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Séquence 2 - Les régimes totalitaires Les régimes totalitaires sont nés dans certains pays européens à cause de la brutalisation des sociétés induites par la Première Guerre mondiale. Le concept de totalitarisme, tel qu'il a été défini notamment par Hannah Arendt, fait référence à des régimes fondés sur un parti unique et une idéologie exclusive, véhiculée par une propagande active, marquée par un culte du chef et un embrigadement de la société, notamment des jeunes. Le régime soviétique, le fascisme italien et le nazisme allemand ont remis en cause l'ordre issu du traité de Versailles en menant des coups de force qui ont conduit à la Seconde Guerre mondiale. 1. Les caractéristiques des régimes totalitaires. 1.1 La domination d’une idéologie. Les régimes totalitaires se mettent en place dans des pays qui connaissent des situations politiques instables. En URSS, le stalinisme s'inscrit dans la suite de la révolution de 1917 et de la guerre civile qui suivit. En revanche, en Italie et en Allemagne, fascistes et nazis vont exploiter les difficultés sociales des couches populaires et la peur de la propagation du communisme chez les dirigeants. En Allemagne, ces sentiments sont encore renforcés par l'humiliation du « diktat » de Versailles. Les régimes totalitaires se caractérisent par la domination sans partage d'une idéologie dont les principes s'appliquent à tous et à tous les domaines de la société. Le fascisme en Italie, le nazisme en Allemagne et le stalinisme en URSS sont des doctrines politiques qui glorifient des notions comme l'Etat en Italie et en URSS ou la race en Allemagne. Ces trois régimes ont tous l'ambition de créer un homme nouveau totalement acquis à son chef et à ses principes idéologiques. 1.2 Le culte d'un individu et la négation des autres. Les régimes totalitaires sont indissociables de la personnalité du chef de l'Etat. L'idéologie dominante tend en effet à se confondre avec la volonté de Mussolini, d'Hitler ou de Staline. Une fois le chef parvenu au pouvoir, sa personnalité et ses moindres actes du chef sont valorisés par une propagande continue qui lui attribue toutes les évolutions positives. Dans ces conditions, on ne s'étonne guère de constater l'omniprésence des représentations du chef de l'Etat.

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Séquence 2 - Les régimes totalitaires

Les régimes totalitaires sont nés dans certains pays européens à cause de la brutalisation des sociétés induites par la Première Guerre mondiale. Le concept de totalitarisme, tel qu'il a été défini notamment par Hannah Arendt, fait référence à des régimes fondés sur un parti unique et une idéologie exclusive, véhiculée par une propagande active, marquée par un culte du chef et un embrigadement de la société, notamment des jeunes. Le régime soviétique, le fascisme italien et le nazisme allemand ont remis en cause l'ordre issu du traité de Versailles en menant des coups de force qui ont conduit à la Seconde Guerre mondiale.

1. Les caractéristiques des régimes totalitaires.

1.1 La domination d’une idéologie.

Les régimes totalitaires se mettent en place dans des pays qui connaissent des situations politiques instables. En URSS, le stalinisme s'inscrit dans la suite de la révolution de 1917 et de la guerre civile qui suivit. En revanche, en Italie et en Allemagne, fascistes et nazis vont exploiter les difficultés sociales des couches populaires et la peur de la propagation du communisme chez les dirigeants. En Allemagne, ces sentiments sont encore renforcés par l'humiliation du « diktat » de Versailles.

Les régimes totalitaires se caractérisent par la domination sans partage d'une idéologie dont les principes s'appliquent à tous et à tous les domaines de la société. Le fascisme en Italie, le nazisme en Allemagne et le stalinisme en URSS sont des doctrines politiques qui glorifient des notions comme l'Etat en Italie et en URSS ou la race en Allemagne. Ces trois régimes ont tous l'ambition de créer un homme nouveau totalement acquis à son chef et à ses principes idéologiques.

1.2 Le culte d'un individu et la négation des autres.

Les régimes totalitaires sont indissociables de la personnalité du chef de l'Etat. L'idéologie dominante tend en effet à se confondre avec la volonté de Mussolini, d'Hitler ou de Staline. Une fois le chef parvenu au pouvoir, sa personnalité et ses moindres actes du chef sont valorisés par une propagande continue qui lui attribue toutes les évolutions positives. Dans ces conditions, on ne s'étonne guère de constater l'omniprésence des représentations du chef de l'Etat.

Dans les régimes totalitaires, les droits de l'individu sont niés, car tout doit s'effacer devant la volonté du chef et le respect des principes qu'il énonce. Aussi les opposants politiques sont-ils traqués par une police politique entièrement dévouée au chef de l'Etat. En URSS, les prisonniers politiques sont déportés au goulag et sont soumis aux travaux forcés. Parmi les régimes totalitaires, le nazisme représente sans doute la forme la plus extrême, car non seulement les nazis éliminent leurs adversaires politiques, mais aussi les membres des races jugées inférieures en particulier les Juifs.

1.3 L'Etat omniprésent.

Les régimes totalitaires se caractérisent aussi par une volonté d'expansion qui nécessite une économie performante dirigée par l'Etat. En URSS, des plans quinquennaux mettent l'accent sur l'industrie lourde, alors que Hitler développe les usines d'armement contrevenant ainsi aux obligations du traité de Versailles. L'Italie, l'Allemagne et l'URSS amplifient une économie autarcique : on accroît la production nationale pour réduire au maximum les échanges avec l'extérieur.

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Les partis fasciste, nazi et communiste sont les instruments de contrôle de la société. Ils possèdent des organisations de jeunesse chargées d'inculquer aux jeunes le culte du chef et le devoir d'obéissance ; par exemple en Italie, les Fils de la Louve recrutent les jeunes Italiens dès l'âge de 4 ans.

2. Trois exemples de régimes totalitaires.

2.1 Le stalinisme.

Le régime soviétique est fondé sur le marxisme-léninisme, une idéologie issue de la pensée de Karl Marx telle qu'elle est interprétée par le parti bolchévique et son chef, Lénine. L'objectif de l'État est de disparaître pour instaurer le communisme, situation économique dans laquelle la propriété collective est instaurée. Afin d'y parvenir, il faut passer par l'étape de la dictature du prolétariat, pendant laquelle l'État confisque tous les biens et exerce un pouvoir absolu. Dans ce système, l'État et le parti communiste se confondent dans les conseils ou soviets. Une police politique est créée pour repérer et éliminer les opposants : elle porte le nom de Tchéka, puis de NKVD à partir de 1934. Dès 1917, Lénine met en place ce régime violent dans le cadre du communisme de guerre, avant de décréter la NEP (nouvelle politique économique) en 1921, qui autorise un retour partiel à la propriété privée.

À la mort de Lénine, en 1924, Staline arrive au pouvoir. Il élimine progressivement les opposants au sein du parti communiste, d'abord les partisans d'une révolution plus large, comme Trotski, puis les partisans de la modération comme Bakounine. Staline intensifie la dimension totalitaire du régime.

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Dès 1929, il met en place une économie planifiée et collectivisée : des plans quinquennaux définissent les objectifs et donnent la priorité aux matières premières et aux grands travaux. Les moyens de production agricoles et industriels sont collectivisés. Dans les campagnes, les kolkhozes et les sovkhozes remplacent les petites propriétés. Pour continuer d'assurer son pouvoir au sein du parti, Staline décide de le « purger ». Lors des grands procès de Moscou, en 1937 et 1938, il élimine ses opposants, qui sont exécutés pour trahison ou déportés dans des camps.

La répression stalinienne ne touche pas que la classe politique. Les opposants sont exécutés ou envoyés dans des camps de travail, appelés goulags, où sont internées jusqu'à 2,5 millions de personnes. Les principales victimes de la politique soviétique sont les croyants et les membres du clergé (persécutés au nom du matérialisme du régime), les bourgeois et les aristocrates, puis, à partir de 1930, les paysans aisés, ou koulaks, lors du mouvement de dékoulakisation. Les peuples qui pourraient souhaiter leur indépendance sont victimes de déportations ou de famines organisées. Ainsi, la famine que subit l'Ukraine en 1932 fait entre 2,5 et 5 millions de victimes. Ces mesures de répression culminent en 1937 et 1938 dans la grande terreur stalinienne. Les membres du parti contrôlent la société par le biais d'une administration favorisant la délation. Les jeunes sont embrigadés dans l'organisation des pionniers. Une propagande intense véhicule le culte du chef, tant pour Lénine que pour Staline.

2.2 Le fascisme.

En Italie comme en Allemagne, les régimes totalitaires émergent en partie à cause de la frustration causée par la Première Guerre mondiale. L'Italie, pourtant dans le camp des vainqueurs en 1918, n'a pas obtenu satisfaction et certains territoires peuplés d'Italiens ont été attribués à la Yougoslavie lors de la conférence de Versailles. En 1920, un ancien socialiste, Benito Mussolini, organise le parti fasciste, qui associe promotion de la modernité, nationalisme et culte du chef.

L'idéologie fasciste est fondée sur l'exaltation de la nation. Apparaissant comme capable de lutter contre les communistes, le parti fasciste reçoit le soutien d'une partie de la bourgeoisie. En 1922, après la « Marche sur Rome », Mussolini est nommé président du Conseil par le roi. Il met en place un système de parti unique, embrigadant la société et menant de grands travaux pour moderniser le pays. La police politique, l'OVRA, recherche les opposants, qui sont relégués. La jeunesse est enrôlée dans « l'Œuvre nationale Balilla », et les loisirs des Italiens sont régulés par « l'Œuvre nationale du temps libre ». L'image de Mussolini, qui prend le titre de Duce, est utilisée pour promouvoir l'idéologie du régime. À partir de 1938, le fascisme adopte également des lois raciales antisémites.

2.3 Le nazisme.

En Allemagne, les partis nationalistes s'opposent au traité de Versailles. En 1923, le NSDAP, ou « parti national-socialiste », dirigé par Adolf Hitler, tente un coup d'État en Bavière qui échoue. Ce parti associe des idées socialisantes et un nationalisme revanchard. Emprisonné, Hitler rédige « Mein Kampf », dans lequel il expose ses objectifs. En 1932, dans le contexte de la crise économique et sociale, le parti nazi gagne les élections, marquées par des violences que le parti organise lui-même. Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier. Le 2 août 1934, il obtient aussi les fonctions de président et devient le Führer (guide) d'une Allemagne où il instaure le IIIe Reich.

L'idéologie nazie est profondément raciste et antisémite. Elle considère que le peuple germanique, qualifié d'aryen, constitue une race supérieure qui doit établir un « espace vital » dans les territoires slaves et dominer l'Europe en asservissant la France. Le « peuple juif », prétendument responsable de la ruine économique de l'Allemagne, doit être éliminé. Une violente politique antisémite est mise en place. Les « lois de Nuremberg », en 1935, instaurent une ségrégation entre juifs et non-juifs et

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privent les juifs de leurs droits civiques. Les persécutions s'intensifient dans les années suivantes. Des camps de concentration comme celui de Dachau sont ouverts pour enfermer les opposants politiques. Les « Jeunesses hitlériennes » embrigadent les jeunes Allemands. Une intense propagande est organisée par le ministre Joseph Goebbels.

3. La géopolitique des totalitarismes.

Hitler et Mussolini multiplient les coups de force. En 1934, Hitler tente de réaliser « l'Anschluss », c'est-à-dire l'intégration de l'Autriche à l'Allemagne. Mussolini, alors allié aux démocraties, l'en empêche en massant ses troupes sur le col du Brenner. Mais en 1935, Mussolini envahit l'Éthiopie. Condamné par la SDN (Société des Nations), il se rapproche alors d'Hitler et constitue avec lui « l'Axe Rome-Berlin » en 1936.

Hitler met en œuvre une politique visant à intégrer au Reich les territoires peuplés de minorités allemandes situés dans les États voisins. En mars 1938, il réalise « l'Anschluss ». Les 29 et 30 septembre 1938, lors de la Conférence de Munich, il obtient des Français (Daladier) et des Britanniques (Chamberlain) par les « accords de Munich » l'annexion de la région des Sudètes, signant le démembrement de la Tchécoslovaquie. En décembre 1939, après l'indépendance de la Slovaquie, la Bohème et la Moravie deviennent un protectorat du Reich. Mussolini, quant à lui, prend le contrôle de l'Albanie.

Alors que l'Allemagne et l'Italie s'étaient opposées aux Soviétiques pendant la guerre d'Espagne, face à ce qui apparaît comme un recul des démocraties, Staline décide de s'entendre avec Hitler pour regagner une partie des territoires perdus par l'Empire russe à l'issue de la Première Guerre mondiale. Le 23 août 1939, le « Pacte de non-agression germano-soviétique » est signé, impliquant un partage futur de la Pologne dans une de ses clauses secrètes.

Zoom sur…

La guerre d'Espagne

De 1936 à 1939, la guerre civile d'Espagne oppose, après la chute de la monarchie, les républicains et les forces nationalistes, dirigées par le général Franco. Malgré la mobilisation des « Brigades internationales », les partisans d'une république libérale ne sont guère soutenus par les démocraties européennes. En revanche, l'URSS soutient les communistes au sein de la République, faisant, par exemple, transférer chez elle les réserves d'or de l'État espagnol. L'Italie et l'Allemagne soutiennent les nationalistes et testent leurs armes. Elles perpètrent des bombardements sur les civils comme à Guernica, le 26 avril 1937. La guerre d'Espagne apparaît ainsi comme une répétition générale avant un conflit plus large. Elle renforce l'idée que les démocraties n'interviendront pas militairement pour soutenir les États agressés. Toutefois, l'engagement d'artistes comme Pablo Picasso ou d'écrivains comme André Malraux et Ernest Hemingway contribue à dénoncer l'action des Allemands et des Italiens et à éclairer l'opinion publique occidentale sur la menace qui s'annonce.

La « Nuit de cristal »

Depuis les « lois de Nuremberg » (1935), des mesures de discrimination frappent les juifs allemands. En 1938, Hitler décide d'intensifier la politique antisémite. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, c'est un vaste pogrom qui frappe la population juive au sein du Reich. Le parti nazi se saisit de la tentative d'assassinat à Paris du secrétaire de l'ambassade d'Allemagne, Ernst vom Rath, par Herschel Grynszpan, jeune juif allemand d'origine polonaise, comme prétexte pour autoriser le massacre. Goebbels, la SS et la Gestapo mobilisent les activistes du parti nazi et organisent des attaques contre plus de 300 synagogues et 7 500 commerces. Le verre brisé des vitrines, qui jonche le sol, explique le

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nom de « Nuit de cristal » donné à l'événement. Plusieurs milliers de juifs périssent et 30 000 sont envoyés dans des camps de concentration. Les autorités profitent du pogrom pour intensifier la persécution des juifs : on demande à la communauté de payer 1 milliard de marks pour rembourser aux compagnies d'assurances les indemnités touchées par les victimes. Le 1er janvier 1939, les commerces et les biens juifs de valeur sont saisis. De nombreux juifs tentent alors de fuir l'Allemagne : près de 80 000 y parviennent entre la « Nuit de cristal » et le début de la Seconde Guerre mondiale.

Biographies

Chamberlain, Neville (1869-1940)

Né en 1869 dans une famille aristocratique, il est élu député à la Chambre des communes en 1919. A partir de 1920, il occupe plusieurs charges ministérielles dans le gouvernement conservateur et il devient en 1932 chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances). En 1937, il devient Premier ministre et pratique vis-à-vis de l’Allemagne nazie une politique de conciliation, signant le 30 septembre 1938, avec Daladier pour la France, les « accords de Munich ». Il accélère alors le réarmement du Royaume-Uni et signe de nombreux traités de défense avec plusieurs pays européens dont la Pologne. Le 3 septembre 1939, après l’invasion de cette dernière par la Wehrmacht, son gouvernement déclare la guerre à l’Allemagne. Après les défaites alliées en Norvège en mai 1940, il cède le pouvoir à Churchill.

Daladier, Edouard (1884-1970)

Né à Carpentras en 1884, il fait de brillantes études et est reçu premier à l’agrégation d’Histoire. Maire de Carpentras en 1911, élu député du Vaucluse en 1919, il devient président du Parti radical en 1927. Un des principaux artisans du « Front populaire », il succède à Léon Blum comme président du Conseil en 1938. Il signe les accords de Munich le 30 septembre 1938. Il poursuit la politique de réarmement de la France et, le 3 septembre 1939, son gouvernement déclare la guerre à l’Allemagne nazie dans le sillage du Royaume-Uni. Son gouvernement est renversé en mars 1940 ; il fait cependant partie du gouvernement de son successeur, Paul Raynaud. Arrêté et emprisonné, il est jugé à Riom en 1942 par les autorités de Vichy comme responsable de la défaite. Déporté en Allemagne en 1943, libéré en 1945, réélu député en 1946, il n’occupe plus de fonctions ministérielles. En 1958, il s’oppose au retour du général de Gaulle.

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Franco, Francisco (1892-1975)

Officier espagnol, Francisco Franco participe activement à la « guerre du Rif » au Maroc contre l’insurrection d’Abd el-Krim. C’est l’un des artisans de la victoire ; il est promu général en 1927. Chef d’Etat-major de l’armée espagnole en 1933, il est éloigné aux Canaries par le gouvernement républicain du « Frente Popular » (Front populaire) issu de la victoire électorale de la gauche en 1936. Rallié au putsch militaire du 17 juillet 1936, il lui apporte un renfort conséquent en faisant passer en Espagne les troupes marocaines du Rif espagnol qui lui sont restées fidèles. Il est nommé chef du gouvernement nationaliste en septembre 1936 puis chef de l’Etat, du gouvernement et des armées en 1938, avec le titre de « Caudillo » (chef politique et militaire). Il s’est en effet imposé pendant la guerre civile espagnole comme étant le principal chef des troupes nationalistes, souvent appelées « troupes franquistes ». Il établit dès lors une dictature nationaliste en Espagne comparable au totalitarisme fasciste italien mais il évite de participer au second conflit mondial au cours duquel il adopte une position neutraliste, ce qui lui permet de maintenir son régime dictatorial après 1945. A sa mort en 1975, l’Espagne rétablit la monarchie et redevient une démocratie.

Hitler, Adolf (1889-1945)

Né en Autriche, fils d’un fonctionnaire aux douanes, Adolf Hitler mène à Vienne une misérable vie d’artiste peintre après deux échecs à l’entrée aux Beaux-Arts. Autodidacte, il fréquente les soupes populaires et les asiles de nuit. Le spectacle de Vienne, une ville qu’il juge cosmopolite et décadente, l’amène à développer son antisémitisme et son idée de la supériorité de la nation allemande. En août 1914, à Munich, il accueille la guerre avec enthousiasme et s’engage dans un régiment bavarois. Combattant avec bravoure, blessé et gazé en 1918, il obtient la Croix de fer, distinction rare pour un caporal. Indigné par l’armistice, il y voit une trahison provoquée par les démocrates (le « coup de poignard dans le dos »). En 1919, il adhère au Parti allemand des travailleurs, qu’il transforme en 1920 en « Parti national-socialiste allemand » (NSDAP). L’échec du putsch de Munich en 1923 le conduit en prison, où il rédige « Mein Kampf » (« Mon combat »), qui détaille son programme. Libéré en 1925, il tente une percée politique avec peu de succès. A partir de 1930, son programme, porté par un charisme personnel, fait de lui un élément essentiel du jeu politique. Naturalisé allemand en 1932, il échoue la même année aux élections présidentielles face à Hindenburg. Le 30 janvier 1933,

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ce dernier le nomme chancelier. En août 1934, après le décès de Hindenburg, il s’autoproclame « Führer » (« Guide » cumulant les fonctions de chancelier et de président) et met en place la dictature nazie. Il dirige l’Allemagne jusqu’à sa mort, survenue le 30 avril 1945, après son suicide dans son bunker de Berlin.

Lénine, Vladimir Illitch Oulianov dit « Lénine » (1870-1924)

Fils de fonctionnaire, Lénine fonde en 1895 le premier groupe marxiste de Russie, avant d’être arrêté et déporté en Sibérie (1897-1900). En 1902, il publie « Que faire ? », ouvrage dans lequel il prône la création d’un parti de révolutionnaires professionnels. Ses idées triomphent au congrès de 1903 du Parti social-démocrate, où ses partisans deviennent majoritaires (d’où leur nom de « bolcheviks », mot signifiant « majoritaires » en russe). Après l’échec de la révolution de 1905, Lénine vit en exil en France, en Autriche, puis en Suisse. Après la révolution de février 1917, il rentre en Russie et expose ses idées politiques dans les « Thèses d’avril ». Après avoir organisé la « Révolution d’Octobre » avec Trotski, il devient président du « Conseil des commissaires du peuple » et dirige alors la Russie. Gravement malade, il doit se retirer de la vie politique en 1922, après avoir tenté vainement de mettre en garde le Parti communiste contre les défauts de Staline. Il meurt en janvier 1924. Son corps embaumé est exposé dans un mausolée construit à Moscou sur la place Rouge.

Mussolini, Benito (1883-1945)

Fils d’un forgeron et d’une institutrice, instituteur lui-même, Mussolini rejoint le « Parti socialiste italien » (PSI), puis doit s’exiler pour avoir refusé de faire son service militaire. En 1912, il devient l’un des principaux chefs du PSI et dirige son journal « L’Avanti ». En octobre 1914, il se déclare favorable à l’entrée en guerre de l’Italie et fonde « Il Popolo d’Italia » qui fait campagne sur ce thème. Engagé dans les troupes italiennes, il est blessé au combat en 1917. En créant les « Faisceaux de combat » en 1919, il tente de concilier socialisme révolutionnaire et nationalisme. Président du Conseil de 1922 à 1943, il transforme, à partir de 1925, l’Italie en dictature et fait de l’Etat italien un Etat totalitaire. Il sert de modèle à Hitler, puis à d’autres dictateurs, et lance l’Italie dans la guerre en 1940. En avril 1945, il est capturé par des résistants et exécuté.

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Staline, Josef (1879-1953) - Iossif Vissarionovitch Djougachvili, dit Joseph Staline

Né en Géorgie, dans l’Empire russe, où il s’initie au militantisme, d’abord nationaliste, puis socialiste, Iossif Vissarionovitch Djougatchivili (qui prendra en 1912 le pseudonyme de Staline – « homme d’acier ») alterne à partir de 1901 périodes de clandestinité et d’emprisonnement. Rallié aux bolcheviks, partisans d’une conquête du pouvoir par la révolution, il s’affirme progressivement au sein de leur parti et auprès de leur dirigeant, Lénine. La révolution qui éclate en février 1917 permet à Staline alors déporté en Sibérie de rentrer en Russie. Agissant avec prudence au sein du parti, Staline est en charge de la question des nationalités, dont il garde la responsabilité en tant que commissaire du peuple, après la prise de pouvoir des bolcheviks par la « Révolution d’Octobre ». Très actif durant la guerre civile entre « Blancs » partisans de l'ancien régime, et « Rouges » révolutionnaires, il devient en 1922 secrétaire général du parti et dispute dès lors l’héritage de Lénine aux autres dirigeants, parmi lesquels Trotski. À la fin de 1928, il apparaît comme le maître absolu de l’Union soviétique. Tournant le dos à l’internationalisme prolétarien, Staline entreprend de construire à marche forcée « le socialisme dans un seul pays », par l’industrialisation, la planification et la collectivisation autoritaires, et au prix d’une terreur politique destinée à éradiquer toute forme d’opposition au sein du parti comme de la société. Alors qu’il croit s’en être prémuni par le « Pacte germano-soviétique », Staline est pris de court par l'invasion hitlérienne de 1941. Mais, après avoir vacillé, son pouvoir sort renforcé de la « grande guerre patriotique » qui fait de l’Union soviétique une puissance mondiale, dotée d’une zone d’influence en Europe de l’Est. Après la guerre commence alors une phase de restalinisation violente, marquée par une reprise de la terreur et une accentuation du culte de la personnalité de Staline. À sa mort, en mars 1953, des millions de personnes, volontaires ou réquisitionnées, assistent à ses funérailles solennelles. Dès 1956, le nouveau secrétaire général du parti communiste d'URSS, Khrouchtchev, amorce un processus de déstalinisation, mais qui touche bien plus la personne de Staline que le régime totalitaire qu’il a forgé.

Trotski, Léon (1879-1940)

Lev Davidovicth Bronstein, militaire révolutionnaire russe sous le nom de Trotski, participe à la révolution russe de 1905, s’exile puis rejoint Lénine en 1917. Organisateur de la « Révolution d’Octobre », il forme et dirige l’Armée rouge à partir de 1918. Opposé à Staline à partir de 1924, partisan d’une extension de la révolution communiste au monde entier, expulsé d’URSS en 1929,

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inlassable organisateur de groupes communistes antistaliniens en Europe, il est assassiné au Mexique en 1940 par un agent stalinien.