les normes de télévision

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LES NORMES DE TELI~VISION (Suite) par Yvon DELBORD * C. LES DIVERGENCES INTERNaKTIONALES ET LEURS liAISONS. Dans les chapitres prdc6dents les diff6rences principales entre hermes ont 6t6 donn6es ainsi que les premiers motifs de ces divergences. On a vu, par exemple, que dSs la publication des normes anglaises les l~tats-Unis, la France (Compagnie des Compteurs) et l'Allemagne propos~rent des formes de signaux qui 6chappaient ou tentaient d'6chapper aux brevets anglais. D'autre part, un effort 6tait fait pour d6passer la technique anglaise tant en finesse d'analyse (441 et 455 ligncs) qu'en s6curit6 de synchronisation (signaux de pr6paration et d'6ga- lisation am6ricains, cc trabant ~3 allemand, d6phasage interne de la Compagnie des Compteurs). II semble que les premieres divergences inter- nationales furent motiv6cs par Its buts suivants : i~ trouver des signau.~ dil~grents; 2~ 6laborer des signaux de synchronisation meilleurs 30 obtenir une image plus fine. Nous ajouterons quclques mots sur les positions relatives en fr6quence des 6metteurs son et image. Nous extrayons du tableau B (chapitre premier) les donn6es suivantes qui font voir la r6partition mondiale des tendances aetuelles. a) N0mbre de lignes. Le nombre de lignes est la caract6ristique primor- diale d'un systSrne de t616vision puisque, d'une part, il d6finit la limite sup6rieure de la qualit6 que l'on peut atteindre et que, d'autre part, son choix agit directement et prcsque seul (voir chapitre B, para- graphe a) sur los normes les plus importantes : viddo-frdquence, largeur du canal, haute fr6quenee, s6paration du son et de la vision, etc. Bien entendu, ce n'est pas parce que l'on aura ohoisi un nombre de lignes 61ev6 que l'image sera obligatoirement bonne : elle pourra ~tre bonne. Inver- sement avcc un faible nombre de lignes, l'irnage ne peut ~tre bonne, quelle que soit la perfection du systSme en tout le reste. I1 est peut-gtre possible de concevoir des dispositifs nouveaux h nombre de TABLEAU C Pays Nombre de lignes (3) Sens de modulation ('15) Type de modulation du son (21) Frdqucnce d'analyse verticale (6} GnANDE- BRETAGNE 405 ? I i FnA~cE I t,55 8"19 A .... > < ITALIE -~., . ,.o .50.. PA','s-BAs 625 ...... .q Tc.i:co- SLOFAQUIE > < I i~vAzs-U~ls < 525 > I ....... > < F > < 6O > Ce que nous nous proposons, dans ce troisi~me chapitre, est de faire voir quels buts techniques sent vis6s dans les signaux cn usage ou en 6tude h l'hcure actuellc, de rechercher si ces r6sultats sent atteints et finalement de d6duire de ces rcmarques la possi- bilit6 d'dvolution vcrs un accord g6n6ral. I1 a 6t6 dit que nous n'examinerons que les divergences principales et que nous les passerions en revue en suivant leur degr6 d'importance, c'est- h-dire l'ordre pr6e6demment indiqu6 : a) nombre de lignes ; b) sens de modulation; c) type de modulation du son; d) fr6quence d'analyse verticale. * Ingdnieur en Chef de la Division Tdldvision du C. N. E. T. President du Comit6 Supdricur Technique de T61dvision. lignes 61ev6, h largeur de canal faible et h qualit6 d'images excellente, tandis que des syst~mes faible hombre de lignes et h bonne qualit6 d'images sent pour nous proprement inimaginables. Los chiffrcs en comp6tition dans le monde sent 405, 525, 625 et 819 (si l'on 61imine 455, qui, en cas de normalisation franeo-britannique, serait ramen6 405) ; le tableau D indique les vid6o-fr6quences (F~), les largeurs de canal (A[) et le nombre total de canaux disponible (NC) avec chacun de ces chiffres. Deux valeurs sent indiqu6es darts cliaque eas et correspondent aux limites aetuelles des techniques admises : J1 ---- 0,8. Ex = t,23, d'une part et J2 = :[,2. ~2 = 1,5, d'autre part. Ce tableau montre que, selon la qualit6 de ]'image -- 35 --

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Page 1: Les normes de télévision

LES NORMES DE TELI~VISION (Suite)

par Yvon DELBORD *

C. LES DIVERGENCES I N T E R N a K T I O N A L E S ET LEURS

liAISONS.

Dans les chapitres prdc6dents les diff6rences principales entre hermes ont 6t6 donn6es ainsi que les premiers motifs de ces divergences. On a vu, par exemple, que dSs la publication des normes anglaises les l~tats-Unis, la France (Compagnie des Compteurs) et l 'Allemagne propos~rent des formes de signaux qui 6chappaient ou tentaient d'6chapper aux brevets anglais. D'autre part, un effort 6tait fait pour d6passer la technique anglaise tan t en finesse d'analyse (441 et 455 ligncs) qu'en s6curit6 de synchronisation (signaux de pr6paration et d'6ga- lisation am6ricains, cc trabant ~3 allemand, d6phasage interne de la Compagnie des Compteurs).

II semble que les premieres divergences inter- nationales furent motiv6cs par Its buts suivants :

i ~ t rouver des signau.~ dil~grents; 2 ~ 6laborer des signaux de synchronisation

meilleurs �9 30 obtenir une image plus fine.

Nous ajouterons quclques mots sur les positions relatives en fr6quence des 6metteurs son et image.

Nous extrayons du tableau B (chapitre premier) les donn6es suivantes qui font voir la r6partition mondiale des tendances aetuelles.

a) N 0 m b r e d e l i g n e s .

Le nombre de lignes est la caract6ristique primor- diale d 'un systSrne de t616vision puisque, d 'une part, il d6finit la limite sup6rieure de la qualit6 que l 'on peut atteindre et que, d 'autre part, son choix agit directement et prcsque seul (voir chapitre B, para- graphe a) sur los normes les plus importantes : viddo-frdquence, largeur du canal, haute fr6quenee, s6paration du son et de la vision, etc.

Bien entendu, ce n'est pas parce que l 'on aura ohoisi un nombre de lignes 61ev6 que l 'image sera obligatoirement bonne : elle pourra ~tre bonne. Inver- sement avcc un faible nombre de lignes, l'irnage ne peut ~tre bonne, quelle que soit la perfection du systSme en tout le reste. I1 est peut-gtre possible de concevoir des dispositifs nouveaux h nombre de

TABLEAU C

Pays

Nombre de lignes (3)

Sens de modulation ('15)

Type de modulation du son (21)

Frdqucnce d'analyse verticale (6}

GnANDE- BRETAGNE

405

?

I i FnA~cE

I

t,55

8"19

A . . . . >

<

I T A L I E

- ~ . , .

, . o

�9 . 5 0 . .

PA','s-BAs

625

. . . . . .

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Tc.i:co- S L O F A Q U I E

>

<

I

i~vAzs-U~ls

< 525 >

I . . . . . . . >

< F >

< 6O >

Ce que nous nous proposons, dans ce troisi~me chapitre, est de faire voir quels buts techniques sent vis6s dans les signaux cn usage ou en 6tude h l 'hcure actuellc, de rechercher si ces r6sultats sent atteints et finalement de d6duire de ces rcmarques la possi- bilit6 d'dvolution vcrs un accord g6n6ral.

I1 a 6t6 dit que nous n'examinerons que les divergences principales et que nous les passerions en revue en suivant leur degr6 d'importance, c'est- h-dire l 'ordre pr6e6demment indiqu6 :

a) nombre de lignes ; b) sens de modula t ion ; c) type de modulation du son; d) fr6quence d'analyse verticale.

* Ingdnieur en Chef de la Division Tdldvision du C. N. E. T. President du Comit6 Supdricur Technique de T61dvision.

lignes 61ev6, h largeur de canal faible et h qualit6 d'images excellente, tandis que des syst~mes faible hombre de lignes et h bonne qualit6 d'images sent pour nous proprement inimaginables.

Los chiffrcs en comp6tition dans le monde sent 405, 525, 625 et 819 (si l 'on 61imine 455, qui, en cas de normalisation franeo-britannique, serait ramen6

405) ; le tableau D indique les vid6o-fr6quences (F~), les largeurs de canal (A[) et le nombre total de canaux disponible (NC) avec chacun de ces chiffres.

Deux valeurs sent indiqu6es darts cliaque eas et correspondent aux limites aetuelles des techniques admises :

J1 ---- 0,8. Ex = t,23, d'une part et

J2 = :[,2. ~2 = 1,5, d'autre part.

Ce tableau montre que, selon la qualit6 de ]'image

- - 3 5 - -

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2/~3

transmise, on dispose de 37 canaux ou de 5 canaux, et l'on comprend que les besoins r6els d'un pays en nombre de canaux puissent d6terminer le nombre de lignes ou que ce nombre de lignes d6pende de l'organisation du service de la t616vision dans un pays d6termin6. Aux t~tats-Unis, o~ ta t616vision est une affaire priv6e, qui tire ses ressources de la publicit6 et de la vente des r6cepteurs, il pourra coexister dans la meme ville six 6mettcurs distincts (cas de New-York). Puisqu'un service convenable, du point de rue des brouillages, implique des fr6- quences diff6rentes pour les zones voisines, on devrait finalement pr6voir 6 • 4 ou 6 • 9 canaux distincts (le nombre des bandes de fr6quences dolt gtre un carr6 parfait *. Le cas de New-York est exeeptionnel, mais malgr6 tout on volt que, d~s maintcnant et mgme avee le faible nombre de lignes choisi aux t~tats-Unis, un service parfait ne peut gtre assur6. C'est une raison d'esp6rer une plus grande attribution de fr6quences aux services de la t616vision radiodiffus6e.

Y . D E L B O R D [ANN&LES DES T~:L~COMMUN~CArIONS

ce que pourront faire les congr~s internationaux, Its recommandations de certains comit6s, silaplura- lit6 des nombres de lignes ne d6pend pas de concep- tions purement techniques.

Le tableau D ne pcrmet pas de juger de certaines autres difficult6s ; par exemple la gamme 4i-68 Mc/s se prate assez real h la transmission dimages haute d6finition. Nous savons bien que deux Soci6t6s fran~aises * ont fait d'excellentes d6mons- trations de transmission de t616vision pour 8i9 lignes sur 50 Mc/s environ ; mais, bien que la possibilit6 d'emploi soit d6montr6e, les moyens mat6riels impl.iqu6s doivent prohiber, h notre avis, l'utilisation de telles ondes pour la t61dvision ~ haute d6finition.

Quel est le nombre de lignes souhait6 par les technicicns s'ils se tiennent ~ l'6cart de ces consi- d6rations commerciales, politiques, diplomatiques ou confessionnelles ? Nous croyons que ce chiffrc ressort nettement de deux affirmations faites h peu pros simultan6ment dans deux pays tr~s 61oign6s : aux l~tats-Unis, r la t616vision ~ 525 lignes corres-

TABLEAU D

~ O M B R E D E LIGI~ES

~05 (50 p/s) 655 (50 p/s) 525 (co p/s) 625 (50 p/s) 819 (50 p/s)

F,~ {~= c/s}

J1 ~ 0,8

,7 2,1 3,4 4,0 6,9

J2 ---- t ,2

2,5 3,t 5,1 6,0

10,4

Al (M r J i t ~'i

2,t 2,6 4,2 4,9 8,5

"J2P ~"2

E 2 = 1,5

3,7 6,2 7,7 9,0

~5,6

37 30 18 15

9

~. C.

J2 ~2

20 t9 l0

7 5

t , ~ Dans d'autres pays il faut prevolr des 6missions

multiples par suite des diff6rences de langues (Suisse, Belgique), par su i t e des diff6rences de religions et d'une eertaine conception de la libert6 de pens6e (Pays-Bas : 6missions catholiques, pro- testantes, socialistes, etc.). En outre les difficult6s financibres peuvent obliger certains pays, quand la t616vision est une organisation gouvernementale plus ou moins direete (Grande-Bretagne, France), se contenter d'une seule 6mission, d'une 6mission nationale, qui serait dans la majorit6 des cas dis- tribu6e h l'ensemble du pays. Enfin, la r6partition g6ographique des populations, la pr6sence d'une fronti~re maritime peuvent influencer directement la disposition des 6met teu r s .

On volt done que'le hombre de canaux ~ adopter d6pend de conditions locales auxquelles le technicien ne peut rien et que finalement le nombre de lignes peut etre impos6 indirectement par des conceptions commerciales, sociales ou linguistiques qui n'ont rien ~vo i r avec la t616vision.

Les divergences actuelles s'expliquent en grande partie de cette fa~on et ron ne volt pas tr~s bien

* DEr.VAUX (J. L.} Bases th~oriques du choix des normes de t616vision. L'onde t~lectr. Fr. (mai 1949), 29, n ~ 266, pp. t93-201.

pond h 80 pou~ cent du cin6ma ~ ; aux Pays-Bas, une image h 625 lignes est 6quivalente au cin6ma, vu des meilleures places, qui sont, on le salt, diff6- rentes des places les plus proches de l'6cran ~. Cette comparaison avec le cin6ma montre que l'ima.ge de t616vision dolt se rapprocher le plus possible de l'image que le t616-spectateur a l 'habitude de voir e n d'autres occasions. Le choix fran~ais (819 lignes) a 6t6 justifi6 de la mgme fa~on en disant que l'image

8i9 lignes correspondait ~ la qualit6 habituelle du cin6ma d'amateur (format t6 mm, film inver- sible).

Si 625 lignes correspondaient r6ellement ~ du bon cin6ma format 35 mm ~ vu des places les plus chores ~, 819slignes donneraient une image meilleure que le cin6ma normal. Ceci esl: inexact et nous donnons ci-dessous un tableau publi6 par M. DELVAUX et dont plusieurs chiffres ont 6t6 retrouv6s par nous. Ces chiffres correspondent aux conditions normales d'utilisation ; le pouvoir s6pa- rateur a 6t6 mesur6 directement au microscope sur le film. Nous esp6rions que la 'projection sur 6cran des films exp6rimentaux montrerait un pouvoir de

* Compagnie Fran~aise TnOMSOr~-HOUTSON et RAVIO- ][NDUSTRIE.

3 6 - -

Page 3: Les normes de télévision

t. 5, n ~ 1, 1950]

r~solution plus grand (on salt, en cffet, que les images de cingma arratfics sont molns bonnes que los images normalement projctfics.) Nous avons ~t5 dfi~us dans nos cxp~rlences st les chiffres ohtenus

't'ABLE~kU E

8 mm d'amateurs 16 mm professionnel 6 mm d'amateurs

35 mm poshif tir6 d'un contretype

35 mm posltif tlr5 d'un nSgatlf

35 mm n~gatif original

NO,~IBIllg DE I.IGNES

450-500 500-800 900-~ 000

900--1 t00

1 500-i 800

I 800-2 000

I~-QL~Ert c E ~AX. en Nc/s

2,5 ~ 3 8 h 8

t0 h t2,5

I0 ~ 5

28 "h 40

40 ~ 50

ont fitg les m~mcs dans los deux cas, bien que l ' image anim~e soit plus e agrSable ~ quc l 'image fixe (disparition du grain).

Les chiffres correspondent done, non seulement au pouvoir sSparateur mcsur~ sur lc film, mais au pouvoir s5parateur cn projection normalc.

L~S .~OI~M~-S ~r. T~L~VlSION 3/13

par les chiffres cites pr~c6demment n 'est at teint que si ]'on adopts au moins 800 lignes ; pour unc ~qui- valence compl~te avec le cinema (format 35 mm), il faudrait atteindre au moins un chiffre de I 500 ]ignes.

Par contrc, si l 'on admet quc la comparaison entre cinfima st t~l~vision est faite par lc t~l~- spectateur chcz lui et que, par consgquent, son point de comparaison est le cin~ma d 'amateur projet~ sur ~cran de i m~tre de base environ, on arrive h ]a conclusion que le choix fran~als 8 i9 llgncs ~ satlsfait pleinement au bu t visg.

Un autrc bu t de l 'augmentat lon du nombre de lignes cst de fairs dlspara~tre la t rams de l ' image tout cn conservant un pouvoir de r~solution satis- faisant dans le sens horizontal. En prenant comme pouvolr de r~solution de l'ceil la minute d'angle ggn~ralemcnt admlse st sans dispositif spfcial d 'allongement du spot, il est n~cessairc quc lc nombre de llgncs visibles soit sup~rieur h 600 ou 650. Le chiffrc varie avec la brillance du spot sur le tube cathodique ; le nombrc de lignes total dolt done ~tre supfirieur h 700 si l 'on veut rempllr cettc condition (voir chapitrc D).

Signalons quc des dispositifs glectroniques d'allon- gement du spot satisfalsants ont 6t5 mls au point

Fro. 1 ~ . - Image transmisc darts la t6x6xusma un relief.

Ajoutons que ees chiffres seraient prohahlement faux pour des luminosit~s tr6s faibles ou tr~s grandes de l'6cran st que nous n'avons consid6r6 jusqu'iei quc des brillanccs d'6cran conformes aux normes internationales du cin6ma (i00 h 200 lux).

La conclusion dolt done ~tre que lc but indiqu~

en Suisse au Polytechnikum de Zurich, en Angleterre par la Soci~tfi Cintel de Londres. Des dispositifs optiques permct tent d'effaccr compl~tement la t rams mc~me s i lc nombrc de lignes est trfis faiblc *

" Brevet de l'au.teur n o 572.85t dR 2~. ma.i 19!~9.

3 7

Page 4: Les normes de télévision

4/r

Cet argument perd done de sa va~eur sauf dans les r~zepteurs les plus simples, pour lesquels les dlspositifs indiqu~s sont trop cofiteux.

On peut aussi se poser la question de la t61~vision en couleur et de la t61~vlsion en relief et se demander quelle est la Iimite inf6rieure admissible pour obtenir une image satisfaisante.

La m6thode fran~aise de transmission d'images en relief * qui utilise l 'anamorphose du couple ceil gauche-cell droit (voir figure ~4) r6soud le probl~me d'une fa~on satisfaisante, puisque la d~finition horl- zontale n'est pas changSe et que le spot prend un aspect elliptique qui efface la trame bien que chaque image du couple ne soit compos6e que de 400 lignes e n ~ r o n .

Du point de vue de la t616vlsion en couleurs les constructeurs fran~ais 6tudient h l'heure prfsente ce probl~me. Sans pr6juger des r6sultats qu'ils obtiendront, il semblc bien qu'une image trSs satis- faisante puisse gtre transmise avec 8i9 llgnes. Quelles que soient les m6thodes finalement adopt6es nous avons d6jh expos6 au Congr~s de Milan, en septembre i949, un proc6d6 qui constitue, croyons- nous, une solution complhtc de la t616vlsion en couleurs, en relief et h hautc d6finition.

C'est en nous basant sur les r6sultats exp6ri- mentaux aequis que nous croyons pouvoir dire que 8i9 lignes suft]sent pour une t616vislon domestique en nolr et blanc avecla quaIit6 du cinSma d'amateur i6 mm, en relief ou en couleurs avec des qualit~s d'ensemble sensiblement 6qulvalentes h celles du noir et blanc.

Enfin la question de l 'enregistrement ein6ma- tographique des images de t616visionl qui est impor- tante, comme nous l'avons montr6 dans le deuxi~me chapitre, obtient une solution satisfaisante avec un nombre de lignes de l 'ordre de 800. Le film. produit dans ces conditions permet toutcs les utilisations possibles: projection directe sur 6cran normal de cin6ma, lecture facile sur les t616cin6mas normaux, possibilit6 d'6eonomies importantes de film en utillsant, l 'anamorphose, etc **

Ces remarques, que nous reprendrons sous une autre forme en discutant le point de rue fran~ais (chapitre IV), conduisent h la conclusion suivante :

Le hombre des canaux, ddtermlnd prlneipalement par le nombre de lignes, peut, dans certalns pays, imposer le nombre de lignes et si l'on s'appuie sur ces bases changeantes, c'esth-dire sans tenir compte de l'dvolution probable dans le sens d'une extension des ]rdquences attribudes d la t6ldvlsion, on peut conclure d~ la ngcessitd de se contenter de 525, 567 ou 625 lignes. Par contre, si. les considdrations techniques eomptent seules et-sl l' an- veut'vralrnent arriver dt une tdldvislon /amiliale se rapprochant de la qualitd cindmato-

* D=Lnon~ (Y.), R o ~ n [P.). Notes sur un.disposltif de t61dvision en relief (h paraltre dans les Gomptes rendus du Congr~s de Paris}.

"* D ~ o n ~ (Y. L.). Note complfmentalre sttr l 'enregis- trement sur film des 6missions de t616v sion en vtte des 6changes internationaux de programmes. Ann. t~l~eorn- munieations (juin t949), 4, n ~ 6, pp. ~90-20t.

Y. DELBORD [ANNALES DES T~L~CO.MMUNICATIONS

graphique, le chiffre de 8i9 est rdellement un minimum. Enfin, des nombres de lignes plus grands,

moins d'etre au voisinage de i 500 ou i 600, ne repr6scnteralent qu'un progr~s insensible ; la tech- nique actuelle ne permet pas d'attcindre i500 ou i 600 lignes rant du point de rue de l'~misslon que de celui des r6eepteurs courants. INcus croyons que ces hombres de lignes doivent ~tre r6serv6s h des applications sp6clales telles que la production de films au moyen de la t616vlsion.

Les posslbilit6s d'une normalisation mondiale du hombre de llgnes semblent done assez diffieiles concevoir h l 'heure pr6sente. Si les gammes de fr6quencc attrlbu6es h la t616vlsion 6taient plus 6tendues, le nombre limit6 des canaux ne pourrait plus gtre retenu comme l 'argument principal contre les systSmes h haute d6finition. Les autres voles d'accSs h une entente sinon mondiale du moins europ6enne ne sont pas du domaine technique ; elles consisteraient ~ admettre que les solutions actueIles de la radiodiffusion - - 5misslons multiples tenant compte des dlff6rences de langues, des diff6renees confesslonnelles, etc. - - p e u v e n t tr~s bien ne pas s'appliquer h la tS16vislon et que le prix de revient consid6rable des 6misslons de t616vision justifle un groupement partiel de ces 6mlssions. Dans ces pays, l 'exploitation r6elle d'un r6seau de t~ldvision per- mettralt, seule, de trancher la question, et c'est pourquoi, dans l 'attente de r6sultats exp6rlmentaux, il est peut-~tre pr6f6rable de surscoir h toute normalisation.

b) Sens de modulation. Pour diseuter le sens de modulation h adopter il

y aura lieu de passer en revue les 616ments suivants, qul sont les plus importants h ce point de r u e :

i ~ contr61e automatique de gain ; 20 stabilit6 de synchronisation ; 3 ~ puissance moyenne de l '~metteur ; 4 ~ aspect des parasites ; 5 ~ intercarrier system (syst~me ~c interporteuse ~). I1 semble que dSs i936 le ehoix des divers pays

ait 6t6 fait en met tant en balance les avantages et ineonv~nients des divers syst~mes en se pla~ant aux quatre premiers points de vue que nous venons de citer; ce sont les conceptions commerciales ou administratives qui ont motlv6 le choix.

Les pays off la t616vlsion 6talt diri~de par un organisme d'l~tat avaient d6jh d~cid6 qu'il n 'y aurait qu'un 6metteur par ville ou par r~gion (Grande-Bretagne, France, AIIemagne) et le con- tr61e automatique de gain prenait une importance d 'autant plus secondaire que les ~vanouissements p6riodiques de l 'onde transmise 6talent peu craindre. Par contre, aux t~tats-Unis, plusieurs ~metteurs 6tant pr6vus dans chaque rifle, un contr6le automatique de gain du r~cepteur semblait indispensable. La modulation n6gatlve permettal t un contr61e automatique de gain plus imm6diat par s u t e du retour p6riodique au champ maximum, et pr6sentalt done un avantage dans ce pays (fig. i5).

3 8 - -

Page 5: Les normes de télévision

t. 5, n ~ 1, 1950] LES NORMES

Si l'on ne tenait pas compte de cet avantage - -nous verrons qu'il ne rut que temporaire - - o n donnait toute son importance au probl~me de la synchro- nisation. De ce point de rue, le retour p~riodique h un c]tamp nul pr~sentait des avantages indis- eutables. La nature (r ne salt pas )) imiter un champ nul, tandis que les parasites industriels ou atmosph~- riques reproduisent assez bien une impulsion dc synchronisation dans le cas de modulation ndga- rive. - - Grande-Bretagne, France ct Allcmagne choisirent done la modulation positive.

Fro. t 5 a . - Modulation nfigative. Fro. ~ . 5 b . - Modulation positive.

La puissance moyenne consomm~e par l'5metteur 5tait moins grande avec la modulation ndgative qu'avec la modulation positive. Cet argument avait plus d'importance aux I~tats-Unis qu'en Europe (stations d'dmissions r~gies par des socidtds privdes), mais constituait un argument secondaire.

Lc quatri~me dldment, aspect des parasites, donnait lieu h des controvcrses plus amusantcs que techniques ; los parasites apparaissant en noir dans le cas de modulation ndgativo et cn blanc dans le cas de modulation positive, sclon le sens de modu- lation choisi, on soutenait que l'un ou l'autre des aspects dtait plus d~sagr~able h l'ccil. Nous revien- drons 6galement sur cctte question.

Le cinqui~me ~l~ment, (c intercarrier system )), n'entrait pas en ligne de comptc puisqu'il n'avait pas encore dt5 invent5. I1 n'aurait m~me vraisem- blablement iamais ~td invent~ sans l'adoption simul- tan~e dans ]e m~me pays d'une modulation ndgative pour l'image et d'une modulation de frd- quence pour Ic son.

Reprenons plus en ddtail ces einq aspects de la question ~.

t . Gontr6lv automatlque dv gain.

Un voltm~tre de cr~te permet de mcsurer h tout instant la valeur du champ dans le cas de modu- lation n~gative, par consequent de r~gler la pola- risation des lampes amplificatrices et de l 'adapter aux conditions locales pour un 5metteur d~termin5. Si l'on se rapporte h des documents techniques r5ccnts il semble que cot argument alt perdu beaucoup de sa valour. La tlCA "Ilevie~ ~ pr~sente une ~tude tr~s int6ressante du probl~me, mais une analyse complete de cet article nous entrainerait trop loin et noun nous contenterons de reproduire los figures prlncipales et de citer quelques phrases des auteurs.

* WE,~DT (K. R.), SCI~aOED~n (A. C.), ContrSlcs auto- matiques de gain pour r~cepteurs de t~l~vision {Automatic gain controls for television receivers) . / / . C. A. / / ev . U. S . A. (sept. 19r 9, n ~ 3, pp. 373-393.

DE TI~LI~VISION 5/13

Los figures.~6 et 17 reproduisent los schemas corres- pondant aux idles primitives :Dans ces appareils, (( T 1 est le dStectcur, Te le voltm~tre et T 3 I'ampli- fieateur pour courant continu. Une impulsion

-3 "t!

/MEG

-- 3"2 , ~ O S

IO: �9

-- -53V -50v

Fro. t 6 . - Contr6le automatique de gain (1930).

parasite provoquait une diminution de gain et, par suite des grandes constantes de temps des circuits, un temps appreciable 5tait n~cessaire pour que le r~cepteur revlnt au fonctionnement normal. Cela ~tait cause d'une fluctuation trSs brutale dans le cas d'une impulsion parasite importante, impul-

"r!

"f.~ T : v,oEo ] ~ 4OOO

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T2 ' 22 oK

"-: .: - ~ . = 7 S

- ' ! l o _:$: -r,~ 4"/OK 22 K

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Fic. 17. - - ContrSle automatique de gal, (Type T R K t2).

sion qui, sans le dispositif, aurait 5td h peine visible ,. Autrement dit, la simplification des appa- roils, par suite de la modulation n~gative, ~tait illusoire, et los tcchniciens furent amenSs h perfec- tionner ce systSmc. Los figures 18 et t9 corres- pondent aux dispositifs lcs plus modcrnes de la technique am6ricaine.

Citant encore ]es auteurs nous dirons : cc Un simple voltm~tre de cr~te mesure la hauteur du parasite

G RILLJ~ OU ~3OO TUBF. CJtTHODIOUE

Fro. 18. - - Contrble automatique de gain. Dispositif h commutation.

plut6t que la hauteur du signal.., donnant un fonc- tionnement tr~s dSfeetueux en presence des para- sites .... I1 est par consequent important que los circuits de C. A. G. (Contr61e Automatique de Gain) soientinsensibles auxparasites .... Une autrem~thode pour obtenir un fonctionnement correct du C. A. G. fait appel au principe de la commutation: Un C. A. G. commut~ est un dispositif qui est mis en circuit ou

3 9 - -

Page 6: Les normes de télévision

6/t3 Y, DELBORD [A*~'ALES DES T~L~CO?,[MUNIC~.TIO~S

rendu sensible pour seuhment de faiblesintervalles de temps ~.

Les sch6mas donn6s ici correspondent ~ des contrSles automatiques de gain commut6s, c'est-~t-dlre des dlspositi[s imm~dlatem~nt appllcables ~t la modu-

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. ~CONTRASTt: XtvEAtt ~

FIG: ~9. - - ContrSle automatique de gain. Dispositi[ "h commutation.

lation positi~,e. La figure t5 b montre en effet que, p6riodiquement, le champ de l '6metteur passe par une valeur fixe non nulle (30 % du champ maximum par exemple. On peut rendre sensible h contrSle automatique de gain pour ces courts intervalles et obtenir par cons6quent un r6glage correct de l'ampli-

salt ~ une stabilit6 moins grande de la synohro- nisation que la modulation positive.

Nous nous r6f6rerons encore ~ un document am6- ricain pour prouver cette assertion. La figure 20 repr~sente les circuits de balayage de l'excellent r6cepteur am6ricain 630 A-RCA. Le rSh des diverses lampes est seulement de s6parer les signaux de syncbronisation, d'assurer une synchronisation parfaite rant pour les lignes que pour les images et de donner une forme correcte aux s iguaux de balayage. En r~alit6 une lampe 6ehappe ~ eette d6finition: la - lampe 183-6 T/80t6, qui est la redresseuse haute tension, et dans la comparaison avec le sch6ma il ne faut pas en tenir compte.

La figure 21 repr6sente une solution g6n6ralement admise en Europe pour les circuits de balayage ; elle donne d'excellents rSsultats et l'on serait tent6 de dire imm6diatement que si la modulation n6ga- t i re implique un si grand nombre de lampes suppl6- mentaires c'est parce que les signaux de synehro- nisation sent moins hens. Ce serait aller trop r i te et ce ne serait pus trSs objectif. Si h rapprochement de ces deux seh6mas a 6t6 fair, c'est surtout pour montrer l 'apparition d 'un principe nouveau duns le r6cepteur 630 A : le principe de (~ circuit volant ~

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FZG. 2 t . - Circuits do balayago normaux cn France.

fication, quel que soit le sens de modulation adopt6. Nous devons done conclure que le but vis6 en

choisissant la modulation n6gative n'a pas 6t~ atteintet qu'une telh modulation ne pr6sente aucun avantage du point de rue du contrSle automatique de gain.

2. Stablltt~ de synchronisatton.

Pour la raison cit6e plus haut, il 6tait g6n6ra- lement admis que la modulation n6gative condui-

(lampes V 124 et V t25) qui, m~me quand la synchro- nisation est mau~,a~.se, assure l'analyse correcte de l'image. Qu'un tel circuit ait 6t~ jug6 n6cessaire aux l~tats-Unis et non en Europe montre, d'une fa~on indiscutable, croyons-nous, que le sens n6gatif de la modulation entratne .une s6curit6 moins grande de la synchronisation. On pourrait dire que le 630 A est un r6cepteur de luxe et que Ie sch6ma de la figure t7 correspond ~ un r6cepteur tr~s ordinaire. Ce n'est pus exact : mgme des r6cepteurs tr~s

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Page 7: Les normes de télévision

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Page 8: Les normes de télévision

8/13

simples ~ ~[6 lampes eomportent aux ~tats-Unis un circuit volant et aueun r~cepteur de luxe construit en Europe ne fait appel ~ cette technique.

Lk encore nous devrons eonelure que la modu- lation n6gative s'est r6v~l~e d~fectueuse dans la pratique, et que los Europ~ens n 'ont aueune raison d'abandonner la modulation positive.

3. Puissance moyenne de I '~raetteur de t~l~- vision.

Le type de lampe k ehoisir pour le dernier 6tage d'un 6mctteur de t616vision est d6termln6 par la valeur de er6te de la tension aux bornes du circuit de sortie. Par consequent, ~ valeur de cr~te ~gale des signaux de t61~vision la puissance eonsomm~e dans un ~metteur sera moins grande aver la modu- lation n~gativc, et ee serait lh un avantage non n~gligeable, pour ee type de modulation si l 'on ne tenait pas eompte des trois remarques suivantes :

~o La puissance utile d'un ~mettcur de t615vision, e'est-h-dire celle qui intervient dans le rapport signal]bruit dans le r6eeptcur, n'est pas d6termin~e par la valeur de er~te du signal composite : signal d'image q-signal de synehronisation. Cette puis- sance est dStermin6e par la valeur de er~te du signal image seul.

2 0 La puissance moyenne d6pend de l'image trans- mise : sl l 'image est enti~rcment blanche, la puissance moyenne aver le sens n6gatif de modulation est inf6rieure ~ ee qu'elle serait a v e o l a modulation posit ive; aver une image noire on obtiendrait le rSsultat inverse et il semble normal d 'admettre que pour une image moyenne, grise dans l'ensemble, les deux syst~mes sont 6quivalcnts.

Par eons6quent la conclusion sera que la modu- lation n~gative, pour un type de lampe donn6

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N - N Fro. 22.--l~apport signal/brttit pour tm type de lampc

d'~mission donnS.

oblige h r~duirc la puissance de cr~te utile h ~5 % de ee qu'elle serait aver la modulation positive. Les signaux de synehronisation atteignent bien la puis- sance de er~te maximum, mais nous avons vu dans le ehapitre precedent que ceei ne constituait aucun avantage du point de vu~ do la synehronisation. On volt done que si" Yon ~tudie h fond cctte question de l '~mettcur il n 'y a aucun avantage h utiliser la modulation n~gative. La figure 22 montre sch~ma- t iquement ec r6sultat pour les sens posltif et

Y . D E L B O n D [ANNALES DES T~-'L~CO.MMUNICATIONS

n~gatif, en comparant les slgnaux h un signal parasite produlsant un champ N au r~cepteur.

3 ~ Une autre consideration assez importante est la suivante :

Si la earaet~ristique de la transmission du dernier ~tage est repr~sentSe par la courbe C de la figure 23, on voit que, dans le cas de modulation positive, la eourbure du pied de la caraet~ristique n'intervient

- -

G.~ L

i L

l'ho. 23. - - Influence de la eourbure de la earaet6rlstique.

que pour diminuer la valeur relative des signaux de synehronisation, ce qui est sans importance, tandis qu'avec la modulation n~g.ative il est n~cessalre d'avoir une caraet6ristique rectiligne, m~me pour les tensions cxcitatrices les plus faibles.

Pour ~tre juste, il faut reconnaRre que la modulation n6gative autorise une eertaine satu- ration eorrespondant "~ une courbure de la portion sup~rieure de la earact~rlstique. Cela a pour effet de compenser en pattie l'inconv~nient cit6 plus haut pour lc champ effectlf produit par les signaux d'image, puisqu'il autorise une eertaine surcharge du dernier ~tage.

En r~alit6 eette question de l '6metteur n'a pas grande importance, mais nous avons voulu montrer que la modulation positive acccpte, m~me k ce point de cue, Ia comparaison aver. la modulation n6gative.

4. Aspect des parasites sur r image .

Pour juger exaetement de cette question il faudrait examiner l'influence des parasites selon l ' importance plus ou moins grande qu'ils pr~sentent par rapport au champ perturbS. Nous n'examinerons que lccas des parasites faibles, moyens et forts, et nous ne mentionnerons que Ies consequences de ces parasites sur le signal d'image sans les diseuter en d6tail. Ces r~sultats sont d'ailleurs h peu pros 6vidents (Volt fig. 24).

a) Cas des parasites [alble.s. Que le sens de modulation soit positif ou n6gatif

les parasites apparaissent a v e o l a m~me intensit6 sur l'image et la g6ne r6sultante est ~qfiivalentc. Tout au plus peut-on dire qu'une 16g6re distorsion syst~matique de la eourbe de transmission, eourbure du pied de la caract6ristique d'amplifieation par exemple, permet d'annuler cet effct dans le eas de modulation positive, reals au prix d'une 16g6re infi-

~ 2 N

Page 9: Les normes de télévision

t. 5, n o 1, 1950]

d61it6 de reproduction des signaux (distorsion de la courbe de gamma) pour los parties sombrcs de l'image.

b) Cas des parasites d'intensit~ moyenne. C'est I ecas normal d'une installation r~ceptrice

correcte. Les parasites d'allumagc des voitures auto- Inlr~ no\r ~ Uttr~ blanc

tl

13 a ra ~:Its

Fro. 24. ~ Aspect des parasites sur l'irnage.

mobiles ou autrcs sources pcrturbatrices pourront, en partie, ~trc 61imin6s par une orientation corrccte de l 'antenne de r6ception ct seuls subsisteront los parasites de moyenne intensit6.

Avcc le sons n6gatif, los parasites apparaltront en noir sur fond blanc ; avec lc sons positif, en blanc sur fond nolr. La g~ne qui en r~sultera d6pendra en grande partle de la nature de la sc~ne transmise, et los discussions entre tcchniciens ont r6guli~rcmcnt donn6 lieu ~ des boutades du genre de celle-ci : ~ Pour la transmission des sports d'hiver, la modu- lation positive est tr~s favorable (parasites blanc sur blanc) ; pour la transmission de l'extraction du charbon au fond des mines, la modulation n6gativc au contralto est avantageuse (parasite heir sur heir) ~. La v6rit6 est que los deux syst~mes sent 6quivalents, par suite de la valeur moyenne des demi-teintes, qui correspond au gris.

c) Cas des parasites violents. Sans pr6caution sp6ciale la modulation positive

est cette lois nettement d6savantag6e puisque dans cecas los parasites apparalssent en (( ultra-blanc, ; cet ultra-blanc se traduit, non seulement par une brillance tr~s grande des points consid6r6s, reals encore par une (( d6foealtsation ~ du spot, un 61ar- g~ssement de l'imagc du parasite qui accentue encore le d6faut.

Avcc le sons nSgatif, au contraire, cos parasites se situcnt dans l 'infra-nolr; au deI~ d'une certaine valour correspondant au noir de l'image, la g6ne ne peut gtre accentude.

Toutefols il est facile de concevoir qu'un limiteur tr~s simple 6vite los inconv6nients clt6s plus haut pour la modulation positive; avec ce perfection- nement los parasites los plus violents apparaitront en blanc et non plus en ultra-blanc et aucun effet de d6focalisation ne sera plus enreglstr6.

On pout done conclure que du point de rue de l'aspect des parasites la modulation n6gative est tr~s 16g~rement avantageuse et, qu'au prix d'une adjonetion de coCtt tr~s faible, l'~nconv6nient de la modulation positive pout gtre compl~tcment annulS.

LES NOR3TES DE TI~LI~-VISION 9/13

5. Intercarrler sys t em.

L'6tude complete de ce systSme a d6j~ 6t6 faite * R~sumons-en Ic principc et les conclusions. Si l'onde porteuse ne s'annule en aucun cas (modu- lation n6gative) et si la modulation de fr6quence est ehoisie pour le son, il devient possible, par un choix judicieux de la moyenne fr6quence du r6cepteur, d'amplifier simultan6mcnt le son et l'image (fig. 25). Los signaux qui apparaissent dans los circuits du second d6tecteur sent imm6dia- tement s6par6s par suite de leur nature diff6rente : modulation d'amplitude pour I'image, modulation de fr6quence pour le son.

Fro. 25. - - R6cepteur du type (c Interearricr ~,. La moyenne fr6quence, le d6tecteur .~ video-fr6quenec et los amplifi- eateurs h video-fr6quenco jouent deux r61cs et agissent s imuhanSment sur los signaux d'imago et de vision.

Los inventeurs et los utilisateurs de ce systSme, moyennant une stabilisatlon rlgourcuse des fr~- quences 6mists (son et image), pensent qu'on pout arriver au prix minimum du r6ccpteur cc populaire :~ de t616vision.

]1 est encore trop t6t pour 6mettre un jugement dSfinitif sur cette question, mais d~s maintenant deux remarques peuvent gtre faites :

l o Des experts, confront6s au tours d'une conf6- fence technique internatlonale tenue ~ Paris en janvier :[949, n'ont pu chiffrer l 'avantage 6cono- miquc r~sultant de l'utilisation de l'cc intercarrier system ~; le moins que l'on puisse dire est donc que la r~duetlon de prix des r~cepteurs n'est pas aussi grande qu'on l'a cru tout d'abord ; peut-gtre cette diff6rence est-elle insignifiante et plus que compensSe par le prix plus 6icy6 des 616ments de d6tection, du discriminateur, impos6 par la modu- lation de fr6quenee.

2 ~ II n'est pas absolumcnt impossible d'utiliser le systbme cc Interporteuses ~ avec une modulation positive. La sculc condition est que l'onde porteuse ne s'annule pas, et il est bien connu que los 6metteurs en fonctionnement ~ Londres et ~ Paris, malgr6 les efforts techniques pour amener au minimum le taux de modulation pendant l'6mission des signaux de synchronisation, ne peuvent annulet compl~tement la haute fr6quence.

* Dor~r~s (R. ]3.t, R6ceptlon du son des ~miss~ons de t~l~- vision (Carrier difference reception of television sound). Electronics (janvicr 19~7), 20, n o I , pp . , t02- t05.

Sr-xLY (S. W.}, Factcurs r6gissant 1 6tablissement de syst6me de r6eeption du son et des images en t616vision au

t e . . . . moyen d tm mgme fr~quence mterm6dlalre {Demgn factors for inter-carrier television sound). Electronics, juil., 1948, 21, n ~ 7, pv. 72-76.

/ L 3 ~

Page 10: Les normes de télévision

io/ 3 Par eons6quent, il faut h i re des r~serves tr~s

s~rieuses, d'une part sur les avantages de 1'~ Inter- carrier system ~, d'autre part sur l'impossibilit6 de son utilisation avee la modulation positive.

Le probl~me du s~Ns D~ ~tO~UrA~m.~ h adopter se r~sume done ainsi :

Pour le contrSle automatlque de gain, la tech- nique a 6volu6 dans un sens tel que les dispositifs les plus perfeetionn6s r Keyed A. G. C. ~ ou ~ Gated A. G. C. :~, que nous pouvons traduire par ~ r6glage automatique d'amplification par commutation ~:, ou par ~r r6glage automatique d'amplification i~ temps d'ouverture r6duit ~, sont imm6diatement appli- cables h la modulation positive. Done ~t ee point de rue les deux syst~mes sont 6quivalents.

Pour la stabillt~ de synchronlsatlon, le sens positif est nettement meilleur.

Pour l'dmetteur, les deux syst~mes sont 6qui- valents.

- - L'aspect des parasites est 16g~rement meilleur (dans le cas de parasites violents seulement) si le sens de modulation est n6gatif.

Enfin, la solution de 1'~ interearrier system ~ ne permet pas de faire peneher la balance d'un e6t6 ou de l'autre.

Nous devons done eonelure que la sthbilit6 de synehronisatlon apporte un argument important et que eet argument est en faveur du sens de modu- lation posifif.

Si nous eonsid6rons maintenant l'6volution de la normalisation, il est bien dittleile de concevoir une modification des points de rue am6ricain, anglais et fran~ais. Ceei explique les ~ oscillations ~ de eertains pays qui, apr6s avoir ehoisi le sens n6gatif, ont pr6eonis6 le sens positif, et semblent maintenant eonsid6rer te retour h la solution am6rlcaine comme une chose possible. La normalisatiou mondiale du sens de modulation semble done difficiIe ~ pr6voir, m~me dans un avenir 61oign6, mgme au moment de l'av6nement de la couleur, et, si nous le d6plorons, nous devons aussi souhaiter que les pays europ6ens autres que la France et l'Angleterre admettent les arguments techniques donn6s par les teehnlciens de ees pays et permettent ainsi une unification euro- p6ennc.

c) Type de modulation du son.

Ce point est sans grande importance si on le dissoeie de l'id6e d'~ intercarrier system ~; d'une faqon absolue les arguments * pour la modulation de fr6quence sent les suivants :

~t o ~ a) Le r6cepteur-son souffre moins de l'influence des parasites grace h u n limiteur h fone- fionnement automatique, facile ~ eoneevoir, moins cofiteux et moins d61icat que le limiteur parfois pr6vu sur les r6eepteurs ~ modulation d'amplitude.

b) Le bruit d~ lend est moins important qu'en modulation d'amplitude, par suite de 1'obligation

* La plupar t des arguments contcnus dans cette partio m'ont 6(6 fo'urnis par l~f. J.-L. DELVaUX, de la C. F. T. I'I. et par M. VIoLsw du L. C. T.

T. DELBOBD [ANNALES DES Tf~L~CO.~I~tU,'qICAT~O~S

d'avoir dans ce dernier cas une largeur de bande trop grande du r~cepteur-son.

2 ~ Les propri6t6s d'antl-brouillage des circuits ~t modulation de fr6quenee autorisent l'emploi de circuits moins s61eetifs que eeux impos6s par la modulation d'amplitude.

3 ~ Le contraste sonore est plus satisfaisant. 4 0 Une 6eonomie de puissance "~ l'6mission est

possible. Les arguments contre la modulation de [rgquenee

sont: t ~ Le nombre d'~tages amplificateurs est plus

grand qu'en modulation d'amplitude. 2 ~ La ddteetion est plus diffieile h r6aliser eorrec-

tement. 3 0 Si le filtrage du r~eepteur est d'un type simple,

un ronflement peut apparaltre par suite de la modu- lation de fr6quence de l'oscillateur locah

4 ~ La sensibilit6 du rdcepteur ~ la d~rive ou l'aceord incorrect de l'oseillateur local peut entralner - - s u r t o u t dans le cas de diseriminateurs

faible bande passante - - u n e distorsion importante la sortie du discriminateur. 5 o Les r6aetions 61eetro-aeoustiques peuvent

entralner un ~r ef[et Larsen ~ important, surtout si ces r6aetions 61eetro-aeoustiques se traduisent par une modulation de fr6quenee de l '6metteur local.

6 0 L'instabilit~ ou le d~r@lage du discrlminateur est d'autant plus h eraindre que le r6eepteur est plus simplement eon~u.

Par eons6quent, si nous ne ~enons pas compte des arguments provenant de l'invention de 1'cr inter- carrier system :~ nous serons amen6s h eonelure que la modulation d'amplitude permet la construction des rgcepteurs les plus slmples, done les moins eoateux ; par centre, la modulation de fr6quence conduit, pour des rdcepteurs coateux, ~ des avantages non n6gligeables tels que qualit6 aeoustique am6- lior6e, moindre sensibilit6 aux parasites et aux brouillages.

Les technieiens de tous los pays 6tant d'aecord sur 1'importance d'assurer une bonne r6eeption au moindre prlx, on volt que 1'adoption de la modu- lation de fr6quenee est contraire h ce principe et ne pr6sente un int6rgt que pour les r6eepteurs de luxe.

Le chapitre suivant nous permettra de voir si ees conclusions sent t(infirm6es ~ par l'invention de l'~c intercarrier system ~.

Argumen t s nouveaux fournts par 1' r carrier sys tem ~.

L'~ interearrier system ~ implique que l'onde por- teuse du son soit situ6e du c5t6 oppos6 h l'onde por- teuse de l'image. L'adoptlon de ee dispositif inter- dit done de tronquer la bande passante globale du r6eepteur et il devient impossible de simplifier l'extr~me le r~cepteur. La eomparaison entre c~ r6eep- teurs intercarrier ~ et r6eepteurs normaux devra toujours tenir eompte de cet inconvenient.

La modulation de fr6quenee, quand on lui adjoint l't(interearrier system :~, poss6de routes les pro-

4 4 - -

Page 11: Les normes de télévision

t. 5, n ~ 1, 1950] LES NORMES

pri6t6s que nous avons 6num~rfies plus haut, avee quelqucs petites modifieations~ tantbt avantageuscs, tantbt g~nantes ; par exemple, puisque la moyenne f.rdquenee est obtenue par battement entre les deux frdquenees porteuses (son et image) et eomme l'am- plir de l'onde porteuse de l'image est eontinuelle- ment variable il est n~eessaire que le limlteur tienne compte de ces 6normes variations d'amplitude. Par centre la disparition de l'oseillateur local supprime la possibilit6 de ronflement que nous avons signal6e (modtrlation de fr6quence de l'oscillateur local h la fr6quence du seeteur). Les d6rdglages 6ventuels de cet oscillateur 6tant rejet6s vers les ~metteurs, on peut admettre que cot inconv6nient est supprim6 ainsi que la possibilite d'effet Lar- sen.

1Nous conelurons de la fa~on sulvante : Le syst6me (r ~ rejette eertaines

difficultds vers les 6metteurs, ee qui correspond aux prinelpes g6n6ralement admis pour la t616vision radiodiffus6e. I1 permet une certaine ~conomie dans la fabrication du r6eepteur puisqu'une seute ehatne d'amplifieation tt moyenne fr6quence est ndcessaire. Cet avantage est en partie eompens6 par le fait que la largeur de bande requise pour le fonetionnement correct du r~cepteur est plus grande que celle admise pour los r6eepteurs les moins eofitcux.

I1 ne semble pas que la possibilit6 d'utiliser le syst~me (( interporteuses ~ justifie l'adoption simul- tande d'un sens de modulation n6gatif avee ses ineonvdnients graves (synehronisation moins sfire) et d'une modulation de fr~quence pour le son. Une longue expdrienee permettra seulement de juger de l'int6rat r6el de ce dispositif.

d) Fr6quenee d'analyse vertieale.

Le probl~me du ehoix de la fr6quened d'analyse verticale est r6sum6 dans l'affirmation am6rieaine : ~ Mgme si notre secteur de distribution d'dnergie 61eetrique 6tait "h 50 p6riodes par seeonde, nous adopterions une fr6quenee d'analyse verticale de 60 cycles par seeonde. )~ Cette affirmation est eontraire h d'autres affirmations am6rieaincs et les Ieeteurs du livre de M. ZwonymN * s'en souviennent eertainement. I1 serait inadmissible qu'une technique n'6volue pas et nous ne ferons pas 6tat de ee ~ d6saceord dans le temps )~.

L'affirmation eit6e plus haut signifie que les raisons donn6es pour la synehronisation de la t616- vision sur la fr6quence du seeteur dtaient mauvaises, et nous devons done les passer en revue.

Quand un r6eepteur de t616vision ordinaire regoit une image dent la fr6quence d'analyse est diff6rente de eelle du seeteur d'alimentation, eette image prd- sente des d6fauts tr~s graves :

t ~ Une bande ddgradde grise superpos6e tt l'image se d6place de has en haut ou de haut en has de

* ZwonYxx,-r (V. K.), MonTorr [G. A.). La tdl~,'ision, l'~.lectronique de la transmission des images [Television, the dleetronics of image transmission}, New-York, John Wiley and Sons, Inc., 4960, 6t~6 pages.

DE T~LI~VISION ~ ]~-~

l'image. La vltesse de d6plac.ement est 6gale "k une hauteur d'image par seconde multipli6e par la diff6- renee des ~r6quences Fs - - F ~ (Fs = fr~quenee du seeteur, Fv-----fr6quenee d'analyse vertieale). Si cette diff6rence est nulle le d6faut, hien que pr6sent, est pratiquement invisible.

2 ~ Les dimensions.horizontales et vertleales de l'image varient p6riodiquement ~ la m~me cadence que ei-dessus. Quand il y a synehronisme le d6faut se traduit par une d6formation permanente 6ga- lement invisible.

Ces dcux d6fauts peuvent ~tre supprim6s si des circuits de filtrage tr~s solgn6s sent incorpor6s dans ]e r6cepteur. I1 6tait done logique, pour r6duire le prix des rdeepteurs au minimum, de synehroniser fr6quence d'analyse vertieale et fr6quenee du secteur, eequ i eonduisait ~ 60 p/s aux l~tats-Unis et h 50 p/s en Europe.

Les arguments am6rieains sent les suivants : i ~ 50 p/s ne suffisent pas h supprimer le sein-

tillement ;

20 le filtrage suppl6mentaire n'est pas tr~s cofiteux.

Bien entendu, puisque ees arguments coincident avee le ehoix am6rieain, les teehnieiens europ6ens n 'admettcnt que dimeilement leur bien-fond6 tech- nique et ils verraient aver ennui l'aeeroissement du spectre de frdquences n6cessaire ~t la tr.ansmission d'une image de t616vision, mgme sicet accroissement ne d6passait pas 20 pour cent.

u les principales r6ponses "a la proposition am6rieaine :

1 ~ Tousles ein6mas du monde fonetlonnent avee des 6elairs lumineux se r6p6tant h la cadence de 48 par seconde (24 • 2) ; personne ne se plaint d 'un scintillement quelconque et pourtant la brillance des 6crans de eindma d6passe celle des images de t61dvision.

2 ~ L'augmentation du prix des r6cepteurs serait sensible, prineipalement pour les r6eepteurs les moins chefs.

30 L'augmentation du spectre des fr6quenees n'am61iorant en r ien la qualit6 finale de l'image, de serait un gaspillage que de l'aecroltre uniquement en rue d'une normalisatlon mondiale.

4 ~ Le seintillement de l'image d6pend en grande pattie des qualit6s de persistanee des pou.dres lumi- neseentes utilis6es. I1 vaudrait mieux false un effort vers l'am6lioration de cette pcrsistanee.

En rdalit6 deux probl~mes distinets se posent : la synehronlsation sur le seeteur, ind6pen-

damment des questions de seintillement ; - - l e ehoix de la cadence optimum d'analyse

vertieale. La synehronisation sur le seeteur soul~vera des

questions internationales diffieiles d~s que ~es 6changes de programmes seront devenus eourants. I1 est fort probable qu'elles no seront jamais com- pl~tement r6solues ; par eons6qucnt, le probl~me d'un filtrage am6Iior6 des r~eepteurs se posera certainement, pour des zones fronti6res par exemple,

45 t

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t2/13

et le probl~me du filtrage parfait au moindre prix est int6ressant ~ r6soudre.

D'autre part, il semble que le choix de la fr6quenee de non-scintillement d6pend, non seulement du r6cepteur lui-mgme, mais encore de l'emploi que ron en falt.

Le scintillement est beaucoup plus grand quand le r6cepteur fonctionne dans une salle 6clair~e que dans une salle obscure ; la discussion rebondit done vers des conditions d'emploi du r6cepteur de t616- vision. Peut-on empgcher l'Am6ricain moyen d'avoir un r6cepteur de t616vision en fonctionnement pendant le diner ou pendant que d'autres membres de sa famille lisent, tricotent ou tapent ~ la machine ?

Peut-on critiquer l'utilisateur fran~ais ou britan- nique qui pr6f~re assister h u n spectacle de t616- vision comme il assisterait ~ un spectacle c~ en commun )) habituel, c'est-~-dire dans un silence relatif, assis dans un bon fauteuil, plac6 dans une obscurit6 qui l'isole de tout ee qui n'est pas le spectacle et avec l'avantage suppl6mentaire d'avoir pu choisir ses voisins ?

La conclusion de ce chapitre sera done la suivante : Les fr6quences d'analyse verticale, ehoisies d'abord 6gales ~ celles du seeteur local, ne sont peut-gtre pas assez ~lev6es pour tousles cas d'utilisation, mais

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Y. D E L B O R D [A~'cNALES DES TI~L~COMMUNICATIONS

sans qu'aucun argument important permette de justifier le choix de l'une ou l'autre des solutions. C'est ~ cela que nous pensions quand nous disions qu'un accord international serait facile sur ce point et qu'il pourrait gtre tr~s important de fixer cc choix le plus t6t possible. I1 semble que ce besoin ait 6ehapp6 aux diverses commissions charg6es de tenter une normalisation internationale.

Si les deux bandes lat6rales sont transmises il n'y a que deux solutions h ce probl~me (fig. 26 a et 26 b) ; mais si l'on admet l'att6nuation d'une bandc ]at6rale, cinq solutions au moins se pr6sentent. La figure illustre ccs diverses possibilit6s. Les figures c, e et g montrcnt les solutions demand6es par lcs techniciens n'utilisant pas l'c(intercarrier sys tem, ; les figures d et [, les solutions impos6es par I'(( inter- carrier system )~. Cette remarque n'a d'autre but que de montrer combien les r6percussions de la norma- lisation d'un 616ment particulier sont grandes. Ayant choisi la modulation n6gative pour l'image et la modu- lation de fr6quence pour le son les Am6ricains ont 6t6 conduits ~ l'c( interearrier system )). I1 aurait tr~s bien pu se faire, qu'ayant adopt6 le syst~me [ pour la position relative des ondes porteuses, l'r162 carrier sys t em, soit inapplicable et qu'il y ait incompatibilit6 entre les normes choisies et un perfectionnement peut-gtre importaut.

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r r/% J/I/%I?%T

FIG. 26. - - Diverses solutions pour la position respective des fr6qKences porteuses du son et de l'image.

la satisfaction de quelques clients difficiles - - les speetateurs d6sirant voir la t616vision en plein soleil - - doit-elle imposer aux moins fortun6s le prix d'un filtrage suppl6mentaire qui n'ajoute aucune qualit6 ~ leur r6cepteur ? Nous eroyons que tous les techniciens europ6ens r6pondront cc non )3 et que la fr6qucnce d'analyse verticale - - p l u s ou moins li6e h celle du secteur - -d i f f6rera en Europe de celle utilis6e aux l~tats-Unis.

e) Position relative des frfiquences porteuses du son et de la vision.

L'onde porteuse du son peut ~tre plus 61ev6e en fr6- qu.ence que l'onde porteuse de l'image ou inversement

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CONCLUSION.- Ce troisi~me chapitre, pourtant tr~s long, ne fait qu'effieurer les questions essentielles relatives aux divergences des techniciens des divers pays. On volt que les questions les plus importantes sont aussi les plus controvers6es. Seuls les essais simultan6s de divers syst~mes par un m~me pays permettraient de peser en toute justice la valeur respective des arguments prdsent6s. Cette solution trop on6reuse est impraticable. D'autre part, des solutions bonnes pour un pays peuvent ~tre d6sas- trcuses pour le pays voisin ; nous avons expliqu6 pourquoi.

Un argument 6chappe en partie ~ la technique et en partie au commerce : celui des 6changes de

Page 13: Les normes de télévision

t- 5, n ~ 1, 1950] L E S N O R M H S

programmes ; un pays qui n ' au ra pas encore de t~l~- vision radiodiffus6e devra prendre en consideration les possibilit6s d'~changes de programmes, k ee point de rue , il serait p robab lement prdf~.rable ~ de se t romper ensemble que d 'avoir raison tou t s e u l , si 1'~ erreur ~ eonduisait ~ la possibilit6 d 'une dimi- nution du prix des programmes.

Paris et Londres sont en Europe les seules stat ions ~mettriees ayan t donn~ lieu h une exploi- ta t ion r6guli~re. Le choix fran~ais de 1937 voulait , tou t en mani fes tan t l ' ind6pendance de la technique frangaise, laisser la porte ouver te h un rappro- chement ult~rieur et, d~s i937, des 6changes de p rogrammes p a r vole radio-61ectrique ~taient cnvi- sag6s entre Paris et Londrcs. Afin d ' indiquer plus clairement ce besoin d 'en ten te il n ' cs t pas impos-

D I~ Tl~Ll~ V I S l O N 13/13

sible que, dans un avenir proche, le m~me nombre de lignes soit adopt6 ~ Londres et ~ Paris. Pu~sse cet exemple ~tre suivi !

Les systSmes frangais et anglais ont coexist6 pendan t douze ans sans qu 'une normalisat ion ai t 6t6 consid6r~e comme indispensable. Nous croyons que cette longue expecta t ive est pr6f6rahle ~ Une norma- lisation pr6matur~e: faite par des pays n ' a y a n t qu 'une experience tr~s limit6e dans |e domaine de l 'exploi ta t ion et qui~ pour prendre une d6cision, devraient sur tout tenir eompte des a rguments fournis par les services diplomatiques ou ]es agents eommerciaux.

M a n u s c r i t r e fu le i 8 novembre 1949.

N O T E S ~ I N F O R Y l A T I O N S - - A C T U A L I T I E S (fir~J

Chronlque du rSseau Irsngais des lignes ~ grande distance *. - - Le service des Lignes h Grande Distance des P, T. T. a proc~d~ aux transferts ct mises en service ci-apr~s :

t . - - T I 1 A I ~ S F E R T S D E S T A T I O N S . - - ~ l ~ O d e Z . - - Trans- f~r~ dans la nuit du 3 au 4 mai :1949 ; Bordeaux. - - Le transfert s'est termly% le 22 juin :1949 ; Gignac. - - T~ans- I~r~ dans la nuit du 25 au 26 juillet :1949 ; Agen. ~ Lc transfert s'est terrain6 le 29 juillet :1949 ; Sa in t -Br ieuc . - - Transf~r~. dans la nuit du 5 au 6 aofit :1949 ; Pdr igueux . - - Transf~r~ clans la nuit du i0 au :1:1 aofit :I949, Saint- Florentin. - - TransfSr6 dans la nuit du 23 au 24 aofit :1949.

Ces transferts sc sont cffcctuds sans incident notablc. Les nouveaux ccntres de Rodez, Saint-Brieue et P6ri- gueux sont dquip6s de matdricl double face normalis~ type 44, celui de Gignae de materiel double face type 42, ccux d'Agen et de Saint-Florentin de materiel simple face type 37.

La mise en service de Rodez lib~re lcs b~tis d'extr6- mlt~ des systi~mes t2 voics s. ~. c. ~,. typc v. c. 39 ; cellc d'Agen, l'aneien matSriel type ~ $ud-Ouest ~. Les r6p~- teurs de Gignae ~taient install~s provlsoiremcnt dans le bureau', la station de Rodez dans uu garage, celles de Saint-Brlcue et de Saint-Florentin dans des bfitimcnts provisoires, celle de P6rigueux dans le garage de ta nouvellc station d~finitive.

Une mention sp6ela!e dolt 6trc faite en ce qui concerne la station de Bordeaux : e'est en effet une station nodale tr~s importante par le hombre de o~bles la dcsscrvant : c~bles dc Paris, Toulouse, Hendaye, Brive, Arcachon, Lesparre, Nantes, Carbon-Blanc. La nouvelle station de

* Informatlon emprunt6e ~ la revue trlmcstriclle ~dit6e hors commerce par la SOTELEC. : Cables et Transmissions, fascieale d'oetobre ~9t,9, 3 e annie, n ~ 4, p. 342.

La pr~sente ehronique est la continuation de eelle qui a 6t6 publi~e en ees eolonnes dans le n ~ t~, t. 4, p. 396.

Bordeaux-Chateau d'Eau, 6quip6c de matdriel type 42 en ce qui conccrnc la t~l~phonie basso frdquenee, de matdriel normalis~ type 44 en ce qul concerne la t61d- phonie haute fr~quence, le t615graphe et les radio- rdpdtcurs, remplaee l'ancienne station de Bordeaux- Bastide. Le transfert des circuits des ~quipcments de Bordcaux-Bastide sur ceux de Bordeaux-Chateau d 'Eau rendu tr~s difficile notammcnt par suite de l'impossi- bilit6 de cc mist en Y , des principaux c~bles (en pard- culicr h cause de la distance s6parant los deux stations et du changcment de parcours des c~blcs), et par suite du faible nombre de jonctions utilisables cntre Ies deux stations, a ndanmoins ~t~ conduit tr~s rapidement grace fi la cooperation des ~quipcs du service des lignes et des ~quipes du service rdccption ct raises en service, pmsquc, eommenc6 le 15 juin il a 6t5 termin~ ~ la datc du 22 juin 1949.

I X . - ~ ' I I S E E N S E R V I C E D E NO~UVE.A.UX C I R C U I T S A

COURANTS POllTEURS. - - a ) Syst~mes 2 voles sur cable : huit systSmes Paris-Zurich ct t2 systi~mcs Paris-Nantes, sur r~cls H44 ~ bande passante r~duitc, ont 5t6 mis en service

b) Syst~rnes t2 voies et 24 voies: Ua'syst~me 12 voies ]=todez-Le Pontet a 6td mls en .service le 25 mai 1949. Le mat~ricl anglais de Paris-Saint-Amand constituant lcs cxtr6mit6s des syst~mcs i2 voles Paris-Londrcs a ~t6 rcmplac6 par du materiel fran~ais type 44. Les nouvelles cxtrSmit6s ont ~t~ mlses cn service lc 7 mai t949.

En m~me temps, un dixi~me syst~me i2 voies Paris- Londres a 6t6 mis en service.

Trois syst~mes t2 voies Paris-Tours ont 6t6 mis en service lc i7 juin i949. Le :16 juillct, la ddrivation de Brive du c'~hlc coaxial Parls-Toulouse a 6td raise cn scrvice; dcux groupes :[2 voies du groupe secondairc n ~ 1, constituent deux syst6rnes Paris-Brive.

Enfin un syst6me 24 voics Paris-Dijon a 6t~. mis en service le t9 juillct, constituant le premier syst~me hautc fr~qucnce ducablc mixtc Pafis-l,yon P. T. T. - - S. N. E. F.

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