l’aurignacien archaïque de la grotte el castillo (espagne) : caractérisation technologique et...

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Article original L’Aurignacien archaïque de la grotte El Castillo (Espagne) : caractérisation technologique et typologique Archaic Aurignacian in El Castillo cave (Spain): Technology and typology composition José Manuel Maíllo-Fernández a, * , Federico Bernaldo de Quirós b a Departamento de Prehistoria y Arqueología, UNED, C/Senda del Rey 7, 28040 Madrid, Espagne b Área de Prehistoria, Universidad de León, Campus de Vegazana, 24071 León, Espagne Disponible sur Internet le 21 fe ´vrier 2010 Résumé Le présent travail montre l’étude technotypologique du niveau 16 de la grotte El Castillo (Cantabre, Espagne), appartenant à l’Aurignacien archaïque. Dans ce niveau, il est possible d’identifier une production importante de lamelles à partir des schémas opératoires du type nucléus prismatique, grattoir caréné et burin caréné. Il y a également une production spécifique d’éclats selon une conception du type discoïde. Parmi les supports retouchés, bien que peu nombreux, il y a une prédominance des lamelles Dufour sous-type Dufour . Le niveau 16 de El Castillo est en rapport avec l’Aurignacien archaïque type de la région cantabrique, trouvé également dans les grottes de Cueva Morín, Labeko Koba, Gatzarria ou Isturitz et, à une plus grande échelle, avec l’Aurignacien archaïque du bassin méditerranéen. Finalement, les différentes hypothèses concernant le début du Paléolithique supérieur en Europe ont été analysées, l’hypothèse en mosaïque étant la plus plausible. # 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Paléolithique supérieur initial ; Aurignacien archaïque ; Protoaurignacien ; El Castillo ; Technologie lithique Abstract In this paper, we present the techno-typological study of level 16 of El Castillo cave (Archaic Aurignacian). In this level, we can identify an important bladelet production from schémas opératoires of unipolar prismatic cores, carinated endscraper and carinated burins types. Besides, we find a specific production of Discoid conception. The retouched blanks, though scanty, are dominated by the Dufour www.em-consulte.com Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com L’anthropologie 114 (2010) 125 * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.M. Maíllo-Fernández). 0003-5521/$ see front matter # 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.anthro.2010.01.001

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Article original

L’Aurignacien archaïque de la grotte El Castillo(Espagne) : caractérisation technologique et typologique

Archaic Aurignacian in El Castillo cave (Spain): Technology andtypology composition

José Manuel Maíllo-Fernández a,*, Federico Bernaldo de Quirós b

a Departamento de Prehistoria y Arqueología, UNED, C/Senda del Rey 7, 28040 Madrid, Espagneb Área de Prehistoria, Universidad de León, Campus de Vegazana, 24071 León, Espagne

Disponible sur Internet le 21 fevrier 2010

Résumé

Le présent travail montre l’étude technotypologique du niveau 16 de la grotte El Castillo (Cantabre,Espagne), appartenant à l’Aurignacien archaïque. Dans ce niveau, il est possible d’identifier une productionimportante de lamelles à partir des schémas opératoires du type nucléus prismatique, grattoir caréné et burincaréné. Il y a également une production spécifique d’éclats selon une conception du type discoïde. Parmi lessupports retouchés, bien que peu nombreux, il y a une prédominance des lamelles Dufour sous-type Dufour.Le niveau 16 de El Castillo est en rapport avec l’Aurignacien archaïque type de la région cantabrique, trouvéégalement dans les grottes de Cueva Morín, Labeko Koba, Gatzarria ou Isturitz et, à une plus grande échelle,avec l’Aurignacien archaïque du bassin méditerranéen. Finalement, les différentes hypothèses concernant ledébut du Paléolithique supérieur en Europe ont été analysées, l’hypothèse en mosaïque étant la plusplausible.# 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Paléolithique supérieur initial ; Aurignacien archaïque ; Protoaurignacien ; El Castillo ; Technologielithique

Abstract

In this paper, we present the techno-typological study of level 16 of El Castillo cave (ArchaicAurignacian). In this level, we can identify an important bladelet production from schémas opératoiresof unipolar prismatic cores, carinated endscraper and carinated burins types. Besides, we find a specificproduction of Discoid conception. The retouched blanks, though scanty, are dominated by the Dufour

www.em-consulte.com

Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com

L’anthropologie 114 (2010) 1–25

* Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (J.M. Maíllo-Fernández).

0003-5521/$ – see front matter # 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.anthro.2010.01.001

bladelets. Level 16 is in relation with the Archaic Aurignacian at the Cantabrian Iberia, which is present insites like Cueva Morín, Labeko Koba, Gatzarria, or Isturitz and it also is in relation with the MediterraneanArchaic Aurignacian. Finally, we analyse the different hypotheses about the Initial Upper Paleolithic originin Europe. The mosaic hypothesis is acceptable for us.# 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Initial Upper Paleolithic; Archaic Aurignacian; Protoaurignacian; El Castillo; Lithic technology

1. Introduction

Les débuts du Paléolithique supérieur en Europe constituent aujourd’hui l’un des grands sujetsde débat de la recherche paléolithique (González-Echegaray, 2006). Plusieurs facteurs expliquentcette importance, tels que l’arrivée de l’Homo sapiens, la disparition des hommes du Neandertalou la définition du Paléolithique supérieur.

La propre caractérisation des premières phases de l’Aurignacien en Europe provoque un débatpassionné. Aujourd’hui, la division de l’Aurignacien en deux périodes semble évidente :l’Aurignacien ancien, caractérisé par des lames aurignaciennes, grattoirs sur lame, sagaies à basefendue, production de grandes lames à partir de nucléus prismatiques unipolaires et fabricationde lamelles à partir de nucléus carénés (Bon, 2002a), et l’Aurignacien récent avec une plusgrande présence de burins et une production de lamelles torses à partir de grattoirs carénés(Bordes, 2006). Cependant, la dénomination des ensembles appartenant à l’Aurignacien, maischronologiquement antérieure à l’Aurignacien ancien, est un peu plus polémique.

En Europe occidentale et méridionale, ces ensembles se caractérisent notamment par leslamelles à retouche semi-abrupte, les pièces à retouche latérale et le continuum entre laproduction de lames et de lamelles à partir de nucléus prismatiques unipolaires. Tout au long del’histoire de la recherche sur le Paléolithique, ils ont subi plusieurs changements dedénomination. Mochien Méditerranée (Cheynier, 1965), Corrécien (Pradel, 1956), Protoau-rignacien (Laplace, 1966a), Aurignacien archaïque, Aurignacien 0 ou, plus récemment,Aurignacien initial ou Aurignacien initial méditerranéen (Bazile, 2002) et Fumanien (Mellars,2006) sont quelques-unes des dénominations utilisées rendant difficile la définition claire d’untechnocomplexe antérieur à l’Aurignacien ancien et qui, de façon générale, a un lien avec cettepériode. La problématique épistémologique des différentes nomenclatures concernantl’Aurignacien pré-ancien a déjà été traitée par certains auteurs (Bon, 2002b ; Maíllo-Fernández,2002). Nous n’allons pas en dire davantage. À notre avis la dénomination la plus adéquate et celleque nous suivons dans nos travaux est Aurignacien archaïque.

Dans le présent travail nous souhaitons présenter la composition technotypologique del’Aurignacien archaïque de la grotte El Castillo, ainsi que formuler une série des réflexions sur lacaractérisation et les implications de ce technocomplexe dans le débat autour des origines duPaléolithique supérieur en Europe occidentale.

2. El Castillo

La grotte El Castillo (Puente Viesgo, Cantabre) est l’un des gisements le plus importantd’Europe car elle représente l’une des stratigraphies les plus complètes du Vieux Continent. Ellecomprend l’Acheuléen final jusqu’au Chalcolithique et le Moyen Âge. Cette grotte a étédécouverte par H. Alcalde du Río en 1903. Les premiers grands travaux archéologiques, qui ont

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Fig. 1. Carte de situation de la grotte de El Castillo.Map of the El Castillo cave.

eu lieu entre 1910 et 1914 sous la responsabilité d’une équipe internationale dirigée parH. Obermaier et P. Wernet, ont mis en évidence une stratigraphie de 18 à 20 m. Suite à l’étudemenée sur l’ensemble archéologique fouillé par Obermaier et à la révision effectuée à partir desannées 1970 (Cabrera-Valdés, 1984 ; Cabrera-Valdés et al., 2005b, 2006 ; Bernaldo de Quiróset al., 2001), il a été conclu que la séquence paléolithique est constituée des niveaux suivants :deux niveaux appartenant au Paléolithique moyen ancien, un niveau acheuléen supérieur, deuxniveaux moustériens, deux niveaux aurignaciens, deux niveaux gravettiens, un niveau solutréenmoyen, trois niveaux magdaléniens et, finalement, un niveau azilien (Fig. 1).

La dernière intervention dans le gisement, celle de Victoria Cabrera et Federico Bernaldo deQuirós depuis 1980, est focalisée dans les niveaux transitionnels entre le Paléolithique moyen etle Paléolithique supérieur et met en évidence une séquence intéressante constituée des niveaux 16(Aurignacien archaïque), 17 (stérile), 18b et 18c (Aurignacien de Transition), 19 (stérile) et 20a/b, 20c, 20d, 20e et 21 (Moustériens). Dans ces derniers (les niveaux moustériens), dont le schémaopératoire principal est discoïde unifacial, un schéma opératoire lamellaire a été égalementdocumenté à partir de nucléus de morphologie prismatique et débitage unipolaire, destiné à laproduction de lamelles, ainsi que de hachereaux (Cabrera-Valdés et al., 2000, 2004b ; Sánchez-Fernández, 2005). L’Aurignacien de Transition constitue un ensemble archéologique intéressant(Cabrera-Valdés et al., 2005a ; Bernaldo de Quirós et Maíllo-Fernández, 2009). D’un point devue technologique, les schémas opératoires dominants sont ceux du type discoïde, même si on ytrouve aussi des schémas lamellaires. Les supports extraits de ces schémas discoïdes sont utiliséspour confectionner des supports retouchés propres au Paléolithique supérieur (grattoirs, burins,etc.), même si les pièces de substrat ont un poids important dans l’ensemble. Dans le niveau 18c,nous trouvons un ciseau présentant des marques de chasse, les pointes de deux sagaies, unpoinçon en bois de cerf et un hameçon en os. Le niveau 18b comporte un os hyoïde de cerf décoréd’incisons représentant les quartiers avant d’un cerf, une plaquette de morphologie triangulaireportant des incisions, une canine d’ours percée, un manche en corne et un métacarpe avec desincisions (Cabrera-Valdés et al., 2001). Le tout dans un contexte ancien, car la datation moyennedu niveau 18c est de 40 000 BP et celle du 18b de 38 500 BP (Cabrera-Valdés et Bischoff, 1989 ;Cabrera-Valdés et al., 1996b ; Rink et al., 1996).

3. L’Aurignacien archaïque : niveau 16

Il s’agit d’un niveau de quatre centimètres d’épaisseur en moyenne, présent dans la coupelongitudinale uniquement de façon discontinue et en forme d’aires lenticulaires plates etallongées parallèles au toit du niveau 17 et en concordance avec celui-ci. Il est constitué degraviers et de gravillons calcaires, ainsi que de quelques galets frais de calcaire et, dans unemoindre mesure, de calcaire altéré. Le tout dans une matrice maigre argilosableuse de couleurmarron brune (Cabrera-Valdés et al., 1993).

Ce niveau a été daté par AMS C14 (GifA-95539) donnant un résultat de 34,300 � 1000 BP(Cabrera-Valdés et al., 2002).

4. La production lithique

Le matériel lithique récupéré dans le niveau 16 de la grotte El Castillo est très peu abondant,constitué de 258 pièces, la plupart obtenues suivant des schémas de production laminaire, bienqu’il existe, dans une moindre mesure, des supports pouvant être identifiés comme appartenantaux schémas opératoires d’éclats. Parmi les produits de débitage les éclats sont les éléments

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Tableau 1Inventaire industriel.Industrial inventory.

Grès Quartzite 1 Quartzite 2 C. de roche Limonite Oligiste Quartz Radiolarite Silex Calcaire Total

Crête à lame 1 1Galet 2 1 3Chunck 7 1 2 1 11Déchet de taille 10 1 6 1 3 21Fragment Galet 1 1 7 9Chute de burin 1 1Lame 16 1 3 20Lamelle 48 2 3 8 61Éclat 2 71 7 3 10 2 6 8 109Éclat-laminaire 11 2 1 14Plaquette 1 1Indéterminé 1 1Tablette de ravivage 2 1 3Tectoclaste 3 3

Total 2 172 8 6 1 1 27 6 23 12 258

dominants (109 pièces), suivis par ordre d’importance des lamelles, lames et éclats laminairesavec 61, 20 et 16 exemplaires, respectivement (Tableau 1).

4.1. La production lamellaire

4.1.1. AcquisitionD’un point de vue lithologique, le niveau 16 de la grotte El Castillo se caractérise par

l’abondance de quartzite à grain très fin (C1) dans la confection des supports lithiques et, enmoindre mesure, d’autres types de roches comme le silex, le quartz, la radiolarite et le calcaire(Cabrera-Valdés et al., 1996a). Mais les nodules des matières premières les plus utilisées ne sontpas de grande taille à l’origine, comme c’est le cas du quartzite du type C1 et du silex (moins de10 cm). Ce facteur conditionne la métrique des supports (Fig. 2).

4.1.2. Mise en formeDans le niveau 16 de la grotte El Castillo, nous ne disposons pas de beaucoup de supports

pouvant être identifiés comme nucléus. Ils sont limités à six unités appartenant grosso modo àtrois schémas de débitage différents : nucléus prismatiques (n = 2), burins nucléiformes (n = 2) etnucléus carénés (n = 2). Ces schémas d’exploitation ont été amplement décrits dans labibliographie sur l’Aurignacien (Schmider et Perpère, 1995 ; Lucas, 1997, 1999, 2000, 2001 ;Bon, 1998, 2000, 2002a ; Klaric, 1998 ; Ortega, 1998, 2005 ; Soriano, 1998 ; Chiotti, 1999, 2000 ;Chazan, 2001 ; Bordes, 2002 ; Le Brun-Ricalens et Brou, 2003 ; Maíllo-Fernández, 2003 ; Ortegai Cobos et al., 2005). Le manque d’effectifs nous contraint à faire une description très sommairedes différentes phases de débitage.

4.1.2.1. Nucléus prismatiques. Nous disposons de deux exemplaires (Fig. 3(1, 2)), l’un de silexet l’autre de quartzite C1 à grain très fin. Étant donné qu’aucun des deux exemplaires ne présenteune quelconque préparation du type crête de nucléus, nous pensons que l’exploitation commencepar l’extraction d’un éclat-lame cortical à partir duquel la table est configurée en effectuant desextractions de supports semicorticaux à tendance laminaire vers les deux flancs du nucléus.Quant au plan de frappe, il est fabriqué par une grande extraction du type tablette de nucléus.

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Fig. 2. Composition lithologique de la couche 16.Level 16 raw materials composition.

4.1.2.2. Nucléus sur burin. Il y a également deux exemplaires, tous les deux assez typiques enquartzite C1 (Fig. 3(3, 4)). Ce sont deux supports clastiques de morphologie prismatique.Typologiquement, il s’agirait d’un burin nucléiforme et d’un autre busqué. Dans le burinnucléiforme, la table est fabriquée sur l’un des côtés le plus étroit et le plus long du prisme, tandisque dans le burin brusqué elle est située dans l’une des extrémités du galet. Nous ne connaissonspas le type de méthode utilisé pour commencer l’exploitation. Le plan de frappe s’obtient parl’extraction de petits éclats qui auraient la fonction de semi-tablettes de nucléus.

4.1.2.3. Nucléus carénés. Nous avons uniquement deux exemplaires de ce schémad’exploitation (Fig. 3(5)). Ils ont été confectionnés sur quartzite C1 à grain très fin et lesupport est celui d’un éclat. La configuration de la table, de morphologie triangulaire, se

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Fig. 3. Nucléus : 1, 2 : prismatiques ; 3, 4 : grattoirs carénés ; 5 : burin caréné.Cores: 1, 2: prismatic; 3, 4: carinated endscrapers; 5: carinated burin.

caractérise par deux encoches latérales, peu définies pour l’un d’entre eux et à retouche latéraleen forme de crête pour l’autre. Le début de l’exploitation correspondrait à des éclats laminairescorticaux, comme il est habituel dans ce type d’exploitation. Le plan de frappe est préparé sur laface bulbaire et il n’est pas ravivé pendant tout le processus d’exploitation.

4.1.3. Phase d’exploitation4.1.3.1. Nucléus prismatiques. La grande quantité de supports propres à ce type d’exploitationtrouvés dans ce niveau nous amène à présupposer qu’il s’agirait du schéma de productionmajoritaire pour l’obtention des produits laminaires. La table de différents nucléus s’organise surle côté le plus large et le plus long du support utilisé comme nucléus. Ces nucléus présentent unemorphologie prismatique et une exploitation unipolaire. Le débitage comprend deux directionsde taille pour l’exploitation des nucléus. D’une part, une série d’éléments laminaires obtenus à lajonction de la table et de l’un des flancs du nucléus. La finalité de ce type de support est de raviverles conditions optimales de carénage et cintrage du nucléus. Morphologiquement, ils présententune légère torsion (courbure distale) et sont généralement un peu plus larges dans son tiers distal(Fig. 4(3, 10)). Le deuxième type, qui peut être assimilé aux supports réellement attendus etrecherchés dans ce type d’exploitation, sont obtenus dans le centre de la table de débitage et secaractérisent par la bonne régularité de leurs nervures et un profil rectiligne (Fig. 4(5–9, 11–14) et5(1–9, 20, 22)).

4.1.3.2. Nucléus sur burin. Comme nous l’avons déjà indiqué précédemment, parmi les deuxburins retrouvés la table de débitage de celui nucléiforme est préparée sur le côté le plus étroit etle plus long du prisme utilisé comme support. La disposition des négatifs sur la table confirmeune exploitation dont les différents supports obtenus sont parallèles entre eux. Nous n’avonstrouvé aucun type d’adéquation morphologique du nucléus justifiant la recherche de torsion.D’après les négatifs des tables, nous pouvons confirmer que les supports obtenus présentent unprofil rectiligne ou légèrement convexe dans son tiers distal, pouvant donc se confondre avec laproduction à partir de nucléus prismatiques (Fig. 5(24)). Quant au burin du type busqué, ilprésente une exploitation avec un négatif occupant presque toute la table, qui est assez étroite. Enplus, l’orientation des extractions vers l’un des flancs facilite la captation de cette nervure par lesupport qui va être extrait favorisant ainsi, au même titre que la morphologie de la table, la torsiondes lamelles obtenues.

4.1.3.3. Nucléus carénés. Les tables des nucléus carénés s’organisent sur l’extrémité distale del’éclat utilisé comme nucléus. L’exploitation est unipolaire convergente. Tel que nous l’avonsdéjà mentionné, la table présente une morphologie triangulaire qui confère aux supports obtenusles caractéristiques de torsion et les courbatures souhaitées lors de leur exploitation (Fig. 5(10–

12, 17)). Au fur et à mesure que l’exploitation avance, la table s’ouvre vers les flancs. Il estnécessaire de raviver constamment le cintrage de la table par des éclats dans les flancs du nucléus.

4.1.4. Phase de retoucheLes supports laminaires du niveau 16 de El Castillo ont été très peu retouchés. Les lamelles

présentent des retouches semi-abruptes donnant lieu à des lamelles Dufour. Ces dernières sont dusous-type Dufour (Demars et Laurent, 1989) et se caractérisent par un profil rectiligne et unemorphologie rectangulaire sans torsion. En outre, les lamelles présentent parfois une retouchetrès marginale qui n’est pas considérée comme une vraie retouche, comme, par exemple, dans leniveau Cd4 de la grotte de Isturitz (Normand et Turq, 2005).

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Fig. 4. Lames, lamelles et éclats de ravivage.Blades, bladelets and resharpening blanks.

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Fig. 5. Lamelles brutes.Unretouched bladelets.

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Fig. 6. Outils : 1 : lame aurignacienne ; 2–4 : lamelles Dufour ; 5, 7 : pièce avec retouche ; 6 : racloir ; 8 : pièce esquillée ;9 : burin.Tools: 1: aurignacian blade; 2–4: Dufour bladelets; 5, 7: lateral retouched blanks; 6: sidescraper; 8: splintered piece; 9:burin.

En ce qui concerne les lames, elles ont été également très peu retouchées. Il convient desouligner la présence de quelques lames avec retouche sur l’un des côtés et d’une lameaurignacienne (Fig. 6).

4.1.5. AbandonLa plupart des nucléus, indépendamment du schéma opératoire utilisé, présentent une série

d’accidents de taille, notamment du type réfléchi, qui empêchent de continuer son exploitation.Finalement, la petite taille des lames et des nodules utilisés comme nucléus nous mène à

défendre l’hypothèse du continuum entre la production de lames et lamelles à partir del’exploitation des nucléus prismatiques.

Certains supports laminaires présentent une largeur supérieure à la moyenne pouvant êtreconsidérée comme propre à un schéma de production de lames indépendant. Cependant, àl’intérieur de l’ensemble laminaire nous observons que ces supports peuvent être parfaitementencadrés dans le continuum entre lames et lamelles que nous venons de proposer. Ceslames correspondraient donc aux premières phases d’exploitation laminaire des nucléus(Fig. 4(2, 6, 9)).

4.2. La production d’éclats

Nous disposons de 109 éclats, dont 25 provenant clairement d’un schéma opératoire discoïde(Fig. 7).

Ces supports sont des couteaux à dos naturel, des éclats débordants, des éclats débordants àdos limité (Meignen, 1993 ; Boëda, 1993) et des éclats centripètes. Étant donné l’absence denucléus, nous pouvons inférer à partir de ces pièces un schéma opératoire discoïde. La pénurie dematériel rend impossible le discernement du type de méthode utilisé ainsi que des modalités depréparation et débitage. La matière première prédominante est le quartzite à grain fin (C1), suiviedu quartzite à grain gros (C2), le calcaire et le grès. Bien que la plupart des supports aient étéréalisés sur la même matière première que la production laminaire, nous pouvons observer uncomportement différentiel à partir de la typométrie des supports étudiés. Ainsi, les éclats surcalcaire et quartzite à grain gros (C2) sont plus grands que les autres (Fig. 8). Ce comportement adéjà été confirmé de manière plus claire dans les niveaux 9 et 8 de Cueva Morín (Maíllo-Fernández, 2003, 2006a). Dans El Castillo 16, le manque d’effectifs limite les conclusionsobtenues.

5. Le matériel retouché

Comme signalé précédemment, le matériel retouché du niveau 16 est très peu abondant : nousdisposons uniquement de 50 pièces (Tableaux 2 et 3). D’un point de vue formel, les pièces desubstrat (racloirs, denticulés, encoches et esquilles) sont les plus nombreuses (n = 13). Il y a plusde burins que de grattoirs (5 versus 2). Parmi les premiers, nous retrouvons deux burins dièdresdroits, un busqué, un sur troncature et un dernier nucléiforme. Quant aux grattoirs, ils sontcarénés, l’un d’entre eux étant typique et l’autre atypique. Il faut signaler également le nombre depièces portant une retouche sur un bord (n = 5) ou sur les deux (n = 1), la totalité constituant 12 %des pièces retouchées.

Le groupe des lamelles Dufour est le plus important. On y trouve six exemplaires de lamellesDufour sous-type Dufour, soit 12 % de l’ensemble retouché. En outre, il existe un nombresignificatif de lamelles retouchées sur un ou deux tranchants, en effectuant une retouche très

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marginale, et qui, dans certains cas, sont denticulées. D’un point de vue quantitatif il s’agit dedeux exemplaires à retouche très marginale et de six autres à retouche très marginale denticulée.En additionnant tous les exemplaires de lamelles du type Dufour nous arrivons à un total de 14,soit 28 % du matériel retouché.

Nous retrouvons également un perçoir atypique, une lame à bord abattu, une troncature droite,deux lamelles à encoche et une lame aurignacienne. Finalement, trois pièces ont été classées dansla catégorie diverse.

Quant aux matières premières, le quartzite est le plus utilisé (69,57 %), suivi du silex(17,39 %), quartz et calcaire (4,35 % chacun) et cristal de roche (2,17 %).

En ce qui concerne l’industrie de l’os, il faut mentionner le fragment distal d’une sagaie, sans quenous puissions donner plus de précisions sur son classement typologique (Tejero et al., 2005 : 47).

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Fig. 7. Éclats discoïdes.Discoid flakes.

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Fig. 8. Module L/l des éclats discoïdes.L/W discoid blanks module.

Tableau 2Liste typologique (outils/support).Typological list (tools/blanks).

CASTILLO 16 Lame Lamelle Éclat ÉclatLaminaire

Autres Total %

11. Grattoir caréné 1 1 212. Grattoir caréné atypique 1 1 224. Perçoir atypique 1 1 227. Burin dièdre droit 2 2 432. Burin busqué 1 1 234. Burin sur troncature

retouchée droite1 1 2

43. Burin nucléiforme 1 1 259. Lame à bord abattu partiel 1 1 260. Pièce à troncature droite 1 1 265. Pièce à retouches continues

sur un bord2 1 1 1 5 10

66. Pièce à retouches continuessur les deux bords

1 1 2

67. Lame aurignacienne 1 1 274. Pièce à encoche 1 5 1 1 8 1676. Pièce esquillée 1 1 277. Racloir 3 3 688. Lamelle denticulée 2 2 489. Lamelle à encoche 1 1 2 490. Lamelle Dufour 1 5 6 1290a. Lamelle Dufour marginale 2 2 490b. Lamelle Dufour marginale

denticulée6 6 12

92. Divers 1 1 292a. Éclat avec retouche marginale 1 1 2 4

Total 5 19 18 3 5 50 100% 10 38 36 6 10 100

6. Discussion

Bien que l’ensemble lithique du niveau 16 de la grotte El Castillo ne soit pas très abondant, ilprésente des caractéristiques qualitatives permettant son attribution à l’Aurignacien archaïquecantabrique.

Technologiquement, l’Aurignacien archaïque se caractérise par l’obtention de lamellescomme objectif principal de la production. Ainsi, le schéma le plus utilisé est celui des nucléus demorphologie prismatique et débitage unipolaire dans un continuum entre la production de lameset de lamelles, avec des plans de frappe lisses et deux directions d’extraction des supports(Maíllo-Fernández, 2003). D’autres schémas de production de lamelles sont ceux réalisés à partirdes schémas burin caréné et grattoir caréné. Ces lamelles son destinées à la confection delamelles Dufour, sous-type Dufour (Demars et Laurent, 1989).

Quant à la production d’éclats, nos avons identifié des supports dont les caractéristiquesqualitatives permettent leur classement dans des schémas de production du type discoïde, sansque nous puissions donner plus de précisions sur les méthodes utilisées, étant donné l’absence denucléus et la pénurie de matériel.

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Tableau 3Liste typologique (outils/matière première).Typological list (tools/raw materials).

CASTILLO 16 Quartzite 1 Quartzhyalin

Quartz Radiolarite Silex Calcaire Total

11. Grattoir caréné 1 112. Grattoir caréné atypique 1 124. Perçoir atypique 1 127. Burin dièdre droit 1 1 232. Burin busqué 1 134. Burin sur troncature retouchée droite 1 143. Burin nucléiforme 1 159. Lame à bord abattu partiel 1 160. Pièce à troncature droite 1 165. Pièce à retouches continues

sur un bord3 1 1 5

66. Pièce à retouches continuessur les deux bords

1 1

67. Lame aurignacienne 1 174. Pièce à encoche 5 2 1 876. Pièce esquillée 1 177. Racloir 1 1 1 388. Lamelle denticulée 1 1 289. Lamelle à encoche 2 290. Lamelle Dufour 4 2 690a. Lamelle Dufour marginale 2 290b. Lamelle Dufour marginale denticulée 6 692. Divers 1 192a. Éclat avec retouche marginale 2 2

Total 34 2 2 1 9 2 50% 68 4 4 2 18 4

Les caractéristiques décrites établissent un lien avec les niveaux 8 et 9 (Aurignacienarchaïque) de Cueva Morín (Maíllo-Fernández, 2002, 2006b). D’autre part, les schémas du typeburin caréné identifiés, peu utilisés dans Cueva Morín, se trouvent également dans le niveau VIIde Labeko Koba (Arrizabalaga, 2000a). Par conséquent, le niveau 16 de El Castillo rentre dans lecadre du technocomplexe Aurignacien archaïque défini dans la corniche cantabrique et le PaysBasque français, à côté de gisements comme Labeko Koba VII (Arrizabalaga, 2000b), Morín 8 et9 (Maíllo-Fernández, 2003), et probablement La Viña (Fortea, 1995, 1999) et Covalejos(Sanguino et Montes, 2005), ainsi que Isturitz (Normand, 2002 ; Normand et Turq, 2005) etGatzarria (Laplace, 1966b ; Saénz de Buruaga, 1991).

Ne disposant pas de garanties concernant El Pendo (Hoyos et Laville, 1982) nous ne pouvonspas parler de faciès (Morín avec lamelles Dufour et El Pendo sans) dans l’Aurignacien archaïque,comme l’avait signalé l’un d’entre nous (Bernaldo de Quirós, 1982, 1994).

D’après les datations radiométriques, le niveau 16 de El Castillo rentre aussi dans le mêmecadre que les gisements mentionnés ci-dessus (Tableau 4). C’est le cas de Morín 8, dont ladatation est de 36 590 � 770 BP (Maíllo-Fernández et al., 2001), le niveau XII de La Viña avec36 500 � 750 BP (Fortea, 1995) ou le niveau VII de Labeko Koba avec 31 455 � 915 BP(Arrizabalaga, 2000b).

En élargissant le périmètre géographique, il y a également d’importants liens technotypo-logiques entre le niveau 16 de El Castillo et les gisements de la côte méditerranéenne, aussi bienpéninsulaire, tels que L’Arbreda H et Reclau Viver en Catalogne (Ortega i Cobos et al., 2005),que française, comme La Laouza, Esquicho Grapaou (Bazile et al., 1981 ; Bazile et Sicard, 1999 ;Bazile, 2002), Grotte Mandrin (Slimak et al., 2002) ou Arcy-sur-Cure dans le bassin du Ródano(Bon et Bodu, 2002) ou italienne, comme Fumane ou Riparo Mochi (Bartolomei et al., 1994 ;Broglio et al., 1996 ; Kuhn et Stiner, 1998 ; Kuhn et Bietti, 2000). On trouve aussi les industriesde lamelles à retouche alterne semi-abrupte dans des gisements du haut bassin du Danube, telsque Krems (Autriche), et même en Crimée, comme Siuren I (Demidenko, 2000–2001).

Dans la partie méridionale de la Péninsule Ibérique les débuts du Paléolithique supérieur sontplus tardifs, avec des ensembles industriels indéterminés comme ceux du gisement de El Palomar(Vega et Martin, 2006), ou des ensembles Aurignaciens appartenant au faciès évolué ou récent.C’est le cas de Cova Foradada (Casabó, 2001), Beneito (Domenech, 2001) et Cueva delBajondillo (Cortés et al., 2007) ou de Vale do Porcos, Vascas, Gato Preto ou Chainça en Portugal(Zilhão, 2007 ; Thacker, 2001).

Cependant, certains auteurs parlent d’Aurignacien archaïque dans la séquence de Boquete deZafarraya (Barroso et al., 2003 ; Onoratini, 2004). Les difficultés d’interprétation de lastratigraphie du gisement, l’incohérence de ses datations, ainsi que la double origine desmatériaux (une partie obtenue en zone remaniée et une autre à partir d’une sélection de lamellesentre le matériel moustérien) nous mènent à exclure ce gisement du présent débat.

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Tableau 4Datation C14 de l’Aurignacien archaïque cantabrique.C14 dates from Cantabrian Archaic Aurignacian.

Gisement Couche Méthode Datation no Lab. Référence

El Castillo 16 AMS C14 34 300 � 1000 GifA-95539 Cabrera-Valdés et al. (2002)Covalejos 3 AMS C14 32 840 � 280,240 Sanguino et Montes (2005)Morín 8 AMS C14 36 590 � 770 GifA-96263 Maíllo-Fernández et al. (2001)Labeko Koba VII AMS C14 31 455 � 915 Ua-3321 Arrizabalaga (2000a)

Nous disposons donc d’un technocomplexe, l’Aurignacien archaïque ou Protoaurignacien,distribué géographiquement entre la côte atlantique et la Mer Noire. D’un point de vue historique,l’apparition de l’Aurignacien en Europe est exogène, liée à l’irruption de l’Homme moderne dansle continent. Les deux questions capitales du débat sur l’origine de l’Aurignacien sontprobablement la caractérisation culturelle et l’identification du type humain. En tenant comptedes données archéologiques actuelles, nous devons les traiter séparément.

Certains auteurs situent le début de l’Aurignacien au Proche-Orient (Mellars, 2004, 2006 ;Davis, 2007), bien que les datations radiométriques ne semblent pas corroborer cette hypothèse.D’après cette théorie, l’arrivée de l’Aurignacien, et donc de l’Homme moderne, se seraitdéroulée en deux phases : une première phase assez tôt (40 000 BP) et une deuxième postérieure(36 000 BP). Toutefois, cette interprétation mérite d’être précisée. Son principal problème est lefait de considérer l’Aurignacien comme un technocomplexe homogène qui unifie, dans le cadredes différentes vagues d’occupation en Europe, des ensembles industriels appartenant àl’Aurignacien archaïque et ancien. D’autre part, elle qualifie d’aurignaciens ou d’aurignacoïdesdes gisements plus proches des complexes appelés « transitionnels », comme, par exemple, lesindustries de Bacho-Kiro ou Temnata (Tsanova, 2006).

Pour d’autres auteurs, l’Aurignacien ancien aurait eu son premier stade de formation enCentre Europe (Conard et Bolus, 2003) pour s’étendre postérieurement au reste de l’Europecentrale à travers le couloir du Danube. Le Protoaurignacien aurait suivi un processus parallèledans la région de Catalogne ou de Venise (Onoratini, 2006).

Mise à part la variabilité régionale des différents ensembles industriels, il y a deuxtechnocomplexes dans les débuts de l’Aurignacien : l’Aurignacien archaïque et l’Aurignacienancien. D’un point de vue chronologique et stratigraphique, l’Aurignacien archaïque estantérieur à l’ancien et il n’est pas certain qu’il s’agisse de deux faciès du même technocomplexe,car les différences technotypologiques sont évidentes (Bon, 2002a ; Bon et al., 2006), notammentdans la production laminaire. Dans l’Aurignacien archaïque il existe une production intégrée delames et lamelles à partir de schémas opératoires prismatiques unipolaires, et les lamelles sontlongues et rectilignes. L’Aurignacien ancien, quant à lui, présente une dissociation entre laproduction de lames (à partir de schémas opératoires prismatiques unipolaires) et de lamelles (àpartir de nucléus carénés). Les lamelles son courtes et rectilignes (Bon, 2002a ; Bon et al., 2006 ;Bordes, 2006). Il pourrait donc s’agir de deux technocomplexes différents sans connexionculturelle. Le premier occuperait les zones méridionales du continent, tandis que l’Aurignacienancien s’étendrait également vers les régions les plus septentrionales de l’Europe. L’une desquestions les plus importantes est celle de la chronologie des deux technocomplexes. En EuropeOccidentale, l’Aurignacien archaïque est antérieur à l’Aurignacien ancien mais en EuropeCentrale et Orientale on constate le contraire. Ainsi, les premières industries appartenant àl’Aurignacien ancien se situent autour de 30 000 BP à partir des datations de Willendorf II(niveau 3) ou Geissenklösterle (Conard et al., 2003 ; Nigst, 2006). Mais dans la région du Danubenous pouvons trouver de l’Aurignacien archaïque autour de 35 500 BP en Krems-Hundssteig,même si ce gisement pourrait avoir subi des mélanges de matériaux (Nigst, 2006 : 294). En outre,dans la zone orientale de l’Europe nous retrouvons des industries similaires à celles del’Aurignacien archaïque avec des chronologies autour de 28 000 BP, comme c’est le cas deSiuren I et probablement de Buran Kaya III en Crimée (Demidenko, 2000–2001 ; Monigal,2006).

De retour à l’origine de l’Aurignacien et du Early Upper Palaeolithic en Proche-Orient, il aété établi un lien entre les débuts de l’Aurignacien et des industries de cette région, telles quel’Ahmarien ancien (Mellars, 2006) ou l’Emirien (Svoboda, 2004). L’Emirien (45–38 000 BP) se

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caractérise par les changements technologiques dans l’exploitation du nucléus et des supportsobtenus. Le type de pointe propre à ce technocomplexe est la pointe d’Emireh. De son côté,l’Ahmarien ancien (38/36–28 000 BP) se distingue par une production standardisée de produitslaminaires, les pointes de El-Wad étant le support retouché le plus important (Bar-Yosef, 2000 ;Belfer-Cohen et Goring-Morris, 2003, Monigal, 2003).

Pour certains auteurs comme Mellars (2006), deux hypothèses pourraient expliquer l’originede l’Aurignacien, dans les deux cas dans la région du Proche-Orient :

� à partir des industries du type Ahmarien, car la pointe de El-Wad et celles de Dufour et Font-Yves (typiques de l’Aurignacien archaïque) son très similaires. Pour défendre cette théorie, ils’appui sur des données radiométriques et technologiques de Ksar-Akil ;� dans la région balkanique à partir des industries de Bacho-Kiro et Temnata qui, à leur tour,

présentent des réminiscences de l’Ahmarien.

D’autres auteurs, par contre, pensent que l’Aurignacien est intrusif au Proche-Orient (Belfer-Cohen et Goring-Morris, 2003). En outre, les industries appelées pré-aurignaciennes de Bacho-Kiro et Temnata (Kozlowski et Otte, 2000) ont été récemment classées comme industriestransitionnelles, sans connexion avec l’Aurignacien sensu lato par manque de caractéristiquestechnologiques communes (Tsanova, 2006).

En Europe centrale et orientale, certaines industries sont considérées actuellement commeayant un rapport avec des technocomplexes du Early Upper Paleolithic du Proche-Orient. Ainsi,il a été établit un lien, par exemple, entre l’Emirien et le Bohunicien (Svoboda, 2004, 2006). Cetechnocomplexe présente des schémas opératoires d’éclats, mais la préparation et l’exploitationsont propres au Paléolithique supérieur (crêtes de nucléus) et son objectif est l’obtention depointes (Svoboda, 2003 ; Skrdla, 2005). Nous retrouvons les mêmes schémas opératoires dansdes gisements Ahmariens comme Boker Tachtit au Proche-Orient (Marks et Volkman, 1983).D’autres auteurs pensent que ces schémas opératoires du Bohunicien seraient plus proches d’uneconception du type Levallois, les crêtes de nucléus étant interprétées comme des piècesdébordantes (Neruda et Nerudová, 2005). En tout cas, le Bohunicien n’a pas de lien avecl’Aurignacien, ni d’un point de vue technologique ni typologique. Par conséquent, le Bohunicienest interprété comme un technocomplexe ayant son origine en Proche-Orient, mais sanscontinuité dans le Paléolithique supérieur (Svoboda, 2006).

Un autre technocomplexe en situation similaire est celui du Korzanikien ancien, identifié dansle gisement de Kozarnika (Bulgarie). Ce technocomplexe (39–36 000 BP) est caractérisé par uneproduction laminaire intégrée de lames et lamelles, le schéma opératoire principal est du typeprismatique unipolaire et les supports retouchés les plus nombreux sont les lamelles à retouchelatérale. Pour certains chercheurs, il représente le trait d’union entre les industries de lamelles duProche-Orient, comme l’Ahmarien ancien, et l’Aurignacien archaïque d’Europe occidental(Tsanova, 2006 : 384).

Dans ce panorama que nous sommes en train de décrire une chose est certaine : lePaléolithique supérieur en Europe (Aurignacien, Bohunicien, Korzanikien) est lié à l’Hommemoderne. Cependant, ce binôme n’est pas aussi évident quand il s’agit des débuts duPaléolithique supérieur européen. Actuellement, les restes d’Homme moderne trouvés en Europedans des contextes archéologiques définis entre 40–30 000 BP sont très peu nombreux. Nousdisposons uniquement de restes de Mladec (République Tchèque) et Pestera cu Oase(Roumanie). Le premier présente une datation de ca. 31 000 BP et se situe dans un contextearchéologique pouvant être attribué a l’Aurignacien (Wild et al., 2005). Le deuxième a une

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datation de ca. 35 000 BP ; malheureusement il s’agit d’une découverte en surface sans aucuntype de contexte archéologique (Trinkaus et al., 2006). Beaucoup d’autres restes d’humainsmodernes ont apporté des datations plus récentes que prévu, comme c’était le cas des restes deVogelherd qui finalement étaient néolithiques (Conard et al., 2004) ou ceux du Cro-Magnon quiont été datés comme gravettiens (Henry-Gambier, 2002). Il existe également d’autres restes del’Homme moderne présentant des datations plus tardives ou des problèmes de contexte(Garralda, 2006).

Par conséquent, à partir des restes anthropologiques disponibles nous ne pouvons pas assurerque le début du Paléolithique supérieur en Europe ait un lien avec l’apparition de l’Homo sapiens.Les premières industries traditionnellement en rapport avec l’Homme moderne, commel’Aurignacien ou le Bohunicien, sont antérieures de plusieurs millénaires aux restes les plusanciens (Pestera cu Oase) qui, en outre, n’ont pas de connexion avec aucun contextearchéologique. En outre, nous trouvons des restes d’hommes du Neandertal dans cettechronologie, bien qu’ils appartiennent au Moustérien ou aux « industries transitionnelles »(Garralda et Vandermeersch, 2004 ; Garralda, 2006).

Nous avons donc l’impression que le panorama archéologique sur l’origine du Paléolithiquesupérieur et l’apparition de l’Aurignacien en Europe est beaucoup plus complexe que ce que l’onaurait pu espérer initialement. Devant un panorama unificateur, les données chronométriques etculturelles doivent nous faire modifier ce point de vue.

Après avoir révisé les datations de l’Aurignacien en Europe, nous observons que danscertaines régions il se chevauche avec des industries transitionnelles et des industries de la fin duMoustérien. La région du Danube (Nigst, 2006) ou la corniche cantabrique (Cabrera-Valdéset al., 2004a) sont des exemples illustrateurs. Cette cohabitation chronologique peut être vérifiéeuniquement avec les datations radiométriques car stratigraphiquement la séquence estMoustérien – Industrie transitionnelle – Aurignacien. Cela nous mène à formuler deuxhypothèses :

� les différents auteurs des technocomplexes occupent des territoires différents dans une mêmerégion ;� ce chevauchement est dû aux problèmes liés à la méthode de datation, généralement C14.

L’étude des industries lithiques ne montre pas non plus une dichotomie extrême entre lePaléolithique moyen et supérieur. Il y a de nombreux exemples qui nous font penser à l’existencede connexions entre les industries du Paléolithique moyen et supérieur (Weniger, 2006). Nousvoulons signaler, cependant, que le fait d’avoir observé des liens entre les deux périodes nesignifie en aucun cas l’établissement d’une connexion anatomique entre l’Homme du Neandertalet l’Homme moderne. Il s’agit certainement d’un autre débat que nous ne souhaitons pasdévelopper ici. D’après les données actuelles, la vérification des rapports entre les deuxpopulations s’avère très difficile. Il ne faut pas oublier que nous disposons de très peu de donnéesnous permettant de connaître les acteurs des industries transitionnelles et des premiers momentsde l’Aurignacien.

Par ailleurs, nous pouvons observer une série de survivances technologiques archaïques dansl’Aurignacien et des innovations de la même nature pendant le Paléolithique moyen dont lescaractéristiques seraient propres au Paléolithique supérieur.

En revenant à la région cantabrique, nous observons donc qu’il existe une cohabitationchronologique entre le Moustérien, l’Aurignacien de Transition, le Châtelperronien etl’Aurignacien archaïque dans des dates entre 40 000–30 000 BP (Cabrera-Valdés et al.,

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2004a). En outre, nous pouvons suivre la trace d’une série de survivances dans les schémasopératoires du type discoïde pendant l’Aurignacien archaïque dans Cueva Morín ou El Castillo(Maíllo-Fernández, 2006a). Les stratégies cynégétiques semblent suivre aussi des modèlessimilaires pendant la Transition (Pike-Tay et al., 1999).

D’autre part, les traits typiques du Paléolithique supérieur qui s’avancent pendant leMoustérien cantabrique sont liés à l’apparition de pièces lamellaires, à partir de différentsschémas opératoires, dans plusieurs gisements cantabriques comme Cueva Morín, El Castillo(Maíllo-Fernández, 2001 ; Maíllo-Fernández et al., 2004 ; Sánchez-Fernández et Maíllo-Fernández, 2006) ou Covalejos (Martín et al., 2006). L’apparition de pièces à ponctuationsrythmiques (Cabrera-Valdés et al., 2004b) ou de coquillages de mer sélectionnés à partir decritères esthétiques et non pas alimentaires (Arrizabalaga, 2006) fait également penser à unemanifestation précoce d’aspects propres au Paléolithique supérieur que Straus définit comme« anomalies. . . before their time » (Straus, 2005 : 53).

Par conséquent, nous devons considérer l’apparition du Paléolithique supérieur comme unprocessus en mosaïque (Cabrera-Valdés et Bernaldo de Quirós, 1990 ; Straus, 1996, 2005), avecdifférents rythmes de développement d’une grande complexité et de nombreux scénarios dont lacorniche cantabrique. Nous devons ainsi étudier la transition comme un processus changeant,ouvert à des variations temporaires et régionales mais toujours loin de tout paradigmeréductionniste et unilinéaire qui constitue, avec de plus en plus d’intensité, le reflet d’une erreurde perspective.

Remerciements

Ce travail fait partie du projet HAR2008-01737/HIST.

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