lettre des élus spéciale droits des femmes

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EDUCATION De l'égalité... à la mixité Les petites filles ont été conviées par les lois Ferry, à l'école laïque, obligatoire et gratuite (1882). En re- vanche, les collèges créés pour elles proposent un enseignement d'où sont absentes les matières indispensables pour passer les examens: latin, grec, philosophie. Ils ne préparent ni au bac, ni à l'entrée à l'université. Il s'agit de former les mères des futurs citoyens! C’est donc par les filières scientifiques que Clémence Royer ou Marie Curie vont pénétrer dans l’enseignement supérieur. Il faudra attendre la loi de 1938, qui sup- prime « leur incapacité civile », pour que les femmes mariées puissent s'inscrire à l'Université sans l'autori- sation de leurs époux. Et plus près de nous ce n’est qu’en 1975 que la loi instaure l'obligation de mixité de l'enseignement dans tous les éta- blissements publics; elle affirme la mission d'égalité de l'enseignement en 1989. Aussi nombreuses que les garçons dans l'enseignement pri- maire et secondaire, les filles sont, en revanche, encore trop absentes des filières scientifiques et techni- ques. Pourtant en France, elles sont plus nombreuses que les garçons à pos- séder le baccalauréat, mènent des études plus longues et sont plus souvent diplômées du supérieur. Depuis 1981, le nombre d’étudian- tes dépasse celui des étudiants. Leur taux de scolarisation à 20 ans est supérieur de près de 10 points à celui des hommes : 45,7%. Notons aussi que la fragmentation et seg- mentation culturelles n’ayant ja- mais été aussi importantes dans les médias, l’école reste un rempart pour l’accès à une éducation et culture commune. Cette évolution sur un siècle permet d’espérer que le taux de scolarisa- tion des filles très inférieur à celui des garçons dans une partie du monde s’équilibrera lui aussi. La pauvreté est un obstacle fondamen- tal à l'amélioration de l'accès à l'ins- truction. Les filles sont souvent con- traintes de rester dans leur foyer pour aider leur famille en raison de valeurs économiques et sociales qui n'acceptent pas qu’elles reçoivent une éducation. On ignore souvent que les enfants exploités dans le monde sont majoritairement des filles. Sans accès à l'éducation, elles se voient privées du savoir et des compétences nécessaires pour faire évoluer leur statut. En éduquant les filles, les sociétés ont pourtant économiquement beaucoup à ga- gner puisque, les mères ayant suivi des études ont des familles moins nombreuses, plus éduquées et en meilleure santé que les autres. Le niveau d'instruction de la mère représente aussi un facteur impor- tant dans les chances de scola- risation d'un enfant. Il est certain que l'ouverture des portes de l'école à tous ceux qui souhaitent y entrer représente un lourd fardeau pour des pays aux ressources très limi- tées. C'est pourquoi il faut accroître considérablement l'aide internatio- nale en matière d'éducation. Mais revenons à notre environne- ment proche et gageons que l’ac- cueil de populations étrangères qui bénéficieront de notre Education na- tionale, disséminera aussi ces va- leurs qui encourageront à plus d’é- galité, de mixité et de parité. Dominique Garcia-Durocher Voici maintenant plus de 30 ans que nous fêtons les femmes chaque 8 mars. De nombreuses conquêtes ont été obtenues depuis mais beaucoup reste encore à faire pour parvenir à l’égalité. En témoignent les différents articles que vous pourrez lire dans cette édition spéciale de la lettre des élus socialistes : éducation, culture, travail… voici encore quelques domaines parmi tant d’autres où la place des femmes doit encore progresser. La question de l’égalité entre hommes et femmes est aussi au centre de toutes les attentions alors qu’une partie du monde est entrain de vivre une révolution démocratique majeure. Ces nouvelles démocraties que nous espérons de nos voeux et qu’il convient de saluer comme l’événement majeur de ce début de XXIème siècle seront aussi jugées en fonction de la place qu’elles sauront faire aux femmes. Je vous souhaite à toutes et tous, en mon nom et en celui des socialistes de Saint-Ouen, courage, confiance et une très belle fête du 8 mars 2011 ! Sophie Jacquot-Gautun Adjointe au Maire en charge du droit des femmes Edition spéciale 8 mars

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Lettre des élus Spéciale Droits des Femmes

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Page 1: Lettre des élus Spéciale Droits des Femmes

EDUCATION

De l'égalité... à la mixité

Les petites filles ont été conviées par les lois Ferry, à l'école laïque, obligatoire et gratuite (1882). En re-vanche, les collèges créés pour elles proposent un

enseignement d'où sont absentes les matières indispensables pour passer les examens: latin, grec, philosophie. Ils ne préparent ni au bac, ni à l'entrée à l'université. Il s'agit de former les mères des futurs citoyens! C’est donc par les filières scientifiques que Clémence Royer ou Marie Curie vont pénétrer dans l’enseignement supérieur. Il faudra attendre la loi de 1938, qui sup-prime « leur incapacité civile », pour que les femmes mariées puissent s'inscrire à l'Université sans l'autori-sation de leurs époux. Et plus près de nous ce n’est qu’en 1975 que la loi instaure l'obligation de mixité de l'enseignement dans tous les éta-blissements publics; elle affirme la mission d'égalité de l'enseignement en 1989. Aussi nombreuses que les garçons dans l'enseignement pri-maire et secondaire, les filles sont, en revanche, encore trop absentes des filières scientifiques et techni-ques.Pourtant en France, elles sont plus nombreuses que les garçons à pos-séder le baccalauréat, mènent des études plus longues et sont plus souvent diplômées du supérieur.Depuis 1981, le nombre d’étudian-tes dépasse celui des étudiants. Leur taux de scolarisation à 20 ans est supérieur de près de 10 points à celui des hommes : 45,7%. Notons aussi que la fragmentation et seg-mentation culturelles n’ayant ja-mais été aussi importantes dans les médias, l’école reste un rempart

pour l’accès à une éducation et culture commune. Cette évolution sur un siècle permet d’espérer que le taux de scolarisa-tion des filles très inférieur à celui des garçons dans une partie du monde s’équilibrera lui aussi. La pauvreté est un obstacle fondamen-tal à l'amélioration de l'accès à l'ins-truction. Les filles sont souvent con-traintes de rester dans leur foyer pour aider leur famille en raison de valeurs économiques et sociales qui n'acceptent pas qu’elles reçoivent une éducation. On ignore souvent que les enfants exploités dans le monde sont majoritairement des filles. Sans accès à l'éducation, elles se voient privées du savoir et des compétences nécessaires pour faire évoluer leur statut. En éduquant les filles, les sociétés ont pourtant économiquement beaucoup à ga-gner puisque, les mères ayant suivi des études ont des familles moins nombreuses, plus éduquées et en meilleure santé que les autres. Le niveau d'instruction de la mère représente aussi un facteur impor-tant dans les chances de scola-risation d'un enfant. Il est certain que l'ouverture des portes de l'école à tous ceux qui souhaitent y entrer représente un lourd fardeau pour des pays aux ressources très limi-tées. C'est pourquoi il faut accroître considérablement l'aide internatio-nale en matière d'éducation.Mais revenons à notre environne-ment proche et gageons que l’ac-cueil de populations étrangères qui bénéficieront de notre Education na-tionale, disséminera aussi ces va-leurs qui encourageront à plus d’é-galité, de mixité et de parité.Dominique Garcia-Durocher

Voici maintenant plus de 30 ans que nous fêtons les femmes chaque 8 mars. De nombreuses

conquêtes ont été obtenues depuis mais beaucoup reste encore à faire pour parvenir à l’égalité.En témoignent les différents articles que vous pourrez lire dans cette édition spéciale de la lettre des élus socialistes : éducation, culture, travail… voici encore quelques domaines parmi tant d’autres où la place des femmes doit encore progresser.La question de l’égalité entre hommes et femmes est aussi au centre de toutes les attentions alors qu’une partie du monde est entrain de vivre une révolution démocratique majeure. Ces nouvelles démocraties que nous espérons de nos voeux et qu’il convient de saluer comme l’événement majeur de ce début de XXIème siècle seront aussi jugées en fonction de la place qu’elles sauront faire aux femmes.Je vous souhaite à toutes et tous, en mon nom et en celui des socialistes de Saint-Ouen, courage, confiance et une très belle fête du 8 mars 2011 !

Sophie Jacquot-GautunAdjointe au Maire en charge du droit des femmes

Edition spéciale 8 mars

Page 2: Lettre des élus Spéciale Droits des Femmes

INTERNATIONALL’émancipation des femmes : un avenir pour l’humanité

Le vent de liberté qui souffle au-jourd’hui dans les pays arabes nous enthousiasme et nous donne une leçon d’histoire et de courage, à nous les veilles démocraties occi-dentales, souvent frileuses et con-vaincues d’être à l’abri : la démo-cratie se conquière, elle se défend, elle vit en nous et nous la faisons vivre.

En cette journée symbolique du 8 mars, symbole de la lutte pour l’émancipation des femmes, je vou-drais souligner combien cette émancipation est source de liberté et de démocratie pour toute une société. La liberté des femmes et parmi celle-ci, la première d’entre-elle, le contrôle de leur fécondité par l’ac-cès libre à la contraception et à l’avortement, est la condition qui permet la transition démographi-que toujours annonciatrice de changement dans les rapports d’autorité et l’organisation des structures familiales et qui consti-tue ainsi le ferment de toutes les démocraties. L’indice de fécondité est depuis quelques années en Tunisie le même qu’en France. Mais cette dynamique n’est pas le propre d’une région, elle est universelle. Nous le savons aussi, ce qui con-tribue à diffuser le contrôle des

naissances dans une société c’est d’abord et avant tout le niveau d’éducation des jeunes filles. La corrélation entre le niveau d’étude des jeunes et particulièrement des jeunes filles, et le degré de désir d’émancipation politique et sociale est une constante toujours vérifiée, c’est pourquoi la défense de notre système scolaire gratuit, laïc et républicain doit être une de nos priorités fondamentales.Aussi pour ce 8 mars 2011 et en écho à ce vent de liberté si pro-metteur, je nous souhaite de nous souvenir de nos combats et de continuer à défendre ici et mainte-nant la liberté et l’égalité des fem-mes dans notre société, ce bien précieux et toujours fragile, car cette lutte porte en elle toutes les libertés. Sophie Jacquot-Gautun

FEMINISME

Socialistes et féministes

Le 8 mars a été déclaréjournée internationale des femmes par les Nations Unies en 1977. Ceci en mémoire des manifes-tations de femmes qui

réclamaient au début du XXe siècle en Europe et aux États-Unis, de meilleures conditions de travail et le droit de vote. C’est l’occasion de faire le point sur la situation des femmes à travers le monde et de porter des revendications visant à améliorer le sort réservé à la moitié de l’humanité. C’est donc avec conviction que je me soumets à la rédaction d’un article pour ce numéro hors série de la lettre des élus socialistes.Pourtant, j’ai exprimé à plusieurs reprises mes doutes sur certaines de ces journées dédiées. Pourquoi un 8 mars ? A l’instar de la lutte pour les droits de l’Homme, contre le racisme et les discriminations, cette lutte doit faire partie de notre quotidien. Et c’est toute l’année que nous militons pour les droits des

femmes dans le monde, mais aussi au coin de notre rue.Pour Lionel Jospin être socialiste c’est être féministe. Le socialisme place en effet le combat féministe dans sa dimension originelle : le combat pour l’égalité, au même titre que l’antiracisme ou la lutte contre toutes les discriminations. Le 8 mars c’est le combat des hommes et des femmes pour l’égalité qu’il convient de célébrer. Celui qui a pour ambition de déconstruire les stéréotypes qui enferment chacun des sexes dans un rôle, celui qui salue l’action des femmes en Afri-que, en Asie pour leur liberté, celui qui casse les normes esthétiques et les constructions du corps selon que l’on nait homme ou femme.En France, la parité, les différentes lois en faveur de l’égalité ont per-mis de créer le cadre légal de l’égalité. Pourtant les faits sont têtus : le traitement différencié en-tre hommes et femmes demeure dans tous les espaces de sociali-sation, à l’école, dans les activités

culturelles et sportives, au travail, en politique comme dans la sphère domestique. La violence des hom-mes envers les femmes est une des manifestions radicales de ces diffé-rences supposées. Je profite de ces quelques lignes qui me sont offertes pour saluer le travail de ma collègue Sophie Jacquot-Gautun en matière de lutte contre les violences faites aux femmes.A ses côtés, les élu-es socialistes, hommes et femmes, luttent cha-que jour de l’année contre les sub-tils mécanismes de domination aux-quels les femmes sont confrontées, afin de créer une société dans la-quelle les femmes n’assument plus la triple journée ; dans laquelle les candidatures des femmes dans des postes de cadres et techniques sont considérées de la même façon que celles des hommes, avec salaire identique ; ou encore dans laquelle élues et élus écrivent ensemble pour célébrer le 8 mars.Morgane Garnier

Page 3: Lettre des élus Spéciale Droits des Femmes

EMPLOI

A l’occasion de la jour-née de la Femme, j’ai souhaité partager avec vous mon désarroi sur un sujet profondément ancré dans notre quoti-

dien et qui pourtant mérite de susciter toute notre indignation. Je veux parler de la précarité des fem-mes, qui puise ses racines dans les inégalités qui perdurent entre hom-mes et femmes en dépit des évo-lutions significatives de ces cin-quante dernières années.La précarité des femmes est direc-tement liée à leur précarité sur le marché du travail, et aussi po-tentiellement liée à la pression so-ciale qu’elles peuvent subir. Ainsi le temps partiel et les CDD pro-duisent en grande partie ces situ-ations d’insécurité et d’instabilité, c’est 35% des femmes qui ne tra-vaillent pas à temps plein contre 12% des hommes. Elles occupent aussi très souvent des emplois peu qualifiés, avec de faibles salaires et des horaires atypiques. Il en ré-

sulte un accroissement notable du nombre de travailleuses pauvres.Les femmes touchées par la pré-carité sont donc très nombreuses, et prennent de multiples visages comme celui des chefs de familles monoparentales, les jeunes peu qualifiées, les femmes immigrées, les femmes allocataires des mini-ma sociaux (la majorité des alloca-taires des minima sociaux sont des femmes), et pour finir les femmes retraitées pauvres.Le constat de cette situation est saisissant et devrait être sujet de lutte pour notre gouvernement. Au contraire celui-ci, au mépris des difficultés avérées, semble faire la sourde oreille et en réponse à l’aler-te qui est donnée, met en place une réforme des retraites qui péna-lise les femmes salariées en géné-ral et en particulier celles d’entre elles qui occupent des emplois à temps partiel peu rémunérés. Car en retardant le départ à taux plein c’est la période de précarité de ces femmes qui s’allonge. Aujourd’hui, déjà 30% des femmes salariées

doivent attendre 65 ans, contre 5% des hommes. De plus, plutôt que d’offrir aux femmes sans em-plois des séances de relooking au pôle emploi, initiative choquante par ailleurs car elle insinue l’idée que l’apparence de ces femmes est un obstacle à leur reprise d’un emploi au même titre que les inégalités qui les touchent, il serait davantage souhaitable de leur donner, par exemple, de meil-leures conditions d’emploi, de dé-velopper les modes de gardes des enfants, et de favoriser la forma-tion.Mettre en place une véritable po-litique de lutte contre la précarité des femmes, c’est ainsi donner à une grande partie de notre po-pulation le moyen d’accéder à de meilleures conditions de vie qui permettent d’assumer dignement l’existence. Combattre la précarité des femmes doit être une priorité politique, sociale, économique, car pour l’ensemble de notre société c’est une question de dignité. Estelle Villard

Lutter contre la précarité des femmes est une question de dignité

L’écrasante domination masculine touche aussi la culture. Un rapport commandé en 2006 par le ministère de la Culture sur l’égalité des hom-mes et des femmes dans le spec-tacle vivant souligne notamment que 92% des théâtres cofinancés par l’Etat sont dirigés par des hom-mes, 97% des musiques entendues dans nos institutions sont compo-sées par des hommes, 85% des spectacles créés en 2003 et 2004

ont été écrits et 78% mis en scène par des hommes. Il révèle aussi que le montant moyen des subven-tions attribuées aux scènes natio-nales est bien moindre (de l’ordre de - 30%) quand elles sont dirigées par une femme. La situation révé-lée par ces chiffres édifiants a de quoi nous interpeller! Et on peut redouter que l’actuel désengage-ment de l’Etat dans la culture, par-ce qu’il touche d’abord les moins nantis, accentue encore ce déséqui-libre. Des exceptions existent ce-pendant: la Ville de Lyon compte de nombreuses femmes à la tête de ses institutions culturelles. Quant à St-Ouen, la gente féminine est fort bien représentée dans son service de la vie culturelle à des places stra-tégiques.La culture, qui se projette volon-tiers à l’avant-garde de la société,

serait-elle encore plus rétrograde que l’armée ou les grandes entre-prises, aujourd’hui mieux placées en terme de parité ? La culture c’est aussi la façon dont une société se raconte. Qu’elle soit aussi large-ment dominée par les hommes, laisse perplexe. Ne faudrait-il pas renvoyer ce questionnement aux différents acteurs de la culture, artistes, élus, services et au-delà de la question de la parité, interro-geons les pratiques artistiques ? Ce n’est en effet sûrement pas un ha-sard si les lieux ou des compagnies initiées par des femmes sont gérés collectivement avec une égalité de salaires. Ils privilégient de surcroît des modes de fabrication originaux. cf « Ariane Mnouchkine et son Thé-âtre du Soleil ». (Voir photo)Dominique Garcia-Durocher et Henri Lelorrain

CULTURE

Culture : où sont les femmes ?

Page 4: Lettre des élus Spéciale Droits des Femmes

Vous pouvez retrouver et commenter ces

articles sur notre blog:

saint-ouen-socialiste.fr

La lettre des élus du groupe Socialiste et Citoyen de la Mairie de Saint-Ouen

6, place de la République93400 SAINT-OUEN

Henri LELORRAIN - Directeur de la Publication

Le féminisme a-t-il motivé ton engagement

politique ?

Depuis la Révolution, les militantes féministes ont toujours lutté pour un égal accès des hommes et des femmes aux responsabilités politiques. Ce combat n’est pas motivé par le fait que les femmes font de la politique différemment mais parce que la sphère politique est à l’image du reste de la société. L’absence de femme en politique est symbolique du retard pris dans d’autres domaines. Engagement politique et féminisme sont donc indissociables pour moi. L’égalité en politique, est-ce “mission impos-

sible” ? Plus de 60 ans après avoir accordé le droit de vote aux femmes nous n’avons aujourd’hui que 18,5% de députées et 13% de maires qui sont des fem-mes. Le chemin est donc encore long mais ce n’est pas impossible ! Plusieurs pistes peuvent être mises en avant. D’abord nous devons avancer dans l’application du non-cumul des mandats qui favoriserait le renou-vellement du personnel politique dont les femmes bénéficieraient. D’autres idées ont aussi émergées dans les pays nordiques. La création d’un véritable service public de la petite enfance en est une. Elle permettrait à chacun d’assumer à la fois son rôle de parent et d’élu. Enfin, il faut s’adresser direc-tement aux femmes pour changer leur état d’esprit. Elles sont elles-mêmes marquées par plusieurs millénaires de répartition sexuée des rôles. Il faut les convaincre que l’engagement politique participe de l’émancipation. La réforme annoncée des collectivités terri-toriales va-t-elle dans le bon sens ?

Non, bien au contraire ! Il est prévu un scrutin uninominal pour les élections des futurs conseillers

territoriaux. Or, nous savons que ce dispositif électoral favorise la reconduction des sortants, et donc des hommes. La seule garantie de voir des assemblées paritaires est l’élection à la propor-tionnelle comme c’est le cas lors des élections municipales et régionales (47,6% des conseillers régionaux sont des femmes). Cette mesure est une des raisons parmi tant d’autres de s’élever contre cette réforme !

EGALITE

3 questions à Elise Boscherel