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Rapport de licence Espaces partagés ou le comment être ensemble Jury: Didier Rebois Chris Younes Clémentine Duquay Semestre 6 ENSAPLV

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Rapport de licence

Espaces partagésou le comment être ensembleJury: Didier Rebois Chris Younes

Clémentine DuquaySemestre 6ENSAPLV

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Sommaire Introduction

I. L’espace public, premier lieu du partage .................................... 6

1) La rue comme renoncement ? 2) La résurgence de la sphère privée 3) Les espaces de proximité dans l’espace public 4) La rue comme prolongement du logement 5) Exercice de plastique et de projet

II. L’espace privé, un autre espace public ?...................................... 17

1) L’échelle des espaces intermédiaires ou de voisinage de proximité 2) L’échelle de l’appartement, de la maison

III. Les conditions du partage ................................................................ 27

1) Les acteurs du partage 2) Une certaine forme de communautarisme? 3) L’influence des cultures

IV. Les rôles de l’architecte et des usagers ....................................... 29

1) L’exemple de l’habitat participatif

Conclusion

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Introduction

On peut communément entendre par espaces partagés celui de la rue: la rue est par excellence le domaine du public, on y partage l’espace –public- pour quelques instants, le temps de se rendre à son lieu de tra-vail, d’aller chercher son pain ou encore de déposer une lettre à la poste. On croise des individus inconnus avec lesquels il faut s’accommoder du partage du trottoir, du banc, du passage clouté, de l’arrêt de bus etc.

Dans la vie de tous les jours, nous partageons des lieux, des espaces -dans le domaine du privé- sans spécialement y faire attention, sans s’en rendre compte, ou en jugeant que cela n’est pas digne d’intérêt voire même que ce partage est nocif ou porteur de conflits. La cage d’escalier, l’ascenseur, le palier, l’entrée de l’immeuble sont autant d’espaces que l’on partage sans véritablement en avoir conscience : c’est un partage d’espaces privés mais communs.

A l’échelle de l’appartement, de la maison (qu’elle soit résidence prin-cipale ou secondaire, de vacance), de nombreux espaces sont partagés, d’une manière tellement évidente qu’on ne questionne plus leurs usages, ni l’intérêt de ce partage, et les éventuels changements à apporter…

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A la première échelle des espaces partagés publics en découle donc une deuxième, celle des espaces privés où l’on distingue les espaces de voisi-nage de proximité et les espaces véritablement privés du logement, de la maison. Cependant le partage ne s’opère pas de la même manière, n’in-duit pas forcément les mêmes usages, pratiques… D’autant plus que ce partage est conditionné par ses acteurs, et par la conception architectu-rale des espaces.

Ce thème des espaces partagés s’est imposé car en regardant de manière approfondie mes différents projets sur mes trois années de licence, j’ai constaté que presque tous, globalement, traitaient, à au moins une des échelles précédentes, de la création d’espaces partagés. Par ce rapport de licence, je cherche donc à interroger les différentes facettes de l’être en-semble et les conditions de sa mise en oeuvre.

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L’espace public, premier lieu du partage

La rue comme renoncement ?

« L’alignement parallèle de deux séries d’immeubles détermine ce que l’on appelle une rue : la rue est un espace bordé, généralement sur ses deux plus longs côtés, de maisons ; la rue est ce qui sépare les maisons les unes des autres, et aussi ce qui permet d’aller d’une maison à l’autre, soit en longeant, soit en traversant la rue. [ …] A l’inverse des immeubles qui appartiennent presque toujours à quelqu’un, les rues n’appar-tiennent en principe à personne. Elles sont partagées, assez équitablement, entre une zone ré-servée aux véhicules automobilistes, et que l’on nomme la chaussée, et deux zones, évidemment plus étroites, réservées aux piétons, que l’on nomme les trottoirs. Un certain nombre de rues sont entièrement réservées aux piétons, soit d’une façon permanente, soit pour certaines occasions particulières. Les zones de contact entre la chaussée et les trottoirs permettent aux automobilistes qui désirent ne plus circuler de se garer. » Georges Perec, Espèces d’espaces.

Comme la définition de Georges Perec, il s’agit de considérer dans un premier temps la rue comme lieu de partage de différents modes de transports : l’automobile, les piétons, mais aussi les vélos, les motos, les skates, les rollers, les poussettes… Cette multiplicité requiert des lois, des codes, nous ne faisons pas n’importe quoi dans la rue : aux passages cloutés, nous sommes cen-sés attendre le ‘’bonhomme vert’’, ne pas marcher sur les pistes cyclables –au risque de se faire klaxonner et regarder assez mal, dans le meilleur des cas-, d’autres règles sont parfois tacites (simplifier le passage de personnes aveugles, âgées, des femmes enceintes, laisser sa place de banc…)

Le respect de ces règles implique ainsi un certain renoncement de son individualité afin que l’être ensemble dans l’espace public puisse s’y réaliser. Ce renoncement est nécessaire, il permet la mise en place d’une raison, d’une norme universelle, d’un sens commun, capable de rendre possible la vie en société.

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La résurgence de la sphère privée

Cependant, on remarque que la sphère du privé est loin d’être absente de l’espace public ; le privé reste constamment à la surface de nos comportements dans l’espace public, il interagit avec le public, il nous guide même parfois.

En effet, que représentent les activités suivantes, sinon un surgissement d’activités, d’intérêts… privés dans l’espace public : répondre à une conversation téléphonique dans la rue, sauter dans le bras d’une connaissance, heureux (-se) d’une rencontre fortuite, se balader avec ses écouteurs en dansant légèrement, parler à la terrasse d’un café, se remaquiller en attendant le bus…

Nous agissons donc dans l’espace public selon nos intérêts privés qui nous sont propres, mais une certaine morale nous guide, un sens du commun, ou des devoirs citoyens.

On peut même parler dans certains cas de « tyrannie de l’intimité » (Richard Sennett) tant les situations de promiscuité et de croisement sont multipliées. Les règles personnelles prennent alors le pas sur les intérêts et le sens communs, c’est une aussi une forme de repli sur soi.

Les espaces de proximité

De nombreux espaces sont ainsi gérés en rapport aux caractères privé et public. Les parcs, les ter-rasses, les places, les marchés… sont un entremêlas de fonctions, d’usages, d’intérêts différents (et parfois divergents). La rue devient le lieu ou individualité et collectivité se fondent l’un dans l’autre. Cette coexistence s’avère parfois être problématique : le cafetier cherche à étendre sa terrasse, au détriment des passants et autres usagers du trottoir ; le groupe de yoga prend place sur la pe-louse du parc et s’accapare l’espace, dérangeant les familles en train de pique-niquer ; les nou-veaux « bobos » du 19ème arr. qui viennent le dimanche déjeuner le long du canal rencontrent des groupes de jeunes du quartier, moins enclins à « jouer à la dinette ».

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La notion de partage dans des espaces de proximité implique un niveau de partage différent, adapté aux pratiques induises dans ce types d’espaces. En effet, dans un parc ou à la terrasse d’un café, on partage avec l’autre au moins le(s) même(s) usage (s) (courir aux Buttes-Chaumont, pro-mener son chien, prendre un thé en lisant son journal ou papoter avec ses copines avec un capuc-cino…), c’est un niveau de partage plus élevé que dans l’espace de la rue, qui reste beaucoup plus impersonnel.

Thierry Paquot dans son ouvrage ‘ L’espace public ‘, met en avant le fait que depuis quelques temps, les espaces publics soient ceux que « le public -ou des publics- fréquente indépendam-ment de leur statut juridique ». Ainsi il désigne comme espaces publics des lieux privés ouverts accessibles au public tels des centres commerciaux, des galeries marchandes, des cafés de mu-sée… Ces lieux sont fondamentalement privés, et leur but souvent lucratif le montre bien, cepen-dant de par leurs usages, leurs pratiques, ils intègrent une manière du public : certes les usagers y viennent pour répondre à des besoins personnels (faire ses courses, aller voir telle exposition…) mais ils cherchent aussi à assouvir un besoin de sociabilité, d’être ensemble, de partager avec des inconnus. En effet aller au café pourrait très bien se remplacer par un café pris à la maison dans son fauteuil (moins cher et sûrement plus confortable) mais il manque tout simplement le fait de partager l’ambiance du café, d’observer les gens qui y sont posés, même si bien souvent aucune conversation n’est engagée avec les personnes présentes autour. Et quoi de plus agréable que flâ-ner dans une galerie marchande, apprécier le bruit particulier qui s’y dégage, faire partie de cette foule avide d’achats qui rentre et sort des boutiques… L’usager, même s’il n’a rien acheté, aura passé un moment particulier, partageant pendant quelques heures le même état d’esprit que les personnes s’y trouvant.

Ces espaces de proximité, qu’ils soient entièrement publics (square, coulée verte, parc, place…) ou espaces privés ouverts à au public (terrasse d’un bistrot, musée ayant un rez-de-chaussée en prolongement d’une place publique, galerie marchande, passages couverts…) sont nécessaires ; ils servent de liants à la cohabitation du privé et du public dans un même espace partagé.

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La rue comme prolongement du logement

La rue n’est pas forcément uniquement dédiée aux circulations (piétonnes, automobiles, cy-clistes…). Quand la situation, la qualité de l’environnement, la manière de vivre le rendent pos-sible, la rue peut devenir un prolongement du logement. L’espace devant sa porte, le bout de rue menant au logement deviennent l’antichambre du privé, permettant des transitions avec l’espace public. Il suffit parfois d’un pot de fleur, d’un arrosoir, d’un jouet d’enfant ou d’une chaise, et le lien entre privé et public, la transition est moins dure, elle s’étalonne permettant aux usagers d’appré-cier mieux leur environnement, et aux passants de se sentir plus en confiance, comme intégrés dans un quartier qui leur est pourtant inconnu.

Lors d’un voyage à Amsterdam en deuxième année, j’ai pu observer une telle situation dans un quartier résidentiel relativement récent sur l’île de Borneo Sporenburg. Les maisons en bande possédaient toutes un accès depuis la rue, par le biais d’un escalier ou de plein pied. Souvent on aperçoit ainsi des bacs de fleurs, du mobilier extérieur… Cet espace de transition est véritablement habité, ce qui rend la vie plus agréable pour soi et pour ses voisins.

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Dans son ouvrage ‘Reconquérir les rues, exemples à travers le monde et pistes d’actions’, Nicolas Soulier cherche à comprendre pourquoi les rues en France paraissent inhabitées, sans vie, et tente de proposer des pistes de réflexion pour une ville où l’on aimerait habiter. « Dans un quartier résidentiel, nous sommes parfois confrontés à une sorte d’énigme. Une rue, alors qu’elle est bordée de maisons riveraines habitées, nous paraît inhabitée et morne. Où sont donc passés les habitants ? Pourquoi ne contribuent-ils pas à la vie de leur rue ?Bien sûr, cela peut provenir de l’architecture de la rue, de la nature de l’espace construit. Si l’on ne longe que des clôtures ininterrompues ou des murs opaques, on se retrouve aux abords d’un cimetière ou des parois anti-bruit d’une autoroute. Mais si les habitations ouvrent des portes et des fenêtres sur la rue, à quoi tient cette impression d’inhabité ? »

Pour répondre à cette problématique, Nicolas Soulier passe par l’étude de différents frontages de rues. En Allemagne par exemple, de nombreux logements possèdent un Vorgärten (jardin de devant). Ce jardin fait partie intégrante de la rue (visuellement), mais son aménagement et son entretien reviennent aux riverains. Ainsi « chaque riverain est responsable pour une part de rue, et doit participer à sa qualité » (p78). Cependant le partage frontal de la rue est rendu possible par un partage équitable de la voie publique, le « partage modal de la rue est équilibré » (p79) : la zone est limitée à 30mk/h, le stationnement est uniquement d’un côté, les trottoirs sont suffisam-ment larges, la volumétrie de la rue est agréable et ne choque pas (maisons de 2 ou 3 étages pour une voirie d’environ 12m de large…

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Un autre exemple est celui du quartier Vauban à Fribourg. Considéré comme un écoquartier, il est surtout le fruit d’une concertation et d’un intérêt accru de la part tant des architectes, urbanistes que des riverains. Les rues sont pensées comme partage : la chaussée fait 4m de large, encadrées par des fils d’eau pavés. Il n’y a pas de trottoirs, c’est une manière de renforcer le partage de la chaussée : piétons, cyclistes, voitures sont tous au même niveau. De part et d’autre de la chaussée, deux bandes de 1m50 à 2m comprennent l’éclairage public et l’alignement d’arbres. Ces espaces servent de réserves potentielles pour un éventuel stationnement ultérieur, mais entre-temps ils sont confiés aux riverains pour l’usage et l’entretien.

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La rue ne se résume pas non plus au sol ! Dans de nombreux pays du sud de l’Europe, l’espace en l’air est souvent utilisé ! Ainsi des cordes à linge sont tendues entre 2 immeubles séparés par une ruelle ou une rue de faible largeur. Durant mon voyage d’étude en Italie, j’ai pu observer à Venise ce type d’installation, le quartier est cependant très résidentiel, légèrement intimiste, et l’absence de voiture rend le dispositif encore plus viable et possible.

Ces espaces intermédiaires, entre l’intériorité du logement et la publicité de la rue font que la vie y est plus agréable, ces espaces « marchent ». Pour paraphraser Nicolas Soulier, habiter, ce n’est pas seulement habiter une maison ou un appartement beau, solide, commode, mais c’est aussi habiter une rue et un quartier qui vivent, qui marchent.

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Travail de plastique : performances urbaines

Dans le cadre d’un exercice de plastique de 3ème année, encadré par Chimène Denneulin, j’ai pu réaliser des performances dans la rue. Cet exercice s’est réalisé en groupe (une quinzaine d’étu-diants), et nous avons donc dansé -performé- dans divers endroits choisis au préalable. Il s’agit de questionner le rapport du corps dans la ville, de voir les interactions possibles avec les passants, le mobilier urbain. Un travail d’observation dans la rue a été fait en amont, pour servir de piste de réflexion, de base aux performances.

Cette performance dans l’espace public implique un partage de l’espace, et bouscule les fonctions habituelles de la rue. Les réactions des passants ont été diverses, suscitant le désintérêt total, une certaine violence parfois, due à une incompréhension très certainement, des regards médusés ou amusés… Quelques-uns prenaient des vidéos, prouvant que ce qu’ils avaient sous leurs yeux sor-tait de l’ordinaire, n’était plus qu’une simple occupation de l’espace…

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Nous avons pu profiter d’une rencontre avec la compagnie de danse Ex-Nihilo, qui nous a expliqué plus en détails les modalités de leurs interventions urbaines. Pour ces danseurs, il s’agit d’une « perturbation discrète du réel ». Leur but est de désacraliser la danse contemporaine en la « ra-menant à une vraie hauteur », la rue permettant de toucher un public beaucoup plus large que celui des salles de spectacles. La notion de « la tolérance du partage des espaces » est rapidement venue dans leur discours, et cette question du corps dans la ville est justement parfois violente car elle mène à « privatiser quelque chose qui normalement ne l’est pas ». Cette remarque fait écho aux résurgences du privé dans l’espace public (mais avec un rapport au corps différent ?)

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Projet L2, Le pavillon culturel, Prof. L. Guedj, travail en groupe avec Salima Karabernou

Ce projet, situé à la Cité universitaire dans le 14ème arr. comprend un programme mixte de salle d’exposition, de bibliothèque et de promenade architecturale. Le site a fortement influencé le tracé du projet: positionné entre le Pavillon suisse de Le Corbusier et le stade Etienne Dalmasso, à une extrémité du mail, axe majeur de la Cité universitaire, le projet se comprend comme terminai-son du mail et transition avec la sortie est.

L’idée principale était de recréer le vide du mail dans l’édifice tout en dialoguant avec les bâti-ments aux alentours. Le projet peut se définir comme 2 L dialoguant en plan comme en coupe: au RDC, se trouvent l’espace d’accueil de l’exposition et la bibliothèque, tournée vers le patio. A l’étage se situent les 2 salles d’exposition, le café et les espaces d’administration. Ces derniers se trouvent sur l’espace de promenade menant au belvédère orienté vers le stade. Le programme de départ n’incluait que la bibliothèque et la salle d’exposition, mais nous avons voulu intégrer le rapport à l’environnement, aux bâtiments proches, et nous avons inclus dans le programme l’espace de promenade, le belvédère ainsi que l’entrée du stade Etienne Dalmasso, dialoguant ainsi avec l’espace public, en créant même (le belvédère est libre d’accès tout comme la promenade au R+1).

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L’espace public est donc une sorte d’interface tiraillée entre le besoin social, régit par un sens commun, des droits citoyens, et une vo-lonté individualiste de plus en plus présente. C’est un espace négocié, entre différents usages, différents usagers….

Cette idée du partage de l’espace public peut-elle servir de point de départ de réflexion à celle du partage des espaces semi-publics, voir des espaces privés eux-mêmes ?

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L‘espace privé, un autre espace public ?

Tout d’abord, il faut effectuer une distinction entre les espaces intermédiaires et les espaces réel-lement privés. Les premiers correspondent souvent aux parties communes d’un bâtiment :hall d’entrée, palier, ascenseur, locaux vélos/poubelle… mais aussi le jardin, la cour, le potager, le toit-terrasse éventuellement…On peut aussi les nommer espaces de voisinages de proximité. Les deuxièmes correspondent aux appartements, aux maisons…

Ces deux catégories d’espaces, bien qu’elles appartiennent clairement à la sphère du privé, in-duisent des pratiques ou des usages publics. Il s’agit effectivement dans les parties communes d’une copropriété de respecter un minimun de conduite et de règles collectives, pour un partage serein. Lorsqu’une personne faisant son travail à la maison reçoit ses collègues ou des clients chez elle (réunion tupperware par exemple), l’espace privé de la maison, du salon etc. change temporai-rement de statut pour devenir une sorte d’espace public transitoire avec des intentions privées (ici vente d’objets). Au niveau d’une cour d’immeuble, cet espace commun pourrait être vu comme un espace public (entendons par là accessible par tous les gens de l’immeuble), dont les habitants au-raient la jouissance à condition de respecter certaines règles (plus ou moins tacites, plus ou moins officielles). On se retrouve en quelque sorte dans le même schéma que l’espace public partagé par tous suivant des lois, des accords… D’où l’éventuelle problématique de considérer l’espace privé comme un espace public, mais à une échelle d’intimité et de relation avec l’autre différente, dans une sphère à dominante privée et non publique.

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L’échelle des espaces intermédiaires ou de voisinage de proximité

Ce type d’espace n’est pas forcément vu par les usagers comme partagé, pourtant ce sont bien des parties communes utilisées par plusieurs usagers. De plus, mal pensés, ils peuvent être source de nombreux conflits de voisinage : le bruit des voisins, des jeunes qui squattent le hall, empê-chant l’accès des escaliers ou des appartements, une coursive qui ne protège pas l’intimité des logements…

En France, il y a souvent peu d’appropriation de ces espaces intermédiaires, contrairement à d’autres pays, où le partage s’opère différemment. Lors du voyage à Amsterdam, j’ai visité l’im-meuble ‘de Wolkenkrabber’ de Jan Frederik Staal possédant deux escaliers : le premier, situé en façade, et un deuxième associé à l’ascenseur sur la façade arrière. La complexité du plan fait que chaque appartement est en rapport avec les deux paliers par une pièce intérieure, telle un sas. J’ai pu remarquer que le palier situé côté façade principale était approprié comme une pièce en plus, un débarras. Des meubles, des plantes…sont entreposés là. Le palier devient un prolongement du logement, mais pas forcément ici de manière très intéressante.

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Le palier, le couloir peuvent aussi être appropriés par des plantes. Lors d’un voyage à Vienne, étant hébergée par des habitants, j’ai pu me rendre compte que les paliers et couloirs de l’im-meuble étaient tous fleuris. Est-ce le résultat d’un accord entre les habitants ? ou l’action d’un seul habitant ? Toujours est-il que cet usage rendait les escaliers plus agréables à monter, d’autant plus que ceux-ci étaient éclairés naturellement.

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Projet de L2 Les maisons urbaines, Louis Guedj

Ce projet consistait en la création de 5 à 6 maisons urbaines sur une parcelle traversante étroite et longue, typique du parcellaire parisien ancien. La question de la mitoyenneté était importante, tout comme la pénétration de la lumière en coeur d’ilots.

Ce projet tentait de créer un socle d’usages communs pour les maisons urbaines qui se trouvaient au-dessus. Au RDC, se situaient les habituels locaux à vélos et poubelles, ainsi qu’un atelier en cœur d’ilôt, pour tous les habitants. Le 1er étage comportait une laverie protégée mais extérieure, permettant aux habitants d’y laver et sécher leur linge. Il s’agissait aussi de rehausser les apparte-ments les plus bas, afin d’éviter les vues indésirables.

Chaque appartement possède son entrée donnant directement sur l’extérieur et un espace exté-rieur privatif. J’ai essentiellement travaillé en duplex ou triplex.

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Projet de L3 Densifier hors les Murs-à-Pêches, Prof. M. Bourdier, travail en groupe avec Laetitia Philipon

Ce projet aborde une problématique primordiale de nos jours: comment la densification peut-elle se réaliser? Et dans quelles mesures s’inscrit-elle dans le bâti existant? Le rapport à l’existant, le rapport à la rue, la volonté principale du projet...ont été autant de pistes de réflexion.

Mon projet consiste en l’extension de la petite maison existante, et en l’ajout d’un logement. Le coeur du projet réside dans le partage d’espaces communs (atelier, laverie, cave, cuisine exté-rieure...) vu en tant que solution possible à la densification. Les habitants partagent aussi un es-pace extérieur central: une cour comme lieu de vie et comme écran pour l’intimité.

Enfin, l’optimisation des espaces a aussi été une piste de travail: la parcelle étant petite, il s’agit de travailler le moindre espace: la paroi n’est plus seulement une enveloppe protectrice mais devient espace de rangement (bibliothèque, étagères...), la fenêtre prend une nouvelle dimension en deve-nant bureau, banc ou tête de lit....

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La cour est ainsi vue comme l’espace du partage : elle mêle les accès aux différents logements et aux parties communes, elle devient le lieu de multiples usages possibles (parler avec le voisin, faire du jardinage, profiter du soleil et de la cuisine extérieure, jouer, étendre son linge…). L’arbre, qui est disposé de telle manière à ne gêner aucune circulation, peut se voir comme unificateur ou au contraire symboliser une limite, une sorte d’écran.

D’autres espaces communs ont été pensés dans ce projet, comme l’espace d’atelier/buanderie qui intègre aussi une cuisine semi-extérieure en lien avec la cour. Une cave partagée est également présente dans un des deux scénarios.

Ce projet a aussi été réalisé avec en tête l’idée de flexibilité : une famille qui s’élargirait, un enfant ayant grandi qui demanderait plus d’autonomie et à qui serait attribuée une partie de la maison existante, transformée en studio. Un autre scénario sur lequel nous avons travaillé serait 2 familles qui se partageraient respectivement l’étage et le rez-de-chaussée. Quoi qu’il en soit, ce schéma de projet n’est véritablement réalisable que s’il y a entente des 2 familles.

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L’échelle de la maison, de l’appartement

A cette échelle, de nombreux espaces sont partagés d’une manière si évidente qu’on ne ques-tionne plus leurs usages, l’intérêt de ce partage, et des éventuels changements à apporter.

Au semestre 5, dans le cadre de l’enseignement de Marc Bourdier et Claudio Secci, j’ai pris connaissance d’un ouvrage de François Bellanger, Habitat(s), Questions et hypothèses sur l’évolu-tion de l’habitat, Collection Société et territoire, Editions de l’Aube, 2000.

Cet ouvrage questionne de manière exhaustive l’évolution de l’habitat, mais avec le point de vue suivant de ne pas s’appuyer sur des architectes mais plutôt sur les « habitants-consommateurs », les premiers concernés par le logement, son aménagement, ses usages, et ses évolutions possibles. L’auteur va décrire sept espaces et leurs évolutions possibles : le salon, la cuisine, la chambre, la salle de bain, le jardin, le garage et les toilettes, pour ensuite analyser, observer des mutations sociétales pouvant induire des modifications dans l’habitat (les nouvelles formes de travail, la pré-servation de l’environnement, l’invasion des nouvelles technologies, et enfin de nouvelles struc-tures familiales). Il propose enfin des hypothèses de réflexion sur des ‘types d’habitat’ comme par exemple un « habitat-écran » tourné vers les technologies, constamment relié à la télévision, Inter-net … ou un « habitat-filtre » recherchant toujours plus de sécurité, une meilleure isolation, pour se couper de l’environnement forcément nocif. Malgré la date de parution relativement récente, on ressent que certaines hypothèses ou observations sont obselètes, demandant un recul par rapport au propos de l’auteur (la télévision n’a plus autant d’importance maintenant, comparée à Internet, et peu de personnes utilisent encore des magnétoscopes…).Ce texte m’a permis de reconsidérer les notions d’usages, de partage des pièces, de s’interroger sur le partage…

Ainsi la cuisine est un haut lieu de partage, prenant de plus en plus de place aujourd’hui. Ancien-nement réservée au personnel domestique, puis à la femme (souvent au foyer), elle est désormais vue comme un foyer unificateur, rassembleur… La cuisine a vu sa place et son importance gran-dir, maintenant souvent associée (physiquement et dans son usage) au salon (cuisine américaine ouverte sur le salon, coin bar…), elle réunit des générations différentes, des personnes de qualités diverses (famille, amis, voisins, éventuels démarcheurs, livreurs…) pour de multiples usages (man-ger, converser, lire, regarder la télé, écouter la radio, travailler, recevoir…).

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La salle de bain est aussi un espace partagé, pouvant poser plus de conflits que la cuisine, car liée au corps, à notre intimité… Cet espace est peu souvent questionné, pourtant nous y passons près de 2 ans de notre vie, soit environ 1h par jour. Pourrait-on penser un partage de la salle de bain au niveau de plusieurs logements, afin d’économiser des gaines, des espaces techniques, et dimi-nuer de fait le coût des logements ?

Cette idée reste certes osée et concrètement peu réalisable ni généralisable à grande échelle, mais il s’agit surtout de savoir rediscuter « ce qui se fait », d’engager un questionnement…

De plus l’auteur pointait du doigt « le mépris des architectes pour l’habitat », citant entre autres Le Corbusier « Le logis, c’est la saloperie qu’on fait pour gagner sa croûte », Roland Castro « Il faut apprendre aux gens à habiter » ou encore Henri Ciriani « Je ne voudrais pas paraître trop arrogant en disant que je n’ai besoin de personne […]. Seul un jeune architecte qui n’a pas assez vécu ou qui n’a pas passé comme moi trente années à bâtir des logements peut apprendre des habitants […]. Il faut faire des deux pièces et des cinq pièces… Entre les deux ça ne ressemble à rien. ».

Les pièces de la maison se partagent souvent selon des accords tacites entre les personnes les uti-lisant. Le salon peut être le lieu de détente (télévision, lecture), de travail, comme il peut aussi être le lieu de sociabilisation . Réalisés en même temps, ces usages peuvent conduire à des conflits (comment réviser ses partiels quand son frère regarde sa série à la télévision, ou parler avec la voisine quand sa fille met la musique à fond pour danser). Des règles peuvent être mises en place (« j’utilise la salle de bain le matin tandis que tu en auras la jouissance le soir », ou « à partir de 20H30, le salon c’est pour les parents »…).

Il s’agit dans tous les cas de partager un (des) espaces, confronté(s) à des usages individuels ou communs, et de respecter une loi tacite ou effective pour que la majorité des usagers soit satisfait et que l’être ensemble puisse se réaliser.

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Les conditions du partage

Les acteurs du partage

En fonction de l’échelle, ces acteurs sont bien sûr différents. Au niveau des espaces publics, ils cor-respondent à de purs inconnus, et c’est en cela que l’espace public est complexe. Il s’agit de faire coexister des individus aux personnalités, origines, cultures, classes sociales… diverses et variées dans des lieux accessibles à tous et en respectant une certaine morale, des droits citoyens.

A l’échelle des immeubles, les acteurs peuvent se connaître ou non. Mais quoi qu’il en soit, une politesse minimun, un savoir-vivre sont demandés. Les habitants ne se cotoîent pas forcément mais ils se croisent et utilisent les mêmes espaces communs (escaliers, ascenseurs, palier…). Cer-tains types de dessertes invitent au partage, à l’appropriation et en même temps à des gênes pos-sible : la coursive peut permettre des relations de voisinages comme elle peut rapidement devenir un enfert (des enfants y courant toute l’après-midi en hurlant, un habitant s’en servant comme dépotoir…). Il s’agit encore et toujours de mettre en place un règlement, des choses à ne pas faire ou au contraire à favoriser (installer une jardinière devant sa porte, un banc…).

Enfin, à une échelle encore plus précise, celle de la maison, de l’appartement, ou de quelques logements côte-à-côte, on rentre dans un partage beaucoup plus intime : les personnes peuvent être des proches, de la famille, des amis… Le partage est plus subtile : partage d’un jardin avec les amis de toujours ayant des enfants du même âge, de la cour avec grand-mère qui possède le logement en face, du studio au RDC qu’on a donné à l’ainé… Cependant, on peut se demander si à cette échelle le partage n’est viable qu’avec certaines conditions requises…

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Une certaine forme de communautarisme ?

En effet, la réussite d’espaces partagés tient souvent de ce que les acteurs soit se connaissent très bien et depuis longtemps, soit qu’ils soient de la même catégorie sociale, de la même culture…. La dimension sociale reste très présente et peut parfois expliquer la réussite ou non de certains projets. Les quartiers écologiques, durables… ventés par beaucoup sont une réussite certes, mais ne le sont-ils pas en partie grâce à l’homogénéité des classes sociales qui s’y retrouvent ? Une famille de la classe moyenne, aspirant à un jardin, des fleurs… a la possibilité d’entretenir son carré de verdure, participant ainsi à la beauté du quartier. Mais les quartiers de Fribourg, dont j’ai par-lé précédemment, n’auraient pas la même allure et ne seraient pas aussi attrayants si au lieu des plantes, pots, et chaises en bois des jardins de devant étaient installés de vieux meubles entrepo-sés au cas où, des affaires n’ayant pas de place à l’intérieur…ou rien du tout, faute d’argent pour verdir les pots. La motivation des habitants doit aussi être prise en compte : on ne peut rien faire contre quelqu’un qui n’aime pas jardiner, ou qui n’a pas le temps de le faire…

Ainsi, dans les expériences de projets de logements montés entre amis, on retrouve souvent des personnes de la même catégorie sociale, ou se connaissant bien, ou ayant les mêmes goûts, vision de la vie… Ceci facilite évidemment le partage, mais ce n’est pas forcément l’unique condition du partage d’espaces.

L’influence des cultures

Qu’on le veuille ou non, l’origine culturelle, les pays d’origine ou celui dans lequel on a vécu la plupart de son temps influent sur notre manière d’être et de vivre en société. On ne pratique pas l’espace public de la manière pour un anglais que pour un italien ou un espagnol. Alors qu’en Espagne, le soir en été tout le monde est dans la rue assez tard (les horaires de repas du soir, vers 21h/22h accentuent le phénomène), une grande animation peut régner dans les quartiers à la mode ou populaires. Ce ne sera pas une situation équivalente en Angleterre, où premièrement l’heure du repas est beaucoup plus tôt dans la soirée (vers 19h) et deuxièmement les anglais sont en général peu promptes à faire autant usage de l’espace public. Globalement, les cultures du sud de l’Europe auront plus tendance à partager avec le voisinage des moments dans la rue, devant leur logement… tandis que les cultures du nord seront moins démonstratives mais participeront peut-être plus activement à l’aspect de la rue, l’entretien des espaces intermédiaires…

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Le rôle de l’architecte et des usagers

On peut se demander quel est le rôle de l’architecte dans les espaces partagés. En tant que concepteur des espaces, il ne peut influencer sur les usages et les pratiques des futurs habitants, mais il peut créer ces espaces en fonction d’usages potentiels ou voulus, et tenter de rendre pos-sible une cohabitation, un partage de jardin, de valoriser telle partie qui pourra servir d’espaces communs…. Ces espaces doivent favoriser le partage, ou du moins ne pas engendrer un repli sur le privé.

L’architecte n’est donc pas forcément directement responsable si le partage voulu comme inten-tion ne se réalise pas. Les usagers prennent le relais une fois le projet réalisé : c’est à eux qu’in-combe désormais la réussite (ou non) du partage. Vont-ils tout faire pour, ne rien faire ou aller à l’encontre des volontés initiales ? Ainsi prenons l’exemple de mon projet de semestre 5 (Prof. M. Bourdier), il y a 4 scénarios possibles :

- Les différentes familles sont enclines au partage, et chacun favorise comme il peut celui-ci (jardinage en commun, achat de mobiler commun, grillades ensemble…)

- Les différentes familles ne sont pas contre un partage dans l’idée, mais concrètement rien ne se fait, chacun vit sa vie de son côté

- Les différentes familles sont absolument contre, dans ce cas il peut y avoir des gênes cer-taines, ou alors la cour reste un endroit neutre avec pour seul usage la desserte des logements

- Enfin les différentes familles ne sont pas du même avis, certains sont pour, d’autres pas…Alors la cour peut poser plus de problèmes que prévus. Une partie de la cour peut se retrouver privatisée (bacs à fleur installés en rempart, clôture…) pour couper court à toute discussion.

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L’exemple de l’habitat participatif

Depuis quelques années, une nouvelle forme d’habitat se développe : celle de l’habitat participatif. « Cette dénomination appelle plutôt à la méthode d’élaboration ou de gestion de l’habitat, vou-lue de manière partagée avec ses occupants. Parce qu’il est compréhensible par tout un chacun, il devient progressivement le terme fédérateur pour désigner toutes les mouvances de projets faisant appel aux citoyens dans leurs élaborations. Il est toutefois sujet à débat, car la participation ne pourrait être que consultative. Or les habitats groupés revendiquent une participation forte, voire une implication personnelle de premier plan. » Un moyen de réaliser ce type d’habitat est de passer par l’autopromotion : « terme plus technique désignant une organisation civile, initiée par des particuliers, dans l’objectif d’ériger ou de restructurer collectivement, en qualité de maître d’ouvrage, un bâtiment pour leur propre compte. L’autopromotion indique la démarche construc-tive choisie pour réaliser un habitat groupé, mais ne décrit pas le projet en tant que tel. » (Ces dé-finitions sont tirées du livre de Bruno Parasote, Autopromotion, habitat groupé, écologie et liens sociaux, Comment construire collectivement un immeuble en ville)

L’habitat groupé c’est avant tout des familles se rassemblant autour d’un projet de vie motivé par l’envie de partager avec l’Autre. Ensuite, les raisons peuvent être financières (économie des 15 à 20% normalement perçus par le promoteur) ou découler d’un engagement social et culturel (envie de partage et de mutualisation). Généralement les projets d’habitat groupé satisfont de plus en plus aux exigences environnementales (matériaux recyclés ou locaux, sources d’énergies renouve-lables…). De plus ces projets s’organisent autour d’espaces partagés, tels que la salle des fêtes ou de réunion, la chambre d’ami, la buanderie (Waschküche), l’atelier bricolage, les espaces extérieurs (jardin, potager commun, jeux pour enfants) et enfin les espaces de stationnement. La gestion de ces espaces, le bon déroulement des usages demandent un engagement de la part des usagers, et une certaine conviction dans le partage. La Salière, à Grenoble, est un exemple français d’ha-bitat groupé. Cinq familles se sont regroupées avec dans l’idée de faire construire un immeuble basse consommation d’énergie de cinq appartements taillés sur mesure avec un socle partagé. L’architecte contacté (Christian Charignon de l’agence Tekhnê) a demandé à chaque famille leurs envies et désidératas pour l’appartement de leurs rêves. Les parties communes réalisées sont donc une salle d’activités, un studio d’hôtes et des locaux techniques au RDC, ainsi qu’une terrasse sur le toit, et un jardin.

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Les espaces partagés sont donc multiples, qu’ils soient privés, publics, intermé-diaires… Ils induisent des usages et des pratiques variées, mais cependant le respect de règles (mises en place par la société, l’Etat, la copropriété, la famille…) reste un point commun et une condition sine qua non de la réalisation de l’être ensemble.

Ces trois échelles interragissent entre elles, elles ne peuvent pas être pensées de manière purement individuelles : la ville et ses espaces publics (rue, parc, places…) se pensent en fonction de l’îlot, de la parcelle, de l’immeuble, qui lui-même découle d’une conception du logement, de la cellule à habiter. Des changements à l’une de ces échelles ont forcément des répercussions sur les autres.

Pour moi, les espaces partagés pourraient constituer une solution à le densification de nos villes et espaces urbains : cette solution établie à grande échelle permettrait

-De mettre en commun des espaces qui n’existeraient pas forcément sur le plan individuel (jardin, potager, buanderie, atelier…) -De réaliser des économies (du foncier, de budget, des ressources plané-taires…) -De vivre une expérience sociale et culturelle de partage -De favoriser des modèles d’entraide multigénérationnels ou sociaux

Conclusion

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Dans le cadre du Master, je souhaiterais approfondir cette thématique de l’espace partagé dans le cadre de recherche du projet. C’est pourquoi le séminaire Architec-ture, environnement et développement durable, que je pense choisir, semble ap-proprié : il s’agirait de questionner une démarche de projet sur les espaces partagés comme solution systématique dans la conception de projets d’aménagements ur-bains, d’éco-quartier… De plus ce séminaire traite aussi des enjeux de durabilité, de l’évolution de ma conception architecturale et urbaine ainsi que la participation des habitant, sujets qui m’intéressent également.

En tant que future architecte, j’aspire à participer à l’élaboration de tels projets, qui correspondent à mon éthique et à mes ambitions de projets.

Bibliographie

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Ouvrages:

Francois Bellanger, Habitat(s), Questions et hypothèses sur l’évolution de l’habitat, Editions de l’aube, Collection Société et territoire, 2000, 228 p.

Thierry Paquot, L’espace public, Paris, Editions La Découverte, Collection Repères, 2009, 125 p.

Bruno Parasote, Autopromotion, habitat groupé, écologie et liens sociaux, Gap, Editions Yves Michel, Collection Société Civile, 2011, 239 p.

Georges Perec, Espèces d’espaces, Paris, Editions Galilée, Collection L’espace critique, 1974/2000, 186 p.

Nicolas Soulier, Reconquérir les rues, Exemples à travers le monde et pistes d’actions, Paris, Editions Ulmer, Collection Pour des villes où l’on aimerait habiter, 2012, 285 p.

Sites internet consultés:

http://www.attf.asso.fr/uploads/Document/09/WEB_CHEMIN_188_1257186566.pdf

Revue:

Ecologik, Villes en transition, Nouvelles formes d’habitat n° 19 février/mars 2011 , notam-ment l’article d’Ariane Wilson, La Salière, p67-73.

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