ecouché 2009, un bâtiment du néolithique ancien

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Service Régional de l'Archéologie, DRAC BASSE-NORMANDIE Carrière MÉAC, Ecouché Institut National de Recherches Archéologiques Préventives GRAND-OUEST / BASSE-NORMANDIE ECOUCHÉ (61) Carrière MÉAC RAPPORT FINAL D’OPÉRATION Sous la direction de Cyril MARCIGNY avec les contributions de Stéphanie CLEMENT-SAULEAU, Dominique CLIQUET, Nicolas FROMONT, Erik GALLOUIN, David GIAZZON, Emmanuel GHESQUIERE, Jean-Pierre LAUTRIDOU, Jean-Marc PALLUAU et Laurent VIPARD juin 2009 fouille archéologique du 1/12/08 au 15/12/08 Ecouché Code opération patriarche : 2449

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Service Régional de l'Archéologie, DRACBASSE-NORMANDIE

Carrière MÉAC, Ecouché

Institut National de Recherches Archéologiques PréventivesGRAND-OUEST / BASSE-NORMANDIE

ECOUCHÉ (61)Carrière MÉAC

RAPPORT FINAL D’OPÉRATION

Sous la direction deCyril MARCIGNY

avec les contributions de Stéphanie CLEMENT-SAULEAU, Dominique CLIQUET, Nicolas FROMONT,

Erik GALLOUIN, David GIAZZON, Emmanuel GHESQUIERE, Jean-Pierre LAUTRIDOU, Jean-Marc PALLUAU et Laurent VIPARD

juin 2009

fouille archéologique du 1/12/08 au 15/12/08

Ecouché

Code opération patriarche : 2449

ÉCOUCHÉ (61)« Carrière MEAC »

Rapport final d’opération

Sous la direction deCyril MARCIGNY

Avec les contributions deStéphanie CLEMENT-SAULEAU, Dominique CLIQUET,Nicolas FROMONT, Erik GALLOUIN, David GIAZZON,Emmanuel GHESQUIERE, Jean-Pierre LAUTRIDOU,

Jean-Marc PALLUAU et Laurent VIPARD

La découverte à Ecouché, à l’emplacement d’une extension de la carrière MEAC, de vestiges datés du Néolithique ancien, après un diagnostic conduit par Benjamin Herard (Inrap), a nécessité la réalisation d’une fouille archéologique avant la destruction des vestiges par l’exploitation.

L’ensemble de l’opération, prescrite par l’État (DRAC/SRA, dossier suivi par J. Desloges), a été réalisé par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap, dossier suivi par M. Baillieu puis J.Y. Langlois) conformément aux dispositions du titre II du livre V du Code du Patrimoine.

Ce rapport a été réalisé suivant les règles définies par l’arrêté du 27 septembre 2004 (JO n° 240 du 14 octobre 2004, p. 17531, texte n° 39) portant définition des normes de contenu et de présentation des rapports d’opérations archéologiques (NOR : MCCBO400702A)

Le rapport est découpé en trois sections, d’inégale importance, comprenant : - la première section rassemble, sous forme de fiches, de notices et de documents, les données administratives, techniques et scientifiques caractérisant l'opération ; - la deuxième section décrit en détail l'opération et ses résultats ; - la troisième section regroupe les inventaires techniques.

PREMIERE SECTION

Données administratives, techniques et scientifiques caractérisant l’opération

FICHE SIGNALÉTIQUE

Numéro de site Patriarche : 2449

Numéro de projet INRAP : DB 16 007 302

Région : Basse-NormandieDépartement : Orne Commune : EcouchéLieu-dit ou adresse : Carrière MEACCadastre année : parcelles section AD n° 57Coord. Lambert : I X : 419 583 Y : 1 114 797 altitude : 163 m NGFStatut du terrain : privé

Propriétaire du terrain :

Arrêté de prescription n° : 16-2006-057 en date du 6 février 2006Arrêté de désignation n° : 16-2008-116 en date du 7 aout 2008

Responsable désigné : Cyril MarcignyOrganisme de rattachement : Inrap

Maître d’ouvrage des travaux : carrière MEACNature de l’aménagement : extension de carrièreOpérateur chargé des travaux : Inrap Grand-Ouest

Surface du projet d’aménagement : 2 500 m²Dates d’intervention sur le terrain : 1/12/08 au 15/12/08Surface diagnostiquée :

Résultats

Problématique de recherche et principaux résultats :

(cf. notice scientifique)

Lieu de dépôt temporaire du matériel archéologique :InrapCentre archéologique de Basse-NormandieBoulevard de l’Europe14540 Bourguébus

MOTS CLÉS DES THESAURUS

Chronologie :

Paléolithique Antiquité romaine (gallo-romain)inférieur République romainemoyen Empire romainsupérieur Haut-Empire (jusqu'en 284)Mésolithique et Épipaléolithique Bas-Empire (de 285 à 476)

Néolithique Époque médiévaleancien haut Moyen Âgemoyen Moyen Âgerécent bas Moyen ÂgeChalcolithique Temps modernes

Protohistoire Époque contemporaineÂge du Bronze Ère industrielle

ancienmoyenrécent

Âge du FerHallstatt (premier âge du Fer)La Tène (second âge du fer)Indéterminé

Sujets et thèmes :

Édifice public Artisanatalimentaire

Nb Mobilier Études annexesÉdifice religieux Argile : atelier Industrie

lithiqueGéologiepédologieÉdifice militaire Atelier

métallurgiqueIndustrieosseuse

DatationBâtimentcommercial

Artisanat Céramique AnthropologieStructurefunéraire

Autre Restesvégétaux

PaléontologieVoirie St. indéterminée Faune ZoologieHydraulique Flore BotaniqueHabitat rural Objet

métalliquePalynologie

Villa Arme MacrorestesBâtiment agricole Outil An. de

céramiqueStructure agraire Parure An. de métauxUrbanisme Habillement Acq. des

donnéesMaison Trésor NumismatiqueStructure urbaine Monnaie ConservationFoyer Verre RestaurationFosse Mosaïque AutreSépulture PeintureGrotte SculptureAbri InscriptionMégalithe Autre

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INTERVENANTS ET MOYENS MIS EN OEUVRE

Intervenants scientifiques :

Direction scientifique et responsable de l’opération :FICHET de CLAIRFONTAINE François (Conservateur Régional de l’Archéologie)DESLOGES Jean (Conservateur en charge du dossier, MCC)

MARCIGNY Cyril (responsable scientifique, Inrap)LANGLOIS Jean-Yves (Adjoint Scientifique et Technique, Inrap)

Organigramme de l’équipe scientifique (phase terrain) :GALLOUIN Erik (fouilleur, Inrap Basse-Normandie)GHESQUIÈRE Emmanuel (fouilleur, Inrap Basse-Normandie)GIAZZON David (fouilleur, Inrap Basse-Normandie)MARCIGNY Cyril (responsable d’opération, Inrap Basse-Normandie)

Dessin :L’équipe de fouille

Topographie :VIPARD Laurent (Inrap Basse-Normandie)

Photographie :L’équipe de fouille

Gestion du mobilier :CLÉMENT-SAULEAU Stéphanie (Inrap Basse-Normandie)

Organigramme de l’équipe scientifique (post fouille) :CLÉMENT-SAULEAU Stéphanie (étude mobilier céramique, Inrap Basse-Normandie)FROMONT Nicolas (étude bracelet en schiste, Inrap Centre – île-de-France)GHESQUIÈRE Emmanuel (étude du mobilier lithique, Inrap Basse-Normandie)GIAZZON David (responsable de secteur, Inrap Basse-Normandie)MARCIGNY Cyril (responsable d’opération, Inrap Basse-Normandie)VIPARD Laurent (cartographie, Inrap Basse-Normandie)

Dessin (mise au propre des plans et stratigraphie) :PALLUAU Jean-Marc (Inrap Basse-Normandie)GIAZZON David (Inrap Basse-Normandie)

Photographie :L’équipe de fouille

Intervenants administratifs :

Inrap,Direction Interrégionale Grand-Ouest : Gilbert AGUESSE (Directeur interrégional)

DRAC,Service Régional de L’archéologie : Jean DESLOGES (Conservateur du Patrimoine)

Carrière MEAC,M. Paigné

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Notice scientifique :

ECOUCHE (61) Carrière MEAC

Fouille du 1/12/08 au 15/12/08 Responsable : Cyril MARCIGNY, Inrap

Une fenêtre de décapage de 2500 m² a été ouverte autour d’une concentration de vestiges céramiques découverts lors d’un diagnostic archéologique. La fouille a permis la découverte de trous de poteau correspondant à un bâtiment allongé trapézoïdal de tradition rubanée, orienté est-ouest. Deux fosses latérales bordent le bâtiment au nord et au sud. Elles sont très étendues et peu profondes. La fosse nord est située à l’aplomb des vestiges découverts au diagnostic. Une fosse circulaire, interprétée comme un possible silo, est présente entre la fosse latérale sud et la paroi du bâtiment. Le mobilier assez important a été découvert dans la probable fosse silo, dans les fosses latérales et dans une moindre mesure dispersés dans les limons dans la partie ouest de la fenêtre de fouille. Le mobilier céramique se compose de formes globulaires décorées de décors plastiques (boutons, anses, V-cordons et cordons horizontaux). Le mobilier en silex est réalisé exclusivement dans un faciès local du silex dit du Cinglais. Plusieurs éléments témoignent de la production in situ de lames régulières par percussion indirecte. La plupart des artefacts relèvent toutefois de la production d’éclats courts. L’outillage est dominé par les grattoirs et les éclats retouchés. La présence de burins sur lame régulière et de tranchets est toutefois non négligeable. Un fragment de bracelet de schiste à couronne large a été découvert dans le comblement de la fosse latérale sud. De nombreux éclats de dolérite témoignent par ailleurs d’une production d’outils bifaciaux (haches?). Une série d’outils de mouture fragmentaire et de percuteurs en grès complètent l’assemblage. Les ossements sont très mal représentés car mal conservés et se limitent à quelques dents de bovins. La datation de l’ensemble des vestiges renvoie au Néolithique ancien, de tradition stylistique Villeneuve-Saint-Germain récent/cordon. Des témoins d’autres périodes sont représentés de façon très partielle dans la fenêtre de fouille. Quelques fossés gallo-romains se placent en limite d’une riche occupation située à une centaine de mètres dans la même parcelle. Le mobilier est varié et comprend de la céramique commune, quelques fragments d’amphore et un élément de dallage en marbre très soigneusement façonné et poli. La période moderne est représentée par un petit fossé de parcellaire et un cône d’effondrement d’une galerie de carrière de calcaire. Trois silos ont également été mis en évidence mais ne contiennent aucun mobilier et n’ont pas pu être rattachés à une période particulière. Une série de chablis a été mis en évidence dans la partie nord de la fenêtre. Leur remplissage a livré des charbons de bois millimétriques et quelques silex taillés. Leur attribution au Néolithique ne peut pas être exclu.

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Plan masse du site.

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DEUXIEME SECTION

Description et résultats de l’opération

Chapitre 1 – CONTEXTE :Cadre et modalités de l’intervention

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Chapitre 1 - Contexte : Cadre et modalités de l’intervention

La commune d’Ecouché est située à proximité d’Argentan, sur les rives de l’Orne, entre Massif armoricain et plaine sédimentaire

(Plaine de Caen-Argentan ; fig. 1). La fouille a concerné principalement une zone riche en vestiges du Néolithique ancien, menacé par l’extension de la carrière de calcaire MEAC, au sud de la commune au lieu dit Bellevue ou La Carrière à Corneille. Cette zone est encadrée par deux rivières affluentes de l’Orne ; la Cance à l’est et l’Udon à l’ouest (fig. 2). Elle est située à mi-parcours entre ces deux points d’eau potentiels (à 500 m), implantée sur un point haut (environ 165 m Ngf), dans un secteur au relief toutefois peu marqué (pentes naturelles vers l’ouest et l’est de l’ordre de 3 %).

1.1 Modalités de l’intervention

L’extension de la carrière MEAC à Ecouché et Loucé (Orne) a donné suite à un diagnostic archéologique sur une surface de quinze hectares (conduit par B. Herard, Inrap ; fig. 3). A cette occasion ont été mis en évidence les vestiges de trois occupations échelonnées du Néolithique ancien à la période Antique. Deux d’entre elles ont fait l’objet d’un arrêté de prescription de fouille portant le n° 16-2006-57 (site Néolithique d’Ecouché, parcelle AD 57) et le n° 16-2006-58 (enclos funéraire de Loucé, parcelle ZA 1). Ce rapport présente la première opération. Le site Néolithique est apparu lors de l’ouverture de la tranchée 17 du diagnostic (fig. 3). Une concentration de mobilier céramique a été mise en évidence par B. Herard et son équipe, sur une longueur de dix mètres de tranchée et sur 15 à 25 cm de profondeur. Une extension du décapage vers le nord a alors été réalisée de manière à repérer une des limites de cette concentration (estimé à au moins 40 m²). Le mobilier découvert dans la tranchée et lors de l’extension nord est essentiellement céramique avec quelques rares éclats de silex. Une cinquantaine de tessons ont permis de restituer graphiquement sept récipients distincts. Les formes en demi sphère et les décors constitués de boutons sur la lèvre et de cordons en V sont très caractéristiques et permettent de proposer une datation au Néolithique ancien et plus particulièrement au groupe Blicquy – Villeneuve-Saint-Germain (acronyme BVSG)

dans sa phase dite « à cordons ». A l’issue de ce diagnostic, le responsable scientifique de l’opération proposait à titre d’hypothèse d’interpréter cette couche de mobilier comme le fond probable d’une fosse bordant un bâtiment. Il n’excluait pas non plus la présence possible de niveaux de sols plus ou moins bien conservés.

L’abondance des vestiges et les propositions interprétatives de B. Hérard ont permis à l’état, après consultation de la CIRA Grand-Ouest, de prescrire une fouille sur une surface de 2500 m².

a) La problématique

La découverte d’un possible habitat à Ecouché s’inscrit dans la problématique plus large de la néolithisation de l’Ouest de la France et la caractérisation des groupes culturels qui accompagne ce phénomène qui signent la fin des « chasseurs-cueilleurs » de la Préhistoire. Au début du Ve millénaire, les pratiques néolithiques commencent à s’étendre à la partie sédimentaire de la Basse-Normandie et à renforcer leur emprise sur le milieu. Il existe toutefois peu de sites de référence et jusqu’à aujourd’hui, seuls ceux de Jort et de Fontenay-le-Marmion (Calvados) peuvent sans conteste être rattachés à une phase classique du BVSG. Ces deux gisements identifiés par des fosses pour le premier et par un bâtiment isolé pour le second (fosse latérale et silo) ont livré un mobilier céramique généralement peu abondant associant décor au peigne et boutons jumelés collés, de nombreux bracelets en schiste ou en terre cuite et une industrie lithique encore très proche de la phase précédente du RFBP/BVSG ancien (en particulier débitage laminaire sur silex « du Cinglais »). Ces premiers colons BVSG, au contact des groupes de l’Ouest de la France influencés par les cultures méridionales (liens avec l’Epicardial sur la base des décors des céramiques de stockage), commencent à s’installer sur les marges du Massif armoricain. Il semble alors que le BVSG « classique » des phases précédentes se transforme, dans un processus d’intégration où la part des populations locales est difficile à quantifier, de manière à former une nouvelle entité chronoculturelle très proche de l’Augy-Sainte-Pallaye définie anciennement par

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Chapitre 1 - Contexte : Cadre et modalités de l’intervention

Ecouché

Fig. 1 - Localisation du site sur la commune d’Ecouché (source Carte Archéologique, DRAC).

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Chapitre 1 - Contexte : Cadre et modalités de l’intervention

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Fig. 2 - Localisation topographique du site (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

Site

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Chapitre 1 - Contexte : Cadre et modalités de l’intervention

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Emprise du diagnostic archéologique

Limites communales

Limites de parcelles

Tranchée de sondage

Creusement > 1 m de profondeur

Vestiges néolithiques

Extension présumée

Vestiges protohistoriques

Extension présumée

Vestiges gallo-romains

Extension présumée

Vestiges médiévaux

Extension présumée

Vestiges modernes / contemporains

Vestiges d'époque indéterminée

Extension présumée

Légende

Commune de Joué du Plain

Commune d’Ecouché

Commune de Loucé

Fig. 3 - Emprise du diagnostic et délimitation de la zone de fouille en rouge (DAO, L. Vipard, Inrap).

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Chapitre 1 - Contexte : Cadre et modalités de l’intervention

Gérard Bailloud. A cette époque, les occupations humaines se multiplient sur les trois départements bas-normands. Les sites sont généralement difficiles à caractériser. Ils sont représentés par quelques fosses éparses (comme à Plomb dans la Manche), plus rarement des constructions comme à Mondeville (Calvados) qui dans bien des cas livre un mobilier très stéréotypé : bracelets en schiste ou en terre cuite, débitage sur silex du Cinglais dans la continuité des phases précédentes et céramiques décorées de cordons en relief en V et de boutons. Contemporains de ces deux dernières phases chronologiques dans le deuxième quart du Ve millénaire, des ateliers de production de bracelets en schiste s’implantent à proximité des gisements de matières premières (dans le sud de l’Orne et le nord de la Sarthe). Ces sites où l’on retrouve plusieurs milliers de fragments de bracelets ont diffusé des produits semi finis et finis jusqu’en Île-de-France.

Dans un tel contexte de découverte, il est évident que le site d’Ecouché, dont la place chronologique entre BVSG classique et BVSG à cordons n’est pas clairement définie, présente un intérêt scientifique de premier ordre sur le plan régional. Sa situation géographique entre des microrégions mieux connues nous permettra de faire le lien entre les groupes producteurs de bracelets en schiste du sud de l’Orne, les lieux d’approvisionnement en silex du Cinglais et les sites de la Plaine de Caen. Le rôle de cette zone intermédiaire pourrait être ainsi être mieux perçu à l’issue de la fouille de ce site d’habitat et une tentative d’approche modélisatrice pourrait être tentée à l’échelle de la Basse-Normandie.

Au vue de ces éléments, les principaux objectifs de cette opération peuvent se décliner selon les axes suivants.

- l’approche paléoethnologique, à travers l’étude de cet habitat (répartition spatiale, architecture), l’étude des structures (lecture morphologique, approche taphonomique des restes mobiliers et tentative d’interprétation) ;

- l’approche culturelle et chronologique, appréhendée grâce à l’étude du mobilier en terre cuite et du mobilier lithique (étude pétrographique, chaîne opératoire et typologie), en

substance rechercher les caractères endogènes et exogènes du corpus ;

- l’approche paléoenvironnementale ou paléoécologique et en particulier l’interaction homme/milieux étudiée à travers les analyses palynologiques, carpologiques et anthracologiques ;

- l’ensemble tendant finalement à une tentative de lecture de la vie quotidienne sur ce site.

b) Mise en œuvre sur le terrain

La phase de terrain a été précédée par 2 jours de préparation, durant lesquels l’archéologue responsable de l’opération et un des spécialistes (lithicien) ont pris connaissance du contexte archéologique et géologique. Ils ont mis à profit ce temps pour coordonner les installations de chantier et pour préciser les stratégies d’interventions qui devraient être le mieux adaptées aux objectifs scientifiques et aux contraintes techniques de l’opération. Le décapage du site, estimé à environ une durée d’une semaine, a concerné l’ensemble de la zone prescrite sur une surface de 2 500 m². Celui ci a été effectué par passes fines jusqu’au niveau d’apparition des premiers éléments mobiliers (céramiques, lithiques, osseux, ..) ou architecturaux (trous de poteaux, fosses). Un nettoyage manuel de la surface décapée a ensuite été réalisé de manière à appréhender dans sa totalité les différentes composantes du site. Cette phase de décapage (dont la mise en œuvre est particulièrement délicate au regard des périodes concernées) a mobilisé une pelle mécanique ainsi que deux archéologues pour le décapage et le premier nettoyage des structures. Le reste de l’équipe s’est durant ce laps de temps consacré aux travaux de nettoyage, de délimitation et de numérotation des structures. Cette étape a visé à inventorier et à dénombrer de manière exhaustive les vestiges du site afin d’asseoir les principes méthodologiques et les choix de la fouille. En parallèle, un premier plan d’ensemble a été dressé afin d’alimenter et de favoriser cette première étape de la réflexion (sous la responsabilité de L. Vipard, topographe Inrap).

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Les structures ont fait l’objet de coupes systématiques puis d’une fouille exhaustive avec relevé des vestiges en 3D afin de réaliser une étude stratigraphique et taphonomique des artefacts. Lors de la fouille, un échantillon de sédiment de 10 litres a été collecté dans les couches archéologiques les plus propices à une approche paléoenvironnementale. La fouille a été effectuée en deux semaines par une équipe de quatre personnes et la post fouille en trois semaines par deux archéologues.

1.2 Les principaux résultats

A l’issu des décapages, la fouille couvrait une surface d’un peu plus de 2500 m² (fig. 4). L’épaisseur de sédiment décapée lors des travaux archéologiques est comprise entre 0,65 et 1 m. Les résultats, hormis les quelques silex attribués au Paléolithique moyen, concernent cinq horizons chronologiques s’étageant du Néolithique à l’époque gallo-romaine :

- une occupation du Néolithique ancien représentée par un ensemble de structures appartenant à un bâtiment ;

- le bord septentrional d’un enclos gallo-romain et des structures avoisinantes

- un fossé parcellaire moderne ou contemporain et une carrière de même époque

- enfin un ensemble de structure non daté : quatre trous de poteaux et quatre silos.

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Chapitre 1 - Contexte : Cadre et modalités de l’intervention

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Fig. 4 - Plan masse des vestiges découverts à Ecouché (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

Chapitre 2 – L’HABITAT DU NEOLITHIQUE ANCIEN

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Un des enjeux de la fouille d’Ecouché était de répondre à la possible conservation d’un niveau de sol ou d’une couche livrant

du mobilier néolithique lié à un possible bâtiment. L’approche archéologique a donc consisté en un décapage à plusieurs niveaux permettant ainsi de relever les vestiges dans les trois dimensions. La stratégie fixée au début de l’opération a été maintenue durant la totalité du temps d’intervention : fouille fine des secteurs très bien conservés et de la totalité des structures et relevé des vestiges en 3D. Cette stratégie qui alterne dans le même temps visions d’ensemble (à l’échelle du site) et de détail (à l’échelle de la « couche archéologique » ou de la structure) permettait une interprétation rapide des données sans dévaloriser l’information, tout en conservant une certaine finesse d’observation. Cette approche planimétrique des structures et des niveaux d’apparition a été corrélée à une coupe de référence réalisée au nord du site et qui a servi de référence pour l’affectation stratigraphique des objets prélevés lors des décapages (fig. 5).

2.1 La coupe stratigraphique de référence

Le sous-sol est ici constitué de calcaire. Ce substrat est couvert d’un fort recouvrement limoneux (plus d’un mètre), qui constitue un terrain particulièrement favorable aux cultures et qui a fait la renommée de la plaine d’Argentan. Dans le détail, cette stratigraphie s’avère complexe et avoir une histoire longue. Des phénomènes de colluvionnement importants ont en effet pu être observés, ainsi que différents phénomènes de troncature des sols.

Le recouvrement limoneux total est de l’ordre de 1 à 1,20 m au niveau de la coupe de référence ab (fig. 5). Il surmonte une couche de calcaire pulvérulent que l’on suit sur la carrière actuelle sur une dizaine de mètre de hauteur. Sur ce substrat se développe par endroit une couche de limon orange très argileux et lacunaire, parfois épaisse de 0,10 m. Sur cette couche, on trouve un limon orangé stérile, assez argileux à sa base et beaucoup plus limoneux au sommet. Il possède une puissance de l’ordre de 0,30 m. Au-dessus se trouve une couche de limon gris-orangé, dans lequel les vestiges néolithiques ont été découverts sous forme dispersés au sein

de bioturbations anciennes. D’après J.-P. Lautridou (géomorphologue de l’Université de Caen) lors de sa visite sur le terrain, ce niveau a subi une troncature, probablement assez faible, antérieurement à l’époque romaine. Ce niveau mesure en moyenne 0,30 m d’épaisseur. Au-dessus se trouve un niveau de colluvionnement constitué de limon argileux, à la base et dans lequel du mobilier gallo-romain a été découvert sous forme dispersée. Ce niveau qui mesure 0,20 m d’épaisseur est surmonté par les derniers 0,30 m de terre végétale, dans lequel se trouvent dispersés des vestiges néolithiques, qui ne semblent pas être de même nature que le mobilier trouvé lors de la fouille (occupation plus récentes ?), et des fragments de céramiques romaines et modernes.

A la lecture de ces données, il ne semble pas que l’on puisse considérer qu’il y a encore des niveaux en place sur le site malgré la présence de vestiges lithiques sur deux niveaux qui se succèdent. Le premier et le plus ancien (entre 1 m et 0,90 m), à l’interface entre les limons orangés stériles et les limons de recouvrement anciens gris-orangé a livré un peu de matériel appartenant au Paléolithique. On décompte trois silex issus du quart nord-ouest du décapage, parmi lesquels une pointe de biface et d’un élément laminaire épais (fig. 6). Juste au-dessus de ce niveau (entre 0,80 et 0,65 m sous le décapage), le matériel néolithique est relativement important pris dans une matrice limoneuse grise-orangée (fig. 7). Certains vestiges proviennent de structures non anthropiques comme des bioturbations ou des chablis (comme par exemple la concentration 35 de la figure 7), d’autres sont les ultimes témoins visibles de creusements néolithiques qu’il n’est possible d’identifier qu’au niveau du limon argileux orange ou du substrat calcaire.

2.2 Les structures néolithiques

Le décapage de la fenêtre de fouille a très rapidement permis de mettre en évidence un ensemble de structures rattachables au Néolithique ancien (fig. 7) conformément aux données déjà repérées lors du diagnostic. Un important mobilier a été découvert dans le comblement de deux vastes fosses orientées est-ouest (St. 24 et St. diag), interprétées comme des fosses latérales bordant

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

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Terre végétale

Limon brun, inclusions modernes, (horizon Gallo-Romain dans la partie inférieur)

Limon brun, argileux, gris

Horizon néolithique

Argile rougeâtre

Argile brune

Tranchée de diagnostic

Limon brun-jaune, sec du au tassement du talus

Limon brun mélé d'argile, (fossé-talus?)

structure ?

EstOuestCalcaire

Calcaire

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1m

a b

Fig. 5 - Coupe (ab), au nord du décapage, permettant de suivre les di�érents horizons formant la stratigraphie naturelle du site (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

30

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

N

0 10m

13

11

17

Fig. 6 - Répartition spatiale des vestiges paléolithiques découverts à l’interface des limons de recouvrement anciens gris et des limons orangés stériles (DAO, J.M. Palluau, photo E. Gallouin, Inrap).

31

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

st.36

st.11

st.21

st.29

st.28

st.26

st. 22

st. 20

st. 23

st. 18

st.25

st.30

st.31

st.32

st.27

st.24

st.12

154

71

3

16

89 129

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134130

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70

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57

54

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5150

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2

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20

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4340

41

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46 4748

49

0 5m

N

Fig. 7 - Plan de répartition des vestiges néolithiques au niveau du limon gris orangé. Les silexsont représentés par des triangles noirs et la céramique par un rond de couleur rougeexprimé en quantité de tessons. Les structures néolithiques sont en gris (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

32

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

un bâtiment, et deux silos (St. 12 et 11). Enfin un ensemble de trous de poteaux encadré par les deux fosses latérales a été rattaché à cette phase sur la foi de leur agencement.

a) Le bâtiment

Le bâtiment présente dans ces grandes lignes les caractéristiques principales des constructions de la sphère danubienne : fosses latérales, trous de poteaux disposés en tierce, plan allongé.

Les fosses latérales

Les fosses latérales se détachent un peu de celles de l’architecture danubienne classique (Rubané et BVSG) et se rapprochent davantage de celles reconnues sur des sites BVSG à cordon comme Saint-Vigor-d’Ymonville en Seine-Maritime (Ghesquière et Marcigny 2008 ; Marcigny et al. à paraître). En effet, elles sont très étendues et très peu profondes.

La première fosse a été reconnue lors du diagnostic. Ces dimensions exactes ne sont pas connues, mais un minimum de sept mètres sur deux peut être proposé (fig. 8). Un important lot mobilier, essentiellement céramique, en provient. Lors de la fouille, seul un creusement a pu être encore observé et étudié. Il s’agit de la structure St. 10 orientée est-ouest et comblée de limon brun taché de micro-charbons.

La fosse sud, bien identifiée lors du décapage, est beaucoup plus vaste (fig. 8). Elle semble border tout le côté de la maison et s’étendre sur 20 m de longueur et 12 m de largeur. Cependant, seuls les vestiges lithiques et céramiques nous suggèrent une telle étendue puisque ces contours sommitaux sont difficiles à distinguer du limon encaissant (fig. 9 et 10). Comme pour la fosse nord, des creusements plus profonds, comblé de limon brun, ont été identifié à la fouille. Ils se limitent à trois structures. La première est globalement circulaire et mesure 1,80 m de diamètre (st. 11). La seconde, ovalaire, mesure quatre mètres sur deux (St. 36). La troisième mesure 10 m sur 4 (St. 24). Leur creusement ne s’étend pas au-delà des 15 cm sous le niveau de décapage.

Les trous de poteaux

Malgré le faible nombre des fosses d’implantations de poteaux retrouvées (problèmes de lecture ? de conservation ?), onze structures permettent de restituer le plan d’une habitation de forme légèrement trapézoïdale, orienté est-nord-est/ouest-sud-ouest (fig. 11).

L’emprise du bâtiment au sol en tenant compte des poteaux extrêmes mesure 19 m de longueur et entre 4 et 5,50 m de largeur. Les poteaux déterminent trois tierces (une seule complète) ainsi qu’un dispositif en Y (incomplet). Une quatrième travée à l’est est possible avec le poteau st. 32. Les trous de poteaux, pour une même tierce, sont espacés de 2 m les unes des autre. Les tierces quant à elles le sont de 4 à 7 m les unes des autres.

Inventaire des trous de poteaux :

St. 20 : Il mesure 0,70 m de diamètre. Il présente un profil lenticulaire et des bords évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,10 m dans le substrat calcaire (0,9 mètre sous le sol actuel). Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène.

St. 21 : Il mesure 0,70 m de diamètre. Il présente un profil lenticulaire et des bords évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,10 m dans le substrat calcaire. Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène.

St. 25 : Il mesure 0,70 m de diamètre. Il présente un profil en cuvette à fond plat et des bords peu évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,20 m dans le substrat calcaire. Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène.

St. 26 : Il mesure 0,80 m de diamètre. Il présente un profil en cuvette à fond plat et des bords peu évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,20 m dans le substrat calcaire (0,9 mètre sous le sol actuel). Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène.

33

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

S NSt. 24

6

O ESt. 24

6

O E

6

st.Diag

S N

6

st.Diag

SN

St. 36

labour

6

S N

st.11

labour

6

Fig. 8 - Coupes des deux fosses latérales encadrant le bâtiment (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

6 : limon brun mêlé de micro-charbons7: limon brun, noir, charbons de bois et silex.8: limon brun, argileux.

3 : calcaire mêlé de limon brun et de micro-charbons4 : calcaire détritique sablonneux

1 : limon brun2 : limon brun mêlé de calaire et de charbons de bois

5 : calcaire blanc

st.36

st.11

st.21

st.29

st.28

st.26st.20

st.25

st.30

st.31

st.32

st.27

st.24

st.10

st.Diag

st.22

st.23

st.18st.12

N

0 2mEchelle de coupe

0 2mEchelle de coupe

34

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Fig. 9 - Vue de la fosse latérale sud avant sa fouille, les étiquette jaune sont placées à l'aplomb desvestiges (photo, E. Gallouin, Inrap).

Fig. 10 - Vue en coupe de la fosse latérale sud avant sa fouille, les contours de la structure sont trèsdifficile à distinguer du limon encaissant gris-orangé (photo, E. Gallouin, Inrap).

35

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Fig. 11 - Coupes des trous de poteaux du batiment néolithique (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

st.21

st.29

st.28

st.26st.20

st.25

st.30

st.31

st.27

st.32

st.22st.18

st.23

N

0 2m

2m

36

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

St. 27 : Il mesure 0,80 m de diamètre. Il présente un profil en cuvette et des bords évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,20 m dans le substrat calcaire. Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène.

St. 28 : Il mesure 0,90 m de diamètre. Il présente un profil en cuvette et des bords évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,20 m dans le substrat calcaire. Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène.

St. 29 : Il mesure 0,80 m de diamètre. Il présente un profil en cuvette et des bords évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,20 m dans le substrat calcaire. Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène.

St. 30 : Il mesure 0,90 m de diamètre. Il présente un profil en cuvette et des bords évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,20 m dans le substrat calcaire. Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène.

St. 31 : Il mesure 0,90 m de diamètre. Il présente un profil en cuvette et des bords évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,20 m dans le substrat calcaire. Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène.

St. 32 : Il mesure 0,60 m de diamètre. Il présente un profil lenticulaire et des bords évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,10 m dans le substrat calcaire. Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène. St.60 : Il mesure 0,90 m de diamètre. Il présente un profil en cuvette et des bords évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,20 m dans le substrat calcaire. Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène.

St.61 : Il mesure 0,70 m de diamètre. Il présente un profil lenticulaire et des bords évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,10 m dans le substrat calcaire. Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène.

St.62 : Il mesure 0,60 m de diamètre. Il présente un profil lenticulaire et des bords évasés. Il s’enfonce sous le niveau de décapage de 0,10

m dans le substrat calcaire. Son remplissage est constitué de limon brun gris homogène.

Ce bâtiment, même s’il semble très incomplet en ce qui concerne le nombre de poteaux conservés ou identifiables dans le limon, permet des comparaisons avec les standards architecturaux du Néolithique ancien. Le modèle 4 proposé par Annick Coudart dans son ouvrage sur l’architecture danubienne (Coudart 1998) est très proche de la construction d’Ecouché. Il est formé de trois parties -arrière, centrale et avant- sur le rythme ●/●/●●●.

La partie arrière semble absente. La travée incomplète située à l’extrême ouest pourrait correspondre au pignon du bâtiment. La partie centrale est de type à une travée, représentée par un dispositif en Y incomplet. La partie avant possède deux voire trois travées (selon que l’on considère ou non le poteau st. 32), espacées de 3 à 4 m les unes des autres. Aucun dispositif de couloir n’est visible sur le bâtiment.

Deux poteaux surnuméraires situés sur la façade sud du bâtiment peuvent participer à un possible système d’entrée latérale, bien que ce type de dispositif ne remporte pas l’adhésion des spécialistes et fait l’objet de débats (Coudart 1998). Ces deux poteaux sont placés à 1,50 m des tierces de l’habitation et pourraient également signaler l’emplacement de la paroi extérieure de la construction. Dans ce cas de figure, la surface interne du bâtiment pourrait alors être estimée à 150 m².

b) Le silo St. 12

Une dernière fosse peut être rattachée à cette phase. Elle est de plan circulaire et est située entre la fosse latérale sud et le bâtiment (fig. 8, St. 12). Elle mesure 1,60 m de diamètre et présente un profil en cuvette (fig. 12). La profondeur du creusement et son caractère soigné suggèrent l’hypothèse d’un usage comme silo par comparaisons avec d’autres structures de ce type connu au niveau régional à Mondeville (Chancerel et al. 2006) et Fontenay-le-Marmion (Giraud et Juhel 2004).

Son comblement est formé de trois couches (fig. 12, C et D). La première à sa base est

37

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Fig. 12 - La structure 12, au niveau du décapage (A), apparition de tessons de céramiques en surface (B),coupe (C et D) (DAO, J.M. Palluau, photo E. Gallouin, Inrap).

S N

1

2

3

1: Limon brun.2 Limon brun, noir, charbon de bois et silex.3: Limon brun, argileux.

3�

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

composée d’un limon brun argileux dénué de mobilier archéologique. La couche médiane s’est avérée très riche en restes organiques (charbons de bois surtout) et en vestiges lithiques et céramiques (dont un vase presque complet, fig. 12, B). La dernière, au niveau du décapage, était constituée d’un limon brun, très semblable au limon encaissant, mêlé à de nombreux restes mobiliers (silex exclusivement). Chaque couche a fait l’objet d’un prélèvement de 10 litres puis d’un tamisage en laboratoire sans livrer aucun carporeste.

3.3 Le mobilier lithique

Plusieurs matières premières distinctes ont été mises en évidence sur le site. Les silex constituent la masse la plus importante, avec 917 déchets de taille (supérieurs à 20 mm).

a) Le silex

Un total de 917 déchets de taille a été découvert sur l’ensemble du site, parmi lesquels 108 outils. Il faut également rajouter 519 esquilles. Les déchets de taille ont été découverts soit dispersés dans les limons, soit piégées dans les structures en creux néolithiques. L’essentiel du mobilier est toutefois issu d’une unique structure identifiée comme un probable silo (St. 12) avec 697 déchets de taille, 459 esquilles et 661 petits débris brûlés. Dans le cadre de l’étude du mobilier lithique découvert sur le site, celui-ci est étudié structure par structure, pour conserver le caractère d’ensembles clos à l’étude. Seuls les artefacts découverts dispersés dans les limons sur le site ont été regroupés en un seul lot (inventaire par objet en annexe), qui n’a pas la même valeur de représentation que le mobilier découvert en structure, avec des possibilités de palimpseste plus importantes.

Plusieurs types de silex sont présents dans la série, indifféremment dans le mobilier piégé dans les limons que pour celui issu des structures. Tous appartiennent néanmoins à l’horizon bathonien qui affleure dans les argiles depuis Ecouché jusqu’à Rânes et Saint-Hilaire-de-Briouze. Ce silex qui appartient à la catégorie régionale des silex dits « du Cinglais » présente sous sa forme optimum

sursilicifié un grain fin, un aspect légèrement satiné légèrement translucide, n’est toutefois représenté que par un nombre marginal de pièces sur le site, principalement réservé à la production de lames régulières. Sa couleur permet difficilement de le distinguer du silex éponyme des Moutiers-en-Cinglais, à la nuance près que la couleur du silex d’Ecouché semble majoritairement assez foncé dans les tons brun-gris. La plupart des artefacts sont réalisés à partir de silex de qualité moyenne, de couleur gris, avec un veinage rouge qui apparaît sur les pièces « brûlées », où domine la production d’éclats larges et épais. Le grain est plus ou moins grossier suivant les blocs. Son origine est tout de même probablement identique à celle du silex de très bonne qualité minoritaire sur le site, comme le suggèrent les types de blocs issus d’autres minières régionales (Ghesquière et al. 2008). Dans la mesure ou tous les silex utilisés semblent liés au(x) même(s) gisement(s) (avec des choix de qualité de matériaux différents suivant les usages) et du fait du manque de temps imparti à la phase de post-fouille, aucun décompte précis du type de silex n’a été réalisé par structure.

b) Le mobilier en silex de la structure St. 12

697 vestiges sont issus de cette fosse, parmi lesquels 77 outils. La présence de 459 esquilles inférieures à 2 cm est également à noter, ainsi que 661 petits débris brûlés. Ces derniers s’ajoutent aux 95 débris brûlés (supérieurs à 6 mm d’épaisseur) et s’ajoutent au fait que 46 % des artefacts (supérieurs à 2 cm) de cette structure ont subi un passage dans le feu. Leur dépôt ultime dans ce qui est interprété comme un silo est donc lié de manière très nette à une structure de combustion, non identifiée lors de la fouille. De nombreux éclats ont été découverts fragmentés en cupules thermiques (petits débris brûlés) sur place dans la fosse, preuve que l’activité d’éclatement s’est prolongée après leur dépôt. Il y a donc de fortes chances pour qu’ils aient été déposés « à chaud ».

3�

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Enfin, la présence de 60 déchets de taille de dolérite verte, aussi bien des grands éclats que des petites esquilles est à signaler et fait l’objet d’un chapitre particulier.

Débitage

La production est dominée par les éclats, plus souvent courts et épais qu’allongés et minces dans la série, sans exclure pour autant plusieurs chaînes de production de lames très bien maîtrisées. Le choix du silex dans la réalisation des différentes productions est très pertinent, avec la réserve du silex au grain fin (dit « Cinglais d’Ecouché ») à la production laminaire et du silex grenu à celle des éclats courts. La quantité assez importante de produits d’entame et de sous-entame (12 % des artefacts supérieurs à 2 cm) suggère l’arrivée sur le site de blocs bruts ou simplement testés, en tout cas encore largement corticaux. Cela ne doit pas surprendre dans ce contexte de proximité géographique du matériau lithique. Même si les lieux d’extraction ne sont pas encore strictement localisés, il est très probable qu’ils se situent à moins de cinq kilomètres du site.

La production d’éclat : Le débitage est orienté en majorité vers la production d’éclats larges de dimension moyenne à grande (6 à 10 cm de longueur), destiné à servir de supports à la réalisation des outils communs (grattoirs, éclats retouchés/denticulés, outils prismatiques, « tranchets »,…). Du fait de leur module important, ils portent en majorité des plages corticales plus ou moins étendues. La production a été réalisée à partir de nucléus à multiples plans de frappe, dont 22 ont été mis en évidence dans la structure (dont deux ont fait l’objet d’une réutilisation comme boucharde). Les tailleurs ont utilisé toutes les arêtes convenables pour établir un nouveau plan de frappe et débiter quelques éclats dont le module était jugé convenable. Les talons sont larges et épais, lisses ou faux-dièdre. Les bulbes de percussion sont triangulaires et non saillant, avec lancettes peu marquées et pas de lèvre d’arrachement. Ces stigmates suggèrent l’usage de la percussion dure lancée, sans violence exagérée dans le coup porté. Les quelques percuteurs présents dans la série (nucléus à éclats bouchardés, éclats de nucléus bouchardés) suffisent à produire ce type de débitage.

Le recours à un percuteur en grès (retrouvé dans des structures voisines), n’est évidemment pas à exclure. Une part assez sensible d’éclats laminaires (autour de 7 %) est également à noter. Bien que bénéficiant des mêmes techniques de percussion présumée que pour les éclats courts, cette catégorie correspond à un besoin en produits allongés peu réguliers, qui sont un substitut à une industrie laminaire minoritaire. Ils sont utilisés dans le cadre de la réalisation d’outils divers, de taille moyenne (grattoirs, éclats retouchés,…).

La production laminaire

Plusieurs catégories de vestiges caractérisent la production laminaire, qui reste très minoritaire dans l’assemblage de la structure 12 puisqu’il ne constitue que 8 % des déchets de taille (supports d’outils inclus). Leur surreprésentation au sein de l’outillage est manifeste puisque plus d’un outil sur cinq est réalisée sur un support laminaire.

Les lames obtenues par percussion directe : Ces supports sont représentés par 18 pièces dans la série, 13 entières et 5 fragmentées. Ces lames présentent une taille modeste (6/7 cm) et une régularité assez relative. Le silex utilisé présente en majorité un grain fin dans le silex gris foncé local. Les bords sont sinueux et l’épaisseur variable, souvent importante à l’extrémité proximale. Les talons sont lisses, larges et minces, moins souvent étroits et minces. Les bulbes sont peu marqués, comme les lèvres d’arrachement. La préparation au débitage est très sommaire ; une ou deux esquilles ont parfois été détachées pour réduire une arête proéminente. Ces stigmates suggèrent l’emploi de la percussion directe. Des lancettes bien marquées sur les bulbes suggèrent davantage l’emploi d’un percuteur « dur », plutôt que le bois de cerf, sans aucune certitude.

Les lamelles : Ces pièces de moins de 12 mm de largeur sont présentes de manière anecdotique dans la série (6 pièces). Elles possèdent les mêmes caractéristiques que les lames obtenues par percussion directe et se rattachent très

40

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

probablement à la même phase de production. Les lames obtenues par percussion

indirecte : Ces supports tous fragmentaires sont présents davantage sous forme d’outils que sous forme de supports bruts. Même retouchés, les supports gardent encore certaines de leurs caractéristiques qui permettent de les identifier. Ces lames sont réalisées dans un silex dans l’ensemble de meilleure qualité que celui employé pour le reste de l’assemblage. Bien qu’il s’agisse du même silex au sens géologique, les parties les plus fines ont été retenues. De couleur gris foncé, légèrement translucide, les parties sursilicifiées des blocs ont été retenues pour ce type de production, ce qui correspond à un premier mode de reconnaissance. La forme générale des lames est régulière, avec des bords rectilignes et parallèles à trois pans ou plus. Un rétrécissement régulier à la base est présent et très caractéristique de cette production. La préparation au débitage se limite à un esquillement très discret et partiel du bord de frappe, non systématique. Les talons sont lisses, minces et étroits. Ils présentent les négatifs d’enlèvement d’esquilles d’avivage du plan de frappe, destinés à assurer l’angulation du plan de frappe dans le cadre de l’appui du chasse-lame. Les bulbes sont bombés et courts, après quoi l’épaisseur de la lame est constante et assez importante (5/6 mm). Ces stigmates suggèrent l’emploi de la percussion indirecte, par comparaison avec des référentiels déjà mis en évidence sur d’autres séries, régionales (Les-Moutiers-en Cinglais, Ghesquière inédit ; Mondeville, Chancerel et al. 2006 ; Fontenay-le-Marmion, Giraud et Juhel 2004) ou extrarégionales (Poses, Bostyn 2003, par exemple). Souvent fragmentaire, cette industrie a été reconnue sur certains outils entièrement retouchée (burins multiples,…) principalement à cause du silex utilisé et de la régularité des arêtes et de l’épaisseur des supports.

Les déchets liés à la préparation à la production laminaire : Ces déchets sont sauf exception légèrement plus grenues choisies dans le silex gris foncé sursilicifié (« Cinglais » d’Ecouché), le même utilisé pour la production laminaire en règle générale, et pour celle

obtenue par percussion indirecte en particulier. De fait, la plupart de ces déchets semblent se rattacher à cette dernière technique. Chaque catégorie de déchet ne comprend toutefois qu’un nombre de pièce très limité qui ne permet pas de conclusions définitives.

Eclats de façonnage : Quelques éclats minces, à l’extrémité distale élargie et parfois torses ont été rattachés à une catégorie d’éclats résultant d’un travail en volume du bloc-nucléus. Leur usage dans le cadre de l’établissement des crêtes sur les nucléus laminaires réguliers est privilégié, bien que l’on ne puisse exclure le façonnage de lames de haches.

Eclat à enlèvements lamellaires : Deux éclats courts ont été rattachés à cette catégorie et présentent des négatifs d’enlèvement réguliers dans le sens du débitage. Leur trop faible nombre ne permet pas de déterminer si leur présence est le fait d’accidents de taille ou par exemple d’une volonté de revalorisation du nucléus après exhaustion de la phase de production laminaire.

Les pièces d’avivage : Quatre supports correspondent à des pièces d’avivage. Parmi celles-ci, on ne compte aucune tablette complète mais des éclats qui ont partiellement enlevé une partie du plan de frappe. Deux d’entre elles de moins de 3 cm peuvent être considérées comme des esquilles d’avivage, qui parsèment la surface des plans de frappe des nucléus laminaires indirects (Soumont-Saint-Quentin, Les Moutiers-en-Cinglais,…Ghesquière et al. 2008).

Lames à crête : Quatre supports à crête sont présents. Aucun ne présente une crête complète réalisée sur un support laminaire régulier. Il s’agit vraisemblablement de pièces réservées à un rattrapage d’arêtes dans le cadre d’un débitage direct, voire indirect dans le cadre de la fin de l’exploitation ou d’un rattrapage d’accident.

41

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Les flancs de nucléus : Cinq pièces, dont quatre ont subi l’action du feu, présentent comme caractéristique la présence de négatifs d’enlèvement laminaire perpendiculairement au sens du débitage. Leur faible nombre et le fait qu’ils aient subi l’action du feu empêche ici encore toute conclusion hâtive. Il semble que leur présence intervienne à la fin de la production laminaire indirecte. Une fonction de rattrapage du flanc par établissement d’une nouvelle crête, pour les exemplaires les moins épais par exemple, ne peut pas être exclue pour autant.

Le nucléus laminaire : D’un module très réduit (front de 4 cm de hauteur et 2 d’épaisseur), il présente encore quelques négatifs d’enlèvements très réguliers. La présence de plusieurs accidents de taille (rebroussés), d’une reprise en débitage alterne et le très petit module du nucléus ont contribué à défigurer le nucléus et à le rendre partiellement inidentifiable (fig. 13). Enfin, il est important de rappeler que le nombre important de débris brûlés (plus de 13 % des artefacts supérieurs à 2 cm) vient perturber partiellement la représentation des autres catégories. Toutefois, ces débris plus ou moins éclatés, souvent épais, ne semblent que très rarement appartenir aux phases de production laminaires et se rapportent généralement à des fragments de gros éclats, cassons ou nucléus.

Outillage

Sur les 77 outils mis en évidence dans la structure 12, si l’on exclut les éclats minces ou épais diversement retouchés, denticulés ou à coche, qui représente trois outils sur cinq, les deux dominantes principales sont les burins et les grattoirs. Les autres catégories d’outils (tranchet, armatures, outil prismatique,…) figurent à quelques exemplaires seulement dans la série.

L’armature de flèche ? : une pièce (fig. 14, n° 7) : Celle-ci est réalisée à partir d’une lamelle régulière en silex à grain fin. La retouche de ce qui a été interprétée comme la base de la pointe est directe semi-abrupte et inverse plate. L’extrémité pointue est brisée et ne porte pas de retouche sur cette partie, ce qui n’est pas forcément surprenant sur ce type de pointe dont l’extrémité aigue est souvent façonnée par la technique du microburin. La base présente une forme convexe accentuée qui rappelle celle des pointes à base convexe telles que celles mises en évidence à Fontenay-le-Marmion (Giraud et Juhel 2004) ou Omonville-la-Petite (Juhel et al. 2006), sans aucune certitude cependant étant donné le caractère fragmentaire de la pièce.

L’armature de faucille ? : une pièce (fig. 14, n° 9) : Cet outil est réalisé à partir d’une lame régulière. Une troncature oblique a été réalisée à partir d’une retouche directe abrupte. La forme générale de la pièce se rapproche de celle des armatures de faucille de type lame tronquée ou bitronquée telles que l’on peut les observer par exemple dans des séries comme Poses (Bostyn 2003) ou Fontenay-le-Marmion (Giraud et Juhel 2004). L’exemplaire d’Ecouché ne porte toutefois pas de lustré d’usage visible à l’œil nu. Aucune certitude ne peut donc être obtenue quand à la fonction de cette pièce.

Les burins : huit sur lame, deux sur éclat et trois chutes (fig. 15, n° 4, 5, 7 et 8) : Tous les burins sur lame sont réalisés sur des lames régulières, probablement obtenues par percussion indirecte, à grain fin. Les coups de burin

Fig. 13 - Nucléus laminaire.

42

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Fig. 14 - Outillage en silex : 1 à 3 : tranchets, 4 : support à coche, 5, 6 : éclats retouchés, 7 : fragment d’armature, 8, 9 : lames tronquées, 10, 11 : lames retouchées. (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

inv. 47

inv. 137

0

3cm

Cortex

Zone sous cortilale

1

2

3

4

56

7

8 9 10 11

43

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Fig. 15 - Outillage lithique : 1 : coupe de tranchet, 2, 3 : fragments d’outils prismatiques, 4 à 9 : burins. (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

Cortex

Zone sous cortilale

inv. 2

0

3cm

1

2

3

45 6

7 8 9

44

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

ont été détachés pour la plupart à partir de troncatures oblique ; les tranchants préalablement retouchés (fig. 15, n° 7 et 8), sinon à partir de cassure ou même de l’extrémité distale de la pièce (fig. 15, n° 4). Les burins sur éclat sont réalisés quand à eux sur des supports larges et épais. Les coups de burin ont été détachés à partir de troncatures dans les deux cas. Les trois chutes de burin sont issues de pièces laminaires de moins de 25 mm de longueur. Il s’agit dans tous les cas de chutes primaires qui portent une retouche oblique à plate du tranchant.

Les grattoirs : deux sur lame et quinze sur éclat : Ces pièces ont été réalisées sur des éclats de divers types, éclats plus ou moins larges (fig. A, n° 3 et 4), et aussi plus ou moins allongés (fig. 16, n° 1), jusqu’à deux exemplaires réalisés sur lame. L’une d’entre elle (fig. 16, n° 2) est réalisée sur un support régulier probablement obtenu par percussion indirecte, bien que très épaisse. Le front est très sinueux, presque denticulé. Les grattoirs sur éclats courts présentent en règle générale des fronts beaucoup plus réguliers et très larges (fig. 16, n° 3 et 4).

Les tranchets : Trois pièces et deux coups de tranchet (fig. 14, n° 3 et 6, fig. 15, n° 2) : Trois pièces ont été rattachées à cette catégorie. Elles restent toutefois assez atypiques par rapport aux tranchets bifaciaux réguliers que l’on peut rencontrer dans le BVSG cordon de la Plaine de Caen (Mondeville, Chancerel et al. 2006) ou aux tranchets bitronqués fréquents dans le BVSG cordons de Haute-Normandie (Saint-Vigor-d’Ymonville et Guichainville, Marcigny et al. à paraître). Ceux-ci sont des pièces courtes et épaisses dont la retouche est semi-abrupte sinueuse. Une retouche inverse plate partielle est présente sur deux exemplaires (fig. 14, n° 3, fig. 15, n° 2). Deux pièces ont été interprétées comme des coups de tranchet, sur la base de leur section losangique et la retouche qui affecte leurs côtés et leurs extrémités (fig. 15, n° 1). Cette technique n’est toutefois pas été identifiée sur les tranchets découverts.

Les lames retouchées : deux pièces (fig. 14, n° 10 et 11) :

Elles sont réalisées à partir de supports laminaires aux bords sinueux, probablement obtenues par percussion directe. Toutes deux présentent une retouche importante des deux tranchants par une retouche inverse rasante ou plate.

Les lames tronquées : deux pièces : Ces outils sont réalisés sur des supports laminaires réguliers, dans un cas au moins certainement obtenu par percussion indirecte (fig. 14 n° 8). Elle présente une retouche partielle de la base de la lame qui évoque un système d’emmanchement.

Les outils prismatiques fragmentaires : Trois pièces (fig. C, n° 3) : Trois pièces fragmentaires ont été rattachées à cette catégorie. Ces pièces présentent une retouche régulière qui détermine une forme à l’extrémité probablement basale. Un machurage affecte la partie la plus mince et crée une section ovale régulière qui suggère un emmanchement de la pièce. La fracture en sifflet est probablement intervenue lors de l’usage de la pièce en percussion/torsion. Il est possible que le fragment découvert dans la structure 12 (fig. 15, n° 3) soit restée coincée dans le manche et ramené sur l’habitat domestique.

Les éclats retouchés/denticulés : vingt-trois épais et trois minces (fig. 15, n° 5 et 6 et fig. 14, n° 5) : Cette catégorie regroupe l’ensemble des pièces, minces ou épaisses, qui portent une retouche plus ou moins régulière et créant des fronts plus ou moins sinueux, voire denticulés. Les supports sont variés, depuis l’éclat mince et allongé (fig. 14, n° 5) jusqu’aux éclats plus épais et de grand module (fig. 15, n° 5 et 6). La retouche est dans la grande majorité profonde, généralement semi-abrupte ; elle a dans la majorité des cas été réalisée préalablement à l’usage.

Les éclats mâchurés : deux pièces : Deux grands éclats épais portent une retouche écailleuse directe et inverse

45

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Fig. 16 - Outillage lithique : 1 à 4 : grattoirs, 5 et 6 : éclats denticulés (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

5 6

0

3cm

Cortex

Zone sous corticale

12

3

4

46

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

qui a déterminé un front concave profond.

Les éclats à coche : quatre pièces (fig. 14, n° 4) : Quatre pièces réalisées sur éclat laminaire ou lame épaisse portent une retouche directe qui a déterminé une coche assez profonde.

Enfin, cinq débris d’outils communs fragmentaires complètent la série. Ils présentent une retouche régulière semi-abrupte partielle.

Discussion sur le mobilier

En ce qui concerne le débitage, et malgré la faiblesse du nombre de vestiges liés à la production laminaire en général et à la production laminaire par percussion indirecte en particulier, certains vestiges semblent attester d’une production sinon in situ, au moins dans l’environnement proche du site. Tel est le cas des pièces d’avivage, les plus petites en particulier, qui présentent des négatifs d’avivage antérieurs, et appartiennent sans conteste à la production indirecte, et qui s’ajoutent aux lames entières et fragmentées découvertes dans la série. L’assemblage apparait donc comme très incomplet, avec une quantité de mobilier piégé très faible en regard de l’occupation. Il n’en demeure pas moins une écrasante domination de la production d’éclats par rapport à une production laminaire limitée (8 % des vestiges supérieurs à 2 cm), comparables aux contextes d’occupation du Néolithique ancien rencontrés parmi les populations non productrices de lames régulières. En ce qui concerne l’outillage, si l’on excepte les éclats retouchés et denticulés (un outil sur trois), l’assemblage est largement dominé par les grattoirs qui constituent plus d’un outil sur cinq. Les burins constituent encore une catégorie importante (13 %) tandis que les autres catégories sont peu représentées (lames retouchées ou tronquées, outil prismatique,…). Les tranchets, tout en étant bien présents (trois individus) sont atypiques. Enfin, quelques outils sont présents de façon anecdotique, comme une possible armature de flèche et une possible armature de faucille. Du fait que cette structure a livré un nombre d’outils significatif par rapport à l’ensemble

du gisement (77 outils sur 109) et du fait que l’on peut considérer que l’on a affaire à un « ensemble clos », l’assemblage lithique de la structure 12 va être utilisé comme référence par rapport aux autres lots découverts dans les autres structures du site ainsi que dispersés dans les limons.

c) Le mobilier en silex de la structure St 11

Dans cette structure (surcreusement de la fosse latérale sud), 31 artefacts supérieurs à 2 cm ont été découverts, parmi lesquels 7 outils. Dix-sept esquilles et un éclat de dolérite complètent l’assemblage lithique.

Débitage

Le débitage est orienté de manière très préférentielle vers la production d’éclats larges, grands et épais, destinés à la réalisation d’outils communs (grattoirs, éclats retouchés/denticulés). Peu de déchets de taille ont été découverts, mais par contre le nombre de nucléus présentant des négatifs d’enlèvement est très élevé (douze pièces, dont deux ont fait office de percuteur) et suggère un choix particulier parmi les artefacts rejetés ; l’encombrement des éléments les plus épais est une des raisons qui peut justifier un tel rejet. Seuls deux fragments de lame (dont un retouché en burin) témoignent de ce type de production. La régularité de ces deux éléments, à trois pans et d’épaisseur et de largeur constante, semble témoigner par comparaison avec des artefacts similaires découverts sur le site de l’emploi de la percussion indirecte.

Outillage

L’outillage se limite à sept pièces. Bien que faible, ce chiffre indique une concentration d’outils nettement supérieure à celle de la structure St. 12. Cinq pièces ont subi l’action du feu, ce que l’on observe également sur la majorité des déchets de taille. Le corpus se compose de trois grattoirs sur éclat, trois éclats retouchés et denticulés et d’un burin sur lame.

47

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Discussion sur le mobilier

Le lot est trop limité pour permettre une interprétation statistique du corpus. On observe que les outils sont comparables à ceux observés dans la structure St. 12. Les trois grattoirs sont réalisés sur des éclats assez courts et portent un front large semi circulaire assez soigné ; le burin sur lame régulière, probablement obtenue par percussion indirecte présentent des enlèvements multiples réalisés à partir d’une troncature. Ces caractéristiques sont comparables à celles déjà relevées dans le lot de la structure St. 12. Enfin, la présence de deux éclats denticulés et d’un éclat retouché s’accorde bien avec le reste du corpus. Le lot de la structure St. 11 peut donc être considéré comme homogène d’une part, et comme globalement comparable à celui de la structure St. 12.

d) Le mobilier en silex de la structure St. 24

Cent cinq vestiges sont issus du comblement sommital de la structure 24 (hors surcreusement), identifiée comme la fosse latérale sud du bâtiment. Parmi ces 105 artefacts, onze ont été transformés en outils. Trente-neuf esquilles complètent l’assemblage issu de la fosse. De la même façon que pour la structure St. 12, l’assemblage est dominé par la production d’éclats, autant courts, qu’allongés et laminaire. Le caractère épais de ces pièces reste néanmoins généralement recherché. La production laminaire est toutefois représentée par 15 % des vestiges avec un indice lamino-lamellaire net de 6 %, ce qui est comparable au corpus nettement plus conséquent de la structure 12. La production laminaire indirecte est suggérée à partir de quatre fragments de lame, quatre pièces d’avivage et deux flancs de nucléus.

Outillage

Onze outils ont été découverts dans la structure. Trois grattoirs sur éclats et un sur lame ont ainsi été reconnus, auxquels s’ajoutent un burin

sur lame épaisse, deux éclats épais denticulés, un tranchet bitronqué (de dernier de 9 cm de longueur présente hélas un des côtés retouchés entièrement desquamé par le feu), une lame retouchée et une autre tronquée. S’ajoutent à cela un support allongé épais retouche, dont l’extrémité émoussée évoque un élément actif de briquet.

Discussion sur le mobilier

Sans être représentatif, l’échantillon d’outils mis en évidence dans la structure 24 correspond bien avec celui de la structure 12. Ainsi, le nombre de grattoirs et leur morphologie, la présence d’un burin sur lame régulière, du tranchet bitronqué et des deux lames retouchée et tronquée est tout à fait caractéristique du site d’Ecouché.

Le silex employé renvoie également aux gisement(s) déjà évoqué du « Cinglais d’Ecouché », avec l’emploi des parties plus grenues de rognons tandis que les parties au grain fin, de couleur gris plus ou moins foncé, ont été privilégiées dans le cadre de la production laminaire.

On peut considérer sur la foi de ces éléments comme globalement homogène avec le lot de la structure St. 12.

e) Le mobilier en silex découvert hors structure

Les autres silex, soit 84 pièces, ont été découverts lors du décapage à la base de la couche de limon brun-gris. Leur présence peut s’expliquer par une percolation à partir du niveau de sol néolithique aujourd’hui totalement détruit.

Débitage

Parmi ces artefacts disséminés sur l’ensemble de la surface de fouille, on observe que le silex employé est le même que celui observé dans le remplissage des structures du site. Ce premier élément permet de juger dans un premier temps de l’absence d’élément exogènes.

4�

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

La production est orientée en majorité vers l’obtention d’éclats épais, parmi lesquels dominent les éclats courts. La production laminaire est identifiée à partir de 16 % des artefacts et l’indice lamino-lamellaire est de 8%. La production laminaire indirecte est bien identifiée à partir de quatre fragments de lames, deux flancs de nucléus et une pièce d’avivage.

Outillage

Quatorze outils sont issus de ce lot de pièces découvertes dispersées dans les limons. Les grattoirs dominent avec quatre pièces dont une sur lame, suivi par les tranchets, qui sont des pièces bitronquées courtes et atypiques (fig. 15, n° 1 et 2). Un seul burin sur lame a été mis en évidence (fig. 15, n° 6) ; les coups de burins ont été détachés à partir d’une cassure de la lame. Deux éclats denticulés, un éclat tronqué, un perçoir, un éclat à coche et le débris éclaté par le feu d’un outil complètent l’assemblage.

Discussion sur le mobilier

On note une représentation de l’outillage nettement plus importante dans le mobilier dispersé qu’au sein des structures néolithiques, sans que l’on puisse répondre directement à ce fait par une réponse claire. Les différentes catégories d’artefacts, aussi bien les déchets de taille que les différents supports retouchés, correspondent aux trois lots mis en évidence dans les structures néolithiques. Grattoirs sur éclats, burins sur lame et tranchets atypiques témoignent d’une homogénéité globale du lot.

Homogénéité de l’ensemble du lot ?

Si l’on compare le mobilier découvert dans les limons avec celui provenant des structures, on note des points de convergences. La production d’éclat, par exemple, est toujours nettement majoritaire. La production laminaire est représentée par environ 15 % des artefacts (supérieurs à 2 cm), dont la moitié de lames entières ou fragmentées. Parmi ces dernières, une majorité témoigne d’une production par percussion indirecte. L’outillage est lui aussi globalement identique suivant les structures ou le mobilier dispersé, même si les quantités sont parfois très réduites (7 outils dans la structure St. 11,…). Les grattoirs sur éclat dominent toujours. Burins sur

troncature sur lame régulière et tranchets bitronqués courts et malvenus sont également récurrents.

L’absence de pièces clairement discordantes empêche de déterminer si un phénomène, même mineur, de palimpseste est présent. Sans exclure a priori une possible pollution par des artefacts liés à d’autres périodes, on privilégie donc l’hypothèse de l’homogénéité du mobilier lithique découvert sur le site.

f) La dolérite

Les trois structures ont chacune livré des artefacts en dolérite verte, à grain plus ou moins fin appartenant à plusieurs blocs distincts. La structure St. 11 a fourni un éclat, la structure 24 quatre éclats et la structure 12, 60 éclats. Deux autres éclats enfin ont été découverts dispersés dans les limons (fig. 17 et 18). Il s’agit dans tous les cas d’éclats résultant du débitage de blocs de dolérite. Leur module varie de manière importante depuis l’éclat d’entame d’une dizaine de centimètres de longueur ou de largeur jusqu’aux esquilles de moins d’un centimètre. La présence de l’ensemble de ces vestiges particulièrement dans le remplissage de la structure 12 trahit une activité régulière et réalisée in situ. Les plus gros éclats correspondent à des pièces d’entame ou de sous-entame des blocs, à la surface plus ou moins arrondie. Sur ce type de matériau, les arêtes restent difficiles à lire, ainsi que les stigmates de préparation au débitage ou les bulbes. On peut toutefois constater que les talons sont toujours très réduits. Sur ce type de matériau, la percussion directe dure (silex, grès, voire dolérite) est très largement privilégiée, la dolérite s’avérant beaucoup plus tenace que le silex (Tsogbou-Ahoupe 2008). La majorité des éclats sont des éclats courts, voire larges, présentant de multiples arêtes résultant d’éclats antérieurs. Ils sont peu épais (moins de 12 mm) et généralement un peu arqués. Comme pour les pièces d’entame, les talons sont réduits et l’ensemble évoque la percussion directe dure. Ces pièces semblent correspondre de par ces caractéristiques au façonnage d’un outil sur masse centrale, très probablement de type hache/herminette. De nombreux éléments de comparaison

4�

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Fig. 17 - Eclats de dolérite issus de la production d’outils bifaciaux (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

5cm

St. 12

inv : 19St. 12

inv : 1912

St. 12

inv : 33

St. 12/est

inv : 404 inv : 32

5St. 12/est

inv : 106

St. 12

inv : 37St. 12

inv : 19 8

St. 12/est

inv : 279

St. 12/est

inv : 27 10

St. 12/est

inv : 24

11

St. 12

inv : 19 12

St. 12

inv : 2

13

50

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Fig. 18 - Eclats de dolérite issus de la production d’outils bifaciaux (photo, E. Gallouin, Inrap).

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

avec les déchets de taille correspondant au façonnage d’ébauches de hache en silex du site de Ri (Marcigny et al. étude en cours) ont pu ainsi être constatées (éclats larges, peu épais, plus ou moins arqués,…). De nombreuses esquilles de dolérite ont également été mises en évidence dans la structure St. 12, soit ramassés directement lors de la fouille de la fosse, soit récupérés lors du tamisage d’un prélèvement effectué dans la couche la plus riche (couche médiane). Celles-ci pourraient correspondre à la phase de finition de l’ébauche, soit directement avant la phase indispensable de bouchardage effectué sur les ébauches en dolérite, soit au cours même de cette phase de bouchardage. La découverte d’éclat de taille de dolérite n’a rien d’étonnant dans le contexte d’Ecouché, car le matériau est local. Plusieurs exemples de taille (lié à des ébauches de haches) sont présents à proximité pour le Néolithique moyen, comme à Argentan (Leroy 1991) ou Goulet (Marcigny et al. étude en cours). Ce qu’il est important de souligner ici, c’est le caractère ancien de cette fabrication de haches/herminettes en dolérite, en contexte domestique qui plus est. La présence de haches polies en dolérite (provenant de la même grande zone géographique : la Mancellia) est toutefois bien reconnue dans les assemblages normands rattachées au BVSG à cordons, comme à Guichainville « bât. 6 » (Marcigny et al. à paraître), Saint-Vigor-d’Ymonville « La Mare des Mares, ens. 10 » (op. cit.), ou encore Incarville (Bostyn 2003).

g) C o m p a r a i s o n s et attribution chronoculturelle

En ce qui concerne le débitage entrepris, plusieurs constatations peuvent être faites. La faible représentation de la production laminaire à Ecouché est comparable à celle des sites domestiques de l’ensemble non producteurs de la sphère BVSG, généralement moins de 10 % (6 % à Incarville, 9,5 % à Léry, 8 % à Poses ; Bostyn 2003). Pour les sites producteurs, où les assemblages soupçonnés tels dans un cadre domestique, les résultats peuvent être très différents avec une grande majorité des artefacts liés à la production laminaire (principalement indirecte). C’est le cas des sites de Mondeville

(Chancerel et al. 2006), Fontenay-le-Marmion (Giraud et Juhel 2004) ou Condé-sur-Ifs (Ghesquière et Marcigny 1998) à une période légèrement plus récente. La situation de la série d’Ecouché est particulière dans ce sens que nous avons affaire à un site producteur de lames régulières, dont le silex était très probablement obtenu directement par le groupe (proximité des gîtes), mais dont la part de débitage laminaire au sein de l’assemblage correspond à celle d’un site non producteur. Il est donc tout à fait net que la série s’inscrit dans le cadre d’une occupation domestique, hors de toute zone d’atelier de taille.

Les caractéristiques générales de l’outillage de l’assemblage d’Ecouché montrent qu’il est dominé par les éclats retouchés/denticulés, généralement épais (un tiers de l’outillage), puis par les grattoirs (26 % de l’outillage), très majoritairement sur éclat et les burins (12 %), très majoritairement sur lame. Les autres types d’outils sont faiblement représentés : tranchets courts et peu réguliers (6,5 %), supports à coche (4,4 %) et lames retouchées ou tronquées (5,6 %). Quelques outils enfin sont présents de manière anecdotique : outils prismatiques (tous fragmentaires), armature perçante, perçoir,…L’absence de luisants ne semble pas significative (une armature de faucille probable est présente, sans luisant d’utilisation), mais détonne par rapport aux autres séries régionales, et ce, malgré l’absence de patine sur les pièces. Enfin, l’absence d’outils polis (haches ou herminettes) ne doit pas non plus être considérée comme significative au vu des nombreux éclats de façonnage bifacial en dolérite.

La représentation des grattoirs au sein de l’outillage est particulièrement révélatrice. Elle est à Ecouche de 26 % et plus précisément de 22 % sur éclat et 4 % sur lame. Ces derniers ne sont toutefois jamais réalisés sur supports très réguliers, tels que l’on pourrait en trouver sur les sites rubanés récent/BVSG ancien comme à Colombelles (Ghesquière et Marcigny 2000 ; Billard et al. étude en cours). Cette composition d’un quart de l’outillage est comparable à celle que l’on observe dans les séries de Léry (28 %, Bostyn 2003), Incarville (17,5 %, Bostyn 2003), ou encore Poses, où ils constituent en moyenne un tiers de l’outillage (Bostyn 2003), entre 22 % pour la maison 80 et près de 50 % pour la maison 60. Pour ces sites qui appartiennent au BVSG classique à décor imprimé aussi bien que pour le BVSG à cordons, les

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

grattoirs sur lame (ou support très allongé) sont très minoritaires avec un rapport de un à dix au mieux par rapport aux grattoirs sur éclat. L’Île de France et la Haute-Normandie présentent globalement des assemblages équivalents où le grattoir correspond à l’outil dominant et ce, quelle que soit la phase culturelle du BVSG dans laquelle on se situe. Il en va très différemment des séries attribuables au BVSG à cordons de la Plaine de Caen, pour lesquels les trois séries actuellement disponibles révèlent une présence de grattoirs anecdotiques (1 à 3 % du corpus) parmi lesquels quelques grattoirs sur lame régulière (Mondeville, Chancerel et al. 2006 ; Fontenay-le-Marmion, Giraud et Juhel 2004 ; Tilly-la-Campagne, Giraud et al. étude en cours). Ces séries ont toutefois des corpus limités (une centaine d’outils par site) empêchant des conclusions définitives.

Le burin correspond à un des outils emblématiques de la période considérée. Sa présence est remarquablement stable dans les corpus qu’il s’agisse de ceux du Bassin parisien ou ceux de la Plaine de Caen. Leur présence se situe autour de 12/14 %, avec en général une prépondérance de ceux réalisés sur lame (la plupart du temps des supports très réguliers) comme à Léry (Bostyn 2003), Mondeville ou Fontenay-le-Marmion, sinon une équivalence globale entre les deux supports, comme à Poses, voire un déséquilibre en faveur des éclats-supports à Incarville. Généralement associé aux cultures du Néolithique ancien dans le Nord-Ouest de la France (Rubané, BVSG), ces outils connaissent néanmoins une importante perduration, toujours réalisés sur supports très réguliers. C’est le cas par exemple des sites de Condé-sur-Ifs et d’Ernes (Ghesquière et Marcigny 1998) attribués respectivement aux phases ancienne et récente du Néolithique moyen I bas-normand.

Le tranchet occupe une place particulière au sein du corpus durant le Néolithique ancien du nord-ouest de la France. Il est ainsi absent (ou anecdotique) dans le RFBP et le BVSG classique à décor imprimé (comme Colombelles, Ghesquière et Marcigny 2000 ; Poses, Bostyn 2003 ; Aubevoye, Riche inédit ; pour les exemples normands les plus significatifs). Leur présence est par contre bien attestée sur les sites attribués au BVSG à cordons

en Normandie. Leur réalisation diverge toutefois si l’on prend en compte les gisements de la Plaine de Caen, ou ils sont rares et généralement façonné par retouche bifaciale régulière (Bernières-sur-Mer, Marcigny et al. 2007 ; Mondeville, Chancerel et al. 2006) et les sites de Haute-Normandie, ou leur façonnage s’appuie sur la troncature des côtés (par exemple Epretot, Ghesquière et Marcigny 1995 ; Saint-Vigor-d’Ymonville ou Guichainville, Marcigny et al. à paraître). La série encore inédite de Tilly-la-Campagne (Giraud, étude en cours) marque cependant la présence de tranchets bitronqués courts dans le contexte de la Plaine de Caen au BSG classique. Dans le cadre de la série d’Ecouché, le nombre significatif de tranchets, même courts et atypiques, marque pour la période considérée (BVSG à cordons) davantage de rapprochements avec le bassin sédimentaire haut-normand qu’avec la Plaine de Caen. L’assise chronologique encore un peu floue du faible du nombre de sites et de lots mobiliers insuffisants en Basse-Normandie empêche pour le moment de déterminer si les différentiations perceptibles sont dus à des variations évolutives d’ordre chronologiques ou si ces différences résultent d’une situation géographique (Ghesquière à paraître).

La seule pièce identifiée comme une possible armature de flèche fragmentaire présente une retouche directe et inverse de la base convexe et est de catégorie perçante. Ce type d’armature est bien présent dans le Néolithique ancien régional, comme Fontenay-le-Marmion pour la série la mieux fournie. La base concave de ces armatures semble d’ailleurs correspondre à un trait local propre à l’ensemble de la Basse Normandie.

Un fragment de lame, à troncature oblique unique, évoque une armature de faucille de module classique pour le Néolithique ancien régional (Fontenay-le-Marmion, op. cit.,…). L’exemplaire d’Ecouché ne porte toutefois pas de lustré visible à l’œil nu et il n’est pas possible de conclure à la présence assurée d’un tel outil. Dans l’état actuel de la documentation régionale, cette forme d’armature de faucille n’appartient qu’au Néolithique ancien et ne semble pas présent dans les séries du Néolithique moyen I, sous réserve de nouvelles découvertes.

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Au vu des différentes constatations effectuées aussi bien sur le débitage entrepris que sur l’outillage découvert et au vu des différentes séries appartenant aux autres sites normands, l’attribution chrono-culturelle s’oriente vers le Néolithique ancien régional. Les différentes caractéristiques permettent de rattacher le site plus particulièrement aux séries haut-Normandes (Saint-Vigor-d’Ymonville, Guichainville), riches en grattoirs et en tranchets bitronqués, davantage qu’aux séries de la Plaine de Caen (Mondeville, Fontenay-le-Marmion, Tilly-la-Campagne). Sur ces dernières, la production laminaire est presque exclusive, les pièces à luisant sont beaucoup plus fréquentes et les grattoirs anecdotiques.

2.4 Un élément de parure en schiste

La pièce en schiste (inv. n° 22 découvert dans la fosse latérale sud, St. 24 ; fig. 19) correspond à un classique anneau plat à couronne plutôt large. Elle a subi une altération dont l’origine, thermique ou taphonomique, est indéterminée. Cependant, un examen attentif permet d’identifier une argilite doublement schistosée. Cette intense déformation se perçoit sur les faces de l’objet sous la forme de fines bandes renvoyant alternativement plus ou moins nettement la lumière. Une telle diagnose conduit à supposer que l’échantillon est confectionné dans du schiste du Pissot, variété intensément exploitée dans la Plaine de Sées/Alençon et diffusée de la Basse-Normandie jusqu’à la région Centre et l’Île de France (Marcigny et al. 2004 ; Fromont et al. 2008). Malgré cela, la pièce d’Écouché est l’un des rares exemples de la circulation de ce matériau dans la Plaine d’Argentan, puisque d’après les découvertes faites en prospection dans ce secteur, on semble lui préférer une autre ressource régionale : le schiste tacheté (Fromont, 2008).

L’objet est fini, c’est-à-dire qu’il ne porte quasiment plus aucun stigmate de façonnage, sauf sur le bord interne. Celui-ci est formé de deux pans couverts de stries perpendiculaires au plan de la pièce qui témoignent d’un élargissement de la lumière centrale au moyen d’un abraseur en roche grenue. Le reste de la pièce est finement poli et porte quelques stries liées à l’utilisation de l’objet

ou aux conditions taphonomiques. Globalement, la pièce semble de bonne facture. La section est allongée avec un bord externe en ogive.

Au niveau des mensurations, la largeur de la pièce se classe parmi les plus grandes pièces du BVSG régional (fig. 20).

2.5 Le macro-outillage en grès et granit

Soixante-quatre éléments de mouture et de percussion ont été découverts dans la série, dans le remplissage des fosses latérales et du silo St. 12.

Les éléments de mouture sont représentés par 15 fragments appartenant à un nombre indéterminé de meules dormantes (fig. 21, n° 1, 2, 4, 5, 6 ; fig. 23). Ils sont tous réalisés à partir de gros blocs de granit, au grain plus ou moins fin, disponibles à moins d’une heure de marche du site, soit directement dans les contreforts du Massif armoricain, soit dans les alluvions de l’Orne.

Il s’agit dans tous les cas d’éclats épais correspondant à des fractures volontaires. Les bulbes et contre-bulbes sont toujours visibles sur les faces d’éclatement latérales. Le plan de frappe est toujours constitué par l’ancienne face active polie de la meule.

Le degré d’usure des pièces est très variable. Celles qui présentent un profil de front de travail plano-convexe sont peu usées et les traces de mises en forme encore très présentes (deux pièces). La plupart ont un profil plan ou plano-concave avec un poli d’usage régulier et couvrant. Aucune meule ne possède toutefois une concavité excessive ou une épaisseur réduite qui aurait pu interrompre son usage. Leur bris, systématique ici, correspond donc à une volonté délibérée de rendre les meules inutilisables.

Les bords et surfaces supérieurs des pièces sont rares. Les quelques individus présentant encore des surfaces suffisantes témoignent du caractère ovale des meules d’origine, d’une régularisation soignée des bords (débitage d’éclats puis bouchardage) et soignée de la face supérieure (bouchardage régulier).

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Une seule molette est présente (fig. 21, n° 3 ; fig. 23). Elle est fragmentaire et seule une moitié de la pièce est conservée. Elle est façonnée dans un granit à grain moyen. Sa forme est ovalaire. Les bords ont été soigneusement mi en forme et régularisés. La face supérieure est également bien régularisée par bouchardage. La face active est plano-convexe. Elle est fortement usée et les traces d’avivage sont pratiquement toutes effacées par l’usage.

Les percuteurs en silex sont pratiquement absents dans la série (deux nucléus à éclat bouchardés). Ceux en grès sont nettement mieux représentés avec 9 individus entiers et 17 éclats de percuteurs en grès. Un seul éclat de percuteur est en granit à grain fin et correspond à un petit percuteur. Deux modules sont présents.

Les petits percuteurs (fig. 22, n° 5, 6), de moins de 200 gr, sont représentés par 5 individus. Les traces d’usage consistent en étoilures de percussion qui sont plus ou moins couvrantes ; certaines pièces présentent une surface presque entièrement couverte d’impacts (fig. 22, n° 6 ; fig. 23). Leur usage dans le cadre du débitage du silex ou de la dolérite est possible.

Les gros percuteurs sont des pièces dont le poids est compris entre 0,5 kg (fig. 22, n° 7) et 1,2 kg (fig. 22, n° 3). Les traces d’impacts sont nettement moins couvrantes. Elles sont toutefois nettement plus marquées et témoignent d’une percussion plus violente que celles des petits percuteurs. Leur usage dans le cadre du façonnage/avivage de meules est possible, mais n’est pas exclu pour les premières phases de débitage des blocs de silex ou de dolérite.

55

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

0 2 4 6 8 10 12Épaisseur (mm)

Larg

eur (

mm

)

Anneaux VSG bas-normandsAnneau Écouché

5 cm

Fig. 19 - Fragment du bracelet de schiste découvert dans la structure 24 (DAO, N. Fromont, Inrap).

Fig. 20 - Largeurs et épaisseurs des anneaux du Villeneuve-Saint-Germain bas-normand par rapport à celles de la pièce d'Écouché (carré noir) (DAO, N. Fromont, Inrap).

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Fig. 21 - 1, 2, 4, 5, 6 : fragments de meules dormantes, 3 : molette à face active plano-convexe usée (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

0 5cm

St. 12

inv : 2

1

St. 12

inv : 12

2

St. 12/est

inv : 143St. 12

inv : 2

4

St. 12

inv : 19

5

St. 12

inv : 12

6

57

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Fig. 22 - Percuteurs en grès à l'exception du n° 5 en granit. Le grisé signale les zones percutées (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

St. 12/est

inv : 24

0 5cm

inv : 49obj : 89

inv : 14

St. 12

inv : 12

St. 12/est

inv : 9

St. 12/est

inv : 6

St. 12

inv : 19

St. 12/est

inv : 24

1

2

3

4

5

7 8

6

5�

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Fig. 23 - En haut : molette plano concave en granit et percuteurs en grès, en bas : percuteurs en silex et en grès (photos, E. Gallouin, Inrap).

5�

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

ECOUCHE "Carrière MEAC"st 12 st. 24 St. 11 TOTAL GENERAL %

S C B BC S C B BC S C B BCéclat de décallotage 5 1 6 0,7éclat d'entame 25 17 2 4 48 5,5éclat de sous-entame 33 3 2 2 4 44 5,7éclat indéterminé 4 3 1 1 1 1 11 1,9éclat de façonn. épais 1 1 3 1 6 1,2éclat de façonn. mince 1 2 2 1 1 7 1éclat de plein débitage 107 117 49 92 12 5 7 7 1 3 1 401 45,7lame perc. directe 2 5 2 4 13 1,5fgt de lame perc. dir. 3 1 1 1 1 7 1lame perc. Indirecte + fgt 2 1 10 2 1 3 2 21 2,7lamelle 1 1 2 0,2fragment de lamelle 3 1 4 0,7éclat à enl. lamellaire 1 1 1 3 0,3éclat laminaire 13 16 6 13 5 3 2 3 1 1 63 7,4pièce d'avivage 2 2 3 1 8 1flanc de nucléus 1 2 2 1 1 7 1lame à crête 2 2 1 5 0,5casson 5 2 2 1 1 11 1,4débris brulé 49 46 16 8 7 3 129 15,4nucléus à éclat 5 13 5 2 1 1 1 28 4nucléus à éclat bouch 2 2 1 1 6 0,9nucléus lames-lles fgt 1 2 3 0,3Total débitage 146 228 130 193 105 31 833éclat nucléus bouch. 5 5 4 6 1 21esquille d'avivage 1 1 1 3autre esquille 170 42 138 109 4 31 2 16 1 513petits débris brûlés 629 32 661OUTILLAGE 1198armature perçante 1 1 0,9éclat tronqué 1 2 1,9burin sur lame 1 3 3 1 1 1 11 10,2éclat épais ret./dent. 8 6 2 7 1 1 1 1 29 26,9grattoir b. lame 2 1 4 3,7grattoir sur éclat 4 4 4 3 2 1 2 1 24 22,2tranchet 2 1 1 7 6,5lame retouchée 2 1 3 2,8lame tronquée 1 1 1 3 2,8perçoir 1 0,9éclat mince ret. 2 1 1 4 3,7burin sur éclat 1 1 2 1,9outil prismatique 3 3 2,8éclat mâchuré 1 1 2 1,9briquet émoussé 1 1 0,9armature de faucille 1 1 0,9éclat à coche 2 2 5 4,6débris d'outils commun 2 3 6 5,5TOTAL OUTILS 11 7 109percuteur silex 1 1 2galet testé 1 1paléolithique 1 1percuteur grès fgt 2 7éclat dolérite 60 4 1 67chute de burin 1 1 1 1 4coups de tranchet 1 1 1 3bracelet schsiste 1

chaine de production lamino-lamellaire

60

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

ECOUCHE "Carrière MEAC"108 101 136 135 116 137 141 140 127 139 24 52 121 1 38 126 31 25 39 27 40 125 117 123 96 104 88S S C B BC S C C B C S BC S C C B S B S B B BC B B C C C

éclat de décallotageéclat d'entameéclat de sous-entameéclat indéterminé 2éclat de façonn. épais 1éclat de façonn. mince 1 1éclat de plein débitage 1 1 1 1lame perc. directefgt de lame perc. dir. 1 1lame perc. Indirecte + fgt 1lamellefragment de lamelle 1 1éclat à enl. lamellaireéclat laminaire 1 1 1pièce d'avivageflanc de nucléus 1lame à crêtecassondébris brulé 1 1 1nucléus à éclat 1 1nucléus à éclat bouch 1nucléus lames-lles fgtTotal débitageéclat nucléus bouch.esquille d'avivageautre esquille 1 1petits débris brûlésOUTILLAGEarmature perçanteéclat tronquéburin sur lameéclat épais ret./dent.grattoir b. lame 1grattoir sur éclattranchet 1lame retouchéelame tronquéeperçoiréclat mince ret.burin sur éclatoutil prismatiqueéclat mâchurébriquet émousséarmature de faucilleéclat à coche 1débris d'outils commun 1TOTAL OUTILSpercuteur silexgalet testépaléolithiquepercuteur grès fgtéclat dolérite 1chute de burincoups de tranchetbracelet schiste

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

ECOUCHE "Carrière MEAC"102 105 100 95 122 120 164 169 166 143 162 163 165 98 145 99 86 93 10 81 80 87 11 83 6 146 1B B S S C C C C B BC B BC C S C BC BC B C C S S S C S S S

éclat de décallotageéclat d'entameéclat de sous-entame 1 1éclat indéterminééclat de façonn. épais 1 1éclat de façonn. minceéclat de plein débitage 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1lame perc. directefgt de lame perc. dir.lame perc. Indirecte + fgtlamellefragment de lamelleéclat à enl. lamellaireéclat laminaire 1pièce d'avivage 1flanc de nucléus 1lame à crêtecasson 1débris brulé 1 1nucléus à éclat 1 1 1nucléus à éclat bouchnucléus lames-lles fgtTotal débitageéclat nucléus bouch.esquille d'avivageautre esquille 1petits débris brûlésOUTILLAGEarmature perçanteéclat tronqué 1burin sur lameéclat épais ret./dent. 1grattoir b. lamegrattoir sur éclat 1 1tranchetlame retouchéelame tronquéeperçoir 1éclat mince ret.burin sur éclatoutil prismatiqueéclat mâchurébriquet émousséarmature de faucilleéclat à cochedébris d'outils communTOTAL OUTILSpercuteur silexgalet testépaléolithique 1percuteur grès fgtéclat doléritechute de burincoups de tranchetbracelet schiste

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

ECOUCHE "Carrière MEAC"114 20 97 2 91 84 14 92 118 90 82 18 113 149 85 119 115 140 109 148 147 89 63 48 74 59 45B C BC S B BC B BC S S S B S B BC S B B B B B C S S BC C BC

éclat de décallotageéclat d'entame 1 1éclat de sous-entame 1 1éclat indéterminé 1éclat de façonn. épais 1éclat de façonn. minceéclat de plein débitage 1 1 1 1lame perc. directe 1fgt de lame perc. dir.lame perc. Indirecte + fgt 1 1lamellefragment de lamelleéclat à enl. lamellaireéclat laminairepièce d'avivageflanc de nucléuslame à crêtecasson 1débris brulé 1 1 1 1 1 1 1nucléus à éclatnucléus à éclat bouchnucléus lames-lles fgtTotal débitageéclat nucléus bouch.esquille d'avivageautre esquille 1 1 1 1 1petits débris brûlésOUTILLAGEarmature perçanteéclat tronquéburin sur lame 1éclat épais ret./dent.grattoir b. lamegrattoir sur éclat 1tranchet 1lame retouchéelame tronquéeperçoiréclat mince ret.burin sur éclatoutil prismatiqueéclat mâchurébriquet émousséarmature de faucilleéclat à cochedébris d'outils communTOTAL OUTILSpercuteur silexgalet testépaléolithiquepercuteur grès fgt 1éclat doléritechute de burincoups de tranchetbracelet schiste

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

ECOUCHE "Carrière MEAC"60 51 47 68 110 15 67 50 61 43 75 41 49 36 9 71 16 3 44 157 32 151 TOTAL HSS S C BC BC S C C BC C BC C S C C C C BC C C C B

éclat de décallotage 0éclat d'entame 2éclat de sous-entame 1 1 1 1 8éclat indéterminé 1 1 1 6éclat de façonn. épais 1 5éclat de façonn. mince 2éclat de plein débitage 1 1 1 21lame perc. directe 1fgt de lame perc. dir. 2lame perc. Indirecte + fgt 1 4lamelle 0fragment de lamelle 2éclat à enl. lamellaire 0éclat laminaire 4pièce d'avivage 1flanc de nucléus 2lame à crête 0casson 2débris brulé 12nucléus à éclat 1 1 1 8nucléus à éclat bouch 1 2nucléus lames-lles fgt 0Total débitage 84éclat nucléus bouch. 0esquille d'avivage 0autre esquille 1 1 9petits débris brûlés 0OUTILLAGEarmature perçanteéclat tronqué 1burin sur lame 1éclat épais ret./dent. 1 2grattoir b. lame 1grattoir sur éclat 3tranchet 1 3lame retouchée 0lame tronquée 0perçoir 1éclat mince ret. 0burin sur éclat 0outil prismatique 0éclat mâchuré 0briquet émoussé 0armature de faucille 0éclat à coche 1débris d'outils commun 1TOTAL OUTILS 0percuteur silex 0galet testé 0paléolithique 1percuteur grès fgt 1 1 1 1 5éclat dolérite 1 2chute de burin 0coups de tranchet 0bracelet schiste 0

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

ECO UCHE "Carriè re M éac"n° Inventa ire 14 165 188 166 19 190 9 231 198 37 31 41 46 222 17 49 30 24 st 12 6 2 12 TOT

m eule ova le p lane non usée 1 1m eule p lane usée 1 1 2 4m eule p lano concave usée 2 1 4 3 10m eule p lano convexe non usée 1 1 2

m olette ova le p lano conv usée 1 1

petit percuteur en grès 1 1 1 1 1 5gros percuteur en grès 1 1 1 1 4éc la ts de percuteur en grès 1 1 4 1 6 1 3 17éc la t percuteur gran it 1 1b loc ou ga le t bru t (grès gran it) 1 1 2 1 5débris de grès ou de gran it 3 1 1 1 2 1 6 2 2 19m inera i de fer 1 1

TOTAL 2 1 1 1 7 1 3 2 1 4 2 2 2 1 8 1 1 9 6 5 7 3 70

65

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

2.6 Le mobilier céramique

Le mobilier céramique est peu abondant avec un peu plus de deux cent tessons représentant près de 2,2 kg. Il se partage entre les fosses latérales du bâtiment et les fosses St. 11 et St. 12, avec une nette préférence pour cette dernière.

Répartition du mobilier céramique :

Structure poids Nb tessons Nb élément typologiqueS t. 12 1964 g 47 4S t. 11 32 g 5 1S t. 24 (fosse la té ra le sud) 184 g 36 5Fosse la té ra le nord 83 g 16 7

Plutôt que de regrouper l’étude céramique et étudier l’ensemble comme un lot homogène il a semblé plus opportun de traiter les vestiges par structures, à l’instar de l’étude du mobilier en silex, en commençant pas les ensembles clos (fosses St. 12 et 11).

L’étude céramique repose principalement sur les éléments marqueurs que sont les formes. Pour chaque lot seront ainsi passés en revue les éléments typologiques (bords, lèvres, décors, moyens de préhension/suspension), puis les caractéristiques technologiques (atmosphères de cuisson, pétrographie des pâtes, etc.).

a) Le mobilier en céramique de la structure St. 12

La fosse St. 12 a livré quatre individus céramiques restituables graphiquement (fig. 24). Le vase le moins bien conservé n’est représenté que par sa partie supérieure (fig. 24, n° 1). Il s’agit d’une forme probablement ovoïde fermé d’un diamètre restitué de 185 mm. Son bord est épais de 7 mm en moyenne et est surmonté d’une lèvre arrondie très légèrement biseautée sur sa face interne. Le récipient est confectionné dans une pâte fine présentant en surface des paillettes de mica ainsi que des petits grains blancs dont la nature n’a pas été précisé lors de cette étude macroscopique (calcaire ? os ?).

Un deuxième récipient n’est connu que par son encolure. Il s’agit du col d’une bouteille d’environ 100 mm de diamètre à l’ouverture (fig. 24, n° 2). Son bord est assez irrégulier et son épaisseur varie de 9 à 6 mm. La lèvre est arrondie. La pâte utilisée pour le montage du vase est de nature granitique présentant de petites inclusions fines ainsi que de petits grains blancs de la même nature que ceux de la céramique précédente. Sa cuisson est une oxydation partielle.

Mieux conservé, le profil d’un bol peut être proposé à partir d’au moins deux tessons très similaires. Il s’agit d’un volume en ¾ de sphère dont le diamètre à l’ouverture est estimé dans une fourchette comprise entre 160 et 210 mm (fig. 24, n° 3). Sa panse est pourvue d’une petite anse en boudin placée à son diamètre maximum (ép. moyenne de la panse : 6 mm). Son bord est rentrant, surmonté d’une lèvre biseautée. L’aspect général du vase est soigné (surface lisse, cuisson réductrice) et il n’a pas été possible de caractériser convenablement, lors d’un examen macroscopique, la matrice argileuse qui a servi à sa confection (pâte « autre »). Elle présente toutefois, ponctuellement, de petites paillettes de micas. Dernière céramique découverte dans la structure St. 12, de nombreux tessons appartenant à un volumineux récipient ont été découvert au sommet de la fosse et le long de sa paroi. Le vase est une grande forme ovoïde, d’un diamètre à l’ouverture de près de 350 mm (fig. 24, n° 4 ; fig. 25). Sa panse, d’une épaisseur moyenne de 7 mm, est ornée d’un décor plastique associant un cordon ceinturant le vase (large de 30 mm) et des cordons en V prenant appui sur au moins trois anses en ruban assez large. Sa partie supérieure est aussi décorée d’une ligne de boutons, espacé de 40 mm, collés sur la lèvre qui est arrondie et surépaissie. Les boutons ont des dimensions relativement constantes, avec un diamètre moyen de 12 mm et une épaisseur de 6 mm. La céramique est confectionnée dans une pâte granitique assez

66

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

0 5cm

Fig. 24 - Mobilier céramique de la structure St. 12 (dessin, J.-M. Palluau, Inrap).

0 5cm 4 (inv. 174)

diamètre +/- 350 mmbord rentrantlèvre épaissieforme grande fermée

pâte granitique grossièrecuisson Ib1 (orange - noir)surface extérieure lissesurface intérieure lisse

2 (inv. 136)

diamètre +/- 100 mmbord déjetélèvre arrondieforme fermée

pâte granitique finecuisson Ib1 (orange - noir)surface extérieure lissesurface intérieure lisse

3 (in. 155)

diamètre +/- 160 - 210 mmbord rentrantlèvre biseautéeforme grande fermée

pâte “autre”cuisson Ia (brun - noir)surface extérieure lissesurface intérieure lisse

1 (inv. 155)

diamètre +/- 185 mmbord droitlèvre biseautéeforme grande fermée

pâte micacée finecuisson IIb3 (noir - brun)surface extérieure lissesurface intérieure lisse

67

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Fig. 25 - Détail et état de surface de la céramique inv. 174 de la structure St. 12 (photo E. Gallouin, dessin J.-M. Palluau, Inrap).

6�

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

1 (inv. 173)

diamètre +/- 250 mmbord rentrantlèvre épaissieforme grande fermée

pâte granitique grossièrecuisson Ib1 (orange - brun)surface extérieure lissesurface intérieure lisse

0 5cm

Fig. 27 - Mobilier céramique de la structure St. 11 (dessin, J.-M. Palluau, Inrap).

grossière présentant ponctuellement de petits grains blancs d’une nature non reconnue. Le vase est cuit en atmosphère réductrice puis partiellement oxydante.

b) Le mobilier en céramique de la structure St. 11

La structure St. 11 n’a livré qu’un seul récipient en céramique. Il s’agit là encore d’un vase volumineux (de stockage), d’un diamètre à l’ouverture de 250 mm (fig. 27). Il est orné d’un décor plastique associant des boutons sous le bord (diamètre moy. : 25 mm), dont certains proéminents au contacts d’un cordon en V (large de 15 mm), qui prend appuie sur une anse malheureusement pas conservée. Sa matrice argileuse est granitique, les inclusions sont grossières ponctué de petits grains blanc à la nature inconnue (calcaire ?, os ?). Le vase est très bien fini, ses parois extérieure et intérieure sont lissées à l’aide d’une spatule dont on retrouve l’empreinte sur la panse ou au contact des cordons.

c) Le mobilier en céramique de la structure St. 24

La fouille de la fosse latérale sud du bâtiment (St. 24) a permis de recueillir une petite quarantaine de tesson dont cinq qui ont pu être individualisés sur des critères typologiques (quatre bords et une anse très mal conservée). Le premier correspond à la partie supérieure (lèvre, bord et début du col) d’un vase volumineux (de stockage) de près de 280 mm diamètre à l’ouverture pour une épaisseur de 9 mm en moyenne (fig. 28, n° 1). Le bord, tel qu’il est connu avec ce fragment, est droit, légèrement rentrant, surmonté d’une lèvre arrondie sur laquelle prend appui un bouton déformé (long de 30 mm, large de 15 mm et épais de 10). De ce bouton part un cordon de 20 mm d’épaisseur amorçant un décor en V. La pâte de ce vase présente des inclusions granitiques grossières et des petits grains blancs.

6�

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

2 (inv. 161)

diamètre +/- 280 mmbord droitlèvre arrondieforme grande ouverte

pâte granitique grossièrecuisson Ia (brun)surface extérieure rugueusesurface intérieure lisse

0 3 cm

3 (inv. 220)

diamètre +/- 230 mmbord droit (légèrement rentrant)lèvre arrondieforme grande fermée

pâte granitique finecuisson Ia (brun)surface extérieure lissesurface intérieure lisse

5 (inv. 180)

anse pâte granitique finecuisson Ia (brun)surface extérieure lissesurface intérieure lisse

0 5cm

1 (inv. 169)

diamètre +/- 250 mmbord droitlèvre arrondieforme grande

pâte granitique grossièrecuisson Ib1 (orange - brun)surface extérieure rugueusesurface intérieure lisse

4 (inv. 209)

diamètre +/- ? mmbord droitlèvre épaissieforme fermée

pâte granitique finecuisson Ib1 (orange - brun)surface extérieure lissesurface intérieure lisse

Fig. 28 - Mobilier céramique de la structure St. 24 (dessin, J.-M. Palluau, Inrap).

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Le deuxième tesson (fig. 28, n° 2) fait lui aussi parti d’un vase de stockage. Ces dimensions sont moindres avec un diamètre à l’ouverture de 250 mm pour une épaisseur de 9 mm au niveau de son col mais sûrement bien moindre sur la panse (autour de 6 mm). La lèvre est arrondie, décorée d’au moins un bouton proéminent d’un diamètre moyen de 15 mm. Sa matrice argileuse est identique au tesson précédent, ainsi que son traitement de surface : lisse à l’extérieur et laissé brute (rugueux) à l’intérieur.

Un dernier élément de bord a permis d’évaluer le diamètre à l’ouverture d’un vase inorné en ½ ou ¾ de sphère à bord très légèrement rentrant (fig. 28, n° 3). Il mesure environ 230 mm à la hauteur de la lèvre (arrondie) pour une épaisseur de la panse estimée à 6 mm en moyenne. La pâte utilisée pour sa confection est beaucoup mieux triée que pour les deux premiers individus décrits, ces inclusions sont fines mais il s’agit toujours d’une argile de nature granitique. Le tesson n° 4 de la figure 28 est aussi un élément de bord mais hélas très déformé ce qui a interdit sa restitution graphique sous la forme d’un profil. Il s’agit d’un col rentrant, surmonté d’une lèvre épaissie décorée de boutons volumineux et proéminents de plus de 20 mm de diamètre. Le rythme des décors semble beaucoup plus soutenu que dans les cas précédents, puisqu’ici les boutons ne sont espacés que de quelques millimètres. Sa pâte est similaire au vase n° 3. Derniers éléments céramiques découverts dans la fosse latérale, la partie sommitale d’une anse très abimée a pu être dégagé (fig. 28, n° 5) lors de la fouille. Sa matrice argileuse est là aussi granitique à inclusions fines ; elle présente ponctuellement de petits grains blancs.

d) Le mobilier en céramique de la fosse latérale nord

Le mobilier découvert dans la fosse latérale nord a été recueilli principalement au diagnostic. Sept récipients différents ont ainsi été identifiés parmi les tessons constituant les restes céramiques (16 tessons représentant un poids de 83 g). Au plan technologique, la totalité du corpus semble avoir été

réalisée selon le même mode opératoire que pour le mobilier prélevé en fouille (hélas depuis ces vestiges ont disparu et il n’a pas été possible de revenir sur ce lot !). Les pâtes céramiques sont relativement semblables. Elles présentent des inclusions de taille inférieure à 2 ou 3 mm, où l’on reconnaît à l’œil nu des grains de quartz. Le montage des récipients a exclusivement été réalisé au colombin et les cassures en biseau caractéristiques de ce type de façonnage ont fréquemment été mises en évidence sur les tessons. Les traitements de surface ont aussi été bien identifiés. L’égalisation générale des vases « à la main mouillée » sur pâte encore humide est systématique. Les couleurs des parois des céramiques sont par contre très variables. Les dominantes claires (du beige au brun) sont majoritaires pour les parois extérieures alors que la face interne des tessons peut être très foncée. La quasi totalité de l’assemblage céramique semble donc avoir subi une cuisson réductrice parfois mal contrôlée, suivie d’une oxydation probablement survenue au cours du refroidissement.

Cette grande homogénéité technologique se double d’une homogénéité morphologique. Deux groupes de récipients ont été différenciés.

Le premier est constitué de trois vases en trois quarts de sphère de fort « volume » (fig. 30, n° 1/2/3). Ils possèdent tout les trois un bord caractéristique constitué d’une lèvre en pouce. Un seul vase est décoré, il présente deux gros boutons posés sur la lèvre.

Le second groupe est formé d’un vase en demi de sphère (fig. 30, n° 4). Sa lèvre est effilée et décoré d’incisions.

Trois autres tessons complètent le corpus : deux anses (fig. 30, n° 5 et 6), dont une présente très probablement un cordon en V (fig. 30, n° 5) et un fragment du col d’un récipient décoré d’un bouton saillant sur la lèvre.

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Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

e) C o m p a r a i s o n s et attribution chronoculturelle

Le lot céramique découvert à Ecouché est assez homogène d’une structure à l’autre et présente des similitudes technologiques permettant de considérer l’ensemble comme un tout (fig. 26 et 29). Une grande majorité des formes étudiées sont réalisées à partir de pâte granitique (80 %), fine ou grossière. Les 3 grands types de pâtes (granitique, micacée et indéterminée) mériteraient une observation microscopique à l’aide de lame mince pour affiner les premières observations et valider la présence ou non de calcaire ou os dans les matrices argileuses. Les cuissons sont toutes réductrices exceptées pour une des dix formes étudiées. On peut donc dire que les structures de combustion étaient fermées et la cuisson pas encore totalement contrôlée avec fréquemment une phase oxydante tardive (cuisson en meule). Les céramiques, toutes ou presque, sont lissées pour les surfaces extérieures du vase (pour l’aspect esthétique ?), ainsi que pour les surfaces intérieures (aspects esthétiques, pratiques ?).

Sur le plan chronologique, le lot céramique, bien que réduit, ne pose pas de véritable problème d’identification chronoculturelle. L’ensemble des caractères discriminants du corpus peut être résumé brièvement : présence de boutons sous le bord, présence de cordons en V lisse au dessus des anses et présence d’anses funiculaires. Ces caractères appartiennent invariablement au groupe d’Augy-Sainte-Pallaye défini par G. Bailloud (Bailloud, 1964), rattaché pour l’heure à une phase récente du Blicquy - Villeneuve-Saint-Germain (BVSG). On retrouve les mêmes lots céramiques sur de nombreux sites, mais les correspondances les plus fortes ont été dressées avec l’habitat des Dépendances de Digny I à Echilleuses dans le Loiret (Simonin, 1988 et 1997) qui présente un assemblage de même nature (quasi-absence de décor au peigne, forte proportion de vases non décorés, formes à bords droits ou légèrement rentrants et des formes à parois verticales, décors plastiques ;..) ou sur le site du Haut-Mée à Saint-Etienne-en-Coglès en Ille-et-Vilaine (Cassen et al., 1998), malgré la présence dans le corpus céramique de décors au peigne et au poinçon. Sur ce dernier, on retrouve les mêmes formes céramiques munies de cordons appliqués en

V, les boutons sous le bord et surtout une forme dont la lèvre est incisée du même type que notre vase n° 4 de la fig. 30. Au plan régional, les exemples ne manquent pas, le BVSG à cordons est illustré par le bâtiment de Mondeville (Renault, 1993 ; Chancerel et al., 2006), le site de Plomb (Ghesquière, Marcigny et Carpentier, 2001) et les séries de Valframbert et de Saint-Manvieu (Chancerel et al., 1995), entre autres.

2.7 Conclusion

La fouille d’Ecouché « Carrière Méac » a, à nouveau, permis de caractériser une occupation du BVSG à cordons. Ce groupe, presqu’uniquement identifié sur la base des décors des formes de stockage, occupe une bonne partie de l’Ouest de la France (fig. 31) et devrait faire dans les prochaines années l’objet d’une redéfinition. Le site présente toutefois de nombreux avantages qui font défaut à une bonne part des gisements explorés à ce jour.

De par sa situation d’abord, il vient en effet combler un vide géographique et renseigner une zone qui de par sa position géologique, entre le monde armoricain et le Bassin parisien, est l’objet de problématiques autour de l’acquisition et la diffusion des matériaux : silex, schiste etc. L’étude de l’industrie lithique s’est donc révélée particulièrement intéressante et assez novatrice, en particulier pour l’utilisation des roches « dures » (fabrication de hache, matériel de mouture).

Mais un des grands intérêts de la fouille, a été la mise au jour d’une construction du Néolithique ancien. Si ce type de bâtiment est bien connu plus à l’est, les découvertes de bâtiment dans l’Ouest sont rares et on compte pour l’instant un seul plan de maison de ce type fouillée à Mondeville (fig. 32). Le bâtiment d’Ecouché en est d’ailleurs assez proche, avec une disposition des tierces régulières, qui n’évoque plus strictement les standards du BVSG « classique » ou de la sphère rubanée tout en en conservant les principales caractéristiques. Les fosses latérales de la construction d’Ecouché sont aussi différentes de celles d’habitudes reconnues autour des maisons du Néolithique ancien, elles sont plus étendues et beaucoup moins profondes. Ces différents éléments ne sont pas sans évoquer

72

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

bord rentrantbord droit

bord déjeté

Les groupes de pâtes

Répartition des bords

pâte granitique fine pâte granitique grossière

nb. individu 1 1

pâte micacée fine

1

pâte “autre”

1

épaisseu moyenne

pâte granitique fine pâte granitique grossière

nb. individu 1

6 mm 7 mm

1

pâte micacée fine

7 mm

1

pâte “autre”

6 mm

1

Les traitements de surface par rapport aux groupes de pâtespâte granitique fine pâte granitique grossière

nb. individu 1

1 individu 1 individu 1 individu

1

pâte micacée fine

1

pâte “autre”

1

lisse / lisse

lisse / rugueuse

rugueuse / lisse

rugueuse / rugueuse

1 individu

pâte granitique fine pâte granitique grossière

nb. individu 1

1 individu 1 individu

1 individu

1

pâte micacée fine

1

pâte “autre”

1

1 individucuisson réductrice

cuisson oxydante

Les épaisseurs par rapport aux groupes de pâtes

Les atmosphères de cuisson par rapport aux groupes de pâtes

arrondie

amincie

aplatie

épaissie

ourlée

biseautée

LEVRES

déjeté

rentrant

droit

BORDS

IIa.oxydation complèteIIb1.réduction partielle externeIIb3.réduction terminale

Ia.réduction complèteIb1.oxydation partielle externe incomplèteIb3.oxydation terminale interne et externeIc.réduction terminale (enfumage), après oxydation partielle

externe interneATMOSPHERES DE CUISSON

Fig. 26 - Caractéristiques technologiques de la céramique de la structure St. 12.

73

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

lèvre épaissie

0

2

3

1

nom

bre

de b

ord

bord droit

lèvre arrondie

pâte granitique fine pâte granitique grossière

nb. individu 3 2

épaisseur moyenne

pâte granitique fine pâte granitique grossière

nb. individu 3

7,6 mm (6 mm à 10 mm) 9 mm

2

épaisseur moyenne

forme ouverte forme fermée

nb. individu 1

9 mm 6,5 mm (6 mm à 7 mm)

3

lisse / lisse

pâte granitique fine pâte granitique grossière

nb. individu 3

lisse / rugueuse

rugueuse / lisse

rugueuse / rugueuse

2

2 individus

3 individus

cuisson réductrice

pâte granitique fine pâte granitique grossière

nb. individu 3 2

cuisson oxydante

4 individus 1 individu

1 individu

Les traitements de surface par rapport aux groupes de pâtes

Les épaisseurs par rapport aux groupes aux formes

Les épaisseurs par rapport aux groupes de pâtes

Les groupes de pâtes

Les types de bords

Les atmosphères de cuisson par rapport aux groupes de pâtes

arrondie

amincie

aplatie

épaissie

ourlée

biseautée

LEVRES

déjeté

rentrant

droit

BORDS

IIa.oxydation complèteIIb1.réduction partielle externeIIb3.réduction terminale

Ia.réduction complèteIb1.oxydation partielle externe incomplèteIb3.oxydation terminale interne et externeIc.réduction terminale (enfumage), après oxydation partielle

externe interneATMOSPHERES DE CUISSON

Fig. 29 - Caractéristiques technologiques de la céramique de la structure St. 24.

74

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

0 5cm

Fig. 30 - Mobilier céramique de la fosse latérale nord (dessin, E. Ghesquière, Inrap).

1

2

34

76

5

d’autres constructions du BVSG à cordons tel ceux identifiés à Saint-Vigor-d’Ymonville ou Guichainville en Haute-Normandie calés chronologiquement au début du Ve millénaire.

75

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

Seine

Loire

Vienne

Creuse

Indre

Risle

Touques

Orne

Sarthe

Vire

Mayenne

Loir

Couesno n

Vilaine

Oust

Blavet

Aul

ne

Sévre Nantaise

Bernières/mer

Colombiers/Seulles

Soumont-St-Quentin

St-Vigor-d'Ymonville

St-Aubin-Routot

St-Manvieu

Réville

Plomb

St-Etienne-en-Cogles

Ouzière

St Peter's Port

EcouchéChavigny

Breteuil-sur-I

GuichainvilleGravigny

Parville

Valframbert

Arzon

Locmariaquer Château Gontier

Bosrobert

Cinglais

Ateliers et carrièresschiste du pissot

Mondeville

100 km0

substrat armoricainsubstrat sédimentaire

gîte de matière première

Fig. 31 - Répartition dans l'Ouest de la France des sites BVSG à cordons (dessin, C. Marcigny, Inrap).

Atmospheric data fromReimer et al (2004);OxCal v3.10 Bronk Ramsey (2005); cub r:5 sd:12 prob usp[chron]

6500CalBC 6000CalBC 5500CalBC 5000CalBC 4500CalBCCalibrated date

Mondeville 6435±130BP

Saint-Vigor-d'Y 6040±35BP

Saint-Vigor-d'Y 6030±35BP

Guichainville 5990±45BP

Guichainville 5895±50BP

~ 4900/4700 av. J.C.

Fig. 33 - Bilan des datations du BVSG à cordons pour l'Ouest de la France.

76

Chapitre 2 - L’habitat du Néolithique ancien

silo

0 10m

N

silo

0 10m

N

Ecouché (Orne)

Mondeville (Calvados)

Fig. 32 - Comparaison entre les constructions d'Ecouché et de Mondeville (dessin, C. Marcigny, Inrap).

Chapitre 3 – LES AUTRES OCCUPATIONS

7�

Chapitre 3 - Les autres occupations

Fig.36-Choix de céramiques antiques (photo, E. Gallouin, Inrap).

D’autres occupations, plus récentes, ont été identifiées lors des décapages.

3.1 Les vestiges gallo-romains

Les quelques vestiges gallo-romains appartiennent à un ensemble de structures découvert par B. Herard lors du diagnostic de la future emprise de la carrière (fig. 34).

a) Les structures

Les structures romaines sont représentées par trois petites fosses oblongues (St. 3, 6 et 6b : carrières ?) et par un réseau parcellaire fragmentaire, déjà partiellement identifié au diagnostic (St. 1, 48 et 35). Le réseau se rattache à un enclos St. 50 délimitant un établissement, comprenant des constructions sur solins (villa ?), qui n’a pas fait l’objet d’une prescription de fouille.

Les trois premiers fossés, St. 1, 35 et 48, sont faiblement inscrits dans les couches de limon et s’interrompent sur le calcaire. Leur profil est en V à bords évasés et ils sont difficilement visibles dans le limon encaissant. Le plus long tronçon est orienté sud-est/nord-ouest. Les deux autres tronçons présentent une orientation divergente et s’interrompent au bout du fossé 1.

Le quatrième fossé (St. 50), dans l’angle sud-est de la fenêtre de fouille, forme un angle à 90°. Déjà repéré au diagnostic, il dessine un enclos d’au moins 5000 m² dans lequel l’empreinte d’un bâtiment a été mis en évidence. Dans la fenêtre de fouille, le fossé mesure 0,80 m d’ouverture au niveau du substrat calcaire et s’enfonce de 0,30 m sous le niveau de décapage (1 mètre sous le sol actuel).

b) Le mobilier

Le mobilier issu des fossés est riche et varié (céramique commune, sigillée, amphores) et peut être attribué au premier et second siècle de notre ère (fig. 35 et 36). Il n’a pas été étudié dans le cadre de cette opération. La présence d’un fragment de dallage en marbre blanc dans l’angle du fossé

sud-est (St. 50) constitue un indice de l’importance de l’occupation gallo-romaine d’Ecouché.

c) Organisation du site

Les résultats complémentaires obtenus lors de la fouille de l’enclos de Loucé « Carrière Méac », dans la même parcelle, confirment l’existence d’un habitat de grande ampleur dans l’emprise du diagnostic hors des zones prescrites.

Fig. 36 - Choix de céramiques antiques (photo, E. Gallouin, Inrap).

3.2 Les vestiges médiévaux ou modernes

Elles se limitent à deux structures. La première est un fossé rectiligne orienté nord-sud, de type bordure de parcelle (fig. 37). Il est faiblement inscrit dans les limons et n’a pas fait l’objet d’une fouille lors de l’opération. La seconde est une grande fosse en entonnoir qui s’est avérée correspondre à un effondrement de galerie de carrière (fig. 37). Le substrat est en effet largement exploité en bordure du site, aux périodes modernes (ferme voisine partiellement installée dans une carrière) comme actuelle (exploitation correspondant à l’aménagement de prescription). La fouille de cette structure a été très partielle en raison de l’instabilité du substrat comme du remplissage. Pour d’évidentes raisons de sécurité, les coupes n’ont pas pu faire l’objet d’un nettoyage. Le fond de la structure adopte un profil quadrangulaire qui correspond soit à une galerie, soit à une chambre d’exploitation. Le fond, à plus de trois mètres de profondeur, n’a pas pu être atteint. En surface du niveau de décapage, la fosse a livrée une clé fragmentaire en fer qui

7�

Chapitre 3 - Les autres occupations

S NSt. 50

1St. 35

E O1

O

St. 48

calaire1

2

St. 3

N S3

E O

St. 49

1

3 : calcaire mêlé de limon brun et de micro-charbons4 : calcaire détritique sablonneux

1 : limon brun2 : limon brun mêlé de calaire et de charbons de bois

5 : calcaire blanc

0 2m

0 2m

0 2m

st.48

st.35

st.3

st.1

st.1

st.6

st.50

st.6b

st.49

N

0 10m

Fig. 34 - Plan des vestiges gallo-romains et coupes des principales structures (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

�0

Chapitre 3 - Les autres occupations

st 3inv 241

inv 180 (hors structure)

st 3inv 215

st 3inv 241

st 3inv 241

st 50inv 191

st 48inv164

Fig. 35- Les vestiges protohistorique (inv. 180, en haut) et antique (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

0 5cm

�1

Chapitre 3 - Les autres occupations

N

0 10m

Fig. 37 - Plan des vestiges médiévales ou modernes (DAO, J.M. Palluau, photo E. Gallouin, Inrap).

�2

Chapitre 3 - Les autres occupations

semble faire référence à l’époque moderne (fig. 37).

3.3 Les chablis

Une série de structures de forme irrégulières très peu marquées dans le substrat limoneux a été mise en évidence dans la fenêtre de décapage. Ces structures ont été interprétées comme des chablis résultant de la verse des arbres (fig. 38). Elles sont particulièrement nombreuses au nord ou elles semblent disposées en petit massif. Au niveau du décapage, elles se distinguent difficilement du limon encaissant. Le remplissage de leur cuvette est toutefois légèrement plus gris et hydromorphe. Elles présentent systématiquement des petits charbons en surface du décapage, plus ou moins nombreux suivant les individus. Certaines ont livré du mobilier céramique ou lithique rattaché à la période néolithique. Une seule toutefois présente une quantité significative de déchets de taille (objet 35).

Des prélèvements ont été réalisés dans le remplissage des plus charbonneuses, puis tamisés par flottation. Les charbons millimétriques ne permettent pas de déterminer les essences des restes.

La possibilité que ces chablis appartiennent à la période d’occupation domestique néolithique peut être proposée sans aucune certitude. Ils pourraient éventuellement correspondre à une préparation du terrain avant installation ou mise en culture. La présence récurrente de charbons pourrait évoquer une forme de dessouchage par brûlis.

Un charbon de bois découvert dans un de ces probables chablis a été envoyé au laboratoire de Lyon en vue d’une datation par accélérateur.

3.4 Les vestiges non datés

Sept autres structures n’ont pas pu être datées (fig. 39). Il s’agit d’un petit ensemble de 4 trous de poteaux (St. 16, 17, 19, 12b) ne formant pas le plan d’un bâtiment (problème de conservation ?) et de trois fosses circulaires (St. 2, 7, 40). Elles sont profondes de l’ordre du mètre, pour deux d’entre elles (la St. 2 a été fouillée à l’occasion du diagnostic), et ont été interprétées comme des silos.

Aucun mobilier n’a été découvert dans leur

remplissage, malgré une fouille exhaustive.Aucune proposition de datation n’est

privilégiée. L’absence de mobilier néolithique semble exclure cette attribution, sans aucune certitude.

�3

Chapitre 3 - Les autres occupations

N

0 10m

st.46

st.45

st.44

st.43

st.41

st.42

st.13

Fig. 38 - Répartition des chablis (DAO, J.M. Palluau, photo E. Gallouin, Inrap).

�4

Chapitre 3 - Les autres occupations

st.12bNS

1

NSst.16

1

st.19S N

1

S Nst.17

1

0 1m

0 1m

0 1m

st.12b

st.16

st.17

St. 7S N

EO St. 40

labour

labour

1

2

1

3

4 4

55

5 5

2st.19

st.7

st.7

st.40

st.2

3 : calcaire mêlé de limon brun et de micro-charbons4 : calcaire détritique sablonneux

1 : limon brun2 : limon brun mêlé de calaire et de charbons de bois

5 : calcaire blanc

N

0 10m

Fig. 39 - Plan des vestiges non datés (DAO, J.M. Palluau, Inrap).

�7

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TROISIEME SECTION

Inventaires techniques

�0

Ecouché "Méac"Inventaire de la documentation graphique

N° inv. N° Structure Tranchée Support format DescriptionR001 plan + correction terrain / papier A3 plan 1/100eR002 plan + correction terrain / papier A3 plan 1/100eR003 plan + correction terrain / papier A3 plan 1/100eR004 st 32 / papier A3 coupes 1/20eR005 plan + correction terrain / papier A3 plan 1/100eR006 plan original / papier A3 plan 1/100eR007 plan original / papier A3 plan 1/100eR008 st. 50, 48, 40, 49, 35, 3 / papier A3 coupes 1/20eR009 st, 7 / papier A3 coupes 1/20eR010 transect ouest-est / papier A3 coupe géologique 1/20R011 transect ouest-est / papier A3 coupe géologique 1/20R012 plan original / stabiphane A3 plan 1/100eR013 plan original / stabiphane A3 plan 1/100eR014 plan original / stabiphane A3 plan 1/100eR015 plan original / stabiphane A3 plan 1/100eR016 st. 24, 12, 36 / stabiphane A3 coupes 1/20eR017 diverses structures / papier A3 dessin céram néoR018 diverses structures / papier A3 dessin céram galloR019 diverses structures / papier A3 dessin céram néoR020 diverses structures / papier A3 dessin moutureR021 diverses structures / papier A3 dessin moutureR022 diverses structures / papier A3 dessin moutureR023 diverses structures / papier A3 dessin moutureR024 diverses structures / papier A3 dessin mouture

�1

N° st Type Forme dimensions profondeur mobilier datation1 fossé rectiligne 0,5x45 0,1 céram GR2 fosse circulaire 1,8 0,1 céram Néo3 chablis ovale 1,4 0,1 0 ?

4 et 5 effondrement carrière 10x6 > 3 clé + céram moderne6 chablis ovale 3x1,8 0,2 céram GR7 fosse circulaire 2,2 1,38 fosse ovale 3x2,2 0,3 céram GR9 chablis croissant 2x1 0,2 silex Néo

10 fosse ovale 8x2 0,2 céram Néo11 fosse circulaire 2 0,3 céram Néo12 fosse circulaire 1,8 0,5 silex + céram Néo13 chablis polylobé 3 0,1 0 ?18 TP circulaire 0,4 0,3 0 Néo20 TP circulaire 0,7 0,1 0 Néo21 TP circulaire 0,7 0,3 0 Néo22 TP circulaire 0,8 0,2 0 Néo23 TP circulaire 0,4 0,3 0 Néo24 fosse bilobé 11x4 0,2 silex + céram Néo25 TP circulaire 0,7 0,2 0 Néo26 TP circulaire 0,7 0,2 0 Néo27 TP circulaire 0,8 0,2 0 Néo28 TP circulaire 0,8 0,2 0 Néo29 TP circulaire 0,8 0,2 0 Néo30 TP circulaire 0,8 0,2 0 Néo31 TP circulaire 0,7 0,2 0 Néo32 TP circulaire 0,6 0,1 0 Néo35 fossé rectiligne 1x8 0,2 céram GR36 fosse ovale 5x2,2 0,2 silex + céram Néo40 fosse ovale 1,8x1,4 1,2 0 ?41 chablis croissant 3x2,2 0,1 0 ?42 chablis croissant 2,2x1,4 0,1 0 ?43 chablis ovale 1,6x1,2 0,1 0 ?44 chablis ovale ,6x,4 0,1 0 ?45 chablis circulaire 1 0,1 0 ?46 chablis croissant 2,5x1,2 0,1 0 ?4748 fossé curviligne 1,1x15 0,2 céram T. finale + GR49 fosse circulaire 1,2 0,3 0 GR ?50 fossé rect. Anguleux 1x20 0,4 céram + marbre GR

�2

Ecouché"Carrière MEAC"

Inventaire des structures

N° st Type Forme dimensions profondeur mobilier datation

1 fossé rectiligne 0,5x45 0,1 céram GR

2 fosse circulaire 1,8 0,1 céram Néo

3 chablis ovale 1,4 0,1 0 ?

4 et 5 effondrement carrière 10x6 > 3 clé + céram moderne

6 chablis ovale 3x1,8 0,2 céram GR

7 fosse circulaire 2,2 1,3

8 fosse ovale 3x2,2 0,3 céram GR

9 chablis croissant 2x1 0,2 silex Néo

10 fosse ovale 8x2 0,2 céram Néo

11 fosse circulaire 2 0,3 céram Néo

12 fosse circulaire 1,8 0,5 silex + céram Néo

13 chablis polylobé 3 0,1 0 ?

18 TP circulaire 0,4 0,3 0 Néo

20 TP circulaire 0,7 0,1 0 Néo

21 TP circulaire 0,7 0,3 0 Néo

22 TP circulaire 0,8 0,2 0 Néo

23 TP circulaire 0,4 0,3 0 Néo

24 fosse bilobé 11x4 0,2 silex + céram Néo

25 TP circulaire 0,7 0,2 0 Néo

26 TP circulaire 0,7 0,2 0 Néo

27 TP circulaire 0,8 0,2 0 Néo

28 TP circulaire 0,8 0,2 0 Néo

29 TP circulaire 0,8 0,2 0 Néo

30 TP circulaire 0,8 0,2 0 Néo

31 TP circulaire 0,7 0,2 0 Néo

32 TP circulaire 0,6 0,1 0 Néo

35 fossé rectiligne 1x8 0,2 céram GR

36 fosse ovale 5x2,2 0,2 silex + céram Néo

40 fosse ovale 1,8x1,4 1,2 0 ?

41 chablis croissant 3x2,2 0,1 0 ?

42 chablis croissant 2,2x1,4 0,1 0 ?

43 chablis ovale 1,6x1,2 0,1 0 ?

44 chablis ovale ,6x,4 0,1 0 ?

45 chablis circulaire 1 0,1 0 ?

46 chablis croissant 2,5x1,2 0,1 0 ?

47

48 fossé curviligne 1,1x15 0,2 céram T. finale + GR

49 fosse circulaire 1,2 0,3 0 GR ?

50 fossé rect. Anguleux 1x20 0,4 céram + marbre GR

�3

Ecouché"Carrière MEAC"

Inventaire du Mobilier

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N° inv. N° Structure Type Poids Quantité Commentaire

1 12 silex 2,80 kg

2 12 Grès/Granit 2,26 kg 6

3 12 dolérite 73,5 g 4

4 12/Est silex 1,34 kg

5 12/Est dolérite 72 g 3

6 12/Est Grès/Granit 708 g 5

7 12/Est silex 1,30 kg

8 12/Est silex 540 g

9 12/Est grès 698 g 3

10 12/Est dolérite 15 g 1

11 12/Est céramique 6 g 1

12 12/Est Grès/Granit 4,92 kg

13 12/Est silex 114 g

14 12/Est Grès/Granit 1,34 kg

15 12 silex 3,34 kg

16 12 dolérite 68 g 6

17 12 Grès/Granit 800 g 10

18 12 silex 4,54 kg

19 12 dolérite 272 g 15

20 12 os brulé 5 g 4

21 12 céramique 8,5 g 3

22 24 schiste 17,5 g 1 bracelet

23 12/Est silex 4,40 kg

24 12/Est Grès/Granit 620 g 11

25 12/Est dolérite 87,5 g 10

26 12/Est silex 1,88 kg

27 12/Est dolérite 20 g 2

28 12/Est silex 1,38 kg

29 12/Est dolérite 240 g 3

30 12/Est Grès/Granit 36,5 g 3

31 11 Grès/Granit 2,46 kg 2

32 dolérite 27 g 1 139

33 24 silex 1,86 kg

34 24 dolérite 18 g 3

35 11 silex 1,14 kg

36 11 dolérite -2 g 1

37 11 Grès/Granit 441 g 6

38 11 céramique 4 g 2

39 12/Est silex 1,20 kg

40 12/Est dolérite 40 g 4

41 12/Est Grès/Granit 54 g 2

42 24 ¼ NE silex 540 g

43 24 ¼ NE céramique 5,5 g 2

44 24 ½ O silex 780 g

45 24 ½ O dolérite -2 g 1

46 24 ½ O Grès/Granit 27,5 g 2

47 silex 200 g 4 11-13-17

48 calcaire 714 g 1 154

49 silex 740 g 11 45-49-15-2-113-118-122-137-6-47-83

50 broyon 900 g 3 16-71-3

51 silex 71 g 1 116