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DINGUE DES DIABLES ! POSTERS LES DIABLES EN FÊTE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS N° 11 MAGAZINE GRATUIT MARDI 22 OCTOBRE 2013 Marc Wilmots Comment il est devenu le héros des Belges J-233

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Supplément DH du 22 octobre 2013 : RED

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DINGUE DES DIABLES !

POSTERSLES DIABLES

EN FÊTE

BELGACOM,SPONSOR

DES DIABLESDEPUIS 20 ANS

N° 11MAGAZINE GRATUITMARDI 22 OCTOBRE 2013

MarcWilmotsComment il est devenule héros des Belges

J-233

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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

“La Belgiquepeut alleren demi-finaleduMondial”DickAdvocaat,fan de l’équipe qu’il a quittéeen 2010

PENDANT CE TEMPS­LÀ,AU BRÉSIL…

IL EST GROS, IL BOITDU COCA, MAISIL MARQUE…

Avec 10 buts et 5 assistscette saison, le dénommé

Walter est l’une des révélations de la D1

brésilienne. Mais ce qui frappe surtout chez

l’attaquant de Goias, c’est… son poids : il a

clairement de nombreux kilos en trop. On le surnomme donc O

Gordinho – le petit gros.“Walter, c’est un frigo”, regrette le préparateur

physique de Goias. “Il doitfaire attention à son

alimentation, notammentà ce qu’il boit. On ne parlepas d’une cannette de cocamais bien de bouteillesd’un litre et demi ou dedeux litres ! Walter ne serend pas compte des

dommages que cela cause.Le club a mis à dispositionun nutritionniste, maisbon…”Walter appartient encore au FC Porto, où il n’avait pas convaincu. Vu son régime alimentaire, pas sûr qu’il y retourne…

LE CAIPIRINHA

J-233

DR

Ü ÉDITO BENOÎTDELHAUTEUR

SAUVEURWILLY

Par les temps qui courent, il n’est pas de bon tond’émettre le moindre commentaire négatif à l’égarddeMarcWilmots. Pourtant, le sauveur de la nationa bel et bien des défauts et il est assez lucide pour lesavoir. Lors d’une conversation avec une personnedumilieu qui ne fait pas vraiment partie de son fanclub, on a ainsi pu entendre : “Marc a souvent ten-dance à ramener tout à lui. À mettre en avant sesexpériences, ses réussites. Par exemple, si on évo-que l’Europa League remportée par Courtois, il di-ra :moi aussi, j’ai gagné une Coupe d’Europe.” Il semurmure aussi qu’au début de l’èreWilmots, dansle vestiaire, certains le surnommaient bloc, tant ilutilisait souvent ce terme. Certains observateurs nepeuvent s’empêcher d’esquisser un sourire mali-cieux quand le sélectionneur évoque sa période àSchalke ou répète des phrases comme : “Je pensedéjà au prochain match.”Oui, MarcWilmots a desdéfauts. Mais la différence par rapport à ses prédé-cesseurs, c’est que ceux-ci n’ont pas d’influence né-gative sur les résultats de l’équipe nationale. LesDiables ont directement souffert de la prudence deVandereycken, de la versatilité de Dick Advocaat etdumanque de rigueur de Georges Leekens. Le faitd’être têtu, demettre les pieds dans le plat ou d’êtreparfois répétitif ne peut pas faire demal aux Dia-bles, bien au contraire. Avec un groupe si jeune et sinonchalant dans le passé, ses défauts se sontmuésen qualités. Qui font aujourd’hui deWilmots le hé-ros de 11millions de Belges. Mais n’oublions pasque personne n’est parfait. Pasmême les héros...

Ü SOMMAIRE2 La semaine diabolique y De la fatiguedes joueurs à Yannick Ferreira-Carrasco,retour sur l’actualité brûlante des Diables.

4 Dossier yQui est vraiment MarcWilmots ?Zoom sur les fonctions qu’il a occupées avantde devenir le sélectionneur à qui tout réussit.

SOM

MAI

RE

4D

LE TWEET“#Belgium#fier #talent

#Stromae”Eden Hazard

NUMÉRO GÉNÉRAL 02/744.44.55Administrateur-délégué et éditeur responsable François le HodeyDirecteur général Denis PierrardRédacteur en chef Ralph VankrinkelveldtResponsable du magazine Benoît DelhauteurResponsable rédaction sportive Philippe LacourtMise en pages IPM Press PrintDirection, administration, rédaction rue des Francs, 79 1040 BruxellesFax > (02) 211.28.70. Publicité IPM Advertising > (02) 211.29.59Abonnements > (02) 744.44.55.Fax > (02) 744.45.55.E-mail > [email protected] Internet > www.dh.beCrédits Une Photo NewsMagazine gratuit avec la DH du 22 octobre 2013. Ne peut être vendu séparément.

300C’est, en euros, le prix auquel

se vendaient sur le marché noirles tickets pour

Belgique - pays de Galles mardi dernier

PHO

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NEW

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LUNDI 14 OCTOBRELes petits yeux des DiablesVous avez déjà connu ça, un bon vieux match à jouer un dimanche matin après un samedi bienfestif ? C’est plutôt dur, et c’est sans doute ce que les Diables ont ressenti dimanche matin enpartant à l’entraînement. Car la qualification a été dignement célébrée. D’abord vendredi soirtous ensemble dans un bar puis une discothèque bruxelloise. Samedi soir, certains sont sortisà Liège, d’autres à Anvers. Évidemment, impossible de leur en vouloir…

MARDI15 OCTOBREOn s’amuse commeon peut au stadeRoi Baudouin. N’est­cepas, Sa Majesté ?Il faut bien le reconnaître : tant en termesd’ambiance que de jeu, le dernier rendez-vous des Diables avec leurs supporters aété un peu décevant. La preuve : dès la pre-mière période, le public a lancé une ola. Legenre de chose qu’on ne fait pas aussi tôtdans la rencontre si l’on s’amuse… Le roiPhilippe lui-même s’est prêté au jeu. Àquand une petite démonstration de sam-ba, Sa Majesté ?

MERCREDI16 OCTOBRELöw fait de la Belgique“son favori secret”Le compliment est signé Joachim Löw, lesélectionneur de l’Allemagne et lui-mêmecandidat au titre mondial l’été prochain.“La Belgique est mon favori secret pour cet-te Coupe duMonde”, a-t-il confié au Bild. Lequotidien allemand a, comme la plupartdes grands médias sportifs étrangers, me-né l’enquête autour du succès des Diables.Le buzz se prolonge.

JEUDI17 OCTOBRELe groupe des Diables ?Iran, Nigeria et Portugal !C’est historique : la Belgique grimpe à lasixième place du classement mondial et estassurée d’être tête de sériepour le tirage au sort duMondial, qui aura lieu le6 décembre. Les prévisionsvont déjà bon train et unsite chinois (ultra-zo-ne.net/2014-FIFA-World-Cup-Group-Stage-Draws.html.gz) propose desimuler le tirage. Nous nous sommes prêtésau jeu. Et le sort ne nous a pas spéciale-ment gâtés. L’Iran, c’est faisable mais le Ni-geria et le Portugal, c’est déjà nettementplus compliqué…

ULT

RA

-ZO

NE.

NET

VENDREDI18 OCTOBREKoen Casteels encaisseun but imaginaireC’est la phase la plus discutée du week-end enBundesliga : lors du match entre Hoffenheim etLeverkusen, Koen Casteels voit une reprise de latête de Stefan Kiessling passer à côté de son but.L’attaquant du Bayer râle puis soudainement…l’arbitre valide le but ! Le ballon était en effet en-tré dans les filets par l’extérieur, profitant d’unebrèche malvenue. Résultat des courses : Leverku-sen s’impose 1-2 et Casteels se demande encorecomment cela a pu arriver…

REP

OR

TER

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SAMEDI19 OCTOBREHazard profitede la roublardise d’Eto’oLe portier de Cardiff a le ballon en main, ilveut le faire rebondir au sol avant de déga-ger, mais Samuel Eto’o, en renard rou-blard, s’en empare et Eden Hazard en pro-fite pour égaliser. Le Diable finira la ren-contre avec deux buts et un assist aucompteur. De quoi calmer un peu JoséMourinho, l’ami des Belges, exclu pendantla rencontre…

REU

TER

S

DIMANCHE20 OCTOBREFerreira­Carrascoflambe avec MonacoMonaco, c’est un club de nouveaux riches qui aune kyrielle de stars. Et, aussi, un Belge : YannickFerreira-Carrasco, qui signe un début de saisontonitruant. À Sochaux, il avait signé un doubléaprès seulement dix minutes de jeu. Allô, MarcWilmots?

AFP

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2 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 3

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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

PENDANT CE TEMPS­LÀ,AU BRÉSIL…

IL EST GROS, IL BOITDU COCA, MAISIL MARQUE…

Avec 10 buts et 5 assistscette saison, le dénommé

Walter est l’une des révélations de la D1

brésilienne. Mais ce qui frappe surtout chez

l’attaquant de Goias, c’est… son poids : il a

clairement de nombreux kilos en trop. On le surnomme donc O

Gordinho – le petit gros.“Walter, c’est un frigo”, regrette le préparateur

physique de Goias. “Il doitfaire attention à son

alimentation, notammentà ce qu’il boit. On ne parlepas d’une cannette de cocamais bien de bouteillesd’un litre et demi ou dedeux litres ! Walter ne serend pas compte des

dommages que cela cause.Le club a mis à dispositionun nutritionniste, maisbon…”Walter appartient encore au FC Porto, où il n’avait pas convaincu. Vu son régime alimentaire, pas sûr qu’il y retourne…

LE CAIPIRINHA

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LE TWEET“#Belgium#fier #talent

#Stromae”Eden Hazard

300C’est, en euros, le prix auquel

se vendaient sur le marché noirles tickets pour

Belgique - pays de Galles mardi dernier

JEUDI17 OCTOBRELe groupe des Diables ?Iran, Nigeria et Portugal !C’est historique : la Belgique grimpe à lasixième place du classement mondial et estassurée d’être tête de sériepour le tirage au sort duMondial, qui aura lieu le6 décembre. Les prévisionsvont déjà bon train et unsite chinois (ultra-zo-ne.net/2014-FIFA-World-Cup-Group-Stage-Draws.html.gz) propose desimuler le tirage. Nous nous sommes prêtésau jeu. Et le sort ne nous a pas spéciale-ment gâtés. L’Iran, c’est faisable mais le Ni-geria et le Portugal, c’est déjà nettementplus compliqué…

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VENDREDI18 OCTOBREKoen Casteels encaisseun but imaginaireC’est la phase la plus discutée du week-end enBundesliga : lors du match entre Hoffenheim etLeverkusen, Koen Casteels voit une reprise de latête de Stefan Kiessling passer à côté de son but.L’attaquant du Bayer râle puis soudainement…l’arbitre valide le but ! Le ballon était en effet en-tré dans les filets par l’extérieur, profitant d’unebrèche malvenue. Résultat des courses : Leverku-sen s’impose 1-2 et Casteels se demande encorecomment cela a pu arriver…

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SAMEDI19 OCTOBREHazard profitede la roublardise d’Eto’oLe portier de Cardiff a le ballon en main, ilveut le faire rebondir au sol avant de déga-ger, mais Samuel Eto’o, en renard rou-blard, s’en empare et Eden Hazard en pro-fite pour égaliser. Le Diable finira la ren-contre avec deux buts et un assist aucompteur. De quoi calmer un peu JoséMourinho, l’ami des Belges, exclu pendantla rencontre…

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DIMANCHE20 OCTOBREFerreira­Carrascoflambe avec MonacoMonaco, c’est un club de nouveaux riches qui aune kyrielle de stars. Et, aussi, un Belge : YannickFerreira-Carrasco, qui signe un début de saisontonitruant. À Sochaux, il avait signé un doubléaprès seulement dix minutes de jeu. Allô, MarcWilmots?

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Marc

SESVIESD’AVANT

Depuis le 11 octobre, Marc Wilmots est sans doute plus populaireque le Roi. Il est le sélectionneur qui présentele meilleur bilan de l’histoire des Diables et surtout celui qui,douze ans après, nous a enfin qualifiés pour un tournoi majeur.Derrière ce succès, se cache un entraîneur qui est toujours restéfidèle à ses principes et à ses valeurs. Mais commentMarc Wilmots est­il devenu l’homme qu’il est aujourd’hui ?Zoom sur ses vies d’avant, au travers des témoignages de ses amismais aussi de ses ennemis. Du Diable au coach, Willy a portéde nombreuses casquettes. Toujours en gardant la tête dure

PAR BENOÎT DELHAUTEUR, MICHEL DUBOIS, JONATHAN LANGE,MICHEL MATTON ET ROMAIN VAN DER PLUYM

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Wilmots

DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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Marc

SESVIESD’AVANT

Depuis le 11 octobre, Marc Wilmots est sans doute plus populaireque le Roi. Il est le sélectionneur qui présentele meilleur bilan de l’histoire des Diables et surtout celui qui,douze ans après, nous a enfin qualifiés pour un tournoi majeur.Derrière ce succès, se cache un entraîneur qui est toujours restéfidèle à ses principes et à ses valeurs. Mais commentMarc Wilmots est­il devenu l’homme qu’il est aujourd’hui ?Zoom sur ses vies d’avant, au travers des témoignages de ses amismais aussi de ses ennemis. Du Diable au coach, Willy a portéde nombreuses casquettes. Toujours en gardant la tête dure

PAR BENOÎT DELHAUTEUR, MICHEL DUBOIS, JONATHAN LANGE,MICHEL MATTON ET ROMAIN VAN DER PLUYM

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Le joueur“BEAUCOUPPLUSQU’UNCOCHON

DECOMBAT”De la carrière de joueur

de Marc Wilmots,beaucoup ont retenu

son engagement,sa puissance physique

et ses buts. D’après ceuxqui l’ont côtoyé, il était

en fait un joueur bien pluscomplet que cela…

On l’a surnommé, un peu trop facile-ment, le Taureau deDongelberg, en réfé-rence à sa puissance physique et à sonlieu d’origine.

Les Allemands, qui n’ont jamais oubliél’impact qu’il générait dans sa formationd’élection de Schalke 04, préféraient luiaccoler le terme de Kampfschwein – co-chon de combat –, appellation qui, dansleur bouche, loin d’être péjorative, rece-lait la délicieuse saveur d’un fameuxcompliment.

“MaisMarc était beaucoup plus que cela”,affirme YouriMulder, qui a été son équi-pier à Schalke. “C’était un joueur collectif,qui privilégiait le jeu simple et direct. Il sa-vait ce qu’il faisait. Il ne doutait pas. Quandil avait fallu tirer son penalty en finale deCoupe Uefa contre l’Inter, il n’avait pas hésitéun seul instant.”

RobertWaseige qui demeure, aujour-d’hui encore, le coach qui a le plus comp-té dans sa carrière, estime lui aussi queles éloges souvent entendus au sujet dujoueur étaient trop restrictifs : “Tout aulong de sa carrière, on s’est trop vite arrêté à

xMarcWilmots en1991, sousles couleursmalinoises.Il avait étéélu JeunePro del’Année lasaisonprécédente.(PHOTONEWS)

la dimension physique deMarcWilmots. On aainsi négligé de vanter ses qualités spécifiques defootballeur. CarMarc a toujours été un bonjoueur. Marc était, d’abord, un joueur de percus-sion très au-dessus de lamoyenne. On avait ten-dance, ici aussi, à le juger au nombre de buts qu’ilinscrivait. Ce faisant, on ne prenait pas lamesurede l’effritement qu’il occasionnait à la défense ad-verse en la pilonnant sans relâche comme il le fai-sait. Quand il évoluait dans l’axe, il constituaitune terrible arme de dissuasion pour l’adversai-re.”

Même siMarcWilmots n’a jamais brillédans le dribble court,même s’il n’usait pas sesforces dans des slaloms individuels qui, detoutemanière, n’étaient pas inclus dans sesgènes, le puissant Hesbignon excipait d’unepalette d’autres atouts : “Marc révélait un bonfeeling dans le jeu”, détaille encore RobertWa-seige. “Sa frappe de balle était plus qu’acceptableet bien supérieure à lamoyenne, son jeu de tête,qu’il n’a jamais travaillé spécifiquement, impres-sionnait l’adversaire. MaisWilmots révélait aussiun bon passing. Son timing était souvent excel-lent. Il sentait quand il devait adresser sa passepour que le ballon parvienne non sur les talons deson partenairemais dans sa foulée. Enfin, Marcn’a jamais rechigné à la tâche. Il avait à la fois lecoffre et lamentalité pour exercer un travail derécupération en reculant dans le jeu. Il ad’ailleurs parfois évolué commemédian offensif.Oui, Wilmots était un joueur assez complet. Ilétait capable de jouer presque n’importe où. Mê-me quand il occupait une position en retrait, ilfaisait office d’avant-centre. Son rayon d’actionétait plus étendu que d’aucuns l’ont toujours cru.”

Son principalmentor ne pouvait, évidem-ment, pas omettre de louer lamentalité exem-plaire duHesbignon : “Ce n’est pas par hasardqu’il a séduit Schalke 04. Il était destiné au foot-

“MARC DÉGAGEAITQUELQUE CHOSE”Elie Baup, l’actuel entraîneurde Marseille, a eu Wilmotssous ses ordres à Bordeaux

Le banc n’est pas devenu le seul point com-mun entre Marc Wilmots et son ancien men-tor au Parc Lescure, Elie Baup. Tous deux ontgrandi en rase campagne et au grand air ettous deux ont appris à cultiver très tôt les mê-mes valeurs d’honnêteté intellectuelle et debon sens qui font aujourd’hui d’eux des entraî-neurs écoutés et respectés.Au détour d’un récent déplacement de l’OMdans le Sud-Ouest, Elie Baup nous a complai-samment entrouvert la porte de son jardin se-cret pour évoquer ses souvenirs du Belge.Alors âgé de 31 ans, Wilmots avait signé uncontrat à Bordeaux portant sur quatre exerci-ces, mais il retourna à Schalke après seule-ment une campagne. Une explication à ce sé-jour écourté sur les bords de la Garonne ? Re-cruté par la direction bordelaise pour tenir, en

principe, le rôle de soutien offensif derrièreLaslandes, Dugarry et last but not least, Paule-ta, Marc s’apparenta bien malgré lui à unchien dans un jeu de quilles et dans un systè-me (3-5-2) pas vraiment taillé pour lui. MaisElie Baup ne le laissa pas tomber pour autant.La preuve, avec 30 matches disputés,Williesera le cinquième Bordelais le plus souvent ali-gné mais dans une position inédite pour lui,sur le flanc droit. Baup s’en souvient encorefort bien. “Je lui avais demandé d’évoluer sur lecôté et comme il n’était pas du genre à faired’embrouille, il répondait toujours présentquand on avait besoin de lui.”

Adresser des centres avec une précision chi-rurgicale, manier l’art du dribble ou filer à lavitesse d’un guépard, Wilmots n’avait jamaismangé de ce pain-là, mais il s’adapta à ce con-texte inédit avec un certain bonheur tout enmisant sur son sens pointu de l’anticipationpour meubler très correctement son tableaude chasse (8 buts).Elie Baup n’eut donc qu’à se louer des servicesrendus par notre sélectionneur national. “Ildégageait quelque chose de très positif et soncomportement dans le vestiaire était lemêmeque sur le terrain. Avec son petit côté cham-breur, il créait à sa façon une dynamique, pré-cieuse dans lesmoments difficiles. Un bravegars, vraiment”, tout en se rappelant de sa dé-gaine: “Marc possédait une très grosse frappe.Pas fréquent à vrai dire.”Les années ont passé mais, estime réciproqueoblige, ils ne se sont jamais perdus de vue. Àtelle enseigne qu’un jour, Elie Baup a vu débar-quer chez lui un semi-remorque blindé de pi-quets de clôture affrété par Marc Wilmots. “Leconvoi était tellement énorme que le chauffeura eu toutes les peines pour effectuer sesmanœuvres d’accès et de déchargement.”Entre gentlemen farmers, l’amitié n’est pas unvain mot… lM. M.

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Marc WilmotsDate de naissance : 22/02/1969Lieu de naissance : JodoigneTaille : 1m84

CLUBS PROS

Ü 1987-1988 Saint-Trond(30 matches, 9 buts)Ü 1988-1991 KV Malines (87, 9)Ü 1991-1996 Standard (136, 67)Ü 1996-2000 Schalke 04 (104, 21)Ü 2000-2001 Bordeaux (30, 8)Ü 2001-2004 Schalke 04 (34, 6)

ÉQUIPE NATIONALE

Ü 1990-2002 Belgique (70,28)

PALMARÈS

Ü 1988 Supercoupe d’EuropeÜ 1989 Champion de BelgiqueÜ 1993 Coupe de BelgiqueÜ 1997 Coupe de l’UefaÜ 2002 Coupe d’Allemagne

DISTINCTIONSINDIVIDUELLES

Ü 1990 Jeune Pro de l’AnnéeÜ 2002 Trophée national duMérite sportifÜ 2002 All Star Team de la Coupedu Monde

Ü LE JOUEUR

“J’ai tenté de l’amener àprendre conscience des

bienfaits de la diététique. Il m’arépondu : Il me faut monentrecôte de 400 gr !”

Robert Waseige, le principal mentor de Wilmots

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ball allemand, davantage encore qu’à la PremierLeague.”

“IL AVAIT UNE PERSONNALITÉSI FORTE QU’ON AVAIT TOUSENVIE DE LE SUIVRE”

Schalke a en effetmarquéMarcWilmots. Etl’inverse est vrai. Mike Büskens, aujourd’huientraîneur du FortunaDüsseldorf, a été sonéquipier à Gelsenkirchen. “Marc était quel-qu’un de très ouvert, qui va facilement vers lesautres. Il avait une personnalité très forte : c’étaitun leader, quelqu’un qu’on a envie de suivre entoutes circonstances. Ce n’est pas surprenant qu’ilsoit devenu un vrai Königsblauen. S’il fait partieà jamais de l’histoire de Schalke, c’est parce quesamentalité collait parfaitement à celle du club.Mais je pense qu’il colle aussi à 100 % à la sélec-tion belge. Comme il l’avait fait à Schalke, il aréussi à unir tout lemonde pourmener la Belgi-que là où elle est. Il a su donner confiance et aveclui, cela nem’étonnerait pas que les Diablesaillent très loin au Brésil. Marc a réussi à trans-mettre à ses jeunes joueurs son envie. Il a réussi àles guider.”

Tout comme il avait été guidé lors du der-nier grand tournoi de la Belgique par RobertWaseige. Qui, en guise de conclusion recon-naît, honnête, qu’il n’a pas pu apprendregrand-chose àWilmots : “J’ai tenté de l’amener àprendre conscience des bienfaits de la diététique.Je me souviens dema première tentative sur le su-jet. Je me suis attiré cette réponse : – ilme fautmon entrecôte de 400 gr ! –Mais avec l’expé-rience et les blessures qu’il a subies, Marc étaitsuffisamment sérieux pour savoir ce qui était bonpour lui.”

Depuis,Wilmots a également appris ce quiétait bon pour les autres. Et surtout pour lesDiables.l M. D. et Jo.L.

x Bordeaux,20 juin 1998 :Wilmots faitparler sa forcede frappe etinscrit deuxbuts face auMexique (2-2).(PHOTONEWS)

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Les Diables en fête(PHOTO NEWS)

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Daniel Van Buytenet Marc Wilmots

(PHOTO NEWS)

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xMarcWilmots en1991, sousles couleursmalinoises.Il avait étéélu JeunePro del’Année lasaisonprécédente.(PHOTONEWS)

la dimension physique deMarcWilmots. On aainsi négligé de vanter ses qualités spécifiques defootballeur. CarMarc a toujours été un bonjoueur. Marc était, d’abord, un joueur de percus-sion très au-dessus de lamoyenne. On avait ten-dance, ici aussi, à le juger au nombre de buts qu’ilinscrivait. Ce faisant, on ne prenait pas lamesurede l’effritement qu’il occasionnait à la défense ad-verse en la pilonnant sans relâche comme il le fai-sait. Quand il évoluait dans l’axe, il constituaitune terrible arme de dissuasion pour l’adversai-re.”

Même siMarcWilmots n’a jamais brillédans le dribble court,même s’il n’usait pas sesforces dans des slaloms individuels qui, detoutemanière, n’étaient pas inclus dans sesgènes, le puissant Hesbignon excipait d’unepalette d’autres atouts : “Marc révélait un bonfeeling dans le jeu”, détaille encore RobertWa-seige. “Sa frappe de balle était plus qu’acceptableet bien supérieure à lamoyenne, son jeu de tête,qu’il n’a jamais travaillé spécifiquement, impres-sionnait l’adversaire. MaisWilmots révélait aussiun bon passing. Son timing était souvent excel-lent. Il sentait quand il devait adresser sa passepour que le ballon parvienne non sur les talons deson partenairemais dans sa foulée. Enfin, Marcn’a jamais rechigné à la tâche. Il avait à la fois lecoffre et lamentalité pour exercer un travail derécupération en reculant dans le jeu. Il ad’ailleurs parfois évolué commemédian offensif.Oui, Wilmots était un joueur assez complet. Ilétait capable de jouer presque n’importe où. Mê-me quand il occupait une position en retrait, ilfaisait office d’avant-centre. Son rayon d’actionétait plus étendu que d’aucuns l’ont toujours cru.”

Son principalmentor ne pouvait, évidem-ment, pas omettre de louer lamentalité exem-plaire duHesbignon : “Ce n’est pas par hasardqu’il a séduit Schalke 04. Il était destiné au foot-

“MARC DÉGAGEAITQUELQUE CHOSE”Elie Baup, l’actuel entraîneurde Marseille, a eu Wilmotssous ses ordres à Bordeaux

Le banc n’est pas devenu le seul point com-mun entre Marc Wilmots et son ancien men-tor au Parc Lescure, Elie Baup. Tous deux ontgrandi en rase campagne et au grand air ettous deux ont appris à cultiver très tôt les mê-mes valeurs d’honnêteté intellectuelle et debon sens qui font aujourd’hui d’eux des entraî-neurs écoutés et respectés.Au détour d’un récent déplacement de l’OMdans le Sud-Ouest, Elie Baup nous a complai-samment entrouvert la porte de son jardin se-cret pour évoquer ses souvenirs du Belge.Alors âgé de 31 ans, Wilmots avait signé uncontrat à Bordeaux portant sur quatre exerci-ces, mais il retourna à Schalke après seule-ment une campagne. Une explication à ce sé-jour écourté sur les bords de la Garonne ? Re-cruté par la direction bordelaise pour tenir, en

principe, le rôle de soutien offensif derrièreLaslandes, Dugarry et last but not least, Paule-ta, Marc s’apparenta bien malgré lui à unchien dans un jeu de quilles et dans un systè-me (3-5-2) pas vraiment taillé pour lui. MaisElie Baup ne le laissa pas tomber pour autant.La preuve, avec 30 matches disputés,Williesera le cinquième Bordelais le plus souvent ali-gné mais dans une position inédite pour lui,sur le flanc droit. Baup s’en souvient encorefort bien. “Je lui avais demandé d’évoluer sur lecôté et comme il n’était pas du genre à faired’embrouille, il répondait toujours présentquand on avait besoin de lui.”

Adresser des centres avec une précision chi-rurgicale, manier l’art du dribble ou filer à lavitesse d’un guépard, Wilmots n’avait jamaismangé de ce pain-là, mais il s’adapta à ce con-texte inédit avec un certain bonheur tout enmisant sur son sens pointu de l’anticipationpour meubler très correctement son tableaude chasse (8 buts).Elie Baup n’eut donc qu’à se louer des servicesrendus par notre sélectionneur national. “Ildégageait quelque chose de très positif et soncomportement dans le vestiaire était lemêmeque sur le terrain. Avec son petit côté cham-breur, il créait à sa façon une dynamique, pré-cieuse dans lesmoments difficiles. Un bravegars, vraiment”, tout en se rappelant de sa dé-gaine: “Marc possédait une très grosse frappe.Pas fréquent à vrai dire.”Les années ont passé mais, estime réciproqueoblige, ils ne se sont jamais perdus de vue. Àtelle enseigne qu’un jour, Elie Baup a vu débar-quer chez lui un semi-remorque blindé de pi-quets de clôture affrété par Marc Wilmots. “Leconvoi était tellement énorme que le chauffeura eu toutes les peines pour effectuer sesmanœuvres d’accès et de déchargement.”Entre gentlemen farmers, l’amitié n’est pas unvain mot… lM. M.

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ball allemand, davantage encore qu’à la PremierLeague.”

“IL AVAIT UNE PERSONNALITÉSI FORTE QU’ON AVAIT TOUSENVIE DE LE SUIVRE”

Schalke a en effetmarquéMarcWilmots. Etl’inverse est vrai. Mike Büskens, aujourd’huientraîneur du FortunaDüsseldorf, a été sonéquipier à Gelsenkirchen. “Marc était quel-qu’un de très ouvert, qui va facilement vers lesautres. Il avait une personnalité très forte : c’étaitun leader, quelqu’un qu’on a envie de suivre entoutes circonstances. Ce n’est pas surprenant qu’ilsoit devenu un vrai Königsblauen. S’il fait partieà jamais de l’histoire de Schalke, c’est parce quesamentalité collait parfaitement à celle du club.Mais je pense qu’il colle aussi à 100 % à la sélec-tion belge. Comme il l’avait fait à Schalke, il aréussi à unir tout lemonde pourmener la Belgi-que là où elle est. Il a su donner confiance et aveclui, cela nem’étonnerait pas que les Diablesaillent très loin au Brésil. Marc a réussi à trans-mettre à ses jeunes joueurs son envie. Il a réussi àles guider.”

Tout comme il avait été guidé lors du der-nier grand tournoi de la Belgique par RobertWaseige. Qui, en guise de conclusion recon-naît, honnête, qu’il n’a pas pu apprendregrand-chose àWilmots : “J’ai tenté de l’amener àprendre conscience des bienfaits de la diététique.Je me souviens dema première tentative sur le su-jet. Je me suis attiré cette réponse : – ilme fautmon entrecôte de 400 gr ! –Mais avec l’expé-rience et les blessures qu’il a subies, Marc étaitsuffisamment sérieux pour savoir ce qui était bonpour lui.”

Depuis,Wilmots a également appris ce quiétait bon pour les autres. Et surtout pour lesDiables.l M. D. et Jo.L.

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L’entraîneur de club“ÀLAFOISAU-DESSUSDESESJOUEURSETAUMILIEUD’EUX”Devenu entraîneur principal du jour au lendemain à l’âge de 34 ans à Schalke 04,Wilmots s’est très vite imposé une ligne de conduite. Il n’a ensuite eu qu’une seuleautre expérience en tant que T1 de club : à Saint­Trond. Mais ses ambitions necadrèrent pas avec les moyens mis à sa disposition par Roland Duchâtelet…

Sa première expérience d’entraîneur,MarcWilmots ne l’avait pas vraimentvue arriver. Le 26mars 2003, il estnommé entraîneur principal de Schal-

ke suite au licenciement de Frank Neubarth.Quatre jours plus tôt, il avait encore joué 22minutes contreMunich 1860. Mais cette sai-son-là, contrarié par des blessures, il n’avaitdisputé que dix rencontres.

“Je peux davantage aider le club en tantqu’entraîneur que sur le terrain”, lançaWil-mots. “Je veux une équipe comme en 1997,qui s’engage sans condition pour ceclub et s’identifie à Schalke 04.”Un discours qui le suivra…

Deuxmois plus tard, lenéocoach termine soninterim de deuxmoispar un succès contrele BayernMunich.Son successeur àGelsenkirchen, uncertain JuupHeynckes, se per-met de critiquerle travail deWilmots : “Lesjoueursn’étaient pasen ordre physi-quement.”

Mais cesmêmesjoueurs sont lespremiers à défen-dreWilmots. L’ancienDiable Nico Van Kerc-khoven était à Schalkequand son compatrio-te a repris l’équipe enmain. Il témoigne :

“Juger Wilmots sur cette première expérience, ceserait injuste. Passer de joueur à entraîneur si

subitement, surtout dans cecontexte délicat, c’est trèscompliqué. Car dans cecas-là, beaucoup dejoueurs voient en lui unancien équipier, un garsen short aumilieu d’eux.Je vois queMarc a tiré desleçons de cette première ex-périence. Il a grandi, il s’est

affirmé dans ce rôle decoach.”

L’année sui-vante, Wilmotsreçut sa chancecomme T1 à Saint-Trond. Dimitri deCondé fut l’un deses joueurs : “J’avaisdéjà joué avec lui eten fait, il avait très

peu changé. Quand j’avais débarqué au Stan-dard, j’avais 18 ans et lui était capitaine. Dans lesstages, je partageais sa chambre. D’habitude,dans ces rassemblements, les anciens s’arran-gent pour rester entre eux. MarcWilmots a tenu àprendre soin demoi. le petit nouveau. Il m’a dit :tu restes avecmoi pendant deuxmois puis jete laisserai devenir autonome. Cette attitudereflète la personnalité de ce gars bien et il a gar-dé lamême approche en tant qu’entraîneur. Il esthyper fort sur le plan psychologique. Dès quel’Union belge l’a intronisé coach des Diables, j’aiété convaincu qu’il réussirait. MarcWilmots saitcomment prendre chaque joueur. Il connaît à laperfection lamentalité wallonne et la mentalitéflamande. C’est peut-être son jeune âge qui luipermet cette prouesse : il arrive à être à la foisau-dessus des joueurs et aumilieu d’eux.”

La recette semble bonne,mais lamayonnai-se ne prend pas dans le Limbourg. Roland Du-châtelet, qui avait dans un premier tempsdonné carte blanche àWilmots, décide des’en séparer. “Marc avait ses idées et il leur esttoujours resté fidèle”, raconte GuyMangels-chots, alors directeur technique du STVV, quin’avait pas la réputation d’être un grand fandeWilmots. “Il mettait tous les joueurs sur lemême pied. Il savait très bien dans quelle direc-tion il voulait aller. Le souci, c’est que nous n’avi-ons pas les moyens de réaliser ses plans ! Nousavons dû intervenir…”

Cette volonté de professionnaliser son en-vironnement de travail, Wilmots pourra fina-lement la réaliser huit ans plus tard, en équi-pe nationale…l B. D. et M. D.

x En mars 2003, alorsâgé de 34 ans, MarcWilmots s’est vu offrir le posted’entraîneur de Schalke. (PHOTONEWS)

“Marc avait toutes les qualitéspour réussir en politique.Peut-être trop, même…”

Louis Michel, qui l’avait convaincu de s’engager avec le MR

REP

OR

TER

S

ÉQUIPES ENTRAÎNÉES

Ü 2003 Schalke (T1)Ü 2004-2005 Saint-Trond (T1)Ü 2009-2012 Belgique (T2)Ü 2012-… Belgique (T1)

Ü LE COACH

“Wilmots était hyper fort surle plan psychologique, mais ill’était déjà comme joueur”

Dimitri de Condé, qui a joué sous ses ordres à Saint-Trond

REP

OR

TER

S

Le sénateur“LAPOLITIQUEÉTAITTROPLENTEPOURLUI”Marc Wilmots a été élu sénateur en 2003. Mais la vie politique ne lui a pasvraiment plu et il l’a quittée après deux ans. Au grand regret de Louis Michel etd’Alain Courtois, qui voyaient en lui le symbole parfait du Belge

La venue deMarcWilmots dans lesrangs duMR reste l’un des plus groscoupsmarketing de la famille politi-que. Revenant de la Coupe duMonde

2002, il était un héros pour la nation. “Il repré-sentait le Belge”, se souvient Alain Courtois. “Lepetit à qui on a refusé la victoire face au Brésil.Les élections arrivaient un an plus tard et il avaitatteint une cote de popularité incroyable car laBelgique se retrouvait en lui. Il avait l’air sympa,entier. Le beau-fils idéal.”

La personne qui l’a convaincu de se lanceren politique, c’est LouisMichel. L’ancien pré-sident duMR et ex-bourgmestre de Jodoignes’en explique : “Il avait arrêté sa carrière dejoueur et je l’ai sollicité pour m’aider en politiqueet plus précisément pour le sport. Selonmoi, il in-carnait le volontarisme et ses actes traduisaientnos valeurs.”

Élu avec un scoremirobolant (plus de100.000 voix de préférence !), Wilmots entre-prit de lancer les chèques sport. Un projet dedons financiers pour permettre aux plus dé-munis d’être aidés afin de pouvoir s’adonnerà une activité sportive. Le projet fut finale-ment oublié avant d’être relancé plus tard pard’autres pour les CPAS. “Des détails ont bloqué

le projet que nous avions”, expose Courtois.“C’est parti en cacahuètes et Marc était déçu. Il arapidement compris que la politique n’avait curedu sport. Ce n’est pas une priorité, il ne sert qu’àse montrer quand tout va bien. Lors de la finalede Roland-Garros 2003 entre Henin et Clijsters, ceque j’appelle le TGV (tout le gouvernement vient)était là. Aucun d’eux ne s’était soucié du com-ment ces deux gamines s’étaient retrouvées à untel niveau.”

“ENTRE UN BON MATCH OU DES HEURESDE DISCUSSION, LE CHOIX ÉTAIT VITE FAIT…”

Deux ans après son entrée en fonction,MarcWilmots voulut claquer la porte. Sanssuppléant, il demanda d’abord de conserverson postemais sans percevoir de salaire. Cettepropositionmit la classe politique en émoi etfut refusée. Il quitta donc son poste. La politi-que n’était pas unmonde fait pour lui. “Elledivise et lui rassemble”, selon Courtois. Allerparler à l’un ou à l’autre débattre sur du détaildurant de longues heures sans faire avancerles choses… Très peu pour lui. “Le MR n’a passu gérer Wilmots”, avoue Courtois. “Il est honnê-te et dit ce qu’il pense. Il lui faut du résultat.”LouisMichel détaille : “La politique était troplente pour Marc. Lui voulait faire bouger les cho-ses, il n’est pas un homme de palabres. La politi-que est frustrante à ce niveau-là. Même en tantque sénateur, si on lui offrait un bonmatch defootball ou des discussions à rallonge sur un arti-cle de loi, son choix était vite fait. Le football estdans son ADN. Après, Marc a tourné la pagemaissans rancune. Je pense que son expérience lui aété bénéfique.”

Wilmots retira en effet du positif de cetteexpérience. Son discours actuel semble fairepreuve d’une certainemaîtrise empruntée àson ancien job. “Ce qu’il fait transpire la politi-que”, poursuit LouisMichel. “Il résume un tasd’atouts en une seule personne. Il ne se met pasen avant. Il avait toutes les qualités, et mêmepeut-être trop de qualités, pour faire carrière enpolitique.”

Alain Courtois n’hésite pas à parler d’unnouveau Guy Thijs. “Sauf que l’élève a dépasséle maître car Guy Thijs parlait pour ne rien dire.Wilmots, lui, dit ce qu’il pense, mais le dit d’unemanière différente à son vestiaire ou au public. Ilest maître en terme de communication.”

MaisWilmots est avant tout un rassem-bleur, un homme qui n’a pas peur de prendredes décisions. “Sa première avec les Diables futde stopper la scission des tables entre Flamandset Wallons”, conclut Courtois. “Il s’en fout de ça.Il unit ses troupes. Wilmots, c’est le consensus àla Belge.”l R. VP.

xMarc Wilmots semble songeuralors qu’il siège au Sénat. Peut-être pensait-ildéjà à quitter un monde qui le décevait... (REPORTERS)

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“Marc avait toutes les qualitéspour réussir en politique.Peut-être trop, même…”

Louis Michel, qui l’avait convaincu de s’engager avec le MR

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Le sénateur“LAPOLITIQUEÉTAITTROPLENTEPOURLUI”Marc Wilmots a été élu sénateur en 2003. Mais la vie politique ne lui a pasvraiment plu et il l’a quittée après deux ans. Au grand regret de Louis Michel etd’Alain Courtois, qui voyaient en lui le symbole parfait du Belge

La venue deMarcWilmots dans lesrangs duMR reste l’un des plus groscoupsmarketing de la famille politi-que. Revenant de la Coupe duMonde

2002, il était un héros pour la nation. “Il repré-sentait le Belge”, se souvient Alain Courtois. “Lepetit à qui on a refusé la victoire face au Brésil.Les élections arrivaient un an plus tard et il avaitatteint une cote de popularité incroyable car laBelgique se retrouvait en lui. Il avait l’air sympa,entier. Le beau-fils idéal.”

La personne qui l’a convaincu de se lanceren politique, c’est LouisMichel. L’ancien pré-sident duMR et ex-bourgmestre de Jodoignes’en explique : “Il avait arrêté sa carrière dejoueur et je l’ai sollicité pour m’aider en politiqueet plus précisément pour le sport. Selonmoi, il in-carnait le volontarisme et ses actes traduisaientnos valeurs.”

Élu avec un scoremirobolant (plus de100.000 voix de préférence !), Wilmots entre-prit de lancer les chèques sport. Un projet dedons financiers pour permettre aux plus dé-munis d’être aidés afin de pouvoir s’adonnerà une activité sportive. Le projet fut finale-ment oublié avant d’être relancé plus tard pard’autres pour les CPAS. “Des détails ont bloqué

le projet que nous avions”, expose Courtois.“C’est parti en cacahuètes et Marc était déçu. Il arapidement compris que la politique n’avait curedu sport. Ce n’est pas une priorité, il ne sert qu’àse montrer quand tout va bien. Lors de la finalede Roland-Garros 2003 entre Henin et Clijsters, ceque j’appelle le TGV (tout le gouvernement vient)était là. Aucun d’eux ne s’était soucié du com-ment ces deux gamines s’étaient retrouvées à untel niveau.”

“ENTRE UN BON MATCH OU DES HEURESDE DISCUSSION, LE CHOIX ÉTAIT VITE FAIT…”

Deux ans après son entrée en fonction,MarcWilmots voulut claquer la porte. Sanssuppléant, il demanda d’abord de conserverson postemais sans percevoir de salaire. Cettepropositionmit la classe politique en émoi etfut refusée. Il quitta donc son poste. La politi-que n’était pas unmonde fait pour lui. “Elledivise et lui rassemble”, selon Courtois. Allerparler à l’un ou à l’autre débattre sur du détaildurant de longues heures sans faire avancerles choses… Très peu pour lui. “Le MR n’a passu gérer Wilmots”, avoue Courtois. “Il est honnê-te et dit ce qu’il pense. Il lui faut du résultat.”LouisMichel détaille : “La politique était troplente pour Marc. Lui voulait faire bouger les cho-ses, il n’est pas un homme de palabres. La politi-que est frustrante à ce niveau-là. Même en tantque sénateur, si on lui offrait un bonmatch defootball ou des discussions à rallonge sur un arti-cle de loi, son choix était vite fait. Le football estdans son ADN. Après, Marc a tourné la pagemaissans rancune. Je pense que son expérience lui aété bénéfique.”

Wilmots retira en effet du positif de cetteexpérience. Son discours actuel semble fairepreuve d’une certainemaîtrise empruntée àson ancien job. “Ce qu’il fait transpire la politi-que”, poursuit LouisMichel. “Il résume un tasd’atouts en une seule personne. Il ne se met pasen avant. Il avait toutes les qualités, et mêmepeut-être trop de qualités, pour faire carrière enpolitique.”

Alain Courtois n’hésite pas à parler d’unnouveau Guy Thijs. “Sauf que l’élève a dépasséle maître car Guy Thijs parlait pour ne rien dire.Wilmots, lui, dit ce qu’il pense, mais le dit d’unemanière différente à son vestiaire ou au public. Ilest maître en terme de communication.”

MaisWilmots est avant tout un rassem-bleur, un homme qui n’a pas peur de prendredes décisions. “Sa première avec les Diables futde stopper la scission des tables entre Flamandset Wallons”, conclut Courtois. “Il s’en fout de ça.Il unit ses troupes. Wilmots, c’est le consensus àla Belge.”l R. VP.

xMarc Wilmots semble songeuralors qu’il siège au Sénat. Peut-être pensait-ildéjà à quitter un monde qui le décevait... (REPORTERS)

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“ILALLAITDROITAUBUT,ETC’ESTCEQUIPLAISAIT”

Pendantd’innombrables

matches et quatregrands tournois,

Rodrigo Beenkensa formé avec Marc

Wilmots un binômetrès apprécié du public.

Une expériencequi a permis au futur

sélectionneurde mieux connaître lesmédias, de faire passer

des messages courtset aussi d’étayer

son bagage tactique

Mêmequand il n’avait pas de club,MarcWilmots n’est jamais restéloin du football. Entre 2005et 2012, il a ainsi été consultant

télé.“À l’époque, Belgacom venait d’obtenir les

droits du championnat belge et dès cemoment, laRTBF a diffusé en direct lematch du dimanche”, sesouvient Rodrigo Beenkens. “On voulait com-menter ces rendez-vous en duo, comme Remy etColonval à l’époque de Canal. C’était tout à faitnouveau pour la RTBF : seuls Delire et Thansl’avaient un peu fait pendant l’Euro 2004. Le choixdeWilmots a été une décision personnelle. Nousavions déjà un bon feeling professionnel quand ilétait joueur. Au final, nous avons couvert deuxCoupes duMonde et deux Euros ensemble. Il a étéd’une loyauté jamais vue…Plus que des automa-tismes, nous avions une vraie complicité. Pendantle direct, il memettait parfois des coups de coude.J’ai dû lui demander de se calmer parce qu’uncoup de coude deWilmots, ça peut vous envoyerassez loin de votre poste de commentateur ! S’ilplaisait au public, car il était dans ce job comme ilest dans la vie : il va droit au but. Parfois, avec sesgros sabots, il mettait les pieds dans le plat. Il nemanquait pas non plus d’humour. Notre premiermatch ensemble a été un Lokeren - Standard arrê-té à cause d’un orage après 20minutes. Marc aalors dit sur antenne : attention,mesdames, voshommes vont rentrer plus tôt que prévu à lamaison aujourd’hui !”

Au fil du temps,Wilmots a trouvé sesmar-

ques dans ce nouveaumonde : celui desmé-dias. “Il a découvert l’envers du décor. Avant, ilpensait, comme beaucoup de joueurs, que lesjournalistes avaient un peu la belle vie. Il a consta-té lui-même que cela représentait en fait beau-coup de boulot. Il a aussi appris à penser commeun journaliste. Cela entre en compte aujourd’huiquand il prend des décisions impopulaires. Com-me quand il a décidé d’aller en stage aux États-Unis enmai. Avant, il aurait dit : jem’en fous.Mais là, les réactions desmédias l’ont un peu tra-cassé. Il a aussi appris que dix phrases de 20 se-condes valaientmieux qu’une longue phrase dedeuxminutes. Ça aussi, je pense que ça l’aide en-core pour délivrer sesmessages.”

“J’AI PERDU MON PÈRE LA VEILLEDE LA FINALE DE L’EURO. SANS LUI,JE N’AURAIS PAS PU LA COMMENTER”

Pendant leurs aventures communes, Rodri-go Beenkens a aussi été au premier rang pourconstater les connaissances tactiques deWil-mots. Alors qu’on lui a souvent reproché d’enmanquer. “Jeme rappelle plus particulièrementd’un quart de finale de l’Euro à Bâle entre la Rus-sie et les Pays-Bas. En préparant lematch, Marcm’avait dit : si van Basten ne change pas sonsystème, il va en prendre trois ou quatre. Aprèscinqminutes de jeu, j’ai compris qu’il avait eu rai-son. Résultat : la Russie a surclassé lesOranjepour s’imposer 3-1.”

La dernièremission de consultant deWil-mots a été l’Euro 2012, alors qu’il venait d’avoir

été nommé sélectionneur fédéral. “Il a dit qu’ils’était engagé et a tenu à honorer sa promesse.Après, bien sûr, nous avons fixé des règles. Ceuxqui croient que j’ai la composition des Diablesavant tout lemonde se trompent ! Je n’oseraismê-me pas lui demander. Je n’ai pas de passe-droit.Mais évidemment, on n’efface pas le passé. LorsduMondial 2006, nous avons fait 15.000 kilomè-tres ensemble dans lamême voiture. La veille de lafinale de l’Euro, j’ai perdumon père. Si j’ai réussi àcommenter cematch, c’est grâce à lui. Depuis,malgré son succès, Marc est clairement resté lemême homme.”l B. D.

xMarc Wilmots etRodrigo Beenkens lorsd’un match de Coupe

Uefa entre Anderlecht etTottenham, en 2007.

(PHOTONEWS)

“Marc traduisait mes propos :il était clair et concis. Et il avaittellement d’énergie qu’elle lui

sortait des oreilles…”Dick Advocaat, fan numéro un de Wilmots

“ Il m’envoyait parfoisun coup de coude. J’ai dû luidemander de se calmer !”

Rodrigo Beenkens, qui a commenté

quatre grands tournois aux côtés de Marc Wilmots

REP

OR

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“ILAVAITDÉJÀL’ÂMED’UNT1”Quand Dick Advocaat avait éténommé sélectionneur, il ne luiavait pas fallu plus de cinqminutes pour désigner MarcWilmots comme adjoint. Les deuxhommes regardaient exactementdans la même direction. On nepeut pas en dire autant du duoWilmots­Leekens…

éloignée. Il y eut quelques divergences de vue,notamment sur le casHazard. Ce qui était aus-si frustrant pourWilmots –même s’il ne le dirapas – c’est qu’il bossait commeun T1, sans enavoir le pouvoir de décision.

Même sur le ton de la boutade, il y a beau-coupde vérité quandRodrigo Beenkens affir-me : “J’ai déjà dit àMarc qu’il n’avait pas l’âmed’un adjoint. Il a la personnalité d’un T1. Le seulendroit où il est T2, c’est à lamaison !”

Ce que confirme Philippe VandeWalle. Ce-lui-ci n’a pas vraiment quittéWilmots dans lesmeilleurs termes en janvier dernier. D’où safranchise : “MarcWilmots aime bien décider, dis-tribuer les cartes. Il veille toujours à ce que les faitslui donnent raison. Sa plus grande jouissance pro-fessionnelle, il la retire quand lematch s’est dérou-lé comme il l’avait prévu. Quand un joueur a ré-pondu exactement à ce qu’il lui a demandé…”

Jusqu’enmai 2012, les exigences de l’adjointtranchaient singulièrement avec laméthodeold schooldu sélectionneur. Puis Georges Lee-kens a décidé de partir pour Bruges. La nouvel-le vie deMarcWilmots pouvait commencer. Ilne s’imaginait sans doute pas qu’il allait telle-ment s’y épanouir...l B. D. et M. D.

PHO

TO

NEW

S

Je n’ai pas de regret.Mondé-part n’a fait que des gagnants.”Tels ont été les propos, nonsans une pointe d’ironie, tenuspar Dick Advocaat à la VRT la

semaine dernière quand on lui a demandé s’ilavait regretté d’avoir quitté les Diables en2010. Le petit général était par contre totale-ment sérieux quand il affirmait : “Le point posi-tif, c’est qu’un coach fantastique s’est révélé : MarcWilmots.”

SiWilly a rejoint le staff de l’équipe nationa-le, en 2009, c’est en effet grâce au petit général.Qui explique son choix de l’époque : “Je con-naissaisMarc en tant que joueur. J’avais beau-coup de respect pour lui et c’est justement un ex-joueur que je voulais comme assistant. Quand sonnom est arrivé sur la table, j’ai su que c’était lebon. Nous n’avons pas eu besoin de discuter plusde cinqminutes pour nousmettre d’accord. Marcparle de football de lamême façon que je le fais.Nous voulions lesmêmes choses.”

À savoir : la rigueur, la discipline et la fran-chise. Très vite, celui que l’on surnomma l’Avo-cat des Diables a vu enWilmots un successeurpotentiel.

“J’ai vu assez vite queMarc avait tout pour de-venir un coach principal. Il avait tellement d’éner-gie qu’elle lui sortaitmême des oreilles. Comme ilétait amené à traduiremes propos en français, ildevait s’adresser au groupe. Il était très clair etconcis, tout commemoi. J’avais la plus grandeconfiance en lui.”

Quand il a succombé à l’appel des doubles etquitté la sélection belge aprèsmoins de huitmois, Dick Advocaat a donc été logique aveclui-même. Il avait alors claméhaut et fort :“MarcWilmots est le successeur idéal àmes yeux.Il m’a énormément aidé. En plus de cela son volu-me de travail est impressionnant, et il maîtrisetoutes les langues, ou presque. Il est aussi trèsbien accepté par le groupe…”

Avec Leekens, il n’y a pas eu lamême sym-biose. Les deux hommes ont certes cohabité,mais leur philosophie de travail était assez

L’adjoint

Le consultant

DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

14 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 15

x 12 octobre 2009 à Diegem :Willy et Tricky Dickse marrent. Ils travaillent ensemble depuis moinsd’un mois, mais semblent déjà sur la mêmelongueur d’ondes. (PHOTONEWS)

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“Marc traduisait mes propos :il était clair et concis. Et il avaittellement d’énergie qu’elle lui

sortait des oreilles…”Dick Advocaat, fan numéro un de Wilmots

“ILAVAITDÉJÀL’ÂMED’UNT1”Quand Dick Advocaat avait éténommé sélectionneur, il ne luiavait pas fallu plus de cinqminutes pour désigner MarcWilmots comme adjoint. Les deuxhommes regardaient exactementdans la même direction. On nepeut pas en dire autant du duoWilmots­Leekens…

éloignée. Il y eut quelques divergences de vue,notamment sur le casHazard. Ce qui était aus-si frustrant pourWilmots –même s’il ne le dirapas – c’est qu’il bossait commeun T1, sans enavoir le pouvoir de décision.

Même sur le ton de la boutade, il y a beau-coupde vérité quandRodrigo Beenkens affir-me : “J’ai déjà dit àMarc qu’il n’avait pas l’âmed’un adjoint. Il a la personnalité d’un T1. Le seulendroit où il est T2, c’est à lamaison !”

Ce que confirme Philippe VandeWalle. Ce-lui-ci n’a pas vraiment quittéWilmots dans lesmeilleurs termes en janvier dernier. D’où safranchise : “MarcWilmots aime bien décider, dis-tribuer les cartes. Il veille toujours à ce que les faitslui donnent raison. Sa plus grande jouissance pro-fessionnelle, il la retire quand lematch s’est dérou-lé comme il l’avait prévu. Quand un joueur a ré-pondu exactement à ce qu’il lui a demandé…”

Jusqu’enmai 2012, les exigences de l’adjointtranchaient singulièrement avec laméthodeold schooldu sélectionneur. Puis Georges Lee-kens a décidé de partir pour Bruges. La nouvel-le vie deMarcWilmots pouvait commencer. Ilne s’imaginait sans doute pas qu’il allait telle-ment s’y épanouir...l B. D. et M. D.

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Je n’ai pas de regret.Mondé-part n’a fait que des gagnants.”Tels ont été les propos, nonsans une pointe d’ironie, tenuspar Dick Advocaat à la VRT la

semaine dernière quand on lui a demandé s’ilavait regretté d’avoir quitté les Diables en2010. Le petit général était par contre totale-ment sérieux quand il affirmait : “Le point posi-tif, c’est qu’un coach fantastique s’est révélé : MarcWilmots.”

SiWilly a rejoint le staff de l’équipe nationa-le, en 2009, c’est en effet grâce au petit général.Qui explique son choix de l’époque : “Je con-naissaisMarc en tant que joueur. J’avais beau-coup de respect pour lui et c’est justement un ex-joueur que je voulais comme assistant. Quand sonnom est arrivé sur la table, j’ai su que c’était lebon. Nous n’avons pas eu besoin de discuter plusde cinqminutes pour nousmettre d’accord. Marcparle de football de lamême façon que je le fais.Nous voulions lesmêmes choses.”

À savoir : la rigueur, la discipline et la fran-chise. Très vite, celui que l’on surnomma l’Avo-cat des Diables a vu enWilmots un successeurpotentiel.

“J’ai vu assez vite queMarc avait tout pour de-venir un coach principal. Il avait tellement d’éner-gie qu’elle lui sortaitmême des oreilles. Comme ilétait amené à traduiremes propos en français, ildevait s’adresser au groupe. Il était très clair etconcis, tout commemoi. J’avais la plus grandeconfiance en lui.”

Quand il a succombé à l’appel des doubles etquitté la sélection belge aprèsmoins de huitmois, Dick Advocaat a donc été logique aveclui-même. Il avait alors claméhaut et fort :“MarcWilmots est le successeur idéal àmes yeux.Il m’a énormément aidé. En plus de cela son volu-me de travail est impressionnant, et il maîtrisetoutes les langues, ou presque. Il est aussi trèsbien accepté par le groupe…”

Avec Leekens, il n’y a pas eu lamême sym-biose. Les deux hommes ont certes cohabité,mais leur philosophie de travail était assez

L’adjoint

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x 12 octobre 2009 à Diegem :Willy et Tricky Dickse marrent. Ils travaillent ensemble depuis moinsd’un mois, mais semblent déjà sur la mêmelongueur d’ondes. (PHOTONEWS)

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