« sôma (‘corps’) et kormi (‘tronc’) : aspects sémantiques d’un couple pas comme les...
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‘SÔMA’ ET ‘KORMI’ : ASPECTS SEMANTIQUES D’UN
COUPLE PAS COMME LES AUTRES
Hélène Vassiliadou
Université Marc Bloch, EA 1339 / Scolia
1. Introduction
Tout questionnement sur le corps exige au préalable une élucidation de ce qu’il
sous-tend. Il suffit d’ouvrir un dictionnaire pour remarquer que corps est presque
toujours défini négativement, opposé à esprit (είδωλον, du grec ancien) et surtout à âme
(psukhé). On trouve, par exemple, dans le Petit Robert (1992 : 395) la définition
suivante : « l’organisme humain opposé à l’esprit, à l’âme »1. Il est vrai que le célèbre
dualisme de psukhé-sôma, est omniprésent dans tous les champs d’étude : philosophie,
littérature, histoire, arts, linguistique, etc. Il s’agit d’un constat qui nous mènerait à
penser que corps est le corrélat négatif d’un pôle positif qui serait l’âme. Voilà qui rend
difficile une réflexion sur le couple sôma-kormi : si psukhé est en quelque sorte
l’antonyme de sôma, quelle est alors la place de kormi dans la conscience linguistique
grecque ? C’est ce que nous tenterons à étudier en menant notre analyse selon deux axes
principaux :
- dans un premier temps, nous essaierons de reformuler le dualisme
traditionnel de psukhé-sôma pour pouvoir ensuite réexaminer celui de sôma-
kormi. On a affaire à un couple rarement attesté dans les langues indo-
européennes, en général, et pas du tout attesté dans les langues romanes2. On
y trouve par exemple tronc en français, trunc en anglais et Rumpf en
allemand mais pour désigner le mot kormos du grec, c’est-à-dire la partie du
corps humain où sont fixés la tête et les membres. Nous allons procéder à
une courte description diachronique de ces deux mots pour mieux cerner les
ambiguïtés du référent corps. Autrement dit, nous allons étudier les
différents aspects sémantiques de ces deux termes en repérant leurs
principaux contextes d’apparition depuis Homère jusqu’à nos jours ;
- dans un deuxième temps, nous analyserons les relations de synonymie, de
dérivation, de métaphore ainsi que les points de divergence et/ou de
convergence entre les deux termes en question afin que nous puissions tracer
leur portrait linguistique.
1 Au contraire, esprit et âme ne sont pas définis par opposition à corps.
2 A propos de ce sujet, nous renvoyons au projet de recherche Decolar (Dictionnaire étymologique et
cognitif des langues romanes, Tübingen). Cf. aussi Blanc/Koch/Gévaudan, 2000 et Gévaudan/Koch/Neu,
2003. Les subtilités du mot kormi posent beaucoup de problèmes aux traducteurs.
2. Sôma et kormi : aspects diachroniques et contextes d’apparition
2.1 Sôma : quelques remarques « philosophiques »
Avant de procéder à l’analyse linguistique proprement dite, nous proposons de
voir quelques notions provenant du domaine de la philosophie qui nous seront utiles
pour la suite de notre étude. Même si l’idéal de l’Antiquité semble être le fameux
« νους υγιής, εν σώματι υγιεί »3, on observe parallèlement une rupture nette entre le
corps et l’âme. Le corps, selon Pythagore, est pour l’âme un lieu d’exil et selon un
mot que Platon reprendra à plusieurs reprises, un tombeau (sêma) :
(1) hôs nun hêmeis tethnamen
4
kai to men sôma estin hêmin
sêma, tês de psuchês touto
en hôi hai epithimiai eisi tugchanei...
(Platon, Gorgias, 493a)
On a affaire alors à un tombeau de l’âme et pour accéder à la vérité, l’âme doit se
délivrer de son tombeau qui la souille (cf. Garivier, 1992 : 16).
A cet égard, il n’est pas étonnant que dans la langue homérique n’existe pas de
terme qui recouvre exactement ce que nous entendons par corps : en tant que réalité
visible, il sera qualifié de stature ou de silhouette ; en tant qu’ensemble vivant, il
sera désigné par un terme collectif au pluriel tel que membres (meloi) (cf. Goddard
& Labrune, 1992 : 11). Dans le monde homérique « âme et corps ne s’opposent pas
comme les deux pôles, spirituel et matériel, de la réalité humaine. Le corps vivant
du héros ne constitue pas même une unité clairement délimitée » (ibid.). Le terme
sôma signifie cadavre5 chez Homère :
(2) ou gar pô etethapto hupo chthonos
euruodeiês: sôma gar en kirkês megarôi
kateleipomen hêmeis aklauton kai athapton
epei ponos allos epeige
(Homerus, Epic, Odyssea, {0012.002}, livre II, l. 53, Thesaurus)
Pour le corps vivant, il utilise le mot demas (‘charpente’) :
(3) ê oligon hoi paida eoikota geinato Tudeus.
Tudeus toi mikros men eên demas, alla machêtês ;
Kai rh’hote per min egô polemizein ouk eiaskon oud’
ekpaiphassein
3 Cf. aussi « katharon an ton noun echêis, hapan to sôma katharos ei » (Epicharmus et Pseudoepicharmea,
Fragmenta (Diels & Kranz), {0521.008}, 5e s. av.J.C, Fragment 26, ligne 2 et Cratyle, 400c.
4 Les exemples qui proviennent du Thesaurus sont en translittération latine.
5 Il existe quelques exceptions où on trouve le mot corps vivant dans des expressions stéréotypées comme
« beau corps, au corps élancé... » (Adam & al., 1992 : 17). Quant au sens de ‘cadavre’, ceci reste valable
même après Homère et jusqu’à nos jours : p.ex. touto poiêsantes analambanousi ton nekron,
katakekêroômenon men to sôma ... (Herodotus, Historiae, {0016,001}, livre 4, section 71, l.5). Et en grec
moderne : νεκρό σώμα, έθαψαν το σώμα, από σήμερα η Αττική γη φιλοξενεί το σώμα της αγαπημένης μας
ηθοποιού, etc.
(Homerus, Epic., Ilias, {0012.001}, livre V, l. 801, Thesaurus)
Des ambiguïtés du référent corps ont été également relevées par Aristote dans
son Traité de l’Ame. Le philosophe se demande si après tout le signifiant de corps
ne serait-il pas une fiction : « si tout corps naturel ayant la vie en partage peut être
considéré comme une substance, l’est-il parce qu’il est un corps ou plutôt parce que,
corps animé, il est doté d’une âme qui lui confère la vie ? » (Huisman & Ribes (tr.),
1992 : 245). Depuis, la tradition continue et les philosophes, tel que Descartes,
chaque fois qu’ils font référence au corps éprouvent le besoin de recourir au
dualisme psukhé-sôma : « Le moi, c’est-à-dire l’âme par laquelle je suis ce que je
suis est entièrement distincte du corps » (Descartes, Discours de la méthode, IV
partie).
Un premier constat qu’on peut tirer par ces quelques données est que le terme de
sôma se trouve très souvent dans le même contexte linguistique que psukhé auquel
s’oppose : (4) tis eudaimon ? ho to men sôma hygiês,
tên de tuchên euporos, tên de psushên
eupaideuton?
(« Septem Sapientes » Phil., Apophthegmata ap. auctores diversos,
{1667.006}, 7e-6
e s. B.C. division 5, apoph. 14, l. 9, Thesaurus)
(5) hôs anthrôpou psuchê athanatos esti,
tou sômatos de kataphthinontos es allo
zôion aiei ginomenon esduetai
(Herodotus Hist., Historiae, {0016.001}, 5e s. B.C., livre 2, section 123,
l.8, Thesaurus)
2.2 Données linguistiques : sôma
L’étymologie6 du mot sôma est selon Bailly (1950 : 1889) insatisfaisante. Il
existe l’hypothèse selon laquelle sôma proviendrait de sôs (« intact, sain, sauf »,
rapprochement avec le sanskrit taviti et la racine taj qui signifiait peut-être ‘être
fort’). En tout cas, il s’agit d’un mot très ancien et qui a toujours existé dans
l’histoire de la langue grecque. Ceci est très important car, grâce à son ancienneté, le
mot sôma est très polysémique. En effet, il désigne :
- le corps d’un homme ou d’un animal par opposition aux plantes :
(6) to sôma sôzein (‘sauver sa vie’)
7
(7) to son sôma (‘ta personne, c’est-à-dire toi’) (Eur., Hec., 301)
(8) ta polla sômata : oi polloi (‘la plupart’) (Soph., Ant., 676c)
- la matière, un objet tangible par opposition à ce qui est insaisissable :
(9) to sôma tis pisteos (‘le corps de la preuve’) (Arist., Rhét. 1, 1)
6 Cf. aussi Liddel & Scott (1897
8 : 1083), Chantraine (1968, t.2 : 1749), Sophocles (1992 : 1065),
Babiniotis (1998 : 937). 7 Les exemples (6), (7) et (8) sont cités dans le dictionnaire de Bailly (1950 : 889).
(10) prôton d’einai phusei to meson, peri de touto deka sômata thera
choreuein, [ouranon] <meta tên tôn aplanôn sphairan> tous è planêtas,
meth’hais hêlion, huph’hôi selênê... (Philolaus Phil., Testimonia, {1596,
001}, 5e s. B.C., fragment 16, l. 5)
- la masse, l’ensemble :
(11) sôma tou kosmou/sôma tou pandos (‘l’ensemble du monde’) (Plat. Timée,
31b)
(12) to sôma tou Neilou (‘la masse c’est-à-dire le cours du Nil’) (STR, 17, 786)
- la partie du corps, organe, avec l’indication de l’organe dont on veut parler :
(13) to sôma tôn nefrôn (‘les reins’) (Arist., H.A, 2, 17)
(14) sôma paidopoion (‘le membre génital’) (EL.NA, 17, 62)
Le terme est vraiment très productif en grec ancien. On a relevé plus de 123,580
occurrences dans le corpus de Thesaurus linguae grecae. A titre illustratif, nous
mentionnons quelques variantes de sôma :
- somaskeô-ô : ‘exercer son corps’ / sômaskitis
- sômatemporeô-ô : ‘faire le commerce des esclaves’ / sômatemporos :
(15) « ouk echeis en tôi sômatemporiôi sou paidia tina apaideutista kai
trophên aitounta par’hekasta ? ». Ho sômatemporos : « nai ». Ho
Aisôpos : « agorason me kai poiêson me... » (Vitae Aesopi, {1765.001})
- sômatizo : ‘revêtir d’un corps, incarner Hermès’
- sômatikos-i-on vs. asômatos / sômatikôn (=‘corpollement’)
- sômatôteron : ‘plus tangiblement’
- sômation : ‘petit corps’/ ‘petit traité’ / ‘garde-robe d’acteur’ (Bailly,
1950 : 1889)
- sômatovlaveia / sômatokapîlos : ‘marchand d’esclaves’
- sômatopoiîsis : ‘formation d’un corps’
- sômatotrofeion : ‘lieu où on entretient les esclaves’
- sômatofulaks : ‘garde du corps’
Sôma reste en grec moderne toujours aussi prolifique qu’en grec ancien. Voici à titre
d’exemple quelques occurrences :
- εκλογικό, ιατρικό, εκπαιδευτικό σώμα (‘corps électoral/médical...)
- σώμα στρατού, εκκλησίας (‘corps de l’armée, de l’église’)
- σώμα υλικού (‘corpus’)
- σωματίδιο (‘petit corps’)
- σωματειακός (‘corporatif’)
- σωματοτροπίνη (‘hormone somatotrope’)
- υγρό / στερεό σώμα (‘corps liquide/solide’)
- σώμα κρασιού (‘corps du vin’ « il renvoie à la consistance en tanins et
en alcool et parfois à l’intensité du vin », Tsamadou-Jacoberger &
Vassilaki (2002 : 270))
- μεγαλόσωμος (‘corpulent’)
- σωματέμπορος (‘proxénète’)
- σώμα καλοριφέρ (‘le radiateur’)
- Λουκρητία: Δεν θέλω σωματοφύλακα ! Σωματέμπορο θέλω
να με εκδίδει ! - Καστράτο: Εντάξει. Να ντυθώ σωματέμπορος. Πες μου, τι
πρέπει να φορέσω;
- Λουκρητία: Εσύ σωματέμπορος; Εσύ με τη φάτσα που έχεις
τα μόνα σώματα που θα μπορούσες να εμπορευτείς
είναι σώματα καλοριφέρ !
(extrait de Καστράτο: Εκτός ελέγχου του Αρκά, Γράμματα, 1998 : 35)
Il s’agit par conséquent d’un seul mot qui renvoie à plusieurs réalités. On observe le
même mécanisme pour le français (voir les traductions ci-dessus). Avant de passer au
parcours sémantique du mot kormi, nous pouvons d’ores et déjà faire une première
remarque quant au foisonnement de sens que peut prendre sôma selon son contexte. A
l’instar de Charbonnel & Kleiber (1999 : 107), nous pensons que sôma assume tous ses
sens par le biais du processus de la métaphore. Une des fonctions principales de ce
processus est de combler les lacunes de la dénomination. Sôma obéit au schéma général
‘corps humain’ (+animé) et combiné ensuite avec des traits (-animé) donne les
variations sémantiques qu’on a évoquées ci-dessus. On obtient alors la polysémie du
terme par métaphores lexicalisées ou conventionnelles qui « ne représentent plus de
véritables métaphores, puisque leur lexicalisation, c’est-à-dire leur acceptation ou
stabilisation intersubjective, leur assure un usage qui n’est nullement ressenti comme
déviant, comme innovateur, même s’il reste expressif ».
2.3 Kormi : données linguistiques et contextes d’apparition (9e s. ap. J.C- à nos
jours)
Le terme kormi est donné dans les dictionnaires comme le synonyme de sôma. Nous
allons essayer de démontrer qu’il ne s’agit pas de deux synonymes absolus, au moins à
l’heure actuelle. Notre hypothèse est que kormi n’a pas eu le même parcours
diachronique que sôma et de ce fait il ne partage pas la totalité des emplois de ce
dernier. De plus, sôma a toujours existé tel quel dans le langage grec, tandis que kormi
est un mot assez récent8 obtenu par le biais du processus de la grammaticalisation.
Rappelons qu’il s’agit d’une théorie explicative d’un procédé extrêmement productif et
sans cesse à l’œuvre dans les langues. Selon Meillet (1912 : 140) les langues suivent
une « sorte de développement en spirale : elles ajoutent des mots accessoires pour
obtenir une expression intense ; ces mots s’affaiblissent, se dégradent et tombent au
niveau de simples outils grammaticaux ; on ajoute de nouveaux mots ou de mots
différents en vue de l’expression ; l’affaiblissement recommence, et ainsi sans fin ».
Dans le cas de kormi on n’a pas un passage d’un mot autonome au rôle de l’élément
grammatical (il ne s’agit pas alors d’une grammaticalisation au sens strict du terme). Ce
mot a toujours eu un sens plein : il est issu de l’ancien mot kormos (‘tronc de l’arbre’)
8 D’après nos recherches dans la base de données de Thesaurus, la première attestation de kormi avec le
sens de ‘corps’ daterait, à peu près, du 9e siècle après J.C (chez Georgius Monachus Chronogr.,
Chronicon brève, {3043.002}, Thesaurus).
qui a donné à son tour le diminutif kormion et qui lui a évolué en kormin, kormi (cf.
Andriotis, 19903
: 168, Babiniotis, 1998 : 937). Kormos provient du verbe κείρω
(‘couper’) [cf. en français écharper et en latin carpo]. Par conséquent, kormion
signifiait au départ ‘petit tronc’, ‘petit morceau de bois’. Tandis que la
grammaticalisation suppose un « affaiblissement » sémantique (cf. Lord, 1976, Givón,
1979, Traugott & Köning, 1991), on a affaire ici plutôt à un changement qui peut être
décrit, à l’instar de Langacker (1977 : 79) en termes de transfert métaphorique ou
encore de reformulation sémantique. On obtient un changement de sens par le biais
d’un processus d’analogie qui opère sur l’axe paradigmatique. L’analogie fait référence
au greffement de formes et sens nouveaux à des constructions déjà existantes (Hopper et
Traugott, 1993 : 56).
En effet, on a la création d’un nouveau mot par dérivation et changement de
désignation : on part d’un concept, celui de kormos, et via des relations associatives et
cognitives universelles, on arrive au sens de kormi = ‘corps humain’. Notons au passage
que les métaphores excitent l’expressivité des sujets parlants et ainsi la similarité ou
encore la contiguïté entre le tronc d’un arbre et le corps humain devient évidente dans la
conscience linguistique des locuteurs. D’ailleurs, cette nouvelle spécification du sens est
obtenue par des inférences suggérées par les sujets parlants d’une communauté donnée,
à un moment précis de l’évolution diachronique. A cet égard, il n’est pas étonnant que
nous trouvions une des premières attestations de kormi dans des chansons populaires
qui ont la caractéristique d’être très imagées :
(16) Γιόμισαν τα βουνά κορμιά και τα ποτάμια αίμα
(Anonyme)
Etant donné qu’il s’agit d’une création du grec assez jeune, kormi n’a pas donné
cours à des dérivés ou à des mots composés comme c’est le cas avec sôma. Les seuls
dérivés qu’on ait sont : κορμοστασιά (‘stature’) et κορμοράνος (‘cormoran’ = oiseau à
plumage noir : corp = ‘corbeau’ + marenc = ‘marin’) qui est d’ailleurs un emprunt au
français. Nous avons également le diminutif κορμάκι (‘petit corps’) et l’augmentatif
κορμάρα (‘grand corps’, ‘beau corps’) :
(17) Τι ωραίο κορμάκι που έχει ! Παιδικό !
(18) Απλώνω την κορμάρα μου στον ήλιο9
3. Sôma vs Kormi
On a vu ci-dessus que sôma est très prolifique et riche en sens contrairement à
kormi et ceci est dû, pour une grande partie, au fait que ce premier est de dix siècles plus
ancien que son quasi-synonyme kormi. Nous allons voir maintenant si leurs emplois en
contexte varient de la même manière. Autrement dit, nous allons examiner si on peut
substituer l’un à l’autre indifféremment et sinon pourquoi. Ensuite, nous vérifierons le
type d’adjectifs qui peut les déterminer. Nous avons alors les exemples10
suivants:
9 Σωματάρα dans ce contexte est moins heureux et fréquent. Si le mot existe en grec moderne, nous
pensons que c’est par analogie à κορμάρα. 10
Les exemples qui suivent proviennent des différents dictionnaires, romans, journaux, magazines,
chansons et émissions de télévision.
(19) κρέμα / περιποίηση / ενυδάτωση σώματος
(19΄) ? κρέμα / περιποίηση / ενυδάτωση κορμιού
(20) στην πυγμαχία επιτρέπονται τα χτυπήματα στο κεφάλι και στο σώμα πάνω
από τη ζώνη
(20΄) ? στην πυγμαχία επιτρέπονται τα χτυπήματα στο κεφάλι και στο κορμί
πάνω από τη ζώνη
(21) οι φυσικές λειτουργίες / οι ανάγκες του σώματος
(21΄) ?οι φυσικές λειτουργίες / οι ανάγκες του κορμιού
(22) οι αναλογίες του σώματος
(22΄) ? οι αναλογίες του κορμιού
(23) αισθανόταν ξένο σώμα στην πόλη όπου έμενε
(23΄) ? αισθανόταν ξένο κορμί στην πόλη όπου έμενε
(24) δικαστικό / διπλωματικό / εκλογικό/ ουράνιο σώμα
(24΄) ?δικαστικό / διπλωματικό / εκλογικό / ουράνιο κορμί
(25) πουλήθηκαν 1000 σώματα της έκδοσης
(25΄) ? πουλήθηκαν 1000 κορμιά της έκδοσης
En revanche :
(26) χαμένο κορμί
11 (‘un vaurien’, ‘un pauvre type’)
(26΄) ?χαμένο σώμα (sauf avec le sens ‘corps mort’)
(27) πουλάει το κορμί της
(27΄) ?πουλάει το σώμα της
(28) το ελεïνόν μου το κορμάκι (Ιστορία του Πτωχολέοντος12
, 1978: 278)
(28΄) ? το ελεïνόν μου το σωματάκι
(28΄΄) το ελεïνόν μου το σώμα
(29) στη μάχη πέσανε πολλά κορμιά
(29΄) ?στη μάχη πέσανε πολλά σώματα
Pour les exemples de (19) à (25), la substitution de kormi à sôma est impossible ou du
moins difficilement concevable parce qu’il s’agit des expressions presque figées. Quant
aux exemples de (26) à (29), on remarque que kormi est plus apte à marquer des
contextes péjoratifs ou à connotations sexuelles ainsi que des expressions à fonction
d’insulte. On pourrait imaginer le mot sôma dans des contextes pareils mais les nuances
sémantiques ne seraient pas aussi fortes qu’avec kormi. On peut le constater, par
exemple, dans l’extrait qui suit où Aggelaki-Rouk (1998) écrit à ce sujet13
:
« Η λέξη ‘σώμα’ στα ελληνικά παρουσιάζει από την αρχή
μια ιδιοτυπία: έχει συνώνυμο14
: το κορμί. Πώς γίνεται
στ’αλήθεια ένα ‘πράγμα’ τόσο συγκεκριμένο όπως αυτό να
έχει εναλλακτική έκφραση; Κι όμως. Η ύπαρξη συνώνυμου
επιτρέπει στο ΣΩΜΑ να πάρει άλλες διαστάσεις, να γίνει
σύμβολο του εαυτού του χωρίς διόλου και ποτέ να πάψει να
11
Cf. aussi Kazantzakis & Kakridis (tr.), (1955), Iliade (Homère) : ... κι από την αυλή του διώχνει (ο
Πρίαμος) όλους τους Τρώες και με άσχημα τους αποπαίρνει λόγια : ‘΄όξω, κορμιά χαμένα, αδιάντροπα’’ 12
Kriaras (2001 : 601). 13
Cf. aussi Saltéri-Cacouros (ici-même) : dans l’œuvre de N. Engonopoulos kormi désigne le corps aimé
par un amour physique tandis que sôma joue le rôle du support physique de l’âme. Voir également
l’utilisation de sôma et kormi chez N.G. Pentzikis (Ανδρέας Δημακούδης, Α.Σ.Ε., 1977 : 71 και Το
μυθιστόρημα της κυρίας Έρσης, Αγρας, 1992 : 33) : « Ένιωθε το κορμί του άρρωστο, πεσμένο καταγής,
γυμνό και γεμάτο πληγές » vs. « Το σώμα της το είδε να επιπλέει σα νούφαρο, φύλλο και άνθος μαζί... »
(exemples cités aussi par Niftanidou, X.M., « Η ψυχοσωματική παθολογία στο μυθιστορηματικό έργο
του Ν. Γ. Πεντζίκη », Revue des Etudes Néo –Helléniques, 1998/VII, Paris-Athènes : Daedalus, pp. 80-
87.) 14
D’où aussi l’expression έγιναν ένα σώμα ένα κορμί.
είναι συγκεκριμένο. Κάποια απόσταση, κάποια σκέψη
προστίθεται »15
.
Il y a évidemment des contextes où sôma et kormi peuvent alterner sans grandes
différences sémantiques. Il s’agit dans ce cas-là des exemples où le sens de deux mots
est assez neutre : on a le sens premier de ‘personne, individu’ :
(30) σώμα με σώμα / κορμί με κορμί (dans les combats)
(31) ένα κορμί /σώμα που σε καλοσύνη δεν έχει ταίρι
Ce qui différencie les deux mots est, à notre sens, une représentation de leur sémantisme
sous forme de traits [± subjectif / ±objectif]. Autrement dit, le mot sôma est assez neutre
et il n’est pas chargé de valeurs subjectives. Il s’agit d’un terme qui ne renvoie pas
vraiment à l’image matérielle d’un corps. C’est-à-dire que si on énonce une phrase
comme on a vu ci-dessus « από σήμερα η Αττική γη φιλοξενεί το σώμα της αγαπημένης
μας ηθοποιού », on ne pense pas à un corps mort mais à la personne même, comme une
entité entière. Sôma est caractérisé par les propriétés de [+neutre, +abstrait, -matériel].
Par contre, quand on dit « στη μάχη έπεσαν πολλά κορμιά », on est devant une image des
corps clairement définie : on voit le corps avec ses membres. De même, dans la phrase
« ίσιωσε το κορμί σου » : on voit que le corps, du moins le tronc du corps, n’est pas en
position droite. Kormi est chargée des connotations subjectives : on voit son contour,
ses limites. Une explication possible est que, même si grammaticalisé, le mot garde
toujours son sémantisme de « couper » du verbe κείρω. Il accepte des propriétés
subjectivement appréhendées : [+concret, +matériel, +affectif].
Enfin, il semble que kormi tend à remplacer sôma dans des contextes où on a
l’opposition entre corps et âme. Le dualisme continue à opérer, mais il se déplace vers
kormi-psukhé comme si le mot sôma prenait plus de valeur ou comme s’il se
promouvait à des contextes plus « nobles » :
(32) πέρνα κι εσύ όπως πέρασαν και οι άλλες
πέρνα κι εσύ κάνε το κορμί μου σκάλες.
Η ψυχή μου όμως είναι παληκάρι που ούτε
Ο Χάρος δεν μπορεί να μου την πάρει
(chanson – variétés grecques)
Sôma, étant dépourvu de chair (cf. διάφανα σώματα de Engonopoulos16
) est plus proche
de l’âme tandis que kormi reste périssable :
« Το ‘σώμα’ έχει λιγότερη σχέση με τη σάρκα και περισσότερο
με την έννοια του συνόλου, της ολικής παρουσίας (...) Οι πιστοί
πιστεύουν στην ανάσταση του σώματος17
. Ούτε και στις πιο
φλογερές δοσοληψίες τους με το θείο δεν θα φανταστούν ποτέ
την ανάσταση του ‘κορμιού’. Αυτό μόνο ένας εραστής μπορεί να
το πετύχει » (Aggelaki-Rouk, ibid.)
15
Nous remercions profondément Nikos Grekos de nous avoir indiqué et fourni cet article de K.
Aggelaki-Rouk, paru dans la revue Η Αυγή (10/05/1998). 16
N. Engonopoulos, Ωραίος σαν Έλληνας, Ίδρυμα Γουλανδρή-Χόρν (1996: 15). 17
Cf. aussi G. Séferis (1977 : 38, Μέρες Ε΄, 2/06/1946) : « Ήταν ένας αναστάσιμος χορός αναδυομένων,
μια δευτέρα παρουσία σωμάτων που σου έδινε μια παλαβή χαρά. ».
Quant aux adjectifs qui accompagnent les deux mots on peut avoir :
όμορφο/καλοσχηματισμένο/άσχημο/νεανικό/καχεκτικό/γερασμένο/δυνατό/μυώδες/αρμονι
κό/ανεπτυγμένο/εφηβικό/ανδρικό/γυναικείο σώμα/κορμί. Du point de vue sémantique ou
syntaxique, nous pouvons avoir les mêmes adjectifs pour les deux termes et pourtant,
par intuition, on serait tentée de dire ανεπτυγμένο sôma par exemple plutôt que kormi.
L’explication ne semble pas évidente à ce stade de notre travail. Nous pensons
néanmoins que ανεπτυγμένο s’applique mieux à sôma car il fait référence à une fonction
biologique et objective18
. De même, comme le note Aggelaki-Rouk (op.cit.) :
« Γερασμένο ‘κορμί’ είναι για φτύσιμο. Γερασμένο ‘σώμα’ είναι μια φυσική εξέλιξη ».
Sôma étant plus neutre que kormi peut assumer des adjectifs dépourvus des
connotations subjectives. Par contre, il nous paraît plus évident et naturel de dire φιδίσιο
/ κυπαρισσένιο κορμί. D’une part, φιδίσιο nous fait penser à la tentation et à des choses
lascives – ce qui rejoigne nos propos ci-dessus quand on parlait des connotations
sexuelles – et d’autre part κυπαρισσένιο fait référence directe à quelque chose d’inanimé
et nous renvoie en même temps au signifié ‘arbre’. Ces deux adjectifs sont en plus
chargés de valeurs subjectives. Le locuteur énonce un jugement subjectif. Par
conséquent, des exemples de la sorte ne seraient pas agrammaticaux mais ressentis tout
simplement comme étant bizarres ou inappropriés.
4. En guise de conclusion, récapitulons
Il ressort de notre analyse que sôma reste le terme par excellence pour désigner le
corps humain en grec moderne. Ceci est logique vu sa longue présence dans le temps et
dans l’histoire de la langue grecque. Dans notre corpus, tiré pour l’essentiel du
Thesaurus Linguae Grecae, on compte 123.580 occurrences de sôma pour seulement 76
de kormi. De plus, étant plus ancien, sôma, on l’a vu, est très polysémique (voir ουράνιο
σώμα, σώμα βιβλίου, εκλογικό σώμα), très prolifique (voir le nombre de dérivés et de
mots composés formés à partir de sôma) et avant tout neutre.
En revanche, kormi se limite à deux dérivés seulement (κορμοστασιά, κορμοράνος)
et il est monosémique puisqu’il dénote principalement le corps humain. Kormi a une
connotation souvent négative et il est utilisé péjorativement: « Το απόλυτα φθαρτό είναι
το κορμί. Αυτό που ίσως αφήσω πίσω του το χνάρι είναι το σώμα. (...) Το σώμα μπορεί
και να μην το ακούσεις, να το εκλάβεις για άλλη λέξη. Το κορμί ποτέ. Βγαίνει η λέξη
από το λάρυγγα και πέφτει σαν καρπός και ακούγεται. » (Aggelaki-Rouk, ibid.). De par
son origine, il fait référence à quelque chose de palpable, de tangible. D’ailleurs, il a été
vite approprié par des chansons populaires et traditionnelles où on sait qu’on peut
exprimer des jugements subjectifs et où la notion d’affectif prévaut.
Sôma de son côté reste en quelque sorte plus soutenu (λόγιο) et il est marqué d’une
idée de distance : il dénote le corps humain quand il renvoie à l’Homme et il désigne un
ensemble, un block sémantique quand il se réfère à des entités comme les corps célestes,
l’armée, le corps électoral, etc. En même temps, il semble avoir été revalorisé et mis au
même niveau, ou presque, que l’âme. Serait-on des témoins d’une nouvelle
configuration, non pas dualiste cette fois-ci, mais triptyque : psukhé – sôma – kormi,
avec une opposition entre sôma et kormi ? On a affaire ici à un continuum linguistique
extraordinaire :
18
Cf. aussi G. Séferis (1977 : 42, Μέρες Ε΄, 4/06/1946’) : « Υπάρχει ένα δράμα του αίματος πολύ πιο
βαθύ, πολύ πιο οργανικό (σώμα και ψυχή) που ίσως αρχίζει... ».
sôma corps humain corps en général (électoral, céleste, etc.)
kormos tronc kormi corps humain par excellence
Il reste quand même à voir l’évolution de kormi. Peut-être qu’il suivra le même
parcours que son dit synonyme et qu’il donnera à son tour de nouveaux mots et sens.
Quoiqu’il en soit, il s’agit, comme notre titre l’indique, d’un couple pas comme les
autres.
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Pour citer cet article :
Vassiliadou, H., 2005, « ‘Sôma’ et ‘kormi’ : aspects sémantiques d’un couple pas
comme les autres », in A.O. Jacovides-Andrieu (éd.), Le corps dans la langue, la
littérature, l’histoire, les arts et les arts du spectacle, Société culturelle néo-
hellénique, pp. 589-602.