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Dermabrasion mécanique C Grognard Résumé.    La dermabrasion mécanique, connue dès l’Antiquité (des écrits égyptiens mentionnent l’usage d’albâtre et de pierre ponce pour polir la peau), consiste en un meulage mécanique progressif de la peau  ju sq u’ au de rme su pe rci el , au mo ye n d’ un ap pa re il ro ta ti f ab ra si f su r le qu el on ad ap te de s fr ai se s métalliques. Ce matériel est simple, facilement transportable dans une petite valise, et peu onéreux. L’inconvénient majeur de la technique, par rapport au laser, est le saignement abondant. Elle reste donc marginale pour de nombreux dermatologues par la peur qu’elle véhicule à l’ère du sida. Pourtant, bien pratiquée, avec une connaissance précise de la cinétique du geste dermabrasif et de l’histologie cutanée, elle garde des indications particulières (comme la correction des cicatrices du visage et de la couperose à gros vaisseaux) et reste une alternative possible au laser. © 2001 Editions Scientiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots clés :  dermabrasion, meule.  I nt r od uc ti o n La dermabrasion mécanique consiste en un meulage mécanique progressif de la peau jusqu’au derme superciel, au moyen d’un appareil rotatif abrasif de type dentaire contrôlé en permanence par la main et l’œil de l’opérateur. Cette technique fait peur à de nombreux praticiens et beaucoup l’ont remplacée par les lasers de relissage (CO 2  ultrapulsé, scanné ou surtout Erbium). L’inconvén ient majeur de la technique, par rapport au laser, est le saignement abondant. Ce saignement peut gêner la manœuvre et fait peser des risques de transmission virale par les projections (virus de l’immunodécience humaine [VIH] et virus de l’hépatite B [VHB] et VHC). Elle reste donc marginale pour de nombreux dermatologues (plus que pour les chirurgiens plasticiens) par la peur qu’elle véhicule : peur d’un risque cicatriciel (dérapage ou enroulement de la meule sur ce tissu mou qu’est la peau) et peur des projections de sang. Cette technique paraît aussi à beaucoup dépassée, et le geste « mécanique » peu moderne à l’ère du laser. Pourtant, bien pratiquée, avec une connaissance précise de la cinétique du geste dermabrasif et de l’histologie cutanée, elle garde des indications particulières et reste une alternative possible au laser . Les résultats sont généralement prévisibles, compte tenu de l’indication, de l’habileté du praticien et du respect d’une technique très rigoureuse.  Hi st or i qu e Le principe de la dermabrasion dans le traitement embellisseur ou réparateur de la peau a probablement toujours existé. CatherineGrognard  : Dermatologue, 9, rue de Sully, 37000 Tours, France. Dans l’Antiquité, quelques 1550 ans avant J-C, des écrits égyptiens mentionnent l’usage d’albâtre et de pierre ponce pour polir la peau et enlever les taches cutanées. Sur les côtes africaines, on connaît depuis toujours les vertus adoucissantes du gommage au sable n. Cependant, c’est le Dr Kromayer qui, en 1905, a inventé la dermabrasion mécanique, en utilisant un moteur électrique du même type que ceux employés en chirurgie dentaire. La vulgarisation de la méthode revient au Dr Kurtin, avec la première publication sur la dermabrasion à l’Académie américaine de dermatologie, en 1954.  His t ol og ie Au plan histologique  (g 1), le degré le plus superciel de l’abrasion cutanée correspond à une exfoliation mécanique de la couche cornée : exfoliation qui peut s’obtenir au simple papier de verre. À ce stade, aucun saignement n’est visible au passage de la meule ; on constate un simple éclaircissement de la peau, surtout si celle-ci est hâlée. Cette abrasion supercielle (ou simple gommage) a pour effet macroscopique d’éclaircir (par transparence) la surface impliquée. Épiderme Derme superficiel Derme moyen Derme profond Cicatrices Éclaircissement de la couche cornée = gommage Léger piqueté hémorragique = érosion Saignement en nappe = dermabrasion Apparition des lobules graisseuses = dermabrasion profonde avec cicatrices ++ Hypoderme 1  Niveaux de dermabrasion.     E    n    c    y    c      l    o    p      é      d      i    e     M      é      d      i    c    o        C      h      i    r    u    r    g      i    c    a      l    e       5       0    -       3       2       0    -       A    -       1       0 50-320-A-10 Toute référence à cet article doit porter la mention : Grognard C. Dermabrasion mécanique. Encycl Méd Chir (Editions Scientiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Cosmétologie et Dermatologie esthétique, 50-320-A-10, 2001, 7 p.

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Dermabrasion mécanique

C Grognard 

Résumé.   –   La dermabrasion mécanique, connue dès l’Antiquité (des écrits égyptiens mentionnent l’usage d’albâtre et de pierre ponce pour polir la peau), consiste en un meulage mécanique progressif de la peau 

 ju sq u’ au de rm e su pe rfi ci el , au mo ye n d’ un ap pa re il ro ta ti f ab ra si f su r le qu el on ad ap te de s fr ai se s 

métalliques. Ce matériel est simple, facilement transportable dans une petite valise, et peu onéreux.L’inconvénient majeur de la technique, par rapport au laser, est le saignement abondant. Elle reste donc marginale pour de nombreux dermatologues par la peur qu’elle véhicule à l’ère du sida. Pourtant, bienpratiquée, avec une connaissance précise de la cinétique du geste dermabrasif et de l’histologie cutanée, elle garde des indications particulières (comme la correction des cicatrices du visage et de la couperose à gros vaisseaux) et reste une alternative possible au laser.

© 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés :   dermabrasion, meule.

 Int rod uc ti on

La dermabrasion mécanique consiste en un meulage mécaniqueprogressif de la peau jusqu’au derme superficiel, au moyen d’unappareil rotatif abrasif de type dentaire contrôlé en permanence parla main et l’œil de l’opérateur. Cette technique fait peur à denombreux praticiens et beaucoup l’ont remplacée par les lasers derelissage (CO

2 ultrapulsé, scanné ou surtout Erbium). L’inconvénient

majeur de la technique, par rapport au laser, est le saignementabondant. Ce saignement peut gêner la manœuvre et fait peser des

risques de transmission virale par les projections (virus del’immunodéficience humaine [VIH] et virus de l’hépatite B [VHB] etVHC). Elle reste donc marginale pour de nombreux dermatologues(plus que pour les chirurgiens plasticiens) par la peur qu’ellevéhicule : peur d’un risque cicatriciel (dérapage ou enroulement dela meule sur ce tissu mou qu’est la peau) et peur des projections desang. Cette technique paraît aussi à beaucoup dépassée, et le geste« mécanique » peu moderne à l’ère du laser.Pourtant, bien pratiquée, avec une connaissance précise de lacinétique du geste dermabrasif et de l’histologie cutanée, elle gardedes indications particulières et reste une alternative possible au laser.

Les résultats sont généralement prévisibles, compte tenu del’indication, de l’habileté du praticien et du respect d’une techniquetrès rigoureuse.

 Hi st or iqu e

Le principe de la dermabrasion dans le traitement embellisseur ouréparateur de la peau a probablement toujours existé.

Catherine Grognard  : Dermatologue, 9, rue de Sully, 37000 Tours, France.

Dans l’Antiquité, quelques 1550 ans avant J-C, des écrits égyptiensmentionnent l’usage d’albâtre et de pierre ponce pour polir la peauet enlever les taches cutanées. Sur les côtes africaines, on connaîtdepuis toujours les vertus adoucissantes du gommage au sable fin.Cependant, c’est le Dr Kromayer qui, en 1905, a inventé ladermabrasion mécanique, en utilisant un moteur électrique dumême type que ceux employés en chirurgie dentaire.

La vulgarisation de la méthode revient au Dr Kurtin, avec la

première publication sur la dermabrasion à l’Académie américainede dermatologie, en 1954.

 His tol og ie

Au plan histologique (fig 1), le degré le plus superficiel de l’abrasioncutanée correspond à une exfoliation mécanique de la couchecornée : exfoliation qui peut s’obtenir au simple papier de verre. Àce stade, aucun saignement n’est visible au passage de la meule ; onconstate un simple éclaircissement de la peau, surtout si celle-ci est

hâlée. Cette abrasion superficielle (ou simple gommage) a pour effetmacroscopique d’éclaircir (par transparence) la surface impliquée.

Épiderme

Derme superficielDerme moyenDerme profondCicatrices

Éclaircissement de la couchecornée = gommage

Léger piqueté hémorragique= érosion

Saignement en nappe= dermabrasion

Apparition des lobulesgraisseuses= dermabrasion profondeavec cicatrices ++

Hypoderme

1   Niveaux de dermabrasion.

    E   n   c   y   c     l   o   p     é     d     i   e    M     é     d     i   c   o

  -     C     h     i   r   u   r   g     i   c   a     l   e      5      0   -      3      2      0   -      A   -      1      0 50-320-A-10

Toute référence à cet article doit porter la mention : Grognard C. Dermabrasion mécanique. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Cosmétologie et Dermatologie esthétique,50-320-A-10, 2001, 7 p.

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À un degré de plus en profondeur, l’agent abrasif atteint le corpsmuqueux de Malpighi, puis la couche basale. Cliniquement, ceniveau est atteint lorsque l’on constate une « rosée sanglante »,caractérisée par de petites hémorragies punctiformes etcorrespondant à l ’atteinte des crêtes papillaires les plussuperficielles.

À un stade plus avancé, on aboutit au saignement en nappe diffus,continu, qui signe l’atteinte des anses capillaires du derme papillaire.

Le niveau suivant se caractérise, outre le saignement toujoursabondant, par une sensation de résistance à la meule. Ladermabrasion atteint alors le derme réticulaire.

La connaissance de ces différents niveaux de dermabrasion estprimordiale, sachant que la cicatrisation se fait à partir des folliculespilosébacés : migration des cellules basales d’abord, suivies desmélanocytes. Une dermabrasion trop profonde expose donc aurisque d’achromie et de cicatrice chéloïde. La profondeur recherchéede dermabrasion dépend des indications, et seule l’habitude permet

de nuancer la profondeur par une combinaison de la pression plusou moins forte exercée sur la meule et du choix de l’agressivité de lameule avec un grain plus ou moins gros (ou l’emploi d’une brosse).

Quelques heures après le traumatisme, le processus de régénérationde l’épiderme commence par la migration des kératinocytes à partirde la bordure de la plaie d’abrasion et également des folliculespileux et annexes sébacées et sudoripares. La migration estrapidement suivie par une phase de division cellulaire intense. Lavitesse de migration est en grande partie influencée par le degréd’humidité de la plaie, ce qui justifie le port de pansements semi-occlusifs, permettant une épidermisation complète en 1 semaine.

Des études ont été faites par biopsie de peau du visage aprèsdermabrasion   [5, 6, 16, 17]. Une biopsie immédiate montre une imagecutanée dont l’épiderme est totalement absent et la surface dermiqueest couverte par un exsudat comportant du sang coagulé et denombreux polynucléaires. Au deuxième jour, on constate uneinflammation du derme superficiel avec une prolifération vasculaireassociée à une activité fibroblastique intense. Au troisième jour, oncommence à observer des formations épithéliales à partir de

 bourgeons nés aux extrémités pilosébacées. Au quatrième jour, les bourgeons épithéliaux s’étendent et il existe dans le derme uneintense prolifération de tissu collagénique. Au huitième jour,

l’épiderme est entièrement reconstitué. Une biopsie faite autrois ième mois montre une jonct ion dermoépidermiquegrossièrement linéaire, avec très peu de crêtes dermiques et underme riche en collagène épais et dense. Sept mois après ladermabrasion, on note des modifications significatives :épaississement de l’épiderme, absence de dyskératose, nouvellesfibres de collagène (plus épaisses et plus nombreuses) dans le derme.

Cinétique

La dermabrasion est un acte mécanique dont le principe est l’attaqued’un corps meuble fixe (la peau) par un autre corps mobile plus duret plus résistant (grain abrasif en silice ou en acier diamanté). Cetteaction peut être comparée au ponçage et au polissage des menuisiersqui emporte, à chacun de ses passages, un copeau de matière.

La dermabrasion résulte en fait d’une combinaison de troismouvements : la rotation de la meule abrasive sur elle-même d’unepart et sa translation en multiples parallèles aboutissant au balayaged’une surface d’autre part, associées à un mouvement de pressionde l’opérateur qui conditionne la profondeur d’attaque   [2, 3].

Le sens de translation doit être contraire au sens de rotation pour

éviter tout dérapage (fig 2).La meule peut tourner dans un plan perpendiculaire au plan cutané.L’abrasion est rapide et efficace, mais l’attaque du plan cutané estassez brutale. Cet appareillage doit être réservé aux praticiensentraînés, lorsque la dermabrasion doit être profonde  (fig 3A).

La meule peut tourner dans un plan parallèle au plan cutané (fig 3B).L’abrasion est plus progressive et moins brutale. Ce matériel estconseillé aux débutants. Dans ce cas et pour une abrasion efficace,l’angle d’attaque de la meule doit se trouver au trois quarts du rayonde la meule et se situer environ à 45° par rapport à la peau  (fig 3A).En effet, par rapport à l’axe d’une meule lenticulaire, seuls les grainspériphériques possèdent une vitesse linéaire et donc une efficacité.Cela explique le mode de tenue légèrement oblique qu’il faut obtenir[18, 20, 21].Un point important à retenir est la nature du tissu abrasé. La peauest un tissu mou : sa mise en tension doit être parfaite pour une

 bonne attaque et pour éviter d’être chassée par le mouvementroulant de la meule. Une peau mal bloquée tend à se déplacer dansle sens de rotation de la lentille. Ceci est particulièrement vrailorsque l’on s’approche d’une structure mobile : paupière, lèvre,narine, cuir chevelu, rebord mandibulaire. Il faut avoir présent àl’esprit que le meulage doit se réaliser du tissu le plus ferme vers letissu mobile (les débris cutanés étant donc projetés vers cette limite),et non l’inverse, pour éviter l’enroulement de la structure mobile, lemouvement se faisant également plus léger. Une parfaiteconcentration est donc nécessaire.

 Mat ér iel Le matériel de dermabrasion est simple, facilement transportabledans une petite valise et peu onéreux à l’achat et en maintenance encomparaison aux lasers.

Meule

Sens

de

rotation

Sens de

déplacement

2   Sens de déplacement de la meule par rapport au sens de rotation.

90°

45° à 60°

Zone dermabrasée

3   A. Meule tournant dans un plan perpendiculaire au plan cutané.B. Meule tournant dans un plan parallèle au plan cutané.

* A

*B

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Il s’agit d’un appareil électrique rotatif, composé d’un minimoteur,analogue aux minimoteurs actuels des dentistes, sur lequel onadapte soit une pièce à main droite, soit un contre-angle   (fig 4).L’alimentation se fait à partir du secteur. La vitesse de rotation serègle par un bouton du coffret d’alimentation, passant d’une vitesse

lente à une vitesse maximum de 20 000 à 40 000 tours/min, selon lesappareils. La vitesse de rotation peut être ensuite modulée par unepédale rhéostat.Sur la pièce à main se fixent des brosses ou des meules abrasivesmétalliques, de forme (lentilles ou cônes), de taille, et de graindifférents selon l’effet recherché et le manche sur lequel on les fixe.Sur la pièce à main rectiligne, on adapte soit des brosses métalliquesd’épaisseur et de diamètre différents, soit des meules ou fraises deforme cylindrique, métalliques, en acier inoxydable.Sur le manche contre-angle, on adapte des meules lenticulaires dontune des faces est plane, l’autre sphérique abrasive, en acier

inoxydable à pointes diamantées [1]

.

 Pro cé dur e opé ra to ir e

INTERROGATOIRE

Il recherche la prise de médicaments ou une maladie pouvantentraîner des retards ou des troubles de la cicatrisation (maladie desplaquettes, traitement anticoagulant, traitement cortisoné, traitementpar l’acide 13-cis rétinoïque ou Roaccutanet).Le Roaccutanet paraît retarder l’épidermisation et prolonge donc laphase de bourgeonnement de la cicatrisation, sans doute en raisonde l’atrophie des annexes qu’il crée. Il en découle le risqued’apparition de cicatrices hypertrophiques dans des zoneshabituelles où l’attaque trop profonde de la meule est renvoyée auxreliefs osseux sous-jacents (bosse canine ou maxillaire inférieur),mais aussi inhabituelles (joues et tempes).Le traitement par Roaccutanet doit être arrêté depuis plus de 6 moisavant d’entreprendre une dermabrasion.L’interrogatoire doit aussi rechercher des foyers infectieux qui, s’ilsne sont pas traités préalablement, pourraient compliquer les suitesopératoires : foyer microbien nasal ou dentaire, herpès récidivant…

PRÉPARATION

Si les phototypes blonds (I et II) ne posent guère de problèmes, lapréparation est importante chez les phototypes bruns (III et IV) pour

mettre au repos l’activité mélanocytaire et accélérer le processusd’épidermisation. Elle débute 1 mois avant l’intervention et associecrèmes dépigmentantes, rétinoïdes topiques et écran total. Chez lessujets à haut risque (phototype IV et plus : Africains ou Asiatiques),il est conseillé de pratiquer un test préalable sur une zone limitée etfacilement cachée (tempes). Il en est de même chez les sujetsangoissés et inquiets des conséquences et du résultat. La lecture dece test ne se fait qu’au bout de 2 mois.

 AN ES TH ÉS IE

La dermabrasion est une intervention impressionnante pour lepatient et douloureuse.Une anesthésie est toujours obligatoire, une prémédicationsouhaitable, et le patient doit être bien préparé psychologiquementpar une « anesthésie verbale ».L’anesthésie peut être locale, locorégionale ou générale, selon lasurface à traiter et le courage du patient.

La prémédication comporte un anxiolytique ou un sédatif léger laveille de l’intervention (pour assurer une bonne nuit de sommeil),et 1 heure avant celle-ci en cas d’anesthésie simplement locale.On peut utiliser de l’hydroxyzine (Atarax 25t, un à deuxcomprimés) ou du bromazépam (Lexomilt, une demi à une

 barrette). Dans ce cas, le patient doit repartir accompagné.

¶   Anesthésie locale

Elle peut être simplement locale pour de petites surfaces et associel’application de crème Emlat  (en couche épaisse sous pansementocclusif) à une anesthésie locorégionale par infiltration à laXylocaïnet   Adrénaline à 1 %, afin d’obtenir une anesthésie de

longue durée et de disposer d’une quantité utilisable plusimportante. L’adjonction d’adrénaline à la Xylocaïnet multiplie par2,5 la tolérance de cette dernière. L’adjonction de 1 mL de Marcaïnetà 0,25 % prolonge encore la durée de l’anesthésie. L’anesthésie localeclassique par infiltration intradermique ou sous-cutanée superficielleest déconseillée car elle crée des surélévations et des indurations quirendent le meulage irrégulier et imprécis. Le froid apporté par des« packs » de glace participe à l’anesthésie.

¶   Anesthésie locorégionale

Elle est pratique car elle évite toute déformation des tissus à opérer

et permet d’anesthésier un grand territoire avec un minimum deproduit anesthésique.Elle se pratique principalement en péribuccal (insensibilisation desnerfs sous-orbitaires à la partie supérieure et des nerfs mentonniersà la partie inférieure) et au front (insensibilisation des nerfssus-orbitaires).Elle est réalisée perpendiculairement au plan cutané, l’aiguille allant

 jusqu’à l’hypoderme et infiltrant peu à peu 1 mL de Xylocaïnetet/ou de Marcaïnet « en éventail », le but étant d’enrober le troncnerveux d’anesthésique.Le tronc nerveux est insensibilisé en 10 à 15 minutes, et l’anesthésieest perçue sur tout le territoire sensitif qu’il dessert. L’anesthésiedure plusieurs heures.

¶   Anesthésie générale

Elle est nécessaire si le visage entier est à traiter, le patientpusil lanime et particulièrement anxieux pour un gesteimpressionnant ou, par exemple, dans le cas de dermabrasion decicatrices chez des enfants. Elle doit toujours faire discuter le risqueanesthésique et doit impérativement faire appel à une équipespécialisée et entraînée en anesthésie pédiatrique, dans le cas dutraitement d’enfants.

GESTE OPÉRATOIRELes l imites de la dermabrasion étant tracées au crayondermographique, la zone à dermabraser est désinfectée à laChlorhexidinet  ou mieux à la Bétadinet   (moins irritante pour lesyeux).

4   Manche du dermabraseur avec pièce à main droite et meules abrasives en acierde forme et grain différents.

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Le médecin et son aide doivent être parfaitement protégés pouréviter toute contamination (masque, surblouse, lunettes et gants).La dermabrasion est réalisée secteur par secteur, à la vitessemaximale pour éviter un mouvement roulant de la meule   [2, 3, 18, 20, 21].Il faut respecter les unités esthétiques du visage et meuler les unitésdans leur totalité  (fig 5). La peau est refroidie au préalable pendant

10 minutes par des «   packs  » spéciaux sortis du congélateur, afind’offrir à la meule un plan d’attaque plus dur, puisque lecryofluorane autrefois utilisé à cet effet n’est plus disponible.L’opérateur se place généralement à la tête du patient pour unemeilleure maîtrise du geste et une meilleure vue d ‘ensemble, maisil est important de pouvoir tourner autour du patient pour accéderà une surface délicate en présentant une face d’attaque favorable.

Le manche du dermabraseur est tenu comme un stylo et doit donnerà la meule l’angle d’attaque efficace de 45° pour une meule de typelentille et de 90° pour une meule ronde ou une brosse sur une pièceà main droite avec un mouvement régulier de va-et-vient. La

variation d’attaque de la meule est obtenue par un mouvement deprosupination du poignet (fig 6).

Le suintement sanglant est contrôlé au fur et à mesure avec descompresses et le mouvement de la meule va toujours en « estompe »vers les bords (fig 7).

Le point le plus délicat de la dermabrasion est d’en régler laprofondeur dans un juste rapport sécurité/efficacité ! Plus on se

rapproche de la sécurité, plus la dermabrasion est superficielle et lepatient déçu. En revanche, une dermabrasion profonde (et efficace)fait prendre le risque de séquelles définitives, qui doivent être bienpesées (achromie, modification du grain de peau, cicatricehypertrophique).

La dermabrasion des régions en regard de reliefs osseux et l’approche desorifices doit être particulièrement prudente à cet égard.

PANSEMENT

Il doit être facile à appliquer, à décoller et non allergisant. Le

principe est d’utiliser un pansement qui absorbe dans un premiertemps et maintient un climat humide favorable à une bonnecicatrisation dans un deuxième temps   [14].

Le premier pansement, refait chaque jour de j1 à j3, a pour butd’absorber les sérosités intenses des trois premiers jours. Il peut êtreréalisé avec du Tulle grast ou un pansement absorbant comme deshydrofibres en carboxyméthylcellulose type Aquacelt (Convatec) oudes alginates type Urgosorbt (Urgo) ou Comfeelt Seasorb, recouvertde plusieurs épaisseurs de compresses, le tout étant fixé par desadhésifs et un filet.

Le deuxième pansement fait appel à des pansements humides semi-

occlusifs (qui favorisent la prolifération cellulaire et stimulentl’angiogenèse) et ultraminces pour permettre la surveillance de l’étatcutané (Duodermt, Comfeelt, Urgomedt, Sureskint...) ou à dessubstituts cutanés synthétiques comme les élastomères de silicone(Silon-TSRt, N-Terfacet, Biobranet...). Ces derniers pansementspeuvent être mis en place dès j1 avec des compresses absorbantespar-dessus simplement les trois premiers jours. Ils se décollentspontanément dès la réépidermisation et évitent ainsi toutemanipulation, mais ils ne permettent pas la surveillance del’évolution de la cicatrisation.

Certains médecins préfèrent laisser la plaie à l’air libre. Dans ce cas,

il est conseillé de pulvériser de l’eau thermale toutes les 2 heures,puis d’appliquer une couche épaisse de vaseline officinale ou decrème réparatrice, voire antibiotique. C’est une technique plusastreignante et qui nécessite une asepsie rigoureuse de la part despatients. Esthétiquement, elle peut être préférée.

Front

Nez

Tempes

Joues

Lèvresupérieure

Menton

5   Unités esthétiques du visage que l’on meulera en totalité.

6   Tenue du contre-angle avec une meule lenticulaire à 45°.

7   Aspectde lapeauen finde dermabrasion.

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ÉVOLUTION

L’épidermisation obtenue est fragile. Il faut éviter les irritations etassurer à la peau une protection efficace avec une crème hydratantele soir et un écran total le matin pendant 3 mois chez une blonde et6 mois chez une brune.Ce n’est qu’après disparition de l’érythème cutané que l’on peut

 juger objectivement du résultat (après 2 à 3 mois), lequel continue às’améliorer jusqu’à 1 an après la dermabrasion. Ceci doit être bienexpliqué au patient lors de la première consultation pour éviter lesdéceptions hâtives.L’érythème peut être dissimulé par des crèmes couvrantes :Tolérianet (La Roche-Posay), Couvrancet (Avène) ou Covermarkt.

Complications

COMPLICATIONS IMMÉDIATES

Les grains de millium, dus à une rétention sébacée en fin decicatrisation, sont sans conséquence. Une préparation de la peau àabraser 1 mois avant l’intervention avec une crème à la vitamine Aacide permet de les éviter. Sinon, une extraction au vaccinostyle lesfait très rapidement partir.Un œdème peut déformer le visage pendant plusieurs jours. Laprescription de Dazent ou d’Extranaset permet de le minimiser.Les complications infectieuses  [7] se rencontrent surtout chez lesacnéiques, s’il reste des éléments en évolution. Elles sont favoriséespar les pansements occlusifs. Le remède à une folliculite dedéclenchement brutal est l’exérèse immédiate de tout pansement etla conduction d’une cicatrisation dirigée par simple application de

corps gras antibiotique type Fucidinet  pommade, associée à uneantibiothérapie générale dirigée par l’antibiogramme. Il fautprincipalement redouter un herpès généralisé chez les porteurs duvirus. Un interrogatoire minutieux doit s’enquérir des antécédentsd’herpès et prévoir un traitement par Zoviraxt 800 ou Zélitrext 500à débuter la veille de l’intervention et à poursuivre tout le temps dela réépidermisation en cas d’antécédents d’herpès ou de risque decontage.Un retard de cicatrisation peut s’observer chez les sujets qui prennentdes corticoïdes par voie générale et chez les acnéiques traités parRoaccutanet.  Dans ce cas, il est conseillé d’attendre au moins 6 moisaprès le traitement avant d’entreprendre la dermabrasion  [8] .

COMPLICATIONS TARDIVES

L’hyperchromie est à redouter chez les bruns, d’où la nécessité d’unezone test sur la tempe, 3 mois avant la dermabrasion.

L’achromie est liée à une dermabrasion trop profonde, pardestruction du couple mélanocyte-kératinocyte. Elle impose uneprotection solaire à vie  [8].

Les marbrures (alternance de bandes roses et de bandes blanches)sont dues à une dermabrasion irrégulière. Le praticien doits’interroger sur ses compétences ou réviser son matériel !

Une érytrose peut persister plusieurs mois. Il faut rassurer le patientet le faire patienter avec des crèmes cicatrisantes et une protectionsolaire efficace.

Les cicatrices hypertrophiques sont plus graves. Elles témoignentencore d’une dermabrasion trop poussée et ne devraient pas se voir.Elles siègent généralement sur la lèvre supérieure (en regard de lacanine) ou au niveau des maxillaires. Elles s’améliorent par desmassages avec des topiques corticoïdes, une compression, voire desinjections intralésionnelles de corticoïdes retard ou unecryochirurgie.

 Ind ic at io ns

Elles sont nombreuses, mais peu résistent à l’avantage technique dulaser CO

2 ultrapulsé et au laser Erbium qui vient directement en

concurrence avec la dermabrasion (puisqu’en principe dénué d’effetthermique).

Deux indications nous paraissent garder un intérêt indéniable, ladermabrasion étant plus ou au minimum aussi performante que lelaser, mais à moindre frais pour le patient. Il s’agit de la correctiondes cicatrices du visage et de la couperose à gros vaisseaux.

CORRECTION DES CICATRICES (ACNÉ, VARICELLE,POST-TRAUMATIQUE)   [15]

La dermabrasion en est l’indication classique, mais elle est efficace àcondition que les cicatrices soient situées sur le visage, qu’elles nesoient pas trop profondes et suffisamment larges (supérieures à2 mm de diamètre)   (fig 8A, B). Elle peut être précédée d’unrelèvement au punch ou de minigreffes prises en rétroauriculaireslorsque les cicatrices sont larges et profondes ou bien fibreuses. Onpeut également réaliser une exérèse-suture en cas de cicatricesanfractueuses et irrégulières. Il faut prévenir le patient de la

nécessité éventuelle d’une deuxième dermabrasion à 1 and’intervalle pour parfaire le résultat. C’est tout l’intérêt desconsultations préalables qui doivent permettre de cerner le profilpsychologique du patient avant de s’engager dans l’intervention etle prévenir de ce qu’il doit en attendre.

8   Acné cicatricielle. A. Avant dermabrasion.B. Un mois après la dermabrasion.

* A   *B

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COUPEROSE DIFFUSE À GROS VAISSEAUX ET RHINOPHYMA

C’est probablement une des meilleures indications de ladermabrasion puisqu’elle reste superficielle  (fig 9A, B). Elle est plus

performante que les lasers vasculaires à colorant pulsé, voire KTP etArgon si les vaisseaux sont de gros calibre. Elle reste néanmoins trèsimpressionnante pour le patient.Quant au rhinophyma, son abrasion est précédée d’unedécortication au bistouri à lame 11. Le saignement abondant est icitrès gênant et beaucoup préfèrent le laser CO

2  pour son pouvoir

hémostatique.

TATOUAGES

Ce traitement est à l’heure actuelle largement supplanté par leslasers pigmentaires qui ont l’avantage de ne pas laisser de cicatrices.Néanmoins, dans le cas de tatouages professionnels polychromes, il

peut s’envisager au même titre que les lasers CO2 ou Erbium, avecune cicatrice encore moins visible si le tatouage est peu profond, cardénué de tout effet thermique. La dermabrasion est alors complétéepar des pansements absorbants avec du Iodosorbt (Choay) pendant3 à 5 jours, suivis d’une cicatrisation dirigée classique.

 AU TR ES IN DI CA TI ON S

Les grands nævus verruqueux  (fig 10A, B), les adénomes sébacés dePringle, les séquelles de brûlures sont des indications classiques.

Le Hailey-Hailey est une indication possible, mais le laser a ici plusd’intérêt   [9, 10].L’héliodermie n’est plus une réelle indication car les lasers Erbiumet surtout CO

2 ultrapulsé (qui réalise une rétraction par coagulation

des protéines dermiques) sont ici plus performants   [4, 11, 12, 13, 18, 19]

(fig 11A, B).

Conclusion

La dermabrasion voit à l’heure actuelle son champ d’action se restreindre

notablement du fait de la concurrence technologique des lasers.Néanmoins, elle reste, dans certaines indications, une alternative fiablesi le praticien est entraîné et fait preuve d’une grande prudence. Lematériel doit être de bonne qualité, bien stérilisé et bien adapté àl’intervention (choix des meules). Les incidents sont minimes si le patient

9   Couperose diffuse. A. Avant dermabrasion.B. Deux mois après la dermabrasion.

* A   *B

10   Grand nævus verruqueux. A. Avant dermabrasion.B. Six mois après la dermabrasion.

* A   *B

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est correctement préparé et bien suivi en postopératoire. Les complicationsdécrites sont souvent le fait d’une mauvaise indication ou d’une mainencore inexpérimentée. Le praticien doit également penser à sa propre

 protection et à celle de son aide, compte tenu des projections de sang pe nd ant l’ in te rventi on, une sér ologie VIH, VHB et VHC étan tsystématiquement demandée avant chaque intervention.

 Ré fé re nc es

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11   Héliodermie. A. Avant dermabrasion.B. Six mois après dermabrasion.

* A   *B

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