données de surveillance pour la décision vaccinale
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Données de surveillance pour la décision vaccinale. Daniel Lévy-Bruhl Département des maladies infectieuses Institut de Veille Sanitaire CIFV - 15/04/2013. Modalités de suivi d’un programme vaccinal. Les 4 questions auxquelles il convient de répondre : - PowerPoint PPT PresentationTRANSCRIPT
Données de surveillance pour la décision vaccinale
Daniel Lévy-Bruhl
Département des maladies infectieuses
Institut de Veille Sanitaire
CIFV - 15/04/2013
Modalités de suivi d’un programme vaccinal
Les 4 questions auxquelles il convient de répondre :
• le programme est-il correctement appliqué (mesure de la couverture vaccinale) ?
• le vaccin utilisé protège-t-il les sujets vaccinés (mesure de l’efficacité vaccinale) ?
• le vaccin est-il bien toléré (suivi des effets secondaires) ?
• la vaccination a t-elle l’effet attendu en termes de réduction de l’incidence ou de la mortalité de la maladie (surveillance épidémiologique) ou de la réceptivité de la population à la maladie (études séro-épidémiologiques) ?
Mesure de l’impact épidémiologique
• Au moins un système de surveillance pour toute maladie faisant l’objet d’un programme de vaccination
• Basés sur des outils très variés : – Déclaration obligatoire (DO)
– Centres Nationaux de Référence (CNR)
– Réseaux de laboratoires de microbiologie volontaires
– Réseau de médecins généralistes ou spécialistes volontaires
• Choix fonction de – l’histoire
– des caractéristiques de la maladie (fréquence, gravité, ic…)
– du niveau de contrôle atteint / souhaité
Maladie ou agent
Déclaration obligatoire
Réseau de médecins sentinelles
Réseau de laboratoires sentinelles
Réseau d’hôpitaux sentinelles
Centre National de Référence
Surv.Hebdo Armées
Couverture vaccinale
Coqueluche
Diphtérie
Haemophilus
Pneumocoque
Hépatite B
Oreillons
Poliomyélite
Rougeole
Rubéole pdt grossesse
Tétanos
Tuberculose
+ Données de mortalité pour toutes
Modalités de surveillance en France des maladies évitables par la vaccination
Enquêtes séro-épidémiologiques
• Permettent d’estimer la proportion de sujets réceptifs
• Difficulté d’estimer la proportion de sujets ayant échappé à la maladie et à la vaccination
• Permettent d’identifier les populations à risque…
• …et d’orienter les décisions concernant les rappels ou les stratégies de rattrapage
• Limites: performance des tests, détermination du seuil de protection, contribution de l’immunité cellulaire
• Indispensable dans un contexte d’élimination
Evolution de la couverture vaccinale diphtérie-tétanos-poliomyélite,
France, 1985-2001
0
20
40
60
80
100CV (%)
CV 3 doses CV 3 doses + Rappel
CV 3 doses 96 95 97 97 97 98 97 98 98 98
CV 3 doses +Rappel
73 79 80 81 84 85 84 86 87 88 89 90 90 88 88 88 88
85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01
Source : Certificats de santé du 24ème mois - DREES
Nombre de cas et de décès de diphtérie déclarés de 1945 à 2012, France métropolitaine
Depuis 2002 8 cas C. diphtheriae (tous importés sauf un porteur)20 cas C. ulcerans
Proportion de séronégatifs pour la diphtérie ESEN 1998 (n=3256) – Source InVS/AP
0%
10%
20%
30%
40%
50%
âge
HommesFemmes
Introduction de rappels décennaux chez l’adulte en 2006
Seuil de protection: 0,01 UI / ml
Évolution de la couverture vaccinale contre la rougeole, France 1981-2002
0%
20%
40%
60%
80%
100%
1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999
Année de naissance
CV à 6 ans
CV à 2 ans
Source : certificats de santé du 24 ème mois et enquêtes en milieu scolaire (DREES)
86 %94 %
Historique de la surveillance de la rougeole
• Inscrite sur la liste des maladies à Déclaration Obligatoire en 1945
• Diminution régulière du nombre de cas notifiés, avant la mise en œuvre de la vaccination
• En 1980, 1244 cas notifiés versus 484.000 cas estimés par l’Enquête Santé INSERM
• Retrait de la rougeole de la liste en 1986
• Suivie depuis 1985 par le Réseau Sentinelles de l’INSERM U444, composé d’environ 500 médecins généralistes volontaires notifiant chaque semaine leurs cas
Évolution de l'incidence de la rougeole et de la Évolution de l'incidence de la rougeole et de la proportion de cas âgés de 10 ans et plusproportion de cas âgés de 10 ans et plus
0
20000
40000
60000
80000
100000
120000
140000
160000
180000
1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
Incidence % cas > 10 ans
Source : Réseau Sentinelles – Inserm U444, 1988-2002
5200
Limites des données du Réseau Sentinelle
S ’agit-il bien de cas de rougeole ?• Définition de cas utilisée par le réseau sentinelles purement
clinique
• Valeur prédictive positive d’un « test » de détection décroît avec l’incidence de la maladie
• En Angleterre/Pays de Galles, sur 19 000 cas de rougeole cliniques testés entre 1995-2001, 570 (3%) étaient positifs
Illustration de la diminution de la valeur prédictive de la définition clinique ave la baisse d’incidence
• Incidence rougeole élevée : 100 000 cas de rougeole et 10 000 autres éruptions morbilliformes % de vraies rougeoles = 90 % (100 000/110 000)
• Incidence rougeole faible : 10 000 cas de rougeole et 10 000 autres éruptions morbilliformes % de vraies rougeoles = 50 % (10 000/20 000)
• Approche de l’élimination : 100 cas de rougeole et 10 000 autres éruptions morbilliformes % de vraies rougeoles = 1 % (100/10 100)
Limites des données du Réseau Sentinelle
S ’agit-il bien de cas de rougeole ?• Définition de cas utilisée par le réseau sentinelles purement
clinique• Valeur prédictive positive d’un « test » de détection décroît avec
l’incidence de la maladie• En Angleterre/Pays de Galles, sur 19 000 cas de rougeole
cliniques testés entre 1995-2001, 570 (3%) étaient positifs
L’extrapolation est-elle fiableL’extrapolation est-elle fiable ??• Diminution constante effectif des médecins-sentinelle (Diminution constante effectif des médecins-sentinelle (100 en 100 en
2002)2002)
• Très faible nombre de cas notifiés (12 en 2002 dont 9 décrits)Très faible nombre de cas notifiés (12 en 2002 dont 9 décrits)=> => Re-inscription sur la liste des maladies à déclaration Re-inscription sur la liste des maladies à déclaration obligatoire en 2003 avec confirmation biologique des casobligatoire en 2003 avec confirmation biologique des cas
Cas de rougeole par mois - Déclaration obligatoire, FranceJanvier 2008 – Décembre 2011
Total cas > 22 000Pneumonies graves > 1000 Encéphalites : 26
Décès : 10
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
2008 2009 2010 2011
Année-mois (date de début d'éruption)
Nb de cas 16 232 cas
3 358 cas
1 732 cas
Source : déclaration obligatoire - InVS
Incidence annuelle de la rougeole selon l’âge Evolution au cours des 3 vagues épidémiques
(2008-2011)
0
20
40
60
80
100
120
140
160
<1 1-5 6-10 11-15 16-20 21-25 26-30 > 30
Age (années)
No
mb
re d
e c
as
/ 10
0 0
00
ha
bita
nts
Oct 2008-Sept 2009
Oct 2009-Sept 2010
Oct 2010-Sept 2011
Source : déclaration obligatoire - InVS
Proportions de cas déclarés hospitalisés avec et sans complications par tranches d’âges
% de cas hospitalisés
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
<1 an 1-4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans 20-29 ans >= 30 ans
Sans complications
Avec complications
Source : données déclaration ob ligatoire - InVS
Statut vaccinal des cas de rougeole selon les groupes d’âge France, Janvier 2008 - Décembre 2011
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
<1 yo 1-5 yo 6-10 yo 11-15yo
16-20yo
21-25yo
26-30yo
Groupes d'âge (années)
Vaccinés (Nb doses inconnu)
Vaccinés 2 doses
Vaccinés 1 dose
Non vaccinés
Source : déclaration ob ligatoire - InVS
Cas âgés de 1à 30 ans : - Non vaccinés : 80,2%- Vaccinés 1 dose : 14,5%,
2 doses : 5,1% (nb doses inconnu: 0,2%)
=> Recommandation de 2 doses de vaccin trivalent au lieu d’une seule pour les sujets nés entre 1980 et 1991
Adaptation de la stratégie pour un vaccin ancien Exemple du BCG
Réglementation actuelle concernant les enfants
• Vaccination dès le premier mois pour les enfants vivant dans un milieu à risque
• Obligatoire pour l’entrée en collectivité (et donc au plus tard à 6 ans)
• Suppression de toute revaccination depuis 2004
Question: La vaccination systématique et obligatoire reste-elle justifiée ?
Situation de la tuberculose en France par rapport aux critères UICTMR (Données 2000-02, brutes et
corrigées de la sous-notification)
France entière Critères UICTMR
Taux d'incidence moyen (/ 105), sur les 3 dernières années, des cas de TB BAAR +
4,6 (brut)
5,7 (corrigé)
< 5
Taux d'incidence moyen (/ 107), sur les 5 dernières années, des méningites chez les enfants < 5 ans
0,4
(< 1 corrigé)
< 1
Risque annuel infectieux (RAI) 0,01 % ? < 0,1 %
Taux d’incidence moyen de BAAR+ selon la nationalité et par région. France métropolitaine, 2000-02 (en tenant compte d'une exhaustivité moyenne de 80 % identique pour les 2 populations)
0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0
60,0
70,0
Français
Etranger
pour 100 000 habitants
Stratégie de vaccination des enfants vivant dans des milieux à haut risque de tuberculose
• Définition suédoise des enfants à risque- Enfant de nationalité étrangère- Enfant de famille provenant d’un pays de forte prévalence - Antécédent familial de tuberculose- Séjour prolongé prévu dans une pays de forte endémicité
Enquête Tuberculose enfants Ile de France : 75 % des cas correspondent aux 3 premiers critères
Estimation de l’effectif de la population-cible : 12 % des enfants
Effet direct de protection des sujets vaccinés pendant 15 ans
Retro-calcul pour estimer le nombre de cas évités à partir des cas observés, de l’efficacité et de la couverture vaccinale (EV et CV)
Balance bénéfices/risques de différentes options de modification de la primo-vaccination BCG
(hypothèse moyenne d’efficacité du BCG *)
BCG ciblé
CV = 95 %
BCG ciblé
CV = 50 %Arrêt total
Cas de TB additionnels
80 195 320
Effets secondaires évités
10 BCGites
260 adénites purulentes
11 BCGites
280 adénites purulentes
12 BCGites
300 adénites purulentes
* Efficacité de 75 % contre les méningites et les miliaires, de 50 % contre les autres formes
Nouvelle politique vaccinale BCG (17/07/07)
• Suspension de l’obligation vaccinale pour tous les enfants
• Forte recommandation pour les enfants à risque élevé :
– Enfant né dans un pays de forte endémie tuberculeuse
– Dont au moins l'un des parents est originaire d'un tel pays
– Enfant devant y séjourner au moins 1 mois d’affilée
– Enfant ayant des antécédents familiaux de tuberculose
– Enfant vivant en Ile-de-France ou en Guyane
– Enfant dans toute situation jugée à risque par le médecin (conditions de logement ou socio économiques défavorables ou contact régulier avec adultes originaires pays forte incidence)
Epidémiologie des infections à Pneumocoques, France 1998-2002
• 1ère cause des infections invasives bactériennes : environ 7000/an, 1ère cause des méningites bactériennes : environ 700/an
• Incidence plus élevée aux âges extrêmes de la vie + groupes à risque
0
5
10
15
20
25
30
35
40
< 1 1 à 2 3 à 4 5 à 14 15 à 39 40 à 64 65 et +Age (anné e s )
Ta
ux
po
ur
10
0 0
00
ha
b.
Bactériémies
Méningites
Réservoir : nasopharynx du jeune enfant rôle ++ des enfants dans la transmission
Effet indirect : Evolution des infections invasives à pneumocoques de souches de sérotype vaccinal (STV),
Etats-Unis 1998-2003
Source :CDC, MMWR 2003
Effet écologique , remplacement sérotypique : évolution des cas d’IIP chez enfants < 2 ans en Alaska
* P < 0,001
Adapté de Singleton JAMA 2007
58% des cas d’IIP en 2004-06 dus à 4 sérotypes : 3, 6A, 7F, 19A
0
50
100
150
200
250
300
350
400
95-00 01-03 04-06 95-00 01-03 04-06
Tau
x / 1
00 0
00 h
. ST non-vaccinal
ST vaccinal
Natifs d'Alaska Non natifs
+ 140%*
+ 65%
Vaccination anti pneumococcique par le vaccin conjugué heptavalent, France
Couverture sérotypique du PCV7 < 2 ans près de 70 %, Adulte 50% (2001-2002, Centre National Référence
Pneumocoques)Incidence IIP chez l’enfant de moins de 5 ans : 23 cas / 100 000 h.
• 2001 : AMM européenne
• Janvier 2003 : 1ères recommandations :– Enfants < 2 ans FDR liés au mode de vie ou médicaux ≈80%
• Juin 2006 : vaccination universelle des enfants < 2 ans
Evolution de l’incidence des infections invasives à pneumocoque 1998-2002 vs 2009 et de la couverture vaccinale 2004-2009, France
Sources : Epibac, CNRP, Estimation de la couverture vaccinale à partir des données de l’échantillon généraliste des bénéficiaires (L. Fonteneau, InVS)
0
5
10
15
20
25
30
35
40
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Tau
x p
ou
r 100 0
00 h
ab
.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%%
1 d
ose à
6 m
ois
< 2 ans
≥ 65 ans
2-5 ans
PCV7
-22%
+12%
+32%
Absence d’effet indirect ?
Evolution de l’incidence des infections invasives à pneumocoque selon le sérotype chez les enfants de moins de 2 ans et les adultes de 65 ans et plus, France 2001-2009
Sources : Epibac, CNRP
0
5
1 0
1 5
2 0
2 5
3 0
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2 0 0 1 2 0 0 2 2 0 0 3 2 0 0 4 2 0 0 5 2 0 0 6 2 0 0 7 2 0 0 8 2 0 0 9
Ta
ux
po
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ha
b.
P C V 7
0
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1 5
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2 0 0 1 2 0 0 2 2 0 0 3 2 0 0 4 2 0 0 5 2 0 0 6 2 0 0 7 2 0 0 8 2 0 0 9
Ta
ux
p
ou
r 1
00
0
00
h
ab
.
P C V 7
< 2 ans01-02 vs 09 :
STV : - 92%STNV : + 151%
≥ 65 ans01-02 vs 09 :
STV : - 70%STNV : + 109%
Incidence des infections invasives à pneumocoque selon le sérotype chez les enfants de moins de 2 ans, 2001-2002 versus 2008-2009, France
Sources : Epibac, CNRP
0,0
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
6,0
7,0
8,0
4
6B
9V 14
18C
19F
23F 1 3 5
6A 6C 7F
19A
22F
24F
autr
enonP
CV
13
Cas / 1
00 0
00
2001-2002 2008-2009
7 Sérotypes vaccinaux
19A, 7F : 53% des cas en 2009
6 Sérotypes addititionnels (PCV13)
Conclusion : impact de la vaccination anti-pneumococcique des nourrissons
• Un effet direct important baisse ++ de l’incidence des infections invasives à pneumocoques de sérotypes vaccinaux
• Un effet indirect dans les groupes non ciblés par la vaccination, lié à la diminution du portage rhino-pharyngé des souches de sérotype vaccinal chez le jeune enfant
• Un phénomène de remplacement des souches vaccinales par des souches non vaccinales, émergence des sérotypes 19A et 7F. Effet de remplacement important en France :– diminution du bénéfice de la vaccination chez le jeune enfant– absence de bénéfice indirect voire augmentation des cas chez groupes
non vaccinés
Introduction des sérotypes de remplacement les plus fréquents dans la composition du vaccin conjugué 13-valent introduit en 2010 dans le calendrier vaccinal du nourrisson
Incidence des méningites à Haemophilus influenzaeEnfants de moins de 5 ans - France 1991-2007
Source : réseau Epibac
0
5
10
15
20
25
30
35
1991
1992
1993
1994
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1998
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2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Moins de 1 an De 1 à 2 ans De 3 à 4 ans
Taux/100 000