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FICHE PLANTE UTILE L L a a p p r r ê ê l l e e RECHERCHE C Cu ui i v v r re e : : r r é éd du ui i r r e e l l e es s d d o o s s e e s s p p o o u u r r l l u u t t t t e e r r c c o o n n t t r r e e l l e e m m i i l l d d i i o o u u d d e e l l a a v v i i g g n n e e TECHNIQUE L L e e p p o o i i n n t t s s u u r r l l e e B B o o i i s s R R a a m m é é a a l l F F r r a a g g m m e e n n t t é é ( ( B B R R F F ) ) FERMOSCOPIE D De es s v ve er r g ge er r s s , , p pe er r f f o or r m ma an nt t s s e et t é ét t h hi i q qu ue es s : : l l e es s C Cô ôt t e ea au ux x N Na an nt t a ai i s s 10lter gri nov.-décembre 2007 86 Aromathérapie et santé animale lter gri Aromathérapie et santé animale

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FICHE PLANTE UTILELLaa pprrêêllee

RECHERCHECCuuiivvrree :: rréédduuiirree lleessddoosseess ppoouurr lluutttteerrccoonnttrree llee mmiillddiioouuddee llaa vviiggnnee

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gri nov.-décembre 2007 n° 86

Aromathérapieet santé animale

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Aromathérapieet santé animale

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Sommaire n°86 novembre-décembre 2007

ActusDU COTÉ DE L’ITAB ........................................................................................................................ 4• Eucarpia : Sélection végétale pour AB et faibles intrants Par Frédéric Rey (ITAB)

DU CÔTÉ DU RÉSEAU BIO ......................................................................................................... 5• Diversité des systèmes grandes cultures en Pays de Loire Par Paulette Chauvel (Chambre d’Agriculture 85)

Fermoscopie • Vergers bio-dynamiques “Côteaux Nantais” .............................................. 8Par Aude Coulombel (ITAB)

Dossier : HUILES ESSENTIELLES ET SANTÉ ANIMALE ......... 11Réalisation : Par Gilles Grosmond, Françoise Heitz et Philippe Labre(Vétérinaires)

• Réglementation - Pour un statut adapté et cohérent • de la plante médicinale en élevage .........................................................................12

• Mamelle des bovins .......................................................................................................... 14• Vaches à cellules - Tarissement sans antibiotique - • Pathologies de l’épiderme du trayon

• Huiles essentielles et parasitisme des animaux ...................................... 21

• Histomonose de la dinde - Coccidiose chez les volailles -• Coccidiose de l’agneau

TechniqueAGRONOMIE ................................................................................................................................. 24• 2007 : débarquement des BRF en France ? Par Blaise Leclerc et Aude Coulombel (ITAB)

FICHE TECHNIQUE PLANTE UTILE ......................................... 28• La prêle Par Aude Coulombel (ITAB)

Recherche/ExpéVITICULTURE .................................................................................................................................. 30• Réduction des doses de cuivre pour lutter contre le mildiou Par Nicolas Constant (AIVB-LR) et Monique Jonis (ITAB)

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Les plantes aromatiques et médicinales possèdentdes propriétés remarquables pour promouvoir lasanté des animaux d’élevage. En agriculturebiologique, elles répondent de plus aux exigenceséthiques, environnementales et réglementaires de

ce mode de production. Ce numéro sur l’aromathérapie et sonintérêt en élevage donne également l’occasion d’aborder un aspectessentiel des plantes aromatiques et médicinales et de leursextraits traditionnels : leur statut légal et réglementaire.Actuellement, les cadres législatifs qui réglementent l’utilisationdes plantes médicinales sont en contradiction totale avec lerèglement de l’agriculture biologique. En France, la plantemédicinale n’a aucun statut adapté et aucune reconnaissancelégale de son action naturelle particulière sur la santé. Les textesréglementaires, loin de faciliter l’usage des plantes, sont uneentrave de fait à leur utilisation en élevage et en AB.

La plante médicinale : un additif alimentaire ?Une liste très complète et pertinente des plantes médicinales et deleurs extraits figure dans le Règlement Communautaire sur lesadditifs alimentaires destinés à l’alimentation animale, enautorisant l’emploi dans ce cadre réglementaire. De nombreuxproduits à base de plantes destinés aux animaux de rente,regroupés sous le terme de suppléments nutritionnels, sontcommercialisés dans ce cadre. Ils ont, pour une grande majorité,une action préventive ou curative sur les problèmes de santéanimale. Mais ce cadre interdit de mentionner que la plantemédicinale possède une action… médicinale !

La plante médicinale : un médicament comme les autres ?Un autre cadre légal est utilisable pour les plantes médicinales,celui du médicament vétérinaire. Ce dernier nécessite l’obtentiond’une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché), obtenue aprèsexamen d’un dossier thérapeutique et toxicologique lourd. Cetteprocédure exigeante et onéreuse, réservée aux sociétéspharmaceutiques installées, est totalement justifiée pour lesnouvelles substances chimiques de synthèse ou les produitsd’extraction végétale à toxicité non négligeable. Par contre, ellen’est pas adaptée aux plantes médicinales classiques, qui ne sonten rien comparables aux médicaments chimiques, de par leurorigine naturelle, leur simplicité, leur mode d’action, leurutilisation traditionnelle. C’est pourquoi nous proposons dans cespages une réflexion sur le statut particulier de la plantemédicinale.

Philippe Labre, vétérinaire

Edito

Plantes aromatiques etmédicinales : quel intérêtet quel statut en élevage ?

Revue bimestrielle de l’InstitutTechnique de l’AgricultureBiologique (ITAB)• Directeur de Publication : Alain Delebecq (Président ITAB)• Rédacteur en chef : Krotoum Konaté• Chargée de rédaction : Aude Coulombel• Comité de rédaction : Alain Delebecq, Rémy Fabre,Krotoum Konaté, Guy Kastler, François Le Lagadec, MarieDourlent• Comité de lecture : Élevage : Anne Haegelin (PÔLE AB MASSIF CENTRAL), StanislasLubac (ITAB), Jean-Marie Morin (FORMABIO), Jérôme Pavie(INSTITUT DE L’ÉLEVAGE), Denis Fric (GABLIM)Fruits et légumes : Alain Garcin et Sébastien Picault (CTIFL),Monique Jonis (ITAB)Grandes cultures : Bertrand Chareyron (CA DRÔME),Laurence Fontaine (ITAB), Philippe Viaux (ARVALIS INSTITUT DU

VÉGÉTAL)Viticulture : Denis Caboulet (ITV), Marc Chovelon (GRAB),Monique Jonis (ITAB)Agronomie/Systèmes : Blaise Leclerc (ITAB), Laëtitia Fourrié(ACTA)Qualité : Bruno Taupier-Letage (ITAB)• Rédaction/Administration - Promotion/CoordinationITAB - 149, rue de Bercy - 75595 PARIS CEDEX 12Tél. : 01 40 04 50 64 - Fax : 01 40 04 50 66• Abonnements : Interconnexion Alter Agri - BP78 - 3151FENOUILLET Cedex - [email protected] : 01 40 04 50 66• Régie Publicitaire : Agricentre -1 bis, rue Sainte Marie - BP1238 - 03104 Montluçon Cedex - Tél : 04 70 02 53 53 - Fax :04 70 05 94 31 - Numeris : 04 70 02 53 59 - [email protected]• Réalisation : Pascale MOTTO - 04 94 98 04 86 [email protected]• Imprimeur : ALINEA PRINT 16 rue des Pyramides 75001 PARIS• Comission paritaire : 1007G82616• ISSN : 1240-3636

Imprimé sur papier 100% recyclé

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POUR EN SAVOIR PLUS

Compte-rendu complet surwww.itab.asso.fr et résumédes communications surwww.cost860.dk

1 Association européenne pour l’amélioration des plantes2 7-9 Nov. 2007 - Sélection végétale pour l’agriculture biologique et à

faibles intrants : Etude des interactions génotype-environnement, avecle soutien du Cost Susvar, ECO-PB et d’ISOFAR

4 ALTER AGRI n°86 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007

Actus - Du côté de l'ITAB et du réseau bio

Journées techniquessemences bior 22 janvier à ParisTraitements biologiques des semencesFocus sur la thermothérapieAu programme :- Connaissances actuelles sur lespathogènes transmis par les semences- Méthodes biologiques de désinfec-tion des semences- Témoignages de praticiens utilisantla thermothérapie sur semencespotagères, bulbes semences, plantsde vignes et plantes aromatiquesProgramme et invitation sur

www.itab.asso.fr.

Siffel

r 20-22 février 2008-AgenSalon International des techniquesde la filière fruits et légumes500 exposants - Parc des expositions

AB et changementclimatique

r 17 et 18 avril 2008Colloque international - EnitaClermont - Contribution de l’agricul-ture biologique et de nos choix ali-mentaires à l’effet de serre

www.abiodoc.com

EUCARPIASélection végétale pourAB et faibles intrants

L’ L’agriculture biologi-que (AB) est compo-sée de différents sys-

tèmes, en fonction destypes de marché visés :international, régional,local. A chacun corresponddes pratiques et desbesoins spécifiques. Pourdévelopper l’AB et amélio-rer la qualité de ses pro-duits, une sélection adap-tée pour chacun de ces sys-tèmes est nécessaire. Voiciles principales conclusionsdes travaux présentés.Les variétés les plus intéres-santes en conventionnel nele sont pas forcément enconditions bio : les variétésde blé les plus sensibles auxmaladies sont celles qui ontle meilleur rendement enconditions intensives. Dansces conditions, la sélectionde variétés productivesécarte les cultivars résistants.Il en est de même pour lesplantes qui valorisent bienl’azote en conditions limi-tantes.Une sélection en conditionsbiologiques est donc néces-saire. Globalement lesspécificités et les besoins pourl’AB correspondent aussi àceux pour le faible intrant. Lasélection bio peut même ser-vir de pilote, commetémoigne un sélectionneurde maïs conventionnel pourKWS, qui depuis plusieurs

Le symposium Eucarpia1 de Wageningen(Pays-Bas, 2007)2 a rassemblé une centainede chercheurs autour du thème : sélection etadaptation des ressources génétiques auxconditions de l’agriculture biologique.

années a cessé de traiter lessemences utilisées en sélec-tion et qui est même passéen bio pour certaines phasesde sélection.Deux grands types de pro-grammes sont distingués :- la sélection pour l'AB: seulsles derniers stades sont enbio ;-la sélection biologique :tou-tes les étapes sont en bio, lestechniques de sélection res-pectent les principes de l’AB.Suivant le contexte, quatremodèles de sélection sont dé-veloppés : la sélection« classique » (diffusion etadaptation large), la sélectionpour un marché spécifiquesous contrat, la sélection pay-sanne pratiquée par leproducteur sur sa ferme (dif-fusion et adaptation trèslocale), la sélection participa-tive avec plusieurs acteurs :sélectionneurs, producteurs,transformateurs… (diffusionspécifique et/ou régionale).Dubesoin de variétés adap-tées à l’AB découle lanécessité de définir des cri-tères de sélectionspécifiques.Forts de 10% deleur surfaces en céréales enbio, les autrichiens sont assezavancés, avec des program-mes sur blé prenant en

compte : la compétitivité/ad-ventices, résistance à lacarence azotée, résistanceaux maladies transmises parles semences,capacité de tal-lage, vigueur précoce auprintemps et le développe-ment racinaire (mesures surplus de 1 m dans le sol !)…Les types de variétés bio-logiques à développer ontaussi été discutés. Des tra-vaux anglais montent,qu’en bio, des populationsde blé ont une stabilité derendement dans le temps,contrairement aux lignéespures (cf. Alter Agri n°85).Une évolution réglementaireau niveau européen est sou-haitée : les règlements établispour l’agriculture conven-tionnelle ne sont passatisfaisants et limitent lamise sur le marché des va-riétés adaptées à l’AB.Certains pays, commel’Autriche, ont mis en placedepuis 2002 des tests d’ins-cription spécifiques bio.Plusieurs variétés de blé etd’orge ont ainsi été inscrites.

Fièvre CatarrhaleOvine

Grâce à l'impli-cation de plu-sieurs de sesmembres, lacommissionélevage de

l'ITAB s'est penchée sur cette mala-die dont l'expansion inquiète. Unesérie de documents est téléchar-

geable sur le site www.itab.asso.fr.La réflexion se poursuit, en lienavec divers partenaires, dont laFNAB pour les aspects réglemen-taires. La commission s'interrogesur l'efficacité et l'intérêt des dés-insectisations, et s'inquiète du peude données épidémiologiques dis-ponibles. Elle proposera, en lienavec la FNAB, l'envoi aux éleveursconcernés d'un bref questionnairedestiné à mieux comprendre l'am-pleur de la maladie dans les éleva-ges biologiques.

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5NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007 - ALTER AGRI n°86

Actus - Du côté du réseau bio

A G R I C U LT U R E B I O E T A LT E R N AT I V E

Pays de Loire Diversité des systèmes grandes cultures

Depuis 2004, un réseau de 15 fermes de référencesgrandes cultures (GC) a été constitué dans les Paysde la Loire. Le premier objectif visé est de se doterd’indicateurs techniques et économiques pour leconseil. Au bout de 3 années de collecte dedonnées, force est de constater la variabilité desdeux principaux critères étudiés : temps de travail etcoût de production des principales espècescultivées.L.

Fon

tain

e

Par Paulette Chauvel (Chambre d’Agriculture 85)

N° SAU Nombre Dont GC (ha) Dont ha Production % UTA % GC dans (ha) UTH Moyenne 2004-05-06 irrigable animale GC l’assolement

1 186 2,5 186 165 100 100

2 126 1,5 126 16 100 100

3 103 1 103 50 100 100

4 47 1 47 0 100 100

5 162 2,24 153 70 840m2 de volailles 74 94

6 51 1 42 0 400m2 de vol. + 15 génisses/an 45 82

7 64 1 64 0 800m2 de volailles 57 100

8 108 4 67 80 250 chèvres laitières + 12 VA 38 62

9 146 1,5 48 0 73 vaches allaitantes 28 33

10 146 1 55 0 40 vaches all. + 1 200m2 de vol. 28 38

11 61 1,5 31 0 800m2 de vol. + 28 vaches all. 24 51

12 46 2 27 0 1 400m2 de vol. + 10 vaches all. 20 58

13 75 2 31 0 800m2 de vol. + 200 000 L quotas 17 41

14 120 2,75 50 50 360 000 L de quotas 22 42

15 83 2,67 37 0 420 000 L de quotas 15 45

Tableau 1 - Caractéristiques des fermes du réseau de références

Le critère % UTA grandes cultures permet d’apprécier la spécialisation de l’exploitation. Ce critère est issude la grille d’équivalence des productions et des unités de travail par année.

maïs

15%

18%

4% triticale

5% cerpro

7% féverole3%4%autres GC 6%

38%blé

poistournesol

prairie ou jachère

Graphique 1 - Répartitionde l’assolement moyen surles 3 campagnes

tres GC (avoine, orge, sarrasin…).Les cultures sont constituéespour moitié de céréales (maïs,blé, triticale) et 1/3 de protéagi-neux ou associations.Les rotations sont en général pluslongues sur les exploitations avecsurface fourragère. Cependant lesprairies ne sont pas toujours in-

Un réseau représentatif dela diversité des systèmesgrandes cultures

Trois exploitations, les plus repré-sentatives des systèmes grandescultures présents, ont été choisiespar département. Sur les 15 fer-mes dont les caractéristiques sontprésentées dans le tableau 1, 4sont spécialisées en grandes cul-tures, les autres disposentd’ateliers d’élevage avicoles enSarthe et en Vendée, bovins laitou viande en fonction de l’orien-tation principale du département.Seules les fermes produisant auminimum 20 hectares de céréa-les et/ou oléoprotéagineux ontété retenues.

Des assolements variésLes fermes de références cou-vrent 1520 ha dont les 2/3 sontconsacrés aux cultures, les prai-ries et jachères constituent lereste de la sole. Les assolements(graphique 1) sont très variés.Les cultures représentant moinsde 5% sont rassemblées dans au-

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6 ALTER AGRI n°86 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007

Actus - Du côté du réseau bio

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10 Temps (h)

Maïs Blé Triticale Cerpro Feverole Pois Tournesol

12 passages

7 passages 7 passages

5 passages5,5 passages

8 passages 11 passages

Interculture Semis Travail du sol Désherbage Fertilisation Récolte

Graphique 2 - Temps passé à l’hectare et nombre de passages

0

30

60

90

120

150

180

210

240

270

300 €/tonne

311 maxi

98 mini

294 maxi

88 mini

312 maxi

101mini

165 maxi

60mini

334 maxi

129 mini

653maxi

202mini

264 maxi

91 mini

Maïs Blé Triticale Cerpro Feverole Pois Tournesol

Interculture Semis Travail du sol Désherbage Fertilisation Récolte

Fermage Main d’œuvre

Graphique 3 - Coûts de production moyennes et extremums des 3 campagnes

cluses dans la rotation notam-ment dans les cas où l’agriculteur,soit pour des raisons pratiquesou agronomiques, réserve un îlotpour les cultures de vente. Dansles systèmes sans surface fourra-gère, la rotation la plus couranteest maïs – légumineuse – blé.Dans les systèmes avec herbivo-res, les rotations intégrant desprairies courent sur 7 à 9 ans :prairie – maïs – féverole – blé –cerpro (association céréales-pro-téagineux) ou, lorsque le potentielhydrique est plus limité : prairie– céréale à paille – féverole – blé– céréale à paille.

Les cultures de printempsplus gourmandes en temps

Le temps passé sur la parcelle (en-trée du champ – sortie du champ)

a été comptabilisé à l’hectare.L’agriculteur effectue en moyenne8,3 passages sur ses parcelles cequi représente 6h par hectare. Letemps passé par culture est for-tement corrélé au nombre depassages (graphique 2). Le maïsest deux fois plus exigeant entemps que la féverole à cause duposte désherbage mécanique etde l’absence d’interculture et defertilisation pour la féverole.

Des coûts de productionvariables

La variabilité des coûts de pro-duction (graphique 3) est trèsimportante d’un système à l’au-tre, d’une culture à l’autre.Les charges directes sont descharges directement affectablesà la culture : carburant, intrants,

coût de matériel, coût de maind’œuvre et fermage. Le coût dumatériel a été évalué à partir deslistes de matériel des agriculteurset des barèmes de coût de re-vient de la Fédération Régionaledes CUMA de l’ouest.Les autres charges de structuretelles que les charges liées auxbâtiments, aux coûts de certifi-cation, à la main d’œuvre autreque celle consacrée aux travauxdans la parcelle et au capitaln’ont pas été considérées dansle calcul des coûts directs.

Pour l’ensemble des cultures, ily a une forte corrélation entre lecoût direct en euros par tonne etle rendement, plus le rendementest élevé, plus le coût est faible.Comparativement la féveroledeux fois moins gourmande entemps est plus coûteuse à pro-duire que la tonne de maïs. Lescoûts de production varient peud’une année à l’autre.

Des rendements très hétérogènes

Les rendements (graphique 4)sont très hétérogènes. Ils sontfortement influencés par le po-tentiel agronomique des sols. Unfaible rendement moyen s’expli-que parfois par la destruction dela culture, la présence d’adven-tices concurrençant fortementla plante ou les dégâts occasion-nés par un prédateur. Le systèmede production, présence d’ani-maux sur la ferme, rotations,mais aussi les aspirations del’agriculteur expliquent en par-tie les différences. Ces élémentsconstitueront la prochaine étapede l’étude.

Si la variabilité des rendementsest très importante d’un agricul-teur, voire d’une parcelle àl’autre, elle est faible d’une annéesur l’autre, excepté pour le maïsqui est très influencé par lesconditions hydriques.

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7NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007 - ALTER AGRI n°86

Actus - Du côté du réseau bio

Des marges directes trèsdépendantes des prix devente

Les prix de vente et le nouveausystème de politique agricolecommune (PAC) ont influencéfortement les marges directes aucours des 3 campagnes. Pour legraphique 5, les données moyen-nes sur les 3 campagnes ont étéutilisées pour les rendements etles charges directes. Les prix devente sont les prix moyens pourchaque campagne sauf pour lescerpro où le prix a été calculé surla base de 2/3 triticale et 1/3 pois.Les aides PAC en 2004 et 2005sont les aides de l’ancien système,pour 2006, les DPU (droits à paie-ment unique) moyens (224 €/ha)ont été ajoutés aux 25% d’aidescouplées. La modulation desaides n’a pas été prise en compte.La remontée des prix de 2006masque l’influence le la nouvellePAC. Les cultures de printempsdégagent les marges les plus fai-bles à cause des charges directes

Graphique 4 - Variabilité des rendementssur les 3 campagnes

0

20

40

60

80

100 quintaux

Maïs Blé Triticale Cerpro Feverole Pois Tournesol

Graphique 5 - - Marges directes desprincipales cultures sur les 3 campagnes

300

350

400

450

500

550

600

650

700

750 euros/ha

Maïs Blé Triticale Cerpro Feverole Pois Tournesol

200620052004

A ce stade de l’étude, force est de constater la disparité des résultats et d’intégrerla nécessité de ne pas s’en tenir à des données par culture mais de considérer lesystème dans son ensemble. Il en ressort malgré tout que les résultats économi-ques des fermes grandes cultures en Pays de la Loire sont très sensibles aux élé-ments du marché et au contexte politique. Pour le maïs, le tournesol et le triticaledans un contexte de marché tendu en 2004 et 2005, les marges directes correspon-dent aux aides compensatoires PAC. Ces dernières représentent 70% de la margedirecte globale. Une variation de 10% des prix engendre une variation de 15% de lamarge. La baisse de 12% des aides compensatoires dans le cadre de la nouvellePAC entraîne un déficit de marge de 9%. Par contre les 3 années d’études montrentque les rendements varient peu d’une campagne à l’autre, cette hypothèse reste àconfirmer sur la dernière campagne.

Conclusion

Forum Pain BioLe colloque de

restitution du

programme de

recherche sur la

filière Pain Bio a

attiré 200 participants le

6 novembre dernier. Parmi eux, des

agriculteurs, boulangers, meuniers,

chercheurs, techniciens, anima-

teurs…

Le prochain Alter Agri consacrerason dossier au “pain bio”. Actes de la journée, diaporamas des

intervenants et posters sur

www.itab.asso.fr.

élevées, présence d’intercultu-res, désherbage… Le blépanifiable et les associations cé-réales-protéagineux tirent leurépingle du jeu. La variabilité desrésultats est là encore très im-portante et nécessite une étudeplus approfondie par système.

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gre de cidre, jus de fruits, com-potes ou confitures. Chaqueannée, les Côteaux Nantais pro-duisent près de 1200 tonnes depommes pour la vente en fraissoit 75% de la production totalede pommes. Les fruits sont dis-tribués dans bon nombre demagasins biologiques français età l’export. Si les pommes sont lar-gement majoritaires avec uneproduction totale de 1600 ton-nes, les poires réparties en cinqvariétés atteignent tout de même200 tonnes. Aux Côteaux, ontrouve aussi des prunes, des pê-ches de vigne, des coings, desfraises et des kiwis. Mais, ils sontessentiellement réservés à la fa-brication de confitures. Pourdiversifier compotes et confitu-res, 15% des fruits vendus sontfournis par des producteursd’abricots, de nectarines, de pru-nes, de pêches, de groseilles et de

"L’orientation Nord-Sud des vergers permet une croissance équilibrée des arbres quibénéficient du soleil des deux côtés", explique Robert Dugast, responsable des vergers.

8 ALTER AGRI n°86 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007

FermoscopieV E R G E R S B I O - D Y N A M I Q U E S

Les Côteaux Nantais Une grande entreprise performanteet humaine

Le siège des Côteaux Nantais estimplanté à Vertou, à quelques kilomètres

de Nantes. La société créée en 1941compte aujourd’hui 60 hectares de

vergers. Elle assure elle-même latransformation, le conditionnement et lacommercialisation de tous ses produitsbio-dynamiques. L’entreprise est certesgrande mais ce n’est pas « l’usine ». Ellefonctionne comme une association de

fermes. La gestion familiale et l’ambiancesaine motivent les résultats performants,

encouragés par une rechercheconstante de progrès et d’innovation.

A vec plus de 60 hectares devergers, les côteauxNantais sont le plus grand

verger bio-dynamique de France.Un statut qui attire parfois les cri-tiques. « Certains considèrentqu’une telle surface n’est pas cohérente avec la démarche bio et bio-dynamique », remarqueRobert Dugast, responsable desvergers. « Mais notre gestion illus-tre le contraire : les Côteaux sont

Par Aude Coulombel (ITAB) avec la participation de Soazic Cornu (SABD)

1941 : création1991 : passage en bio1997 : passage en bio-dynamie• 64 hectares de vergers• 50 employés• 9 espèces de fruits• 32 variétés de pommes, 5 variétés de poires• 1 600 tonnes de pommes/an• 70 produits transformés dans la gamme

(50% du chiffre d’affaire)• 100% Demeter (marque des produits bio-dynamiques)

Chiffres-clés

ITAB

en fait un rassemblement de cinqfermes de 5 à 20 hectares implan-tées dans les 25 kilomètres autourde Vertou,lieu de transformation,stockage et vente directe. Chaquesite est géré par un responsable deverger », explique-t-il. Cette orga-nisation donne une certaineautonomie aux vergers et permetde gérer de plus petites équipes.Aussi, cette répartition géogra-phique limite les risques desattaques globales de grêle ou degel tardif. L’entreprise emploie une cin-quantaine de personnes répartiesentre la production, le calibrage,la transformation, le magasin, lebureau, la qualité, le transport...« Le personnel doit se sentir bienet on y veille », insiste Robert.

Multifruits, multiproduitsLes fruits sont soit vendus en fraissoit transformés en cidre et vinai-

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couleur blanche sur le végétal.- Contre la tavelure, soucis im-portant avec plus de vingtpériodes de risques par an, labouillie sulfo-calcique (30 à 40 kgsoufre/ha/an) est utilisée sur lesvariétés sensibles uniquement(soit un tiers du verger). Comme dans tous les vergers, ilfaut lutter contre le carpocapse(confusion sexuelle), l’anthonome(après frappage – évaluation despopulations – pulvérisation si nécessaire de biophytoz), l’hoplo-campe (panneaux blancs engluésqui permettent un piégeage mas-sif et pulvérisation d’écorce de quassia, aux résultats aléatoires),aux chenilles tordeuses (Bacillus

Les poires sont conditionnées en vrac ou litées, c’est à direbien rangées et protégées comme ici.

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myrtilles. Les Côteaux Nantaispossèdent une gamme de pro-duits transformés de plus de 70références (soit 50% du chiffred’affaire). Le cidre et le vinaigrede cidre sont très demandés : 200 000 litres quittent chaqueannée l’entrepôt de Vertou. Pourtenter de répondre à cet engoue-ment croissant, les Côteauxachètent volontiers des pommesdéclassées de producteurs dugroupe bio-dynamique du sec-teur, une aide bien appréciée.

Optimiser la production●Les variétés : la prioritéPas moins de 32 variétés de pom-mes sont cultivées dans les vergers,et une petite quinzaine sont en«testage» (cf dernier paragraphe).« Nous réalisons beaucoup de sur-greffage,avec des variétés qui noussemblent intéressantes,ce qui per-met de restructurer des vergers.Certains vergers ont plus de cin-quante ans, la preuve qu’en bio etbio-dynamie,les arbres peuvent seconserver longtemps », souligneRobert. Pour lutter contre les pa-rasites et les maladies, plusieursvariétés sont mélangées par par-celle pour créer une biodiversité,à raison d’une nouvelle variététous les quatre rangs.

●Travail du sol limitéA la plantation, des buttes sontformées au pied des arbres pourfaciliter le développement des ra-cines dans un sol qui se réchauffeplus vite. Du trèfle est semé pourcapter l’azote et enrichir le sol.Les rangs enherbés reçoivent unléger travail du sol superficiel. Lesherbes entre-rangées, réservoirsà auxiliaires, sont conservéesjusqu’à juin avant d’être fauchéeset laissées sur place.

●Compost au marc de pommesChaque année, 60 tonnes decompost sont fabriquées et épan-dues. C’est un mélange de paille,de marc de pommes et de chauxvive, additionné des préparationsbio-dynamiques spécifiques. Le

tas de compost repose un an etest retourné une ou deux foisavant d’être utilisé.

●Parasites et maladies maîtrisésLes nombreux problèmes de pa-rasites et de tavelures présentsil y a 10 ans sont aujourd’huimaintenus acceptables. Cecigrâce à l’équilibre entre les ar-bres, l’enherbement, l’aide desauxiliaires (sans oublier la viemicrobienne qui participe à l’éla-boration de l’humus et oxygèneles sols) et des traitements.- Dès le printemps, pour renfor-cer l’immunité des arbres, despulvérisations « alimentaires » àbase d’algues, de magnésie, debore, de phosphore, d’argile etde bio stimulants sont réaliséestous les dix jours. - 2,5 à 3 kg/ha/an de cuivre (cui-vrol) sont utilisés aujourd’hui(contre 2 kg/ha/application il ya 15 ans) avec l’objectif de dimi-nuer les doses et de trouver desalternatives. - En hiver, les troncs reçoiventdes badigeons à l’argile(60 kg/ha) et à la consoude et dela bouse (préparation bio-dyna-mique), très profitable pourl'écorce et le bourgeon.- L’argile kaolinite est parfois uti-lisée en association avec d’autrestraitements pour réguler les po-pulations de pucerons par uneffet mécanique ou répulsif de la

9NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007 - ALTER AGRI n°86

Fermoscopie

C’est un trou de verdure où chante une rivière… Un superbecoin de nature, une vieille ferme en pierre, un four à pain : unendroit idéal pour… accueillir et sensibiliser les consomma-teurs en proposant un commerce de proximité ! Voilà le der-nier projet en cours des Côteaux Nantais. 36 hectares decôteaux qui vont aussi permettre de délocaliser la transfor-mation et le stockage (trop limité à Vertou) et de développerla production pour tenter de répondre à la demande.

Ferme pédagogique

Une partie desfruits est

vendue en frais,le reste est

transformé encidre et vinaigrede cidre, jus de

fruits, compotesou confitures.

Le vinaigre de cidre est un succès, les Côteaux Nantais n’arriventpas à honorer toute la demande !

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Sur chaque site, une station météo aideaux décisions. Les relevés sont transmis àun logiciel de prévisions de maladies.

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Des bougies sont réparties dans des vergers pour faire remonterla température et protéger les variétés sensibles au gel.

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Sur le terrain

thuringiensis), aux pucerons (pul-vérisations d’argile).

●La bête noire : l’éclaircissageL’éclaircissage manuel mobilise denombreux saisonniers parfoisjusqu’à 400 heures par hectarepour certaines variétés. Un postefinancier très important mais in-dispensable à la qualité despommes. Une alternative intéres-sante est d’implanter des variétésadaptées qui s’éclaircissent natu-rellement. Pour les autres, lesproduits naturels efficaces man-quent. Une technique très délicatepermet une sélection des fleursavant fin mai : il s’agit de stériliserle tube pollinique avec une pulvé-risation d’huile de colza, d’algueslaminaires (BM Star et Cinétis) etde différentes essences.

Soins bio-dynamiquesAux Côteaux, une personne estresponsable à temps plein de labio-dynamie. Un double dyna-

miseur de 2x250 litres est utiliséet transporté par camionjusqu’aux vergers pour assurer lepassage des préparations bio-dy-namiques. La silice de corne estpulvérisée en « jours fruits » (voircalendrier lunaire de Maria Thun)en mai, en juin, parfois en juillet-août, et mi-septembre pendantla récolte pour favoriser la bonneconservation des fruits. Cette pré-paration (dite 501) amène de lalumière et améliore la photosyn-thèse. Elle améliore la texture desfruits (fermeté) et limite les crois-sances trop fortes. La « bouse decorne » (préparation 500), qui fa-vorise la structuration du sol etl’enracinement, est appliquée enavril et à l’automne en « jours raci-nes » après dynamisation à 70 litrespar hectare. «Cette préparation sti-mule la faune épigée : les vers deterreoxygènent le sol et incorporentl’humus en profondeur.Les racinesse développent plus profondémentet profitent des minéraux de la rochemère, les arbres se comportentmieux », explique Robert.

Toujours innoverRobert Dugast, passionné par sesvergers, est en recherche perpé-tuelle d’innovations. Il se tient trèsinformé des avancées techniqueset s’appuie sur ces informationspour gérer les vergers. Il fait partiede groupes de travail, ne manquepas une journée techniqueGRAB/ITAB, collabore avec le FIBL

(centre de recherche en AB suisse)…

Les Côteaux Nantais sont un labo-ratoire à ciel ouvert où sont testéesune petite quinzaine de variétés(des croisements naturels avec d’an-ciennes variétés résistantes). Les Côteaux Nantais ont été despionniers de la thermothérapie.La douche chaude y a fait sespreuves pour améliorer laconservation des pommes.En partenariat avec Goëmar, la va-leur de stimulateurs de défensesdes arbres des algues laminaires(en liquide) a été testée. Contre le carpocapse, Robert aessayé les pulvérisations de sac-charose (légère amélioration maispeu concluant). Des tests sont encours sur la technique «des né-matodes» qui s’alimentent de lalarve de carpocapse et génèrentune bactérie régulatrice de la po-pulation. Il expérimente aussi lesbandes pièges (carton alvéolé àplacer autour des troncs pour piè-ger les asticots des carpocapses).Robert essaie de trouver destechniques alternatives au pyrè-thre via des apports aux sols etdes produits informés de para-sites. Lui et ses collaborateurssont persuadés que la liaisonentre le sol, l’arbre et le parasiteest déterminante (mais ne pos-sèdent pas encore suffisammentde résultats).

Merci à Robert Dugast pour sesexplications passionnées et letemps passé ainsi qu’à SoazicCornu pour son aide.

Au centre d’une réserve d’eau creusée de 20 000 m3, sur une île,des vasques vivifient l’eau. Cette eau est utilisée en fin d’été pourpréserver la nappe. La plupart des vergers sont équipés d’un système d’irrigation au goutte à goutte, qui apporte en moyenne5 mm d’eau par jour, de début juin à la mi-septembre.

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Quatre ruches àl’hectare sont

installées dansles vergers pour

favoriser lapollinisation.

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Dossier - Aromathérapie

N’oublions pas que le but de l’éleveur est de ne pas avoirà soigner même avec des produits naturels. Les patholo-gies ne sont que des indicateurs d’alerte du déséquilibred’un système. L’objectif de l’éleveur est de rétablir cetéquilibre par la prévention (alimentation, bâtiments,diminution des stress…) comme le demande le Cahierdes Charges de l’élevage biologique qui donne la prioritéà la prévention puis ensuite aux techniques naturelles.

Mieux vaut prévenir que guérir

Aromathérapieet santé animaleAromathérapieet santé animale

Dossier réalisé par Gilles Grosmond (Vétérinaire, Hippolab), Françoise Heitz (Vétérinaire) etPhilippe Labre (Vétérinaire)

T rois vétérinaires spécialistes de l’aromathérapie ont participéà la rédaction de ce dossier. Gilles Grosmond rapporte les ré-sultats d’essais qu’il a menés sur les mamelles des bovins et

sur les parasites unicellulaires des volailles et de l’agneau. Dans undomaine où la bibliographie est pauvre, si ces comptes-rendus nepeuvent pas avoir la valeur de publications scientifiques, elles ontl’intérêt et l’objectif d’apporter un éclairage sur la compréhensiondes mécanismes d’action des huiles essentielles, de comparer leurefficacité à celle des solutions plus conventionnelles, d’engager undébat sur leur intérêt en élevage biologique ou conventionnel.Françoise Heitz a exercé de nombreuses approches alternativesdans son cabinet (ostéopathie, acupuncture...). Elle apporte dansce dossier des conseils pratiques aux éleveurs. Philippe Labre, quantà lui, fait part de sa réflexion sur les règles concernant l’usage deshuiles essentielles en élevage.

Le dossier se compose des articles suivants :• Réglementation : Pour un statut adapté et cohérent de la plantemédicinale en élevage• Mamelle des bovins : Vaches à cellules ; Tarissement sans anti-biotique ; Pathologies de l’épiderme du trayon• Parasitisme des animaux : Histomonose de la dinde ; Coccidiosechez les volailles ; Coccidiose de l’agneau

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Dossier - Aromathérapie

Réglementation Pour un statut adapté et cohérent de laplante médicinale en élevage

Par Philippe Labre (Vétérinaire)

La plante médicinale utilisée traditionnellement, c’est àdire à l’exclusion des plantes toxiques utilisées enallopathie, possède de nombreux caractères qui ladifférencient du médicament allopathique. Elle estd’utilisation très ancienne, éprouvée et atoxique dansles conditions normales d’emploi. Mais quel est sonstatut au regard de la loi ?

À la différence des pro-duits chimiques desynthèse, la plante mé-

dicinale est naturelle et d’originevivante : on peut la cueillir aubord des chemins, on la cultiveau jardin ou en plein champ. Ellefait partie depuis toujours du pa-trimoine médicinal del’humanité, sous toutes les lati-tudes, au même titre que lesargiles, les produits de la ruche,certains produits de la mer, etc.,et ne doit pas être récupérée pardes lobbies et son utilisationcompromise par des règlementstrop restrictifs. Pour les herbivores domestiques,le caractère alimentaire et condi-mentaire de nombreuses plantesmédicinales est réel : on les re-trouve dans une prairie naturellede bonne richesse floristique, oudans le fourrage qui en est issu.Cette diversité végétale contri-bue au maintien naturel de lasanté, à la prévention du parasi-tisme, à la détoxication, à ladigestion, à la stimulation de l’im-munité, etc., en plus de son actioncondimentaire et de son rôle re-connu dans l’amélioration descaractères organoleptiques desproductions animales. Les plan-tes ne peuvent pas êtreconsidérées comme de simplesmédicaments, qui ne possèdent

aucune de ces leurs caractéristi-ques naturelles, n’ont aucuncaractère nutritionnel et n’ont pasces rôles biologiques essentiels.Les plantes médicinales validéespar l’usage traditionnel et par lescommissions scientifiques char-gées de les évaluer doivent resterlibres et accessibles. Leur pres-cription ne se fait pas sur desdiagnostics médicaux complexeset des indications thérapeuti-ques, comme le médicamentallopathique chimique, mais surleurs propriétés bien établies.Elles sont reconnues depuis dessiècles comme étant digestives,diurétiques, dépuratives, vulné-raires, astringentes, toniques…C’est sur la base de ces proprié-tés médicinales qu’elles sontutilisées, avec un raisonnementsimple et holistique de naturo-

thérapeute : de l’observation, dubon sens, et un autre regard surla maladie que celui de la méde-cine moderne. Elles doivent êtreutilisées conjointement à uneanalyse critique des conditionsd’élevage.

Quel statut réglementairepour les plantes aromati-ques et médicinales ?

Au niveau de la réglementation,le caractère alimentaire des plan-tes médicinales est un argumentqui milite en faveur de leur main-tien dans la liste des aliments oudes additifs alimentaires, et quipermet de tracer une ligne de dé-marcation très nette avec lesmédicaments chimiques.D’autant plus que la commissioneuropéenne a déjà validé leur uti-lisation dans ce cadre

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Melaleuca alternifolia ou tea tree.

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Romarin.

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Dossier - Aromathérapie

alimentaire. Mais il faudrait re-connaitre leur action médicinale,au lieu d’en interdire la mentioncomme ce règlement le fait ac-tuellement. En d’autres termes,il faudrait que ces plantes médi-cinales puissent être considéréescomme des aliments ou des com-pléments alimentaires à vertusthérapeutiques.Les règlements actuels qui régis-sent l’utilisation des plantesmédicinales sont inadaptés auxréalités de l’élevage, de la santéanimale, de l’agriculture biolo-gique, et aux intérêts duconsommateur qui rechercheune alimentation plus naturelle.Ils sont d’ailleurs détournés ouignorés, puisque sur nombre desuppléments nutritionnels, ontrouve la mention de leur inté-rêt curatif, et parfois même, desmodalités d’utilisation dans les« cas graves » ! Si une loi est inap-plicable, il faut la modifier etl’adapter aux réalités du terrain,plutôt que de distordre les réa-lités pour les faire concorder avecdes règlements inadaptés.

A l’heure du Grenelle del’Environnement, les exigencesenvironnementales et écologi-ques sont enfin reconnuescomme étant majeures et vita-les. L’agriculture biologique, quiétait regardée il y a peu commeune douce utopie rétrograde parune majorité des acteurs agrico-les et industriels, devient unesolution agronomique cohérenteet une réalité compatible avecun avenir durable. Elle est en-couragée, au moins dans lesdiscours, par les hommes poli-tiques. Mais il faut que cesderniers adaptent la législationà ces nouveaux défis. Le statutde la plante médicinale est unexemple concret de l’inadéqua-tion des règlements à la nouvelledonne écologique.

Remerciements Mr Loïc Agnès, de la DGAL, poursa revue de la législation dans cedomaine

Plantes médicinales - Statut Si les plantes médicinales traditionnelles sont considéréescomme des médicaments à part entière, elles deviennent enpratique inaccessibles aux prescriptions curatives. La lour-deur et le coût des procédures d'enregistrement du médica-ment sont injustifiés en ce qui les concerne, et les condam-nent d'avance à la marginalité en santé animale. Leur statutparticulier, justifié par leur origine naturelle, leur utilisationtraditionnelle et éprouvée, leur absence de toxicité doiventêtre reconnus, et permettre une prescription simplifiée,accessible. C'est une question de crédibilité pour l'agricul-ture biologique, et de revendication populaire vitale dans unmonde où tout bien est de plus en plus considéré unique-ment pour sa valeur marchande, au mépris de tous lesautres aspects de la vie...

Phytothérapie & Aromathérapiechez les Ruminants et le Cheval Un ouvrage présentant les possibili-tés offertes par les plantes médicina-les et les huiles essentielles dans laprévention et le traitement des mala-dies des ruminants et des chevaux.Philippe labre Editions Femenvet – 55 ¤

www.femenvet.fr

Soignez vos animaux par les plantesFrançoise Heitz et Vincent DelbecqueEditions Quintessence – 18 ¤

POUR EN SAVOIR PLUS

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Protocole réaliséLes animaux ont été choisis danscinq élevages au contrôle laitier,avec quatre vaches sélectionnéesdans chaque élevage pour un tauxélevé de cellules dans le lait. Letaux ne devait pas excéder 1 million de cellules et l’anomaliene devait pas exister depuis plus dequatre mois. Les vaches ont été ti-rées au sort, deux vaches traitées etdeux vaches témoins par exploita-tion. Nous avons pulvérisé desextraits de Phytolacca decandra(rai-sin d'Amérique) sur la mamelleavant la traite, puis nous avonsmassé après la traite les quartiersavec une pommade aux huiles es-sentielles (HE) dont Eucalyptuscitriodora et Ravintsare soit euca-lyptus citronné et ravintsare, et enfinnous avons introduit dans cesmêmes quartiers un mélange deHE en solution huileuse dontRavensara aromatica, Melaleucaalternifolia, Laurus nobilis (raven-sare aromatique, arbre à thé etlaurier sauce). Sur l’ensemble desvaches, nous avons identifié etcompté les germes pathogènesdans le lait à J0, J5 et J10.Parallèlement, nous avons déter-miné en laboratoire la quantitéminimale de HE à mettre en contactavec des germes pathogènes et desgermes de la technologie froma-gère pour les détruire. Il s’agit de ladétermination de la concentration

14 ALTER AGRI n°86 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007

Dossier - Aromathérapie

minimale inhibitrice pour chaquemélange de HE vis à vis de :- germes pathogènes détectés parle kit commercial utilisé : Strepto-coccus uberis, Staphilococcusaureus, Escherichia coli,- germes de la technologie fro-magère : Bacillus subtilis,

Streptococcus termophilus.Nous avons également procédéà l’identification des différentstypes de cellules nucléees deslaits afin de comprendre les mo-dalités réactionnelles desanimaux. Cette étude cytologi-que de la population des cellules

Intérêt des Huiles Essentielles

chez “les vaches à cellules”Cet essai a été réalisé car “la vache à cellules” représente uneproblématique d’élevage très fréquente et les soins conventionnelsmontrent leurs limites en cours de lactation : lait impropre à laconsommation et germes difficiles à éradiquer.

Par Gilles Grosmond (Vétérinaire, Hippolab1)

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1 HIPPOLAB Sarl - 3 rue du Thuy - 63290 LIMONS - Tél. 04 73 94 88 25 .

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du lait a été réalisée à J0, J5 et J10.La population de tous les germespathogènes diminue pour abou-tir à leur complète élimination endix jours : le Log de leurs popula-tions suit une décroissance linéaire.

● Concentration des HELe calcul de la concentration tissu-laire des HE dans la mamelle de lavache et la mesure des concentra-tions moyennes inhibitrices (CMI)in vitro montrent que le produit àbase de Phytolacca decandra n’apas d’effet inhibiteur et qu’il est uti-lisé au 2/100 de la CMI. Lapommade aux huiles essentiellesdont Eucalyptus citriodora etRavintsare est utilisée au 1/100 dela CMI. Les HE sont donc utiliséesà des doses très faibles, elles n’agis-sent pas par action directe sur lesgermes pathogènes, leur méca-nisme d’action est de naturedifférente de celui des antibioti-ques. Le même constat est fait surles germes de la technologie fro-magère et permet d’éliminer lesrisques d’un effet inhibiteur dansle cadre d’un usage de ces HE pen-dant la lactation. Par précaution,nous recommandons aujourd’huid’éliminer le lait du quartier traité,plus deux traites. Il reste bien en-tendu à déterminer les LimitesMaximales de Résidus (L.M.R.) deces HE vis à vis du lait. Un contrôleempirique a été réalisé par le biaisd’un jury de goûteurs, il n’a révéléaucune anomalie gustative sur lesquartiers non traités pendant le trai-tement et sur le quartier traité aprèsle traitement. L’administration parvoie parentérale de diverses HE ycompris celle d’Ail à des vaches lai-tières n’a d’ailleurs jamais révéléd’anomalies gustatives du lait àcondition d’être pratiquée en de-hors des moments de traite.

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● Résultats des cytologies pratiquées sur le lait

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La cytologie pratiquée sur le laitconsiste en un comptage sousmicroscope optique des diffé-rents types de cellules contenuesdans les échantillons de lait (voirencadré).Chez les vaches traitées guéries,on constate une succession sys-tématique de populations depolynucléaires neutrophiles, demacrophages et de cellules épi-théliales. Les vaches traitées non

guéries présentent une évolu-tion anarchique des populationscellulaires avec “bouffées“ suc-cessives de polynucléairesneutrophiles.Les vaches témoins reproduisentles mêmes mécanismes que lesvaches traitées, la même succes-sion systématique pour lesvaches guéries la même évolu-tion anarchique pour les nonguéries.

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Constater l’efficacité des HE dans l’éli-mination d’un foyer infectieux, com-prendre pour une part leur mécanismed’action représentent des étapes ras-surantes dans la recherche de crédibi-lité des médecines naturelles, mais ilne faut surtout pas oublier que l’essen-tiel reste pour l’éleveur la recherched’une meilleure efficacité des moyensde défense de la mamelle.Aujourd’hui, les méthodes appliquéesen élevages biologiques permettentd’évaluer très précisément les insuffi-sances alimentaires, environnementa-les,… bref de construire des animauxen équilibre entre production et étatstable de bonne santé.

Identifier les cellules du lait

Dossier - Aromathérapie

ALTER AGRI n°86 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 200716

Par Françoise Heitz (Vétérinaire)

A condition d’être pratiquée dans un laboratoire compétentsur la coloration des cellules, l’identification des cellules dulait, ainsi que l’étude de leur activité enzymatique et l’inter-prétation qui en découle, permettent d’aider les éleveurs(bovins, ovins, caprins, laitiers ou allaitants) et leurs conseil-lés, vétérinaires et techniciens, à identifier rapidement lescauses les plus probables des pathologies constatées (tauxde cellules élevé sans cause apparente, suspicion de virose,soupçon de parasitose, intoxication alimentaire, infectionbactérienne aiguë, trayeuse mal réglée ou sur-traite, dés-équilibre alimentaire supposé, pathologie néo-natale rebelleaux traitement, perturbation environnementale (y comprisla probabilité d’une pollution électromagnétique) etc.).Les résultats portent sur :r La détermination quantitative et qualitative des cellules :cellules épithéliales, cellules immunitaires : polynucléaires(neutrophiles, éosinophiles, basophiles), mononucléaires(lymphocytes, monocytes, mastocytes, plasmocytes) et laprésence éventuelle de globules rouges, cellules mammai-res, pulmonaires, hépatiques ou rénales.

r L’étude de l’activité enzymatique des diverses cellulesapporte des précisions souvent précieuses sur le fonction-nement du rumen et de l’intestin ainsi que l’équilibre de laration ou de certaines corrections à mettre en œuvre.L’interprétation est réalisée par recoupement entre leséléments objectifs de l’analyse et les renseignementsfournis par l’éleveur.Si l’analyse ne dit pas toujours immédiatement où est le(les) problème(s), elle dit toujours où il n’est pas : parexemple, un éleveur soupçonne un passage viral, l’ana-lyse pourra confirmer ou infirmer avec une probabilitéélevée l’une ou l’autre piste.Que l’on soit sur un troupeau laitier ou allaitant, le choixdes animaux sur lesquels sera effectué le prélèvement delait est primordial : préférer un prélèvement de quelquesanimaux (5 par exemple) représentatifs des problèmesou des questions que l’on se pose.Ce prélèvement est accompagné d’un questionnaire tech-nique à remplir avec soin car à un profil cellulaire donnépeut correspondre plusieurs interprétations, c’est donc laconfrontation entre les renseignements fournis et le résul-tat d’analyse qui permettra le plus souvent de trancher.

en cours de lactation. L’éleveur,comme très souvent en systèmebiologique, doit être très attentifaux résultats des comptages cel-lulaires individuels, il doitidentifier le quartier contaminéà l’aide du CMT et procéder sanstarder au rééquilibrage de cequartier avec des HE. Cette nou-velle stratégie peut aboutir à laprésentation d’un troupeau en-tièrement sain au tarissementavec comme corollaire une nou-velle stratégie pour cette étape.

curisent certaines étapes des mé-canismes de l’immunité, la réactioninflammatoire primaire avec les po-lynucléaires neutrophiles,l’immunité à mémoire avec les ma-crophages, puis l’immunité debarrière avec les cellules épithélia-les. Divers autres essais, parasitisme,pathologies pulmonaires, patholo-gies végétales, nous ont permis dedémontrer une action des HE demême nature, elles sécurisent lesmécanismes de défense du malademais ne se substituent pas à lui parune action directe sur le germe pa-thogène ou le parasite. Les échecsparfois constatés s’expliquent trèsfacilement par le manque de réac-tivité de certains animaux.

Intérêt de ces résultatspour l’éleveur

Dans une approche convention-nelle, le cas de la “vache à cellules“est plutôt abordé au cours du ta-rissement et traité par l’usagelocal et général des antibiotiques.Le constat d’efficacité des HE etl’hypothèse de leur mécanismed’action permettent aujourd’huide proposer leur usage dans lecadre d’une intervention précoce

Commentaires sur les résultats

Bien que les essais portent sur uneffectif faible d’animaux (20), les ré-sultats sont constants dansl’élimination totale des germes pa-thogènes bien que la très faibleconcentration des HE administréesne permette pas de supposer uneaction bactéricide sur ces germes.En moyenne, le taux global de cel-lules, à l'origine de 500 000 à 1 million, est descendu au dessousde 200 000. Tous ces faits donnentà penser que les HE stimulent et sé-

Exemple d'analyse des cellules de lait révélant une virose.

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17NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007 - ALTER AGRI n°86

Dossier - Aromathérapie

Tarissementsans antibiotiques

Les techniques de tarissement font l’objetd’évolutions permanentes allant du tout

antibiotique à l’antibio-thérapie raisonnéeen passant par les obturateurs externes.

Chaque solution, dans la logique del’agriculteur biologique présente deslimites très diverses depuis l’efficacité

douteuse jusqu’aux risques d’uneprésence anormale d’antibiotiques dans

le lait longtemps après le vêlage. Nosessais ont eu pour but de valider une

technique de tarissement compatibleavec le cahier des charges, la

disponibilité des éleveurs, le coût consentipour cet acte, l’efficacité de la méthode.

Le produit utilisé est un extraitdynamisé d’une plante citéedans la littérature pour ses

propriétés agalactogènes : Arondodonax dont le nom vulgaire est“Canne de Provence“. Il a été ad-ministré par pulvérisation sur lamamelle, les éleveurs ayant re-fusé d’attraper leurs vaches pourune administration par voie buc-cale. Il a été pulvérisé sur chaquequartier, matin et soir au coursdes deux jours précédant la der-nière traite. Celle-ci a été suiviede la mise en place d’un obtura-teur externe, sorte de colle à based’une laque végétale additionnéed’huiles essentielles : Eucalyptuscitronné, Lavandin. L’applications’effectue en une seule fois aprèsla dernière traite. Les vaches sontsorties de l’ambiance de traite etsurveillées deux fois par semainependant deux semaines.

Par Gilles Grosmond (Vétérinaire, Hippolab)

Justifications du protocoleLes éleveurs choisis au hasardont, pour la plupart d’entre eux,refusé de mettre leurs animauxà la diète hydrique. Certains ontmême continué de distribuer laration complète, à la remorquemélangeuse, jusqu’au jour de ladernière traite.L’arrêt de la sécrétion lactée de-vait être la plus efficace possibleet seule l’administration d’unproduit sans manipulation desanimaux a été acceptée par leséleveurs. La solution initiale pré-vue pour une administration parvoie buccale a dû être rempla-cée par une pulvérisation sur lapeau de la mamelle.Enfin la reprise d’une techniqued’obturateur interne a été reje-tée pour éviter les risques dedestruction du revêtement dekératine du canal du trayon.L’obturateur externe a été pro-posé pour favoriser la fermeturede ce canal au moins pendantles quinze jours suivant la der-nière traite. En effet lefonctionnement normal du boutdu trayon fait apparaître un fortrisque de pénétration des ger-mes au cours des quinze jourssuivants la dernière traite.

J0 J7 J15Diamètre du canal du trayon en mm

1,2 1,7 1,2

Epaisseur de la kératine en mm

0,02 0,12 0,4 à 1

Mise en place du protocole ● Deux séries d’essaisUn essai a été fait sur 1 560 va-ches dans 60 exploitations surtoute la France. Le choix des ani-maux s’est porté sur les vachesqualifiées de “saines“ c’est à direcelles n’ayant pas franchi le seuildes 300 000 cellules/ml de lait aucours de leur dernière lactation.L’autre essai a été mis en placesur un réseau de 7 fermes deFranche Comté avec tarissementde 10 vaches par ferme, le seuilretenu dans ce cas était de200 000 cellules/ml de lait.

Résultats des essaisRésultats cliniques : les éleveursont été chargés de surveiller leursanimaux très attentivement aucours des 15 jours suivant ce typede tarissement. Ils n’ont signaléque 6 vaches sur 1 560 ayant pré-senté une inflammation sur unquartier. Seule une vache a connuune mammite irréversible avecperte définitive d’un quartier.Taux cellulaire au moment dutarissement (CCI) et % de nouvellesinfections pendant le tarissement(INI)

C.C.I. I.N.I50 000 0

100 000 5

150 000 10

200 000 13

250 000 15

300 000 18

400 000 19

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Intérêt de ces résultats pourl’éleveur

Les tests ont été réalisés au ha-sard sans préparation particulièredes vaches à tarir, sans informa-tions spécifiques pour leséleveurs. Chez les éleveurs sensibilisésaux techniques permettant derenforcer les mécanismes de dé-fense, la méthode de tarissementtestée dans nos essais peut s ‘ap-pliquer avec efficacité à plus de90% de l’effectif. Pour allerjusqu’au bout de la logique d’éle-vage, elle peut être consolidéepar une préparation très spéci-fique avant vêlage.

18 ALTER AGRI n°86 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007

Dossier - Aromathérapie

Pourcentage de nouvelles infections et rang de lactation

Autres influences possibles sur l’efficacité de la méthode

Technique Influence sur d’élevage l’efficacité du tarissement

Diminution des concentrés aucune

Diète hydrique aucune

Sortie de l’ambiance de traite +++

Mise au pré ou logement en bâtiment aucune

Complémentation en oligo-éléments +++

Rang de lactation % de nouvelles infectionsRang 1 + 11%

Rang 2 + 20%

Rang 3 + 29%

Rang 4 et + + 35%

Discussion La dimension des essais, la di-versité des situations donnentaux résultats une véritable fiabi-lité. Il apparaît que le protocoleappliqué sans précaution à unélevage conventionnel doit tenircompte du niveau de contami-nation des vaches traitées. Lecritère de 200000 cellules /ml ap-paraît comme un choix trèsraisonnable. Selon les exploita-tions 60 à 80% de l’effectif peutbénéficier d’un tarissement sansantibiotiques.

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Lavandin.

En 2005, une enquête de terrain a mis en évidence l’im-portance de l’utilisation de l’aromathérapie dans le trai-tement des mammites par les éleveurs laitiers bio bre-tons. La grande diversité d’utilisation confirmait un man-que de références dans ce domaine. Une étude de l’effi-cacité d’un traitement intra mammaire composé d’unmélange de 3 huiles essentielles (laurier, thym, romarinpour leurs propriétés antalgiques, bactéricides, immu-nostimulantes et/ou cicatrisantes) a été conduite par laFRAB Bretagne et des partenaires. Le traitement testé sur60 mammites bovines réparties chez 15 éleveurs a ététrès bien toléré. Par contre, l’expérimentation montre unpourcentage de succès clinique (42%) et bactériologique(44%) inférieur aux espérances initiales. Une nouvelleformulation d’une concentration plus élevée en principesactifs sera expérimentée.

www.interbiobretagne.asso.fr

Étude mammites en Bretagne

19NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007 - ALTER AGRI n°86

Dossier - Aromathérapie

A ne pasconfondre :

Une huileessentielle peut

être antiviralepar action de

contact avec lesparticules

virales, uneautre peut

simplementstimuler les

défensesantivirales suite

à un usageparentéral.

Les pathologies de l’épiderme du trayon

Toute anomalie de la peau des trayons d’originetraumatique ou infectieuse peut très vite devenir unréservoir de germes contaminants pour d’autresvaches par le biais de la traite. Ces anomaliesmineures doivent faire l’objet d’attentions et de soinsquotidiens de la part de l’éleveur. Dans la perspective d’un usage fréquent, nous avonsretenu deux situations pour nos essais : • La Thélite ulcérative herpétique provoquant desdestructions du tissu épidermique avec complicationsmicrobiennes longues à guérir ;• Le trempage post-traite dans sa définition et sonintérêt en élevage biologique.

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Par Gilles Grosmond (Vétérinaire, Hippolab)

Thélite ulcérativeTrois troupeaux laitiers ont étéapprochés à la demande de leurséleveurs suite à un épisode esti-val de Thélite ulcérativeherpétique. Le produit adminis-tré sur les lésions, matin et soirpendant une semaine, contientdes huiles essentielles (HE) répu-tées pour leurs propriétésbactéricides, antivirales et cica-trisantes selon les données de lalittérature : entre autres HE Girofleet HE Lavandin.(voir tableau 1).

● Intérêt pour l’éleveurLe mélange d’HE a été testé avecles mêmes délais d’efficacité pourd’autres affections virales tellesque l’Echtyma des petits rumi-nants. Les éleveurs utilisent cemême mélange de HE dans desusages très variés dont les soinsà des plaies accidentelles ou chi-rurgicales, des affections cutanées

mycosiques, des plaies à fortecontamination bactérienne.Il est à noter que l’usage local desHE sur les lésions cutanées estproche de l’allopathie, les HE sontutilisées à des concentrations trèsvoisines de leur ConcentrationMoyenne Inhibitrice (CMI) et

agissent directement sur l’agentpathogène. Une HE peut être an-tivirale sur des lésions cutanéessuperficielles par action decontact avec les particules vira-les. Une autre HE peut être à tortqualifiée d’antivirale lors d’unusage parentéral, dans ces condi-

Tableau 1 - Résultats des applications

Durée d’application Stade d’application nécessaire à la guérison % de guérisonsPapules - vésicules 3 à 4 jours 100

Ulcères nus 8 à 10 jours 100

Ulcères avec croûtes 4 à 6 jours 100

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(pour plaies et gerçures du trayon)

Par Françoise Heitz (Vétérinaire)

Placer 30 g de racine de consoude dans 100 ml d’huiled’olive. Faire chauffer à feu doux pendant 4 heures. Récupérer 50 mld’huile encore chaude et ajouter 15 g de cire d’abeille. Placerau bain-marie jusqu’à dissolution, puis éloigner du feu etremuer jusqu’à formation de la pommade. Quelques millili-tres d’huile de germe de blé ou de jojobas ajoutés à la fin(quand le mélange est tiède) améliorent la conservation quipeut atteindre 2 à 3 ans. Elle s'applique sur les gerçures et lescrevasses des trayons.

Pommade à la consoude par digestion

20 ALTER AGRI n°86 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007

Dossier - Aromathérapie

tions elle ne fait que stimuler lesdéfenses antivirales du malade.La confusion est systématique-ment répétée dans les ouvragesde vulgarisation sur les HE etcontribue à entretenir le flou etla suspicion qui accompagnenttoute publication sur les HE. Ces mélanges présentent unebonne tolérance aux tests d’irri-tation cutanée, ils répondentaux normes d’agrément des pro-duits cosmétiques.

Trempage post-traiteTout produit filmogène a pourbut l’obturation du sphincteraprès la traite évitant l’entrée demicrobes tant qu’il reste ouvert.Outre son effet filmogèneconstant, un produit de trem-page post-traite se caractérise leplus souvent par un puissanteffet bactéricide et parfois uneaction protectrice de l’épidermedes trayons.

● Approche naturelle pour unproduit de trempageAucune activité bactéricide re-tenu pour le produit utilisé maisun soin particulier a été apportéaux effets filmogène et protec-teur de l’épiderme, à l’actionstimulante des moyens de dé-fense de la mamelle. Toutes lesoptions ont été assurées avec desmatières premières végétales, ycompris l’agent conservateur. LesHE présentes dans le produit ontété choisies pour leurs proprié-tés immunostimulantes signaléesdans la littérature comme parexemple ravintsare.

● ProtocoleLe produit a été utilisé au quo-tidien dans 11 exploitationspendant deux ans.

● Résultats de l’essaiL’épiderme des trayons est devenusystématiquement lisse aprèsdeux semaines d’utilisation. Lesprimipares ont bénéficié d’uneprotection longue, leurs taux cel-

lulaires sont restés bas. Chez lesmultipares aucune activité n’a étérelevée sur des taux cellulaires élevés, supérieurs à 400 000 cel-lules/ml de lait mais une baissede la fréquence des mammites ai-guës a été constatée.

● Discussion Le produit de trempage testémontre une forte diminution desaffections à germes pathogènesmajeurs, cas des mammites ai-guës, et une implantationdominante des germes patho-gènes mineurs aboutissant aumaintien des taux cellulaires àun niveau plutôt élevé dans lesélevages où ce taux l’était déjà.Ces résultats sont en accord avecles résultats publiés par ailleurstraitant de l’influence de la florecutanée des trayons sur la na-ture des affections de la mamelle.(voir tableau 2)

● Intérêts pour l’éleveurDans le cadre de l’élevage bio-logique, il paraît plus prudentd’éviter les risques de mammi-tes cliniques car les éleveurs ontpeu de succès dans la guérisonde ces formes aiguës et trèsagressives.

En revanche le choix d’un produitde trempage sans effet bactéri-cide ne permet pas d’atteindre defaibles comptages cellulaires maisdiminue la fréquence des cas demammites aiguës. Un nouvel essai doit être mis enplace très rapidement pour me-surer la pertinence d’apportssoutenus d’oligo-éléments sur cestaux cellulaires un peu élevés.Les examens cytologiques effec-tués simultanément à l’essai ontmontré une forte dominante, 50à 70% de cellules épithéliales etnon de cellules immunitaires.Nos résultats sont très loin desrésultats retenus classiquementet une nouvelle vérification decette différence mériterait d’êtreretenue.

Tableau 2 - Influence de la flore cutanée des trayons sur la nature desaffections de la mamelle.

Destruction des germes taux cellulaires très bas +

pathogènes majeurs risques de mammites aiguës

Développement des taux cellulaires plus élevés + très faibles risques

germes pathogènes mineurs de mammites aiguës

Les résultats que nous publions font toujours l’objet denombreuses collaborations pour lesquelles je tiens àremercier :

• S. MILLET, ADABIO 01 - PEP Rhône-Alpes• CFPPA Montmorot 39 - INTERREG III• R. BOUR, B.DACE, G.MARTIN-PEULET – R&O Concepts 71• C. LASSUS, Dr Vétérinaire – Laboratoire Val de Saône 71• O. RIVIERE, Dr Vétérinaire – Laboratoire ORBIO 69• G. KECK, Chaire de Pharmacie Toxicologie – ENVL 69 • Groupe SODIAAL et ses 60 éleveurs• I. BONNIN – Comptoir des Plantes Médicinales 19

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Les crottes cæcales représententle contenu momifié des cæca éli-miné après le passage parasitaire.

Intérêt pour l’éleveurDepuis la réalisation de ces es-sais, on constate un très largeusage des HE dans l’élevage dedindes :- en standard, ce sont plus de 60millions d’animaux qui reçoi-vent ce prémix dans leursaliments chaque année.- en dindes fermières ou biolo-giques, les éleveurs administrentle mélange de HE dans l’eau deboisson en suivant un protocoletrès strict : J12 à J17, J30 à J35 etJ50 à J55.La dinde est un oiseau réputépour sa fragilité mais cette répu-tation disparaît très vite sil’éleveur veille à renforcer le sys-tème immunitaire à l’aide desHE complétées ou non par desoligo-éléments.

appliquée à environ 60 millionsde dindes par an. Seulement deuxou trois élevages présententdes manifestations cliniquesd’Histomonose. Le mélange estutilisé avec la même efficacité surles problèmes de flagellés ren-contrés dans les élevages degibier.

Tests effectués sur des casavérés d’Histomonose

Le produit est identique à laforme prémix mais il est présentésous forme liquide à distribuerà raison de 1 litre pour 1000 li-tres d’eau de boisson. L’essai aporté sur un lot de 6570 dindes,mâles et femelles, présentant àJ35 une mortalité de 85 animauxpar jour. Les malades ont été im-médiatement isolés dans uneinfirmerie et les deux lots de din-des ont reçu le mélange de HEdans l’eau de boisson. Sur le lot“normal”, la mortalité a été dé-finitivement stoppée en 48heures, sur le lot d’oiseaux iso-lés à l’infirmerie on constate untaux de guérison de 20% avec éli-mination dans les fientes de“crottes cæcales“ et à l’abattage,une véritable guérison des lé-sions hépatiques.

21NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007 - ALTER AGRI n°86

Dossier - Aromathérapie

L’approcheconventionnelle

de cetteproblématique

d’élevage secaractérise par

uneidentification

précise duparasite suivie

de sonéradication

systématique. L’approchealternativeidentifie le

parasite avecles mêmes

méthodes maistolère sa

présence enéquilibre avec le

maintien desperformances.

Histomonosede la dindeL’Histomonose chez la dinde est le fait d’un parasiteflagellé unicellulaire, Histomonas meleagridis, auteurd’une forte mortalité des animaux entre 30 et 150jours d’âge. La législation européenne a interditdepuis 2004 les dernières molécules utilisées dansl’alimentation de la dinde pour des raisons de santéhumaine. Nous avons testé un mélange d'huilesessentielles (HE), type Origan-Girofle dans deuxmodalités d’utilisation, l’une sous forme d’un prémixincorporé dans les aliments et l’autre sous formeliquide dans des cas avérés d’Histomonose.

Par Gilles Grosmond (Vétérinaire, Hippolab)

Tests effectués en laboratoire

L’action directe du mélange deHE sur des cultures d’Histomonasmeleagridis a permis de déter-miner la concentrationminimale inhibitrice (CMI)dumélange qui est de l’ordre de 2 x 10-3.

Tests effectués en station d’essais

La mesure de l’effet du mélangesur la croissance des dindes apermis de le comparer à celle déjàconnu du Nifursol et à celle d’uneautre spécialité concurrente.

Spécialités Augmentation vitessede croissance

Lot témoin 0

Nifursol + 7%

Autre spécialité HE - 3%

Mélange testé + 4%

Tests effectués sur des éle-vages de dindes standards

L’incorporation du mélange deHE aux aliments, à raison de 150g par tonne d’aliment de J22 à J56a permis de minimiser considé-rablement les cas d’Histomonose.Actuellement cette formule est

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Poulets cous nus.

22 ALTER AGRI n°86 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007

Dossier - Aromathérapie

Coccidioses chez les volailles

Les Coccidioses sont des affections redoutées deséleveurs de volailles car les épisodes diarrhéiquesqu’elles occasionnent chez les animaux entre 20 et50 jours sont souvent mortels en l’absence de soins.En élevage conventionnel, cette affection est géréepar une addition d’anticoccidiens dans les alimentsavec parfois des recours ponctuels à des formescuratives.

tion car elle ne s ‘accompagnejamais d’un refus de s ‘alimen-ter. Cette addition n’estcependant pas toujours propo-sée à l’éleveur et elle peut êtreaisément remplacée par une ad-ministration des mêmes HE dansl’eau de boisson. Les concentra-tions des HE sont alors plusimportantes, de l’ordre de 200 gpour 1000 litres d’eau et scrupu-leusement distribuées à desdates très précises. La 1ère curea lieu du 12ème au 16ème jour, laseconde du 30ème au 35ème jour. Dans les deux formules, le coûtdes traitements est tout à faitcompatible avec les objectifséconomiques de l’élevage desvolailles.

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20 000

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22J 28J 41J 43J 50J 57J 64J 71J

Graphique 1 - Résultats sur les comptagesdes ookystes

Résultats sur les indices lésionnelsJ28 J43

E. Acervullina Score 0 = 3/5

Score 1 = 2/5Score 0 = 5/5

E. Maxima Score 0 = 3/5

Score 1 = 2/5Score 2 = 5/5

E. Tenella Score 0 = 1/5

Score 1 = 3/5Score 0 = 2/5

Score 4 = 1/5Score 1 = 3/5

ProtocoleNous avons testé l’efficacité d’uneincorporation d’huiles essentiel-les aux aliments distribués à despoulets de chair de type “cou-nu”abattus à l’âge de 82 jours. Les HEde type Origan et Girofle ont étéincorporées à un taux équivalentau 1/100 de leur ConcentrationMoyenne Inhibitrice (CMI) pen-

dant une période allant du 10ème

au 50ème jour de vie des poulets.Les comptages des ookystes ontété effectués dans les fientes despoulets à J22, 28, 43, 50, 57, 64,71(voir graphique).Cinq animaux ont été prélevés àJ28 et J43 et autopsiés afin d’éta-blir un score lésionnel. Ce score,noté de 1 à 5, correspond à la gra-vité des lésions de la muqueuseintestinale. La localisation de ceslésions sur le tractus digestif in-dique les principales espècespathogènes de coccidies1.

DiscussionLa chute brutale du nombred’ookystes dans les fientes cor-respond probablement à unprocessus immunitaire car lesdoses de HE utilisées ne peuventen aucun cas aboutir à la mortdes parasites par une action di-recte. Il faut en effet rappeler queles HE sont utilisées à uneconcentration 100 fois inférieureà celle établie en laboratoire pourun effet coccicide.

Intérêt pour les éleveursL’addition des HE aux alimentsdes volailles représente uneforme commode d’administra-

ITAV

I

ITAB

1 Note : cet essai ne comporte pas de lot témoin, ilest remplacé par la connaissance de l'élevage(élevage à problèmes).

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23NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007 - ALTER AGRI n°86

Dossier - Aromathérapie

Coccidiose de l’agneau

La coccidiose est une pathologie trèsredoutée des éleveurs d’agneaux

surtout en races laitières. Le sevrageprécoce suivi d’un allotement

constituent des facteurs aggravants del’apparition de la Coccidiose dans les

lots d’agneaux à l’engrais. Cetteaffectation est classiquement gérée

par l‘addition de coccidiostatiques àl’aliment pour agneau.

Pôle

AB

Ma

ssif

Ce

ntr

al

Par Françoise Heitz (Vétérinaire)

r Désinfection des locaux : à cause de la grande résistance de la forme ookysteà tous les désinfectants usuels, seules l’eau bouillante ou la flamme de lalampe à souder en viennent à bout en cas d’infestation forte,

r Préparation correcte des mères (vitamines, oligo-éléments, alimentation), r Prévention des jeunes : - Vinaigre de cidre bio (1 cuillère à soupe par litre) au moment du sevrage, - Montmorillonite (ou bentonite moins chère, ou même argile de carrière pourles plus chanceux) à partir d’un mois, - Mélange de plantes entre J30 et J45 (commencer à J10 si infestation massive), Sarriette (feuille) et Marjolaine (sommités) : plantes à phénol (antiseptique etantiparasitaire), Laurier (feuille) et Prêle (plantes) : renforcent le terrain ,Salicaire (plantes) et Consoude (racines) : possèdent des vertus astringenteset cicatrisantes

Prévention de la coccidiose des agneaux

la plus performante. Peut être est-il là encore raisonnable d’admettreune action des HE sur l’immunitéanticoccidienne avec les consé-quences que cela implique sur lacroissance.

Intérêts pour l’éleveurLe test rapporté n’a d’intérêt quepour démontrer l’avantage d’uneadministration des HE dans l’ali-mentation de l’agneau. En pratiquela majorité des éleveurs appliqueun plan beaucoup plus précoce,plus facile à mettre en place don-nant des améliorations constantes.Cette prévention se limite à l’en-semencement du tube digestif des agneaux, à l’administrationd’oligo-éléments et à la mise à dis-position de bentonite en libreservice. Les HE sont alors réser-vées ponctuellement à un usagecuratif des cas de Coccidioses.

Les résultats de ces essais 1 ont été acquis avec la collaboration de plusieurs équipes :• Firmes services, INZO et CENTRALYS• C. LASSUS, Dr Vétérinaire – St Eloi 01• Laboratoire Val de Saône 71

1 Résultats complets : Gazette du Comptoir médicinal - 05 55 98 19 50

Conclusion générale desessais de Gilles GrosmondLes essais cliniques sont indispensables à la recommanda-tion des huiles essentielles en élevage même si ces derniè-res n’ont pas le statut de médicaments. Au cours de cesessais, on constate que les doses pratiquées se situentpresque toujours au 1/100 des doses déterminées en labo-ratoire, CMI. Pour certaines le mécanisme d’action a puêtre plus largement démontré et lorsqu’il s’agit de proces-sus parasitaires ou microbiens ce sont d’abord les méca-nismes de défense que sollicitent les HE. Restent encore àdéfinir les limites maximales de résidus (LMR) pour certai-nes HE et une bonne visibilité pourra accompagner leurusage en élevage.Pour ma part, je reste convaincu qu’elles ne sont pas desmédicaments mais des auxiliaires dans la gestion de la santéanimale en complément des techniques naturelles d’élevagequi demeurent l’essentiel d’une autre façon de réussir.

ProtocoleMise en place d’un lot témoin de60 agneaux et d’un 2ème lot dumême nombre d’animaux aux-quels a été distribué dansl’aliment un mélange de HE dontOriganum compactum (origancompact)et Syzigium aromati-cum (clou de girofle) de J20 àJ80. Les ookystes coccidiens ontété comptés à J20, J30, J100 et lesagneaux ont été comparés parleur poids de carcasse et leurclassement Europe.

RésultatsIl n’existe aucune différence si-gnificative dans le nombred'ookystes émis par le lot traitéet le lot témoin. Le lot traité pré-sente une amélioration de sacroissance de 12% vis à vis du lottémoin.

DiscussionL ‘amélioration des résultats decroissance tient à l’action régula-trice des HE sur la flore intestinale.L’absence d’effet des HE sur lenombre d’ookystes émis est probablement due à leur adminis-tration tardive, au-delà du 20ème

jour. Il est curieux de constater quedes agneaux du lot traité présen-tent simultanément la plus forteexcrétion ookystale et la croissance

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Le BRF s'obtient par broyage de branches.

24 ALTER AGRI n°86 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007

Technique - Maraîchage

2007 : débarquement des BRF en France ?

L a technique de base du BRF,sur laquelle tout le mondes’accorde, est l’utilisation

de branches d’un diamètre infé-rieur à 7 cm, broyées, et utiliséesen frais. Tout le reste suscite dis-cussion : dose, enfouissement,essences à utiliser…. C’est direque le besoin de recherche estgrand. Besoin de dépassionnerle sujet également, comme touteidée nouvelle (en Europe en toutcas). Comme le dit Gérard Augé,agronome et pédologue au bu-reau d’étude « Soins du sol et desplantes » dans la conclusion d’unentretien accordé à la revueNature & Progrès 1 « merci au BRFde remettre l’agronomie dans lesconversations ». Reste que le dé-veloppement de l’utilisation desBRF dépasse le cadre strictementagronomique : les questionsénergétiques ou d’organisationdu travail sont également étroi-tement liées à cette technique.Ces dernières décennies, on a eutendance à oublier que le prix

relativement bas des engrais azo-tés de synthèse, et donc leurutilisation massive dans tous lespays occidentaux, étaient com-plètement corrélés aux prix basdes énergies fossiles. Cela va cer-tainement changer dans lesprochaines années : l’utilisationdes BRF n’échappera pas à lanouvelle donne d’une énergiefossile de plus en plus rare. Nouspourrons très prochainementcompléter la remarque de GérardAugé : merci au BRF – et à leurspromoteurs - de remettre laquestion énergétique au cœurde l’agriculture !

Des convaincus, duQuébec aux Causses duQuercy

L'utilisation du bois raméal frag-menté débute au milieu desannées 1970 lorsque C. EdgarGuay, alors sous-ministre desTerres et Forêts à Québec, com-mence à chercher de nouveauxproduits dérivés des énormesempilements de résidus de cou-pes forestières. Les premières

expérimentations avec du boisraméal de feuillus ont com-mencé à l'été 1978. Une équipede recherche est alors forméeavec Lionel Lachance et AlbanLapointe. En 1982, GillesLemieux, professeur à la facultéde Foresterie de l'UniversitéLaval, rejoint cette l'équipe enquête de réponses sur les méca-nismes en cause. L’utilisation des Bois RaméauxFragmentés a été développée etencouragée ces dernières annéessous l’impulsion de GillesLemieux. De nombreux essaisont lieu dans différentes régionsdu monde depuis une vingtained’années. Cependant, mises àpart quelques expériences iso-lées (notamment en France cellede Jacques Dupéty, en Belgiquecelle du CTA2), cette techniqueavait jusqu’à présent fait peud’émules en Europe.2007 semble marquer le démar-rage d’un nouvel intérêt pour lesBRF en France, en partie grâce

L’utilisation des Bois Raméaux Fragmentés(BRF) propose d’améliorer les qualités dessols agricoles. Cette technique originaire

du Canada, suscite souvent la passion deses promoteurs et le scepticismed’agronomes et de forestiers qui

découvrent le sujet. Quelques élémentssont présentés ici pour y voir plus clair.

Article également paru dans Echo-MO, l’actualité des sciences ettechniques sur les matières organiques : www.orgaterre.org.

Par Blaise Leclerc et Aude Coulombel (ITAB)

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De nombreuxessais de BRF

ont eu lieu dansdifférentesrégions du

monde depuisune vingtaine

d'années. Maisjusqu'à présent,

la techniqueavait fait peud'émules en

France.

1 BRF : l’avis d’un pédologue. Nature & Progrès n° 63,

juin juillet août 2007.2 Voir http://www.ctastree.be/BRF/indexbrf.htm

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au colloque organisé parl’Université de Savoie les 1er et 2février dernier à Lyon (« LesRémanents en foresterie et agri-culture - Les Branches, matériaud'avenir ! » 3). Celui-ci fût un suc-cès (200 participants sur les 70attendus initialement), et si detrès nombreuses questions tech-niques et scientifiques restent ensuspens en raison notammentd’une recherche très pauvre surle sujet, une certaine efferves-cence s’est développée cesderniers mois, générant réu-nions, articles, émissions de radioou de télé, ouvrages, sites sur l’in-ternet, et de nombreux échangessur des listes de diffusion.

Besoin de recherche Les promoteurs de la techniqueont constaté des effets positifsde la méthode BRF et notam-ment les suivants. La mise enplace de recherches est néces-saire pour les valider etpoursuivre les explications deces phénomènes.● Amélioration de la structuredu solLa structure du sol devient plusstable et est plus aérée notam-ment grâce à l'augmentation dela teneur en humus et à l’activitébiologique des sols activée parles BRF.

BRF comme Bois Raméal FragmentéLe nom et la description de "bois raméal" ont été donnés en 1986 par Gilles Lemieux, professeur àl’Université de Laval, Québec. Puisque la méthode avancée était basée sur la fragmentation, ce nou-veau matériel fut alors appelé Bois Raméal Fragmenté ou BRF. Le terme de bois raméal se réfère auxbranches ayant moins de 7 cm de diamètre. Ces petites branches ne sont pas utilisées comme boisde chauffage.

Incorporation superficielle indispensableDans les sols cultivés, il est très important d’incorporer le BRF avec les premiers 5 cm du sol de sur-face. Les raisons de cette incorporation superficielle sont d'ordre physique et biologique. En forêt,l'intégration du BRF exige l'interrelation de plusieurs organismes. Si les conditions ne sont pas pro-pices (ce qui est rare en forêt où il existe un microclimat), les organismes migreront en profondeurpour se protéger. Dans les sols cultivés, ces migrations ne surviennent pas parce que ces organismessont vulnérables aux périodes de sécheresse. Ceci explique pourquoi le mélange de BRF avec le solde surface n'est pas nécessaire en forêt. Pour favoriser la multiplication des basidiomycètes, l'humi-dité du bois doit varier de 30% à 120%, l'optimum étant de 60% à 100%.

Processus activé par des champignonsIncorporé au sol, les fragments de bois sont envahis en quelques mois par des mycéliums. Les basi-diomycètes (pourriture blanche) notamment sont des champignons aérobies logeant dans les pre-miers 5 cm du sol et en contact étroit avec le BRF dans un environnement humide. Leur mycélium sedéveloppe d’abord en consommant les constituants non structuraux du bois, jusqu’à ce que l’azotevienne à manquer. Ensuite, un métabolisme secondaire va permettre aux champignons de dépolymé-riser la lignine afin d’exposer la cellulose et les hémicelluloses qu’elle protège. Cette lignine transfor-mée est à l’origine de l’humus formé. Les champignons ne peuvent se développer qu’en conditionsd’aérobie, les sols hydromorphes ne permettent pas l’utilisation de la technique des BRF. Selon Jacky

Dupéty, qui expérimente la technique sur sa ferme dans les causses du Quercy depuis 2003*, “une trèslarge chaîne trophique s’installe. Des microarthropodes fongivores tels que collemboles et acariens se nour-rissent alors des champignons s’ils sont suffisamment riches en protéines. Ce « broutage » va stimuler l’ac-tivité lignivore des champignons et activer la prolifération du mycélium qui se trouvera ainsi rajeuni. Lesexcréments de ces microarthropodes permettent le développement de populations bactériennes minéralisa-trices de l’azote contenu. L’azote précédemment immobilisé sera libéré progressivement. Les chaînes trophi-ques bactéries-protozoaires-vers de terre sont ainsi favorisées”.

* http://fermedupouzat.free.fr/Epandage (février 2005).

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25NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007 - ALTER AGRI n°86

Technique - Maraîchage

3 Voir http://www.leca.univ-savoie.fr/tmp/brf/

Pionnier de la technique des BRF en France

Quel est votre « mode d’emploi » de la technique des BRF ?La voici en 4 points (par épandage direct) :En hiver : sève dormante et vie biologique du sol ralentie1- coupe des branches et rameaux et stockage possible,2- broyage, 3- et très rapidement après (36 heures maximum), épandageAu printemps : redémarrage de la vie biologique du sol4- mélange avec le sol (qui correspond à la deuxième phase de l’activitélignivore des champignons)

Certification Bio et technique BRF sont-elles compatibles?Je suis certifié AB et mon certificateur n’a pas relevé de sources de problèmes. Donc, actuellement,il ne semble pas avoir d’incompatibilité entre certification et BRF. Le contrôleur est même très inté-ressé. Il n’est pas suspicieux car il voit que je suis entouré d’arbres et qu’ils ne sont pas « pollués ».D’autant plus que les québecquois ont réalisé des études sur du bois de bords de routes utilisé enBRF : les champignons piègent les métaux lourds et d’autres substances toxiques mais ne les trans-fèrent pas ensuite.

Est-ce que vos voisins, inspirés par vous, ont adopté la méthode ?Un de mes voisins s’est « converti » depuis un peu plus d’un an et il est ravi. La méthode ne laissepas indifférent et « dérange » les conceptions de beaucoup, même des bio. Cependant, je donne desformations tous les 15 jours, essentiellement à des maraîchers, arboriculteurs ou viticulteurs dontau moins 60% sont des amateurs de la technique. De plus en plus de personnes s’inquiètent de ladégradation des sols (même en bio) et cherchent des solutions.

Jacky Dupéty

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● Stockage du carbone organiqueLes quantités de carbone orga-nique apportées à l’hectare sontimportantes et sous une formerésistante à la dégradation, enraison de la granulométrie rela-tivement grossière du produit,et des teneurs en lignine supé-rieures à celles des autresamendements organiques.● Meilleure résistance à lasécheresseLes principaux décomposeursdes lignines étant les champi-gnons, ce sont ces derniers quisont avant tout stimulés aprèsun apport de BRF. Les filamentsmycéliens qui se développent en

26 ALTER AGRI n°86 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007

Technique - Maraîchage

grand nombre permettent lestockage et le transport de l’eaudans tout le volume du sol colo-nisé par les champignons. Larésistance à la sécheresse estainsi fortement augmentée,complétée également par l’effetmulch des BRF qui sont restésproches de la surface.● Moins de maladiesLe développement importantdes champignons lignolytiquespourrait expliquer la moindrepression de certains champi-gnons pathogènes du sol, cesderniers devenant minoritairesparmi la population fongique dusol.

Une ressource renouvelable à gérer

● Essences d'arbres à utiliser 4

Certaines essences sont digéréesrapidement (en quelques mois)par le sol, d'autres prennentquelques années. Les conifères,en climats froids et tempérés, gé-nèrent un mécanisme de blocagede la pédogénèse. Leur lignine,

une fois dans le sol, produit unegrande quantité de polyphénolsinhibiteurs. Ce type de ligninese retrouve aussi dans plusieursessences tropicales mais les hau-tes températures du sol arrêtenten quelque sorte leur effet inhi-biteur. En climats froids ettempérés, le bois raméal de coni-fères doit être évité ou limité à20% en volume.Les forêts de feuillus climaciquessont beaucoup plus stables et dedurée indéfinie, tandis que lesforêts de conifères sont régiespar des cataclysmes cycliques.Quand tous les nutriments sontbloqués, les conifères envoient“des messages” aux ravageursqui viennent et détruisent les po-pulations, puis le feu envahit etnettoie le tout et les nutrimentssont libérés. Les essences à em-ployer sont déterminées sur unebase écologique. En Amériquedu Nord, les riches peuplementsde chênes rouges, d'érables àsucre, hêtres, bouleaux jaunes,tilleuls et frênes d'Amériquedonnent de meilleurs résultatspar opposition aux peuplementsplus pauvres d'érables rouges et

Incorporation du broyat avec un vibro-culteur (mai 2006).

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Tomates repiquées sans arrosage(2005).

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Intéressant mais difficile à mettre en œuvre Pour Rémy Fabre, maraîcher biologique ardéchois, qui a assisté au collo-que de Lyon, la méthode des BRF apparaît techniquement très intéres-sante : elle doit permettre d’éviter le salissement, de moins irriguer et defournir plus d’éléments nutritifs à la plante. Pour évaluer lui-même leseffets de la méthode, il a souhaité tester le BRF chez lui et a mis en placeen 2007 une parcelle d’essai sur haricot grimpant, betteraves…

Effets satisfaisantsLa parcelle de haricot grimpant était effectivement bien moins sale com-parée à celle qui n’avait pas reçu de BRF. Sur cette même culture, il a

constaté un fort pouvoir anti germinatif, d’ailleurs même sur la culture ! Il n’a pas pu évaluer le cri-tère « Irrigation » à cause de la saison inhabituellement humide. ll attendra l’année deux pour jugerle critère « amendement », avec l’implantation d’autres cultures que des légumineuses.Il est très satisfait des résultats obtenus sur betteraves repiquées.

Difficile préparation des morceaux de boisLa matière première est issue de bois de taille (chataignier, ceriser…) récupéré. Les branchages ontété réduits en morceaux à l’aide d’un broyeur. Cette phase est apparue à Rémy Fabre très longue etcoûteuse avec un rendu terrain de seulement 3 à 4 mètres cubes par heure à trois personnes. Selon lui, le facteur limitant de cette méthode est le travail à fournir ou l’équipement nécessaire.Pour y remédier il faudrait par exemple que les entreprises de jardin puissent fournir le bois. Pourcette raison, il limite les surfaces en BRF à 1500 mètres carrés tant qu’il ne possède pas de matérieladéquat.

Témoignage

4 Les paragraphes suivants sont tirés de l’article de

Céline Caron et Gilles Lemieux paru en 1999 dans lesn° 18 et 19 d’Echo-MO.

Les utilisateursde BRF ont

constaté que latechnique

permet uneamélioration dela structure dusol, le stockage

du carboneorganique, une

meilleurerésistance à la

sécheresse,moins de

maladies...

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27NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007 - ALTER AGRI n°86

Technique - Maraîchage

de peupliers faux-trembles quine sont que de transition. Unmélange d'espèces donnera unamendement aux effets positifsà court et long terme. ● Et quelles parties de l'arbre ? Le rapport carbone/azote du boisraméal varie de 30/1 à 170/1, tan-dis que celui du bois caulinaire(tronc) va de 400/1 à 750/1. Lesbranches de 7 cm de diamètre etmoins sont les meilleures pour lafragmentation. Pour les espècesnord-américaines, les nutrimentsessentiels (N, P, K, Ca, Mg) aug-mentent quand le diamètredécroît. Ces concentrations at-teignent un minimum avec desbranches de 7 cm et plus ; parconséquent, les branches ayantun diamètre de plus de 7 cm ontun intérêt moindre avec peu debénéfice pour le sol. Pour un pre-mier traitement, le bois raméalne devrait pas comporter defeuilles vertes parce qu’ellescontiennent des éléments chi-miques facilement accessiblesaux bactéries et des polyphénolsdifficilement transformables. Cesbactéries peuvent inhiber les ba-sidiomycètes. Quand les feuillessont mortes, les éléments chi-miques liés aux pigments brunspeuvent être libérés par l'acti-vité de la mésofaune du sol en

Courgettes et tomates, température +36°C à l'ombre (2006).

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parfaite harmonie avec l'activitédes pourritures blanches. Notonsque les personnes suivant ces rè-gles ont obtenu de bons résultats.● Préserver la ressourceLes forestiers présents au collo-que de Lyon ont attiré l’attentionsur la nécessité de préserver lessols forestiers - en général natu-rellement beaucoup pluspauvres que les sols agricoles -en évitant un prélèvement tropimportant de branches. Pourpréserver cette ressource, la sur-face potentielle d’épandage nedevrait pas dépasser, sur le ter-ritoire métropolitain, 1 milliond’ha (soit environ 5 % des surfa-ces agricole), sur la base de 20m3 d’apport par an en moyenne(100 m3 tous les cinq ans). Leprélèvement devrait être en pre-mier lieu réalisé au niveau deshaies ou des déchets verts desvilles. Les transports entre leslieux de collecte et d’épandagesont à limiter au maximum, carc’est ce qui coûte le plus cher,plus que le broyage. Une ré-flexion liée à la qualité dupaysage et au réservoir biologi-que qu’il représente est doncressortie des débats de ce collo-que : planter des arbres pouranticiper l’utilisation des BRF àl’avenir.

POUR EN SAVOIR PLUS r Livres

- Le BRF vous connaissez ? de Jacky Dupéty - 128 pages, 16x 24 cm, 15 ¤ (éd. de Terran)

- Les Rémanents en foresterie et agriculture - Les Branches,matériau d'avenir ! (sous presse, éd. Lavoisier)

- De l'arbre au sol : BRF, d’Éléa Asselineau et GillesDomenech – (éd. du Rourgue)

r Sites- Gilles Domenech et Eléa Asselineau :

http://brfdelarbreausol.blogspot.com- Colloque des 1er et 2 février 2007 : http://www.leca.univ-

savoie.fr/tmp/brf/ (liste de diffusion)- Projet BRF du CTA en Belgique :

http://www.ctastree.be/BRF/indexbrf.htm- AGGRA : http://users.skynet.be/BRFinfo/- Les jardins de BRF : http://lesjardinsdebrf.com/ (forum

de discussion)- Jacky Dupéty : http://fermedupouzat.free.fr/- Le collectif : http://perso.orange.fr/dodelin/

BRF.htm#Collectif_de_reflexion

Un « Collectif de réflexion et d’action pour le BoisRaméal Fragmenté en région Rhône-Alpes » a été crééavec pour objectifs de :• Informer sur le BRF et mutualiser les informations.• Mettre en place des filières d’approvisionnement en

Rhône-Alpes.• Connaître le fonctionnement du BRF de la branche au

jardin.• Réfléchir aux solutions et aux problèmes qu’apporte

les BRF.Contacts : Benoît Dodelin (Université de Savoie) :

[email protected] ou Jean André (REFORA etUniversité de Savoie) : [email protected]

Création d’un collectif

Le BRF vous connaissez ? de JackyDupéty - 128 pages, 16 x 24 cm, 15 ¤(éd. de Terran)

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28 ALTER AGRI n°86 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007

Fiche technique - plante utile

La prêle des champs ne se cultive pas. Pour s’en procurer, récolter les plantes sauvages.

critère visuel de déterminationde l’espèce. L’identification s’ap-puie également sur la forme et laposition des épis terminaux, etsur la présence ou non de deuxtypes de tiges (fertiles et stériles).Sur les fertiles se trouvent les épis.

Multiplication végétativeLa prêle se reproduit principale-ment par accroissement desrhizomes. Si elle préfère se repro-duire par ce mode végétatif, laprêle peut également utiliser ses

La prêle serécolte entre le1er juin et le 15

juillet. Elle peutêtre utilisée

fraîche ousèche. La plante

entière,exceptés les

rhizomes, estutilisable pour

préparer lesextraits et

décoctions.

LaprêlePar Aude Coulombel (ITAB)

Lenom « prêle » est issu du latinasper (âpre) et fait référenceàla rudesse de cette plante et

à son âpreté. Il existe entre 15 et20 espèces de prêles (selon les au-teurs), dont 8 en France. Si lespropriétés de la prêle sont géné-ralement reconnues “toutesespèces confondues”, les espècesprésentent des différences decompositions qui leur confèrentdes efficacités variables en phyto-thérapie notamment. Ellepossède. La prêle possède des ver-tus médicinales : elle estconsidérée comme diurétique, ho-méostatique (cicatrisant interneet externe) et reminéralisante. Al’agriculteur, elle peut offrir entreautres ses propriétés biostimulan-tes, antifongiques et répulsives.Elle est aussi efficace qu’uneéponge à récurer et permet de polirdes surfaces. Elle peut être utili-sée pour fabriquer des teinturesvertes, jaune ou brunes. Enfin, cer-taines espèces comme la “prêledes champs” ou la “grande prêle”se mangent. Mais seulement lesjeunes pousses encore tendres, etce, comme des asperges.

Une structure originaleLes prêles, cryptogames (aux or-ganes cachés ou peu apparents)de 20 à 60 cm de haut, sont tou-tes vivaces. Elles possèdent uneparticularité : leurs racines et leurstiges sont conçues sur le mêmeschéma. Les entre-nœuds sem-blent emboîtés les uns dans lesautres. Au niveau des jonctions,les prêles possèdent des gaines,

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On les appelle prêles, presles, asprêles, queues decheval, herbes à polir… Avec les Algues, les Mousses,et les Fougères, les Prêles ont été parmi les premiersvégétaux chlorophylliens. Bien que la prêle soit connuedepuis bien longtemps pour ses propriétés curatives,elle a souvent été rejetée du monde agricole.Redonnons-lui donc les honneurs qu’elle mérite.

organes sexués. Comme tout in-dividu cryptogame, les prêles nepossèdent pas de fleurs. Commeles fougères, leurs gamètes sontabrités dans des petits sacs à spo-res : les sporanges.

Divers intérêtsagricoles Systématiquement considéréecomme mauvaise herbe, la prêlea toujours été peu appréciée enagriculture conventionnelle. Cestatut non mérité doit être re-considéré.

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éradiquer par des produits chi-miques qu’elle a la capacité denécroser ses parties contaminéeset de se débarrasser ainsi du poi-son infligé. Les prêles et leurs systèmes raci-naires très profonds sont de bonsindicateurs de la présence de ré-serves d'eau souterraines et denappes phréatiques.

Des vertus élicitrices anticrytogamiques

La prêle est un bon stimulant desdéfenses immunitaires végéta-les et en ce sens est efficace dansla prévention de diverses mala-dies cryptogamiques tellesrouilles, monilioses, tavelures,cloques, mildiou… mais n'aaucun pouvoir curatif sur cesmaladies.Les bio-dynamistes utilisent ladécoction de prêle des champs(seulement cette espèce) pour“faire retourner” les champi-gnons responsables de maladiescryptogamiques vers le sol, d’oùils proviennent.

RépulsiveLa prêle éloigne le vers du poi-reau et les acariens… Elle estaussi efficace contre les limaces,qui aiment les jeunes végétauxbien tendres. Protégés par unesolution de prêle, ils ne sont plusappétants : les cristaux de silicesont trop durs...

Hydro- et bio-indicatriceCette plante bio-indicatrice deterres acides révèle des sols généralement pauvres et déstruc-turés. La prêle peut se développerlà où d’autres végétaux ont de lapeine à vivre. Grâce à son systèmeracinaire très puissant, à ses rhi-zomes de parfois plusieurs mètresde long et bien enfoncés dans lesol, elle défie les phytosanitaires.Elle est d’autant plus difficile à

Les « recettes » varient en fonction de l’usage, se renseigner.

Décoctions : faire bouillir 150 g de prêle sèche dans 10l d’eau pendant 1 heure(ou 100 g de prêles fraîches dans 1 l d’eau pendant 30 minutes), puis laisserinfuser une nuit. A diluer à 20% avec de l’eau de pluie de préférence (surtoutpas basique !). Plus efficace en association avec ortie ou consoude.

Extrait fermenté : 200 g de prêle sèche dans 10 l d’eau. A diluer à 5% pour pul-vérisation. Se conserve plusieurs mois en bidons opaques et au frais.

Application le matin par beau temps directement sur le feuillage ou arroser lesol (dilution plus forte, hors période de culture), éviter les fortes chaleurs. A lapremière application, prévoir 1 passage par jour pendant 3 jours, puis à renou-veler régulièrement (environ tous les 15 jours suivant le temps et les risques).

Préparations pour phytothérapie

La silice constitue un élément essentiel des tissus rigidesvégétaux et permet notamment le maintien de la struc-ture des plantes. Par leur pouvoir de réflexion, les cris-taux de silice protègent également les végétaux desardeurs du soleil. Parmi les plantes les plus riches, onrecense les non ligneuses comme les bambous, et demanière générale toutes les graminées. La prêle, connuepour sa forte teneur en silice, contiendrait en moyenne10% de cet élément dans la plante fraîche, qui lui confère

beaucoup de ses propriétés, c'est l'espèce E. maximumqui en contient le plus. Citons par exemple son pouvoirabrasif qui permet de récurer la vaisselle et de polir lebois comme du papier de verre.

Gorgée de silice

POUR EN SAVOIR PLUS

Cet article est ins-piré d’un livrepassionnant, quivous révèlera toutsur la prêle (plan-ches d’identifica-tion, anecdotes,conseils d’utilisa-tion…) :Mystérieuse Prêle (vol.15) deBernard Bertrand. Editions du Terran160 pages – 12,00 ¤Voir aussi « Purin d’ortie & compa-gnie »www.terran.fr

29NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007 - ALTER AGRI n°86

Fiche technique - plante utile

DR

Grande prèle Equisetum telmateia.

A utiliser avec précautionen élevage

La prêle est un très bon reminé-ralisant (nombreux selsminéraux), elle est diurétique(riche en flavonoïdes et potas-sium) et homéostatique.Notamment le silicium, dont laprêle est très riche, est un desconstituants essentiels de la ma-tière vivante. Une carenceentrave le fonctionnement dusystème immunitaire et de l’os-sification. Attention : la prêle est si richeen minéraux que des doses nonadaptées peuvent s’avérer toxi-ques ! La prêle des eaux et laprêle des bois sont vénéneusespour certains animaux.

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Attaque tardive de mildiou.

La réductiondes doses de

cuivre doit être intégrée

dans unraisonnement

pluriannuel, telque le permet laréglementation.

30 ALTER AGRI n°86 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007

Recherche/Expé - Viticulture

C U I V R E

Des doses inférieures à 500 g envisageables

Afin de s’adapter à la nouvelle réglementation sur l’usage du cuivreen agriculture biologique (mise en place à partir de 2002) l’ITABcoordonne depuis 2001 un groupe de travail réunissant desorganismes de développement agricole dans les principales régionsviticoles françaises. La mission de ce groupe est d’optimiser les usagesdu cuivre pour lutter contre le mildiou de la vigne. Des modalitésréalistes de réduction des apports cupriques, applicables par lesviticulteurs ont été téstées dans les principaux vignobles français. Lesdoses inférieures 500 g se révèlent efficaces sous conditions.

Par Nicolas Constant (AIVB-LR)1 et Monique Jonis (ITAB)2

1 ASSOCIATION INTERPROFESSIONNELLE DES VINS BIOLOGIQUES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON (AIVB-LR) - Mas de Saporta - CS 40031 - 34875Lattes cedex [email protected] [email protected]

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D ans les 21 essais pris encompte pour réaliser ce tra-vail de synthèse, les

comportements de trois modali-tés sont comparés entre eux et aveccelui d’un Témoin Non Traité (TNT,ceps ne recevant aucune protec-tion cuprique). Les trois modalitéssont dénommées «1/2 dose», «1/4dose» et «variation dose». Le ta-bleau 1 résume les doses utilisées.Pour un essai et une modalité don-nés, le produit utilisé est le mêmedurant toute la campagne.Pour lesmodalités «1/2 dose » et «1/4 dose»,la quantité de cuivrepartraitementest identique tout au long de lacampagne. Les fourchettes présen-tées dans le tableau 1 sont lesvariabilités que l’on rencontre entreessais pour une même modalité.Pour la modalité «Variation dedose», les quantités de cuivre aug-mentent avec le développementde la végétation (moins de 500 gavant le stade nouaison et plus de500 g au delà) : la fourchette recou-vre la variabilité intra-essai entreles différents traitements et la va-riabilité inter-essais. Que ce soit sur feuilles ou sur grap-pes, les comportements desdifférentes modalités dépendentprincipalement du niveau d’atta-que dans le TNT, c’est à dire de lapression parasitaire, et de la pré-cocité de l’attaque. Les autresvariables étudiées n’ont pas d’ef-fet significatif par rapport àl'efficacité des différentes modali-tés d'apport de cuivre.Lors d’attaques particulièrementsévères et précoces, apporter moinsde 600 g de cuivremétal par appli-

sont envisageables. Dans tous les cas, la stratégieconsistant à augmenter la dose decuivre en fonction de la croissancede la vigne (inférieureà500 g avantfleur, puis 600 g à 800 g au delà dece stade) ne semble pas souhaita-ble. En cas de faible pression, ellen’offre pas un niveau d’efficacitésupérieureàla modalité apportantmoins de 500 g tout au long de lacampagne avec l’utilisation de dosede cuivre 30 à 40% supérieure. Encas de forte pression, le niveau d’ef-ficacité est nettement inférieur

Tableau 1 - Apports de cuivre selon les modalitésModalités Dose de cuivre métal/application Dose totale de cuivre métal1/2 dose 600-850 g 4,7 – 8 kg

1/4 dose 300-500 g 2,7 – 4 kg

Variation dose 170-680 g 3 – 6,8 kg

SAVOIRPLUS

Compte-renducomplet del'étude surwww.itab.asso.frrubriqueviticulture.

cation compromet l’efficacité duprogramme de protection, notam-ment sur grappes. Ce risques’accroît d’autant plus si la dose estinférieure à 400 g. Le déclenche-ment des traitements ainsi que leurrenouvellement doivent anticipertout épisode contaminateur.Par contre, dans les situations depression faible à moyenne ou lors-que la contamination est tardive,l’utilisation des doses inférieures à500 g de cuivre métal par applica-tion et le raisonnement dudéclenchement des traitements

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31NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007 - ALTER AGRI n°86

Recherche/Expé - Viticulture

(notamment en fréquence) à lastratégie apportant plus de 500 gtoute l’année.Ces résultats ont été obtenus surplantes adultes,mais sur placettesde quelques souches. Pour trans-férer ces résultats à l’échelle d’undomaine viticole,il seraimportantde tenir compte des contraintesqui lui incombent, notamment entermes de réactivité et de délai deprotection du parcellaire.En résumé, l’utilisation de dosesréduites de cuivre par rapport auxdoses d’homologation des produitsphytopharmaceutiques est possi-ble. Le choix de la dose ainsi quele niveau des résultats obtenussont fonction de la pression demildiou et de la cinétique de l’ins-tallation de la maladie sur laparcelle. La réduction des dosesde cuivre doit être intégrée dansun raisonnement pluriannuel, telque le permet la réglementation.Elle doit passer par une adapta-tion du nombre de traitements etde la dose de cuivreutilisée au ris-que pathogène de l’année. Pourcela, il est indispensable de tenircompte des informations conte-nues dans les avertissementsagricoles locaux.

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Premiers résultats du programme ORWINE 3 disponiblesRetrouvez sur www.orgwine.org et www.itab.asso.fr (géné-ralement documents complets en anglais, résumés enfrançais, parfois le tout en français) :

r La comparaison et les analyses des textes règlementai-res et des standards concernant la vinification biologique.

r Des résultats des enquêtes sur les pratiques des vigneronsbiologiques.

r Des résultats des enquêtes auprès des consomma-teurs sur leur perception du vin biologique.

r La 1ère partie de l’étude sur les besoins et les perspec-tives du marché des vins biologiques.

r De la bibliographie.r Des protocoles de vinification 2006 et 2007.r Des points clés des 1ères propositions règlementaires. Concernant les 1ères propositions règlementaires, une largeconsultation est actuellement en cours afin de recueillir unmaximum de commentaires et d’avis de la filière, afin que laproposition finale (début 2009) puisse être la plus en adé-quation possible avec les besoins de l’ensemble de la filière.Contact : Monique Jonis - ITAB - tél. : +33 (0)467 06 23 [email protected]

3 Programme européen qui vise à proposer des règles de vinification biolo-gique communes aux pays de l’Union Européenne

Programme ORWINE - Résultats

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r Recueils des interventions desjournées techniques et descolloques

r Recensements des actions derecherche-expérimentation menéesen bio

r Coordonnées des groupementsd'agriculteurs bio régionaux etdépartementaux

r Pages spéciales des centrestechniques spécialisés (Pôle bioMassif Central, CREAB, GRAB...)

r Catalogue et commande deguides techniques et abonnement àAlter Agri

Siège : ITAB PARIS149, rue de Bercy - 75595 Paris Cedex 12Tél. : +33 (0)1 40 04 50 64Fax : +33 (0)1 40 04 50 66