criminologie prof mr abderrachid chakri

8/20/2019 Criminologie Prof Mr Abderrachid Chakri

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UNIVERSITE HASSAN II – MOHAMMEDIA

Cours de Criminologie

5ème semestre – Licence en Droit Privé

Professeur : Mr Abderrachid Chakri

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I!roduc!io :

La naissance de la criminologie est datée généralement des travauxaccomplis par trois savants italiens dans les dernières décennies du 19ème

siècle : Cesare Lombroso (1!5"19#9$% médecin militaire% créateur de

l&ant'ropologie criminelle dont l&ouvrage l&'omme criminel ) paru en1*+ est ,ondamental% -nrico .erri (15+"19/9$% pro,esseur de droit et desociologie% auteur de la ,ameuse sociologie criminelle ) parue en 11sous le titre les nouveaux 'ori0ons du droit pénal ) et a,ael 2aro,alo(151"19!3$% magistrat dont la criminologie ) publiée en 15 estcélèbre4 La criminologie existe donc depuis plus d&un siècle4

ais malgré son passé% la criminologie soulève encore un grand nombrede 6uestions 6ui demeurent tou7ours sans réponses nettes4 Parmi elles%

deux sont ,ondamentales :• La criminologie est"elle une science pluridisciplinaire 6ui emprunte

ses données de base aux di8érentes sciences de l&'omme% ou unescience véritable et autonome

• La criminologie est"elle une science t'éori6ue ou une scienceprati6ue

Pour répondre ces deux 6uestions% il convient de s&interroger tour toursur le concept de cette discipline% sur son ob7et spéci;6ue et ses

tendances principales4Sec!io I"# D$%i!ios de &a cri'io&o(ie


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?4 Les dé;nitions extensives de la criminologie :

Les dé;nitions extensives ou larges de la criminologie se caractérisent parle ,ait 6ue le terme de criminologie ) > recouvre un nombre plus aumoins grand de sciences criminelles4

@ous examinons dans ce paragrap'e% la dé;nition d&-nrico .erri% laconception de l&-cole enc>clopédi6ue et celle de l&-cole américaineclassi6ue4

A" )a d$%i!io de *erri :

La dé;nition la plus large est celle de l&un des ,ondateurs de lacriminologie% l&italien -nrico .erri pour 6ui la sociologie criminelle )%terme 6ui doit =tre entendue dans son Auvre comme s>non>me de

criminologie )% est la somme de toutes les sciences criminelles4 -lleenglobe notamment le droit pénal 6ui n&est rien d&autre 6ue le c'apitre 7uridi6ue de cette science plus générale 6ui est la sociologie criminelle4Cette conception a été reprise par un élève de .erri% B4B tanciu et parcertains sociologues dont notamment% Denis 0abo4

+" )a coce,!io de &-$co&e ec.c&o,$di/ue :

Parmi les conceptions les plus extensives de la criminologie% on trouveencore celle 6ui a été développée par l&-cole autric'ienne enc>clopédi6ue

représentée par ans 2ross% 2rasberger et eelig4 ans doute% ces auteursse séparent ils de .erri en ce 6u&ils distinguent soigneusement le droitpénal de la criminologie4 elon eux en e8et% il ,aut di8érencier deuxaspects dans le p'énomène criminel : les aspects normati,s 6ui relèventdu droit pénal et les aspects réels ou positi,s 6ui seuls ,ont partie de lacriminologie4 ais au"del de cette distinction% le c'amp de la criminologiedemeure extr=mement vaste et ,ait de celle"ci une science compositepuis6u&elle comprend non seulement l&étiologie criminelle% mais égalementla criminalisti6ue et la science pénitentiaire4 De l son appellation d&-cole

enc>clopédi6ue4 -n .rance% cette conception a été reprise par 4Larguier4C" )a coce,!io de &-$co&e a'$ricaie c&assi/ue :

C&est encore dans une perspective étendue% 6ue se situe la dé;nitiondonnée la criminologie par l&américain ut'erland4 elon cet auteur% lacriminologie est la science 6ui étudie l&in,raction en tant 6ue p'énomènesociale4 on domaine englobe les processus de l&élaboration des lois% del&in,raction aux lois et des réactions provo6uées par l&in,raction aux lois4De la sorte la criminologie se diviserait en ! branc'es principales :

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• La sociologie du droit pénal% 6ui s&e8orce de ,aire une anal>sescienti;6ue des conditions du développement des lois pénales

• L&étiologie criminelle% 6ui se propose l&anal>se scienti;6ue descauses de la criminalité

•

La pénologie% 6ui traite de la lutte contre la criminalitéLa conception de ut'erland a eu une grande inEuence sur la penséecriminologi6ue contemporaine4 -n incluant en e8et dans la criminologie% cFté de l&étiologie criminelle% la sociologie du droit pénal et la pénologie%l&approc'e de cet auteur contenait en germe le développement de pointsde vue nouveaux sur l&action criminelle ,ondés sur les anal>ses e8ectuéesdans ces deux sous disciplines4 C&est précisément ce 6ui s&est produit avecl&apparition dans les années +# des perspectives interactionnistes et de lat'éorie de la stigmatisation (labelling"t'eor>$% puis dans les années *# de

la criminologie radicale et de la criminologie criti6ue4 Ces nouvellesapproc'es ont donné naissance la criminologie dite de la réactionsociale ) 6ui met l&accent non plus sur l&acte criminel et son auteur% maissur le contenu et les e8ets de la réaction sociale la délin6uance% et endernier lieu sur la victime4

.inalement on dit volontiers au7ourd&'ui 6ue la criminologie comprend engros 6uatre domaines :

• La criminogenèse• La criminologie organisationnelle• La criminologie interactionniste• La criminologie victimologi6ue

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??4 Les dé;nitions restrictives de la criminologie :G4 ?dées communes :

Houtes ces dé;nitions s&accordent d&abord admettre 6ue criminologie etdroit pénal constituent deux disciplines distinctes4 La criminologie a une,onction positive et expérimentale4 Le droit pénal a en revanc'e% une,onction normative4 -lles présentent donc toute la caractéristi6ue des&opposer la conception de .erri sur ce point4

ais en outre% ces dé;nitions restrictives répudient les autres conceptionsextensives de l&ob7et de la criminologie en ce 6u&elles assignent celle"ci

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pour but exclusi, l&étude de l&étiologie et de la d>nami6ue criminelle etécartent ainsi de son c'amp d&investigation aussi bien la sociologie dudroit pénal 6ue la criminalisti6ue% la pénologie et la prop'>laxie criminelle4

I4 Di8érences :

G l&intérieur de ces limites% les contours de la criminologie ne sont pastracés tou7ours avec la m=me rigueur4

a4 Jne tradition 6ui remonte au début du siècle% cantonne lacriminologie dans le rFle d&une science pure (t'éori6ue$ seproposant l&étude des causes et des lois de la délin6uance4 Cetteconception a été dégagée au début du siècle par Cuc'en et a étéreprise dans les travaux préparatoires du ??ème Congrès?nternational de Criminologie tenu Paris en 195# et on la retrouve

c'e0 nombre d&auteurs tel


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et un problème de contenu4 La première 6uestion a pour ob7et de délimiterles ,rontières de la criminologie relativement aux autres sciencescriminelles : il s&agit de savoir ce 6ui entre et ce 6ui n&entre pas dans lec'amp d&application de la criminologie (?$4 Muant la seconde 6uestion%

elle suppose dé7 délimité le domaine de la criminologie et s&interrogealors sur ce 6u&elle contient l&intérieur de ces limites (??$

I2 )e do'aie de &a cri'io&o(ie :Les diNcultés de ,rontières se situent sur 3 ,ronts : le droit pénal et lapoliti6ue criminelle% la criminalisti6ue% la pénologie et la sociologie pénale4

A2 Cri'io&o(ie3 droi! ,$a& e! ,o&i!i/ue cri'ie&&e :

Le problème de la distinction entre la criminologie et le droit pénal et la

politi6ue criminelle% est le débat le plus ancien suscité par l&apparition dela criminologie puis6ue celle"ci s&est constituée contre le droit pénal néo"classi6ue4

G l&origine en e8et% le débat était dominé par l&opposition entre lespartisans de l&impérialisme criminologi6ue pour 6ui le droit pénal ne devaitplus =tre considéré 6ue comme un c'apitre de la criminologie4 -t lestenants de l&-cole tec'nico"7uridi6ue du droit pénal selon la6uelle%criminologie et droit pénal étaient deux disciplines entièrement distinctes%sans rapports l&une avec l&autre4 Gu7ourd&'ui la suite d&inEexionssuccessives du débat% il n&est plus grand nombre pour nier 6ue les deuxmatières sont la ,ois distinctes et liées entre elles par certaines relations4

a- Distinction :

La distinction de la criminologie et du droit pénal est attestée parl&existence de deux grandes sociétés scienti;6ues internationales : lasociété internationale de criminologie% crée en 19!3 par l&italien Ienigno di Hullio et l&association international de droit pénal par Prins% BG@ amel etBon Lis0t4 -lle repose sur le ,ait 6ue les deux disciplines bien 6u&a>ant lem=me ob7et : l&action criminelle% ne l&étudient pas du tous du m=me pointde vue4 Le droit pénal est une discipline normative 6ui déclare ce 6ui doit=tre )4 Gutrement dit% le droit pénal étudie les normes 7uridi6ues relatives la pénalité% tandis 6ue la criminologie se penc'e sur les ,aits et lespersonnes aux6uelles se ré,èrent les normes 7uridico"pénales4

De cette distinction résulte une di8érence de mét'ode d&étude de cetob7et 6ui l&action criminelle4 Glors 6ue le droit pénal utilise les mét'odescaractéristi6ues de la science du droit 6ui reposent sur l&anal>se

interprétative des sources du droit et la s>nt'èse t'éori6ue de leurs

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données% la criminologie recourt aux mét'odes empiri6ues spéci;6ues dessciences sociales en les adaptant la complexité particulière de son ob7et4

Cependant% cette distinction n&exclut pas 6ue des rapports étroits se liententre la criminologie et le droit pénal4

b- Rapports :

Pour s&élaborer% le droit pénal doit tenir compte du donné scienti;6ue 6uilui est ,ourni par la criminologie4 Celle"ci se trouve donc =tre une source dudroit pénal4 D&ailleurs% nombreux sont les exemples de l&inEuence de lacriminologie sur le droit pénal (individualisation de la peine : arts 131 1+/ du code pénal% mesure de sOreté : arts +1 9/ du code pénal% etc4$4

Par ailleurs% le droit pénal constitue une des sources de la criminologie% car

c&est partir de son application 6u&elle peut étudier les délits et lesdélin6uants4

L&étude des rapports du droit pénal et de la criminologie peut ,aire l&ob7etd&une discipline intermédiaire% o 7uristes et criminologues sontsusceptibles de se rencontrer : la politi6ue criminelle4

elon l&allemand Bon Lis0t% la politi6ue criminelle est la discipline 6ui% en,onction des données p'ilosop'i6ues et scienti;6ues s&e8orce% comptetenu des circonstances 'istori6ues% d&élaborer les doctrines répressives et

préventives pouvant =tre appli6uées dans la prati6ue4

Gncel a repris et développé les vues de Bon Lis0t4 ?l estime 6ue la politi6uecriminelle est la ,ois une science et un art% dont l&ob7et est de permettrela meilleure ,ormulation des règles positives% la lumière des données dela science criminologi6ue4

+2 Cri'io&o(ie e! cri'ia&is!i/ue :

La criminalisti6ue ou science du procès est l&ensemble des sciences et destec'ni6ues utilisées en 7ustice pour établir les ,aits matériels constituti,sde l&acte délictueux et la culpabilité de la personne 6ui les a commis4 Ginsidé;nie la criminalisti6ue comprend : la médecine légale% la policescienti;6ue% la police tec'ni6ue% la ps>c'ologie 7udiciaire4

Contrairement au point de vue de l&-cole enc>clopédi6ue autric'ienne% lacriminalisti6ue ne ,ait nullement partie de la criminologie car elle a un butexclusivement probatoire alors 6ue la criminologie a pour ob7ecti,l&explication de l&action criminelle4 De la sorte% la criminalisti6ue constitueplutFt un ensemble de tec'ni6ues annexes de la procédure pénale4


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Houte,ois% la criminalisti6ue n&est pas sans rapports avec la criminologie4D&une part% la criminalisti6ue puise dans la criminologie des données 6uil&aident per,ectionner les mét'odes d&identi;cation et de rec'erc'e desdélin6uants4

D&autre part et l&inverse% la criminologie trouve dans la criminalisti6uedes enseignements très précieux pour l&étude du crime et des criminels4Par exemple% il est très utile pour le criminologue de savoir 6uels sont lesdivers modes d&exécution des vols ou encore 6uelles personnes sont'abituellement victimes d&escro6uerie4

C2 Cri'io&o(ie e! ,$o&o(ie :

La pénologie est la branc'e des sciences criminelles 6ui étudie les,onctions des sanctions pénales% les règles de leur exécution et les

mét'odes utilisées dans leur application4

Gutre,ois% on parlait de science pénitentiaire ) parce 6ue son ob7et serapportait aux seules peines privatives de liberté4 ais la sciencepénitentiaire s&est élargie la pénologie partir du moment o elle a priségalement pour ob7et d&étude les peines et les mesures de sOreté autres6ue l&emprisonnement4

G la ;n du siècle dernier% on assimilait généralement en .rance lapénologie la criminologie4 Cette conception est encore adoptée de nos

7ours aux -tats"Jnis o le terme de criminologie a recouvert pendantlongtemps en ,ait deux domaines : l&étiologie criminelle et la pénologie4Cette assimilation n&est pas sans raison car% si l&on veut luttereNcacement contre la récidive% il ,aut connaQtre les ,acteurs et processusde l&action criminelle% ce 6ui est l&ob7et premier de la criminologie4Cependant cette extension du c'amp de la criminologie doit =tre re7etéepour diverses raisons 6ui procèdent de l l&anal>se du contenu de cettediscipline complexe 6ui est la pénologie4 Celle"ci comprend en e8et !grandes branc'es : le droit d&exécution la tec'ni6ue de l&administration

des institutions pénitentiaires et la t'érapeuti6ue criminelle4


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D2 Cri'io&o(ie e! socio&o(ie ,$a&e :a- La sociologie pénale :

La sociologie du droit pénal et de la 7ustice pénale% ou sociologie pénale%est la branc'e de la sociologie 7uridi6ue 6ui étudie les divers aspects de la

réaction sociale contre le crime% non en tant 6ue normes 7uridi6ues% maisen tant 6ue ,aits sociaux susceptibles d&=tre appré'endés par lesmét'odes de la sociologie4

La sociologie pénale comprend en gros / parties :

La sociologie du droit pénal proprement dit% ou 7uristi6ue

criminelle )% 6ui consiste dans l&étude empiri6ue des lois pénales La sociologie de la peine 6ui% prenant les peines comme des ,aits

sociaux% s&interroge sur les conditions sociologi6ues de leur

apparition et de leur développement ainsi 6ue sur les e8ets 6u&elleentraQne dans la société

La sociologie du procès pénale en;n% 6ui étudie comment

,onctionnent les divers organes de la 7ustice pénale (police%par6uets% 7uge d&instruction% 7uridictions de 7ugement% etc4$ et 6uelssont les résultats sociologi6ues de leurs activités4

b- Distinction et rapports :1" Distinction :

?l existait depuis longtemps un courant de pensée 6ui tendait considérer

la sociologie du droit pénal comme une branc'e de la criminologie(tenants de l&-cole américaine classi6ue$ : c&est la t'èse de l&appartenancesoutenue en .rance par 4 Bouin et Léauté4

ais au7ourd&'ui les sociologues du droit pénal vont beaucoup plus loin Sils identi;ent la criminologie la sociologie du droit pénal sousl&appellation de criminologie de la réaction sociale )4 Cette conception6ui a pris naissance aux -tats"Jnis a gagné en proc'e tous les pa>sd&-urope4

?l existe pourtant des di8érences ,ondamentales entre la criminologie et lasociologie pénale tant en ce 6ui concerne leurs ob7ets respecti,s 6ue leurmét'ode4 La criminologie a essentiellement pour ob7et d&expli6uer les,acteurs et les processus de l&action criminelle% alors 6ue la sociologiepénale étudie les divers aspects empiri6ues de la réaction cette action4Ginsi 6ue l&a écrit le Do>en Carbonnier : « la sociologie du droit pénale, quiétudie le phénomène de la répression, la réaction de la société non

délinquante au délit, est quelque chose d’essentiellement diférent de la

sociologie criminelle qui étudie le phénomène de la criminalité, le passage

des délinquants à l’acte ».

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« La criminologie de la réaction sociale », écrit encore Pinatel : n’est pasune criminologie à proprement parler. Elle est la science des efets, des

conséquences du crime ; elle n’est pas la science du crime… elle est une

ranche de la sociologie !uridique et pas autre chose ».

Di8érente de la criminologie par son ob7et% la sociologie du droit pénal l&estencore par ses mét'odes4 Glors en e8et 6ue la criminologie est par sanature interdisciplinaire et emprunte ses mét'odes de base aux diversesdisciplines 6ui la constituent (biologie criminelle% sociologie criminelle%ps>c'ologie criminelleT$ pour recourir ensuite une mét'odes>nt'éti6ue% la sociologie pénale est unidisciplinaire et appli6ue les seulesmét'odes de la sociologie4

Le ,ait 6ue la criminologie et la sociologie pénale doivent =tre

soigneusement distinguées% n&exclut nullement l&existence de relationspar,ois ,ortes étroites entre les deux disciplines4

/" apports :

Les travaux de la sociologie du droit pénal et de la 7ustice criminellesont en e8et très utiles aux criminologues pour mieux comprendrecertains aspects de l&action criminelle4 C&est ainsi 6ue les insuNsanceset les mal,aUons du s>stème de 7ustice pénale mis en évidence par lasociologie pénale ne sont pas étrangères la constitution des situations

précriminelles et m=me la ,ormation de la personnalité de certainsdélin6uants4

ais les inEuences ne sont pas sens uni6ue4 La sociologie du droitpénale contemporaine néglige trop souvent tout ce 6u&elle peut puiserdans l&étude de l&action criminelle4 Les délits et les délin6uantsn&induisent"ils pas% dans une certaine mesure% la manière dont la 7usticepénale ,onctionne i le 7uge contribue ,aUonner le criminel% lecriminel ne détermine"t"il pas aussi en partie la manière de réagie du 7uge Ce sont l 6uel6ues"unes% parmi les nombreuses 6uestions

suggérées par la criminologie% 6ue les sociologues du droit pénal et dela 7ustice pénale ,eraient bien de se poser4


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conduisent au passage l&acte délictueux% ainsi 6ue les consé6uences 6uel&on peut tirer de ces connaissances pour une lutte eNcace contre ladélin6uance4

ais si la criminologie se réduit ainsi ces dimensions% son contenu n&est

pas autant ,acile dégager4 La détermination de celui"ci pose de multiplesproblèmes 6ui gravitent autour des deux 6uestions suivantes :

La criminologie est"elle une science pluridisciplinaire ou une science

véritable et unitaire La criminologie est"elle une science t'éori6ue ou une science

prati6ue A2 )a cri'io&o(ie sciece ,&uridisci,&iaire ou sciece 4$ri!ab&e

e! ui!aire 5

La diNculté de cette 6uestion tient au ,ait 6ue l&étude scienti;6ue ducrime et du délin6uant a été élaborée% non pas directement en elle"m=memais par le biais de diverses sciences de l&'omme4 ?l convient doncd&exposer d&abord 6uelles sont les sciences constitutives de la criminologieavant d&examiner la nature de cette discipline4

a" Les sciences constituti#es de la criminologie $

Pour comprendre la dimension exacte de ces sciences% la meilleuremét'ode consiste les suivre dans leur ordre d&apparition c'ronologi6ue :

biologie criminelle% sociologie criminelle% ps>c'ologie criminelle4

#2 )a bio&o(ie cri'ie&&e :

Le premier aspect du p'énomène criminel 6ui a retenu l&attention est sonaspect biologie ?l a donné lieu la ,ameuse t'éorie du criminel"né )construit par le ,ondateur de la criminologie% l&italien C-G- L remédier4 ?l existe donc une partie médicale dans la

criminologie4 Les progrès considérables réalisés récemment dans le

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domaine biologi6ue sont d&ailleurs susceptibles d&ouvrir la criminologiedes 'ori0ons tout ,ait nouveaux4

02 )a socio&o(ie cri'ie&&e :

Le second aspect sous le6uel a été abordée l&action criminelle est sonaspect sociologi6ue4 2uerr> et Muetelet avaient ,ormulé% dès la premièremoitié du 19ème siècle% diverses lois ) de la criminalité prenant appui surles premières statisti6ues criminelles4 ais l&étude des ,acteurssociologi6ues du crime a surtout été l&Auvre de l&-cole ,ranUaise du milieusocial de la ;n du 19ème siècle avec Harde% DurW'eim% Lacassagne et ol>4

.erri% son tour% a grandement insisté sur le rFle 7oué par les ,acteurssociologi6ues de la délin6uance est devenue par la suite en grande partieune spécialité de la criminologie nord"américaine S des auteurs comme

ut'erland% ellin% Co'en% etc4% ont mis l&accent sur le rFle des conEits deculture et des sous"cultures délin6uantes de l&étiologie criminelle4 Depuisle début des années soixante% la sociologie criminelle a cédé le pas lasociologie de la déviance orientée essentiellement par l&-coleinteractionniste puis l&-cole radicale% vers l&étude de la réaction socialecontre la déviance4

ais en laissant de cFté cette dernière tendance% 6ui n&appartient pas lacriminologie mais la sociologie pénale% le domaine de la sociologie

criminelle apparaQt comme extr=mement vaste4 -lle étudie le p'énomènecriminel en tant 6ue p'énomène social et p'énomène de masse4 -lles&occupe de l&étude de la criminalité considérée dans son ensemble%comme de l&anal>se de l&inEuence de l&environnement ,amilial et social dudélin6uant et des relations interindividuelles 6ui s&établissent entre ledélin6uant et son environnement4 C&est la sociologie criminelle encore 6uise penc'e sur les problèmes du reclassement social du délin6uant commesur celui de la prévention collective du crime4

Pour mener bien sa tVc'e% la sociologie criminelle s&appuie sur les

statisti6ues criminelles 6ui renseignent sur la structure et les variations dela criminalité dans le temps comme dans l&espace4 -lle nourrit sesdéveloppements des données de l&et'nologie% de la géograp'ie 'umaine%de la science économi6ue et en dernier lieu de l&'istoire sociale4 D&autrepart% la diversité des cultures et des comportements sociaux selon lessociétés ont soulevé le problème de la comparaison en criminologie S il > aainsi une criminologie comparative en plein essorX4

62 )a ,s.cho&o(ie cri'ie&&e :

L&aspect ps>c'ologi6ue% au sens le plus large du terme% est le dernieraspect sous le6uel a été étudiée l&action criminelle4

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G vrai dire% il > a ,ort longtemps 6ue la ps>c'iatrie s&est penc'ée sur lesaspects du p'énomène criminel 6ui ressortissent de la pat'ologiementale4

La ps>c'ologie elle"m=me n&était d&ailleurs pas absente de l&Auvre de

Lc'ologie criminelle étudiel&intelligence% le caractère% les aptitudes sociales et les attitudes moralesdu délin6uant en recourant aux tests de la ps>c'ologie expérimentale4 -lleutilise également les ressources de la ps>c'ologie clini6ue pour étudier lesmotivations de l&action criminelle et les processus mentaux 6ui conduisent

au passage l&acte4 Gvec la ps>c'anal>se% elle s&attac'e la vie pro,ondedu délin6uant% ses motivations inconscientes et immédiates4 -lle serencontre encore avec la ps>c'iatrie lors6u&elle aborde les aspectsps>c'opat'ologi6ues de la conduite criminelle4 -lle s&élève en;n% laps>c'ologie sociale 6ui s&intéresse notamment aux aspectsinterpersonnels du crime avec le couple criminel"victime% et tend donnerdes indications curatives% pédagogi6ues et éducatives pour l&organisationdu traitement des délin6uants4

Hels sont ;nalement les divers aspects par les6uels a été abordée l&étudede l&action criminelle4 La criminologie apparaQt donc comme une science,ondamentalement pluridisciplinaire4 este se demander si elle constitueune science véritable et unitaire ou si elle n&est 6ue la 7uxtaposition desdiverses disciplines de base 6ue l&on vient d&inventorier4

b- La nature de la criminologie :

La détermination de la nature de la criminologie pose également unediNculté 6u&il convient de surmonter4

Certains auteurs tels% Laignel"Lavastine et tanciu% n&'ésitent pas aNrmer 6ue la criminologie est une science de s>nt'èse autonome encomparant celle"ci un vaste delta créateur o viennent se déposer lesalluvions représentées par ses diverses disciplines constitutives et en lareprésentant m=me comme une super science de l&'omme ) une somme des sciences de l&'omme )4

D&autres% au contraire% estiment avec De 2re8 6ue la science de lacriminologie n&existe pas en soi ) ou avec ellin 6ue le criminologue est

un oi sans ro>aume )4

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?l > a e8ectivement diNculté pour cette raison 6ue% s&il > a eu évolutiondans les di8érentes approc'es du p'énomène criminel% cette évolutions&est ,aite le plus souvent% non dans le sens d&une criminologie s>nt'éti6uevéritable% mais dans celui de la création de criminologies spécialisées%

cRest""dire des criminologies 6ui% tout en intégrant les diverses donnéesrecueillies sur le p'énomène criminel% conservent cependant uneorientation d&ensemble% tantFt biologi6ue% tantFt sociologi6ue% tantFtps>c'ologi6ue ou ps>c'anal>ti6ue4 c'ologi6ue oucriminologie ps>c'anal>ti6ue4

Ces criminologies spécialisées méritent"elles alors le nom de criminologie ) ou ne sont"elles pas plutFt de simples branc'esspécialisées de la biologie% de la sociologie et de la ps>c'ologie

La diNculté de répondre cette 6uestion n&est toute,ois pasinsurmontable si l&on veut bien se rappeler 6u&une science se caractérise la ,ois par son ob7et et par sa mét'ode4


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Cette opinion paraQt =tre la seule satis,aisante : elle seule% en e8et% prenden compte la nature particulière de l&ob7et de la criminologie% l&actioncriminelle en tant 6ue mal social 6ui appelle la lutte contre lui en vue del&endiguer et de le re,ouler4 C&est cette opinion 6ue s&est rangé a>mond

2assin en dé;nissant la criminologie comme : la science 6ui étudie les,acteurs et les processus de l&action criminelle et 6ui détermine% partir dela connaissance de ces ,acteurs et de ces processus% les stratégies et lestec'ni6ues les meilleures pour contenir et si possible réduire ce mal social4

?l ressort de cette dé;nition 6ue l&étude de la criminologie comporte deuxparties : une première partie consacrée la criminologie t'éori6ue ougénérale% 6ui a pour ob7et la comparaison des divers résultats obtenus parles sciences criminologi6ues ou sciences spécialisées et une secondepartie réservée la criminologie prati6ue ou appli6uée% 6ui a pour ob7et%

l&étude des mo>ens de lutte contre la délin6uance et 6ui sontscienti;6uement les plus eNcaces4

La dimension de ce cours ne nous permet pas de traiter toutes lesbranc'es de la criminologie% il ne sera 6uestion ici% 6ue de la criminologiegénérale 6ui a pour ob7et de coordonner% comparer et con,ronter lesrésultats obtenus par les diverses sciences criminologi6ues et d&enprésenter un exposé s>stémati6ue4

-n criminologie générale% comme dans toute science% la s>stématisation

suppose 6ue les ,aits% soient puisés dans des sources sOres et interprétéspar une mét'ode rigoureuse4 C&est en ,onction de la détermination de sessources 6ue l&on déduira la division de la criminologie générale% enétudiant la criminalité (Partie 1$% le criminel et le crime (Partie /$4

P-?-- PGH?- : L&étude de la criminalité

L&étude de la criminalité% ou ensemble des in,ractions pénales commises%au cours d&une période déterminée% dans un état% ses divisions régionales%

ou un groupe d&états% soulève un grand nombre de 6uestions4 La premièrede toutes est de savoir si elle existe dans toutes les sociétés ou seulementdans certaines d&entre elles4 L o elle existe% 6uel est alors son volume

Comment est"elle structurée d&après les in,ractions% les délin6uants% lesvictimes -n;n% ces diverses caractéristi6ues sont"elles alors le ,ait du'asard ou procèdent"elles d&une certaine causalité et% dans le second cas%6uels sont les ,acteurs 6ui% l&éc'elle de la société globale inEuencent lep'énomène

Boil autant de 6uestions 6ui se posent dans le cadre de l&étude de lacriminalité4

1+


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La réponse ces 6uestions serait de trouver dans les rec'erc'est'éori6ues et empiri6ues sur la criminalité de 6uoi proposer% la ,ois uneexplication générale de la criminalité (c'apitre ?$ valable pour tous lespa>s (c'apitre ??$4

Cha,i!re I : )es e7,&ica!ios re&a!i4es 8 &a cri'ia&i!$

Cha,i!re II : Cri'ia&i!$ e! !.,es de soci$!$s

Cha,i!re I : &es e7,&ica!ios re&a!i4es 8 &a cri'ia&i!$

G partir du moment o l&on a prétendu considérer le crime comme unp'énomène susceptible d&observation% la démarc'e scienti;6ue s&estnaturellement orientée vers la rec'erc'e des ,acteurs du crime4 ais celle"ci s&est ,aite dès le départ dans des directions opposées : tandis 6ue les

uns attribuaient une importante décisive aux ,acteurs ant'ropologi6ues(ection ?$% les autres s&attac'aient principalement aux ,acteurs du milieup'>si6ue et social (ection ??$4 .erri a eu cependant conscience del&insuNsance de ces explications et a proposé une s>nt'èse des deuxorientations (section ???$4

Section I : les explications anthropologiques :

Les explications ant'ropologi6ues ont trouvé leur expression la pluspar,aite dans l&Auvre de l&italien L


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• Le meurtrier% en;n% se révélerait par l&étroitesse du crVne% lalongueur des maxillaires et les pommettes saillantes4

Par la suite% l&auteur a attribué des traits ps>c'ologi6ues son t>pecriminel4 Le trait essentiel est l&insensibilité ps>c'i6ue 6ui entraQne

l&atrop'ie des sentiments moraux de compassion et de pitié ainsi 6uel&absence de scrupules et de remords 6ui ,ont du délin6uant un ,ou moral4

G cFté de ce trait ,ondamental% on trouve aussi c'e0 ce dernier diversescaractéristi6ues ps>c'ologi6ues importantes : violence% imprévo>ance%vanité% intempérance% sensualité% religiosité arti;cielle4

II2 A,,r$cia!io de &a !h$orie de )OM+ROSO :

La t'éorie du t>pe criminel ) a une grande importance 'istori6ue4 -llerompt en e8et% pour la première ,ois d&une manière s>stémati6ue avec la

conception abstraite du criminel de l&école classi6ue% et elle introduit lamét'ode positive et expérimentale dans l&étude du criminel4

Cette Auvre est ,ondée sur de longues et patientes rec'erc'es4 -n e8et%L


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I2 )-Eco&e car!o(ra,hi/ue ou ($o(ra,hi/ue :

Les promoteurs de cette -cole ,urent le belge Muetelet (1*9+ – 1*3$ et le,ranUais 2uerr> (1#/"1++$4

Hravaillant sur les premières statisti6ues ,ranUaises de la criminalité pourles années 1/+"1!#% Muetelet et 2uerr> ,urent ,rappés par laremar6uable constance de la criminalité et par le ,ait 6ue les crimescontre les personnes prédominent dans les régions du sud et pendant lessaisons c'audes% tandis 6ue les crimes contre les propriétés l&emportentdans les régions du @ord et pendant les saisons ,roides : c&est la loit'ermi6ue de la criminalité4

.lorissante au 19ème siècle% l&-cole géograp'i6ue est prati6uement tombéedans l&oubli avec la criminologie lombrosienne4

II2 )-Eco&e socia&is!e :L&-cole socialiste% ,ondée sur les écrits de arx et -ngels% a ébauc'él&examen des relations entre le crime et le milieu économi6ue4

Pour la doctrine marxiste% la criminalité est un sous"produit ) ducapitalisme comme les autres anomalies sociales4 -lle apparaQt ainsicomme une réaction contre les in7ustices sociales ce 6ui expli6ue 6u&on latrouve surtout dans le prolétariat4 La criminalité est appelée disparaQtreou tout au moins diminuer très ,ortement dans la société socialiste4 Lesactions 6ui% dans cette société% seraient entreprises contre le bon'eur decelle"ci% ne seraient 6ue l&e8et de maladies mentales ou p'>si6ues4

Cette t'èse est l&origine d&études valables4 -n Ielgi6ue% Ducpétiaux%inspecteur général des prisons et établissements de bien,aisance% montrel&inEuence de la misère de 135"13* et de 15+"15* sur la criminalitéen .landre4 Le>got% étudiant l&e8et de l&élévation du prix du blé sur toutela criminalité reconnaQt 6ue% les attentats contre la propriété augmententplus sensiblement% en cette occurrence% 6ue les attentats contre lespersonnes4

Sec!io III : )es e7,&ica!ios 8 &-$,o/ue *erriee :

Les études de sociologie criminelle se divisent% l&épo6ue ,errienne% endeux grands courants :

• Celui 6ui voit dans la criminalité un p'énomène de normalité sociale• Celui 6ui voit en elle un p'énomène d&anomalie sociale4

Le premier courant est dominé par l&-cole sociologi6ue de DurW'eim (?$4Muant au second% il réunit deux -coles de tendances di8érentes :

• Celle 6ui pense 6ue la criminalité est dominée par les inEuencessociales (-cole du milieu sociale (??$

• Celle 6ui rattac'e la criminalité des inEuences inter"ps>c'ologi6ue(-cole de l&interps>c'ologie$ (???$4

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%" L’Ecole sociologique $

L&-cole sociologi6ue est représenté par -mile DurW'eim (15"191*$ 6uipeut =tre considéré comme le ,ondateur d&une t'éorie 6ui lie les conduites

criminelles la structure socioculturelle4Ce 6ui caractérise la pensée du DurW'eim est 6ue le crime est unp'énomène de sociologie normale et 6ue% bien plus% il est un ,acteur desanté publi6ue% une partie intégrante de toute société saine4

Cette position le conduit aNrmer 6ue la criminalité provient% non pas decauses exceptionnelles% mais de la structure m=me de la culture la6uelleelle appartient : d&autre part% la criminalité doit =tre comprise et anal>séenon pas en elle"m=me% mais tou7ours relativement une culturedéterminée dans le temps et dans l&espace4

Ce point de vue culturel domine encore dans la sociologie criminelleaméricaine et en particulier c'e0 ut'erland et dans la t'éorie des conEitsde culture de ellin4 elon ce dernier% il est sans conteste 6ue la criminalitédoit =tre anal>sée par rapport une culture donnée4

%%" L’Ecole du milieu social $

L&-cole du milieu social ou -cole L>onnaise dont le c'e, de ;le ,utLacassagne (13!"19/3$% Pro,esseur de médecine légale L>on% a misl&accent sur l&inEuence prépondérante du milieu social dans l&étiologiecriminelle4

La t'éorie de Lacassagne se résume dans deux ,ormules restéescélèbres : les sociétés n’ont que les criminels qu’elles méritent » et « lemilieu social est le ouillon de culture de la criminalité, le microe c’est lecriminel, un élément qui n’a d’importance que le !our o& il trou#e leouillon qui le 'ait 'ermenter ».

Cette t'éorie a attiré l&attention sur les aspects sociaux de la délin6uanceautres 6ue les aspects économi6ues% mais elle néglige trop les aspectsindividuels de la délin6uance et elle n&expli6ue pas comment le milieusocial peut agir sur la personnalité du délin6uant4 C&est cette dernière

6uestion 6ue 2abriel Harde a essa>é de répondre4%%%" L’Ecole de l’interps(chologie $

Créée par 2abriel Harde (13!"19#3$% magistrat de carrière% cette -coleconsidère 6ue les rapports sociaux ne sont 6ue des rapportsinterindividuels et 6ue ceux"ci sont régis par ce ,ait social 6u&estl&imitation4 C'e0 l&individu% l&imitation expli6ue des ,onctionsps>c'ologi6ues telles 6ue l&'abitude et la mémoire4 ur le plan desrapports sociaux% c&est encore par le 7eu de l&imitation 6ue s&organise et sedéveloppe la vie sociale4

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G partir de l% Harde aborde le problème de la criminalité4 on idéeessentielle est 6ue c'acun se conduit selon les coutumes acceptées parson milieu S si 6uel6u&un vole ou tue% il ne ,ait 6u&imiter 6uel6u&un d&autre4

Dans cette perspective% Harde a particulièrement étudié les criminels

pro,essionnels% relevé leurs traits sociologi6ues caractéristi6ues et conclut6ue les criminels de pro,ession ont un langage (argot$ des signes decompagnonnage (tatouage$% des règles corporatives (associations demal,aiteurs$4

ant des origines multiples ce 6ui leconduit inventorier trois sortes de ,acteurs : ant'ropologi6ues%p'>si6ues% et sociaux4

a2 )es fac!eurs a!hro,o&o(i/ues :

Les ,acteurs ant'ropologi6ues sont in'érents la personne du criminel%d&o l&appellation d&endogènes 6ue .erri répartit en ! classes :

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• Ceux 6ui tiennent la constitution organi6ue du criminel (toutes lesanomalies organi6ues en général$

• Ceux 6ui sont attac'és sa constitution ps>c'i6ue (anomalies del&intelligence et des sentiments$

• Ceux 6ui tiennent aux caractères personnels de l&individu (sexe% Vge%

pro,ession% etc4$

b2 )es fac!eurs du 'i&ieu ,h.si/ue ou cos'o2!e&&uri/ues :

Dans les ,acteurs du milieu p'>si6ue ou cosmo"telluri6ues% .erri range leclimat% la nature du sol% les saisons% la température annuelle% lesconditions atmosp'éri6ues% la production agricole% etc4% 6ui sont unepremière variété de ,acteurs exogènes )4

c2 )es fac!eurs du 'i&ieu socia& :

Deuxième variété des ,acteurs exogènes 6ui résultent du milieu dansle6uel vit le délin6uant : densité de la population% état de l&opinionpubli6ue et de la religion% constitution de la ,amille% s>stème d&éducation%production industrielle% alcoolisme% organisation économi6ue et politi6ue4

" La classi-cation des délinquants $

.erri classe les délin6uants en 5 catégories : deux c'e0 6ui prédominentles ,acteurs ant'ropologi6ues% trois c'e0 6ui l&emportent les ,acteurs dumilieu social4

• Les premiers sont les criminels"nés et les criminels aliénés4 Les criminels"nés sont ceux 6ui présentent les caractéristi6ues du t>pe criminel deLme de ,atalisme et le criminel"né n&est pas,atalement voué au crime% car des ,acteurs sociaux particulièrement,avorables peuvent le prévenir4 G la di8érence des criminels"nés 6ui ne sontpas atteints de troubles ps>c'iatri6ues caractérisés% les délin6uantsaliénés S sont délin6uants en raison d&une anomalie mentale très grave%mais ici encore% .erri expose 6ue le contexte social dans le6uel évoluel&individu n&est pas indi8érent sa délin6uance% ce 6ui expli6uerait 6ueparmi tous les individus atteints de la m=me a8ection mentale% tous ne

deviennent pas délin6uants4 G partir de la mise en évidence de ces deuxcatégories de criminels dominés par des ,acteurs ant'ropologi6ues% .erripropose alors une individualisation de la sanction pénale axée sur laneutralisation de ce t>pe de délin6uants (déportation perpétuelle ouinternement de durée indéterminée pour les criminels"nés4 Les aliénésseront eux en,ermés dans des asiles"prisons ou détention perpétuelle$4

• Les seconds c'e0 6ui prédominent les ,acteurs sociaux sont lesdélin6uants d&'abitude% les délin6uants d&occasion et les délin6uantspassionnels4 Les délin6uants d&'abitude (ou par 'abitude ac6uise$constituent une catégorie d&individus devenus délin6uants persistants enraison des conditions sociales particulièrement dé,avorables dans les6uellesils ont évolué en particulier au cours de leur en,ance et de leur

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adolescence S les ,acteurs ant'ropologi6ues ne sont cependant pastotalement absents car% pour .erri% les conditions sociales aussidé,avorables soient"elles% ne mènent la délin6uance 6ue si le su7etprésente une ,ragilité constitutionnelle ou ac6uise4 Les délin6uantsd&occasion% 6ui représentent la part la plus importante des délin6uants% sont

des gens 6ui ont commis un acte délictueux en raison du poids trèsimportant de conditions sociales dé,avorables sur une personnalité 6ui% du,ait de sa constitution biologi6ue% man6ue de solidité devant l&épreuve de latentation4 Les criminels passionnels en;n sont ceux vers les6uels va toutela tendresse de .erri S il en donne une description id>lli6ue et expli6ue leurcrime par l&action de ,acteurs occasionnels déterminants sur une nature'>persensible4

• De ces anal>ses% .erri tire également des conclusions de politi6uecriminelle : neutralisation des délin6uants d&'abitude (m=mes mesures 6uele criminel"né% avec cette di8érence 6ue la mesure de neutralisation peut=tre appli6uée au criminel"né dès sa première in,raction%4 6ui seraordinairement grave% tandis 6u&elle ne sera appli6uée au crimineld&'abitude 6u&après un certain nombre de récidives$% mesures deréadaptation sociale pour les occasionnels (internement dans des coloniesagricoles des adultes% Pour les in,ractions graves et remise des mineurs des ,amilles 'onorables$ et en;n% simple obligation de réparation dupré7udice causé la victime pour les passionnels4

II2 A,,r$cia!io de &a !h$orie de *erri :

Pour porter un 7ugement sur la t'éorie criminologi6ue de .erri% il convient

de distinguer entre les anal>ses de détails et la perspective d&ensemble4Les anal>ses de détails ont donné lieu deux séries de criti6ues4


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Houte,ois% l&Auvre de .erri ne constitue 6u&un premier pas dans la voied&une rec'erc'e véritablement satis,aisante de l&action criminelle% car elleprésente la délin6uance d&une manière beaucoup plus mécani6ue 6uevivante% comme la résultante d&une série de ,acteurs 7uxtaposés 6uiviennent se combiner pour produire l&acte délictueux la manière d&une

réaction c'imi6ue4 s européens4 ais les travaux e8ectués depuis lors par leset'nologues% sociologues et 'istoriens% ont montré 6ue les sociétés et lescultures sont d&une diversité indé;nie4 s% ou du moins% des éc'antillons% a;n dedégager les caractéristi6ues propres la criminalité de c'a6ue société4C&est donc les rapports de t>pes de sociétés et de la criminalité 6u&ilconvient de préciser dans un second c'apitre4

C'apitre ?? : H>pes de sociétés et criminalité :

elon l&expression de Pinatel : « + chaque société correspond un t(pedé-ni de criminalité ». ais la description de la criminalité de tous les pa>sn&est pas possible en l&état actuel des connaissances empiri6ues trèslimitées4 algré l&existence d&un Centre ?nternational de CriminologieComparée (C?CC$ implanté ontréal au Canada et l&?nstitut deec'erc'es des @ations"Jnis sur la Dé,ense @ational (J@D?$% dont lesiège est ome% les véritables rec'erc'es globales sur la criminalité dansle monde en sont leur début4 -n ,ait% les seules données suNsammentdéveloppées 6ue ,ournissent les rec'erc'es sont axées essentiellement

autour des di8érences suivant les t>pes de sociétés4Pour mettre en évidence ces di8érences% il convient d&opposer les pa>s en voiede développement (ection ?$% les ex"pa>s socialistes (ection ??$ et les pa>sdéveloppés (ection ???$4

Section I : La criminalité dans les pa$s en voie de

développement :

Mue représente la criminalité dans l&ensemble disparate des pa>s en voiede développement ?l n&est pas ,acile de le savoir car les statisti6ues

criminelles > sont souvent absentes et lors6u&elles existent% si elles nesont pas ;ctives ou soigneusement gardées comme « secret d’état »% elles

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sont souvent dé,ectueuses4 Houte,ois% un certain nombre de rec'erc'esd&envergure sur cette criminalité ont été réalisées depuis une vingtained&années% soit pour l&ensemble des PBD% soit pour diverses régions% soitencore pour certains pa>s4

La comparaison des données ,ournies par les divers travaux avec celles6ui concernent la criminalité des pa>s industrialisés révèle l&existence dedi8érences pro,ondes entre les deux sortes de criminalité : di8érence devolume d&abord% car la criminalité dans les PBD paraQt dans l&ensemblenettement in,érieure celle des sociétés plus évoluées S di8érence destructure sans doute plus encore% notamment par rapport aux sociétésoccidentales4 -n 199+% 4 0abo caractérisait la structure de la criminalitédans les PBD en distinguant une criminalité liée la civilisationtraditionnelle (?$ et une criminalité nouvelle engendrée par le début

d&industrialisation et l&urbanisation (??$4

%" La criminalité traditionnelle des pa(s en #oie de dé#eloppement $

L&originalité de la criminalité ancienne des actuels PBD n&avaitévidemment pas man6ué d&=tre soulignée l&épo6ue coloniale4 ais ellen&en a pas moins persisté après l&indépendance4


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Cette constatation avait conduit les auteurs invo6uer les mAurs% lescoutumes et certains aspects de la religion pour expli6uer lecomportement des auteurs de ces crimes4

+2 )a cri'ia&i!$ !radi!ioe&&e das &es ,a.s e 4oie de

d$4e&o,,e'e! id$,eda! :

Les travaux du Cours ?nternational d&Gbid7an de 199+ sur la criminalitédans les pa>s ,rancop'ones d&G,ri6ue ont montré 6ue l&indépendancen&avait pas ,ait disparaQtre la criminalité liée la culture traditionnelle des'abitants4

Celle"ci est d&abord indirectement ,acteur de criminalité S la magie est l&origine de nombre d&empoisonnements% délits sexuels et adultères S lasolidarité ,amiliale débouc'e sur le détournement de derniers publics et la

corruption S le mode de vie pastoral est lié au vol de bestiaux4 La culturetraditionnelle devient m=me ,acteur de délin6uance lors6ue leslégislateurs de ces pa>s prétendent introduire des ré,ormes inspirées deslégislations occidentales telles 6ue la suppression de la pol>gamie etl&usage de la dot4

Les anal>ses ,aites en 19++ se trouvent con;rmées par les observationsde 4Irillon dans son livre « Ethno"criminologie de l’+'rique noire »% dontla lecture permet de constater 6ue la criminalité liée la culture

traditionnelle demeure tou7ours un ,ait très caractéristi6ue de l&G,ri6uenoire4

II2 )a cri'ia&i!$ ou4e&&e des ,a.s e 4oie ded$4e&o,,e'e! :

?l existe actuellement des ,ormes nouvelles de criminalité dans les PBD4@ous retenons trois ,ormes caractéristi6ues :

• Jne criminalité liée l&urbanisation• Jne criminalité liée au tra;c de drogues• Jne criminalité liée au terrorisme et la guérilla4

A2 )a cri'ia&i!$ urbaie :

C&est une criminalité 6ui est liée au ,ait de l&urbanisation des pa>s en voiede développement% lui"m=me en relation avec un début d&industrialisation4Cette délin6uance rev=t la ,orme d&une délin6uance utilitaire caractériséepar des vols% cambriolages et agressions sur la voie publi6ue S laprostitution > occupe aussi une place de c'oix4

Dans une étude intitulée : « Les mécanismes criminogènes dans unesociété uraine a'ricaine »% 4ouc'on pour expli6uer comment

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l&urbanisation a inEuencé le développement de la délin6uance des 7eunesKins'assais% retient trois variables :

• La détribalisation entraQnant la dissociation ,amiliale• L&inadaptation de l&enseignement produisant des déclassés sans

débouc'és• L&absence de loisirs organisés entraQnant la ,ormation de bandes4

Muant aux 7eunes délin6uants% l&auteur > discerne trois t>pes :

• Le 7eune désAuvré de 1* 1 ans accomplissant des délits contreles biens

• Jn t>pe composé de 7eunes occupant des emplois de service soumis des pressions considérables par l&étalage d&un luxe 6u&ils cFtoient6uotidiennement et 6ui commettent surtout des vols domesti6ues

• Jn t>pe de délin6uant plus précoce% encore écolier% l&étiologieincertaine4

.inalement% la tentation est grande% partir de l&ensemble de ces donnéeset en croire un 'aut magistrat ivoirien% 4Ioni% 6ue le mobile 6uicaractérise cette criminalité est surtout le besoin lié la misère et auc'Fmage considérable% par opposition la criminalité de perversion dessociétés industrialisées4 s du Hiers"onde résidedans le tra;c de drogues destination des pa>s occidentaux (-tats"Jnis%Canada et -urope occidentale$ avec toute la criminalité 6ui gravite autourde ce tra;c (assassinats% attentats contre les 'ommes politi6ues et les,orces de police et connivence avec certains mouvements de guérilla$4

ans doute% ce tra;c ne date"t"il pas d&au7ourd&'ui4 ais il a pris uneampleur considérable avec le développement d&une consommation demasse de stupé;ants dans les pa>s occidentaux et la crise économi6ue6ui ,rappe durement certains pa>s producteurs% notamment en Gméri6ueLatine4

C2 )e !erroris'e e! &a (u$ri&&a :

L&une des caractéristi6ues des pa>s en voie de développement estl&ampleur des activités révolutionnaires 6ui n&ont cessé de s&> développerdepuis les années 5# et des actes criminels 6ui les ont accompagnées oum=me simplement représentées « 2upamaroc » en 3rugua( et en

+rgentine, « 4entier lumineu/ » au 5érou etc.14

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Jn autre aspect non négligeable de cette criminalité liée la situationpoliti6ue est celui 6ue constituent les massacres entraQnés par les rivalitéstribales 4i6hs en %nde, 2amouls au 4ri"Lan6a, 7urdes dans les pa(sd’+sie mineur, etc.14

Section II : La criminalité dans les ex-pa$s socialistes :

s socialistes d&-urope de l&-st unelittérature criminologi6ue oNcielle asse0 abondante 6ui est l&Auvre de 7uristes et de criminologues et dont la substance nous est connue pardivers canaux (compte rendus d&ouvrages% publications destination del&


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Les travaux des c'erc'eurs occidentaux ou les publications des

7ournalistes occidentaux sur les 6uestions de criminalité dans lespa>s socialistes4

?l résulte de ces diverses sources un ensemble d&in,ormations 6ui éclairent

non seulement sur le volume% mais surtout sur les traits caractéristi6uesde cette criminalité4 Ces données concernent la situation traditionnelle dela criminalité dans les pa>s socialistes% mais les bouleversementspoliti6ues considérables 6ui viennent de s&> produire posent leur tour la6uestion de savoir 6uelles modi;cations ils ont pu entraQner sur cettecriminalité traditionnelle4

+2 )es !edaces d-$4o&u!io de &a cri'ia&i!$ das &es e72,a.ssocia&is!es :

?l n&est pas possible de se ,aire une opinion précise sur les tendancesd&évolution de la criminalité dans les pa>s socialistes et de sa répartitiongéograp'i6ue% en raison de la discrétion 6ui entoure leurs statisti6uescriminelles% les6uelles sont considérées comme relevant du secret d&-tat(sau, certains pa>s$4

D&après les in,ormations données par les organismes de l&ex"J et desdémocraties populaires% le taux de leur criminalité serait nettementin,érieur celui des pa>s occidentaux et il aurait été en baisse 6uasi"

continuelle4Ginsi pour l&J% 4 Karpets% directeur de l&institut ,édéral d&étude descauses de la criminalité et d&élaboration des mesures de prévention del&J S

Gnal>sant le volume de la criminalité de son pa>s% ,ait état d&une tendance la diminution S pour la DG% les statisti6ues auraient enregistré unebaisse spectaculaire de 193+ 19+5 (de 5##433+ 1/4++1% soit en tauxpour 1##4### 'abitants de /**1 *5+$ S pour la Pologne Irunon ol>st%

écrivait 6ue de 19*1 19**% il > aurait eu une diminution de la criminalitédans son ensemble4

Les autres sources d&in,ormations donnent cependant de la situation untableau moins id>lli6ue4 Ginsi l&étude comparative précitée sur ladélin6uance 7uvénile aboutit la conclusion 6ue la délin6uance des 13"/3ans est plus élevée en Pologne 6u&en .rance pour les garUons et les ;lleset en ongrie pour les ;lles4

Muant aux organes de presse des pa>s de l&-st% ils donnent par,ois des

in,ormations 6ui contredisent la version oNcielle% allant m=me dans descas dresser un tableau particulièrement sombre de la situation4

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-n présence de ces in,ormations contradictoires% on peut ;nalementpenser 6u&il n&est pas impossible 6ue la criminalité soit moins élevée dansles pa>s socialistes 6ue dans les pa>s occidentaux% mais il ,aut bien voirs&il en est ainsi% cela ne résulte probablement pas de la 6ualité du s>stème

socio"économi6ues% mais de la nature du régime politi6ue4 Dans uns>stème o la police est omniprésente et o la population estconstamment encadrée par le Parti Communiste et les organisations 6uien sont l&émanation% est"il tellement surprenant 6ue la possibilité decommettre des délits > soit plus limitée 6ue dans les pa>s occidentaux4

%%" Les traits caractéristiques de la criminalité dans les e/"pa(s

socialistes $A2 )a cri'ia&i!$ a4a! &a PERESTRO;


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Cette emprise de la bureaucratie sur les divers aspects de la vie dessoviéti6ues engendre inévitablement des abus de pouvoir nombreux 6uise traduisent par ce 6ue l&on appelle la délin6uance ou délits de ,onction :corruption% détournements% ,alsi;cations% etc4

Le p'énomène a8ecte aussi bien le 'aut (inistres% Premiers secrétairesdes épubli6ues ,édérés$ 6ue le bas de l&éc'elle et les éc'elonsintermédiaires% malgré une répression sévère allant 7us6u& l&applicationde la peine capitale4 Gncel a très 7ustement noté 6ue le délit de ,onctionest la société socialiste ce 6ue le [?H- Cstème de production% de répartition et de consommation des ric'essescomportait 3 étapes distinctes :

Gu sommet% l&Grmée et la Police 6ui béné;cient d&une part

importante du produit national4 Ginsi% selon l&?nstitut d&-tudestratégi6ues de Londres% en 193% pour un P@I 6ui égalait peuprès le double de celui de la .rance% l&J dépensait plus de 5 ,ois

plus 6ue la .rance en dépenses directes l&armement (1!%5#Y du P@Icontre 5%/#Y$ S G l&étage au"dessous% la »9omen6latura » (environ / millions et

demi de personnes$ 6ui béné;cie d&avantages en nature importants%variant selon le rang occupé dans la 'iérarc'ie (accès desmagasins spéciaux bien ac'alandés% possibilité d&avoir un compte enban6ue en dollars notamment$

G l&étage in,érieur% l&économie 6uotidienne des cito>ens ordinaires%

caractérisée par la pénurie% les 6ueues devant les magasins et lerationnement de certains produits

-n;n% l&économie souterraine% règne du marc'é noir 6ui a8ecte nonseulement la distribution% mais aussi la production

stème S une ,orte délin6uanceéconomi6ue engendrée par la pénurie et le rationnement est inévitable4Celle"ci est due non seulement aux ,onctionnaires 6ui abusent de leurpouvoir économi6ue% mais aussi tous les non privilégiés 6ui sontcontraints d&ac'eter des biens de consommation au marc'é noir4 uivantune in,ormation de presse en 199% citant l&agence soviéti6ue de lutte

contre les crimes économi6ues% plus de 5#Y des pertes de l&économiesoviéti6ue proviendraient de vols commis dans le secteur agro"industriel

!1


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par des emplo>és et par certains responsables4 La m=me agence auraitégalement déclaré 6ue /+#4### personnes auraient été arr=tées pour ces,aits et 6ue /%5 millions de dollars de marc'andises auraient étérécupérés4 Iien mieux la production elle"m=me% comporte des unités

clandestines souvent implantées d&ailleurs l&intérieur m=me des usinesd&-tats4

c" La délinquance politique $

Le droit pénal soviéti6ue et% la suite% les droits pénaux des démocratiespopulaires ne connaissent pas la distinction occidentale% d&origine libérale%entre délits politi6ues et délits de droit commun : pour eux% il n&existe 6uedes in,ractions de droit commun4 La c'ose n&en a pas moins uneconsistance très réelle% car tous les codes pénaux de ces pa>s s&ouvrent

sur un c'apitre consacré aux « crimes contre l’Etat » aux incriminationsmultiples et rédigées en termes si larges 6u&elles condamnent par avancetoute mani,estation 6uelcon6ue d&opposition au régime4

L&application de cette législation caractère politi6ue a donné lieu untrès grand nombre de condamnations% pour la plupart des camps detravail ,orcé connus sous l&appellation de 2oulag )4 La population de cescamps S composée non seulement de détenus politi6ues )% mais aussi de condamnés de droit commun )% a considérablement varié au cours del&'istoire de l&Jnion oviéti6ue4 -lle a% semble"t"il% atteint son maximum en

1931 avec 1! millions et demi de détenus4 uivant le compte rendu d&uncollo6ue tenu Paris en 7uin 195 sur le t'ème : »Le :oulag au!ourd’hui »%il > aurait eu 6uel6ues 3 millions de détenus répartis dans /### camps%soit un soviéti6ue sur +%5 (population de l&J en 195 : /*3 millions$4Cette masse considérable de détenus constitue une main"d&Auvre pénale très bon marc'é 6ui ,orme le cin6uième étage% le plus bas de l&économiesoviéti6ue4

d" La délinquance !u#énile ou « ooliganisme » $

Jn autre aspect important de la délin6uance dans les pa>s socialistesréside dans l&agressivité des 7eunes 6ui est réprimée sous l&appellation du« ooliganisme »4 Ce délit est dé;ni de manière très large par les textes :violation de l&ordre public démontrant un man6ue de respect l&égard dela société (J$% comportement antisocial susceptible de provo6uerl&indignation ou la crainte c'e0 les autres (ongrie$% aventurisme(Hc'écoslova6uie$4

Ce p'énomène du ooliganisme ) n&est pas sans analogie avec celui des loubards ) occidentaux4 Cependant% pour les criminologues des pa>ssocialistes% il > aurait de notables di8érences entre les deux sortes de

!/


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comportements% car les 7eunes générations communistes auraient c'e0elles toutes les possibilités d&accès l&enseignement et au travail si bien6ue leur agressivité n&aurait pas de caractère instrumental% leurs délits neseraient pas pénétrés dans un but dé;ni et% souvent commis par des

groupes de camarades% seraient issues d&une « suculture » de'ooliganisme4

Du 'ooliganisme% il > a lieu de rapproc'er le parasitisme ) souventdénoncé par les autorités soviéti6ues4 Le délit% di8érent des classi6uesvagabondages et mendicité% consiste se dérober s>stémati6uement autravail ou accepter en apparence un travail et ne pas vivre en réalitédes revenus de son travail4 C&est en 6uel6ue sorte l&envers de ladélin6uance d&a8aires4

+2 )a cri'ia&i!$ a,r=s &a PERESTRO;s socialistes avant 6ue ne se soitproduit sur le régime soviéti6ue ce 6ue l&on a appelé « l’efet:oratche# » et 6ue ne s&e8ondrent les régimes communistes dans lespa>s de l&-st de l&-urope4 L&ensemble des pa>s du bloc communiste setrouve ainsi dans une période transitoire tout ,ait originale% car 7us6u&présent il n&> avait pas eu d&exemple de pa>s soumis la dominationcommuniste 6ui ait librement abandonné un tel régime4 -n présence de

ces ,aits 'istori6ues essentiels% la criminologie ne peut man6uer de seposer la 6uestion de savoir 6uel est l&impact de ces bouleversements surla criminalité des pa>s socialistes4

!!


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a$ -n ce 6ui concerne le volume global de la criminalité% pours&en tenir l&J% on note un développement spectaculairede la criminalité sous toutes ses ,ormes4 Le p'énomène estprésenté comme une consé6uence du nau,rage économi6ue

de ce pa>s4 ais on doit aussi > voir un e8et de la libération durégime politi6ue4

b$ Muant aux traits caractéristi6ues de la criminalité% pour neprendre ici encore 6ue le cas de l&J% la corruptiongénéralisée sévit tou7ours4 ur le plan économi6ue%l&aggravation de la pénurie alimentaire et des produits deconsommation courante (tels les v=tements et les c'aussures$

entretient un marc'é noir plus Eorissant 6ue 7amais4L&alcoolisme > est plus développé également4 La drogue > a,ait son apparition et son utilisation s&accompagne du tableaubien connu des crimes 6ui > sont liés4 La délin6uance 7uvénile> atteint des proportions% semble"t"il% 7us6ue"l inégalées4 aisc&est peut"=tre le développement de la criminalité organisée6ui caractérise le plus cet aspect de la P--Hs développés% on dispose de travaux nombreux4

al'eureusement% il s&agit le plus souvent% d&études 6ui portent sur lacriminalité dans un pa>s déterminé ou 6ui comparent la criminalité dansdeux ou 6uel6ues pa>s seulement4 Iien rares sont les travaux 6uis&attac'ent dégager les caractères communs% en m=me temps 6ue lesdi8érences% de la criminalité dans les pa>s développés% ou du moins dansun nombre suNsamment représentati, de ces pa>s4

Parmi ces travaux% la plupart utilisent les données des statisti6ues de lacriminalité% mais 6uel6ues"uns donnent de la criminalité des pa>sdéveloppés une représentation essentiellement 6uali;cative4 Ce sont ces

travaux% 6ui sont généralement exploités pour présenter le volume (?$ etles traits caractéristi6ues de cette criminalité (??$4

!3


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%" Le #olume de la criminalité dans les pa(s dé#eloppés $

Le volume de la criminalité dans les pa>s développés est relativement

bien connu grVce% d&une part aux statisti6ues oNcielles de la criminalité%et d&autre part l&emploi des tec'ni6ues de complément ou desubstitution4 ?l se caractérise essentiellement par deux traits : il est élevéet il est% ou a été 7us6u& une épo6ue toute récente% en augmentationconstante4

A2 Vo&u'e $&e4$ :

?l atteint en e8et% peu près partout% un niveau élevé% tant par rapport ce 6ue l&on sait de la criminalité européenne du 19ème et de la première

partie du /#ème

siècle 6u& ce 6ue l&on peut connaQtre de la criminalité dansles pa>s en voie de développement et% probablement% dans les pa>ssocialistes4 Houte,ois% 6uel6ues pa>s ,ont exception cettecaractéristi6ue : le apon et moindre titre la uisse4 D&autre part% tous lespa>s développés n&ont pas un niveau élevé de criminalité d&égaleimportance et les variations d&un pa>s l&autre ont une ampleur nonnégligeable4 Les JG arrivant en t=te et la .rance occupant une positionmédiane4

+2 Vo&u'e e au('e!a!io cos!a!e :

L&observation vaut pour tous les pa>s développés% sau, le apon 6ui aconnu des tendances d&évolution di8érentes et la uisse dont la courbe estrestée peu près étale4

%%" Les traits caractéristiques de la criminalité dans les pa(s

dé#eloppés $

Jne observation attentive de la réalité criminelle des pa>s développés ,aitémerger% de la masse des in,ractions 6ui la composent% sept t>pes

principaux de comportements délictueux :

Jne délin6uance 'abituelle ) en ,orte expansion Jne délin6uance 7uvénile développée Jne délin6uance d&imprudence et de négligence élevée Jne criminalité organisée aux visages multiples Jne délin6uance d&a8aire ou ]'ite collar crime ) très variée Jne criminalité sociale et contestataire Jn terrorisme de plus en plus dramati6ue

A2 )a d$&i/uace 9 Habi!ue&&e :

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Le vol% les dégradations matérielles% le meurtre et les blessuresvolontaires% le viol et les attentats la pudeur% comme l&in7ure et ladi8amation% sont des actes délictueux de tous les 7ours4 ais l&une descaractéristi6ues de la criminalité contemporaine des pa>s développés est

l&accroissement important de la plupart de ces t>pes d&actes pro'ibés parla loi pénale4 Cette expansion signi;cative est due non seulement unaccroissement certain du récidivisme% mais aussi une augmentationmassive de la délin6uance occasionnelle 6ue 4Picca désigne par lestermes de « nou#eau/ délinquants »4 Ce sont d&abord ces individusnormaux selon la remar6ue de De 2ree8 pour la criminalité américaine 6uiviennent grossir massivement le poste de la délin6uance banale dans lebilan général de la criminalité4

+2 )a d$&i/uace 1u4$i&e :

La délin6uance des 7eunes connaQt dans les pa>s développés une ampleursans cesse croissante et des ,ormes de plus en plus diversi;ées4

Io>s ) enGngleterre% abbstanW ) en Gllemagne% Bitelloni ) en ?talie et Ilousons @oirs ) en .rance4 La ,ormation de ces bandes témoigne d&unétat plus ou moins pro,ond de désorganisation sociale et dont lep'énomène n&a cessé de se perpétuer4 Dans les années +#% on a constaté

la ,ormation d&une autre variété d&inadaptation 7uvénile de groupes surtoutmar6ués par le vagabondage collecti, et l&usage de drogues (« 5ro#os »,« eatni6s », « ippies »$4 Ces derniers comme leurs prédécesseurstémoignent de la révolte des 7eunes et ont une conception ludi6ue de lavie4 Les provos – deux s>llabes tirées du mot provocateur" sont apparus Gmsterdam partir de 19+# et dès le début ils ont attiré l&attention enorganisant des mani,estations spontanées% des séances de protestation ola police est provo6uée de ,aUon telle 6u&elle devient nécessairementpartenaire du 7eu4 ?ls 'onnissent l&argent% s&adonnent au vagabondage et

la drogue et prFnent la liberté sexuelle% ce 6ui impli6ue la sexualité degroupe4 Les beatniWs sont la version anglo"saxonne des provos et les'ippies sont une variété de beatniWs 6ui se caractérisent par leursexcentricités% par une vie communautaire et par le ,ait 6u&ils propagent ladrogue4

Les années *# ont vu leur tour la violence politi6ue s&emparer de la 7eunesse dans la plupart des pa>s développés pour contester la société deconsommation% p'énomène 6ui s&est toute,ois atténué au ,ur et mesure6ue la crise économi6ue a accolé une société 6ui reste tou7ours de

« consommation »% une sorte de société de « ch


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Gu7ourd&'ui% délin6uance et inadaptation 7uvéniles rev=tent des ,ormesmultiples% depuis le vol 7us6u& la violence politi6ue l&occasion% enpassant par la drogue% la prostitution ,éminine et masculine% lesagressions% les bandes% le vandalisme et le vagabondage4 en de délits commis par les 7eunes délin6uants des générations les plus récentes est signi;cativementbeaucoup plus élevé 6ue celui des générations nées la ;n de la dernièreguerre4

C2 )a d$&i/uace d-i',rudece e! de $(&i(ece :

L&'omicide et les blessures par imprudence et négligence sont de tousles temps% mais l&épo6ue contemporaine a vu ces délits se multiplierdans une proportion considérable dans les pa>s développés4

Hrois postes sont pointer tout particulièrement :

Les 'omicides et blessures entraQnés par les accidents de lacirculation aux6uels s&a7oute% évidemment% l&innombrable cortègedes contraventions au Code de la oute

Les accidents de travail engendrant la mort ou des blessuresd&une certaine gravité aux6uels il convient de 7oindre lesnombreuses violations des règles d&'>giène et de sécurité dansl&entreprise de l&emplo>eur

Les négligences pro,essionnelles portant atteinte la vie ou

l&intégrité p'>si6ue 6ui sont% semble"t"il% en pleine expansion(c'irurgiens% médecins% dentistesT$

D2 )a cri'ia&i!$ or(ais$e :

Le crime organisé s&entend du crime dont la préparation et l&exécution secaractérisent par une organisation mét'odi6ue et 6ui% le plus souvent%procure ses auteurs leurs mo>ens d&existence4 ?l en existe plusieursvariétés :

2angstérisme aux mét'odes violentes (acWet% prise d&otages%

'oldup up T$ Délin6uance astucieuse (escro6uerie% c'antage% ,raude

in,ormati6ueT$ -xploitation des vices d&autrui (Prostitution% drogue% 7euT$ « )rime en col lanc » (['ite Collar Crime$ ou criminalité d&a8aires4


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Le développement de la vie des a8aires dans les sociétés développéess&accompagne d&une délin6uance d&a8aires spéci;6ue% distincte de lacriminalité en col blanc organisée4 ?l s&agit d&actes délictueux commis l&occasion de l&exercice de l&activité pro,essionnelle% mais dont les auteurs

ne retirent pas l&essentiel de leurs mo>ens d&existence4pes d&activités pénalementrépré'ensibles :

Les atteintes la lo>auté dans les relations d&a8aires (-scro6uerie%

abus de con;ance% publicité mensongère% tromperies dans lesventes% délits en matière de sociétés% etc4$

Les violations des règles de la libre concurrence 6ui mettent en

cause l&égalité des concurrents sur le marc'é (re,us de vente%

ententes% etc4$ La violation des réglementations dirigistes économi6ues (prix%

c'angeT$% sociales (durée de travail% salaires% comitésd&entrepriseT$ et ;scales (,raude ;scale% vente sans ,acture% etc4$4

-n consé6uence de cette délin6uance d&a8aires proprement dite% onrelèvera l&important aspect de la corruption% privée% mais aussi de,onctionnaires4

*2 )a cri'ia&i!$ socia&e e! co!es!a!aire :

Cet aspect non négligeable de la criminalité des pa>s développés estprincipalement l&Auvre de groupes pro,essionnels : pa>sans 6ui blo6uentles routes% déversent sur la c'aussée des camions de marc'andisesappartenant des tiers% saccagent des locaux publics% etc4 S

salariés en grève 6ui entravent la circulation des trains% emp=c'ent l&accèsdes non"grévistes aux lieux de travail% sé6uestrent leurs emplo>eurs%détruisent le matériel de l&entreprise% etc4

Hransporteurs routiers 6ui entravent la circulation routière% paral>sent les

postes de péage sur les autoroutes% etc4

G cFté de cette criminalité sociale% il > a aussi la délin6uance contestatairede groupements et de rassemblements% tels 6ue les écologistes 6uioccupent les lieux de centrales nucléaires en construction% s&emparent deslocaux de radio ou de télévision pour di8user leurs opinions% etc4 Cettedélin6uance% 6ui n&est pas proprement parler politi6ue tourne asse0,acilement l&a8rontement avec les ,orces de l&ordre et prend l&allure de laviolence politi6ue ou se dégrade en attentats contre les installationsrécusées au nom de l&écologie4

?2 )e !erroris'e :

!


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Le terrorisme consiste dans des actes de violence contre les biens ou lespersonnes inspirées par des mobiles politi6ues% le plus souventanticapitalistes ou antioccidentaux ou les deux amalgamés (il existe aussiun terrorisme d&extr=me droite$4 C&est l&un des aspects ma7eurs de la

criminalité occidentale contemporaine% non sans doute par le nombred&actes commis comparé celui des vols et de bien d&autres actesdélictueux% mais par ses incidences politi6ues nationales etinternationales4

Les activités terroristes peuvent =tre classées en ! groupes :

Le terrorisme mobile indépendantiste ou autonomiste (.L@C Corse%

.LI Ireton% -HG Ias6ue$ Le terrorisme d&extr=me"gauc'e mobile anticapitaliste (.raction

Grmée ouge en .G% Irigades ouges en ?talie% Gction Directe en.rance% Cellules Communistes Combattantes en Ielgi6ue$ Le terrorisme international caractérisé par des actes terroristes

perpétrés travers le monde% dont les mobiles et les origines sontdivers4

DEU@IEME PARTIE : )-$!ude du cri'ie& e!du cri'e :

L&étude du criminel et du crime soulève toute une série de 6uestions 6uel&on peut regrouper autour de deux t'èmes essentiels4

1$ Pour6uoi parmi tous les individus 6ui composent une m=me sociétéet sont donc exposés aux m=mes inEuences criminogènes% seulscertains d&entre eux deviennent"ils délin6uants alors 6ue les autresobservent généralement une conduite con,orme aux prescriptionsde la loi pénale -xiste"il donc des ,acteurs spéci;6ues de l&actioncriminelle -t dans l&aNrmative% o se situent ces ,acteurs

/$ i l&on peut ainsi dé;nir une sorte de pro;l général de l&explication

de l&action criminelle% pour6uoi d&autre part tous les délin6uants necommettent"ils pas le m=me t>pe d&actes délictueux Peut"onopérer des distinctions parmi les délin6uants et établir ainsi uneclassi;cation de délin6uants Peut"on aussi distinguer parmi lesactes délictueux et dresser leur tour une classi;cation de crimes

Pour répondre ces 6uestions% on va s&interroger% dans un premier temps%sur les ,acteurs 6ui inEuencent la ,ormation de la personnalité desdélin6uants (C'apitre ?$ et dans un second% dresser une classi;cation descrimes (C'apitre ??$4

Cha,i!re I : )-$!ude du cri'ie& :

!9


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L&étude du criminel a donné lieu plusieurs descriptions4 Les premièresétaient ant'ropologi6ues et ont trouvé leur par,aite expression dansl&Auvre de Lombroso L&'omme criminel ) paru en 1*+4 L&idée,ondamentale de Lombroso est 6u&il existerait un t>pe criminel présentant

un certain nombre de traits anatomi6ues 6ui le distingueraient des non"délin6uants et seraient l&origine de ses actes criminels4 -nrico .erri% sansre7eter complètement l&explication ant'ropologi6ue a situé le t>pe criminelde Lombroso dans une classi;cation d&ensemble (criminels"nés% criminelsaliénés% délin6uants passionnels$4 Ces derniers selon .erri% seraientinEuencés par des ,acteurs anatomi6ues% sociologi6ues et ps>c'ologi6ues4ais en dépit des précisions% la classi;cation de .erri reste tributaire dut>pe Lombrosien au moment o ce t>pe a été atta6ué de tout part4 Gussi%certains auteurs ont proposé d&autres descriptions biologi6ues% ps>c'o"pat'ologi6ues% ps>c'ologi6ues et ps>c'osociales4 La dimension de cetouvrage ne permet pas d&examiner toutes ces descriptions en 6u=te destraits de personnalité du délin6uant4


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Cette notion de terrain résume les conditions biops>c'i6ues de l&activitédu délin6uant4 -lle recouvre notamment les caractères 'éréditaires etinnés de l&individu% ainsi 6ue les modi;cations subies tout au long del&existence par l&organisme sous des inEuences p'>si6ues ou ps>c'i6ues4

De la sorte l&expression de ,acteurs individuels ou endogènes recouvre la,ois les antécédents 'éréditaires et les antécédents personnels4

A" )es a!$c$de!s h$r$di!aires :

Parmi les divers traits de la personnalité des individus en général% il en estcertains 6ui proviennent de la transmission par le 7eu de l&'érédité4 Lessupports de cette transmission sont les g=nes% éléments du c'romosomedisposés en série linéaire sur toute la longueur de celui"ci4 Le problème 6uise pose alors en criminologie est de savoir si les conduites criminelles ont

un rapport 6uelcon6ue avec l&'érédité4 pes de délits se reproduisent degénération en génération4 La plus ancienne de ces études est celle établiepour la ,amille uWe4

uWe% 6ui était un alcooli6ue% a eu *#9 descendants parmi les6uels ontrouve : ** délin6uants% /9/ prostituées et souteneurs% 13/ vagabonds4Des études analogues ont été ,aites par la suite pour les ,amilles BiWtoria%^ero% KalliWaW4

L&'istoire de la ,amille KalliWaW est enviente4 ?l s&agit de l&évolutionparallèle de deux branc'es issues du m=me ascendant% un soldat de laguerre de l&indépendance4 Celui"ci a eu% tout d&abord% avec une ;lle demAurs légères un en,ant naturel4 Ce dernier était inapte social complet etses descendants ont été également tous socialement inaptes4 ais% une,ois la guerre terminée% le m=me soldat s&est marié avec une puritained&excellente conduite et ils ont eu des descendants remar6uables du pointde vue social4

Ces études généalogi6ues sont tendancieuses% si l&on veut militer en

,aveur du déterminisme biologi6ue4 Car il se peut très bien 6ue le milieusocial ait 7oué un rFle déterminant dans la ,amille uWe4 Muant la ,amille

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KalliWaW% son arbre généalogi6ue a été établi sur des données 6uiremontent 7us6u&au 1ème siècle et personne ne sait dans 6uel milieu ontvécu les deux branc'es de cette ,amille4

b* #tudes statistiques :

Les études statisti6ues reposent sur l&observation d&un groupe de criminelsen rec'erc'ant propos de c'acun d&eux combien de ,ois les ascendantsont été eux"m=mes des criminels4 Diverses en6u=tes réalisées en .ranceont donné des résultats 6ui% 6uoi6ue di8érents% mettent en évidence uneproportion importante d&antécédents 'éréditaires (3#Y% _ et 3`5 selon desauteurs4

c* #tude dites des +umeaux :

L&étude dite des 7umeaux% consiste comparer les comportementsrespecti,s de 7umeaux univitellins ou vrais 7umeaux ) et de bivitellins ou ,aux 7umeaux )4 -lle repose sur l&idée 6ue les univitellins a>antexactement le m=me patrimoine généti6ue% si l&'érédité de l&un leprédispose au crime% celle de l&auteur doit également l&> inciter4 Lescomparaisons e8ectuées ont permis de constater 6u&il > avait concordancede comportements c'e0 les univitellins dans près des /`! des cas% tandis6ue cette concordance n&existait 6ue dans 1`! des cas c'e0 les bivitellins4


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-n plus des antécédents 'éréditaires% il ,aut tenir compte des antécédentspersonnels4 G cet égard% il convient de distinguer ceux 6ui sont antérieurs la naissance% ceux 6ui sont concomitants la naissance et ceux 6ui luisont postérieurs4

a A!$c$de!s a!$rieurs 8 &a aissace :

Diverses inEuences congénitales peuvent expli6uer les troubles del&intelligence ou m=me du comportement% dont les accidents de laconception de l&embr>on provo6uant la ,ormation d&aberrationsc'romosomi6ues4

?l ressort des études e8ectuées en c>togénéti6ue 6ue certains 'ommespossèdent un ou plusieurs c'romosomes sexuels (gonosomes$supplémentaires dans leur car>ot>pe dont la ,ormule normale est Z4 Ces

aberrations gonosomi6ues peuvent en premier lieu consister dans laprésence d&un ou plusieurs supplémentaires (s>ndrome de Kline,elter$6ui se caractérise par une morp'ologie ennuc'odi6ue asse0 t>pi6ue de ladébilité mentale4 @ombre de rec'erc'es e8ectuées sur la 6uestion ont misen évidence la ,ré6uence du comportement antisocial c'e0 les individus6ui présentent ce s>ndrome S mais comme celui"ci est un p'énomènerelativement rare% les délin6uants 6ui en sont atteints% principalement desauteurs de délits sexuels% mais aussi des 'omicides et des voleurs% nereprésentent eux"m=mes 6u&une ,aible proportion dans la population

délin6uante4 Les aberrations gonosomi6ues peuvent en second lieurésulter d&un ou plusieurs Z supplémentaires 6ui donnent des su7ets degrande taille et des personnalités dont la description re7oint celle desps>c'opat'es4 ?ci encore% nombre d&études ont établi 6ue ces su7ets car>ot>pe ZZ sont proportionnellement beaucoup plus nombreux parmiles délin6uants 6ue dans la population normale% mais comme ce s>ndromeest également relativement rare% on estime 6ue ces su7ets nereprésenteraient pas plus de 1 /Y de la population des délin6uants desexe masculin4

b A!$c$de!s coco'i!a!s 8 &a aissace :

La médecine attac'e une grande importance au traumatisme obstétrical6ue l&on considère comme l&une des causes les plus ,ré6uentes de ladébilité mentale4 -n ce 6ui concerne l&accouc'ement lui"m=me lesstatisti6ues relatives aux mineurs ont depuis longtemps noté letraumatisme obstétrical dans les antécédents personnels4 Le Docteur24eu>er le note dans *%*Y des cas4

c A!$c$de!s ,os!$rieurs 8 &a aissace :

3!


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Ces antécédents sont nombreux et variés : troubles du premierdéveloppement% maladies in,ectieuses ralentissement encép'ali6ue%ac6uisition de l&'abitude de l&alcoolisme% existence de momentsdangereux% en particulier la puberté4 Gux antécédents p'>siologi6ues

s&a7outent les antécédents pat'ologi6ues proprement dits4 La maladie atou7ours pour e8et de constituer pour le su7et malade un 'andicap socialimportant et d&avoir de ce ,ait des consé6uences ps>c'ologi6ues% voircriminogènes indirectes4 p'ilis% dela débilité motrice et de la tuberculose S on doit tenir compte aussi desaccidents du travail 6ui entraQnent une diminution de la capacité derevenu par le travail ainsi 6ue le c'Fmage4

Hous ces éléments cependant ne doivent pas =tre considérés comme des,acteurs criminogènes directs% mais seulement comme des ,acteurs 6ui

contribuent altérer l&é6uilibre ps>c'ologi6ue du su7et et ,ragiliser leterrain de sorte 6ue l&action m=me des ,acteurs du milieu deviendra plusmar6uante4

%%. Les 'acteurs du milieu $

Le milieu désigne en général% le monde environnant dans le6uel unindividu se trouve situé4 -n criminologie% on distingue plusieurs milieux : lemilieu p'>si6ue et géograp'ie dans le6uel vivent les 'ommes et le milieusocial tout d&abord4 Le premier n&intéresse 6ue l&étude de la criminalité4

Muant au milieu social% on sous"distingue entre le milieu social général 6uiest ,ormé par toutes les conditions générales de la société 6ui produisentdes consé6uences communes tous les cito>ens d&un m=me pa>s(situation politi6ue% économi6ue% sociale% culturelle$ et le milieu personnel6ui se rapporte au contraire l&environnement immédiat des individus4 ?ciencore% l&étude du milieu social général% relève de l&étude de lacriminalité4 C&est le milieu personnel dont l&inEuence est plus directe etplus décisive sur c'a6ue individu 6ui intéresse seul l&étude du criminel4

Pour étudier l&inEuence des ,acteurs du milieu personnel sur la ,ormationde la personnalité du délin6uant% il convient de se ré,érer la distinction6ue ,ait De 2ree8 au sein de ce milieu entre le milieu inéluctable% le milieuoccasionnel% le milieu c'oisi ou accepté et le milieu subi4

A" )e 'i&ieu i$&uc!ab&e :

-st dit « inéluctale »% le milieu dans le6uel l&individu ne peut pas ne pasvivre% d&abord du ,ait de sa naissance% ensuite du ,ait de sonenvironnement immédiat4 Gussi a"t"on pour 'abitude de distinguer deuxaspects dans le milieu inéluctable : le milieu de la ,amille d&origine et celui6ue ,orment l&'abitat et le voisinage4

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a )a fa'i&&e d-ori(ie :

La ,amille d&origine 7oue un rFle capital dans la ,ormation de lapersonnalité du délin6uant4 @ombreuses sont en e8et les rec'erc'es 6uiétablissent 6ue lors6u&une perturbation vient troubler l&action 6u&exerce

normalement la ,amille sur l&en,ant% on voit souvent apparaQtre plus tarddes cas de délin6uance4 L&inEuence de la ,amille sur la ,ormation de lapersonnalité de l&en,ant délin6uant se réalise toute,ois de deux ,aUonsdi8érentes : soit directement% soit indirectement4

1$ L&inEuence directe :

De toutes les inEuences extérieures 6ui stimulent la tendance l&imitationde l&en,ant% celle du ,o>er ,amilial est la plus ,ré6uente et la pluspuissante4 Gussi la ,amille exerce"t"elle une in

criminologie prof mr abderrachid chakri

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