LE 17e ARRONDISSEMENT Itinéraires d'histoire et d'architecture

Collection Paris en 80 quartiers

dirigée par Michel Junot et Béatrice de Andia

Président et Délégué général à l'Action artistique de la Ville de Paris

© ACTION ARTISTIQUE DE LA VILLE DE PARIS 25, rue Saint-Louis-en-l'Ile Tous droits de reproductions, de traduction et d'adaptation réservés pour tous les pays, y compris la C.E.I.

I.S.B.N. : 2-913246-17-6

Photographie de couverture : Fenwick Helicopter, Richard Fenwick et Jean-Louis Schmidt, photographes.

ACTION ARTISTIQUE DE LA VILLE DE PARIS

LE 17e ARRONDISSEMENT Itinéraires d'histoire et d'architecture

PIERRE WACHENHEIM

Mairie de Paris Direction générale de l'Information et de la Communication

Cité Lemercier

Square des Batignolles, le lac

L'Esprit des Quartiers

Arrondissement aux multiples facettes, de création récente, le est chargé d'his- toire et reflète l'élan moderniste du XIX siècle.

Vitrine de prestige, le (n°65) réunit des bâtiments à vocation internationale. Le Palais des Congrès et les grands hôtels tel le Concorde-Lafayette drainent touristes et hommes d'affaires du monde. Le long de l'avenue de la Grande Armée et de larges avenues haussmanniennes, des commerces de luxe et d'automo- biles se succèdent.

Le (n°66) a un double visage : l'un tourné vers le passé et l'autre vers l'avenir. Il est, en effet, un conservatoire vivant de l'architecture historique du XIX siècle avec ses hôtels Troubadour ou Grand Siècle, mais il est aussi voué à l'en- seignement : dans un esprit pluridisciplinaire se retrouvent lycées classiques et hôte- liers, écoles de commerce et de musique.

Village dans la ville, le (n°67) a conservé son pittoresque d'antan : rues étroites et tortueuses, places villageoises, squares, immeubles de dimensions humaines, églises, théâtres...

Un faubourg préservé, le (n°68), marqué par l'industriali- sation du XIX siècle, se métamorphose lentement, tout en conservant de nombreux aspects charmants et pittoresques.

Béatrice de Andia Délégué à l'Action Artistique de la Ville de Paris

Place de Lévis

Le 17e arrondissement

HISTORIQUE

Du Moyen Age à la Révolution

Emergence de deux villages, Monceau et les Ternes. Le futur 17e arrondissement, s'il apparaît comme une création relativement récente, de la seconde moitié du XIX siècle, n'en est pas pour autant dépourvu d'histoire. Et à travers les grandes ou les petites heures de l'arrondissement, c'est, en fait, l'histoire de Paris et même celle de la France tout entière qui peut se lire en filigrane. Le 17e arrondissement se développe d'est en ouest, depuis le ver- sant ouest de la colline de Montmartre jusqu'aux abords du bois de Boulogne. Aux quartiers des Epinettes et des Batignolles qui occupent les espaces les plus élevés, succèdent, ensuite, la plaine Monceau et le quartier des Ternes qui s'étendent sur une vaste pente douce. Enfin à l'extrême ouest, l'arrondissement occupe le versant oriental d'une butte plus élevée, celle de l'Etoile. Au XIX siècle, on découvre, aux confins de Clichy et de l'arrondissement, plusieurs fossiles d'animaux ainsi que des silex taillés qui attestent de la présence d'une faune nombreuse et d'hommes aux temps pré- historiques. Au début de notre ère, une vaste forêt, celle de Rouvray, recouvre l'essentiel de l'espa- ce compris entre Saint-Cloud et la colline de Montmartre qui culmine à 128 m. Ce lieu entre alors pour la première fois dans l'histoire nationale lors de la conquête de la Gaule par César, en 52 avant Jésus-Christ. En effet, selon une tradition ancienne, l'emplacement du futur village de Monceau aurait servi de campement au chef des Parisii : Camulogène résistant à l'envahisseur romain. Les Gaulois sont finalement vaincus par Labienus, lieutenant de César, et Lutèce connaît alors un important développement sous la civilisation Gallo-Romaine.

Après la chute de l'empire romain, se sont les rois mérovingiens, issus de la dynastie fondée par Clovis, qui entrent en scène. Les souverains mérovingiens qui possèdent une résidence royale à Clippiacum, l'ancien Clichy, chassent sur le site du futur 17e. La forêt commence à être défrichée et l'agriculture tend à se développer. A la suite d'un don effectué par Chilpéric II, les moines de l'ab- baye de Saint-Denis possèdent plusieurs terrains dans ce secteur. En 862, une charte de donation de l'empereur carolingien Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, en faveur des moines dyoni- siens, " afin qu'ils boivent le vin à leurs repas et à leurs messes, comme ils ont coutume de le faire depuis longtemps ", atteste de la présence de vignes à " Mousseaux ", le futur Monceau. Le premier seigneur de Clichy, Gaucher III de Châtillon se distingue à Bouvines, en 1214, à la tête d'hommes d'armes de Clichy et de Monceau. A partir du Moyen Age, deux hameaux se forment petit à petit autour des châteaux de Monceau et des Ternes. Le château de Monceau, dont le premier seigneur connu apparaît au début du XIV siècle, et qui dépend alors de la seigneurie de Clichy, est le théâtre en 1429 d'un événement histo- rique d'une portée nationale. Peu après avoir fait sacrer le roi Charles VII à Reims, Jeanne d'Arc, venant de La Chapelle, y fait halte, accueillie par le seigneur du lieu, Huguelin Arrode. Le 8 septembre, elle part assiéger Paris, empruntant les actuelles rues de Lé vis et du Rocher vers la Porte Saint-Honoré. Elle tente alors un assaut infructueux sur la capitale alors aux mains des anglais. Blessée d'un trait d'arbalète à la jambe, elle doit se retirer.

Charlemagne ou Charles le Chauve, musée du Louvre Jeanne d'Arc par Frémiet, place des Pyramides

Au XVI siècle, le seigneur de Monceau, Etienne Desfriches, fait bâtir une chapelle dédiée à son saint patron Etienne, qui reste cependant dépendante de la paroisse de Clichy. Le château, dont l'en- trée se situait sur l'actuelle place de Lévis, est alors complété d'une tour et d'un colombier. Autour de cette demeure seigneuriale, sont regroupées plusieurs maisons qui forment le hameau de Monceau. Plus à l'ouest, le château des Ternes, à l'origine une " ferme esterne " c'est-à-dire hors les murs, qui appartenait aux évêques de Paris et dépendait de la paroisse de Villiers la Garenne, se développe en parallèle au XVI siècle. La ferme achetée par Pierre Habert, secrétaire du roi Charles IX et futur garde des sceaux, est transformée en résidence seigneuriale fortifiée. Habert obtient en outre le pri- vilège de bâtir un colombier. A l'est de l'arrondissement, l'histoire ne se lit pas aussi nettement. L'origine même du nom de Batignolles n'est pas clairement établie. Pour certains il serait issu du latin " batifolium ", signifiant moulin à vent, moulins ayant pu être disposés sur cette colline. Pour d'autres enfin, ce nom vien- drait de " bastidiole " ou petite maison de campagne. Ce lieu apparaît pour la première fois dans l'histoire au VII siècle, pour signaler la résidence d'un souverain mérovingien à Bactillon. Au Moyen Age, on retrouve la mention de " Batilloles ". Les Epinettes, ne constituent pour leur part qu'un simple lieu-dit à l'intérieur des Batignolles. Elles ne prendront leur forme actuelle, comme entité administrative, que bien tardivement, au moment de la création officielle de l'arrondisse- ment, en 1860.

Place de Lévis, carte postale, BHVP

Saint Vincent de Paul (1581-1660) Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704)

L'Ancien Régime et la Révolution : des châteaux des financiers au mur des Fermiers généraux

Sous les Bourbons Au XVII siècle, d'illustres personnages marquent de leur présence spirituelle notre futur arron- dissement. La paroisse de Monceau dépend en effet de celle de Clichy, dont le curé n'est autre, à partir de 1611, que Saint Vincent de Paul (1581-1660). Bossuet quant à lui séjourne au château des Ternes. L'aigle de Meaux y aurait rédigé deux de ses plus célèbres oraisons funèbres. En premier lieu, celle d'Henriette de France, fille d'Henri IV et veuve de Charles 1er d'Angleterre, prononcée le 16 novembre 1669, en présence de son gendre, Monsieur frère unique du roi Louis XIV et de Madame, sa fille, en l'église des religieuses de Sainte-Marie de Chaillot. En second lieu, celle de la fille de la première défunte, Henriette d'Angleterre, belle-sœur de Louis XIV, prononcée le 21 août 1670, à Saint-Denis. La postérité a retenu parmi les pages les plus émouvantes de Bossuet celles concernant cette dernière princesse. "0 nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte ! Il est plaisant de penser que ces lignes inoubliables de la littérature française classique, sont en quelque sorte une œuvre de notre futur arrondissement.

M. Jean TIBERI, Maire de Paris M. Bernard BLED, Commisaire général de la Mission Paris 2000

Mme Hélène MACE de LEPINAY, Adjoint au Maire, Chargé de la Culture M. Pierre REMOND , Maire du 17e arrondissement

M. Michel JUNOT, Président de l'Action artistique de la Ville de Paris M. Jean-François PROBST, Directeur de l'Information et de la Communication

M. Gilles PIERRE, Délégué général de la Mission Paris 2000 M. Jean GAUTIER, Directeur des Affaires culturelles de la Ville de Paris

Mme Martine de NADAILLAC, Directeur du Patrimoine et de l'Architecture de la Ville de Paris

. La réalisation de l'ouvrage a été assuré par l'Action Artistique de la Ville de Paris: Colonel Christian MERIC, Adjoint d ela Délégué général, M. Philippe AUROIR, administrateur, M. Michel Le MOEL, Sécrétaire général, Mlle Stéphanie BOURA, coorecteur, MMe Annick CHANTREL, Chargée de la Diffusion, Mme Evelyn CHEUVREUX, Chargée de diffu- dion, Mme Florence CLAVAL, Chargée des Relations publiques, Mme Marie-Christine D'ALLEMAGNE, M. Pierre GARSON, comptable, Mlle Ingrid HELD, Mlle Virginie de MASSIAC, conférencières, M. Stéphane ROUELLE, Secrétaire d'édition, M. Patrick THIEULON, Mme Françoise VIC-DUPONT, Chargée de mission. . Coordination scientifique: Daniel RABREAU, Professeur à l'Université de Paris I Pantéon-Sorbonne.

. La documentation et l'iconographie pont été rassemblées par Mlle Marie-Laure de BOYSSON, Mme Barbara MARTINEZ- SCHMIDT, sta- giaires, Mlle Blandine MASSIET-DU BIEST, M. Cyril NEIGE, stagiaire. . Photographes : M Paolo CODELUPPI, M. Jean-Christophe DOERR , M. Mathieu HUEZ, M. Simon TEXIER, M. Pierre WACHENHEIM. . Maquette: Béatrice de ANDIA, M. Emmanuel MINNE, Mlle Audrey CAPO-CHICHI, stagiaire, Mlle Peggy DELAHALLE, stagiaire, Mlle Alice DUMUR, stagiaire, Mlle Alexa SOUVAIRAN, stagiaire. . Stagiaires : Mlle Marie ANGST, Mlle Florence HEITZMANN, Mlle Hélène TAGLIABUE. Bibliographie: Aurélie DELAMARRE, élève de l'Ecole des Chartes.

Nous remercions pour leur chaleureux accueil la mairie du 17 arrondissement M. Pierre REMOND, maire du 17 arrondissement, Mme Virginie MUNERERT, Directeur de cabinet, M. Pierre BOURRIAUD, Secrétaire général,

Mlle Nathelie SPINGA, Chargée de mission au cabinet du maire.

Nous exprimons notre plus vive reconnaissance à : M. Johannes DAXER pour son aide constante, Mlle Cristina CORDERA, architecte

L'iconographie a été obtenue avec l'aide généreuse de Central Color, M. GALLOIS, La FNAC, M. François PINAULT, PDG, Mme Coryn MOULIN, Responsable des travaux photo France, M. TOAN NGUYEN

HUU, Responsable photo France, FUJI FILM, Mme DEVELAY, PDG, M. Bruno BAUDRY, ICART.

Les Archives de Paris M. François GASNAULT, directeur, Mme Christiane FILLOLES, Mme France-Odile DES MAZERY, documentalistes.

La Commission du Vieux Paris M. Michel FLEURY, vice-président, Mme Anne DUGAST, Mme Elisabeth PILLET et M. Nicolas COURTIN, chargés de mission.

La Bibliothèque Administrative de la Ville de Paris M. Pierre CASSELLE, conservateur général, Mme Agnès TARTIE, conser- vateur au département des photographies.

La Direction Générale de l'Information et de la Communication M. Jean-François PROBSTS≤, directeur, Mme Sylvie DEPONDT, directeur adjoint, Mme Catherine COMITI, responsable de l'édition, M. François PINAULT, responsable de la fabrication, M. Eric LEFEUVRE, responsable du fonds photographique, Mme Delphine ARLABOSSE et Mme Sylvie VERMEULEN, iconographes.

Photothèque des musées de la Ville de Paris Mme Liliane GONDEL, responsable, Mme Violette ANDRES et M. Bruno POUCHIN, documentalistes, M. Rémi BRIANT, Mme Lyliane DEGRACES, M. Philippe JOFFRE, M. Philippe LADET, M. Patrick PIER- RAIN, photographes.

La Bibliothèque Historique de la Ville de Paris M. Jean DERENS, directeur, Mme Geneviève MADORE, conservateur chargé des cartes et plans, Mme Liza DAUM, conservateur au départe- ment des photographies.

La Direction de l'Aménagement Urbain et de la Construction M. Jacques MARVILLET, directeur, M. Alain BRAUN, responsable de la photothèque.

L'Atelier Parisien d'Urbanisme M. Jean-Baptiste VAQUIN, directeur, Mme Myriam BERTHIER, respon- sable de la photothèque.

Le Pavillon de l'Arsenal Mme Ann-José ARLOT, directeur, Mme Martine PITALLIER, et Mme Antonella CASAELLATO, documentalistes.

La Direction des Parcs, Jardins et Espaces verts M. Janic GOURLET, directeur, M. Jean-Pierre CONTOURNET, photo- graphe.

La Direction de la Voirie et des Déplacements M. Christian LAMBOLEY, directeur, Mme Laurence GRZEGACZ et Mme Delphine KOPCZYNSKY, documentalistes.

L'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris M. Antoine DURRELEMAN, directeur, M. Pierre VILLAIN, Mme Evelyne KERMANAC'H, documentalistes.

La Préfecture de Police M. Philippe MASSONI, Préfet de Police, M. Claude CHARLOT, Chef du service des Archives de la Préfecture de Police, M. MATTHIEU, respon- sable de la photothèque.

L'ouvrage est publié par L'Action artistique de la Ville de Paris à l'occasion de l'exposition Paris en 80 quartiers, présentée à la mairie du 17 arrondissement Béatrice de ANDIA, Délégué général à l'Action artistique de la Ville de Paris

Imprimé par Maulde et Renou 2000