rusle modelling, caldes de montbui
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1. Mesure de l’impédance mécanique sur terrain
1.1. Parcelle expérimentale des cerisiers : bloc 3 (NT, T, R, NR)
Au niveau de la parcelle des cerisiers (bloc 3 ayant une
texture limon-sableuse) les valeurs de l’impédance mécanique
des inter-chemins étaient faibles. En fait les croûtes
superficielles mesurées à l’aide du pénétromètre manuel
étaient minces et affables.
Cependant, les valeurs d’IM plus élevées du traitement « Non
travaillé : NT » que celles du traitement « Travaillé : T »
pour des humidités semblables indiquent que cette dernière est
liée au travail du sol réalisé avant les précipitations de la
fin d’été, mais pas avec le contenu d’eau qui était faible dans
toutes les parcelles. Le travail du sol fait diminuer la
résistance du sol à être pénétré: le labour va créer une
surface de sol avec des mottes ou des agrégats stables et aussi
une superficie importante de retenue d'eau. La formation des
croûtes due aux précipitations sera limitée ou retardée sur ce
type de surface. Ainsi, si on aboutit à la formation de la
croûte superficielle ça sera facile à la casser.
Ceci va avec les gestions préventives et curatives proposées
par le département de développement durable (FAO, 1994) suite à
l’étude de l’influence du labour sur des sols encroûtés et des
sols susceptibles à la prise en masse.
1.2. Parcelle du pin parasol planté : PP1 et PP2
Les IM moyennes maximales les plus élevées sur terrain sont
mesurées dans les deux blocs 1 et 2 de la parcelle du pin
parasol. Aussi, ces valeurs sont très semblables dans les deux
blocs. Ceci peut être expliqué par le fait que ces deux blocs
avaient la même texture (sol limon-sableux) et la même teneur
en matière organique (1,18% : cette teneur est trop faible pour
un sol sous plantation forestière). Donc le comportement
mécanique du sol sera similaire entre les deux blocs.
Les valeurs élevées des IM peuvent être expliquées par le fait
que les sols limoneux, particulièrement les plus pauvres en
matière organique, sont les plus sensibles à l’encroûtement.
Les gouttes d’une pluie de forte intensité qui ne sont pas
interceptées par le couvert végétal entraînent le
rejaillissement de particules fines (effet splash) et
l'éclatement des mottes par ré-humectation. Les mottes «
fondent » et la surface se colmate.
Plusieurs recherches ont fait l’objet de l’étude de l’impact
des pluies intenses sur les sols : En particulier la formation
des croûtes superficielles sur des sols limoneux. Selon Hanks
(1960) et Rose (1961), la dégradation des sols limoneux suite à
une forte pluie (le cas de la pluie d’été 2013 dans la PTM)
peut être décomposée en deux phases successives bien
distinctes :
- Dans une première phase, dont la durée peut être très
variable, la surface du sol, initialement motteuse et "
ouverte " est progressivement occupée par une croûte
structurale de quelques millimètres d'épaisseur et à
compacité élevée. La vitesse à laquelle l'eau peut
s'infiltrer dans cette croûte structurale diminue et
atteint des vitesses de 2 à 6 mm/h.
- A une intensité des pluies qui dépasse l'infiltrabilité
ainsi réduite pendant une durée suffisante pour que
l'excès d'eau atteigne quelques millimètres, des flaques
d'eau peuvent se former. C'est le début d'une deuxième
phase lors de laquelle les particules détachées par le
splash et mises en suspension vont se déposer à des
vitesses différentes selon leur taille formant une croûte
sédimentaire dont l'infiltrabilité sera encore plus
réduite (1 mm/h).La croûte de sédimentation ainsi formée a
une induration élevée.
1.3. Forêts de chêne vert et du pin : FH et FC
Les valeurs obtenues des IM moyennes étaient faibles par
rapport à celles obtenues dans la parcelle du pin parasol
planté. Ceci est dû à :
- D’une part, la teneur élevée en MO de (5,5%) va augmenter
la stabilité structurale du sol. En plus, comme agent
hydrophobe, la matière organique réduit la mouillabilité
des agrégats et diminue les risques d'éclatement lors de
l'humectation. C'est pourquoi de nombreuses études ont
fait apparaître d'étroites relations entre la teneur en
matière organique et la stabilité structurale (Monnier,
1965; Hofman, De Lenheer et Appelmans, 1974; Boiffin,
Papy et Peyre, 1986 ; ...).
- Le couvert végétal dense et la couche épaisse de litière
des deux forêts secondaires (FH et FC) constituent la
protection la plus efficace de la surface du sol en
limitant les risques d'encroûtement et en favorisant
considérablement l'infiltrabilité des sols : Ils vont
dissiper l'énergie cinétique des gouttes de pluie. Une
partie de la pluie interceptée par le feuillage continue
sa course jusqu'au sol. L'énergie cinétique des gouttes
s'en trouve alors modifiée puisque, d'une part la hauteur
de chute dépend du dernier élément intercepteur (branche,
feuille,...) et que, d'autre part, les gouttes
interceptées subissent un nourrissage (elles augmentent
de diamètre par coalescence). Ainsi l'expérience montre
(Ruiz Figueroa et Valentin, 1983) que l'efficacité d'un
couvert à l'égard de l'infiltration est d'autant plus
marquée que le dernier élément intercepteur est bas. Dans
notre cas, la litière forestière réduit à zéro l'énergie
cinétique des pluies sur les agrégats.
Il est à noter que l’IM moyenne de la FC située dans la zone
basse de la PTM est supérieure à celle de la FH située dans la
zone haute de la PTM. En outre, l’humidité moyenne du sol de la
FC est presque le double de celle mesurée dans la FH. Ceci
peut être dû au fait que :
- Le sol de la FH est en pente d’environ 15 % alors l'eau
ruissellera le long de cette pente et va stagner dans la
zone relativement plane où se trouve la FC (pente
comprise entre 0 et 5%;
- La couche de litière est plus épaisse dans la FC, ce qui
augmente la rétention d’eau dans cette zone ;
- La différence entre la texture de deux sols forestiers :
FH : limon-sableux, FC : limon sablo-argileux. En fait,
le sol du FC contient un pourcentage d’argile plus élevé
d’environ 26 %. Les sols à texture fine comme les limons
sont, à l’état naturel, plus sensibles à l’encroûtement
que les sols à texture grossière comme le sable. (Sharma
et Agrawal, 1980).
1.4. Parcelles agricoles (PL, PB, LT, LE, ZA, PV)
Les deux parcelles PL et LT avaient des humidités très
voisines. En fait, ces dernières sont les plus élevées mesurées
sur les parcelles agricoles car le sol, au moment de la mesure
de l’IM et la collecte des échantillons, est bien couvert par
la culture existante (luzerne dans la PL et blé dans la LT). En
plus, la hauteur des deux cultures était largement suffisante
pour un très bon ombrage du sol, ce qui va diminuer
l’évaporation de l’eau contenue dans le sol.
Au moment de la mesure de l’IM, on a remarqué que la résistance
du sol de la parcelle de luzerne à être pénétré est élevée
(croûte plus dure) que celle mesurée dans la parcelle où passe
la ligne de Thalweg. Par conséquent, les IM moyennes sont
différentes même si les deux parcelles ont la même texture du
sol : Elle est de 3,05±0,1 MPa dans la PL et elle est de
1,49±0,1 MPa dans la LT. Donc, l’humidité et la texture, dans
ce cas, ne sont pas des facteurs déterminants pour expliquer la
différence des IM entre les deux parcelles étudiées. Il existe
alors d’autres facteurs qui peuvent être :
- La légère différence en teneur en matière organique comme
agent : 1.34 % dans la PL et 0,92% dans LT ;
- La différence entre les cultures installées : luzerne et
blé. Cette dernière est une culture pluriannuelle ayant
un enracinement plus profond, le nombre d'interventions
de travail du est faible en comparaison avec celui de la
culture du blé (culture monocotylédone ayant un système
racinaire plus superficiel et plus horizontal) ce qui
permet de parler d’un effet cumulatif des conditions
favorables à l’encroûtement superficiel d’un an à un
autre dans cette parcelle .
Les deux parcelles LE (parcelle contenant la ligne de partage
d’eau) et ZA (zone d’accumulation d’eau se trouvant dans la
LE), se trouvant dans la zone supérieure de la PTM, ayant la
même texture du sol : Limon sablo-argileux et même contenu en
MO, ont des IM moyennes légèrement différentes : 2,06±0,1 MPa
et 2,41±0,04 MPa respectivement. L’accumulation de l’eau dans
la parcelle ZA (se trouvant dans une petite dépression) a fait
que l’humidité dans cette parcelle est légèrement supérieure à
celle de LE (2,36±0,1% et 2,41±0,05 respectivement). Donc cette
faible augmentation d’humidité a été suffisante pour que l’IM
moyenne augmente légèrement dans la ZA. En plus, dans la ZA on
a remarqué la présence des fentes de retrait au moment de la
mesure. Donc la différence entre LE et ZA peut être due au type
d’argile présent.
Le sol de la parcelle PV ayant le contenu d’eau le mois faible
(1,31±0,01%) acquiert une IM moyenne de 2,48±0,03 MPa. Au moment
de la mesure de l’IM, la croûte superficielle était dure et le
sol était bien sec.
De plus le sol de la parcelle de vigne était initialement nu et
sec au moment de l’arrivée des précipitations d’été ce qui
augmente sa sensibilité à l’encroûtement. En fait, le processus
de désagrégation par éclatement est d'autant plus intense qu'il
intervient sur un sol sec pauvre en matière organique (Hanks,
1960; Rose, 1961). En conséquence, pour un sol (comme le sol de
PV) sensible à ce phénomène, le maintien d'une certaine
humidité en surface limite les risques d'encroûtement. Dans
notre cas le sol de la parcelle de vigne était non-couvert et
il n’existe pas d’irrigation. Alors on peut dire que l’état
hydrique initial est un facteur important pour la sensibilité à
l’encroûtement.
Il faut préciser également qu'un état initial proche de la
saturation favorise les processus de dispersion, l'apparition
du ruissellement et, de ce fait, la formation d'une croûte de
ruissellement (Boiffin ; Papy et Peyre, 1986).
D’autres auteurs font la liaison de la sensibilité des sols à
la formation et l’induration des croûtes superficielles avec la
vitesse d’humectation:
- une humectation brutale favorise l'emprisonnement de
l'air contenu dans les agrégats et leur éclatement. Plus
l'humectation est lente, plus les agrégats restent
stables et les macropores ouverts (Keller, 1967) ;
2. Mesure de l’impédance mécanique au laboratoire
La représentation de la variation des IM générées au
laboratoire (758 mesures réalisées sur les croûtes générées au
laboratoire à l’aide du « TAXT plus ») en fonction de l’Hº a
permis d’obtenir un modèle exponentiel sur Excel 2013 (fig 4.1)
Ce qui est le cas pour chaque échantillon étudié séparément
(annexe). Généralement les IM sont plus élevées en comparaison
avec celles obtenues sur terrain.
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 600
5
10
15
20
25
30
35
f(x) = 24.5459378936331 exp( − 0.166092572942904 x )R² = 0.832351645399986
Hº (%)
IM (MPa)
Figure 4.1 : Variation de l’impédance mécanique en fonction de
l’humidité des croûtes générées au laboratoire à partir des 14
échantillons de sol de la propriété de Torre Marimon
Selon la figure 3.1, le modèle exponentiel ainsi obtenu s’avère
un modèle excellent puisque il explique 83 % de la variation de
l’IM (coefficient de détermination R2 = 0,83).
Paramètre H° (% ) IM (M Pa)
N 758 758M inimum 0,18 0,08M aximum 56,64 29,87M oyenne 13,46 11,46Ecart type 13,67 11,11Variance 186,80 123,38Asymétrie 1,08±0,1 0,41±0,1Kurtosis 0,14±0,2 .-1,38±0,2
Ce modèle est donné par l’Excel comme étant le meilleur qui
explique la variation de l’IM en fonction de l’humidité. En
fait, la variation de l’IM se fait selon deux droites : une va
expliquer la variation verticale de l’IM dans la partie sèche,
l’autre va expliquer la variation horizontale où l’humidité est
élevée.
On a constaté que plus l’humidité des croûtes générées augmente
plus l’IM s’approche de zéro. Cependant, plus l’échantillon est
sec plus l’IM augmente, plus la résistance des croûtes à être
pénétrées augmente. Ainsi la dureté des croûtes s'accroît
exponentiellement en fonction de la diminution de leur humidité
(Valentin, 1986 ; Ruiz Figueroa 1983).
On a remarqué aussi qu’il existe toute une plage de valeurs
d’IM indiquant que cette dernière varie énormément pour une
très faible variation d’humidité. Cette plage se trouve
essentiellement dans l’intervalle d’humidité entre 0-5 %
(partie du graphique où les croûtes sont sèches. Généralement
les valeurs moyennes de l’humidité pour tous les échantillons
sont aux alentours de 2 %). L’IM varie entre 5 et 30 MPa, ce
qui permet de dire que l’IM n’établit pas une relation directe
avec l’humidité dans la partie la plus sèche du graphique IM vs
Hº. Il existe alors d’autres facteurs qui affectent sa
variation.
Pour des humidités supérieures à 5 % les IM sont très basses,
la majorité des valeurs est inférieure à 1 MPa. Pour le moment,
cette partie du graphe n’est pas intéressante.
C’est plutôt la partie la plus sèche qui tient un intérêt
agricole où l’induration des croûtes joue un rôle important
dans l’agriculture. Cette propriété mécanique s'avère
particulièrement préjudiciable à la levée des semences. Au fur
et à mesure qu'une croûte se dessèche, ses constituants se
rapprochent les uns des autres. Ce faisant, les forces de
liaison et donc la cohésion générale du matériau augmentent. Ça
sera alors intéressant d’étudier la variation de l’IM, son
induration, et les facteurs qui peuvent l’affecter dans cet
intervalle d’humidité. Le tableau 3.1 présente les données des
IM moyennes des croûtes générées dans un intervalle d’humidité
compris entre : 0 et 5 %.
Tableau 4.1 : Statistiques des IM moyennes des croûtes générées
au laboratoire dans un intervalle d’humidité compris entre 0 et
5 %
P/E
;͞ x(MPa)
ES(;x) Min Max S S2 Textu
re
Teneur enMO%
B1 13,22 0,67 2,91 21,60 4,37 19,12 SL 0,60PP1
14,23 1,39 8,16 25,50 5,38 28,94 LS 1,18
B2 15,83 0,73 6,13 23,99 4,28 18,31 S 0,79PB 16,35 1,10 7,17 25,44 4,68 21,88 LS 1,75FH 19,81 0,40 15,42 23,46 1,92 3,67 LS 5,30LO 21,91 1,45 5,74 29,87 6,95 48,35 LS 0.65LE 23,22 0,73 17,14 29,87 3,66 13,36 LSA 1,73
ZA 23,97 1,01 12,83 29,87 4,97 24,68 LSA 1,76PP2
25,06 0,97 13,25 29,87 4,84 23,43 LS 1,19
PV 26,45 1,41 16,26 29,87 4,67 21,84 LSA 0,66PL 26,49 1,62 9,09 29,87 7,04 49,57 LSA 1,34B3 26,66 0,67 17,88 29,87 3,76 14,11 LS 1LT 27,92 0,80 9,77 29,87 4,36 19,00 LSA 0,92P : Paramètre, E : Echantillon,Min : valeur minimale, Max : valeur maximale,[͞ x : moyenne
ES (;x) : Erreur standard de la Moyenne, S : Ecart-type, S2 : VarianceSL : Sable limoneux ; LS : Limon-Sableux ;LSA : Limon Sablo-Argileux ; S : sableux
Remarque : on n’a pas obtenu des données d’IM des croûtes générées issues de la FCpour une Hº comprise entre 0 et 5 %
Selon le tableau 4.1 les IM moyennes des croûtes générées
varient entre 13,22±0,7 MPa et 27,92±0,8 MPa avec une moyenne
générale de 21,25 MPa lorsque l’humidité est comprise entre 0
et 5 %. Généralement, ces croûtes sont dures et donc la
résistance à la pénétration est élevée. En fait, ces dernières
sont assimilées à des croûtes de sédimentation puisque lors de
préparation de la pâte saturée, on a fait une désagrégation
totale.
Cependant, Pour chaque échantillon de sol étudié, les IM
varient énormément pour une très faible variation de
l’humidité, notons à titre d’exemple la variance et l’écart-
type des IM des croûtes générées à partir du sol de la parcelle
contenant la ligne d’olivier sont élevés, c’est-à-dire les
valeurs sont largement dispersées : les IM varient entre 5 et
30 MPa. La figure 4.2 présente la variation de l’IM en fonction
de l’humidité dans cette parcelle.
0 5 10 15 20 25 30 350
5
10
15
20
25
30
35
f(x) = 41.4969693728377 exp( − 0.228813394874584 x )R² = 0.981282139783109
Hº (%)
IM (MPa)
Figure 4.2 : Variation de l’impédance mécanique (IM) des
croûtes générées au laboratoire en fonction de l’humidité (Hº)
dans la parcelle contenant la ligne d’olivier LO.
En fait, sous la sonde d’analyseur de texture, les croûtes
sèches (issues du même échantillon de sol) se comportent
différemment : Il existe des croûtes qui se cassent facilement,
tandis que pour d’autres la force maximale appliquée par
l’instrument n’as pas été suffisante pour les casser (30
kg).Elles restent intactes.
Cette grande variation de comportement peut être due à
plusieurs autres facteurs qu’il faut les étudier afin de
l’expliquer :
- La texture des croûtes sèches au sein du même échantillon
essentiellement le pourcentage de l’argile : la
résistance à la pénétration de croûtes est corrélée à la
teneur en argile (Sharma et Agrawal, 1980);
Partieayant ungrand
- La minéralogie de l'argile: la force de la croûte est
plus prononcée pour les smectites que pour les kaolinites
(Lemos et Lutz, 1957 ; Fatton, 1976) ou pour les
chlorites (Page, 1979);
- Les cations échangeables: Un pourcentage de sodium
échangeable élevé durcit les croûtes du sol (Alpérovitch
et Dan, 1973);
- La vitesse de dessiccation : Hillel (1960) et Gerard
(1965) ont montré qu'une dessiccation rapide limite
l'induration des croûtes.
En analysant les moyennes des IM des croûtes sèches (humidité
entre 0 et 5 %) on a constaté que :
Les sols à texture grossière et modérément grossière présentent
des croûtes moins dures que les sols à texture modérément
fine : A l’état sec, les croûtes générées à partir du sol du
Bloc 1 et 2 de la parcelle expérimentale des cerisiers avaient
des IM moyennes les plus faibles. Le B2 et le B1 ont une
texture grossière : sable et sable limoneux respectivement, et
une teneur faible en matière organique. Du fait de la faible
cohésion des matériaux sableux, la disjonction des constituants
s'opère très aisément (Valentin, 1981, 1986b).
En contrepartie, les croûtes contenant plus d’argile (issues
des sols limon sablo-argileux) avaient les IM moyennes les plus
élevées (23 et 27 MPa). En fait, La cohésion varie en
fonction de cette teneur : globalement plus la teneur en argile
est grande plus il y a cohésion des particules et donc ça sera
difficile de rompre les liaisons existant entre les éléments
structuraux (Aveyard, 1985). Il est à noter que ce groupe de
croûtes sont issues des différents sols des parcelles agricoles
qui ont tous une faible teneur en MO (< 2%). Mais ça ne
signifie pas que la variabilité de la teneur en MO des croûtes
au sein du même échantillon n’a pas d’influence sur la
variation de l’IM dans un intervalle d’humidité faible.
3. RUSLE et cartes d’érosion hydrique
Sur la base du modèle RUSLE, et suite à la méthodologie suivie
pour l’estimation de la perte du sol (t/ha/an) dans la MCM et
la PTM, on a obtenu généralement des valeurs trop basses de la
perte du sol. Ces valeurs se sont augmentées considérablement
en élaborant la carte d’érosion potentielle en supposant qu’il
n’existe pas de pratiques antiérosives (le facteur P est égale
à 1).
Les taux d’érosion semblent assez bas sur la carte, pour de
grandes parties de la MCM et la PTM. C’est en partie à cause du
fait que :
- Une grande superficie de la MCM est occupée par les
forêts : Les zones fortement végétalisées, de type forêt
sont associées au coefficient C le plus faible (0,01)
occupant environ 54 % de la superficie totale de la MCM
et 28 % de la superficie de la PTM et donc la perte du
sol dans la zone sera moindre ;
- Les pratiques antiérosives pratiquées sont les terrasses,
donc on assiste à une meilleure protection du sol vis-à-
vis l’action de l’eau.
Les résultats des calculs des pertes en sols annuelles montrent
une grande fragilité de la partie Nord de la MCM constituée
essentiellement par des grès et argiles rouges localement
conglomérés. Dans cette zone, la pente généralement dépasse les
30 degrés et les valeurs du facteur topographie sont les plus
élevées. En contrepartie, les régions de faibles pertes en sol
ou de déposition correspondent à des zones de faible pente ou à
des plaines situées au sud.
Les optimisations faites sur le calcul des facteurs de RUSLE et
le recours à la base de données à haute résolution a permis :
- D’améliorer l’estimation du facteur R moyen puisque on a
eu recours à 6 modèles de calcul du facteur d’érosivité.
Aussi, on n’était pas obligé d’utiliser les outils
d’interpolation disponibles sur Arcgis (IDW,
krigeage.spline…) pour calculer les valeurs du facteur
sur toute la superficie de la zone d’étude. Donc, la
haute résolution des données des précipitations inputs
contribuait sûrement à diminuer l’erreur de l’estimation
de ce facteur.
- De bien voir la morphologie du terrain même de
différencier avec détails le réseau hydrographique.
- De bien estimer le facteur topographique. Le programme
« Facteur.LS.exe » a été une solution pour améliorer le
calcul des valeurs du facteur LS appropriées pour leur
utilisation sur Arcgis aussi bien à l’échelle la MCM
qu’au niveau de la PTM. La conclusion est que ce calcul
des valeurs du facteur LS tient compte tenu de la
morphologie du relief (terrain très accidenté et
escarpé). Il est important de noter que le programme
facteurLS.exe a produit des valeurs LS qui sont à peu
près comparables à celles figurant dans le « RUSLE
Handbook guidelines » (McCool et al, 1997 ; Renard et al,
1997). La version finale du programme sous Windows et les
valeurs du facteur LS ont été vérifiées et confirmées par
l’auteur principal du programme Mr. Rick Van Remortel.
- D’améliorer l’estimation des valeurs du facteur C. D’une
part par l’utilisation d’une couverture de sol détaillée.
D’autre part, par l’utilisation les valeurs assignées à
la couverture du sol la plus commune en Espagne. Ceci
peut être une solution pour se rapprocher de la vérité
terrain en absence de données pour calculer les sous
facteurs présentés par la RUSLE afin d’aboutir au facteur
C final.
En contrepartie, les incertitudes associées à quelques facteurs
de la RUSLE tiennent leur poids dans l’estimation de la perte
de sol. Les principales sources d’incertitude sont les
suivantes :
- Le facteur d’érodibilité du sol (K) est estimé à partir
de la texture du sol et la teneur en MO (seulement au
niveau de la PTM). Cependant, l’actuelle corrélation
entre K et les paramètres de texture est assez faible.
Aussi, une partie des valeurs du facteur k assignées aux
sols de la MCM était extraite de la bibliographie et donc
ces valeurs ne reflètent réellement la vérité terrain;
- On a supposé qu’il existe une seule pratique antiérosive
au niveau de MCM puisque elle est la plus dominante.
4. Encroûtement superficiel et érosion hydrique du sol
Afin de mettre en relation l’encroûtement superficiel et
l’érosion du sol, on a représenté la variation de l’impédance
mécanique moyenne (IMm) des croûtes générées au laboratoire
dans l’intervalle d’humidité 0-5 % en premier lieu en fonction
de l’érosion hydrique (RUSLE) et l’érosion hydrique
potentielle (facteur P est égale à 1). Les figures 4.3 et 4.4
représentent cette variation.
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.80
5
10
15
20
25
30
f(x) = 14.7380277349769 x + 16.632237596302R² = 0.678543932666002
A(t/ha/an)
IMm
(MPa
)
Figure 4.3 : Variation de l’IMm des croûtes générées au
laboratoire dans l’intervalle d’humidité 0-5 % en fonction de
la perte du sol annuelle
0 1 2 3 4 5 6 70
5
10
15
20
25
30
f(x) = 1.91349358249204 x + 16.2837014428364R² = 0.807016870685969
Ap(t/ha/an)
IMm
(MPa
)
Limon sablo-
Limon sableux
Limon sableux
Limon sablo-argileux
Figure 4.4 : Variation de l’IMm des croûtes générées au
laboratoire dans l’intervalle d’humidité 0-5% en fonction de la
perte du sol annuelle potentielle
L’étude de la relation entre les IMm des croûtes sèches et
l’érosion a été faite sur la base des considérations
suivantes :
- Seulement, utiliser de la plage des IMm des croûtes
seulement lorsque l’humidité est comprise entre 0 et 5%
tient un intérêt agronomique important vis-à-vis
l’émergence des semences. Aussi, la préparation des
croûtes au laboratoire et la mesure de l’IM et l’humidité
ont été plus au moins homogènes, ce qui n’est pas le cas
sur terrain.
- L’utilisation des valeurs moyennes estimées de la perte
en sol annuelle et d’IM seulement pour les parcelles
suivantes : PP, PB, FH, LE, PV, PL et LT (annexe ?).
- Les autres points d’échantillonnage (ZA, LO et PC) ne
sont pas inclus dans l’étude car d’une part, ils sont des
cas particuliers sur terrain ayant une faible superficie.
D’autre part, elles sont localisées dans les parcelles
choisies pour l’étude de la variation de l’IMm vs
l’érosion.
Selon les deux figures 4.3 et 4.4 présentées précédemment, on
constate qu’on a une tendance vers l’augmentation : l’IMm des
croûtes sèches augmente avec l’augmentation de l’érosion (le
coefficient de corrélation élevé (0,9) montre que les deux
variables sont fortement liées).
En outre, on assiste à une augmentation du coefficient de
détermination (0,81) dans la deuxième corrélation (IM vs Ap).
Cet excellent modèle explique 81 % de la variation de l’IM
moyenne en fonction de l’érosion potentielle mais le nombre
faible d’observations constitue une limitation pour le modèle.
Dans les deux cas de corrélation la pente et la texture
expliquent la tendance de l’IM vers l’augmentation. Contenant
une faible teneur en eau, les croûtes issues des sols contenant
plus d’argile (sols limon sablo-argileux), où l’érosion
potentielle est beaucoup plus élevée (partie supérieure de la
PTM où la pente est comprise entre 10 et 15 %) avaient des IM
plus élevées et donc la résistance à la pénétration est élevée.
Tout au long du bassin versant de la PTM, la circulation de
l’eau depuis la partie supérieure (parcelle LE) vers les
parcelles les plus basses engendre un déplacement des
particules de sol. En fait, on a remarqué des débordements de
l’eau au niveau des parcelles PB et LT. Au niveau de la zone
inferieure de la parcelle LT, on a détecté un dépôt de matériau
(tâches de couleur brun claire faisant référence à un dépôt
d’argile et de limons). Le sol dans cette parcelle est forme de
22 % d’argile et 22 % de limons. À l’état sec, Les croûtes
générées à partir du sol de LT présentait l’IMm la plus élevée.
L’étude de la corrélation entre l’IM moyenne des croûtes et la
teneur en argile montre qu’elles sont fortement liées (r =
0,88) : lorsque le pourcentage en argile dans le sol augmente
l’IM augmente dans un intervalle d’humidité compris entre 0 et
5% (fig 4.5).
15 17 19 21 23 25 270
5
10
15
20
25
30f(x) = 1.30436440677966 x − 3.9956779661017R² = 0.773079948043818
Argile (%)
IMm (MPa)
Figure 4.5 : Variation de l’IM moyenne des croûtes générées en
fonction de la teneur en argile dans un intervalle d’humidité
compris entre 0 et 5 %
Le modèle obtenu explique 77 % de la variation de l’IMm en
fonction de la teneur en argile à une faible teneur d’eau.
Ces résultats vont avec ceux obtenus par Sharma et Agrawal
1980 : ce sont les croûtes formées sur les sols argileux qui
offrent le nombre de contacts entre particules le plus élevé et
sont donc les plus dures.
5. Carte de sensibilité du sol à l’encroûtement
Puisque on a obtenu le coefficient de détermination le plus
élevé en étudiant la variation de l’IMm vs érosion potentielle,
on va utiliser l’équation du modèle linéaire obtenue pour
générer la carte de sensibilité du sol à l’encroûtement.
L’étude de la significativité des paramètres du modèle linéaire
obtenu (IM vs Ap) a permis de s’assurer que la pente et
l’ordonné à l’origine sont statistiquement différents de zéro
(P < 0,05), annexe ?). En utilisant la calculatrice raster sur
Arcgis et en se basant sur l’équation obtenue on a pu estimer
les valeurs des IM au niveau de la :
- La totalité de la propriété de Torre Marimon ;
- La MCM : on a éliminé les superficies ayant des classes
de lithologie qui n’existent pas dans la PTM : Calcaire
dolomitique et dolomie, Ardoise satinée et granodiorite
afin de s’assurer des résultats obtenus.
La figure 4.6 présente les classes de sensibilité du sol à
l’encroûtement avec les superficies occupées par ces
dernières :
Figure 4.6 : Cartes de sensibilité du sol à l’encroûtement de
la municipalité de Caldes de Montbui et de la propriété de
Torre Marimon
Les valeurs obtenues des IM moyennes sur la carte de
l’encroûtement varient généralement entre 16 MPa et 60 MPa, on
a divisé ces valeurs en trois intervalles égaux. On a obtenu
trois classes de sensibilité : faible, moyenne et forte
(fig 4.6). Cette sensibilité est basée sur le degré de la
résistance à la pénétration des croûtes ayant une faible teneur
en eau.
Un examen rapide de la carte permet de constater que la
répartition de la sensibilité est pratiquement similaire à
celle de l’érosion potentielle puisque elles sont fortement
corrélées : Les valeurs élevées sont localisées dans les zones
où la pente est raide.
À une humidité faible (0-5%), 10,4 % de la superficie de la MCM
ont une sensibilité forte à l’encroûtement, la croûte alors
tient une résistance à la pénétration trop élevée ce qui va
constituer un problème énorme pour l’émergence des semences.
Au niveau de la PTM, environ 25% de la superficie souffre d’une
sensibilité forte. Cette dernière est située en grande partie
dans la partie supérieure de la PTM. Donc, dans ces zones, il
faudra trouver des solutions radicales pour la prévention ou la
correction de ce problème.
Les résultats représentés par cette carte peuvent être
améliorés par :
- L’augmentation du nombre d’observations pour s’assurer de
la corrélation existante entre IMm et érosion;
- L’étude de la variation de l’IM des croûtes générées à
partir d’autres classes texturales ;
- La mesure de l’érosion hydrique sur terrain.
- Etudier d’autres facteurs qui régissent la relation entre
IM et érosion comme par exemple : la forme la de pente :
Pour une inclinaison générale et une longueur de pente
données, le ruissellement diminue depuis les formes
convexes jusqu'aux formes concaves en passant par les
formes planes (Wischmeier, 1974). En effet, les
ondulations du relief, particulièrement aux échelles
fines, déterminent le type de croûte.
Bien que la validité des cartes d’érosion hydrique et de
sensibilité du sol à l’encroûtement soit sujette à discussion,
ces dernières vont apporter une aide importante aux décideurs
et aux aménageurs pour simuler des scénarios d’évolution de la
région et planifier les interventions de lutte contre l’érosion
et l’encroûtement, surtout dans les zones où l’érosion hydrique
et la sensibilité à l’encroûtement sont accentuées. Elle permet
aussi de suivre l’impact de l’utilisation des sols et des
aménagements sur la qualité des ressources en sol.
En plus, l’utilisation du SIG a permis l’évaluation rapide de
l'érosion et l’encroûtement aussi bien à l’échelle de la PTM et
qu’à l’échelle de la MCM et l’identification des secteurs qui
nécessitent des interventions pour lutter contre la dégradation
des sols.
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