charavines - typologique, statistique et rÉpartition de la cÉramique par f. ferrer-joly

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CARACTÉRISATION TYPOLOGIQUE, ÉTUDE STATISTIQUEET RÉPARTITION SPATIALE DE LA CÉRAMIQUE

DU SITE NÉOLITHIQUE DE CHARAVINES-LES BAIGNEURS (ISÈRE)

Fabien FERRER-JOLY(Mémoire de Maîtrise, Université de Paris I, 1986-1988)

Les dessins des vases sont d'Aimé Bocquet.

SOMMAIRE

I. CARACTÉRISATION TYPOLOGIQUE1.1 Étude typologique1.1.1. Approche typologique1.1.2. Présentation du matériel

1.2 Étude technologique1.2.1. Matière première1.2.2. Montage et fabrication1.2.3. Lissage et lustrage1.2.4. La cuisson

1.3. Étude minéralogique1.3.1. Les argiles bleues1.3.2. Terres cuites1.3.3. Les températures de cuisson

1.4. Conclusion

II. ÉTUDE STATISTIQUE

2.1. Étude statistique individuelle2.1.1. Vases en calotte2.1.2. Vases tronconiques2.1.3. Vases globuleux2.1.4. Vases carénés2.1.5. Vases à col2.1.6. Vases cylindriques2.1.7. Vases en tonneau2.1.8. Vases particuliers2.1.9. Conclusion

2.2. Étude statistique globale2.2.1. Types de vases2.2.2. Formes des vases2.2.3. Les fonds2.2.4. Aspect des vases2.2.5. Lissage des vases2.2.6. L’encroûtement des vases2.2.7. Les dégraissants2.2.8. Les dimensions

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2.2.9. Conclusion2.3. Confrontation de plusieurs paramètres2.3.1. Lissage et aspect des vases2.3.2. Lissage et aspect par type de vase2.3.3. Lissage, aspect et encroûtement2.3.4. Lissage, aspect et structure2.3.5. Bilan des statistiques

2. 4. Représentations graphiques2.4.1. Diagramme de dispersion2.4.2. Deuxième diagramme de dispersion2.4.3. Troisième diagramme de dispersion

2.5. Bilan de l’étude statistique2.5.1. Réflexion d’ordre typologique2.5.2. Réflexion d’ordre technologique2.5.3. Réflexion d’ordre morphologique

2.6. Conclusion

III. RÉPARTITION SPATIALE

3.1. Couche B33.1.1. Répartition spatiale3.1.2. Dynamique de dispersion3.1.3. Comptage de céramique fine et grossière3.1.4. Interprétation des structures

3.2. Couche B13.2.1. Répartition spatiale3.2.2. Dynamique de dispersion3.2.3. Comptage de céramique fine et grossière3.2.4. Interprétation des structures

BIBLIOGRAPHIEANNEXESFIGURESPLANCHES

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I. CARACTÉRISATION TYPOLOGIQUE

1. 1 Étude typologique

1. 1. 1 Approche typologique

1. 1. 1. 1 Problèmes de définitions typologiquesL'étude d'un matériel archéologique, qu'il soit lithique ou céramique, conduit

nécessairement à un classement typologique. Les auteurs de ces outils ou récipients onttoujours fait référence dans leurs productions à des schémas traditionnels se rapportant à unefonction précise ou à une coutume. L'étude de ces matériels consiste à déterminer desconstantes qui permettront de reconnaître ces schémas morphologiques et d'envisager leursfonctions. En résumé, il est possible d'aborder une étude typologique de deux façons :

* soit en faisant abstraction de la typologie, c'est-à-dire, partir des céramiques en cherchant àmettre en évidence des variables morphologiques et reconnaître par le biais de l'informatique(analyse factorielle) des groupes et de dégager dans cet espace multidimensionnel destendances évolutives (méthode Nowacky),* soit en partant de schémas prédéterminés, pour regrouper les différents types de vases enséries distinctes, mais de ne considérer cette typologie que comme une étape de l'étude et des'en émanciper par la suite.

1. 1. 1. 2 Choix d'une typologieCela aboutit à l'usage de deux principes typologiques :* une typologie stricte ou formelle* une typologie traditionnelle dite intuitive.

Le problème n'est pas vraiment de savoir laquelle de ces deux méthodes est la pluspertinente ou même la plus objective mais de savoir laquelle est la plus adaptée au matériel àétudier. Pour Charavines, il a semblé préférable de travailler sur les bases d'une typologieintuitive établie sur quelques paramètres simples pour chaque type de vase. Cette solutionreste la plus efficace pour un tel site. L'étude analytique de la céramique, comme la méthodede reconnaissance des formes ou méthode Nowacky, n'a pas été appliquée à Charavines etcela pour plusieurs raisons :

* Il existe déjà dans le corpus céramique de Charavines plusieurs types de vases que l'on peutappréhender et regrouper par leurs formes (vases tronconiques, globuleux, en calotte, à col,cylindriques ou en tonneau), soit par leur taille (vases individuels, vases collectifs), soit parleur pâte (fine, moyenne, grossière) ou encore par leur structure (fermée, ouverte, droite). Il

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n'est pas nécessaire à Charavines d'avoir recours à une technique particulière pour découperartificiellement le corpus céramique.* D'autre part la conservation des céramiques ne permet pas de prendre toutes les mesuresnécessaires à l'analyse factorielle. Il ne reste que très peu de vases complets et peu de profilspossibles à dessiner.

Donc pour la réalisation d'un programme d'analyses factorielles trois grandes sources d'erreursseraient à corriger.1. Il est bien certain que ni les vases complets, ni même les 140 profils dessinés dont ondispose pour cette étude typologique ne sont représentatifs de l'ensemble du corpus céramiquedu site.2. Sur les 140 profils dessinés beaucoup sont des reconstitutions. Si l'on peut estimer sans tropd'erreurs la hauteur du vase, il reste prétentieux de reconnaître son profil exact.3. D'autre part l'irrégularité du profil des vases est trop fréquente pour pouvoir détermineravec précision leurs mensurations.

L'emploi d'analyses factorielles a cet avantage de permettre la visualisation dans unespace multidimensionnel, de toute la complexité d'un système évolutif. A Charavines, cesystème ne peut prêter à de réelles interprétations du fait même de l'extrême brièveté du site etde la faible stratigraphie. On observe deux couches d'occupations séparées par une phased'abandon en moins d'un siècle. En dernier lieu, il faut signaler l'absence presque totale dedécors qui ne peuvent compléter ou infirmer la typologie.

Il est certain que l'étude d'un ensemble de céramiques par analyses factorielles permetd'appréhender rapidement toute la diversité des formes. Cette technique reste la plus objectivepour la discrimination et la comparaison du matériel archéologique. Quand cette comparaisons'arrête au stade de l'observation, trop de paramètres techniques et statistiques sont nécessairesà une véritable étude exhaustive de la céramique d'un site.

1. 1. 1. 3 Limites de la typologieLa classification typologique de cette étude reprend les travaux effectués par A.

Bocquet depuis l'ouverture du chantier de Charavines en 1972. Elle est définie par lareconnaissance de formes simples directement inspirée par la variété morphologique des vasesdu gisement. Les termes employés font référence à une forme précise et non pas à unefonction (marmites, écuelles, etc.). L'identité de chaque type de vase est aujourd'hui biendéfinie et l'on reconnaît pour chacun d'entre eux, outre la forme, un nombre de facteurscaractéristiques comme les dimensions, les préhensions, la pâte et la couleur.Ce système a l'avantage d'être souple et particulièrement fidèle au matériel étudié. Maiscomme tout système utilisé il a ses limites, dans le sens où aucun matériel archéologique ne

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répond parfaitement à des types précis et qu'en marge de toutes classifications on pourratoujours reconnaître des éléments adhérents et des individus mal définis.- Les éléments adhérents sont à Charavines des vases uniques par leurs formes et nes'inscrivent dans aucun des types.- Les individus mal définis sont des vases soit irréguliers ou déformés ou encore des vases à lalimite de deux définitions.

1. 1. 2 Présentation du matérielLe matériel étudié correspond aux 13 années de fouilles du site. Les vases sont

numérotés de 1 à 1310. Chaque centaine représente une campagne, en comptant uneinterruption en 1976. Le corpus se compose de 365 vases individualisés, avec respectivement178 vases en B3 et 187 en B1.

Par ailleurs, il est possible de dégager, en comptant et mesurant les languettes depréhensions, environ 25 vases (cylindriques ou en tonneau), quatre en B3 et 21 en B1. Ce quiporte le corpus céramique de Charavines à environ 400 vases (391 en réalité). Parmi les 365vases individualisés, seuls les plus complets sont dessinés soit 144. Ils sont représentés sur desplanches selon quatre critères : le type, la couche, la forme et la grandeur. Le travail decaractérisation typologique a été effectué sur l'ensemble du corpus céramique (voir étudestatistique), cependant l'accent sera mis sur les vases dessinés, les plus complets et non pas lesplus représentatifs.

1. 1. 2. 1 NomenclatureEn prélude à cette étude il préférable de s'entendre sur les termes descriptifs employés

(fig. 1) :

1. 1. 2. 2 Définitions typologiques : les typesLes vasesOn observe à Charavines huit types de vases :- Vase en calotteDéfinition : vase ouvert, bas, semi-sphérique (fig. 2, A, n°1).- Vase tronconiqueDéfinition : vase ouvert tronconique ou en pyramide tronquée inversée. La paroi est plus oumoins rectiligne et marque une rupture avec le fond (fig. 3, A, n° 2).- Vase globuleuxDéfinition : vase fermé sphérique ou sub-sphérique, la panse bombée ne marque aucunerupture avec le fond (fig. 2, A, n° 3).- Vase à col

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Définition : le vase à col est un vase complexe. On peut distinguer trois parties : le col,l'épaulement et le fond rond, ces deux derniers formant une carène. C'est un vase fermé àouverture rétrécie (fig. 3, A, n° 4).- Vase carénéDéfinition : c'est un vase dont la caractéristique principale est de présenter soit une rupture depanse (carène moyenne), soit un angle entre la paroi et le fond (carène basse) (fig. 2, A, n°5).- Vase cylindriqueDéfinition : c'est un vase assez haut, aux parois verticales ou sub-verticales. En général lefond ne marque pas de rupture avec la panse (fig. 2, A, n° 6).- Vase en tonneauDéfinition : le vase en tonneau est un vase fermé, assez haut, aux parois bombées. Le fondsuit la courbure de la panse sans marquer de rupture (fig. 2, A, n° 7).- Vases particuliersDéfinition : cette catégorie regroupe toute la diversité des vases uniques du site.

Les fonds :On observe trois grands types de fonds : les fonds circulaires pouvant aller du simple

fond demi-sphérique au fond en arc de cercle, les fonds aplatis et les fonds plats (fig. 2, B, n°1 à 4)

Les bords :Ils sont de quatre ordres : simples, évolutes, droits et involutes. La détermination se

fait en comparant l'inclinaison du bord par rapport à la courbure de la panse : vers l'extérieur ilest dit évolute, droit quand il est vers le haut, involute vers l'intérieur et simple quand il suitsans aucune rupture la paroi du vase (fig. 3, A, n°1 à 4).

Les lèvres :On en rencontre cinq types : arrondies, amincies, facettées, ourlées et décorées (fig. 3, B).

Les préhensions :En ce qui concerne les préhensions plusieurs critères sont à retenir : le type,

l'emplacement et le nombre.Il existe deux types de préhensions : celles munies de perforations permettant le passage delien de suspension et celles facilitant l'arrêt de la main sur la panse.

- Les premières sont indifféremment des mamelons ou des languettes. Les perforations sontsimples, doubles ou quadruples quand elles sont verticales et seulement uniques à l'horizontal.

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* Le bouton ou le mamelon est une pastille de terre collée et lissée sur la paroi du vase. Onles connaît sous trois aspects : simple, conique ou crochu (fig. 3, C, n° 2).* Les languettes sont des préhensions horizontales arrondies ou rectangulaires parfoisdécorées d'une impression centrale (languettes bifides) (fig. 3, C, n° 2).

- On reconnaît chez les secondes des mamelons, des languettes parfois très larges et quelquescordons horizontaux.* Le cordon horizontal est un bourrelet de terre placé autour du vase dans sa partie supérieure(fig. 3, C, n° 4).

1. 1. 2. 3. Etude typologiqueVases en calotte (fiches techniques, annexes 1 et 2) :Nombre :B3 : 7B1 : 10Référence :B3 : CHA1723 - 5369 - 1728 - 1714 (pl. 1, n°3 à 6)B1 : CHA5430 - 5361 - 5424 - 5422 - 5357 - 1650 - 1614 (pl. 1, n°7, 9, 10, 11, 13, 14 et 15)

Le vase en calotte qu'il soit en B3 ou en B1 reste un vase très simple, où l'on ne peutdistinguer la panse du fond. On n'y connaît aucun fond aplati ni aucun élément particulier saufla présence d'un bouton conique près du bord sur CHA5424 (pl. 1, n°10).

Vases tronconiques (fiches techniques, annexes 3 et 4) :Nombre :B3 : 32B1 : 48Référence :B3 : CHA5314 - 5353 - 1668 - 1702 - 5343 - 5315 - 5371 - 1680 - 1692 - 5338 - 5327 – 1729-1754 - 1772 - 5333 - 1687 - 1622 (pl. 1, n°2 ; pl. 2, n°1 à 4, 6, 7, 12 à 18 ; pl. 3, n°2, 3 et 11)B1 : CHA1612 - 5359 - 1643 - 5375 - 5312 - 5374 - 1622 - 5444 - 1662 - 5332 - 1624 - 5362- 1649 - 5342 - 1663 -5376 - 5326 - 5373 - 1765 - 1770 ( pl. 3, n°4 à 7, 9, 10 et 11; pl. 4, n°2,3, 5 à 8, 11, 12 et 13 ; pl. 5, n°1, 3, 4 et 6)

Sur ces vases, le fond et la panse forment deux parties distinctes. Les fonds sont plusfréquemment ronds. Cependant on remarque la présence de quelques fonds aplatis (B3 :CHA5327 (pl. 2, n°15), B1 : CHA5375 - 5312 - 5444 - 5356 - 5362 (pl. 3, n°7 et 9 ; pl. 4, n°2,

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4 et 7)). L'évolution de la paroi est également significative, elle est plus ou moins rectiligne etplus ou moins inclinée vers l'extérieur.

Parmi tous les vases tronconiques on observe une certaine diversité des formes quel'on pourrait dans l'absolu regrouper en plusieurs sous-groupes. Mais cette nouvellediscrimination n'ajouterait rien à la connaissance de ce type de vase. Il est toujours possible dedistinguer des formes plus ou moins ouvertes (B1 : CHA1662 (pl. 4, n°3), B3 : CHA1772 (pl.2, n°18)) et des parois convexes ou rectilignes (B3 : CHA5327 - 5333 (pl. 2, n°15 ; pl. 3,n°2)).

En revanche certains vases s'inscrivent en dehors de toutes définitions typologiquesmais ne constituent pas pour autant des types particuliers. Les CHA5343 et 5338 (pl. 2, n°4 et14) (B1), ou les CHA1702 et 5333 (pl. 2, n°3 et pl. 3, n°2) (B1), malgré leur profil légèrementarrondi sont placés dans ce groupe parce qu'ils s'en rapprochent plus que tous les autres typesde vases.

Il est bien certain que des méthodes plus pertinentes du type "reconnaissance desformes" (méthode Nowacky) seraient plus à même de discriminer ce type de vase etd'apporter une réponse objective quant à leur éventuelle appartenance à tel ou tel groupe.Mais l'on peut se demander quel en est vraiment l'intérêt. Ce sont des vases très semblables etil est fort possible qu'ils aient eu le même type d'usage.

Les vases tronconiques possèdent davantage de préhensions que les vases en calotte,cependant il est difficile d'en déterminer le nombre exact et la nature, trop de vases sontincomplets. Souvent petites elles s'assimilent aux languettes (B1 : CHA5332 (pl. 4, n°5)), plusrarement verticales (B1 : CHA1624 (pl. 4, n°6)). On rencontre aussi des mamelons coniques(B1 : CHA1612 (pl. 3, n°4)) ou encore des doubles reliefs verticaux (B3 : CHA5327 (pl. 2,n°15)).

Leur emplacement reste difficile à déterminer. On les rencontre plus volontiers dans lapartie supérieure, près du bord (CHA5356 (pl. 4, n°4)), dans la partie inférieure, près du fond(CHA5312 (pl. 3, n°9)) et plus rarement dans la partie médiane (CHA1754 - 1612 (pl. 2, n°17et pl. 3, n°4)).

Les bords sont de toutes sortes, évolutes (B3 : CHA5338 - 1729 (pl. 2, n°14 et 16),B1 : CHA5383 (pl. 4, n°1)), rarement involutes et très souvent simples (B3 : CHA5371 (pl. 2,n°7), B1 : CHA1770 (pl. 5, n°6), par exemple).

On rencontre également trois sortes de lèvres. Très souvent arrondies, quelques foisamincies (B1 : CHA5383 (pl. 4, n°1)) ou facettées (B3 : CHA1702 (pl. 2, n°3)), elles sontrarement ourlées et en aucun cas décorées.

Vases globuleux (fiches techniques, annexes 5 et 6) :Nombre :

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B3 : 68B1 : 31Référence :B3 : CHA1712 - 1734 - 5372 - 5324 - 1745 - 5448 - 5436 - 1684 - 1699 - 1736 - 1731 - 1685- 1689 - 1688 - 1706 - 5325 - 1710 - 5399 - 5398 - 5313 - 5367 - 1686 - 1727 - 1755 - 1749 (pl. 6, n°1, 4 à 9 ; pl. 7, n°1 à 7, 9 et 10 ; pl. 8, n°6, 8 et 13 ; pl. 9 : n°1, 2, 3, 5, 6 et 7) etCHA5393 - 1726 (non dessinés)B1: CHA5528 - 1620 - 1661 - 1628 - 5346 - 5427 - 5428 -1644 - 1654 - 5330 - 1641 - 1623- 5447 - 1613 - 1729 (pl. 9, n°4 ; pl. 10, n°1, 2, 4, 6 à 11; pl. 11, n°3, 4, 6, 8 et 9)

On constate parmi ces vases la même diversité de formes que les vases tronconiques. Celapeut se résumer ainsi :- Les formes purement hémisphériques avec une ouverture peu rétrécie (B3 : CHA1745 -1688 - 5367 (pl. 6, n°7 ; pl. 7, n°7 ; pl. 9, n°2), B1 : CHA5428 - 1613 (pl. 10, n°8 ; pl. 11,n°8)).- Des formes à panses hémisphériques et à bords plus élevés. Ce sont des vases plus hauts quelarges à ouverture rétrécie. Les bords sont plus volontiers évolutes formant un très léger col(B3 : CHA1712 - 1685 - 5313 - 1686 (pl. 6, n°1 ; pl. 7, n°5 ; pl. 9, n°1 et 3), B1 : CHA1620 -1628 - 5346 (pl. 10, n°1, 4 et 6)).- Il existe, en dernier lieu, des vases à panse plutôt elliptique, à bord légèrement évolute etlèvre ourlée (B3 : CHA5397 - 1734 - 1710 - 5399 - 5331 (pl. 6, n°3 et 4 ; pl. 8, n°6 et 8 ; pl.12, n°3), B1 : CHA5427 (pl. 10, n°7)).

En marge de toute classification on reconnaît dans ce groupe deux formes d'aberrations :

- La première en ce qui concerne la morphologie : CHA1661 (pl. 10, n°2) représente un destrès rares fonds aplatis du groupe (s'apparente à CHA5372 (pl. 6, n°5)), CHA1641 (pl. 11,n°3) (B1), un vase soigné aux bords évolutes, ou encore CHA1736 (pl. 7, n°3) (B3) à la panselégèrement bombée et aux bords très élevés.- La seconde forme d'aberration a trait à la taille. Plusieurs vases s'individualisent (B3 :CHA1668 (pl. 2, n°2), B1 : CHA1644 - 5330 - 1623 (pl. 10, n°9 et 11 ; pl. 11, n°4)).

Les moyens de préhension sont très divers :- En premier lieu on rencontre les languettes, les plus nombreuses, assez régulières de taillemoyenne (20, 30mm) parfois bifides (B3 : CHA5372 - 1731 (pl. 6, n°5 ; pl. 7, n°4)).L'absence de vases complets interdit de savoir si elles étaient placées seules, par deux ouencore par quatre.

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- En second lieu on trouve les mamelons. Moins nombreux ils apparaissent sous deux formes,coniques et crochus (B1 : CHA1620 (pl. 10, n°1)), et sur des vases assez différents (B3 :CHA5313 (pl. 9, n°1), B1 : CHA1623 (pl. 11, n°4)).- En dernier lieu, les préhensions perforées ont été regroupées malgré leur extrême diversité.Deux groupes se distinguent automatiquement : les préhensions à perforations verticales etcelles à perforations horizontales.Les premières sont plus fréquentes. On observe des perforations simples (B3 : CHA1727 (pl.9, n°5)), doubles (B1 : CHA5528 (pl. 9, n°4)) et triples (B3 : CHA5397 (pl. 6, n°3)). Enrevanche les préhensions à perforations horizontales se limitent à un seul canal. La perforationpeut être pratiquée dans un mamelon (B3 : CHA1726 (non dessiné)), ou encore dans unelanguette particulière, constituée par un bourrelet de terre trapézoïdal. On ne connaîtl'existence que de trois exemples (deux perforés dans la couche B3 : CHA1699 et 1736 (pl. 7,n°2 et 3) et un non perforé également en B3 (non dessiné).

D'autre part, en dehors de cette classification, il faut mentionner la présence de reliefsverticaux : simples et allongés, plutôt atypique, en B1 sur CHA1641 (pl. 11, n°3) et triple surCHA1710 (pl. 8, n°6) en B3. Il reste toujours difficile de leur accorder vraiment le titre depréhension. Quelque soit leur type et leur nombre, les préhensions se retrouvent toujoursplacées entre la partie médiane et la partie supérieure. Aucune ne descend plus bas.

Vases à col (fiches techniques, annexe 9) :Nombre :B3 : 0B1 : 20Référence :B1 : CHA5328 - 1611 - 1610 - 1639 - 5423 - 5344 - 5347 -5378 (pl. 13, n°1 à 8)

Les vases à col sont tous très semblables, à quelques détails près. Parmi les vases lesmieux conservés (références) on observe un col rectiligne, droit ou légèrement évolute.L'épaulement est incliné et marque une rupture nette avec le col, à l'exception de deux vases(CHA5344 - 5347 (pl. 13, n°6 et n°7)) où l'épaulement est assez faible. En règle générale ilreprend en symétrie la courbure et l'inclinaison du fond. Seul CHA1611 (pl. 13, n°2) déroge àcette règle.Le fond est toujours rond et remonte à l'épaulement pour former une carène. L'angle obtenuapparaît assez vif sur deux vases très semblables (CHA5344 - 5347 (pl. 13, n°6 et 7)).Les préhensions présentent de très fines languettes et se trouvent toujours placées sur lacarène. Seuls trois vases permettent de connaître leur nombre et d'étudier leur organisationautour de la carène. En effet, sur CHA1611 (pl. 13, n°2), le seul vase complet de la série, on

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compte deux petites languettes réparties symétriquement autour du vase, CHA1639 (pl. 13,n°4) représente le seul vase du site à trois languettes.

D'autre part, le vase CHA5328 (pl. 13, n°1), à moitié complet, présente quatre petiteslanguettes disposées symétriquement. Il n'est donc pas interdit de penser que les autresrécipients de ce type aient possédé deux autres préhensions

Vases carénés (fiches techniques, annexes 7 et 8) :Nombre :B3 : 6B1 : 8Référence :B3 : CHA5445 - 1762 - 5446 - 1700 - 1744 (pl. 6, n°2 ; pl. 7, n°8 ; pl. 8, n°2 ; pl. 9, n°8 ; pl.12, n°6)B1 : CHA5385 - 1768 - 1637 - 1648 - 1640 (pl. 11, n°7 ; pl. 12, n°7-10)

La diversité des vases carénés s'explique par les termes même de sa définition quis'applique à un élément caractéristique du vase et non à sa forme.

Les carènes basses :Le vase à carène basse, à la différence des carènes moyennes, est un vase simple à

deux parties : le fond et la panse (B3 : CHA1744 (pl. 12, n°6), B1 : CHA1768 - 1648 - 1640(pl. 12, n°7, 9 et 10)). Le fond très bas est en arc de cercle, il marque un angle avec la paroi.Celle-ci est légèrement convexe (CHA1744 (pl. 12, n°6)), ou rectiligne (CHA1768 - 1648 -1640 (pl. 12, n°7, 9 et 10)), mais se retrouve aussi bien sur des vases ouverts que fermés.Deux vases seulement présentent une préhension sans doute unique. Elle devait permettrel'arrêt du pouce quand le vase était pris par le dessous. On reconnaît sur les vases CHA1640(pl. 12, n°10) et CHA1768 (pl. 12, n°7) respectivement une fine languette et un mamelonconique. Dans tous les cas les bords sont simples et les lèvres arrondies ou facettées (B3 :CHA1744 (pl. 12, n°6)).

Les carènes moyennes :Les carènes moyennes sont plus importantes et toutes à peu près semblables (B3 :

CHA5445 - 1762 - 5446 - 1700 (pl. 6, n°2 ; pl. 7, n°8 ; pl. 8, n°2, pl. 9, n°8), B1 : CHA5385 -1637 (pl. 11, n°7 ; pl. 12, n°8)). Cependant deux d'entre elles se distinguent des autres par leurtaille (B3 : CHA1700 (pl. 9, n°8), B1 : CHA5385 (pl. 11, n°7)).

Mais toutes, indépendamment de leur taille, possèdent le même profil et sont bâtiesd'une façon identique. Le fond rond à la carène entre le tiers et la moitié du vase, sauf pour

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CHA5446 (pl. 8, n°2) à fond aplati, puis la paroi revient vers l'intérieur créant avec le bordévasé un point d'inflexion. Pour deux d'entre eux le bord très évasé confère au vase, et malgréla carène, une structure ouverte (CHA5445 - 1637 (pl. 6, n°2 ; pl. 12, n°8)). Alors queCHA1762 (pl. 7, n°8) et CHA5446 (pl. 8, n°2) conservent une forme fermée. Les lèvres sontarrondies et parfois facettées (CHA5445 - 1700 (pl. 6, n°2 ; pl. 9, n°8)).On rencontre deux types de préhensions : la languette (CHA5445 - 1762 - 1700 (pl. 6, n°2 ;pl. 7, n°8 ; pl. 9, n°8)), et un mamelon unique (CHA5385 (pl. 11, n°7), seul vase complet). Al'exception de ce vase complet et de CHA1637 (pl. 12, n°8) qui a conservé deux petiteslanguettes, le nombre des préhensions reste incertain. Assez curieusement, et cela pour lesdeux types de vases carénés, on ne rencontre les préhensions qu'au-dessus et sur la carène. Enrègle générale, elles sont entre la partie médiane et la partie supérieure.

Vases cylindriques typiques et atypiques (fiches techniques, annexes 10 et 11, 12 et 13) :Nombre :B3 : 24B1 : 52Référence :B3 : CHA1697 (pl. 14, n°1)B1 : CHA5323 - 5322 - 5382 - 5426 - 1764 - 1777 - 1767 - 1621 - 1630 - 5384 (pl. 15, n°2 à 5; pl. 16, n°1 et 2 ; pl. 17, n°1 et 2 ; pl. 18, n°3).

On ne rencontre pas dans l'ensemble des vases cylindriques la diversité morphologiquedes autres types de vases.Le vase cylindrique se présente sous la forme d'un grand récipient droit toujours accompagnéde quatre languettes assez larges. Bien entendu certains vases échappent à cette règle. Leursdifférences intéressent plutôt les moyens de préhension et s'attachent également à la forme.La présence de quatre languettes est très largement répandue, on remarque plus rarement desmamelons (CHA1621 (pl. 17, n°1)), ou un cordon horizontal (CHA5426 (pl. 15, n°5) ainsique CHA5449 (pl. 14, n°2) et CHA1727 (pl. 9, n°5)). Mais quelque soit le type depréhensions, elles sont toujours placées sous le bord.

La paroi des récipients cylindriques est le plus souvent verticale. On rencontre desprofils légèrement bombés (CHA5426 (pl. 15, n°5)) que l'on explique par la hauteur du vase(495mm) et des profils irréguliers (CHA5384 (pl. 18, n°3)) dus peut-être au peu de soinsaccordés à la fabrication ou encore un profil pseudo-sinueux (CHA1630 (pl. 17, n°2)) et enfinun profil évasé (CHA1697 (pl. 14, n°1)).

Les récipients atypiques ne correspondent au schéma directeur du vase cylindrique quepar leurs parois verticales (CHA5322 - 5382 (pl. 15, n°3 et 4)).

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Un seul vase très différent a toutefois été placé dans ce groupe (CHA5323 (pl. 15,n°2)). Son aspect grossier et la qualité de sa pâte le rapprochent des vases cylindriques.

Le vase CHA5322 (pl. 15, n°3) est absolument unique, et cela à plusieurs titres. Il sedistingue par sa finesse d'exécution, par la présence d'une languette quadriforée verticalement(unique sur le site), et d'un décor représentant trois lignes continues de chevrons emboîtésentre deux séries de trois lignes pointillées de chevrons emboîtés.

Le vase CHA5382 (pl. 15, n°4) quant à lui ne dispose d'aucune préhension ni d'aucundécor et se distingue également par se régularité et sa finesse d'exécution.

En règle générale le fond est sphérique ou arrondi, seul CHA5419 (non dessiné)possède un fond aplati. La grande majorité des bords est simple, seuls quelques exemples sontévolutes (CHA1630 (pl. 17, n°2)). Les lèvres sont également en grande partie arrondies et enmoindre nombre facettées (CHA5323 - 5426 (pl. 15, n°2 et 5)) et très rarement décoréesd'impression (CHA1730 (pl. 18, n°1)).

Vases en tonneau (fiches techniques, annexes 14 et 15) :Nombre :B3 : 11B1 : 36Référence :B1 : CHA1690 - 5433 - 5425 -1757 - 5368 - 5340 - 5432 - 1694 - 1682 (pl. 19, n°1, 2-3 ; pl.20, n°1 et 3 ; pl. 21, n°1-2 ; pl. 22, n°1 ; pl. 24, n°2)

On ne reconnaît dans ce groupe aucun sous-type. Tout comme les vases cylindriquesils sont toujours associés à quatre languettes assez longues (jusqu'à 75mm). On les retrouvesymétriquement réparties sous le bord du vase. Seul CHA1682 (pl. 24, n°2), au profil trèsmarqué, n'en possède que deux.

Les préhensions restent les éléments les plus variés. Les languettes forment le groupele plus important. Dans cet ensemble on peut y reconnaître, en nombre plus restreint, deslanguettes bifides ou encore des languettes biforées verticales (non représentées).

D'autre part et en dehors de ce groupe on remarque la présence de boutons coniques(CHA5368 (pl. 20, n°3)) et d'une ligne de mamelons rectangulaires tout à fait unique(CHA1757 (pl. 20, n°1)) (voir chapitre Etude technologique).

On retrouve chez les vases en tonneau la même disposition des préhensions que l'onavait sur les vases cylindriques. C'est-à-dire des languettes ou plus rarement des mamelons,toujours placés dans la partie supérieure, sous le bord. Les bords sont simples et les lèvress'ornent quelquefois de décors très simples faits d'incisions pratiquées sur le dessus de lalèvre. En grande majorité, les vases en tonneau ont un fond rond, seuls quelques vases ont unfond aplati (CHA1682 (pl. 24, n°2)).

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Vases particuliers (fiches techniques, annexes 16 et 17)On observe dans ce groupe des vases dont la morphologie ne s'inspire d'aucun des

schémas préexistants et des fragments décorés auxquels on ne peut attribuer avec certitudeaucun type et des éléments isolés tout à fait particuliers.

Couche inférieure B3 :CHA1724 (pl. 12, n°1) : vase fermé à ouverture rétrécie. Malgré une certaine parenté

avec les vases à col, il s'en distingue par la technique de montage en deux parties distinctes.Le fond et le col sont joints par pincement formant ainsi une carène. Cette dernière supporteun décor festonné tout à fait original à Charavines.

CHA1725 (pl. 1, n°16) : assiette creuse à fond plat. Ce vase représente l'unique fondplat du site. Elle est constituée d'une panse en arc de cercle et d'un fond plat.

CHA5589 et CHA5588 (pl. 1, n°18 et 19) : ces deux vases ne sont connus que par destessons. La très forte ressemblance qui existe entre certains de ces tessons (couleur, qualité dela pâte, dégraissant, épaisseur) nous a conduit à former deux groupes.

CHA5589 (pl. 1, n°18) : la présence de bords et de tessons inclinés permet de penserqu'il s'agissait peut-être d'un vase semi-hémisphérique, assez bas, du type des vases en calotte.La reconstitution du décor qui est proposée n'a rien d'absolue mais semble être en toutelogique la plus plausible. Le décor d'impressions ponctiformes dessine deux motifs emboîtésde deux lignes de chevrons opposés.

CHA5588 (pl. 1, n°19) : le second vase dispose de trop peu de tessons pour imaginerretrouver le type de vase auquel ils appartenaient. La reconstitution du décor est égalementsujette à caution. Mais en respectant la logique du motif sur le vase CHA5322 (pl. 15, n°3), ilest possible de reconnaître sans trop d'erreurs un décor composé également d'impressionsponctiformes disposées en deux séries de doubles lignes de chevrons emboîtés.

CHA5585 (pl. 1, n°21) : il faut signaler la présence d'une préhension de typerostriforme absolument unique sur le site et dont malheureusement on ne connaît pas le vaseauquel elle appartient.Couche supérieure B1 :

CHA5429 (pl. 10, n°5) : ce vase, assez large et bas, est une sorte d'écuelle haute à fonden arc de cercle aux bords droits.

CHA1656 (pl. 1, n°17) : assiette très fine à fond aplati et bords très évolutes.CHA5354 (pl. 12, n°2) : c'est un vase sinueux, assez grand, d'une facture soignée. La

panse hémisphérique est resserrée à la partie supérieure et forme avec le bord évasé une sortede col. Deux languettes sont placées juste sous le point d'inflexion.

CHA5414 (pl. 12, n°5) : son profil se compose en deux parties. Un col assez haut,rectiligne et évasé sur une panse elliptique. C'est un vase curieux qui ne correspond pas autype des vases à col.

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CHA5538 (pl. 12, n°4) : la forme de celui-ci est plutôt aberrante, elle consiste en unfond rond refermé, avec une ouverture pratiquée sur le dessus.

CHA5532 (pl. 1, n°20) : ce vase n'est représenté que par un élément. Il s'agit d'unbouton très allongé percé à l'intérieur. Il pourrait s'agir d'un "biberon".

CHA1609 (pl. 1, n°8) : assiette creuse à fond en arc de cercle. Assez semblable auxvases en calotte, elle s'en écarte par sa pâte fine d'une part et par ses bords relevés d'autre part.

1. 2 Étude technologique

Au terme de l'étude, l'intérêt se porte immédiatement sur les solutions technologiquesemployées par l'artisan dans la fabrication des terres cuites. Cette étude a deux pôles d'intérêt.En premier lieu elle nous renseigne sur la fabrication des vases et les solutions adoptées par lepotier face aux problèmes de qualité de la pâte (choix de l'argile, importance du dégraissant),le montage de finition ou de cuisson. En second lieu, elle permet de reconnaître si lesdifférents stades d'élaboration des céramiques sont directement liés à une certaine fonction duvase.

1. 2. 1 Matière premièreLes besoins en argile pour la fabrication des céramiques étaient satisfaits par la

proximité de dépôts d'argile glaciaire (les argiles bleues) vers l'exutoire du lac, en bordure ducanal de la Fure, à quelques centaines de mètres du site.

Un sondage effectué à la tarière a rencontré l'argile bleue à 1,60m de profondeur sur4,4m d'épaisseur. Cette argile est compacte et partiellement associée à des graviers (voir étudeminéralogique 1.300).

Avant d'entreprendre la fabrication d'un récipient, le potier prépare et épure la terre.C'est à ce niveau de la conception qu'il faut se poser le problème du dégraissant. En effet ledégraissant est un élément non plastique que l'on introduit volontairement dans l'argile pourpermettre de limiter la plasticité de la terre et constituer une ossature à l'objet pour qu'il évitede se déformer ou de se fissurer avant et pendant la cuisson. Mais naturellement l'argile seprésente rarement sous une forme monominérale, mais comme un mélange ou un compromisd'espèces argileuses diverses et d'une certaine proportion d'impuretés, les particules nonplastiques.

Selon M. Échallier et contrairement à ce qui est couramment admis, le potier auraitplus volontiers retiré les particules non plastiques de l'argile qu'il n'en aurait rajouté(Échallier, 1984). Nous avons retenu pour l'étude de la pâte céramique deux grands types decritères :

1. La taille du dégraissant :

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Fin ................. x 0,5mmmoyen ........... 0,5 x 1mmgrossier ......... x 1mm

2. La répartition du dégraissant :homométrique : dégraissant réparti régulièrementhétérométrique : dégraissant inégalement réparti ou présence de grosses inclusions.

1. 2. 2 Montage et fabrication1. 2. 2. 1 Montage du vaseOn rencontre à Charavines quatre types de montages :1. Le montage à la motte2. Le montage aux colombins3. Le montage en deux parties : un seul vase4. Le montage par battage ou martelage.

1. Le montage à la motte ne permet pas la réalisation de vases très importants et semble avoirété employé pour des récipients assez modestes comme les vases tronconiques, en calotte etcertains globuleux.

2. Le montage aux colombins offre plusieurs avantages, comme la possibilité de monter desvases à grands volumes et il permet en outre d'agrandir ou de rétrécir le diamètre d'unrécipient. L'emploi de cette technique ne peut être réservé qu'à la conception de vasesrelativement grossiers et importants. L'utilisation même du colombin nuit à la finesse del'ouvrage. On reconnaît cette technique d'une part chez les grands vases et les vases grossiers(cylindriques, tonneaux et certains globuleux grossiers). Les cassures préférentielles que l'onrencontre habituellement sur ces vases sont difficiles à reconnaître à Charavines. En effet, lamauvaise qualité des céramiques les a rendues particulièrement fragiles sous l'eau, et denombreuses cassures sont dues à la fouille.

3. Le troisième de ces montages a été observé sur un vase absolument unique à Charavines,CHA1724 (pl. 12, n°1). Il se compose de deux parties, un fond rond demi-sphérique monté àla motte, et un col tronconique (hyperboloïde rétrécie), assemblés par pincement formant ainsiune carène festonnée.

4. Pour certains vases, il est difficile de se prononcer. On ne peut raisonnablement leurattribuer aucune de ces techniques. Par exemple les vases à col CHA1610 et CHA5378 (pl.13, n°3 et 8) ont une épaisseur respective de 3 et 4mm, pour une hauteur de 120 et 160mm

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environ. On pourrait semble-t-il leur attribuer une quatrième technique qui est celle du battageet du martelage. Ce procédé permet d'obtenir des parois minces et résistantes. On peut doncretenir sans trop d'erreurs ce type de façonnage pour les céramiques très fines comme lesvases à col, certains vases carénés (CHA5566 (non dessiné) et CHA1744 (pl. 12, n°6)) etquelques vases particuliers (CHA5414 (pl. 12, n°5)).

D'autres détails techniques sont également intéressants à soulever, comme laréalisation des préhensions. Comme on l'a vu plus haut (chapitre de la déterminationtypologique), il existe plusieurs types de préhensions. Certaines, comme les boutons ou lesmamelons, sont directement appliquées sur la paroi du vase et lissées par la suite. Pour leslanguettes ou les cordons horizontaux, leur application sur la panse est toute différente. Engénéral, les languettes supérieures à 20mm possèdent un tenon qui se loge dans un troupratiqué dans la paroi, sans jamais la traverser sauf à de rares exceptions (CHA1730 (pl. 18,n°1)). Il est difficile de dire si les languettes étaient disposées en pâte sèche ou humide.Certaines observations seraient en faveur de la seconde hypothèse. On a constaté que surcertains vases, il existe sur la paroi interne, une légère protubérance derrière la languette, quipourrait indiquer que celle-ci a été placée sur pâte fraîche. La pression exercée pour coller lalanguette serait à l'origine de cette bosse.

Par contre sur de nombreux vases on ne retrouve la présence d'aucune protubérance.Mais la plupart des languettes retrouvées seules ont gardé le tenon entier. C'est-à-dire quependant le séchage ou la cuisson il n'y a eu qu'une très faible liaison entre l'argile de lalanguette et celle du vase.

Le cordon horizontal reprend la technique de la languette. Sur les trois exemplairesconnus à Charavines (CHA5359 - 5449 - 5426 (pl. 3, n°5 ; pl. 14, n°2 ; pl. 15, n°5)) onremarque que le bourrelet horizontal est logé à mi-largeur dans une cannelure semi-circulairepuis lissé au doigt.

D'autre part on peut signaler la présence d'un vase absolument unique (CHA1757 (pl.20, n°1)). Il supporte dans la partie supérieure une ligne horizontale de mamelonsrectangulaires. A mi-chemin entre le décor et le moyen de préhension, cette ligne repose sur lemême principe que les cordons horizontaux. Elle est constituée d'un bourrelet de terre àsection trapézoïdale, enfoncé dans la paroi, puis compartimenté et lissé au doigt en séries demamelons rectangulaires. Il reste curieux de constater que ce vase tonneau est en B3, alorsque les trois vases cylindriques à cordons horizontaux se trouvent en B1. Il est difficile de leuraccorder un lien de parenté, excepté celui d'ordre technologique.

1. 2. 2. 2 Technique de décorationTrois types de décors sont connus à Charavines :

1. Le décor plastique

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2. Le décor impressionné3. Le décor gravé.

1. Les décors plastiques sont constitués de motifs uniques de reliefs simples (CHA1624 (pl. 4,n°6)), doubles (CHA5327 (pl. 2, n°15)) ou triples (CHA1734 (pl. 6, n°4)). Ils sont appliquéssimplement sur la paroi et très bien lissés. Assez rares à Charavines, ils témoignent d'untravail régulier et soigné. On rencontre d'autres types de décors plastiques à caractère unique,comme le vase cylindrique CHA1730 (pl. 18, n°1) qui comporte sur le dessus de la lèvre undécor ondulé tracé au doigt.

2. Plus nombreux sont les décors impressionnés. Ils ne concernent que les vases cylindriqueset les vases en tonneau, ils sont placés sur le dessus de la lèvre et sont obtenus par uninstrument tranchant.

3. Il existe à Charavines trois vases décorés au poinçon dont un (le plus complet) est associé àun décor gravé. Les deux premiers (CHA5589 et CHA5588 (pl. 1, n°18 et 19)) ont des motifsobtenus par l'application d'un objet appointé sur la pâte encore humide mais lissée. Le motifdu vase CHA5588 (pl. 1, n°19) semble être composé de deux séries de doubles lignes dechevrons emboîtés.

Le second vase plus complet, où l'on retrouve les mêmes types d'impressionsponctiformes, possède un décor qui consiste en un double motif de deux lignes de chevronsopposés. Ces deux vases ne sont connus que par quelques tessons. La reconstitution présentéeici n'a rien de formelle mais paraît la plus logique.

Le vase CHA5322 (pl. 15, n°3) reste le plus complet et le plus spectaculaire du site parl'originalité de son décor. Il associe les mêmes types d'impressions ponctiformes appliquéespeu profondément dans la pâte molle. Le décor se compose alternativement de deux séries detriples lignes de chevrons pointillés et d'un groupe de trois lignes de chevrons gravés sur pâtesèche. Malgré la grande originalité de ce décor sur le site, on ne peut qu'admettre le peud'attention observée par le potier dans l'exécution du motif.

1. 2. 3 Lissage et lustrageLe potier apporte plus ou moins de soins à la fabrication de ses vases. Il ressort de

cette étude la formation de séries distinctes de céramiques fines, moyennes et grossières,établies en fonction de leur aspect esthétique (précision de la forme, qualité de la pâte etfinition).L'observation des traitements de surface appliqués à la céramique reste un des points les plusinstructifs. Il permet en premier lieu de connaître les solutions techniques adoptées par lepotier et en second lieu d'estimer si le traitement prédéterminait une certaine fonction du vase.

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A Charavines les solutions techniques sont très simples. On ne connaît aucunepeinture ni aucun engobe. Quatre types de surface sont possibles : non lissée ou brute, lissée àl'extérieur, lissée intérieur et extérieur et lustrée ou polie. L'emploi de ces techniquescorrespond à certaines propriétés technologiques.

L'effet de la ségrégation granulométrique et la migration des fines particules vers lasurface opérée au séchage est renforcée par l'apport en eau du lissage et va créer à la surfaceune fine couche argileuse. Ce phénomène est également obtenu par le polissage ou le lustragequi enfonce par une pression mécanique les particules les plus grosses et les réoriententparallèlement à la surface. Ces deux phénomènes conjugués vont à la cuisson assurer au vaseune bonne imperméabilité. Un passage extrait d'un fascicule publié aux Documentsd'Archéologie Méridionales par J.-C. Echallier (1984) sur "Les éléments de technologiecéramique et d'analyse des terres cuites archéologiques", explique ce phénomène : "En effetnous avons vu que le polissage entraînait une ségrégation granulométrique superficielleenrichissant la partie externe de la terre cuite en éléments fins. Or la finesse des élémentsinflue sur la température de début de fusion des corps. Plus les éléments sont fins, plus cettetempérature baisse. Le polissage favorise donc un début de grésage superficiel induisant unecertaine imperméabilisation (...). Ce phénomène joint à la compaction mécanique superficielleva diminuer fortement la porosité et rendre peu perméable les vases à surface polie".

On constate que le traitement de surface représente autant un aspect esthétique qu'unatout technologique. Il est permis de penser qu'a priori un vase lustré ou lissé se prêterait plusvolontiers à recevoir un liquide. Il est curieux de constater qu'à Charavines les vases les plusfins et les plus lustrés sont des vases à col ou bouteilles (CHA1611 - 5378 (pl. 13, n°2 et 8)).

1. 2. 4 La cuissonOn a vu dans les paragraphes précédents que certaines étapes d'élaboration d'une

céramique sont orientées en fonction d'une éventuelle utilisation de celle-ci. La cuisson nedéroge pas à cette règle. Dans la pratique on reconnaît deux types de cuisson : oxydante etréductrice. Le choix d'une technique particulière peut s'avérer une volonté d'ordretechnologique. L'incidence d'une atmosphère de cuisson sur les propriétés physiques d'uneterre cuite était certainement connue. La cuisson sous atmosphère réductrice permetd'accroître l'étanchéité d'un vase.

M. Echallier commente, dans ce passage extrait du même fascicule, ce processusphysique : "Un autre type de phénomène a également été utilisé, c'est celui de l'obturation despores par remplissage interne à l'aide d'un corps insensible aux liquides. Ce corps est lecarbone et ses dérivés de hautes températures. Cette incorporation de carbone dans la pâte, quidonne des terres cuites noires ou grises foncées, se fait naturellement au cours de la cuisson(...). Les terres cuites à la fois noires et polies posséderont ainsi une bonne imperméabilité".

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Ceci nous amène à penser que l'indice d'imperméabilité des vases à col, s'il pouvaitêtre quantifié, serait parmi les plus forts que l'on puisse rencontrer à Charavines, dans lamesure où toute la conception de ces vases a été orientée dans ce sens :- 1° : le montage par battage implique une pâte fine- 2° : la forme est propice à contenir des liquides- 3° : le lissage et le lustrage imperméabilisent- 4° : la cuisson réductrice, riche en carbone, permet une très bonne qualité.

La totalité du corpus céramique a été cuit sous atmosphère réductrice. Seulement tousles vases n'ont pas la qualité des vases à col et tous ne sont pas noirs. La couleur est un indicetrès important, elle permet d'ajouter à la connaissance des techniques et du soin apporté à lacuisson des terres cuites. Elle est le témoin du comportement et du déroulement de la cuissonet du refroidissement. Les observations faites sur les vases nous permettent de reconnaître lesdifférentes étapes de la cuisson.

Les céramique fines et noires (intérieur et extérieur), souvent de petites tailles, ont étécuites avec soin et ont refroidi progressivement dans le foyer. On observe des vases noirs àl'intérieur et plus clairs à l'extérieur : ceux-ci devaient être placés à l'envers sur le foyer. Lacuisson conduit avec moins de soins à oxyder la paroi extérieure, alors que l'intérieur du vaseconservait une atmosphère réductrice. Un phénomène assez lent et régulier puisque l'on neremarque la présence d'aucun cœur noir. On retrouve sur les grands vases (cylindriques ettonneaux) les différences de couleur entre l'intérieur et l'extérieur, mais également sur la paroiexterne une variation de tons, sombre (noir, marron foncé) sur la partie extérieure, et plus clair(marron, beige, parfois bistre) vers le bas. Il semblerait que les vases ont été également posésà l'envers, mais qu'au terme de la cuisson le fond du vase soit à l'air libre et s'oxyde, alors quela partie supérieure de la céramique est encore dans les braises sous atmosphère réductrice.

1. 3 Étude minéralogique

Au terme de l'étude technologique, il est intéressant de communiquer les résultatsd'analyses préliminaires effectuées en 1982 par Yves Billaud sur la nature, l'origine et letraitement des matériaux argileux utilisés à Charavines. La première démarche a été dereconnaître une éventuelle parenté entre les argiles bleues présentes vers l'exutoire du lac et laterre employée pour la confection des céramiques. La méthode employée s'apparente à l'étudedes roches métamorphiques. Les différentes déterminations ont été obtenues à l'aide del'analyse par diffractométrie des rayons X.

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1. 3. 1 Les argiles bleuesLes quatre échantillons analysés montrent deux minéraux dominants : le quartz, à

moindre titre la calcite et des feldspaths présents en faible quantité. Les minéraux philiteux secomposent à 30% de kaolinite, 50% d'illite et 20% de chlorite. Les argiles bleues sont doncconstituées d'un mélange de kaolinite, illite et chlorite associés au quartz, de la calcite et unpeu de feldspath (Billaud, 1982, fig. 1, Voir à la fin du volume)

Modification des phases minérales au cours de la cuisson

Une série de cuisson a été réalisée à partir d'un échantillon (CHA18), dans un fourélectrique et en atmosphère naturelle. Pour chaque essai, la température a été maintenuependant quatre heures. Les principales étapes se marquant sur les diffractogrammes sontsuccessivement (Billaud, 1982, fig. 2, Voir à la fin du volume) :

* à 520°C :- les premières modifications notables des minéraux argileux- effondrement de la structure de kaolinite (marquée par la disparition de la réflexion à 7°)* à 750°C :- effondrement de minéraux phylliteux (seule subsiste une réflexion à 10 A)- premières néoformations minérales se marquant par l'apparition de réflexions à 2,40 et 2,75A (certainement liées à de l'albumine-gamma)* à 1000°C :- disparition de toutes les réflexions dans les petits angles- disparition de la calcite- nouvelles néoformations minérales (se rapprochant de diopside).

Les essais réalisés permettent de retrouver et de préciser sur le cas des argiles bleuesles principales étapes d'évolution des minéraux phylliteux ou de pâtes céramiques au cours duchauffage.

1. 3. 2 Terres cuitesLes résultats de l'analyse par diffraction X obtenus sur dix-sept échantillons montre

une quasi-absence de la calcite, l'omniprésence du quartz et une relative abondance desfeldspaths, sauf pour quatre échantillons de céramiques fines et un cortège de minérauxphylliteux comprenant la kaolinite, l'illite et des chlorites (Billaud, 1982, tableau 1 Voir à lafin du volume).

La confrontation des deux analyses (argile bleue et terre cuite) montre une nettesimilitude entre les deux spectres, à la différence près que pour la céramique la calcite n'est

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que rarement présente en quantité notable. D'autre part on retrouve la présence de feldspathsen plus grandes quantités, sauf pour les quatre échantillons de céramiques fines (Billaud,1982, fig. 3). Il apparaît donc qu'à Charavines le potier ajoutait pour certains vases (grossiers)un dégraissant, les feldspaths. Alors que pour la céramique fine, les éléments contenusnaturellement dans l'argile suffisaient.

1. 3. 3 Les températures de cuissonLa présence de kaolinite (abondante dans douze échantillons et en traces dans quatre

autres) montre que les températures de cuisson n'ont qu'exceptionnellement dépassé 500°C,puisque à 520°C on assiste à l'effondrement de la structure de la kaolinite. Il est de plus fortprobable qu'elles n'ont que rarement approché ce seuil.

Pour les échantillons étudiés, il est possible de conclure que la température a étéinférieure à 500°C dans 70% des cas, et très largement inférieure à 500°C dans 24% des cas.Les 6% restant (correspondant à un échantillon), indiquant une température de l'ordre de700°C, ne seraient que le témoignage d'un "coup de feu" au cours de la cuisson. Mais il estdifficile d'accorder une véritable signification à la température de cuisson. Un nouvel extraitdu fascicule de J.-C. Echallier (1984) développe cette opinion :

"(...) la température maximum atteinte au cours d'une cuisson n'a en elle-mêmepratiquement aucun sens. Le résultat obtenu à la suite de la cuisson dépend en effet à la foisde la nature (composition minéralogique et chimique) du matériau de départ, de lagranulométrie des composants, de la courbe de montée de la température, de la températuremaximum, des divers paliers, de la courbe de refroidissement et de l'évolution de l'atmosphèrede cuisson au cours des différentes étapes. D'autre part, on sait que la prolongation du tempsde cuisson a, à partir d'une certaine température, le même effet qu'une élévation detempérature (...). Le niveau technologique d'un potier n'a donc aucun rapport avec latempérature maximum qu'il peut obtenir dans son four. Ce sont sa capacité à choisir sa terre, àla travailler et à conduire sa cuisson pour obtenir un produit déterminé qui fournissent uneidée de son niveau. Parmi tous les éléments énumérés ci-dessus, la température maximumapparaît finalement comme celui qui est le moins déterminant. La composition est plusimportante dans la mesure où certains corps ont le pouvoir d'abaisser le point de fusion dessilicates (...)".

1.4 Conclusion

La caractérisation typologique et l'étude technologique et minéralogique nous ontpermis d'appréhender individuellement toute la céramique et cela sous plusieurs critères.

24

Mais tout ceci n'a d'intérêt que si les résultats de ces études sont confrontés ensembles, avecen perspective les conclusions des travaux statistiques, qui offrent l'avantage d'élargir leslimites de la typologie.

II. ÉTUDE STATISTIQUE

L'avantage d'une étude statistique est de permettre de définir et de caractériser, sur unebase chiffrée, toute la diversité d'un corpus donné et de déterminer, s'il y a lieu, l'évolutionmorphologique, typologique ou technologique de ce matériel. Ce travail nous a donc amenésen premier lieu à étudier d'une façon individuelle chaque groupe typologique sur les deuxniveaux et selon plusieurs critères, dans un second temps de confronter toutes ces donnéesensemble et de voir comment se comporte chaque type de vase dans l'ensemble du corpus.Dans un troisième temps il sera intéressant d'observer et de comprendre les associationspréférentielles qui se créent entre les diverses variables d'ordre technologique, typologique etmorphologique. Et enfin, dans un dernier temps, l'utilisation de diagrammes de dispersionpermettra d'exprimer et d'afficher toute la complexité de l'ensemble du corpus.

L'étude statistique dépasse le simple fait de l'observation de la caractérisationtypologique. Pour cela, ce travail a recours à de très nombreux critères et indices. On l'a vu,ces éléments sont d'ordres divers. Ils s'attachent à définir, pour les uns la qualité defabrication, pour les autres la dimension ou encore la forme du vase.

Mais pour compléter ce système, il nous a semblé intéressant, comme pour l'étude desdimensions, de partir d'un postulat tout à fait arbitraire mais qui a l'avantage de classer et dedéfinir les vases non pas par leur morphologie ou leur aspect mais par leur taille. Pour celanous partons du principe qu'il existe deux sortes de vases. Les premiers que l'on tient dans lamain à usage individuel, dont le diamètre à l'ouverture est inférieur à 14cm et les seconds àusage collectif dont le diamètre à l'ouverture est supérieur à 14cm. La barrière des 14cm esttout à fait arbitraire. Mais cette distinction entre vases collectifs et vases individuels l'estbeaucoup moins. Elle formule en quelque sorte l'idée qu'on se fait d'une vaisselle moderne,avec d'un côté les petits récipients pour boire et pour manger à usage personnel et de l'autre labatterie de cuisine propre à la préparation, à la cuisson et pourquoi pas à la présentation de lanourriture.

L'objectif de ce chapitre, au-delà des chiffres, est de reconnaître s'il existe uneévolution entre les deux occupations et quel type d'évolution, et de s'affranchir des limites dela typologie classique pour savoir s'il est possible d'accorder à une forme ou à un vase unefonction précise.

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2. 1 Étude statistique individuelle

2. 1. 1 Vases en calotte (fiches techniques, annexes 1 et 2)La faiblesse et l'homogénéité de ce groupe, sur les deux phases d'habitat, ne nous

permet pas d'évaluer l'évolution du matériel.On observe une grande régularité pour les fonds, les bords et les lèvres. En ce qui

concerne l'aspect du vase, il semble être plus soigné en B3 qu'en B1. On compte en B3 85%de vases moyens et 71,5% de vases lissés à l'intérieur et à l'extérieur, pour seulement 70% devases moyens en B1 et surtout 30% de vases lissés, intérieur et extérieur. Par contre, on nerencontre sur les deux couches aucune trace d'encroûtement. Les couleurs sont assezsemblables, avec plutôt des tons sombres (marron, noir, marron-noir), intérieur commeextérieur. La taille et la dispersion des dégraissants sont variables, mais on constate dansl'ensemble certaines différences. On trouve par exemple en B3 des dégraissants plus fins etmieux répartis qu'en B1. Il est intéressant de remarquer que sur les deux niveaux, lesdégraissants fins sont homométriques, les grossiers sont hétérométriques. Mais en aucun cas iln'est possible de rapprocher l'aspect du vase du dégraissant.

Pour l'ensemble du groupe, B3 et B1 confondus, on ne connaît qu'une seule préhension(CHA5424 (pl. 1, n°10)) sur un vase parmi les plus grands. Les dimensions moyennesobtenues pour les vases en calotte sont assez significatives, puisqu'elles sont prises sur cinqvases sur sept en B3 et huit vases sur dix en B1.

L'interprétation de ces moyennes reste délicate. Elles ont plus une valeur d'exemplequ'une véritable valeur démonstrative. Cependant ils témoignent d'une certaine réalité.On observe plusieurs phénomènes :- en premier lieu les vases individuels (les plus nombreux) semblent être plus bas et pluslarges en B3. Mais en règle générale les proportions sont régulières, on obtient les mêmesindices (hauteur/diamètre ouverture) sur les vases collectifs et individuels, entre 0,41 et 0,53.- en second lieu, la deuxième série de critères fournit des résultats surprenants. Il apparaît queles vases moyens sur les deux niveaux sont plus hauts et plus larges que les vases grossiers.Le problème c'est qu'aucune de ces constatations n'autorise de réelles interprétations.

Donc, on vient de le voir, il n'est guère possible de mesurer les différences entre cesvases et d'y reconnaître une quelconque évolution. Cependant on peut résumer les vases encalotte de la façon suivante :- c'est un vase ouvert, toujours à fond rond, bord simple et lèvre arrondie quelquefois facettée.Il est plutôt moyen, assez bien lissé en B3, moins en B1, de couleur sombre. Le dégraissantest moyen avec parfois de grosses inclusions. On n'y reconnaît aucun décor et de rares

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préhensions. Assez bas et large, il est d'une petite taille régulière (hauteur de 30 à 100mm,largeur de 50 à 195mm). L'épaisseur varie entre 6 et 8mm.- le vase en calotte est un vase robuste à usage individuel. Son utilisation se rapproche de celledes bols actuels. En aucun cas il n'a servi à cuire la nourriture.

2. 1. 2 Vases tronconiques (fiches techniques, annexes 3 et 4)A priori l'étude de ce groupe va nous permettre d'obtenir de meilleurs résultats et peut-

être une meilleure définition, puisqu'on observe plusieurs variables morphologiques (fondsronds ou aplatis), la présence de critères plus nombreux (préhensions, encroûtements) etsurtout un corpus des plus importants (80 vases, B3 et B1 confondus). Les statistiques fonds,bords et lèvres sont établies sur la grande majorité des vases, seuls 10% d'entre eux ont étéécartés des calculs parce qu'ils n'ont plus un de ces éléments. Malgré la différence en nombredes vases sur les deux niveaux (32 en B3 et 48 en B1) on retrouve exactement le mêmepourcentage de fonds aplatis. Une très grande régularité que l'on continue d'observer sur lesfréquences de bords ou de lèvres.

L'aspect du vase est aussi très semblable, on rencontre en effet 80,6% de vases soignésen B3 (fins et moyens), pour 85,1% en B1. Le vase tronconique fin reste l'exception. Onremarque toutefois en B1 une plus grande attention apportée au lissage avec 59,5% de vaseslissés extérieur et intérieur, contre 48,5% en B3. Mais somme toute il n'y a que 29% de vasesnon lissés en B3 et 32% en B1, donc en grande majorité les vases tronconiques sont assezbien soignés.

En schématisant, il est possible de former deux groupes distincts. Le premier, peuimportant, est constitué par des vases non lissés, qui forment la majorité des vases grossiers,et le second par des vases moyens et fins, le plus souvent lissés intérieur et extérieur. A ladifférence des vases en calotte on observe sur les vases tronconiques la présenced'encroûtements trois fois plus nombreux en B3 qu'en B1.

La couleur quant à elle reste très stable, le noir est à l'honneur à l'intérieur comme àl'extérieur. Les proportions de dégraissant montrent une certaine différence entre les deuxcouches. Il est plus fin en B1 qu'en B3. On compte respectivement 21,7% pour le premier enB1 et 13,7% pour le second. Par contre, on observe une plus grande régularité de répartitiondu dégraissant en B3 qu'en B1. Mais en règle générale, et cela pour les deux couches, onrencontre plus volontiers un dégraissant moyen homométrique. Malheureusement la qualité etla répartition du dégraissant ne correspond à aucun type particulier de vases tronconiques.Cependant il semblerait qu'il corresponde à la qualité et au lissage du vase. Les vases fins ontun dégraissant fin et les vases très bien lissés possèdent le même type de dégraissant. Parcontre sa régularité n'apporte aucune information pertinente. Par exemple CHA5409 (pl. 4,n°14) en B3 est un vase très bien lissé à dégraissant fin mais hétérométrique. On ne remarqueaucune différence particulière pour les vases encroûtés.

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Les calculs des dimensions moyennes apportent quant à eux, un éventaild'informations assez intéressantes et relativement significatives du fait du nombre élevé demesures prises. Ces mesures vont permettre de savoir s'il est possible de distinguer un vaseencroûté et un vase non encroûté suivant ses dimensions. Malheureusement pour les premiers,plus de la moitié d'entre eux ne disposent pas de mesures complètes et ne sont pas utilisablesstatistiquement. Par contre en n'utilisant que les diamètres de l'ouverture présents sur tous lesvases encroûtés, cela devient plus significatif.

On observe en B3 que la moyenne obtenue est supérieure à celle des vases nonencroûtés. En B1 le problème est plus délicat, puisqu'il s'agit de deux vases grossiers et d'unvase moyen. Mais de toute façon la moyenne des trois vases ensembles montre qu'ils sont pluspetits que la moyenne des autres vases confondus. Des résultats très étonnants qui ne peuventêtre pris en considération : trois exemples sont insuffisants pour former une moyennesignificative. En revanche, la moyenne des vases non encroûtés ne prête pas à discussion. EnB3, les vases moyens non encroûtés semblent être plus bas, moins larges et plus épais qu'enB1. Il reste difficile d'accorder à ces chiffres une véritable signification. Quant aux vasesgrossiers leur trop faible représentation interdit toute interprétation sérieuse.

Le vase tronconique peut se résumer ainsi :- C'est un vase plutôt moyen, ouvert, le plus souvent à fond rond, bord simple et lèvrearrondie. Il est assez soigné et bien lissé avec un dégraissant en général moyen homométrique.Il n'a qu'occasionnellement servi à faire cuire la nourriture. Il est alors plus grand mais rien nepermet de dire que les vases encroûtés ont été conçus dès l'origine à cet effet, ni la qualité dela pâte, ni son épaisseur ni le dégraissant.- Seule la moyenne des dimensions, et aucun autre élément (préhension, fonds, etc.) permet deles individualiser du reste du groupe. Mais la plupart des vases tronconiques encroûtés sonttrès fragmentaires et souvent incomplets. On connaît donc mal leurs formes, mais il est fauxde penser qu'ils puissent être différents.

On a plutôt le sentiment que, parmi un ensemble de vases déjà existants, certains ontété choisis peut-être par leur taille pour servir à cuire la nourriture. D'autre part, aucunélément vraiment déterminant ne distingue B3 de B1. La diversité des formes des vasestronconiques ne s'explique nullement par la statistique. On n'observe aujourd'hui aucunrapport direct entre la morphologie, la conception (fabrication, lissage) et l'utilisation(cuisson).En revanche cela nous a permis de voir que pour une pâte fine correspond un dégraissant demême nature et un lissage approprié. Ce sont là les seules véritables constantes visibles. Jen'ignore pas qu'il peut en exister d'autres, mais pour l'instant dans la limite des travauxeffectués, tout nous prouve le contraire.

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2. 1. 3 Vases globuleux (fiches techniques, annexes 5 et 6)En ce qui concerne les vases globuleux, on peut observer la même démarche que pour

les vases tronconiques. La problématique est sensiblement la même, avec en perspective deuxgrandes questions. La première est de déterminer les différences entre les deux niveauxd'occupation. La seconde est de confronter les nombreux critères d'étude typologiqueensembles pour définir des constantes.

On observe en premier lieu une très grande similitude de deux matériels, avec despourcentages très proches pour les fonds, les bords et les lèvres. On peut remarquer une plusgrande diversité des bords et des lèvres en B3. Mais il faut rappeler que le corpus des vasesglobuleux en B3 est le plus important du site avec 68 vases et qu'il est logique de rencontrerune plus grande diversité morphologique. Ceci dit, il reste étonnant de remarquer la grandeparenté des deux matériels.

En revanche l'application apportée à leur fabrication est toute différente. On compte eneffet 70,5% de vases soignés (fins et moyens) en B3 pour seulement 51,6% en B1.L'importance du lissage confirme cette opinion avec, en B3, 71,8% de vases lissés extérieur etlissés intérieur et extérieur, contre 48,2% en B1. Les pourcentages d'encroûtementcurieusement inversent cette tendance. On en retrouve un plus grand nombre en B3 où lesvases sont les plus soignés avec 22,1% contre 16,2% dans le niveau supérieur. Mais ceschiffres restent très proches et il ne faut leur accorder que l'importance qu'ils méritent.

La couleur reste toujours dans des tonalités très sombres (noire ou marron foncé) àl'intérieur comme à l'extérieur.

La qualité et la répartition du dégraissant sont très semblables sur les deux niveaux etcela, malgré la différence de soins apportés à la production. Il est en règle générale moyen,51,5% en B3 et 53,5% en B1, et partagé entre une répartition homométrique ethétérométrique.

La fréquence des préhensions demeure toujours un gros problème, même si commedans ce groupe elles sont présentes en grand nombre. Dans le niveau supérieur on compteparmi les cinq vases complets, deux avec une seule préhension, deux autres avec deuxlanguettes et le dernier avec quatre mamelons. La grande diversité morphologique des vases,du nombre des préhensions et le peu de vases complets interdit toute étude statistique à cesujet.

En ce qui concerne les mesures, elles sont parmi les plus significatives du site. Lesdeux couches confondues, on compte 53 vases aux mesures complètes. Mais il est difficile decomparer les vases encroûtés sur les deux niveaux ; si l'on possède une dizaine d'exemplesaux mesures complètes en B3, ce chiffre se réduit seulement à trois exemplaires utilisables enB1. Il ressort de cette étude les mêmes conclusions que pour les vases tronconiques, à savoirqu'en moyenne les vases encroûtés sont plus grands et curieusement moins épais que les

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autres vases et cela sur les deux niveaux. Dans le groupe des vases encroûtés aucun élémentn'est vraiment déterminant. La seule différence que l'on reconnaisse entre les deux matériels,c'est qu'en B3 on compte 26,6% de vases individuels et 60% en B1.

Les vases non encroûtés sont mieux connus parce que plus nombreux. On observe surles deux niveaux les mêmes caractéristiques. Les vases fins sont parmi les plus petits dugroupe. Mais curieusement les vases grossiers sont plus petits que les vases moyens. D'autrepart il est intéressant d'observer qu'en B1 les vases les plus fermés n'ont pas d'encroûtement,cela se confirme en B3 pour les vases moyens et s'inverse pour les vases grossiers. Encore unefois on a l'impression qu'aucune règle particulière ne régit les vases encroûtés hormis peut-être la taille, ni qu'aucune évolution claire et précise n'affecte la céramique entre les deuxniveaux. Le vase globuleux peut se résumer ainsi :Le vase globuleux est un vase fermé, très souvent à fond rond, avec en B3 des bords et variésqu'en B1. En règle générale les vases moyens sont plus grands que les vases grossiers. Il n'aque rarement servi à cuire. La couleur est sombre, le dégraissant moyen hétérométrique et lespréhensions assez fréquentes. Le matériel des deux couches se ressemble fortement, àl'exception du soin apporté à la fabrication des vases. Malheureusement, à l'instar des vasestronconiques aucun élément (forme, bord, lèvre, pâte, lissage, couleur, dégraissant, etc.) necoïncide véritablement. De nouveau, les vases encroûtés apparaissent plutôt comme des vaseschoisis dans l'ensemble du groupe et qu'aucune attention particulière à la fabrication ne leur aété accordée.

2. 1. 4 Vases carénés (fiches techniques, annexes 7 et 8)L'étude statistique des vases carénés n'a en soi que très peu d'intérêt. Le corpus de ce

groupe est trop faible et les vases trop différents. Le propos se résumera donc à l'énumérationdes différents critères les plus représentatifs. Malgré la diversité morphologique de ces vases,on peut reconnaître une certaine parenté entre plusieurs d'entre eux et cela sur les deuxniveaux. Mais en aucun cas il n'est possible de vérifier si cela peut s'inscrire dans unquelconque processus évolutif.

Les vases à carène basse ont un fond rond en arc de cercle, des bords simples ouévolutes, des lèvres arrondies et parfois facettées. Ce sont des vases plutôt fins et très bienlissés voire lustrés, d'une couleur très noire et brillante. On n'y connaît pas d'encroûtement. Ledégraissant est fin et homométrique (CHA1744 (pl. 12, n°6) (B3), CHA1648 (pl. 12, n°9)(B1)). Les dimensions moyennes n'ont pas été calculées. Elles n'ont pas grand intérêt. Le vaseà carène basse est un récipient de dimensions moyennes, entre le vase individuel et le vasecollectif. Son utilisation, comme les autres vases quand ils ne sont pas encroûtés, reste pourl'instant un mystère.

Les vases à carène moyenne sont également très divers. Indifféremment ouvert oufermé, ils se présentent sous la forme de vases plutôt grands, à l'exception de deux vases

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(CHA1700 (pl. 9, n°8) (B3) et CHA5385 (pl. 11, n°7) (B1)) avec en grande majorité un fondrond, des bords évolutes et des lèvres ourlées ou facettées. Ce sont des vases moyens, dansl'ensemble et lissés. Il est curieux de constater que le vase le plus grand sur les deux niveauxest aussi le seul à contenir de l'encroûtement. La couleur est également très sombre mais on neretrouve pas ce noir brillant des vases fins à carène basse. Le dégraissant est plus volontiersmoyen et grossier. Dans ce groupe la morphologie rejoint pour la première fois lescaractéristiques intrinsèques des vases. En effet, comme on vient de le voir, les vases à carènebasse sont en général plus soignés, plus fins et cuits avec plus d'attention que les vases àcarène moyenne.

2. 1. 5 Vases à col (fiches techniques, annexe 9)Le vase à col garde une place toute particulière dans le corpus céramique de

Charavines et cela à plusieurs titres ; d'une part, par son unique présence en B1, d'autre partpar son caractère morphologique tout à fait original.

L'étude présentée ici revêt plutôt l'aspect d'une étude sérielle. L'absence de ce type devase en B3 n'est pas en soi un handicap pour la statistique, puisqu'elle représente au contraireun élément tout à fait parlant. L'apparition du vase à col témoigne non seulement de ladifférence des deux couches, mais aussi des apports culturels recueillis par le groupe pendantla phase d'abandon du site.Les fonds sont toujours ronds. A la différence des autres types de vases et en raison de laprésence d'un col rectiligne, on ne rencontre aucun bord simple, mais une majorité de bordsdroits, 69,2% et plus rarement de bords évolutes et involutes. Il faut accorder à cesobservations le fait qu'aucun bord de vase à col ne succède directement à la panse. Il estintimement lié au col. On pourrait même dire qu'à ces deux termes correspond le mêmeélément, puisqu'en aucun cas on ne peut distinguer l'un de l'autre.

A l'inverse les lèvres n'offrent pas de disposition particulière. Malheureusement 65%des vases n'en disposent plus. Sur les 35% restant on rencontre plus volontiers des lèvresarrondies (71,5%). L'importance des vases fins est considérable et représente la plus forteproportion parmi tout le corpus. On relève en effet 65% de vases fins, 35% de vases moyenset aucun grossier. C'est-à-dire qu'au caractère particulier du vase s'ajoute celui du soin apportéà sa fabrication. Tous les vases à col sont lissés à l'intérieur et à l'extérieur, mais on reconnaîtet seulement sur les vases fins, des surfaces très bien lissées voire lustrées. Elles constituentplus de la moitié des vases à col. Il n'existe dans ce groupe aucune trace d'encroûtement.

La couleur est très significative. A l'intérieur comme à l'extérieur 85% des vases ontune tonalité noire brillante. Deux vases moyens sont plus clairs, avec des tons marron-beige etun vase fin est de couleur rouge-bistre. Mais pour ce dernier, il semble que cette couleur soitcelle d'origine. Elle n'a pu être provoquée par une re-cuisson accidentelle des tessons dans unfeu "ouvert" à atmosphère oxydante comme celle d'un foyer par exemple. La couleur est

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régulière et il n'y a aucune trace de coup de feu. Le dégraissant est également très homogèneet correspond à la nature de ce vase. Il se présente en grande majorité sous la forme departicules fines à 80%, à aucun moment grossières et homométriques à 75%. Il est curieux denoter que le dégraissant moyen correspond à plusieurs reprises aux vases moyens.

La présence de préhensions devait être assez fréquente, seulement la conservation descéramiques ne nous permet pas d'être plus précis. Il semblerait toutefois qu'il y en ait eu une,deux, trois, quatre suivant la grandeur du vase. CHA1611 (pl. 13, n°2), le seul complet encompte deux (CHA1725 (pl. 1, n°16) en a trois), alors que CHA5328 (pl. 13, n°1), beaucoupplus grand, en possède quatre. Ce sont en général de petites languettes assez arrondies ettoujours placées sur la carène.

Les dimensions, on vient de le voir, sont très variables. On passe du simple au doubleentre CHA5347 (pl. 13, n°7) et CHA5328 (pl. 13, n°1). La valeur des dimensions moyennesest incertaine. Cela en raison de deux facteurs : en premier lieu le peu de mesures complèteset réelles dont on dispose et en second lieu la différence de taille qui existe entre les vases.Les moyennes des vases fins et moyens nous apprennent que les premiers sont plus petits queles seconds. Mais quand on écarte l'élément aberrant que constitue CHA5328 (pl. 13, n°1), leschiffres s'inversent en ce qui concerne la hauteur, sont assez semblables pour le diamètre del'ouverture, mais restent supérieurs pour le diamètre maximal et l'épaisseur. Il est intéressantde remarquer que pour tous les vases, le rapport entre le diamètre de l'ouverture et le diamètremaximal est assez variable, entre 0,49 pour CHA5328 (pl. 13, n°1) et 0,85 pour CHA5344 (pl.13, n°6), mais qu'en règle générale le diamètre de l'ouverture reste toujours dans desdimensions très proches et ce malgré la taille du vase entre 90mm et 125mm. A titred'exemple entre les deux vases cités plus haut il existe 5mm de différence à l'ouverture et115mm à la carène.

Pour résumer, on peut dire que les vases à col sont des vases fermés, à fond rond etouverture rétrécie. Le col est plus volontiers droit avec des lèvres arrondies, parfois facettées.Mais c'est surtout un vase très fin obtenu par battage, très bien lissé, d'une couleur noirebrillante. Tous ces critères concordent pour affirmer que ce type de vase possède un excellentcoefficient d'imperméabilité. Il est très possible que ces vases aient été conçus pour contenirun liquide (formes et techniques particulières) et non pour cuire.

L'absence de préhensions perforées semble indiquer qu'ils étaient posés à terre. Doncces vases se distinguent très nettement des autres types de récipients, par leurs formes, maisaussi certainement par leur usage. Il reste surprenant que ces vases à l'usage précis et limitésoient apparus brusquement et qu'ils aient été l'objet de tant d'attentions techniques etesthétiques. Il semble donc que sur le site ces objets soient des créations pures puisqu’à priorion ne connaît pas leur équivalent en B3.

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2. 1. 6 Vases cylindriques (fiches techniques, annexes 10 et 11, 12 et 13)Avec les vases cylindriques, on entre dans la catégorie des grands vases grossiers à

quatre languettes de la civilisation Saône-Rhône. Ce groupe est bien connu, on compte sur lesdeux niveaux 76 vases individualisés. Mais comme on l'a vu dans le chapitre decaractérisation typologique, il existe dans ce groupe des récipients cylindriques atypiques. Laprésente étude va être conduite en deux temps.

En premier lieu l'étude statistique des vases cylindriques typiques, les plus nombreuxet en second lieu nous aborderons le problème des vases atypiques. Le nombre et la dispersiondes tessons sont proportionnels à la taille des vases cylindriques. Quand ceux-ci sontretrouvés en place lors de la fouille et remontés en motte à la surface, ils sont recollésensemble sans trop de problèmes mais très souvent la masse des tessons de ces vases s'estmélangée et il devient plus difficile de les distinguer les uns des autres. Il n'est pas rare, donc,dans ce groupe de rencontrer des vases dont il manque soit le fond, soit un morceau de panseou même le bord. Donc on ne peut accorder ici aux statistiques morphologiques qu'un intérêtmineur, du fait qu'elles sont amputées d'une grande partie des informations.

Cependant on peut observer que les pourcentages, fonds, bords, lèvres, malgré toute lamesure que l'on doit leur accorder, sont très similaires d'une couche à l'autre. On rencontreune très grande majorité de fonds ronds et l'omniprésence de bords simples et de lèvresarrondies. Il est intéressant de noter toutefois la présence tout à fait particulière aux vases degrands formats, de lèvres décorées d'incisions perpendiculaires ou légèrement obliques aubord. Les lèvres incisées sont indifféremment arrondies, facettées ou ourlées. On en compte13% en B3 et 5,1% en B1, dont un exemplaire (CHA1730 (pl. 18, n°1)) avec des lèvresdécorées d'impressions digitales.

L'étude de l'aspect des vases amène deux réflexions ; la première est la très grandehomogénéité des deux niveaux et la seconde est que parmi l'ensemble des groupes du corpuscéramique, avec les vases en tonneau, ils forment deux groupes où la qualité du vase est laplus régulière. On compte en effet en B3 95,2% de vases grossiers et 100% en B1. Le peu desoin accordé au lissage confirme cette opinion avec 80,9% de vases non lissés en B3 et 87,7%en B1. Il faut noter sur les deux niveaux l'absence de vases très bien lissés.

Le nombre des encroûtements est le plus élevé de toute la céramique, avec 66,6% enB3 et 65,3% en B1. On remarque également sur certains de ces récipients, la présenced'encroûtement à l'extérieur sur le bord. Ce qui pourrait indiquer que la nourriture a débordélors de sa cuisson.

Les couleurs sont assez variées, on rencontre en effet sur ces grandes surfaces queconstituent ces vases de nombreuses variations de tonalité dues peut-être aux coups de feupendant la cuisson. Mais en règle générale ils sont marrons et noirs à l'extérieur et plus noirs àl'intérieur. Nombre d'entre eux présentent la particularité d'avoir une bande noire dans la

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partie supérieure à l'extérieur et d'avoir le fond beaucoup plus clair. Ce phénomène, dont on adéjà parlé, est certainement lié à la cuisson.

La nature du dégraissant est très semblable sur les deux matériels et correspond bienaux caractéristiques de ce genre de vases. On observe en grande majorité un dégraissantgrossier hétérométrique.

Les préhensions dans ce groupe ne constituent pas un réel problème. Chaque vase étaitmuni de quatre languettes disposées symétriquement autour du vase à quelques centimètressous le bord. Bien entendu tous les vases individualisés ne les ont pas conservées au complet.Ce qui nous fait être aussi affirmatif quant au nombre de préhensions par vase, c'est que danstous les cas où le vase en possède encore deux ou trois, elles sont placées de telle manièreautour de l'ouverture qu'elles impliquent sans doute la présence possible de quatre languettes.Il n'existe aucune variante quant au nombre et à la place des préhensions, mais il en existepour la nature. On observe en effet la présence de plusieurs languettes bifides, de quatremamelons coniques sur le vase CHA1621 (pl. 17, n°1), mais surtout l'unique présence dans lacouche supérieure de trois vases munis d'un cordon horizontal lisse. Ils représententseulement 6,2% des vases en B1. Aucun cordon ni aucun élément lui ressemblant n'apparaîtsur ce type de vase en B3.

Malgré l'importance du groupe sur les deux niveaux, 71 vases individualisés à ce jour,très peu disposent d'un profil complet. On en compte un seul en B3 et dix en B1. Le nombreet la représentativité des dimensions ne nous permettent pas d'obtenir de véritablesstatistiques. L'emploi de ces dix séries de mesures en B1 nous offre l'image suivante : celle devases encroûtés plus petits que les vases non encroûtés, chose assez surprenante jusqu'àprésent.Mais si les mesures complètes font défaut, on dispose, et cela en bien plus grand nombre, dudiamètre d'ouverture de ces vases. Et là, dans cette perspective, avec 18 vases en B3 et 36 enB1, la tendance s'inverse. On observe que tous les vases encroûtés ont un diamètre àl'ouverture plus large que les vases sans encroûtement et bénéficient également d'uneépaisseur de pâte supérieure. Tout ceci confirme l'aspect général de ces vases dans l'ensembledu corpus céramique.

A la différence des autres types de céramiques, le vase cylindrique est particulièrementrégulier. C'est un grand vase haut et large, droit à fond rond, bord simple et lèvres arrondies. Ilest toujours muni de quatre languettes assez larges. On peut lui reconnaître trois typesd'utilisation. Soit il faisait office de vase silo, sorte de réserve de grain, soit le plus souvent ilservait à cuire la nourriture, ou encore, mais cela on ne le saura sans doute jamais, servait-il àtransporter quelques matériaux solides ou liquides (argile, eau, etc.) ? Mais quoi qu'il en soitet à la différence des autres types de vases encroûtés, il est possible que ceux-ci aient étéconçus pour cet usage. Ils sont plus grands et plus épais. Il est bien certain que ces deuxindices ne sont pas suffisants pour étayer une telle hypothèse.

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Les vases atypiques forment un groupe assez particulier. Ils se distinguent despremiers à plusieurs titres. D'une part par leur nombre, on en compte trois en B3 (CHA5406 -5407 - 1735 (non dessinés)) et trois en B1 (CHA5323 - 5322 - 5382 (pl. 15, n° 2, 3 et 4)) etd'autre part plusieurs critères de différents ordres. Il faut écarter tout de suite le vaseCHA5323 (pl. 15, n°2) qui se présente comme un type aberrant plutôt qu'atypique. Ce sontdes vases d'une hauteur moyenne, entre 180 et 200mm, et d'un diamètre à l'ouvertureéquivalent au plus petit des vases cylindriques, entre 160 et 215mm. D'aspect général ils sontplus trapus avec pour les deux seules mesures que l'on ait, une hauteur légèrement inférieureau diamètre de l'ouverture.

Mais leur caractéristique principale est sans aucun doute leur qualité d'exécution quiles distingue de la production grossière des vases typiques. On observe en B3 deux vasesmoyens et un vase grossier et deux vases moyens en B1. Les deux vases les plus fins en B3sont seulement lissés à l'extérieur alors que l'on reconnaît un très beau lissage intérieur etextérieur sur les deux vases en B1. Il faut ajouter ici que CHA5322 (pl. 15, n°3) possède leplus beau et le plus complet des décors que l'on connaisse à Charavines.

On rencontre, parmi ces vases la présence d'un seul encroûtement. Le dégraissant sedémarque également des vases typiques. On remarque sur les deux niveaux une grandehomogénéité, avec en B3 deux dégraissants fins homométriques et un moyen homométriqueet en B1 deux moyens homométriques. Un détail vient encore marginaliser ce groupe. Troisvases dont un au 3/4 complet ne disposent d'aucune préhension. Quant au vase CHA5322 (pl.15, n°3) on lui reconnaît deux languettes quadriforées tout à fait uniques sur le site. Ces vasesreprésentent un groupe marginal à qui on ne peut prêter le même emploi que pour lespremiers, ce sont des vases assez grands et bien soignés qui n'ont pas servi à cuire.

2. 1. 7 Vases en tonneau (fiches techniques, annexes 14 et 15)Les vases en tonneau complètent la série des grands vases grossiers. Ils sont moins

élevés et plus volumineux que les vases cylindriques. Ils sont également moins nombreux,seulement 36 en B3 et 11 en B1. Mais on y observe une meilleure conservation, puisque l'oncompte en effet respectivement en B3 et en B1, 63,8% et 72,7% de fonds, 94,4% et 90% debords et de lèvres. Donc à la différence des vases cylindriques, les statistiques gardent icitoute leur crédibilité.

Les vases en tonneau sont des vases simples qui ne connaissent aucune variablemorphologique. On reconnaît entre les deux niveaux quelques petites différences qui sontpeut-être à mettre au compte du nombre des vases dans chaque couche. Si la proportion defonds ronds est très proche, 87% en B3 et 87,5% en B1, on observe que les bords les plusvariés se retrouvent en B1 dans le corpus le moins important, avec quatre types de bords, pour

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seulement deux en B3. Malgré cette différence les bords simples sont les plus nombreux :85,3% en B3 et 70% en B1.

Pour les lèvres, cette tendance s'inverse, on ne trouve en B1 que des lèvres arrondies.Cela se résume à seulement 73,5%. Mais le plus important reste la présence unique en B3 delèvres décorées d'incisions parallèles, perpendiculaires ou obliques au bord. Elles représentent8,3% des vases en tonneau.

L'aspect des vases peut paraître plus soigné en B3 mais il faut toujours garder enmémoire qu'il y a trois fois plus de vases dans ce niveau. On compte 94,4% de vases grossiersen B3 pour 100% en B1. On trouve surtout dans le niveau inférieur 25% de vases lissés dont8,3% à l'intérieur et à l'extérieur, alors qu'il n'y en a aucun dans le niveau supérieur. Il fautmentionner également que parmi les deux vases moyens présents, seul un est lissé, alors queparmi les 34 grossiers, huit le sont, soit 23,5%.

La présence d'encroûtement est très significative dans ce groupe, parce qu'elle rejointles chiffres des vases cylindriques avec 61% en B3 et 63,6% en B1. Il est curieux de constaterque les vases encroûtés concernent indifféremment les vases lissés ou non.

La couleur des vases hésite entre le noir et le marron à l'intérieur, et s'affirme au noir àl'extérieur. On retrouve à l'instar des vases cylindriques la même variation de couleur due auxcoups de feu pendant la cuisson, mais aussi ce col noir à l'extérieur.

On observe sur les deux niveaux les mêmes proportions de dégraissant. Avecrespectivement en B3 et en B1 77,8% et 81,8% de dégraissant grossier, puis 52,7% et 63,6%répartis de façon hétérométrique.

100% des vases en tonneau sur les deux niveaux possèdent des préhensions. En B1 latotalité des vases sont munis de quatre languettes et seulement 91,6% en B3. Cette différences'explique par la présence de trois individus bien distincts :

- CHA5368 (pl. 20, n°3) ne présente pas de languette mais des mamelons coniques. Il estsingulier de remarquer qu'il représente l'équivalent du vase cylindrique CHA1621 (pl. 17,n°1).- CHA1682 (pl. 24, n°2) ne possède quant à lui que deux languettes. L'état du vase conservéau 3/4 nous permet d'être affirmatif.- CHA1757 (pl. 20, n°1), le plus extraordinaire, porte une ligne de mamelons rectangulairesfaisant office de préhensions.

Seul CHA5368 (pl. 20, n°3) se distingue véritablement des autres à plusieurs égards :la qualité de la pâte (moyenne), la couleur claire et le dégraissant. Il faut noter également laprésence sur deux vases de languettes biforées verticalement. Il est curieux de constater quepour l'un de ces vases, CHA5308 (non dessiné) on trouve une préhension de suspension et la

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présence d'encroûtement ; l'aspect unique de cette association ne permet pas de reconnaître s'ils'agit d'une coutume particulière ou d'un autre phénomène.

Il faut également souligner qu'en B3 on compte trois vases à languettes bifides, soit8,3% des vases. Mais ces languettes ne correspondent à aucun élément particulier. On assisteavec le problème des dimensions moyennes des vases en tonneau au même problème poséaux vases cylindriques. C'est-à-dire la représentativité des seules mesures prises sur les vasesles plus complets.Seuls 11 vases et uniquement en B3 offrent ces mesures. Elles indiquent que les vasesencroûtés sont plus hauts, moins larges à l'ouverture et au diamètre maximal, mais par contreplus épais. Seulement, contrairement aux vases cylindriques, ces premiers calculs confirmentles seconds pris sur les mesures les plus nombreuses : diamètre de l'ouverture, diamètremaximal et épaisseur. Elles montrent clairement qu'en B3 les vases encroûtés sonteffectivement moins larges, mais d'une épaisseur égale aux vases sans encroûtement. Onobserve également que les vases encroûtés sont proportionnellement plus ouverts que lesautres vases.

Ces chiffres sont assez surprenants, mais on peut s'aventurer à leur accorder uneexplication qui est sans doute à rechercher dans le volume des récipients. C'est-à-dire quepassée une certaine grandeur, le vase n'est plus adapté à certaines pratiques comme la cuissonde nourriture. Soit qu'ils sont trop hauts comme le vase cylindrique CHA5426 (pl. 15, n°5)(haut. 495mm), soit qu'ils sont trop volumineux comme CHA5380 (pl. 24, n°1) (haut.410mm, diam. ouverture : 335mm, diam. max. : 425mm). Mais rien ne nous permet pourl'instant de fournir une explication claire à cette différence.

En résumé, le vase en tonneau est un vase grossier, haut et très large, à fond rond, bordsimple et lèvre arrondie, parfois décorée. Il n'a que rarement été lissé. Son usage étaitessentiellement domestique et collectif, il a souvent servi à la cuisson de la nourriture. Il esttoujours accompagné de préhensions. Le dégraissant est de même nature que le vase, grossieret hétérométrique. Le rôle d'un tel vase se borne comme le vase cylindrique à la cuisson desaliments, peut-être à l'entrepôt de graines ou de fruits, ou au transport de quelques matériaux,bien que pour certains vases (CHA5380 (pl. 24, n°1)), la taille interdit des manipulations tropfréquentes.

2. 1. 8 Vases particuliers (fiches techniques, annexes 16 et 17)La série des vases particuliers ne peut être traitée dans les mêmes termes que les autres

types de vases. C'est un groupe hétérogène. Il se compose d'une part des vases dont lamorphologie ne rappelle aucun des types pré-existants, et d'autre part d'éléments isolés(préhensions, décors) tout à fait particuliers. Il est impossible d'étudier par la statistique lafréquence des formes de ces vases. Cependant il est raisonnable de penser que l'observation

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de certains éléments va nous permettre d'individualiser ce groupe et ce, malgré toute ladiversité de ses membres.

Si l'on s'accorde à penser, comme on l'a vu au cours des chapitres précédents, qu'unecéramique de bonne qualité peut être définie par sa pâte fine, lustrée, noire, avec undégraissant fin et homométrique, la majorité des vases particuliers entrent dans cettecatégorie. En effet, jamais des pourcentages n'ont été aussi élevés. On remarquera cependantune légère différence de qualité entre les deux niveaux. Mais on ne saurait en tenir rigueur, lescéramiques sont très différentes les unes des autres et d'autre part les chiffres restent de toutefaçon élevés en B1.

On observe respectivement en B3 et B1 une pâte fine à 40% et 28,5%, lustrée à 60% et28%, noire à 80% et 57%, à dégraissant fin à 40% et 71,4% et homométrique à 100%. Jamaisdans aucun type de vase ces chiffres n'ont été atteints. Ils confirment donc l'aspectexceptionnel de ces vases d'une part, et d'autre part la typologie adoptée sur ce site qui les aregroupés simplement parce qu'ils différaient des autres par leurs formes ou par un élémenttout à fait particulier.

On remarque que pour ces vases la qualité d'exécution va de pair avec une certainequalité esthétique. On ne peut s'empêcher de rapprocher de cette série celle des vases à coldont le soin apporté à leur fabrication rejoint celui des vases particuliers. On voit se dessinerune communion entre esthétisme et qualité de la pâte. Ces vases pour la plupart individuels serésument certainement à un usage domestique assez limité. Ils constituent plutôt une vaissellepersonnelle.

2. 1. 9 ConclusionLes statistiques pratiquées individuellement sur chaque type de vases nous ont permis

d'identifier et de visualiser, sans les expliquer, les différences qui existent sur le matériel entreles deux niveaux. Mais au terme de ces observations la connaissance du corpus reste encoretrès partielle. Une seconde série de statistiques effectuées sur l'ensemble des séries B3 et B1va permettre d'observer le comportement des huit types de vases ensembles. C'est-à-dire qu'ils'agit dans un premier temps d'appréhender l'importance des différences selon les types devases, dans l'ensemble du corpus et dans chaque niveau, puis dans un second temps,d'interpréter ces différences par la confrontation de plusieurs critères particulièrementpertinents comme par exemple, la présence d'encroûtement qui indique sans conteste l'usagedu récipient.

Ces statistiques permettront donc une lecture à plusieurs niveaux. Elles permettent, onvient de le voir, de déterminer l'évolution typologique et morphologique mais aussi dedéterminer si les différents types de vases avaient une fonction particulière ou si l'on peutreconnaître pour certains d'entre eux un caractère multi-fonctionnel. D'autre part, elles nousoffrent la possibilité de reconnaître si cette évolution s'inscrit dans un système évolutif clos,

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d'ordre fonctionnel ou dans un système ouvert propice à l'apport d'idées nouvelles, d'ordreesthétique et peut-être aussi fonctionnelles.

Elles permettront également de savoir s'il est possible de tracer un tableau chrono-morphologique où les formes archaïques évoluées, les formes typiques et les formes nouvelless'inscrivent dans un système évolutif logique. C'est-à-dire reconnaître si les types "sansracine" succèdent aux types "avec racine". Et enfin elles détermineront la répartitionmorphologique de l'ensemble du corpus céramique sur des diagrammes afin de reconnaître sila diversité volumétrique des vases s'organise de façon régulière. C'est-à-dire si la variététypologique des récipients couvre l'ensemble des activités domestiques, ou si l'on peutrechercher dans d'autres types de récipients, à l'exception de ceux en bois, absents du site, lestémoins privilégiés d'activités particulières.

Les résultats de ces statistiques et de ces observations sont représentés sous la formed'histogrammes et de tableaux figurant pour chacun d'eux le niveau inférieur B3 puis leniveau supérieur B1.

2. 2 Étude statistique globale

2. 2. 1 Types de vasesL'importance des différents types de vases sur les deux niveaux peut être observée

sous deux angles. Le premier consiste à prendre en compte tous les vases dans chaque niveauet d'en établir les pourcentages. Le second angle plus logique n'admet dans les calculs que lesséries de vases comparables. C'est-à-dire que sont écartés les vases à col absent en B3 et lesvases particuliers.Les pourcentages s'effectuent en B3 sur 178 vases, avec respectivement 7 vases en calotte, 32tronconiques, 68 globuleux, 6 carénés, 24 cylindriques, 36 en tonneau et 5 particuliers et 187vases en B1 avec 10 en calotte, 48 tronconiques, 31 globuleux, 8 carénés, 20 à col, 52cylindriques, 11 en tonneau et 7 particuliers.La première série de calculs donne un panorama de l'ensemble du corpus et la seconde offre lamesure des différentes proportions entre les six principaux types de vases. Les deux premiershistogrammes (fig. 4, n°1) montrent un phénomène que l'on va retrouver de façon constantedans tous les calculs. C'est d'une part une très grande familiarité des deux matériels mais unerépartition très différente. On reconnaît en B3 aux deux premières places les vases globuleuxavec un très fort pourcentage (38,2%) et les vases en tonneau (20,2%), alors qu'en B1 latendance s'inverse et l'on retrouve en premier les vases cylindriques (27,8%) puis les vasestronconiques (25,7%).Il est intéressant de remarquer la prédominance en B3 d'une part de vases de tailles moyennes(globuleux) et surtout de vases fermés (globuleux et en tonneau), alors que dans la couchesupérieure on rencontre en tête des pourcentages des vases de grandes tailles (cylindriques) et

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des vases droits ou ouverts (cylindriques et tronconiques). Au-delà de la très grande similitudedes types de vases sur les deux niveaux, leurs proportions varient considérablement. Seuls lesvases de faibles importances conservent sur les deux niveaux les mêmes proportions (vases encalotte, carénés et particuliers). Il reste étonnant de remarquer ce renversement de tendanceentre vases fermés en B3 et vases droits et ouverts en B1. Il est trop tôt pour commenter cesvariations, mais l'avenir nous dira si elles peuvent être mises sur le compte d'une évolution decomportement (habitude culinaire) ou s'il faut y voir plus simplement le fait d'une répartitionspatiale différente entre les deux occupations.On vient donc de voir, qu'il existe certaines variations de proportions mais on observetoutefois une très grande stabilité des types. A cela il faut ajouter la présence troublante d'ungroupe de vases "sans racine" (vase à col), apparu en B1. Il est trop tôt pour saisir toute lapertinence de cet événement. Mais son importance, 10,7% des vases en B1 et sa soudaineapparition posent un certain nombre de questions, à savoir l'origine culturelle d'une telleforme, sa fonction (usage domestique ou décoratif), déterminer si ce type de vase se substitueà un autre type de récipient ou encore s'il est le témoin de nouvelles coutumes.La seconde série d'histogrammes (fig. 4, n° 2), en faisant abstraction des vases aberrants(vases à col et vases particuliers), donne une image plus juste et plus contrastée des rapportsqui existent entre les différents types de vases. On s'aperçoit que malgré le gommage deséléments aberrants, le rapport des forces reste assez constant. On remarque toutefoisl'étonnante proportion des vases globuleux en B3, le double qu'en B1 et la percée des vasescylindriques dans le niveau supérieur, 2,5 fois plus nombreux que dans la couche inférieure.

2. 2. 2 Formes des vasesOn reconnaît trois groupes de vases : les premiers sont dits ouverts et sont représentés

par les vases en calotte, les vases tronconiques et certains vases carénés et particuliers, lesseconds sont dits droits et sont représentés par les seuls vases cylindriques, puis les derniersdits fermés sont représentés par les vases globuleux, les vases en tonneau et par égalementcertains vases carénés et particuliers. Seuls les deux derniers types de vases possèdent à la foisdes individus fermés et ouverts. Ceci s'explique (voir chapitre caractérisation typologique) parles termes mêmes de la typologie qui s'applique à définir des types d'après une définitionprécise de la forme du vase. Pour les vases carénés cette définition ne s'adresse qu'à une partiedu vase, en l'occurrence la carène. Quant aux vases particuliers ils se distinguent justementpar le fait qu'ils échappent à toutes définitions typologiques.

L'histogramme (fig. 5, n° 1) confirme l'importance des formes fermées en B3 sur lesformes ouvertes et droites. On n'observe pas en B1 pareille distinction et pareil écart. Mais ilfaut nuancer les chiffres et cela sera de même pour d'autres histogrammes Je rappelle qu'enB1 on trouve 10,7% de vases à col inexistant en B3. Ce sont autant de vases fermés en plus.Donc en chiffres corrigés on peut reconnaître en B1 une faible majorité de vases ouverts. En

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données réelles on observe légèrement plus de vases fermés, mais il reste étonnant deremarquer les faibles écarts qui existent entre les différents groupes. Les différences observéesentre les deux séries de matériel se retrouvent logiquement ici accentuées, à chaque formecorrespond un ou plusieurs types différents.

2. 2. 3 Les fondsLes proportions de fonds ronds, aplatis ou plats restent très stables dans l'ensemble du

corpus et cela sur les deux niveaux. On observe, malgré les différences qui existent sur lesdeux matériels, des chiffres très proches (fig. 5, n° 2), et surtout l'énorme majorité de fondsronds et l'extrême rareté des fonds plats (un seul exemple sur le site, en B3 : CHA1724 (pl.12, n°1)).En outre, quand on regarde les proportions de fonds ronds, on s'aperçoit qu'il existe parmi lesgroupes les plus nombreux une très grande similitude. Seuls les vases carénés et les vasesparticuliers connaissent certains écarts (fig. 5, n°3). Il est curieux de constater qu'au-delà dunombre de vases par type, les proportions de fonds ronds et de fonds aplatis sont toujours trèsrégulières. Par exemple on compte 36 vases en tonneau en B3 pour seulement 11 en B1, soittrois fois moins et cependant on reconnaît respectivement pour chacun d'entre eux 87 et87,5% de fonds ronds. Mais malheureusement on ne peut accorder à ces chiffres tout l'intérêtqu'ils méritent. Il faut se soucier en effet de la représentativité des vases retenus pour cescalculs. Beaucoup de vases trop fragmentés sur le site n'ont pu être remontés en entier maissont suffisamment complets pour être individualisés. De nombreux vases n'ont plus de fond.Pour certains d'entre eux la courbure de la partie inférieure de la panse suffit à indiquer lanature du fond. Mais cela n'est pas toujours possible. Pour reprendre l'exemple des vases entonneau, 63,8% des vases en B3 ont conservé leur fond contre 72,7% en B1. Ces chiffresindiquent la prudence toujours conservée vis-à-vis de l'échantillonnage. Mais somme toute, ettoute proportion gardée, ces pourcentages sont assez proches et ne remettent pas totalement enquestion les informations que l'on est en droit d'attendre de ces chiffres.En résumé, on observe l'omniprésence des fonds ronds et leur très grande stabilité dans laplupart des grands groupes de vases et une population de vases entre les deux niveauxlégèrement différentes en nombre et en genre, mais très proche en ce qui concerne lafréquence et la nature des fonds.

2. 2. 4 Aspect des vasesLes deux premiers histogrammes (fig. 6, n° 1) montrent la répartition dans l'ensemble

du corpus des vases fins, moyens et grossiers. On observe une nouvelle fois la très grandeparenté qui existe entre les deux séries de vases avec l'omniprésence en B3 comme en B1 desvases moyens et grossiers, soit respectivement 93,2% et 88,1%. Malgré cette domination des

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vases à facture moyenne et grossière on trouve des vases fins en quantité non négligeable avec6,8% et 11,9%. L'écart qui existe entre les deux couches s'explique par la présence des vases àcol (65% de vases fins).Les différentes proportions de vases fins, moyens et grossiers dans chaque type n'appellentpas de commentaire très important. On remarquera toutefois que certains types de vases ontune facture précise. Par exemple on retrouve parmi les vases les plus fins des vases auxformes peu communes sur le site comme les vases carénés, les vases à col ou les particuliers.D'autre part, certains types de récipients, comme les vases globuleux ou tronconiques, sontprésents sur les trois tableaux (fin, moyen et grossier). En dernier lieu, les types plustraditionnels comme les vases cylindriques ou en tonneau ne se retrouvent exclusivement queparmi les vases grossiers (fig. 7, n° 1 et 2).On a l'impression qu'il existe une sorte de logique qui associe la typologie et sans doute lafonction, avec l'aspect et la facture des vases. Mais il reste difficile d'apprécier les termes del'évolution qui existe entre B3 et B1, à savoir si la production céramique, dans son ensembleou individuellement type par type, a fait l'objet de plus ou moins d'attention et de soins danssa fabrication. A ce propos les informations divergent.Il faut adopter ici une lecture à plusieurs niveaux. D'une part et cela devient une habitude, ilest nécessaire de corriger les chiffres en fonction des vases à col qui revêtent ici uneimportance toute particulière, et d'autre part suivre l'évolution des différents groupes d'unemanière horizontale puis verticale suivant les trois séries d'histogrammes.La proportion de vases fins n'évolue guère. Seuls les vases tronconiques et globuleux,véritablement significatifs sont dignes d'intérêt. Il est intéressant de remarquer l'évolutioninverse de ces deux groupes. Les vases tronconiques plus nombreux en B1 ont moins de vasesfins, plus de vases moyens et moins de vases grossiers, alors que les vases globuleuxconnaissent un phénomène inverse en B1 avec plus de vases fins, moins de moyens etbeaucoup plus de grossier passant de 29,4% à 48,3%. Les vases globuleux donnentl'impression de se radicaliser, avec une classe moyenne s'amenuisant et les deux classesextrêmes progressant. Il est délicat, bien entendu, d'apporter de véritables significations à toutceci. Mais dans l'ensemble on a le sentiment qu'aucune évolution logique n'intervient entre lesdeux occupations. Il semble plutôt que l'aspect des vases est souvent dicté par la morphologieet sans doute l'usage et que leur fréquence n'est que le fruit d'un besoin immédiat.

2. 2. 5 Lissage des vasesLa première figure (fig. 8) présente les proportions des quatre types de surface des

céramiques recensées à Charavines (non lissée, à l'extérieur, lissée à l'intérieur et à l'extérieuret lustrée). A l'exception des vases lissés à l'extérieur quatre fois plus nombreux en B3 qu'enB1, les proportions sont très semblables sur les deux niveaux. On remarque parmi les deux

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séries de matériel l'importance à la fois des vases non lissés et des vases lissés extérieur etintérieur, importance d'ailleurs qui s'accroît en B1.Prises dans l'ensemble du corpus les proportions des différentes surfaces n'ont d'intérêt questatistique, mais considérées individuellement, type par type, elles deviennent bien plusimportantes. Par exemple étudier la présence et la répartition dans chaque type des différentessurfaces va nous permettre de voir s'il est possible d'associer le lissage à une forme ou à unefonction. C'est-à-dire que l'on part du principe (voir chapitre caractérisation technologique)que le lissage a une fonction et qu'il détermine certains usages.L'observation des quatre histogrammes figurant les différentes proportions de vases lissésconduit à la création de trois groupes de vases. Le premier, très spécialisé, comprend lesgrands vases en tonneau et cylindriques. On ne les rencontre presque exclusivement queparmi les vases non lissés. Le second groupe est représenté par les vases carénés, les vases àcol et les vases particuliers. A l'exception des vases carénés qui conservent en B3 un fort tauxde vases lissés à l'extérieur, les autres types se caractérisent par une majorité de vases trèsbien lissés et lustrés. Le dernier groupe (vases en calotte, tronconiques et globuleux) sedistingue des deux premiers par le fait qu'il ne se limite pas à un ou deux types de lissageparticulier mais à plusieurs (fig. 8, n°1 et fig. 9, n°1-3).Ces observations amènent à penser que certains types de vases, toujours très réguliers commeles vases en tonneau ou cylindriques, se limitaient dès leur conception à une ou plusieurstâches précises. Alors que des récipients très dispersés comme les vases globuleux outronconiques n'avaient pas de tâches particulières. On leur accorderait volontiers un caractèremultifonctionnel. Il faut accorder une place toute particulière au second groupe (vasescarénés, à col et particuliers). En effet, d'une part on reconnaît des vases très réguliers, commeles vases à col, dont on peut supposer qu'ils avaient, à l'instar des vases cylindriques, unetâche précise et d'autre part des vases moins réguliers comme les vases carénés et les vasesparticuliers mais qui se caractérisent aussi par une qualité d'exécution. Donc dans ce groupe lelissage et l'aspect sont de loin des éléments plus réguliers que la forme. C'est-à-dire que l'onpeut se demander si à l'inverse des vases cylindriques et des vases en tonneau ces vases n'ontpas plus une valeur esthétique qu'un usage particulier.

2. 2. 6 L'encroûtement des vasesUne des particularités des sites immergés ou en tourbière est la très bonne

conservation des matières organiques et végétales. Cette faculté propre aux zones humidesnous a permis d'observer, sur la paroi interne de très nombreux vases, la présence d'unencroûtement noir caractéristique de la cuisson des bouillies. Il se présente sous la forme"dégradée de particules alimentaires absorbées par la porosité des céramiques et est devenu undépôt carboné par décomposition biochimique réductrice après l'abandon du site et sonrecouvrement de limon" (Bocquet et al. 1986). Malheureusement les analyses effectuées à

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Lyon ne sont pas achevées. Même si l'on connaît approximativement la base nutritive desbouillies, il reste délicat, sans analyse, d'en définir la composition.La proportion de vases encroûtés sur le site est assez importante. Elle représente le tiers desvases en B3 (33,1%) et le quart en B1 (25,1%) (fig. 10, n°1) ; pour une fois, l'écart entre lesdeux niveaux ne s'explique pas seulement par le fait de la présence des vases à col. Sans euxle pourcentage de vases encroûtés en B1 serait seulement de 28,1%. Il est encore trop tôt pourapporter une explication, mais la solution sera certainement à chercher dans la répartitionspatiale et dans le volume des vases concernés. La proportion de récipients encroûtés danschaque type de vase est très significative (fig. 10, n°3). On observe en particulier l'énormeproportion d'encroûtement présente en B3 et en B1 parmi les grands vases cylindriques et entonneau. En revanche les proportions sont beaucoup plus faibles voire nulle chez les vases depetites et moyennes dimensions. On remarque toutefois certaines différences entre les deuxmatériels, avec par exemple la présence en B3 d'un vase caréné encroûté et surtout de 15vases globuleux encroûtés (25,8%), soit autant que les vases cylindriques. La situation en B1est assez différente. On observe quatre types de vases où il n'existe aucune traced'encroûtement (vase en calotte, caréné, à col et particulier) et la proportion de vasestronconiques et globuleux encroûtés qui est réduite de deux tiers pour le premier et d'un tierspour le second. Il semble que sur le niveau supérieur la cuisson des aliments se concentrentsur un type de récipient précis : les grands vases. Ils représentent 67,7% des vases encroûtésen B3, alors qu'ils atteignent 82,9% en B1. On a le sentiment que le caractère multifonctionnelde certains vases s'estompe en B1, et qu'en corollaire certains types de vases se spécialisent àoutrance comme les vases à col dont la fonction est nécessairement limitée.Les habitudes évoluent donc plus qu'elles ne changent entre les deux occupations. Onremarque par exemple moins de vases encroûtés en B1 mais ces chiffres sont à corriger par lefait que sur ce niveau 82,9% des encroûtements sont présents sur des vases à très grandsvolumes (vases cylindriques et en tonneau). On observe effectivement les mêmes matérielsmais semble-t-il avec des fonctions plus précises. D'autre part, outre le fait de passer de 37,2%de vases encroûtés à volume moyen à 17%, on constate également le passage des vases decuisson de formes fermées aux formes ouvertes en B1, avec respectivement 64,4% fermés et25,5% ouverts, contre 35,5% et 74,4% en B1. Le problème restera de savoir s'il faut y voir laconséquence de nouvelles habitudes, d'une évolution au sens large ou le fait d'une répartitionspatiale différente.

2. 2. 7 Les dégraissantsLes différentes figures présentées sur la planche montrent la grande stabilité qui a

toujours présidé la fabrication des céramiques et cela pendant les deux occupations. Onremarque tant pour la qualité du dégraissant (fig. 11, n°1) que pour sa répartition (fig. 11, n°2)que les deux productions étaient très proches et surtout que les influences reçues pendant

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l'abandon du site n'ont pas remis en question les habitudes technologiques du potier. Même sicertaines formes sont alors plus fréquentes en B1. L'apparition des vases à col s'inscritnettement sur la figure 11 (n°1), où l'on constate que la proportion de dégraissants finss'accroît d'un tiers. Pour une meilleure connaissance de la pâte céramique, il nous a sembléutile de former six classes de dégraissant. La figure 11, n°3, présente les différentesproportions des six classes. On reconnaît sur cette figure la même logique qui anime les deuxséries de matériels. C'est-à-dire que le dégraissant fin est le plus souvent homométrique, quele moyen hésite entre les deux, et que le grossier est plus volontiers hétérométrique. Il fautajouter pour ce dernier que le dégraissant sur les pâtes grossières est ajouté (voir étudeminéralogique) et qu'il est normal de le retrouver plus fréquemment mal mélangé avec desparticules de différentes tailles.Le tableau 1 figure les proportions des différentes classes de dégraissant par type de vase. Onremarque que le dégraissant s'associe de façon très nette aux types de vases. C'est-à-dire quependant la conception de sa pâte le potier savait quel type de vase il allait entreprendre.Les vases particuliers, les vases à col et les carénés ont un dégraissant assez fin alors que lesgros vases du type cylindrique ou tonneau ont un dégraissant grossier hétérométrique. Il fautsouligner le fait que les vases de dimensions moyennes à caractère multifonctionnel sontprésents dans chaque classe de dégraissant. On a l'impression que la nature et la répartition dudégraissant sont d'une part en fonction de la dimension du vase, pour des problèmes decuisson (vases cylindriques et en tonneau) et d'autre part en fonction du type de vase lui-même. Il suffit d'observer le dégraissant des vases en calotte et celui des vases à col pour enêtre convaincu.

Qualité Fin Moyen Grossier Fin Moyen Grossierrépartition Ho Hé Ho Hé Ho Hé Ho Hé Ho Hé Ho Hé

V. en calotte 14,3 - 28,6 42,8 - 14,3 22,2 - 33,3 11,1 - 33,3

V. tronconique 10,7 3,5 53,5 21,4 3,5 10,7 14,5 6,2 37,5 31,2 2 4,1

V. globuleux 19,1 5,9 20,5 30,9 8,8 14,7 17,8 7,1 25 28,5 3,5 17,8V. carénés 33,3 - 16,6 16,6 16,6 16,6 37,5 12,5 50 - - -

V. à col - - - - - - 65 15 10 10 - -

V. cylindriques - - -5 10 20 65 - - 5,7 11,5 25 57,6

V. en tonneau - - 9,3 15,6 43,7 43,7 - - 9 9 18,1 63,6V. particuliers 40 - 60 - - - 71,4 - 28,5 - - -

B3 B1

Tableau 1. Pourcentages par types de vases, de l’aspect et de la répartition dudégraissant dans les couches B3 et B1.

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2. 2. 8 Les dimensions

2. 2. 8. 1 Mesures brutesL'étude des dimensions des récipients est en elle-même très intéressante et paraissait

très prometteuse. Mais de trop nombreux vases n'ont pu être remontés en entier. Beaucoupd'entre eux, assez complets pour être individualisés, ne disposent plus que du fond, du bord oude la panse. C'est-à-dire que sur une population de 178 individus en B3 et de 187 en B1, iln'est possible de relever la hauteur que pour 84 vases en B3 (47,1%) et 74 en B1 et la largeurde l'ouverture ou à défaut le diamètre maxi (vases en tonneau) que sur 105 vases en B3(58,9%) et sur 105 vases en B1 (56,1%). C'est dire l'inégalité de la représentativité que celaimplique. Donc ces calculs ne peuvent avoir qu'une valeur indicative et non absolue. Il nous asemblé malgré tout intéressant de présenter ces chiffres. Le tableau 2 présente les moyennesréalisées dans chaque type de vase en séparant les vases encroûtés et non encroûtés et engardant la subdivision de l'aspect des vases, fins, moyens et grossiers. Les deux premièrescolonnes, à gauche du tableau indiquent la tendance des vases encroûtés, à savoir s'ils sontplus ou moins grands que les vases non encroûtés. Cette détermination, je le répète n'a riend'absolue, mais elle a l'avantage d'indiquer certaines tendances. On observe en règle généraleque les vases les plus fins sont moins grands et moins larges que les vases plus grossiers. Maisil reste toujours difficile d'établir une véritable logique entre aspect, taille et encroûtement. Demême pour les vases encroûtés les informations divergent. Mais on retrouve en B3 desdonnées communes. On a le sentiment que les vases globuleux et cylindriques (parmi lesmieux représentés) sont plus grands quand ils sont encroûtés. Alors que les vases en tonneauet cela sur les deux niveaux sont plus petits quand ils le sont. Il est bien entendu impossibled'en dire plus et il faut en outre garder une extrême prudence quant à ces chiffres et auxinterprétations que l'on peut en faire.

46

47

2. 2. 8. 2 Vases collectifs et vases individuelsLes quatre séries d'histogrammes (fig. 12 et tableaux 3 et 3bis) montrent la très grande

stabilité qui règne entre les deux niveaux. On y observe la grande majorité des vases collectifs(fig. 12, n°1) mais surtout la présence importante d'encroûtement parmi ces vases avec 39,6%et 35,2% ce qui représente 88,8% et 90% des encroûtements. A la vue de ces chiffres, on peutadmettre effectivement la distinction entre les notions de petites vaisselles pour boire etmanger et la grosse vaisselle à cuire.

Les proportions par types de vases confirment un peu cette idée. On remarque queparmi la petite vaisselle (vase en calotte), il n'existe qu'une proportion assez faible de vasescollectifs et qu'à l'inverse parmi les plus grands vases il n'y a qu'une très faible proportion devases individuels. La proportion de vases individuels dans le groupe des vases à col n'est pasvraiment significative. L'ouverture rétrécie de ces vases n'implique pas, quand elle estinférieure à 14cm, un caractère individuel. Le diamètre maxi peut atteindre le double dudiamètre de l'ouverture.

Vases individuels Vases collectifsnb % Ind. nb % Encr. nb % Coll. nb % Encr.

Vases en calotte 4 57,1 3 42,8

Vases tronconiques 13 40,6 2 15,3 19 59,3 4 21

Vases globuleux 27 39,7 4 14,8 41 60,2 11 26,8Vases carénés 2 33,3 4 66,6 1 25

Vases à col

Vases cylindriques 21 100 12 57,1

Vases en tonneau 3,1 100 20 64,5Vases particuliers 1 33,3 2 66,6

couche B3

Tableau 3. Pourcentage de vases individuels et collectifs et d'autre part laproportion des vases encroûtés dans chacun de ces groupes pour chaque type devase en B3.

48

Vases individuels Vases collectifsnb % Ind. nb % Encr. nb %

Coll.nb % Encr.

Vases en calotte 6 60 4 40

Vases tronconiques 21 43,7 1 4,7 27 56,2 2 7,4

Vases globuleux 18 58 3 16,6 13 41,9 2 15,3Vases carénés 3 42,8 4 57,1

Vases à col 8 88,8 1 11,1

Vases cylindriques 1 2,5 39 97,5 25 64,1

Vases en tonneau 11 100 7 63,6Vases particuliers 3 50 3 50

couche B1

Tableau 3bis. Pourcentage de vases individuels et collectifs et d'autre part laproportion des vases encroûtés dans chacun de ces groupes pour chaque type devase en B1.

2. 2. 8. 3 Structures de vasesUne troisième série d'études a été menée avec ces mêmes mesures. Il s'agissait de

définir plusieurs classes de vases en fonction de leur structure. A l'instar de l'étude précédentela base de la caractérisation est dictée par un postulat simple qui définit quatre types destructures en fonction du rapport hauteur/diamètre maxi. Quand il est inférieur à 0,5 (H<deuxfois le diamètre maxi) le vase est dit large, entre 0,5 et 1 (H<diamètre maxi) il est dit peuprofond, supérieur à 1 (H>1,5 fois le diamètre maxi) il est dit profond et supérieur à 1,5 (H>2fois le diamètre maxi) c'est un vase dit très profond (fig. 13, tableau 4).

Cette classification permet d'établir en quelque sorte le panorama de la physionomiedu corpus céramique. C'est une image somme toute très partielle puisqu'il ne faut pas oublierqu'on ne compte en B3 que 69 vases aux mesures complètes soit 38,7% et 64 en B1 soit34,2% des vases. Malgré cela l'image des deux groupes semble refléter assez bien la réalité

StructuresVases

Larg.

Peuprof.

Prof. Trèsprof.

Larg.

Peuprof.

Prof. Trèsprof.

V. encalotte

3 50 3 50 3 37,5 5 62,5

V.tronconiques

18

100 1 3,2 29 93,5 1 3,2

V.globuleux

13 81,2 3 18,7

49

V. carénés 6 100V. à col 9 100

V.cylindrique

3 21,4 9 64,2 2 14,3

V. entonneau

V.particuliers

1 50 1 50 3 60 2 40

couche B3 couche B1

Tableau 4. Proportions des quatre structures dans chaque type de vase en B3 et en B1.

avec d'une part une très grande homogénéité des deux niveaux, et d'autre part une très grandemajorité de formes peu profondes. Formes qui se retrouvent en plus grand nombre parmi lesvases en calotte, les tronconiques, les globuleux, les carénés et les vases à col. Seuls lesgrands vases cylindriques et en tonneau s'individualisent par leur hauteur et les vasesparticuliers par leurs formes basses. Mais pour ces derniers la grande variété des individusdans le groupe retire toute crédibilité aux indices obtenus (fig. 13, n°1).

Il est curieux de remarquer toutefois que certains types de vases obéissent strictementà un format précis puisque l'on arrive à des taux de 100%. Il aurait été intéressant deconfronter les quatre classes au problème des encroûtements. Malheureusement il n'existe quetrès peu de vases encroûtés aux mesures complètes et cette étude perdrait tout son intérêt. Onn'en connaît que 17 en B3 et 10 en B1 soit 9,5 % et 5,3% des vases encroûtés (tableau 4).

2. 2. 9 ConclusionJ'ai volontairement limité l'étude des dimensions d'une part par souci d'objectivité et

d'autre part pour ne pas tomber dans l'excès de tableaux et d'indices. Il ne s'agissait pas dereprendre les termes d'une étude morphologique, mais d'attirer l'attention sur quelques pointsprécis, les plus pertinents et d'en dégager des enseignements en ayant toujours à l'espritl'aspect non représentatif des vases concernés.

D'autres séries de calculs et d'indices ont été réalisées sur les préhensions et sur lesdifférents diamètres des vases. On remarque par exemple que sur les vases cylindriques et entonneau la longueur des languettes correspond à la grandeur du vase. Elles peuvent atteindrejusqu'à 90mm ou même laisser place à un cordon horizontal quand le récipient estexcessivement grand (CHA5426 (pl. 15, n°5)).

50

2. 3 Confrontation de plusieurs paramètres

Pour clore ce chapitre et avant d'aborder le problème des représentations graphiques, ilest bon de revenir sur quelques paramètres retenus pour l'étude statistique, pour les confronterensembles et déterminer ainsi certaines associations préférentielles.

2. 3. 1 Lissage et aspect des vasesLes trois tableaux, 5, 6 et 7, présentent B3, B1 et B1 sans vase à col, les résultats de

cette confrontation. Ces résultats amènent deux principales réflexions. La première est qu'endépit des différentes proportions des vases entre les deux niveaux on observe encore une foisune grande stabilité. La seconde réflexion est qu'on retrouve une forte proportion de vases finsbien lissés et lustrés et des vases moyens lissés et très bien lissés et des vases grossierssouvent non lissés. On a là la confirmation de ce que l'on entrevoyait auparavant, c'est-à-direune association logique entre la finesse d'exécution et le traitement de surface

Fin Moyen

Grossier

nb % nb % nb %

Non lissé 0 0 23 25,8 59 70,2

Lissé ext. 0 18 24,7 17 20,2Lisséext.int.

8 66,6 40 47 8 9,5

Lustré 2 33,3 1 1,1 0

Couche B3

Tableau 5. Proportion des vases selon l’aspect et le lissage dans la couche B3.

Fin Moyen

Grossier

nb % nb % nb %Non lissé 0 19 24,6 70 83,3

Lissé ext. 0 5 6,5 3 3,5

Lisséext.int.

8 36,3 21 66,2 11 11

Lustré 14 63,6 2 2,6Couche B1

Tableau 6. Proportion des vases selon l'aspect et le lissage dans la couche B1.

51

Fin Moyen

Grossier

nb % nb % %

Non lissé 0 19 26,7 70 83,3

Lissé ext. 0 5 6,5 3 3,5Lissé ext.int.

6 66,6 44 66,2 11 13

Lustré 3 33,3 2 2,6 0

Couche B1 (sans vase àcol)

Tableau 7. Proportion de vases selon l’aspect et le lissage dans la couche B1, sans les vases àcol.

2. 3. 2 Lissage et aspect par type de vaseLe tableau 8 a l'avantage de présenter d'un seul bloc les associations préférentielles qui

existent dans chaque type de vases entre lissage et aspect. En règle générale on peut admettrequ'il existe une logique entre l'aspect et le lissage d'une part et le type de vase d'autre part. Ona le sentiment que la production céramique suit un ordre assez souple pour certains types devases à caractère multifonctionnel (vases tronconiques et globuleux), et plus rigide pourd'autres types de vases à usage plus précis (vases à col ou cylindriques et en tonneau).

52

Vases Lissage

encalotte

tronconiques

globuleux

carénés à col cylindriques

Vases en V.particu-

Moyenne

tonneau liers corpus

nb % nb % nb % nb % nb % nb % nb % nb % %gl

N-L 0

Fins L.EXT

0

L.2X.

6 8,8 2 33 4, 4

Lustr.

1 3 1 1,4 2 40 2, 2

N-L 4 40 7 21,2

10 14,7

1 4,1 1 2,8 12, 7

Moyens L.EXT

6 18,1

10 14,7

3 50 2 8,3 11, 6

L.2X.

3 30 13 39,3

21 30,8

1 2,8 2 40 22, 2

Lustr.

1 20 0, 5

N-L 2 20 3 9 11 16,1

17 70,8

26 74, 2 32, 7

Grossiers

L.EXT

1 20 1 3 5 7, 3 1 16,6

4 16,6

5 14, 2 9, 4

L.2X.

2 6 4 5, 8 2 5, 6 4, 4

Lustr.

0

Couche B3

53

Vases Lissage

encalotte

tronconiques

globuleux

carénés à col cylindriques

Vases en V.particu

Moyenne

tonneau liers corpus

nb % nb % nb % nb % nb % nb % nb % nb % %gl

N-L 0

Fins L.EXT

0

L.2X.

1 2, 1 3 9, 6 1 12,5

2 10 1 14,2

4, 3

Lustr.

1 3, 2 1 12,5

11 55 1 14,2

7, 6

N-L 2 28,4

10 21,2

6 19,3

1 12,5

10, 4

Moyens L.EXT

3 6, 3 2 6, 4 2, 7

L.2X.

4 57,1

25 53,1

4 12,9

5 62,5

7 35 2 3, 8 4 57,1

27, 8

Lustr.

1 2, 1 1 14,2

1, 1

N-L 5 10,6

10 32,2

44 84,6

11 100 38, 2

Grossiers

L.EXT

1 2, 1 2 6, 4 1, 6

L.2X.

1 14,2

1 2, 1 3 9, 6 6 11,5

6

Lustr.

0

Couche B1Tableau 8. Pourcentage des associations préférentielles entre l’aspect des vases et le lissagede ces derniers, dans les couches B3 et B1.

54

2.3.3 Lissage, aspect et encroûtementOn remarquera sur l'histogramme (fig. 10) et sur le tableau 9, d'une part l'écart qui

existe entre les deux couches, mais surtout l'énorme proportion de vases grossiers parmi lesvases encroûtés, 66,1% en B3 et 95,7% en B1 (tableaux 9 et 10). Ces chiffres confirmentégalement l'idée qu'on avait qu'en B1 on était passé pour cuire la nourriture à des vases plusgrossiers (vases cylindriques et en tonneau) donc plus volumineux et par conséquent moinsnombreux (pour mémoire les vases cylindriques et en tonneau forment en B3 60,7% desrécipients encroûtés contre 82,9% en B1). On notera toutefois que sur les deux niveaux lesvases encroûtés intéressent plusieurs variables mais qu'en aucun cas ils n'apparaissent parmiles vases fins et lustrés. En outre, il faut remarquer qu'en B1 les vases encroûtés seconcentrent parmi les vases grossiers non lissés avec respectivement 95,7% et 87,2%.

1° 2° 3° 4° 5° 6° 7° 8° Moyenne

nb

%E nb

%E nb

%E nb

%E nb

%E nb

%E nb

%E nb

%E

Fin - - - - - - - -

Moyen - 6 100 10

66,6

1 100 - 2 13,3

1 4,5 - 33,8

Grossier - - 5 3,33

- - 13

86,6

21

95,4

- 66,1

Non lissé - 4 66,6

9 59,9

- - 12

79,9

17

77,2

- 71,1

Lissé ext. - 2 33,3

2 13,3

1 100 - 3 19,9

3 13,6

- 18,6

Lissé ext.int

- - 4 26,6

- - - 2 9,1 - 10,1

Lustré - - - - - - - -Couche B3

Tableau 9. Pourcentage d’encroûtement selon l’aspect du vase et de son lissage, dans lacouche inférieure.

55

1° 2° 3° 4° 5° 6° 7° 8° Moy.

nb %E nb %E nb %E nb %E nb %E nb %E nb %E nb %E

Fin

Moyen 1 33,3 1 20 4,2

Grossier

2 66,6 4 80 32 100 7 100 95,7

Nonlissé

2 66,6 4 80 28 87,5 7 100 87,2

Lisséext.

1 33,3 1 20 42

Lisséext. int.

4 12,5 8,5

LustréCouche B1

Tableau 10. Pourcentage d’encroûtement selon l’aspect du vase et de son lissage, dans lacouche supérieure.

2. 3. 4 Lissage, aspect et structureA la différence du rapport type-lissage-aspect, la structure même du vase n'influence

guère son aspect ou sa surface (tableau 11). On remarquera cependant que les formes bassessemblent plus soignées que les formes hautes, mais il faut tempérer ces chiffres par le fait quela très grande majorité des formes hautes est constituée par les vases cylindriques et entonneau avec 69,2% en B3 et B1. Ce tableau permet d'apprécier le fait que plus que lastructure du vase, c'est son type et son utilisation qui commandent son aspect et son lissage.

56

B3 B1nb Large nb Peu nb Profon

denb

Très nb

Large nb Peu nb Profonde

nb

Très

profonde

profonde

profonde

profonde

Encroutement

14 22,9 3 42,8 2 3,5 11 64,7 1 50

Non lissé 19 31,1 3 42,8 1 50 13 22,8 11 64,7 1 50

Lissé ext. 3 100 4 6,5 1 14,3 4 7 1 5,8Lisséint.ext.

38 62,3 3 42,8 1 50 36 63,1 5 29,4 1 50

Lustré 4 7

FIN 4 6,5 8 14

MOYEN 2 66,6 40 65,5 3 42,8 2 66,6 41 71,9 2 11,7GROSSIER

1 33,3 17 27,8 4 57,1 1 33,3 8 14 15 88,2 2 100

Tableau 11. Pourcentage des vases à structure large, peu profonde, profonde, ou trèsprofonde, sur l’ensemble du corpus disponible à ce genre de mesures en B3 et B1.

2. 3. 5 Bilan des statistiquesLes deux dernières figures (fig. 14 et 15) présentent la somme des statistiques sur

l'ensemble des céramiques. On observe sur les deux premiers l'aspect général du corpus et latrès faible différence qui les distinguent. Le diagramme cumulatif permet de voir sous unautre angle cette très grande familiarité qui unit les deux groupes. On a le sentiment qu'àCharavines on assiste plus à une évolution de la proportion des types de vases plutôt qu'à unemutation technologique.

La figure 15 présente dans un grand tableau une série d'histogrammes verticauxfigurant côte à côte chaque type de vase en B3 puis en B1. On y remarque également qu'endehors de toute considération numérique, les huit types de vases, à l'exception des vasesparticuliers et carénés très différents les uns des autres, sont très proches d'un niveau à l'autre.

2. 4 Représentations graphiques

2. 4. 1 Diagramme de dispersionTrois diagrammes ont été réalisés (fig. 16, 17, 18, 19 et 20). Le premier (fig. 16 et 17)

permet d'obtenir l'image réelle du corpus et d'observer comment s'organise la dispersion detous les individus et de chaque type de vase selon leur structure. Ce diagramme présente en

57

abscisse le diamètre maximal et en ordonnée la hauteur des vases. Le choix du diamètremaximal au lieu du diamètre à l'ouverture offre l'avantage d'insister sur le volume et lastructure réels des vases. On pourra retenir de ces diagrammes plusieurs enseignements. Onnotera en particulier l'importance des vases aux dimensions moyennes (100 à 200mm delargeur et 50 à 150 de hauteur, vases tronconiques, globuleux, carénés, à cols et quelquesparticuliers), et leur étonnante concentration sans aucune discrimination typologique. Mais ilest intéressant de remarquer qu'à l'intérieur des types de vases, on peut reconnaître unerépartition différente entre les deux couches, avec en B3 des vases globuleux très concentréssur le diagramme et des vases tronconiques assez dispersés, alors qu'en B1 on observe lephénomène inverse.

D'autre part il faut souligner le fait que les vases cylindriques et les vases en tonneaun'ont pas le même comportement. On peut voir en B3 que les vases en tonneau connaissentune progression bi-dimensionnelle. Plus ils sont hauts, plus ils sont larges. Alors que les vasescylindriques en B1 n'ont pas ce type de progression. Leurs hauteurs varient considérablementdu simple au triple, alors que la largeur évolue seulement du simple au double, c'est-à-direque proportionnellement plus ils sont hauts moins ils sont larges. A titre indicatif j'ai faitfigurer sur les deux diagrammes les vases encroûtés. Mais il faut insister sur le fait qu'ils nepeuvent prétendre à être représentatifs, sur les deux diagrammes n'est représentée que la partiela mieux conservée du corpus.

Il aurait été intéressant d'employer sur ces diagrammes le système de classification defamille appliquée par F. Schifferdecker sur les deux stations d'Auvernier-le-Port et la tranchéedu Tram. Il définit assez justement chaque famille de vases par des termes précis, mais cegenre de classification ne peut intervenir sur ces diagrammes. Le matériel de Charavines esttrop spécifique et ne correspond pas à certaines de leurs déterminations, comme par exemplela présence de types assez particuliers (vases à col ou bouteilles qui ne s'inscrivent nullementdans cette classification).

Sur ce genre de diagramme on s'attache plus à démontrer la dynamique qui anime lecorpus plutôt qu'à chercher à formuler une nouvelle classification en fonction des proportionsindividuelles des vases. On abordera ce type de détermination morphologique et fonctionnellesur un diagramme plus pertinent. En effet il reste difficile d'associer dans le même groupe etdans la même fonction des vases ouverts, fermés ou à col.

2. 4. 2 Deuxième diagramme de dispersionLe second diagramme (fig. 18 et 19) présente l'évolution de l'ouverture des vases, avec

en abscisse le diamètre maximal des vases et en ordonnée le rapport entre le diamètre del'ouverture et le diamètre maxi pour les vases fermés et le diamètre du fond pour les vasesouverts. Ainsi plus le rapport est faible, plus le vase est fermé et à l'inverse, plus le rapport estélevé, plus le vase est ouvert.

58

Deux possibilités s'offraient à nous, soit avoir recours à la méthode Nowacky enprenant pour chaque vase le diamètre à L.7 (hauteur du vase divisée en huit parties égales, L.7correspond au dernier diamètre utilisable pour les vases à fond rond), ou chercher àreconnaître le point terminal d'inflexion qui situe le passage du fond à la panse. La premièresolution peut paraître la plus sûre mais certes pas la plus objective. En effet l'indiced'ouverture est indiqué par l'inclinaison de la paroi de la panse. Pour certains vases, avec lamême inclinaison on observe un fond rond, en arc de cercle ou encore aplati. Donc lesdiamètres L.6 ou L.7 non seulement seront différents selon chaque type de fond, mais necorrespondront en aucun cas à la base de la paroi et l'indice accusera de la sorte de grandesvariations. Repérer visuellement ce point terminal n'est pas non plus très sûr, cependant celaoffre la possibilité de comparer un vase quelque soit son fond. Il reste toutefois uninconvénient majeur ; il est impossible de déterminer l'ouverture d'un vase en calotte de cettefaçon. La vase en calotte a une forme semi-hémisphérique et il n'y a pas de repère entre panseet fond.

Les vases cylindriques également n'ont pas été figurés sur le diagramme, sauf à uneexception en B3 et B1, leur indice correspond à un et il n'était pas utile d'alourdir le tableauavec des individus statiques. Ceci étant, on observe sur le tableau des éléments majeurs. Enpremier on remarque qu'en B3 les vases fermés sont regroupés dans l'intervalle 0,75 et 0,95 etcela en dépit de leurs tailles et de leurs types. On remarque en B1 le même phénomène maispeut-être moins homogène. Donc dans l'ensemble quelque soit les vases l'indice de fermetureest très restreint. L'indice d'ouverture des vases semble obéir aux mêmes règles, une variationassez faible et continue. En B3 comme en B1 le passage entre vases fermés et vases ouvertsest assez rapide. On remarquera toutefois que les individus les plus excentrés sont des vasesassez particuliers.

En règle générale on peut observer que les vases sur les deux niveaux réagissent de lamême façon. C'est-à-dire que les formes les plus ouvertes sont des vases plutôt petits et qu'àl'inverse les formes les plus fermées sont des vases bien plus larges. Il reste difficile bien sûrd'expliquer cette organisation. Il est étonnant de remarquer que parmi toute la population ettoute la variété des vases il existe une telle cohérence.

2. 4. 3 Troisième diagramme de dispersionLe dernier diagramme (fig. 20) présente un double intérêt, d'une part il présente en

opposition le matériel des deux couches, et d'autre part il a l'avantage de bien distinguer lesdifférences qui existent entre les types de vase. Ce diagramme inspiré du travail "L'Age duFer en Aquitaine" de J.P. Mohen (1980) va permettre en outre de rapprocher la typologie del'étude morphologique des vases. Ce tableau présente en abscisse le rapport entre le diamètremaximal et la hauteur du vase et en ordonnée simplement la hauteur. Les formes larges et

59

basses se retrouvent vers l'extérieur le long de l'abscisse et les formes étroites et hautes sontrejetées également vers l'extérieur le long de l'ordonnée.

L'organisation des vases que l'on retrouve ici va nous permettre d'insister sur lesassociations préférentielles qui peuvent exister et de reconnaître si au-delà de la typologie ilest possible de définir des groupes morphologiques d'une part, et d'autre part d'appliquer unenouvelle détermination qui traduirait en terme précis l'utilisation des vases. Plus encore quesur les autres tableaux on remarque la formation de groupes très homogènes. Ils reprennent engrande partie les groupes typologiques déjà formés (vases tronconiques, globuleux,cylindriques et en tonneau). On remarquera toutefois que certains vases parmi les plustypiques d'un groupe sont nettement écartés. C'est-à-dire que ce tableau offre l'image d'uneétonnante discrimination des vases aberrants. Cette discrimination permet, en dehors de latypologie officielle, d'adopter une nouvelle détermination avec des vases silos, des marmites,des bols, des pots, des écuelles et des assiettes parmi les vases ouverts et d'autres vases silos,des marmites, des jarres, des bouteilles, des jattes et des godets parmi les vases fermés.

La répartition des vases et des groupes dans cet espace est également digne d'intérêt.En premier lieu, il nous montre qu'en règle générale il existe une gamme complète de vasesreprésentant à peu près tous les volumes, de l'assiette au vase en tonneau. Le rapport entre levase le plus grand et le plus petit sur le site est de 16,5 pour la hauteur (495mm et 30mm) etde 8,5 pour la largeur (420mm et 50mm). Ceci illustre sans conteste la très grande diversitéqui existe dans ce corpus. Une diversité qui n'exclut pas parallèlement l'utilisation d'autresformes de récipients comme les vaisselles en bois ou en écorce, les vanneries, les sparteries oules filets. Malgré la très bonne conservation des vestiges organiques, on ne connaît sur le siteque très peu de ces éléments. Tout pourrait laisser croire (diversité des formes céramiques etles maigres témoins organiques) que l'usage de ce genre de récipient fut limité. Mais il ne fautpas sous-estimer l'action de l'eau sur ces éléments flottables et l'action de l'homme qui a trèsbien pu les emporter pendant l'abandon du site.

En second lieu, on remarque l'étonnante variété typologique et morphologique quianime les vases ouverts. Cela s'exprime sur le tableau par une parabole de vases partant d'uneassiette large et basse pour arriver à un très grand vase cylindrique. A l'inverse, la populationdes vases fermés ne s'inscrit que sur une ligne droite. Cela s'explique, on l'a déjà vu, par unetrès grande homogénéité des proportions qui existe entre tous les vases fermés, que ce soientles marmites, les jarres, les bouteilles, les jattes ou bien les godets. Seuls les petits vasesconnaissent une plus grande liberté morphologique. Il reste étonnant de remarquer que lesvases à col ou bouteilles ne s'individualisent pas, mais se fondent dans l'ensemble des vasesfermés en ayant, malgré leur grande particularité, les mêmes proportions.

Au regard des trois ensembles de diagrammes, plusieurs enseignements sont à retenir.La première réflexion est que l'on est en présence d'un groupe très homogène et ce malgré les

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différentes proportions de vases. On reconnaît une très grande stabilité de la répartitionmorphologique et volumétrique, des types de structure, de l'indice d'ouverture et de fermeturedes vases. C'est-à-dire qu'en dehors de toute préoccupation typologique on a le sentimentd'avoir le même matériel sur les deux niveaux. La seconde réflexion est que l'étudemorphologique confirme l'étude typologique. Donc un type de vase correspond à une certainetaille et certainement à une fonction. Un type de récipient, en dehors d'un souci esthétique,répondait à une certaine exigence fonctionnelle.

2. 5 Bilan de l'étude statistique.

Au terme de l'étude statistique il est possible de dégager trois types de réflexions dansune même optique : reconnaître si le matériel céramique a subi des modifications entre lesdeux phases d'habitat. C'est-à-dire déterminer la nature et l'axe d'une éventuelle évolution.

2. 5. 1 Réflexion d'ordre typologiqueLa première de ces réflexions, d'ordre typologique, s'attache bien sûr à définir l'aspect

le plus visuel d'une évolution : la diversité des types de vases. Dans cette perspective, on a puremarquer qu'aucune transformation importante n'est sensible. Tous les types de vasesprésents en B3 se retrouvent en B1. Le seul élément troublant reste l'apparition dans le niveausupérieur, après la phase d'abandon du site, des vases à col. Mais cet élément n'intervient pasdirectement dans le système évolutif, puisqu'il ne représente ni le stade évolué d'un vase auniveau inférieur, ni même une création locale. Il apparaît brusquement dans le niveausupérieur. L'idée d'un vase bouteille était certes déjà connu (CHA1724 (pl. 12, n°1)) mais ilest difficile de lire entre ce vase particulier et les vases à col une véritable filiation.

La simple observation des différents types de vase ne permet pas de parler de véritableévolution. Mais il est intéressant de souligner qu'à défaut d'une évolution typologique propreon observe qu'entre les deux niveaux il existe des proportions de vases bien différentes danschaque type, du simple au double voire parfois au triple. L'explication de ce phénomène est àrechercher dans le fait d'un changement de coutume, peut-être culinaire, ce qui reste assezétonnant, ou plus prosaïquement dans le fait d'un déplacement des structures d'habitats entreles deux occupations. En effet si l'on connaît assez bien le plan des maisons dans la zonefouillée en B3, la disposition des structures en B1 reste encore très floue. Il est tout à faitconcevable que la zone de fouille en B3 concerne le centre du village et qu'en B1 celui-ci soitlégèrement décalé. Mais quoi qu'il en soit il est curieux de remarquer que l'on peut trouverune certaine logique à ces différentes proportions de vases. On observe effectivement lepassage d'une majorité de vases fermés en B3 à une majorité de vases ouverts et droits en B1.

On assiste donc plus à une évolution en nombre qu'en genre. C'est-à-dire que si on ales mêmes types de vases, il semble logique qu'il y ait eu les mêmes types d'activités. On a le

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sentiment que certaines activités ont progressé plus que d'autres. Mais pour cela il faudraitaccepter le caractère exclusif d'un type de vase pour un type de tâche. Mais en dehors de cetaspect, il faut noter l'évolution de certains critères intrinsèques étrangers à la typologie quirevêtent parfois une grande importance. En particulier les préhensions, si elles ne représententqu'un aspect relatif pour les récipients de moyennes dimensions (on remarque les mêmes etdans les mêmes proportions sur les deux couches, à l'exception d'un motif de trois reliefsverticaux sur un vase globuleux et un double sur un tronconique tous deux en B3), ellesprennent une toute autre dimension chez les grands vases (tonneaux et cylindriques). Onobserve par exemple la présence en B3 de deux fois plus de languettes bifides et de huit vasesà préhensions uniforées ou biforées contre une seule en B1 mais quadriforée (CHA5322 (pl.15, n°3)). D'autre part on remarque l'unique présence en B1 et seulement sur des vasescylindriques de cordons horizontaux.

A l'exception de ces indices, il faut toutefois noter la très grande similitudetypologique des deux matériels, même si l'on peut reconnaître dans les groupes les plusimportants une plus grande diversité de fonds, de lèvres, de bords, de préhensions ou encorede formes.

2. 5. 2 Réflexion d'ordre technologiqueLa seconde réflexion est d'ordre technologique. Nous avons insisté sur les notions

d'aspect, de lissage, de dégraissant ou de couleur des vases et on a pu constaterqu'effectivement il existe une très grande homogénéité des deux groupes et surtout certainesassociations préférentielles. Par exemple il n'est pas rare de remarquer que le dégraissantcorrespond à l'aspect du vase et que l'aspect correspond souvent au lissage. On peut doncpenser sans trop d'erreur qu'au stade de la préparation de la pâte, de la conception et de lafabrication du récipient l'artisan potier savait quel type de vase il entreprenait et quel soin ilapportera à sa forme et à sa finition.

On peut donc admettre qu'il existait une sorte de norme qui régissait la "productioncéramique", c'est-à-dire qu'on observe pour certains types de vases un schéma strict. Parexemple les vases à col seront toujours très fins et lustrés alors que les vases en tonneau et lesvases cylindriques demeureront toujours grossiers et mal lissés. Il y a donc une spécialisationdes vases dès leur fabrication.

Mais tout n'est pas aussi clair, de nombreux vases (globuleux et tronconiques) hésitentà se spécialiser. Il faut y voir certainement le fait que l'utilisation des vases dépasse les limitesassez strictes de la typologie. Un vase lustré devait avoir la même fonction qu'un vase grossiermême si tous les deux sont tronconiques. On peut comprendre le paysage de la céramiquecomme ayant d'un côté des vases à fonction bien précise et donc à l'allure régulière et del'autre des récipients assez semblables à caractère multifonctionnel et à l'aspect imprécis. Il estdifficile d'apprécier le fait que certains types de vases soient plus soignés en B3 qu'en B1 ou

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inversement. On reconnaît toutefois que les vases fermés, les plus nombreux en B3 (globuleuxet en tonneau) semblent être plus soignés et mieux lissés, alors que les vases tronconiques lesont plus en B1. Il faut y voir une nouvelle fois le fait de la proportion de ces vases danschaque couche.

Mais s'il est encore aisé de reconnaître une relation entre la typologie, l'aspect et lelissage, il demeure impossible d'en définir une entre la morphologie, l'aspect et le lissage.Donc en règle générale, on assiste plus à une continuité qu'à une mutation technologique.L'abandon du site pendant 30 à 40 ans n'a modifié en rien les habitudes technologiques dupotier, il lui a permis seulement d'enrichir sa production.

2. 5. 3 Réflexion d'ordre morphologiqueLa dernière de ces trois réflexions est d'ordre morphologique. On rencontre, en effet, à

l'intérieur de chaque groupe typologique, plusieurs classes de vases assez différents, que cesoit en fonction du fond, de l'ouverture, du profil ou encore de la taille. Ces variations neremettent pas en question l'homogénéité d'un groupe typologique mais l'enrichissent ; on lesobserve en particulier dans deux groupes à caractère multifonctionnel, les vases globuleux etles vases tronconiques.

Il ne semble pas qu'il y ait véritablement une évolution de cette diversitémorphologique. Malgré les différentes proportions de vases dans ces deux groupes sur lesdeux niveaux, on rencontre sensiblement les mêmes classes de vases. A l'exception peut-êtredes vases globuleux assez fins et larges, à bord évolute et lèvre ourlée (CHA5397 - 1734 -1710 - 5399 - 5331 (pl. 6, n°3 et 4 ; pl. 8, n°6 et 8 ; pl. 12, n°3)). Les dimensions et lesproportions de l'ensemble du corpus n'apportent guère de renseignements quant à l'évolutionde ce matériel, mais par contre elles montrent clairement, sur différents diagrammes dedispersion, que l'étude morphologique nous ramène au schéma typologique classique. Onentrevoyait déjà les relations qui existaient entre les types de vases, l'aspect et le dégraissant,on peut y ajouter maintenant les proportions même des récipients.

D'autre part l'intérêt d'une représentation graphique était de situer sur un tableau toutela diversité morphologique d'un corpus de vases. Cela offrait la possibilité de voir s'il étaitpossible de distinguer sur un des niveaux une proportion normale de céramiques dont lamorphologie rappelle certains caractères que l'on pourrait rattacher à des traditions duNéolithique moyen, comme des languettes multiforées, de nombreuses formes globuleuses ettronconiques, des écuelles à carène basse, les bouteilles à col et épaulement, le lustrage decertains vases et la prédominance des fonds ronds.

Malheureusement ni les diagrammes de dispersion ni les statistiques n'apportent deréponse à ce sujet, la très grand similitude des deux matériels ne permet pas de dire que leniveau le plus ancien comporte une proportion plus importante de vases de tradition

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chasséenne que le niveau supérieur. En d'autres termes il est impossible de dire que les types"sans racine" succèdent aux types "avec racines".

D'autre part, et là il est difficile de dire si cela résulte de la fabrication ou d'un choixultérieur mais les vases qui présentent sur leur paroi interne de l'encroûtement sont souventplus grands que les vases non encroûtés. Malheureusement on l'a vu, aucun autre indice nenous permet d'être plus précis, ni l'épaisseur (à l'exception des vases cylindriques), ni letraitement de surface ni le dégraissant et ni même la morphologie ne distinguent ces vases desautres. Seul le diamètre à l'ouverture ou à défaut le diamètre maximal nous permettent dedifférencier les deux groupes de vases. Les vases globuleux et les vases cylindriques sont plusgrands, les vases tronconiques sont identiques et les vases en tonneau moins grands. Laprésence d'encroûtements n'indique donc pas pour tous les vases qu'ils soient plus grands.

Il faut préciser toutefois que le vase en tonneau présente un volume utile très importantet que passée une certaine limite, ils ne peuvent être utilisés raisonnablement à la cuisson desaliments. Cette notion de volume utile explique également le fait que l'on rencontre en B3plus de vases encroûtés qu'en B1. On compte en effet parmi tous les vases encroûtés 63,7% devases à grands volumes en B3 contre 82,9% en B1. Cette différence est très certainementsignificative, mais outre le fait d'un changement de coutume culinaire ou d'une dispositionspatiale différente, la véritable signification de cette évolution nous échappe.

2. 6 ConclusionCe travail statistique nous a permis de mieux appréhender et de mieux comprendre la

démarche du potier pendant les deux occupations et de tenter de définir pour chacun des typesde vases une fonction précise. C'est-à-dire qu'en partant du principe que si le potier avolontairement conçu des vases différents c'est qu'ils correspondaient à autant de tâchesdifférentes. Au moment de la conception, on l'a vu, sa démarche est conditionnée par laperspective de l'objet qu'il va fabriquer, depuis l'épuration de sa pâte jusqu'au stade de lacuisson. Il est tout à fait concevable également qu'après la fabrication et la cuisson des vases,certains d'entre eux, comme les tronconiques ou les globuleux, avaient des directionsdifférentes.

Les diagrammes de dispersion nous ont permis d'essayer une nouvelle déterminationplus proche de la réalité. Elle reconnaît chez les petits vases ouverts des écuelles ou des bols,et des marmites ou des vases silos en plus des vases cylindriques et chez les vases fermés desgodets et des jattes pour les petits vases, ou des jarres, des bouteilles, des marmites et desgrands vases silos également. Cette détermination n'a rien de formel mais offre une imagecertainement plus proche de la réalité.

En second lieu cette étude nous a ouvert un formidable champ d'investigation, celui dela répartition spatiale. Pour l'instant on a cherché à comprendre la diversité de ce matériel et àen définir la fonction. Il va s'agir maintenant de recaler ces informations par rapport aux

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structures mêmes du village et de saisir toute la complexité de la répartition du corpus danscet espace.

III. RÉPARTITION SPATIALE

3. 1 Couche inférieure ou B3

3. 1. 1 Répartition spatialeL'étude spatiale de la céramique comprend deux volets. Il s'agira dans le premier de

définir et de comprendre l'organisation des différents types de vases sur le site en fonction,d'une part, des structures définies par la dendrochronologie et d'autre part en fonction desartefacts directement liés à la céramique comme les quartzites de chauffe, les céréales, lesfragments de galettes, les cuillères, etc.

Le second volet, en étudiant la dispersion des tessons d'un même vase, essaiera detraduire d'après le plan des maisons les phénomènes de paroi, d'ouverture, d'auvent ou encorede passage. Pour cela deux principales sources d'informations sont utilisées : les plans derépartition où figurent la dispersion de tous les tessons d'un même vase et les plans decomptages qui mentionnent pour chaque triangle fouillé le poids de la céramique fine etgrossière non remontée, des quartzites brisés, des céréales et des fragments de galette.

Ce chapitre présente un double intérêt. En premier lieu de reconnaître si les différentstypes de vases s'organisent dans l'espace de façon privilégiée autour de certaines zones, àl'intérieur ou à l'extérieur des structures, c'est-à-dire déterminer à partir d'éléments précis,l'encroûtement par exemple, des zones privilégiées et par là-même de définir l'organisationintérieure des maisons. Il s'agira en second lieu d'essayer de mettre en évidence, entre lesdifférentes structures, certaines particularités et de définir s'il y a lieu la logique d'ensemble dusite.

Mais la compréhension des répartitions bute sur le problème de la superposition desstructures. On observe en B3 trois phases de construction. Deux maisons ont été construitesen 58-59 (A et B), une nouvelle en 60-61 (C) et deux ou peut-être quatre en 75 àl'emplacement de deux anciennes (D, D' et E, E'). Donc les comptages et les répartitions surces zones correspondent à deux cycles d'occupation, seule la plus à l'est n'a pas été remaniée(fig. 21). Sur ces zones les interprétations sont délicates. Mais à chaque phase les habitantsfaçonnaient de nouveaux foyers ou rechapaient les anciens en rajoutant de l'argile et enabandonnaient certaines. Cela permet de suivre l'évolution des modes d'organisation intérieured'une structure à l'autre. Par exemple l'abandon de la chape n°2 (fig. 21) correspond peut-êtreà une nouvelle organisation des structures en 75 avec la construction de deux nouvellesmaisons plus courtes et moins larges dans le même prolongement. La chape qui se trouve

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alors au milieu du passage séparant les deux maisons est recouverte par du fumier et par lerejet des quartzites et des tessons de céramique. Ces deux éléments conjugués vont permettred'éclaircir les problèmes d'interprétation et de répartition des céramiques.

Mais si en B3 les structures sont bien définies, c'est loin d'être le cas en B1, les pieuxen majorité en bois blancs sont difficilement corrélables aux vieux sapins. L'organisation desstructures est encore bien mal définie. Mais sans plus de précisions il est assez délicat detravailler sur les répartitions en B1. Mon propos se limite à une interprétation des répartitionscéramiques à partir des structures reconnues.

3. 1. 1. 1 Répartition des tessonsPour une question de clarté la répartition des tessons est représentée sur deux planches.

Sur la première figure les vases de petites et moyennes dimensions (vases en calotte,tronconiques, carénés et particuliers) et sur la seconde les vases de grandes dimensions(cylindriques et tonneaux). Sur chaque planche la présence d'encroûtement a été matérialiséepar un cerne noir (fig. 22 et 23).

On observe en premier lieu sur les planches que la répartition des tessons couvrel'ensemble du site avec par endroit des zones à forte concentration et par ailleurs des zones àplus faible densité. Les zones à forte densité correspondent et cela sur les deux planches auxlimites intérieures des structures domestiques (avec foyer). A l'exception peut-être d'une zonesur le haut du site au nord-ouest de la première maison de 58-59, où l'on observe une très forteconcentration de tessons grossiers (tonneau et cylindrique) pour la plupart encroûtés. Ilsemble qu'à cet endroit il y ait eu un dépotoir en relation avec les structures A et D. Onobservera par ailleurs que les zones à faible densité sont sensiblement au même endroit sur lesdeux planches. D'une part à l'intérieur des maisons, en particulier sur un côté du foyer etd'autre part à l'extérieur dans des zones à faible passage.

La seconde des observations que l'on peut faire à partir de ces planches c'est que lestrois groupes de structures, B à l'est, D au centre et C et E à l'ouest ne connaissent pas lesmêmes densités de tessons. On a l'impression que les densités correspondent à la durée del'occupation des maisons. Le groupe central (A et D) représente sur les deux phases plus de 30ans d'occupation et montre la plus grande concentration. La structure B par contre apparaîtavec le moins de matériel. Mais pour cette dernière il est difficile d'évaluer son âge. Elle n'estni reconstruite en 75, ni même restaurée, mais deux chapes ont été aménagées dont une aumême emplacement (fig. 21, n° 1 et 5).

En dernier lieu la répartition des types de vases sur le site appelle plusieurscommentaires. On remarque en particulier la prédominance des vases globuleux au nord-estsur les structures (A et D) et celles des vases tronconiques au sud-est (C, E). Les vases encalotte et les vases particuliers se retrouvent également en grande majorité dans le haut duvillage sur l'emplacement des maisons A et B. Les vases encroûtés se répartissent dans

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l'ensemble autour des chapes et curieusement dans les zones de passage, dans la ruelle etautour des auvents. La répartition des grands vases s'organise de façon assez similaire. Onobserve deux phénomènes assez marquants. D'une part une zone de dépotoir au nord-est etd'autre part une certaine discrimination typologique au nord (à l'exception du dépotoir), avecla prédominance des vases cylindriques et celle des vases en tonneau au sud. Les vasesencroûtés restent toujours très dispersés mais ils gravitent en général autour des zones foyères.

Il reste difficile d'accorder à ces observations et à ces discriminations une véritablesignification. Il n'est pas possible pour l'instant de reconnaître des zones d'activitésprivilégiées avec un type de matériel particulier. A l'exception peut-être des zones foyères oùl'on retrouve en périphérie la présence de vases encroûtés. Mais souvent ces vases sont trèsfragmentés et très dispersés, ce qui nuit à la compréhension de leur répartition.

3. 1. 1. 2 Répartition des vases les plus completsDans un second temps nous avons pensé ne faire figurer sur les planches de répartition

que les céramiques les plus complètes en indiquant toutefois la nature du vase, s'il estcomplet, s'il a été retrouvé en place (d'un seul bloc) et s'il est encroûté. Nous sommes partis duprincipe que les vases les mieux conservés devaient être ceux de la dernière phase deconstruction en 75 et peut-être même des dernières années d'occupation. C'est pourquoi laplanche de répartition ne présente que les contours des structures 75 (fig. 24). Comme on peutle juger cette nouvelle planche n'apporte guère plus d'information que la répartition destessons.

Les types de vases ne s'organisent pas de façon cohérente. Ils se répartissentindifféremment à l'intérieur et à l'extérieur des structures. On peut relever cependant sur cetteplanche deux détails surprenants. En premier, tous les vases complets et retrouvés en placesont à l'extérieur des structures (sauf un à l'intérieur sous l'auvent de la maison E). En second,la majorité des vases encroûtés se retrouve également le plus souvent à l'extérieur et répartiesur tout le site.

3. 1. 1. 3 Répartition des quartzites, des céréales, des fragments de galette et objetsdivers

On ne peut pour l'instant parler de véritables relations privilégiées entre les types devases et les structures. En d'autres termes il est impossible d'affirmer, par exemple, que lesvases encroûtés sont directement liés aux zones foyères, bien que l'on puisse soupçonner parendroit cette relation en particulier avec les répartitions de tessons. Mais d'autres témoins vontpeut-être nous aider à établir ce lien. Ce sont les quartzites. Ces pierres apportées sur le siteservaient à chauffer et à cuire la nourriture. Les céramiques grossières, relativement malcuites, ne pouvaient être directement posées sur le feu. Ils se servaient donc de ces pierresqu'ils plaçaient dans les braises et les plongeaient par la suite dans l'eau ou les bouillies.

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La figure 25 présente les comptages de quartzites éclatés sur le site par trianglemétrique (0,43m²). La répartition de ces pierres couvrent l'ensemble du site avec par endroitdes zones à très forte densité, jusqu'à 84kg. Ces variations de densités, entre 0 et 84kg,correspondent si on les corrèle ensembles, aux répartitions de tessons et en particulier aveccelles des encroûtements. Mais il faut distinguer les zones de rejet et d'amoncellement, enrelation avec les seuls vases cylindriques et tonneau (dépotoir) et les zones de dispersion àplus faible densité autour des foyers, par exemple, comme la maison B qui témoigned'activités domestiques. On observe sur cette maison une aire de quartzites bien distincte quicorrespond parfaitement à celle des vases encroûtés.

Les relations entre les céramiques et d'autres artefacts de fouilles sont moins nettes. Laplanche de répartition des céréales l'illustre bien (fig. 26). Les zones à très forte densité(jusqu'à 188g au triangle métrique) ne correspondent à la présence d'aucune céramique nid'ailleurs à aucune vannerie, sparterie ou vases en écorce (fig. 27).

La répartition des fragments de galette (fig. 28) s'associe par contre à certaines zonesde foyer mais en faible quantité (chapes n°6, 3, 1) très nettement à la zone de rejet au nord-estet curieusement à des zones à l'extérieur des structures très pauvres en céramique.

En résumé l'étude des répartitions des tessons et des vases nous aura permisd'apprendre deux choses. La première est qu'aucune zone ne témoigne d'activités particulièreset précises. Chaque type de vase est réparti sans ordre apparent sur le site. Mais il ne faut pasoublier que l'image que l'on a du village à la fouille est celle du dernier jour après 30 annéesd'occupation et surtout celle d'un village inondé.

Il serait stupide de penser qu'elle reflète l'image de la réalité. La seule informationpertinente est qu'effectivement on retrouve à proximité des chapes quelques vases encroûtésen relation avec des quartzites brûlés. Relations assez nettes, il faut l'avouer, dans la maison Bqui semble être celle qui a été le moins remaniée. Mais le reste des vases encroûtés et desquartzites sont dispersés sur l'ensemble du site sans ordre apparent, à l'exception du dépotoirau nord-est.

La seconde chose que nous aient apprise ces répartitions, c'est qu'il n'existeapparemment aucune relation entre céréales et céramiques. Mais il ne faut pas non plus sous-estimer les effets de flottage qui ont pu déplacer et regrouper ces graines par endroit. D'aprèstoutes ces planches, l'organisation intérieure n'apparaît pas clairement. On distingue toutefoisdes aires avec de nombreux fragments de vases, certainement liées à différentes activités etd'autres secteurs entre le foyer et la paroi des cabanes où l'on ne remarque la présence d'aucuntesson, probablement les zones de couchage. Il semble que le plan des maisons s'organisaitautour de trois secteurs : le premier, la zone de couchage entre la paroi et le foyer, la secondeoccupant le reste de la surface fermée, servait à de multiples activités et la dernière àl'extérieur, sous l'auvent.

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3. 1. 2 Dynamique de dispersionL'étude des répartitions de la céramique permet certains développements mais se

limite à des interprétations spatiales en fonction des densités et des types de vases. Seulementen étudiant la dispersion des tessons d'un même vase, c'est-à-dire leur comportement sur lesite en fonction des structures, cela va nous permettre de reconnaître s'il y a une certainelogique de fractionnement des vases, vers l'extérieur, le long des parois, etc. C'est-à-diredéfinir si la dispersion des tessons indique la présence d'une ouverture ou d'un auvent quandils s'échappent vers l'extérieur ou la confirmation d'une paroi.

Ce travail a été conduit en trois temps. Il s'agissait en premier de présenter surplusieurs planches la répartition de tous les vases par ordre typologique en reliant ensembletous les tessons d'un même vase, dans un second temps d'interpréter les dynamiques dedispersion en privilégiant toutefois les vases cassés à l'intérieur qui sortent des structures etceux restant fragmentés à l'intérieur. Puis, dans un dernier temps nous tenterons avec lasomme des informations recueillies, ainsi qu'avec les planches de comptage de la céramiquefine et grossière de dresser le bilan de cette étude.

3. 1. 2. 1 Vases en calotte (fig. 29 et 30)La répartition des vases en calotte est assez singulière. On ne les retrouve qu'à

l'emplacement des structures A et B. Le seul élément qui échappe à cette concentration esttrop dispersé (CHA5548), plus de 19m entre les deux groupes de tessons, pour appartenir àl'une ou l'autre des structures du bas. Il semble bien que l'utilisation des vases en calottecorresponde aux structures 58-59. Mais il reste difficile de dire si les vases en calottes'associent à une fonction particulière ni même si les structures 58-59 développaient uneactivité privilégiée par la simple présence de ces vases.

La dispersion de certains vases apporte des détails très intéressants. On observe parexemple que les tessons du vase CHA1728 (pl. 1, n°5), répartis à l'intérieur de la maison sontrejetés en partie à l'extérieur On peut raisonnablement placer une ouverture à cet endroit, aucentre de la paroi nord-est.

3. 1. 2. 2 Vases tronconiques (fig. 31 et 32)La répartition des vases tronconiques s'organise de façon moins cohérente que celles

des vases en calotte. On observe cependant une certaine concentration au sud du site. Lesvases apparaissent particulièrement fragmentés et dispersés à l'est du groupe C, E dans lapartie terminale des maisons de 60-62 ou de celle de 75. Seule la dispersion du vaseCHA1668 (pl. 2, n°2) semble indiquer la présence d'une ouverture assez large dans cette zonece qui viendrait confirmer l'hypothèse d'un auvent ouvert prolongeant les maisons vers le sud-est. On remarque également sur le plan de la dispersion intérieure qu'aucun vase cassé dans la

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maison ne sort sous l'auvent ni même à l'extérieur, ce qui semble indiquer un effet de paroiséparant l'auvent de l'intérieur.

3. 1. 2. 3 Vases globuleux (fig. 33 et 34)La répartition des vases globuleux couvre tout le site en privilégiant l'intérieur des

maisons mais c'est surtout la dispersion des tessons qui va nous permettre de mieuxcomprendre leur disposition.

En premier lieu sur la structure B les tessons indiquent la présence de deux ouvertures,la première en bas à l'ouest semble être assez petite et l'on songerait plus volontiers à uneporte (CHA5565 (pl. 8, n°7) et CHA5460 (non dessiné)), alors qu'au nord deux vases sedispersent assez nettement et (CHA5403 - 5367 (pl. 8, n°4 ; pl. 9, n°2)) laisserait penser plutôtà une ouverture du type auvent. Le second groupe de structures (A et D) nous livreégalement plusieurs informations ; d'une part la présence d'une ouverture au nord estcertainement en relation avec la maison de 58-59 (voir répartition des vases CHA1727 (pl. 9,n°5), CHA1747 (non dessiné) et CHA1734 (pl. 6, n°4)) et une seconde peut-être liée à laseconde maison de 75, mais il reste difficile avec la seule répartition des vases globuleux desavoir si en effet comme on le pense, cela correspond à l'auvent ou à une porte d'une secondestructure de 75 dans le prolongement de la première. En dernier lieu la dispersion des vasesCHA1746 (non dessiné) et CHA5397 (pl. 6, n°3) semble indiquer à leur tour une ouverturecôté est.

Enfin sur le dernier groupe C-E, on peut mentionner une porte probable côté nord-estdonnant sur la ruelle et qui correspond semble-t-il aux deux maisons 60-62 et 75. Ladispersion des tessons à l'intérieur des structures est intéressante à deux égards. On notera enpremier qu'elle est souvent parallèle à la longueur des maisons mais devient perpendiculaireface aux portes. On peut remarquer en second lieu que deux vases, l’un en A-D et l’un en C-E(504 : CHA1761) sortent de la maison pour aller sous l'auvent. Il est fort probable qu'uneporte dans chaque maison ouvre sur l'auvent.

3. 1. 2. 4 Vases carénés (fig. 35 et 36)La répartition et la dispersion des vases carénés n'amènent pas d'enseignement majeur.

Le vase CHA1744 (pl. 12, n°6) semble être antérieur aux deux structures C et E. Le vaseCHA1700 (pl. 9, n°8) illustre quant à lui ce phénomène de dispersion longitudinale àl'intérieur des maisons.

3. 1. 2. 5 Vases cylindriques (fig. 37 et 38)La dispersion des vases cylindriques nous indique la présence de trois ouvertures qui

coïncident avec les informations déjà recueillies. La première, an nord de la structure B (vaseCHA5407 (non dessiné)), la seconde au nord-est du groupe A-D vient confirmer, si toutefois

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le vase CHA1730 (pl. 18, n°1) est à l'intérieur de la structure A, que cette ouverturecorrespond bien à la première maison de 58-59. Enfin la troisième, peut-être la plus sérieuse,donnant sur la ruelle, au nord-est du groupe C-E correspond certainement aux deux structures(vase CHA1697 (pl. 14, n°1)).

3. 1. 2. 6 Vases en tonneau (fig. 39 et 40)La répartition des vases en tonneau s'organise de façon assez cohérente à l'intérieur des

structures (A-D et E) et autour des auvents. La dispersion des tessons indique également lesdeux ouvertures au nord-est (structure A-D) mais surtout confirme que l'idée que l'on avaitd'un auvent en relation avec une seconde structure de 75 dans le prolongement de la première(vase CHA1619 - 5559 (non dessinés)) et la confirmation également des deux auvents à l'estdes deux groupes de maisons (CHA1750 - 1753 - 5380 (pl. 20, n°2 ; pl. 21, n°3 ; pl. 24, n°1)).

3. 1. 2. 7 Vases particuliers (fig. 41 et 42)Les vases particuliers fournissent avec le vase CHA5589 (pl. 1, n°18) la preuve

également d'une ouverture au bas de la structure B.

3. 1. 3 Comptage de céramique fine et grossièreLes comptages de céramique fine et grossière (fig. 43 et 44) vont nous permettre, au

même titre que les répartitions des vases, de reconnaître à certains endroits la présenced'ouverture ou d'auvent. Il va s'agir de définir si les zones susceptibles d'avoir une porte, parexemple, se distinguent des autres zones par une densité anormale ou un phénomèneparticulier. Malgré les faibles proportions de céramiques fines, il est toutefois possible dereconnaître certaines particularités. On remarquera par exemple devant chaque ouverturelatérale la présence d'une zone de dispersion assez nette et autour des auvents des zones dedispersion frontale plus importantes et plus larges.

Les comptages de céramiques grossières n'offrent pas tout à fait la même image. Leszones de déjection frontale (auvent) sont curieusement désaxées vers le sud. Les ouvertureslatérales montrent des zones de dispersion plus nettes, surtout celle au nord-est qui resteassociée à un auvent et à un dépotoir. L'organisation intérieure reprend parfaitement lesrépartitions de tessons et surtout celle des quartzites. L'interprétation spatiale des comptagesde céramiques fines et grossières correspond très bien aux interprétations d'ensemble que l'onpeut désormais faire à partir de toutes les planches de répartition (fig. 45).

3. 1. 4 Interprétation des structuresIl y a très peu de certitudes et beaucoup d'hypothèses (fig. 46). Parmi les certitudes on

peut ranger d'une part la présence d'ouvertures latérales et de zones de dispersion frontale en

71

relation avec les auvents. On reconnaît ces deux types d'ouvertures sur plusieurs structures,mais il semble que les auvents soient souvent associés, à l'exception peut-être de la structureB, à la phase de 75. D'autre part, et c'est à mettre à l'actif des hypothèses, les répartitionsindiquent la présence d'un auvent au nord-est lié semble-t-il à une seconde structure de 75dans le prolongement de la première. Mais malheureusement il reste impossible de dire si ladeuxième structure de 75 (E) a été bâtie sur le même plan. Les indices sont beaucoup plusminces. On ne trouve en particulier sur les plans de répartition la trace d'aucune zone dedispersion frontale ou latérale, ni même la dispersion d'aucun vase vers l'extérieur.

On a le sentiment pour résumer, que pendant la première phase de construction, de 58à 75, les maisons disposaient d'une ouverture orientée vers le nord-est ou vers l'ouest pour lastructure B avec une seconde ouvrant sur un auvent, et qu'en 75 s'est généralisé le plan d'unemaison à deux ouvertures: une frontale sur l'auvent et une seconde latérale au centre de laparoi donnant sur le nord-est.

L'organisation intérieure des maisons est plus délicate à définir. On reconnaît toutefoistrois zones principales : la première sous l'auvent est répartie semble-t-il de chaque côté del'ouverture centrale, la seconde autour de la chape centrale et la troisième, le lieu de couchage,dans un coin de la maison entre la paroi et le foyer.

3. 2 Couche supérieure ou B1

3. 2. 1 Répartition spatialeLes structures en B1 sont très mal définies (fig. 21). Si les répartitions sont exactes

on ne doit pas se fier à la position des maisons ou structures annexes, déterminées avant lesanalyses dendrochronologiques des non résineux et leurs difficiles interprétations : Voir leVolume 1. Cette partie du travail est conservée mais on doit y superposer les dernièrespropositions de plans. (A.B. 2008).De ce fait, tout le travail d'interprétation des différentes répartitions de tessons et lescomptages céramiques ne sauraient avoir le même intérêt qu'en B3. On ne pourra se reporterqu'à la présence des chapes et à l'unique maison individualisée sur ce niveau (F).

3. 2. 1. 1 Répartition des tessonsLa répartition des vases de petites et moyennes dimensions (fig. 47 et 48) montre d'une

part qu'une grande majorité des vases tronconiques non encroûtés gravitent autour des zonesde foyer et se retrouvent semble-t-il fréquemment à l'intérieur des structures. L'organisationdes autres types de vases semble moins évidente. On notera toutefois dans la partie terminaledu sud-est de la maison centrale, la concentration de plusieurs types de vases dispersés à

72

l'intérieur et tout autour de cette zone. On ne peut s'empêcher de penser, à l'instar desstructures de 75 en B3 à la présence d'un auvent.

Les grands vases très souvent encroûtés se répartissent sur l'ensemble du site, souventà proximité des chapes et curieusement tout autour de ce qui pourrait être l'auvent de lastructure F (fig. 48).

3. 2. 1. 2 Répartition des vases les plus complets, des quartzites, céréales, fragments degalette et objets divers

La répartition des vases les plus complets n'apporte malheureusement pasd'enseignement majeur (fig. 49). Par contre la répartition des quartzites et des céréales (50 et51) s'associent à plusieurs reprises aux zones de foyer et très souvent également, pour lespremiers, aux tessons encroûtés des vases cylindriques et en tonneau.

Les figures 50 à 53 montrent la répartition des objets qui se rapportent le plus auxcéramiques et surtout aux activités domestiques, ainsi que les fragments de galettes. Mais ceséléments, éminemment flottables, ne précisent pas davantage l'organisation intérieure desstructures et ne correspondent pas non plus à un type de matériel particulier. Comme on levoit, en l'absence de structures bien définies, il est particulièrement délicat d'interpréter toutesces répartitions. Cependant, on peut noter que l'organisation de la maison centrale commenceà se définir avec la possibilité d'un auvent au sud-est dans le prolongement de la structure.

3. 2. 2 Dynamique de dispersionLa répartition des différents types de vases sur le site, comme en B3, répond à

quelques principes. On observe par exemple, une certaine concentration de vases en calottedans toute la moitié nord-est du site et la présence des vases à col en grande majorité àl'extérieur des structures. A l'inverse, les autres types de vases ne témoignent nullement dedispositions particulières (fig. 54 à 69).

L'interprétation des phénomènes de dispersion des tessons prend en B1 des alluressurprenantes. Le comportement des tessons dispersés vers l'extérieur des structures estincompréhensible. Ils sont rejetés dans toutes les directions et jusqu'à plusieurs dizaines demètres (vases tronconiques, fig. 56 et 57 ; vases globuleux, fig. 58 et 59 et vases à col, fig. 62et 63). Il est clair que l'imprécision des structures ajoute à cette confusion.

Il est possible cependant de reconnaître et de préciser, d'après la dispersion deplusieurs vases, l'organisation de certaines structures et ce en particulier à deux endroits. Levase tronconique CHA1631 (non dessiné), le vase globuleux CHA1615 (pl. 11, n°1) ; fig. 59,n°1 et le vase à col (fig. 63) indiquent tous les trois, à condition cependant qu'ils n'aient pasété dispersés avant la construction de la structure B, qu'un passage existait entre deuxstructures, un peu à l'image des deux maisons de 75 en B3 bâties dans le prolongement l'une

73

de l'autre. Le second endroit où l'on a le témoignage par les céramiques d'une structureparticulière se trouve au sud-est dans la partie terminale de la maison centrale. Plusieursvases ; caréné, CHA1637 (pl. 12, n°8) (fig. 61, n°1) ; cylindrique, CHA5322 (pl. 15, n°3) (fig.65, n°1) ; tonneau CHA5350 (non dessiné) (fig. 67, n°1) ; particulier, CHA5354 (pl. 12, n°2 ;fig. 68) ; qui se dispersent à l'intérieur et à l'extérieur de ce secteur semblent indiquer sansconteste la présence d'un auvent dans cette partie de la maison. Les vases sont dispersés àl'intérieur des structures et en particulier dans celle du centre de façon très linéaire, le plussouvent dans le sens de la longueur de la maison.

3. 2. 3 Comptage de céramique fine et grossièreLes comptages de céramique fine et grossière sont intéressants à plusieurs titres. Ils

révèlent d'une part la présence près des chapes des zones à très forte densité de céramiquegrossière jusqu'à 7,5kg au triangle métrique (soit 17,5kg au m²) dans la structure principale etdes secteurs où les proportions de tessons mettent en valeur certaines structures (fig. 70 et 71).

On notera par exemple dans la grande maison centrale (F) deux secteurs où lesdifférences de densité témoignent d'une part, au sud-est de la présence d'une paroi transversalequi séparait l'auvent de l'intérieur de la maison, et d'autre part, au nord-ouest, une zone autourde la seconde chape à très faible densité de tessons grossiers qui semble indiquer un lieu decouchage. Ces zones de densité correspondent parfaitement aux comptages de quartzites. Ilsemble bien, d'après les deux comptages (céramique grossière et quartzite) et les informationsrecueillies avec les dispersions que la structure centrale est homogène et qu'elle se composede trois parties distinctes ; un auvent au sud-est, une grande zone domestique au centre autourde la principale chape de foyer et sans doute un lieu de couchage au nord-est autour de laseconde chape.

Malheureusement il reste difficile d'obtenir sur ces comptages l'emplacement deséventuelles ouvertures latérales. Il apparaît cependant (fig. 72, n°1 et 2) qu'une porte a puexister dans la maison centrale près de la grande chape côté sud-ouest. Si les structures en B3sont bien définies, on ne distingue pas en B1 et avec une telle clarté l'organisation intérieurede ces maisons.

3. 2. 4 Interprétation des structuresL'interprétation des structures en fonction des répartitions et des comptages (fig. 73)

confirme l'homogénéité de la maison centrale (F) et certainement la présence d'un auvent dansla partir terminale au sud-est et peut-être d'une ouverture en relation avec chacune des chapes.L'organisation des autres structures n'a pu être précisée davantage. Il semble pourtant qu'unpassage ait existé entre deux structures au sud de la grande maison mais avec les seulséléments de la répartition céramique il est impossible d'en dire plus. On a le sentiment

74

toutefois que le plan des structures en B1 reprend dans son ensemble le plan de B3. Seule lacorrélation des essences de sapins et des bois blancs pourra éclaircir cette situation.3.3 Conclusion

Au terme de ce chapitre, il est possible de dégager plusieurs enseignements majeurs.Les maisons sont toutes construites à peu près sur le même plan : un auvent, une zonedomestique autour de la chape principale, avec au fond, un lieu de couchage et deuxouvertures : une latérale et une frontale. Les activités très diverses étaient pratiquéesindifféremment dans chaque maison.

L'organisation des structures sur le site semble obéir à un schéma très particulier. Levillage s'oriente au cours de son évolution vers une disposition parallèle de toutes les maisonset les structures annexes sur un axe nord-ouest/sud-ouest. Seule en B3, la maison Bs'individualise par une orientation différente nord/sud. Il n'est pas impossible qu'en B1 unestructure fut construite au même emplacement.

En dernier lieu, aucune différence véritablement significative ne distingue lesstructures les unes des autres. Il semble bien que toutes les maisons avec une chape avaient lesmêmes fonctions, c'est-à-dire un lieu de vie et de travail et un lieu de couchage.

75

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Annexe 1Fiche technique : vases en calotte

COUCHE : B3Corpus : 7Répartition : 3,7

Caractérisation typologique

Fond Nombre %Avec 7 100Sans 0

Nombre %Rond 7 100Aplati 0

Lèvre Nombre %Avec 7 100Sans 0

Nombre %Arrondie 6 85Amincie 0Facetée 1 15

Ourlée ext. 0Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec 0Sans 0

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 0

Moyen 6 85Grossier 1 15

Non lissée 2 28,5Lissée ext. 0

Lissée int/ext 5 71,5Lustré 0

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 1 Beige gris 1

Noir 4 Noir 4Marron 1 Marron 4Marron

noir2 Marron

noir0

Encroûtement Nombre %Avec 0Sans 7 100

Nombre %Individuel 4 57,1Collectif 3 42,8

Dégraissant Nombre %Petit homogène 1 14,2Petit hétérogène 0Moyen homo. 2 28,5Moyen hétéro. 3 42,8Grossier homo. 0Grossier hétéro. 1 14,2

Nombre %Entier 2 28,5Partie 3 42,8

Fragment 2 28,5

Bord Nombre %Avec 7 100Sans 0

Nombre %Simple 7 100Droit 0

Evolute 0Involute 0

79

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec SansVase Fin Moyen Grossier

Hauteur 4 - 54,5 1 - 44Diamètre ouv. 4 - 118,2 1 - 114Diamètre mini.

Epaisseur 4 - 6,7 1 - 7

80

ANNEXE 2Fiche technique : vases en calotte

COUCHE : B1

Corpus : 10Répartition : 2,1

Fond Nombre %Avec 10 100Sans 0

Nombre %Rond 10 100Aplati 0

Lèvre Nombre %Avec 10 100Sans 0

Nombre %Arrondie 8 80Amincie 0Facetée 2 20

Ourlée ext. 0Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec 1 10Sans 9 90

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 0

Moyen 7 70Grossier 3 30

Non lissée 6 60Lissée ext. 1 10

Lissée int/ext 3 30Lustré 0

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris - Beige gris -

Noir 4 Noir 5Marron 2 Marron 2Marron

noir1 Marron

noir1

Encroûtement Nombre %Avec 0Sans 0

Nombre %Individuel 6 60Collectif 4 40

Dégraissant Nombre %Petit homogène 2 22Petit hétérogène 0Moyen homo. 3 33Moyen hétéro. 1 11Grossier homo. 0Grossier hétéro. 3 33

Nombre %Entier 2 20Partie 6 60

Fragment 2 20

Bord Nombre %Avec 10 100Sans 0

Nombre %Simple 10 100Droit 0

Evolute 0Involute 0

81

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec SansVase Fin Moyen Grossier

Hauteur 6 - 66,8 2 - 44,5Diamètre ouv. 6 - 126,6 2 - 99,5Diamètre mini.

Epaisseur 6 - 6,7 2 - 8,5

82

ANNEXE 3Fiche technique : vases tronconiques

COUCHE : B3

Corpus : 32Répartition : 2,28

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 29Sans 3

Nombre %Arrondie 22 75,8Amincie 0Facetée 5 17,2

Ourlée ext. 2 6,8Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec 5Sans 27

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 1 3,2

Moyen 24 77,4Grossier 6 19,3

Non lissée 9 29Lissée ext. 7 22,5

Lissée int/ext. 15 48,5Lustré 0

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 7 Beige gris 9

Noir 18 Noir 21Marron 3 Marron 2Marron

noir3 Marron

noir1

Encroûtement Nombre %Avec 6 19,3Sans 25 80,7

Nombre %Individuel 13 40,6Collectif 19 59,3

Dégraissant Nombre %Petit homogène 3 10,3Petit hétérogène 1 3,4

Moyen homo. 15 51,7Moyen hétéro. 6 20,6Grossier homo. 1 3,4Grossier hétéro. 3 10,3

Nombre %Entier 2 5,25Partie 12 37,5

Fragment 18 56,2

Bord Nombre %Avec 30Sans 2

Nombre %Simple 27 90Droit 0

Evolute 3 10Involute 0

Fond Nombre %Avec 28Sans 4

Nombre %Rond 22 78,5Aplati 6 21,4

83

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec Sans

Vase Fin Moyen GrossierHauteur 2 - 106,5 13 - 92,5 3 - 142,6

Diamètre ouv. 2 - 137,5 13 -127,9

3 - 188,6

Diamètre mini.Epaisseur 2 - 6,5 13 - 7,5 3 - 9,3

84

ANNEXE 4Fiche technique : vases tronconiques

COUCHE : B1

Corpus : 48Répartition : 2,68

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 42Sans 6

Nombre %Arrondie 34 80,9Amincie 7 16,6Facetée 0

Ourlée ext. 1 2,3Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec 13Sans 35

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 1 2,1

Moyen 39 8,3Grossier 7 14,9

Non lissée 15 3,2Lissée ext. 4 8,5

Lissée int/ext. 27 57,4Lustré 1 2,1

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 8 Beige gris 9

Noir 4 noir 30marron 3 marron 4marron

noir32 marron

noir4

Encroûtement Nombre %Avec 3 6,3Sans 47 93,6

Nombre %Individuel 21 43,7Collectif 27 56,2

Dégraissant Nombre %Petit homogène 7 15,2Petit hétérogène 3 6,5

Moyen homo. 18 39,1Moyen hétéro. 15 32,6Grossier homo. 1 2,1Grossier hétéro. 2 4,3

Nombre %Entier 2 4,2Partie 10 20,8

Fragment 36 75

Bord Nombre %Avec 43Sans 5

Nombre %Simple 35 81,3Droit 0

Evolute 7 16,3Involute 1 2,3

Fond Nombre %Avec 46Sans 2

Nombre %Rond 36 78,2Aplati 10 21,8

85

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec Sans

Vase Fin Moyen GrossierHauteur 26 - 96,2 2 - 100 2 - 129

Diamètre ouv. 1 - 150 26 - 142 2 - 125 2 - 147Diamètre mini.

Epaisseur 1 - 6 26 - 6,8 2 - 8,2 2 - 8,5

86

ANNEXE 5Fiche technique : vases globuleux

COUCHE : B3

Corpus : 68Répartition : 2,7

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 64Sans 4

Nombre %Arrondie 43 67,1Amincie 4 6,2Facetée 7 10,9

Ourlée ext. 10 15,6Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec 27Sans 41

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 7 10,2

Moyen 41 60,2Grossier 20 29,4

Non lissée 21 30,8Lissée ext. 15 22

Lissée int/ext. 31 45,4Lustré 1 4,4

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 17 Beige gris 11

Noir 28 Noir 46Marron 7 Marron 4Marron

noir13 Marron

noir4

Encroûtement Nombre %Avec 15 22,1Sans 53 77,9

Nombre %Individuel 27 39,7Collectif 41 60,2

Dégraissant Nombre %Petit homogène 13 19,1Petit hétérogène 4 5,8Moyen homo. 14 20,5Moyen hétéro. 21 30,8Grossier homo. 6 8,8Grossier hétéro. 10 14,7

Nombre %Entier 5 7,3Partie 18 26,4

Fragment 45 66,1

Bord Nombre %Avec 64Sans 4

Nombre %Simple 45 70,3Droit 5 7,3

Evolute 8 12,5Involute 6 9,3

Fond Nombre %Avec 62Sans 6

Nombre %Rond 58 93,5Aplati 4 6,5

87

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec SansVase Fin Moyen Grossier

Hauteur 2 - 94 5 - 119,8 20 -112,1

3 - 170 5 - 117

Diamètre ouv. 2 - 115 5 - 141 20 -133,1

3 - 140 5 - 131,5

Diamètre mini. 2 - 125 5 - 151,6 20 - 149 3 - 161 5 - 144,9Epaisseur 2 - 4,5 5 - 6,6 20 - 7 3 - 7,6 5 - 8,3

88

ANNEXE 6Fiche technique : vases globuleux

COUCHE : B1

Corpus : 31Répartition : 2,67

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 30Sans 1

Arrondie 22 73,3Amincie 5 16,6Facetée 0

Ourlée ext. 3 9,9Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec 15Sans 16

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 4 12,9

Moyen 12 38,7Grossier 15 48,3

Non lissée 16 51,6Lissée ext. 4 12,9

Lissée int/ext. 10 32,1Lustré 1 3,2

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 2 Beige gris 4

Noir 13 Noir 15Marron 7 Marron 8Marron

noir1 Marron

noir2

Encroûtement Nombre %Avec 5 16,2Sans 26 83,8

Nombre %Individuel 18 58Collectif 13 41,9

Dégraissant Nombre %Petit homogène 5 17,8Petit hétérogène 2 7,1Moyen homo. 7 24,9Moyen hétéro. 8 28,5Grossier homo. 1 3,5Grossier hétéro. 5 17,8

Nombre %Entier 1 3,2Partie 6 19

Fragment 24 77,4

Bord Nombre %Avec 30Sans 1

Nombre %Simple 29 96,6Droit 0

Evolute 1 3,3Involute 0

Fond Nombre %Avec 28Sans 3

Nombre %Rond 26 89,2Aplati 3 10,7

89

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec Sans

Vase Fin Moyen GrossierHauteur 3 - 90 1 - 200 7 - 124,7 2 - 170,5 5 - 120

Diamètre ouv. 3 - 127,6 1 - 120 7 - 135,2 2 - 157,5 5 - 115Diamètre mini. 3 - 140,6 1 - 170 7 - 149,5 2 - 168 5 - 134,8

Epaisseur 3 - 4,3 1 - 9 7 - 7,3 2 - 10,5 5 - 9,6

90

ANNEXE 7Fiche technique : vases carénés

COUCHE : B3

Corpus : 6Répartition : 2,8

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 5Sans 1

Nombre %Arrondie 0Amincie 2 40Facetée 3 60

Ourlée ext. 0Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec 4Sans 2

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 2 33,3

Moyen 3 49,8Grossier 1 16,6

Non lissée 0Lissée ext. 4 66,6

Lissée int/ext. 2 33,3Lustré 0

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 1 Beige gris 0

Noir 3 Noir 5Marron 0 Marron 0Marron

noir2 Marron

noir1

Encroûtement Nombre %Avec 1 16,6Sans 5 83,3

Nombre %Individuel 2 33,3Collectif 4 66,6

Dégraissant Nombre %Petit homogène 2 33,3Petit hétérogène 0Moyen homo. 1 16,6Moyen hétéro. 1 16,6Grossier homo. 1 16,6Grossier hétéro. 1 16,6

Nombre %Entier 0Partie 5 83,3

Fragment 1 16,6

Bord Nombre %Avec 6 100Sans 0

Nombre %Simple 1 16,6Droit 0

Evolute 5 83,3Involute 0

Fond Nombre %Avec 6 100Sans 0

Nombre %Rond 5 83,3Aplati 1 16,6

91

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec Sans

Vase Fin Moyen GrossierHauteur

Diamètre ouv.Diamètre mini.

Epaisseur

92

ANNEXE 8Fiche technique : vases carénés

COUCHE : B1

Corpus : 8Répartition : 2,12

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 5Sans 3

Nombre %Arrondie 5 100Amincie 0Facetée 0

Ourlée ext. 0Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec 4 50Sans 4 50

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 2 25

Moyen 6 75Grossier 0

Non lissée 1 12,5Lissée ext. 0

Lissée int/ext. 6 75Lustré 1 12,5

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 0 Beige gris 0

Noir 6 Noir 7Marron 1 Marron 1Marron

noir1 Marron

noir0

Encroûtement Nombre %Avec 0Sans 8 100

Nombre %Individuel 3 42,8Collectif 4 57,1

Dégraissant Nombre %Petit homogène 3 37,5Petit hétérogène 1 12,5Moyen homo. 4 50Moyen hétéro. 0Grossier homo. 0Grossier hétéro. 0

Nombre %Entier ?Partie ?

Fragment ?

Bord Nombre %Avec 6Sans 2

Nombre %Simple 3 49,9Droit 0

Evolute 2 33,3Involute 1 16,6

Fond Nombre %Avec 8 100Sans 0

Nombre %Rond 8 100Aplati 0

93

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec SansVase Fin Moyen Grossier

HauteurDiamètre ouv.Diamètre mini.

Epaisseur

94

ANNEXE 9

Fiche technique : vases à colCOUCHE : B1

Corpus : 20Répartition : 3,05

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 7Sans 13

Nombre %Arrondie 5 71,5Amincie 0

Facetée 2 28,5Ourlée ext. 0Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec 5Sans 15

Caractérisation technologique

Aspectextérieur

Nombre %

Fin 13 65Moyen 7 35

Grossier 0

Non lissée 0Lissée ext. 0

Lissée int/ext. 12 60Lustré 8 40

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

e

Nombre %Entier 1 5Partie 7 35

Fragment 12 60

Bord Nombre %Avec 13Sans 7

Nombre %SimpleDroit 9 69,2

Evolute 2 15,4Involute 2 15,4

Fond Nombre %Avec 15Sans 5

Nombre %Rond 15 100Aplati 0

95

Beige gris 2 Beige gris 1Noir 17 Noir 17

Marron 1 Marron 2Marron

noir0 Marron

noir0

Encroûtement Nombre %Avec 0Sans 20 100

Nombre %Individuel 8 88,8Collectif 1 11,1

Dégraissant Nombre %

Petit homogène 13 65Petit hétérogène 3 15Moyen homo. 2 10Moyen hétéro. 2 10Grossier homo. 0Grossier hétéro. 0

Encroûtement avec sans avec sans avec sansvase fin moyen grossier

hauteur 4 - 137,5 4 - 151,2diamètre ouv. 4 - 101,2 4 - 115,5Diamètre mini. 4 - 153,2 4 - 170

épaisseur 4 - 4,2 4 - 6

Nombre %Entier 0Partie 1 4,9

Fragment 20 95,2

96

ANNEXE 10Fiche technique : vases cylindriques typiquesCOUCHE : B3Corpus : 21Répartition : 3,47

Caractérisation typologique

Fond Nombre %Avec 9Sans 12

Nombre %Rond 8 88,8Aplati 1 11,2

Lèvre Nombre %Avec 20Sans 1

Nombre %Arrondie 18 90Amincie 0Facetée 1 5

Ourlée ext. 1 5Ourlée int. 0Décorée 3 15

Préhension Nombre %Avec ?Sans ?

Caractérisation technologiqueAspect extérieur Nombre %

Fin 0Moyen 1 4,7

Grossier 20 95,2

Non lissée 17 80,9Lissée ext. 4 19

Lissée int/ext 0Lustré 0

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 2 Beige gris 3

Noir 12 Noir 14Marron Marron 3Marron

noir8 Marron

noir3

Encroûtement Nombre %Avec 14 66,6Sans 7 33,3

Nombre %Individuel 0Collectif 18 100

Dégraissant Nombre %Petit homogène 0Petit hétérogène 0Moyen homo. 1 4,7Moyen hétéro. 2 9,5Grossier homo. 5 23,8Grossier hétéro. 13 61,9

Bord Nombre %Avec 20Sans 1

Nombre %Simple 20Droit 0

Evolute 0Involute 0

97

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec SansVase Fin Moyen Grossier

HauteurDiamètre ouv. 1 - 250 10 -

237,77 - 255

Diamètre mini.Epaisseur 1 - 9 10 - 11,8 7 - 10,2

Nombre %Simple 38 97,4Droit 0

Evolute 0Involute 1 2,6

Bord Nombre %Avec 39Sans 10

Fond Nombre %Avec 27Sans 22

Nombre %Rond 26 96,2Aplati 1 3,7

98

ANNEXE 11Fiche technique : Vases cylindriquestypiquesCOUCHE : B1Corpus : 49Répartition : 2,44

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 39Sans 10

Nombre %Arrondie 38 97,4Amincie 0Facettée 1 2,6

Ourlée ext. 0Ourlée int. 0Décorée 2 5,1

Préhension Nombre %Avec ?Sans ?

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 0

Moyen 0Grossier 49 100

Non lissée 43 87,7Lissée ext. 0

Lissée int/ext. 6 12,2Lustré 0

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 12 Beige gris 1

Noir 18 Noir 1Marron 7 Marron 1Marron

noir14 Marron

noir0

Encroûtement Nombre %Avec 32 65,3Sans 17 34,6

Nombre %Individuel 1 2,7Collectif 36 97,2

Dégraissant Nombre %Petit homogène 0Petit hétérogène 0

Moyen homo. 1 2Moyen hétéro. 6 12,2Grossier homo. 13 26,5Grossier hétéro. 29 59,1

Nombre %Entier 1 2Partie 5 10,2

Fragment 43 87,7

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec SansVase Fin Moyen Grossier

Hauteur 5 - 339 4 - 386Diamètre ouv. 5 - 232 4 - 249,5Diamètre mini.

Epaisseur 5 - 11,2 4 - 11,5

99

ANNEXE 12

Fiche technique : vases cylindriques atypiques

COUCHE : B3

Corpus : 3Répartition : 3,33

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 3 100Sans 0

Nombre %Arrondie 3 100Amincie 0Facetée 0

Ourlée ext. 0Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec 1 33,3Sans 2 66,6

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 0

Moyen 2 66,6Grossier 1 33,3

Non lissée 1 33,3Lissée ext. 2 66,6

Lissée int/ext. 0Lustré 0

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 2 Beige gris 2

Noir 1 Noir 1Marron 0 Marron 0Marron

noir0 Marron

noir0

Encroûtement Nombre %Avec 1 33,3Sans 2 66,6

Nombre %Individuel 0Collectif 3 100

Dégraissant Nombre %Petit homogène 2 66,6Petit hétérogène 0Moyen homo. 1 33,3Moyen hétéro. 0Grossier homo. 0Grossier hétéro. 0

Nombre %Entier 0Partie 0

Fragment 3 100

Bord Nombre %Avec 3 100Sans 0

Nombre %Simple 3 100Droit 0

Evolute 0Involute 0

Fond Nombre %Avec 0Sans 3 100

Nombre %Rond -Aplati -

100

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec SansVase Fin Moyen Grossier

HauteurDiamètre ouv. 1 - 190 1 - 190 1 - 160Diamètre mini.

Epaisseur 1 - 7 1 - 6 1 - 9

101

ANNEXE 13

Fiche technique : Vases cylindriques atypiques

COUCHE : B1

Corpus : 3Répartition : 7,3

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 3 100Sans 0

Nombre %Arrondie 2 66,6Amincie 0Facettée 0

Ourlée ext. 1 33,3Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec 1 33,3Sans 2 66,6

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 0

Moyen 2 66,6Grossier 1 33,3

Non lissée 1 33,3Lissée ext. 0

Lissée int/ext. 2 66,6Lustré 0

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 1 Beige gris 0

Noir 1 Noir 1Marron 1 Marron 2Marron

noir0 Marron

noir0

Encroûtement Nombre %Avec 0Sans 3 100

Nombre %Individuel 0Collectif 3 100

Dégraissant Nombre %Petit homogène 0Petit hétérogène 0Moyen homo. 2 66,6Moyen hétéro. 0Grossier homo. 0Grossier hétéro. 1 33,3

Nombre %Entier 0Partie 2 66,6

fragment 1 33,3

Bord Nombre %Avec 3 100Sans 0

Nombre %Simple 1 33,3Droit 0

Evolute 1 33,3Involute 1 33,3

Fond Nombre %Avec 2 66,6Sans 1 33,3

Nombre %Rond 2 100Aplati 0

102

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec SansVase Fin Moyen Grossier

Hauteur 2 - 190,5Diamètre ouv. 2 - 200Diamètre mini.

Epaisseur 2 - 7

103

ANNEXE 14

Fiche technique : vase en tonneau

COUCHE : B3

Corpus : 36Répartition : 4,4

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 34Sans 2

Nombre %Arrondie 25 73,5Amincie 0Facettée 9 26,5

Ourlée ext. 0Ourlée int. 0Décorée 3 8,8

Préhension Nombre %Avec ?Sans ?

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 0

Moyen 2 6,2Grossier 34 94,4

Non lissée 27 75Lissée ext. 6 16,6

Lissée int/ext. 3 8,3Lustré 0

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 0 Beige gris 0

Noir 11 Noir 12Marron 9 Marron 19Marron

noir10 Marron

noir3

Encroûtement Nombre %Avec 22 61Sans 14 29

Nombre %Individuel 0Collectif 31 100

Dégraissant Nombre %Petit homogène 0Petit hétérogène 0Moyen homo. 3 8,5Moyen hétéro. 5 13,8Grossier homo. 14 38,8Grossier hétéro. 14 38,8

Nombre %Entier 4 11,1Partie 10 27,7

fragment 22 61,1

Bord Nombre %Avec 34Sans 2

Nombre %Simple 29 85,3Droit 0

Evolute 0Involute 5 14,7

Fond Nombre %Avec 23Sans 13

Nombre %Rond 20Aplati 3

104

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec SansVase Fin Moyen Grossier

Hauteur 1 - 265 7 - 313 3 - 301Diamètre ouv. 1 - 195 7 - 220 3 - 256,3Diamètre mini. 1 - 215 7 - 262 3 - 316,3

Epaisseur 1 - 7 7 - 11,5 3 - 12,3

105

ANNEXE 15

Fiche technique : vases en tonneau

COUCHE : B1

Corpus : 11Répartition : 2,45

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 10Sans 1

Nombre %Arrondie 10 100Amincie 0Facettée 0

Ourlée ext. 0Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec ?Sans ?

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 0

Moyen 0Grossier 11 100

Non lissée 11 100Lissée ext. 0

Lissée int/ext. 0Lustré 0

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 0 Beige gris 0

Noir 4 Noir 7Marron 4 Marron 1Marron

noir2 Marron

noir1

Encroûtement Nombre %Avec 7 63,6Sans 4 36,3

Nombre %Individuel 0Collectif 11 100

Dégraissant Nombre %Petit homogène 0Petit hétérogène 0Moyen homo. 1 9,1Moyen hétéro. 1 9,1Grossier homo. 2 18,2Grossier hétéro. 7 63,7

Nombre %Entier 0Partie 0

fragment 11 100

Bord Nombre %Avec 10 90Sans 1 10

Nombre %Simple 7 70Droit 1 10

Evolute 1 10Involute 1 10

Fond Nombre %Avec 8Sans 3

Nombre %Rond 7 87, 5Aplati 1 12,5

106

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec SansVase Fin Moyen Grossier

HauteurDiamètre ouv. 2 - 267,8 3 - 290Diamètre mini.

Epaisseur 7 - 11,5 3 - 10,6

107

ANNEXE 16

Fiche technique : vases particuliers

COUCHE : B3

Corpus : 5Répartition : 3,4

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 3Sans 2

Nombre %Arrondie 1 33,3Amincie 1 33,3Facettée 1 33,3

Ourlée ext. 0Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec ?Sans ?

Caractérisation technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 2 40

Moyen 3 60Grossier 0

Non lissée 0Lissée ext. 1 20

Lissée int/ext. 1 20Lustré 3 60

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 1 Beige gris 0

Noir 4 Noir 4Marron 0 Marron 0Marron

noir0 Marron

noir1

Encroûtement Nombre %Avec 0Sans 5 100

Nombre %Individuel 1 33,3Collectif 2 66,6

Dégraissant Nombre %Petit homogène 2 40Petit hétérogène 0Moyen homo. 3 60Moyen hétéro. 0Grossier homo. 0Grossier hétéro. 0

Nombre %Entier 1 20Partie 1 20

fragment 3 60

Bord Nombre %Avec 3Sans 2

Nombre %Simple 2 66,6Droit 1 33,3

Evolute 0Involute 0

Fond Nombre %Avec 3Sans 2

Nombre %Rond 2 66,6Aplati 1 33,3

108

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec SansVase Fin Moyen Grossier

HauteurDiamètre ouv.Diamètre mini.

Epaisseur

109

ANNEXE 17

Fiche technique : vases particuliers

COUCHE : B1

Corpus : 7Répartition : 5,71

Caractérisation typologique

Lèvre Nombre %Avec 6Sans 1

Nombre %Arrondie 3 49,9Amincie 1 16,6Facetée 0

Ourlée ext. 2 33,3Ourlée int. 0Décorée 0

Préhension Nombre %Avec ?Sans ?

Caractérisation

technologique

Aspect extérieur Nombre %Fin 2 28,5

Moyen 5 71,4Grossier 0

Non lissée 0Lissée ext. 1 14,2

Lissée int/ext. 4 57,1Lustré 2 28,5

Couleur :Extérieur Nombr

eIntérieur Nombr

eBeige gris 2 Beige gris 2

Noir 4 Noir 4Marron 0 Marron 0Marron

noir1 Marron

noir1

Encroûtement Nombre %Avec 0Sans 7 100

Nombre %Individuel 3 50Collectif 3 50

Dégraissant Nombre %Petit homogène 5 71,4Petit hétérogène 0Moyen homo. 2 28,5

Nombre %Entier 1 14,2Partie 1 14,2

fragment 5 71,4

Bord Nombre %Avec 6Sans 1

Nombre %Simple 3 49,9Droit 0

Evolute 2 33,3Involute 1 16,6

Fond Nombre %Avec 6Sans 1

Nombre %Rond 5 83,3Aplati 1 16,6

Encroûtement Avec Sans Avec Sans Avec SansVase Fin Moyen Grossier

HauteurDiamètre ouv.Diamètre mini.

Epaisseur

110

Moyen hétéro. 0Grossier homo. 0Grossier hétéro. 0

111

ANNEXE 18Correspondancedes numéros « objet » avec les numéros« inventaire » des 391 vases :

0001 17650002 16670005 17660006 17670009 17680010 17690011 17700012 17710013 16680014 17640021 16090024 16100025 55390100 16110101 16690102 16700103 17740104 16710105 16720106 16730107 16740108 16750109 16760110 16770111 16780112 16790113 17750114 16120115 16800116 16810117 16820118 16830119 17760120 16130121 16840122 16140123 16850124 17770125 16860126 16870127 16880128 16890129 16900130 16910131 1615

0132 16920133 16930134 16160135 17310137 17780140 16950141 16170142 16960144 55290145 17110146 16180147 16970148 16980149 55530150 55420201 16990202 17000204 17010205 17020206 16200208 16210209 20230209 94230210 17030211 17040212 17050214 17070215 17080216 17090217 16220218 17100219 17120220 17130221 17140222 16230223 16240224 16250225 17150226 16260227 16270228 16280229 16290230 16300231 17160232 1631

0233 16320235 16460236 16330237 17170238 17180239 16340240 17190241 17200242 16350243 16360244 17210245 16370249 16380250 17220251 53090252 55410253 55380254 53590254 55430301 17230302 16390303 17240304 17250305 17260306 17270307 17280308 16410309 17290310 17300311 55280313 17320314 16420316 17330317 17340318 17350319 17360320 17370322 17380323 17390324 16430325 16440326 17060327 17410329 17420330 1645

112

0331 17430332 17400334 16400335 55520401 17440402 16470403 16480404 17450405 17460406 17470407 17480408 16490409 16500410 16510411 16520412 16530413 17490414 17500415 17510416 17520417 17530418 17540419 17550420 17560421 17570422 17580423 17590424 16540425 16550426 55890427 55880501 16560502 16570503 55300504 17610505 16580507 16610508 16620509 16630510 16640511 16650512 16660513 17620514 17630516 53100517 55440518 55370600 16940601 17720602 5312

0603 53130604 53140605 53150606 53160607 53170608 53180609 53190610 53200611 53210612 54580613 55450614 55460615 55580616 55570617 98830618 55350701 53220702 53230703 53240704 53250705 53260706 53270707 53280708 53290709 53300710 53310711 53320712 53330713 53340714 53350715 53360716 53370717 53380718 53390719 53400720 53410721 53420722 55470723 55480724 55490725 55500726 55510728 55320800 53430801 53440802 53450803 53460804 53470805 53480806 5349

0807 53500808 53510809 53520810 53530811 53540812 53550814 55540815 55550816 55560900 53560901 53570902 53580903 98760904 55310905 53600906 53610907 53620908 53630909 53640910 53650911 16600912 53660913 53670914 53680915 53690916 53700917 54040918 55610919 55621000 53711001 53721002 53731003 53741004 53751005 53761006 53771007 53781008 53791009 53801010 53811011 54541012 54601013 55651014 55641015 55631016 55701017 55731018 55721019 55661020 5567

113

1021 55331022 5410

1023 55851026 5569

114

FIGURES

115

116

117

118

119

120

121

122

123

124

125

126

127

128

129

130

131

132

133

134

135

136

137

138

139

140

141

142

143

144

145

146

147

148

149

150

151

152

153

154

155

156

157

158

159

160

161

162

163

164

165

166

167

168

169

170

171

172

173

174

175

176

177

Le numéro inscrit à côté du vase est celui de l’inventaire définitif

178

179

180

181

182

183

184

185

186

187

188

189

190

191

192

193

194

195

196

197

198

199

200