vasio vocontiorum : données anciennes et nouvelles sur l'urbanisme de la haute-ville, en rive...

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BAP, 37, 2015, 00-00 1 Vasio Vocontiorum : données anciennes et nouvelles sur l’urbanisme de la Haute-Ville, en rive gauche d’Ouvèze Joël-Claude Meffre, Jacques du Guerny et Titien Bartette * * Joël-Claude Meffre : Inrap-Méditerranée, chercheur associé au Centre Camille-Jullian, UMR 7299 du CNRS. Jacques du Guerny : Vaison-la-Romaine. Titien Bartee : Chercheur associé à l’Institut de Recherche sur l’ Architecture Antique, UMR 3155 du CNRS. 1. Ce chercheur en retient clairement le principe : « Sur ses pentes [de la colline du Château] pouvait prendre place un habitat dont l’actuelle ville haute donne la superficie : un peu plus de 3 ha… » (Goudineau 1979, p. 186-187). Depuis lors, on a découvert au bas du rocher des témoins significatifs d’une occupation qui va du VII e au V e  s. av. J.-C. : voir à ce propos les travaux de Meffre, de Kisch, Champagne (1996-1997). 2. Le chanoine Sautel a néanmoins écrit que la Haute-Ville médiévale a pu être occupée durant l’Antiquité : il s’agissait alors plutôt d’un « fau- bourg » de la ville « certes moins riche et moins populeux » [s.e. que la rive droite] (1926, I, p. 308-309). Le rapprochement entre certains faits archéologiques, signalés au XX e  s. en rive gauche de l’Ouvèze sur le rocher de la Haute-Ville et au pied de celle-ci, et des observations récentes permet de reconsidérer, en le nuançant, le schéma classique du transfert de l’habitat de hauteur vers la plaine ayant entraîné la désaffection de celui-ci au moment de la conquête. Cet ensemble de faits autorise à réévaluer l’urbanisme de Vasio sous le Haut-Empire, en mettant en évidence ces dernières années non seulement l’existence d’un ou plu- sieurs monuments situés sur le rocher, sous les immeubles médiévaux mais aussi au pied de celui-ci, le long de la rive, comprenant d’une part plusieurs salles d’un ensemble ther- mal public et, d’autre part, les restes d’un bâtiment de stoc- kage ayant pu être associé à des locaux artisanaux et/ou manufacturiers. 1. La rive gauche de l’Ouvèze et le site de la Haute-Ville (« colline du Château ») : état des connaissances et nouvelles données archéologiques Faisant suite à Joseph Sautel, Christian Goudineau a reconnu l’oppi- dum de Vasio au quartier de la Haute- Ville médiévale, sur la colline du Château dominant la rive gauche d’Ouvèze (fig. 1), qui dut être occupé durant toute la période de l’âge du Fer 1 . Mais il considéra que les Vaisonnais avaient délaissé leur site de hauteur « après la conquête, pour retrouver la plaine [c’est-à-dire la rive droite d’Ou- vèze] qu’ils avaient abandonnée des siècles plus tôt… » (Goudineau 1979, p. 187), ce qui laisse sous-entendre que, dans la suite, le site de hauteur n’a plus connu d’occupation. Un tel argument s’étayait notam- ment sur le fait qu’aucune trace de constructions gallo-romaines en place n’avait été repérée sur le rocher, sous les immeubles médiévaux 2 . Fig. 1 – La Haute-Ville (ou colline du Château) de Vaison, en rive gauche de l’Ouvèze.

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BAP, 37, 2015, 00-00

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Vasio Vocontiorum : données anciennes et nouvelles sur l’urbanisme de la Haute-Ville, en rive gauche d’Ouvèze

Joël-Claude Meffre, Jacques du Guerny et Titien Bartette *

* Joël-Claude Meffre : Inrap-Méditerranée, chercheur associé au Centre Camille-Jullian, UMR 7299 du CNRS. Jacques du Guerny : Vaison-la-Romaine. Titien Bartette : Chercheur associé à l’Institut de Recherche sur l’ Architecture Antique, UMR 3155 du CNRS. 1. Ce chercheur en retient clairement le principe : « Sur ses pentes [de la colline du Château] pouvait prendre place un habitat dont l’actuelle ville

haute donne la superficie : un peu plus de 3 ha… » (Goudineau 1979, p. 186-187). Depuis lors, on a découvert au bas du rocher des témoins significatifs d’une occupation qui va du VIIe au V e s. av. J.-C. : voir à ce propos les travaux de Meffre, de Kisch, Champagne (1996-1997).

2. Le chanoine Sautel a néanmoins écrit que la Haute-Ville médiévale a pu être occupée durant l’Antiquité : il s’agissait alors plutôt d’un « fau-bourg » de la ville « certes moins riche et moins populeux » [s.e. que la rive droite] (1926, I, p. 308-309).

Le rapprochement entre certains faits archéologiques, signalés au XXe s. en rive gauche de l’Ouvèze sur le rocher de la Haute-Ville et au pied de celle-ci, et des observations récentes permet de reconsidérer, en le nuançant, le schéma classique du transfert de l’habitat de hauteur vers la plaine ayant entraîné la désaffection de celui-ci au moment de la conquête.

Cet ensemble de faits autorise à réévaluer l’urbanisme de Vasio sous le Haut-Empire, en mettant en évidence ces dernières années non seulement l’existence d’un ou plu-sieurs monuments situés sur le rocher, sous les immeubles

médiévaux mais aussi au pied de celui-ci, le long de la rive, comprenant d’une part plusieurs salles d’un ensemble ther-mal public et, d’autre part, les restes d’un bâtiment de stoc-kage ayant pu être associé à des locaux artisanaux et/ou manufacturiers.

1. La rive gauche de l’Ouvèze et le site de la Haute-Ville (« colline du Château ») : état des connaissances et nouvelles données archéologiques

Fa isa nt su ite à Joseph Sautel , Christian Goudineau a reconnu l’oppi-dum de Vasio au quartier de la Haute-Ville médiévale, sur la colline du Château dominant la rive gauche d’Ouvèze (fig. 1), qui dut être occupé durant toute la période de l’âge du Fer 1.

Mais il considéra que les Vaisonnais avaient délaissé leur site de hauteur «  après la conquête, pour retrouver la plaine [c’est-à-dire la rive droite d’Ou-vèze] qu’ils avaient abandonnée des siècles plus tôt…  » (Goudineau 1979, p. 187), ce qui laisse sous-entendre que, dans la suite, le site de hauteur n’a plus connu d’occupation.

Un tel argument s’étayait notam-ment sur le fait qu’aucune trace de constructions gallo-romaines en place n’avait été repérée sur le rocher, sous les immeubles médiévaux 2.Fig. 1 – La Haute-Ville (ou colline du Château) de Vaison, en rive gauche de l’Ouvèze.

Joël-Claude Meffre, Jacques du Guerny et Titien Bartette

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J. Sautel recensa dans la ville médiévale plusieurs documents lapidaires erratiques dont il fit l’inventaire en 1926 dans le volume 2 de son catalogue, qu’il reprit plus tard dans la Forma Orbis Romani du Vaucluse (Sautel 1939) 3. Il affirma que la plupart de ces documents avaient été rame-nés du site antique de la rive droite à diverses époques, notamment à l’initiative de l’historien et épigraphiste Joseph-Marie de Suarès, au XVIIe s. (CAG 84/1, p. 49). Nous avons pu revoir un par un ces documents (il s’agit pour la plupart d’éléments d’architecture) et nous les avons classés en deux catégories.

▶ Documents divers trouvés sur les terrasses supérieure et médiane de la Haute-Ville :

◆ 1) ceux, de natures diverses, prétendument ramenés à diverses époques des ruines de la ville antique pour leur caractère singulier 4 ;◆ 2) des éléments architectoniques de caractère homogène, regroupés en nombre sous les constructions médiévales ou modernes, provenant très probablement de la démolition d’un bâtiment antérieur érigé sur place ou à proximité ;◆ 3) des infrastructures bâties en place (murs, sols, soutè-nements).

▶ Vestiges en place découverts après une opération d’archéologie préventive ou en fouille, en contrebas de la Haute-Ville, le long de la rive de l’Ouvèze :

◆ murs-digues, murs de soutènements, chaussée, bâti-ments antiques divers, ensemble thermal.

Laissant de côté les documents divers importés et erratiques, nous nous intéresserons seulement ici aux points de trouvailles 2 et 3 présents sur le rocher de la Haute-Ville, ainsi qu’aux vestiges découverts au bas du rocher, le long de la rive gauche.

2. Éléments d’architecture découverts sous les bâtiments des terrasses supérieure et médiane de la Haute-Ville

▶ Cinq tambours soutenant un mur médiéval dans une cave, place du Vieux Marché (parcelle AP no 457) (CAG 84/1, p. 306, no 364) (fig. 2a). Ils sont composés de :- trois tambours cannelés avec rudentures (diam. de 0,60 à 0,64 m ; h. 0,50 m ; larg. cannelure 6,5 cm), appartenant à une même colonnade ;- deux fûts lisses (diam. de 0,60 à 0,62 m ; h. 0,45/0,50 m). Ces éléments appartiennent à un monument de caractère public. Ils sont situés à quelques dizaines de mètres en amont des restes en place du mur en petit appareil de la place Forma 5.▶ Dix-sept tambours de colonnes trouvés ensemble en 1939 « dans les fondations de la maison Brunel, rue des Fours, à 2,50 m de profondeur » 6 (fig. 3, no 11). Quatre d’entre eux ont été prélevés et déposés ensuite dans le site de la Villasse ; il n’en subsiste plus aujourd’hui que trois exem-plaires qui se répartissent comme suit.

3. La carte de répartition des documents antiques de la Haute-Ville a ensuite été reprise sans grand changement dans la CAG 84/1, p. 305-306). Signalons en outre que durant le XIXe s., en contrebas du rocher, des découvertes eurent lieu le long de la voie est-ouest. On peut citer : nécropole au quartier Roussillon, à l’ouest ; restes d’un ( ?) mausolée au quartier de Saint-Laurent à l’est, en amont du pont antique.

4. …comme, par exemple, une statue d’Hygie, remployée dans le jardin de la Maison du prévôt, un fût établi comme support d’une croix, ou un sarcophage chrétien en marbre dans l’église-haute, etc… (CAG 84/1, 2003, p. 306-307, nos 361, 363).

5. Voir infra :3. Infrastructures bâties…, et fig. 5.

0 30 cm

D

B C

Fig. 2 – Éléments d’architecture antique en place sous les bâtiments médiévaux. A : fûts de colonnes de la place du Vieux-Marché (point 10, fig. 3) ; B, C, D : 3 éléments prélevés en 1939 d’un même ensemble de 17 éléments restés enfouis sous les fondations de la « maison Brunel » (point 11, fig. 3).

Vasio Vocontiorum : données anciennes et nouvelles sur l’urbanisme de la Haute-Ville, en rive gauche d’Ouvèze

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 ◆ Tambour cannelé avec rudentures provenant de la partie inférieure d’une colonne (diam. 0,48 m ; h 0,63 m) (fig. 2B).

◆ Tambour de colonne à vingt-quatre cannelures (fig.  2C) provenant de l’ordre supérieur de la même colonne bilobée (fig. 2D). Les cannelures, dépourvues de rudentures, présentent à leur extrémité un ménisque signa-lant l’extrémité supérieure du fût. L’espace compris entre ces ménisques et l’arête supérieure du bloc permet de res-tituer un cavet et probablement un astragale qui aurait donc était solidaire du fût plutôt que du chapiteau qu’il portait (diam. 0,48 m ; h. 0,48 m).

◆ Chapiteau à "S" à deux volutes engagé sur la moi-tié de son volume au second lobe de la colonne cannelée (fig. 4). La portion du fût solidaire du chapiteau à "S" à deux volutes de même que le tambour adjacent sont cannelés mais dépourvus de rudentures. Il s’agit donc du sommet de l’ordre inférieur – abouti par le chapiteau engagé – et approximativement à mi-hauteur de l’ordre supérieur. Le chapiteau est annoncé par un congé surmonté d’un quart-de-rond et son lit d’attente présente un scamilus.

Ces deux derniers blocs proviennent d’une même colonne et présentent un intérêt tout particulier, tant d’un point de vue architectural qu’ornemental et chronologique. Ils nous permettent donc de restituer, au moins en partie,

une colonne bilobée à vingt-quatre cannelures et l’ordre inférieur de la colonne, défini par ce chapiteau à "S" à deux volutes. Ce dernier s’inscrit dans une série relativement bien représentée en Gaule méridionale, avec des occurrences à Arles (Bartette 2013, vol. 1, p. 224-225, vol. 2, p. 92-93), au Capitole de Narbonne (Perret 1956), à Beaucaire (Roth-Congès 1987, p. 51 et 53, fig. 133-134), à Tresques (Provost 1999, p. 20) et à Ménerbes (Tallah 2004, p. 271-272) (fig. 4).

Fig. 3 – Plan cadastral de de la Haute-Ville et les différents points de découvertes. 1 à 4 : restes de soutènements antiques ; 5 à 9 : vestiges antiques en place (diagnostics et fouilles) ; 10 et 11 : dépôts d’éléments architecturaux en place.

N

0 50 m

6. Voir Sautel 1939, p. 48, nos 2457-2460 ; 1942a, p. 80, no 29 ; 1942b, pl. XXI ; CAG 84/1, p. 306, no 363.

Fig. 4 – Chapiteau à "S" à deux volutes de Ménerbes (Tallah 2004).

Joël-Claude Meffre, Jacques du Guerny et Titien Bartette

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En l’état actuel de nos connaissances, ses origines demeurent f loues, mais une certaine filiation avec l’ordre ionique ou "ionicisant" apparaît, bien qu’il s’agisse de toute évidence d’un chapiteau répondant à ses propres règles. Le chapiteau à "S" à deux volutes se distingue de ceux que nous avons signalés par la désolidarisation des deux volutes d’une même face, qui se rejoignent malgré tout dans l’axe de l’échine en deux petites volutes liées par un bandeau de serrage – conférant à chacune des volutes une forme de "S" et à l’ensemble une forme d’accolade. Comme pour ce qui concerne l’ordre ionique, les faces à volutes peuvent être alternées avec des faces à balustre ou des faces à volutes 7.

Dans le cas du chapiteau vaisonnais, seule l’une des petites volutes axiales est conservée en partie. Dans la mesure où cela concerne l’une des faces engagées, cette volute n’était pas liée à sa symétrique, remplacée qu’elle était par le fût jumelé de la colonne de l’ordre supérieur. La présence de cette volute sur l’une des faces latérales per-met de restituer une autre face à volute sur la face princi-pale. L’exemplaire de Ménerbes est lui-même jumelé à un tambour de colonne cannelée, ce qui permet d’attester l’existence de ce type de chapiteau dans le contexte d’une colonne jumelée 8.

D’un point de vue architectural, la superposition de deux ordres architecturaux jumelés de cette manière laisse penser à un édifice de plan basilical. Si cette hypothèse ne peut être prouvée 9, il est en revanche quasi certain que cette colonne a appartenu à un édifice public, les autres exemplaires connus du chapiteau à "S" à deux volutes étant dans ce cas. Concernant la chronologie, les exemplaires connus du chapiteau à "S" à deux volutes renvoient à une datation comprise entre le dernier quart du Ier s. av. J.-C. et le premier quart du Ier s. apr. J.-C.

L’homogénéité des fûts présentés appartenant au lot des dix-sept éléments architecturaux ré-enfouis, ils semblent bien appartenir à un même monument en place.

3. Infrastructures bâties en place sous les constructions médiévales ou modernes

▶ Murs de soutènement de la terrasse médiane, en petit appareilIl s’agit de quatre secteurs où l’on a identifié la pré-

sence de murs de soutènement prenant appui directement sur le rocher et délimitant la terrasse médiane de la ville

médiévale située à la cote NGF 220 m. Ces bases de murs nous paraissent devoir être attribuées à la période gallo-romaine. Ils servent d’appui aux élévations postérieures. Ils sont caractérisés par un parement formé de plusieurs assises de moellons orthonormés (haut. entre 10 et 12 cm ; long. variant entre 15 et 25 cm) à joints serrés, abrasés par les intempéries 10.

L’inventaire en est le suivant :◆ à l’est, au-dessous des infrastructures de l’église

Haute (fig. 3, secteur no 1 ; fig. 5A) ;◆ au nord, sous le jardin Dautrey, à l’aplomb du pont

antique, où nous situons le castellum divisiorum de l’aque-duc du Groseau (fig. 3, secteur no 2 ; fig. 5B). Dans les cas 1 et 2, la hauteur des lits est régulière et varie peu (entre 10 à 12 cm), ce qui correspond exactement aux modules rencon-trés dans les murs des monuments et divers soutènements du Ier s. de la rive droite ;

◆ les restes érodés d’un appareil régulier de moellons plus robustes (l. 20/25 cm ; h. 15/8 cm), dont on a quelques exemples similaires à Puymin (fig. 3, secteur no 3 ; fig. 5C) ;

◆ à l ’ouest de la place Forma, soutenant la parcelle cadastrée no  493, on retrouve une dizaine d’assises en moellons sur 4 à 5 m de longueur, identiques aux rangées de moellons des secteurs 1 et 2 (fig. 3, secteur no 4 ; fig. 5D).

Si l’on considère ces bases de murs incorporées dans les maçonneries médiévales et post-médiévales, on doit en inférer que de tels soutènements, déjà en place à l’époque antique, délimitaient déjà le périmètre d’une terrasse d’une superficie sensiblement identique à celle des périodes posté-rieures ; ce qui implique alors que l’emprise des bâtiments antiques était loin d’être négligeable.

▶ Mur d’un édifice public de la place Forma, sur la terrasse médianeUn bâtiment antique était implanté à l’ouest de la ter-

rasse médiane 11 (fig. 3, no 5). Un mur en témoigne encore, en retrait de 20 cm par rapport à l’aplomb de la façade nord d’un immeuble médiéval (cadastré 432-433), sur lequel il s’appuie, visible le long de la ruelle. D’orientation est-ouest, il se développe sur 6 m de longueur et présente une face parementée que sépare un mur de refend large de 1,20 m parfaitement visible en coupe 12.

Ce dernier devait se développer perpendiculairement vers le nord jusqu’à l’aplomb rocheux (fig. 6A). De part et d’autre de ce refend, on voit son parement constitué de trois à cinq rangées de moellons démaigris orthonormés parfai-tement régularisés et présentant des caractères de finition

7. L’exemplaire narbonnais est le seul connu où l’on rencontre quatre faces à volutes. Il se distingue des autres exemplaires de la série égale-ment par son plan particulier : un chapiteau de pilastre dont les faces sont alternativement concaves et convexes (Perret 1956).

8. Précisons néanmoins que, dans ce cas, le chapiteau n’est que très partiellement engagé et que la face concernée demeure donc entièrement visible.

9. Nous renvoyons à ce propos au cas d’un chapiteau ionique arlésien, jumelé à un tambour de colonne (Benoit 1936). 10. On ne saurait les confondre avec le moellon orthonormé issu des mêmes carrières que celles de l’Antiquité, utilisé dans la construction

militaire ou privée à Vaison au Moyen Âge (notamment le château comtal), présentant des modules différents. Durant le Haut-Empire, à Vaison, l’utilisation de moellons standard en calcaire froid est une constante dans l’édilité publique. Il se généralise au Ier s. de n. è. dans l’habitat privé. Nous avons récemment présenté un schéma d’évolution de tels modules, et des modalités de leur mise en œuvre dans les parements muraux (Meffre, du Guerny, Bartette 2014). Voir également sur cette question Chr. Goudineau (1979, p. 190-196).

11. Les caractéristiques techniques de ce mur ainsi qu’une approche comparative et proposition de datation ont été décrites dans notre article (Meffre, du Guerny, Bartette 2014).

12. Cette épaisseur de mur (qui ne soit pas un soutènement) est exceptionnelle à Vaison, eu égard à l’ensemble des murs répertoriés dans le site antique (Meffre, du Guerny, Bartette 2014).

Vasio Vocontiorum : données anciennes et nouvelles sur l’urbanisme de la Haute-Ville, en rive gauche d’Ouvèze

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exceptionnels. Le parement repose sur un radier de blocs et plaquettes calcaires noyés dans un mortier de chaux blanche très dur que l’on voit en coupe, côté ouest du refend, sur 25 à 30 cm d’épaisseur, constituant le haut de la fondation du mur, à 225,30 m NGF. Il est à noter que celui-ci est d’une qualité de réalisation exceptionnelle à Vaison et paraît devoir être daté de la période augustéenne : il devait apparte-nir à un bâtiment public (Meffre, du Guerny, Bartette 2014).

On ne saurait préciser la fonction du bâtiment sans doute public auquel il appartenait, mais il dominait le site bâti de la rive droite et sa vue devait largement s’imposer, notamment lorsqu’on arrivait par les routes d’Orange et du nord, de Saint-Paul ou de Nyons ; il semble avoir été disposé dans l’alignement visible du forum, en rive droite.

4. Constructions gallo-romaines en contrebas de la terrasse médiane, le long de la rive de l’Ouvèze (quartiers Saint-Laurent et quai de Verdun)

La figure 7 présente l’état des connaissances des constructions situées le long de la rive gauche. Il s’agit :

◆ D’un étroit sondage effectué à 250 m à l’ouest du pont antique (fig. 7, no 1), au pied du rocher de la terrasse inférieure, qui a montré l ’ex istence de la bande de

roulement d’une chaussée formée de grandes dalles poly-gonales en calcaire froid identiques à celles de la rue des Boutiques (quartier de la Villasse) (fig. 7, no 2).

La chaussée identifiée par cette bande de roulement, (reprenant l’actuelle D  577 d’Orange à Malaucène et Carpentras), pouvait notamment desservir les bâtiments installés le long de la rive dominant le lit de l’Ouvèze. Les dalles de cette chaussée furent recouvertes par des couches de graviers et des remblais aux IIIe-IV e s. 13.

◆ D’un mur de soutènement avec arcs de décharge sou-tenant la rive et la chaussée précédemment décrite (fig. 7, no 3) (Mignon 2001, p. 127-151 ; CAG 84/1, p. 301, no 5774) et d’un mur-digue implanté dans les graviers de l’Ouvèze au-devant de ce soutènement (fig. 7, no 4), et dont l’implan-tation est datée par dendrochronologie de 82 apr. J.-C. (CAG 84/1, p. 298-301, no 350).

◆ Entre le passage de la chaussée et le mur de soutè-nement précédemment cités, dans la parcelle AP 536 les fouilles de sauvetage de 1993 avaient permis la découverte de constructions très ruinées (fig. 7, no 5) s’avançant sur le mur-digue au-dessus de la rive. Plusieurs états constructifs avaient été observés dans l’espace fouillé, dont l’état 1A, gallo-romain, s’échelonnant entre le Ier s. et les V e-VIe s. de n. è. (Meffre, de Kisch, Champagne 1996-1997). On portera principalement l’attention ici sur le plan partiel d’un bâtiment (fig. 8) orienté sud-nord, constitué d’une

Fig. 5 – Les différentes bases de murs en petit appareil servant de soutènements à la terrasse médiane de la Haute-Ville :A = fig. 3, point 1 ; B = fig. 3, point 2 ; C = fig. 3, point 3 ; D = fig. 3, point 4.

A B

C D

13. Sondage M. Bonifay, 1990 (CAG 84/1, p. 301, no 5774).

Joël-Claude Meffre, Jacques du Guerny et Titien Bartette

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unique salle oblongue et étroite (surface hors œuvre de 9 x 4,60 m), ouverte à l’est par une baie surmontée d’une voûte dont les claveaux étaient faits de tegulae placées de chant 14.

Cette salle comportait en outre un sol de galets de rivière liés au mortier. Les murs externes et internes étaient recouverts d’un enduit de chaux blanche. Trois dés quadrangulaires en calcaire froid étaient implantés, l’un au milieu de la salle, les deux autres engagés dans les murs sud et nord. Ils devaient supporter des piliers de section carrée divisant ainsi la salle en deux travées. L’ensemble a été daté de la fin du Ier s. ou du IIe s. On a pu interpréter ces vestiges comme ceux d’une salle de stockage, type horreum, sans doute articulée avec d’autres salles semblables d’un bâtiment placé en bordure de la voie régionale et surplom-bant la rivière. On en rapprochera les plans et la disposition notamment avec ceux identifiés à Lyon le long des berges de la Saône ou bien ceux de la rue des Farges (Delaval et al  . 1995 ; Desbat 1984). On ne manquera pas d’indiquer que, parmi plusieurs possibilités, de telles instal-lations de stockage pourraient être mises en lien avec une zone manufacturière.

D’autres vestiges de constructions, placés en bordure de la rive de l’Ouvèze (parcelles AP 545 à 547) avaient été vus en diagnostic sur 100 m2 environ (diagnostic Meffre 1996 : CAG 84/1, p. 305, no 360). Nous avions alors observé le plan d’une salle rectangulaire comportant des murs épais de 0,60 m en appareil régulier implantés plus à l’ouest, à une cinquantaine de mètres au nord des restes de l’ensemble thermal, à proxi-mité de la rive actuelle (fig. 3, no 8).

◆ Il convient d’observer que les vestiges de ce bâtiment étaient associés à d’autres structures construites d’époques plus tardives, recouvertes par des couches d’apports remaniées contenant un mobilier céramique résiduel datable de la période augustéenne (entre -30 et +10). Ces couches correspondent à des rejets culinaires provenant des terrasses médiane et inférieure du rocher de la Haute-Ville ; elles apportent une preuve supplémentaire, indirecte, d’une occu-pation durant cette période sur le rocher (fig. 8, coupe i/i’, couches 1, 2, 3, 5).

◆ Il faut enfin noter la mise au jour, en 2007, dans les parcelles AP 514 à 517 en contrebas ouest du rocher de la Haute-Ville et à 3,80 m de profon-deur, de trois salles aux murs arasés équipées de robustes sols de béton (salles I et II) (fig. 3, no 9). La salle III, dont le sol était situé légèrement plus haut que ceux des salles attenantes, était com-blée de débris de pilettes d’hypocauste en terre cuite mélangés à des fragments imposants d’un épais radier de béton de tuileau effondré sur une épaisse couche de cendres et de charbons de bois

(fig. 9, salle III). Les sols étaient implantés à 194 m NGF. Ces vestiges, datables du Ier-IIe s. de n. è. ont été interprétés comme appartenant à un ensemble thermal (dont on a pu

Nrue Gaston Gevaudan

rue du Grand Portail

rue de l’Évéché

promenade des C

onsuls

place duVieux Marché

5

A

Planetdes

Ramparts Base rocheuse actuelle

1865

400

1865

420

promenade des Consuls

0 10 m

N

B

1

6

4

5

3

2 NGF: 225,71

Est Ouest

C

Fig. 6 – Les vestiges en place d’un monument antique, place Forma. A  localisation ; B : position des murs ; C : vue d’ensemble des murs : 1 = sol de la place actuelle ; 2 = parement est du mur ; 3 = coupe du mur de refend ; 4 = parement ouest du même mur ; 5 = radier du sol antique (niveau du sol : NGF : 225, 71m).

14. Ces vestiges n’ont à ce jour jamais été publiés. Dans notre article cité précédemment, nous avions porté l’attention uniquement sur les niveaux sous-jacents du premier âge du Fer. Une rapide présentation en a été faite dans la CAG 84/1, p. 304-305, no 357.

Vasio Vocontiorum : données anciennes et nouvelles sur l’urbanisme de la Haute-Ville, en rive gauche d’Ouvèze

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entrevoir une partie de la salle de chauffe sur hypocauste avec sa suspensura, et deux salles attenantes (salle tiède, apodyterium ?) implantées non loin de la voie est-ouest 15.

5. L’aqueduc antique du Groseau, son arrivée à Vaison et la desserte des eaux : « Ce sont les eaux qui font la ville. » (Pline, Histoire naturelle, XXXI, 4)

C.-F.  Dupuy et Fr.  Chardon (2003) ont pu resti-tuer sur sa presque totalité le tracé de l’amenée d’eau qui conduisait, sur 12 km de longueur, les eaux du Groseau (Malaucène) à Vasio 16.

Seuls demeurent inconnus le lieu exact du captage en contrebas de la source actuelle et les modalités techniques d’arrivée au bas du rocher de la Haute-Ville par la rive gauche de l’Ouvèze. Concernant cette dernière question,

on en est réduit à des conjectures du fait que l’ouvrage a été interrompu à environ 500 m à l’est du pont antique lors de l’exploitation de carrières de pierre durant le XIX e s. 17 qui a largement modifié la topographie du terrain.

L’idée admise, et jamais remise en question depuis les travaux du chanoine Sautel (1921,), consiste à considé-rer que les eaux transportées par l’aqueduc étaient entière-ment destinées aux bâtiments publics ou privés de la rive droite. Il fallait donc que prévale le principe d’une traver-sée de la rivière là où les rives sont les plus rapprochées et où s’ancre le pont antique, et nécessairement en amont de celui-ci. Dans cette perspective, on a proposé trois moda-lités d’aménagements techniques pour le franchissement :

- ou bien l’existence d’un pont-canal à proximité du pont;

- ou bien celle d’un canal rattaché étroitement à la structure de l’ouvrage ;

- ou bien encore l’aménagement d’un siphon (Dupuy, Chardon, 2003, p. 79) 18.

Fig. 7 – Plan cadastral de la partie basse (sous le rocher de la Haute-Ville). 1 : pont antique ; 2 : « sondage M. Bonifay », avec position de la chaussée antique ; 3 : murs de soutènement antique ; 4 : mur-digue implanté dans le lit de l’Ouvèze ; 5 : vestiges de bâtiments gallo-romains (dont une salle de stockage) ; 6 : sondages J.-Cl. Meffre : restes de constructions gallo-romaines.

15. Découvertes non publiées (rapport de diagnostic INR AP 2007 par J.-Cl. Meffre). Signalons que J. Sautel avait supposé que cette zone, dénommée dans une charte du XIIe s. « burgus balneoli » (ou « bourg de Bagnol »), pouvait correspondre au « quartier des bains » (Sautel 1926, p. 257-258).

16. Celui-ci doit être classé comme un ouvrage de petite hydraulique (section inférieure à 0,50 m2) (Dupuy, Chardon 2003, p. 80  ; Fabre, Fiches, Leveau 2005, p. 6).

17. On peut toujours voir le canal en coupe dans un front de taille de la carrière (Dupuy, Chardon 2003, p. 79 et notre fig. 9, point 1). Le bouleverse-ment topographique de la zone comprise entre le rocher de la Haute-Ville (sous l’Église-Haute) et les anciennes usines à chaux est tel qu’aucun vestige de l’organe hydraulique n’est plus repérable depuis la fin du XIXe s.

18. Ces solutions techniques sont bien attestées dans le monde romain (Hodge 1992, p. 241) mais pas en Narbonnaise, à l’exception d’Arles (tech-nique du « siphon inversé ») ( Fabre, Fiches, Leveau 2003, p. 9) et d’une découverte spectaculaire dans cette cité de la traversée du lit du Rhône par une conduite en plomb qui alimentait la rive droite (information orale). Des trois solutions proposées, celle du siphon par le lit de la rivière pourrait être envisagée, même si, après un réexamen attentif à la base et de part et d’autre des culées du pont, aucune engravure verticale ni trous de scellements effectués dans le rocher, où les tuyaux de plomb auraient pu être nécessairement encastrées et bridés pour leur stabilisation, n’ont été observés  ; par ailleurs, il eût fallu que les tuyaux fussent profondément enfouis dans les graviers pour ne pas être arrachés par les crues successives de l’Ouvèze qui, ne l’oublions pas, est un torrent soumis à des crues saisonnières, propres au régime de type méditerranéen ; ces crues ont pu largement affecter la pérennité d’une telle installation. On a aussi invoqué la présence de deux puits creusés dans le rocher à quelques mètres à l’aval du pont ayant pu permettre le passage de tuyaux. Nos visites à l’intérieur de ces ouvrages n’ont révélé aucune trace sur les parois d’aménagement significatif. Nos recherches ont montré qu’il s’agit de puits jumeaux d’époque médiévale s’ouvrant sur le milieu de la chaussée (et qui ont été ensuite obturés avec la création de la route départementale), où la population de la Haute-Ville venait puiser l’eau de la rivière (informations Archives municipales). Quant à la solution d’un pont-canal ou de tuyauteries attachées au pont, les observations de J. Sonnier (en 1953) et les sondages archéologiques et observations de J.-M. Mignon, en lien avec les restaurations du monument qui ont suivi la crue de 1992, n’ont révélé aucun indice pouvant nous orienter dans ce sens (CAG 84/1, p. 296).

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Fig. 8 – Plan de la fouille de 1993, montrant en haut le plan d’une salle de stockage placée entre la rive de l’Ouvèze et la chaussée antique. Les murs adjacents (M1, M2, M7) sont datés du Haut-Empire ; les murs M5 et M6 appartiennent à l’Antiquité tardive.

Vasio Vocontiorum : données anciennes et nouvelles sur l’urbanisme de la Haute-Ville, en rive gauche d’Ouvèze

9

Outre le fait qu’on n’a jamais retrouvé trace de telles structures, on ne s’est jamais demandé si, plus simplement, l’amenée d’eau du Groseau n’était pas destinée à desservir principalement la rive gauche 19, même si une part du f lux d’eau ait aussi été dirigée vers la rive droite.

C’est cette dernière hypothèse que nous pensons devoir retenir et argumenter ici, ayant précédemment mon-tré que la terrasse médiane de la Haute-Ville a reçu une ou plusieurs constructions (dont au moins une d’ordre monu-mental) de même que, parallèlement, la terrasse inférieure et la base du rocher ont reçu d’autres installations au-dessus de la rive de l’Ouvèze.

En tout état de cause, il y a eu nécessité absolue de réceptionner les eaux à l’arrivée, au niveau du pont ou immédiatement en amont de celui-ci, dans un castellum divi-sorium, permettant leur répartition au moyen de canalisa-tions 20 : en effet, entre le dernier niveau observable du fond de canal (fig. 10, point 1) sur le front de taille de la parcelle

no 1088 (établi par Fr. Chardon à 230,05 m NGF) et le niveau du pont (autour de 210 m NGF), le dénivelé s’établit entre 20 et 26 m, ce qui est considérable 21, impliquant un puissant dispositif technique tel qu’il soit capable de résis-ter aux pressions exercées par la vitesse de circulation de l’eau en contrebas. Ainsi, un réservoir de chasse d’où partent des conduites forcées en plomb éventuellement placées sur des rampants répartissant l’eau dans plusieurs directions a nécessairement existé à l’arrivée, en amont du pont 22.

Or, dans l’environnement immédiat du pont, la place nécessaire pour établir un château d’eau étant nulle (en effet, l’espace entre la paroi rocheuse verticale et l’abrupt de la rive est entièrement occupé par l’assiette de la voie elle-même creusée dans la roche dont la largeur n’excède pas les 3 m), nous ne voyons qu’une seule position ayant pu accueillir un tel réservoir à bonne altitude : il s’agit d’une avancée ou table rocheuse occupée par un jardin privé situé à quelques mètres en contrebas de la place nommée

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Fig. 9 – Coupe stratigraphique et plan des restes d’un ensemble thermal avec salle sur hypocauste du plan (salle III).

19. La rive droite était largement pourvue en eaux résurgentes. Qu’il suffise de rappeler que les fouilles ont montré : 1) le captage de la source de Puymin en contrebas de laquelle fut installé le château d’eau de la grande rue du Nymphée (avec présence de

plusieurs sections de tuyaux en plomb) ;2) l’existence d’un canal en dur provenant de cette même source ceinturant la colline (observations inédites). Signalons en outre l’existence

d’une borne-fontaine de la Villasse-sud (CAG 84/1, p. 194, 187 et fig. 261a) ainsi qu’une robuste construction (puits, réserve d’eau ?) décou-verte en 2012 lors d’un diagnostic avenue Saint-Quenin, au nord du quartier Pommerol (rapport de diagnostic par J.-Cl. Meffre « Vaucluse, Vaison-la-Romaine, avenue Saint-Quenin » Inrap, 2013, p. 1-4). Enfin, il convient de renvoyer à l’inventaire des nombreux puits existants un peu partout dans le site antique (Goudineau 1979, pl. 87). Il faut ajouter aussi l’exemple unique à Vaison d’une citerne profonde creusée dans le rocher en rapport avec une domus trouvée sur la place Montfort (fouilles J.-M. Mignon en 2010) (rapports déposés au SRA DRAC-PACA). Tous ces faits témoignent de l’importance des ressources en eau en rive droite. Pour l’inventaire potentiel de l’alimentation en eau sur le pié-mont en amont de Vaison en rive droite, voir Dumont-Heusers (1997).

20. C’est, par ailleurs, la conclusion de J. Sautel : « […] l’aqueduc, après avoir contourné le pli du terrain […] longeait le rocher et venait alimen-ter un grand réservoir, le « castellum divisiorum », tel qu’il y en avait toujours au point terminus… » (Sautel 1921, p. 77).

21. Équivalant à une pente de 68,33 m / km ! Une telle pente est impensable sans un puissant dispositif en amont du pont. 22. Ce qui n’exclut pas qu’un système plus ou moins élaboré de chutes brise-pentes ait pu être conçu sur le parcours du conduit aujourd’hui

perdu, comme le suggèrent Dupuy et Chardon, mais il n’est pas attesté en Narbonnaise (Fabre, Fiches, Leveau 2003, p. 9).

Joël-Claude Meffre, Jacques du Guerny et Titien Bartette

10Fig. 10 – Plan cadastral avec restitution de l’arrivée de l’aqueduc antique du Groseau à la Haute-Ville et proposition de positionnement du château d’eau.

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Vasio Vocontiorum : données anciennes et nouvelles sur l’urbanisme de la Haute-Ville, en rive gauche d’Ouvèze

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« Planet de l’église », de forme étroite et allongée (fig. 11 : « emplacement probable du château d’eau ») au-dessous de l’église-haute, dominant le pont 23.

Au sud-est, face au reste de la conduite antique, cette table rocheuse (sur lequel s’appuie le remblai moderne for-mant le sol de ce jardin) s’établit à la cote 226,50 m. Elle s’abaisse ensuite par degrés vers le nord suivant plusieurs décrochements jusqu’à l’aplomb du pont où elle atteint la cote environ 215 m NGF.

Par conséquent, la différence de niveau entre le fond du canal et le sommet de la table rocheuse supportant le jardin actuel n’étant que d’environ 4 m, cette différence de niveau a le grand avantage d’atténuer très notable-ment la vitesse de réception de l’eau à l’arrivée, évitant les risques d’usure des conduits et la fragilisation du dispositif de réception (la pente n’est plus alors que de 15 m / km). Cela suppose que le trajet de l’organe hydraulique entre les deux points 1 et 2 de la fig. 10 (soit sur environ 500 m) se soit maintenu au-dessus de la cote 220 m (autour de 226 / 228 m), comme la topographie le permettait avant l’exploi-tation des terrains pour l’extraction de la pierre à chaux 24

(tout en étant supérieure au dénivelé moyen de l’aqueduc

le long de son tracé) 25. Enfin, dans son étude, J. Sautel nous informe qu’un cantonnier découvrit les traces de l’infras-tructure de cette amenée d’eau lors de la réfection d’un regard d’une canalisation d’âge moderne conduisant les eaux du Crestet dans le « chemin de la Fregoulière » (1921, p. 76). Nous avons pu, grâce aux bons soins de S. Dellatorre, replacer ce regard sur le plan côté avec précision en altitude et situer ainsi exactement l’observation du cantonnier datée de 1897 26 (fig. 10, petit cercle pointé).

C’est sur ce replat rocheux qui va s’inclinant sui-vant une pente d’au moins 2 m au-dessus de la voie et du pont qu’il convient de placer un bassin de chasse à partir duquel se greffaient plusieurs conduites forcées en plomb au moyen d’un rampant.

Nous proposons alors trois axes de desserte (fig. 10).

▶ en rive gauche : ◆ la première, au-dessus de la cote 220 m (correspon-

dant à la terrasse médiane), conduisant l’eau vers l’ouest, notamment jusqu’au bâtiment antique de la place Forma 27 ;

◆ la seconde desservant la terrasse inférieure et le bord de la rive de l’Ouvèze, le long de la voie, au-dessus du mur

NGF :226,69 m

Base rocheuse

Trajet et position de l’aqueduc Emplacement probabledu château d’eau

PontRomain

Fig. 11 – Restitution du tracé de l’aqueduc du Groseau à son arrivée au rocher de la Haute-Ville, et positionnement du château d’eau.

23. Parcelle AP 182. Il s’agit d’un espace privé d’une superficie totale de 800 m2 conçu en étroites terrasses successives s’étageant du point le plus haut autour de 228 m (au sud-est) au point le plus bas à l’aplomb du pont (autour de 218 m). Que Madame Colette Dautrey, proprié-taire, soit remerciée pour nous avoir permis de pénétrer dans ce jardin et de pratiquer les vérifications altimétriques nécessaires.

24. Une visite du terrain a permis de constater que, du point de départ connu de l’aqueduc (fig. 10, point 1) traversant les parcelles 1033 et 1034 jusqu’au point d’arrivée (point 2), on rencontre une pente rocheuse accentuée où le canal qui pouvait y prendre place a été détruit par les tranchées d’extraction du calcaire ou recouvert par les nombreux déchets de fours situés au-dessus. Ensuite, les parcelles 425 et 427, actuel-lement en friche, traversées par d’autres tranchées d’exploitation aujourd’hui comblées n’ont pas non plus conservé le moindre passage du conduit. À partir du « chemin rural de la Fregoulière » (parcelle 252), afin de maintenir le niveau, le canal a dû être installé sur des arcades ou sur des piles en maçonnerie sur au moins 50 m de longueur à l’aplomb et au-dessous de l’église haute, prenant appui contre la paroi rocheuse, permettant d’atteindre ainsi le replat rocheux du jardin un peu au-dessus des 226 m où nous plaçons le réservoir (fig. 11).

25. Pour la discussion sur la valeur de la pente moyenne générale de l’aqueduc du Groseau, le débit,s voir Dupuy, Chardon 2003, p. 81. 26. Qu’il soit ici vivement remercié pour sa contribution. 27. La cote NGF au niveau du sol antique de ce bâtiment place Forma s’établit à 225 m, ce qui est donc parfaitement compatible (fig. 3).

Joël-Claude Meffre, Jacques du Guerny et Titien Bartette

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de soutènement antique où pouvaient prendre place des locaux artisanaux peut-être fort consommateurs d’eau ;

◆ l’eau de l’aqueduc a pu aussi alimenter les thermes du quai de Verdun, situés à l’extrémité ouest de la base du rocher, dont les sols d’origine sont à la cote 198 m 28.

▶ en rive droite :◆ par un éventuel tuyau de chute placé à l’aplomb du

pont le long du rocher. Dans l’hypothèse du siphon déjà évoquée, il aurait nécessairement passé sous la chaussée antique avant de descendre le long de la paroi rocheuse pour s’enfoncer ensuite profondément dans les graviers de la rivière et remonter le long de la rive opposée, les tuyaux étant arrimés à la paroi. Mais, nous l’avons dit, nous n’avons aucune preuve matérielle à l’appui de cette hypothèse.

Rappelons enfin ce fait souvent cité, et repris par les études sur ce sujet, de l’existence attestée au X VIIIe  s. (témoignages de Giraudy et de J. Fornery) de sections de tuyaux de plomb remarqués dans le lit de l’Ouvèze « en aval du pont, en face des quais : ils étaient larges à peu près comme un canon de 24 » (Sautel 1921, p. 78). On a géné-ralement pensé que ces éléments de tuyaux pouvaient pro-venir d’une installation antique aux abords du pont ; mais ils auraient pu aussi provenir des installations situées sur la rive gauche ou des terrasses de la Haute-Ville 29, ayant bas-culé dans le lit avec la ruine du mur-digue antique.

Nous sommes amenés à conclure que l’aqueduc fut établi pour répondre pour une part peut-être essentielle aux besoins en eau de la rive gauche. Construire une amenée d’eau de 12 km de long assortie de nécessaires installations connexes représentait un très lourd investissement financier, technique et décisionnel, comme le montrent notamment les travaux de S. Agusta-Boularot à propos de Rome (2008). Si les besoins en eau de la rive gauche devinrent significatifs, c’est probablement dû à la combi-naison d’une certaine croissance démographique, témoi-gnant du développement urbain et économique de la ville affectant en particulier la rive gauche, impliquant à la fois la création d’activités manufacturières le long de la rive (et de la chaussée d’ordre régional) et l’extension d’un habitat monumental et de luxe sur la moyenne terrasse du rocher.

Tous ces facteurs ont pu entraîner sans doute assez tôt (peut-être dès la période augustéenne ou au début du Ier s.) 30 la décision d’une mise en place d’un réseau d’eau courante 31.

6. Conclusion sur les témoignages archéologiques de l’occupation antique de la Haute-Ville

Les documents archéologiques que nous venons de caractériser, aussi lacunaires et partiels soient-ils, laissent supposer la présence de constructions sans doute précoces (période augustéenne) sur la terrasse médiane du rocher. Nous ne saurions cependant pas plus en évaluer l’extension et la répartition spatiale qu’en préciser la nature exacte. Les vestiges de la place Forma attestent l’existence d’un monu-ment d’une certaine ampleur qui, compte tenu de sa situa-tion perchée sur le rocher, a pu s’afficher comme parure monumentale dominant la « ville basse », en rive droite. D’autres bâtiments paraissent avoir existé sur les terrasses médiane et supérieure, plus ou moins incorporés dans les maçonneries médiévales, tandis que d’autres, sans doute de bien moindre qualité, ont été démantelés 32.

Le bas du rocher en rive d’Ouvèze, en revanche, est bien mieux documenté. Les vestiges en place le long d’une voie de circulation de rang régional, datables pour l’essen-tiel des Ier-IIe s. apr. J.-C., le soin porté à l’étaiement de la rive gauche et à sa monumentalisation en continuité avec le pont montrent qu’une possible zone d’activité productive et/ou de stockage, en rapport avec le trafic routier immédiat et la présence d’un bâtiment thermal établi dans le prolon-gement ouest de la rive, pourrait très bien recevoir la qualifi-cation de « faubourg » (pour reprendre le terme avancé par le chanoine Sautel), cependant que la zone de la ville-haute conserverait l’appellation de « Vieille-Ville » résidentielle et monumentale, les deux zones étant en étroite relation his-torique et fonctionnelle l’une avec l’autre.

Cette configuration urbaine a d’autant plus de per-tinence qu’elle a été desservie en eau courante au moyen d’une amenée d’eau, dont la source sacrée du Groseau fut captée à 12 km de la ville 33.

28. Voir à ce sujet l’étude d’Alain Bouet (1997). Cet auteur précise : « on peut penser que l’édification d’un ou plusieurs aqueducs pour la des-serte d’une ville a favorisé le développement du phénomène balnéaire » (p. 134).

29. Comme on le sait, les équipements techniques pour la répartition et la desserte des eaux requéraient une grande quantité de plomb. Ces conduits ont par la suite pour l’essentiel été arrachés de leur position initiale et récupérés. À Vaison, où l’on a fabriqué ces tuyaux attestés par des estampilles, le nombre de tuyaux de plomb conservé est significatif : pour leur inventaire, voir CAG 84/1, p. 123, 163, 174, 179, 183, 188, etc.).

30. En l’état actuel de la documentation, nous n’avons aucun critère de datation pour la période de création de l’aqueduc. 31. Dans cet ordre d’idée, la création de l’ensemble thermal public en rive gauche (cf. supra et fig. 3, point 9 et fig. 8) pourrait bien être le signe

manifeste d’un accroissement démographique, et son implantation aurait pu être opportunément favorisée par une conduite d’eau spéci-fique provenant du castellum divisorium.

32. L’exploration des caves de la Haute-Ville par nos soins est en cours grâce à l’entremise de l’Association Pour la Haute-Ville (dont nous remercions les organisateurs pour l’intérêt qu’elle porte à notre démarche et le soutien matériel qu’elle nous offre). Il est à remarquer d’ail-leurs qu’il est plus facile de concevoir que les matériaux de récupération de constructions antiques (blocs architectoniques divers, moellons orthonormés, etc., éléments de colonnade dispersés dans maints jardins privés ou remployés dans les murs) ont été prélevés sur place, plutôt que de les avoir importés des sites antiques de la rive droite qui d’ailleurs ont été largement enfouis depuis l’Antiquité et le haut Moyen Âge.

33. Il faut bien rappeler que la nature géologique de la table rocheuse supportant l’oppidum ne possède aucune source : la Haute-Ville n'a été desservie en eau courante uniquement au moyen de canalisations provenant pour l’essentiel de la source du Crestet (à 6 km au nord) de Vaison qu’à partir de la période moderne (XVIIIe s.). Qu’en était-il auparavant ? Le château comtal comportait une grande citerne dans ses caves ; par ailleurs, un puits profond, place du Marché, est à sec au XVIe s., qu’il faut ensuite combler (aimables renseignements communi-qués par M. Estivalet, ancien fontainier de Vaison, d’après des documents des Archives départementales de Vaucluse).

Vasio Vocontiorum : données anciennes et nouvelles sur l’urbanisme de la Haute-Ville, en rive gauche d’Ouvèze

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Crédits iconographiquesFig. 1 : Cliché Service Patrimoine, Vaison-la-Romaine.Fig. 2 : Clichés Joël-Claude Meffre et Service Patrimoine.Fig. 3 : Carte Joël-Claude Meffre sur fond de carte du Service Patrimoine de la ville de Vaison.Fig. 4 : Cliché d’après Tallah 2004.Fig. 5 et 11 : Clichés Joël-Claude Meffre.Fig. 6 : Cliché Joël-Claude Meffre et relevé topographique Bruno Fabri (Inrap Méditerranée).Fig. 7, 8, 9 et 10 : Lever Joël-Claude Meffre.

Références bibliographiques

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