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L’ORIENTALISME EN BELGIQUE L’ÉGYPTE VUE PAR FLORENT MOLS ET JACOB JACOBS (1838 -1839) EUGÈNE WARMENBOL

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L ’ O R I E N T A L I S M E E N B E L G I Q U E

L’ÉGYPTE VUE PAR FLORENT MOLS ET JACOB JACOBS (1838 -1839)

EUGÈNE WARMENBOL

Florent Mols et la noblesse 54Florent Mols, orientaliste 56Léonie Osterrieth-Mols et l’acquisition de la collection Eugène Allemant (1879) 58

v. Jacob Jacobs, maître paysagiste 61

Jacob Jacobs, orientaliste 62Jules-Joseph van Havre, l’autre mécène 70

vi. Le retour d’Égypte : Le roi et l’Afrique ; Une Promenade au Jardin Zoologique 73

Un premier voyage princier 74Le temple égyptien d’Anvers 75Le pharaon Léopold Ier 80Un deuxième voyage princier 82

vii. Peintres et photographes : l’œuvre de Jacobs et Mols à la chambre noire 87

La lumière de l’Égypte 88Les premiers photographes 96La photographie commerciale 100La découverte de l’Égypte, autrement 101L’avenir de la photographie 102

Conclusion 105

Annexe 108

Notes 111

Bibliographie 119

Crédits photographiques 125

Remerciements 127

Avant-propos 5

Introduction : L’Expédition d’Égypte 7

i. La redécouverte de l’Égypte : aventuriers et savants ; artistes et marchands 11

L’Égypte des consuls 12Jean-Baptiste De Lescluze 14Les Monuments de l’Égypte et de la Nubie 15Les grecs d’égypte 16Guillaume Schavye-Rutty 17Les Monuments de l’Égypte et de l’Éthiopie 19

ii. Le départ : Le roi, le sultan et le khédive : le cadre politique 21

Jacobs en mer 22Constantinople 26Jacobs et Mols en mer 28Alexandrie 30Étienne Zizinia, consul – général de Belgique

à Alexandrie (1841-1868) 32

iii. Le voyage de Jacobs et Mols en Égypte (hiver 1838-1839) : sites et rencontres 35

Les conditions du voyage 36En dahabieh sur le Nil 38Les étapes du voyage 40Le Caire et Alexandrie 44Carnet de voyage in-folio oblong d’un artiste 48

iv. Charles Stier d’Aertselaer, mécène et Florent Mols, peintre rentier 51

Charles Stier, amateur d’art 52Charles Stier, amateur d’antiquités 53

Sommaire

Cet ouvrage a béné!cié de la Subvention Arthur Merghelynck 2011, décerné par la Classe des Arts de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique.

Avant-propos

Le voyage entrepris en Égypte par Florent Mols, Jacob Jacobs et leur mécène Charles Stier d’Aertselaer m’intéresse depuis quelques années. Il faisait tout naturellement l’objet d’un chapitre de ma thèse de doctorat, consacrée à « L’égyptologie et l’égyptoma-nie en Belgique au XIXe  siècle1 », sous la direction du regretté Roland Tefnin ; je lui ai également dédié un article, « L’étrangeté de cette nature orientale2 » dans les Mélanges publiés à la mémoire de celui-ci.

Les deux premiers nommés sont peintres et ils seront orientalistes, le dernier est un collectionneur qui achè-tera sur place des antiquités. Ils étaient Anversois, je le suis aussi, et les Anversois sont chauvins. Nos peintres débarquent en Égypte quelques mois après le célèbre David Roberts, qu’ils rencontreront là-bas, ainsi que d’autres figures, comme Nestor L’Hôte, un ancien collaborateur de Jean-François Champollion. Il y avait déjà là une belle histoire à raconter.

Début juin 2011, j’apprenais que serait vendu à Bruxelles, à la salle de vente The Romantic Agony, un Livre  de  recettes  et  de  dépenses  de  Jacob  Jacobs  depuis  l’année  de  son  mariage  jusqu’à  sa  mort3. Me voilà ins-tallé le 17 juin 2011 dans la salle avec la ferme inten-tion d’acquérir ce document fondamental, que je ne voulais pas voir disparaître dans une collection « quel-conque ». La lutte fut rude, mais j’obtins l’enchère4.

La richesse de cette documentation m’amena bien vite à la conclusion qu’il était désormais possible de consacrer un ouvrage à l’œuvre de Jacob Jacobs, ou du moins à cette partie qui me retient depuis des années, c’est-à-dire l’œuvre orientaliste. L’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique m’apporta son soutien en m’accordant la subvention Merghelynck pour sa 12e période annuelle, janvier-décembre 2011.

La notice biographique rédigée par Norbert Hostyn, ancien conservateur du Musée des Beaux-Arts d’Os-tende, cependant, mentionne deux « volumineux albums de croquis, constituant en quelque sorte un journal illustré5 » du voyage de Jacob Jacobs, mon-trés en 1984 à l’occasion d’une exposition consacrée aux peintres de marines belges, deux documents fon-damentaux que je n’espérais pas retrouver puisque, apparemment, toutes les pistes pouvant mener jusqu’à eux avaient été effacées.

Or, voilà que début mars 2012, j’apprenais que seraient vendus à Paris, chez Christie’s, un « carnet de voyage in-folio oblong d’un artiste à bord d’un navire comprenant environ une soixantaine d’études […] et un second carnet de voyage in-folio oblong représentant la suite du voyage de cet artiste6 », qui s’avère être Jacob Jacobs. Les albums refaisaient surface !

Il m’était impossible de les acheter7, mais j’espé-rais, avec un peu de chance, pouvoir les documenter, ne fût-ce que prendre quelques notes. Nous serons reçus chez Christie’s Paris, avenue Matignon, mon ami photographe Paul Louis et moi-même, le jeudi 22 mars 2012, alors que l’accrochage pour la vente du jeudi suivant était encore en cours8. Leur accueil extrêmement chaleureux et professionnel nous per-mettra de faire en quelques heures la couverture photographique complète des deux carnets. La belle histoire pouvait enfin être illustrée comme il le faut.

J’invite le lecteur au voyage, à la découverte de l’Égypte ; je l’enjoins à assister à la naissance de l’orientalisme en Belgique.

Jean-Constantin Protain | La visite de Bonaparte à l’Institut d’Égypte

Introduction L’expédition d’Égypte

La redécouverte moderne de l’Égypte date de l’Expédition en Égypte de Bonaparte (1798-1801). Il s’agit d’abord d’une conquête militaire, bien entendu, mais il est aussi question d’une expédition scienti!que, et pas seulement d’un voyage d’exploration. La description que les scienti-!ques accompagnant Bonaparte rédigeront tient par ail-leurs de l’inventaire d’un pays non seulement à conquérir mais surtout à coloniser.

« Les peuples au milieu desquels vous allez vivre tiennent pour premier article de foi qu’il n’y a d’autre dieu que Dieu, et que Mahomet est son prophète"; ne les contredi-sez pas. Les légions romaines aimaient toutes les religions [...]. La ville qui est devant vous et où vous serez demain a été bâtie par Alexandre1. »Voilà ce que proclame Napoléon Bonaparte à son armée et à ses savants le 1er juillet 1798 à la veille de son débar-quement sur la côte égyptienne à hauteur d’Alexandrie.

L’occupation de l’Égypte, mal défendue par les Mamelouks, sera e#ective dès le lendemain, ainsi que son investisse-ment scienti!que par la Commission des Sciences et des Arts. Celle-ci est composée des « ingénieurs, artistes et autres subordonnés nécessaires à l’Expédition », mis à dis-position de Bonaparte par le Directoire exécutif dès le 16 mars 1798, c’est-à-dire quelque cent soixante-sept savants, botanistes, peintres, etc. qui sont là pour faire connaître et comprendre la conquête.

Bonaparte quitte Alexandrie dès le lendemain pour Le Caire, suivi du géomètre et mathématicien Gaspard Monge et du chimiste Claude Berthollet, chevilles ouvrières de la Commission. « En 1250, l’Égypte était moins en état de se défendre et plus dépourvue de défenseurs qu’en 1798, notera Bonaparte, mais saint Louis ne sut pas en pro!ter"; il passa huit mois à prier, lorsqu’il eût fallu les passer à marcher, combattre et s’établir dans le pays2. » Bonaparte

INTRODUCTION8

va donc au-devant des événements" ; trois jours après la fameuse Bataille des Pyramides, il entre au Caire. Nous sommes le 24 juillet 1798.

« Il y a déjà [plus de] dix jours que je me suis transporté au Caire où notre sort s’est encore amélioré, écrit le natu-raliste Étienne Geo#roy Saint-Hilaire au dessinateur Henri-Joseph Redouté. Je vous engage d’autant plus à nous rejoindre, mon bon ami, qu’un fauteuil académique vous tend ici les bras », ajoute-t-il. Napoléon Bonaparte vient de créer l’Institut d’Égypte, en e#et, aux termes d’un arrêté du 22 août 1798.« Le général en chef a nommé pour l’organisation de l’Ins-titut, les citoyens Monge, Berthollet, Ca#arelli, Andreossi, Desgenettes, Costaz et moi, précise Geo#roy. Il est com-plètement organisé. Le président est Monge, le secrétaire Fourier, et nous travaillons activement […]. Envoyez-nous les quinze membres qui sont à Alexandrie, conclut-il, de manière que nous parvenions à nous compléter. Si vous tardez, vous ne trouverez plus de meubles : les premiers arrivés se partagent les dépouilles des pauvres beys3. »Les principales dispositions de l’Institut d’Égypte sont contenues dans ces deux articles :« Article 1er. Il y aura en Égypte un Institut pour les Sciences et les Arts, lequel sera établi au Caire.

Article 2. Cet établissement aura principalement pour objet :1° Le progrès et la propagation des Lumières en Égypte.2° La recherche, l’étude et la publication des faits naturels, industriels et historiques de l’Égypte.3° De donner son avis sur les di#érentes questions pour lesquelles il sera consulté par le gouvernement4. »Henri-Joseph Redouté participe régulièrement, et ce depuis son arrivée au Caire, aux séances de l’Institut, où nous le trouvons le 27 septembre 1798, avec Vivant Denon et Michel Rigo, dessinateurs eux aussi, dans la commission constituée pour examiner le mémoire d’André Dutertre sur l’établissement d’une école publique de dessin. Le but en est de donner « un degré de supériorité plus grand aux descriptions en y ajoutant des !gures. Ainsi le dessin, énonce Dutertre, conservera les monuments que le temps consume, et que la barbarie a respectés ou dé!gurés5. » L’image acquiert en!n sa place à côté du texte : il s’agit-là d’un acquis du $%$e siècle naissant !

Mais les événements politiques se précipitent. Après le départ de Bonaparte pour la Syrie le 10 février et son retour triomphal, malgré l’échec devant Saint-Jean-d’Acre, le 14 juin 1799, c’est le départ du général en chef en France le 23 août, question de devancer toujours l’histoire,

INTRODUCTION9

et la passation du pouvoir au général Kléber, « le plus bel homme de l’armée ».

Un des derniers arrêtés de Bonaparte avant son départ entraînera la Commission dans ses deux mois les plus fruc-tueux en Égypte, septante-et-un jours pendant lesquels se constituera son impérissable contribution à l’égyptologie naissante. L’arrêté du 14 août organise deux (sous-)com-missions de membres de la Commission des Sciences et des Arts, dirigées, pour ce qui est de la première, par Louis Costaz, et par Joseph Fourier pour ce qui est de la seconde. Ces commissions auront pour tâche de « se rendre dans la Haute-Égypte […] et visiter tous les monuments qui nous restent de l’Antiquité6 ».Chaque jour apporte ainsi ses merveilles et ramène le plai-sir du travail chez tous. Le 13 septembre 1799, c’est en!n Philae, le point le plus méridional atteint, la commission Costaz y précédant la commission Fourier, et ce ne fut probablement pas seulement Vivant Denon, futur direc-teur du Musée Bonaparte (alias Musée du Louvre) qui fut à Philae « !er de trouver à & sa ] patrie les mêmes con!ns qu’à l’empire romain7 ».

Le nouveau général en chef, en tout cas, se montre satis-fait, et Kléber dans une lettre du Caire du 22 novembre

1799 estime qu’« on ne peut qu’applaudir à l’activité sur-prenante, à l’union qui a régné et au partage bien entendu des travaux entre les membres des deux commissions, et surtout l’idée vraiment libérale et patriotique de confondre tant de belles choses dans un seul et grand ouvrage et de déposer les objets qui en sont susceptibles dans les collec-tions nationales8. »Apparemment, tous les savants étaient bien d’accord sur le fait qu’ils avaient au retour en France des obligations à remplir, consistant, après l’exploration de l’Égypte, en une description de l’Égypte. « Si l’on nous demande la note de nos dessins, écrit Michel-Ange Lancret, nous la donnerons très complète et dans cette a#aire comme dans les précédentes, nous montrerons tout notre désintéresse-ment, et j’ose dire tout notre esprit public9. »

La Description de l ’Égypte ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l ’expédition de l ’armée française, publiée sur ordre de l’empereur, paraît entre 1810 et 1826 : « novatrice dans son didactisme, rigou-reuse en sa démarche, écrit Hubert Bari, la “Description de l’Égypte” gomme le désastre de Bonaparte et trans!-gure l’expédition militaire en une géniale exploration10. »

La redécouverte de l’Égypte : aventuriers et savants ; artistes et marchands

I

Giuseppe Angelelli | L’Expédition franco-toscane, détail : Jean-François Champollion en vêtements ottomans

I12

L’Égypte des consulsQuelques années après le départ des armées françaises, l’Égypte tombe aux mains d’un aventurier albanais, Méhémet-Ali, qui règnera de 1805 à 1848 comme « vice-roi », puisque l’Égypte fait toujours partie, nominalement du moins, de l’Empire ottoman. Il ne tardera pas, d’ail-leurs, à entrer en con'it avec celui-ci, et à lui in'iger des défaites militaires qui provoqueront la médiation, intéres-sée, des grandes puissances de l’époque.Cependant, les tout premiers représentants diplomatiques de celles-ci en Égypte seront aussi les tout premiers à exploiter le patrimoine monumental de la Vallée du Nil, qui n’intéressait en rien la dynastie au pouvoir, sauf comme marchandise.

Le consul-général de France, Bernardino Drovetti, qui occupera ses fonctions de 1803 à 1815 et de 1821 à 1830, aura même l’occasion de constituer trois collections, ven-dues en 1824 au Musée de Turin, en 1827 au Musée du Louvre et en 1836 au Musée de Berlin. Le consul-général d’Angleterre, Henry Salt, en poste de 1816 à son décès en 1827 fera de même, la première vendue au British Museum en 1818, la deuxième au Musée du Louvre en 1826, alors que la troisième fera l’objet d’une vente

publique en 1835. L’un et l’autre avaient des « hommes de main », hauts en couleur, dont le plus célèbre, sans doute, se nomme Gianbattista Belzoni, au service d’Henry Salt.

Gianbattista Belzoni et son épouse Sarah ont séjourné quatre ans en Égypte, de 1815 à 1819, et les faits et gestes de Gianbattista sont passés dans la légende, de son vivant. Il ouvre le temple rupestre de Ramsès II à Abou Simbel et la pyramide de Chephren à Giza"; il découvre les tombes d’Ay, de Ramsès Ier et de Séti Ier. Cette dernière trouvaille surtout, avec le sarcophage en albâtre du roi toujours en place, marquera les imaginations, de la même manière que la découverte de la tombe de Toutankhamon par Howard Carter.Pour le Courrier des Pays-Bas, la vie de Gianbattista Belzoni passait pour « une des plus utiles au progrès des sciences » et l’intrépide explorateur y est donné pour avoir prouvé « ce que [peut] la persévérance dans un homme fortement organisé, pour vaincre les obstacles qui s’op-posent au succès de ses recherches1 ». Il est le modèle de tous les coloniaux...

Gianbattista Belzoni | La découverte de la chambre funéraire de la pyramide de Chephren

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I15

Jean-Baptiste De LescluzeLa popularité du « géant de Padoue », surnom que l’explo-rateur italien doit à sa grande taille, se mesure entre autres au fait que ses « aventures » !rent dès 1821 l’objet d’une très britannique publication pour la jeunesse"– Fruits of Enterprize exhibited in the Travels of Belzoni in Egypt and Nubia; interspersed with the Observations of a Mother to her Children"– dans laquelle ses exploits servent d’exemples à l’esprit d’entreprise qui caractérisera la patrie d’adoption de Belzoni durant tout le $%$e siècle. Il n’y a pas lieu de s’étonner, sans doute, que cet esprit d’entreprise s’a(rme très tôt aussi dans le Royaume des Pays-Bas, et plus par-ticulièrement dans ses parties méridionales, qui devien-dront bientôt la Belgique.

Une collection d’antiquités recueillies en Égypte par l’armateur brugeois Jean-Baptiste De Lescluze parvient à Anvers le 27 janvier 1825 à bord du Petit Auguste, qui ramenait aussi quatre caisses de nacre, une caisse de

gomme arabique, une balle de maroquin, une partie de pierres « émerils » et vingt-sept tonnes de natron. Les antiquités retiennent, en fait, toute l’attention, et le Journal d’Anvers publie dès le 12 février un long article à leur sujet. Il y est question, entre autres, des trois sarcophages avec leurs momies, et plus particulièrement de leurs hiéro-glyphes, « dont l’alphabet commence à être connu », et de trois papyrus dont un à caractères hiératiques, « qui, sui-vant l’interprétation récente de Champollion, doivent être des rituels funéraires ». Le conservateur du Rijksmuseum de Leyde, Caspar Reuvens, est mis au courant par une lettre du 22 février : « Je viens de recevoir un rapport oral, mais détaillé à propos des antiquités égyptiennes déposées à Anvers par le Sieur De l’Escluze [sic] », écrit l’adminis-trateur pour l’Instruction publique, les Arts et les Sciences D. J. Van Ewyck à Reuvens. « Il y en aurait quelques-unes de grande valeur parmi d’autres peu signi!antes voire fausses. Il me semble important, ajoute-t-il, que notre gouvernement sache ce qu’il en est, et soit à même de faire une o#re, en connaissance de cause, pour l’obtention de ces antiquités. » Et Van Ewyck de proposer à Reuvens de se rendre à Anvers pour visiter la collection. « Le peintre Van Brée d’Anvers sera capable, lui assure-t-il, de vous donner accès à la collection, sans que votre mission gouvernemen-tale, insiste-t-il, reçoive plus de publicité qu’il ne le faut2. » Les provenances font défaut, peut-être parce que les anti-quités avaient été achetées à François Barthou, un agent de d’Anastasi (sur lequel nous reviendrons) et Drovetti, avec qui De Lescluze et !ls avaient signé une convention dès le 8 avril 1824. Mais le rapport de Caspar Reuvens est extrêmement positif, et rédigé en termes de comparai-sons avec d’autres collections. Pour des raisons diverses, dont l’insolvabilité de De Lescluze n’était pas la moindre, et dont l’insu(sance des ressources mises à disposition était la plus grave, la collection passa !nalement en vente publique, le 5 juillet 1826, à Anvers.

Vases en albâtre provenant de la collection De Lescluze, trouvés dans la tombe du général Djéhouty ($)%%%e dynastie)

Les Monuments de l’Égypte et de la NubieL’Expédition franco-toscane en Égypte, dirigée par Jean-François Champollion et Ippolito Rosellini, marque un tournant dans l’appréhension et la documentation des antiquités égyptiennes. Comme le note Michel Dewachter à propos du premier : « le jeune romantique n’est pas un oisif avide de dépaysement ou un jeune artiste en quête de sujets, mais un savant passant résolument à la pratique pour ériger sa théorie en théorème3. » Il s’agit clairement de revoir et corriger la Description de l ’Égypte : « les travaux des Français qui !rent partie de l’Expédition d’Égypte, écrit-il au gouvernement, n’ont fait que prépa-rer l’Europe savante [aux études égyptologiques], en lui montrant, par le trop petit nombre de dessins pris sur les monuments historiques, tout ce qu’elle doit désirer encore, et tout ce qu’on peut attendre d’un voyage dont ces monu-ments seront l’objet principal4. »

L’Expédition franco-toscane débarque à Alexandrie en août 1828, elle est à la deuxième cataracte, bien plus loin que l’Expédition de Bonaparte, le 1er janvier 1829, de retour à Toulon !n décembre 1829. À contrecœur, Bernardino Drovetti, qui y voit des concurrents, introduit

Champollion et Rosellini auprès de Méhémet-Ali, a!n qu’ils obtiennent les indispensables droits de passage (!rman). Concurrents" ? Il avait raison : « J’ai fait scier à grand’peine et tirer, du fond d’une des catacombes royales de *èbes, écrit-il au vicomte de La Rochefoucauld (directeur des Beaux-Arts sous Charles X), un très grand bas-relief conservant encore presque toute sa peinture antique5. » Il s’agit d’un relief !gurant Séti Ier devant la déesse Hathor, maintenant au Louvre, provenant de la tombe du pharaon dans la Vallée des Rois (KV 17). Il y en aura un pour Rosellini aussi, aujourd’hui au Musée archéo-logique de Florence. Le vandalisme est toujours dans l’air du temps ! Mais que d’originalité, que de nouveauté, dans l’appréciation de « l’art » égyptien par Champollion : « je vous dirai cependant d’avance que toutes nos idées sur l’art égyptien, écrit-il à son ami Dubois, sont désormais pour moi qui ai vu"– ce qu’on appelle vu"– des vérités démon-trées. […]. Mes jeunes peintres ont travaillé en conscience, et j’ose a(rmer qu’ils ont rendu avec une scrupuleuse !dé-lité le style vrai et si varié que présentent les monuments égyptiens des di#érentes époques6. » Ils se sont débarras-sés du carcan gréco-romain.

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I17

Les grecs d’ÉgypteAprès la disparition de ses concurrents directs, un autre consul-général vient dominer le marché des antiqui-tés, celui de Suède-Norvège (de 1828 à 1857), Ioannis Anastasiou, plus connu sous le nom de Giovanni d’Anas-

tasi, ainsi nommé « par obséquiosité pour sa belle position7 ». « Ami du pacha (Méhémet-Ali) avant sa gran-deur, [il] a fait une très-grande fortune. Sa maison est magni-!que, décorée avec le meilleur goût" ; elle rappelle une belle habitation d’Italie. Il y donne des fêtes charmantes, qu’il répète souvent8. » Lui aussi a vendu trois grandes collec-tions, la première au Musée de Leyde, en 1828, la deuxième au British Museum en 1839, alors que la troisième passe en vente publique en 1857, pour aboutir, en partie, aux Musées

royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles et au Musée Curtius de Liège.

Les moyens dont disposaient ces « consuls négociants », non-salariés, étaient immenses, comme en atteste ce témoignage à propos de Stephanos Tsitsinias, Grec comme le précédent, et connu comme celui-ci sous un nom italianisé, Étienne Zizinia, consul puis consul-géné-ral de Belgique (de 1839 à 1868). « Par son application, son intelligence, il captiva l’amitié de Méhémet-Ali auprès de qui il remplissait je ne sais quelle fonction commerciale. […] Toujours est-il que M. Zizinia […] a prospéré"; c’est maintenant un des premiers négociants de l’Égypte, le bras droit du pacha, son caissier dans le besoin"; il a épousé la nièce de M. d’Anastasi, et habite un fort beau palais vis à vis de son oncle9. » Il va sans dire que, lui aussi, pos-sédait de nombreuses antiquités pharaoniques, dont nous ne retrouvons toutefois pas de traces dans les ventes de l’époque. Il reçoit le duc de Brabant, le futur roi Léopold II, lors de ses voyages en Égypte de 1855 et de 1862-1863 et semble avoir été, tout au moins à l’occasion du second voyage, d’une grande générosité.

Cuillère à fard provenant de la collection d’Anastasi ($)%%%e dynastie)

Guillaume Schavye-RuttyLe dossier « Missions et Explorations commerciales. Côtes Nord Afrique Égypte. Expédition Delescluze à bord du Meteor 1834-1840 » conservé aux Archives du ministère des A#aires étrangères nous apporte des renseignements sur la suite de la carrière de l’armateur brugeois10. Il se trouve ainsi chargé par le gouvernement belge, en 1834, d’une « expédition d’essai vers Alexandrie en Égypte, par le navire belge [le] Robuste », expédition qui a manifes-tement tourné court suite au naufrage du navire. Dès l’année suivante, toutefois, le voilà reparti avec la même destination, à bord du Météore, accompagné d’un agent du gouvernement, Guillaume Schavye-Rutty, désigné par le chevalier de *eux, ministre de l’Intérieur. L’expédition tourne court à nouveau, suite à l’abandon de sa mission par Schavye-Rutty, à Alger, début septembre 1835. Comme « les navires marchands fuyaient Alexandrie à cause de la reprise de la peste », il ne reste plus à Jean-Baptiste De Lescluze que de rebrousser chemin. À Tunis, il prend un passager que nous retrouverons plus loin, Hermann Pückler-Muskau, voyageur infatigable, « qui avait par-couru tout le royaume de Tunis et y avait séjourné plu-sieurs mois ».

Guillaume Schavye-Rutty, dans une lettre au gouverne-ment du 14 juin 1834, avance qu’il a « récemment visité l’Égypte et les principales échelles du Levant ». Et que « comme ancien négociant », il a « naturellement été poussé à examiner ces pays sous leur aspect commercial ». Il reste en e#et deux gra(ti de lui en Égypte : un gra(to sur un mur du Ramesseum, le temple funéraire de Ramsès II à Gourna, un autre sur le pylône du temple d’Horus à Edfou, témoignant du passage d’un « Schavye-Rutty Belge 1833 ».

Guillaume Schavye-Rutty, « homme de lettres », issu d’une famille spécialisée dans l’imprimerie sur coton, et apparenté à Pierre-Corneille Schavye, imprimeur et relieur de son état, pourrait bien avoir été le premier voya-geur de sa nationalité en Égypte. Il a certainement voyagé en famille, accompagné de ses sœurs Louise et Catherine (ou seulement Louise" ?). La première avait épousé un artiste-peintre du nom de Michel Stapleaux, un élève de David, dont nous connaissons une Vue de Tripoli11, attes-tant indirectement la participation du couple au voyage. Louise Schavye-Rutty était elle-même artiste, connue comme « peintre et aquarelliste de 'eurs et de portraits ». Soyons galant : le premier peintre belge en Égypte était une femme !

Gra(to de Schavye-Rutty au Ramesseum, à Gourna

I19

Ernst Weidenbach | Pyramides de Giza!– Face nord de la plus grande

Les Monuments de l’Égypte et de l’ÉthiopieL’Expédition prussienne, dirigée par Richard Lepsius, dépasse par sa durée et certainement ses moyens, toutes les précédentes. Richard Lepsius voyage avec les archi-tectes Georg Erbkam (sa main droite), Joseph Bonomi et James William Wild et les dessinateurs Ernst et Max Weidenbach, Johann Jacob Frey et Otto Georgi. Ils séjournent en Égypte et en Nubie, de septembre 1842 à septembre 1845. Leur introduction auprès de Méhémet-Ali, cette fois, est le fait de Giovanni d’Anastasi, qui s’occupait des a#aires commerciales de la Prusse au nom de son consul-général, von Wagner. Encore de la concur-rence ! Richard Lepsius ramènera aussi, en e#et, près de mille cinq cents objets antiques, y compris trois chapelles funéraires de Saqqara, ainsi qu’un relief découpé dans la tombe de Séti Ier ( Jean-François Champollion en avait laissé…)12. C’est surtout ce dernier aspect de l’expédition qui lui valut des critiques, principalement en France (où la bonne foi n’était pas de mise…), les Français allant jusqu’à prétendre que les collaborateurs de Lepsius détruisaient systématiquement les reliefs qu’ils avaient copiés, a!n de préserver le monopole de leur publication. Ces accusa-tions n’ont, bien entendu, aucun fondement et l’impor-tance de l’œuvre de Lepsius ne fait aucun doute. Richard Lepsius et son équipe rapportent des milliers de dessins, d’estampages et de moulages qui, pour la première fois, concernent tout autant les monuments de l’Ancien, du Moyen et du Nouvel Empire, que de la Basse Époque ou de l’époque gréco-romaine. La qualité des dessins est par ailleurs exceptionnelle, témoignant d’une utilisation sys-tématique de la chambre claire (camera lucida), alors que

d’aucuns circulent déjà sur les rives du Nil en travaillant à la chambre noire (le daguerréotype est introduit dès 1839).Les grands folios de planches publiés sous le nom de Richard Lepsius" – les Denkmäler aus Aegypten und Aethiopien, nach den Zeichnungen der von Seiner Majestät dem Könige von Preussen Friedrich Wilhelm IV. nach diesen Länderen gesendeten und in den Jahren 1842-1845 ausgeführ-ten wissenschaftlichen Expedition auf Befehl Seiner Majestät herausgegeben und erläutert von R[ichard] Lepsius"– passent à juste titre comme le plus important ensemble consacré à l’Égypte depuis la Description de l ’Égypte. Publiée aux frais du roi de Prusse, Frédéric Guillaume IV, l’œuvre, en douze volumes, est devenue e#ectivement un des grands ouvrages de référence de l’égyptologie, rassemblant en huit cent nonante-quatre planches de format très grand folio, les résultats d’une expédition qui marque le tournant vers l’égyptologie moderne.Il s’agit d’une contribution « lourde » et le poids réel des douze folios ne peut être ignoré non plus. Il faisait dire à Auguste Mariette, qui sera nommé le tout premier « directeur des travaux d’antiquités en Égypte » en juin 1858, qu’il fallait un caporal et quatre hommes pour en assurer la manipulation !

Jacob Jacobs | Le rocher de Gibraltar | Carnets de voyage

Le départLe roi, le sultan et le khédive :

le cadre politique

II

II22

Jacobs en merLe grand départ en Orient de Jacob Jacobs s’e#ectue le 29 mai 1838. Il quitte Anvers à bord de l’Hélène, qui va le mener par Gibraltar et les côtes d’Afrique du Nord à Constantinople, où il rencontrera (ou retrouvera"?) Florent Mols et Charles Stier d’Aertselaer, nos deux autres prota-gonistes. Notons que ce ne sera pas un départ en fanfare, puisqu’il est à l’ancre à hauteur de Bath, en Zélande dès l’après-midi du même jour et jusqu’au 3 juin, en raison de vents contraires ou absents…Notons aussi qu’il n’a pas le pied marin, puisque dès le 5 juin, à hauteur d’Ostende, il est malade, pour ne se relever, !nalement, que lorsque l’Hélène aura quitté l’Atlantique. Le 27 juin, c’est le Cap Spartel, au Maroc, le 28 juin c’est le rocher de Gibraltar, croqué de manière très suggestive dans le premier des deux carnets qui l’accompagneront durant tout son voyage.Alger est en vue le 9 juillet et la navigation se poursuit en cabotage, comme d’ordinaire à l’époque, jusqu’au Cap Bon. Puis c’est le grand large, avec passage à proximité de

Malte le 22 juillet. On est en pleine mer, Jacob Jacobs est à nouveau malade : même en Méditerranée, l’estomac ne suit pas le mouvement.Il revit en vue du Cap Malea, au sud-est du Péloponnèse, atteint le 27 juillet. Le navire remonte ensuite sur le 'anc des Cyclades, passe au sud-est de l’Eubée, et suit en!n les îles au large de l’Ionie, de Psara à Tenedos (ou Bozcaada), pour arriver le 2 août devant « la forti!ée Greco », actuel-lement Kilitbahir Kalesi, en face de Çannakale, dans les Dardanelles.L’arrivée à Constantinople, ou Istanbul si on préfère, ne se fera pas non plus en fanfare, puisqu’à partir de Greco, les vents se montrent de nouveau particulièrement contraires ou absents, plus de trois semaines durant, alors que l’Hélène est à deux jours de son point d’arrivée. L’entrée dans la Corne d’Or se fera !nalement le 27 août 1838, après un « voyage de cinquante jours », note Jacob Jacobs dans son carnet, de cinquante jours de navigation, préciserons-nous.

Jacob Jacobs | Sa cabine sur l’ Hélène | Carnets de voyage

Jacob Jacobs | La voilure du navire | Carnets de voyage

Jacob Jacobs | L’île de Psara | Carnets de voyage

II26

ConstantinopleLes relations diplomatiques de la Belgique avec la Sublime Porte (qui la reconnaît le 24 octobre 1837) sont toutes fraîches à l’arrivée de Jacob Jacobs dans la capitale ottomane, suite à la mission du baron O’Sullivan de Grass de Séovaud, ministre-résident (ambassadeur) à Vienne, datant de mai 1838. Il s’agissait d’une mission importante, puisqu’il était accompagné d’un attaché de carrière, le comte Amédée Vilain XIIII et de quatre attachés hono-raires (rien que du beau monde). Il nous faut souligner ici que l’Empire ottoman deviendra ainsi une des dix pre-mières relations diplomatiques de la Belgique.Par faveur spéciale, la mission belge fut admise au complet le 18 juin 1838 à l’audience donnée par le sultan plutôt pro-occidental Mahmud II, qui signe un Traité d’Amitié et de Commerce, rati!é le 14 octobre 1838.

Il devait assurément être plus facile de circuler pour nos Belges depuis qu’ils se trouvaient représentés dans ce monde où tout leur était étranger. Charles Stier d’Aert-selaer, Florent Mols et Jacob Jacobs se connaissaient, sans doute, et nous ne pensons pas que leur rencontre dans la capitale ottomane fut fortuite. Le mécène de nos deux peintres sou#rait de la goutte et avait peut-être choisi délibérément un autre moyen de transport que celui de Jacob Jacobs. Il est di(cile de déterminer ce qui les occupe pendant les trois mois et plus durant lesquels ils séjournent à Constantinople, si ce n’est la peinture dans le cas de Florent Mols et Jacob Jacobs. On aimerait en savoir plus sur cette Mlle Frédérici, dont Jacobs Jacobs (célibataire, à l’époque) a voulu immortaliser le « souve-nir » dans son carnet de croquis, le 15 octobre 1838, sou-venir qu’il a assez brutalement oblitéré par la suite. Elle doit être une !lle ou nièce de François ou de Maurice Frédérici, commerçants belges originaires de Verviers éta-blis à Constantinople. Nous nous plaisons à imaginer qu’il

!t avec elle la promenade vers Göksu (les Eaux-Douces d’Asie), Kandilli, Anadolu Hisari et Rumeli Hisari (les châteaux protegeant le Bosphore), les seuls sites croqués dans son carnet durant les trois mois de séjour dans la capitale ottomane.

Un tableau de Jacob Jacobs, Le sérail de Constantinople, peint d’après nature1, aurait été o#ert en 1839 au Sultan Abdülmeçit, le successeur de Mahmud II, par le Baron O’Sullivan de Grass, qui dirigeait la délégation belge à Constantinople, cadeau diplomatique sans doute, qui témoigne surtout du fait que le diplomate connaissait le peintre. Ou plutôt le mécène, dont la présence sur les rives du Bosphore n’est peut-être pas innocente, au vu de ses liens avec les membres de la Chambre de Commerce anversoise, qui envoient dès la !n août 1833 une péti-tion à Léopold Ier l’enjoignant à développer le commerce avec les Échelles du Levant. Peu après le départ de nos héros, d’ailleurs « le nombre de navires portant notre pavillon va chaque jour en augmentant dans le port de Constantinople, et déjà l’importation belge y équivaut en valeur à celle des produits français2 ». Un des arma-teurs anversois qui semble avoir largement contribué à cet état de fait s’appelle David Verbist : d’après le Livre de recettes de Jacob Jacobs, il lui achète en 1842 une Vue de Grèce et en 1843 une Vue des Dardanelles, prise du côté de l ’Europe. Encore quelqu’un rencontré dans la cosmopolite Constantinople"?Quoi qu’il en soit, le 6 décembre, « Baron Stier d’Aertselaer and M. Florent Mols, two Belgian travellers, had sailed for Egypt with their countryman, M. Jacob Jacobs, a landscape-painter, for the purpose of continuing their scienti!c researches and visiting the interesting ruins of that country3. »

Jacob Jacobs | Les Eaux Douces d’Asie | Carnets de voyage

II28

Jacobs et Mols en merLe 6 décembre 1838, c’est le grand départ en Égypte de Jacob Jacobs, en compagnie de Charles Stier d’Aertselaer et de Florent Mols. Ils sont à bord d’un vapeur qui a pour nom de Metternich ou qui a un rapport quelconque avec le prince Clément-Wenceslas de Metternich. Ils arrivent le 8 décembre dans la baie d’Izmir, devant « les ruines de la citadelle de Smyrne ». Ils y restent le lendemain sous une « pluie torrentielle ». Ils (re)passent devant Chios le 10 décembre et mettent l’ancre devant Rhodes le 12

décembre. Ensuite, c’est le passage en pleine mer : les car-nets de Jacobs redeviennent muets. Sans doute est-il à nouveau terrassé par le mal de mer. Nous ne connaissons par conséquent pas la date d’arrivée de nos voyageurs à Alexandrie, qui doit correspondre au 16 ou 17 décembre 1838.

« La nuit était claire et sereine"; la lune déjà levée dessinait avec de grands angles d’ombre et de lumière les masses architecturales du palais, détachées en vigueur sur un fond de bleuâtre transparence, et glaçait de moires d’argent l’eau du 'euve où son re'et s’allongeait en colonne étincelante"; un léger sou+e de brise, qu’on eût pris pour la respira-tion des Sphinx endormis, faisait palpiter les roseaux et frissonner les clochettes d’azur des lotus" ; les câbles des embarcations amarrées au bord du Nil gémissaient fai-blement, et le 'ot se plaignait sur son rivage comme une colombe sans ramier. Un vague parfum de végétation, plus doux que celui des aromates qui brûlent dans l’anschir des prêtres d’Anubis, arrivait jusque dans la chambre. C’était une de ces nuits enchantées de l’Orient, plus splendides que nos plus beaux jours, car notre soleil ne vaut pas cette lune. »

Voilà ce qu’écrit *éophile Gautier, ces mêmes jours de décembre 1838. Il n’a pas encore visité l’Égypte, mais il l’a « vue », comme en témoignent ces lignes d’Une nuit de Cléopâtre. Quitte à remplacer « 'euve » par « mer » et « le Nil » par « la Méditerranée », nous pourrions lire là les premières impressions de nos voyageurs.

Claude-Marie Ferrier | Navires croisant devant la Tour de Galata | 1857

Jacob Jacobs | Le départ de Constantinople, le 6 décembre 1838, avec vue de la Tour de Galata | Carnets de voyage

II30

AlexandrieLe départ sur les rives du Nil de Charles Stier et de ses deux protégés pourrait avoir été facilité par l’installa-tion du premier consul de Belgique en Égypte, Édouard Blondeel van Cuelebroeck (1809-1872). Il fut nommé secrètement par l’arrêté du 30 septembre 1837, parce qu’en délicatesse par rapport au sultan ottoman, et reconnu o(-ciellement par Méhémet-Ali, qui n’en était que le vas-sal, dès le 14 septembre 1838, mais diplomatiquement qu’après la signature du Traité d’Amitié et de Commerce avec Mahmud II. Notons, que, à nouveau, la présence de Charles Stier d’Aertselaer pourrait aussi s’expliquer en lien avec des démarches de la Chambre de Commerce anversoise auprès du gouvernement belge, allant jusqu’à appuyer, par une lettre du 3 septembre 1838 la candidature d’Étienne Zizinia au poste de consul à Alexandrie.

Édouard Blondeel avait débarqué à Alexandrie dès le 4 mai 1838 et s’était alors occupé de « quelques points d’organisation commerciale » pour le compte, en fait, de di#érentes chambres commerciales, et plus particulière-ment celle d’Anvers, qui avait fortement mis sous pression le cabinet de *eux. Il avait aussi reçu des instructions secrètes l’invitant à négocier pour la Belgique l’achat de « l’île de Candie », c’est-à-dire la Crète qui, vingt ans plus tard, tentera toujours nos souverains (en!n, Léopold II…).

Il s’intéressera surtout à l’Éthiopie, avec l’intention d’y créer « un comptoir », et ses voyages là-bas expliquent ses absences dans le pays des Pharaons. Comme le notait Jacques Willequet, « un principe fondamental [dans la diplomatie du $%$e siècle], c’est que la mission des consuls rétribués n’était que temporaire : une fois leur tâche accomplie, une fois le terrain déblayé de telle sorte que la routine journalière pût être laissée à un agent non-rétri-bué, ils devaient s’attendre à être envoyés ailleurs. C’est ce qui arriva à la plupart d’entre eux, au bout de peu d’années. Dès 1839, Blondeel faisait nommer à Alexandrie l’ambi-tieux et opulent comte grec Étienne Zizinia, et il entreprit ce long voyage en Abyssinie qui fut son premier titre de gloire4. »

Étienne Zizinia attendait en coulisses, en e#et, et sera nommé consul le 23 novembre 1839.

Jacob Jacobs | Le fanal de Rhodes | Carnets de voyage

II32

II33

Étienne Zizinia, consul – général de Belgique à Alexandrie (1841-1868)

Étienne Zizinia (1794-1868),

alias Stephanos Tsitsinias, né

à Chios, rescapé du massacre,

est un personnage haut en

couleur, comme la plupart de

ses collègues contemporains.

Naturalisé français après un

passage à Marseille, il s’installe

à Alexandrie, pour faire prospé-

rer la « maison ». Il sollicite dès

1834 la représentation diplo-

matique de la Belgique, qu’il

obtiendra au titre de consul le

23 novembre 1839 et de consul-

général le 20 janvier 1847.

Selon une lettre confidentielle

d’Édouard Blondeel du 4 février

1839, « une grande activité, des talents commerciaux incontestables, la protection du Pacha (le Vice-Roi) et

son mariage avec une nièce de M. d’Anastasy  [sic], premier négociant de ce pays, le firent rapidement pros-

pérer et il possède aujourd’hui une grande fortune et un grand crédit » : de quoi le nommer. « Quant à sa

position, ajoute-t-il : très bien avec le Vice-Roi dont il conserve à tout prix les bonnes grâces qu’il exploite

cependant avec beaucoup de profit pour son commerce. Il parle le turc, ce qui lui donne un immense avan-

tage sur presque tous les négociants auprès de Son Altesse, pour qui sa présence, comme il me le disait

lui-même, est devenue un besoin à force d’habitude5. »

Il était par ailleurs collectionneur d’objets pharaoniques, au même titre que son oncle Giovanni d’Anastasi.

Lorsque Auguste Mariette se rend à Saqqarah le 27 octobre 1850 pour y découvrir l’allée de sphinx menant

au Serapeum, ceux qui émergent des sables lui rappellent « le type […] des sphinx (une douzaine ?) qu’il

avait admirés aux jardins Zizinia et chez ses amis du Caire6 ». Lors du second voyage du duc de Brabant,

c’est le médecin du duc, le docteur Hippolyte Stacquez, qui témoigne : « Partout, dans les cours, les

escaliers, les corridors, une profusion d’objets d’art, d’antiquités, tels que statues, vases, bas-reliefs, en

Un sphinx du Serapeum de Saqqara (Basse Époque)

granit, en marbre, en bronze,

égyptiens, grecs, romains,

étrusques. » Il n’est pas aisé

de savoir ce que ces antiquités

sont devenues : au moins une

pièce a abouti au Musée archéo-

logique d’Athènes ! Le consul-

général aimait à les distribuer,

manifestement, et le docteur

Stacquez, mais, assurément, le

duc de Brabant aussi, reçurent

peu avant leur départ d’Egypte,

le 19 février 1863, des « témoi-

gnages de sa munificence ». « Il

me pria d’accepter un magni-

fique tchibouk (une pipe à long

tuyau) avec provision de tabac et

d’excellents cigares ; il y joignit un sabre oriental digne de figurer dans la collection d’un souverain. » Et

d’ajouter : « J’avais déjà reçu de lui, un beau sphinx en grès provenant des ruines de Tanis, des statuettes

en bronze et en terre, et un grand nombre d’antiquités trouvées dans les tombeaux7… »

Étienne Zizinia était aussi amateur de théâtre et fit construire en 1862 le Théâtre italien d’Alexandrie,

conçu par l’architecte Pietro Avoscani, qui crée en 1869 l’Opéra khédivial du Caire. L’opéra conduira par

ailleurs son fils et successeur désigné, Ménandre (1832-1907) à sa perte. Non seulement aura-t-il dila-

pidé en quelques années la fortune familiale, mais il aura aussi mérité « le mépris et la déconsidération

publique ».

« Son récent mariage avec une danseuse du théâtre d’Alexandrie, rapporte-t-on fin 1884, venant digne-

ment couronner son existence d’aventurier, justifie amplement, et nécessiterait même, la mesure que vous

pourriez être disposé à prendre à son égard, en lui retirant un titre dont il n’a d’ailleurs jamais, à aucune

époque, rempli les fonctions8. »

Sic  transit  gloria  mundi.

Le "éâtre italien d’Alexandrie

David Roberts | Grand Entrance to the Temple of Luxor | 1838

Le 16 ou le 17 décembre 1838, Charles Stier d’Aertselaer, Florent Mols et Jacob Jacobs arrivent en Égypte, accos-tant à Alexandrie. Ils en repartent le 27 avril 1839 et, de là, rejoignent la Grèce, séjournant quelques jours"– du 3 au 12 mai 1839"– à Athènes. Ils visitent l’Italie, l’Autriche, l’Allemagne et… la Russie (Saint-Pétersbourg) sur la voie du retour. La date de leur retour à Anvers nous reste inconnue.

Contrairement à bien de leurs contemporains, artistes peintres et littérateurs, mais aussi amateurs en tout genre, ni Jacob Jacobs, ni Florent Mols, ni Charles Stier d’Aert-selaer n’ont publié un compte-rendu de leur voyage en Égypte et en Orient. Les carnets de croquis de Jacob Jacobs contiennent toutefois seize pages de croquis pris le long du Nil qui nous permettront de saisir la nature de leur voyage en Haute Égypte.

Le voyage de Jacobs et Mols en Égypte (hiver 1838-1839) : sites et rencontres

III

III36

III37

Les conditions du voyageQuoi qu’il en soit, pour se faire une idée des conditions de leur voyage en Égypte"– ce qui nous retiendra ici"–, nous devrons nous tourner vers d’autres voyageurs contem-porains, comme Hermann Ludwig Pückler-Muskau ou Eusèbe de Salle, en Égypte entre 1837 et 1839. Pour comprendre leurs conditions de travail, nous devrons par contre interroger les artistes ou archéologues présents en Égypte ces mêmes années, comme Nestor L’Hôte ou Émile Prisse d’Avennes, mais aussi William James Müller et surtout David Roberts. Pour le cadre général, en!n, nous devrons lire un auteur comme Antoine Clot, ten-dancieux certes, mais très documenté. Il repère parmi les voyageurs « [l]es artistes et [l]es littérateurs, [qui] viennent

déchi#rer des énigmes scienti!ques, ou demander des ins-pirations à la plus antique patrie des arts, à une terre favo-risée de la nature, riche en attrayantes excentricités, et sur laquelle planent des souvenirs vieux de plusieurs milliers d’années1. » Il aurait pu parler ainsi de nos comparses.

Hermann Ludwig Pückler-Muskau (nous l’avons déjà rencontré en Tunisie) visite l’Égypte à la !n de l’hiver et au printemps 1837. Prince prussien de son état, il voyage en véhiculant d’autres valeurs que nos peintres, mais sur une dahabieh (un navire à voile), comme tout le monde. Il est accompagné d’une esclave achetée sur un marché alors toujours actif au Caire, une Abyssinienne « source inépui-

sable de satisfaction, dont l’observation n’était en rien moins agréable, du fait que les atours de la susmentionnée étaient par la beauté des formes la parfaite reproduction d’une Vénus du Titien, en version noire2 ». À son arrivé à Louxor, il com-mence la visite par la nécropole de Gourna, sur laquelle ne se trouve alors aucune maison : « des falaises brun rouge s’élèvent verticalement, alors qu’à leurs pieds la terre est fortement boulever-sée. Un petit peuple de troglodytes habite de nos jours dans les vieilles tombes, dont les ouvertures sont comme des taches noires constellant le sable blanc3. »

Eusèbe de Salle, professeur à l’École royale et spéciale des Langues orientales (vivantes), est en Égypte durant l’hiver 1838-1839, comme nos

William J. Müller | Luxor | 1839

peintres, voyageant également sur le Nil en dahabieh. « Les Russes et les Allemands se joignent aux touristes anglais » note-t-il, et « cette concurrence rend les barques rares et chères4. » À en juger par ses commentaires, d’ail-leurs, il n’y aurait place que pour les riches. « Un voyage lointain et dispendieux suppose de la fortune, d’accord" ; la curiosité qui poursuit des ruines suppose de l’éducation, c’est fort bien. Mais qui répond que vous faites le voyage à vos frais ? que vous n’êtes pas le commis-voyageur d’un ministre, d’une société de géographie, d’une institution philanthropique ? Un savant, un artiste, observe-t-il, ne sauraient prétendre à traiter de pair avec des gens posés, avec des millionnaires ! Ils représentent dans le désert les pauvres et les aventuriers qu’on évite dans le monde. »Le voyage n’est pas sans danger, ni pour les uns, ni pour les autres. « Nous trouvâmes la guerre civile à Gourna, annonce-t-il. Le cheikh d’un village de la rive droite était venu poursuivre un jeune conscrit"; le cheikh de Gourna ne voulut pas sou#rir cette attaque sur ses terres, et il reçut les voisins à coups de fusils. Ceux-ci voulant abso-lument arrêter quelqu’un saisirent plusieurs mariniers des dahabiées européennes5. » Il date ces événements de la rive gauche de Louxor entre le 15 et le 21 mars 1839, lorsque Charles Stier d’Aertselaer et nos deux peintres y séjournent également. Ils n’étaient pas seuls. « Une dou-zaine de barques à pavillon anglais étaient réunies à Luxor ou Gourna quand nous en partîmes, note Eusèbe de Salle, c’était une petite capitale 'ottante"; on s’invitait, on faisait toilette, on se visitait sous des ombrelles, sous des para-sols. Quelques almées (danseuses) étaient accourues pour

amuser ces Européens déjà fatigués par la chaleur et le voyage, et rassasiés d’antiquités. »Le temps de la grande aventure est déjà bien révolu.

À propos des artistes voyageant le long du Nil à l’époque, il est clair, d’après un témoignage de son premier bio-graphe, que Jacobs et Mols ont e#ectivement rencontré en Égypte, sans doute au Caire, le peintre écossais David Roberts, qui est arrivé à Alexandrie le 24 septembre 1838 et a quitté Le Caire pour la Palestine le 6 février 1839. Nous y reviendrons.David Roberts réside une première fois à Louxor du 20 au 23 octobre 1838 et une seconde fois du 26 novembre au 5 décembre 1838. Il travaille sur la rive occidentale de Louxor les 3, 4 et 5 décembre, créant et recréant des vues des monuments majeurs, perdus au milieu d’une immen-sité apparemment vide de tout habitat humain, celui-ci se concentrant, en fait, autour des « Temples des Millions d’Années » de Séti Ier et de Ramsès III.

Il est possible que Jacobs et Mols aient aussi été en contact, à Louxor cette fois, mais nous n’en avons certes pas la preuve, avec les artistes-archéologues Nestor L’Hôte et Émile Prisse d’Avennes, qui s’y trouvent au moment de leur passage. « Les ruines de *èbes perdent chaque jour de leur magni!cence, constate toutefois Nestor L’Hôte : la barbarie des voyageurs, non moins désastreuse que la cupidité des Arabes, s’attaque à tous les monuments, et pour en enlever le plus mince fragment de sculpture, elle martèle des parois entières6. »

III38

En dahabieh sur le NilCharles Stier d’Aertselaer, Florent Mols et Jacob Jacobs passent deux mois sur le Nil, du 12 février au 12 avril 1839, sur une dahabieh, comme nous l’avons noté" ; une embarcation dont les conditions de location n’ont pas dû changer avant l’avènement du tourisme, suite à l’ouverture du Canal de Suez, le 17 novembre 1869.Ils n’ont peut-être pas signé un contrat semblable à celui qu’un de leurs compatriotes, Octave Van Ertborn, conclut avec son drogman (un guide polyglotte) une génération plus tard, contrat passé devant le vice-consul au Caire, qui plus est, mais ils ont dû souscrire à un arrangement assez comparable au sien.« 1° Le drogman […] s’engage à se pourvoir d’une barque spacieuse, propre et commodément équipée"; avec un ten-delet et une chaloupe"; pourvue en outre de lits, de tables, de chaises, de vaisselle, de verres, de vases à !ltrer et de tous les objets que l’on doit fournir à des passagers de pre-mière classe.2° Le drogman s’engage à fournir toutes les provisions de bouche, excepté les vins et les liqueurs, et pour les repas de suivre le système anglais […].3° Le drogman […] s’engage à se fournir d’un cuisinier habile, d’un domestique, d’un aide pour laver le linge et tenir propres les chambres des voyageurs pendant toute la durée du voyage.4° Le drogman s’engage à conduire dans ces conditions MM. [les voyageurs] jusqu’à Louxor et jusqu’à Assouan s’il est possible et à les ramener au Caire [à la date conve-nue] au soir, en leur donnant en route le temps de tout voir à l’aise […] et à leur procurer à ses frais des ânes et des guides pour visiter les antiquités.5° Pour remplir les obligations déterminées ci-dessus le drogman recevra [une somme donnée] et s’il nous conduit

jusqu’à Assouan [un supplément à cette somme] de plus"; mais le retour ici [à la date convenue] est de rigueur.6° Le drogman prend à sa charge les bagchichs (bakchichs : pourboires), ainsi que les dépenses de gardiens, de guides et d’hommes supplémentaires. Les encouragements pour l’équipage sont également à ses frais.7° Il a reçu d’avance la somme de [l’acompte] et recevra le reste à l’heureux retour au Caire.8° Il s’engage en outre à avoir tout en ordre [à la date convenue] au soir, pour partir le lendemain au lever de soleil7. »

Un témoignage de Frédéric-Auguste Goupil Fesquet, qui fait le voyage à Alexandrie et au Caire !n 1839 montre par ailleurs que les drogmans n’étaient en fait que déjà bien trop présents en Égypte. « Les drogmans levantins, assure-t-il, classe très-nombreuse dans les grandes villes surtout, rendent le séjour dans les hôtels insupportable, à cause de leurs obsessions" ; ils viennent à l’envi vous montrer leurs certi!cats sans nombre, de barons allemands, de milords anglais, de savants suédois, d’ambassadeurs mecklinbour-geois, qu’ils ont accompagnés dans tout l’Orient"; ils ont tous connu le prince Puckler Muskau, ont aussi voyagé avec tous les Champollion imaginables8. »Le temps de la grande aventure est décidément bien révolu.

Charles Stier d’Aertselaer n’aura certainement pas man-qué de hisser le pavillon national, une tradition sur le Nil, mais aussi une nécessité. Le tricolore belge devait donner à l’équipage et aux passagers une espèce d’immunité diplo-matique qui les protégeait dans le cas d’incidents comme celui qui est signalé par Eusèbe de Salle.

Émile Prisse d’Avennes | Une dahabieh devant le temple de Louxor, arborant le pavillon britannique | vers 1838

III40

Les étapes du voyageLe voyage de Charles Stier, Florent Mols et Jacob Jacobs fut assez classique et complet, le cours du Nil étant suivi du Caire aux Cataractes et retour, certains sites étant visi-tés à l’aller (sous voile), d’autres au retour (à la rame).Les étapes n’en sont pas toujours faciles à identi!er, Jacob Jacobs annotant ses carnets sans référence à une carte.Le 14 février, la « fausse pyramide » ou pyramide de Meidoum est en vue, et croquée. Le 18 février, la daha-bieh est déjà à Minieh, à près de 250 km du Caire, et le lendemain, le voilier arrive quelque part entre Mallawi et Manfalout (au pied du Gebel Abou Fôda, en fait). La remontée continue, toujours aussi rapide, avec un arrêt à Tahta le 22 février et un à Akmim le 24 février.Quinze jours après le départ du Caire"– ils sont alors déjà à plus de 500 km de celle-ci"– survient un petit événement : nos comparses croisent d’autres Belges. Qui plus est, l’un d’entre eux a tué un crocodile « de 5 pieds ». Le nemrod du jour s’identi!e à Alfred Ghislain de Lichtervelde (1813-1880), Gantois d’origine, qui s’installera l’année d’après au château de Gages (Brugelette, Hainaut), suite à son mariage avec Adelaïde Rodriguez d’Evora y Vega.Le 28 février, Charles Stier d’Aertselaer, Florent Mols et Jacob Jacobs ont « vu le temple de Denderah » et le 3 mars, en!n, on s’arrête un peu pour visiter encore. Il y a de quoi : nos voyageurs sont à Louxor, à un peu moins de 750 km du Caire. Jacob Jacobs y dessine entre autres la façade du temple d’Amon de Medinet Habou, sur la rive gauche.Le 8 mars, ils passent le site d’Elkab, le lendemain la for-teresse du Gebel Serag et le surlendemain ils atteignent le point extrême de leur voyage : Assouan et ses cataractes, où le temple de Philae va les retenir et les fasciner. La visite se fait le 11 mars, le jour d’anniversaire de Florent

Mols. Ils ont fait près de 1 000 km depuis leur point de départ.Exactement un mois après le départ du Caire, ils entament le retour vers la capitale. Non sans s’arrêter à nouveau et relativement longuement à Louxor, où ils séjournent du 19 mars (voire plus tôt : dès le 15 mars"?) au 23 mars. Jacob Jacobs y produit entre autres une vue très romantique de la Vallée des Rois.Il faut toutefois songer au retour. Le 27 mars, nos voya-geurs sont à Menchiyeh, non loin des ruines d’Abydos, sans doute visitées à l’occasion"; le 3 avril, ils explorent la « vallée d’Eltell », c’est-à-dire le site connu sous le nom de Tell el-Amarna" ; le 5 avril, Beni Hassan, parce qu’ils ne négligent aucun des « classiques », alors que le 12 avril, ils sont de retour au Caire.Le périple sur le Nil a duré exactement deux mois, ce qui, à notre sens, montre qu’il y avait bien un contrat entre les « transporteurs » et les voyageurs…

Pour beaucoup de ceux-ci, la navigation sur le Nil avait un côté libérateur. Citons le Capitaine Henry Byam Martin, qui voyage !n 1834 : « je n’ai pas porté de cha-peau, de manteau, de cravatte, de bretelles, ou de bottes depuis que j’ai quitté Le Caire… on chipote & on tripote à moitié nu en bonnet et pantou'es9 », ou, mieux encore, l’avocat John Lloyd Stephens, qui découvre l’Égypte en 1836 : « Imaginez ne pas vous raser pendant deux mois, ou de laver vos chemises dans le Nil, et de les porter non repassées […]. Nous nous débarrassons d’à peu près tout, excepté nos pantalons" ; et de saines rivalités quant à la longueur de la barbe ou l’état de saleté du linge sont main-tenues avec beaucoup d’entrain10. »

Jacob Jacobs | Départ du Caire et « fausse pyramide » à Meïdoum | Carnets de voyage

Jacob Jacobs | Le temple de Medinet Abou à Gourna lez "èbes | Carnets de voyage

Jacob Jacobs | Vallée des tombeaux des rois à "èbes | Carnets de voyage

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III45

Le Caire et AlexandrieAvant et après ce périple, il y eut un séjour à Alexandrie et au Caire, et l’inverse, beaucoup moins documentés, parce qu’à peine enregistré dans les deux carnets de Jacob Jacobs, mais sans doute pas moins importants pour autant.

Comme nous l’avons vu, il y a fort peu de doute que c’est au Caire que nos Belges croisent David Roberts, entre leur arrivée !n décembre et son départ début février 1839. Il nous plait de croire que peut-être le dessin de la cour intérieure de la mosquée du Sultan Hassan, que David Roberts a réalisé le 12 janvier 1839, a été exécuté côte à côte avec Jacob Jacobs, qui en a produit une vue quasi-identique. Glissée dans ses carnets, mais n’en faisant pas partie, elle porte à vrai dire une autre date, le 3 mars 1839, cependant manifestement fausse au vu de ce qui précède.Ils ont pu se rencontrer dans le cadre de la « Société égyp-tienne », très active entre 1837 et 1842, à l’instigation du vice-consul d’Angleterre au Caire, Alfred Septimus Walne, et conçue comme lieu de rencontre des voyageurs. Elle tenait une assemblée tous les mois, lors de laquelle des communications étaient présentées, touchant à l’ar-chéologie et autres matières scienti!ques. Le littérateur Xavier Marmier y fait allusion, à l’occasion d’un voyage de 1845, lorsqu’il avance qu’une des maisons de la Place de l’Ezbékieh « contient une assez belle collection d’ouvrages en diverses langues, relatifs à l’Égypte, et un commen-cement de musée national11 ». La « Société égyptienne » reste trop peu étudiée…

Au Caire ou ailleurs, nos peintres avaient intérêt à suivre les conseils de Jean-Jacques Rifaud, ancien « homme de main » de Drovetti. Il est aussi l’auteur du premier guide

de voyage en Égypte, son Tableau de l ’Égypte, de la Nubie et des lieux circonvoisins, ou Itinéraire à l ’usage des voyageurs qui visitent ces contrées, paru en 1830, guide dans lequel il conseille aux artistes de revêtir le « costume national », tout particulièrement pour visiter les mosquées.Ainsi Alfred Walne informe David Roberts « que si &tu] veux pénétrer dans les di#érentes mosquées et plus encore faire des dessins, il &te] faut endosser la tenue turque. » « J’ai donc acheté un costume complet aujourd’hui, écrit David Roberts à sa !lle, et demain il me faudra me séparer de mes favoris"– c’est trop bête, mais je n’ai pas accom-pli un aussi long voyage pour me formaliser à propos de vétilles. Je me dis qu’après tout, je serai le premier artiste professionnel à travailler dans les mosquées12. »Sur ce dernier point, il se met en vedette…

Aucun croquis des carnets de voyage de Jacobs n’a été pris dans Le Caire, un seul dans Alexandrie, « le jour du départ pour la Grèce », et il !gure l’obélisque de Cléopâtre, celui qui sera déplacé et érigé à New York en 1881. Il semble ainsi que ces carnets lui ont surtout servi lorsqu’il naviguait, mais qu’il utilisait autre chose lorsqu’il était sédentaire. Nous connaissons deux vues de la forteresse de Qaïtbay à Alexandrie sur papier marou'é sur toile, ainsi qu’une vue prise près des pyramides sur le même support, toutes deux aux mêmes dimensions (28,5 x 38,5 cm) : voilà sans doute quelques épaves d’un autre trésor ramené par Jacob Jacobs de son voyage en Orient, trésor totalement dispersé.La dernière œuvre a manifestement servi de base pour Une scène au bord du Nil, un tableau acheté au peintre en 1850 par la famille van Havre.

Jacob Jacobs | La cour intérieure de la mosquée du Sultan Hassan, au Caire

Jacob Jacobs | Esquisse à l’huile !gurant La forteresse de Qaïtbay à Alexandrie | 1838 ou 1839

Jacob Jacobs | Esquisse pré!gurant Une scène au bord du Nil | 1850

III48

III49

Carnet de voyage in-folio oblong d’un artisteIl manque la place ici, bien entendu, pour donner

la retranscription de toutes les annotations, de

la main de Jacob Jacobs, figurant dans les deux

carnets du peintre vendus chez Christie’s Paris au

mois de mars 201213.

Nous pensons qu’il est toutefois opportun de

reproduire celles se rapportant à la Haute Égypte,

figurant sur les pages 50 à 59 (la dernière) du pre-

mier carnet et sur les pages 1 à 4 du deuxième

carnet, qui correspondent à chaque fois à une ou

plusieurs images en regard.

Comme nous l’avons déjà souligné, il n’y a aucun

croquis, ni aucune annotation concernant les deux

premiers mois de leur séjour, entre le 16 ou le 17

décembre 1838, date de leur arrivée à Alexandrie,

et le 12 février 1839, date de leur départ du Caire

pour la Moyenne et la Haute Égypte. Il est évident

qu’ils ont passé beaucoup de ce temps-là au Caire.

Les annotations que nous présentons permettent

de reconstruire le périple de nos deux peintres sur

le Nil, un périple qui, comme nous l’avons vu dura

exactement deux mois.

Carnet 1(page 50)12  février  :  départ  du  Caire  pour  Thèbes  –  vent  

contraire

13  février  :  excavation  [à]  l’arrière  des  pyramides  de  

Giza  –  vent  favorable

14  février  :  la  fausse  piramyde  [sic]14

(page 51)16  février  :  Sur  le  Nil  –  côté  –  favorable

17  février

18  février  :  Minieh  –  favorable

(page 52)19  février  :  Aboufidah  gebel15  –  tempête

20  février  :  fort  vent

(page 53)21  février  :  village  arabe  abandonné  –  

Carmabomar16  –  très  calme

22  février  :  Thatha17  –  très  beau  temps

23  février  :  excavations  d’Aboufedah18 –  favorable

(page 54)24  février  :  Akhmim  –  un  santon  –  fête  Mahomet

25  février  :  Kamseen19

27  février  :  crocodile  de  5  pieds  –  eu  à  bord  –  tué  par  

M.  de  Lichtervelde  de  Gand

28  février  :  Gebel  Moneh20  –  temps  favorable  –  vu  le  

temple  de  Denderah

(page 55)1er  mars  :  Qous21  –  calme

2  mars  :  Hamundi22 –  temps  favorable

3  mars  :  le  temple  de  Medinet  Abou  à  Gourna  lez  

Thèbes

4  et  5  mars  :  resté  à  Thèbes

(page 56)6  mars  :  Abugebelen23 ou  mère  des  deux  mon-­

tagnes  –  très  calme

7  mars  :  Gebel

8  mars  :  El  Kab24 –  très  calme

(page 57)9  mars  :  citadelle  en  ruines  –  Silloah25

10  mars  :  entre  Assouan  et  les  cataractes

11  mars  :  temple  et  île  de  Philae

12  mars  1839  :  parti  pour  Le  Caire

(page 58)19  mars  :  le  Memnon  vocal  lez  Thèbes26

20  mars  :  Louxor  –  Thèbes

(page 59)23  mars  :  Vallée  des  tombeaux  des  rois  à  Thèbes27

23  mars  :  le  soir  parti  pour  Le  Caire

Carnet 2(page 1)26  mars

27  mars  :  Menchyeh28

28  mars  :  Mushte29

(page 2)29  mars  :  Siout30 –  cabestan  arabe

30  mars  :  Siout  –  barque  arabe  avec  

passagers

(page 3) 2  avril  :  Aboufedah31 –  très  calme

3  avril  :  vallée  d’Eltell32

(page 4)5  avril  :  Benyhasan33

6  avril

12  avril  :  couvent  de  Saint-­Antoine34

Cairo  –  midi

Il y a encore deux feuilles concernant

l’Égypte qui suivent celles que nous

avons examinées. La première montre les

pyramides de Giza, visitées le 14 avril,

la seconde l’« Obélisque de Cléopâtre »

d’Alexandrie, croqué le 27 avril 1839, le

jour de leur départ.

Jacob Jacobs | La grande pyramide de Giza, et le relevé de sa section | Carnets de voyage

Jacob Jacobs | Vue du Gebel Serag (en haut) | Carnets de voyage

Jacob Jacobs, | Coucher de soleil dans la Basse Égypte | 1843

Charles Stier d’Aertselaer a été baptisé le 29 juillet 1770. Il appartenait à une famille dont les membres, avec ceux de la famille Cogels (apparentée d’ailleurs), «" furent les premiers banquiers de la place d’Anvers"» et «"la plupart des emprunts ou a#aires d’argent émis par l’impératrice Marie-*érèse furent négociés par leur intermédiaire1"».Il épouse en premières noces Marie-Joséphine Van Havre (en 1794), et en secondes noces Eugénie-Catherine Van Ertborn (en 1814), s’alliant ainsi à une autre famille de très riches banquiers.Charles Stier d’Aertselaer n’eut pas d’enfant.Il habite Anvers avec ses parents, Venusstraat 17, jusqu’à l’émigration de la famille aux États-Unis en 1794, y revient à son retour en 1801, et déménage ensuite Lange

Gasthuisstraat 29-31, vraisemblablement après la mort de son père en 1821. Il habitera surtout sa «"campagne"», le château Cleydael à Aartselaar, dont il gèrera par ailleurs les vastes domaines.Comme les troupes révolutionnaires avaient vandalisé la maison de ville de la famille, il écrira à ses parents, toujours aux États-Unis en 1802, «"vous regretterez que, comme la maison de la rue de Vénus, vos deux maisons de campagne n’aient pas aussi été jetées par les fenêtres, pour avoir le plaisir de les remettre dans le style égyptien ou grec2."»L’auteur regrette que ce ne fut apparemment pas le cas non plus Venusstraat 17, comme il s’agit-là, par le plus grand des hasards, de la maison où il vécut toute sa jeunesse.

Charles Stier d’Aertselaer, mécène et Florent Mols, peintre rentier

IV

IV52

IV53

Charles Stier, amateur d’artNotre homme est par ailleurs connu comme «" connais-seur éclairé" » protégeant les artistes et continuateur des «"généreuses traditions des riches amateurs, que la Ville d’Anvers a toujours comptés dans son sein3"». Son père, Henri Joseph Stier d’Aertselaer, avait été le dépositaire de la collection de tableaux de son beau-père Jean Egide Peeters, dont il racheta les «"vingt meilleurs"» lors de leur vente publique en août 1817. Il y avait là des Rubens, Van Dyck, Teniers, mais aussi un Titien. Le chapeau de paille (maintenant à la National Gallery, à Londres) de Rubens, faisait partie des tableaux qu’il avait achetés pour son propre compte. La collection d’Henri Joseph Stier passe à son tour en vente publique en juillet 1822, peu après sa mort, et cette fois, c’est son !ls Charles qui en rachète «"le meilleur"».

Au vu de ce qui précède, nous ne nous étonnerons donc pas que Charles Stier d’Aertselaer fut nommé en août 1815 membre de la Commission chargée de la récupération des trésors d’art aliénés par les troupes napoléoniennes dans les Pays-Bas méridionaux, avec J.-J. Van Hal, ainsi que les peintres Joseph Odevaere, Balthazar Ommeganck et

Pierre Van Regemorter. Il sera bien évidemment aussi, en décembre 1815, membre de la Commission pour le débal-lage et la réception de ces tableaux «"que les armes fran-çaises avaient enlevés à nos églises et à nos musées4"», avec, également, le peintre Matthieu Van Brée.Aux termes de l’arrêté royal du 13 avril 1817, en!n, nous retrouvons Charles Stier, ainsi que J.-J. Van Hal d’ailleurs, Conseiller agrégé dans le Conseil d’adminis-tration de l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers. «"Connaisseur éclairé"», certes, mais non passif !À ce propos, notons encore qu’il est admis au nombre des membres honoraires de l’Académie d’Archéologie d’An-vers lors de sa fondation, en 1843, et qu’il est toujours membre du conseil d’administration de l’Académie royale des Beaux-Arts à sa mort, le 25 juin 1848.«" Il avait acquis beaucoup de connaissances archéolo-giques, apprend-on à l’occasion de son éloge funéraire, dans ses longs et nombreux voyages, dont nous regrettons qu’il n’ait publié aucune relation, surtout de celui qu’il !t à Constantinople et en Égypte5."»Le monument funéraire des familles Peeters-Stier et van Havre se trouve dans l’articulation de la nef et du transept

nord de l’église Saint-Léonard d’Aartselaar.

Le papyrus «!Stier d’Aertselaer!» ($$%e dynastie), détail

Charles Stier, amateur d’antiquitésNotre «" connaisseur éclairé" » possédait également des «"antiquités"» et «"curiosités"» – il est entre autres donateur de «"deux urnes cinéraires"» à l’Académie d’Archéologie d’Anvers –, mais nous ne connaissons pas d’autres antiqui-tés égyptiennes qu’il ait ramenées de son voyage sinon un papyrus donné !n 1848 par ses héritiers à la Bibliothèque municipale d’Anvers, «"conformément aux intentions"» de feu Charles Stier d’Aertselaer. Il est malheureusement impossible d’établir ses conditions d’acquisition": il a pu l’obtenir par l’entremise de Giovanni d’Anastasi, voire d’Étienne Zizinia. Il s’agit d’un «"papyrus mythologique"» datant de la 21e dynastie (aux alentours de 1064 à 940 av.n.è.)6. Curieusement, le document res-semble fort à ceux de la 2e cachette de Deir el-Bahari. La date d’acquisition du papyrus de la collection Stier (1839), précède toutefois d’un demi-siècle la date de découverte de la cachette de Deir el-Bahari (1891). Un cercueil, de cette provenance, d’une chanteuse d’Amon portant le même nom «"Djedmaatesankh"» est conservé au Musée du Caire ( J.E. 29660).Le papyrus «"Stier"» est le tout premier document du genre à entrer dans le domaine public en Belgique.

Le catalogue de sa bibliothèque, vendue aux enchères le 7 septembre 1848, mentionne quelques ouvrages sur l’Égypte, telle l’édition de 1841 des Manners and Customs of the ancient Egyptians de John Gardner Wilkinson, et sur l’Orient, telle la Description de l ’Asie Mineure de Charles Texier – dont le troisième volume ne paraîtra qu’en 1849 –, mais aussi le Résumé complet d’archéologie de Jacques-Joseph Champollion-Figeac, dans l’édition bruxelloise de

1826, ainsi que quelques brochures, comme une Notice sur le zodiaque de Denderah, qui doit être celle de Jean Antoine Saint-Martin, et la Notice historique sur les obé-lisques égyptiens de Nestor L’Hôte. «"Connaisseur éclairé"» et documenté.Notons, pour en terminer avec notre mécène, que les sphinx qui bordent l’accès au château Buerstede à Aartselaar, ne semblent pas devoir être mis en relation avec le voyage en Égypte de Charles Stier d’Aertselaer. Le château actuel a été construit en 1842, certes, mais par la famille de Crane d’Heysselaer. Il n’empêche qu’ils n’ont pas été placés là par hasard…

Sphinx du château du Mick à Brasschaat, datant probablement de la réfection du château en 1873

sous Jules-Joseph van Havre

IV54

Florent Mols et la noblesseFlorent Mols, né le 11 mars 1811, dit Mols-Brialmont après son mariage en 1842 avec Élisa Brialmont (1822-1894), la sœur du fameux général Henri-Alexis Brialmont (1821-1903), semble lui-même issu d’un milieu fort aisé7. Nous le trouvons mentionné tantôt sous la noblesse (en 1838), tantôt comme rentier (à partir de 1859) dans les livres d’adresses de la Ville. Son grand-père Michel Ange Joseph Mols (1725-1768) a été grand aumônier de la ville d’Anvers et fut annobli en 1756 ; son père François Michel Mols (1767-1845) a été conseiller municipal et se voit reconnu dans ses titres nobiliaires en 1843.Florent Mols est décédé le 17 janvier 1896.

Un lien existe avec la famille Stier d’Aertselaer, par l’inter-médiaire de la famille Geelhand, un lien qui avait sans doute son importance au $%$e mais n’en aurait pas autant au $$%e siècle, puisqu’ils ne sont même pas cousins ger-mains ! En fait, Henri-Joseph Geelhand, qui était l’oncle de Charles Stier d’Aertselaer, épouse en 1797, en secondes noces, Catherine Reine Mols, qui est la tante de Florent Mols, certes morte jeune, en 1804. Il n’empêche que voilà

sans doute ce qui explique pourquoi Charles Stier fait le voyage de Constantinople en compagnie de Florent Mols et, !nalement, ce qui justi!e pourquoi nous traitons de l’un et de l’autre dans le même chapitre.

Le !ls de Florent Mols, Robert (1848-1903) sera peintre également ; sa !lle Léonie (1843-1918) épouse le riche marchand Ernest Osterrieth. Elle sera mécène et mélo-mane. Elle participa au !nancement de l’expédition polaire du Belgica, commandée par Adrien de Gerlache. Et elle ne fut pas étrangère à l’acquisition par la Ville d’Anvers de sa collection d’antiquités égyptiennes…Florent Mols habite Prinsstraat jusqu’à son mariage et déménage alors vers l’Oude Beurs, pour y rester jusqu’à une date indéterminée. Il s’agit de deux adresses proches de l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers. À partir de 1859, nous le retrouvons beaucoup plus loin, et quali!é de «"ren-tier" », Van Schoonbekestraat 100-102, dans une belle maison néo-classique qu’il a dû faire construire. Une rue parallèle porte actuellement le nom de son !ls.

Franz Vinck, | Un déjeuner au pied des pyramides de Gizeh | 1857

IV56

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Florent Mols, orientalisteL’œuvre de Florent Mols est peu connue, mais les esquisses faites en Égypte et en Grèce, manifestement, lui serviront longtemps. Et il est certain qu’il !t un deuxième voyage en Égypte, en 1856-1857, cette fois en compagnie du peintre Franz Vinck, dont le tableau Un déjeuner au pied des pyramides de Guizeh o#re probablement un portrait des deux peintres (ainsi que de l’épouse de Florent Mols"?)8. La niche, sans doute dans une des pyramides «"satellites"» des «"trois grandes égyptiennes9"», niche devant et autour de laquelle se tiennent les personnages, est couverte de «"gra(ti"». Il s’agit en fait de noms d’artistes orientalistes": Marilhat («"Marila" »), Jacobs (?), Portaels («"Portals" »), ainsi que Mols et Vinck («"Vinc"»). Un marchand essaye de capter l’attention des voyageurs avec des antiquités" : l’objet mis en exergue est une petite jarre en verre de l’époque d’Aménophis III. Il y a tout lieu de croire que

l’un de nos deux artistes l’a achetée mais, dans ce cas, où se trouve-t-elle aujourd’hui ?

À l’exposition de 1840 de la Société royale d’Anvers pour l’Encouragement des Beaux-Arts, Florent Mols montre une Vue du temple de #ésée, et de l ’Acropolis d’Athènes, prise sur les lieux10 appartenant, et ce n’est pas un hasard, à Charles Stier d’Aertselaer, qui assume son rôle de mécène jusqu’au bout !Lors de l’exposition de 1843, il présente une Entrée au Golfe de Corinthe, un Bazar en [sic] Girgeh (non loin d’Abydos) et un Grand Bazar au Caire11. Puis il ne pré-sente plus rien jusqu’en 1852, lorsqu’il expose Une cascade dans le Tyrol12 ! En!n, lors de l’exposition de 1858, c’est-à-dire après son second voyage, il expose Un village arabe près du Caire13 et lors de celle de 1861, une Vue prise dans

la vallée de Josaphat, Palestine, un Passage des montagnes rocheuses dans le désert, Égypte et une Vue d’El Tell, ville du bord du Nil, Haute Égypte14.Il ne semble pas exposer aux salons bruxellois.

Il paraît évident que Florent Mols ne devait pas peindre pour vivre ; par conséquent, son œuvre n’est pas fort importante en quantité, alors que la qualité ne fait aucun doute.Malheureusement, nous n’avons vu de ses tableaux «"égyptiens"» que deux ou trois vues «"du Caire"», dont une datée de 184115, nous permettant d’en juger. La vue sur le site d’El Amarna (qui se cache derrière «"El Tell"»),

Florent Mols | Halte de chameaux à l’ombre de grands arbres, près du Caire, [au pied] du plateau de Gyseh |1838 ou 1839

qu’il visite une première fois le 3 avril 1839, serait bien intéressante à retrouver, vu la relative rareté des images montrant le site avant le milieu du $%$e siècle. Un paysage désertique, daté de 185716, complète notre documentation. L’atelier de Florent Mols, comme celui de Jacob Jacobs, est manifestement en cours de dispersion à l’heure actuelle. Ainsi avons-nous pu acquérir trois dessins de sa main, tous datant de son premier voyage, et croqués au Caire et dans ses environs. D’après les annotations sur le dos des encadrements, il s’agit d’une Sorte de café en plein

air sous de grands arbres au bord du Nil, près du Caire, [au pied] du plateau de Gyseh, d’une Halte de chameaux à l ’ombre de grands arbres, près du Caire, [au pied] du plateau de Gyseh et d’une Ruelle du Vieux Caire avec ses maisons aux façades très travaillées en surplomb et ses échoppes animées au niveau de la rue. La modernité du premier dessin surprend…Il ramène d’un ou de ses deux voyages des manuscrits coptes et arabes, dont un provenant de la «"Maison de la Vierge"» au Vieux-Caire, c’est-à-dire de Saint-Serge17.

Florent Mols | Paysage désertique |1857

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Léonie Osterrieth-Mols et l’acquisition de la collection Eugène Allemant (1879)

Curieusement, alors que l’antiquaire Eugène Allemant (1837-après 1885) est Français, nous le retrouvons

en Belgique, et non en France, où les collectionneurs sont pourtant plus nombreux, avec, à vendre, une

importante collection de petites antiquités égyptiennes. Il expose à Bruxelles du 28 juillet au 28 août 1878,

puis à Anvers du 17 au 25 novembre de la même année.

Eugène Allemant à AnversÀ Anvers, l’exposition aura lieu au Cercle artistique, littéraire et scienti-

fique, où Allemant donnera aussi quelques conférences, largement réper-

cutées dans le journal libéral Le  Précurseur, dont le rédacteur en chef est

Arthur Goemaere (1841-1902), sur lequel nous reviendrons plus loin.

« Notre génération, à l’époque de son passage sur les bancs du Collège

(fig. 42), n’a rien appris des anciennes annales de l’Égypte, lisons-nous

dans Le  Précurseur, la génération assise aujourd’hui sur ces mêmes

bancs commence à recevoir quelques notions établies sur des bases

sérieuses, positives. La plus ancienne des sociétés humaines civilisées,

nous parle elle-même […]. Dans cet ordre d’idées, nous croyons être l’or-

gane des hommes compétents à Anvers pour exprimer le regret que notre

ville ne possède aucune collection analogue à celle que M. Allemant […]

est parvenu à se former pour lui-même. Bruxelles a des antiquités égyp-

tiennes, mais la collection de M. Allemant a le mérite […] de former un

tout assez complet, véritable noyau d’un Musée18. »

L’auteur de ces lignes doit être Arthur Goemaere lui-même, qui fut effec-

tivement, dans son rôle de « professeur d’histoire générale, costume et

antiquités » à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers, le champion

de l’achat de la collection Eugène Allemant par la ville d’Anvers.

L’achat de la collectionDès le 24 novembre 1878, durant l’exposition de la collection, une lettre

est adressée aux autorités communales « pour le Bureau de la Section

des arts plastiques du Cercle artistique d’Anvers », ainsi qu’une lettre

d’Eugène Allemant lui-même.

Mais la réponse de la Ville est alors négative. Toute l’Académie pourtant

est convaincue de l’utilité de l’achat de la collection, et celle-ci adresse

à son tour une lettre aux autorités communales, mais aussi au ministre

des Affaires étrangères (Walthère Frère-Orban, à ce moment-là) : « le conseil d’accord avec le professeur

d’histoire, costume et antiquités a dû reconnaître l’importance de cette collection et l’utilité qu’il y aurait

pour l’Académie à la voir s’ajouter aux trésors artistiques qu’elle possède. »

La réponse de la Ville est toujours négative.

Le 10 mai 1879, un conseiller communal, qui ne peut être qu’Arthur Van den Nest (1843-1913), rappelle

au Conseil qu’une collection d’antiquités égyptiennes a été proposée à la Ville, mais surtout lui signale que

le prix d’achat a baissé jusqu’à 25 000 frs. Le nerf de la guerre !

La collection est heureusement toujours en Belgique, voire à Anvers, et sera à nouveau exposée à partir

du 17 mai 1879, pour examen par la Commission des Beaux-Arts du Conseil communal. L’examen se fera

chez Ernest Osterrieth (1826-1893), riche marchand d’origine allemande, à l’intervention de son épouse

Léonie, née Léonie Mols (1843-1918), fille de Florent Mols, qui sauve ainsi la mise19. L’évaluation sera

confiée à nul autre que Louis Delgeur (1819-1888), qui ces jours-là s’occupe surtout de la Société royale de

Géographie d’Anvers, mais, d’après ses propres dires, était à l’époque

« sur les quatre et demi millions de Belges un des trois ou tout au plus

quatre [qui] se sont occupés d’hiéroglyphes ».

Il importait surtout de savoir si la vente d’un nombre indéterminé d’ob-

jets (à des collectionneurs privés tel Henri Melges) n’avait pas dimi-

nué la valeur de la collection. Louis Delgeur constate « qu’aucun des

numéros qui m’avaient plu le mieux et que j’avais marqués comme par-

ticulièrement remarquables n’a disparu de la collection ». Cela suffit

pour la Commission, qui donne un jugement positif en date du 16 juin

1879 : pour elle « les raisons qui l’ont engagée le 31 janvier à propo-

ser au Collège d’acquérir pour la Ville les collections égyptiennes de M.

Allemant, existent toujours20 ». La différence, comme nous l’avons déjà

souligné, c’est que la collection coûte désormais 25 000 frs au lieu de

75 000 frs. L’achat se fera finalement pour 22 000 frs, c’est-à-dire le

prix d’une petite maison bien située. Un millième du budget 1879 d’An-

vers est ainsi consacré à l’achat de la collection Allemant. Cela nous

semble fort considérable : aucune commune ne ferait de même de nos

jours.

Arthur van den Nest conclut : « cette collection ne manquera pas d’être

utile à l’Académie et lorsque certains peintres voudront exercer le métier

d’Alma Tadema, il leur conviendra assurément de trouver au musée les

modèles originaux »21. Il n’était pas question d’égyptologie !

Scarabée de cœur | provenant de la collection Giovanni d’Anastasi, trouvé dans la tombe du général Djéhouty ($%%%e dynastie)

Stèle de Seneb $%%e-$%%%e dynastie)vendue par Eugène Allemant à la Ville d’Anvers, auparavant au Musée de Boulaq

Sir Lawrence Alma-Tadema | La mort du premier-né | 1859Le !ls de Pharaon porte autour du cou le scarabée de cœur du général Djéhouty

Jacob Jacobs est né le 12 mai 1812. Il avait des origines plus modestes que celles de son collègue Florent Mols, mais aurait été un arrière-neveu de Ludwig van Beethoven, par sa mère, Marie-*érèse van Beethoven (1775-1824). Il en était quelque peu obsédé1.Il a été formé à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers, auprès de Ferdinand de Braekeleer « le vieux » (1792-1883) et, sans doute, Mathieu-Ignace Van Brée (1773-1839).Jacob Jacobs sera professeur de la « classe de paysage à l’Académie royale des Beaux-Arts », par arrêté royal du 26 mai 1843. Il est le successeur de Jean-Baptiste De Jonghe, qui occupe le poste entre 1841 et 1843, et sera suivi par Joseph van Luppen, qui le détiendra de 1880 à 1891. Jacob Jacobs sera membre agrégé de la même Académie le 6 septembre 1853, et membre e#ectif le 24 août 1875, en remplacement de Gustave Wappers. Nommé Chevalier de l’Ordre de Léopold le 22 septembre 1849, il est promu au grade d’O(cier du même Ordre le 19 décembre 1864.Il épouse l’Ostendaise Jeanne Marie Witteveen (1817-"?) le 12 avril 1842. Ils eurent quatre enfants"; deux garçons,

l’aîné, dont nous ne connaissons pas le prénom, mort à neuf mois (1843), et Joseph-Michel (1844-1879)"; et deux !lles, Hélène-Jeanne (1845-1904) et Jeanne-Jacqueline (1851- ?). Cette dernière, l’épouse d’Édouard J. De Meyer (dates inconnues), se fera la gardienne de l’œuvre de son père.Jacob Jacobs est mort le 9 décembre 1879, à minuit.Tant Polydore Beaufaux (1829-1905)2, qu’Eugène Joors (1850-1910)3 réaliseront son portrait posthume.Il habite de 1838 à 1842 la Pieter Potstraat, chez son père Joseph-Michel (1777-1857), qui était « imprimeur-libraire » de son état. Après son mariage avec Jeanne Witteveen, il s’installe apparemment dans la Raapstraat, non loin de l’Académie. En!n, riche des succès du peintre, le couple acquiert en 1856 une belle demeure au n° 14 du Kleine Kauwenberg4, où il accueillera en 1861 David Roberts. Retour à l’Égypte…

Jacob Jacobs, maître paysagiste

V

Jacob Jacobs | La Corne d’Or à Constantinople | 1849

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Jacob Jacobs, orientalisteL’œuvre orientaliste qu’il laisse est considérable et il semble avoir exploité jusqu’à la !n de sa vie les dessins et

esquisses rassemblés au cours de son voyage en Égypte et en Orient. Un document essentiel pour l’appréhender est le Livre de recettes et de dépenses de Jacob Jacobs depuis l ’année de son mariage jusqu’à sa mort, c’est-à-dire de 1842 à 1880, reprenant les titres de tous ses tableaux vendus pendant cette période, ainsi que le nom de l’acheteur et le prix d’ac-quisition5. Il a manifestement été rédigé par son épouse et sans doute été recopié et annoté par sa !lle cadette.Nous retrouvons par ailleurs nombre de ses tableaux dans les catalogues des salons d’Anvers et de Bruxelles, les don-nées qui y sont reprises pouvant souvent être croisées avec celles qui !gurent dans le Livre de recettes et de dépenses cité plus haut.Dès le retour de leur voyage, il expose au salon trisannuel de la Société royale d’Anvers pour l’Encouragement des Beaux-Arts, parfois avec Florent Mols, mais beaucoup plus régulièrement que ce dernier.En 1840, il y montre une Vue des ruines du temple de Vénus, à Corinthe et une Vue de la Tour des Chevaliers, à Rhodes, ainsi qu’une Vue prise dans la vallée des tombeaux des Rois, à #èbes (Haute Égypte) et La Mosquée de Sainte Sophie à Constantinople6. Le premier de ces tableaux appartient alors à Charles Stier d’Aertselaer, qui sera manifestement bon client chez Florent Mols comme chez Jacob Jacobs, dont il avait sans doute largement !nancé le voyage. En 1843, le dernier cité expose non moins de six œuvres : une Vue des Dardanelles, prise du côté de l ’Europe, une Vue de Syra, La grande salle du palais de Karnak, à #èbes (Haute Égypte)" ; e$et de nuit, La côte de la mer de Marmara, Une tempête au coucher de soleil et Une vue aux environs d’Assouan

Eugène Joors | Portrait de Jacob Jacobs | 1884

Jacob Jacobs | Vue de Grèce | 1842

(Haute Égypte)7. Le dernier de ces tableaux sera acheté par… Charles Stier d’Aertselaer.En 1846, il présente, comme seul envoi à part une Marine, une Halte d’Arabes dans le désert, aux environs des Pyramides8. Ce dernier tableau, également exposé à Bruxelles en 18489, était entré dans les collections de Léopold Ier, mais disparaîtra dans le fameux incendie au château de Laeken, le 1er janvier 1890. Il convient surtout de souligner ici que, désormais, Jacob Jacobs vend aussi des tableaux aux têtes couron-nées. Au prix fort : alors que ses « appoin-tements » à l’Académie » s’élèvent à 2"000 francs, le tableau en question lui rapporte 3"000 francs.En 1849, apparaît, toujours à la Société royale d’Anvers, un de ses chefs-d’œuvre, le Naufrage du navire Floridian sur le banc Longsand (côte d’Essex), acheté en 1851 par le roi Ludwig Ier pour la Neue Pinakothek de Munich, et réapparaît Le fort des Chevaliers de Rhodes10, qui appartient désormais aux « héritiers de M. Stier d’Aertselaer ». La vente aux têtes couronnées se poursuit, grâce à un réseau d’« amis » qui ne cesse de s’étendre. Parmi ces amis, Carl *eodor Bolgiano (1816-1897), juriste et marchand de tableaux, Kunstfreund de Ludwig, client de Jacob Jacobs depuis 1850. Charles Stier d’Aertselaer est décédé en 1848, mais ses héritiers, tout particulière-ment Jules-Joseph van Havre, continueront

les bonnes traditions familiales. En 1852, Jacob Jacobs expose à la Société royale d’Anvers un Coucher de soleil dans la Basse Égypte acheté par Carl Bolgiano11, mais aussi et surtout un autre de ses chefs-d’œuvre, La Corne d’Or à Constantinople12. Celui-ci est alors dans les collections de Jules-Joseph van Havre13, un neveu de Charles Stier d’Aertselaer, déjà propriétaire, par héritage, des Ruines

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du Palais de Karnak à #èbes, qui sera également exposé à Bruxelles en 1848. Il s’agit d’un tableau très important pour nous, puisque le mécène y apparaît à l’avant-plan, dans une chaise à porteurs, tandis que Jacob Jacobs et Florent Mols, coi#és d’un fèz, y !gurent tout à fait à droite14. Une autre version de La Corne d’Or à Constantinople, moins « dorée », sera vendue en 1853 au Prince Albert d’Angle-terre15, suivie par une Vue de Boulaq, sur les bords du Nil16, vendue en 1854, et, à l’époque, également accrochée au palais d’Osborne, sur l’île de Wight. Il s’agit dans l’un et l’autre cas d’un cadeau d’anniversaire à sa dame, Queen Victoria.Le matériel de Jacob Jacobs pouvait, par ailleurs, être mis au goût du jour, comme en témoigne le tableau présenté en 1855, Une vue de la première cataracte du Nil, en Nubie17, dont le catalogue d’exposition nous donne, heureusement"– une fois n’est pas coutume"–, une description : « Une cange ou dahabieh remonte péniblement la cataracte, poussée et tirée à la fois par une troupe de Nubiens, marchant sur les rochers de granit qui obstruent le lit du 'euve. À gauche du spectateur, sur un rocher du rivage, MM. J.M. et A.C., touristes d’Anvers qui ont loué la barque considèrent cette di(cile manœuvre. » Comme le tableau appartient alors à la collection d’Augustin Moretus, il n’y a pas à douter que J.M. soit Jules Moretus, son !ls, A.C. s’identi!ant proba-blement à un Cogels, qui pourrait être Alexandre Cogels, qui fut membre des commissions administratives de la Société royale d’Encouragement des Beaux-Arts18.

Ces messieurs n’étaient pas du voyage de Jacob Jacobs et Florent Mols : un événement de leur voyage se trouve habillé pour illustrer celui d’autres voyageurs19.Augustin Moretus, l’époux de Pauline della Faille (toujours les mêmes…), déboursera 4 000 francs pour ce tableau. Il n’y a que les Ruines du Palais de Karnak à #èbes qui a rap-porté plus à Jacobs, c’est à dire 5 000 francs : les comman-ditaires adorent être dans le tableau, voilà qui est bien clair. Augustin Moretus payera autant en 1856, pour un tableau « représentant Constantinople », alors que la Chute de Sarp sur le %euve Glommen20, également exposée en 1855, sera vendue 6 500 francs au gouvernement belge21.Jacob Jacobs, qui a acheté sa maison en 1856, exploite un peu plus la veine scandinave (voir plus loin) dans les salons anversois suivants, mais notons cependant, en 1858, une Halte à la fontaine"– Asie Mineure22, qui devait être celle de Göksu, visitée lors de son séjour à Constantinople, vingt ans plus tôt"; et, en 1861, Le khamsin, ou le vent chaud du désert23, vécu ou subi en Égypte, plus de vingt ans aupara-vant. Il use l’Orient jusqu’à la corde…Les salons anversois seront toutefois «"revisités"» en 1864, avec une Caravane fuyant devant le khamsin (vent chaud du désert) et Le temple d’Hypêtre [sic] et l ’île de Philae, sur le Nil en Nubie, l’un et l’autre vendus à des collectionneurs de Rotterdam24. Un certain Lourens Alma-Tadema"– le futur Sir Lawrence Alma-Tadema" –, élève de Louis de Taye et Jacob Jacobs à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers, expose lors de ce même salon de 1864 une Frédégonde et

Jacob Jacobs | Ruines du Palais de Karnak à "èbes | 1847 (avec le portrait de Florent Mols et de Jacob Jacobs)

Jacob Jacobs | Le khamsin, ou le vent chaud du désert | 1859

Sir Lawrence Alma-Tadema | Les Égyptiens de la XVIIIe dynastie | 1864

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Praetextat (Opus XVII)25 et Les Égyptiens de la XVIIIe dynas-tie (Opus XVIII), médaillé au Salon de Paris en 186426. Jacob Jacobs vend les deux tableaux mentionnés à des amateurs hollandais. Le marché belge était sans doute saturé. Il y a du changement dans l’air, aussi : de Lesseps, inlassablement, creuse son canal. Aux soins de la compa-gnie *omas Cook & Co., bientôt, « tout le monde » ira en Égypte.

Aux salons bruxellois, la documentation amassée par notre peintre est exploitée jusqu’en 1857, avec les Ruines du palais de Karnak à #èbes (Haute Égypte)27, acheté par le duc de Brabant (le futur Léopold II)28, au début de cette année-là, c’est-à-dire peu après le retour de son premier voyage en Égypte. Quelques mois plus tard, le duc de Brabant achète également neuf dessins à Jacob Jacobs, mais nous ne savons malheureusement pas ce qu’ils représentent.

Pour compléter la longue liste des tableaux !gurant l’Égypte et l’Orient, il faut évidemment passer par les catalogues de vente des grandes salles, mais notre but n’est pas de réaliser le catalogue raisonné de l’œuvre de Jacobs. Épinglons dans le Livre de recettes et de dépenses, les

Tombeaux de Silcilles, Haute Égypte (1844)29 qui montrent, en fait, les stèles ramessides du Gebel Silsileh, revues et « corrigées » en atelier, et rebaptisés Aan de oevers van de Nijl lors de sa dernière mise aux enchères30" ; un Temple d’Ombos (1848)31, également revu et « corrigé » en atelier, qui doit correspondre à l’Amidst Egyptian Ruins des ventes publiques32; et un Temple de Luxor à #èbes33 (1850), qui s’identi!e sans peine au Temple of Luxor des auctioneers anglais34. Nous reviendrons sur leurs qualités artistiques.

Par ailleurs, nous connaissons aussi, d’après le catalogue de vente de son atelier établi suite à son décès35 le sujet d’un grand nombre de ces esquisses à l’huile sur papier, réalisées sur place, que l’on retrouve actuellement marou-'ées sur toile sur le marché. Le marou'age a certainement été réalisé par la veuve de Jacob Jacobs en vue de cette vente ! Il s’agit de trois Vue d’Alexandrie36, de L’obélisque de Cléopâtre, Alexandrie37, d’une Halte aux Pyramides38"; d’une Vue de la Pyramide de Cécrops [sic], d’une Vue des Pyramides de Cephrènes [sic] et d’un Spincx [sic], d’une Vue du Caire, d’une Vallée des tombeaux des Rois à Siout [sic], etc. Toutes ont le même format (28,5 cm x 38,5 cm)(voir plus haut).

Jacob Jacobs | Temple de Louxor à "èbes | 1850

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Jules-Joseph van Havre, l’autre mécèneJacob Jacobs a fait un autre grand voyage, en compagnie d’un des héritiers de Charles Stier d’Aertselaer,

son neveu Jules-Joseph van Havre (1809-1878), le frère cadet d’Eugène (1804-1854), que nous avons ren-

contré comme donateur du papyrus « Stier » à la Bibliothèque municipale d’Anvers.

Ce périple, sur lequel il nous manque les détails, les mène en Scandinavie, de la Norvège en passant par la

Suède à la Finlande, dans le courant de 1853

et 185439. Tenter de suivre nos comparses

dans cette aventure nous aurait sans doute

mené trop loin.  Il nous paraît, par contre, tout

à fait à propos d’accorder un peu d’atten-

tion à une autre expédition de Jules-Joseph

van Havre. Il entreprend en effet le voyage

d’Égypte durant l’hiver 1873-1874 avec son

neveu Jean della Faille et en compagnie de

Louis Delgeur (1819-1888), qui était son

bibliothécaire. Cet érudit professeur, que nous

avons déjà évoqué, avait, entre 1856 et 1862,

couvert de textes hiéroglyphiques le pavillon

aux éléphants du Jardin zoologique d’Anvers.

Leur circuit les conduit d’Alexandrie au Caire,

puis du Caire à Assouan et retour en daha-

bieh, du 27 novembre 1873 au 16 mars 1874. La découverte d’une ébauche de colosse, inconnue, à

Zawiyet el Maiyetîn (aussi Zawiyet el-Amwât), rapportée en séance du 27 septembre 1874 devant l’Acadé-

mie d’Archéologie, en constitua l’événement le plus marquant. Il s’agissait d’une « immense pierre aplatie

[…] soigneusement séparée du reste de la montagne par une tranchée taillée à pic et large d’environ un

mètre ». Y figurait « gravé à la pointe sur une profondeur de un à deux centimètres, le profil d’un colosse

coiffé du claft (le némès) et debout […] avec des repentirs à l’œil et à l’oreille ». L’image mesurait vingt-

et-un mètres de haut et le colosse, d’après Louis Delgeur, « s’il avait été exécuté aurait été le plus grand

de ceux qui existent en Égypte40 ». La découverte (la première faite par un Belge ?) est pourtant passée

inaperçue et la pierre pourrait avoir disparu depuis.

Le 8 mars 1874, Jules van Havre, Jean della Faille et Louis Delgeur rencontrent au Caire « quatre gen-

tilshommes gantois », Alfred de Kerchove d’Exaerde, le baron Maurice van der Bruggen, le baron Julien

Jacob Jacobs | Chute de Sarp sur le #euve Glommen | 1855

della Faille d’Huysse et le vicomte Amaury de Ghellinck d’Elseghem, qui laisseront des notes de voyage

intéressantes. Ils n’iront pas plus loin que Le Caire, visitant Giza où ils trouvent les pyramides « très dégra-

dées » et Saqqara « où il n’y a rien à voir41 ». Pour eux, il ne s’agissait pas tellement de suivre le cours du

Nil jusqu’à Assouan, mais plutôt de suivre les offices de la Semaine Sainte à Jérusalem. Ils y retrouveront

nos Anversois le Dimanche des Rameaux, le 29 mars 1874, ainsi d’ail-

leurs qu’Albert de Robersart et sa sœur Juliette, auteure d’un Orient.  

Égypte.  Journal  de  voyage  dédié  à  sa  famille, publié en 1867, teinté d’ul-

tramontanisme. Tous les récits de voyages ne méritent pas d’être lus,

et, manifestement, tous les voyages ne méritent pas d’être racontés.

Louis Delgeur ramène aussi quelques objets d’Égypte, « quelques

bagatelles plus ou moins authentiques » qu’il achète à Moustafa Agha

à Louxor, ainsi que quatre ostraca « trouvés » à Eléphantine, qu’il pré-

sentera en séance du 25 octobre 1874 de l’Académie d’Archéologie.

Leur lieu de conservation actuel nous est inconnu. « Trois portent des

textes grecs, le quatrième a une inscription démotique, apprenons-

nous. Ce dernier, ainsi que l’un des ostraca grecs, est malheureu-

sement brisé et incomplet42. » Louis Delgeur était sans nul doute la

personne indiquée pour faire l’expertise de la collection d’antiquités

égyptiennes d’Eugène Allemant en dépôt chez Léonie Osterrieth-Mols

en 1879 !

Quant à Moustafa Agha, il s’agit d’une « créature » d’Étienne Zizinia,

dont il partageait le goût des antiquités.

« Ayant reconnu l’utilité pour le Service, et pour la protection des touristes, commerçants et autres sujets

Belges qui voyagent dans la Haute Égypte, écrit-il au ministre de Vrière, d’un agent consulaire à la résidence

de Louqsor (Thébaïde), j’ai l’honneur de proposer à Votre Excellence la nomination de Sieur Moustapha

Ahmet Aga, auxdites fonctions.

Le Sieur Moustapha Ahmet Aga est un homme établi depuis longtemps à Louqsor où il jouit de l’estime

générale. Il est déjà Agent Consulaire de S.M. Britannique, de Russie et d’Amérique, et il accepterait le

poste d’Agent Consulaire Belge à titre purement honorifique43. »

L’autorisation ministérielle le nommant vient le 18 décembre 1860 ; l’agent consulaire recevra le duc de

Brabant deux ans plus tard.

Portrait de Louis Delgeur

Jacob Jacobs | Gravure faite d’après l’Halte d’Arabes dans le désert, aux environs des Pyramides | 1846

Le retour d’Égypte :Le roi et l’Afrique ;

Une Promenade au Jardin Zoologique

VI

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Un premier voyage princierLe duc de Brabant a entrepris son premier voyage en Égypte l’hiver 1855, un voyage qui l’amène à discuter de l’acquisition du Delta égyptien comme colonie belge (« au lieu de cultiver Rhodes, ce sera l’Égypte1 »).

Le duc et la duchesse, en voyage de noces, arrivent à Alexandrie la nuit du 1er février 1855, y reviennent le 10 mars, partant pour Ja#a le 26 mars 1855.« LL. AA. RR., après être restés cinq jours au Caire pour visiter les monuments et les environs, apprend-on par la presse (par une dépêche du 21 février), se sont réembar-qués pour la Haute-Égypte. M. Eid agent consulaire de Belgique au Caire, s’est joint à la suite de LL. AA. RR., ainsi que Linant-Bey de Bellefonds, ingénieur des ponts et chaussées au service du vice-Roi, dont plusieurs voyages scienti!ques dans les régions de la Haute-Égypte et une connaissance approfondie en matière d’antiquité rendent la présence précieuse auprès de LL. AA. RR.2 »

Louis Linant de Bellefonds Bey est ici le personnage-clé. Il avait exploré le Soudan, jusqu’au Nil Blanc, pour le compte de l’Association for Promoting the Discovery of the Interior Parts of Africa, ce qui ne devait manquer de susciter l’intérêt du futur souverain. Ingénieur-géographe, il avait aussi mené à bien l’étude topographique de l’isthme de Suez en vue du creusement du canal, auquel Léopold aurait manifestement aimé participer, du moins !nancièrement.

On cherche alors, frénétiquement, les sources du Nil. L’Égypte pour Léopold Ier déjà, et pour Léopold II bien-tôt, est et devient, principalement, la porte de l’Afrique, le continent d’avenir.

Le temple égyptien d’AnversLorsque Charles Servais (1828-1892) dessine la cage qui abritera les grands animaux africains du Jardin zoologique d’Anvers, il cherche à leur créer un cadre rappelant leurs origines : « on s’arrêtera de loin pour admirer le coup d’œil de l’étrange monument autour duquel les éléphan[t]s et les rhinocéros complèteront par la vérité de leur présence l’illusion de cette architecture bizarre3 ».

Les modèles égyptiens de ce véritable temple se trouvent principalement, d’après les dires de l’architecte, sur l’île de Philae, car « les temples de Philoë [sic] appartiennent à la meilleure époque de l’art égyptien, alors que les fré-quents rapports des Égyptiens avec les Grecs eurent fait apprécier à leurs architectes, qui jusque là n’avaient cher-ché qu’à frapper l’imagination par des masses imposantes, l’élégance et la beauté des formes ».Les temples en question, Charles Servais les connaît par la Description de l ’Égypte, qu’il consulte à la Bibliothèque municipale de la Métropole.

La correspondance de Charles Servais fait apparaître qu’il n’était pas initialement prévu de décorer le temple de motifs !gurés. La Maison royale au grand complet inau-gurera sans aucun doute un bâtiment parfaitement blanc le 19 août 1856, ce qui n’empêchera pas Marie-Henriette, qui pourtant parlait rarement en public, de s’exclamer à propos de ce temple qu’il avait d’après elle « tout à fait le caractère des superbes constructions dont j’ai vu les ruines4 ». Pour la décoration, Charles Servais fera !nalement appel à Louis Delgeur (1819-1888), que nous avons déjà évoqué.

Lorsque l’architecte prend contact avec lui, il est depuis quelques années commensal de la famille Alphonse della Faille-van Havre, dont les enfants apprennent avec lui le latin. Il doit vraisemblablement son introduction auprès de la Société de Zoologie à Jules-Joseph van Havre, l’oncle de ses élèves, pour lequel il travaillera plus tard, mais aussi conseiller communal sous le bourgmestre Jean-François Loos, qui, à son tour, était également le Président du Conseil d’administration de la Société de Zoologie.

Les travaux débutent mi-1857 et sont terminés mi-1858. Ne sont concernés par cette première campagne que les môles de façade du portique. Les premiers projets sont décrits dans une lettre d’août 1856. « J’ai eu un instant l’idée d’imiter la chambre de Karnak, que vous avez pu voir à la Bibliothèque impériale de Paris [il s’agit de la Chambre des Ancêtres, démontée par Émile Prisse d’Avennes, actuellement au Musée du Louvre] », écrit-il à Charles Servais. « Au lieu de Toutmes sacri!ant à ses ancêtres, j’aurais mis la Belgique [faisant] des vœux pour le roi et sa famille. Mais outre qu’une scène pareille serait un hors-d’œuvre dans un jardin zoologique, l’espace man-querait. Je crois qu’il n’y a que deux choses qu’on pourrait y mettre raisonnablement », ajoute-t-il, « ou bien des scènes de chasse, ou bien des peuples de l’Afrique menant des animaux à la ville d’Anvers. »

Les deux môles o#riront, !nalement, au-dessus de la plinthe, trois tableaux accompagnés de légendes, rédigées en hiéroglyphes et en égyptien.

Charles Servais | Projet de façade pour le Pavillon des Éléphants au Jardin zoologique d’Anvers | 1855

Edmond Fierlants | La façade du Pavillon des Éléphants au Jardin zoologique d’Anvers | 1860

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En haut à gauche, c’est le temple, en haut à droite c’est le jardin, qui est présenté à une personni!cation de la Ville d’Anvers, tenant la main coupée !gurant dans les armoiries de la Ville comme signe distinctif, comme

déterminatif. « Belle est cette maison, elle réjouit mon cœur », dit poliment la Ville (« Paroles d’Anvers »), tout en accordant au jardin « d’exister comme le soleil, [pour] toujours ». Au milieu à gauche, deux « Orientaux » dirigent des anti-lopes, tandis qu’à droite deux « Septentrionaux » amènent une hyène et un ours « des mon-tagnes de l’Arménie ». En bas à gauche, est !gurée l’« arrivée des Nègres », qui accompagnent une girafe et un « âne des terres du Sud » (c’est-à-dire un zèbre), tandis qu’à droite, en!n, deux « Occidentaux » introduisent un lion et une autruche.Une dédicace couronne le tout, en suivant l’architrave : « En l’année du Dieu Sauveur 1856 sous SM le Roi, Soleil et Vie de Belgique, Fils du Soleil, Léopold Ier, fut faite cette

maison (a!n qu’elle soit) un livre pour réjouir Anvers et instruire ses habitants. »Rappelons ici que Jacob Jacobs livre en 1856 au duc de Brabant un tableau !gurant les Ruines du palais de Karnak à #èbes, Haute Égypte, dans lequel Charles Stier et ses deux compagnons de voyage sont remplacés par quelques « Arabes » assurant la couleur locale…

Le duc Léopold s’était par ailleurs fait accompagner en Égypte par le peintre Bernhard Fiedler (1816-1904), rencontré à Trieste, qui lui remit « peu de temps après le voyage […] un album d’aquarelles reproduisant les monu-ments et les sites remarqués par les princes5 ».

La décoration du môle de droite de la façade du Pavillon des Éléphants au Jardin zoologique d’Anvers

Jacob Jacobs | Les ruines du palais de Karnak à "èbes | 1856

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Le pharaon Léopold ier

Le 8 janvier 1861, Charles Servais soumet un nouveau « plan pour peinture symbolique » au Conseil d’adminis-tration, un plan « devant servir pour les deux panneaux à l’entrée du temple égyptien ». Tout le portique et ses colonnes seront pourvus d’inscriptions et de peintures. L’exécution de celles-ci se déroule de la mi-1861 à la mi-1862.

Sur les colonnes sont apposés les noms et titulatures du roi Léopold Ier, du gouverneur *éodore Teichmann et du bourgmestre Jean-François Loos, encadrés de plants de lotus autour desquels s’enroulent des serpents.

Comme les façades extérieures, les intérieures sont subdi-visées, à gauche comme à droite, en trois panneaux super-posés. En haut à gauche, Léopold Ier présente à Anvers les animaux de son jardin zoologique, alors qu’en haut à droite, c’est Anvers qui présente au roi le temple et son jardin. Pour le reste, deux panneaux nous retiendront plus particulièrement dans ce cadre-ci. Au milieu à droite, il est question de l’inauguration du bâtiment, en 1856, avec les !gurations, à l’égyptienne, du prince héritier Léopold,

de son épouse Marie-Henriette, de son frère Philippe, comte de Flandre, et de sa sœur Charlotte, qui sera impé-ratrice du Mexique. Les colliers des princes Léopold et Philippe arborent, comme celui porté par le roi, les cou-leurs du drapeau belge. En bas, toujours à droite, suit le texte : « Alors le Pharaon (Vie, Santé et Force), Seigneur de la Meuse, Modérateur de l’Escaut, est venu avec le !ls royal, de sa race, qu’il aime, le chef d’infanterie, Léopold, et son épouse, qu’il aime, la !lle du !ls royal, de la race de la !lle de Rê, Marie-*érèse, la maîtresse des Deux Terres, Impératrice vivante pour toujours, juste de voix (décédée), Marie-Henriette" ; ainsi que le !ls royal de sa race, qu’il aime, le chef de la cavalerie, Philippe, et la !lle royale, de sa race, qu’il aime, Charlotte. Alors, il s’est réjoui le cœur en voyant cette maison sans sa pareille en Belgique. » Certes…

Le mur latéral droit, quant à lui, nous ramène aux thèmes traités lors de la première campagne de décoration. La personni!cation d’Anvers, assise sur son trône, reçoit les di#érents animaux qui seront conservés dans le temple. Il s’agit, de haut en bas, d’un hippopotame, d’un rhinocéros,

Louis Delgeur | Projet d’incription pour l’architrave du portail : « Adorez le Seigneur du Ciel, glori$ez le Dieu Créateur en voyant les merveilles qui ornent la terre. » ($n)

Antverpia présente le temple égyptien à Léopold Ier (au-dessus)!; les enfants royaux (belges !) sont présents à l’inauguration de l’édi$ce (en-dessous)

d’un dromadaire et d’un éléphant, chaque fois accompa-gnés de leur donateur. « Voici qu’on a été chercher ces ani-maux dans tous les endroits de l’Égypte, on a traversé les vallées de l’Éthiopie, & parcouru toutes les îles de la mer pour les transporter à Anvers ».

L’architrave à l’intérieur du portail, en!n porte une ins-cription s’adressant au visiteur : « Ô Grands, Vieux, Jeunes, Race humaine entière, qui allez et revenez, adorez le Seigneur du Ciel, glori!ez le Dieu Créateur en voyant les merveilles qui ornent la terre6. » Louis Delgeur était un homme très croyant !

Le 4 août 1861, le roi Léopold Ier visite à nouveau le Jardin zoologique, en compagnie de son !ls aîné et de sa belle-!lle. Mais comme le temple n’est assurément pas entièrement achevé, leur attention ira aux « exercices des éléphants, que leur cornac a fait travailler avec une préci-sion peu commune7 ».

Un an après, le duc de Brabant retourne en Égypte.

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Un deuxième voyage princierÀ l’occasion du deuxième voyage du futur souverain, !n 1862, début 1863, il est toujours question d’une colonie, bien sûr, mais depuis son passage à Constantinople en

1860, c’est plutôt Candie (la Crète) et Chypre qui sont à l’ordre du jour.

Le deuxième périple"– du moins ses aspects plus anec-dotiques" – se trouve bien mieux documenté, grâce à la publication du récit du voyage par le docteur Hippolyte Stacquez. L’arrivée à Alexandrie remonte au 26 novembre 1862, le départ depuis le même port date du 19 février 1863.Il rapportera de ce voyage-ci une importante collection d’antiquités (et non du premier voyage, semblerait-il), actuellement en très grande partie aux Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (depuis 1914). La statue en grès siliceux !gurant le dieu-faucon Khonsou, découverte dans son temple à Karnak en constitue sans doute l’œuvre capi-tale. Elle aurait été o#erte au duc de Brabant par le vice-roi Saïd Pacha, décédé durant le séjour de Léopold, auquel a succédé Ismaïl Pacha, qui accompagnait le prince Saxe-Cobourg en Haute-Égypte. On aimerait en savoir plus sur les conditions d’acquisition des petits objets, ne fût-ce que parce que l’un d’entre eux, une statuette funéraire au nom d’un certain Khay, contenait le fameux « papyrus Léopold II », relatant les pillages dans les tombes royales sous Ramsès IX. Le duc de Brabant voyageait en compa-gnie de Ménandre Zizinia, !ls d’Étienne Zizinia, consul-général de Belgique à Alexandrie, dont nous avons déjà parlé. Il ne fait aucun doute que père et !ls avaient leurs entrées chez les marchands et qu’ils étaient l’un et l’autre collectionneurs. Le vicomte o#re « une antiquité nommée Nilomètre » au docteur Stacquez…

Applique en bronze doré $gurant un Nubien avec un cercopithèque sur l’épaule, autrefois dans la collection de Léopold II (Troisième Période Intermédiaire)

Le dieu Khonsou sous forme de faucon anthropomorphisé, autrefois dans la collection de Léopold II ($)%%%e dynastie)

VI84

Pour le duc de Brabant, toutefois, il était sans doute plus important de circuler avec Ferdinand de Lesseps du côté de Port-Saïd et de Suez. Ils se retrouvent à un dîner orga-nisé par Étienne Zizinia deux jours après l’intronisation d’Ismaïl Pacha, et voilà exactement ce qu’ils vont faire du 24 janvier au 3 février. Ils n’ont pas dû parler seulement de la beauté éblouissante de la !lle cadette de M. Salamé, vice-consul de Belgique à Damiette. « M. le vicomte Zizinia, dont nous avons déjà vu le goût pour les danseuses du théâtre d’Alexandrie, sensible, impressionnable devant tout ce qui est beau, resta muet, interdit8 » Soit. Michaël Salamé, vice-consul de Belgique à Damiette depuis 1857, et consul à partir de 1872, meurt en 1877 et c’est alors que Léopold Cateaux, administrateur-trésorier de la Société royale de Zoologie d’Anvers écrit à Guillaume d’Aspre-mont Lynden, ministre des A#aires étrangères de 1871 à 1878, pour plaider, sans succès, le maintien d’un consul à Damiette, pour assurer le « commerce assez impor-tant » qu’il y mène. L’Égypte est une porte d’entrée vers l’Afrique, mais aussi une porte de sortie du continent noir.

Jacob Jacobs vend en 1863 Le temple d’Hypêtre (diptère) et l ’île de Philae, sur le Nil en Nubie et Caravane fuyant devant le Khamsin (vent chaud du désert) à des clients de Rotterdam. Le duc de Brabant et la clientèle d’Anvers ou de Bruxelles se désintéressent déjà de lui.Le duc Léopold, cependant, achète, vraisemblablement après le deuxième voyage, plutôt qu’avant, l’album de photographies de C.G. Fountaine, extrêmement rare par ailleurs, publié par les imprimeurs-éditeurs bruxellois Delevingne et Callewaert en 1861 et les Anglais P. & D. Colnaghi, Scott & Co. en 1862.

Les voies de ce seigneur sont parfois impénétrables…

Jacob Jacobs | Le temple d’Hypêtre et l’île de Philae | 1864

Jacob Jacobs | Une scène au bord du Nil "|1850

Peintres et photographes : l’œuvre de Jacobs et Mols

à la chambre noire

VII

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La lumière de l’ÉgypteLe voyage des peintres Jacob Jacobs et Florent Mols est parmi les premiers entrepris en Égypte par des artistes, belges ou autres, et les critiques, comme nous l’avons vu, ne savent pas trop que faire de leurs tableaux lumineux, dans lesquels ils trouvent une « vérité […] plutôt poétique que réelle1 », expression curieuse qui montre bien leur embarras.

La vision d’un Jacob Jacobs est romantique, bien entendu, à la manière d’un Prosper Marilhat, qui sera un des modèles de *éophile Gauthier, un écrivain qui manie la plume comme un pinceau, et qui se retrouvera dans « l’éblouissement de chaleur », et le « vertige de lumière2 » des œuvres de ce précurseur (Marilhat est en Égypte entre 1831 et 1833).

Maxime Du Camp | Gournah, Les Colosses | 1850

Jacob Jacobs | Les Colosses de Memnon (en haut) ; le Temple de Louxor (en bas) | Carnets de voyage

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Florent Mols et, plus encore, Jacob Jacobs répondent par-faitement aux attentes de cet orientalisme des lieux"– ou documentaire"– où l’on « découvre la vacuité et, en l’ab-sence des accessoires traditionnels, une nature primitive et violente ».« Cet univers vierge n’est-il pas le théâtre idéal d’expé-riences inédites, se demande Christine Peltre, l’espace où puissent se rencontrer, dans une confrontation féconde,

des civilisations jusqu’alors éloignées, où puissent aussi se joindre l’ancien monde et le nouveau3? »

Il nous paraît important de souligner, par ailleurs, qu’à Bruxelles comme à Anvers, à partir des années 1840, des tableaux montrant des monuments de l’Égypte pharao-nique sont régulièrement exposés. Ils donnent au public visitant les Salons l’occasion de les découvrir, à une

Francis Frith | Le temple de Kom Ombo| Vers 1860

Jacob Jacobs | Esquisse préparatoire pour Le Temple d’Ombos

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époque où fort peu d’images des vestiges de l’Égypte ancienne circulent, car il manque aussi, à l’époque, dans les bibliothèques belges, la plupart des sources illustrées. Ainsi, bien avant les expositions universelles, les exposi-tions de tableaux permettent aux curieux de voyager dans des contrées qui, sans cela, leur resteraient inaccessibles. Florent Mols et Jacob Jacobs font découvrir l’Égypte, voire l’Orient, aux amateurs d’art belges.

Il faudra attendre une bonne vingtaine d’années encore, en e#et, avant que les touristes remplacent dé!nitivement les voyageurs en Égypte. Les tout premiers tours orga-nisés"– par la compagnie *omas Cook & Co."– datent de 1869, l’année de l’ouverture du Canal de Suez. Les touristes ne dessinent pas, ne peignent pas (ou si peu), ils achètent des photographies, ce qui aurait signi!é, d’après certains, « l’arrêt de mort du mouvement orientaliste4 ». À véri!er…

C. & G. Zangaki | Chasse au crocodile au bord du Nil | vers 1880

Jacob Jacobs | Crocodile de 5 pieds […] tué par M. de Lichtervelde| Carnets de voyage

Pascal Sébah | Obélisque de Cléopâtre à Alexandrie | 1873-1879

Jacob Jacobs | L’obélisque de Cléopâtre | Carnets de voyage

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Les premiers photographesMoins d’un an après le voyage des peintres Jacob Jacobs et Florent Mols, après ceux de David Roberts et William James Müller, Frédéric Goupil Fesquet (1817-1878) débarque en Égypte, en novembre 1839, en compagnie d’Horace Vernet, « un humble artiste parti joyeux, armé de ses crayons et d’un daguerréotype5 ». Il n’est pas le der-nier des peintres, mais il est le premier des photographes, ou alors c’est son compagnon de voyage Pierre Joly de Lotbinière (1798-1865), armé lui aussi d’un daguer-réotype, qui mérite ce dernier titre. Il préconise encore l’adoption du costume local, parce que, prétend-il, « le dessin étant méconnu ou plutôt défendu chez les musul-mans », ce n’est qu’ainsi accoutré que l’artiste peut se livrer « à la récolte indispensable des croquis, en tout lieu, sans être remarqué […]6 ». David Roberts l’avait bien compris.

Dès le 3 juillet 1839, François Arago, Secrétaire perpé-tuel à l’Académie des Sciences à Paris, vante les mérites du daguerréotype devant la Chambre des députés. « Pour copier les millions et les millions de hiéroglyphes qui couvrent, même à l’extérieur, les grands monuments de *èbes, de Memphis, de Karnak, etc., il faudrait, avan-çait-il, des vingtaines d’années et des légions de dessina-teurs. Avec le Daguerréotype, un seul homme pourrait mener à bonne !n cet immense travail. Munissez l’Institut d’Égypte de deux ou trois appareils de M. Daguerre, et sur plusieurs des grandes planches de l’ouvrage célèbre, fruit

de notre immortelle expédition (la Description de l ’Égypte), de vastes étendues de hiéroglyphes réels iront remplacer des hiéroglyphes !ctifs ou de pure convention"; et les des-sins surpasseront partout en !délité, en couleur locale, les œuvres des plus habiles peintres7. »Les premiers photographes, toutefois, s’a(rment artistes, plutôt que techniciens.

Il ne reste malheureusement pas grand-chose de l’œuvre des pionniers, si ce n’est des lithographies, comme celles qui reproduisent les daguerréotypes de 1839-1840 de Frédéric Goupil Fesquet ou ceux d’un Joseph-Philibert Girault du Prangey, dont les quelques daguerréotypes de 1842-1843 conservés se trouvent être les plus anciens cli-chés photographiques subsistants de l’Égypte.

Gérard de Nerval emporte un appareil photographique en Égypte et en Orient lors de ses pérégrinations de 1843, mais il ne reste pas la moindre trace de ses clichés, au contraire de ceux que rapporte Maxime Du Camp de son voyage des années 1849-1850. Un des mérites de Maxime Du Camp (1822-1894) est d’être le premier à ramener d’Égypte su(samment de négatifs sur papier pour réali-ser et commercialiser un album important : Égypte, Nubie, Palestine et Syrie : dessins photographiques recueillis pendant les années 1849, 1850 et 1851, un ouvrage de 125 planches, qui paraît à Paris en 1852.

« La photographie n’était pas alors ce qu’elle est devenue, note-t-il plus tard" ; il n’était question ni de glace, ni de collodion, ni de !xage rapide, ni d’opération instantanée. Nous en étions encore au procédé du papier humide, pro-cédé long, méticuleux, qui exigeait une grande adresse de main et plus de quarante minutes pour mener une épreuve négative à résultat complet. […] Si lent que fût ce pro-cédé, il constituait un progrès extraordinaire sur la plaque daguerrienne, qui présentait les objets en sens inverse, que les « luisants » métalliques empêchaient souvent de dis-tinguer. Apprendre la photographie, c’est peu de chose" ; mais transporter l’outillage à dos de mulet, à dos de cha-meau, à dos d’homme, c’était un problème di(cile. À cette époque, les vases en gutta-percha étaient inconnus" ; j’en étais réduit aux !oles de verre, aux 'acons de cristal, aux bassines de porcelaine, qu’un accident pouvait mettre en pièces. Je !s faire des écrins, comme pour les diamants de la couronne, et, malgré les heurts inséparables d’une série de transbordements, je réussis à ne rien casser8. »

Il est intéressant de savoir pourquoi il voulut apprendre la photographie. « Dans mes précédents voyages, écrit-il, j’avais remarqué que je perdais un temps précieux à des-siner les monuments ou les points de vue dont je voulais garder le souvenir"; je dessinais lentement et d’une façon peu correcte"; en outre les notes que je prenais pour décrire soit un édi!ce, soit un paysage, me semblaient confuses

lorsque je les relisais à distance. […] J’entrai donc en apprentissage chez un photographe9. »Les photographes de la seconde génération s’a(rment techniciens, plutôt qu’artistes.

Notons que cet écrivain qui n’était pas peintre est accompa-gné d’un grand peintre qui est avant tout écrivain. Il s’agit de Gustave Flaubert, dont le Voyage en Égypte ne devien-dra jamais un livre, quoique ses frasques avec Kuchuk-Hânem (« la petite dame ») sont devenues célèbres.L’Académie des Beaux-Arts d’Anvers achète un exem-plaire de l’album Égypte, Nubie, Palestine et Syrie en 1871, « pour l’éducation des artistes », sans doute à l’instigation de Jacob Jacobs…

L’orientalisme des gens" – ou pittoresque" – a désormais plus d’avenir. C’est celui où l’Orient est habillé à la mode antique, à la manière d’un Sir Lawrence Alma-Tadema ou d’un Willem de Famars Testas, ou à la mode biblique, à la manière d’un Jean Portaels ou d’un Karel Verlat. Accessoirement, il y a les Manners and Customs of the Modern Egyptians10, ou l’observation de l’« indigène », que l’on préfère connaître par l’image que par le modèle.

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Émile Béchard | Les chapelles ramessides du Gebel Silsileh | avant 1878

Jacob Jacobs | Esquisse pré!gurant les Tombeaux de Silcilles, Haute Égypte (voir l’illustration de la couverture du présent livre)

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La photographie commercialeMaxime Du Camp béné!cie d’une invention de William Fox Talbot (1800-1877), qui est à la base de la photo-graphie argentique : le calotype qui, à partir d’un négatif papier, permet d’obtenir directement des images positives par tirage contact, ainsi que de multiplier ceux-ci à l’in-!ni. Cette technique sera aussi utilisée par Francis Frith (1822-1898), qui laissera près de 100 000 tirages ! Il fait trois fois le voyage d’Égypte et du Proche-Orient, de 1857 à 1860 et publie dès 1858 un véritable best-seller, Egypt and Palestine Photographed and Described, destiné, dans son chef, à remplacer l’œuvre lithographique de David Roberts.« Qu’il me soit permis d’avancer, écrivait-il, a!n d’ajou-ter de la valeur aux bonnes photographies des antiquités orientales, que nombre des plus intéressantes d’entre elles se transforment rapidement : en plus de la morsure cor-rosive du temps et des mouvements incessants de l’impi-toyable sable, les Temples et les Tombes sont [désormais] exposés à un pillage soutenu. Les Gouverneurs des dis-tricts enlèvent de grands blocs de pierre, et les villageois s’en vont avec toute la brique disponible, tandis que des voyageurs de toute nationalité détachent et emportent, sans le moindre scrupule, les frises sculptées les plus inté-ressantes et les ornements architecturaux les plus beaux11. »Nous retrouvons là la volonté documentaire des photo-graphes de sa génération. Ils sont autrement mieux armés que les peintres pour la réaliser.

Avec Francis Frith, en fait, la photographie devient com-merciale. Au retour de son dernier voyage, il fonde F. Frith

& Co., qui survivra dans les mains de ses héritiers jusqu’en 1968, se spécialisant peu à peu dans le domaine de la carte postale.

Après l’inauguration du Canal de Suez, comme nous l’avons annoncé, l’Égypte s’ouvre à une nouvelle espèce d’étranger : le touriste. L’Égypte se fait beaucoup plus accessible et *omas Cook & Co. invente le voyage orga-nisé. Les « Cooks » et « Cookesses », tant décriés par Pierre Loti dans La Mort de Philae (1907), envahissent la Vallée du Nil sur lequel circulent leurs « casernes 'ot-tantes ». Ils sont les clients d’ateliers photographiques éta-blis localement, mais souvent aussi avec des rami!cations dans tout le Proche-Orient, vendant des tirages sur papier albuminé, imprimés sur papier très mince, parfois collés sur carton, des tirages de clichés parfois anciens de plu-sieurs décennies.Parmi les photographes les plus souvent représentés dans les collections, les frères Abdullah, Antonio Beato (± 1825-1906), Félix Bon!ls (1831-1885), G. Légékian, Pascal Sébah (1823-1886) et les frères C. & G. Zangaki, d’origines très diverses, appartiennent pour la plupart à ce monde cosmopolite que l’on appelait autrefois les « Échelles du Levant », dont le souvenir est perpétué par le magni!que roman du même nom, d’Amin Maalouf (1996). Ils sont souvent stratégiquement situés, comme Légékian, devant l’Hôtel Shepheard du Caire, ou Antonio Beato, en face de l’Hôtel Luxor, dans l’ancienne *èbes. Ils documentent, principalement, les monuments, puisque voilà pourquoi les « Cooks » et « Cookesses » sont là !

La découverte de l’Égypte, autrementLes quelques scènes de genre de G. Légékian et de C. & G. Zangaki, toutefois, ont été utilisées par les peintres orientalistes de la dernière génération comme source de couleur locale. La boucle est en quelque sorte bouclée, le dessin photographique servant d’esquisse préparatoire. Les meilleurs artistes sont concernés, tels un Sir Lawrence Alma-Tadema ou un Jean-Léon Gérôme, qui apparaît lui-même dans certains clichés de Frédéric-Auguste Bartholdi, sculpteur de la Statue de la Liberté, qui fait le voyage d’Égypte en sa compagnie en 1855-1856.Ces scènes de genre sont, dès le départ, des composi-tions en atelier dans lesquelles nous retrouvons souvent les mêmes personnages, mais dans des rôles di#érents. Les frères Abdullah et la famille Bon!ls font de même avec, comme exemple extrême, deux photos (portant des numéros consécutifs !) montrant la même !gure pitto-resque, identi!ée d’abord comme le Grand Rabbin de Jérusalem, ensuite comme anonyme cardeur de coton. Ne perdons pas de vue, cependant, qu’il était très délicat pour ces artistes de photographier des femmes en public. La discrétion du studio a aussi permis une 'oraison d’images féminines qui glissent parfois de l’exotique à l’érotique…

Comment ces photographies étaient-elles reçues en Europe ? En janvier 1879, le Cercle artistique, littéraire et scienti!que d’Anvers inaugure une exposition ayant l’Égypte pour sujet. Il s’agit de quatre à cinq cents pho-tos d’Émile Béchard, récompensé d’une médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris de 1878. Elles présentent, comme celles de Pascal Sébah, un autre médaillé, l’Égypte

telle qu’elle est, et non telle qu’elle devrait être, ce qui ne plaît pas à tout le monde, le rêve étant plus beau que la réalité. Quoique : « il y a là des Gérôme et des Verlat, des Fromentin et des Marilhat par douzaines ».La qualité des photographies est donc mesurée à l’aune de la peinture orientaliste. Certes, ces photos doivent assu-rer une meilleure connaissance de l’Égypte, une vision des lieux pouvant remplacer une visite des lieux. Car « un voyage en Égypte [n’est] pas encore à la hauteur de toutes les bourses et […] beaucoup d’artistes et d’archéologues seront obligés de s’en référer, pour la connaissance de ce pays merveilleux, aux planches que nous a rapportées M. von Berg (le propriétaire des photos de Béchard)12, du moins les Crésus désoeuvrés n’ont plus seuls aujourd’hui le monopole d’aller promener leur ennui dans la patrie des Pharaons et d’ajouter une momie automatique aux dépouilles dormant dans les hypogées13. »Les magni!ques planches de Béchard, qui circuleront aussi sous forme d’un album intitulé L’Égypte et la Nubie. Grand Album Monumental, Historique, Architectural (1887), seront achetées (celles qui étaient exposées à Anvers ?) par l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, sans doute à l’initiative de son directeur Jean-François Portaels, peintre orientaliste lui aussi, dans une veine plutôt biblique.

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L’avenir de la photographieLe monde de la photographie est au $%$e siècle, un monde en noir et blanc. La couleur ne s’y ajoutera en Égypte comme ailleurs qu’à partir de 1907, avec la commerciali-sation de l’autochrome mis au point par les frères Auguste et Louis Lumière, dont l’ingrédient secret est de la fécule de pomme de terre. Un de ses premiers propagandistes fut le peintre Georges Maroniez (1865-1933), qui visite l’Égypte et le Proche-Orient en 1908 ou 1909, et en rap-porte de très nombreux clichés aux teintes pastel et déla-vées d’une étrange beauté mélancolique14.

« La naissance de la photographie en couleur, estime Max Karkégi, donne un nouvel élan aux cartes postales illus-trées. […] », qui circulaient largement déjà sous forme de photographies en noir et blanc colorées à l’aquarelle. « Tout en dispensant l’expéditeur de développements épis-tolaires, elles font partager au destinataire le plaisir de la découverte15. » Voilà le voyage en Égypte qui se démocra-tise… ou qui se vulgarise, diront certains.

Georges Maroniez | Le temple de Philae inondé par le Nil | 1909

Jacob Jacobs | Scène maritime sous clair de lune

Il est, bien entendu, prématuré de proposer des «"conclu-sions"». Il ne s’agissait pour nous que d’attirer l’attention sur le travail de Florent Mols et de Jacob Jacobs et de détailler quelque peu le contexte dans lequel leur œuvre orientaliste est née. D’autres chercheurs seront mieux à même d’évaluer l’importance à lui accorder1.

Nous pensons devoir souligner, d’ores et déjà, l’originalité des couleurs et des compositions de Jacobs, dont l’œuvre orientaliste a eu un impact qui ne doit pas être sous-estimé": «"le brillant coloris qui distinguait ses œuvres nous !t un moment douter de la réalité de ses impressions, lit-on dans la presse de l’époque, mais ce doute s’e#aça bientôt devant l’a(rmation d’autres talents, qui également diri-gèrent leurs pas vers ces contrées lointaines2."»

«"Jacob Jacobs nous a rapporté de son voyage en Orient plusieurs souvenirs, lit-on ailleurs. Ces toiles o#rent toutes les qualités que nous avons déjà constatées dans cet artiste. Mais nous n’osons exprimer notre avis sur l’étrangeté de cette nature orientale, et nous ne pouvons la juger par conséquent3."»Il est bien, avec Florent Mols, le premier, en Belgique, à produire des œuvres du genre, et il est sans doute l’un des meilleurs.

Les premiers tableaux orientalistes de Jean-François Portaels ne seront montrés qu’en 18474 à Anvers (dans les «"salons"» de l’Académie), mais ils y seront certes bien reçus": «"trois magni!ques tableaux peints pendant son séjour en Égypte […]. L’un est le portrait peint d’après nature, de Méhémet Ali, vice-roi d’Égypte, le second, une fantaisie puisée dans deux versets d’un cantique de Salomon. En!n le troisième, une étude de femme couchée5."»

Nous avons accordé beaucoup de place aux magni!ques carnets de voyage de Jacobs, parce qu’ils nous révèlent son expérience de l’Égypte et de l’Orient «" à chaud" ». Bien évidemment, s’astreindre à noter quotidiennement ce qui se déroule sous les yeux permet non seulement de mieux voir (comme le soulignait *éophile Gautier) sur place, mais aussi de mieux se remémorer, par la suite, à l’atelier. Jacob Jacobs avait bonne mémoire, puisqu’il continuera à retravailler ses dessins et ses esquisses jusqu’à la !n de sa vie, ou du moins vend-il encore en 1876 un tableau repré-sentant Le Bosphore devant Constantinople et en 1877 un autre !gurant L’île de Philae en Nubie. Il peut certes s’agir de tableaux exécutés des années plus tôt.Quoi qu’il en soit, le paysage orientaliste chez Jacob Jacobs, et sans doute aussi chez Florent Mols, a un côté très «"lit-téraire"», un côté descriptif qui se retrouve chez Prosper

Conclusion

conclusion106

Marilhat, tant apprécié de *éophile Gautier, qui n’a sans doute jamais pu admirer les tableaux de nos deux Belges, qui ont eu le tort de peu ou ne pas exposer en-dehors de la Belgique. Il y a par ailleurs lieu de leur adresser, ou en tout cas à Jacob Jacobs, une critique qui a été formulée à l’égard de l’auteur du Roman de la Momie. «"Autant, pour un esprit de la trempe de celui de Gautier, écrivait Ernest Feydeau, il était facile de s’assimiler et de décrire les choses extérieures": monuments, paysages, costumes, cérémonies, etc. ; autant il était di(cile de chercher comment avaient pu sentir et penser les Égyptiens qui vivaient dans la ville de *èbes un millier d’années avant J.-C.6"» Même chose pour ce qui est de Jacob Jacobs, mais il s’agit dans son cas des Égyptiens qui habitent la Vallée du Nil. Il sera profes-seur de la «"classe de paysage"» à l’Académie d’Anvers, et pour cause…

Jacob Jacobs est manifestement redevable aux grands paysagistes hollandais du xviie siècle, comme Jacob van Ruisdael (± 1628-1682) ou Aert van der Neer (± 1603-1677), comme il transparaît dans ses paysages de l’Escaut et de la Mer du Nord.Comme bien d’autres après lui, l’Égypte et l’Orient l’amènent bien à découvrir la lumière et la couleur, du moins une autre lumière, une autre couleur, sans peut-être aller jusqu’aux «"hallucinations de cobalt, d’outremer et d’indigo7."» Avec ses paysages orientalistes, il propose quelque chose de vraiment nouveau, di(cile à apprécier de nos jours après un siècle et demi de mouvements artis-tiques divers !

Jacob Jacobs est toutefois une nature mesurée. De sa fré-quentation des grands Hollandais, il garde une a#ection particulière pour les scènes sous clair de lune. Pierre Loti la partageait avec notre artiste voyageur. Nous lui lais-serons la parole pour clore ce livre, parce qu’il pourrait décrire La grande salle du palais de Karnak, à #èbes (Haute Égypte) ; e$et de nuit, exposé en 1843. «"La lune !, s’excla-mait-il. Soudain les pierres du faîte, les couronnements, les formidables frises s’éclairent de rayons bien nets, et ça et là, sur les bas-reliefs circulaires des piliers, apparaissent des traînées lumineuses qui révèlent les dieux et les déesses inscrits en creux dans la pierre. […] – Coi#és tous de disques ou de grandes cornes, ils se regardent les uns les autres, tenant les bras levés, éployant leurs longs doigts, en appel de causerie. Ils sont sans nombre, ces dieux aux ges-ticulations éternelles ; on est obsédé d’en voir se dessiner tant et tant, qui voudraient se dire des mots secrets mais qui gardent le silence, et dont les mains ont des attitudes si agitées mais ne remuent pas8."»

À propos du voyage de Jacob Jacobs, Florent Mols et Charles Stier d’Aertselaer, nous admettrons, comme *éophile Gautier «"qu’il faut bien que les tableaux suc-cessifs dont se compose ce voyage aient eu d’abord un spectateur"». Il y en a eu deux pour en témoigner.À propos de la présentation des œuvres, comme l’auteur du Pied de Momie au sujet des «"tableaux successifs"» en question, nous nous sommes réduits autant que possible «"à n’être qu’un œil détaché comme l’œil d’Osiris sur les cartonnages de momie9"».Autant rester Égyptien…

L’œil d’Osiris Oudjat en provenance de la nécropole royale de Tanis

annexe109

Nous avons pu acquérir mi-20111 un Livre de recettes et de dépenses de Jacob Jacobs depuis l ’année de son mariage jusqu’à sa mort tenu par son épouse Jeanne Witteveen et transcrit par sa !lle Jeanne Jacobs. Il s’agit d’un cahier (18 x 22,7 cm) manuscrit qui contient en e#et les comptes du ménage Jacobs depuis 1842, jusqu’à 1880, c’est-à-dire l’année d’après le décès de Jacob Jacobs (38 pages recto et verso, sauf la dernière). Il contient par conséquent aussi des

données sur la vente de son atelier, le 1er avril 1880, dont il existe un catalogue imprimé (annoté pour ce qui est de l’exemplaire à la Bibliothèque municipale d’Anvers2). Les «"recettes"» donnent le détail de toutes les œuvres de Jacob Jacobs vendues de son vivant" : titre du tableau, nom de l’acheteur, date de l’achat, prix payé. Inutile de démontrer à quel point ces données sont intéressantes. Il nous su(ra de reproduire ici une page (p. 12, recto)":

Annexe

Jacob Jacobs | Une page du carnet avec des « recettes »

Recette faite pendant l’année 1854

Mai

Un tableau peint pour le Prince Albert réprésentant Bollack sur les bords du Nil près du Caire Égypte3": 3715,16

Juin

Reçu de M. Helot4 500 Frs en acompte de 850 francs pr deux petits tableaux": 500,00

Août

Reçu de M. Émile Mertens5 pour un tableau représentant Constantinople": 1992

Septembre

De M. Helot 350 francs pour compléter les 850 francs": 350,00

Décembre

Reçu de M. Moretus de la Faille pour un tableau représentant La première cataracte du Nil6: 4 000,00Appointements de l’académie": 1842,50

Frs "12"399,66Intérêt de quelques coupons": 356,81Recette de l’année Frs"12"756,47

Un ouvrier travaillant dans les !latures, à la même époque, gagne moins de 20 francs par semaine7...Deux ans plus tard (p. 13 verso), Jacob Jacobs acquiert sa maison du Kleine Klauwenberg à l’homme d’a#aires Jean-Benoît Stappaerts-Ceulemans8 (son nom est rédigé «"Stappers Ceulemans"» dans le carnet": ce n’est pas le seul nom mal retranscrit !) pour la somme assez rondelette de 44 000 francs. Il est au sommet de sa gloire et de sa fortune.La même vente qui nous a livré le Livre de recettes, nous a également permis d’acquérir9 un petit album (18 x 12,5 cm) de photographies (18 clichés) intitulé Immeuble De Meyer Anvers (détruit), donnant une vue de la façade de cette maison et une série de vues de l’intérieur, après un remaniement Art Nouveau.

Jacob Jacobs | La Corne d’Or à Constantinople | 1853

Jacob Jacobs | Vue de Boulaq sur le bord du Nil | 1854

IV110

Le Livre  de  recettes  et  de  dépenses  de  Jacob  Jacobs  depuis  l’année  de  son  mariage  jusqu’à  sa  mort contient

quelques annotations de nature plus personnelle – naissances, décès –, mais aussi une entrée qui sug-

gère que Jacob Jacobs était non seulement peintre, mais aussi collectionneur.

Jeanne Jacobs note (p. 27, verso) qu’« au commencement de 1870 papa a vendu l’Exihomo de Quinten

Metsys à Mr. Stevens pour la somme de trente mille francs ».

Les années 1868 et 1868 avaient vu ses dépenses dépasser ses recettes, l’année 1871 sera sa plus mau-

vaise année, sans aucune vente.

Derrière l’exquis Exihomo se cache, bien entendu, un Ecce  Homo de Quinten Massys !

Il devrait être identifié, en admettant que l’attribution au peintre était correcte, avec l’Ecce  Homo du

Musée du Prado à Madrid10. Il s’agit, en effet, au contraire de ses autres œuvres sur ce thème, d’un

tableau qui n’est entré qu’assez récemment dans une collection publique : en 1940, suite au don fait par

Mariano Lanuza, marqués de Remisa.

Il n’était évidemment pas possible dans le cadre de cette étude d’essayer de déterminer ce qu’il est

devenu entre 1870 et 1940.

« Mr. Stevens » est sans nul doute le marchand Arthur Stevens11, le frère cadet du peintre Alfred Stevens,

qui fut un des plus importants acteurs sur le marché parisien jusqu’à sa mort en 1890, un homme qui est

connu pour avoir pris la défense des peintres impressionnistes.

Notes

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7. H. Stacquez,  L’Égypte,  la  Basse  Nubie  et  le  Sinaï.  Relations  d’après  les  notes  tenues  pendant  le  voyage  que  Son  Altesse  Royale  Monseigneur  le  Duc  de  Brabant  fit  dans  ces  contrées,  en  1862  et  1863, Liège, 1865, p. 380.

8. Archives du ministère des Affaires étrangères, Consulats honoraires – Égypte, Dossier personnel 563.

CHAPITRE III1. A.-B. Clot-Bey,  Aperçu  général  sur  l’Égypte,  Paris, 1840,

p. 157.

2. H.L.H. Pückler-Muskau, Aus  Mohamed  Ali’s  Reich.  Zweiter  Teil  :  Ober-­Ägypten, Stuttgart, 1844, p. 6 :  «  [Sie  war]  eine  unerschöpfliche  Quelle  von  Vergnügen  für  mich,  und  es  that  diesem  Studium  durchaus  keinem  Abbruch,  dass  der  Gegenstand  desselben  zugleich  an  Schönheit  der  Formen  die  treueste  Copie  einer  Venus  des  Titian  war,  nur  in  schwarzer  Manier.  »

3. Pückler-Muskau, op.  cit., p. 145  :  «  Braunrotte  Felsenwände  steigen  senkrecht  in  die  Höhe,  der  Grund  unter  ihnen  aber  ist  weithin  durchwühlt  und  ein  Völkchen  Troglodyten  wöhnt  jetzt  in  der  alten  Gräbern,  deren  Oeffnungen  wie  schwarze  Flecken  über  dem  weissen  Sande  hingestreut  sind.  »

4. E. de Salle,  Pérégrinations  en  Orient,  ou  Voyage  pittoresque,  historique  et  politique  en  Égypte,  Nubie,  Syrie,  Turquie,  Grèce,  pendant  les  années  1837-­38-­39, Vol. II, Paris, 1840, p. 19.

5. de Salle,  op.  cit.,  p. 135.

6. N. L’Hôte,  Lettres  écrites  d’Égypte  en  1838  et  1839,  contenant  des  observations  sur  divers  monuments  égyptiens  nouvellement  explorés  et  dessinés,  Paris, 1840, p. 90.

7. O. van Ertborn, Souvenirs  et  impressions  de  voyage  en  Orient,  Anvers, 1866, p. 90.

8. F. Goupil-Fesquet, Voyage  d’Horace  Vernet  en  Orient,  Bruxelles/Leipzig, 1844, p. 46.

9. S. Searight,  « A Naval Tourist 1834-1840 : Captain Henry Byam Martin »,  in  P. & J. Starkey (éds.),  Travellers  in  Egypt,  London/New York, 2001, p. 142 :  «  I  have  not  had  a  hat  or  a  coat  or  a  neck  cloth  or  braces  or  shoes  or  boots  since  I  left  Cairo…  one  pokes  &  prowls  about  half  naked  in  one’s  night  cap  and  slippers.  »

10. (J. Lloyd Stephens),  Incidents  of  Travel  in  Egypt,  Arabia  Petrea,  and  the  Holy  Land,  by  an  American,  New York, 1837, pp. 202-203 :  «  Think  of  not  shaving  for  two  months,  or  washing  your  shirts  in  the  Nile,  and  wearing  them  without  being  ironed  […].  We  throw  aside  pretty  much  everything  except  our  pantaloons  ;  and  a  generous  rivalry  in  long  beards  and  soiled  linen  is  kept  up  with  exceeding  spirit.  »

11. X. Marmier, Du  Rhin  au  Nil.  Tyrol  –  Hongrie  –  Provinces  danubiennes  –  Syrie  –  Palestine  –  Égypte.  Souvenirs  de  voyage,  t. III, Bruxelles, 1852, p. 208.

12. Traduction de F. Bourbon, Égypte,  hier  et  aujourd’hui.  Lithographies  et  journaux  de  David  Roberts,  R.A., Paris, 2006, p. 216.

13. Voir l’Avant-propos de ce livre.

14. La pyramide de Meïdoum, à l’entrée du Fayoum.

15. Gebel Abou Fôda, au sud de Malawi.

16. Non identifié.

17. Nous écririons plutôt Tahta.

18. Vraisemblablement les tombes rupestres à hauteur ou au sud d’El Maragha.

19. Le vent de sable qui sévirait cinquante jours (de là son nom : « Cinquante », en arabe) au printemps.

20. Gebel Abou Manna, à hauteur de Dishna, au nord de Qena.

21. Nous écririons plutôt Kous.

22. Non identifié. Le dessin suggère que nous sommes à hauteur de Karnak.

23. Gebelein.

24. Nous écririons plutôt Elkab. Le site est vu depuis le Sud.

25. La citadelle s’identifie à celle du Gebel Serag. Le village de Selouah se trouve à plus de dix kilomètres au sud de celle-ci.

26. Les « Colosses de Memnon » à Gourna.

27. Soit Biban el-Molouk. On distingue en arrière-plan du dessin correspondant, la « Cime de l’Occident » (el-Qorn).

28. Menchiyeh, à hauteur de Sohag.

29. Mechteh, un peu au nord de Tahta.

30. Nous écririons plutôt Assiout.

31. Voir 19 février.

32. Le site de Tell el-Amarna.

33. Nous écririons plutôt Beni-Hassan.

34. Il devrait s’agir de Deir el-Meimoun (Mar Antonios), un peu au sud de Meïdoum.

CHAPITRE IV1. J.-B. Stockmans, Notice  historique  sur  le  château  de  Cleydael,

Anvers, 1892, p. 76.

2. J. Letzter, L’épopée  américaine  de  la  famille  Stier  d’Anvers.  Entre  deux  mondes, Bruxelles, 2011, p. 160.

3. Stockmans, op.  cit., p. 77.

4. F. Bogaerts, « Notice sur Pierre Jean Van Regemorter », Mes-­sager  des  Sciences  et  des  Arts  de  la  Belgique, I, 1833, p. 323. La liste de ces tableaux se retrouve chez J.-Ch. Van Ertborn, Recherches  historiques  sur  l’Académie  d’Anvers  :  les  Peintres,  Sculpteurs,  Graveurs  et  Architectes  qu’elle  a  produits, Liège, 1817, pp. 71-77.

5. F. Bogaerts, « Séance générale du 29 juin 1848 », Annales  de  l’Académie  d’Archéologie  d’Anvers, V, 1848, p. 344.

INTRODUCTION1. Correspondance  de  Napoléon  Ier,  publiée  par  ordre  de  

l’empereur  Napoléon  III, t. 4, Paris, 1860, p. 182 et Idem, t. 29, Paris, 1870, p. 412.

2. Correspondance  (op.  cit.), t. 29, Paris, 1870, p. 460.

3. E.-T. Hamy (éd.), Lettres  écrites  d’Égypte  par  Étienne  Geoffroy  Saint-­Hilaire, Paris, 1901, pp. 69-72 (lettre 16).

4. C. de La Joncquière, L’Expédition  d’Égypte.  1798-­1801, Paris, c. 1847, pp. 553-557 fut un des premiers à le reproduire.

5. A. Dutertre, « Projet d’une école de dessin », Mémoires  sur  l’Égypte,  publiés  pendant  les  campagnes  du  général  Bonaparte  dans  les  années  VI  et  VII, Paris, 1800, pp. 137-138.

6. Correspondance  (op.  cit.), t. 5, Paris, 1860, pp. 717-718.

7. V. Denon, « Discours du citoyen Denon, pour être lu à l’Institut du Caire, à son retour de la Haute-Égypte », Mémoires  sur  l’Égypte,  publiés  pendant  les  campagnes  du  général  Bonaparte  dans  les  années  VI  et  VII, Paris, 1800, p. 409.

8. M. de Villiers du Terrage (éd.), E.  de  Villiers  du  Terrage.  Journal  et  souvenirs  sur  l’Expédition  d’Égypte  (1798-­1801), Paris, 1899, p. 233.

9. P. Lefèvre-Pontalis, Prosper  Jollois.  Journal  d’un  ingénieur  attaché  à  l’Expédition  d’Égypte,  1798-­1802, Paris, 1904, p. 23.

10. H. Bari, « La Description de l’Égypte », Mémoires  d’Égypte.  Hommage  de  l’Europe  à  Champollion, Strasbourg, 1990, p. 45.

CHAPITRE I1. Courrier  des  Pays-­Bas, n° 213, mercredi 1er août 1827, p. 3.

2. Archives du Rijksmuseum van Oudheden, Leyde. Ontvangen brieven, lettre de Van Ewyck du 22/2/1825. «  Dezer  dagen  ontving  ik  een  mondeling  doch  omstandig  berigt  van  de  Aegyptische  oudheden  welke  te  Antwerpen  zijn  omgebragt  door  den  Heer  De  l’Escluze.  Onder  dezelve  schijnen  eenige  stukken  te  zijn  van  hooge  waarde  te  midden  van  andere  welke  weinig  betekenen  of  zelfs  onecht  en  nagemaakt  zijn.  Het  komt  mij  van  belang  voor,  dat  ons  Gouvernement  wete  wat  van  de  zaak  zij,  en  des  verkiezende  in  staat  zij,  een  bod  te  doen  tot  verkrijging  dezer  oudheden  [...]  De  schilder  Van  Bree  te  Antwerpen  zal,  vertrouw  ik,  in  staat  zijn  om  U  Hooggeb.  den  toegang  tot  de  verzameling  te  bezorgen  zonder  dat  Uwe  zending  van  gouvernements  wege  meer  dan  nodig  is  bekend  worde  [...].  »

3. M. Dewachter, « Champollion au bout de son rêve », Mémoires  d’Égypte.  Hommage  de  l’Europe  à  Champollion, Strasbourg, 1990, p. 173.

4. Dewachter, op.  cit., p. 174.

5. Dewachter, op.  cit., p. 195

6. Dewachter, op.  cit.

7. S. Marin, Événements  et  aventures  en  Égypte  en  1839, t. 1, Paris, 1840, p. 89.

8. Voyage  de  M.  le  Maréchal  Duc  de  Raguse  […]  ;  à  Constantinople  et  sur  quelques  parties  de  l’Asie  Mineure  ;  en  Syrie,  en  Palestine  et  en  Égypte, t. III, Bruxelles, 1841, p. 158, note 1.

9. Marin, op.  cit., p. 88.

10. Archives du ministère des Affaires étrangères, dossier 2012. La graphie du nom de l’armateur et de son navire varient d’une pièce à l’autre de ce dossier.

11. Vendu à Paris : Crédit  municipal  de  Paris.  Hôtel  des  Ventes.  Vente  du  Jeudi  21  avril  2011, Paris, 2011, n° 76.

12. D’autres se serviront en prenant bien moins de précautions : voir E. Dziobek, M. Höveler-Müller & Chr.E. Loeben (éds.), Das  geheimnisvolle  Grab  63.  Die  neueste  Entdeckung  im  Tal  der  Könige.  Archäologie  und  Kunst  von  Susan  Osgood, Rahden/Westf., 2009, pp. 180-183. Il s’agit ici d’un fragment très abîmé acheté à Rome ( ?) par August Kestner, peu après 1817.

CHAPITRE II1. Le tableau de même description vendu chez Sotheby’s,

Sotheby’s  London.  Nineteenth  Century  European  Paintings,  Drawings  and  Watercolours,  15th  of  March  1989, London, 1989, n° 10 s’identifie vraisemblablement à celui décrit dans Exposition  Nationale  des  Beaux-­Arts.  Explication  des  ouvrages  de  peinture,  gravure,  dessin  et  lithographie  des  artistes  vivants,  exposés  au  Salon  de  1842,  Bruxelles, 1842, p. 48, n° 309. Il s’agirait bien de Mahmud II dans la barque et non de son successeur Abdülmeçit II.

2. [R. Spitaels], De  Bruxelles  à  Constantinople,  par  un  touriste  flamand, t. III, Bruxelles, 1840, p. 459.

3. The  Times, 27 décembre 1838, p. 4. Nous devons cette référence à Christiaan Janssens.

4. J. Willequet, « Un facteur d’expansion commerciale : le système consulaire sous Léopold I », L’Expansion  belge  sous  Léopold  Ier  (1831-­1865).  Recueil  d’études, Bruxelles, 1965, p. 48.

5. Archives du ministère des Affaires étrangères, Consulats honoraires – Égypte, Dossier personnel 563.

6. A. Mariette, Choix  de  monuments  et  de  dessins  découverts  ou  exécutés  pendant  le  déblaiement  du  Sérapeum  de  Memphis, Paris, 1856, pp. 6-7 ; G. Maspero, Œuvres  diverses  (d’Auguste  Mariette), Paris, 1904 (Bibliothèque égyptologique, 18), p. XXVIII.

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3. Catalogus  schilderijen  19de  en  20ste  eeuw.  Koninklijk  Museum  voor  Schone  Kunsten  Antwerpen, 1977, p. 223, n° 1528.

4. Démolie. On y trouve actuellement une horreur architecturale, l’Auditoire « Rector Danis » de l’Université d’Anvers.

5. Livre dans la collection de l’auteur.

6. Société  royale  d’Anvers  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts.  Concours  et  exposition  pour  l’année  1840, Anvers, 1840, p. 31, nos 111-112, p. 62, n° 359 et p. 66, n° 403.

7. Société  royale  d’Anvers  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts.  Concours  et  exposition  pour  l’année  1843, Anvers, 1843, p. 34, nos 116 à 119 et p. 74, nos 531-532.

8. Société  royale  d’Anvers  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts.  Concours  et  exposition  pour  l’année  1846, Anvers, 1846, p. 61, n° 319 ; illustré dans La  Renaissance.  Chronique  des  Arts  et  de  la  Littérature, V, 1847, gravé par Ghémar.

9. Exposition  nationale  des  Beaux-­Arts.  Explication  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture,  gravure,  dessin  et  lithographie,  exposés  au  Salon  de  1848, Bruxelles, 1848, p. 56, n° 482.

10. Notice  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture  etc.  exécutés  par  des  artistes  vivants  et  exposés  au  Salon  d’Anvers,  ouvert  par  la  Société  royale  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts  le  12  août  1849, Anvers, 1849, p. 61, n° 291 et p. 62, n° 293. Le naufrage du Floridian, un navire chargé d’émigrés allemands parti d’Anvers, fit près de 200 morts début mars 1849. Voir l’Illustrated  London  News, 10 March 1849, pp. 151-152 (http://www.victorianweb.org/periodicals/iln/64.html).

11. Comme d’autres, ce tableau a été proposé dans diverses salles de ventes. Pour autant que notre identification soit la bonne, il est mis en vente chez Lempertz à Cologne en 1993, chez Sotheby’s Amsterdam en 1994, à la Galerie Köller à Zürich en 1995, à la Villa Griesebach à Berlin en 1996 et a enfin été (re ?)vendu à l’Hôtel de ventes Horta en 2002 à Bruxelles. Il réapparaît toutefois chez Christie’s Amsterdam la même année. Christie’s  Amsterdam.  19th  Century  European  Art.  Wednesday  23  October  2002, Amsterdam, 2002, n° 124. La date qui apparaîtrait sur le tableau est 1843, ce qui n’est pas nécessairement contradictoire avec son exposition, et sa vente, en 1852.

12. Notice  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture  etc.  exécutés  par  des  artistes  vivants  et  exposés  au  Salon  d’Anvers,  ouvert  par  la  Société  royale  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts  le  12  août  1852, Anvers, 1852, p. 58, nos 259 et 261.

13. Le tableau s’identifie sans doute à la View  of  Istanbul  looking  towards  the  Blue  Mosque, datée de 1849, que l’on retrouve dans Christie’s  London.  Important  19th  Century  pictures  and  Continental  watercolours.  Friday  27  November  1987, London, 1987, n° 113 A, avec comme provenance la « de la Faeille [sic] collection ». Il faut lire « della Faille » et savoir qu’il s’agit des héritiers des van Havre.

14. Ce tableau, daté de 1847 et donné là comme provenant des collections de l’Hôtel des Thermes à Ostende, est illustré dans Christie’s  London.  19th  Century  Continental  Pictures,  Watercolours  and  Drawings.  Friday  17  June  1994, London, 1994, n° 209 (avec son superbe cadre égyptisant) ; et De Meulenaere, op.  cit., p. 48. La description du même tableau dans  Exposition  Nationale  des  Beaux-­Arts.  Explication  des  ouvrages  de  peinture,  gravure,  dessin  et  lithographie  des  artistes  vivants,  exposés  au  Salon  de  1848,  Bruxelles, 1848, p. 56, n° 483, ne laisse aucun doute quant à l’identité du personnage principal : « feu M. Stier d’Aertselaer […], déjà atteint de la maladie à laquelle il a récemment succombé, […] porté par des Arabes ». Lui, est en costume européen.

15. Gravure par T.A. Prior, « The Royal Pictures – Constantinople : The Golden Horn », The  Art  Journal, N.S., II, 1856. Il porte le n° RCN 403661 des collections royales britanniques (http://www.royalcollection.org.uk/collection/403661/the-golden-horn-constantinople).

16. Gravure par T.A. Prior, « The Royal Pictures – Morning on the Nile », The  Art  Journal, N.S., V, 1859. Il porte le n° RCN 408943 des mêmes collections royales (http://www.royalcollection.org.uk/collection/408943/cairo).

17. Catalogue  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture  etc.  exécutés  par  des  artistes  vivants  et  exposés  au  Salon  d’Anvers,  ouvert  par  la  Société  royale  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts  le  12  août  1855, Anvers, 1855, p. 68, n° 367.

18. Jules Moretus (1826-1911) fut le dernier propriétaire du Schoonselhof, le parc qui est maintenant le cimetière municipal d’Anvers. Son père Augustin Moretus (1791-1871) était l’époux de Pauline della Faille. Voir R. Moretus Plantin, Demeures  familiales.  Notices  historiques  sur  la  Maison  Plantin  à  Anvers, Anvers, 1950, Tableaux II & III. Voir aussi G. de Hemptinne et  alii, État  présent  de  la  Noblesse  belge, XIII, Bruxelles, 1966, pp. 104-105. Alexandre Cogels (1814-1892) possédait une collection d’antiquités, mais il n’y figure aucune pièce égyptienne. Voir Catalogue  des  objets  d’art,  antiquités,  argenteries  etc.  comprenant  la  collection  de  feu  M.  Alex.  Cogels  […]  dont  la  vente  publique  aura  lieu  […]  les  mardi  et  mercredi  23  et  24  août  1892, Anvers, 1892. La collection de Paul Cogels (1845-1912), le neveu du précédent, comprenant nombre de tissus coptes d’Akhmim, est mise aux enchères en 1912. Voir E. Janssen & F. Therry, « De verzameling Cogels », Egypte  onomwonden.  Egyptische  oudheden  van  het  museum  Vleeshuis, Antwerpen, 1995, p. 237. À propos des Cogels, voir aussi O. Coomans de Brachène, État  présent  de  la  noblesse  belge.  Annuaire  de  1986.  Seconde  partie  :  Cla-­Cop. Bruxelles, 1986, pp. 258 et 263-266. La grand-mère d’Alexandre Cogels était Isabelle Stier (1738-1795).

19. Le tableau mentionné note 14 a également connu au moins une deuxième version, mais l’identité du personnage

6. M.S.H.G Heerma Van Voss, « Een Egyptische dodenpapyrus in Antwerpen », Jaarbericht  van  het  Vooraziatisch-­Egyptisch  Genootschap  Ex  Oriente  Lux, 33, 1994, pp. 21-30.

7. Il existe un portrait (un dessin) de Florent Mols par Hendrik de Braekeleer (Tentoonstelling  van  Kunstwerken  uit  particuliere  Antwerpsche  verzamelingen  (19e  en  20e  eeuwen).  Catalogus, Antwerpen, 1937, n° 66), que nous n’avons pas pu localiser. Un portrait de son épouse (une huile) par Nicaise De Keyser (Catalogus  schilderijen  19de  en  20ste  eeuw.  Koninklijk  Museum  voor  Schone  Kunsten  Antwerpen, Antwerpen, 1977, p. 234, n° 1772) est conservé au Musée des Beaux-Arts d’Anvers.

8. H. De Meulenaere , L’Égypte  ancienne  dans  la  peinture  du  XIXe  siècle, s.l., 1992, p. 40-41. Voir aussi Christie’s  New  York.  The  Paris  Salon.  Tuesday  11  February  1997, New York, 1997, n° 83 ; et Christie’s  London.  Ottomans  and  Orientalists.  Thurs-­day  18  June  1998, London, 1998, n° 39.

9. Nous faisons allusion à l’ouvrage d’A. Hooghe & M.-C. Bruwier, Les  Trois  Grandes  Égyptiennes.  Les  pyramides  de  Gizeh  à  travers  l’histoire  de  la  photographie, Paris, 1996.

10. Société  royale  d’Anvers  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts.  Concours  et  exposition  pour  l’année  1840, Anvers, 1840, p. 36, n° 150. Il pourrait s’agir de A  view  of  the  Acropolis  from  the  southeast  with  the  Parthenon,  Olympeion  and  Hadrian’s  Gate vendu chez Christie’s  New  York.  19th  Century  European  Art  including  Barbizon,  Realist  and  French  Landscap.  Paintings.  Wednesday  2  May  2001, New York, 2001, n° 66, quoique ce tableau est apparemment daté de 1842.

11. Société  royale  d’Anvers  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts.  Concours  et  exposition pour  l’année  1843, Anvers, 1843, p. 41, nos 179-180 et p. 63, n° 354. Il n’est pas exclu que le dernier tableau s’identifie à The  medina -Sotheby’s  London.  The  Turkish  Sale.  Friday,  16th  of  October  1998, London, 1998, n° 342-, qui nous semble une vue du Caire plutôt que d’Istanbul.

12. Notice  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture  etc.  exécutés  par  des  artistes  vivants  et  exposés  au  Salon  d’Anvers,  ouvert  par  la  Société  royale  pour  l’encouragement  des  Beaux-­Arts  le  12  août  1852, Anvers, 1852, p. 69, n° 362.

13. Catalogue  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture  etc.  exécutés  par  des  artistes  vivants  et  exposés  au  Salon  d’Anvers,  ouvert  par  la  Société  royale  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts  le  8  août  1858, Anvers, 1858, p. 95, n° 598.

14. Catalogue  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture  etc.  exécutés  par  des  artistes  vivants  et  exposés  au  Salon  d’Anvers,  ouvert  par  la  Société  royale  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts  le  4  août  1861, Anvers, 1861, p. 126, nos 803-805.

15. Plutôt que 1871, comme le donne le catalogue. Voir Chris-­tie’s  London.  Fine  Continental  Pictures  of  the  19th  and  20th  Cen-­turies.  Friday  3  February  1984, London, 1984, nos 48 et 49.

16. Orëntalisten  en  Afrikanisten  in  de  Belgische  Kunst.  19de  en  20ste  eeuw, Bruxelles, 1984,  Cat. n° 4. Y a-t-il deux versions de ce tableau ou est-ce le même qui se trouvait en 1996 au Museum of Fine Arts de Boston (sous le n° 552.1985), prêté par l’égyptologue William Kelly Simpson? Le tableau appartiendrait plutôt au deuxième voyage en Égypte de Flo-rent Mols. L’édicule qui apparaît au fond du tableau, figure également sur une toile mise en vente en mai 2011 par Live Auctioneers LLC de New York (lot 70). Une autre petite toile figurant une scène sur les rives du Nil a été vendue à l’Hôtel de ventes Vanderkindere, le 21 avril 2009 (lot 205). Comme elle est signée de (18)60, elle devrait dater également du deuxième voyage de Florent Mols en Égypte.

17. Bibliothèque royale de Bruxelles, Manuscrits, B.R. II 7022. Les documents sont acquis en 1938, chez Robert Oster-rieth, fils de Léonie Osterrieth-Mols.

18. Le  Précurseur, 43e année, n° 329, 25/11/1878.

19. Léonie Osterrieth-Mols fera elle-même le « voyage sur le Nil » en janvier 1904, d’après une note sur la page de garde de son exemplaire de E.A. Wallis Budge, The  Nile.  Notes  for  travellers  in  Egypt, London/Cairo, 1902, un livre qui est pour l’instant dans la bibliothèque de l’auteur. Sa fille, la com-tesse Emma de Bertier-Osterrieth présentera en septembre 1939 au Museum Vleeshuis les objets entrés dans les collections de ses parents, ainsi que « des papiers de M. E. Allemant, notamment une série d’empreintes de scarabées prises sur laque ; quelques notices sur l’origine des objets qui formaient sa collection, des prix d’achat. Enfin, un manuscrit de Mr. Allemant, intitulé “Cérémonie du sacre de Ramsès II”, écrit en 1879 ». Les papiers ont malheureu-sement disparu depuis. Voir H. Ciselet, Nouvelles. Anvers, Chronique  d’Égypte, 29, 1940, p. 112.

20. Archives de la Ville d’Anvers, MA 240/3 a.

21. Stad  Antwerpen.  Gemeenteblad, n° 22, 1879, pp. 218-235 (Conseil communal du 13 septembre 1879).

CHAPITRE V1. Au témoignage, contemporain, d’Édouard G.J. Gregoir

(Notice  sur  l’origine  du  célèbre  compositeur  Louis  van  Beethoven, Anvers, 1863, p. 5), Jacob Jacobs fit le voyage à Vienne (sans doute en 1861 ou 1862) pour en avoir le cœur net. La belle-sœur du compositeur aurait alors remis au peintre paysagiste, « qui désirait un souvenir de cette famille », « une mèche des cheveux, coupés après la mort du célèbre auteur, et une lettre autographe que van Beethoven écrivit à Bach (Carl Philipp Emanuel, assurément), à Vienne ».

2. Anonyme, « Kroniek – Antwerpen », De  Vlaamse  School, 26, 1880, p. 40.

notes116

notes117

41. X. de Ghellinck Vaernewyck, « Voyage au Proche-Orient de quatre gentilshommes gantois en 1874 présenté et annoté par idem », Bulletin  de  l’Association  de  la  Noblesse  du  Royaume  de  Belgique, 144, 1980, pp. 244-267.

42. L. Delgeur, « Communication », Bulletin  de  l’Académie  royale  d’Archéologie  de  Belgique, 2e série des Annales, 1864-1874, pp. 897-899. Voir aussi (L. Delgeur), Séance du 7 août 1881, ibid., 3e série des Annales, 1875-1884, p. 294.

43. Archives du ministère des Affaires étrangères, dossier personnel 565.

CHAPITRE VI1. Lettre du duc de Brabant à Conway, Intendant de la Liste

Civile, citée dans E. Vandewoude, « Brieven van de Hertog van Brabant aan Conway in verband met Egypte (1855) »,  L’expansion  belge  sous  Léopold  Ier  (1831-­1865).  Recueil  d’études, Bruxelles, 1965, p. 722.

2. Anonyme, « Nouvelles ecclésiastiques et politiques », Journal  historique  et  littéraire, 21, 1854-1855, pp. 607-609.

3. Le  Précurseur, 25e année, 7/7/1856.

4. Le  Précurseur, 25e année, 28/8/1856.

5. E.-A. Jacobs, « Le premier voyage du futur Léopold II en Orient (1854-1855) », L’expansion  belge  sous  Léopold  Ier  (1831-­1865).  Recueil  d’études, Bruxelles, 1965, p. 697 et note 23.

6. Pour les traductions des textes du temple, voir E. Warmenbol & L. Delvaux, « Oud-Egyptische teksten uit de tijd van Farao Leopold I van Opper- en Neder-België »,  M&L.  Monumenten  en  Landschappen, 7/2, 1988, pp. 63-68.

7. Le  Précurseur, 30e année, 4-5/8/1861.

8. H. Stacquez, L’Égypte,  la  Basse  Nubie  et  le  Sinaï.  Relation  d’après  les  notes  tenues  pendant  le  voyage  que  Son  Altesse  Royale  Monseigneur  le  Duc  de  Brabant  fit  dans  ces  contrées,  en  1862  et  1863, Liège, 1865, p. 279.

CHAPITRE VII1. A. Raczynski, Histoire  de  l’art  moderne  en  Allemagne.  

Tome III, Paris, 1841, p. 455.

2. Chr. Peltre, « L’œil  d’Osiris. Théophile Gautier et la résurrection égyptienne de la peinture », F. Doyen (dir.), Le  Roman  de  la  Momie.  Les  amours  d’une  princesse  égyptienne, Namur, 1997, p. 46.

3. Peltre, op.  cit., p. 47.

4. A. Rammant-Peeters (éd.), Palmen  en  tempels.  La  photographie  en  Égypte  au  XIXe  siècle.  19th-­Century  Photography  in  Egypt, Leuven, 1994, p. 193.

5. F. Goupil Fesquet, Voyage  d’Horace  Vernet  en  Orient, Paris, 1843, p. 1.

6. Goupil Fesquet, op.  cit., p. 79.

7. F. Arago, Rapport  sur  le  Daguerréotype,  lu  à  la  séance  de  la  Chambre  des  Députés  le  3  juillet  1839, Paris, 1839, pp. 28-31.

8. M. Du Camp. Souvenirs  littéraires, t. I, Paris, 1892 (1re édition : 1882), pp. 310-311.

9. Du Camp. op.  cit., pp. 309-310.

10. Voir E.W. Lane, Manners  and  Customs  of  the  Modern  Egyptians, London, 1835.

11. J. van Haaften & J.E. Manchip White, Egypt  and  the  Holy  Land  in  Historic  Photographs, New York, 1980, p. IX :  « I  may  be  allowed  to  state,  as  giving  additional  value  to  good  Photographs  of  eastern  antiquities,  that  a  change  is  rapidly  passing  over  many  of  the  most  interesting  :  in  addition  to  the  corroding  tooth  of  Time  and  the  ceaseless  drifting  of  the  remorseless  sand,  Temples  and  Tombs  are  exposed  to  continued  plundering  –  Governors  of  districts  take  the  huge  blocks  of  stone,  and  the  villagers  walk  off  with  the  available  bricks,  whilst  travellers  of  all  nations  break  up  and  carry  off,  without  scruple,  the  most  interesting  of  the  sculptured  friezes  and  the  most  beautiful  of  the  architectural  ornaments. »

12. Nous nous demandons si derrière ce nom anodin voire… anonyme, ne se cache pas Fritz Mayer van den Bergh (1858-1901), qui en est au tout début de ses activités de collectionneur. Son père est d’orgine allemande, mais c’est sa mère qui s’appelle van den Bergh… Il possédait aussi des antiquités gréco-romaines, achetées en 1898 en provenance de la collection Carlo Micheli. Voir K. Van Wontergem, « Catalogus van de verzameling Antiek », J.De Coo (dir.), Museum  Mayer  Van  den  Bergh.  Catalogus  2.  Beeldhouwkunst,  Plaketten,  Antiek, Antwerpen, 1969, pp. 12-60.

13. La  Fédération  Artistique, VI, n° 14, 25 janvier 1879, pp. 170-171.

14. A.-S. Tournier (réd.), L’Égypte,  muse  éternelle  des  artistes, s.l., 2004.

15. M. Karkégi & R. Solé, L’Égypte  d’hier  en  couleurs, Paris, 2008, p. 9.

conclusion1. Nous songeons à Davy Depelchin, qui consacre sa thèse de

doctorat à l’orientalisme. Voir, en l’attendant, D. Depelchin, « Sous le charme de l’Orient. Les tropismes d’un courant artistique », De  Delacroix  à  Kandinsky.  L’orientalisme  en  Europe, Bruxelles/Paris, 2010, pp. 15-33.

2. Anonyme, « Nécrologie : Jacob Jacobs », Le  Précurseur, 44e année, 13 décembre 1879.

3. Anonyme, « Une visite à l’exposition d’Anvers »,

principal reste actuellement indéterminable. Voir Bonham’s.  Exploration,  Travel  and  Topographical  Pictures.  Wednesday  December  13,  2006, London, 2006, n° 522 et 2007, n° 105.

20. Catalogue  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture  etc.  exécutés  par  des  artistes  vivants  et  exposés  au  Salon  d’Anvers,  ouvert  par  la  Société  royale  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts  le  12  août  1855, Anvers, 1855, p. 68, n° 368 ; Catalogus  schilderijen  19de  en  20ste  eeuw.  Koninklijk  Museum  voor  Schone  Kunsten  Antwerpen, 1977, p. 216, n° 1269.

21. Il ne vendra jamais plus cher. Lors de la liquidation de son atelier, après sa mort, la Ville d’Anvers investira 6 000 francs dans sa Porte  d’Aval,  Étretat,  côte  de  Normandie, de 1876 : Catalogus, op.  cit., p. 216, n° 1527.

22. Catalogue  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture  etc.  exécutés  par  des  artistes  vivants  et  exposés  au  Salon  d’Anvers,  ouvert  par  la  Société  royale  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts  le    8  août  1858, Anvers, p. 82, n° 465.

23. Catalogue  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture  etc.  exécutés  par  des  artistes  vivants  et  exposés  au  Salon  d’Anvers,  ouvert  par  la  Société  royale  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts    4  août  1861, Anvers, 1861, p. 107, n° 626.  Cette peinture autrefois dans la collection Oscar Guichard pourrait s’identifier à la Tempête  dans  le  désert de 1859 (Oriëntalisten, op.  cit., ill. 1 ; E. Warmenbol, « Alexandrië aan de Schelde », Egypte  onomwonden.  Egyptische  oudheden  van  het  museum  Vleeshuis, Antwerpen, 1995, fig. 25).

24. Id.  le  7  août  1864, Anvers, 1864, p. 101, nos 501-502. Le second de ces tableaux est illustré dans Christie’s  Amsterdam.  19th  Century  European  Pictures,  Watercolours,  Drawings  and  Pastels.  Wednesday  22nd  April  1992, Amsterdam, 1992, n° 161 ; ainsi que dans De Meulenaere, op.  cit., p. 68.

25. S. De Bodt & M. de Haan, Erkend  en  miskend.  Lourens  Alma  Tadema  (1836-­1912)  in  België  en  Nederland, Amsterdam/Gent, 2003, p. 43, fig. 12.

26. R.J. Barrow, Lawrence  Alma-­Tadema, London, 2001, pp. 23-25 et fig. 14 ; M.J. Raven, « Alma Tadema als amateur-egyptoloog », Bulletin  van  het  Rijksmuseum, XXVIII/3, 1980, pp. 105-106 et afb. 2. Les deux versions de l’opus XVIII sont illustrées par De Meulenaere, op.  cit., p. 88.

27. Exposition  nationale  des  Beaux-­Arts.  Explication  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture,  gravure,  dessin  et  lithographie,  exposés  au  Salon  de  1848, Bruxelles, 1848, n° 575.

28. Il est toujours dans les collections royales belges. Voir Oriëntalisten, op.  cit., n° 3 ; Du  Nil  à  l’Escaut, op.  cit., p. 11 ; De Meulenaere, op.  cit., p. 49 ; E. Warmenbol, « De Nijl wast witter », S. Grieten (dir.), Vreemd  gebouwd.  Westerse  en  niet-­Westerse  elementen  in  onze  architectuur, Antwerpen, 2002, p. 289 ; A. Renard, « De Stadsbibliotheek in de ban van het

oude Egypte », Mummies  in  de  bibliotheek, Antwerpen, 2006, p. 13.

29. Acheté par un membre de la famille Van Ertborn, vraisemblablement le Chevalier Eugène Van Praet-Van Ertborn, qui possédait également une Vue  de  Syra (Syros).

30. Oriëntalisten, op.  cit., n° 2, De Meulenaere, op.  cit., p. 7 ; Sotheby’s  London.  19th  Century  European  Paintings,  Drawings  and  Watercolours,Wednesday  19th  of  November  1997, London, 1997, n° 221 ; Sotheby’s  New  York.  Important  19th  Century  European  Paintings  and  Sculpture,  Tuesday  10th  of  November  1998, New York, 1998, n° 59 ;  De  Vuyst.  Oude  en  Moderne  Kunst.  Zaterdag  15  mei  1999, Lokeren,  1999, n° 430.

31. Acheté par un certain Van Put, qui pourrait être le futur bourgmestre d’Anvers (1863-1872) Josef Cornelis Van Put. Il faut comparer le tableau de la note suivante avec une photo de Francis Frith, pour s’assurer que c’est bien le temple de Kom Ombo qui se cache derrière les Egyptian  Ruins en question. Voir J. van Haaften & J.E. Manchip White, Egypt  and  the  Holy  Land  in  Historic  Photographs, New York, 1980, n° 38.

32. Sotheby’s  New  York.  Fine  19th  Century  European  Paintings  and  Sculpture.  Monday  9th  of  November  1998, New York, 1998, n° 61 ; Sotheby’s  New  York.  19th  Century  European  Art.  Tuesday,  23rd  of  October  2005, New York, 2005, n° 208.

33. Acheté par un membre de la famille van Havre.

34. Christie’s  London.  Important  19th  Century  Orientalist  Pictures  and  Watercolours.  Thursday  17th  November  1994, London, 1994, n° 78.

35. Catalogue  des  Tableaux,  Études,  Esquisses,  Antiquités,  Porcelaines  etc.  délaissés  par  feu  M.  Jacob  Jacobs  […] dont  la  vente  publique  aura  lieu  les  Jeudi  1  et  Vendredi  2  avril  1880, Anvers, 1880, passim.

36. Nous connaissons deux vues de la forteresse de Qaïtbay, l’une et l’autre sur papier marouflé sur toile. Voir De  Vuyst.  Oude  en  Moderne  Kunst.  Zaterdag  7  Oktober  2000, Lokeren, 2000, n° 187. L’autre est dans une collection privée belge.

37. De  Vuyst, op.  cit., n° 186. Il s’agit à nouveau d’une œuvre sur papier marouflé sur toile. La date « 1873 » est probablement le produit d’une mauvaise lecture.

38. Hôtel  de  Ventes  Horta.  Vente  d’Art  et  d’Antiquités.  Lundi  14  et  Mardi  15  mai  2012, Bruxelles, 2012, n° 54. Dénommé Caravane  arrivant  au  puits.

39. Un carnet de « Croquis de paysages de Finlande, Suède ou [sic] Russie » (42 feuilles) et une centaine de dessins de « Paysages de Finlande, Suède et Russie » sont récemment passés en vente publique…

40. L. Delgeur, « Communication », Bulletin  de  l’Académie  royale  d’Archéologie  de  Belgique, 2e série des Annales, 1864-1874, pp. 881-882.

notes118

Bibliographie

La  Renaissance.  Chronique  des  Arts  et  de  la  Littérature, II, 1841, p. 77.

4. Il est par conséquent erroné de dire à propos de Portaels qu’il fut « le premier [peintre belge] à s’être inspiré de pays exotiques observés sur place » (Jean  Portaels    et  ses  élèves.  Exposition  organisée  à  l’occasion  du  Millénaire  de  Bruxelles, Bruxelles, 1979, p. 9). Qu’il soit clair que, pour nous, ça n’enlève évidemment rien à la qualité de son œuvre.

5. Anonyme, Journal  du  Commerce, 26e année, 29 juin 1847. Le portrait de Méhémet-Ali se retrouverait en frontispice de G. Ebers (trad. par G. Maspéro), L’Égypte,  du  Caire  à  Philae, Paris, 1881. Cela n'est pas précisé dans l'ouvrage.

6. E. Feydeau, Théophile  Gautier.  Souvenirs  intimes, Paris, 1874, p. 92. Cité par Chr. Peltre, « L’œil d’Osiris. Théophile Gautier et la “résurrection” égyptienne de la peinture », F. Doyen (dir.), Le  Roman  de  la  Momie.  Les  amours  d’une  princesse  égyptienne, Namur, 1997, p. 49.

7. Th. Gautier, Voyage  pittoresque  en  Algérie  (1845), Genève/Paris, 1975, p. 160.

8. P. Loti, La  Mort  de  Philae, p. 258 de notre édition Calman-Lévy (1e édition en 1908).

9. Th. Gautier, L’Orient, Paris, 1882, II, p. 131.

annexe1. Vente aux enchères n° 45 (17-18/6/2011) de la maison

The  Romantic  Agony, à Bruxelles, lot 389.

2. Catalogue  des  Tableaux,  Études,  Esquisses,  Antiquités,  Porcelaines  etc.  délaissés  par  feu  M.  Jacob  Jacobs  […]  dont  la  vente  publique  aura  lieu  les  jeudi  1  et  vendredi  2  avril  1880, Anvers, 1880. L’exemplaire de la Bibliothèque municipale d’Anvers (Erfgoedbibliotheek Hendrik Conscience) porte le n° H 249.163.

3. Aisément identifiable : il est connu par une gravure de T.A. Prior (« The Royal Pictures – Morning on the Nile ») publiée dans The  Art  Journal, N.S., V, 1859. Il est par ailleurs réper-torié et porte le N° RCN 408943 des collections royales britanniques (http://www.royalcollection.org.uk/collec-tion/408943/cairo). Il s’agit de Boulaq (nous soulignons), bien entendu.

4. Sans doute Auguste Hellot, mentionné parmi les « sous-cripteurs », entre autres dans Catalogue  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture  etc.  exécutés  par  des  artistes  vivants  et  exposés  au  Salon  d’Anvers,  ouvert  par  la  Société  royale  pour  l’Encouragement  des  Beaux-­Arts  4  août  1861, Anvers, 1861, mais nous n’en savons pas plus.

5. Il se trouve également mentionné dans la liste de souscrip-teurs signalée dans la note précédente.

6. Aisément reconnaissable : il est mentionné, ainsi que le

nom de son propriétaire, à l’occasion du salon anversois de l’année suivante. Voir Catalogue  des  ouvrages  de  peinture,  sculpture  etc.  exécutés  par  des  artistes  vivants  et  exposés  au  Salon  d’Anvers,  ouvert  par  la  Société  royale  pour  l’Encourage-­ment  des  Beaux-­Arts  le  12  août  1855, Anvers, 1855, p. 68, n° 367. Nous ne savons toutefois pas où se trouve ce tableau à l’heure actuelle.

7. P. Scholliers, Wages,  Manufacturers  and  Workers  in  the  Nine-­teenth-­Century  Factory.  The  Voortman  Cotton  Mill  in  Ghent, Oxford, 1996, p. 143.

8. À son propos, voir H. Greefs, « The role of women in the business networks of men. The business elite in Antwerp during the first half of the nineteenth century », XIVth International Economic History Congress, Helsinki, 2006. Session 54, http://www.helsinki.fi/iehc2006/papers2/Greefs.pdf, p. 11.

9. Sous le même numéro. Voir note 1.

10. L. Silver, The  Paintings  of  Quinten  Massys,  with  Catalogue  Raisonné, Oxford, 1984, p. 220.

11. Consulter le site http///www.stevens-arthaud.com

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L. Delgeur, « Communication », Bulletin  de  l’Académie  royale  d’Archéologie  de  Belgique, 2e série des Annales, 1864-1874, pp. 897-899.

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Catalogue  des  objets  d’art,  antiquités,  argenteries  etc.  comprenant  la  collection  de  feu  M.  Alex.  Cogels  […]  dont  la  vente  publique  aura  lieu  […]  les  mardi  et  mercredi  23  et  24  août  1892, Anvers, 1892.

Catalogue  des  Tableaux,  Esquisses,  Aquarelles,  Dessins,  Meubles  et  Antiques  composant  l’atelier  de  Monsieur  Franz  Vinck  […]  dont  la  vente  aux  enchères  publique  aura  lieu  […]  le  lundi  1er  février  1904  […], Anvers, 1904.

Catalogue  des  Tableaux,  Études,  Esquisses,  Antiquités,  Porcelaines  etc.  délaissés  par  feu  M.  Jacob  Jacobs  […] dont  la  vente  publique  aura  lieu  les  jeudi  1  et  vendredi  2  avril  1880, Anvers, 1880.

Catalogue  d’une  très  belle  collection  de  tableaux,  gravures  et  estampes,  antiquités,  curiosités,  porcelaines,  et  objets  d’atelier,  dont  la  vente  publique  […]  se  fera  […]  le  Vendredi  22  Septembre  1848  et  jour  suivant  […], Anvers, 1848.

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bibliographie124 crédits photographiques

Couverture (haut) Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 2, feuille 5. Photo Paul Louis.

Couverture (bas) L'auteur et l'éditeur se sont efforcés de régler les droits des ayants droits ou des photographes conformément aux prescriptions légales. Les détenteurs de droits que malgré nos recherches, nous n'aurions pas pu tetrouver sont priés de se faire connaître à l'éditeur. Photo Paul Louis.

p. 6 Bibliothèque Nationale, Paris.

p. 11 D'après N. Reeves, Ancient  Egypt.  The  Great  Discoveries.  A  Year-­by-­Year  Chronicle, London, 2000, p. 34. Tableau au Musée archéologique de Firenze (Soprintendenza Archeologica della Toscana).

p. 13 D'après Plates  illustrative  of  the  Researches  and  Operations  of  G.  Belzoni  in  Egypt  and  Nubia, London, 1821, Pl. 12.

p. 14 © Rijksmuseum van Oudheden, Leiden.

p. 16 © Rijksmuseum van Oudheden, Leiden.

p. 17 Photo Eugène Warmenbol.

p. 18 D'après A. VON SPECHT (éd.), Lepsius  –  die  deutsche  Expedition  an  den  Nil, Kairo, 2006, n° 22. Aquarelle à la Brandenburgische Akademie der Wissenschaften, Berlin.

p. 20 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 8. Photo Paul Louis.

p. 23 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 17. Photo Paul Louis.

p. 24 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 13. Photo Paul Louis.

p. 25 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 28. Photo Paul Louis.

p. 27 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 44. Photo Paul Louis.

p. 28 Archives du Palais royal de Bruxelles.

p. 29 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 47. Photo Paul Louis.

p. 31 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 49. Photo Paul Louis.

p. 32 © Musée du Louvre, Dist. RMN/Georges Poncet.

p. 33 Collection Eugène Warmenbol.

p. 34 D’après D. Roberts, Egypt  and  Nubia  (With  historical  Descriptions  by  William  Brockedon), London, 1846-1849, vol. 2, pl. 38.

p. 36 © Trustees of the British Museum, London.

p. 39 © Victoria & Albert Museum, London.

p. 41 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 50. Photo Paul Louis.

p. 42 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 55. Photo Paul Louis.

p. 43 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 59. Photo Paul Louis.

p. 45 Aquarelle glissée dans le carnet 2 des Carnets de voyage de Jacob Jacobs. Photo Paul Louis.

p. 46 Collection Yann Mandart, Bruxelles. Photo Luc Schrobiltgen.

p. 47 Photo communiquée par l'Hôtel de Ventes Horta, Bruxelles.

p. 49 (haut) Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 57. Photo Paul Louis.

p. 49 (bas) Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 2, feuille 5. Photo Paul Louis.

p. 50 © Christie's Images Limited, 2002.

p. 52 © Museum aan de Stroom, Antwerpen. Papyrus conservé à l'Erfgoedbibliotheek H. Conscience, Antwerpen.

p. 53 Photo Jacqueline Letzter.

p. 55 © Christie's Images Limited, 1998.

p. 56 Collection Eugène Warmenbol.

p. 57 D'après Oriëntalisten  en  Afrikanisten  in  de  Belgische  kunst,  19de-­20ste  eeuw, Brussel, 1984, n° 4.

p. 58 © Johannesburg Art Gallery.

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Remerciements

Au terme de cette étude, il nous reste l’agréable devoir de remercier les personnes qui m’ont permis d’aller plus loin dans mes recherches autour du voyage en Égypte de Florent Mols, Jacob Jacobs et Charles Stier d’Aertselaer.

Mes remerciements vont tout d’abord à Ketty Gottardo, à la tête du département des Dessins anciens et du $%$e Siècle de Christie’s Paris, pour nous avoir autorisés à consulter les carnets de Jacobs avant leur vente en mars 2012, et tout particulièrement à Capucine Tamboise, junior specialist au même département pour nous avoir accueillis dans les meilleures conditions.Nous, c’est l’auteur et l’ami photographe Paul Louis, que je voudrais remercier pour sa disponibilité et dont je vou-drais souligner la professionnalité.

Ma reconnaissance va aussi à Christine Mostert (main-tenant à la banque Puilaetco Dewaay) et Anne Stelmes de Christie’s Belgium, pour m’avoir procuré d’excellents clichés de tableaux de Jacob Jacobs et de Frans Vinck ven-dus à Londres et à New York par la célèbre salle de vente.

Ma gratitude va également à ce collectionneur qui pré-fère rester anonyme, qui possède le tableau reproduit en

couverture, tableau très «" spécial" » pour moi, puisque je représentais le même collectionneur en salle de vente (chez De Vuyst) à Lokeren le 15 mai 1999 lors de l’ac-quisition du tableau. Pour citer Jean Capart, «" je ne suis pas chasseur, mais je crois [désormais] connaître l’émotion qu’éprouve tout disciple de Nemrod qui, bien armé et bien équipé, se met en route pour tenter sa chance"».

Je voudrais également remercier Yann Mandart, que j’ai eu le plaisir de fréquenter à l’Institut royal d’Histoire de l’Art et Archéologie de Bruxelles, qui m’a renseigné plu-sieurs tableaux de Jacobs, !n connaisseur de l’art pictu-ral des $%$e et $$e siècles qu’il est ; ainsi que Jacqueline Letzter, jusqu’il y a peu professeur de littérature française à l’Université du Maryland, une proche de la famille Stier d’Aertselaer, pleine de ressources.

Pour leurs idées et suggestions, en!n, je voudrais aussi exprimer mes remerciements à Éric Gubel, chef de dépar-tement aux Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles, et, last but not least, Bernard Van Rinsveld, autrefois aux mêmes musées, dont le courage et la ténacité pendant sa di(cile convalescence m’impressionnent beaucoup !

p. 59 (haut) © Rijksmuseum van Oudheden, Leiden.

p. 59 (bas) D'après Des  dieux,  des  tombeaux,  un  savant, Boulogne, 2004, p. 192. Stèle au Museum aan de Stroom, Antwerpen.

p. 60 © Christie's Images Limited, 1987.

p. 62 © IRPA-KIK, Bruxelles. Tableau au Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Antwerpen.

p. 63 D'après Sotheby’s  London.  19th  Century  European  Painting  including  German,  Austrian  Central  European  Paintings,  and  The  Orientalist  Sale,  Wednesday  27th  of  June  2007, London, 2007, n° 171.

p. 64 © Provincie Antwerpen. Tableau au Provinciehuis, Antwerpen

p. 65 © The Bridgeman Art Library. Tableau au Harris Museum and Art Gallery, Preston.

p. 67 © Christie's Images Limited, 1994.

p. 69 © Christie's Images Limited, 1994.

p. 70 © IRPA-KIK, Bruxelles. Tableau au Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Antwerpen.

p. 71: D'après P. Génard, Levensschets  van  Dr.  Lodewijk  Delgeur,  briefwisselend  lid  van  de  Koninklijke  Vlaamsche  Academie, Gent, 1890, frontispice

p. 72 Collection Eugène Warmenbol. Gravure originalement publiée dans La  Renaissance.  Chronique  des  Arts  et  de  la  Littérature, en 1847.

p. 76 Archief Koninklijke Maatschappij voor Dierkunde, Antwerpen.

p. 77 Felixarchief, Antwerpen.

p. 78 D'après M  &  L.  Monumenten  en  Landschappen, 7/2, 1988, p. 61. Photo G. Charlier.

p. 79 © Berko Fine Paintings, Knokke-Het Zoute. Tableau dans les collections royales belges. Bruxelles.

p. 80 Archief Koninklijke Maatschappij voor Dierkunde, Antwerpen.

p. 81 D'après M  &  L.  Monumenten  en  Landschappen, 7/2, 1988, p. 52. Photo G. Charlier.

p. 82 Archives Association Égyptologique Reine Elisabeth, Bruxelles. Pièce dans les collections des Musées royaux d'Art et d'Histoire, Bruxelles.

p. 83 © Musées royaux d'Art et d'Histoire, Bruxelles.

p. 85 © Berko Fine Paintings, Knokke-Het Zoute.

p. 86 © Berko Fine Paintings, Knokke-Het Zoute.

p. 88 D'après Maxime Du Camp, Egypte,  Nubie,  Palestine  et  Syrie  :  dessins  photographiques  recueillis  pendant  les  années  1849,  1850  et  1851, Paris, 1852, pl. 54.

p. 89 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 58. Photo Paul Louis.

p. 90 Fig. 74: J. Van Haaften & J. Manchip White, Egypt  and  the  Holy  Land  in  Historic  Photographs, New York, 1980, pl. 38.

p. 91 Fusain glissé dans le carnet 2 des Carnets de voyage de Jacob Jacobs. Photo Paul Louis.

p. 92 D'après A. Rammant-Peeters (éd.), Palmen  en  tempels.  La  photographie  en  Egypte  au  XIXe  siècle.  19th-­Century  Photography  in  Egypt, Leuven, 1994, C. 47.

p. 93 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 1, feuille 54. Photo Paul Louis.

p. 94 D'après A. Rammant-Peeters (éd.), Palmen  en  tempels.  La  photographie  en  Égypte  au  XIXe  siècle.  19th-­Century  Photography  in  Egypt, Leuven, 1994, C. 30

p. 95 Carnets de voyage de Jacob Jacobs, carnet 2, feuille 6. Photo Paul Louis.

p. 98 D'après A. Rammant-Peeters (éd.), Palmen  en  tempels.  La  photographie  en  Égypte  au  XIXe  siècle.  19th-­Century  Photography  in  Egypt, Leuven, 1994, C.46.

p. 99 © IRPA-KIK, Bruxelles. Esquisse aux Musées royaux des Beaux-Arts, Bruxelles.

p. 103 D'après A.-S. Tournier (réd.), L'Egypte,  muse  éternelle  des  artistes, s.l. 2004, p. 52. Photo à la Médiathèque de Cambrai.

p. 104 Aquarelle glissée dans le carnet 2 des Carnets de voyage de Jacob Jacobs. Photo Paul Louis.

p. 107 D'après Tanis.  L’or  des  pharaons, Paris, 1987, dos de la couverture. La pièce est au Musée égyptien du Caire.

p. 108 Une page du Livre  des  recettes  et  des  dépenses  de  Jacob  Jacobs  de  puis  l'année  de  son  mariage  jusqu'à  sa  mort. Collection Eugène Warmenbol.

p. 109 (haut) Royal Collection Trust / © Her Majesty Queen Elisabeth II, 2012. Tableau dans les collections royales britanniques.

p. 109 (bas) Royal Collection Trust / © Het Majesty Queen Elisabeth II, 2012. Tableau dans les collections royales britanniques.

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© Éditions Racine, 2012Tour et Taxis, Entrepôt royal

D. 2012, 6852. 40Dépôt légal : octobre 2012ISBN 978-2-87386-809-3

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