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Volume 51, numéro 5 24 septembre 2015 À mi-chemin de son second mandat, le recteur Denis Brière nous présente un bref bilan des réalisations. p2-3 Discours de la rentrée photo Marc Robitaille Mieux rêver, mieux dormir ? p5 Vestiges de forts français p8-9

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 24 septembre 2015

Volume 51, numéro 524 septembre 2015

À mi-chemin de son second mandat, le recteur Denis Brière nous présente un bref bilan des réalisations. p2-3

Discours de la rentrée

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Mieux rêver, mieux dormir ? p5 Vestiges de forts français p8-9

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Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefi l.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fi [email protected] au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure,directeur des communicationsRédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon LaroseCollaborateurs : Pascale Guéricolas, Andréane Girard, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Tommy Genest, Anne-Marie PeltierRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc,Service de reprographie de l’Université LavalImpression : TC Imprimeries Transcontinental,Québec (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Mesdames et messieurs, membres du Conseil universitaire,

Depuis 350 ans, l’Université Laval est au cœur du progrès social, économique, scientifi que, techno-logique et culturel du Québec et du Canada. Au fil des ans, nous avons formé et diplômé près de 280 000 personnes qui sont deve-nues, de diverses façons, porteuses de changements. Je suis fi er de diri-ger cette grande université et de pouvoir compter sur la collabora-tion de ses dirigeants, gestionnai-res, professeurs, chargés de cours, professionnels de recherche et membres du personnel administra-tif et de soutien qui, tous ensemble, forment une communauté univer-sitaire exceptionnelle et innovante. Notre communauté est, en effet, capable de grandes choses et l’a tout particulièrement démontré au cours des dernières années. Comme nous sommes à mi-chemin de mon second mandat en tant que recteur de l’Université Laval, je veux profi -ter de l’occasion pour faire un bref bilan de nos réalisations à l’aide d’indicateurs repères, qui sont liés aux orientations d’Horizon 2017 et qui seront rendus publics cette semaine sur le site Web de l’Univer-sité Laval.

RECRUTEMENT, PERSÉVÉRANCE ET RÉUSSITEComme vous le savez, nous avons, depuis plusieurs années, intensifi é nos efforts de recrutement et d’ap-pui à la réussite des étudiants. Ces efforts ont porté fruit de façon remarquable : le nombre d’étu-diants réguliers à la session d’au-tomne a augmenté de 4 000 depuis cinq ans, s’élevant à plus de 42 000 à l’automne 2014. Cette croissance se traduit également par une hausse de 18 % de l’effectif étu-diant en équivalent temps plein depuis l’année universitaire 2009-2010. Ces résultats, dont nous pou-vons tous être très fiers, sont no -tamment attribuables à la perti-nence de notre offre de formation, à la réputation d’excellence de notre environnement de recherche et aux efforts que les facultés ont fournis pour mieux faire connaître la qualité de leurs programmes de formation.

Nous accueillons donc de plus en plus d’étudiants, et nous leur of -frons également des conditions d’apprentissage optimales. D’ail-leurs, depuis que nous avons créé le Comité institutionnel d’appui à la réussite, en 2009, il nous est de plus en plus facile de leur offrir le soutien dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoin. À titre d’exemple, l’outil d’appren-tissage « Appui à la réussite »,

implanté dans l’environnement numérique d’apprentissage (ENA), permet de dépister les étudiants à risque d’échec ou d’abandon plus rapidement et donc d’intervenir plus rapidement auprès d’eux. Rappelons que cet outil innovateur a remporté le prix de la catégorie Capital humain – grande entre-prise et l’OCTAS de l’excellence lors du Gala des OCTAS, tenu en mai dernier. Cette double recon-naissance témoigne sans contredit de notre engagement envers la réussite de nos étudiantes et de nos étudiants.

INNOVATION DANS LES PROGRAMMES DE FORMATION ET DANS L’OFFRE DE SERVICE Nous avions également pris l’en-gagement, dans le cadre d’Hori-zon 2017, de continuer à bonifi er les programmes de formation et l’offre de service afin de toujours mieux les adapter aux nouvelles réalités des étudiants. Deux en -quêtes nord-américaines démon-trent que nous comprenons effecti-vement bien leurs besoins et que nous répondons adéquatement à leurs attentes. D’une part, l’en-quête National Survey on Student Engage ment (NSEE), publiée en 2014, indique que l’indice de

satisfaction des étudiants de l’Uni-versité Laval au 1er cycle se situe à 87,4 %, comparativement à 80,5 % en moyenne au Canada. D’autre part, l’enquête Canadian Graduate and Professional Survey, publiée en 2013, indique que l’indice de satisfaction de nos étudiants aux cycles supérieurs est de 91 %, com-parativement à 85,2 % en moyenne au Canada.

Ce haut degré de satisfaction des étudiants à l’égard de la formation reçue à l’Université Laval est cer-tainement lié, entre autres, à la qualité de notre offre de formation, qui fait l’objet d’une évaluation périodique rigoureuse et qui est régulièrement renouvelée. À cet égard, une quinzaine de pro-grammes de grade et plusieurs programmes courts ont été implan-tés au cours des dernières années, venant ainsi enrichir une offre qui compte de nombreux programmes uniques au Québec, au Canada et en Amérique du Nord. Par ailleurs, je tiens aussi à rappeler l’inaugura-tion, en 2014, d’une première salle d’apprentissage actif facilitant le travail collaboratif des étudiants. Située à la Bibliothèque, cette salle favorise la pédagogie inversée et est devenue un modèle du genre au Québec.

La mise en place, à l’au tomne 2011, du Programme de Chaires de lea-dership en enseignement (CLE) témoigne aussi de notre capacité à innover en matière d’enseignement et de pédagogie. Ce programme unique au Canada a permis de créer, en à peine quatre ans, 21 chaires de leadership en enseignement dans une très grande diversité de secteurs d’activité. La mise sur pied de ces chaires a également permis de recru-ter une bonne vingtaine de profes-seurs réputés pour leur excellence en pédagogie universitaire, plu-sieurs d’entre eux s’étant donné comme objectif de pousser encore plus loin les possibilités pédago-giques des nouvelles technologies.

Tout ceci n’est pas sans rappeler la croissance continue et impres-sionnante de nos activités de for-mation en ligne, qui connaissent un véritable succès : plus de 70 pro-grammes sont offerts entièrement à distance et 800 cours sont offerts en ligne; près de 40 % de nos étu-diants étaient inscrits à au moins une activité de formation en ligne à l’automne dernier, alors que cette proportion se situait à 26,5 % en 2010; le nombre d’inscriptions à des activités créditées offertes à distance a doublé depuis l’année universitaire 2009-2010, passant de 30 000 à près de 60 000 en 2014-2015, ce qui représente 18 % de nos inscriptions totales. D’ailleurs, notre leadership en enseignement en ligne est clairement reconnu, le Conseil supérieur de l’éducation ayant plus d’une fois fait référence à nos initiatives dans son avis La formation à distance des universi-tés québécoises : un potentiel à optimiser, publié en juin dernier.

INTERNATIONALISATION DE LA FORMATION ET DE LA RECHERCHENous avons fait des avancées tout aussi importantes du côté de l’inter-nationalisation de nos activités de formation et de recherche, notam-ment en matière de mobilité étu-diante internationale, où l’Univer-sité Laval se positionne comme un chef de fi le québécois. À ce titre, les exemples sont riches et nombreux : des séjours d’une session ou d’une année sont maintenant offerts dans 132 programmes d’études; en 2014-2015, 883 étudiants ont profi té de

cette offre; au cours de cette même année, 26 % des étudiants québé-cois qui ont obtenu une bourse du Programme québécois de bourses pour de courts séjours d’études uni-versitaires à l’extérieur du Québec provenaient de l’Université Laval, alors que notre effectif étudiant ne représente que 14 % de l’effectif global du réseau universitaire au Québec.

Nous avons également connu, au cours des dernières années, une croissance importante du recrute-ment étudiant à l’international. En effet, le nombre d’étudiants d’ori-gine étrangère inscrits à l’Univer-sité Laval, tous cycles confondus, est passé de quelque 4 200 à la ses-sion d’automne 2010 à plus de 5 500 à la session d’automne 2014, soit une augmentation de près de 31 %. De plus, à l’automne 2014, les étudiants étrangers représentaient 13 % de notre effectif étudiant, dont 32 % provenaient de la France. On constate par ailleurs que la hausse récente des frais de scolarité pour les étudiants de ce pays n’a pas affecté leur attrait pour l’Université Laval, puisqu’on enregistre une augmentation de 18,8 % des inscriptions d’étudiants français à l’automne 2015.

Le développement de partena-riats avec des établissements à l’étranger s’est également pour-suivi : nous avons aujourd’hui quelque 750 ententes actives avec plus de 500 établissements dans 70 pays ! Ces ententes sont de plus en plus souvent orientées vers la collaboration en formation et en recherche avec des institutions reconnues pour leur excellence et dont les forces sont complémen-taires aux nôtres. En voici quelques exemples : en 2011, l’Unité mixte internationale TAKUVIK – dédiée à la recherche sur les écosystèmes arctiques – a été créée en collabora-tion avec le Centre national de la recherche scientifique de France; en 2013, nous avons créé une unité mixte internationale de recherche en optique-photonique et laser avec l’Université d’État Paulista Júlio de Mesquita Filho (UNESP) au Brésil; l’année 2014 a été marquée par la création, en collaboration avec l’INRA et l’Université de Bordeaux, du Laboratoire inter national asso-cié OptiNutriBrain en nutrition et

Discours de la rentrée Le recteur prononçait, le 22 septembre dernier, le discours de la rentrée pour l’année universitaire 2015-2016 devant le Conseil universitaire.

Denis Brière, recteur de l’Université Laval. photo Marc Robitaille

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en santé du cerveau ainsi que par la création de l’Institut de nutrition Aquitaine-Québec (INAQ); en 2015, nous avons renforcé l’Alliance Bordeaux-Laval avec la création du consortium ABL Innovation, qui vise notamment à créer une struc-ture conjointe favorisant le dévelop-pement et la mise en valeur de pro-jets communs en formation et en recherche. L’Alliance Bordeaux-Laval a déjà permis de créer quatre réseaux scientifiques de grande envergure dans les domaines de l’eau, du bois, des nutraceutiques et de l’optique-photonique, des cré-neaux d’excellence à l’Université Laval.

Le pourcentage de nos publica-tions de recherche en collaboration internationale a connu une forte croissance dans la dernière décen-nie, passant de 33,4 % en 2002-2004 à 43,5 % en 2011-2013. Nous pou-vons également nous enorgueillir de compter aujour d’hui 270 centres, chaires, instituts ou regroupements de recherche qui rayonnent partout sur la planète, dont deux chaires d’excellence en recherche du Canada, chacune financée à hauteur de 30 M$ à parts égales par le gou-vernement fédéral, le gouvernement provincial et le milieu socioécono-mique. Deux autres propositions de l’Université Laval ont également franchi avec succès la première phase du deuxième concours du presti-gieux Programme des chaires d’ex-cellence en recherche du Canada qui permet d’appuyer des chercheurs de calibre mondial et leur équipe dans la mise sur pied d’ambitieux pro-grammes de recherche.

L’Université Laval s’est aussi brillamment démarquée lors du premier concours du Fonds d’ex-cellence en recherche Apogée Canada, recevant, en juillet der-nier, la plus importante subvention de recherche de son histoire, soit 98 M$ sur sept ans, pour mettre en œuvre le projet Sentinelle Nord. Cette subvention historique vient non seulement reconnaître l’excel-lence et la qualité de nos cher-cheurs, mais nous propulse – et propulse en même temps tout le Québec – à l’avant-scène mondiale des études nordiques, de l’optique-photonique et laser, de la neuro-photonique, de la nutrition et de la santé mentale. Et on ne peut passer sous silence deux autres grands projets qui renforcent de façon exceptionnelle le leadership de l’Université Laval au Québec, au Canada et dans le monde : l’Institut nordique du Québec et l’Alliance santé Québec. D’une part, la création de l’Institut nor-dique du Québec sur le campus de notre université démontre notre capacité à fédérer les forces de divers horizons dans un domaine d’importance aussi stratégique que le développement durable du Nord. D’autre part, l’Alliance santé Québec, créée à l’initiative de l’Université Laval, regroupe dix de nos facultés et les principaux acteurs de la grande région de Québec en santé et en services sociaux. Cette réalisation illustre le rôle de chef de file de l’Université Laval dans la chaîne d’innovation en sciences de la vie dans une pers-pective de santé durable.

Mais la mission de l’Université Laval comme moteur d’innovation se reflète aussi par l’importance de notre portefeuille d’innovations technologiques : uniquement en 2014-2015, nos chercheurs ont été à l’origine de 53 déclarations d’in-vention et de logiciel et de 15 nou-velles demandes de brevet. Ainsi, le portefeuille de l’Université Laval compte aujourd’hui 280 techno-logies actives, 514 brevets et de -mandes de brevet ainsi que 18 nou-velles licences, pour un total de 164 licences en vigueur en 2015.

Quant à nos fonds de recherche, ils sont en hausse constante depuis 2010-2011, atteignant les 325 M$ en 2013-2014, ce qui nous posi-tionne au 6e rang des grandes uni-versités de recherche au Canada, selon les dernières données ren-dues publiques par l’Association canadienne du personnel adminis-tratif universitaire (ACPAU). La dernière année a également été marquée par l’entrée en vigueur d’un nouveau plan de développe-ment de la recherche qui aura des retombées de plus de 1,5 G$ pour la grande région de Québec. La réalisation de ce plan mise sur les partenariats et le développement d’équipes multidisciplinaires capa-bles d’apporter des réponses origi-nales aux grands défis sociétaux.

MILIEU DE VIE ET DÉVELOPPEMENT DURABLEPar ailleurs, l’année 2013-2014 a marqué une étape importante dans notre volonté de faire de l’Uni versité Laval un modèle de dévelop pement durable avec

l’obtention du prestigieux agré-ment STARS ( Sust a inab i l i t y Tracking Assessment and Rating System), niveau or. Cette homolo-gation classait alors notre univer-sité 1re au Canada et 9e au monde. Parmi les retombées de notre enga-gement des dernières années en matière de développement dura-ble, mentionnons notamment le nombre record d’événements certi-fiés écoresponsables sur le campus en 2013-2014, soit 46, la réduction constante depuis 2007 des émis-sions directes de gaz à effet de serre, lesquelles sont passées de quelque 31 500 tonnes à moins de 22 500 tonnes, et la diminution, depuis 2008, de 29 % de la consommation annuelle d’eau, ce qui fait de l’Uni-versité Laval un modèle en matière de gestion et d’utilisation de cette ressource. Enfin, nous poursuivons toujours l’objectif de devenir un campus carboneutre et nous inves-tirons dans l’amélioration de notre milieu d’étude, de recherche et de vie à hauteur de 300 M$ pour les pro chaines années.

GESTION ET GOUVERNANCEC’est d’ailleurs l’excellent état de nos infrastructures qui nous per-met de bénéficier pleinement de l’assouplissement budgétaire ré -cemment convenu avec le gouver-nement du Québec. L’approche acceptée, au terme de plusieurs mois de discussion avec les autori-tés gouvernementales, donne à l’Université Laval une flexibilité budgétaire de 66 M$ sur six ans. Rappelons que, sur les 58 M$ de manque à gagner récurrent générés

par les compressions gouver-nementales depuis juin 2014, nous avons collectivement réussi, en agissant à la fois sur la gestion des coûts et sur celle des revenus, à relever une proportion significa-tive de ce défi. Cependant, malgré tous les efforts effectués et la créa-tivité démontrée par les membres de la communauté universitaire, la dernière vague de compressions gouvernementales, déclenchée en mars dernier, s’est traduite par un manque à gagner structurel de 11 M$. La solution trouvée nous permet donc de continuer à res-pecter notre obli gation légale et morale d’atteindre l’équilibre bud-gétaire, de maintenir les quelque 150 emplois qui se voyaient mena-cés, d’éviter d’être soumis à un plan de redressement et de mainte-nir notre autonomie décisionnelle sur le développement et le devenir de notre université.

Malgré le contexte financier diffi-cile des dernières années, l’Univer-sité Laval a continué à innover, à se développer, à se démarquer et à rayonner tant à l’échelle québé-coise que canadienne et internatio-nale. En tant que recteur, j’en suis très fier et je tiens à vous remercier, toutes et tous, pour votre créati-vité, votre engagement, votre dé - termination et l’esprit de solidarité qui anime notre communauté universitaire.

Bonne année universitaire 2015- 2016 !

Pour lire le discours de la rentrée 2015 en ligne : ulaval.ca/discours-rentree-2015

Discours de la rentrée

Denis Brière, recteur de l’Université Laval. photo Marc Robitaille

Denis Brière, recteur de l’Université Laval. photo Marc Robitaille

Au fil des ans, près de 280 000 diplômés sont devenus, de diverses façons, porteurs de changements

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4le fil | le 24 septembre 2015génie

Rehausser la qualité du travail de l’ingénieur de procédés, tel est l’ob-jectif visé par la nouvelle chaire de leadership en enseignement lancée le mercredi 23 septembre, au pavil-lon d’Optique-photonique, par le vice-recteur à la recherche et à la création, Edwin Bourget.

Les activités de la Chaire repose-ront sur les différentes méthodes d’analyse des données industrielles massives dans le domaine du génie chimique. De nos jours, les nom-breux instruments de mesure que l’on trouve dans les usines de trans-formation et de fabrication, ainsi que dans les laboratoires de contrôle de la qualité, produisent, chaque seconde, chaque minute ou chaque heure, des quantités fara-mineuses de données d’opération. Ces informations portent notam-ment sur les températures, les débits, les pressions et la consom-mation d’énergie. Or, l’énorme quantité de ces données rend diffi-cile l’extraction de l’information utile à la prise de décision, entre autres pour la résolution d’un problème.

« L’utilisation et les bénéfices qu’on pourrait récolter des don-nées massives demeurent encore trop limités en raison d’un manque de formation des ingénieurs qui supervisent les procédés », explique le professeur Carl Duchesne, du Département de génie chimique et titulaire de la nouvelle chaire.

Selon lui, la Chaire viendra pallier cette lacune et permettra aux finis-sants d’être mieux outillés pour la prise de décision.

Les activités de formation mises sur pied par la Chaire auront trois objectifs. D’abord, comprendre la chaîne d’acquisition des données. Ensuite, reconnaître les différentes structures des bases de données industrielles. Enfin, comprendre et utiliser les principales méthodes statistiques multivariées à variables lentes.

La formation offerte entraînera des retombées économiques et environnementales. « Les outils acquis permettront aux ingénieurs de détecter plus rapidement les pro-blèmes, soutient Carl Duchesne. Cela amènera une réduction des coûts de production et une amélio-ration de la productivité. » Selon lui, une meilleure performance des procédés est généralement liée à une consommation moindre de matières premières et d’énergie pour la fabrication d’un produit. « Donc, il y aura une diminution des pertes et une efficacité énergé-tique à la hausse, poursuit-il. Avec nos outils, l’ingénieur sera plus efficace. »

Les formations offertes dans le cadre de la Chaire seront intégrées au programme des trois cycles

d’enseignement. Elles s’adresseront aux étudiants de génie chimique, mais également aux étudiants ins-crits dans des disciplines connexes qui s’intéressent de près ou de loin aux procédés industriels. On peut penser au génie alimentaire, au génie mécanique ou au génie des eaux. Sont également visés les ingé-nieurs de procédés en industrie qui auront accès à un programme de formation continue de perfection-nement. Il s’agira du seul pro-gramme de formation de premier cycle en Amérique du Nord en ana-lyse de données industrielles.

La Chaire bénéficiera d’un fi nancement de 250 000 $ sur une pé riode de cinq ans. L’appui finan-cier proviendra principalement d’ArcelorMittal Exploitation minière Canada, de Pfizer Canada

et du professeur Serge Kaliaguine, du Département de génie chimique.

« Aujourd’hui, à l’ère du Big Data, les données en provenance de diverses sources sont de plus en plus nombreuses. Certains y voient un casse-tête, tandis que nous y voyons une belle occasion. Arcelor Mittal Exploitation minière Canada est fière de participer au financement de la Chaire. Nous avons à cœur le développement des futurs ingénieurs qui nous aideront dans le futur à transfor-mer rapidement les données en information décisionnelle », sou-ligne, pour sa part, Steve Beaudin, chef Procédés métallurgie et recherche chez ArcelorMittal Exploitation minière Canada.

« Pfizer est fière de s’associer à la CLE en analyse de données indus-trielles en génie chimique du pro-fesseur Carl Duchesne, une initia-tive qui permettra de développer du matériel pédagogique, des for-mations de pointe et de former des candidats de choix dans un do -maine de grand intérêt pour l’in-dustrie », indique Jean-Sébastien Simard, directeur Sciences analy-tiques des procédés chez Pzifer Canada.

« Pour remplir sa mission, notre département se doit d’utiliser au mieux tous les moyens à sa dispo-sition pour adapter son enseigne-ment, affirme Serge Kaliaguine. Pour remplir cette tâche, il est nécessaire que des professeurs fassent preuve d’ouverture à l’inno-vation, de dévouement à la cause de l’enseignement et d’un dyna-misme à toute épreuve. Je peux témoigner du fait que l’aboutisse-ment de ce projet résulte des efforts colossaux que Carl Duchesne et le directeur du Département, Alain Garnier, y ont consacrés. »

« Je remercie chaleureusement les partenaires qui ont rendu possible cette chaire qui favorisera le pro-grès de l’industrie en soutenant la formation d’ingénieurs chimistes hautement qualifiés », soutient le vice-recteur à la recherche et à la création, Edwin Bourget.

L’Université se dote de la Chaire de leadership en enseignement en analyse de données industrielles en génie chimiquepar Yvon Larose

Pour une prise de décision améliorée

La formation offerte permettra à l’ingénieur de procédés de détecter plus rapidement les problèmes

Les instruments de mesure en usine et en laboratoire de contrôle de la qualité produisent en continu des quantités faramineuses de données d’opération.

Alain Garnier, directeur du Département de génie chimique, Jean-Sébastien Simard, représentant de Pfizer Canada, Steve Beaudin, représentant d’ArcelorMittal Exploitation minière Canada, André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie, Carl Duchesne, titulaire de la Chaire, Serge Kaliaguine, professeur au Département de génie chimique et donateur, Edwin Bourget, vice-recteur à la recherche et à la création, Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, et Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales, étaient présents au lancement. photo Louise Leblanc

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5le fil | le 24 septembre 2015 psychologie

Les insomniaques ne l’ont pas facile. Ils se lèvent le matin con-vaincus d’avoir mal dormi et per-suadés que la journée qui les attend sera interminable, qu’ils peineront à se concentrer, qu’ils n’arriveront pas à faire correctement leur travail et que leur insomnie finira par les rendre malades. Ces ruminations mentales les accompagnent du matin jusqu’au soir. Au moment d’aller au lit, ils sont hantés par l’idée que la nuit qui vient sera une répétition de la précédente. De là à penser que le contenu de leurs rêves est teinté par ce négativisme et influence la qualité de leur sommeil, il n’y avait qu’un pas qu’une équipe de chercheurs en psychologie n’a pas voulu franchir avant d’avoir mis cette hypothèse à l’épreuve.

Pour ce faire, Maude Pednault-Drolet, Alexandra Duchesne-Pérusse et Célyne H. Bastien, de l’École de psychologie et du Centre de recherche de l’Institut universi-taire en santé mentale de Québec, Joseph De Koninck, de l’Université d’Ottawa, et Jason G. Ellis, de la Northumbr ia Univers i ty au Royaume-Uni, ont reçu l’aide de

d’impressions de joie, de bonheur, de plaisir et de vivacité que ceux des bons dormeurs. Pour compléter le tableau, un contenu élevé d’élé-ments négatifs dans les rêves est associé à une faible efficacité du sommeil (temps de sommeil/temps passé au lit).

« Les rêves des insomniaques semblent être en prolongement direct avec leurs expériences de vie éveillée, commente la docto-rante en psychologie Alexandra Duchesne-Pérusse. Une explica-tion possible est que les idées qu’ils ruminent contribuent à l’hyperac-tivité mentale qui précède leur sommeil. La qualité de leur som-meil s’en trouverait affectée. »

Si des études sur de plus grands groupes venaient confirmer le lien entre les rêves et l’insomnie, l’étudiante-chercheuse estime que les insomniaques pourraient tenter de briser ce cercle vicieux en explo-rant des techniques de contrôle des rêves. « Certaines techniques ont donné des résultats pour les gens qui font des cauchemars. Il faudrait voir si elles peuvent aussi aider les personnes qui font de l’insomnie. »

12 bons dormeurs et de 12 insom-niaques. Ces sujets ont accepté de passer deux nuits en laboratoire, branchés à des appareils permettant de mesurer différentes variables liées au sommeil.

Lorsqu’on dort, les périodes de sommeil paradoxal sont marquées par une activité onirique élevée. On sait qu’un dormeur est dans cette phase du sommeil en raison des mouvements oculaires rapides qui l’accompagnent. Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont donc réveillé les sujets quelques minutes après le début d’une phase de som-meil paradoxal et ils leur ont de -mandé de raconter leurs rêves et d’y accoler des impressions posi-tives ou négatives.

Les analyses des chercheurs, qui viennent de paraître dans la revue Sleep Medicine, montrent que, contrairement à qu’on observe chez les bons dormeurs, la description que les insomniaques font de leurs rêves contient plus d’éléments négatifs que positifs. De plus, l’éva-luation subjective faite par les sujets révèle que les rêves des insomnia-ques contiennent nettement moins

À l’image de leur vie éveillée, les rêves des insomniaques contiennent plus d’émotions négatives que ceux des bons dormeurspar Jean Hamann

Rêver mieux

Il faudrait explorer la possibilité que certaines techniques de contrôle des rêves puissent aider les insomniaques à mieux dormir

Les rêves des insomniaques contiennent nettement moins d’impressions de joie, de bonheur, de plaisir et de vivacité que ceux des bons dormeurs.

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6le fil | le 24 septembre 2015

Sur l’architecture de qualité et les écoles du Québec

Selon le professeur François Dufaux, le minis-tère de l’Éducation, de l’En-seignement supérieur et de la Re cherche du Québec montre peu d’intérêt pour une architecture de qualité dans la construction des écoles. Le cas de l’école Saint-Gérard à Montréal l’illustre bien, estime-t-il. « Avant les années 1950, au Québec, on acceptait d’investir plus dans la construction en sachant que cela allait réduire les coûts d’opération. Aujour d’hui, malheureusement, on fait l’inverse. Dans le cas de Saint-Gérard, les éléments qu’on coupe, comme les DEL et la géothermie, auraient très bien pu se payer d’eux-mêmes en à peine 10 ou 15 ans. »

Sur les billets de 100 dollars Selon les statistiques sur le numéraire, il y aurait plus de 300 millions de billets de 100 dollars en circulation, soit 11 billets par personne. Bon nombre de ces billets serviraient aux opérations criminelles ou à cacher de l’argent au fisc. Faut-il pour autant que l’État canadien les élimine, comme il l’a fait en 2000 pour les billets de 1 000 dollars ? « Cela com-promettrait la fluidité des échanges, affirme Bernard Fortin. Avec l’inflation et la hausse du coût de la vie, ils servent de plus en plus à des transactions légitimes, voire ordinaires. »

Sur la fin de la version papier de La Presse en semaine

À compter du 1er jan-vier 2016, le vénérable quotidien montréalais La Presse cessera d’être publié dans sa version papier en semaine. Désormais la version numérique du journal, accessible sur une applica-tion mobile, remplacera la version papier. Selon Colette Brin, ce virage numérique pourrait éloi-gner certains lecteurs de La Presse qui n’ont pas d’intérêt pour la lecture sur tablette ou qui n’ont pas l’argent pour s’en procurer une. « Cela, dit-elle, pour-rait avoir un impact positif sur les autres journaux, ceux qui tiennent à conser-ver leur édition papier. »

ils ont dit...

François Dufaux, École d’architecture

La Presse, 15 septembre

Bernard Fortin, Département d’économique

L’actualité, 1er octobre

Colette Brin, Département d’information et de commu-nication

Le Journal de Montréal, 17 septembre

société

Connaissez-vous le pro-g ramme Grands F rè re s Grandes Sœurs (GFGS) ? Il s’agit d’un programme com-munautaire où un adulte béné-vole, jumelé à un enfant âgé entre 6 et 17 ans issu d’une famille monoparentale, s’en-gage à passer quelques heures par semaine avec ce jeune pen-dant au moins un an. Le choix des activités varie en fonction des intérêts de l’enfant, mais peut être également suggéré par le parent. But de l’opéra-tion : fournir une figure adulte forte à un enfant dont le père ou la mère est absent. Or, il semble que les activités récréa-tives, soit celles reliées au sport, aient davantage un effet positif sur la qualité de la rela-tion et le lien entre l’adulte et le jeune que les activités liées au soutien scolaire ou au tutorat, comme l’aide aux devoirs, rap-porte Simon Larose, profes-seur au Département d’études sur l’enseignement et l’appren-tissage et chercheur principal d’une étude portant sur le rôle des activités récréatives et sco-laires dans les perceptions de soutien et la qualité des rela-tions en mentorat. Un article est paru à ce sujet dans un numéro récent du Journal of Community Psychology.

Dans cette étude longi-tudinale à laquelle ont par-ticipé 997 familles cana-diennes inscrites dans 20 agences de GFGS, l’équipe de chercheurs ca -nadiens a cherché à voir quels types d’activités étaient les mieux perçus par l’enfant et son parent quant au soutien reçu et à la qua-lité de la relation vécue avec le grand frère ou la grande sœur. Peu après l’admission au programme, l’enfant et un de ses parents ont été invités à remplir un ques-tionnaire sur des données sociodémographiques, et ce, que l’enfant ait été ju -melé immédiatement à un mentor ou non. Par la suite, les familles participantes ont été relancées tous les 6 mois sur une période de 30 mois afin de répondre à des questions concernant leur expérience et la ma -nière dont l’enfant s’était adapté à celle-ci.

« Plus les jeunes ont prati-qué des activités récréatives en mentorat, plus le soutien reçu au début de la relation a conduit les jeunes à perce-voir un enrichissement de la qualité de la relation avec le mentor », explique ainsi

Simon Larose. Selon lui, ce résultat s’explique par le fait que la pratique d’activités récréatives, comme jouer à la balle ou au hockey, permet-trait aux jeunes de vivre plei-nement le moment présent avec leur mentor, sans autre souci que de s’amuser. Le fait qu’il s’agisse d’un choix mutuel d’activités y serait aussi pour beaucoup. À l’in-verse, l’étude montre qu’une fréquence élevée d’activités de tutorat affaiblirait l’asso-ciation positive entre les per-ceptions de soutien reçu et la qualité de la relation.

Comment expliquer cela ? Si la pratique d’un sport en -gendre rarement des con flits, le tutorat peut, de son côté, générer des tensions entre le grand frère ou la grande sœur et le jeune et donc déteindre négativement sur la relation, constate Simon Larose. Cela a pour résultat qu’il devient alors plus difficile de cons-truire une relation de qualité et, finalement,une alliance enrichissante qui aidera le jeune à développer sa per-sonnalité. L’idéal serait donc d’apprendre en s’amusant, indique Simon Larose, ce qui n’est pas toujours facile ni possible. « Beaucoup de pa rents inscrivent leur en -fant au programme Grands Frères Grandes Sœurs en souhaitant qu’il reçoive un peu de soutien scolaire, dit-il. Le problème est que les men-tors ne sont pas toujours com pétents à offrir ce genre d’appui. »

Jouer ou étudier ?La pratique d’activités récréatives serait plus bénéfique que celle d’activités reliées au tutorat chez les enfants inscrits au programme Grands Frères Grandes Sœurs par Renée Larochelle

997 familles canadiennes inscrites dans 20 agences de Grands Frères Grandes Sœurs ont participé à cette étude longitudinale

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Q3 géologie

Lorsqu’on dit tsunami, on pense aussitôt à tremblement de terre et vague énorme déferlant sur les côtes d’un pays exotique. « Pourtant, il ne s’agit là que d’un des types possibles de tsunami. Ces phé-nomènes peuvent aussi se pro-duire dans des lacs, des rivières et des fjords à la suite d’un important déplacement d’eau provoqué par un glissement de terrain », a rappelé Jacques Locat, spécialiste des ris-ques géologiques, lors de la 68e Conférence canadienne de géotechnique qui se déroulait cette se maine à Québec.

L e p r o f e s s e u r L o c a t , D o m i n i q u e Tu r m e l e t Jonathan Leblanc, du Dé par-tement de géologie et de génie géologique, et leur collègue du ministère des Transports, Denis Demers, ont passé en revue quelques cas historiques de glissements de terrain sur-venus au Québec afin de savoir si un tsunami n’aurait pas suivi. « Nous avons fait une relecture des documents et des données existantes à la lumière de ce que nous savons mainte-nant sur les tsunamis », ex -plique le chercheur.

L’ampleur des dommages causés par un tsunami dé pend de plusieurs facteurs, notam-ment le volume de matériaux emportés par le glissement, la vitesse de ces matériaux au

moment de leur entrée dans l’eau et la profondeur de l’eau. Les travaux de l’équipe du professeur Locat révèlent aussi le rôle d’un facteur négligé jusqu’à présent : la présence d’un couvert de glace. Ainsi, le tsunami le plus meurtrier survenu en sol québécois a eu l ieu en Outaouais, à Notre-Dame-de-la-Salette, le 6 avril 1908. Cette catastrophe a fait 34 morts, mais seulement 6 décès ont été causés par le glissement de terrain lui-même, qui a frappé la rive ouest de la rivière du Lièvre; tous les autres ont été causés par l’onde qui a traversé la rivière pour venir s’abattre sur la partie la plus basse du village. « Le choc causé par les glaces emportées par la vague a sûrement contribué à alourdir les dommages », estime le professeur Locat.

Au total, une dizaine de tsunamis causés par des glissements de terrain se -raient survenus au Québec depuis 400 ans. « C’est peu, mais c’est sûrement une sous- estimation parce que ceux qui se produisent dans des régions isolées passent souvent inaperçus, signale le chercheur. Somme toute, le risque n’est pas très élevé, mais, comme les tsunamis peuvent causer des décès, il y

aurait lieu de déterminer les secteurs où des personnes ou des habitations seraient expo-sées à un tsunami advenant un glissement de terrain. »

Pour améliorer les connais-sances sur ces phénomènes au Québec, le professeur Locat et son équipe ont entre-pris de modéliser les tsunamis générés par des glissements de terrain. « À partir des pré-dictions de notre modèle, il sera plus facile de trouver des preuves qui témoigneraient qu’un tsunami a bien eu lieu à la suite d’un glissement. » Son équipe a d’ailleurs une cible de taille dans la mire : le méga-glissement survenu à Betsia-mites sur la Côte-Nord, il y a 7 200 ans. « Ce glissement était d’une telle ampleur qu’il pourrait avoir laissé des traces de l’autre côté du fleuve, dans la région de Rimouski. Notre modèle nous aidera à déter-miner à quel endroit il faut chercher les dépôts laissés par la vague du tsunami. »

Ces phénomènes géologiques sont rares, mais, comme ils peuvent être meurtriers, il faudrait mieux déceler les zones à risque par Jean Hamann

Des tsunamis au Québec

Depuis 400 ans, une dizaine de tsunamis causés par des glissements de terrain seraient survenus au Québec

Jouer ou étudier ?

L’Université Laval a obtenu, à la fin de juillet dernier, la confirmation d’une sub-vention historique de 98 M$ pour son projet Sentinelle Nord dans le cadre du programme Apogée Canada. Premier fonds d’excellence en recherche lancé par le gouvernement fédéral, le programme Apogée Canada 2015, financé à hauteur de 350 M$, s’adressait à des établissements d’enseignement postsecondaire canadiens. Le Fonds visait à mettre en œuvre, à grande échelle et sur une période de sept ans, des stratégies proposées par des établisse-ments avant-gardistes afin de faire pro-gresser leurs plus grandes forces sur la scène mondiale. Les explications d’Edwin Bourget, vice- recteur à la recherche et à la création, sur le projet soumis par l’Univer-sité Laval.

Q Que doit-on comprendre de Sentinelle Nord ? R Sentinelle Nord est un programme phare et le fruit d’une réflexion stratégique sur la recherche transdisciplinaire et transsecto-rielle à l’Université Laval construite sur la convergence de domaines stratégiques dans lesquels l’Université Laval est recon-nue pour son leadership national et inter-national : les sciences nordiques et de l’Arc-tique, l’optique et la photonique, la santé cardiométabolique et le cerveau. C’est une approche de recherche holiste qui traite de l’interdépendance des systèmes arctiques, des géosystèmes, des écosystèmes et des populations et de leur santé. Or, la force inégalée de l’Université Laval réside dans une incomparable synergie scientifique où interagissent des secteurs de recherche de pointe et d’excellence uniques au Canada : la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur l’innovation en photonique de Younès Messaddeq, la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur la télédétec-tion de la nouvelle frontière arctique du Canada de Marcel Babin ainsi que des domaines de recherche d’excellence pré-sentement en émergence à l’Université Laval comme la recherche en neurophoto-nique et celle sur le microbiote. D’autres expertises exceptionnelles ont contribué à générer une telle force : le réseau de centres d’excellence du Canada ArcticNet qui comprend 150 chercheurs, 30 universités canadiennes et 12 pays, des chaires de recherche du Canada et des chaires indus-trielles loca lisées au sein du COPL et du CEN, les équipes de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Qué-bec (IUSMQ), l’incontournable laboratoire océanographique qu’est le brise-glace canadien de recherche NGCC Amundsen,

sur Sentinelle Nordles équipes et chaires de l’INAF ainsi que celles du Centre Nasivvik pour la santé des Inuits et les changements environnementaux et celles de l’Institut de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ).

Q Que vise concrètement Sentinelle Nord ?R Les régions arctiques et subarctiques sont de nouvelles frontières à la découverte. Dans le contexte des changements climatiques et du développement socioéconomique actuel, Sentinelle Nord développera et déploiera des technologies optiques et photoniques inno-vantes (matériaux vitreux, systèmes d’image-rie, spectroscopie, senseurs à distance) pour mesurer in situ et dans le temps les varia-bles critiques du système couplé humain- environnement. La science et les technolo-gies novatrices sont dorénavant à notre por-tée. Elles permettront d’anticiper les effets de l’industrialisation et des changements envi-ronnementaux sur la santé et l’environne-ment. Une nouvelle instrumentation scienti-fique est à concevoir pour anticiper et atté-nuer les changements qui affectent la santé et l’environnement. Des outils prédictifs seront développés pour examiner les trajectoires de changement dans les composantes environ-nementales et humaines. Les questions du Nord, comme la mouvance du pergélisol, les fonds marins, la faune et l’océan Arctique, l’environnement et la santé, l’alimentation ainsi que la santé physique et mentale des populations, seront scrutées à fond.

Q Comment fonctionne Sentinelle Nord ?R L’Université Laval a confié la direction scientifique de Sentinelle Nord à deux émi-nents professeurs, Marcel Babin, titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur la télédétection de la nouvelle frontière arctique du Canada et directeur scientifique du centre Takuvik, et Yves De Koninck, directeur scientifique du Centre de recherche de l’Institut universi-taire en santé mentale de Québec, aujour-d’hui incorporé au Centre intégré universi-taire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale (CIUSSS de la Capitale-Nationale). Sentinelle Nord effectue ses premiers pas. L’établissement de la structure de gouvernance, la mise sur pied d’un panel scientifique international et de comités- conseils ainsi que la recherche d’un direc-teur exécutif sont les prochaines étapes tac-tiques à franchir. Le processus d’appels et de financement des projets est prévu lors de la phase de l’opérationnalisation. Contrai-rement à la tradition d’attribuer les fonds aux rédacteurs du projet dans le cas de sub-ventions régulières, les directeurs scienti-fiques feront des appels de projets succes-sifs. Le processus d’appel de projets devrait donc débuter au cours de l’automne 2015 et se terminer deux ans avant la fin du pro-gramme, soit en 2020. Les projets seront évalués par des comités de pairs indépen-dants. Sentinelle Nord s’avère une plate-forme multilatérale de recherche sur le Nord dont les promesses sont audacieuses, allant de l’ajout de professeurs (30), d’étudiants à la maîtrise (215), d’étudiants au docto-rat (275) et de chercheurs postdoctoraux (une vingtaine) à la création de deux unités mixtes internationales de recherche et d’écoles d’hiver. Propos recueillis par Marielle Morissette

Edwin Bourget

Le glissement de terrain de La Grande, survenu en septembre 1987, a entraîné 3,5 millions de mètres cubes de matériau dans la rivière. La vague ainsi créée a cassé ou arraché tous les arbres de la rive opposée sur une distance d’environ 1 km. photo C. Locat

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Le fort Chambly, le fort Saint-Jean, le fort Saint-Frédéric et le fort Carillon… Dans la Nouvelle-France du 18e siècle, ces ouvrages militaires constituaient les relais d’un impressionnant système défensif mis en place par l’armée française sur les rives de la rivière Richelieu, au Québec, et du lac Champlain, dans ce qui est aujourd’hui l’État de New York. Ce dispositif s’étendait sur une dis-tance continue de 235 kilomètres. Il visait à contrer les expéditions militaires en provenance des colo-nies britanniques situées plus au sud. Les forts protégeaient l’accès au fleuve Saint-Laurent, donc à Montréal, à Trois-Rivières et à Québec.

À la fin d’août, une dizaine d’étudiants membres du Centre inter universitaire d’études québé-coises (CIEQ), dont une majorité est inscrite en histoire ou en géo-graphie à l’Université Laval, ont effectué une excursion de quelques jours sur l’axe de la rivière Riche-lieu et du lac Champlain.

« Le gros des efforts militaires français dans la mise en place de ce

système défensif commence vers 1730, explique Joseph Gagné, doc-torant en histoire et principal orga-nisateur de l’excursion des mem-bres du CIEQ. Les quatre places fortes joueront un rôle important durant la guerre de Sept Ans entre la France et la Grande-Bretagne. Ce conflit, qui se déroula officielle-ment de 1756 à 1763, se termina, en Amérique du Nord, par la cession du Canada par la France. »

Durant quelques jours, au fil de leurs visites des vestiges des quatre forts français, tous des lieux patri-moniaux aujourd’hui, les étudiants ont revécu une période charnière de l’histoire du Québec et du Canada. Joseph Gagné insiste sur le fort Saint-Frédéric. Située à la limite de l’État de New York et de l’État du Vermont, cette forti fi-cation pouvait héberger des cen-taines de soldats.

« La const ruc t ion du for t Saint-Frédéric a pris fin en 1737, indique-t-il. C’était le lieu d’ap-provisionnement du dispositif défensif français. On y trouvait notamment un moulin à farine et des potagers. »

L’étudiant rappelle que l’armée française repoussait régulièrement les attaques de l’armée britannique au début de la guerre de Sept Ans. Mais, graduellement, le surnombre a joué en faveur des agresseurs. « Les colonies britanniques d’Amé-rique comprenaient un million d’habitants à l’époque, précise-t-il. La Nouvelle-France, elle, n’avait que 80 000 habitants au Canada. »

Le fort Carillon était le plus au sud du dispositif. Cet endroit est celui qui a suscité le plus d’intérêt chez les étudiants. Sa construction a démarré en 1755. Il fut le lieu, en 1758, d’une importante victoire française. Le 8 juillet, environ 3 500 soldats français commandés par le général de Montcalm ont repoussé l’assaut de quelque 17 000 Britanniques. Les premiers ont eu environ 500 hommes bles-sés et tués. Dans les rangs adverses, le nombre de blessés et de morts s’éleva à près de 2 000.

En 1759, peu avant la prise de Québec, les Français, face à une armée britannique très supérieure en nombre, ont dû détruire leurs forts un à un avant de se replier vers Montréal. « On ne voulait pas que l’ennemi s’y installe et les forti-fie à son tour, souligne Joseph Gagné. On voulait plutôt l’obliger à tout reconstruire. » Peu après la prise des forts Saint-Frédéric et Carillon, les Britanniques ont construit de nouveaux forts sur les sites, ceux de Crown Point et de

Ticonderoga. De nos jours, du fort Saint-Frédéric, seules les fonda-tions existent au ras du sol.

Au début du 20e siècle, le site de Ticonderoga, en ruines, est res-tauré par la famille propriétaire du terrain. « Certains bâtiments sont reconstruits avec les pierres d’ori-gine encore présentes en grand nombre, raconte l’étudiant. L’em-placement fait toujours l’objet de restaurations. » Selon lui, le site est l’un des rares lieux patrimoniaux

d’Amérique du Nord où le paysage a été préservé dans son intégrité. « On a, dit-il, l’impression de se retrouver à l’époque de la construc-tion du fort français. »

La visite de tels lieux permet de mettre en lumière l’histoire com-mune que les Québécois partagent avec les Américains du Nord-Est. « De la guerre de Sept Ans, on se rappelle la prise de la ville de Québec, en oubliant qu’à cette époque il y avait un territoire fran-çais au sud de la frontière, explique Joseph Gagné. D’ailleurs, les étu-diants ont été étonnés de voir que des sites comme Crown Point et Ticonderoga tenaient des exposi-tions bilingues, le français étant destiné aux visiteurs québécois. Les Américains se rappellent de leur passé lointain. »

Le court voyage avait aussi pour but de créer de nouveaux réseaux professionnels entre le CIEQ et les lieux historiques visités. L’étudiant rapporte que le fort Ticonderoga possède un centre de recherche et entretient des relations avec les his-toriens américains. « Les respon-sables du fort, affirme-t-il, cher-chent à développer des collabora-tions en matière d’éducation, de réseautage et de recherche avec le Québec. »

Pour en savoir plus sur l’excursion sur les anciens forts français : cieq.ca/activites.php?niv2=autres

Des étudiants en histoire et en géographie ont visité les vestiges de quatre forts français érigés au 18e siècle au Québec et dans l’État de New Yorkpar Yvon Larose

De la rivière Richelieu au lac Champlain, un couloir de guerre

Les quatre places fortes ont joué un rôle important durant la guerre de Sept Ans

Cette ancienne carte française remonte à 1740. Elle s’intitule « Carte du Lac Champlain depuis le Fort Chambly jusqu’à celuy de St-Frédéric 1740 ». Lue à l’horizontal, avec le sud à gauche et le nord à droite, la carte montre le fort Saint-Frédéric dans le coin supérieur gauche et le fort Chambly dans le coin inférieur droit. photo Library of Congress, Geography and Map Division

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2. Construit à l’extrémité sud du lac Champlain, l’ancien fort Carillon a été le théâtre, en 1758, d’une importante victoire militaire française sur l’armée britannique. photo Joseph Gagné 3. Le premier fort Chambly a vu le jour au milieu du 17e siècle. Il était fait de bois. La version en pierre que nous connaissons aujourd’hui remonte au 18e siècle. La fortification a été restaurée à la fin du 19e siècle. photo Joseph Gagné

4. Reconstitution d’un exercice de tir au mousquet par des soldats français sur l’emplacement du fort Carillon, aujourd’hui fort Ticonderoga. photos Émilie Lapierre Pintal, CIEQ, 2015

5. Les ruines du fort britannique Crown Point. Cette place forte a vu le jour tout près de l’ancien fort Saint-Frédéric, détruit par les Français au moment de leur repli vers Montréal. Les vestiges du fort Crown Point comprennent les principaux bâtiments en pierre. photo Joseph Gagné 6. Les excursionnistes québécois en visite guidée avec le directeur des activités éducatives de l’ancien fort Carillon, aujourd’hui fort Ticonderoga. Au début du 20e siècle, le site, en ruines, a été restauré par la famille propriétaire du terrain. photo Joseph Gagné

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Journée de médecine moléculaire La troisième Journée de médecine molé-culaire aura lieu le jeudi 15 octobre au pa villon Ferdinand-Vandry. Organisée par le Dépar tement de médecine moléculaire, cette rencontre vise à faire connaître l’exper-tise des étudiants, des chercheurs, des méde-cins, des professionnels de la santé et des professionnels de recherche qui travaillent à l’Université Laval et dans ses centres affiliés.

La médecine moléculaire cherche à déter-miner et à caractériser les bases moléculaires de diverses maladies ainsi qu’à élaborer des traitements plus efficaces contre ces pathologies. Les activités favoriseront les échanges et les collaborations entre les équipes des différentes unités. Quelques conférences sont au programme, dont l’une sera prononcée par le professeur Lewis C. Cantley. Ce chercheur américain parlera de ses travaux sur la PI 3-kinase, qui lui ont valu le prix international Canada Gairdner en 2015.

Pour information : fmed.ulaval.ca/ site_fac/index.php?id=3879

Une nouvelle réserve naturelle pour l’Université LavalLe 16 septembre dernier, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Sam Hamad, a annoncé par voie de communiqué, au nom du ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel, la reconnaissance de la réserve naturelle de la Station-Agronomique-de-l’Université-Laval.

Située à Saint-Augustin-de-Desmaures, la réserve protège près de 14 hectares sur la rive du fleuve Saint-Laurent, dont un écosystème forestier exceptionnel. Permet-tant la préservation de ce lieu d’étude et d’expérimentation unique pour des étu-diants de nombreux programmes d’études et domaines de recherche, cette reconnais-sance est le résultat d’une démarche amor-cée par l’Université. Conformément à la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, cette entente, conclue par une signature de l’Université et du ministre, vient souligner l’implication de l’établissement sur le plan régional et contribuer au rayonnement national et international en étant un exemple de développement durable.

«Il faut miser sur les forces de chaque technique d’imagerie pour obtenir une vue d’ensemble de l’état d’une œuvre ou d’un objet

Pour les conservateurs d’œuvres d’art et d’objets historiques, l’essentiel est parfois invisible pour les yeux. En effet, des élé-ments clés de la genèse d’une œuvre, de ses restaurations passées et de son état de conservation se trouvent sous sa surface et échappent à l’œil humain. Heureuse-ment, les conservateurs peuvent mainte-nant compter sur des méthodes d’ana-lyse non destructives, comme celles développées par Xavier Maldague et Clemente Ibarra-Castanedo, du Département de génie électrique et de génie informatique, pour sonder les des-sous d’une œuvre sans l’abîmer. Ces deux spécialistes de l’imagerie infrarouge viennent d’en faire la démonstration deux fois plutôt qu’une.

D’abord, les deux chercheurs ont uni leurs forces à celles d’une équipe ita-lienne dirigée par Stefano Sfarra, de l’Université de L’Aquila, pour évaluer l’état de conservation d’une murale extérieure datant de plusieurs siècles. Cette œuvre, Madonna con Bambino (13e-15e siècle), se trouve sur une place publique, la Piazza del Popolo, à Fontecchio dans la province de L’Aquila en Italie. L’œuvre accuse le poids des ans, mais ce n’est pas tout : elle a aussi été altérée par l’important tremblement de terre qui a frappé cette région en avril 2009 et qui a endommagé plus de 10 000 bâtiments. D’ailleurs, les rensei-gnements sur l’histoire de cette œuvre et sur ses restaurations antérieures ont été perdus ou sont inaccessibles parce qu’ils se trouvent dans des bâtiments situés à l’intérieur de la zone interdite d’accès depuis le séisme.

Pour combler ce manque d’informa-tions et pour dresser un bilan de santé de l’œuvre, les chercheurs ont eu recours à trois techniques d’analyse non destructives. « Nous étions respon-sables des tests qui faisaient appel à la thermographie infrarouge, souligne

le professeur Maldague. Le principe consiste à exposer un objet à une source de chaleur pendant quelques se -condes, puis à enregistrer le refroidisse-ment de sa surface. S’il y a une discon-tinuité dans sa structure, des anomalies seront observées dans le patron de refroidissement. » Les résultats, qui font l’objet d’une publi cation dans le Journal of Cultural Heritage, révèlent les forces de la thermographie infra-rouge. « Cette technique est particu-lièrement utile pour déceler les fissures sous la surface et les décollements entre la couche de peinture et le substrat », précise Xavier Maldague.

L’expertise des deux chercheurs de l’Université Laval a aussi servi à étu-dier une question liée à l’histoire d’un des premiers ponts à péage au Québec. Ce pont, qui enjambe la rivière Jacques-Cartier à la hauteur de Pont-Rouge, a été inauguré en 1804 pour assurer la circulation entre Québec et Mon tréal. La Corporation des lieux historiques de Pont-Rouge a, dans sa collection, le panneau de bois qui se trouvait près du pont et sur lequel étaient affichés les taux de péage, en français et en anglais, pour la période commençant vers

Au secours de la MadonnaDe l’Italie à Pont-Rouge, l’imagerie infrarouge montre son utilité pour les conservateurs de l’art et de l’histoirepar Jean Hamann

La Madonna con Bambino est une murale qui date de plusieurs siècles. En plus d’accuser le poids des ans, elle a été endommagée par l’important tremblement de terre qui a secoué la province italienne de L’Aquila en 2009. photo Stefano Sfarra

Le panneau historique étudié par les chercheurs provient d’un des premiers ponts à péage du Québec. Des bribes du texte caché sous la surface ont pu être reconstituées grâce à l’imagerie infrarouge. photo Michel Élie/Centre de conservation du Québec

1850. Toutefois, du texte illisible figu-rait également sur ce panneau. Les spécialistes du Centre de conservation du Québec (CCQ), à qui le problème avait été soumis, n’arrivaient pas à le décoder avec les techniques usuelles.

Appelés à la rescousse, Clemente Ibarra-Castanedo et Xavier Maldague ont utilisé la thermographie infrarouge et la réflectographie infrarouge (qui per-met de voir les couches intermédiaires entre la surface et le matériau de base) pour étudier le problème. Leurs ana-lyses, qu’ils viennent de publier dans le CINDE Journal avec Isabelle Cloutier et Stéphanie Gagné du CCQ, révèlent que les mystérieuses inscriptions sont pro-bablement ce qui reste du texte présen-tant les taux de péage antérieurs. Ce texte a été brossé, sans doute pour le faire disparaître, le panneau a été tourné à 180 degrés et le nouveau texte a été ajouté par-dessus. Enfin, la couche la plus profonde recèle un texte dont le let-trage est de grande taille, ce qui suggère qu’à l’origine, ce panneau était une enseigne commerciale.

« Ces deux études montrent qu’au-cune technique d’imagerie ne permet de répondre à toutes les questions aux-quelles doivent répondre les conserva-teurs. Il faut donc faire appel à tout l’arsenal disponible et miser sur les forces de chaque technique pour obte-nir une vue d’ensemble de l’état d’une œuvre ou d’un objet », conclut le pro-fesseur Maldague.

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Les diplômés en concertCet automne, la Faculté de musique invite les mélomanes à plus de 50 concerts. Le point culminant de la session sera sans contredit les concerts des grands ensembles : Orchestre symphonique, Orchestre à vent, Atelier de musique baroque, FaMUL Jazz, Chœur et Voix du jazz. Pour inaugurer la session, la Série des diplômés présente un récital de la soprano Audrey Larose-Zicat, gagnante du prix de la Chambre professionnelle des direc-tions d’opéra, remis lors du Gala des Jeunes ambassadeurs lyriques en novembre 2008, et de la pianiste Anne-Marie Bernard. Au programme de la soirée : des œuvres de Mozart, de Lehár, de Gounod, de Puccini, de Richard Strauss et de Gershwin. photo Pawel Sosnowski

Vendredi 25 septembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre, mais contribution volontaire appréciée.

Révéler l’ordinaire Comment la micro-intervention sur la ville peut-elle recadrer la perception d’un lieu en plus de lui donner un nouveau sens ? C’est la question qui a inspiré le travail de recherche-création des étudiants à la maîtrise de l’Atelier/ Laboratoire de design urbain (DU) de l’École d’architecture dans le cadre du concours-charrette Révéler l’ordinaire. Le défi consis-tait à imaginer et à réaliser une installation ur -baine à l’échelle 1:1 et de rendre compte de son pouvoir transformateur sur la ville. Les 20 étudiants-chercheurs-créateurs de l’Ate-lier/Laboratoire DU feront leur présentation en mode 20 images X 20 secondes devant le jury et le public.

Mardi 29 septembre, à partir de 18 h 30, au Cercle, 228 rue Saint-Joseph Est. Pour plus de détails sur ce projet : atelier-labodu.wix.com/revelerlordinaire

Exposition Reflets et brouillard Il ne reste que peu de temps pour apprécier le travail d’Edwin Bourget, artiste-peintre, et de Denis Mayrand, photographe, sur le thème des reflets et du brouillard. Par la peinture et la photographie, ces artistes sondent les cou-leurs et les formes qui caractérisent le paysage québécois. Si Edwin Bourget propose une étude des coloris associés à des paysages sim-plifiés ou abstraits, Denis Mayrand, quant à lui, explore des teintes de couleur s’apparen-tant à celles des peintres français du 19e siècle. Les recettes de cette exposition seront versées à La Fondation de l’Université Laval pour le bénéfice des étudiants.

Jusqu’au 25 septembre, à la salle d’exposi-tion du pavillon Alphonse-Desjardins.

Mélanie Evrard entretient une véritable histoire d’amour avec le violon. Depuis l’année de ses 4 ans, où elle a tenu cet instrument pour la première fois dans ses mains, jusqu’à son 30e anniversaire célébré cette année, le violon a tou-jours fait partie de sa vie. « Mes parents m’ont inscrite à des cours lorsque j’étais toute petite. À 15 ans, j’étais diplô-mée du Conservatoire royal de Bruxelles », explique cette jeune Belge qui vit à Québec depuis trois ans. Titulaire d’une maîtrise en interpréta-tion de la Faculté de musique, Mélanie Evrard est actuelle-ment doctorante en éduca-tion musicale. Elle fait éga-lement partie de l’Atelier de musique baroque de la Faculté, un groupe de 16 étu-diants et étudiantes qui sera sous les projecteurs le lundi 28 septembre à Canal Savoir, alors que sera diffusé le 3e épisode de la série docu-mentaire Maîtres en mu sique. D’une durée de deux heures, l’émission débute à 20 h et est consacrée à la musique de chambre.

Un mot sur l’Atelier de mu -sique baroque : il s’agit d’un ensemble créé en 2002 et composé d’étudiants – ins-trumentistes et chanteurs – de la Faculté partageant une passion commune pour le répertoire des 17e et 18e siè-cles. Richard Paré, profes- seur d’orgue, de clavecin et de musique ancienne à la Fa cul té de musique, en est le directeur artis-tique. « La cuvée 2015 est excellente et de haut cali-bre », dit-il, en parlant des étudiants-musiciens de l’Ate-lier. Au programme de l’émis-sion fi gu rent notamment des extraits d’une suite pour orchestre de Telemann, l’un des plus célèbres composi-teurs allemands de l’âge baroque, une sonate pour violon et piano de Beethoven et un extrait du quatuor à cordes Lettres intimes com-posé par le tchèque Janácek. « On n’a pas idée de la ri -chesse du répertoire de la musique baroque, explique Richard Paré. Le public est habitué à entendre Bach, Haendel ou Corelli, mais il y

a beaucoup d’autres compo-siteurs. Nous cherchons à montrer la diversité du ba -roque. » Comment définirait-il l’Atelier ? « Je dirais que cela se situe entre un bon en -semble de mus ique de chambre et un orchestre », affirme le musicien, qui est aussi l’un des membres fon-dateurs de l’orchestre de chambre Les Violons du Roy.

Lors de l’émission, les téléspectateurs seront donc aux premières loges pour assister au spectacle inti-miste que constitue une

classe de maître. Celle pré-sentée à Cana l Savo i r montre des étudiants en compagnie du chef d’or-chestre Mathias Maute, directeur de l’Ensemble Caprice, de Darren Lowe, violon solo de l’Orchestre symphonique de Québec, et de l ’alt iste Jean-Luc Plourde, professeur invité à la Faculté de musique et membre du Quatuor Arthur-Leblanc. « En musique de chambre, les musiciens sont appelés à développer tous les as pects de leur jeu, sou-ligne, pour sa part, Jean-Luc Plourde. C’est comme une création collective, mais sans chef. »

A l e x a n d r e L a m b e r t -Tremblay, étudiant à la maî-trise en interprétation, a rallié les rangs de l’Atelier de musique baroque il y a environ trois ans. Ayant eu un coup de cœur pour la contrebasse, il a délaissé sa basse électrique pour se con-sacrer à l’étude de l’instru-ment à cordes le plus grave de la famille des violons. Pour parfaire son jeu, le jeune homme ne ménage pas les heures de répétition – de cinq à six heures quotidien-nement – six jours par se -maine. « C’est exigeant, mais ça en vaut la peine ! », assure-t-il avec enthousiasme.

Pour plus d’information sur l’émission : canalsavoir.tv/emission/maitres_en_ musique

«On n’a pas idée de la richesse du répertoire de la musique baroque. Le public est habitué à entendre Bach, Haendel ou Corelli, mais il y a beaucoup d’autres compositeurs.

La classe de maître

Canal Savoir consacre une émission à l’enseignement de la musique de chambre à la Faculté de musique par Renée Larochelle

La violoniste et doctorante en éducation musicale Mélanie Evrard joue une sonate pour violon et piano de Beethoven. photos Mélanie Elliott

Des étudiants interprètent un extrait du quatuor à cordes Lettres intimes du compositeur tchèque Janácek.

Créé en 2002, l’Atelier de musique baroque est composé d’étudiants – instrumentistes et chanteurs – de la Faculté partageant une passion commune pour le répertoire des 17e et 18e siècles.

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12le fi l | le 24 septembre 2015

Mode de  déplacement durable: les bénéfi cesSe déplacer de manière plus écologique fait partie des habitudes de vie de plusieurs membres de la communauté universitaire qui optent pour le vélo, la marche, l’autobus ou le covoiturage pour se rendre sur le campus.

Depuis 2013, le vélo connaît un gain de popu-larité avec une hausse de 43 % du nombre de ses usagers. D’ailleurs, depuis quelques jours, un enclos à vélo sécurisé est disponible au pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Au total, on compte 2 035 es paces de rangement pour les vélos, 65 vélos en libre-service pour les membres de la communauté universitaire et 7,7 km de pistes cyclables sur le campus. Rappelons que la pratique régulière d’activités physiques, comme la marche et le vélo, favo-rise le mieux-être des personnes et permet de limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES).

actualités UL

Avis offi ciel

FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES Poste de doyenne ou doyen

Clôture du concours : 19 octobre 2015

Date d’entrée en fonction : 30 novembre 2015

www.fss.ulaval.ca

En tant qu’employeur qui valorise la diversité au sein de son

effectif, l’Université Laval invite toutes les personnes qualifi ées

à présenter leur candidature, en particulier les femmes, les

membres de minorités visibles et ethniques, les autochtones

et les personnes handicapées; la priorité sera toutefois

accordée aux Canadiens ainsi qu’aux résidents permanents.

Automne 2000. La troupe de théâtre Les Treize, de l’Université Laval, célébrait ses 50 années d’existence. Pour souligner l’occasion, le Gala Retrouvailles, sous la présidence d’honneur du comédien Normand Chouinard, avait lieu, et la troupe de l’époque présentait Vive les créations collectives des années 70. La pièce, composée de cinq tableaux pour cinq décennies de théâtre, révélait, de façon très vivante, l’histoire de la plus ancienne troupe de théâtre amateur du Québec. De grands noms tels Gilles Vigneault, Dorothée Berryman, Nicole Leblanc, Raymond Bouchard, Rémy Girard et Marie Laberge ont fait partie des Treize. La troupe dévoilait récemment sa programmation d’automne. Pour plus de détails : lestreize.org

Sur la photo : Cloé Paquette, Pierre-Olivier Nadeau, Israël Gamache et Marie-Hélène Raymond. photo Marc Robitaille | Division de la gestion des documents administratifs et des archives

Un dîner en blanc pour célébrer 50 ansLe 17 septembre avait lieu le Dîner en Blanc de la Faculté des sciences de l’éducation (FSÉ) qui a donné le coup d’envoi aux festivités du 50e anniversaire, qui se dérouleront au cours de l’année 2015-2016. Pour l’occasion, le traditionnel dîner de la rentrée facultaire s’est doté d’une touche distinctive, celle d’un repas partagé entre les membres du personnel tous invi-tés à se vêtir de blanc. Inspiré de l’événement international Dîner en Blanc, le dîner facultaire a réuni 140 convives qui

ont socialisé et affi ché leur « couleur » et leur sentiment d’ap-partenance. Ce fut l’occasion de présenter à la communauté facultaire les grandes lignes de la programmation des célé-brations sous le thème « 50 ans de passion, d’engagement et d’innovation ».

Pour avoir un aperçu de la programmation, consultez la page évolutive du 50e anniversaire de la FSÉ : www.fse.ulaval.ca/50/

Fernand Gervais, doyen de la FSÉ, lors de son discours à l’occasion du Dîner en Blanc. photo Guillaume Guité / Faculté des sciences de l’éducation

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13le fil | le 24 septembre 2015 vie étudiante

La Journée des administra-teurs de l’Université, qui s’est tenue en août dernier sur le campus, avait pour thème la philanthropie. À cette occasion, Alicia Patry, étudiante au baccalauréat en agroéconomie et prési-dente de l’Association géné-rale des étudiants en agri-culture, alimentation et con - sommation (AGÉTAAC), a présenté le Fonds d’appui aux initiatives étudiantes.

« Le Fonds, explique-t-elle, est une façon innovante mise en place par les étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimenta-tion (FSAA) pour le finance-ment de leurs projets. Nos 25 clubs, comités et associa-tions reflètent notre dyna-misme. Nous avons la pas-sion de l’agriculture et de l’alimentation. Ça bouge beaucoup ! »

À la FSAA, le dynamisme étudiant s’exprime de plu-sieurs manières. On peut penser au défi que repré-sente, chaque année, la tenue à Québec du Salon de l’agri-culture, de l’alimentation et de la consommation. Les étudiants excellent aussi dans la fabrication d’ali-ments. L’automne dernier, la microbrasserie Brassta a écoulé, sur le campus, plus de 12 000 litres de son pro-duit vedette, la Rousse et Or. Chaque année, les étudiants

membres de la Fromagerie du Campus produisent envi-ron 200 kilos de fromage en grains, d’emmental, de ca -membert et d’autres variétés de fromage. Depuis 2014, le comité Le Carnivore fabrique sur commande une grande variété de charcuteries. Enfin, des étudiants pré-voient mettre sur pied une boulangerie en 2016.

« Ces beaux projets sont relativement autonomes sur le plan financier, souligne Alicia Patry. D’autres activi-tés annuelles pourraient, elles, recevoir un soutien financier du Fonds d’appui aux initiatives étudiantes. On peut penser au MarchFest, un événement gastrono-mique à multiples services, ou aux démonstrations culi-naires présentées durant le Mois de la nutrition. »

Le Fonds d’appui a vu le jour en 2012. Il a pour objec-tif de contribuer à une plus grande autonomie financière des initiatives étudiantes. En 2014, il a été doté d’une coti-sation étudiante. « Le Fonds a pris son envol à ce moment-là, dit-elle. L’AGÉTAAC y a déposé 20 000 $ prélevés à même ses propres fonds. »

À chaque session, chacun des quelque 2 000 étudiants du premier cycle verse 3 $ au Fonds d’appui. À ce jour, sa valeur s’élève à environ 55 000 $. « Aucun projet

étudiant n’a reçu l’aide de ce fonds jusqu’à maintenant parce qu’il est encore au stade de la capitalisation, précise la présidente de l’AGÉTAAC. Nous allons laisser le solde croître pen-dant quelques années avant, idéalement, d’en retirer uni-quement les intérêts. »

À chaque début de session, l’étudiant verse également 15 $ au Fonds d’investisse-ment étudiant de la FSAA. L’objectif de ce fonds con siste à améliorer l’environnement pédagogique et matériel des étudiants. En retour, la Faculté verse 5 $, l’Univer-sité, 15 $ et La Fondation de l’Université, 20 $ à ce même fonds.

Selon Alicia Patry, la culture du don est ancrée chez les étudiants. « Si les étudiants prennent l’habitude, en déve-loppant leur sentiment d’ap-partenance, de contribuer financièrement dès le bacca-lauréat, explique-t-elle, on peut espérer qu’ils vont conti-nuer même après leurs études. » Elle insiste sur le sentiment d’appartenance. « Nous l’avons !, affirme-t-elle. On est tissés serrés, on est une petite famille, comme le milieu agroalimentaire. » À la FSAA, les étudiants peu-vent compter sur le soutien de la direction.

Pour le doyen Jean-Claude Dufour, la création du Fonds d’appui aux initiatives étu-diantes démontre on ne peut mieux l’engagement et le leadership des étudiants. « Les associations sont très bien organisées et la direction facultaire travaille en toute complicité avec elles, sou-tient-il. Nos étudiants ai -ment beaucoup leur secteur d’études. Ça se sent. »

Le doyen rappelle que les associations étudiantes ont vite saisi que la direction facultaire ne pouvait apporter son soutien financier à tous leurs projets. « Elles ont com-pris que le meilleur moyen d’arriver à leurs fins était la philan thropie, souligne-t-il. Elles ont aimé l’idée, elles ont mis en place le Fonds d’appui et elles en font le suivi. »

L’an prochain, la Faculté compte aller plus loin. « Nous remettrons une lettre aux finissants leur demandant de poursuivre leur geste philan-thropique, indique Jean-Claude Dufour. Nous leur demanderons une contribu-tion annuelle de 20 $. »

Les étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation contribuent régulièrement au financement de leurs activitéspar Yvon Larose

Dynamiques, innovateurs et… philanthropes

La Fromagerie du Campus produit, entre autres, le Desjardins en grains, un fromage cheddar non affiné. photo Fromagerie du Campus

Animée par Isabelle Guilbeault, cette acti-vité de l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supé-rieures a donné la parole à trois experts spé-cialisés dans des domaines bien différents : le sommeil, la lecture rapide et les cartes conceptuelles visant à schématiser des concepts.

Pourquoi le sommeil ? On l’oublie souvent, mais dormir suffisamment et de façon répa-ratrice facilite grandement l’assimilation de données et d’informations, comme l’a rap-pelé Charles M. Morin, directeur du Centre d’étude des troubles du sommeil à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. Ce professeur à l’École de psychologie de l’Uni-versité Laval a rappelé des règles essentielles, notamment l’importance de disposer d’une période de décompression avant de se cou-cher. Contrairement à un appareil électro-nique, le cerveau humain ne dispose pas d’un interrupteur « OFF », et on ne peut espérer dormir après avoir étudié intensément.

Il a également conseillé d’éviter l’utilisation tardive d’écrans, dont la lumière aurait ten-dance, tout comme la consommation de pro-duits stimulants et de café, à stimuler le cer-veau et à retarder l’endormissement. En fait, plutôt que de voir de manière négative le temps consacré à dormir, il vaudrait mieux le considérer comme un moyen pour accroître sa concentration. Charles M. Morin a d’ail-leurs cité une étude qui montre clairement qu’un groupe d’apprentissage, après avoir fait une sieste, enregistre de meilleures per-formances que celles d’un groupe qui n’a pas dormi.

Les étudiants auraient également intérêt à tirer profit de leur période d’éveil, notam-ment en adoptant la lecture efficace prônée par Daniel Gagnon, orthopédagogue et psy-chopédagogue. À ses yeux, un bon lecteur n’est pas passif; il devient un « mineur qui creuse le filon de la connaissance ». Durant ses séminaires de formation, l’orthopéda-gogue propose une méthode inspirée de celle d’Evelyn Wood, l’Américaine qui a ini-tié l’ancien président américain John F. Kennedy à ce type de lecture. Il s’agit, en fait, de lire avec un pointeur, idéalement un crayon, en adoptant un mouvement dyna-mique qui ne s’arrête jamais sur un mot en particulier.

Quand étudier rime avec efficacité !

De petits exercices de vitesse com-plètent la formation dispensée par cet orthopédagogue, aussi auteur de l’ou-vrage Quand lire rime avec plaisir. À plu-sieurs reprises, il demande aux lecteurs de répondre à des questions sur le texte. L’exercice se répète jusqu’à ce qu’ils soient capables de retenir au moins 80 % du contenu, alors qu’ils lisent deux à trois fois plus rapidement que la moyenne. Selon Daniel Gagnon, cette méthode aurait tout intérêt à être implantée dès le primaire, car elle faciliterait l’apprentis-sage de la lecture, particulièrement chez les élèves en difficulté.

Conseiller en informatique, Pierre Pilon prône, lui aussi, une nouvelle façon d’aborder l’étude en la rendant davantage concrète. Comment ? En utilisant des cartes cognitives, soit des représentations et des schémas. Le conférencier a ainsi expliqué que certains professeurs exigent de leurs étudiants qu’ils présentent leur projet de maîtrise sans écrire une seule ligne. Seules sont autorisées des cartes comportant quelques mots clés, avec des flèches les reliant entre eux, réalisées sur une feuille de papier ou sur ordinateur. De cette façon, soutient le conférencier, l’étudiant va à l’essentiel. Il crée une image dans l’espace de la représentation afin que son cerveau fonctionne mieux.

Une de ces représentations, appelée carte heuristique, permet de visualiser des données sous forme de diagramme, orga-nisé selon le développement de la pensée. Par exemple, pour une thèse, un étudiant part du contenu qu’il connaît sur son sujet, puis développe en quelques mots son hypothèse de travail et les objectifs à atteindre. Un autre type de carte cogni-tive, la carte conceptuelle, relie, elle, les notions listées sous forme d’arborescence par des mots clés, ce qui oblige la per-sonne à déterminer le fonctionnement d’un concept. Par exemple, une vache, qui produit du lait, ne permet pas directe-ment la fabrication du fromage. Il faut une étape intermédiaire.

Armés de tels outils, les étudiants devraient donc disposer de moyens sup-plémentaires pour tirer le meilleur parti de leurs connaissances cette session.

Un public très nombreux a assisté, lundi dernier, à la Chaire publique de l’ÆLIÉS portant sur différents outils pour apprendrepar Pascale Guéricolas

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14le fil | le 24 septembre 2015sports

en bref

Sur une note de variétéToute une gamme de sujets attend les lec-teurs à l’intérieur des pages du nouveau Contact. On y parle de musique populaire qui, observée à travers la loupe de la science, est plus élaborée et complexe qu’on le croit. On s’interroge aussi sur la générosité des Québécois. Bonne nouvelle, celle-ci se por-terait bien ! Puis, une incursion dans l’uni-vers de la 3D permet de constater à quel point cette technologie est à deux doigts de se frayer une place dans tous les aspects de notre quotidien. Le futur, c’est aujourd’hui ! Ce numéro propose aussi une rencontre inoubliable avec la diplômée d’exception et Innue engagée Jeanne d’Arc Vollant. Quel parcours de vie ! Enfin, pour bien marquer la rentrée, un spécialiste de l’enseignement et de l’apprentissage relève cinq facteurs clés qui favorisent un passage réussi au secondaire.

Publié par la Direction des communications, Contact paraît deux fois par année à l’inten-tion des diplômés et des sympathisants de l’Université.

contact.ulaval.ca

Résidents de Lévis membres de la communauté universitaireLe 21 septembre dernier, l’Université a pro-cédé à la modification en bloc, dans sa base de données, des adresses postales de tous ses employés, étudiants, diplômés et retrai-tés visés par le projet d’uniformisation des adresses de la Ville de Lévis.

Cette action, initiée en collaboration avec la Ville de Lévis, permet à l’Université de s’assurer de l’exactitude des données per-sonnelles de ses membres, et ce, en confor-mité avec la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels. Ainsi, les personnes dont l’adresse postale a été modi-fiée dans le cadre du projet de la Ville de Lévis n’ont pas à aviser les différentes unités administratives de l’Université de ce changement.

Colosse de 6 pieds 4 pouces, Charles Vaillancourt passe difficilement ina-perçu sur le terrain. Celui qui entame sa quatrième saison au sein du Rouge et Or fait partie des joueurs vedettes à surveiller. Le Bureau de recrutement de la Ligue canadienne de football l’a d’ailleurs classé meilleur espoir québé-cois en vue du repêchage 2016. Il trône également sur le palmarès du site spé-cialisé Canadian Football Chat, qui vient de l’élire meilleur joueur de foot-ball universitaire au pays. « J’ai appris la nouvelle par Facebook. Je ne m’y atten-dais pas du tout, admet-il. C’est très, très motivant. Ça démontre que les efforts peuvent donner des résultats. »

Ce succès, Charles Vaillancourt ne l’a pas volé. Déterminé, le jeune homme de 23 ans a multiplié les sacrifices pour se rendre là où il est. Le premier a été de quitter sa région natale, l’Estrie, pour rallier les rangs du Rouge et Or. Figurant parmi les joueurs collégiaux les plus en vue à l’issue de la saison 2011, il a choisi cette équipe pour la qualité de son pro-gramme. Ses premiers matchs, il n’est pas prêt de les oublier. « J’arrivais du Collège Champlain de Lennoxville, où le football est beaucoup moins popu-laire. À Québec, les foules se déplacent pour venir encourager le Rouge et Or. Le programme est très médiatisé et il y a énormément de pression, de

l’intérieur comme de l’extérieur », fait-il remarquer.

Dès son arrivée, Charles Vaillancourt a été à la hauteur des attentes, alors qu’il a aidé son équipe à remporter la coupe Vanier. Cet événement, qui figure parmi ses plus beaux souvenirs en carrière, lui a valu d’être nommé recrue de l’année lors du gala du Mérite sportif Rouge et Or. Il a aussi été choisi à trois reprises sur l’équipe d’étoiles de la ligue de football universitaire du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). Du côté de Sport interuniver-sitaire canadien (SIC), il a fait partie de la première équipe d’étoiles offensive (2013 et 2014) et de la deuxième équipe d’étoiles offensive (2012).

Il amorce ainsi cette nouvelle saison avec une solide expérience, qu’il entend mettre à profit pour le bien de son équipe. « Que je le veuille ou non, j’ai plus de responsabilités (en tant que vétéran). Je dois préparer les recrues au football universitaire, leur montrer la culture de l’Université Laval et du Rouge et Or. Cela demande du leader-ship et du caractère, qui me rapporte-ront des bénéfices non seulement dans le monde du football, mais aussi dans mon futur travail », dit-il.

L’athlète, qui étudie au baccalauréat en administration des affaires, investit énor-mément d’efforts sur les bancs d’école. Son but est de développer une expertise qui lui permettra de se consacrer à l’en-treprise familiale dans le secteur de l’hor-ticulture. Il compte réaliser ce projet à plus ou moins long terme. Qu’arrivera-t-il s’il est repêché par la Ligue cana-dienne de football ? « J’ai la chance d’avoir des parents qui me soutiennent beaucoup. Ils ont hâte que je prenne leur relève, mais ils m’encouragent à vivre ma passion. Le jour où je serai prêt à entrer au service de la compagnie, ils m’accueil-leront à bras ouverts. »

D’ici là, le jeune homme se concentre sur son prochain objectif : remporter la coupe Vanier 2015.

Charles Vaillancourt trône sur le palmarès du site spécialisé Canadian Football Chat, qui vient de l’élire meilleur joueur de football universitaire au Canada

Du cœur au ventreJoueur de ligne offensive pour le club de football Rouge et Or, Charles Vaillancourt peut aspirer aux plus hauts sommetspar Matthieu Dessureault

Le footballeur Charles Vaillancourt, qui porte le numéro 67 (au centre de la photo), en est à sa quatrième année au sein du Rouge et Or, ce qui fait de lui l’un des vétérans de l’équipe. photos Dorothée Harvey

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15le fil | le 24 septembre 2015

en bref

Soccer : l’Université Concordia en visite Les Stingers de Concordia seront de passage au PEPS ce dimanche afin d’y affronter nos équipes de soccer. La formation masculine du Rouge et Or sera sur le terrain à compter de 13 h. Ce match sera suivi de celui des femmes à 15 h. L’équipe des hommes est toujours en quête d’un premier gain cette saison, tandis que la troupe féminine entraînée par Helder Duarte trône au sommet du classement grâce à une fiche de trois victoires et d’un match nul. Il est à noter que, pour une deuxième année, les filles revêtiront l’uniforme rose afin de sen-sibiliser les gens à la cause du cancer du sein. photo Stéphane Gaudreau

Pour plus de détails sur cette campagne de sensibilisation, visitez la page Facebook du Rouge et Or ou encore le site rougeetor.ulaval.ca.

Samedi 26 septembreFootball | Saint-Francis-XavierStade TELUS-Université Laval | 19 h

Dimanche 27 septembreSoccer masculin | ConcordiaPEPS terrain 6 | 13 hSoccer féminin | ConcordiaPEPS terrain 6 | 15 h

Vendredi 2 octobreVolleyball féminin (hors concours) | BrockPEPS | 18 hSoccer féminin | SherbrookePEPS terrain 6 | 18 hVolleyball masculin (hors concours) | WaterlooPEPS | 19 h 30Soccer masculin | SherbrookePEPS terrain 6 | 20 h

Samedi 3 octobreVolleyball féminin (hors concours) | BrockPEPS | 18 hVolleyball masculin (hors concours) | WaterlooPEPS | 19 h 30

Dimanche 4 octobreFootball | ConcordiaStade TELUS-Université Laval | 13 h

Campus dynamique

C’est le retour de l’équipe de football au stade TELUS-Université Laval pour un autre match en soirée, ce samedi dès 19 h. Le Rouge et Or affrontera les X-Men de l’Université Saint-Francis-Xavier. La formation de l’Université Laval occupe le premier rang au Québec grâce à trois victoires en autant de matchs. photo Mathieu Bélanger

S’entraîner en groupe repré-sente une source de motiva-tion importante pour plu-sieurs personnes. En effet, si une routine d’exercices n’est pas déjà intégrée dans le quotidien, le fait de partici-per à une activité de groupe peut faciliter l’autodisci-pline. C’est aussi une façon d’avoir un entraînement plus structuré, avec un entraîneur qui encourage au dépasse-ment. Les activités de condi-tionnement physique sur musique (CPM) ont aussi l’avantage de briser la rou-tine puisque le contenu du

cours et la musique peuvent varier d’une fois à l’autre.

Comme c’est le cas à chaque rentrée, le CPM connaît énormément de succès. « Notre plus grande force est d’offrir aux étudiants et aux étudiantes la possibilité de s’entraîner au moment de leur choix, confie Hélène Bouffard, coordonnatrice d’opérations au PEPS. Nos installations sont accessibles, plusieurs plages horaires sont offertes et nous restons à l’af-fût des nouveautés. »

La formule des séances à la pièce offre le choix au

participant de prendre un ou plusieurs cours durant la semaine. Ainsi, chacun a la possibilité de faire varier le type de cours selon ses goûts et son horaire hebdomadaire. Cette formule est idéale pour ceux dont l’horaire de travail ou d’études varie d’une se -maine à l’autre. Ces séances sont payables sur place et les billets se vendent une se -maine à l’avance. Pour obte-nir une place, il suffit de vous présenter au PEPS à la fin du cours qui vous intéresse et d’acheter votre billet pour la semaine suivante.

Que l’on opte pour le cours ou la séance libre, il est possible de s’initier à un grand nombre de styles différents d’entraînement au PEPS : Tabata, cardio abdos, cardio boxe, cardio mix, cardio tonus, cardio militaire, circuit abdos, duo step-intervalles, Piloxing, step, Muscumax, Zumba et Zumba step. N’hésitez donc pas à essayer de nouveaux types d’entraînement !

Pour en savoir plus, con-sultez l’horaire du CPM dans la section « Program-mation/activités libres » du site peps.ulaval.ca ou téléchargez l’application mobile sur vos téléphones intelligents (Google Play et App. Store).

La musique, c’est entraînant !Les activités de conditionnement physique sur musique offertes par le PEPS ont de plus en plus la cote auprès de la communautaire universitairepar Andréane Girard

Une grande variété de cours de conditionnement physique sur musique est offerte chaque session au PEPS, incluant le Piloxing. photo PEPS

«Notre plus grande force est d’offrir aux étudiants et aux étudiantes la possibilité de s’entraîner au moment de leur choix

sports

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16le fil | le 24 septembre 2015

Les avantages du mentorat professionnel

Chapeauté par le Service de placement de l’Univer-sité Laval, le programme Mentor permet aux finis-sants du 1er cycle et aux étudiants des 2e et 3e cycles d’être jumelés à un profes-sionnel d’expérience dans le domaine de leur choix. Plus de 150 professionnels, qui proviennent de secteurs aussi variés que la culture, la finance et la santé, parti-cipent présentement au programme. Trois séances d’information auront bien-tôt lieu pour mieux vous faire connaître tous les bénéfices que vous pouvez tirer d’un mentorat profes-sionnel. Inscrivez-vous dès maintenant à l’une de ces séances.

Jeudi 24 septembre, au pavillon Charles-De Koninck, mardi 29 septembre, au pavillon Adrien-Pouliot, mercredi 7 octobre, au pavillon Palasis-Prince. Toutes les séances débutent à 11 h 30. Pour vous inscrire : spla.ulaval.ca/etudiants/conferences/detail?id_tc=140.

Géopolitique des régimes arabes

En 1952, le coup d’État mené en Égypte a renversé la monarchie et a mis un terme à l’occupation bri-tannique qui datait de 1882. Il a également donné nais-sance au modèle « nassé-rien » de bourgeoisie d’État, dans lequel l’armée s’em-pare du pouvoir et prétend à la libération de la Pales-tine, à la réalisation de l’unité arabe et à la prise en charge du développement économique de la nation arabe. À la suite de ce coup d’État, plusieurs pays ont souhaité imiter ce modèle. C’est, entre autres, ce que vous expliquera Soheil Kash, professeur à la Fa -culté de philosophie, lors d’une communication pré-sentée dans le cadre du cycle de conférences « Le printemps arabe : hier, aujourd’hui, demain » or -ganisé par le Groupe de recherche en éthique médi-cale et environnementale.

Jeudi 24 septembre, à 19 h, au local 413 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.

Viva Brasil !

Les amateurs de musique sud-américaine ne voudront pas manquer le deuxième concert de la Série des diplômés rassemblant le saxophoniste Alain Baril, le guitariste et chanteur Juan Cruz et le percussionniste Steve Hamel. Alain Baril, aussi clarinettiste, est natif de la ville de Québec et est membre de plusieurs en -sembles. Juan Cruz, origi-naire d’Argentine, est un artiste polyvalent qui excelle tout autant en jazz, en funk, en reggae, en chanson fran-çaise qu’en musique afro-cubaine, sénégalaise ou arabo-andalouse. Steve Hamel, pour sa part, com-bine des instruments dits organiques et les textures électroniques. Leur concert intitulé Brasil ’60s souhaite rendre hommage à Tom Jobim, à Stan Getz et à João Gilberto.

Samedi 26 septembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre, mais une contri-bution volontaire serait appréciée.

Le statut juridique des mères porteuses

La division de la maternité – le don d’ovule et la maternité de substitution – bouleverse le droit familial et a longtemps donné lieu à un certain flou juridique. Heureusement, la Cour d’appel du Québec a rendu sa première décision sur la question de la maternité de substitution, mais cette décision est qualifiée par la Cour elle-même de « la moins insatisfaisante ». Selon Louise Langevin, professeure à la Faculté de droit, la solution avancée se situe plutôt dans un autre registre : elle est « la moins mauvaise ». La professeure expliquera sa position dans une conférence intitulée « Maternité de substitution : exploitation ou négocia-tion ? », présentée dans le cadre des Midis-recherche de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, savoirs et sociétés.

Mardi 29 septembre, à 12 h, au local 1475 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

Apprenez à jongler

Vous cherchez une activité originale pour occuper vos loisirs ? Pourquoi ne pas essayer la jonglerie ? De -puis maintenant cinq ans, l’Association de jonglerie de l’Université Laval propose des séances gratuites ouver-tes à tous. L’ambiance y est propice à l’entraide et à la socialisation. Au moins une personne sur place est tou-jours disposée à enseigner la technique de base à un débutant ou à montrer un nouveau truc à un initié. De nombreux anneaux, balles, quilles, diabolos et autres accessoires sont dis-ponibles pour votre entraî-nement. Et souvenez-vous que, contrairement à ce que plusieurs pensent, apprendre à jongler avec trois balles est à la portée de tous !

Tous les mardis, de 19 h à 21 h, au local 2504 du pavillon Adrien-Pouliot. Pour information : facebook.com/groups/193029820774424

L’enjeu des hydrocarbures

Le collectif Oser douter et le mouvement Pour un élan global, en collaboration avec le Département d’an-thropologie, vous invitent à cinq conférences publiques entre le 23 septembre et le 11 novembre. La deuxième de ces conférences réunira le psychologue et homme politique Camil Bouchard et le metteur en scène Dominic Champagne. Elle portera sur le thème « Élec-tions et climat ». L’objectif de ces conférences est de sensibiliser la population aux répercussions de l’éco-nomie pétrolière ainsi qu’à l’importance de protéger l’environnement et de développer une économie prospère, durable et soli-daire basée sur une résis-tance à l’invasion des hydro carbures.

Mercredi 30 septembre, à 19 h, au Musée de la civilisation. Entrée libre. Pour info : ant.ulaval.ca/ ?pid=36&e=1174

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Safari d’observation de l’orignal

Vous aimeriez en savoir plus sur le plus grand cervidé de la planète ? La forêt Montmorency vous propose de partir à sa rencontre lors d’un safari d’observation. En compagnie de Pierre Vaillancourt, guide naturaliste d’expérience, vous pourrez parcourir l’habitat naturel de l’orignal et étudier l’animal en période de rut. Le safari comprend une randonnée en forêt pendant laquelle votre guide vous initiera aux particularités de l’orignal et aux signes de sa présence (traces, grattages, marquages et souilles) ainsi qu’à une période d’affût dans un mirador, d’une durée minimale d’une heure, pour l’appel et l’observation de ce cervidé. Grâce à ce safari, la biologie et l’écologie du roi des bois n’auront plus de secrets pour vous ! photo forêt Montmorency

Les vendredis, samedis et dimanches jusqu’au 1er novembre. Deux départs ont lieu chaque jour. Le premier safari, de 6 h à 10 h, s’adresse aux initiés. Le second, de 15 h à 19 h, est davantage destiné au grand public. Réservez votre place dès maintenant au 418 656-2034. Pour plus d’information : foretmontmorency.ca/fr/activites/autres-activites/ safari-d-observation-de-l-orignal/

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

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au fil de la semaine