la lettre des élus mai 2009
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Le numéro 152 de la Lettre des ElusTRANSCRIPT
Le mensuel d’information des élus étudiants
SOMMAIRE Edito
Association pour la Formation des Elus Etudiants
unef.fr
Une publication mensuelle de l’UNEF et de l’APFEE. N° de Commission Paritaire : 0108G82659 - ISSN : 1761-1547 — Directeur de publication : Sébastien Maurice Rédacteurs en chef : Annabelle JANODET, Salomé MERLO — courriel : [email protected] — Tél : 01 42 02 25 55 — Impression : imprimerie Grenier RCS Créteil B 622.053.189
APFEE
Actualités localesa
Fiche pratique
Inscription des nouveaux bacheliers
Interview
Christian Chevalier, Secrétaire Général du SE-UNSA
Dossier
Université : ouvrir une nouvelle phase de démocratisation
p. 2
p. 3
p. 6
Actualités nationales
Aides sociales
• Paris 8 : les mêmes droits pour tous.
•Aix-Marseille 1 : retour de la compensation annuelle
• Santé : où va le temps des étudiants ?
• Financement : moins de performance pour plus d’égalité.
•Etudiants étrangers : Exigeons l’égalité des droits entre étudiants français et étrangers
Bonjour à tous,
La mobilisation de la communauté universitaire de ces derniers mois a mis en lumière les faiblesses d’un service public d’enseignement supérieur qui n’a plus les moyens de remplir ses missions. Cette mobilisation a permis de faire reculer le gouvernement sur plusieurs points : les suppressions de postes dans l’enseignement supérieur et la recherche, la réforme de l’allo-cation des moyens aux universités, la masterisation des métiers de l’ensei-gnement…. Aujourd’hui, un débat sur l’avenir du système universitaire semble relancé. Si il existe un consensus pour reconnaitre que le statut quo n’est ni possible ni souhaitable, et que de nouvelles réformes sont nécessaires, on ne peut déconnecter le contenu d’une réforme de ses objectifs comme tente de le faire le gouvernement. Une bataille est d’ores et déjà engagée, entre les par-tisans de l’affaiblissement du service public d’enseignement supérieur qui est aujourd’hui à l’œuvre, et les tenants d’une nouvelle étape de la démocra-tisation. Aujourd’hui nombreux sont ceux qui sont tentés de rompre avec le principe républicain d’égalité, nombreux sont ceux qui refusent de recon-naître la responsabilité du système dans l’échec des étudiants. Et l’on sent revenir à grand pas les archaïsmes de la sélection et des replis disciplinai-res. Le retour de ces vieilles doctrines serait mortifère pour l’enseignement supérieur et cela reviendrait à accompagner et à la reproduction sociale à l’université. Un changement de cap dans l’enseignement supérieur est né-cessaire. Il faut remettre l’égalité au cœur du service public d’enseignement supérieur pour ouvrir une nouvelle phase de la démocratisation. Les élus « UNEF et associations étudiantes » se lancent avec détermination dans cette bataille pour la démocratisation de l’enseignement supérieur.La lettre des élus consacre son dossier de ce mois aux chantiers de ré-formes à ouvrir pour l’enseignement qui justifient de notre point de vue la mise en place une nouvelle loi d’orientation et de programmation pour l’enseignement supérieur.Enfin, la Lettre Des Elus donne la parole à Christian CHE-VALIER, secrétaire général au SE UNSA (syndicat des en-seignants de l’UNSA), avec qui nous aborderons l’actuelle réforme des métiers de l’enseignement.
Bonne lecture.Annabelle Janodet
élue au CNESER
N° 152 - Mai 2009 - 0,15 Euros
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2 La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009
Lors de la séan-
ce du CNESER du
20 avril dernier les
élus «UNEF et as-
sociations étudian-
tes » ont présenté
une motion deman-
dant l’intégration
à l’université des
filières paramédi-
cales. La question de l’intégration des
IFSI y est également abordée. Dans la
motion les élus «UNEF et associations
étudiantes» demandent la reconnais-
sance de la formation en soins infirmiers
par la délivrance de licence et la mise en
place rapide d’un calendrier d’intégration
des IFSI aux universités. La motion a été
adoptée par 15 voix pour, 6 voix contre et
2 abstentions.
Un IUT unique à Lyon 1
Les élus « UNEF et associations étu-
diantes » ont voté pour le projet d’arrêté
portant création d’un IUT unique à l’uni-
versité Lyon-I Claude-Bernard. Ce texte
a été adopté par 14 voix pour et 6 abs-
tentions.Azwaw Djebara
élu au CNESER
Actualités locales
A l’université Paris 8-Saint Denis à chaque
filière fixait elle même ses modalités de
contrôle de connaissance. Cette situation
était un vrai casse tête pour les étudiants.
Les modalités de contrôle de connaissance
étaient illisibles et ne permettaient de com-
prendre la logique qui prévalait pour valider
son année. La seule certitude était l’exis-
tence de notes éliminatoires dans l’ensem-
ble des masters.
Pour mettre fin à cette situation, les élus
« UNEF-UEAF et associations étudiantes »
ont proposé la mise en place d’une chartre
des examens qui comprend :
- le choix pour les étudiants de choisir entre
- le contrôle continu et terminal
- l’anonymat des copies
- l’interdiction des notes éliminatoires dans
l’ensemble des formations
Paris 8 Saint-Denis. Les élus « UNEF-UEAF et associations étudiantes » obtiennent l’harmonisation des modalités de contrôle de connaissance sur l’ensemble des formations de l’université.
- le droit pour les étudiants étrangers d’utili-
ser un dictionnaire bilingue lors des épreu-
ves.
Cette chartre a été adoptée par le CEVU le
23 juin 2009 et le Conseil d’administration
de l’université. Cette avancée importante
pour les droits des étudiants était une des
promesses des élus de la liste « UNEF-
UEAF et associations étudiantes » à Paris
8. Vos élus avaient déjà obtenu la mise en
place de la compensation annuelle lors de
la rentrée 2008-2009, première pierre de la
charte des examens qui sera appliquée dès
septembre 2009.
Malvyna Pelay
élue au Conseil d’Adminstration
de Paris 8 Saint-Denis
Les mêmes droits pour tous !
Compte rendu du CNESER du 20 avril 2009
Une meilleure reconnaissance de la formation en soin infirmier.
Aix-Marseille 1. Les élus « UNEF et associations étudiantes » ont obtenu la mise en place de la compensation annuelle pour cette année 2008-2009 pour que les étudiants ne soient pas pénalisés par les conditions anormales d’examen du second semestre du à la mobilisation.
A situation exceptionnelle, compensation annuelle.de la compensation annuelle pour cette
année. Grâce à cette mesure, les étu-
diants seront évalués sur l’ensemble de
l’année, et par conséquent sur leur ni-
veau global.
Le combat n’est pas terminé. Cette
mesure n’a pour l’instant était prise
que pour l’année 2008-2009. Les élus
« UNEF et associations étudiantes »
exigent aujourd’hui de la part de l’uni-
versité de généraliser cette mesure pour
les années à venir. La compensation an-
La mobilisation a été extrêmement forte
à l’université d’Aix Marseille 1 pendant
tout le second semestre. Après y avoir
participé activement, les élus « UNEF et
associations étudiantes » avaient la res-
ponsabilité que la période des examens
puisse se dérouler dans les meilleures
conditions pour les étudiants.
Lors du CEVU du 15 mai dernier, et
suite à la demande des élus « UNEF et
associations étudiantes », l’université a
adopté à l’unanimité la mise en place
nuelle est un élément fondamental pour
améliorer la pédagogique de l’université.
Elle est l’outil pour évaluer les étudiants
sur leur niveau général et faire des exa-
mens un élément de progression et non
de sélection. A suivre…
Christophe BEGAT
Vice président étudiant,
élu au CEVU de Aix-Marseille1
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3La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009
Financement. Suite à la mo-bilisation dans les universités, les élus « UNEF et associations étudiantes » ont obtenu la remi-se à plat du nouveau mode de financement à la performance des universités.
Moins deperformance pour plus d’égalité !
La mobilisation de ces derniers a mar-qué le refus de la communauté universi-taire de voir le service public affaiblit. Une des revendications importantes du mou-vement, fortement soutenue par les élus « UNEF et associations étudiantes » était le retrait du nouveau mode d’allocations des moyens alloués aux universités. En effet ce nouveau mode de répartition pré-voit de financer les universités selon des critères de performance (taux d’insertion professionnel, taux de réussite, nombre de présents aux examens). Cette mesure dangereuse risquait de creuser les iné-galités entre universités et de créer un enseignement supérieur à deux vitesses (voir dossier LDE de mars).
Le 18 mai dernier, vos élus ont rencon-tré la ministre de l’enseignement supé-rieur et de la recherche pour essayer de trouver une sortie de crise à la situation dans les universités, et des réponses aux revendications des étudiants.
Suite à ce rendez vous, engagement a été pris par la ministre de remettre à plat le financement à la performance. Désor-mais, les élus « UNEF et associations étu-diantes » exigent l’ouverture de négocia-tions rapides sur ce dossier. Un nouveau mode de répartition des moyens doit voir le jour pour assurer l’égalité dans le ser-vice public, et la qualité de toutes les for-mations d’enseignement supérieur.
Annabelle Janodet
élue au CNESER
Actualités nationales
La derniè-
re enquête
de la LMDE
vient de sor-
tir. Elle est
c o n s a c r é e
à l’organi-
sation du
temps des
é t u d i a n t s .
L ’ e n q u ê t e
révèle que
45% des
é t u d i a n t s
doivent s’adapter à un rythme de vie qu’ils
considèrent comme n’étant pas le leur.
Dans les mêmes proportions ils déclarent
que le manque de temps est un problème
dans leur vie quotidienne (40%) et trouvent
que la gestion du temps leur est difficile
(40%). Il en résulte que plus d’un tiers des
étudiants renoncent aux activités culturel-
les (34%), sportives (32%) ou sociales (32%)
par manque de temps.
- L’enquête révèle également les causes de
ce manque de temps :
- les difficultés liées aux transports
- l’influence du temps salarié sur les condi-
tions d’étude
- l’insuffisance des temps prévus pour
la restauration pas assez important. Les
conséquences sur l’état de santé sont
importantes, il n’y a pas ou peu, chez les
étudiants, de prise de petits déjeuners, les
déjeuners sont régulièrement sautés, et le
manque de sommeil chronique ainsi que le
stress important.
Ces chiffres corroborent les revendications
des élus « UNEF et associations étudian-
tes ». Les calendriers universitaires doivent
être harmonisés. Les besoins étudiants
doivent être au cœur des emplois du temps
pour permettre des temps de pause, des
emplois du temps plus flexibles pour les
étudiants salariés. Les universités doivent
bloquer des temps consacrés aux activités
sportives et culturelles, notamment en les
intégrant en tant que telles dans les cur-
sus.
Afin que des mesures d’urgence soient
adoptées pour améliorer les conditions de
vie et d’études des étudiants, la LMDE réa-
lisera, dès la rentrée prochaine, en partena-
riat avec le laboratoire « psychologie des
âges de la vie » de l’Université de Tours, un
« diagnostic temps étudiants » complet, no-
tamment sur les campus de Tours, Reims,
et Toulouse pour affiner sa connaissance
de la problématique temps.
Simon Clérec
élu au CNESER
Vie étudiante. La Mutuelle des Etudiants (LMDE) vient de sortir une enquête nationale sur le temps des étudiants.
Où va le temps des étudiants ?
En baisse
L’emploi
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits
à Pôle emploi s’établit à 2 506 700 en France
métropolitaine, fin avril 2009, selon les derniè-
res statistiques. Ainsi, le nombre de deman-
deurs d’emploi augmente en avril de 2,4 % ce
qui équivaut à 58 500 demandeurs d’emploi
supplémentaires par rapport à mars 2009.
C’est la douzième hausse mensuelle consécu-
tive. Sur un an, ce nombre croît de 24,6 % en
France métropolitaine.
En hausseLe conseil général des Pays de la Loire.
La région a en effet prévu un plan anti crise
régional qui inclut les jeunes et les étudiants.
Ce plan est destiné à lutter contre les effets de
la crise mais aussi à préparer l’avenir. Ainsi, la
région va prévoir :
- la hausse le taux d’intervention régional
dans la campagne de rénovation des loge-
ments universitaires
- des dispositif d’aide à la construction de
logements étudiants neufs
- La région souhaite également accélérer le
raccordement des cités universitaires au très
haut débit.
Une enveloppe de deux millions d’euros,
correspondant au financement de l’ensem-
ble de ces mesures, sera soumise au vote de
l’assemblée régionale en juin prochain, lors de
l’adoption du budget supplémentaire 2009.
Retrouvez l’enquête sur : www.lmde.com
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4 La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009
DossierRéforme de l’université. Depuis deux ans, la politique universitaire menée par le gouvernement affaiblit le service public d’enseignement supérieur et freine la démocratisation. Les élus « UNEF et associations étudiantes » exigent un changement de cap des politiques universitaires pour ouvrir une nouvelle phase de la démocratisation.
La politique menée par le gouvernement en
matière d’enseignement supérieur est loin de
répondre aux insuffisances du service public.
La loi sur l’autonomie votée en 2007 renforce
la concurrence entre les établissements. Fra-
gilisé par des années de pénuries budgétaires,
le service public d’enseignement supérieur est
aujourd’hui mis à mal par un désengagement
de l’Etat, qui se défausse de ses responsabi-
lités politiques sur les universités autonomes
pour se limiter à assurer un service minimum.
Ces évolutions affaiblissent le service public
d’enseignement supérieur et constituent autant
de frein à la démocratisation. La mobilisation
du semestre dernier a montré que la commu-
nauté universitaire était majoritairement oppo-
sée à la politique menée par Valérie Pécresse
et souhaitait voir se mettre en place un autre
modèle universitaire.
Les élus « UNEF et associations étudiantes
» jugent indispensable d’inverser la tendance
et de mettre en perspective de nouvelles évolu-
tions de l’enseignement supérieur qui recréent
les conditions de l’égalité au sein du service
public et renforcent le rôle de pilotage et de ré-
gulation de l’Etat. Face au risque d’apparition
de déserts universitaires, vos élus opposent la
mise en place d’un politique nationale d’‘amé-
nagement du territoire. Face aux divisions en-
tre universités et filières sélectives, vos élus
opposent l’unification de l’enseignement su-
périeur. Face au financement des universités
à la performance, vos élus se battent pour un
financement public, égalitaire, et en fonction
des besoins.
Enfin, de nouvelles réformes doivent voir le
jour afin d’achever la massification et de fran-
chir une nouvelle étape de la démocratisation.
Ce combat doit s’inscrire dans le cadre d’un
service public de l’enseignement supérieur
renforcé : indépendant des intérêts particuliers,
le service public est le seul outil capable de
préserver l’éducation des logiques marchan-
des et de mener une politique universitaire au
service de l’intérêt général. Les élus « UNEF
et associations étudiantes » portent dans le
débat universitaire l’exigence d’une nouvelle
loi d’orientation et de programmation pour l’en-
seignement supérieur, articulant les objectifs
politiques à une augmentation effective des
moyens, notamment humains, pour les accom-
pagner
Chantier n°1 : Garantir l’accès de tous à une formation de qualité.
Par la mise en place des PRES, par le choix
de 10 pôles universitaires dans le cadre du
plan campus, par le choix d’un financement
à la performance des universités, le gouver-
nement tente de redessiner le paysage de
la carte universitaire. L’objectif affiché est de
faire émerger quelques pôles d’excellence à
vocation internationale, et de laisser la majo-
rité des universités en dehors de cet ambition.
Pour les élus « UNEF et associations étudian-
tes », l’excellence ne doit pas être réservé à
une élite, mais doit être démocratiser.
Un financement qui réponde aux besoins
du service public. Le financement à la per-
formance annoncé en janvier 2008 répond à
une logique de concurrence la ou il faudrait
plus d’égalité. Parallèlement les 15 milliards
promis par Valérie Pécresse pour le budget
de l’enseignement supérieur sont partie en
fumée, et les universités sont restées en si-
tuation de pénurie.
La loi d’orientation et de programmation doit
réformer le mode d’allocation des moyens al-
loués aux universités et doit également pro-
grammer le réinvestissement de l’Etat dans
l’enseignement supérieur à hauteur de 3%
du PIB. De plus, les critères de financement
doivent reposés sur des critères objectifs et
transparents.C’est à l’Etat d’assurer à chaque
établissement les financements nécessaires
Ouvrir une nouvelle phase de démocratisation de l’enseignement supérieur !
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5La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009
Dossier
pour mettre en place l’excellence pour tous.
Assurer l’égalité sur le territoire. Quelque
soit leur lieu d’étude, les étudiants doivent
pouvoir avoir accès à la formation de leur
choix. Les formations doivent également être
harmonisées pour assurer l’égalité et la mo-
bilité. La loi d’orientation doit avoir deux ob-
jectifs :
- l’accélération de la mise en place du cadrage
national des diplômes
- la mise en place d’une carte des formations
fixée nationalement, qui fixe les cadres de
coopérations régionales de l’enseignement
supérieur et de la recherche.
Chantier 2 : Faire de la réussite une réalité pour chaque étudiant.
Aujourd’hui l’échec massif des étudiants est
un outil de sélection sociale. 50% des étu-
diants en L1 ne passent pas le cap de la
deuxième année. La démocratisation de l’en-
seignement supérieur passe par une réforme
des premiers cycles. Le plan Licence n’a
pas eu les moyens de son ambition. Sans
moyens, sans cadrage, et avec 900 postes
en moins, le plan « réussite en licence » est
resté un slogan. Une nouvelle loi d’orienta-
tion et de programmation de l’enseignement
supérieur doit prévoir :
- un plan de recrutement de 2 500 ensei-
gnants chercheurs et 2 500 personnels BIA-
TOSS. L’encadrement est la pierre angulaire
de la réussite.
- La pédagogie qui prévaut aux premiers
cycles doit être totalement revue pour être
individualisé. La boucherie pédagogie doit
aujourd’hui prendre fin. Les cours en amphi
doivent être supprimés en L1. Le contrôle
continu doit être valorisé. Enfin les modali-
tés de contrôle de connaissance ne doivent
plus être envisagées comme des couperets,
mais comme des éléments de progression
pour l’étudiant.
- Enfin, la réussite est toujours plus facile
quand l’orientation est réussie. Un véritable
service public de l’orientation doit voir le jour.
Les mesures gadgets de l’orientation active
n’ont pas régler le problème de l’orientation.
Des postes de COPSY doivent être crée,
et l’orientation doit devenir progressive
pour pallier aux erreurs de parcours.
Chantier 3 : Assurer une inser-tion professionnelle et durable.
Outre son rôle d’émancipation des indivi-
dus, l’université joue un rôle crucial dans la
délivrance des qualifications. Le problème
actuel est que les diplômes ne sont pas
reconnus dans les conventions collecti-
ves. Avec la crise les jeunes font face à
un chômage de masse et au phénomène
de déqualification. Pour lutter contre le
phénomène de déqualification, la période
d’insertion professionnelle doit être proté-
gée par la reconnaissance des diplômes
dans les conventions collective et par la
mise en place de modules de profession-
nalisation dans tous les cursus, afin de lut-
ter contre la reproduction sociale.
Dossier réalisé par Azwaw Djebara
élu au CNESER
«Ils ont dit...» au congrès de l’UNEF
Du 23 au 26 avril 2009 s’est déroulé à Marseille le 81ème congrès de l’UNEF. Dans ce
cadre, les élus « UNEF et associations étudiantes » ont interpellé les principaux ac-
teurs de la communauté universitaire sur l’avenir du service public,
Stéphane TASSEL, secrétaire général du SNESUP, premier syndicat des enseignants
-chercheurs.
« Nous portons le désir d’un nouveau cadre législatif »
« La réforme de l’allocations des moyens ne prend pas en compte les besoins de
formation »
Lionel COLLET, président de la CPU (conférence des présidents d’université).
« Nous ne sommes ni pour l’abrogation de la LRU, ni pour l’acceptation totale de celle-
ci »
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6 La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009
Aide socialeEtudiants Etrangers. 1 sur 10. C’est la proportion d’étudiants étrangers en France. Des étudiants qui subissent au quotidien une forte précarité administrative et sociale, qui les pénalise dans leur parcours universitaire. Dans un contexte de durcissement de la politique du gouvernement en matière d’immigration, les élus « UNEF et associations étudiantes » sont plus que jamais à l’offensive.
Si l’ensemble des étudiants de France connais-
sent des conditions de vie et d’étude de plus
en plus dégradées, les étudiants étrangers sont
confrontés à des difficultés particulières.
Une précarité administrative inac-ceptable
L’obligation de renouveler chaque année son
titre de séjour, le poids et la longueur des démar-
ches, constituent un handicap dans la poursuite
d’études. Plus grave, ce n’est pas l’université,
mais les préfectures et les services de police qui
à tout moment décident du sort et de la poursuite
d’études des étudiants étrangers. Les difficultés
liées à l’obtention et au renouvellement du titre
de séjour sont la première pénalité que paient les
étudiants étrange
Les élus « UNEF et associations étudiantes »
poursuivent leur combat pour faire prévaloir la lo-
gique pédagogique et scientifique sur celle d’une
politique de «maîtrise des flux migratoires».
En premier lieu, tout étudiant doit pouvoir obtenir
un titre de séjour d’une durée au moins égale à
la durée de son cycle d’étude. Ensuite, l’installa-
tion de guichets uniques regroupant les services
du CROUS, de l’université, de la préfecture et
des différentes administrations à la rentrée dans
chaque université, doit permettre de faciliter les
démarches.
Une précarité sociale indécente
Une immense majorité des étudiants étrangers
est aujourd’hui exclue du système d’aide sociale.
Afin de lutter contre la précarité extrême dans
laquelle se trouvent bon nombre d’entre eux, il
est indispensable de leur permettre d’y accé-
der. Aux prestations annuelles du Fond National
d’Aide d’Urgence en premier lieu, mais aussi aux
Bourses sur Critères Sociaux délivrées par les
CROUS.
L’insécurité sociale des étudiants étrangers est
de plus accentuée par les difficultés qu’ils ren-
contrent dans l’accès au logement. L’absence
de garants présents sur le territoire constitue l’un
des problèmes principal. Ils doivent avoir accès
au cautionnement solidaire leur permettant d’ac-
céder à un logement privé, et bénéficier d’une
ouverture à leur destination du Loca-Pass. Enfin,
les quotas qui se pratiquent dans certaines cités
U doivent être supprimés.
Une politique migratoire scanda-leuse
La politique du chiffre menée par le Ministère de
l’Immigration de M. Besson, aggrave cette situa-
tion et renforce l’arbitraire : sélection des « élé-
ments » les plus brillants avant l’arrivée en Fran-
ce, logique qui renforce les inégalités sociales,
instauration annoncée de quotas par origine géo-
graphique, refus de délivrance de titres de séjour
et objectifs fixés de reconduite à la frontière…
Porteuse de discours d’accueil et d’ouverture de
notre enseignement supérieur à l’international,
la France réserve aujourd’hui un accueil indigne
aux étudiants étrangers. Dans chaque CROUS
et au niveau national, les élus « UNEF et Asso-
ciations Etudiantes » se battent quotidiennement
pour améliorer les conditions de vie des étudiants
étrangers, et garantir une réelle égalité des droits
entre tous les étudiants.
L’UNEF a obtenu en 2006 la suppression de
la demande obligatoire d’autorisation adminis-
trative de travail, simplifiant les démarches, et
permettant aux étudiants étrangers de pouvoir
travailler si cela leur est nécessaire simplement
avec la possession du titre de séjour. L’UNEF a
également obtenu l’élévation du quota hebdoma-
daire de travail de 17h à 21h pour les étudiants
étrangers. Cependant, et alors même qu’ils coti-
sent pour leurs protections sociales, les étudiants
étrangers demeurent exclus du dispositif d’assu-
rance chômage…
Les élus « UNEF et associations étudiantes »
poursuivent ces batailles. Dans chaque univer-
sité, dans chaque académie, des possibilités
d’avancées importantes, comme la mise en place
de guichets uniques, ou l’élargissement des critè-
res d’attribution d’aides financières aux étudiants
étrangers existent. Alors que tous les étudiants
subissent un contexte économique et social se
dégradant, les combats engagés pied à pied pour
améliorer les conditions de vie et d’étude des étu-
diants les plus en difficultés prennent, plus que
jamais, tout leur sens.
Lucas Jourdain
élu au CNOUS
Exigeons l’égalité des droits entre étudiants français et étrangers
Perturbations liées au mouvement
universitaire : vos élus obtiennent
des garanties pour ne pas pénaliser
les étudiants étrangers.
Lors d’un rendez vous avec Valérie Pé-
cresser le 18 mai dernier, vos élus ont ob-
tenu l’engagement de la ministre qu’aucun
étudiant étranger ne se voit refuser le renou-
vellement de son titre de séjour l’an prochain
pour des raisons liées à l’assiduité ou la pro-
gression universitaire au second semestre
de cette année.
Les élus « UNEF et associations étu-
diantes » ont adressé une lettre au Ministre
de l’immigration afin de s’assurer que ces
engagements seront respectés..
Plus d’information sur www.unef.fr, pour retrouvez
la lettre à Eric Besson
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7La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009
Fiche pratique
De nouvelles procédures pour l’inscription des
bacheliers dans l’enseignement supérieures
sont actuellement mises en place. D’une part,
le dispositif d’orientation active a été rendu obli-
gatoire par la LRU votée en 2007, et d’autre
part, le nouveau dispositif « Admission Post
Bac » sera généralisé en 2009. Il appartient aux
élus étudiants d’être vigilants sur l’application
des ces deux dispositifs.
Orientation active : empêcher toute sélection déguisée
Depuis 2008, l’ensemble des universités ap-
plique le dispositif « Orientation active » censé
permettre une meilleure information et une
meilleure orientation des bacheliers. Au second
semestre de terminale, le lycéen débute la pro-
cédure : un dossier comportant les vœux doit
être transmis aux universités qui, par le biais
d’une commission, émettent alors un avis, fa-
vorable ou défavorable (pouvant aller jusqu’à la
recommandation de changer de filière).
Orientation active, où en sommes-nous ?
L’application du dispositif s’est avérée, au mieux
inutile, au pire dangereuse. En effet, dans 45%
des universités, le dispositif est totalement dé-
matérialisé (procédure informatique) et dans
64% des universités, la procédure ne donne
lieu à aucun rendez vous alors même que la
circulaire ministérielle le prévoit. Les étudiants
n’ont donc pas de contact avec des profession-
nels de l’orientation aptes à aider le lycéen à
construire ses choix d’études et d’insertion pro-
fessionnelle. Par ailleurs, dans un grand nom-
bre d’universités, le manque de moyens alloués
à la mise en place de ce dispositif restreint le
caractère sérieux du rendez-vous individuel.
Le rôle des élus est de vérifier que le dispositif
d’orientation active n’est pas pris à la légère :
- de véritables moyens doivent être débloqués
pour améliorer l’orientation (portes ouvertes de
l’université, journées d’accueil, rencontre avec
des professionnels de l’orientation…)
- toutes procédures automatiques et informati
sées doivent être supprimées.
Un système qui peut être sélectif…
Lors de la mise en place du dispositif, de nom-
breuses craintes s’étaient exprimées quant
aux possibilités de sélection des étudiants par
les universités. En effet, certaines universités
« oublient » parfois de rappeler aux bacheliers
que l’inscription à l’université dans la filière de
son choix est un droit, quelque soit l’avis rendu
par l’université. Au final, l’orientation active se
résume plus à un processus de dissuasion
plutôt que d’orientation.
L’objectif des élus « UNEF et associations étu-
diantes » est de garantir le droit pour chaque
bachelier de s’inscrire librement dans la filière
de son choix. Les élus doivent donc être vigi-
lants et peuvent saisir le CEVU en demandant
notamment une évaluation du dispositif pour
obtenir que :
- sur chaque document fourni aux lycéens, le
caractère facultatif de la procédure soit rap-
pelé
- des enseignants-chercheurs, des étudiants
et des professionnels de l’orientation (SCUIO
par exemple) soient présents dans les com-
missions formulant les avis
« Admission Post Bac » : garantir l’inscription de chaque bachelier dans l’enseignement supérieur
Le déroulé de la procédure
Entre le 20 janvier et le 20 mars, les futurs
bacheliers doivent se connecter sur le site
« admission post bac » et formuler leurs vœux
d’inscription en filières sélectives et non sélec-
tives. Ils peuvent formuler jusqu’à 36 vœux.
Ils auront ensuite jusqu’au 6 juin pour classer
leurs vœux. Après un classement des de-
mandes par les universités, des propositions
d’inscription sont formulées aux étudiants lors
de 3 phases : la première se déroule du 9 au
12 juin, la seconde du 23 au 26 juin et la der-
nière du 14 au 17 juillet. Les futurs bacheliers
doivent donc se connecter à chaque étape de
la procédure et répondre à toute proposition
d’inscription au risque d’être éliminé du dis-
positif. Pour les étudiants n’ayant reçu aucune
proposition, une procédure complémentaire est
ouverte de juillet à septembre.
Une procédure à risque
Plusieurs craintes subsistent sur le nouveau
dispositif. Par sa complexité tout d’abord : la
multitude de vœux possibles rend peu lisible
le dispositif et la rigidité de la procédure risque
d’éliminer de nombreux bacheliers par contrain-
tes techniques ou administratives.
En Ile de France, cette procédure sonne la fin
du système de sectorisation, l’afflux d’étudiants
risque d’être important dans certaines univer-
sités au détriment d’autres. Ces universités ne
pourront accepter toutes les demandes et la
possibilité pour elles de classer ces demandes
laisse planer le doute sur un risque de sélection
tacite.
Là encore, la vigilance est de mise. Il convient
de saisir le CEVU sur cette question et d’obte-
nir des garanties dans chaque université :
une présentation et une évaluation du dispositif
doivent être présentées en CEVU
- le droit pour chaque bachelier de s’inscrire
dans la filière de son choix doit être réaffirmé
dans chaque université
- les dates d’inscription doivent être élargis
pour que chaque bachelier qui aurait rater la
procédure puisse quand même s’inscrire.
A noter : les recteurs d’académie sont garants
du respect de la loi et peuvent également être
saisis en cas de problème.
Annaig Piederrieire
élue au CNESER
Inscription 2009. La prochaine rentrée sera plus difficile pour les primo arrivants. Les procé-dures d’inscription ont été modifiées, et les procédés d’orientation active ont été généralisés. Le rôle des élus en conseils est fondamental pour garantir les droits des étudiants.
Inscriptions des bacheliers à l’université : le rôle des élus étudiants
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8 La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009
La Lettre des Elus : L’ensemble de la com-munauté éducative s’est prononcée contre le projet initial de masterisation de la for-mation des enseignants, quelles en sont les raisons ?Christian Chevalier : Tout d’abord revenons à l’origine de ce projet : une annonce sans aucune concertation préalable par le Président de la Ré-publique avec un double objectif : faire des éco-nomies budgétaires sur les salaires de 17.000 stagiaires d’une part et d’autre part mettre à terre les IUFM, considérés comme des repaires de dangereux pédagogues.Le nouveau dispositif allonge de deux années au moins la durée des études nécessaires pour se présenter au concours. Pour de très nombreux étudiants de familles modestes le financement de 5 années d’études (dans le meilleur des cas) va s’avérer être une sélection par l’argent d’autant que les aides financières an-noncées par le gouvernement vont s’avérer insuffisantes. C’est la question de la démo-cratisation de l’accès au métier d’enseignant qui est posée, mais aussi celle de la mixité sociale des futurs enseignants. Au-delà de ces aspects, le projet du gouverne-ment est extrêmement régressif en terme de for-mation professionnelle. La déclinaison faite par le MEN et le MESR réduit la part de la formation pro-fessionnelle de façon considérable en évacuant l’indispensable alternance entre la théorie et la pratique et en la remplaçant par un simple tutorat effectué par des enseignants de terrain non for-més, comme si enseigner consistait en l’imitation de gestes professionnels ou en la simple repro-duction de recettes pédagogiques. Enseigner est autrement plus complexe.Enfin, ce projet détruit de fait les IUFM puisque toute université a désormais capacité à former des enseignants et à leur délivrer un master. C’est un schéma qui instaure une forte concurrence qui aura pour conséquence à moyen terme une carte nationale des formations très morcelée.
LDE : Comment permettre une réelle formation professionnelle dans le cadre de l’universitari-
sation de la formation des enseignants ?CC : Enseigner est un métier. Et comme tout mé-tier il s’apprend. La simple maitrise disciplinaire et scientifique ne suffit plus pour l’exercer. Les réa-lités scolaires sont multiples, la diversité sociale des élèves est omniprésente dans l’Ecole. La massification de l’enseignement a changé la na-ture de notre métier qui ne s’arrête pas à la simple transmission des savoirs. Nous pensons que les IUFM doivent rester le pivot de cette formation pour l’ensemble des concours qu’ils soient du premier ou du second degré. Ils disposent en la matière une réelle expertise et de formateurs reconnus et qualifiés. Il est indispensable que la formation dispensée par l’université soit tout à la fois une formation dis-
ciplinaire et professionnelle par alternance et qui intègre la dimension recherche. Elle doit aussi per-mettre d’acquérir des compétences aujourd’hui définie dans un référentiel national mais qui est contesté par certains. Comme si il était incongru de former les enseignants à la gestion de l’hétéro-géniste de leurs élèves, à les évaluer, à travailler en équipe…Evidemment, cette formation professionnelle doit s’appuyer sur les stages dans les classes qui en constituent un élément central. Ils doivent être préparés, suivis et évalués conjointement par les formateurs universitaires et les formateurs de ter-rain. Cette interactivité entre les différents forma-teurs est un des éléments de progression et de réussite du stagiaire.
LDE : Quelles sont les propositions du SE-UN-SA sur les orientations que devraient prendre la réforme de la formation des enseignants ?CC : Tout d’abord les contenus des concours doi-vent intégrer une approche professionnelle, si l’on souhaite que les universités travaillent cet aspect
en amont et ne se laisse pas aller à leur penchant naturel qui est la maitrise disciplinaire. Ensuite, la place du concours et notamment cel-
le de l’épreuve d’admissibilité est déterminante. Pour le SE-UNSA, elle doit se placer à la fin du M1 et non en début de M2, faute de quoi tous les non admissibles (plusieurs milliers d’étudiants chaque année) vont se trouver dans une impas-se professionnelle. Pour Leur M2 en poche, les portes de l’éducation nationale leur seront dé-sespérément fermées sauf à réussir le concours l’année suivante ou à accepter un emploi précaire par exemple. En outre, il y a un risque de canni-balisation des autres masters (notamment en let-tres et sciences humaines) qui est inacceptable pour nos amis de Sup’Recherche UNSA.
Dans le même temps, la mise en place d’un cadrage national des masters nous parait incontournable si l’on veut garantir la cohérence des formations dispensées sur l’ensemble du territoire. De même, nous estimons qu’une carte des formations s’impose pour réguler la concurrence interuniversitaire et éviter que certaines formations aux métiers d’enseignants ne disparais-
sent de certaines régions.
Interview réalisée par Florent Voisin
élu au CNESER
Interview
3 questions à ... Christian Chevalier Secrétaire Général du SE-UNSA
« La reconnaissance d’une pro-fession se mesure à notre sens à l’aune de la manière dont on consi-dère et traite ceux qui postulent pour exercer cette profession. »
Qu’est ce que le SE-UNSA ?
Le SE UNSA est un syndicat d’ensei-gnants nés en 1992. Il syndique l’ensemble des enseignants (lycée, collège, primaire) de l’Education Nationale. Le Syndicat des Enseignants est affilié à la fédération l’UN-SA-Éducation (UNSA : Union Nationale des Syndicats Autonomes).
Le secrétariat national du SE-UNSA a élu Christian Chevalier au poste de secrétaire général la 20 mai dernier. Instituteur, res-ponsable de la section du Syndicat des en-seignants du Lot de 1992 à 2003, Christian Chevalier était jusqu’à présent secrétaire national chargé de la formation.
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