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LE RÈGLEMENT POUR LE SERVICE DU GRAND MARÉCHAL DUPALAIS : ÉDITION DU MANUSCRIT FRANÇAIS 11212 DE LABIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCECharles-Éloi Vial
La Fondation Napoléon | « Napoleonica. La Revue »
2014/2 n° 20 | pages 2 à 101
Article disponible en ligne à l'adresse :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------https://www.cairn.info/revue-napoleonica-la-revue-2014-2-page-2.htm--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pour citer cet article :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Charles-Éloi Vial, « Le règlement pour le service du Grand maréchal du palais :édition du manuscrit français 11212 de la Bibliothèque nationale de France », Napoleonica. La Revue 2014/2 (n° 20), p. 2-101.DOI 10.3917/napo.142.0002--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
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LE RÈGLEMENT POUR LE SERVICE DU GRAND MARÉCHAL DU PALAIS :
ÉDITION DU MANUSCRIT FRANÇAIS 11212 DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE
par Charles-Éloi VIAL
RÉSUMÉ
Sur le point de partir pour la campagne de Russie, le Grand maréchal du palais Duroc songea à laisser à ses
subordonnés des instructions claires et précises sur le fonctionnement de la Maison impériale durant son absence.
Faisant la synthèse de tous les règlements de service rédigés depuis le Consulat pour l’administration intérieure
du palais des Tuileries, reprenant également certains règlements particuliers rédigés pour les voyages de la cour
ou dans les différents palais de la Couronne, il rédigea un important règlement en 55 articles sur le service
intérieur du palais impérial.
Ce règlement, dont le manuscrit est conservé dans les collections de la Bibliothèque nationale de France,
constitue un extraordinaire témoignage du quotidien des 248 domestiques employés aux Tuileries à la fin du
Premier Empire. Les fonctions des préfets du palais, maîtres d’hôtel, valets de pied, frotteurs, lingères ou femmes
de chambre, l’organisation des voyages, le fonctionnement de l’office, de la cave ou des cuisines y sont clairement
exposés, de même que les salaires ou les repas servis aux employés, selon leur importance dans la hiérarchie de la
Maison.
Ce document vient également appuyer les témoignages des mémorialistes de la cour du Premier Empire, comme
Bausset, Constant, Ali ou Roustam, dans leurs descriptions de leurs tâches quotidiennes, mais aussi dans leurs
évocations de la vie de la cour impériale ou du déroulement des journées de Napoléon.
ABSTRACT: Rules for the service of the grand Marechal du palais: publication of Bibliothèque nationale
de France manuscrit français 11212
Just as he was about to leave for the Russian campaign, the Grand maréchal du palais, Duroc, decided to leave
clear and precise instructions for those under him regarding the running of the imperial household during his
absences. The resulting rulebook of 55 articles for imperial palace domestic service was a synthesis of all the
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service rulebooks that had been written since the Consulate for the domestic administration of the Tuileries
Palace, though it also selected certain specific rules regarding court journeys and specific crown palaces.
This rulebook, the manuscript of which is held at the French Bibliothèque nationale, provides extraordinary
evidence for the daily life of the 248 servants employed at the Tuileries Palace up to the end of the First Empire.
This document details the duties of the different sorts of servants (préfets du palais, maîtres d’hôtel, valets de
pied, frotteurs, lingères and chambermaids) and describes the correct way for organising voyages, how the
scullery, wine cellar and kitchens should function, even specifying levels of wages and the meals served to
employees according to the level of importance within the hierarchy of the Household or Maison.
The document also dovetails with the First Empire memoir accounts, such as those of Bausset, Constant, Ali and
Roustam, not only in their description of their daily tasks but in their accounts of life at the imperial Court and
the course of Napoleon’s days.
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LE RÈGLEMENT POUR LE SERVICE DU GRAND MARÉCHAL DU PALAIS :
ÉDITION DU MANUSCRIT FRANÇAIS 11212 DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE
par Charles-Éloi VIAL*
Dès sa nomination comme gouverneur du palais des Tuileries le 20 novembre 1801
[29 brumaire an X]1, le général Géraud-Christophe-Michel Duroc commença à mettre en place
l’administration du Palais du Premier Consul, dont l’organisation fut fixée au cours des années X
et XI. Dès cette époque, de nombreux règlements de service, à l’usage du personnel civil et militaire
du palais, furent rédigés, imprimés, copiés et affichés aux Tuileries, à Saint-Cloud et Malmaison,
puis, après 1804, dans les différents palais de la Couronne. Le premier d’entre eux, relatif à
l’étiquette, fut signé en mars 1802, au moment où Bonaparte commença à s’entourer d’une Cour et à
recevoir des diplomates lors d’audiences solennelles2.
Certains de ces règlements, décrivant des points précis du fonctionnement du palais, furent
progressivement rédigés par Duroc entre 1804 et 1813, comme le Règlement des palais impériaux, le
Règlement pour l’organisation des palais impériaux, le Règlement pour les appartements du palais impérial
ou encore le Règlement pour le mobilier impérial : ils étaient imprimés et diffusés au sein des palais,
sous la forme d’affiches ou de livrets, et « chaque guérite, chaque bureau, chaque poste possédait sa
* Archiviste paléographe, boursier 2010 de la Fondation Napoléon, docteur en histoire de l’université Paris-Sorbonne, Charles-Éloi Vial est actuellement conservateur au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France. Le manuscrit 11212 a été numérisé par les soins de la Bibliothèque nationale de France. Il est consultable ici : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525038760. 1 Paris, Bibliothèque Thiers, manuscrit Masson 362, pièces 55, 56 et 57. 2 Jean Tulard, Napoléon et la noblesse d’Empire, Paris, Tallandier, 2001, p. 57.
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copie »3. D’autres règlements « locaux » concernant le personnel sédentaire des palais furent aussi
rédigés par les gouverneurs, les adjudants ou les concierges. Enfin, plusieurs règlements furent établis
par les différents chefs des services du Grand maréchal : pour les cuisines, les caves, la lingerie, la
police intérieure notamment4.
Le plus ancien règlement général connu est le Règlement pour la Maison du Premier Consul, daté
du 24 septembre 1803 [1er vendémiaire an XII]5. Il consacrait tout d’abord le rôle de « gouverneur du
palais » de Duroc, qui préfigurait ses attributions de Grand maréchal du palais. Mais dans le même
temps, il était aussi désigné comme « Grand maître de la Maison », car il avait sous sa responsabilité
les embryons de tous les services des Grands officiers, qu’il s’agisse du Grand chambellan, du Grand
écuyer, du Grand veneur. Duroc endossait aussi d’autres responsabilités plus administratives, proches
de celles du futur Intendant général de la Couronne, en charge des personnels, des budgets, ainsi que
des paiements du personnel, des fournisseurs et des prestataires de la Maison du Premier Consul.
Pour les questions comptables, Duroc fut rapidement secondé par un Trésorier du Gouvernement,
Martin-Roch-Xavier Estève, nommé en décembre 1803. Au sein de cette administration, les règles
budgétaires étaient strictement respectées et Bonaparte surveillait absolument toutes les dépenses. En
cela, la cour consulaire innovait déjà par rapport à celle de Versailles, et se plaçait résolument dans
l’optique d’une administration moderne, tout en rétablissant peu à peu les services curiaux
traditionnels 6 . Ce premier règlement de septembre 1803 amorça donc la renaissance d’une
administration de la Cour et des biens de la Couronne. Il s’agissait du premier pas vers la mise en
place de la complexe administration de la Maison de l’Empereur, définitivement établie en
juillet 1804.
3 On lira notamment Pierre Branda, Napoléon et ses hommes, Paris, Fayard, 2011, p. 67. Une affiche reprenant les principaux règlements du service du Grand maréchal, datée du 1er janvier 1812, est ainsi annexée au manuscrit Français 11212, en même temps qu’une Consigne générale pour les palais impériaux, datée du 1er janvier 1811 et qu’une Consigne générale pour les factionnaires des palais impériaux et une affiche rappelant les Honneurs militaires, toutes deux datées du 1er janvier 1812. 4 Ceux-ci sont actuellement conservés aux Archives nationales, O2 6, dossier 1. 5 Arch. nat., O2 16, dossier 1, pièce 4. 6 L’importance du règlement du 24 septembre 1803 fut bien notée par l’architecte Fontaine, qui le recopia intégralement dans son Journal. Il s’était étonné, dès novembre 1802, de l’apparition du mot « budget » imposé par Bonaparte, qui évoquait pour lui la mise en place de nouvelles règles comptables. Voir : Pierre-François-Léonard Fontaine, Journal, 1799-1853, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, Institut français d’architecture, Société de l’Histoire de l’Art français, 1987, vol. 1, p. 56 et 65-66.
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Au début de l’Empire, des modifications furent rapidement nécessaires, et un premier Règlement
pour le service du Grand maréchal du palais fut rédigé. Duroc réunit « le Premier préfet du palais, les
préfets, le 1er maître d’hôtel contrôleur et les maîtres d’hôtel, les chefs de cuisine et d’office, le
sommelier, l’argentier, les chefs de lingerie, d’éclairage et de fourrière », et leur lut publiquement le
nouveau règlement, qui tenait en cinq pages et 28 articles7. Ce dernier tenait à la fois du règlement
administratif et de l’étiquette, du moins pour tout ce qui concernait les repas pris par l’Empereur et
l’Impératrice, et cela en l’absence d’un cérémonial encore clairement structuré. Bien que non daté, ce
document fut sans doute rédigé quelque temps avant un autre règlement complémentaire, relatif à
l’ameublement des grands et des petits appartements, dont certains passages évoquaient également les
repas8.
Par la suite, l’Étiquette du palais impérial, imprimée en 1806 et revue en 1810, bien loin de
décrire seulement les pompes de la Cour, apporta de très importantes précisions pratiques sur le
fonctionnement de la Maison, notamment sur le rôle et les attributions des officiers : les différents
règlements signés par Duroc au cours l’Empire y firent fréquemment référence, en particulier le
principal règlement, celui de 1812, dont il sera question ci-dessous, qui renvoie d’emblée les lecteurs
au chapitre II de l’Étiquette, celui qui précisait les attributions du Grand maréchal du palais, des
gouverneurs des palais, des gouverneurs, sous-gouverneurs, préfets du palais, maréchaux des logis et
du secrétaire général du service du Grand maréchal. L’Étiquette précisait en outre de nombreux
points sur les usages à observer pendant les repas, sur les cérémonies, les voyages, la sécurité, et les
relations entre le Grand maréchal et les autres Grands officiers, notamment le Grand écuyer et le
7 Arch. nat., O2 16, dossier 1, pièce 5, Règlement pour le service du Grand maréchal du palais, [an XIII]. 8 « [Titre 1 : Grands appartements] ; [Art. 1 :] Les antichambres et premiers sallons seront meublés en banquettes larges et tabourets de même recouverts en tapisserie de la Savonnerie. Les portières et paravents seront de la même étoffe, il n’y aura point de rideaux. On fournira pour ces pièces les tables et les nombre de lits de sangle nécessaire pour le service. [Art. 2 :]Les seconds sallons, sallons d’attente, salles de musique et de jeux, sallons des princes et de L. L. M. M. seront meublés de deux fauteuils seulement pour Leurs Majestés et d’un nombre suffisant de tabourets ployants recouverts en tapisserie ou étoffe de soie. Les rideaux, portières ou paravents seront de même étoffe. On y ajoutera quelques consoles avec des candélabres. [Art. 3 :] Chambre des conseils, une grande table ronde recouverte d’un riche tapis, un seul fauteuil pour S. M., des chaises en maroquin autour de la table et des tabourets ployants autour de l’appartement. [Art. 4 :] Chambre à coucher, un fauteuil de chaque côté du lit, un fauteuil de toilette, un canapé, des tabourets ployants, commodes et rideaux, écran, portières de la même étoffe que les meubles. [Art. 5 :] Les antichambres, premiers sallons, vestibules, seront éclairés avec des quinquets et des grandes lanternes ; il y aura des lustres dans les autres pièces. [Art. 6 :] On mettra des pendules dans les principales pièces et surtout dans celles de service. Il y aura des housses pour tous ces meubles, on ne les ôtera que les jours des cérémonies et dans les palais où seront les souverains. [Titre 2 :] Petits appartements et appartements intérieurs ; [Art. 7 :] Les appartement seront meublés de toute espèce de meubles, sièges à dossiers et pont de ployants. Si la salle à manger fait partie des petits appartements elle sera garnie de chaises en nombre suffisant, avec deux fauteuils pour Leurs Majestés. Si L. L. M. M. mangent dans une des pièces des Grands appartements ou d’honneur, on se servira des fauteuils et des tabourets ployants qui doivent y être. Arrêté le 16 thermidor an XIII [4 août 1805]. Le Grand Mal du Palais, Duroc ». (Arch. nat., 184AP 3, fonds Duroc).
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Grand chambellan. Il s’agissait donc d’un document essentiel, avec une utilité concrète pour le
fonctionnement quotidien du palais.
Néanmoins, en 1806, le Grand maître des cérémonies n’avait pas pensé à préciser le rôle et les
attributions de l’ensemble des employés des différents services de la Maison de l’Empereur. Seules les
fonctions des officiers avaient été définies, et l’organisation quotidienne du travail et la répartition des
tâches entre les différents employés n’avaient fait l’objet d’aucune réglementation. Les Grands et
Premier officiers durent donc continuer à mettre au point des règlements particuliers, qui furent
affichés dans les dépendances des palais, notés dans les registres d’ordres, conservés et ponctuellement
rappelés aux employés. Duroc en signa lui-même de très nombreux, concernant soit des points
d’administration générale, soit la marche à suivre pour le passage des marchés, les indemnités de
déplacement, les repas, les voyages, la gestion du linge, de l’argenterie, le fonctionnement de la cave
et des cuisines, soit l’organisation du service dans certaines circonstances particulières, comme les
voyages ou les grandes cérémonies. Sans doute qu’en l’absence de règles de fonctionnement
clairement établies, le besoin d’organisation et de rationalisation du service se faisait constamment
sentir : en 1810, Napoléon déclarait encore lors d’un Conseil d’administration de la Maison que
« l’organisation actuelle [du service du Grand maréchal] paraît avoir été faite au hasard »9.
Un règlement tardif
Ce n’est qu’à une date tardive, en 1812, peu de temps avant le départ pour la campagne de
Russie, que Duroc, qui s’apprêtait à laisser les palais sans surveillance durant de longs mois, se
préoccupa de coucher sur le papier un règlement complet de son administration, détaillant
l’ensemble du fonctionnement du service du Grand maréchal du palais : ce règlement, qui venait
compléter l’Étiquette du palais impérial, faisait la synthèse des instructions déjà rédigées depuis le
début de l’Empire et donnait un cadre formel aux usages et à l’organisation du travail mis au point
dans les palais depuis le Consulat.
L’original fut laissé entre les mains du secrétaire général du palais, Emmanuel-Sigismond Viollet-
le-Duc, dit Le Duc (1769-1844) : long de 53 feuillets, il est relié en maroquin rouge à grains long, et
9 Cité par P. Branda, Napoléon et ses hommes…, p. 139.
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porte, au bas de chaque page, un paraphe « D. » apposé par Duroc. Sur les feuillets suivants, plusieurs
règlements complémentaires furent recopiés, dont un état du personnel des services du Grand
maréchal et du Grand chambellan, un règlement concernant l’habillement, un autre le port des
petites et grandes tenues de la livrée, un autre les tablées, un autre sur les distributions de bois,
d’huile et de chandelles, un dernier sur les pensions de retraite, suivi de plusieurs exemplaires des
affiches placardées dans les différents palais de la Couronne.
Le secrétaire fit de plus immédiatement rédiger une copie de ce règlement, qui fut reliée en plein
chagrin vert à grains longs, et qui est aujourd’hui conservée dans le fonds Napoléon des Archives
nationales10 . Preuve que le document fut bien diffusé, le concierge des Tuileries en recopia
rapidement certains passages dans son registre d’ordres11. On peut supposer que les concierges des
autres palais impériaux en firent autant. Une copie ultérieure, réalisée pour l’historien Frédéric
Masson, est également conservée à la bibliothèque Thiers12. L’original du règlement est aujourd’hui
conservé dans le fonds des manuscrits Français du département des Manuscrits de la Bibliothèque
nationale de France, où il a été catalogué sous la cote Français 11212. Il a été vendu en juillet 1851,
pour 25 francs, par Nanine de Taxo (1798-1873), troisième fille d’Emmanuel-Sigismond, qui avait
épousé Alexis-Domique de Taxo13, un temps chef de bureau dans l’administration de la Liste civile
de Louis-Philippe : resté dans la famille du secrétaire de Duroc, cette copie du règlement eut peut-
être, dans les années qui suivirent l’Empire, un rôle de document de référence pour les
administrateurs de la Maison des Bourbons puis de la Liste civile des Orléans.
Ce règlement devint d’emblée un outil de travail précieux pour le service du Grand maréchal.
Les employés ainsi que l’administration se conformèrent soigneusement aux préceptes de Duroc,
même après sa disparition. Le 18 novembre 1813, Le Duc adressa ainsi un rapport à Caulaincourt,
Grand écuyer et Grand maréchal par intérim, contenant des observations sur le règlement du service,
où il expliquait que « les principes d’une bonne organisation y sont consacrés ». Le Duc mettait en
avant le rôle des trois entités essentielles qui travaillaient avec le Grand maréchal, et qui pouvaient au
10 Arch. nat., 400AP 4. 11 Bib. Thiers, ms. Masson 103, registre d’ordre des Tuileries, p. 42 et suivantes. 12 Bib. Thiers, ms. Masson 102. 13 Geneviève Viollet-le-Duc, Les Viollet-le-Duc : histoire d’une famille, documents et correspondance, Paris, Romain Pages éditions, 2000, p. 24.
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besoin le suppléer, en cas d’absence ou d’indisponibilité : le « secrétaire général du palais conservateur
des archives », le « quartier-maître du palais, chargé de la comptabilité, c’est-à-dire la vérification de
comptes et devis », et enfin « le bureau du contrôle, composé du 1er maître d’hôtel contrôleur et de 4
sous-contrôleurs ». Ensemble, ils devaient tenir à jour pas moins de 36 registres. Ces trois groupes
avaient autorité sur tout le reste du service, qu’ils étaient de plus chargés de surveiller, qu’il s’agisse
des officiers subalternes comme les fourriers du palais, les chefs de la Bouche, de l’office, de
l’argenterie, de la porcelaine, mais aussi du petit personnel, avec l’ensemble du service de la livrée, de
la cuisine, de l’office ou de la cave 14 . La structure impressionnante de cette administration,
extrêmement hiérarchisée, où tous les détails semblent codifiés, répondait en réalité à une
organisation quotidienne plus souple, où les personnalités de certains officiers de la Maison jouaient
un grand rôle, et où des adaptations pouvaient être envisagées selon le contexte ou les circonstances.
Des préceptes à la réalité
L’organisation des services au sein du palais
Au sommet de la hiérarchie, Duroc était chargé de l’administration des palais de la Couronne. Il
avait le privilège, en tant que Grand officier, de travailler directement en tête-à-tête avec Napoléon
qui lui dictait régulièrement ses ordres. Il avait aussi la responsabilité de ses employés, il devait
surveiller attentivement son budget, il commandait le service militaire à l’intérieur des résidences
impériales ainsi que les piquets d’escortes qui protégeaient l’Empereur et l’Impératrice dans leurs
déplacements. Il était régulièrement amené à collaborer avec plusieurs acteurs, sans lesquels la Maison
ne pouvait fonctionner correctement : tout d’abord l’Intendant général de la Couronne, qui validait
les budgets annuels, mettait en relation les différents services entre eux et faisait l’interface avec les
intendances et administrations du Garde-meuble, des bâtiments, des forêts ou des domaines de la
Couronne. Il était également en relation avec le Trésorier de la Couronne, qui mettait à sa
disposition les fonds nécessaires au paiement des gages et des fournisseurs. Il devait collaborer
14 Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Français 6577, fol. 14, rapport de Le Duc à Caulaincourt, Paris, 18 novembre 1813. Le rapport avait dû être commandé quelques temps plus tôt par le Grand écuyer afin de faciliter son intérim, mais il arrivait sans doute un peu tard : Henri-Gatien Bertrand fut nommé Grand maréchal du palais le même jour.
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étroitement avec le Grand écuyer, qui fournissait les chevaux et voitures lors des déplacements et des
voyages de l’Empereur, avec le Grand chambellan, de qui dépendaient le service de la Chambre et du
cabinet de l’Empereur, chargés du service à l’intérieur des appartements des souverains et dont les
employés travaillaient conjointement avec ceux du Grand maréchal, et enfin avec le colonel général
de la Garde de service, chargé de la sécurité de l’Empereur en dehors des palais. Duroc correspondait
aussi directement avec l’Administrateur du Garde-Meuble, Desmazis, qui fournissait le mobilier
nécessaire à l’ameublement des palais et des dépendances, mais aussi le mobilier et les tentes utilisés
pendant les campagnes.
Afin de bien seconder Duroc, à l’intérieur du palais, plusieurs employés jouaient un rôle essentiel
en cumulant les fonctions d’administration, de contrôle et de surveillance. Le secrétaire général du
palais et secrétaire du Grand maréchal, Le Duc, fut tout d’abord chargé de la rédaction et de la
diffusion des règlements, ainsi que de la bonne tenue de certains registres ainsi que des archives
comptables et administratives. Il joua aussi le rôle d’une courroie de transmission avec les autres
services de la Maison de l’Empereur : il s’occupait de la correspondance de Duroc, en prenant les
minutes de ses lettres, en les recopiant dans le registre de la correspondance et en établissant et en
envoyant les expéditions. Lors des campagnes ou des voyages, il restait à Paris où il centralisait le
courrier et les dossiers reçus, et il sélectionnait les papiers les plus importants à transmettre au
Quartier général impérial pour que Duroc les examine. C’est donc lui qui assurait la continuité du
service du Grand maréchal en son absence et qui faisait le lien avec les employés des différents palais.
L’analyse des lettres envoyées par Duroc pendant les campagnes et la confrontation avec le registre de
sa correspondance15 permettent ainsi de savoir quelles étaient les affaires jugées dignes à Paris d’être
soumises au Grand maréchal malgré l’éloignement, et dans quelles conditions et sous quels délais ce
dernier pouvait y répondre : l’emploi du temps de l’Impératrice, la gestion des théâtres impériaux et
le paiement des secours et des pensions figurent par exemple parmi les affaires évoquées en priorité
par le Grand maréchal au cours de la campagne de Russie16.
15 Arch. nat., 400AP 3 et 4, registres des minutes de la correspondance de Duroc, Grand maréchal du Palais (1801-1813). 16 On renvoie aux lettres écrites par Duroc à son secrétaire entre mai et novembre 1812 (BnF, Ms, Fr. 6580).
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En dessous de Duroc et de son secrétaire, on trouvait le « premier maître d’hôtel contrôleur » du
service du Grand maréchal. Ce poste fut tout d’abord occupé par Charles-Louis Pfister, ancien
intendant de la Maison du général Bonaparte puis du Premier Consul, un fidèle serviteur, qui
pourtant « tomba en démence » au cours de la campagne de 180917. Il fut ensuite remplacé par Jean-
Louis Colas, dit Colin, ancien premier chef d’office. Ses fonctions de contrôle consistaient à vérifier
la justesse des marchés passés avec les fournisseurs et des pièces comptables. Il était assisté de deux
sous-contrôleurs, Pierre-Charles Guillet et Augustin Liebert, qui vérifiaient les pièces avant de les
transmettre au quartier-maître du palais, chargé de centraliser les mémoires de paiement, de vérifier la
comptabilité du service et de soumettre les pièces à la signature du Grand maréchal18. Depuis
mars 1806, le poste de quartier-maître du palais était occupé par le sieur Jean-Sauveur Marie Ertault,
né le 8 octobre 1770, ancien quartier-maître du 16e régiment de chasseur de la Garde, avec le grade
de capitaine19.
Les préfets du palais, fonction créée en novembre 1801, étaient au nombre de quatre. Les
premiers d’entre eux furent Auguste-Laurent de Rémusat (1762-1823), qui devint Premier
chambellan en 1804, Jean-François Didelot (1769-1850), qui quitta son poste au bout de quelques
mois, quand il fut nommé ministre plénipotentiaire à Stuttgart en octobre 180220, Jean-François
Fontaine de Cramayel (1758-1826), ancien introducteur des ambassadeurs à Versailles, qui devint
maître des cérémonies en 1804. Celui qui resta en poste le plus longtemps fut Jean-Baptiste-Charles
Legendre de Luçay, Premier préfet du palais, qui pourtant n’occupa que rarement ses fonctions en
raison de son état de santé. Le plus connu d’entre eux fut le baron Louis-François-Joseph de Bausset
(1770-1835). Il fut nommé en 1805, en même temps qu’Alexandre-Charles-Nicolas de Saint-Didier
(1778-1850), devenu quant à lui auditeur au conseil d’État en 1810, et qui fut remplacé par Marie-
Léonor-Louis Ambroise de Cussy (1766-1837). Ils supervisaient, parfois d’assez loin, le service de la
Bouche, l’éclairage, du chauffage, de la lingerie, de l’argenterie et de la livrée, tenant à jour la liste du
17 BnF, Ms, Fr. 6578, fol. 115, rapport de Duroc à l’Empereur, Paris, 2 janvier 1813. 18 P. Branda, Napoléon et ses hommes…, p. 143. 19 Comme son collègue le quartier-maître des écuries, Ertault était aussi en lien direct avec les trésoriers-payeurs de la Couronne, dont le plus connu est Guillaume Peyrusse, qui avançaient l’argent pour les dépenses de la Maison lors des voyages et des campagnes. 20 Ce dernier ne resta en poste que quelques mois. Il fut nommé ministre plénipotentiaire à Stuttgart, avant de devenir chambellan en 1810.
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personnel et arrêtant les états de paiement des employés21. En plus de leurs contrôles fréquents du
personnel, ils se chargeaient de surveiller les passages de marchés avec les fournisseurs, de vérifier la
qualité des produits livrés pour la Maison, de contrôler la rédaction et la bonne tenue des différents
inventaires du matériel. Ils fixaient le nombre de tables et de repas servis tous les jours au palais,
décidaient des menus, et avaient les maîtres d’hôtel, les chefs de cuisine et les chefs d’office sous leur
responsabilité. Ils assistaient au repas de l’Empereur et dirigeaient le manège des maîtres d’hôtel,
valets tranchants, sommeliers et autres couvreurs de table.
Les maîtres d’hôtel ordinaires surveillaient le travail des chefs de l’argenterie, de la verrerie et de
la porcelaine, ainsi que celui des chefs de la cuisine, de l’office et de la cave. Après 1807, le maître
d’hôtel ordinaire de Napoléon fut François Guignet, dit Dunant, premier chef de cuisine de
Bonaparte depuis 180222. Il fut remplacé à son ancien poste par Jacques-Noël Farcy. Le maître
d’hôtel ordinaire de l’Impératrice était Laborde. Un des deux maîtres d’hôtel devait en permanence
être de service au palais et assister aux repas servis aux souverains. Quatre autres maîtres d’hôtel
ordinaires faisaient le service au palais : Rueff, Gérard, Dunant fils et Mieusset23. Leur travail de
surveillance du matériel, du personnel, des livraisons et de la qualité des plats cuisinés devait être
lourd : en 1813, le seul service des cuisines employait 89 cuisiniers, aides de fourneaux, garçons de
cuisine et pâtissiers24.
Deux fourriers des palais furent nommés en 1806 : Pierre Deschamps et Augustin Baillon25. Ils
furent rejoints par Pierre Emery et Joseph Picot à partir de juillet 180826. Tous les quatre étaient à
l’origine fourriers de la gendarmerie d’élite de la Garde, ce qui explique en partie leur recrutement,
car les fourriers du palais étaient chargés de la sécurité des habitations impériales, conjointement avec
les maréchaux des logis, les gouverneurs et surtout leurs adjoints, qui exerçaient le commandement
militaire du palais sous l’autorité du Grand maréchal. Les fourriers s’occupaient notamment de la
sécurité lors des fêtes et des spectacles de la Cour. Ils avaient aussi autorité sur le service de la livrée,
dirigé par un Premier valet de pied, qui était une véritable petite armée. Selon les états de personnel
21 Luçay eut en outre, à partir de décembre 1802, la charge de surintendant de l’Opéra, qui fut transférée au Premier chambellan Rémusat en 1807. David Chaillou parle de la gestion « catastrophique » de Luçay (on lira à ce sujet Napoléon et l’Opéra : la politique sur la scène (1800-1815), Paris, Fayard, 2004). 22 Le maître d’hôtel ordinaire de l’Impératrice était Jean-Dominique Richaud, qui avait été élevé, comme Dunant, dans la Maison des princes de Condé (Marie-Jeanne-Pierrette Avrillion, Mémoires de Mademoiselle Avrillion, première femme de chambre de l’Impératrice Joséphine, Paris, Ladvocat, 1833, t. 1, p. 30. 23 Arch. nat., O2 14, p. 41. 24 P. Branda, Napoléon et ses hommes…, p. 145-147. 25 BnF, Ms, Fr. 6578, fol. 55, rapport de Duroc à l’Empereur, Paris, 21 mars 1806. 26 BnF, Ms, Fr. 6577, fol. 87, lettre d’Hunebourg, ministre de la guerre, à Duroc, Paris, 18 juillet 1808.
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du Grand maréchal du palais, le service de la livrée comprenait en 1812 pas moins de 84 personnes :
2 premiers valets de pied, 8 portiers d’appartement, 4 coureurs, 6 valets de pied feutiers, 64 valets de
pied (voir le tableau 1)27. Les fourriers étaient en charge du service « extérieur », par opposition aux
valets de chambres et aux huissiers, qui dépendaient du Grand chambellan et s’occupaient du service
« intérieur », c’est-à-dire des appartements des souverains.
Les valets de pied étaient tour à tour requis pour dresser les tables, accueillir ou guider les
visiteurs du palais, porter les messages, surveiller et entretenir les feux de cheminée et l’éclairage.
Enfin 14 frotteurs et 12 hommes de peine se chargeaient de l’entretien et de la lutte quotidienne
contre la poussière. Les employés de la livrée pouvaient être sollicités en permanence, et ils logeaient
sur place : des lits de sangles étaient dépliés tous les soirs dans les salons au moment de l’extinction
des lumières, et repliés dès l’aube28.
Entre 1804 et 1808, il exista en outre une fonction d’adjoint au Grand maréchal, qui fut
finalement supprimée29. Son titulaire était également maréchal des logis du palais depuis 1806. Il
s’agissait de Philippe de Ségur (1780-1873), fils du Grand maître des cérémonies, ancien chef
d’escadron au 13e régiment de chasseurs. Il fut rejoint en 1808 par un second maréchal des logis,
Carnouville, auditeur au Conseil d’État. Ces derniers étaient spécifiquement chargés de la répartition
des logements dans les grands voyages.
En plus de leurs responsabilités relatives à la sécurité, lors des voyages, les maréchaux des logis
avaient autorité sur les fourriers du palais. Pour tous les déplacements dans les palais de la Couronne,
les fourriers préparaient les logements avec l’aide du concierge, chargé de l’entretien des palais en
l’absence de l’Empereur. Il leur fallait ainsi, plusieurs jours avant l’arrivée de l’Empereur, investir et
inspecter les palais, faire chauffer, dépoussiérer et remeubler les appartements, s’assurer de l’état des
réserves de bois, d’huile et de chandelles, de la batterie de cuisine, faire venir le linge, la vaisselle, la
verrerie et l’argenterie nécessaire, et enfin marquer à la craie les logements des invités.
27 BnF, Ms, Fr. 6577, fol. 67, « états du service du Grand maréchal du palais », 1813. 28 Les officiers et les pages de service dormaient également dans le salon de service, sur de simples lits de sangles (Louis-Constant Wairy, Mémoires de Constant, Paris, Ladvocat, 1830, vol. 2, p. 69). 29 Ce n’est qu’en 1808, au moment de la suppression de la place d’adjoint du palais, que le Grand maréchal nomma des gouverneurs dans tous les palais impériaux, afin d’avoir un correspondant sur place (Arch. nat., 400AP 4, registre de la correspondance du Grand maréchal, lettre de Duroc au général Reynaud, Paris, 27 mai 1808).
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Tableau 1 : État sommaire des employés des services du Grand maréchal du palais et du Grand chambellan en 1812
SERVICE DU GRAND MARÉCHAL
Dénomination des services
Nombre d’employés
Contrôle 5 (4 sous-contrôleurs, 1 conservateur de l’argenterie)
Table 15 (1 maître d’hôtel de l’Empereur, 1 maître d’hôtel de l’Impératrice, 4 maîtres d’hôtel ordinaires, 1 chef tranchant, 4 tranchants, 4 couvreurs de table)
Cuisine 35 (1 chef des cuisines, 1 second chef, 6 aides, 1 chef pâtissier, 2 aides pâtissiers, 1 page de pâtisserie, 1 chef rôtisseur, 2 aides-rôtisseurs, 1 page de rôtisserie, 1 chef de garde-manger, 1 garçon de garde-manger, 6 garçons de fourneaux, 2 petits garçons, 9 garçons de cuisine)
Office 15 (1 chef d’office, 2 seconds chefs, 1 chef aux distributions, 3 aides, 1 décorateur, 1 aide-décorateur, 6 garçons d’office)
Cave 6 (1 chef des caves, 3 aides des caves, 2 garçons des caves)
Argenterie 11 (1 chef d’argenterie, 2 aides d’argenterie, 8 garçons d’argenterie)
Lingerie 7 (1 chef de lingerie, 1 première lingère, 4 lingères, 1 fille de lingerie)
Porcelaine 5 (1 chef des porcelaines, 4 aides)
Éclairage 3 (1 chef d’éclairage, 2 allumeurs)
Fourrières 25 (1 chef de fourrière, 12 frotteurs, 12 hommes de peine)
Livrée 84 (2 premiers valets de pied, 8 portiers d’appartement, 4 coureurs, 6 valets de pied feutiers, 64 valets de chambre)
TOTAL 211 employés du Grand maréchal
Employés dans les palais impériaux
146 employés
SERVICE DE LA CHAMBRE, DE LA DAME D’HONNEUR ET DE LA GOUVERNANTE
Service de l’Empereur 8 (1 Premier valet de chambre, 4 valets de chambre et mamelouck, 1 conservateur de la Garde-robe, 1 valet de chambre tailleur, 1 mamelouck)
Service de l’Impératrice
16 (6 premières femmes de chambre, 6 femmes de garde-robe d’atours, 4 filles de garde-robe)
Service du roi de Rome
13 (1 maître d’hôtel, 1 tranchant, 3 premières femmes de chambre, 3 berceuses, 2 femmes de garde-robe d’atours, 3 filles de garde-robe)
TOTAL 37 employés du Grand chambellan, de la dame d’honneur et de la Gouvernante
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Quelques cas particuliers : voyages, campagnes et imprévus
Aucun règlement ne pouvait cependant décrire avec précision la marche à suivre lors des
campagnes militaires ou des grands voyages, où les imprévus étaient fréquents. Certains témoignages
et quelques documents complémentaires permettent toutefois de mieux comprendre le
fonctionnement du service du Grand maréchal dans ces situations exceptionnelles.
Avant chaque départ, Napoléon dictait à Duroc des instructions sur la date du départ, les invités,
les escortes, les bagages et naturellement les itinéraires. Le Grand maréchal se mettait ensuite en
relation avec le colonel général de la Garde de service qui s’occupait d’organiser le service des
régiments chargés de protéger les voitures et les bagages, avec le Grand écuyer, qui prévenait ses
employés qui préparaient les chevaux de selle et de trait et qui envoyaient des chevaux aux différents
relais de poste. Il avertissait aussi les personnes désignées pour être du voyage, qu’il s’agisse de certains
domestiques très bien placés comme Constant qui devaient préparer les bagages30, ou encore des
ministres et conseillers d’État désignés pour suivre l’Empereur. Il envoyait aussi des messages aux
autorités locales, aux maires, préfets, sous-préfets et évêques qui devaient s’occuper de préparer des
logements, de restaurer – parfois à grands frais et dans la précipitation – les appartements destinés à
l’Empereur, d’organiser des réceptions, fêtes et visites, et de mettre sur pied une garde d’honneur : un
aide-de-camp était souvent dépêché sur place avec une dizaine de jours d’avance pour coordonner ces
efforts.
Plusieurs jours avant chaque départ, les fourriers étaient chargés d’avertir le personnel du palais,
en gardant si possible le secret, puis d’organiser les départs des différents groupes de domestiques et
d’officiers des services du Cabinet, de la Chambre et de la Garde-robe qui devaient prendre la route.
Duroc et Caulaincourt devaient travailler en étroite collaboration afin de régler les départs de ces
convois – on parlait alors de « service » – qui suivaient ou précédaient l’Empereur et sa suite, avec à
chaque fois 12 heures de décalage : en arrivant dans le palais, le logement où le bivouac où il devait
s’installer, Napoléon trouvait ses appartements prêts et les domestiques au travail depuis déjà une
demi-journée. À son départ, le dernier convoi partait 12 heures après lui : les employés réglaient les
30 BnF, Ms, Nouv. Acq. fr. 28061, fonds Charavay, classeur no 66, extrait d’une lettre de Duroc à Constant, s. l., s. d.
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fournisseurs, dédommageaient les logeurs et finissaient d’emballer une partie des bagages, tandis
qu’une estafette était laissée afin d’intercepter les dernières dépêches en provenance de Paris.
Durant les déplacements de la Maison, les employés des Grands officiers devaient cohabiter au
sein des mêmes voitures. L’article 3 du décret réglementant le service des équipages de campagne,
signé par Napoléon à Schœnbrunn en 180931, indiquait par exemple que les employés du Grand
chambellan et ceux du Grand maréchal devaient se répartir à bord des 12 voitures destinées aux
« gens de service » : « 2 calèches pour la Chambre ; 1 voiture de Garde-robe ; 4 voitures pour la
Bouche ; 2 fourgons pour la Bouche (1 suspendu) ; 2 fourgons pour les tentes ; 1 gondole pour les
valets de pied. Total : 12 voitures »32.
Des équipes du Grand maréchal et des Grandes écuries pouvaient être envoyées plusieurs
semaines en avance pour attendre l’Empereur ou encore être laissées sur place en prévision d’un
éventuel, retour parfois durant de longs mois. Ce fut par exemple le cas à Bayonne en 1808, où un
page, des gendarmes d’élite, 15 chevaux de selle, un valet de chambre et une équipe de cuisiniers
attendirent au château de Marrac du 21 juillet au 3 novembre, date du retour de Napoléon et du
début de la campagne d’Espagne33.
Pendant les campagnes, un maréchal des logis était envoyé en avant pour réquisitionner et
préparer les logements pour la Maison ou pour faire dresser les célèbres tentes de campagne. Il était
accompagné par les fourriers du palais, ordinairement chargés de préparer les logements pour la Cour
lors des voyages, et dont la tâche était singulièrement compliquée lors des voyages et des campagnes
militaires. Lors des voyages dans les provinces de l’Empire, ils investissaient les préfectures, sous-
préfectures et les palais épiscopaux où la suite impériale devait loger. En campagne, si les fourriers du
palais montaient la tente de l’Empereur, ils devaient s’occuper de préparer les logements dans les
châteaux ou maisons qui étaient réquisitionnés, et où Napoléon devait pouvoir retrouver ses
habitudes : « lorsque l’Empereur passait la nuit dans une pièce, ceux qui étaient chargés de faire son
31 Arch. nat., O2 89, pièce 136. 32 L’article 11 précisait que le « service léger », qui devait accompagner l’Empereur dans ses déplacements rapides pendant les campagnes, se composait quant à lui de « de mulets de bât et de gens à cheval ». Il devait être « composé de 8 mulets de bât pour 3 équipages de cantine, 6 mulets de bâts pour deux équipages de lits, 3 mulets de bât pour un équipage de tente, 2 mulets de réserve. Total : 20 mulets de bât. ; 1 valet de chambre à cheval, 1 maître d’hôtel à cheval, 2 cuisiniers à cheval, 12 valets de pied à cheval, 2 palefreniers. Total : 8 personnes, en tout 28 chevaux ou mulets dans l’équipage léger ». 33 BnF, Ms, Fr. 6599, « voyages de l’Empereur ».
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logement jetaient par la fenêtre, pour plus de rapidité, tous les meubles qui s’y trouvaient, jusqu’à ce
que la pièce fût complètement mise à nu, et y disposaient en place le légendaire petit mobilier de
campagne »34. Les décisions de Napoléon pouvaient singulièrement compliquer leur travail : lors de
la campagne de Russie, il envisagea trois itinéraires différents pour l’armée, et envoya en
reconnaissance des équipes de fourriers du palais chargés de préparer des logements pour le Quartier
général dans trois secteurs différents35.
Les employés du service de la Bouche, divisés en plusieurs équipes, partaient eux aussi à l’avance
sur le lieu où devait loger l’Empereur, où ils déballaient la batterie de cuisine prévue pour les voyages
ainsi que l’argenterie de campagne. Ils préparaient ensuite l’approvisionnement et les repas pour les
différentes tables de la suite impériale. Selon Constant, ils ne se déplaçaient jamais sans leurs
fourgons :
« [Le service de la Bouche] avait une voiture à peu près dans la forme des coucous de la place
Louis XV à Paris, avec une grande cave et une énorme vache. La cave contenait le vin de
Chambertin pour l’Empereur, et les vins fins pour la table des grands officiers. Le vin ordinaire
s’achetait sur les lieux. Dans la vache étaient la batterie de cuisine et un fourneau portatif ; dans
la voiture, un maître d’hôtel, deux cuisiniers et un garçon de fourneau. Il y avait de plus un
grand fourgon chargé de provisions et de vin pour remplir la cave à mesure qu’elle se vidait.
Toutes ces voitures avaient quelques heures d’avance sur celle de l’Empereur. C’était le Grand
maréchal qui désignait l’endroit où devait se faire le déjeuner. On descendait soit à l’archevêché,
soit à l’hôtel-de-ville, soit chez le sous-préfet, ou enfin chez le maire, à défaut d’autorités
administratives. Arrivé à la maison désignée, le maître d’hôtel s’entendait pour les
approvisionnements ; les fourneaux s’allumaient, les broches tournaient [...] »36.
34 Adrien de Plancy, Souvenirs du comte de Plancy (1798-1816), Paris, P. Ollendorff, 1904, p. 221. 35 L.-C. Wairy, Mémoires de Constant…, vol. 5, p. 50. 36 L.-C. Wairy, Mémoires de Constant…, vol. 3, p. 252.
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Si la Maison de l’Empereur prenait toujours la route avec des fourgons bien garnis et des
approvisionnements pour plusieurs semaines37, les contrôleurs de la Bouche devaient malgré tout
faire des achats sur place, ce qui pouvait évidemment poser des problèmes dans les régions occupées
ou en plein hiver. En janvier 1807, lors du séjour de Napoléon au palais de Varsovie,
l’approvisionnement des cuisines coûta par exemple 38 733,72 francs, celui de l’office
6 199,30 francs et celui de la cave 24 264,26 francs38. En juillet 1813, à Dresde, les frais de Bouche
coûtèrent 34 753,29 francs, ceux de l’office 9 533,20 francs, et ceux de la cave 9 120,05 francs39.
Même en temps de guerre, les maîtres d’hôtel, valets tranchants et couvreurs de table se
chargeaient de faire le service, quelles que soient les circonstances, les difficultés matérielles ou les
risques encourus : en avril 1809, le maître d’hôtel de Napoléon, Pfister, disparut ainsi en pleine
bataille, et Napoléon crut qu’il avait été fait prisonnier par les Autrichiens40. En réalité, le maître
d’hôtel avait perdu la raison, peut-être en raison d’un traumatisme causé par la violence du conflit.
Il arrivait aussi aux employés de la Bouche, de l’office et de la cave de ne pas avoir à servir
l’Empereur. Constant rappelle ainsi que Napoléon ne déjeunait pas toujours à table, servi par un
maître d’hôtel. Il lui arrivait aussi de prendre un repas froid à la « bonne franquette » : « Quelquefois
aussi l’Empereur faisait halte en plein champ, descendait, s’asseyait sous un arbre et demandait son
déjeuner. Roustam et les valets de pied tiraient les provisions de la voiture de Sa Majesté, qui était
garnie de petites casseroles d’argent couvertes, et contenant poulets, perdreaux, etc. ». Le Premier
page Pétiet raconte par exemple avoir eu l’opportunité, en 1811, de partager une cuisse de poulet
avec l’Empereur en plein milieu d’une forêt normande : « on ouvrit une boîte de fer blanc où était
une volaille rôtie, l’Empereur la prit par une cuisse et me dit de tirer l’autre ; il donna aussi un
membre à l’écuyer de service et un autre au Grand maréchal »41 : ce type de détail, révélé par les
mémoires et évidemment absent des sources archivistiques, permet de mieux comprendre quelle était
la vie quotidienne au sein de la Maison de l’Empereur, et comment l’étiquette et le service pouvaient
s’adapter aux circonstances. Mais pour en arriver à une telle faculté d’adaptation, il fallait tout
37 On lira notamment Frédéric Masson, « Composition et organisation de l’équipage de guerre de l’empereur Napoléon en 1812 », dans Carnet de la Sabretache, 1894, no 2, p. 9. 38 Arch. nat., O2 8, fol. 101 et 108. 39 Arch. nat., O2 14, p. 109-112. 40 Marie-Jeanne-Pierrette Avrillion, Mémoires de mademoiselle Avrillion, première femme de chambre de l’impératrice Joséphine, Paris, Ladvocat, 1833, t. 2, p. 134. 41 Sylvain Pétiet, « Souvenirs d’un page de l’Empereur », in Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, procès-verbaux, mémoires, notes et documents, 4e année, 1908, 2e partie, p. 47.
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d’abord une définition précise du rôle de chacun : un règlement précis était indispensable pour le
bon fonctionnement du service.
Présentation et transcription
Le manuscrit Français 11212, intitulé Règlement du service du Grand maréchal, a été transcrit et
édité dans le respect du texte original : l’orthographe et la conjugaison de l’époque ont été
maintenues, les abréviations ont été développées entre crochets droits, les nombres donnés en toutes
lettres ont été laissés tels quels, tout comme ceux présentés en chiffres romains ou arabes. Quelques
omissions, notamment des mots manquants, ont été rajoutées entre crochets droits. La construction
du règlement en titres et articles a aussi été respectée. Cependant, pour une meilleure compréhension
du texte, il a été choisi de restituer quelques articles supplémentaires : certains passages intermédiaires
qui n’avaient pas reçu de numéros d’articles ont ainsi été marqués « bis » et « ter ». Les commentaires
suscités par certains passages, ainsi que les citations d’autres documents ou de témoignages de
contemporains ont été renvoyés en notes.
En complément, deux anciens règlements, datés de l’an XI et de 1804, retrouvés aux Archives
nationales, ont également été édités, à des fins de comparaison, avec le texte de 1812. En annexe, on
trouvera des autres documents, reliés dans le même manuscrit : l’état des tables servies aux employés
du Grand maréchal et du Grand chambellan au cours de l’année 1812. Ce dernier document a été
transcrit sous la forme de tableaux respectant la construction du document original. Cet état des
tables complète le Règlement du service du Grand maréchal du palais. Après la description minutieuse
de l’organisation quotidienne du travail et des règlements auxquels les employés étaient soumis, la
répartition des tables et l’énumération des plats servis en fonction de la position dans la hiérarchie
révèle un autre aspect de la vie quotidienne des employés du service du Grand maréchal : à table
comme au travail, chaque individu occupait une place bien précise, strictement définie par le
règlement.
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LE RÈGLEMENT POUR LA MAISON DU PREMIER CONSUL, 24 SEPTEMBRE 1803
Art. 1er : Le gouverneur du palais remplit les fonctions de Grand maître de la Maison.
Art. 2 : Un préfet du palais est chargé de tout ce qui est relatif à l’entretien des bâtiments et de
leur mobilier, nouvelles constructions, travaux de tous genres à faire par les architectes et de la
bibliothèque du Premier Consul ;
Un préfet du palais est chargé de tout ce qui est relatif à l’entretien des parcs et jardins, des
travaux à y faire pour leur embellissement, et de la chapelle et musique ;
Un officier général inspecteur de l’Écurie est chargé de toute la surveillance sur le personnel et le
matériel des différents équipages composant l’Écurie ;
Un capitaine général des chasses est chargé de la conservation des forêts affectées pour le Premier
Consul et de la direction de l’équipage des chasses ;
Chacun des chefs de ces services est en même temps contrôleur des dépenses faites pour le service
dont il est chargé ;
Le Trésorier du gouvernement contrôle et fait solder les payements à faire pour le service de la
Maison du Premier Consul.
Art. 3 : Au commencement de chaque année, le gouverneur du palais propose au Premier
Consul l’état général des dépenses à faire pour tous les services de sa Maison pendant toute l’année.
Ces dépenses seront divisées en trois chapitres :
1er chapitre : dépenses du personnel, contenant les traitements, pensions, appointements et
gages ;
2e chapitre : dépenses pour le matériel ;
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3e chapitre : dépenses imprévues autres que celles comprises dans les deux premiers chapitres et
qui ne peuvent avoir lieu que d’après un ordre particulier du Premier Consul.
À la fin de chaque année, le gouverneur du palais remet au Premier Consul le compte général des
dépenses faites pendant l’année pour le service de sa Maison.
Art. 4 : Les dépenses arrêtées pour l’année ne peuvent, sous quelque prétexte que ce soit, et sous
la responsabilité des chefs de chaque service, être dépassées.
Le Trésorier du gouvernement en fait solder par chaque mois un douzième, sur états contrôlés
par lui et appuyés de pièces comptables, d’un devis et de l’ordre en vertu duquel chaque dépense a été
faite.
Ces états doivent être arrêtés par le chef du service qui aura donné l’ordre de faire la dépense, et
visés par le gouverneur du palais.
Art. 5 : L’Intendant de la Maison sera chargé des dépenses intérieures, consommations, gages et
habillement des gens du service et de celles de l’intérieur.
Art. 6 : Les traitements, appointements et pensions sont acquittées par le trésorier du
gouvernement sur les simples quittances des parties prenantes.
Les gages sont acquittés sur états d’émargement certifiés par les chefs respectifs de chaque service,
vérifiés par le contrôleur des dépenses et arrêtés par le gouverneur du palais.
Art. 7 : Il ne pourra, sous aucun prétexte, être accordé aucune remise ; celle de cinq % que les
architectes et l’Intendant ont retenue à leur profit sur les dépenses des bâtiments et du mobilier de
St.-Cloud ne sera plus renouvelée. Le traitement qui leur est accordé par le Premier Consul à partir
de l’an 12 doit tenir lieu de tous les émoluments auxquels ils pourroient prétendre.
Approuvé par le Premier Consul.
Signé « Bonaparte » par le 1er Consul.
[Signé par] le Secrétaire d’État « Hugues Maret »
Pour copie, Saint-Cloud, le 1er vendémiaire an 12,
Le g[énéra]l gouv[erneur] du palais.
Duroc.
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LE RÈGLEMENT POUR LE SERVICE DU GRAND MARÉCHAL DU PALAIS (1804)
[Art.] 1 : M. le Gd Mal du palais ayant fait assembler le Premier préfet et les préfets, le 1er maître
d’hôtel contrôleur et les maîtres d’hôtel, les chefs de cuisine et d’office, le sommelier, l’argentier, les
chefs de lingerie, d’éclairage et de fourrière, il leur sera fait lecture du présent règlement.
[Art.] 2 : Toutes les personnes attachées au service de L. L. M. M. sont obligées de servir elles-
mêmes et ne peuvent commettre pour servir à leur place sans une permission expresse de L. L. M. M.
[Art.] 3 : Aucune personne ne peut être admise au service de L. L. M. M., aucune ne peut être
renvoyée, même pour les places les plus inférieures, sans que M. le Grand maréchal du palais en soit
instruit.
[Art.] 4 : M. le Gd Mal du palais visitera ou fera visiter par le 1er préfet les cuisines, offices, caves,
argenterie, lingerie, fourrière et magasin au commencement de chaque mois, et tous les jours par le
préfet de service, par le maître d’hôtel contrôleur et par les maîtres d’hôtel, afin de s’assurer si tout est
tenu proprement et que chacun connoisse bien les personnes qui y sont employées. Il est
expressément défendu de permettre l’entrée dans les lieux où se préparent les mets pour le service de
L. L. M. M. à d’autres personnes que celles qui ont des devoirs à y remplir.
[Art.] 5 : Le maître d’hôtel contrôleur et les maîtres d’hôtel s’assemblent à la fin de chaque
semaine pour arrêter le menu du service et les fournitures pour la semaine suivant, et l’état de la
dépense de la semaine écoulée. L’un et l’autre devront être approuvés par le préfet de service.
[Art.] 6 : À la fin de chaque mois ou au commencement du suivant, M. le Gd Mal assemblera le
1er préfet, les deux préfets et le maître d’hôtel contrôleur pour vérifier la dépense, les fournitures et les
consommations du mois écoulé, et régler le service du mois suivant. L’Intendant Gal de la Maison
enverra à cette assemblée le commissaire ou le contrôleur qu’il aura nommé, le secrétaire de M. le Gd
Mal du palais tiendra la plume.
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[Art.] 7 : Il sera tenu trois registres. Dans l’un desquels le présent règlement sera enregistré, et
tous ceux qui pourront être faits par la suite, ainsi que les ordres du Gd Mal du palais.
Dans l’autre seront enregistrés les menus [détails] de toutes les dépenses ordinaires et
extraordinaires.
Dans le 3e seront inscrits les noms des personnes comprises dans les attributions de M. le Gd Mal
du palais, leur entrée au service de Sa Majesté, les renseignements que l’on pourroit avoir sur leur
compte et les mutations.
Les enregistremens seront signés par M. le Gd Mal du palais et en son absence par le 1er préfet.
[Art.] 8 : Les appointements et gages seront payés tous les mois, sur états émargés, arrêtés par M.
le Gd Mal du palais ou par le 1er préfet et ordonnancés par l’Intendant Gal qui pourra faire passer des
[illisible] s’il le juge à propos42.
[Art.] 9 : Il est défendu d’enregistrer, signer ou approuver aucune dépense, à moins qu’elle ne
soit soigneusement vérifiée. Il est également défendu de rien approuver, aucune [dépense]
extraordinaire, à moins qu’elle n’ait été faite pour le service de S. M.
[Art.] 10 : Le préfet de service, le maître d’hôtel contrôleur, les maîtres d’hôtel, seront présents
aux recettes de fournitures ou d’objets de consommation fournis pour la Maison de S. M. Ils
vérifieront si ces objets sont de bonne qualité et suivant la quantité fixée ou accordée.
[Art.] 11 : Le chef de l’office enverra un ou plusieurs gens de l’office chercher de l’eau pour le
service de L. L. M. M. [Il] la posera lui-même sur les tables de L. L. M. M. ainsi que le pain. Le
sommelier apportera lui-même les vins que l’on doit leur servir.
[Art.] 12 : Les boulangers, bouchers, marchands de vins et pourvoyeurs répondront de leurs
garçons. Ils n’en pourront nommer à moins qu’ils ne soient connus. Il en sera fait un état. Ils ne
pourront les changer qu’après en avoir averti.
42 Le mot a été en partie gratté. Il faut sans doute comprendre que l’Intendant général pouvait, en cas de non-conformité des pièces comptables, les renvoyer au service d’origine, le faire vérifier et recalculer et y apporter des corrections.
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[Art.] 13 : Il est défendu à toute personne de la Maison de recevoir aucun présents ni
gratifications de quelque nature qu’ils puissent être [de la part] des marchands de la Maison, à peine
d’interdiction de leur place.
[Art.] 14 : Aux heures des repas de L. L. M. M., le préfet prendra leurs ordres et il enverra un
maître d’hôtel chercher le service de la cuisine et celui de l’office, ils seront apportés en ordre et
précédés du maître d’hôtel qui devra les poser.
Le préfet préviendra ensuite L. L. M. M., il les précèdera pour les conduire dans le lieu où le
couvert sera mis, il fera placer les personnes invitées s’il y en a, et veillera à ce que tout le service soit
bien fait. Après le repas, il précèdera de même L. L. M. M. et les reconduira dans leurs appartements.
[Art.] 15 : Le nombre des tables qui doivent être servies dans la Maison, l’heure à laquelle elles
doivent être servies et le menu de chacune, avec le nombre des personnes qui doivent y manger
seront réglés par M. le Gd Mal du palais. Il ne sera rien servi extraordinairement et hors des repas, à
moins que ce ne soit avec l’approbation du préfet de service43.
[Art.] 16 : Il est défendu aux gens de service chez L. L. M. M. de servir aucune personne que par
l’ordre de M. le Gd Mal du palais ou du 1er préfet ; et aux chefs de cuisine et gens de cuisine
d’accommoder à manger pour de l’argent à qui que ce soit.
[Art.] 17 : Le préfet de service [et] le maître d’hôtel contrôleur devront aller souvent visiter les
fourrières et s’assurer si le bois est de bonne qualité. Les quantités à fournir pour le service de L. L.
M. M., celui de la Bouche et celui des personnes qui ont droit à en recevoir seront réglées et arrêtées,
le chef de fourrières tirera des reçus de tout de tout ce qu’il fournira.
43 Dans la réalité, c’est le préfet du palais de service qui élabora les menus et s’occupa de surveiller la préparation des repas. Selon Masson, les plats proposés par Bausset, préfet du palais qui fut le plus souvent en service sous l’Empire, manquèrent parfois de subtilité (Frédéric Masson, Napoléon chez lui. La journée de l’Empereur aux Tuileries, Paris, Ollendorff, 1894, p. 232).
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[Art.] 18 : Le chef de la lingerie tirera également un reçu des personnes auxquelles il remettra le
linge, soit pour le service de L. L. M. M., soit pour celui de la cuisine ou service particulier. Un
règlement déterminera quelles sont les personnes qui doivent recevoir du linge, de quelles espèces et
le tems qu’il doit durer.
[Art.] 19 : Le chef de l’éclairage prendra journellement à l’office la quantité de bougies,
chandelles ou huile dont il aura besoin. Ses gens les placeront eux-mêmes dans les appartemens de L.
L. M. M. [Elles] seront tous les jours remplacées par des neuves et replacées dans les autres pièces de
la Maison, de manière qu’elles soient entièrement consommées.
[Art.] 20 : Le sommelier, les chefs de lingerie et de la fourrière doivent avoir un registre sur
lequel ils inscrivent toutes les rentrées et consommations qui se feront dans leurs magasins, de
manière à ne pouvoir remettre tous les jours un état de situation écrit de ce qui leur est confié.
[Art.] 21 : Le maître d’hôtel contrôleur se chargera solidairement avec l’argentier de toute la
vaisselle et argenterie au bas de l’inventaire qui en sera fait par l’Intendant Gal de la Maison. Cet
inventaire sera détaillé et renfermera les dimensions, poids et nombre de chaque pièce, il sera passé
par l’Intendant général un [état] autant par marc [d’argent] [et] par année. Tous les jours le chef de
l’argenterie doit la faire rentrer, nettoyer et compter.
[Art.] 22 : Le Gd Mal fera faire tous les trois mois une vérification exacte de toute la vaisselle,
argenterie et lingerie en présence des préfets et [du] maître d’hôtel contrôleur. Après cette
vérification, s’il se trouve quelque partie qui manque, elle sera remplacée aux dépens de Sa Majesté
ou des personnes par la faute desquelles elle aura été perdue.
[Art.] 23 : Dans le cas où il se trouverait dans le courant de l’année quelque partie de vaisselle,
argenterie ou linge perdu ou égaré, le chef qui en est chargé s’empressera d’en avertir le préfet de
service, pour qu’il lui en donne un certificat et qu’il soit fait des recherches.
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[Art.] 24 : Les fournitures ou objet de consommation ordinaire pour le service de L. L. M. M.
doivent être de la première qualité. Les prix en seront fixés pour toute l’année, ils seront détaillés par
les préfets [et les] maîtres d’hôtel contrôleur, maîtres d’hôtel, et fournisseurs ou marchands en
présence des préfets, de l’Intendant Gal de la Maison ou de la personne qu’il proposera, et il les
arrêtera. Les objets rares, les vins et liqueurs étrangers seront achetés par les ordres des préfets, ces
ordres seront rapportés à l’appui des ordres de payement.
Les fournisseurs ou marchands en fourniront que sur les bons du maître d’hôtel contrôleur, visés
par le préfet et quittancés par les parties prenantes. Ils devront apporter un bon à l’appui de leurs
états de payement.
[Art.] 25 : Un règlement particulier fixera la durée des habillements, leurs qualités et les
personnes qui doivent en recevoir. L’Intendant Gal de la Maison en arrête le prix, les tailleurs, les
fournisseurs par un bon du gouverneur des habitations ou des préfets.
[Art.] 26 : L’Intendant Gal de la Maison tiendra la main à ce que les fournitures pour le service
de la Maison de L. L. M. M. soient payées exactement tous les mois et suivant ce qui aura été
duement réglé et arrêté. Les fournisseurs et marchands seront prévenus qu’il ne sera fait aucun droit
aux réclamations pour services ou fournitures faites dans les mois antérieurs au dernier écoulé.
[Art.] 27 : Les premiers valets de pied règleront journellement le service des valets de pied
feutiers, valets de pied et coureurs et ils veilleront à ce qu’ils le fassent exactement.
[Art.] 28 : Les punitions seront l’amende, l’interdiction de la place ou la prison suivant le cas.
L’amende ne pourra excéder une journée de gage, ni être moins que la moitié. Il sera fait une masse
de toutes les amendes, cette masse restera entre les mains d’un des maîtres d’hôtel. Elle servira à
donner des secours aux femmes et enfants des anciens serviteurs. Les punitions seront réglées et
infligées par le préfet du palais.
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LE RÈGLEMENT POUR LE SERVICE DU GRAND MARÉCHAL DU PALAIS (1812)
Chapitre 1er : dispositions générales
Les attributions et fonctions de Grand maréchal du palais, des gouverneurs et préfets du palais et
des maréchaux des logis sont déterminées par les décrets de Sa Majesté et les règlements qu’elle a
approuvés pour l’étiquette et pour ses palais44.
On entend, par la dénomination de service du Grand maréchal du palais, les officiers et
employés qui en composent le personnel et se trouvent directement sous ses ordres et tous les objets
du matériel qui dépendent de lui.
Article 1er : personnel
Les gouverneurs, préfets du palais et maréchaux des logis sont officiers de la Maison et prêtent
serment entre les mains de l’Empereur, leurs traitement sont fixés par le budget et l’organisation de la
Maison. Ils n’ont droit de prétendre en sus à aucune indemnité ou avantage résultant des fonctions et
du service dont ils sont chargés et l’usage des choses qui leur sont confiées est interdit, si ce n’est pour
le service de L. L. M. M. ou pour exécuter les missions dont ils seroient chargés.
Indépendamment de ces officiers, il y a :
‒ Des sous-gouverneurs et adjudans pour les différens palais ;
‒ Un secrétaire général des palais ;
‒ Un quartier-maître du palais ;
‒ Un Premier maître d’hôtel contrôleur ;
‒ Quatre sous-contrôleurs ;
44 Celui concernant le Grand maréchal se retrouve dans Louis-Philippe de Ségur, Étiquette du palais impérial, Paris, Imprimerie impériale, 1806, p. 10 à 23.
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Charles-Éloi Vial, « Le règlement pour le service du Grand maréchal du palais […] », Napoleonica. La Revue, n° 20, octobre 2014 28
‒ Un conservateur de l’argenterie ;
‒ Un maître d’hôtel de l’Empereur et un maître d’hôtel de l’Impératrice ;
‒ Un maître d’hôtel des Enfants de France ;
‒ Quatre maîtres d’hôtel ordinaires ;
‒ Un chef tranchant et des tranchants ;
‒ Des couvreurs de table ;
‒ Un chef de cuisine, second chef, chef des gardes-manger, aides et autres employés et
garçons ;
‒ Un chef de cave, aide et garçons ;
‒ Un chef de lingerie, [des] lingères et ouvrières.
‒ Un chef des porcelaines, aide et garçons ;
‒ Un chef d’éclairage et allumeurs ;
‒ Un chef des fourriers, feutiers et hommes de peine ;
‒ Un Premier valet de pied, des portiers d’appartemens, couvreurs, frotteurs et valets de
pied ;
‒ Des concierges des différens palais, concierges des écuries, aides-concierges, gardes des
bouches, garçons d’appartement, lingères, portiers, frotteurs, balayeurs et hommes de
garde-robe ;
‒ Des surveillants, gardes de parcs pour la police extérieure des palais, parcs et jardins.
Les sous-gouverneurs et les adjudants sont nommés par décret de S. M.
Le secrétaire général, le quartier maître du palais, le Premier maître d’hôtel contrôleur et les
fourriers sont nommés par S. M. sur la proposition faite par le Grand maréchal et approuvés par Elle.
Le Grand maréchal nomme à tous les autres emplois avec l’autorisation de S. M.
Tous les employés nommés par le Grand maréchal sont brevetés par lui et prêtent serment entre
ses mains ou celle d’un officier de service qui vise la formule du serment.
Les sous-gouverneurs et adjudants, le secrétaire général, le quartier-maître, le Premier maître
d’hôtel contrôleur et les fourriers ont pour brevets leurs nominations et elles prêtent serment entre les
mains du Grand maréchal.
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Formule de serment :
« Je jure de servir S. M. avec fidélité et dévouement, de remplir les devoirs de ma place avec zèle
et discrétion, d’obéir aux personnes sous les ordres desquelles je suis placé, de les prévenir sur le
champ de ce que j’apprendrai qui fût nécessaire au service de S. M. et de ne recevoir aucun
cadeau ou gratification sans y avoir été autorisé ».
Modèle de brevet délivré aux employés des services :
[En-tête] Maison de l’Empereur et Roi
De par (ici sont figurées les armes de S. M.) l’Empereur et Roi
Détail des services dans la Maison de S. M.
Nous, Géraud, Christophe, Michel, Duroc, duc de Frioul, Grand maréchal du palais, général de division, Grand aigle de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre de la Couronne de fer, Grand-croix de l’ordre de St. Léopold d’Autriche, chevalier des grands ordres de l’Aigle noir et de l’Aigle rouge de Prusse, Grand-croix de l’ordre de la Couronne verte de Saxe, de l’Aigle d’or de Wurtemberg, de St.-Léopold de Herzbourg, de la Fidélité de Bade. Sur les rapports avantageux qui nous ont été faits de la moralité, de la fidélité, de la capacité et de l’intégrité de … ; l’avons nommé, avec l’autorisation de Sa Majesté, à l’emploi de … ; pour en remplir les fonctions sous notre autorité, après avoir prêté serment de fidélité à S. M. l’Empereur et Roi, et jouir des gages, émolumens et prérogatives attachés à cette place
(Ici est apposée l’empreinte à froid des armes du Grand Mal du palais)
Donné à ... Le Grand maréchal du palais. Par son excellence, le secrétaire général du palais.
N[ot]a : ce brevet est en parchemin.
Les brevets pour les employés des palais sont adressés aux gouverneurs ou officiers qui les
représentent pour être remis à ces employés.
Les employés qui sont promus à d’autres emplois dans le service reçoivent des brevets pour leurs
nouvelles fonctions, sans avoir besoin de prêter un nouveau serment.
Les brevets sont retirés aux employés qui sont renvoyés du service de L. L. M. M. pour mauvaise
conduite.
Tous les employés désignés des autres parts ont des traitements ou des gages fixés par
l’organisation et le budget de la Maison, sur lesquels il leur est fait une retenue de deux centimes par
franc pour former le fonds de pension de retraite à laquelle ils ont droit, conformément aux décrets
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de S. M. qui fixent tout ce qui est relatif à la quotité de ces pensions et du mode à suivre pour les
obtenir45.
Indépendamment des traitements ou gages fixés, les sous-gouverneurs et adjudants ont droit à
être logés dans les palais ou leurs dépendances.
Le secrétaire général, le quartier-maître et le Premier maître d’hôtel contrôleur ont droit à avoir
un logement ou une indemnité qui le représente, et à être chauffés et éclairés.
Les fourriers du palais ont droit au logement, chauffage, éclairage, habillement, et à être nourris
lorsqu’ils sont de service.
Les sous-contrôleurs, le conservateur de l’argenterie, les maîtres d’hôtel et tranchants, tous les
employés de la cuisine, office, cave, argenterie, porcelaine et le chef de la lingerie ont droit à la
nourriture soit en nature ou en argent, au logement, chauffage et éclairage.
Les couvreurs de table, les lingères, les employés de l’éclairage, le chef de fourrière, les frotteurs,
hommes de peine, valets de pied, portiers d’appartement et coureurs ont droit au logement,
chauffage et éclairage.
Les garçons de cave, les aides et garçons d’argenterie, les allumeurs, les valets de pied, portiers
d’appartement, coureurs, frotteurs et hommes de peine sont habillés à la livrée de S. M.
Les concierges des palais, concierges des écuries, aides-concierges, gardes des bouches, garçons
d’appartement, lingères, portiers, frotteurs, balayeurs, hommes de garde-robe et surveillans ont droit
au logement, chauffage et éclairage.
Les garçons d’appartement, portiers, frotteurs, balayeurs et hommes de garde-robe sont habillés à
la livrée de S. M.
Le concierge du palais dans lequel résident L. L. M. M. ou les Enfants de France a droit à une
indemnité de nourriture.
Les indemnités de logement, d’habillement, de nourriture, de voyage, de chauffage, d’éclairage,
soit qu’elles soient fournies en nature ou données en argent, sont fixées par des tarifs particuliers.
45 Selon le décret du 14 juin 1810, doublé d’un règlement du Grand maréchal du 28 novembre 1811, les employés pouvaient espérer obtenir une pension de retraite au bout de 25 années de service effectif, la pension étant fixée à la moitié des gages touchés pendant les trois dernières années d’activité de l’employé. Voir : Bib. Thiers, ms. Masson 103, registre d’ordre des Tuileries, p. 29.
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Les employés du service n’ont droit de prétendre à aucuns autres émolumens, ni indemnités que
ce qui est fixé pour chacun d’eux. Ils ne peuvent non plus prétendre à aucun profit, revenu bon ou
droit d’usage, à moins que cela n’ait été spécialement autorisé par le Grand maréchal.
Il n’est pas permis aux différens employés de se servir pour leur usage personnel des choses qui
leur sont confiées ou qu’ils ont à leur disposition pour le service.
Les employés qui ont des traitements, les concierges des palais, maîtres d’hôtel et autres chefs de
service qui sont logés dans les palais ou leurs dépendances et qui par les émolumens dont ils jouissent
sont dans le cas d’avoir des domestiques ne sont pas compris dans les cas d’exception accordés par la
loi pour les impositions : ils doivent payer leurs contributions personnelles et mobilières, comme tous
les citoyens de l’Empire.
Les employés doivent faire leur service personnellement, il leur est défendu de se faire remplacer
ou de s’absenter sans permission. Il leur est défendu aussi de faire aucun service étranger à celui de L.
L. M. M. ou du Palais auquel ils sont attachés.
Les employés qui ont des uniformes doivent toujours les porter lorsqu’ils sont de service.
Les gens de livrée doivent habituellement en être vêtus.
Art. 2 : Matériel
Le matériel qui fait partie des attributions du Grand maréchal du palais se compose de toutes les
fournitures relatives au service de la Bouche, soit pour ce qui regarde la cuisine, l’office ou la cave ; de
celles de l’éclairage et du chauffage, de celles du linge pour le service des tables, des appartemens, des
cuisines, office et cave, de son entretien et de son blanchissage.
Le matériel comprend aussi toutes les fournitures de l’argenterie, de la porcelaine, de la verrerie
et de la fayence pour le service des tables, celles de la batterie de cuisine et de tous les ustensiles
d’office et de cave, et enfin l’entretien et la conservation de tous ces objets, soit qu’ils se trouvent dans
les palais de la capitale ou environnant, soit dans ceux des divers gouvernemens généraux de
l’Empire.
Les objets du matériel sont inventoriés et classés suivant leur nature et le service auquel ils sont
destinés. Ceux affectés pour le service de L. L. M. M. sont exclusivement réservés pour cette
destination.
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Les fournitures d’habillement et de livrée pour les employés de service qui y ont droit font partie
du matériel.
Art. 3 : Des tables
Les tables de L. L. M. M. soit dans les palais, soit aux chasses ou dans les circonstances
extraordinaires sont servies suivant les ordres et l’étiquette46. Un ordre particulier règle le cérémonial
du grand couvert.
Le Grand maréchal du palais tient une table pour faire les honneurs du palais.
La dame d’honneur tient une table pour faire les honneurs de la Maison de l’Impératrice.
Il est servi habituellement une table à laquelle peuvent prendre place les Grands officiers de la
Couronne, les officiers et dames de service ou, dans les voyages, les personnes qui en font partie. Un
Grand officier de la Couronne ou le colonel général de service, et, en leur absence, le Premier préfet
ou l’aide-de-camp de service en font les honneurs. Il faut avoir le rang d’officier de la Maison ou de
colonel dans l’armée ou être sur la liste du voyage pour pouvoir prendre place à cette table47.
Dans les petits voyages qui se font dans les palais impériaux ou dans les voyages qui se font dans
l’Empire, ces tables se réunissent en une seule dont le Grand maréchal ou le colonel général de service
font les honneurs conjointement avec la dame d’honneur. Les personnes invitées au voyage mangent
à cette table.
Il est servi une table pour la Gouvernante des Enfants de France et une autre pour les officiers et
dames de leur service. Indépendamment de ces tables, il en est servie une pour les officiers
d’ordonnance, les officiers de garde, les pages de service lorsqu’ils ne mangent pas à leur hôtel, et les
fourriers.
Dans les petits voyages qui se font dans les palais impériaux et dans les voyages qui se font dans
l’Empire et en campagne, les officiers de santé mangent à cette table48.
46 Louis-François-Joseph de Bausset, Mémoires anecdotiques sur l’intérieur du Palais et sur quelques évènements de l’Empire depuis 1805 jusqu’au 1er mai 1814 pour servir à l’histoire de Napoléon, Paris, Baudouin frères, 1827-1829, t. 1, p. 9 : « à Fontainebleau, Rambouillet ou Compiègne, lorsque Napoléon allait chasser, il y avait toujours une tente de dressée dans la forêt, pour le déjeuner auquel toutes les personnes du voyage étaient invitées » 47 Le baron Fain tenait un registre des personnes invitées aux petits et aux grands voyages de l’Empereur : entre vingt et quarante convives pouvaient prendre place autour de la table (Arch. nat., AFIV 436* : Registre intitulé « Journal des séjours de l’Empereur Napoléon, par le baron Fain », 1806-1814). 48 La question des officiers de santé avait été évoquée par Duroc et Daru en 1807. Le chirurgien et le médecin de service, astreints au palais et censés suivre les chasses impériales en cas d’accidents, avaient réclamé d’être nourris et défrayés pour leurs frais de déplacements. Voir : Arch. nat., O2 6, dossier 2, pièce 130, lettre de Duroc à Daru, Fontainebleau, 19 septembre 1807.
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Il est servi une table pour les secrétaires du cabinet de S. M. à laquelle personne ne peut être
admis s’il ne fait pas partie de ce service.
Il n’est servi aucune table particulière et il n’est rien porté dans les logemens ou chambres soit
des cuisines, offices, cave, argenterie ou lingerie49, sans l’autorisation du Grand maréchal ou du préfet
du palais.
Il peut être porté dans les salons de service des raffraîchissemens aux officiers et dames de service.
Les jours où le corps diplomatique est admis à l’audience de l’Empereur, il lui est servi avant une
collation ou un déjeuner composé de caffé, liqueurs, sucreries et raffraîchissemens et le Grand
maréchal le traite à dîner.
La même chose se pratique à l’égard des ambassadeurs les jours auxquels ils sont admis à
présenter leurs lettres de créance. Le Grand maréchal traite à dîner la députation du Corps législatif
qui vient présenter l’adresse à S. M. après l’ouverture de la session, il invite à ce dîner les princes
Grands dignitaires, les Ministres, les Grands officiers de la Couronne, les Présidents du Sénat et des
Sections du Conseil d’État50.
Le Grand maréchal traite à dîner les députations admises à porter au pied du trône les
hommages des collèges électoraux.
Il est fait chaque année un état des autres tables servies dans les palais pour tous les employés du
service de la Bouche et de la Chambre qui doivent être nourris. Le Grand maréchal l’approuve après
avoir déterminé le nombre de ces tables, leurs classes et les diverses personnes qui ont droit de
manger à chacune.
Lorsque L. L. M. M. déjeunent ou dînent dans les parties de chasse, il est donné à manger aux
gardes des piquets d’escorte et cela se compose pour chaque homme d’un morceau de viande froide
ou de fromage, d’une livre de pain et d’une bouteille de vin.
49 La méfiance de Napoléon pour les voleurs de linge a été notamment évoquée dans P. Branda, Napoléon et ses hommes…, p. 157. 50 La situation contraste avec l’époque du Consulat, où Bonaparte invitait lui-même le corps diplomatique et les membres du Corps législatif à dîner deux fois par mois.
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Art. 4 : Des logements donnés dans les palais impériaux et leurs dépendances
Personne n’a droit d’occuper un logement ou un appartement dans les palais impériaux ou leurs
dépendances que d’après la permission de S. M. qui est transmise aux gouverneurs, sous-gouverneurs,
adjudants ou concierges par le Grand maréchal du palais.
Les personnes qui occupent des logements dans les palais impériaux ou leurs dépendances sont
responsables des dégradations qu’elles pourroient commettre ou qui seroient commises par les
personnes qui leur appartiennent51, soit aux bâtimens, soit au mobilier de la Couronne. Ces
personnes sont soumises à toutes les mesures de police établies pour le palais dans lequel elles
habitent.
Les personnes qui ont un logement ou un appartement dans les palais impériaux ne peuvent y
faire faire aucun travaux qui en change ou en altère la distribution, à moins qu’elles n’aient obtenu
l’agrément du Grand maréchal et de l’Intendant des bâtimens, et alors quoique ces travaux soient à
leurs propres frais, ils ne pourront être faits que sous la direction de l’architecte de S. M. attaché au
palais. Ces mêmes personnes peuvent avoir un mobilier à elles appartenant ou augmenter celui de la
Couronne qui auroit été mis à leur disposition pour leur usage52. Ces mobiliers ou augmentations de
mobilier ne sont pas portés sur les inventaires des concierges pour que les propriétaires puissent les
retirer lorsqu’ils le veulent.
Les logemens ou appartemens dans les différens palais sont classés suivant le rang des personnes
qui peuvent les occuper, c’est à dire que indépendamment des appartemens de L. L. M. M. et de
ceux qui ont des destinations fixes pour les membres de la famille impériale, il y a des appartemens de
Princes ou de Grands dignitaires, des appartemens de ministres ou Grands officiers, des appartemens
de dames, d’officiers de la Maison, d’officiers d’ordonnance, secrétaires, officiers de santé et autres du
même rang ; enfin des logemens de suite pour les maîtres d’hôtel, huissiers, valets de chambre,
51 Les membres de la Cour disposaient de leurs propres domestiques, mais employés de la Maison de l’Empereur possédaient eux aussi leur propre personnel, qui vivait au château avec eux. C’était notamment le cas des concierges de Compiègne et de Fontainebleau. 52 À partir de 1811, Napoléon ordonna de ne plus meubler systématiquement tous les logements des employés de la Maison, et de laisser les officiers se fournir eux-mêmes en meubles.
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femmes de chambre, chefs de service etc., et des communs pour les valets de pied et la livrée53. En
général le rang pour établir les classes de logement peut se régler sur celui qui est déterminé pour
manger aux différentes tables.
Les maréchaux des logis et fourriers ont soin de suivre cette classification dans la désignation des
logemens ; personne n’a le droit de prétendre à un logement de la classe supérieure à celle à laquelle il
appartient ; personne n’a le droit non plus de prendre le logement marqué ou désigné pour un autre,
ni de faire sortir d’autres appartemens des objets de mobilier pour augmenter le sien.
Article 5 : Voyages
Les voyages se divisent en voyages dans les palais impériaux et voyages dans l’Empire.
La résidence à St.-Cloud n’est pas un voyage, le service se continue comme aux Tuileries54.
La résidence à Trianon et Rambouillet sont des petits voyages.
Les résidences à Fontainebleau, Compiègne et autres palais sont des grands voyages. Les voyages
dans l’Empire sont aussi des grands voyages.
Soit que les voyages aient lieu dans l’Empire ou dans les palais impériaux, un premier service
précède L. L. M. M. de manière à être arrivé au moins 12 heures avant elles, afin de tout préparer. Il
doit être en conséquence commandé à l’avance pour être prêt à partir au premier ordre. Il se compose
de personnes des différens services avec les objets de matériel qu’il est nécessaire d’emporter. Le sous-
contrôleur de service s’adresse à l’écuyer-commandant pour avoir les voitures qui doivent être
fournies par l’écurie.
Pour les voyages dans l’Empire, le service de L. L. M. M. étant fait en divers services qui
marchent à une certaine distance les uns des autres, il est réparti dans chaque convoi un nombre de
personnes de chaque service, de manière à ce que L. L. M. M. soient précédées et suivies par tout ce
qui leur est nécessaire. Les personnes qui précèdent doivent tout faire préparer, et celles qui suivent
53 Les appartements et le mobilier étaient répartis par classes : la première classe correspondait aux meubles pouvant être placés dans les appartements de la famille impériale ou des princes étrangers. La seconde à ceux des appartements des Grands officiers, la troisième classe aux ministres et dames d’atours, les chambellans et officiers civils de la Cour à la quatrième classe, les secrétaires à la cinquième classe, les huissiers, valets de chambre et maîtres d’hôtel à la sixième classe, les piqueurs et cochers à la septième classe, les palefreniers et garçons d’écurie à la huitième classe. Voir : Aleth Tisseau des Escotais, Le Garde-meuble sous la Révolution et l’Empire (1792-1815). Une institution royale en contexte républicain puis impérial, thèse pour le diplôme d’archiviste paléographe dirigée par le Professeur Jean-Michel Leniaud, Paris, École nationale des chartes, 2013, t. 1, p. 204. 54 Saint-Cloud était en effet suffisamment proche de Paris et des ministères pour être considéré comme un palais de gouvernement à part entière.
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exécutent les ordres qui peuvent avoir été donnés en partant et veillent à ce que rien ne soit oublié et
que tout soit exactement payé.
Les fourriers qui sont chargés de faire préparer les logemens distribuent les appartemens suivant
l’usage et l’étiquette des palais, et ils marquent les logemens des personne de la suite de L. L. M. M.,
soit dans les palais qu’elles habitent, soit dans les environs, en suivant l’ordre et le rang établi par
l’étiquette et ce qui est en usage dans les palais. Ils ne doivent faire ni commander aucune dépense de
réparation ou d’ameublement, à moins qu’ils n’y aient été autorisés ou que cela ne soit de nécessité
urgente. Ils tiennent une liste exacte portant indication des logemens, afin de pouvoir les donner à
chacune des personnes du voyage à fur et mesure qu’elles arrivent55. Autant que le tems le leur
permet, ils doivent visiter ceux destinés aux officiers et dames de la Maison et aux personnes du
voyage, afin de s’assurer qu’ils sont tels qu’ils doivent être.
Dans les voyages toutes les dépenses qui sont faites soit pour les logemens soit pour les
fournitures quelconques pour le service de L. L. M. M. sont payées par les officiers dans les
attributions desquels ces dépenses se trouvent, et rien ne doit être au compte des villes ou des
particuliers chez lesquels L. L. M. M. sont logées56, et bien au contraire, il est de règle que les gens de
ces particuliers soient largement gratifiés au nom de L. L. M. M.
Chapitre 2 : Fonctions diverses
Article 6 : Fonctions des sous-gouverneurs et adjudants des palais
Les sous-gouverneurs et adjudants des palais surveillent, sous les ordres des gouverneurs, les
détails du service militaire, de la police et bonne tenue du palais. Ils font journellement la ronde de
tous les poëlles du palais ; ils s’assurent que les consignes sont bien exécutées et les patrouilles bien
faites, que les hommes qui montent la garde sont propres ainsi que les corps de garde.
Ils doivent parfaitement connaître le palais, ses dépendances, son enceinte, ainsi que tous les
différens ordres, règlemens et consignes. Ils les font afficher où ils doivent être, ils tiennent un registre
55 Les fourriers avaient également repris l’usage d’Ancien Régime de marquer les logements à la craie. Voir à ce sujet Jean-Baptiste-Honoré-Raymond Capefigue, L’Europe pendant le Consulat et l’Empire de Napoléon, Bruxelles, Wouters, 1842, vol. 4, p. 131. 56 Il existe par exemple à la Bibliothèque nationale un dossier relatif aux travaux de l’évêché de Tours, réaménagé et remis en état pour le passage de Napoléon en 1808, et dont les dépenses furent remboursées par le Grand maréchal du palais BnF, Ms, Fr. 6599, « Voyages de l’Empereur »).
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d’ordre où sont inscrits, jour par jour, tous ceux qu’ils reçoivent, ainsi que la composition et la force
des détachemens de la garde qui font le service, le nombre des corps de garde et des factionnaires.
Lorsque L. L. M. M. séjournent dans un palais et que l’emploi de chaque jour de la semaine est
déterminé57, le sous-gouverneur ou l’adjudant du palais58 doivent s’en instruire afin de préparer et
d’ordonner le service en conséquence.
Le sous-gouverneur ou l’adjudant du palais font défiler la parade à la retraite, ils donnent le mot
d’ordre qu’ils ont reçu du Grand maréchal ou du colonel général de service. Ils veillent à ce que les
armes soient chargées. Tous les matins, ils remettent un rapport au Grand maréchal.
Ils font délivrer des billets pour entrer dans la nef de la chapelle du palais les jours où
L. L. M. M. assistent à la messe.
Les jours de représentation sur les théâtres des palais, ils distribuent les hommes de garde, les
gendarmes, les sous-officiers surveillants et les sapeurs à l’extérieur et dans l’intérieur de la salle afin
de maintenir l’ordre pour la réception des billets, l’ouverture des loges, l’arrivée et le départ des
voitures59.
Des gendarmes sont chargés de la police du théâtre. Il ne doit rester pendant la représentation,
dans les coulisses et escaliers que les acteurs, machinistes et sapeurs de service. Personne n’a le droit
de donner de billets pour y entrer ; le machiniste fait reconnaître lui-même les hommes qu’il
emploie.
Les sapeurs ne doivent quitter le château que deux heures après que le spectacle est fini, qu’ils
ont fait plusieurs rondes et visites et qu’ils se sont bien assurés qu’il ne peut exister aucune crainte de
danger.
57 Ce cas de figure se présentait assez rarement sous l’Empire, à l’exception des très grandes cérémonies comme le Sacre, le mariage de 1810 ou le baptême de 1811. Cependant, on retrouve dans le registre de la correspondance du Grand maréchal des programmes fixés à l’avance pour certaines journées ou pour certaines semaines, notamment pour les séjours à Saint-Cloud, à Fontainebleau et à Compiègne (Arch. nat., 400AP 3 et 3, Registres de la correspondance du Grand maréchal). 58 Le sous-gouverneur devait suppléer le gouverneur et le remplacer en cas d’absence. L’adjudant du palais était chargé de surveiller « les détails du service militaire, de la police et bonne tenue du palais », un service qu’il partageait avec les adjoints au Grand maréchal (L.-P. de Ségur, Étiquette du palais impérial…, p. 17. Les adjudants étaient souvent d’anciens militaires, comme Augustin Auger, aux Tuileries, ancien adjudant supérieur de la Garde des consuls (P. Branda, Napoléon et ses hommes…, p. 127). 59 Il y eut également un règlement spécifique pour les représentations au théâtre des Tuileries, daté de 1809 (Bib. Thiers, ms. Masson 103, registre d’ordre des Tuileries, p. 5). Ils étaient composés et imprimés par l’Imprimerie impériale, sur des maquettes réalisées par le Grand maître des cérémonies, dont les bureaux, situés aux Tuileries, se chargeaient également de l’envoi des billets d’invitation.
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En cas de voyage de L. L. M. M. dans un palais, les sous-gouverneurs ou adjudans qui en sont
prévenus font disposer les services militaires et de police comme ils doivent l’être pendant la présence
de L. L. M. M. et ils veillent à ce que le palais soit prêt, chauffé et éclairé.
Lors du départ de L. L. M. M., le sous-gouverneur ou d’adjudant du palais veille à ce que le
concierge visite tous les appartemens et qu’il remette tout en ordre en plaçant à part les meubles et
autres objets qui auraient pu être envoyés dans le palais pour y rester seulement pendant le séjour de
L. L. M. M.
Les sous-gouverneurs ou adjudans du palais font exécuter par les concierges tous les articles des
règlemens du service relatif à la bonne police et à la propreté des palais, ils veillent à ce que les
concierges conservent des notes exactes sur la distribution accoutumée des logements, sur le grand et
le petit éclairage des palais, afin qu’ils puissent donner les renseignemens dont on aurait besoin au
moment de l’arrivée de L. L. M. M.
Ils ont soin d’ordonner aux portiers des parcs et jardins auxquels il est permis de vendre des
boissons et autres objets sujets aux droits de laisser faire chez eux les visites par les préposés des droits
réunis60.
Ils défendent de placer sur les fenêtres, portes, lucarnes des palais ou des bâtimens qui en
dépendent aucuns pots, vases ou caisses renfermant des fleurs quelconques ou des cages avec des
oiseaux, et de planter dans les cours et contre les bâtimens des arbres et plantes rampantes, à moins
que cela n’ait été jugé convenable par M. l’Intendant général.
Ils font exécuter l’ordre du 12 juin 1809 relatif aux passes-partout des appartemens et des
jardins61.
L’architecte, le concierge, l’aide-concierge et le garçon d’app[artemen]t de confiance sont les
seuls qui puissent avoir chacun un passe-partout des appartemens62.
60 Ce cas de figure se présentait principalement dans le jardin des Tuileries, où la Maison de l’Empereur laissait circuler des marchands de jouets, de journaux ou d’oublies. 61 Bib. nat., dépt. des manuscrits, ms. fr. 6578, fol. 75, ordre du 12 juin 1809 relatif aux passe-partout, par Duroc (copie en Arch. nat., 400AP 4, registre de la correspondance du Grand maréchal) : ce rapport reprochait le laxisme des concierges, qui s’étaient fait donner l’autorisation par les architectes des palais, de distribuer des passe-partout à l’ensemble du personnel ainsi qu’aux entrepreneurs employés par la Maison de l’Empereur. Ce rapport fixait le nombre de jeux de clefs autorisés : « les architectes des palais, les concierges et aides-concierges et tout au plus les garçons d’appartement de confiance peuvent avoir des passe-partout ». Les chefs de l’administrateur des jardins, les gardes et jardiniers pouvaient également en obtenir, de même que le gouverneur du palais. Les entrepreneurs devaient utiliser celui du concierge pour accéder aux appartements. On doit remarquer que Fleurieu avait pris les devants en signant un règlement pour les passe-partout le 15 mai 1809, qui reprenait des dispositions similaires (Bib. Thiers, ms. Masson 103, registre d’ordre des Tuileries, p. 3). 62 Au début de 1813, un nouveau règlement relatif aux passe-partout des appartements impériaux fut signé, et toutes les serrures furent remplacées par la même occasion (Arch. nat., O2 239, dossier II, lettres de Costaz aux architectes des palais impériaux, 23 février 1813, minutes).
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Les chefs de l’administration des jardins, les gardes et jardiniers peuvent en avoir un des parcs et
jardins.
Les sous-gouverneurs et les adjudans du palais en ont un pour leur usage. Il leur est ordonné de
n’en point laisser en d’autres mains et de poursuivre devant les tribunaux les personnes qui en
seraient porteurs et le serrurier qui les aurait fabriqués en en rendant compte au Grand maréchal du
palais.
Si un employé logé dans le palais ou les dépendances vient à mourir, soit dans le palais par un
accident, ou hors des palais à la suite d’une maladie, le sous-gouverneur ou d’adjudant du palais font
dresser par le concierge l’inventaire des effets qui lui appartiennent et remettent copie du procès-
verbal au Grand maréchal du palais.
Les officiers de police et de justice des communes où sont situés les palais impériaux ne peuvent
exercer leurs fonctions dans l’intérieur des palais et de leurs dépendances. Quand les circonstances
l’exigent, ils s’adressent, en l’absence du gouverneur, au sous-gouverneur ou à l’adjudant du palais qui
se concerte avec eux et exécutent eux-mêmes les mesures de police nécessaire.
En l’absence des gouverneurs, les sous-gouverneurs et adjudans rendent exactement compte au
Grand maréchal de tout ce qui arrive et de tout ce qu’il doit connaître. Ils font exécuter les différentes
consignes données par le Grand maréchal ou par le gouverneur du palais.
Art. 7 : Fonctions des fourriers du palais
Les fourriers du palais, sous les ordres des maréchaux des logis, font préparer et distribuer les
logemens de L. L. M. M., des personnes de leur suite ou de leur service, soit dans les palais, soit dans
les voyages.
Les fourriers des palais veillent au maintien de l’ordre et de la police dans l’intérieur des palais et
de leurs dépendances et à ce qu’ils soient nettoyés, éclairés et chauffés conformément à ce qui est
réglé pour chacun.
Les fourriers du palais doivent connaître toutes les personnes attachées au service de L. L. M. M.
ou des différens palais, ils ont la surveillance particulière de la livrée et de son service, ils donnent
l’ordre aux valets de pied pour mettre la grande livrée. Ils doivent s’habituer à bien connaître les
différens palais, leurs dépendances et la distribution des appartemens et logemens.
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Ils prennent connoissance des différens règlemens pour le service du palais et de L. L. M. M. et
s’ils apprennent ou s’ils apperçoivent quelque chose qui soit contraire ou nuisible aux intérês de S. M.
ou à l’ordre établi, ils s’empressent d’en prévenir le Grand maréchal du palais ou l’officier qui le
représente.
En cas de fête ou d’une cérémonie dans un palais, les fourriers du palais ont soin que les
préparatifs en soient faits comme ils doivent l’être, et pendant la fête ils veillent au maintien de
l’ordre de la police et à ce qu’ils ne s’introduisent dans les appartemens et autres lieux aucune
personne qui n’ait pas le droit d’y être admise.
Les jours de spectacle sur les théâtres du palais, ils donnent l’ordre aux valets de pied qui sont
commandés pour ce service et les distribuent dans la salle pour recevoir les billets et ouvrir les loges.
Ils veillent à ce que l’on fasse placer les différentes personnes invitées dans les loges, aux places
indiquées par leurs billets et à ce qu’il ne soit admis sur le théâtre ou dans les dépendances que les
personnes invitées dans les loges aux places indiquées par leurs billets, et à ce qu’il ne soit admis sur le
théâtre ou dans les dépendances que les personnes qui y ont affaire, et que les sapeurs, gendarmes et
gardes soient à leur poste.
Ils s’assurent que les consignes, règlemens et ordres qui doivent être affichés dans le palais le sont
en quantité suffisante et qu’ils sont placés où ils doivent l’être.
Les fourriers du palais surveillent l’éclairage en huile du palais et s’assurent que les allumages et
les extinctions se font aux heures fixées par le règlement. Ils veillent aussi à l’éclairage en bougie des
appartemens et à ce que les huissiers et valets de chambre allument et éteignent dans les sallons qui
leur sont affectés et les allument dans les autres appartemens.
Ils veillent à ce que les différents portiers fassent les listes des personnes qui viennent au palais
pendant la présence de L. L. M. M. et à ce qu’ils ayent toujours des torches en quantité suffisante.
Les portiers intérieurs doivent avoir aussi des flambeaux de poing pour les Pages63.
63 « Si Sa Majesté n’est point rentrée dans son palais quand il fait nuit, les Pages de service l’attendant à la porte du vestibule, en portant un flambeau de poing de cire blanche, et allant jusque dans le salon de service ; les valets de chambre se trouvent à la porte extérieure de l’antichambre pour prendre leurs flambeaux » (L.-P. de Ségur, Étiquette du palais impérial…, p. 48).
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Ils doivent connaître le nombre des passes-partout qui sont délivrés dans chaque palais et quelles
sont les personnes qui les ont, ils veillent à ce qu’ils ne passent pas en d’autres mains et que le nombre
n’en soit pas augmenté.
Ils surveillent l’exécution de l’ordre qui défend de laisser sous les fenêtres, portes, lucarnes, etc.,
des palais ou des bâtimens qui en dépendant, aucun pot, vases ou caisses renfermant des fleurs
quelconques ou des cages avec des oiseaux et de planter dans les cours et contre les bâtimens des
arbres et plantes rampantes à moins que cela n’ait été jugé convenable par M. l’Intendant général64.
Il y a toujours un fourrier du palais de service qui doit avoir un registre d’ordre pour y inscrire
ceux qu’il reçoit, et il a soin de le tenir au courant. Il se fait remettre, chaque jour, l’état des valets de
pied ou autres employés de service, il inspecte leurs tenue, il inflige les punitions qu’il croit
nécessaires65 ; tous les matins il fait un rapport au Grand maréchal.
Le 1er de chaque mois il passe une revue générale et extraordinaire de l’habillement de tous les
valets de pied, il doit s’assurer qu’il est complet, en bon état, et que chacun a ce qu’il doit avoir
conformément au règlement. Il rend immédiatement compte après la revue au Grand maréchal ou à
l’officier qui le représente et propose le remplacement extraordinaire des objets qui manquent aux
valets de pied. Si ces objets leur manquent par leur négligence ou par peu de soin, ils doivent être
remplacés à leurs frais, d’abord sur les profits qui peuvent leur revenir, ensuite sur leurs gages66.
Après le coucher de L. L. M. M., le fourrier du palais de service fait une ronde dans l’intérieur
du palais pour s’assurer que tous les feux sont éteints, que l’éclairage est en bon état et que les gens de
service sont à leurs postes.
En cas de voyage de L. L. M. M. d’un palais dans un autre, les fourriers du palais, aussitôt qu’il
leur en a été donné connaissance, préviennent les différens services du cabinet de S. M., de la Garde-
robe de l’Empereur et de l’Impératrice, de la Bouche, de la Chambre et de la livrée, et ils veillent à ce
qu’ils partent d’avance67, de manière à ce qu’ils soient arrivés plusieurs heures avant L. L. M. M.
64 On voit que leurs responsabilités sont, pour ce point, les mêmes que celles des sous-gouverneurs et adjudants. 65 Duroc avait fait installer l’année précédente une cellule de punition dans les palais de la Couronne. 66 Il s’agit ici d’une retenue de salaire. L’argent retenu sur les salaires des employés était reversé à la caisse de vétérance de la Maison de l’Empereur, qui servait à payer les pensions de retraite des anciens employés. 67 Les petits et grands voyages dans les palais et les provinces de l’Empire s’organisaient en « services », avec un premier service qui précédait l’Empereur de 12 heures, un second service transportant l’Empereur et l’Impératrice, et un troisième service qui partait 12 heures plus tard avec les bagages et une partie du personnel.
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Le fourrier qui est envoyé dans le palais pour préparer les logemens veille aussi à ce que tous les
services soient disposés pour l’arrivée de L. L. M. M.
Dans les palais où il n’y a pas d’adjudant, les fourriers des palais les suppléent68.
En campagne, les fourriers sont chargés du détail de tout ce qui concerne les tentes, de leur
mobilier et des effets de campement. Ils font dresser les tentes et veillent à la propreté et à la police
dans le camp.
Art. 8 : Fonctions de secrétaire général du palais
Le secrétaire général du palais est chargé de la correspondance, de l’expédition des ordres,
règlemens, consignes, et de leur enregistrement. Il tient en ordre les archives du service et il en est le
dépositaire69.
Tous les ordres sont signés par le Grand maréchal du palais ou l’officier qui le représente.
Il délivre et contresigne les brevets qui sont donnés par le Grand maréchal du palais aux
employés de son service après qu’ils ont prêté serment.
Il tient les registres des matricules où sont inscrits les officiers et les divers employés du service du
Grand maréchal du palais, avec les notes et renseignemens sur chacun d’eux et les mouvemens qui
surviennent.
Art. 9 : Fonctions du quartier-maître du palais
Le quartier-maître du palais est chargé de toute la comptabilité du service. Il partage son
administration avec le bureau du contrôle.
Il tient un registre de matricule, le contrôle annuel et les mouvemens du personnel du service. Il
enregistre et vise les billets d’hôpitaux, congés, permissions, qui sont donnés aux employés.
Il rend les comptes généraux et propose le travail relatif au budget après s’être entendu, pour ce
dernier objet, avec le secrétaire général et le 1er maître d’hôtel contrôleur.
68 C’était le cas dans les plus petits palais, comme Rambouillet et Trianon. 69 Le Duc, secrétaire de Duroc, a ainsi classé les archives de son service (conservées à la Bibliothèque nationale de France) par grands thèmes : personnel, voyages, palais, Garde impériale, contentieux, caisse des théâtres, caisse des bienfaits.
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Il rédige les situations de finances et celles de diverses parties du matériel qui doivent être remises
tous les mois au Grand maréchal du palais.
Il tient les registres et toutes les pièces à l’appui de la comptabilité.
Il a en original tous les ordres et décisions du Grand maréchal du palais, les marchés, tarifs, etc.,
dont il est dépositaire et dont il délivre copie au bureau du contrôle, aux fournisseurs, etc. À cet effet,
le bureau du contrôle lui adresse les ordres ou décisions du Grand maréchal pour qu’ils soient
enregistrés et expédiés ainsi qu’il est dit.
Il réunit et conserve les diverses demandes de places et propose au Grand maréchal du palais les
remplacements à fur et mesure des vacances d’emplois.
Il est dépositaire des extraits de baptême et pièces constatant les anciens services des employés70.
Il expédie et enregistre les brevets qui sont délivrés à chacun des employés, lorsqu’ils ont fourni
toutes les pièces nécessaires.
Il garde également les prestations de serment lorsqu’elles lui ont été remises par le secrétaire
général et il les enregistre au registre de matricule.
Le quartier-maître du palais réunit les demandes de pensions pour les employés du service, il
rédige les propositions suivant les dispositions des décrets et les présente à l’approbation du Grand
maréchal du palais71.
Il forme les états de traitements, gages, frais de conciergerie, frais de voyage, indemnités de
logement, indemnités de voyage et frais de route, indemnités aux officiers et soldats de garde, enfin
tout ce qui tient aux personnes d’une manière directe ou indirecte.
Il est chargé spécialement de tout ce qui concerne l’administration de l’habillement.
La somme accordée pour frais de bureau est à sa disposition. Il reçoit du bureau du contrôle tous
les mémoires des dépenses de matériel après qu’ils sont arrêtés et contrôlés par le 1er maître d’hôtel
contrôleur, ou en son absence par un sous-contrôleur. Les 3 expéditions des mémoires lui sont
remises avec tous les bons d’ordre à l’appui, donnés en forme.
70 Pour les anciens serviteurs de Louis XVI qui avaient repris du service, ces pièces étaient souvent des brevets sur parchemins. Pour les anciens militaires, il s’agissait des états de service. 71 Depuis 1810, les employés pouvaient être éligibles à l’obtention d’une pension de retraite. La liste des employés était soumise tous les ans par les différents Grands officiers à l’Empereur, qui devait approuver la mesure de mise à la retraite.
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Il vérifie et signe tous les états de dépenses du service, les classe et les enregistre suivant les
divisions du budget et les présente à l’approbation du Grand maréchal du palais72.
Il correspond avec le concierge des palais, le conservateur de l’argenterie et les chefs de service. Il
les dirige pour la tenue des inventaires, les rapports de consommation, pertes ou remplacements de
tous les objets du service qui leur sont confiés, il leur donne les modèles de registres, situations et
rapports qu’ils doivent fournir73.
Le quartier-maître maître du palais a entre ses mains les fonds qui sont donnés pour le service ou
qui peuvent provenir de droits, gratifications, amendes et autres objets. Il prend les ordres du Grand
maréchal du palais pour l’emploi et la distribution de ces fonds et paye toutes les dépenses qui ne
sont pas acquittées en détail par le Trésorier de la Couronne, telles que les indemnités, les frais de
route, les transports, les employés extraordinaires et enfin tout ce qui n’est pas traitement, gages ni
sommes dues à des fournisseurs extraordinaires de la Maison74.
En cas de voyages pour lesquels il est fait des avances de fonds par le Trésor de la Couronne75, le
quartier-maître du palais les reçoit avec l’autorisation du Grand maréchal, il en fait la distribution
suivant les besoins du service et chacun devient comptable envers lui pour les fonds qu’il a reçus76,
comme il l’est lui-même envers le Trésor pour le tout.
Pendant les voyages, les contrôleurs, sous-contrôleurs ou autres chargés de détails adressent
chaque mois au quartier-maître du palais le bordereau de leurs recettes et dépenses avec les pièces et
quittances à l’appui, ou les lui remettent au retour si le voyage est de courte durée. Le quartier-maître
du palais les vérifie, balance les comptes et leur rend leurs quittances après les avoir soldées ou reçu le
reliquat. Il établit ensuite les bordereaux généraux de dépenses auxquels il joint tous les mémoires et
pièces duement quittancées et contrôlées et il les présente ensuite à l’approbation du Grand maréchal
du palais.
En l’absence du 1er maître d’hôtel contrôleur, il peut le remplacer.
72 Il s’agit des registres généraux des dépenses conservés dans la sous-série O2 des Archives nationales. 73 Ces modèles étaient fixés au cours des Conseils de la Maison de l’Empereur. 74 Le même système existait pour le quartier-maître des Grandes écuries, Gy, qui se chargeait des dépenses au cours des voyages et des campagnes. 75 Notamment au moment des campagnes, où le trésorier-payeur de la Couronne désigné pour le « voyage » se chargeait de régler les dépenses des services de la Maison, qui étaient ensuite remboursés par les Grands officiers sur leurs budgets respectifs. Le cas du baron Peyrusse, trésorier-payeur pendant les campagnes de 1809, 1812, 1813 et 1814, est particulièrement connu. 76 Le règlement fait ici allusion aux avances consenties pour les dépenses de voyages ou de fournitures. Tous les services des Grands officiers disposaient de systèmes semblables : pour les Grandes écuries, il servait notamment à payer les soins aux chevaux. Le service du Grand maréchal avait souvent recours à des transporteurs ou des hommes de peine pour des travaux ou des déplacements de bagages. Les responsables de la Maison recevaient une certaine somme d’avance, qui servait à payer plusieurs employés à la journée, qui signaient en échange un simple reçu.
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Art. 10 : Bureau du contrôle. Fonctions du 1er maître d’hôtel contrôleur et des sous-contrôleurs
Le 1er maître d’hôtel contrôleur est chargé, sous les ordres du Grand maréchal du palais et des
préfets du palais de tout ce qui concerne le service des tables, les achats, les approvisionnemens, les
consommations et la distribution77.
Il propose à l’approbation du Grand maréchal du palais le tableau des différentes tables et de ce
qui doit être servi à chacun suivant sa classe, et le nombre des couverts. Ce tableau est déposé au
bureau du contrôle pour servir de guide aux maîtres d’hôtel dans l’établissement de leurs menus78.
Cet état des tables doit être fait en arrivant dans chaque palais79. Il est défendu de servir d’autres
tables ou de porter à manger dans les chambres sans l’ordre du Grand maréchal ou du préfet de
service.
Il a dans ses attributions la cuisine, l’office, la cave80, l’éclairage, le chauffage, le blanchissage, les
fournitures & l’entretien de la lingerie, de l’argenterie, de la porcelaine, de la verrerie, de la fayence,
de la batterie de cuisine et les frais de transport et d’emballage.
Le 1er maître d’hôtel contrôleur a aussi dans ses attributions le sous-contrôleur, le conservateur
de l’argenterie, les maîtres d’hôtel, les tranchants, les couvreurs de table, les chefs des différens
services & le personnel qui en dépend.
Il règle et ordonne le service de chacun ; il veille au maintien de l’ordre dans toutes les parties.
Le 1er maître d’hôtel contrôleur est aidé dans les opérations par les sous-contrôleurs qui le
représentent en toutes circonstances et qui forment avec lui le bureau du contrôle, auquel tout ce qui
est dit pour le 1er maître d’hôtel est applicable.
Le bureau du contrôle, présidé par le 1er maître d’hôtel contrôleur est chargé :
77 L.-P. de Ségur, Étiquette du palais impérial…, p. 18 : « Le Premier préfet du palais et les préfets du palais suppléent le Grand maréchal du palais pour le service de la Bouche, de l’éclairage, du chauffage, de la lingerie, de l’argenterie et de la livrée ». 78 En annexe du manuscrit Français 11212, on trouve ainsi un « État des tables et menus pour les services du commun pour 1812 ». 79 On rappelle le cas particulier des voyages de l’Impératrice, que n’était pas suivie par les services de la cuisine et de la cave, ce qui obligea notamment le maître d’hôtel de Joséphine, Richaud, à passer un marché avec un traiteur pour la fourniture des repas. Ce fut par exemple le cas en mai 1807, au moment de son séjour à Bruxelles, où Simon Perrichon, propriétaire de l’hôtel des Étrangers, accepta de remplir les fonctions de chef de cuisine et d’office et occupa les cuisines du palais de Laeken avec son propre personnel, qui prépara les menus choisis par le maître d’hôtel. Voir : Arch. nat., O2 16, dossier 7, copie du marché passé entre Richaud, maître d’hôtel de l’Impératrice Joséphine, et Perrichon, Bruxelles, 20 mai 1807. 80 Le Premier maître d’hôtel possédait notamment un jeu de clefs pour les caves, la cuisine et l’office (on lira à ce sujet le journal d’un des employés de la cave de Joséphine : Piout, « Malmaison et Navarre de 1809 à 1812 : le Journal de Piout », éd. par Émile Brouwet, in Revue des études napoléoniennes, a. 15, t. 26, 1926, p. 227).
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1o : De désigner les fournitures à faire, en débattre et fixer les prix, passer les marchés avec les
fournitures et les soumettre à l’approbation du Grand maréchal du palais ; d’arrêter avec les
marchands un tarif pour chaque mois des services dont les prix sont susceptibles de varier ;
2o : De tous les achats et commandes aux fournisseurs ;
3o : De contrôler toutes les demandes des chefs de service en ce qui concerne leurs besoins pour
l’exécution des menus ;
4o : De la réception et vérification, en présence des chefs, de toutes les denrées et marchandises ;
5o : De veiller aux consommations et emplois ;
6o : De surveiller les dessertes et leur passage ;
7o : De faire les menus des tables des communs et dans lesquelles on utilise toutes les dessertes ;
8o : Enfin de veiller à l’ordre, à l’économie et la bonne tenue dans tous les services, ainsi qu’à
l’exécution des règlemens.
Tous les ordres ou commandes sont signés par le 1er maître d’hôtel contrôleur ou par celui qui le
remplace.
Le 1er maître d’hôtel contrôleur assigne à chaque sous-contrôleur ses fonctions, mais
indirectement ils doivent connaître toutes les parties du service et l’administration pour que dans un
voyage et en cas de séparation81, il puisse représenter et remplir toutes les opérations du bureau du
contrôle.
Il désigne à chaque maître d’hôtel ou tranchant la table qu’il doit servir.
Il y a toujours un sous-contrôleur de service pour les détails de la Bouche, du Commun et des
dessertes.
Un autre sous-contrôleur est également de service pour la surveillance de toutes les parties, les
réceptions des denrées et [pour] répondre à tous les ordres qui pourraient arriver ou que les
circonstances rendraient nécessaires
Il fait tous les jours un rapport de tout le service de la veille et de tout ce qui a pu survenir de
nouveau.
81 Sous-entendu : de séparation entre l’Empereur et de l’Impératrice. Le cas s’est notamment présenté en 1812, quand Napoléon partit en campagne et que Marie-Louise retourna en France après un voyage par la Hongrie. Duroc correspondit ainsi avec les services du Grand chambellan pour se tenir au courant de l’itinéraire et des faits et gestes de Marie-Louise (BnF, Ms, Fr. 6580, fol. 97, lettre de Duroc à Leduc, Gloubokoïé, le 21 juillet 1812).
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Les maîtres d’hôtel de L. L. M. M., suivis par les maîtres d’hôtel chargés des diverses tables
remettent tous les jours avant huit heures du matin au bureau du contrôle les noms pour le service du
lendemain. Ces noms sont examinés par le 1er maître d’hôtel contrôleur ou par un sous-contrôleur
pour y faire les changemens qu’ils jugent à propos en s’entendant pour cela avec celui qui les a faits.
Ils sont ensuite renvoyés aux chefs de service.
Il est expressément défendu de permettre l’entrée dans les lieux où se préparent les mets de L. L.
M. M. et les locaux destinés aux divers services à d’autres personnes que celles qui ont des devoir à y
remplir.
Les fournisseurs de la Maison de L. L. M. M. ne doivent rien livrer que sur les ordres du bureau
du contrôle. Ces ordres leur indiquent le lieu et l’heure où ils doivent livrer les objets qui leur sont
demandés.
Toutes les livraisons sont faites en présence d’un sous-contrôleur et du chef de service. Les objets
sont examinés, pesés et mesurés et lorsque tout est bien reconnu, le tout est écrit sur le bon d’ordres,
[il écrit] « vu et contrôlé », et le signe.
Le fournisseur reste possesseur de cette pièce ainsi régularisée et qui devient la preuve comptable
de sa fourniture. Pour les fournitures faites dans les palais non habités par L. L. M. M., les reçus et les
bons d’ordre sont donnés par les concierges.
Les fournisseurs sont tenus d’apporter avec le bon d’ordre qui leur est donné un duplicata signé
par eux et qui reste au bureau du contrôle pour servir aux enregistremens.
Ils livrent soit en vertu d’un marché, soit par un tarif ou convention faite pour un mois au
moins, soit au prix courant. Dans ce dernier cas les prix sont inscrits journellement sur les bons
d’ordre et les duplicatas.
Tout ce qui est fourni doit être de première qualité, autrement les objets sont renvoyés aux
fournisseurs et que cette condition est de rigueur dans les marchés.
Les fournisseurs doivent faire apporter bien empaquetés et couverts tous les objets qui
concernent le service de la Bouche.
Ils ne doivent se servir que de garçons connus, dont ils répondent et ayant été agréés par le
bureau de contrôle et les chefs de service.
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Les fournisseurs sont brevetés par le Grand maréchal du palais. Ils signent un serment sur un
registre établi à cet effet.
Le bureau de contrôle se fait remettre par les fournisseurs le 1er de chaque mois les mémoires en
trois expéditions détaillées jour par jour, des marchandises fournies pendant le mois précédent, ayant
à l’appui les ordres des fournitures revêtus des formalités qui sont exigées au contrôle des mémoires
en les vérifiant contradictoirement avec les ordres inscrits et les marchés ou tarifs qui existent.
Le bureau du contrôle rejette toutes les fournitures dont la commande n’aurait pas été donnée
par lui et qui ne réuniraient pas les formalités prescrites.
Il tient sévèrement la main à ce que les fournisseurs remettent leurs mémoires le 1er jour de
chaque mois sous peine de n’être plus employés dans le service de L. L. M. M.
Les trois copies des mémoires contrôlés, avec tous les bons d’ordre à l’appui, sont remis au
quartier-maître du palais au plus tard le 5 du mois suivant, revêtus de la formalité suivante :
« Vu et contrôlé les quantités & prix portés au présent mémoire. Le bureau du contrôle ».
En l’absence du 1er maître d’hôtel contrôleur, un sous-contrôleur signe pour lui et met sa qualité
au-dessous de la signature.
Le bureau du contrôle inscrit sur un registre les articles du budget qui le concernent, ainsi que
tous les règlemens et ordres du Grand maréchal du palais, et les différens marchés ou tarifs lorsqu’ils
sont approuvés.
Le bureau du contrôle remet au quartier-maître du palais les ordres originaux du Grand
maréchal du palais, les marchés, les décisions, etc., dont il doit rester dépositaire et dont il délivre des
copies certifiées au bureau du contrôle, aux fournisseurs.
Le 1er maître d’hôtel contrôleur réunit au moins deux fois par mois les sous-contrôleurs pour
proposer et débattre les moyens d’assurer de plus en plus l’activité, l’ordre et l’économie du service.
Il mande à cette assemblée les maîtres d’hôtels et les chefs de service à qui l’on aurait quelques
observations à faire ou desquels on voudrait prendre quelques renseignemens.
Les jours d’assemblée sont fixés en sorte que le Grand maréchal du palais puisse y faire parvenir
ses ordres.
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Il est dressé à chaque assemblée un procès-verbal de ce qui est proposé, discuté et arrêté. Le
procès-verbal est signé par le 1er maître d’hôtel et les sous-contrôleurs présents et une copie conforme,
signée du 1er maître d’hôtel contrôleur, est remise par lui au Grand maréchal du palais.
Les procès-verbaux en minuttes sont inscrits par un des sous-contrôleurs sur un registre qui reste
déposé au bureau de contrôle.
Le 1er maître d’hôtel contrôleur et les sous-contrôleurs chargés de ce détail dans les voyages
adressent chaque mois au quartier-maître du palais le bordereau général de leurs recettes & dépenses,
avec les pièces et quittances à l’appui, ou les lui remettent au retour si le voyage est de courte durée.
Les comptes sont vérifiés et balancés par le quartier maître du palais qui leur rend les quittances qu’ils
ont données pour les fonds qui leur ont été remis, après les avoir soldés ou reçu les reliquats.
Art. 11 : Fonctions du conservateur de l’argenterie
Le conservateur de l’argenterie est chargé de la garde, avec responsabilité, de toute l’argenterie de
la Couronne qui est au dépôt général.
Il est chargé aussi de la garde de tous les objets du matériel qui sont en magasin ou en réserve,
savoir :
‒ Les pièces de batterie de cuisine, soit pour [les] voyages, soit en supplément pour le service
qui ne seroient point entrées dans les inventaires du palais82 ;
‒ Les vins de la cave de réserve et tous ceux qui pourraient y être déposés ;
‒ Les provisions de bouche, d’éclairage et autres dont on voudrait faire approvisionnement
et un dépôt en magasin ;
‒ Enfin, toutes les choses relatives aux diverses parties du service et qui ne seraient pas sous
la responsabilité des chefs de service ou concierges ou dont on n’aurait pas besoin pour le
service courant.
Le conservateur de l’argenterie étant garde-magasin responsable de tous les objets du matériel, ne
doit rien recevoir sans les ordres du bureau du contrôle, ni rien donner sans son autorisation. Il doit,
pour les livraisons, tirer des reçus des chefs de service ou autres personnes autorisées à recevoir.
82 Il existait une batterie de cuisine et des services d’argenterie pour les différents palais et pour les voyages et les campagnes : « On était habitué à emballer & déballer avec une promptitude incroyable. J’ai vu la même argenterie qui servait à Paris servir à l’armée & retourner à Paris sans être endommagée le moins du monde » (Anne-Jean-Marie-René Savary, Mémoires du duc de Rovigo, Paris et Londres, Colburn, 1828, t. III, p. 25).
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Le conservateur est chargé de proposer au bureau du contrôle les réparations et améliorations à
faire aux objets qui sont en magasins, de veiller à l’exécution des fabrications qui sont ordonnées,
ainsi qu’à l’entretien et à la propreté de tout ce qui est à sa garde.
Tous les objets qui lui sont confiés lui sont remis sur des états doubles signés du bureau du
contrôle, dont il conserve une expédition et rend l’autre avec son reçu qui sert au bureau du contrôle.
Le conservateur, sur les autorisations du bureau du contrôle, remet au chef de l’argenterie sur
son reçu les objets nécessaires pour le service dans le palais où L. L. M. M. doivent se rendre. Au
moment de changer de résidence, il est fait une nouvelle demande et dans la même forme pour le
palais où l’on doit aller habiter, et lorsque l’argenterie qui a servi au palais que l’on quitte est
entièrement arrangée, nettoyée et mise en coffre, elle rentre au dépôt de l’argenterie et le chef retire,
s’il n’y a point de pertes, le reçu qu’il a donné précédemment.
Le conservateur est en outre chargé de la tenue de tous les registres des inventaires et qui sont :
‒ Celui de l’argenterie de la Couronne ;
‒ Celui de la lingerie centrale de tous les palais imp[ériaux] ;
‒ Celui des porcelaines, verreries, fayences, tôles qui existent dans tous les palais et dans le
magasin ;
‒ Celui de la batterie de cuisine, d’office et de tous les objets qui en dépendent et qui
existent dans tous les palais et dans le magasin ;
‒ Celui des vins en réserve, provision, etc., etc.
Il enregistre journellement les augmentations, pertes & mouvemens qui peuvent survenir dans
les objets du matériel.
Le conservateur reçoit les instructions et modèles de registre du quartier-maître du palais, qui
dirige les opérations comptables et qui lui remet copie des mémoires qui comportent les fournitures
dans les palais, dont il doit être fait mention aux inventaires généraux du service.
Un commis est attaché au conservateur pour tenir les écritures et le registre des inventaires.
Art. 12 : Fonctions des maîtres d’hôtel
Le maître d’hôtel de l’Empereur et celui de l’Impératrice sont chargé de tout ce qui concerne le
service de L. L. M. M., ils font chacun les menus de leurs tables et surveillent la mise du couvert.
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Aux heures des repas de L. L. M. M., les maîtres d’hôtel viennent chercher le service à la cuisine
& à l’office et ils le font apporter, en ordre et couvert, en leur présence.
Lorsque le service est prêt, les maîtres d’hôtel en préviennent le préfet du palais.
Les maîtres d’hôtel de L. L. M. M. peuvent faire le service d’autres tables83.
Les maîtres d’hôtel ordinaires sont chargés du service des autres tables. Le service des différentes
tables est attribué aux maîtres d’hôtel par le bureau du contrôle qui leur donne les ordres pour la
composition de chacune et le nombre des mets qui doivent y être servis. Pour en faire le menu ils
prennent connaissance de ce qui existe au garde-manger afin d’utiliser les provisions et employer les
dessertes aux 2e et 3e tables84.
Ils doivent apporter leurs menus au bureau du contrôle le matin avant huit heures pour la
journée du lendemain.
Lorsque le service est prêt, ils avertissent les personnes qui doivent manger à ces diverses tables.
Il y a un maître d’hôtel pour le service de la gouvernante des Enfants de France. Il doit en tout se
conformer à ces dispositions.
Il y a toujours un maître d’hôtel de service qui ne doit pas quitter le palais de toute la journée.
Le maître d’hôtel de service fait, indépendamment du menu de la table qu’il sert, celui de la
table des officiers de garde, des secrétaires de S. M. et de toutes celles comprises dans le rang des
premières tables.
Les maîtres d’hôtel doivent s’assurer plusieurs fois dans le jour à la cuisine si les menus qui sont
faits sont bien exécutés.
Ils doivent faire dresser le service de cuisine en leur présence et l’accompagner jusqu’à la table.
Ils doivent présider à la mise du couvert, s’assurer que tout est dans le plus parfait état de
propreté, connaître la quantité d’argenterie nécessaire pour tel nombre de couvert, la quantité du
linge offerte à chaque table, exiger qu’un aide ou garçon d’argenterie soit présent et cela pendant tout
le repas, pour pourvoir à ce qui seroit demandé extraordinairement, ainsi qu’un chef d’office et un
aide de cave pour la surveillance et le service de leurs parties respectives.
83 On peut penser qu’il manque un « ne » dans cette phrase. 84 Les restes des tables de l’Empereur ou des officiers étaient servis aux tables du personnel : « la desserte de la table de l’Empereur servait à celle des femmes de chambre de l’Impératrice, des maîtres d’hôtel, des valets de chambre de l’Empereur, etc. La desserte des autres tables servait aux autres employés de la Bouche ou du palais. La livrée n’était pas nourrie : elle était habillée et recevait un écu par jour pour gages et nourriture » (L.-F.-J. de Bausset, Mémoires anecdotiques…, t. 1, p. 13).
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Après le repas, ils suivent la desserte qui est reportée au garde-manger et veillent à ce qu’il ne soit
rien détourné de cette desserte, et surtout à ce que les valets de pied placent les choses avec ordre dans
les barquettes pour éviter les accidents et la casse.
Les maîtres d’hôtel de L. L. M. M. et les maîtres d’hôtel ordinaires doivent après chaque repas
venir inscrire au bureau de contrôle le nombre des couverts qu’il y a eu aux tables qu’ils ont servies et
faire un rapport sur les objets détériorés ou cassés aux tables avec le nom des hommes qui ont cassé
pour leur en faire retenir la valeur.
Les mets, boissons, rafraîchissemens qui sont demandés dans le courant de la journée pour le
service de L. L. M. M. ou des Enfants de France doivent être portés dans leurs appartemens par leurs
maîtres d’hôtels, ou en leur absence par le maître d’hôtel ou le tranchant ou chef d’office de service.
Dès que la table de L. L. M. M. est posée, un maître d’hôtel doit toujours être auprès et ne plus
la quitter jusqu’à ce que L. L. M. M. ayent pris place85.
Il doit toujours rester auprès des autres tables soit un maître d’hôtel ou tranchant ou un couvreur
de table ou un employé de l’argenterie.
Art. 13 : Fonctions des tranchants
Les tranchants sont chargés de découper les mets aux tables de L. L. M. M. et à celles de
première classe86.
Ils aident et suppléent les maîtres d’hôtel.
Il y a toujours un tranchant de service qui ne doit pas quitter le palais pendant la journée.
Le bureau du contrôle peut désigner les tranchants pour faire le service du maître d’hôtel et alors
ils doivent remplir toutes les dispositions indiquées au règlement qui les concerne.
Art. 14 : Fonctions des couvreurs de table
Les couvreurs de table sont chargés de tout ce qui concerne le service des tables et la mise des
couverts. Autant que possible il doit y en avoir un à chaque table. Ils prennent à la lingerie ce qui est
85 Plusieurs tableaux évoquent cette surveillance de la table par un maître d’hôtel, notamment celui de Louis Ducis, Napoléon et ses neveux sur la terrasse de Saint-Cloud, huile sur toile, 105 cm sur 143 cm., Versailles, musée de Versailles et Trianon, no d’inv. MV 5143, 1810. 86 C’est en 1806 que Napoléon instaura la fonction de valet tranchant, à l’imitation de ce qui se faisait à Versailles et dans les autres cours européennes.
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nécessaire pour les tables dont ils sont chargés, ils en donnent reçu et en sont responsables, ils font
apporter par les valets de pied l’argenterie, la porcelaine et la verrerie, ils s’assurent que tout est dans
le meilleur état et la plus grande propreté et après le service ils enlèvent tout ce qui a été fourni.
Ils doivent faire nettoyer en leur présence les salles à manger par les frotteurs, leur faire enlever
les tables et reporter aux lieux où il est d’usage de les placer, et tout remettre en ordre.
En arrivant dans un palais ou en voyage, les couvreurs de table s’assurent d’avance des différentes
tables qu’ils doivent préparer et dans quels lieux ils doivent les placer. Pour les couverts de L. L. M.
M. le couvreur de table pose une serviette sur la nappe à la place où ils doivent être placés. Cette
serviette doit tomber de la moitié de sa longueur au moins de manière à pouvoir être rejettée sur le
couvert lorsqu’il est là et le couvrir entièrement87.
Art. 15 : Fonctions des chefs de service. Dispositions communes à tous
Les chefs des différents services de cuisine, etc., sont chargés spécialement de la responsabilité et
de la surveillance de tout ce qui se fait dans leur service. Ils distribuent le travail entre leurs
subordonnés, ils doivent veiller particulièrement à ce que la plus grande propreté et le meilleur ordre
règnent tant dans le travail dont ils sont chargés que parmi les employés qui sont sous leurs ordres. Ils
doivent s’attacher à les maintenir dans les bornes d’une juste discipline et à leur imposer le silence et
la tenue décente que le service exige. Il est expressément défendu de permettre l’entrée des lieux où se
préparent les mets de L. L. M. M. et de ceux où ils sont servis, à d’autres personnes que celles qui ont
des devoirs à y remplir.
En arrivant dans un palais, tous les chefs de service étant prévenus par le bureau du contrôle des
différentes tables qui doivent être servies et de la quantité de couverts qu’il peut y avoir à chacune, ils
préparent le service en conséquence.
Le concierge, le sous-contrôleur de service et le garde des Bouches font reconnaître à chacun des
chefs de service à leur arrivée dans le palais les ustensiles appartenant à ce palais qui doivent être mis à
87 Ce passage confirme le récit du mamelouk Ali, entré au service intérieur de l’Empereur en 1811 : « le couvreur de table préparait le couvert sur un guéridon, ainsi qu’une table de desserte et à l’heure indiquée (neuf heures moins un quart environ), le maître d’hôtel, M. Dunant, arrivait avec les mets. Ce qui devait être tenu chaud était placé sur des réchauds. Toutes choses disposées, le couvreur de tables s’en allait. Le préfet du palais, qui était présent, allait frapper à la porte du salon et prévenait l’empereur qu’il était servi » (Louis-Étienne Saint-Denis dit Ali le mamelouk, Souvenirs sur l’Empereur Napoléon, Paris, Arléa, 2000, p. 36).
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leur disposition et confiés à leur surveillance, pour que, à leur départ, ils puissent les rendre en
compte comme on les leur a remis.
Toutes les fournitures sont faites par ordre du bureau de contrôle sur les demandes des chefs et
doivent être livrées dans les divers services en présence d’un sous-contrôleur et du chef qui en donne
reçu au bas du bon d’ordre visé par le sous-contrôleur.
Il est désigné tous les jours plusieurs aides ou garçons de service pour la cuisine, l’office, la cave,
l’argenterie, la porcelaine, l’éclairage et la lingerie qui ne se retirent qu’après le coucher de L. L. M.
M. pendant la nuit, il reste un aide et un garçon de garde à la cuisine et à l’office et un employé à
chacun des autres services.
Tous les jours, chaque chef de service fait un rapport au bureau du contrôle sur les besoins et
l’ordre du service et fait connaître les mouvements survenus dans les employés de son service.
En l’absence du chef de service, les seconds chefs et aides doivent suppléer et faire tout ce qui
leur est attribué.
Art. 16 : Fonctions de chef de cuisine
Le bureau du contrôle remet tous les jours au chef de cuisine avant 10 heures du matin les
menus pour le service du lendemain, il s’assure conjointement avec le sous-contrôleur de l’état du
garde-manger et remet au bureau du contrôle une demande des provisions qu’il juge nécessaires tant
pour alimenter le garde-manger en objets de consommation courante que pour exécuter les menus
qui lui sont donnés.
Chaque soir, le chef de cuisine renvoie au bureau du contrôle tous les menus de la journée.
Les provisions fournies sur les demandes du chef et par la voie du bureau du contrôle sont
remises sous la garde d’un chef de garde-manger qui en doit compte, tant au bureau du contrôle qui
a délivré l’ordre de fourniture [et] qui doit s’assurer du bon usage qui en est fait, qu’au chef de
cuisine qui en a donné reçu et devient par conséquent responsable de leur juste consommation. Le
chef de cuisine fait sortir chaque jour du garde-manger les provisions nécessaires pour le travail
courant et après avoir réglé l’usage de ces provisions pour l’exécution des menus, il doit s’assurer
continuellement du travail des divers employés, il doit tout voir et tout goûter par lui-même et se
bien pénétrer de l’idée qu’il est responsable de la bonne préparation des mets qui sont servis à toutes
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les tables et particulièrement à celle de L. L. M. M. En conséquence, rien ne doit être dressé et servi à
la cuisine que devant lui et sur la demande et en présence du maître d’hôtel chargé du service de
chaque table.
Le chef de cuisine est aussi responsable envers l’administration du service de l’économie qu’on
apporte dans l’emploi des provisions qui ne servent qu’à la préparation des mets et qui ne sont point
écrites sur les menus ; tels sont le beurre, le lard, les viandes pour sauces, etc.
Tous les mets destinés pour les repas de L. L. M. M. ou qui pourraient être demandés dans les
appartemens intérieurs doivent être dressés par le chef des cuisines et remis par lui au maître d’hôtel
de L. L. M. M. ou à celui de service.
Le chef de cuisine est autorisé à avoir des apprentis dont le nombre est fixé à quatre.
Lorsqu’après leur apprentissage il vaque des places à leur portée, elles leur sont données de préférence.
Art. 17 : Fonctions de chef d’office
Le chef d’office ayant reçu du bureau du contrôle l’état du nombre des tables et du nombre de
couverts à servir à chacune, et connaissant par suite les nombres de hors d’œuvres, de salades et
d’assiettes de dessert qu’il doit faire préparer, ayant de plus la note des femmes de S. M. l’Impératrice
ou de la Maison des Enfants de France qui ont droit aux déjeuners d’office, fait, au bureau du
contrôle, les demandes pour les divers fournisseurs des provisions qui lui sont nécessaires pour son
service.
Ces provisions dont le chef d’office donne reçu et doit par conséquent surveiller l’emploi, sont
mises sous la garde du chef aux distributions qui lui en doit compte et qui est chargé, sous les ordres
et sous la surveillance du bureau du contrôle, de toutes les distributions à faire pour le travail à
l’office et pour le service de toutes les tables.
Le chef d’office s’assure que toutes les préparations qu’il a ordonnées et particulièrement celles
qui doivent être offertes à L. L. M. M. soient bien faites.
Le chef d’office est chargé de placer le dessert sur la table de L. L. M. M., de leur servir le café
ainsi qu’aux personnes admises, à leur table, et lorsque L. L. M. M. sont au spectacle, au bal, ou aux
cercles, de servir les rafraîchissemens qui leur sont offerts.
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Les 2e chefs font le même service aux 1ères tables, et offrent les rafraîchissemens aux personnes
invitées dans les cercles, les bals et les spectacles de la Cour.
Tous les objets demandés pour les appartemens intérieurs de L. L. M. M. doivent être faits en
présence d’un chef d’office et être apportés par lui, ou par le maître d’hôtel ou tranchant de service.
Le chef d’office est autorisé à avoir des apprentis dont le nombre est fixé à deux. Lorsqu’après
leur apprentissage, il vaque des places à leur portée, elles leur sont données de préférence.
Art. 18 : Fonctions du chef de cave
Le chef de cave88, en arrivant dans un palais, fait aux fournisseurs, par la voie du bureau du
contrôle, une demande des vins et liqueurs nécessaires pour le 1er service qui devra y être fait, en
raison des tables et du nombre de couverts pour chacune d’elles, et dont l’état lui a été
communiqué89. Le bureau du contrôle lui remet aussi la note des tables du commun dont la
consommation est fixée à une bouteille de vin d’office ou de distribution par jour pour chacun des
employés qui ont droit d’y manger. Les livraisons de vins et liqueurs pour les préparations de cuisine
et d’office se font sur des bons particuliers du sous-contrôleur de service. Le chef de cave est
responsable des qualités et comptable des quantités de vins et liqueurs qu’il reçoit des fournitures90.
Le chef de la cave, au moment du service, fait porter et accompagne les vins, les liqueurs et l’eau
destinés pour la table de L. L. M. M. après les avoir préalablement goûtés. Il les porte lui-même sur la
table où sont les buffets et sert L. L. M. M. pendant le repas ; ensuite il fait reporter à la cave et
devant lui les vins qui n’ont point été consommés.
Un aide ou un garçon font pour chaque table de 1ère classe le même service. Le chef de cave tient
un registre de consommation, savoir :
‒ Pour les 1ères tables, en tenant note des vins et liqueurs qui y ont été portés et de ceux qui
sont rentrés en cave pour chaque repas, ce qui donne la consommation réelle, ayant soin
88 Sur les caves, on lira notamment Alain Pougetoux, La cave de Joséphine : le vin sous l’Empire à Malmaison, catalogue de l’exposition organisée du 17 novembre 2009 au 8 mars 2010 au Musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, au Château d’Arenenberg du 10 avril 2010 au 10 octobre 2010 et au Museo Napoleonico de Rome du 2 novembre 2010 au 28 février 2011, Paris, RMN, 2009. 89 Le seul témoignage d’un chef de cave subsistant est celui de Piout, employé de Joséphine, qui ne parle malheureusement presque pas de ses fonctions, mais uniquement des faits et gestes de l’Impératrice. 90 Cette responsabilité, et la peur de la casse, expliquent sans doute que, par un règlement particulier, le chef de cave Datessen avait obtenu en 1806 l’autorisation d’acquérir à ses frais une voiture et un cheval afin d’assurer lui-même la livraison de vin dans les palais des Tuileries et de Saint-Cloud, en échange d’une indemnité forfaitaire de 2 400 francs par an (Arch. nat., O2 16, dossier 1, pièce 6, règlement particulier pour la cave, par Duroc, 1er février 1806).
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de noter à l’appui de cette consommation de chaque table le nombre des couverts qui y
ont été servis ;
‒ Pour les tables diverses, leur consommation est fixée par le bureau du contrôle et est
portée au registre conformément à cette fixation ;
‒ Pour les distributions à faire à la cuisine et à l’office, elles sont portées au registre d’après
le dépouillement des bons délivrés chaque jour à cet effet par le sous-contrôleur de service.
Tous les jours, le chef de cave établit la balance de son compte et remet au bureau du contrôle la
feuille de consommation par table, par service et par espèce de vins et liqueurs.
Le 1er de chaque mois, avant le service, ce qui reste en cave est rendu aux fournisseurs qui en
donnent reçu, afin que le mémoire du mois précédent ne soit chargé que des consommations faites
pendant ce mois.
Tout ce qui serait demandé pour les appartemens intérieurs de L. L. M. M. doit être dégusté par
le chef de cave et porté par lui-même ou par le maître d’hôtel ou tranchant de service.
Lorsque le chef de cave a besoin de quelques espèces de vins de la cave de réserve, il en fait la
demande au bureau du contrôle, qui approuve son état et le lui fait fournir par le conservateur.
Art. 19 : Fonctions du chef de l’argenterie
Le chef de l’argenterie, ayant l’état du service qui doit se faire dans un palais, adresse au bureau
du contrôle l’état (par service de 15 couverts) de l’argenterie qu’il croit nécessaire d’y faire porter. Sa
demande vue et approuvée par le bureau du contrôle, est présentée au conservateur qui, sur son reçu,
lui délivre les objets qui y sont portés. Il les fait charger et conduire au lieu de leur destination et là,
d’après l’état qu’il a reçu du bureau du contrôle du nombre de couverts servis à chaque table, il règle
les quantités d’argenterie qui y sont portées chaque jour. Après le départ, il rend au conservateur tous
les objets qui lui ont été confiés et dont il est responsable et retire le reçu qu’il en a donné.
Le chef d’argenterie et tous les employés sous ses ordres sont responsables de l’argenterie mise en
service. En conséquence, le chef pour la table de S. M., et un des employés de l’argenterie pour
chacune des 1ères tables, prend en compte à l’argenterie tout ce qui est nécessaire pour le service de
cette table, accompagne les valets de pied chargés d’emporter l’argenterie, assiste à la mise des
couverts et fait reporter à l’argenterie, après le repas, tout ce qu’il a reçu, et en rend compte.
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Si, pendant le repas, il est besoin d’un supplément d’argenterie, ou si l’on est dans [le] cas de l’y
reporter, l’employé de ce service accompagne les valets de pied qui vont chercher ou reporter
l’argenterie.
Il est tenu chaque jour à l’argenterie une feuille exacte de ce qui est donné pour le service des
appartemens, de l’office, de la cuisine et des diverses tables des communs.
Le chef de l’argenterie ne doit en fournir que pour les tables et services cy-dessus indiqués et les
appartemens de l’Empereur et de l’Impératrice, des souverains et princes qui seraient servis par la
Maison de S. M. Il lui est expressément défendu d’en prêter à qui que ce soit, ni d’en laisser porter
dans les appartemens particuliers, à moins que ce ne soit pour servir un repas, et dans ce cas, le maître
d’hôtel qui servira deviendra responsable de l’argenterie perdue, si le service n’est pas accompagné par
un employé de l’argenterie.
Si quelque pièce d’argenterie se trouve égarée, le chef fait de suite les recherches nécessaires pour
la retrouver, et en cas qu’elles soient infructueuses, il en fait aussitôt son rapport au bureau du
contrôle et au fourrier du palais.
Le chef de l’argenterie et tous les employés de l’argenterie sont responsables de l’argenterie
perdue dont la déclaration n’aura pas été faite dans la journée même, avec l’indication de la table et
du lieu où elle aura été perdue, et des circonstances qui pourraient aider à la faire retrouver.
Le chef de l’argenterie est chargé spécialement de veiller à ce que toute l’argenterie en service soit
toujours dans le meilleur état de propreté. En conséquence, aussitôt qu’il s’apperçoit qu’une pièce est
défectueuse ou a besoin d’être remise à neuf, il doit demander au bureau du contrôle l’ordre de la
changer, car s’il était servi à une table une pièce d’argenterie défectueuse ou malpropre, le chef
d’argenterie ou, en son absence l’aide de service encourrait la punition d’une amende. Toute
l’argenterie doit être nettoyée, comptée et arrangée le soir même.
Art. 20 : Fonctions de chef de la lingerie
Le chef de la lingerie est chargé du service, avec responsabilité de tout ce qui compose la lingerie
centrale. Il tient un registre portant inventaire exact de tout le linge qui appartient à S. M. et qui
existe à la lingerie centrale et dans les différents palais. Il y inscrit soigneusement les achats qui
s’opèrent ainsi que les pertes, réformes, etc.
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Il tient un autre registre où sont inscrits les noms des personnes auxquelles il est fourni du linge
suivant les bases du règlement, avec la désignation de la quantité et de la qualité et des divers
échanges qui s’opèrent pendant l’année.
Le chef de la lingerie est aidé dans ses fonctions et remplacé en cas d’absence par un commis
chargé particulièrement des écritures.
Il tient un registre pour le blanchissage où l’on porte exactement la sortie du linge donné au
blanchisseur et sa rentrée à la lingerie centrale.
Il ne doit être fourni de linge pour les cas non prévus par le règlement que sur l’ordre du 1er
maître d’hôtel contrôleur ou du sous-contrôleur de service. Le chef de la lingerie, ou la lingère qui le
représente, se fait donner un reçu de la personne à laquelle il est fourni du linge et il annule ce reçu
lorsqu’on rapporte le linge. Ce qui n’est pas rendu doit être remplacé au compte de la personne ou
du service qui en est responsable.
Le linge à l’usage de L. L. M. M. est délivré sur des bons signés du 1er valet de chambre ou du
valet de chambre de service pour l’Empereur91 et sur ceux signés de la 1ère femme de service pour
l’Impératrice. Celui pour l’usage des Enfants de France est délivré sur des bons signés d’une 1ère
femme de leur service.
Le linge à l’usage des Grands off[ici]ers, off[ici]ers et dames de la Maison et secrétaires de
l’Empereur est délivré sur des bons signés de leurs valets de chambre ou femmes de chambre.
Le linge délivré aux médecins et chirurgiens par quartier, fourriers du palais, quartier-maître du
palais et secrétaires logés dans les palais est délivré sur des bons signés d’eux-mêmes. Les employés des
services de la Bouche, de la livrée, de la Chambre de L. L. M. M. et de celle des Enfants de France,
logés dans les palais, ont seuls droit à se servir du linge de la Couronne qui leur est distribué sur des
bons signés par eux.
[Art. 20bis : Lingerie centrale]
La lingerie centrale aux Tuileries se divise en trois parties :
1o : Le linge pour la distribution journalière ;
2o : Le linge rendu par le blanchisseur et à réparer ;
91 Pour Napoléon, il s’agissait de Constant, qui l’aidait à s’habiller le matin.
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3o : Le dépôt principal du linge blanchi et du linge sali.
Il y a deux lingères de service pour les distributions et les échanges à faire journellement ; une
d’elles reçoit en compte du chef de la lingerie la quantité de linge jugée suffisante pour faire le service
courant de la Maison de S. M. et tient la feuille des mouvements de la lingerie. Au bout de 24
heures, elle rend son compte au chef de la lingerie et présente à l’appui :
1o : Le linge blanc qui lui reste ;
2o : Les bons de distributions nouvelles qu’elle a faite ;
3o : Le linge sale qu’elle a échangé. Ce linge est portée de suite au dépôt principal du linge sale et
remplacé par une quantité égale de linge blanchi, afin qu’elle puisse continuer le service pendant les
24 heures suivantes.
Si pendant la durée de son service, il lui est rendu, sans échange, du linge qu’elle n’ait pas
délivré, elle en tient note sur la feuille pour en justifier en plus d’après le bon délivré de la partie
prenante, qui lui est rendu pour comptant.
La lingère de service comptable a seule les clefs des armoires destinées au linge de distribution.
S’il se trouve quelqu’erreur dans le compte de cette lingère, le chef en fait de suite son rapport au
bureau du contrôle.
La 1ère lingère chargée de l’entretien du linge reçoit en compte, en présence du chef, le linge
rendu par le blanchisseur, le visite, le fait réparer et le rend ensuite en compte au chef pour qu’il soit
replacé dans les armoires du dépôt principal. Elle a seule les clefs des armoires destinées à ce service.
Elle est aidée dans son service par les lingères [et] par un nombre d’ouvrières à la journée qui sont
sous les ordres et sous la surveillance du chef de la lingerie.
Ses comptes avec le chef sont arrêtés toutes les semaines, ce qu’elle doit en linge non
raccommodé est vérifié et les quantités en sont reconnues. S’il se trouve quelqu’erreur dans son
compte, le chef en fait de suite son rapport au bureau du contrôle.
Le dépôt principal de la lingerie centrale est constamment fermé ; les clefs en sont toujours entre
les mains du chef ou de la personne à qui il peut les confier.
Le chef de la lingerie ne peut ni faire couper pour raccommoder, ni donner pour les malades, ni
donner aux divers services pour nettoyage le linge qui ne doit plus rentrer, sans y avoir été autorisé
par le bureau du contrôle qui met son autorisation au bas de la demande qui lui en a été faite.
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Le chef de la lingerie remet tous les mois au bureau du contrôle sa situation au 1er du mois et
l’état des mouvements survenus pendant le mois précédent et pour s’assurer si les quantités existantes
sont conformes à celles qui doivent être.
Tous les six mois, l’inventaire général de la lingerie centrale est fait en présence du chef par le
bureau du contrôle.
Le chef de la lingerie doit vérifier, le 1er de chaque mois, et plus souvent s’il le juge nécessaire ; les
quantités de linge qui sont données aux divers chefs de service ; il fait son rapport de cette opération
au bureau du contrôle, il doit également faire son rapport de toutes les pertes qui pourraient être
faites, soit par les couvreurs de tables, soit par les employés, et il ne peut rien remplacer sans y être
autorisé92.
[Art. 20ter : service de la lingerie dans les palais]
Le service de la lingerie de la Couronne est fait dans les palais autres que celui des Tuileries,
pendant l’absence de L. L. M. M., par la lingère attachée au palais, ou à défaut, par le concierge du
palais.
Pendant la présence de L. L. M. M. dans ces palais, le service est fait par le chef ou par des
lingères envoyées de la lingerie centrale et conformément au règlement cy-dessus. À leur arrivée dans
le palais, le concierge ou la lingère du palais leur fait remise, avec inventaire, de tout le linge
appartenant au palais.
Au départ de L. L. M. M. on rétablit la lingerie du palais comme elle a été trouvée à leur arrivée.
Art. 21 : Fonctions du chef des porcelaines
Le chef des porcelaines est responsable de tous les services de porcelaine, verrerie, fayences, tôle
vernie et vannerie qui sont à sa disposition pour le service.
Dans les palais autres que celui des Tuileries, les concierges sont dépositaires comptables des
porcelaines, verreries, fayences, tôle et vanneries. À l’arrivée de L. L. M. M. dans un palais, le
concierge remet au chef de cette partie un état de tous les objets qui sont à sa disposition et ils sont
92 Dans les annexes du manuscrit Français 11212, on trouve un Règlement pour les fournitures et les échanges de linge à faire pour le service de la lingerie de la Couronne, signé par Duroc et daté du 1er mars 1812, qui fixe le nombre de draps, de taies d’oreillers et de torchons délivrés aux employés de la Maison, ainsi que la fréquence de leur remplacement.
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reconnus, en présence d’un sous-contrôleur, par le chef des porcelaines, qui en donne reçu au
concierge, et lors du départ de L. L. M. M. d’un palais, il fait la vérification des objets portés sur
l’état qui lui a été signé et il inscrit à la suite les articles qui sont en moins ; il désigne aussi l’état des
pièces avariées. Ce récollement est fait en double expédition et signé d’un sous-contrôleur, du
concierge et du chef de porcelaine. Une expédition reste entre les mains du concierge pour sa
décharge des objets cassés ; l’autre est remise au bureau du contrôle portant reçu des objets dont le
concierge est resté dépositaire comptable.
À l’arrivée de L. L. M. M. dans un palais, le bureau du contrôle remet au chef des porcelaines
l’état des tables qui doivent être servies en porcelaine, avec désignation des services qui leur sont
affectés. Le chef de ce service dresse un état des quantités de pièces nécessaires pour ce service ainsi
que [la quantité] de la porcelaine & verrerie qui pourrait être emportée pour le service de chasse.
Tous les services de porcelaine, verrerie et fayence sont placés méthodiquement dans les armoires
qui sont destinées à chaque service. En dehors, sur les portes des armoires, est inscrite la désignation
des services qu’elles contiennent.
Le chef de porcelaine fait préparer dans des barquettes les services de porcelaine et verrerie pour
les tables et les remet en compte aux couvreurs de table qui en deviennent responsables. Il veille à ce
que les services soyent portés et reportés avec ménagement au moment de leur rentrée ; il s’assure si
les services sont au compte, s’il trouve quelques pièces cassées, il s’informe près des maîtres d’hôtel de
service de quelle manière et par qui ces objets ont été cassés, il fait un rapport au bureau du contrôle
noté de manière à faire connaître si les objets manquants doivent être remplacés au compte de la
personne qui les aurait cassés.
Le chef de porcelaine délivre tout ce qui est nécessaire pour servir les raffraîchissemens qui sont
offerts dans les salons de L. L. M. M. Les valets de pied ou autres personnes qui sont chargées de ce
service sont responsables de ce qui leur a été confié. Ils signent à cet effet une main courante ou leurs
noms sont inscrits ainsi que la désignation et la quantité des pièces qui leur sont remises. S’il en
manque, et qu’elles ne soient pas rentrées le lendemain qu’elles ont été délivrées, avant huit heures du
matin, le rapport en est fait au bureau du contrôle afin que le remplacement soit ordonné au compte
de la personne à laquelle il manquerait quelques objets.
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Le chef des porcelaines tient un journal des inventaires des porcelaines, verreries, fayences, tôles
et vannerie qui existent dans divers palais. Il inscrit à fur et mesure des fournitures et désigne les
objets qu’il reçoit dans les mêmes termes que ceux énoncés aux factures et il porte sur ce journal les
pertes qui ont été faites par mois.
Le chef de la porcelaine tient un autre journal où il inscrit jour par jour les rapports des pertes,
qu’il remet au bureau du contrôle à la fin de chaque trimestre. Il fait le dépouillement de ce journal
ou il dresse un état portant le prix et la valeur des objets cassés, qu’il remet aussi au bureau du
contrôle, afin que les remplacements soient opérés pour reporter les services à leur compte.
À la fin de chaque année le chef de porcelaine fait un rapport sur tout les services de porcelaine,
verrerie, fayence et tôle vernie qui existent dans tous les palais, portant la totalité des objets cassés, de
ceux remplacés et de ceux restant à remplacer, ainsi que de leur valeur.
Le chef de porcelaine ne doit point donner de porcelaine aux tables des officiers de garde, des
secrétaires de S. M., des 1ères femmes de chambre, ni à toutes celles des communs. Le service s’y fait
en assiettes d’argent pour les deux premières et en terre de pipe pour les autres.
Art. 22 : Fonctions du chef d’éclairage
Le chef d’éclairage est chargé du placement et de l’emploi des bougies dans les palais habités, de
l’allumage et de l’échange des bougies dans les galeries et autres pièces non occupées par L. L. M. M.
Il est aidé dans son service et il peut être remplacé par les allumeurs qui sont sous ses ordres.
En arrivant dans un palais, il reçoit en compte du concierge une quantité de bougies suffisante
pour rétablir le service dans les appartemens de L. L. M. M. et dans ceux des princes et princesses,
grands officiers, ministres, officiers et dames de la Maison de L. L. M. M. logées dans les palais. Si le
placement des bougies est fait avant son arrivée, le concierge lui en remet l’état détaillé par pièce et
par quantité. Chaque jour il fait le renouvellement du service ou remplace les bougies qui ont été
allumées. Ce service doit être fait avant le lever de L. L. M. M.
Les bougies qui ont été allumées ou les bouts se divisent en trois classes :
‒ La 1re comprend ceux de 8 pouces 1/2 et au-dessus ;
‒ La 2e [comprend] ceux de 6 à 8 pouces 1/2 ;
‒ La 3e [comprend] ceux au-dessus de 6 pouces.
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Les bouts de 1ère classe peuvent être remployés dans les pièces des appartemens de L. L. M. M.
qui ne servent que de passage et pour le service des tables.
Les bouts de 2e classe sont employés pour le service des secrétaires de S. M. et des officiers de
santé, il est aussi fait aux bouts de 2e classe des distributions aux 2e valets de chambre et aux femmes
de service de S. M. l’Impératrice et du Roi de Rome.
Les bouts de 3e classe et ceux non employés de première et de 2e classe sont remis en compte au
concierge par paquets de 20 liés ensemble.
Le chef de l’éclairage remet chaque jour au concierge un bulletin qui comprend, sous le titre de
« bougies sorties » :
1o : Le détail pièce par pièce des bougies entières et des bouts de 1ère classe qu’il a employés dans
le renouvellement du service ;
2o : Les bouts de 2e classe qu’il a employés aux distributions ci-dessus indiquées ;
[3o] : & sous le titre de « bout rentrés », les bouts de 1ère, 2e et 3e classe qu’il a retiré des
appartemens en faisant son service.
[4o] : Une 4e colonne comprend les quantités de bougies entièrement usées ou qui se sont
trouvées en moins dans les appartemens, en sorte que les quantités de bouts rentrés et de bougies
perdues ou coulées doivent balancer pièce par pièce, celles des bougies sorties.
Si le chef d’éclairage s’apperçoit qu’il y ait abus dans le nombre des bougies perdues, il en fait de
suite son rapport au fourrier de service et au concierge qui en recherchent les acteurs.
Ces bulletins de l’éclairage indiquant la consommation jour par jour servent aussi à régler le
compte du chef avec le concierge.
Art. 23 : Fonctions du chef des fourrières
Le chef des fourrières est chargé de faire mesurer le bois et charbon fourni pour la consommation
de la Maison de S. M., en présence des concierges ou d’un employé désigné par eux.
Le chef des fourrières est chargé du sciage et du rentrage du bois dans les palais, au moyen d’une
somme qui lui est allouée par double stère.
En arrivant dans un palais, le sous-contrôleur de service, en présence du concierge et du chef des
fourrières, vérifie l’état de situation des combustibles.
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Le chef des fourrières, sur les ordres qu’il reçoit chaque jour du concierge, fait arranger et
disposer dans le bûcher et resserrer le bois destiné au service des appartemens de L. L. M. M. et des
Grands appartemens. Il a soin de faire porter, dans chacun des logemens des officiers et dames logés
dans le palais le bois nécessaire à leur consommation, en tenant note de ce qui est livré à chacun en
particulier. Il n’en fait point placer dans les corps de bâtimens, communs, corridors, où sont logés les
employés des divers services qui reçoivent leur distribution annuelle ou qui n’ont pas droit.
Il fait porter le bois, les fagots et le charbon de bois aux différents services de bouche et tient note
des quantités qu’il livre.
Il rend compte chaque jour au bureau du contrôle, et au concierge des livraisons de la journée
précédente par détail d’appartement et de personnes et de service.
En partant, il fait en présence du sous-contrôleur de service et du concierge la vérification de
tout ce qui reste dans les bûchers et réserves et le fait reporter à la fourrière. Le montant en est déduit
de celui des sorties journalières, et donne la consommation totale du voyage. On constate aussi les
quantités de combustibles qui restent dans les fourrières et elles sont remises en compte et sous la
responsabilité du concierge.
Le chef des fourrières a sous ses ordres les frotteurs et les hommes de peine de l’ambulance, et
ceux du palais habité par L. L. M. M.
Les frotteurs de l’ambulance, en arrivant dans un palais, sont mis à la disposition du concierge
pour ce qui concerne la propreté du palais. Ils doivent commencer tous les matins par approprier les
appartemens de L. L. M. M. pour qu’ils le soient avant leur lever, mais pour la police à exercer sur
eux et pour les mouvemens du service, ils demeurent sous les ordres du chef des fourrières. Ils
s’entendent avec les couvreurs de tables pour leur faire porter et dresser les tables à manger.
Le chef des fourrières est chargé de faire faire par les hommes de peine tous les transports à dos
d’homme ou à brancards que le service exige.
Art. 24 : Service de la livrée
La livrée se compose des premiers valets de pied, valets d’appartement, commis, valets de pied
feutiers et valets de pied qui sont sous les ordres des fourriers du palais.
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Il y a tous les jours un Premier valet de pied qui règle le service des portiers d’appartemens,
couvreurs, frotteurs et valets de pied. Il surveille leur bonne tenue et la propreté de leur habillement.
Il donne tous les jours aux fourriers du palais l’état des hommes qui sont de service dans les
antichambres pour les tables et pour suivre les voitures.
Les portiers d’appartement gardent les portes des appartemens de L. L. M. M. dans les palais &
en voyage. Ils doivent s’habituer à connaître les heures auxquelles on peut entrer chez L. L. M. M. et
à distinguer les personnes qu’ils peuvent laisser entrer dans les appartemens, aux différentes heures de
la journée. Ils écrivent la liste des personnes se présentent et la remettent, tous les soirs, au concierge.
Ils doivent toujours être pourvus de flambeaux pour les Pages.
Les coureurs sont chargés de porter les lettres que le cabinet de S. M. et les officiers de la Maison
leur donnent à porter. Ils suivent les voitures de L. L. M. M. et aident le service de leurs tables.
Les valets de pied feutiers sont chargés de faire les feux et de les entretenir dans les appartemens,
hormis ceux dans lesquels les huissiers ou valets de chambre doivent faire le service. Ils font aussi le
service des tables et celui des voitures.
Les valets de pied sont de service dans les antichambres et dans le reste des appartemens de L. L.
M. M. pour exécuter les ordres qui leur sont donnés pour le service. Tout ce qui est demandé pour
les salons doit être remis par eux aux huissiers et aux valets de chambre. Ils portent tous les objets
nécessaires pour le couvert, ainsi que les mets destinés aux tables de L. L. M. M. Ils portent aussi et
servent, pendant les repas, aux diverses tables de la Maison. Tous les valets de pied & couvreurs, en
faisant le service des tables, doivent apporter le plus grand soin en portant les objets qui leur sont
donnés dans les services. Ils doivent payer tout ce qu’ils cassent par leur faute.
Ils suivent les voitures de L. L. M. M. et celles destinées aux officiers et dames de la Maison. Il y
en a toujours un nombre suffisant qui couchent la nuit dans les antichambres et dans les vestibules
des appartemens de L. L. M. M., soit dans les palais, soit en voyage.
Aux repas qui ses font aux chasses, les valets de pied peuvent servir à la table de L. L. M. M93.
Hormis dans cette circonstance et à moins que ce ne soit particulièrement ordonné, la livrée ne sert
93 Le capitaine Coignet, employé comme rabatteur à Fontainebleau en 1810, se retrouva ainsi à la fin d’une chasse à l’orée de la forêt, à proximité d’un champ de tir, dans une prairie « aboutissant à plusieurs allées, [où se trouvaient] une belle tente, une table servie et des valets de pied autour » (Jean-Roch Coignet, Les cahiers du capitaine Coignet (1799-1815), Paris, Hachette, 1883, p. 274-275).
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pas à la table de L. L. M. M. et ne fait aucun service dans les appartemens qu’elles occupent, soit
pour allumer ou éteindre les bougies, arranger les feux, etc. Le service est fait par les huissiers & valets
de chambre.
Pour entrer valet de pied dans la Maison, il faut avoir moins de 29 ans, être d’une bonne
tournure et d’une toilette élevée, né de parens honnêtes et n’avoir été, ni les parens, au service de
personne si ce n’est à celui de S. M. les princes de la famille impériale, ou des officiers de la Maison
de l’Empereur.
Les enfans des militaires qui ont bien servi sont susceptibles, s’ils réunissent les conditions cy-
dessus, d’être choisis pour être valets de pied.
Chapitre 3 : Administration du personnel
Art. 25 : Dispositions générales
Il y a pour le personnel du service un double registre de matricule destiné à inscrire, par dates de
nomination et par numéro, toutes les personnes du service, avec désignation de la quotité des
appointemens et gages, des prestations de serment et délivrance des brevets, dates et causes de sorties,
obtentions de pensions, etc., et divers renseignemens sur chacun. L’un de ces registres est tenu par le
quartier-maître du palais et le double par le secrétaire général.
Les fautes dans le service sont punies de l’amende, de la suspension des fonctions et des gages, ou
de la prison, suivant le cas. Il est fait une masse de toutes les amendes. Cette masse reste entre les
mains du quartier-maître du palais et sert à donner des secours aux femmes et enfans d’anciens
serviteurs, sur les ordres du Grand maréchal.
Art. 26 : Traitemens & gages
Il y a dans le budget un fonds pour les traitemens des officiers de service et des palais et un autre
pour les gages des employés de la Maison de L. L. M. M. & des palais impériaux.
Les traitemens et gages sont établis tous les mois sur des états nominatifs qui présentent les
sommes par ans, celles par mois, les retenues de deux centimes par franc et le restant à payer. Ces
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états certifiés par le quartier-maître du palais et approuvés par le Grand maréchal sont envoyés en
double expédition à M. l’Intendant gén[éra]l de la Couronne pour être ordonnancés.
Chacune des personnes portées sur les états de traitement & gages doit recevoir son payement au
trésor de la Couronne & en donner quittance.
Le quartier-maître du palais tient un registre annuel où sont inscrits nominativement tous les
officiers & employés du service avec les mouvemens qui surviennent et les sommes, mois par mois,
pour traitemens & gages, ainsi que les retenues exercées pour pensions. Ce registre présente la copie
de tous les états envoyés à l’ordonnance pour toute l’année avec le montant de chacun.
Art. 27 : Indemnités en voyage et frais de route
Art. 27a : Indemnités en voyage
Il est accordé une indemnité dans les voyages de Trianon, Rambouillet, Fontainebleau et
Compiègne aux employés du service qui ne sont nourris ni en nature, ni en argent, tels que les chefs
de fourrières et d’éclairage, les couvreurs de tables, valets de pied, couvreurs, portiers d’appartemens,
frotteurs, hommes de peine & allumeurs.
Le chef des fourrières, celui d’éclairage et les couvreurs de table ne reçoivent pas cette indemnité
en argent ; mais dans les voyages susdits, il leur est accordé la faculté de manger à la table de la
Bouche.
Les hommes de livrée reçoivent l’indemnité en argent. Il est également payé une indemnité de
voyage à tous les employés du service, indistinctement, dans les voyages au-delà du rayon de 25 lieues
de Paris.
L’indemnité est accordé à chacun depuis le jour de son départ inclusivement, jusques et compris
celui de son retour.
Art. 27b : Frais de route
Les frais de route de Paris à Saint-Cloud ou Trianon et retour sont remboursés à tous les
employés de la Maison, excepté lorsqu’ils alternent entr’eux leur service.
Les frais de route pour se rendre dans les palais plus éloignés, lorsque les employés ne sont pas
transportés par les voitures de la Maison, leur sont également remboursés, lorsqu’ils ont été autorisés
à les faire.
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Les indemnités en grand et en petit voyage et les frais de route de Paris à Saint-Cloud et Trianon
sont fixés par un règlement particulier et payés sur états marqués qui servent ensuite à l’établissement
des bordereaux de cette dépense.
Art. 28 : Indemnités aux officiers & soldats de garde
Il est accordé une indemnité à la garde faisant le service des palais impériaux, lorsqu’elle n’est pas
casernée dans les environs du palais et qu’elle est journellement relevée.
Cette indemnité est fixée aux sommes ci-après :
‒ Officiers : 5 francs par jour lorsqu’ils ne sont pas nourris ;
‒ Sous-officiers : 1,50 francs id.
‒ Caporaux et soldats : 80 [centimes] id.
Ce fonds sert aussi à payer des indemnités supplémentaires aux sous-officiers surveillans de
quelques palais qui ne sont compris dans le budget que pour une modique portion de traitement.
Ces indemnités supplémentaires sont fixées chaque année par une décision particulière du Grand
maréchal du palais.
Art. 29 : Indemnités de logements à Paris ou voyage et en campagne
Il est accordé une indemnité de logement aux employés de la Maison de L. L. M. M. qui ne sont
pas logés à Paris dans les palais ou dépendances. Cette indemnité est fixée par un règlement
particulier et elle supprime toute fourniture de linge aux employés qui en jouissent.
Ce fonds sert aussi à acquitter les locations des maisons à Paris, en voyage ou en campagne,
lorsqu’il y a insuffisance de logement dans les palais, maisons ou dépendances.
Art. 30 : Frais de conciergerie par forfait
Il est accordé à chacun des concierges des palais impériaux une somme pour frais de conciergerie
qui est fixée chaque année par le Grand maréchal du palais & payée par forfait. Lorsque, dans le
courant d’une année, le palais n’est point ou que peu habité, les dépenses de propreté et d’entretien
doivent être beaucoup moins fortes, et par conséquent donner lieu à une moindre fixation pour
l’année suivante.
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Les frais de conciergerie étant ordonnancés au profit du concierge, ils sont tenus d’obtenir les
divers objets détaillés dans le règlement des palais impériaux.
Les frais de conciergerie servent aussi au payement des appointemens des commis des palais.
Ceux de ces employés à qui une décision du Grand maréchal du palais accorde des brevets de
nomination sont portés nominativement sur les états de frais de conciergerie du palais auquel ils sont
affectés et reçoivent des payements au Trésor de la Couronne en donnant quittance. Ils sont
également assujettis à la retenue pour pension prescrite par le décret de S. M. du 14 juin 1810 et par
conséquent, ils ont les mêmes droits à la retraite que tous les autres employés du service
conformément aux dispositions du décret précité.
Art. 31. Frais de bureau par forfait et commis
Les frais de bureau sont à la disposition du quartier-maître du palais.
Ils servent d’abord à payer les commis de l’administration du service, quelqu’en soit le nombre et
quels que soient leurs appointemens, et ensuite les frais de bureau du Grand maréchal, du quartier-
maître du palais et du bureau du contrôle, ainsi que les frais d’inspection et poste de lettres.
Les commis de l’administration à qui une décision particulière du Grand maréchal du palais
accorde des brevets de nomination, sont portés nominativement sur les états de frais de bureau et
reçoivent leurs payemens du Trésor de la Couronne en en donnant quittance. Ils sont aussi assujettis
à la retenue pour pension prescrite par le décret de S. M. du 14 juin 1810, et par conséquent ils ont
les mêmes droits à la retraite que tous les autres employés du service et conformément aux
dispositions du décret précité.
Chapitre 4 : Administration du matériel
Art. 32 : Dispositions générales
Le matériel du service se compose des fonds qui entraînent achat, consommation,
approvisionnemens et qui sont du ressort du bureau du contrôle.
Ces fonds sont compris dans le budget sous les dénominations suivantes :
‒ Cuisine, office et cave, sous le titre de Bouche ;
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‒ Éclairage et chauffage ;
‒ Blanchissage et entretien de la lingerie ;
‒ Achat et entretien de l’argenterie, de la porcelaine, de la verrerie, de la fayence, de la
batterie de cuisine et frais de transports et d’emballage.
Tous ces fonds sont détaillés séparément, suivant les formes qui leur sont propres94.
Il existe des fournisseurs pour toutes les parties du service et autant que possible, les chefs ne
doivent rient acheter eux-mêmes, pour ne pas atténuer la règle de contrôle des objets ni les moyens
de rejet en cas de mauvaise qualité ou défaut de poids.
Il entre de règle dans les marchés ou conventions avec les fournisseurs de faire la livraison dans
tous les palais compris dans le rayon de 25 lieues de Paris.
Dans les palais éloignés, les concierges présentent des marchés qui sont visés par les gouverneurs
ou officiers qui les représentent et qui n’ont leur exécution que lorsqu’ils sont approuvés par le Grand
maréchal du palais. On doit y stipuler les mêmes conditions que dans les marchés passés à Paris et
autant que possible aux mêmes prix.
Les dépenses du matériel sont justifiées par des mémoires de fournisseurs approuvés de bons
d’ordre du 1er maître d’hôtel contrôleur ou de celui qui le remplace. Ces mémoires en trois
expéditions avec les pièces justificatives sont remis certifiés et signés des fournisseurs le 1er de chaque
mois au bureau du contrôle. Le 1er maître d’hôtel contrôleur, après les avoir calculés
contradictoirement avec les ordres inscrits et les marchés ou tarifs qui existent, vise et contrôle ces
mémoires pour les quantités et prix qui y sont portés. Ils sont ensuite remis au quartier-maître du
palais avec tous les bons d’ordre à l’appui ; après avoir été vérifiés, ils sont ensuite signés et présentés
par lui à l’approbation du Grand maréchal du palais95.
Les mémoires ainsi régularisés sont envoyés en double expédition à M. l’Intendant général de la
Couronne pour être ordonnancés, la troisième copie en demeurant entre les mains du quartier-maître
94 Les budgets de tous les services de la Maison de l’Empereur s’organisaient selon des titres prédéfinis et fixés à l’avance. Ils servaient à imputer les dépenses sur des crédits appropriés. Grâce à eux, le Grand officier en poste pouvait, en milieu d’exercice, évaluer les sommes déjà dépensées et commencer à prévoir la répartition des montants du budget de l’année suivante. En 1813, le budget du Grand maréchal était organisé de la manière suivante. Chapitre Ier, Personnel : Traitement du Grand maréchal, des officiers de service, des gouverneurs, sous-gouverneurs et adjoints : 330 300 francs ; Gages des gens employés auprès de L. L. M. M. et dans les palais impériaux : 441 700 francs ; Indemnités de frais de voyage : 95 000 francs ; Frais de Conciergerie : 45 000 francs ; Frais de bureau : 15 000 francs. Chapitre 2, Bouche : Cuisine, office et cave : 1 000 000 francs. Chapitre 3, Éclairage et chauffage : 416 000 francs ; Blanchissage : 74 000 francs ; Entretien de l’argenterie, de la porcelaine, des verreries, faïences, batterie de cuisine et frais de transport : 60 000. Chapitre 4, Habillement des livrées : 120 000 ; Dépenses imprévues : 100 000. 95 Ces mesures comptables évoquent l’article 4 du Règlement de la Maison du Premier Consul 24 septembre 1803.
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du palais pour y recourir au besoin, et elles sont enregistrées sur les registres par nature de fonds
faisant connaître toutes les sommes ordonnancées et celles qui restent disponibles.
Art. 33 : Fonds pour la Bouche, divisé en cuisine, office et cave
Ce fonds est destiné à acquitter toutes les dépenses du service de la Bouche, cependant on
conserve pour la classification des mémoires la division par cuisine, office et cave.
En outre des dépenses pour fournitures des denrées de consommation et qui sont comprises dans
tous les mémoires des fournisseurs, ce fonds sert encore à acquitter :
1o : La nourriture payée en argent aux employés du service de la Bouche et de la Chambre de L.
L. M. M., conformément au règlement arrêté chaque année par le Grand maréchal du palais ;
2o : Les employés extraordinaires que le service nécessite lors des voyages dans les palais,
séparations de maisons96 et autres circonstances ;
3o : Le remplissage des glacières des palais et tous les frais pour tirer la glace et la porter dans les
différents services.
Ces sortes de dépenses sont relatives en même tems aux services des cuisines, d’office et de cave
et ordonnancées sur le fonds général de la Bouche.
Les fournitures de vins se font au moyen d’un marché passé avec des marchands qui livrent les
diverses quantités de vin en bouteille et reprennent à la fin de chaque mois ce qui n’a pas été
consommé.
Le fonds de cave sert aussi à payer le transport d’eau pour l’usage de L. L. M. M.
Art. 34 : Fonds pour l’éclairage & le chauffage
Ce fonds est destiné à acquitter toutes les dépenses de service de l’éclairage et du chauffage.
L’éclairage se divise en éclairage en huile, éclairage en bougie et éclairage en chandelle.
L’éclairage en huile est fait par un seul entrepreneur qui, dans son marché, est chargé de toutes
les fournitures d’huile, mèches, etc., et de l’entretien des réverbères, cordes, etc.
96 À Versailles notamment, Napoléon était logé dans le Grand Trianon et Marie-Louise dans le Petit Trianon, ce qui pouvait obliger à recourir à des services séparés.
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Le Grand maréchal arrête chaque année & pour chaque palais l’état du grand éclairage pour la
présence, et du petit éclairage pour l’absence de L. L. M. M. Il ne peut en être augmenté que sur son
autorisation.
Le Grand maréchal du palais arrête aussi l’état des heures d’allumage et d’extinction suivant la
position des palais et par rapport au plus ou au moins de durée des jours et au lever et coucher du
soleil.
Les fournitures de bougies de diverses espèces et de chandelles sont faites par des marchands qui
ont des marchés avec le service.
Le chauffage se divise en bois, fagots et charbon.
La fourniture du chauffage pour ces trois objets est faite par un seul marchand.
Ce fonds sert aussi à payer le sciage et le rentrage du bois au moyen d’un prix convenu avec le
chef des fourrières.
Les distributions annuelles de bois et de chandelles déterminées par les règlements pour les
employés de la Bouche, de la livrée et de la Chambre sont également payées sur le fonds d’éclairage et
de chauffage.
Art. 35 : Fonds pour le blanchissage et l’entretien de la lingerie
Ce fonds est destiné à acquitter toutes les dépenses du service du blanchissage et de l’entretien de
la lingerie.
Le blanchissage est fait au moyen d’un marché avec un blanchisseur, à tant par chaque pièce de
linge, et qui doit fournir tous les objets nécessaires à cette opération et porter et rapporter le linge.
L’entretien de la lingerie comprend les achats de fil, aiguilles, rubans, etc., pour les
raccommodages ainsi que les journées d’ouvrières employées à la lingerie pour aider les lingères. Le
fonds sert aussi à payer le linge loué dans les voyages et le remplacement de celui perdu ou qu’on juge
susceptible de réforme.
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Art. 36 : Fonds pour l’entretien de l’argenterie, de la porcelaine, la verrerie, la fayence, la batterie de cuisine et les frais de transport et d’emballage
Ce fonds est destiné à acquitter toutes les dépenses d’entretien et qui se divisent en autant de
services.
Le fonds d’entretien de l’argenterie acquitte tout ce qui est nécessaire pour le nétoyage et la
propreté, comme brosses, savon et autres choses utiles à cette opération. Cette dépense est faite au
moyen d’un marché par forfait avec le chef de l’argenterie qui est chargé de tout entretenir en bon
état de propreté.
Ce fonds sert aussi à payer les réparations à faire à l’argenterie, les mises à neuf et toutes les
dépenses pour maintenir l’argenterie et le vermeil dans le meilleur état97.
Il acquitte aussi les employés extraordinaires que le besoin ou la séparation du service oblige à
prendre.
Le fonds d’entretien de porcelaine, verrerie, fayence et tôle sert à remplacer toutes les pertes et
casses des objets compris dans ces services.
Le fonds d’entretien de batterie sert à payer l’éclairage de la batterie de cuisine, l’entretien et le
raccommodage des pièces qui en font partie, de toute la vannerie, boissellerie, terraille98 et de tout ce
qui est compris dans les inventaires de cette partie.
Le fonds pour les frais de transport et d’emballage sert à acquitter toutes les dépenses relatives à
cet objet, et il comprend le mouvement de toutes les choses qui existent déjà, car le transport des
objets achetés doit être ajouté aux prix d’achats et supporté par le même fonds.
Art. 37 : Habillement des livrées
L’administration de l’habillement est spécialement confiée au quartier-maître du palais.
La durée & la composition des offices d’habillement est fixée par un règlement particulier99.
97 L’orfèvre Biennais, qui était le fournisseur habituel de la Maison, était également chargé des petites réparations aux pièces d’argenterie endommagées. 98 Terme désignant la vaisselle en terre cuite. 99 Le plus ancien règlement pour l’habillement datait du Consulat. Il spécifiait que la livrée du Premier Consul consistait « en habit et culotte de drap vert dragon, veste de drap écarlate, chapeau à la française, galon en or, boutons unis et dorés » et qu’il existait une grande livrée avec des galons dorés et une petite livrée à porter selon les circonstances. La grande livrée devait être changée tous les quatre ans, et la petite tous les ans. Voir : Arch. nat., O2 16, dossier 1, pièce 1, règlement signé par Duroc, 29 brumaire an XI. Un second règlement, plus complet, est annexé au manuscrit Français 11212 : il s’agit du Règlement pour la composition & la durée de l’habillement du service du Grand maréchal du palais, daté du 1er avril 1809.
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Les vieux habillements après leur durée et lorsqu’ils ont été remplacés appartiennent à ceux qui
les ont portés, à l’exception cependant de la grande livrée. Néanmoins, les employés qui ont droit de
disposer de leurs vieux habits de petite livrée ne peuvent le faire qu’après en avoir reçu l’autorisation.
L’entretien et les raccommodages sont au compte des employés.
Les fourriers du palais veillent à ce que les employés soient toujours habillés proprement et à ce
que leurs habits soient bien entretenus.
À cet effet, le 1er de chaque mois, le fourrier de service passe une revue générale de l’habillement
des portiers d’appartement, coureurs, valets de pied, frotteurs et hommes de peine de la Maison de S.
M. ainsi que des hommes de livrée du palais dans lequel L. L. M. M. font leur résidence. Il s’assure
que chaque homme a son habillement au complet et en bon état. Il établit le résultat de cette revue et
le Grand maréchal du palais prononce sur les remplacemens d’habillement qui doivent être faits, soit
au compte du service pour les effets qui ont atteint leur terme de durée, ou ceux qui doivent être
renouvelés avant cette époque en raison de circonstances extraordinaires de fatigue ou de voyage, soit
au compte des employés, lorsque le mauvais état de leur habillement provient de leur négligence et de
leur peu de soin.
Dans ce dernier cas, la valeur des effets remplacés est retenue d’abord sur les profits ou
gratifications qui peuvent revenir à ces employés, et ensuite sur leurs gages.
Les concierges sont chargés de surveiller la bonne tenue des habits des employés des palais
imp[éri]aux et rendent compte sur la situation générale qu’ils adressent chaque mois au quartier-
maître du palais des effets qui peuvent avoir atteint leur terme de durée.
Les différentes espèces d’habillement et de chapeaux sont fournies par le tailleur et le chapelier de
la Maison de S. M. moyennant un prix pour chacune et par forfait, suivant des marchés consentis par
le quartier-maître du palais et approuvés par le Grand maréchal.
Tous les habillements et chapeaux sont établis sur mesure.
Il y a un magasin d’habillement où sont déposées 40 livraisons faites par le tailleur et le chapelier,
avant que l’époque de leur distribution ne soit arrivée. Tous les habits y sont examinés par le
quartier-maître du palais qui vérifie si les étoffes et galons sont conformes aux échantillons fournis
par le tailleur à l’appui de son marché.
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Toute la comptabilité de l’habillement est tenue par le quartier-maître du palais, il signe les
commandes faites aux fournisseurs et enregistre nominativement et numériquement sur des registres
ad hoc. Il arrête les mémoires de cette partie qui sont ensuite présentés à l’approbation du Grand
maréchal du palais.
Il tient un registre où sont inscrits à la fin de chaque année les comptes d’habillement en derniers
effets confectionnés et en effets distribués, présentant le contrôle nominatif de tous les employés de la
Maison et des palais impériaux. Le registre est arrêté chaque année par le Grand maréchal du palais.
Art. 38 : Achats d’argenterie, linge, porcelaine, verrerie, batterie de cuisine, etc.
Tous les achats pour augmentation ou remplacement d’argenterie, linge, porcelaine, verrerie,
batterie de cuisine, etc., et dont les fonds sont pris dans le budget ordinaire ou accordés dans les
dépenses extraordinaires, sont faits par le bureau du contrôle.
Il présente à l’approbation du Grand maréchal du palais les devis des fournitures à faire et tout
est commandé, livré et administré comme toutes les autres parties du matériel.
Art. 39 : Fonds pour les dépenses imprévues applicables à tous les services, gratifications en voyage et objets divers
Ce fonds sert à acquitter les excédents de dépenses de toutes les parties du service ; lorsque les
crédits qui leur sont affectés sont insuffisants, chacun de ces excédents est donc administré suivant le
mode particulier de la dépense à laquelle il appartient.
Les gratifications accordées en voyage par S. M. aux gens des maisons où elle s’arrête, les
employés pris extraordinairement pour la propreté du palais pendant la présence de L. L. M. M.,
enfin toutes les dépenses qui ne sont pas prévues par le budget et qui ont cependant quelque rapport
au service, sont également acquittées sur le fonds et dans les formes ordinaires de la comptabilité.
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Art. 40 : Gouvernemens
Les dépenses des personnels et de matériel des gouvernemens formant chapitres à part dans le
budget sont administrées dans la même forme que les dépenses ordinaires et suivant le mode
particulier à chaque fonds.
Art. 41 : Comptabilité en voyage
Les employés chargés d’une comptabilité en voyage reçoivent en fonds une avance, et en doivent
compte au quartier-maître du palais à qui ils envoyent tous les mois, dans les grands voyages, ou à qui
ils remettent aussitôt leur arrivée, toutes les pièces justificatives à l’appui de leurs comptes, ainsi que
les fonds qui leur restent, et après vérification de ces pièces, les reçus qu’ils ont pu donner leur sont
rendus et leur compte est terminé.
Il est défendu aux employés chargés de comptabilité en voyage de rien acquitter avec les avances
qui leur sont données, de ce qui peut être étranger à leur service, à moins d’un ordre particulier du
Grand maréchal du palais. Il est prescrit au quartier-maître de vérifier dans les comptes que doivent
lui remettre tous les employés chargés de détail, toutes dépenses étrangères au service du Grand
maréchal du palais, à moins qu’ils ne justifient de l’ordre qu’ils ont reçu de payer.
Toutes les dépenses quelconques doivent être appuyées de mémoires ou reçus écrits et chiffrés
lisiblement, établis ou réduits en francs. S’ils sont en livres tournois ou monnoies étrangères, ils
doivent s’attacher de l’exactitude des calculs et établir le reçu de la somme payée en toutes lettres, au
bas des mémoires.
Ils ne peuvent s’écarter de l’obligation de fournir les mémoires des fournisseurs que dans le cas
extraordinaire où cela ne peut pas se faire ; et alors ils doivent en rendre le compte dans le jour même.
Cependant, il ne faut employer cette mesure que le moins possible, elle est contraire aux règles
de la comptabilité, mais elle est tolérée, pour que, dans un cas tout particulier, le service ne soit pas
entravé. Si cependant on peut convaincre le comptable que dans l’endroit où il a fait exécuter cette
disposition, il pouvait faire autrement, la dépense lui sera refusée.
Les sous-contrôleurs et autres employés comptables dans les voyages, qui restent ou qui passent
après le départ de L. L. M. M. et du service dans les lieux où ils se sont arrêtés, s’assurent que tout a
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été payé exactement, et ils régularisent les paiemens qui n’ont pas pu être faits, par précipitation du
départ ou autres circonstances.
Art. 42 : Comptabilité générale
La comptabilité du service est entièrement confiée au quartier-maître du palais.
Tous les états de dépenses du personnel et du matériel, régularisées ainsi qu’il est dit aux
dispositions consignées dans ce règlement après avoir été approuvées par le Grand maréchal du palais,
sont envoyés à M. l’Intendant général de la Couronne pour être ordonnancés.
Ils sont ensuite enregistrés, par date d’envoi, au registre général de comptabilité. Chaque espèce
de dépense y est portée dans la colonne affectée au fonds du budget sur lequel elle doit être imputée,
et à la fin de l’année, l’addition de toutes les colonnes présente les sommes dépensées sur chaque
crédit. Une récapitulation générale indique les fonds qui n’ont pas été entièrement épuisés et ceux
qui, au contraire, ayant été insuffisants, ont fait des emprunts aux dépenses imprévues applicables à
tous les services. Lorsque les décrets d’annulation des fonds restant libres ont été rendus, ils sont
indiqués à cette récapitulation et le compte général de l’année s’y trouve balancé.
Ce registre embrassant la comptabilité générale du service, les dépenses des gouvernements dont
il est fait chapitre à part dans le budget y sont également portées aux lieux et places qui leur sont
propres. Il est arrêté chaque année par le Grand maréchal du palais.
Le quartier-maître du palais tient pour chaque année un registre détaillé des dépenses du
personnel & du matériel.
Le registre du personnel présente le contrôle nominatif de tous les officiers et employés du
service, avec indication des sommes qui leur ont été payées pour traitement et gages pendant chaque
mois de l’année et la retenue faite par le Trésor de la Couronne pour former le fonds des personnels.
Ce registre indique également les divers mouvemens qui sont opérés pendant l’année, et il tient
lieu, comme dit au chapitre du personnel, de 3e copie des états de traitemens et gages.
Le registre du matériel présente la dépense de toutes les fournitures faites pendant l’année, par
nature de dépense et conformément aux divisions indiquées par le budget.
Les troisièmes copies des mémoires du matériel restent déposées au bureau du quartier-maître du
palais servent à l’établissement de ce dépouillement.
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Pour les objets qui entraînent approvisionnement et qui sont sous la garde des concierges, tels
que les bois, les fagots, le charbon, les bougies et les chandelles, il est établi au fonds qui leur est
propre, non seulement un compte au denier, mais encore un compte en recette et consommation de
matière dans les divers palais, qui présente les restants en magasin de ces objets à la fin de l’année,
avec les valeurs de ces mêmes restants.
Toutes les dépenses pour achats d’argenterie, de linge, de porcelaine, verrerie et fayence, de
batterie de cuisine, d’office et autres sont portées en sommes au registre du matériel et renvoyées pour
le détail aux registres des inventaires de ces divers palais.
L’administration de l’habillement des livrées étant confiée au quartier-maître du palais, il tient
un registre particulier pour cette partie présentant par année : un compte au denier, un compte
numérique des effets confectionnés livrés par les fournisseurs, distribués aux employés et restant en
magasin à la fin de l’année, et enfin le contrôle nominatif des employés du service ayant reçu des
effets d’habillement, avec la date des distributions. Ce registre est arrêté chaque année par le Grand
maréchal du palais.
Le quartier-maître du palais tient en outre un registre sur lequel chaque crédit accordé par le
budget a un compte particulier, chaque ordonnance délivrée y est inscrite à l’article qui lui est propre
et par date d’envoi à M. l’Intendant gén[ér]al, en sorte qu’à telle époque qu’on désire connaître la
situation d’un fonds, ce registre présente le total des sommes dépensées et celle qui reste disponible.
Chapitre 5 : Service dans les palais
Art. 43 : Fonctions des concierges et des employés des palais impériaux
Le concierge d’un palais a les clefs de toutes les portes intérieures ou extérieures du palais, il
répond de tous les effets qu’il renferme, et il y maintient la plus grande propreté.
Il a sous ses ordres les aides-concierges, concierges des écuries, gardes des bouches, lingères,
garçons d’appartement, portiers, frotteurs, balayeurs et surveillants ou gardes des parcs et jardins.
Pendant l’absence de L. L. M. M. les grilles et portes du palais sont fermées à l’heure fixée pour
la retraite par le gouverneur ou l’officier qui le représente. Le concierge fait, tous les matins, ou
lorsqu’un cas particulier l’exige, un rapport au Grand maréchal du palais ou à l’officier qui le
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représente. Il lui rend compte de tout ce qu’il apprend qui soit contraire ou nuisible aux intérêts de S.
M. ou à l’ordre établi.
Il a soin de faire frotter et nétoyer régulièrement le palais, de faire couvrir les meubles et de
prendre toutes les précautions pour qu’ils soient bien propres et qu’ils se conservent longtemps. Il
doit profiter, en cas d’absence de L. L. M. M., de tous les beaux jours pour donner de l’air aux
appartemens. Pendant le mauvais temps, le concierge doit être plus attentif à visiter ou à faire visiter
tout le palais, soit intérieurement, soit extérieurement, en cas d’allarme, d’accident ou d’incendie ; et
pour la police, il doit se conformer à la consigne générale donnée pour les palais impériaux100, il
prend connaissance des ordres donnés pendant la présence de L. L. M. M. en cas de fêtes [et]
cérémonies et concourt à leur exécution.
Il est déffendu aux personnes employées au service du palais autres que le concierge d’en montrer
les appartemens. Il doit accompagner lui-même ou faire accompagner les personnes qui viennent
dans le palais. On ne doit faire voir à personne les appartemens particuliers de l’Empereur dans
lesquels il peut se trouver des papiers ou des livres à l’usage de S. M101.
Il est déffendu aux personnes employées dans le palais de faire aucun service étranger au service
de ce palais. Les garçons d’appartement, portiers, frotteurs et balayeurs doivent habituellement être
vêtus de leurs habits de livrée, le concierge doit veiller à leur bonne tenue.
Aucune des personnes du service du palais ne peut s’en absenter sans la permission du
gouverneur ou de l’officier qui le représente.
Si un employé logé dans le palais ou des dépendances vient à mourir dans le palais par un
accident, ou hors du palais à la suite d’une maladie, le concierge dresse l’inventaire des effets qui lui
appartiennent et remet la copie du procès-verbal à l’adjudant du palais.
L’architecte du palais, le concierge et un garçon d’appartement de confiance peuvent avoir
chacun un passe-partout. Le concierge en fait donner momentanément aux piqueurs qui
accompagnent L. L. M. M102.
100 Dans les affiches reliées à la fin du manuscrit Français 11212, on trouve ainsi une Consigne générale pour les factionnaires des palais impériaux et une autre sur les Honneurs militaires, toutes deux datées du 1er janvier 1812. 101 Cette mesure est reprise d’une prescription de Fleurieu, gouverneur des Tuileries, à destination du concierge du palais, datant de mai 1809 (BnF, Ms, Fr. 6585, fol. 17, règlement de Fleurieu, gouverneur des Tuileries, 30 mai 1809 ; Bib. Thiers, ms. Masson 103, registre d’ordre des Tuileries, p. 1). 102 Le piqueur des écuries de service, qui suivait l’Empereur en voiture ou à cheval, devait en effet avoir un passe-partout pour pouvoir ouvrir les grilles des parcs des résidences impériales (Arch. nat., O2 76, fol. 26, ordre no 140, Paris, 6 avril 1806).
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Le concierge doit veiller à ce que le nombre n’en soit pas augmenté. Le gouverneur, le sous-
gouverneur ou l’adjudant peuvent en avoir un aussi.
Le concierge surveille l’exécution de l’ordre qui déffend de laisser placer sur les fenêtres, portes,
lucarnes, etc., du palais ou des bâtimens qui en dépendant, aucuns pots, vases ou caisses renfermant
des fleurs quelconques, ou des cages avec des oiseaux, et de planter dans les cours ou contre les
bâtiments des arbres et plantes rampantes, à moins que cela n’ait été jugé convenable par M.
l’Intendant des bâtiments.
Les concierges doivent veiller à ce que les cheminées dans les palais soient ramonées exactement.
Lorsqu’ils ont reçu l’ordre de tenir le palais prêt à recevoir L. L. M. M., ils doivent préparer les
feux en plaçant dans les cheminées la quantité de bois nécessaire, gros et petit, avec un margotin103 ou
petit fagot et un bouchon de paille, de manière qu’avec une allumette, on puisse allumer le feu en un
instant.
Le concierge conserve des notes exactes sur la distribution accoutumée des appartemens et
logemens, et sur la manière dont les meubles sont placés dans les appartemens de L. L. M. M. pour
leur plus grande commodité.
Les fournitures et les réparations du mobilier du palais, les réparations quelconques à faire aux
bâtimens, ne peuvent être faites que d’après les ordres de l’Intendant général de la Maison.
Lorsque le concierge s’apperçoit de quelques dégradations dans les bâtimens ou dans le mobilier,
ou lorsqu’il a besoin de quelque meuble pour le service, il en rend compte au gouverneur du palais ou
à l’officier qui le représente, par une demande par écrit104. Le gouverneur approuve toutes les
écritures pour cette partie suivant les instructions de l’administrateur du mobilier.
Aucun meuble placé et reçu dans le palais ne peut plus en sortir sans un ordre du Grand
maréchal du palais. Il ne doit être reçu dans le palais et inscrit dans l’inventaire que les meubles qui
sont fournis par le Garde-Meuble de la Couronne d’après les ordres de l’Intendant général de la
Couronne.
Les personnes auxquelles il est accordé un logement fixe dans le palais reconnaissent le mobilier
de ce logement et en signent le reçu au bas de l’inventaire qui est dressé par le concierge.
103 Le terme « margotin » est précisément synonyme de « petit fagot ». 104 Ces demandes étaient adressées tous les trimestres ou tous les semestres à l’Intendant général, qui les transmettait au Garde-meuble.
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Lorsqu’une personne quitte le logement qui lui a été accordé, elle doit en remettre les clefs au
concierge, faire vérifier que le mobilier est complet et retirer le reçu qu’elle a donné.
Le concierge administre, sous les ordres du bureau du contrôle, les diverses parties du matériel
comme blanchissage, éclairage et chauffage et doit se conformer, pour tous les détails, aux
instructions qui lui sont adressées par le quartier-maître du palais, ainsi qu’aux règlements pour le
service du Grand maréchal du palais.
Il tient un registre sur lequel se trouvent les inventaires de la lingerie, de la porcelaine, fayence et
verrerie pour le service des tables, de la batterie de cuisine et d’office, [et] enfin de tous les objets
appartenant au service du Grand maréchal dont il a la garde et dont il est responsable.
Dans les palais où il y a un garde des Bouches, il est chargé, sous les ordres du concierge, du soin
et de la propreté de la porcelaine, de la fayence, de la verrerie, et des batteries de cuisine et d’office. Il
a soin, lorsque L. L. M. M. arrivent dans le palais, que tous les objets soient remis en compte aux
chefs des divers services qui les concernent, et de les reprendre d’eux en compte au départ. Les objets
perdus ou cassés pendant le voyage sont notés sur les inventaires.
Le gouverneur du palais ou l’officier qui le représente vise ces registres et s’assure qu’ils sont
tenus avec exactitude.
Tous les ans, et plus souvent si besoin est, le bureau du contrôle fait dresser les inventaires des
palais et envoie à cet effet des imprimés pour être remplis par les concierges et visés par les
gouverneurs. Une copie est envoyée au bureau du contrôle et une autre reste entre les mains des
concierges.
Le bureau du contrôle fait fournir, pour le service du palais, le linge, le bois, la lumière
nécessaires pour le service du palais et de ses employés.
Il n’est fourni aucun de ces objets aux officiers et autres personnes qui habitent le palais pendant
l’absence de L. L. M. M. sans ordre particulier du Grand maréchal du palais.
Il est défendu au concierge de faire usage, pour lui ou pour qui que ce soit, dans le palais en
l’absence de L. L. M. M., des porcelaines, fayences, verrerie, batterie de cuisine et d’office, des
ustensiles du service du Grand maréchal du palais.
Il est fourni aux employés du service du palais les ustensiles de linge, de bois et lumière qui leur
sont alloués par le règlement de distribution.
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Lors du départ de L. L. M. M., le concierge visite les appartemens et fait tout remettre en ordre
en plaçant à part les meubles et objets qui auraient pu être envoyés dans le palais pour y rester
seulement pendant le séjour de L. L. M. M.
Le concierge ne doit jamais se coucher sans d’assurer que tout est bien fermé et que tous les feux
sont éteints. Il y a jour et nuit un garçon de service à la conciergerie.
Le concierge adresse au quartier-maître du palais, le 21 de chaque mois, l’état de situation pour
le mois courant, comprenant l’état nominatif des employés avec les mouvemens survenus, le résultat
de toutes les recettes, consommations et restants du chauffage et de l’éclairage, la consommation du
linge et de l’éclairage en huile enfin, de toutes les augmentations et pertes survenues dans les divers
objets des inventaires. Le concierge ajoute les demandes qu’il forme pour le mois suivant. Cet état est
signé du concierge et visé du gouverneur.
Art. 44 : Frais de conciergerie par forfait
Les frais de conciergerie sont ordonnancés au profit des concierges ; ils sont tenus d’entretenir les
objets suivans, dont le premier fonds est fait par l’administration du mobilier :
‒ Encens ;
‒ Esprit de vin ;
‒ Savon noir ;
‒ Cire à frotter ;
‒ Balais de toute espèce p[ou]r nétoyer ;
‒ Plumeaux ;
‒ Brosses à frotter ;
‒ Vergettes pour meubles ;
‒ Brosses à décrotter ;
‒ Éponges ;
‒ Seaux p[ou]r porteurs d’eau, p[ou]r les cendres, p[ou]r les gardes-robes ;
‒ Rôtissoires ;
‒ Arrosoirs ;
‒ Lanternes de portiers ;
‒ Bidons pour les pompiers ;
‒ Bricoles pour brancards ;
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‒ Parapluies ;
‒ Pelles à ordures et à braise ;
‒ Éteignoirs ;
‒ Bâtons à allumer ;
‒ Plus les appointemens du commis du palais, papiers, plumes, encre et frais de bureaux
quelconques pour la conciergerie, le service militaire, les portiers et corps de garde. Il paye
aussi, sur les frais de conciergerie, les journées des ouvriers employés extraordinairement
pendant l’absence de L. L. M. M.
Les objets de nétoyage peuvent varier suivant les usages et les pays où sont situés les palais ; mais
quoique de dénominations différentes que ceux portées sur les règlemens, ils sont tous à la charge du
concierge.
Nota : le concierge ne doit fournir ni plumes, ni papier, ni encre aux personnes logées dans le
palais ni pour aucun service.
Art. 45 : Employés des palais impériaux
Les aides-concierges aident les concierges et les suppléent en cas de maladie ou d’absence.
Les concierges des écuries ont, sous les concierges du palais, les détails de ce qui est relatif aux
logements, propreté, mobilier des écuries et de ce qui en dépend.
Les garçons d’appartement, sous les ordres du concierge, tiennent les appartemens propres et
bien tenus, ils les ouvrent et les ferment, ils arrangent les meubles et ils dirigent le travail des frotteurs
et des balayeurs.
Les frotteurs et balayeurs approprient les appartemens, les escaliers, corridors, etc., sous les ordres
des concierges et aides-concierges et sous la direction des garçons d’appartement.
Les portiers reçoivent leur consigne du gouverneur ou de l’officier qui le représente, et du
concierge ; ils doivent aussi lui rendre compte de tout ce qui parvient à leur connaissance de
préjudiciable à la sûreté et à la police du palais, ils ne doivent laisser sortir aucun effet du palais sans
un laisser-passer donné par le concierge.
Les lingères attachées au palais ont, sous le concierge, la tenue et l’administration de la lingerie
du palais. Elles font les distributions ordinaires.
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Les surveillants ou gardes des parcs sont chargés de la surveillance pour l’ordre et la police dans
les parcs et jardins, cours, et tout l’intérieur du palais. Ils reçoivent les ordres et consignes des sous-
gouverneurs et adjudants du palais et néanmoins, [ils] rendent compte au concierge.
Art. 46 : Matériel du service dans les palais
Les concierges des palais qui ne sont pas compris dans le rayon de 20 lieues de la capitale sont
chargés de passer des marchés pour la fourniture du chauffage, de l’éclairage et du blanchissage. Ces
marchés sont certifiés par le concierge et le gouverneur et sont envoyés pour être approuvés du Grand
maréchal du palais. Dans ces marchés on doit stipuler les mêmes conditions que pour ceux qui se
passent pour Paris, et autant que possible, les rapprocher des mêmes prix.
Dans les derniers jours du 3e mois de chaque trimestre, les concierges envoient les mémoires des
fournitures faites. Ces mémoires doivent être en 3 expéditions, certifiées par les fournisseurs, visée des
concierges et des gouverneurs.
Art. 47 : Blanchissage
Pour les palais dans le rayon de 20 lieues de la capitale, et dont le blanchissage est fait par le
blanchisseur de la lingerie centrale, les concierges envoient seulement au bureau du contrôle, dans les
derniers jours du 3e mois de chaque trimestre, un simple état du linge sali pendant le trimestre, pour
être compris dans le mémoire général du dit blanchisseur qui en tient compte dans chaque palais.
Si L. L. M. M. vont habiter au palais et que la lingerie centrale ne suive pas, le concierge envoie
aussitôt après le départ et dans la forme indiquée les mémoires du blanchissage occasionné par le
séjour de L. L. M. M. sans que ce mémoire intervertisse en rien l’ordre des mémoires par trimestre
qui ne doivent contenir que le blanchissage des employés du service du palais.
Art. 48 : Éclairage en huile
L’éclairage en quinquets et réverbères pour tous les palais se divise en grand et petit éclairage,
selon que les palais sont ou non habités par L. L. M. M. Il est dressé un état qui est approuvé par le
Grand maréchal du palais. Cet état comprend les nombres de becs de quinquets et de réverbères pour
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le grand et le petit éclairage. Les lumières de quinquets, étant plus coûteuses, doivent être employées
le moins possibles et dans les seules pièces où passent L. L. M. M. Les escaliers, corridors ou passages
destinés au service doivent être éclairés en réverbères.
Il ne peut être fait aucune augmentation de bacs et d’huile de lumière que sur la demande
motivée des concierges au bureau du contrôle, qui ne les autorise qu’après en avoir obtenu l’agrément
du Grand maréchal du palais. L’éclairage en huile se fait pour les palais situés dans le rayon de 20
lieues de la capitale, par un marché passé avec un seul fournisseur, et pour les palais situés à plus de
20 lieues de la capitale, il se fait en vertu d’un marché [passé] par les concierges avec un fournisseur
du pays. Les fournisseurs ou l’entrepreneur sont chargés non seulement de la fourniture et de
l’entretien des objets d’éclairage, mais aussi de faire allumer et éteindre aux heures indiquées. Si
plusieurs palais sont situés dans le même gouvernement, un seul entrepreneur doit être, autant que
possible, chargé de leur éclairage.
Les entrepreneurs de l’éclairage ne doivent employer que des hommes connus et doivent les
habiller proprement de la livrée de L. L. M. M.
Les concierges des palais situés dans le rayon de 20 lieues de Paris envoient tous les mois un
bulletin qui certifie la quantité de becs de quinquets et de réverbères qui ont été allumés pendant le
mois.
Les concierges des palais situés dans un même gouvernement et dont le service se fait un même
fournisseur envoient seulement au fournisseur à la fin de chaque trimestre un certificat qui porte que
l’éclairage a été fait par lui pendant le trimestre écoulé. Pour le nombre de becs portés sur l’état
d’éclairage du palais et pendant les nombres d’heures fixées pour chaque mois par le tarif sur le vû des
certificats, le gouverneur ou l’officier qui le représente vise le mémoire général qui est ensuite adressé
au bureau du contrôle et dans le cas où l’un ou plusieurs des palais situés dans le même
gouvernement aurait été habité par L. L. M. M., le fournisseur fera son mémoire particulier pour
chacun des palais qui l’auront été, il l’enverra à chacun des concierges pour être, par eux, vérifié,
arrêté et visé par le gouverneur.
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Art. 49 : Éclairage en bougie
La bougie est fournie, autant que possible, pour tous les palais, par un seul fournisseur résidant à
Paris. Le bureau du contrôle fait expédier par ce fournisseur, ou autorise l’achat dans les pays où sont
situés les palais, des quantités de bougies nécessaires à leur consommation.
Le concierge est chargé de la consommation de la bougie, elle lui est envoyée du magasin de la
Maison de S. M. à Paris ou directement par le fournisseur.
Il inscrit sur un registre les quantités qu’il reçoit par poids et par nombre de bougies.
Il inscrit sur le même registre les nombres de bougies entières qu’il fait placer dans les
appartemens.
Il tient un second registre pour la comptabilité des bougies qui ont été allumées ou des bouts. Il
y inscrit tous les jours les nombres de bouts de bougies qui entrent et qui sortent. Les bouts de
bougies se divisent en 3 classes.
La 1ère comprend les bouts de 8 pouces 1/2 et au-dessus, qui sont susceptibles d’être replacés
dans les galeries, dans les pièces des appartemens de L. L. M. M. qui ne servent que de passage et
pour le service des tables.
La 2e classe comprend les bouts de bougies qui ont entre 6 et 8 pouces 1/2 et qui sont employés
à divers services ou aux distributions ordonnées par le règlement.
La 3e classe comprend les bouts au-dessous de 6 pouces et trop court pour être employés dans
aucun service et doivent rentrer en magasin105.
Il est toujours placé des bougies entières dans les appartemens de L. L. M. M. et des Princes.
On ne met jamais des bougies qui ont servi dans les appartemens des Grands officiers, ministres,
officiers et dames de la Maison, ou des personnes invitées aux voyages. On place dans leurs
appartemens des bougies entières lorsqu’ils en ont besoin.
La consommation des bougies se fait dans les formes suivantes :
Avant l’arrivée de L. L. M. M. dans un palais, le concierge fait placer de la bougie dans tous les
lieux susceptibles de recevoir et d’être habités.
105 Ces passages sur les bougies de 1re, 2e et 3e classes ont été cités dans P. Branda, Napoléon et ses hommes…, p. 154.
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Chaque jour, à compter du lendemain de l’arrivée de L. L. M. M., le concierge remet au chef de
l’éclairage ou à l’allumeur qui le représente, la quantité de bougies entières et de bouts de 1ère classe
nécessaire pour rétablir le service, et il doit lui rentrer autant de bouts qu’il livre de bougies entières,
et de bouts de 1ère classe, sauf les bouts de 2e classe que le chef de l’éclairage a distribué, et des bougies
entièrement consumées ou enlevées.
Le chef de l’éclairage remet au concierge chaque jour en lui rendant les bouts provenant du
renouvellement du service, un bulletin détaillé par appartement des quantités de bouts de 1ère, 2e, et
3e classe qu’il a enlevés et des bougies entièrement coulées ou enlevées, et d’autre part, le compte des
bougies entières et des bouts de 1ère classe qu’il a replacés.
Le chef de l’éclairage fait lui-même le classement de toutes les bougies et les remet au concierge
par paquets de vingt liées ensemble.
Au départ de L. L. M. M., le chef de l’éclairage ou à son défaut le concierge, fait visiter toute la
bougie placée dans les appartemens et dont la quantité doit être égale à celle des bougies entières
mises en place lors de l’arrivée, non compris le service de la veille, et il en fait recette dans les
dimensions où il les trouve.
Pour la bougie, soit blanche, soit jaune, qui est nécessaire à la cuisine, à l’office, et aux autres
services, ou que l’on demande pour les voyages, les concierges doivent toujours exiger des reçus, mais
pour les consommations faites dans les appartemens, leurs registres font foi, étant appuyés des
bulletins du chef de l’éclairage.
Art. 50 : Éclairage en chandelle
Les concierges sont chargés de la consommation de la chandelle. À cet effet, ils tiennent un
registre d’entrée et de sortie. Ils font les distributions accordées par le règlement aux employés du
palais. L’éclairage en chandelle pour le service particulier du palais en l’absence de L. L. M. M. est
fixé chaque année par un ordre particulier du Grand maréchal du palais.
Les employés de la Maison de L. L. M. M. autres que ceux des palais, recevant à la fois à Paris les
quantités de chandelles qui leur sont accordées pour l’année par le règlement, n’ont droit à aucune
autre distribution pour éclairage dans les palais.
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Il ne doit être distribué de chandelle, en cas de présence de L. L. M. M., pour les services de
cuisine, d’office, de cave, d’argenterie, de porcelaine, verrerie, etc., que sur les bons des chefs de ces
services.
Art. 51 : Chauffage
Les concierges sont comptables des combustibles fournis dans les palais pour le service de la
Maison de L. L. M. M. À cet effet, ils tiennent un registre d’entrées et de sorties.
Le chauffage des palais, en l’absence de L. L. M. M., est fixé chaque année par un ordre
particulier du Grand maréchal du palais.
Les concierges ne doivent faire allumer les feux que sur l’autorisation du gouverneur, ou de
l’officier qui le représente.
Ces feux sont éteints une heure avant la nuit.
Pendant la présence de L. L. M. M. dans le palais, les livraisons des combustibles nécessaires
pour les appartemens de L. L. M. M. et des officiers et dames logés dans les palais sont faites par le
chef des fourrières qui en rend compte chaque jour au concierge. Il lui rend compte aussi des
livraisons de combustibles qu’il a faits pour les divers services. Les employés de la Maison de L. L. M.
M. autres que ceux des palais, recevant ce que le règlement leur accorde pour leur chauffage d’une
année, n’ont droit à aucune distribution dans les palais106.
Au départ, l’état des consommations faites pendant le voyage est arrêté ; tous les combustibles
restant dans les bûchers et réserves des appartemens de L. L. M. M., dans les app[artemen]ts des
officiers et dames logés dans le palais et dans les différens services sont rentrés à la fourrière. Les
quantités qui y sont emmagasinées sont vérifiées et sont remises en compte au concierge qui en
devient responsable.
106 Les quantités de bois variaient selon le statut des employés. Les concierges disposaient par exemple de 6 stères de bois et de 40 livres de chandelles, les aides-concierges de la moitié de bois et de chandelle, les lingères, garçons d’appartement, portiers, surveillants et gardes des parcs du quart, et les frotteurs, balayeurs et femmes de garde-robe du sixième. Le Premier valet de chambre de l’Empereur disposait de 6 stères par mois d’hiver et de 60 bouts de chandelles, les valets de chambre de 6 stères et de 40 livres de chandelles. Ces quantités étaient distribuées à deux reprises, le 1er novembre et le 1er avril (Bib. Thiers, ms. Masson 103, registre d’ordre des Tuileries, p. 12, Règlement pour les distributions d’éclairage et de chauffage aux employés de la Maison de S. M. et des palais, signé par Duroc, Fontainebleau, 16 octobre 1810).
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Art. 52 : Lingerie
Les lingeries particulières des palais, excepté aux Tuileries et à Saint-Cloud, sont administrées par
les concierges et sont sous leurs responsabilités. Ils sont chargés de la distribution du linge nécessaire
pour la propreté du palais et pour l’entretien des meubles. Les quantités en sont gérées par un service
particulier. Ils sont aussi chargés des distributions à faire aux employés du service des palais [et] des
quantités de linge que le règlement leur accorde.
Lorsque L. L. M. M. viennent habiter un palais et que la lingerie centrale envoie un ou plusieurs
employés pour y faire le service, le concierge leur remet en compte tout le linge, et le reprend d’eux
en compte au départ, et à mesure qu’il distribue les logemens et qu’il remet aux domestiques des
officiers et dames et aux employés de la Maison les clefs de leurs appartemens, il leur donne un
bulletin portant le nom, la qualité ou l’emploi des personnes logées et la quantité de lits de maîtres et
de suite qui existent dans chaque logement. Ces bulletins servent à la lingerie pour les distributions à
faire.
Au départ de L. L. M. M., la lingerie du palais est rétablie dans les mêmes quantités et qualités
que celles qui existaient à l’arrivée.
Art. 53 : Batterie de cuisine, d’office, etc., porcelaine, verrerie, fayence, vannerie, etc.
Les concierges sont dépositaires comptables des porcelaines, fayences, verreries, batterie de
cuisine et d’office. Ils remettent en compte, à l’arrivée de L. L. M. M., aux chefs des divers services,
les objets qui concernent chacun d’eux, et les reprennent d’eux en compte au départ. Les pertes ou
casses sont constatées sur les inventaires.
Les gardes des Bouches, sous les ordres des concierges, sont chargés du soin et de la conservation
de ces mêmes objets.
Lorsque L. L. M. M. arrivent dans le palais, le garde des Bouches remet en compte, en présence
du sous-contrôleur de service, à chacun des chefs, tout ce qui dépend de son service, et pendant le
séjour de L. L. M. M., il veille à ce que rien ne soit détourné, à ce que tous les ustensiles emportés
aux chasses ou aux repas de campagne soient rapportés. S’il s’apperçoit que quelque chose soit égaré,
il en fait de suite son rapport au bureau de contrôle.
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Le garde des Bouches est chargé de donner en compte aux ouvriers et de recevoir d’eux en
compte, tous les ustensiles qui ont besoin d’être étamés ou réparés. Au départ, il reçoit en compte, de
chacun des chefs, tous les objets qu’il leur a remis ; et si pendant le voyage, il y a eu des objets perdus
ou cassés, on le constate dans les inventaires.
Art. 54 : Transports
Il arrive souvent que le bureau du contrôle ou les fournisseurs de la Maison de S. M. sont
autorisés à envoyer dans un palais des objets du matériel du service, ou des objets de consommation.
Les frais de transport doivent être acquittés par les concierges sur le vû de la lettre de voiture ou de
l’extrait du registre des Messageries au bas desquels il fait mettre le reçu de la somme en toutes lettres.
Ce sont ces sommes dont il est nécessaire qu’ils fassent les avances et dont ils sont remboursés à la fin
du trimestre sur un bordereau en triple expédition, certifié par eux, et qu’ils adressent au bureau du
contrôle.
Art. 55 : Registres à tenir
Indépendamment des registres d’inventaire pour divers objets du service, les concierges doivent
tenir un registre pour le personnel, où sont inscrits tous les employés du palais par numéros d’entrée,
avec la quotité des gages, les services et tous les renseignemens sur chacun, ainsi que les dates de
prestation de serment et de délivraison des brevets.
Les concierges tiennent aussi, pour le matériel, un registre pour l’éclairage, où toutes les entrées,
consommations et restants sont constatés tous les mois ; un autre registre pour le chauffage
présentant les mêmes résultats, et un registre de blanchissage où sont inscrites toutes les quantités de
linge données au blanchisseur.
Le relevé de ces registres, signé des concierges et visé des gouverneurs, est envoyé tous les 3 mois
au bureau du contrôle.
Ces registres sont uniformes pour tous les palais et les modèles en sont donnés par le quartier-
maître du palais.
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[Art. 56 : Sur les bouches de chaleur]
Indépendamment de toutes les précautions que doivent prendre les concierges pour prévenir les
accidens de feu, ils doivent avoir une attention particulière aux bouches de chaleur qui sont
dangereuses, surtout lorsqu’elles sont fortement chauffées107. Ils doivent tenir la main à ce que tous
les meubles ou les matières susceptibles de s’enflammer soient écartées avec soin des bouches de
chaleur.
Revu et arrêté le présent règlement dont j’ai paraphé les pages au nombre de quatre-vingt-quinze
pour être mis en usage et à exécution, en tout ce qui concerne le service du Grand maréchal du palais
dans la Maison de L. L. M. M.
Fait à Paris, le 1er mars 1812.
Le Grand maréchal du palais,
Duc de Frioul.
Table des registres tenus pour le service
Les registres que [doit] tenir le secrétaire général sont :
Un registre pour les correspondances108 ;
[Un registre] pour les ordres relatifs au service du Grand maréchal ;
[Un registre] pour les ordres relatifs aux Palais109 ;
[Un registre] pour journal de voyage110 ;
[Un registre] pour contrôle général des officiers et employés du service111 ;
[Un registre] pour matricule des officiers de service ;
[Un registre] pour matricule des employés du service.
[Les registres que doit tenir le] Quartier-maître du palais :
107 Des bouches de chaleur avaient notamment été installées à Rambouillet en 1810, pour rendre la demeure plus agréable à vivre (Félix Lorin, « Napoléon Ier à Rambouillet », in Mémoires et documents publiés par la Société archéologique de Rambouillet, Rambouillet, Raynal, 1897, t. 12, p. 453). 108 Il s’agit des deux registres de la correspondance du Grand maréchal conservés en Arch. nat., 400AP 3 et 4. 109 Ce registre est également conservé en Arch. nat., 400AP 4. 110 Bib. Thiers, carton 109, registre folioté des déplacements de la Cour, avec liste des invités et précisions sur l’étiquette en vigueur, 1806-1813. Ce registre doublait celui tenu par le baron Fain pour le cabinet de l’Empereur. 111 Il s’agit du registre conservé en Arch. nat., O2 22.
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Un registre pour matricule ;
Un registre pour la comptabilité générale112 ;
[Un registre] pour le personnel et les mouvemens de l’année courante ;
[Un registre] pour le dépouillement du matériel de l’année courante ;
[Un registre] pour le délai de comptabilité pour l’année courante ;
[Un registre] résumé des tables et des couverts avec évaluation ;
[Un registre] pour l’administration et la comptabilité de l’habillement ;
[Un registre] pour le détail des commandes et distributions d’habillement ;
[Un registre] des ordres pour l’administration et la comptabilité du service ;
[Un registre] pour les décrets sur les pensions et celles accordées ;
[Un registre] pour l’argenterie de la Couronne ;
[Un registre] pour la lingerie de la Couronne ;
[Un registre] pour la porcelaine, verrerie, fayence, etc. ;
[Un registre] pour la batterie de cuisine ;
Un livret de toutes les punitions infligées.
[Les registres que doit tenir] le 1er maître d’hôtel contrôleur et le b[ur]eau du contrôle :
Un registre pour l’inscription des articles du budget qui le concernent, et de tous les règlemens et
ordres du Grand maréchal, ainsi que des différens marchés, tarifs, etc.
[Un registre] des tables de service et du nombre de couverts de chacun, jour par jour ;
[Un registre] pour les entrées et sorties des denrées en magasin ;
[Un registre] pour les entrées et sorties de la cave de réserve ;
[Un registre] pour le service des tables dans les dives palais ;
[Un registre] pour inscrire les denrées de toutes espèces qui entrent journellem[en]t, au garde-
manger, à l’office, à la cave, etc.
[Les registres que doivent tenir] les fourriers du palais :
Un registre d’ordre ;
[Un registre] d’habillement et de la livrée.
112 Il s’agit des registres de comptabilité général du Grand maréchal, conservés en Arch. nat., O2 7 à 15.
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[Les registres que doit tenir] le conservateur de l’argenterie :
Un registre portant inventaire de l’argenterie de la Couronne ;
[Un registre] courant des entrées et sorties de l’argenterie p[ou]r présenter journellement
l’effectif ;
[Un registre] de compte ouvert à chaque espèce d’argenterie ;
[Un registre] portant inventaire et mouvement de la lingerie ;
[Un registre] portant inventaire et mouvement des porcelaines, verreries, fayences, etc.
[Un registre] portant inventaire et mouvement de la batterie de cuisine, d’office, et autres
services ;
[Un registre] pour les entrées et sorties des denrées en magasin ;
[Un registre] pour les entrées et sorties de la cave de réserve.
[Les registres que doit tenir] le chef de cuisine :
Un registre des menus des tables.
[Les registres que doit tenir] le chef de cave :
Un registre d’entrées et de consommations journalières des vins pour la table et autres services ;
Un journal par espèce de vins, présentant ce qui est porté aux tables, ce qui a été rapporté, et ce
qui est consommé.
[Les registres que doit tenir] le chef de l’argenterie :
Un registre de tout ce qu’il reçoit et rend au dépôt de l’argenterie et sur lequel il inscrit aussi les
pertes.
[Les registres que doit tenir] le chef de la lingerie :
Un registre de l’inventaire de la lingerie centrale et des palais ;
[Un registre] pour les distributions journalières ;
[Un registre] pour les envois, les pertes et les consommations ;
[Un registre] pour le blanchissage ;
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[Un registre] pour le compte courant avec la 1ère lingère ;
[Un registre] pour le compte courant avec la lingerie.
[Les registres que doit tenir] le chef de porcelaine :
Un registre des inventaires dans les divers palais, avec indication, mois par mois, des entrées,
pertes et restants ;
Un livret des pertes journalières, avec indication des services, des tables, des individus ;
Un livret de ce qui est porté à chaque table, dans les sallons, etc.
[Liste des registres que doit tenir] le chef d’éclairage :
Un registre courant du service qu’il fait, et son compte avec le concierge.
[Liste des registres que doit tenir] le chef de fourrières :
Un registre courant du service qu’il fait, et son compte avec le concierge.
[Liste des registres que doivent tenir] les concierges :
Tous les registres indiqués par l’administration du mobilier ;
Un registre d’inventaire du linge, des porcelaines, verreries, fayences, tôles, batteries de cuisine,
etc., avec entrées, sorties, pertes, etc. ;
[Un registre] du personnel pour les employés du palais ;
[Un registre] pour l’éclairage en bougies et chandelles, pour les entrées consommations ;
[Un registre] pour le chauffage ;
[Un registre] pour le blanchissage ;
[Un registre] pour l’enregistrement des situations ;
[Un registre] Journal des voyages dans les palais, de la distribution des logemens, du service qui a
été fait, du placement des bougies et chauffage ;
[Un registre] des ordres du Grand maréchal, des règlemens, instructions, consignes, etc.113.
113 Le registre d’ordre des Tuileries est conservé dans les papiers de Nicolas Mogé, concierge des Tuileries sous l’Empire : Bib. Thiers, ms. Masson 103.
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ANNEXE : « ÉTAT DES TABLES SERVIES DANS LA MAISON DE L’EMPEREUR AU 1er JANVIER 1812 »
En application de l’article 15 du règlement de 1804 et de l’article 3 du règlement de 1812, le
préfet du palais devait soumettre tous les ans au Grand maréchal un état des repas servis aux
employés des services du Grand maréchal et du Grand chambellan, avec une répartition par catégorie
de personnel et une estimation du coût et du nombre de plats servis pour chaque repas. Ce document
devait servir aux préfets du palais et aux chefs des cuisines pour l’élaboration quotidienne des menus,
en fonction des approvisionnements et du nombre d’employés présents. Le nombre de plats était fixé
pour chacune des tables, ainsi que le nombre de convives et le prix à payer pour toutes les bouches à
nourrir : en tout, selon cet état, 147 personnes étaient servies chaque jour, pour un coût total de
457 francs. L’état des tables servies dans la Maison de l’Empereur au 1er janvier 1812 fut ainsi
naturellement recopié à la suite du Règlement du service (feuillets 69 et suivants). Celui des tables
servies pour les officiers de service et pour les secrétaires de l’Empereur ne fut en revanche pas intégré
au manuscrit, car il devait probablement être révisé beaucoup plus souvent, en fonction du nombre
d’officiers présents au palais impérial ou dans le lieu de résidence de l’Empereur et de l’Impératrice.
De même, on ne retrouve pas d’état pour les tables servies aux domestiques de la livrée et de
l’intérieur, c’est-à-dire à la centaine de valets qui travaillaient pour le Grand maréchal et pour le
Grand chambellan : ils faisaient le service, mais ils n’étaient pas nourris. Le registre ne précise pas s’ils
recevaient une indemnité journalière pour leurs trois repas quotidiens ou si ceux-ci étaient
entièrement à leur charge. Seuls les valets de la Garde-robe avaient droit à un repas du midi.
Il s’agit malgré tout d’un document unique en son genre, le seul permettant de se faire une idée
de ce que mangeaient effectivement les employés du palais. Croisé avec les registres des dépenses du
Grand maréchal et les mémoires de paiement des fournisseurs, avec les livres de recette de l’époque et
les témoignages des contemporains, il montre l’intérêt d’une étude plus complète sur l’histoire des
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cuisines des palais et sur l’alimentation des domestiques au début du XIXe siècle. À titre de rappel, on
peut donner ici le seul menu publié par le baron Bausset dans ses Mémoires, comme exemple des
repas quotidiennement consommés par l’Empereur et l’Impératrice. Les plats servis aux employés du
Grand maréchal, qui sortaient des mêmes cuisines et étaient préparés avec les mêmes produits,
étaient certainement assez proches, en moins raffinés, de ceux servis à Napoléon :
« Deux potages : Purée de marrons, macaronis ;
Deux relevés : Brochet à la Chambord, culotte de bœuf garni ;
Quatre entrées : Filets de perdreaux à la Monglas, filets de canards sauvages au fumet de gibier,
Fricassée de poulet à la chevalière, côtelettes de mouton à la Soubise ;
Deux rôts : Chapon au cresson, quartier d’agneau ;
Entremets : Gelée d’orange moulée, crème à la française au café, gênoise décorée, gauffres à
l’allemande ;
Légumes : Choux-fleurs au gratin, céleri-navet au jus. »
La seule incertitude ressortant de la comparaison de ce menu avec l’état des tables de 1812 porte
sur les « légumes » : il paraît difficile d’affirmer avec certitude que ceux-ci correspondent bien aux
« salades » servies aux tables des employés du service du Grand maréchal. On peut noter que dans le
Cuisinier impérial de 1806, le terme de « salade » n’est employé que pour des préparations à base de
viande ou de poisson114.
Ce tableau montre que certains employés étaient mieux nourris que d’autres : le Premier valet de
chambre Constant, ainsi que les Premières femmes de l’Impératrice et du Roi de Rome étaient les
mieux nourris de tous. Juste après eux venaient les maîtres d’hôtel, les femmes de chambre, puis les
chefs des services, et enfin le reste des employés115. Pour le repas de la journée correspondant notre
actuel petit déjeuner, seules les femmes étaient nourries. Les moins bien lotis étaient les femmes de
chambre et les garçons d’office, qui devaient se contenter de la desserte des tables de leurs chefs de
114 A. Viard, Le Cuisinier impérial, Paris, Barba, 1806 parle ainsi de saumon en salade (servi chaud et nappé d’une sauce), mais accompagné de laitues) et de filets de sole en salade (préparés de la même façon, mais accompagné d’anchois et de croûtons). 115 Dans l’état des tables, certains employés sont désignés comme « Hollandais » : il s’agit des anciens serviteurs du roi Louis venus de Hollande en 1810 et repris au service de l’Empereur, qui n’étaient visiblement toujours pas intégrés au fonctionnement régulier des équipes.
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service. Tous les employés recevaient en revanche au moins une livre de pain et une bouteille de vin –
dont la qualité variait : vin d’office ou de distribution. Pour le soir en revanche, tous les employés
recevaient une indemnité qui leur permettait de dîner chez eux ou en ville, une fois leur journée de
travail finie.
La précise répartition des plats et des rations alimentaires accordées à chaque employé est aussi
révélatrice d’une des grandes obsessions de Napoléon : la crainte du gaspillage et la volonté inflexible
de toujours faire des économies. Il semble ainsi difficile, en lisant ce document, de ne pas penser aux
réformes de l’administration de la Bouche du Roi, entreprises sous Louis XVI par Necker en 1780116,
et qui visaient à réformer les gaspillages tels que ceux dénoncés par le duc de Luynes en 1758 comme
« l’usage où l’on étoit de donner du café à tout le monde. Les femmes de chambre des dames de la
cour avoient du café de chez le roi tous les matins et il y avoit des gens de la cour employés sur l’état
de dépense du café pour dix ou douze tasses dans un jour, soit en café ou en chocolat »117. C’est en
ayant ces réformes à l’esprit que l’on doit penser à l’anecdote de Chaptal sur les économies réalisées
sur les dépenses de café par Napoléon. Ce dernier était sans doute parfaitement informé des
tentatives de réforme malheureuses de la cour à la fin de l’Ancien Régime, ce qui pourrait aussi
expliquer sa satisfaction devant cette modeste victoire :
Un jour que j’entrais dans son cabinet, il me dit d’un air joyeux qu’il venait de gagner sur ses
dépenses 35 000 francs par an. Je lui demandai sur quoi portaient ces économies : « Sur le café »,
me répondit-il. « On prenait ici 155 tasses de café par jour, chaque tasse me coûtait 20 sous, ce
qui faisait 56 575 francs par an (le sucre coûtait alors 4 francs et le café 5 francs la livre). J’ai
supprimé le café et accordé 7 francs 6 deniers en indemnités. Je payerai 21 164 fr. et
j’économiserai 35 000 fr. »118
On doit enfin noter que le récit de Chaptal ne doit pas être si éloigné de la réalité. En effet, sur
les 147 personnes quotidiennement nourries par le Grand maréchal, seules les 11 femmes de
chambre de l’Impératrice recevaient du café, et seulement le matin...
116 Alexandre Maral, Le roi, la cour et Versailles, Paris, Perrin, 2013, p. 436. 117 Charles-Philippe d’Albert, duc de Luynes, Mémoires du duc de Luynes sur la cour de Louis XV (1735-1758), Paris, Firmin-Didot frères, 1865, t. 17, p. 37 (août 1758). 118 Jean-Antoine Chaptal, Mes souvenirs sur Napoléon, Paris, E. Plon-Nourrit et Cie, 1893, p. 335.
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Tables servies aux employés du Grand maréchal
Table du contrôle
Emplois (le nombre d’employés est indiqué entre parenthèses)
Total des personnes nourries
Menu des tables Dépense
par personne
Dépense par table
Sous-contrôleurs (4) ; conservateur de l’argenterie (1) ; maître d’hôtel de l’Empereur (1), maître d’hôtel de l’Impératrice (1)
7
Dîner : le potage, le bœuf, 2 entrées, un rôt, 2 entremets, 1 salade, 2 assiettes de dessert, 1 bouteille de vin d’office, et une livre de pain par personne.
Souper : en argent, 2 fr. chacun.
4 fr. 28 fr.
Table des maîtres d’hôtel
Maitres d’hôtel ordinaires (4), valets tranchants (5), maître d’hôtel du roi de Rome (1), valet tranchant du roi de Rome (1), premier chef de cuisine (1), premier chef d’office (1), premier chef de cave (1), chef d’argenterie (1), chef de lingerie (1), chef de porcelaine (1)
17
Dîner : le potage, le bœuf, 4 entrées, 1 rôt, 4 entremets, 1 salade, 4 assiettes de desserts, 1 bouteille de vin d’office et une livre de pain par personne Souper : en argent, 2 fr. chacun.
4 fr. 68 fr.
Table de la Bouche
Second chef de cuisine (1), aides de cuisine (6), chef de pâtisserie (1), chef de rôtisserie (1), chef de garde-manger (1), seconds chefs d’office (3), aides d’office (3), chef décorateur (1), aide décorateur (1), premier aide de cave (1), second aide de cave (2), aide d’argenterie (2), commis des bouches (1), cuisiniers venus de Hollande (2)
27
Dîner : le potage, le bœuf, 4 entrées, 1 rôt, 4 entremets, 1 salade, 4 assiettes de desserts, 1 bouteille de vin d’office et une livre de pain par personne Souper : en argent, 2 fr. chacun.
3 fr. 81 fr.
Table des garçons de fourneaux
Garçons de fourneaux (6), aides de pâtisserie (2), aides de rôtisserie (2), page de rôtisserie (1), page de pâtisserie (1), petits garçons de cuisine (2), élèves de cuisine (6), élèves d’office (2)
22
Dîner : le potage, le bœuf, 2 entrées, 1 rôt, 2 entremets, 1 bouteille de vin de distribution et une livre de pain par personne Souper : en argent, 1,5 fr. chacun.
2 fr. 44 fr.
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ondation Napoléon
Charles-Éloi Vial, « Le règlement pour le service du Grand maréchal du palais […] », Napoleonica. La Revue, n° 20, octobre 2014 100
Table des garçons de cuisine
Garçon de garde-manger (1), garçons de cuisine (9)
10
Dîner : le potage, le bœuf, 1 entrée, 1 rôt, 1 entremets, 1 bouteille de vin de distribution et une livre de pain par personne Souper : en argent, 1,50 fr. chacun.
2 fr. 20 fr.
Table des garçons d’office
Garçon d’office (6), garçons de cave (2), garçons d’argenterie (8), garçons de porcelaine (3), garçons d’office hollandais (1)
20
De la desserte des tables des maîtres d’hôtel, de la Bouche, de la Chambre pour les garçons d’office ; mais si les garçons des autres services mangeaient, on ajouterait quelque chose de cuisiné. 1 bouteille de vin de distribution et 1 livre de pain par personne. Souper : en argent, 1 fr. chacun.
2 fr. 40 fr.
Concierge du palais, résidence de l’Empereur, de l’Impératrice et du roi de Rome
Concierge du palais 1 Reçoit toujours la nourriture en argent, fixé à 5 fr.
5 fr. 5 fr.
Service du Grand chambellan
Table du Premier valet de chambre
Un Premier valet de chambre 1
Dîner : le potage, le bœuf, 1 entrée, 1 rôt, 2 entremets, 1 assiette de dessert, 2 bouteilles de vin d’office et 2 livres de pain pour la journée Souper : 3 assiettes de dessert
6 fr. 6 fr.
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Charles-Éloi Vial, « Le règlement pour le service du Grand maréchal du palais […] », Napoleonica. La Revue, n° 20, octobre 2014 101
Table de la Première femme de chambre
Premières femmes de l’Impératrice (6), premières femmes du roi de Rome (3)
9
Déjeuner : le café et 1 petit pain Dîner : le potage, le bœuf, 2 entrées, 1 rôt, 2 entremets, 1 salade, 2 assiettes de desserts, 1 bouteille de vin d’office et 1,5 livre de pain par personne et par jour
6 fr. 54 fr.
Table de la Chambre
Femmes de Garde-robe d’atours de l’Impératrice (6), femmes de Garde-robe d’atours du roi de Rome (2), femme de chambre de la gouvernante (1), première lingère (1), valets de chambre de toilette (4), conservateur de la Garde-robe (1), mamelouck (1), valet de chambre tailleur (1)
20
Déjeuner : le café et petit pain pour les femmes seulement. Dîner : le potage, le bœuf, 3 entrées, 1 rôt, 3 entremets, 1 salade, 3 assiettes de dessert, 1 bouteille de vin d’office, 1 livre de pain par personne. Souper : en argent, 2 fr. aux hommes et 1 fr. aux femmes.
4 fr. 80 fr.
Pour les filles de la Garde-robe
Filles de la Garde-robe de l’Impératrice (4), filles de la Garde-robe du roi de Rome (3), filles de Garde-robe de la Gouvernante (1), filles des 1res femmes (4)
12
Mangent la desserte des premières femmes. On donnera seulement 1 bouteille de vin de distribution et 1,5 livre de pain par personne et par jour
3 fr. 36 fr.
Pour le garde du portefeuille
Un garde du portefeuille 1 Mange la desserte de la table des secrétaires de S. M.
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