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Volume 51, numéro 3 10 septembre 2015 De la tablette électronique à la montre tactile, du téléphone intelligent aux objets connectés, en passant par le Web et les médias sociaux, la révolution du numérique ne cesse de nous surprendre. p8-9 Numérique = révolution La force du petit p3 Méduse : 20 ans déjà ! p11

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 10 septembre 2015

Volume 51, numéro 310 septembre 2015

De la tablette électronique à la montre tactile, du téléphone intelligent aux objets connectés, en passant par le Web et les médias sociaux, la révolution du numérique ne cesse de nous surprendre. p8-9

Numérique = révolution

La force du petit p3 Méduse : 20 ans déjà ! p11

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2le fi l | le 10 septembre 2015

en bref

Concours CogitoEn 2011, afi n de contribuer à la diffusion de la recherche et de la création étudiantes, l’ÆLIÉS a lancé Cogito, un concours de vul­garisation visant à mettre en valeur les tra­vaux et le savoir­faire des étudiants des cycles supérieurs. En 2015, pour une cinquième année consécutive, le concours est de retour. Quinze étudiants­chercheurs et étudiants­créateurs seront appelés à communiquer leur passion pour leur projet d’études lors d’une série d’émissions télévisées produites par l’ÆLIÉS et diffusées sur les ondes de Canal Savoir. Les étudiants intéressés sont donc invités à soumettre leur candidature avant le 16 octobre 2015. Les auditions auront lieu dans la semaine du 9 novembre et le tournage des émissions s’effectuera entre le 23 novembre et le 18 décembre.

Pour connaître tous les détails du concours, visitez aelies.ulaval.ca/concours-cogito. Pour visionner les émissions de l’an dernier, rendez-vous sur youtube.com/user/ChairePublique/videos

Séminaire de la CEFANAyant pour mission de susciter des échanges variés entre des chercheurs d’horizons divers, la Chaire pour le développement de la re ­cherche sur la culture d’expression française en Amérique du Nord (CEFAN) promeut l’interdisciplinarité par un décloisonnement des disciplines. Cet automne, la CEFAN vous invite à participer aux activités de son sémi­naire Usages publics du passé dans les fran-cophonies nord-américaines. Sous la res­ponsabilité du professeur Martin Pâquet, du Département des sciences historiques, ce séminaire prend la forme d’une série de conférences, ouvertes à tous, réunissant prati­ciens, artistes, universitaires et spécialistes de la culture qui partageront leurs expériences et leurs réfl exions sur diverses questions liées aux processus de création­production. Les deux premières conférences seront présentées cette semaine. Le professeur Joseph Yvon Thériault, du Département de sociologie de l’UQAM, offrira un exposé intitulé « Qu’est­ce que la (les) francophonie(s) ? Regard sociolo­gique », alors qu’Étienne Rivard, profession­nel de recherche au CIEQ de l’Université Laval, prononcera la communication « Spectre francophone : néo­géographie des lieux communs ».

Les conférences se tiendront, chaque semaine, de 13 h à 15 h30, au local 1A du pavillon Charles-De Koninck. Pour con-naître le sujet des prochaines conférences : www.cefan.ulaval.ca/fi leadmin/cefan/fi chiers/formation/Programme_CEFAN_2015__3_.pdf

Toutes les conférences de ce séminaire seront webdiffusées sur le site Radio jeunesse des Amériques : francophoniedesameriques.com/radio

fi nances

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefi l.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fi [email protected] au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure,directeur des communicationsRédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon LaroseCollaborateurs : Pascale Guéricolas, Andréane Girard, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Tommy Genest, Thierry Mellon, Anne-Marie PeltierRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc,Service de reprographie de l’Université LavalImpression : TC Imprimeries Transcontinental,Québec (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Pour s’enrichir, nombreux sont ceux et celles qui, grâce aux récentes innovations technologiques, achètent et vendent eux­mêmes des titres boursiers par l’entremise d’une plateforme de place­ment sur Internet. Si la plu­part se comportent de ma ­nière assez rationnelle, gar­dant la tête relativement froide durant et en dehors de ce type d’activités, d’autres ont du mal à conserver une saine distance psychologique. Pour ces derniers, faire des transactions à la Bourse re ­présente une activité émo­tionnelle qui peut devenir spéculative et conduire à un comportement pathologique.

Ces observations sont tirées du rapport d’une enquête exploratoire récente menée conjointement par le profes­seur Philippe Grégoire, du Département de finance, assurance et immobilier, et Isabelle Giroux, Christian Jacques et Mélanie Dixon, respectivement professeure, professionnel de recherche et doctorante à l ’École de psychologie.

« Notre échantillon n’est constitué que de 100 per son­nes, précise Philippe Grégoire. Il reste qu’il s’agit d’une pre­mière étude du genre, une étude dans laquelle des chercheurs se penchent direc­tement sur les négociants

boursiers pouvant démontrer des comportements irration­nels s’apparentant à du jeu compulsif. » Selon lui, pour certains, faire des transac­tions en ligne peut devenir un jeu de hasard qui comporte les mêmes risques de jeu com­pulsif que les jeux de hasard classiques, comme le casino ou les billets de loterie. Un des buts du projet de re cherche est d’outiller les psychologues qui reçoivent des patients aux prises avec un problème de jeu relié à la Bourse.

Les chercheurs ont utilisé l’Indice canadien du jeu excessif qu’ils ont adapté à leurs besoins. Neuf questions ont été posées, par téléphone, aux participants. La moitié des répondants a été recrutée au moyen d’une annonce dans l’hebdomadaire Les Affaires. L’autre moitié était const i tuée d ’é tud iants de l’Université Laval. En moyenne, les répondants effectuaient cinq transactions boursières chaque mois. Chez les répondants à risque élevé, le chiffre grimpait à dix.

Une moitié des participants à l’enquête ont déclaré ne pas avoir eu de problème associé à leurs activités boursières au cours des 12 derniers mois. Un autre tiers constituait le groupe à risque faible. Treize autres personnes constituaient le groupe à

risque modéré. Enfi n, seule­ment deux personnes for­maient le groupe à risque élevé. «Em prunter de l’argent pour effectuer une transac­tion à la Bourse en ligne dans le but de couvrir des pertes est un comportement excessif associé au groupe à risque élevé, souligne le professeur Grégoire. Les répondants à risque élevé disent ressentir des sensations fortes lors de leurs activités boursières. Ils ressentent des frissons lors­qu’ils achètent des actions. Or, la seule chose qui devrait créer de l’excitation est la performance, dans son en ­semble, de notre portefeuille boursier. »

Selon lui, une attitude de plus en plus à risque se traduit par une vision à court terme du placement et par des tran­sactions de plus en plus spé­culatives. « Les gens, dit­il, débutent sur le marché bour­sier par des actions de grandes entreprises. Ensuite, certains passent à des catégories de produits financiers plus à risque, comme les produits dérivés, et à des transactions risquées, comme les achats sur marge et les ventes à découvert. Ils sont plus attirés par les titres valant un dollar ou moins et par les options. »

Les répondants à risque modéré et élevé sont con­scients que leurs activités

boursières peuvent affecter né gativement leur producti­vité, que ce soit aux études ou au travail. « Ça devient le pro­blème principal, affirme Philippe Grégoire. Les per­sonnes, même si elles ont quelque chose d’urgent à faire, peuvent avoir plutôt tendance à consulter les marchés boursiers ou leur portefeuille pour voir com­ment évoluent leurs pla­cements. Ces répondants étaient d’accord pour dire que, sans la Bourse, ils se ­raient plus concentrés et plus productifs. »

Comme Internet est acces­sible partout, même des indi­vidus sans problème de com­portement en lien avec la Bourse ont déclaré avoir acheté ou vendu des titres au travail ou à l’université. Le chercheur rappelle qu’en offrant la possibilité de réa liser des gains à court terme, la technologie peut favoriser le développement de comportements patholo­giques. « Cer tains se lèvent la nuit pour vérifier l’état de leur portefeuille boursier, explique­t­il. D’autres ont l’habitude, chaque matin, de vérifier l’évolution des mar­chés à l’ouverture des places boursières. Il est sûr que la technologie est en cause. Elle vient connecter l’individu à son niveau d’anxiété. »

Dernière observation : les chercheurs ont constaté que les jeux de hasard conven­tionnels comme la loterie n’intéressent pas les per­sonnes à risque de développer des problèmes à la Bourse.

Investir n’est pas un jeu de hasardUn certain pourcentage de ceux qui font des transactions à la Bourse par Internet peuvent avoir des comportements s’apparentant à du jeu compulsif par Yvon Larose

Une attitude de plus en plus à risque se traduit par des transactions de plus en plus spéculatives

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3le fi l | le 10 septembre 2015 géographie

Investir n’est pas un jeu de hasard Les montagnes qui bordent la val­lée de la rivière Jacques­Cartier portent d’étranges cicatrices, comme si un géant armé d’un gigantesque couteau s’était amusé à les taillader. Pourtant, l’un des responsables de ces balafres qui déchirent le couvert forestier pour­rait être, au contraire, de taille bien modeste, suggèrent les travaux des professeurs Martin Simard et Patrick Lajeunesse, du Dépar­tement de géographie et du Centre d’études nordiques. En effet, leur suspect, qui avait échappé aux soupçons jusqu’à présent, est la tordeuse des bourgeons de l’épinette.

Les cicatrices en question résul­tent d’un glissement qui emporte tout – le sol minéral, le sol orga ­nique et toute forme de végétation qui se trouve dessus –, ne laissant derrière que la roche mère nue. Appelées glissements pelliculaires, ces perturbations ne se limitent pas à la vallée de la Jacques­Cartier. « On en retrouve aussi sur la Côte­Nord, dans le parc national des Grands­Jardins et dans le parc national des Hautes­Gorges­de­la­Rivière­Malbaie, signale Martin Simard. Leurs dimensions sont de taille variable, mais, dans la vallée de la Jacques­Cartier, elles at ­teignent jusqu’à 500 mètres de long par 50 mètres de large. »

On savait déjà que trois ingré­dients devaient être réunis pour conduire à un tel glissement : une pente abrupte, un sol peu épais et un taux élevé d’eau dans le sol. Par contre, comme tous les sites

réunissant ces conditions ne sont pas dépouillés par des glissements, il manquait visiblement une in ­connue à l’équation. Pour la trou­ver, les professeurs Lajeunesse et Simard ont comparé les caractéris­tiques physiques et écologiques de 28 sites de la vallée de la Jacques­Cartier frappés par un glissement pelliculaire à celles de 50 sites témoins situés à proximité.

Leurs analyses, publiées dans un récent numéro de la revue Ecosystems, confi rment le rôle de la pente et du sol dans le risque de glissement, mais un nouveau sus­pect a fait son apparition : l’inten­sité des dommages causés par la tordeuse des bourgeons de l’épi­nette. « La tordeuse tue de 60 % à 100 % des arbres dans les peuple­ments qu’elle attaque, rappelle le professeur Simard. Quant aux arbres qui survivent, ils perdent jusqu’à 75 % de leurs radicelles. Le résultat dans les deux cas est que le réseau de minuscules racines qui assure la stabilité du sol est en bonne partie détruit après le pas­sage de la tordeuse. Une fonte prin­tanière abondante ou d’impor­tantes précipitations font le reste du travail dans les sites où le sol est mince et la pente prononcée. D’ail­leurs, la plupart des glissements que nous avons étudiés sont surve­nus en 1996, l’année du fa meux déluge du Saguenay. »

On mesure encore mal toute l’ampleur des perturbations natu­relles entraînées par la tordeuse, estime le chercheur. « La dernière grande épidémie, qui a eu lieu entre

1967 et 1988, a touché le tiers de la superfi cie des forêts du Québec. En Amérique du Nord, peu d’espèces ont un effet aussi grand sur les forêts. Comme une épidémie dure entre 30 et 40 ans, un chercheur n’en voit passer qu’une seule pen­dant toute sa carrière. Depuis 2006, une nouvelle épidémie se dessine sur la Côte­Nord et, avec des chercheurs du Service cana­dien des forêts, nous sommes sur le terrain pour en suivre l’évolution et pour mieux comprendre toutes les perturbations écologiques qu’elle engendre. »

Des chercheurs démontrent comment la tordeuse des bourgeons de l’épinette provoque indirectement de spectaculaires glissements dans les montagnes du Québecpar Jean Hamann

Balafrées par la tordeuse

Les glissements pelliculaires emportent le sol minéral, le sol organique et toute la végétation qui y pousse, ne laissant que la roche mère nue. photo Sébastien Baillargeon

Le risque de glissement serait lié à l’intensité des dommages causés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette dans un peuplement forestier.photo Martin Simard

Les glissements étudiés par les chercheurs atteignent jusqu’à 500 mètres de long par 50 mètres de large. photo Étienne Dagenais

Le réseau de minuscules racines qui assure la stabilité du sol est en bonne partie détruit après le passage de la tordeuse

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4le fil | le 10 septembre 2015société

Dans les universités d’Haïti et d’Afrique francophone, beaucoup d’étudiants, de professeurs et de chercheurs n’ont pas libre accès aux publications scientifiques dif­fusées sur Internet. Pourquoi ? Entre autres, parce que les diri­geants universitaires ne sont pas toujours conscients de l’impor­tance stratégique d’Internet pour l’accès à la science et à l’avance­ment des connaissances. C’est l ’une des raisons que donne Florence Piron, professeure au Dépar tement d’information et de communication, pour expliquer cette situation déplorable. « À l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal, où j’ai enseigné, je connais même un professeur qui a payé les frais d’Internet pour que sa classe soit branchée », rapporte Florence Piron, responsable de ce colloque ayant pour thème « Ouvrir la science pour mieux la partager, du nord au sud de la Franco­phonie », qui aura lieu le vendredi 11 septembre, de 8 h 30 à 16 h, au Musée de la civilisation. Il sera suivi du lancement de diverses publications des Éditions science et bien commun ainsi que d’un grand spectacle de danse intitulé Ouvrir la danse pour mieux la par-tager, un titre qui s’inscrit en droite ligne dans le thème de ce colloque gratuit et ouvert à tous.

Au programme figurent principale­ment des conférences touchant la science ouverte, l’une des actions prioritaires de l’Association science et bien commun, dont Florence Piron est la présidente. À quoi pour­rait ressembler cette science inclu­sive qui aspire à l’universalisme ? Quels sont les obstacles à dépasser et les potentialités à explorer ? Ce sont ces questions dont discuteront une dizaine de chercheurs prove­nant d’Afrique, d’Haïti et du Québec. Ils proposeront leurs réflexions et témoignages, entre autres, sur le libre­accès à la science et à ses diffé­rentes modalités, sur la science ouverte comme outil de développe­ment durable et sur les obstacles aux pratiques scientifiques ouvertes.

« La science ouverte, c’est une autre façon de pratiquer la science et de la faire cir culer librement, sou­ligne Florence Piron, anthropo­logue et philosophe de formation. C’est aussi une science qui donne universellement accès à ses textes et à ses données de recherche dans tous les pays du monde, sans bar­rière financière, et qui favorise leur réutilisation au service du bien commun. Il faut préciser que la science ouverte refuse de s’enfer­mer dans une tour d’ivoire et qu’elle rejette la séparation entre les scien­tifiques et le reste de la population du pays, par exemple. »

Le colloque sera l’occasion de parler du projet SOHA (Science ouverte en Haïti et Afrique franco­phone) qui propose aux universi­taires de ces pays d’expérimenter la science ouverte pour mieux la comprendre. Ce projet a notam­ment pour but de créer un réseau in ternational d’étudiants et de chercheurs, hommes et femmes, qui pratiquent et enseignent la science ouverte.

Pour information sur le colloque et le projet SOHA : projetsoha.org

L’Association science et bien commun souhaite promouvoir l’accès à la science du nord au sud de la Francophonie par Renée Larochelle

Colloque sur la science ouverte

«La science ouverte, c’est une autre façon de pratiquer la science et de la faire circuler librement

Le colloque sur le thème « Ouvrir la science pour mieux la partager, du nord au sud de la Franco phonie » aura lieu le vendredi 11 septembre, de 8 h 30 à 16 h, au Musée de la civilisation.

La science ouverte, c’est aussi « une science qui donne universellement accès à ses textes et à ses données de recherche dans tous les pays du monde, sans barrière financière, et qui favorise leur réutilisation au service du bien commun », affirme Florence Piron, ici, lors d’un séjour en Afrique.

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5le fil | le 10 septembre 2015 kinésiologie

Souvent ou intensément ? Voilà une question que se posent bien des personnes sédentaires lorsqu’elles déci­dent d’entreprendre un pro­gramme d’activité physique pour se remettre en forme. Pascale Mauriège, du Dépar­tement de kinésiologie, et six chercheurs français se sont penchés sur le sujet et ils ajoutent un nouveau cha­pitre au débat dans un ré ­cent numéro des Annals of Physical and Rehabilitation Medicine. Leur conclusion ? Si l’objectif poursuivi est une amélioration de la santé, la fréquence semble plus im ­portante que l’intensité, du moins chez les femmes d’un certain âge qui affichent un surpoids.

Les chercheurs ont recruté 159 femmes obèses, méno­pausées et sédentaires, âgées de 50 à 65 ans, pour qui ils avaient préparé un pro­gramme d’entraînement de

16 semaines. Les partici­pantes devaient se livrer à trois séances hebdomadaires de 45 minutes de marche, dont l’intensité était mesurée à l’aide d’un cardiofréquen­cemètre. Elles ne devaient apporter aucun autre chan­gement à leurs habitudes de vie. La composition corpo­relle, la capacité aérobique et le profil lipidique de chaque participante ont été établis avant et après le programme.

Pour analyser les résultats, les chercheurs ont subdivisé les femmes en trois groupes selon leur assiduité au pro­gramme, c’est­à­dire le nombre de séances effectuées par rapport au nombre de séances prévues (faible : moins de 71 %; intermédiaire : entre 71 % et 87 %; élevée : plus de 87 %). Ils ont égale­ment formé trois groupes sur la base de l’intensité de l’ef­fort déployé pendant les séances (faible, moyenne,

élevée). Cette variable a été estimée à partir d’un calcul faisant intervenir la fréquence cardiaque pendant l’exercice et la fréquence car­diaque maximale de chaque participante.

Résultat ? Lorsque l’assi­duité est considérée, toutes les participantes ont retiré des bienfaits du programme, mais les améliorations les plus notables sont survenues dans le groupe affichant une assiduité élevée. Ces femmes ont perdu 2 kg, essentielle­ment des graisses, leur tour de taille a diminué de 4,4 cm et leur capacité aérobique a augmenté de près de 40 %. Certaines composantes de leur profil lipidique sanguin, en lien avec la santé cardio­vasculaire, ont aussi connu une embellie. En guise de comparaison, les femmes du groupe « faible assiduité » ont perdu 0,85 kg, leur tour de taille a fondu de 3 cm et leur capacité aérobique a augmenté d’environ 30 %. Par contre, les chercheurs n’ont décelé aucun effet de l’intensité de l’entraînement sur les bienfaits enregistrés par les participantes.

Cette étude apporte donc deux bonnes nouvelles. La

première, il n’est pas néces­saire de s’entraîner comme un marcheur olympique pour améliorer sa santé. Pascale Mauriège hésite tou­tefois à extrapoler les con­clusions de l’étude à d’autres groupes de personnes. « Un protocole similaire réalisé dans un gymnase du PEPS

par des femmes ménopau­sées, mais 10 ans plus jeunes et en bien meil leure santé métabolique, n’a pas donné des résultats comparables », souligne­t­elle. La seconde bonne nouvelle est que les bénéfices pour la santé appa­raissent avec aussi peu que 78 minutes de marche par

semaine chez des partici­pantes qui étaient sédentaires et modérément obèses. « Cela ne signifie pas que les effets de l’exercice sont optimaux, mais ces résultats sont très encou­rageants et ils devraient inciter toute personne sédentaire à se mettre à l’entraînement », conclut la chercheuse.

Il n’est pas nécessaire de s’entraîner à pleins gaz pour que l’exercice produise des bienfaits pour la santé par Jean Hamann

Un peu, beaucoup, intensément ?

Les bénéfices pour la santé apparaissent avec aussi peu que 78 minutes de marche par semaine

Les partici pantes devaient se livrer à trois séances hebdomadaires de 45 minutes de marche, dont l’intensité était mesurée à l’aide d’un cardiofréquencemètre.

En 16 semaines, les participantes très assidues ont perdu 2 kg, leur tour de taille a fondu de 4,4 cm et leur capacité aérobique s’est améliorée de près de 40 %.

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Sur la faille de Logan et l’activité sismique

Les discussions entourant la construction éventuelle d’un tunnel sous­fl uvial entre Québec et Lévis ramènent immanquable­ment le même argument : de tels travaux à proximité de la faille de Logan pour­raient générer de l’activité sismique. « C’est une sorte de légende ur baine. On a beaucoup de diffi culté à enlever de la tête des gens que l’activité sismique dans la région de Québec n’a rien à voir avec la faille de Logan... C’est sûr que c’est une faille, donc une zone de roche brisée, mais elle est totalement inac­tive, alors ça ne pose pas de problème pour la construction », affi rme le professeur Jacques Locat.

Sur la série de lock-out chez Québecor

Québecor a récemment décrété un lock­out dans son imprimerie de Mirabel, où sont imprimés Le Journal de Montréal et Le Devoir. La raison : les par­ties syndicales et patronales ne s’entendent pas sur un point précis du renouvel­lement des conventions collectives. Si Québec Soli daire et des syndicats dénoncent cette situation, Alain Barré, lui, défend la position de Québecor. « Il y avait des mesures radicales qui de vaient être prises. On ne peut pas reprocher à un chef d’entreprise de prendre les mesures nécessaires lorsque son modèle d’af­faires est en constante diminution. »

Sur la tenue d’un journal alimentaire

Il arrive aux nutrition­nistes de demander à leurs clients de tenir un journal alimentaire, qui sert à noter ce qu’ils mangent ainsi que l’heure et le contexte. Pour Véronique Provencher, ce moyen per­met de réaliser ce qu’on mange, mais peut créer une obsession par rapport à l’alimentation. « Le fait­on pour s’informer sur soi­même ou devient­on à la merci de cet outil ? Quand on mange uniquement avec notre tête, et non avec nos sensations physiques de faim et de satiété, ça peut avoir des effets négatifs. »

ils ont dit...

Jacques Locat, Département de géologie et de génie géologique

Le Soleil, 3 septembre

Alain Barré, Département des relations industrielles

La Presse, 2 septembre

Véronique Provencher, École de nutrition

La Presse Plus, 1er septembre

actualités UL

Dès l ’automne 2016, la Faculté de médecine den­taire aura des locaux mieux adaptés à la formation de ses futurs professionnels de la santé. Cet espace, dont le réaménagement s’amorcera l’été prochain, occupera une superficie de 1 365 mètres carrés au rez­de­chaussée du pavillon de Médecine dentaire. On y retrouvera, dans un premier temps, une salle de cours et une salle multifonctionnelle consa­crée principalement à l’en­seignement et à la tenue d ’act iv i tés facul ta ires . Modulables en fonction des besoins, celles­ci seront dotées des plus récentes technologies, dont des pro­jecteurs et un système de visioconférence.

Une seconde phase de rénovation, dont la livraison est prévue à l’été 2017, vise la création d’un laboratoire, d’un atelier technique, d’une salle de plâtre et d’une salle de simulation technique. Ces espaces comprendront tout l’équipement néces­saire à la formation des futurs dentistes, qui doivent notamment se pratiquer à

l’aide de simulateurs avant de poser leurs premiers actes opératoires dans la bouche d’un patient. Les étudiants auront également accès à un dossier­patient virtuel, ce qui contribuera à préparer leur entrée en cli­nique. « L’idée, c’est de leur offrir un environnement d’apprentissage qui soit le plus près possible de la réalité pro fessionnelle », résume la doyenne de la Faculté de médecine den­taire, Cathia Bergeron, qui travaille sur ce projet depuis plus d’un an. Pour elle, c’est un grand rêve qui se réalise. « Ce centre nous permettra de de meurer à l’avant­garde de la profession et de pro­mouvoir la vision d’excel­lence qui nous anime. »

Il est prévu que les nou­veaux lo caux s’harmonise­ront avec le bâtiment actuel, tout en se distinguant par une architecture contempo­raine. Les esquisses du projet ont été présentées la semaine dernière à la communauté facultaire. Des représentants de la haute direction de l’Université étaient aussi présents.

On peut le dire, ce projet est ac cueilli favorable­ment par les principaux concernés. « Wow ! C’est tellement beau ! Ça va as ­surément augmenter la qualité de la formation », s’est exclamée l’étudiante Marie­Pier Blanchette en voyant les esquisses. Sa collègue Marilyne Boulé apprécie particulièrement la présence de nombreuses fe nêtres qui laissent passer la lumière, créant un milieu de vie stimulant. « Il n’est pas rare que l’on passe plus de 12 heures par jour à l’école. Avec ces nou­veaux locaux, ce sera encore plus motivant de venir travailler. »

Le centre profi tera égale­ment aux professionnels de la médecine dentaire, qui pourront y suivre des formations pratiques, ainsi qu’aux professeurs et au pe r sonne l t e chn ique . « Nous avons la chance d’avoir à la Faculté de médecine dentaire plu­sieurs jeunes enseignants dynamiques qui ont plein d’idées, qui veulent faire les choses autrement. Ce projet permettra d’exploi­ter ce potentiel et d’aller vers une pédagogie plus active et collaborative. Il ouvre aussi la voie à de nouvel les poss ib i l i tés informatiques et techno­logiques », se réjouit la Dre Bergeron.

Un pavillon amélioréLa Faculté de médecine dentaire se dote d’un nouvel espace d’enseignement préclinique qui fera le bonheur des étudiants comme des professeurspar Matthieu Dessureault

Cet espace, dont le réaménagement s’amorcera l’été prochain, occupera une superfi cie de 1 365 mètres carrés au rez-de-chaussée du pavillon de Médecine dentaire

Les esquisses du projet ont été présentées la semaine dernière à la communauté facultaire et à des représentants de la haute direction de l’Université. illustration Groupe A

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Q3 linguistique

Bonne nouvelle pour la presse écrite et, du même coup, pour le lectorat : la qua ­lité linguistique des articles publiés dans les quotidiens québécois francophones au ­rait connu une nette amélio­ration entre 2001 et 2015. C’est ce que conclut une équipe de chercheurs de l’Université ayant mené une étude pour le compte du Conseil supérieur de la langue française. L’étude, qui a été rendue publique récemment, montre, en effet, une baisse significative du nombre de fautes par rapport à une recherche similaire effectuée en 2001 pour le même orga­nisme. Le bilan se serait ainsi amélioré de 48 % en moins de 15 ans, si on fait abstraction des signes de ponctuation, dont l’utilisation est moins maîtrisée, selon les auteurs.

« Ces résultats viennent à l’encontre de l’opinion gé ­nérale selon laquelle la qua­lité du français écrit dans les journaux diminue », souligne le linguiste Éric Kavanagh, professeur à l’École de de ­sign et l’un des auteurs du do cument, avec Caroline Marcoux, chargée d’enseigne­ment à l’École de langues, Renée­Lise Roy, linguiste et responsable de formation pratique à l’École de langues, et Isabelle Paré, professeure au Département de langues, linguistique et traduction.

Aux fins de l’Étude sur la qualité de la langue dans six quotidiens québécois publiés

de 2010 à 2013, 144 articles (24 par journal) fi gurant à la une du Devoir, de La Presse, du Soleil , du Journal de Québec, du Nouvelliste et du Journal de Montréal ont été scrutés à la loupe. D’une lon­gueur moyenne de 717 mots, les articles comportaient en moyenne 8 fautes. On comp­tait en moyenne 96 mots entre ces fautes. « Pour me surer la progression ou la diminution des écarts linguistiques, nous avons analysé le nombre de mots qu’on pouvait lire avant de rencontrer une faute, indique Éric Kavanagh. C’est un bon indicateur pour me ­surer la performance lin­guistique. Com parativement à l’étude de 2001 où il fallait lire 63 mots avant de trouver une faute, le nombre est de 112 mots en 2015. »

Comme il est souligné plus haut, c’est surtout sur le plan de la ponctuation que le bât blesse. En témoigne la hausse du pourcentage de fautes dans cette catégorie, qui est passé de 15 % à 35 % entre 2001 et 2015. « L’emploi de la virgule pose un problème, constate Éric Kavanagh. Il faut dire que son utilisation est relativement complexe. On se pose la question : les correcteurs informatiques seraient­ils limités dans leurs capacités de bien traiter l’uti­lisation de ce signe de ponc­tuation ? » Quant aux autres fautes inventoriées, elles concernent le vocabulaire (21 %) et la syntaxe (13 %).

Par ailleurs, plus de 85 % des articles du corpus comp­taient 4 fautes ou plus, et aucun article n’affi chait un sans­faute. Cette dernière statistique illustre à quel point il est difficile de pro­duire des textes dépourvus de fautes, rappelle Éric Kavanagh. En effet, il ne suf­fi t pas de maîtriser la langue, les divers codes et le style, il faut aussi resserrer le pro­cessus éditorial et s’assurer d’une relecture attentive des articles. Parmi les quotidiens à l’étude, y en aurait­il un qui se distinguerait par la qualité de la langue ? Oui, il existe certaines différen­ces, affi rme le linguiste, sans vouloir entrer dans les dé ­tails et citer expressément des noms.

Pour en savoir davantage, consultez la section « Études » de la Bibliothèque virtuelle du site cslf.gouv.qc.ca.

Aux fi ns de l’étude, 144 articles (24 par journal) fi gurant à la une du Devoir, de La Presse, du Soleil, du Journal de Québec, du Nouvelliste et du Journal de Montréal ont été scrutés à la loupe

La qualité linguistique des quotidiens québécois francophones se serait améliorée entre 2001 et 2015, selon une étude rendue publique par le Conseil supérieur de la langue française par Renée Larochelle

Le français à la une

L’arrivée tonitruante du milliardaire Donald Trump dans la campagne élec­torale américaine en juin en a surpris plus d’un, lui a qui a traité les immi­grants mexicains de violeurs et de voleurs. Bien des choses peuvent changer d’ici les primaires améri­caines en février prochain, mais il reste que l’engouement autour de sa candidature intrigue. L’analyse du phénomène avec Jonathan Paquin, professeur en science politique spécia­lisé en politique américaine.

Q Quel effet peut avoir, sur la campagne, le ralliement de Donald Trump au Parti républicain, lui qui s’engage à appuyer le candidat victorieux des primaires ?R Avec un appui de 25 % à 30 % parmi les électeurs du Parti républicain, Donald Trump dispose d’une lon­gueur d’avance sur Jeb Bush, Scott Walker et les autres aspirants. Il fait donc le pari qu’il sera le prochain can­didat républicain. Une chose est sûre, après avoir fait tellement de suren­chères tout au long de la campagne menant aux primaires, il lui sera très diffi cile de se recentrer sur l’axe poli­tique américain et d’obtenir l’appui des électeurs au centre de l’échiquier politique, autrement dit les liberal Republicans et les conservative Democrats. De plus, après un tel en ­gagement, il ne peut plus brandir la menace de se présenter comme candi­dat indépendant, ce qui faisait peur à l’establishment républicain, étant donné le risque de division du vote, comme lors de la candidature de Ross Perot en 1992 qui avait favorisé l’élec­tion de Bill Clinton à la présidence. Même si, dans les semaines à venir, les autres candidats tirent à boulets rouges sur Trump, il reste qu’il a amené la majorité des candidats républicains à adopter des positions beaucoup plus à droite. Ils se sont donc radicalisés sur des thèmes comme l’immigration, et le recentrage sera difficile. Cette surenchère va nuire au candidat ou à la candidate du Parti républicain lors des élections présidentielles contre les démocrates, car ce genre de scrutin se gagne au centre.

sur Donald TrumpQ Comment expliquer l’incroyable popularité de ce candidat hors norme ? R Donald Trump est capable de séduire plu­sieurs groupes au sein des républicains et sa personnalité fl amboyante attire les médias. Il répète souvent le même message de deux, de trois, voire de quatre, manières différentes, avec des formules très courtes, très fortes, sachant que les journalistes vont choisir un extrait de quelques secondes. Ses positions absolument non nuancées correspondent aux attentes de nombreux Américains. J’ai l’impression que cet homme autorise une séance de défoulement collectif. Beaucoup de républicains ont accumulé des frustra­tions en raison des politiques mises de l’avant par le président Obama depuis 2009, que ce soit celle sur la normalisation du statut des immigrants illégaux ou encore celle sur la réforme de la santé. Or, tout à coup, quelqu’un vient dire tout haut ce que plusieurs pensent tout bas et ça, ça plaît à certains. Donald Trump a aussi une réputation de bon gestion­naire, même s’il a déjà fait faillite dans les années 90. D’ailleurs, les gens le connaissent surtout grâce au succès de son émission de télévision The Apprentice. Un autre élément joue également en sa faveur : ce milliardaire est fortuné et n’a donc pas besoin de l’argent des grandes entreprises américaines. Son message, c’est le sien. Cela plaît à ceux qui se méfi ent des grandes compagnies et des poli­ticiens de Washington à la recherche de financement. Toutefois, je ne sais pas si ce phénomène de popularité va durer ou s’es­souffler. On observe, dans les sondages, qu’une majorité de républicains pensent que Donald Trump ne dispose pas des qualités requises pour être président des États­Unis, contrairement aux autres candidats.

Q Un tel candidat pourrait-il avoir du succès dans une campagne électorale au Canada ?R Il ne faut pas sous­estimer le racisme, les sentiments anti­immigration et le populisme au Canada. Cela dit, il serait plus difficile pour un candidat semblable de faire sa place dans notre système. D’abord, les Canadiens ont moins de méfiance que les Américains envers les dirigeants et le gouvernement fé ­déral. En effet, au Canada, le discours anti­establishment est moins fort qu’aux États­Unis. Ensuite, les processus politiques dif­fèrent. On ne peut pas décider du jour au lendemain de se présenter comme premier ministre du Canada. Il faut d’abord militer au sein de partis établis et devenir chef d’un parti. Aux États­Unis, c’est différent. Rappelez­vous le cas de Barack Obama, passé de simple sénateur dans l’État de l’Illinois en 2004 à président des États­Unis quatre ans plus tard, après avoir siégé deux ans et demi comme sénateur à Washington. Il y a un autre élé­ment qui distingue notre pays de la situation américaine : les gens très riches ont moins bonne presse ici. Finale ment, si une élection présidentielle se gagne au centre, le centre au Canada est plus à gauche qu’aux États­Unis. Même si le Parti conservateur est au pouvoir depuis janvier 2006, il a souvent été minori­taire et, aux élections de 2011, une majorité d’ électeurs canadiens, soit 60 %, ont voté pour des partis « progressistes » (Nouveau Parti démocratique, Parti libéral, Bloc québé­cois et Parti vert).

Propos recueillis par Pascale Guéricolas.

Jonathan Paquin

Un pavillon amélioré

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Du micro­ordinateur à la montre tactile et connectée, du téléphone intelligent à la tablette électronique, sans oublier Internet, ce réseau informatique mondial qui donne accès, entre autres, aux site de réseautage social tels que Facebook et Twitter, les appli­cations technologiques futuristes dites « numériques » envahissent nos vies. Et les transforment.

« Avec le 21e siècle, nous sommes vraiment entrés dans l’ère du numérique », affirme Paul Fortier, directeur de l’Institut technolo­gies de l’information et sociétés (ITIS). Selon lui, ce phénomène de société consti­tue un sujet vaste et d’actualité. « On en entend de plus en plus parler, poursuit­il. Les jeunes nés depuis les années 1990 sont qualifiés de “natifs numériques”. Ils ont grandi dans un environnement constitué d’Internet, des micro­ordinateurs et des téléphones mobiles. »

Le jeudi 17 septembre, à compter de 19 h, Paul Fortier prononcera une conférence sur la passionnante histoire de la révolution numérique à la salle Gérard­Martin de la bibliothèque Gabrielle­Roy, à Québec. Durant sa présentation, ce professeur du Département de génie électrique et de génie informatique fera un survol des évolutions techniques successives qui ont mené au numérique d’aujourd’hui. Son exposé abor­dera trois types d’infrastructures, soit le matériel, le logiciel et le réseau.

« L’humanité a longtemps rêvé de faire faire les tâches routinières, comme le calcul des trajectoires balistiques, par une machine, rappelle le professeur Fortier. Un des pion­niers en ce domaine est le mathématicien anglais Charles Babbage. Au 19e siècle, il a mis au point un calculateur mécanique programmable. »

L’invention du tube à vide, en 1906, a repré­senté un important pas en avant. Des calcu­lateurs électromécaniques ont vu le jour dans les années 1930. En 1946, l’ENIAC, le premier véritable ordinateur, entièrement électronique, était mis en service.

Des chercheurs de l ’Université de Pennsylvanie ont construit l’Electronic Numerical Integrator Analyser and Computer dans le cadre d’une commande de l’armée américaine. La machine pesait 30 tonnes et contenait plus de 17 000 tubes à vide. L’ENIAC servit d’abord pour des calculs balistiques. Utilisé jusqu’en 1955, il aida à résoudre des problèmes de physique nucléaire et de météorologie.

Toujours aux États­Unis, les années 1950 virent l’invention du transistor, puis du circuit intégré. La miniaturisation des composants électroniques était en marche. Au début des années 1970, Intel commercia­lisa le premier microprocesseur. Suivirent les premiers micro­ordinateurs à la fin de la décennie. « Des ordinateurs de plus en plus petits et de plus en plus performants verront le jour, souligne Paul Fortier. Cette ten­dance s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui, avec le téléphone intelligent et la tablette, tous deux dotés d’une grande puissance de calcul. La contribution de physiciens et de mathématiciens au fil des décennies

a permis cette remarquable évolution tech­nologique. Ces pionniers ont été des visionnaires. »

En informatique, le logiciel joue un rôle central. Ce programme ou cet ensemble de programmes contient les directives néces­saires au fonctionnement d’un ordinateur et détermine les tâches qu’il peut effectuer. En ce domaine, Bill Gates et la société Microsoft qu’il a cofondée occupent une place à part. Cette société a notamment commercialisé le logiciel Word et le système d’exploitation Windows.

Le volet « réseau » de l’exposé de Paul Fortier constitue un monde en soi. Ce mot évoque des applications aussi nombreuses qu’étonnantes. On n’a qu’à penser au World Wide Web et à ses millions de pages d’infor­mation, au courrier électronique, à l’encyclo­pédie collective Wikipédia, au système de communication en visioconférence Skype et aux sites de réseautage social.

« À la base d’Internet, raconte le profes­seur, il y avait la volonté de créer un réseau de réseaux pour que les agences gouverne­mentales américaines puissent communi­quer entre elles. Les premières communica­tions par courrier électronique remontent

au début des années 1970. L’avènement de la micro­informatique a permis de démocratiser cette application. »

Selon lui, le grand public a appris l’existence de l’univers du numérique avec la commercia­lisation du disque compact. « Ce premier objet numérique grand public, indique­t­il, est apparu au milieu des années 1980. »

Aujourd’hui, le numérique est partout. Les activités de l’ITIS reflètent cette omniprésence. L’Institut est actif au sein de six filières d’excel­lence que sont la e­culture, le e­gouvernement, le e­business, la e­santé, la e­éducation et le e­développement durable. « Les villes ont ins­tallé des capteurs pour gérer les réseaux d’eau et l’information transmise par les capteurs est numérisée, explique Paul Fortier. Des systèmes informatiques basés sur des algorithmes gèrent les données produites pour l’aide à la décision. En météorologie, les prévisions sont le résultat d’énormément de calculs faits par ordinateur. »

Et l’avenir ? Le professeur répond que les chercheurs ont déjà un pied dans le futur. « On entend maintenant parler d’Internet des objets et de téléphonie 5G, dit­il. Il y a un demi­ siècle, il n’existait que quelques gros ordinateurs mainframe. Il était inimaginable de penser qu’un jour chaque foyer serait équipé d’un micro­ordinateur. »

Les technologies numériques sont le fruit d’évolutions techniques successives remarquables étalées dans le tempspar Yvon Larose

Une révolution sans cesse grandissante

1. L’ordinateur portable a représenté une étape importante de la révolution numérique en matière de mobilité d’utilisation. 2. De Skype à Facebook, de LinkedIn à Wikipédia, de YouTube à Instagram, Internet héberge toutes les formes de réseaux à caractère social. 3. Le premier véritable ordinateur pesait 30 tonnes. Conçu aux États-Unis, il portait le nom d’Electronic Numerical Integrator Analyser and Computer. 4. La montre tactile et connectée d’Apple, commercialisée récemment, procure une expérience utilisateur fluide et conviviale. Elle représente bien cette révolution qui continue à transformer notre monde. photo Flickr – CC - LWYang 5. Les vidéoconférences professionnelles en ligne sont l’une des possibilités offertes par Skype, un logiciel gratuit offrant le passage des appels téléphoniques par Internet. 6. Le système d’exploitation est un ensemble de programmes informatiques dont le rôle est de diriger l’utilisation d’un ordinateur. Ici deux produits de la firme Microsoft. photo m01229/Flickr 7. John Bardeen, William Bradford Shockley et Walter Houser Brattain, les trois chercheurs américains dont les travaux sur les semiconducteurs ont conduit à la découverte de l’effet transistor. 8. Dans des salles spécialement aménagées, des serveurs informatiques offrent des services d’accès au World Wide Web, au commerce électronique, etc. photo Atomic Taco/Flickr

Des travaux de Babbage au microprocesseur, en passant par l’ordinateur ENIAC, le transistor et le circuit intégré, l’histoire du numérique est jalonnée de grandes découvertes

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Parution du 2e tome de la Flore nordique du Québec et du Labrador

Le 2e tome de la Flore nordique du Québec et du Labrador vient de paraître aux Presses de l’Université Laval. Supervisé par Serge Payette, professeur au Département de bio­logie et conservateur de l’Herbier Louis­Marie, cet ouvrage collectif est le second des quatre volumes de cette flore consacrée aux plantes vasculaires du Québec et du Labrador au nord du 54e parallèle. Tout comme dans le premier tome, la description de chaque plante est accompagnée de photographies des carac­tères distinctifs, d’une carte de répartition géographique ainsi que de commentaires relatifs à l’écologie et à l’habitat.

Un rabais de 20 % est offert lorsque l’ouvrage est acheté en ligne sur pulaval.com avec la mention du code 2277FLNO20.

Physiothérapeutes dans les Forces armées canadiennes Le major Luc J. Hébert et ses collègues pro­nonceront la troisième et dernière conférence grand public présentée dans le cadre des 50 ans du programme de physiothérapie. Les conférenciers discuteront du rôle et des responsabilités des physiothérapeutes, civils ou militaires, au sein des Forces armées cana­diennes. Il sera aussi question du modèle d’intervention prôné au sein de cette organi­sation, modèle dont le Québec pourrait s’ins­pirer pour optimiser son système de santé.

Mercredi 23 septembre, à 19 h, au pavillon Ferdinand-Vandry. L’inscription est gratuite, mais obligatoire à bit.ly/1QsJzGH

La méditation, une question d’équilibreVous sentez­vous bousculé par les impératifs de la vie universitaire – étude, examens, tra­vaux, horaire irrégulier – qui donnent trop souvent lieu à un rythme de vie effréné ? Pour contrer le stress et la fatigue, pourquoi ne pas essayer la méditation ? Le Bureau de la vie étudiante propose chaque semaine deux ren­contres de pratique de la méditation. Venez découvrir un lieu de partage convivial où les participants sont invités à relaxer, à se res­sourcer et à se redécouvrir !

Tous les mardis et les jeudis, de 17 h 30 à 18 h 30, au local 1575 du pavillon Ernest-Lemieux. Pour information : 418 656-2131 poste 2189 ou [email protected]

Des plaquettes suspectesLe procédé Intercept diminue la capacité d’agrégation des plaquettes (en bleu dans l’image), une fonction essentielle à la coagulation du sang, et il réduit l’expression de centaines d’ARN messagers contenus dans ces éléments du sang.

Dans un récent numéro de PLOS ONE, une équipe internationale de cher­cheurs rapporte qu’un traitement uti­lisé pour éliminer les bactéries et les virus contenus dans les concentrés de plaquettes sanguines altère le matériel génétique de ces éléments du sang. « Les plaquettes soumises à ce traite­ment pourraient ne pas être en mesure de remplir correctement leurs fonc­tions chez les gens à qui on les trans­fuse. On parle ici d’accidentés de la route, de personnes qui subissent une chirurgie ou de patients soumis à des traitements de chimiothérapie », ex ­plique l’un des auteurs de l’étude, le professeur Patrick Provost, de la Fa culté de médecine. « C’est inquié­tant parce que ce procédé vient d’être approuvé par la Food and Drug Administration des États­Unis et qu’il pourrait aussi recevoir le feu vert de Santé Canada sous peu. »

Le procédé en question, Intercept, cible le matériel génétique d’orga­nismes pathogènes qui proviennent du donneur ou qui s’infiltrent dans les concentrés de plaquettes pendant leur production. Le problème est que ce traitement attaque aussi le matériel génétique des plaquettes. « Ce procédé a été mis au point il y a quelques années, explique le professeur Provost. On connaissait alors le rôle des pla­quettes dans la coagulation du sang et dans la cicatrisation des plaies, mais on ne savait pas qu’elles renfermaient le tiers du génome sous forme d’ARN messagers. Ce matériel génétique par­ticipe à la synthèse de centaines de protéines qui jouent un rôle dans les mécanismes indispensables au bon fonctionnement des plaquettes et du corps humain. »

L’année dernière, le professeur Provost et ses collaborateurs ont démontré qu’Intercept diminue la capacité d’agré­gation des plaquettes, une fonction essentielle à la coagulation du sang. Pour compenser cette perte de fonction, les médecins doublent le volume de concen­trés de plaquettes transfusés, mais ça ne résout pas tous les problèmes, souligne le chercheur. Dans leur dernier article, Patrick Provost et ses collaborateurs suédois et allemands montrent qu’Inter­cept réduit l’expression des ARN messa­gers de 816 gènes. « On peut en déduire que l’expression des protéines codées par ces gènes est aussi réduite, résume­t­il. Ça pourrait expliquer la baisse radi­cale de la capacité des plaquettes traitées à répondre à des stimuli. »

Le professeur Provost admet que la transmission de pathogènes par les produits sanguins est un problème auquel il faut s’attaquer, mais il estime qu’Intercept n’est pas la meilleure solu­tion. « En plus d’altérer le fonctionne­ment des plaquettes, ce procédé ne détruit pas tous les pathogènes. Certains virus de même que les spores de cer­taines bactéries et les prions y résistent. »

Le chercheur croit qu’il y aurait moyen de faire mieux en modifiant la gestion des dons de plaquettes. Plutôt que de regrou­per les plaquettes de plusieurs donneurs dans un concentré, qui est ensuite soumis à un traitement de destruction des patho­gènes, il faudrait fonctionner sur la base d’un donneur par receveur. « Il suffirait de prendre les plaquettes d’un donneur, de tester l’échantillon pour tous les microorganismes connus et de conserver uniquement les dons qui ne posent pas de risques pour le receveur. Cette approche coûterait moins cher qu’Intercept et elle serait plus sécuritaire. »

Très peu d’études indépendantes ont été réalisées sur Intercept, déplore le professeur Provost. « Nous sommes moins d’une dizaine de chercheurs dans le monde à avoir étudié le procédé sans recevoir de soutien financier du fabri­cant. » Le chercheur a bien pris soin de transmettre ses études à la FDA, à la Société canadienne du sang et à Héma­Québec afin de les aviser des risques associés à Intercept. Dans le cas de l’or­ganisme américain, ces preuves n’ont pas suffi à infléchir la décision.

« Les organismes de régulation étu­dient des technologies et des médica­ments qui leur sont soumis par des compagnies. Celles­ci présentent leur dossier à un comité d’experts et exer­cent un fort lobbying pour obtenir une décision favorable. En théorie, les organismes de régulation veillent à l’intérêt de la population. En pratique, les patients qui doivent recevoir une transfusion de plaquettes après un accident de la route, une opération ou un cancer ne sont pas entendus par le comité d’experts et ils ne disposent pas, eux, de lobby pour faire valoir leurs intérêts. »

Des chercheurs montrent qu’un procédé utilisé dans la préparation de produits sanguins altère le matériel génétique des plaquettespar Jean Hamann

«C’est inquiétant parce que ce procédé vient d’être approuvé par la Food and Drug Administration des États-Unis et qu’il pourrait aussi recevoir le feu vert de Santé Canada sous peu

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Œuvres d’art à louerPour décorer les murs de la maison ou du bureau, quoi de mieux que d’y accrocher une œuvre d’art originale ? Si vous pensez qu’il s’agit d’une solution coûteuse, détrompez­vous. Vous pouvez en effet utiliser les services de l’Imageothèque, le système de location d’œuvres d’art du Bureau de la vie étudiante. Ce système vous permet de louer une œuvre pendant quatre mois pour 10 $ au tarif étu­diant ou pour 20 $ au tarif général. Peintures, estampes, dessins, photographies et tech­niques mixtes composent une réserve qui compte plus de 400 œuvres d’art, réalisées en majorité par des étudiants­artistes.

De 12 h à 16 h, les mardi, jeudi et samedi, et de 11 h 30 à 15 h 30, les mercredi et ven-dredi, au local 2460 du pavillon Alphonse-Desjardins. Vous pouvez visiter la galerie virtuelle dans la section « Imageothèque » du site bve.ulaval.ca.

Le mur qui empêche de voirIl y a ce mur qui m’empêche de voir. C’est le titre de l’exposition de Camille Rajotte, bache­lière en arts visuels et médiatiques et finis­sante à la maîtrise en arts visuels. Le projet consiste à transposer, à l’intérieur de la salle d’exposition, l’espace extérieur qui se trouve devant la vitrine de la galerie. L’artiste tire profit de la présence d’un mur qui empêche partiellement les passants de voir à l’intérieur, en même temps qu’il bloque la vue sur l’exté­rieur. L’installation recrée intégralement l’es­pace du trottoir dans la galerie, tandis que le mur et ce qu’il cache deviennent l’objet d’attention. Intrigant !

Jusqu’au 11 octobre à la Galerie des arts visuels de l’édifice de la Fabrique, 295, boul. Charest Est. Vernissage le 10 septembre, à 17 h, précédé d’une rencontre avec l’artiste à 16 h 30.

Université Laval en spectacle recrute des bénévolesLe comité organisateur d’Université Laval en spectacle cherche des étudiants pour orga­niser le concours de talents de 2016. Composé d’étudiants bénévoles, le comité a pour man­dat d’orchestrer cet événement qui permet à la relève artistique de l’Université Laval de se faire connaître par la communauté universi­taire et locale. Parmi les postes à combler figu­rent ceux de responsable des communications et des relations de presse, d’adjoint au jury et au porte­parole, de photographe et de vidéaste.

Pour information : bve.ulaval.ca

Pour bien comprendre la nature des liens qui unissent l’École des arts visuels et la Coopérative Méduse aujour­d’hui, il faut se rappeler l’état du quartier Saint­Roch il y a deux décennies, alors que le cœur du quartier, qui abrite actuellement le jardin de Saint­Roch, ressemblait à un stationnement à ciel ouvert. Comme c’est bien souvent le cas en Amérique du Nord, les artistes ont alors investi peu à peu certains bâtiments industriels abandonnés ou ont profité de loyers très abordables dans des édifices peu entretenus. Habituel­lement, l’arrivée des promo­teurs et l’éviction des moins bien nantis ne sont, par la suite, qu’une question de temps.

Toutefois, à Québec, l’his­toire ne s’est pas déroulée exactement de cette façon. Plusieurs centres d’artistes regroupés en coopérative ont choisi de rénover un lieu pour participer à la relance

du quartier et y rester. Avec l’appui des gouvernements et de la municipalité, Méduse a jeté l’ancre sur la côte d’Abraham, contribuant à sau ver quelques maisons pa trimoniales menacées de démolition. Il s’agit alors d’un mouvement de revitalisation du quartier, auquel s’associe l’École des arts visuels en s’installant, dès 1994, dans l’édifice de la Fabrique.

« Peu de temps avant, les finissants en arts visuels, ins­tallés au pavillon Louis­Jacques­Casault, avaient pris l’initiative de squatter cet édifice, alors placardé, pour tenir leur exposition, se sou­vient David Naylor, profes­seur à l’École des arts visuels. Cela a eu un succès fou, avec 2 000 à 3 000 visiteurs. » Des pourparlers sont alors enga­gés entre l’Université Laval, la Ville de Québec, dirigée par Jean­Paul L’Allier, et les gouvernements pour ac ­cueillir les étudiants dans une partie de l’ancienne

usine de la Dominion Corset rénovée. À la même époque, les centres d’artistes de Méduse sollicitent l’appui de David Naylor pour l’émer­gence d’un projet culturel aux intérêts convergents avec ceux de l’École des arts visuels.

Vingt ans plus tard, le dy na­misme de l’art contemporain à Québec frappe Alexandre David chaque fois que ce professeur en arts visuels voyage dans une ville nord­américaine ou européenne de taille semblable. « C’est quasiment unique de dispo­ser d’une telle richesse d’in­frastructures artistiques, avec des centres de production et de diffusion ainsi qu’une

école des arts visuels qui for­ment une véritable constella­tion », constate­t­il. Plutôt que de multiplier les équipe­ments, les centres d’artistes et l’École des arts visuels échangent matériel et exper­tise. Depuis trois ans, par exemple, certains étudiants à la maîtrise bénéficient de bourses pour travailler sur leur projet de création chez Avatar ou La Bande Vidéo, des organismes membres de Méduse. « Nos étudiants ont accès à des centres très per­formants en art vidéo, en art sonore, en impression 3D et, de leur côté, les centres d’ar­tistes ne demandent pas mieux que de travailler avec une relève bien formée dans leur champ d’expertise parti­culier », souligne Jocelyn Robert, directeur de l’École des arts visuels.

Lui­même ancien respon­sable d’Avatar, cet artiste sonore note que plusieurs diplômés de l’École des arts visuels travaillent désormais chez Méduse, resserrant en ­core un peu plus les liens entre les deux établissements. La Galerie des arts visuels, dirigée par Lisanne Nadeau, accueille également fréquem­ment des expositions organi­sées en collaboration avec le Mois Multi, un des orga­nismes de Méduse, ou ouvre son espace à des artistes effectuant une résidence dans un des centres d’artistes. Il n’est pas rare, non plus, que ceux­ci donnent un cours aux étudiants de l’École. Enfin, des professeurs exposent régulièrement leurs œuvres sur la côte d’Abraham ou col­laborent avec les centres d’ar­tistes à des événements com­muns à l’étranger. Tout cela, ce sont bien sûr des échanges naturels qui correspondent bien à la nature très dyna­mique de la communauté artistique de Québec.

La ruée vers l’artDu 11 au 13 septembre, Méduse, une coopérative de centres d’artistes très liée à l’École des arts visuels, fête ses 20 ans de présence dans le quartier Saint-Rochpar Pascale Guéricolas

«C’est quasiment unique de disposer d’une telle richesse d’infrastructures artistiques, avec des centres de production et de diffusion ainsi qu’une école des arts visuels qui forment une véritable constellation

Il a fallu près de 20 mois de chantier pour que ce complexe de bâtiments patrimoniaux et d’édifices neufs devienne la Coopérative Méduse. Celle-ci fut inaugurée les 14 et 15 octobre 1995.

Finissante au baccalauréat en 2014 et gagnante du prix René-Richard ainsi que de plusieurs prix offerts par Avatar, La Bande Vidéo et l’Œil de Poisson, Camille Bernard-Gravel tire parti des installations de Méduse pour produire ses installations mêlant art sonore et vidéo. photo Renaud Philippe et Charles F. Ouellet

Plantée entre la Haute-ville et la Basse-ville, la Coopérative Méduse offre un exemple concret du décloisonnement des arts. photo André Barette

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Automne 1972. Cinquante-six coureurs prennent le départ du cinquième 10 kilomètres de l’Université Laval. Cette année, la 46e présentation du 10 km de l’Université Laval aura lieu le 13 septembre prochain. photo W.B. Edwards | Division de la gestion des documents administratifs et des archives

Pour un transport durable !Annuellement, plus de 30 000 déplacements sont effectués par les employés de l’Université Laval pour des motifs professionnels. En 2012­2013, les déplacements quotidiens des étudiants et du personnel ont représenté 21,3 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) attribuables aux activités de l’Uni­versité, soit 9 006 tonnes de CO2 équivalent. L’Université Laval sensibilise ses employés et les étudiants qui sont appelés à se déplacer à l’importance de sélectionner le moyen de trans­port le plus responsable possible quant aux coûts et à l’empreinte écologique qui en résulte tout en s’assurant de sélectionner un moyen de transport effi cient. À titre d’exemple, l’avion émet 140 g de CO2 équivalent par km parcouru par personne, alors que l’auto solo en émet 238 g, l’autocar, 65 g et le train, 105 g. photo RTC

Il est par ailleurs possible de compenser les émissions émises : ulaval.ca/jecompense

actualités ULQuatre nouveaux membres à la Société royale du Canada

Sommités dans leur domaine, Marie­Claire Belleau (Faculté de droit), Yves De Koninck (Département de psychiatrie et de neurosciences), Clément Gosselin (Département de génie mécanique) et Charles M. Morin (École de psychologie) seront élus membres de la Société royale du Canada « en reconnaissance de leur contribution exceptionnelle à la vie intellectuelle du Canada ». Cette distinction, qui s’ajoutera à leur curriculum vitae déjà bien rempli, constitue le plus grand honneur qui puisse être accordé à un universitaire travaillant dans les domaines des arts, des lettres et des sciences. La Société royale du Canada, rappelons­le, a pour but de recon­naître l’excellence scientifi que et artistique, de conseiller les gouvernements et les organismes ainsi que de promouvoir

une culture du savoir et de l’innovation au Canada. Cette année, 83 personnalités de différentes disciplines et de diffé­rents établissements ont été choisies par leurs pairs. Elles seront offi ciellement élues lors d’une cérémonie qui se dérou­lera le 27 novembre, à l’hôtel The Fairmont Empress à Victoria, en Colombie­Britannique. L’élection de ces quatre professeurs fait suite à celle de Christian Landry (Département de biologie), d’Aurélie Campana (Département de science politique) et d’Alain Beaulieu (Département des littératures), qui avaient reçu cette prestigieuse distinction l’an dernier.

La liste complète des nouveaux membres est disponible à l’adresse rsc-src.ca/fr.

Yves De KoninckMarie-Claire Belleau Clément Gosselin Charles M. Morin

Avis offi cielCOMMISSION DES AFFAIRES ÉTUDIANTES

Avis est par la présente donné, confor-mément aux articles 11 et 120 des statuts de l’Université Laval, que le mandat du président de la Commission des affaires étudiantes prendra fi n le 6 novembre 2015. L’objet de cet avis est d’inviter les membres de la communauté universitaire qui le désirent à soumettre au recteur le nom de toute personne jugée apte à exercer cette fonction. Les avis doivent par venir au Cabinet du recteur, avant le 2 octobre 2015, par courriel de préférence à [email protected], avec mentionCAÉ dans l’objet, ou à l’adresse suivante :

Denis Brière, recteurCabinet du recteurPavillon des Sciences de l’éducation, local 16562320, rue des BibliothèquesUniversité Laval

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13le fi l | le 10 septembre 2015 bravo !

Michel AllardMédaille polaireMichel Allard, professeur au Département de géogra­phie et chercheur au Centre d’études nordiques, a reçu la Médaille polaire décernée par le gouverneur général du Canada. Remise pour la première fois cette année, cette distinction récom­pense les personnes qui ont contribué de façon mar­quante à la compréhension des communautés nor­diques du Canada et de leurs habitants ou qui se sont employées à en faire la promotion. Depuis 1975, Michel Allard étudie les répercussions de la fonte du pergélisol sur l’environ­nement naturel et sur les infrastructures nordiques, au Nunavik et au Nunavut. Ses travaux ont aussi porté sur la vulnérabilité des communautés inuites du Nunavut au réchauffement climatique et sur l’élabo­ration de stratégies d’adaptation.

Jean-Marie De KoninckDoctorat honorifi que de l’Université d’OttawaEn raison de sa brillante carrière de professeur et de sa contribution exception­nelle à la sécurité routière ainsi qu’à la promotion des mathématiques et des sciences auprès des jeunes, l’Université d’Ottawa a décerné à Jean­Marie De Koninck un doctorat honoris causa. Parmi les réa­lisations remarquables et les prix qu’a reçus ce professeur du Département de mathé­matiques et de statistique, soulignons, entre autres, la mise sur pied d’Opération Nez Rouge, la présidence de la Table québécoise de la sécurité routière, le prix Hommage 2012 de la Société québécoise des profession­nels en relations publiques et le prix Lester­B.­Pearson de Sport inter universitaire canadien.

Jean-Pierre DesprésChevalier de l’Ordre national du QuébecCette récompense, plus haute distinction honorifi que de l’État québécois, lui a été décernée en reconnaissance de sa contribution exception­nelle au domaine de la santé. Depuis plusieurs années, ce professeur du Département de kinésiologie mène une lutte acharnée contre l’obé­sité, le diabète et les maladies cardiovasculaires. Chercheur productif (plus de 660 articles scientifi ques) parmi les plus cités au monde dans son domaine, il est notamment directeur de la recherche en cardiologie au Centre de recherche de l’Institut uni­versitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec­Université Laval, titulaire de la Chaire de recherche inter­nationale sur le risque cardio­métabolique et directeur de la science et de l’innovation de l’Alliance santé Québec.

Claire LapointePrix de l’ACÉASDans le cadre du congrès annuel de la Société cana­dienne pour l’étude de l’éducation, qui avait lieu à l’Université d’Ottawa, Claire Lapointe, de la Faculté des sciences de l’éducation, a reçu le Prix pour services dis­tingués 2015 de l’Association canadienne pour l’étude de l’administration scolaire (ACÉAS). Créé en 1991, ce prix annuel récompense une personne ayant contri­bué à l’avan cement de la recherche et de la formation dans le domaine de l’admi­nistration de l’éducation au Canada. Le comité d’attri­bution du prix a souligné la participation de la profes­seure Lapointe à plusieurs organisations de recherche dont le University Council for Educational Administra­tion et l’American Educa­tional Research Association ainsi qu’à des organisations citoyennes comme le Conseil supérieur de l’éducation du Québec et l’Association canadienne d’éducation.

Christian BrunelleJuge à la Cour du QuébecLa ministre de la Justice du Québec, Stéphanie Vallée, a annoncé, le 3 septembre, la nomination de Christian Brunelle comme juge de la Cour du Québec. Ce juriste a été admis au Barreau en 1988. Il a d’abord exercé en cabinet privé avant de devenir professeur à la Faculté de droit. Spécialiste des droits et libertés de la personne et du droit du tra­vail, ce professeur a obtenu, au cours de sa carrière, de nombreuses distinctions et bourses, dont le prix de la Fondation du Barreau du Québec en 1995 et le prix Louis­Philippe­Pigeon en 1996.

Maxime Lavoie et Michèle RabyPrix Pierre-ArdouinLe Département d’infor­matique et de génie logiciel a honoré, en mai dernier, les gagnants du prix Pierre­Ardouin. Ce prix, signe de l’excellence et du dépasse­ment étudiant en informa­tique et en génie logiciel, est une idée originale du professeur Jonathan Gaudreault. Nommée en l’honneur du premier direc­teur du Département, cette récompense souligne le meilleur travail de session selon des critères d’excel­lence et d’innovation. C’est l’application permettant de jouer au Ultimate Tic­Tac­Toe, réalisée par les étu­diants Maxime Lavoie et Michèle Raby, qui a retenu l’attention du jury. Ce projet a été réalisé dans le cadre du cours Introduction à la pro-grammation, sous la respon­sabilité du chargé de cours Mondher Bouden.

Paul-Émile RaymondPrix Jean-BouchardRemis lors du congrès annuel de l’Association des radio­oncologues du Québec, le prix Jean­Bouchard souligne la car­rière remarquable d’un médecin ayant grandement contribué à l’amélioration des soins et à l’avancement de la radio­oncologie. Le Dr Paul­Émile Raymond, professeur de clinique à la Faculté de médecine, est le récipiendaire du prix cette année. Ce médecin a notam­ment été président de la Société canadienne du can­cer (division du Québec), chef examinateur aux exa­mens du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada ainsi que coordon­nateur des essais cliniques en oncologie gynécologique à l’Institut national du can­cer du Canada.

Alain-Guy Tachou SipowoPrix René-CassinChaque année, l’Institut international des droits de l’homme (IIDH), dont le siège est à Strasbourg en France, récompense les meil­leures thèses réalisées en français et en anglais sur le sujet des droits de l’homme. Le prix René­Cassin pour la meilleure thèse francophone a été octroyé à Alain­Guy Tachou Sipowo pour sa thèse intitulée La Cour pénale internationale et le secret : de l’atténuation de la confi dentialité au nom de l’impératif d’effectivité. Cette thèse a été dirigée par les professeurs Fannie Lafontaine et Pierre Rainville, de la Faculté de droit, et a été soutenue le 12 septembre 2014 à l’Uni­versité Laval. La remise offi cielle du prix a eu lieu le 6 juillet, lors de la cérémonie d’ouverture de la 46e Session annuelle d’enseignement des droits de l’homme de l’IIDH.

Sébastien BonnetPrix de l’ERSLa European Respiratory Society (ERS), qui promeut l’importance de la santé des poumons par la recherche et l’éducation, remet an ­nuellement des prix aux chercheurs ayant le mieux contribué à l’avancement des connaissances dans le domaine des maladies res­piratoires. Parmi les lauréats de cette année fi gure Sébastien Bonnet, profes­seur à la Faculté de méde­cine et chercheur au Centre de recherche de l’IUCPQ. Ses travaux ont conduit à la découverte du mécanisme qui provoque l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP). Grâce à une approche inno­vante, l’équipe du profes­seur Bonnet a pu détermi­ner de nouveaux marqueurs de risque, améliorant ainsi la prise en charge des indivi­dus souffrant d’HTAP, et découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques.

Francine CharestPrix d’excellence de la SQPRPLa Société québécoise des professionnels en relations publiques (SQPRP) a remis ses Prix d’excellence 2015 lors du congrès annuel de la Société canadienne des relations publiques. Dans la catégorie « Reconnaissance de l’excellence tactique – Outils de communication », le prix Argent a été décerné à Francine Charest, profes­seure au Département d’in­formation et de communica­tion, pour les Webinaires franco­québécois de l’Ob­servatoire des médias so ­ciaux en relations publi­ques (OMSRP). Ces webi­naires sont des journées d’étude pendant lesquelles étudiants, jeunes profes­sionnels et experts se ren­contrent pour faire évoluer les connaissances sur l’utili­sation des médias sociaux. Soulignons que Francine Charest est la fondatrice et la directrice de l’OMSRP.

Henri BrunChevalier de l’Ordre national du QuébecLors d’une cérémonie offi ­cielle tenue le 16 juin à l’hô­tel du Parlement, le profes­seur émérite Henri Brun a été reçu chevalier de l’Ordre national du Québec. Cette prestigieuse distinction lui a été décernée pour souligner sa carrière remarquable et son apport exceptionnel au droit constitutionnel québé­cois et canadien. Sa large production scientifi que touche, entre autres, les thèmes de la notion d’État, du fédéralisme, des droits et libertés fondamentaux, des droits linguistiques et des droits collectifs ainsi que de l’au tonomie et des intérêts du Québec. Toutefois, c’est surtout grâce au traité Droit constitutionnel que l’œuvre d’Henri Brun a profondé­ment marqué le droit qué­bécois et canadien.

Caroline CharettePrix Ann-Collins-WhitmorePour une deuxième année consécutive, une étudiante du programme de physio­thérapie de l’Université Laval a remporté le prix Ann­Collins­Whitmore. Caroline Charette, une étudiante nouvellement diplômée de la maîtrise en physiothérapie, a ainsi pu mettre la main sur une bourse de 1 000 $. Sa pré­sentation intitulée « Visuo­locomotor coordination for direction changes in a manuel wheelchair as com­pared to biped locomotion in healthy subjects » a mé ­rité l’attention du jury. Ses travaux de recherche ont été super visés par les profes­seurs Bradford J. McFadyen et François Routhier.

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Quinze jeunes sportifs étaient inscrits cet été à PGB Hockey, une école de Québec spécia­lisée dans le développement des gardiens de but d’élite de la région de la capitale. Leur entraînement en salle, qui comprenait éva­luations physiques et conseils, avait été confi é à SciencePerfo. Cette jeune entreprise a été fondée en 2014 par un professionnel de recherche, un chargé d’enseignement et un étudiant, tous de l’Université Laval, ainsi qu’un physiothérapeute. Les trois premiers possèdent une maîtrise en kinésiologie spé­cialisée en biomécanique humaine et contrôle moteur. Ils sont membres du Groupe de recherche sur l’analyse du mou­vement humain et ergonomie.

À la fi n du contrat, SciencePerfo a procédé à l’analyse biomécanique d’un des jeunes gardiens. Sur la patinoire, revêtu de tout son équipement, l’adolescent a subi une évalua­tion approfondie visant à déterminer ses lacunes biomécaniques dans l’exécution des gestes et mouvements propres à son sport. L’analyse, hautement scientifi que, reposait sur l’emploi d’un système sophistiqué de capture du mouvement.

« Nous sommes satisfaits des services de SciencePerfo, indique le directeur général et l’un des entraîneurs de PGB Hockey, Benoit Fortier. Nous avons fait appel à cette entre­prise parce que nous voulons mettre la tech­nologie au centre du développement des gardiens de but. On voyait très bien à l’écran les mouvements du joueur avec, en simul­tané, les mêmes gestes reproduits par un squelette humain. » Selon lui, le gardien de but exige beaucoup de ses articulations et les gestes et mouvements qu’il exécute affl igent le corps de façon non naturelle. Dans ce contexte, la contribution de SciencePerfo s’avère très utile. « La littérature scientifi que dit très peu de choses sur l’évaluation des mouvements d’un gardien de but de hockey, poursuit­il. Ce qu’on peut mesurer en chiffres, on peut l’améliorer. Et c’est juste­ment ce qu’apporte SciencePerfo. »

Ce printemps, SciencePerfo obtenait pour son développement une bourse Pierre­Péladeau d’un montant de 20 000 $. Les jeunes entrepreneurs prévoient commencer la commercialisation de leurs services sous peu. Ils ont, précédemment, élaboré leurs dispositifs expérimentaux de façon à obte­nir les données les plus précises possibles. Ils ont également commencé à garnir leur base de données, entre autres avec les in formations colligées sur le jeune gardien de but. « Ces données, explique Simon Laurendeau, pourront nous servir à déve­lopper nos modèles biomécaniques idéaux pour un gardien de but au hockey. Nous continuerons à travailler en ce sens avec PGB Hockey. »

Chez un hockeyeur autre que le gardien de but, les lacunes biomécaniques consistent notamment en une extension non maximale de la hanche, du genou et de la cheville lors d’une poussée. Lors de cette poussée, la vitesse angulaire de ces articu­lations peut ne pas être assez rapide. On parle aussi d’une trop faible fl exion de la hanche et du genou lors de la phase de transfert de poids d’une jambe à l’autre.

Pour ses analyses biomécaniques, SciencePerfo utilise un système de cap­ture du mouvement de conception améri­caine. Ce système portatif permet d’obte­nir la position et les déplacements des membres du joueur lorsqu’il pratique son sport. Il capte jusqu’à 120 mesures à la seconde. Avec ces données, les spécialistes de SciencePerfo produisent un modèle en trois dimensions, dont on peut observer le mouvement de n’importe quel axe, même de dessus. Ce modèle fournit une grande quantité de mesures, lesquelles permet­tront de déterminer les lacunes bioméca­niques et de les corriger au moyen d’un plan d’entraînement.

De manière plus concrète, une webcam fi lme le joueur. Le logiciel a une option per­mettant de voir le modèle biomécanique, lequel apparaît sous la forme du squelette de l’athlète. Dans ce but, on fi xe une série de cap­teurs électromagnétiques sur son corps, plus précisément sur la tête, les avant­bras, les bras, la septième vertèbre cervicale, le sacrum, les cuisses, les jambes et les pieds. On effectue alors une numérisation des articulations, ce qui permet de reconstruire chacun des seg­ments du corps.

Ambitieux, les quatre associés chez SciencePerfo ont comme objectif de devenir la référence en analyse biomécanique au hockey, mais aussi dans plusieurs autres sports. « Nous sommes la première équipe de professionnels spécialisés en biomécanique du hockey au Québec et au Canada, souligne Simon Laurendeau. Nous favorisons une amélioration de la performance sportive basée sur des don­nées scientifi ques précises et acquises sur une surface de jeu. Nous ne fournissons pas juste du visuel comme sur une vidéo. Nous fournissons des chiffres. Par exemple, tel joueur aurait avan­tage à fl échir les hanches à 45 degrés. »

Les jeunes hockeyeurs peuvent désormais déterminer et corriger leurs lacunes sur la patinoire grâce à la kinésiologie conjuguée à une technologie de pointepar Yvon Larose

L’analyse biomécanique au 21e siècle

SciencePerfo favorise une amélioration de la performance sportive basée sur des données scientifi ques précises et acquises sur une surface de jeu

Le joueur de hockey se déplace sur une patinoire sur une distance d’environ 10 mètres à l’intérieur d’un corridor magnétique déterminé par une série de petits appareils de capture du mouvement posés sur des trépieds. photo Simon Laurendeau

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Premier match local de rugby fémininPour l’équipe féminine de rugby Rouge et Or, la rentrée au PEPS aura lieu ce samedi, alors qu’elle recevra la formation de l’Université d’Ottawa. Il s’agira d’une partie entre deux équipes encore invaincues cette saison. Rappelons que lundi dernier, le Rouge et Or a remporté, à Montréal, son premier match de la saison régulière contre les Martlets de l’Université McGill avec un score de 29­12. photo Stéphane Gaudreau

Samedi 12 septembre, à 15 h, au stade TELUS-Université Laval. Les billets sont en vente à la billetterie du Rouge et Or. Veuillez noter que la partie sera webdiffusée en direct sur le canal YouTube du Rouge et Or.

Portes ouvertes en danseSaviez­vous que le PEPS propose dans sa pro­grammation automnale des cours de danse dans 14 styles différents ? Vous êtes invité à participer aux Portes ouvertes en danse, qui se tiendront du 14 au 27 septembre. Durant cette période, vous pourrez découvrir le baladi, le ballet classique, le bollywood, le charleston, la danse africaine, la danse contemporaine, les danses latines et sociales, le jazz, le hip­hop et le zouk brésilien.

Pour connaître l’horaire des cours, consultez la section « Activités adultes – danse » sur le site peps.ulaval.ca.

en bref

11 septembre 2015Soccer (féminin) | Carabins de MontréalStade TELUS­Université­Laval | 18 h

11 septembre 2015Soccer (masculin) | Carabins de MontréalStade TELUS­Université­Laval | 20 h

12 septembre 2015Rugby (féminin) | Gee­Gees d’OttawaStade TELUS­Université­Laval | 15 h

18 septembre 2015Soccer (féminin) | Citadins de l’UQAMPEPS terrain 6 | 18 h

18 septembre 2015Soccer (masculin) | Citadins de l’UQAMPEPS terrain 6 | 20 h

20 septembre 2015Rugby (féminin) | Vert et Or de SherbrookeStade TELUS­Université­Laval | 13 h

Campus dynamique

Le vendredi 4 septembre a eu lieu le premier Yoga géant extérieur du PEPS sur le terrain du stade TELUS – Université-Laval. Près de 350 yogis se sont rassemblés à la tombée du jour pour une séance d’une heure donnée par Sandra Tremblay, responsable du programme de yoga au PEPS. photo PEPS

« C’est certain que tout le monde va nous attendre de pied ferme. Nos adversaires vont élever leur niveau de jeu d’un cran contre nous parce qu’elles voudront être les pre­mières à nous battre », affirme l’entraîneur­chef Helder Duarte. « Pour nous, ce sera différent. Nous ne sommes pas habitués d’être l’équipe à battre. Men talement, l’ap­proche sera différente. Il fau­dra jouer tous les matchs comme si on était dans les séries finales », ajoute Duarte.

Dix­sept membres de l’équipe championne de 2014 sont de retour cette année. La recrue de l’année au Ca ­nada, Mélissa Roy, la joueuse par excellence du Cham­pionnat canadien, Joëlle Gosselin, et la gardienne

étoile Marie­Joëlle Vandal joueront encore un grand rôle lors de leur deuxième saison avec le club. Les vétéranes aguerries Arielle Roy­Petitclerc et Gabrielle Lapointe viendront appuyer leurs efforts. Ces cinq joueuses ont d’ailleurs vécu une expé­rience extraordinaire l’été der­nier au sein de l’équipe cana­dienne qui a terminé en qua­trième place aux Universiades à Gwangju, en Corée du Sud. De plus, une recrue du Rouge et Or devrait prendre une place importante dès le début de la saison. En effet, Joanie L’Abbé, qui jouait pour les Black Bears de l’Université du Maine au cours des trois der­nières saisons, entreprend cet automne des études en méde­cine à l’Université Laval.

SOCCER MASCULINL’équipe masculine de soc­cer Rouge et Or présentera, pour sa part, de nombreux nouveaux visages cet au ­tomne. Seulement 6 des 24 membres de la formation de 2015 étaient encadrés par l’entraîneur­chef Samir Ghrib l’an dernier. « On va y aller un match à la fois. On a toute la saison pour s’as­surer une place parmi les quatre premières équipes et faire les séries. Après ça, tout est possible », affirme celui qui entreprend sa 16e année à la barre du Rouge et Or.

Ce qui réconforte égale­ment Samir Ghrib, c’est qu’après un automne 2014 difficile, ses joueurs ont remporté le Championnat

provincial de la saison in ­térieure à l’hiver 2015.

Parmi les nouveaux venus, quelques joueurs devraient se démarquer cet automne, dont Christophe Arsenault et Trésor Péné (milieux de terrain), Philippe Renaud et Alexandre Larkin Vachon (attaquants) a insi que Aleksandar Petrovic (dé ­fenseur central).

Les équipes féminine et masculine commen-ceront la saison régulière ce vendredi 11 septembre, au stade TELUS-Université Laval. Toutes deux feront face aux Carabins de Montréal. Les billets sont dispo-nibles à la billetterie du Rouge et Or ou par télé-phone au 418 656-PEPS. Notez que les matchs à domicile du club de soccer Rouge et Or sont web-diffusés sur le canal YouTube du Rouge et Or.

Des championnes sur le terrainÀ l’aube de la saison 2015, l’équipe féminine de soccer Rouge et Or se retrouve dans une position qu’elle n’avait jamais occupée auparavant : celle de championne canadienne en titre, donc d’ennemie à battrepar Mathieu Tanguay

Dix-sept membres de l’équipe championne de 2014 sont de retour cette année

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Échec et mat

Vous êtes un as de l’échi­quier ? Vous aimeriez améliorer vos stratégies au jeu d’échecs ? Peu importe votre niveau, le Club d’échecs de l’Université Laval est ouvert à tous. Cette association étudiante reprend présentement ses activités après une pause estivale. Tous les vendredis, elle offre aux amateurs d’échecs un lieu de ren­contre pour se mesurer les uns aux autres, fraterniser et partager leurs connais­sances et leurs trucs. Tout au long de l’année, mini­tournois, jeux amicaux et séances théoriques seront au programme. Venez donc rencontrer, ce vendredi, les membres du Club !

Vendredi 11 septembre, à 19 h, à la cafétéria du pavillon Alphonse- Desjardins. Entrée libre. Pour plus d’information, visitez la page facebook.com/groups/69883207 3524316 ou écrivez à [email protected].

Champignons au menu

Cet automne, la forêt Montmorency vous pro­pose une activité de myco­logie fort originale baptisée « De la forêt à l’assiette ! Cueillette et transformation de champignons ». Cette activité comprend une pré­sentation des champignons et des méthodes de récolte, une sortie accompagnée dans une sapinière à bou­leau blanc pour cueillir des champignons, un court atelier culinaire pour apprendre à nettoyer et apprêter ces derniers et un copieux goûter concocté à partir de produits de la forêt boréale. Ne manquez pas cette chance d’allier plein air et bonne chère !

Tous les dimanches jusqu’au 4 octobre, de 8 h à 13 h 30, à la forêt Mont-morency. Réservation obli-gatoire au 418 656-2034. Pour plus d’info : www.foretmontmorency.ca/fr/activites/autres-activites/de-la-foret-a-l-assiette-champignons

Conférence pour les lusophones

Le Cercle Cervantes­Camoëns (CCC) fête cette année ses 70 ans de fonda­tion. Créé en 1945 sous le nom de Cercle espagnol par Agathe Lacoursière­Lacerte, première femme professeure à l’Université Laval, il changea de nom en 1970. Depuis, cette as ­sociation culturelle se con­sacre à la promotion des cultures hispanophones et lusophones sur le campus. Plusieurs conférences en espagnol et en portugais seront présentées tout au long de l’année. La pre­mière aura lieu ce lundi et portera sur les bienfaits de la musique sur la santé. Intitulée « A utilisaçao da musica para promover saude », la communication sera prononcée par le doc­torant brésilien Sandro Santos da Rosa.

Lundi 14 septembre, à 20 h, à l’amphi-théâtre 1A du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre pour les étudiants.

La morale et ses pluralités

Qui peut juger du bien et du mal étant donné que ces notions sont hautement subjectives ? Pour appro­fondir la question de la pluralité des positions morales, l’Institut d’éthique appliquée (IDÉA) a invité le professeur Raymond Massé, du Département d’anthropologie, à discuter du fondement anthropolo­gique de l’éthique. Ce spé­cialiste de l’éthique dans le domaine de la santé a, entre autres, coordonné, de 1998 à 2012, l’axe « Éthique et santé publique » du Réseau de recherche en santé des populations du Québec. La conférence qu’il prononcera est intitu­lée « Anthropologie de la morale et de l’éthique : quelques leçons de la pluralité des moralités ».

Mercredi 16 septembre, de 12 h à 13 h 30, au local 413 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre. Pour confirmer votre présence : http://doodle.com/a565f7ta8r59ryh

Les complexités du cancer vulgarisées

Plusieurs sont terrifiés à l’idée d’être atteints du cancer. Si cette maladie demeure bien entendu lourde de conséquences, il reste que beaucoup des peurs liées au cancer semblent le fruit de l’igno­rance. Afin de vulgariser la nature du cancer, ses traitements et ses répercus­sions sur le patient, le CHU de Québec­Université Laval a invité les professeurs Josée Savard, de l’École de psychologie, et Louis Archambault, du Dépar­tement de physique, de génie physique et d’optique, à présenter une conférence grand public sur le thème « Connaître, traiter et mieux vivre avec le cancer ».

Mercredi 16 septembre, à 18 h 30, à l’amphithéâtre Fisher du CHUL, 2705, boulevard Laurier. Activité gratuite. Pour inscription : crchudequebec.ulaval.ca/conferences. Deux autres conférences sur d’autres sujets seront présentées le 28 octobre et le 11 novembre.

Quelle relation entre l’Homme et la Terre ?

En épuisant les réserves d’eau et d’énergie, l’huma­nité dégrade fortement les systèmes de survie de la Terre. Ce constat est à l’origine du projet de recherche « Economics for the Anthropocene », qui vise à promouvoir une nou­velle relation entre l’être humain et la planète ainsi qu’à faire le pont entre les sciences humaines et les recherches en éco logie. Afin de mieux con naître les travaux qui découlent de ce projet, deux chaires ratta­chées à la Faculté de droit, en collaboration avec l’Ins­titut EDS, ont convié Peter Brown, Geoffrey Garver et Robert Godin, tous de l’Université McGill, à pro­noncer deux conférences sur les objectifs poursuivis par les chercheurs.

Jeudi 17 septembre, à 11 h 30 et à 14 h 30, au local 3A du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour info : crcde.ulaval.ca/conference- economics-anthropocene

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Le vélo : un choix intelligent !À l’occasion de la Semaine des transports collectifs et actifs de Québec et de Lévis, qui se déroule du 14 au 20 septembre, la Coop Roue­Libre organise, sur le cam­pus, une série d’activités pour promouvoir l’utilisation du vélo comme mode de déplacement. Le lundi, vous êtes convié à La Fête du vélo, une célébration qui pren­dra la forme d’un grand pique­nique. Le mardi, c’est la Journée Vélo tout beau. Des mécaniciens de la Coop Roue­Libre circuleront sur le campus afin d’aider les cyclistes à faire quelques ajustements et entretiens mineurs sur leur bicyclette. Finalement, le mercredi aura lieu la journée Portes ouvertes à la Coop, pendant laquelle vous pourrez utiliser gratuitement les services de l’atelier en libre­service. Il est à noter que des prix seront tirés à la fin de la semaine parmi les participants aux diverses activités.

Lundi 14 septembre, pique-nique, de 11 h à 14 h, sur les terrains de la Coop Roue-Libre (tout près de la maison Marie-Sirois). Entrée libre. Pour info : transportsviables.org/stca/activites/la-semaine-a-la-coop-roue-libre

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

14/09

au fil de la semaine