les industries lithiques taillées des ive et iiie millénaires dans le centre-ouest et sud-ouest de...

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pierrick FOUERE

marie-hélène diAS-mEiRiNhO

LES iNdUSTRiES LiThiqUES TAiLLéES dES iVe ET iiie

miLLéNAiRES dANS LE cENTRE-OUEST ET LE SUd-OUEST

dE LA FRANcE.

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Résumé Dans la région considérée, qui sur le plan géologique correspond en grande partie au Bassin aquitain, s’articu-lent tout au long des IVe et IIIe millénaires deux sphères d’influences fort différentes : l’une méridionale fortement impré-gnée de la culture méditerranéenne, l’autre centre-atlantique plus singularisée. La connaissance régionale des industries lithiques pour ces deux millénaires est encore très inégale. De fortes disparités existent entre le Nord et le Sud en ce qui concerne la disponibilité en matières premières. La fin du Néolithique moyen est encore mal connue dans la partie nord en raison du faible nombre de sites d’habitat fouillés tandis que la présence de plusieurs enceintes ou cavités offre une documentation plus détaillée dans le Midi toulousain. Pour le Néolithique récent et final, c’est l’inverse qui s’observe. L’extrême sud-ouest de notre zone d’étude reste pour l’instant peu documenté.

Abstract In the area under consideration, which corresponds geologically to the Aquitaine Basin, throughout IVth and IIIrd millennia two extremely different spheres of influence articulated with each other: a southern sphere strongly impregna-ted with Mediterranean culture, and a cental-Atlantic one more singular in character. Our regional knowledge of lithic industries for this period is unequal. Strong disparities exist between North and South with regard to the availability of raw materials. The end of the middle Neolithic is still poorly known in the northern parts because of the small number of excavated habitation sites, but the presence of several enclosures or cavities offers a more detailed documentation in the Toulouse region. For the recent and final Neolithic, it is the reverse that is observed. The extreme southwest of our zone remains for the moment less well documented.

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Les industries lithiques taillées des IVe et IIIe millénaires dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest de la France.

monnet, 1979 ; Demars, 1982 ; Séronie-Vivien et Sé-ronie-Vivien, 1987 ; Fouéré, 1994 ; …), montrent des ressources abondantes et très diversifiées, avec cepen-dant un certain déséquilibre entre le Nord et le Sud. Les principales formations à silex sont concentrées sur la bordure nord-est du bassin, la vallée de la Charente et le seuil du Poitou. Les matériaux les plus couram-ment utilisés pour l’outillage sont issus du Jurassique inférieur et moyen, du Turonien, du Sénonien, et des formations lacustres tertiaires (meulières). Cette iné-gale distribution des ressources a eu obligatoirement des influences sur les stratégies d’approvisionnement, participant sans doute à la richesse des territoires. En outre, on observe logiquement une corrélation directe entre les régions productrices et l’abondance de la do-cumentation lithique. Certaines matières premières ont connu une exploitation spécifique. Les haches polies illustrent de façon manifeste ce phénomène, avec de grands ateliers exploitant les silex les plus tenaces issus des formations turoniennes de Saintonge ou de l’Angoumois, du Ju-rassique moyen du Poitou ou encore du Maestrichtien et des meulières tertiaires du Périgord (fig. 1). Leurs productions ont largement diffusé dans toute la région considérée, au moins depuis le Néolithique moyen jusqu’au Néolithique final, entrant en concurrence avec les haches en roches métamorphiques des massifs cristallins (Fouéré, 1994 ; Delage, 2004 ; Casagrande et al., 2006).

On évoquera également les productions de grandes lames, dont le centre émetteur le plus célèbre est la région du Grand-Pressigny en li-mite nord de notre zone d’étude (Mallet et al., ce volume). Les exportations s’étendent sur tout le Bassin aquitain, où les lames se retrouvent sous forme de poignards, souvent fragmentés, réuti-lisés parfois en scies à encoches (fig. 3). Il est probable que le début de cette production spé-cialisée prenne place vers la fin du IVe millénaire (Pelegrin et Ihuel, ce volume) pour trouver son plein essor pendant le Néolithique final. quel-ques lames existent encore dans la phase AOC du Campaniforme et dans la deuxième phase de l’Artenac (cf. infra). Ponctuellement, les mêmes méthodes et techniques de débitage à partir de nucléus « livre-de-beurre » ont été employées de façon plus discrète en Dordogne (Delage, 2004) ou dans la vallée de la Charente avec des aires de diffusion sans doute beaucoup plus modestes (Cordier, 1956 ; Fouéré, inédit). Par ailleurs, l’opale résinite, une matière esthétique mais fragile dont des gîtes sont connus au niveau du seuil du Poitou et dans le sud-ouest du Bassin parisien (Blanchard et Forré, 2003), a fait l’objet d’une diffusion sous forme de nu-cléus, peut-être aussi de matière brute, dans tout le nord de la région jusqu’en Bretagne tout au long des IVe et IIIe millénaires (fig. 4). Elle était réservée à la production de lamelles dans un but qui reste encore à déterminer (Fouéré, 1994 ; Dias-Meirinho, 1999 ; Dias-Meirinho, 2007 ; Guyodo, 2001).

Cultures et productions lithiques

Le quatrième millénaire

Néolithique moyen en Centre-Ouest Le début du IVe millénaire est marqué par la transition entre le Néolithique moyen et le Néo-lithique récent, le premier s’achevant probable-

Artenac2 - Campaniforme

Artenac1

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Nord Bassin aquitain Nord Bassin aquitainSud-est Bassin aquitain

Peu-Richard, Vienne-CharenteGroupes poitevins

Matignons

Néolithique moyen de l'Ouest(Néolithique moyen atlantique,

Chasséen atlantique...)

Vérazien - Campaniforme

Vérazien

Néo

lithi

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cent

Néo

lithi

que

final

Crosien ?

Chasséen final

Chasséen

Fig. 2 - Evolution des groupes culturels régionaux.

Chapitre 2 : la France

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Fig. 3 - Productions de «livre-de-beurre» et de poignards : 1 : grotte d’Artenac à Saint-Mary, Charente (Burnez, 1976) ; 2 : Les Rochers à Champagnac, Charente-Maritime (coll. Renou, Musée des Carmes de Jonzac, 17) ; 3 : Champ-Durand à Nieul-sur-L’Autize, Vendée (Joussaume, 1981) ; 4 : Les Renardières aux Pins, Charente (fouilles V. Dujardin, inédit) ; 5 : Roussillon à Ozillac, Charente-Maritime (coll. Tournié, Musée des Carmes de Jonzac, 17) ; 6 : Les Martins à Mouthiers-sur-Boëme, Charente (Cordier, 1956) ; 7 : Les Garreaux à Annepont, Charente-Maritime (P. Fouéré, inédit) ; 8 : La Léotardie à Montclard, Dordogne (Delage, 2004) ; 9 : Saintes, Charente-Maritime (Musée d’Aquitaine, inv. 60-278-1) ; 10 : Tombeau des Géants à Tournon d’Agen, Lot-et-Garonne (Musée d’Aquitaine, inv. 60-1485-1) ; 11 : Port de Lanquais, Lanquais Dordogne, silex Bergeracois (Musée d’Aquitaine, inv. 601-716) 12 : dolmen Canelle à Saint-Antonin-Noble-Val, Tarn-et-Garonne (Briois in Pajot et al.,1996) ; 13 : La Perte du Cros à Saillac, Lot (Janis, 1972) ; 14 : Grotte du Four, Caylus, Tarn-et-Garonne (Clottes, 1974).

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Les industries lithiques taillées des IVeLes industries lithiques taillées des IVeLes industries lithiques taillées des IV et IIIe millénaires dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest de la France.

ment vers la fin du premier quart de ce millénaire (fig. 5). On constate que la documentation entre le nord et le sud est très inégale. On dispose de peu de sites d’habitat fouillés dans la moitié nord, moins d’une dizaine, alors que la présence du Néolithique moyen est assez fortement attestée par les contex-tes funéraires centrés autour du mégalithisme. Dans le quart sud-est en revanche, dans le Midi toulou-sain et les Causses, plusieurs sites d’habitat sont connus, illustrés par les enceintes et les grottes. La partie sud-ouest de l’Aquitaine n’est malheureuse-ment pas encore documentée (fig. 5).

Les auteurs s’accordent pour distinguer deux pôles distincts à partir des ensembles céramiques. Au sud, le Chasséen méridional dont on reconnaît di-vers faciès locaux, garonnais, caussenard… (Vaquer, 1990 ; Gernigon, 2004) et un ensemble nord aquitain que l’on trouvera sous diverses appellations : Chas-séen atlantique, Néolithique moyen atlantique ou de l’Ouest, (Burnez, 1976 ; Joussaume, 1981 ; Large, 1991 ; …). La zone de contact ou de transition est située probablement au niveau des vallées du Lot ou de la Dordogne, les influences méridionales y appa-raissant sensibles aussi bien avec la céramique que

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Fig. 4 - Opale résinite : 1 à 5 : Les Châtelliers au Vieil-Auzay, Vendée (Fouéré, 1994) ; 6 : les Loups à Echiré, Deux-Sèvres (Fouéré, 1994).

Chapitre 2 : la France

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Fig. 5 - Néolithique moyen : 1 : Les Châtelliers à Auzay, Vendée (d’après Large et al., 2004) ; 2 : Les Cous à Bazoges-en-Pareds, Vendée; 3 : La Folatière à Luxé, Charente (d’après Joussaume, 1981) ; 4 : grotte de Campniac à Coulouniex-Chamiers, Dordogne ; 5 : Roquefort à Lugasson, Gironde (d’après Roussot-Larroque, 1998) ; 6 : Saint-Michel-du-Touch, Haute-Garonne ; 7 : Villeneuve-Tolosane, Haute-Garonne ; 8 : Grépiac ; 9 : Monges (d’après Vaquer, 1990).

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l’industrie lithique, notamment avec les exportations des silex provençaux sous forme de lames, plus ra-rement de nucléus (Briois et al., 1998). Sur le plan chronologique, les dates C14 disponibles montrent une bonne concordance entre les deux ensembles qui sem-blent s’éteindre autour de 3700 BC. Les industries lithiques du Néolithique moyen de la moitié septentrionale montrent des caractères assez uniformes à partir des quelques séries prove-nant des Châtelliers à Auzay en Vendée (Large et al., 2004), de Gouzon à Chauvigny dans la Vienne (Eneau et al., 1998), des Perrats à Agris en Charente (Fouéré, 1994), ou encore de Roquefort à Lugasson en Gironde (Roussot-Larroque, 1986a). Elles se ca-ractérisent par un débitage assez peu élaboré, ex-ploitant les matériaux disponibles localement, mais cependant, les tailleurs pouvaient s’approvisionner dans des contrées plus lointaines lorsque la matière première manquait : aux Châtelliers, des distances de l’ordre de 70 km ont été parcourues pour se procurer des silex charentais. Excepté peut-être pour les quel-ques lamelles et nucléus en opale résinite et les lames de haches, on n’observe guère d’approvisionnement spécifique sur de très longues distances, comme c’est le cas avec le silex bédoulien de Provence ou l’obsi-dienne pour le Chasséen méridional. Les produits sont dominés par les éclats, le débitage laminaire est assez faiblement représenté (10-15 % de la totalité des produits en moyenne). L’utilisation de la percussion lancée au percuteur dur s’avère la seule technique employée. Les nucléus, unipolaires ou à plans de frappe orthogonaux, plus rarement opposés, sont initiés à partir d’une crête ou d’une arête naturelle du bloc (fig. 6, n° 1 à 3). Les la-mes sont souvent courtes, irrégulières, à profil courbe ou torse (fig. 6, n° 6 à 12). Enfin les séries contiennent de façon récurrente quelques éclats Kombéwa (fig. 6, n° 4, 5). En accord avec la forte production d’éclats, l’outillage est conçu principalement sur ces supports. Il est façonné essentiellement par retouche abrupte ou semi-abrupte, directe ou inverse, parfois croisée.

A coté des grattoirs qui adoptent une forme souvent circulaire (fig. 6, n° 13 à 15), des perçoirs (fig. 6, n° 16 à 18) et des quelques burins (fig. 6, n° 19, 20) qui constituent la part principale des pièces retouchées, on notera la présence de couteaux à dos souvent courbes (fig. 6, n° 21 à 23) et de micro-denticulés le plus souvent sur support laminaire (fig. 6, n° 24 à 26). Les pièces esquillées s’observent de façon as-sez récurrente dans la plupart des séries (fig. 6, n° 27 à 30). Les armatures sont strictement tranchantes de forme triangulaire ou trapézoïdale obtenues par double troncature d’un éclat laminaire ou d’un éclat mince (fig. 6, n° 31 à 38). Les productions du Néolithique moyen de la partie méridionale du bassin aquitain ne sont connues que dans le Midi toulousain et les Causses (Briois et al., ce volume). Outre le fonds commun constitué par les grattoirs, perçoirs et autres cou-teaux façonnés sur matières locales, les principa-les différences résident dans les apports de silex blonds méridionaux déjà mentionnés utilisés pour l’outillage sur lame et les armatures.

Le Néolithique récent en Centre-ouest Vers 3700 BC les groupes du Néolithique récent succèdent à ceux du Néolithique moyen avec des modes de transition qui restent à préciser. Une fois encore, la documentation est très inégale dans le Bassin aquitain. Cette fois ci, peu de sites d’habitat sont connus dans la moitié sud de notre secteur, alors que le Néolithique récent est assez bien caractérisé en Centre-Ouest, notamment grâce à la présence de nombreuses enceintes à fossés. C’est cette région qui sera plus particulièrement illustrée ici.

Le Néolithique récent I : le groupe des Matignons Dans la moitié nord du Bassin aquitain, les premières enceintes sont à rapporter au groupe Ma-tignons qui apparaît vers 3700 - 3800 BC (fig. 7). Cette culture, centrée sur la basse et moyenne vallée de la Charente, s’étend du marais Poitevin au nord jusque dans la vallée de l’Isle et de la Dronne vers le

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Fig. 6 - Industrie lithique du Néolithique moyen : 1, 21, 27, 28, 30, 35 à 38 : Les Châtelliers à Auzay, (d’après Large et al., 2004) ; 2 et 29 : Le Puy du Fournet, (d’après Burnez et al., 2001), le reste : Gouzon à Chauvigny (d’après Fouéré, 1994).

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Les industries lithiques taillées des IVe et IIIe millénaires dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest de la France.

Fig. 7 - Néolithique récent I : Matignons, datation, sites et exemples d’éléments céramiques. 1 et 2 : Le camps des Matignons, Charente (d’après Burnez, 1976) ; 3 à 7 : Pont d’Husson, Charente-maritime (d’après Bouchet et Burnez, 1992) ; 8 : Le Lidon, Charente-maritime (d’après Cassen, 1987) ; 9 : Festalemps, Dordogne (d’après Fischer et Bradfer, 2002).

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sud. Le sud-est du Bassin aquitain quant à lui voit un Chasséen finissant, à moins que ne débute un Néoli-thique récent dont on ne connaît encore que peu de chose à l’image du groupe Crosien. Des arguments de caractérisation complémentaires pour ce dernier en-semble sont attendus dans la grotte éponyme en cours de fouille (Gernigon et Fouéré, 2004). Outre la pré-sence de sites fossoyés, inconnus pour l’instant dans le Néolithique moyen du Centre-Ouest, le groupe des Matignons présente plusieurs innovations en ce qui concerne la céramique notamment avec l’apparition des fonds plats, portant parfois des empreintes de vanneries et de rares décors limités à des cordons ou des cupules. En ce qui concerne l’industrie lithique, on n’observe pas de profonds changements par comparai-son avec le Néolithique moyen dans les méthodes et techniques de débitage pour lesquelles l’utilisation du percuteur dur est la seule attestée. Les supports sont obtenus sur nucléus peu préparés, à plan de frappe uni-que ou multiple, parfois à débitage centripète (fig. 8, n° 1, 3). La production laminaire est faible, ne dépassant guère 10% de la totalité des produits, avec des lames plutôt courtes et irrégulières. La méthode Kombéwa est toujours présente (fig. 8, n° 2), les supports étant parfois utilisés pour les armatures tranchantes. C’est avec l’outillage que l’on va observer les plus grands changements dans l’industrie lithique (Fouéré, 1998). D’une façon générale, le façonnage apparaît peu investi et se caractérise par l’utilisation de la retouche abrupte, semi-abrupte, parfois envahissante et désormais de façon bifaciale. On voit apparaître des perçoirs épais de façon assez systématique (fig. 8, n° 5, 6). Les couteaux, au tranchant portant fréquemment un lustré d’utilisation, ne sont plus uniquement à dos, c’est-à-dire à retouche abrupte du bord, mais égale-ment à retouche inverse, alternante ou bifaciale (fig. 8, n° 7, 8). Les micro-denticulés sont assez fréquents, sur lame ou éclat allongé souvent torse (fig. 8, n° 10 à 13). Les armatures sont toujours strictement tranchantes (fig. 8, n° 14 à 17), plus souvent de forme triangulaire que trapézoïdale, mais désormais la retouche bifaciale

remplace les bi-troncatures Ces dernières subsistent parfois mais de façon anecdotique.

Le Néolithique récent II : Le Peu-Richard maritime et continental, le Vienne-Charente On observe dans la seconde moitié du IVe

millénaire un éclatement stylistique de la cérami-que dans le Centre-Ouest, conduisant aux styles peu-richardiens richement décorés dans le bassin inférieur et moyen de la Charente, tandis que sur le pourtour du marais poitevin et la bordure orien-tale du Bassin aquitain, des groupes à céramiques peu ornementées apparaissent moins différenciés (fig. 9). Tous ces faciès font suite au Matignons dont ils sont probablement issus vers 3300 BC, réutilisant fréquemment les mêmes sites en res-tructurant les enceintes. Au Sud-est, c’est proba-blement le Vérazien qui succède au Néolithique moyen, avec la particularité de n’avoir que des fonds ronds pour la céramique. Dans le quart sud-ouest, nous sommes actuellement incapables de déterminer les groupes culturels en présence, en raison du manque de sites connus.

Le faciès culturel le plus anciennement décrit est le Peu-Richardien (Eschasseriaux, 1884), pour le-quel on s’accorde maintenant à voir deux types, l’un maritime, sur la façade atlantique, caractérisé par des vases à décor en creux, cannelures et sillons, anses tunnelées, vases à fonds plats (sans empreinte de van-nerie), et, un type continental, centré sur le Cognaçais où on retrouve les mêmes types de vases, mais avec les décors en relief marqués par de fines nervures ou des cordons (Roussot-Larroque et al., 1986). L’exis-tence du Vienne-Charente a longtemps été discutée car il n’existait pas ou peu de fouilles sur des sites d’ha-bitat. De nouvelles découvertes encore partiellement publiées (Les Coteaux de Coursac à Balzac (Burnez et al., 2002), Le Chemin Saint-Jean à Authon-Ebéon (Louboutin et al., 2003) permettront d’appréhender à nouveau ce groupe auquel appartient probablement un des niveaux du site de Diconche (Burnez et Fouéré,

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Les industries lithiques taillées des IVe et IIIe millénaires dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest de la France.

Fig. 8 - 1, 3, 6 : Réjolles à Biron ; 4, 10 à 15, 17 : Pont d’Husson, à Bougneau ; 2 : Les Orgeries à Courcoury ; 5, 7, 8, 16 : Le Taillis à Préguillac ; 9 : Les Matignons à Juillac-le-Coq (Charente)

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Fig. 9 - Néolithique récent II : répartition géographique, datations C14 et exemples d’éléments céramiques : Marais poitevin : 1 : Champ-Durand à Nieul-sur-l’Autize (Joussaume, 1981) ; 2 : les Loups à Echiré (Burnez et al., 1996) ; Peu-Richard maritime : 3 : Le Rocher à Villedoux ; 4 : Diconche à Saintes (Burnez et Fouéré dir., 1999) ; Peu-Richard continental : 5 : La Grande Prairie à Vibrac (Burnez et al., 1994), 6 : Fontbelle à Ségonzac (Burnez inédit) ; Crosien : 7 : La Perte du Cros, Saillac (Sendra, 2003) , Vienne-Charente : 8 : Les Coteaux de Coursac à Balzac (Burnez et al., 2002) ; Isle-Dordogne : 9 : Grotte de Campniac à Coulouniex-Chamiers (Roussot-Larroque, 1998).

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Les industries lithiques taillées des IVe et IIIe millénaires dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest de la France.

1999). Par comparaison avec les ensembles précé-dents, on remarquera une céramique assez grossière-ment façonnée et pauvre en décors. C’est également ce qui caractérise les groupes du marais poitevin, qui n’est pas ici une appellation culturelle stricte, mais une manière de souligner l’hétérogénéité de cet ensemble sous influences marquées des groupes environnants bretons, poitevins ou charentais. Nous ne pourrons pas présenter exhaustivement tous les ensembles culturels du Centre-Ouest, compte tenu de la grande documen-tation. Nous nous contenterons de souligner les princi-paux caractères de leurs industries lithiques.

Entre marais poitevin et Gironde, la plupart des éléments observés dans le Matignons vont perdu-rer dans le Peu-richardien, avec quelques variations en ce qui concerne les techniques de débitage. Le per-cuteur dur reste exclusif pour le faciès continental, mais le percuteur tendre semble partiellement em-ployé pour le débitage laminaire dans le Peu-Richar-dien maritime, le Vienne-Charente et sur le pourtour du marais poitevin. Les méthodes de débitage restent cependant identiques, avec une production laminai-re qui semble plus affirmée pour le Peu-Richardien continental et le Vienne-Charente que pour le Peu-Ri-chardien maritime. Les lames, le plus souvent courtes (fig. 10, n° 7, 8), sont obtenues à partir de nucléus unipolaires (fig. 10, n° 3, 4), plus rarement bipolaires à plans de frappe opposés (fig. 10, n° 6), pouvant être initialisés par une lame à crête ou un pan naturel du rognon. Le débitage d’éclats reste dominant, à partir de nucléus à débitage centripète (fig. 10, n° 1, 2), ou de nucléus multipolaires (fig. 10, n° 5). La méthode Kombéwa, bien que discrète, est présente de façon récurrente (fig. 10, n° 9, 10). L’outillage présente peu d’innovations par rapport au Matignons. Outre l’équipement commun (grattoirs, perçoirs, encoches, denticulés…), on re-trouve les différents types de couteaux et les micro-denticulés sur lame (fig. 11, n° 1, 2, 7 à 10). On signa-lera sur plusieurs sites du Peu-Richard continental, mais aussi sur la côte vendéenne (Jauneau, 1971),

la production en grande quantité des petits perçoirs épais, outils dénommés depuis longtemps « Moulin-de-Vent » (Réjou, 1884) du nom éponyme du site qui a livré plusieurs milliers de ce type d’outil dont on ignore encore la fonction exacte. Certains grattoirs épais présents sur les mêmes sites semblent façon-nés suivant des schémas techniques identiques (fig. 11, n° 3). Dans le domaine Peu-Richardien, les ar-matures restent encore exclusivement des tranchan-tes, avec cette fois-ci, une apparente domination des formes trapézoïdales (fig. 11, n° 11 à 14). Deux types d’armatures, différentes par leur méthode de façon-nage, se distinguent sur l’aire concernée : les flèches tranchantes de type Sublaines (Nouel et al., 1965), présentes depuis l’Angoumois jusque dans le sud du Bassin parisien et du Massif armoricain (fig. 11, n° 15 à 17) et celles à retouche bifaciale simple, exclu-sives vers le Sud, à partir de la vallée de la Charente. On remarquera que cette répartition n’a pas de va-leur chronologique ni culturelle : elle persistera tout au long du Néolithique récent et final, voire jusqu’au Bronze ancien. Les données pour le Vienne-Charente sont encore très limitées ; toutefois il semble qu’un soin plus attentif soit porté au débitage, ceci étant il-lustré par la présence de supports de bonne qualité ou encore la préparation des talons (fig. 11, n° 18). Il est probable que les premières armatures foliacées appa-raissent avec ce groupe, de même que la retouche en-vahissante à couvrante sur le tranchant des couteaux. Ce sont des caractères que l’on retrouvera par la suite au Néolithique final.

Le troisième millénaire

Le Néolithique final Au Néolithique final, l’Artenacien prend pla-ce dans tout le Bassin aquitain septentrional à l’excep-tion de la Vendée, étendant son influence jusque dans le Bassin Parisien au nord et aux confins du Quercy vers le sud (Villes, 1985, Roussot-Larroque, 1986b ; Burnez et Fouéré, 1999). Au-delà de la vallée du Lot, doit s’établir un contact probable avec les groupes

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Fig. 10 - Débitage peu-richardien : 1 et 2 : nucléus à débitage centripète ; 3 à 4 : nucléus unipolaires ; 5 : nucléus à plans de frappe croisés ; 6 : nucléus à plans de frappe opposés ; 7 et 8 : lames ; 9 : nucléus kombewa ; 10 : éclat kombewa. Diconche, Saintes (Cha-rente-Maritime) :1, 4, 5, 9, 10 Moulin-de-Vent, Montils (Charente-Maritime) : 2, 3, 7, 8.

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Les industries lithiques taillées des IVe et IIIe millénaires dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest de la France.

Fig. 11 - Outillage peu-richardien : 1, 2 : grattoirs ; 2 : grattoir Moulin-de-Vent ; 4 : perçoir ; 5, 6 : perçoirs « Moulin-de-Vent » ; 7, 8 : micro-denticulés ; 9 : couteau à dos ; 10 : couteau à dos alterne ; 11 à 14 : armatures tranchantes ; 15 à 17 : armatures tranchantes type Sublaines ; 18 : grattoir sur lame ; 19 : couteau à tranchant retouché ; 20 : armature foliacée losangique ; 21 : armature foliacée amygdaloïde. Diconche, Saintes (Charente-Maritime) : 2, 10, 18 à 21 Moulin-de-Vent, Montils (Charente-Maritime) : 5, 6.

Chapitre 2 : la France

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du Vérazien finissant, moins bien documentés pour l’instant dans le midi toulousain (fig. 12). L’Artena-cien apparaît vers la fin du quatrième millénaire pour occuper une bonne partie du troisième. Les travaux récents en Centre-Ouest tendent à confirmer que l’on a au moins deux phases pour l’Artenac : la première occupant la première moitié du troisième millénaire, la seconde prendrait place dans la dernière moitié du troisième millénaire en relation avec le Campanifor-me (dont nous ne connaissons pas encore clairement les mécanismes socio-économiques qui ont conduit à sa propagation). Cela se matérialise en Centre-Ouest avec l’adoption de certains registres campaniformes dans la thématique décorative de la céramique, avec pour exemple quelques décors appliqués sur le fond des vases ou encore des motifs en échelle ou hachu-rés1. Le secteur semble encore rétif à livrer des sites d’habitat campaniformes « purs », alors qu’il semble en exister dans les régions voisines en Vendée (Jous-saume, 1981) ou dans les Landes (Gellibert et Merlet, 2006 ; Dias-Meirinho, 2006). Le Néolithique final est sans doute la période la mieux représentée dans le Centre Ouest de la France. On remarque de nouveau un réemploi fréquent des sites d’habitats fossoyés, mais aussi des sépultures, qu’il s’agisse des grottes ou des mégalithes (Burnez, 1976 ; Gomez de Soto, 1980 ; Laporte, 1996). On y connaît de grandes réa-lisations telles que des enceintes fortifiées à rempart, de grandes maisons collectives, mais aussi des sites d’habitat plus modestes en apparence dispersés.

L’Artenacien en Centre-Ouest L’enceinte de Diconche en Charente-Mari-time, et plus particulièrement le comblement d’une diaclase utilisée en dépotoir qui a offert une strati-graphie de plus de sept mètres, a contribué de façon importante à la caractérisation de ce groupe complexe (Burnez et Fouéré, 1999). Les céramiques artenacien-nes sont de forme très diversifiées, avec des ensem-bles associant de grands vases de stockage avec des vases soigneusement montés à paroi plus fine et por-tant souvent des décors. (fig. 12). Il existe des formes

complexes à carènes sinueuses ou à bossettes. Parmi les moyens de préhension, l’anse nasiforme apparaît caractéristique de cette période. Une évolution des styles céramiques a été proposée sur la base des séries de Diconche, que nous ne détaillerons pas ici.

L’industrie lithique connaît sans doute une forme d’apogée à cette période du Néolithique. Les méthodes et techniques de débitage observées dans les cultures précédentes ne présentent pas de change-ment notoire, néanmoins, la généralisation des pro-ductions de grandes lames dans les ateliers spécia-lisés (utilisées comme supports pour les poignards) apparaît comme la grande nouveauté technique (fig. 13, n° 17, 18). Pourtant la production d’éclats est plus importante que pour les périodes antérieures, le débitage laminaire ne représentant que rarement plus de 5% des séries domestiques. La méthode Kombéwa est toujours présente et entre clairement pour partie dans le façonnage des armatures bifacia-les. Des modifications structurelles s’observent ma-nifestement dans l’outillage. La retouche couvrante à envahissante est plus souvent utilisée, aussi bien pour l’outillage commun que pour les armatures. Les tranchants des couteaux portent souvent cet aména-gement, probablement dans un but de ré-affûtage (fig. 13, n° 1, 2), mais les types « anciens » existent toujours, de même que les couteaux au dos aménagé par une simple encoche (fig. 13, n° 3). Les micro-denticulés sont absents des ensembles artenaciens de Diconche. La diversité des armatures apparaît comme un des éléments les plus marquants du Néo-lithique final. Au coté des armatures tranchantes, on voit apparaître diverses formes foliacées, cordifor-mes, losangiques, amygdaloïdes, ainsi que des poin-tes à pédoncule avec ou sans ailerons, ces derniers pouvant adopter diverses morphologies (fig. 13, n° 4 à 16). Toutefois, l’apparition de ces armatures n’est sans doute pas synchrone, la stratigraphie de Dicon-che montre une apparition progressive des différents types avec en premier lieu les flèches foliacées puis des formes pédonculées (cf. infra). Ces constata-

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Fig. 12 - Néolithique final. Artenac : dates, céramique de Diconche, Saintes.

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Fig. 13 - Industrie lithique, Artenac I : 1 à 6, 9 à 16, 18 : Diconche à Saintes (Charente-Maritime) ; 7 : La Garenne à Thénac, (Charente-Maritime) ; 8 : Le Peuchin à Pérignac ; 17 : Les Loups à Echiré (Deux-Sèvres).

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Fig. 14 - Néolithique final : Artenac II : 1 à 11 : Le Camp à Challignac, Charente, (Fouéré, inédit); 12 à 22 : Campaniforme : 12 : Les Loups à Echiré, Deux-Sèvres (Fouéré, 1994) ; 13 : Anse de la République, Talmont-St-Hilaire, Vendée (Joussaume, 1981 ; 14 à 18 : la Grande Pigouille à Belluire, Charente-Maritime (Bouchet et al. 1990) ; 19 : Grand Rocher à Saint-Martin-de-Brem, Vendée (Joussaume, 1981).

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tions rejoignent peu ou prou celles déjà effectuées dans l’est de la France pour le Néolithique récent-final de Chalain/Clairvaux (Pétrequin et al., 1998). La deuxième phase artenacienne, documentée entre autres par les sites à grands bâtiments de Dou-chapt ou de Challignac, se développe à partir de 2600 BC et semble présenter quelques caractères nouveaux dans l’industrie lithique : en ce qui concerne les mé-thodes de débitage, on voit apparaître l’utilisation de l’enclume, accompagnant les pièces esquillées (fig. 14, n° 7) et rappelant ce qui s’observe de façon ré-currente ailleurs dans le Campaniforme (Joussaume, 1981 ; Guyodo, 2001 ; Bailly, 2002 ; Furestier, 2007). Parmi l’outillage, les micro-denticulés à encoches très fines, façonnés préférentiellement sur éclat sont fréquents (fig. 14, n° 8). Les armatures présentent toute la diversité observée précédemment (fig. 14, n° 1 à 4) mais les flèches à ailerons équarris semblent appartenir en propre à cet horizon, de même que les scies à encoches (fig. 14, n° 10). Enfin, les perçoirs façonnés par retouche couvrante apparaissent comme une originalité sur certains sites (fig. 14, n° 9).

Le Néolithique final dans le sud-ouest de l’Aquitaine Malgré le peu de sites domestiques fouillés, il existe beaucoup d’indices sur les implantations des populations du Néolithique final au Sud-ouest de l’Aquitaine (Landes et Pyrénées-Atlantiques). L’identification s’effectue principalement, par dé-faut, par la présence des armatures à pédoncule et ailerons dans les collections des prospecteurs2. Au moins vingt-six séries de prospections sont publiées ou stipulées dans des travaux universitaires (exem-ple de Gardes, 1996), mais nombreuses sont inédi-tes voire complètement inconnues des archéologues. Les faciès techniques et économiques des industries lithiques sont actuellement difficilement caractéri-sables compte tenu de cette situation.

Plus à l’Est dans le Toulousain, les influences méditerranéennes sont toujours d’actualité avec la fin du Vérazien (Briois et al. ce volume). Les contacts

avec le midi provençal ne sont plus matérialisés par les importations de silex blonds bédouliens mais existent toujours avec les grandes lames issues des ateliers du Lubéron, dont les exportations atteignent le Gers (« trésor » de Paulhac) ou le quercy (dolmen D1 de Bartalbenque à Septfonds, Tarn-et-Garonne) et La Perte du Cros à Saillac (Lot), inédit.

Le Campaniforme

Nous avons déjà signalé que le Campanifor-me semble se surimposer, au moins localement, au Néolithique final artenacien dans le nord du Bassin aquitain. quelques sites apparaissent homogènes sur la cote vendéenne jusque dans l’Ile d’Oléron (Jous-saume, 1981 ; Laporte et Glausinger, 1986). La fouille encore inédite de La Grande Pigouille à Belluire, site publié comme campaniforme (Bouchet et al., 1990 et 1993) a montré en fait que le cortège céramique était fortement imprégné d’éléments artenaciens. Les inventaires déjà anciens des témoignages cam-paniformes du Centre-Ouest, illustrés le plus souvent par quelques tessons isolés (Pautreau, 1971 ; Burnez, 1976 ; Bouchet et Burnez, 1986 ; Joussaume, 1986 ; Roussot-Larroque, 1990) n’ont été que maigrement complétés par quelques découvertes récentes peu documentées en matière d’industries lithiques. Dans ces conditions, il semble difficile de démêler pour la région ce qui appartient en propre au Campaniforme des productions en silex du Néolithique final.

Toutefois, il semble que le débitage des grandes lames pressigniennes perdure au moins dans la phase AOC, déjà illustré par les tombes hol-landaises (Delcourt-Vlaeminck, 1999) ou du Bassin parisien (Laporte et al., 1992), mais aussi avec la sépulture récemment découverte sur le site de la Folie à Poitiers (Tchérémissinoff et al., 2000). Les armatures à ailerons équarris et les scies à encoches accompagnent souvent les ensembles de la côte ven-déenne (Joussaume, 1981). Les microdenticulés sur éclat sont présents dans le petit ensemble des Loups,

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Les industries lithiques taillées des IVe et IIIe millénaires dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest de la France.

à coté d’une série qui serait banale dans un contexte plus ancien (Burnez et al., 1996) ainsi qu’à la Gran-de Pigouille. Dans ce dernier site, la production im-portante de petits perçoirs à retouche bifaciale cou-vrante apparaît comme une particularité.

Plus au sud, parmi les quelques sites d’ha-bitat fouillés dans les Landes et les Pyrénées atlanti-ques (Loustaounaou, Canenx-et-Réaut, Grand-Séou-guès, Grotte du Poeymaou, …), celui de Saint-Rémy (Landes) est le plus informatif sur les productions du Campaniforme (Dias-Meirinho, 2006). A contrario des ensembles contemporains du Nord Aquitaine, les productions s’organisent autour de l’obtention de supports lamellaires presque exclusivement. Il n’existe pas d’occurrence de la présence de pièces esquillées ou de pièces véritablement à encoches. quelques éléments portant une denticulation sont identifiables, mais se dénombrent dans des propor-tions moindres pour ces ensembles sud-aquitains. Les éléments à retouche bifaciale sont rares et peu significatifs tant ils se dispersent dans des groupes d’outils typologiquement fort différents. Nous ne connaissons actuellement aucune pointe à pédon-cule et ailerons équarris dans ces sites, mais quel-ques-unes se rencontrent dans les séries collectées en prospection. Actuellement, les fouilles de sites funéraires documentent peu l’approche sur les in-dustries lithiques car la composition des assembla-ges se limite à quelques pointes à pédoncule et aile-rons « classiques » et à quelques poignards.

Conclusions

On soulignera de nouveau le déséquilibre et les lacunes qui restent encore à combler dans la connaissance des industries lithiques du Bassin aquitain, et parfois même du Néolithique en gé-néral. L’absence de données précises sur la façade sud-atlantique ou la bordure occidentale du Massif central laisse des terrains de recherche prometteurs. Les assemblages lithiques du nord du Bassin aqui-

tain apparaissent un peu plus renseignés grâce à la présence de nombreux sites investis par plusieurs fouilles anciennes et récentes. quelques grandes lignes évolutives peuvent donc être évoquées pour les IVe et IIIe millénai-res du Centre-Ouest. Bien que les matériaux locaux soient privilégiés pour la réalisation de l’outillage commun, il semble que dès le Néolithique moyen, l’exploitation des grands ateliers de taille de lame de haches soit effective, entraînant la mise en pla-ce de réseaux de diffusion qui perdureront tout au long du Néolithique récent et final. L’intensification apparente des exploitations à la fin du Néolithique est probablement faussée par l’abondance des sites pour ces périodes. Peu de changement seront ob-servés dans les méthodes et techniques de débitage, tout au plus peut-on remarquer une utilisation plus marquée de la percussion directe au percuteur ten-dre dans certains groupes, tel le Vienne-Charente ou le Peu-richardien maritime et une production de lames, plutôt de petit module, plus affirmée dans le Peu-Richard continental. L’apparition du débitage sur nucleus « livre-de-beurre » reste cependant une caractéristique du Néolithique final.

L’outillage montre plusieurs innovations, dont on retiendra ici deux exemples :- Nous avons été enclins à regrouper sous le terme de « couteaux » les supports présentant fréquemment un lustré d’utilisation bien marqué sur un tranchant, op-posé un bord aménagé de manières diverses (Foué-ré, 1994). Dans cette acceptation, on remarque que le Néolithique moyen ne connaît que les couteaux à retouche abrupte du dos (fig. 15), tandis qu’appa-raissent avec le Néolithique récent Matignons divers aménagements du bord opposé au tranchant, sans doute liés à des modes d’emmanchements particu-liers : la retouche peut alors être alterne, bifaciale ou être limitée à une simple encoche. Toutes ces variétés perdurent dans le Néolithique final, mais le tranchant portant le lustré est souvent repris par une retouche envahissante à couvrante. Les scies à

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Fig. 15 - Evolution des couteaux en Centre-Ouest.

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Fig. 16 - Evolution des armatures en Centre-Ouest.

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encoches, qui regroupent également tous les types d’aménagement du dos et la retouche du tranchant, représentent l’ultime phase évolutive. - Les armatures, lorsqu’elles sont suffisamment nombreuses, sont de bons éléments diagnostiquechronologiques (fig. 16). En revanche, elles n’ont guère de valeur culturelle pour la plupart, leur extension dépassant largement les aires circonscrites par les groupes céramiques. Les armatures à retouche abrupte des bords, bitroncatures obliques sur éclat ou éclat laminaire, sont les seules flèches présentes dans le Néolithique moyen atlantique. Elles existent occasionnellement dans les périodes suivantes, avec toutefois des possibilités d’être héritées d’occupations antérieures, comme c’est probablement le cas à Diconche. La retouche bifaciale sur les flèches tranchantes apparaît avec les Matignons, avec des formes triangulaires préférentielles pour ce groupe, puis plutôt trapézoïdales par la suite. Aucune armature foliacée n’est connue pour l’instant dans les assemblages peu-richardiens, ces pièces apparaissant clairement avec le Néolithique final artenacien. Toutefois, il est possible qu’elles soient déjà présentes dans le Vienne-Charente, mais le faible nombre de séries disponibles et bien datées pour ce groupe ne permet pas encore d’être affirmatif. Les armatures type Sublaines apparaissent comme une particularité méthodologique régionale d’obtenir des flèches tranchantes, qui semble persister tout au long du Néolithique récent et final, voire jusqu’au Bronze ancien. A partir de la stratigraphie de Diconche, on remarque qu’au moins en Saintonge, comme dans l’est de la France, l’apparition des diverses formes d’armatures foliacées n’est pas simultanée. Les formes pédonculées à ailerons récurrents ou équarris sont sans doute les plus récentes.

S’ils semblent se préciser et se confirmer au fil des nouvelles découvertes dans le Bassin de la Charente, ces schémas ne sont probablement pas à étendre aveuglement dans les contrées limitrophes, soumises à d’autres influences et modèles évolutifs (Bretagne, Bassin Parisien, Midi méditerranéen…). L’étude des

zones de contact peut se révéler passionnante, à des époques où la circulation des matériaux et objets – et par extension des hommes – participe pleinement à l’économie des régions. Des terres encore peu explorées pour ces périodes laissent encore un vaste champ de recherche, à l’image du sud de la façade atlantique qui apparaît idéalement placée pour l’étude des contacts avec la péninsule ibérique ou du Massif Central, largement ouvert vers l’Est de la France.

Notes

Note 1 - Ces décors pourraient être interprétés comme une inspiration cantabrique.

Note 2. - La présence du site préhistorique de Brassempouy (célèbre pour sa statuaire paléolithique) a suscité bon nombre de vocation de prospecteurs dans les Landes. Ceci rend difficile le recollement scientifique des collections existantes et tout travail d’étude systématique sur les assemblages du Néolithique.

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Auteurs

Pierrick FouéréINRAP GSO (TRACES - UMR 5608)Centre les Echoppes, bât. F156, av. J. Jaurès33 600 PESSAC [email protected]

Marie-Hélène Dias-MeirinhoTRACES – UMR 5608 CRPPM39, allée J. GuesdeF-31000 TOULOUSE [email protected]