horry (a.): lyon-presqu'île : contribution à l'étude des céramiques du haut moyen age

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INTRODUCTION La découverte de contextes du haut Moyen Age lors de fouilles préventives menées à Lyon à partir du début des années 1980 a permis d’effectuer les premières observations sur un mobilier céramique peu connu dans cette région. En 1986 un groupe d’étude sur les céramiques médiévales et modernes dans la région Rhône-Alpes (1) est créé. Il établit les jalons nécessaires à la connaissance du mobilier céramique médiéval et moderne enrichis par la publication du catalogue de l’exposition « A la fortune du pot » (A la fortune du pot 1990) et par une étude sur les céramiques médiévales et modernes en Rhône-Alpes (Faure-Boucharlat et al. 1996). En 1996, un programme collectif de recherche est lancé sur trois ans afin de mettre en place un programme d’étude sur les céramiques lyonnaises entre le V e et le X e siècle (2). L’abondance et la qualité de composition de plusieurs lots découverts en 1990-1991 sur le site de la place des Célestins (3) offre l’opportunité d’analyser l’évolution du vaisselier du haut Moyen Age sur un site de la Presqu’île lyonnaise entre le VI e et le X e siècle. 1. MÉTHODES DE TRAVAIL L’inventaire a été réalisé par comptage au NTI (4). L’absence d’éléments de chronologie absolue sur le site de la place des Célestins ne facilite pas la datation des lots céramiques. Les données stratigraphiques du site ne fournissent pas ou peu de renseignements car toutes les structures, en particulier les fosses, ont toutes leur ouverture au même niveau et ne permettent pas d’effectuer des observations de chronologie relative. La datation repose par conséquent sur les critères typo- * AFAN, Rhône-Alpes. Je tiens à remercier ici tout particulièrement Grégoire Ayala pour l’aide et les conseils précieux qu’il m’a procurés tout au long de la rédaction de cet article. Mes remerciements s’adressent également à Élise Boucharlat. Iconographie : fig. 1. Catherine Plantevin (AFAN Rhône-Alpes), fig. 2 à 13. Alban Horry, traitement DAO Marc Guyon (AFAN, Rhône-Alpes). (1) Placé sous la direction d’Élise Faure-Boucharlat (DRAC Rhône-Alpes). (2) Coordination Michel Lenoble, Service Régional de l’Archéologie - DRAC Rhône-Alpes (Ayala et al. 1997). (3) Fouille placée sous la direction de Catherine Arlaud et Jean-Marc Lurol (AFAN), coordonnée par le Service Régional de l’Archéologie, DRAC Rhône-Alpes, Lyon. (4) Les comptages ont été effectués au moyen du nombre typologique d’individus (NTI). Ce comptage repose sur le nombre minimum d’individus (NMI) calculé d’après les bords différents, ou les fonds à quoi sont ajoutés les individus représentés par des anses, des panses n’appartenant avec certitude à aucun récipient défini sur la base d’un bord ou d’un fond (Raux 1998). ARCHÉOLOGIE DU MIDI MÉDIÉVAL TOME 18 - PAGE 1 A 26 LYON-PRESQU’ÎLE : CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES CÉRAMIQUES DU HAUT MOYEN AGE Alban Horry* La réalisation d’un parking souterrain au centre de Lyon, sur la Presqu’île, place des Célestins a permis, lors de fouilles préventives la découverte d’une occupation du haut Moyen Age. Pour la première fois un lot assez important de céramiques de cette période a pu être étudié dans ce secteur de la ville Ce lot permet d’effectuer une analyse du vaisselier en utilisation entre la fin du VI e siècle et le X e siècle sur ce site. Sa composition évoque un arrêt des échanges avec le bassin méditerranéen (pour l’approvisionnement en vaisselle) en comparaison avec les contextes de l’Antiquité tardive. Il contient des éléments typologiques qui sont encore proches des traditions antiques mais d’autres annoncent le vaisselier du Moyen Age « classique ». The building of an underground car park in the centre of Lyons, on the Peninsula, in Célestins Square, revealed, during preventive excavations, an occupation of the Early Middle Ages. For the first time,a rather large set of ceramics of this period was able to be studied in this sector of the city. This set of ceramics has enabled an analysis to be made of the dresser in use between the end of 6th century and the 10th century on this site. The composition indicates an interruption in trade with the Mediterranean basin (for the supply of crockery), in comparison with the contexts of late Antiquity. It contains typological elements that are still close to antique traditions, but others announce the dresser of the « classic » Middle Ages. Mots clefs : céramiques, transition Antiquité tardive-haut Moyen Age, composition du vaisselier du haut Moyen Age. 1

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INTRODUCTION

La découverte de contextes du haut Moyen Age lorsde fouilles préventives menées à Lyon à partir du débutdes années 1980 a permis d’effectuer les premièresobservations sur un mobilier céramique peu connu danscette région.

En 1986 un groupe d’étude sur les céramiquesmédiévales et modernes dans la région Rhône-Alpes (1)est créé. Il établit les jalons nécessaires à la connaissancedu mobilier céramique médiéval et moderne enrichis parla publication du catalogue de l’exposition « A la fortunedu pot » (A la fortune du pot 1990) et par une étude surles céramiques médiévales et modernes en Rhône-Alpes(Faure-Boucharlat et al. 1996). En 1996, un programmecollectif de recherche est lancé sur trois ans afin demettre en place un programme d’étude sur les

céramiques lyonnaises entre le Ve et le Xe siècle (2).L’abondance et la qualité de composition de plusieurslots découverts en 1990-1991 sur le site de la place desCélestins (3) offre l’opportunité d’analyser l’évolutiondu vaisselier du haut Moyen Age sur un site de laPresqu’île lyonnaise entre le VIe et le Xe siècle.

1. MÉTHODES DE TRAVAIL

L’inventaire a été réalisé par comptage au NTI (4).L’absence d’éléments de chronologie absolue sur le sitede la place des Célestins ne facilite pas la datation deslots céramiques. Les données stratigraphiques du site nefournissent pas ou peu de renseignements car toutes lesstructures, en particulier les fosses, ont toutes leurouverture au même niveau et ne permettent pasd’effectuer des observations de chronologie relative. Ladatation repose par conséquent sur les critères typo-

* AFAN, Rhône-Alpes.Je tiens à remercier ici tout particulièrement Grégoire Ayala pour l’aide et les conseils précieux qu’il m’a procurés tout au long de la rédaction de cetarticle. Mes remerciements s’adressent également à Élise Boucharlat.Iconographie : fig. 1. Catherine Plantevin (AFAN Rhône-Alpes), fig. 2 à 13. Alban Horry, traitement DAO Marc Guyon (AFAN, Rhône-Alpes).(1) Placé sous la direction d’Élise Faure-Boucharlat (DRAC Rhône-Alpes).(2) Coordination Michel Lenoble, Service Régional de l’Archéologie - DRAC Rhône-Alpes (Ayala et al. 1997).(3) Fouille placée sous la direction de Catherine Arlaud et Jean-Marc Lurol (AFAN), coordonnée par le Service Régional de l’Archéologie, DRAC

Rhône-Alpes, Lyon.(4) Les comptages ont été effectués au moyen du nombre typologique d’individus (NTI). Ce comptage repose sur le nombre minimum d’individus

(NMI) calculé d’après les bords différents, ou les fonds à quoi sont ajoutés les individus représentés par des anses, des panses n’appartenant aveccertitude à aucun récipient défini sur la base d’un bord ou d’un fond (Raux 1998).

ARCHÉOLOGIE DU MIDI MÉDIÉVAL TOME 18 - PAGE 1 A 26

LYON-PRESQU’ÎLE :CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES

CÉRAMIQUES DU HAUT MOYEN AGE

Alban Horry*

La réalisation d’un parking souterrain au centre de Lyon, sur la Presqu’île, place des Célestins a permis, lors defouilles préventives la découverte d’une occupation du haut Moyen Age. Pour la première fois un lot assez important decéramiques de cette période a pu être étudié dans ce secteur de la ville

Ce lot permet d’effectuer une analyse du vaisselier en utilisation entre la fin du VIe siècle et le Xe siècle sur ce site.Sa composition évoque un arrêt des échanges avec le bassin méditerranéen (pour l’approvisionnement en vaisselle) encomparaison avec les contextes de l’Antiquité tardive. Il contient des éléments typologiques qui sont encore proches destraditions antiques mais d’autres annoncent le vaisselier du Moyen Age « classique ».

The building of an underground car park in the centre of Lyons, on the Peninsula, in Célestins Square, revealed, duringpreventive excavations, an occupation of the Early Middle Ages. For the first time, a rather large set of ceramics of this periodwas able to be studied in this sector of the city.

This set of ceramics has enabled an analysis to be made of the dresser in use between the end of 6th century and the 10thcentury on this site. The composition indicates an interruption in trade with the Mediterranean basin (for the supply ofcrockery), in comparison with the contexts of late Antiquity. It contains typological elements that are still close to antiquetraditions, but others announce the dresser of the « classic » Middle Ages.

Mots clefs : céramiques, transition Antiquité tardive-haut Moyen Age, composition du vaisselier du haut Moyen Age.

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chronologiques établis par comparaison avec d’autressites.

Le mobilier céramique du haut Moyen Age recueillilors de la fouille de la place des Célestins totalise4416 tessons correspondant à un nombre minimum de748 individus. Après analyse typologique, il est apparuopportun d’individualiser certains ensembles et de lesrépartir en trois horizons (I à III). Cette analysetypologique repose en grande partie sur l’observation defragments de bords ou de fonds. Peu de formescomplètes ont pu être reconstituées.

2. LE POINT SUR LES CONNAISSANCES

La transition entre l’Antiquité et le haut Moyen Agepeut être approchée grâce aux travaux réalisés récemmentsur le mobilier de l’Antiquité tardive, en particulier pourles périodes Ve-VIe siècles, sur les sites de Tramassac(Ayala 1994), Clément V (Ayala 2000) et sur la placeAdolphe Max (Villedieu 1985) à Lyon (fig. 1).

Pour le haut Moyen Age, la première étude publiée aété réalisée en 1986 sur le mobilier céramique provenantdes fouilles de la basilique funéraire de Saint-Laurent-de-Choulans (Faure-Boucharlat, Reynaud 1986). Cet articlefournit alors les premiers éléments nécessaires à laconnaissance du vaisselier entre le VIe et le VIIIe siècle.La fouille bénéficiait de la présence de datations absoluesdévoilées en particulier par une stèle funéraire datée. Unlot de céramiques daté des VIIe-VIIIe siècles provenantdes fouilles de l’îlot Tramassac (Maccari-Poisson 1994)se référait à un contexte d’habitat. Il en est de même pourles fouilles de la place Adolphe Max qui ont livréplusieurs lots de mobilier datés des VIIe-Xe siècles(Maccari-Poisson 1991). Les opérations d’archéologiepréventive récentes à Lyon ont permis la découverte delots plus ou moins abondants de céramiques du hautMoyen Age (fig. 1). Celle de la rue Pierre Audry (Lyon9e) (5) a livré un ensemble abondant provenant d’unhabitat dont l’occupation est placée entre le VIIe et le IXe

siècle (Faure-Boucharlat à paraître). L’analysecéramologique a bénéficié en outre de datations au C14.Plus récemment, en hiver 1999, une fouille préventiveréalisée sur les pentes de la Croix-Rousse, rue desChartreux, a livré un lot de céramiques associé à unhabitat. L’apport de datations absolues a confirmé unechronologie située à l’époque mérovingienne (VIIe siècle)déjà pressentie par l’étude céramologique (6).

Des comparaisons peuvent être également effectuéesavec le mobilier provenant de sites ruraux du nord de larégion Rhône-Alpes. Les sites de l’Ain, du Rhône et del’Isère (7) offrent des productions et des formesidentiques. Ils ont fait l’objet d’une étude récente et

seront publiés au sein d’un ouvrage de synthèse surl’habitat rural en Lyonnais, Bresse et Dauphiné entre leVe et le XIIe siècle (Faure-Boucharlat à paraître 2000).

À ce jour, aucun atelier en rapport avec lesproductions rencontrées sur les sites lyonnais entre le VIe

et le IXe siècle n’a été étudié ou repéré. Cependant, desprospections réalisées sur les ateliers du Beaujolais ontlivré un mobilier qui offre des caractères typologiques etmorphologiques identiques à celui issu des sites deconsommation découverts à Lyon. L’analyse des pâteslaisse entrevoir des possibilités d’approvisionnementdans le Val de Saône et le Beaujolais pour certains siteslyonnais (Batigne 1997).

Enfin les contextes des Xe-XIe siècles ont fait l’objetde plusieurs études exhaustives et certains constituantsdu vaisselier permettent de différencier facilement lacéramique des alentours de l’An Mil de celles des sièclesprécédents (Reynaud et al. 1975 ; Faure-Boucharlat et al.1980 ; Faure-Boucharlat, Maccari-Poisson 1993).

3. CONTEXTE ARCHÉOLOGIQUE

Le site de la place des Célestins a été fouillé en 1992-1993 en préalable à la construction d’un parkingsouterrain. Il se situe sur la Presqu’île en plein centre deLyon (fig. 1). Au début de l’Antiquité, le site est soumisaux caprices de la Saône et du Rhône, ce qui le rend peupropice à une urbanisation. À partir du IIe siècle, il estoccupé par des constructions, un fossé et un chemin. À lafin du IIe ou au début du IIIe siècle, d’importantsremaniements sont effectués : les bâtiments sontrestaurés. Les restes de deux mosaïques appartenant àcette période ont été découverts. Au cours du IIIe siècle,la partie nord du site connaît l’installation de vastesépandages constitués de mobiliers divers afind’exhausser le terrain régulièrement exposé aux crues dela Saône. Le site connaît par la suite des fréquentationsponctuelles au cours des IVe-Ve siècles.

L’occupation du haut Moyen Age située entre le VIe

et le Xe siècle, dont le mobilier est étudié ci-dessous,s’est révélée assez dense. L’espace est alors occupé parquelques constructions légères (solins, trous de poteaux),80 fosses, des aménagements (chemin, fossé) et deuxsépultures. Toutes les structures découvertes attestent laproximité d’un habitat. Durant cette période, le secteursubit encore de nombreuses inondations dont témoignentd’épaisses couches de limon.

Au XIIIe siècle, le terrain appartient aux Templiers,puis passe aux Révérends Pères Célestins au XVe siècle ;il est alors vierge de toute construction et reste aménagéen jardin jusqu’à la fin XVIIIe siècle quand le terrain estvendu puis transformé en place.

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(5) Fouille placée sous la direction de Jean-Luc Gisclon (AFAN). Étude céramologique réalisée par Michel Lenoble (Service régional de l’Archéologie,DRAC Rhône-Alpes) à paraître in : Faure-Boucharlat à paraître.

(6) Étude céramologique réalisée par Alban Horry in Ayala et al. 2000.(7) Il s’agit en particulier des sites des Grands Croix à Beynost, de la Châtelarde à Poncin et du Recourbe à Château-Gaillard dans l’Ain, des Près de

Corcelles à Trévoux (Rhône) et Larina à Hières-sur-Amby (Isère).

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Le fait qu’aucune construction postérieure à l’époquecarolingienne ne soit venue perturber le secteur expliquesans doute la conservation du gisement du haut MoyenAge.

4. HORIZON I : UNE PÉRIODE DETRANSITION ENTRE LA FIN DUVIe SIÈCLE ET LE DÉBUT VIIe SIÈCLE

4.1. Présentation du mobilier

Le mobilier de l’horizon I provient de fosses. Il estconstitué de 438 fragments (Tableau 1). Ce lot contienten outre de la céramique antique résiduelle (12 %) quiest représentée en majorité par des productions finestardives, sigillée luisante, avec en particulier deux bordsde mortier Lamboglia 45, un fragment d’assiette à borddroit, un bord de jatte Lamboglia 1/3, une assietteLamboglia 4/36, une paroi avec décor ocellé (Lamboglia2/37), un fond en sigillée claire D, des amphoresafricaines toutes représentées par des fragments de

parois. Signalons également la présence d’un fragmentde pierre ollaire.

Au sein des céramiques dites communes, lacéramique à cuisson réductrice (8) est majoritaire avec74 %, suivie de la céramique à cuisson oxydante avec26 %. Les céramiques à cuisson réductrice offrent unegamme de textures et de coloris variés allant du noir augris clair. Les céramiques à cuisson oxydante présententdes coloris allant du jaune clair jusqu’au rouge foncé.

Les formes fermées sont majoritaires(31 exemplaires, Tableau 2). Elles sont composées desollae (9) à cuisson oxydante et à cuisson réductrice avecdes bords en bandeau triangulaire de premièregénération (10) (16 exemplaires) sans (fig. 2, n° 1 à 3) ouavec gorge interne (11) (fig. 2, n° 4 et 5). Deuxexemplaires (fig. 2, n° 6 et 7) se singularisent par laprésence d’un sillon sur le haut de la lèvre. Unexemplaire à cuisson oxydante porte un décor à lamolette organisé en registres (fig. 2, n° 2). Les lignesincisées horizontales disposées sur les parois de certainsvases ont sans doute une fonction décorative (fig. 2,n° 3). Une lèvre éversée avec gorge interne (11) (fig. 2,n° 10) peut être associée aux ollae. Les ollae dedeuxième génération (10 ex.) sont illustrées par desbandeaux à axe convergent (fig. 2, n° 8 et 9). Parmi lesexemplaires observés, il faut mentionner la présenced’un récipient portant un léger ressaut sur le haut de laparoi sur lequel alternent des petits trousvraisemblablement à vocation décorative (fig. 2, n° 8).Les fonds que l’on peut associer à ces récipients sonttoujours plats avec souvent des traces de décollement à laficelle (fig. 2, n° 11 et 12).

Les cruches à bec pincé sont assez rares (3 ex.), deuxsont en céramique à cuisson réductrice et une encéramique à cuisson oxydante. Elles sont munies delèvres éversées simples (fig. 2, n° 13).

Un récipient en pâte grise est équipé d’un bordrentrant (fig. 3 n° 1), d’une paroi cylindrique portant undécor horizontal peigné. Il évoque un tonnelet avec soncerclage métallique et pourrait correspondre à un petitpot de stockage.

Les formes ouvertes sont bien représentées (21 ex.,Tableau 3). Elles se composent des gobelets (fig. 3, n° 2)à bords verticaux rentrants (6 ex.) qui se caractérisentsouvent par la présence d’un sillon horizontal sur le hautdu vase ou par des décors incisés au peigne. Les bolscarénés (fig. 3, n° 3 à 11) avec bord en bourrelet (11 ex.),sont en majorité en céramique à cuisson oxydante. Un de

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LYON-PRESQU’ÎLE : CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES CÉRAMIQUES DU HAUT MOYEN AGE.

Fig. 1 : Plan de situation des sites lyonnais cités.

Productions Nbre tessons Nbre NTI NTIRéductrice 339 86 74 %Oxydante 99 30 26 %Total 438 116

Tableau 1 : répartition des types de production horizon I.

(8) Les récipients étudiés ci-dessous sont cuits soit en Mode A et en Mode B (Picon 1973), pour les décrire nous utiliserons les dénominations :céramique à cuisson oxydante (A) et céramique à cuisson réductrice (B).

(9) L’utilisation du terme olla fait référence à un mobilier proche du vaisselier antique avec l’utilisation d’un bord en bandeau triangulaire et un fondplat. L’utilisation du terme oule fait référence à un récipient de tradition médiévale à partir de l’apparition du fond bombé dans le courant de lapériode carolingienne.

(10) Les types dits de première génération correspondent à des formes dont les caractéristiques sont encore proches de celles de l’Antiquité tardive.Les types de seconde génération correspondent à un répertoire médiéval.

(11) Ces bords sont appelés bandeaux rectangulaires in Faure-Boucharlat à paraître.

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ces récipients avec bord vertical se singularise par undécor à la molette associé à un décor incisé (fig. 3, n° 9).Un bord droit évasé en céramique grise pourraitappartenir à une jatte (fig. 3, n° 12).

Deux mortiers en céramique à cuisson réductriceavec bord à collerette pendante (fig. 3, n° 13) et unmortier à cuisson oxydante avec bord à collerettehorizontale (fig. 3, n° 14) achèvent le répertoire desrécipients ouverts.

Il faut signaler la présence d’une lampe à huile encéramique à cuisson réductrice à pâte assez grossièreornée d’un décor de palmettes (fig. 3, n° 15). Il pourraits’agir d’un surmoulage effectué à partir d’un modèleafricain (12).

La présentation du mobilier de l’horizon I, permetd’émettre certaines constatations :

- les céramiques à cuisson oxydante sont bienreprésentées avec 26 %, celles à cuisson réductrice sontcependant majoritaires avec 74 % des vases.

- le mobilier est encore empreint des traditions del’Antiquité tardive en particulier dans le répertoiretypologique avec l’utilisation du bandeau de premièregénération sur les ollae et une présence encoresignificative des formes ouvertes (40 % des vases).

- le bandeau de deuxième génération fait ici sonapparition. Il est encore assez proche des individus deforme triangulaire.

- les décors sont assez rares et consistent en desmotifs réalisés sur pâte fraîche comme les molettes et lesdécors peignés.

4. 2. Proposition de datation (13)

Ce lot a livré, parmi les céramiques fines antiquestardives, une forte proportion de sigillée luisante dont lerépertoire typologique appartient à des formes attestéesjusqu’au milieu du Ve siècle (Pernon, Pernon 1990).

Les céramiques à cuisson oxydante représentent26 % des vases. Ce chiffre se rapproche de quotientsconnus au sein des céramiques communes dans lescontextes de l’Antiquité tardive à Lyon (Ayala 1994 etAyala 2000). Ce mobilier possède des caractéristiquestrès proches de celui de l’état 1 de la rue Pierre Audry,situé à la première moitié du VIIe siècle (Faure-Boucharlat à paraître). Certains éléments appartiennentau répertoire de l’Antiquité tardive, comme les ollae àbord triangulaire et les bols carénés. Les bols carénésvraisemblablement inspirés de modèles en céramique àrevêtement argileux (type Lamboglia 1/3) sontidentiques à ceux connus sur plusieurs sites lyonnais etde la région Rhône-Alpes (Faure-Boucharlat à paraître)entre le Ve et le VIIe siècle. Ce lot peut également trouver

des éléments de comparaison avec le mobilier despériodes IIb et IIIa de Poncin (Ain), datées des VIe-VIIe siècles. Enfin l’horizon I voit apparaître le bord enbandeau convergent de deuxième génération. Lescéramiques constituant l’horizon I évoquent un mobilierqui semble se situer à une période charnière, compriseentre la deuxième moitié du VIe siècle et le début duVIIe siècle.

5. HORIZON II : VIIe - VIIIe SIÈCLES

5. 1. Présentation du mobilier

Le mobilier regroupé au sein de l’horizon II est leplus abondant avec 2567 tessons correspondant à unnombre typologique de 398 individus (Tableau 4). Lesdifférents lots constituant cet horizon proviennent soit duremplissage de fosses, soit de niveaux d’occupation.Certaines fosses ne contenaient que quelques tessons duhaut Moyen Age mêlés à du mobilier totalement résiduel,datant pour la plupart du IIIe siècle et provenant destructures sous-jacentes. Les céramiques gallo-romainestardives résiduelles (3 %) sont surtout représentées parde la sigillée luisante, deux fragments de D. S. P. (14), etun fragment de sigillée claire D.

Les types de productions sont largement dominés parles céramiques à post-cuisson réductrice avec 80 % desindividus, la céramique à cuisson oxydante est en baisseavec 17 %. Cet horizon voit l’apparition des productionsgrises kaolinitiques (3 %). Le petit récipient encéramique à cuisson oxydante recouvert d’une glaçureplombifère verte est isolé (0,2 %).

Les formes fermées sont majoritaires avec435 individus (Tableau 5).

Les ollae sont les plus abondantes (333 ex.). Cesvases sont pour la plupart de forme globulaire et de taillemoyenne. Le diamètre d’ouverture est placé entre 180 et230 mm. Elles sont équipées des bords en bandeau depremière et de deuxième génération.

L’olla de première génération (92 ex.) est encore bienreprésentée avec en premier lieu les individus munisd’un bandeau triangulaire à gorge interne avec61 individus (fig. 4. n° 8 à 24). Le type sans gorge interne(fig. 8, n° 1 à 7) est en nombre plus faible (30 ex.). Lalèvre en crochet en céramique à cuisson réductrice à pâte

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(12) Cette technique de fabrication a été observée sur plusieurs sites tardifs, en particulier à Turris Libisonis (Villedieu 1984, p. 210-216), le mobilierde l’Ilot Clément V renferme ce type d’imitation (Ayala 2000).

(13) Les références de comparaison sont développées dans la synthèse typo-chronologique.(14) D’après l’appellation puisée in Bonifay 1998.

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Productions Nbre tessons Nbre NTI % NTIRéductrice 2362 320 80 %

Kaolinitique 10 9 3 %

Oxydante 194 68 17 %

Glaçurée 1 1 0,25 %

Total 2567 398Tableau 4 : répartition des types de production horizon II.

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LYON-PRESQU’ÎLE : CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES CÉRAMIQUES DU HAUT MOYEN AGE.

Fig. 2 : Horizon I : ollae de 1ère génération à cuisson oxydante, n° 1 à 4 et 10 ; ollae de 1ère génération à cuisson réductrice, n° 5 à 7 ;ollae de 2e génération à cuisson réductrice, n° 8 et 9 ; forme fermée non identifiée, n° 13 ; fonds d’ollae à cuisson réductrice,n° 11 et 12.

formes fermées type de bord Oxydante Réductrice Total formes %olla 1ère génération bandeau triangulaire sans gorge 2 2 4 12,9 %

” bandeau triangulaire avec gorge 10 2 12 38,7 %” éversé avec gorge interne 1 1 3,2 %

olla 2e génération bandeau convergent 10 10 32,3 %cruche à bec pincé éversé simple 1 2 3 9,7 %

pot rentrant (lèvre infléchie) 1 1 3,2 %total formes fermées 14 17 31

Tableau 2 : Répartition des formes fermées horizon I

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ARCHÉOLOGIE DU MIDI MÉDIÉVAL – TOME 18 - 2000

Fig. 3 : Horizon I : tonnelet à cuisson réductrice, n° 1 ; gobelet à cuisson réductrice, n° 2 ; bols carénés à cuisson oxydante, n° 3 à 7 ;bols à cuisson réductrice, n° 8 à 11 ; jatte à cuisson réductrice, n° 12 ; mortier à cuisson réductrice, n° 13 ; mortier à cuissonoxydante, n° 14 ; lampe à huile à cuisson réductrice, n° 15.

formes ouvertes type de bord Oxydante Réductrice Total formes %gobelet vertical rentrant 6 6 28,6 %

bol caréné bourrelet 9 2 11 52,4 %

jatte droit (évasé) 1 1 4,8 %

mortier à collerette 1 1 2 9,5 %

“ à collerette pendante 1 1 4,8 %

total formes ouvertes 11 10 21

Tableau 3 : Répartition des formes ouvertes horizon I.

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kaolinitique (fig. 4, n° 32) est illustrée par un seulindividu. Certains exemplaires, toujours classés au seindes bandeaux de première génération avec gorge, sesingularisent par un profil un peu différent qui peut-êtreconsidéré davantage comme l’effet d’une facturedifférente que comme un type à proprement parler (fig. 4,n° 25 à 31). Au sein des ollae de deuxième génération(241 ex.), le bord en bandeau convergent (fig. 5) est leplus utilisé (164 ex.). Il est toujours façonné en pâte griseà l’instar du type à axe divergent (fig. 6) qui fait ici sonapparition (68 ex.). Ces deux types offrent des nuancessensibles dans la disposition du profil (fig. 7, n° 4 à 19),à l’instar des bandeaux triangulaires de premièregénération. Notons enfin la présence de bandeau à axevertical avec 9 exemplaires (fig. 7, n° 1 à 3.). Les fondsqui équipent ces récipients sont toujours plats, assezépais, parfois concaves avec des traces de décollement àla ficelle et de bavure liées à leur élaboration. Deux typesde décors ont été observés : les molettes (fig. 4, n° 1 et 2,fig. 6, n° 1) et les décors au peigne. Les deux sont parfoisassociés. Ils affectent en majorité la paroi des vases ainsique certains bords. Les molettes sont très simples etconsistent, pour la plupart, en des registres superposés depetits carrés, parfois peu soignés. Un seul exemplaire(fig. 4, n° 2) est orné d’un motif à la molette assezélaboré comparable à des motifs septentrionaux.

Les cruches sont moins diffusées que les ollae(28 ex.) et aucun exemplaire complet n’a pu être observé.Elles sont pourvues soit d’un bec pincé (27 ex.) associéà une lèvre éversée simple (fig. 8, n° 1, 3 à 5), soit d’unbec tubulaire associé à un bord rentrant (fig. 8, n° 11)avec lèvre infléchie (1 ex.). Un exemplaire à bec pincé encéramique à cuisson oxydante est orné d’un décor à lamolette sur le haut de la paroi (fig. 8, n° 2). Un fond derécipient de forme globulaire avec trace d’arrachementd’une anse doit vraisemblablement appartenir à unecruche (fig. 8, n° 6).

Les pots à bord rentrant (fig. 8, n° 12 à 19) sontéquipés de lèvres infléchies à face supérieure horizontale

convexe ou concave (14 ex.). Aucun individu ne permetde cerner réellement les caractéristiques morphologiquescomplètes de cette forme. Leur ouverture est assez large(100 à 120 mm) avec un bord rentrant ou lèvre infléchie,les parois sont parfois cylindriques ou convergentes avecdes décors peignés alternant des registres horizontaux etondés (fig. 8, n° 12).

Parmi les bords appartenant aux formes fermées, leslèvres éversées avec gorge interne (60 ex.) restentdifficiles à analyser en raison de leur fragmentation.Elles peuvent être associées soit à des ollae, soit à descruches ; elles sont par conséquent reléguées sousl’appellation formes fermées non identifiées (fig. 8, n° 7à 10)

Avec 55 individus, les formes ouvertes sont iciminoritaires (Tableau 6).

Les gobelets sont les plus répandus (31 ex.). Ils sontexclusivement élaborés en céramique à cuissonréductrice. Leur taille est assez réduite, les parois sontverticales ou évasées, et les fonds plats (fig. 9, n° 20).Les bords verticaux arrondis (fig. 9, n° 1 à 5) sont moinsreprésentés (5 ex.) par rapport aux bords verticauxrentrants (fig. 9, n° 6 à 19) avec 26 exemplaires. Unexemplaire à bord droit arrondi porte la trace d’une ansesur le haut de la paroi (fig. 9, n° 4). Certains sont ornésde décors à la molette (fig. 9, n° 17) ou de décors peignésorganisés en registres horizontaux (fig. 9, n° 11, 14, 19,21 et 22). Ces formes ne sont pas sans rappeler certainsrécipients en pierre ollaire (Haldimann, Steiner 1996,p. 153-154).

Les bols carénés (20 ex.) sont tous équipés de bordsen bourrelet (fig. 9, n° 23-24) et sont conçus en cuissonréductrice (11 exemplaires) ou en cuisson oxydante(9 exemplaires), dont un porte un décor à la molette(fig. 9, n° 24).

Un récipient muni d’un bord droit évasé a étéidentifié comme une jatte (fig. 9, n° 27).

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LYON-PRESQU’ÎLE : CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES CÉRAMIQUES DU HAUT MOYEN AGE.

formes fermées type de bord Oxydante Réductrice Kaolinitique formes %olla 1ère génération bandeau triangulaire sans gorge 14 16 30 6,9 %

“ bandeau triangulaire avec gorge 48 13 61 14,0 %

‘ bandeau avec crochet interne 1 1 0,2 %

olla 2e génération bandeau convergent 164 164 37,7 %

“ bandeau divergent 68 68 15,6 %

“ bandeau vertical 9 9 2,1 %

cruche à bec pincé éversé simple 6 21 27 6,2 %

cruche à bec tubulaire rentrant (lèvre infléchie) 1 1 0,2 %

pot rentrant (lèvre infléchie) 14 14 3,2 %

forme fermée non-id éversé avec gorge 60 60 13,8 %

“ éversé avec gorge et anse 1 1 0,2 %

total formes fermées 68 366 1 435

Tableau 5 : répartition des formes fermées horizon II

HORRY_1_.A26 2/12/09 16:33 Page 7

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ARCHÉOLOGIE DU MIDI MÉDIÉVAL – TOME 18 - 2000

Fig. 4 : Horizon II : ollae de 1ère génération à cuisson oxydante, n° 1 à 9 ; ollae de 1ère génération à cuisson réductrice, n° 10 à 31 :céramique kaolinitique, n° 32.

formes ouvertes type de bord Oxydante Réductrice Total %gobelet vertical arrondi 5 5 9,1 %

” vertical rentrant 26 26 47,3 %

bol caréné bourrelet 9 11 20 36,4 %

jatte droit arrondi 1 1 1,8 %

mortier à collerette 2 2 3,6 %

forme ouverte non-id à marli 1 1 1,8 %

total formes ouvertes 9 46 55

Tableau 6 : répartition des formes ouvertes horizon II.

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Les mortiers sont rares avec seulement 2 exemplairesportant un bord à collerette, en cuisson réductrice (fig. 9,n° 25-26). Un bord à marli est trop fragmentaire pourévoquer une forme particulière (fig. 9, n° 28).

Enfin, signalons un récipient de petites dimensions(h. 2 cm) en céramique à cuisson oxydante et recouvertd’une glaçure plombifère de couleur vert foncé (fig. 9,n° 29).

Quelques observations ressortent de cetteprésentation de l’horizon II :

- les formes fermées deviennent largementmajoritaires : 89 % du vaisselier, contre 11 % pour lesformes ouvertes.

- les ollae de deuxième génération sont pluslargement diffusées avec 50 %, contre 34 % pour cellesde première génération, et sont toujours équipées d’unfond plat.

- les gobelets tronconiques ou cylindriques sont pluslargement diffusés avec 57 % des formes ouvertes. Ladiffusion des autres formes ouvertes est plus limitée avecquelques bols carénés et deux formes inédites.

5.2. Proposition de datation

La datation des ensembles de cet horizon repose surla comparaison avec d’autres sites régionaux quipossèdent des arguments de datation absolue. Cemobilier peut être comparé facilement avec celui de

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LYON-PRESQU’ÎLE : CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES CÉRAMIQUES DU HAUT MOYEN AGE.

Fig. 5 : Horizon II : ollae de 2ème génération à cuisson réductrice, n° 1 à 36.

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l’état 2 de la rue Pierre Audry, daté des VIIe-VIIIe sièclesLes céramiques provenant des fouilles de la basiliqueSaint-Laurent-de-Choulans à Lyon, dont la datation estplacée entre la fin du VIe et le début du VIIIe siècle,présentent également de nombreuses analogies, avec enparticulier les ollae de deuxième génération avec bord enbandeau, les cruches à bec pincé et les gobelets (Faure-Boucharlat et Reynaud 1986). Il en est de même pour lemobilier des fouilles de Tramassac (Maccari-Poisson1994) daté des VIIe-VIIIe siècles et celui de la rue desChartreux (Ayala et al. 2000) daté du VIIe siècle.

Tous les caractères composant ce lot nous incitent àplacer la datation de l’horizon II au cours des VIIe etVIIIe siècles.

6. HORIZON III : DE NOUVEAUXÉLÉMENTS ENTRE LA FIN DU VIIIe SIÈCLEET LE Xe SIÈCLE

6.1. Présentation du mobilier

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ARCHÉOLOGIE DU MIDI MÉDIÉVAL – TOME 18 - 2000

Fig. 6 : Horizon II : ollae de 2ème génération à cuisson réductrice, n° 1 à 13.

Productions Nbre tessons Nbre NTI % NTIRéductrice 1403 213 91

Kaolinitique 2 2 1

Oxydante 38 19 8

Total 1443 234

Tableau 7 : répartition des types de production

horizon III

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Le mobilier de l’horizon III rassemble 1443 tessonset un nombre typologique de 234 individus (Tableau 7) ;il contient également 6 % de céramique gallo-romainetardive résiduelle.

La céramique à cuisson réductrice représente 91 %des individus. Les productions à cuisson oxydante nereprésentent quant à elles que 8 %, la céramiquekaolinitique est peu représentée avec seulement 1 %.

Au sein des formes fermées (Tableau 8), les ollaesont toujours majoritaires avec 108 individus. Les13 exemplaires de première génération munis debandeaux triangulaires sans gorge interne (4 ex) et avecgorge interne (fig. 10, n° 1-2) (9 ex.) sont sans douterésiduels. Les ollae appartiennent donc pour la plupart autype de deuxième génération (95 ex). L’utilisation dubandeau triangulaire à axe convergent (fig. 10, n° 3 à 15)est plus rare (13 ex.), au profit du bandeau divergent(fig. 11, n° 1 à 14) qui connaît un développementconsidérable (79 ex.). Certaines lèvres en bandeauprésentent des profils particuliers, verticaux (fig. 11,n° 15), quadrangulaires (fig. 11, n° 16) ou en poulie(fig. 11, n° 17). Si la forme générale de l’olla change peu,

le recours à l’utilisation du fond lenticulaire ou fondbombé fait une timide apparition avec 16 exemplaires(fig. 11, n° 7). Signalons enfin l’apparition d’un fond platassez large (fig. 11, n° 14), ou fond intermédiaire,différent de ceux analysés dans les lots précédents dontla morphologie est assez proche des fonds lenticulaires.

Les cruches à bec pincé sont toujours présentes avec7 exemplaires à bord éversé simple (fig. 12, n° 1) parfoismuni d’une petite gorge interne (fig. 12, n° 2). Parmi lesvases à liquide, les cruches à bec ponté font leurapparition avec 13 exemplaires (fig. 12, n° 5-6). Cesrécipients sont tous équipés de bords éversés avec gorgeinterne et ils possèdent une paroi globulaire. Aucun fondn’a pu leur être associé, mais il peut vraisemblablements’agir de fonds bombés. Un exemplaire porte un décorlissé (fig. 12, n° 6). La cruche à bec tubulaire (déjàobservée dans l’horizon II, fig. 13, n° 1) possède un bordrentrant avec lèvre infléchie ainsi qu’un décor peignédisposé en registres horizontaux.

Les pots à bord rentrant (fig. 13, n° 2 à 6) déjà attestésdans l’horizon II, sont assez peu représentés (4 ex.). Ilssont toujours équipés de lèvres infléchies (fig. 13, n° 2-

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Fig. 7 : Horizon II : ollae de 2ème génération à cuisson réductrice.

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4). Un exemplaire en post-cuisson oxydante possède unbord dont l’extrémité se termine par un petit bandeau(fig. 13, n° 5). Un dernier est muni d’un bord rentrant àcollerette (fig. 13, n° 6).

Deux vases avec un bord éversé (fig. 12, n° 8 et 10)associé à une anse rubanée et à paroi globulaire peuventvraisemblablement être rattachés au répertoire descruches Il est enfin impossible d’interpréter les lèvreséversées avec gorge fragmentaires (19 ex.) (fig. 12, n° 7et 9).

Les formes ouvertes sont rares avec 15 individus(Tableau 9). Elles sont illustrées par les gobelets(8 exemplaires) qui ne se différencient pas de ceux del’horizon II, avec l’utilisation des rebords verticauxrentrants (fig. 13, n° 7-10). Certains sont creusés desillons horizontaux sur le haut de paroi (fig. 13, n° 7), unautre porte un décor à la molette sur la partie supérieurede la lèvre (fig. 13, n° 9) ; enfin, d’autres portent desdécors peignés (fig. 13, n° 11-12). Ils sont toujoursproduits en cuisson réductrice. Les fonds de ces

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ARCHÉOLOGIE DU MIDI MÉDIÉVAL – TOME 18 - 2000

Fig. 8 : Horizon II : cruches à cuisson réductrice, n° 1, 3 à 6 ; céramique à cuisson oxydante, n° 2 ; formes non identifiées à lèvreséversées à cuisson réductrice, n° 7 à 10 ; pots à bord rentrant à cuisson réductrice, n° 11 à 18.

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LYON-PRESQU’ÎLE : CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES CÉRAMIQUES DU HAUT MOYEN AGE.

formes fermées type de bord Oxydante Réductrice Kaolinitique formes %formes fermées

olla 1ère génération bandeau triangulaire 2 2 4 3,0 %

“ bandeau triangulaire avec gorge 7 2 9 6,7 %

olla 2e génération bandeau convergent 13 13 9,6 %

“ bandeau divergent 77 2 79 58,5 %

“ bandeau vertical 1 1 0,7 %

“ bandeau à profil quadrangulaire 1 1 0,7 %

“ bandeau en poulie 1 1 0,7 %

cruche à bec pincé éversé simple 7 7 5,2 %

cruche à bec ponté éversé avec gorge 13 13 9,6 %

cruche à bec tubulaire rentrant (lèvre infléchie) 1 1 0,7 %

pot rentrant (lèvre infléchie) 1 3 4 3,0 %

forme fermée non-id éversé avec gorge et anse 2 2 1,5 %

“ éversé avec gorge 19 19 14,1 %

total formes fermées 10 123 2 135

Tableau 8 : répartition formes fermées horizon III.

Fig. 9 : Horizon II : gobelets à cuisson réductrice, n° 1 à 22 ; bol caréné à cuisson oxydante, n° 23 et 24 ; mortiers à cuisson réductrice,n° 25 et 26 ; jatte à cuisson réductrice, n° 27 ; forme ouverte non identifiée à cuisson réductrice, n ° 28 ; petit récipient à cuissonoxydante et glaçure plombifère, n° 29.

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ARCHÉOLOGIE DU MIDI MÉDIÉVAL – TOME 18 - 2000

Fig. 10 : Horizon III : ollae de 1ère génération à cuisson oxydante, n° 1 et 2 ; ollae de 2e génération à cuisson réductrice, n° 3 à 15.

formes ouvertes type de bord Oxydante Réductrice Total %gobelet vertical rentrant 8 8 53,3 %

bol caréné bourrelet 2 2 4 26,7 %

mortier à collerette 1 1 2 13,3 %

jatte bourrelet 1 1 6,7 %

total formes ouvertes 3 12 15

Tableau 9 : répartition des formes ouvertes horizon III.

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LYON-PRESQU’ÎLE : CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES CÉRAMIQUES DU HAUT MOYEN AGE.

Fig. 11 : Horizon III : ollae de 2e génération à cuisson réductrice, n° 1 à 17.

HORRY_1_.A26 2/12/09 16:34 Page 15

récipients sont plats. Les bols carénés se raréfient avecseulement 4 exemplaires. Les autres formes ouvertessont représentées par deux bords de mortier à collerette(fig. 13, n° 14) et une jatte à bord en bourrelet et paroiévasée (fig. 13, n° 13). La face supérieure du bord porteun décor ondé obtenu par pincement de la pâte.

Quatre bords de céramique à cuisson réductriceappartiennent à des couvercles (fig. 13, n° 15). Ils sonttrop fragmentés pour permettre cependant d’évoquerleurs critères typologiques.

L’horizon III se définit comme suit :

- le bord en bandeau de deuxième génération à axedivergent devient prépondérant avec 47 % des bordsinventoriés.

- la lèvre éversée avec gorge interne est plus diffuséeque dans les horizons précédents avec 20 % des bords.

- certains fonds plats annoncent le fond bombé(fig. 11, n° 14)

- le fond bombé ou lenticulaire apparaît associé auxollae de deuxième génération.

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ARCHÉOLOGIE DU MIDI MÉDIÉVAL – TOME 18 - 2000

Fig. 12 : Horizon III : céramique à cuisson réductrice : n° 1 à 4 ; formes fermées non identifiées à lèvre éversée ; n° 5 et 6, cruches àbec ponté ; n° 7 à 10, cruches.

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- la cruche à bec ponté fait son apparition et sembleconcurrencer les cruches à bec pincé.

- les formes ouvertes baissent progressivement avec9 % (au sein de ce pourcentage, il faut sans doute extrairedes individus résiduels).

6. 2. Proposition de datation

Les céramiques de l’horizon III proviennent deremblais correspondant à l’abandon du site et contenantdu mobilier assez différent de celui contenu dans lesfosses des horizons I et II.

Le mobilier de cette période est caractérisé par unetrès forte représentation des céramiques à cuissonréductrice avec 91 %, pourcentage un peu plus élevé quecelui de la période précédente (89 %). En revanche, lescéramiques à cuisson oxydante deviennent de plus enplus rares avec 3 %, voire presque absentes, si l’onconsidère que les formes par lesquelles elles sont

illustrées sont résiduelles, car appartenant au répertoiretypologique des horizons précédents.

L’olla est toujours la forme la plus répandue. Samorphologie se modifie : l’utilisation majoritaire de lalèvre en bandeau de deuxième génération à axe divergent(79 ex.) est à remarquer. Ce type correspond à celui quiéquipe toutes les oules jusque dans le courant duXIIIe siècle (Vicard 1996, p. 262-263). Un autre faitnotable est l’apparition du fond bombé. Le bombementest encore peu prononcé, voire imperceptible pourcertains exemplaires dits « intermédiaires » qui peuventêtre classés comme une production précoce. Ces fondsont été analysés par ailleurs sur certains sites régionaux,en particulier à Lyon-Vaise, quai Arloing (Faure-Boucharlat à paraître). L’absence de marques en reliefsur ceux-ci peut également constituer un repèrechronologique. En effet le marquage des fonds estomniprésent des gisements datés des Xe-XIe siècles à

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LYON-PRESQU’ÎLE : CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES CÉRAMIQUES DU HAUT MOYEN AGE.

Fig. 13 : Horizon III : pots à bord rentrant à cuisson réductrice, n° 1, 4 et 6 ; céramique à cuisson oxydante, n° 5 ; gobelets à cuissonréductrice, n° 7 à 12 ; jatte, n° 13 ; mortier, n° 14 ; couvercle à cuisson réductrice, n° 15.

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Lyon (15) et en région Rhône-Alpes (Bouvier et al.1992, Faure-Boucharlat et Maccari-Poisson 1993,Reynaud et al. 1975).

Les cruches à bec ponté font également ici leurapparition. Leur forme correspond au modèle que l’onretrouvera tout au long de la période médiévale entre leXe et le XIVe siècle (Vicard 1996).

Les éléments constituant l’horizon III, quoique nonconfortés par des datations absolues, nous incitent à leplacer dans une fourchette chronologique large situéeentre la fin du VIIIe et le Xe siècle.

7. SYNTHÈSE

7.1. Les types de production (Tableau 10)

Le classement des types de production au sein degrands groupes génériques peut être effectué suite à unsimple examen macroscopique des tessons. D’après lesanalyses effectuées (Batigne 1997), les céramiques duhaut Moyen Age de la place des Célestins ont étéfaçonnées avec 6 pâtes différentes. Il s’agit pourl’ensemble de pâtes siliceuses cuites en Mode A ouMode B. Elles sont par leurs caractéristiquesd’élaboration dans la continuité technique desproductions culinaires gallo-romaines. Ces productionsproviennent en partie sans doute d’ateliers connus situésdans le Beaujolais (Corcelles, Saint-Georges-de-Reneins) ou d’ateliers inconnus en ville basse au bord dela Saône, ou dans le Val de Saône à proximité de Lyon.

À la fin de l’Antiquité, le vaisselier lyonnais estencore enrichi de productions de céramiques fines etd’amphores provenant du bassin méditerranéen parl’intermédiaire des grands axes commerciaux (Villedieu1985, Ayala 2000). Dès le début du haut Moyen Age, ilsubit une mutation évidente. En effet, place desCélestins, il apparaît clairement que dès l’horizon I, lematériel est presque exclusivement constitué decéramiques dites communes de production locale ourégionale. L’utilisation de pâtes plus fines et de pâtesdégraissées pour les objets dévolus à la table (bolscarénés) a pu être observée (Batigne 1997). L’utilisationde la cuisson réductrice devient de plus en plusfréquente. De 74 % dans l’horizon I, elle atteint 83 %

dans l’horizon II et 91 % dans l’horizon III. En revanche,les céramiques à cuisson oxydante se raréfient et passentde 26 % dans l’horizon 1 à 17 % dans l’horizon II, àseulement 8 % dans l’horizon III, avec sans doute unepartie non négligeable de tessons résiduels. Lescéramiques à pâte kaolinitique et cuisson réductrice sontpeu représentées et seulement dans les horizons II (3 %)et III (1 %) dont une forme qui appartient à un répertoireplutôt méridional. Pour l’horizon III, les chiffres serapprochent des quotients observés pour les périodespostérieures, en particulier aux Xe-XIIe siècles ou lescéramiques à cuisson réductrice occupent le vaisselierlyonnais de façon exclusive. Il faut attendre la fin duXIIe siècle pour voir apparaître à nouveau régulièrementdes productions à post-cuisson oxydante (Vicard 1996,p. 277). La répartition entre céramiques à cuissonoxydante et céramique à cuisson réductrice est différentedans les régions limitrophes. En effet, en Bourgogne surle site de Genlis, par exemple dans un contexte daté desVIIe-VIIIe siècles, les céramiques à cuisson oxydantesont majoritaires (Catteddu et al. 1992 p. 70).

7.2. LES FORMES

7.2.1. Les formes fermées

Les ollae de « 1ère génération » (fig. 2, n° 1 à 7 et10 ; 4, n° 1 à 31 ; 10, n° 1 et 2)

Les caractéristiques morphologiques de cesrécipients sont constantes : les bords sont munis delèvres en bandeau ou de lèvres éversées, les parois sontglobulaires, aucun élément de préhension (16) ne leur estassocié et leur fond est plat. Leurs dimensions sontmoyennes avec une hauteur placée entre 180 et 230 mm,un diamètre d’ouverture situé entre 160 et 280 mm, lediamètre maximal de la panse est situé entre 160 et280 mm et le fond entre 85 et 170 mm. Le profil deslèvres est assez variable. Il s’agit tout d’abord de lèvresà section triangulaire formant un bandeau (17), sansgorge interne (fig. 2, n° 1 à 3 et 4, n° 1 à 7). Deux de cesexemplaires se remarquent par la présence d’un sillonexterne sur le haut de la lèvre, (fig. 2, n° 6-7). Cesexemplaires se rapprochent d’individus connus dansl’Ain à Beynost (Faure-Boucharlat à paraître). Lebandeau triangulaire sans gorge semble trouver unefiliation directe avec les bords des vases ovoïdes del’Antiquité. D’autres individus possèdent le même profilexterne mais avec l’apport supplémentaire d’une gorgesur la face interne (fig. 2, n° 4 et 5, et 3, n° 8 à 24). Cemodèle se rapproche davantage du bandeau de deuxièmegénération. Les parois des ollae portent parfois desdécors. Le plus répandu est celui à la molette organisé enplusieurs registres et parfois associé à des décors peignés

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ARCHÉOLOGIE DU MIDI MÉDIÉVAL – TOME 18 - 2000

Productions horizon I horizon II horizon IIIRéductrice 74 % 80 % 91 %

Oxydante 26 % 17 % 8 %

Kaolinitique 3 % 1 %

Glaçurée 0,20 %

Tableau 10 : répartition des productions par horizon.

(15) C’est le cas en particulier des lots découverts au Groupe épiscopal (Cathédrale Saint Jean, église Ste Croix), aux églises de Saint-Just, placeAdolphe Max, place Tolozan et quai Arloing.

(16) Des ollae de première génération avec une anse sont attestées sur le site du groupe épiscopal (Cathédrale Saint Jean). Elles sont proches des ollaeà deux anses connues dans les région méridionales entre les Ve et les VIIe siècles (Pelletier 1997).

(17) Ces premiers bandeaux, étroits et bien décollés, sont parfois dénommés dans la littérature régionale « protobandeaux » ou « poulies », pour lesdistinguer des formes ultérieures de lèvres en bandeau dites « classiques ».

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et ondés. Certains sillons horizontaux, très marqués surcertains vases, semblent avoir également une vocationdécorative (fig. 2, n° 3).

C’est dans l’horizon I que cette forme est la plusprésente avec près de 55 % des formes fermées. À partirde l’horizon II elle décroît avec 21 %, au profit de l’ollade deuxième génération. Sa présence dans l’horizon III,avec 8 %, est difficile à analyser, car il fautvraisemblablement considérer la plupart des individuscomme résiduels.

À Lyon, les contextes de l’Antiquité tardive voientl’apparition des ollae avec bord en bandeau de premièregénération. Sur le site de l’Ilot Tramassac, les périodes 4,5 et 6 placées entre les Ve et VIe siècle livrent un nombrecroissant de céramiques communes sombres ou grisesavec des bords en bandeau triangulaire (Ayala 1994).Toujours à Lyon, rue Pierre Audry, c’est le mobilier del’État 1 qui présente le plus grand nombre de bandeauxde première génération (Faure-Boucharlat à paraître). ÀLarina (Isère), les ollae avec bord triangulaire depremière génération sont attestés à partir du milieu duVe siècle et jusque dans le courant du VIe siècle. Cesrécipients sont exclusivement représentés en céramique àcuisson oxydante (Cécillon, Frascone 1989). Dans lesrégions méridionales, ce type est attesté dès le Ve siècle,à Viviers (Esquieu 1988, p. 49) et sur de nombreux sitesprovençaux et languedociens (Cathma 1993). Ces ollaesont très proches des urnes en céramique commune àpisolithes des Ve-VIe siècles en Languedoc (Cathma1993).

La seule lèvre « en crochet » en céramique à pâtekaolinitique (fig. 4, n° 32) est isolée, mais sa présence surun site lyonnais mérite d’être signalée. Un exemplaire aété également découvert rue des Chartreux (Ayala et al.2000) dans un contexte daté du VIIe siècle. Il rappellesans doute des modèles attestés sur des sites deproduction et de consommation de France méridionale.Les ateliers du haut Moyen Age de Bollène (Vaucluse)ont produit ce type de bord associé à des ollae. Ladatation par C14 reste encore assez large et oscille entre470 et 600 (Thiriot 1986). Ils sont signalés dans la valléede l’Isère à l’Albenc (Faure-Boucharlat à paraître), dansla Drôme (18), sur de nombreux sites provençaux(Pelletier 1994 p. 166-168 ; Pelletier 1997, p. 112) etlanguedociens (Garnier 1995) dans des contextes desVIe-VIIIe siècles.

Les ollae « 2e génération » (fig. 2, n°8 et 9 ; 5 ; 6 ;7 ; 10, n°3 à 15 ; 11)

Ces formes possèdent à peu de chose près les mêmescaractéristiques morphologiques que les ollae depremière génération, si ce n’est le profil des lèvres. Ellessont toutes munies d’une lèvre en bandeau et sontexclusivement représentées en céramique à cuisson

réductrice. Elles possèdent une paroi globulaire et sontpourvues d’un fond plat. Les ollae de deuxièmegénération avec bandeau à axe convergent font leurapparition dans l’horizon I avec 32 % des formesfermées. Ce bord est encore assez proche du type depremière génération avec profil à section triangulaireavec gorge interne. Leur diffusion devient plusimportante dans l’horizon II avec près de 38 %, pourchuter à près de 8 % dans l’horizon III. Le bandeau dedeuxième génération à axe divergent apparaît dansl’horizon II avec 16 %, il atteint 52 % dans l’horizon III.

À Saint-Laurent-de-Choulans, le mobilier daté de lafin du VIe-début VIIIe siècle a livré un nombre assezconsidérable d’ollae munies de bords en bandeau dedeuxième génération en céramique à cuisson réductrice(Faure-Boucharlat et Reynaud 1986, p. 46-47 et fig. 6-8).Un de ces récipients bénéficie de la présence dans soncontexte de découverte d’une inscription datéeprécisément de 619. À Larina, les bandeaux de deuxièmegénération sont présents sur des ollae en céramique àcuisson réductrice uniquement dans les contextes lesplus tardifs du site mérovingien (Cécillon et Frascone1989). Sur le site de Poncin (Ain), le bandeau dedeuxième génération à axe divergent fait son apparitiondans la période III placée entre la fin du VIe et leVIIIe siècle (Faure-Boucharlat à paraître).

Le bord en bandeau à profil quadrangulaire estprésent dans l’horizon III (1 %). Il est identique au typeCathma 7b en particulier présent à Lunel-Dassargues auxVIIe-VIIIe siècles (Garnier et al. 1995) et Aniane(Hérault) dans un lot daté des Xe-XIIe siècles (Cathma1993, p. 160-163).

De l’olla à l’oule (fig. 11, n° 7 et 14)

La présence croissante du bord en bandeau dedeuxième génération et plus particulièrement le bandeaudivergent dans l’horizon III, semble liée à d’autresnouveautés typologiques comme le recours au fondbombé. La largeur devient plus importante que celle desfonds plats des horizons I et II. Notons également laprésence de deux fonds plats assez larges ditsintermédiaires.

Ces nouvelles données typologiques nous incitent àchanger de terminologie, oule remplace olla, afin dedéfinir un mobilier caractéristique de la périodemédiévale et qui s’éloigne des modèles de l’Antiquitétardive. Le pot à lèvre en bandeau ou à lèvre éversée, àparoi globulaire et à fond bombé, si caractéristique descontextes médiévaux régionaux peut constituer l’oule de« troisième génération ».

Plusieurs sites lyonnais nous permettent d’observerl’apparition du fond bombé. Quai Arloing dans lequartier de Vaise, le mobilier provenant de fosses arévélé l’association de fonds plats dits intermédiaires

19

(18) En particulier sur les sites médiévaux découverts lors de l’opération T.G.V. Méditerranée, à Chabrillan-L’Hortal et Montboucher-Constantin(mobilier en cours de publication).

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avec des fonds lenticulaires, dont quelques exemplairesportent des marques en relief (Faure-Boucharlat àparaître 2000). À Château-Gaillard (Ain), les oulespourvues de bord en bandeau de deuxième génération etassociées à des fonds dits « intermédiaires » sontattestées dans les contextes les plus tardifs, datés des IXe-Xe siècles. L’apparition du fond bombé en Provencesemble s’effectuer un peu plus tôt, dans le courant duVIIIe siècle (Pelletier 1997, p. 115). Les oules à lèvre enbandeau, paroi globulaire et fond bombé, constituerontpar la suite, entre le Xe et le XIIIe siècles, un des élémentsmajeurs du vaisselier lyonnais et régional. Elles serontprogressivement remplacées, à partir de la deuxièmemoitié du XIIIe siècle, par les marmites (Vicard 1996).

Les cruches à bec pincé (fig. 8, n°1 à 4)

Les récipients identifiés présentent toujours lesmêmes caractères morphologiques : bord éversé simpleou muni d’une petite gorge avec bec pincé opposé à uneanse, col court, paroi plutôt ovoïde et fond plat. Elle sontprésentes dans les trois horizons entre la fin du VIe et leIXe siècle ; 10 % dans l’horizon I, dans l’horizon II oùelles représentent 6 % des formes fermées, unexemplaire en cuisson oxydante avec décor à la molette(fig. 8, n° 2) est illustré, enfin elles totalisent 5 % dansl’horizon III.

À Lyon, rue Pierre Audry, nous la rencontrons danstoutes les phases d’occupation du site entre la fin du VIe etle IXe siècle (Faure-Boucharlat à paraître 2000). Lemobilier provenant des fouilles de la basilique Saint-Laurent-de-Choulans, daté entre la fin du VIe et le débutdu VIIIe siècle, a livré plusieurs exemplaires de cruches àbec pincé (Faure-Boucharlat, Reynaud 1986, p. 47-48 etfig. 6). Il en est de même à Tramassac dans le mobilier desVIIe-VIIIe siècles (Maccari-Poisson 1994, p. 94-95) ainsique place Adolphe Max (Maccari-Poisson 1991, p. 148),en revanche ces formes sont absentes des lots datés desIXe-Xe siècles (Maccari-Poisson 1991, p. 148). À Poncin(Ain), un exemplaire en cuisson oxydante est attesté dansla période IIb, au VIe siècle (Faure-Boucharlat à paraître).

En Bourgogne, des comparaisons peuvent êtreeffectuées avec le mobilier de Genlis (Catteddu et al.1992, 1992, p. 76-77) et en Franche-Comté avec celui deBlussangeaux (Doubs) ou Chavéria (Jura), dans descontextes des VIe-VIIe siècles (Ex pots 1995, p. 41-46).

Dans les régions proches de la Méditerranée, lescruches à bec pincé en céramique à cuisson réductricesont attestées aux VIe-VIIe siècles à Saint-Blaise (Pelletier1994, p. 177-178) ou à Marseille à partir du VIe siècle(Bonifay et Pelletier 1983, p. 340 et Bonifay 1998).

Les cruches à bec ponté (fig. 12, n° 5 et 6)

Ce sont des récipients à bord éversé avec gorgeinterne, avec un bec ponté sur la lèvre (19), opposé à uneanse, sans col, à parois globulaires et fond bombé.

Absents des horizons I et II, ces vases apparaissent dansl’horizon III avec un taux de 9 % (13 exemplaires). Unde ceux-ci porte un décor lissé. Les lèvres éversées avecgorge interne parfois munies d’une anse présentes enquantité assez importante dans l’horizon III (12 %),pourraient appartenir à des exemplaires de cruches à becponté.

Sur le site de la place Adolphe Max à Lyon (Maccari-Poisson 1991), dans un contexte daté des IXe-Xe sièclescette forme se caractérise par la présence d’un large becponté associé à un bord éversé et opposé à une anse largeet rubanée. Les exemplaires complets observéspossèdent un fond bombé avec parfois des marques enrelief, ce qui placerait leur datation à partir du Xe siècle.Sur le site du Quai Arloing, les cruches à bec pincé sontencore largement majoritaires (Faure-Boucharlat, àparaître) au détriment des exemplaires à bec ponté.

Plus au sud, elles sont attestées en Languedoc aux Xe-XIe siècle (Cathma 1993).

Les cruches à bec tubulaire (fig. 8, n°11 ; 13 n°1)

Ces formes très particulières ne sont présentes qu’al’unité dans les horizons II et III (fig. 8, n° 11 et 13, n° 1).Elles sont munies de bords rentrants avec lèvre infléchie.Il est possible d’effectuer un rapprochement aveccertaines formes en DSP, comme les formes de type 36(Dicocer 1993, p. 416) dont la diffusion est attestée auxVIe-VIIe siècles. Cette forme est par ailleurs connue encéramique commune sur des sites provençaux (Pelletier1997, p. 112-113). La différence réside dans l’utilisationd’un rebord infléchi sur les exemplaires lyonnais. Lesfouilles de l’église Sainte-Croix à Lyon ont livré unrécipient de grandes dimensions à lèvre infléchie,possédant un bec tubulaire opposé à une anse plate, dansun contexte des Xe-XIe siècles. En Bourgogne, sur le sitede Montigny-la-Resle (Yonne), un vase en céramique àcuisson oxydante à lèvre rentrante muni d’un bec ponté,est daté de l’époque carolingienne (Bourgognemédiévale 1987). Des récipients identiques sontégalement attestés en Champagne aux VIIIe-IXe siècles(Georges-Leroy et Lenoble 1993, p. 257) et en Suisseentre le VIIIe et le IXe siècle (Haldimann 1994, p. 62).

Les pots à bord rentrant (fig. 8, n°12 à 19 ; 13, n°2à 6)

Les récipients à bord rentrant et lèvre infléchie sontprésents dans les trois horizons dans des proportionsquasi identiques, mais sont peu diffusés. Lafragmentation des tessons ne permet pas toujours derattacher les bords à des formes précises, comme lescruches à bec tubulaire précédemment décrites. Dansl’horizon I (3,2 %), un bord rentrant appartient à unrécipient cylindrique (diam. max. 180 mm), décoré deplusieurs registres de lignes horizontales peignées, dontla forme est proche du tonnelet. Il pourrait s’agir d’un

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(19) Pour le façonnage du bec ponté se référer à : Thiriot 1987Rapport de fouilles dactylographié, mobilier inédit.

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vase destiné au stockage. Les bords de l’horizon II(3,2 %) et III (3,3 %) restent difficile à interpréter enraison de leur faibles dimensions. Un exemplaire estassocié à une anse (fig. 8, n°13).

Ils sont connus à Lyon, rue Pierre Audry dans l’état 5(Faure-Boucharlat à paraître). À Beynost (Ain), unexemplaire de récipient richement décoré est issu d’uncontexte VIIe-VIIIe siècles (Faure-Boucharlat à paraître).Le bord infléchi est attesté à Saint-Blaise (Bouches-du-Rhône) au VIIe siècle (Pelletier 1994, p. 179-181). Cesrécipients sont peu représentés (2 %) dans l’horizon III,mais leur présence régulière permet d’effectuer le lienavec les exemplaires connus dans des contextes lyonnaisplus tardifs en particulier place Adolphe Max (Maccari-Poisson 1991, p. 153, fig. 11). Ils sont absents descontextes suisses (Haldimann 1994). Ils sont attestésdans plusieurs contextes carolingiens, en Bourgogne ouen Champagne (Bourgogne Médiévale 1987, GeorgesLeroy, Lenoble 1993). Le type à bord rentrant aveccollerette rappelle le type Cathma 11 (Cathma 1993,p. 138) attesté en Languedoc-Roussillon.

7.2.2. LES FORMES OUVERTES

Les gobelets (fig. 3, n° 2 ; 9, n° 1 à 22 ; 13, n° 7à 12).

Les gobelets sont attestés dans les trois horizons avecrespectivement 29 %, 56 % et 53 % des formes ouvertes.Ils ont des caractères morphologiques assez simples.Deux formes peuvent être identifiées : le gobelet à borddroit à profil arrondi, présent uniquement dans l’horizonII (9 %) et le gobelet tronconique. Les premierspossèdent un bord vertical dont l’extrémité est arrondie(fig. 9, n° 1 à 5). Un exemplaire porte la trace d’unélément de préhension (fig. 9, n° 4). Les gobeletstronconiques portent des bords verticaux à surfacehorizontale, biseautée ou rentrante. Un exemplairepossède un bord vertical biseauté avec gorge interne(fig. 9, n° 19). Les dimensions sont modestes avec desdiamètres variables et compris entre 30 et 110 mm. Laplupart sont ornés de registres de décors horizontauxréalisés au peigne sur pâte fraîche (fig. 9, n° 11, 14, 21-22 et fig. 13, n° 11-12). Certains sillons horizontaux sontassociés à des décors peignés ondés. Leur filiation avecles formes en pierre ollaire est assez évidente. Mais lesrécipients en pierre ollaire revêtent avant tout un usageculinaire que l’on ne peut pas imputer aux formes dedimensions assez réduites en céramique. D’un point devue chronologique la diffusion des pierres ollaires estattestée sur de nombreux sites de l’Antiquité tardive etdu haut Moyen Age (Vallauri 1994, Haldimann 1996).

À Lyon, tous les sites du haut Moyen Age livrent desbords verticaux rentrants ou non appartenant à desgobelets. Rue Pierre Audry, leur présence s’accroîtprogressivement entre les VIe et le IXe siècle, à Saint-Laurent-de-Choulans (Faure-Boucharlat, Reynaud 1986,

p. 47 et fig. 9) ils sont datés entre la fin du VIe et le débutdu VIIIe siècle, et à Tramassac (Maccari-Poisson 1994, p.94-95 et fig. 78) plusieurs vases en pâte grise à bordrentrant, portant des décors peignés assez élaborés et àfond plat, font partie du mobilier attribué aux VIIe-VIIIe siècles.

L’existence de gobelets tronconiques en estampéegrise est connue au Ve-VIIe siècles en France méridionale(Dicocer 1993 type D.S.P 69). Cette forme est égalementconnue, en pâte grise sur le site de Saint-Blaise (Pelletier1994, p. 177-179) au VIe siècle ou à Marseille-Bourse(Cathma 1986, p. 46).

Les bords de gobelets identifiés dans l’horizon III nediffèrent en rien de ceux des horizons précédents.Cependant la forme semble connaître un certain déclindès le Xe siècle. En effet la majorité des contexteslyonnais datés des environs de l’An Mil, n’ont livré quequelques rares exemplaires de formes ouvertes. Unrécipient découvert à Lyon lors des fouilles du Groupeépiscopal (Faure-Boucharlat et al 1980) possède un fondbombé orné d’une marque en relief. Il est attribuable auxXe-XIe siècles. À Seyssel (Ain) un gobelet possède uneparoi tronconique associée à un fond bombé, ce vase estdaté postérieurement au VIIe siècle (Bizot, Serralongue1988, p. 44).

Les bols carénés (fig. 3, n° 3 à 11 ; 9, n° 23-24)

Ils sont présents en majorité dans l’horizon I avec52 % des formes ouvertes, 36 % pour l’horizon II et27 % pour l’horizon III. Leur morphologie est identiquedans les trois contextes. Ils possèdent un bord avec lèvreen bourrelet, une paroi verticale formant une carène ; labase du récipient est évasée. Certains exemplairesportent des décors à la molette.

Les bols carénés sont attestés dans plusieurscontextes de l’Antiquité tardive à Lyon : ils apparaissenttimidement au cours du IVe siècle pour progresserensuite durant tout le Ve siècle, sur le site de l’ÎlotClément V (Ayala 2000). Nous les trouvons égalementdès le Ve siècle, à Tramassac (Ayala 1994, p. 86-87) etdans les fouilles du Groupe épiscopal, où ils sonttoujours en céramique à cuisson oxydante (20). Certainsexemplaires, décorés à la molette sur la carène,rappellent les DSP en particulier les bols carénés de typeRigoir 16, diffusés entre la deuxième moitié du IVe siècleet le VIe siècle. La sigillée luisante fournit également denombreux modèles avec les formes carénées de typeLamboglia 1/3 ou Portout 34 (Pernon, Pernon 1990)diffusées entre le milieu du IVe et la fin du Ve siècle àLyon, et jusqu’au début du VIe siècle dans les régionsméridionales avec un répertoire de formes restreint(Cathma 1986, p. 39). À Lyon, rue Pierre Audry, dans lemobilier de l’état 1 daté de la première moitié duVIIe siècle (Faure-Boucharlat à paraître), ils sont présentsen assez grande quantité comme sur plusieurs sites de la

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(20) Il faut attendre les contextes du XIVe siècle à Lyon pour voir apparaître de nouveau des récipients ouverts, comme les écuelles en faïence à décorvert et brun importées du Sud de la France.

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région Rhône-Alpes ; c’est le cas de Larina où ils sontdiffusés à partir du milieu du Ve et durant tout leVIe siècle (Cécillon, Frascone 1989). À Poncin (Ain) ilssont attestés du Ve au VIIe siècles (Faure-Boucharlat àparaître). Dans le val de Saône, ces récipients sontfréquemment mentionnés (Bonnamour 1987, Renimel1974). Ils sont également présents sur les sitesméridionaux, à Viviers (Ardèche) dans le courant duVe siècle (Esquieu 1988), à Lombren-Vénéjan (Gard)dans un contexte daté du Ve - première moitié du VIe

siècle (Cathma 1993, p. 114 et fig. 2). Dans le Jura, cesbols sont associés à des ollae, des cruches à bec pincé etdes mortiers aux VIe-VIIe siècles, en particulier àChavéria (Ex pots 1995, p. 44-46). En Suisse dans leterritoire Vaudois, la diffusion maximale de ces bolss’effectue entre les VIe et VIIIe siècles (Haldimann etSteiner 1996). Les bols carénés sont également diffusésdans le nord de la France aux VIe-VIIe siècles (LaPicardie 1987).

Les jattes (fig. 3, n° 12, 9, n°27 ; 13, n° 13)

Ces récipients sont présents dans les trois horizons(5 %, 2 %, 7 % des formes ouvertes). La jatte del’horizon I possède un bord droit évasé avec une gorgeinterne, celle de l’horizon II un bord droit à extrémitéarrondie et celle de l’horizon III un bord en bourrelet.D’une manière générale ce type de récipient restemarginal dans les ensembles régionaux.

Les mortiers (fig. 3, n° 13-14 ; 9, n° 25-26 ; 13,n°14)

Cette forme est directement héritée du mortier gallo-romain : bord arrondi, avec présence d’une collerettesimple ou pendante, paroi évasée assez épaisse et fondplat. Elle est présente dans les trois horizons avec desquotients respectifs de 14 %, 4 % et 13 %.

Sur le site de la rue Pierre Audry, les mortiers sontprésents en majorité dans l’état 1 (VIIe siècle) avec 12 %(Faure-Boucharlat à paraître). Le mobilier du site deGenlis (Côte d’Or), daté du VIIe-début VIIIe siècle, a livrédes mortiers (ou bols à collerette) en céramique à pâteclaire (Catteddu et al. 1992, p. 71-72).

Des mortiers en DSP sont attestés jusqu’au milieu duVIIe siècle dans les régions méridionales. Il sont, par lasuite, concurrencés par les récipients en céramiquecommune (Pelletier 1997).

Formes ouvertes non identifiées (fig. 9, n° 28)

Le bord à marli en grise réductrice est inédit et netrouve pas de points de comparaison sur les siteslyonnais.

7. 2. 3. Formes particulières

La lampe (fig. 3, n° 15)

La lampe à huile en céramique grise représentée àl’unité dans l’horizon I pourrait constituer un exemplairetardif de copie de lampes africaines de type Hayes Ibcirculant jusqu’au VIe siècle (Villedieu 1984).

Le petit pot glaçuré (fig. 9, n° 29)

Ce petit récipient est difficile à interpréter. Il possèdeune pâte rouge recouverte d’une glaçure externe decouleur vert-olive. Ses caractéristiques technologiquesl’éloignent des productions plombifères gallo-romaineset pourraient correspondre à une production glaçurée duhaut Moyen-Age, identique à celles rencontrées sur lessites méridionaux (Cathma 1992).

CONCLUSION

Si la ville de Lyon est encore touchée dans le courantdes Ve-VIe siècles par l’arrivée des produits orientaux etafricains (Ayala 1994 ; Ayala 2000 ; Villedieu 1990,p. 154-158), il n’en est pas de même au delà duVIIe siècle, où le mobilier est exclusivement représentépar de la vaisselle commune de production locale, voirerégionale (Batigne 1997). Les amphores tardives, commeles productions de Gaza (Bonifay et Villedieu 1989) oules céramiques importées du bassin méditerranéen(Cathma 1991) sont absentes du vaisselier. Il fautcependant peut-être prendre en compte la nature dugisement et sa situation dans la ville. Place des Célestins,les céramiques de tradition antique sont toutesrésiduelles. Seule la typologie des vaisselles communespermet d’effectuer le lien avec l’Antiquité tardive. Lesbols carénés ou les ollae de première génération ne sontpas sans rappeler les formes déjà aperçues dans lecourant du Ve siècle. Les éléments de datation absoluesfournis par les fouilles de la rue Pierre Audry, de la ruedes Chartreux et d’autres sites régionaux attestent d’unepérennité de ces formes jusque dans un haut Moyen Ageavancé (VIIe siècle). L’analyse technique des pâtes debols carénés en particulier, démontre l’utilisation d’unepâte plus fine pour l’élaboration de ces récipients(Batigne 1997). Ces bols semblent s’approprier lecréneau laissé vacant par la disparition des sigilléesluisantes et des DSP en région lyonnaise. Laconfrontation avec le mobilier des régions méridionalesconfirme donc le fait que les caractères du vaisselier duhaut Moyen Age lyonnais évoquent un arrêt assez brutaldes échanges, avec l’établissement de caractères locauxou régionaux marqués. Le mobilier de l’horizon I daté dela fin du VIe et du début du VIIe siècle est encore empreintdes traditions de l’Antiquité tardive. Il permet d’effectuerquelques observations sur les mutations que connaît lavaisselle à partir du haut Moyen Age.

L’analyse du mobilier de l’horizon II daté des VIIe-VIIIe siècles, laisse apparaître un essor des productionsdites « communes ». L’approvisionnement en céramiquesemble être limité localement ou à la région. L’analysedes pâtes témoigne d’une provenance éventuelle du valde Saône ou du Beaujolais. Cet essor des céramiquescommunes coïncide avec un net appauvrissement durépertoire typologique qui se limite à quelques formesdont seul le type de bord varie et une baisse del’utilisation de la cuisson oxydante. Les formes ouvertesdévolues à la table sont en baisse.

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Le mobilier de l’horizon III présente quelqueséléments qui annoncent le vaisselier que l’on rencontreradans les contextes des environs de l’An Mil en Lyonnaiset Dauphiné (Faure-Boucharlat 1980). En prenant encompte à titre comparatif les datations absolues (C14)fournies dans l’état 4 de la rue Pierre Audry, nous noustrouvons vraisemblablement dans le courant de lapériode carolingienne. L’analyse du mobilier laisseapparaître une similitude assez prononcée avec lescéramiques que l’on attribue couramment au VIIe-VIIIe siècles. Ces arguments plaideraient en faveur del’hypothèse d’une continuité typologique des caractèresdu vaisselier. Les récentes études réalisées sur les sitesruraux de la région Rhône-Alpes (Faure-Boucharlat àparaître) et bénéficiant de l’apport de datations absolues,laissent entrevoir les caractères constituant un mobilierencore assez mal connu entre la fin de la période

mérovingienne et les environs de l’An Mil. Lesconstituants du vaisselier carolingien des régionsméridionales (Cathma 1997 et Mercier 1996) n’offrenten revanche peu de points de comparaison avec la régionlyonnaise.

La disparition presque totale des formes ouvertes encéramique semble largement entamée (21). Elle coïncidepar ailleurs avec la forte baisse qui affecte lesproductions à cuisson oxydante. Il ne reste plus quequelques rares gobelets. Il est alors fort probable que lavaisselle dévolue à la table soit en bois (A la fortune dupot 1990, p. 61-62), comme l’ont démontré, par exemple,les fouilles de Charavines (Colardelle et Verdel 1993). Àpartir du Xe siècle. le vaisselier céramique semble doncs’appauvrir considérablement. Il faut attendre la fin duXIIe siècle et surtout le bas Moyen Age pour constater laréapparition d’un vaisselier diversifié.

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(21) Il faut attendre les contextes du XIVe siècles à Lyon pour voir apparaître de nouveau des récipients ouverts, comme les écuelles en faïence à décorvert ou brun importées du Sud de la France.

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formes type de bord horizon I horizon II horizon IIIolla 1ère génération bandeau triangulaire sans gorge 12,9 % 6,9 % 2,6 %

“ bandeau triangulaire avec gorge 38,7 % 14,0 % 5,9 %

“ bandeau avec crochet interne 0,2 %

“ éversé avec gorge interne 3,2 %

total olla 1ère génération 54,8 % 21,1 % 8,5 %

olla 2e génération bandeau convergent 32,3 % 37,7 % 8,5 %

“ bandeau divergent 15,6 % 51,6 %

“ bandeau vertical 2,1 % 0,7 %

“ bandeau quadrangulaire 0,7 %

“ bandeau en poulie 0,7 %

total olla 2e génération 32,3 % 55,4 % 62,2 %

crucheà bec pincé éversé simple 9,7 % 6,2 % 4,6 %

à bec ponté éversé avec gorge 8,5 %

à bec tubulaire rentrant à lèvre infléchie 0,2 % 0,7 %

total cruche 9,7 % 6,4 % 13,8 %

pot rentrant à lèvre infléchie 3,3 %

“ rentrant à collerette 0,7 %

forme fermée non-id éversé avec gorge et anse

“ éversé avec gorge interne 13,8 % 12,4 %

Tableau 11 : répartition des formes fermées par horizon.

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formes type de bord horizon I horizon II horizon IIIgobelet vertical arrondi 9 %

“ vertical rentrant 29 % 47 % 53 %

total gobelet 29 % 56 % 53 %

bol caréné bourrelet 52 % 36 % 27 %

jatte droit évasé 5 %

“ droit arrondi 2 %

“ bourrelet 7 %

total jatte 5 % 2 % 7 %

mortier à collerette 10 % 4 % 13 %

“ à collerette pendante 5 %

total mortier 14 % 4 % 13 %

forme ouverte non id à marli 2 %

Tableau 12 : répartition des formes ouvertes par horizon.

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ARCHÉOLOGIE DU MIDI MÉDIÉVAL – TOME 18 - 2000

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