l'air et la ville william dab, isabelle roussel hachette littérature, 2001, 250 p., 120...

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landaise, des aspects les plus concrets de I’experience individuelle et collective a la dimension spirituelle en passant par la construction sociale du fhminin. Ce livre montre qu’une soci& ne se perp& tue pas seulement par la continuitk g&@alogique et patrimoniale mais aussi, et peut-Gtre bien surtout, par la conti- nuite symbolique, condition essentielle pour integrer le changement. SCIENCES DE L’UNIVERS La matiere dans tous ses Ctats Pierre Papon ArthPme Fayard, 2001, 336 p., 134,GO F/20,55 euros. C omment expliquer que I’on puisse trouver une substance telle que l’eau dans plusieurs &ats - liquide, solide, gazeux ? Quels mbcanismes physiques president aux changements d’etats ? Pour- quoi certains liquides forment-ils des verres en se solidifiant ? Pourquoi certains solides sent-ils aimant& tandis que d’autres sont de parfaits conducteurs de I’electricitk ? Cet ouvrage, abordable par le non-specialiste, est consac& aux defis scientifiques que pose la comprehension des diff&ents @tats de la matii‘re. II exa- mine egalement les enjeux technolo- giques, economiques, voire politiques, majeurs de ces recherches : analyse des &olutions climatiques, mise au point de fibres optiques requerant la fabrication de verre haute performance, I’exploita- tion de nouvelles filiPres &erg&iques telles que la fusion thermonucleaire ou la combustion de I’hydroggne, conception de micro-robots ou de micro- capteurs pour la medecine grsce a I’&ude des propriG& de la matiPre 2 I’Gchelle du nanomPtre (le millionigme du millimPtre)... SCIENCE ET SOCItTf Les pro@ de I? peur Nayla Farouki (Ed.) Le pommier, 2001, 456 p., 160,71 F/24,50 euros. A ujourd’hui, la science fait peur. Est-ce justifie ? Le clonage, Internet, le nucleaire et I’augmentation dans I’atmo- sphPre des gaz a effet de serre sont exem- plaires des innombrables peurs que sus- cite le d&eloppement des sciences et des techniques. Apt& avoir dress6 I’ktat des lieux des connaissances sur ces quatre thgmes, scientifiques, philosophes, juristes et sociologues s’interrogent sur ces prog& de la peur et sur... la peur du progrits. La pkriode est en effet bien r&o- lue oti l’on attendait de la science la rhponse a toutes les interrogations ; de m@me n’espgre-t-on plus d’elle I’avsne- ment d’un dge d’or, fait de bonheur, de Sante et de paix sur la Terre. De nos jours, cette science, qui progresse continuelle- ment, propose des techniques dont les incidences, de plus en plus pregnantes, font parfois peur. Mais de quoi exacte- ment avons-nous peur ? Et pourquoi ? Ce livre propose des klkments de reponse, au travers d’une reflexion collective et pluridisciplinaire : la peur est-elle rkelle- ment fondle sur une kvaluation objective du risque ? Le politique et le juridique sont-ils h m&me d’y repondre ? Et au fond, ne cultivons-nous pas notre peur ? TECHNIQUE ET SOCltTi L’autre de la technique. Perspectives multidisciplinaires Serge Cantin, Robert Mager (l!ds.) L’Harmattan, 2001, 340 p., 170 F/25,92 euros. u xxe VILLES Le projet urbain Patricia lngallina Puf, toll. x Que sais-je ? j), no 3585, 2001, 128 p., 42 F/6,40 euros. Q uel est le sens d’un projet urbain ? Expression d’une politique mais aussl d’une culture, ce projet se situe a la croisee de diverses disciplines et sa Gali- sation n&essite I’intervention de plu- sieurs sp&ialistes et dbcisionnaires dont les points de vue sont parfois oppos&. II concerne directement la vie quoti- dienne de chaque citoyen, qu’il habite une ville, une banlieue ou mPme une zone rurale. VILLES ET ENVIRONNEMENT La trace du fleuve. La Seine et Paris (1750-l 850) lsabelle Backouche EHESS, toll. <( Civilisations et soci&& j), no 101, 2000, 432 p., 280 F/42,69 euros. C omment, lorsqu’on &oque Paris, comprendre le paradoxe entre la forte presence imaginaire de la Seine et la rela- tive indiff&ence des Parisiens d’aujour- d’hui a I’egard de ses berges ? Mettant en IumiGre I’etonnante diversite des r8les du fleuve dans la ville du XVIII~Gcle, lsabelle Backouche montre & quel point la Seine a longtemps et6 stratGgique, tant pour les hommes que pour les pouvoirs. Tout 2 la fois espace partagk, espace contest6 et espace remodele, le fleuve a ainsi pe& d’un poids determinant dans le faConnement de la vie urbaine. Cepen- dant, au tournant des xwf et xlxe sibcles, la Seine s’Gcarte de cette vocation pour devenir une voie de navigation nationale de plus en plus 6trangPre a la capitale, un fleuve monumental et d&incarn& Ce nouveau destin puise ses formes et ses representations dans le siPcle des LumiGres. De la ville ancienne 2 la ville contemporaine, le fleuve a eu sa chrono- logie singuliere, bien c?loignbe des rythmes, historiographiquement plus conventionnels, d’une mutation pari- sienne scandee par I’haussmanisation. Sensible a la diversit des acteurs et des int&ets qui les animent, cette histoire de la rupture entre la Seine et Paris nous fait voir combien importe la solidaritk entre les usages, les repr&entations et les am& nagements d’un territoire. La Seine offre ainsi un f&ond terrain d’exp&imentation pour comprendre le devenir urbain et les relations mouvantes de I’homme et de la ville. L’air et la ville William Dab, lsabelle Roussel Hachette IittGrature, 2001, 250 p., 120 F/l 8,29 euros. 0 n respire mal en ville. Si on a reussi 5 limiter et 2 maitriser partiellement les bmissions industrielles, un nouveau type de pollution urbaine apparait. Plus insidieux et plus diffus, il n’en est pas moins nocif. Le chauffage des habi- tations, I’klimination des dbchets, la circulation : autant de facteurs qui contribuent a vicier I’air de la ville. La NSS, 2001,vol.9, no 4, 77-83

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Page 1: L'air et la ville William Dab, Isabelle Roussel Hachette littérature, 2001, 250 p., 120 F/18,29 euros

landaise, des aspects les plus concrets de I’experience individuelle et collective a la dimension spirituelle en passant par la construction sociale du fhminin. Ce livre montre qu’une soci& ne se perp& tue pas seulement par la continuitk g&@alogique et patrimoniale mais aussi, et peut-Gtre bien surtout, par la conti- nuite symbolique, condition essentielle pour integrer le changement.

SCIENCES DE L’UNIVERS

La matiere dans tous ses Ctats Pierre Papon ArthPme Fayard, 2001, 336 p., 134,GO F/20,55 euros.

C omment expliquer que I’on puisse trouver une substance telle que l’eau

dans plusieurs &ats - liquide, solide, gazeux ? Quels mbcanismes physiques president aux changements d’etats ? Pour- quoi certains liquides forment-ils des verres en se solidifiant ? Pourquoi certains solides sent-ils aimant& tandis que d’autres sont de parfaits conducteurs de I’electricitk ? Cet ouvrage, abordable par le non-specialiste, est consac& aux defis scientifiques que pose la comprehension des diff&ents @tats de la matii‘re. II exa- mine egalement les enjeux technolo- giques, economiques, voire politiques, majeurs de ces recherches : analyse des &olutions climatiques, mise au point de fibres optiques requerant la fabrication de verre haute performance, I’exploita- tion de nouvelles filiPres &erg&iques telles que la fusion thermonucleaire ou la combustion de I’hydroggne, conception de micro-robots ou de micro- capteurs pour la medecine grsce a I’&ude des propriG& de la matiPre 2 I’Gchelle du nanomPtre (le millionigme du millimPtre)...

SCIENCE ET SOCItTf

Les pro@ de I? peur Nayla Farouki (Ed.) Le pommier, 2001, 456 p., 160,71 F/24,50 euros.

A ujourd’hui, la science fait peur. Est-ce justifie ? Le clonage, Internet, le

nucleaire et I’augmentation dans I’atmo- sphPre des gaz a effet de serre sont exem- plaires des innombrables peurs que sus- cite le d&eloppement des sciences et des techniques. Apt& avoir dress6 I’ktat des lieux des connaissances sur ces quatre thgmes, scientifiques, philosophes, juristes et sociologues s’interrogent sur

ces prog& de la peur et sur... la peur du progrits. La pkriode est en effet bien r&o- lue oti l’on attendait de la science la rhponse a toutes les interrogations ; de m@me n’espgre-t-on plus d’elle I’avsne- ment d’un dge d’or, fait de bonheur, de Sante et de paix sur la Terre. De nos jours, cette science, qui progresse continuelle- ment, propose des techniques dont les incidences, de plus en plus pregnantes, font parfois peur. Mais de quoi exacte- ment avons-nous peur ? Et pourquoi ? Ce livre propose des klkments de reponse, au travers d’une reflexion collective et pluridisciplinaire : la peur est-elle rkelle- ment fondle sur une kvaluation objective du risque ? Le politique et le juridique sont-ils h m&me d’y repondre ? Et au fond, ne cultivons-nous pas notre peur ?

TECHNIQUE ET SOCltTi

L’autre de la technique. Perspectives multidisciplinaires Serge Cantin, Robert Mager (l!ds.) L’Harmattan, 2001, 340 p., 170 F/25,92 euros.

u xxe

VILLES

Le projet urbain Patricia lngallina Puf, toll. x Que sais-je ? j), no 3585, 2001, 128 p., 42 F/6,40 euros.

Q

uel est le sens d’un projet urbain ? Expression d’une politique mais

aussl d’une culture, ce projet se situe a la croisee de diverses disciplines et sa Gali- sation n&essite I’intervention de plu- sieurs sp&ialistes et dbcisionnaires dont les points de vue sont parfois oppos&. II concerne directement la vie quoti- dienne de chaque citoyen, qu’il habite

une ville, une banlieue ou mPme une zone rurale.

VILLES ET ENVIRONNEMENT

La trace du fleuve. La Seine et Paris

(1750-l 850) lsabelle Backouche EHESS, toll. <( Civilisations et soci&& j), no 101, 2000, 432 p., 280 F/42,69 euros.

C omment, lorsqu’on &oque Paris, comprendre le paradoxe entre la forte

presence imaginaire de la Seine et la rela- tive indiff&ence des Parisiens d’aujour- d’hui a I’egard de ses berges ? Mettant en IumiGre I’etonnante diversite des r8les du fleuve dans la ville du XVIII~ Gcle, lsabelle Backouche montre & quel point la Seine a longtemps et6 stratGgique, tant pour les hommes que pour les pouvoirs. Tout 2 la fois espace partagk, espace contest6 et espace remodele, le fleuve a ainsi pe& d’un poids determinant dans le faConnement de la vie urbaine. Cepen- dant, au tournant des xwf et xlxe sibcles, la Seine s’Gcarte de cette vocation pour devenir une voie de navigation nationale de plus en plus 6trangPre a la capitale, un fleuve monumental et d&incarn& Ce nouveau destin puise ses formes et ses representations dans le siPcle des LumiGres. De la ville ancienne 2 la ville contemporaine, le fleuve a eu sa chrono- logie singuliere, bien c?loignbe des rythmes, historiographiquement plus conventionnels, d’une mutation pari- sienne scandee par I’haussmanisation. Sensible a la diversit des acteurs et des int&ets qui les animent, cette histoire de la rupture entre la Seine et Paris nous fait voir combien importe la solidaritk entre les usages, les repr&entations et les am& nagements d’un territoire. La Seine offre ainsi un f&ond terrain d’exp&imentation pour comprendre le devenir urbain et les relations mouvantes de I’homme et de la ville.

L’air et la ville William Dab, lsabelle Roussel Hachette IittGrature, 2001, 250 p., 120 F/l 8,29 euros.

0 n respire mal en ville. Si on a reussi 5 limiter et 2 maitriser partiellement

les bmissions industrielles, un nouveau type de pollution urbaine apparait. Plus insidieux et plus diffus, il n’en est pas moins nocif. Le chauffage des habi- tations, I’klimination des dbchets, la circulation : autant de facteurs qui contribuent a vicier I’air de la ville. La

NSS, 2001,vol. 9, no 4, 77-83

Page 2: L'air et la ville William Dab, Isabelle Roussel Hachette littérature, 2001, 250 p., 120 F/18,29 euros

pollution a aujourd’hui largement depasse les limites du seul territoire urbain. EL/e a atteint une echelle plane- taire. Ses effets, deja sensibles, sont des plus spectaculaires notre climat change, certaines maladies respiratoires, comme I’asthme, se propagent a la vitesse d’une epidemic. Notre equilibre

de vie se trouve directement menace. Les solutions ne peuvent @tre simple- ment techniques. Elles engagent non seulement la communaute et les pou- voirs publics - leur gestion du territoire urbain et leur politique energetique -, mais aussi chacun d’entre nous. La reside toute I’originalite de I’analyse que

proposent les auteurs : la pollution nous concerne tous, parce que nous la subis- sons, mais aussi parce que nous la pro- duisons et, pour y remedier, il nous faudra changer nos comportements quo- tidiens, collectifs et individuels et les termes du dialogue entre citoyens, experts et decideurs.