un “trianon” impérial

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Itatet, vel et officime latur a nam eos nonsequis dus untior assit abor rem que sequist ibustionse cus, que nobit, venia.

éclaire notre connaissance des archives. Depuis les travaux décisifs de Bernard Chevallier, qui dirigea Malmaison pendant vingt ans, l’histoire de ce château n’est plus à faire. Sa thèse, Malmaison, château et domaine, des origines à 1904, publiée en 1989, s’impose, en effet, d’une façon défi-nitive et l’équipe scientifique du musée s’y reporte en permanence. Est-ce à dire, pour autant, que la porte est fermée à une nouvelle approche ? Comme les historiens de l’antiquité reprennent à l’infini l’étude des textes anciens, de même d’autres axes de recherche sont toujours possibles. Non seulement possibles, mais encore souhai-tables. Voir Malmaison autrement, faire parler cette demeure pour comprendre son fonctionnement au quotidien et la vie qu’on y menait, tel est notre but.Madame Bonaparte achète le domaine en 1799 et sa belle-fille, la princesse Auguste-Amélie de Bavière, veuve de son fils le prince Eugène, le revend en 1828. La mémoire a conféré à ces trois courtes décennies une durée si longue qu’elle a arrêté le temps sur l’épopée impériale.

l faut faire corps avec une maison comme celle-ci et la sentir vibrer au plus profond de soi, pour retracer

l’histoire de ses pièces, de ses corridors et de ses recoins. Il faut, jour après jour, entendre sonner les pendules qui se répondent d’une aile à l’autre du château; il faut faire craquer les parquets sous ses pieds, fermer les volets quand descend la lumière du soir, pousser la porte de tel arrière-cabinet transformé en bureau, sonder les murs avec les restaurateurs qui dégagent les décors anciens, partager avec ses collègues jardiniers les contraintes sai-sonnières des plantations et les attentes qu’elles suscitent, respirer enfin cet air particulier des vieilles demeures, pour se convaincre que les règlements, les budgets, les livres de comptes, les ordres innom-brables et les correspondances abondantes que les administrations s’échangeaient sous l’Empire, parlent bien peu si on ne les relie pas à la pratique quotidienne d’un palais. Sans ce passeport, l’historien ne saurait saisir toutes la subtilité de la vie de cour. Notre expérience des lieux

ILa pratique quotidienne d’un palais

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Tout commence et finit avec Napoléon et Joséphine. Depuis 1815, dans l’ima-ginaire des émotions, éternellement la même pièce se rejoue sur le même théâtre d’ombres, au point d’avoir éclipsé les pré-cédents propriétaires, les Dauvergne, Per-rot, Barentin ou Le Couteulx du Molay, qui se transmirent pourtant Malmaison

Malmaison recèle une part du mystère de Joséphine. La demeure de Rueil, même amputée de ses jardins, de ses serres et de sa grande galerie qui faisaient autrefois sa fierté, l’identifie le mieux, quand ont dis-paru depuis longtemps le petit hôtel pari-sien de la rue Chantereine ou le château de Navarre, à Evreux. Mais qu’on ne s’y méprenne pas, Malmaison aujourd’hui, n’est qu’un lointain souvenir du domaine que l’impératrice a façonné pour le confor-mer à son monde intérieur, où elle s’est retirée après son divorce avec Napoléon,

pendant plus de quatre siècles. Peut-être est-ce une flamme identique à celle du poète pour sa muse, qui vaut à Malmai-son de demeurer pour toujours le caprice d’une impératrice, indifféremment de son histoire antérieure et à venir, indifférem-ment de tous ceux qui l’y précédèrent ou qui lui succéderont.

en décembre 1809, avec la promesse d’une vie nouvelle, que la chute de l’empereur puis sa mort interrompent brutalement le 29 mai 1814. Les extensions et les bâtiments annexes qui lui donnaient, sous l’Empire, des allures presque grandioses de palais ont disparu. Il ne subsiste plus que le noyau initial qui ramène le château, dans son état actuel, aux dimensions de la modeste maison de campagne qu’il était quand, à l’époque du Directoire, Joséphine en négocie l’achat.

velitaque dus sam quassuntiis et rem resse experes incia consequo officiet molupta sperror ehenditam.Nequam, conseque nonem es vel ipis antem raeptatem velliciet optat mos

Lendipietur, cor as id quatem evenis illuptatio. Orepre velliquassit erehent.Ovit, cum que volore, is natur?

Ecatibusciis sit eaquam, aboritio ilique venimil millaborae ex exerro dem restiiscimi, consequas ate maximi, con est, sin nimusdae dolore pe eture.

Elle s’est entichée de ce château comme on s’accroche à une terre promise

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Bonaparte est alors l’un des généraux les plus en vue de la République, mais aussi l’un des plus redoutés. En Italie, à la tête de son armée, en quelques mois, il a triom-phé des Autrichiens, il a chassé le pape de ses légations et renversé les oligarchies marchandes de Gênes et de Venise, il s’est arrogé les pleins pouvoirs pour créer des républiques sœurs et a négocié avec l’ennemi des traités de paix qui assoient au-delà des Alpes la domination de la France. « Vingt batailles gagnées vont bien à la jeunesse, à un beau regard et à une sorte d’épuisement », remarque Talley-rand, le ministre des affaires étrangères, quand il l’accueille à Paris en décembre 1797. Fatigué, en effet, le vainqueur d’Ar-cole et de Lodi l’est profondément. Depuis son retour, il sort peu, décline les billets de visite et refuse une garde militaire. Le conseil municipal rebaptise en son hon-neur la rue Chantereine, où il habite, en rue de la Victoire, mais c’est une entorse qu’il consent à la simplicité de mœurs qu’il a adoptée, comme s’il avait à se faire par-donner la gloire qu’il a gagnée. Pour lui-même, et à la différence de sa femme, il affecte un profond mépris pour le luxe et le faste. Il a besoin de solitude et de ver-

dure, il veut se retirer loin de l’agitation et des mondanités de la capitale. Il songe depuis plusieurs années à s’acheter une campagne, mais longtemps les moyens lui ont manqué. Maintenant qu’il a amassé un coquet butin de guerre, il peut s’offrir une terre et accéder de la sorte à la classe des propriétaires. La mise en vente d’une masse considérable de biens de l’église ou d’émigrés, maintient le pays dans une fièvre spéculative qui le gagne à son tour. Il prospecte à la fois du côté de la Bour-gogne, parce que c’est sur la route de l’Ita-lie et de la Corse et autour de Paris.Mais ce désir irrépressible, parfaitement dans l’air du temps, doit tout autant à ses lectures. Des Rêveries du promeneur solitaire de Rousseau, il a retenu que l’homme selon la nature peut régénérer son sens moral et comprendre sa place dans le monde; des figures illustres de la Rome antique, il a appris que l’homme sage incline à vivre à l’unisson de la nature et que la frugalité est une vertu cardinale. « Il semble, remarque très justement Alexandre de Laborde, dans le « Discours préliminaire» à sa Description des nouveaux jardins de la France (1808), que la vie de la campagne acquiert une nou-veau charme après les grandes révolutions,

Lesequassum expla pa dellendis eos nobit volumquae et rem excessit destiis est aut quatate rerferspedi veliqui asitatintem dolum faccus unt latur ad et enienis dolum des num, essequia.

Lesequassum expla pa dellendis eos nobit volumquae et rem excessit destiis est aut quatate rerferspedi veliqui asitatintem dolum faccus unt latur ad et enienis dolum des num, essequia.

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Estrum il est unt, quibusciam ento illorepero te explatem anis et quate pelis suntinus ut aut ma doluptatium aut labo.

Faccupt asperspid que quaectis et molor as volorum re nimet ut explab int faccus autatem poremoluptae ne volorestrum erum inveribus moditias si audaecto vendae et quam aceatur siti cusant occullaut hit quo invellam, aborumq uiberrum etur?

Ibus vellab iuntio. Et quo ommoluptur?Iquis alibus quundipsum niminctur aut eosseque nitibusapic te lam etur, cuptat.

sur le magnifique château de Ris-Orangis, de style Louis XV, un bien national que l’Etat a restitué à sa propriétaire, Madame Dupéron, la veuve du directeur de l’im-primerie royale, guillotiné sous la Terreur, mais la négociation s’enlise à cause d’un interminable imbroglio juridique et admi-nistratif.Les choix de Napoléon n’enthousiasment guère Joséphine. Elle récuse la Bourgogne et pour le reste, elle l’abandonne à ses hésitations. Étant mariée sous le régime de la séparation de biens, elle n’a aucun droit sur sa fortune. En effet, selon les termes leur contrat de mariage (8 mars 1796), ils ne sont « nullement tenus des billets et hypothèques l’un de l’autre, cha-cun des époux devant jouir à part et divi-sement des biens, droits et actions, tant meubles qu’immeubles, qui leur apparte-naient alors et qui leur appartiendraient par la suite. » Certes, ils doivent chacun contribuer pour moitié aux charges du ménage, mais rien ne les oblige à faire caisse commune. Par ailleurs, le château de ses rêves, elle le connait, ce fut même un coup de cœur qui remonte à l’automne 1793, quand elle était encore la citoyenne Beauharnais. A l’époque de la Terreur,

lorsque les hommes, fatigués des événe-ments, aiment à se reposer quelque temps dans le calme de la retraite. Un beau pays est alors pour eux un être animé qui les console sans les plaindre, qui leur fait par-tager ses richesses sans les humilier de ses dons. S’ils y portent les peines de l’âme, les plaisirs des champs adoucissent leurs maux... » Ainsi donc quiconque cultive son jardin, dispose conséquemment d’un lieu où travailler, où converser avec ses amis, où se promener en se laissant aller à une rêverie douce et profonde.Bonaparte, comme Cincinnatus, semble tout prêt à troquer — provisoirement du moins — le sabre pour le soc, l’habit de général pour celui de gentilhomme cam-pagnard. Faut-il voir dans ses intentions, le désir sincère du soldat épuisé par le far-deau de la guerre ou bien la posture fine-ment calculée d’un homme qui connait sa hauteur et veut faire sentir sa supério-rité? L’idéal pour lui serait d’investir dans un domaine qui contienne à la fois une exploitation agricole, pour en tirer des revenus, et une agréable maison de plai-sance pour y passer les fins de décadi, entre deux séances de l’Institut, où il a été élu en décembre 1797. Il jette d’abord son dévolu

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contrainte de s’éloigner de Paris, elle a élu domicile à Croissy-sur-Seine, près de Cha-tou. Son cercle d’amis parle avec envie du domaine de Malmaison, situé sur la com-mune de Rueil, à quelques encablures sur la rive opposée de la Seine. On évoque devant elle le salon littéraire et artistique qui s’y réunissait chaque été, avant la Révo-lution autour des propriétaires, Gene-viève-Sophie Le Couteulx du Molay et son époux, un richissime banquier retiré depuis des affaires, de l’élégance de ses jardins retracés dans le goût anglais, des travaux dispendieux qu’ils y ont engagés.

Et voilà qu’au printemps 1798, elle apprend que Malmaison est à vendre. Jean-Jacques Le Couteulx du Molay lui a fait dire, par l’entremise de son cousin germain, également banquier, Le Cou-teulx de Canteleu, qui gère par ailleurs les

Mue par la curiosité, elle a poussé sa pro-menade jusqu’aux limites du parc et elle est tombée sous le charme des lieux. Atti-rée par le pittoresque des versants boisés qui plongent dans les eaux du fleuve, elle y est revenue parfois. Ce large cirque enca-dré de coteaux pareils à des montagnes, d’où jaillissent des sources alimentant des rus, à bien des égards, par sa configura-tion, lui rappelle les Trois Ilets. Peut-être est-ce en raison de cette similitude avec l’habitation de son enfance à la Marti-nique, qu’elle s’est entichée de ce château comme on s’accroche à une terre promise.

intérêts de Bonaparte, qu’il désirait s’en dessaisir. Et si par bonheur, elle parvenait à convaincre Napoléon de l’acheter ? Une visite s’impose, Canteleu les accompa-gnera, au cas il lui plairait de donner suite. Depuis Paris, par la route de Normandie,

On devine qu’on pourrait commencer ici une vie dédiée aux plaisirs champêtres