echos 2014 3

36
Echos de la Compagnie de Jésus Province Belge méridionale et du Luxembourg • P 402014 • Trimestriel • N os 3-4 • juillet – décembre 2014 • Bureau de dépôt: Namur 1 • Ed. resp.: Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •

Upload: daniel-de-crombrugghe

Post on 06-Apr-2016

263 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Nouvelles des Jésuites de Belgique Francophone et du Luxembourg

TRANSCRIPT

Page 1: Echos 2014 3

Echosde la Compagnie de Jésus

Province Belge méridionale et du Luxembourg

• P40

2014

• Trim

estriel •

Nos

3-4

• ju

illet

– d

écem

bre

2014

• B

urea

u de

dép

ôt: N

amur

1 •

Ed. r

esp.

: Pierre

Hupe

z, s.j

., Ru

e Fa

uchi

lle, 6

, 115

0 Br

uxelles•

57

n - e,

e el

ns es

n- e

s-

Echos BML 2014-03 - couv 05-11-14 12h32 Page1

Page 2: Echos 2014 3

Echos• N os 3 - 4 • J U I L L E T – D É C E M B R E 2 01 4 •

EditoÉchos de l’été, Pierre Hupez, s.j. p. 1

Belgique méridionale & Luxembourg90 jours dans la Province, Roland Francart, s.j. p. 2

Nos défunts p. 5

Communication du Père Général, Robert Myle, s.j. p. 10

Famille ignatienne, Yves Charlier (Erpent) p. 12

Initiatives& EvénementsUn été « jeunes », érèse Davio et Eric Vollen, s.j. p. 13

Les Ardents de Saint-Michel, Épervier (Bernard Pottier, s.j.) p. 15

Vie & Partenariat50 ans de pèlerinage à Lourdes,

Charles Delhez, s.j.et Jean-Jacques Durié p. 18

Jijé, auteur de BD, a 100 ans, Jean-François Meurs, s.d.b. p. 21

Les Editions jésuites à Namur, Jean Hanotte p. 24

La Compagnie en Europe et dans le MondeDiacres de spiritualité ignatienne, Paul Bosse-Platière p. 26

Nota bene

Le billet d’humeurTommy Scholtes, s.j. p. 32

Sommaire

Echos BML 2014-03 - couv 05-11-14 12h32 Page2

Page 3: Echos 2014 3

1

Editorial

Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

La convocation par le Père Général, Adolfo Nicolás, de la 36eCongrégation Générale pour la fin de 2016 orientera la vie de

la Compagnie des prochains mois. Le 20 mai dernier, le P. Nicolásécrivait : « Plusieurs années se sont écoulées depuis mon élection àla charge de Supérieur Général de la Compagnie et j’ai récemmentatteint l’âge de 78 ans. Après avoir réfléchi sur les années qui viennent,je suis arrivé à la conviction personnelle qu’il me faut préparer lesétapes conduisant à présenter ma démission à la Congrégation Gé-nérale ».

Dans le cadre du bicentenaire du rétablissement de la Compagnieen 1814, les Provinciaux de France et de Belgique méridionale-Luxem-bourg ont rassemblé, autour du Père Général, plus de 400 participants :jésuites et laïcs avec lesquels ils sont en collaboration. Venus de Bel-gique, France, Luxembourg, de l’océan indien et d’ailleurs, tous sesont retrouvés durant le week-end du 15 août au collège Saint-Michel.Ce rassemblement dénommé « Quid Agendum » avait pour thème :« L’Évangile en Europe dans les dix ans : quelle voie jésuite ? Servirensemble en bonne compagnie ! » Outre la réflexion commune, lacordialité et le partage de leurs expériences, les participants ont eul’occasion de célébrer Celui qui rassemble et envoie.

Cette année, les Équipes Saint-Michel se rendaient pour la 50efois en pèlerinage à Lourdes : temps consacré au service, à l’appro-fondissement spirituel et à la fête.

Autres jubilés, le centième anniversaire de la naissance de l’auteurde bandes dessinées Jijé (Joseph Gillain) et celui des 30 ans duCRIABD.

Cette actualité témoigne d’une vitalité certaine et encourage lacréativité de toutes et de tous.

Au nom du comité de rédaction, je souhaite à tous les lecteursune année 2014–2015 pleine d’initiatives et de découvertes.

Pierre Hupez, s.j.Editeur responsable des Echos

Échos de l’été

Page 4: Echos 2014 3

Nouvelles des communautés

À la communauté Saint-Pierre Favre(Bruxelles-Béguinage), le P. Kénel Sénatusd’Haïti (Province du Canada français) pour-suit une thèse de doctorat en droit internatio-nal. Le P. Benoît Malvaux a rejoint Rome aumois de septembre pour prendre sa charge deProcureur général. Le P. Michaël Schöpf ter-mine son mandat comme directeur du JRSEurope et retourne en Allemagne en dé-cembre prochain. Après avoir offert l’hospi-talité pour quelques mois à un jeune prochede la Compagnie, la communauté a reçu unnovice français de Lyon qui était en expéri-ment à la communauté Saint-Claude La Co-lombière. Un autre novice a rejoint la com-munauté de Liège. Cette mission d’accueil,présente en nos communautés, est une valeurqu’il vaut la peine de souligner.

A Saint-Michel,fête des jubilaires enseptembre. Dou blefête pour le P. Phi-lippe De Schuyte-neer, qui célèbre 60ans de sacerdoce etses 90 ans.

Le P. Ashok Ku-mar Bodhana d’An -dhra Pradesh (Inde)est attendu au théo-logat Saint-Robert-

Bellarmin pourcommencer unemaîtrise en théolo-gie à l’Institut d’é -tudes théologiques(IET). Le P. BernardPottier a été nommépar le pape Françoiscomme membre dela Commissionthéo logique inter-nationale.

Le P. Jean-MarieGlorieux rejoint lac o m m u n a u t éSaint-François-Régis en étant éta-bli plus particuliè-rement à Quartier-Gallet (Beauraing)où il fera équipeavec Philippe Mar-baix. Il continue àcollaborer avec lecentre spirituel de La Pairelle pour l’apostolatdes retraites (en particulier des 30 jours) et laformation aux Exercices. Le P. Marc Godinlui succède comme économe de la commu-nauté Saint-Bellarmin (Wépion).

Le P. Alban Massie devient membre de lacommunauté Saint-Ignaceà Ixelles. Le P. Cé-dric Mapouata est retourné dans sa Provinceaprès ses deux années passées à Lumen Vitae.

2

Belgique méridionale & Luxembourg

Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

90 joursdans la Province

P. Philippe De Schuyteneer

P. Bernard Pottier

P. Jean-Marie Glorieux

Page 5: Echos 2014 3

Après son ordination sacerdotale à Brazzavilleen juillet, il s’est rendu au noviciat de Bafous-sam (Cameroun) où il est nommé adjoint dusupérieur.

L’Institut international Lumen Vitae pour-suit la réflexion sur son avenir et continued’explorer la possibilité d’un déménagementà Namur et d’un adossement à l’universitédans une formule renouvelée. Le dossier, missur pied principalement par le P. Richard Er-picum, président de Lumen Vitae, et M. Do-minique Martens successeur du P. Benoît Mal-vaux comme directeur de l’Institut interna-tional, se précise de plus en plus.

La communauté Saint-Claude La Colom-bière à Woluwe-Saint-Pierre s’est élargie avecla présence du P. Jacques Denis et du P. JacquesPatout venant deNamur, du P. Etien-ne Amory et du P.Pierre Heusschenvenant de Saint-Ignace (Ixelles) etdu P. Maurice Pilet-te, de Louvain-la-Neuve. Le P. JacquesDelooz remplace leP. André Folon,cen tenaire, commecaissier de la com-munauté. Le 17août, le Père Géné-ral est venu saluerles Pères et lesFrères de la com-munauté. Ses pa-roles fraternelles etchaleureuses ontmis du baume dansle cœur de chacun.Il s’est prêté avecbeaucoup de simplicité à une séance de photos.

Le 17 septembre, le P. Jean Pirson a fait une trèsmauvaise chute dans le parc du collège Saint-Michel. Il est maintenant en réadaptation aucentre hospitalier du Bois-de-la-Pierre à Wavre.Il se remet tout doucement. Le P. Jean-MarieSchiltz (Wépion) est venu prêcher la retraitede communauté pendant quatre jours. Ce futun très bon moment. Le samedi 8 novembre,la communauté Saint-Claude La Colombièrefêtera ses vingt ans d’existence. Une journéeporte ouverte à tous : messe à 11 h 00, suivie duverre de l’amitié et d’un déjeuner. Enfin deuxconcerts : clavecin par Mme Bruylants et violonpar le P. Bernard Pottier.

Succédant au P. Emmanuel Servais, le P.Marc Cortembos est nommé vice-supérieurde la communauté Notre-Dame de la Strada(Haine-Saint-Paul), afin que se poursuive, au-tant que les forces le permettent, une présenceappréciée dans la région.

À Liège Saint-Servais, l’engagement de laCompagnie dans l’unité Saint-Martin se pour-suit avec les Pères André de l’Arbre, ierryDobbelstein et Laurent Capart. Un an aprèsla constitution de la nouvelle équipe, l’évalua-tion faite par le diocèse est très positive. Mêmesi le défi d’animer une unité pastorale forméede cinq paroisses demeure important. Commeconvenu avec les responsables diocésains, ceservice à l’unité Saint-Martin sera évalué ré-gulièrement. Le frère Xavier Evrard a participépendant trois jours à une rencontre européen-ne de frères jésuites à Rome, du 26 au 30 sep-tembre 2014. Trente-quatre frères jésuites par-ticipaient à la rencontre, représentant 23 pro-vinces différentes.

Le P. ierry Maniaranbona, de la com-munauté Saint-Pierre Louvain-la-Neuve,ayant réussi avec succès une maîtrise en com-munication, est revenu au Burundi. Il fait sarégence au collège de Bujumbura. De même,le P. Philippe Nzoimbengene a rejoint sa pro-

Belgique méridionale & Luxembourg

3Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

P. Pierre Heusschen

P. Jacques Delooz

Page 6: Echos 2014 3

vince (Afrique Centrale) comme assistant auphilosophat de Kimwenza, tout en terminantsa thèse de doctorat en linguistique. Nous au-rons donc l’occasion de le revoir de temps entemps parmi nous.

La communau-té Saint-Jean-Berchmans à Na-mur voit le départdu P. Etienne deGhellinck pour uneannée sabbatiquequi le mènera suc-cessivement à Parispour un recyclageen théologie, enTerre Sainte pourun temps spirituel et à Lyon dans le cadre dela communauté du Sappel dont il est la che-ville ouvrière ici enBelgique. La com-munauté s’est enri-chie de la présencedu P. Paul Malvauxqui assume la char-ge de ministre. Ilvient renforcer àmi-temps la pré-sence de la Compa-gnie dans l’aumô-nerie des étudiants.Il garde ses cours àl’Institut Gramme avant que des possibilitésne se dégagent à l’université. Il entretient éga-lement des liens avec le Centre spirituel de LaPairelle, en particulier pour la pastorale desjeunes. Le P. Pierre Sauvage, qui fut durantsept ans supérieur de la communauté Notre-Dame-de-la-Paix, a rejoint la communautéSaint-Jean-Berchmans. Le P. Michel Hermanslui succède comme supérieur de la commu-nauté Notre-Dame-de-la-Paix. Le P. Marcel

Rémon passe également de Saint Jean Berch-mans à Notre-Dame de la Paix.

Des évolutions importantes sont en coursà Namur. Les éditions Fidélité, Lessius et Lu-men Vitae se sont regroupées pour formerune nouvelle maison Editions jésuites. Laprise en charge conjointe de cette nouvellestructure par nos deux provinces de BelgiqueMéridionale & Luxembourg et de France estune opportunité apostolique qui va permettred’ouvrir beaucoup plus largement ces éditionsau marché français et de réussir ainsi son paride développement et de rayonnement apos-tolique. L’investissement des deux provincesen hommes est important. Le P. Pierre Sauvagea été nommé direc-teur général de lanouvelle entité. LeP. Richard Erpicumest le président del’ASBL dont le P.Bruno Régent de laProvince de Franceest le trésorier. Le P.Daniel Sonveauxreprésente les pro-vinciaux. Le res-ponsable adminis-tratif est Jean Hanotte qui vient de Fidélité.Yves Roullière, de Paris, devient collaborateuréditorial pour la France tout en succédant auP. Sauvage comme directeur éditorial de Les-sius. On ne cite pas ici tous ceux qui, nom-breux, jésuites ou laïcs, participent à cetteaventure bien en phase avec la priorité de laCompagnie pour l’apostolat intellectuel.

Toujours à Namur, une équipe composéedes P. Michel Hermans, Marcel Rémon et Da-niel Sonveaux, avait reçu la mission d’explorerles conditions de possibilité d’un investissementde la Compagnie dans l’église Saint-Loup. Cet-te église, tout récemment et magnifiquement

Belgique méridionale & Luxembourg

4 Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

P. Etienne de Ghellinck

P. Richard Erpicum

P. Paul Malvaux

Page 7: Echos 2014 3

restaurée, située en centre ville et au cœur d’unpassage piétonnier, cherchait un nouvel aveniroù pouvait se mêler à côté de l’aspect cultuel,des ouvertures culturelles, artistiques, intel-lectuelles. Au cours de ces deux années un tra-vail très important et souvent délicat de contactset de dialogue a été mené avec les nombreuxpartenaires concernés. En particulier de fré-quents échan ges ont eu lieu avec les autoritésdu diocèse. C’est dans ce cadre que le P. MichelHermans avait éténommé, dès le dé-but de la période deréflexion, curé de laparoisse Saint-Jean-Baptiste, paroisseliée canoniquementà l’église Saint-Loup.Au terme desconversations, lesautorités diocé-saines ont souhaitéqu’une seule per-sonne cumule la charge de Saint-Jean-Baptisteet de Saint-Loup Après réflexion et consulta-tion, le Père Provincial a estimé que cette chargeserait trop lourde à assumer. Sur Namur, denombreux défis nous attendent avec une dé-termination toujours plus précise de notre pré-sence à l’université, l’animation pastorale desétudiants et des professeurs, l’animation de lachapelle Notre-Dame de la Paix, la réussite dela nouvelle maison des éditions jésuites, l’arrivéepossible de l’Institut international Lumen Vitae,la responsabilité du centre spirituel de La Pai-relle. Assumer toutes ces missions avec pro-fondeur et une créativité renouvelée requiertque nous ne dispersions pas nos énergies. LeP. Michel Hermans devrait donc quitter la res-ponsabilité de la paroisse Saint-Jean-Baptistefin octobre. À ce propos, il faut souligner queles paroissiens ont manifesté leur immense re-

Belgique méridionale & Luxembourg

5Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

LE SEIGNEUR A ACCUEILLI DANS SA PAIX

Le P. Raymond Pilette, s.j. de la communauté�

Saint-Claude La Colombière, né le 30 janvier1925 à Gilly, est décédé le 20 juin 2014 à Wo-luwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compa-gnie le 14 septembre 1942 et a été ordonnéprêtre le 21 novembre 1956.Le P. Bruno Clarot, s.j. de la communauté Saint-�

Claude La Colombière, né le 13 septembre 1919à Fiume-Veneto (Italie), est décédé le 30 juin2014 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans laCompagnie le 23 septembre 1938 et a été or-donné prêtre le 15 août 1951.Le P. Réginald Nolf, s.j. de la communauté�

Saint-Claude La Colombière, né le 28 sep-tembre 1938 à Courtrai, est décédé le 29 août2014 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans laCompagnie le 12 octobre 1958 et a été ordonnéprêtre le 30 juin 1973.Le P. Pierre Janvier, s.j. de la communauté�

Saint-Servais, né le 20 décembre 1923 à Liège,est décédé le 4 septembre 2014 à Liège. Il estentré dans la Compagnie le 5 août 1944 et a étéordonné prêtre le 17 juin 1956.

M. André Pirsoul, décédé le 29 mai 2014, frère�

du P. Godefroy Pirsoul.M. Jean Van den Abbeele, décédé le 8 juin�

2014, frère du P. François Van den Abbeele.M. Lucien Daivier, décédé le 3 juillet 2014,�

frère du P. Jean-Claude Daivier.

P. Michel Hermans

Page 8: Echos 2014 3

connaissance pour la présence du P. MichelHermans mais aussi des nombreux compa-gnons qui lui ont apporté leur soutien. Ceci dit,ce n’est pas pour autant que nous souhaitonsnous désintéresser des enjeux pastoraux desparoisses du centre-ville. Le P. Provincial acommuniqué à Mgr Vancottem que la Com-pagnie restait disponible, comme elle l’a tou-jours été, pour apporter une aide là où un be-soin se ferait sentir. Saint-Loup demeure unlieu où nous pourrons continuer à offrir notrecollaboration. D’autres chemins s’ouvrirontpeut-être.

À Wépion, la communauté Saint-Robert-Bellarmin accueille le P. Paul-Noël Dujarier(Province de France) qui nous vient de Pen-boc’h pour une année de repos et de découvertedu centre spirituel de La Pairelle.

A Luxembourg,le 16 octobre, lacom munauté duChrist-Roi a fêtédignement les100 ans du P. EmileGales, ancien de laProvince de Cal-cutta (Inde).

Nouvelles desjeunes en forma-tion : le P. QuentinCoppieters ’t Wal-lant passera sa troi-sième année ducycle intégré à l’uni-versité Comillas deMadrid. Le P. Al-bert Evrard entamesa deuxième annéede maîtrise en théo-logie au Regis Col-lege (Toronto auCanada). Le P. Be-

noît Willemaers a participé au mois Arrupede cet été (temps de préparation au sacerdoce).Il entre en cinquième et dernière année du pre-mier cycle intégré (Centre Sèvres à Paris). Il aété appelé à renforcer l’équipe du service depromotion des vocations.

Enfin, les Editions jésuites, nées le 8 juillet2014, œuvre commune aux Provinces de Fran-ce et de Belgique Méridionale et Luxembourg,ont été baptisées le 25 septembre à Bruxelleset le 9 octobre à Paris.

Nos défunts depuis juin 2014

Le 20 juin 2014,le P. Raymond Pi-lette, de la commu-nauté Saint-ClaudeLa Colombière, arejoint son Sei-gneur dans la séré-nité et la paix. Il estné à Gilly, le 30 jan-vier 1925, dans unefamille profondé-ment chrétiennequi a compté trois enfants, dont deux jésuites.Dès ses années de collège (Charleroi, 1936–1942), son implication dans des associationstelles que JEC, CVX, patro, forge en lui lesqualités qui seront la marque de son apostolat :aisance de contact avec les gens de la rue ; pré-dilection pour les pauvres et les plus démunis.Jeune jésuite, il entame sa formation en Bel-gique (1942–1952) et la termine en Inde (1953–1958). Commencent alors, à Calcutta, trenteannées d’une vie apostolique trépidante (1959–1990) : professeur de collège dans le départe-ment de commerce ; vicaire dominical dansdivers postes de mission ; fondateur de l’écoledu soir pour jeunes travailleurs (que des étu-

Belgique méridionale & Luxembourg

6 Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

P. Emile Gales

P. Benoît Willemaers

P. Raymond Pilette

Page 9: Echos 2014 3

diants universitaires bénévoles préparent àl’examen de fin d’études) ; inspirateur du « Ser-vice de formation au leadership » destiné auxétudiants non chrétiens ; directeur du centrede retraites ; représentant diocésain pour l’œ-cuménisme ; promoteur de l’Apostolat de laprière ; socius du Père Provincial… A son re-tour au pays, de 1991 à 1995, à Verviers, il s’offrecomme interprète, traducteur et accompa-gnateur des Bangladais demandeurs d’asile.En 1996, un accident ayant endommagé sa co-lonne vertébrale, il se retire dans la commu-nauté Saint-Ignace, où sa journée est méticu-leusement programmée, la prière s’octroyantla part du lion… avec des escapades en mo-bylette dans la belle nature du Bon Dieu, uneétude comparée des langues modernes déri-vées de l’indo-européen et de multiples ren-contres occasionnelles : dans le parc, en rue,dans les taxis… Il nous confie : « Ce qui unifiemes études et mes activités, c’est la promotiond’une société inter-culturelle, » Et il conclut :« Aujourd’hui, je crois pouvoir dire que le Sei-gneur m’a comblé. » Le Père Raymond est de-venu membre de la communauté de La Co-lombière en 2007. Il y a passé les sept dernièresannées de sa vie.

Le 30 juin 2014, leP. Bruno Clarotdé-cède en la commu-nauté Saint-ClaudeLa Colombière. Ilétait né le 14 sep-tembre 1919 à Fiu-me-Veneto, localitésituée dans la régiondu Frioul-Venétie.Sa famille émigre enMeurthe-et-Mosel-le. Adolescent, Bru-no est ouvrier dans une usine de la région. Larencontre d’un jésuite belge éveille en lui l’appel

au sacerdoce. L’obstacle des études secondairesest vite franchi : entré à l’école apostolique deVerviers, il ne lui faut pas beaucoup de tempspour être à niveau et poursuivant sur sa lancée,terminer ses humanités au collège Saint-Fran-çois-Xavier de Verviers. Il entre au noviciat d’Ar-lon le 23 septembre 1938. Après le noviciat, ledésir de la mission l’amène à suivre le « juvénatindien » à La Pairelle. Mais les événements bou-leversent ses projets, la guerre empêchant undépart en Inde, si bien qu’il fait sa régence à tapostolique de Namur puis au collège Saint-Stanislas de Mons. Il reçoit l’ordination sacer-dotale le 15 août 1951. C’est à Florence qu’il estenvoyé pour le troisième an. Ce qui lui permetde renouer avec ses origines et de retrouver unenouvelle familiarité avec la langue de ses an-cêtres. Il est ensuite envoyé à Liège jusqu’en1995. Il enseigne au collège Saint-Servais jus-qu’en 1981.Titulaire d’une classe de 4eà l’époque,il entre de plain-pied dans ce travail de perpétuelrecommencement. Travail obscur dont on nevoit pas toujours le résultat immédiat, mais tra-vail efficace, même si ce sont d’autres qui récol-tent ce que l’on a semé. Ses élèves trouvent enlui une compétence, une érudition et une bontéqui, pour être exigeante, n’en était que plus so-lide. Arrivé à l’âge de la retraite d’enseignant, ilconsacre le plus clair de son temps à un minis-tère auprès des équipes de foyers et des com-munautés de religieuses. Son érudition est alorsmise au service des recensions pour des revuescomme la Nouvelle revue théologique (NRT)ou la Revue des études classiques et des servicesau Centre de documentation et de recherchesreligieuses (CDRR). Il rejoint ensuite la com-munauté de Godinne et, en 2011, la commu-nauté Notre-Dame-de-la-Paix de Namur où ilcontinue à rendre les mêmes services. Ces deuxcommunautés apprécient particulièrement sonsens aigu des questions théologiques contem-poraines. Sa santé s’altère doucement au cours

Belgique méridionale & Luxembourg

7Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

P. Bruno Clarot

Page 10: Echos 2014 3

des deux dernières années et il rejoint la com-munauté Saint-Claude La Colombière en mars2014.

Le 29 août 2014,le P. Réginald Nolf,de la communautéSaint-Claude LaColombière, s’enest allé très paisible-ment vers le Sei-gneur qu’il désiraitrejoindre depuisplusieurs mois.Régi entre au novi-ciat d’Arlon le 12 oc-tobre 1958. Il est le 4e enfant de sa famille quien compte cinq. Après les premiers vœux, ilpoursuit sa formation religieuse en philoso-phie pendant deux ans à Eegenhoven. En 1963,il rejoint Wépion pour suivre les candidaturesen biologie aux Facultés Notre-Dame de laPaix. Il est ensuite envoyé au collège Saint-Michel de Bruxelles pour la régence commeéducateur et professeur de sciences. Il achèveune licence en zoologie de 1967–1969. Il estordonné prêtre le 30 juin 1973 et au terme deses études de théologie, il retourne au collègeSaint-Michel. Il y reste jusqu’en 1986. Ses res-ponsabilités l’amènent à être professeur desciences, de religion, mais aussi préfet d’édu-cation et aumônier des scouts. Cette présenceà Saint-Michel connaît une année d’interrup-tion en 1986–1987, période durant laquelle ilva rendre service à la communauté du Luxem-bourg. De retour au collège, il reprend descours de sciences et de religion jusqu’en 1998.Épris de grands espaces et très généreusement,il mène une expérience de deux années au Li-ban où il pensait faire un apostolat en milieude plus grande pauvreté. Les conditions po-litiques ne lui furent pas favorables. De retouren Belgique, il passe une année à Charleroi au

service de l’église et de l’école primaire du col-lège du Sacré-Cœur, comme animateur pas-toral. De retour à Bruxelles en 1999, il se metau service du centre scolaire Saint-Michel. En2003, il fait partie de la communauté Saint-Claude La Colombière où, par sa compétenced’homme pratique il accomplit de multiplesservices d’adjoint au Père ministre dont unetelle maison a besoin. En 2013, sa santé se dé-grade rapidement. La maladie l’empêche dese déplacer facilement. Avec beaucoup de gé-nérosité il continue à travailler pour la NRT.Correcteur d’épreuves impitoyable, il retrans-crit les manuscrits sur son ordinateur.

Le 4 septembre 2014, le P. Pierre Janvier,de la communautéSaint-Servais, s’étei-gnait dans la ban-lieue de Liège. Nédans cette ville, laCité ardente, le 20décembre 1923,deuxième dans unefratrie de quatre en-fants, Pierre Janvierest entré dans laCompagnie de Jé-sus le 5 août 1944.Après sa formation philosophique, il enseignedans les collèges de Verviers, Mons etBruxelles. Ses études de théologie sont enca-drées par une double formation d’ingénieur :d’abord à l’Université de Liège puis à l’Uni-versité de Michigan (USA). Dès 1959 il en-seigne à l’institut Gramme tant des cours tech-niques que la langue anglaise. Il y rend denombreux autres services : préfecture desétudes et gestion de la bibliothèque. Il donneaussi des cours à l’ICAM (Institut catholiquedes arts et métiers) de Lille. Sa carrière com-plète d’ingénieur-professeur ne l’empêche pasde rendre des services pastoraux dans la pa-

Belgique méridionale & Luxembourg

8 Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

P. Réginald Nolf

P. Pierre Janvier

Page 11: Echos 2014 3

roisse Saint-Vincent. À sa pension, en 1988,il est engagé dans l’aumônerie de l’hôpital dela Citadelle à Liège. Il est enfin impliqué dansune paroisse à Wandre et multiplie les célé-brations de funérailles à Robermont. Pendanttrente-cinq ans, Pierre a été accueilli dans lafamille de Mme Franck, sa gouvernante : il aété comme un grand-père et arrière-grand-père « adopté et adoptif ».

Le 15 octobre 2014, à la communauté Saint-Claude La Colom-bière, c’est un com-pagnon fidèle quinous a quittés. Le P.Jean Hontoy estoriginaire d’Anvers,où il voit le jour le29 juillet 1925. Il estl’aîné de deuxsœurs et de deuxfrères. Peu detemps après la finde ses études aucollège Saint-Michel de Bruxelles en 1943, ils’engage dans l’armée belge. Démobilisé en1946, il accomplit des études d’ingénieur in-dustriel en chimie. Il entre au noviciat de laCompagnie de Jésus à Arlon le 20 septembre1952 et est ordonné prêtre le 6 août 1959.

Il met ses compétences professionnelles auservice des étudiants des Facultés de Namuroù pendant près de trente ans il travaille aulaboratoire de chimie. Travail qu’il appréciepar-dessus tout : préparation et supervisiondes travaux pratiques, ne faisant jamais étalagede ses connaissances, mais se tenant réguliè-rement au courant des progrès dans le domai-ne où il travaille.

Discret sur lui-même, ses réflexions sonttoujours pleines de sagesse et de bon sens. Ilaime rire et faire rire de bon cœur. C’est aussi

un amoureux de la nature. À l’époque, il aimes’y promener avec ses chiens.

Il quitte Namur pour Bruxelles en 1990 oùil rend de précieux services à la communautéSaint-Ignace, rue Washington. Il y restera unedouzaine d’années au terme desquelles il re-joindra la communauté Saint-Claude La Co-lombière en 2002.

Il aidera le ministre par ses talents. Habilede ses mains, il n’hésite pas à les « salir » dansdes travaux d’entretien, de réparation et dejardinage. Ses goûts sont simples, il vit sobre-ment et sa disponibilité fait de lui le fidèle ser-viteur apprécié et estimé de tous.

Jusqu’au terme de sa vie, il a servi généreu-sement et discrètement le Seigneur et ses com-pagnons jésuites. Un service nourri par unevie spirituelle profonde et fidèle jusqu’en sadernière heure.

Belgique méridionale & Luxembourg

9Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

P. Jean Hontoy

Page 12: Echos 2014 3

C’est dans le contexte du rapprochement de deux provinces jésuites belge fran-

cophone-Luxembourg et française et dans ce-lui, plus large, de la collaboration entre jésuiteset laïcs affiliés à la Compagnie que s’est tenuela rencontre « Quid agendum ? » des 15-17 aoûtderniers à Bruxelles, Saint-Michel. Au termede ces journées qui bénéficièrent de la présencedu Révérend Père Général Adolfo Nicolas, ce-lui-ci fut invité à s’exprimer sur cette actualité.Il le fit de manière succincte, centrant sa ré-flexion sur quelques concepts-clés.

Réalité C’est dans la réalité (historique,géographique, démographique, etc.) que com-mence toujours le processus de discernementignatien. Tenir compte de la réalité, tel en estle premier principe. C’est là que Dieu nous ren-contre, nous parle et nous guide.

Processus Les entreprises importanteset profondes demandent toujours qu’on yconsacre du temps. Notre réunion présenteen est une illustration : longue préparation ri-goureuse, retraites, prière en commun, échan -ges… Il fallait et il faut d’abord se rencontrer.Considérer l’autre comme une personne, celachasse les préjugés.

Créativité Les choses changent et il fautpouvoir s’adapter. Nos principes ignatiens nousinvitent à la créativité et à la coopération afinde répondre au défi de situations nouvelles.

Saint Ignace serait le premier à « changer le sys-tème ». Créativité pour penser, comprendre lamission, stimuler les initiatives, gouverner,communiquer… dans une Europe et une Egliseeuropéenne qui accusent bien des faiblesses.

Sagesse Nous sommes invités à nous ou-vrir à une sagesse qui nous vient d’au-delà dudogme exprimé dans le langage traditionnelhabituel. Nous avons besoin d’accueillir la sa-gesse de l’humanité qui nous vient d’ailleurs.« Je suis la voie, la vérité et la vie », a dit Jésus(Jn 14, 6). La tradition chrétienne d’Europe etd’Amérique du Nord a retenu et développé ledomaine de la vérité. La tradition culturelle etreligieuse asiatique se présente elle-mêmecomme une voie tandis que l’Afrique a déve-loppé une culture de vie et de relations com-

10

Belgique méridionale & Luxembourg

Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Communicationdu Père GénéralAu terme de la rencontre ignatienne«Quid agendum? »

Page 13: Echos 2014 3

munautaires. Ces différentes sagesses nous in-vitent à développer une spiritualité de crois-sance. Il y a une requête de maturité à laquellela vision ignatienne peut largement contribuer.Bien sûr, nous travaillons dans l’imperfection.Il n’y a pas de solutions parfaites.

Nouvelle inculturation Nous sommesinvités à vivre positivement dans un milieu dé-sormais interculturel, notamment en Europe.C’est une nécessité qui rejoint une réalité.

Les pauvres La question des pauvres, quiest notre « ligne d’horizon », n’est ni secondaireni dernière. Elle affecte tout et tous. La sociétése doit de permettre à chacun de trouver saplace et sa dignité. La Compagnie s’est engagéedans ce sens au nom de la foi.

Sollicité sur les thèmes des rapports entre laCompagnie, les laïcs associés, notamment lesfemmes, l’Eglise et le monde, le Père Généraldonne une réponse synthétique à ces questionsqui lui apparaissent toutes liées entre elles. Ilexiste dans l’Eglise un changement sur ce pointde la collaboration. La diminution des voca-tions apparaît à certains comme une tragédie.Le Père Général ne le pense pas. Pour lui, lamission doit désormais être pensée de manière

plus large. Tous les chrétiens sont invités à re-connaître une mission commune qui est detrouver et montrer où Dieu est et travaille. Lasagesse de l’humanité témoigne de la présenceet de l’action de Dieu. On le voit par exempledans la vie conjugale et familiale. L’unique Dieutouche le cœur de toute l’humanité. C’est avechumilité et simplicité que l’Eglise devrait parlerde Dieu et au nom de Dieu.

Enfin, dans la perspective du rapprochementdes deux provinces et à propos de la collabo-ration avec les laïcs, le Père Général précise en-core trois objectifs : tout d’abord, faire en sorteque les œuvres existantes soient des commu-nautés apostoliques dynamiques porteuses deprojets. De plus, assurer à ces objectifs com-muns l’inspiration ignatienne qui les identifie.Troisièmement, pour arriver à cela et là où lebesoin s’en fait sentir, il ne faut pas hésiter àproposer à nos collaborateurs un programmede formation librement choisi et suivi. L’expé-rience montre le fruit qu’on peut en tirer pourla création de communautés où la mission estheureusement partagée.

? Robert Myle, s.j.

Belgique méridionale & Luxembourg

11Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 14: Echos 2014 3

Le dimanche 28 septembre, à La Pairelle, le soleil était aussi généreux que l’auber-

ge espagnole constituée des plats que chacuna amenés. Ambiance conviviale dès le départ.Je salue quelques personnes que je con nais maisque je n’ai pas souvent l’occasion de revoir. J’ensalue d’autres que je ne connais pas mais queje situe directement en lisant l’étiquette qui lesprésente. Une sangria nous est servie en apé-ritif : on discute avec l’un et l’autre durant troisquarts d’heure. Après avoir répété un chant àtrois voix et quatre gestes, viennent les présen-tations : qui est qui ? ou plutôt de quel mouve-ment ? CVX, ESDAC, les collèges, l’université,MEJ, JRS, Centre Avec, CRIABD…

Le repas permet à celui qui joue le jeu defaire connaissance ; je m’assieds à une tableoù je ne connais qu’une personne : la conver-sation avec les autres s’engage très vite. Je goûte

divers plats préparés avec amour et je menourris des paroles des uns et des autres. Lavaisselle rapide et efficace, c’est aussi l’occasionde discussions et de rencontres jamais banales,toujours d’une certaine profondeur : on sentbien que l’on fait partie d’une même famille.

A 14 h 30, c’est du sérieux ; c’est le momentdes infos : un site « famille ignatienne », la pageFacebook…. et le speed dating spirituel : quellerichesse dans l’échange. Tout est en place main-tenant pour l’offrir dans une eucharistie festive.Merci aux musiciens et choristes pour leurchant. Merci à l’équipe organisatrice et à tousceux qui ont investi de leur temps pour cettejournée. Merci à Celui qui nous réunit.

Prochain rendez-vous : 21 novembre 2015à Erpent.

? Yves Charlier (Erpent)

12

Belgique méridionale & Luxembourg

Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Famille ignatienne

Page 15: Echos 2014 3

Il y a tant de choses à dire et pourtant, il est tellement difficile de relater la richesse

de ce qui se vit de l’intérieur. A travers la gran-de diversité des expériences et des rencontres,et la profondeur des échanges se vivent deschangements profonds et personnels. On abien l’intuition en écoutant les échos des ac-tivités de cet été 2014 en Réseau qu’il s’est passédans chaque camp ou lieu, quelque chosed’unique, d’essentiel ! C’est sûr, il est des étésqui transforment, d’où l’on repart avec des ba-gages pour la vie !

Les Equipes Saint-Michel fêtaient cette an-née un pèlerinage de 50 ans ! Que de pèlerinsdifférents ont afflué à Lourdes sur toutes cesannées ! Bien sûr, les choses ont évolué, lesjeunes aussi mais ils disent : « le trésor est in-tact » ! Quel trésor ? Un trésor du cœur et dela confiance qui fait dire que le moins validen’est pas toujours celui qu’on croit et qu’« ensentant l’énergie positive qui débordait dugroupe, et en voyant la richesse de ce beau mé-lange, je me suis rendu compte que ce n’étaientpas les malades les moins-valides. J’ai été frap-pé de me rendre compte que c’était moi quiétais moins valide de cœur et de foi. Et là, j’aicompris. » « On pourrait croire que c’est unautre monde à Lourdes. En fait, ce sont les pè-lerins qui deviennent autres, qui changent leurregard sur le monde. C’est le plus faible qu’ilsapprennent à voir en premier lieu et c’est luiqu’ils privilégient. » Le retour au quotidienprolongera l’expérience.

Au MEJ (Mouvement eucharistique des

jeunes), le camp d’été s’est organisé « autourde la table ». Ils se sont mis à table à Banneuxà 36 pour une semaine en août, suite à une in-vitation particulière : « Heureux les invités aurepas » ! Chaque jour, un menu spécifique.Chaque jour, un peu plus de créativité culi-naire pour ouvrir « l’appétit de l’Esprit ».

Le camp « prière montagne » a rassembléune dizaine de jeunes entre 17 et 35 ans, réunispar une équipe de salésiennes et jésuites. Deleur rencontre à 2000 m d’altitude, il nous ar-rive les clichés enchanteurs des paysages, maisaussi des échos des parcours d’intériorité en-trepris grâce aux Exercices spirituels de saintIgnace.

Organiser un partenariat entre deuxéquipes (Gratte et Réseau Jeunesse), s’insérerdans la communauté de La Viale en Lozèrepour un « retour aux sources » vers Gratte etrandonner ! Ils étaient douze, jeunes valideset moins valides, à tenter l’expérience de ceprogramme ambitieux d’une semaine enjuillet. Des vacances où l’aventure commencepar la découverte de l’autre et de soi-même,dans un cadre de vie simple où chacun pres-sent qu’il peut « être soi ». Le « on ne peut pas

Un été « jeunes »au Réseau Jeunesse

Initiatives & Evénements

13Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 16: Echos 2014 3

expliquer ce qui s’est passé » en dit long… etdonne envie de tenter l’expérience à nouveaul’an prochain.

Des échos nous parviennent aussi depuisla vallée de la Semois, où les camps de Botas-sart ont une fois de plus déployé leur créativité.« Bot’got talent », ça c’est sûr : multimédias,sport, cuisine… Il y a là quelque chose qui lesBot !

L’été aura aussi été l’occasion d’une ren-contre avec un groupe de musique original :« Jesus’trip » ! Mettre ses talents musicaux auservice de Dieu à travers des concerts de rock,pop, louange ! Une idée jeune, une musiquequi souffle et décoiffe ! Nous vous invitonsd’ores et déjà à venir les écouter et les voir à lafête du Réseau Jeunesse qui se déroulera le 18octobre prochain, où ils se produiront dès20 h 00 à l’église Saint-Jean-Berchmans aucollège Saint-Michel à Bruxelles ! Ce sera l’oc-casion de retrouver les uns et les autres lorsde l’eucharistie à 17 h 15, autour d’une autretable à 18 h 30 et du concert de Jesus’trip dès20 h 00 !

Un écho de l’été ? Ecoutez ! On se retrouveen Réseau avec la famille ignatienne « Jeunes »le 18 octobre, autour de Celui-là qui nous en-voie et nous rassemble.

? érèse Davio et Eric Vollen, s.j.

Initiatives & Evénements

14 Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 17: Echos 2014 3

Depuis 1942, date de sa fondation, la 4etroupe des Ardents de Saint-Michel

présente tous les trois ans son fameux showvélo.

Avant de vous en dire un mot, je voudraisévoquer la taille de cette troupe : une cinquan-taine de scouts, répartis en sept patrouilles,et encadrés par un staff de huit étudiants encycle supérieur.

2014 – 1942 = 72. Ce chiffre étant divisible

par 3, il fallait donc que le show vélo eût lieucette année, car jamais on n’a failli à l’inexo-rable tradition. Impitoyable tradition, en effet,car tout petit scout qui entre à douze ans à laquatrième, tout assistant qui s’engage commeil se doit pour trois ans ni plus ni moins, saitqu’il devra surmonter, mais non pas seul, cetteterrible tension d’égaler au moins les exploitsde ses prédécesseurs. Qu’on soit chez lesbuffles ou les antilopes, on sait qu’il faudra ap-prendre toutes les figures de cette chorégra-phie savante, comparable aux plus belles pa-rades équestres. Qu’on soit chez les aigles oules goélands, on sait qu’il faudra acquérir cetéquilibre aérien dans toutes les hautes figuresacrobatiques qui seront exécutées dans unesobre jubilation. Le public retient son souffle,car on annonce le clou du spectacle : cette py-ramide de 14 scouts montés sur quatre vélos.Il faudra bien gonfler les pneus. Et j’oubliaisde vous dire que tout cela se fera dans l’obs-curité, car le spectacle commence à 21 heures,à la nuit tombante, à la lueur des flambeauxfichés contre la roue arrière. Il aura fallu septmois de répétitions patientes (savoir s’attendre,ne pas rater son entrée en scène !), quelquesdizaines de crevaisons, de roues voilées et degenoux écorchés, pour arriver ensemble, àces arabesques millimétrées, exécutées har-monieusement, pour les uns au ralenti, pourles autres à grande vitesse.

Les Ardentsde Saint-MichelEchos de la 4e

Initiatives & Evénements

15Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 18: Echos 2014 3

L’an prochain, comme tous les trois ans aus-si, on participera aux 24 heures vélo du boisde la Cambre, célèbre compétition inter-troupes qui réunit les meilleurs scouts cyclistesdu pays. Mais la 4e participe pour monter surle podium ! Même si tout le monde prendrapart aux relais, car on ne laissera personne in-actif dans les stands sous prétexte qu’un CPbouclera le tour plus vite. C’est cela aussi ledéfi : n’exclure personne, demander à chacunle maximum tel qu’il est capable de le donnerà son âge. La troupe a remporté huit fois cettecompétition pour seulement 11 participations.Mais les concurrents s’entraînent eux aussi…

Entre le show vélo et les 24 heures, on feradonc un camp tranquille, pour se reposer. Onn’ira pas aussi loin qu’en 2013, qui a vu la trou-pe se balader en Autriche-Hongrie. On vasimplement s’installer à Losange, à quelques« kil » de Bastogne, en direction de Martelan-

ge. Mais un scout ne peut pas vivre sans défi.Qu’on soit chez les léopards, les panthères oules sangliers, toutes les patrouilles devrontmonter leurs tentes sur pilotis, au premier éta-ge. Il faut du bois, encore du bois. Il faut creu-ser, encore plus profond, et tasser la terre au-tour. Après trois jours, le village gaulois a prisforme : si vous ne mesurez pas plus de 1,90 m,vous circulerez facilement en dessous des tis-sages suspendus, dans lesquels les scouts ontinstallé leurs matelas. Mais pas question delaisser tomber ses bricoles dans l’obscurité dela nuit, sinon on ira les ramasser le lendemainseulement. — Le staff, quant à lui, a décidé desuspendre sa tente au-dessus du vide, appuyéeseulement sur deux colonnes tenues élégam-ment en équilibre comme un pont de Millau.

Vers le milieu de ce cirque spacieux, un ter-rain de foot évidemment, car il faut jouer laMondialette. Minutieuse tournante des

Initiatives & Evénements

16 Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 19: Echos 2014 3

équipes qui toutes espèrent affronter le staffen finale (mais pas plus tôt).

Une fois qu’on est installé, commencent lesgrands jeux, dont le jeu de 24 heures non stop.Il faut aussi penser aux totémisations, et auxpromesses qui auront lieu au cours d’une eu-charistie, précédée de peu par une espèce debruit d’explosion prolongée. On se regarde :quelle est la tente qui s’est effondrée ? Non,c’est un arbre gigantesque qui a perdu une deses branches majeures suite aux orages, et bar-re complètement le chemin sur lequel la voi-ture des intendants est passée cinq minutesplus tôt. Tous sont soufflés, sauf le garde-chas-se qui promet de dégager tout cela le lende-main avec tracteur et tronçonneuse.

Un dernier mot sur les vélos présents aucamp : à quoi vont-ils servir ? Le hike de 3 joursse fera par patrouille, chaque CP proposantau staff un itinéraire en triangle qui lui feravisiter le pays (au sens propre du terme), avecdeux nuits en dehors du camp. Une des pa-trouilles faisait par exemple le premier jourLosange-Couvin, environ 115 ‘kil’. Puis il fallaitrevenir. La pluie était parfois de la partie. Et

n’oubliez pas qu’on ne circule pas sur lesgrands axes, trop dangereux pour une file in-dienne de cyclistes. Ce qui rallonge parfois letrajet, d’autres fois le raccourcit, mais en im-posant des dénivellés plus pentus. Là aussi,les plus jeunes en bavent. Le développementphysique d’un garçon à l’adolescence est tel-lement impressionnant : l’enfant y acquiert enquelques années sa stature d’adulte. Mais çane fait rien, au contraire : c’est maintenantqu’on sera solidaire jusqu’au bout, les premiersles larmes dans les yeux, les seconds dans lagénérosité et le souci du plus jeune.

Le retour jusqu’à Bruxelles se fera égale-ment en deux étapes de 75 et 100 km, tous en-semble. Étourdissant de les voir arriver com-me un peloton de tour de France, crasseux etheureux, sentant la fumée de bois et l’amitié.

Rien ne remplacera jamais cette école devie. Merci Baden Powell ! Merci à tous lesjeunes, au staff en particulier, qui rendentchaque année cette expérience possible.

? Épervier (Bernard Pottier, s.j.)

Initiatives & Evénements

17Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 20: Echos 2014 3

S’il est de coutume, depuis le P. André Ro-berti, fondateur des Equipes Saint-Mi-

chel d’affirmer que « cette année, c’était lemeilleur », l’édition 2014 confirme largementcette affirmation. En effet, 428 personnes ontparticipé au 50e pèlerinage des Equipes Saint-Michel dans la cité mariale.

« La tentation est forte de répéter la formuleune fois encore. A croire que l’on ne cesse deprogresser. En nombre, en tous les cas. Moinsde 250 l’année passée, plus de 400 cette année.Cette augmentation est notamment due à denombreux « anciens », dont deux de 1967, àêtre revenus », souligne le père Charles Delhez,s.j. Le P. Général des jésuites Adolfo Nicolás,qui était à Bruxelles pour le rassemblementfranco-belge « Quid agendum ? », a pu saluerles pèlerins lors de leur départ au collège Saint-Michel. Un pèlerinage dont la coordination aété assurée par trois jeunes de 20 ans, Marie,Géraldine et Matthias et l’animation des mo-ments festifs et des temps spirituels, confiée àune équipe de jeunes de 18–20 ans. Six pèresjésuites accompagnaient les pèlerins.

Nées d’un groupe de quelques scouts par-tant en pèlerinage à Lourdes avec leur aumô-nier, le P. André Roberti, pour se mettre auservice des personnes malades, les EquipesSaint-Michel proposent aux jeunes un pèle-rinage annuel, activité à la fois humaine et spi-rituelle, en solidarité avec des personnes ayantun handicap et d’autres adultes. Au cours deleur histoire, les ESM ont aussi croisé le mou-vement Foi et Lumière et hérité de son esprit

de partage intense et joyeux entre des per-sonnes ayant un handicap mental et leursamis. Il s’agit en effet de se laisser interpellerpar les personnes en fragilité, de découvrirleurs dons et leur richesse intérieure.

Depuis 1965, des jeunes en solidarité avecdes personnes ayant un handicap et desadultes, vont donc à Lourdes, cette ville « ma-gique ». Une expérience hors du commun,organisée par des jeunes pour des jeunes (àpartir de 17 ans). Marche de nuit, veillées, ate-liers de créativité, démarches de pèlerins, vieen équipe-hôtel, conférences, célébrations, prière… sont au programme. Se laisser inter-peller les uns par les autres, valides et moinsvalides, découvrir les dons et les richesses in-térieures de chacun, telle est la philosophiede cette aventure humaine et de foi.

Le moins valide n’est pascelui qu’on croit

Cette année encore, plusieurs familles, avecparfois des enfants en bas âge, étaient de lapartie, et parmi celles-ci, certaines tentaientl’expérience pour la première fois. Un jeunepapa, témoigne au retour de son premier pè-lerinage : « C’est en voyant tout le monde ré-uni tous ensemble le samedi matin (ndlr : der-nier jour du pèlerinage), en sentant cette éner-gie positive qui débordait du groupe, et envoyant la richesse de ce beau mélange, que jeme suis rendu compte que ce n’étaient pas les

Vie & Partenariat

50 ans de pèlerinageà Lourdes

18 Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 21: Echos 2014 3

malades les moins-valides. J’ai été frappé deme rendre compte que c’était moi qui étaitmoins valide de cœur et de foi. Et là, j’ai com-pris. » Et d’ajouter : « Sainte Vierge Marie, c’estbeau que tu existes ! Pèlerinage des EquipesSaint-Michel, c’est beau que tu existes. Et chersamis « autrement » valides, que c’est beau quevous existiez ! »

Les jeunes étaient aussi plus nombreux cetteannée à venir pour la première fois ou à reve-nir. De leur avis, tout en étant très festif, ce pè-lerinage a été plus intérieur que d’habitude.Certains n’ont pas hésité à dire qu’ils avaientretrouvé la foi. Même les longues messes leursemblaient courtes ! Des moments de silenceintense, notamment à l’approche de minuit,sur les hauteurs de Bartrès — la bergerie deBernadette — après une marche silencieusede quatre kilomètres, en poussant les voitu-rettes par des chemins de racines et de roches.« C’est alors que j’ai retrouvé la prière », confieun jeune. Beaucoup retiendront aussi ces longs

temps de silence et de prière devant la Grotte,lors de la matinée désert, ou encore en équi-pe-hôtel, lors du dernier soir.

Mais ce qui apparaît d’abord aux yeux desgens qui ont pu nous croiser, c’est la tendresseentre tous les participants, et particulièrementcelle des jeunes à l’égard des personnes moinsvalides qu’ils accompagnaient et dont ils par-tageaient la chambre. Même pour les enfants,ce fut une expérience enrichissante. AinsiEmilie, 4 ans, s’est liée d’amitié avec Benjamin,jeune trisomique qui a fêté ses 27 ans au pè-lerinage. Lors de la célébration du Jubilé, dansla cathédrale de verdure de la Cité Saint-Pierre,« elle a réussi à apprivoiser le différence », ex-plique son papa.

Quelques moments forts

La célébration du 50e pèlerinage à la cathé-drale de verdure de la Cité Saint-Pierre, sur

Vie & Partenariat

19Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 22: Echos 2014 3

les hauteurs de Lourdes, fut un moment fort,en présence de l’évêque de Tarbes et Lourdes,Mgr Nicolas Brouwet. La pyramide humainede cinquante personnes valides et moins va-lides fut le sommet de cette célébration dedeux heures, véritable bouquet de témoi-gnages des jeunes et moins jeunes anciens.« Lourdes a totalement changé ma vie », a puclamer Hortense, 23 ans, une ancienne qui re-venait… La célébration s’est terminée par unéchange de fleurs où chacun pouvait offrir lasienne à quelqu’un d’autre pour lui dire merci.Les fleurs ont été échangées de multiples foiset ont terminé leur ronde au pied de la statuede la Vierge Marie.

Lors du chemin de croix, Bassel, un jeuneinfirme moteur-cérébral, a pu offrir son té-moignage et faire confidence du chemin dou-loureux qu’il a parcouru, des colères intérieuresqu’il a vécues. Il ne contrôle que ses yeux, sespieds (avec lesquels il a écrit son témoignagelu par un autre jeune), et son sourire.

Etonnant aussi que cette matinée de récon-ciliation où chacun fait le point sur sa vie :après une introduction par l’Anim (le groupede jeunes chargé de l’animation), chacun seretire en silence, seul, ou avec une ou deuxpersonnes, ou en rencontrant des « écoutants »ou encore en vivant le sacrement de Récon-ciliation (confession) avec un prêtre. C’est àdes moments comme celui-là que se vérifiede thème d’année donné par Lourdes aux six-millions de pèlerins annuels : « La joie de laconversion ». Tous ont bien compris que laconversion n’était pas un changement de re-ligion, mais un retour vers le « meilleur de soi-même », une « reprise en main de sa liberté ».

On pourrait croire que c’est un autre mondeà Lourdes. En fait, ce sont les pèlerins qui de-viennent autres, qui changent leur regard surle monde. C’est le plus faible qu’ils apprennentà voir en premier lieu et c’est lui qu’ils privi-

légient. Chacun est bien conscient que c’est cequ’il leur reste à vivre lors du retour au quo-tidien. Tel est le défi.

Une adaptation réussie

Les anciens ont pu constater que le pèleri-nage 2014 se situait dans la parfaite continuitéavec les 49 précédentes éditions « Le pélé n’apas changé, mais il a évolué », a dit l’un d’eux.« Le trésor est intact, nous pouvons regarderle P. Roberti, notre fondateur, droit dans lesyeux », a commenté le P. Delhez. En 50 ans, eneffet, le monde et, particulièrement, la jeunesseont bien changé. Le pèlerinage a su s’adapter.

L’« adieu à la grotte » — premier jour de so-leil et dernier jour à Lourdes — fut un feu d’ar-tifice de remerciements. Les personnes han-dicapées ont fait entendre leur voix (qui n’estparfois compréhensible que par les personnesqui les côtoient avec amour). Désormais, pources participants ; « formidable » ne fera pluspenser d’abord à Stromae, mais à Lourdes 2014.

? Charles Delhez, s.j.et Jean-Jacques Durié

Vie & Partenariat

20 Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 23: Echos 2014 3

Jijé, alias Joseph Gillain, auteur de la bande dessinée Don Bosco, est né le 13 janvier

1914, il y a cent ans. C’est le dessinateur incon-tournable de l’histoire de la bande dessinée.Sans lui, la BD européenne ne serait pas de-venue ce qu’elle est.

Par son inventivité foisonnante, il a ouvertde nouvelles voies à ce « genre littéraire » sou-vent accusé, à son époque, de crétiniser la jeu-nesse. Pas seulement en formant une série dejeunes dessinateurs, et en les imprégnant desa forte et généreuse personnalité — ces au-teurs devenus fameux le reconnaissent —,mais encore en fournissant des pistes à d’autresqui ne se réclament pas de lui.

Il est né à Gedinne, petit village d’Ardennebelge, non loin de Givet, dans une famillenombreuse et chrétienne, qui donnera deuxprêtres et deux religieuses. Le papa, EugèneGillain, est profondément inculturé dans sonterroir. Il fonde les Cahiers Wallons, qui pu-blient des textes dans cette langue savoureuse.Comme les gens de son pays, Jijé était un hom-me chaleureux, truculent, ayant le goût de lafarce, les pieds dans le concret et la tête pleinede rêves. Il disait ce qu’il pensait, il était vrai.

Il entre à l’école d’arts de l’abbaye de Ma-redsous, pour y suivre trois années d’étudesartistiques. A 17 ans, le peintre Léo Van denHouten, lui apprend à dessiner sans regarderle papier, méthode qu’il apprendra à son tourà tous les auteurs de BD qui feront leur for-mation avec lui.

Auteur « caméléon »

Il fait ses premiers essais en bande dessinéedans des journaux confessionnels : Jojo,pour La Semaine du Croisé (1935–1939) ; Blon-din & Cirage, pour la revue Petits Belges éditéepar les Prémontrés d’Averbode (1939–1942)et diffusée parmi les enfants de chœur. En1939, il entre aux éditions Dupuis, de Marci-nelle. Il crée pour Spirou, magazine né en 1938,Trinet et Trinette dans l’Himalaya (1939–1941).Auteur « caméléon », il termine des sériescomme Superman ou RedRyder. Il reprendles aventures de Spirou et Spip lorsque RobertVelter est indisponible. Sur les conseils de JeanDoisy, rédacteur en chef du magazine, il créele personnage loufoque de Fantasio, contre-pied comique à un Spirou trop exemplaire.

Avec Valhardi, le détective Jijé faisait sespremiers pas dans le style réaliste. Jean Val-hardi est un de ces héros beaux et cascadeurs,qui ne connaissent pas la peur, imprégné del’esprit scout. Il est accompagné d’un jeunegarçon entreprenant et débrouillard, Jacquot,dans lequel le jeune lecteur peut davantage sereconnaître. Ce tandem préfigure Guy Le-franc, reporter, flanqué de Jeanjean, dans desaventures créées par Jacques Martin en 1952.

Jijé, auteur de BD,a 100 ans

Vie & Partenariat

21Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 24: Echos 2014 3

Sa première biographie :Don Bosco

En 1941, à la demande de Jean Dupuis quiavait beaucoup d’admiration pour le « saintdes jeunes » — Dupuis avait une ligne édito-riale qui se voulait éducative de la jeunesse —,Jijé travaille à sa première grande biographie,

Don Bosco, ami des jeunes. Un album sépiaau format à l’italienne paraîtra en 1942. Peusatisfait de son œuvre, Jijé redessinera l’albumde bout en bout après avoir visité les lieux(1949). La comparaison des deux versions per-met de voir les énormes progrès dans l’appro-priation du métier. Il campe un saint viril,actif, joyeux qui plait à un large lectorat.

« Il campe un saint viril, actif, joyeux quiplait à un large lectorat. »

Après Don Bosco, qui est son œuvre ma-jeure, il poursuivra cette veine avec le monu-mental Christophe Colomb (1942–1945), Ba-

den Powell (1950), Blanc Casque (1953),Charles de Foucauld (1959), Bernadette Sou-birous (1979). L’histoire de Blanc Casque ins-pirée d’une histoire vraie écrite par l’abbé JulesPirot est passée injustement inaperçue : à cetteépoque, le goût était à un Far West manichéenqui opposait les affreux bandits et les hérosconquérants.

Déjà pendant la guerre, Jijé fait la formationartistique de Willy Maltaite, le futur Will deTif et Tondu. A la libération, il devient leconseiller des Dupuis et le catalyseur d’uneéquipe de jeunes dessinateurs talentueux quiformeront ce qu’on a appelé l’école de Marci-nelle par opposition à l’école de Bruxelles, lesauteurs de chez Tintin (lancé en 1946) : AndréFranquin, Morris, Eddy Paape, Victor Hubi-non ; et plus tard Jean Giraud, Derib et Cosey,Hermann, Mouminoux, Roba et Culliford,qui nous ont enchantés avec de vrais bijouxde BD. Beaucoup étaient bourrés de talent,certes, mais, de leur aveu, ils ne seraient jamaisdevenus ce qu’ils sont sans lui.

Un goût pour l’Ouest

Jijé ne vit pas seulement l’esprit d’aventuredans les histoires qu’il invente : il entre lui-même dans une aventure rocambolesque lors-qu’en 1948, il décide de quitter l’Europe pours’installer aux Etats-Unis. Un épisode my-thique, qui deviendra fiction dans Gringos lo-cos publié en 2012 par Yann et Schwartz. Avecsa famille, et accompagné de Franquin et Mor-ris, il sillonnera le pays d’Est en Ouest, dansune vieille Ford Hudson ; puis, voyant son visaexpirer, il se réfugie pour quelques mois auMexique. Il ramènera dans ses bagages de for-midables paysages et un goût pour ce peuplechaleureux. Son album le plus tendre dans lasérie Blondin et Cirage se passe au Mexique

Vie & Partenariat

22 Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 25: Echos 2014 3

avec un de ses personnages plus sympa-thiques, Conchita (1952).

En 1954, il entame, sa série la plus réussieet la plus symptomatique de son ouvertured’esprit, Jerry Spring, un western qui anticipele mouvement de réhabilitation des Indienset des Mexicains dont il prend la défense et lafin des cow-boys sûrs d’eux-mêmes, in-faillibles. Il s’affranchit des codes rigides deswesterns à la John Wayne, lequel fait d’ailleursplace à l’ambigu Clint Eastwood, voire au fan-taisiste Personne de Sergio Leone. Accompa-gné de son fidèle comparse mexicain Pancho,Jerry combat les préjugés racistes, montre quela générosité et l’ouverture du cœur paient da-vantage que la répression et la vengeance. Unede ses aventures l’amène à défendre les noirset à combattre le Ku Klux Klan à une époque(1966) où l’Europe vient d’entendre le« Dream » de Martin Luther King (1963). JerrySpring a directement inspiré les personnagesde Blueberry né sous le crayon de Gir (Giraud)dans Pilote, et celui de Buddy Longway, hérosde Derib, qui hérite de la passion de Jijé pourla culture indienne. Jijé y est au sommet deson art, maître du mouvement, dans des pagesdynamiques, flamboyantes.

Auteur doué, Jijé ne s’est jamais pris la tête.A travers toutes ses histoires et ses dessins, ilavait envie tout simplement de faire du bien, leplus important était de donner du bonheur auxjeunes lecteurs. Il a été remarquablement se-condé, j’aime le dire, par son épouse Annie, quia cru en lui et qui a fait preuve de grande pa-tience et tolérance pour accueillir chez elle cettebande de fous qui révolutionnait le 9e art.

? Jean-François Meurs, s.d.b.

LUMEN VITAEMi-septembre, les rentrées de l’Ecole nationale etde l’Institut international se sont bien déroulées.Les deux conseils se sont entendus pour « bapti-ser » les salles nouvellement aménagées au pre-mier étage du 186. La salle du conseil se nommeraSalle G. Delcuve ; l’auditoire de 36 places se nom-mera Salle A. Knockaert ; la salle de séminaire de15 places se nommera Salle L. Partos et la Salle deséminaire de 20 places se nommera Salle P. Ran-wez. Luc & Bernadette Aerens ont animé une for-mation de théâtre et de catéchèse de chemine-ment pour les responsables du canton de Vaud. Le14 septembre, ils ont animé une catéchèse théâ-trale intergénérationnelle à la paroisse du Blocry,à Louvain-la-Neuve. Le 30 septembre, à Chevilly,près de Paris, Luc a donné la conférence d’ouver-ture à la session nationale des aumôneries de col-lèges et lycées en France. Le thème : « Pédagogiede la joie ».

UN BELGE NOMMÉ À LA COMMISSION THÉOLOGIQUE

INTERNATIONALELe pape François a nommé ou renouvelé pour unquinquennat les membres de la Commissionthéologique internationale. Parmi eux, un Belge :le père jésuite Bernard Pottier, président de l’IET.Jésuite et docteur en théologie, le père BernardPottier s.j. est professeur de philosophie et dethéologie dogmatique et fondamentale à la Fa-culté de la Compagnie de Jésus à Bruxelles, l’IET.Il est l’auteur de nombreux ouvrages. Il figuredonc dans la liste des membres de la Commissionthéologique internationale, publiée ce jour parles services du Saint-Siège. […] Pour rappel, lacommission théologique internationale est l’unedes six commissions pontificales. Son travailconsiste à aider le Saint-Siège et principalementla Congrégation pour la doctrine de la foi dansl’examen de questions théologiques jugées degrande importance. Ses recommandations n’ontqu’une valeur indicative, ses conclusions n’ayantvocation qu’à éclairer et conseiller dans les déci-sions au niveau doctrinal. […] (Cathobel 23-09-2014).

Vie & Partenariat

Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 • 23

Page 26: Echos 2014 3

Juin 2014. Un impressionnant camion de déménagement pénètre lentement dans

la rue Blondeau à Namur : ce sont les éditionsLumen Vitae qui arrivent avec armes et ba-gages, mais surtout livres et mobilier. Ellesprécèdent de peu les éditions Lessius, qui vontelles aussi prendre le chemin de Bruxelles àNamur.

Cette fois, nous y sommes : tout le person-nel des éditions Lessius, Lumen Vitae et Fi-délité travaille désormais à Namur, sous l’en-seigne administrative « Editions jésuites »,mais chacun continuant à publier sous sapropre marque.

Malgré ce déménagement, chacune desmaisons a poursuivi ses parutions à un rythmerégulier, en veillant à apporter à chaque projetson savoir-faire et sescompétences.

Chez Lumen Vitae pa-raît Paix aux hommes.Propositions pour une ca-téchèse en com munauté.Cet ouvrage permet d’ap-profondir la thématiquede la paix à partir de laBible et d’une réflexion ac-tuelle. Notons aussi la sor-tie de la Spécificité de la ca-téchèse et sa complémen-tarité en Eglise, d’AlbertineIlunga Nkulu, qui s’inter-

roge sur la spécificité del’action catéchétique enrapport avec les autresfonctions ecclésiales quiinterviennent dans le pro-cessus d’évangélisation,notamment la célébrationliturgique et le service dela charité ou diakonia.Bien en phase avec l’actualité, le dernier nu-méro de la revue Lumen Vitae s’intitule PapeFrançois : « L’Église est un mot féminin ».

Au début de l’été pa-raissait chez Lessius unouvrage d’Antonio Spada-ro intitulé Cyberthéologie.Si internet modifie nosmodes de vie et de penser,reste-t-il sans impact surla manière de vivre et depenser le christianisme ? L’auteur identifie lesnouveaux défis lancés par internet et inviteles chrétiens à poursuivre leur réflexion surcette réalité qui affecteleur foi. L’ouvrage de Da-vid Meyer, Tareq Oubrouet Michel Remaud, la Vo-cation de la Terre sainte,vient bien à son heure carles auteurs y développentla relation à la terre et larelation au pouvoir : deux

Vie & Partenariat

Les Editionsjésuites à Namur

24 Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 27: Echos 2014 3

questions de toujours,mais aujourd’hui liées àl’incontournable réalitépolitique de l’État d’Israël.Dans son très bel ouvrageintitulé le Soin du monde.Accompagner la vie desautres, Claire-Anne Bau-din met en lumière notreengagement dans le soin du monde, des autreset de nous-même.

Pour sa part, Fidélité apublié 80 fioretti du papeFrançois, de Roberto Ca-rello, quatre-vingt courteshistoires mettant en scènele pape François, pour ra-conter la sympathie, lecourage, la cohérence, laforce, la foi de celui qui aété choisi en 2013 pour guider l’Église catho-

lique. La Bible de Mared-sous est également venueenrichir son catalogue. Delecture aisée, avec des ca-ractères très lisibles, cetteédition reprend les notespastorales de la Bible sousforme de petites introduc-tions aux différents passages bibliques. Enfin,dans son ouvrage Pour une Église au visaged’Evangile, Monique Hébrard propose douzepistes pour un renouvel-lement en profondeur del’Église. Parmi celles-ci, ledialogue avec le monde,le rapport à la Vérité, laplace des femmes, la pri-mauté de la conscience etla nécessité de la miséri-corde.

? Jean Hanotte

Vie & Partenariat

25Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

www.editionsjesuites.com

Page 28: Echos 2014 3

« Dans la famille ignatienne, je demande le RDI. » Le Réseau de diacres de spi-

ritualité ignatienne (RDI), une poignée defrères et sœurs en diaconat qui s’est structuréedepuis peu.

Ce terme de réseau répond à la nouvellemanière qu’ont les humains de se parler dansl’espace. Ni mouvement, ni communauté, nicongrégation, ni association, mais une miseen relation : se connaître, se reconnaître etcheminer. Oui, faire un bout de route en-semble, dispersés aux quatre coins de l’Hexa-gone et déjà liés — du moins les hommes —à un évêque ou à un provincial.

Réseau de diacres…Depuis Vatican II, cette espèce de chrétien

a désormais une mission spécifique. Ceux-ciont besoin de relire, de façon propre, leur ma-nière d’exercer leur service dans l’Église etdans le monde. Ce n’est pas un « réseau desdiacres de spiritualité ignatienne », commes’il n’y avait de salut diaconal, pour des igna-tiens, que dans le RDI : nous n’avons pas cetteprétention. Seulement, nous nous reconnais-sons héritiers du charisme ignatien et nousvoulons prendre les moyens d’en vivre plei-nement, dans le respect de la mission propredes autres baptisés. La plupart, nous sommesmariés. Nos épouses peuvent se reconnaîtrede ce même charisme. Elles ont donc touteleur place dans ce réseau, si elles le désirent.Il y a là un enjeu, pour l’Église et pour la so-ciété : expérimenter comment vivre, en couple,

cette différence et cette richesse du laïcat etdu ministère ordonné.

… de spiritualité ignatienneD’autres se reconnaissent dans d’autres spi-

ritualités. Notre route a croisé, un jour, celled’Ignace de Loyola. Cette grâce a marqué notremanière d’être chrétien. Devons- nous, pourêtre diacre ou épouse de diacre, tirer un traitsur ce qui nous a ainsi conduits à la louange etau service ? Au contraire, nous expérimentonsqu’en approfondissant ce sillon nous enrichis-sons notre manière d’être serviteurs et servantes.

RDI - Réseau de diacres despiritualité ignatienne àChaillé - 27 juillet 2011

Quelques jalonsL’aventure a commencé autour d’une table

familiale, à Rennes, en juillet 2004. Par deschemins fort différents, Pierre et Paul souhai-taient vivement rencontrer des frères diacrespuisant à la même source spirituelle. Ce lieun’existait pas. Il fallait se mettre en route, avecl’accord de Brigitte, épouse de Paul. Un appelfut lancé dans la revue Diaconat aujourd’hui.Et, lors de la première rencontre de la familleignatienne, à Lourdes en juillet 2006, il y eutun premier échange de coordonnées.

Le RDI allait naître. Première rencontre« nationale », à Paris, en mai 2007 : sept diacreset une épouse ! Un an plus tard, en mai 2008,

La Compagnie en Europe et dans le monde

Diacresde spiritualité ignatienne

26 Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 29: Echos 2014 3

seconde rencontre : neuf diacres et deuxépouses, autour de Paul Legavre, s.j., pourparler du « service dans la spiritualité igna-tienne ». Il fut décidé d’élaborer des statuts.Puis, encouragé par François-Xavier Dumor-tier, alors provincial des jésuites de France, leRDI se constitua, en mars 2009, avec un ap-port de Jean-Paul Lamy sur « l’obéissance » :adoption des statuts, élection d’un bureau,choix de vivre une retraite de fondation.

Mars 2010, rencontre autour du « soutienspirituel mutuel » et des propositions d’Étien-ne Grieu, s.j. pour une « Église diaconale ».En juillet, retraite à Loyola, animée par Fran-çois-Xavier Dumortier : adoption de la « dé-

libération de Loyola » (voir encadré) et créa-tion de deux sous-groupes.

Mars 2011. Rencontre sur le thème : « Aimerl’Église… aujourd’hui », avec Paul Valadier,s.j. ; et, en juillet, retraite du RDI, avec DanielRégent, s.j., à Chaillé-les-Marais (Vendée).Décision d’une prière commune, chaque di-manche.

Nos perspectives

Participer à l’animation d’une retraite pourdiacres et épouses à Penboc’h, en mars 2012,en reprenant une initiative lancée, en 2001,par Yves Baratte, s.j. Prendre Diaconia 2013

en dossier central de notre ren-contre d’avril 2012. Faire retraitedans le Sud-Est, en juillet, à Noi-rétable, dans la Loire, avec OdileRibadeau-Dumas. Enfin, vivrel’aventure de notre famille igna-tienne.

? Paul Bosse-PlatièreSecrétaire national du RDI

Tél. : 02 99 38 36 [email protected]

La Compagnie en Europe et dans le monde

27Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Extraits de la « Délibération de Loyola » (juillet 2010)1. Le RDI rassemble, en un groupe aujourd’hui national, des diacres permanents qui désirentse référer à la spiritualité ignatienne, pour mieux vivre le ministère qui leur a été confié dansleur propre diocèse ou institut. Conscient de l’importance de la fraternité diaconale diocé-saine, chacun des membres y participe dans son propre diocèse en y apportant ce que la spi-ritualité ignatienne lui donne d’être et de vivre.2. Les diacres mariés souhaitent que leurs épouses puissent être de plein droit et pleinementmembres de ce groupe, dont la visée et la démarche sont liées au service diaconal auquel ilsont été appelés et auquel leurs épouses ont consenti. Chacune des épouses reste néanmoinslibre de s’associer ou non à ce groupe, en fonction de son discernement propre.

31 juillet 2010 à Loyola, RDI Réseau de diacres de spiritualité ignatienne

Page 30: Echos 2014 3

28

LA PAIRELLE

Centre spirituel ignatien 25, rue Marcel Lecomte

5100 Wépion081 46 81 45 & 081 46 81 11

[email protected]

Parcours de l’Ecole de prière contempla-�

tive. S’initier à la prière contemplative tellequ’elle est proposée par saint Ignace dans lesExercices spirituels : mettre en jeu tous nossens (voir, entendre, toucher, goûter, sentir)pour entrer en relation avec Dieu. Les samedis8 et 22 novembre, 6 décembre de 13 h 45 à16 h 30 avec le P. Daniel de Crombrugghe, s.j.,Cécile Gillet et Chantal Héroufosse

Week-end en famille « Jonas ». Les week-�

ends Jonas allient démarches individuelle etde couple. Prendre le temps, seul puis à deux,de se mettre sous le regard de Dieu pour por-ter ensemble notre projet et notre réalité. Etainsi entrer plus profondément dans la grâceunique que le Seigneur donne à chaque coupleet famille. Les enfants font un cheminementproche de celui des parents du V. 14 au D. 16novembre avec le P. Daniel de Crombrugghe,s.j., Ann Gilles et Sr Cécilia Rouard ssmn

Je cultive mon jardin intérieur. À travers le�

travail au jardin, percevoir les points com-

muns entre le jardinage et la vie intérieure.Découvrir notre intériorité, la défricher, l’amé-nager, la cultiver, l’embellir du S. 15 au D. 16novembre avec Didier Tierens, ingénieur horti-cole, animateur à La Pairelle

« Aimer, c’est choisir ». Week-end de prépa-�

ration au mariage avec du 21 au 23 novembreavec le P. Charles Delhez, s.j.

L’église du Pape François : que pouvons-�

nous recevoir de l’église Latino-américaine ?Le pape François est un fils de l’Église post-conciliaire en Amérique latine. Nous partage-rons autour des options de cette Église, cher-chant à découvrir la pertinence de cetteexpérience pour nous en Europe du V. 21 au D.23 novembre avec Luis Martinez, théologienlaïc, marié et père de trois enfants. Coordina-teur diocésain de la pastorale biblique àLuxembourg, Professeur à l’Institut Internatio-nal Lumen Vitae. Auteur de « La conversiondes églises latino-américaines » (2011)

« Dans le tourbillon de la vie » - Autour des�

10-20 ans de vie en couple. Prendre du tempspour relire notre vie de couple, rendre grâce,vivre le pardon et se re-poser du S. 22 au D. 23novembre avec Bernadette et Baudouin vanDerton, P. Eric Vollen, s.j.

Figures bibliques, itinéraires de croyants.�

Rencontrer quelques figures marquantes del’écriture Sainte. Diversité des personnalités etsingularité de chaque vocation ! Les samedisde 9 h 30 à 11 h 30. 22 novembre : Jérémie, leprophète de la nouvelle alliance - 20 dé-cembre : David, le roi choisi par Dieu avec le P.Guy Vanhoomissen, s.j., Professeur de théolo-gie biblique à l’Institut International LumenVitae

Découvrir la dynamique des Exercices spiri-�

tuels. Pour toute personne ayant fait les Exer-cices complets, soit les 30 jours, soit le par-cours dans la vie quotidienne. Formationinteractive à partir du texte des Exercices, decommentaires et de la relecture de son expé-rience personnelle afin d’acquérir unemeilleure compréhension de la dynamique etde la fécondité des Exercices spirituels desaint Ignace dans sa vie personnelle. 1 er we :

ota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene

Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 31: Echos 2014 3

Vue d’ensemble et Fondement d u S. 22 au D.23 novembre avec le P. Jean-Marie Glorieux,s.j., Sr Alice Tholence, r.s.a. et P. Etienne Van-deputte, s.j. Il est demandé de participer àl’ensemble des week-ends.

Formation à l’accompagnement spirituel.�

Tout au long de l’histoire de l’Église, desfemmes et des hommes ont assumé le serviceecclésial de l’accompagnement spirituel. Laspiritualité et la pédagogie ignatiennes ont en-richi cette tradition. La formation permettraun approfondissement spirituel et théolo-gique. Elle s’adresse aux personnes qui ontreçu ou vont recevoir une mission d’accompa-gnement spirituel. Pré-requis : avoir fait lesExercices spirituels ; être accompagné- e ; êtreenvoyé-e par un responsable ecclésial ou unecommunauté. 1er we : du V. 5 au D. 7 dé-cembre avec le P. Etienne Vandeputte, s.j., Sr Alice Tholence, r.s.a., avec la participation dedivers experts

Les racines de la violence dans le cœur hu-�

main. Toute manière nouvelle de lire la Bibleenrichit sa compréhension. Ainsi de la psycho-logie qui, comme la baguette du sourcier, meten lumière une profondeur et une cohérenceinsoupçonnées de l’Ecriture. S’en trouventéclairées tant les racines de la violence ducœur humain que la manière dont Dieu désirel’en libérer du V. 5 au D. 7 décembre avec le P.Pierre Depelchin, s.j.

Initiation à la spiritualité ignatienne. Écou-�

ter la Parole à la suite du Christ. Retraite engroupe avec enseignements et accompagne-ment personnel du 8 au 8 décembre avec Mi-chel Danckaert, P. Christophe Renders, s.j., SrAlice Tholence, r.s.a., P. Etienne Vandeputte,s.j. et Bernadette van Derton

« Saint » Pierre Favre : un modèle pour�

notre Pape François. Berger de Savoie, premiercompagnon d’Ignace, premier prêtre jésuite,mort à 40 ans, épuisé d’avoir sillonné l’Europedéchirée par la Réforme, « ami des hommes,ami de tous ». Le Pape l’a déclaré saint le jourde son propre anniversaire : pourquoi ? Samedi6 décembre de 9 h 30 à 17 h 00. Journée de LaPairelle avec le P. Pierre Ferrière, s.j., auteur de

« Prier 15 jours avec Pierre Favre » (NouvelleCité)

Formation au discernement spirituel. Toute�

personne, dans sa prière ou dans sa vie quoti-dienne, est habitée par des mouvements inté-rieurs divers : joie, tristesse, paix, agitation,doute… Trois week-ends pour apprendre à re-connaître ces mouvements, à discerner à tra-vers eux l’action de Dieu. 1er we : Le discerne-ment spirituel du V. 12 au D. 14 décembre avecle P. René Lafontaine, s.j., Sr A lice Tholence,r.s.a. et P. Etienne Vandeputte, s.j.

Synode sur la famille : questions d’hier et�

d’aujourd’hui. Pour préparer le synode, le papea adressé un questionnaire au peuple de Dieu.Nous reprendrons certaines questions à la lu-mière de la Parole de Dieu et de la traditionde l’église, chacun-e apportant ses propresquestions et réponses du V. 12 au D. 14 dé-cembre avec le P. Philippe Bacq, s.j., Professeurde théologie biblique à l’Institut InternationalLumen Vitae, et Nicole Velge, mère et grand-mère

Blocus. S’encourager à étudier dans un lieu�

propice à l’étude aide lorsque les examens ap-prochent ! Les temps de blocus ont pour butde préserver un bon rythme de travail, ponc-tué d’un petit temps d’intériorité vécu tousensemble chaque jour entre le V. 19 et le Me.31 décembre avec Sr Fiona Maguire, r.s.a. etune équipe de La Pairelle

29

Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben

Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 32: Echos 2014 3

30

COMMUNAUTÉ DU CHEMIN NEUF

Carmel de Mehagne27, chemin du Carmel

4053 Embourg04 365 10 81

[email protected]

3, avenue Arthur Dezangré1950 Kraainem0472 435 425

[email protected]

GROUPES DE PRIERE

LG + BXL : tous les mardis à 20 h 30 pour�

tous. Une heure de prière et de louange, àl’écoute de la Parole et de l’Esprit Saint, afind’accueillir Dieu dans notre quotidien.

LG : Mardi de désert « Ta Parole est la lu-�

mière de mes pas, la lampe de ma route » Ps118, 105, mardis 7 octobre, 4 novembre et 2 dé-cembre 2014 de 9 h 30 à 15 h 00. Journée deressourcement à l’écoute de la Parole de Dieuet de l’Esprit Saint. Prendre le temps de s’arrê-ter et se laisser rejoindre par Dieu dans le si-lence. Enseignement, prière silencieuse, eu-charistie, repas simplifié, écoute spirituelle.

LG + BXL + Louvain-la-Neuve (Chapelle des�

Bruyères, 14, rue René Magritte) + Namur(0497 800 788) + Berchem en NL (Klooster

Heilig Hart, De Merodelei 12, 03 230 81 70),« Soirée Net for God », mardis 21 octobre, 25novembre et 16 décembre 2014 (à 20 h 30, LLNà 20 h 15).

Auderghem (23 avenue Charles Schaller,�

0472 674 364) « Matinée Net for God », ven-dredis 17 octobre, 21 novembre et 12 dé-cembre 2014 à 10 h 00. Rencontre, prière etformation à partir d’un film vidéo, diffusé dans70 pays. Le thème du film nous aide à recon-naître l’œuvre de l’Esprit Saint dans le monde,œuvre de paix et d’unité.

LG : Week-end CANA pour couples « Gran-�

dir en couple. S’écouter l’un l’autre, accueillirce que nous sommes, s’approcher du Christ etdécouvrir ce qui nous fait avancer. », du sa-medi 22 au dimanche 23 novembre 2014 :Week-end pour les couples avec accueil desenfants de 0 à 12 ans. Alternance d’enseigne-ments, de moments en couple, dans un climatd’écoute, de confiance et de prière. Un week-end pour faire grandir l’amour.

LG : Formation Emmaüs : Un cycle de forma-�

tion sur 7 week-ends et une semaine par an.Une occasion d’approfondir sa formationchrétienne et biblique pour être témoin del’Evangile aujourd’hui. Les enfants sont pris encharge.

ota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene

Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 33: Echos 2014 3

31

Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben

Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 34: Echos 2014 3

32

IMPUISSANCE

Qui n’a pas vécu un sentiment d’impuissance ? Devant leslourdeurs des institutions, devant une classe ou un auditoire,qui n’a pas eu l’impression de ne pas pouvoir se faire entendrelà où il a mis pourtant tout son cœur ?

J’ai vécu cela cet été, et vous en avez été témoins… l’impuis-sance des chrétiens du Moyen-Orient, dont on parle toujoursplus en raison du développement de l’Etat islamique… Mes amischrétiens orientaux de Bruxelles se sont mobilisés en quelquesjours en apprenant que des dizaines de milliers de chrétiensétaient chassés des villes chrétiennes d’Irak où ils vivaient depuisla fondation du christianisme.

« Il faut aider, disaient-ils, rassembler des vivres non péris-sables, des vêtements, des médicaments. Contacter les autoritéslà-bas et ici. » En quelques jours, les évêques belges disent leursolidarité avec la prière et la collecte du 15 août. Les responsablesjuifs, catholiques et musulmans de Belgique disent leur solidaritéet leur refus d’une quelconque violence « au nom de la foi ». Leministère de la Défense est contacté pour que nous disposionsd’un avion C-130 qui apporterait l’aide humanitaire. Caritas etAide à l’Eglise en détresse se mobilisent.

Et fin août, j’ai pu partir avec la délégation à Erbil. Avec leC-130… pour y déposer treize tonnes ! Avion militaire pour unemission humanitaire en portant casque et gilet pare-éclats. Am-biguïté. Peurs. Treize tonnes pour des milliers de personnes…bien peu de choses pour des milliers de gens. Trois heures à l’aé-roport d’Erbil pour une « rencontre » avec les responsables deCaritas Irak. Minime.

Mais sentir le soleil brulant de plus de 50 °C en pensant à nosfrères et sœurs d’Irak… cela fait penser aux Exercices spirituelsde saint Ignace… « Prier avec ses sens »… et ressentir…

Tommy Scholtes, s.j.

Le billet d’humeur

TOMMY SCHOLTES, S.J.

Echos • nos 3-4 • juillet – décembre 2014 •

Page 35: Echos 2014 3

Editeur responsable PIERRE HUPEZ, S.J.Rue Fauchille, 6 – 1150 BruxellesCompte Missions-Œuvres des Jésuites 210-0905176-24BIC : GEBABEBB – IBAN : BE81 2100 9051 7624avec la mention : « Soutien aux Échos »

Rédacteur en chef TOMMY SCHOLTES, S.J. Secrétaire de rédaction ROLAND FRANCART, S.J.

Service Communication BMLBd Saint-Michel, 24 – 1040 Bruxellestél. : 0478 26 97 28 – [email protected]

Comité de rédaction JEAN BURTON, S.J., ROLAND FRANCART, S.J.,ROBERT MYLE, S.J., DANIEL DE CROMBRUGGHE, S.J.

Maquette et mise en page JEAN-MARIE SCHWARTZ Impression BIETLOT, 6060 Gilly Routage DIPROMÉDIA, 5000 Namur Site internet www.jesuites.be

Les derniers numéros des Echos sont consultables sur le site www.jesuites.be.Ceux qui souhaitent déposer des informations (sous forme d’article, nouvelle, récit, etc.) dans les Echos ou sur le site peuvent le fairevia [email protected].

© BML, MMXIV

s •

Echos BML 2014-03 - couv 05-11-14 12h32 Page3

Page 36: Echos 2014 3

• P40

2014

• Trim

estriel •

Nos

3-4

• ju

illet

– d

écem

bre

2014

• B

urea

u de

dép

ôt: N

amur

1 •

Ed. r

esp.

: Pierre

Hupe

z, s.j

., Ru

e Fa

uchi

lle, 6

, 115

0 Br

uxelles•

Lessius lumen vitaefidélité

Belgique : 7, rue Blondeau • 5000 Namur • tél. : +32 81 22 15 51 • fax : +32 81 22 08 97France : 14, rue d’Assas • 75006 Paris • tél. : +33 1 44 39 48 38 [email protected] • www.editionsjesuites.com • IBAN BE97 0688 9989 0649 • BIC GKCCBEBB • TVA BE 0547.869.757

www.editionsjesuites.com

Dominique JacqueminVers une éthique pour la famille. Aimer, être aimé, se laisser aimer

Dominique Jacquemin approche à bras-le-corps les situations con -crètes des familles d’aujourd’hui : familles classique, recomposée,éclatée, monoparentale, homoparentale. Il dessine une éthique del’amour sans en ignorer les blessures par l’accompagnement spirituelet psychologique et au travers des enseignements de l’Église.• 14,5 × 20,5 cm • 240 p. • ISBN 978-2-87299-256-0 • 22,00 €

Mgr Johan BonnyÉglise et famille. Ce qui pourrait changer

Divorcés remariés, couples non mariés, familles recomposées, homo-sexualité : beaucoup de catholiques connaissent ces situations.Nombre d’entre eux souffrent aussi de se sentir culpabilisés et margi-nalisés par leur Église. Peut-on rester sourd à une telle détresse ? Leurrépondre est l’urgence exprimée par Mgr Johan Bonny dans ce livreaidé des réflexions du père Philippe Bacq sur l’évolution de la familleet de la relation homme–femme dans la société occidentale et la tra-dition de l’Église.

• 13 × 20 cm • 176 p. • ISBN 978-2-87356-646-3 • 14,90 €

CollectifPape François : « L’Église est un mot féminin »

Quel avenir pur la revendication d’une pleine égalité des sexes dansl’Eglise du papae François ? Rôle des femmes « à compétenceségales », comment vivre des vise spirituelle de femmes libres ? respon-sabilité des femmes en Belgique, au Congo… Des articles à la pointede la réflexion en matières catéchétiques et pastorales sur cette ques-tion d’actualité dans l’Église.• 16 × 24 cm • 120 pages • ISBN 978-2-87324-503-0 • 15,00 €

Echos BML 2014-03 - couv 05-11-14 12h32 Page4