la bataille de l'ourcq, à barcy, chambry et marcilly, 6/8...
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Promenade "Bataille de l'Ourcq Barcy/Chambry-septembre 1914 "
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DOSSIER DE PROMENADE COMMENTÉE
"La bataille de l'Ourcq, à Barcy, Chambry et Marcilly, 6/8 sept 14"
Clés :
Période : 6/8 septembre 1914;
Lieux : Barcy (77910)
Belligérants : Allemands, Français;
Latitude : 49.017405
Longitude : 2.881008
Titre : "Les combats de Barcy et
Chambry, le 6/9 septembre 1914 "
Thèmes : Le début de la 1re
Bataille de
la Marne, en septembre 1914.
Distances : - 9/10 km.
La promenade a comme thème
les combats du 6 au 8
septembre 1914, avec
notamment ceux des régiments
de Zouaves.
Boucle historique 1, Point de
départ, la mairie de Barcy. ,
direction Chambry, puis
cimetières militaires de
Chambry et Notre Dame de la
Marne
Retour à Barcy
Boucle historique 2, le
cimetière communal de Barcy,
où repose l'artiste de la comédie
française Raymond Reynal tué
le 6 septembre 1914, la stèle du
commandant d'Urbal, l'église de
Barcy.
Puis direction Marcilly, où
l'artillerie française était
pilonnée.
Retour Barcy
Départ de Barcy. Stationnement sur la place derrière l'église et face nouvelle mairie.
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Boucle historique 1
Dimanche 6 septembre 1914
5h30 : Chambry : en avant-garde, une patrouille à cheval, du 15ème
dragons français, pénètre dans le
village, mais elle ne peut progresser, les Allemands sont retranchés dans le cimetière et les hauteurs
environnantes.
8h00 : au Nord de Meaux, les troupes françaises traversent Monthyon, direction Est,
Marcilly et la vallée de la Thérouane, et le plateau devant Barcy.
9h00 : le 2ème
Corps allemand, franchit la Marne, sur les ponts d’Isles-les-Meldeuses
de Germigny-l’Evêque et Mary-sur-Marne, pour rejoindre le front de l’Ourcq.
Le général Von Linsingen parvient, avec son avant-garde, à Varreddes.
Depuis 3h30 du matin, ses troupes sont remontées, à marche forcée, depuis la ligne :
Mouroux à Maisoncelles-en-Brie, au Nord du Grand Morin.
Le général prend aussitôt des dispositions de défense sur les hauteurs du village de Varreddes,
puis dispose son artillerie lourde, sur Germigny-l’Evêque et Trocy-en-Multien.
Von Linsingen établit ensuite, son P.C. à la ferme de Beauval, près de Trocy-en-Multien.
Il supervise aussi, le commandement du 4ème
Corps d’Armée de Réserve de Von Gronau.
(Von Gronau qui vient de le rejoindre, ne s’est endormi, exténué, qu’au matin, à son P.C. de la ferme de
St-Faron, située au Sud-Est de May-en-Multien).
2 Corps de l’armée allemande, sans attaquer, vont se défendre, en ajustant leur artillerie lourde, face
à la 6ème
Armée Maunoury.
(Le canon allemand de 150mm a une portée de 12km, celui du canon 75mm français, de 6 km.).
10h00 : Chambry : le 1er
Régiment de la brigade marocaine tente d’enlever le cimetière,
mais l’artillerie allemande répond avec vigueur, l’attaque française échoue, les pertes sont importantes.
Le chef du 4ème
Bataillon de tirailleurs, J.P. Fumey et le capitaine De Villard sont blessés.
Dans ce régiment, parmi tant de tués, le lieutenant André Arrighi (26ans).
Le 2eme
régiment marocain, en 2ème
ligne, subira aussi des pertes sensibles.
(8 tombes militaires sont restées dans le cimetière communal de Chambry).
La Brigade marocaine durement éprouvée la veille, subira encore d’autres pertes, et notamment lors de la
retraite de l’armée allemande, dans le secteur de Soissons, le 11 septembre avec les rudes combats dans le
village de Chaudun et le 16 septembre 1914, sur la crête de Crouy-sur-Aisne, près de Soissons.
Le 22 septembre 1914, la Brigade Marocaine sera dissoute, pour devenir officiellement le 1er
régiment de
tirailleurs marocains, le nombre de rescapés était alors d’environ 700 soldats et officiers, sur un effectif à
l’origine de 4.400 hommes…
De 12h00 à 22h00 : canonnade générale sur Chambry et les environs.
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12h00 : en arrière de Barcy et Marcilly, l’artillerie française tente de répliquer à la supériorité du
bombardement allemand qui vient de se renforcer du 2ème
Corps d’Armée, et de ses 160 canons dont
plusieurs batteries de gros calibres (105 et 150mm) qui ont une portée de 10 à 12 km.
Les batteries allemandes sont positionnées derrière les crêtes de Trocy-en-Multien et
du Gué-à-Tresmes. Le duel d’artillerie durera jusqu’à la tombée de la nuit.
14h00-15h00 : les fantassins français occupent en contrebas de Marcilly, le château de
Fontaine-les-Nonnes, situé au bord du ru de la Thérouanne.
Aussitôt après, une partie de l’artillerie française est déployée au Nord, bombardant
jusqu’à la tombée de la nuit, les plateaux de la ferme de Champfleury et les hauteurs
de Trocy-en-Multien.
Dimanche 6 septembre 1914
14h00 : affrontement général sur les plateaux découverts de Barcy à Chambry :
Six régiments de fantassins français s’acharnent sur cette plaine sans abri, à déloger les Allemands bien
retranchés et qui tiennent les hauteurs de Varreddes.
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Les Allemands protègent ainsi la boucle de la Marne, permettant aux dernières troupes
du 2ème
Corps d’Armée de Von Linsingen, de remonter en force, du Sud.
Sur le plateau de Barcy, le lundi de Pentecôte 9 juin 1924, est inauguré :
le monument de Notre Dame de la Marne
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La statue en bronze, œuvre du sculpteur L. Maubert, représente la Vierge à l’enfant, et porte l’inscription :
“ Tu n’iras pas plus loin ”.
Ce monument a été édifié par les soins de la famille de l’évêque défunt de Meaux, Monseigneur Marbeau
(1844-1921) en hommage au vœu qu’il avait exprimé, dès le 8 septembre 1914, d’édifier un monument de
reconnaissance, si la victoire l’emportait.
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Près du monument, le 8 septembre 2007, une stèle a été inaugurée :
“ A la mémoire de tous les soldats de la 1ère
Bataille de la Marne ”.
Boucle historique 2
Raymond Lévy dit Reynal
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Barcy : Raymond Lévy dit Reynal (27ans), cycliste au 289ème
R.I. de Sens, est atteint d’une balle en plein
cœur. Près de lui, le capitaine Angé, de l’Etat-major de ce régiment, est blessé.
(Raymond Reynal était artiste de théâtre à la Comédie Française. Il est enterré dans le cimetière communal
de Barcy. Inaugurée à la Comédie Française, le 6 septembre 1915, une statue, œuvre de sa cousine
Marcelle Lévy,
le représente dans son uniforme de cycliste. Cette sculpture est toujours visible de nos jours).
Dimanche 6 septembre 1914
Au milieu de l’après-midi, sur les plaines sans abris, après deux assauts meurtriers
des fantassins français, qui s’efforcent d’atteindre les lignes allemandes déployées
d’Etrépilly à Varreddes et adossées aux crêtes de la Marne, le combat atteint son paroxysme.
Ligne de départ des attaques françaises : route râperie de Marcilly à Barcy : 110ème
brigade
Respectivement positionnés : régiments du 276ème
de Coulommiers, 231ème
de Melun et 246ème
de
Fontainebleau.
Cest le 246ème
R.I. qui aura principalement, la redoutable mission d’affronter les positions allemandes.
Au plus fort de l’attaque, le régiment de Fontainebleau sera secondé, sur son aile gauche,
par un bataillon du 231ème
R.I. et quelques compagnies du 276ème
R.I.
Au milieu des affrontements, le lieutenant René Mulleret (34ans, il sera tué le 4 mars 1915, à Vauxbuin,
près de Soissons), porte-drapeau du 246ème
régiment de Fontainebleau est blessé.
Le sous-lieutenant Jacques-Louis Dumesnil (32ans) bondit en avant et reprend vaillamment
le drapeau perdu. Agitant l’étendard en signe de ralliement, le courageux officier repart
au combat. Au cours du 3ème
assaut, il reçoit une blessure au bras.
Cet acte de bravoure lui vaudra, le 9 septembre, à Gesvres-le-Chapitre, Q.G. du général de Lamaze,
sur le champ de bataille, près des lieux où il a combattu, le grade de lieutenant, et plus tard, la Croix de
Chevalier de la Légion d’Honneur.
J-L Dumesnil (1882-1956) au moment de la déclaration de guerre, est avocat, conseiller général, et député
de Fontainebleau. Il deviendra ministre de l’Aviation en 1917-1919, ministre de la Marine en 1924-1925 et
1930, puis vice-président de l’Assemblée Nationale, de nouveau ministre de l’Air en 1931, et enfin maire
de Fontainebleau de 1935 à 1944, puis se retirera de la vie politique en 1945, pour se consacrer aux œuvres
d’anciens combattants et orphelins de guerre.
A Larchant, au Sud de la Seine-et-Marne, dans son village natal, là où il est enterré, pour le dixième
anniversaire de sa mort, une rue à son nom a été inaugurée en 1966.
Le 246ème
R. I. de Fontainebleau a été littéralement décimé, les pertes s’élèvent à 23 officiers et 800
hommes hors de combat dont 632 tués…
Dans ce régiment, sont tués parmi tant d’autres, le Chef de Bataillon Léon Brun (54ans),
le lieutenant Georges Neurouth (32ans), le sergent Maurice Angonin (28ans).
Le capitaine Alexandre Robinet (53ans) et le lieutenant Jean Chapon (31ans) mourront de leurs blessures.
Le lieutenant-colonel Joseph Chaulet, commandant ce régiment, est blessé de plusieurs balles et d’éclats
d’obus. (Il sera tué le 21 janvier 1915, près d’Ypres, en Belgique).
Le général De Mainbray commandant la 110ème
brigade, lui-même blessé à plusieurs reprises,
doit être évacué. Son officier d’Etat-major, le capitaine Renault est grièvement atteint.
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L’abbé Longuet, caporal à la 21ème
compagnie de ce 246ème
R.I. sera cité à l’ordre de ce régiment :
“Le 6 septembre 1914 au combat de Barcy, a entrainé énergiquement son escouade à l’assaut.
Voyant son commandant de compagnie blessé, sur la position qui venait d’être enlevée, s’est porté
à son secours, sans se soucier du danger auquel il s’exposait ainsi.
Très grièvement blessé à ce moment de sept balles dont une intéressant (sic) la colonne vertébrale,
fut considéré comme mort et ne fut relevé que plusieurs jours après.”
Démobilisé, l’abbé Longuet, devenu vicaire de l’église St-Nicolas de Meaux, participera,
dès septembre 1917 aux cérémonies anniversaires de cette bataille.
Le 6 septembre 1964, le chanoine Longuet sera encore présent, à Meaux, pour célébrer dans la cathédrale,
le 50ème
anniversaire de cette bataille, avec notamment la présence du général de Gaulle, Président de la
République, et du Premier Ministre, Georges Pompidou, ainsi que plusieurs membres du gouvernement.
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Boucle historique 1
Ligne de départ des attaques françaises : route de Barcy - hameau de Mansigny
- Ferme du champ d’Asile - route de Chambry : 109ème
Brigade
Respectivement positionnés : régiments du 204ème
d’Auxerre, 289ème
de Sens, 282ème
de Montargis.
En avant de leurs hommes, de nombreux officiers et sous-officiers français sont tombés.
Les soldats et les officiers de ces régiments, au cours des attaques, ont été fauchés par les obus et les tirs de
mitrailleuses allemandes.
Le lieutenant-colonel Guy, commandant le 204ème
régiment est blessé à la tête.
Le Chef de bataillon Léon Hasenwinkel (51ans) prend le commandement. (tué le 15.09.1916 devant Verdun).
Parmi les officiers, les lieutenants Georges Jousseau (28ans), Marcel Moulin (32ans)
et le sous-lieutenant Jules Jaluzot (27ans) sont tués.
Pertes : 9 tués, 19 officiers et 235 hommes blessés ou disparus.
Le lieutenant-colonel Ducros, commandant le 289ème
régiment est blessé par 4 fois.
Sont tués, parmi tant d’autres, les sous-lieutenants Joseph Demay (22ans), Marcel Evrat (32ans),
et Camille Hannion (25ans).
Pertes : 18 tués, 230 blessés, 100 disparus.
Pour le 282ème
régiment du lieutenant-colonel Courtin, parmi les officiers, le capitaine Raoul Cartry
(49ans) est tué. Pertes 4 officiers et 300 hommes.
Le lieutenant Marcel Doumer (28ans), officier à l’Etat-major de cette 109ème
Brigade, et son commandant
Olivier ainsi que les capitaines Marassé et Fabiani, les lieutenants Granjean et Lachaume, essaient de
rallier les éléments épars de ces régiments.
Vers 17h00, ils repartent dans une ultime attaque, mais balayés par les tirs allemands et pris hélas pour
cible par leurs propres canons, tirant des hauteurs du hameau de Pringy, les troupes françaises devront se
replier, à la nuit tombante, en arrière de Barcy.
Marcel Doumer (tué le 28 juin 1918) est l’un des fils de Paul Doumer (1857-1932) le futur Président de la
République Française de juin 1931 à mai 1932. Dès le 5 septembre 1914, Paul Doumer, parlementaire resté
à Paris, offrira ses services à Galliéni, pour l’épauler dans les tâches administratives de la capitale.
Paul Doumer aura 5 fils, tous feront la guerre, 3 seront tués au combat, le 4ème
fils, revenu gazé des
combats, mourra en 1923, des suites des blessures de guerre.
Le 6 mai 1932, à Paris, alors qu’il inaugure la vente annuelle des écrivains, anciens combattants, le
Président de la République, Paul Doumer est assassiné par un illuminé russe, immigré, nommé Paul
Gorguloff (37ans).
Le 27 juillet 1932, au procès, son avocat, Maître Henri Géraud, qui avait fait acquitter Raoul Villain,
l’assassin de Jaurès, plaidera l’irresponsabilité psychique de Gorguloff, mais ne pourra empêcher
l’exécution capitale.
Peu après 17h00, au Nord de Barcy, le flanc gauche de l’attaque française décimé par les pertes, est
maintenant fragilisé. Impossible de progresser, les fantassins français sont accablés par les tirs de batteries
lourdes allemandes. Soudain depuis Etrépilly, les troupes allemandes du général Riemann, de la 22ème
Division de Réserve, contre-attaquent.
Grâce à l’intervention du commandant d’artillerie Baratier, qui à cheval, a immédiatement vu le danger,
celui-ci place 4 canons au-dessus de la râperie de Marcilly, située à l’intersection des routes de Barcy à
Puisieux et de Marcilly à Etrépilly.
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Sur le plateau, les 4 canons français du 25ème
Régiment d’Artillerie de Campagne, ouvrent aussitôt le feu, à
moins de 1000 mètres, sur les lignes et les mitrailleuses ennemies.
Grâce à ce coup d’éclat, l’attaque allemande est enrayée.
En fin de soirée, les allemands occuperont Etrépilly, situé dans la vallée de la Thérouanne, puis vers minuit
évacueront la cuvette, pour se replier sur les hauteurs de Trocy-en-Multien.
Le village restera, cette nuit, entre les lignes de combats.
Dimanche 6 septembre 1914
Dans l’après-midi : Chambry, les tirailleurs marocains investissent le cimetière,
et l’utilisent comme fortin, malgré le bombardement intensif allemand.
Mais dans la soirée, les tirailleurs se replieront sur Penchard, menacés d’être encerclés
par les Allemands.
De leur côté, les Allemands retranchés sur les hauteurs, n’occuperont pas Chambry,
car le village est situé dans une cuvette, il est donc très difficile à défendre.
En fin d’après-midi, sur les plateaux devant Barcy et Chambry, les attaques françaises
ont échoué.
Les pertes en hommes sont très importantes : 1600 tués, et de nombreux blessés.
Les nids de mitrailleuses allemandes ont ravagé les rangs français.
Sur les plateaux des combats, les soldats français furent enterrés, là où ils tombèrent.
44 autres furent inhumés dans le cimetière communal de Chambry.
En 1920 est créé :
le cimetière militaire national français de Chambry
C’est là que furent regroupées les tombes dispersées du champ de bataille, ainsi que plus tard, des plaines
d’Iverny, Monthyon, Neufmontiers…mais aussi une partie des carrés militaires des cimetières communaux
de Chambry, Barcy, St-Soupplets, Puisieux …
Au total : 1331 soldats y sont inhumés :
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990 soldats tués en septembre 1914, dont 940 inconnus… sont ensevelis dans 4 ossuaires,
et 341 en tombes individuelles, dont pour moitié, principalement des soldats français tués, en juin et juillet
1918,
dans le Nord de la Seine et Marne, au cours des combats de la deuxième Bataille de la Marne.
le cimetière militaire national allemand de Chambry
Les soldats allemands subirent
aussi des pertes importantes par
l’artillerie française.
Ainsi pour le 3ème
bataillon du
42ème
R.I. allemand : les pertes
s’élèvent à 5 officiers,
24 sous-officiers et 475
hommes.
A quelques dizaines de mètres
des tombes françaises :
1030 soldats y sont inhumés :
998 en ossuaire dont 985
inconnus… et 32 tombes
individuelles.
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(Le soldat allemand porte autour du cou, une plaque d’identité attachée par un cordon tressé.
Le nom du militaire n’y figure pas, ce qui expliquera le nombre de soldats inconnus, ensevelis.
Sur la plaque, sont gravés le nom de l’unité, le n° de compagnie ou de régiment et le numéro de matricule
du soldat).
Sur le plateau de Chambry, les Allemands ont, semble-t-il, incinéré, plus de 600 des leurs…
Après la bataille, le 10 septembre 1914, des équipes françaises, devant l’impossibilité d’enterrer tous les
cadavres allemands, ont aussi, été obligées d’en brûler, sur des tas de bois, largement arrosés de pétrole.
Lundi 7 septembre 1914
Au matin, arrivée sur le champ de bataille de la 45ème
Division Algérienne, du général Drude.
(L’Algérie, colonisée à partir de 1830, deviendra par la suite, territoire français).
Cette division, stationnée autour de Penchard et composée de 4 régiments, 3 de zouaves et
1 de tirailleurs, doit prendre part aux combats, et remplacer les premières lignes françaises durement
éprouvées, et notamment les tirailleurs marocains.
Le 2ème
bis de régiment de zouaves et le 1er
régiment de tirailleurs de marche ont pour objectif, devant
Barcy : les crêtes d’Etrépilly.
Quant aux 1er
bis et le 3ème
bis de régiments de zouaves, ils parviennent, sous le bombardement allemand,
au carrefour des 4 routes, qui surplombe la cuvette de Chambry.
Leur mission : occuper ce village à tout prix.
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(A ce carrefour des 4 routes, une stèle commémorative : “A la mémoire des soldats de l’Armée de Paris”.
Le monument élevé sur ordre de Gallieni, est inauguré le 12 septembre 1915, pour le 1er
anniversaire de la
Bataille de la Marne).
9h45 : Etrépilly, dans le creux de la vallée, longeant le ru de la Thérouanne, les soldats français du 350ème
Régiment de Soissons, progressent sous les feux violents qui partent
des tranchées allemandes, situées sur les crêtes Nord du village.
Les Français, investissent le village, évacué la veille au soir par les Allemands.
Le gros des troupes allemandes est positionné à quelques distances de là, sur les hauteurs
de Trocy-en-Multien.
Au cours de l’investissement d’Etrépilly, les sous-lieutenants Jacques Strauss (23ans)
et Pierre Dumont (28ans) sont tués.
14h30 : Etrépilly, les fantassins français du 350ème
Régiment de Soissons qui venaient d’occuper le village
ce matin, et bien que renforcés par deux compagnies du 69ème
bataillon
de chasseurs d’Epernay, sont rejetés par le déluge d’obus et la contre-attaque allemande débouchant des
hauteurs de Trocy-en-Multien.
Ordre de repli est donné, les Français se positionnent à l’entrée du village.
Toute la journée, le bombardement allemand est intensif, où dans l’après-midi,
les 4 régiments de zouaves et tirailleurs essaient en vain de conquérir les positions devant
une ligne qui s’échelonne de Barcy à Chambry.
Boucle historique 2
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Les fantassins français restent cloués au sol par l’artillerie lourde allemande. Vers 15h00 : Barcy : le
commandant Henri d’Urbal (52ans), chef du 4ème
bataillon du 2ème
bis de Zouaves, inquiet de l’avancée de
ses troupes, vient au contact.
Arrivé près de l’église, il est tué par un obus allemand.
(Stèle au cimetière de Barcy, après 1920, la tombe
du commandant d’Urbal sera transférée dans le
cimetière militaire national français de Chambry).
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Boucle historique 1
Lundi 7 septembre 1914
Chambry : après le repli, la veille au soir des tirailleurs marocains, les zouaves
ont investi, ce matin, le village.
Au cours de l’après-midi, les zouaves partent à l’attaque des positions allemandes.
Dans la troupe, les pertes sont sérieuses. Chez les officiers, le capitaine Gaston Mourou
et le sous-lieutenant Oscar Mériaux, tous deux âgés de 35ans, sont tués.
Le colonel Codet qui commande le régiment du 1er
bis de Zouaves est blessé.
Dans les 2 régiments de zouaves qui combattent devant Chambry, sont tués ce jour là, parmi tant d’autres :
les lieutenants Henri Nanta 26ans, et Georges Schmid 29ans, tous deux de la même compagnie de
mitrailleuses,
le capitaine Fernand Bigoudot 41ans, le sergent Jean Celly 22ans, le caporal Henri Allaire 23ans…
Ils sont tous inhumés dans le cimetière communal de Chambry.
19h00 : nouvelle tentative des fantassins français du 350ème
R.I. de Soissons, d’investir le village
d’Etrépilly, en empruntant le fond de la vallée de la Thérouanne.
Ils sont accueillis par les tirs d’une section de mitrailleuses allemandes, postées à l’entrée
du village.
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Bravant le danger, un groupe de fantassins français emmenés par le capitaine Voiturier et les adjudants
Delaruelle et Stull, chargent à la baïonnette, et à coups de revolver, les servants allemands, des deux
mitrailleuses.
L’adjudant Albert Stull (36ans) est tué.
Les hommes du 350ème
R.I. essaient de conquérir le village, mais une contre-attaque allemande, oblige les
Français à se replier de nouveau.
En retraitant, les fantassins français emportent à l’épaule, les deux mitrailleuses saisies.
(Le capitaine Voiturier sera décoré pour ce fait d’armes).
Au cours de ces combats, les lieutenants René Bomboy (29ans), Jean Hahn (34ans), et
Fernand Tricotet (25ans) sont tués.
Les pertes du régiment : 57 soldats tués, 139 blessés.
Jusqu’à 22h00, les Français du 350ème
R.I. se maintiendront, avec le 361ème
R.I. de Reims,
en soutien, aux abords Est du village.
En soirée : devant Chambry, après avoir combattu en vain, sous le feu terrible des batteries
et mitrailleuses des Allemands, qui eux, sont retranchés sur les hauteurs de Varreddes,
les zouaves doivent se replier sur le village.
La ligne de combat se reforme près du cimetière.
Ils percent les murs du cimetière pour se prémunir d’un retour des Allemands.
(Dans le cimetière communal : les ouvertures dans les murs sont toujours visibles, une plaque
commémorative
est apposée : “Aux Zouaves de la 45ème
Division d’Afrique”.
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Toujours
visible aussi,
de nos jours :
le mur de
l’école
communale de
Chambry, est
aussi percé
d’ouvertures).
Vers 21h00 : débouchant de la route de Meaux, aux lieux dits la briqueterie et la cantine,
un bataillon de zouaves combat en direction de Varreddes, sur la côte 107, sommet boisé, dominant la
route de Meaux à Soissons.
Les zouaves font irruption dans une première ligne allemande, qui est surprise en plein ravitaillement.
Après un combat acharné, mené à la baïonnette, les zouaves enlèvent la position allemande.
Mais peu après, une contre attaque allemande oblige les zouaves à se replier sur Chambry.
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Mardi 8 septembre 1914
13h30 : Barcy, les zouaves fort éprouvés, ont évacué le village, qui est bombardé d’une manière
systématique par les obus allemands, notamment à gros calibre.
3 coups par minute sont tirés, plus de 1.000 projectiles s’abattent sur le village et ses environs.
Le clocher de l’église est éventré, la cloche est à terre.
Il ne reste dans le village que les agents de liaison.
Des centaines de blessés sont recueillis dans la grande ferme dite, de l’Evêque,
appartenant à Mr E. Dhuicque.
Chambry : toute la journée les obus allemands s’abattent dans la cuvette du village et les routes y menant,
empêchant l’approche des renforts et du ravitaillement français.
Du village, les zouaves chargent de nouveau, à la baïonnette, vers les crêtes surplombant Varreddes. Les
rangs des fantassins français sont décimés par les mitrailleuses allemandes.
(Parmi les tués, le lieutenant Charles Benoit, 25 ans, du 1er
régiment de marche, 8ème
tirailleurs.
La tombe du lieutenant est restée dans le cimetière communal de Chambry).
Toute la journée, les Français vont rester cloués par l’artillerie lourde allemande.
14h00 : Saint-Soupplets : le général Galliéni, accompagné de son officier d’ordonnance,
le capitaine Gheusi, arrivent au nouveau Poste de Commandement de Maunoury.
Le Q.G. et l’Etat-Major de la 6ème
Armée restera en arrière, à Claye-Souilly (du 7 au 10 septembre au soir).
Le P.C. du général Maunoury a été installé, tôt ce matin, dans la maison, “ la villa les sapins ”
du docteur Bégué, médecin et maire du village, mobilisé au moment des évènements.
De nos jours, la villa est devenue “ la résidence les sapins” située n° 79 de la rue du général Maunoury.
Le balcon de la villa vient d’être orné ce matin, des deux drapeaux pris à l’ennemi.
Le premier drapeau est celui du 2ème
bataillon du 72ème
R.I. de réserve découvert abandonné,
le 6 septembre, dans une chambre du château de Brégy.
Le second drapeau est celui du 1er
bataillon du 36ème
R.I., au cours de l’attaque, la veille au soir, près de la
ferme de Nogeon.
(Les deux drapeaux seront bientôt exposés, en guise de trophée, au musée des Invalides, à Paris).
Le général Galliéni est informé de l’échec, la veille, des forces françaises sur Chambry, Etrépilly et le
plateau de Trocy-en-Multien. Le front se fige sur l’Ourcq.
En espérant la remontée des troupes britanniques, qui combattent dans le secteur de
La-Ferté-sous-Jouarre, l’ordre est de tenir coûte que coûte, mais cette fois, sans les
offensives meurtrières de ces derniers jours...