elisée article hommage n° 1 sur d. matanga
TRANSCRIPT
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Cette proposition de communication s’inscrit dans le cadre de
l’hommage rendu au Professeur Dominique MATANGA :
( 17 mai 2013 )
ITINERAIRE D’UN HOMME SCIENTIFIQUE : LE GENIE
D’INVENTION
Elisée MOUNGONO MOUANDZA
3
Cette conférence s’inscrit dans la perspective du
premier hommage de la disparition brutale et tragique
du Professeur Dominique MATANGA, décédé le 17
mai 2013 à Brazzaville.
Damoiseaux, Damoiselles ! Chères étudiantes,
chers étudiants ! Distingués invités !
Il m’échoit de vous dire à la fois ce qu’à été le
Professeur Dominique MATANGA d’une part, l’auteur
Dominique MATANGA et le Scripteur Dominique
MATANGA d’autre part.
En effet, né le 09 novembre 1949 à Jacob, après
ses études primaires à l’école catholique Saint-Joseph de
Dolisie de 1957 à 1962, Dominique MATANGA poursuit
ses études secondaires au Petit séminaire de Louango de
1963 à 1966 ; au séminaire Saint Joseph de Brazzaville de
1966 à 1969, et obtient tour à tour le Brevet d’Etudes du
Premier Cycle et le Baccalauréat de l’enseignement
secondaire série A 2. Il fait une partie de ses études
universitaires au Centre d’enseignement supérieur de
Brazzaville où il obtient le D. U. E. L. ( lettres modernes
) en juin 1971 et une licence ès lettres en juin 1973. Il
s’inscrit ensuite en France à l’Université d’Orléans-La-
Source et obtient la maîtrise ès lettres modernes en juin
1974 ; le diplôme d’études approfondies ès lettres
4
modernes en 1975 ; le doctorat 3e cycle, option littérature
française ( Nouveau Roman ), en février 1977.
Dominique MATANGA a eu l’insigne honneur
de soutenir la première thèse africaine sur le Nouveau
Roman à Orléans-La-Source. Un hommage lui a été
accordé par la direction de la dite Université, d’autant
plus qu’il a été le major de sa promotion. Vais-je préciser
qu’il a été l’un des rares universitaires à avoir préparé et
soutenu son doctorat 3e cycle en deux ans au lieu de
trois.
Quelques mois plus tard, en octobre 1977, il est
nommé Maître assistant à l’Université Marien
NGOUABI de Brazzaville conformément au Certificat
de prise de service n° 2409/UMNG.SG.DPAAD.EL-4/6
du 17 octobre 1977.
De 1982 à 1992, il a été le premier congolais a être
nommé Chef du département de langue et littérature
françaises à la faculté des lettres et des sciences
humaines de l’Université Marien NGOUABI ;
Directeur de cabinet du Recteur de l’Université Marien
NGOUABI de 1983 à 1986 ; Attaché socio-culturel près
le Premier Ministre de la République du Congo de 1989 à
1990.
5
Avec l’instauration de la démocratie au Congo ;
par le truchement de l’UNESCO, Dominique
MATANGA est nommé Secrétaire général de la
Conférence nationale souveraine en 1991. Ainsi, tous les
documents du secrétariat portent sa griffe. A cet effet, il
reste le dépositaire de la mémoire de la Conférence
nationale souveraine.
Aux générations nouvelles c’est-à-dire ( post
Conférence nationale ), il leur avait toujours dit :
« L’histoire d’un pays est constituée et du
passé, et du présent, et de l’avenir. De ce fait,
il les exhortait à suivre attentivement ce qui
s’est passé à un moment donné de l’histoire de
notre pays. C’est de cette façon que nous
pourrions donner une certaine image à ce pays.
Mais si l’on ne tient pas compte de l’histoire
réelle telle qu’elle a vécu, il serait impossible
d’avoir un avenir serein. Nous vivrons
toujours sur du faux, sur du plâtre, sur du
sable et avec ça comme matériau, on ne peut
construire du durable ». 1
1 Interview donnée à la Forum T. V. en 2011.
6
Après la Conférence nationale, le Professeur
Pascal LISSOUBA lui demande d’étudier la possibilité
de créer un parti dans le dessein de ne pas être
prisonnier du R. D. P. S. ou de l’U. N. D. P. Ainsi,
Dominique MATANGA, après le déplacement du
Professeur Pascal LISSOUBA en France crée l’Union
Panafricaine pour la Démocratie Sociale dont le nom
tire ses origines du mot Nzabi « Upadès », c’est-à-dire
faire peur. Lequel nom a été accepté dès le retour à
Brazzaville de Pascal LISSOUBA par les cinq gardiens
du temple dont un seul reste en vie. De ce fait,
Dominique MATANGA fut alors le premier Secrétaire
de l’U. PA. D. S. en remplacement du nom de BONGO
NOUARA, au lendemain de sa création, avant de
nombreuses disputes prolongées et oiseuses avec ses
aînés politiques qui l’avaient en haine du fait que le
Professeur Pascal LISSOUBA avait mis toute sa
confiance en lui, il appelait d’ailleurs : fiston.
Somme toute, le Professeur Pascal LISSOUBA,
devenu Président de la République, après le scrutin du 16
août 1992 et investi le 31 août de la même année, et fait de
Dominique MATANGA son Conseiller politique et
diplomatique de 1992 à 1994. Ici, sa mission la plus
difficile a été le rapatriement seul de la dépouille
7
mortelle de l’ambassadeur de la Lybie au Congo,
assassiné à Brazzaville.
Aussi, a-t-il été Haut Commissaire chargé des
enseignements techniques et supérieurs de 1994 à 1995 ;
Secrétaire d’état chargé de l’enseignement supérieur de
1996 à 1997, par décret n° 96-482 du 02 septembre 1996,
peu avant son exil forcé à Ouagadougou ( Burkina-Faso
), de 1997 à 2005.
De plus, Dominique MATANGA a exercé de
nombreuses activités telles :
Entraîneur général de l’équipe de football Unisport (
division nationale ) de 1979 à 1982 ; Directeur Technique
de football Unisport 1982 à 1983 ; Co-fondateur de
MELANGES, revue de littérature du département L. M.
1978 ; Chef du centre de Baccalauréat des plateaux (
Gamboma ) en 1979 ; Directeur des publications
scientifiques de la faculté des lettres de 1979 à 1982 ;
Rédacteur en chef de SANGO, revue d’information de
l’Université Marien NGOUABI de 1979 à 1986 ; Chef du
centre du Baccalauréat du Lycée de la Révolution (
Brazzaville ) en 1980 ; Organisateur et Animateur
principal du Colloque international de BOUANSA sur
les problèmes que pose l’enseignement du Français à
l’Université Marien NGOUABI, en 1986 ; Coordonnateur
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des annales de la faculté des Lettres en 1985 ; Fondateur de
Cataractes, Revue du département de langue et
littérature françaises en 1985 ; Rapporteur-Adjoint de la
sous-commission apprentissage du français et enseignement en
français ( Sommet des chefs d’Etat francophones,
Québec-Canada, en 1987 ) ; Membre actif de la
Fédération Internationale des Professeurs de Français (
F. I. P. F. ) ; Président Spécifique des Baccalauréats BG
et A en 1989 ; Rapporteur de la sous-commission
Français et Monde francophone ( MBOUR ), Sommet
des chefs d’Etat francophone, Dakar-Sénégal en 1989 ;
Membre du Conseil Supérieur de la République de 1991 à
1992.
Concernant les sociétés savantes, il a été :
Membre actif du Club International de Cérisy ;
Correspondant de la revue le Français dans le monde, cf. n°
205 novembre-décembre 1986 ; Membre du Comité
scientifique de lecture de Pédagogie ; ( Revue de
l’Association Internationale de Pédagogie Universitaire
A. I. P. U. ) ; Membre du Bureau de l’Association des
Professeurs de français en Afrique ( A. P. F. A. ) de 1987
à 1989 ; Rédacteur en chef de la R. A. P. F. A., Revue
Internationale de l’Association des Professeurs de
français en Afrique ( A. P. F. A. ) de 1987 à 1989 ( élu à
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L’Ile Maurice ) ; Membre de la Fédération
Internationale des Professeurs de français ; Membre
primé et élu de l’Académie du Var en 1990.
Travaux et publications
Ouvrages scientifiques
Echec et agressivité de J. Revel dans l’emploi du temps de M.
Butor, 1974.
Les mythes dans l’œuvre de M. Butor 1977.
La femme et ses problèmes dans le roman africain 1988.
Vade-mecum de l’étudiant ( Manuel didactique du français
), 1990.
L’exercice littéraire, Ed Sankofa et Gurli, 2007.
Lettre à Madame Capo-Chichi, Ed Sankofa et Gurli, 2007.
Rescapages, Essai sur la littérature, L’Harmattan, 2007.
A titre posthume, Afrique Orient, 2010.
Articles scientifiques
L’aroman négro-africain, semaine n° 1347 Avril 1979.
Le rapport spéculaire du texte au réel ; 1980, Semaine
africaine repris dans Mélanges N° 4 du mois d’Octobre
1981.
La réception du fait littérature africain par la critique
occidentale.
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Pour une nouvelle pédagogie de l’écriture à l’Université, 1984-
Pédagogie Vol. 6 n° 2 Printemps - Automne 1986.
Nouveau Roman : Mythe ou réalité, 1979 in La Saison des
pluies, Revue littéraire et Scientifique n° 2 1979.
Les Humanités, les Sciences et technologies : Eléments
indissociables du développement .1987 Semaine
Africaine n° 1713 du 25 Juin 1987 ( 1er Congrès des
Hommes de Science à Brazzaville ).
Les faits Linguistiques et littéraires : saisie par la
dimension culturelle.
Communication à la IV rencontre des départements de
Français à New-Dehli ( Diversité culturelle et
didactique des langues ).
ROBBE-GRILLET : Encre / Ecran. Conférence donnée au
Centre Culturel Français en 1986 à Brazzaville.
Le texte : de la scripture à la typographie ( du tapuscrit à
l’imprimé ). Conférence donnée à la Faculté des
Sciences de l’Université ( 1987 ).
NGOIE-NGALLA ou le Paradoxe réversible, notre
librairie, revue du livre.
Afrique Noir, Maghreb, Caraïbes, Océan indien n° 92-93
mars-mai 1988.
La notion du personnage dans un texte à effet de fiction. ( 1987
).
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Francis PONGE ou le poète-objet in Mélange n° 2 Juin
1979.
L’Allogique surréaliste in Cataractes n° 2 Juin 1986.
L’enseignement du français dans les grands groupes :
L’expérience du Congo. Revue de l’Association des
professeurs de Français en Afrique ( A. P. F. A. ) n° 4,
1987.
Le Français au Congo : son statut, communication faite au
3ème congrès de l’Association des professeurs de français
en Afrique ( A. P. F. A. ) tenu en 1987 ( à l’ile Maurice ).
Les représentations associées aux formes du partenariat entre
les langues, 2008.
Que pense l’élite Africaine de la langue française 2007
Le Sonkouroma ou l’écriture hameçonnée 2006.
Productions littéraires
Les gais gris, ( Nouvelle ) 1977.
La nuit nymphante, ( Nouvelle ) 1979.
A Titre Posthume, ( Nouvelle ) 1990.
Gravidicole, ( Nouvelle ), primée en 1990.
Un contre Endiablé, ( Nouvelle ), 1980.
Les Calebasses en ballade, 1983.
Les Couteaux du malafoutier, 1985.
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Décorations
Chevalier dans l’Ordre des palmes académiques ( France
).
Diplôme d’honneur décerné par la FETRASSEIC.
Officier dans l’Ordre du Mérite Congolais.
Citoyen Congolais, le Professeur Dominique
MATANGA est décédé le 17 mai 2012 à Brazzaville.
En effet son regard de spécialiste de littérature
française ( Nouveau Roman ) et de critique, voire aussi
d’un homme politique fin et discret, nous mène non
seulement d’un livre à un autre mais aussi d’un pays à
un autre et d’un continent à un autre. Bien évidemment,
de ce fait nous naviguons d’une opinion à une autre,
d’une culture à une autre ! Au risque que se déclenche en
nous un vertigineux tourniquet. De ce fait, Dominique
MATANGA affirme Antoine YILA :
« Procède toujours à une certaine chirurgie
esthétique des mots en surface et en
profondeur, et que de ce point de vue, il initie
une nouvelle manière de voir la littérature. »2
D’abord d’un livre à un autre.
2 Présentation des ouvrages de Dominique MATANGA, Faculté des lettres, Université Marien NGOUABI, 2007.
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- 2006 : Lettre à Madame Capo-Chichi : Madame Capo-
Chichi est Professeur d’université à l’Université de
Cotonou au Bénin. Elle avait pris part au colloque
organisé par le département des lettres modernes de
l’Université de Ouagadougou au Burkina-Faso sur les
émergences et les littératures africaines. Toutes les
communications dudit colloque avaient convergé vers
un pôle qui avait déçu et surpris Dominique
MATANGA. Il pensait qu’au niveau universitaire, les
littéraires pouvaient regarder le texte autrement.
Malheureusement, lors les participants à ce colloque
avaient fait une lecture terre à terre au lieu d’interroger
le texte et de le détacher de son auteur. A cet effet,
Dominique MATANGA avait donc réagi en produisant
ce texte.
Concernant les littératures africaines dites
émergentes, Dominique MATANGA récusent les
concepts littératures africaines et d’émergence, puis
démontre la volonté de l’occident de continuer à
assujettir les peuples africains et leurs producteurs des
écrivains vains en les mettant dans royaume de
l’enfance malgré la forme adulte qu’ils présentent, c’est-
à-dire leur croissance. Dans la partie relative au rapport
spéculaire du texte au réel, Dominique MATANGA
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montre la confusion entretenue par les occidentaux
entre la fiction et le fait social des littératures africaines.
Car, précise Dominique MATANGA :
« Le sujet d’un texte à effet de fiction est
l’invention et l’imagination. Le romansonge
n’est pas le reflet du monde ou de l’esprit moins
encore « un miroir que l’on promène le long de
la route ». Le romansonge est un rappel à
l’ordre à la littérature engagée. Il n’est plus du
monde de la réalité mais du monde de la
fiction. »3
Dans la partie relative aux procédés de la critique
occidentale des œuvres des producteurs des écrits vains
africains. Toutes les propositions des uns et celles des
autres intègrent une fois de plus hélas les méthodes
occidentales déplore Dominique MATANGA avant de
solliciter au cerveau collectif d’élaborer un intelligent
programme d’ajustement structurel. Ainsi, la littérature
africaine est une littérature des retrouvailles et non des
trouvailles. Retrouvaille parce que les africains
recherchent toujours une identité africaine dans un texte
à effet fiction produit par un africain. Trouvaille parce
3 Etude sur le roman.
15
qu’il faut dialoguer avec le texte dans le but de découvrir
le message caché. Dominique MATANGA affirme :
« C'est en 1973 que nous avions parlé de la
critique africaine de façon officielle lors d'un
colloque organisé au Cameroun. Pour les
Anglo-Saxons, la critique africaine n'existe
pas parce que cette critique se fait sur les
normes de la littérature française. Il n'y a
aucun concept sur la critique dite africaine. Du
coup, elle n'existe pas. »4
Dans Lettre à ma fille Esthelle, Dominique
MATANGA revient sur la critique littéraire. L’auteur
Dominique MATANGA, pense qu’aucun africain n’a
jusqu’à ce jour crée une méthodologie inhérente à la
réceptivité du fait littéraire africain. Nous assistons
toujours à un placage de la littérature française. De ce
fait, il déconstruit les concepts de critique africaine et
de littérature africaine au singulier qui n’existent pas.
Car il est impossible de créer un album de la critique
africaine parce qu’il n’existe aucun concept critique qui
puisse analyser les écrits africains. Il propose somme
toute une autre appellation de la littérature dite africaine
4 Etude sur le fait littéraire africain.
16
et de la littérature dite négro-africaine qu’il appelle d’une
part : littérature française d’expression africaine d’autant
plus que Dominique MATANGA définie un écrivain
africain comme :
« Un noir qui produit des écrits français
d’expression africaine. »5
D’autre part : littérature française d’auteurs
négro-africains car pour lui, un écrivain négro-africains
est :
« Un noir dont les ancêtres ont été des esclaves
et vit désormais hors de l’Afrique. »6
Du coup, nous ne pouvons parler de critique
africain ou de littérature africaine à partir du moment où
il existe une dépendance linguistique et culturelle. Le
problème de la langue est tout à fait indispensable aux
motivations esthétiques et littéraires. De ce fait il
n’existe pas de critiques littéraires africains et de
littérature africaine.
Dans Lettre à ma fille Pamela, Dominique
MATANGA insiste sur la différence entre le cinéma et
la littérature. Car, l’écran offre aux spectateurs un
réalisme mensonger ; la solitude du spectateur est a
5 Ibidem. 6 Ibidem.
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course vers la foule et la solitude du lecteur est la course
devant la foule. En littérature dit-il « la ponctuation est
le lieu de connexion du mot et du lecteur tandis qu’au
cinéma le changement des séquences, le lieu de cessation
du spectateur.
- 2006 : Exercice littéraire : Cet ouvrage se veut
didactique et pédagogique à la fois. L’auteur Dominique
MATANGA ne se contente pas de la théorie, il se lance
sur le terrain de la pratique avec des exemples à l’appui
dans le dessein de sortir ses lecteurs de l’ignorance et les
conduire sur le chemin de la connaissance. Dans Exercice
littéraire, l’auteur permet une meilleure connaissance de
la pratique des exercices littéraires. L’étudiant devra
faire de la production. Partir du pôle materio - sélecteur
pour produire un texte à effet de fiction. Le romancier
qui l’écrit est un homme qui a ses qualités, ses défauts, il
n'a aucune relation avec le ciel, il n'est pas un Dieu. Le
pôle idéo - sélecteur est le côté sémantique du mot ( la
signification du mot ) tandis que le pôle matério-
sélecteur est le matériel qui a permis de confectionner le
mot.
La découverte des méthodes d’écriture, cette
méthode ne serait-elle pas une aberration ? Aujourd’hui
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nous entendons que tel écrivain a été emprisonné parce
qu’il a produit un romansonge. Si tout le monde avait la
même compréhension de ce qu’un roman c’est-à-dire un
romansonge, un beau mensonge, que tout ce qui s’y
trouve n’a rien n’avoir avec la réalité. Pensez-vous que le
producteur des écrits vains serait arrêté. Mais puisque
celui-ci met en relation ce qui est dans le texte avec ce
qui est dans la vie quotidienne, il est évident que la
censure puisse saisir. Alors là c’est un non sens, c’est
une aberration, nous ne pouvons pas en vouloir à un
romansongeur, nous écrivons des romansonge donc
nous mentons.
Concernant le fait littéraire, il est trait simple.
Prenons un exemple. Je me fais le devoir de vous prêter
un bic. Les personnes qui nous regardent voient
monsieur MOUNGONO est en face de monsieur
KOKOLO, ils sont habillés comme ceci comme cela, il
ne se pose aucun problème là-dessus. Mais lorsque ce
récit doit se retrouver écrit dans un texte, vous imaginez
qu'il y aura autant de MOUNGONO, autant de
KOKOLO que de lecteurs. Parce que chaque lecteur va
s'imaginer un MOUNGONO et un KOKOLO qui
n'ont rien avoir avec nous physiquement. Nous avons là
les noms MOUNGONO et KOKOLO qui éclatent. Le
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fait quotidien qui était banal monsieur MOUNGONO
prête un bic à monsieur KOKOLO devient compliqué
lorsqu'il se retrouve écrit. Et encore et mieux vous avez
ce bic, mais chaque lecteur va se représenter un bic à sa
manière. Tout au moins un bic selon ce qu'il a.
En sus, la non maîtrise des concepts techniques
dans la pratique des exercices littéraires risquerait
d’avoir des étudiants analphabètes lettrés. Oui le risque
est là. Prenons un exemple. Nous avons appris que Ville
cruelle, ce récit est écrit par Eza Boto. Et il nous est
demandé de faire dans un premier temps la biographie
d'Eza Boto et par la suite sa bibliographie. Il nous est
même dit Eza Boto alliace Mongo Béti, nous voyons que
là nous sommes dans une aberration totale. Eza Boto,
nous pourrons fouiller dans tous les registres du monde,
nous ne trouverons jamais un monsieur Eza Boto. Eza
Boto est le scripteur de Ville cruelle, incontestablement.
Mais l'auteur en est Alexandre BIYIDI. Comment
pouvons-nous demander aux étudiants de faire la
biographie et la bibliographie d'une personne qui
n'existe pas. Ceci signifie tout simplement que nous ne
connaissons pas ce que signifie un personnage, et le
personnage en lui même est un masque. Et l'étudiant qui
va sortir de l'université avec ces notions, sera t-cultivé ?
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Il sera cultivé à l'envers. Car affirme Dominique
MATANGA :
« L’auteur est un personnage moral physique,
extradiégétique. Et le scripteur est un
personnage de fiction, intradiégétque. Il est
vrai que l’auteur entretient toujours des
relations privilégiées avec le scripteur. Mais
cela ne suffit pas pour donner à l’auteur le
regard puissant d’une saisie quasi parfaite du
texte dont le premier responsable est le
scripteur. Rappelez : l’auteur est toujours un
ex- propriétaire. Prenez l’exemple de
l’architecte. En conclusion l’auteur déplie le
texte ou plutôt je regratte au même niveau que
le lecteur. »7
Somme toute, Dominique MATANGA dans
Exercice littéraire, démontre que tissu et texte ont un
rapport. Le tissu est un assemblage de fibres et le texte
est un ensemble de lettres ; de mots, des phrases, des
7 MATANGA ( Dominique ).- Exercice littéraire.- Paris,
L’Harmattan, 2006.
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paragraphes. Tissu et texte viennent d’un même mot
latin : textere. Ces deux mots ont pour dénominateur
commun : la confection, la fabrication. Exercice littéraire
permet une meilleure connaissance de déceler l’intention
de construction d’un texte. Nous avons par exemple :
Méthodologies des exercices littéraires
Méthode Logos Littérature mot valise
Littera Litura
Lettres Effaçure
2006 : Rescapages : Ce livre est constitué des articles
scientifiques issus de différentes communications
données par l’auteur en diverses circonstances. Il
contient aussi des textes pédagogiques. Voici les titres
les plus significatifs : « Les humanités, les sciences et les
technologies indissociables du développement » pp. 15-
27, « L’Aroman négro-africain ( Le Romancier, un
Enchanteur Incompris ) » pp. 29-52, « Ngoïe Ngalla et le
paradoxe réversible » pp. 53-60, « Pour une nouvelle
pédagogie de l’écriture à l’Université » pp. 61-62,
« L’Allogique surréaliste » pp.73-84, « Saisi par
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l’intercalaire » pp. 63-72, « Le métafictif dans La Peste
d’Albert Camus » pp. 85-125 : c’est l’article le plus long
de l’ouvrage et couvre à lui seul le quart du livre soit 40
pages. « Le Nouveau Roman : Mythe ou réalité » pp.
127-142, « Masques burkinabé et littérature écrite » pp.
143-168.
Il se dégage de Rescapages, le dessein de l’auteur
de déconstruire un système d’idées et de pratique à la
littérature qui ressemble à du déjà lu pour proposer la
critique in, loin des méthodes d’approches de la critique
génétique, de la sociocritique, de la critique
phénoménologique que l’auteur Dominique
MATANGA appelle la méthode de la critique off.
2010 : A titre posthume : A titre posthume n’est pas un essai,
il est un texte à effet de fiction. Ce romansonge est un
récit français d’expression congolaise. Il n’est pas un
récit de littérature dite congolaise parce qu’il n’obéit pas
à une écriture dite congolaise. Dans ce romansonge, il
s’agit d’un personnage qui revenait d’un voyage et qui
n’a été reçu par personne sauf par des criquets, des
grenouilles et des lézards. Le soir, puisqu’il n’avait nulle
part où passer la nuit, il a ouvert sa valise et s’est
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enfermé dans sa valise et au dessus de la valise il était
écrit à titre posthume.
Dans ce texte à effet de fiction, le scripteur
Dominique MATANGA décrit
la différence entre auteur et scripteur : auteur =
extradiégétique ; scripteur = intradiégétque. Cf. p. 160
dialogues entre HUS et HUÊ.
Sur le plan de la description, le scripteur décrit
des récits invraisemblables : mère de 248 bébés. Exemple
Raymond. Et puis cette jeune dame à 248 amants ! Quoi
de plus naturel que chacun lui donne un enfant ! La
scène d’amour sur un arbre ! Très bien ! Relisons les
pages 173 et 174. Et qu’est-ce qu’un homme et une femme
font lorsqu’ils se balancent entre deux branches d’un
arbre dans un hamac ? Allusion au collègue Fracasse. Les
énormes narines. Allusion à diverses émissions…
Les techniques. Toutefois la lecture de la page 55
nous laisse penser que le scripteur se situe dans le
contexte du système du quelque chose à faire et non plus
dans celui du quelque chose à dire. Dans ces conditions
le scripteur s’est donné des contraintes et des consignes
d’écriture que doit découvrir le lecteur virtuel. Moi qui
suis l’un des lecteurs virtuels de A titre posthume, j’en ai
découvert deux : cf. p. 5 et p. 180.
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L’instance narratrice. Je lis à travers vos visages
une grosse inquiétude, un questionnement : « Mais qui
donc va lire le scripteur MATANGA ? Mais qui donc
va le comprendre ? » OH. Rassurez-vous ! Il n’a pas
besoin d’être compris. Le lecteur virtuel qui prend le
risque d’ouvrir A titre posthume doit savoir qu’il va jouer
à : Echec et Mats.
Les personnages. Où le scripteur a-t-il puisez-ces
noms ? Je ne puis répondre à cette question. Comme je
constate cependant que les noms des personnages
centraux n’excèdent pas trois lettres. Exception faites
pour « Gravidicole » qu’en comporte un peu plus. Et ici
il y a lieu de souligner que « Gravidicole » comporte
quatre syllabes. Et comme moi vous connaissez la
symbolique du chiffre 4, n’est-ce pas ?
Un récit poignant. Non il ne s’agit pas de récit
poignant. Mais plutôt de drame. Oui mesdames,
messieurs, damoiseaux, damoiselles, l’écriture est
toujours un drame. En effet prenons le mot lui-même :
Ecriture
Ecrit ture
Récit tuer
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Rien donc de poignant : tout est drame.
Quelle place donner à ce romansonge ? Où faut t-
il le classer. Le scripteur ne produit pas pour quelque
rang que ce soit. A travers l’écrit il veut se faire plaisir.
Il parait disgracieux voire insensé de chercher à se
rendre ou se faire intéressant aux yeux des lecteurs.
Un fait certain : Le texte en votre possession en
l’occurrence A titre posthume est un récit ou discours ou
diégése ou appelez-le comme vous le voudrez, A titre
posthume est un récit français d’expression congolaise.
Par ailleurs, le Professeur Dominique
MATANGA, spécialiste en littérature française (
Nouveau Roman ) et menant des recherches sur la
réceptivité du fait littéraire africain en s’appuyant sur
une méthodologie personnelle « Critique in », à la
demande des étudiants mesdames messieurs, permettez
que nous disions quelque chose sur les concepts de :
romansonge, Nouveau Roman, critique in et littérature.
Le romansonge
Depuis plus d’un siècle aujourd’hui, le
romansonge était gouverné par l’Eglise. Et celle-ci ne
voulait pas entendre parler de l’imagination. Voilà
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pourquoi la production des romans comme produit de
l’imagination était interdite. A une certaine époque,
l’imagination dominait sur la bible. L’Eglise avait de ce
fait interdit à toute personne de produire des romans, de
ne pas les lire. Voilà pourquoi de nombreux romanciers
signaient leurs ouvrages en faisant usage d’autres noms
à l’instar de François Rabelais dit Alcofribas Nasier,
Voltaire dit Jean Jacques Poquelin. Il eut aussi de
nombreux textes anonymes. Ce sont les femmes qui
continuaient à lire les romansonges en secret dans les
salons et les toilettes. L’Eglise catholique demanda ainsi
aux clercs d’écrire pour disqualifier tous ceux qui
écrivaient des textes à effet de fiction originels, leurs
ouvrages étaient qualifiés d’antiromans comme Jacques
le fataliste de Dénis Diderot, Gargantua d’Alcofribas
Nasier, etc. Le romansonge de nos jours est le genre le
plus important quantitativement et non
qualitativement. Il est le dernier né des genres
littéraires, le plus récent.
Il n’existe de ce fait aucune réalité dans un
romansonge. La seule réalité qui puisse exister ce sont
des signes linguistiques et les feuilles qui composent le
livre. Le romansonge est habité par des êtres lettres et
des mots animés. Il est constitué de :
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Des êtres lettres ( lecteur fictif, lecteur de papier ) ;
Des mauxanimés, motzanimés, motsanimés ( Lettres de
l’alphabet français ) ;
Les personnages en papiers ;
La société de roman ( dans le roman ) ;
La société du roman ( milieu dans lequel se trouve le
romansonge ).
Ah ! Qu’est-ce qu’est romansonge ? Dominique
MATANGA affirme :
« Nous sommes dans l'ère de la post
modernité, et pour un certain nombre de
critiques, il est maintenant honteux de parler
de roman. Aujourd'hui nous ne parlons plus de
roman, nous parlons de romansonge ».8
Le texte est abandonné au bénéfice des
considérations générales du genre ce texte a été écrit en
telle année, par tel auteur, cette année là il y a eu la peste
dans tout le pays, il y avait la guerre ; ce qui n'existe
même pas dans le texte pour le cas de La Peste de Albert
Camus. Lorsque nous employons romansonge, à l'idée
de chacun il ne fait plus de doute que le texte à effet de
fiction, le romansongeur qui l'écrit est un bon menteur
8 Etude sur la critique littéraire.
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et ce récit est donc un très bon mensonge. Il n'est plus
un document et nous avons honte de pouvoir le
considérer comme tel. Il faut pour cella d'autres
méthodes d'approches de ce texte là. Inachèvement si
vous vous reportez au titre du romansonge de Céline,
Voyage au bout de la nuit, vous avez des multiples
interprétations et il nous interdit immédiatement de
nous situer sur le réel. Et le seul mot de Céline aboutit
aussi à une multitude d'interprétations. Pour cella nous
pourrions-nous reporter à la page 51 de Lette à Madame
Capo Chi-chi.
Le Nouveau Roman : qu’est-ce que c’est ?
Il faut préciser que cette appellation a été
entendue pour la première fois tout au moins sur le plan
de l'écrit le 22 mai 1957 sous la plume de Emile Henriot.
Pour comprendre le Nouveau Roman, nous
vous proposons de nous situer dans deux cas. Le premier
cas, le cas des français. Le français qui n'a connu que le
mode d'écriture dite balzacienne ou encore le roman
expérimental d’Emile Zola. C'est quoi : une intrigue, des
personnages, des valeurs sociales qui sont mises en
valeur par le scripteur et aussi bien entendu le rôle des
objets. Pour ce français, quand apparaît en 1950 les
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premiers œuvres de Michel Butor, Alain Robbe-Grillet,
Jean Ricardou et autres, œuvres dans lesquelles le
personnage est pratiquement gommé, nous y
rencontrons difficilement l'intrigue, il est évident que
pour ce français il y'a changement d'écriture.
Le deuxième cas c'est celui d'un critique, un
critique connaît la littérature française, qui connaît
l'historique du roman depuis le XIIe siècle jusqu'au
XIXe siècle. Pour ce critique il se rendra bien compte
que tout ce que les critiques actuels modernes, français
disent sur le Nouveau Roman, toutes ses caractéristiques
ont existé chez Honoré d’Urfée dans Astrée, Chez
Dénis Diderot dans Jacques le fataliste bien entendu nous
n'oublierons pas Alcofribas Nasier avec Pantagruel et
Gargantua. Tour ceci se retrouve dans les années 50.
Pour le critique, il est étonné que nous puissions parler
du Nouveau Roman. Et d' ailleurs, Michel Butor et
Alain Robbe-Grillet le disent clairement : le Nouveau
Roman n'est pas une école, il n'y a jamais eu de
concertation, c'est tout à fait par hasard que ce roman est
né. Donc le Nouveau Roman est un mythe.
Allons-nous ajouter que jusqu’en 1958 - 1959, la
critique ne parlait pas du Nouveau Roman. Cette
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appellation n’est pas une émanation de recherches
scientifiques.
Dans le Nouveau Roman, le récit est projeté
dans l’avenir. Cet avenir apparaît sans avertissement
mais clairement signalé par le futur des verbes
conjugués. Le personnage ne parle pas, soit il nous
montre 1000 facettes. Dans une œuvre à effet de fiction
ce n'est pas le font qui compte mais c'est la manière de
dire. Les objets sont présentés sans donner leurs
significations ou faire leurs descriptions. Voilà pourquoi
il était d’abord appelé :
Ecole du regard : Parce que contrairement à l’écriture
classique, le lecteur découvre :
1. Un foisonnement de choses ;
2. Le caractère de l’observation de l’écrivain est
très pointu ;
3. L’objet et le personnage sont mis au même
niveau.
Ecole du refus : Parce que :
1. La notion de personnage explose ;
2. Opposition par rapport à l’intérêt social de
l’écrit. Pour cette génération il n’existe pas de
littérature engagée, d’écrivain mage, etc. ;
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3. Dans le récit d’aventure nous avons une
intrigue.
Ecole de minuit : Parce que :
Tous les écrivains de cette génération étaient
publiés aux éditions de Minuit. Jusque là on ne savait
pas comment cerner cette écriture. Un colloque a été
organisé dans le but de trouver un nom à cette écriture.
Trois jours durant, rien n’a été trouvé. Au dernier jour,
pendant la pause un des participants dans la fatigue
s’exclama : Ah ! Ce nouveau roman nous emmerde. A
côté de lui se trouvait un journaliste nommé Emile
Henriot qui avait pris et utilisé ce mot tout au moins sur
le plan de l’écrit le 22 mai 1957 dans un article du journal
le Monde.
Qu’est-ce que la critique in ?
La critique in c'est très simple en deux mots.
Critique in égale dialogue avec le texte. Dialogue avec le
texte signifie faire fi de l'auteur, faire fi du contexte
d'écrire, dialogue avec le texte c'est le lecteur en face de
son texte, il interroge le texte et le texte lui donne toutes
les réponses. Je prends un exemple très simple. Au lycée
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nous avions des commentaires de texte à faire sur La
Peste et il nous a été dit que La Peste est un roman de
guerre, il relate la guerre de 1945, il a été écrit par Albert
Camus d'origine algérienne, etc. Et toutes ces
considérations là n'ont rien avoir avec une page de La
Peste. Rien qu’à partir des deux premiers mots de La
Peste nous avons une multitude de direction que
prennent ces deux mots : les et curieux. La critique in
c'est cela par opposition à la critique off où il est
demandé à l'étudiant de situer le texte : ce texte est situé
dans tel chapitre, tel partie, écrit par tel auteur.
La littérature. Qu’est-ce que la littérature ?
Pour définir un mot, nous devons l’interroger et
il nous dira ce qu’il est. Littérature signifie Lis,
l’impératif lire à la deuxième personne, tes : t e s,
ratures, les ratures. Littérature signifie tout
simplement : Lis-tes-ratures c'est-à-dire que nous
sommes dans un état de perpétuel gommage et rien n'est
fixe dans ce domaine là. Tout est mouvant et dans tous
les sens. L'essence de la littérature est destructrice
d'autant plus qu’elle est un état du perpétuel gommage.
La science de la littérature consiste à dire que le texte est
pluriel selon les époques à la différence des sciences
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exactes qui donne des données exactes. La réceptivité du
fait littéraire met en jeu plusieurs conceptions,
perceptions.
Somme toute, j’aurai pu dire oui, à lui la parole
car je ne suis qu’un traducteur et comme disent les
Italiens : Traditore Traditor è. Il sied donc à vous de
retenir comme l’affirme Antoine YILA :
« Avec Dominique MATANGA, nous avons
une mine d’or précieuse pour les chercheurs en
langue et littérature françaises et sur la
réceptivité du fait littéraire africain parce
qu’il reprend de manière expérimentale ce que
Michel BUTOR, Alain ROBBE-GRILLET,
Nathalie SARRAUTE, etc. sans parler du
Nouveau Roman ont voulu faire du texte, une
autre manière de voir le texte, de porter un
autre regard sur la littérature de façon
générale ».9
De façon générale chez Dominique
MATANGA la création ou la re-création artistique
9 Présentation des ouvrages de Dominique MATANGA, Faculté des lettres, Université Marien NGOUABI, 2007.
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échappe non seulement à son auteur mais aussi à la
société qui la génère. Le souci du créateur devait être de
produire une œuvre qui se propulse ( comme une fusée )
au-delà des frontières et des langues. Une œuvre qui
survive aux rides balafres du temps. Une œuvre hors du
champ de la condition humaine. Mais un champ dans
lequel l’humain se retrouve. Une œuvre qui ne
s’identifie pas à la communauté de l’artiste et qui ne
puisse exister que par elle.
Dominique MATANGA était là, mais
maintenant il n’est plus là puisque la mort l’a emporté
prématurément et brutalement.
« La tolérance de nos cœurs et la force de les
comprendre de leur pardonner leurs injustices.
La justice appartient à Dieu ».
Dixit Dominique MATANGA. Texte qu’il nous
répétait avec insistance sans que nous ne comprenions
ce qu’il voulait nous dire une semaine avant sa mort
brutale.
Je vous remercie.