elisée article hommage n° 1 sur d. matanga

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Cette proposition de communication s’inscrit dans le cadre de l’hommage rendu au Professeur Dominique MATANGA : ( 17 mai 2013 ) ITINERAIRE D’UN HOMME SCIENTIFIQUE : LE GENIE D’INVENTION Elisée MOUNGONO MOUANDZA

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1

Cette proposition de communication s’inscrit dans le cadre de

l’hommage rendu au Professeur Dominique MATANGA :

( 17 mai 2013 )

ITINERAIRE D’UN HOMME SCIENTIFIQUE : LE GENIE

D’INVENTION

Elisée MOUNGONO MOUANDZA

2

3

Cette conférence s’inscrit dans la perspective du

premier hommage de la disparition brutale et tragique

du Professeur Dominique MATANGA, décédé le 17

mai 2013 à Brazzaville.

Damoiseaux, Damoiselles ! Chères étudiantes,

chers étudiants ! Distingués invités !

Il m’échoit de vous dire à la fois ce qu’à été le

Professeur Dominique MATANGA d’une part, l’auteur

Dominique MATANGA et le Scripteur Dominique

MATANGA d’autre part.

En effet, né le 09 novembre 1949 à Jacob, après

ses études primaires à l’école catholique Saint-Joseph de

Dolisie de 1957 à 1962, Dominique MATANGA poursuit

ses études secondaires au Petit séminaire de Louango de

1963 à 1966 ; au séminaire Saint Joseph de Brazzaville de

1966 à 1969, et obtient tour à tour le Brevet d’Etudes du

Premier Cycle et le Baccalauréat de l’enseignement

secondaire série A 2. Il fait une partie de ses études

universitaires au Centre d’enseignement supérieur de

Brazzaville où il obtient le D. U. E. L. ( lettres modernes

) en juin 1971 et une licence ès lettres en juin 1973. Il

s’inscrit ensuite en France à l’Université d’Orléans-La-

Source et obtient la maîtrise ès lettres modernes en juin

1974 ; le diplôme d’études approfondies ès lettres

4

modernes en 1975 ; le doctorat 3e cycle, option littérature

française ( Nouveau Roman ), en février 1977.

Dominique MATANGA a eu l’insigne honneur

de soutenir la première thèse africaine sur le Nouveau

Roman à Orléans-La-Source. Un hommage lui a été

accordé par la direction de la dite Université, d’autant

plus qu’il a été le major de sa promotion. Vais-je préciser

qu’il a été l’un des rares universitaires à avoir préparé et

soutenu son doctorat 3e cycle en deux ans au lieu de

trois.

Quelques mois plus tard, en octobre 1977, il est

nommé Maître assistant à l’Université Marien

NGOUABI de Brazzaville conformément au Certificat

de prise de service n° 2409/UMNG.SG.DPAAD.EL-4/6

du 17 octobre 1977.

De 1982 à 1992, il a été le premier congolais a être

nommé Chef du département de langue et littérature

françaises à la faculté des lettres et des sciences

humaines de l’Université Marien NGOUABI ;

Directeur de cabinet du Recteur de l’Université Marien

NGOUABI de 1983 à 1986 ; Attaché socio-culturel près

le Premier Ministre de la République du Congo de 1989 à

1990.

5

Avec l’instauration de la démocratie au Congo ;

par le truchement de l’UNESCO, Dominique

MATANGA est nommé Secrétaire général de la

Conférence nationale souveraine en 1991. Ainsi, tous les

documents du secrétariat portent sa griffe. A cet effet, il

reste le dépositaire de la mémoire de la Conférence

nationale souveraine.

Aux générations nouvelles c’est-à-dire ( post

Conférence nationale ), il leur avait toujours dit :

« L’histoire d’un pays est constituée et du

passé, et du présent, et de l’avenir. De ce fait,

il les exhortait à suivre attentivement ce qui

s’est passé à un moment donné de l’histoire de

notre pays. C’est de cette façon que nous

pourrions donner une certaine image à ce pays.

Mais si l’on ne tient pas compte de l’histoire

réelle telle qu’elle a vécu, il serait impossible

d’avoir un avenir serein. Nous vivrons

toujours sur du faux, sur du plâtre, sur du

sable et avec ça comme matériau, on ne peut

construire du durable ». 1

1 Interview donnée à la Forum T. V. en 2011.

6

Après la Conférence nationale, le Professeur

Pascal LISSOUBA lui demande d’étudier la possibilité

de créer un parti dans le dessein de ne pas être

prisonnier du R. D. P. S. ou de l’U. N. D. P. Ainsi,

Dominique MATANGA, après le déplacement du

Professeur Pascal LISSOUBA en France crée l’Union

Panafricaine pour la Démocratie Sociale dont le nom

tire ses origines du mot Nzabi « Upadès », c’est-à-dire

faire peur. Lequel nom a été accepté dès le retour à

Brazzaville de Pascal LISSOUBA par les cinq gardiens

du temple dont un seul reste en vie. De ce fait,

Dominique MATANGA fut alors le premier Secrétaire

de l’U. PA. D. S. en remplacement du nom de BONGO

NOUARA, au lendemain de sa création, avant de

nombreuses disputes prolongées et oiseuses avec ses

aînés politiques qui l’avaient en haine du fait que le

Professeur Pascal LISSOUBA avait mis toute sa

confiance en lui, il appelait d’ailleurs : fiston.

Somme toute, le Professeur Pascal LISSOUBA,

devenu Président de la République, après le scrutin du 16

août 1992 et investi le 31 août de la même année, et fait de

Dominique MATANGA son Conseiller politique et

diplomatique de 1992 à 1994. Ici, sa mission la plus

difficile a été le rapatriement seul de la dépouille

7

mortelle de l’ambassadeur de la Lybie au Congo,

assassiné à Brazzaville.

Aussi, a-t-il été Haut Commissaire chargé des

enseignements techniques et supérieurs de 1994 à 1995 ;

Secrétaire d’état chargé de l’enseignement supérieur de

1996 à 1997, par décret n° 96-482 du 02 septembre 1996,

peu avant son exil forcé à Ouagadougou ( Burkina-Faso

), de 1997 à 2005.

De plus, Dominique MATANGA a exercé de

nombreuses activités telles :

Entraîneur général de l’équipe de football Unisport (

division nationale ) de 1979 à 1982 ; Directeur Technique

de football Unisport 1982 à 1983 ; Co-fondateur de

MELANGES, revue de littérature du département L. M.

1978 ; Chef du centre de Baccalauréat des plateaux (

Gamboma ) en 1979 ; Directeur des publications

scientifiques de la faculté des lettres de 1979 à 1982 ;

Rédacteur en chef de SANGO, revue d’information de

l’Université Marien NGOUABI de 1979 à 1986 ; Chef du

centre du Baccalauréat du Lycée de la Révolution (

Brazzaville ) en 1980 ; Organisateur et Animateur

principal du Colloque international de BOUANSA sur

les problèmes que pose l’enseignement du Français à

l’Université Marien NGOUABI, en 1986 ; Coordonnateur

8

des annales de la faculté des Lettres en 1985 ; Fondateur de

Cataractes, Revue du département de langue et

littérature françaises en 1985 ; Rapporteur-Adjoint de la

sous-commission apprentissage du français et enseignement en

français ( Sommet des chefs d’Etat francophones,

Québec-Canada, en 1987 ) ; Membre actif de la

Fédération Internationale des Professeurs de Français (

F. I. P. F. ) ; Président Spécifique des Baccalauréats BG

et A en 1989 ; Rapporteur de la sous-commission

Français et Monde francophone ( MBOUR ), Sommet

des chefs d’Etat francophone, Dakar-Sénégal en 1989 ;

Membre du Conseil Supérieur de la République de 1991 à

1992.

Concernant les sociétés savantes, il a été :

Membre actif du Club International de Cérisy ;

Correspondant de la revue le Français dans le monde, cf. n°

205 novembre-décembre 1986 ; Membre du Comité

scientifique de lecture de Pédagogie ; ( Revue de

l’Association Internationale de Pédagogie Universitaire

A. I. P. U. ) ; Membre du Bureau de l’Association des

Professeurs de français en Afrique ( A. P. F. A. ) de 1987

à 1989 ; Rédacteur en chef de la R. A. P. F. A., Revue

Internationale de l’Association des Professeurs de

français en Afrique ( A. P. F. A. ) de 1987 à 1989 ( élu à

9

L’Ile Maurice ) ; Membre de la Fédération

Internationale des Professeurs de français ; Membre

primé et élu de l’Académie du Var en 1990.

Travaux et publications

Ouvrages scientifiques

Echec et agressivité de J. Revel dans l’emploi du temps de M.

Butor, 1974.

Les mythes dans l’œuvre de M. Butor 1977.

La femme et ses problèmes dans le roman africain 1988.

Vade-mecum de l’étudiant ( Manuel didactique du français

), 1990.

L’exercice littéraire, Ed Sankofa et Gurli, 2007.

Lettre à Madame Capo-Chichi, Ed Sankofa et Gurli, 2007.

Rescapages, Essai sur la littérature, L’Harmattan, 2007.

A titre posthume, Afrique Orient, 2010.

Articles scientifiques

L’aroman négro-africain, semaine n° 1347 Avril 1979.

Le rapport spéculaire du texte au réel ; 1980, Semaine

africaine repris dans Mélanges N° 4 du mois d’Octobre

1981.

La réception du fait littérature africain par la critique

occidentale.

10

Pour une nouvelle pédagogie de l’écriture à l’Université, 1984-

Pédagogie Vol. 6 n° 2 Printemps - Automne 1986.

Nouveau Roman : Mythe ou réalité, 1979 in La Saison des

pluies, Revue littéraire et Scientifique n° 2 1979.

Les Humanités, les Sciences et technologies : Eléments

indissociables du développement .1987 Semaine

Africaine n° 1713 du 25 Juin 1987 ( 1er Congrès des

Hommes de Science à Brazzaville ).

Les faits Linguistiques et littéraires : saisie par la

dimension culturelle.

Communication à la IV rencontre des départements de

Français à New-Dehli ( Diversité culturelle et

didactique des langues ).

ROBBE-GRILLET : Encre / Ecran. Conférence donnée au

Centre Culturel Français en 1986 à Brazzaville.

Le texte : de la scripture à la typographie ( du tapuscrit à

l’imprimé ). Conférence donnée à la Faculté des

Sciences de l’Université ( 1987 ).

NGOIE-NGALLA ou le Paradoxe réversible, notre

librairie, revue du livre.

Afrique Noir, Maghreb, Caraïbes, Océan indien n° 92-93

mars-mai 1988.

La notion du personnage dans un texte à effet de fiction. ( 1987

).

11

Francis PONGE ou le poète-objet in Mélange n° 2 Juin

1979.

L’Allogique surréaliste in Cataractes n° 2 Juin 1986.

L’enseignement du français dans les grands groupes :

L’expérience du Congo. Revue de l’Association des

professeurs de Français en Afrique ( A. P. F. A. ) n° 4,

1987.

Le Français au Congo : son statut, communication faite au

3ème congrès de l’Association des professeurs de français

en Afrique ( A. P. F. A. ) tenu en 1987 ( à l’ile Maurice ).

Les représentations associées aux formes du partenariat entre

les langues, 2008.

Que pense l’élite Africaine de la langue française 2007

Le Sonkouroma ou l’écriture hameçonnée 2006.

Productions littéraires

Les gais gris, ( Nouvelle ) 1977.

La nuit nymphante, ( Nouvelle ) 1979.

A Titre Posthume, ( Nouvelle ) 1990.

Gravidicole, ( Nouvelle ), primée en 1990.

Un contre Endiablé, ( Nouvelle ), 1980.

Les Calebasses en ballade, 1983.

Les Couteaux du malafoutier, 1985.

12

Décorations

Chevalier dans l’Ordre des palmes académiques ( France

).

Diplôme d’honneur décerné par la FETRASSEIC.

Officier dans l’Ordre du Mérite Congolais.

Citoyen Congolais, le Professeur Dominique

MATANGA est décédé le 17 mai 2012 à Brazzaville.

En effet son regard de spécialiste de littérature

française ( Nouveau Roman ) et de critique, voire aussi

d’un homme politique fin et discret, nous mène non

seulement d’un livre à un autre mais aussi d’un pays à

un autre et d’un continent à un autre. Bien évidemment,

de ce fait nous naviguons d’une opinion à une autre,

d’une culture à une autre ! Au risque que se déclenche en

nous un vertigineux tourniquet. De ce fait, Dominique

MATANGA affirme Antoine YILA :

« Procède toujours à une certaine chirurgie

esthétique des mots en surface et en

profondeur, et que de ce point de vue, il initie

une nouvelle manière de voir la littérature. »2

D’abord d’un livre à un autre.

2 Présentation des ouvrages de Dominique MATANGA, Faculté des lettres, Université Marien NGOUABI, 2007.

13

- 2006 : Lettre à Madame Capo-Chichi : Madame Capo-

Chichi est Professeur d’université à l’Université de

Cotonou au Bénin. Elle avait pris part au colloque

organisé par le département des lettres modernes de

l’Université de Ouagadougou au Burkina-Faso sur les

émergences et les littératures africaines. Toutes les

communications dudit colloque avaient convergé vers

un pôle qui avait déçu et surpris Dominique

MATANGA. Il pensait qu’au niveau universitaire, les

littéraires pouvaient regarder le texte autrement.

Malheureusement, lors les participants à ce colloque

avaient fait une lecture terre à terre au lieu d’interroger

le texte et de le détacher de son auteur. A cet effet,

Dominique MATANGA avait donc réagi en produisant

ce texte.

Concernant les littératures africaines dites

émergentes, Dominique MATANGA récusent les

concepts littératures africaines et d’émergence, puis

démontre la volonté de l’occident de continuer à

assujettir les peuples africains et leurs producteurs des

écrivains vains en les mettant dans royaume de

l’enfance malgré la forme adulte qu’ils présentent, c’est-

à-dire leur croissance. Dans la partie relative au rapport

spéculaire du texte au réel, Dominique MATANGA

14

montre la confusion entretenue par les occidentaux

entre la fiction et le fait social des littératures africaines.

Car, précise Dominique MATANGA :

« Le sujet d’un texte à effet de fiction est

l’invention et l’imagination. Le romansonge

n’est pas le reflet du monde ou de l’esprit moins

encore « un miroir que l’on promène le long de

la route ». Le romansonge est un rappel à

l’ordre à la littérature engagée. Il n’est plus du

monde de la réalité mais du monde de la

fiction. »3

Dans la partie relative aux procédés de la critique

occidentale des œuvres des producteurs des écrits vains

africains. Toutes les propositions des uns et celles des

autres intègrent une fois de plus hélas les méthodes

occidentales déplore Dominique MATANGA avant de

solliciter au cerveau collectif d’élaborer un intelligent

programme d’ajustement structurel. Ainsi, la littérature

africaine est une littérature des retrouvailles et non des

trouvailles. Retrouvaille parce que les africains

recherchent toujours une identité africaine dans un texte

à effet fiction produit par un africain. Trouvaille parce

3 Etude sur le roman.

15

qu’il faut dialoguer avec le texte dans le but de découvrir

le message caché. Dominique MATANGA affirme :

« C'est en 1973 que nous avions parlé de la

critique africaine de façon officielle lors d'un

colloque organisé au Cameroun. Pour les

Anglo-Saxons, la critique africaine n'existe

pas parce que cette critique se fait sur les

normes de la littérature française. Il n'y a

aucun concept sur la critique dite africaine. Du

coup, elle n'existe pas. »4

Dans Lettre à ma fille Esthelle, Dominique

MATANGA revient sur la critique littéraire. L’auteur

Dominique MATANGA, pense qu’aucun africain n’a

jusqu’à ce jour crée une méthodologie inhérente à la

réceptivité du fait littéraire africain. Nous assistons

toujours à un placage de la littérature française. De ce

fait, il déconstruit les concepts de critique africaine et

de littérature africaine au singulier qui n’existent pas.

Car il est impossible de créer un album de la critique

africaine parce qu’il n’existe aucun concept critique qui

puisse analyser les écrits africains. Il propose somme

toute une autre appellation de la littérature dite africaine

4 Etude sur le fait littéraire africain.

16

et de la littérature dite négro-africaine qu’il appelle d’une

part : littérature française d’expression africaine d’autant

plus que Dominique MATANGA définie un écrivain

africain comme :

« Un noir qui produit des écrits français

d’expression africaine. »5

D’autre part : littérature française d’auteurs

négro-africains car pour lui, un écrivain négro-africains

est :

« Un noir dont les ancêtres ont été des esclaves

et vit désormais hors de l’Afrique. »6

Du coup, nous ne pouvons parler de critique

africain ou de littérature africaine à partir du moment où

il existe une dépendance linguistique et culturelle. Le

problème de la langue est tout à fait indispensable aux

motivations esthétiques et littéraires. De ce fait il

n’existe pas de critiques littéraires africains et de

littérature africaine.

Dans Lettre à ma fille Pamela, Dominique

MATANGA insiste sur la différence entre le cinéma et

la littérature. Car, l’écran offre aux spectateurs un

réalisme mensonger ; la solitude du spectateur est a

5 Ibidem. 6 Ibidem.

17

course vers la foule et la solitude du lecteur est la course

devant la foule. En littérature dit-il « la ponctuation est

le lieu de connexion du mot et du lecteur tandis qu’au

cinéma le changement des séquences, le lieu de cessation

du spectateur.

- 2006 : Exercice littéraire : Cet ouvrage se veut

didactique et pédagogique à la fois. L’auteur Dominique

MATANGA ne se contente pas de la théorie, il se lance

sur le terrain de la pratique avec des exemples à l’appui

dans le dessein de sortir ses lecteurs de l’ignorance et les

conduire sur le chemin de la connaissance. Dans Exercice

littéraire, l’auteur permet une meilleure connaissance de

la pratique des exercices littéraires. L’étudiant devra

faire de la production. Partir du pôle materio - sélecteur

pour produire un texte à effet de fiction. Le romancier

qui l’écrit est un homme qui a ses qualités, ses défauts, il

n'a aucune relation avec le ciel, il n'est pas un Dieu. Le

pôle idéo - sélecteur est le côté sémantique du mot ( la

signification du mot ) tandis que le pôle matério-

sélecteur est le matériel qui a permis de confectionner le

mot.

La découverte des méthodes d’écriture, cette

méthode ne serait-elle pas une aberration ? Aujourd’hui

18

nous entendons que tel écrivain a été emprisonné parce

qu’il a produit un romansonge. Si tout le monde avait la

même compréhension de ce qu’un roman c’est-à-dire un

romansonge, un beau mensonge, que tout ce qui s’y

trouve n’a rien n’avoir avec la réalité. Pensez-vous que le

producteur des écrits vains serait arrêté. Mais puisque

celui-ci met en relation ce qui est dans le texte avec ce

qui est dans la vie quotidienne, il est évident que la

censure puisse saisir. Alors là c’est un non sens, c’est

une aberration, nous ne pouvons pas en vouloir à un

romansongeur, nous écrivons des romansonge donc

nous mentons.

Concernant le fait littéraire, il est trait simple.

Prenons un exemple. Je me fais le devoir de vous prêter

un bic. Les personnes qui nous regardent voient

monsieur MOUNGONO est en face de monsieur

KOKOLO, ils sont habillés comme ceci comme cela, il

ne se pose aucun problème là-dessus. Mais lorsque ce

récit doit se retrouver écrit dans un texte, vous imaginez

qu'il y aura autant de MOUNGONO, autant de

KOKOLO que de lecteurs. Parce que chaque lecteur va

s'imaginer un MOUNGONO et un KOKOLO qui

n'ont rien avoir avec nous physiquement. Nous avons là

les noms MOUNGONO et KOKOLO qui éclatent. Le

19

fait quotidien qui était banal monsieur MOUNGONO

prête un bic à monsieur KOKOLO devient compliqué

lorsqu'il se retrouve écrit. Et encore et mieux vous avez

ce bic, mais chaque lecteur va se représenter un bic à sa

manière. Tout au moins un bic selon ce qu'il a.

En sus, la non maîtrise des concepts techniques

dans la pratique des exercices littéraires risquerait

d’avoir des étudiants analphabètes lettrés. Oui le risque

est là. Prenons un exemple. Nous avons appris que Ville

cruelle, ce récit est écrit par Eza Boto. Et il nous est

demandé de faire dans un premier temps la biographie

d'Eza Boto et par la suite sa bibliographie. Il nous est

même dit Eza Boto alliace Mongo Béti, nous voyons que

là nous sommes dans une aberration totale. Eza Boto,

nous pourrons fouiller dans tous les registres du monde,

nous ne trouverons jamais un monsieur Eza Boto. Eza

Boto est le scripteur de Ville cruelle, incontestablement.

Mais l'auteur en est Alexandre BIYIDI. Comment

pouvons-nous demander aux étudiants de faire la

biographie et la bibliographie d'une personne qui

n'existe pas. Ceci signifie tout simplement que nous ne

connaissons pas ce que signifie un personnage, et le

personnage en lui même est un masque. Et l'étudiant qui

va sortir de l'université avec ces notions, sera t-cultivé ?

20

Il sera cultivé à l'envers. Car affirme Dominique

MATANGA :

« L’auteur est un personnage moral physique,

extradiégétique. Et le scripteur est un

personnage de fiction, intradiégétque. Il est

vrai que l’auteur entretient toujours des

relations privilégiées avec le scripteur. Mais

cela ne suffit pas pour donner à l’auteur le

regard puissant d’une saisie quasi parfaite du

texte dont le premier responsable est le

scripteur. Rappelez : l’auteur est toujours un

ex- propriétaire. Prenez l’exemple de

l’architecte. En conclusion l’auteur déplie le

texte ou plutôt je regratte au même niveau que

le lecteur. »7

Somme toute, Dominique MATANGA dans

Exercice littéraire, démontre que tissu et texte ont un

rapport. Le tissu est un assemblage de fibres et le texte

est un ensemble de lettres ; de mots, des phrases, des

7 MATANGA ( Dominique ).- Exercice littéraire.- Paris,

L’Harmattan, 2006.

21

paragraphes. Tissu et texte viennent d’un même mot

latin : textere. Ces deux mots ont pour dénominateur

commun : la confection, la fabrication. Exercice littéraire

permet une meilleure connaissance de déceler l’intention

de construction d’un texte. Nous avons par exemple :

Méthodologies des exercices littéraires

Méthode Logos Littérature mot valise

Littera Litura

Lettres Effaçure

2006 : Rescapages : Ce livre est constitué des articles

scientifiques issus de différentes communications

données par l’auteur en diverses circonstances. Il

contient aussi des textes pédagogiques. Voici les titres

les plus significatifs : « Les humanités, les sciences et les

technologies indissociables du développement » pp. 15-

27, « L’Aroman négro-africain ( Le Romancier, un

Enchanteur Incompris ) » pp. 29-52, « Ngoïe Ngalla et le

paradoxe réversible » pp. 53-60, « Pour une nouvelle

pédagogie de l’écriture à l’Université » pp. 61-62,

« L’Allogique surréaliste » pp.73-84, « Saisi par

22

l’intercalaire » pp. 63-72, « Le métafictif dans La Peste

d’Albert Camus » pp. 85-125 : c’est l’article le plus long

de l’ouvrage et couvre à lui seul le quart du livre soit 40

pages. « Le Nouveau Roman : Mythe ou réalité » pp.

127-142, « Masques burkinabé et littérature écrite » pp.

143-168.

Il se dégage de Rescapages, le dessein de l’auteur

de déconstruire un système d’idées et de pratique à la

littérature qui ressemble à du déjà lu pour proposer la

critique in, loin des méthodes d’approches de la critique

génétique, de la sociocritique, de la critique

phénoménologique que l’auteur Dominique

MATANGA appelle la méthode de la critique off.

2010 : A titre posthume : A titre posthume n’est pas un essai,

il est un texte à effet de fiction. Ce romansonge est un

récit français d’expression congolaise. Il n’est pas un

récit de littérature dite congolaise parce qu’il n’obéit pas

à une écriture dite congolaise. Dans ce romansonge, il

s’agit d’un personnage qui revenait d’un voyage et qui

n’a été reçu par personne sauf par des criquets, des

grenouilles et des lézards. Le soir, puisqu’il n’avait nulle

part où passer la nuit, il a ouvert sa valise et s’est

23

enfermé dans sa valise et au dessus de la valise il était

écrit à titre posthume.

Dans ce texte à effet de fiction, le scripteur

Dominique MATANGA décrit

la différence entre auteur et scripteur : auteur =

extradiégétique ; scripteur = intradiégétque. Cf. p. 160

dialogues entre HUS et HUÊ.

Sur le plan de la description, le scripteur décrit

des récits invraisemblables : mère de 248 bébés. Exemple

Raymond. Et puis cette jeune dame à 248 amants ! Quoi

de plus naturel que chacun lui donne un enfant ! La

scène d’amour sur un arbre ! Très bien ! Relisons les

pages 173 et 174. Et qu’est-ce qu’un homme et une femme

font lorsqu’ils se balancent entre deux branches d’un

arbre dans un hamac ? Allusion au collègue Fracasse. Les

énormes narines. Allusion à diverses émissions…

Les techniques. Toutefois la lecture de la page 55

nous laisse penser que le scripteur se situe dans le

contexte du système du quelque chose à faire et non plus

dans celui du quelque chose à dire. Dans ces conditions

le scripteur s’est donné des contraintes et des consignes

d’écriture que doit découvrir le lecteur virtuel. Moi qui

suis l’un des lecteurs virtuels de A titre posthume, j’en ai

découvert deux : cf. p. 5 et p. 180.

24

L’instance narratrice. Je lis à travers vos visages

une grosse inquiétude, un questionnement : « Mais qui

donc va lire le scripteur MATANGA ? Mais qui donc

va le comprendre ? » OH. Rassurez-vous ! Il n’a pas

besoin d’être compris. Le lecteur virtuel qui prend le

risque d’ouvrir A titre posthume doit savoir qu’il va jouer

à : Echec et Mats.

Les personnages. Où le scripteur a-t-il puisez-ces

noms ? Je ne puis répondre à cette question. Comme je

constate cependant que les noms des personnages

centraux n’excèdent pas trois lettres. Exception faites

pour « Gravidicole » qu’en comporte un peu plus. Et ici

il y a lieu de souligner que « Gravidicole » comporte

quatre syllabes. Et comme moi vous connaissez la

symbolique du chiffre 4, n’est-ce pas ?

Un récit poignant. Non il ne s’agit pas de récit

poignant. Mais plutôt de drame. Oui mesdames,

messieurs, damoiseaux, damoiselles, l’écriture est

toujours un drame. En effet prenons le mot lui-même :

Ecriture

Ecrit ture

Récit tuer

25

Rien donc de poignant : tout est drame.

Quelle place donner à ce romansonge ? Où faut t-

il le classer. Le scripteur ne produit pas pour quelque

rang que ce soit. A travers l’écrit il veut se faire plaisir.

Il parait disgracieux voire insensé de chercher à se

rendre ou se faire intéressant aux yeux des lecteurs.

Un fait certain : Le texte en votre possession en

l’occurrence A titre posthume est un récit ou discours ou

diégése ou appelez-le comme vous le voudrez, A titre

posthume est un récit français d’expression congolaise.

Par ailleurs, le Professeur Dominique

MATANGA, spécialiste en littérature française (

Nouveau Roman ) et menant des recherches sur la

réceptivité du fait littéraire africain en s’appuyant sur

une méthodologie personnelle « Critique in », à la

demande des étudiants mesdames messieurs, permettez

que nous disions quelque chose sur les concepts de :

romansonge, Nouveau Roman, critique in et littérature.

Le romansonge

Depuis plus d’un siècle aujourd’hui, le

romansonge était gouverné par l’Eglise. Et celle-ci ne

voulait pas entendre parler de l’imagination. Voilà

26

pourquoi la production des romans comme produit de

l’imagination était interdite. A une certaine époque,

l’imagination dominait sur la bible. L’Eglise avait de ce

fait interdit à toute personne de produire des romans, de

ne pas les lire. Voilà pourquoi de nombreux romanciers

signaient leurs ouvrages en faisant usage d’autres noms

à l’instar de François Rabelais dit Alcofribas Nasier,

Voltaire dit Jean Jacques Poquelin. Il eut aussi de

nombreux textes anonymes. Ce sont les femmes qui

continuaient à lire les romansonges en secret dans les

salons et les toilettes. L’Eglise catholique demanda ainsi

aux clercs d’écrire pour disqualifier tous ceux qui

écrivaient des textes à effet de fiction originels, leurs

ouvrages étaient qualifiés d’antiromans comme Jacques

le fataliste de Dénis Diderot, Gargantua d’Alcofribas

Nasier, etc. Le romansonge de nos jours est le genre le

plus important quantitativement et non

qualitativement. Il est le dernier né des genres

littéraires, le plus récent.

Il n’existe de ce fait aucune réalité dans un

romansonge. La seule réalité qui puisse exister ce sont

des signes linguistiques et les feuilles qui composent le

livre. Le romansonge est habité par des êtres lettres et

des mots animés. Il est constitué de :

27

Des êtres lettres ( lecteur fictif, lecteur de papier ) ;

Des mauxanimés, motzanimés, motsanimés ( Lettres de

l’alphabet français ) ;

Les personnages en papiers ;

La société de roman ( dans le roman ) ;

La société du roman ( milieu dans lequel se trouve le

romansonge ).

Ah ! Qu’est-ce qu’est romansonge ? Dominique

MATANGA affirme :

« Nous sommes dans l'ère de la post

modernité, et pour un certain nombre de

critiques, il est maintenant honteux de parler

de roman. Aujourd'hui nous ne parlons plus de

roman, nous parlons de romansonge ».8

Le texte est abandonné au bénéfice des

considérations générales du genre ce texte a été écrit en

telle année, par tel auteur, cette année là il y a eu la peste

dans tout le pays, il y avait la guerre ; ce qui n'existe

même pas dans le texte pour le cas de La Peste de Albert

Camus. Lorsque nous employons romansonge, à l'idée

de chacun il ne fait plus de doute que le texte à effet de

fiction, le romansongeur qui l'écrit est un bon menteur

8 Etude sur la critique littéraire.

28

et ce récit est donc un très bon mensonge. Il n'est plus

un document et nous avons honte de pouvoir le

considérer comme tel. Il faut pour cella d'autres

méthodes d'approches de ce texte là. Inachèvement si

vous vous reportez au titre du romansonge de Céline,

Voyage au bout de la nuit, vous avez des multiples

interprétations et il nous interdit immédiatement de

nous situer sur le réel. Et le seul mot de Céline aboutit

aussi à une multitude d'interprétations. Pour cella nous

pourrions-nous reporter à la page 51 de Lette à Madame

Capo Chi-chi.

Le Nouveau Roman : qu’est-ce que c’est ?

Il faut préciser que cette appellation a été

entendue pour la première fois tout au moins sur le plan

de l'écrit le 22 mai 1957 sous la plume de Emile Henriot.

Pour comprendre le Nouveau Roman, nous

vous proposons de nous situer dans deux cas. Le premier

cas, le cas des français. Le français qui n'a connu que le

mode d'écriture dite balzacienne ou encore le roman

expérimental d’Emile Zola. C'est quoi : une intrigue, des

personnages, des valeurs sociales qui sont mises en

valeur par le scripteur et aussi bien entendu le rôle des

objets. Pour ce français, quand apparaît en 1950 les

29

premiers œuvres de Michel Butor, Alain Robbe-Grillet,

Jean Ricardou et autres, œuvres dans lesquelles le

personnage est pratiquement gommé, nous y

rencontrons difficilement l'intrigue, il est évident que

pour ce français il y'a changement d'écriture.

Le deuxième cas c'est celui d'un critique, un

critique connaît la littérature française, qui connaît

l'historique du roman depuis le XIIe siècle jusqu'au

XIXe siècle. Pour ce critique il se rendra bien compte

que tout ce que les critiques actuels modernes, français

disent sur le Nouveau Roman, toutes ses caractéristiques

ont existé chez Honoré d’Urfée dans Astrée, Chez

Dénis Diderot dans Jacques le fataliste bien entendu nous

n'oublierons pas Alcofribas Nasier avec Pantagruel et

Gargantua. Tour ceci se retrouve dans les années 50.

Pour le critique, il est étonné que nous puissions parler

du Nouveau Roman. Et d' ailleurs, Michel Butor et

Alain Robbe-Grillet le disent clairement : le Nouveau

Roman n'est pas une école, il n'y a jamais eu de

concertation, c'est tout à fait par hasard que ce roman est

né. Donc le Nouveau Roman est un mythe.

Allons-nous ajouter que jusqu’en 1958 - 1959, la

critique ne parlait pas du Nouveau Roman. Cette

30

appellation n’est pas une émanation de recherches

scientifiques.

Dans le Nouveau Roman, le récit est projeté

dans l’avenir. Cet avenir apparaît sans avertissement

mais clairement signalé par le futur des verbes

conjugués. Le personnage ne parle pas, soit il nous

montre 1000 facettes. Dans une œuvre à effet de fiction

ce n'est pas le font qui compte mais c'est la manière de

dire. Les objets sont présentés sans donner leurs

significations ou faire leurs descriptions. Voilà pourquoi

il était d’abord appelé :

Ecole du regard : Parce que contrairement à l’écriture

classique, le lecteur découvre :

1. Un foisonnement de choses ;

2. Le caractère de l’observation de l’écrivain est

très pointu ;

3. L’objet et le personnage sont mis au même

niveau.

Ecole du refus : Parce que :

1. La notion de personnage explose ;

2. Opposition par rapport à l’intérêt social de

l’écrit. Pour cette génération il n’existe pas de

littérature engagée, d’écrivain mage, etc. ;

31

3. Dans le récit d’aventure nous avons une

intrigue.

Ecole de minuit : Parce que :

Tous les écrivains de cette génération étaient

publiés aux éditions de Minuit. Jusque là on ne savait

pas comment cerner cette écriture. Un colloque a été

organisé dans le but de trouver un nom à cette écriture.

Trois jours durant, rien n’a été trouvé. Au dernier jour,

pendant la pause un des participants dans la fatigue

s’exclama : Ah ! Ce nouveau roman nous emmerde. A

côté de lui se trouvait un journaliste nommé Emile

Henriot qui avait pris et utilisé ce mot tout au moins sur

le plan de l’écrit le 22 mai 1957 dans un article du journal

le Monde.

Qu’est-ce que la critique in ?

La critique in c'est très simple en deux mots.

Critique in égale dialogue avec le texte. Dialogue avec le

texte signifie faire fi de l'auteur, faire fi du contexte

d'écrire, dialogue avec le texte c'est le lecteur en face de

son texte, il interroge le texte et le texte lui donne toutes

les réponses. Je prends un exemple très simple. Au lycée

32

nous avions des commentaires de texte à faire sur La

Peste et il nous a été dit que La Peste est un roman de

guerre, il relate la guerre de 1945, il a été écrit par Albert

Camus d'origine algérienne, etc. Et toutes ces

considérations là n'ont rien avoir avec une page de La

Peste. Rien qu’à partir des deux premiers mots de La

Peste nous avons une multitude de direction que

prennent ces deux mots : les et curieux. La critique in

c'est cela par opposition à la critique off où il est

demandé à l'étudiant de situer le texte : ce texte est situé

dans tel chapitre, tel partie, écrit par tel auteur.

La littérature. Qu’est-ce que la littérature ?

Pour définir un mot, nous devons l’interroger et

il nous dira ce qu’il est. Littérature signifie Lis,

l’impératif lire à la deuxième personne, tes : t e s,

ratures, les ratures. Littérature signifie tout

simplement : Lis-tes-ratures c'est-à-dire que nous

sommes dans un état de perpétuel gommage et rien n'est

fixe dans ce domaine là. Tout est mouvant et dans tous

les sens. L'essence de la littérature est destructrice

d'autant plus qu’elle est un état du perpétuel gommage.

La science de la littérature consiste à dire que le texte est

pluriel selon les époques à la différence des sciences

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exactes qui donne des données exactes. La réceptivité du

fait littéraire met en jeu plusieurs conceptions,

perceptions.

Somme toute, j’aurai pu dire oui, à lui la parole

car je ne suis qu’un traducteur et comme disent les

Italiens : Traditore Traditor è. Il sied donc à vous de

retenir comme l’affirme Antoine YILA :

« Avec Dominique MATANGA, nous avons

une mine d’or précieuse pour les chercheurs en

langue et littérature françaises et sur la

réceptivité du fait littéraire africain parce

qu’il reprend de manière expérimentale ce que

Michel BUTOR, Alain ROBBE-GRILLET,

Nathalie SARRAUTE, etc. sans parler du

Nouveau Roman ont voulu faire du texte, une

autre manière de voir le texte, de porter un

autre regard sur la littérature de façon

générale ».9

De façon générale chez Dominique

MATANGA la création ou la re-création artistique

9 Présentation des ouvrages de Dominique MATANGA, Faculté des lettres, Université Marien NGOUABI, 2007.

34

échappe non seulement à son auteur mais aussi à la

société qui la génère. Le souci du créateur devait être de

produire une œuvre qui se propulse ( comme une fusée )

au-delà des frontières et des langues. Une œuvre qui

survive aux rides balafres du temps. Une œuvre hors du

champ de la condition humaine. Mais un champ dans

lequel l’humain se retrouve. Une œuvre qui ne

s’identifie pas à la communauté de l’artiste et qui ne

puisse exister que par elle.

Dominique MATANGA était là, mais

maintenant il n’est plus là puisque la mort l’a emporté

prématurément et brutalement.

« La tolérance de nos cœurs et la force de les

comprendre de leur pardonner leurs injustices.

La justice appartient à Dieu ».

Dixit Dominique MATANGA. Texte qu’il nous

répétait avec insistance sans que nous ne comprenions

ce qu’il voulait nous dire une semaine avant sa mort

brutale.

Je vous remercie.