« une rocca transfigurée, le château de rochechinard, drôme » xxiie congrès international...

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Josselin DERBtER.

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t, llüRl)-F.§T du département de la Drôme, sur laretombée occidentale du massif du Vercors, se dressent

les ruines du château de Rochechinard. Sur une strate. :.e redressée presque verticalement et mise à nu par

..,rn. le site occupe un éperon barré d'une centaine de,'. Je long et d'une trentaine de large. On distingue encore

- ' ' :nt sur cette plate-fbrme irrégulière trois grands:rts alignés : une tour d'artillerie polygonale, unr ,, circulaire et un corps de logis quadrangulaire (Iig. 1).

i :résent article se propose d'exposer la synthèse des: ,hes historiques et des observations de terrain réaiisées.. .ite. encore peu étudiér. La bibliographie le concernant- :r;rpalement une production de 1'érudition locale, à

-::lion du travail fondateur du professeur Robert:-.lLle. Ce dernier avait proposé de dater du XIIIe siècle ler-.i .entral et de la seconde moitié du xvt. siècle la tour:riel. Cependant, I'examen approfondi de 1'histoire

de ce château, de l'héraldique, l'observation des

et la confrontation de ces éléments permettent deradicalement en question ces hypothèses et de proposerkrgie suivante3.

" Dtxrorant EHESS. l-oir bibliographie.- BciR\ECeuE 1977, p. 308-310.! D-après DERBTER 2003, p. 206-211, er DERBTER 2004

Urus «*rce *[J xise srËct§?

Si les textes ne mentionnent pas explicitement le château avantl2l5,laterre de Rochechinard est dès la fin du xre siècle dans

la mouvance de la famille locale des seigneurs du Royansa. Ils'agit probablement d'un lignage issu de 1'aristocratie duroyaume de Bourgognes. L-un des derniers descendants, AmaudGuélin, cède sa seigneurie au dauphin des Viennois en 12506.

Ces derniers multiplient alors les acquisitions et reconnais-sances en f,ef dans le secteur. La plus importante étafil'achatdu château de Beauvoir-en-Royans, leur futur palais7.

Durant cette période, le château n'est probablement qu'unemodeste rocca ocçvpant la moitié nord du site. Sur la plate-forme sommitale, 1es restes d'un angle de mur à chaînage de tuf,marqué par la présence d'un refrait de maçonnerie interne et parla trace d'un jour étroit pourraient marquer l'emplacementd'une tour ou d'une aula (frg. 2). La chapelle castrale,mentionnée en 1215 et dédiée à saint Georges, est à localiser à1'extrémité nord-est du promontoire. Ce secteur présente unmur de soutènement en abside, alors que partout ailleurs ils'agit de sections droites épousant le rocher. Un bâtiment

4. C an ul ai re d e Lé o n c e I, chofies XXIY, p. 27 -28 et CCXXXY I, p. 239 -24 IDoYoN 1957, p. 153-154.

5. DoyoN 1955, p. 242-243 ; DERBIER 2005, p. 54-51 .

6. AD Drôme, B 1960,1o1.1629.7. MÉ\ARD 1990. p. 36-37.

:au Gaillard 2â p. 1*3-1û§, ilnblicariçns du C*.AHM,7$ü6

Fig. I : We générale depuis le sud-ouest. On distingue successi-vement : lct toLtr à canon crénelée aÿec sa lourelle de desserte,

le « donjon » circulaire aÿec sa voûte couverte de lauzes,les bâtiments cluatlrangulaires du logis.À l'orrière-plan, les collines du Royans,

lavallée de I'lsère et lesfalaises duVercors.

annexe matérialisé par une grande case-encoche au sud-est est

à rattacher à la même phase. Tous ces bâtiments occupent lapartie terminale de 1'éperon, protégée par un profond fossé

taillé dans la roche et par un mur de plus de 2 m d'épaisseur.

Ces deux derniers éléments sont aujourd'hui masqués par le« donjon » du XVe siècle. On remarquera 1'épaisseur imposante

de celui-ci du côté du nord, et sa position topographique parti-

culière : sa base, taillée dans le rocher, se situe environ 12 mplus bas que Ia plate-forme sommitale.

De taille indéterminée, le mandement de Rochechinard est,

sous l'administration des dauphins, uni à celui de Saint-Nazaire-

en-Royans. Perdant son rôle central, le château prend alors le

statut et titre de domus fortis ou de fortalicium. En 1 318, cette

maison forte est donnée à un certain Girin Curtet, écuyer de

Guy Dauphin, en récompense de ses bons et loyaux servicess.

L* r,*:r i]î :p, rÀt,qil:-i Âtl*fiÂi!$

'".r t I llfr, :,igi',llâ*p,'-:,,,,i,:

En 1340, Aymard Allemand, familier du dauphin Hunrl^.-rachète les biens de 1'écuyere. Cet offlcier delphinal réu.,1367, à obtenir, par échange, les droits dejustice sur 1a p.:de Rochechin ard '. la domns Jbrtis redevieît \î castniln r -d'un manclamentumt). La famille Allemand conserve ,:prestigieux jusqu'en 1 541 ) 1.

Ce lignage connaît une période faste dans la seconde .:

du xv. siècle. En 1455. ce sont vingt-six seigneLrrs ;-d'Allemand qui prêtent serment d'entraide sous 1'égide :.parent, l'évêque de Grenoble, Siboudl2. Ils fixent alo:.armoiries et se dotent d'un badge ou devise : le bâton e.Pour la branche de Rochechinard, cette prospérité e St n-.r- -

par les carrières de deux frères : Antoine, évêque de Cai: '

1465 à 1493 et Charles, chevalier hospitalier, grand pr---'Provence de 1493 à 151211. L'extrême f,n du sièc..cependant s'affaiblir considérablement 1e lignage. Ar,ec -.brutale de Barachin au siège de Novare, en 1495, une r ir _: -

d'héritiers se déchirent en procès15.

'1, .. r. :'i

C'est dans un contexte familial de réussite sociale qu'uni -

campagne de travaux est engagée. Elle voit l'érection -

simultanée d'au moins trois bâtiments : Ia tour d'art.. ,

polygonale, ouverte à la gorge et flanquée d'une barb,--souricière, une tour circulaire percée de canonnières et de -

à coussièges, et un vaste logis. Cette uniformité se manife..- -

l'usage d'un décor de pierres à bossages pour les ci..d'angles et les piédroits des baies. La morphologie du s,..

alors radicalement modifiée, et la surface occupée est do - -

Si 1'on examine le plan, on peut constater l'épaisseur de-:sante des murailles et ce. du secteur défensif au sù-

résidentiel (fre.2).Le secteur défensif multiplie les obstacles. La tour à ;-

constitue le premier : assise à même le rocher, avec des :: ,

de 3 m, elle n'offre que des angles saillants à un éventu-

adverse. Une défense passive est garantie par l'épaisseu: ,

murs, et un voûtement en cul-de-four. Ses onze canonnii .

double ébrasement assurent une défense en tir rasar..

plongeant. Leur disposition est parfois d'une gr* .

complexité, I'une d'elles traversant le chaînage d'angle ar:-bâtiment. Une autre prend place dans le foyer d'une chen..'

9. AD Drôme, E 1593, p. 3 etl57. n" 2 (mentions modemes).

10. AD Isère, B 2625, fol.86;B 2945, fbl. 37; B 2980, cahier 39

11. DoYoN 1957, p. 170.

12. DERBTER 2003, p.217-22513. Sur les badges ou devises : PASToUREAU 1979.p.218-220.14. DERBIER 2000 ; 2003, p. 149- I 55.

15. DTRBTER 2003. p. 161-164.8. AD Isère. B 3009, fbl. 172-177

Châtcau Çaillard 22, p" 'l*3-108, Publications du Cnenm, 2

tlt? raccâtransiigurée: le châreau de Rochechinard {Drôme) tu)

Château de Rochechinard (Drôme)

.. -. Tracé des terrasses

- - - l\4urprobable

Localisalion de la caseencoche

Fig. 2 : Plan d'ensemble dtL site.

, -3.or de bâton écoté (fig. 3). Le flanquement rapproché est,.--.ré par une échauguette et une plate-forme sommitale. -:relée (Iig. 1). En contrebas, le secteur d'entrée est défendu- -: rne porte de chêne, un pont-levis, une canonnière et une,.::.ru*guette (f,g. 4)16. Passée cette petite barbacane, unei - 'rde porte donne accès à une cour en forte pente, taillée à

;::re Ie rocher, franchissable grâce à un dispositif mobile..1 tour centrale circulaire, appelée « donjon » au XVIIe siècle,

:.plète la défense par huit canonnières, orientées vers la couq

- -rrbacane ou f intérieur de la tour à canon (flg. 1, 2, 4). Ces

- Jrtures de tir présentent un ébrasement externe plusr rrtant que celles de la tour d'artillerie, couvrant une large':: de fèu. Cette tour présente un voûtement couvefi de pierres

- ,,.3: maçonnées. Un crénelage sommital est attesté par la- - lmentation écritel7.

l: donjon sert d'interface entre secteurs de défense et de. - . -i:nce. I1 est construit sur le point le plus bas du site, dans

'-'ien fbssé, mais s'élève à plus de 17 m avec ses cinq' :-:u\ sur plancher. Cette position basse est similaire à celle

du donjon de Miolans (Savoie), installé dans les fossés à la findu xve siècle. La présence de cheminées, de baies à coussièges

sur les faces non exposées et de fragments de décors peints

atteste ici une fonction résidentielle. Le sous-sol est occupépar une vaste citerne, et un bâtiment annexe accolé abritait lelbur à pain1s. On retrouve la même organisation, à ia même

époque, au château de Boulogne (Ardèche).

Le corps de logis encore en élévation au nord ne représente

sans doute qu'un quart des constructions, qui utilisaient des

structures antérieures (fig. 1, 5). La documentation écrite atteste

près d'une quinzaine de pièces dans ce secteur résidentiel. Onnotera le confort avec deux cuisines, des latrines à chaque étage,

et des cheminées dans chaque pièce.

La datation de cette vaste campagne de construction, que des

critères extérieurs (emploi de bossages, canonnières à lafrançaise, fenêtres à meneaux à coussièges, etc.) permettent

d'attribuer au dernier quart du xv. siècle, peut être afflnée. Des

^ Le pont-levis, la porte et 1'échauguette sont attestés par des visites de

. '-:i naçons du xvrr" siècle. AD de la Drôme, B 1737;AD Isère, H+GRE/H

. .::.- \ oir note précédente.

18. Ce bâtiment annexe. très dégradé, s'est efïondré durant 1'hiver 2002-2003. Il est visible sur la figure'1, photographie prise en.juin 2002.

J-ireau Caillard 22, p. 103-"108, Publications du Cnenm, 2006

0 lom-:--

Fig. 4 : Vue d'ensemble au nivettu dtt chemin d'acr'ès.Ecu en chanfrein au-dessLrs tle l'entrée principale.

Fig. 3 : Tour à canon : ÿesliges de la cheminéeà décor de bâton écoté er sa canonnière intente.

éléments héraldiques encore en place (la cheminée à décor de

bâton écoté et l'écu en chanfrein ornant la porte d'entrée, (fig. 3,

4), sont ici des marqueurs décisifs. On notera que des réemploisde même type sont présent dans les maisons du village : au

moins trois autres écus, les fragments de deux cheminées et unencadrement de porte.

On a vu que le bâton écoté est adopté comme badge par les

Allemand en 1455. Antoine Allemand, évêque de Cahors, f,tconstruire de nombreux édifices dotés de ce décor spécifiquedans son diocèsele. Le plus ancien exemple daté est, en 1484,une chapelle de la cathédrale de Cahors20. L'écu en chanfreinest une forme attribuée traditionnellement au xvle siècle de ce

côté des Alpes car arrivée avec les guerres d'Italie. Il apparaîtcependant à la cour pontificale dès les années 146021. Or, de

1465 à 1411 , ce même Antoine Allemand f,t des séjours répétés

i9. DEPFYRF- 1931.

20. BENETEAM-LÈRE 1993. p. 30.

21. GALBREATH 1972, p. 85-87.

Fig. 5 : Face sud du logis, chaînagefenêtre à bossage. Traces de la

J'utrqle et ent udrunettl tlegalerie à la.française.

i*6 JossruN DrRarrR

Cftâr*au Çaillard 22, p. 1û3-1û8, Publications du C*aHm, 2006

{-}ne rcrra transfigurée : le rhâteau <Je Rochechinar"d (Drôme)

à Rome comme ambassadeur du roi Louis XI22. On remarqueraaussi que les canonnières à ébrasement externe apparaissentdans la décennie 1470, précisément dans 1'entourage de ce

rot23.

En fonction de ces différents éléments, nous proposons de

placer cette phase de construction autour de 1480. Après 1493,

la mort de l'évêque et les querelles familiales rendent peu

crédible le flnancement de tels travaux.

t-"Ércqur r,,4ff:ËRhl§

Au xvl" siècle, la famille roturière des Mosnier acquiert laseigneurie. Pendant les gueres de Religion, le château resteraun réduit catholique imprenable, malgré un rôle stratégiquefaible. La fidélité au roi évite cependant le démantèlement des

fortifications2a. C'est probablement aux Mosnier qu'il fautattribuer la construction d'une galerie à l'italienne au milieu durne siècle ainsi que plusieurs aménagements internes (f,g. 5).

ll. DERBTER 2003. p. 150.

l-1. MESeUI J., 1993. p. 317 318: S.qL,q.\,t,\cNu 2000. p. 176-177.

:-1. DoyoN 1957. p. 170-175: FAURE 1922.

--. "Etude alchéologique du château de Rochechinard», Àeuae

.t r..t11111i5s, archéologie, hisloire, géographie, t. LXXX, p. 293-3 10.

:tluire de I'abbal'e Notre-Dame de Léoncel au diocèse de Die,'ilre cle CîTeaux, Cugval-tpR U. (éd.), Collection de cartulaires

.-.,uphinois. t. IY Montélimar, 1869.

.\ RE J..

' . Es.çai ,sttr une école tle sctilpture ornementale querrtnoise auton', /-i[i0. Cahors.

: ER J..

. ., Un destin méconnu : Charles Allemand de Rochechinard., :" rlier de l'Oldre de Saint-Jean de Jérusalem (vers 1435-i512)»,: rte tlrômoise, arc'héologie, hi.sloire, géographie, t. XCII, n" 496,.lr_)1_210.

. r La maison Allemand : parenté et patrimoine d'une famille de- :s dauphinois. xte-xvle siècle », DEA d'Histoire et archéologie

- -:r ér'ale, sous la direction de Jacques Chiflbleau et Jean-Michel..on. Université Lumière Lvon IL

Cette famille dédaigna peu à peu ce lieu de résidence au

profit de ses demeures urbaines. Après une dernière réfectiongérÉrale des toitures er.1699, le château fut abandonné25. Il est

f,guré comme une ruine sur la carte de Cassini vers 1760.

r^.,^,LL'I\LLT",I}IL';\'l

Le château de Rochechinard se présente donc comme une vaste

demeure fortifiée, édiflée en peu d'années, vers 1480, dotée de

défenses puissantes et modernes et d'un secteur résidentielcomplet. Érigé hors de tout contexte militaire, ce château est avant

tout l'emblème d'un lignage, celui des Allemand, qui y ont

multiplié les marques identitaires. Sa datation reste à afflner, en

particulier pour pouvoir mettre en perspective ce site dans l'évo-lution générale des fortifications utilisant les armes à feu. S'il faut

renoncer à la chronologie de Robert Bomecque, de nombreuses

inconnues demeurent en l'absence de fouilles et d'étude des éléva-

tions à partir d'échafaudages. La densité d'occupation de laplate-forme nord est ainsi perceptible sans qu'il soit possible de

la détailler. La transition entre la rocca des xrre et xm" siècle et les

travaux des années 1480 est actuellement totalement inconnue.

25. AD Isère, H+GRE/H 594

irlrilirll ,ii" il", li,,,lr I rl-i i[:

: ';rtp.qNa-;6*t r.. 200:1. «Une citadelle du Vertige : Rochechinard» dans BOIS M..-.:. «La cathédra1e Saint-Étienne de Cahors». dans Congrès BuRGARDC.(clir.), Fctrti.ficutit»tsetchâleau.rdttnslal)rônrc.Des. rchéologiclue de France, Quert:y 147e session 1989, Paris. p. 9-69. premières positions dé.fensives au.r châteour tle Plaisance, Parrs.

p. ll2-111.2005, « L implantation des Bénédictins de Montmajour dans la basse

vallée de 1'Isère, xIe-xIII" siècles», Cahiers de Léoncel, n" 19,p.50-71.

DoYoNA.,1955, «Notes sur les premiers seigneurs du Royans (900-1250)»,

Bulletin de I'Académie Delphinale, t. 26, p. 241-245.1957, «Notes sur le château de Rochechinard et ses possesseurs)>,

Bulletin de la société d'archéologie et de statistique de la Drôme,t. LXXII, p. 153-159 er 169-177.

F.cunB C.,7922, <<Le château de Rochechinard à la fin du xvlle siècle », Bulletin

de la société d'archéologie et de statistique de la Drôme, t. LVI,p. 184-196.

GALBREATH D. L.,7972, Papal Heraldry, London.

MÉNenoA.,1990, «Beauvoir et les châteaux du Bas-Grésivaudan>>, Évocations,

La Pierue et l'écrit, Presses universitaires de Grenoble, Grenoble,

p.3t-48.

.l*ssnrru ilm.iuea

MESQUI J.,

7993, Chôteaux et enceintes de la France médiévale. De la défense à

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PASTOUREAU M.,797 9, Trait é d' hé raldique, Pais.

SALAMAGNE 4.,1999, <<U architecture militaire, châteaux et fortifi cations urbaines »,

dans PnrcBNr C . (dir.), Art et société en France au xv" siècle,Pais,p. 169-184.

r!ùdur?r!j ,\ lrbvël

Une roee* Eransfisurée: âe ehâecau de §"*c&:*chlnard {ffir*m:e}

Perché sur un rocher, le château de Rochechinard fait face à la vallée de l'Isère et au massif du Vercors. Il reste très peu de traces

dela rocca, probablement établie dès Ie xn" siècle par les seigneurs du Royans, qui n'occupait que la moitié du site. Trois grands

bâtiments attribuables à la fin du XVe siècle s'alignent sur 1'étroite plateforme calcaire et présentent des vestiges imposants et

homogènes. C'est à la famille Allemand, seigneurs de 1340 à 1547 qu'e l'on doit la transformation radicale de ce nid d'aigle. Autourde 1480 ils construisent une puissante tour d'artillerie polygonale, une tour centrale circulaire et un colps de logis quadrangulaire

doté d'un grand confort. Le château est définitivement abandonné au début du xvttt" siècle. De nouveaux éléments de lecture de

la chronologie de ce site peu connu sont proposés ici.

A transf*rmed rxprra: the &*c*:echimard casr§æ (Snôrne)

Perched on a rock, the Rochechinard castle faces the Isère valley and the Vercors massif. Of the origina). rocca, which wasprobably established as early as the 12th century by the lords of Royans, covering only one half of the site, very few remains subsist.

Three large buildings that can be attributed to the end of the 15th century form a line along a narrow limestone platform and present

imposing and homogenous remains. The radical transformation of this eagle's nest is attributed to the Allemand family, lords from1340 to 1547. Around 1480 they built a strong polygonal artillery tower, a circular central tower and a quadrangular residentialbuilding with all contemporary comforts. The castle is finally abandoned at the beginning of the 18th century. New elements fora chronological interpretation ofthis little known site are proposed in this paper.

§ime lrerwande§s* r*cea &l*rg R*eN':eehlnard {§rôme}

Burg Rochechinard bekrônt einen Kalksteinfels südlich des Isèretales und westlich des Vercors-Gebirges. Von der ursprünglichen,

wohl schon im 12. Jh. durch die Herren des Royans' angelegten rocca, die nur die Hâlfte der verfügbaren Flâche einnahm, bleibennur sehr wenige Spuren. Aber von drei groBen Bauten aus dem Ende des 15. Jhs., aufgereiht auf der schmalen Felsplattform, sind

stattliche und einheitliche Ruinen erhalten. Sie sind der Familie Allemand zu verdanken, die die Burg von 1340 bis 1547 besaB.

Um 1480 baute sie einen mâchtigen, polygonalen Artillerieturm, einen Rundturm in der Mitte und einen sehr komfortablen,rechteckigen Wohnbau. Die Burg wurde zu Anfang des 18. Jhs. endgültig verlassen. Hier werden Beitrâge zur Chronologie dieser

wenig bekannten Anlage vorgestellt.

Chàreau ûaillard 22, p. 1{i3-1ü8, Fublicati*ns du Cn*ntt,2ûû6