etudes sur le règne de zimrî-lîm de mari

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ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI Denis Lacambre P.U.F. | Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale 2002/1 - Vol. 95 pages 1 à 21 ISSN 0373-6032 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-d-assyriologie-2002-1-page-1.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Lacambre Denis , « Études sur le règne de Zimrî-Lîm de Mari » , Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale, 2002/1 Vol. 95, p. 1-21. DOI : 10.3917/assy.095.0001 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour P.U.F.. © P.U.F.. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. 1 / 1 Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 86.213.209.213 - 31/07/2011 10h48. © P.U.F. Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 86.213.209.213 - 31/07/2011 10h48. © P.U.F.

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ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI Denis Lacambre P.U.F. | Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale 2002/1 - Vol. 95pages 1 à 21

ISSN 0373-6032

Article disponible en ligne à l'adresse:

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-d-assyriologie-2002-1-page-1.htm

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Pour citer cet article :

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Lacambre Denis , « Études sur le règne de Zimrî-Lîm de Mari » ,

Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale, 2002/1 Vol. 95, p. 1-21. DOI : 10.3917/assy.095.0001

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REVUE D’ASSYRIOLOGIEET D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE

PIERRE AMIET PAUL GARELLI

Secrétaire de rédaction :DOMINIQUE CHARPIN

XCVIe VOLUME 2002

ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI*

PAR

DENIS LACAMBRE

INTRODUCTION

Avec l’augmentation de la documentation publiée depuis une vingtaine d’années, laconnaissance historique du règne de Zimrî-Lîm de Mari s’est accrue d’une manière consi-dérable. À l’occasion du cinquantenaire de la découverte de Mari, il y a presque unevingtaine d’années maintenant, une première tentative de synthèse historique avait étéfaite par D. Charpin et J.-M. Durand, dans une étude intitulée « La prise du pouvoir parZimrî-Lîm »1. La parution à la fin de cette année 2003 de Mari et le Proche-Orient àl’époque amorrite. Essais d’histoire politique, Florilegium marianum V (= FM V), où sontprésentées trois synthèses sur l’histoire politique de Mari (essais de D. Charpin,J.-M. Durand et N. Ziegler), permet de disposer de nouvelles données et d’une chronologieentièrement renouvelée. Grâce à la générosité de D. Charpin, j’ai pu bénéficier d’un accès

* Cet article est extrait de ma thèse intitulée : « Les rivalités territoriales dans le Proche-Orient à l’époque desarchives de Mari (XIXe-XVIIIe siècles av. J.-C.) : études de géopolitique », dirigée par M. Ö. Tunca et soutenue le27 janvier 2003 à l’Université de Liège (Belgique). Je suis tout particulièrement reconnaissant à D. Charpin pour m’avoircommuniqué son manuscrit de FM V avant sa parution. Je remercie aussi J.-M. Durand pour la généreuse communicationde ses collations aux textes ARMT XXV 204 et 784.

1. Cf. MARI 4, 1985, p. 293-343.

Revue d’Assyriologie, volume XCVI, p. 1 à 21, 1/2002

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au manuscrit de FM V au cours de son élaboration, ce qui m’a permis de confronter sesrésultats aux recherches menées indépendamment au sein de ma thèse.

Les sept études historiques sont présentées ici dans l’ordre chronologique enadoptant la nouvelle chronologie établie dans FM V : la durée du règne de Zimrî-Lîm estdésormais fixée à treize ans et un peu plus de trois mois (ZL 0 à ZL 13). Les ancienneséquivalences avec le système de datation mis au point par M. Birot seront néanmoinsindiquées entre parenthèses afin de faciliter la consultation de cette étude.

En premier lieu, je présenterai trois points historiques s’insérant dans le cadre de laguerre qui opposa Mari et Ešnunna entre la fin de l’année ZL 3 (2′) et la fin del’année ZL 5 (4′). Il s’agit d’abord de l’accession à la royauté, à Mari, d’un certain nombrede princes de l’Ida-Mara6 à la fin de ZL 3, lors de la fête d’Eštar. Puis j’aborderai leproblème de la présence du roi de Mari à Ašlakkâ en ZL 4 (3′), avant de revenir sur laquestion des effectifs engagés contre Ešnunna lors de la bataille décisive qui eut lieudevant Andarig à la fin de cette année.

Dans un deuxième temps, je traiterai plusieurs aspects de l’expansion de l’Élam enMésopotamie durant les années ZL 8 (7′) - ZL 11 (10′). Je reviendrai notamment sur laparticipation mariote à la campagne contre le roi Ibâl-pî-El II. Après la chute d’Ešnunna,l’empereur d’Élam s’attaqua à ses anciens vassaux et alliés, Babylone et Mari. Celaconduisit Zimrî-Lîm à envoyer un corps expéditionnaire en Babylonie, à la suite de laconclusion d’une alliance avec Hammu-rabi. Ce point sera abordé à la lumière de la corres-pondance qu’un envoyé mariote, nommé Šarrum-andullî, adressa au roi de Mari. Il le tintinformé des événements se déroulant alors en Babylonie du Nord, notamment au momentde la décisive bataille de Hirîtum.

Enfin, je reviendrai sur la campagne babylonienne qui aboutit à la prise de Mari età la disparition de Zimrî-Lîm en l’année Hammu-rabi 32 et qui est toujours pleined’inconnues. À l’aide du petit texte administratif OECT XIII 278, je proposerai qu’unedes étapes de la campagne babylonienne soit la prise de Razamâ-du-Yussân, une des villesclés de la Haute-Mésopotamie.

A. LA PRESTATION DE SERMENTS PAR LES ROIS DE L’IDA-MARAS EN ZL 3 (2′)

La célébration de la fête d’Eštar de Dêr (Dêrîtum) se passait tous les ans àl’automne. Il s’agissait d’un rituel de commémoration de la dynastie de Mari et de sesancêtres2. Elle avait lieu au mois ix ou x de l’année (en tenant compte du fait qu’il existaitun décalage entre le calendrier lunaire et le calendrier solaire à l’époque de Zimrî-Lîm).

2 D. LACAMBRE [RA 96

2. Cf. J.-M. Durand, LAPO 16, p. 409-410 (avec la bibliographie antérieure).

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Elle réunissait les vassaux de Zimrî-Lîm de Mari et avait pour but de renouer les liensentre le roi et ceux-ci. Les envoyés des rois alliés de Zimrî-Lîm pouvaient être aussiprésents. Le dossier que D. Soubeyran a réuni montrait la présence d’un certain nombrede rois alliés et de vassaux de Zimrî-Lîm à la fin de l’année ZL 3, entre le mois ix et lemois xi3, alors que l’invasion ešnunnéenne dans le Suhûm venait de débuter4.

J.-R. Kupper5 a noté que, dans trois textes appartenant à ce dossier et qui sontétroitement parallèles, ARMT XVIII 58, 59 et 60 (datés du 30/x/ZL 3), huit per-sonnages sont mentionnés. Il s’agit de Sammêtar, Šûb-Râm, Tamarzi, Yahniya,Yatar-malik (ou Itûr-malik), Yakûn-Amar, Kirip-adal et Tîšnam. Ils sont alors qualifiésde mâdarum, c’est-à-dire de « membres d’une famille royale »6. Or, ARMT XXVII 20,une lettre d’Ilušu-nâ6ir (gouverneur de Qattunân7), indique que quatre d’entre eux sontqualifiés de roi (lugal) peu de temps après : ce sont Sammêtar d’Ašnakkum, Tamarzi deTarmanni, Šûb-Râm de Qirdahat et Itûr-malik de Šuduhum. J.-R. Kupper se demandedès lors s’ils ne sont pas devenus roi à l’occasion de la fête d’Eštar de la fin de

l’année ZL 3 (2′). Or, confirmant sa proposition, deux textes économiques indiquentqu’au moins deux cérémonies de « serment par le dieu » (nîš ilim) furent célébrées à cemoment-là8 :

3/ix/ZL 3 : (5) 2 qa saskû (a-tir) (T .6) a-na ni-iš AN-lim (ARMT XII 21)10/xi/ZL 3 : (5) 5 qa saskû (a-tir) (T .6) a-na ni-iš AN-lim (ARMT XII 46).

L’emploi de la farine-saskûm, lors de la prestation de serments, est connu par lalettre A.4626 qui décrit la cérémonie d’alliance entre Mari et Babylone contre l’Élam9.Dès lors, rien n’empêche de penser que des cérémonies similaires se seraient tenues à cemoment-là à Mari.

2002] ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI 3

3. Cf. ARMT XXIII, 1984, p. 344-354 ; P. Villard, MARI 7, 1993, p. 326-328 et en dernier lieu D. Charpin, FM V,p. 195, n. 210.

4. Cf. D. Lacambre, « La date de la prise de Râpiqum par Ešnunna et du début de la guerre avec Zimri-Lim »,NABU 1993/30 ; D. Charpin, FM V, p. 194-195, § 3 . 2 . 1.

5. Cf. « Les débuts du règne d’Ibâl-Addu », RA 95, 2001, p. 38.6. Cf. J.-M. Durand, Mélanges Garelli, 1991, p. 53, n. c ; ARMT XXVII, p. 277, no 163, n. b ; M. Guichard, FM II,

1994, p. 258, n. 84 ; I. Guillot, FM III, 1997, p. 274, no 131, n. b ; LAPO 16, p. 445, 470, 552 ; LAPO 17, p. 189 et endernier lieu J.-M. Durand, « Assyriologie » dans Annuaire du Collège de France 2001-2002, Résumé des cours et travaux,102e année, 2003, p. 755, qui propose de faire dériver ce terme de adârum ( « craindre » ) : le mâdarum serait donc « l’êtrerespecté ».

7. Pour les gouverneurs de Zimrî-Lîm, cf. désormais B. Lion, « Les gouverneurs provinciaux du royaume de Mari àl’époque de Zimrî-Lîm », Amurru 2, 2001, p. 141-209. Pour le gouvernorat d’Ilušu-nâ6ir, cf. plus particulièrementp. 162-164, § 1 . 3 et pour la date d’ARMT XXVII 20, cf. p. 162 et 198 (tableau).

8. Voir déjà en ce sens LAPO 16, p. 447, no 286 (= A . 4626), n. a.9. Elle a été éditée par D. Charpin dans F. Vallat (éd.), « Une alliance contre l’Élam et le rituel du lipit

napištim » Mélanges Perrot, Paris, 1990, p. 111 s. ; elle est reprise dans LAPO 16 286. Voir aussi B. Lafont, « Relations inter-nationales, alliances et diplomatie au temps des royaumes amorrites. Essai de synthèse », Amurru 2, 2001, p. 273 et 280 etn. 255.

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La proposition de J.-R. Kupper se trouverait donc confirmée par au moins deuxtablettes de la documentation administrative de Mari. Zimrî-Lîm intronisa plusieursprinces de Haute-Djéziré, alors que les troupes d’Ešnunna étaient en train d’envahir leSuhûm.

B. ZIMRÎ-LÎM À AŠLAKKÂ EN ZL 4 (3′)

En l’année ZL 3 (2′), le roi de Mari entreprit une expédition contre la villed’Ašlakkâ10 et son roi Šadûm-adal, dans le nord-ouest de la Haute-Mésopotamie. Cettecampagne victorieuse fut commémorée par un nom d’année : « Année où Zimrî-Lîm a prisAšlakkâ. » La composition de cette expédition militaire a été reconstituée par mes soinsà partir de l’analyse d’une grande tablette administrative, FM III 711. Par contre, laprésence de Zimrî-Lîm et de son armée à Ašlakkâ l’année suivante pose problème. PourJ.-M. Durand, le roi de Mari serait revenu dans la région pour reprendre de nouvellesopérations contre Ašlakkâ, dont les résultats n’auraient pas été concluants l’année précé-dente. Il avait été suivi par moi-même12 et, plus récemment, par J.-R. Kupper13 et parM. Guichard14. Dans FM V, D. Charpin propose que ce soit plutôt le lieu du rassem-blement de l’armée de Zimrî-Lîm contre les Ešnunnéens qui avaient alors envahi l’est de laHaute-Mésopotamie : la présence du roi de Mari à Ašlakkâ, chez l’un de ses principauxvassaux, s’expliquerait alors par la volonté de préparer l’expédition militaire de la recon-quête15. Je reviendrai sur ce problème complexe en l’abordant par l’intermédiaire de laquestion de la formulation des noms d’années de Zimrî-Lîm, ce qui nécessite de reprendrel’ensemble de la documentation disponible.

J.-M. Durand a établi que Zimrî-Lîm fut absent de Mari entre le 6/ii/ZL 4 (Benjami-nites-bis ou 2′-bis) et le 9/viii/ZL 4 (2′-bis)16. Sur la base de deux textes administratifs(ARMT XXV 100 et 740), collationnés par ses soins17, il avait montré que le roi de Mariétait présent à Ašlakkâ. Zimrî-Lîm était en effet mentionné dans le camp militaire(karâšum) d’Ašlakkâ d’après ARMT XXV 740, ce qui serait l’indication que des opéra-

4 D. LACAMBRE [RA 96

10. Pour sa localisation sur le cours supérieur du Habur, cf. ARMT XXVIII, p. 65.11. Cf. D. Lacambre, « La gestion du bronze dans le palais de Mari : collations et joints à ARMT XXII », FM III,

1997, p. 91-113 et plus particulièrement p. 110.12. Cf. ibid., p. 110.13. Cf. J.-R. Kupper, RA 95, 2001, p. 37.14. Cf. M. Guichard, « Le Šubartum occidental à l’avènement de Zimrî-Lîm », FM VI, 2002, p. 146 s.15. Cf. D. Charpin, FM V, p. 199 et n. 250.16. Cf. ARMT XXVI/1, p. 144 ; D. Charpin, FM V, p. 199, n. 249 et p. 201, n. 269 et 275. Il est de nouveau présent à

Mari le 17/ix/ZL 4 (3′), d’après ARM IX 2.17. Cf. ARMT XXVI/1, p. 142, n. 25.

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tions contre cette ville avaient lieu. Néanmoins, d’autres tablettes montrent qu’il y étaitprésent entre les mois v et vii (cf. ci-dessous), sans que le camp d’Ašlakkâ soit mentionné.

Avant d’arriver à Ašlakkâ, Zimrî-Lîm était d’abord passé par Terqa au mois iii18,avant de se rendre à Qattunân, comme l’indique le texte ARMT XXV 105, qui enregistreun apport d’argent d’Ilušu-nâ6ir au coffre du roi19. Puis il était présent à Ašlakkâ entre lemois v et le mois vii de cette année, comme le montre le tableau suivant :

Zimrî-Lîm à Ašlakkâ en ZL 4

Date Contenu Référence

12/v/ZL 4 (2′-bis) Texte rapportant le paiement de la taxe-sugâgûtum à Zimrî-Lîm dans le camp(karâšum) d’Ašlakkâ. Le bédouin Yâbihumempruntait de l’argent à Asqûdum

ARMT XXV 740 (= M.5975)20

13/v/ZL 4 (2′-bis) Texte enregistrant l’apport d’anneaux d’oret d’argent à Ašlakkâ, présents-qîštum de troisindividus (messagers ?) revenant d’Andarig :Ilamtanû, Yam6i-Hadnû, Itâr-[ND?]

ARMT XXV 100 (= M.11529)21

13/vi/ZL 4 (2′-bis) Retour de l’ambassade d’Itûr-Asdû à Babylone ARMT XXV 630 (= A.3508)22

20/vii/ZL 4 (2′-bis) Texte enregistrant la somme de 20 siclesd’argent, prix du rachat d’Iqqât-Addude Šunâ, à Ašlakkâ

M.1135223

23/vii/ZL 4 (2′-bis) Texte enregistrant l’apport (mu-tù) de 5 siclesd’argent par Hâlî-Hadnû (= Hâlî-Hadûn),à Ašlakkâ, pour la caisse du roi

ARMT XXV 101 (= M.6366)24

[...]/vii/ZL 4 (2′-bis) Présence à Ašlakkâ de messagers de Karanâ,d’Ekallâtum, de Šubat-Šamaš et d’Amaz

ARM XXIV 152

On constate que, durant toute la campagne de Zimrî-Lîm et son absence de Mari, c’est

le nom d’année ZL Benjaminites-bis (2′-bis), correspondant à ZL 4, qui fut utilisé entre lemois ii et le mois viii de cette année25. On trouve d’ailleurs une répartition similaire dans un

2002] ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI 5

18. Cf. M.11886 (inédit), cité par P. Villard dans « Le déplacement des trésors royaux d’après les archives royales deMari », CRRAI 38, Paris, 1992, p. 197. Ce texte est daté du 3/iii/ZL Benjaminites-bis ( « mu mìnzi-im-ri-li-im / da-am7-da-am / ša dumu ia-mi-na / i-du-ku » ) et non de ZL Ašlakkâ (3′) comme indiqué.

19. Le texte date du 20+/iii/ZL Benjaminites-bis, cf. P. Villard, art. cité, p. 197 et en dernier lieu B. Lion, Amurru 2,2001, p. 163.

20. Pour une nouvelle lecture du texte, cf. les collations de J.-M. Durand dans ARMT XXVI/1, p. 142, n. 25.21. Cf. les collations de J.-M. Durand, ibid. (oubli des l. 11-12). Voir aussi P. Villard, art. cité, p. 197 et n. 22.22. Cf. la collation de la date de ce texte par D. Charpin dans FM V, p. 199, n. 254. Ce texte date de ZL Benja-

minites-bis et enregistre un transfert pour le coffre du roi ( « a-na gi-pisan lugal » ), mais Ašlakkâ n’est pas mentionnée.23. Le texte est daté de l’année ZL Benjaminites-bis et non de ZL Ašlakkâ (3′) comme indiqué par P. Villard, art. cité,

p. 195, n. 6 et p. 197.24. La l. 7 a été collationnée par P. Villard, cf. art. cité, p. 198 et n. 23.25. La dernière attestation datée de ZL Benjaminites-bis est ARMT XII 109, du 20/viii.

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texte cité sans référence (et toujours inédit), que G. Dossin avait indiqué à M. Birot(cf. Syria 55, 1978, p. 340). Il s’agissait d’un « registre inédit de la salle 111 », dont lecontenu était le suivant : « À une série de comptes allant du 3e au 8e mois de Yaminites II,succèdent immédiatement d’autres opérations comprises entre le 9e et le 12e mois et portantla date Ašlakka, ce qui fournit en outre la preuve formelle que la formule Ašlakka prend bienle relais de Yaminites II. » Ce n’est qu’après le retour de Zimrî-Lîm à Mari que le nomcommémorant la victoire sur Ašlakkâ fut de nouveau employé26.

On sait que la formulation des noms d’années revêt une grande importance politique.Pour D. Charpin, la venue de Zimrî-Lîm à Ašlakkâ s’expliquerait par la volonté derassembler les armées mariotes avant d’attaquer Ešnunna. En suivant cette proposition,le refus d’utiliser un nom d’année commémorant la prise d’Ašlakkâ l’année précédenteserait une forme de tabou diplomatique. Durant tout le temps de sa présence à Ašlakkâ, leroi de Mari n’aurait pas voulu rappeler à son nouveau vassal Ibâl-Addu la fin malheureusedu royaume dont il avait désormais la charge.

L’histoire de ces années reste encore pleine d’incertitudes qui se dissiperont lorsqueseront publiées les lettres encore inédites, comme celles de Halî-Hadûn27 ou bien celles dugénéral Yassi-Dagan, acteurs essentiels de cette période.

C. LES EFFECTIFS DE L’ARMÉE DE ZIMRÎ-LÎM

CONTRE EŠNUNNA À LA FIN ZL 4 (3′)

En Haute-Mésopotamie, face à l’invasion des armées d’Ibâl-pî-El II, Zimrî-Lîm,après avoir rassemblé son armée à Ašlakkâ, engagea le combat contre Ešnunna. Une lettred’Ilušu-nâ6ir (gouverneur de Qattunân, cf. ci-dessus n. 7), ARMT XXVII 18, évoque,dans un passage fragmentaire, une armée de 30 000 hommes. Cela a été interprété commereprésentant la totalité de l’armée qui devait affronter les Ešnunnéens au mois viii deZL 4 (3′)28. Ce nombre est cependant très élevé par rapport aux effectifs que l’on connaîtpour les armées de cette époque et une nouvelle interprétation est possible. Je proposeraiici d’y voir non le total des troupes engagées contre les Ešnunnéens, mais une évocation del’armée que Zimrî-Lîm devait envoyer contre eux pour la bataille qui allait se dérouler auxportes d’Andarig.

6 D. LACAMBRE [RA 96

26. Cf. ARM IX 2 du 17/ix/ZL 4 (3′ ; Ašlakkâ).27. M. Guichard rappelle que la correspondance de ce très important personnage, « chef des pâtures » (merhûm) dans

la région, s’étend entre les années ZL 2 (1′) et ZL 6 (5′), cf. FM VI, 2002, p. 155 et n. 149.28. Voir notamment Ph. Abrahami, « La circulation militaire dans les textes de Mari : la question des effectifs »,

CRRAI 38, 1992, p. 160 et n. 17. Pour les événements de cette année, cf. D. Charpin, FM V, p. 197-201, § 3 . 2 . 3 et plusparticulièrement, p. 200, n. 266 et p. 201, n. 271.

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Dans le passage de cette lettre, il était indiqué qu’une armée de 30 000 hommes serapprochait d’Andarig et n’attendait plus que Zimrî-Lîm pour attaquer. Cela a été traduitde la manière suivante par M. Birot :

« [...] les soldats de Zurrâ29... [en] tout 30 000 soldats [...] marchent vers Andarig. Et pour engager leshostilités, ils n’attendent plus que mon Seigneur en disant : “Si avec notre Seigneur arrivent 2 000 ou3 000 hommes, les hostilités seront engagées.” Mais le discours à leur tenir est le suivant : “Quand j’assiégerai laville, et qu’alors lui (= Ešnunna) quittera son camp pour marcher contre moi, à ce moment-là j’engagerai leshostilités !” »30

On note cependant que ce passage fragmentaire se situe au début du revers,totalement perdu avant. Or, une expression parallèle se retrouve dans une lettre adresséepar Zimrî-Lîm à Hammu-rabi de Babylone en ZL 11 (10′) :

« Ces troupes, autant que 30 000 hommes, pourront écarter les forces qui nous sont hostiles. »31

En se basant sur ce parallèle ( « ki-ma 30 li-mi 1a-bi-im » ), la copied’ARMT XXVII 18 permet la lecture suivante de la ligne 2′ :

[ki]-(m)a! 3 gal 1a-bi-im [...].

Le passage se comprend alors ainsi :

« [(Début du revers cassé) ... Les soldats] de Zur[râ, au]tant que 30 000 hommes [...] marchent versAndarig, etc. »

Les 30 000 hommes seraient alors une évocation des 2 000 ou 3 000 soldats quidevaient être envoyés par le roi de Mari.

Cet ordre de grandeur (de 1 à 10) se retrouve dans un discours de Hammu-rabi augénéral mariote Ibâl-pî-El en ZL 11 (10′), lors des délicates négociations pour le retour destroupes de Zimrî-Lîm depuis la Babylonie :

« Pourquoi donc as-tu (= Ibâl-pî-El) changé par rapport aux propos qui étaient tiens : “Lorsquej’envoie une troupe de 100 hommes, celui qui l’apprend en parle comme de 1 000 hommes ; donc, lorsque j’enenverrai 1 000, on en parlera comme de 10 000 ; le jour même, l’ennemi décrochera et il aura le cœur qui battrafort.” »32

2002] ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI 7

29. Zurrâ est une ville clé dans la région pour les royaumes d’Andarig, de Kurdâ et de Qattarâ/Karanâ,cf. ARMT XXVII, p. 66, no 18, n. a. Voir notamment la lettre de Yaqqim-Addu ARM XIV 109 (= LAPO 16 353) citée ibid.Aux données rassemblées par M. Birot, on peut ajouter M . 5705 : vi 2, cf. J.-M. Durand, MARI 5, 1987, p. 616-617. Ellemontre le rassemblement de troupes du roi de Mari à Zurrâ pour aller « au secours d’Andarig » (d’après le nom d’année« circonstanciel » qui est attesté sur cette tablette), qui correspondrait à ZL 12 (11′).

30. ARMT XXVII 18 : (R . 1′) [1a-bu-um]-meš zu-ur-[ra?-yu?ki] (2′) [šu-ni]gin? 3 gal 1a-bi-im [...] (3′) a-naan-da-ri-igki-[ma]? (4′) pa-nu-šu-nu ša-ak-nu (5′) ù a-na e-pé-eš giš-tukul-h[á] (6′) be-lí-ma ú-qa-wu-[ú] (7′) um-ma-a-mišum-ma q[a-du be-lí-ni] (8′) 2 [l]i-im ú-lu-ma 3? l[i-mi 1a-bu-um] (9′) ik-šu-dam e-pé-eš giš-tuk[ul-há] (10′) ù ki-a-amdu-ub-bu-<ub>-šu-nu (11′) um-ma-a-mi i-nu-ma a-na-ku (12′) a-lam a-la-wu-ú (13′) ù šu-ú iš-tu ka-ra-ši-šu(14′) i-pa-at-tà-ra-am-ma (T . 15′) a-na 1e-ri-ia it-t[a-a]l-la-ka[m] (16′) i-nu-mi-šu giš-tukul-há e-p[é-e]š.

31. ARM II 67 (= ARMT XXVIII 13 ; reprise dans LAPO 17 575) : (12′) 1a-bu-um šu-ú ki-ma 30 li-mi 1a-bi-imhi-ip-p[a*-ni] (TL . 13′) na-sa-ha-am i-le-i [...].

32. ARM II 23 (= LAPO 17 590) : (17′) um-ma-a-mi a-na mi-nim a-na a-wa-ti-ka ta-at-ta-k[i*-ir um-ma-mi](18′) i-nu-ma 1 me-et 1a-ba-am a-tà-ra-da-šu še-mu-um ša i-še*-m[u*-ú] (19′) a-na 1 li-im i-qa-ab-bi-šu ù i-nu-ma 1 li-im1a-b[a-am a-tà-ra-du] (20′) a-na 10 li-mi i-qa-ab-bu-ú i-[n]a u4-mi-šu lú-kúr i-[pa-at-tà-ar] (21′) ni-iš li-ib-bi-im i-ra-aš-ši (...).

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Dès lors, si la lettre ARMT XXVII 18 évoque bien la réunion des troupes antérieureà la grande bataille qui a vu la défaite d’Ešnunna devant Andarig, les troupes réuniesfinalement par le roi de Mari et ses alliés ont été sans doute bien moindres que les30 000 soldats annoncés dans cette lettre.

D. LA GUERRE ENTRE L’ÉLAM ET EŠNUNNA (DÉBUT ZL 8 [7′] - DÉBUT ZL 10 [9′])

1. Le début du conflit entre Ešnunna et l’Élam et l’envoi d’un corps expéditionnaire mariote

La date du début des troubles entre l’Élam et Ešnunna n’est pas connue précisé-ment33. Cependant, en reprenant le dossier des relations diplomatiques entre Mari etl’Élam établi par J.-M. Durand34, on est amené à se demander si on ne peut pas mettre enparallèle le début de l’envoi d’étain au début de ZL 8 (7′) vers Mari et le début des hosti-lités entre l’Élam et Ešnunna. Grâce à la guerre déclenchée contre Ešnunna, l’Élampouvait enfin contrôler la « route de l’étain » et envoyer à ses alliés des quantités impor-tantes d’étain, leur permettant aussi d’en acquérir à un prix avantageux.

Cette alliance diplomatique se doubla d’une alliance militaire, comme le montrel’envoi d’un corps expéditionnaire mariote contre Ešnunna. En effet, l’empereur d’Élam,utilisant son droit de suzerain, demanda à deux de ses vassaux, Mari et Babylone, de luienvoyer des troupes qui participèrent effectivement à la campagne et à la prise d’Ešnunna.

Cela a donné son nom à l’année ZL 9 (8′) : « Année où Zimrî-Lîm est allé en renfort del’Élam. » Mais, dans la documentation publiée jusqu’à présent, les textes faisant référence àl’envoi d’un corps expéditionnaire mariote contre Ešnunna sont rares. Une grande partiedes textes sont encore inédits (notamment la correspondance de Yasîm-Dagan, généralenvoyé par le roi de Mari à la tête de troupes mariotes contre Ešnunna), mais il est possible

que le texte de distribution d’armes ARMT XXV 204, daté du 12/xi/ZL 8 (7′), y fasseallusion. Il enregistre la sortie d’armes diverses, équivalente à 106,7 kg de bronze :

« 3 talents 31 mines et 10 sicles de bronze (env. 106,7 kg), poids de 205 lances-šukurrum de 2/3 de minechacune (env. 337 gr.), 10 haches-ha11inum, 10 haches-agasilikkum, 10 houes-marrum, 10 outils-mahlašum,2 mitrûm et 2 haches-pâšum coulées, qui ont été reçus de Mukannišum dans la chambre du bitume (bîtkuprim), en présence du roi. (Date :) 12/xi/ZL 8. »35

8 D. LACAMBRE [RA 96

33. Pour toute cette question, cf. D. Charpin, FM V, p. 212-214, § 3 . 3 . 6.34. Cf. « Fragments rejoints pour une histoire élamite », dans L. de Meyer, H. Gasche et F. Vallat (éd.), Mélanges

Steve, Paris, 1986, p. 111-128.35. ARMT XXV 204 (= M . 11195 ; coll. J.-M. Durand) : (1) 3 gú 31 ma-na 10 su zabar (2) ki-lá-bi (3) 2 me {IGI*}

5* giš-šukur-há (4) 2*/3 ma-na àm (5) 10 ha-1í-in-ni-há (6) 10 aga-si-li-ki-há (7) 10 mar-há (T . 8) 10 ma-ah-la-ši(9) 2 mì-it-re-e-há (10) ù 2 pa-ši (R . 11) pí-it-qí (12) ša it-ti mu-ka-an-ni-ši-im (13) im-ma-ah-ru (14) i-na é ku-up-ri-im (15) igilugal (16) iti ki-is-ki-sí-im (17) u4 12-kam (18) mu zi-im-ri-li-im (19) alam dha-at-tá (20) ú-še-lu-ú. Pour la lecture de la l. 9,cf. J.-M. Durand, MARI 5, 1987, p. 187 ; voir aussi D. Lacambre, FM III, 1997, p. 96, n. 36.

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Or, ce texte a une formulation étroitement parallèle à un passage de FM III 7 :iv 2′-18′, qui rapporte les distributions d’armes nécessaires à l’expédition contre la villed’Ašlakkâ par Zimrî-Lîm36. On aurait alors un témoignage similaire de distributionsd’armes (ici pour environ 250 hommes), au mois xi de ZL 8, sans doute pour l’expéditioncontre Ešnunna.

L’envoi d’un corps expéditionnaire mariote au côté de l’Élam dès la fin de ZL 8aurait eu lieu peu après le retour de Zimrî-Lîm de son expédition vers Hušlâ (au nord-estde la Haute-Mésopotamie), qui se déroula au cours des mois vi et vii de cette année37.

2. La prise de Mankisûm

Parmi les opérations militaires qui ont entraîné la chute d’Ešnunna, la prise deMankisûm (gué important sur le Tigre)38, ville stratégique pour le royaume d’Ešnunna,a dû être un des temps forts de cette campagne39. En effet, une lettre de Yatârum, alorsà la tête d’un corps de Bédouins bensimalites, rapporte qu’une bataille particulièrementmeurtrière s’était déroulée à cet endroit :

« Les Bédouins vont bien. Les troupes de mon Seigneur vont bien.Le sang n’a jamais coulé autant du temps de nos ancêtres ! »40

La situation historique de ce texte n’avait pu être précisée41, mais la mention du guéde Mankisûm l. 9 ((né )-bi-ir ma-an-ki-si-imki) conduit à penser que ce texte s’insère dans lacampagne menée contre Ešnunna.

Enfin, un petit texte économique non daté, ARMT XXV 784, appartiendraitpeut-être à la même période. Sur la face, le texte enregistre la distribution d’argent àplusieurs Bédouins, le total, donné sur le revers, étant le suivant :

« Total : 15 sicles et 22,5 grains d’argent (env. 127,35 gr.) qui ont été prêtés aux Bédouins, àMankisûm. »42

2002] ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI 9

36. Cf. ibid., p. 110 et ci-dessus § B.37. Cf. provisoirement B. Lafont, Amurru 2, 2001, p. 303-304 et n. 369, et en dernier lieu D. Charpin, FM V, p. 211,

§ 3 . 3 . 5.38. Cf. I. Guillot, FM III, 1997, p. 283-286 et en dernier lieu N. Ziegler, FM VI, 2002, p. 246, § 3 . 3 . 7 où Mankisûm

est localisée à Tell Kurr (avec la bibliographie antérieure).39. Cf. A . 2242, lettre inédite de Yasîm-Dagan, qui écrit que le siège de la ville de Mankisûm venait de commencer,

citée par D. Charpin dans FM V, p. 212, n. 392.40. FM III 135 : (4) ha-na-meš ša-lim um-ma-na-[at be]-lí-ia ša-al-ma (5) i-na ab-bé-i-e-ni ke-e[m da]-mu-um (6) ú-ul

iš-hi-it (...).41. Cf. le commentaire historique de I. Guillot dans FM III, 1997, p. 283-286.42. ARMT XXV 784 (= M . 6989 ; coll. J.-M. Durand) : (1) 3 su 22 1/2 še kù-babbar ia-1í-bu-um

(2) 1 1/2 su la-ah-nu-um (3) 2* su la*-a*-mu-ma-nu*-um* (Lacune) (R . 1′) šu-nigin 15 su 22 1/2* [še kù-babbar] (2′) [ša]a-na hu-bu-ul-l[im] (T . 3′) a-na ha-naki?-meš (4′) i-na ma-an-ki-si-i[mki] (5′) in-na-ad-nu. Les collations sont deJ.-M. Durand.

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La mention de Mankisûm (à la ligne 4′) est tout à fait atypique. Le seul momenthistorique où des soldats mariotes ont pu s’y trouver durant le règne de Zimrî-Lîm est autemps de la guerre contre Ešnunna.

3. La date de la prise d’Ešnunna

Une lettre inédite de Yasîm-Dagan, citée par D. Charpin, indique que le sièged’Ešnunna a été mis le 21 d’un mois i d’une année non précisée43. D. Charpin a envisagétrois hypothèses, et a retenu notamment une campagne longue et la prise d’Ešnunna audébut de l’année ZL 10 (9′). C’est cette hypothèse qui avait été retenue par J.-M. Durand àpartir du réexamen d’un certain nombre de documents administratifs de Mari44. La datede la prise d’Ešnunna au début de ZL 10 (9′) est sans doute celle qui permet de concilierl’ensemble des données avec le plus de vraisemblance, notamment avec l’envoi d’un corpsexpéditionnaire à la fin de l’année ZL 8 évoqué plus haut.

Dès lors, le petit texte M.8806, qui est l’enregistrement d’un envoi-šubûltum, ausouverain élamite « lorsque la ville d’Ešnunna a été prise ; sortie du service de Dâriš-lîbûr,(à Alep?) »45, s’il a bien été rédigé à Alep, comme le propose J.-M. Durand, pourrait alorsdater du mois ii46.

Cette date permettrait d’expliquer pourquoi le général mariote Yasîm-Dagan, quiavait participé à la prise d’Ešnunna, était en mesure dans la lettre A.3618 de rapporter lesrevendications de l’empereur d’Élam envers les villes d’Ešnunna dont Hammu-rabi s’étaitemparé47.

Un problème subsiste : un dénommé Yasîm-Dagan a fait partie du corps expédition-naire de Zimrî-Lîm qui est allé vers l’ouest, à l’aide du roi d’Alep48. S’agit-il du généralmariote ? D. Charpin a montré qu’il existait un homonyme, qui occupait la fonction debarbier (šu-i)49 : il faut donc distinguer les deux hommes et rien ne s’oppose à ce que legénéral Yasîm-Dagan soit présent devant Ešnunna au début de ZL 10.

10 D. LACAMBRE [RA 96

43. A . 3193 (inédit), cf. FM V, p. 212, n. 393 et p. 213, n. 398. Cette lettre de Yasîm-Dagan a déjà été citée dansARMT XXVI/1, p. 535, n. 4 et dans ARMT XXVI/2, p. 150, n. 68.

44. Cf. Mélanges Steve, 1986, p. 111-128 et plus particulièrement p. 122.45. (5′) i-nu-ma èš-(nun)-n[aki] (6′) i1-ba-[tu] (7′) [z]i-ga níg-šu da-ri-[iš-li-bur] (8′) (i-na ha-la-ab)[ki], d’après la copie de

J.-M. Durand, ibid., p. 121. Ce haut fonctionnaire faisait partie du voyage de Zimrî-Lîm, cf. P. Villard, « Un roi de Mari àUgarit », UF 18, 1986, p. 388 et 393.

46. Cf. ibid., p. 390. Zimrî-Lîm y était aussi présent au mois iv, cf. ibid., p. 391-392.47. Cette lettre, toujours inédite, a été citée dans plusieurs études en plus de FM V, p. 214, n. 402, p. 217, n. 433 et

p. 219, n. 457. Le détail des citations (en transcription et traduction) est le suivant : l. 6-7 : D. Charpin et J.-M. Durand,CRRAI 36, 1991, p. 63 et n. 23 ; l. 19′-20′ : D. Charpin, CDOG 2, 1999, p. 122 et n. 37 ; l. 21′-26′ : D. Charpin etJ.-M. Durand, CRRAI 36, 1991, p. 63 et n. 24 ; D. Charpin, CDOG 2, 1999, p. 122 et n. 37 ; l. 27′-31′ : ibid., p. 122 et n. 37.

48. Cf. P. Villard, UF 18, 1986, p. 393 et n. 51.49. Cf. D. Charpin, FM V, p. 213, n. 400.

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Cela permettrait aussi de mieux comprendre pourquoi Zimrî-Lîm était parti versl’ouest avec toute son armée à la fin de ZL 9 (8′), supposant qu’aucune menace ne pouvaitvenir de l’est dans l’immédiat. Enfin, la prise d’Ešnunna au début de l’année ZL 10 (9′),sans doute au mois ii, expliquerait pourquoi, dès le mois iii de cette année, des troupesélamites et ešnunnéennes, dirigées par Atamrum, étaient en mesure d’assiéger la ville deRazamâ-du-Yussân.

Au mois iii, le roi de Mari était encore sur la côte méditerranéenne. S’il a faitprocéder à un dernier envoi au souverain élamite au mois iv, sans doute en l’absenced’informations précises, on le voit rentrer précipitamment dans son royaume pour faireface à la menace de l’Élam en Haute-Mésopotamie50.

E. ŠARRUM-ANDULLÎ, ENVOYÉ MARIOTE EN BABYLONIE EN ZL 10 - ZL 11 (9′-10′)

Lors de la guerre contre l’Élam, la grande bataille de Hirîtum fut un affrontement

décisif, daté du début de l’année ZL 11 (10′)51. Elle opposa les Babyloniens et lesMariotes aux Élamites, aidés de troupes ešnunnéennes. La ville de Hirîtum52, sur lecanal Irnina, était située à proximité de Sippar, une des villes importantes du royaumede Babylone. L’ampleur de la défaite obligea les Élamites à faire retraite. Cette bataillemarqua l’échec définitif de leur expansion. Un premier essai de reconstitution des événe-ments avait été proposé par mes soins53. Mais il est possible d’apporter de nouvellesinformations, notamment sur une évaluation des forces en présence et sur les pertesélamites, à partir de l’analyse de la correspondance d’un envoyé mariote nomméŠarrum-andullî.

Le dossier de sa correspondance comprend sept lettres (ARMT XXVI/2 376-382). LeMariote a été présent à deux moments aux côtés du roi de Babylone : lors de la guerre

2002] ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI 11

50. Cf. ibid., p. 220, n. 465 et p. 221, n. 469.51. On pourrait peut-être retrouver la date exacte de cette bataille (dont on sait qu’elle est postérieure au mois ii de

ZL 11 [10′], cf. D. Lacambre, MARI 8, 1997, p. 432-439), dans le petit texte ARMT XXV 250 (= M.6392), qui recensel’envoi de cadeaux précieux au roi de Babylone : (1-8) Liste très cassée d’objets en or (T . 9) [i-na na4-há níg]-su lugal(10) i-din-dutu (11) am-hu-ur (R . 12) i-na é te-er-tim ša é-kál-lim (13) gìr ha-ab-du-ma-lik (14) a-na ha-am-mu-ra-bi (15) lugalká-dingir-raki (16-19) (Date :) 20/iv/ZL 11. La célébration des victoires militaires donnait lieu à l’envoi de présents(cf. F. Lerouxel, FM VI, 2002, p. 440 s., § 4) ; or, c’est à partir du mois iv de ZL 11 que les rois de Haute-Mésopotamie recou-vraient leur indépendance, signe d’un retrait élamite définitif. Pour toute cette question, cf. D. Charpin, FM V, p. 224-227,§ 3 . 4 . 6 et p. 225, n. 506 et 511.

52. À localiser peut-être à Abu Qubur, cf. S. W. Cole et H. Gasche, « Second- and First-Millenium BC Rivers inNorthern Babylonia », MHEM V/1, 1998, p. 21, n. 96 et p. 45-47 (cartes 5-7). Mais D. Charpin doute d’une situation aussioccidentale, cf. FM V, p. 220, n. 463.

53. Cf. D. Lacambre, « La bataille de Hirîtum », MARI 8, 1997, p. 431-454.

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contre l’Élam (cf. ARMT XXVI/2 38054), notamment au moment de la bataille deHirîtum (cf. ARMT XXVI/2 376, 377) et lors de la prise de Larsa (ARMT XXVI/2 378,381 et 382). La lettre ARMT XXVI/2 379 avait été datée de la guerre contre Larsa55, maisil faut désormais la situer au moment de la guerre contre l’Élam. En effet, l’expéditionmilitaire des troupes mariotes et babyloniennes qui est mentionnée dans le début de cettelettre se rapporte à une expédition dirigée par le général mariote Ibâl-pî-El qui n’a étéprésent en Babylonie que durant la guerre contre l’Élam56. De plus, cette expédition estmentionnée dans quatre autres lettres qui traitent des mêmes événements, constituant unpetit dossier que j’ai réuni ici.

À partir de l’étude de la lettre ARMT XXVI/2 379, il est possible d’évaluer l’effectifdes forces élamites rassemblées avant l’affrontement de Hirîtum. Ensuite, on peut recons-tituer le déroulement d’une expédition conjointe babylonienne et mariote dirigée par legénéral Ibâl-pî-El et son échec peu de temps avant la victoire de Hirîtum. Puis l’itinérairede la retraite élamite entre cette ville et Mankisûm peut être établi plus précisément, avecune étape à Kuzabat. Enfin, l’ampleur de la défaite élamite à Hirîtum sera estimée.

1. Les forces élamites rassemblées contre Babylone

La lettre ARMT XXVI/2 379 nous donne une évaluation des troupes(40 000 hommes) qu’a dû affronter le roi de Babylone. En effet, cette lettre rapporte danssa première partie le récit d’une expédition du général Ibâl-pî-El, qui ne peut désormaisêtre datée que de ZL 11 (10′). De plus, le ton de la lettre fait plutôt penser à la situationdifficile dans laquelle était Hammu-rabi face aux Élamites peu de temps avant la bataillede Hirîtum :

« Autre chose : Hammu-rabi, le roi de Babylone, tout comme mon Seigneur, ne connaît pas lesnouvelles de l’extérieur. Hammu-rabi est inquiet, du fait que l’ennemi – que Šamaš (le) mette à l’épreuve ! –est nombreux. Il sait (pourtant) que, sur l’ordre du dieu, une troupe de [x] milliers d’hommes peut combattrecontre une troupe de 40 000 hommes et affronter un ennemi puissant. »57

La situation chronologique de cette lettre au moment de la guerre contre l’Élam aété trouvée indépendamment par D. Charpin58.

12 D. LACAMBRE [RA 96

54. On a l’impression, d’après cette lettre, que la raison de l’envoi de Šarrum-andullî en Babylonie résidait dans lerèglement du conflit entre les généraux mariotes Ibâl-pî-El et Zimrî-Addu. Pour cette question, cf. ARMT XXVII, p. 32,§ 39, et D. Charpin, « Hammu-rabi de Babylone et Mari : nouvelles sources, nouvelles perspectives », CDOG 2, 1999,p. 118-119, n. 26.

55. Cf. ARMT XXVI/2, p. 192, no 379, n. d.56. Ainsi que l’a établi D. Charpin, cf. CDOG 2, 1999, p. 118, n. 26.57. ARMT XXVI/2 379 : (27) ša-ni-tam ha-am-mu-ra-bi lugal ká-dingir-raki (28) [k]i-ma be-lí-ia te4-em ki-di ú-ul

a-m[ì]-ir (29) [aš-š]um lú-kúr ša dutu i-ša-al-lu-šu ma-du (30) [I]ha-am-mu-ra-bi a-di-ir (31) [i]-de ki-ma i-na qí-bi-itdingir it-ti 40 l[i-mi 1]a-bi-im (32) [x li]-mi 1a-bu-um ka-ak-ke (33) [ip-p]é-šu-ma lú-kúr ka-ab-ta-[am] (34) [i]-ma-ah-ha-ru.Je suis ici la traduction modifiée donnée par D. Charpin dans FM V, p. 224.

58. Cf. ibid., p. 224, n. 498.

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2. L’échec de l’expédition militaire du général Ibâl-pî-El

La lettre ARMT XXVI/2 379 commençait par le récit d’une expédition militaire destroupes mariotes et babyloniennes contre les Élamites (l. 5-18). Or, cette expéditioncommune doit être celle qui est mentionnée dans quatre autres lettres (ARM II 22,ARMT XXVI/1 103, ARMT XXVII 141 et A.3669+). Au total, nous disposons d’unpetit dossier de cinq lettres qui permet de reconstituer l’expédition militaire ratée, dirigéepar le mariote Ibâl-pî-El, et qui se déroula peu de temps avant la victoire de Hammu-rabià Hirîtum.

Une première lettre d’Ibâl-pî-El (ARMT XXVI/2 103) est antérieure au départ desarmées mariotes et babyloniennes. Elle rapportait la prise des oracles, alors favorables,pour l’embuscade qui devait être organisée. La date de cette lettre est assurée par lamention de présages pour les régions du Sindjar (Andarig, Kurdâ), de Šubat-Enlil,de Lazapat, du royaume d’Ekallâtum (Aššur, Ekallâtum, Šitullum, ville frontièred’Ekallâtum) et de Mari (allié à Babylone), soit toutes les zones contrôlées ou menacéespar les Élamites59 : parmi celles-ci, certaines allaient se rebeller contre eux, comme lerapporte A.3669+, une lettre désormais attribuable à Šarrum-andullî60.

Ainsi, dans un premier temps, Ibâl-pî-El faisait prendre les présages, pourtantfavorables, pour cette expédition :

« J’ai fait prendre les présages jusqu’à la fin de ce mois pour le salut de l’armée de mon Seigneur et celuide Y[asu-El (?)61]. Voilà ma question : “L’armée se placera-t-elle en embuscade à deux ou trois doubles lieux,vers l’amont ou vers l’aval ?”

C’est bon. »62

Malgré ces présages favorables, l’expédition d’Ibâl-pî-El fut un échec qu’il tentait deminimiser dans la lettre ARM II 22 :

« Hammu-rabi m’a dit ceci : “Bon sang ! L’armée lourdement équipée s’en était allée attaquer le corpsexpéditionnaire ennemi, mais là où (on voulait) tendre l’embuscade, il n’y avait plus de pont. Aussi cettetroupe est-elle revenue bredouille. Le corps expéditionnaire ennemi n’en finit point d’arriver et n’estnullement inquiété. À l’heure actuelle, une troupe légèrement équipée doit aller attaquer le corps expédition-naire ennemi pour qu’on s’empare d’informateurs !”

Voilà ce que Hammu-rabi m’a dit. J’ai donc envoyé Sâkirum avec 300 soldats à Ša-bâ6im. Or, la troupeque j’ai envoyée, c’est 150 hommes (pris sur) la mienne, 50 Suhéens et une centaine (pris sur) l’armée duroyaume de Mari lui-même ; il y a, d’autre part, 300 soldats de Babylone. Guide l’armée de mon Seigneur,

2002] ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI 13

59. D’après ARMT XXVI/1 103 et la lettre parallèle ARMT XXVI/1 102.60. A . 3669+ (= D. Lacambre, MARI 8, 1997, p. 446-448) : (6′) (...) é-kál-la-timki a-tam-rum (7) ù ma-a-tam e-li-tam

ma-a-at šu-bar-tim i-na zu-mu-ur (8′) lú elam-ma-meš be-lí úš-ba-al-ki-tu, soit : « [...] mon Seigneur a fait se révolter contreles Élamites, Ekallâtum, Atamrum (le roi d’Andarig) et le pays haut, le pays du Šubartum (...). »

61. D’après le parallèle dans A . 3669+ (= D. Lacambre, MARI 8, 1997, p. 446-448) : 31′ (I(ia)-sú-AN).62. ARMT XXVI/1 103 : (9′) a-na šu-lu-um 1a-ab be-lí-ia ù i(a)?-[sú-AN (?)] (10′) te-re-tim a-di re-eš iti-kam an-n[i-im]

(11′) ú-še-pí-iš-ma te-re-tu-[...] (12′) [1]a-bu-um i-na šu-ub-ti-[šu] (13′) 2 bé-er 3 bé-re a-š[à-lim] (14′) e-li-iš ú-lu-ma ša-a[p-li-iš](15′) li-na-ak-ki-ir-ma ša-[al-ma]. Pour l’idée que šubtum ait ici le sens d’embuscade, cf. ARMT XXVI/1, p. 270, no 103, n. e.

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Ilušu-nâ6ir, le devin, serviteur de mon Seigneur, et avec l’armée de Babylone, marche un devin babylonien.Cette troupe de 600 hommes campera à Ša-bâ6im. Les devins formuleront le libellé de leurs présages et, selon lecaractère favorable des présages qu’ils auront obtenus, il y aura des patrouilles alternées par groupes de150 hommes.

Mon Seigneur en est informé. La troupe de mon Seigneur, ça va. »63

Puis ARMT XXVI/2 379 (cf. photos), écrite par Šarrum-andullî, parti enexpédition avec Ibâl-pî-El, donnait un témoignage plus neutre sur cette affaire (unenouvelle tentative de traduction, en gras, est proposée, en fonction des parallèles réunis icimême) :

« La troupe de mon Seigneur de 2 000 hommes [et] la troupe de Hammu-rabi de [3 ou 4 mil]liersd’hommes [se sont regroupées ?]. Cette troupe, y compris les 2 000 hommes de cette troupe, était allée pourtendre une embuscade. [Pendant] trois jours, [nous avons tendu] une embuscade, (et) en rien le corps expédi-tionnaire (ennemi) n’est passé. [...]. Depuis que nous avons brûlé le [pont], l’expédition de [l’ennemi] a étébloquée. Comme nous avions séjourné à l’extérieur pendant trois jours et qu’aucune fuite ne s’est produitedans nos rangs, nous sommes revenus, et nous nous sommes installés dans Ša-[Bâ6im]. »64

Cette information était reprise dans la lettre acéphale A.3669+ qui pourraitdorénavant lui être attribuée avec certitude65 ; elle donnait une des raisons de l’échec decette expédition (le désaccord entre militaires) :

« 2 000 hommes de troupes de mon Seigneur et 4 000 (hommes de troupes) de l’homme de Babylone,avec à leur tête Yasu-El, c’étaient ceux qui sont allés avec Ibâl-pî-El pour faire du pillage. “Dans [NG], qui està une lieue et demie, on tendra une embuscade” (voilà ce) que Ibâl-pî-El ton serviteur a dit, mais ils n’ont pasété d’accord avec lui. »66

14 D. LACAMBRE [RA 96

63. ARM II 22 (= LAPO 17 585) : (5) Iha-am-mu-ra-bi ki-a-am iq-bi-im (6) um-ma-a-mi iš-[š]e*-ma* 1a-bu-umki-bi-it-tum (7) a-na [š]a-ha-at ge-er-ri lú-kúr (8) i[l-l]i-ik-ma a-šar šu-ub-tim na-de4-im (9) ti*-tu*-ru-[u]m ú-ul i-ba-aš-ši ù*(10) sa-bu-[u]m [š]u-ú re-qú-sú i-tu-ur (11) ù ge-er-ri lú-kúr sa-da-rum-ma sa-di-ir (12) ú-ul šu*-uh-hu-ut i-na-an-na(13) 1a-bu-um qa-al-la-tum li-il-li-ik-ma (T . 14) g[e]-er-ri lú-kúr li-iš7-[hi]-it-ma (15) lú-meš ša li-ša-nim (16) [l]i-il-te-[q]ú-úan-ni-tam (R . 17) Iha-am-mu-ra-bi iq-bi-im-ma (18) Isa-ki-ra-am qa-du-um 3 me-tim (19) 1a-bi-im a-na ša-ba-1í-imki at-tà-ra-ad(20) ù 1a-bu-um ša at-ru-du 1 me 50 1a*-bi* (21) [5]0 sú-hu ù 1 me 1a-ab ah íd pu-ra-an-tim (22) ù 3 me-tim 1a-ab lúká-dingir-raki (23) i-na pa-an 1a-ab be-lí-ia AN-šu-na-1ir (24) lú máš-šu-su13-su13 ìr be-lí-ia i-la-ak (25) ù it-ti 1a-abká-dingir-raki 1 lú máš-šu-su13-su13 (26) lú ká-dingir-raki i-la-ak (27) 6 me 1a-bu-um an-nu-um i-na ša-ba-1í-im[ki](28) úš-ša-ab-ma lú máš-šu-su13-su13 te-re-tim (29) ú-ka-ap-pa-dú-ma a-na zi-im (30) te-re-ti-šu-nu ša-al-ma-<tim1 me 50 1a-bu-um (T . 31) u1-1í ù 1 me 50 i-ir-ru-[ub] (32) an-ni-tam be-lí lu-ú i-de4* (33) 1a-ab be-lí-ia ša-lim.

64. ARMT XXVI/2 379 : (5) 2 [li]-im 1a-ab be-lí-ia (6) [ù 3/4 li-m]i 1a-ab ha-am-mu-ra-bi (7) [x x x x] x 1a-bu-uman-nu-um (8) (qa)-[du]-um 2 [li]-mi 1a-bi-im an-[ni-i]m (9) a-na šu-ub-tim [na-di-im il]-li-i[k... ?] (10) u4 3-kam i-na šu-ub-tim[na-di-im... ?...] (11) [mi]-im-ma e-ti-iq-tu[m] (12) [ú]-ul i-ti-iq iš-tu giš [ti-tu-ra-am] (13) ni-iq-lu-ú gi-ir-ri [lú-kúr](T . 14) usx(IZ)-ta-ak-ki-ir (15) ki-ma u4 3-kam i-na ki-di-im (16) [nu]-úš-bu-ma mi-im-[ma] (R . 17) la ni-in-na-bi-t[u](18) nu-úr-ta-am-me-em-ma i-na ša-[ba-1íki] (19) ni-it-ta-ša-ab (...). Les passages soulignés sont les nouvelles propositions delectures faites d’après la photo.

65. Cf. D. Lacambre, MARI 8, 1997, p. 446, où le choix entre deux expéditeurs avait été proposé : Yarîm-Addu ouŠarrum-andullî.

66. A . 3669+ (= D. Lacambre, MARI 8, 1997, p. 446-448) : (29′) 2 li-mi 1a-ab be-lí-ia (R . 30′) ù 4 li-milú ká-dingir-raki a-li-ik pa-ni-š[u-nu] (31′) I(ia)-sú-AN ša a-na ši-hi-te4 {érasure} -em [...] (32′) it-ti i-ba-al-pí-AN il-li-kui-n[a NG] (33′) š[a] (i-na) bé-ra-am ù zu-za-am šu-(ub)-[tam i-na]-(ad-du-ú) (34′) [i-ba-a]l-pí-AN ìr-ka (iq-bi-ma) ú-ulim-gu-ru-šu.

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2002] ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI 15

ARMT XXVI/2 379(Cliché Archives royales de Mari ; par courtoisie J.-M. Durand)

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Enfin, ARMT XXVII 141, envoyée par le général mariote Zimrî-Addu, qui n’a pasparticipé à l’expédition, insistait sur l’échec d’Ibâl-pî-El. Il rapportait tout particuliè-rement les remarques acerbes des serviteurs du roi de Babylone à l’égard de son rival67 :

« Que 2 000 hommes de mon Seigneur et 3 000 Babyloniens étaient allés en campagne avec Ibâl-pî-El,je l’ai (déjà) écrit à mon Seigneur. (Mais) un espion s’étant échappé, l’ennemi a pu prendre ses dispositions, etles troupes sont rentrées les mains vides : elles se sont établies en face de Ša-bâ6i(m). Išar-Lîm et les (autres)serviteurs de Hammu-rabi se sont (alors) interrogés : “Comment se fait-il que 5 000 hommes sont rentrés aucamp les mains vides ? Qu’ils restent (seulement) un ou deux jours à Ša-bâ6i(m), puis qu’ils repartent encampagne !” Voilà ce que les serviteurs de Hammu-rabi, après avoir délibéré, ont mandé à Ibâl-pî-El, etqu’Ibâl-pî-El m’a écrit ; après quoi, il a pris des vivres pour dix jours pour les soldats. »68

Preuve que ce passage fait allusion à la même opération militaire que dans la lettred’Ibâl-pî-El citée ci-dessus (ARM II 22), Zimrî-Addu indique lui aussi qu’à Šâ-bâ6im desprésages devaient être pris :

« Alors, je lui (= Ibâl-pî-El) ai écrit : “Comme naguère tu ne m’avais pas permis de venir [avec] toi, jet’avais dit : ‘En cas de présages favorables, quitte Šâ-bâ6i(m) !’ À présent, voici que je te fais conduire desagneaux : fais prendre les présages et, en cas de présages favorables, procède, sans commettre de fautes,à l’acheminement des troupes !” Voilà ce que je lui ai écrit. »69

Autre point commun, dans les trois lettres mentionnées ci-dessus (ARM II 22,ARMT XXVII 141 et A.3669+), on retrouve exactement la même expression pourqualifier l’échec de cette expédition (« revenir bredouille, les mains vides »70). Enfin,il faut remarquer la manière dont Šarrum-andullî s’adressait au roi de Mari dansARMT XXVI/2 379 :

« À présent, nous faisons prendre des oracles. Le dieu [répondra] et nous ferons ce que le dieu nous dira.Que le dieu de notre Seigneur vienne à notre secours, afin que le nom de notre Seigneur soit porté aux nues etque (nous), les serviteurs de notre Seigneur qui demeurons ici, nous ayons la nuque haute. »71

16 D. LACAMBRE [RA 96

67. Le conflit qui opposa les deux généraux mariotes est bien connu, cf. ci-dessus n. 54.68. ARMT XXVII 141 : (T . 24) ki-ma 2 li-im 1a-bu-um ša be-lí-ia (25) (ù) 3 li-mi ká-dingir-raki a-na ge-er-ri-im

(26) [it-t]i i-ba-al-pí-AN il-li-ku (27) [a-na b]e-lí-ia aš-pu-ra-am (R . 28) [1 lú na-a]1-rum ú-1i-i {X X X}-ma (29) [lú]-kúrte4-em-šu i1-ba-at-ma (30) [1]a-bu-um re-qú-us-sú i-tu-ra-am me-eh-re-et (ša)-ba-1íki (31) wa-ši-ib i-šar-li-im ù ìr-meš šaha-am-mu-ra-bi (32) ki-a-am iš-ta-lu-ú um-ma-a-mi 5 li-mi 1a-bu-um (33) re-qú-us-sú a-na ka-ra-ši-im ki-i i-tu-ra-am(34) u4 1-kam u4 2-kam i-na ša-ba-1íki li-ši-ib-ma (35) a-na ge-er-ri-šu li-[t]u-ur an-ni-tam ìr-meš ša ha-mu-ra-bi(36) iš-ta-lu-ma a-na i-ba-a[l-p]í-AN iš-pu-ru ù i-ba-al-pí-AN (37) a-na 1e-ri-ia iš-pu-ra-a[m-ma 1í-d]i-[i]t u4 10-kam a-na1a-bi-i[m i]l-qú-ú.

69. ARMT XXVII 141 : (38) ù a-na-ku ki-a-am aš-pu-u[r-šum u]m-ma a-na-[ku-ma] (39) qa-du-ma pa-na-nu-um[it-ti]-ka a-l[a-kam] (40) [la] ta-di-na-an-ni-ma ù ki-a-[am a]q-b[i-kum] (41) [um-m]a a-na-ku-ma a-na te-re-e-timša-al-ma-[tim] (42) [iš]-tu ša-ba-1íki 1i-i i-na-an-na (43) [a-nu-u]m-ma sila4-há ú-ša-ri-kum te-re-tim šu-pí-iš-ma (44) [šat]e-r[e]-tim ša-al-ma-tim ša hi-tì-tam (45) [la ra-šu]-ú ù 1a-bi-im šu-ul-lu-mi-im (46) [e-p]u-úš {X} an-ni-tam aš-pu-ur-šum.

70. ARM II 22 (= LAPO 17 585) : (10) 1a-bu-[u]m [š]u-ú re-qú-sú i-tu-ur ; ARMT XXVII 141 : (30) [1]a-bu-umre-qú-us-sú i-tu-ra-am ; A . 3669+ (= D. Lacambre, MARI 8, 1997, p. 446-448) : (25′) Ii-ba-al-pí-AN il-li-ik-ma re-qú-sú(i)-[tu-ur], soit : « Ibâl-pî-El est allé (en expédition), mais il est r[evenu] les mains vides. »

71. ARMT XXVI/2 379 : (19) (...) i-na-an-na (20) te-re-tim nu-še-ep-pé-eš dingir-l[um ip-pa-al-ma] (21) ša dingir-lumi-qa-ab-bi-né-ši ni-[ip-pé-eš] (22) [dingir-lum] ša (be)-l[i-ni tap-pu-ut-ni] (23) (li-il)-[li-kam] (24) šum be-lí-ni [i-na li-t]i-im-ma(25) li-ih-ha-sí-is-m[a] ìr-du-me[š be-lí-ni] (26) ša an-na-nu-um wa-a[š-ba-nu] ki-ša-ad-ni lu-ú e-l[i].

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Cette louange fait penser à un passage au ton similaire dans la lettre A.3669+ :

« Comme mon Seigneur avait organisé tout ce qui précède et avait sauvé l’homme de Babylone et sonpays, [mainte]nant Hammu-rabi et son pays proclament la prééminence de mon Seigneur depuis la terrejusqu’au ciel. »72

En définitive, cette affaire avait fait grand bruit, car l’échec d’une expéditionde 5 000 ou 6 000 hommes (soit l’équivalent de l’armée du royaume de Mari propre-ment dite73) devait être inacceptable en soi. Cela était d’autant plus insupportablequ’Ibâl-pî-El n’avait pu empêcher les troupes élamites de renforcer leur dispositif militaireà Hirîtum (cf. A.3669+). L’abandon du camp élamite par Atamrum, à la suite desmanœuvres de Zimrî-Lîm (cf. A.3669+), lié à une victoire militaire à Hirîtum, avait alorspermis au roi de Babylone de remporter un succès éclatant.

3. L’itinéraire de la retraite élamite depuis Hirîtum

Après leur défaite à Hirîtum, les Élamites ont d’abord fait retraite vers Kakkulâtum(ville située près du Tigre) avant d’aller à Mankisûm, d’où ils comptaient attaquerEkallâtum (cf. par exemple ARMT XXVII 145). Après cette tentative avortée, ils ontensuite regagné Ešnunna, avant de se retirer définitivement dans leur pays. Des précisionssupplémentaires pourraient être apportées sur leur retraite entre Hirîtum et Kakkulâtum,à l’aide de deux nouveaux textes.

Un mouvement de troupes élamites entre Kuzabat (et non pas Lazapat commeM. Birot l’avait proposé74) et Kakkulâtum est connue d’après un extrait d’une lettreinédite (A.4330+) du général Ibâl-pî-El75 :

« L’armée élamite, quittant Kuzabat, est allée jusqu’à Kakkulâtum. Sur le chemin que l’ennemi asuivi, à droite et à gauche de la route, il y avait un millier de gens qui étaient morts et les ânes étaient plusnombreux que les gens qui étaient tombés ; quant aux lances dont la pointe avait été prise et le manche jeté,cela dépassait l’exprimable. »76

2002] ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI 17

72. A . 3669+ (= D. Lacambre, MARI 8, 1997, p. 446-448) : (17′) [ki-ma be]-(lí) an-ne-et-tim ik-1ú-ru (18′) [ù lúká]-dingir-raki ù ma-as-sú ú-še-zi-bu (19′) [i-na-an-n]a ha-am-mu-ra-bi ù ma-as-sú dan!-(nu-ut) be-lí-ia (20′) [iš-tu er]-1e-tima-di ša-me-e i-da-ab-bu-bu.

73. Cf. D. Lacambre, FM III, 1997, p. 107.74. Cf. ARMT XXVII, p. 286, no 170, n. b.75. D’après J.-M. Durand, cité par N. Ziegler dans son compte rendu d’ARMT XXVII dans AfO 46-47, 1999-2000,

p. 336 a s.v. no 170.76. A . 4330+ : (23) (...) 1a-bu-um lú elam-ma-meš (24) iš-tu ku-za-ba-atki a-di ka-ak-ku-la-timki i-na ge-er-ri-im (25) ša

lú-kúr il-li-ku i-na i-mi-ti kaskal ù šu-me-lim (26) 1 li-im ša-la-am-tum ša mi-tu i-ba-aš-ši-i ù e-li-ma (27) a-wi-lu-tim šama-aq-tu anše-há ma-a-ad ù giš-šukur (28) ša li-ša-an-šu le-qú-ma giš na-pa-du-um na-du-ú (29) ú-ul ša qa-bé-em-ma (...). Cetextrait a été cité sans numéros de lignes par M. Guichard dans « Les aspects religieux de la guerre à Mari », RA 93, 1999,p. 46 et n. 126. Auparavant, il avait été brièvement cité par J.-M. Durand dans MARI 5, 1987, p. 186. Pour la numéro-tation des lignes, cf. le compte rendu de N. Ziegler cité à la note précédente.

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Or, il doit s’agir de la retraite depuis Kuzabat d’un ennemi non nommé (qui seraitdonc élamite) mentionnée dans une lettre (ARMT XXVII 170) de Zimrî-Addu àZimrî-Lîm :

« I6i-Qatar77 étant parti chez mon Seigneur, je lui ai fait porter chez mon Seigneur ma tablette (sur) lebon état des troupes. Le lendemain, [...] depuis l’autre rive [...] en disant : “L’ennemi [...] n’a pas entassé [...]il? a poursuivi et [...] des hommes... il? l’a fait traverser et... n’a pas... C’est de sa bouche même que, pour [...] il?

lui a donné ses instructions... l’ennemi... et en campagne [...]. À présent, tout ce que j’ai appris, je l’ai[rapporté] à mon Seigneur. L’ennemi a détruit la ville de Kuzabat qu’il avait fortifiée et où le gros de ses forcesavait pris position, et a emmené le gros de ses forces dans son camp. De nuit, il a retiré sa tour, puis repris enmain ses troupes régulières (1âbum pihrum). Le gros de ses troupes s’est mis en marche jusqu’au moment durepas, puis après le moment du repas, les troupes régulières (1âbum pihrum) se sont mises en marche ; ils sesont retirés, ils sont partis.” »78

Enfin, il faut noter que, si on pouvait penser que dans la lettre ARMT XXVI/1 102(citée ci-dessus n. 59), Kuzabat était mentionnée l. 3′, la photo montre clairement un signeLA : il s’agit donc bien de la ville de Lazapat, ville sans doute proche de Šubat-Enlil79.

4. Une tentative d’évaluation des pertes élamites à Hirîtum

Les 40 000 hommes de troupes évoqués dans ARMT XXVI/2 379 représentaientl’effectif des troupes élamites avant le grand affrontement de Hirîtum. Il n’est peut-êtrepas impossible d’évaluer le nombre des pertes, puisque l’on connaît le total des soldatsélamites qui ont fait retraite depuis cette ville et qui se sont réunis à Kakkulâtum : deuxlettres de Zimrî-Addu mentionnaient 30 000 hommes80. Dans cette hypothèse, les pertesmilitaires élamites s’élèveraient alors à 10 000 soldats, ce qui est considérable. À l’appui decette proposition, il faut citer un extrait d’une lettre fragmentaire de Šarrum-andullî, quirapporte que la troupe élamite, « en descendant depuis Hirîtum, peu nombreuse [...], estretournée au pays d’Ešnunna »81. L’ampleur des pertes élamites expliquerait leur retrait etla grande victoire du roi de Babylone, commémorée dans le nom de sa 30e année82.

18 D. LACAMBRE [RA 96

77. Il est attesté dans la lettre de Nûr-Sîn, FM VII 25 : 5, qui date de la guerre contre l’Élam.78. ARMT XXVII 170 : (4) 1a-bu-um ša be-lí-ia ša-lim i-[1]í-qa-tar (5) u4-ma-am pa-né-em a-na 1e-er

be-lí-ia (6) [it-ta]-al-kam-ma tup-pí šu-lum 1a-bi-im-ma (7) [a-na 1e-e]r be-[l]í-[i]a ú-ša-bi-la-aš-šu (8) [š]a-[n]é-emu4-ma-a[m x x x x] x-ma (9) iš-tu e-bi-ir-tim x [...] (10) um-ma-a-mi lú-kúr m[u?...] (11) ú-ul iš-pu-uk x [...](12) ú-ka-ši-id-ma x x [...] (13) ša l[ú-m]eš x x x x [...] (14) uš-te-bi-ir-šu-ma [...] (T . 15) ú-ul x x [...] (16) i-na pí-i-im-maa**-na** [...] (17) ú-wa-i-ra-aš-[š]u x [...] (R . 18) [l]ú-kúr ša x [...] (19) ù a-na ge!-ri-im [...] (20) i-na-an-na [x x] x xeš-[mu?-ú] (21) a-[n]a 1e-er be-lí-ia (ú)-[...] (22) lú-kúr a-lamki ku*-za-ba-atki (23) ša ú-da-an-ni-nu-ma (24) ka-bi-it-ta-šuš[a-a]k-na-a[t] (25) iq-qú-ur-ma ka-b[i-i]t-t[a-šu] (26) a-na ka-ra-ši-šu i[t]-ba-[l]am (27) mu-ši-tam-ma di-im-ta-šu ip-tú-ur-ma(28) lú-meš pí-hi-ir-šu ú-ki-in-ma {X X} (29) ka-bi-it-ta-<šu> a-di sí-ma-an nì-gub (30) [i]š-ši-ma iš-tu sí-ma-an nì-gub(31) [lú]-meš pí-hi-ir-<šu> iš-ši (32) [ip]-ta-tà-ar it-ta-sà-ah. La l. 22 a été collationnée par J.-M. Durand, cf. N. Ziegler,AfO 46-47, 1999-2000, p. 336 a s.v. no 170.

79. Cf. ARMT XXVII, p. 286, no 170, n. b.80. Cf. D. Lacambre, MARI 8, 1997, p. 439 : il s’agit de ARMT XXVII 145 : 21 et ARMT XXVII 147 : 8-9.81. ARMT XXVI/2 376 : (8) iš-tu hi-ri-[tim](ki) i-n[a wa-r]a-di-[i]m (9) qa-al ši-i [x x] AN ZA [...] x IA? (10) a-na

ma-a-at èš-n[un-na](ki) [ip]-ta-[tà-ar].82. Cf. M. J. A. Horsnell, The Year-Names of the First Dynasty of Babylon, vol. II (= Year-Names Babylon II), Ontario

(Canada), 1999, p. 139 s.v. Ha 30.

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En conclusion, l’armée élamite, défaite à Hirîtum, aurait fait retraite en prenantl’itinéraire suivant : Hirîtum, Kuzabat, Kakkulâtum, Mankisûm. Puis après avoir tentéd’attaquer au nord, contre le royaume d’Ekallâtum, elle a regagné Ešnunna, puis l’Élam.

La question devra cependant faire l’objet d’un réexamen plus approfondi, lorsquetoute la documentation sur la guerre contre l’Élam sera disponible (en particulier latotalité de la correspondance du général Ibâl-pî-El83).

F. LA PRISE DE RAZAMÂ-DU-YUSSÂN PAR HAMMU-RABI EN HA 32 (1761 AV. J.-C.)

L’histoire de la fin du règne de Zimrî-Lîm est très mal connue, notamment le détaildes opérations militaires qui entraînèrent la chute de Mari. À la fin de l’année ZL 12 (11′)et au début de l’année ZL 13 (12′), un très fort contingent de troupes babyloniennes étaitprésent en Haute-Mésopotamie (entre 15 000 et 28 000 hommes), afin de régler leproblème de la succession d’Atamrum sur le trône d’Andarig84. On peut penser que c’estcette armée qui a participé à la chute de Zimrî-Lîm, et à la destruction de Mari. Maisjusqu’à présent la campagne militaire qui conduisit à la prise de Mari en Ha 32 et à ladisparition probable de Zimrî-Lîm n’est connue que par le nom de l’an 33 de Hammu-rabi(rappelant les événements de l’année précédente) :

« Année où le roi Hammu-rabi (...) vainquit au combat les armées de Mari et de Malgium ; il soumitMari et ses environs, ainsi que diverses villes du pays du Šubartum, d’Ekallâtum, la totalité du Burundum (àl’est du Zalmaqum) et le pays de Zalmaqum, depuis les rives du Tigre jusqu’à l’Euphrate et les fit cohabiterpacifiquement sous son commandement. »85

Une petite tablette administrative (OECT XIII 278), conservée à Oxford, pourraitpeut-être donner des informations sur les opérations militaires de l’année Ha 32. En effet,elle enregistre l’envoi d’outils en cuivre (2 pelles-marrum et 2 herminettes-ehzum), destinésau siège (liwîtum86) de Razamâ. Le texte en est le suivant :

« 2 pelles-marrum en cuivre d’un poids de 2 mines (env. 1 kg), 2 herminettes-ehzum en cuivre d’un poidsde 2/3 de mine (env. 337 gr.), pour le siège de la ville de Razamâ.

2002] ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI 19

83. Elle doit être éditée par D. Charpin. Voir provisoirement son article paru dans CDOG 2, 1999, p. 111-130,où plusieurs extraits de lettres inédites sont cités.

84. Cf. D. Charpin, FM V, p. 237, § 3 . 5 . 3 et p. 242, § 3 . 5 . 6.85. Cf. M. J. A. Horsnell, Year-Names Babylon II, p. 146 s.v. Ha 33. Sa reconstitution est la suivante : mu

ha-am-mu-ra-bi lugal-e (...) ugnim ma-ríki ù ma-al-giki mè-ta bí-íb-šub-bé ma-ríki ù á-dam-bi ù uru-didliki (ma-da kur)su-bir4

ki (é-kál-la-tumki (kìlib) bu-ru-un-daki ù ma-da za-al-ma-qumki gú íd-idigna en-na íd-buranun gú ki-šè mi-ni-gar)du11-ga-né ku-li-bi bí-in-tuš [...].

86. Pour un usage similaire de ce substantif, cf. la lettre ARM XVIII 5 (= LAPO 17 666), qui est une demande deflèches à Mukannišum par Zimrî-Lîm, au cas où le siège (liwîtum) d’Andarig devait se prolonger. Voir notamment lepassage suivant : (14) pí-qa-at u’-mu ša li-wi-it (15) an-da-ri-igki i-ri-ku-ma, soit : « Il est possible que le siège d’Andarig seprolonge. »

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Reçues par Šamaš-nahrârî, Sîn-rabi, Ilî-irîbam et Lâ-qîpum, de Nabi-Šamaš. Sortie.Année où Hammu-rabi s’est emparé de la ville de Mankisûm (soit Ha 32, correspondant à l’année de la

prise de Mari). »87

Dans son compte rendu du volume OECT XIII, M. Stol avait considéré Razamâcomme une ville du pays de Larsa (cf. BiOr 51, 1994, col. 115). Mais cette hypothèse n’estpas retenue ici au vu de la chronologie : la prise de Larsa a eu lieu au mois vi del’année ZL 12 (11′), qui correspond à Ha 30 (1763), soit deux années plus tôt. Il s’agit trèscertainement de la ville de Razamâ-du-Yussân.

Tout d’abord, si d’un point de vue technique le moyen le plus efficace pour s’empa-rer d’une ville était la tour de siège88, l’utilisation d’outils en l’absence de celle-ci estmentionné dans un texte de Mari :

« La troupe n’a pas apporté de tour, mais la troupe est arrivée avec ses outils. »89

D’ailleurs, un corps de troupe du génie (1âb tupšikkânim), spécialisé dans ce typed’opérations, existait déjà90.

Mais surtout, stratégiquement, la prise de la ville de Razamâ-du-Yussân était essen-tielle pour tout conquérant qui souhaitait dominer la Haute-Mésopotamie. Ainsi, trois

années plus tôt en ZL 10 (9′), lors de la montée d’Atamrum et des Élamites vers cette région,l’importance de cette ville avait été notée par Zimrî-Addu, alors gouverneur de Qattunân :

« Si jamais la ville de Razamâ ne pouvait l’arrêter (= l’ennemi), d’après tout ce que j’entends direconstamment autour de moi, le pays d’Ida-Mara6 tout entier tomberait entre ses mains (= Atamrum). »91

En effet, quelques années plus tôt, en ZL 4 (3′), la soumission du roi de Razamâ avaitpermis aux Ešnunnéens de contrôler aisément la région92. Il est d’ailleurs possible quecette victoire contre Razamâ ait été célébrée dans un nom d’année « circonstanciel »,attesté dans un contrat de Tell Haddad (l’ancienne Mê-Turran dans le royaumed’Ešnunna) et datant du règne d’Ibâl-pî-El II d’Ešnunna :

« Année où il a combattu Razamâ. »93

20 D. LACAMBRE [RA 96

87. (1) 2 mar urudu ki-lá-bi 2 ma-na (2) 2 tùn-sal urudu ki-lá-bi 5/6 ma-na (3) a-na li-wi-tim (4) uruki ra-za-ma(5) šu-ti-a dutu-na-ah-ra-ri (6) dsu’en-ra-bi (R . 7) Iì-lí-i-ri-ba-am (8) ù la-qí!-pu-um (9) ki na-bi-dutu (10) ba-zi (Ligne anépi-graphe) (11) mu dha-am-<mu>-ra-/bi (T . 12) (uru)ki ma-an-ki-/sí (13) in-díb-ba. Le texte porte des traces d’empreintes desceaux. La lecture du nom d’année a été faite par M. Stol dans son compte rendu d’OECT XIII (cf. BiOr 51, 1994, col. 115).Pour ce nom d’année, cf. M. J. A. Horsnell, Year-Names Babylon II, p. 143 s.v. Ha 32.

88. Cf. J.-R. Kupper, « Béliers et tours de siège », RA 91, 1997, p. 121-133.89. Cf. ARMT XXVI/2 328 (lettre de Yam6ûm à Zimrî-Lîm) : (42) (...) lú 1a-bu-um giš di-im-tam ú-u[l ú-bi-il]

(43) ù lú 1a-bu-um qa-du ki-i1-ra-ti-šu ik-šu-d[am].90. Cf. ARMT XXVI/2, p. 164, no 362, n. a ; D. Lacambre, FM III, 1997, p. 107, n. 100 ; LAPO 17, p. 363.91. ARMT XXVII 132 : (8) šum-ma-a[n] a-lumki ra-za-ma-a(ki) (9) la i-ka-al-la-a-šu im-ma-a[l] (10) i-na a-hi-ti-ia

eš-te-n[é-em]-mu-ú (11) ma-at i-[d]a-ma-ra-a1-ma-an ka-lu-ša (12) it-ta-[b]a-al-ka-as-sú-um.92. Cf. D. Charpin, FM V, p. 198 et n. 246.93. DF 3 : (TL . 24) mu ra-za-ma giš-tukul, cf. A. K. Muhammed, Old Babylonian Cuneiform Texts from the Hamrin

Basin, Edubba 1, Londres, 1992, p. 28-29 (commentaire), p. 35 (trs.), pl. 5 (copies) et pl. 42 (photos).

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Par contre, au début de l’année ZL 10 (9′ ; au mois iii), malgré la menace que lesÉlamites faisaient peser sur Razamâ, leurs tentatives échouèrent. En effet, le roi et leshabitants de la ville infligèrent plusieurs défaites aux assaillants94. La résistance du roiŠarraya de Razamâ-du-Yussân face aux Élamites a largement contribué à leur échec.

Quatre années plus tard, la prise de la ville de Razamâ-du-Yussân était donc essen-tielle pour le roi de Babylone afin de contrôler la Haute-Mésopotamie. Il a dû réussir dansson entreprise puisque son nom d’année commémore la défaite de royaumes plusoccidentaux comme le Burundum95 ou le Zalmaqum.

CONCLUSION

Comme l’a bien montré D. Charpin dans ses conclusions sur l’histoire du règne deZimrî-Lîm, celui-ci, en choisissant l’alliance d’Alep, n’eut à affronter que des menacesvenant de l’est. Les différentes études présentées ici en sont une nouvelle illustration,montrant la résistance que le roi de Mari opposa aux envahisseurs orientaux. Ainsi, le roide Mari, après avoir réuni ses troupes à Ašlakkâ, réussit à infliger une sévère défaite auxEšnunnéens devant Andarig et acquit alors un grand prestige. Puis, face à la menaceélamite, son aide militaire et diplomatique à Hammu-rabi fut décisive. Mais le roi deBabylone, qui avait envoyé des troupes nombreuses en Haute-Mésopotamie, lança uneattaque dans la trente-deuxième année de son règne qui fut fatale à Zimrî-Lîm.

RÉSUMÉ

Cet article, issu d’un travail de thèse, aborde plusieurs points de l’histoire politique du règne du roiZimrî-Lîm (1775-1762 av. J.-C.). Il revient notamment sur trois périodes cruciales du règne du roi de Mari,lorsqu’il dut faire face aux invasions d’Ešnunna, de l’Élam et de Babylone. Tout d’abord, face à l’invasiond’Ešnunna dans les années ZL 3 (2′) - ZL 5 (4′), Zimrî-Lîm réunit ses troupes à Ašlakkâ avant d’affronterl’ennemi devant Andarig, où il remporta une grande victoire. Puis en ZL 10 (9′) - ZL 11 (10′), devantl’expansion élamite, son action militaire et diplomatique fut capitale, notamment à la décisive bataille deHirîtum, en Babylonie du Nord. Enfin, en Ha 32, lors du conflit qui l’opposa à Hammu-rabi, la prise deRazamâ-(du-Yussân) en Haute-Mésopotamie a certainement été l’un des événements clés de la conquêtebabylonienne, avant que Mari ne fût prise.

DENIS LACAMBRE

47 avenue Mathurin Moreau75019 Paris

2002] ÉTUDES SUR LE RÈGNE DE ZIMRÎ-LÎM DE MARI 21

94. Cf. D. Charpin, FM V, p. 217 et n. 429 (avec la bibliographie antérieure).95. Pour ce royaume, voir l’étude de M. Guichard dans FM VI, 2002, p. 149 s.

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