blyton enid deux jumelles t3 deux jumelles et une écuyère.doc

8/9/2019 Blyton Enid Deux Jumelles T3 Deux jumelles et une cuyre.doc

1/181


2/181

ENID BLYTON

DEUX JUMELLESET

UNE

ECUYERE

IL y a un mystre au collge Saint-Clair :Carlotta, une nouvelle , se conduit trangement.Ses prouesses ceval, ses promenades solitaires dans

la campagne intriguent les pensionnaires. !" peut-elle #ien aller$ se demande

%lorence, &alouse de la popularit de Carlotta. Siseulement &e dcouvrais son secret '

Ce secret, les deu( &umelles )atricia et-Isa#elle !*Sullivan voudraient #ien, elles aussi, ledcouvrir...

+ais tout cela ne va-t-il pas dclencer des

catastropes$ t voil maintenant ue l*on parle d*unenlvement...


3/181


4/181

ENID BLYTON

DEUX JUMELLESET

UNE ECUYERE

ILLUSTRATIONS DE JACQUES POIRIER

HACHETTE

280


5/181

TABLE

. La rentre de )/ues 01. Les &umelles reprennent leurs a#itudes 23. n classe avec miss 4o#erts 112. Les cin nouvelles lves 356. 7o##ie 8ait une 8arce 390. )at a des ennuis 269. )at, 7o##ie et %lorence 63. Carlotta surprend tout le monde 0;. %lorence 8ait une dcouverte 05. oit une le>on 553. ?rois campionnats de tennis et un accident. 52. 7o##ie et le 8au( #iscuit 06. %lorence est une triceuse 190. La dcision de +me ?eo#ald 369. Sadie re>oit une lettre 26. @ne nuit mouvemente 63;. Carlotta la rescousse' 6;15. La 8in du trimestre 0


6/181


7/181

accueillant. +Eme les poules #runes, dans le poulaillersem#laient glousser des souaits de #ienvenue.

*aime #ien le collge Saint-Clair, pensa )at. +ais &e suiseureuse d*Etre de retour la maison. ?iens' Les premires &onuilles'Hes primevres' t ces myosotis, ils ont e(actement la couleur du cield*avril' Les lilas seront #ientt en 8leur'

Les deu( &umelles n*avaient pas la mEme 8a>on de &ouir dupremier &our de vacances. Isa#elle 8l/nait et rEvait, )at courait droiteet gauce et voulait tout voir la 8ois. Leur mre les regardait enriant.


8/181

comme des campionnes, mais 7elinda, notre monitrice, ne serapeut-Etre pas du mEme avis.

F Bllons nous e(ercer , proposa Isa#elle. +me !*Sullivansecoua la tEte.

)as en avril, dit-elle. Le ga=on n*a pas encore pouss.?lpone= Catie onston, son court est #itum.

n souaitant 8aire des progrs au tennis, Isa#elle avait eu unemauvaise ide. Le reste des vacances en 8ut g/c. Catie onstonavait invit une autre amie, Kelly llis. Kelly &oua trs mal et la partiene 8ut pas intressante. Catie s*en e(cusa uand elle 8ut seule avec les&umelles.

e me demande ce ue Kelly avait au&ourd*ui, 8it-elle

remaruer. lle &oue si #ien d*a#itude. lle sou88rait #eaucoup de latEte, c*est peut-Etre pour cela.

n rentrant ce= elle, Kelly 8ut o#lige de s*aliter. lle avait une8orte 8ivre. Le mdecin diagnostiua les oreillons. Sa mre tlponaaussitt au( parents de Catie.

e suis dsole, dit-elle, Kelly a les oreillons. *espre ueCatie les a eus, sinon elle risue d*avoir attrap la maladie.

F !ui, Catie les a eus, eureusement' rpondit +me

onston. +ais les deu( autres ui &ouaient au tennis, les &umelles!*Sullivan, &e ne sais pas. Il 8aut ue &*avertisse leurmre.

)endant ue les &umelles dGnaient avec leurs parents, letlpone sonna. +me !*Sullivan alla rpondre. lle revint, un peusoucieuse.

Au*y a-t-il$ demanda +. !*Sullivan.F C*tait +me onston, dit +me !*Sullivan. )at et Isa#elle

ont pass l*aprs-midi ce= Catie. Kelly llis a &ou au tennis avecelles. Ce soir on a dcouvert u*elle avait les oreillons. Les &umelles neles ont pas eus.

F Kous ne nous sommes pas approces d*elle, noustions de l*autre ct du 8ilet, s*cria )at. Kous ne serons pasmalades.


9/181

F e l*espre #ien, ma crie, rpliua sa mre. +aisvous deve= rester isoles pendant une priode asse= longue.


10/181

de nouveau( pro8esseurs. ?u te rappelles les tours ue nousavons &ous la pauvre +am*=elle ' Aue nous avons ri '

F Kous ne partagerons pas les #on#ons et les g/teau( ue lesautres apporteront de ce= elles, reprit Isa#elle. ?out sera mang notre retour. Auel maleur de ne pas rentrer au&ourd*ui' +argaretsera l-#as, et enriette, et Horis, et Caterine, et Lucie, et+ar&orie' )eut-Etre ont-elles cang de division. t Seila, et?essa'

F K*y pensons plus, conseilla )at. Bs-tu l*impressiond*avoir attrap les oreillons, Isa#elle$ Bs-tu mal au( oreilles ou aucou$

F B rien, rpliua Isa#elle. Ce serait terri#le si lamaladie se dclarait maintenant'

F B vous entendre on croirait ue vous Etes maleureuses lamaison, dit +me !*Sullivan ui entrait dans la cam#re. +ais &esuis contente ue vous vous plaisie= au collge. Soye=raisonna#les, voyons' e ne crois pas ue vous aure= les oreillons.Bmuse=-vous' Bprs tout vous retournere= Saint-Clair la semaineprocaine.

lles essayrent de suivre le conseil de leur mre. Il 8aisait untemps radieu(. lles passaient leur temps deors aider le &ardinier ou lire et dormir dans les amacs. +ais les &ournes s*coulaientlentement. Caue soir les &umelles se regardaient la glace et set/taient pour voir si elles avaient le cou en8l.

n8in le dernier &our arriva. Le soir, le mdecin vint s*assureru*elles pouvaient retourner au collge. Il sourit gaiement en lesregardant et pronon>a son verdict.

#ien, mes pauvres petites, &*en suis dsol pour vous, maisvos vacances sont 8inies ' Hemain il 8audra reprendre les tudes'

Ses premiers mots avaient constern les &umelles. Auand il eut8ini, elles 8irent des #onds et poussrent des cris de &oie.

Kous retournons au collge demain' 7ravo' +aman, nouspouvons aller prparer nos valises$


11/181

F C*est d& lait, rpliua +me !*Sullivan en souriant. e savaisue vous tie= #ien portantes et &*ai em#all vos a88aires ce matin.


12/181

7on vieu( Saint-Clair' s*cria )at en apercevant les#/timents du collge ui se dtacaient sur le ciel. e suis contente dete revoir. e me demande ce ue 8ont les MNlves, Isa#elle.

lles taient en train de goJter. a#itues arriver .ivre touteune troupe #ruyante, les &umelles se sentaient un peu intimides. llessonnrent. eanne, la 8emme de service, leur ouvrit.

7on&our, eanne, dirent-elles. !" sont les lves$ - Bur8ectoire, mesdemoiselles, rpondit eanne. HpEce=-vous de lesre&oindre avant u*elles aient tout mang.

lles coururent au grand r8ectoire et ouvrirent la porte. @nmurmure de voi( les accueillit. Les en8ants parlaient toutes en mEme

temps. H*a#ord personne ne les vit, puis +argaret leva la tEte etaper>ut les &umelles ui avaient encore leurs manteau( et leurscapeau(.

)at' Isa' urla-t-elle. 4egarde, enriette' 4egarde, Caterine'lles sont de retour'

lle se leva et courut vers la porte. Sans un mot d*e(plicationpour +iss 4o#erts, le pro8esseur, ui prsidait la la#i de la premiredivision, Caterine et enriette l*imitrent. lles ramenrent les

&umelles et leur 8irent place. +iss 4o#erts leur adressa un signe de tEteet sourit.

e suis contente de vous voir, dit-elle. nleve= votre manteauet votre capeau et accroce=-les au dossier de vos caises pour lemoment.


13/181

F ais n*est plus la mEmesans Isa#elle et vous. Il n*y a personne ui &e puisse dire : C*esta#omina#le' a88irma +am*=elle de sa voi( retentissante.

F Aue &e suis contente' s*cria Isa#elle en talant dela con8iture sur une tartine de #eurre. Kous apportons des provisions.Hemain nous les partagerons.

F Kous avons 8ini les ntres, dclara enriette. ?antpis' Heu( ou trois d*entre nous ont des anniversaires cetrimestre et vous aure= une dou#le part du g/teau pour vousddommager de ce ue vous ave= manu.

Seules uatre ou cin lves autour de la grande ta#le gardaientle silence. C*taient les nouvelles ui ne connaissaient pas les&umelles. lles les contemplaient avec tonnement, en pensant u*ellesdevaient Etre trs aimes pour Etre si #ien accueillies. Isa et )at se

contentrent de &eter un regard rapide sur les inconnues, car ellestaient trop occupes parler et manger.

Kous aurons #ien le temps de 8aire leur connaissance plustard' pensa )at.


14/181


15/181

II 8allait aussi se prsenter au( pro8esseurs souriants, Pladysames, l*lve de si(ime division ui 8aisait o88ice de surveillantegnrale, 7elinda ?oQers, monitrice des sports. Les &umellesaimaient #eaucoup 7elinda. lle tait dans une grande classe, maiscomme elle organisait les matces deR ocey et les tournois detennis, Isa#elle et )atricia la connaissaient #ien.

7on&our, &umelles, dit-elle en les rencontrant dans le

corridor. *espre ue vous ave= 8ait des progrs en tennis. Kous&ouerons contre les lves de Saint-Cristope et de


16/181


17/181

inspara#les et ne parlent ue de ro#es, de coi88ures, de vedettes de8ilms.

- Il 8audra y mettre #on ordre, dclara )at. Blice est #ienasse= tEte de linotte. t cette espce de sauvage, ui est-ce$

- C*est notre Carlotta, e(pliua enriette en riant. lle est moiti spagnole et a un caractre encore plus emport ue+am*=elle, ce ui n*est pas peu dire' lle parle orri#lement mall*anglais et a des ides e(traordinaires, mais

elle est trs amusante. @n de ces &ours il y aura une grande#agarre entre +am*=elle et elle.

- !' Aue &e suis contente d*Etre de retour' s*cria )at. Lesnouvelles lves paraissent intressantes. *esprais #ien u*il yen aurait. +ais &e regrette celles ui sont passes en seconde

divisionO Lucie et +ar&orie particulirement me manueront.)at et Isa#elle n*avaient pas de le>ons apprendre ce soir-l.

lles annoncrent u*elles allaient d8aire leurs valises et ranger leursa88aires.


18/181

pacie u*elle aime &ouer des tours. e crois ue nous nousamuserons #ien ce trimestre, )at'

lles d8irent rapidement leurs valises, puis en8ermrent leurlinge dans les tiroirs de leurs commodes. lles suspendirent leursro#es et leurs manteau( dans la penderie, en8in elles disposrent leurso#&ets de toilette sur la petite ta#le, ct de la potograpie de leurpre et de leur mre.

II 8aut ue nous allions voir +me 4ey, l*conome, et +me?eo#ald , dclara )at uand elles eurent 8ini.

lles se rendirent dans le domaine de l*conome. lle tait entrain de trier du linge.

ntre=' cria-t-elle de sa voi( gaie. Bllons #on' Heu( cerveles

ui reviennent' *tais si eureuse sans vous deu(.


19/181

Elles, dfirent rapidement leurs valises.


20/181

)ouruoi n*ave=-vous pas eu les oreillons$ *aurais t tranuilleun peu plus longtemps. Ke les aye= pas maintenant, vous les donnerie=au( autres '

Les &umelles se mirent rire. ?outes les lves aimaient +me4ey. lle tait si #onne et si dvoue. +ais maleur ui perdait tropde moucoirs, dcirait son drap ou ne raccommodait pas ses #as'+me 4ey tait sans piti pour la coupa#le. )lusieurs 8ois les &umellesavaient dJ comparaGtre devant elle pour tenter de se disculper.

Le trimestre va Etre merveilleu(, dit )at. Kous nagerons etnous &ouerons au tennis.

F K*ou#lie= pas de me rapporter votre costume de #ain caue8ois ue vous sere= alles la piscine, recommanda +me 4ey.

+aintenant, sauve=-vous toutes les deu(... moins ue vous nevoulie= une cuillere de ma nouvelle potion'

Les &umelles rirent de plus #elle. +me 4ey avait une collectionde 8ioles parmaceutiues. @ne #outeille pleine tait sur la cemine.L*conome la prit et la #randit.


21/181

#eaucoup de progrs ce trimestre. +iss 4o#erts croit ue vouspourre= passer en seconde division la rentre d*octo#re. Bppliue=-vous, essaye= d*Etre premires au( compositions. on.

- e sais, rpondit l*autre. e m*appelle 4o#erta, mais pour ma8amille et mes amies &e suis 7o##ie. *ai #eaucoup entendu parler devous deu(, les &umelles.

F n #ien ou en mal$ interrogea Isa#elle en riant.F Hevine=' riposta 7o##ie en s*loignant avec +argaret.Le dGner 8ut #ruyant et &oyeu(. Les &umelles #avardaient avec les

autres, tout en mordant dans les paisses trances de pain recouvertesde p/t ou de con8iture. lles savouraient le cocolat crmeu( etrclamaient du sucre grands cris. La gaiet rgnait dans le r8ectoire.Bprs le repas, les lves retournrent la salle de rcration et mirent


22/181

en marce la radio. Auelues-unes tricotaient, d*autres lisaient,certaines se reposaient.

Auand la cloce du coucer sonna, les &umelles avaientl*impression u*elles taient au collge depuis des semaines' lles nepouvaient croire ue, uelues eures plus tt, elles se trouvaientencore dans le train. lles montrent l*escalier en #/illant.


23/181

CHAPITRE III

EN CLASSE AVEC MISS ROBERTS

L LKH+BIK matin les &umelles s*veillrent avantleurs compagnes. Le soleil de mai entrait 8lots par les 8enEtres.lles cangrent uelues remarues voi( #asse, puis la cloce

sonna. Les uit lves se levrent, uelues-unes d*un #ondcomme Carlotta et les &umelles, d*autres en #/illant comme Seilaui, mEme uand il 8aisait #eau, aimait 8aire la grasse matine.

Hans le corridor, Isa et )at rencontrrent Blice ui sortait de sondortoir, #ras dessus, #ras dessous avec l*Bmricaine Sadie Preene.lles la regardrent, tonnes. Blice avait cang de coi88ure.

Blice, u*as-tu 8ait tes ceveu($ demanda )at. C*est a88reu( '?u te prends pour une vedette de cinma '


24/181

- Sadie assure ue cette coi88ure me va trs #ien, protesta Blice etsa #ouce prit un pli o#stin. Sadie a88irme...

- C*est tout ce u*Blice sait dire, 8it remaruer +argaret. lle estcomme un disue ui rpte tou&ours la mEme rengaine : Sadieassure... Sadie pense... Sadie croit...

Ce 8ut un clat de rire gnral. C*est une coi88ure la +arylin +onroe , dclara Horis en

singeant l*accent amricain de Sadie.Sadie, ui avait #on caractre, rit avec les autres. e ne sais pas ce ue dira +iss 4o#erts, continua Horis. lle

n*aime pas #eaucoup les ca8audages de #oucles.

F +ais Sadie... commen>a Blice d*une voi( ve(e.Bussitt toutes les lves reprirent, en cDur : Sadie assure... Sadie pense... Sadie croit...' Horis sauta sur une caise et #attit la mesure. Les yeu( d*Blice se

remplirent de larmes. Les grandes eau(' s*cria +argaret.


25/181

F Kon, il 8aut 8aire attention elle, rpondit +argaret. ?ant desagesse, ce n*est pas naturel. L*ide de &ouer un tour uelu*unlui donnerait une attaue. Si tu avais vu sa 8igure la semaine dernireuand &*ai &et une gomme la tEte d*enriette en classe' lle taitscandalise' B propos, l*en croire, elle est apparente tousles lords et toutes les ladies du royaume. Lance sur ce su&et, elleest intarissa#le.

F Silence' dit +iss 4o#erts.Les lves entrrent dans le r8ectoire. )at &eta un regard rapide

%lorence. C*tait en e88et l*image mEme de la sagesse.

Lucie !riel est vraiment sage, pensa )at en regardant sonamie. e l*aime #eaucoup et elle m*a t sympatiue ds le d#ut.+ais %lorence ne me 8ait pas du tout le mEme e88et. )eut-Etre parceue, contrairement Lucie, elle n*a aucun sens de l*umour. e medemande si elle est aussi intelligente ue Lucie. Kous verrons.

Ce matin-l, +iss 4o#erts donna les notes de la semaine. @nedes nouvelles, Bda 7orman, tait la premire avec ;3 points sur 55.%lorence Brnold tait au milieu de la liste. Sadie, Blice, Carlotta et

Horis se disputaient les dernires places. Bda, vous ave= trs #ien russi pour la premire semaine,

dclara +iss 4o#erts.


26/181

Je suis dsole que vous manquiez une partie de mon ours, dit Miss

Ro!erts mais "e vous demande d#aller vous oiffer onvena!lement.


27/181

Le pro8esseur n*avait pas 8ini ses remarues. lle tapota sa listeet regarda svrement Blice, Sadie, Horis et Carlotta.

?outes les uatre vous Etes dernires, dit-elle. e sais #ien u*il8aut une dernire, mais avoir des notes aussi #asses, c*est une onte'4edresse=-vous, Sadie' Carlotta, il n*y a pas de uoi rire' Ce n*est pasdrle d*Etre si 8ai#le dans toutes les matires.

Carlotta cessa de rire pour 8roncer les sourcils. lle avait l*aird*une petite gitane avec ses #oucles noires, ses yeu( #rillants, son teint/l. +algr son uni8orme, elle ne sem#lait pas appartenir Saint-Clair. lle 8oudroya +iss 4o#erts du regard. Le pro8esseur n*y 8it pas

attention. Horis, continua-t-elle calmement, &e vous ai eue dans ma

division pendant uatre trimestres. *en ai asse= de vous voir tou&oursla dernire. ons particulires parce ue &e nepeu( pas vous garder plus longtemps.

F !ui, +iss 4o#erts , murmura la pauvre Horis.Ses camarades essayrent de la consoler. Horis n*tait pas doue

pour les tudes et le savaitO cependant, de toutes les lves du collge,

c*tait elle la plus drle. lle avait l*art d*imiter les autres. ?out lemonde l*aimait, mEme les pro8esseurs ui se donnaient tant de peinesans arriver lui inculuer la moindre notion scienti8iue.

Auant vous, Blice , continua +iss 4o#erts en se tournantvers la cousine des &umelles avec l*intention de la rprimander aussi. Auant vous...

lle s*arrEta net.a Blice, dit-elle, vous ave= un aspect des plus tranges ce matin.

e crois ue vous ave= ou#li de vous peigner. - ! non, +iss4o#erts' protesta Blice. C*est une nouvelle coi88ure ue &*ai essayesur les conseils de Sadie. Il paraGt ue cela va trs #ien mon genrede...

F Blice, vous n*alle= pas me dire ue vous vous Etesd8igure e(prs$ s*cria +iss 4o#erts en 8eignant l*orreur.


28/181

Blice retom#a sur son #anc et des rires tou88s coururent dansla salle. Blice tait tout 8ait ridicule avec ses ceveu( empils en#oucles au sommet de sa tEte. +iss 4o#erts aimait par-dessus tout lasimplicit.

a e suis dsole ue vous manuie= une partie de mon cours,Blice, dit-elle. +ais &e vous demande d*aller vous coi88erconvena#lement.

- *tais sJre d*avance u*elle serait renvoye de classe ,cucota +argaret )at.

+iss 4o#erts, ui avait l*oreille 8ine, l*entendit. Silence ' dit-elle. Bu travail ' !uvre= vos livres de

matmatiues la page 0. Isa#elle et )atricia, vene= ici. e vouse(pliuerai ce ue nous avons 8ait la semaine dernire pendant votrea#sence. Les autres, prene= le pro#lme la suite de ceu( ue nousavons 8aits ier.

Le silence 8ut aussitt rta#li. Les lves s*a#sor#rent dans leurtravail. Bu #out d*un moment, Blice revint, les &oues rouges. Ses

ceveu( taient maintenant re&ets en arrire et #ien #rosss. lle avaitl*air de ce u*elle tait, une colire de uator=e ans. Sadie lui &eta unregard de compassion. Bssises ct l*une de l*autre, %lorence et Bdataient pences sur leurs livres. %lorence &eta un rapide coup d*Dil surle caier d*Bda pour voir la solution du pro#lme. +argaret donna uncoup de coude enriette.

Kotre vertueuse petite %lorence copie le travail d*Bda ,cucota-t-elle.

lle ouvrit son livre pour cacer u*elle parlait. enriette 8it unsigne a88irmati8. lle se prparait rpondre, mais +iss 4o#erts setourna de son ct et elle dcida de garder le silence. +iss 4o#ertstait plus svre ue de coutume ce trimestre. La plupart de ses lvespasseraient dans la division de +iss ens la rentre d*octo#re et elleavait dcid u*elles lui 8eraient onneur.

Isa#elle et )atricia, de#out sur l*estrade, essayaient de suivre lese(plications de +iss 4o#erts.


29/181

)endant leurs cin semaines de vacances, elles avaient ou#li#eaucoup de coses et avaient perdu l*a#itude de l*application. +aiselles 8inirent par comprendre et reprirent leur place. +iss 4o#erts seleva pour aller et venir dans la classe.

@n rire tou88 l*o#ligea se retourner. 7o##ie avait pos une

8euille de papier #uvard sur la tEte pence de %lorence. La 8euilles*agitait caue mouvement de l*lve. )uis elle s*envola vers le sol, la grande surprise de %lorence.

*imagine ue si vous trouve= le temps de vous amuser,4o#erta, c*est ue vous ave= termin votre pro#lme , dit +iss4o#erts d*une voi( 8roide.

7o##ie ne rpondit pas. lle n*avait encore rien 8ait. Si vous n*ave= pas 8ini la 8in du cours, vous restere= tout le

temps de la rcration, annon>a +iss 4o#erts. %lorence, ramasse= ce


30/181

#uvard et pose=-le sur mon #ureau. - +iss 4o#erts, &e ne savais pas ceue 8aisait 7o##ie,

dclara %lorence avec an(it. *tais a#sor#e par montravail. e...

- Cela su88it, %lorence, dcrta +iss 4o#erts. 4amasse= ce#uvard et a#sor#e=-vous de nouveau.

La pauvre 7o##ie dut se passer de rcration. !n n*en pouvaitdouter, ce trimestre +iss 4o#erts n*tait pas prendre avec despincettes.

Au*est-ce ue &e vous avais dit' s*cria +argaret uand leslves sortirent de classe pour se laver les mains avant le d&euner. Auelle matine' Blice o#lige d*aller se recoi88er, la plupart d*entrenous grondes, 7o##ie en retenue pendant la rcration, +argaretpunie parce u*elle avait parl deu( 8ois, Horis rprimande parceu*elle rEvait pendant le cours de gograpie, Carlotta renvoye de lasalle pour avoir rpondu' t la uantit de le>ons ue nous avons apprendre' Auel trimestre en perspective'


31/181

CHAPITRE I$

LES CINQ NOUVELLES LVES

Bu 7!@? d*un &our ou deu(, les &umelles avaient si #ienrepris les a#itudes de Saint-Clair ue personne ne se rappelaitu*elles avaient eu uit &ours de retard. lles &ugeaient ue

c*tait un peu in&uste de la part des pro8esseurs de l*avoirsi vite ou#li, car une ou deu( 8ois elles 8urent grondes pour nepas savoir ce ue les autres avaient appris pendant la premiresemaine. +ais elles taient intelligentes et eurent #ienttrattrap le temps perdu. B leur ancienne institution, ellesavaient tou&ours aim le trimestre d*t et elles constatrent u*il taitgalement trs agra#le Saint-Clair. Le tennis et la natationrempla>aient le ocey. Les lves y prenaient grand plaisir.


32/181

Il y avait uit courts Saint-Clair. 7elinda ?oQers, la monitrice,avait dress un emploi du temps a8in ue caue lve pJt s*e(ercer.+iss Xilton, le pro8esseur de gymnastiue, coisissait les meilleures&oueuses.

+ar&orie %enQorty, une des lves ui taient passes enseconde division, e(cellait au tennis comme dans tous les autressports. +iss Xilton cantait ses louanges.

lle est si vigoureuse, dit-elle un &our 7elinda. t elle a untrs &oli style. 4egarde=-la servir' lle lance la #alle trs aut, sadescente lui donne un petit coup et la #alle passe &uste au-dessus du8ilet. e ne serais pas surprise u*elle #atte les autres lves, mEmecelles de la si(ime division.

F e n*y vois pas d*inconvnient, rpondit 7elinda, pourvuu*elle gagne les matces contre les autres collges Saint-Cristope et


33/181

F Blice a 8ait #eaucoup de progrs le trimestre dernier,protesta )at ui voulut prendre la d8ense de sa cousine. lle a&ou au ocey.

F Sadie assure... , commen>a Blice, ou#liant ce ue leslves pensaient de sa rengaine.

Bussitt ses compagnes cantrent en cDur : Sadie prtend... Sadie pense... Sadie croit... Au*a88irme Sadie$

Blice s*emporta. Houce par nature, elle dtestait les tauinerieset elle en recevait plus ue sa part. lle s*en8uit la recerce de sacre Sadie. L*Bmricaine n*aimait pas les sports non plus. Il taitdi88icile de savoir ce u*elle aimait, l*e(ception des ro#es, descoi88ures nouvelles et du cinma.

lle avouait 8rancement ue nager et &ouer au tennis taientpour elle des corves. Blice ne s*approcait de la piscine u*avecrpugnance.

e suis sJre ue &*aurai 8roid , gmissait-elle en arrivant enaut des marces ui descendaient dans l*eau dlicieusement 8raGce.

lle restait l, 8rissonnante, &usu*au moment o" une lvee(aspre, d*une #ourrade la prcipitait dans la piscine. lle poussaitdes cris de colre. +ais 7o##ie ou +argaret tait d& loin.

@ne seule des nouvelles aimait le tennis et la natation. C*tait7o##ie Havidson. lle s*#attait dans l*eau comme un poisson etsurprenait les autres par sa tmrit et ses prouesses. lle n*avait peur

de rien ni de personneO ne respectait pas le rglement et se mouait despunitions. Bucune autre des nouvelles n*tait sportive. %lorencedclarait ue les &eu( taient une perte de temps. lle pr8rait toutles discussions politiues ou littraires et cercait en engager.

?ais-toi' criait +argaret. ?u proreras uand tu seras au)arlement. ?u 8erais mieu( de pratiuer les &eu( de ton /ge. spce depdante' ?u ne sais mEme pas &ouer au( cartes.

F +on pre n*aime pas les &eu( de cartes, dit %lorence. +a

tante ui a pous Sir umprey 7artlett...


34/181

Hes clameurs l*interrompirent. !n en avait par-dessus la tEte desautes relations de %lorence. Seule 7o##ie 8eignit le plus grandintrEt.


35/181

%lorence devint rouge comme une tomate. B l*en croire, une deses tantes coucait dans des draps de soie #leue, mais elle n*avait parlni de savon ni de serviettes. 7o##ie inventait. lle ne rpondit pas.

Continue nous instruire, insista l*espigle. Hcris-nous lesa#itudes du grand monde'

+ais %lorence avait asse= de #on sens pour ne pas engager unediscussion avec 7o##ie. lle savait d*avance u*elle serait vaincue.

Bda 7orman, s*appliuait, mais elle n*tait pas #onne au tennis etnageait mal.

e suis 8ille uniue. Bvant de venir ici, &e n*avais personne pour

&ouer avec moi, e(pliua-t-elle au( autres. H*ailleurs, &e n*aime ue leslivres.

- Il y a un temps pour s*amuser et un temps pour tudier, 8itremaruer )at. ?u es #eaucoup trop intelligente pour trei=e ans' Celate 8erait du #ien d*Etre la dernire de temps en temps et de t*amuser augrand air. ?u es tou&ours pence sur un livre.

Carlotta n*avait &amais &ou au tennis et ses essais taientcatastropiues. lle lan>ait la #alle en l*air comme si le 8ilet du tennis

tait aut de vingt mtres. Ses e88orts maleureu( taient salus pardes clats de rire.

lle nageait trs mal aussi, mais elle aimait l*eau et tait tout 8ait l*aise dans la piscine. Binsi ue 7elinda le 8aisait remaruer, ellese dmenait la manire d*un canice, en agitant ses #ras et ses&am#es au asard.

?u nages comme mon cien %loc , disait Caterine.Sans craindre l*eau 8roide comme Blice, Sadie se tenait le plus

loin possi#le de la piscine. Le #onnet de caoutcouc, prtendait-elle,d8aisait sa mise en plis et son teint s*accommodait mal de la#aignade. Bussi, l*e(ception de 7o##ie, les nouvelles lvesn*taient-elles pas pour les sports de-#onnes recrues.

Auel dommage ue notre division ait perdu +ar&orie%enQorty' dit Isa#elle en regardant +ar&orie ui nageait sous l*eau.*aurais voulu ue l*une de nous gagne le campionnat pour lecollge'


36/181


37/181

C*tait la premire 8ois ue %lorence entendait parler de laricesse de Sadie. Hsormais elle suivit la &eune Bmricaine commeson om#re.

Kotre cre %lorence em#oGte le pas la rice ritire, 8ito#server +argaret avec mpris. lle s*est lie avec Bda pour pro8iterde son intelligence. La voil maintenant pendue au( &upes de Sadieui aura des millions un &our. L*orri#le petite arriviste'

F ?u e(agres, protesta )at. Sadie est #onne et gnreuse.Kous l*aimons toutes pour ses ualits et non pour sa 8ortune. Bda est

gentille, uand elle n*a pas le ne= dans un livre. e ne suis pasamie avec elle pour pro8iter de son savoir, mais parce ue &e la trouvesympatiue.

F )rends la d8ense de %lorence si tu veu(, rpliua+argaret, o#stine. B mon avis, c*est une arriviste et uneen&leuse. e ne peu( pas la supporter. t toi, 7o##ie$

7o##ie approuva nergiuement. lle ne 8aisait rien par intrEt.lle tait a88ectueuse, amicale et sincre, malgr son attitude

dsinvolte. Kous 8ormons un drle de groupe ce trimestre , 8it o#server

)at Isa#elle, un matin, en &etant un regard autour d*elle. @n drlede groupe' Bvant ue nous soyons accoutumes les unes au( autres, ily aura des tincelles '


38/181


39/181

CHAPITRE $

BOBBIE FAIT UNE FARCE

Bu 7!@?de deu( ou trois semaines, la premire division se mitsrieusement au travail. Les lves voyaient ue +iss 4o#erts n*taitpas d*umeur plaisanter. lles s*aper>urent #ientt ue mieu( valaitprparer le travail consciencieusement u*Etre en retenue aprsla rcration uand elles ne s*taient pas appliues.

+argaret voulait monter de division avec les autres la rentred*octo#re et elle travaillait avec acarnement. +ais 7o##ie Havidson,

ui tait devenue son amie, ne montrait pas le mEme =le. L*tudel*ennuyaitO elle ne pensait u* s*amuser. lle arrivait distraire toutela classe par ses inventions #urlesues. Les trimestres prcdents,+argaret et )at avaient &ou #eaucoup de tours au( pro8esseurs, mais7o##ie les dpassait en imagination et en espiglerie.

He l*avis de 7o##ie, le cours de matmatiues tait trop long.lle dtestait les matmatiues et n*en voyait pas l*utilit. e voudrais pouvoir a#rger le cours de di( minutes, soupira-t-

elle un matin en s*a#illant. +iss 4o#erts a annonc u*elle 8inirait parune composition orale et &e sais ue &e serai la dernire. e rie saismEme pas dire com#ien 8ont sept 8ois uit.

F Invente uelue cose, supplia +argaret. e n*aime pas plusue toi les interrogations de matmatiues. Il 8audrait avancer la

pendule pendant ue +iss 4o#erts lui tourne le dos 'F lle a des yeu( derrire la tEte, dclara 7o##ie. 4ien 8aireuand elle est l' Si seulement elle sortait de la salle pendant uneminute' Il 8audrait trouver un moyen.

F ?oi-mEme ui as tant d*ides tu en serais #ien incapa#le ,pronon>a )at.

7o##ie relevait tou&ours un d8i. lle regarda )at et se mit rire. C*est #ien, dit-elle. e parie un caramel contre une pastille de

mente ue +iss 4o#erts sortira de notre classe pendant le cours dematmatiues.


40/181

Les lves attendirent avec impatience. Au*inventerait donc7o##ie$

lle se le demandait elle-mEme. Bu d&euner, plonge dans sespenses, elle ou#lia d*tendre de la con8iture d*orange sur sa tartine. nuittant le r8ectoire, elle s*clipsa.

)endant ue ses compagnes 8aisaient leur lit, elle courut lasalle de rcration dserte, prit une 8euille de papier lettres et y tra>adeu( lignes de son criture la plus appliue.

)rire de venir dans le salon des *pro8esseurs aprs di(eures.

)uis au #as de la page elle gri88onna uelue cose uiressem#lait vaguement des initiales, mit la lettre dans une enveloppe

et crivit dessus le nom de +iss 4o#erts.

Cela 8ait, elle pla>a la lettre sous son #uvard, prEte toutvnement.

?u as une ide$ demanda +argaret uand 7o##ie re&oignit sesamies. *ai 8ait ton lit ta place. !" tais-tu$

F ?u verras , dit 7o##ie en riant.Le cours de matmatiues commen>ait di( eures aprs la

rcration. ?outes les lves taient sur des car#ons ardents. llessupplirent 7o##ie de leur con8ier ses pro&ets, mais elle re8usa.

)endant ue les autres taient dans le &ardin, elle prit le #illetu*elle avait crit et entra dans la classe de +iss ens voisine de cellede +iss 4o#erts. lle posa l*enveloppe sur le #ureau du pro8esseur et,s*assurant ue personne ne l*avait vue, elle regagna le &ardin.

+iss ens croira ue l*enveloppe a t mise par erreur sur son#ureau, pensait 7o##ie. lle l*enverra sa destinataire par une de seslves. +iss 4o#erts sortira uelues instants, et si &e ne pro8ite pas deson a#sence pour avancer la pendule, mon nom n*est pas 4o#erta

Havidson'


41/181

La cloce ramena les lves en classe. enriette, prs de laporte, guettait l*arrive de +iss 4o#erts.

Cut' La voil' cucota-t-elle.?outes se levrent et gardrent le silence. +iss 4o#erts entra et

monta sur son estrade. Bsseye=-vous , dit-elle.lle 8ut aussitt o#ie. Bu&ourd*ui nous essaierons de mieu( russir ue la dernire

8ois, dclara +iss 4o#erts. Bda seule a trouv la solution de sonpro#lme. Les dernires di( minutes du cours seront consacres unecomposition orale. e vous avertis, si vous n*ave= pas toutes lamoyenne, vous vous en repentire=. Blice, redresse=-vous. e ne veu(

pas vous voir ainsi a88ale sur votre ta#le.


42/181

+ais +iss ens l*avait vue. lle ne l*avait pas remarue tout desuite parce u*elle avait pos ses livres dessus. lle avait crituelues prases au ta#leau noir et s*tait tourne vers les lves pours*assurer u*elles avaient #ien compris. Ce 8ut lorsu*elle cargea?essa de prendre un livre ue l*enveloppe 8ut dcouverte.

?essa souleva le livre, l*enveloppe tait dessous. lle la regardaet aper>ut le nom de +iss 4o#erts.

II y a une enveloppe sur votre #ureau pour +iss 4o#erts, +issens, dit-elle. !n l*a sans doute mise l par erreur.

F


43/181

(cuse=-moi de vous dranger, +iss 4o#erts, dit-elle

poliment. +ais +iss ens m*a carge de vous remettre cette lettre. Les espoirs de 7o##ie taient dpasss. +iss 4o#erts croiraitue le #illet avait t crit par +iss ens. lle prit la lettre, 8it unsigne de tEte ?essa et dcaceta l*enveloppe. Les sourcils 8roncs,elle lut les deu( lignes. Auel ennui de uitter sa classe au milieu d*uncours de matmatiues' #ien, elle s*capperait pendant ue leslves taient en train de travailler pour demander ce u*on lui voulait.lle posa la lettre sur son #ureau et se leva.

Continue= vos pro#lmes, dit-elle. *en ai pour une minute oudeu(. Ke parle= pas. ?ermine= ce ue vous 8aites. ?outes les lves levrent la tEte, tonnes. lles devinaient ue

ce dpart tait l*Duvre de 7o##ie. +ais comment avait-elle pu o#liger+iss ens envoyer un mot +iss 4o#erts$ lles se tournrent vers7o##ie ui ne pouvait s*empEcer de rire.

Comment as-tu 8ait, 7o##ie$ demanda +argaret ds ue-laporte se lut re8erme.


44/181


45/181


46/181

H*autres aimaient Etre complimentes pour leur travail ou leura#ilet au( sports. +ais 7o##ie ne pensait u* s*amuser et &ouer des tours. Seule %lorence la dsapprouvait. Ce n*est pasonnEte, a88irma-t-elle.

F onna pas ses lves. lle se dit u*une erreur avaitt commise et n*y pensa plus. !u plutt elle n*y aurait plus pens si7o##ie et )at, enardies par le succs, n*avaient pas recommenc'


47/181

CHAPITRE $I

PAT A DES ENNUIS

LS VLY


48/181

votre le>on de gograpie. e donnerai une note supplmentaireau meilleur compte rendu ui sera crit par les lves de premire etde seconde division.

+ais la premire division avait une semaine carge. ?ous lesaprs-midi taient pris, uatre soires aussi par des runions de diversenature.

e ne serai pas li#re avant vendredi, soupira )at. Il 8aut ue &enettoie les placards de la salle de dessin pendant ue vous vousprlassere= dans les 8auteuils du cinma. e l*ai o88ert l*autre &our +iss Xaler. La #ont de mon cDur sera ma mort'

- Courage ' ?a 8in n*est pas encore procaine , repartit 7o##ie.)at &eta une gomme la tEte de 7o##ie. lles taient dans la

salle de rcration o" rgnait un vacarme assourdissant. La radio et unponogrape urlaient ui mieu( mieu(. Seila et Caterinediscutaient en criant de toutes leurs 8orces.

)ouruoi 8aisons-nous marcer le ponogrape et la radiouand personne ne les coute$ interrogea Bda. *essaie de lire et decomprendre ce ue &e lis, mais c*est impossi#le'

- Bda, tu ne devrais pas travailler pendant la rcration, dcrta+argaret en levant les yeu( de son tricot. ?u devrais te reposer comme

nous toutes. La nuit dernire, dans ton sommeil, tu criais des datesde #ataille. Sadie me l*a rpt.

- 7o##ie, retiens-moi une place pour vendredi soir, demanda)at en cercant partout sa gomme. Il 8audra ue +iss 4o#erts mepermette de ne pas 8aire ma prparation ce soir-l.

- lle me l*a permis moi, dit enriette. ier &e le lui aidemand et elle a t tout 8ait cic. lle m*a laisse sortir unedemi-eure plus tt pour ue &e puisse voir le 8ilm.

- )ourvu u*elle soit aussi gentille pour moi ' murmura l*ai. !"est ma gomme$ e l*avais &ete sur 7o##ie. e ne veu( pas la perdre.

Le &eudi soir, la premire division alla au cinma,


49/181


50/181

Pat !"#"$% !"a!ta %t !&% '%"(% )*%a! "%t+,(a!" -a &!.!% )% F-+"%&/%.


51/181


52/181

F )eut-Etre d*une 8a>on di88rente, reprit 7o##ie. C*est toiui pourrais Etre appele, par e(emple.

F !' s*cria )at. C*est une ide' !ui, c*est une ide. t cetravail ue &e dois 8aire pour %lorence$

- e le terminerai ta place, promit 7o##ie. *imiterai toncriture.

F ntendu, approuva )at. Comment allons-nous nous yprendre $

F e demanderai +iss 4o#erts la permission d*aller cercerun livre la #i#liotue, e(pliua 7o##ie. B mon retour, &e dirai :+iss 4o#erts, +am*=elle demande )at pour lui e(pliueruelue cose. e parie ue +iss 4o#erts tom#era dans le pige. ?u

pourrais partir temps pour voir le 8ilm.F C*est un peu dangereu(, mais on peut tou&ours essayer,

convint )at. *espre ue &e ne serai pas surprise. 7o##ie se mit rire. Aui risue rien n*a rien, dclara-t-elle. e 8erai ce ue &e pourrai

pour toi. Auand la premire et la seconde division 8urent runies l*tude,

ce soir-l, 7o##ie leva la main. a +iss 4o#erts, vous me permette=

d*aller cercer un livre la #i#liotue$- HpEce=-vous' rpondit +iss 4o#erts ui tait occupe

corriger des caiers et ui ne leva pas la tEte.7o##ie adressa un sourire )at et s*esuiva. lle revint, un livre

sous le #ras, et s*approca de l*estrade. +iss 4o#erts, +am*=elle demande )at , dit-elle.)at devint rouge d*motion. +am*=elle ne m*a parl de rien, 8it remaruer +iss 4o#erts

tonne. )ourtant &e l*ai vue tout l*eure. e suppose u*elle a ou#li.)at, alle=-y, vous 8inire= cette liste ce soir pendant la rcration.

- +erci, +iss 4o#erts , murmura )at.lle dtala comme un lapin, courut au vestiaire, prit sa #icyclette

dans le angar et se dirigea vers la ville en pdalant de


53/181


54/181

C*est #ien, approuva-t-elle sans remaruer la di88renced*criture.

F 7o##ie a une &olie criture, n*est-ce pas$ dit %lorence voi( #asse.

+iss 4o#erts &eta un nouveau regard sur le caier puis sur%lorence. lle comprit immdiatement la supercerie.

4etourne= votre place , dit-elle, car elle dtestait lesrapporteuses.

%lorence alla s*asseoir, trs satis8aite d*elle-mEme. B la premireoccasion, +iss 4o#erts interrogea +am*=elle.

Bve=-vous donn une le>on particulire )at !*Sullivan ier

soir$ demanda-t-elle.+am*=elle ouvrit de grands yeu( tonns. *tais au cinma. )at aussi, &e l*ai vue. )ouruoi me pose=-

vous une telle uestion$ e ne donne pas de le>ons particulires le soir.F +erci , dit +iss 4o#erts et elle 8it un signe une

lve ui passait. Blle= cercer )at !*Sullivan et envoye=-la-moi ,dit-elle svrement.

L*lve trouva )at au tennis.

Auelle malcance' gmit )at en recevant le message. e suisperdue' Aui m*a dnonce$ 7o##ie, 8ais-moi tes adieu(. +iss 4o#ertsdoit Etre 8olle de rage, &e ne sortirai pas vivante de ses mains.

F )auvre vieille )at' s*cria 7o##ie. e te plains de tout moncDur'


55/181

CHAPITRE $II

PAT BOBBIE ET FLORENCE

)B?se /ta de se rendre la convocation. lle n*avait* pas poura#itude de 8uir les tempEtes ou de cercer des prte(tes pour se&usti8ier. lle passerait un mauvais uart d*eure, autant valait en 8inirle plus tt possi#le. +iss 4o#erts corrigeait des caiers. Bl*arrive de )at, elle leva la tEte. Son visage tait 8roid et svre. on particulire ier soir,dit-elle.

F Kon, +iss 4o#erts, avoua )at. e suis alle au cinma.7o##ie m*avait retenu une place la veille.


56/181

F Aui a termin le travail de %lorence$ demanda +iss4o#erts.

F Ce n*est pas moi, +iss 4o#erts, reconnut )at aprs unsilence. e ne peu( pas trair une compagne.

- e ne vous le demande pas, dit +iss 4o#erts. Il n*y a rien ue&e dteste comme les rapporteuses. e voulais simplement m*assurerue ce n*tait pas vous ui avie= 8ait ce travail.

- e suppose ue c*est %lorence ui m*a dnonce, reprit )at uiavait rougi.

F e ne trais personne moi non plus ' rpliua +iss 4o#erts.e suppose ue vous n*Etes pas 8ire de vous, )at.


57/181

F ?ant pis pour vous' pronon>a +iss 4o#erts. ue l*autre &our et ui m*a o#lige interrompre le cours de matmatiues. e soup>onne ue vous y Etespour uelue cose. Si vous &oue= d*autres tours de ce genre, 4o#ertaet vous, vous sere= svrement punies. Hites-le 4o#erta de ma part.

- !ui, +iss 4o#erts , rpondit )at.Bucun espoir cette 8ois d*attendrir le pro8esseur. +iss 4o#erts se

8lattait de ne s*Etre &amais laiss prendre au( tours ue &ouaient leslves de premire division. lle tait vraiment trs 8/ce.


58/181

d*essayer. lle tenterait sa cance un autre &our et supporterait sapunition sans se plaindre.

lle sortit de la classe et retourna tristement au tennis. 7o##ie,ui l*attendait avec an(it, glissa son #ras sous le sien.

Cela a t dur$ demanda-t-elle d*un ton de piti.- B88reu(' rpondit )at. e me sens aussi petite ue ce anneton

dans l*er#e. e suis consigne une semaine ou deu(, et aprs,caue 8ois ue &*irai en ville, il 8audra ue &e demande lapermission +iss 4o#erts. C*est si umiliant' )ar-dessus le marc,il 8aut ue &e copie cette liste de noms gograpiues dans le caier de%lorence '

- e te plains' s*cria 7o##ie ui savait ue %lorence n*avaitpas le triompe modeste. Comment +iss 4o#erts a--elledcouvert la supercerie$

- lle n*a pu le savoir ue d*une seule 8a>on, dit )at. C*estsJrement %lorence ui m*a dnonce. L*orri#le 8ille' e le luirevaudrai'

+argaret et Isa#elle survinrent et apprirent avec cagrin lamsaventure de )at.

Ce matin &*ai entendu %lorence dire : 7o##ie a une trs &oliecriture, n*est-ce pas$ en montrant un de ses caiers +iss 4o#erts,dit +argaret. e ne savais pas de uoi elle parlait. e croyais u*elle8aisait l*loge de 7o##ie. C*tait une 8a>on dtourne de dnoncer lapauvre )at'

F La rapporteuse' grommela 7o##ie, les dents serres etles yeu( tincelants car elle aimait #eaucoup )at. e le lui8erai payer cer' lle verra. L*orri#le 8ille avec ses grands

airs vertueu(' C*est une ypocrite' C*est moi ui irai luidemander son caier, et si elle se moue, gare elle' e la gi8lerai'

F Kon, 7o##ie, &e t*en prie' protesta )at. Les gi8les,c*est le rayon de Carlotta '

Les autres se mirent rire. Carlotta devenait une vraie


59/181

petite tigresse uand elle se mettait en colre. La veille, elle avaitgi8l Blice ui lui 8aisait remaruer ue les deu( ru#ans ui nouaientses nattes n*taient pas de couleurs assorties, u*ils taient e88rangs etsales. n proie un accs de rage, Carlotta avait donn Blice unegi8le retentissante. 7ien entendu, Blice avait 8ondu en larmes.

La procaine 8ois tu auras deu( gi8les, avait dcrt Carlottad*un ton mena>ant.

- Carlotta, nous ne nous gi8lons pas en Bngleterre, avait ditenriette. C*est peut-Etre la mode en spagne, mais tu n*es plus l-#as.Ce sont des coses ui ne se 8ont pas.

Carlotta avait pouss une e(clamation.

7a' Si &e veu( la gi8ler &e la gi8lerai, cette petite vaniteuse' Simes ru#ans sont sales, ce n*est pas son a88aire. 4egarde=-la, cettepleurniceuse' lle ne m*a mEme pas rendu ma gi8le'

Blice en tait #ien incapa#le. Le rire de Sadie avait mis lecom#le sa dtresse.

Blice, si tu n*y prends pas garde, cette petite sauvage ne 8erau*une #ouce de toi' Ke vois-tu pas u*elle voulait te 8aire pleurer$

Les &umelles et +argaret se souvenaient de cet incident et taient

#ien dcides empEcer 7o##ie d*imiter Carlotta. )ourtant ellesaussi les doigts leur dmangeaient de sou88leter %lorence.

Kous lui 8erons #ien sentir notre mpris, conclut )at avec unsoupir. lle aura sa punition.

F e vais lui demander son caier de gograpie ,annon>a 7o##ie en s*loignant.

lle entra dans la salle de rcration. %lorence, comme Bda,dtestait les &eu( de plein air. lle tait assise devant un pu==le.

7o##ie s*avan>a vers elle. !" est ton caier de gograpie$ demanda-t-elle. *en ai

#esoin.F ?u veu( y crire encore$ dit %lorence de sa voi( douce


60/181

et claire. )auvre 7o##ie' ?u veu( travailler la place de)at$ Aue dira +iss 4o#erts$

F 4egarde-moi, petite rapporteuse' s*cria 7o##ie d*une voi(si mena>ante ue %lorence eut peur.

lle leva les yeu(. 7o##ie tait p/le de rage et ses yeu( lan>aientdes clairs.

?u t*en repentiras, si88la 7o##ie, les dents serres. e dteste lesrapporteuses. Si tu recommences, tu auras a88aire moi.

%lorence 8ut pouvante. Sans un mot elle se leva et allacercer son caier de gograpie. lle le tendit 7o##ie d*une main

trem#lante. 7o##ie le saisit et sortit. Cette 7o##ie ' cucota une voi( dans un coin de la salle. lle

tait #ien en colre. Aue lui as-tu 8ait, %lorence$ C*tait Bda ui parlait. Comme d*a#itude, elle tait en train de

lire. lle regarda %lorence travers ses grosses lunettes.a e ne lui ai rien 8ait, rpondit %lorence. 4ien du tout. e n*ai pas

rapport. 7o##ie est 8urieuse parce ue &e pense ue ses 8arces sontidiotes. Ce n*est pas ton avis$ Bda$

F e n*aime pas #eaucoup les 8arces, approuva Bda. e doisreconnaGtre ue 7o##ie, +argaret et )at sont souvent trs drles, mais&e suis d*accord avec +iss 4o#erts. Si nous voulons monter de classe la rentre, il ne 8aut pas ue nous perdions notre temps.

N ?u es raisonna#le, Bda, dit %lorence en s*approcant d*elle. tsi intelligente' e voudrais ue tu sois mon amie. C*est toi et Sadie ue&*aime le mieu( dans notre division.

Cette dclaration 8it grand plaisir Bda. Sa timidit la tenait

l*cart de ses compagnes. lle ne savait pas plaisanter et se montraitmaladroite dans tous les &eu(. lle ne comprit pas ue %lorence taitguide par l*intrEt.

a 7ien sJr, nous serons amies, dit-elle timidement.F ?u es si intelligente' rpta %lorence d*un ton d*admi-


61/181

Tu l%en repentiras, siffla &o!!ie, les dents serres, "e dteste les

rapporteuses.H@Z @+LLS ? @K VC@[Y4


62/181

ration. e serais contente ue tu m*aides de temps en temps. tSadie, tu ne crois pas ue ce serait #on pour elle de penser autrecose u* ses ceveu(, son teint et ses ongles. *aime #ien Sadie,pas toi$

F *ai un peu peur d*elle, avoua 8rancement Bda. lle a de si&olies ro#es, elle est si grande personne' e me sens petite et mal8agote prs d*elle. e ne sais pas si elle est sympatiue ou non.

%lorence s*e88or>ait d*ou#lier les paroles dsagra#les de 7o##ie,mais elle n*y parvenait pas. Aue s*tait-il pass$ +iss 4o#erts avait-elle ordonn )at de recommencer crire la liste des nomsgograpiues$ Auelle punition lui avait-elle in8lige$

Auand son caier lui 8ut rendu, %lorence tourna les pages avec

curiosit. !ui, la liste tait crite pour la seconde 8ois, de l*criture de)at, et +iss 4o#erts l*avait signe.

lle a t mJrement gronde, pensa %lorence. 7ien 8ait pourelle' )at et 7o##ie me laisseront peut-Etre tranuille, de peur ue +iss4o#erts ne les punisse '


63/181

CHAPITRE $III

CARLOTTA SURPREND TOUT LE MONDE

LWS CIKA, nouvelles s*a#iturent Saint-Clair, cacune selonson caractre. Sace Preene continuait s*occuper de sa coi88ure et deses ongles. lle rEvait pendant les cours de +iss 4o#erts etn*coutait pas davantage ce ue disait +am*=elle. lle ne s*tait lie

u*avec Blice ui, son e(emple, devenait de plus en plus couette.%lorence et Bda s*accoutumrent aussi, mais %lorence se tenait aussiloin ue possi#le de 7o##ie, de )at et de +argaret. 7o##ies*acclimata si #ien ue les lves de premire division eurent#ientt l*impression u*elle avait tou&ours appartenu Saint-Clair. Carlotta aussi sem#lait eureuse, mais elle restait unmystre.

lle n*est pas trs distingue, 8it remaruer )at. Son


64/181

accent est la 8ois tranger et 8au#ourien. lle est dsordonneet souvent impolie. Cependant elle est si spontane cl si 8rance ue &ene peu( pas m*empEcer de l*aimer. e suis sJre u*un &our ou l*autre ily aura du gra#uge entre elle et mam*=elle. lles ne peuvent pas sesou88rir'

Ce trimestre, +am*=elle n*tait pas contente de la premiredivision. Les lves son gr ne 8aisaient pas de progrs asse= rapideset elle les acca#lait de travail. Les en8ants recignaient. )at traduisaitavec aisance, mais son accent laissait dsirer. Sadie tait impossi#le,le 8ran>ais ne l*intressait pas et elle ne se donnait aucune peine.%lorence s*appliuait de son mieu( sans arriver des rsultatsnota#les. 7o##ie ne travaillait pas. Auant Carlotta, elle dtestait de

tout son cDur la pauvre mam*=elle et son sans-gEne allait &usu*l*insolence. +am*=elle ne dcolrait pas.

Kous n*avons pas eu tort de la surnommer +am*=elleB#omina#le le premier trimestre ue nous avons pass ici, dclara)at et 7o##ie. Ce matin elle t*a rpt au moins vingt 8ois ue tontravail tait a#omina#le et ue tu tait odieuse . B l*adresse deCarlotta elle a employ toutes les in&ures 8ran>aises de son rpertoire.e dois dire ue Carlotta est trange' Auand elle 8ronce les sourcils,

parpill ses ceveu( sur son 8ront et pince les lvres, elle ressem#le une vraie petite gitane.

!n devait reconnaGtre ue Carlotta n*tait pas une en8ant commeles autres. )ar8ois on avait l*impression u*elle s*e88or>ait d*Etre sage etgentille, mais le plus souvent on sentait ue son esprit n*tait pas laclasse. lle tait tou&ours dans les nuages, rEvant d*autres lieu(, d*uneautre vie. lle e(asprait +am*=elle.

Carlotta, u*y a-t-il de si captivant deors au&ourd*ui$

demanda-t-elle un matin d*un ton sarcastiue. B'... &e vois nue vacedans le lointain' )ouruoi ne la uitte=-vous pas des yeu($


65/181

F Kon, rpliua Carlotta de sa voi( la plus impertinente.*attends u*elle a#oie, +am*=elle.

?oute la classe pou88a de rire et une tempEte s*a#attit sur la tEte#rune de Carlotta.

%ai#le dans presue toutes les matires, Carlotta prenait sarevance dans la salle de gymnastiue. lle dpassait mEme +ar&orie%enQorty, ancienne campionne de la premire division. Carlottagrimpait, courait, sautait avec une admira#le souplesse. +ais un &ourde la troisime semaine du trimestre, elle rvla des dons pluse(traordinaires encore.

lle avait t maussade toute la matine. Le soleil entrait 8lotspar les 8enEtres et le vent sou88lait sur la colline. Carlotta s*agitait et ne

suivait pas le cours. lle avait les &oues si rouges, les yeu( si #rillantsue miss 4o#erts la crut malade et se demanda si elle ne devait pasl*envoyer +me 4ey ui prendrait sa temprature.

Carlotta, u*ave=-vous ce matin$ demanda-t-elle.


66/181


67/181


68/181


69/181

%lorence rougit. Les autres se mirent rire. lles se r&ouissaienttou&ours uand uelu*un ra#attait le cauet de %lorence.

a Bllons au tennis , proposa )at en voyant u*une uerelle taitsur le point d*clater. +iss Xilton nous a conseill de nous e(ercer.e vais servir vingt #allesO cacune en 8era autant. Le mois procain,nous aurons des campionnats contre les collges Saint-Cristope eta 7o##ie aprs avoir 8oudroy%lorence du regard. +ais &e sais #ien ue &e ne 8erai pas partie del*uipe.


70/181

CHAPITRE I(

FLORENCE FAIT UNE DCOUVERTE

H@Zou trois incidents palpitants eurent lieu au cours de lasemaine suivante et Carlotta en 8ut l*ro\ne. Le premier eut lieu lapiscine. Carlotta nageait mal, mais elle aimait s*#attre dans l*eau. Sesplongeons aussi taient sensationnels.

La plupart des lves couraient le long du plongeoir et se &etaientdans la piscine. Carlotta ne se contentait pas de coses si simples. lle#ondissait dans les airs, tournait deu( ou trois 8ois sur elle-mEme et,roule en #oule, se laissait tom#er. !u #ien elle s*avan>ait l*e(trmitdu plongeoir, sautait plusieurs reprises, montait vers le ciel etplongeait. Les plus audacieuses des #aigneuses n*arrivaient pas l*imiter. lle nageait maladroitement, mais se surpassait dans lesacro#aties nautiues.


71/181

lle ne recercait pas l*admiration et accomplissait cesprouesses pour son propre plaisir. %lorence, ui nageait mal etdtestait l*eau, ne se &oignait &amais au( compliments ue l*onadressait Carlotta.

lle 8ait des em#arras , dclara-t-elle d*une voi( mprisanteun &our o" Carlotta e88ectuait un magni8iue saut prilleu(.

%lorence 8rissonnait en aut des marces et n*tait pas entredans l*eau. @n vent 8rais sou88lait ce matin-l et le courage n*tait pasla vertu dominante de %lorence. Blice, assise prs d*elle, ne montraitpas plus d*entrain.

Kon, elle ne 8ait pas d*em#arras, protesta +argaret ui avaitentendu la remarue de %lorence. lle suit simplement son instinct. ?u

es &alouse, ma cre %lorence' Si tu descendais une autre marce et situ entrais dans l*eau &usu*au( genou($ ?u trem#les l depuis au moinsun uart d*eure.

%lorence 8it la sourde oreille. Carlotta monta sur le plongeoir leplus aut et s*envola d*un #ond gracieu(. +iss Xilton elle-mEme #attitdes mains.

lle recommence ses singeries, dit %lorence Blice. e medemande pouruoi on l*encourage. lle est d& asse= vaniteuse sans

cela.- C*est &ustement ce u*elle n*est pas, rpliua 7o##ie. 4etiens

ta mauvaise langue, %lorence. ?oi ui te prends pour une lvemodle, tu ne devrais pas 8aire de remarues de c:: genre. ?u espourtant d*une 8amille #ien.

- Carlotta ne peut pas en dire autant , riposta aigrement%lorence.

Carlotta l*entendit et se mit rire. lle ne s*o88usuait &amais des

railleries ou des critiues ui e(aspraient ses amies. 7o##ie pin>a leslvres et regarda avec dgoJt le dos secou de 8rissons de %lorence.

?u te dcides le prendre, ce #ain$ demanda--elle, et elle lapoussa #rusuement.

%lorence tom#a dans la piscine avec un grand cri. lle


72/181


73/181

Elle oula en poussant un autre ri.


74/181

est #i=arre, &*en conviens, mais trs amusante, %lorence.F Ce u*elle 8ait n*est pas tellement a#ile, reprit %lorence avec

aigreur. t &e ne la trouve pas amusante. e crois u*elle a un secret,&*aimerais #ien le dcouvrir.

Bda tait plus &eune ue %lorence et, malgr son intelligence,elle manuait un peu de &ugement. %lorence la su#&uguait. llecoutait respectueusement en ocant la tEte les critiues les plusin&usti8ies.

Ce 8urent Bda et %lorence ui surprirent Carlotta en traind*e(cuter des e(ploits uestres, peu de temps aprs l*incident de lapiscine. ?outes les deu( 8aisaient une promenade et elles avaientemport leurs caiers d*istoire naturelle et leurs #oGtes de naturaliste

pour recueillir des spcimens de plantes. lles gravirent la colline ettraversrent les camps spars par de grandes aies ui s*tendaientderrire le collge. Il 8aisait une #elle &ourne et Bda, ui sortaitrarement, se 8licitait d*avoir uitt ses livres.

%lorence n*aurait pas entrepris cette promenade si elle n*avait pasvu Carlotta s*esuiver la dro#e. Les lves, sau8 les grandes,n*avaient pas *la permission se sortir seules et, deu( ou trois 8ois,%lorence avait soup>onn ue Carlotta dso#issait au( rglements.

Ce &our-l, elle avait aper>u Carlotta ui s*cappait par la petiteporte au 8ond du &ardin. %lorence tait dans le dortoir et ses yeu(per>ants avaient reconnu la 8ugitive.

e me demande ce u*elle 8ait uand elle sort seule, pensa%lorence. !" va-t-elle$ e parie u*elle a en ville des amis, des gensvulgaires dont la directrice ne soup>onne ]^as l*e(istence. *aimerais lasuivre pour savoir uoi m*en tenir.

%lorence tait ruse. lle savait u*elle ne pouvait demander

Bda d*espionner Carlotta. Bda, malgr sa grande indignation pour%lorence, n*aimait pas les menes dloyales. %lorence descendit ettrouva son amie en train de lire.

His, Bda, proposa-t-elle, allons 8aire une promenade.


75/181

Kous rapporterons des spcimens de plantes. Cet aprs-midi il8era trs #on dans les camps derrire le collge. ut la silouette vEtue du#la=er du collge sur la colline oppose.

?iens' @ne lve l-#as' Aui est-ce$ dit-elle d*un toninsouciant. Suivons-la. Kous pourrons peut-Etre la re&oindre et reveniravec elle.

- Impossi#le, rpliua Bda. )uisu*elle est seule, ce doit Etreune grande. lle ne voudra pas de notre compagnie.

- *avais ou#li, dit %lorence. n tout cas nous pouvons la suivrede loin. lle connaGt pro#a#lement les meilleurs cemins.

lles suivirent donc Carlotta. Celle-ci monta au sommet de lacolline et redescendit dans la valle. L s*levait un grand camp. @ncirue s*y tait install rcemment. Hans un vaste camp, des roulotteset des cages taient disposes autour d*un grand capiteau.

@n cirue ' 8it remaruer %lorence. +ais ce n*est pas l ue vaCarlotta, il n*y a pas de reprsentation cette eure-ci.

- Comment sais-tu ue c*est Carlotta$ interrogea Bdasurprise. C*est impossi#le. lle n*a pas la permission de sortir seule.Comment peu(-tu la reconnaGtre de si loin$

Contrarie de s*Etre traie si sottement, %lorence se serait mordula langue.

*ai des yeu( de lyn(, e(pliua-t-elle. ?oi ui as des lunettes, tu

ne vois pas aussi loin ue moi. e suis presue sJre ue c*est Carlotta.Cela lui ressem#le de dso#ir au( rglements.

F !ui, en e88et, cela lui ressem#le , avoua Bda ui cependantne pouvait s*empEcer d*admirer cette 8ille ui n*en 8aisait &amais u*sa tEte.


76/181

)* s%levait un 'rand amp. +n irque s% tait install.


77/181

Carlotta ne tenait aucun compte des o#stacles. lle lessurmontait. Bda et %lorence la suivirent distance. L*lveindiscipline pntra dans le camp et adressa la parole un ommeui devait Etre un employ du cirue. Il sourit et oca la tEte. Carlottale uitta pour entrer dans le camp voisin o" paissaient plusieurs #eau(cevau(. Auelues secondes plus tard, elle en avait saisi un, avaitsaut sur son dos et galopait, #ien u*elle n*eJt ni selle ni #ride.

Bda et %lorence restaient cloues par l*tonnement. La ralitdpassait tout ce ue %lorence avait imagin. lle pouvait peine encroire ses sens. Les deu( 8illes regardaient Carlotta ui, sur le #eauceval, 8aisait au galop le tour du camp, puis mettait sa monture autrot. L*omme ui elle avait parl la suivait aussi des yeu(. Il cria

uelues mots et montra un autre ceval ui avait un large poitrail etl*air placide.

H*un #ond Carlotta 8ut terre et courut vers l*animal ui lui avaitt indiu. Le temps d*un clair elle l*avait en8ourc et de la voi( etdu geste l*incitait prendre sa course.

Bda et %lorence n*taient pas au #out de leurs surprises. Carlottase mit de#out sur le dos du ceval et, gardant son uili#re, le 8ittrotter comme s*il tait sur une piste cl cirue. %lorence serra les

lvres. *ai tou&ours pens ue Carlotta avait uelue cose de #i=arre,

dclara--elle Bda. +aintenant nous sommes 8i(es : ce n*est u*unecuyre de cirue' Comment +me ?eo#ald a-t-elle pu l*accepter$Aue penseront les autres$

F Ke leur dis rien, supplia timidement Bda. e t*en prie' C*est lesecret de Carlotta, pas le ntre. Kous 8erons mieu( de nous taire.

- Kous attendrons le moment opportun, si88la %lorence entre ses

dents.


78/181

de Carlotta. Bda, perple(e et inuite, aurait donn #eaucouppour ne pas Etre sortie ce &our-l. lles arrivrent au collge l*euredu goJter. )at et Isa#elle les interpellrent aussitt.

H*o" vene=-vous toutes les deu($ e croyais ue vous n*aimie=pas la marce'

- Kous avons 8ait une e(cellente promenade, rpondit%lorence. t nous avons vu des coses intressantes.

F Au*as-tu rapport, Bda$ demanda enriette en voyantu*Bda avait sur son paule sa #oGte de naturaliste.

Bda rougit. lle ne rapportait rien, %lorence non plus. llesavaient pass leur aprs-midi suivre Carlotta, l*espionner. Bu retour

l*istoire naturelle tait le moindre de leurs soucis. %lorence n*avait paspens au( plantes et Bda n*avait pas os lui rappeler le #ut de leure(cursion. %lorence comprit l*em#arras d*Bda. @n mensonge lui montaau( lvres.

Kous avons des uantits de coses, assura-t-elle. Kous vousles montrerons aprs le goJter. Kous avons 8aim maintenant, allons aur8ectoire.

lle savait ue, le temps de manger leurs tartines, les autres

auraient ou#li et trouveraient des occupations plus intressantes. llecourut se laver les mains au vestiaire. Bda gardait le silence, elle taitsincre et les mensonges de %lorence l*tonnaient tou&ours. Car%lorence #l/mait ouvertement la moindre entorse la vrit.Cependant elle mentait e88rontment.

C*tait parce u*elle ne voulait pas dire u*elle avait vuCarlotta, pensa Bda. lle ne parlera pas. ?ant mieu('

Carlotta arriva en retard pour le goJter. lle s*e(cusa auprs de

+iss 4o#erts et s*assit. lle tait rouge d*avoir couru et, malgr lecoup de #rosse /ti8 u*elle leur avait donn, ses ceveu( restaient#ouri88s.

- !" tais-tu, Carlotta$ demanda )at. e t*ai cerce


79/181

partout cet aprs-midi. C*tait ton tour de &ouer au tennis. ?u nele savais pas$

- *ai ou#li, rpondit Carlotta en prenant une tartine de#eurre. e suis alle me promener.

F Bvec ui$ interrogea +argaret.- ?oute seule , rpondit 8rancement Carlotta en

#aissant la voi( pour ne pas Etre entendue de +iss 4o#erts. e saisue ce n*est pas permis, mais &e n*ai pas pu m*en empEcer. *avaisenvie d*Etre seule.

- @n pro8esseur t*y prendra un de ces &ours, dclara7o##ie. +oi &e dso#is souvent au( rglements, mais toi tu 8ais

comme s*ils n*e(istaient pas. Sois prudente, Carlotta' Carlotta se contenta de rire. lle tenait garder son

secret. lle ne se doutait pas u*il avait t dcouvert'


80/181

CHAPITRE (

VACARME PENDANT LE COURS DE MAM1ELLE

L*IKCIHK? suivant se produisit dans la classe de+am*=elle. Le temps passait et la plupart des lvesO dans lapremire division, n*avaient 8ait aucun progrs en 8ran>ais : il

8aisait trs caud, les en8ants lut ignes travaillaient sansentrain. Les plus intelligentes et les plus am#itieuses, pare(emple Bda 7orman et enriette XentQort, ui voulaient arriver tout pri(, ne rel/caient pas leurs e88orts, mais les &umelles secontentaient de notes moyennes. Auant Sadie et 7o##ie, elles8aisaient le dsespoir de tous les pro8esseurs. C*tait Carlottaui e(asprait le plus +am*=elle. Auand Carlotta dtestait uelu_un,elle ne le cacait pas. lle ne cacait pas non plus sa sympatie pour


81/181

une lve ou un pro8esseur et elle n*pargnait pas sa peine pour lesgens ui lui plaisaient. Les &umelles,

+argaret et 7o##ie, la trouvaient gentille et gnreuse, tou&oursdispose leur rendre service. +ais elle avait pris en grippe Blice,Sadie, %lorence et une ou deu( autres.

Sa 8a>on de leur montrer son antipatie tait en8antine. lle8aisait des grimaces, tirait la langue ou mEme distri#uait des gi8les.lle tapait du pied, criait des in&ures en gnral dans une languetrangre dont les mots coulaient comme un torrent de ses lvrescarlates. Ses accs de colre amusaient #eaucoup ses compagnes,mais enriette, ui tait ce8 de classe, la rprimandait souvent.

Carlotta, tu ne devrais pas t*emporter ainsi , dit-elle aprs une

scne au cours de lauelle Carlotta avait lanc Blice et Sadie uneyrielle de noms malsonnants. ?u ne 8ais pas onneur ton pre et ta mre. Kous ressem#lons nos parents ui nous ont leves, tu sais,et nous voulons u*ils soient 8iers de nous. )ense au( tiens.

Carlotta secoua la tEte.Ils ne pensent pas tellement moi. e ne resterais pas ici si &e

n*avais pas 8ait une promesse. Crois-tu ue c*est agra#le pour moid*Etre en8erme* dans un collge avec des 8illes comme Blice, Sadie et

%lorence$ 7ien sJr ue non' lle trem#lait de rage et enriette ne sut ue dire. !n ne peut pas aimer tout le monde, dclara-t-elle en8in. ?u

aimes certaines d*entre nous, Carlotta, et nous t*aimons #ien. +ais nevois-tu pas ue tes colres ne 8ont ue te rendre plus maleureuseencore$ Auand on vit en socit, il 8aut se conduire comme les autres.e suis ce8 cl classe et &e ne peu( pas tolrer tes caprices comme situ avais uatre ans. Bprs tout tu en as uin=e.

Ces paroles senses 8irent #rusuement leur e88et. Carlotta aimaitsincrement enriette. lle lui tendit la main.

a e sais ue tu as raison, enriette, convint-elle. +ais &e n*ai past leve comme vous autres. e n*ai pas o#i au( mEmes principes.e suis di88rente de vous. Il ne 8aut pas me dtester pour cela.


82/181


83/181


84/181

Toute la lasse suivait la s-ne. Il avait eu deu ou trois !a'arres.


85/181

- Sotte' s*cria enriette en lui donnant une tape surl*paule. Kous t*aimons parce ue tu es di88rente. C*estdlicieu( d*avoir une 8ille comme toi dans la division. +ais prendsgarde %lorence ui courra te dnoncer +iss 4o#erts la moindreincartade. Auand tu es en colre, dis des coses dsagra#les 7o##ieou moi, nous ne 8erons u*en rire.

- C*est #ien l le maleur' gmit Carlotta. e ne peu( pas memettre en colre contre vous, vous Etes trop gentilles. enriette,&*essaierai d*Etre plus calme. e 8erai un e88ort. e m*entends mieu(avec +iss 4o#erts, mais +am*=elle me met en 8ureur. Il 8aut ue &eme surveille pendant ses cours.

Ce tut 7o##ie en ralit ui dclenca un grand tumulte clans la

classe de +am*=elle. 7o##ie s*ennuyait. lle dtestait les ver#es8ran>ais ui ont la 8/ceuse manie d*avoir des terminaisons di88rentesau( temps passs.

!n dirait ue c*est 8ait e(prs pour nous em#rouiller, pensa7o##ie. t &e ne sais &amais uand il 8aut employer ce su#&oncti8stupide'

)rs de 7o##ie se trouvait un grand #ocal de verre 8erm par uncouvercle de =inc per8or ui appartenait la division. C*tait la

demeure de deu( grenouilles et d*un crapaud. Si( gros escargots leurtenaient compagnie. Les lves avaient pour les a#itants du #ocal dessentiments divers.

Caterine, ui aimait les animau(, ra88olait des grenouilles et ducrapaud. lle a88irmait u*elle distinguait entre eu( les si( escargotsau(uels elle avait donn le nom des nains de 7lance-Keige. Lesautres reconnaissaient seulement Btcoum ui ne #ougeait &amais etui avait une marue #lance sur sa couille.

Les &umelles s*amusaient catouiller le dos des grenouillesavec une paille pour guetter leurs raction. H*autres a88ectaient unintrEt l*gard de ces #Etes ino88ensives, d*autres encore lesa#orraient.

Sadie et Blice taient au nom#re de ces dernires. %lorence8rissonnait caue 8ois u*elle les voyait #ouger.


86/181

Horis aussi les &ugeait rpugnantes. Sans les aimer, 7o##ie n*enavait pas peur et les toucait uand il 8allait nettoyer le #ocal.

Ce matin-l, 7o##ie s*ennuyait. Le cours de 8ran>ais, elle enavait l*impression, durait depuis des eures et continuerait sans douteternellement. n ralit, +am*=elle tait arrive trente minutes plustt. @n mouvement dans le #ocal attira son attention.

@ne des grenouilles sortait la langue pour attraper une moucepasse par les per8orations du couvercle de =inc. 7o##ie &eta un regardrapide +am*=elle. Le pro8esseur crivait des prases 8ran>aises surle ta#leau noir et s*a#sor#ait dans son travail. Les lves taientcenses lire une page avant de la traduire. 7o##ie donna un coup de

coude +argaret ui leva la tEte. 4egarde , cucota 7o##ie avec un sourire.lle souleva le couvercle du #ocal et plongea la main

l*intrieur. lle prit une des grenouilles, puis re8erma. +ettons-la sur le pupitre de %lorence, cucota 7o##ie. lle

aura une attaue. )ersonne n*avait remaru le geste de 7o##ie. +am*=elle tait de

mauvaise umeur ce matin-l et les lves s*e88or>aient de ne pas

l*irriter. 7o##ie posa la grenouille sur le pupitre de %lorence.+ais la pauvre #Ete cappa ses mains et sauta sur le sol prs

de Carlotta. Celle-ci surprit le mouvement et se retourna. lle vit lagrenouille par terre. H*un signe de tEte, 7o##ie lui montra u*elle taitdestine %lorence. Carlotta rit tout #as. lle s*ennuyait autant ue7o##ie. La page de 8ran>ais dont elle ne comprenait pas un motn*avait aucun intrEt pour elle.

lle ramassa la grenouille et la posa sur le #ord du pupitre de

%lorence ui tait sa voisine. %lorence leva la tEte, aper>ut l*animal etpoussa un cri ui 8it sursauter toute la classe.


87/181


88/181

poing %lorence. Celle-ci, e88raye, recula. +am*=elle, 8urieuse,s*avan>a d*un pas lourd.

?oute la classe suivait la scne. Il y avait eu deu( ou troisgrandes #agarres , selon l*e(pression des en8ants, mais rien decompara#le cette scne. +am*=elle saisit le #ras de Carlotta.

ais tonne et lui lan>a un 8lot de

mots en espagnol. +aleureusement, +am*=elle comprenait un peucette langue et dut 8aire un e88ort pour ne pas gi8ler l*insolente.

Bu milieu de ce tumulte, la porte s*ouvrit et +iss 4o#erts 8it sonapparition. C*tait l*eure de son cours. )ersonne n*y avait pens. +iss4o#erts avait t surprise de trouver la porte 8erme, cara#ituellement une lve l*ouvrait. lle 8ut encore plus tonne de voir+am*=elle et Carlotta 8ace 8ace et prEtes se #attre. B la vue de +iss4o#erts, +am*=elle reprit un peu de calme.

B' +iss 4o#erts' dit-elle d*une voi( 8ai#le, car toutes cesmotions l*avaient puise.


89/181

de sa voi( claire et calme. e vais interroger les coupa#les et &evous donnerai des nouvelles l*eure du d&euner. Laisse=-moim*occuper de tout'

+am*=elle n*aimait pas Etre en retard pour ses cours. lle se levaimmdiatement et sortit, non sans avoir &et Carlotta un regard8urieu(. +iss 4o#erts 8it signe enriette de 8ermer la porte et sedirigea vers son #ureau. @n silence de mort planait dans la salle, cartoutes les lves craignaient la svrit de +iss 4o#erts.

Carlotta tait tou&ours de#out, les ceveu( #ouri88s, les poingsserrs. +iss 4o#erts connaissait sa nature emporte et savait ue pourl*instant les rprimandes seraient inutiles. lle lui parla 8ermement et8roidement.

Carlotta, alle= vous recoi88er, s*il vous plaGt'


90/181

et o#it. lle sortit. Ses compagnes poussrent un soupir desoulagement. Carlotta tait amusanteO pourtant, cette 8ois, elle avaitdpass les #ornes.

- Comprene= #ien ue &e n*encourage pas les dlations , dit+iss 4o#erts en promenant autour d*elle le regard de ses yeu( #leus. +ais il 8aut ue &e dcouvre le su&et de cette scne e(traordinaire.enriette, vous ui Etes le ce8 de classe, vous pouve= peut-Etre merenseigner.

- +iss 4o#erts, laisse=-moi vous raconter , commen>a%lorence, dsireuse de placer son mot avant les autres. Carlotta a ouvert le #ocal, elle a pris cette grenouille et...

-


91/181

- Il n*y a plus grand-cose a&outer, +iss 4o#erts, si ce n*estue %lorence a eu peur. lle a cri. +am*=elle tait trsirrite, %lorence a re&et la 8aute sur Carlotta et lui a 8ait desreproces. Carlotta s*est emporte comme elle le 8ait souvent. Auand+am*=elle lui a ordonn de uitter la classe, elle n*a pas voulusortir. e crois mEme u*elle n*a pas entendu. +am*=elle a t 8urieuseparce ue Carlotta n*o#issait pas, elle s*est avance vers elle,Carlotta a cri des coses en espagnol et +am*=elle a t encore plus8urieuse. )uis vous Etes entre.

F t &*ai mis 8in votre amusement , conclut +iss 4o#erts deson ton sarcastiue ue la classe dtestait. @ne trs #onne le>on de8ran>ais, &e dois dire' C*est vous ui ave= tout commenc, 4o#erta.

Carlotta a continu, plusieurs personnes se sont mises en colre. esuppose ue tout le monde tait ravi et regardait avec intrEt. *aionte de vous. 4o#erta, vous viendre= me trouver la 8in de lamatine.

- !ui, +iss 4o#erts , dit 7o##ie.%lorence, encante l*ide ue 7o##ie serait punie, ne put

rprimer un sourire. +iss 4o#erts surprit ce sourire. lle n*avait pas desympatie pour %lorence ui tait mesuine cl rapporteuse. lle

l*interpella d*un ton si sec ue l*autre sursauta. %lorence, vous n*Etes pas sans reproce, vous non plus' Auand

vous pouve= occasionner des ennuis au( autres, vous n*y manue= pas.Si vous n*avie= pas 8ait tant d*istoires, rien ne serait arriv'

%lorence 8ut pro8ondment #lesse. +iss 4o#erts, dit-elle d*un ton ve(, ce n*est pas &uste. e...- Auand vous ai-&e permis de m*apprendre ce ui est &uste et

ce ui ne l*est pas$ demanda +iss 4o#erts. ?aise=-vous et asseye=-

vous' )endant ue &*y pense, votre dernier devoir tait si mauvaisue vous mrite= un =ro.


92/181

%lorence ne riposta pas. lle comprenait ue le pro8esseur avaitl*intention d*Etre dsagra#le. lle savait aussi ue les lves, e(ceptpeut-Etre Bda, approuvaient en silence les paroles svres de +iss4o#erts et s*en r&ouissaient. Ses penses se tournrent vers Carlotta.+iss 4o#erts n*avait pas parl de la punir. Carlotta ne s*en tireraitcertainement pas sans dommages' Les in&ures u*elle avait d#ites +am*=elle' C*tait une 8ille mcante et #i=arre, elle dso#issait au(rglements. Hire ue %lorence l*avait vue galoper sur les cevau( d*uncirue'

Les lves ne levrent pas le ne= de leurs caiers pendant le restede la matine. 7o##ie alla trouver +iss 4o#erts et re>ut une telle

rprimande u*elle 8ondit en larmes, ce ui n*tait pas arriv depuis desannes. lle eut aussi une punition ui la tint occupe pendant touteune semaine, une punition ui consistait copier et apprendre destormes d*alg#re et de gomtrie cers au pro8esseur dematmatiues. n consuence, la 8in de la semaine elle en savait#eaucoup plus u*au commencement'

Carlotta, selon toute apparence, ne 8ut pas punie, la grandecontrarit de %lorence, n ralit, )at et Isa#elle le savaient, elle avait

t convoue par +me ?eo#ald et tait sortie de son #ureau enlarmes, ayant perdu sa viva cit et son insolence. lle ne rpta personne *ce ui s*tait pass et personne n*osa lui poser de uestions.

+am*=elle re>ut une lettre d*e(cuses de 7o##ie et de Carlotta etune de %lorence elle-mEme' +iss 4o#erts l*avait e(ig, sans couteraucune o#&ection. %lorence n*avait pas os dso#ir et avait crit, larage au cDur.

Carlotta me le paiera, pensa-t-elle. *irai voir l*employ du

cirue. e lui demanderai ce u*il sait sur cette orri#le 8ille. e suissJre u*il m*apprendra des coses e(traordinaires.


93/181

CHAPITRE (I

LE SECRET DE CARLOTTA

H@Z &ours plus tard %lorence, ui avait uelues eures deli#ert, dcida d*aller &usu*au cirue. lle se mit la recerce d*Bdaet lui proposa une promenade.

*aimerais mieu( 8inir mon livre , rpliua Bda.lle lisait un roman istoriue dont l*action se passait

l*poue ue l*on tudiait en classe. Ses camarades l*enplaisantaient souvent : Bda ne coisissait &amais d*ouvragesd*agrment. Ses lectures avaient tou&ours un #ut utilitaire.


94/181

derrire ses grosses lunettes, posa son livre et alla cercer sonmanteau. lle suivit %lorence ui l*entraGna travers camps. Bu #outd*une demi-eure de marce, elles aper>urent le capiteau.

)ouruoi venons-nous au mEme endroit ue la semainedernire$ s*enuit Bda.

F C*est ma 8oi vrai' s*cria %lorence en 8eignant lasurprise. ?iens' Le cirue est encore l, les #eau( cevau( sont dansle camp. Il y a peut-Etre des lpants. Bllons voir'

Bda n*avait pas particulirement envie de s*approcer deslpants. lle avait peur des animau(, mais elle suivit %lorence avec

soumission. lles entrrent dans le pr o" se dressaient les roulottes etles cages. )ersonne ne les remarua.

Bu #out d*un moment, les yeu( per>ants de %lorence reconnurentl*employ ui Carlotta avait parl. lle alla lui.


95/181


96/181

il 8aut u*elle vienne le matin de #onne eure comme lasemaine dernire.

%lorence trem#lait cl &oie. lle avait atteint son #ut. Cette pestede Carlotta tait une cuyre de cirue, une rien du tout. Comment+me ?eo#ald avait-elle pu l*accepter dans son collge$ Commentosait-elle permettre ue des 8illes de #onne 8amille comme %lorence8ussent leves avec des #omiennes $

lle appela Bda et toutes les deu( retournrent au collge. lles

gardaient le silence. Bda restait sur le coup des mensonges u*ellevenait d*entendre. %lorence se 8licitait tout #as de son a#ilet. llene comprenait pas u*elle avait eu simplement recours une ruseonteuse.

lle se demandait comment elle pourrait rpandre la nouvelleu*elle rapportait parmi ses compagnes. Se contenterait-elle de lancerune allusion de temps en temps$ !u cucoterait-elle son secret l*oreille de cette sotte d*Blice ui le #Elerait partout$ Ce ne serait pas

une mauvaise ide. )endant la rcration Blice entreprit un pu==le trsdi88icileO elle aimait ce &eu, mais n*allait &amais &usu*au #out et engnral elle 8inissait par perdre la moiti des pices. Auatre ou cinlves taient runies autour d*elle. 7o##ie prit une pice.

st-ce ue ce morceau ne va pas l$ demanda-t-elle en lepla>ant.

enriette se mit de la partie et #ouleversa tout.!' s*cria Blice e(aspre. S*il y a uelue cose ue &e dteste,

c*est ue l*on m*aide uand &e 8ais un pu==le. H*a#ord 7o##ie, puisenriette, puis une autre' e terminerais #eaucoup plus vite si on melaissait tranuille.

F e ne t*ai encore &amais vue 8inir un pu==le, Blice, 8itremaruer )at d*un ton tauin.

- ?u t*y prends mal , dclara Horis ui, si mauvaise danstoutes les matires scolaires, russissait dans tous


97/181

les &eu(. ?u commences par mettre des petits morceau( >a et

l. ?u devrais commencer par les grandes pices. ?u vois, ce seraitplus 8acile...F e le sais, rpliua Blice impatiente. +ais Sadie pense... Bussitt celles ui l*entouraient entonnrent la rengaine. Sadie pense... Sadie a88irme... Sadie... Sadie...'Les lves au 8ond de la classe se &oignirent au cDur. Sadie leva

sa &olie tEte sans se 8/cer. Ke les coute pas , conseilla-t-elle.


98/181

Blice ne pouvait supporter les tauineries. lle prit le pu==le, leremit dans sa #oGte en parpillant plusieurs pices par terre et sortit dela salle. %lorence se /ta de la suivre.

Blice' cria-t-elle. Aue c*est mcant de te tauiner commecela'


99/181

- Comme c*est intressant' riposta Carlotta, une lueurdangereuse dans les yeu(.

- !ui, trs intressant, reprit %lorence. Les lves

te mpriseraient si elles savaient ce ue &e sais. ?u n*auraisaucune amie ici, personne ne voudrait te parler, vulgaire petite cuyrede cirue '

F ?ais-toi, %lorence' ordonna 7o##ie ui redoutait une des

colres de Carlotta. Ke dis pas de stupidits '- Ce ne sont pas des stupidits, a88irma %lorence.

C*est la vrit, toute la vrit. Il y a un cirue dans un campprs d*ici. *ai parl un employ. Il m*a dit ue Carlottaappartenait autre8ois au cirue, u*elle s*occupait descevau(. C*tait une petite #omienne dans un cirue uiappartenait au 8rre de cet omme. Kous sommes o#liges de vivreavec une 8ille comme elle'

@n silence de mort accueillit ces paroles. Carlotta &eta un regardautour d*elle. Les lves la contemplaient. )at 8ut l*interprte de sescompagnes.

MM Carlotta, tu as vraiment vcu dans un cirue$ %lorence guettait les visages, eureuse d*avoir lanc sa #om#e.

?outes ces 8illes de #onne 8amille allaient mani8ester leur indignation.lle savourerait sa vengeance. lle attendit impatiemment les *moueries et les ues. B la uestion de )at, Carlotta se tourna vers les

&umelles et oca la tEte. !ui, dit-elle, &e vivais dans un cirue et &*tais eureuse' Les lves la dvisageaient avec tonnement. Ses yeu( #rillaient

et ses &oues taient rouges. !n l*imaginait trs #ien galopant sur lapiste d*un cirue. lles se pressrent autour d*elle.

Carlotta 'F C*est patant'F Carlotta, il 8aut ue tu nous racontes tout'

F e savais #ien ue tu n*tais pas comme les autres'


100/181

- t tu ne nous as rien dit, Carlotta' pouruoi$- *ai promis +me ?eo#ald de garder le silence, dit Carlotta.

C*est une istoire trange. +on pre a pous56

une cuyre de cirue. lle n*a pas pu supporter l*e(istence desvilles, elle s*est en8uie en m*emmenant avec elle uand &*tais ##.lle est morte peu de temps aprs et &*ai t leve par les gens du

cirue. Ils ont t trs #ons pour moi. lle s*arrEta pour rassem#ler ses souvenirs. Continue' supplia Caterine impatiente. Continue'F *aimais les cevau(, comme ma mre les aimait, reprit

Carlotta. *ai t cuyre, pas longtemps. +on pre, uiessayait de nous retrouver depuis des annes, apprit un &ourue ma mre tait morte et ue &e lui avais succd. +on pre estrice, il m*a o#lige uitter le cirue et, uand il s*est aper>u

ue &*avais trs peu d*instruction, il m*a envoye dans un collge.F Carlotta, ue c*est palpitant' s*cria Blice. @n vrai

roman' e ne m*tonne plus de ton a#ilet en gymnastiue. )ouruoias-tu l*accent tranger$

- +a mre tait spagnole, e(pliua Carlotta. 7eaucoup degens de notre cirue taient spagnols aussi, d*autres venaientde tous les coins de l*urope. Ils sont tous merveilleu(. e voudr

blyton enid deux jumelles t3 deux jumelles et une écuyère.doc

Documents