l'indéfini ' autre ': déterminant ou adjectif?

10
Dans les Cahiers de l'Institut de Linguistique de Louvain (CBLL), la linguistique est envisagée de la manière la plus large, incluant la problématique traditionnelle et les recherches contemporaines. Une place toute spéciale est consacrée aux domaines frontières de la linguistique: anthropologie, psychanalyse, psychologie, sociologie, etc. Les CILL paraissent en fascicules totalisant environ 400 pages par volume. Prix de l'abonnement: 1.600 FB. Comité de Rédaction: Directeur de la publication: Rédacteur en Chef: Adresse de la Rédaction: R. ANTTILA (Los Angeles), F. FRANÇOIS (Paris), A. MANIET (Québec), A. MARTINET (Paris), P. SWIGGERS (Louvain), f O. SZEMERÉNYI (Fribourg). Guy JUCQUOIS. Yves DUHOUX Institut de Linguistique Place Biaise Pascal B-1348 LoEvain-la-Neuve, Belgique. Les manuscrits destinés à la publication sont à adresser exclusivement à l'adresse de la Rédaction. Les ouvrages pour compte rendu sont à adresser à M. DUHOUX, adresse de la Rédaction. Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Les textes adressés pour publica- tion aux CILL peuvent faire l'objet de séances de discussion au sein de F Institut de Linguistique de Louvaie. La Rédaction se réserve le droit de publier les comptes rendus de ces débats dans les CILL. Les auteurs recevront gratuitement 25 tirés-à-part de leurs contributions. Toute traduction ou reproduction, de quelque manière et sous quelque forme que ce soit, même par extraits, des textes publiés dans les CILL est interdite sans l'au- torisation préalable de la Rédaction. Echanges: Les publications envoyées pour échange sont à expédier à l'adresse suivante: Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres Service des Echanges Collège Erasme Place Biaise Pascal 1 B-1348 Louvain-la-Neuve, Belgique Les Cahiers de l'Institut de Linguistique de Louvain (Université Catholique de Louvain) sont associés avec Le Langage et l'Homme (Institut Libre Marie Haps). L f INDÉFINI "AUTRE" : DÉTERMINANT OU ADJECTIF ? ÉTUDE COMPARÉE FRANÇAIS - ESPAGNOL - ITALIEN - ROUMAIN Marleen VAN PETEGHEM Université de Lille III Tout comme même et tel, qui lui sont généralement associés, le mot autre pose des problèmes de classification aux grammairiens et aux linguistes. Dans la tradition grammaticale française, il a toujours été rangé parmi les adjectifs/pronoms indéfinis, classe qui contient un grand nombre de déterminants au sens strict, c'est-à-dire des mots qui peuvent introduire à eux seuls un nom dans la phrase, tels que plusieurs, quelques, certains, etc. 1 Seuls DAMOURETTE et PICHON (1911-1927) et WlLMET (1986) optent pour un regroupement de autre avec les adjectifs qualificatifs, solution qui semble pouvoir se justifier tant du point de vue sémantique que du point de vue distributionnel. Le sémantisme de autre diffère en effet de celui des indéfinis plus prototypiques dans la mesure autre n'est pas un quantificateur, puisqu'il est dit exprimer la différence 2 . En outre, sa distribution l'oppose également aux autres indéfinis, puisque, contrairement à ceux-ci, autre ne peut jamais se passer d'un autre déterminant, sauf dans certains emplois marginaux 3 : (1) // a lu un autre livre /Vautre livre, vs *// a lu autre livre. Voir WAGNER § PlNCHON (1962, 110), ARRIVÉ, GADET, GALMICHE (1986, 323-333). GREVISSE (1988, 967-993) distingue les déterminants indéfinis (tels que aucun, certain, etc.) des adjectifs indéfinis, tels que autre et même. WAGNER § PlNCHON (1962, HO) l'appellent pour cette raison un indéfini à valeur "qualitative". Cf. autre chose; autre part; autres temps, autres moeurs', etc.

Upload: universiteitgent

Post on 17-Nov-2023

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Dans les Cahiers de l'Institut de Linguistique de Louvain (CBLL), la linguistiqueest envisagée de la manière la plus large, incluant la problématique traditionnelleet les recherches contemporaines. Une place toute spéciale est consacrée auxdomaines frontières de la linguistique: anthropologie, psychanalyse, psychologie,sociologie, etc.Les CILL paraissent en fascicules totalisant environ 400 pages par volume. Prixde l'abonnement: 1.600 FB.

Comité de Rédaction:

Directeur de la publication:

Rédacteur en Chef:

Adresse de la Rédaction:

R. ANTTILA (Los Angeles),

F. FRANÇOIS (Paris),

A. MANIET (Québec),

A. MARTINET (Paris),

P. SWIGGERS (Louvain),

f O. SZEMERÉNYI (Fribourg).

Guy JUCQUOIS.

Yves DUHOUX

Institut de Linguistique

Place Biaise Pascal

B-1348 LoEvain-la-Neuve, Belgique.

Les manuscrits destinés à la publication sont à adresser exclusivement à l'adressede la Rédaction. Les ouvrages pour compte rendu sont à adresser à M. DUHOUX,adresse de la Rédaction.Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Les textes adressés pour publica-tion aux CILL peuvent faire l'objet de séances de discussion au sein de F Institutde Linguistique de Louvaie. La Rédaction se réserve le droit de publier lescomptes rendus de ces débats dans les CILL.Les auteurs recevront gratuitement 25 tirés-à-part de leurs contributions.Toute traduction ou reproduction, de quelque manière et sous quelque forme quece soit, même par extraits, des textes publiés dans les CILL est interdite sans l'au-torisation préalable de la Rédaction.

Echanges:Les publications envoyées pour échange sont à expédier à l'adresse suivante:

Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et LettresService des EchangesCollège ErasmePlace Biaise Pascal 1B-1348 Louvain-la-Neuve, Belgique

Les Cahiers de l'Institut de Linguistique de Louvain (Université Catholique deLouvain) sont associés avec Le Langage et l'Homme (Institut Libre Marie Haps).

LfINDÉFINI "AUTRE" : DÉTERMINANT OUADJECTIF ?ÉTUDE COMPARÉEFRANÇAIS - ESPAGNOL - ITALIEN - ROUMAIN

Marleen VAN PETEGHEMUniversité de Lille III

Tout comme même et tel, qui lui sont généralement associés, le motautre pose des problèmes de classification aux grammairiens et aux linguistes.Dans la tradition grammaticale française, il a toujours été rangé parmi lesadjectifs/pronoms indéfinis, classe qui contient un grand nombre de déterminantsau sens strict, c'est-à-dire des mots qui peuvent introduire à eux seuls un nomdans la phrase, tels que plusieurs, quelques, certains, etc.1 Seuls DAMOURETTEet PICHON (1911-1927) et WlLMET (1986) optent pour un regroupement deautre avec les adjectifs qualificatifs, solution qui semble pouvoir se justifier tantdu point de vue sémantique que du point de vue distributionnel. Le sémantismede autre diffère en effet de celui des indéfinis plus prototypiques dans la mesureoù autre n'est pas un quantificateur, puisqu'il est dit exprimer la différence2. Enoutre, sa distribution l'oppose également aux autres indéfinis, puisque,contrairement à ceux-ci, autre ne peut jamais se passer d'un autre déterminant,sauf dans certains emplois marginaux3 :

(1) // a lu un autre livre /Vautre livre, vs *// a lu autre livre.

Voir WAGNER § PlNCHON (1962, 110), ARRIVÉ, GADET, GALMICHE (1986, 323-333).GREVISSE (1988, 967-993) distingue les déterminants indéfinis (tels que aucun, certain,etc.) des adjectifs indéfinis, tels que autre et même.WAGNER § PlNCHON (1962, HO) l'appellent pour cette raison un indéfini à valeur"qualitative".Cf. autre chose; autre part; autres temps, autres moeurs', etc.

(2a) Une saveur autre.

(2b) // était autre aujourd'hui.

(2c) Je l'ai trouvé autre ce soir.

Tous ces faits formels et sémantiques rapprochent donc en effet autredes adjectifs plus que des déterminants. Je soutiendrai toutefois une thèsecontraire : autre me semble bel et bien devoir être rapproché des déterminants,dans la mesure où, tout comme ces derniers, il opère dans le domaine de laréférence plus que dans celui de la prédication, comme c'est le cas des adjectifsqualificatifs prototypiques. Dans VAN PETEGHEM (1995 et 1997a), j'avais déjàdéfendu cette hypothèse en me basant sur une analyse sémantico-référentielle deautre. Ici je montrerai par une analyse comparée que l'étude de la distributiondes équivalents de autre dans d'autres langues romanes confirme cette hypothèseet que la distribution adjectivale de autre en français est en fait exceptionnelle.Autre présente de cette façon un conflit entre son fonctionnement référentiel etsa distribution adjectivale, conflit que j'essayerai d'expliquer.

1. ANALYSE SÉMANTICO-RÉFÉRENTIELLE DE AUTRE

Reprenons d'abord l'analyse sémantico-référentielle de autre (cf.VAN PETEGHEM, 1995 et 1997a). Dans des exemples tels que (3a), autren'apporte aucune information prédicative sur le livre, contrairement à l'épithèteintéressant dans (3b) :

(3 a) // a lu un autre livre.(3b) J'ai lu un livre intéressant.

Tout ce que nous apprend autre, c'est l'existence d'un premier livre dans lecontexte, qui n'est pas celui auquel je réfère. Autrement dit, autre véhicule laprésupposition qu'il existe un premier réfèrent appartenant au même ensembleque celui auquel je renvoie et il indique que ce premier réfèrent est exclu commeréfèrent potentiel du SN contenant autre. Si on compare (3a) avec (3c), où autreest précédé de l'article défini :

(3c) // a lu Vautre livre

on retrouve la même présupposition de l'existence d'un premier livre, mais cettefois-ci l'ensemble est supposé ne comporter que deux référents au total. Ceci estdû au fait que l'article défini singulier véhicule une présupposition d'unicité :

indications concernant l'ensemble de référence sur lequel opère le déterminant -il s'agit d'un ensemble privé d'un réfèrent - et c'est le déterminant avec lequel ilse combine qui établit la référence. J'en ai conclu dans VAN PETEGHEM (1995 et1997a) que autre constitue avec ce déterminant une sorte de déterminantcomplexe, dont les deux parties constitutives donnent des instructions de typedifférent, mais visant toutes les deux à établir une référence.

2. ÉTUDE COMPARÉE DE LA DISTRIBUTION DE "AUTRE"DANS LES LANGUES ROMANES

L'étude de la distribution des équivalents de autre dans les languesromanes fournit beaucoup d'arguments en faveur de l'hypothèse selon laquelleautre serait plutôt un déterminant. Dans les autres langues romanes, ladistribution de autre est en effet nettement moins adjectivale qu'en français. Jedémontrerai ceci à l'aide d'une analyse distributionnelle comparée de autre et deses équivalents espagnol (otro), italien (altro) et roumains (ait, altul, celâlalf).Tous ces mots sont des continuateurs du mot latin alter, tout comme c'est le casde autre en français. Actuellement, l'indéfini latin alius n'intervient plus danscette opposition. La seule langue qui semble continuer l'opposition latine entrealius et alter est le roumain dans la mesure où cette langue traduit autre pardeux mots différents : alt(uï) qui correspond à alius, c'est-à-dire grosso modo"un autre" en français et celalalt, qui correspond à alter, "l'autre" en français.Du point de vue diachronique, celalalt est toutefois une composition de ait, quiprovient également de alter, précédé d'un article à valeur démonstrative oudéfinie cel5. Le paradigme roumain fournit ainsi un premier argumentmorphologique en faveur de la thèse du déterminant complexe.

Passons à l'analyse distributionnelle de autre et de ses équivalents. Jemontrerai à l'aide de plusieurs tests syntaxiques que autre en français a unedistribution beaucoup plus adjectivale que ses équivalents dans les autres langues.

Le roumain dispose de trois mots différents pour traduire "autre" : ait correspond à "un autre"en position adjectivale, préposé au substantif, altul est son correspondant pronominal etcelalalt est la forme définie et correspond donc à "l'autre", aussi bien comme formepronominale que comme forme adjectivale (cf. VAN PETEGHEM, 1997b).Le caractère composé de ce mot reste visible aussi en synchronie, puisque cel et ait prennentchacun les marques flexionnelles du genre, du nombre et du cas :cf. celalalt - fém. sg. cealaltâ - masc. pi. ceilalti - gén. plur. celorlalûDans les grammaires du roumain, ait et celalalt sont toutefois ressentis comme des réalitésgrammaticales différentes, abordés dans des chapitres différents : ait est traité avec lesindéfinis et celalalt avec les démonstratifs (voir entre autres COTEANU, 1982, 141 et151-154).

1. ia possiDiiité d'introduire le nom seul sans autre déterminant;2. la place linéaire de autre par rapport aux autres déterminants;3. les fonctions syntaxiques que autre peut occuper;4. la possibilité de modifier autre par un adverbe;5. la possibilité pour autre de modifier un pronom indéfini ou interrogatif;6. l'existence d'équivalents pronominaux.

2 .1 . La possibilité dPintroduire le nom seul sans autredéterminant

Un des critères de base pour distinguer les déterminants des adjectifs estla possibilité d'introduire un nom dans une phrase (cf. MTTTERAND, 1963;CHEVALIER, 1966). Les quatre langues examinées ici se subdivisent à cet égarden deux groupes : d'une part, le français et l'italien, où autre et altro ontnécessairement besoin d'un autre déterminant pour pouvoir introduire un nomdans une phrase6 :

(4a) *J'ai lu autre livre. vs

(4b *Ho letto altro libro. vsJ'ai lu un autre livre / Vautre livre.

Ho letto un altro libro/Valtro libro.

L'italien combine altro même avec l'article partitif, ce qui n'est pas le cas dufrançais :

(4c) Vuoi deWaltro caffè ? Litt. * Veux-tu de Vautre café ?

Veux-tu encore du café ?7

Dans certains contextes, l'article peut être absent (cf. note 1 pour ce qui est du français) et enitalien dans les exemples suivants :L'unica possibilité consiste nel concludere che Vagrammaticalitâ di (45) sia di altraorigine (Grewendorf/Poletto)Se il governo mi pagasse un uomo per custodirmi le pécore o mi aiutasse in altro modo,... (Ledda)E in altra occasione : "..." (Ledda)L'italien combine autre facilement aussi avec l'article indéfini pluriel dei, délie, là où lefrançais réduit la forme des à de :Ne vuoi degli altri/dette altre : En veux-tu d'autres ?Ce comportement de des en français s'explique toutefois par une règle plus générale : lefrançais a en effet tendance à réduire des à de devant un substantif précédé d'un adjectif :// a acheté d'autres livres. Cf. // a acheté de beaux livres.Il ressort de ce fait formel qu'en français, autre se comporte une fois de plus comme unadjectif.

définie, il se combine avec l'article défini en espagnol et le roumain a recours àla forme définie composée celâlalt, déjà commentée supra :

(5a)

(5b)

Lei otro libro

Lei el otro libro

Am citit (o) altâ carte*

Am citit cealaltâ carte

J'ai lu [un] autre livre.

J'ai lu l'autre livre.

Une première conclusion est donc qu'en espagnol et en roumain,l'équivalent de autre peut introduire à lui seul un nom dans la phrase, lorsque laréférence est indéfinie, et qu'il se comporte dans ce cas comme un véritabledéterminant.

2.2. La position linéaire de autre dans le groupenominal

L'étude de la position linéaire d'un élément dans le groupe nominalconstitue également un test utile pour voir dans quelle mesure il se rapproche desdéterminants, car ces derniers ont tendance à occuper les premières places duSN. Pour ce qui est de autre dans les quatre langues qui nous intéressent, ce tests'est révélé très intéressant.

En français, autre occupe une position tout à fait intermédiaire entretous les types de déterminants et les adjectifs qualificatifs : il se postpose auxautres indéfinis, aux démonstratifs, aux possessifs et aux numéraux, mais ils'antéposé à tous les types d'adjectifs qualificatifs :

(6) quelques autres beaux livres

mes autres beaux livres

- ces autres beaux livres

- deux autres beaux livres.

Il n'en est pas de même dans les autres langues romanes. Dans toutes ces langues,un seul type de déterminant précède systématiquement autre, à savoir ledémonstratif :

(7) cet autre problème - este otro problema - quesf altro problema.

D. faut noter qu'en roumain contemporain, ait a tendance à se combiner de plus en plus avecl'article indéfini (cf. Am citit o altâ carte:, voir à ce propos VAN PETEGHEM, 1997b).En roumain, où celâlalt est à lui seul un déterminant défini à part entière, la situation est unpeu différente : celâlalt ne se combine pas tel quel avec le démonstratif, mais il connaîtnéanmoins une variante démonstrative, plutôt populaire : âstâlalt, où l'élément démonstratifcel fait place au démonstratif populaire âsta (cf. scounul âstâlalt : "cette autre chaise").

(8a) Mes autres problèmes -Mis otros problemas.

En italien, le possessif est lui-même à mi-chemin entre les déterminants et lesadjectifs, puisqu'il se combine généralement avec l'article. Or, en cooccurrenceavec altro, il se postpose toujours à celui-ci :

(8b) Conosci Valtro suofratello ? Connais-tu son autre frère ?

En roumain, ce test est moins efficace, puisque le possessif, qui se combine, toutcomme en italien, avec l'article défini, se postpose systématiquement ausubstantif, comme tous les déterminants définis d'ailleurs :

(8c) Ceilaltifrati ai mei Litt. Les autres frères les miens

Mes autres frères

L'espagnol connaît d'ailleurs aussi cette dernière structure, qui coexiste aveccelle de (8a), mais qui est plus marquée :

(8d) el otro tio mio vs mi otro tio.

En ce qui concerne les numéraux, les faits sont très simples : le françaisest la seule des quatre langues étudiées à les antéposer à autre; dans les troisautres langues, autre précède systématiquement les numéraux :

(9a) Vino con Fulano y con otros siete amigos10 : II est venu avec un tel et avec septautres amis

(9b) Vi spediremo al più presto le altre dieci casse : Nous vous enverrons au plus tôt lesdix autres caisses

(9c) Intrâ într-un compartiment unde mai erau alti doi bârbati : II est entré dans uncompartiment où il y avait encore deux autres hommes.

En ce qui concerne les indéfinis finalement, la plupart s'antéposent àautre. C'est le cas du quantificateur tout et de ses équivalents, qui occupenttoujours la première place dans le groupe nominal :

(10a) toutes les autres choses - todas las otras cosas - tutte le altre cose - toate celelaltelucruri.

Au XVIIe siècle, la postposition de otro aux numéraux était encore possible (cf. l'exemple deCervantes apud MARTINEZ AMADOR, 1954, 1058 : y los lados, y encima dél, ocupabandoce otros disciplinantes albos como la nieve).

intensif tant et leurs correspondants :

(10b) beaucoup/combien/peu/tant d'autres choses - aucun autre problème

(10c) muchas/cuantas/pocas/tantas otras cosas - ningun otro problema

(lOd) molte/quante/poche/tante altre cose - nessun altro problema

(10e) multe/cîte/putine/atîtea alte lucruri - nid o alta problema.

Il faut signaler toutefois que l'espagnol permet aussi la postposition de certainsde ces déterminants à otro :

(lia) Otros muchosproblemas - otrospocosproblemas - otros tantosproblemas.

Dans certains cas, le changement d'ordre s'accompagne d'un changement de sens.Ainsi otros pocos ne signifie pas peu d'autres, mais quelques autres. De même,dans tantos otros, tantos a une valeur intensive et correspond à tant en français,alors que, dans otros tantos, tantos prend une valeur comparative et se traduitplutôt par autant :

(1 lb) llegaron otros tantos

(Ile) quiero otro tanto

il en arriva tout autant

j'en veux autant.

En roumain cîtiva ("quelques") peut également suivre ait :

(lld) alti cîtiva bicicli§ti §i bicicliste il ajunserâdin urmâ. (Tepeneag)

Les tableaux figurant ci-dessous résument les possibilités d'ordre qu'onpeut trouver dans les quatre langues. Il en ressort qu'en français, autre occupetoujours la dernière place du groupe des déterminants. En espagnol et enroumain, l'équivalent de autre peut être suivi par les numéraux et par certainsindéfinis; en italien, il peut être suivi du possessif et des numéraux, dans cetordre (cf. gli altri miel due fratellï).

poss

dém

indéf

muet

italien tutto art

indéf

altro poss num N

tôt indéf ait

celBMt

indéf

num

N art poss

Dans toutes les langues, les adjectifs qualificatifs suivent nécessairementautre. Seul l'italien présente une exception : dans l'exemple (12), bello précèdeen effet autre, qui est à son tour suivi d'un adjectif substantivé, mais bello prenddans ce cas une valeur non pas qualificative, mais intensive auprès de cet autreadjectif :

(12) Con il suo amico, belValtro stupido, lo togliemmo di sotto. (Ledda)

Avec son ami, cet autre idiot, on Va soulevé.

On voit donc clairement que, dans les autres langues, l'équivalent de autreoccupe littéralement une place entre les autres déterminants.

2 3 . Les fonctions syntaxiques

Le troisième critère, celui de l'accès de autre à des fonctions syntaxiquesadjectivales, est un des plus importants. Comme je l'ai mentionné plus haut,autre en français peut s'utiliser comme épithète postposée et comme attribut dusujet ou de l'objet. Il n'en est rien dans les autres langues romanes.

Seul le roumain permet de postposer l'équivalent de autre :

(13a) în partea cealaîtâ de Vautre côté.

Ceci ne vaut toutefois que pour la forme définie et ce phénomène ne rapprochepas celâlalt des adjectifs, bien au contraire,- car en roumain tous les déterminantsdéfinis autres que l'article peuvent se postposer au nom, qui comporte alorsl'article enclitique. Celâlalt présente ainsi un parallélisme parfait avec les autresdéterminants définis :

(13d) Fratele celâlalt Litt. frère-le Vautre Vautre frère.

Quant à la position d'attribut, l'italien ne peut y utiliser altroqu'accompagné de l'article indéfini :

(14a) essere /parère un altro11 être /paraître {un) autre.

Le seul cas où altro peut figurer sans article dans l'attribut est lorsqu'il est utilisécomme pronom indéfini neutre, signifiant plus ou moins "autre chose" :

(14b) Non è altro che un truffatore : Ce n'est rien d'autre qu'un escroc.

Le roumain utilise toujours la variante pronominale de l'indéfini ait, à savoiraltul :

(15a) a se simti altul : se sentir un autre homme

(15b) s au nu e nid Magda nid Maria, e alta, afost o confuzie, ce importante, are, e alta, efat a din lift orifemeia de la râcoritoare. (Tepeneag)ce n'était ni Magda ni Maria, c'était quelqu'un d'autre, ça a été une confusion,quelle importance est-ce que ça a, c'est la fille de l'ascenseur ou la femme desboissons rafraîchissantes.

Ce n'est qu'en espagnol que otro peut s'utiliser seul dans l'attribut, mais ceci estdû au fait qu'il ne se combine jamais avec l'article indéfini. Quand on examineles exemples, on constate en effet qu'il indique chaque fois une différenceréférentielle et non pas qualitative :

(16) Ahora el tema es otro : Litt. Maintenant le thème est autre.

Maintenant il y a un autre thème.

On constate donc que, dans aucune de ces trois langues, l'équivalent deautre n'accède, en tant qu'adjectif, à des fonctions à valeur prédicative : ceci estréservé au correspondant pronominal.

Il signifie alors généralement "référentiellement autre", quoique Finterprétation qualitative nesoit pas exclue, mais on préfère dans ce cas recourir à un véritable adjectif exprimant ladifférence comme dans : siete diversi da quello che sembrate {vous êtes autres que vousne semblez).

Le caractère adjectival de autre peut aussi être souligné à l'aided'adverbes intensifs. Ainsi, en français, autre se combine facilement avecl'adverbe tout :

(17) // était tout autre ce soir.

En espagnol, ceci ne semble pas être le cas. Pour traduire "tout autre", lesdictionnaires cherchent d'autres types de solutions comme dans (18) :

(18a) c'est un tout autre homme maintenant : es otro hombre que antes, esta muycambiado

(18b) c'est tout autre chose : es completamente distinto.

Par contre, en italien altro peut être modifié par l'adverbe tutto :

(19a) abitare in campagna è tutt'altra cosa : habiter à la campagne est tout autre chose

(19b) penso a ben altro, a tutf altro : je pense à tout autre chose.

En roumain, la locution adverbiale eu totul peut également modifier ait :

(20) De cînd s-a intors din concediu e eu totul ait om \

Depuis qu'il est rentré de vacances, c'est un tout autre homme !

Ce critère semble donc moins concluant que les autres. Ceci s'expliquesans doute par le fait que autre peut exprimer dans les quatre langues unedifférence plus ou moins prononcée, référentielle ou qualitative. Cette dernièrepeut par conséquent être soulignée par un adverbe intensif.

2*5* La possibilité de modifier des pronomsieterrogatifs ou indéfinis

En français, le caractère adjectival de autre ressort aussi du fait qu'ilpeut modifier des pronoms indéfinis ou interrogatifs, comme dans : rien d'autre,quelque chose d'autre. Il s'agit là d'une distribution propre aux adjectifs(cf. rien d'intéressant, personne d'intéressant). Pour ce qui est des autreslangues romanes, la seule langue qui semble permettre la même chose estl'italien :

En italien, ces faits ne rapprochent toutefois pas altro des adjectifs, car dans cettelangue, ceux-ci ne peuvent modifier les pronoms que précédés de la prépositiondi, tout comme en français :

(21c) Che c'è di nuovo ? Quoi de neuf ?

On constate d'ailleurs que, lorsqu'il s'agit de personnes, la variante pronominalealtri peut s'utiliser aussi dans cette position :

(21 d) Chi altri/altro potrebbe farlo ? Qui d'autre pourrait le faire ?

Étant donné que altro a également une valeur pronominale en italien, il pourraits'agir là d'un emploi pronominal, et non pas d'un emploi adjectival.

Cette hypothèse se vérifie clairement en roumain. Cette langue distinguebien la forme pronominale indéfinie altul de la forme adjectivale ait, et c'est eneffet altul qui apparaît comme modificateur des pronoms interrogatifs etindéfinis12 :

(22a) El e vinovatul §i nimeni altul : C'est lui le coupable et personne d'autre

(22b) Cum sa fi ajuns ? Totprin Megherel, prin cine altul ? (PREDA)

Comment y serait-il arrivé ? Également par l'intermédiaire de Megherel, de quid'autre ?

En espagnol, par contre, il est complètement impossible de combiner otro avecles pronoms indéfinis ou interrogatifs. Il faut nécessairement avoir recours àl'adverbe mas (litt. "plus") :

(23a) No habia nadie mas.

(23b) No queria nada mas.

Il n'y avait personne d'autre.

Je ne voulais rien d'autre.

2*6* Les correspondants pronominaux

Le dernier critère à examiner est celui du correspondant pronominal. Laplupart des déterminants ont en effet un correspondant pronominal, ce qui n'estpas le cas des adjectifs. "Autre" s'utilise en effet très souvent sans nom, mais on

12 Dans le domaine du non-humain, c'est le pronom altceva ("quelque chose d'autre") quiapparaît :cf. Nu vreau nimic altceva. Je ne veux rien d'autre.

nom présupposé (voir CORBLIN, 1995, 111-126), cf. :

(24a) Je ne veux pas le crayon bleu, je veux le rouge.

Beaucoup des emplois de "autre" sans nom sont de ce type, ce qui ne permetdonc pas de conclure que "autre" connaît une variante pronominale :

(24b) Je ne veux pas ce crayon, je veux Vautre [crayon].

Néanmoins dans toutes les langues "autre" connaît aussi des emploispronominaux, sans "nom présupposé, cf. :

(25a) Ils s'aiment l'un l'autre.

(25b) Parliamo d'altro

(25c) Am cumpârat §i alteleParlons d'autre chose.

J'ai acheté aussi d'autres choses.

Les différences que présentent les langues à cet égard méritent une étude à part.Dans certaines, comme le français, cet emploi pronominal sans nom présupposése limite grosso modo à l'humain, alors qu'en roumain et en italien, il est possibleaussi pour le non-humain. Faute de place, je me limiterai ici à signaler toutsimplement les formes pronominales spéciales existant dans les langues romanes.

Le français ne dispose que d'une seule forme pronominale spécifique, àsavoir autrui, qui est issu d'un ancien cas régime de autre. Son origine expliquequ'il s'utilise surtout dans des fonctions non sujets, mais il tend à être utilisé aussicomme sujet :

(26a) // ne faut pas désirer le bien d'autrui.

(26b) Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu 'on te fît.

(26c) Autrui nous est indifférent. (PROUST)

Du point de vue sémantique, autrui n'est pas simplement une variantepronominale de autre : son sens est générique et le repère est nécessaire un"moi" ou "soi" assez général, cf. :

(26d) *Lui ne connaît pas la réponse. Demande à autrui.

Le pronom italien altri est plus ou moins du même type, dans la mesureoù son réfèrent est également nécessairement un humain générique avec unrepère générique :

Par contre, l'italien connaît aussi un pronom neutre, altro, qui, lui, a des emploispronominaux plus variés :

(27b) parliamo d'altro parlons d'autre chose.

L'italien dispose en outre d'un pronom indéfini humain, générique aussi, marquépour le cas, à savoir altrui, qui peut fonctionner comme génitif ou comme datif :

(27c) l'altrui félicita

(27d) nuocere, giovare altrui

le bonheur d'autrui

nuire, faire du bien à autrui.

Le roumain finalement présente une situation très différente. Il disposede la forme indéfinie pronominale altul, où l'élément -ul marque l'emploipronominal, mais cet emploi peut être nominal ou représentant :

(28) n-am cumpârat altele : je n'ai rien acheté d'autre ou je n'en ai pas acheté d'autres.

Il existe aussi un correspondant nominal pur : à savoir altcineva (litt. "autrequelqu'un" = quelqu'un d'autre) pour l'humain et altceva (litt. "autre quelquechose" = autre chose) pour le non-humain.

La seule langue qui ne dispose pas de formes spéciales pour les pronomsest l'espagnol, qui utilise otra persona ou otra cosa.

3 . CONCLUSIONS

Le tableau suivant résume les critères examinés et les résultats obtenus

par langue.

nécessité d'un déterminant

place adjectivale

fonctions syntaxiques adjectivales

modification par un adverbe

modification d'un pronom

correspondants pronominaux

français

+

+

+

+

+

1

espagnol

-

----0

italien

+

-

+-9

3

roumain

-

-

-

+

-

3

donnent un résultat négatif, sauf celui du correspondant pronominal. Enroumain, alt(uï) et celâlalt se comportent également comme desdéterminants/pronoms. Un seul critère rapproche olt(uï) de l'adjectif, celui de lamodification par un adverbe. L'italien finalement semble le plus intermédiaireentre le français, d'une part, et l'espagnol et le roumain, d'autre part.

Comment expliquer les emplois adjectivaux de autre en français ? J'aimontré supra que autre est un opérateur référentiel, mais il faut admettre qu'ilpeut opérer aussi dans le domaine de la prédication, puisqu'il peut être attribut etqu'il peut fonctionner comme épithète postposée, cf. :

(29a) Vous êtes autres que vous ne semblez.

(29b) Une saveur autre.

La simple comparaison n'autorise évidemment pas à transposer tels quels lesrésultats obtenus pour les autres langues sur les faits français. L'examen dequelques-uns des exemples où autre figure dans une position prédicative montretoutefois que autre garde le plus souvent la valeur négative qu'il a dans sesemplois référentiels et que la même explication en termes de négation d'unrepère est valable :

(30a) Vous étudierez ici, pour les soumettre au gouvernement, quelles conditions,morales, sociales, politiques, économiques et autres vous paraissent pouvoir êtreprogressivement appliquées dans chacun de nos territoires. (Ch. DE GAULLE)

(30b) Pour la première fois, les valeurs autres que sportives ou noceuses existaient pourlui. (PROUST)

Ce n'est que dans certains exemples qu'il prend une valeur plus absolue, commedans (29b) une saveur autre, où le repère est plus indéfini, puisque autre ysignifie "autre que tout ce qu'on connaît". Le français a donc apparemment mis àprofit la valeur négative de autre dans d'autres domaines encore que celui de laréférence, notamment celui de la prédication. À part ces deux domaines de laréférence et de la prédication, autre opère d'ailleurs aussi dans celui du temps etde l'espace, et ce non seulement en français. Pour toutes les langues romanes, onpeut facilement établir une liste d'adverbes de temps ou de lieu, et même d'autrestypes encore, contenant l'élément autre, soit en synchronie, soit en diachronie :

(31a) temps: fr. autrefois, esp.

it. altre volte, altroieri, roum.otras veces, otrora,

altàdatâ

Autre semble donc être un opérateur primitif, peut-être universel, àvaleur anaphorique ou déictique complémentaire, négative. Or, l'anaphore et ladeixis peuvent opérer dans beaucoup de domaines. Il est clair que autre, enfrançais, opère dans plus de domaines encore que dans les autres languesromanes, notamment celui de la prédication, mais il n'en reste pas moinsqu'antéposé au substantif, il fonctionne non pas comme un qualificatif, maiscomme une partie de déterminant, tout comme c'est le cas dans les autreslangues.

Adresse de l'auteur :

Kortrijksesteenweg, 197B-9000 [email protected] 3.fr

RÉFÉRENCES

ARRIVÉ, M., GADET, F., GALMICHE, M., 1986, La grammaire d'aujourd'hui,Paris, Flammarion.

CHEVALIER, J.-C, 1966, "Éléments pour une description du groupe nominal.Les prédéterminants du substantif dans Le français moderne, 34, 4,241-253.

CORBLIN, F., 1995, Les formes de reprise dans le discours. Anaphores etchaînes de référence, Presses universitaires de Rennes.

COTEANU, L, 1982, Gramaticâde bazâalimbii romane, Bucure§ti, Garamond.

DAMOURETTE, J. & PICHON, K, 1911-1927, Des mots à la pensée (essai degrammaire de la langue française), Paris, d'Artrey.

GREVISSE, M., 1988, Le bon usage, 12e éd. refondue par A. GOOSSE, Paris-

Gembloux, Duculot.

MARTÏNEZ AMADOR, E. M., 1954, Diccionario gramatical, Barcelona, Sopena.

VAN PETEGHEM, M., 1995, "L"indéfimi' AUTRE : analyse sémantico-référentielle ou en quoi autre est déictique" dans R. VAN DEYCK (éd.),Diachronie et variation linguistique. La deixis temporelle, spatiale etpersonnelle, Gand, Communication & Cognition, Studies in language,87-114.

VAN PETEGHEM, M., 1997a, "Mécanismes anaphoriques sous-jacents aux'indéfinis' autre et même", dans W. DE MULDER, L. TASMOWSKI-DE RYCK, C. VETTERS (éds), Relations anaphoriques et (incohérence,Amsterdam - Atlanta, Rodopi, 187-200.

VAN PETEGHEM, M., 1997b, "Autre et ses correspondants en roumain" dansRevue romane, 32, 1, 27-50.

WAGNER, R. L. & PÏNCHON, J, Grammaire du français classique et moderne,Paris, Hachette.

WELMET, M., 1986, La détermination nominale. Quantification et caracté-risation, Paris, Presses universitaires de France.

"Les nominalisations déverbales en ment en français et en catalan.Étude comparée"

PIERRARD, Michel 153-168"Comme, relateur de prédicats"

PORHIEL, Sylvie 169-179"Quelques propositions en vue d'élaborer une bibliothèque de

graphes"

REINHEIMER, Sanda & TASMOWSKI, Liliane . . 1 8 1 - 1 9 0"Verbes réguliers, pseudo-réguliers et irréguliers dans les languesromanes"

SKLAVOUNOU, Eisa 191-200"Classes de déclinaison des adjectifs et des noms du grec moderne"

VAN HOECKE, Willy. 201-221"La Vie de saint Léger et la Passion de Clermont-Ferrand: romand'oïl ou roman d'oc?"

VAN LANGENDONCK, Willy 223-233"Le datif latin et son équivalent et français"

VAN PETEGHEM, Marleen 235-250"L'indéfini 'autre': déterminant ou adjectif? Étude comparéefrançais - espagnol - italien - roumain"

VARGA, Lidia 251-266"Les constructions intransitives à complément infinitif et les verbesde mouvement en hongrois. Étude comparée français-hongrois"

; \ v- • i : ! v " ; " i

Revue associée avec Le Langage et l'Homme (Institut Libre Marie Haps).

Théorie linguistique et applications informatiques. Actes du 16e Colloqueeuropéen sur la grammaire et le lexique comparés (24-27 septembre 1997)

édités par J. R. KLEIN - B. LAMIROY - J.-M. PIERRET.

Volume II

HAN. Sunhae . . . 5-29%tLes compléments en e (à) dans la classification des noms prédi-catifs en coréen"

HANTON, Catherine et SCHMID, Béatrice 31-47

"Dérivation lexicale et dérivation anthroponymique"

HERSLUND, M, et BARON, 1 49-61

"Dimensions spatiales du verbe avoir"

JAYEZ, Jacques et ROSSARI, Corinne 63-76"La portée sémantique d'un connecteur pragmatique"

LECLÈRE, Christian . 77-94"Une approche syntaxique de la synonymie"

MARQUE-PUCHEU, Christiane 95-119"Les modifieurs référentiels dans les groupes nominaux: deuxmodes de localisation de la référence"

MEUS, Ludo \ . . 121-132"Une notation pour les opérations élémentaires reliant les construc-tions verbales"

MESKOVÂ, Ludmila . . . / 133-142"Deux langues différentes - deux structures différentes?"

CILL 25. 1-2 (1999): Prix: 1.190 FBISSN 0771-6524

THÉORIE LINGUISTIQUE ETAPPLICATIONS INFORMATIQUES

Actes du 16e Colloque européensur la grammaire et le lexique comparés

(24-27 septembre 1997)

édités par

Jean René KLEIN

Béatrice LAMIROY

Jean-Marie PIERRET

Volume II

Publié avec le concoursde la Fondation Universitaire de Belgique

et de laCommunauté Française de Belgique

Service de la langue française

LOUVAIN-LA-NEUVE

1999

CSLL25. 1-2