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2014 Achats, Mobilité, Finances ... Quelles évolutions et perspectives des métiers liés à la gestion des déplacements professionnels d’une entreprise ?

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2014

Achats,Mobilité, Finances ... Quelles évolutions et perspectives des métiers liés à la gestion des déplacements professionnels d’une entreprise ?

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TABLE DES MATIÈRES

• Éditorial ................................................................................................................................................................ P. 3• Introduction ................................................................................................................................................... P. 4

• Travel Manager : focus sur une fonction clé du Business Travel .................................... P. 5

• Le chargé de voyages : panorama d’hier à demain .................. P. 5• Portrait : qui sont les spécialistes de la gestion

des déplacements professionnels ? .................................................................... P. 6• Le Travel Manager : un rôle carrefour .............................................................. P. 6• Quel regard portent les Travel Managers

sur leur profession ?.......................................................................................................................... P. 7• À quelles problématiques les Travel Managers

sont-ils confrontés ? ......................................................................................................................... P. 8

• Les points de rupture : un environnement qui fait évoluer le travel management. Quel est le visage du Travel Manager « nouvelle génération » ? ...................................... P. 9

• La technologie : un pilier de l’innovation du Travel Management. Comment le Travel Manager peut-il en tirer profit ? .................................................................................................................... P. 9

• La technologie au service du Travel Manager : une visibilité sur les dépenses de voyages et un levier pour contrôler les coûts.

Le retour d’expérience de Nathalie Heitzmannj ........................................................................................ P. 10

• L’environnement interne évolutif : les voyageurs affirment leurs besoins. Quelles solutions le Travel Manager peut-il proposer pour répondre aux nouvelles attentes ? .................... P. 11

• La prise en compte du stress lié aux déplacements ou comment repenser une politique voyages basée sur l’humain .......................................................................................................................... P. 11

• L’analyse des données de voyage et le concept de ‘Trip Friction’ : vers un Travel Manager consultant

Interview : Scott Gillespie, Expert Business Travel, Speaker, Directeur fondateur de tClara ...................................... P. 12

• Une politique voyages axée sur le bien-être des voyageurs : zoom sur le succès d’une politique voyage flexible.

Le retour d’expérience de Xavier Quesnel, Travel Manager, Quiksilver Europe ..................................................... P. 13

• Le Travel Manager : spécialiste au sein de l’entreprise ou expert externalisé ? ......................................................... P. 15

• Le point de vue d’un consultant au sein d’un cabinet spécialisé dans l’organisation et la gestion des achats hors production.

Interview : Christophe Drezet, Consultant Associé, EPSA ............................................................................ P. 16

• La mobilité : une évolution naturelle du périmètre d’actions du Travel Manager ........................................... P. 18

• Quelles opportunités après le Travel Management ? Comment préparer l’évolution de sa carrière ? ........................... P. 20

• À quoi aspirent les Travel Managers « nouvelle génération » ? .................................................................................................. P. 20

• Comment préparer l’évolution de sa carrière ? ........................... P. 20• Se former pour monter en compétences ............................................. P. 20• Des formations destinées aux professionnels souhaitant

monter en compétences. Le point de vue de l’ESCAET (École Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises du Tourisme) qui forme au Travel Management en formation initiale et continue : Laurie Larchez, Formatrice & Coordinatrice de la Formation Professionnelle ............................................................ P. 21

• Comprendre les besoins des entreprises, capitaliser sur ses qualités et animer son réseau .............................................................P. 22

• Capitaliser sur ses compétences et savoir se créer des opportunités professionnelles.

Le point de vue d’un spécialiste du recrutement : Thierry Baux, Fondateur et Directeur Général du cabinet de recrutement B-Ressource ...............................P. 23

• Quelles sont les perspectives d’évolution de carrière ? L’après Travel Management : témoignages ...................................... P. 24

• Du Travel Management vers l’Account Management : Le retour d’expérience d’Emilie Le Foll, Account Manager, 3mundi ........................................................................ P. 25

• Du Travel Management aux Achats et la responsabilité de l’Environnement de travail

Interview : Pierre Blondeau, Directeur de la Coordination des Achats, Groupe Limagrain ..... P. 27

• Du Travel Management aux problématiques environnementales (RSE).

Interview : Bérengère Gazagnes, Responsable Environnement et Développement Durable, Toyota France ................................................................................................................. P. 28

• Les évolutions et les perspectives du métier de Travel Manager en 10 points clés ........................................................... P. 30

• Lexique ............................................................................................................................................................ P. 34• Méthodologie ...................................................................................................................................... P. 35• Les auteurs ................................................................................................................................................ P. 45• 3mundi ............................................................................................................................................................. P. 36• TravelThink ................................................................................................................................................ P. 37• Sources et références .............................................................................................................. P. 38

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Travel Manager, un métier qui offre des perspectives ? Sans aucun doute ! Depuis l’émergence de la fonction de chargé de voyages dans les années

1980, son rôle n’a cessé d’évoluer. La profession s’est considérablement structurée avec l’apparition des politiques voyages, la mise en place de process métier, le développement de solutions technologiques ad hoc toujours plus innovantes, au point qu’aujourd’hui le Travel Manager « nouvelle génération » n’a pas le même visage.

Désormais, l’optimisation du budget consacré aux déplacements professionnels ne constitue plus qu’un pan du rôle de Travel Manager. Son périmètre de responsabilités s’est incroyablement enrichi sous l’impulsion d’un environnement en constante mouvance. Le Travel Manager 3.0 se situe en effet au cœur de divers enjeux stratégiques et opérationnels : sa place au sein de l’entreprise est en train d’évoluer et son rôle n’a jamais été aussi transverse.

L’aspect pluridisciplinaire de la profession est illustré par la diversité des organisations et des intitulés de poste au sein des entreprises : les postes impliquant la gestion des déplacements professionnels peuvent être rattachés aux Services Généraux, aux Achats ou encore aux Ressources Humaines, et certaines entreprises disposant d’un budget conséquent ont créé leur département dédié.

Au sein des grands groupes essentiellement, le champ d’expertise du Travel Manager est en train d’évoluer pour inclure des problématiques liées à la mobilité : les outils de communication comme les smartphones et les tablettes - engendrant de nouveaux comportements chez les voyageurs -, les alternatives aux déplacements, les questions relatives à la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), à la sécurité des collaborateurs et des données, ou encore la gestion de la flotte automobile.

En avril 2014, l’AFTM a obtenu la reconnaissance du métier de Travel Manager au sein de la nomenclature APEC[1] . Le métier est désormais officiellement reconnu en France, tout comme l’expertise et des compétences spécifiques des Travel Managers. Cependant, le descriptif de poste est loin d’être figé. Existe-t-il un profil de Travel Manager type ? Y a-t-il une manière idéale de

gérer les déplacements professionnels ? Quelles sont les compétences recherchées pour gérer et optimiser le voyage d’affaires en entreprise ? Faut-il externaliser le Travel Management et les achats Travel ?

Aujourd’hui, un Travel Manager se doit de composer avec un environnement changeant. Par définition, la fonction de Travel Manager est un rôle atypique. C’est ce qui en fait sa richesse et ce qui lui donne des perspectives intéressantes pour l’évolution de sa carrière en interne ou en externe.

Quel est le visage du Travel Manager nouvelle génération ? À quels challenges est-il confronté ? Comment capitaliser sur son expérience dans le Travel Management pour construire son parcours professionnel ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans ce Livre Blanc.

Demain, le poste de Travel Manager sera encore plus complexe puisqu’il devra tenir compte de nouveaux facteurs : l’open booking, la gestion du stress du voyageur, le « Bring Your Own Device » (BYOD), le « blurring » entre vie personnelle et vie professionnelle, la difficulté grandissante à récupérer et intégrer les données...

Toutefois, l’émergence de cette offre florissante de nouvelles solutions technologiques ne représente pas forcément une menace pour le Travel Manager mais plutôt une opportunité à saisir afin de faire comprendre qu’il ou elle est la personne la plus à même de guider l’entreprise dans le choix des meilleurs outils et d’assurer leur suivi, en lien avec l’agence de voyages d’affaires et conformément à la politique voyages.

Face à ces nombreuses évolutions, le message à faire passer aux Travel Managers est simple : « préparez-vous : innovez ! ».

Bonne lecture !

Jordy Staelen & Simon RenaudCofondateurs et Directeurs Généraux de 3mundi

ÉDITORIAL

1 http://annuaire-metiers.cadres.apec.fr/metier/achats/travel-manager

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Le Travel Manager « nouvelle génération » est confronté à de nouveaux challenges qui ont modifié sa fonction : son périmètre d’intervention est en effet de plus en plus large et va au-delà du

Travel et de la seule optimisation des dépenses liées aux déplacements professionnels. Cette expertise pluridisciplinaire est très valorisante et offre de nombreuses perspectives de carrière.

En quoi la gestion du voyage d’affaires et le rôle des responsables des déplacements professionnels au sein de l’entreprise ont évolué ?

Quels sont les piliers du Travel Management « nouvelle génération » ?

À quelles évolutions et à quelles perspectives de carrière peut aspirer un Travel Manager ?

Pour répondre à ces questions, nous avons souhaité appuyer notre réflexion par des retours d’experts métier. Nous avons interrogé des chargés de voyages au travers d’une enquête qui a permis de mettre en lumière la vision qu’ils portent sur leur rôle, mais aussi leurs aspirations. Nous avons également recueilli le témoignage et les retours d’expérience de professionnels de la gestion des voyages d’affaires. Nous avons répertorié des « success stories » de professionnels ayant changé d’horizon professionnel suite à leur expérience en Travel Management.

Enfin, nous avons interrogé des spécialistes du recrutement afin de comprendre les exigences du métier mais aussi les perspectives de carrière après le Travel Management.

INTRODUCTION

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Les grandes étapes de l’évolution du rôle de Travel Manager :d’hier à demain

Les activités du Travel Manager se sont progressivement étoffées : aujourd’hui, il est un acteur pluridisciplinaire et un véritable chef de projet transversal. Il allie compétences en gestion, achats, droit, ressources humaines, communication, informatique, et secteur du voyage d’affaires. Il a la responsabilité de l’optimisation du budget consacré aux déplacements professionnels, tout comme de l’optimisation des processus de voyages dans un objectif de réduction des coûts et de rationalisation des opérations internes. Ceci implique notamment la mise en place de systèmes d’automatisation de gestion des déplacements, le tracking,

la réconciliation et le monitoring des dépenses, ainsi que la maîtrise des risques liés aux déplacements professionnels.

Le Travel Manager doit avant tout cadrer les déplacements professionnels des collaborateurs au travers d’un programme voyages tout en mettant en œuvre les moyens et l’organisation qui permettront de maximiser l’adhésion des voyageurs à la politique voyages. Il met conjointement en place un tracking afin de veiller au respect des règles et des accords contractuels avec les prestataires.

Si le périmètre d’actions du Travel Manager varie en fonction de la structure de l’entreprise, son rôle carrefour reste constant : c’est l’acteur clé de la gestion des déplacements professionnels.

Le chargé de voyages : panorama d’hier à demain

Années 80 Années 90 À partir de 2000 À partir de 2010 et vers demain

Emergence Développement Structuration Innovation

Apparition du métier de chargéde voyages : rôle d’interlocuteur en charge de l’obtention destitres de transport.

Dans les entreprises : apparition des politiques voyages, mise en place des premiers profils voyageurs, centralisation des commandes, modernisationdes systèmes de paiement.

Prestataires du voyage d’affaires : produits, outils et processus qui répondent aux besoins de l’organisation des entreprises.

Politique voyages : contexte économique de crise : Travel Manager «restrictif».

Technologie : • outil de réservation

en ligne (SBT)• outil Travel & Expense• carte logée /

V payment• outil de reporting

Politique voyages : équilibre entre coûts et bien-être des voyageurs.

Technologie : • apps sur smartphones et

tablettes (ex : itinéraire, push d’informations)

• solutions d’open booking*• solutions door-to-door*• réseaux sociaux• solution alternatives

aux voyages (visioconférence/web conférence/téléprésence)

1 TRAVEL MANAGER FOCUS SUR UNE FONCTION CLÉ

DU BUSINESS TRAVEL

* Voir le lexique en page 34

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• Les profils et le niveau de formationIl n’existe pas de parcours type qui mène à la fonction de Travel Manager. Ces derniers justifient quasi systématiquement d’un niveau de formation supérieur : ils sont une grande majorité à être issus d’un Master (42%), d’une Licence (25%), d’un BTS ou équivalent Bac +2 (29%). Concernant le type de diplômes, ils sont issus de formations en finance, en droit des affaires, en maîtrise de sciences, mais aussi en BTS de maintenance industrielle, BTS action commerciale ou encore BTS Tourisme notamment.

Contrairement aux BAC+2 qui vont souvent accéder à des fonctions liées au Travel Management grâce à des évolutions en interne, les titulaires d’un Master spécialisé y accèdent généralement dès leur première expérience professionnelle.

80% des répondants à notre enquête n’étaient pas issus du secteur du Business Travel avant d’intégrer leur poste. Ainsi, nombreux sont ceux qui ont accédé à la fonction de chargé de voyages à la suite d’une expérience au sein d’un service annexe, en tant que responsable du service clientèle ou logistique par exemple. Pour ceux qui témoignaient déjà d’une expérience dans le voyage, ils ont notamment travaillé en tant qu’acheteur, billettiste, agent de voyages, commercial, au sein d’une agence de voyages d’affaires, dans l’événementiel ou encore chez un éditeur de guides voyages.

• L’organisation du Travel Management au sein des entreprises

L’aspect pluridisciplinaire de la fonction justifie le fait que les entreprises soient organisées différemment en matière de gestion des déplacements professionnels. La majorité des répondants sont rattachés au service Achats (37%) ou évoluent au sein d’un service dédié au Travel Management (28%). Les autres possibilités sont le rattachement aux services généraux, aux services financiers et comptabilité, au service commercial, à l’office manager ou encore à la Direction Générale.

Le Travel Manager : un rôle carrefour

Le Travel Manager se situe au cœur d’une relation triangulaire où se côtoient de nombreux interlocuteurs :

• De multiples départements de l’entreprise : achats, communication, finance, contrôle de gestion, direction juridique, ressources humaines, IT, sécurité.

• Les « clients internes » : les collaborateurs/voyageurs.• En externe avec les fournisseurs de solutions technologiques,

prestataires, cartes de paiement.

Dans leur quotidien, il ressort que le « top 3 » des rapports professionnels qu’entretiennent les Travels Managers sont en priorité avec leur TMC (47%), avec les collaborateurs-voyageurs (47%) et leurs fournisseurs (45%) à proportions quasi égales, suivis par le département achats (33%) et ensuite par l’assistante de direction (30%).

PORTRAIT QUI SONT LES SPÉCIALISTES

DE LA GESTION DES DÉPLACEMENTS PROFESSIONNELS ?

BAC 3 %

Bac +2 8 %

BTS 21 %

Licence 25 %

Master 42 %

Doctorat 1 %

Travel manager 28 %

Rattaché aux achats 37 %

Rattaché aux RH 7 %

Rattaché aux services généraux 8 %

Rattaché aux services financiers et comptabilité 7 %

Autres 13 %

TMC 47 %

Assitante de direction 30 %

Fournisseurs (air, train, hotels, locations de voitures) 45 %

Éditeurs de solutions technologiques 12 %

Voyageurs 47 %

DSI 7 %

RH 15 %

Département achats 33 %

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Les répondants s’accordent à dire que les mots qui définissent au mieux leur fonction de chargés de voyages sont les suivants :

Si les voyageurs d’affaires comprennent bien les difficultés que rencontre un acheteur voyages pour gérer les questions relatives aux déplacements professionnels, la perception sur sa capacité à répondre à leurs besoins est mitigée.

En effet, ils sont nombreux à estimer que le gestionnaire des voyages d’affaires ne répond pas à leurs besoins immédiats avec plus de 70 % des voyageurs qui considèrent que le travail de leur acheteur voyages n’est pas en adéquation avec leur besoin de voyager.

Ceci témoigne d’avis partagés sur les moyens mis en œuvre par le Travel Manager pour gérer les déplacements professionnels. L’acheteur Travel doit ainsi trouver le juste équilibre entre les attentes financières de la direction et les demandes qualitatives exprimées par les voyageurs qui gagnent en autonomie et tendent à comparer les tarifs voire à réserver sur Internet en dehors des outils de l’entreprise.

Quel regard portent les TravelManagers sur leur profession ?

Focus sur les relations Voyageurs / Travel Managers

7

[2] Baromètre 3mundi - Déplacements Pros (avril 2014)

[2]

Efficacité Pro activité Innovation

Communication

Flexibilité

Relations Voyageurs / Travel Managers

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8* Voir le lexique en page 34

CLASSEZ PAR ORDRE D’IMPORTANCE LES ÉVOLUTIONS MAJEURES QUE VOUS PENSEZ CONNAÎTREDANS LE FUTUR AU COURS DE VOTRE CARRIÈRE DE CHARGÉ DE VOYAGES ?

Chargés de voyages anglophones Chargés de voyages francophones

1 - Réseaux sociaux 1 - Alternatives au voyage

2 - Open booking 2 - Open booking

3 - Alternatives au voyage 3 - Politique voyageurs vs politique voyages

4 - BYOD 4 - Sites collaboratifs

5 - Politique voyageurs vs politique voyages 5 - Réseaux sociaux

6 - Sites collaboratifs 6 - BYOD

7 - Empreinte carbone 7 - Empreinte carbone

8 - Blurring 8 - Coûts indirects liés au stress voyageurs

9 - Coûts indirects liés au stress voyageurs 9 - Blurring

Le métier de Travel Manager est en pleine évolution et n’a pas encore atteint son niveau de maturité optimal. Il n’y a pas de Travel Manager type, ni de formation type, tout comme l’organisation des entreprises diffère : les plus grandes structures ont une cellule dédiée au Travel Management, mais pour les autres le Travel Manager est rattaché la plupart du temps soit aux Achats, soit aux Services Généraux ou encore aux Ressources Humaines.

Le Travel Manager est devenu une véritable interface et entretient des rapports professionnels avec une grande

variété d’interlocuteurs de tous niveaux : il se situe au centre des enjeux de différents départements de l’entreprise entre les Achats, les Ressources Humaines, les Services Généraux, le Juridique, la DSI notamment, mais aussi des clients internes que sont les collaborateurs-voyageurs, et des fournisseurs et prestataires externes. La vision que portent les Travel Managers sur leur fonction est plutôt positive, et tous s’accordent à dire que leur profession est vouée à évoluer rapidement du fait de l’environnement continuellement changeant.

À quelles problématiques les Travel Managers sont-ils confrontés ?

Lorsque les Travel Managers se projettent sur les évolutions majeures qu’ils pensent connaître dans le futur au cours de leur carrière, les résultats diffèrent légèrement en fonction des répondants anglo-saxons et francophones. Cela peut témoigner d’un degré de maturité différent en fonction des marchés. On note cependant l’open booking* et le développement des alternatives au voyage comme des priorités.

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2Le métier de responsable voyages s’est complexifié et englobe de nombreuses responsabilités. La fonction n’a jamais été autant pluridisciplinaire. En effet, elle est de plus en plus impactée par l’environnement externe, mais aussi interne. Quels éléments font évoluer la manière de gérer les déplacements professionnels et ont conduit vers le Travel Manager « nouvelle génération » ?

La technologie : un pilier de l’innovation du Travel Management. Comment le Travel Manager peut-il en tirer profit ?Le Travel Manager est devenu un expert des solutions technologiques. La technologie est un levier qui l’aide au quotidien dans l’ensemble de son activité. Elle représente des investissements financiers conséquents pour les entreprises, mais c’est la technologie qui a permis les gains de productivité et d’efficacité. C’est aussi elle qui a amené une manière plus structurée de gérer les déplacements professionnels.

Les outils Travel & Expense ont ainsi permis une gestion automatisée des déplacements en prenant en compte toutes les étapes, de l’ordre de mission à la note de frais. Ils ont également apporté aux Travel Managers une meilleure visibilité sur les dépenses voyages et leur ont permis de collecter des données nécessaires au pilotage de la politique voyages grâce au reporting.

Cependant, les solutions technologiques ne répondent pas encore à tous les besoins des Travel Managers. Il y a aujourd’hui un besoin fort en outils flexibles et ergonomiques, afin de favoriser leur taux d’adoption auprès des collaborateurs - voyageurs.

D’autre part, la gestion de l’Expense se perfectionne et les Travel Managers cherchent à mieux appréhender le coût global d’un déplacement. Or certaines prestations comme les frais de transport terrestre (taxi, navettes aéroports…) ou encore les frais de restaurant par exemple sont difficiles à tracer. Des plateformes en ligne existent pour réserver ce type de prestations, mais cela n’est pas sans souligner un autre besoin qui est l’intégration des différentes sources de réservation dans les SBT, et ce afin de mieux répondre aux besoins des

voyageurs, grâce à un point d’entrée unique pour leurs réservations, mais aussi mieux centraliser les coûts, et donc mieux contrôler les dépenses.

L’évolution des outils technologiques permettra ainsi aux chargés de voyages de toujours mieux optimiser les dépenses liées aux voyages d’affaires.

Il est primordial que les Travel Managers soient au fait des évolutions technologiques. Les outils métier englobent de nombreux enjeux auxquels le chargé de voyages est confronté :• La chaîne Travel & Expense : l’automatisation de la gestion

de la chaîne du voyage, de l’ordre de mission en passant par la réservation jusqu’à la réconciliation des paiements et le traitement des notes de frais,

• Le contrôle des coûts,• La communication / l’interaction avec les voyageurs, • La conduite du changement (change management),• La sécurité des voyageurs,• La sécurité des données de l’entreprise,• Le respect de l’environnement,• L’analyse des données de voyages pour améliorer

l’expérience voyageurs,• Les solutions alternatives au déplacement professionnel

avec les « digital meetings ».

Le SBT reste l’outil le plus déployé au sein des entreprises pour gérer les déplacements professionnels (60% des répondants). Les solutions alternatives de type ‘digital meetings’ (48%), les moyens de paiement (45%) ainsi que les outils de reporting (38%) sont également parmi les technologies les plus fréquemment adoptées, avant les outils Expense (28%). Il y ainsi du potentiel pour l’amélioration des processus de réconciliation des paiements et de traitement des notes de frais.

LES POINTS DE RUPTURE UN ENVIRONNEMENT

QUI FAIT ÉVOLUER LE TRAVEL MANAGEMENT

QUEL EST LE VISAGE DU TRAVEL MANAGER «NOUVELLE GÉNÉRATION» ?

Quelles technologies avez-vous mis en place pour gérer les déplacements professionnel ?

SBT 60 %

Outil expense 28 %

Carte logée / V payment 45 %

Outil de reporting 38 %

Open booking 5 %

Réseaux sociaux 5 %

Solutions alternatives au voyage 48 %

Smartphones et tablettes 2 %

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LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DU TRAVEL MANAGER : UNE VISIBILITÉ SUR LES DÉPENSES DE VOYAGES ET UN LEVIER POUR CONTRÔLER LES COÛTS

LE RETOUR D’EXPÉRIENCE DE NATHALIE HEITZMANN, TRAVEL MANAGER

10

« Dans mon rôle de Travel Manager, l’évolution principale est l’innovation technologique qu’il faut suivre, comprendre et adapter à nos outils existants. Il faut constamment se demander si l’on peut intégrer un nouvel outil à la solution actuelle ou bien s’il faut tout reconstruire en remettant toute la solution à plat ».

Nathalie Heitzmann a endossé le rôle de Travel Manager après une expérience en tant que contrôleur de gestion. Elle revient sur les process qu’elle a mis en place au sein du groupe pharmaceutique Ipsen afin de gérer les déplacements professionnels, mais surtout sur le rôle prépondérant de la technologie pour gérer toute la chaîne des voyages et travailler en profondeur sur l’optimisation des coûts et des processus.

1 - Quelle est votre formation initiale? Pouvez-vous revenir également sur votre parcours professionnel ?J’ai une formation de contrôleur de gestion. Au début de ma carrière j’ai exercé ce métier et me suis formée à la consolidation comptable groupe sur laquelle j’ai travaillé plusieurs années avant de revenir au contrôle de gestion.

2 - Pourquoi vous être orientée vers le métier de Travel Manager ?Après de nombreuses années au sein de la direction financière, j’ai choisi de m’orienter vers les achats à l’occasion de la création de la direction des achats groupe. L’analyse des dépenses a révélé que le poste « Voyages » représentait des montants significatifs qu’il a fallu comprendre et maîtriser. Ce fut un nouveau challenge pour moi.

3 - Quelles évolutions avez-vous pu constater dans votre rôle de Travel Manager ? L’évolution principale est bien entendu l’évolution technologique qu’il faut suivre, comprendre et adapter à nos outils existants et constamment se poser la question « peut-on encore intégrer un nouvel outil à la solution actuelle ou bien faut-il tout reconstruire en remettant toute la solution à plat ? »L’évolution technologique permet aussi de faciliter la vie du voyageur avec des applications mobiles lui donnant accès à l’information sur son voyage et lui simplifiant les démarches de réservations et d’enregistrement. Sans parler de tous les outils proposés par les compagnies aériennes et les aéroports : enregistrement en ligne, passage en douane facilité, réservation de parking, suivi des vols, …

Une attention de plus en plus marquée a été portée sur la sécurité des voyageurs au cours des dernières années, ce qui implique encore et toujours des évolutions technologiques à supporter et à mettre en place.

Par ailleurs, le besoin croissant de visibilité sur les dépenses nous conduit aujourd’hui à trouver des solutions qui pourraient donner le coût par voyageur en englobant toutes les dépenses (air, train, hôtel, location de voiture, notes de frais, téléphone mobile, voiture de fonction, …) ce qui élargit naturellement le domaine d’actions du Travel Manager qui devient Mobility Manager.

4 - Quels outils et process avez-vous mis en place pour améliorer la gestion des déplacements depuis le début de votre carrière de Travel Manager ?La première action fut la mise en place d’une politique de voyages au niveau du groupe. Ce qui a permis :• de communiquer sur les dépenses de voyages

et déplacements en éveillant les consciences sur le sujet,• de démarrer un travail de changement de comportement

des voyageurs.

Ensuite le travail de changement de comportement des voyageurs et des personnes en charge des réservations a été fait au travers :• de réunions d’information / formations sur

des sujets spécifiques,• des communications annuelles systématiques

de la politique voyages,• des communications périodiques sur le niveau

des dépenses et la conformité à la politique de voyages,• de l’affichage des bonnes pratiques,• des enquêtes régulières sur la satisfaction

des utilisateurs sur les outils proposés.

Tout ceci nécessite un investissement afin de suivre et comprendre les évolutions du marché.

5 - Quels ont été vos différents domaines d’intervention au poste de Travel Manager? Aujourd’hui l’évolution vers une fonction de mobility management incluant le MICE est assez naturelle même si toutes les entreprises n’ont pas encore la maturité pour évoluer vers une fonction globale.

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La technologie a révolutionné et continue de faire évoluer le rapport au voyage ainsi que les modes de consommation. Depuis plusieurs années, on observe un nouveau comportement des voyageurs : ils sont hyper connectés et sont à la recherche d’une véritable expérience en ligne. Ces nouvelles attentes des voyageurs impactent fortement le Travel Manager et la manière d’appréhender les process de réservation dans l’entreprise.

En effet, le phénomène de « consumerization »* a pris une ampleur considérable : les voyageurs souhaitent retrouver dans leur environnement professionnel les mêmes outils que ceux qu’ils utilisent à titre personnel, la même ergonomie et la même simplicité d’utilisation. La génération Y* est l’ambassadrice des voyageurs hyper-connectés, autonomes qui ont tendance à réserver leurs déplacements professionnels comme ils réservent leurs vacances, directement sur leurs sites de prédilection, et le plus souvent au détriment de la politique voyages et des process qui ont été mis en place par le chargé de voyages. Ils souhaitent également avoir une vision à 360° de leur voyage et trouver toutes les informations sur une même interface pour faciliter la réservation.

Conscients de cette nouvelle tendance, les éditeurs de solutions technologiques ont évolué en ce sens et proposent des solutions concrètes ayant pour objectif d’améliorer l’expérience utilisateur. Une manière de donner de la flexibilité au collaborateur tout en facilitant le processus de réservation et le contrôle des coûts par le Travel Manager. Concur propose une solution d’open booking* au travers d’une plateforme ouverte capable de capter les réservations faites en dehors du SBT. Les voyageurs peuvent réserver sur leur site de prédilection tout en bénéficiant des tarifs négociés par l’entreprise et des éventuels programmes de fidélité en liant leur profil Concur au préalable. Les réservations sont agrégées et centralisées de manière à inclure l’ensemble des données dans le système de gestion des déplacements professionnels de l’entreprise. La solution Flex T&E de KDS capte également les réservations effectuées en dehors du SBT et envoie les informations directement dans la boîte de réception KDS Expense pour fluidifier le processus de réconciliation et de remboursement. KDS propose également une solution qui organise l’intégralité du déplacement, de porte-à-porte (« door to door »)* et aller-retour. Le système tient compte des préférences de l’utilisateur tout en veillant à la conformité avec la politique voyages de l’entreprise. Le collaborateur se voit proposer des itinéraires complets de porte-à-porte, directement réservables et ajustables, et indique également une prévision de dépenses (taxi, restauration…). Par ailleurs, le phénomène du « blurring »* s’accentue : la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle devient de plus en plus floue. Les voyageurs d’affaires ont des comportements « loisirs » et sont demandeurs d’apps et de services tels que réseaux sociaux, ou encore d’informations pratiques sur leur destination.

Ces nouvelles habitudes sont favorisées par l’adoption du BYOD (Bring Your Own Device)* au sein des entreprises, qui consiste à autoriser les collaborateurs à utiliser leurs équipements personnels (ordinateur portable, téléphone, tablette) dans un contexte professionnel. Les voyageurs ont davantage tendance à utiliser leurs outils favoris pour gérer leur réservation, ce qui peut se faire au détriment de la politique voyages.

Le challenge pour les Travel Managers est de répondre aux besoins des voyageurs et d’adapter la politique voyages ainsi que les outils en conséquence, sans perdre de vue l’aspect économique. Aujourd’hui, plus de 30 % des réservations de déplacements professionnels sont gérées online (source Epsa 2013) et le potentiel de progression est grand en sachant que les Millennials représenteront près de 50% des effectifs au sein des entreprises d’ici 2015. La dimension online a ainsi largement contribué à modifier la relation entre les Travel Managers et les voyageurs.

La prise en compte du stress lié aux déplacements ou comment repenser une politique voyages basée sur l’humain

Les collaborateurs abordent le déplacement professionnel comme une contrainte. Le stress et l’inconfort occasionnés par un voyage sont ainsi de plus en plus pris en compte par les entreprises, ce qui conduit les Travel Managers à revoir la politique voyages de l’entreprise et relance par ailleurs le débat sur les Travel Manager ‘libéraux’ vs. Travel Managers ‘restrictifs’. Après une période de réduction des coûts dans un contexte de crise économique, les fournisseurs, notamment les compagnies aériennes, ont identifié de nouvelles opportunités, et il semblerait notamment qu’il y ait une résurgence de vols ‘all business class’ ainsi qu’une réflexion sur la classe business. Pour les voyageurs, ceci signifie davantage de confort, la possibilité de voyager dans de bonnes conditions en particulier sur les vols long-courriers. Pour les entreprises et les Travel Managers, c’est une opportunité d’améliorer la productivité (wifi, prises à bord), et d’optimiser les déplacements avec des fréquences adaptées et des vols point à point. Il est question de trouver l’équilibre entre économies et bien-être du voyageur. Un vol plus coûteux mais mieux adapté aux besoins business permet d’optimiser les coûts (« time is money ») et de mieux satisfaire les voyageurs.

Les Travel Managers commencent à examiner l’impact de la rigueur de la politique voyages sur la productivité, la santé, et la satisfaction globale des employés, de manière à pouvoir déterminer à quel moment il est logique d’investir dans des prestations de voyage plus chères. En effet, alors que les gestionnaires de voyages ont longtemps utilisé de grandes quantités de données pour identifier les opportunités de réduction des coûts et mettre en place des stratégies de renégociation, la nouvelle frontière consiste à exploiter ces données pour créer une meilleure expérience voyageur, ce qui implique la capacité à quantifier les éléments précédemment intangibles tels que le stress et la productivité. En effet, pour les entreprises qui cherchent à attirer, retenir et récompenser les meilleurs talents, adopter une politique voyages qui réponde aux besoins des employés les plus influents prend tout son sens.

L’ENVIRONNEMENT INTERNE ÉVOLUTIF : LES VOYAGEURS AFFIRMENT

LEURS BESOINS

QUELLES SOLUTIONS LE TRAVEL MANAGER PEUT-IL PROPOSER POUR

RÉPONDRE AUX NOUVELLES ATTENTES ?

* Voir le lexique en page 34

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L’ANALYSE DES DONNÉES DE VOYAGE ET LE CONCEPT DE ‘TRIP FRICTION’ : VERS UN TRAVEL MANAGER CONSULTANT

“Le futur Travel Manager deviendra un partenaire d’affaires beaucoup plus estimé à l’égard des responsables du budget alloué aux déplacements. Il aura beaucoup plus un rôle de consultant qu’un rôle administratif.”

Scott Gillespie est un expert de premier plan sur les questions relatives aux achats et à l’analyse de données dans l’environne-ment du voyage d’affaires. Il est l’auteur du blog “Gillespie’s Guide to Travel+Procurement” et le Directeur fondateur de tClara, qui a pour vocation de rendre les données de voyage plus éclairées en mesurant notamment les frictions liées au voyage. Il évoque une nouvelle manière d’appréhender les déplacements professionnels et le rôle du Travel Manager en prenant en compte l’expérience vécue par les voyageurs.

1 - Pouvez-vous nous expliquer en quoi consistent les frictions liées au voyage et comment il est possible de les mesurer ?Les frictions liées au voyage, en d’autres termes “Trip Friction”™ est la méthode de tClara selon laquelle l’on attribue des points aux déplacements professionnels, basée sur la difficulté de chaque voyage. Chaque itinéraire est évalué selon ses caractéristiques, comme par exemple le nombre d’heures de vol, les nuits passés loin de son domicile, le nombre de fuseaux horaires traversés, le nombre d’heures consacrées aux vols de nuit, le fait de voyager en classe affaires ou en bus, de prendre une correspondance ou un vol non-stop, etc. Il s’agit d’une façon très démocratique de mesurer l’usure du voyageur, bien plus précise que le fait de mesurer uniquement les kilomètres parcourus ou le nombre de voyages effectués.

2 - Quels sont les impacts des frictions liées au voyage sur les voyageurs ? Sur les entreprises ?Nous souhaitons que les entreprises examinent cette question cruciale. Notre hypothèse est la suivante : des niveaux élevés de frictions liées au voyage se révéleront être en corrélation avec des indicateurs négatifs pour l’entreprise, tels que des taux plus élevés de rotation du personnel, davantage de coûts médicaux, davantage de journées d’absence au travail, une satisfaction des employés plus faible, et probablement des taux plus élevés d’accidents de voiture pour les voyageurs qui prennent le volant après de longs vols de nuit. Nous n’avons pas encore de résultats à partager, mais c’est la principale théorie pour laquelle les questions liées aux frictions de voyage ont de l’importance.

3 - De quelle manière les frictions liées au voyage impactent la manière dont les entreprises gèrent les déplacements professionnels et la manière dont les Travel Managers peuvent améliorer l’expérience de voyage / des voyageurs ?Si des niveaux élevés de friction s’avèrent avoir des effets négatifs sur le business, les entreprises doivent par conséquent élaborer des stratégies d’atténuation. Il s’agit notamment de réduire le nombre de voyages pour les collaborateurs, de rendre les déplacements plus faciles et plus sains (politique de classe, qualité de l’hébergement, déplacements en journée pour éviter de perdre du sommeil en prenant des vols très matinaux ou très tardifs), ou plus sécuritaires, comme notamment insister sur l’obtention de véhicules avec chauffeurs/taxis au lieu de louer des véhicules après de longs vols de nuit.

4 - Pouvez-vous développer votre vision des futurs gestionnaires de voyages ?Le futur gestionnaire de voyages deviendra un partenaire d’affaires beaucoup plus estimé à l’égard des responsables du budget alloué aux déplacements. Ces Travel Managers nouvelle génération continueront à administrer les politiques et les programmes voyages, mais ils vont apporter beaucoup plus de valeur ajoutée en liant le type de voyages et le nombre de voyages aux résultats de l’entreprise.

Imaginez un gestionnaire de voyages qui collabore avec les départements des Ressources Humaines et des Finances, et se rend compte que les commerciaux qui sont en déplacement plus de 150 nuits par an et qui traversent plus de 200 fuseaux horaires au cours d’une année sont 15% moins efficace à la vente, et que leur taux de départ est au moins trois fois supérieur en comparaison aux autres commerciaux. Le Travel Manager formule ensuite une recommandation afin de modifier les politiques voyages pour ces voyageurs, et fournit des “rapports de veille” mensuels indiquant quels commerciaux sont susceptibles de trop voyager.

Il s’agit d’une voie passionnante à prendre pour les Travel Managers - en utilisant des données de voyage, des données RH et des données d’entreprise afin de présenter des résultats importants aux ‘business owners’. Ceci signifie beaucoup plus de collaboration avec les RH, la Finance ainsi que les leaders de l’entreprise. En d’autres termes, il aura beaucoup plus un rôle de consultant qu’un rôle administratif.

INTERVIEW DE SCOTT GILLESPIE, EXPERT BUSINESS TRAVEL, SPEAKER, DIRECTEUR FONDATEUR DE TCLARA

Zoom sur le parcours de Scott GillespiePrécédemment dans sa carrière, Scott Gillespie a été le fondateur et CEO de Travel Analytics où il a élaboré des techniques pionnières - aujourd’hui avérées- en matière d’analyse du pricing des compagnies aériennes. Il a également exercé la fonction de Principal au sein du cabinet de consulting A.T. Kearney où il était expert en travel sourcing.

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UNE POLITIQUE VOYAGES AXÉE SUR LE BIEN-ÊTRE DES VOYAGEURS :ZOOM SUR LE SUCCÈS D’UNE POLITIQUE VOYAGE FLEXIBLE

LE RETOUR D’EXPÉRIENCE DE XAVIER QUESNEL, TRAVEL MANAGER,QUIKSILVER EUROPE

« Le rôle d’un Travel Manager n’est pas d’imposer des règles, mais consiste avant tout à écouter les besoins de ses collaborateurs, prendre en compte la culture de son entreprise et proposer des solutions qui vont convenir à tout le monde ».

Xavier Quesnel dévoile son approche en matière de gestion des voyages d’affaires chez Quiksilver. Une typologie de déplacements complexes, une population de voyageurs représentative de la « nouvelle génération », une politique voyage basée sur l’humain, il revient sur un modèle qui a fait ses preuves dans l’entreprise..

1 - Pouvez-vous revenir sur votre formation initiale et votre parcours professionnel ?Je suis issu d’une formation en tourisme à la suite de laquelle j’ai intégré EDF-GDF en tant qu’agent de voyages. À la fermeture du service voyages de l’entreprise, j’ai intégré la TMC BTI (aujourd’hui HRG) au poste de Flying Travel Agent où j’ai pu me familiariser avec la technologie et l’automatisation des process. J’ai ensuite intégré l’implant CWT chez L’Oréal. Il fallait être axé sur le service sans en oublier les coûts, bien cerner et anticiper les besoins de ces voyageurs qui à eux seuls dépensaient une grosse partie du budget voyages. J’ai ensuite évolué vers un poste de commercial toujours au sein de CWT où j’étais en charge de business development.

À la suite de ces expériences, j’ai effectué un passage en agence événementielle où mon rôle, en tant que chef de projet transport, consistait à gérer les plans de transport et créer les plans de vols de gros congrès ou opérations événementielles. J’ai également eu une expérience de responsable transport pour un affréteur aérien qui proposait des solutions de transport clé en main. Pendant la crise économique en 2008, j’ai intégré un plateau du réseau AS Voyages où j’avais la double casquette de Directeur Commercial et Account Manager. Cette période a également été marquée par le boom des outils technologiques, auxquels je me suis formé. Enfin, j’ai intégré la société Quiksilver au poste de Travel Manager en février 2012. La société a ouvert un poste et recherchait une personne maîtrisant la gestion des déplacements professionnelles dans son ensemble et non pas uniquement la partie achat/négociation avec les fournisseurs.

2 - Quelles solutions/quels process avez-vous mis en place pour gérer les déplacements professionnels au sein de Quiksilver ?Lorsque je suis arrivé dans la société, tout était à faire. Il n’y avait pas de véritables contrôles et de validations sur le poste voyages. Mon rôle nécessitait une bonne compréhension de l’entreprise, de sa culture et de ses voyageurs pour que la politique voyage convienne à tous. La première étape a consisté à mettre en place une politique voyage. Elle se base aujourd’hui sur un mix classe/coût. Je m’explique. Un voyageur qui a le droit à un billet d’avion Air France en classe Premium sur un vol

long-courrier a aussi la possibilité de basculer, pour le même vol, en classe Business sur une compagnie étrangère, si la différence entre le prix de ce billet et le tarif Air France, que nous prenons comme tarif de référence, est inférieur à 1000 dollars.

Nous laissons donc le choix aux voyageurs et leur offrons ainsi la possibilité de voyager dans de meilleures conditions, et par conséquent d’être plus efficace dans l’exercice de leur travail une fois sur place. Notre priorité reste le confort du voyageur mais nous ne perdons pas de vue le coût du déplacement. La raison à de telles règles de voyages est très simple : la localisation de nos locaux à St Jean de Luz. En effet, l’aéroport le plus proche étant celui de Biarritz et les 5 aéroports internationaux de départ étant situé dans un rayon de 200 km, cela ne permet pas à nos collaborateurs d’accéder à des vols directs au départ de Saint Jean de Luz et rend par conséquent une grande majorité de nos voyages complexes : seuls 40% de nos déplacements sont des trajets standards de point à point. Chaque voyage devient alors très fatigant pour nos collaborateurs.

J’ai ensuite mis en place un référencement (incluant le black listing) de nos fournisseurs (compagnies aériennes, hôtels, loueurs de voiture). Ces derniers représentent 75% de notre budget. Pour le reste, nous nous appuyons sur les tarifs négociés de notre TMC, que j’ai fait adhérer au réseau AS Voyages, et nous avons déployé HCorpo pour les établissements hôteliers avec lesquels nous n’avons pas de tarifs négociés en direct.

En parallèle, il a été indispensable d’effectuer un important travail d’éducation et de communication en interne. Nous avons également pu dégager des économies grâce à des bonnes pratiques, comme réserver auprès de fournisseurs référencés. Nous privilégions aussi la location de voitures à la réservation de taxis, notamment pour se rendre aux aéroports. Pour rappel les 5 aéroports internationaux potentiels d’où décollent nos collaborateurs sont situés à environ 200 km du siège Europe de Quiksilver, basé à St Jean de Luz. Au vu de la particularité de notre implantation géographique, la location de voitures représente donc un excellent de levier d’économies sur tous les déplacements terrestres jusqu’aux aéroports. Un autre exemple de bonne pratique consiste également à rendre un véhicule avec le plein d’essence.

En 2012, nous nous sommes dotés de SBTs et avons implémenté KDS en Europe et Concur aux USA. Nous sommes aujourd’hui en discussion avec les Etats-Unis pour adopter une solution globale. Cependant, en raison de la localisation de nos locaux, le SBT a ses limites chez Quiksilver Europe. En effet, le départ de nos collaborateurs se faisant de 5 aéroports internationaux potentiels situés à environ 200 km de nos locaux, nous avons besoin d’un outil de réservation en ligne disposant d’un critère de recherche multi-aéroports.Parallèlement, le SBT n’est pas à ce jour en mesure de prendre en compte la complexité de nos déplacements.

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Au final, le SBT a surtout servi à automatiser nos demandes de voyages et nos circuits de validation. La fonctionnalité de culpabilité visuelle a également été efficace puisqu’elle implique et responsabilise personnellement le voyageur, de même que le manager qui valide le voyage. En effet, le voyageur se sent plus concerné par la gestion de son voyage. La crainte d’un retour de la part du service financier et RH est aussi parfois présente, et le voyageur ne peut pas se dédouaner sur les fournisseurs, bien souvent l’agence. En plus de cela, la contre proposition la moins chère affichée par le SBT apparait sur tous les documents dans le circuit de validation. Elle est aussi archivée et intégré dans nos reportings. Enfin, j’ai mis en place un “savings report” (cahier d’économie). Cela nous permet d’identifier d’où proviennent les économies réalisés mais surtout les économies manquées, et ce afin d’agir en conséquences.

3 - Comment faites-vous face à l’environnement évolutif ? Avez-vous adapté votre manière de gérer les déplacements professionnels ? Chez Quiksilver, nos typologies de voyageurs sont atypiques. La moyenne d’âge est de 28 ans et notre siège se nomme “Le Campus”, qui offre un environnement de travail très agréable comparable à un campus universitaire de Californie. Ce contexte explique en partie le fait que notre population de voyageurs ait tendance à réserver ses déplacements professionnels comme leurs vacances. Ils sont également disposés à voyager un jour supplémentaire car ils y voient l’opportunité de profiter de leur temps libre sur place. Nos voyageurs ont une appétence pour l’environnement digital et ont le réflexe d’utiliser des comparateurs en ligne. On peut également parler d’une culture de la fête chez Quiksilver. Tous nos événements sont d’ailleurs des fêtes. Nous prenons en considération l’ensemble de ces paramètres et cette culture d’entreprise dans notre manière d’aborder les déplacements professionnels.

La vraie révolution dans le Travel Management chez Quiksilver, au-delà de l’implémentation d’un SBT, c’est la réservation des déplacements sur des sites grands publics, qui représente 15% de toutes nos réservations depuis environ 8 mois. En tant que Travel Manager j’ai dû m’adapter aux besoins des voyageurs en travaillant notamment avec des prestataires comme AirBnB, Booking.com ou encore en réservant des billets d’avion sur le site des compagnies aériennes qui proposent des tarifs moins élevés que sur GDS, telle que Lufthansa. Nous avons également la culture de la colocation, du covoiturage, et ce sont les salariés qui sont demandeurs de ces prestations collaboratives. Bien souvent, ces acteurs en ligne proposent en réalité des tarifs moins chers que mes tarifs contractuels. Nous pratiquons ainsi ce que j’appellerais de « l’open booking assisté »* : nos voyageurs vont dans premier temps pouvoir rechercher leurs prestations voyages en ligne mais toutes les demandes sans exception sont ensuite centralisées auprès de notre TMC (nous avons notre propre agence de voyages), et ce afin que je puisse avoir une visibilité globale des déplacements dans le reporting. En matière de progrès technologiques, d’après moi, les solutions technologiques qui proposent le door-to-door* sont excellentes. En revanche, elles ne gèrent pas les déplacements complexes. Or au sein de Quiksilver, cette typologie représente en moyenne 60% de nos déplacements. Les 40% restants étant par conséquent des voyages simples, point à point.

4 - Face à ces changements, comment envisagez-vous l’évolution de votre rôle de Travel Manager ?L’évolution de mon rôle à Travel Manager a déjà commencé. Le contexte économique et les nouvelles habitudes des voyageurs y contribuent. Malgré tous les changements qui peuvent survenir dans le monde du voyage d’affaires, la problématique à laquelle je dois répondre en tant que Travel Manager chez Quiksilver reste la même : comment faire voyager dans les meilleurs conditions et à moindre coût ? Je pense que le rôle d’un Travel Manager n’est pas d’imposer des règles; mais consiste avant tout à écouter les besoins de ses collaborateurs, prendre en compte la culture de son entreprise et proposer des solutions qui vont convenir à tout le monde. On ne peut pas mettre des choses en place sans avoir la bénédiction de sa hiérarchie, mais surtout celle de ses voyageurs, et c’est précisément sur ce point que je vais mener des opérations de communication en interne pour sensibiliser les voyageurs, leur faire découvrir un nouveau produit, une nouvelle compagnie (en la faisant intervenir en interne). C’est une manière aussi de responsabiliser le voyageur.

6 - Vous êtes issu du monde du business travel. En quoi votre vision du travel est-elle différente des TM avec un profil d’acheteurs ?Je ne pense pas que ma vision soit complètement différente. En tant que Travel Manager, peu importe notre profil, nous sommes tous amenés à travailler avec les mêmes prestataires, et nous avons également tous le même but : celui d’optimiser !

C’est en revanche l’expression des besoins et l’approche qui est différente. Je m’explique : un Travel Manager avec une formation d’acheteur va avoir tendance à mettre en concurrence tous les fournisseurs du marché. Je préfère personnellement effectuer en amont une sélection rigoureuse et pertinente avant de contacter les prestataires qui sont réellement en mesure de satisfaire nos besoins. Chez Quiksilver un acheteur voyages n’est pas un Travel Manager car l’approche et leurs missions ne sont pas les mêmes. Le rôle du Travel Manager est davantage opérationnel et orienté sur l’optimisation du poste voyages, la gestion de la relation fournisseurs ou encore l’aide à la mise en place en interne de solutions technologiques. Un acheteur sera plus sensible sur les coûts plutôt que sur les aspects service et opérationnel. Toutefois, les rôles des acheteurs et des Travel Managers sont complémentaires surtout pour un Travel Manager comme moi qui n’est pas issu d’un cursus achats. Chez Quiksilver, j’échange d’ailleurs énormément avec les acheteurs. Notre service achats prend le relai sur chaque processus achat (sourcing, négociation fournisseurs), mais je les accompagne à chaque étape en référençant en amont un échantillon de fournisseurs. Mon expérience de dix années en TMC me permet également aujourd’hui de bien connaître le marché. Malgré l’optimisation des coûts, je ne perds pas de vue l’aspect l’humain, avec les fournisseurs tout comme avec les voyageurs. Je mise également beaucoup sur le relationnel et la qualité de service. Je pense que les décisionnaires ne se préoccupent pas assez des fournisseurs notamment dans la négociation financière. En effet, pour avoir une qualité de service à la hauteur, il faut savoir mettre le prix. Je mise aussi sur une relation saine et de longue durée avec eux.

Prenez la philosophie RH de Quiksilver «Work Hard, Play Hard» et adaptez là au Travel Management : voilà à quoi ressemble le Travel Management chez Quiksilver !

14* Voir le lexique en page 34

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Le budget consacré aux voyages constitue l’un des premiers postes de dépenses pour les entreprises après les salaires et les achats de production. De plus, selon EPSA, le budget consacré aux voyages représente en moyenne 4,5 % des achats d’une entreprise.

C’est cependant, la plupart du temps, uniquement à partir d’un certain volume, synonyme d’un budget substantiel, qu’un poste dédié de Travel Manager travaillant en profondeur sur l’optimisation des coûts et des processus au sein de l’entreprise revêt du sens. Dans les autres cas, c’est le département achats ou les services généraux qui occupent le plus souvent cette fonction. Mais d’autres options sont également envisagées : l’externalisation du Travel Management auprès de cellules dédiées de TMCs ou encore de cabinets spécialisés dans les achats.

Cette tendance apporte une nouvelle variante au métier de Travel Manager et s’inscrit dans des pratiques BTO (Business Travel Outsourcing) ou Travel BPO (Travel Business Process Outsourcing), qui consistent à transférer à une société externe l’élaboration des process liés aux déplacements professionnels d’une entreprise dans un objectif de réduction des coûts et de rationalisation des opérations internes. La mission du consultant consiste à élaborer ou remettre à plat les process de fonctionnement de l’entreprise : il apporte son expertise pour mettre en place les solutions permettant de maîtriser durablement son budget consacré aux déplacements professionnels incluant la billetterie, les frais Travel & Expense, les dépenses de l’ordre de la comptabilité via les notes de frais. Ces solutions seront ensuite appliquées par le service achat ou toute autre structure administrative de l‘entreprise.

Ainsi, le métier de Travel Manager évolue : il peut exercer soit au sein de l’entreprise, soit en outsourcing au sein d’une cellule spécialisée. C’est dans ce dernier cas où la question de l’objectivité et de la neutralité d’un Travel Manager « externalisé » se pose naturellement : un Travel Manager exerçant au sein de l’entreprise aura une liberté totale quant au choix des prestataires. En est-il de même pour les cellules Travel externalisées ? Si la notion de fournisseurs partenaires et la dépendance des TMCs aux revenus fournisseurs sont des réalités du marché, l’on peut cependant s’accorder à dire que les deux démarches (internalisation ou externalisation du Travel Manager) contribuent à améliorer la gestion des voyages d’affaires dans les entreprises.

LE TRAVEL MANAGER :

SPÉCIALISTE AU SEIN DE L’ENTREPRISE OU EXPERT EXTERNALISÉ ?

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LE POINT DE VUE D’UN CONSULTANT AU SEIN D’UN CABINET SPÉCIALISÉ DANS L’ORGANISATION ET LA GESTION DES ACHATS HORS PRODUCTION

“L’externalisation du poste “voyages” est une catégorie nouvelle : les entreprises souhaitent externaliser le Travel Management pour se recentrer sur leur cœur de métier. Elles gardent la main sur la stratégie, le pilotage et la mise en avant des objectifs qu’elles vont nous demander d’exécuter”.

Fort d’une expertise dans l’achat et le conseil et l’optimisation des déplacements professionnels, Christophe Drezet partage son expérience de Consultant Manager et revient sur la tendance du BTO. Il partage également sa vision des évolutions à venir en matière d’optimisation des coûts liés aux déplacements professionnels.

1 - Pouvez-vous revenir sur votre formation initiale ainsi que sur votre parcours professionnel ? Je suis issu d’une formation maths supérieures, maths spé, puis j’ai effectué une école d’ingénieur en réseau et communication. Je possède également une maîtrise en contrôle de gestion.

J’ai débuté ma carrière à l’OCDE en tant que consultant pour le service des achats.

Dans le cadre de cette expérience, j’ai eu la chance de rencontrer Matthieu Gufflet, le fondateur d’Espa. J’ai ensuite intégré le cabinet de consulting Epsa en 2004.

2 - Quel est votre périmètre de responsabilités au sein d’EPSA ?Associé, je suis responsable de l’ensemble des missions et des équipes qui interviennent sur les sujets qui touchent aux déplacements professionnels.

3 - En quoi votre rôle de consultant en travel management est-il différent de celui d’un Travel Manager en poste au sein d’une entreprise ?Les entreprises attendent de nous 3 choses : • De l’expérience multi-clients• De l’expertise, que l’on a pu acquérir au cours de nos

différentes missions

• Valoriser et/ou sécuriser un retour sur un investissement sur les projets sur lesquels nous intervenons.

Concernant notre rôle vis-à-vis des clients, les acteurs du voyage d’affaires, ont tendance à penser que nous sommes là pour prendre les décisions à la place du client. Mais ceci n’est pas exact ! En tant que consultants, notre rôle est de les éclairer et de leur apporter des éléments afin d’objectiver leurs décisions. Nous ne nous substituons jamais à nos clients pour la prise de décision.

4 - Quels sont les avantages pour une société d’externaliser la fonction de Travel Manager ?Nous avons observé des phénomènes d’externalisation sur différents secteurs d’activités comme les RH et l’informatique par exemple. L’externalisation du poste “voyages” est une catégorie nouvelle : les entreprises souhaitent externaliser le Travel Management pour se recentrer sur leur cœur de métier. Elles gardent la main sur la stratégie, le pilotage et la mise en avant des objectifs qu’elles vont nous demander d’exécuter.

Un cabinet extérieur peut s’engager sur l’atteinte des objectifs définis avec une rémunération en partie modulée par rapport à l’atteinte ou non des objectifs.

Nous définissons des SLAs (Service Level Agreement)* pour chacun de nos clients. Nos contrats sont majoritairement orientés vers des problématiques budgétaires et financières mais pour mesurer l’aspect qualitatif, nous menons également des enquêtes de satisfaction 3 à 6 mois après la réalisation de la mission qui peuvent porter sur la satisfaction des assistantes et des voyageurs par rapport à la qualité de services de l’agence de voyages choisie par exemple.

Nous intervenons sur l’ensemble de la chaîne de valeur des déplacements professionnels. Le rôle d’EPSA est d’apporter une méthodologie objective et des éléments d’appréciation pour aider nos clients dans leur prise de décisions. Nous les accompagnons également notamment à analyser les offres, à définir leurs besoins.

INTERVIEW DE CHRISTOPHE DREZET, CONSULTANT ASSOCIÉ, EPSA

16* Voir le lexique en page 34

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5 - Que pensez-vous de la tendance BTO (Business Travel Outsourcing) que l’on voit actuellement émerger aux USA? Est-ce que cette tendance arrive en France ? Êtes-vous sollicité sur ce type de prestations ?Le BTO, ce n’est pas substituer, mais repositionner le Travel Manager sur d’autres fonctions comme la mobilité au sens large. Le champ d’expertise du Travel Manager se veut ainsi plus large.

C’est une tendance nouvelle en France, en opposition avec un marché comme les Etats-Unis. Le BTO n’intervient pas en opposition avec le Travel Manager, mais doit se construire en complémentarité. Chez EPSA, nous avons aujourd’hui deux clients du CAC 40 pour lesquels nous intervenons sur des missions BTO. Nous souhaitons mettre en place des binômes entre Travel Managers et nos équipes pour faire en sorte que la stratégie Travel & Expense décidée par l’entreprise se concrétise au quotidien.

Le BTO où l’on externalise l’ensemble de la gestion des voyages reste minoritaire en France. Les choses se font progressivement : une relation de confiance entre le consultant et le client doit d’abord être établie afin de se voir confier un périmètre plus large. Le client nous sollicite sur un sujet, et une fois que la relation de confiance s’installe, nous pérennisons notre collaboration et envisageons un BTO partiel sur des sujets précis ou total sur des sujets plus larges.

6 - De par votre vision de consultant, avez-vous pu constater une nouvelle façon de penser et d’organiser les déplacements professionnels dans l’entreprise ?La vision des acheteurs est une vision omniprésente : ils vont s’intéresser (quasi) uniquement aux coûts de l’agence de voyages. Or celui-ci représente entre 2 et 5 % de la totalité des coûts liés aux déplacements professionnels. Notre vision est qu’il est complémentaire de se focaliser sur les pistes d’optimisation qui couvrent le reste des coûts. Le mode de rémunération par transaction fees arrive selon nous a ses limites : il est difficile de les faire baisser encore davantage sans dégrader la qualité.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les réflexions sont en cours chez les TMC pour passer à une rémunération sur un mode forfaitaire en fonction de chaque catégorie de voyageur. L’agence de voyages pourra ainsi mettre en place une bonne expertise. Les acheteurs ont pris la main sur cet aspect.

D’autre part, la génération Y* bouleverse les modèles et les entreprises ont parfois du mal à accepter les changements dont ils sont à l’origine. Les voyageurs issus de cette génération n’ont pas de mauvaises intentions, ils ont simplement besoin qu’on les responsabilise, qu’on leur fasse confiance et qu’on leur donne de l’autonomie pour choisir ses prestations favorites, en phase avec la politique des voyages. Essayons d’écouter un peu plus les voyageurs et surtout essayons tous ensemble de concevoir un nouveau mode d’évaluation de la valeur ajoutée de la TMC.

Aujourd’hui les limites induites par le mode de rémunération par transaction fees associées à la pression de la génération Y* vont apporter des évolutions nécessaires. La norme NDA initiée par IATA qui est prévue en 2015 va également forcer l’industrie à repenser pas mal de choses. Ce sera aux TMCs d’évoluer pour ne pas subir.

* Voir le lexique en page 34

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Focus sur deux composantes essentielles de la mobilité :

La vocation du mobility management est de concilier l’ensemble des mesures associées aux déplacements et à la mobilité avec les enjeux stratégiques de l’entreprise.

La mobilité tend à être appréhendée sous un angle à 360°. La fonction de Travel Manager s’est ainsi étendue à celle de Mobility Manager : il s’agit de piloter la politique voyages de l’entreprise et de maîtriser les coûts en prenant en compte un

périmètre plus large incluant notamment la gestion de la flotte automobile, la dimension digitale avec les outils de communication à distance, les problématiques d’ordre sûreté et sécurité, mais aussi les préoccupations RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises)* qui englobent les actions liées au Développement Durable et celles liées au bien-être des voyageurs.

Étudier les alternatives aux déplacements professionnels

La gestion des déplacements dans le respect de l’environnement est devenue une préoccupation du Travel Manager. La réglementation contraint en effet les entreprises à opter pour des solutions plus vertes et à étudier des alternatives aux déplacements.

Le Travel Manager devient ainsi en charge de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE)* qui conjugue logique économique, responsabilité sociale et éco-responsabilité.

Il incombe donc au Travel Manager de définir dans quelle mesure il est pertinent pour le collaborateur de voyager, et quelles solutions alternatives aux voyages déployer. C’est la raison pour laquelle les outils de communication au sens large incluant la visioconférence, la télé-présence et les smartphones font de plus en plus partie du périmètre du Travel Manager.

Par extension, ces préoccupations environnementales encouragent les entreprises à s’intéresser au ROI (retour sur investissement) d’un déplacement professionnel.

L’usage croissant des terminaux mobiles

Plusieurs enjeux sont liés à l’usage de terminaux mobiles dont le respect de la politique voyages, les problématiques de sécurisation des données de l’entreprise, et la localisation des voyageurs. Le smartphone de demain est un outil de réservation, un billet, une clé, un moyen de paiement ainsi qu’un outil pour gérer ses notes de frais.

87% des voyageurs utilisent des terminaux mobiles (smartphones ou tablettes) au cours d’un déplacement [3]. Les voyageurs sont connectés constamment, et pas uniquement pour réserver. Les usages de smartphone les plus fréquents par les voyageurs sont la recherche de restaurants (36%), l’accès et le partage sur les réseaux sociaux (31%), la recherche d’activités sur place (27%), les avis de voyageurs (24%) et la recherche d’hôtels (22%)[4] .

Le mobile constitue également la nouvelle frontière de la personnalisation. Il offre de nouvelles fonctionnalités aux voyageurs et est à l’origine de nouvelles offres de voyages basées sur la géolocalisation et de nouveaux comportements de réservation.

Le concept de « Mobility as a Service »* offre ainsi de nouvelles capacités de distribution et représente une nouvelle façon de personnaliser l’expérience des voyageurs et de gérer le voyage dans les entreprises. Cette tendance est bien entendu accentuée par le phénomène du BYOD*.

Les smartphones et les tablettes sont devenus monnaie courante dans nos vies personnelles et professionnelles. La politique voyages se doit donc logiquement d’être accessible via des appareils mobiles pour qu’elle garde tout son sens auprès des voyageurs.

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La mobilité Une évolution naturelle du périmètre d’actions du Travel Manager

* Voir le lexique en page 34

[3] [4] Source : TrustYou/Trip Advisor for business

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D’autre part, l’Internet mobile n’est pas l’ennemi systématique de l’optimisation des dépenses et du respect de la politique voyages.

Le challenge pour les prestataires, les fournisseurs de solutions technologiques et les Travel Managers sera d’offrir un cadre aux voyageurs au travers de solutions communes prenant en considération l’ensemble des besoins du voyageur.

Tout l’enjeu du Travel Manager est de faire en sorte que le mobile ne soit pas un canal de plus à prendre en compte, mais qu’il soit partie intégrante de la politique voyages. Le rôle du Travel Manager se tourne ainsi vers des activités davantage liées à la mobilité, avec une vision de plus en plus globale et transverse.

La mobilité Une évolution naturelle du périmètre d’actions du Travel Manager

Le Travel Management 3.0

Le paysage du voyage d’affaires a considérablement changé et continue d’évoluer rapidement. La technologie n’a jamais occupé une place aussi importante dans la profession de Travel Manager, au même titre que l’aspect humain revêt une importance toute particulière.

Les Travel Managers qui adoptent la nouvelle réalité numérique -et s’efforcent de répondre aux nouvelles problématiques de façon pro active dans leurs programmes- seront les mieux placés pour identifier de nouvelles possibilités de construire des politiques de voyages, tout en améliorant la conformité et la satisfaction voyageur.

Le rôle du Travel Manager est en pleine évolution :

• Un contrôle accru de l’Expense : une collaboration proche avec la Finance Le Travel Manager est de plus en plus impliqué dans le contrôle de gestion, particulièrement depuis que les outils Expense et les outils de reporting lui ont donné une meilleure visibilité sur les coûts, ce qui lui permet de mieux piloter la politique voyage de l’entreprise. Il y a également un réel besoin d’avoir le coût global d’un déplacement pour mieux contrôler les dépenses.

• Un expert de la technologie : une composante essentielle du métier Les outils technologiques constituent un levier incontournable pour aider le Travel Manager dans son quotidien : ils permettent de structurer et automatiser les process, mais aussi de tracker et monitorer les réservations et les dépenses. Nous sommes déjà entrés dans la phase où la technologie façonnera non seulement le processus de réservation de voyages, mais également la raison pour laquelle nous voyageons. La technologie virtuelle va remettre en question la présomption que le contact face-à-face est indispensable pour faire des affaires aura à terme un impact sur les politiques voyages.

• Un rôle de consultant : une vision à 360° du déplacement professionnel La valeur ajoutée que peuvent apporter les Travel Managers est leur capacité à être proactifs et le fait qu’ils proposent une approche plus réfléchie de la gestion des déplacements professionnels, d’identifier les nouvelles opportunités pour faire des économies mais aussi pour améliorer le quotidien des voyageurs.

• Un focus voyageurs : d’une politique voyages à une politique voyageurs La dimension humaine est un élément fondamental à prendre en compte. Les économies viennent en effet un peu des achats et beaucoup du comportement. Les comportements des voyageurs ont considérablement changé : ils sont avides d’une expérience de voyage et d’une manière plus personnalisée de voyager. En témoignent le phénomène de l’open booking* et le « blurring »* qui prennent de l’ampleur. On tend de plus à plus à parler d’expérience de voyage plutôt que de déplacement professionnel. C’est pourquoi les politiques voyages tendent à être davantage orientées vers le bien-être des voyageurs. Les voyageurs sont ainsi responsabilisés, ce qui favorise la conformité à la politique voyages. Le Travel Manager se doit également d’utiliser les données pour créer une expérience voyageur plus personnelle et plus pertinente. En parallèle, il doit aussi veiller à trouver le bon équilibre entre intérêts de l’entreprise et satisfaction des voyageurs.

* Voir le lexique en page 34

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3Les compétences acquises et les qualités inhérentes au métier de chargé de voyages offrent au Travel Manager un certain nombre d’opportunités professionnelles. Si certains choisissent de se former pour monter en compétences dans leur rôle de Travel Manager, d’autres souhaitent profiter de passerelles pour évoluer au sein de leur entreprise et élargir leur périmètre d’actions en rejoignant d’autres départements. D’autres encore choisissent de capitaliser sur leur expérience pour évoluer en externe sur d’autres fonctions.

À quoi aspirent les Travel Managers « nouvelle génération » ?La quasi-totalité des gestionnaires de voyages interrogés (94%) s’accorde à dire que leurs missions sont amenées à évoluer dans un futur proche.

Lorsqu’ils se projettent dans le futur, plus précisément dans dix ans, les Travel Managers interrogés sont une majorité (60%) à ne pas se voir au même poste, et pensent plutôt s’orienter vers des fonctions d’achats, ou encore se voient évoluer à des postes supérieurs au sein de la direction des achats, de la Direction Générale. Certains ont également pour ambition de développer des projets d’entrepreneurs.

Lorsque vous vous projetez dans le futur, vous voyez-vous encore chargé(e) de voyages dans dix ans ?

Comment préparer l’évolution de sa carrière ?Se former pour monter en compétencesSeul un quart des répondants à notre enquête a participé à des formations destinées à monter en compétences, et ce moins de une fois par an pour la moitié d’entre eux et moins fréquemment pour les autres. Pourtant, il y a une forte volonté de se former (66%).

Avez-vous déjà participé à des formations afin de renforcer vos compétences en Travel Management ?

Si oui, à combien de formation(s) en moyenne participez-vous chaque année ?

Si non, voudriez-vous participer à une telle formation ?

Les formations dispenséesLes principales associations du Business Travel en France proposent de se former au Travel Management ou de se spécialiser au travers de programmes complets couvrant aussi bien les fondamentaux que des problématiques plus pointues.

L’AFTM (Association Française des Travel Managers) propose un large catalogue de formations professionnelles et certifiantes de plusieurs niveaux d’expertise métier : les modules couvrent les fondamentaux du Travel Management et les modules spécialisés s’adressent à un public souhaitant se perfectionner.Plus d’informations sur : http://www.aftm-formation.fr/

La GBTA (Global Business Travel Association) propose au travers de la GBTA Academy :• Des webinars et formations en ligne.• Un programme de formations orientées Business Travel,

leadership ou management, dont certaines en association avec des organismes reconnus.

• Une certification « Global Travel Professional ».Plus d’informations sur : http://www.gbta.org/Education/Pages/Academy.aspx

QUELLES OPPORTUNITÉS APRÈS LE TRAVEL MANAGEMENT ?

COMMENT PRÉPARER L’ÉVOLUTION DE SA CARRIÈRE ?

OUI 94 %

NON 6 %

OUI 40 %

NON 60 %

OUI 25.5 %

NON 74.5 %

MOINS DE 1 FOIS PAR AN 50 %

ENTRE 1 ET 3 FOIS PAR AN 42 %

ENTRE 3 ET 6 FOIS PAR AN 8 %

OUI 66 %

NON 34 %

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LE POINT DE VUE DE L’ESCAET (ECOLE SUPÉRIEURE DE COMMERCE ET D’ADMINISTRATION DES ENTREPRISES DU TOURISME) QUI FORME AU TRAVEL MANAGEMENT EN FORMATION INITIALE ET CONTINUE

“Il ne faut pas s’arrêter sur l’intitulé du poste « Travel Manager » dans le voyage d’affaires mais sur l’évolution des compétences liées à ce poste. Le Travel Manager est un poste multi-casquettes et très évolutif.”

L’ESCAET propose des formations de référence dans l’industrie du voyage depuis 1984. L’organisme a su adapter ses enseignements aux problématiques des professionnels de toute la chaîne du voyage (loisirs et affaires) et bénéficie d’un réseau alumni très actif. Laurie Larchez détaille ces évolutions.

1 - Quelles formations propose l’ESCAET pour se former au métier de Travel Manager et comment préparez-vous les étudiants aux exigences et aux évolutions du rôle de Travel Manager ?Première formation en France à avoir pu former ses étudiants au GDS Amadeus (en dehors de l’IFAV-EPT créée à l’époque dans la mouvance du SNAV), l’ESCAET a été précurseur dès 1986 dans le Corporate Travel en formant des étudiants qui dès leur diplôme en poche (Bac+3) avaient les compétences - à savoir essentiellement la maîtrise du GDS et des profils voyageurs - pour opérer dans des implants, des services société et des plateaux d’affaires.

C’est donc tout naturellement qu’en 2003, constatant l’impact de la commission zéro, l’arrivée des SBT et par conséquent l’évolution du métier des chargés de voyages en entreprise, des agences des voyages d’affaires et de tous les autres acteurs du déplacement professionnel (transporteurs, loueurs, hébergeurs, GDS, éditeurs, et...), l’ESCAET crée une nouvelle filière de formation en Corporate Travel Management (Bac+5) qui intègre les compétences désormais incontournables dans le Business Travel, que l’on opère chez les fournisseurs, les TMC ou en entreprises clientes.

Par la suite l’ESCAET s’est rapprochée d’associations professionnelles telles qu’ACTE puis l’AFTM au fur et à mesure de la montée en puissance ou de la création d’associations professionnelles dédiées au Corporate Travel

Aujourd’hui, nous continuons de répondre par nos 2 filières de formation, le Bachelor Travel (1 an post bac+2) et le MBA International Travel Management (2 ans post bac+3) à l’ensemble des acteurs du déplacement professionnel. Compte tenu de l’évolution des comportements des voyageurs et des besoins des entreprises clientes, nous renforçons les compétences des étudiants formés par l’expertise de l’ESCAET acquise depuis 30 ans dans le tourisme de loisirs et le tourisme d’affaires.

2 - Comment faites-vous évoluer les formations que vous dispensez ?Chaque année, nous faisons évoluer nos enseignements en fonction des signaux de l’industrie et des thématiques que nous estimons pertinents. De même que nous avons mis en évidence il y a quelques temps l’importance de fonctions liées au consulting ou l’impact du développement durable chez tous les acteurs du Corporate Travel, nous avons insisté plus récemment sur le data management qui préfigure à lui seul de nombreux changements dans les pratiques managériales.

De plus, parce que l’expertise et le travail collaboratif sont deux éléments indissociables, nous encourageons nos étudiants à la réflexion au travers de travaux approfondis portant sur l’industrie du voyage (« Desk Study » et Recherche Appliquée). C’est donc grâce à une expertise multiforme et à nos différents contacts au sein des entreprises que nous sommes aujourd’hui en mesure de faire évoluer notre enseignement et de répondre aux exigences du métier de Travel Manager.

Notre formation est donc avant tout spécialisée sur l’ensemble du Business Travel .

3 - Quels sont les retours des étudiants diplômés ?D’après nos étudiants diplômés, les forces de l’ESCAET sont les suivantes : une formation qui permet d’être à 100 % opérationnel dès l’arrivée en entreprise et un réseau d’anciens de qualité. Ils intègrent facilement des postes à responsabilités grâce à leur grande capacité d’adaptation. Il s’agit pour nous cependant de les préparer à certains conflits générationnels qui peuvent surgir en entreprise, mais cela n’est pas spécifique au monde du Travel.

De plus, les diplômés ESCAET qui sont en poste chez tous les acteurs du Corporate Travel reconnaissent tout le bénéfice du réseau ESCAET Alumni lors de négociations, dans la création de partenariats ou encore à l’occasion d’échanges d’expériences.

4 - Vous proposez des formations professionnelles afin de renforcer les compétences en Travel Management. Quels types de profils suivent ces formations ?Nos formations professionnelles accueillent des profils variés qui souhaitent renforcer leurs compétences en Travel Management ou se reconvertir sur un poste de Travel Manager. Nous accueillons par exemple des conseillers en clientèle, des responsables de service logistique et voyages, des attachés commerciaux, des Travel and Fleet Managers, des chargés de mission, des chargés de voyages, des responsables

DES FORMATIONS DESTINÉES AUX PROFESSIONNELS SOUHAITANT MONTEREN COMPÉTENCES LAURIE LARCHEZ, FORMATRICE & COORDINATRICEDE LA FORMATION PROFESSIONNELLE

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des services généraux ou encore des billettistes/forfaitistes évoluant déjà dans le tourisme. Les participants sont issus d’entreprises du secteur privé, public et de toutes tailles, de grands groupes aux plus petites structures.

Les participants souhaitent avant tout obtenir la reconnaissance de leurs expériences. Leurs objectifs sont de valider et d’enrichir les compétences acquises au cours de leur parcours professionnel, d’acquérir une méthodologie de travail, et ce afin d’être en mesure de mieux se positionner au sein de leurs entreprises respectives, d’améliorer leur façon de communiquer et de faire passer les messages, mais aussi de se sentir plus en confiance face à leur direction. Enfin, nos formations sont aussi propices au partage d’expériences et au networking.

5 - Comment l’ESCAET peut-elle accompagner les Travel Managers en poste souhaitant faire évoluer leur rôle dans leur démarche d’évolution de carrière (montée en compétences et/ou changement de poste) ?Comme pour nos enseignements en formation initiale, chaque année nous faisons évoluer les thématiques de formations courtes à destination des professionnels du Business Travel. Nous avons une formation sur 5 jours qui reprend les compétences indispensables à avoir afin de mieux appréhender la gestion des déplacements professionnels que l’on soit en entreprise cliente ou chez les fournisseurs. Ces 5 jours abordent la gestion du budget travel, une cartographie des TMC/ fournisseurs dédiés aux entreprises clientes, la mise en place de politique voyages, l’achat travel, le data management, le change management... Ces modules sont validés par un test permettant d’obtenir un Diplôme d’Aptitude au Business Travel. Outre cette formation, nous avons également mis en place des modules spécifiques sur la gestion du développement durable, de la mobilité, de l’intermobilité et même sur du reporting avec des exercices sur Excel appliqués au Business Travel.

Après demande spécifique des entreprises, nous définissons également des programmes de formation sur-mesure que nous réalisons dans les locaux de ces dernières. Ainsi, nous avons mis en place pour une très grande entreprise pétrolière un programme personnalisé pour les assistantes de direction afin de les aider à optimiser la gestion des déplacements professionnels et ainsi être plus productives et expertes.

Enfin, nous proposons également la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) qui permet à toute personne possédant un certain nombre d’années d’expérience en Corporate Travel de les transformer en diplôme. Ce processus demande de rédiger un dossier écrit démontrant les nombreuses compétences acquises tout au long de ces

expériences professionnelles et de le défendre devant un jury de professionnels.

6 - Selon vous, quelles sont les tendances de marché quant à l’évolution du rôle de Travel Manager ?Tout d’abord, le métier de Travel Manager continue d’évoluer. Il est à la croisée, comme l’indique bien son nom, entre les évolutions managériales de l’entreprise dont il gère les déplacements professionnels et les évolutions et les innovations de tous les fournisseurs auxquels il a recours pour optimiser cette gestion.

Les Travel Managers sont devenus pour ces raisons-là des personnes multi-casquettes et polyvalentes. Leur périmètre d’actions peut être très large : la gestion de déplacements, la sécurité des voyageurs et des données, la gestion des événements, le développement durable, les flottes mobiles et automobile, le parc informatique, ou encore les visas et les expatriations.

De plus, l’organisation du Travel Management en entreprises peut prendre des formes diverses et impacter différemment la fonction du Travel Manager. En effet, selon son rattachement à un département Ressources Humaines, Achat, Frais Généraux ou autres, ses missions divergent. Il n’y a pas vraiment de règle et cela complexifie sa définition et son évolution.

Finalement, il ne faut pas s’arrêter sur l’intitulé de poste « Travel Manager » mais bien sur l’évolution des compétences et rester sur cette globalité de compétences que la fonction implique. Anticiper l’évolution du rôle du Travel Manager ne peut se faire qu’en anticipant l’évolution du Business Travel.

Comprendre les besoins des entreprises, capitaliser sur ses qualités et animer son réseau• Quelles sont les nouvelles exigences métier ?• Comment préparer l’après Travel Management

et par quels moyens peut-on se forger un réseau professionnel et l’animer ?

• Quels bénéfices peut-on en tirer ?• Un spécialiste des Ressources Humaines

nous livre des conseils pratiques.

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CAPITALISER SUR SES COMPÉTENCES ET SAVOIR SE CRÉER DES OPPORTUNITÉS PROFESSIONNELLES LE POINT DE VUE D’UN SPÉCIALISTE DU RECRUTEMENT

THIERRY BAUX, FONDATEUR ET DIRECTEUR GÉNÉRAL DU CABINET DE RECRUTEMENT B-RESSOURCE

“Le Travel Manager est doté d’un rôle carrefour. La combinaison optimale : la rondeur dans la relation et l’intelligence de la situation”.

Fort d’une expérience opérationnelle et managériale au sein de l’industrie du voyage, notamment le secteur des transports, Thierry Baux a fondé le cabinet de recrutement b-ressource en 2007. Il fait le point sur les attentes des entreprises quant au rôle de Travel Manager et nous livre des conseils pratiques pour animer son réseau et ainsi générer des opportunités.

1 - Quel est le profil type pour un poste impliquant la gestion des déplacements professionnels ?Cela dépend de la maturité de l’entreprise en matière de politique voyages, des budgets consacrés aux déplacements professionnels et des outils en place. Dans les PME familiales, ce sont souvent les assistantes qui évoluent en interne. Cela explique que dans ce type de structures, la gestion des déplacements professionnels est généralement orientée vers les services généraux. Au sein des plus grands comptes, les profils sont plutôt des spécialistes du Business Travel, ou alors des personnes issues d’école de commerce avec une dominante « achats » associée à une fibre tertiaire et Travel, avec une appétence pour la technologie.

2 - De quels univers sont issus les candidats qui postulent pour des rôles de Travel Manager ?Les postulants sont issus de divers secteurs tels que l’Achat pur et dur, l’Office Management, le Supply Chain. Il peut également s’agir d’opérationnels ayant évolué dans un environnement connexe, comme les TMCs, au plus près des problématiques terrain spécifiques au Business Travel et dotés d’une fibre technologique. Lorsqu’on est Travel Manager, on défend les intérêts de l’entreprise au profit des clients internes.

Ainsi les profils qui postulent pour ce rôle souhaitent s’impliquer dans des problématiques transverses au sein de l’entreprise.

3 - Quelles sont les exigences des entreprises et les qualités recherchées chez un Travel Manager ?Il y a bien entendu les critères objectifs, mais ce sont surtout les qualités humaines qui sont primordiales chez un Travel Manager.

Au niveau des critères objectifs, un certain nombre de pré-requis sont attendus : la maîtrise de l’anglais est indispensable, une curiosité naturelle est attendue afin de ne pas être ‘hors circuit’, particulièrement au regard de l’environnement technologique en constante évolution (SBT, outils de tracking), mais également au niveau de la veille de marché et de la veille concurrentielle. La maîtrise des outils de base comme Excel et les SBT, tout comme une expérience

dans la gestion de base de données, voire dans la gestion de données participatives avec les ERP (SAP par exemple) est demandée. Il faut bien garder à l’esprit que l’environnement est changeant, mobile, et nécessite une veille permanente.

En tant que recruteur, je m’intéresse particulièrement aux qualités humaines requises chez un Travel Manager. Il faut avoir un sens éthique relativement fort car l’on est au contact de nombreux prestataires, et les intérêts personnels ne doivent prendre le pas sur les intérêts collectifs. Une bonne compréhension des enjeux opérationnels est essentielle, tout comme la rigueur, le goût des chiffres et la capacité à trouver le bon compromis entre qualité et accord financier. La pédagogie est un critère important : un rôle de Travel Manager, c’est avant tout une logique de client interne, et il est question de faire passer les messages avec pédagogie, sans passer par la force. Il peut y avoir une dimension affective assez forte. La fonction requiert beaucoup d’implication tout en sachant prendre du recul. Le rôle de Travel Manager comporte également une dimension politique, notamment dans l’implantation des choix arrêtés : il s’agit d’être capable de s’approprier les décisions de la direction et de les faire appliquer, même si elles ne sont pas toujours respectées par la direction. D’une manière générale, l’adaptation à la culture managériale de l’entreprise est un élément clé.

Les composantes essentielles du rôle de Travel Manager sont la dimension technologique et la capacité de valoriser ses choix au travers d’un monitoring et d’un tracking efficaces. Je fais référence au taux de satisfaction, au taux d’adoption des outils, à la mise en valeur des économies réalisées, etc. L’efficacité de la politique voyages de l’entreprise va fortement dépendre des qualités humaines du Travel Manager qui est doté d’un important rôle d’intermédiaire.

4 - Le réseau est une composante importante dans le cadre de l’évolution d’une carrière. Quels avantages un Travel Manager peut-il en tirer ? Avez-vous des conseils pratiques à mettre en application pour animer son réseau ?Le rôle de Travel Manager est un rôle carrefour : il se doit d’être en permanence au fait des besoins de ses clients internes, des évolutions technologiques et de l’environnement de marché.Dans le cadre de ses missions, le Travel Manager a des interlocuteurs variés : prestataires technologiques, fournisseurs de prestations de voyages, clients internes… En manière d’animation de réseau, je suggérerais en premier lieu d’animer son réseau interne au sein de l’entreprise, notamment auprès des achats. Dans un second temps, soyez visibles auprès de votre réseau externe, développez vos relations avec les prestataires mais aussi avec vos homologues : participez -voire intervenez- à des tribunes, des conférences, communiquez et partagez les best practices au

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sein de groupes professionnels d’échanges (AFTM, ACTE, GBTA...), rejoignez des groupes de discussion sur les réseaux sociaux professionnels tels que

LinkedIn - cela permet d’ailleurs d’étoffer son réseau et éventuellement de se créer de nouvelles opportunités professionnelles. Partagez vos retours d’expérience avec votre fournisseur de solutions technologiques. Votre réseau va s’avérer précieux si vous envisagez une reconversion. Un Travel Manager peut évoluer au sein du groupe grâce à des passerelles

lui offrant un périmètre plus large au sein des Achats ou de la Supply Chain par exemple. Au-delà des connaissances techniques, il s’agit d’ouvrir son périmètre de responsabilités : c’est le patrimoine personnel qui permet de rebondir. Son réseau externe, particulièrement la relation avec les prestataires, peut également donner lieu à des opportunités : intégrer les équipes d’un fournisseur, endosser un rôle d’account manager…

La fonction de Travel Manager est passionnante et englobe des responsabilités très larges. Cependant, la question de l’évolution de carrière se pose naturellement. Quelle est la valeur ajoutée d’un CV de Travel Manager pour envisager une évolution de carrière ? Comment capitaliser sur ses qualités et sur les compétences acquises dans son rôle de Travel Manager ?

Avant tout, l’expérience acquise offre des opportunités diverses qui dépendent en grande partie des affinités de chaque profil :

• En matière d’évolution en interne, les Travel Managers aspirent souvent à tirer parti de la diversité des métiers existants au sein de leur entreprise pour prendre un nouvel envol. Il peut s’agir d’étendre son territoire d’opération de la France à l’Europe voire à l’ensemble des filiales dans le monde. Un Travel Manager peut évoluer au sein du groupe grâce à des passerelles lui offrant un périmètre plus large au sein des Achats, ou de la Supply Chain, des Services Généraux par exemple, ou bien en travaillant sur des nouvelles préoccupations des sociétés liées à l’environnement de travail et aux problématiques RSE.

• En matière d’évolution externe, l’option est de rejoindre les équipes d’une société issue d’un secteur similaire et de taille plus importante. Ceci ne signifie pas pour autant qu’il y aura des changements importants sur la mission. L’évolution en externe la plus fréquente est d’intégrer les équipes d’un fournisseur et d’endosser un rôle lié aux achats ou encore un rôle de conseil, comme celui d’account manager.

Nous avons interrogé plusieurs professionnels qui on témoigné sur leur parcours et sur leur manière d’appréhender « l’après Travel Management ».

QUELLES SONT LES PERSPECTIVES D’ÉVOLUTION DE CARRIÈRE ?

L’APRÈS TRAVEL MANAGEMENT : TÉMOIGNAGES

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LE RETOUR D’EXPÉRIENCE D’EMILIE LE FOLL, ACCOUNT MANAGER, 3MUNDI

DU TRAVEL MANAGEMENT VERS L’ACCOUNT MANAGEMENT

“Grâce à mon expérience de Travel Manager, je comprends mieux les attentes des clients et suis en mesure de leur apporter plus facilement une réponse adaptée à chacune de leur problématique”.

Emilie Le Foll a choisi de se diriger vers la fonction d’Account Manager suite à une expérience de plusieurs années en tant que Travel Manager. Elle revient sur son parcours, sur ses motivations à endosser un nouveau rôle, et sur la manière dont elle a su exploiter les compétences acquises dans le cadre de son évolution de carrière.

1 - Pouvez-vous revenir sur votre formation initiale et votre parcours professionnel ?Mes premières expériences professionnelles dans le secteur du voyage d’affaires ont été au sein du Service voyages et frais professionnels de SFR en 2008 puis du Service Clients de l’éditeur KDS. Une fois diplômée, j’ai choisi d’occuper le poste de Gestionnaire de Voyages d’Affaires au sein du Groupe Alten J’ai d’abord travaillé aux côtés du Travel Manager. J’ai veillé au suivi de l’activité des deux Cellules Voyages internes à la société, harmonisé et optimisé les process et les outils. J’ai également participé au développement du Service Déplacements et Mobilité via la mise en place d’une flotte automobile ainsi qu’au lancement du projet d’optimisation des process et outils de gestion des déplacements professionnels et des notes de frais, qui impliquait de nombreux départements du Groupe.

Après près de 2 ans à ce poste, j’ai obtenu le poste de Travel Manager. Celui-ci englobait plusieurs aspects : la responsabilité du Service Déplacements & Mobilité, l’optimisation du budget déplacements (9,5M € annuels) via la gestion des relations prestataires et la négociation des accords commerciaux avec les fournisseurs notamment, et le rôle d’expert métier au sein du projet d’optimisation des process et outils de gestion des déplacements professionnels et des notes de frais.

2 - Quelles compétences clés avez-vous acquis dans votre rôle de Travel Manager ?Mon poste de Travel Manager m’a d’abord permis d’être en contact direct avec l’ensemble des clients internes au sein du Groupe : qu’il s’agisse des voyageurs, de leurs responsables ou de leurs assistants.

Je sais donc à quel point il est important d’apporter un service de qualité à chaque étape du voyage. En amont, via le partage d’information, de conseils et de propositions de prestations en corrélation avec leurs attentes et impératifs professionnels,

mais aussi via la mise à disposition d’outils simples et paramétrés de telle sorte que les prestations proposées soient simplement accessibles. Au cours du voyage, en s’adaptant rapidement aux contraintes et imprévus, tels que les modifications et annulations des compagnies aériennes ou ferroviaires, afin de permettre aux voyageurs de respecter leur planning quoiqu’il arrive.Cela se révélait d’autant plus important que 50% des déplacements étaient réalisés dans le cadre de mission chez des clients du Groupe, clients de secteur d’activité variés et aux problématiques différentes.

J’ai donc rapidement pris conscience de l’importance de communiquer afin de faire passer efficacement les messages en interne, de faire adhérer les voyageurs à la politique voyages mise en place, de partager les bonnes pratiques à adopter.

Au travers de ce rôle, j’ai donc appris à challenger les processus existants, à identifier les points durs et à déterminer les axes de solutions permettant d’aboutir à une organisation pérenne et optimum. Cela étant couplé avec des enquêtes de satisfaction régulières.

En dehors des voyageurs ou collaborateurs impactés par les réservations ou validations de déplacements, j’ai également beaucoup échangé avec mes collègues des service Ressources Humaines, Mobilité Internationale, Administration du Personnel (en charge des notes de frais), Service Informatique, Comptabilité, Trésorerie, Administration des Ventes (en charge de la refacturation des déplacements à nos clients), etc.

Comprendre les organisations, de même que les besoins et les problématiques de chacun d’eux était primordial, tout comme nos échanges constants.

Cela m’a permis de développer des compétences sur les problématiques relatives à la gestion des déplacements professionnels dans leur globalité : problématiques technologiques, avec la mutualisation des ERP, des outils de réservation en ligne et de gestion des notes de frais ; les problématiques RH, sûreté et sécurité, expense, mobility management ou encore RSE.

Enfin, ma fonction de Travel Manager m’a permis d’acquérir une expérience en matière de gestion d’achats via les négociations pour nos contrats fournisseurs et via différents appels d’offres.

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3 - Pourquoi avoir choisi de vous reconvertir et d’endosser le rôle d’Account Manager ? Après quatre ans au poste de Travel Manager chez Alten, je maîtrisais l’organisation interne du Groupe ainsi que ses problématiques, j’étais parvenue à optimiser l’organisation et les outils de mon Service, j’avais fait monter en compétence les membres de mon équipe, et j’étais parvenue au bout du projet d’optimisation des process et outils de gestion des déplacements professionnels et des notes de frais.

J’avais le sentiment du travail accompli et d’être arrivée à un tournant dans ma carrière. Curieuse de renforcer mes connaissances et d’élargir ma vision du secteur du voyage d’affaires, j’ai donc souhaité passer « de l’autre côté », c’est-à-dire côté fournisseur.

J’ai voulu endosser un rôle me permettant de me remettre en question, de m’adapter à des clients aux problématiques, besoins et organisations variés, ainsi que d’être au fait des dernières évolutions du marché.

C’est donc tout naturellement que j’ai choisi de donner une nouvelle impulsion à ma carrière en me dirigeant vers le poste d’Account Manager, au sein de l’agence de voyages d’affaires 3mundi.

4 - Comment s’est passée la transition ? La transition s’est très bien passée puisque le poste d’Account Manager, vu par 3mundi, correspondait parfaitement à mes attentes professionnelles. Mes compétences solides en Travel Management ont grandement facilité ma formation à ce poste.

Le fait que 3mundi se différencie par la qualité de service apporté ainsi que le niveau d’accompagnement de ses clients m’a particulièrement plu. La TSC insiste sur le fait que « le non n’est pas une option », ce qui se correspond parfaitement aux souhaits des Travel Managers. Je suis donc ravie de pouvoir adapter les process et outils de telle sorte de répondre positivement aux besoins de mes clients.

De par mon expérience de Travel Manager, je sais qu’il s’agit du comportement et des réflexes à adopter et de ce qui est attendu par nos clients.

5 - Au vu de votre expérience, quelle(s) valeur(s) ajoutée(s) apportez-vous aux clients que vous accompagnez en tant qu’Account Manager chez 3mundi ? Nos clients n’ont pas souvent de Travel Managers au sein de leur structure. De ce fait, je leur apporte à la fois mes connaissances spécialisées dans le domaine du voyage d’affaires, mais aussi la vision globale sur l’ensemble du processus de gestion des déplacements professionnels de bout en bout, c’est-à-dire jusqu’aux notes de frais et la dématérialisation des factures, mais aussi et surtout mon retour d’expérience.

Grâce à mon expérience de Travel Manager, je comprends mieux les attentes des clients, en particulier celles des services de l’entreprise étroitement liés à la gestion des voyages d’affaires (voyageurs, RH, services généraux, finance/ comptabilité, etc...). Je suis donc en mesure de leur apporter plus facilement une réponse adaptée à chacune de leur problématique.

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DU TRAVEL MANAGEMENT AUX ACHATS ET LA RESPONSABILITÉ DE L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL

“Après 10 ans d’achats, il me fallait découvrir de nouveaux horizons. Chez Limagrain, nous avons mis en place un véritable projet d’entreprise axé sur l’environnement de travail et le bien-être des collaborateurs”.

Pierre Blondeau est le directeur de l’Environnement de Travail au sein du Groupe Limagrain et également membre fondateur de l’AFTM. Il témoigne sur son parcours dans le secteur de la coopération agricole et sur la manière dont il a fait évoluer sa fonction et son périmètre d’activités au sein du Groupe.

1 - Pouvez-vous revenir sur votre parcours professionnel ? Quelle est votre formation initiale ?Je suis issu d’une formation commerciale. J’ai commencé par encadrer une équipe commerciale dans le domaine agricole. A partir de 1997, je deviens responsable d’une Coopérative viticole en Auvergne.

En 2002, Responsable de la coordination des Achats Hors Production, je participe à la création d’un service ayant pour mission de consolider les achats de toutes nos business units en créant des commissions par métier associant des salariés de chacune de ces unités. Au sein du Groupe LIMAGRAIN, nous intervenons alors sur 13 familles d’achats. La mobilité et le voyage en particulier est l’une de ces familles sur laquelle ma mission englobe la négociation de contrats mais aussi et surtout le partage d’expériences et la coordination des pratiques. A l’instar des « car policy » pour la gestion de la flotte automobile, il nous appartient de définir des politiques voyages et je dirais plutôt « voyageurs ».

2 - Quelles compétences clés avez-vous acquis dans votre rôle impliquant la gestion des déplacements professionnels chez Limagrain ? Je soulignerais les qualités qu’il a fallu développer plutôt que les compétences. Le sens du service, essentiel dans ce métier : si vous êtes naturellement tourné vers les autres, c’est déjà un premier atout dans cette fonction. Savoir travailler en transverse : lorsque l’on dirige une coordination achats, il faut savoir mener les actions en mode projet. Le sens du dialogue par la médiation est un précieux atout dans toute négociation.Enfin, il faut avoir la rigueur nécessaire pour établir des cahiers des charges sérieux permettant de satisfaire les aspirations des collaborateurs « voyageurs » tout en ne sacrifiant pas les intérêts notamment économiques de l’entreprise ; il faut pour cela être curieux et échanger beaucoup avec la profession car les solutions pour atteindre ces objectifs évoluent très rapidement avec les nouvelles technologies.

3 - Quels outils et process avez-vous mis en place pour améliorer la gestion des déplacements de Limagrain ?Au niveau de l’Expense, nous avons déployé des outils au sein

de nos business units en France, notamment avec la solution Notilus de Dimo Gestion. Nous avons également réalisé un livret à l’usage des voyageurs qui reprenait un ensemble de bonnes adresses et de bonnes pratiques afin de faciliter leurs déplacements. L’environnement MICE qui n’est pas dans le scope a toujours été traité par les services Communication au sein de nos unités ou par les assistantes de direction.

4 - Quelles ont été vos motivations pour endosser votre rôle d’acheteur Mobilité au sein la Coordination des Achats ? Comment s’est passée la transition ?Je suis avant tout un amateur de voyages et j’ai toujours été amené à beaucoup me déplacer à titre professionnel. J’ai ainsi développé une certaine sensibilité pour ce qui concerne les difficultés rencontrées lors des déplacements. Répondre aux exigences des collaborateurs en les anticipant était un vrai défi. Ce fut un exercice passionnant ! Ceci dit, après 10 ans d’achats il me fallait découvrir de nouveaux horizons…la création de notre nouveau siège social allait m’ouvrir cette opportunité !

5 - Sur quels projets travaillez-vous aujourd’hui ? En quoi consiste votre nouveau poste ? Je suis aujourd’hui en charge de l’environnement de Travail au sein du Groupe Limagrain. C’est une fonction à double facette : l’une concerne les services généraux, notre équipe exerce un rôle de support pour accompagner les collaborateurs dans leur vie quotidienne sur les sites. La seconde est liée à un projet d’entreprise axé sur le bien être des collaborateurs, valeur nous permettant de fidéliser nos salariés et d’attirer de nouveaux talents. La création d’un nouveau siège social respectueux de l’environnement, parfaitement intégré à son territoire l’Auvergne en a été le déclencheur. Les premières réalisations concrètes ont été la crèche et le restaurant inter-entreprises. De prochaines étapes nous conduiront à explorer tous les moyens à mettre en œuvre pour accroître la santé et la sécurité au travail ainsi qu’une meilleure gestion du temps vie privée vie professionnelle. Ce projet d’entreprise a bien sur eu un impact sur mes missions : d’un poste à dominante achats ou la relation s’établissait principalement en B to B, je suis à présent en charge du “bien-vivre” des collaborateurs de Limagrain et donc dans une relation B to C.

6 - Depuis le début de votre carrière au poste de Travel Manager, avez-vous participé à des formations professionnelles afin de renforcer vos compétences en Travel Management? Pouvez-vous citer les 2 plus pertinentes ?Lorsque j’ai pris mon poste de coordination des achats en 2002, j’ai suivi pendant 2 ans une formation Achat diplômante à la CEGOS ESC Reims. Par la suite, j’ai suivi des modules orientés Travel et flotte automobile, de même que des formations dispensées par EPSA et l’AFTM sur le Travel.

INTERVIEW DE PIERRE BLONDEAU, DIRECTEUR DE LA COORDINATIONDES ACHATS,GROUPE LIMAGRAIN

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DU TRAVEL MANAGEMENT AUX PROBLÉMATIQUES ENVIRONNEMENTALES (RSE)

INTERVIEW DE BÉRENGÈRE GAZAGNES, RESPONSABLE ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE, TOYOTA FRANCE

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« Chez Toyota, la responsabilité environnementale inclut non seulement les produits de l’entreprise mais aussi la vie quotidienne de l’entreprise. Nous avons revu notre politique voyage et avons intégré la dimension environnementale dans nos déplacements, avec l’ambition, à moyen terme, de développer un suivi affiné pour une amélioration continue de nos pratiques ».

Bérengère Gazagnes a accédé à la fonction de Responsable Environnement après avoir défini les orientations de la gestion du voyage d’affaires au sein de Toyota France. Son évolution professionnelle témoigne de la continuité de la mission de Travel Manager avec des problématiques inhérentes aux déplacements professionnels.

1 - Pouvez-vous revenir sur votre formation initiale et votre parcours professionnel ?Je ne suis pas issue du monde du Travel Management. J’ai suivi un cursus en langue et civilisation japonaises, relations internationales et communication interculturelle. Après un stage en communication au sein de France Telecom, j’ai eu une expérience d’enseignante bilingue d’une année aux Etats-Unis. En 2006, de retour en France, j’ai souhaité intégrer une entreprise japonaise, en lien avec mon cursus universitaire. C’est ainsi que j’ai rejoint Toyota France.

J’ai assisté pendant trois ans le Secrétaire Général de la société. Ma fonction comportait une forte dimension administrative mais impliquait également une partie événementielle avec l’accueil des VIP. Dans un contexte économique de pré-crise, les dossiers de voyage étaient encore nombreux et les seules règles existantes, uniquement fondées sur la hiérarchie.

Durant les deux années et demi suivantes, je suis devenue l’assistante du Président et j’ai été impliquée dans le changement de la politique voyage en collaboration avec les services financiers. Les règles ont été simplifiées et nous avons supprimé les distinctions hiérarchiques au profit d’une politique généralisée à tous les collaborateurs. J’ai ensuite intégré mon poste de Responsable Environnement.

2 - Quelles compétences-clés avez-vous acquis dans votre rôle de Travel Manager ?Cette expérience m’a aidée dans ma fonction actuelle, puisque j ’a i pu développer des compétences organisationnelles, une rigueur dans un contexte de travail biculturel, une certaine flexibilité et la capacité à faire face à de nombreux changements, tout cela dans un contexte d’amélioration continue de nos procédés, valeur fondatrice de Toyota.

En tentant de trouver une solution optimale pour chaque déplacement dans ce contexte difficile, j’ai en fait développé de réelles capacités d’adaptation face à des situations parfois complexes, tout en développant de bonnes relations avec nos prestataires, en ligne avec le cadre budgétaire qui m’était imparti. En lien direct avec l’environnement du Travel Management, j’ai développé une expertise dans la tarification pratiquée par les prestataires, mais aussi dans la rationalisation d’itinéraires au regard de l’aspect budgétaire. Mon rôle de conseiller et de prescripteur s’est clairement affirmé : lors de ma prise de poste, nous n’avions pas de dimension online, les réservations passaient par moi-même et je coordonnais également le processus de validation en amont grâce à un outil gérant les ordres de missions. Mon expérience a mis en lumière le fait que beaucoup de réservations ne passent pas par le Travel Manager en propre mais par d’autres personnes dont ce n’est pas le rôle principal. Le rôle de Travel Manager est devenu une évolution logique.

En 2009, avec le changement de TMC, ma fonction s’est considérablement structurée et m’a permis de passer d’un rôle de contrôle à un rôle de coordinateur avec une meilleure visibilité sur l’ensemble des réservations, une simplification des réservations hôtelières, un meilleur reporting, une facturation plus claire, et surtout un interlocuteur dédié qui connaît bien nos spécificités.

3 - Quelles ont été vos motivations pour vous orienter vers le poste de Responsable Environnement au sein de Toyota France ? Comment s’est passée la transition ?J’ai pris mes nouvelles fonctions en septembre 2012. Il s’agissait d’une opportunité en interne au même titre que d’aspirations personnelles. J’ai toujours eu une sensibilité à l’environnement et j’avais été amenée à collaborer avec mon prédécesseur dans le cadre de la rationalisation de la gestion des voyages en termes environnementaux. De plus, l’environnement est une partie intégrante de la culture d’entreprise de Toyota.

Chez Toyota, la responsabilité au regard de l’environnement inclut non seulement les produits de l’entreprise mais aussi la vie pratique au sein de l’entreprise.

Aujourd’hui je garde un lien avec le Travel Management : je suis sollicitée en raison de mon expérience, mais également dans l’objectif d’établir un bilan environnemental de nos déplacements professionnels. J’ai ainsi contribué à la refonte de la politique voyage en 2013, laquelle introduit désormais des notions accrues de responsabilité environnementale en privilégiant les transports les moins gourmands, ainsi que d’autres modes de déplacements moins polluants tels que le covoiturage par exemple.

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4 - Quelle(s) valeur(s) ajoutée(s) votre expérience de Travel Manager vous apporte-t-elle dans l’exercice de votre nouvelle fonction ?Le point commun entre ces deux fonctions est

l’approche transversale que je dois mettre en place avec une grande variété d’interlocuteurs et à tous niveaux de l’entreprise que je dois convaincre et entendre. Travel manager, collaborateurs, directeurs, VIP, prestataires comme entreprises de collecte des déchets, prestataires de nos concessionnaires, institutions et représentants du Ministère,

chambre syndicale automobile… autant d’interlocuteurs variés !

Ma fonction précédente de Travel Manager a par ailleurs grandement facilité les rapports professionnels que j’entretiens au sein de Toyota France. J’y ai également gagné un certain recul et une capacité à relativiser. Les bonnes habitudes organisationnelles me sont utiles encore aujourd’hui, tout comme la réactivité que j’ai développée en tant que Travel Manager.

La fonction de Travel Manager donne des atouts majeurs pour faire valoirson expérience dans le cadre d’une évolution de carrière :

• Le Travel Manager évolue à la croisée de plusieurs services stratégiques de l’entreprise : il a un rôle carrefour, il jongle avec de nombreux interlocuteurs.

• Il connaît parfaitement les problématiques et les intérêts de chaque département de l’entreprise.• Il connaît bien son environnement externe : fournisseurs, contexte économique, évolutions technologiques…• Il est sensibilisé à la culture d’entreprise et en est le garant de par son rôle.• Son expérience et son expertise pluri disciplinaire lui offrent un excellent CV pour postuler

à d’autres fonctions, en lien direct ou non avec le Travel, en interne ou en externe.

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2 La technologie, composante essentielle du Travel Manager d’aujourd’hui et de demain : un rôle au cœur de l’innovation.

La technologie intervient à chaque processus de la chaîne du voyage et prend de plus en plus d’ampleur : les canaux de réservation et les moyens de paiement se multiplient, l’entreprise doit répondre à l’obligation de sécurité de ses collaborateurs, toutes les données de voyage deviennent quasi exclusivement digitales et prennent des proportions considérables.

Le challenge du Travel Manager est de parvenir à centraliser toutes les données liées aux voyages, à les maîtriser et à les traiter afin de leur donner du sens pour les exploiter à des fins d’optimisation des coûts. Si elle représente des investissements financiers conséquents pour les entreprises, la technologie a permis des gains de productivité et d’efficacité et a amené une nouvelle manière plus structurée de gérer les déplacements professionnels. Cependant, les solutions technologiques ne répondent pas encore à tous les besoins du Travel Manager : il y a aujourd’hui un besoin fort de flexibilité des outils, mais aussi d’ergonomie pour favoriser le taux d’adoption auprès des collaborateurs-voyageurs. Le Travel Manager devenu expert des solutions technologiques a donc un rôle de plus en plus important auprès des éditeurs de solutions pour faire valoir ses besoins.

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Les évolutions et les perspectives du métier de Travel Manager

En 10 points clés

Il n’y a pas UN Travel Manager, mais DES Travel Managers : une singularité à exploiter !

Le profil type de chargé de voyages n’existe pas, pas plus que le parcours type ou la formation type menant à ces responsabilités. Le périmètre d’intervention du Travel Manager n’est pas normé et peut évoluer considérablement en fonction de la société. La constante cependant est la suivante : il s’agit d’un véritable chef de projet transversal et d’une fonction évolutive qui s’est progressivement étoffée et qui implique des collaborateurs aux compétences pluridisciplinaires : gestion, achats, droit, ressources humaines, communication, informatique, sécurité.

30* Voir le lexique en page 34

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Être Travel Manager « nouvelle génération », c’est savoir composer avec les voyageurs « nouvelle génération » : un environnement interne qui fait évoluer la fonction

Les voyageurs évoluent, emmenés par la génération Y*, symbole de nouveaux comportements de réservation. Le phénomène du « blurring » s’accentue : la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle devient de plus en plus floue, les voyageurs sont hyper-connectés et sont devenus des experts du web, ils tendent à réserver hors du circuit traditionnel mis en place par le Travel Manager et l’open booking* commence ainsi à gagner du terrain. Les challenges du Travel Manager « nouvelle génération » consistent à répondre à ces nouveaux besoins et à adapter la gestion des déplacements professionnels mais également les outils qu’ils mettent à disposition des collaborateurs, de manière à continuer à contrôler les coûts tout en proposant une certaine flexibilité.

Le Travel Manager « nouvelle génération » : un consultant qui exploite les données de voyages et aborde

la politique voyages sous un nouvel angle

Le métier de Travel Manager est en pleine évolution et n’a pas encore atteint son niveau de maturité optimal. La clé réside dans l’exploitation et la confrontation de l’ensemble des données liées aux voyages. Quel est l’impact des voyages d’affaires d’un point de vue tangible mais aussi d’un point de vue intangible ? À partir de quand est-il judicieux de prendre en compte le bien-être des voyageurs dans la politique voyages de l’entreprise ? Le futur gestionnaire de voyages aura un rôle plus important à l’égard des responsables du budget alloué aux déplacements. Il continuera à administrer le programme voyages, mais il va apporter beaucoup plus de valeur ajoutée en faisant des recommandations pertinentes. Ceci signifie beaucoup plus de collaboration avec les Ressources Humaines, la Finance ainsi que les leaders de l’entreprise. En d’autres termes, le Travel Manager « nouvelle génération » aura davantage un rôle de consultant qu’un rôle administratif.

Travel Manager : un rôle carrefour synonyme de compétences et de qualités à forte valeur ajoutée

Le Travel Manager allie responsabilités stratégiques et opérationnelles. Les qualités et les compétences développées dans le cadre de ses missions - qui sont de plus en plus diversifiées- sont recherchées. Le Travel Manager incarne l’interface entre voyageurs, direction et prestataires. Il a véritablement le sens des relations professionnelles. Il développe un sens éthique fort, étant le représentant de la culture d’entreprise tant en interne qu’à l’externe. La rigueur et l’organisation, le goût des chiffres associé à la capacité à trouver le bon compromis entre qualité et accord financier, la pédagogie, la flexibilité, la gestion de crise sont autant de qualités qui représentent non pas une, mais des valeurs ajoutées considérables pour endosser un nouveau rôle et monter en puissance !

* Voir le lexique en page 34

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Un métier en constante évolution et des challenges permanents : se former pour monter en compétences et construire son plan de carrière

Pour accompagner les chargés de voyages dans la construction de leur projet professionnel et dans leur montée en compétences, les principales associations du Business Travel en France (AFTM, GBTA) et l’ESCAET notamment proposent de se former au Travel Management ou de se spécialiser au travers de programmes complets couvrant aussi bien les fondamentaux que des problématiques plus pointues.

6Travel Manager 3.0 : des responsabilités et des compétences qui vont au-delà du Travel

Le Travel Manager « nouvelle génération » appréhende les déplacements professionnels sous un angle à 360° : il cherche à concilier l’ensemble des mesures associées aux déplacements avec les enjeux stratégiques de l’entreprise. Sa mission de pilotage de la politique voyages et de maîtrise des coûts devient de plus en plus stratégique et couvre un périmètre de plus en plus large aux nombreux enjeux : la dimension humaine incluant la communication et la gestion des rapports avec les clients internes et externes, la dimension digitale qui amène de nouveaux comportements et de nouvelles attentes des collaborateurs dont la génération Y* se fait l’ambassadrice, les problématiques de sûreté et sécurité, les préoccupations environnementales et les alternatives aux déplacements, mais aussi la convergence Travel/MICE dans certaines entreprises. On demande donc aux Travel Managers acheteurs une réelle expertise au-delà de la seule optimisation des coûts liés aux déplacements professionnels.

* Voir le lexique en page 34

Les évolutions et les perspectives du métier de Travel Manager

En 10 points clés

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Un rôle qui se prête au partage d’expérience : construire et animer son réseau pour se créer des opportunités professionnelles

Un réseau peut s’avérer précieux dans le cadre d’une volonté de reconversion. Animer en priorité son réseau interne au sein de l’entreprise, notamment les achats, peut ouvrir des portes. Dans un second temps, il s’agit d’être visible auprès de son réseau externe, par exemple développer ses relations avec les prestataires mais aussi avec ses homologues, participer -voire intervenir à des tribunes ou des conférences, prendre part à des groupes professionnels d’échanges (AFTM, ACTE, GBTA...), échanger sur les best practices, rejoindre des groupes de discussion sur les réseaux sociaux professionnels tels que LinkedIn, faire des retours d’expérience auprès de son fournisseur de solutions technologiques... Toutes ces actions vont permettre d’étoffer son réseau et de se créer des opportunités professionnelles.

10L’après Travel Management : des perspectives d’évolution variées selon les affinités et les profils

L’expérience et l’expertise acquises par les Travel Managers offrent des opportunités variées pour construire sa carrière. Chaque type de profil peut capitaliser sur ses qualités pour préparer « l’après Travel Management » en fonction de ses aspirations. L’évolution interne est une première option : les Travel Managers aspirent souvent à tirer parti de la diversité des métiers existants au sein de leur entreprise pour prendre un nouvel envol : étendre son territoire d’opérations à l’international, profiter de passerelles offrant un périmètre plus large, au-delà du Travel, au sein des Achats, de la Supply Chain, des Services Généraux par exemple, ou bien en travaillant sur des nouvelles préoccupations des sociétés liées à l’environnement de travail et aux problématiques RSE* par exemple. L’évolution externe est la seconde option : rejoindre les équipes d’une entreprise de taille plus importante, intégrer les équipes d’un fournisseur et endosser un rôle lié aux achats ou encore un rôle de conseil, comme celui d’Account Manager. L’éventail des perspectives de carrière s’étend d’autant plus que le Travel Manager n’a jamais été aussi pluridisciplinaire et peut capitaliser sur les nombreuses qualités qu’il a développées.

9 Ne pas s’arrêter sur un intitulé de poste, mais sur les compétences !

Les chargés de voyages qui ont véritablement le titre de « Travel Manager » ne sont pas les plus nombreux. Souvent, les postes impliquant la gestion et l’optimisation des déplacements professionnels sont rattachés aux Services Généraux, aux Achats ou encore aux Ressources Humaines. Ainsi, il faut davantage raisonner en termes de missions et surtout en compétences acquises. C’est davantage sur l’évolution des compétences et sur la caractéristique pluridisciplinaire de la fonction qu’il faut capitaliser pour valoriser son profil de « Travel Manager » et préparer l’évolution de sa carrière.

* Voir le lexique en page 34

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Blurring > Ce terme anglais désigne la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle qui s’estompe et qui conduit notamment les voyageurs d’affaires à prolonger leurs déplacements professionnels durant le week-end pour profiter de leur temps libre sur place. Cette tendance est en partie due à la généralisation des équipements professionnels utilisables à distance mais aussi au phénomène BYOD (Bring Your Own Device).

BYOD > Le « Bring Your Own Device » est une pratique qui consiste à utiliser ses équipements personnels (ordinateur portable, smartphone, tablette) dans un contexte professionnel. Cette pratique est accélérée par le Cloud qui permet d’accéder au Système d’Information de l’entreprise via Internet.

Consumerization > Cette tendance désigne la volonté des collaborateurs de retrouver au sein de l’entreprise le même type d’outils que ceux qu’ils utilisent dans leur quotidien.

Door to door > Ce terme désigne la capacité de réserver son déplacement professionnel de porte à porte, depuis une adresse donnée vers une destination donnée, au travers d’un seul processus de réservation. Les solutions proposant des fonctionnalités door to door incluent le temps de trajet total, la dimension multimodale (propositions de tous les modes de transports y compris transports en commun), ainsi que la prévision des dépenses.

Génération Y / Millennials / Digital Natives > La génération Y ou GenY, également appelée Millennials ou encore Digital Natives, correspond à la génération née entre 1980 et 1999. Cette génération est considérée comme ouverte sur le monde, connectée, passionnée par le web et les technologies et naturellement plus à l’aise que les précédentes sur les nouveaux supports digitaux. Considérée comme une génération de rupture (la lettre « Y » se prononce « why » en anglais), elle est plus réticente à se projeter dans l’entreprise mais cependant disposée à s’investir activement si le projet la motive. Elle a introduit de nouvelles habitudes dans les entreprises et est en train de changer nos sociétés.

Mobility as a Service (MaaS) > Avec la généralisation du cloud, la notion d’environnements informatiques « as a service » s’est développée au sein des entreprises :

les applications et les outils de travail sont de plus en plus souvent accessibles via un navigateur web ou un smartphone. Ce phénomène est à l’origine d’un nouveau rapport au voyage : les comportements des collaborateurs - voyageurs évoluent, ils sont connectés constamment, et pas uniquement pour réserver leurs prestations. Le concept de « Mobility as a Service » s’appuie largement sur la révolution de l’usage des terminaux mobiles au sein des entreprises. Il est ainsi synonyme de nouvelles capacités de distribution pour les fournisseurs et représente une nouvelle façon de personnaliser l’expérience des voyageurs et de gérer le voyage dans les entreprises. Cette tendance est accentuée par le phénomène du BYOD (Bring Your Own Device).

Open booking / leakage > L’open booking ou leakage désigne le fait d’effectuer une réservation de voyage en dehors du ou des outils Corporate (SBT notamment) pour des raisons pratiques ou économiques. Des solutions technologiques captant ces réservations effectuées hors des canaux préférentiels de l’entreprise ont été développées par plusieurs éditeurs. Elles permettent de veiller à la conformité avec la politique voyages et de faciliter la gestion de l’Expense.

RSE > La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) désigne la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. La démarche consiste pour les entreprises à prendre en compte les impacts sociaux et environnementaux de leur activité pour adopter les meilleures pratiques possibles et contribuer ainsi à l’amélioration de la société et à la protection de l’environnement. La RSE permet d’associer logique économique, responsabilité sociale et éco-responsabilité. Service Level Agreement (SLA) : Un SLA est un engagement sur la qualité de service adopté par un prestataire envers son client. En d’autres termes, un SLA représente la formalisation d’un accord négocié entre ces deux parties prenantes, et statué par écrit dans un contrat.

Service Level Agreement (SLA) > Un SLA est un engagement sur la qualité de service adopté par un prestataire envers son client. En d’autres termes, un SLA représente la formalisation d’un accord négocié entre ces deux parties prenantes, et statué par écrit dans un contrat.

LEXIQUE

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Rédaction

> Cet ouvrage a été réalisé par 3mundi sous la responsabilité de Brigitte Savournin, Directrice Marketing et Communication, aidée d’Elodie Bebien et Margaux Canales.

3mundi a également travaillé en collaboration avec la société TravelThink, société spécialisée dans la création de contenu expert orienté technologie du voyage et nouvelles tendances métier, pour le travail de recherches & de réflexion, la consolidation de la base documentaire fournie par 3mundi, ainsi que la conception et la rédaction de ce Livre Blanc.

L’objectif de notre démarche rédactionnelle a été de proposer une analyse complète de la fonction stratégique des acheteurs voyages face à un environnement en pleine mutation, de dresser le portrait des Travel Managers nouvelle génération et enfin d’appréhender les possibilités d’évolutions de carrière ou de rôles de ces chargés de voyages.

Afin de proposer un contenu riche, nous nous sommes également appuyés sur les retours d’expériences d’experts métier, qui ont contribué à la qualité de la réflexion. Les témoignages ont été réalisés sous formes d’interviews, par téléphone et/ou par email. Chaque intervenant a ensuite apporté sa validation à la restitution écrite de son témoignage.

Nous remercions donc sincèrement Thierry Baux, Pierre Blondeau, Christophe Drezet, Berengère Gazagnes, Scott Gillespie, Nathalie Heitzmann, Laurie Larchez, Emilie Le Foll et Xavier Quesnel pour avoir partagé avec nous leur vision et leur expérience sur le métier de chargés de voyages.

En complément des témoignages, ce Livre Blanc présente des prospectives, analyses, ou encore des résultats d’enquêtes sur l’évolution du métier de Travel Manager.

Enquête > Cet ouvrage s’appuie également sur une étude menée par 3mundi en juin 2014 (sur la période du 2 au 13/06) à partir de 103 réponses de chargés de voyages. Nous tenons à remercier l’ensemble des personnes ayant participé à cette étude et dont les réponses ont apporté une réelle valeur ajoutée au contenu grâce à des informations pertinentes et actuelles sur leur fonction de Travel Manager et les perspectives d’évolutions de ce métier.

Données sociologiques : 73% des participants à cette étude sont des femmes. Plus de la moitié des répondants (57%) sont âgés entre 35 et 40 ans et sont majoritairement issus des secteurs de l’Energie (42%), de l’Industrie (28%) et de la Défense (25%). En complément, nous avons interrogé les chargés de voyages sur leur niveau annuel de rémunération. En excluant les 38% de personnes n’ayant pas souhaité répondre à cette question, nous enregistrons des réponses très hétérogènes et d’importants écarts de salaires.

En effet, 25% des répondants ont un salaire compris entre 35K€ et 50K€, suivis à 17% par les chargées de voyages dont le salaire est inférieur à 35K€ et à 12% par ceux ayant un salaire supérieur à 70K€. Ils sont seulement 8% à bénéficier d’un salaire annuel compris entre 50K€ et 70K€.

Pour un même poste, l’écart de salaire des chargés de voyages devient plus important entre les personnes ayant un salaire inférieur à 35K€ (17%) et 12% plus de 70K.

Les premiers résultats de cet ouvrage ont été dévoilés en exclusivité lors de l’Atelier des Connaissances AFTM-3mundi, qui s’est tenu le 24 juin 2014 à Paris et portait sur le thème « Travel Manager : Quelles évolutions professionnelles ? ». Nous remercions notre partenaire AFTM, pour l’autorisation de diffusion d’éléments clés de notre ouvrage, ainsi que l’en-semble des intervenants à cet événement : Michel Dieleman, Véronique Fouquet, Corinne Gaborieau, Yves Galimidi, Miguel Gomez et Claude Lelièvre. L’AFTM n’est cependant intervenu à aucune des étapes de réalisation du livre.

MÉTHODOLOGIE

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Créée en 2006, 3mundi est une agence de voyages d’affaires qui associe les solutions technologiques les plus performantes aux meilleures

compétences. Avec 3mundi, les déplacements professionnels deviennent une source de compétitivité pour toutes les entreprises. En croissance permanente et bénéficiant du soutien de Turenne Capital, 3mundi optimise la façon de voyager de plus de 300 sociétés, PME et grands comptes. Présent dans plus de 34 pays via le réseau TSI (http://www.tsi-network.com/), 3mundi

dispose de bureaux en France et en Suisse.

Plus d’infos : http://www.3mundi.fr/

Retrouvez les équipes et l’actualité de 3mundi sur les réseaux sociaux :

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LES AUTEURS

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Fondée par Aurélie Krau, portée par sa passion pour l’industrie du tourisme et l’innovation, TravelThink est une société experte dans la technologie

appliquée au voyage. TravelThink accompagne les acteurs du voyage dans leurs projets liés à l’environnement digital : consulting, pilotage de projets technologiques, création de contenu expert tel que livres blancs, études de cas, billets de blog pour valoriser les démarches de content marketing. Dans un contexte où l’environnement concurrentiel, technologique, tout comme les habitudes de consommation évoluent constamment, TravelThink apporte son expertise métier et sa double compétence LeisureTravel et Business Travel.

Plus d’infos : www.travel-think.fr

Retrouvez l’actualité de TravelThink sur les réseaux sociaux :

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SOURCES ET RÉFÉRENCES

SOURCE TITRE DATE LIEN / URL

AFTM Livre blanc Profession Travel Manager n°1 - Cartographie de la fonction en France

2009 http://static1.editialis.fr/Images/Zoom/Profession_Travel_Manager.pdf

Les Echos Business

Travel manager, un poste clé 06/03/2014 http://business.lesechos.fr/directions-financieres/dossiers/piloter-voyages-affaires/travel-manager-un-poste-cle-60771.php

Tour Hebdo Travel managers, les chefs d'orchestre du voyage d'affaires

13/05/2011 http://www.escaet.fr/images/presse/th-13-05-2011-travel%20managers-avec-couverture.pdf

AirPlusAirPlus White Paper: Business Travel

2060. A glimpse 50 years into the future of business travel.

04/12/2013 http://www.voyages-d-affaires.com/travel-management/gestion/airplus-imagine-voyage-d-affaires-2060-8594

AFTMLivre blanc Profession Travel Manager

n° 5 - Mobility Management2013 http://www.aftm.fr/br-br-Livre-blanc-Profession-Travel-

Manager-n-5-Mobility-Management-Edition-2013_a4102.html

L'Echo Touristique

Quel avenir pour les travel managers ? 22/06/2012 http://www.lechotouristique.com/article/quel-avenir-pour-les-travel-managers,51759

L'Echo Touristique

Quel avenir pour les travel managers ? 22/06/2012 http://www.lechotouristique.com/article/quel-avenir-pour-les-travel-managers,51759

APEC Fiche métier : Travel Manager 01/04/2014 http://annuaire-metiers.cadres.apec.fr/metier/achats/travel-manager

Décision Achats

Les priorités du travel manager en 2014 04/02/2014 http://www.decision-achats.fr/Thematique/marches-1036/travel-meetings-10135/Breves/Les-priorites-du-travel-manager-en-2014-233257.htm

Décision Achats

GBTA : du travel manager au data manager

22/10/2013 http://www.decision-achats.fr/thematique/marches-1036/travel-meetings-10135/Breves/GBTA-du-travel-manager-au-data-manager-54684.htm

Décision Achats

"Mon travail, c'est d'amener les voyageurs à réserver les meilleurs tarifs"

- Estelle Camusard, ADP

04/01/2013 http://www.decision-achats.fr/thematique/marches-1036/travel-meetings-10135/Breves/Amener-les-voyageurs-a-reserver-les-meilleurs-tarifs-50630.htm

KDS/GBTA L'impact du BYOD dans le voyage d'affaires

13/12/2013 http://www.kds.fr/blog/bring-your-own-device-quelles-consequences-sur-le-voyage-daffaires

Décision Achats

Le BYOD fait économiser 180 000 euros aux entreprises sur 5 ans

25/03/2014

http://www.decision-achats.fr/Thematique/marches-1036/doc-it-10136/Infographies/BYOD-fait-economiser-180-000-euros-ans-entreprises-234985.htm#utm_source=le_byod_fait_economiser_180_000_euros_aux_entreprises_sur_5_ans&utm_medium=MEME_SUJET_TAGS&utm_campaign=MEME_SUJET_TAGS

Décision Achats

[Tribune] Du bon usage de "l'open booking"...

26/06/2013 http://www.decision-achats.fr/thematique/marches-1036/travel-meetings-10135/Breves/Du-bon-usage-de-l-open-booking--53413.htm

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SOURCE TITRE DATE LIEN / URL

KDS Le Voyage D'Affaires 2.0 - Commentaire sur l'étude EPSA & KDS

04/03/2013 http://www.kds.fr/blog/le-voyage-daffaires-20-commentaire-sur-letude-epsa-kds

Travel On Move

« L’open-booking ce n’est pas s’autoriser à faire n’importe quoi »

04/04/2014 http://www.tom.travel/2014/04/lopen-booking-ce-nest-pas-sautoriser-a-faire-nimporte-quoi/

Travel On Move

Les évolutions de comportement dans le business travel

03/03/2014 http://www.tom.travel/2014/04/les-evolutions-comportements-dans-le-business-travel/

GPO Voyages d'affaires : ce que veulent les travel managers

Avril-Mai 2013

file:///C:/Users/Ebebien/Downloads/gpo_avril_mai2013.pdf

The Beat Managed Travel 2.0 07/02/2012 http://www.thebeat.travel/post/2012/02/07/managed-travel-2-0.aspx

Voyages d'Affaires

Agence en ligne: le voyage d'affaires toujours plus connecté

29/04/2014 http://www.voyages-d-affaires.com/travel-management/gestion/agences-ligne-voyage-affaires-toujours-plus-connecte-8767?utm_source= Newsletter+Voyages+d%27Affaires&utmcampaign =de2bc6df0e-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium =email&utm_term=0_6735530285-de2bc6df0e-536 64849&goal=0_6735530285-de2bc6df0e-53664849

Scott Gillespie

Gillespie's Guide to Travel+Procurement : Key Principles of Managed Travel 2.0

15/10/2012 http://gillespie411.wordpress.com/2012/10/15/key-principles-of-managed-travel-2-0/

Scott Gillespie (ITM

Annual Conference)

The end and future of managed travel Avril 2013 http://fr.slideshare.net/srgillesp/the-end-and-future-of-managed-travel-v7

L'AGEFILe nouvel horizon des «travel managers» 19/04/2012 http://www.agefi.fr/articles/le-nouvel-horizon-des-

travel-managers--1219473.html

Déplacements Pros

Etude 2012 : les salaires du Travel Management stagnent

28/05/2013 http://www.deplacementspros.com/Etude-2012-les-salaires-du-Travel-Management-stagnent_a21610.html

Déplacements Pros

Voyage d'affaires : les acheteurs sont des ânes, les jeunes adoptent le BYOB!

01/10/2013 http://www.deplacementspros.com/Voyage-d-affaires-les-acheteurs-sont-des-anes-les-jeunes-adoptent-le-BYOB_a23516.html

Déplacements Pros

L’AFTM obtient de l’APEC la reconnais-sance du métier de Travel manager

01/04/2014 http://www.deplacementspros.com/L-AFTM-obtient-de-l-APEC-la-reconnaissance-du-metier-de-Travel-manager_a26623.html

Déplacements Pros

Quand l’innovation se met au service du voyageur d’affaires

15/04/2013 http://www.deplacementspros.com/Quand-l-innovation-se-met-au-service-du-voyageur-d-affaires_a20879.html

L’AGEFILe nouvel horizon des «travel managers» 19/04/2014 http://www.agefi.fr/articles/le-nouvel-horizon-des-

travel-managers--1219473.html

Déplacements Pros

Comment le BTO va-t-il prendre le boulot des travel-managers !

04/04/2014 http://www.deplacementspros.com/Comment-le-BTO-va-t-il-prendre-le-boulot-des-travel-managers-_a27563.html

Wisegeek What Is Travel BPO? n/a http://www.wisegeek.com/what-is-travel-bpo.htm

Concur (blog)All-business class flights: A must-have for

frequent travelers?05/06/2014 https://www.concur.com/blog/en-uk/all-business-

class-flights-060514cnqr?pid=social&cid=US_Twitter_Blog_06052014_all-business-class-f

Enterprise Mobile (blog)

Mobility-as-a-Service and Why It Matters Now

02/05/2013 http://www.enterprisemobile.com/2013/05/mobility-as-a-service-and-why-it-matters-now/

Edition Formation Entreprise

Survivre à un cocktail : les clés pour engager la conversation

22/04/2014 http://management.efe.fr/2014/04/22/survivre-a-un-cocktail-les-cles-pour-engager-la-conversation-facilement

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