kiblind magazine 26

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arts graphiques, culture & lifestyle

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EditoDécalé

L’oiE

Vu par…Serge Bromberg

dossiEr Pas de géant

anachroniquE La Cité des Étoiles

rEVuE dE prEssE Free

GLobE Vila do Conde

Hong-KongSyrie

Rotterdam

paGEs bLanchEs Romuald Exignotis

Hélène Palloix Thibault Mandin

Aurore Chassé Florence Mousset Benjamin Gibert

Natalia Comandari et Adriana Baires Aurélien Braun

Antoine Néron-Bancel Johan Fernandes

SOMMAIRE05

KibLind n°26

couverture : dyslexie 1 par Mahe chemelle (Martiniere diderot / dsaa créateur - concepteur) Lauréate du concours Kiblind 09 «décalage», ouvert aux étudiants en école d’art de la région rhône-alpes + Genève.

directeur de la publication > Jérémie Martinez // direction rubrique > Ecran et cahier Mode : Guillaume Jallut / Globe et pages blanches : Jérémie Martinez / anachronique, print, bazart et by pass : Jean tourette / L’oie, Vu par, dossier et revue de presse : Gabriel Viry.

rédaction Kiblind > Gabriel Viry + Jean tourette + Jérémie Martinez + Guillaume Jallut + Matthieu sandjivy + Maxime Gueugneau + nos correspondants/amis //réalisation cahier Mode > direction artistique : baptiste Viry / réalisation : alain delorme / stylisme : aurélie auger.

Graphisme > Jérémie Martinez + arnaud Giroud (www.pitaya-design.com) + Kinga sofalvi (www.sogoud.com) + simon bournel-bosson (http://mrbiscuit.carbonmade.com/) + pierre-Louis bouvier (www.misterbouvier.com) // Maquette > Jérémie Martinez // relecture > Frédéric Gude // agent commercial : anthony planche

direction artistique > Jérémie Martinez //////////////////direction développement > Gabriel Viry /////////////////direction communication > Guillaume Jallut /////////direction commerciale > Jean tourette ///////////////////

imprimerie JM. barbou / ZaE bondy sud - 8 rue Marcel dassault - 93147 bondy cedex / 01 48 02 14 14 / [email protected]

Le magazine Kiblind est édité à 20 000 exemplaires par Kiblind corp. / sarL au capital de 15 000 euros / 507 472 249 rcs Lyon / 4 rue des pierres plantées - 69001 Lyon / 04 78 27 69 82 / www.kiblind.com / contacts : initiale du pré[email protected]

Le magazine est diffusé à Lyon, Grand-Lyon, Grenoble, saint-Étienne, annecy et Genève.

issn : 1628-4046 // Les textes ainsi que l’ensemble des publications n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. tous droits strictement réservés. thX cbs. déjà 5 ans de Kiblind, c'est très schön.

EditoDécalé

L’oiE

Vu par…Serge Bromberg

dossiEr Pas de géant

anachroniquE La Cité des Étoiles

rEVuE dE prEssE Free

GLobE Vila do Conde

Hong-KongSyrie

Rotterdam

paGEs bLanchEs Romuald Exignotis

Hélène Palloix Thibault Mandin

Aurore Chassé Florence Mousset Benjamin Gibert

Natalia Comandari et Adriana Baires Aurélien Braun

Antoine Néron-Bancel Johan Fernandes

printLike Lipstick Traces

Osamu Tezuka36 Monftres

Au Hasard Balthazar !Guide de survie en territoire zombie

L’Attrapeur d’imagesBooks

baZart We can be heroes

L'Orchidée d’HawaïSpacejunk

The BewitchedLes Sept Collines

by pass

cdt carottE

Écran Music biopic

Robocop vs PredatorBibliothèque numérique mondiale

Erepublik

cahiEr ModENœud pap

Mimics

chroniquE du Ki

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ÉDITO07

© PIERRE-LOuIS - MISTERbOuvIER.cOM

DÉCALÉa oh ! Le vocable plein de sens. celui de la vie, la vraie, la capitaliste, la darwinienne, celle qui fait que lorsqu’on est décalé – c’est-à-dire pas en harmonie avec la réalité, pas adapté à la situation – et bien, on meurt. ou on est pauvre. c’est selon. Et c’est moche.alors, il y a les arts et les artistes. Eux sont facilement hors et on trouve ça bien. surtout les journalistes ou leurs cousins les critiques, qui peuvent se régaler à donner du décalé pour parler de plein de choses ronflantes, mais merdiques au fond. souvent parisianistes, d’ailleurs.bon, c’est un peu péremptoire : disons qu’on a tendance à sanctifier les poseurs, ceux qui s’érigent eux-mêmes un statut de type « foufou » et qui ne sont au fond pas plus originaux que toi et moi et tous ceux qui sont seuls. parce qu’être décalé, c’est la promesse d’être ce qu’il faut de bizarre et d’élégant. Le freak chic, pas parfaitement incompréhensible, pas trop asocial, pas trop rentre-dedans. oui, mais pour un Edouard baer combien de beigbeder ?tant pis, comme pour une immensité d’autres choses. seuls les vrais savent. bonne lecture, et filez donc regarder Steak au lieu de faire l’andouille.

l’oie1/ Du 2 au 30 juin, Échirolles (Isère) : 4e Festival des arts visuels. Vidéo, photo, peinture.www.ville-echirolles.fr.

2/ Du 4 au 14 juin, Fort du Bruissin (Francheville) : Fort en Jazz. 20 ans. www.myspace.com/fortenjazz.

3/ Du 5 juin au 1er août, Lyon : Nuits de Fourvière. Blur, Anthony and the Johnsons, Patti Smith, Pete Doherty, I’m from Barcelona, etc.

4/ Du 27 juin au 10 juillet : Jazz à Vienne. Antique et mythique. www.jazzavienne.com.

5/ 28 juin, Passage des créateurs, Lyon 1er : PEAH (mode). Passage à l’été. www.le-peah.org.

6/ Du 27 juin au 3 juillet, Région + France entière : 25e Fête du Cinéma. Encore un coup du passage à l’euro (1 place achetée, 3 euros la suivante). www.feteducinema.com.

7/ Du 10 au 12 juillet 2009, Aix-les-Bains : festi-val Musilac. The Prodigy, Gossip, Birdy Nam Nam, Ghinzu… www.musilac.com.

8/ Du 15 au 18 juillet 2009, Annecy : Les Noctibules. Arts de rue. www.bonlieu-annecy.com/les-festivals.

9/ 18 juillet, Lyon : édition lyonnaise du 15/15 Film Festival (Festival international de Courts-Mé-trages.) www.filmfestival15.com.

10/ Du 19 juillet au 7 août, de Valence à Lyon, au bord du Rhône : 3e édition de Cinéfil. Péniche, + projections + concerts. www.cinefil.org.

11/ 24 juillet, Abbaye d’Ainay (Lyon 2e) : projection du Parrain, au nez de l’abbé.

12/ Jusqu’au 2 août, Musée d’Art Contemporain de Lyon : Alan Vega, « rocker electronique mini-maliste » et artiste plasticien. www.mac-lyon.com.

13/ Du 29 août au 2 septembre, Parc de Miribel : festival Woodstower. C’est pas woodstock, mais suffisant pour que Keziah Jones ou DJ Zebra nous traînent un peu dans la boue. www.woodstower.com.

14/ Jusqu’au 6 septembre, Le Magasin de Greno-ble. Images et (re)présentations sur les années 80. www.magasin-cnac.org.

15/ Jusqu’au 20 septembre, CHRD de Lyon : Tchétchènes hors sol. Après les montagnes russes. www.chrd.lyon.fr.

16/ 30 Septembre : Kiblind Magazine n°27

Le grand retour du bermudaEn juin 2007, la Librairie Expérience, à Lyon, sortait un excellent album bd, réunissant une quarantaine d’auteurs, issus de la région : Le Projet Bermuda. partant du constat qu’on n’est jamais aussi bien, qu’en short, la librairie remet ça et publie son deuxième Bermuda, sur le même principe (350 pages, 40 auteurs). En guise de lancement, elle propose « le seul festival mono-livre en France », le 14 juin, à la plateforme de Lyon. Entrée libre, après inscription.www.librairie-experience.com

avec ceciinstallée dans un ancien atelier de panification lyonnais (7e), la boulangerie du prado organise, les 6 et 7 juin, la 2e édition du festival cultures d’intérieur : théâtre, chanson, cirque, courts-métrages et programmation « jeune public ». originalité de la pâte : il se déroule, en partie, chez les habitants du quartier. quand ce n’est pas chez les autres, l’association culturelle accueille aussi, tout au long de l’année, des concerts, du théâtre, du slam et de l’impro. point commun des organisateurs et des artistes : ils pétrissent gratis.www.boulangerieduprado.org

muLtipLexeco-produite par l’opéra de Lyon, La Traviata de Verdi sort

de ses murs, le 3 juillet, pour une diffusion exceptionnelle, gratuite et simultanée, dans toute la région : à chambéry (château des ducs), Grenoble (parc Jean-Verlhac), saint-

Étienne (Festival des 7 collines), Valence (parc Jouvet) et Lyon (nuits de Fourvière). si vous êtes en voiture, sachez qu’il y a

encore des voies, après le Gps : La Traviata sera projeté, le même jour, sur une aire d’autoroute, en haute-savoie.

www.opera-lyon.com

OIE09

« pas pareiL » quand Les oies participentdepuis 9 ans, Les invites est le festival « pas pareil » de Villeurbanne : pluridisciplinaire, urbain, partici-patif et gratuit. aux ateliers Frappaz, les habitants contribuent, par exemple, à la construction des décors. quant aux découvertes, elles butinent, côté musique, avec des têtes d’affiche : neneh cherry, arthur h, Émily Loiseau, etc. En 2008, 70 000 spectateurs se sont joints à la fête. du 16 au 20 juin, le ville ressort son foie gras.www.myspace.com/lesinvitesdevilleurbanne

au Long courtGrenoble propose une double actualité autour du film court. du 17 au 20 juin, l’association narkolepsy vous réveille, entre le 6e Festival inter-national du court-métrage et la 1ère édition de play in, un événement de « désobéissance (ré)créative » mêlant le street art numérique, le mapping, les jeux vidéos et l’art technologique. Et si vous continuez à dormir, profitez, au moins, de l’été : du 7 au 11 juillet, la ville accueille la 32e édition du festival du court-Métrage en plein air. avec projections, cartes blanches, séances spéciales, etc.www.narcolepsy.com

un Lac, c’est bon signeÉcouter du bon son, « les pieds dans l’herbe ou dans l’eau », c’est le pari du festival Écoutes au Vert, organisé à Genève, de juillet à septembre. cette manifestation, itinérante et gratuite, pro-pose des sets de dJ et concerts ouverts à toutes les oreilles, aux glaciaires et même à la billette. initialement « réservé » à la musique électroni-que et électro-acoustique, le festival programme désormais du jazz, du reggae, du dub, de la soul, du funk et de la disco. on souhaitera simplement qu’aphrodite, sur son oie, fasse du beau une ques-tion de météo.www.myspace.com/ecoutesauvert

coke en stockÀ moins d’une heure d’annecy, cluses n’a pas inventé la poudre, mais offre, cet été, une bonne raison de se déboucher le nez ; pareil pour les oreilles. du 1er au 4 juillet, Musiques en stock est un festival entièrement gratuit. il propose une vingtaine de concerts, dont calexico, herman dune ou tricky. soignez le bec : vous êtes à plus de 1 000 mètres.www.musiques-en-stock.com

de Jc à dJapparues au 3e millénaire avant Jc, les oies restent garantes de l’actualité culturelle, un peu comme si une association investis-sait un théâtre antique, à Vienne, pour promouvoir, entre chanson bien française et hip hop bien allemand, les musiques actuelles. anachronique ? Les authentiks le sont, depuis 8 ans, en réunissant, les 22 et 23 juillet, Les ogres de barback, puppetmastaz ou birdy nam nam…www.locomysic.com

vu PAR11

K - En quoi consiste votre rôle de direc-teur artistique ?Sb - depuis sa création, en 1960, le festi-val d’annecy a toujours eu, pour ambi-tion, d’offrir de la visibilité aux créateurs indépendants, même s’il s’est ouvert, progressivement, à toutes les animations. Mon rôle de directeur artistique est de pérenniser cette ligne, pour que le festi-val reste une chambre d’écho, sur tout ce qui se fait dans le monde. J’interviens un peu comme un « chef », avec différents ingrédients. Ma mission est de concevoir le menu du bar du coin, sympa, ou bien un repas « trois étoiles. »

K - L’animation a-t-elle changé de public, comme en témoigne le succès de certains films, plus « engagés » (Persepolis, Valse avec Bachir) ?Sb - dès l’origine, le festival portait ce message, en réaction aux grands studios : derrière l’animation « familiale », il y a une création indépendante, qui approche un autre public. depuis quelques années, c’est vrai, l’animation a un peu changé de braquet, en surfant sur une énorme dyna-mique. Les films « engagés » ont trouvé des éditeurs, un public. dans l’animation, que l’on définissait d’abord comme une technique, on peut désormais tout faire ; peut-être davantage qu’en prise de vue réelle. MacLaren* disait un truc formi-dable : « ce qui compte, ce n’est pas les images ; c’est ce qui se passe, entre les images ». dans la prise de vue réelle, il n’y pas d’« entre les images ».

K - où se situe l’animation française ?Sb - L’ « exception culturelle » permet

A peine revenu de Cannes, en sé-lection officielle, Serge Bromberg repart, à Annecy, pour assurer la DA du premier festival mondial du film d’animation. Interception, en 24 images seconde.

BioProducteur de cinéma et de télévision (ex : la série Design, sur Arte), restaurateur de films anciens, grand collectionneur, direc-teur artistique…

1970 : Premier pas de collectionneur de films, à l’âge de 9 ans.1985 : Fondateur de Lobster, première collection privée au monde de films anciens (110 000 bobines). www.lobsterfilms.com.1992 : Lancement de Retour de flammes, spectacle conçu sur la base de films de patrimoine. Diffusion mondiale.De 1995 à 2002 : Animateur de l’émis-sion cellulo, sur la Cinquième.De 1999 à 2007 : Administrateur de la Ci-némathèque française.Depuis 1999 : Di-recteur artistique du Festival d’Annecy.2009 : Présentation, à Cannes, de son premier long métrage, L’Enfer d’Henri-Geor-ges clouzot.

* Considéré comme l’un des grands maîtres du cinéma d’animation mondial, Norman MacLaren (1914-1987, est un réalisateur canadien, d’origine britannique)

itw: G. Viry

de prendre des risques et de faire émer-ger des talents. La France reste l’un des pays-clés, pour l’animation, en Europe. dans le cinéma commercial, on voit des grosses productions, comme celles de Luc besson, qui met plus de 60 millions dans ses prochains Arthur. À côté de cela, il y a d’autres producteurs ambitieux et des choses très innovantes : Le Chat Botté, Brendan et le secret de Kells ou L’Illu-sioniste, de sylvain chomet (Les Triplet-tes de Belleville), d’après un scénario de Jacques tati (en phase de production). À annecy, depuis quelques années, nous donnons la parole aux projets en cours, à travers les « work in progress », qui mon-trent comment un projet est imaginé, mis en production, etc.

K - dans quelle mesure le festival a contri-bué à l’émergence de jeunes auteurs ? Sb - quand tout le monde de l’animation est réuni, les étudiants regardent le modè-le de leurs aînés et peuvent rencontrer les professionnels. de même, si les gros stu-dios américains viennent à annecy, c’est pour présenter leurs films, mais aussi pour regarder les projets de fin d’études, repérer les talents. toute notre ambition est là : favoriser les rencontres et faire émerger les auteurs. il s’agit, certes, d’un très grand festival, mais nous souhaitons qu’il reste « petit », convivial. que tim burton puisse s’asseoir sur la jetée, la nuit, pour discuter avec des étudiants. ou que peter Lord et toutes les « stars » de l’animation continuent à tendre les bras, pas pour signer des autographes...

pas de géantEn architecture, tout le monde l’affirme : on peut, désormais, tout construire. Reste à savoir comment s’en servir. Entre pas vers l’avant et réflexe de géants, la construction actuelle révèle, au moins, deux façons de courir : entre l’intérieur et le couloir extérieur.

DOSSIER_PAS DE GÉANT13

pas de géanttexte: G. Viry

illustration : K. sofalvi

La France vit Les prémices d’une sensibilisation

élargie à la culture de l’espace architectural

et au processus de fabrication de la ville.

un beau dimanche de mai, face à la tour Eiffel. depuis quelques jours, la cité de l’architecture propose l’exposition Grand Paris, pour présenter les résultats de la consultation, lancée en juin 2008, sur l’avenir de la capitale. L’exposition est certes gratuite et la communication imposante, mais cela ne suffit pas à ex-pliquer l’affluence. L’architecture susci-terait-elle l’intérêt du public ? créée en 1994, à Lyon, la Maison de l’architectu-re en rhône-alpes le dit : « La France vit les prémices d’une sensibilisation élargie à la culture de l’espace architectural et au processus de fabrication de la ville. » Vérification, au cœur de la cité. si le public est venu nombreux, ce n’est pas pour constater ce que le gigantisme est encore capable d’inventer. non : paris ne dressera pas une tour d’un kilomè-tre de haut pour rester dans la compét’, entre le Koweit et l’arabie saoudite. Et si la capitale devait s’étendre jusqu’au ha-vre, ce n’est pas pour la doter, comme à du-bai, d’un hôtel s o u s - m a r i n , pour faire de beaux rêves, au milieu des tankers. Le Grand paris son-ne plutôt comme un réveil : comment relier saclay à roissy, réduire la pollu-tion, éviter un prochain clash, à clichy ? parmi les 10 projets, plusieurs sont por-tés par des « heroes » de l’architecture internationale, surtout connus, à travers le monde, pour quelques productions « grand spectacle ». quand richard rodgers, hérault de l’architecture high tech, co-concepteur du centre pompi-dou ou du plus grand toit du monde, à Londres (Millemium dome), se mobilise pour que 50 % des Franciliens soient à moins de 5 km de leur lieu de travail,

il se passerait quelque chose : l’architec-ture se rapprocherait, à première vue, de ses fondamentaux.de façon académique, on la définit com-me « l’art de concevoir des structures bâties ou des villes ». Le terme a donné naissance à la notion d’urbanisme, qui recouvre davantage le métier d’archi-tecte. tout s’explique. En France, depuis vingt ans, la réglementation oblige les communes à établir des projets d’urba-nisme, en associant les professionnels du bâti. de même, à moins de faire sortir des villes du désert ou de la mer, l’évo-lution des limites urbaines a largement modifié les défis de la construction. dans nos villes, post-industrielles, ils tiennent essentiellement à l’optimisation de l’espace, en vue de répondre à certai-nes problématiques complexes : habitat, environnement, transports, mixité so-ciale, etc.

Le fait que la population soit davantage prise en compte dans l’architecture des villes, mon-tre que le pre-mier des arts continue, avec la démographie

ou la sociologie, à remplir un immense puits de sciences (maths, physique, droit, économie, etc). dès 1921, paul Valéry écrivait que l’architecture est « le plus complet des arts ». pas plus architecte que lui, Valérie daminot serait autori-sée à déclarer, dans un grand magazine tV, qu’un pain complet ne se fait plus aujourd’hui avec quelques grains de fo-lie. ciao Gaudi, bienvenue aux pLu 1. quand le monumental cède sa place au fondamental, l’architecture reviendrait, loin des constructions ad hoc, à sa prin-cipale addiction : faire vivre la ville, de l’intérieur.

1 plan Local d’urbanisme

Le Musée des Confluences à Lyon

(Coop Himmelblau) et le Centre Pompidou,

à Metz (Shigeru Ban), font partie, en France,

des prochaines constructions

« d’exception ». Pour certains, malgré son futurisme, ce

modèle architectural appartient, déjà,

au passé.

retour vers le futurLyon n’a pas rechigné, par le passé, à s’offrir un nouvel ou un renzo piano. Mais ses grands projets d’urbanisme épousent apparemment les enjeux de la construction actuelle, rappelant que la ville a été fortement marquée par le plus urbaniste des architectes français : tony Garnier. L’aménagement du confluent, par exemple, repose moins sur l’inter-vention de quelques architectes réputés (potzamparc, Wilmotte) que sur la di-versité des programmes, pour recréer un quartier tout entier. si la modernité, c’est cela, la volonté du département d’y ins-taller un grand musée futuriste, autour de l’histoire naturelle, ferait presque fi-gure d’antiquité. petit retour, avant Jc.reconnue comme la théorie fondatrice de l’architecture, le traité de Vitruse la définit comme la recherche d’une com-binaison harmonieuse entre trois grands principes : la beauté, la solidité et l’uti-lité. si les grands projets d’urbanisme

semblent d’abord « utiles » à la ville et à ses habitants, certaines constructions ont apparemment un autre plan. À rouen, par exemple, le plus grand pont levant d’Europe, inauguré récemment, consti-tue un nouveau point de liaison, entre les deux rives de la seine. Mais son génie architectural, à 155 millions d’euros piè-ce, a une utilité, pour le moins, limitée : il se lèvera tous les quatre ou cinq ans, pour laisser passer les voiliers de l’ar-mada. pour le maire, le pont est aussi une passerelle vers l’ « attractivité » de la ville, notamment sur le plan touristi-que. En jeu : 11 millions de spectateurs qui reviendront d’autant plus à rouen, s’ils peuvent compléter l’album photo commencé à Millau. dans le quartier de la part-dieu, à Lyon, la construction de tours aurait également un double champ de vision. si vous regardez bien le ciel, une skyline devrait progressivement apparaître, entre le crayon (165m), oxygène (110m, 2010), incity (200 m, 2013), puis d’autres géants. Les tours répondent à un besoin organique de la ville tertiaire (des bureaux), mais s’ins-crivent également sur le plan du rayon-nement extérieur, pour « marquer », en grattant le ciel, un nouvel horizon. À côté de l’urbanisme, l’architecture garde ainsi une forte propension symbolique. Les projets de grands musées relèvent de la même logique, quitte à déterminer, sur un deuxième plan, la globalité du projet d’urbanisme. À Metz, par exem-ple, la construction du nouveau centre pompidou respire le bilbao, fin de siècle. construit, en 1997, dans une ville qui sentait bon le passé, le musée en titane de Franck Gehry a été un véritable élec-trochoc. aujourd’hui, on vient surtout à bilbao pour découvrir la structure, à tel point qu’une carte blanche aux artistes du Marché de la création, à Lyon, serait peut-être sans effet sur la fréquentation. Le Guggenheim a coûté 150 millions d’euros, mais a généré, en trois ans,

DOSSIER_PAS DE GÉANT15

La c

ité

idéa

Le

autant de retombées touristiques. La vil-le s’est réincarnée, en quelques années, pour passer d’un cimetière industriel à un paradis très tendance. 5 000 emplois ont été créés, avec des équipements qui changent (un peu) la vie des habitants : un métro, un tramway et un nouvel aé-roport. En France, Lens et Metz sont des villes plus connues pour le football, que le tourisme culturel. Elles rêvent pour-tant de reproduire la recette, en commen-çant par les mêmes ingrédients : une star de l’archi, une construction d’exception. quand shigeru ban, architecte japonais, sert la quiche lorraine, ses compatriotes de sanaa, concepteurs du MoMa de new-york, font le Louvre lensois (2012). pour Valérie disdier, directrice de la Maison de l’architecture ra, il y a autant de bilbao que de châteaux en Es-pagne : « on transpose un modèle, alors que les situations sont très différentes ». Le Musée des confluences (2010 ?), à Lyon, serait carrément le « dernier di-nosaure d’une époque où l’architecture est d’abord guidée par la question de l’image ». La construction exception-nelle n’est peut-être plus à l’avant-garde de l’architecture actuelle. Mais dans les faits, son temple resterait bien gardé.

gigantomachieL’architecture est devenue un objet tou-ristique à part entière. si les Cityguide du magazine Wallpaper, support référent en matière d’archi, connaissent un large succès, c’est notamment parce qu’ils ont gardé, de leur filiation, une place impor-tante à la construction. Mais, malgré l’intérêt du public, l’attention se réduit bien souvent aux programmes d’excep-tion. dans cette optique, le gigantisme architectural fait encore tourner l’œil. aux Émirats, il est devenu le produit d’appel de l’industrie touristique. dubai, par exemple, reste le lieu où les fantas-mes ont quelque chose de vrai, entre un

hôtel, en forme de voile, et la plus haute tour du monde (800 m.). a 100 kilomè-tres de là, abu dhabi fait dans le même gigantisme, sur le plan culturel. pour aménager l’île de saayadiyat, la ville sol-licite cinq prix pritzker (nouvel, Gehry, ando, Forster, hadid), pour construire: une cité des arts, une salle de concert et quatre grands musées, dont une annexe du Louvre et un nouveau Gugghenheim. comme Las Vegas, un siècle plus tôt, abu dhabi et dubai sont sorties du dé-sert. si on vient, dans le nevada, pour le jeu, l’architecture sert aussi, au soleil, à allumer la chandelle.des Émirats aux puissances émergentes, les travaux de titans, en matière d’archi, restent des légendes bien vivantes. pas besoin de remonter aux temples Maya, ni aux châteaux de la renaissance, pour montrer que le gigantisme fait partie de l’histoire et que le débat qu’il sus-cite sonne, comme un pré-colombien jouant de la viole : faux. quand une construction défie les règles de la per-formance, c’est aussi pour résoudre les mêmes problématiques qu’un bon pLu.

au XXe siècle, la région a fourmillé d’architectes uto-pistes : Le corbusier, à Firminy (42), Jean renaudie, à Givors (69) ou tony Garnier, à Lyon, dont la « cité idéale » délimitait, en plusieurs zones, les grandes fonctions de la ville (habitat, loisirs, santé, etc). La cité imaginaire refait, aujourd’hui, parler d’elle. a dubai, par exemple, l’agence timelinks a imaginé Ziggurat, une ville futuriste en forme de pyramide, entièrement autonome, pouvant accueillir un million de personnes. développée par le cabinet chinois Mad, superstar est, quant à elle, une ville mobile, en forme d’étoile. En corée du sud, la réalité a même rattrapé la fiction : entièrement conçue et développée par ordinateur, comme dans simcity, songo ambitionne de devenir « la meilleure ville du monde » avec, à l’horizon 2030, 250 000 habitants.

DOSSIER_PAS DE GÉANT16

Saint-Étienne connaît une dynamique

architecturale, qui ne repose pas seulement

sur Norman Forster, concepteur, en 2008,

du nouveau Zénith. Conçue par l’agence Lin, la Cité du Design

de Saint-Étienne ouvrira ses portes à l’automne prochain,

juste après la Cité administrative, signée

par un autre grand nom de l’architecture française : Manuelle

Gautrand.

près d’ontario, par exemple, le cabinet Mad construit un complexe de tours courbées, surnommées « Marilyn Mon-roe », qui n’accueilleront pas l’antenne canadienne de la World company, mais de simples logements. de même, avec la diffusion des enjeux environnementaux, les « géants verts » sont progressivement apparus. À new-york, l’Empire state, symbole du gigantisme moderne, s’est lancé un nouveau défi : changer 6 500 fenêtres, pour gagner en points d’éner-gie. au-delà du symbole, l’écologie a déplacé, aussi tardivement que rapide-ment, les priorités. « Les constructions propres sont devenues la préoccupation majeure », explique Kiran Lorette, em-ployé d’un cabinet spécialisé dans l’ar-chitecture durable. « En France, on a quinze ans de retard, par rapport aux pays scandinaves, mais le mouvement est lancé ». dans l’architecture interna-tionale, certaines étoiles se sont mises à briller. pionnier de la construction en papier, shigeru ban s’est fait connaître, en 1995, après le séisme de Kobé : ses tubes de papier comprimé lui ont per-mis de construire, en quelques jours, des structures provisoires, puis une Église pérenne, en décryptant, autrement, les codes du gigantisme « classique ». chez ban, en effet, la construction est « plus propre », sans être moins « forte » : on défiera n’importe quel karatéka, ama-

teur de béton, de s’amuser (un peu) avec les tubes en carton. ainsi, depuis quel-ques années, la plupart des construc-tions, aussi gigantesques soient-elles, ont intégré les contraintes écologiques. de dubai à Moscou, les projets de tours mobiles, autonomes énergétiquement, permettent à chaque appartement de tourner, sur simple ordre vocal, pour sui-vre la lumière. En cas de vent frais, des éoliennes sont également prévues, entre chaque étage. si les géants verts consti-tuent une avancée, ils appartiennent toujours à l’architecture « spectacle », sachant que l’argument écologique est un très bon outil de communication.À l’inverse, l’apparition d’une nouvelle esthétique, minimaliste, constituerait un véritable pas de géant. relayé, dès les années soixante, dans l’art contempo-rain, le minimalisme se définit par l’éco-nomie de moyens et le goût du détail. En matière d’architecture, il représente une véritable évolution, puisqu’il prend en compte l’environnement, avec toutes ses facettes : l’écologie, bien sûr, mais aussi le respect du paysage, l’harmonie de la construction. parfait pour la ville mo-derne qui a d’autres projets, en matière d’urbanisme, qu’une marina, ou un hô-tel, en forme de gourmette. porté, dès la première moitié du XXe, par l’allemand Van der hohe, le « less is more » a trou-vé, depuis quelques années, des figures éminentes, comme hermann Kaufmann ou pei Zhu. Le suisse peter Zumthor a même reçu, cette année, le fameux prix pritzker, succédant à Jean nouvel et à richard rodgers. Vous y voyez un dé-tail ? c’est le début d’une histoire. si la construction pour l’image appartient, selon Valérie disdier, à un modèle « très années 80 », sa bande-son pourrait bien traîner dans un morceau des Vrp. ré-sumons : pour être bien loti, en matière d’archi, mieux vaut prendre un nain, aujourd’hui, qu’un géant.

avant d’être assimilée à un axe rou-tier emprunté à grande vitesse, au car-refour de deux autoroutes, Givors avait traversé des époques riantes. Jouissant d’une position géographique disposée au commerce, aux pieds du rhône, la ville a vu fleurir à l’ère industrielle nombre de grandes sociétés qui partici-pèrent aux échanges stratégiques entre Lyon, saint-Étienne, Vienne, et bien au-delà. des verreries, surtout ; des haut-fourneaux et du charbon acheminé, ensuite. À tel point qu’il fallut un forte main d’œuvre pour répondre aux com-mandes. Elle fut trouvée à l’étranger, notamment dans les colonies nord-afri-caines. c'était l’âge d’or.

puis il y eut la crise industrielle des an-nées 30, suivie des bombardements de la guerre. Les usines fermaient ou aban-donnaient leurs ruines. La population diminua de moitié et se confina dans des logements à la vétusté croissante et à l’insalubrité galopante. Le quar-tier du Vieux-Givors, accumulation de maisons délabrées et précaires, est alors le plus touché. La réhabilitation du secteur rendue impossible, son maire, camille Vallin, décida en 1965 de raser pour reconstruire. Et vingt-six projets s’empilèrent sur la table des négocia-

la cité des étoiles

+ d’infos :Cité des EtoilesPlace Henri Barbusse (face à l’Hôtel de Ville)contact : Office de Tourisme Fleuve Givors GrignyVisites libres toute l’année ou guidée selon calendrier

ANAcHRONIquE19

texte: J. tourettecrédits photo : J. deil pino, Ville de Givors

la cité des étoiles

Constellation imaginée par Jean Renaudie, le quartier des Étoiles du Vieux-Givors est une œuvre majeure de l’architecture du XXe siècle. Un dessin d’utopiste, réalisé à l’encontre des théories des grands ensembles urbains.

tions durant la décennie suivante, sans qu’aucun ne parvienne à convaincre le maire. puis il entendit parler de Jean renaudie, et de sa rénovation du centre d’ivry-sur-seine. sa conception du loge-ment va à l’encontre de la « machine à habiter » standardisée, héritée de Le corbusier. Elle s’appuie au contraire sur la différence et la diversité. une structure en étoiles.

UtoPie Réalisée« les logements doivent être tous dif-férents puisque tous les êtres humains sont différents ».s’inscrivant dans la critiques des grands ensembles et à contre-courant de l’unité d’habitation moderne, pure et homogè-ne, lisse et indifférenciée, renaudie ap-préhende le quartier du Vieux-Givors avec trois réflexions utopistes.Primo, la diversité. il croit à la « logi-que de la complexité », qui s’oppose à l’uniformité des tours déshumanisées. Le tout doit être compris comme une somme de particules très différentes, qui reflète l’originalité de chaque in-dividu. courbes, angles, orientation, dimension, aucun appartement n’est identique et illustre la liberté et la ri-chesse des potentialités humaines. Se-

cundo, la culture et les services. Les blocs d’étages en étoile reposent sur des structures culturelles, telles qu’une médiathèque ou un théâtre. L’idée de cet amoncellement est d’élever les mas-ses par la culture. La construction du théâtre de Givors a d’ailleurs la par-ticularité de ne pas avoir de coursives en loge entre les deux extrémités de la scène, obligeant les comédiens à sortir du bâtiment en pleine représentation pour leur changement d’entrée, et fa-vorisant ainsi la curiosité des habitants. Tertio, la « mixité urbaine ». L’ensemble doit être accessible à toutes les couches sociales, pour encourager le contact et l’échange de la différence, et créer du lien. un réseau de chemins rend pos-sible le déplacement des personnes de terrasse en terrasse, d’individu en in-dividu, favorisant la proximité, sans la promiscuité étouffante.

L’ensemble – 9 blocs et 207 apparte-ments – est tissé sur la colline saint-Gérald. ce voisinage verdoyant se pro-longe sur chaque terrasse végétalisée, dont les pointes hérissées exposent la très grande variété d’essences. achevée en 1982, cette cité des Étoiles est classée au patrimoine mondial du XXe siècle.

Sources :

« Il y a vingt ans, le Web naissait

à Genève », La Tribune, 16/3 ;

Olivier bouchara, « Rentabi-

liweb, le business coquin du

gratin », Capital, 31/3 ; Jean-

Philippe chatrier, « Laurence

Ferrari et Renaud capuçon

: l’amour au grand jour »,

Paris Match, 2/4 ; Sébastien

Thomas, « un chômeur se

brade sur Internet », Leparisien.

fr, 4/4 ; Johanna Seba, « Sliimy

= Smiile », Les Inrocks, 6/4 ;

Aurélie Raya, « Sliimy star déjà

XXL », Paris Match, 7/4 ; b.c et

S.c, « Sliimy met des couleurs

vives dans son univers musical »,

20 Minutes, 7/4 ; « quatre mois

de prison fermes pour le vol de

petites culottes », Challenges/

Associated Press, 21/4 ; « un

étudiant de Lyon 2 opposé aux

blocages met sa carte en vente

sur ebay », AFP, 29/4 ; Alexis

de la Fontaine, « un transfert

de détenus sans précédent en

France », Reuters, 3/5 ; « Rhône :

transfert de 436 détenus dans le

calme », Nouvelobs.com, 5/5 ;

Sébastien Horner, « Rachida

Dati veut mater les matons »,

L’Humanité, 5/5 ; caroline

brizard, « Guérilla à la fac »,

Le Nouvel Observateur, 7/5 ;

Frédéric crouzet, « Des idées

avant la démolition »,

20 Minutes, 7/5.

texte: G. Viry

ment dormir tranquilles : âgé de 46 ans,

l’individu a une « passion immodérée

pour la lingerie » féminine. En s’inté-

ressant à la reconversion de l’ancienne

prison, 20 Minutes lance une autre

machine : comment transformer un

slip sale en dessous affriolants ? pour

relayer l’ « appel à idées » lancé par la

préfecture, le quotidien passe une an-

nonce : « Vend prison du 19e siècle, cen-

tre de Lyon, vue sur le rhône, mauvais

état, beau potentiel. » La liberté : c’est

d’en rire.

sURfeURsFree n’a rien inventé : internet, c’est la

liberté ! La tribune rappelle qu’il a été

inventé, il y a vingt ans, à Genève. « En

1989, un informaticien et un ingénieur

du cErn ont voulu faciliter l’échange

d’informations entre chercheurs. Le

Web était né. » impossible donc de

penser, même à Épinal, que la suisse va

aussi vite que du 56 kilobits. pourquoi

internet est-il libre ? parce que tout est

possible. ancien technicien, à Grenoble,

patrick petit est convaincu qu’il est,

pour trouver un emploi, le « seul moyen

de se faire remarquer ». conséquence :

il s’est mis aux enchères, sur ebay. Mal-

heureusement, l’opération a tourné au

« fiasco » (« personne n’a surenchéri »).

Et la dépêche aFp est pire qu’un pa-

pier glacé : « patrick petit ne vaut pas

plus d’un dollar ». À l’université Lyon

ii, dans un contexte de « guérilla » (Le

Nouvel Obs), la carte d’étudiant se né-

gocie aussi sur ebay : 3,50 euros. son

vendeur appartient à l’uni, le syndi-

cat de droite et joue les Ghostbusters

contre un drôle de « fantôme : (…)

fReez o

n commence sans : en prison.

connue pour ses établissements « de

charme », Lyon fait désormais dans le

haut de gamme. sa nouvelle maison

d’arrêt, « entièrement automatisée »

vient d’ouvrir, à corbas. reprise par

la plupart des journaux, l’aFp envoie

la carte postale : « 34 000 m2 (…), un

terrain de football, une salle de muscu-

lation, une salle informatique, un salon

de coiffure ». Les cellules, individuelles,

sont équipées de « réfrigérateurs » et

d’ « écrans plats » et pourront accueillir,

au total, 690 détenus. 436 ont été trans-

férés, début mai, lors d’une opération

« sans précédent », « réglée au millimè-

tre » : 8 convois tournants, 900 hom-

mes, un hélicoptère. Le directeur se fé-

licite : « Ça s’est vraiment bien passé ! ».

pour l’aumônier, toujours moins proche

du paradis que de la réalité, les détenus

sont simplement heureux « de profi-

ter des fenêtres à hauteur humaine ».

chez les surveillants, enfin, les bonnes

intentions, ça reste quand même l’en-

fer. dès le lendemain, ils participaient

à un mouvement national contre la

surpopulation carcérale. comme l’ex-

plique, à L’Huma, une représentante

syndicale, la nouvelle prison de corbas

n’ouvre pas la fenêtre : il y a « déjà des

matelas supplémentaires » et « toujours

moins de surveillants. » question : qui

gardera le « voleur de petites culottes »

condamné, à annecy, à quatre mois

de prison fermes ? Le crime consistant

à « voler des sous-vêtements séchant

dans les jardins et sur les balcons »,

corbas, établissement mixte, serait le

piège infini. Grâce à Challenges, les

gangsters en sloggy peuvent heureuse-

REvuE DE PRESSE21

l’internationale ». ancien étudiant et

avocat d’affaires, à Lyon, Jean-baptiste

descroix-Vernier a aussi été transformé

par le web : fantomatique et internatio-

naliste. on le comprend, dans Capi-

tal : « plus je me sens à gauche, plus je

m’entoure de gens de droite ». À la tête

de rentabiliweb, « l’une des start-up

les plus en vue du moment », JbdV vit

comme un « ermite », sur une péniche,

à amsterdam, sans téléphone portable.

seule compagnie : deux chats et « un

robot aspirateur, baptisé roomba ».

Le « cyberwisigoth », qui porte « kilts,

dreadlocks (…) et bottes cloutées »,

pèse plus de 100 millions d’euros et in-

vestit, depuis un an, dans le « business

coquin ». Eurolive, par exemple, est un

« mega peep show en ligne ». Et Yes-

Messenger, un « site de rencontres très

directes, où le visiteur est accueilli par

des “témoignages ” du genre “Je chat-

te”, “Je m’envoie en l’air” » ou, peut-

être, « Je vole ta culotte ». sur le web, la

liberté se conjugue. En conditionnelle.

enfin libRes

À en croire les journaux, internet aurait

permis au phénomène pop sliimy de

se libérer… de sainté. il se confie, aux

Inrocks : « En grandissant (ici), tu as

parfois l’impression que ton destin est

tracé ». Paris Match parle d’une « char-

mante ville de province », mais prévient

illico : « britney spears ne chantera

jamais : “qui c’est les plus forts ? Evi-

demment, c’est les Verts” ». Et pourtant,

sliimy incarne la rencontre entre la

plaine du Forez et les hauteurs de L. a. :

un concours local de reprise, une reprise

de britney, un énorme buzz mondial, un

premier album qui cartonne. au-delà de

l’aspect musical, la presse s’intéresse sur-

tout au personnage et son « déballage de

couleurs plus éblouissant qu’un défilé de

coureurs kenyans dans une cérémonie

d’ouverture des Jo » (Les Inrocks). une

autre question agite les journaux : à qui

ressemble sliimy ? pour l’hebdo culturel,

c’est au « neveu de prince » apprenant

« le stylisme chez Mika ». Match croise

même la chose avec bernard Lavilliers.

20 Minutes parle d’une « pop légère »

qui ferait « passer christophe Willem

pour du Léo Ferré ». pour Technikart,

le débat n’est pas là. « sliimy est-il en-

core plus gavant que Mika ? ». c’est oui.

« Paint Your Face est-il un album-corde

à sauter pour gentiment sautiller ? non,

plutôt une corde pour se pendre ». La

presse était devenue si cruelle. Et comme

la liberté devait aussi guider les people,

Paris Match méritait bien un ultime

survol. début avril, dans « l’amour au

grand jour » le magazine met en scène

Laurence Ferrari et renaud capuçon,

à l’occasion d’un concert du violoniste,

à Lyon. Ça se serait passé à rilleux, on

aurait directement pensé à andré, pour

torcher le papier dans un champ de

fleurs bleues. Extraits : « ils jouent à qua-

tre mains la même partition ». ou : « on

se prend, dans un excès de romantisme, à

les imaginer (…) jouer ensemble, ses ar-

pèges répondant à ses pizzicati ». c’était

bien sûr sans compter la petite gâterie, à

la fin du sujet : « ce sera toujours pour

elle que son archet modulera tendre-

ment ». qu’avez-vous compris ? nous :

la liberté de ton est un match et paris, un

filet. si nous prenons l’autoroute, c’est

donc pour continuer à surfer.

entRe web, zonzon et séqUestRation

de PatRons, la PResse RaPPelle qUe la

libeRté, c’est Un PeU comme le ton : bon.

a curtas Vila do conde célèbre cette année sa 17e édition. comme la plupart des festivals de courts-métrages, il s’est construit autour d’une compétition nationale et internationale. Mais rapidement, l’ambition s’est portée sur des programmes parallèles favorisant l’émergence et l’interdisciplinarité. une collaboration a été scellée avec les principales écoles de cinéma portugaises, pour permettre à la jeune/future génération de faire ses premières armes dans le cadre d’un événement d’envergure internationale. ce programme Take One ! proposera 16 courts, dont la diversité et la qualité créatives témoignent d’une recherche dans l’approche des genres et l’expérimentation cinématographique. du côté de l’exploration des frontières artistiques qui composent un film, la sélection In Progress, née en 2002, sera dédiée à la présentation de vidéos, d’installations et autres travaux inédits qui sont en général exclus des festivals de cinéma. Remixed quant à elle, présentera une série de films-concerts, tels que les fameux 13 Most Beautiful... Songs for Andy Warhol's Screen Tests, ou le Tabu de Murnau, réinterprété en live par paulo Furtado, aka the Legendary tigerman. Enfin, un moment rétrospectif qu’on attend particulièrement : la projection Back to the Future. À travers les archives cinématographiques, la vision d’une société futuriste qui est aujourd’hui la nôtre, construite en général sur l’anticipation des dangers de la science, la robotique d’asimov ou l’exaltation du progrès technologique. À comparer, du 4 au 12 juillet.

abstractionEn filigrane de cet événement majeur, qui rythme chaque été la vie de Vila do conde, une galerie d’art contemporain s’acclimate toute l’année au tempo des saisons. À l’apparence extérieure d’un petite maison de quartier, pas plus haute que deux étages, solar devient un quartier à ciel ouvert dès qu’on pousse la porte. cette magie de l’inattendu, qu’on retrouve dans les rues de porto ou certains romans russes, est tellement saisissante que le lieu vaut le détour par lui-même, quelle que soit l’exposition programmée. une succession de dédales improbables entre maisons de pierre, séparées du ciel par une fine couche de verre. pendant la durée du festival, solar accueillera l’artiste finlandaise salla tykkä.pour info : porto n’est qu’à 1h30 de l’aéroport de Lyon…

+ d’infos :curtas 2009

Du 4 au 12 juilletVila do Conde

Portugalwww.curtas.pt

SolarRua do Lidador

www.curtas.pt/solar

GLObE 23

portugal / J. tourette

À 20 km à peine au Nord de Porto,

Vila do Conde flirte avec l’Atlantique. Petite perle sortie

des eaux il y a plus de mille ans, elle

cache derrière ses pâmoisons d’hiver

quelques trésors insoupçonnés, qui s’enflamment à la

saison chaude : un festival de courts

de renommée internationale et une énigmatique

galerie d’art.

VILA DO CONDE

GLObE24

concentrés dans le quartier de Kowloon (les neufs dragons en can-tonnais), sur la partie continentale de honk-Kong, les lieux dédiés à l’art contemporain fleurissent com-me le lotus sur la montagne sacrée. parmi eux, 1a space, une galerie in-dépendante à but non lucratif, qui organise depuis 1998 de nombreux évènements (plus de 90) autour du travail d’artistes contemporains (ex-positions, séminaires, workshops et dernièrement un festival). ce lieu s’est ainsi forgé au fil des années une jolie réputation auprès de la scène contemporaine locale, et tend à de-venir un acteur important du déve-loppement de l’art contemporain à l’échelle internationale. L’exposition en cours Work in Sculpture réunit trois artistes (sculpture : Jaffa Lam / vidéo : Jamsen Law / son : anthony yeung) autour de la notion de sculp-ture, et ça tombe plutôt bien. une expérimentation pluridisciplinaire et interactive qui transforme le lieu en un gigantesque paysage, littéra-lement sculptural. À suivre en octo-bre (rien n’est programmé pendant l’été), le match retour de Domestic Affairs, une exposition en partena-riat avec la ville de Malmö (suède).

1a space

+ d’infos1a Space63 ma tau kok roadTo kwa wan / Kowloon Hong Kongwww.oneaspace.org.hk

Hong-Kong_chine / J. Martinez Watt clubRotterdam_Pays bas / G. Jallut

Le green ne s’arrête plus d’être intelligent et tendance. on sait que les pays-bas ont – comme leurs voi-sins scandinaves – un bonne cou-dée d’avance, mais ils viennent de frapper fort en lançant il y a quel-ques mois le premier club écolo. Le Watt, à rotterdam, vient ainsi parfaire de belle façon la réputa-tion de haut lieu de vie noctambule de la ville. À la fois club, salle de concert à la programmation super éclectique et resto, ici tout est ré-cup’. La piste de danse est montée sur vérins, et permet que les mou-vements des danseurs produisent de l’électricité. La chaleur corporelle est également transformée en éner-gie grâce à des capteurs thermiques. Le système électrique est d’ailleurs intégralement régi par ordinateur. Les consommations ne sont pas em-bouteillées pour éviter le gaspillage et l’eau de pluie est récupérée pour alimenter les toilettes, dont les chas-ses sont transparentes afin de rendre compte de la quantité consommée. selon le premier bilan des proprié-taires, l’impact environnemental est réduit de plus de 30 %. Londres et new york lorgnent attentivement, et semblent prêtes à s’équiper.

+ d’infos Watt ClubWest-Kruiskade 26-283014 AS Rotterdamwww.watt-rotterdam.nl

À damas, omar souleyman fait sien-ne la devise d’hugues aufray, « de-bout les gars, réveillez-vous ». d’une part, parce que ça fait maintenant 15 ans qu’il pointe au turbin pour abattre une quantité monstrueuse de boulot (500 disques en 15 ans) et d’autre part parce que ce boulot consiste à empor-ter la foule proche-orientale dans une gigantesque surboum où les types à moustache chopent comme nulle part ailleurs. sublime Frequencies, label de seattle agissant exclusivement dans la découverte de ce qui peut bien faire danser les pays du sud, révèle à nos oreilles ébaubies le potentiel dansant de ce qu’ils nomment les « Syrian Par-ty Bangers ». travestissant les sono-rités traditionnelles du monde arabe, omar souleyman met en place, avec sa dabke, les premiers jalons de la techno syrienne. illustration avec son tube Leh Jani : une rythmique voisine du lointain speed up raggaeton cou-plée au phrasé rythmé d’omar et à ses incroyables et néanmoins psychédéli-ques solos de claviers électroniques. preuve de notre bonne foi, il jouera au sonar cet été. il vient par ailleurs de terminer une triomphale tournée en angleterre, et s’apprête à parcourir l’Europe (paris, berlin, Genève, oslo, Lisbonne, …) pour son premier voya-ge dans ce qu’on appelle l’occident. nb : pour ceux que ça effraie, on le jure, ni mouton, ni baignoire dans ses shows.

omar souleYman

+ d’infosEn tournée en Juin dans toute l’Europe Chez Sublime Frequencies : Omar Souleyman – Dabke 2020 (CD SF 049) et Omar Souleyman – Highway to Hassake (1994-2008) (CD SF 031www.sublimefrequencies.com

Syrie / M. Gueugneau

PAGES bLANcHES cONcOuRS/DÉcALAGE

27

¤paGEs bLanchEs n°26ouverture

P.b. cONcOuRS/DÉcALAGE29

P.b. cONcOuRS/DÉcALAGE31

P.b. cONcOuRS/DÉcALAGE33

P.b. cONcOuRS/DÉcALAGE35

P.b. cONcOuRS/DÉcALAGE37

P.b. cONcOuRS/DÉcALAGE 39

PAGES bLANcHES cONcOuRS/DÉcALAGE40

paGEs bLanchEsconcours / dÉcaLaGE

Exignotis romualdÉcole de condé (Lyon)

(p. 28)

hélène palloixÉcole supcréa (Grenoble)

(p. 29)

thibault Mandinarts appliqués bellecour (Lyon)

(pp. 30-31)

aurore chasséÉcole supérieure d’art et design (st-Étienne)

(pp. 32-33)

Florence MoussetsEpr (Lyon)

(p. 34)

benjamin GibertÉcole nationale supérieure d’architecture

( st-Etienne)(p. 35)

natalia comandari et adriana baireshaute école d’art et design (Genève)

(p. 36)

aurélien braunaries (Lyon)

(p. 37)

antoine néron-bancelEcole nationale des beaux arts (Lyon)

(p. 38)

Johan FernandesMartinière-diderot (Lyon)

(p. 34)

¤paGEs bLanchEs KibLind n°26crédits

En janvier, le magazine Kiblind a lancé un appel à partici-pation, à destination des étudiants des écoles d’arts, dans la région rhône-alpes et à Genève. thématique : « décalé, décaler, décalage ». sur le fond ou la forme. « décaler », cela signifie : enlever les cales, déplacer, retarder, être en dehors du champ, hors norme, hors rythme… nous avons reçu une cinquantaine de projets, dont vous découvrez, en couverture et dans les « pages blanches », une petite sélection. tout en remerciant l’ensemble des participants, la rédaction fixera, dès la saison prochaine, un nouveau rendez-vous…

Les deux amis du Studio de création Hello, Aurélien Arbet et Jérémie Egry, reviennent avec un nouveau projet en forme d'hommage décalé au mouvement Graffiti. Entre la création de nouvelles collections pour la marque Hixsept et leur participation au collectif « Je suis une bande de jeunes », ils ont compilé deux années de la vie de treize graffeurs en leur demandant de saisir leur quotidien, armés d'un Polaroïd® et de quelques pellicules. Le Graffiti comme une trace de rouge à lèvres, essentielle et indélébile.

+ d’infos :Like Lipstick TracesÉdité par Hello et

Dokument Press224 pp.

Format: 22 x 26 cm Copies : 2 000 ex.www.dokument.orgwww.hellowashere.

com1111111111111111

> Artistes présents :ARoE (UK)C.B.S (DE)

DUMBo (iT)HoNET (FR)

KEGR (DK)o’CLoCK (FR)

oS CURURUS (BR)RATE (USA)

REMio (NoR)RoCKY (ES)SCAN (CA)

SMASH (CH)THE E.R.S (BE)

like lipstick tracesaa L'ouvrage, publié par hello et do-kument press, part d’une idée simple : confier à des graffeurs de différentes nationalités un polaroïd® et une dizaine de pellicules de 10 poses chacune, afin qu’ils photographient leur quotidien.Les graffeurs en question, de niveau de notoriété distinct, se retrouvent dans la pratique d’un graffiti engagé, s’expri-mant contre la répression grandissante et résistant aux sirènes d’une récupération commerciale et médiatique. Voilà pour la beauté du geste. car sous ses allures de simple recueil de photos sur feuilles polarisantes, le livre d’aurélien a. et Jé-rémie E. s’inscrit dans une volonté plus large de remettre le Graffiti à sa place dans l’histoire de la société contempo-raine, tout en haut du mur.

maKe-upce titre énigmatique fait référence à un ouvrage de Greil Marcus, paru en 1989 sous le titre de Lipstick Traces : A Secret History of the Twentieth Century. pour Marcus, la trace de rouge à lèvres est le détail indélébile mais fondamental d’une

histoire passée. Lorsque votre mère, vo-tre compagne ou une nouvelle préten-dante vient vous embrasser de tout son maquillage sur votre minois ravi, vous êtes en réalité marqué à vie. critique rock de formation, Greil Marcus regar-de dans son livre, devenu culte, le siècle précédent avec le phénomène rock com-me outil de lecture sociale. En filigrane, l’idée que derrière le récit principal rete-nu par l’histoire officielle se cachent de multiples micro-événements, permettant de mieux comprendre le monde. Le rock était l’une de ces traces de rouge à lèvres du XXe siècle, et pour les deux membres d’hello, le graffiti s’apparente à l’une de ces cicatrices d’aujourd’hui.

on comprend mieux pourquoi les deux auteurs ont laissé la liberté aux treize graffeurs d’interpréter leur quotidien comme bon leur semblait, avec pour seul contrainte un nombre limité de po-laroïd. chaque photo, unique, venant témoigner de l’existence d’un mouve-ment essentiel de ces dernières années. Le graffiti comme prisme d’analyse. Like lipstick traces.

texte : J. Martinez

illustration : Like Lipstick traces

PRINT43

like lipstick traces

Encore un lapin, mais pas pour rien. non contente de se promener sur les murs lyonnais déguisée en affiche de GrrrndZero ou dans les bonnes librairies avec la revue Trois jambes, un bigoudi, Madame Lapin co-signe avec Ludivine cypher un petit bijou d’ouvrage édité à 111 exemplaires numérotés. ce livre-disque est inspiré du Livre des Êtres Imaginaires de Jorge Luis borges et Margarita Guerrero, paru en 1967, à l’intérieur duquel la talen-tueuse doublette a puisé neuf créatu-res étranges, revues et corrigées. séri-graphié main, l’objet prend la forme d’un livre en trois parties, découpé dans le sens de la hauteur, rappe-lant de joyeux moments de jeunesse décomplexée, où l’on pouvait faire coïncider la tête d’un mec à brosse avec une robe moulante et des santi-ags dorées. ici, il ne sera question que de monstres, et de musique, puisque 9 titres de Ludivine cypher accom-pagnent cet ensemble monstrueux. Fuyez vous procurer la bête.

36 Monftres

+ d’infos :36 MonftresLudivine Cypher et Madame Lapin111 exemplaires numérotés18 euroswww.myspace.com/36monftres

par J. Martinez

idole japonaise de la bd célébrée comme dieu du Manga, osamu tezuka disparut il y a 20 ans. celui qui fit trembler disney et fut comparé à hergé laisse un héritage monumental. père du manga moderne - il inventa le découpage cinématographique et les immenses yeux des personnages pro-pre au genre – fondateur précurseur de l’anime japonaise, il est également « parrain » des figures tutélaires telles que Go nagai (Goldorak) et shotaro ishinomori (san Ku Kaï ) qui furent ses assistants, ou hayao Miyazaki qui se considère comme son disciple. 700 œuvres originales, et quelques noms qui ont marqué l’occident : astro boy, le roi Léo (qui inspira le roi Lion), Metropolis (adapté en film par rintaro). impossible de réduire tezuka à un genre tant son œuvre foi-sonne de styles et de sujets différents : la science-fiction bien sûr, mais aussi les légendes et mythes, l’histoire, la littérature, la musique. En attendant que le studio imagi porte astro à l’écran en octobre, on pourra se ras-sasier grâce à l’éditeur Kana, qui a publié récemment l’excellent one shot Gringo, et s’apprête à sortir l’antho-logie du petit robot humaniste.

Osamu Tezuka

+ d’infos :GringoOsamu Tezuka (Kana)Anthologie Astro boyOsamu Tezuka (Kana)www.mangakana.com

par G. Jallut

ce dimanche, Vincent Machot doit trouver du crabe et un citron. En passant la porte de cette épicerie où il ne va jamais, il tombe en arrêt devant la caissière, une impression de « déjà vu »… bien qu’il soit partagé entre sa vie de coiffeur et sa mère omnipré-sente, Vincent va rompre la morne attitude en épiant cette femme de façon quotidienne, frôlant la limite de l’obsession. il n’a pas conscience qu’autour de lui, le monde continue de tourner.aude, la oisive un peu paumée, son « kolocataire » voyou raté et com-plètement givré, bernadette et cécile meilleures potes d’aude, le chien-lion et même un crocodile… tout ce beau monde va s’intéresser, de près ou de loin à notre garçon coiffeur. Et cette galerie de personnages éton-nante tourne grâce à une personne : rosalie blum, l’épicière.camille Jourdy, l’auteure de cette magnifique bande dessinée, clôt la série avec ce troisième et dernier tome. depuis le premier opus, tous les ingrédients sont réunis pour per-mettre au lecteur de s’immerger dans la vie des personnages. La narration soignée nous capte dès la première page. Le dessin ainsi que la couleur sont parfaitement maîtrisés. quant au scénario, camille Jourdy a réussi pour cette aventure un véritable tour de passe-passe sur le thème de « l’ar-roseur arrosé ». un vrai délice.

Au Hasard Balthazar !

+ d’infos :Au Hasard balthazar !Tome 3 et dernier volume de la série Rosalie blumCamille JourdyActe-Sud BD126 pp. / 18 euros

par J.-L. Musy / Librairie Expérience

LIVRE I BD I REVUE

PRINT45

« ceci est l’histoire d’un homme mar-qué par une image d’enfance. » La référence aux premiers mots de La Jetée, pointée en exergue du nouvel opus d’alexandre Kha, est la clef pour comprendre qui se cache vé-ritablement derrière son Attrapeur d’images. habillé à la mode XiXe des grands illustrés de Jules Verne dans la collection hetzel, cet élégant volume relate graphiquement le péri-ple de nemo Lowkat. un explorateur contemporain, dont le parcours et les réflexions sont contés en 143 dessins légendés et 23 gravures anciennes. Le trait est sobre, poétique, et dépasse régulièrement à l’aide de fines nuan-ces la frontière si mince entre réel et imaginaire.ce voyageur du XXe siècle doit sa vocation à une image d’enfance : l’allée des Ming, gravée dans Les Tribulations d’un Chinois en Chine. il s’imagine la traverser plus tard. Équipé d’une petite caméra qui le suit partout, il capture les pays qu’il sillonne, interroge l’histoire, traque ses visages et piste son reflet. « il parcourt le monde et immobilise le temps, éternel ennemi du vivant, avec ces parcelles d’éternité qui prendront l’aspect d’une image. » original et beau, L’Attrapeur d’images est de surcroît une admirable biographie.

L’Attrapeur d’images

+ d’infos :L’Attrapeur d’imagesAlexandre KhaÉditions TanibisSorti en mai 2009192 pp. / 20 euros

par J. tourette

Lancé en janvier dernier, Books va-t-il conjurer le sort des magazines littéraires « innovants » qui, comme Topo il y a cinq ans, meurent préma-turément ? cette nouvelle publication est le Courrier International, en VF, de la littérature mondiale et ne doit rien au hasard : son fondateur, olivier postel-Vinay, a assuré, entre 1993 et 1994, la rédaction du Courrier. Le concept de Books est simple, mais nouveau : « éclairer l’actualité par les livres », à travers une sélection d’articles, parus dans les journaux du monde entier. chaque numéro est articulé autour d’un dossier thé-matique qui vous a déjà transporté, si vous suivez, de la « démocratie miraculeuse » en inde, au « scandale de l’industrie pharmaceutique », en passant par les enjeux climatiques : « qui va payer ? ». comme le reste du magazine, le site internet, book-mags.fr, est un gisement littéraire qui permet, par exemple, de consulter la liste des best-sellers, en république dominicaine. si vous vous dorez la pi-lule, Books « bouscule les convictions établies » et peut faire le contre-effet d’un bon livre de chevet, agrémenté d’une gélule. Et c’est tant mieux.

Books

+ d’infos :booksMagazine mensuel Disponible en kiosque : 4,90 eurosNuméro 6, juin 2009 : « Demain la chine » www.booksmag.fr

par G. Viry

on peut avoir un fils cool, obsession-nel, mais cool. ainsi va Max brooks, fils de Mel. En 2003, Max publiait The Zombie Survival récit qui nous apprenait comment survivre à une invasion de zombies, mais voilà, c’était dans la langue de Frankenstein. En 2009, calmann Lévy nous ressort un ouvrage essentiel pour tous ceux qui accordent un minimum d’importance à ce bien précieux qu’est la vie. Le tout en français. ca tombe à pic puisque ces satanés morts-vivants sont devenus un véritable phénomène de mode et qu’ils prolifèrent à la vitesse d’un alain ber-nard. ce livre vous apprendra donc à reconnaître, fuir, combattre et, le cas échéant, tuer ces êtres à la vilaine peau. on se prépare même à un scénario apocalyptique à partir d’éléments du réel légèrement extrapolés. En atten-dant, pour les personnes encore saines d’esprit, les dix points essentiels pour lutter en cas d’attaque de zombies futés : organisez-vous avant que les morts ne se lèvent ! // ils ignorent la peur : faites comme eux ! // utilisez votre tête : coupez la leur ! // avec une lame, pas besoin de recharger. // pour une protection idéale : vêtements près du corps, cheveux ras. // Montez l’escalier, puis détruisez-le. // sortez de votre voiture, enfourchez un vélo. // bougez-vous, baissez-vous, taisez-vous, grouillez-vous ! // aucun lieu n’est sûr, mais certains lieux sont plus sûrs que d’autres. // une fois les zom-bies repartis, la menace demeure.

Guide de survie en territoire zombie

+ d’infos :Guide de survie en territoire zombieMax BrooksCalmann-lévy318 pp. / 17 euros

par J. Martinez

aa Vous êtes aux invites, vous êtes bien. quand tout à coup, surgit de nulle part, une horde de Villeurbannais (vingt en réalité) qui chantent en cœur et à la perfection, pendant près d’une heure, neuf tubes de cette dernière décennie : Do The Whirlwind (architecture in helsinki), Let Down (radiohead), We Danced Together (the rakes), Bird Gerhl (an-tony & the Johnsons), Kids (MGMt), Lose Yourself (Eminem), By This River (brian Eno), This Is My Life (shirley bassey) et Rebellion (Lies) (arcade Fire). ici, pas de couac, les hits sont « interprétés » à la note près, sur le modèle des originaux. Et pour cause : c’est du play-back. tout se tient, on est rassuré. Le dispositif est sobre et efficace : un rectangle dessiné au ruban adhésif, vingt micros sur pied, le tout installé sur un site passant, et la meute des vingt anonymes débarque.

barréderrière cette dénonciation ironique de l’éternel combat mené par nous tous, humains, pour la perfection, un simple geste collectif, tout simple-ment beau et généreux. un peu comme une contre-attaque du barça. un titre rayé pour signifier que plutôt que de rester dans la noirceur de l’anonymat, tant qu’à faire, autant être un héros, même barré. À l’origi-ne de cette initiative, la compagnie tourangelle Groupenfonction et son directeur artistique arnaud pirault. après quelques représentations aux pieds des tours du quartier bouzignac, près de tours, ce spectacle arrive à Villeurbanne, dans sa version participative. En guise de mise en bou-che, quelques-uns des neuf contre-préceptes énoncés par la compagnie : 1/ nous ne cherchons pas la belle mort en pleine jeunesse, une gloire éternelle dans la mémoire des vivants. nous n'agissons pas entre ciel et terre. nous ne fondons pas la civilisation en luttant contre la barbarie et la sauvagerie. (Mais nous fondons une mythologie.) 2 / nous n'incarnons pas une certaine idée du peuple. nous ne défen-dons pas des valeurs de solidarité et de courage. 3/ nous ne luttons pas contre l'impérialisme des Etats-unis. nous ne sommes pas des icônes christiques, un produit de consommation de masse, des explorateurs. (nous ne sommes pas, pour les adolescents, jeunes beaux et rebelles à jamais.) […] 8/ nous ne sommes pas généreux, altruistes et munis de pouvoirs extra-ordinaires. (nous ne menons pas une double vie.) 9/ nous ne sommes pas des pompiers new-yorkais ou victimes de ma-ladies incurables. Mais nous voulons être quelqu'un... tenter de ralentir la chute de l'humanité.

Ceci n’est pas un article « dans le retro » à

propos du tube sorti en 1977 du « vieux beau »

David. Ce n’est qu’un spectacle de rue, inscrit

dans et contre l’air du temps, à visiter au

festival les Invites du 17 au 20 juin. Just for two

days.

+d’infos :We can be heroes

www.myspace.com/wcbheroesLes 19 et 20 juin aux invites de

Villeurbannewww.myspace.com/

lesinvitesdevilleurbanne

we can be heroestexte : J. Martinez

bAZART_MuSIquE47

a Ça aurait pu être la b-side de Pulp Fiction. une ambiance générale de surf rock des 60’s, suintant d’une guitare qui craque sous la reverb, chauffée par les lampes d’un vieil ampli, d’une basse bien ronde et d’une percussion très claire. de temps en temps un clavier et son timbre perlé à l’ancienne, derrière lequel pourrait s’imaginer un ray Manzarek rajeuni. Et bien sûr, dick dale assis pas très loin, qui assisterait au concert d’un œil bienveillant. c’est sous le signe de la chaleur, quelque part entre le Mexique et la californie, et même quand le tempo ralentit, ça sent le sable chaud. Welcome to the Sun.La référence est celle d’un morceau hawaïen oublié : Hawaii Orchids. Lui préférant la french touch, drainant avec elle des connotations plus exo-tiques, un dépaysement lointain, le groupe se forme en 2005 du côté de chambéry. très largement inspirées des musiques du monde, desquelles émerge nettement la tendance surf rock mexicaine, les références mélan-gées côtoient dans le désordre les traditions klezmer, polonaise, grecque, italienne ou japonaise. Guettant au travers de ces sources hétéroclites le son qui claque, qui brille, pour lui donner la touche patinée de ses instru-ments à la bonne odeur vintage, L’orchidée d’hawaï laisse couler un rock exotique à l’orchestration impeccable.

road movieavec Gold, sorti en 2007, une épopée était contée d’un bout à l’autre de l’album. La quête d’un baroudeur solitaire au regard doré, que l’auditeur rencontre dans le décor noirci de la cantina de doña Guadalupe. un Ri-der in the Sky qui rend hommage à Johnny cash, entre traversée fantoma-tique et île mystérieuse, pour finir en space odyssey, bien après 2001, sur la route sidérale de Golda i. Mais cette histoire a-t-elle vraiment une fin ? Nobody Beats Me, enregistré l’année dernière, est moins narratif et plus introverti que le précédent opus. La coloration chaude est toujours om-niprésente, dès l’ouverture de Smierc ministra, et se décline davantage en ballades de clair de lune, au croisement des deux routes confidentielles de You are the Roads et Le Festin, avant de reprendre le chemin plus rythmé de Kosaka. tout dépend de la destination et du voyage. Como es que es.par conséquent, L’orchidée d’hawaï est souvent sur de nouveaux sentiers pour éprouver les langues vernaculaires, qui sont, au fil des titres, espa-gnole, polonaise, italienne ou anglaise, et enrichir son flot instrumental ondoyant et glissé. c’est comme Fonzie : c’est cool.

Bande sonore d’un tour du monde imaginaire,

L’Orchidée d’Hawaï s’écoute comme une virée sur un coup de tête, quand le but du

voyage n’est pas la destination, mais le

voyage lui-même.Un road trip, avec pour décor une ligne droite

et l'horizon déformé par la chaleur.

+d’infos :www.myspace.com/hawaiorchid

l'orchidée d’hawaïtexte : J. tourette

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a À prendre le Grenoble ante-2003, son serpent, son dragon, ses mon-tagnes et ses cris, il semble qu’il y manquait quelque chose d’essentiel. un espace en adéquation avec l’environnement direct de la capitale des alpes, ce tourbillon résultant de la fusion entre une nature à la face monstrueuse et l’histoire de ces hommes luttant précisément contre cet-te dernière. Le spaceJunk Grenoble sera ce lieu, faisant la part belle à l’émanation artistique des sports de glisse : la Board Culture, résurgence symbolique de la complicité entre homme et nature.Le porteur du projet et manager general Jérôme cats, a réussi son pari : faire se rencontrer des plasticiens rarement exposés en France et un pu-blic jeune considérant les portes des galeries et autres lieux d’exposition comme autant de passages vers un monde d’ennui et de moues dubitati-ves. La prochaine exposition en est une nouvelle confirmation.

plus colombine qu’arlequinil s’agit de réactualiser la problématique de Michel sardou, théorisée en 1981, à savoir : qu’est-ce qu’être une femme ? Et, surprise, la réponse contraste avec la réflexion évoquée plus haut. Girls by Girl’s regroupe 5 artistes (femmes) qui n’ont de cesse de fêter la beauté imparfaite des fem-mes, de ces corps qui, sans défaut, seraient des montagnes sans crevasses, sans intérêts. on sent alors ici un cousinage avec les nouveaux surréalis-tes et Mark ryden, là une réappropriation des canons de la beauté à la manière d’un albrecht dürer, ou plus près de nous, de Miss Van. Mi-pan-dore, mi-Marie, les femmes présentées ici ont cette beauté que seul pro-cure le doute. Mizzo (suisse), sofia Maldonado (portorico/ny), carole bielicki (France), dashenka prochazka (rép. tchèque/suisse/australie) et caia Koopman (us) exposeront pour ce troisième hommage à la féminité orchestré par le spacejunk de Grenoble. L’association Keep a breast, dé-vouée à la prévention du cancer du sein, s’invite cette année afin d’allier éthique et esthétique, et offre aux artistes d’utiliser un buste de femme en plâtre pour y apposer leur vision du monde.planche de salut de la Board Culture en France, spacejunk offre un re-gard unique sur la création naissante en France, ou comment saborder le navire de la culture légitime sur les eaux tumultueuses de l’art graphique.

Il existe, de plus en plus, une sorte

d’hommes en avance sur leurs excréments,

nous dit René Char. Qu’à cela ne tienne,

Spacejunk loue la femme.

+d’infos :www.spacejunk.tv

Du 23/04 au 6/06 : Exposition Girls by Girl’s 3

Du 11/06 au 25/07 : Exposition Kiltrv-chili

Visuel : Mizzo Babybully

spacejunktexte : M. Gueugneau

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aa reims. Le champagne, la cathédrale, yuksek & brodinski. c’est ré-ducteur. il y a 2 ans, une multitude de musiciens du cru décide de se rassembler pour un concert. Magie, le résultat est alchimique. Le collège s’affine, et devient officiellement le longuissime the bewitched hands on the tops of our heads. 35 lettres et 7 membres pour un groupe trésor. 4 auteurs-compositeurs et autant d’influences musicales que de têtes, ce qui explique les univers très variés de leurs chansons. Maels-tröm de pop, de psychédélisme, de folk, voire de fanfare, il y a tous les éléments indiscutables du mélange des genres : tambourin pour le côté hippie, guitare sèche pour la folk, de nombreuses voix en harmonie pour le côté beatles ou a silver Mount Zion. Leurs références sont anglo-saxonnes, leurs textes en anglais, et on ne saurait qu’ils sont rémois, on les jurerait américains du nord.pas poseurs pour un sou, le groupe est tout en spontanéité. parfait de bonne humeur entraînante en live, ils assument préférer en studio une prise moins carrée techniquement mais où il se passe quelque chose, qu’une autre parfaite mais plate comme une récitation d’écolier ou un discours d’inauguration. the bewitched a l’adresse de conférer à ses enregistrements un bon goût de live.

clap handssi le groupe a encore l’air de secret bien gardé des amateurs de pop, il navigue pourtant de façon surprenante entre les eaux profondes de l’undercover et les courants chauds et porteurs de la tendance. inversant le processus bien établi des adaptations par des artistes electro de tubes pop, funk ou disco, the bewitched métamorphose le hit Tonight de leur concitoyen yuksek en folksong redoutablement bien troussée. premier coup d’éclat médiatique. Vainqueurs hivernaux du concours cqFd des Inrocks, ils enchaînent également de remarquables et remarquées prestations scéniques durant the Great Escape de brighton et aux transmusicales de rennes, entre autres. Managés par Manu barron, patron du social club, ils signent enfin chez april77 records, fournisseur rock et grenoblois de fripes et de bonne musique qui s’occupe également des très recommandables the Last rapes of Mr teach. avec d’aussi bienveillantes mains posées sur leurs augustes têtes, et l’admirable fraîcheur que dispense le groupe au fur de ses prestations et à mesure de ses enregistrements, impossible d’échapper à l’ensorcellement.

Moins nombreux qu’I’m From

Barcelona mais 5 fois plus qu’Herman Düne,

The Bewitched est un groupe qui compte.

+d’infos :www.myspace.com/

handsbewitched18/07 au Montreux Jazz Festival

avec The Bewitched HandsYuksek

Birdy Nam NamSimian Mobile Disco

the bewitchedtexte : G. Jallut

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les sept collinestexte : J. tourette

aa Le point de départ était la démonstration que la création émergente et contemporaine bouillonne dans toute l’Europe. aujourd’hui c’est un point d’honneur. d’année en année, le festival des 7 collines a cherché à attiser ces pulsions du spectacle vivant, en favorisant la diversité des disciplines et le décloisonnement des pratiques artistiques. chercher à montrer du neuf, à sortir des canons usuels ou des scènes ronronnantes, faire place à l’inédit. L’audace appelle l’audace : « nous nous sommes naturellement portés sur des artistes qui, sans être dépositaires de dis-cours formatés, réinventent des codes, des points de vue, pour finalement nous livrer des œuvres audacieuses et pertinentes. » pour Jean-philippe Mirandon et l’équipe du festival, le choix de la programmation s’appuie sur des artistes profondément engagés dans leur art, qui réinventent le spectacle vivant. créer la surprise, à travers des rencontres pluridiscipli-naires internationales, riches et insolites dans les domaines de la danse, de la performance, du cirque et du théâtre.

nice to meet YouEn matière d’exception, l’édition 2009 ouvre des voies prometteuses. En danse, une rencontre attendue saint-Étienne/berlin, avec quatre groupes de danseurs et chorégraphes français et allemands autour de la créa-tion inédite Nice to meet you, qu’ils devront réaliser en une semaine seulement ; ou encore la poétique aérienne de Mette ingvarsten et Jefta Van dinther, quittant alternativement le sol en trampolinant sur In the air. L’espace public sera aussi le cadre de performances, avec les instal-lations mouvantes Bodies in urban spaces du chorégraphe autrichien Willi dorner : des sculptures humaines qui se fondent dans la ville, se figent un instant en un bloc compact et reprennent leur route. toujours à l’extérieur, un grand chapiteau sera dressé pour accueillir les circas-siens de la compagnie baro d’Evel et leur acrobatique Sort du dedans. au théâtre Mimard, le collectif ildi ! eldi dévoilera Vice Versa, histoire pleine d’humour adaptée du sulfureux Will self. Et bien d’autres gâte-ries, comme des films inédits d’andy Warhol ou le concert inaugural de rioka traoré.bref, un événement très riche, qui peut plastronner sans rougir aux côtés de manifestations pluridisciplinaires internationales renommées, telles que le spielart Festival de Munich ou le Kunsten Festival des arts de bruxelles.

Audacieux et original, le festival des 7

collines célèbre début juillet sa 15e édition.

Des exigences de pluridisciplinarité

maintenues et une programmation

étoffée : c’est à Saint-Étienne, et ça rayonne

bien au-delà.

+ d’infos : Festival des 7 collines

01/07 au 10/07Saint-Étienne

Danse, cirque, musique, théâtre, performance

www.festivaldes7collines.com

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les sept collines

* Genre : Théâtre / 5 rue Petit David - Lyon 2e / www.theatrelesateliers-lyon.com

INFORMATIONClaus Peymannde thomas bernhardMise en scène : yves charretonavec : stéphane bernard, yves char-reton, Edwige Morf

trois pièces de thomas bernhard, mi-ses en scène par yves charreton : Claus Peymann quitte Bochum et va à Vienne comme directeur du Burgtheater, Claus Peymann s’achète un pantalon et va déjeuner avec moi et Claus Peymann et Hermann Beil sur la Sulzwiese. trois fables mordantes, sous la forme de farces poétiques, qui ironisent sur le monde théâtral et ses rouages. car ce claus peymann est bien réel. Metteur en scène, il a permis au dramaturge de monter sa première pièce, en 1971. En 1988, il est complice du scandaleux Place des héros, diatribe acerbe sur l’hypocrisie autrichienne, qui prend la forme d’une commémoration de l’an-nexion de l’autriche par l’allemagne nazie. cet individu devenu personnage témoigne d’une tendance qu’a manifes-tée régulièrement thomas bernhard : placer ses amis au cœur de ses récits.

LES ATELIERS* l CLAuS PEymANN l 26/05 > 05/06

PROGRAmmEPARTENAIRESPASS KIBLIND

bY PASS55

* Genre : Théâtre / 22 rue du Commandant Pégout - Lyon 8e / www.nth8.com

A vOIR ÉGALEMENTMuzz en fêtes 2009 - L’Esprit des villes - Festival des arts et de la chanson aux Etats25/06 : Lulu & La sainthomassoirée d’ouverture à 18h30 - Musée urbain tony Garnier (Lyon 8e)05/07 : Koumekiam, Karimouche, Meï teï shôconcert gratuit à partir de 19h - place du 8 mai 45 (Lyon 8e)www.myspace.com/muzzenfetes

six acteurs, une infirmière, du son produit par des machines et les ac-teurs, des fulgurances de mots, un es-pace labyrinthique (lieu de mémoire et de futur). ces visions, ces rêves se concrétiseront avec Véronique dubin, catherine Laval, stéphane naigeon, Juliette Fernet, Matthieu Grenier, baptiste Jamonneau, Lae-titia Lalle bi benie, aurélien serre, annie Vey, le Groupe Moi (Vincent delpeux, bertrand saugier, yoann tivoli). d’après les textes d’anto-nin artaud (Editions Gallimard) suivants : Pour en finir avec le juge-ment de Dieu, Van Gogh, le suicidé de la société, Conférence du Vieux Colombier, Le Pèse-Nerf, L’Ombi-lic des limbes et Le Théâtre et son double.

NTH8* l ARTHAuD (uN CERTAIN éTAT DE fuREuR)

* Genre : Théâtre / 7 rue des Aqueducs - Lyon 5e / www.lepointdujour.fr

INFORMATIONMax Gericke ou Pareille au mêmede Manfred Kargetexte français : Michel bataillonMise en scène : Michel raskineavec Marief Guittier

représentations au théâtre Le point du Jour, dans le cadre des nuits de Fourvière 2009réservations aux nuits de Fourvière 04 72 32 00 00

un fait divers allemand : lors de la grande crise économique des années 20/30, une jeune allemande décide de prendre l’identité, donc le sexe, de son mari qui vient de mourir, pour le remplacer à son poste de travail afin de subvenir aux besoins de sa famille. quand Michel raskine découvre la biographie théâtrale de Max Gericke, il sait aussitôt que cette histoire est pour lui et pour sa comédienne égé-rie Marief Guittier, le double rôle clownesque et tragique de Ella/Max Gericke. Le 4 juin 1984, Marief Guit-tier donnait la première représenta-tion de Max Gericke ou Pareille au même, première pièce de Manfred Karge, écrite en 1982, et première mise en scène de Michel raskine. À l’occasion de ces nuits de Fourvière 2009, seront données les 241e, 242e et 243e représentations du spectacle.

POINT Du JOuR* l mAx GERICKE Ou PAREILLE Au mêmE l 23 > 25/06

l 02 > 04/07

bY PASS57

* Genre : Théâtre + Danse / 14 avenue Jean Macé - Décines / www.letoboggan.com

INFORMATIONrenseignement au 04 72 93 30 00 ou sur le site : www.letoboggan.com

La saison 2009/2010 du toboggan rassemble pas moins de 12 créations qui se répartissent en 8 spectacles de théâtre, 7 spectacles de danse, 4 spectacles de musique, 5 spectacles familiaux et 3 spectacles multidisci-plinaires. cette prochaine saison fait donc la part belle à la création ! Les artistes sont là pour apporter un peu de légèreté dans nos vies quotidiennes : ils nous mettent la tête dans les nua-ges. Mais l’équipe du toboggan, elle, a gardé les pieds bien sur terre en propo-sant des tarifs en baisse pour tous les spectacles, que cela soit dans le cadre d’une place prise en isolée ou dans le cadre d’un abonnement. par ailleurs, un tarif très préférentiel a été créé : 8 € la place pour les jeunes de moins de 26 ans (étudiant ou pas), pour les bénéfi-ciaires du rMi et pour les demandeurs d’emploi, quel que soit leur âge.

LE TOBOGGAN* l TêTES DANS LES NuAGES l 09 > 10

* Genre : Théâtre / 331 rue Francis de Pressensé - Villeurbanne / www.theatredeliris.fr

INFORMATIONprogramme du 2 au 11 juillet> Les 2 et 3 juillet (travail collectif)de 10h à 12h : échauffement, techni-ques physiquesde 14h à 18h : improvisations libres et dirigées> du 4 au 11 juillet inclus (relâche le 5 juillet)/ de 10h à 12h : échauffement, tech-niques physiques/ entre 12h et 18h : 3 heures de tra-vail d’interprétation de texte en sous groupes (scènes issues des répertoi-res classique et contemporain)/ de 18h à 21h : improvisations li-bres et dirigéesstage accessible à tous à partir de 15 ansrenseignements et inscriptions (jusqu’au 30 juin 2009)au 04 78 68 86 49

L’école du théâtre de l’iris propose une formation régulière aussi bien que des stages qui s’adressent à des types de publics, de personna-lités, d’âges et d’horizons sociaux et professionnels très divers. pour le débutant comme pour celui qui se perfectionne, ce stage répond à deux motivations bien distinctes : la découverte d’un plaisir enrichis-sant pour un bon épanouissement personnel ; l’acquisition de bases solides permettant d’évoluer vers le métier de comédien. il est animé par les comédiens de la compagnie de l’iris (béatrice avoine, caroline boisson, hervé daguin, Emilie Gui-guen, Martine Guillaud et didier Vidal), sous la direction de philippe clément, metteur en scène, comé-dien, enseignant en charge de la classe cEpit de Villeurbanne.

L’IRIS* l STAGE DE THéâTRE l 02 > 11/07

* Genre : Théâtre / 10 rue Orsel - Oullins / www.theatrelarenaissance.com

temps fort de la saison prochaine : Tempo Cabaret. un festival de caba-ret unique en France, de la chanson à l’opéra, de berlin à Montmartre, avec des artistes de tous horizons passion-nés et engagés. avec l’opéra de Lyon, plus qu’une collaboration, c’est une complicité qui permet de créer The Tender Land, un opéra d’aaron co-pland, œuvre exceptionnelle et peu jouée. de nouvelles têtes avec Les Nouveaux Caractères qui arrivent en résidence : de jeunes musiciens surdoués, fous de musique baroque, prêts à toutes les expériences théâtra-les pour la faire partager. seront invi-tés aussi le Musée des confluences et son festival [Label] Nature, ionesco, Molière, shakespeare, rameau, Le Barbier de Séville, bruno putzulu...

LA RENAISSANCE* l TêTES EN fêTE l 09 > 10

* Genre : Musique / 26 rue Lanterne - Lyon 1er / www.hotclubjazz.com

LES cONcERTS DE JuIN02 - slam sensible session #2 : Lee har-vey asphalte Live (slam & Jam)03 - Flagada stompers (new orleans)04 - big band de Francheville (stan-dards)05 - Medjlis (trio Franco-arménien) + poupee Mobile (Electro)06 - trimostat 7 (swing)09 - La ruche Fait son Jazz (Moderne)10 - Jerome broyer trio (Jazz Electri-que)11 - sweet Mary cat invite barbara Widmer & tony taylor (new or-leans) 12 - captain Flapscat (new orleans)13 - a bras ouverts, Main coupee (Lecture Musicale Expérimentale)16 - trio Lisa (Jazz Vocal)17 - Lyon Washboard (new orleans)18 - tante agathe’s (country - blue-grass)

HOT CLuB DE LyON* l mOIS DE JuIN l EN JuIN

INFORMATIONEn tout vingt et un spectacles à s’of-frir sans modération à des prix tout doux (5 spectacles à partir de 55 €).abonnements à partir du 2 juin 2009renseignements/réservation :04 72 39 74 91www.theatrelarenaissance.com

19 - blue naphtaline (dixieland)20 - the Flail (new york sound)23 - Jean-charles demichel trio (be-bop)24 - hot club afrobeat orchestra (hommage a Fela)25 - sauvage centrale (new orleans)26 - Mmc & his Jazzmen (hard-bop)27 - carte blanche a Jon boutellier (bop)

* Genre : Musique / 34 rue Casimir Perrier - Lyon 2e / www.marchegare.fr

INFORMATIONseront présents aux festivités musi-cales : Experimental // racines car-rées // Le songeur // Libre penseur // alarme // Guiblarson // h Level // clyde & studio 404

A vOIR ÉGALEMENT04/06 : carmen Maria Vega + Evelyne Gallet05/06 : reggae Explosion part 6, avec queen omega + sound system reggae13/06 : tek no Vice ii, avec Julian Jeweil, djamency + Guests

Le Marché Gare/MJc perrache et le projet bizarre ! s'associent pour un temps fort dédié à la culture hip-hop. sur un plateau : la place car-not, lors de la Fête de la Musique, le 21 juin de 17h à 23h30. L'occa-sion de défendre l'exceptionnelle richesse des cultures urbaines sur le territoire lyonnais, avec une large programmation associant des poin-tures de la scène locale, des projets encore trop méconnus ou margina-lisés, et des groupes issus d'ateliers locaux. La diversité et l'ouverture seront de mise, avec rap, beat-box, slam, scratch, etc. ces artistes vien-dront de l'ensemble de l'aggloméra-tion : Lyon, Villeurbanne, rillieux, Vénissieux, et plus loin encore. Ça n'arrive pas tous les jours, alors pro-fitons-en !

mARCHé GARE* l fêTE DE LA muSIquE l 21/06

bY PASS59

* Genre : Musique / Place René Lescot - Feyzin / www.epiceriemoderne.com

INFORMATION17h00 à 23h30terrasse et scène sous les lampionsEntrée libreanimations, concert, ciné plein airÀ partager en famille

pour la troisième édition, l’Épicerie, en partenariat avec le centre social de Feyzin, installe sa guinguette pour fêter les vacances autour d’un verre en famille, entre amis et voisins… cette année, sur le thème des années 50, la Guinguette propose à partir de 17h des animations et des jeux pour enfants (jeux de quilles, casse-tout, marelle) à l’ombre des arbres, accompagnés d’un marchand de glaces et de barbe à papa. À 19h, apéro dans les transats animé par du théâtre, de la danse et une grande chorale sixties. À 20h, ouverture du bal avec Evelyne Gallet et yasmina accompagnées de leurs musiciens pour un répertoire des années 50’s, 60’s… chemises à carreaux et ju-pettes à pois seront de rigueur pour revivre la formidable richesse de ces années « fureur de vivre ».

EPICERIE mODERNE* l LA GuINGuETTE l 03/07

* Genre : Musique / 10 rue Orsel - Oullins / www.clacson.fr

INFORMATIONdossiers de candidature disponiblessur www.clacson.fr, rubrique « pra-tique - résidence ».

Kesako la résidence ? comme son nom l'indique, c'est un peu la deuxième maison des musiciens, un lieu de travail, d'expérimentation, de répétition, de création. pendant trois ou quatre jours, les groupes posent leurs instruments sur la scène du clacson et travaillent en condi-tion scénique sur différents aspects d'un concert : le son, la lumière, la vidéo, la mise en scène, etc. invisible pour le public, ce moment est néan-moins important dans la prépara-tion des spectacles. c'est également un moment privilégié d'échanges et de conseils avec l'équipe de la salle. pour rappel, Le clacson accueille tous les mois un groupe en rési-dence.

LE CLACSON* l CLACSON RéSIDENCE l TOuTE L'ANNéE

* Genre : Exposition / 11 rue Docteur Dolard - Villeurbanne / www.i-art-c.org

INFORMATIONLancement public : 18 juin 2009 à 19h

Œuvres des années 60-70 :anthony Mccall, carlos cruz-diez, Lucio Fontana, Julio Le parc, Fran-çois Morellet, nam June paik, paul sharits, nicolas schöffer James tur-rell

container :présentation du cabinet en crois-sance d’ann Veronica Janssens

initié par l’artiste ann Veronica Jans-sens et nathalie Ergino, directrice de l’institut d’art contemporain, ce projet se propose d’interroger, à par-tir du champ des expérimentations artistiques, les recherches pratiques et théoriques permettant de lier es-pace et cerveau.interdisciplinaire, ce « laboratoire » rassemblera les réflexions et les ex-périences d’artistes, de scientifiques (neurosciences, astrophysique), de philosophes, d’anthropologues, de théoriciens et d’historiens de l’art. il se développera par étapes jusqu’à l’horizon 2011. Lancement public de Laboratoire espace cerveau – Sta-tion 1, le jeudi 18 juin. ce premier rendez-vous se poursuivra jusqu’au 16 août.

IAC* l LABORATOIRE ESPACE CERVEAu l 19/06 > 16/08

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* Genre : Cinéma / 117 cours Émile Zola - Villeurbanne / www.lezola.com

INFORMATIONFausta (La Teta asustada)avant-premièrepérou - Espagne / 2009 / 1h33 / VostFréalisation : claudia Llosaavec : Magaly solier, susi sánchez, Efraín solís

A vOIR ÉGALEMENT04/06 : No popcorn on the floorprojection suivie d’une rencontre avec le réalisateur Gaël Mocaer18/06 : Pour un instant de libertéprojection suivie d’un débat animé par Forum réfugiés.27/06 au 03/07 : Fête du cinéma

selon l’actualité cinématographi-que, les reflets du cinéma ibérique et latino-américain proposent doré-navant de découvrir des films hors festival, tout au long de l’année, dans le cadre des rendez-Vous des reflets. premier rendez-vous avec l’avant-première de Fausta (La Teta asustada) de claudia Llosa.Fausta est atteinte d’un mal étrange, transmis par ce que l’on nomme au pérou « le lait de la douleur ». Elle vit en effet dans la peur, une peur héritée de sa mère, victime d’un viol. À la mort de celle-ci, Fausta devra affronter toutes ces peurs pour pou-voir renaître...La jeune réalisatrice péruvienne si-gne avec Fausta un deuxième film très intimiste, qui n’a reçu rien de moins que l’ours d’or au dernier Festival de berlin.

ZOLA* l LE RENDEZ-VOuS DES REfLETS : fAuSTA l 10/06

* Genre : Cinéma / 25 rue du Premier Film - Lyon 8e / www.institut-lumiere.org

INFORMATION02/06 au 14/07 : retrospective François truffaut05/06 au 14/07 : cycle douglas sirk17/06 : Les rendez-Vous du documen-taire : La Chine D’Antonioni (1ère partie) + conférence par corrado neri19/06 : Les rendez-Vous du documen-taire : La Chine D’Antonioni (2e et 3e parties)25/06 : philippe Garnier présente… The Last Picture Show (La Dernière Séance)

L’institut Lumière rend hommage à François truffaut en présentant, du 2 juin au 14 juillet, l’intégrale de ses films : 21 longs-métrages, 3 courts et 1 documentaire. cette rétrospective sera également l’occasion de fêter les 50 ans du premier film de truffaut, Les 400 coups, et avec lui, l’apparition de la nouvelle Vague. En parallèle de cet événement-phare, un cycle dou-glas sirk célébrera, du 5 juin au 14 juillet, les mélodrames flamboyants du cinéaste américain. puis deux ren-dez-vous isolés viendront ponctuer ce mois de juin : un documentaire-fleuve magistral sur la chine des années Mao, à travers l’œil de Michelangelo antonioni et des intellectuels des années 1970 ; et la présentation par philippe Garnier de The Last Picture Show, à l’occasion de la sortie de son nouveau livre Freelance.

INSTITuT LumIèRE* l fRANçOIS TRuffAuT l 02/06 > 14/07

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* Genre : Cinéma / 13 avenue Berthelot - Lyon 7e / www.cinema-comoedia.com

LES FILMS Je suis un autarcique (1976)El Bombo (1978)Sogni d’oro (1981)

LES cOuRTS ET DOcuMENTAIRESLa Cosa (1990)Le Jour de la première de « Close Up » (1994)Le Cri d’angoisse de l’oiseau prédateur (2002)Le Journal d’un spectateur (2006)

nanni Moretti va prendre le cinéma à bras le corps et s’occuper de tout : scénariste, dialoguiste, comédien, réa-lisateur et plus tard producteur, distri-buteur ou directeur de salle. pour la première fois, les 3 longs-métrages qui attestent de ses débuts vont être acces-sibles sur grand écran. avec Je suis un autarcique, réalisé en 1976, apparaît le personnage de Michele, son double cinématographié qu’il mettra en ima-ges dans une série de 5 films. cette bobine établit également les bases de son style, qui se développeront deux ans plus tard dans Ecce Bombo et ses interrogations sur le cinéma italien de l’époque. Jusqu’à Sogni d’oro, qui sera le film de la transformation et de la libération. cette programmation est complétée d’une session de courts et de documentaires. Et il n’y a que deux copies en France…

COmOEDIA* l NANNI mORETTI l À PARTIR Du 22/07

aaa s’il y a eu Lady sings the blues en 72 ou l’adaptation librement ro-mancée de la vie de Janis en 79 (The Rose), le genre émerge véritablement dans les années 80 avec Amadeus, Bird ou Great balls of fire et gagne ses let-tres de noblesses dans les années 2000 avec Ray, Last Days, Walk the line, La Môme, Control ou I’m not there.hagiographie ou quasi documentaire, le biopic consacre son sujet, l’impose comme une figure historique impor-tante voire majeure. que cela soit signi-ficatif ou pas, il se trouve que jusqu’à cette année, peu de films furent consa-crés aux stars noires de la musique.tournant particulièrement remarqua-ble, ce sont les stars du rap qui sont mises en avant. presque quadra, il y a quelques années déjà que le hip-hop est sorti de son ghetto : street artists aux secours de l’art contemporain, vic-toires de la musique, danse hip-hop qui s’acoquine à la contemporaine, la culture de la rue transcende sa condi-tion. ne manquait que le cinéma, et la consécration via le biopic de légendes du hip-hop comme figures populaires et artistiques.sujets de choix, notorious big, run dMc et nWa sont des éléments bien trouvés pour perpétuer la bonne vieille image de l’artiste torturé : nés dans un quartier pauvre et difficile, souvent dé-

+ d’infosTougher Than Leather

Sortie prévue en 2011

Notoriousde George Tillman Jr.

Sortie le 24 juin

NWADate de sortie encore

inconnue

texte: G. Jallut cédés avant 40 ans, tués par balle ou morts du sida.

niggaZ With attitudeadapté d’une enquête d’un journalis-te, produit par p.diddy et la mère du rappeur décédé, Notorious retracera l’aventure de l’énorme (à tout point de vue) christopher Wallace, de son en-fance de dealer de crack bon élève, fi-gure de proue de la scène new-yorkaise et de la guerre east coast / west coast, à son assassinat jamais élucidé 6 mois après celui de son frère ennemi 2pac.L’un des scénaristes du film, cheo hodari coker exploitera le filon en évoquant avec tougher than Leather le parcours du trio du queens, run dMc. précurseurs du rap hardcore, du mélange rock/rap (ils sont au rock and roll hall of Fame depuis cette année) ils furent les premiers artistes hip-hop à signer un deal monstrueux avec une marque de sape. Enfin, produit par new Line cinema, la veuve d’Eazy-E, ice cube et dr dre, un film racontera la brève mais mythique épopée de nWa, pionniers du gangsta rap imposant la west coast sur le devant de la scène mondiale. paroles hyper violentes, label monté avec l’argent du deal, surveillance du Fbi, pas besoin de rajouter de ressort romancé, tout est là.

Le biopic, contraction de biographical picture est le nouveau genre en vogue, et le film biographique ayant pour sujet une « star » de la musique tire plutôt bien son épingle du jeu.

music biopicmusic biopicmusic biopic

bibliothèque numérique mondiale

robocop vs predator

bibliothèque numérique mondiale

robocop vs predator

ÉcRAN65

a En 1988, le Robocop de paul Verhoeven patrouille dans une detroit futu-riste pour l’époque en dérouillant des voyous. En 2009, le Robocop de Julien dumont patrouille dans Vaulx-en-Velin en dérouillant predator. tout part d’une clio : un concours lancé par renault auprès de vidéastes amateurs sur le thème de la course poursuite. Julien est recalé parce que son projet est trop professionnel. désireux d’exploiter sa vidéo, il rencontre sur un forum deux passionnés un peu dingues qui ont récupéré les costumes originaux de robo-cop et de predator. Le court se mue en fan film – ces vidéos de fans amateurs qui réalisent des œuvres originales mettant en scène leurs héros – et passe de tocade à un projet quasi professionneldepuis l’automne 2007, la ferveur et la débrouillardise des 3 énergumènes ont en effet entraîné avec elles une véritable équipe : cascadeurs, techniciens en effets spéciaux, compositeurs.sans le sou, le réalisateur croix-roussien réussit le tour de force de faire par-ler de lui à la Metro Goldwyn Mayer et la 20th century Fox, qui lui assure garder un œil sur ce long métrage qui sortira sous peu. a cœur vaillant…

+ d’infoswww.robocopvspredator.comwww.fanfilms.net

a on connaissait les efforts de Google Book Search et Europeana en matière de mise à disposition de livres via internet. depuis la fin avril, la biblio-thèque numérique mondiale produit gratuitement et en plusieurs langues un colossal contenu culturel documentaire, issu de pays et de cultures du monde entier. Le projet, lancé par l’unesco à l’instigation de la bibliothè-que du congrès américain, a pour louable but de permettre au plus grand nombre d’accéder aux trésors des grandes bibliothèques internationales et de développer le multilinguisme. Fonctions de recherche et de navigation en sept langues (anglais, arabe, chinois, espagnol, français, portugais et russe), contribution des bibliothèques nationales et institutions culturelles d’arabie saoudite, du brésil, de chine, d’Egypte, des Etats-unis, de France, du Japon, du royaume-uni et de la russie, la bnM recèle de pièces rares comme une peinture d’afrique du sud vieille de huit mille ans ou un roman japonais du Xie siècle. À noter pour le beau geste, le « concurrent » Google est contribu-teur financier à hauteur de 3 millions de $, quand le vilain Microsoft a, lui, déboursé 1 million.

+ d’infoswww.wdl.org

erepubliKerepubliKa Erepublik est un jeu en ligne gratuit d’une précieuse rareté. il s’agit en effet d’une simulation géostratégique ou socio stratégique massivement mul-tijoueur. si le concept a l’air peu séduisant au premier abord, il se trouve pourtant qu’il réunit plus de 145 000 personnes de toutes nationalités.Le principe est simple, le joueur devient citoyen de son pays d’origine virtua-lisé et participe au développement de sa nation en choisissant une carrière économique, politique, militaire ou médiatique. il faut ensuite débattre, vo-ter des lois, gérer des entreprises et des marchés, ou partir en guerre…c’est la population qui fait la principale force d’un pays, et notre pauvre nation n’occupe qu’une lointaine 11e place au classement, loin derrière le top 3 Etats unis / indonésie / hongrie (pays d’origine des développeurs du jeu). cette faiblesse nous a d’ailleurs valu une tentative d’occupation d’une alliance usa, royaume-uni, canada, Espagne et suède ! En réaction, un site s’est mis en place afin de recruter des joueurs citoyens français et faire remonter la France au palmarès des pays qui comptent dans le monde.

+ d’infoswww.erepublik.comwww.ebabyboom.fr

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KibLind : alors Johnny, bonsoir.

Jb : bonsoir.

KibLind : on vous croyait défini-tivement hors circuit, ou en tous cas, ringardisé à outrance, réduit à n’être porté que par andré rieux et ses con-génères, et là, surprise, vous faites un vrai retour en force, on vous voit par-tout, vous êtes bel et bien réssuscité.(rires).

Jb : Ecoutez, vous parlez de résur-rection, c’est un point de vue. dans des carrières comme la mienne, il va de soi qu’il y a des moments plus forts que d’autres. si j’ai vécu à l’ombre des projecteurs pendant un

moment, c’était aussi une forme de retrait, de moment où j’ai cherché à me recentrer un peu sur moi-même, à être vraiment « au coeur de mon noeud », comme j’aime à le dire... aujourd’hui je m’assume, je me mon-tre, je plais. c’est aussi ça, être un vrai professionnel.

KibLind : Mmm certainement. Mmmm. Mais permettez-moi de revenir un peu sur cette incroyable épopée qui est la vôtre. on sait que vos débuts ont été pour le moins com-plexes, on sait qu’il y a eu cette gi-gantesque polémique autour de votre rapport conflictuel/passionnel avec la cravate... on a parlé alors dans la presse d’une véritable guerre de

texte : Juliette armanet

préséance. pardonnez-moi de revenir dessus, mais je crois qu’aujourd’hui, tout le monde veut comprendre....

Jb : Ecoutez.Je n’ai pas l’habitude de passer par quatre chemins. Mon histoire n’est pas une histoire comme les autres. J’ai toujours plus ou moins caché mes origines, par élégance. ce que les gens ont toujours mal compris d’ailleurs. que voulez-vous, quand on a été le fer de lance du dandysme, la mascotte de baudelaire, de Mallarmé, la star du XiXe en somme, on a de quoi vouloir rester humble...

KibLind : Mmmm. oui. Mmmm. Mais pour parler de ce conflit avec La cravate, à proprement parler....

NŒUD PAPiL n’avait pas dit son dernier mot, et pour cause.

iL revient en force, multicolore, débridé, toujours aussi... ailé.rencontre exclusive avec la star chic et choc du moment : Johnny butterfly alias Mr nœud pap’.

texte : Juliette armanet

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pouvez-vous nous dire, aujourd’hui, ce qui s’est réellement passé ? Je pense qu’il est temps que tout le monde puisse connaître la vérité vraie.

Jb : Ecoutez, soyons directs. Je crois que je suscite malgré moi la jalousie. Voilà. ce que je peux comprendre quelque part.En ce qui concerne Mademoiselle hortense de La cravate, l’intrigue est simple, et je n’en cacherai pas les soubresauts. Je suis réputé pour ma classe légendaire, je ne ferai pas défaut à mon pédigré. pour tout vous dire, je crois qu’elle n’a pas supporté cette fameuse soirée de 1904, où je suis devenu ce que je suis à l’heure actuelle, un King de la classe. cette soirée à la scala de Milan, lors de la représentation de Madame Butterfly, (qui est entre nous soit dit un somptu-eux opéra), oui, cette soirée où je suis véritablement entré dans le monde, où je suis devenu l’incontournable, l’indomptable, l’inégalable nœud pap’ : Johnny butterfly. tout le monde s’en souvient. c’est le véritable début de ma carrière. c’est aussi le début de la guerre avec La cravate. Je crois, oui, je crois que tout s’est joué à ce moment-là.

KibLind : han. han. oui. Mais fon-cièrement, parlons vrai, Johnny. on vous a qualifié d’imposteur, d’Ersatz, de vulgaire doublure. La cravate a réclamé des droits, vous avez été en procès. c’est une histoire lourde. racontez-nous.

Jb : Ecoutez. Elle a menti. Elle a toujours menti. Elle a estimé que je l’avais copiée, volée. pourquoi ? Elle n’a pas supporté d’admettre que oui, je suis allé plus loin qu’elle dans mon

audace ! que je me suis enroulé, que j’ai voulu nouer une intrigue digne de ce nom vestimentairement parlant... son intrigue à elle n’était qu’un vul-gaire bout de tissu droit vaguement attaché, Monsieur ! alors oui voilà, Madame se réclame d’un régiment croate du XViie (les royal croate, devenus ensuite les royal cravate lors de leur arrivée en France...), Madame que l’on baptise cravate officiellement en 1651, Madame qui, de par son origine croate, était rouge au départ et qui très vite devient pâle-ment blanche au cou des aristocrates, Madame se réclame de l’histoire Monsieur ! Voilà ! Elle me prend pour un nouveau riche tout simplement parce qu’elle a deux siècles d’avance sur moi ! Mais moi, j’ai inventé ce à quoi elle n’avait jamais pensé ! J’ai inventé le papillon, Monsieur, le sublime, l’inénarrable papillon ! un nœud d’une complexité fascinante, un noeud digne, subtil, génial ! Je ne suis pas un ersatz, Monsieur, je suis un original, et nul ne saura me détrôner !

KibLind : Mmmm. ah, Johnny, toujours à fleur de peau... une his-toire qui n’a pas fini de faire parler d’elle. Mais, Johnny, aujourd’hui c’est effectivement votre heure de gloire. Votre légende vous poursuit et vous propulse même très très loin... Vous avez été en effet porté par donald duck, Groucho Marx, hercule poirot, James bond, Win-ston churchill, vous avez été le fer de lance des chippendales et des pink panthers, et récemment, n’ayant pas froid aux yeux, vous êtes parti en croisade chez dolce & Gabbana en version satinée, chez Moschino, très baroquisé, chez chanel en « maxi-

noeud », chez alexis Labille, un jeune créateur de Lyon qui vous a relooké... Vous ne vous arrêtez plus, vous êtes multicolore, gigantesque, en badge, en serre-tête, sur les chaussures, les sacs, les bijoux... Vous avez conquis les hommes, et les femmes... Jusqu’où irez-vous Johnny butterfly ?

Jb : Ecoutez. J’irai jusqu’où le nœud m’emportera. Je suis ravi d’avoir pu acquérir aux yeux du grand pub-lic mes lettres de noblesse, car je revendique aussi ce côté populaire, je revendique ce relooking, je n’ai pas peur d’appartenir à mon siècle. dandy je fus au XiXe, fashion je serai au XXie. Je suis un papillon, qui se déplace au gré des vents, mes ailes m’entraînent. Je suis léger comme l’air, et mutin comme le feu. J’habille un rien, et l’on me déshabille en un rien de temps. Et pour finir, je tiens officiellement à dire que je suis prêt à recevoir hortense de La cravate quand elle le souhaite, publiquement, pour une explication en bonne et due forme.

KibLind : Johnny, merci, du fond du coeur ! tout le monde vous a vu à cannes récemment ! on vous suit tous de près... n’oubliez pas de prendre des vacances, et à très bientôt !

Jb : Ecoutez. Merci.

quelques bonnes adresses pour des nœud pap branchés !www.laurentdesgrange.comwww.studiohomme.comwww.vschoepfer.com

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crÉdits cahiEr ModE

MarquEs12.72 // www.12-72.com1

7 for all mankind // www.7forallmankind.com2

Ash // www.ashitalia.comAtsuro Tayama // www.quartier-general.comCommune de Paris // www.communedeparis.frEastpak // www.eastpak.comFrancisco Van Benthum // www.franciscovanbenthum.comHoon // www.hoon-paris.comLevi’s // http://eu.levi.comLutz // www.lutzparis.com3

Pring // www.pringparis.comSandrina Fasoli // www.sandrinafasoli.comSebago // www.sebago.comSeven Dice // www.sevendice.comThe Kooples // www.thekooples.com4

Thuong Dinh // www.thuongdinh.fr5

sELEction dE points dE VEntE1Le Village // 9 place des Eaux vives, Genève27 for all mankind // 223 rue Saint-honoré, Paris 13Picibi // 11 rue de la Madeleine, Genève`4The Kooples // 41 rue Brest,, Lyon 25Sneakers Chic // 10 rue Joseph Serlin, Lyon 1

cHRONIquE Du KI 82

texte: M. sandjivyillustration: s. bournel

mer

ci k

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aa Je vous dis « bye ». Ça veut dire « ciao » en an-glais.

annoncer à un collaborateur que sa rubrique sera supprimée n’est jamais facile. d’où l’importance d’avoir un directeur des ressources humaines dans votre entreprise. c’est lui qui se tape le sale boulot ! dans une pME ou tpE ça sera le direc-teur lui-même. Ça tombe bien : c’est un ami !La tendance rh, elle est dans le nord de l’Euro-pe, chez nos voisins scandinaves. on vous parlera de « 360 », de « feedback en flux rss », « auto-évaluation de la performance », etc.

En France, on préfère vous dire que c’est bien tou-te l’année. critiquer ? surtout pas, ce serait faire de la politique. Et puis de toute façon, on n'aime pas ça la critique.

pause dico : « critique : qui donne un jugement, une appréciation ».

Et c’était bien ce que j’étais censé faire dans ce ma-gazine. alors on va reprendre les fondamentaux.chez Kiblind, on aime bien les lunettes, que je ne vais pas décrire parce que vous portez les mêmes de toutes façons… si vous faites partie de l’in-telligentsia culturelle artistique métropolitaine. on aime bien les chemises à carreaux, être plus ou moins mal coiffé et barbu ; on aime bien les concepts et l’art graphique. on écrit des articles au contenu intéressant, il faut le souligner, et à la qua-lité de style aléatoire, mais ça c’est bien car après vous pouvez dire : « j’aime beaucoup les articles de untel », et c’est classe.En revanche, on n'est pas très forts en Manage-ment et en ressources humaines, mais c’est nor-mal car on travaille dans les pentes de la croix-rousse, là où on parle d’art et de vie.

ce jour-là, je ne portais toujours pas de costume lorsque je suis arrivé au restaurant…- non mais tu vois, Kiblind va devenir national et il faut qu’on change le contenu.- Euh, ouais ok…- Et donc, tu vois, ta chronique, on la supprime.- … ?!- non mais tu comprends, ton style est super mais ton contenu, on n'a jamais été fans.- Mais, pourtant…- t’inquiète pas, on te trouvera autre chose. tu connais Rue 89 ? - ouais, ouais… bon j’y vais là, j’ai la dernière chronique à écrire.

Ma petite entreprise connaît la crise, Kiblind de-vient mondial avec un tirage de 3 millards et moi je me barre en suède pour écrire à propos de meu-bles pratiques à construire.Je vous dis bonnes vacances, si vous en avez.Je vous dis pas à l’an prochain.Je vous dis « ciao », ca veut dire « bye » en ita-lien.

Kiblind c’était bien et c’est déjà pas mal. a