epigraphie et territoire : nouvelles inscriptions de volsinii

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Se déplacer dans l’Empire romain Approches épigraphiques

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Se déplacer dans l’Empire romain

Approches épigraphiques

Ségolène Demougin est directeur de recherche émérite au CNRS, directeur d’études à la section SHP de l’EPHEMilagros Navarro Caballero estdirecteur de recherche à l’institut Ausonius, CNRS - Université Bordeaux Montaigne

Ausonius Éditions— Scripta Antiqua 59 —

Se déplacer dans l’Empire romainApproches épigraphiques

XVIIIe rencontre franco-italienne d’épigraphie du monde romain, Bordeaux 7-8 octobre 2011

textes réunis par Ségolène Demougin & Milagros navarro Caballero

Ouvrage publié avec le concours de l’École Pratique des Hautes Études, Paris

Diffusion De Boccard 11 rue de Médicis F - 75006 Paris— Bordeaux 2014 —

Notice catalographique :Demougin, S. et M. Navarro Caballero, éd. (2014) : Se déplacer dans l’Empire romain : approches épigraphiques, Ausonius Scripta Antiqua 59, Bordeaux.

AUSONIUSMaison de l’ArchéologieF - 33607 Pessac cedexhttp://ausonius.u-bordeaux3.fr/EditionsAusonius

Diffusion De Boccard11 rue de Médicis75006 Parishttp://www.deboccard.com

Directeur des Publications : Olivier DevillersSecrétaire des Publications : Nathalie TranGraphisme de Couverture : Stéphanie Vincent Pérez© AUSONIUS 2014ISSN : 1298-1990ISBN : 978-2-35613-103-4

Achevé d’imprimer sur les pressesde l’imprimerie BMZ.I. de Canéjan14, rue Pierre Paul de RiquetF - 33610 Canéjan

mars 2014

Illustration de couverture :Le carpentum d’Agrippine, à partir d’un sesterce frappé par Caligula (RIC, 55), d’après un dessin original de Francis Demonsais, pour Bouchette, A. et al. (1998) : Le char romain du musée archéologique de Saintes, Saintes, p. 29, fig. 20.

Sommaire

Ségolène Demougin et Milagros Navarro Caballero, Introduction 7

1. Se déplacer dans l’Empire romain

Philippe Leveau, Épigraphie et archéologie des lieux d’hébergement : une confrontation des données 11

Antonio Ibba, Itinera praesidis in prouincia Sardiniae: una proposta di ricostruzione 31

Stéphanie Guédon, Hospitium dare et copias deferre dans une inscription de Sidi-Amara (Tunisie) 55

Anne-Valérie Pont, In singulis ciuitatibus et uicis : liturgies des routes et autonomie civique d’après le dossier de Sagalassos 69

Alister Filippini et Gian Luca Gregori, Procuratores Augusti et praepositi uexillationibus ab Imperatore missi : le missioni speciali di L. Iulius Iulianus e di M. Valerius Maximianus a confronto 85

Raymond Descat, Notice sur un milliaire inédit de Bargylia 121

Marina Silvestrini, Una nueva attestazione del cursus publicus dalla Sicilia tardoantica 123

Sylvain Destephen, L’épigraphie et la géographie du pèlerinage chrétien : l’exemple du Sinaï ive-vie siècles 135

Denis Feissel, Grecs d’Asie Mineure dans l’Italie de l’Antiquité tardive 157

2. Nouveautés épigraphiques

Philippe Mauget, Épigraphie et territoire : nouvelles inscriptions de Volsinii 171

David Nonnis, Procurator praediorum Tiburtinorum, procurator rationis priuatae : un liberto di Traiano a Casole d’Elsa 189

Maria Grazia Granino-Cecere, Un governatore della Gallia Narbonensis in una dedica prenestina 205

Elizabeth Deniaux, François Quantin et Bashkim Vrekaj, Un témoignage exceptionnel sur la colonie de Byllis à l’époque impériale 215

Laura Chioffi, [---] Capys [---] cum moenia sulco signaret [---]. Un nouvo termine di pomerium da Capua 231

Giovanni Mennella, Augustali e seviri augustali dalla IX Regio (Liguria) 243

Jérôme France, Conclusions 253

Abréviations 257

Index des sources 261

Index onomastique 277

Index des lieux 283

Epigraphie et territoire : nouvelles inscriptions de Volsinii1

Philippe Mauget

Depuis les premiers corpora manuscrits des xvie et xviie siècles conservés à la Bibliothèque Apostolique Vaticane et la Storia di Volseno dans laquelle A. Adami présentait l’ensemble des inscriptions latines connues à Bolsena2, ce sont les deux tomes du CIL, XI publiés en 1888 et 1926 ( à titre posthume) par E. Bormann qui donnent la vision la plus complète de la réalité de l’épigraphie volsinienne.

Bien postérieures à l’entreprise du CIL, les premières initiatives visant à la réalisation d’un corpus mis à jour des inscriptions latines de Bolsena remontent à 1979 et ont emprunté deux voies différentes. D’un côté, l’École française de Rome confia à certains membres et anciens membres la publication des recherches épigraphiques menées sur la cité  ; de l’autre, W. Eck fut chargé d’un supplément au CIL, XI qui devait intégrer les nouvelles inscriptions d’Étrurie méridionale, donc celles de Bolsena. Aucun de ces projets n’aboutit réellement et il fallut attendre 1987 pour que F. Tassaux et Y. Marion, avec le soutien de l’EFR, entreprennent de commencer la mise à jour du corpus épigraphique et la saisie de ses inscriptions avec le système PETRAE3 développé par l’Institut Ausonius (CNRS UMR 5607 / Université Bordeaux 3).

Vingt ans plus tard et dans la continuité de ces initiatives passées, nous avons repris le projet de réalisation d’un corpus des inscriptions latines de la cité de Volsinii, dans le cadre d’un doctorat en Histoire, langues et littérature anciennes. Avec le soutien de l’École française de Rome et de la Soprintendenza per i Beni Archeologici dell’Etruria Meridionale, nous avons mené de longues recherches épigraphiques à Bolsena et sur tout le territoire. De nombreuses inscriptions inédites viendront donc enrichir le futur corpus. Nous avons choisi de présenter ici trois nouveaux textes provenant de Bolsena même ou des environs, qui viennent compléter de manière significative le paysage épigraphique de la cité, tant au niveau onomastique qu’au niveau de la connaissance des élites et des liens entre Volsinii et la famille impériale.

Hommage à FaustineTrente-quatre ans après la première campagne de fouilles à Bolsena dirigée par R. Bloch4,

le site archéologique de Poggio Moscini accueillait encore en 1980 les membres de l’École française de Rome pour un programme axé sur le dégagement de la zone du forum de la Volsinii romaine. Cette année-là, les fouilles menées du 1er au 28 juillet furent confiées, sous la direction de P. Gros, aux membres de l’École J.-M. Roddaz et G. Sauron et à l’architecte H. Broise. Elles devaient porter “essentiellement sur le forum, dans la continuité des campagnes effectuées les années précédentes”5 et concernaient la zone située immédiatement au nord de la façade de la

1 Je tiens à remercier ici Ségolène Demougin, Monique Dondin-Payre, Milagros Navarro Caballero, Louis Maurin, Jean-Michel Roddaz et Francis Tassaux pour leurs précieux conseils et leurs suggestions. Mes remerciements vont également à l’École française de Rome et à Enrico Pellegrini, de la Soprintendenza per i Beni Archeologici dell’Etruria Meridionale.

2 Adami 1734-1737.3 Programme d’Enregistrement, de Traitement et de Recherche Automatique en Épigraphie.4 Sur l’origine des fouilles de l’EFR à Bolsena : Grenier 1941-1946, 267-271 ; Bloch 1947, 9-10.5 Extrait de “Bolsena. Rapport sommaire sur la campagne de juillet 1980” (Archives de l’EFR, Piazza

Navona).

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basilique. La découverte épigraphique la plus importante de la fouille fut celle faite le 16 juillet de l’hommage adressé par la colonie julienne de Carthage au sénateur volsinien [Pompeius Vopiscus Caius Arr]unt[ius Cate]llius Celer Allius Sabinus. Cette inscription était gravée sur un énorme bloc de basalte fragmentaire, correspondant au dé d’une une base honorifique tripartite surmontée en son temps d’une statue sans doute équestre aujourd’hui disparue6.

L’hommage de la colonie de Carthage ne fut pourtant pas la seule découverte épigraphique faite par les archéologues français lors de cette campagne. Leur journal de fouilles mentionne deux jours après, le 18 juillet, une inscription repérée dans la zone sud du forum, à proximité de la façade de la basilique, à une hauteur de 8 cm au-dessus du niveau des dalles7.

Il s’agit de l’angle supérieur gauche d’un piédestal en marbre, conservé aujourd’hui à Bolsena, dans les réserves du site archéologique de Poggio Moscini (fig. 1). Au niveau de la partie encore visible du couronnement se trouve une cavité de 2,5 cm de hauteur et de 4 cm de largeur. Les dimensions conservées donnent pour ce fragment une hauteur de 42 cm, une largeur de 23 cm et une épaisseur de 18 cm. Le champ épigraphique, très fragmentaire (20 x 25,5 cm), était vraisemblablement délimité par un cadre mouluré de 5 cm de largeur partiellement conservé dans la partie supérieure et dont on aperçoit la trace à gauche. Parmi les marges identifiables, celle du haut mesure 4 cm et celle de gauche 2 cm.

Seules les premières lettres des l. 1 et 2 de l’inscription sont conservées, dans un excellent état. Ces grandes lettres capitales, allongées, attestent de la finesse et de l’élégance de la gravure. Elles mesurent 7,5 cm (l. 1) et 6,5 cm (l. 2, sauf le I, long de 7 cm). On peut donc lire le texte suivant :

FAVṢ[ . . . . . . . .] IMP [---] ---

Fauṣ[tinae Aug(ustae)]Imp(eratoris) [Caesaris ? ---]---

Les lettres conservées permettent de considérer cette inscription comme un hommage à Faustine mais les lacunes de la pierre ne permettent pas de savoir si cette base et son texte furent dédiés à Faustine l’Ancienne ou à sa fille Faustine la Jeune. Le nom de Faustine (l. 1) devait être écrit en entier, suivi d’Augustae abrégé aux trois premières lettres, comme on le rencontre le plus souvent. Ne connaissant pas la largeur du champ épigraphique, on ne peut toutefois pas exclure que ce terme ait été gravé en entier. L. 2, Imp(eratoris) abrégé a pu être suivi de Caesaris (ou Caes(aris)) mais on peut également l’imaginer suivi directement du nom d’Antonin le Pieux – T(iti) Aeli Hadriani Antonini Augusti Pii – ou de celui de Marc-Aurèle – M(arci) Aureli Antonini Augusti.

6 Gros 1980 ; Corbier 1981.7 Archives EFR. Les données suivantes proviennent du journal de fouilles de 1980, de la fiche objet 80-44

rédigée par les découvreurs et de l’examen de la pierre que nous avons réalisé le 20 juillet 2010 à Bolsena.

Fig. 1. Dédicace impériale à Faustine (Bolsena – Poggio

Moscini).

173Épigraphie et territoire

Cette inscription constitue l’un des rares témoignages d’hommage découvert in situ sur le forum de Volsinii. En effet, les xviiie et xixe siècles ont malheureusement été des périodes très néfastes pour la conservation des monuments inscrits de la place publique et nombre de ces inscriptions ont alors été dispersées par des propriétaires attirés par les vestiges de l’Antiquité. Les seuls témoins de la présence de bases ou piédestaux sur le dallage du forum sont les traces qu’ils y ont laissées ainsi que les quelques socles encore conservés sur le site8. En outre, cet hommage à Faustine vient compléter de manière significative le dossier épigraphique des inscriptions impériales présentes dans la cité de Volsinii (fig. 2). Six hommages sur les dix connus pour cette cité sont datés de l’époque des Antonins, dont trois adressés à l’empereur Marc-Aurèle. Aucun texte en l’honneur d’Antonin le Pieux n’est attesté mais une dédicace à Faustine l’Ancienne divinisée fut découverte à Bolsena en 1902.

Dans le monde romain, la grande majorité des inscriptions connues mentionnant Faustine et commençant par Faustinae … Imperatoris sont adressées à Faustine la Jeune9. En Étrurie, si l’on excepte ceux de Volsinii, quelques textes mentionnent Faustine. À Lorium, une dédicace gravée sur une plaque de marbre ornait un monument consacrée à Silvanus et donné par Alexander, Faustin(a)e Aug(ustae) actor10. Nous ignorons si la propriété impériale sur laquelle travaillait cet intendant11 appartenait à l’épouse d’Antonin le Pieux ou à sa fille12. De même, plusieurs timbres d’opus doliare retrouvés à Cortone et à Volterra13 indiquent des manufactures implantées en Étrurie sur des propriétés appartenant à Faustine la Jeune14. Cependant, aucun indice ne nous permet donc de connaître l’identité exacte de la Faustine qui fut honorée sur le forum ou dans la basilique de Volsinii15, même si des considérations statistiques nous invitent à privilégier Faustine la Jeune16. Par conséquent, nous proposons pour ce fragment inscrit une datation très large, entre 138 et 175 p.C.

Malgré d’importantes lacunes, ce texte inédit vient donc compléter l’ensemble des hommages volsiniens connus adressés à l’empereur et sa famille. Il confirme également la prépondérance des témoignages du iie s. p.C. lorsque l’on évoque les honneurs rendus au Prince dans la cité de Volsinii.

8 Gros 1981, 45, 52 (fig. 10).9 Nous avons recensé vingt-trois textes provenant d’Afrique (10), d’Italie (7), d’Espagne (3) et d’Achaïe (3)

(sources  : indices du CIL et Base de données épigraphiques de Manfred Clauss (Epigraphik-Datenbank Clauss-Slaby)).

10 CIL, XI, 3732 (add. p. 1352) = VI, 585 (add. p. 3006) : Sil<u=B>ano / sacrum, / Alexander, / Faus{s}tin(a)e{s} Aug(ustae), / actor, / d(onum) d(edit).

11 Elle était probablement située à proximité de Castel di Guido, à l’ouest de Rome, où la plaque a été découverte.

12 E. Bormann, dans son commentaire, CIL, XI, 3732, ne sait laquelle est mentionnée dans cette dédicace votive.

13 CIL, XV, 161, 10 ; 211, 29 ; 400, 15.14 Setälä 1977, 260 (figl. Domitianae Maiores), 261 (figl. Faun(ianae)), 264 (figl. Ponticulanae).15 L’exacte homonymie entre les deux Faustine rend les choses compliquées. Quelques indices sont donnés

par G. Lacour-Gayet pour les identifier (1888, 458-461) mais ils ne sont pas toujours utilisables face aux inscriptions rencontrées.

16 Cette hypothèse peut d’autant plus être envisagée que nous possédons trois hommages adressés à l’empereur Marc-Aurèle et un à Lucius Verus entre 161 et 177 (fig. 2).

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Épitaphe d’Aufiden(a) Vrbic(a)La deuxième inscription qui a retenu notre attention est une épitaphe gravée sur la partie

supérieure d’un monument funéraire en pierre volcanique aujourd’hui conservé à Bolsena, dans la grotte du site archéologique de Poggio Moscini17. La pierre, dégagée par une pelle mécanique à une profondeur d’environ trois mètres, fut découverte le 4 octobre 2004 au lieu-dit Ponte del Diavolo, fosso del Mercatello par l’entreprise R. N. Costruzioni de Frigento (AV) lors de travaux effectués pour le compte du Consorzio di bonifica della Val di Paglia superiore18. Si

17 Cette partie du site sert d’entrepôt aux pierres inscrites les plus volumineuses.18 Lettre de Bruno Sottili du 6 octobre 2004 adressée à la Soprintendenza per i Beni Archeologici dell’Etruria

Meridionale à Rome (source : Archivio de la SBAEM).

Nature dumonument Empereurs Maison

impérialeAnnée de

découverteLieu de

découverteLieu de

conservation Datation Sources

Plaque de marbre

C. Caesar, Prince de la Jeunesse

1976Bolsena (Poggio Moscini)

Bolsena (Poggio Moscini) 1 p.C.

Eck, Epigraphica, 41, 1979, p. 94-95 n. 3 (AE, 1981, 350)

Plaque de marbre

Faustine l’Ancienne 1902

Bolsena (Poggio Moscini)

Florence (Musée Arch.) 141-161

NSA 1903, n. 7 p. 368 (AE, 1904, 41) ; CIL, XI, 7279

Plaque de marbre Marc-Aurèle 1926 Bolsena (loc.

Civitale)Bolsena (Casa Paparozzi) 161-169

Eck, ZPE, 36, 1979, p. 219-220 (AE, 1979, 204)

Plaque de marbre Marc-Aurèle 1881

Bolsena (basilique S. Cristina)

Bolsena (sacristie S. Cristina)

175-177 CIL, XI, 2693

Plaque de marbre Marc-Aurèle 1880-1881

Bolsena (basilique S. Cristina)

Bolsena (sacristie S. Cristina)

169-172 CIL, XI, 2694

Plaque de marbre Lucius Verus 1880-1881

Bolsena (basilique S. Cristina)

Perdu 161-169

CIL, XI, 2695 ; Eck, ZPE, 36, 1979, p. 220 (AE, 1979, 205)

Fragment de marbre Commode ? Avant 1890 Castiglione in

Teverina Perdu 176-192 CIL, XI, 7280

Plaque de marbre Caracalla Iulia

Domna 1881Bolsena (basilique S. Cristina)

Bolsena (sacristie S. Cristina)

211 CIL, XI, 2696

Plaque de marbre Gordien III 1901

Bolsena (Poggio Moscini)

Florence (Villa Corsini) 238-244 CIL, XI, 7281

Base ? Constance II Avant 1888 OrvietoOrvieto (Museo del Opera del Duomo)

340-361 CIL, XI, 2697

Fig. 2. Dédicaces impériales attestées sur le territoire de la cité de Volsinii.

175Épigraphie et territoire

l’on considère l’épaisseur conservée (23 cm), qui semble être approximativement celle d’origine, nous sommes sans doute en présence d’une stèle et non d’un autel (fig. 3). La hauteur conservée est de 34,5 cm et la largeur (57 cm) est proche de celle d’origine. Les faces latérales de la stèle sont très endommagées et il ne reste aucune trace de la partie supérieure du monument. Deux cavités sont présentes aux extrémités de la l. 1 de l’inscription ; cela ne semble pas accidentel et à leur emplacement se trouvaient peut-être deux éléments de décor symétriques (fleurs, rosaces, guirlande).

Aucune délimitation du champ épigraphique n’est visible. Celui-ci semble presque intégralement conservé : seule la partie inférieure est manquante. Les brisures de la pierre dans sa partie supérieure et sur les côtés n’empêchent pas la lecture de l’inscription. Toutefois, la surface est très érodée par endroit, ce qui complique la lecture de certaines lettres. Celles-ci sont globalement élégantes et profondément gravées, de 4 à 4,5 cm de hauteur. Des empattements triangulaires sont visibles à leurs extrémités. On note également la présence de points de séparation, de façon certaine aux l. 1, 3 et 4 mais probablement aussi à la l. 2. Celui de la l. 1, très élégant, dessine en haut une sorte d’accolade que l’on ne rencontre pas dans les autres épitaphes de Volsinii. Au centre de la l. 3, d’après les espacements, on avait certainement le même type de point, dont il ne reste que la pointe gauche.

Nous proposons donc la lecture suivante :

D▴MAVFIDENE▴VRBICE▴MATRIAVFIDENVS▴OCTAVIANVS⁄B ⁄M ⁄F

D(is) M(anibus),Aufiden(a)e Vr-bic(a)e, matri,Aufidenus Oc-tauianus⁄b(ene) ⁄m(erenti) ⁄f(ecit).

Fig. 3. Épitaphe d’Aufiden(a) Vrbic(a).

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Considérant l’état de la pierre au début de la l.4, on ne peut affirmer de manière certaine que le fils de la défunte n’avait pas indiqué son praenomen. Dans la l. 5, malgré les lettres effacées en début de ligne, le cognomen du fils ne peut être que Octauianus19. Dans la l. 6, on ne perçoit que la partie supérieure des lettres, vraisemblablement un B, un M et un F. Suivant le modèle des lignes précédentes, on peut également imaginer ces trois lettres séparées par des points. De plus, cette hypothèse est cohérente avec les pratiques textuelles rencontrées à Volsinii où l’expression b(ene) m(erenti) f(ecit)20 est majoritaire.

Traduction  : Aux Dieux Mânes, à Aufidena Vrbica, sa mère bien méritante, Aufidenus Octavianus a fait (ce monument).

Le formulaire utilisé dans l’épitaphe, l’abréviation des datifs féminins en –e et l’absence probable du prénom masculin pour le fils permettent de dater cette inscription du iie s. p.C., sûrement de la seconde moitié.

Si la défunte et son fils possèdent des cognomina assez répandus, voire communs en Italie21, il en va tout autrement de leur gentilice. En effet, la mère et le fils portent le même nomen : ce sont tous les deux des Aufideni. Octauianus était peut-être un enfant naturel mais son père pouvait aussi être un Aufidenus, ce qui suppose un mariage entre membres de la même famille. Nous croyons moins à l’hypothèse selon laquelle la mère et le fils seraient les affranchis d’un même patron, membre de la gens Aufidena.

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois que ce nomen est attesté à Volsinii. Au-delà de cette constatation, nous sommes en présence d’un gentilice très peu fréquent dans le monde romain et connu exclusivement en Italie centrale (fig. 4). On le rencontre en effet à Rome22 mais aussi dans le Picenum, à Hadria23 et Interamnia Praetuttiorum24. À Tuder (Ombrie), trois épitaphes du ier s. p.C. ou de la première moitié du iie s. attestent la présence de ce gentilice dans la cité. L’une mentionne un fils et son père25 ; la seconde une affranchie dont la patronne était une Aufidena26. Dans la troisième, C. Aufidenus C. f. Vol. Frensula, dont le cognomen est un hapax, est inscrit dans une tribu qui n’est pas la Clustumina de Tuder27. Cet ingénu n’est donc pas originaire de cette cité mais probablement du sud de la Regio IV où de nombreuses ciuitates ont leurs citoyens

19 Solin & Salomies 1988, 463.20 De nombreuses variantes de cette formule sont recensées à Volsinii.21 Vrbicus/-a (Kajanto 1982, 81, 311) ; Octauianus/-a (Kajanto 1982, 32, 151).22 CIL, VI, 22239  ; Paci & Marengo 2005, n. 39  : D(is) M(anibus), / Maria Q(uinti) f(ilia) Mansueta

fecit / sibi et lib(ertis) liberta(bus) post(erisque) eorum. / D(is) M(anibus), / C(aio) Aufideno Crescenti, / C(aius) Aufidenus Iustus et / C(aius) Aufidenus Legitimus / fecerunt fratri pientissi(mo) / et sibi{is} et libertis liberta(bus) / poster(isque) eorum (deuxième moitié du ier s. p.C. – première moitié du iie s. p.C.).

23 NSA, 1876, p. 144 ; CIL, IX, 5015 : Aufidena Secu/nda, C(aio) Tullio / C(ai) f(ilio) Mai(cia) Frontoni, / q(uaestori) (ier s. p.C.).

24 CIL, IX, 5092 : C(aius) Aufidenus / C(ai) l(ibertus) Philar<gy=CV>ru[s], / Aufidena (mulieris) [l(iberta)] (ier s. p.C.).

25 CIL, XI, 4677 : D(is) M(anibus), / L(ucio) Aufiden/o Modesto, / L(ucius) Aufidenu[s] / Iustus, / p(atri), b(ene) m(erenti) f(ecit).

26 CIL, XI, 4704 ; Forni 1984, 136-137 (AE, 1985, 367) : T(ito) Petilio T(iti) f(ilio) / Crescenti, / [Au]fidena (mulieris) [l(iberta)], / T(itus) Petilius T(iti) l(ibertus) / Primio.

27 CIL, XI, 4676  : C(aius) Aufidenus C(ai) f(ilius) / Vol(tinia) Frensula, / Aufidia C(ai) f(ilia) / Tertulla (première moitié du ier s. p.C.).

177Épigraphie et territoire

Fig. 4. Carte de répartition du gentilice Aufidenus/-a.

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inscrits dans la tribu Voltinia (fig. 5)28. Une autre inscription découverte à Ostie confirme les liens existant entre la cité ombrienne et les Aufideni. Un Tudertin inscrit dans la tribu Crust(umina) (sic), servant comme vigile dans le détachement du camp d’Ostie, reçoit du blé public en 168 p.C.29. A ces cas assurés, il faut ajouter une inscription très fragmentaire d’Histonium (Regio IV) dans laquelle la présence d’une Aufidena est probable30. Signalons également à Rome deux dédicaces votives à Junon adressées à Iulia Aufidena dans le cadre du culte domestique31.

Si l’on excepte ces deux inscriptions de Rome et le texte fragmentaire d’Histonium, nous connaissons à présent, en incluant les deux Aufideni de Volsinii, douze porteurs du gentilice Aufidenus/-a dans le monde romain (huit hommes et quatre femmes). Neuf sont citoyens romains (dont deux ingénus) et trois des affranchis. Chez les individus masculins, cinq portent le prénom Caius, deux le prénom Lucius et un seul se prénomme Quintus.

La répartition géographique de ce gentilice montre qu’il est présent presque exclusivement dans la région de l’Apennin central. Cette concentration nous paraît tout à fait significative32

28 Buonocore 2010a et 2010b. Un autre secteur géographique est associé à la tribu Voltinia, au sud de l’Étrurie, avec les cités d’Alsium, de Caere, de Castrum Nouum, de Forum Clodii, de Fregenae et de Pyrgi (Arnaldi & Gasperini 2010).

29 CIL, XIV, 4500 ; NSA 1911, p. 450 (AE, 1912, 239) ; Cébeillac-Gervasoni et al. 2006, n.  58.3, 213-214 : la dénomination complète de ce soldat de la garnison de Rome est Q. Aufidenus Q. f. Crust. Seuerinus Tud(er).

30 CIL, IX, 2862 : --- / [---]OL perpetuo [---] / [---]o eidem in mu[nicipio] / [--- dat]o ab eodem [---] / [--- Auf]idenae / [---] d(ecreto) [d(ecurionum)] / [---]AADE[---] / ---.

31 Ferrua 1970, n. 192, 120-121 ; CIL, VI, 20385 (add. p. 3525, 3915) (D. 8058). Le cognomen de cette femme dérive probablement d’un gentilice maternel ou paternel.

32 Dondin-Payre 2011, 24.

Fig. 5. Les cités de la Regio IV appartenant à la tribu Voltinia.

179Épigraphie et territoire

et nous pensons que cette zone a pu constituer le secteur d’origine du gentilice. Se basant notamment sur les travaux de M. Lejeune, N. Mathieu a montré dans ses recherches sur l’histoire des Aufidii que la langue latine ne possédait pas à l’origine le phonème [f ] à l’intérieur des mots. Le gentilice Aufidius est en effet “un anthroponyme emprunté à un autre dialecte que le latin”33, vraisemblablement l’osco-ombrien, qui s’est ensuite latinisé. Le secteur géographique d’origine des Aufidii, aux iiie et iie s. a.C., était très semblable à celui que nous venons de déterminer pour les Aufideni. On peut donc supposer une trajectoire parallèle pour ce gentilice, à savoir une origine osco-ombrienne puis une latinisation progressive dans les derniers siècles de la République. Notre étude semble toutefois plus aléatoire si l’on considère que le dossier épigraphique est numériquement beaucoup moins conséquent pour les Aufideni que pour les Aufidii. La pauvreté de ce matériau onomastique ne nous permet malheureusement pas de procéder à une répartition chronologique des occurrences afin de déterminer, comme le fait N. Mathieu pour les Aufidii34, le centre de gravité primitif des Aufideni. Nos inscriptions sont en effet en grande majorité des textes du ier s. p.C. et ne semblent pas postérieures à la moitié du iie s. p.C.

Selon nous, un autre indice – la toponymie – laisse penser à une origine samnitique supposée du gentilice Aufidenus. N. Mathieu rappelle dans sa monographie que nous pouvons être certains de l’existence de la cité d’Aufidena, au cœur des Apennins, vers 228 a.C., quelques décennies avant l’apparition du premier membre de la gens Aufidia connu35. On peut donc également supposer un lien, plus ou moins solide, entre le nom de cette cité et le gentilice Aufidenus, que l’on pourrait alors considérer comme un ethnique. La constitution de gentilices à partir de toponymes est en effet attestée aussi bien dans la langue osque que dans la langue latine36. De même, ce nomen ne possède pas la désinence latine -ius qui constitue majoritairement la terminaison de nombreux gentilices lors de leur création37. Le suffixe -enus, quant à lui, n’a pas une origine latine ; il s’agit plus vraisemblablement de la forme latinisée d’un suffixe osco-ombrien, présente dans une vaste zone correspondant à la Regio IV augustéenne38. En outre, la racine identique entre les gentilices Aufidius et Aufidenus nous permet d’envisager, avec prudence, une origine semblable pour ce dernier nom mais plus tardive. Nous basons cette hypothèse sur le fait que le second gentilice est un dérivé du premier39, ce que semble confirmer l’absence d’attestation épigraphique du nom Aufidenus avant le ier s. a.C. Sans doute originaires du Sud Samnium, d’une zone plus ou moins proche de la cité d’Aufidena, les Aufideni ont sans doute émigré, peut-être à la fin de l’époque républicaine, vers le Picenum, au nord, et l’Ombrie, au nord-ouest. La présence de C. Aufidenus Frensula dans la cité ombrienne de Tuder semble

33 Mathieu 1999, 26-29.34 Id. ibid., 181.35 Id. ibid., 31, 182. Sur l’histoire de la cité d’Aufidena : CIL, IX, p. 259 ; De Ruggiero 1895, 777 ; Fiocca

1899 ; Mariani 1901 ; Balzano 1923.36 Dupraz 2009, 327-328 note 28. Il faut noter par ailleurs que ces gentilices, latinisés, se terminent plutôt

par -anus ou -inus (Rix 1972, 733-737).37 Dondin-Payre 2011, 17.38 Rix 1972, 727-728. Malgré la similitude du suffixe -eno avec le suffixe patronymique étrusque -na,

l’hypothèse d’une origine étrusque de ce suffixe doit être écartée.39 N. Mathieu exclut quant à lui tout lien entre les gentilices Aufidius et Aufidenus (Mathieu 1999, 29 note

13) et étend cette exclusion aux gentilices Aufidinus et Alfidius (29-30). Il faut noter pourtant que la ville moderne bâtie à l’emplacement de l’ancienne cité d’Aufidena s’appelle Alfedena.

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en témoigner40. Cet homme était inscrit dans la tribu Voltinia, majoritaire dans le sud de la Regio IV, et provenait probablement de ce secteur. Ayant émigré à Tuder pour des raisons que nous ignorons, il aura conservé l’appartenance à sa propre tribu d’origine. Mais il est également possible de considérer qu’il est né à Tuder et qu’il a hérité la tribu Voltinia de son père citoyen romain non Tudertin41. Établis dans cette cité peut-être au début de l’Empire, les Aufideni y sont connus au moins jusque dans la deuxième moitié du iie s. p.C. puisque l’un des leurs, inscrit cette fois dans la tribu légitime Clustumina, a été recruté comme vigile de Rome et servait en 168 p.C. dans une uexillatio envoyée à Ostie42. Il est également intéressant de noter que Tuder et Volsinii, bien qu’appartenant à deux régions augustéennes différentes, sont des cités voisines simplement séparées par le Tibre et qui ont eu dans leur histoire de multiples contacts économiques et religieux43. Les deux Aufideni présents à Bolsena portent donc un nom bien attesté dans la région de Tuder au iie s. p.C. mais inconnu jusqu’alors dans la cité de Volsinii. Par conséquent, on peut imaginer pour ces deux individus ou pour les générations précédentes un déplacement de Tuder à Volsinii.

Le confinement géographique onomastique est toujours aussi présent si l’on étend la recherche à un gentilice proche comme Aufidienus, lui aussi dérivé d’Aufidius44. Ce nom est attesté à trois reprises dans la cité d’Amiternum (Regio IV)45 mais on le retrouve également à Rome46, à Tuder (Ombrie)47 et en Transpadane, près de Milan (au iie s. p.C.)48, autrement dit à une exception près dans la même zone géographique que les Aufideni. En revanche, aucune information ne peut être donnée concernant le gentilice Aufidinus, connu une seule fois chez un centurion primipile de la viie légion Claudia, basée à Viminacium (Mésie supérieure) au iiie s. p.C.49.

L’existence de cette épitaphe inédite à Bolsena constitue donc un nouveau témoignage de la présence dans un secteur géographique relativement limité – l’Italie centrale – du gentilice Aufidenus. La micro-localisation de ce nomen à l’échelle de l’Empire est intéressante car elle est peut-être intrinsèquement liée à la forme même de ce gentilice, à son caractère trop “régionaliste” (racine et désinence non latines) peu connu par ailleurs, ce qui n’a pas favorisé sa diffusion50.

40 Cf. note 29.41 Six autres inscriptions mentionnent la tribu Voltinia de Tuder (CIL, VI, 2559 ; CIL, XI, 4649 ; 4748 ;

4756 ; 7860 ; P. Bruschetti, “Vicus Martis Tudertium. Trois inscriptions inédites”, MEFRA, 106, 1994, p. 24-26 (AE, 1994, 580-581)), auxquelles il faut ajouter trois inscriptions provenant de la cité voisine de Carsulae (CIL, XI, 4602  ; 4609  ; 4615). Cependant, notre raisonnement concernant C. Aufidenus Frensula ne doit sans doute pas être généralisé à tous ces inscrits dans la Voltinia si l’on considère le fait qu’à Tuder, cette tribu fut associée à la Clustumina à l’époque de la loi agraire de César en 59 a.C. (Asdrubali Pentiti, Spadoni & Zuddas 2010, 220-221). Il ne faut enfin pas oublier que le caractère généralement héréditaire de l’appartenance à la tribu n’est parfois plus respecté lorsqu’un citoyen, pour diverses raisons, décide d’en changer (Dondin-Payre 2011, 16).

42 Cf. note 31.43 Aigner Foresti 2001 ; Mauget 2012.44 Reali 1997, 398 note 17. 45 CIL, IX, 4242 ; 4396 ; Suppl-It 9, n° 73, 115-116 (AE, 1992, 412). Ces inscriptions proviennent de San

Vittorino et Civitatomassa.46 CIL, VI, 12810.47 CIL, XI, 4670.48 CIL, V, 5575 ; Reali 1997, 396-400 (AE, 1997, 731).49 CIL, III, 8104 ; IMS-2, n. 11.50 Sur le registre linguistique de l’onomastique et les catégories linguistiques des noms : Dondin-Payre 2011,

17-20.

181Épigraphie et territoire

Hommage à C. Rufius Marcellinus, enfant clarissimeLe troisième texte épigraphique que nous présentons ici est l’hommage à un enfant de l’ordre

sénatorial gravé sur une base en pierre volcanique locale dont seule la partie supérieure du dé est conservée. Ce fragment imposant a été découvert lors de travaux dans la cour de l’ancien couvent S. Francesco à Bolsena51, où l’on peut encore le voir aujourd’hui52 (fig. 6). Il est haut de 39 cm, large de 58,5 cm et épais de 48,5 cm.

La partie de l’inscription conservée est gravée sur la face antérieure du monument, délimitée par un cadre mouluré bien visible à droite et à gauche mais présent également en haut (seule une partie de la bordure supérieure subsiste, à gauche). Le champ épigraphique est incomplet puisque la partie inférieure du monument est manquante. Le texte conservé bénéficie d’une bonne mise en page générale. Les lettres sont de belles capitales, parfois un peu irrégulières, hautes de 6 cm (l. 1) puis de 4 cm (l. 2, 3, 4). Des points de séparation sont visibles (l. 1, 3, 4) et une ligature VM est présente à la fin de la l. 4. La l. 5, très fragmentaire, fera l’objet d’un commentaire dans la suite de notre article. Nous proposons donc la lecture suivante :

C▴RVFIOMARCELLINOC▴PNEPOTI▴RVFIOR⁽VM⁾[---] ET---

C(aio) RufioMarcellino,c(larissimo) p(uero),nepoti Rufiorum[---] et---

Traduction : À Caius Rufius Marcellinus, enfant clarissime, petit-fils des Rufii …

Nous sommes en présence d’un hommage adressé à un enfant clarissime appartenant à la gens des Rufii Festi de Volsinii. Cette famille, l’une des plus illustres d’Étrurie sous l’Empire, eut des représentants jusqu’au ve siècle p.C.53. C. Rufius Marcellinus, s’il s’agit bien de la même personne, est déjà connu à Volsinii et plusieurs inscriptions permettent de le situer dans un stemma familial chronologiquement établi (fig. 7). Il était le petit-fils de C. Rufius Festus, le fils de C. Rufius Festus Laelius Firmus, le neveu de Rufia Procula et le frère de C. Rufius Proculus. Son grand-père parcourut la carrière militaire en étant successivement primipile, tribun de la Ve

51 L’année de la découverte est malheureusement inconnue et aucun rapport ou compte-rendu ne mentionne cette base dans les archives de la Soprintendenza per i Beni Archeologici dell’Etruria Meridionale à Rome.

52 Ce lieu est aujourd’hui le siège de la bibliothèque et d’une partie de l’administration municipale.53 Matthews 1967.

Fig. 6. Hommage à C. Rufius Marcellinus.

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cohorte des vigiles, de la XIIe cohorte urbaine puis de la IIIe cohorte prétorienne avant d’accéder à la procuratèle financière de la province de Dalmatie et Histrie dans la deuxième moitié du iie s. p.C. Un hommage lui fut rendu dans sa cité, sur un lieu donné par décret des décurions54, par son fils, C. Rufius Festus Laelius Firmus55, et sa fille, Rufia Procula56, les premiers de la famille à faire partie de l’ordre sénatorial.

54 CIL, XI, 2698 (add. p. 1295). C’est peut-être le même personnage qui dédia un monument votif à Cérès sur le territoire de la cité, près de Bagnoregio (Monterado) (CIL, XI, 7272). Sur ce personnage : PIR2 R 156 ; CP, 215, 566 ; Freis 1967, 64, 83, 127 ; Matthews 1967, 491 ; Torelli 1968, 307-308 ; Barnes 1975, 45 ; Dobson 1978, 30, 82, 85, n. 263, 333 ; Torelli 1982, 292 ; Jacques 1986, 210 ; Andermahr 1998, n. 455, 415-416.

55 PIR2 R 157 ; Barbieri 1952, n. 2094, 368 ; Barnes 1975, 45 ; Jacques 1986, 210 ; Andermahr 1998, n. 455, 415-416.

56 PIR2 R 165 ; Barnes 1975, 45 ; Jacques 1986, 210 ; Andermahr 1998, n. 455, 415-416.

Fig. 7. Marcellinus dans le stemma (extrait) des Rufii Festi de Volsinii (hypothèse 1).

183Épigraphie et territoire

Laelius Firmus eut deux fils, eux aussi clarissimes : C. Rufius Marcellinus, l’aîné57, et C. Rufius Proculus, le cadet58. Ils apparaissent tous les trois dans une dédicace du début du iiie  s.  p.C. adressée à Fortun(a) Sanct(a) par Antigonus, esclave chargé de l’intendance d’un de leurs domaines fonciers, afin qu’elle accorde la prospérité à ses maîtres59. Si l’on considère le lieu de découverte de cette inscription, ce fundus était approximativement situé au sud du lac de Bolsena, sur le territoire de la cité de Visentium, localisée sur la rive occidentale du lac60. Les noms de ces trois clarissimes sont également mentionnés sur un tuyau d’adduction d’eau découvert à Rome et daté de la première moitié du iiie s. p.C.61 mais la domus des Rufii Festi dans l’Vrbs n’est malheureusement pas localisée précisément62.

Si les détails de la carrière du sénateur C. Rufius Marcellinus ne nous sont pas connus, nous savons par une inscription découverte en 1970 à Ansedonia que son frère, C. Rufius Proculus, prit en charge les restaurations monumentales ordonnées par l’empereur Maximin et effectuées dans la cité de Cosa en 23663. Dans l’inscription que nous présentons ici, C. Rufius Marcellinus est qualifié de c(larissimus) p(uer) ; c’était donc un enfant qui n’avait pas encore pris la toge virile mais qui, en tant que fils de sénateur, était officiellement reconnu depuis sa naissance comme membre de l’ordre sénatorial64. Nous proposons donc de dater cet hommage du début du iiie s. p.C.

Toutefois, l’identification de ce jeune clarissime n’est peut-être pas aussi évidente qu’il n’y paraît. En effet, il est possible que le C. Rufius Marcellinus de notre inscription ne soit pas le fils de Laelius Firmus ni le frère de Proculus. Cette hypothèse repose sur l’interprétation du texte de l’inscription à partir de la l. 4. Une précision y est donnée puisque Marcellinus est qualifié de nepos Rufiorum ---. Traditionnellement, le terme nepos, souvent abrégé, est placé entre le gentilice et le cognomen, à la suite de la filiation paternelle, pour indiquer un degré supplémentaire de l’ascendance65. Ce terme correspond alors à l’un des éléments constitutifs de

57 PIR2 R 158 ; Jacques 1986, 210.58 PIR2 R 159 ; Jacques 1986, 210.59 CIL, XI, 2997 : Fortun(a)e / Sanct(a)e, / pro salute{m} / [R]ufiorum / Festi / et Marcellini / et Proculi /

ccc(larissimorum) uuu(irorum), / Antigonus, / ser(uus) a[c]t(or), cum s(uis). Voir Matthews 1967, 492 ; Scott 1981, 312 ; Andermahr 1998, n. 455, 416.

60 La découverte de l’inscription à Montecardone, près de Monteliano, permet de privilégier une localisation sur le territoire de Visentium (Gasperini 1965, 311-312) plutôt que sur celui de Ferentium (CIL, XI, p. 454).

61 CIL, XV, 7525 : [R]ufiorum Festi patris et Mar/[cell]ini et Proculi filiorum ccc(larissimorum) uuu(irorum). Voir Matthews 1967, 492 ; Scott 1981, 312.

62 Steinby 1995, 173.63 Scott 1981 (AE, 1982, 325) : Imp(erator) Caes(ar) C(aius) Iulius Ve/rus Maximinus In/uictus Aug(ustus) et

C(aius) Iulius / Verus Maximus, nobil(issimus) / Caes(ar), opus porticus fori / et aedibus cum hodio / uetust(ate) dilapsum, pec(unia) pub(lica) / Cosanor(um), rest(itui) iusserunt, / cur(am) agente C(aio) Rufio C(ai) f(ilio) / Proculo, c(larissimo) u(iro).

64 La première apparition du titre de clarissimus puer date du règne de Marc-Aurèle, en 176-177, mais “l’élargissement de la notion même d’ordre sénatorial” remonte vraisemblablement au règne d’Antonin le Pieux ou à celui d’Hadrien (Chastagnol 1992, 172-173). Ce jeune sénateur est à ce jour le deuxième clarissimus puer connu en Étrurie car nous connaissions déjà T. Atticius Strabo Romulus par une épitaphe provenant de Capena, en Étrurie Méridionale (CIL, XI, 3882). Sur les clarissimi pueri : De Ruggiero 1895, 270.

65 Trois générations d’ascendants paternels ne sont pas rares non plus (Dondin-Payre 1994, 128).

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la nomenclature de l’individu, qui n’est plus seulement identifié comme un fils mais également comme un petit-fils66. Dans notre inédite, le terme nepos n’est pas intégré à cette dénomination et ne possède donc pas ce sens. Associé au gentilice Rufius (au génitif pluriel), il n’est donc pas lié à un ascendant unique – le grand-père – mais correspond davantage selon nous au sens de “descendant”67. Il permet ainsi de replacer l’individu mentionné dans une continuité gentilice, au cœur d’une généalogie familiale reconnue. Ce procédé participe de la volonté du dédicant de mettre en avant la nobilitas de cet enfant en présentant de manière concrète sur la pierre un véritable stemma épigraphique.

Ce clarissimus puer, par définition, n’avait pas encore commencé sa carrière : ce simple titre ne suffisait probablement pas et l’on a voulu souligner et marquer véritablement son rang social par une appartenance familiale ancienne et prestigieuse à l’ordre sénatorial. La célébration des aïeux sénateurs dans cet hommage public permettait donc de rehausser le prestige social du jeune clarissime68 mais également de l’inscrire dans une lignée ancestrale, celle des Rufii de Volsinii. Cette volonté de “dire sa parenté”, hors de tout contexte funéraire, ne se manifeste pas ici par l’alignement des praenomina des ancêtres en ligne directe69 mais par “la volonté d’énoncer intégralement les noms des parents” les plus prestigieux, ceux qui ont appartenu à l’ordre sénatorial70. Une telle pratique épigraphique visant à créer un lien étroit avec les ancêtres ayant eu une dignitas et une nobilitas élevées est attestée à plusieurs reprises, principalement aux iiie et ive s. p.C.71. Suivant cette démarche, le jeune clarissime de notre inédite pourrait ne pas être le C. Rufius Marcellinus précédemment cité, qui ne descend que d’un sénateur (son père, C. Rufius Festus Laelius Firmus), mais son fils aîné, portant le même nom que lui72 (fig. 8). Cette hypothèse permettrait donc de donner une descendance, d’au moins une génération, au sénateur C. Rufius Marcellinus connu par les deux inscriptions mentionnées plus haut. C. Rufius Marcellinus, clarissimus puer, serait ainsi le fils de C. Rufius Marcellinus, le neveu de C. Rufius Proculus et le petit-fils de C. Rufius Festus Laelius Firmus, donc le descendant direct et indirect de trois sénateurs.

Le terme Rufiorum trouverait ainsi sa justification, surtout si l’on considère que la l. 5, et peut-être la l. 6, devait donner les cognomina de ces proches parents sur lesquels reposait le prestige de la gens Rufia, et par conséquent celui de notre jeune sénateur. N’oublions pas non plus que le terme Rufiorum, dont la forme épigraphique de gentilice au génitif pluriel n’est pas si fréquente, était déjà présent sur la dédicace de l’intendant Antigonus et sur la fistula aquaria retrouvée à Rome. Les Rufii mentionnés dans ces deux textes étaient Festus (Laelius Firmus), Marcellinus et Proculus, dont les cognomina étaient séparés par la conjonction et. On peut

66 Il faut noter également une autre acception du mot nepos qui, dans les inscriptions, peut signifier “neveu”et manifester un lien de parenté avec l’oncle paternel ou maternel, l’auunculus. Cette utilisation est toutefois assez rare (Corbier 1998, 110 ; Mathieu 2011, 169, 181-182).

67 Loth 1922, 271. Un autre cas est connu à Tibur où un sénateur, honoré par le Sénat et le peuple de cette cité, est qualifié de filius patroni, nepos patronorum (de Tibur) (CIL, XIV, 3614 [D. 1207]).

68 Badel 2005, 128-131.69 Dondin-Payre 1990, 53, 58, 61-62.70 Ead. 1993, 46-47.71 Corbier 1998, 124-129 ; D. 1131, 1132 (Dondin-Payre 1994, 146-149) ; CIL, XIV, 3614 (D. 1207) ;

Dondin-Payre 1994, 15.72 Il est en effet fréquent de constater une complète homonymie, dans les lignées familiales, entre les pères et

leur fils aîné, pas seulement chez les sénateurs et les chevaliers d’ailleurs (Dondin-Payre 2011, 15).

185Épigraphie et territoire

supposer un scénario identique pour notre texte inédit puisque la l. 5 semble se terminer par et et que la partie supérieure d’un C, visible dans le premier tiers de la ligne, pourrait permettre de restituer Marcellini. Nous pourrions alors imaginer la présence à la l.6 du cognomen au génitif de l’oncle paternel, Proculi, suivi de l’indication du statut social des deux frères, membres de l’ordre sénatorial. Une hypothèse de restitution des lacunes permettrait alors de proposer le texte suivant :

C(aio) Rufio / Marcellino, / c(larissimo) p(uero), / nepoti Rufiorum / [Marcellini?] et / [Proculi cc(larissimorum) uu(irorum)?] / ---

Dans ce cas, le cognomen du premier sénateur de la famille – Festus –, grand-père du nouveau Marcellinus, n’apparaitrait pas. Cela peut sembler étonnant si l’on considère que Festus est clairement le premier ancêtre prestigieux de la gens et qu’il devait jouir d’un grand mérite dans le passage de ses membres de l’ordre équestre à l’ordre sénatorial.

Fig. 8. Marcellinus dans le stemma (extrait) des Rufii Festi de Volsinii (hypothèse 2).

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Le nombre de lignes total de cette inscription n’est malheureusement pas connu mais, à la lecture de nombreux hommages adressés dans le monde romain à des clarissimi pueri73, on peut penser que le texte gravé se terminait par la mention et l’identité complète du ou des dédicants (membre de l’élite locale de la cité, ordre des décurions ou citoyens de Volsinii par exemple), peut-être suivies par les formules l(oco) d(ato) d(ecreto) d(ecurionum) ou d(ecreto) d(ecurionum) ou d(ecreto) d(ecurionum) p(ecunia) p(ublica). De plus, de nombreux jeunes clarissimes ont été honorés sur la pierre comme patronus de leur cité. Ce fut peut-être également le cas de notre nouveau sénateur. Quoi qu’il en soit, si l’on suit cette seconde hypothèse, il nous faut reculer d’une génération la gravure de ce monument et proposer une datation des années 225-230 p.C.

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339.

73 Principalement en Afrique romaine (par exemple CIL, VIII, 2400 = 17911 ; 5228 = 17400) mais également en Italie (Suppl-It, 5, Regium Iulium, p. 54, n° 8).

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