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LE BULLETIN CANTONAL DES SOCIALISTES JUIN 2014 Section cantonale : LES ANGLESPUJAUTROCHEFORT DU GARDSAZEVILLENEUVE LEZ AVIGNON Editorial D’aucuns aiment à se faire peur quand d’autres relativisent la montée du FN. Cette montée est due en grande partie aux citoyens qui se sont abstenus en masse aux Européennes et parmi lesquels, il faut le dire, une bonne partie est de sensibilité de Gauche. Alors, oui ! Il y a de la déception Alors, oui ! Il y a de la colère Alors, oui ! Il y a de l’incompréhension mais il reste encore le secret espoir que les mois qui viennent peuvent apporter des raisons de croire à des jours meilleurs. Dans cette colonne, j’ai souvent écrit combien les bruits de bottes et l’apparition de chemises brunes se pointaient à l’horizon. Force est de constater aujourd'hui, que devenu le 3ème parti de notre belle France, le FN tout dédiabolisé qu’il veut paraitre va pouvoir montrer son vrai visage. Il fera comprendre rapidement à ses électeurs occasionnels ce qu’il est vraiment, c’est-à-dire raciste, xénophobe, archaïque et fascisant aussi, rappelant ainsi de sombres souvenirs de notre histoire récente et ce sera très révélateur pour son avenir ou alors il faudra se désespérer vraiment et entrer en résistance. La cote de popularité du Président est certes au plus bas. Et quoiqu’il dise et quoiqu’il fasse, même si ce sont de bonnes décisions, les citoyens restent désabusés. L’ on croit plus facilement un Président populaire même quand "Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme." Albert Camus Dans la nuit du 13 avril 2014, plus de 200 jeunes filles étaient enlevées dans leur lycée de Chibok au Nord Est du Nigeria. Le 5 mai, le groupe islamiste armé Boko Haram, a revendiqué cet acte et a annoncé que ces jeunes filles seraient mariées de force ou vendues comme esclaves… La solidarité s’est étendue dans le monde et plusieurs Etats ont proposé leur aide aux autorités nigérianes pour retrouver les jeunes filles. Pendant ce temps, Boko Haram continue à faire régner la terreur. Il faut donc que la mobilisation ne faiblisse pas ! Pour exiger la libération immédiate des jeunes filles enlevées : la France et tous les Etats doivent accélérer et amplifier l’action pour retrouver ces jeunes filles et mettre fin aux exactions du groupe Boko Haram Pour dire que l’esclavage est un crime contre l’humanité : le 10 mai la France a commémoré son abolition, mais ce combat n’est pas achevé ! La justice et les institutions internationales doivent se mobiliser pour retrouver, juger et condamner les auteurs de tels crimes. L’esclavage sexuel et le viol des filles et des femmes comme arme de guerre ou de terrorisme ne doivent pas rester impunis ! Et pour que partout, les droits des femmes et des filles, le droit universel à l'éducation, les droits humains fondamentaux, soient promus et garantis, afin qu’aucune religion, aucune idéologie politique, ne puisse imposer sa loi contre la liberté, le corps et la vie des femmes. La France doit mettre au cœur de ses politiques de coopération et d’aide au développement l’égalité entre les femmes et les hommes, le droit à l’éducation pour toutes et tous. objectifs du Millénaire définis par l’ONU. il dit ou fait des bêtises qu’un Président en difficulté même lorsqu’il annonce de bonnes solutions ou des mesures positives. C’est ainsi ! Les partis, les institutions de la République sont par ailleurs en bout de cycle comme la société d’ailleurs. La rénovation, mieux la refondation, sont des plus urgentes à mettre en œuvre et il faudra bien s’y atteler tous ensemble car le monde change plus rapidement que l’on imagine. Là est l’espoir là est la possibilité de véritables changements. Utopie, diront les uns ; rêve éveillé, diront les autres mais le peuple de gauche dans son for intérieur sait qu’il ne peut en être autrement. Notre pays a toujours été à l’avant-garde de ces changements dans le passé et je ne doute pas qu’il ne retrouve rapidement suffisamment d’énergie pour porter haut et fort la volonté du peuple pour une société nouvelle où la politique ne se fera plus sans lui. Les militants doivent prendre en main le destin de leur Parti socialiste parce qu’il en a besoin, parce qu’il est encore et toujours porteur des valeurs qui sont les leurs même s’il semble aujourd'hui abattu par tant de déconvenues mais il saura rebondir si nous le voulons tous. Alors haut les cœurs ! J.A. Ferré - Secrétaire de Section A propos

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LE BULLETIN CANTONAL DES SOCIALISTES JUIN 2014

Section  cantonale  :  LES  ANGLES-­‐PUJAUT-­‐ROCHEFORT  DU  GARD-­‐SAZE-­‐VILLENEUVE  LEZ  AVIGNON  

Editorial

1

D’aucuns aiment à se faire peur quand d’autres relativisent la montée du FN. Cette montée est due en grande partie aux citoyens qui se sont abstenus en masse aux Européennes et parmi lesquels, il faut le dire, une bonne partie est de sensibilité de Gauche. Alors, oui ! Il y a de la déception Alors, oui ! Il y a de la colère Alors, oui ! Il y a de l’incompréhension mais il reste encore le secret espoir que les mois qui viennent peuvent apporter des raisons de croire à des jours meilleurs. Dans cette colonne, j’ai souvent écrit combien les bruits de bottes et l’apparition de chemises brunes se pointaient à l’horizon. Force est de constater aujourd'hui, que devenu le 3ème parti de notre belle France, le FN tout dédiabolisé qu’il veut paraitre va pouvoir montrer son vrai visage. Il fera comprendre rapidement à ses électeurs occasionnels ce qu’il est vraiment, c’est-à-dire raciste, xénophobe, archaïque et fascisant aussi, rappelant ainsi de sombres souvenirs de notre histoire récente et ce sera très révélateur pour son avenir ou alors il faudra se désespérer vraiment et entrer en résistance. La cote de popularité du Président est certes au plus bas. Et quoiqu’il dise et quoiqu’il fasse, même si ce sont de bonnes décisions, les citoyens restent désabusés. L’ on croit plus facilement un Président populaire même quand

"Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme." Albert Camus

Dans la nuit du 13 avril 2014, plus de 200 jeunes filles étaient enlevées dans leur lycée de Chibok au Nord Est du Nigeria. Le 5 mai, le groupe islamiste armé Boko Haram, a revendiqué cet acte et a annoncé que ces jeunes filles seraient mariées de force ou vendues comme esclaves… La solidarité s’est étendue dans le monde et plusieurs Etats ont proposé leur aide aux autorités nigérianes pour retrouver les jeunes filles. Pendant ce temps, Boko Haram continue à faire régner la terreur. Il faut donc que la mobilisation ne faiblisse pas ! Pour exiger la libération immédiate des jeunes filles enlevées : la France et tous les Etats doivent accélérer et amplifier l’action pour retrouver ces jeunes filles et mettre fin aux exactions du groupe Boko Haram Pour dire que l’esclavage est un crime contre l’humanité : le 10 mai la France a commémoré son abolition, mais ce combat n’est pas achevé ! La justice et les institutions internationales doivent se mobiliser pour retrouver, juger et condamner les auteurs de tels crimes. L’esclavage sexuel et le viol des filles et des femmes comme arme de guerre ou de terrorisme ne doivent pas rester impunis ! Et pour que partout, les droits des femmes et des filles, le droit universel à l'éducation, les droits humains fondamentaux, soient promus et garantis, afin qu’aucune religion, aucune idéologie politique, ne puisse imposer sa loi contre la liberté, le corps et la vie des femmes. La France doit mettre au cœur de ses politiques de coopération et d’aide au développement l’égalité entre les femmes et les hommes, le droit à l’éducation pour toutes et tous. objectifs du Millénaire définis par l’ONU.

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il dit ou fait des bêtises qu’un Président en difficulté même lorsqu’il annonce de bonnes solutions ou des mesures positives. C’est ainsi ! Les partis, les institutions de la République sont par ailleurs en bout de cycle comme la société d’ailleurs. La rénovation, mieux la refondation, sont des plus urgentes à mettre en œuvre et il faudra bien s’y atteler tous ensemble car le monde change plus rapidement que l’on imagine. Là est l’espoir là est la possibilité de véritables changements. Utopie, diront les uns ; rêve éveillé, diront les autres mais le peuple de gauche dans son for intérieur sait qu’il ne peut en être autrement. Notre pays a toujours été à l’avant-garde de ces changements dans le passé et je ne doute pas qu’il ne retrouve rapidement suffisamment d’énergie pour porter haut et fort la volonté du peuple pour une société nouvelle où la politique ne se fera plus sans lui. Les militants doivent prendre en main le destin de leur Parti socialiste parce qu’il en a besoin, parce qu’il est encore et toujours porteur des valeurs qui sont les leurs même s’il semble aujourd'hui abattu par tant de déconvenues mais il saura rebondir si nous le voulons tous. Alors haut les cœurs !

J.A. Ferré - Secrétaire de Section

A propos

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2 Section  cantonale  :  LES  ANGLES-­‐PUJAUT-­‐ROCHEFORT  DU  GARD-­‐SAZE-­‐VILLENEUVE  LEZ  AVIGNON  

DOSSIER ACTUALITé

Rebondir… enfin !

Par Nicolas Cadène - Rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité auprès du Premier ministre

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Si le résultat des élections européennes constitue un choc profond parce que la victoire revient à un parti violemment anti-européen, qui parle sans agir et qui détruit plus qu’il ne construit, il est avant tout révélateur d’un rejet massif de tous ceux qui ont été ou sont au pouvoir et des partis traditionnels embourbés dans leurs affaires et incapables de se renouveler.

Ce rejet s’exprime à la fois à travers l’abstention, le vote extrême mais aussi l’indifférence vis-à-vis de ce vote extrême, d’abord considéré comme un vote anti-système.

Indifférence, en France et ailleurs, qui s’explique aussi par l’éloignement de l’Europe pour de nombreux citoyens européens. Cette Europe n’est pas aimée, parce qu’elle illustre pour beaucoup la caricature de ce qu’ils exècrent dans leurs pays, une bureaucratie, voire une « technocratie financière » qui jouerait contre les peuples sans rendre de compte à quiconque.

Il y a du vrai. Mais il y a du faux. Et en période de crise, les amalgames sont rapides : tout ce qu’apporte l’Europe à chacun (bien peu communiqué par les États qui préfèrent s’en servir comme bouc-émissaire) est passé aux oubliettes. Les jeunes, en particulier, n’ont plus forcément conscience (et la plupart des politiques ne le dit plus) que l’Europe, c’est un espace de paix que beaucoup nous envient, y compris à nos frontières (voir l’Ukraine).

Ce résultat est-il grave ? Si on ne change rien, oui. Assurément. Si au contraire, cette défaite nous réveille, alors ça peut être une occasion unique de redonner du souffle à notre démocratie, tant nationale qu’européenne.

Mais qui y croit encore ? Justement, plus personne ou presque. Les Français se sentent déçus ou trompés par la plupart des personnalités que l’on voit depuis 30 ans sur les plateaux télé.

Au-delà des débats sur les plans d’économie, sur la part de souveraineté et de fédéralisme européen, il y a un ras-le-bol vis-à-vis de « sachants » et de gouvernants, jugés totalement « déconnectés ».

Parfois à raison : oui, il y a une sorte de nouvelle

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aristocratie qui se sert au lieu de servir, qui n’a plus la moindre idée de ce qu’elle fait là ni du pourquoi, et qui s’en remet aux lobbies ou à une certaine élite administrative.

Parfois à tort : non, tous les haut-fonctionnaires et tous les élus ne sont pas des « pourris ».

Ce « ras-le-bol » vis-à-vis d’une élite se retrouve partout, y compris au sein des appareils politiques où il y a une incroyable cassure entre les dirigeants et les militants.

Alors, que faut-il faire ?

Certes, il faut dénoncer le mensonge du FN qui a su redorer son image en se modernisant, en se rajeunissant et en mettant en avant de nouveaux visages, jeunes, face aux éléphants de droite et de gauche. Sauf que ces pseudos-modernes usent des plus vieilles recettes, celles qui, bien loin de la prospérité, n’ont mené qu’au conflit.

Et acceptons qu’on pose la question : n’y-a-t-il pas une certaine complaisance de certains politiques et parfois même de médias de premier plan vis-à-vis des idées rances qui ont fini par arriver partout ?

Mais surtout, il faut agir très concrètement en posant des actes forts. Cela peut passer notamment par la réforme territoriale (le Président de la République a d’ailleurs annoncé son accélération) ou par une dose de proportionnelle à l’Assemblée nationale. Ça peut également passer par le non-cumul des mandats (et pourquoi pas, aussi, dans le temps ?). Mais nous savons que c’est un minimum. Cela passe aussi par la justice fiscale (le Président et le Premier ministre ont rappelé la baisse des impôts pour les foyers modestes) et une mise à contribution plus forte du monde de la finance et des grands groupes dans le redressement du pays.

Désormais, il faut mettre en chantier tout ce qui mettra à bas l’image d’une élite politique, administrative et financière, qui serait perçue comme étant au-dessus des lois, au-dessus des Français et des Européens en général.

Les partis politiques, calqués sur un régime institutionnel qui fonctionne trop en vase-clos et

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DOSSIER ACTUALITé

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qui concentre excessivement les pouvoirs politiques et économiques, ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Mais ils ne se réformeront qu’à marche forcée, si nos institutions elles-mêmes se réforment.

Manuel Valls : "rendre nos régions plus fortes et plus compétitives" Cette réforme propose de passer à 14 régions au lieu de 22. Elle fera l'objet de deux projets de loi présentés en Conseil des ministres le 18 juin ; le premier texte reconfigurera la carte des régions et l'autre portera sur "les compétences des régions et la montée en puissance de l'intercommunalité" a précisé le Premier ministre. "Le débat s'ouvre, c'est difficile de réformer le pays, on parle de réduction du nombre de régions depuis des années mais ça ne se faisait jamais", fait observer Manuel Valls qui ajoute : "si ça gronde, je me dis que ça va plutôt dans le bon sens!" C'est une réforme qui peut de toute façon "évoluer à partir du moment où elle va être débattue en juillet, d'abord au Sénat, puis à l'Assemblée nationale, il y aura débat et je suis attaché comme le président au rôle du Parlement". L'essentiel pour le Premier ministre est de rendre nos régions plus fortes et plus compétitives. "Elles vont avoir beaucoup plus de compétences notamment en matière d'économie et d'emploi." L'addition de plusieurs régions, dans certains cas trois ou deux, aboutira aussi à ce qu'il y ait moins d'élus. Il a exclu le recours au référendum car "on verrait l'addition de tous les contraires." Concernant la suppression des conseils généraux prévue pour 2020, Manuel Valls a expliqué qu'il faut en effet au moins trois ans pour transférer les compétences et les 270 000 fonctionnaires territoriaux des départements. Vous aurez des départements, c’est déjà le cas, qui vont se fondre dans des métropoles, une grande partie du département du Rhône va se fondre très vite dans la métropole de Lyon, ça peut être le cas aussi en Ile-de-France, dans d’autres régions, c’est un mouvement qui est enclenché. Le plus important dans cette histoire c’était d’enclencher le mouvement, que rien ne reste figé, comme nous le vivons depuis des années."

brève

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Réflexion LOCALE

LA Parole DE nos élus …

Groupe Rassemblement Citoyen - Villeneuve

La première priorité du programme que nous portions à l’occasion des élections municipales était l’Economie et la Fiscalité. L’objectif était de mettre en place un mécanisme qui aurait permis de favoriser la création de richesses et d’emplois afin de contenir, voir de faire baisser la pression fiscale villeneuvoise. Tenir cet objectif reposait d’une part sur une sollicitation accrue des chambres consulaires et d’autre part sur la mise en place d’un Conseil Economique et Commercial regroupant des élus, des professionnels artisans, commerçants et chefs d’entreprises (voir page 4 du programme).

Cet objectif qui avait piqué au vif nos adversaires, avait été copieusement raillé sous prétexte qu’il relèverait exclusivement de la compétence du Grand Avignon.

La presse locale à publié dernièrement un article annonçant que la CCI du Gard (Chambre Consulaire départementale) souhaitait, par l’entremise du mari de la première adjointe de Villeneuve (Mme Borie), intensifier sa présence à Villeneuve Les Avignon (comme si la CCI avait été présente jusqu’à présent… ?), organiser des « matinales de la création » pour aller à la rencontre des porteurs de projets, associer les commerçants et la municipalité dans une rencontre tripartite pour travailler à l’avenir commercial de la ville…

La droite dans la campagne des municipales a montré plus d’intérêt pour son avenir politique que pour les intérêts des citoyens de Villeneuve, la preuve, aujourd’hui elle reprend à son compte ce qu’hier elle qualifiait d’incompétence et d’élucubration ? Nous ne sommes cependant pas surpris quand nous déclarions au cours de la campagne qu’à défaut d’obtenir la victoire, nous serions les bailleurs d’idées d’une majorité citoyenne. Avoir la majorité municipale, ne signifie pas que la majorité des Villeneuvois soit d’accord sur tous les dossiers de M. Roubaud. De ce point de vue les élections européennes ont brouillé les cartes politiques aussi à Villeneuve. Nous continuerons la bataille des idées pour Villeneuve, mais également au Grand Avignon, où la majorité commence à s’intéresser à ce que nous promettions hier, comme par exemple de revoir l’extension des grandes surfaces…

Une idée devient une force lorsque les citoyens s’en n’emparent !

Eric Andrieu, ré-élu au Parlement européen

Un grand merci pour votre soutien mes ami-es. Un grand bravo à

Virginie ROZIERE, et aux camarades qui siègeront à nos côtés, une pensée émue et mes sincères remerciements

à Laurence HARIBEY, Renaud LAGRAVE, Mireille MURAWSKI,

Kamel CHIBLI, Chloé FILOT, Jerome MARBOT, Merry LENE LABALLE,

Marc GAUCHE, Élisabeth BOUYSSOU, Francis MAGENTIES.

Sandrine LAFFORE, Sébastien SAGUER, Liliane MORVAN, Benjamin DELRIEUX, Aurore

DUCOURNEAU, Alain RAUNA, Aurélie MAILLOLS, Alain PIASER,

sans oublier un immense merci à Aminata SECK directrice de

campagne et à toute son équipe sans oublier les MJS présents au phoning

et sur tous les ponts des 18 départements auprès des premiers fédéraux, des secrétaires de section,

des camarades et des élu-es auxquels je renouvelle mes remerciements

chaleureux. Soyez assuré-es que je suis déjà au boulot pour prendre ma

part dans notre mobilisation citoyenne et politique. L'heure est grave mais restons déterminé-es et

uni-es pour lutter contre les extrémismes et le fléau démocratique

qu'est l'abstention. Merci à vous toutes et tous. Amitiés socialistes.

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5 Section  cantonale  :  LES  ANGLES-­‐PUJAUT-­‐ROCHEFORT  DU  GARD-­‐SAZE-­‐VILLENEUVE  LEZ  AVIGNON  

La République est orpheline de son historien. Maurice Agulhon s’est éteint à Brignoles (Var) mercredi 28mai. Il avait 87 ans. S’il fut celui qui offrit aux Varois du XIX siècle leur dignité républicaine à travers les cinq volumes de ses deux thèses, ce Méridional venait d’un autre Midi que la Provence. Né à Uzès le 20 décembre 1926, ce fils d’instituteurs aimait rappeler que c’est dans cette petite ville située au nord du pont du Gard qu’il avait passé, enfant, ses plus belles vacances. Maurice fréquente la communale, ses parents officient à l’école de Pujaut, un village situé à quelques kilomètres de la cité perchée de Villeneuve.

Extrait d’une tribune publiée dans « Le Monde » le 3 mai 2002, deux jours avant le second tour de l’élection présidentielle

Comment être républicain aujourd’hui

Réflexion POLITIQUE

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« Force est de constater que notre histoire contemporaine nous a légué non pas un mais deux idéaux républicains, l’un d’extension programmatique maximale, l’autre minimale. Dualité que la tradition de gauche a, du reste, tardé à reconnaître. Pendant toute la première moitié du XXe siècle, la gauche a tendu à se réserver la prétention à l’authenticité républicaine et à tenir en suspicion tout républicain venu de la droite. Il n’y a pas si longtemps que l’extension de l’attachement républicain à la quasi-totalité de l’éventail politique (démocratie chrétienne et gaullisme compris) a été reconnue par les partis de gauche, républicains par tradition. Il n’y a pas si longtemps que la gauche, en acceptant d’utiliser l’expression de “droite républicaine”, a admis implicitement que l’on pouvait être républicain à droite ! Je viens de dire “implicitement”. Car il reste des traces des exclusivismes venus du passé.

Le républicanisme est à la fois consensuel et confus. D’un bout à l’autre de l’échiquier politique, tout le monde admet qu’il faut être républicain, mais les partis ont gardé leur tendance à définir la République chacun à leur manière. On admet que “républicain”, en France, désigne ce qui est bien en politique, mais on reste divisé (ô combien !) sur la définition exacte de ce bien.

Mieux vaudrait peut-être en période électorale – nous y voilà – argumenter point par point, problème après problème, que de se disputer le vieux drapeau ou de tenter de l’accaparer par des références approximatives.

S’il est permis, pour contribuer aux débats passionnés de ces semaines électorales, d’abandonner l’esquisse d’histoire pour les options d’actualité qui en découlent plus ou moins, on se bornera à celles-ci.

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1. Qui est “républicain” sur l’Europe ? L’emploi le plus spectaculaire du mot République en vue du premier tour a été fait par M. Chevènement, qui a voulu lier républicanisme et souverainisme. Cela ne m’a pas convaincu : Victor Hugo (bicentenaire oblige...) a bien montré que l’on pouvait unir le républicanisme le plus ardent avec l’option en perspective pour la “République universelle”, via les “Etats-Unis d’Europe”.

2. Qui est “républicain” sur la sécurité ? Les théoriciens à la mode, qui depuis des années ne parlent de la police que pour l’insulter et des délinquants que pour leur trouver des excuses sociales ? Ou les simples gens, qui sont les principales victimes des désordres et qui voudraient bien que, comme “au bon vieux temps”, on inculque à chacun le respect des lois, dût- on pour cela passer pour moralisateur ? L’historien ici peut reprendre la parole et ainsi rappeler que l’idéologie “sécuritaire”, si longtemps ridiculisée par la gauche “mondaine et libertaire”, peut en réalité se réclamer de la sacro-sainte Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Qu’est-ce donc en effet que la “sûreté” qui est citée dès l’article 2 du tex- te, sinon l’exact équivalent de ce que la langue de notre temps appelle “sécurité” ?

3. Comment être “républicain” face à M. Le Pen ? En dénonçant les épisodes détestables de son passé et de ses théories sur le mode de l’excommunication ? Ou en argumentant sur les principaux points d’un invraisemblable programme (quitter l’Europe, renoncer à l’euro, récupérer la guillotine...) ? Etre républicain ne devrait pas empêcher d’être raisonnable, car le raisonne- ment est plus efficace que l’imprécation. » Source : Le Monde

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Réflexion éco

L’emploi des femmes recule fortement dans les zones urbaines

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Diana a le regard qui devient flou quand elle évoque son parcours. Voilà plus de six ans que cette grande et belle Bulgare ne trouve pas de travail. Des petits boulots, des contrats aidés dans des associations, des vacations de cantine mais pas de véritable embauche. Cette mère de famille a pourtant un CV exceptionnel dans la cité de la Thibaude à Vaulx-en-Velin (Rhône) : ancienne directrice de scène de l’Opéra national de Sofia, arrivée en France pour suivre un master professionnel, elle avait décroché un CDI à Tourcoing (Nord) comme régisseuse générale d’un théâtre. La préfecture a fait opposition à son embauche. Depuis, Diana galère.

Mariem, 37 ans, est dans la même situation. Titulaire d’un diplôme d’éducatrice, voilà dix ans qu’elle enchaîne des contrats précaires et prend tout ce qu’on lui propose : comptable, livreuse, auxiliaire de petite enfance... Elle est «au bout du rouleau». Car, pour ces femmes vivant dans les quartiers populaires, la crise frappe plus dur encore que pour les hommes.

Deux études viennent de tirer le signal d’alarme sur la situation de l’emploi des femmes dans les quartiers. L’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) a publié pour la première fois une note spécifique qui montre que près d’une femme sur deux en âge de travailler (âgée de 15 à 64 ans) y est inactive. Ce taux d’inactivité est en hausse de 5 points depuis 2008.

Dans le même temps, l’activité des femmes habitant dans les agglomérations environnantes s’est maintenue, comme celle des hommes vivant en ZUS (zone urbaine sensible). «Une proportion croissante de femmes ne se déclare ni en emploi ni en recherche d’emploi», écrivent ainsi les auteurs de l’étude, estimant «préoccupante» cette évolution qui dénote un véritable découragement.

Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes fait le même constat, en observant que l’écart entre les femmes et les hommes dans l’accès à l’emploi est de 16 points en ZUS, contre 8 points en moyenne hexagonale. Le niveau de diplôme joue à plein. Les femmes peu diplômées peinent plus que leurs homologues masculins à trouver un emploi. Et quand elles en trouvent un, c’est majoritairement dans les services. Or, depuis 2008, ce sont les emplois faiblement qualifiés qui ont le plus reculé.

A Vaulx-en-Velin, dans le «top 3 des métiers féminins», comme l’appelle Laurent Visocchi, directeur de l’antenne Pôle emploi, on trouve agent de propreté, aide maternelle et aide à domicile. Des

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emplois peu qualifiés, mal payés, qui ont reculé massivement. Quant aux plus diplômées, même jeunes, leur situation, moins dramatique, s’aggrave aussi : elles se retrouvent plus souvent dans des contrats précaires, à temps partiel ou le dimanche – ce dernier taux a augmenté de 4 points en quatre ans.

Chômage ou retrait du marché du travail ? Les deux phénomènes s’imbriquent, et les femmes passent d’une situation à l’autre, car il ne semble plus y avoir de postes pour elles. Cette chute inquiétante est trop récente pour avoir fait l’objet de recherches dans les différents quartiers prioritaires. Mais le constat semble général dans les antennes de Pôle emploi, les missions locales, les associations.

A Grigny, bassin d’emploi plus industriel et donc plus masculin, le nombre de femmes inscrites à Pôle emploi est supérieur à celui des hommes et croît depuis trois ans. «Mais nous n’avons pas de dispositif particulier de suivi car ce serait compliqué de faire de la discrimination dans un sens, alors, on se débrouille», note Franck Locher, de la mission locale.

«Ces femmes n’arrivent plus à trouver quoi que ce soit, et elles se découragent. De plus en plus, elles ne s’inscrivent même plus au chômage », insiste Naziha Chalabi, médiatrice du réseau Femmes de l’espace, un projet interassociatif de Vaulx-en-Velin. Au manque de diplôme s’ajoutent des obstacles spécifiques : le «manque de mobilité» –elles sont 47% à détenir le permis de conduire à Vaulx, contre 71 % des hommes– et de véhicule, et la responsabilité d’enfants. «Plus le nombre d’enfants augmente, plus l’activité diminue pour les femmes », souligne l’Onzus.

Les observations du terrain sont plus nuancées. «Cela contraint les femmes à avoir un emploi dans le secteur où elles habitent, et pourtant, on sent une détermination à chercher plus forte que dans la population masculine», remarque Annie Lopez, responsable de l’agence Pôle emploi du 14e arrondissement de Marseille.

En ZUS, une jeune femme de 18 à 25 ans sur cinq est mère de famille. «On voit de plus en plus de jeunes femmes qui lâchent tout après le diplôme et se marient ou font un enfant. Devant le chômage qui les attend, c’est leur porte de sortie», lâche Radostina Siorat, animatrice socioculturelle à Vaulx-en-Velin. Le constat est prudemment partagé par plusieurs observateurs. Certaines missions locales ou antennes de Pôle emploi commencent à proposer des modes de garde temporaires pour la recherche d’emploi, mais elles sont encore rares. Sylvia Zappi – Le Monde

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Réflexion PHILO

Retrouver ses convictions ?

L'auteur qui dépeint le mieux notre époque

Le seul écrivain qui illustre vraiment l’époque que nous vivons est Anton Tchékhov, mort en 1904. Car, lui aussi, comme nous, a vécu une époque dont il était un des rares à comprendre qu’elle était celle de la fin d’un monde, sans savoir à quoi ressemblerait celui qui lui succéderait, mais en étant conscient du fait qu’il serait inédit, et qu’il était vain d’en chercher des équivalents dans le passé : et c’est ce qui en fait, aujourd’hui, un auteur tellement adapté à notre temps. Dans ses trois dernières pièces, «Oncle Vania» (1897) , «Les Trois Sœur » ( 1901) et «La Cerisaie» (1904), qui sont aussi les plus fortes, les plus célèbres et les plus contemporaines, il ne se passe pratiquement rien ; leur puissance vient de ce qu’il nous montre des gens qui - comme beaucoup d’entre nous aujourd’hui - continuent à vivre dans un monde en voie de disparition comme s'il était appelé à durer, sans que l’on sache très bien si c’est parce qu’ils ne s’en rendent pas compte, ou parce qu’ils sont dans le déni, se sentant inconsciemment incapables de s’adapter à un autre univers que celui qu’ils ont toujours connu et pas assez armés psychologiquement pour affronter l’inconnu; le tout, sans le moindre pathos, la moindre grandiloquence, la moindre théorisation : on les voit vivre banalement, comme si de rien n’était, et cela suffit à nous ébranler. Ce comportement inadapté au réel pourrait presque en faire trois pièces comiques ( Bergson ayant bien décrit, dans «Le Rire», l’effet comique produit par tout personnage se comportant de façon mécanique et inadaptée) si le sens humain si profond de Tchékhov ne faisait de ses personnages des êtres aussi attachants que pathétiques ; et si leur situation n’était pas tellement semblable à la nôtre que nous ne pouvons pas ne pas nous y reconnaître : quand ils nous font rire, c'est, en réalité, sans que nous en ayons conscience, de nous que nous rions. Comme Molière, Tchekhov fait partie de ces rares auteurs qui nous font toujours autant sourire de notre condition tragique en dépit des sociétés qui changent et des siècles qui passent. Un de ses rares personnages traversé d’éclairs de lucidité, le docteur Astrov d’ «Oncle Vania», dit, à un moment : «Qu'est-ce que les gens penseront de nous dans deux ou trois cents ans ? Pas beaucoup de bien, je le crains» ; comment ne pas reprendre aujourd’hui cette phrase à notre compte ?

Lorsqu’une personne, un peuple perdent leurs convictions, ils agissent et décident au jour le jour, au gré des circonstances et de l’opportunité du moment. Devant l’adversité, il n’y a plus de courage ni persévérance ni continuité pour agir. Les convictions apportent de la cohérence et la capacité d’être reliés dans tous les aspects de l’existence, dégageant la force morale nécessaire pour vivre en adéquation avec ses idées. L’origine du mot conviction vient du latin convictus. Victus est lié à l’idée de victoire, de certitude, d’assurance, le fait d’être convaincu. Convaincre c’est «vaincre avec» mais pas remporter n’importe quelle victoire. Le verbe vinco (vaincre) était employé par les Latins dans l’idée de vaincre pour obtenir justice et gain de cause. Le combat mené au nom de nos convictions est particulier. Pour développer ses convictions et vaincre au nom de ses convictions, il faut ressentir que ce que l’on vit et ce que l’on fait est juste et le prouver dans toutes nos actions de la vie. La conviction est une certitude profonde qui vient de l’intérieur de soi-même et pas de l’environnement extérieur. La vraie conviction provient d’un lien profond avec soi-même, implique un véritable dialogue intérieur et une réflexion et méditation sur les connaissances et informations que nous détenons. L’Histoire nous enseigne que les civilisations entrent en décadence chaque fois qu’elles perdent leurs convictions. La morosité s’installe d’abord ainsi que le repli sur soi. On se querelle pour des vanités pendant que la société s’effondre. Il est urgent de reprendre le chemin de nos convictions. Attention ! Bien que la conviction soit une force mentale et une vertu propre à l’intelligence qui s’exprime à travers de multiples valeurs, certains d’entre nous font un terrible raccourci pour se protéger, vivant dans le confort de certaines convictions. La conviction peut paradoxalement naître à partir de l’irrationalité et du fanatisme, comme l’a expliqué Délia Steinberg Guzman (1) à l’occasion d’un entretien : «L’irrationalité est la partie la plus obscure du mental qui se conjugue avec les émotions incontrôlées. C’est là qu’on trouve de vieilles opinions instables qui n’ont jamais mûri et sont devenus des idées rigides et inflexibles. Le fanatisme admet quelques idées peu nombreuses et les affirme de manière fixe ; il ne peut raisonner parce qu’il est incapable de dialogue, il n’accepte pas les nuances ni les différences parce qu’il est fondamentalement intolérant. Le fanatique croit qu’il a des convictions mais en réalité il n’a que des passions, dont il ne sait jusqu’où elles peuvent le conduire.» Ne nous laissons pas attraper par les fanatismes de tous bords qui simplifient les réalités aux degrés les plus primaires, sans la moindre réflexion. Nos sociétés ont besoin de convictions portées par des individus qui ont accepté le défi d’apprendre à penser par eux-mêmes et d’élever leurs âmes vers des aspirations autres que leurs simples besoins personnels. Extrait Nouvelle Acropole (1) Présidente de l’association internationale Nouvelle Acropole et auteur de plusieurs ouvrages sur la philosophie.

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Réflexion Europe

Le rapport de Caritas Europe qui dénonce le coût humain de la crise

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L’ONG accuse les politiques d’austérité imposées par l’Europe. Elle demande aux gouvernements d’accepter d’en reconnaître l’échec et de trouver des alternatives

Après de nombreuses ONG, Caritas Europe dresse un deuxième rapport accablant sur la situation en Europe. Montée de la pauvreté, montée des inégalités, dégradation des niveaux de vie, chômage, violences, malnutrition, baisse de la santé, de la scolarité… l’ONG dit être submergée par l’effondrement européen.

Toutes les barrières de protection ont sauté, accuse l’ONG, qui s’est intéressée en priorité aux sept pays européens les plus touchés par la crise – Grèce, Espagne, Portugal, Irlande, Italie, Chypre et Roumanie. Le coût humain de la crise y devient insupportable.

La grande pauvreté atteint désormais plus de 10 % de la population. Les salariés, quand ils travaillent, gagnent parfois si peu qu’ils ne peuvent subvenir à leurs besoins. Près de 500 000 salariés en Europe, selon ses estimations, ne peuvent plus se payer un logement. Les populations les plus vulnérables – les femmes, les émigrés non européens, les personnes sans formation – sont les premières atteintes. L’exclusion est devenue telle que l’ONG dit voir de plus en plus de personnes sorties totalement du système et ne comptant plus que sur elles-mêmes.

Peu habituée jusqu’alors à investir le champ politique, Caritas Europe y entre désormais de plain-pied et accuse. Les politiques imposées par l’Europe sont, selon elle, les grandes responsables de cette désagrégation sociale. « Les hauts niveaux de dettes (publiques) n’ont pas été à l’origine de l’effondrement de la croissance, comme les auteurs d’une importante étude (Ash & Pollin 2013) l’ont démontré. Néanmoins, alors que la crise se poursuit, l’attention s’est détournée des évidentes fautes des marchés financiers et s’est tournée vers les erreurs supposées des gouvernements. En fait, le poids du règlement de la crise créée par les marchés financiers et les banques centrales et les régulateurs qui étaient censés les contrôler a été transféré sur les "travailleurs ordinaires, les services publics, les vieux et les faibles" (Quiggin 2012). Quiggin décrit cette politique d’austérité accrue non simplement comme "une idée d’économie zombie" mais comme "une stratégie politique de guerre de classe". »

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Le rapport poursuit : « La principale préoccupation parmi les dirigeants a été la volonté, conduite par la Banque centrale européenne, qu’aucune banque ne devait faire faillite et que les problèmes de déficit budgétaire seraient corrigés par l’imposition de mesures d’austérité et de réformes structurelles. Cette politique "de ne pas laisser un seul porteur obligataire derrière" constitue une socialisation massive des dettes accumulées dans les banques privées et représente le plus large transfert de richesses des citoyens vers les créditeurs privés dans l’histoire de l’Europe. »

« Les faits réunis dans ce rapport, et dans le précédent, nous amènent de nouveau à conclure que la politique mettant l’accent prioritaire sur l’austérité ne marche pas en Europe et qu’une alternative doit être d’urgence adoptée », conclut l’ONG en listant une série de priorités allant d’une plus grande prise en compte des impacts sociaux dans les mesures adoptées à une restructuration des dettes, en passant par une réforme du système bancaire afin de supprimer l’aléa moral dont il bénéficie. Bref, de reprendre toute la gestion de la crise à zéro. Source : Site Europa

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Billet d’humeur

Nous récoltons ce que nous avons semé. Nous payons au prix fort l'occultation du vrai débat, celui sur les conditions économiques et sociales de (sur)vie du plus grand nombre. A force de caricaturer le débat, notamment européen, sur tous les plateaux médiatico-politiques, on obtient un résultat... caricatural. Dimanche soir, nos éditocrates favoris furent tous frappé d'amnésie collective: ils avaient oublié combien ces élections européennes avaient été négligées dans la forme, sacrifiées sur le fond: quiconque critiquait l'actuelle construction européenne était traité d'europhobe, et rapidement aggloméré aux cohortes du front national-socialiste. Mélenchon, Le Pen, même populisme aux yeux des européistes médiatiques. Tout fut fait, et réussi, pour convaincre le chaland qu'il n'y avait que deux camps, les "irresponsables", forcément "populistes", et parfaitement incarnés par Marine Le Pen, face aux "responsables" qui nous promettaient que l'Europe, "c'est la paix", à défaut de prospérité. A vouloir imposer aux esprits ce bipartisme grossier et inexistant, c'est l'ensemble du système qui s'est effondré: abstention ou vote frontiste, l'électeur découragé ou enragé a choisi sa voie. Ce n'est pas tant la victoire par défaut du FN que le K-O des autres partis qui interpelle. Car le paysage politique est bel et bien dévasté : il n'y a eu aucun effet Valls ; les mesures de dernière minute du premier ministre - 4 milliards par ci pour alléger les cotisations salariales, 1 milliard par là pour soustraire 650.000 foyers de l'impôt sur le revenu, n'ont pas fait illusion. Le cap économique du gouvernement ne séduit personne. L'opposition de gauche ne convainc pas les déçus du Hollandisme. Les scores écologistes et du front de gauche totalisent à peine davantage que le parti socialiste rétréci à son étiage le plus bas. A droite, ce n'est pas mieux: l'UMP, on l'a vu, sombre à nouveau. A force de décomplexer l'électeur à coups de slogans furibards, elle se fait croquer sur sa droite. Et le centre-droit est évidemment convalescent. Bref, Marine Le Pen a son boulevard, soigneusement déblayé par des partis récalcitrants aux vrais débats sociaux, patiemment nettoyé par quelques éditocrates attentifs à caricaturer les alternatives. L'affaiblissement général et simultané de ces partis pourrait sonner le glas de cette période fatigante. C'est notre seul espoir. Source : Chroniques politiques par Juan

L’un reste, l’une arrive, l’autre part…

Marine Le Pen a propulsé au parlement une grande partie de sa direction : ses trois vice-présidents (Louis Aliot, Florian Philippot, Jean-François Jalkh), son secrétaire général Steeve Briois et son adjoint, Nicolas Bay, Jean-Marie Le Pen le « président d'honneur » du parti, deux conseillers clés (Aymeric Chauprade et Bernard Monot), et Dominique Martin, cadre dirigeant, successivement directeur de campagne de Jean-Marie et Marine Le Pen. On trouve également des historiques du FN, comme Bruno Gollnisch, Mireille d'Ornano, candidate frontiste depuis les années 1980, Marie-Christine Boutonnet, adhérente depuis 1979, ou Joëlle Mélin. Marine Le Pen avait ainsi salarié, pendant la campagne de 2012, ses deux vice-présidents – Louis Aliot (son compagnon) et Florian Philippot –, qui étaient simultanément ses directeurs de campagne à la présidentielle et les porte-parole du parti aux législatives. Jean-Marie Le Pen a, lui, embauché comme assistants « locaux » sa secrétaire personnelle à Montretout Micheline Bruna (qui figurait l'année dernière parmi les assistants « locaux » d’un autre député FN, Bruno Gollnisch), son assistant personnel Gérald Gérin, le vice-président du FN Jean-François Jalkh, et Julien Sanchez, nouveau maire de Beaucaire, qui fut jusqu'à son élection un cadre du service presse du parti. On retrouve une grande partie de ces proches des Le Pen dans les micro-partis de la famille, comme secrétaires généraux ou trésoriers. Le règlement du parlement interdisant depuis 2009 l'embauche d'un membre de sa famille, les Le Pen ne pouvaient pas recruter comme assistante parlementaire Yann Maréchal, sœur de Marine Le Pen, à la tête de la direction des grandes manifestations du FN. C'est donc parmi les assistants « locaux » de Bruno Gollnisch qu'elle figure.

A propos

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CULTURE

Publication : Joseph Ferré – Rédaction et mise en page : Brigitte Philibert – Section cantonale de Villeneuve lez Avignon

Humour

livre

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Dans cet essai Bernard Guetta nous livre ses convictions d'observateur de la vie politique, avec toutes ses tripes. Mais aussi il nous parle un peu de son enfance, et tout particulièrement de sa mère, juive qui a dû porter l'étoile jaune pendant la guerre de 1939-1945. Il s'interroge sur le rôle du journaliste : "un journaliste

ne peut pas grand chose mais lorsque ses papiers sont traduits et repris en boucle sur toutes les radios occidentales que l'autre Europe, brouillage ou pas , pouvait écouter dans toutes les langues, il devient forcément un acteur de l'histoire dont il n'est que supposé rendre compte" B. Guetta rappelle le circuit des courants de pensée et l'enracinement européen: "C'est à Zurich que Lénine attendait son heure.""C'est d'Allemagne que le marxisme était arrivé en Russie"."C'est de France, d'Allemagne et de Grande-Bretagne, des grandes puissances européennes et leur révolution industrielle, que le mouvement ouvrier avait essaimé jusqu'à Saint-Pétesbourg et Moscou". Il nous met en garde sur les conséquences d'une Europe faible:" C'est parce que les Etats-Unis d'Europe n'existaient pas et l'avaient montré à Gorbatchev que la Russie se tourne, sous Eltsine, vers les Etas-Unis d'Amérique. Cela ne durera pas. L'Amérique finira, aussi par perdre la Russie lorsque les russes plébisciteront Vladimir Poutine, ancien espion soviétique tout en muscle qui leur promet de faire rendre gorge aux voleurs et de ne plus laisser perdre un seul pouce de territoire à la patrie". "Nous devons nous entendre [avec la Russie] avec elle. Nous le pourrons un jour, moins lointain qu'on pourrait le croire." Il croit dans le rôle fondamental que devrait avoir l'Europe auprès des pays arabes : "Politiquement unis, nous pourrions faire pour eux [les pays arabes] ce que les Etats-Unis avaient fait pour l'Europe grâce au Plan Marshall dont la démocratie et les deux rives de l'Atlantique ont tant profité mais, tout à nos peurs, à notre défaitisme et à notre rejet de l'Union, nous sommes malheureusement pas, impardonnablement pas, à la hauteur de cet en jeu historique".

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Et de conclure "C'est pour cela que je suis fédéraliste, par raison et non pas par foi, et que je le suis d'autant plus que la démocratie n'existe pas sans peuple pouvant exercer le pouvoir du peuple" Un livre réjouissant, ou l'on comprend tout sur un sujet complexe !

Villa Datris

La Méditerranée n’est pas une idée simple. De Marseille à Istanbul, elle désigne à la fois un espace naturel et construit, un monde réel et imaginaire, un horizon d’appartenance et un ailleurs, un espace d’échanges et de conflits. Elle s’est toujours affirmée comme un lieu de brassage des idées et des cultures. On en découvre la pluralité d’expressions à travers les 75 sculptures d’artistes du Sud exposées dans le jardin la villa Datris, au bord de la Sorgue, toutes inspirées par la culture méditerranéenne, des œuvres qui au-delà de l’aspect esthétique, expriment des réalités sociales et politiques. Un hommage exubérant et coloré de la part d’artistes internationalement connus comme Yves Klein, César, Viallat, Dezeuze, Yannis Kounellis et de jeunes artistes contemporains comme Mounir Fatmi, Hakima El Djoudi, Akdeniz, Jaume Plensa. Sous le bleu du ciel et « la postérité du soleil » du sud, Les eaux de la Sorgue, in fine, se jettent dans la mer…Méditerranée. Jeanne Castelain

Sculpture du Sud D’une rive à l’autre de la Méditerranée Du 18 Mai au 11 Novembre 2014 Villa Datris – L’Isle-sur-la-Sorgue

expo

«J'ai eu Marine Le Pen comme étudiante à Assas, elle est du même niveau que Dati et Morano; elle écrit en phonétique.» Jean-Claude Martinez, ancien vice-président du FN

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 L’histoire du socialisme en France (suite 14)

À  suivre…