pays emergents

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Les « pays émergents » sont des pays dont le PIB par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais qui connaissent une croissance économique rapide, et dont leniveau de vie ainsi que les structures économiques convergent vers ceux des pays développés. Tant, au niveau quantitatif, ce décollage (une analogie parfois utilisée) des activités productrices que, au niveau qualitatif, la complexification / diversification de l'économie et de la société en rupture avec l'ancien modèle, avec apparition de caractéristiques nouvelles, correspondent à la notion d'émergence appliquée à l'économie. On parle d'ailleurs aussi d' « économies émergentes » ou d' émergence économique. La liste des pays auxquels s'applique ce terme varie selon les sources et selon les époques, en témoignent les divers acronymes définis pour les désigner : BRIC est le premier à désigner les quatre principaux pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui sont susceptibles de jouer un rôle de premier plan dans l'économie mondiale dans un futur plus ou moins proche. BRICS, apparait en 2011 avec l'ajout de l'Afrique du Sud qui participe désormais aux sommets regroupant ces pays 1 . BRICM est également invoqué pour prendre en compte le Mexique ou BRICI, l'Indonésie. Historique et évolutions du concept[modifier | modifier le code] Pays en développement ne faisant pas partie des Pays les moins avancés ou des Nouveaux pays industrialisés Le concept de « pays émergents » apparait dans les années 1980 avec le développement des marchés boursiersdans les pays en développement. Le premier à utiliser le terme « marchés émergents » en 1981 est Antoine van Agtmael, économiste néerlandais à la Société financière internationale, pour parler « de pays en développementoffrant des opportunités pour les investisseurs » 2 . Parmi les critères de définition, les changements structurels sont souvent cités : rénovation juridique et institutionnelle, passage d'un type de production agraire à un type industriel, ouverture au marché mondial des produits et services et aux flux internationaux de capitaux. La définition est parfois réduite à celle de nouveaux pays industrialisés (NPI) mais les premiers de ces pays, regroupés sous le nom générique de « quatre dragons asiatiques », ne peuvent plus être qualifiés d'« émergents » car leur émergence date de la fin des années 1980. Ainsi, la définition des « pays émergents » (ou d'« économies émergentes ») est longtemps restée assez floue et revenait généralement à qualifier ainsi les pays en développement qui ne font pas partie des pays les moins avancés. Pourtant, des spécialistes ont proposé des critères objectifs pour définir précisément le groupe des pays émergents 3 : 1. Revenus intermédiaires : les pays émergents ont un revenu par habitant en parités de pouvoir d'achat (PPA) compris entre 10 et 75 % du revenu moyen de l'Union européenne. Ceci exclut donc les pays les moins avancés et les pays riches. 2. Croissance et rattrapage économique : durant la période récente (au moins une décennie) les pays émergents ont connu une croissance supérieure à la moyenne mondiale. Ils connaissent donc une période de rattrapage économique et pèsent de ce fait de plus en plus lourd dans la création de richesses mondiale. 3. Transformations institutionnelles et ouverture économique : durant la période récente, ces économies ont connu une série de transformations institutionnelles profondes qui les ont davantage intégrées aux échanges mondiaux. L'émergence économique est donc en grande partie issue de la mondialisation. Au début des années 2010, une soixantaine de pays répondent à ces critères. Ensemble, ils représentent près de 50 % de la richesse créée dans le monde et les deux tiers de sa population. Parmi eux,

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Page 1: Pays Emergents

Les « pays émergents » sont des pays dont le PIB par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais qui connaissent une croissance économique rapide, et dont leniveau de vie ainsi que les structures économiques convergent vers ceux des pays développés.

Tant, au niveau quantitatif, ce décollage (une analogie parfois utilisée) des activités productrices que, au niveau qualitatif, la complexification / diversification de l'économie et de la société en rupture avec l'ancien modèle, avec apparition de caractéristiques nouvelles, correspondent à la notion d'émergence appliquée à l'économie. On parle d'ailleurs aussi d' « économies émergentes » ou d' émergence économique.

La liste des pays auxquels s'applique ce terme varie selon les sources et selon les époques, en témoignent les divers acronymes définis pour les désigner :

BRIC est le premier à désigner les quatre principaux pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui sont susceptibles de jouer un rôle de premier plan dans l'économie mondiale dans un futur plus ou moins proche.

BRICS, apparait en 2011 avec l'ajout de l'Afrique du Sud qui participe désormais aux sommets regroupant ces pays1. BRICM est également invoqué pour prendre en compte le Mexique ou BRICI, l'Indonésie.

Historique et évolutions du concept[modifier | modifier le code]

      Pays en développement ne faisant pas partie des Pays les moins avancés ou des Nouveaux pays industrialisés

Le concept de « pays émergents » apparait dans les années 1980 avec le développement des marchés boursiersdans les pays en développement. Le premier à utiliser le terme « marchés émergents » en 1981 est Antoine van Agtmael, économiste néerlandais à la Société financière internationale, pour parler « de pays en développementoffrant des opportunités pour les investisseurs »2.

Parmi les critères de définition, les changements structurels sont souvent cités : rénovation juridique et institutionnelle, passage d'un type de production agraire à un type industriel, ouverture au marché mondial des produits et services et aux flux internationaux de capitaux. La définition est parfois réduite à celle de nouveaux pays industrialisés (NPI) mais les premiers de ces pays, regroupés sous le nom générique de « quatre dragons asiatiques », ne peuvent plus être qualifiés d'« émergents » car leur émergence date de la fin des années 1980.

Ainsi, la définition des « pays émergents » (ou d'« économies émergentes ») est longtemps restée assez floue et revenait généralement à qualifier ainsi les pays en développement qui ne font pas partie des pays les moins avancés. Pourtant, des spécialistes ont proposé des critères objectifs pour définir précisément le groupe des pays émergents3 :

1. Revenus intermédiaires : les pays émergents ont un revenu par habitant en parités de pouvoir d'achat (PPA) compris entre 10 et 75 % du revenu moyen de l'Union européenne. Ceci exclut donc les pays les moins avancés et les pays riches.

2. Croissance et rattrapage économique : durant la période récente (au moins une décennie) les pays émergents ont connu une croissance supérieure à la moyenne mondiale. Ils connaissent donc une période de rattrapage économique et pèsent de ce fait de plus en plus lourd dans la création de richesses mondiale.

3. Transformations institutionnelles et ouverture économique : durant la période récente, ces économies ont connu une série de transformations institutionnelles profondes qui les ont davantage intégrées aux échanges mondiaux. L'émergence économique est donc en grande partie issue de la mondialisation.

Au début des années 2010, une soixantaine de pays répondent à ces critères. Ensemble, ils représentent près de 50 % de la richesse créée dans le monde et les deux tiers de sa population. Parmi eux, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) sont les figures de proue, mais l'Indonésie, le Mexique et la Turquie constituent d'autres économies émergentes de premier ordre.

L'appartenance à ce groupe n'est pas figée : les « quatre dragons asiatiques », anciens pays émergents, font désormais partie du groupe des pays développés (bien que quelquefois encore classés comme « marchés émergents » pour certaines considérations financières). D'autre part, la situation de pays comme l'Argentine, ancien pays « riche », tout comme la situation très hétéroclite des pays dits « du Sud », ne contribuent pas à éclaircir de manière simple le concept d' « émergence », beaucoup de pays émergents étant confrontés à de l'instabilité financière (par exemple, l'« effet Tequila » du Mexique révèle que lorsqu'un pays émergent subit une crise économique, les autres émergents sont soumis à des retraits de capitaux)4.

À partir des années 2000 et surtout depuis le début de la crise économique mondiale en 2008, un possible découplage entre les pays développés et les pays émergents (notamment les BRICS) est évoqué : les taux de croissance de ces derniers et leur balance des paiements laissent croire qu'ils peuvent vivre indépendamment des pays développés2.

Place dans l'économie mondiale[modifier | modifier le code]

Page 2: Pays Emergents

Les pays émergents dans leur ensemble connaissent un accroissement de leur revenu par habitant et donc de l'augmentation de leur part dans le revenu mondial. Ils se caractérisent par leur intégration rapide à l'économie mondiale d'un point de vue commercial (exportations importantes) et financier (ouverture des marchés financiers aux capitaux extérieurs). Ainsi, ces pays investissent de plus en plus à l'étranger : 117 milliards de dollars en 2005, soit 17 % du total mondial contre 10 % en 19825. Remarquable exemple : Taïwan est le premier investisseur étranger en Chine.

Pressions sur les ressources non renouvelables[modifier | modifier le code]

Le rattrapage économique des pays émergents par rapport aux États-Unis et à l'Union européenne aurait des effets potentiels pour la plupart des ressources non renouvelables. Le tableau suivant montre la consommation par habitant en kg en 2007 de trois métaux, et l'effet qu'aurait un alignement des consommations de la Chine et de l'Inde sur la consommation européenne6 :

Métal États-Unis Union européenne ChineInde

Augmentation de production (vol.) Augmentation de production (%)

Aluminium

22 17 9,3 0,9 + 15 millions de tonnes + 40 %

Cuivre 7 9 3,7 0,4 + 10 millions de tonnes + 65 %

Zinc 4 6 2,7 0,3 + 8 millions de tonnes + 70 %

Un raisonnement comparable pourrait être effectué pour l'ensemble des ressources non renouvelables et l'ensemble des pays émergents. Cela montre qu'il est impossible que tous les pays du monde puissent adopter le mode de vie occidental.

Superpuissance émergente

Nations étant ou pouvant devenir des superpuissances au cours du XXI e   siècle  : le Brésil(pourpre), la Chine (rouge), le Japon (marron), les États-Unis (unique

superpuissance actuelle, en jaune), l'Inde (vert), la Russie (orange) et l'Union européenne (bleu).

Une superpuissance émergente est un État ou une entité supranationale montrant le potentiel de devenir une superpuissance dans un avenir plus ou moins lointain.

Les États-Unis sont actuellement considérés comme la seule superpuissance - un terme employé par Zbigniew Brzezinski pour décrire un État avec une très forte

influence sur le reste du monde, notamment dans les domaines d'influence que sont l'économie, le militaire, la technologie et le culturel1. Les États-Unis ont même été

qualifiés d'hyperpuissance, par l’ancien ministre des Affaires étrangères (1997-2002) Hubert Védrine, en 1999 2 .

Cependant, le déclin américain est sans cesse annoncé depuis la crise du dollar en1971, l'échec du Viêt Nam (1975), la crise iranienne (1979) ou encore avec

l'apparition de l'ouvrage de Paul Kennedy, Naissance et déclin des grandes puissances, en 1987laissant entrevoir la disparition d'un monde unipolaire pour laisser place

à celui d'une multipolarité3 avec des puissances régionales, qui ont vocation ou non à devenir des puissances mondiales, comme de l'Union européenne ou encore

du Japon, le retour de la Russie, l'émergence des trois géants que sont le Brésil, l’Inde et la Chine, cette dernière étant considérée comme étant plus proche d'avoir le

statut de superpuissance que les autres4.

Page 3: Pays Emergents

Superpuissance émergente

Nations étant ou pouvant devenir des superpuissances au cours du XXI e   siècle  : le Brésil(pourpre), la Chine (rouge), le Japon (marron), les États-Unis (unique

superpuissance actuelle, en jaune), l'Inde (vert), la Russie (orange) et l'Union européenne (bleu).

Une superpuissance émergente est un État ou une entité supranationale montrant le potentiel de devenir une superpuissance dans un avenir plus ou moins lointain.

Les États-Unis sont actuellement considérés comme la seule superpuissance - un terme employé par Zbigniew Brzezinski pour décrire un État avec une très forte

influence sur le reste du monde, notamment dans les domaines d'influence que sont l'économie, le militaire, la technologie et le culturel1. Les États-Unis ont même été

qualifiés d'hyperpuissance, par l’ancien ministre des Affaires étrangères (1997-2002) Hubert Védrine, en 1999 2 .

Cependant, le déclin américain est sans cesse annoncé depuis la crise du dollar en1971, l'échec du Viêt Nam (1975), la crise iranienne (1979) ou encore avec

l'apparition de l'ouvrage de Paul Kennedy, Naissance et déclin des grandes puissances, en 1987laissant entrevoir la disparition d'un monde unipolaire pour laisser place

à celui d'une multipolarité3 avec des puissances régionales, qui ont vocation ou non à devenir des puissances mondiales, comme de l'Union européenne ou encore

du Japon, le retour de la Russie, l'émergence des trois géants que sont le Brésil, l’Inde et la Chine, cette dernière étant considérée comme étant plus proche d'avoir le

statut de superpuissance que les autres4.

Les superpuissances émergentes[modifier | modifier le code]

Plusieurs analystes prédisent l'émergence de pays ou organisations qui peuvent devenir des superpuissances dans les prochaines années. Tous ces pays ou organisations ont actuellement un impact important à l'échelle d'un continent, voire dans certains cas à l'échelle de la planète. On peut citer notamment :

le Brésil 5 ,6

la Chine 7

le Japon l'Inde 8

la Russie 9 l'Union européenne 10 Brésil[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Émergence du Brésil comme superpuissance.

Le Brésil est considéré par un certain nombre d'analystes comme une superpuissance émergente5,6.

Dans une conférence intitulée le Brésil comme une puissance mondiale émergente, Leslie Elliot Armijo a déclaré que «Le Brésil va bientôt monter en tant que première superpuissance d'Amérique latine". Selon Armijo, « le Brésil continue de se solidifier en tant que leader de sa région en lançant une série de projets d'intégration », ajoutant également que « en tant qu'acteur international, le Brésil a également pris une part plus importante de la politique mondiale en incrémentant sa présence déjà forte dans les initiatives économiques, comme le Fonds monétaire international et le G20 », affirmant que « le Brésil tire sa prééminence croissante de son régime démocratique solide et de son économie forte » et de conclure que « Bientôt, nous aurons deux superpuissances dans l'Hémisphère occidental. »5.

Chine[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Émergence de la Chine comme superpuissance.

La Chine dispose aujourd'hui de l'une des plus fortes croissances économiques au monde. Elle a également la plus importante population au monde (plus de 1,3 milliard d'habitants en 2009), la plus grande armée (en nombre d'hommes) et dispose également de l'arme nucléaire depuis 1964. La Chine est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies : ce qui lui confère une influence diplomatique très importante à l'échelle de la planète. Il s'agit actuellement de la deuxième puissance économique du monde, ayant dépassé le Japon au deuxième trimestre de l'année 201011. Elle est une des trois puissances à avoir envoyé par ses propres moyens des hommes dans l'espace.

De plus en plus d'observateurs américains considèrent la Chine comme étant déjà une superpuissance ou à un niveau très proche d'une superpuissance12,13,14.

Japon[modifier | modifier le code]

Page 4: Pays Emergents

Troisième économie mondiale à partir de 2010, le Japon avait connu après la 2e Guerre Mondiale, une période de boom économique qu'on a appelé le miracle économique japonais. Devenu 2e puissance mondiale dans les années 80, on le voyait déjà devenir première puissance mondiale (comme la Chine aujourd'hui). Mais c'était sans compter l'explosion de la bulle spéculative dans les années 90, qui avait fait entrer le Japon dans pratiquement deux décennies de stagnation économique. Cependant, les industriels japonais qui ont misé et le font toujours sur la recherche et développement maitrisent le marché des technologies de demain (comme la robotique, les véhicules hybrides...). De même, pratiquement tous les produits haute technologie ou électroménagers nécessitent des composants exclusivement produits par les japonais (ainsi les technologies Apples sont à 1/3 japonais). Le Japon est également de loin le pays qui produit le plus de brevets chaque année. Sur le plan militaire, depuis la période du premier ministre japonais Jun'ichirō Koizumi et la révision de l'article 9 de la Constitution qui interdisait au Japon d'avoir une armée, le Japon a pu officiellement se doter d'une armée d'auto défense (la Jieitai), très professionnalisée et moderne. Une armée qui est d'ailleurs en pleine expansion afin de contrer l'ascension militaire de la Chine aux côtés des États-Unis. Sur le plan culturel, le récent phénomène mangas répandu aujourd'hui à travers le monde et le plus grand intérêt pour les Jdrama (surtout en Amérique Latine et en Asie et à une certaine échelle en Occident) et la Jpop sont des preuves de l'ascension fulgurante du Japon dans le domaine de la culture. Ascension que l'on retrouve en peinture (émergence de jeunes peintres japonais, issus de la période du marasme économique, innovateurs), en couture (émergence de marques de mode japonaise de qualité), en architecture, en littérature (les romans de Haruki Murakami et bien d'autres) ou encore au cinéma (Takeshi Kitano, Hayao Miyazaki, Kinji Fukasaku, Hideo Nakata).

Inde[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Émergence de l'Inde comme superpuissance.

L'Inde a la seconde population du monde, dispose de l'arme nucléaire et a une économie très active.

Russie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Émergence de la Russie comme superpuissance.

La Russie est le plus grand pays au monde. Elle est membre du G8 et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle possède également d'immenses ressources naturelles (gaz, pétrole). Elle possède le plus vaste arsenal nucléaire au monde avec plus de 16 000 têtes nucléaires dont 3 500 sont opérationnelles. Au cours de son histoire, l’URSS aura produit quelque 50 000 têtes nucléaires. Son économie devient de plus en plus forte, elle passe de la 11e, en 2007, à la 8e, en 2008 (PIB nominal).

Union européenne[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Union européenne (puissance émergente).

Si l'Union européenne (UE) parvient à additionner les qualités et les capacités de chaque État membre, l'UE peut être considérée comme une superpuissance au même titre que les États-Unis (à l'exception du domaine militaire). Néanmoins, elle est encore considérée comme une superpuissance émergente, puisqu'elle n'est pas encore totalement unifiée politiquement. Sur le plan international, la présence de grandes puissances, comme le Royaume-Uni, la France ou encore l'Allemagne, mais également celle des 25 autres pays de l'Union fait de l'UE la première puissance économique au monde. D'autres aspects jouent en faveur de l'Union européenne. La culture et le mode de vie européen trouvent écho dans le reste du monde. En ce qui concerne le programme PISA, huit des quinze premiers pays sont membres de l'UE, alors que tous les États de l'Europe de l'Ouest sont dans les trente premiers.

Ses deux principales faiblesses l'empêchant d'être une véritable superpuissance restent sa désorganisation en politique étrangère et sa défense, puisqu'il n'est pas rare que chaque État agisse d'abord dans ses propres intérêts et priorités. Néanmoins, elle reste très influente puisque deux postes permanents du Conseil de sécurité des Nations unies sont occupés par la France et le Royaume-Uni, deux États possédant l'arme nucléaire.

Il reste cependant un point noir pour l'avenir, l'Europe devrait être le seul continent à voir sa population diminuer 15.

 Pour les articles homonymes, voir BRIC.

Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud

Cartes des pays du BRICS.

Généralités

Type conférence diplomatique

Création BRIC : 2009BRICS : 2011

Participant(s)  Brésil

Page 5: Pays Emergents

Présidente : Dilma Rousseff

Vice-président : Michel Temer Russie

Président : Vladimir Poutine

Premier ministre : Dmitri Medvedev Inde

Président : Pranab Mukherjee

Premier ministre : Manmohan Singh Chine

Président : Xi Jinping

Premier ministre : Li Keqiang Afriqu

e du Sud

Président : Jacob Zuma

Vice-président : Kgalema Motlanthe

modifier 

BRICS est un acronyme anglais pour désigner un groupe de cinq pays qui se réunissent en sommet annuels : Brésil,Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Avant l'ajout de ce dernier pays en 2011, le groupe était appelé BRIC. Rarement utilisé, l'équivalent français de cet acronyme est l’ABRIC (Afrique du Sud, Brésil, Russie, Inde et Chine1) ou encore BRICA2.

Les cinq pays composant le BRICS sont pour la plupart considérés comme des grandes puissances émergentes, ils sont respectivement les sixième, neuvième, dixième, deuxième et vingt-neuvième puissances économiques mondiales (au sens du PIB nominal) 3 et septième, sixième, troisième, deuxième et vingt-cinquième en parité de pouvoir d'achat. Ils comptent 40 % de la population mondiale4 et, en 2015, ils devraient assurer 61 % de la croissance mondiale selon le FMI5. Leur place dans l'économie mondiale croît fortement : 16 % du PIB mondial en 2001, 27 % en 2011 et d'après des estimations, 40 % en 20256. En 2011, le BRICS totalisait un PIB de 11 221 milliards pour près de 3 milliards d’habitants7.

Origine du terme[modifier | modifier le code]

Les dirigeants des pays du BRIC lors du sommet à Iekaterinbourg en 2009. De gauche à droite : Manmohan Singh, Dmitri Medvedev, Hu Jintao et Lula da Silva.

« Les BRIC sont des pays à forte croissance, dont, au début du XXIe siècle, le poids dans l’économie mondiale augmente.Ce terme est apparu pour la première fois en 2001 dans une note de Jim O'Neill 8 , économiste de la banque d'investissement Goldman Sachs et a été repris en 2003 dans un rapport publié par deux économistes de la même banque9. Ce rapport tendait à montrer que l’économie des pays du groupe BRIC allait rapidement se développer ; le PIB total des BRIC devrait égaler en 2040 celui du G6 (lesÉtats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et l’Italie).Regroupés, les BRIC pourraient faire contrepoids au G8 (dont la Russie fait pourtant déjà partie)10. »

« Les arguments soutenant cette étude sont que ces économies ont adopté l’économie de marché, et ont engagé les réformes leur permettant de s'intégrer dans l’économie mondiale, notamment l’éducation, les Investissement direct à l'étranger (IDE), la création d'entreprise10. »

Sommets du BRICS[modifier | modifier le code]

Le premier sommet des pays BRIC a eu lieu le 16 juin 2009 à Iekaterinbourg, en Russie. Le second sommet a lieu le 16 avril 2010 à Brasília, au Brésil. Ces deux rencontres témoignent d'une institutionnalisation des sommets

du BRIC et participe ainsi à la formation d'une « nouvelle réalité géopolitique »11. Le 14 avril 2011, le troisième sommet du BRIC, qui a lieu à Sanya (Hainan), en Chine, est aussi le premier sommet du BRICS, avec

l'adhésion officielle de l'Afrique du Sud, qui fait de facto disparaître le « Triangle Brésil - Inde - Afrique du Sud  »12. Le quatrième sommet des pays BRICS a eu lieu le 29 mars 2012 à New Delhi, en Inde. Le cinquième sommet des pays BRICS a eu lieu le 28 mars 2013 à Durban, en Afrique du Sud.

Page 6: Pays Emergents

Des pays appelés à peser de plus en plus selon les prévisions[modifier | modifier le code]

Les cinq premières économies mondiales en 2050, mesurées en PIB nominal (millions de US$), d'après Goldman Sachs 13  : Chine,États-Unis, Inde, Brésil et Russie. Il

faut noter que depuis cette étude menée en 2007, les estimations pour les pays du BRIC ont été revues à la hausse.

« Il est estimé dans un nouveau rapport14 que le poids des BRIC dans la croissance mondiale passera de 20 % en 2003 à 40 % en 2025. Par ailleurs, leur poids total dans l’économie passera de 10 % en 2004 à plus de 20 % en 2025.Le PIB par habitant est en augmentation rapide, mais, même à l’horizon 2050, il devrait rester très inférieur à celui des pays développés 10 . »

Les pays composant le BRICS pourraient, dans un avenir proche, renforcer davantage leurs coopérations économiques en échangeant les ressources naturelles et technologiques, le Brésil et la Russie produisant du pétrole et du gaz naturel, tandis que la Chine et l’Indesont en plein processus d’industrialisation qui nécessite beaucoup d'énergie. Pendant ce temps, l'Afrique du Sud, elle, extraira de ses mines des métaux et d'autres minéraux.

D'après la Banque mondiale, la Chine pourrait devenir la première puissance économique de la planète en dépassant les États-Unis entre 2020 et 203015. D'après Goldman Sachs, l'Inde pourrait également dépasser les États-Unis entre 2040 et 204516.

Au niveau de la politique internationale[modifier | modifier le code]

Les BRICS n'ont pas de forte politique étrangère bien définie mais il y a certains points commun, comme l'équilibre des relations internationales avec les États-Unis ou encore la défense du concept de souveraineté nationale. La Russie, la Chine et l'Inde ont toujours pratiqué une politique d'indépendance envers les États-Unis. La nouveauté dans le BRICS, c'est que le Brésil, lui aussi, a rejoint le « club » des pays critiques envers la politique américaine. L'un des actes fondateurs de la politique du BRICS est la non-reconnaissance duKosovo. En effet, aucun des membres n'a reconnu le Kosovo jusqu'à présent, alors que Washington pratique un lobbying important pour la reconnaissance de l'ex-république.

Les BRICS se sont aussi opposés aux interventions armées en Libye et en Côte d'Ivoire. Même si tous ne sont pas des membres actuels du Conseil de sécurité (seules la Chine et la Russie y sont des membres permanents), ils se sont abstenus lors du vote de la résolution sur la Libye17.

Plus récemment les BRICS se sont dits opposés à toute livraison d'armes à l'opposition armée au président syrien Bachar al-Assad.

De manière générale les BRICS plaident pour une refondation des organisations internationales comme le Conseil de Sécurité de l'ONU et les organisations de Bretton Woods (FMI, Banque mondiale) dans un sens qui reflète mieux l'émergence des nouvelles puissances et le caractère multipolaire du monde au XXIe siècle18.

Au niveau économique[modifier | modifier le code]

Les BRICS veulent renforcer leur poids et mieux faire avancer leurs points de vue dans les négociations économiques internationales notamment au Groupe des 20, au FMI et à l'OMC. Lors du sommet du 14 avril en Chine, ils ont insisté sur la nécessité de réformer le Système monétaire international, de réviser la composition des Droits de tirage spéciaux 17 .

Intérêts parfois divergents[modifier | modifier le code]

Si le China Daily insiste sur l'importance que ces pays peuvent avoir pour bâtir « un ordre politique et économique international plus juste et raisonnable »19, il existe malgré tout des intérêts divergents entre ces pays. C'est ainsi que la Chine refuse de soutenir le Brésil dans sa revendication en vue d'obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU 19 . Par ailleurs, la Chine dont le PIB est supérieur à celui des autres pays réunis, a tendance à vouloir montrer sa suprématie. Ses partenaires aimeraient qu'elle s'ouvre plus à leurs produits manufacturés et qu'elle ne se contente pas d'importer des matières premières. De même, ils apprécieraient une hausse du cours du yuan 19 . Concernant les relations entre l'Inde et la Chine, elles sont marquées encore par la défaite indienne de 1962. Pour Yashwant Sinha, ancien ministre indien des finances (1998-2002) et des affaires étrangères (2002-2004) « pour que la paix s'installe entre nos deux pays, il faudrait que l'Inde devienne concurrentielle sur le plan économique et militaire et que la Chine devienne une démocratie. »20

Limites[modifier | modifier le code]

Les pays concernés sont marqués par de fortes inégalités sociales6. Il y a peu de transparence en matière économique et financière, notamment en Chine6. Des progrès sont à noter en matière d'universités et de recherche mais il reste encore un écart avec les grandes puissances

occidentales6.

Page 7: Pays Emergents

La productivité stagne en Russie et au Brésil ; la Chine se base sur un modèle exportateur vers des pays occidentaux en crise de la dette et donc potentiellement moins portés sur la consommation6.

Présentation des pays membres[modifier | modifier le code]

 Brésil[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Émergence du Brésil comme superpuissance.

Le Brésil est la quatrième économie des BRICS et la principale puissance économique du continent sud américain. La libéralisation de l'économie brésilienne s'est effectuée au rythme de la libéralisation de l'économie mondiale comme en témoigne l'adhésion du Brésil à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et le développement rapide des firmes multinationales brésiliennes dans les productions primaires (agriculture, énergie) mais aussi dans les productions industrielles (aéronautique). En dépit du volontarisme de l'État, notamment dans le domaine scolaire ou la politique familiale, le Brésil se distingue par une forte croissance marquée par une hausse des inégalités entre les groupes sociaux et entre les régions.

 Russie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Émergence de la Russie comme superpuissance.

La Russie, plus grand pays au monde par sa superficie, était en déclin démographique pendant plusieurs décennies, et, au contraire des autres pays, son poids industriel est également déclinant[réf. nécessaire]. Mais elle reste la superpuissance militaire la plus importante après les États-Unis[réf. nécessaire]. Son poids est beaucoup lié à ses riches ressources énergétiques et minières10 (gaz, pétrole, uranium, etc.).

La Russie post-soviétique se singularise donc par une contradiction : c'est à la fois le plus développé des BRICS (la Russie a un des niveaux d'alphabétisation des adultes le plus élevé au monde) mais aussi le plus fragile tant du point de vue économique compte tenu de la faible diversification de sa structure productive[réf. nécessaire] que du point de vue démographique. Il semblerait donc que la Russie reste ce « colosse aux pieds d'argile ».

 Inde[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Émergence de l'Inde comme superpuissance.

L'Inde reste le pays des paradoxes. C'est le pays le moins développé des BRIC mais avec une répartition des revenus la moins égalitaire. C'est le futur pays le plus peuplé de la planète (sa population dépassera celle de la Chine vers 2025) mais le développement humain de toute la population reste problématique. C'est un pays dont la majorité de la population est rurale mais qui s'impose dans la mondialisation via les grands centres urbains spécialisés dans les industries et les activités des services destinées à l'exportation.

 Chine[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Émergence de la Chine comme superpuissance.

En moins de trois décennies, la Chine est devenue la deuxième puissance économique mondiale derrière les États Unis. Cette croissance spectaculaire (les taux de progression du PIB ont souvent dépassé les 10 % par an) est essentiellement basée sur l'exportation de biens de grande consommation. La « nation commerçante » n'est pas qu'une puissance économique, elle s'impose aussi comme puissance financière, militaire et culturelle.

 Afrique du Sud[modifier | modifier le code]

L'Afrique du Sud abrite cinquante millions d'habitants, a une croissance inférieure ou égale à 3,5 % et un PIB seize fois plus faible que celui de la Chine5. Pour Jim O'Neil, deGoldman Sachs, l'inventeur du terme, l'entrée de l'Afrique du Sud dans ce club ne peut se comprendre que si « on la considère comme le représentant du continent africain »5.

Pays candidats à l'entrée dans le club[modifier | modifier le code]

Le Mexique, la Corée du Sud et la Turquie voudraient, selon le journal Le Monde, rentrer dans le club5.

La dynamique de la croissance mondiale change, selon les PEM du FMIPar Rupa Duttagupta et Thomas HelblingDépartement des études du FMI8 octobre 2013 Le FMI prévoit une croissance mondiale de 2,9 % en 2013 et de 3,6 % en 2014 La croissance sera portée par les pays avancés et sera plus faible que prévu dans les pays émergents Il subsiste des risques de dégradation

La croissance mondiale reste faible et ses moteurs changent, note le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport sur les Perspectives de

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l’économie mondiale (PEM). Le FMI prévoit une croissance mondiale moyenne de 2,9 % en 2013, au-dessous des 3,2 % observés en 2012, et de 3,6 % en 2014.L’accélération de la croissance devrait être portée principalement par les pays avancés. Même si elle restera vigoureuse, la croissance dans les principaux pays émergents devrait être plus faible que ne le prévoyait le FMI dans la Mise à jour des PEM de juillet 2013. Cela s’explique en partie par un ralentissement naturel de la croissance après la montée en flèche de l’activité qui a résulté de la relance engagée après la Grande Récession. Les goulets d’étranglement dans les infrastructures, les marchés du travail et l’investissement ont contribué aussi au ralentissement dans de nombreux pays émergents.Ces transitions de la croissance, conjuguées à une inversion de la politique monétaire américaine qui s’approche, ont fait apparaître de nouveaux enjeux et risques. En particulier, les taux d’intérêt à long terme aux États-Unis et dans bien d’autres pays ont augmenté plus que prévu. Bien que la Réserve fédérale américaine ait décidé récemment de ne pas encore ralentir le rythme de ses achats d’actifs et que les sorties de capitaux des pays émergents aient quelque peu diminué, les rendements obligataires restent bien au-dessus des niveaux observés début mai. Par ailleurs, un durcissement des conditions financières, qui restent accommodantes, constitue un risque indéniable.• Aux États-Unis, les projections reposent sur l’hypothèse selon laquelle la suspension des services publics fédéraux sera de courte durée et que le plafond de la dette sera relevé en temps voulu. La croissance devrait passer de 1½ % cette année à 2½ % en 2014, portée par la vigueur persistante de la demande privée, qui s’explique par le redressement du marché immobilier et l’augmentation du patrimoine des ménages.• Dans la zone euro, les dirigeants ont réduit les risques principaux et ont stabilisé la situation financière, bien que la croissance dans les pays de la périphérie reste freinée par les goulets d’étranglement du crédit. La région devrait sortir progressivement de la récession, la croissance atteignant 1 % en 2014.• Au Japon, la relance budgétaire et l’assouplissement monétaire prévus par la nouvelle politique économique du gouvernement (« Abenomics ») ont conduit à un rebond impressionnant de l’activité. Toutefois, la fin attendue de la relance budgétaire et des dépenses de reconstruction, conjuguée au relèvement de la taxe sur la consommation, feront tomber la croissance de 2 % cette année à 1¼ % en 2014.• En Chine, la croissance devrait ralentir légèrement, de 7½ % cette année à 7¼ % en 2014. Les dirigeants se sont abstenus de stimuler l’activité alors que la stabilité financière suscite des craintes et qu’il est nécessaire de soutenir une trajectoire de croissance plus équilibrée et durable.• Globalement, la croissance dans les pays émergents et les pays en développement devrait rester vigoureuse, à 4½–5 % en 2013–14, portée par une demande intérieure vigoureuse, des exportations en hausse et des politiques budgétaires, monétaires et financières accommodantes. Les cours des produits de base continueront de favoriser la croissance dans de nombreux pays à faible revenu, y compris en Afrique subsaharienne. Toutefois, les pays de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord/Afghanistan/Pakistan resteront confrontés à des transitions économiques et politiques difficiles.

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Risques de dégradationLe rapport souligne que l’évolution de la dynamique de la croissance mondiale a accentué les risques dans les pays émergents. La combinaison d’une politique monétaire américaine moins accommodante et de la vulnérabilité interne des pays émergents pourrait entraîner de nouveaux ajustements sur les marchés à l’échelle mondiale, avec des risques d’un surajustement des prix des actifs ou même de perturbations de la balance des paiements.Par ailleurs, des risques anciens subsistent. Il s’agit des réformes inachevées du secteur financier dans la zone euro, de la transmission compromise de la politique monétaire et de l’endettement des entreprises dans certains pays de la zone euro, ainsi que de la dette publique élevée et des risques budgétaires et financières connexes dans beaucoup d’autres pays avancés, dont le Japon et les États-Unis. En outre, des risques géopolitiques sont réapparus ces derniers mois.Même si seulement certains de ces risques se matérialisaient, ils toucheraient tous les pays par la voie du commerce et de la finance. Le rapport souligne donc que l’économie mondiale risque de s’enliser pendant une période prolongée.Pour une croissance plus vigoureuse et durablePour sortir l’économie mondiale d’une période prolongée de croissance languissante, il faudra avant tout que les pays avancés s’attaquent à leurs problèmes de longue date, et aussi que les pays émergents et les pays en développement manœuvrent délicatement à travers la transition de leur croissance en menant une politique économique crédible.En ce qui concerne les pays avancés, le rapport renforce bon nombre de messages de rapports antérieurs. La zone euro doit réparer son système financier et adopter une union bancaire crédible, étayée par une garantie commune. Les États-Unis doivent trouver une solution à l’impasse politique sur le front budgétaire et relever promptement le plafond de leur dette. En outre, la Réserve fédérale doit gérer avec soin le processus de normalisation de la politique monétaire, en tenant compte des perspectives de croissance, d’inflation et de conditions financières. Tant le Japon que les États-Unis doivent assainir leurs finances publiques à moyen terme et réformer leur programme de protection sociale. Le Japon et la zone euro doivent adopter des réformes structurelles qui rehaussent leur production potentielle.Pour ce qui est des pays émergents, le dosage de mesures approprié et le rythme de l’ajustement varieront d’un pays à l’autre. Toutefois, beaucoup de pays partagent des priorités. Les dirigeants doivent laisser leur taux de change réagir à l’évolution de la conjoncture et absorber les chocs, tout en évitant le désordre sur les marchés. Les pays dont le cadre de politique monétaire est moins crédible devront peut-être s’employer davantage à fournir un ancrage nominal solide. Sur le front financier, des mesures réglementaires et prudentielles doivent être prises pour éviter l’instabilité. L’ajustement des finances publiques doit continuer de viser à reconstituer une marge de manœuvre, à moins que les risques de détérioration se matérialisent et que les conditions de financement permettent de relâcher l’effort.Une nouvelle série de réformes structurelles est indispensable pour de nombreux pays émergents, notamment les investissements dans les infrastructures, pour relancer la croissance potentielle. La Chine doit rééquilibrer sa croissance de manière à la rendre moins tributaire de l’investissement et davantage de la consommation, afin d’ouvrir la voie à une croissance plus équilibrée et durable à l’échelle nationale et mondiale.

Les pays émergents doivent faire davantage d’efforts pour rester les moteurs de la croissance mondialePar Min Zhu, Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI)iMFdirect" Le 22 janvier 2014

Lors de notre assemblée annuelle d’octobre 2013, nous avons eu un grand débat sur les perspectives de croissance des pays émergents. Nous avons fortement révisé en baisse nos prévisions de croissance de 2013 pour les pays émergents et en développement, en les diminuant de 0,5 point de pourcentage par rapport à nos prévisions antérieures. Aux yeux de certains observateurs, nous avons péché par excès de pessimisme. Selon d’autres, nous aurions dû nous cantonner au scénario de croissance le moins optimiste que nous avions établi au moment de l’éclatement de la crise financière mondiale.Qu’en est-il aujourd’hui? De fait, les chiffres les plus récents indiquent que les moteurs de la croissance mondiale, à savoir les pays émergents et en développement, ont considérablement ralenti. Leurs taux de croissance ont diminué d’environ trois points de pourcentage en 2013 par rapport à 2010, plus des deux tiers de ces pays ayant enregistré une baisse — avec en tête le Brésil, la Chine et l’Inde. Cela n’est pas sans importance pour l’économie mondiale, dans la mesure où ces économies comptent aujourd’hui pour moitié dans l’activité économique mondiale.À l’occasion de mes voyages récents à travers le monde (cinq régions sur trois continents), j’ai entendu partout les mêmes questions : que se passe-t-il du côté des pays émergents? Le ralentissement est-il permanent? Les pays émergents peuvent-ils renforcer leur croissance? Quels sont les aléas négatifs?Pas d’accélération sensible de la croissance dans les pays émergents et en développementLes pays émergents et en développement sont en cours de stabilisation, mais il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils retrouvent à brève échéance les taux de croissance élevés observés pendant la décennie écoulée. En fait, d’après nos prévisions, la croissance de ces pays devrait s’accélérer légèrement pour atteindre 5,1 % cette année et [5,4] % à moyen terme. L’une des raisons principales en est que plusieurs vents favorables qui ont soutenu la croissance dans le passé sont en train de faiblir :

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• Nous estimons que le taux de croissance de la Chine, qui a été supérieur à 10 % pendant des décennies et qui a soutenu la croissance des partenaires commerciaux du pays, est descendu en moyenne à 7,7 % ces deux dernières années.

• Les flambées des prix des matières premières, qui ont aidé les pays riches en ressources naturelles, ont pris fin.• Les conditions financières, qui n’avaient jamais été aussi favorables, commencent à laisser la place à une hausse des taux d’intérêt mondiaux.• La part du commerce international dans la production totale a diminué ces deux dernières années, et rien ne permet d’affirmer que le mouvement va s’inverser et que l’on va retrouver la tendance à la hausse observée pendant la décennie écoulée.Les changements structurels intervenus dans l’économie mondiale ont une influence fondamentale sur les pays émergents et en développement.En Chine, le rééquilibrage au détriment de l’investissement aura un effet à long terme sensible sur un grand nombre de pays. Nous saluons le ralentissement modéré observé en Chine parce que les niveaux d’investissement actuels ne sont pas tenables. Les politiques publiques sont à juste titre axées sur la réduction de plusieurs points de pourcentage de la part de l’investissement dans le PIB dans les trois à cinq prochaines années.Selon notre analyse, une diminution d’un point de pourcentage de la croissance de l’investissement en Chine se traduirait par une baisse comprise entre 0,5 et 0,9 point de pourcentage de la croissance du PIB dans la chaîne de l’offre régionale. Cela aurait un impact considérable sur diverses variables économiques, commerciales et financières parmi les principaux partenaires commerciaux de la Chine et les exportateurs de matières premières. Il est probable que les marchés financiers resteront volatils dans l’avenir envisageable. La principale raison en est que, selon toute vraisemblance, le passage ordonné à un monde sans politiques monétaires non conventionnelles se heurtera à un certain nombre de difficiles impératifs :• l’ajustement en douceur des anticipations concernant les taux d’intérêt à court terme• le retour progressif à la normale de la différence de rendement entre obligations à long terme et à court terme• l’ajustement en douceur des portefeuilles• l’inversion progressive des effets de levier excessifs• l’existence de marchés liquides en permanence, et• la montée en régime de la croissance économique.Les turbulences qui ont agité les marchés financiers en mai 2013 après que la Réserve fédérale des États-Unis a commencé à parler de son projet de ralentir le rythme auquel elle achète les obligations d’État est un exemple parfait à cet égard. À ce moment-là, les taux d’intérêt ont augmenté même dans les pays d’Europe, alors que la santé de leur économie n’avait aucunement changé.Pour s’adapter à cet environnement mondial en constante évolution, les pays émergents et en développement doivent sans cesse ajuster leurs structures et leurs politiques économiques.Un exemple frappant de la difficulté de parvenir durablement à une croissance forte réside dans l’absence de convergence des économies d’Amérique latine vers les pays avancés. Le graphique ci-dessous montre que le PIB de ce groupe de pays a effectué une rotation inversée complète entre 1962 et 2011. Le revenu par habitant a stagné par rapport à celui des États-Unis. En revanche, il s’est amélioré de façon ininterrompue dans les pays émergents d’Asie, à l’exception notable de la période de la crise asiatique à la fin des années 90. 

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Dans beaucoup de pays qui sont tributaires des flux de capitaux, les politiques internes actuelles ne suffisent pas à maintenir la stabilité financière. Dans plusieurs autres, les bilans des entreprises sont mis à mal. L’incertitude qui règne concernant le contenu et l’orientation des politiques ainsi que les contraintes du côté de l’offre, notamment les déficiences infrastructurelles et réglementaires, freinent l’investissement dont ces pays ont pourtant bien besoin. Enfin, les pressions démographiques, notamment le vieillissement de la population, et les relations tendues entre employeurs et travailleurs ne facilitent rien.Comment ils peuvent s’en sortirIl reste essentiel de consolider l’économie plutôt que de continuer à simplement stimuler l’activité par voie monétaire et budgétaire. Par exemple, le Brésil devrait chercher avec détermination à atteindre l’objectif d’excédent primaire fixé de longue date. L’Inde doit relancer le processus de réduction de la dette publique et des déficits ainsi que la réforme de l’appareil productif pour faire descendre l’inflation et rendre possible une croissance forte. L’Indonésie devrait redonner toute sa place au rôle fondamental de la politique monétaire, qui consiste à fournir un point d’ancrage nominal. La Turquie devrait accroître son taux d’épargne.Il est nécessaire mais non suffisant de mieux gérer la demande pour parvenir à une croissance vigoureuse et durable. Les pouvoirs publics doivent aussi assurer une croissance forte de la productivité, notamment en encourageant l’innovation.S’il n’existe pas de recette unique pour rehausser la productivité, il ressort de nos travaux que les pays devraient calibrer les réformes en fonction de leur stade de développement. Ainsi, dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, cela supposerait d’améliorer encore les qualifications des travailleurs et d’investir dans la recherche et de développement. Dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, il conviendrait en priorité de desserrer les goulets d’étranglement dans le domaine des infrastructures et de réduire les obstacles à l’investissement direct étranger. Dans les pays à faible revenu, l’accent pourrait être mis sur le renforcement des institutions économiques qui sont nécessaires au bon fonctionnement d’une économie de marché, sur le développement du secteur agricole et sur l’amélioration de l’éducation de base et des infrastructures.Les décideurs doivent comprendre comment les politiques mises en place dans une région du monde influent sur toutes les autres régions, car cela déterminera leurs décisions et leurs actions, quel que soit le pays où ils vivent. Pour leur faciliter la tâche, nous mettons en lumière les principales retombées internationales dans nos études de contagion.Cela signifie aussi que, dans le monde hyperconnecté d’aujourd’hui, la coordination des politiques économiques est indispensable. La relance budgétaire mondiale engagée au début de la crise financière en est un exemple important, de même que le besoin de coordination dans le domaine du règlement transfrontalier de la situation des banques en faillite ou en difficulté. Nous encourageons ce type de coordination à chaque occasion qui se présente.L’accélération modérée de la croissance mondiale ne doit pas nous inciter au triomphalisme. Nous ne pourrons peut-être pas revenir au bon vieux temps. Pour être juste, plusieurs pays émergents et en développement ont appliqué de bonnes politiques au lendemain des turbulences de mai dernier. Cependant, compte tenu de la longue liste des politiques difficiles à mettre en œuvre pour parvenir à une croissance forte et soutenue, toute hésitation dans ce domaine compliquera la vie des pays émergents à l’avenir.

Les pôles de croissance dans les marchés émergents redéfinissent la structure économique mondiale, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale

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Communiqué de presse n°:2011/483/DEC

WASHINGTON, le 17 mai 2011 – En 2025, plus de la moitié de la croissance mondiale sera concentrée dans six grandes économies émergentes (le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, la Corée du Sud et la Russie) et le système monétaire international ne sera probablement plus dominé par une seule monnaie, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale. Sur le nouvel échiquier économique, ces pays prospères contribueront à accélérer la croissance dans les pays à faible revenu par le biais des transactions commerciales et financières transfrontières. Selon ce rapport publié sur le titre Global Development Horizons 2011—Multipolarity: The New Global Economy (Perspectives du développement mondial 2011 – Multipolarité : la nouvelle économie mondiale), ce groupe de pays émergents connaîtra une croissance annuelle moyenne de 4,7 % entre 2011 et 2025. Les prévisions de croissance pour les pays avancés ne sont que de 2,3 % pour la même période, mais ces pays continueront à dominer l’économie mondiale, la zone euro, le Japon, le Royaume-Uni et les Etats-Unis restant les principaux moteurs de la croissance mondiale.   « L’expansion rapide des pays émergents a modifié la répartition des pôles de croissance économique entre pays développés et pays en développement – créant un monde véritablement multipolaire », a déclaré Justin Yifu Lin, économiste en chef de la Banque mondiale et premier vice-président, Économie du développement. « Les sociétés multinationales implantées sur les marchés émergents deviennent un important facteur de transformation économique mondiale, avec la croissance rapide des investissements Sud-Sud et des investissements étrangers directs. Les institutions financières internationales doivent s’adapter rapidement pour ne pas se laisser distancer. » Selon le rapport, les pays émergents dont la croissance était tributaire de l’adaptation au progrès technique et de la demande extérieure devront procéder à des changements structurels pour maintenir leur rythme de croissance grâce à des gains de productivité et à une solide demande intérieure.

 Le rapport décrit les nouveaux défis à relever par les pays en développement au cours des vingt prochaines années dans une économie mondiale multipolaire. Les auteurs  utilisent des indices basés sur des données empiriques pour recenser les pays dont la forte croissance, la solide base de capital humain et l’innovation technologique alimentent l’activité économique dans d’autres pays. Il est à prévoir que cette croissance aura un effet d’entraînement, par le biais deséchanges commerciaux, des investissements et des migrations transfrontières qui donneront lieu à des transferts de technologie et stimuleront la demande de produits d’exportation. Le rapport souligne que plusieurs pays émergents pourraient devenir des pôles de croissance, comme la Chine et la Corée, qui sont fortement tributaires des exportations, ou comme le Brésil et le Mexique, qui font une plus grande place à la consommation intérieure. Avec l’apparition d’une importante classe moyenne dans les pays en développement et l’évolution démographique de plusieurs grands pays d’Asie de l’Est, la consommation devrait continuer d’augmenter, ce qui aidera à maintenir le rythme de la croissance mondiale.   

« Dans de nombreux pays émergents, le rôle grandissant de la demande intérieure se fait déjà sentir et on assiste à un phénomène d’externalisation

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des approvisionnements », a déclaré Hans Timmer, directeur du Groupe des perspectives de développement à la Banque mondiale. « C’est important pour les pays les moins avancés, dont la croissance est souvent tributaire des investissements étrangers et de la demande extérieure. »

 

Le déplacement du pouvoir économique et financier vers les pays en développement aura d’importantes répercussions sur le financement des entreprises, l’investissement et la nature des opérations internationales de fusion-acquisition. Avec la multiplication de ces opérations dans les marchés émergents, il est à prévoir que l’IED Sud-Sud augmentera, surtout en faveur de projets entièrement nouveaux, tandis que l’IED Sud-Nord portera essentiellement sur des acquisitions. Grâce à cette croissance, davantage de pays en développement et leurs entreprises auront accès aux marchés obligataires et boursiers internationaux, à des conditions plus favorables, pour financer leurs investissements à l’étranger. Selon le rapport, le rôle et l’influence grandissants des entreprises des pays émergents dans les finances et les investissements internationaux peuvent aider à mettre en place un système multilatéral de réglementation des investissements transfrontières, après plusieurs tentatives menées sans succès depuis les années 20.  Contrairement aux relations commerciales et monétaires internationales, il n’existe pas de régime multilatéral pour promouvoir et réglementer les investissements transfrontières. Les accords bilatéraux d’investissement (ABI) sont la formule la plus utilisée —  on comptait plus de 2 275 ABI à la fin de 2007 —  dans les négociations inter-États sur les conditions d’investissement transfrontières, y compris pour le recours à l’arbitrage international des différends soumis au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements, qui fait partie du Groupe de la Banque mondiale « Le renminbi est appelé à jouer un plus grand rôle au cours des dix prochaines années, vu la taille de la Chine et la mondialisation rapide des entreprises et des banques chinoises », a déclaré Mansoor Dailami, auteur principal du rapport et chef de l’équipe Nouvelles tendances mondiales à la Banque mondiale. « S’agissant du système monétaire international, le scénario le plus probable à l’horizon 2025 est celui d’un système multidevises dominé par le dollar, l’euro et le renminbi. »

 

Pour maintenir leur croissance et faire face à des risques plus complexes, les économies qui abritent de nouveaux pôles de croissance doivent réformer leurs institutions, notamment dans les secteurs économique, financier et social. La Chine, l’Indonésie, l’Inde et la Russie ont tous des problèmes à régler au niveau des institutions et de la gouvernance. Le capital humain et l’accès à l’éducation sont des sujets de préoccupation dans certains pôles de croissance potentiels, en particulier le Brésil, l’Inde et l’Indonésie. 

« On s’attend à une transformation radicale de l’économie mondiale. Ces changements seront sans doute globalement positifs pour les pays en développement, mais il reste à savoir si les normes et les institutions multilatérales actuellement en place sont suffisamment solides pour survivre dans un système multipolaire. Face aux difficultés que pose l’intégration mondiale entre les grandes puissances, il est essentiel que les pays coordonnent mieux leurs politiques pour réduire les risques d’instabilité économique », explique Dailami.

 

La plupart des pays en développement, en particulier les plus pauvres, continueront d’utiliser leur monnaie pour leurs transactions avec le reste du

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monde et demeureront vulnérables aux fluctuations des taux de change dans un système international multidevises. Les institutions multilatérales doivent aider ces pays à s’intégrer dans un nouveau monde multipolaire. Il s’agit de fournir aux pays en développement  l’assistance technique, l’aide et les conseils dont ils ont besoin pour se doter des outils et des moyens financiers nécessaires pour faire face aux problèmes et aux risques attendus, tout en tirant parti de leurs avantages et de leurs possibilités.

 

Le rapport intégral, les projections concernant les pôles de croissance et autres données peuvent être consultés à l’adresse : www.worldbank.org/gdh2011.

 

Les journalistes enregistrés peuvent consulter le rapport sous embargo au Centre d’information en ligne de la Banque mondiale pour les médias (http://media.worldbank.org/secure). Les journalistes accrédités peuvent s’inscrire à : http://media.worldbank.org/