets se font sentir: on constate une baisse constante des émissions de CO2 et de la consommation d’éner-gie sur la période observée, ainsi qu’une hausse de la consomma-tion d’électricité d’origine renou-velable (21%)». Ceci est lié : aux incitations vers des transports al-ternatifs (vélo, train-tram, Trains Régionaux (TER), Plans de Dépla-cements Entreprises (PDE)) ; aux sensibilisations dans le secteur du bâtiment (constructions HQE), aux politiques de réduction et de contrôle des consommations d’énergie dans toutes les collec-tivités locales, etc.Les «Plans Climats familiaux», des enjeux pour demain :La Métro, comme l’ALE, a pour objectif aujourd’hui d’associer plus largement le grand public au Plan Climat Local en proposant

des «Plans Climat familiaux». Le projet central s’attaque au princi-pal potentiel d’économies d’éner-gie : l’isolation thermique des bâ-timents. Une nouvelle campagne va être étendue à toute l’agglo. Il faut espérer que cette campagne, qui doit s’étaler sur 5 ans, touche-ra effectivement une cible plus large que la précédente : sur les Grands Boulevards, par exem-ple, on vient de perdre 20 ans en terme d’économie d’énergie… L’OPATB (Opérations Program-mées d’Amélioration Thermique et énergétique des Bâtiments) a débouché sur moins de 10% de

Le Vermont est l’Etat, après l’Alaska, le moins urbain des Etats-Unis. Très rural, il se dénote par son absence de building, de panneaux publici-taires et de méga autoroutes... Les démarches pour polluer le moins possible ne manquent pas : les productions locales sont largement favorisées, une partie de l’électricité est géné-rée à partir de méthane issu de bouses de vache, une usine à compost regroupe tous les dé-chets organiques de la ville,…

Le Plan Climat Local,

Brad est donc venu en France pour faire des études de géogra-phie à l’IGA (Institut de Géogra-phie Alpine). Amoureux comme il se doit, pour un habitant du Vermont, de la nature, son rêve serait de devenir « guide cher-cheur ». Il a choisi notre ville pour sa situation géographique, « un lieu idéal pour profiter de la montagne», explique-t-il. Avec la France, il avait déjà quelques af-finités : une maîtrise de la langue presque parfaite et un grand-père qui était présent sur les pla-ges d’Utah lors du débarquement en juin 44.

Après cinq mois passés dans no-tre ville, il a pu observer quelques différences entre nos pratiques écolos et les leurs : « Le Vermont, est peu peuplé, il y a donc moins de stress. C’est vraiment un Etat qui fonde son

identité sur la protection de l’en-vironnement. Dans le sud des Etats-Unis, c’est très différent : tout est basé sur la rentabilité économique et non sur l’écono-mie d’énergie. Dans le Vermont, l’écologie est même devenue un business : la société qui gère le recyclage fait énormément de chiffre. Dans mon village, à St Georges, il y a une usine qui a créé un système pour mesurer et contrôler les éoliennes. Il est uti-lisé ici, en France. Dans ma fac., l’activité est très ciblée vers tout ce qui est écolo. Il y a toujours des conférences autour de ces questions, le système de chauf-fage au fuel vient d’être remplacé par une chaudière à copeaux de bois, et des panneaux solaires viennent d’être installés. Il y a aussi un projet d’éolienne. Nous avons un jardin pour que l’on

mange des produits locaux. Les étudiants peuvent y travailler. A l’IGA, par contre, bien qu’il y ait une spécialité environnement, il n’y a pas de tri. A la cafète, tout est en plastique : les gobelets, les emballages des sandwiches…

Quotidiennement nous avons aussi des pratiques très écologi-ques. On fait sécher notre linge à l’extérieur, par exemple. Je sais que je ne suis pas un saint : je prends l’avion, j’utilise la voiture, mais j’essaie de la partager le plus possible avec des potes. A Grenoble, les transports en com-mun, c’est vraiment mieux. Pour aller faire du ski, nous on est obli-gés de prendre la bagnole, c’est hyper limité. Alors que chez vous, on peut aller dans beaucoup d’endroits à partir de la gare.»

ABJ

Un américain écolo à GrenobleBrad Carlson habite le Vermont, un Etat au nord de New York réputé pour son esprit écologique. Nous lui avons demandé si les pratiques écolos sont très différentes entre ici et là-bas ?

travaux d’éco-réhabilitation. Le manque de cohérence entre les différents acteurs pour commu-niquer, mais aussi le coût élevé de ce type d’investissement, peuvent expliquer le peu d’engouement pour cette action. Mais il semble que les conseils syndicaux (asso-ciations de propriétaires) com-mencent à s’y intéresser. Quand le citoyen s’en mêle, il y a de l’es-poir... Véronique Vermorel et Alexandre Chureau

www.ale-grenoble.org/www.lametro.fr

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Mais qui sont nos élu(e)s Verts?

Olivier Bertrandest conseiller municipal de l’opposition à Grenoble et élu du Canton 1 de Grenoble au conseil général depuis 2004.

Quelle est la place des écologistes aujourd’hui au conseil Général ?D’abord il faut préciser que le département de l’Isère est un peu une exception en France puisque c’est le seul où existe un groupe Vert. Cette présence est d’ailleurs une preuve de l’intérêt des Isérois pour l’écologie. Pour autant, nous sommes peu nombreux. Au conseil général, en tant qu’élus Verts, nous ne voulons pas nous limiter à nos seules délégations mais exprimer notre point de vue d’écologistes dans toutes les politiques, qu’elles soient culturelles, économiques ou

dans le domaine des transports. Les Verts ont un point de vue sur tous les sujets de la société.

Comment se déroule le mandat actuel ?Les élus Verts sont associés à la majorité de gauche même si nous avons plusieurs points de divergences. En matière de politique so-ciale, de transports collectifs… nous nous ac-cordons avec les projets des socialistes. Mais il y a un gros dossier qui depuis quelques années nuit à notre union et nous empêche d’entretenir des relations sereines : c’est évidemment la rocade Nord. Ce projet est une sorte de ligne rouge. Si un jour il se réali-se, nous ne pourrons plus travailler de concert avec l’actuelle majorité du conseil Général. La rocade est un projet phare du département qui s’inscrit au cœur de ses choix politiques, notamment en termes fi nanciers. Pour nous, élus Verts, ce projet est emblématique de l’incapacité de l’actuelle majorité à identifi er les vrais enjeux et notamment l’urgence éco-logique. Avec ce projet, le conseil général est en décalage avec les efforts qui sont faits au niveau national, comme au niveau mondial, pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. La conférence de Copenhague qui va se dérouler dans quelques mois illustre bien cette prise de conscience mondiale qu’il

faut agir fortement et dès maintenant. En tant qu’élu Vert, quelles sont les diffi cul-tés particulières que vous rencontrez ? La rocade Nord est un exemple assez probant. De manière plus générale, je dirais que l’en-jeu pour les Verts est de parvenir à faire com-prendre aux autres mouvements politiques que l’écologie n’est pas un gadget ou un ins-trument marketing mais une vraie nécessité qui doit être placée au cœur des politiques. Et comment envisagez-vous le prochain mandat ?Les prochaines élections pour les postes de conseillers généraux auront lieu en 2011... Mais la réforme des collectivités va surement chambouler complètement le paysage poli-tique local en 2014. Diffi cile donc de se proje-ter sur un mandat à venir. Ce qu’on peut dire, c’est que d’abord les Français en général, et les Isérois en particulier, ont pris conscience de l’intérêt d’avoir des élus Verts dans leurs collectivités locales et que de plus en plus de candidats ou d’élus partagent les préoccu-pations et les convictions des Verts. Au vue de ces deux évolutions et du succès d’Eu-rope écologie aux dernières élections, je suis plutôt confi ant sur la suite des évènements.Anne-Laurence Mazenq

http://www.lesverts38.org

Béatrice Janiaud est élue depuis 2004 à la Région, elle habite Grenoble et est également enseignante et chercheuse.

Quelle est la Place des écologistes aujourd’hui au conseil régional ?Actuellement, 20 des 157 élus à la région sont des élu(e)s Vert(e)s. En 2004, lors des der-nières élections régionales, ce parti a obtenu plus de 10 % au premier tour (les élections des conseillers régionaux se font en deux tours et à la proportionnelle). Un contrat de mandature avec le Parti Socialiste avait été rédigé trois mois auparavant. Les deux partis s’étaient accordés sur huit axes : le dévelop-pement des réseau TER (Transport Express Régional), le développement de la démocratie participative, la construction d’une écorégion, l’absence de culture OGM, la requalifi cation des lycées… Nos points de désaccord étaient

aussi clairement notifi és : l’énergie nucléaire et l’autoroute A45 (StEtienne/Lyon).

Comment s’est déroulé le mandat actuel?Bien. Le Président, Jean-Jack Queyranne, sait faire travailler les gens ensemble. Etre élu(e) Vert(e) à la région ne signifi e pas qu’on ne s’intéresse qu’à nos sujets de prédilection. On suit plusieurs projets, on représente la ré-gion dans les instances locales. Par exemple, moi, je participe au contrat d’agglomération qui gère les projets portés conjointement par la Métro et la Région. C’est assez compliqué car il y a des projets que nous défendons (le développement de l’Economie Sociale et So-lidaire, de MétroVélo, le plan climat à venir…) et d’autres sur lesquels nous avons des dé-saccords (le stade des Alpes, les nanotechno-logies…).Avec les nouveaux positionnements de la région, il y a des points sur lesquels nous ne sommes pas d’accord: le soutien de la can-didature de la ville d’Annecy au JO et l’im-plantation d’un Center Parc à Roybon. Nous pensons qu’il y a mieux à faire en terme de projets face au problème actuel du réchauffe-ment climatique.

En tant qu’élue Verte, quelles sont les diffi -cultés particulières que vous rencontrez ?Quand on apporte des idées nouvelles ou des manières de voir différentes, il faut se battre pour les faire comprendre. Par exemple, la

mise en place du label « lycée écoresponsa-ble » (cf. p. 7, 8, 9) : au début, nous étions très peu à défendre ce projet. Aujourd’hui, il est largement porté par la région. Nous avons du mal à valoriser nos actions, elles se retrou-vent bien souvent noyées dans la masse des diverses réalisations régionales et la com-munication offi cielle. Et comment envisagez-vous le prochain mandat ?Actuellement, nous préparons le budget de l’année : qu’est-ce qu’on veut arrêter de fi nan-cer ? Comment infl échir le budget pour pal-lier au mieux les crises? Nous luttons contre un développement déséquilibré du territoire. Nous préparons aussi les futures élections régionales de mars 2010 : le bilan de ce que l’on a pu et pas pu réaliser, le programme co-élaboré avec les militants et sympathisants. Nous avons déjà commencé à travailler sur 8 thèmes : aménagement du territoire et trans-ports ; agriculture ; environnement/santé et biodiversité ; énergie ; économie, tourisme et ESS ; politique internationale ; politique de la ville et Logement ; formations ; culture. Dans la lignée d’Europe Ecologie, un appel vers les associations et syndicats avec qui nous tra-vaillons depuis longtemps sera prochaine-ment lancé. ABJ http://www.rhonealpes.fr/257-groupe-les-verts.htm

4 portraits

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Gilles Kuntz est élu à Grenoble depuis 2001 sur la liste ADES (Association Démocratie Ecologie So-lidarité»)-Verts-Alternatifs, il vient d’être nommé conseiller à la Métro. Il est, d’autre part, maître de conférence en informatique à l’université Joseph Fourier.

Quelle est la place des écologistes aujourd’hui à la mairie de Grenoble ?Depuis les dernières élections, nous som-mes passés dans l’opposition. Je fais partie des six élus de la liste « écologie solidarité en actes ».

Quels sont vos points de désaccord avec la majorité actuelle ?Nombreux, à coup sûr ! Sans tous les ci-ter, nous nous battons contre les projets de prestige (candidature aux JO, Grand Stade, Crolles 2 et maintenant Nano 2012...). Nous trouvons également que la politique d’aug-mentation des impôts n’a rien à voir avec une politique de gauche (la taxe foncière est bien trop élevée à Grenoble). Il en est de même quand la ville aide fi nancièrement des sociétés privées ou des grands groupes, qui «dégraissent» par ailleurs. On ne peut pas distribuer les deniers publics sans exi-ger des comptes ! Quant au bilan carbone de Grenoble, il n’est pas satisfaisant : les actions pour réduire la pollution en agissant sur l’isolation (qui n’a rien à voir avec le rava-lement des façades !) sont bien trop timides.

Et puis il existe des problèmes de dépla-cement. On nous dit que la rocade Nord va supprimer les bouchons alors que des études prouvent que c’est une illusion. On oublie même de signaler que dans certains quartiers de Grenoble, ce sont près de 40 % des foyers qui n’ont pas de voitures... Bien évidemment, nos concitoyens sont souvent victimes d’une propagande qui leur masque les vraies questions. Ce projet, personne ne peut dire son coût (le maire refuse de don-ner le montant). Et ce n’est pas le privé qui va payer: où sont les sommes d’argent que devait apporter le privé pour la candidature aux JO, par exemple? Et que dire du grand stade ? On trouve que dépenser quinze mil-lions pour des écoles c’est trop cher et l’on oublie que le stade représente quatre vingt millions d’euros... tout cela, pour une tren-taine de soirées de match de foot et quel-ques concerts par an ! Il aut savoir que le stade est loué peu cher à une organisation privée, le GF 38.

Vous n’êtes pas un peu des empêcheurs de tourner en rond ?On peut croire cela, mais que faisons-nous, sinon de s’emparer du débat public et de refuser que les délibérations soient votées par paquets, sans que personne ne pose de questions ? Nous pensons que de très nom-breux habitants apprécient et attendent de nous que nous ayons ce rôle de vigie quant à la démocratie locale. Les habitants seraient surpris si nous avions su valoriser tout le travail que nous avons accompli à ce jour.

Depuis cet été, vous êtes également représentant de l’opposition à la Métro !Ca ne s’est pas fait tout seul, la majorité ne voulait pas que nous entrions à la Métro à cause de notre opposition à la TEOM (Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères). C’est une taxe que tous les foyers paient alors qu’avant, les plus pauvres ne la payaient pas. Pour nous c’est une taxe injuste. Je serai donc un des seuls élus à tenir un discours différent ! Il faut savoir que le débat à la Mé-tro est inexistant. Il est arrivé que des séan-ces se déroulent avec un micro en panne et personne ne s’en souciait !

Jean-Michel Asselin

http://gikuntz.free.fr/

Elisabeth Letzest élue à St-Martin-d’Hères sur la liste «Ecologie et Quartiers Solidaires» à l’ini-tiative des Verts et des Alternatifs. Physi-cienne de formation, elle travaille dans une association qui lutte contre le décrochage scolaire.

Quelle est la place des écologistes aujourd’hui au conseil municipal de St-Martin-d’Hères ?On n’en a pas. On est trois élus de la « mi-norité » issus de la même liste. Nous ne sommes pas dans l’opposition mais lors des dernières élections, le PC et le PS ont refusé qu’on fasse partie de leur liste. Ils n’avaient sans doute pas besoin de nous pour être élus.

Comment se déroule le mandat actuel?Notre principal objectif à St-Martin-d’Hè-res, c’est la démocratie participative. Nous travaillons pour faire de la politique diffé-remment. Nous pensons qu’un homme

politique, ce n’est pas un élu qui sait et qui informe la population de ses décisions. Les citoyens sont capables d’avoir des idées et des bonnes. Lors des conseils municipaux, Il n’y a généralement pas de questions, ni de propositions, qui remettent en cause les décisions . Tout le monde semble d’accord. Nous, on interroge sur les enjeux, sur le sens des décisions qui sont prises. On pose des questions et on exprime notre désac-cord. Depuis que nous sommes dans cette municipalité, il y a plus de débats. Des élus de la majorité sont contents de nos interven-tions, d’ailleurs.

En tant qu’élue Verte, quelles sont les dif-fi cultés particulières que vous rencontrez?Nous faire respecter ainsi que ceux qui nous ont élus. Nous participons à des commis-sions mais elles sont très rarement réunies. La ville met en place des groupes de tra-vail auxquels nous ne sommes pas invités. Nous sommes donc dans l’incapacité d’agir.

Quels sont vos points de désaccord avec la majorité actuelle ?Notre attitude ne consiste pas à être dans l’opposition mais dans la construction. Nous sommes plutôt en désaccord sur les enjeux et la cohérence des décisions. Par exemple, par rapport au projet Neyrpic (réhabilitation de l’usine en 80 commerces, 30 restaurants), est trop commercial. Cela va dans le sens de la consommation avec des produits bon marché fabriqués loin, avec les coûts de transport que cela implique... Pour nous, il ne faudrait pas laisser passer cette occasion de créer des liens entre la ville et le campus. La question que pose ce projet : quelle ville veut-on? Que voulons-nous proposer à la population? Que faire le week-end? Jouer avec ses enfants? Les voir dans un spectacle ou consommer? Je sais, c’est un peu caricatural, mais ce sont de vraies questions. C’est la même chose avec la création de la ZAC centre: 1000 logements et pas d’équipement public.

Et comment envisagez-vous la suite?Aux dernières élections européennes, à St-Martin-d’Hères, Europe Ecologie a eu plus de 24% des voix. Être, de loin, la première force politique nous donne collectivement une responsabilité plus grande. C’est tous ces électeurs, ainsi que ceux qui ont cette sensibilité à l’écologie politique et sociale, que nous voulons rencontrer pour travailler ensemble à des projets pour notre ville, en nous appuyant sur ses richesses : la diversité d’âges et d’origines des habitants, l’histoire de la ville, ses équipements et son personnel, l’université, la situation géographique...

ABJ

www.smh-ecologie-solidarité.org

4 portraits

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poésie &nature

Spécial lycéens

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« Nous allons entrer dans le domaine de la Montagne d’Arrabida. Tout d’abord, on la perçoit au sud, majestueuse sous son manteau bleu ; peu à peu, le roma-rin, la lavande aspic, le ciste ladanifère, l’annoncent d’après leurs voix bien par-fumées. Et tout autour du serpent gou-dronné, le maquis nous enchante de plus en plus : voilà l’arbouse, puis le pistachi-er lentisque et le genièvre. […] La petite Montagne du Risque, à droite, s’élève aux cieux, et il faudrait un effort titanesque pour l’escalader. Il s’agit de l’endroit le plus haut de la côte maritime portugaise [presque 400 m d’altitude], voilà pour-quoi les pêcheurs l’appellent le “cap des

Lycée éco-responsableLycéens très responsables !Quand des lycéens s’investissent dans le développement durable, ils y croient ! Dans ces trois pages, découvrons leurs actions mais aussi leur regard sur ce qui les entourent. Ils ont des choses à nous dire. Ce projet de rédaction est né dans le cadre d’actions menées par la Cité Scolaire Inter-nationale de Grenoble (CSI). Depuis la rentrée 2007, elle s’est engagée dans une démarche expérimentale de lycées éco-responsables initiée par la Région Rhône-Alpes. Un lycée éco-responsable, c’est un établissement qui forme ses élèves aux problématiques du Développement Durable, aussi bien dans le cadre des enseignements que dans

son fonctionnement quotidien. Du person-nel enseignant et technique, aux parents et aux élèves, tous se sont réunis pour mener des actions dans différentes directions. L’objectif : passer d’une prise de conscience à un changement de comportement.

Les actions déjà effectuéesUne journée du tri des déchets au collège ; des conférences débats sur différents sujets de société (génétique, OGM, alimentation, énergie) ; la réalisation d’un CD sur le dével-oppement durable ; la rédaction d’articles dans Les Antennes ; la gestion des ressourc-es dans l’établissement…

De prime abord, on découvre chez lui une passion débordante pour la nature. Ses poèmes renvoient en filigrane au petit para-dis verdoyant où il est né et où il a vécu la plupart de sa vie. Il s’est vu diagnostiquer à l’âge de 12 ans une tuberculose des os et en est décédé quinze ans après. Sa vie a pourtant été pleine d’enchantement et de poésies. On trouve dans ses poèmes à la fois les méandres de son âme et ceux de la région d’Arrabida. Cependant, la nature ne l’a pas mené qu’à l’expression littéraire. Au moment où il a vu qu’on avait commencé à couper les arbres très anciens d’une forêt d’Arrabida, il a lancé publiquement un cri d’alarme, qui a été à l’origine de la création de la Ligue pour la Protection de la Nature (LPN), première institution ibérique dans le

Poésie et nature, ça va de soiSebastiao Da Gama (1924-1952) est un poète portugais né dans la belle région d’Arrabida, précurseur en matière d’environnement.

Les projetsLa création d’éco-délégués dans chaque classe, la réalisation d’une charte de l’éco-citoyen, d’un atelier scientifique sur les nouvelles énergies, d’un jardin biologique, d’un rallye éco-citoyen, d’actions de solidarité locale et internationale. Ces projets doivent permettre aux élèves d’établir des relations entre la vie locale et les réalités planétaires globales.

G.MALLION, coordinateur du comité de pilotage www.ac-grenoble.fr - www.rhonealpes.fr

Projet Tri & recyclage à la CSICe projet a été porté par tous les élèves de 6ème qui, dans différentes matières, ont cher-ché à appréhender ce sujet. La conception de ce projet s’est inspirée du proverbe suivant : ” Si vous le dites, j’oublierai. Si vous le mon-trez, je m’en souviendrai peut-être. Si vous m’y faites participer, je comprendrai”.

Si vous le dites, j’oublierai.1 kg de déchets par personne et par jour, c’est énorme! Les entasser tout simplement en décharge ou les incinérer, c’est du gâchis.

La consigne donnée est celle des 3 “R”: RRRRéutiliser tout ce qui peut encore servir. Recy-cler en triant à la source, pour économiser les ressources de la terre. Réduire nos déchets en consommant « malin », car le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas.

Si vous le montrez, je m’en souviendrai peut-être.Des “Messagers du Tri” de la Métro sont in-tervenus dans les classes de 6ème. Ils leur ont montré : un morceau de Bauxite… à l’origine de l’aluminium (avec plein de canettes, on con-struit une bicyclette !) ; des flocons obtenus à partir de bouteilles plastique (avec 30 bouteilles plastique, on fabrique une veste polaire !).

domaine de l’environnement naturel. Voilà à quoi le sens poétique de l’existence humaine peut — et doit — aboutir. D’après sa sensi-bilité et sa simplicité, Sebastiao Da Gama est sans doute un exemple magnifique de l’humanisme des temps modernes. Chez lui, on peut puiser le comportement adéquat à avoir face à l’environnement qui nous en-toure.

Article et traduction de Manuel Ramos, enseignant de portugais à la CSI.

Si vous m’y faites participer, je comprendrai« A la maison, je peux aider mes parents à mieux trier. Dans les magasins, je choisis d’acheter « malin ». Au Collège, je cherche à économiser le papier. Et pour dire aux autres ce que j’ai compris :- je crée un défilé de mode, collection “déchets récupérés”,- j’invente un slogan dans ma langue étrangère et l’imprime au dos d’un t-shirt,- je le dis en musique : “Kompost-Lied”, “Recy-cling Rap”, pile perdue... (voir art. CD) lors d’un événement festif ;

Cosima FRICK et Catherine GEYMOND, profes-seurs coordonnateurs du projet.

Le secret... c’est d’aimer

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Le quartier de BonneTournant urbanistique ou effet vitrine ?

Le quartier Vauban, un modèle de quartier écologique né de la démocratieLa démarche de développement durable initiée par la ville de Fribourg dès 1996 est pi-onnière en Europe. Sur les 38 hectares qui ont été aménagés, 34 possèdent des maisons à énergie positive. Les bâtiments respectent les normes HQE (1) à la lettre. On trouve aussi des toitures végétalisées, des panneaux solaires qui chauffent tout le quartier. Tous les bâti-ments ont été construits uniquement avec des matériaux écologiques, respectant le cahier des charges écrit par les habitants avec l’aide de la municipalité. Avec le Forum Vauban, la municipalité a permis à tous les habitants d’exprimer leurs attentes. Cette démarche a facilité la réduction des coûts de construction parce que les habitants ont eu la possibilité de mettre en commun quelques équipements : des panneaux solaires, des système de chauffage ou des jardins. D’autre part, une ligne de tram dessert tout le quartier, mais ce qui est le plus remar-quable, c’est le nombre important de vélos : ils circulent librement et ont la priorité. La voiture est donc rare. Ainsi, en plus d’un en-vironnement moins pollué, le quartier profi te d’une ambiance très silencieuse et sécurisée.

Le quartier de Bonne, un projet bien éloigné du modèle dont il s’est inspiré Pierre Kermen, ancien adjoint à l’envi-ronnement de la mairie de Grenoble, est à la base de ce projet. Très sensible à l’habitat durable, le projet du quartier écologique de

la Caserne de Bonne s’est inspiré de celui de Vauban. Mais en réalité, avec ses 8,5 hect-ares, ce quartier n’est pas aussi écologique que voudrait le laisser paraître l’aménageur (la SEM SAGES). Seul un bâtiment respectera entièrement les normes HQE (1) et produira plus d’énergie qu’il n’en consomme. Les au-tres bâtiments auraient dû respecter un cahier des charges « écolo », mais les promoteurs ont préféré l’économie à l’écologie. D’autre part, le centre commercial qui verra le jour abritera de grandes chaînes de marques standardisées et non des magasins bio, des producteurs ou des petits commerces de proximité. Si une ligne de tram et un parking à vélo sont prévus, la con-struction d’un immense parking ne freinera pas l’usage de la voiture.Enfi n, contrairement à Vauban, les motivations qui amènent la population à faire le choix de vivre dans ce quartier ne découlent pas néces-sairement d’une envie d’un habitat écologique mais plutôt de la localisation du quartier. Le développement durable a le vent en poupe mais il permet surtout un marketing urbain qui justifi e des prix exorbitants, tels que ceux qui sont en vigueur dans le Quartier de Bonne (certains logements atteignent 436.000 ).

Nina, première ESRapport TPE, voir le site des Antennes : www.lesantennes.org

(1) HQE : Haute Qualité Environnementale.

Nos enfants nous accuseront

A propos du fi lm documentaire de Jean-Paul Jaud

Comment et pourquoi une petite ville du sud de la France, Barjac, a décidé de fournir sa cantine scolaire en alimenta-tion biologique ?A partir de diverses interviews, le fi lm explique les dangers des pesticides (maladies et morts pour les agriculteurs et leurs voisins), et les effets bénéfi ques pour l’économie locale de convertir les exploitations agricoles en bio à destina-tion des cantines. Il démontre également comment éviter un surcoût trop important et comment le maire à agi pour convain-cre des agriculteurs réticents. Sur un ton sans polémique excessif, le fi lm donne un bel exemple d’action citoyenne au service d’une meilleure vie. A méditer pour d’autres qui voudraient agir pour protéger la planète. www.nosenfantsnousaccuseront-efi lm.com/

airs” quand ils le regardent d’en bas, dans leurs bateaux minuscules, tout en sentant devant sa grandeur la terreur ou l’admiration découlant de leur petite taille. L’on dirait un rouleau de pierre qui, en avançant plein d’énergie, se fût soudain arrêté, en devenant immobile tout d’un coup : voilà en fait une vague de pierre et de maquis, le fossile d’une vague. Figée, elle se moquera à jamais de la mer, une sorte de mouette d’un bleu profond, tout en mettant à la fois en relief, sur son dos, la vaste plaine qui s’étend sur sa gauche. »

Petit extrait de : O Segredo é Amar

Dans le cadre de Travaux Pratiques Encadrés (TPE), à trois élèves, nous avons réalisé une étude sur les quartiers écologiques. Pour cela, nous avons comparé le quartier Vauban à Fribourg et la caserne de Bonne à Grenoble. Cette comparaison a révélé que les attentes écologiques auxquelles devait répondre le quartier grenoblois étaient décevantes.

Le secret... c’est d’aimer

Un CD de 14 chansons a été créé dans différents styles par une trentaine d’élèves de la CSI, avec l’aide de Monsieur West, leur enseignant. Libre à chacun de s’exprimer dans la langue de son choix (les textes sont traduits en français). Ce CD est empli de réfl exions, de cris d’alarme, d’états d’âme, mais aussi de catalogues d’actions à mener. L’objectifs : d’abord sensibiliser cha-cun de nous aux rôles que nous avons à jouer dans la résolution de la crise planétaire. Et ensuite, utiliser les bénéfi ces de la vente de ce CD pour monter des projets qui rendent notre établissement plus respectueux de la planète. L’album est en vente à 5.Pour passer votre commande : par mail [email protected] ou par courrier à : CSI, 1, av. Doyen Louis Weil 38000 Grenoble.Chèque à l’ordre de la Maison des Lycéens du CSI.

Jouez et gagnez un CD : voir page 16

Un projet musical du Club Musique au service de l’écologie.

CD Etat Planète...Et Ta Planète… Et Tape-là Net

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MamanPapa

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Le Docteur Lilian le Goff, praticien à Lorient, est membre de France Nature Environnement. Le 26 mars 2009, pendant près de deux heures, il s’est entretenu sur les enjeux du développement durable et d’une bonne alimentation avec plus d’une soixantaine de lycéens de tous les niveaux.

« Son objectif principal était de nous sensibiliser, nous, les adultes de demain. D’après lui, “ il en va de la survie de l’espèce humaine”. A travers une vision catastrophique pour les uns, très réaliste pour d’autres, il a exposé les effets de l’alimentation sur notre vie, notre santé, notre environnement, notre économie… L’orientation de l’agriculture actuelle, qu’il qualifie de “ comportement incohérent”, a

de graves conséquences sur notre planète : on assiste à une véri-table dégradation des ressources en “or bleu” et à la réduction de la biodiversité. “ La 6e extinction est en cours, a-t-il expliqué, elle est due à l’homme” (voir encart). Un tiers des gaz à effet de serre en équivalent carbone est lié à l’alimentation. Par exemple : en mangeant des barres choco-latées, on détruit la forêt ama-zonienne et indonésienne pour privilégier la production des corps gras (huile de palme). Or, “il est impossible de recréer une telle forêt avec sa faune (orang-outans) !”.D’autre part, 40% des cancers sont liés à l’alimentation, assure Lylian Le Goff. “ L’alimentation de la plu-part d’entre nous est un vrai fléau. Elle est à la base de maladies cardio-vasculaires, de diabètes rares, d’allergies, de cancers… et d’hypofertilité.” Alors, messieurs,

faites attention car en 50 ans, un déclin spermatique de 50% a été constaté et, vous, mes-dames, la pollution qui est dans l’alimentation affecte aussi vos ovules ! L’Institut National de Veille Sanitaire a remarqué, depuis une vingtaine d’années, une hausse des cancers liés à la pollution, de 93% pour les hommes, de 84% pour les femmes et de 1,3%, par an, pour les enfants.Enfin, le Docteur Le Goff nous a dé-montré l’aspect bénéfique du bio : les aliments issus de l’agriculture bio contiennent 25% de nutriments de plus que ceux issus de l’agro-industrie, et en plus, ils créent plus d’emplois que l’agriculture conventionnelle. Le budget par re-pas d’une famille bio serait aussi 7% moins élevé que celui d’une famille conventionnelle, à la con-dition de manger différemment. Tel est le message du médecin breton : “Bien manger, c’est se

faire plaisir sans se ruiner !” Pour terminer, il s’est adressé à nous, hommes et femmes de demain. « Il faut manger peu de viande et préférer les produits de saison et de proximité (pas des tomates de serre toute l’année qui sont sans goût et importées avec beaucoup de transport). Il faut aussi favoriser le commerce équitable et demander des méde-cins formés autant à la prévention qu’aux soins”. Espérons que, tout comme moi, mes camarades ont entendu ce message qui m’est certes apparu culpabilisant mais sincère, et qu’ils sauront le transmettre à leur tour comme je le fais aujourd’hui.

Anthony, élève de première

L’histoire de la vie sur Terre témoigne de cinq extinc-tions de masse, résultats de calamités naturelles. Les biologistes évoquent à l’heure actuelle la surv-enue d’une sixième vague d’extinction, résultat de l’action humaine.

Mais qui est donc cet homme si coura-geux? Non, il n’est pas seulement connu pour ses qualités d’orateur, mais bien pour sa “paternité“ du premier bébé éprouvette. Amandine a en effet été conçue en 1982, grâce à la technique de fécondation in-vitro” qu’il a inventée et qui permet à certains cou-ples stériles de procréer. Vu alors comme l’un des pionniers de cette médecine révolution-naire, Jacques Testart s’en éloigna pourtant quelques années plus tard, réalisant les con-séquences néfastes de sa découverte. Tandis qu’aux yeux de certains, cette découverte était à l’aube d’un grand avenir pour la génétique humaine, lui pensa au contraire qu’elle allait

à l’encontre de la nature : en permettant aux hommes de contrôler chaque caractéristique de leur progéniture, le risque est d’éliminer la diversité de l’espèce humaine, et, fatalement, avec les blagues de mauvais goût, les sourds et aveugles...

C’est pour lutter contre cette évolution qu’il abandonna la génétique pour devenir, comme il se définit lui-même, “critique de science”, un métier non rémunéré qui s’apparente, selon lui, à « critique littéraire ». La recher-che, d’après lui, se divise en deux grandes parties: la première, fondamentale, vise à acquérir des connaissances. Elle est en déclin; la deuxième, moderne (les technosciences), vise à être appliquée. Elle utilise les connais-sances fondamentales à but commercial et se développe fortement aujourd’hui.L’analyse des OGM (Organismes Génétique-

Maman, papa, Comment on fait des bébés ?Brouhaha, claquements de chaises, cris des professeurs… Cette ambiance survoltée du 24 avril n’a cependant pas perturbé le mondialement reconnu généticien, Jacques Testart, venu affronter une horde de secondes et de premières de la C.S.I. Il était là pour nous tenir un discours préventif sur la science, le développement durable, et les technosciences.

ment Modifiés) qu’il nous a présentée a eu le mérite d’être simple, pertinente avec une pointe d’ironie: “ Aujourd’hui, il ne s’agit pas de bannir ou d’autoriser les OGM, il s’agit de prouver qu’ils ont un avantage.” En effet, quel avantage auraient les OGM à part celui de pouvoir être brevetés et imposés aux agricul-teurs des pays en voie de développement, par les multinationales comme Monsanto?...Sa conclusion a débouché sur un sujet qui lui tient à cœur : « puisque cette technoscience marche avec l’argent des contribuables, pourquoi ne pas faire décider à ces derni-ers, grâce a des conférences de citoyens*, la répartition du budget scientifique de leur État? Pourquoi malgré le souhait de la popu-lation d’être plus éco-responsable, les éner-gies nucléaires ont bénéficié de 4 fois plus de fonds monétaires que le Développement Du-rable lors de la dernière répartition des fonds européens ? Pourquoi les axes de recherche ont-ils déjà été décidés, sans l’accord des ci-toyens, jusqu’en 2050 ?

Vlad et Lukas, élèves de secondehttp://jacques.testart.free.fr

Arrêtons d’être de bonnes poires !

* Conférence de Citoyens : il est possible que vous soyez l’un des 15 participants sélectionnés à partir d’un panel de 200 personnes pour participer à une conférence de citoyens. Vous serez alors instruit sur un domaine de la science, et votre groupe prendra toutes les décisions le concernant! Pas mal, non?

“On ne fera plus de bébés dans des lits - même plus dans des escaliers - mais dans des éprouvettes ?”

Photo Ramirolle©

Conférence à la CSI animée par Lilian le Goff : “Alimentation et Développement Durable”

Spécial lycéens

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PUBrégion

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Développement durable

En 2005, Anne Wambeke vient d’avoir un petit garçon. Professeur des écoles, elle se met en congé parental. Quand son fi ls a un an et demi, elle cherche des activités pour lui et va voir un spectacle à La Petite Roulot-te. Elle est subjuguée : « C’était magique! » Elle va ensuite se renseigner pour connaî-tre d’autres activités qui existent pour les moins de 4 ans, pas si simple. C’est là que débute l’aventure de son blog.

« A force de chercher, j’ai recueilli pas mal d’infos, explique-t-elle avec passion. En fait, il y a beaucoup de choses pour cet âge là. Je me suis dit que ce serait intéressant d’en faire profi ter les autres. Au début, j’ai commencé par quelques infos sur un blog, et puis, je me suis prise au jeu. Petit à petit, j’ai eu de plus en plus de retours et de visi-tes. Cela m’a encouragée. Après un an, une maman m’a rejointe, Aurélia Médecin. Le blog s’est alors enrichi et est devenu mieux organisé, plus pratique, avec un calendrier, des archives. »Bien plus qu’un site d’infos« Le premier objectif de ce projet ? Donner envie aux gens. Beaucoup de parents ne sa-vent pas tout ce qui se fait et passent à côté de choses vraiment super ! Avant 4 ans, c’est l’âge où l’on s’éveille, où l’on acquiert le goût de découvrir. En tant que parents, on a sou-

vent envie de montrer des tas de choses à son enfant. C’est un bonheur que de le voir s’émerveiller. Cela fait partie de son déve-loppement et de son épanouissement per-sonnels. Et puis, c’est une façon d’ouvrir à la tolérance dès le plus jeune âge. Il y a aussi beaucoup de mamans qui ne tra-vaillent pas. Les premiers mois qui suivent l’accouchement sont souvent durs. C’est un temps privilégié pour faire des choses avec son enfant, mais on ne sait pas toujours quoi

Sous le vernis, la déforestationOu comment un petit geste peut parfois en cacher un grand...

faire. En faisant des sorties, en accompa-gnant son enfant à des activités, c’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres personnes, de créer des liens. Les parents sont alors plus épanouis. C’est bon pour tout le monde. En regroupant les infos, on donne de nouvel-les idées de sorties. »Le site créé par Anne est aussi participatif et Anne y tient beaucoup. «C’est ce qui fait son originalité et une partie de son intérêt», précise-t-elle. « Avec le temps, les mamans racontent leurs sorties, envoient des photos, donnent des infos. On a organisé un pique-nique, des jeux concours... »

Fin août, Anne est partie suivre son mari qui vient d’être muté dans le nord Isère. C’est aussi pour cela qu’elle tient à ce que les gens participent, pour que l’activité de ce site per-dure. Un peu triste de quitter ce « bébé », elle part cependant très optimiste: « Je sais que ça va continuer ! Aujourd’hui, il y a 16 mamans qui sont investies dans ce projet. Le fait que je parte encouragera d’autres pa-rents à s’investir et à prendre le relais. »ABJ

http://momagrenoble.blogspot.com/

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Répondant à l’invitation de l’as-sociation Greenpeace, le groupe local de Greenpeace Grenoble s’est motivé pour aller informer le quidam sur l’enjeu du com-merce mondial de bois.

Loin des forêts luxuriantes d’Afrique ou d’Indonésie, ils ont pris la direction de Castorama à Saint-Martin-d’Hères. Derrière le vernis des tables en teck et des armoires en bois tropicaux, se cache l’un des plus grand dé-sastre de notre temps : la défo-restation.

Contribuant signifi cativement à l’effet de serre, cette activité détruit la biodiversité animale et végétale pour laisser place, le plus souvent, à de gigantes-ques monocultures dopées aux engrais et aux pesticides, desti-nées aux besoins de l’industrie agroalimentaire.

Plutôt que de détailler le cha-os méticuleusement organisé de ce type d’exploitation, pen-chons nous avec les militants de Greenpeace, sur la façon de li-miter le trafi c. C’est d’abord aux grandes marques de privilégier la transparence et la lisibilité sur le bois qu’elles commerciali-sent. Il est devenu indispensable qu’elles privilégient systémati-quement l’achat de bois locaux ou de bois labellisé FSC*. Et c’est bien ce qu’entend leur rap-peler les militants de Greenpea-ce dès la rentrée. Ensuite, c’est à nous de jouer. Se poser les bon-nes questions est un pré requis : d’où vient le bois, et dans quelles conditions a-t-il été coupé ? Pour le savoir, rien de tel que de re-garder l’étiquette ou de deman-der à un vendeur (cela a en plus un effet incitateur).

Il ne s’agit donc pas de ne pas acheter de meubles en bois mais juste de regarder sa provenance et de se rappeler de ces trois let-tres : FSC. Facile, non?

* Forest Stewardship Council : garantit l’origine et les conditions d’exploitation durable du boiswww.greenpeace.org/france/groupes-locaux/grenobleAnne-Laurence Mazenq

rents à s’investir et à prendre le relais. »

Je participe, tu participes... Un site participatif pour l’éveil des tout-petits et… de leurs parents...

le groupe local de Greenpeace Grenoble en action

Anne, Timothé, Aurélia, Mélisse et Elliot

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l’autopartage

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Sauvez une vie !Aidez à agir contre les crises cardiaques !Plus de 40 000 personnes meurent chaque année d’un arrêt cardiaque, sans compter les malades du cœur qui meurent d’un in-farctus. Cela représente 110 personnes par jour. C’est la principale cause de mort subite chez l’adulte. Si nous étions formés aux ges-tes qui sauvent, 30% des personnes, au lieu de 3 %, survivraient à l’arrêt cardiaque. Un citoyen comme les autres se bat pour qu’on sauve ces vies ! Rejoignez-le !Jean Caly a 75 ans. Il ne manque pas d’expériences dans le domaine de la santé et connaît bien le monde associatif. Il a créé un centre de formation de sauvetage de secourisme du travail dans le bâtiment et les travaux publics, il a participé à la création d’une association qui s’occupe de défendre et d’aider les malades, il a été administrateur de la mutuelle du bâtiment public et est aujourd’hui représentant des adhérents de Prémalliance.

Former le grand publicUn jour, il découvre qu’il existe un décret (1) qui rend possible à tous les citoyens de se servir du défibrillateur cardiaque automa-tisé. Si un grand nombre de personnes savait se servir de cet appareil, beaucoup de vies pourraient être sauvées. Aujourd’hui, même si des appareils existent dans plusieurs lieux

(stations services, supermarchés, stades, piscines...), on sait qu’il est difficile de lire un mode d’emploi dans l’urgence. Jean Caly a pensé que ce serait vraiment intéressant de mettre en place cette formation auprès du grand public et qu’il soit le plus large possible. Une expérience de ce genre est actuellement menée par l’agglomération de Nancy (2). A Grenoble, il commence à en parler. Cette idée fait d’abord sourire. Il prend contact avec le maire de Grenoble, un pharmacien, la Croix Rouge, l’association départementale de protection civile (ADPC 38) ; la fédération na-tionale de cardiologie, l’association de la ra-dio RMC-BFM qui a créé le « train du cœur »

Le principe est simple, il s’agit de se parta-ger une voiture et de modifier nos rapports à la propriété.

En repensant nos déplacements, il est possi-ble de remplacer notre voiture personnelle par l’utilisation de véhicules en partage. Plusieurs sociétés proposent ce service au sein des grandes agglomérations en mettant à dispo-sition de leurs clients une flotte de véhicules regroupés dans des parkings de proximité. Le secret de la réussite ? Une utilisation flexible et des véhicules toujours disponibles pour un coût intéressant, du fait de la mutualisation des frais d’entretien et de stationnement.

Une solution alternative qui séduit de plus en plus de citadins mais aussi de chefs d’entre-prises. Jean Pierre CARREZ, dirige WIDIP, une société informatique située au centre vil-le de Grenoble, a vite été convaincu : « J’ai fait le choix de l’autopartage en remplacement de véhicules de société car après avoir testé le concept pour un usage personnel, il m’a paru

Une action citoyenne et engagée : l’autopartage

Qu’est-ce qu’un défibrillateur cardiaque automatisé ? Quand les battements du cœur s’arrê-tent, la mort survient en 9 à 10 minutes si aucun secours n’est donné. L’usage du défibrillateur cardiaque automatisé aug-mente fortement les chances de survie de ces personnes. Il permet d’abord de dia-gnostiquer l’arrêt cardiaque et, si néces-saire, de délivrer un choc électrique.

évident de l’appliquer dans le domaine pro-fessionnel. D’une part pour des raisons éco-nomiques car en faisant nos calculs, il s’avère que l’utilisation de voitures de partage nous revient moins cher mais également pour inscrire nos choix de dirigeants dans une ré-flexion responsable en terme de politique de déplacements urbains. Chaque année le prin-cipe est réexaminé mais pour l’instant cette solution continue à convenir à notre activité, compte tenu de sa taille et de la fréquence de notre utilisation.» On se prend à rêver de la mise en place de mesures incitatives encourageant ce type de démarche mais dans un pays où l’industrie automobile représente plus de 300 000 em-plois, le sujet est délicat.Revoir nos pratiques de consommation dans ce contexte où les sirènes de la société de consommation souhaitent nous vendre toujours plus de liberté (liberté de mouvement, de produire, de consommer), n’est pas évident. Peut être qu’avec des citoyens plus impliqués, les élus se verraient forcés de mener d’autres politiques, en envisageant par exemple des solutions de reconversion pour les industries automobiles.

Emmanuelle Fuentes www.alpes-autopartage.fr

L’utilisation de l’autopartage pour WIDIP concerne six utilisateurs, pour des parcours moyens d’une vingtaine de kilomètres entre 2 et 4 déplacements par semaine.

et l’ordre de Malte... sans succès. Jean Caly voudrait simplement fédérer les partenaires pour mener une action de grande ampleur. « A plusieurs c’est plus facile », se dit-il. Il a alors pensé au journal Les Antennes pour lancer un appel.

(1) Décret du 4 mai 2007 - (2) « Grand Nancy Défi’b »

Je participe, tu participes...

Appel à participationAssociation, entreprise, particulier, si vous êtes intéressé pour participer à la création d’une association dont le but sera de former des personnes à l’utilisa-tion de cet appareil, ou si vous êtes tout simplement intéressé pour suivre cette formation, appelez :Jean Caly (04 76 09 41 88 ou au 06 86 02 65 75) ou envoyez un mail aux Antennes : [email protected]

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Des livrescomplètement DD !« Si l’on ne devait lire qu’un seul ouvrage en 2009 sur les thématiques de l’environnement et du développement durable, ce serait le lauréat du Prix du Livre Environnement. » Telle est l’idée qui a présidé la nomination du Prix du Livre Environnement 2009, organisé par la Maison de la Nature et de l’Environnement et la FNAC. Et ben c’est raté ! Impossible de départager les cinq livres sélectionnés. Il faut les lire tous ! Par Jean Jonot.

« L’AVENIR DE L’EAU », d’Erik Orsenna, de l’Académie FrançaisePlaisir de lire, plaisir d’apprendre et de comprendre, avec l’auteur engagé dans son tour du monde de l’eau. Moisson d’images de la vie quotidienne, de points précis de techniques traditionnelles ou novatrices, c’est passionnant, car le regard est aigü, et politi-que aussi. Car l’eau est toujours politique. L’eau n’est pas une marchandise, elle est un bien commun pour le vivant. Des questions dérangent : « Quand les israéliens compren-dront-ils que chacune de leurs piscines engendre cent terroris-tes quand par ailleurs ils nous prennent 85 % de notre eau ? »; « Où est passé l’argent reçu par les palestiniens pour créer des réseaux d’eau ? »... Mais aussi: les barrages, qui font vivre ou qui font mourir, les gla-ciers de l’Himalaya qui fondent, les nouvelles politiques chinoises de l’eau, les réfugiés chassés par l’eau, les réfugiés chassés par le manque d’eau, les paysans qui se suicident en Australie et en Inde... Tout y est terrible, beau, précis, vivant.

Prix du jury et du public « POUR SAUVER LA PLANETE, SORTEZ DU CAPITALISME », de Hervé KEMPFJournaliste spécialisé dans les questions d’environnement au quotidien « Le Monde », Hervé KEMPF nous fait un beau ca-deau : un diagnostic précis et do-cumenté de la maladie mortelle dont souffre notre planète: l’in-dividualisme, la peur de l’autre (et donc le désir de le dépasser), la peur de manquer (et donc le désir de s’approprier les biens et l’espace, au-delà de toute ra-tionalité). Ce qui nous rend per-méable au conditionnement mis en œuvre par le système capi-taliste et ses oligarques avides et violents est donc en nous. En nous également ce qui peut nous sauver, et la planète avec : le re-fus de la servitude volontaire, la solidarité mise en œuvre dans des réseaux de coopération, des choix politiques remettant l’éco-nomie là où elle devrait être : au service du plus grand nombre. L’enjeu est clair mais le temps nous est compté avant qu’on arrive au point de bascule irré-versible. Le capitalisme fut un

« VERS UN NOU-VEAU CAPITALISME », de Muhammad YUNUS, Prix Nobel de la PaixOu, la femme est l’avenir de l’hom-me. C’est au cœur de la pauvreté du monde, le Bangladesh. dans ce pays de 130 millions d’habitants, le sien, que Mohammad YUNUS a créé il y a trente ans, le micro-crédit, un instrument permettant à des millions de femmes d’accé-

système effi cace de production de biens et de transformation du monde. Il est maintenant en phase terminale accélérée, mortifère pour tous, à terme. Le livre de Hervé KEMPF est un vademecum passionnant, toni-que, précis, et pour tout dire, in-dispensable aux terriens qui se souhaitent un avenir.

Prix du public « C’EST MAINTENANT », d’Alain GRANDJEAN et Jean-Marc JANCOVICI

Le diagnostic établi par cet ouvrage porte sur le court ter-me: crise énergétique majeure, plus crise majeure de l’approvi-sionnement de ressources stra-tégiques, plus transition clima-tique massivement destructrice, moins effondrement économi-que, plus chômage de masse, plus insécurité individuelle et collective, égalent: la fi n du mon-de? Peut-être pas, mais la fi n de notre monde, sûrement. Les auteurs évoquent avec précision quelques fausses pistes : celles que nous suivons actuellement, le nez dans le guidon du court terme économique, fi nancier, politique. La condition première pour que d’autres scénarii soient mis en œuvre: qu’enfi n nous ac-ceptions de croire ce qu’au fond, nous savons. Tous les signaux sont au rouge et l’offre politique, droite et gauche confondues, n’est pas à la hauteur du problè-me. Leur réfl exion sur les enjeux politiques, et sur les démarches à mettre en œuvre en tant que citoyens, est du plus grand inté-rêt. C’est un livre à offrir à votre député, entouré d’une faveur bleue, rose ou verte.

Informons-nous

« LA NATURE MALADE DE LA GESTION » de Jean-Claude GENOT

Ce professionnel des milieux naturels nous fait part de ses réfl exions, radicales, sur la rela-tion de l’homme et de la nature. Il démonte le processus qui a conduit à dénaturer l’homme, avant de dénaturer la nature. Il s’agit d’une guerre qu’en fait nous faisons à nous-mêmes. Et l’urgence n’est pas selon lui de soigner la nature, mais de guérir l’homme. Sa volonté obsession-nelle de tout vouloir maîtriser pour parvenir à un contrôle to-talitaire supposé canaliser l’an-goisse, est sa maladie. Et cette guérison passe par cette ac-ceptation : si l’homme a besoin de la nature, la nature, elle, n’a pas besoin de l’homme. Ainsi pourraient être guéris du même coup : la « gestionite » et sa va-riante, « la gesticulation écolo-gique », toutes ces mesures qui s’affi chent écolos mais qui sont, en fait, contre productives pour la nature (ex : les éco-ghettos: parcs, réserves...). Ce serait alors la fi n des indicateurs chif-frés, de la gestion durable de la bio-diversité (et sa valorisation commerciale), et la fi n, bien-sûr, de cette soumission librement consentie à des gestionnaires, contrôleurs en chef de la nature. Nous avons besoin du monde sauvage, de savoir qu’il existe : c’est la meilleure protection contre notre violence.Tout cela est fortement étayé par de nombreux exemples poin-tus, tirés de la large expérience professionnelle de l’auteur. Une interrogation demeure, qui vau-drait la peine d’inviter JC GENOT à Grenoble : comment satisfaire nos besoins alimentaires tout en respectant la nature sauvage ?

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der à l’éducation, à la santé, et à de nombreux autres domaines de l’activité économique et sociale. Le concept de social-business, ainsi fondé, a ceci de révolutionnaire qu’il fait appel à des investisseurs qui n’attendent pas de profi ts. C’est la condition pour que soit désamorcée la bombe à retardement qu’est la pauvreté, la menace la plus sérieuse pesant sur la paix du monde, puisqu’elle a pour moteur le désespoir de tous ceux qui n’ont rien

à perdre. Les résultats obtenus par M. YUNUS et sa Grameen Bank au Bangladesh, montrent que le micro-crédit, organisé de façon profession-nelle et humaine, peut contribuer à bâtir, aux côtés des Etats et des ONG, les conditions de la paix. Et la pierre angulaire de cet immense chantier, ce sont les femmes de ce pays (en Afrique, le même constat a été fait). L’homme n’a pas comme seul moteur la recherche du profi t, surtout quand c’est une femme.

« LA NATURE

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Du local à l’internationalUn livre pour comprendre GazaUn grenoblois, Jean-Michel Asselin, est récemment parti à Gaza en Palestine, peu de temps après la guerre qui a ravagé pendant 22 jours ce pays et causé la mort de 1 500 personnes. Avec l’ équipe d’une ONG, Help Doctors, il a recueilli sur place 22 témoignages.

22 histoires de vie et de mort, bien réelles, viennent racon-ter ce calvaire et cette injustice, vécus par des femmes et des enfants. Un livre contient les textes et l’autre raconte en ima-ges l’histoire de cette terreur. Gérard Kosicki, un autre Greno-blois, a mis en scène ces témoi-gnages, il en est sorti un ouvra-ge sous forme de deux livres, imprimés à Grenoble par les Deux-Ponts. Dans « Gaza! et Gaza ?», les habitants s’expri-ment en leur nom propre. C’est un travail en profondeur qui n’avait jamais été encore réalisé. Ce livre depuis a été présenté à ces mêmes habitants de Gaza qui ont pris la parole et qui sont très fiers d’avoir pu dire leur

détresse, leur espoir et de voir, concrètement, ce livre question-ner les Français ...

On peut trouver «Gaza Gaza» à Grenoble, auprès de la FNAC ou de la librairie de l’Université «Le Square», au prix de 26 euros, également au local des Anten-nes ou via le site Help Doctors.Tous les bénéfices seront versésà Help Doctors (fondé par Régis Garrigue), seule ONG française présente à Gaza pendant la guerre. Ils permettront de finan-cer, entre autres, un dispensaire créé à Khan Younes dans la ban-de de Gaza, intégralement géré par les Palestiniens. Ca s’appelle de l’aide humanitaire durable ! www.helpdoctors.org

Jouez et gagnezUn bon de 10 euros d’achat à la Vie Claire

Pub Imprimerie NDJouez et gagnez un CD musical,100 % au service de l’écologie, réalisé par les élèves de la Cité Scolaire Interna-tionale de Grenoble (voir p. 9).“Combien de fenêtres de forme triangle droit, la cité scolaire internationale de Grenoble possède-t-elle exactement ?”Le premier qui enverra la réponse à l’adresse ci-dessus (avec la mention “fenêtres CSI” dans l’objet) avant le 15 septembre gagnera un CD.

Si vous faites partie des 10 pre-mières personnes à appeler aux Antennes (04 38 12 90 59), avant le 20 septembre, et, bien-sûr, à donner la bonne réponse à la question ci-dessous, vous gagnez !

Question :Le chauffage solaire et le pho-tovoltaïque, est-ce la même chose ?

54,8 % des personnes inter-rogées dans la région gre-nobloise ne savent pas ou se sont trompés. quand ils ont répondu à cette question.

Espace alimentaire, produits lo-caux, petits prix, compléments alimentaires, cosmétique naturel-le… et surtout un conseil person-nalisé effectué par une herboriste de formation.

Commerce de Produits Biologiques et Naturels38 Cours Berriat - 38000 Grenoble 04 76 47 18 58Ouverture : lundi 15H-19H30Du mardi au samedi 9H-13H 15H-19H30

le photovoltaïque au Népal

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Les Antennes: association Composite: 1 rue Montorge, 38000 Grenoble. tél. 04 38 12 90 59. E-mail: [email protected] de la publication et rédactrice en chef: Anne Benoit-Janin. Ont participé à ce numéro: Jean-Michel Asselin, Jean-Pierre Carrez, Alexandre Chureau, Emmanuelle Fuentes, Jean Jonot, Xavier Lardy, Yann Lee, Annie Louzon, Anne-Laurence Mazenq, Sylvie Perrier, Véronique Vermorel.Publicité: Annie Louzon: 06 86 51 31 66. Imprimerie Notre-Dame. Correcteur : François Haÿs . Maquette: LoOka.25 000 exemplaires. Ce journal est imprimé 100% papier recyclé, 100% désencré. www.lesantennes.org

« Manhattan sur Isère »ou l’expérience d’une démocratie locale bafouéeLe quartier Jean Macé (situé au nord-ouest de Grenoble), a la réputa-tion d’être un quartier convivial, ouvert et animé. Il a fait l’objet d’une opération de démolition reconstruction. A l’occasion, les habitants, regroupés dans une Union de Quartier, se sont mobilisés pour suivre ce projet et y participer pleinement.

Ils ont assisté à différentes réu-nions et ont ensuite réalisé plu-sieurs travaux d’enquête auprès de la population pour proposer un projet de quartier concerté. Au début, leur travail a été valo-risé par la ville de Grenoble. Les échanges étaient constructifs et les habitants avaient le sentiment de faire un vrai travail utile. Tout semblait parfait au royaume de la démocratie participative. Puis, vint un nouveau jour où ils découvrirent, lors d’une réu-nion, un nouvel interlocuteur. Et là, surprise! On leur présente un projet de quartier très abouti, complètement en rupture avec le style architectural du quartier : 11 tours, de 30 mètres de haut, de 11 étages, disposées sur 2 hecta-res de terrain. C’est le choc pour ces habitants ! Le projet sur le-quel ils travaillaient n’est même plus évoqué. «On est sorti de cette réunion abasourdis ! On ne com-prenait pas ce qui nous arrivait », raconte un des habitants. Ils ap-prennent alors que le projet était réfl échi depuis très longtemps et que le permis de construire est déposé. Dans les Nouvelles de Grenoble, ils découvrent que ce projet n’est en fait que le fer de lance du projet presqu’île. « Pour nous, c’est incompréhensible, ex-plique, l’un d’entre eux. Ce sont des zones très séparées. Cela va complètement changer la vie de notre quartier!». « En plus, ajoute un autre, leur présentation est trompeuse! Avec la perspective, les immeubles de cinq étages pa-

raissent à la même hauteur que ceux de onze. »Ils ont alors rédigés différents courriers qu’ils ont adressés au maire. Ils ont aussi obtenu près de 300 signatures lors d’une péti-tion qu’ils ont fait circuler. « Il faut créer des logements pour faire un quartier vivant, bien sûr, mais faut-il faire n’importe quoi pour autant ? », s’interroge un habitant. « Le plus dur pour nous, a été cet-te rupture de dialogue », raconte une femme. « On est très amer par rapport à cette démarche. Est-ce des négociations fi nan-cières qui obligent à rentabiliser autant l’espace ?... »Pour les responsables de l’Union de Quartier, si ce projet prend en compte certaines de leurs deman-des , il doit encore être travaillé. «Si les tours permettent d’éviter un effet barre, il faut au moins que le projet soit adapté au quartier, explique un des membres. Nous ne détenons pas la vérité, mais un vrai débat est nécessaire! » Depuis le printemps, des rencon-tres avec la municipalité et le pro-moteur laissent entrevoir quel-ques espoirs. « La participation des habitants ne peut pas être muselée, affi rme un membre de l’Union de Quartier. Il faut réamor-cer le dialogue.». Et c’est ainsi qu’il conclut: «Il y a un «coût économi-que», bien sûr… mais il y a aussi un « coût social ». Un quartier de ville, ce doit être un quartier de vie ! »

Maurice Fournier, Président de l’Union de quartier: 04 76 47 51 56

Coup de gueule

Grenoble sud, mon bio quartier(lecture déconseillée aux végétariens)

Où vendait-on deux fois plus de veau au moment du veau aux hormones ? Où vendait-on deux fois plus de bœuf au moment de la vache folle ? Où peut-on aujourd’hui acheter les yeux fermés, mais les narines et la bouche ouverte, du porc bio, de la volaille bio, du lapin bio, et même parfois des escargots bio (mais existe-t-il des escargots pas bio ?). En un seul et même endroit. La boucherie Malherbe, la seule presque 100% bio de Grenoble.

Le fondateur, Jean-Pierre, avait un père agriculteur adepte de la méthode Lemaire et Bou-chet : pas d’engrais chimiques ! Quand il trouve des abcès dans les colliers de veaux désossés à la ferme paternelle (mais venus d’ailleurs !), il décide de s’établir avec une grande ambition, celle de créer une boucherie bio. Il l’ouvrit en 1972, dans ce quartier tout juste issu des Jeux Olympi-ques (ils auront au moins servi à ça): Le voilà donc boucher abatteur, quêtant ses bêtes ici et là : le porc à Gap, l’agneau dans les Alpes de Haute Provence, le bœuf et le veau en Trièves, la volaille un peu partout. La contrainte : aller chercher tout ça, été comme hi-ver. Pendant six ans, il a vécu le régime galère ordinaire du petit commerce (75 heures de travail par semaine, payées au smic), jusqu’au coup de pouce du des-tin : l’effet de promotion du veau aux hormones.

Depuis 5 ans, Yves et Patrick ont pris la relève de Jean-Pierre. Ces derniers n’ont plus besoin de partir en quête: le marché s’est développé et la viande est amenée par la coopérative agri-cole biologique. Un point noir : les ovins sont rares sur le mar-ché français (le loup n’y est pour rien, mais les moutons de Nou-velle-Zélande, si). La clientèle aujourd’hui s’est stabilisée, mais elle a vieilli aussi (manger de la viande conserverait-il ?). Les prix ? 10% maximum plus cher, mais souvent au même prix que la conventionnelle boutique ou grande surface. Et dire qu’il va bientôt falloir abandonner tout ça ! Puisqu’on sait qu’il faut six protéines végé-tales pour produire une protéine animale et que ça n’est éner-gétiquement, écologiquement, socialement, ni raisonnable, ni soutenable ! On est trop nom-breux, voyez-vous...Jean, de Grenoble

Coup de coeur

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